Olivier Roland - tagged with criture http://www.olivier-roland.fr/feed en-us http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss Sweetcron [email protected] Écriture : mémoires d’un métier http://www.olivier-roland.fr/items/view/11760/criture-mmoires-dun-mtier

Résumé de « Écriture : mémoires d’un métier » : Dans cet ouvrage, Stephen King se remémore les événements qui l’ont conduit à devenir écrivain, mais il nous livre également une analyse sur le langage et sur les mécanismes de l’écriture. Par Stephen King, 349 pages, 2003. Note : Cet article invité a été écrit par Florence du site florence-georgeon.com Titre original : On Writing: A Memoir of the Craft Chronique et résumé de « Écriture : mémoires d’un métier » de Stephen King

Mon introduction Stephen King est un auteur best-seller incontournable dont les ouvrages sont mondialement connus. Il a écrit 55 romans qui ont été vendus à plus de 350 millions d’exemplaires et adaptés à de nombreuses reprises au cinéma, à la télévision, en comics et même au théâtre. Si vous êtes un fan de cet auteur iconique, ce livre va vous permettre d’en découvrir plus sur sa vie et sur ses plus grands succès. Toutefois, Écriture n’est pas qu’une simple autobiographie. Il s’agit d’un véritable essai sur l’écriture et sur le langage à destination des écrivains qui souhaiteraient se perfectionner. Stephen King partage les leçons qu’il a tirées de ses expériences en évoquant notamment ses erreurs et ses échecs, nourrissant ainsi une réflexion profonde sur l’art d’écrire. Le maître de l’horreur y enseigne tout ce qu’il sait sur son métier et sur la méthode pour écrire de bons romans, le tout dans une prose accessible, légère, et agréable à lire. Après la lecture de ce livre, vous allez certainement avoir une autre vision de l’auteur, de ses œuvres et du métier d’écrivain en général. Avant-propos 1 En 1992, Stephen King occupe le poste de deuxième guitare dans un groupe de rock essentiellement composé d’écrivains, les Rock Bottom Remainders. Entre les concerts et les répétitions, ils leur arrivent occasionnellement de parler de leur travail respectif. Il a l’idée d’écrire un livre sur l’écriture après avoir eu une discussion sur le langage avec Amy Tan, l’une des membres du groupe. L’auteur ne veut pas rédiger un essai pompeux sur le sujet. Il veut faire ce qu’il sait faire de mieux : raconter une histoire, son histoire. Son but est d’expliquer avec clarté et simplicité comment il en est venu à exercer ce métier. Avant-propos 2 D’après Stephen King, la plupart des livres sur l’écriture sont « pleins de conneries », car les écrivains ne comprennent pas toujours pourquoi ce qu’ils écrivent fonctionne ou pas. Il présume que son ouvrage n’en sera pas exempt. Par conséquent, il s’engage à écrire un texte court pour limiter les bêtises qui pourraient s’y trouver. Avant-propos 3 Ce passage très bref peut être résumé en une phrase : « Le directeur littéraire a toujours raison. » Il s’agit d’un commandement plutôt obscur, auquel il ne fera plus référence dans le reste du livre. CV Dans cette première partie, Stephen King se livre à l’exercice difficile de l’autobiographie. Il parle de son amour grandissant pour l’écriture et de sa rencontre avec sa femme qui sera un soutien sans failles tout au long de sa carrière. Il n’omet pas de mentionner ses années les plus sombres, ses problèmes avec l’alcool et la drogue. L'auteur de "Écriture : mémoire d'un métier" ne nous cache rien, nous parlant aussi bien de ses réussites que de ses échecs comme autant d’expériences qui lui ont permis de devenir l’auteur best-seller que tout le monde connaît aujourd’hui. Avant de commencer la chronique de ce chapitre, sachez que les intitulés des sous-parties qui vont suivre ont été créés pour distinguer les différentes étapes du récit. Elles n’existent pas dans l’œuvre originale sauf la dernière sous-partie intitulée « Qu’est-ce qu’écrire ? » La naissance d’une passion Abandonnés par leur père, le jeune Stephen et son frère aîné David sont élevés par leur mère, Nelly Ruth Pillsbury King, qui enchaîne les petits boulots pour faire vivre ses deux garçons. Il passe une enfance qu’il qualifie lui-même de bizarre et chaotique, marquée par de nombreux déménagements et des problèmes de santé qui le clouent au lit pendant plusieurs mois. Après une rougeole, une opération des amygdales et une infection aux oreilles qui le conduit à vivre l’une des expériences les plus traumatisantes de sa vie chez un ORL qui doit le soigner en lui perçant les tympans, il est retiré de l’école durant une année entière. Consigné à la maison, il passe son temps à lire des livres et des bandes dessinées. « Je dus bien lire un million de bandes dessinées, passant des aventures de Tom Swift et Dave Dawson (héroïque pilote de la Seconde Guerre mondiale dont tous les avions avaient des hélices qui « griffaient l’air » pour gagner de l’altitude) aux récits animaliers à vous glacer le sang de Jack London. » Ces ouvrages stimulent l’imagination du jeune garçon qui a rapidement envie d’écrire ses propres histoires. Il commence par ce qu’il appelle des « plagiats hybrides » d’un récit intitulé Combat Casey. Il recopie l’essentiel du texte auquel il ajoute quelques descriptions de son invention. Encouragé par sa mère qui est impressionnée par la qualité de ses écrits, il crée finalement ses propres aventures. Sa première œuvre originale est longue de quatre pages et raconte l’histoire de quatre animaux magiques circulant dans une vieille voiture et venant en aide aux petits enfants. Il ne s’arrête pas là et continue à écrire sans discontinuer. Jeune adolescent, il envoie des nouvelles à des magazines en espérant être publié. Après de nombreux refus, une de ses histoires finit par être acceptée dans une revue d’horreur dirigée par Mike Garrett qui lui donne le titre de « In A Half-World of Terror », « Dans un demi-monde de terreur ». L’auteur pourrait considérer cet événement comme une réussite. Pourtant, il n’y consacre que quelques lignes. Il est bien plus fier d’une nouvelle qu’il a écrite après celle-là et qu’il considère comme sa première idée d’histoire vraiment originale bien qu’elle ait été refusée par le Alfred Hitchcock Mystery Magazine. En quoi est-elle singulière ? Pour une fois, il la tire intégralement de son imagination sans passer par des références aux œuvres qu’il adore lire. L’idée lui vient en voyant sa mère recouvrir des cahiers de timbres Green Stamps H&S pour offrir une lampe à sa tante Molly. Il invente une histoire qui s’appelle « Happy Stamps » où le héros souhaite acheter une maison à sa mère en contrefaisant suffisamment de timbres Happy Stamps. Il plantera la lettre de refus du Alfred Hitchcock Mystery Magazine sur un clou dans sa chambre. La première d’une longue série avant qu’il connaisse son premier véritable succès. Cependant, l’auteur ne s’est jamais laissé abattre et ses échecs ont toujours été une source d’enseignement qui lui ont permis de bâtir la carrière qu’il a aujourd’hui. Écrire la porte fermée et corriger la porte ouverte

Adolescent, Stephen King apprend une grande leçon en travaillant en tant que journaliste sportif pour Le Lisbon, le journal hebdomadaire de sa ville. Malgré des talents certains pour l’écriture, le jeune homme n’a jamais été attiré par le métier de journaliste. Il obtient ce poste après avoir édité un journal parodique dans son lycée rempli de potins inventés sur ses professeurs dont il dissimule la véritable identité derrière les surnoms que les élèves leur ont donnés. Si ses camarades accueillent son œuvre avec enthousiasme, la plaisanterie lui vaut de sérieuses remontrances ainsi que quelques heures de colles. Son travail ne passe pas non plus inaperçu auprès du conseil d’orientation qui le convoque pour diriger sa « plume turbulente » vers des voies plus constructives. C’est de cette manière qu’il décroche son poste au Lisbon dont le rédacteur en chef se nomme John Gould. Il reçoit alors un conseil qu’il n’oubliera jamais : « écrivez la porte fermée et corrigez la porte ouverte ». Autrement dit, vous devez d’abord écrire une histoire en vous la racontant à vous-même sans vous occuper des détails et des tournures de phrase. Une fois que cette première étape est terminée, vous pouvez relire votre texte pour enlever tout ce qui ne va pas, tout ce qui ne devrait pas se trouver là. Lorsque tout est bien en place, vous pouvez ouvrir la porte, et votre récit appartient alors à tous ceux qui ont envie de le lire ou de le critiquer. Son premier grand succès Stephen King entre à l’université où il rencontre celle qui deviendra son épouse, Tabitha Spruce. Il fait sa connaissance en 1969 et tombe amoureux d’elle au cours d’un atelier de poésie. La jeune femme pense comme lui qu’un beau texte peut être soutenu par une idée sans avoir besoin d’être un assemblage de belles phrases sans aucun sens, capturées à la volée dans une soudaine effusion de l’esprit. Ils se comprennent et ils partagent les mêmes valeurs dans des domaines essentiels pour l’un comme pour l’autre, à savoir la langue et l’écriture. Tabitha le soutient sans réserve, et il confie que la solidité de leur mariage est sans doute ce qui lui a permis d’avoir une carrière aussi stable et prolifique. « Écrire est un boulot solitaire. Avoir quelqu’un qui croit en vous fait une sacrée différence. Ce quelqu’un n’a pas besoin de faire de discours. Qu’il croie en vous est généralement suffisant. » L’auteur lui doit en effet beaucoup, car sans elle, Carrie n’aurait peut-être jamais vu le jour. Stephen King n’a jamais aimé le personnage de Carrie White. Elle lui faisait l’effet d’une gourde passive. Il n’avait aucune sympathie pour elle et n’arrivait pas à s’émouvoir du harcèlement qu’elle subissait. Il éprouvait également beaucoup de difficultés à écrire un récit composé majoritairement de femmes, et il avait le sentiment que l’histoire ne pourrait fonctionner que si elle était longue alors que son but était de la publier en format court dans une revue. Considérant le projet comme une perte de temps, il décide de jeter son manuscrit à la poubelle. Heureusement, Tabitha récupère les feuillets et comprend tout de suite que l’histoire a du potentiel. Elle demande à son mari d’écrire la fin et elle lui offre également son aide pour tout ce qui concerne les habitudes des filles au lycée. « […] j’ai compris que le fait d’arrêter la rédaction d’un texte simplement parce que c’est difficile, sur le plan affectif ou sur celui de l’imagination, est une mauvaise idée. Il faut parfois continuer même quand on n’en a pas envie, et il arrive qu’on fasse du bon boulot alors qu’on a l’impression d’être là, à pelleter bêtement de la merde, le cul sur une chaise. » L’intuition de sa femme sera la bonne puisque ce livre sera l’ouvrage qui fera décoller sa carrière. Les années sombres À l’instar du héros de Shining, Stephen King sombre dans l’alcoolisme. Il est dans le déni face au problème, préférant se dire qu’il a simplement un goût prononcé pour l’alcool. Lorsque l’état du Maine met en vigueur une loi qui l’oblige à récupérer les bouteilles et les canettes, il réalise en voyant les flacons vides qu’il a un véritable souci avec la boisson. « Sainte mère, je suis alcoolique, me dis-je. Il n’y a pas eu d’option divergente dans ma tête, après tout, c’était moi qui avais écrit Shining, non ? Qui l’avais écrit sans me rendre compte, du moins jusqu’à ce soir-là, que c’était de moi que parlait le livre. » En plus de l’alcool, l’auteur consomme également des drogues. Il est terrifié à l’idée de ne plus réussir à vivre et à travailler sans, si bien qu’il n’arrive pas à s’en passer. Son problème est tel qu’il ne se souvient même pas avoir écrit Cujo. Une fois encore, Tabitha est là pour lui venir en aide et lui procurer l’électrochoc dont il a besoin. « Elle me dit que j’avais le choix : soit je me faisais soigner dans un centre spécialisé, soit je fichais le camp de la maison. Elle dit aussi qu’elle et les enfants m’aimaient et que c’était précisément pour cette raison qu’ils n’avaient aucune envie d’assister à mon suicide. » Il fait les efforts nécessaires pour se désintoxiquer sans jamais cesser d’écrire. Peu à peu, il retrouve un rythme de travail régulier, puis de nouveau la joie d’exercer son métier. Qu’est-ce qu’écrire ? Cette question est le seul véritable titre que Stephen King donne à cette partie intitulée sobrement « CV ». La réponse se résume en un mot : télépathie. Pour l’auteur, l’écriture est une forme de magie où l’écrivain transmet des messages à son public à travers le temps et l’espace. Il en fait une démonstration simple en demandant au lecteur d’imaginer une table recouverte d’un tapis rouge avec une cage de la taille d’un aquarium posée dessus. Dans cette cage, il y a un lapin blanc avec un nez rose et des yeux également bordés de rose. Il grignote un morceau de carotte qu’il tient entre ses pattes et le numéro 8 est écrit sur son dos à l’encre bleue. Si vous jouez le jeu et que vous faites bien le travail d’imagination demandé, vous constaterez qu’une transmission de pensée s’opère entre l’auteur qui écrit ces lignes en 1997 et vous qui venez tout juste de les déchiffrer. Vous visualisez tout ce qu’il vous dit de visualiser sans qu’aucun de ces éléments n’existe ailleurs que dans son esprit et dans le vôtre. « Pas un instant je n’ai ouvert la bouche et pas un instant vous n’avez ouvert la vôtre. Nous ne sommes même pas ensemble dans la même année, encore moins dans la même pièce… Si ce n’est que nous sommes ensemble et proches. » L’écriture est un art puissant que tous ceux qui veulent l’exercer doivent prendre au sérieux. « Si vous êtes capable de prendre l’écriture au sérieux, nous pouvons faire affaire. Si vous n’en êtes pas capable, ou si vous ne voulez pas, le moment est venu pour vous de refermer ce livre et de faire autre chose. » Cette première partie est une véritable source d’inspiration pour les écrivains qui viennent chercher des conseils d’écriture. Stephen King était un passionné depuis son plus jeune âge qui ne s’est jamais laissé abattre devant l’adversité, les refus et les critiques. Il n’a jamais cessé d’écrire et sa persévérance a fini par payer. Toutefois, il ne prétend pas que tout le monde peut devenir comme lui. Il souhaite juste enseigner aux auteurs qui prennent l’écriture au sérieux à devenir de meilleures versions d’eux-mêmes et à pouvoir faire de la magie, c’est-à-dire embarquer leurs lecteurs dans un voyage émotionnel et sensoriel. Pour cela, ils auront besoin d’un certain nombre d’outils que l’auteur va leur donner dans le chapitre suivant. Boîte à outils Le grand-père et l’oncle de Stephen King étaient tous les deux charpentiers. Fazza, son grand-père, avait fabriqué à la main une boîte à outils qui pesait environ trente-cinq kilos.

Elle contenait des instruments en tout genre pour bricoler. L’auteur fait une analogie entre cette boîte à outils de charpentier et la boîte à outils que l’écrivain doit toujours transporter avec lui pour faire du bon travail et surmonter n’importe quelle difficulté. Elle est constituée d’au moins quatre niveaux, et comme dans celle de Fazza, les outils les plus usuels sont placés dans les compartiments du haut. Il fait régulièrement référence à l’ouvrage The Elements of Style de William Strunk dont il s’est vraisemblablement inspiré pour établir cette liste. Le vocabulaire L’examen commence avec le vocabulaire placé dans le compartiment du haut. Certains auteurs ont un vocabulaire vaste et complexe alors que d’autres en ont un plus étroit et plus simple. Cependant, l’important n’est pas la qualité ou la quantité de vocabulaire possédé, mais la façon de l’employer. Écrire, c’est l’art d’appliquer le mot qui convient le mieux à une certaine situation. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’être simple et direct. Stephen King recommande de ne pas chercher à adopter des mots compliqués qui se marieraient mal avec ce que vous décrivez. Il préconise d’utiliser le premier mot qui vous vient à l’esprit, car il sera toujours le plus approprié et le plus expressif. «  Si vous hésitez et vous mettez à cogiter, vous finirez par trouver un autre mot — il y en a toujours un —, mais il ne sera sans doute pas aussi bon que le premier, ne traduira pas aussi bien ce que vous vouliez vraiment dire. » Malgré tout, si vous avez peur de ne pas avoir assez de vocabulaire, l’auteur explique que c’est un outil qui s’acquiert naturellement, à force de lecture. La grammaire L’écriture ne peut pas se passer de la grammaire puisqu’elle est au fondement même du langage. Stephen King considère qu’elle est le deuxième élément à placer au niveau supérieur de la boîte à outils. Sans elle, les phrases sont bancales et le propos est confus. « La grammaire n’est pas juste un truc casse-bonbons ; elle est le bâton sur lequel vous vous appuyez pour que vos pensées partent du bon pied et cheminent. » Si votre grammaire est rouillée, elle peut être réaffûtée avec un Bescherelle ou un autre livre du même genre. La voix passive Toujours dans le premier compartiment de la boîte à outils, Stephen King désigne la voix passive comme étant l’ennemi numéro 1. Pour les écrivains peu sûrs d’eux, la voix passive est une sécurité qui leur donne un faux sentiment d’autorité, mais il faut apprendre à s’en passer. Elle alourdit la phrase, la rend compliquée à déchiffrer alors que le but est de faciliter les choses pour le lecteur. « Le lecteur doit être votre principal souci ; sans votre Fidèle lecteur, vous n’êtes qu’une voix couinante dans le vide. » Les adverbes « L’adverbe n’est pas un ami » est le dernier conseil que l’auteur place dans le compartiment supérieur de la boîte à outils. L'adverbe sert à modifier un adjectif, un verbe ou un autre adverbe. Il s’agit en général de mots qui se terminent en –ment. Comme pour la voix passive, l’adverbe est une sécurité pour les écrivains timides. « Lorsqu’il utilise la voix passive, l’écrivain trahit en général sa peur de ne pas être pris au sérieux […]. Avec l’adverbe, l’écrivain trahit le fait qu’il craint de ne pas s’être exprimé avec clarté […]. » Stephen King conseille donc d’éviter de les utiliser lorsqu’ils ne sont pas nécessaires. Le contexte est censé donner suffisamment d’éclairage au lecteur pour qu’il comprenne la situation. Par exemple : « Il referma brutalement la porte ? Ne devrait-on pas déjà savoir comment notre héros va refermer la porte ? Si ce qui précède nous éclaire, brutalement n’est-il pas de trop ? N’est-ce pas redondant ? » Il invite l’écrivain à se poser des questions et à faire attention à ne pas placer des adverbes à outrance, notamment dans les dialogues. Les adverbes ont tendance à alourdir la phrase, à la rendre plus faible ou plus ridicule qu’elle ne l’est. Le style Avec le style, Stephen King s’attaque au deuxième compartiment de la boîte à outils. Le style est avant tout une question de disposition des paragraphes. Lorsque vous ouvrez un livre, ces derniers vous renseignent sur les intentions de l’auteur. Les paragraphes courts suggèrent que le texte sera facile et que la lecture sera légère. Au contraire, les paragraphes longs témoignent d’un livre qui sera difficile, rempli d’idées, de descriptions et de passages narratifs denses. Les paragraphes donnent aux lecteurs une idée du rythme et comme un musicien, l’auteur doit apprendre à en jouer. Il suffit pour ça de lire beaucoup et de beaucoup écrire, car c’est quelque chose qui doit s’imposer naturellement, sans avoir besoin d’y réfléchir. La longueur Pour en finir avec la boîte à outils, l’auteur parle de l’épaisseur du livre qui renseigne le lecteur sur l’engagement pris par l’écrivain afin de créer l’histoire. Stephen King ne dit pas qu’il faut écrire beaucoup ou au contraire, qu’il faut être concis, car la longueur ne garantit pas la qualité d’un ouvrage. Il réutilise la métaphore du charpentier pour expliquer qu’il faut se mettre à construire, à bâtir son roman paragraphe après paragraphe à l’aide de ses outils, de son vocabulaire, de sa grammaire et de ses connaissances stylistiques. « Les bons textes sont ceux pour lesquels on a fait le bon choix lorsqu’il s’est agi de définir les outils avec lesquels on prévoyait de travailler. » Écriture Les différents types d’écrivains Dans la partie intitulée « Boîte à outils », Stephen King s’adressait aux écrivains sérieux. L’entonnoir se referme puisqu’il s’adresse à présent aux écrivains sérieux et compétents. Il répertorie les différents types d’écrivains sous la forme d’une pyramide. Les mauvais écrivains sont à la base. Au-dessus se trouvent les écrivains compétents. Le niveau suivant est celui des bons écrivains qui ont réellement du talent, et au sommet se trouvent « des génies, des accidents divins, pourvus de dons qu’il est au-delà de nos capacités de comprendre et à plus forte raison d’atteindre. »

À travers ce livre, l’auteur veut faire en sorte que les écrivains compétents deviennent de bons écrivains. Tous ceux qui ne sont pas prêts à faire les efforts et les sacrifices nécessaires pour s’améliorer ne sont pas invités à poursuivre la lecture. L’importance de la lecture et de l’écriture Le Commandement Suprême de Stephen King aux apprentis auteurs est le suivant : « Si vous voulez être écrivain, il y a avant tout deux choses que vous devez impérativement faire : lire beaucoup et beaucoup écrire. » Autrement dit, vous vous améliorerez en observant ce que font les autres et en pratiquant. La lecture vous poussera à travailler plus dur en assimilant inconsciemment un certain nombre de mécanismes, tant du point de vue de la narration que du langage. L’écriture, quant à elle, vous permettra de mettre en pratique vos observations, de développer votre style, et de gagner en clarté et en simplicité. Il s’agit d’un travail à prendre au sérieux. Il faut lire et écrire un peu tous les jours pour faire de réels progrès. Écrire la porte fermée Il semblerait qu’il faille prendre ici le conseil au sens littéral. En effet, Stephen King recommande d’écrire dans un lieu avec une porte que l’on peut fermer. La porte sert à vous couper du monde extérieur pour que vous soyez concentré sur votre tâche. Bannissez de cette pièce tout ce qui pourrait constituer une source de distraction et fixez-vous un objectif quotidien en vous interdisant d’ouvrir la porte tant qu’il n’est pas atteint. Dire la vérité Pour Stephen King, il s’agit de la plus grande mission de l’écrivain. Pour faire entrer le lecteur dans l’histoire, il faut être honnête et parler de ce que vous connaissez. Il ne s’agit pas de faire un cours sur un sujet précis, mais de retranscrire ce que vous savez de la vie et des gens en écrivant avec votre cœur et votre imagination. « Ce que vous savez, vous, est ce qui vous rend unique à votre façon. » Un bon écrivain doit parler de ce qu’il a vu, de ses sentiments et de ses émotions avec ouverture d’esprit et en allant toujours droit au but. L’intrigue L’auteur explique que les trois éléments constitutifs d’une histoire sont :

la narration qui fait avancer le récit ; la description chargée de plonger le lecteur dans la réalité sensorielle du roman ; les dialogues qui donnent une voix aux personnages.

La situation vient en premier, puis la narration. Enfin, ce sont les personnages qui finissent par faire les choses à leur façon. L’intrigue ne fait pas partie de la liste, car il pense qu’elle nuit à la spontanéité dans le récit. Il faut laisser l’histoire se raconter elle-même, laisser de la place à l’imprévu et faire en sorte que l’intrigue apparaisse naturellement durant l’écriture. En effet, Stephen King compare l’écrivain à un paléontologue qui découvre un fossile et qui doit l’extraire du sol petit à petit à l’aide de ses outils. Il n’a aucune idée de ce qu’il va trouver une fois son travail achevé. « J’ai parfois ma petite idée sur la façon dont tout se terminera, mais je n’ai jamais exigé d’un ensemble de personnages qu’ils se conforment à mes directives ; je veux au contraire qu’ils fassent les choses à leur façon. » La description La description est une invitation sensorielle à entrer dans l’histoire. Pour que le lecteur réussisse à se représenter votre monde, il faut avoir une idée claire de ce qu’il doit avoir en tête. Cependant, il ne faut pas le noyer sous un flot de détails superflus. Que vous décriviez un lieu ou un personnage, vous devez vous contenter de donner les éléments les plus pertinents. L’imagination de votre lecteur fera le reste. Pour parfaire votre savoir-faire dans ce domaine, Stephen King conseille une nouvelle fois d’appliquer le commandement suprême de tous les écrivains qui est de lire beaucoup et de beaucoup écrire. Les dialogues Le comportement et la façon de parler de vos personnages renseignent le lecteur sur leur personnalité. Il faut qu’ils aient leur propre voix, leur propre façon de parler pour que le dialogue ait l’air naturel et qu’on parvienne plus facilement à les distinguer. Les mots et les expressions que vous allez employer dépendront de leur personnalité. Il ne faut pas hésiter à employer des mots vulgaires si vous pensez qu’ils reflètent la nature et l’état d’esprit du personnage concerné. « Si vous dites "Oh, flûte !" à la place de "Oh, merde ! " par crainte d’être critiqué par les gens bien-pensants, vous rompez le contrat tacite passé entre l’écrivain et ses lecteurs : vous leur aviez en effet promis de dire la vérité sur la façon dont les gens se comportent et parlent par le biais d’une histoire inventée. » Les personnages Pour Stephen King, les intentions de l’auteur importent peu. Ce sont les personnages qui prennent vie et influencent l’histoire. Ce sont les personnages qui finiront par vous raconter l’histoire en rencontrant des difficultés, en prenant des décisions et des initiatives qui entraîneront l’aventure dans une certaine direction. Tout comme pour l’intrigue, le caractère des personnages découle de la situation initiale. Rien n’est prémédité, tout est révélé au fur et à mesure, comme un paléontologue qui met au jour un fossile. La thématique et le symbolisme Pour Stephen King, il faut d’abord se concentrer sur l’histoire. La thématique apparaîtra spontanément durant la relecture. Il n’y a pas besoin de faire un effort conscient pour ça. Il en va de même pour le symbolisme. Votre récit peut être rempli de symboles et de références que vous n’avez pas vus tout de suite, mais qui paraîtront limpides lorsque vous procéderez à la relecture. Il prend l’exemple de La Ligne verte en disant qu’il n’avait pas remarqué que John Coffey avec les mêmes initiales que Jésus Christ, jusqu’à ce qu’il relise son texte. Dans Carrie, il n’avait pas relevé que le sang était omniprésent dans les moments les plus importants du livre. Le symbolisme permet de créer une œuvre unifiée et agréable à lire tandis que la thématique permet de centrer ses idées et de répondre à la question suivant : quel message voulez-vous faire passer ? La relecture et la réécriture Après avoir terminé le premier jet, Stephen King conseille de se tenir à l’écart du texte pendant au moins six semaines. Ce délai permet d’avoir suffisamment de recul sur l’histoire et de s’y replonger avec un regard presque neuf. La réécriture est nécessaire pour retirer tout ce qui ne va pas dans le texte, déceler les faiblesses, corriger les incohérences et se débarrasser du superflu. Pour parvenir à effectuer ce travail correctement, l’auteur explique qu’il faut amputer l’histoire de 10 %. Autrement dit, si un texte contient 350 000 mots, il faut faire tout votre possible pour le réduire à environ 315 000. Vous ne conserverez ainsi que ce qui est vraiment essentiel. Le lecteur idéal L’auteur explique qu’il faut toujours écrire pour une personne bien précise en qui vous avez confiance. Vous devez faire attention à son opinion et imaginer ce qu’elle penserait de ce que vous êtes en train de rédiger. En pensant à ce qui pourrait lui plaire ou lui déplaire, vous aurez une idée concrète de la façon dont doivent s’enchaîner les événements. La recherche Il faut écrire à propos de ce que vous connaissez, mais si vous ne maîtrisez pas le sujet que vous êtes en train de traiter, vous devez faire des recherches. Les recherches sont indispensables pour rendre votre histoire convaincante et vraisemblable. Les ateliers d’écriture Stephen King a des doutes sur l’intérêt des séminaires ou des cours d’écriture. Il ne pense pas qu’ils soient particulièrement bénéfiques, car les critiques obligent à écrire la porte ouverte en permanence et on vous presse sans arrêt de vous expliquer. Cependant, il comprend que les auteurs puissent être attirés. « Cours et séminaires d’écriture ont au moins un avantage indéniable : on y prend au sérieux le désir d’écrire de la fiction ou de la poésie. » Les agents et les éditeurs Le monde de l’édition aux États-Unis est différent du système français. Dans le pays de l’oncle Sam, se faire éditer est pratiquement impossible sans passer par un agent littéraire. Stephen King oriente donc ses recommandations en prenant en compte ce marché particulier. Toutefois, on trouve dans ce chapitre des conseils pertinents qu’il est possible d’appliquer pour la France aussi. Il préconise par exemple de se renseigner sur les maisons d’édition qui publient le même genre de livres que vous écrivez. Il faut également rédiger avec soin la lettre de présentation et le synopsis que vous enverrez en même temps que vous déposerez votre manuscrit. Vous devez les convaincre d’aimer votre histoire avant même qu’ils ne l’aient lu. Écrire pour les bonnes raisons Il s’agit du dernier conseil de Stephen King : il faut écrire pour le plaisir et pour l’enthousiasme que cela vous procure. Il ne faut jamais écrire pour l’argent, le succès ou la renommée. Vous n’arriverez jamais à être comblé si vous n’écrivez pas pour les bonnes raisons. De la vie : un post-scriptum Stephen King nous parle d’un accident survenu en juin 1999. Lors de sa promenade quotidienne, il se fait renverser par un van Dodge bleu clair. Il échappe miraculeusement au pire, mais les blessures sont importantes. Il a une jambe cassée en neuf endroits, le genou fendu, une fracture de l’acétabule de la hanche droite, une fracture préchantérienne fémorale, quatre côtes cassées et la colonne entamée en huit endroits différents. Stephen King subit de multiples opérations et passe trois semaines entières à l’hôpital où il se rétablit tant bien que mal. Retrouver le goût de l’écriture après un tel traumatisme et prendre le temps d’écrire comme avant ne sont pas des choses faciles. Heureusement, Tabitha est là pour le soutenir, sans pression et avec bienveillance. Il reprend alors le manuscrit sur l’écriture qu’il avait mis de côté en 1997, déterminé à le terminer. Par le passé, l’écriture lui avait permis de surmonter les difficultés et ce sera le cas à nouveau cette fois-ci. Si elle a pu lui sauver la vie, elle pourrait également apporter beaucoup à d’autres. « Écrire n’a rien à voir avec gagner de l’argent, devenir célèbre, draguer des filles ou se faire des amis. En fin de compte, écrire revient à enrichir la vie de ceux qui liront vos ouvrages et à enrichir votre propre vie. »

Et Qui Plus Est, première partie : Porte ouverte, porte fermée Ici, l’auteur met en pratique les conseils qu’il a donnés plus tôt en présentant un texte brut qu’il va ensuite remanier et couper pour donner plus de vivacité à l’histoire. Et Qui Plus Est, première partie : Porte ouverte, porte fermée Stephen King l’a clamé à plusieurs reprises dans son livre : un auteur se doit de lire beaucoup et de beaucoup écrire. Il donne ainsi une liste de livres en expliquant que chacun d’entre eux a une influence sur ce qu’il écrit et qu’en les lisant, les écrivains pourraient bénéficier d’une nouvelle manière de faire leur boulot. Conclusion sur “Écriture : mémoires d’un métier” J’ai lu beaucoup de livres de Stephen King. Sans être une fan inconditionnelle de l’auteur, j’apprécie ses textes et je reconnais qu’il a un talent indéniable pour raconter des histoires et embarquer ses lecteurs dans des univers fous qui donnent la chair de poule. J’ai toujours aimé écrire. J’ai acheté ce livre en me disant qu’un écrivain de son envergure avait certainement des choses intéressantes à dire sur son métier, et je n’ai pas été déçue. J’aime beaucoup la façon dont il parle de son travail, avec beaucoup de recul et d’humilité. J’ai également été surprise de découvrir son parcours. Je ne m’étais jamais intéressée à sa vie, mais Écriture me permet d’avoir une compréhension plus éclairée de son travail et de ses références. En lisant, j’ai commencé à percevoir Carrie, Shining ou Misery différemment. Il s’agit également d’un livre sur le langage, et les conseils que l’auteur donne sont pertinents. J’aime beaucoup lorsqu’il explique que le travail de l’écrivain est de dire la vérité. Comment être authentique lorsque l’on parle de fiction ? Il suffit pour cela de retranscrire ce que l’on sait, ce que l’on a vu et ce que l’on ressent. Il faut faire preuve d’honnêteté et d’une certaine forme de vulnérabilité pour coucher sur le papier tout ce qu’on a dans le cœur et dans l’imagination. C’est cette fragilité et cette sensibilité de l’écrivain que j’ai trouvé particulièrement touchantes et bien retranscrites dans cet ouvrage. Chaque livre nous fait grandir, nous sauve et nous permet d’apprendre quelque chose de nous. En faisant ce travail avec sérieux et pour les bonnes raisons, l’écriture peut devenir une véritable force pour celui qui la pratique, mais aussi pour le lecteur. « En fin de compte, écrire revient à enrichir la vie de ceux qui liront vos ouvrages et à enrichir votre propre vie. » Florence du site florence-georgeon.com Points forts :

Écriture est un livre accessible et facile à lire. L’auteur fait attention à ce que son propos soit le plus clair et le plus simple possible en multipliant les exemples et les comparaisons. C’est un texte inspirant qui donne envie de se mettre à l’ouvrage.

Points faibles :

Personnellement, je n’en ai pas trouvé, mais certains lecteurs pourraient trouver déconcertant ce mélange entre tranches de vie et conseils techniques.

Ma note :

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Thu, 14 Oct 2021 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11760/criture-mmoires-dun-mtier
Comment j’ai appris à écrire http://www.olivier-roland.fr/items/view/10729/Comment-jai-appris-crire

Cet article invité a été écrit par Julie du blog Fitnessement-Femme.com Écrire dans un blog, se lancer dans l’aventure de l’écriture, c’est accepter d’être vu et lu. Si vous êtes stressé à l’idée de vous dévoiler sur votre clavier et de vous exposer sur le web, voici une méthode tout terrain pour apprendre à écrire […]

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Tue, 29 Nov 2016 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/10729/Comment-jai-appris-crire
Défi Livre 2013 : un nouveau challenge http://www.olivier-roland.fr/items/view/2548/Dfi-Livre-2013-un-nouveau-challenge

La maison d’édition avec qui j’ai signé : Les éditions Leduc. Ce sont eux par exemple qui ont publié GTD – s’organiser pour réussir ou les livres de Robert Greene comme le célèbre Power – les 48 lois du pouvoir. Vous l’avez compris, mon grand défi 2013 sera d’écrire et de publier un livre papier [...]

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Wed, 26 Dec 2012 15:54:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/2548/Dfi-Livre-2013-un-nouveau-challenge
Le traitement anti-feuilles blanches : comment être inspiré et créatif http://www.olivier-roland.fr/items/view/667/Le-traitement-anti-feuilles-blanches-comment-tre-inspir-et-cratif

Note : Article invité rédigé par Johann, webentrepreneur, formateur et blogueur, auteur du blog Pro-Influence et de la méthode C.R.E.A.T.  Quand on est blogueur, la plus grande difficulté qu’on rencontre est de pouvoir fournir constamment de nouvelles idées d’articles tout en apportant du contenu original pour se différencier. Combien de fois vous êtes-vous retrouvés à vous demander "Quel article je peux bien rédiger aujourd’hui ? " Ou encore "Comment je peux me différencier pour traiter ce 50ème article sur le SEO ?" Ce n’est pas évident d’être toujours créatif, on alterne tous entre périodes de grande créativité et période de trou noir… Pourtant avec des petites méthodes très simples, il est possible de toujours innover dans son contenu même sur des sujets recyclés. Je vous propose un processus en 5 étapes pour générer des dizaines d’articles avec des angles approches originales. 1) Trouvez plusieurs dizaines d’idées d’article Le plus dur quand on part de zéro est déjà d’avoir une idée d’article. La plupart de mes idées d’article me viennent de mes lectures de livres, de blog, de magazine ou même à des moments inattendus. Ce qu’il est essentiel de faire quand vous souhaitez écrire régulièrement c’est bien sûr d’avoir des sources. N’hésitez donc pas à prendre des notes sur vos lectures, vous vous retrouverez très vite avec une bonne liste d’idées en stock. Si vous partez de zéro, voici une petite technique très efficace, très utilisée et conseillée par les experts de la créativité. La bonne vieille règle du QQOQCCP:

Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?

Vous prenez votre thématique ou votre sujet général, et vous répondez à ces questions en y mettant tout ce qui vous passe par la tête. L’idéal étant de le faire avec la technique du mindmapping ou des cartes heuristiques. Voici un exemple ci-dessous:

   Je vous propose même de télécharger le modèle au format Freemind (logiciel open source sur PC et MAC) que vous pouvez télécharger en cliquant ici… Avec cette technique vous devriez avoir une bonne dose d’idées de sujets. 2) Adoptez une approche originale avec votre imagination Le plus dur, surtout quand on blogue sur des sujets très courants, est d’adopter une approche originale, voire métaphorique. Pour cela, il va falloir utiliser la technique de créativité basée sur la «pensée latérale», très développée par Edward De Bono. Cette technique consiste à générer des idées à partir de mots aléatoires. Pour cela il va falloir tirer un ou plusieurs mots aléatoires à partir du livre à côté de vous, du premier mot qui apparait de votre Google Actualité, du premier mot de l’article de votre blog favori, etc. Faites en sorte de tirer un ou deux mots au hasard et voir quel lien il peut avoir avec votre sujet. Si par exemple, je veux traiter du sujet: comment développer la créativité des étudiants ? En tirant deux mots aléatoires dans mon livre à portée de main j’ai le mot «enfant». Ce simple mot peut donner beaucoup d’idées d’approches originales. Par exemple:

Comment retrouver sa créativité d’enfance quand on est étudiant ? Qu’est ce que les enfants peuvent apprendre aux étudiants en créativité ? Pourquoi vous avez perdu votre créativité d’enfance dans vos études ? Les études peuvent-elles détruire vos rêves d’enfant ? etc.

Vous avez très certainement trouvé des idées différentes des miennes, c’est le principe de la technique, chacun peut trouver ses propres idées juste en liant un sujet à un mot pour choisir un angle d’approche. Pour aller plus loin, il est possible de carrément créer des métaphores. Voici une technique de génération de métaphore que j’utilise:

Tirer un mot au hasard. Appliquer la structure: Le <SUJET>est comme <MOT ALÉATOIRE> Donner une explication en faisant travailler votre imagination

Prenons un exemple : 1) Le sujet: la créativité 2) Mot aléatoire: eau 3) La créativité est comme l’eau, si on ne la contrôle pas elle déborde. Ça peut donner un sujet du genre: «Colmatez vos fuites de créativité» ou encore «Développez une créativité aussi débordante que les chutes du Niagara» (un peu extrême parfois, mais c’est le but du jeu) Essayez, non seulement vous trouverez des approches originales et en plus vous ferez travailler votre imagination. Maintenant que vous avez votre sujet et son approche, il va falloir fixer votre objectif avant de passer à la rédaction. 3) Commencez par la fin L’étape la plus importante avant même que vous commenciez à écrire un seul mot est de vous demander quel est l’objectif de votre article:

Éduquer ? Donner votre point de vue ? Faire passer un message ? Persuader ? Etc.

En gros, qu’est ce que vous attendez de vos lecteurs après la lecture de votre article ?

Qu’ils aient appris quelque chose ? Qu’ils comprennent votre point de vue ? Qu’ils vous connaissent tout simplement ? Qu’ils adoptent votre opinion ? Etc.

L’objectif général de votre article vous permettra de choisir une orientation dans votre style, dans la façon comment vous allez l’aborder. Afin de trouver l’objectif général de votre article, vous devez tout simplement vous poser une simple question plusieurs fois d’affilé: Pourquoi ? Prenons un exemple:

Je souhaite écrire un article sur comment optimiser le référencement de son blog. Pourquoi ? Pour aider les blogueurs à gagner du trafic. Pourquoi ? Pour qu’ils puissent obtenir des résultats rapidement. Pourquoi ? Pour qu’ils puissent me considérer comme un expert en SEO. Pourquoi ? Pour que ces blogueurs me fassent confiance et suivent mes conseils régulièrement. Pourquoi ? Pour que par la suite ils puissent devenir des clients ou des partenaires pour aller plus loin.

La technique de la succession de «pourquoi ?» est très efficace en créativité pour définir ses objectifs profonds. 4) Rédigez vos titres et sous-titres Maintenant que votre sujet et votre angle d’approche sont définis, il va falloir définir votre plan d’approche. Ce plan dépendra bien sûr de l’objectif de votre article, il est sûr que vous n’adopterez pas le même plan pour un article informatif que pour un article pour persuader. Il y a un plan que j’aime beaucoup utiliser et que vous pouvez reproduire pour tous vos types d’article. Ce plan est universel, beaucoup de blogueurs, marketeurs et copywriters l’utilisent. On le retrouve très souvent dans les formations sur l’influence, le copywriting, le marketing et le contenu. Voici ce plan en 5 étapes afin de vous aider à définir vos titres, sous-titres et contenus: 1) Le problème ou l’objectif Selon votre approche, vous allez commencer par énoncer le problème que vous souhaitez résoudre ou l’objectif de votre article. Ça peut-être par exemple: pourquoi vous n’arrivez pas à générer des idées créatives dans le cas d’un problème. Ou comment vous pouvez générer des idées créatives dans le cas d’un objectif. Là je donne un exemple, mais il est préférable d’être le plus précis possible. Par exemple: «Pourquoi vous n’arrivez pas à produire du contenu original pour votre blog» ou «comment vous pouvez générer 10 idées d’articles originaux par jours». Ici on pose le contexte. 2) La conséquence immédiate Ici vous montrez les conséquences du problème ou de l’atteinte de l’objectif. Par exemple: «Vos visiteurs vous fuient parce que vous ne produisez pas assez de contenu innovant» ou «Vous pourrez publier un article par jour sur votre blog». 3) Les fausses solutions ou les erreurs commises Les gens utilisent cette solution, mais ce n’est pas la bonne. Les gens aiment le contenu qui change des habitudes, du contenu qui apporte de nouvelles perspectives. Voilà pourquoi il est important de rappeler qu’ils prennent le mauvais chemin. Par exemple: «Vous restez toute la journée devant votre écran à chercher des idées d’articles» ou «Vos plagiez les articles d’autres blogueurs pour augmenter votre contenu». 4) Votre solution Maintenant que le lecteur est au courant des chemins à ne pas emprunter, donnez-lui votre information, votre argumentation, vos recommandations, votre avis… Ici vous allez lui montrer comment résoudre le problème ou atteindre l’objectif. Par exemple : «La méthode en 5 étapes pour rédiger un article innovant par jour». 5) Les preuves et exemples Bien entendu, il va falloir citer des exemples, donner du concret, des actions pour appuyer vos propos. Citez des sources, des études, donnez des exemples, faites une démonstration… Vous avez donc votre plan avec ce qu’il faudra mettre dans chaque partie, vous avez fait le principal du travail ! 5) Remplissez les blancs Vous avez vos titres et le contenu qui doit y être mis, vous avez fait 80% du travail.  Il ne vous reste plus qu’à rédiger le contenu.   En suivant ces étapes, vous devriez pouvoir vous en sortir et éviter le syndrome de la feuille blanche pour générer vos contenus quotidiennement. L’idéal est de préparer une bonne liste de plusieurs articles en suivant le processus jusqu’à l’étape 4, puis de rédiger leur contenu chaque jour. Vous serez plus zen et parviendrez à garder un rythme constant pour publier du contenu régulièrement. Avez-vous déjà essayé certaines de ces techniques ? Avez-vous vos propres techniques pour combattre le syndrome de la feuille blanche ?   Article invité rédigé par Johann, webentrepreneur, formateur et blogueur. Il aide les gens à développer leur créativité et leur productivité avec la méthode C.R.E.A.T. et à vendre leurs idées et développer leur influence sur son blog  Pro-Influence.

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Fri, 17 Feb 2012 09:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/667/Le-traitement-anti-feuilles-blanches-comment-tre-inspir-et-cratif