Résumé de "Steve Jobs" de Walter Isaacson : la biographie autorisée de l'un des entrepreneurs les plus doués du XXe siècle, qui a changé notre rapport aux technologies numériques — un best seller du New York Time ayant donné lieu à un film avec Michael Fassbender en vedette.
Walter Isaacson, 2011, 453 pages.
Titre original : Steve Jobs (2011).
Chronique et résumé de "Steve Jobs" de Walter Isaacson
Introduction — La genèse de ce livre
Walter Isaacson raconte que Jobs l'a appelé en 2004, en lui demandant d'écrire sa biographie. Au départ, l'écrivain refuse. Selon lui, la personnalité de Steve Jobs fait controverse et sa carrière n'est pas encore complètement établie.
Toutefois, lorsque Steve Jobs tombe malade du cancer pour la deuxième fois, Walter Isaacson accepte la mission en se disant que c'est maintenant ou jamais. En deux ans, il réalise une quarantaine d'entretiens et de conversations — avec le principal intéressé, bien sûr, mais aussi avec son entourage (amis, famille, collègue).
Selon l'auteur, ce livre est une biographie qui peut inspirer chacun d'entre nous, car elle "est pleine de leçons sur l'innovation, le caractère, le leadership et les valeurs".
1 — L'enfance : abandonné puis choisi
Steve Jobs a été adopté lorsqu'il était enfant.
Ses parents biologiques, Joanne Schieble et Abdulfattah Jandali, préfèrent l'abandonner car ils vivent une situation familiale compliquée. Ils ne sont pas mariés et le père de Joanne désapprouve fortement leur relation. Lorsque celle-ci tombe enceinte, la décision de se séparer de l'enfant est prise.
Mais le couple pose une condition : que les parents adoptifs aient étudié à l'université.
Bien que ce ne soit pas le de Clara et Paul Jobs, le petit Steve entre dans cette nouvelle famille. Ce sont des travailleurs et, surtout, ils promettent de s'investir complètement dans la vie de leur fils adoptif.
Dès son enfance, Steve Job sait qu'il est adopté : Clara et Paul lui disent même qu'il est, en fait, un enfant spécial parce qu'ils l'ont choisi. Ce sentiment d'élection est un puissant moteur de confiance en soi.
À l'école, l'enfant s'ennuie. Il trouve peu de sollicitations.
C'est en dehors de l'école, dans la Silicon Valley, qu'il découvre ses premiers hobbies. Il apprend les rudiments de mécanique avec son père, Paul, qui répare des voitures. Il se passionne aussi pour l'électronique au sein du Hewlett-Packard Explorers Club voisin.
Vivant au cœur de la révolution informatique, au moment même où les premiers ordinateurs y sont assemblés (par Hewlett-Packard, justement), Il tourne naturellement toute son attention vers ce nouveau domaine en plein boom.
2 — Un couple improbable : les deux Steve
Dans ce chapitre, Walter Isaacson relate la rencontre entre Steve Jobs et Steve Wosniak. Celui-ci a cinq ans de plus que l'autre Steve. Pourtant, ils font connaissance autour d'intérêts communs (l'électronique et l'informatique). Steve Wosniak est déjà à l'université mais Steve Jobs, lui, est toujours au lycée.
Un jour, les deux amis veulent répondre à une annonce trouvée dans un journal. Il s'agit de créer un dispositif permettant de passer des appels interurbains gratuitement. Au départ, ils voient cela comme une blague et comme un passe-temps. Mais ils réussissent pourtant à créer des "Blue Box" (boîtes bleues), puis à les vendre (pour 150 $/pièce).
C'est le début d'une fructueuse — et tumultueuse — relation d'affaires.
D'un côté, Steve Jobs, assez manipulateur et très ambitieux, plutôt tourné vers le design et le marketing (comme cela apparaîtra plus tard) ;
De l'autre, Steve Wosniak, plus calme, profondément geek et s'intéressant avant tout à la conception technique.
Un soir, dans une pizzeria de Sunnyvale, quelqu'un leur vole une Blue Box en les menaçant avec une arme à feu. C'est un choc. Mais cela ne décourage pas les amis de continuer à travailler ensemble et à développer d'autres projets.
Pour Steve Jobs :
« Sans les Blue Boxes, il n'y aurait pas eu de pomme. » (Steve Jobs, Chapitre 2)
3 — Tout lâcher : harmonie, ouverture, détachement…
À la fin de ses études secondaires, Steve Jobs se met en couple avec Chrisann Brennan, une jeune fille cool, artiste peintre. Ensemble, ils explorent les trips d'acide (LSD) et leur sexualité. Ils partagent même, durant tout un été, un petit studio, où ils expérimentent la vie commune.
Lorsque Steve Jobs entre à l'université, il est conscient de réaliser le souhait de sa mère biologique, qui souhaitait ardemment le voir faire des études supérieures. Pourtant, il s'ennuie vite et son caractère, qui devient de plus en plus affirmé, dérange.
Il quitte le Reed College (son université) rapidement. Il a l'impression de ne rien apprendre. Cela dit, il se consacre à quelques cours en élève libre, tels que la calligraphie. C'est également à cette époque qu'il se lie d'amitié (de courte durée) avec un adepte des spiritualités orientales et, notamment, de l'hindouisme.
4 — Atari et l'Inde : du zen et de l'art de concevoir des jeux
Après cette expérience universitaire, Jobs revient chez ses parents à Los Altos. En cherchant son premier emploi, il s'intéresse à la société de jeux vidéo Atari. Sa personnalité fait le reste : il convainc l'ingénieur en chef Al Alcorn qui lui offre un poste de technicien.
Steve Jobs est ainsi l'un des cinquante premiers employés d'Atari.
Mais ses excentricités ne font pas l'unanimité. Au niveau social, les manières du jeune homme ne laissent pas indifférent. Hippie, son comportement et son hygiène détonnent dans l'entreprise…
Après quelques mois seulement, il décide de partir pour l'Inde. Il veut y rejoindre un ami : Daniel Kottke.
À son retour, le chef d'Atari, Nolan Bushnell, le met au défi de développer une version solo du célèbre jeu de l'entreprise : Pong. Il recevra même un bonus, lui dit son supérieur, s'il peut minimiser les puces informatiques utilisées.
C'est là que Steve Jobs va faire appel à son vieux camarade, Steve Wosniak.
À l'époque, celui-ci travaille chez Hewlett Packard (également dans la Silicon Valley). En quatre jours seulement, les deux Steve créent le programme et parviennent à miniaturiser les puces !
Dans un entretien réalisé par Walter Isaacson, Steve Wosniak se souvient que Steve Jobs ne l'a pas rémunéré justement. En fait, alors qu'il avait reçu le bonus promis par Atari, il ne l'a pas partagé avec son ami. Toutefois, cela ne compromet pas leur collaboration.
5 — L'Apple I : allumage, démarrage, connexion
Dans ce chapitre, Walter Isaacson raconte l'histoire de la naissance d'Apple.
Il rappelle que la Silicon Valley est alors électrisée entièrement par le projet de développer et de démocratiser les ordinateurs qui sont encore, à l'époque, des machines réservées à quelques élites et passionnés.
Steve Wozniak est particulièrement fasciné par l'arrivée des microprocesseurs sur le marché. Il observe des amateurs créer leurs propres ordinateurs à partir de ces nouveaux composants et veut faire de même. C'est en y travaillant qu'il a l'idée de créer un ordinateur personnel qui pourrait être utilisé par tous.
C'est l'origine d'Apple I, l'ordinateur.
Steve Wozniak le construit avec l'intention d'en donner les plans de fabrication gratuitement, en s'inspirant de l'éthique des hackers. Toutefois, Steve Jobs parvient à convaincre Steve Wosniak qu'il sera plus profitable de les vendre.
C'est l'origine d'Apple Computers, l'entreprise.
Selon l'histoire racontée ici, le nom Apple aurait été donné tout simplement à la suite d'une visite de Steve Jobs dans une ferme de production de pommes.
L'entreprise est un succès ! En 30 jours seulement, Apple fait des bénéfices substantiels qui lui permettront de développer son activité de façon exponentielle.
6 — L'Apple II : l'aube d'une ère nouvelle
L'enthousiasme du succès initial doit maintenant faire place à une vision rationnelle et pragmatique. Bref, l'entreprise doit se solidifier de façon durable autour de produits phares.
Steve Jobs est ici à la manœuvre. Il se rend compte que le prochain ordinateur, l'Apple II, doit "être emballé dans un produit de consommation entièrement intégré". En somme, il faut que le client achète un produit complet, facile d'accès et au packaging attrayant.
Pour l'aider dans cette tâche, le jeune entrepreneur embauche Mike Markkula.
Cette approche s'avère être un grand succès, puisque l'Apple II se vend à plus de six millions d'unités dans le monde. L'entreprise à la pomme décolle pour de bon !
Selon Walter Isaacson :
"Plus que toute autre machine, [l'Apple II] a lancé l'industrie de l'ordinateur personnel;"
Encore une fois, la paire des deux Steve fonctionne.
Steve Wozniak fournit le talent et l'expertise techniques ;
Steve Jobs tient les rennes de l'entreprise et apporte ses idées sur l'expérience du consommateur et le design des produits.
7 — Chrisann et Lisa : celui qui a abandonné…
Retour sur l'histoire personnelle. La petite amie de Steve Jobs, Chrisann, tombe enceinte.
Le jeune homme, complètement tourné vers sa réussite professionnelle, refuse toute implication. Il va même jusqu'à refuser de reconnaître la paternité de la petite Lisa et accuser l'un de ses amis d'être le père.
Cette réaction met un terme à la relation entre les deux amants.
Plus tard, Chrisann réalise un test qui démontre la paternité de Steve Jobs. À partir de ce moment, celui-ci se décide à payer une pension alimentaire. Mais il agit contraint par les événements et ne s'implique toujours pas dans la relation avec sa fille.
Plus tard, Steve Jobs exprimera des remords face à la façon dont il s'est comporté pendant cette période. Comme pour se racheter, il concevra même un ordinateur du nom de sa fille…
8 — Xerox et Lisa : les interfaces graphiques
Après ce nouveau succès entrepreneurial, Steve Jobs est persuadé qu'il doit développer un produit qui portera sa griffe, son nom. En effet, dans le monde informatique et dans l'entreprise elle-même, il est clair que c'est d'abord Steve Wosniak qui est crédité pour le résultat final de l'Apple II.
De nouveaux projets voient le jour :
L'Apple III ;
Lisa, un nouvel ordinateur personnel doté d'une interface graphique (GUI pour graphic user interface) et d'une souris.
Ces deux nouveaux modèles d'ordinateurs sont des échecs commerciaux.
Pourtant, il est indéniable que les idées de Steve Jobs se révèlent porteuses. En effet, c'est grâce à lui que se forme peu à peu l'environnement bureautique et numérique que nous connaissons aujourd'hui.
Mais l'entrepreneur ambitieux et capricieux devra attendre son heure. Malgré tous ses efforts, la direction d'Apple décide de sanctionner ces échecs et le dépossède de ses fonctions exécutives ; il n'a plus la main sur la conception des ordinateurs.
Il s'en sent très frustré. C'est, de son point de vue, la première trahison professionnelle qu'il subira.
9 — Passer en Bourse : vers la gloire et la fortune…
Apple entre en bourse moins de quatre ans après sa création. Un exploit !
À la fin des années 1980, l'entreprise est évaluée à 1,79 milliard de dollars. Pour Steve Jobs, qui n'a que 25 ans, cela signifie une fortune de 256 millions de dollars…
Comment appréhender cette richesse quand vous êtes un jeune hippie intéressé aux spiritualités orientales ? Dans ce chapitre intéressant, Walter Isaacson étudie la relation de l'entrepreneur à la pomme avec la richesse.
D'un côté, Steve Jobs a une vision du monde anti-matérialiste. Mais de l'autre, il aime profondément certains objets de consommation haut de gamme, tels que les Porsche, les couteaux Henckels ou les pianos Bösendorfer. Il cherche avant tout la beauté dans des objets de luxe ; c'est un esthète.
Qui peut aussi être un requin. Lors de l'entrée en bourse d'Apple, Steve Jobs interdit à de nombreux employés de la première heure d'acheter des options. Il se les réserve.
À l'inverse, Steve Wozniak offre généreusement un nombre important de ses propres actions pour compenser le comportement égoïste de son compagnon.
10 — Le Mac est né : vous vouliez une révolution
Le Macintosh ou Mac est certainement l'ordinateur le plus connu de sa génération. Vous le connaissez sans doute mieux que les Apple I et II. Le voilà, le premier grand succès commercial véritablement signé Steve Jobs !
Pourtant, en réalité, ce projet était initialement dirigé par Jeff Raskin. Ce spécialiste talentueux des relations homme-machine, d'abord embauché pour écrire un manuel pour l'Apple II, avait fait son chemin dans la hiérarchie, au point d'être aux commandes du projet.
D'ailleurs, c'est lui qui donna son nom au Macintosh, qui est en fait sa variété de pomme préférée !
Mais Steve Jobs, grâce à ses qualités rhétoriques et à son ambition, reprend peu à peu le contrôle et met toutes les cartes de son côté pour faire du Mac une véritable "révolution technologique".
11 — Le champ de distorsion de la réalité : imposer ses propres règles du jeu
Walter Isaacson décrit en effet un phénomène intéressant concernant Steve Jobs. Celui-ci est capable, selon ses propres collègues, de créer un "champ de distorsion de la réalité" grâce auquel il parvient à convaincre les gens et à les faire travailler à son avantage.
Selon l'auteur :
« À l'origine de la distorsion de la réalité se tenait la croyance de Jobs que les règles ne s'appliquaient pas à lui. »
D'où lui vient ce pouvoir et cette croyance ? Sans doute de son enfance. À force de lui avoir répété qu'il était spécial et "élu" par ses parents, Steve Jobs avait l'impression d'avoir à accomplir un destin hors norme.
En bref, le jeune entrepreneur veut être le nouvel Einstein ou Ghandi et pense pouvoir y parvenir !
Ce caractère charismatique a ses avantages et ses inconvénients.
Côté inconvénients : ses collègues se plaignent de sa vision du monde étriquée où vous êtes soit un génie, soit un abruti. Par ailleurs, Steve Jobs n'a pas peur de s'approprier les idées des autres sans leur en reconnaître le mérite.
Côté avantages : chef né, il parvient à créer des équipes talentueuses et motivées, qui veulent absolument faire partie de l'aventure Apple — malgré les désavantages !
12 — Le design : les vrais artistes simplifient
Steve Jobs a une ambition : trouver le design parfait. C'est là sa "patte" spécifique et ce qu'il espère infuser dans tous les aspects du projet Macintosh. Le Mac doit être un objet parfait et total.
"La simplicité de la conception devrait être liée à la facilité d'utilisation des produits." (Steve Jobs, Chapitre 12)
L'entrepreneur veut que les produits Apple soient intuitifs. L'expérience utilisateur doit être aisée. C'est notamment pourquoi, selon lui, il insiste sur le caractère fermé des ordinateurs Apple (impossible à modifier et incompatibles avec d'autres marques).
Mais plus important encore, Steve Jobs veut que ses ingénieurs se perçoivent comme des artistes ou des artisans à l'ancienne. Pour lui, créer un Mac est du domaine de l'art avant d'être uniquement un produit technologique.
Pour symboliser cette vision, il demande à tous les membres de l'équipe Macintosh de graver leurs noms dans chaque Macintosh, tout comme le feraient des artistes pour leur œuvre.
13 — Fabriquer un Mac : le voyage est la récompense
Pour Walter Isaacson, une autre caractéristique importante de la personnalité de Steve Jobs est sa compétitivité. Même au sein de l'entreprise, il cherche à gagner sur tous les fronts.
C'est ce qui se passe avec les projets Macintosh et Lisa. Comme il a été évincé du projet Lisa, il reporte toute son attention sur le projet Macintosh et fait tout pour que celui-ci soit sur le marché avant l'autre.
C'est pourtant le Lisa qui sera mis sur le marché avant… et qui connaîtra un échec (voir le chapitre 8).
Tous les regards se tournent déjà vers le Macintosh qui est, de fait, bien plus avancé que le Lisa. Et Steve Job en est bien plus fier.
L'anticipation est telle que le magazine Time décide de publier un article sur les coulisses du projet. L'ambitieux entrepreneur pensait devenir « l'homme de l'année » en 1982, mais, à la place, c'est le Mac lui-même qui est élu « Machine de l'année » !
14 — Entrée en scène de Sculley : le défi Pepsi
Dans le même temps, Steve Jobs recrute John Sculley, ancien président de PepsiCo, pour assumer le rôle de PDG d'Apple. Encore une fois, l'entrepreneur doit user de ses compétences rhétoriques pour le convaincre d'accepter.
Une fois en place, John Sculley et Steve Jobs deviennent très proches. Ils s'entendent si bien dans les premiers temps que la compréhension est totale. Cela dit, des querelles vont apparaître au fil du temps.
Leur premier désaccord majeur porte sur le coût du Mac.
Steve Jobs prévoit un prix à 1 995 $.
John Sculley, quant à lui, souhaite le pousser à 2 495 $, pour prendre en compte le coût des campagnes marketing.
Finalement, c'est le PDG John Sculley qui l'emporte. Steve Jobs regrettera cette décision, car elle a permis à Microsoft, selon lui, de dominer le marché pendant plus longtemps (au niveau des logiciels installés dans les ordinateurs, voir le chapitre 16).
15 — Le lancement : changer le monde
Un autre concurrent attire l'attention de Steve Jobs et de ses collègues. En effet, IBM commence à dépasser Apple sur le marché des ordinateurs personnels.
Pour résoudre ce problème, Steve Jobs décide de faire appel à la publicité. Il souhaite créer une publicité mémorable qui retienne l'attention des consommateurs comme jamais.
Pour ce faire, il en appelle au célèbre directeur Ridley Scott (réalisateur d'Alien, entre autres). Apple dépense 750 000 $ pour créer la campagne publicitaire la plus célèbre des années 1980 et peut-être du XXe siècle.
C'est la désormais mythhique publicité télévisée "1984". Celle-ci met en scène le Mac comme étant l'ordinateur anti-establishment, le moyen de contrer un pouvoir dystopique de type orwellien. Qui est la cible ? Les jeunes rebelles créatifs qui veulent se libérer de toutes les contraintes.
La publicité est diffusée au Super Bowl de 1984. C'est un événement. Considérée par certains comme la plus grande publicité télévisée de tous les temps, elle fait son effet : c'est en partie grâce à elle que le Mac devient un succès planétaire.
16 — Gates et Jobs : quand deux orbites se croisent
Revenons à Microsoft, l'autre grand concurrent de Apple. La rivalité est personnelle : Bill Gates est presque l'antithèse — sur le papier au moins — de Steve Jobs. Excepté le fait qu'ils travaillent tous dans le secteur de la tech et qu'ils sont nés en 1955, tout les sépare !
Steve Jobs est un ancien hippie à la spiritualité orientale. Il est intuitif, avec un caractère fort et désinhibé.
Bill Gates est le fils d'un riche avocat de Seattle, chrétien. Il est rationnel, doué pour le codage informatique et timide.
Au départ, la relation d'affaires officielle est bonne. Microsoft (Gates) écrit des logiciels pour le Macintosh ; essentiellement des programmes de traitement de texte et de feuilles de calcul (Word et Excel, aujourd'hui).
Cette collaboration fructueuse se grippe lorsque Bill Gates (qui est aussi un ambitieux) annonce le lancement de Windows, qui concurrence directement le système d'exploitation Mac.
Pour Bill Gates, Steve Jobs a, comme lui, pris son inspiration chez une troisième entreprise : Xerox. Il considère donc qu'il n'a rien volé à la firme à la pomme. Mais pour Steve Jobs, c'est une nouvelle trahison.
17 — Icare : à monter trop haut…
Le lancement du Mac est un véritable événement et un succès. Pour autant, les ventes se tassent après un petit temps.
L'ordinateur a en effet ses limites. Malgré son caractère novateur et son design attractif pour l'époque, il est lent et peu puissant.
Ces mauvaises performances amènent Steve Jobs sur une mauvaise pente. Il commence à être particulièrement désagréable, voire agressif avec les propres membres de son équipe. Au point que certaines personnes décident de quitter l'entreprise par sa faute.
Ces problèmes internes vont si loin que ce sera finalement lui qui sera mis à la porte !
En effet, John Sculley, pourtant ami et PDG de Apple, décide — avec l'aval du conseil d'administration — de virer Steve Jobs. Évincé de son propre business, l'entrepreneur se sent à nouveau trahi.
18 — NeXT : Prométhée délivré
Mais celui-ci rebondit. Il crée "NeXT" en finançant lui-même l'entreprise et en embauchant d'anciens employés d'Apple. Son objectif : vendre des ordinateurs et des dispositifs numériques aux écoles et aux universités.
Steve Jobs veut absolument soigner l'apparence et l'expérience utilisateur. Pour lui, du logo jusqu'au design de l'objet, les éléments esthétiques sont primordiaux.
Mais les prouesses techniques ne sont pas au rendez-vous. L'ordinateur de NeXT est un échec car ses performances ne sont pas la hauteur de ses concurrents.
19 — Pixar : quand la technologie rencontre l'art
C'est toutefois pendant cette périodre que Steve Jobs va trouver à se diversifier. Il s'intéresse de près à la division d'animation de la société de George Lucas, Lucasfilm : Pixar. Steve jobs achète 70 % de l'entreprise pour la bagatelle de 10 millions de dollars.
Au départ, l'entrepreneur n'a pas pour souhait de promouvoir le contenu animé. Il s'intéresse avant tout à la technologie qu'il pourrait exploiter et vendre. Mais c'est un nouvel échec.
Pourtant, il décide de ne pas abandonner. Lorsqu'il voit ce que les employés de Pixar sont capables de faire au niveau de l'animation, il décide tout de même de continuer à investir pour la réalisation de films.
En 1988, après avoir investi 50 millions de dollars dans la société, Pixar sort un court-métrage, Tin Toy, qui remportera l'Oscar du meilleur court métrage d'animation.
20 — Un homme comme les autres : Love is a four letter word
La vie personnelle de Jobs est également mouvementée . Plusieurs relations amoureuses marquent sa vie à cette époque :
Avec Joan Baez (la chanteuse) ;
Et Jennifer Egan (la romancière).
Après la mort de sa mère adoptive, il cherche aussi à renouer avec sa mère biologique. Il la rencontre finalement et découvre qu'il a également une demi-sœur, Mona, qui écrit et vit à Manhattan.
Steve Jobs cherche aussi à entretenir de meilleures relations avec sa fille Lisa. Mais celles-ci sont très instables. Ils se disputent, puis renouent avant de se disputer à nouveau. Il arrive qu'ils ne se parlent plus pendant des mois.
En 1989, Jobs rencontre sa future épouse : Laurene Powell. Laurene Powell est étudiante en MBA (Master of business affairs) à la Stanford Business School, où Steve Jobs est invité à prononcer un discours. C'est la rencontre.
Laurene tombe enceinte lors de leurs premières vacances en couple à Kona Village, Hawaï. Ils se marient en 1991 et organisent une cérémonie intime dans le parc national de Yosemite. Trois enfants naitront de ce mariage : Reed, Erin et Eve.
Lisa, la fille de Steve Jobs, emménagera un temps avec la famille avant d'aller à l'université de Harvard.
21 — Toy Story : Buzz et Woody à la rescousse
Dans ce chapitre, Walter Isaacson raconte comment Pixar et Disney se sont associés pour créer Toy Story, qui a été le point de départ d'un succès massif de Pixar dans l'industrie du divertissement.
C'est le PDG de Pixar, John Lasseter, qui présente l'idée du film à Disney pour que cette entreprise le distribue. L'idée est simple : c'est un film de copains sur des jouets… vivants. La plus grande crainte de ceux-ci consistant à être rejeté par leur propriétaire au profit de nouveaux jouets.
Le succès de Toy Story a donné lieu à un accord entre Disney et Steve Jobs qui durera plusieurs années.
22 — La Seconde Venue : le loup dans la bergerie
Selon Walter Isaacson :
"Au milieu des années 1990, Jobs trouvait du plaisir dans sa nouvelle vie de famille et son triomphe étonnant dans l'industrie du cinéma, mais il désespérait de l'industrie des ordinateurs personnels." (Steve Jobs, Chapitre 22)
Or, le temps du retour en grâce ne se fait plus attendre très longtemps. Chez Apple, le cours des actions est en baisse et John Sculley quitte le navire. Un nouveau PDG, Gil Amelio, le remplace. Et il fait appel à Steve Jobs en tant que consultant. Son rôle : insuffler une nouvelle dynamique à la multinationale.
Onze ans après son départ spectaculaire en 1985, Steve Jobs est nommé conseiller du PDG. Son entreprise, NeXT, est rachetée par Apple. Désormais, l'entrepreneur a les cartes en main pour jouer un nouveau coup de poker.
23 — La restauration : car le perdant d'aujourd'hui sera le gagnant de demain
Jobs commence par placer ses collègues les plus fidèles de NeXT à des postes de de direction chez Apple.
D'un autre côté, Steve Jobs s'assure des soutiens à l'extérieur. Le célèbre fondateur d'Oracle, Larry Ellison, lui déclare qu'il est disposé à acheter Apple et à l'installer à sa tête.
Steve Jobs refuse toutefois l'offre. Comme il refuse d'ailleurs de prendre les rennes en tant que PDG lorsque le conseil d'administration d'Apple l'invite à remplacer Gil Amelio. Il attend un moment plus favorable et plus sûr.
Mais l'entrepreneur exerce bel et bien son influence. Grâce à son statut, il conclut un accord historique avec Microsoft. Pour encourager la collaboration, Microsoft continuera à développer des logiciels pour le Mac. En échange, l'entreprise de Bill Gates recevra des actions Apple.
Ce pacte a mis fin à une bataille de longue haleine entre les deux géants de l'informatique et a instantanément augmenté la valeur d'Apple en tant qu'entreprise sur les marchés boursiers.
24 — Think Different : Jobs, iPDG
Steve Jobs va plus loin. Face à la crise que connait l'entreprise, il décide qu'il est temps de galvaniser à nouveau les foules grâce à une nouvelle campagne publicitaire audacieuse.
Le résultat ? La campagne publicitaire — elle aussi désormais légendaire — de "Think Different". À nouveau, Apple se positionne comme une entreprise pour les rebelles qui souhaitent exprimer leur créativité en s'opposant aux normes en place.
Steve Jobs choisit aussi de réorienter la production. Moins de nouveaux projets et de produits, mais plus de conception de produits de grande qualité.
Pour l'auteur, Walter Isaacson :
« Cette capacité à se concentrer a sauvé Apple. ».
Finalement, les efforts de Steve Jobs se révèlent payants. Un nouvel élan commercial en faveur d'Apple voit le jour et l'entreprise commence progressivement à retrouver sa valeur sur le plan financier.
25 — Principes de design : le duo Jobs et Ive
Comme auparavant, les principes esthétiques sont fondamentaux pour Steve Jobs. Celui-ci veut des produits faciles d'usage et beaux comme des œuvres d'art.
C'est pour cette raison qu'il embauche Jony Ive, un designer talentueux qui va l'aider à définir encore davantage l'essence des produits Apple. Leur collaboration durera de nombreuses années.
Obsédés par la valeur d'un design parfait et simple, ils prennent divers brevets de conception pour les produits Apple. Tout est pensé : même des choses aussi simples que l'emballage des produits sont conçues avec soin dans le but d'augmenter l'engagement des consommateurs pour le produit..
26 — L'iMac : hello (again)
Apple renaît. Grâce à la collaboration de Steve Jobs avec Jony Ive, de nouvelles idées émergent. L'iMac fait son apparition : un boîtier bleu translucide où l'on devine la mécanique de la machine, sans pouvoir y accéder.
Chaque détail a été pensé intelligemment. Faut-il un lecteur CD avec boîtier ou non ? Encore une fois, Apple cherche la précision et la perfection.
Son prix ? Environ 1 200 $. Conçu pour les utilisateurs de tous les jours. Et c'est un phénomène commercial, tout le monde en veut un à l'époque.
Lors de sa sortie en 1998, l'iMac devient l'ordinateur le plus vendu de toute l'histoire d'Apple.
27 — JOBS P-DG : toujours aussi fou malgré les années
Après le succès de l'iMac et de la campagne publicitaire "Think Different", Steve Jobs revient définitivement aux commandes d'Apple en tant que PDG.
Il n'exige qu'un salaire symbolique de 1 $, mais ne se laisse pas aller pour autant : avec 20 millions d'options d'achat d'actions en compensation, il a de quoi voir venir.
Entre-temps, Apple est devenu une entreprise globale qui a des fans dévoués dans le monde entier. Cette Apple mania, comme on le sait, n'est pas près de s'éteindre.
Bref, Steve Jobs prouve, à l'aube des années 2000, qu'il peut être à la fois un visionnaire d'affaires et un génie créatif. Et ce n'est, d'une certaine manière, que le début !
28 — Les Apple Store : genius bar et grès de Florence
Obsédé par l'expérience client, Steve Jobs envisage un espace de vente au détail où seuls les produits Apple seraient vendus. Et il le fait !
Après la construction d'un prototype en 2001 en Virginie, des magasins Apple commencent à émerger partout dans le monde. Souvent situés dans des endroits stratégiques et prestigieux, ils accueillent, dès 2004, plus de 5 000 visiteurs par semaine en moyenne.
Conçus de façon minimaliste et luxueuse, ces espaces de vente sont les premiers magasins de détail technologiques du genre. Ils sont organisés pour mettre en évidence le caractère unique des produits Apple.
À nouveau, Steve Jobs fait mouche. Il a cette capacité fascinante d'offrir à ses clients des expériences nouvelles et de créer de nouveaux désirs.
29 — Le foyer numérique : de l'iTunes à l'iPod
Et l'entrepreneur ne s'arrête désormais plus. Alors que tout le monde se met à télécharger de la musique en ligne et à la graver sur des compact-discs, lui voit plus loin.
Convaincu que la musique sera une fonction essentielle des outils numériques, il cherche le moyen de "disrupter" le secteur. C'est comme ça qu'il développe en parallèle :
iTunes, la plateforme pour télécharger de la musique en ligne de façon légale ;
l'iPod, à savoir le baladeur audio qui permet d'écouter la musique téléchargée.
C'est là, véritablement, le début de l'hégémonie d'Apple dans le domaine technologique. L'entreprise a une longueur d'avance sur tous ses concurrents.
Et l'entrepreneur pense connexion entre les appareils. C'est-à-dire : connexion entre les outils Apple. En effet, la logique commerciale est claire : si les utilisateurs peuvent transférer leur musique de l'iPod vers leur iMac (et vice-versa), il y a de bonnes chances pour que ceux-ci achètent l'ordinateur qui leur permettra de le faire.
30 — L'iTunes Store : je suis le joueur de flûte
Alors que l'iPod est devenu un énorme succès commercial, Jobs a vu le besoin de l'iTunes Store, qui contournerait le processus d'achat de musique, ajoutant ainsi à la fois légitimité et commodité à l'expérience client.
Les dirigeants de grandes maisons de disques ont eu du mal à lutter contre le piratage et les téléchargements illégaux, ils étaient donc venus chez Apple - à Jobs - pour obtenir de l'aide.
La proposition de Jobs était une plate-forme plus transparente et intégrée pour l'achat de musique, qui comprenait des téléchargements de 99 cents pour des chansons individuelles. iTunes a changé la donne pour l'industrie de la musique et, à bien des égards, a contribué à la sauver du piratage.
Au cours de sa première année d'existence, l'iTunes Store a vendu 70 millions de chansons.
31 — Music Man : la bande-son de sa vie
Dans ce chapitre, Walter Isaacson parle de l'amour de Steve Jobs pour la musique. En particulier, l'entrepreneur, ancien hippie, est un inconditionnel de :
Bob Dylan ;
Les Beatles.
Obsédé par le catalogue musical de ces artistes, il cherche à les rendre disponibles sur sa plateforme. Et il y réussit.
Pour Bob Dylan, cela s'avère plutôt facile. L'utilisateur peut s'offrir toutes les chansons du chanteur rebelle pour 199 $ seulement. Le célèbre parolier apparaît même dans une publicité pour l'iPod à l'occasion de son dernier album, Modern Times.
Pour les Beatles, c'est plus compliqué. Il faudra attendre quelques années — jusqu'en 2010 — avant de pouvoir télécharger leur musique via iTunes.
Par ailleurs, U2, le célèbre groupe de rock irlandais, s'associe à Apple pour promouvoir :
Leur album How to Dismantle an Atomic Bomb ;
La sortie d'un iPod spécial.
Enfin, l'auteur mentionne la passion de Steve Jobs pour un autre artiste, plus classique : Jo-jo Ma. Ce violoncelliste virtuose jouera aux obsèques de l'entrepreneur quelques années plus tard.
32 — Les amis de Pixar : … et ses ennemis
Steve Jobs, qui possède Pixar, veut conclure un accord avec Disney. Dans ce nouvel accord :
Disney achète Pixar ;
Mais Pixar conserve sa propre identité indépendante.
Après la conclusion de l'accord, Jobs a déclaré :
"mon objectif a toujours été non seulement de fabriquer d'excellents produits, mais aussi de construire de grandes entreprises […] nous avons gardé Pixar comme une grande entreprise et avons aidé Disney à le rester aussi." (Steve Jobs, Chapitre 32)
33 — Le Mac du XXI siècle : Apple se démarque
Alors que de nombreuses marques se contentent de copier des designs ou de fabriquer des ordinateurs sans aucune originalité, Apple cherche constamment à se renouveler et aller au-delà de ce que l'entreprise a déjà fait. Quitte, parfois, à échouer à nouveau.
Dans les années 2000, Apple sort un ordinateur portable grand public, ainsi que le Power Mac G4 Cube. C'est un échec, mais l'ordinateur sera tout de même exposé au Musée d'art moderne de Californie.
C'est le caractère entrepreneurial profond de Steve Jobs. Oser échouer et expérimenter sa créativité.
34 — Premier round : memento mori
Mais tous les hommes sont mortels. Et même Steve Jobs.
Celui-ci apprend qu'il a un cancer du pancréas lors d'un examen urologique de routine en octobre 2003. Il refuse la chirurgie pendant neuf mois. À la place, il a recours à des médecines alternatives et suit un régime strict.
Mais cela ne fonctionne pas. Ses médecins lui intiment de se faire opérer, sans quoi — lui prédisent-ils — il mourra.
Il subit donc une opération en juillet 2004. Mais il découvre dans le même temps que le cancer s'est propagé, gagnant d'autres parties du corps. Une chimiothérapie est nécessaire.
En juin 2005, il prononce son célèbre discours d'ouverture à l'université Stanford. Aaron Sorkin, ami et célèbre scénariste, l'aide dans la rédaction.
Steve Jobs réfléchit bien sûr à sa mortalité. Il cherche à faire amende honorable pour certaines erreurs du passé. Il se demande, aussi, si son travail acharné pour Apple et Pixar ne l'ont pas conduit à développer ce mal qui le ronge.
Le coût de son génie serait-il ce mal physique ?
35 — L'iPhone : trois produits révolutionnaires en un
L'entrepreneur charismatique va pourtant aller encore plus loin. Après le succès de l'iPod, Steve Jobs entrevoit la suite : un téléphone avec écran tactile et, comme toujours, un design élégant et minimaliste.
La recherche est complexe. Il faut trouver les matériaux adéquats et réussir à tout assembler. L'équipe en charge du projet doit s'y reprendre à deux fois. Mais finalement, le premier iPhone est mis en vente en juin 2007.
En 2010, comme le note Walter Isaacson :
"Apple avait vendu quatre-vingt-dix millions d'iPhones, et elle a récolté plus de la moitié des bénéfices totaux générés sur le marché mondial des téléphones cellulaires."
C'est indéniable : le smartphone a changé nos existences, tout autant — voire peut-être plus — que les ordinateurs personnels.
36 — Deuxième round : la récidive
Désormais, les épisodes de rechutes s'accélèrent. En 2008, le cancer de Jobs refait surface. Il doit subir une opération de transplantation du foie en 2009.
Durant de longs mois, il ne divulgue pas ses problèmes de santé. Mais le secret, peu à peu, s'évente.
Affaibli par la greffe du foie, il revient néanmoins à la charge et retrouve son caractère combatif et novateur. Il a déjà eu de nombreux succès ? Qu'à cela ne tienne ! Un nouveau défi l'attend…
37 — L'iPad : l'ère post-PC
L'iPad a reçu le surnom de « tablette Jésus » lorsqu'elle a été présentée au grand public en 2010. C'est, en effet, un petit objet miraculeux qui permet de se passer de l'ordinateur pour bien des tâches. Une sorte d'hybride entre un téléphone et un ordinateur.
C'était d'ailleurs un projet que Steve Jobs avait depuis longtemps, mais qu'il avait mis en pause afin de sortir l'iPhone d'abord.
Apple vend plus d'un million d'iPads au cours du premier mois, puis quinze millions au cours des neuf premiers mois de son existence, ce qui en fait "le lancement de produits de consommation le plus réussi de l'histoire".
Isaacson note :
« avec l'iPod, Jobs avait transformé l'industrie de la musique. Avec l'iPad et son App Store, il a commencé à transformer tous les médias, de l'édition au journalisme en passant par la télévision et les films » (503).
Encore une fois, Steve Jobs réussit à surpasser tout le monde. Les autres entreprises suivront, plus tard, en créant des tablettes en tous genres.
38 — Nouvelles batailles : un écho des anciennes
Quelques jours seulement après la révélation de l'iPad au public, Steve Jobs s'en prend au système Android de Google, qui, selon lui, est une copie du système d'exploitation d'Apple.
À nouveau, l'entrepreneur vit cette concurrence comme une trahison personnelle. Pourquoi ? Car, au départ, Larry Page et Sergey Brin, les fondateurs de Google, avaient manifesté leur respect pour lui.
Steve Jobs intente une action en justice, en invoquant une violation du droit d'auteur.
Au milieu de cette bataille, Jobs est resté attaché à l'idée d'un système fermé, compatible uniquement avec d'autres appareils Apple afin de fournir aux consommateurs une expérience optimisée et simplifiée.
Pourtant, même en insistant sur des notions qui déconcertaient souvent les autres, Jobs est resté profondément passionné par les choses qui lui tenaient vraiment à cœur, y compris enfin l'introduction des Beatles sur iTunes, ce qui s'est produit à l'été 2010.
39 — Le nuage, le vaisseau spatial, et au-delà
Après avoir mis sur le marché l'iPad 2, Steve Jobs donne la priorité à deux autres projets :
l'iCloud ;
Le nouveau siège social d'Apple, avec ses douze mille employés, et son allure de "vaisseau spatial".
Épuisé mais convaincu par ces projets, l'entrepreneur se donne corps et âme pour les mener à bien. Mais la maladie le rattrape encore et, cette fois, il doit faire face à la dure réalité.
40 — Troisième round : dernier combat au crépuscule
En 2010, Steve Jobs souhaite à tout prix assister à la cérémonie de remise des diplômes d'études secondaires de son fils, Reed. Ce jour-là, il écrit à Walter Isaacson que c'est "l'un des jours les plus heureux de sa vie".
À la même période, Steve Jobs rencontre le président Barack Obama pour parler d'éducation, et en particulier sur la formation d'ingénieurs, trop peu mise en avant lors des cursus scolaires.
Selon lui, c'est la raison pour laquelle Apple, et tant d'autres entreprises mondiales, font fabriquer leurs dispositifs électroniques dans d'autres pays.
Les derniers mois de Steve Jobs sont consacrés à sa vie intime. Il ne participe plus à de grandes réunions ou à des lancements historiques. Il cherche à se ménager et à ménager ses proches, à qui il doit faire ses adieux.
Il se retire également de la direction d'Apple en août 2011. Tim Cook, l'un de ses collaborateurs passionnés, prend le relais en tant que PDG.
41 — Héritage : "Jusqu'au ciel le plus brillant de l'invention"
Quel est l'héritage de Steve Jobs ? Selon Walter Isaacson :
"Steve Jobs est devenu le plus grand dirigeant d'entreprise de notre époque, celui dont on se souviendra le plus certainement dans un siècle. (...) L'histoire le placera dans le panthéon juste à côté d'Edison et Ford » (566). (Steve Jobs, Chapitre 41)
Pour autant, l'auteur ne cache pas les difficultés. L'entrepreneur a été, bien souvent, un être à l'ambition démesurée. Pour parvenir à ses fins, il s'est montré parfois calculateur, désagréable et même manipulateur.
Il n'en reste pas moins que son impact sur le monde est durable et évident.
C'est pourquoi, à côté de ses défauts, il faut ajouter sa vision. Steve Jobs rêvait de l'impossible et il avait la force de le réaliser. Il souhaitait allier l'art à la technologie et mettait la créativité et l'innovation au cœur de toute sa démarche.
Isaacson cite ensuite les propres mots de Steve Jobs pour conclure le livre :
"Nous essayons d'utiliser les talents que nous avons pour exprimer nos sentiments profonds, pour montrer notre appréciation de toutes les contributions qui nous ont précédés et pour ajouter quelque chose à ce flux. C'est ce qui m'a motivé. » (Steve Jobs, Chapitre 41)
Conclusion sur "Steve Jobs" de Walter Isaacson :
Ce qu'il faut retenir de "Steve Jobs" de Walter Isaacson :
J'avais déjà donné mon avis sur ce livre dans une vidéo et un court article. Mais l'ouvrage valait bien un compte rendu complet, tant il est important ! Alors, voilà : je vous conseille vivement la lecture de Steve Jobs si vous ne l'avez pas encore lu.
C'est tout simplement une biographie de référence sur cet entrepreneur d'exception aux multiples visages. Et c'est, surtout, une mine d'idées inspirantes pour vous aider à vous lancer, vous aussi, dans l'aventure de l'entrepreneuriat — ou de l'infopreneuriat.
Par ailleurs, si vous voulez continuer à explorer ce thème, je vous conseille la lecture de :
Les secrets de présentation de Steve Jobs ;
Les 65 meilleures citations de Steve Jobs ;
Bill Gates et la saga Microsoft.
Points forts :
Ce livre est très bien écrit, c'est un "page turner" ;
Il vous fera entrer dans l'aventure entrepreneuriale la plus saisissante de notre temps, à la charnière entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle ;
Vous apprendrez à comprendre la personnalité complexe de Steve Jobs ;
Et vous pourrez utiliser sa pensée pour avancer dans vos propres projets.
Point faible :
Je n'en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
Avez-vous lu le livre de Walter Isaacson, « Steve Jobs » ? Combien le notez-vous ?
[ratings]
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Résumé de « Faire plus avec moins » de Vicky Payeur : la créatrice du blog Vivre avec moins nous propose ici un condensé de son savoir et de ses conseils pour « redécouvrir l’abondance grâce à la frugalité » et apprendre à vivre mieux au jour le jour.
Vicky Payeur, 2022, 204 pages.
Chronique et résumé de "Faire plus avec moins" de Vicky Payeur
Avant-propos
Connaissez-vous le frugalisme ? Il s'agit de cette tendance à rechercher l'indépendance financière hors travail le plus tôt possible dans son existence. Autrement dit, prendre sa retraite dès 30 ou 40 ans ! Mais est-ce vraiment réalisable ?
Au Québec — pays de Vicky Payeur — comme ailleurs, la réponse est oui. À condition, bien sûr, de respecter certains principes de vie et d'avoir mis suffisamment d'argent de côté pendant les années de labeur.
Le mouvement FIRE, pour Financial Independence Retire Early est pionnier et particulièrement représentatif de cette tendance de fond des sociétés contemporaines. Il a émergé aux États-Unis dans les années 2010, quand des blogueurs ont publié leurs idées concernant l'épargne et la retraite précoce.
Vicky Payeur dit s'inspirer de tous ces auteurs du mouvement FIRE. Mais elle voudrait répondre à une question restée selon elle largement sans réponse : "comment vivre la frugalité au quotidien ?" C'est-à-dire concrètement (p. 8-9) :
« Comment faire augmenter la valeur de ses placements ?
Quelles stratégies utiliser pour réduire les impôts à payer ?
Comment travailler davantage ou gagner plus d'argent ?
Quelles dépenses est-il nécessaire d'enlever de son budget pour peut-être espérer vivre librement un jour ?
Comment épargner un peu plus chaque mois ? » (Faire plus avec moins, Avant-propos)
L'autrice s'est posé ces questions dans sa propre existence : en 2015, elle est passée d'un mode de vie hyperconsommateur à une existence frugale, principalement pour rembourser ses dettes. Aujourd'hui, elle est très heureuse de son choix et veut partager ses bons plans avec vous. Sympa, non ?
Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur son blog Vivre Avec Moins.
Introduction
"Frugalité est un mot que j'entends bien rarement. Probablement parce qu'il est souvent associé péjorativement à l'avarice ou, comme on dit, au fait d'être cheap. Personne ne souhaite être perçu ainsi dans une société où l'étalage des richesses et la démonstration d'exploits professionnels sont valorisés ! Cependant, il y a une nuance importante entre frugalité et avarice."
Quelle est-elle ?
L'avare ne veut pas se séparer de son argent ; il veut même en accumuler toujours plus, sans raison.
La personne frugale (ou le "frugaliste") est sobre, oui, économe, encore, mais elle n'est pas attachée à l'argent et pourra se montrer généreuse ou s'octroyer des plaisirs de temps à autre.
La frugalité ne date pas d'hier
En un sens, la frugalité est une habitude de grand-mère. Rappelez-vous ses petits plats et sa manie à "tout" réparer ou à tout garder. Eh bien, c'est l'inverse de notre mode de vie actuel et, pourtant, c'est vers cela que nous pouvons aller si nous le voulons.
Oui, penser sa consommation est (re)devenu essentiel ! Oui, penser, réfléchir à ce qui est utile et à ce qui ne l'est pas. Commençons petit à petit et voyons comment amplifier peu à peu cette attitude dans notre existence de tous les jours. L'enjeu est économique, mais aussi environnemental.
Oser devenir libre
"En consommant moins, mais mieux, on peut transformer notre budget en entier", dit l'auteur. Épargner : voilà la clé. Et ce livre est justement conçu pour vous aider à le faire de manière efficace. Certaines propositions peuvent paraître "extrêmes", mais c'est parce qu'elles visent à "atteindre des objectifs ambitieux".
C'est possible. Par ailleurs, être frugal ne veut pas dire arrêter complètement de travailler. Vous pouvez vous consacrer à des projets qui ont du sens pour vous, mais vous ne dépendez plus d'un emploi qui ne vous plaît pas.
À vous de définir exactement votre idée de la liberté financière. À vous, aussi, de laisser de côté les conseils qui vous plairont le moins pour adapter la méthode en fonction de vos aspirations profondes.
Partie 1 — L'heure des bilans
Au Québec, un tiers de la population environ vit d'une paie à l'autre sans pouvoir épargner ou en épargnant très peu. Pour Vicky Payeur, c'était la même chose. Jusqu'au jour où elle s'est mise en tête d'étudier les dépenses de son compte bancaire.
Elle donne ce premier conseil :
"Prenez le temps d'analyser votre situation financière en toute franchise et posez-vous la question suivante : "où va mon argent ?"." (Faire plus avec moins, Chapitre 1)
Posez-vous des questions telles que :
Combien est-ce que je dépense en… (restaurant, vêtements, etc.) ?
Quand ai-je réalisé ma dernière grosse dépense ?
Combien est-ce que j'épargne par mois ?
Jusqu'à quand pourrais-je survivre si je perdais mon travail demain ?
En fait, nous pensons souvent agir plus vertueusement que nous ne le faisons en réalité. Lorsque nous nous imposons cette petite analyse, nous voyons mieux où le bât blesse et ce que nous pouvons faire pour corriger le tir. Et cela vaut à 20 ans comme à 50 !
Nous ne sommes pas les victimes. L'état de nos finances dépend de nous. Bien sûr, nous avons diverses obligations, mais il est toujours possible de revenir à la question : "qui a choisi de contracter ce prêt ?", etc.
Commençons donc par nous dire que c'est possible. Et que nous avons la responsabilité de gérer correctement notre argent. Chacun, en fonction de sa situation propre, peut faire un premier pas.
Quels sont les postes de dépenses que vous pouvez revoir ?
Les déplacements
Si vous avez besoin d'une voiture, interrogez-vous sur l'utilité réelle (et non symbolique) d'avoir une voiture neuve, en location (leasing) ou achetée avec un prêt, par exemple. Ne vaut-il pas mieux opter pour une voiture d'occasion ?
Et si vous ne possédiez pas de voiture ? Le quotidien deviendrait-il impossible ? Si la réponse est non, alors interrogez-vous sur le caractère nécessaire de cet achat et envisagez les autres options en comparant l'aspect financier (autobus, train, etc.).
L'hypothèque
Les prix des logements montent, grimpent, volent ! Vous voulez acheter ? Avez-vous les reins assez solides pour vous embarquer dans une hypothèque à long terme ?
Vicky Payeur met surtout en garde au niveau de la tentation de voir trop grand. Pensez votre logement en fonctions, ici encore, de vos besoins réels. Selon le nombre de personnes dans votre famille, vous aurez certes besoin d'une maison ou d'un appartement plus petit ou plus grand, mais à quoi bon vouloir un palace difficile à chauffer ?
Le ratio des dépenses mensuelles liées au logement devrait être d'un tiers (30 %) et idéalement d'un cinquième (20 %). Dans beaucoup d'endroits, il est difficile de tenir ce ratio, mais vous pouvez agir à d'autres endroits.
"En réduisant le coût obligatoire associé à votre habitation, vous aurez plus de marge de manœuvre pour les autres postes de dépenses et, par le fait même, pourrez épargner davantage." (Faire plus avec moins, Chapitre 2)
Les sorties au restaurant
Nous aimons tous aller au restaurant. Mais nous avons aussi tendance à y aller… beaucoup. Surtout lorsque nous travaillons à l'extérieur. Petit-déjeuner, déjeuner et dîner : parfois les trois repas y passent !
Faites le compte. Cela revient vite cher, vous verrez. Nous verrons dans la suite de l'ouvrage (partie 2) comment mettre en place une alimentation plus frugale et plus saine — sans pour autant nous priver du restaurant lors des occasions spéciales !
Les achats impulsifs
Les trois postes de dépenses précédents (voiture, logement, nourriture) sont souvent les plus gourmands et ceux qui nous empêchent d'épargner. Il faut y ajouter tous ces achats impulsifs qui allègent grandement notre portefeuille.
À quoi pensez-vous ? À la télévision que vous venez d'acheter ? Au cafe latte de 16 h ou à cette dernière paire de chaussures commandée en ligne ? Pas besoin de vous faire un dessin ; vous voyez certainement de quoi Vicky Payeur veut parler !
"Tous ces achats que vous faites parfois sans réfléchir ont un effet direct sur votre liberté. Plus vous dépensez, plus vous devrez travailler pour payer ces abonnements mensuels et ces achats spontanés. Chaque fois que vous utilisez votre carte bancaire, vous venez de retarder l'heure, le jour et l'année de l'atteinte de votre liberté." (Faire plus avec moins, Chapitre 2)
Cette dernière phrase peut faire réfléchir, pas vrai ? Gardez-la à l'esprit au moment de sortir votre carte bleue plus vite que Zorro.
Choisir sa vie
Bien entendu, personne ne vous demande de vivre une vie qui ne vous conviendrait pas. Vous avez le contrôle. Si, pour vous, cette vie plus dépensière vous satisfait et que vous pouvez vous l'offrir (même si c'est à crédit sur votre retraite anticipée), alors pourquoi pas !
Mais si vous avez l'ambition de moins travailler et/ou de vous consacrer davantage à ce que vous aimez vraiment, bref si votre vie ne vous convient pas en l'état, alors pensez-y…"Prenez quelques minutes pour analyser votre mode de vie actuel et les frais occasionnés", dit l'autrice. "Où aimeriez-vous habiter ? Quelle vie aimeriez-vous mener ?".
Le changement est aussi psychologique et social. Nous avons l'habitude d'écouter certains discours qui nous poussent à la consommation. Mais correspondent-ils à nos valeurs et à nos aspirations ? Pas vraiment, ou rarement.
Changer dans le sens du frugalisme, c'est donc aussi ouvrir son esprit à d'autres manières de voir le monde et d'agir en son sein.
Par ailleurs, la motivation à vous limiter aujourd'hui peut être boostée par votre volonté à atteindre un objectif précis. C'est aujourd'hui que commence ce projet, et pas demain ! Établissez dès que possible votre pourquoi (votre objectif) et votre comment (les moyens pour y parvenir).
Progressez à votre rythme
"Ne vous inquiétez pas, je ne vous suggère pas de devenir un ermite dans le fond des bois, loin de la consommation de notre société capitaliste (bien que je trouve ce mode de vie inspirant !). Il suffit de modifier quelques-uns des gestes que vous accomplissez quotidiennement au profit d'une option plus économique." (Faire plus avec moins, Chapitre 3)
Autre point central qui est même la "règle d'or" selon Vicky Payeur : y aller à son rythme. Sans quoi, vous risquez fort bien d'abandonner rapidement.
Par ailleurs, utilisez ce que vous avez déjà. Prenons un exemple. Terminez tous vos produits de ménage habituels afin de penser à en acheter d'autres qui seront plus économiques et écologiques (par exemple en vrac).
Selon Vicky Payeur, la durée de "mise en route" d'un mode de vie frugal peut fortement varier selon les personnes. Dans son cas, cela lui a pris un an et demi pour "atteindre un niveau satisfaisant". "Il ne faut pas devenir fou et rechercher la perfection", dit-elle encore pour nous rassurer.
L'important, c'est d'être curieux et de tester les astuces. D'en faire de petites habitudes à intégrer dans votre quotidien progressivement. Laissez de côté celles qui ne vous correspondent pas et adoptez les autres !
Cherchez l'inspiration
Vous trouverez sur Internet différentes inspirations, des plus radicales (comme Mark Boyle et son livre L'homme sans argent) au plus softs.
Vous pouvez aussi trouver l'inspiration plus directement autour de vous. Nous avons parlé plus tôt de la grand-mère, mais cela peut être un cousin ou un oncle. Qui sait ! Demandez-leur comment ils font et ils partageront certainement leurs astuces frugales avec vous.
Mais Vicky Payeur ne veut pas s'arrêter là. Selon elle, vous pouvez devenir votre propre source d'inspiration. Comment ça ?
En fait, vous pouvez rapidement devenir "accro" à ce petit jeu de l'épargne. Dès que notre focale se concentre sur la liberté financière, vous avez envie d'éliminer les dépenses superflues. cela devient un jeu !
Persévérez
Comment tenir bon, même dans les moments difficiles ? L'autrice rapporte ici sa propre expérience et donne des dates précises :
2015-2016 : elle freine sa surconsommation et met de l'ordre dans ses finances.
2016-2018 : elle commence à voir son endettement se réduire peu à peu. En un peu moins de deux ans, elle rembourse 16 000 $.
2018-2019 : elle se constitue un fonds d'urgence pour "assurer sa sécurité financière". Elle décide de quitter son emploi au bout d'un an d'épargne.
2019-2020 : ce n'est pas toujours facile d'être complètement à son compte. Mais elle a réussi à ne pas s'endetter à nouveau et à vivre modestement, mais correctement.
2020-2021 : elle achète un bien immobilier avec son compagnon, beaucoup de dépenses en une fois, mais un investissement rendu possible par les efforts réalisés jusque-là !
"Parfois, il faut mettre la main à la pâte pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, pour changer son quotidien." (...) Le chemin le plus facile pour y arriver, c'est celui de la frugalité." (Faire plus avec moins, Chapitre 3)
Petit à petit, vous pouvez voir le ciel s'éclaircir et penser non seulement à l'épargne, mais aux investissements financiers tels que la bourse ou l'immobilier.
"Êtes-vous obligé de parler de vos nouvelles motivations, de votre changement de vie ou de vos prises de conscience ? La réponse est non." (Faire plus avec moins, Chapitre 4)
Parfois, nous pouvons percevoir notre entourage comme un frein dans la réalisation de nos objectifs. À d'autres moments, ils sont une grande source d'inspiration et de motivation. À vous, donc, de voir quand et avec qui vous voulez partager votre nouveau goût pour la simplicité.
Vicky Payeur, pour sa part, a décidé d'ouvrir complètement les vannes, puisqu'elle a créé un blog dans lequel elle s'est mise à raconter son parcours, depuis ses erreurs jusqu'à ses réussites. Elle partage au quotidien avec son audience des trucs et astuces et répond aux questions qui lui sont adressées.
☀️ En véritable infopreneuse, elle propose aujourd'hui des ateliers et des formations pour aider celles et ceux qui le souhaitent à prendre le chemin de la frugalité. Bref, à sa manière, elle suit la méthode des rebelles intelligents proposée dans votre livre gratuit Vivez la vie de vos rêves grâce à votre blog !
Le jugement des autres
Le jugement des autres peut avoir une influence négative sur vous. Certaines personnes peuvent être fermées à ce mode de vie. D'autres peuvent (parfois même les mêmes) ressentir de la jalousie. Savoir s'y préparer permet de mieux affronter ce problème.
Comment faire ? En ne parlant pas quand vous n'en sentez pas le désir et en ignorant ceux et celles qui vous critiquent ou vous envient. Malgré ses activités de blogueuse, Vicky Payeur prône plutôt la voie du "en dire moins, c'est souvent mieux'.
Surtout lorsqu'il s'agit de parler de ce que vous arrivez à mettre de côté ! En effet, ce n'est pas la même chose de parler de ses difficultés et de trucs et astuces pour les surmonter que d'exposer ses objectifs et ses revenus réels.
La prudence est donc de mise. Mais dans tous les cas, vous restez maître de vos prises de parole.
Une histoire de collègues
Au travail, vous pourrez faire face à des collègues qui sont eux aussi dans des situations d'endettement ou de difficultés financières, mais qui refuseront (voire se moqueront) de vos objectifs frugaux. C'est ce qu'a vécu Vicky Payeur. Comme elle, laissez vos chemins se séparer.
Focalisez-vous sur votre propre réussite et adoptez la pensée positive.
"Aujourd'hui, je sais pertinemment qu'adopter la pensée positive dans mes différentes actions du quotidien a été la clef de ma réussite." (Faire plus avec moins, Chapitre 4)
La force des amitiés
À côté des personnes qui vous tirent vers le bas, il y — aussi ! — toutes celles qui vous aident dans votre parcours. Les vrais amis sont ceux qui accepteront de ne plus sortir au restaurant comme avant mais vous aimeront toujours autant.
Redécouvrez ensemble des activités que vous aviez perdues de vue, par exemple. Pourquoi ne pas se retrouver chez soi plutôt que d'aller dans un bar ? Aller se promener ou jouer aux cartes… Ce ne sont que quelques illustrations.
Vous pouvez également adapter certaines activités pour les rendre plus frugales. Par exemple : les vacances. Vous pouvez épargner tout au long de l'année dans l'optique de ces vacances entre amis que vous avez l'habitude de faire.
"Croire qu'on ne peut pas adopter de nouvelles habitudes par crainte de l'avis de ses amis ou d'autrui, c'est s'enfermer dans une cage sans même avoir essayé d'en sortir. Essayez de nouvelles choses, osez, puis vous verrez ce qui en découlera !" (Faire moins avec plus, Chapitre 4)
Partie 2 — Comment se vit la frugalité ?
Revenons encore une fois à nos grands-parents. Non pas pour nier les progrès dont nous profitons aujourd'hui, mais pour éclairer de leur perspective notre tendance à l'hyperconsommation.
Ils avaient l'habitude de recycler et d'entretenir les choses ; nous jetons sans même prendre le temps de réparer. Qui a raison ? Prenons-les en exemple, soutient Vicky Payeur.
S'inspirer de la Grande Dépression
La grande crise qui fit suite au Krash boursier de 1929 intéresse beaucoup l'autrice. Selon elle, il y a même "7 astuces économes" à retenir en particulier :
« Cuisiner à partir de rien ;
Réparer avant de remplacer ;
Se divertir dans le confort de son foyer ;
Faire soi-même ;
Faire du troc ;
Dépenser seulement l'argent qu'on a ;
Réutiliser. » (Faire plus avec moins, Chapitre 5)
Retourner à la base
Nos ancêtres avaient beaucoup d'imagination pour vivre de peu ! En allant fouiller pour nous dans les savoirs de nos aïeux, la blogueuse retrouve plein de trucs et astuces qu'elle partage dans cet ouvrage.
Parmi les conseils supplémentaires, très pratico-pratiques, qu'elle donne à la suite du chapitre pour concrétiser les "7 astuces économes", vous trouverez :
Faire son bouillon (alimentation) ;
Sécher les poches de thé (alimentation) ;
Entretenir un potager (alimentation) ;
Réutiliser les vieux tissus (textile) ;
Raccommoder les vêtements (textile) ;
Revaloriser les emballages alimentaires (organisation) ;
Prendre des notes sur des vieilles enveloppes (organisation) ;
Etc.
À vous de consulter l'ouvrage afin de voir quels sont les trucs qui vous plaisent et vous paraissent réalisables chez vous ;). Maintenant, entrons dans le détail des propositions de Vicky Payeur.
"Il faut arrêter de consommer en mode automatique et commencer à se poser les bonnes questions qui nous rapprocheront un peu plus de notre liberté financière. L'argent qu'on évite de gaspiller aujourd'hui est peut-être ce qui fera la différence entre une retraite à 45, 50 ou 55 ans, plutôt qu'à la mi-soixantaine !" (Faire plus avec moins, Chapitre 6)
La cuisine est sans doute l'un des endroits où nous pouvons agir le plus efficacement pour réduire nos dépenses et mettre en pratique le frugalisme. Voyons comment.
L'évolution de mon panier
Vicky Payeur raconte comment elle est passée d'un panier d'achat de 120 $ à 50 $ par semaine (et même à 20 $ lorsqu'elle remboursait ses dettes !). Plusieurs actions sont à mettre en place, comme utiliser ce que vous avez dans vos tiroirs et n'acheter que ce dont vous avez besoin.
Progressivement, vous pouvez également changer durablement vos habitudes alimentaires. Manger moins de viande est économique et écologique, sans compter que c'est également bon pour votre santé.
Autre astuce : être attentif aux aubaines : réductions en tout genre dans les magasins ou via des applications dédiées, par exemple.
Viser l'équilibre, pas les extrêmes
Il est important de continuer à s'alimenter correctement. Manger des pâtes au beurre tous les jours n'est pas la solution… Votre santé est plus précieuse que vos économies !
Manger frugal
Manger frugal, c'est donc manger des produits frais et variés. Bref, c'est manger sainement et économiquement en suivant ces 9 règles d'or de l'alimentation frugale (p. 83) :
« Ne rien gaspiller ;
Cuisiner ce que l'on a ;
Utiliser des techniques de conservation adaptées ;
Planifier ses repas ;
Connaître les prix ;
Adopter la semaine sans épicerie ;
Mettre en place un système anti-gaspillage ;
Faire pousser des aliments ;
Manger principalement des repas maison." (Faire plus avec moins, Chapitre 6)
L'autrice présente en détail ces 9 points et vous donne encore plus de conseils dans les pages qui suivent. Mais passons à la suite.
Les fameux gadgets de cuisine
Minimalisme et frugalisme vont de pair. Pas besoin d'avoir les nouveaux robots ménagers à la mode ou les ustensiles hyperspécialisés qui vous serviront trois fois dans l'année. Débarrassez-vous de tous ces gadgets inutiles, encombrants. Et surtout : ne les achetez pas ! Ou bien si vraiment c'est indispensable, achetez en promotion…
N'oubliez pas : les produits dits "révolutionnaires" censés vous "simplifier la vie" ne sont souvent que des machins compliqués qui, au final, ne vous font pas gagner une seule minute — et encore moins un centime.
Économiser un dollar à la fois
En apprenant la simplicité et le recyclage en matière d'alimentation, vous pouvez vraiment commencer à voir la différence dans votre portemonnaie et votre compte en banque. C'est l'un des domaines où vous pouvez être le plus créatif et le plus rapidement efficace.
"Imaginez : chaque jour, le tiers de votre temps passé au travail ne sert qu'à mettre un toit sur votre tête. Réduire sa mensualité pour se loger est donc, sans surprise, une piste de solution majeure pour réduire vos dépenses de manière générale et alléger votre budget." (Faire plus avec moins, Chapitre 7)
Ne partons pas du principe que c'est impossible ; se loger à coût raisonnable est parfaitement faisable. Il y a des solutions plus radicales, telles que vivre en yourte ou sur un bateau, par exemple, et d'autres qui le sont moins. Explorons-les ensemble.
Les pièges à éviter
La première erreur est peut-être… de choisir une propriété "qui utilise le maximum de notre capacité d'emprunt pour l'hypothèque". À quoi bon ? Le plus important n'est-il pas de bien vivre au quotidien, sans se créer (trop) de stress supplémentaire ?
La modestie peut ici vous éviter de gros ennuis plus tard, lorsque vous devrez rembourser mensuellement votre prêt.
Autre écueil (lié au premier) : éviter de faire le "voisin gonflable", c'est-à-dire celui qui a tendance à gonfler son importance de biens trop chers pour lui, jusqu'à l'endettement insupportable.
Nous avons toujours tous tendance à nous comparer aux autres et à vouloir ce qu'ils ont (voire mieux). C'est la base sociologique de ce phénomène problématique.
Mais nous pouvons y résister. Au lieu d'agir de façon impulsive, attendez deux semaines ou un mois avant d'agir. "Il y a de fortes chances que vous ayez déjà oublié ce désir et que vous soyez rendu à autre chose", prédit Vicky Payeur !
Les autres frais
Il existe des dépenses plus essentielles que d'autres. Parmi celles-ci, bien sûr, le paiement de l'hypothèque ou du loyer, ainsi que les assurances diverses et les frais fixes (abonnements à l'électricité, internet, eau, gaz) qui nous permettent de vivre confortablement et en sécurité au jour le jour.
Par contre, réfléchissez aux dépenses qui sont accessoires. Cela dépend de chacun, mais voici quelques exemples :
Femme de ménage ;
Entretien paysager ;
Télévision câblée (ou abonnement Netflix) ;
Etc.
Se loger à petit prix
Dans cette section, l'autrice vous donne quelques idées pour vivre de façon moins conventionnelle et plus économique — voire plus rentable :
Opter pour un petit logement (genre tiny house, yourte, etc.) ;
Vivre en colocation ;
Habiter avec ses parents ;
Déménager dans une autre région ;
Louer une partie de son bien immobilier ;
Vivre en van ;
Faire du "home sitting" (gardiennage de maison) ou du WWOOFing (travail contre logement) ;
Etc.
Les solutions sont nombreuses et très variées !
Vivre de façon alternative, même avec des enfants
Peut-être pensez-vous que ces solutions sont réservées à des jeunes gens. Impossible d'agir de la sorte quand on a une famille ! Et pourquoi pas ? L'autrice rapporte plusieurs anecdotes de parents vivant frugalement et différemment en ayant un ou plusieurs enfants.
Hypothèque ou location ?
Impossible à dire de façon générale. "Pour savoir si vous gagnez à louer ou à acheter une propriété, il vous faudra sortir la calculatrice", prévient Vicky Payeur. Toutefois, il est possible de mettre en évidence quelques avantages et inconvénients de chaque situation.
Pour la location :
Prix fixe chaque mois (+) ;
Mais possibilité de hausse du prix du loyer au renouvellement du contrat, voire d'expulsion (-) ;
Moins de frais liés à l'entretien (+) ;
Mais moins de liberté d'action (-).
Pour l'achat/hypothèque :
Marge de manœuvre accrue (+) ;
Mais frais "surprises" (-) ;
Épargne "forcée" qui nous permet de constituer un capital (+).
"Plutôt que de dépenser votre argent en biens matériels, dépensez-le en nouveaux apprentissages. Le savoir est la seule chose que personne ne pourra jamais vous retirer." (Dominique Loreau, L'art de la simplicité, Cité dans Faire plus avec moins, Chapitre 8)
Nous avons plus de loisirs aujourd'hui qu'avant, mais souvent nous passons notre temps libre à passer d'une activité payante à une autre. Pourtant, il est tout à fait possible de profiter du quotidien sans en faire des tonnes.
Vivre plutôt que consommer
Les émotions que nous ressentons lorsque nous achetons quelque chose (bien ou service) ne durent généralement pas. En revanche, celles qui nous prennent lorsque nous vivons quelque chose de fort, fortuit et gratuit, celles la restent ancrées en nous.
Ces expériences peuvent être de différentes natures : bénévolat ou simple jardinage, il y a le choix ! L'idée consiste à se détourner des possessions et du matériel pour insister sur le moment passé ensemble.
Le coût des loisirs
Vous pouvez limiter les dépenses et mieux profiter de l'existence. Comment ? En réfléchissant à vos achats de "gadgets". Encore une fois, il tient à vous seul de savoir ce qu'est, pour vous, une dépense légitime et une dépense superflue.
Si vous faites un sport, par exemple, certaines dépenses seront nécessaires. Mais comment les gérer ? Vicky Payeur vous propose de mettre tout cela par écrit et de faire le point.
Quelle est l'enveloppe budgétaire que vous avez consacrée en un an à votre loisir principal (sport, activité culturelle) ? Êtes-vous heureux du résultat et souhaitez-vous continuer ainsi ?
Et les autres activités ?
Lesquelles vous semblent pertinentes et satisfaisantes ? Lesquelles pourraient être supprimées ou limitées ?
Les modes
Les stigmatisations vont bon train. Pour les sports, on vous reprochera de ne pas avoir le matériel dernier cri. Pour la musique, par exemple, certains vous demanderont pourquoi vous n'avez "que" la version freemium…
Nous l'avons déjà dit : nous sommes influencés par nos pairs. Cela vaut dans le domaine de l'alimentation et du logement comme du loisir. Mais vivre sobrement, c'est penser différemment et c'est donc "arrêter de faire… comme tout le monde" !
Les activités déjà payées à même les taxes
Eh oui, chaque année, nous payons en impôts et en taxes des infrastructures et des institutions de loisirs dont nous aurions bien tort de nous priver. Par exemple ?
Au niveau du sport :
Chemins de randonnée publics et gratuits ;
Parcs municipaux et infrastructures sportives qui y sont installés ;
Sentiers, trottoirs et pistes cyclables pour courir ou faire du vélo ;
Groupes d'entraide et de création d'événements gratuits ;
Piscines municipales (moins chères) ;
Etc.
Au niveau culturel :
Musées (parfois gratuits) ;
Festivals et spectacles gratuits l'été ;
Bibliothèques ;
Conférences et cours gratuits ;
Quartiers et villages proches ;
Groupes et associations locales ;
Etc.
En outre, vous pouvez vous divertir en restant chez vous. Recréez, par exemple, l'ambiance cinéma à la maison… Ou profitez de votre temps libre pour écrire sur des thématiques qui vous intéressent ou jouer de la musique en autodidacte…
Des loisirs modestes
Vicky Payeur a plein d'idées ! Elle propose de noter les activités en fonction de leur coût ($$$, $$, $ ou 0) et à voir ce que vous pouvez changer par des loisirs gratuits et "modestes". Il y en a pour tous les goûts :
Au niveau du sport (utiliser les infrastructures gratuites pour courir, faire du vélo, jouer au ping-pong, etc.) ;
Ou des activités culturelles (depuis les visites gratuites, jusqu'aux conférences citées plus haut, etc.) ;
Et des activités domestiques (comme le jardinage, la construction/restauration de meubles, etc.) ;
Ou sociales (bénévolat, organisation de dîner partagé ou de pique-nique, chez soi ou dans la nature) ;
Etc.
L'autrice donne une foule d'idées impossible à reproduire ici. Consultez l'ouvrage pour vous faire une meilleure idée !
Voyager léger
Faire le tour du monde sans argent ? C’est ce qu’ont fait Muammer Yilmaz et Milan Bihlmann pour démontrer que c’était possible. Vous ne souhaitez pas aller jusque là ? C’est compréhensible.
Voyons donc les solutions qui s’offrent à vous. :
Être flexible (si vous travaillez de chez vous en freelance, par exemple, c'est plus facile de voyager les jours "creux") ;
Faire du couchsurfing ;
Prendre le bus de ville et acheter vos propres aliments au lieu d'aller au resto tous les jours ;
Aller dans des pays où vous avez un meilleur pouvoir d'achat (en Asie, notamment).
La frugalité et les loisirs dans la vraie vie
Il y a un équilibre à trouver entre le souhait d'épargner et l'envie de vivre le moment présent. L'important consiste à ne pas devenir avare. Sachez dépenser votre argent, mais dépensez-le sagement !
"La frugalité n'est pas la privation", répète Vicky Payeur. "C'est économiser là où d'autres dépensent tout leur argent et le faire de manière intelligente et réfléchie", conclut-elle.
Combien dépensez-vous par mois en vêtements et soins personnels ? Pour un Canadien, c'était en moyenne 400 $ par mois en 2019. Si cela vous semble beaucoup, faites votre propre compte. Vous aurez peut-être des surprises !
La différence entre besoin — quelque chose de nécessaire à notre bien-être — et désir — plus proche du caprice inutile — est ici importante.
Moins, c'est mieux !
Vicky Payeur prête beaucoup d'attention à son physique, mais elle le fait de façon minimaliste et frugaliste.
Elle a fait le vide et n'a gardé que 20 % de sa garde-robe ; ce qu'elle porte vraiment. Elle a aussi modifié son style pour qu'il soit plus simple et que ses vêtements soient plus faciles à assembler au quotidien.
"La confiance en soi est probablement le plus bel accessoire", dit encore Vicky Payeur. Plus besoin de chercher le dernier sac à la mode, contentez-vous d'être bien dans vos baskets !
Les vêtements
Réduire ses achats vestimentaires passe par :
Un tri de sa garde-robe et par l'appréciation de ce qu'on a déjà ;
De petites retouches par-ci par-là pour garder ses vêtements plus longtemps ;
Des achats de seconde main, des friperies ou des échanges, etc. ;
Via de petites (e-)boutiques ou des sites/applications de petites annonces ;
Des achats de qualité !
L’autrice recommande d’éviter certains tissus qui se dégradent plus rapidement comme l’acrylique et la viscose et privilégier des matières organiques comme le lin ou le coton.
Les cheveux
Parfois, nous dépensons des sommes folles chez le coiffeur. Et nous pensons qu'avoir du shampoing chez soi est tout simplement évident. Mais il y a des alternatives…
Au menu de cette section :
La méthode no-poo à base de bicarbonate de soude et de vinaigre de cidre de pomme ;
Du savon ;
La réduction des produits utilisés (surtout pour mesdames).
Pour le coiffeur ? À vous de voir. Vous pouvez aussi apprendre à couper les cheveux de vos proches.
Le corps
Vicky Payeur relate avoir ressenti un mal-être physique très jeune, alors qu'elle avait à peine 24-25 ans. Elle s'est rendu compte qu'elle bougeait peu et ne mangeait pas toujours bien. Pas besoin pour autant de dépenser une centaine de dollars en abonnement à la salle de gym ou en équipement.
Vous pouvez suivre les conseils déjà donnés plus haut (chapitre 8 sur les loisirs). Quant à l'autrice, voici sa routine santé quotidienne :
Faire une balade dehors de 30 minutes au moins ou faire une activité sportive ;
Boire de l'eau tout au long de la journée ;
Soupe et salade au moins une fois par jour ;
Bien dormir !
J'achète, donc je suis
La pression sociale peut être forte : nous voulons être beaux et belles pour apparaître parmi nos collègues et nos amis. Alors, nous recourons aux moyens les plus aisés… mais souvent les plus coûteux.
Et pourquoi ne pas se simplifier la vie ? Cela ne signifie certainement pas arrêter de prendre soin de soi. Au contraire ! En consommant de façon réfléchie, vous vous sentirez mieux et cela se verra.
"Avoir des enfants, ça coûte de l'argent." (Faire plus avec moins, Chapitre 10)
Certes. Et même beaucoup. Et pourtant, là encore, il est possible d'économiser. Il n'est pas question de parler ici de l'éducation proprement dite. Simplement de faire un petit arrêt sur image pour se demander ce que nous faisons et se rappeler ce que nous aimions quand nous étions enfants.
Êtes-vous influençable ?
Nous voulons être de bons parents. Alors, nous écoutons les publicitaires nous raconter que ce produit est essentiel au bien-être de notre bambin (ou de nous-mêmes). Nous capitulons devant leurs arguments. Bref, nous nous montrons influençables.
Si vous remarquez ce ciblage marketing, prenez vos distances. Interrogez toujours le caractère "nécessaire" et "essentiel" de ce produit ou de ce service. Cache-t-il un vrai besoin ou seulement un désir ?
Réduire le rythme
Autre point : voulons-nous que nos enfants aient des horaires de ministres ? Pas nécessairement. Ralentir le rythme est à la fois sain pour eux et pour la vie financière de la famille.
Leur créativité n'en sera pas abîmée, détrompez-vous ! Un peu de temps, un peu d'ennui est plus que nécessaire au développement des aptitudes créatrices des petits comme des grands.
Les objets de seconde main
Vos familles et vos amis vous donnent de vieux vêtements et des objets de leurs précédents enfants ? Quel bonheur ! Si ce n'est pas le cas, tournez-vous vers du seconde main dès que c'est possible. Surtout pour les vêtements, qui ont souvent la vie courte.
Bien sûr, la sécurité doit avoir votre priorité : un siège-auto ou ce genre de choses devront être adaptés à votre environnement et devront donc peut-être être achetés neufs.
Emprunter et échanger plutôt qu'acheter ?
Aujourd'hui, il existe de nombreux groupes, notamment sur Facebook, pour s'échanger des objets en tout genre ou emprunter ce dont nous avons besoin. Cela vaut aussi pour les jouets et autres objets infantiles. Pourquoi ne pas essayer ?
La nature comme terrain de jeux
Nous l'avons dit plus haut : le monde autour de nous recèle d'espaces où découvrir le monde et où faire ses premiers pas et ses premières expériences. Il suffit souvent de quelques kilomètres pour trouver un parc ou un espace naturel où faire évoluer son enfant en toute liberté.
"Laisser à un enfant du temps de jeu libre et actif en nature lui apporte de nombreux avantages qui lui rendront service tout au long de sa vie." (Faire plus avec moins, Chapitre 10)
Les trois cadeaux
La frugalité en famille repose également sur l'apprentissage d'autres voies possibles à côté de la surconsommation. Les cadeaux sont souvent l'occasion d'un excès. Mais pourquoi ne pas en faire un rituel vertueux ?
Vicky Payeur propose d'offrir 3 cadeaux (à se répartir entre parents et grands-parents, par exemple) :
Quelque chose que l'enfant veut vraiment ;
Une chose dont il a vraiment besoin ;
Un livre.
Voici une autre idée : offrir quelque chose de commun pour la famille. Par exemple : une activité à pratiquer tous ensemble.
Conclusion sur "Faire plus avec moins" de Vicky Payeur :
Ce qu'il faut retenir de "Faire plus avec moins" de Vicky Payeur :
"Adopter des habitudes frugales au quotidien est LA façon viable pour atteindre ses objectifs de devenir libre financièrement et de prendre sa retraire hâtivement." (Faire plus avec moins, Conclusion)
Selon Vicky Payeur, il est souvent difficile de faire jouer son salaire. Nous ne savons pas avec certitude si nous gagnerons plus dans 5 ou 10 ans. Il est donc préférable de commencer dès maintenant à épargner, petit à petit.
Certes, cela demande du travail et quelques efforts. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle. Tant d'un point de vue économique qu'éthique. Finalement, c'est la porte d'entrée vers vos objectifs de vie !
Points forts :
Un manuel très clairement présenté ;
Plein de conseils pour commencer à épargner tout de suite ;
Une belle mise en page ;
Une annexe avec des recommandations de lectures utiles ;
Des résumés à la fin de chaque chapitre.
Point faible :
L'aspect blogging (qui permet d'augmenter ses revenus en faisant quelque chose qu'on aime) est peu abordé, ainsi que les façons plus proactives (placements en bourse, investissements) de développer son capital financier.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de "Le grand saut" de Gay Hendricks : ce psychologue vous montre comment retrouver un surplus de confiance en vous et découvrir que tout ce que vous voulez entreprendre est réellement possible — un best-seller du New York Time lors de sa sortie aux États-Unis.
Gay Hendricks, 2010, 284 pages.
Titre original : The Big Leap (2009).
Chronique et résumé de "Le grand saut" de Gay Hendricks
Introduction - Supprimez le dernier obstacle à la réussite ultime en amour, au travail et en santé
Le seul problème qui vous retient
Pour Gay Hendricks, ce problème a un nom : c'est le problème de la limite supérieure. Lorsque vous êtes déjà une personne motivée et avec du succès, il se peut que vous perdiez confiance au moment d'atteindre vos objectifs ultimes. Ou que vous les pensiez impossibles.
C'est ça, le problème de la limite supérieure : la difficulté à "franchir les derniers kilomètres". Pour le résoudre, une chose est à accomplir : apprendre à apprendre ou, si vous voulez, être ouvert à l'apprentissage. Telles sont la question et la thèse principales de l'auteur.
Comment atteindre votre zone de génie ? Telle est une autre formulation de cette même interrogation. Cela dit, pour être heureux, il ne suffit pas de réussir dans les affaires. L'important est de parvenir au meilleur de soi-même dans tous les domaines de l'existence.
Pour vous aider à réaliser ce potentiel que vous sentez en vous, Gay Hendricks choisit de s'adresser à vous simplement et directement, à partir de sa propre expérience personnelle et comme thérapeute.
Le moment de la découverte
L'auteur raconte comment lui est venue l'idée principale de sa méthode. C'est alors qu'il s'inquiétait inutilement pour sa fille (qui était en sécurité dans un camp de vacances) qu'il a pris conscience que son inquiétude était générée à cause de bien-être antérieur. Comment ? Cela mérite une explication !
"Une partie de moi craignait de jouir d'une énergie positive pour une période prolongée de temps. Lorsque j'atteignais ma limite supérieure, quant à la quantité de sentiments positifs que je pouvais gérer, je créais une série de pensées désagréables pour me dégonfler." (Le grand saut, Introduction)
Ce schéma fonctionne dans tous les domaines :
Vous mangez sainement puis vous "craquez" ;
Ou bien vous vous disputez après une période de couple harmonieuse ;
Etc.
Les pensées ou attitudes négatives seraient donc un moyen — mis en place de façon inconsciente ou presque inconsciente — pour stopper net une avancée positive. Pourquoi ? Car, ainsi, nous restons dans notre zone de confort, c'est-à-dire dans ce que nous connaissons déjà.
D'où une première question pratique : "Comment puis-je augmenter les périodes de contentement dans ma vie ?" Suivie de trois autres :
"Si je peux éliminer les comportements qui interrompent le flot d'énergie positive, puis-je apprendre comment me sentir bien tout le temps ?
"Puis-je permettre aux choses d'aller bien dans ma vie en tout temps ? Dans mes relations, puis-je vivre en harmonie et en intimité tout le temps ?"
" Notre espèce peut-elle vivre des périodes plus longues de paix et de prospérité, libres du schéma où nous chamboulons tout lorsque les choses vont bien ? » (Le grand saut, Introduction)
Chapitre 1 - Vous préparer pour le grand saut
Comment commencer
Dans ce chapitre, tout l'enjeu consiste à identifier le problème et la façon de le résoudre. Commencez par vous demander si vous êtes prêt à être mieux au quotidien. Cela peut paraître stupide (tout le monde a envie de répondre "oui !"), mais ne l'est pas.
"Se sentir bien", pour Gay Hendricks, c'est avant tout ressentir un "sentiment profond et naturel de bien-être qui ne dépend pas de facteurs extérieurs".
Prenez un peu de temps chaque jour pour rechercher ce sentiment. Puis, vous pourriez progressivement vous demander si vous voulez étendre ce bien-être à votre "vie tout entière" (dans tous les aspects de votre existence) et, finalement, si vous voulez vous sentir bien absolument "tout le temps".
Ici encore, la réponse évidente semble être positive. Mais quand nous y pensons un peu, nous voyons qu'en fait, nous nous mettons des bâtons dans les roues ou, plutôt, nous nous imposons des limites. Or, celles-ci n'ont pas lieu d'être ; elles sont simplement issues de croyances restrictives et erronées.
En fait, répondre par oui à ces questions est un acte courageux. Il vous prépare au "grand saut" !
Le grand saut de Maynard
Maynard Webb est l'une des personnes qui ont permis à la plateforme eBay de connaître un grand succès dans les années 2000-2010. Dans cette compagnie, il était dans sa zone d'excellence, selon Gay Hendricks, mais pas dans sa zone de génie. Il pouvait — et souhaitait — faire mieux.
Il s'est finalement décidé à entrer dans une autre compagnie et a connu un succès retentissant.
Autre exemple. Le Dr Jordan a lui reculé au dernier moment, lorsqu'une grande entreprise a voulu racheter sa petite compagnie. Il a tellement créé de difficultés que les acheteurs se sont enfuis. Mais cela lui a permis d'apprendre la leçon et il est devenu un adepte du grand saut.
Vous concentrer sur vous-même
"Une fois que vous vous engagez à vivre votre plein potentiel, votre ego est soudainement menacé d'extinction. Il a fabriqué des excuses pour vous tout le long de votre vie. Si votre engagement à faire votre grand saut est sincère, vous devrez montrer la porte à votre ego. Mais à moins que vous ayez de la chance, votre ego ne partira pas calmement. Il a toute une carrière derrière lui." (Le grand saut, Chapitre 1)
Que veut dire ce passage ? Eh bien que nous nous faisons un cinéma intérieur et que le projectionniste n'est autre que notre ego, qui cherche à nous protéger contre une perte d'estime de nous-même en préférant se bercer d'illusions.
Le chemin à parcourir
En fait, c'est de la peur. La peur est ce brouillard qui vous empêche d'avancer et de trouver votre chemin hors de votre zone de confort (le cinéma intérieur). Pourtant, la crainte peut être maîtrisée et mise à profit comme un carburant. À condition de "respirer".
En fait, la peur est de l'excitation "sclérosée".
Pour lui redonner vie, il faut respirer, c'est-à-dire prendre concrètement des bouffées d'air pour donner de l'espace à cette émotion et la contrôler. C'est ce que font de nombreux acteurs et actrices quand ils ont le trac, par exemple !
Si votre envie d'atteindre votre zone de génie est sincère, la méthode qui sera exposée dans les lignes qui suivent vous sera d'un secours précieux.
Comment fonctionne le problème de la limite supérieure
Selon l'auteur, nous sommes dotés d'un "thermostat" qui nous indique les limites d'amour, de réussite professionnelle, etc. que nous pouvons tolérer. Ces mesures ont été arrêtées, pour la plupart, dans l'enfance. Autrement dit, nous avons appris à limiter les hausses "dangereuses" du thermostat.
La culpabilité joue un rôle particulièrement important dans ce processus :
"La culpabilité est un moyen dont dispose notre esprit pour presser douloureusement sur le conduit où circulent nos sentiments positifs." (Le grand saut, Chapitre 1)
Une idée radicale
Pour Gay Hendricks, tout l'enjeu consiste à dissiper ces sentiments négatifs en prenant appui sur la réserve de bien-être intérieur que nous pouvons retrouver à chaque instant en nous.
Souvent, nous pensons que, pour être heureux, vous devez avoir réussi, être en bonne santé, etc., c'est l'inverse qui est vrai. Retrouvez cette source de bien-être et faites-la grandir progressivement : c'est là que vous serez en bonne voie pour vous accomplir dans tous les domaines !
Cette idée est radicale car elle s'oppose à ce qui est communément cru. Vous n'avez besoin de rien pour commencer à être heureux, sinon d'une pensée positive qui vous aide au quotidien dans vos réalisations.
Apprenons à ne pas saboter notre capacité à vivre mieux en "enclenchant le commutateur de la limite supérieure", c'est-à-dire en nous créant des problèmes inutiles (et parfois graves). Trouvons le moyen de retrouver notre énergie positive.
Le thermostat de la limite supérieure des personnes à succès
Gay Hendricks prend plusieurs exemples de personnalités qui achoppent au moment même où ils réussissent. Certains, en effet, se "tirent une balle dans le pied" parce qu'ils ne supportent pas avoir autant de succès. L'auteur prend les exemples de :
Christian Bale ;
John Belushi ;
Bill Clinton.
Il montre aussi comment la chanteuse Bonnie Raitt est parvenue à entrer dans sa zone de génie et à accomplir ses plus grands espoirs musicaux.
Résoudre un problème et vous libérer
"Par sa nature, le problème de la limite supérieur est impossible à résoudre dans votre état de conscience ordinaire. Si cette résolution avait été possible, il y a déjà longtemps que vous l'auriez faite. Le problème de la limite supérieure ne se résout que par un bon dans la conscience." (Le grand saut, Chapitre 1)
Impossible, ici, de recueillir des informations, puis de faire le choix adéquat. Il faut purement et simplement "dissoudre" le problème, en une seule fois.
Pour bien faire comprendre de quoi il s'agit, le psychologue rappelle les quatre "zones" d'interaction efficace avec le monde :
Incompétence (nous ne savons pas comment agir) ;
Compétence (nous pouvons résoudre des problèmes donnés) ;
Excellence (nous avons la maîtrise de notre environnement et sommes reconnus pour notre travail) ;
Génie (nous créons sans aucune difficulté et c'est notre don qui est mis en avant).
Souvent, c’est autour de 40 ans que notre « génie naturel » nous envoie des alarmes pour se rappeler à nous. Nous avons souvent évolué en faisant taire les petites voix qui nous appelaient, mais celles-ci se font de plus en plus pressantes.
Chapitre 2 - Faire le saut
Souvent, les problèmes et les réussites s'emmêlent. Une réussite dans la sphère du travail peut vous procurer un problème côté "cœur". Et vice-versa : les gâchis dans un domaine se répercutent ou peuvent se répercuter dans un autre.
Le déclenchement du problème de la limite supérieure
Selon Gay Hendricks, il y a quatre croyances limitantes qui nous empêchent d'accéder à notre plein potentiel. La plupart du temps, après un effort, nous sommes capables d'en reconnaître au moins deux ou trois. Il est plus rare d'arriver à quatre.
Avant de les présenter, l'auteur montre que ces barrières intérieures se manifestent sous la forme de mantras négatifs du type :
"Je ne peux développer mon plein potentiel parce que (...)" ;
"Je suis incapable de vivre des relations sereines parce que (...) ;
Etc.
Barrière cachée numéro 1 : se sentir fondamentalement imparfait
Souvent, nous pensons que quelque chose manque en nous. Ce défaut nous empêcherait d'atteindre nos objectifs professionnels ou de développer notre créativité, par exemple. Mais est-ce si sûr ?
Si vous réussissez, alors vous entrez en contradiction avec ce mantra négatif. Il y a "dissonance cognitive", c'est-à-dire conflit intérieur entre vos valeurs ou croyances (limitantes) et vos actions (réussite).
Pour résoudre cette tension intérieure, votre thermostat cherche à se remettre à la normale et à évacuer la réussite gênante par un nouveau problème ! Mais il y a une autre voie : vous pouvez mettre fin à cette croyance fausse et limitante, que l'auteur compare à un "bug" de notre cerveau.
Barrière cachée numéro 2 : déloyauté et abandon
Une autre façon de s'interdire de faire les choses est de considérer que vous souffrirez d'abandon ("je serai seul") ou que vous trahirez vos origines ("je ne peux pas lui/leur faire ça") en cas de réussite.
Souvent, vous vous inquiétez pour votre famille (vos parents). "Vais-je réussir à combler les attentes de mes proches ?" Telle est l'une des questions que vous vous posez. Vous vous sentez coupable et n'osez pas avancer.
Souvent, une bonne conversation permet de mettre les choses à plat et d'éteindre ces peurs inutiles. Celle-ci demande du courage, mais vous soulage d'un poids immense ensuite. L'auteur donne l'exemple d'un couple nouvellement marié qui a dû en passer par là pour vivre pleinement la relation.
Barrière cachée numéro 3 : croire qu'un plus grand succès entraîne un plus grand fardeau
Vous pouvez penser que vous serez un plus grand fardeau pour vous-même ou pour les autres si vous réussissez. Ce type de croyance peut vous poser problème depuis votre plus jeune âge, selon les messages que votre entourage familial vous a transmis inconsciemment ou implicitement.
Gay Hendricks raconte une histoire liée à sa propre enfance. Selon lui, sa mère et son frère l'ont toujours vu comme un fardeau, alors qu'il était une bénédiction pour ses grands-parents. Heureusement, il a fini par le comprendre et à voir que sa culpabilité reposait sur une faute imaginaire.
Barrière cachée numéro 4 : le crime d'éclipser les autres
Parfois, nous nous sentons retenu dans nos actions par la peur de faire du tort aux autres — souvent un proche. Nous ne voulons pas qu'il se sente exclu ou éclipsé par nos réussites. C'est un phénomène qui se produit régulièrement avec les enfants doués et talentueux.
Demandez-vous si vous avez peur d'éclipser quelqu'un en exprimant qui vous êtes et ce que vous faites de mieux. Peut-être que la dissolution de votre limite supérieure est liée à cet interdit qui vous a été imposé un jour…
Aller de l'avant
Ces 4 barrières cachées forment des mantras négatifs qui, répétés au fil des jours, peuvent vous limiter considérablement. Apprenez à les repérer par une réflexion honnête ; peut-être aussi à l'occasion de discussions avec des proches ou des professionnels de psychologie.
Une fois identifiés, vous serez capable d'aller de l'avant… C'est-à-dire de faire le grand saut !
Chapitre 3 - Pour être plus précis
Voyons maintenant de façon plus précise comment détecter le problème de la limite supérieure dans la vie quotidienne. Autrement dit, entrons dans encore plus de détails ; cette enquête nous aidera à nous préparer au changement.
Modèles typiques où nous atteignons notre limite supérieure
Voici les cinq modèles typiques de limite supérieure que Gay Henricks développe dans ce chapitre :
L'inquiétude ;
Le blâme et la critique ;
La "déviation" ;
Les disputes ;
Le fait de tomber malade ou de se blesser.
Pourquoi survient l'inquiétude ? Souvent, elle survient… pour rien, c'est-à-dire pour rien d'important. Elle est alors la manifestation évidente de notre limite intérieure. Bien sûr, il y a des inquiétudes légitimes, mais elles ne sont pas en cause ici. Pour dissocier l'une de l'autre, demandez-vous :
Si elle est liée à une possibilité réelle (et non imaginée) ;
S'il y a quelque chose que vous pouvez mettre en œuvre ici et maintenant pour créer une différence positive (pour résoudre le problème).
Si ce n'est pas le cas, alors c'est sans doute que l'inquiétude ne mérite pas toute cette énergie mentale de votre part. L'auteur prévient qu'il n'est pas si aisé de se déprendre de ses inquiétudes inutiles. En quelque sorte, nous y tenons. Le psychologue donne néanmoins un plan en 7 étapes pour parvenir à la maîtriser (voir pages 98-99).
Souvent, la critique a aussi peu avoir avec la réalité que l'anxiété.
"En d'autres termes, lorsque nous critiquons quelque chose, cela n'a habituellement rien à voir avec la chose que nous critiquons. Quand nous blâmons quelqu'un — ou quelque chose — nous le faisons parce que nous avons atteint notre limite supérieure et que nous essayons de retarder le flot d'énergie positive." (Le grand saut, Chapitre 3)
Souvent, nous sommes accro au blâme et à la critique. Nous nous en prenons à l'autre (ou aux choses ou aux autres de façon générale) de façon répétée et, en fait, nous ne pouvons nous arrêter. Faites l'expérience : cessez de critiquer ou blâmer pendant une journée et voyez si vous avez des difficultés.
Il en va de même lorsque vous vous critiquez vous-même. C'est le même processus. Souvenez-vous : la critique et le blâme ne visent jamais à parvenir à des résultats tangibles. Ils ont juste pour objet de vous mettre des bâtons dans les roues.
Apprenez donc à vous observer très attentivement pour reconnaître les moments où vous jouez le rôle du critique et de l'accusateur. Ici encore, apprenez à trier entre celles qui sont véritablement méritées et demandent une action concrète ici et maintenant — puis celles qui sont véritablement inefficaces et destructrices.
"Faire dévier" signifie ici minimiser ou se refuser à profiter de l'énergie positive qui émane de nos actions. Concrètement, vous refusez par exemple de recevoir une critique positive ou un compliment sur votre travail.
Ce faisant, vous ne pouvez mettre en place une véritable scène de reconnaissance, où chacun des interlocuteurs estime l'autre. C'est dommage, puisque cela nuit à votre propre énergie. Nous restons dans notre zone de compétence, peut-être, mais nous refusons l'excellence et le génie.
Dans ce cas-ci, apprenez à distinguer la louange honnête et méritée (de la flatterie sans intérêt) et à la recevoir comme il se doit. De cette façon, vous vous mettrez au défi d'aller encore plus loin !
Gay Hendricks aborde la question à la fois sur le plan personnel du couple et sur celui, international, des conflits entre pays ou confessions religieuses et politiques. Selon lui, c'est à chaque fois le même scénario : quelqu'un revendique le statut de victime et veut rendre l'autre partie responsable.
Comment sortir de ces engrenages ? En affirmant à 100 % sa propre responsabilité à la fois dans la création du conflit et dans sa volonté à le résoudre. Chacun, bien sûr, doit s'engager de la même façon. En fait, il n'y a pas 100 % à diviser, mais 100 % à additionner de part et d'autre !
Gay Hendricks affirme que certaines — pas toutes, bien sûr ! — affections ou accidents peuvent survenir de façon à créer un problème de limite supérieure. Et, dans tous les cas, cela ne doit pas vous empêcher de le traiter avec des médecins compétents.
Simplement, demandez-vous si ce problème de santé survient à un moment particulièrement "inadéquat", lorsque vous venez tout juste de réussir quelque chose ou que vous vous apprêtiez à faire le grand saut, par exemple.
Pour savoir si vos douleurs peuvent être liées à un problème de limite supérieure, utilisez la technique suivante.
Les trois P
Que sont les trois P ? Ils sont comme une carte. Les trois P signifient :
Punition ;
Prévention ;
Protection.
La punition peut survenir lorsque vous faites quelque chose manière irrationnelle et que votre corps vous "punit" pour vous signaler un souci. L'auteur prend l'exemple d'une personne ayant des migraines affreuses après des ébats amoureux hors mariage.
Selon Gay Hendricks, voilà un signe que cette personne se châtie de son comportement irrationnel et ne s'autorise pas, en fin de compte, d'explorer sa zone de génie. Solution ? Reconnaître que les "sensations délicieuses" qu'il expérimente avec sa maîtresse pourraient être libérées de façon plus saine, sans tricher.
Quant à la prévention et la protection, elles surviennent souvent ensemble. Ce peut être dû à une tentative de votre corps et de votre subconscient de vous éviter de faire quelque chose que vous n'avez pas totalement (ou du tout, en fait) envie de faire.
Atteinte à l'intégrité
"Poser une atteinte à votre intégrité est l'un des moyens les plus rapides pour vous rabaisser après une excursion au-delà de votre limite supérieure. Les atteintes à l'intégrité les plus répandues sont les mensonges, le non-respect d'un accord, et les vérités cachées." (Le grand saut, Chapitre 3)
Nous sommes souvent des experts au petit jeu de nous cacher ce que nous pensons vraiment. Nous évitons d'être honnêtes avec nous-mêmes et avec les autres pour ne pas dépasser notre limite supérieure, mais nous nous imaginons que ce sont d'autres raisons qui nous y poussent.
Le psychologue prend de nombreux exemples, dont celui de Bill Clinton à nouveau, pour illustrer ce phénomène. Il suggère aussi de considérer l'intégrité moins comme un problème moral (même si c'en est un) que comme un problème physique : le manque de sincérité, par exemple, "bouche" les relations et les rend moins fluides.
En reconnaissant que nous n’avons pas été sincères, nous pouvons enlever le caillou et laisser le flux de la communication se rétablir naturellement. De ce fait, nous pouvons, dans nos interactions quotidiennes, atteindre de bien meilleurs niveaux de succès et de bien-être.
L'auteur propose de faire le point en acceptant de prendre en considération le fait que le mensonge ou le manque d'intégrité soit lié à une peur d'évoluer positivement (pour soi-même ou au sein d'une relation).
La première étape vers la plénitude : découvrir votre histoire
Pour découvrir ce qui empêche la plénitude d'être restaurée, il importe de se pencher sur son histoire. Posez-vous les questions suivantes :
"À quel moment est-ce que je sens que je ne suis plus intègre face à moi-même ?"
"Qu'est-ce qui m'empêche de me sentir complet et entier ?"
"Quels sont les sentiments importants que je ne laisse pas apparaître dans ma conscience ?"
"Y a-t-il un aspect de ma vie où je ne révèle pas toute la vérité ?"
"Y a-t-il un aspect de ma vie où je n'ai pas tenu mes promesses ?"
"Dans ma relation avec (...), qu'ai-je besoin de dire ou de faire pour me sentir complet et entier ?"
Ces interrogations vous aideront à "déprogrammer" votre histoire et à vous reconnecter à votre zone de génie.
L'attitude
Ces exercices peuvent paraître longs et fastidieux. Mais Gay Hendricks se veut rassurant : recherchez des choses déterminées (un sentiment de tristesse ou de peur, par exemple) et cherchez à l'analyser.
Important : agissez avec une tonalité de remerciement et d'émerveillement, plutôt que sur le mode du blâme ! Rechercher la vérité est une activité qui s'exerce préférablement dans une atmosphère ludique.
Actions requises
En ayant cette attitude à l'esprit, commencez vos recherches de "problèmes de limite supérieure", ce que l'auteur résume par ULPs (pour upper limit problem, en anglais). Chaque fois que vous constatez que votre problème est lié à un ULP, cherchez à le dissoudre en utilisant l'une des techniques citées plus haut.
Cherchez aussi consciemment à accroître l'épanouissement, l'amour et le succès dans votre corps et votre esprit. Savourez les sensations corporelles qui sont liées au bien-être et à la plénitude intérieure.
Enfin, mettez-vous à la recherche d’une histoire de vous-même qui soit en lien avec votre zone de génie. Créez votre propre récit positif afin de reconnaître votre plein potentiel et accepter de le partager.
Chapitre 4 - Construire un nouveau nid dans votre zone de génie
"Ceux et celles qui ont le courage de découvrir et de faire naître leur génie font une percée vers des hauteurs sans précédent de productivité et de satisfaction." (Le grand saut, Chapitre 4)
La plupart du temps, nous "sautillons" dans notre zone de compétence, mais nous n'osons pas franchir le pas, faire le grand saut — le seul qui compte vraiment. Notre tâche consiste à repérer les moments où nous n'avançons plus en raison du problème de la limite supérieure afin de déverrouiller ce plafond de verre.
De façon régulière, les personnes souhaitent réaliser un projet créatif, mais n'y parviennent pas. Le grand saut consiste à passer le cap et à se donner les cartes en main. Les histoires que nous construisons et que nous racontons pour justifier notre maintien dans la zone de compétence ne peuvent pas durer éternellement !
Votre engagement au génie
Dans cette partie, Gay Hendricks cherche à vous faire passer le précipice ; bref, il veut que vous vous engagiez à sauter. Pour vous faire à l'idée, il vous propose de commencer par la répétition de cette phrase :
"Je m'engage à vivre dans ma zone de génie, maintenant et pour toujours." (Le grand saut, Chapitre 4)
En répétant plusieurs fois cette phrase et en étant attentif à ce qu'elle provoque en vous, vous ancrerez cette nouvelle croyance positive et vous serez prêt à changer.
Les questions géniales
Voici une série de questions à vous poser pour identifier votre zone de génie et ne pas la laisser s'échapper :
"Qu'est-ce que j'aime le plus faire ?"
"Quel est le travail que je fais sans sentir que c'est du travail ?"
"Dans mon travail, qu'est-ce qui produit le ratio le plus élevé de rentabilité et de satisfaction par rapport au temps consacré ?"
"Quelle est mon habilité unique ?"
L'auteur explicite chacune de ces questions pour que vous puissiez y répondre de façon précise. À noter : c'est aussi la méthode employée dans Vivre la vie de ses rêves grâce à son blog !
Articuler votre habileté unique
Il n'est pas si aisé de la rencontrer. Il faut souvent défaire "les poupées russes" qui la cachent. Par exemple, ce n'est pas "animer les réunions" qui sera, peut-être, l'habilité de quelqu'un. Mais plutôt : la capacité à sentir des changements d'humeur dans les groupes et à les canaliser.
Trouvez une affirmation simple et précise commençant par :
"J'excelle dans…"
Selon Gay Hendricks :
« Vous saurez que vous approchez de votre habileté unique quand vous ressentirez une lueur intérieure d’émerveillement et d’excitation. » (Le grand saut, Chapitre 4)
Chapitre 5 - Vivre dans votre zone de génie
Sortez de votre boîte et engagez-vous dans la spirale
La zone de génie n'est pas tellement stable : en fait, c'est plutôt une spirale d'ascension permanente. Une fois passée la limite supérieure, il n'y a plus de limites selon Gay Hendricks. Du moins, comparé à l'état très restreint dans lequel vous étiez avant, à savoir bloqué dans des "boîtes" et des croyances erronées.
Le mantra de la réussite suprême : une intention directrice centrale
Le mantra de la réussite suprême (ou appelez-le autrement si vous préférez) est une sorte de méta-programme à installer au cœur ou à la racine de vous-même.
Il s'agit d'un mantra dans la mesure où c'est "un son ou une idée que vous employez comme point de focalisation dans la méditation". Souvent, le mantra est simplement l'attention à la répétition. Mais il existe aussi d'autres techniques où vous pouvez focaliser votre attention sur une phrase précise.
L'important est d'y revenir à chaque fois, comme à un "port d'attache". Il est normal que vos idées vagabondent vers le passé ou l'avenir ; l'enjeu, c'est de les laisser filer et de revenir à l'instant présent.
Votre mantra de la réussite suprême
Dans la suite de l'ouvrage, l'auteur utilise l'acronyme MRS pour en parler. Il vous permet de garder l'intention centrale de votre zone de génie à l'esprit. Le voici :
"Je me développe chaque jour dans l'épanouissement, le succès et l'amour, et j'inspire ceux et celles qui m'entourent à faire de même." (Le grand saut, Chapitre 5)
Commencez par le dire à voix basse plusieurs fois. Puis tentez à voix haute. Ressentez son action en vous. Pour le psychologue Gay Hendricks, il s'agit de la meilleure méthode pour tenir à distance le problème de la limite supérieure et parvenir à vous installer durablement dans votre zone de génie.
Comment utiliser le MRS
Deux voies complémentaires sont préconisées par l'auteur :
Formellement, c'est-à-dire dans le cadre de méditations régulières ;
Informellement, dans la vie quotidienne, lorsque vous en avez l'occasion.
Pour la méditation, Gay Hendricks propose d'alterner des répétitions toutes les 15-20 secondes.
Ce à quoi vous pouvez vous attendre
En fait, se répéter ce mantra dans le cadre d'une méditation n'ira pas sans difficulté. Comme l'auteur le signale, il est fort probable — et même souhaité — que vous esprit riposte à cette phrase nouvelle.
En effet, l'objectif est de "recabler" le conscient et le subconscient. Mais le cerveau, lui, préfèrerait garder ses bonnes vieilles habitudes ! Il va donc vous faire penser (en boucle) à tout le contraire. Par exemple : "Je ne suis pas assez bon pour inspirer qui que ce soit", etc.
Mais persévérez et vous verrez un changement. Ces ripostes sont un bon signe. Elles cesseront quand votre subconscient et votre conscient auront assimilé le nouveau programme.
Un important raccourci : le refus éclairé
Il importe de savoir dire non ou, pour le dire avec un livre célèbre : cessez d'être gentil et soyez vrai ! Le refus n'est pas mauvais en soi, au contraire. Il vous permet de rester focaliser sur ce qui vous intéresse et vous profite le plus.
Les refus éclairés et motivés honnêtement vous offriront même de bonnes surprises. L'auteur raconte comment il a lui-même réussi à obtenir des avantages et des opportunités grâce à sa capacité à dire non.
Un autre raccourci : renouveler et raffiner votre engagement
S'engager est le point de départ de tout projet : amoureux comme professionnel. Mais il ne se suffit pas à lui-même. En réalité, il faut souvent renouveler l'engagement pris à l'égard d'autrui. Il en va de même avec vous-même et votre MRS.
En prenant soin de votre engagement pour la zone de génie, vous donnerez l'exemple autour de vous. C'est ce qu'affirme Gay Hendricks dans ce passage :
"L'un des sentiments les plus savoureux au monde, c'est de voir que votre engagement à vivre dans votre zone de génie inspire d'autres personnes à faire de même. Non seulement inspirer les autres leur fera du bien, mais vous vous sentirez aussi merveilleusement bien." (Le grand saut, Chapitre 5)
Chapitre 6 - Le temps selon Einstein
Pour bénéficier d'une existence plus harmonieuse, vous devez comprendre que le temps n'est pas linéaire et objectif, mais avant tout subjectif. Nous pouvons le "créer". Oui, pour Gay Hendricks — qui s'inspire ici assez librement de la théorie de la relativité d'Einstein — vous pouvez maîtriser le temps !
Le problème et la solution
Pour l'auteur, qui cite ici David Allen (son voisin !), nous avons tous un problème avec le temps. Nous n'arrivons pas à "caser" tout ce que nous voulons ou devons faire dans le temps qui nous est "imparti".
Il y a bien des méthodes, dont celle de David Allen justement, mais celles-ci sont souvent compliquées et nous les laissons tomber en partie ou complètement après quelques essais. En tout cas, c'est l'expérience qu'en a faite Gay Hendricks.
Pour celui-ci, le vrai secret réside dans le fait de se donner une autre conception du temps. C'est ce qu'il appelle le paradigme Einstein, en opposition à l'ancien paradigme, celui de Newton.
Une fois adopté le temps selon Einstein, vous pourrez augmenter le temps disponible pour vos activités créatrices et productives. Comment ? Voyons d'abord en quoi consiste la différence entre les deux formes de temps.
L'ancien paradigme et le piège du temps newtonien en détail
Pour résumer, le temps newtonien est un temps fini, puisqu'il existe une quantité limitée de temps. Du coup, nous sommes toujours dans un état de pénurie. Toujours à le chercher pour réaliser la moindre activité.
En fait, nous sommes pris dans un piège, selon lequel il existe d'un côté le temps comme réalité matérielle et physique, indubitable, et de l'autre nous-mêmes, qui subissons sa pression. Nous sommes pris dans un dualisme où nous sommes les esclaves du maître-temps !
Notre problème de temps : un problème d'espace
Le changement de conception du temps va de pair avec un changement de conception de l'espace. Dans l'ancien paradigme, l'espace est lui aussi fixe. Dans la version d'Einstein, l'espace peut se contracter ou s'élargir — comme le temps justement !
La phrase clé du célèbre physicien contemporain est la suivante :
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité." (Albert Einstein)
Gay Hendricks interprète cette remarque en disant que notre conscience s'étend dans l'espace lorsque nous sommes bien, alors qu'elle se rétrécit le plus possible quand nous sommes en mauvaise posture.
La vérité à propos du temps et toutes ces choses que vous ne voulez pas vraiment faire
"Pour arriver à vivre dans le temps selon Einstein, il vous faut effectuer une importante transformation, et c'est un concept qui est tellement inconcevable que j'ai effectivement vu des adultes avoir le souffle coupé d'étonnement lorsque je leur ai présenté comment procéder." (Le grand saut, Chapitre 6)
Êtes-vous prêt à essayer ?
En fait, vous avez besoin de déprogrammer votre persona du temps. Qu'est-ce que c'est que ça ? Le persona, ici, désigne "un modèle d'action et de sentiments qui sont apparus dans notre vie à un certain moment en réaction à certaines conditions".
En fait, persona signifie masque en latin. Mais laissons les complications aux universitaires, dit l'auteur, et entrons dans le concret.
Ce que vous avez vraiment besoin de savoir au sujet de votre persona
Nous avons plusieurs persona, au moins deux ou trois le plus souvent. Ceux-ci se sont développés durant notre enfance. À l'âge adulte, l'un des enjeux consiste à les repérer et à "supprimer" ceux qui nous sont devenus inutiles ou néfastes.
Pour Gay Hendricks, nous agissons également avec le temps en fonction d'un persona. Le plus souvent, nous agissons par exemple comme des "policiers du temps", recadrant la moindre personne en retard. Mais nous pouvons adopter en profondeur une autre personnalité relative au temps.
Le temps selon Einstein
Devenir maître de son temps, c'est refuser le dualisme et considérer que vous êtes la source du temps. Le temps vous appartient ; vous avez prise sur lui. Ce n'est pas une ruse, selon le psychologue. Vous pouvez générer davantage de temps. Commencez par vous dire :
"Où dans ma vie je n'assume pas ma pleine responsabilité ?" ou "Qu'est-ce que j'essaie de nier ?" ou encore "Où dans ma vie dois-je assumer ma pleine responsabilité ?" (Le grand saut, Chapitre 6)
Prendre ses responsabilités aiderait-il à mieux gérer son temps ? C'est ce que prétend l'auteur. En fait, prendre en main le stress permet aussi de prendre en main le temps. Regardons comment.
Comment commencer
Une première action pourrait être de cesser de vous plaindre du temps — ou plutôt de votre manque de temps. Les phrases du genre "Je n'ai pas le temps" doivent disparaître de votre vocabulaire.
Imaginez un peu : si votre enfant veut jouer avec vous, vous pourriez être tenté de lui répondre que "vous n'avez pas le temps maintenant". Mais qu'en serait-il s'il se coupait en jouant seul et que vous deviez l'amener à l'hôpital ?
Dans un cas, vous avez le temps mais pas dans l'autre. Cela n'est pas une bonne manière de prendre ses responsabilités. Vous êtes la source du temps que vous prenez et que vous accordez aux autres.
La sensation de la pression du temps
Cette pression que nous ressentons lorsque nous sommes pressés, en retard et stressés, vous l'avez déjà sûrement expérimentée. En fait, vous pouvez modifier cet état corporel. Et il en va de même avec l'ennui que vous ressentez peut-être comme un vide.
Rendez-vous compte que, en réalité, ces sensations proviennent de vous-même et d'un "ferment créateur" en vous. Vous pouvez maîtriser cet élan créateur et le diriger là où il vous semble bon d'agir.
Une invitation
Créez donc suffisamment de temps pour apprendre sur vous-même et mettre en œuvre ces principes !
"Ce qu'il faut principalement, c'est une attention enthousiaste. Surveillez constamment les plaintes qui sortent de votre bouche ou circulent dans votre esprit à propos du temps. En les détectant pour les éliminer une par une, vous deviendrez de moins en moins occupé tout en en accomplissant beaucoup plus." (Le grand saut, Chapitre 6)
Chapitre 7 - Résoudre les problèmes relationnels
Souvent — nous dit l'auteur qui s'appuie ici sur une étude scientifique de John Cuber et Peggy Harroff —, les personnes qui réussissent ont des relations conjugales décevantes. Pourquoi ? En fait, avant d'en venir à cette question, il convient de voir quels sont les types de relations dites décevantes :
Celles qui sont dépourvues de vitalité, c'est-à-dire d'envie de partager et de libido.
Il y a aussi celles qui sont passives-agréables, c'est-à-dire où l'amour est sans passion (et ne l'a peut-être jamais été). Peu d'attente, peu de disputes, mais pas de véritable harmonie profonde.
Enfin, il y a les relations où le conflit est prédominant.
Alors maintenant, revenons sur les raisons. Selon Gay Hendricks, il en existe deux :
Parce qu'ils ont du succès (nous l'avons dit) ;
Mais qu'ils ne connaissent pas le fonctionnement de la limite supérieure.
Dès lors, ces couples se créent des noises sans savoir pourquoi. Les personnes inconscientes de ce qu'elles croient et de ce qu'elles projettent sur l'autre ne peuvent pas rétablir leurs relations.
La projection survient quand vous vous rendez compte que vous attribuez à l'autre vos propres sentiments. Ces projections sont souvent nocives et nuisent à l'énergie et à l'équilibre du couple.
Pour apprendre à prendre vos responsabilités au sein du couple lorsque vous avez déjà du succès, l'auteur donne quelques conseils :
Prenez du temps en suffisance sans votre partenaire ;
Exprimez vos émotions et vos vérités de façon simple ;
Permettez-vous de vivre les sentiments (les vôtres et ceux de l'autre) ;
Soyez affectueux ;
Apprenez à relâcher l'intimité autrement que par la dispute ;
Cherchez des amitiés avec lesquelles réaliser des projets communs.
Conclusion sur « Le grand saut » de Gay Hendricks :
Que faut-il retenir du livre "Le grand saut" de Gay Hendricks :
Ce manuel typique de développement personnel vous apprendra à ne plus vous auto-saboter et à réaliser le meilleur de vous-même. Bien entendu, cela demande des efforts. L'enquête sur ses propres croyances limitantes, par exemple, est un processus délicat ; mais vous pouvez la mener à bien !
Dans la conclusion du livre, Gay Hendricks insiste sur le fait qu'il s'agit d'une trajectoire ascendante continue. Les moments où nous nous libérons d'une limite supérieure sont les moments du grand saut.
"Voici ce que je vous souhaite : un voyage de toute une vie béni de plusieurs moments de découverte de ce genre. À mesure que vous avancez sur votre chemin puisse chaque jour être rempli d'autant de magie pratique et miracles quotidiens." (Le grand saut, Conclusion)
Points forts :
Un livre pour aller encore plus loin dans le succès, dans tous les domaines ;
De grandes séquences autobiographiques ;
Des concepts expliqués clairement ;
Une méthode pas à pas pour le changement ;
Des annexes avec encore plus d'anecdotes.
Point faible :
On peut regretter l'absence d'un bibliographie avec des sources scientifiques.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de "ChatGPT pour les nuls" de Yasmina Salmandjee : un manuel pour bien commencer à prendre en main la célèbre intelligence artificielle générative d'OpenAI —, quel que soit votre domaine d'action, vous y trouverez des solutions !
Yasmina Salmandjee, 2023, 304 pages.
Chronique et résumé de "ChatGPT pour les nuls" de Yasmina Salmandjee
Introduction
Depuis plusieurs mois, il est impossible de passer à côté de la déferlante d'informations et de news concernant l'intelligence artificielle et ChatGPT en particulier !
Si vous lisez cette chronique (et que vous vous intéressez au livre lui-même), c'est que vous avez, vous aussi, décidé de vous initier à l'intelligence artificielle "grand public".
Vous souhaitez comprendre et maîtriser cet outil au mieux de ses capacités, dans vos usages quotidiens et professionnels ? Cet ouvrage est fait pour vous !
Partie 1. Les fondamentaux de ChatGPT
Chapitre 1. Introduction à ChatGPT
Qu'est-ce que ChatGPT ?
Il y a plein de manières de donner une définition de ChatGPT (vous vous en rendrez compte rapidement si vous faites un petit tour sur le net à ce sujet). Mais le plus simple est encore de commencer par son nom :
Chat comme « chat », en anglais, qui signifie bavarder, discuter. Par extension, chatbot, c’est un robot capable de tenir une discussion, dit aussi « agent conversationnel ».
GPT comme Generative Pre-trained Transformer ou « transformateur génératif pré-entraîné » en bon français, c’est le modèle spécifique de langage développé par OpenAI et utilisé ici.
"ChatGPT est donc tout simplement une interface de conversation utilisant une technologie de pointe dans le domaine de l'intelligence artificielle." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Ce à quoi sert ChatGPT concrètement
L'interface renvoie des réponses structurées en langage naturel sur la base de demandes réalisées par l'utilisateur. Vous posez une question et ChatGPT vous répond ! Il y a donc pléthore d'usages potentiels.
Selon Yasmina Salmandjee, il est possible de les diviser en 6 familles principales :
Obtenir des réponses à des questions ;
Transformer un texte ;
Générer du texte ;
Trouver des idées dans tous les domaines (à partir de ce qui existe déjà sur le web) ;
Classer ou extraire des données ;
Programmer du code informatique.
Ce que ChatGPT n’est pas
D'abord, l'interface n'est pas humaine ! Et son intelligence reste… artificielle ! Elle n'a rien à voir avec l'intelligence humaine. Elle ne sait pas tout et ne peut pas tout. Autrement dit : elle a des limites évidentes.
C'est un logiciel qui "donne l'illusion de s'exprimer comme le ferait un être humain", mais "il reste une machine".
Voyons quelques-unes de ses limites :
Comme il compile l'information d'internet, il a peu de créativité réelle (il est incapable de créer des idées complètement nouvelles).
Il n'a pas d'émotions, de sentiments ou même de "ressentis" (la sentience).
Les notions de prompt et de contexte
« Prompt est tout simplement le mot qui désigne l’instruction — phrase, question, ensemble de directives ou d’exemples — que l’utilisateur saisit pour obtenir une réponse de ChatGPT. » (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Le contexte va venir préciser la demande en ajoutant des informations diverses (par exemple le ton à employer ou la localisation de l’utilisateur). Grâce à ces données supplémentaires, ChatGPT peut répondre de façon plus adéquate.
ChatGPT versus moteurs de recherche : quelles différences ?
Vous savez très probablement déjà utiliser un moteur de recherche. Vous posez une question ou introduisez un mot-clé (ou une expression) dans la barre de recherche et vous attendez la « réponse » : une liste de sites internet plus ou moins pertinents.
Est-ce que Google (le plus connu d’entre eux) est menacé par OpenAI ? La réponse est non. Moteurs de recherche et agents conversationnels sont des outils différents.
Voyons un peu les différences :
Google travaille à partir de mots-clés et fournit une liste de sites/références ; ChatGPT met le "dialogue" au premier plan (et ne fournit pas toujours ses sources !).
ChatGPT est avant tout textuel, alors que Google traite textes, images, vidéos, lieux, livres, etc.
Google vous donne accès à Internet dans son entièreté, alors que ChatGPT (dans la version 3.5 au moins) ne dispose pas des informations après 2021.
ChatGPT modifie ses réponses alors que, pour une même question, Google (ou Bing, si vous êtes plutôt "team" Microsoft) vous donnera les mêmes résultats.
Google propose des publicités dans ses résultats ; ChatGPT non.
L’un dans l’autre, ChatGPT est peut-être plus ressemblant d’un dispositif comme l’assistant vocal de Google (Google Assistant), d’Apple (Siri) ou d’Amazon (Alexa).
Et pourtant, y a-t-il néanmoins des recoupements et des changements à prévoir dans nos façons de nous connecter au web ? Eh bien oui. Mais Google ne compte pas se laisser faire et a déjà sa réponse : Bard.
Les limitations de ChatGPT
ChatGPT ne peut répondre à tout. Il y a des règles et des restrictions qui lui ont été imposées. C'est pourquoi il refusera de répondre à certaines de vos questions. En outre, ChatGPT se trompe parfois et certains usages sont tout simplement interdits.
"ChatGPT a donc des limitations d'ordre technologique, technique, mais aussi des restrictions d'usage imposées par ses créateurs." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Il faut enfin noter que la question du droit d'auteur et du plagiat est particulièrement importante ici. Pourquoi ? Car ChatGPT transforme des contenus déjà diffusés. Même s'il les remanie, la question du respect des auteurs se pose de façon accrue.
Chapitre 2. L'intelligence artificielle
Qu'est-ce que l'intelligence artificielle ?
L'intelligence artificielle est une expression qui peut porter à confusion. Elle a un côté "oxymore" (n'y a-t-il pas contradiction entre l'intelligence, un phénomène d'abord humain, et la notion d'artifice ?). Par ailleurs, il faudrait plutôt en parler au pluriel.
Cela dit, Yasmina Salmandjee propose de retenir la définition de base du Larousse :
"Ensemble de théories et de techniques mises en œuvres en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 2)
Des machines imitant le fonctionnement du cerveau ?
Quelles sont les principales fonctions mentales qui font de nous des êtres intelligents ? En voici une liste :
Apprentissage (acquérir et traiter de l'information nouvelle) ;
Raisonnement (manipuler de façon logique/cohérente l'information) ;
Compréhension (apprécier les raisonnements) ;
Perception de la vérité (faire la différence entre vraie et fausse info) ;
Perception des liens (interactions entre les données) ;
Prise en compte du sens des choses ;
Distinction entre faits, valeurs et croyances ;
Prise de décision ;
Etc.
L’auteure passe en revue la question des réseaux neuronaux et fait bien la différence entre robots et intelligence artificielle. Pour en savoir plus à ce sujet, voir l’excellent ouvrage L’intelligence artificielle pour les nuls.
Réseaux de neurones et apprentissage
Au sujet des réseaux de neurones, il est néanmoins important de noter les concepts suivants :
Deep learning (apprentissage profond) ;
Machine learning (apprentissage machine ou automatisé).
Ce sont deux méthodes très en vogue pour former des intelligences artificielles :
"Le deep learning est particulièrement adapté pour l'analyse de grandes quantités de données non structurées, telles que des images, du texte ou des signaux audio, tandis que le machine learning est plus adapté pour des tâches où les données sont plus structurées." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 2)
IA supervisée ou non supervisée
Les IA dites "supervisées" ont besoin que les données soient "étiquetées". Autrement dit, un agent humain doit aider l'IA à ranger les données dans des catégories pour que celle-ci puisse "apprendre".
À l'inverse, les IA dites "non supervisées" apprennent d'elles-mêmes par essai/erreur à partir d'un très grand stock de données.
Les domaines d'application de l'intelligence artificielle
Les domaines d'application de l'IA sont potentiellement infinis ou presque. Les principaux secteurs touchés ou en voie de transformation sont :
La santé ;
Les transports ;
L'industrie en général ;
La protection de l'environnement ;
L'éducation ;
Le divertissement ;
La finance ;
Le commerce ;
La sécurité ;
Les ressources humaines ;
La logistique ;
Le marketing (digital ou non) ;
Le tourisme ;
Etc.
Petite histoire de l'intelligence artificielle
L'histoire de l'IA commence au milieu du XXe siècle. Des chercheurs comme Walter Pitts et le célèbre Alan Turing font partie des précurseurs.
En tant que tel, le concept d'intelligence artificielle "IA" apparaît lors de la célèbre conférence de Darmouth en 1956, qui réunit tous les grands chercheurs du domaine.
Les années 1960 connaissent un premier développement, notamment dans le domaine des jeux (jeu de dames). Puis, un premier "hiver de l'IA" a lieu dans les années 1970, par manque de financements et de résultats.
Après un bref regain d'intérêt dans les années 1980, c'est à nouveau un passage à vide qui caractérise la recherche des années 1990. Mais tout change dans les années 2000 avec le développement sans précédent d'Internet.
Les dérives et dangers de l'intelligence artificielle
Beaucoup d'espoirs sont liés à l'intelligence artificielle. Mais aussi beaucoup de craintes ! Certaines histoires peuvent faire sourire, mais d'autres ont de quoi nous faire vraiment peur… C'est pourquoi il est important d'en comprendre les enjeux et de s'y intéresser.
Le premier défi est le travail. Selon une étude particulièrement alarmiste (trop, peut-être ?) de Goldman Sachs, plus de 300 millions d'emploi à travers le monde pourraient être menacés.
Côté risques, on retrouve également :
Deep fakes (fausses informations "profondes") ;
Contrôle des populations ;
Biais racistes, sexistes et autres ;
Problèmes de droit de propriété intellectuelle ;
Hameçonnage, escroqueries ou chantage ;
Addiction ;
Etc.
Pour autant, l'IA est une nouvelle mine d'or que les géants du web aussi bien que les start ups n'entendent pas laisser passer. En fait, la course à l'IA n'en est qu'à ses débuts et va encore s'emballer.
Serons-nous capables d'en maîtriser les dangers tout en en récoltant les bénéfices ?
Partie 2. ChatGPT en action
Chapitre 3. Bienvenue dans le monde de ChatGPT
Accéder à l'interface de ChatGPT
Pour vous connecter, rien de plus simple : allez sur le site d'OpenAI et cliquez sur "Try". Vous pourrez y créer un compte. Une fois configuré, vous pourrez vous connecter aisément à ChatGPT 3.5. chaque fois que vous le voudrez.
À noter : depuis que ce livre a été rédigé, il existe deux autres versions (payantes) :
ChatGPT 4 ;
ChatGPT 4o (pour la reconnaissance vocale).
Depuis la parution de l’ouvrage, un autre changement important est survenu : l’application ChatGPT pour mobile.
Si vous êtes un utilisateur plus avancé (développeur ou programmeur, par exemple), vous pouvez accéder à l'API (application programming interface) de ChatGPT pour intégrer cette technologie à vos propres logiciels ou app en cours de conception.
Lancer une discussion
La notion de prompt a été proposée par Reid Hoffman, ancien cadre chez OpenAI et auteur d'Impromptu, Amplifying Our Humanity Through AI.
Mais soit, passons à l'action ! Pour rédiger votre premier prompt, rien de plus simple. Utilisez la barre de texte pour taper ou coller votre texte et appuyez sur le logo "envoi" (une petite flèche).
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Affiner vos prompts et préciser le contexte
Plus votre prompt contiendra du contexte — c'est-à-dire des informations supplémentaires qui précisent la nature de la réponse attendue —, plus la réponse sera précise et détaillée.
Par exemple, vous pouvez demander un niveau de difficulté particulier. Si vous souhaitez une explication pour un enfant ou un débutant, vous pouvez l'indiquez. Pareil si vous voulez une réponse d'expert !
Autre cas : l’ajout de contraintes. Vous avez envie qu’un mot apparaisse trois fois dans le texte de réponse, demandez-le. Ou bien alors vous souhaitez écrire « dans le style de… » ? Dites-le dans votre prompt.
Continuer la discussion… ou recommencer !
Au cours d'un même "chat" ou "discussion", vous pouvez poser plusieurs questions à ChatGPT. Il vous répondra en se souvenant (normalement) de ce que vous lui aviez demandé précédemment.
Mais vous pouvez tout aussi bien décider de changer de discussion et en créer une nouvelle. Dans ce cas, l'historique et le contexte seront perdus et vous recommencerez de zéro.
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]]>Résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt : un manuel en quatre parties pour vous aider à vous organiser, que vous soyez étudiant, freelance ou même à la retraite — avec une foule d'exercices pratiques et de bons plans, of course !
Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt, 2008 (2017), 351 pages.
Chronique et résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence EInfalt
Introduction
Que vous ayez trop d'activités à effectuer, pas assez de temps pour tout faire ou trop d'informations à traiter, "il existe une solution", affirment les auteures d'une seule voix !
Cette solution, vous la trouverez dans les lignes de cet ouvrage composé de quatre parties, chacune ayant un objectif propre :
La première partie vous enseigne la méthode de base à suivre, quel que soit le problème ;
La deuxième partie vous aide à aller plus loin sur le chemin de l'organisation de votre vie ;
Ensuite, la troisième partie s'adresse à des profils spécifiques, de l'étudiant au retraité ;
Enfin, la quatrième partie porte sur des situations précises, du nettoyage à l'organisation d'une réunion, par exemple.
"De l'information brute à la mise en œuvre de l'action, notre méthode vous accompagne et vous oriente. Il n'est absolument pas question de robotiser votre vie quotidienne, loin de là. À chaque étape, vous faites de vrais choix, qui sont loin d'être "automatiques"." (Apprendre à s’organiser, c’est facile !, Introduction)
Petit à petit, vous apprendrez à prendre les bonnes décisions et à les intégrer naturellement dans votre vie. Comme le rappellent tous les bons coaches de vie, vous avez la responsabilité de mener votre vie et c'est donc à vous d'assumer les choix que vous ferez en faveur — ou non — de l'organisation.
Alors, prêt à apprendre à mieux vous organiser ? Si c'est le cas, continuez votre lecture ! ;)
Première partie — La méthode
Chapitre 1 : Avant de vous lancer
À l'origine des émotions pénibles : des ampoules
Chaque expression que nous employons dans le cadre de nos projets et de notre organisation est comme une ampoule qui s'allume dans notre cerveau :
"Il faut que je…" ;
"tiens, si je…" ;
"Un jour, je…" ;
"Il est urgent de…" ;
Etc.
Ampoule ! Souvent, ce sont de véritables "guirlandes" d'ampoules que nous trimbalons dans notre tête tout au long de la journée. Mais nous ne trouvons pas cela très joli ; en fait, chaque illumination agit comme une alarme, comme une "notification", pour reprendre le langage des téléphones mobiles.
Mais que sont-elles ? En fait, ce sont "des engagements que vous prenez avec vous-même". Dès que vous ne passez pas à l'action, c'est comme si vous ne respectiez pas ce mini "contrat" que vous aviez passé avec vous-même.
Résultat : vous pouvez être déçu et vous pouvez avoir l'impression que vous ne pouvez pas vous faire confiance. Ce serait dommage de perdre confiance en soi, alors que l'intention était bonne !
Nous ne pouvons pas toujours maîtriser ces ampoules : ni quand nous les allumons, ni quand nous les éteignons. Parfois, elles s'allument même "toutes seules" en pleine nuit ! Cela vous fatigue. Et pour une bonne raison : votre cerveau n'est pas capable de gérer tous vos engagements. Il lui faut l'aide d'un système externe.
La solution : un système externe fiable "anti-ampoules"
La liste de choses à faire et les papiers collés partout sur votre bureau sont comme les ancêtres de ce système — ou sa version basique, dirons-nous. Mais pour passer de l'intention à l'action (bref, apprendre à éteindre correctement toutes nos ampoules), il faut souvent quelque chose de plus solide que cela !
L'enjeu : mettre un peu d'ordre dans ce débordement de choses à faire, d'informations et de temps qui passe (trop vite). La méthode : un système externe en 5 étapes. Mode d'emploi ⬇️.
Une méthode en 5 étapes
Voici les cinq étapes qui seront détaillées dans la suite de cette partie :
Récolter les ampoules ;
Réfléchir à ce que vous voulez en faire ;
Organiser le résultat de vos réflexions ;
Vous tenir à jour ;
Et enfin… agir !
Les auteures proposent un glossaire des expressions qu'elles utilisent dans l'ouvrage pages 11-12. En voici trois à titre d'exemple :
3PA = "acronyme de Plus Petite Prochaine Action, c'est-à-dire, en vue d'un résultat désiré, la plus petite action que je peux faire maintenant, pour progresser vers mon but. Pour la trouver, se poser la question : "Si je m'y mettais maintenant, qu'est-ce que je ferais, physiquement, tout de suite ?" (p. 11)
Boîte = corbeille ou autre contenant qui permet de recueillir les "ampoules" au quotidien, sous toutes leurs formes, c'est-à-dire documents écrits, pense-bêtes, objets, messages électroniques, vocaux, etc." (p. 11).
Réserve = "ensemble des informations que l'on décide de garder pour le jour où on en aura besoin" (p. 12) ;
Etc.
Votre matériel
Les auteures optent pour un mode "physique" d'organisation plus qu'high tech. Elles vous proposent de vous munir de :
Au moins trois "boîtes" (selon le sens donné ci-dessus) ;
Papier-crayon ou écran-clavier, peu importe (mais si vous optez pour le papier, privilégiez un cahier ou des classeurs pour ordonner les notes) ;
Fournitures de bureau standard (des trombones aux ciseaux, etc.) ;
Titreuse (appareil pour créer des étiquettes) ;
Chemises cartonnées (en quantité) ;
Une poubelle ;
Un agenda.
Chapitre 2 : Récolter les ampoules
La journée est remplie d'ampoules que nous notons à la va-vite ou que nous pensons pouvoir mémoriser. Dans l'un ou l'autre cas, elles finissent souvent par être perdues ou oubliées. Conséquence : nous n'avons pas agi comme prévu.
Pourquoi regrouper les ampoules ?
Première raison : pour donner une chance à des projets non urgents, mais importants (comme apprendre un instrument, appeler un ami ou faire un check-up santé) d'avoir une place dans notre emploi du temps.
Deuxième raison : pour savoir où les informations se trouvent. Autrement dit : réduire les supports (papiers volants, mémoire défaillante, email, etc.) à un endroit dédié à tous les "je dois…".
Troisième raison : pour ne pas avoir à y penser plusieurs fois — c'est-à-dire ne pas se laisser déranger par certaines ampoules au mauvais moment et ainsi éviter cette impression de débordement constant.
Quatrième raison : pour éviter de (trop) faire confiance à sa mémoire. Autant s'aider d'un système externe quand nous le pouvons.
]]>Résumé de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte : un manuel dont le célèbre Seth Godin revendique l'efficacité — pour quoi faire ? Eh bien, pour découvrir tout votre potentiel et apprendre à l'exprimer, pardi !
Tiago Forte, 2022, 276 pages.
Titre original : « Building a Second Brain » (2022).
Chronique et résumé de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte
Introduction — La promesse d'un second cerveau
Première partie — Les fondations : comprendre ce qui est possible
✅ Chapitre 1 — Où tout a commencé
Tiago Forte utilise le storytelling dans ce premier chapitre. C'est-à-dire ? Il nous raconte une histoire — son histoire personnelle — faite de difficultés et de réussites. Plus précisément, il nous raconte comment il a surmonté l'obstacle de la maladie grâce à l'invention de son système de notes et d'organisation de la pensée.
Un tournant personnel : la découverte du pouvoir associé à la prise de note
Alors qu'il était malade — un étrange mal de gorge qui ne passait pas et que les médecins n'arrivaient pas à bien diagnostiquer — il s'est rendu compte qu'il pouvait noter ses sensations et ses pensées pour aider le corps médical à y voir plus clair.
Ensuite, il a commencé à regrouper également les rapports des médecins et à composer un véritable dossier personnel de gestion de sa maladie.
Peu à peu, il a étendu cette bonne habitude à d'autres domaines de sa vie et a transformé ses notes manuscrites en notes numériques. Lorsqu'il a décroché son premier emploi, il a utilisé cette méthode est s'est rendu compte de sa puissance.
Un autre tournant : la découverte du pouvoir du partage
Oui, il s'est rendu compte que son système de notes était véritablement un atout professionnel. Cela lui a d'abord valu d'être apprécié par ses collègues et sa hiérarchie. Puis, il a même reçu des demandes de conseils et de formation venues de certains collaborateurs.
Peu à peu, sa méthode d'organisation a pris une forme plus structurée et prête pour être échangée, partagée. Les discussions informelles se sont transformées en ateliers, voire en conférences. Il a également écrit des articles sur le sujet qui sont parus dans des revues prestigieuses.
Les origines du système du second cerveau
Bien sûr, Tiago Forte n'est pas seul à avoir pensé à l'organisation des idées. Pour créer sa méthode, il s'est inspiré de nombreux scientifiques et penseurs qu'il cite d'ailleurs dans l'ouvrage.
Quoi qu'il en soit, il a patiemment agrégé son expérience personnelle et ces précieuses références pour concocter un programme qu'il a nommé CODE et qui sera présenté dans la deuxième partie de cet ouvrage (et de cette chronique !).
✅ Chapitre 2 — Un second cerveau, c'est quoi ?
"L'information constitue la matière première de tout ce que nous entreprenons." (Construire un second cerveau, Chapitre 2)
Nous pouvons quantifier la quantité d'informations que nous "ingurgitons" par jour. Le New York Times, par exemple, estime à 34 gigaoctets la quantité d'informations consommée quotidiennement par un "individu moyen".
Problème : souvent, nous nous noyons dans cet océan d'informations. Celui-ci nous submerge ; au lieu de le maîtriser, nous perdons pied. Internet a été le grand démultiplicateur de ce phénomène.
Le constat est désormais connu : notre capacité d'attention est sollicitée constamment par les dispositifs numériques, et cela au détriment de notre qualité de vie et de la réalisation de nos projets.
Pourtant, le numérique et Internet sont également des outils formidables pour se construire un second cerveau. C'est même pour cela que l'ordinateur personnel a été inventé ! Rappelez-vous la phrase de Steve Jobs : "l'ordinateur est comme un vélo pour l'esprit".
L'héritier des mémentos
Mais n'allons pas trop vite. Regardons un peu en arrière. Comment les personnes créatives et organisées faisaient-elles, il n'y a pas encore si longtemps, pour produire leurs œuvres et réaliser leurs objectifs ?
Beaucoup d'entre eux utilisaient des mémentos ou, en anglais, des commonplace books. Typiquement, il s'agit de carnets utilisés pour y laisser des idées ou pour recopier des passages de livres, par exemple.
Ce faisant, ces personnes créaient (et créent toujours, pour bon nombre d'entre elles qui utilisent encore ce système éculé) leurs propres idées et projets en s'appuyant sur toute cette compilation de notes personnelles.
Pour Tiago Forte, cette simple pratique peut nous aider à endiguer le phénomène de perte d'attention évoqué plus haut. Mais nous pouvons nous servir des outils mis aujourd'hui à notre disposition !
Le mémento numérique
La numérisation du mémento permet un archivage et une organisation plus pratique. Les calepins se perdent, doivent être recompilés, conservés physiquement, etc. À l'inverse, les notes numériques sont plus aisément consultables et nous pouvons les conserver sans grande difficulté, notamment grâce au cloud.
En fait, le mémento numérique est le second cerveau. Lorsque vous aurez appris à le créer et à l'utiliser, il agira comme une machine à penser rien que pour vous. L'auteur le définit également comme un laboratoire où vous pouvez regrouper et assembler des savoirs qui vous sont propres.
Repenser la prise de notes : les notes comme. des briques de savoir
Tout le monde est concerné par la prise de notes et la mémorisation aujourd'hui. Pourquoi ? Car la plus grande partie des emplois sont liés à l'information. En fait, nous sommes dans une société où :
"Plus de la moitié des actifs peuvent être considérés comme des "travailleurs du savoir", c'est-à-dire des individus pour qui les connaissances constituent le bien le plus précieux et qui passent le plus clair de leur temps à gérer de vastes quantités d'informations." (Construire un second cerveau, Chapitre 2)
Et pourtant, nous n'apprenons que très rarement à gérer celles-ci. À l'école, on nous apprend à retenir pour retenir, sans chercher à faire quelque chose des notes que nous prenons une fois l'examen passé.
En situation professionnelle, nous nous trouvons souvent démunis, car nous n'avons justement pas appris à manipuler les connaissances comme il se doit.
Il importe donc d'agir. Pour ce faire, commencez par imaginer chaque connaissance comme une brique de Lego. Nous allons apprendre à les conserver et à les associer pour faire émerger vos plus belles idées.
Une histoire de deux cerveaux
Tiago Forte raconte deux histoires :
Celle de Nina, qui n'utilise que son "premier cerveau" (celle qui est dans sa tête !). Elle a bien des difficultés à se souvenir de l'endroit où elle a placé tel rapport ou telle note, et perd un temps fou à organiser ses idées.
Votre histoire, une fois que vous aurez adopté la méthode proposée par l'auteur (découvrez-la p. 39-42 !).
Mettre la technologie au service de la pensée
Même lorsque nous utilisons les outils numériques, nous devons nous rendre à l'évidence : une bonne part de notre production finit au fond d'un cloud ou d'une clé USB et nous n'en entendons plus jamais parler…
Le numérique ne résout donc pas tout naturellement. Il faut réaliser un effort pour le mettre au service d'une gestion efficace des connaissances personnelles (le PKM ou personal knowledge management est un véritable champ de recherches aux États-Unis).
Pour que le numérique devienne véritablement notre deuxième cerveau, nous devons apprendre à interagir de façon saine et adaptée avec lui. Voyons maintenant ce que cela pourrait donner !
✅ Chapitre 3 — Comment un second cerveau fonctionne
"Dites-vous que votre second cerveau est votre meilleur assistant personnel." (Construire un second cerveau, Chapitre 3)
Ensuite, demandez-vous quels seraient ses attributions ou ses superpouvoirs.
Les superpouvoirs d'un second cerveau
Pour Tiago Forte, il y en a quatre :
Concrétiser ses idées ;
Mettre en lumière de nouvelles associations d'idées ;
Faire germer de nouvelles idées ;
Affûter ses perspectives dans leur singularité (p. 46).
Superpouvoir numéro 1 : concrétiser nos idées
Même les plus puissants esprits ont besoin de rendre leurs idées concrètes. En science comme ailleurs, dès que nous pensons abstraitement, nous avons besoin de revenir, à un moment donné, vers le concret, le manipulable.
C'est pourquoi noter ses idées, dessiner ou encore modéliser en 3D est si important. Avec le mémento numérique, chaque brique prend sa place quelque part et se "matérialise" en quelque sorte (même si c'est avec des pixels et des bits informatiques).
Superpouvoir numéro 2 : mettre en lumière de nouvelles associations d'idées
"La créativité consiste à connecter des idées, dit l'auteur, surtout quand celles-ci semblent n'avoir rien à voir de commun les unes avec les autres". Il prend l'exemple du Scrabble, ce jeu où il faut mélanger des cubes pour former des ensembles de lettres à partir desquelles former des mots.
Tout comme le Scrabble, le mémento numérique vous offre la possibilité de mélanger vos idées afin de faire émerger de l'inattendu et créer du sens.
Superpouvoir numéro 3 : faire germer de nouvelles idées
Le "biais de récence" signifie la tendance à favoriser les briques de connaissance que vous avez vues (ou entendues, etc.) récemment. Grâce à votre second cerveau, vous pourrez aller rechercher des idées lointaines sans peine et les connecter avec d'autres beaucoup plus récentes.
Cet effet de longue durée — grâce à la mémoire externe qu'est votre second cerveau — peut vous aider à faire émerger des idées véritablement originales, au-delà de la simple association d'idées récentes.
Superpouvoir numéro 4 : affûter nos perspectives dans leur singularité
Compiler et associer les idées d'autrui a pour fin de faire naître vos propres idées et votre propre perspective sur le monde. La création ne part pas de rien ! Elle s'appuie sur ce qui a été réalisé en amont par d'autres que nous.
En réalité, nous pouvons donner une interprétation particulière à ce que nous voyons, entendons, etc., bref, percevons du monde extérieur.
Retenez ceci : le fait que vous soyez bloqué dans un projet créatif (par exemple, écrire) ne signifie pas nécessairement que vous n'êtes pas doué ou que vous avez perdu toute inspiration, mais simplement que vous n'avez pas encore suffisamment de matériaux à votre disposition.
Choisir une application de prise de notes : le centre neurologique de votre second cerveau
Tiago Forte se refuse à donner une recommandation en particulier. Vous pouvez selon lui opter pour le programme qui vous convient le mieux, que ce soit, par exemple, Evernote, Notion ou encore Apple Notes.
Les quatre atouts d'un assistant numérique de ce type sont :
Le multimédia, à savoir la possibilité d'utiliser vos contenus sur plusieurs médias (ordinateurs, téléphone, etc.).
Le caractère informel, c'est-à-dire que vous n'avez pas à rendre un travail fini et sans fautes !
La durée indéterminée du processus.
L'orientation vers l'action, puisque l'intérêt est de capter rapidement des idées pour les utiliser ensuite.
Si votre système de notes comprend ces quatre points forts, vous pouvez l'adopter ! Pensez aussi que vous pouvez commencer par une application basique, puis monter en gamme ensuite. Le plus important ici :
"[N]e pas se faire piéger par le perfectionnisme en repoussant le moment de commencer à prendre des notes au prétexte que vous devez d'abord trouver l'application "parfaite" qui inclura une liste précise de fonctionnalités. Le but n'est pas d'avoir à votre disposition des outils parfaits, mais des outils fiables sur lesquels vous pouvez compter, en sachant que vous pourrez toujours en changer plus tard." ((Construire un second cerveau, Chapitre 3)
Se souvenir, se connecter créer : les trois étapes de la gestion des connaissances personnelles
Le plus souvent, les personnes prennent du temps pour mettre véritablement à profit leur second cerveau. L'auteur recommande d'ailleurs de passer par ces trois étapes :
Commencez par simplement prendre des notes et à vous servir de votre système comme aide-mémoire.
Ensuite, passez à un stade de réflexion et de découverte de nouvelles idées par connexion.
Enfin, bâtissez un véritable système de création de nouvelles choses, comme des vidéos YouTube, par exemple, ou tout autre projet créatif que vous aurez à l'esprit !
L'auteur introduit ensuite sa méthode CODE. Toutefois, dans le cadre de cette chronique, nous pouvons nous passer de ce résumé et passer directement à la présentation de la méthode en tant que tel. Prêt à construire votre second cerveau ? C'est parti !
Deuxième partie — Les quatre étapes de la méthode CODE
✅ Chapitre 4 — Capter : garder ce qui résonne en soi
"L'information n'est pas un luxe ; c'est la condition même de notre survie." (Construire un second cerveau, Chapitre 4)
Que veut dire TIago Forte ici ? Eh bien, qu'en tant qu'humains, nous avons besoin de penser et de nous informer afin de répondre à nos besoins les plus élémentaires.
Par ailleurs, comme la nourriture, les informations conditionnent notre bien-être. Si nous mangeons mal, nous serons probablement en mauvaise santé à un moment ou à un autre. Il en va de même pour les "nourritures de l'esprit".
Se constituer un recueil de connaissances personnel
L'auteur prend l'exemple de la chanteuse de pop et country Taylor Swift. Dans plusieurs documentaires, celle-ci se met en scène en train de créer ses chansons. Or, elle utilise précisément un système de notes du type "second cerveau", qui lui permet de se souvenir, de connecter les idées et de créer.
Chaque personnalité reconnue pour son talent dispose d'un système semblable. La créativité ne vient pas seule, comme par enchantement. Elle suppose un processus créatif qui peut être enseigné et appris.
Se créer une banque de savoirs : comment générer des intérêts composés à partir de vos idées
Une question délicate se pose : comment sélectionner les informations à sauvegarder ? Comment savoir ce que nous voulons conserver et ce qui ne mérite pas ce traitement de faveur ?
Pour ce faire, commençons par compliquer — ou plutôt élargir — la notion de savoir. Par ce mot, Tiago Forte n'entend pas ici les grands principes philosophiques ou scientifiques, mais tout "actif informationnel", tout "contenu" qui vous semble intéressant pour une raison ou pour une autre.
Il y a donc du savoir partout autour de vous, et c'est à vous de décider ce qui peut vous aider à :
Résoudre un problème ;
Gagner du temps ;
Éclairer un concept ;
Apprendre d'une expérience passée ;
Etc. (exemples donnés par l'auteur p. 73)
Bref, tout actif informationnel est ce qui peut vous servir, quel que soit le but que vous vous proposez (et il peut y en avoir plusieurs en même temps, c'est d'ailleurs souvent le cas).
Par ailleurs, en plus des "briques" que vous trouverez dans le monde extérieur, il y a ce qui apparaît "à l'intérieur". En effet, chaque information peut résonner en vous et vous faire penser à quelque chose qui peut, à son tour, être noté.
Ce qu'il ne faut pas garder
Voici une liste non exhaustive de documents qu'il est préférable de ne pas intégrer à votre système de notes :
Des rapports confidentiels ou données à sécuriser ;
Des documents avec des formats trop spécifiques ;
Les fichiers trop imposants ;
Les contenus collaboratifs en temps réel.
Douze problèmes favoris : l'art de la captation vu par un prix Nobel
Revenons au filtre lui-même, à savoir les buts que vous vous fixez. Vous pouvez transformer ces buts ou ces problèmes en questions. Dès que vous repérez une donnée qui semble répondre, même partiellement, à l'une de vos questions, vous la répertoriez dans votre système de notes !
C'est à partir de l'exemple du prix Nobel de physique Richard Feynman que Tiago Forte propose cette astuce bien utile. Vos questions peuvent regrouper des problèmes existentiels ou complètement prosaïques, peu importe ! L'important est que vous ayez envie de récolter des informations sur ces sujets.
Voici quelques exemples donnés par l'auteur, mais il est bien plus efficace de trouver vos 12 questions en fonction de vos intérêts propres :
Comment moins vivre dans le passé et plus dans le présent ?
Comment mon business peut-il devenir à la fois durable et rentable ?
Que puis-je faire pour manger plus sainement ?
Etc.
Si vous n'y arrivez pas, ne stressez pas. Essayez les trucs suivants :
Posez des questions à votre entourage et en particulier à vos parents pour voir ce qui vous intéressait enfant ;
Arrêtez-vous au nombre que vous avez, sans aller jusqu'à 12.
Conformez-vous avec ce premier jet, vous l'améliorerez plus tard si nécessaire !
Bien sûr, préférez les questions ouvertes (qui appellent des réponses longues) aux questions fermées (oui/non) !
Les critères de captation : comment éviter de trop capter (ou pas assez)
Retenez également que la valeur d'un contenu est distribuée. Autrement dit, tout ne vous intéressera pas. Au lieu de garder un article complet dans vos favoris, ne le lisez qu'une fois et sélectionnez les passages les plus pertinents pour votre problème pour les placer dans votre système de notes.
Vous devez impérativement apprendre à faire le tri en ne sélectionnant que les parties qui vous parlent le plus. Sinon, c'est la submersion — et c'est un problème qui arrive à beaucoup d'entre nous.
Alors, pour apprendre à raffiner votre sélection, voici quatre questions à vous poser. Est-ce… :
Inspirant ?
Utile ?
Personnel ?
Surprenant ?
En définitive, captez ce qui résonne en vous
"Lorsque vous vous imprégnez d'une information, soyez à l'écoute de vous-même et voyez si elle vous émeut ou vous surprend. Ce sentiment de "résonnance" — comme un écho dans votre âme — est votre intuition qui vous dit que ce contenu vaut vraiment la peine d'être noté." (Construire un second cerveau, Chapitre 4)
Nos émotions nous aident à organiser notre savoir et jouent un rôle dans notre raisonnement. Apprenez donc à écouter cette petite voix intérieure suffisamment souvent pour qu'elle prenne de la force et vous guide dans vos choix.
Au-delà de l'application de prises de notes : choisir des outils de captation
Tiago Forte détaille tous les logiciels ou outils numériques qui vous permettent de récupérer du contenu au quotidien. Par exemple, vous pouvez :
Copier-coller du contenu YouTube en demandant d'afficher la transcription ;
Utiliser la fonction "partager" des livres numériques ;
Découper des segments de podcasts ;
Etc.
Ce ne sont que quelques exemples parmi ceux donnés par l'auteur. Le plus souvent, des solutions simples existent pour récupérer les éléments qui vous intéressent le plus.
Les étonnants bénéfices de l'externalisation de vos pensées
Cela vaut pour les briques de connaissance extérieure. Mais quand vous voulez exprimer vos propres idées (notamment vos ressentis par rapport aux documents que vous sélectionnez), vous pouvez simplement écrire directement dans votre système de notes (ou vous enregistrez en audio, si vous préférez).
Notez vos idées ou les exprimer à haute voix a bien des avantages. Premièrement, cela facilite la mémorisation. Mais ce n'est pas tout. Le fait d'exprimer ce que vous pensiez ou ressentez vous donne de nouvelles idées ou vous procure de nouvelles émotions qui peuvent être très libératrices.
La prise de notes nous aide aussi — et c'est lié — à prendre nos distances avec l'information reçue. Nous cessons peu à peu de réagir à chaud, sans prendre le temps d'y réfléchir. D'ailleurs, certains des contenus que vous sélectionnez aujourd'hui vous sembleront inutiles ou triviaux quelques jours plus tard. Dans ce cas, supprimez-les !
À votre tour : à quoi ressemblerait la captation d'idées si c'était facile ?
Plutôt que de chercher à retenir tous les éléments un par un de ce livre, demandez-vous comment vous pourriez mettre en place la captation d'idées dans votre quotidien de manière agréable et aisée. Imaginez les contenus que vous pourriez y intégrer.
En somme, commencez à agir plutôt qu'à tout retenir. C'est ainsi que vous trouverez les chemins qui vous conviennent le mieux et que vous tirerez tout le bénéfice des conseils donnés dans ce livre.
✅ Chapitre 5 — S'organiser : sauvegarder ses actifs en vue d'une utilisation future
Twilda Swarp est l'une des chorégraphes les plus réputées dans le monde de la danse contemporaine. Elle a une technique créative simple qu'elle nomme "La boîte".
Elle dépose dans une simple boîte de rangement tous les éléments liés à un projet chorégraphique, depuis son objectif (qui peut être un simple mot) jusqu'à des objets de toutes sortes et des morceaux de musique. Lorsqu'elle veut travailler sur son projet, elle sait où aller voir : dans la boîte !
L'effet cathédrale : concevoir un espace pour vos idées
L'environnement numérique est important. Nous passons de nombreuses heures immergés "dans" ces espaces de travail, que ce soit via nos téléphones ou nos ordinateurs.
Dès lors, il est capital de les organiser au mieux, en favorisant autant que possible un esprit de découverte et de réflexion. Nous allons voir une solution pour créer ce type d'espace dans les sections suivantes.
Avec PARA, formez votre esprit (et vos notes) en vue d'agir
En réalité, ce passage à l'organisation est souvent l'écueil de ceux qui prennent des notes. Ils accumulent, sans parvenir à créer un ordre. Résultat : la submersion à nouveau.
Tiago Forte propose une technique d'organisation qu'il nomme PARA pour :
Projet (projects) = les efforts limités dans le temps, concentrés sur une tâche en cours actuellement (les 12 questions du chapitre 3, par exemple).
Domaines (areas) = les responsabilités à long terme que vous souhaitez maîtriser dans la durée.
Ressources (resources) = les sujets ou intérêts potentiellement utiles pour l'avenir.
Archives (archives) = les informations devenues inactives, issues des trois autres catégories.
L'idée est de déposer les briques de connaissance dans l'un de ces quatre répertoires, à partir de l'usage que vous voulez en faire.
PARA vu des coulisses
L'auteur montre, grâce à des captures d'écran, son propre classement en action sur son ordinateur. Il a 4 fichiers principaux, puis, à l'intérieur, les fichiers correspondants.
Par exemple, s'il clique sur le premier fichier "Projets", il a 11 nouveaux fichiers qui apparaissent avec les projets qui l'occupent en ce moment. Lorsqu'il clique sur l'un de ces fichiers, il ouvre des documents avec les informations qu'il a répertoriées.
Il en va de même avec les autres fichiers principaux (domaines, ressources et archives).
Où ranger cette information? Comment faire pour savoir où sauvegarder chacune de vos notes
Si vous avez encore des difficultés à vous décider, malgré ce système de classement, demandez-vous :
Quel est le projet concerné par cette note ?
Aucun, alors pour quel domaine (plus long terme) ?
Toujours aucun ? Alors est-ce une ressource intéressante "au cas où" ?
Non, alors dans les archives (ou à ne pas noter).
Faites confiance à votre intuition et pensez rapidité. Votre note doit être là où vous l'attendez. Elle doit vous aider concrètement à réaliser vos objectifs.
Organiser l'information comme une cuisine : que suis-je en train de préparer ?
Tiago Forte propose cette analogie curieuse et bien trouvée avec la cuisine.
Vos projets sont les petits plats qui mijotent sur le feu.
Vos domaines sont le réfrigérateur, y sont conservées les choses à consommer relativement rapidement.
Le garde-manger, ce sont vos ressources, disponibles en cas de besoin pour n'importe quel repas.
Les archives ? Votre congélateur ! C'est un lieu de stockage à durée indéfinie.
Vous comprenez bien que les notes peuvent se déplacer d'un endroit à un autre. Lorsque vous avez terminé un projet, vous pouvez le mettre au congélateur ou placer quelques éléments que vous n'avez pas utilisés (ou qui peuvent encore servir) dans votre fichier Ressources, par exemple.
Vos projets achevés sont l'oxygène de votre second cerveau
L'objectif n'est pas d'avoir un ordinateur bien rangé ; l'objectif est de mener à bien vos projets créatifs et productifs. Un projet terminé vous donne de l'énergie pour le suivant et augmente votre confiance en vous.
Pour ce faire, vous avez besoin de faire le vide dans leur espace de travail. Si vous avez trop de documents dont ne vous savez que faire, placez-les dans Archive (avec la date, éventuellement) jusqu'à un meilleur usage. Libérez les espaces importants pour vos projets et faites disparaître ce qui ne compte plus.
À votre tour : rapide dans vos gestes, délicat dans votre toucher
Telle est la phrase que Tiago Forte a entendue d'une de ses coaches. Et c'est aussi ce qu'il veut nous transmettre. Être rapide dans ses gestes et délicat dans son toucher, cela signifie prendre le chemin de la moindre résistance. Bref, ne pas faire de forcing.
Cherchez donc le moyen le plus simple de vous rapprocher de votre envie de créer une organisation efficace pour votre prise de notes. Par exemple, ne commencez qu'avec les projets. Peu à peu, ajoutez, quand vous vous sentez à l'aise.
"Surtout, gardez à l'esprit que ces catégories ne sont pas définitives. PARA est un système dynamique qui se transforme constamment. Votre second cerveau évolue en parallèle de vos projets et de vos objectifs, ce qui signifie que vous n'avez pas à vous préoccuper de savoir s'il est parfait ou même finalisé." (Construire un second cerveau, Chapitre 5)
✅ Chapitre 6 — Distiller : aller à l'essentiel
Comment faire quelque chose de nouveau à partir de briques de connaissances existantes ? Il faut les distiller, c'est-à-dire les interpréter et en retirer la substantifique moelle.
Pour montrer ce processus à l'œuvre, Tiago Forte utilise l'exemple de Francis Ford Coppola lorsqu'il réalisa Le Parrain à partir d'un roman de Mario Puzo. Il utilisa un classeur pour répertorier ces impressions sur le livre et transformer celui-ci en un film très personnel.
La prise de note quantique : comment créer des notes pour un futur inconnu
La captation et le classement sont les étapes en amont. Une fois que votre connaissance est intégrée dans votre classement, vous devrez en faire quelque chose. Sur le moment, vous n'avez pas le temps de la relire ou de l'interpréter. Il faudra donc réaliser ce travail ensuite.
Les deux premières étapes sont ainsi comme un message envoyé à votre moi futur : "eh, prends garde, cela compte, fais-en quelque chose !". Mais pour ce faire, il faut aussi parvenir à garder l'intérêt pour vos notes. Comment faire ?
La "découvrabilité" : le lien manquant pour rendre vos notes utiles
Vos notes doivent être claires : les points importants doivent sauter aux yeux directement. C'est ça la "découvrabilité" selon l'auteur. Si vous voulez que votre idée reste fraiche dans un avenir plus ou moins proche, vous devez la rendre "découvrable" en ce sens.
Imaginez que vous serez débordé demain, avec toutes les informations que vous vous serez "envoyé". Pour vous faciliter la vie, vous avez besoin de vous rappeler très facilement ce qui était important au moment où vous avez collectionné cette information.
Surlignage 2.0 : la technique de la synthèse progressive
L'auteur propose d'améliorer la technique habituelle du surlignage en créant quatre strates permettant de se souvenir rapidement du sens d'une note :
La note brute (en elle-même, elle est déjà une sélection d'un document) ;
Les passages en caractère gras ;
Les passages surlignés ;
Le sommaire exécutif.
Le sommaire exécutif de votre note, c'est vous qui l'écrivez en reprenant de façon synthétique ce que vous avez surligné. En passant de strate en strate, c'est comme si vous zoomiez sur votre carte du savoir pour prendre de la hauteur.
Dans la suite du chapitre, Tago Forte donne quatre exemples de synthèse progressive avec des documents de plus en plus courts (voir pages 144-150).
Le secret de Picasso : élaguer le "bien" pour faire ressortir l'"extraordinaire"
Connaissez-vous la série de lithographies de taureaux du célèbre artiste espagnol (voir image ci-dessous) ? En 11 lithographies, le peintre simplifie une image d'un taureau pour n'en conserver que les traits les plus élémentaires.
La simplification — ou la distillation — est tout un art !
"La synthèse progressive ne sert pas à se rappeler autant de choses que possible. À mesure que vous distillerez vos idées, elles s'amélioreront naturellement, parce que quand vous éliminez ce qui n'est "que" bon, cela permet à ce qui est excellent de briller plus intensément." (Construire un second cerveau, Chapitre 6)
Les trois erreurs les plus courantes des preneurs de notes novices
Tiago Forte en repère trois principales :
Surligner à l'excès ;
Surligner sans but précis ;
Compliquer le surlignage.
Gardez les choses simples en ayant toujours à l'esprit que vos briques de connaissances doivent être malléables et utilisables pour votre moi futur. Si vous surlignez trop ou avec trop de couleurs, vous vous perdrez sans doute.
À votre tour : gardez votre moi futur à l'esprit
Exercez-vous à la méthode PARA avec des contenus que vous aurez sélectionnés et classés. Par exemple, un extrait d'article de blog ou de vidéo YouTube.
Tiago Forte conseille de créer vos notes en respectant les trois strates indiquées pour les rendre "découvrables". Pour vérifier que vous avez correctement effectué cette action, laissez la note de côté, mais mettez-vous un rappel quelque part pour qu'elle revienne dans votre champ de vision quelques jours plus tard.
Est-ce que vous pouvez vous rappeler aisément, en 30 secondes environ, de quoi il s'agit ? Dans ce cas, c'est que votre note fonctionne. Conservez-la alors sous cette forme définitive dans le dossier choisi.
✅ Chapitre 7 — Exprimer : montrer son travail
Octavia Butler est l'une des plus grandes écrivaines de science-fiction contemporaines. Or, elle a commencé avec peu. Comment a-t-elle réussi à créer des mondes futuristes et à avoir des intuitions fortes sur le monde d'aujourd'hui ?
Eh bien, elle prenait énormément de notes à propos de ses multiples centres d'intérêts. Ce qui fait dire à Tiago Forte :
"Les créateurs professionnels s'inspirent constamment de ce que leurs expériences et leurs observations personnelles leur offrent, des idées des autres et des leçons glanées aussi bien des succès que des échecs. S'il y a un secret à la créativité, c'est qu'elle se nourrit de nos efforts quotidiens pour rassembler et organiser ce qui nous influence." (Construire un second cerveau, Chapitre 7)
Comment protéger vos ressources les plus précieuses
"L'attention d'un travailleur du savoir est sa plus rare et précieuse ressource", dit l'auteur. Notre système de notes doit donc nous libérer de l'attention pour créer, au lieu de nous en demander davantage.
La dernière étape du programme CODE consiste à s'exprimer. Comment faire ? Ici encore, mieux vaut ne pas attendre que tout soit parfait. Recherchez le feed-back d'autrui assez régulièrement, sans attendre le dernier moment.
Les briques intermédiaires : pour être puissant, pensez petit
Cette notion de découpage en tâches intermédiaires est connue. Découper un projet en petits bouts vous aidera à combattre la procrastination et à avancer plus sereinement.
Il est également important de proposer un premier jet — et cela quel que soit votre domaine (de la musique à l'architecture, en passant par le copywriting).
Mais tout ceci ne suffit pas. Votre second cerveau va agréger les premiers jets qui sont comme autant de briques intermédiaires sur le chemin de votre projet final. C'est en associant ces briques que vous gagnerez en puissance créative et en efficacité.
D'un projet à l'autre, vous pouvez en effet réutiliser certaines briques intermédiaires, comme des notes distillées (voir le chapitre précédent) ou des livrables que vous avez rendus dans d'autres circonstances, par exemple.
Tiago Forte considère que cette pratique a quatre avantages principaux :
Augmentation de la concentration ;
Adaptation du travail au temps disponible ;
Réorientation et feed-backs plus rapides ;
Facilitation toujours accrue de la réalisation des projets.
Assembler ses briques : le secret d'une production bien huilée
Pensez à un projet. Par exemple : organiser une conférence. Vous pouvez penser que cela est hors de votre portée, car vous ne l'avez jamais fait. Et pourtant, si vous découpez la tâche en plusieurs morceaux, vous vous rendrez vite compte que vous savez déjà tout faire ou presque.
Par exemple, vous devrez créer un programme et envoyer des invitations aux conférenciers. Ce sont des choses que vous savez déjà probablement faire. Si cela est nécessaire, vous pourrez même utiliser des briques de votre second cerveau pour aller plus vite dans la réalisation de chacune de ces sous-tâches.
Pensez Lego ! Construisez peu à peu votre projet à partir de briques qui viennent remplir les plus petites tâches que vous avez identifiées et sans même vous en rendre compte, vous aurez complété votre projet tout entier.
Comment récupérer et réutiliser votre travail passé
Le processus de récupération des briques de connaissance n'a rien de trivial. C'est à ce moment-là que de nouvelles connexions, encore plus puissantes, peuvent émerger entre différents morceaux d'informations que vous aurez collectés.
L'auteur propose quatre méthodes de récupération :
Recherche = utilisez la fonction recherche de votre navigateur ou de votre logiciel de prise de notes.
Navigation "au gré du courant" = ouvrez votre dossier PARA pertinent et parcourez-le.
Balises = utilisez les étiquettes ou balises (aussi appelés tags, en anglais) pour "casser" les frontières/silos entre vos dossiers et faire des connexions plus étonnantes.
Sérendipité = laissez votre intuition parler !
Par nature, la créativité est collaborative
Non, nous ne créons pas seuls. Même si nous sommes effectivement seuls dans notre bureau à un moment X, nous sommes habités par de multiples voix qui viennent nous aider à réaliser nos ambitions. Ce sont les briques de connaissance qui portent ces voix !
Plus prosaïquement, le fait de recevoir des retours réguliers de vos collègues ou éditeurs (ou autres) participe complètement au processus créatif.
Tout n'est que combinaison
Dans le même ordre d'idée, nous pouvons dire que la créativité est toujours un "art de la combinaison", c'est-à-dire que nous travaillons toujours en nous appuyons sur ce que d'autres ont déjà fait.
Il existe même des briques de connaissance si essentielles qu'elles reviennent constamment dans votre travail et dans celui des autres. Reconnaître que vous vous inspirez d'autrui n'a rien de déshonorant. Au contraire !
"Rendre à César ce qui est à César ne diminuera pas la valeur de votre contribution, cela la rehaussera. Comme toutes vos sources seront clairement documentées dans votre second cerveau, vous n'aurez pas de peine à les retrouver et les inclure dans votre version définitive." (Construire un second cerveau, Chapitre 7)
À votre tour : vous seul savez ce que vous souhaitez produire
"C'est en réalisant des choses concrètes que nous apprenons — avant même de nous sentir prêts, avant d'avoir tout compris et avant de savoir où cela nous mènera", dit encore l'auteur un peu plus loin.
Autrement dit : passez à l'action sans attendre d'avoir tout compris. C'est en faisant que vous vous rendrez plus intelligent ! Quelle que soit la création que vous vous proposez de réaliser, qu'elle soit professionnelle ou personnelle, vous pouvez commencer à agir en vous aidant du système proposé dans ce livre.
Troisième partie — La conversion : réaliser vos projets
✅ Chapitre 8 — L’art de l’exécution créative
Tiago raconte l'histoire de sa mère, musicienne, et de son père, peintre. La création a fait partie de sa vie très jeune. Et c'est le sens même de ce qu'il veut transmettre. L'organisation et la prise de notes ne sont pas des fins en soi, mais des moyens pour créer.
Divergence et convergence : un exercice créatif d'équilibriste
Si les résultats de notre créativité sont nouveaux, le processus créatif, lui, est "immuable". Pour l'exposer clairement, l'auteur a recours à une opposition entre deux phases :
Divergence ;
Convergence.
Pendant la phase de divergence, nous accumulons une foule bigarrée de sources d'inspiration. Mais elle ne suffit pas. Il lui faut aboutir à un résultat unique et cohérent : c'est la phase de convergence.
Les deux premières lettres du programme CODE, capter et organiser, font partie de la phase de divergence. Les deux suivantes, distiller et exprimer, sont quant à eux au cœur du processus de convergence.
Les trois stratégies que j'utilise pour donner corps à un travail créatif
Pour vous pousser à l'action et tout particulièrement vers la phase de convergence, qui peut être sans cesse repoussée, Tago Forte donne trois astuces :
"L'archipel des idées" vise à créer des ponts et à éviter l'angoisse de la page blanche en créant, sur votre page de traitement de texte, un "archipel" avec plusieurs citations ou sources à votre disposition. De cette façon, il vous sera plus facile de commencer à écrire.
"Le pont d'Hemingway" est une technique du romancier pour passer d'une session de travail à une autre. Au lieu de terminer à bout de souffle, prenez le temps, vers la fin de votre session, de faire le point sur la situation actuelle de votre travail et de vous donner des idées pour la prochaine fois. Pensez également à noter les informations à ne pas oublier et à vous rappeler à vous-même vos intentions.
Réduire la portée de votre travail en créant un produit un peu plus simple que ce que vous aviez prévu à la base, surtout si vous avez une date limite à respecter. Vous pourrez l'améliorer ensuite ou utiliser ce que vous avez fait pour autre chose.
L'auteur nous montre, image à l'appui, comment il s'est servi de sa méthode pour penser l'aménagement de son garage en bureau et studio d'enregistrement.
À vous : soyez prompt et avancez
Si vous voulez vous lancer, commencez par :
Rédiger une esquisse ;
Regarder dans vos dossiers PARA ce qui pourrait "coller" ;
Vous poser des questions pour ajouter de nouveaux éléments (éventuellement) ;
Réserver un créneau pour sortir un premier jet (15 minutes environ) ;
Si cela est nécessaire, créer un "pont Hemingway" pour la prochaine séance de travail ;
Réduire la portée si le projet s'avère trop ambitieux ;
Noter tout ce que vous apprenez en cours de route ;
Recueillez les feed-backs de votre premier jet.
✅ Chapitre 9 — Les habitudes essentielles des experts en organisation numérique
"Votre second cerveau est un système pragmatique destiné à rehausser votre productivité et votre créativité." (Construire un second cerveau, Chapitre 8)
Pour Tiago Forte, productivité et créativité vont de pair. Grâce au système qu'il propose, nous pouvons associer les deux. En fait, les deux reposent sur de bonnes habitudes, que ce chapitre se propose de passer en revue.
La "mise en place", une façon d'encourager une productivité durable
La "mise en place" est une notion de cuisine professionnelle pour désigner la façon d'organiser l'espace de travail des chefs cuisiniers. En l'occurrence, cela passe par une attention constante à l'ordre de rangement de chaque chose, même lorsque vous êtes dans le feu de l'action.
Cette discipline interne et externe est nécessaire aussi dans le monde numérique et pour les travailleurs du savoir.
Les listes de contrôle d'un projet : la clé pour lancer le "volant d'inertie" du savoir
Nous consommons tous les jours des informations et une partie d'entre elles nous serviront à produire ce que nous voulons en fonction de nos objectifs. L'auteur invite à considérer les connaissances comme des actifs que vous investissez et que vous pouvez sans cesse recycler. C'est ce qu'il nomme, après d'autres, le "volant d'inertie" du savoir.
Pour vous assurer de bien utiliser vos connaissances dans ce sens, vous pouvez établir des listes de contrôle :
Une pour le lancement du projet ;
Une autre pour la clôture du projet.
L'objectif de ces listes consiste à vous permettre de commencer et de terminer vos projets en restant dans la ligne que vous aviez décidée. C'est une aide à l'action plus qu'une structure rigide. Comme les échafaudages, elles permettent à votre projet de tenir debout le temps de la construction.
Faire des revues une habitude : pourquoi traiter vos notes par lots et à quelle fréquence
C'est David Allen qui a proposé cette technique dans S'organiser pour réussir. Celle-ci a pour but de faire le point de façon régulière sur un sujet ou un projet en cours. Tiago Forte ajoute à ceci l'idée que vous pouvez le faire en révisant vos notes de la semaine ou du mois.
L'auteur explique en détail comment formater sa revue hebdomadaire sans se laisser submerger et réaliser des revues mensuelles pour être tout à fait au clair sur ce que vous êtes en train de faire.
L'habitude de l'attention en éveil : utiliser son second cerveau pour provoquer la chance
L'opportunisme a mauvaise presse. Pourtant, ce terme peut être utilisé de façon positive, pour signaler la possibilité d'être attentif à l'instant et à la surprise, et être capable d'en faire quelque chose. De petites "opportunités" s'offrent à nous tous les jours.
Face à une modification de priorité ou d'objectif, votre second cerveau est suffisamment souple pour agir. Si une occasion se présente, vous n'avez qu'à regrouper d'anciennes notes dans un nouveau dossier. À condition que vous preniez l'habitude de considérer véritablement votre système de notes comme un outil de travail et non comme un simple pense-bête.
À vous : si votre système parfait reste inutilisé, c'est qu'il n'est pas parfait
Les trois habitudes présentées ci-dessus sont faciles à mettre en place et à réaliser dans vos créneaux creux de la journée. Agissez avec souplesse pour construire progressivement l'environnement qui vous ressemblera le plus et sera le plus efficace pour vous.
"Rappelez-vous que vous n'êtes pas en train de construire une encyclopédie de savoirs parfaitement organisés, mais un système fonctionnel. À la fois dans le sens où il doit être opérationnel et dans le sens où il doit faire partie intégrante de votre quotidien. Pour cette raison, rien ne vaut un système imparfait, mais utile dans les conditions réelles de votre vie courante." (Construire un second cerveau, Chapitre 9)
✅ Chapitre 10 — Trouver sa voie pour s’exprimer
Dans un monde où l'information est devenue abondante, l'enjeu est moins de savoir comment se relier à elle que comment bien le faire.
Tiago Forte considère en outre que nos émotions et notre histoire façonnent notre rapport à l'information. Ce qui compte avant tout, c'est autrement dit de se doter du bon état d'esprit et non pas avant tout de la bonne boîte à outils.
La crainte que notre esprit ne soit pas assez puissant
Construire un second cerveau vous aidera à mener à bien vos projets en libérant votre "premier cerveau", trop souvent surchargé et anxieux. Peu à peu, une relation va s'établir entre votre cerveau "interne" et votre cerveau "externe".
Cette relation peut devenir intime, au point que vous aurez des difficultés à vous passer de votre système de notes. Votre être biologique changera : vous serez capable de rester concentré plus longtemps et vous serez plus calme.
À partir du moment où votre second cerveau vient soulager le premier, vous pouvez vous étonner de ce qu'il est capable de faire. Pour l'auteur, "se construire un second cerveau est une entreprise de développement personnel" car vous modifierez progressivement de nombreux aspects de votre personnalité.
Bien sûr, un tel changement peut faire peur. Mais il en vaut assurément la peine. Grâce à ce nouvel état d'esprit et au système CODE, vous passerez de :
La pénurie d'idées à leur abondance ;
L'obligation de faire les choses au véritable service rendu ;
La consommation pure et simple à la création.
Le besoin fondamental d'expression de soi
Tiago Forte relate son expérience de maladie et le bienfait que lui a procuré la méditation. Il affirme que la pratique de la méditation Vipassana a pour lui été une révélation, qui s'est greffée à une autre : l'écriture en public.
Ces deux activités lui ont fait comprendre à quel point l'expression de soi est un besoin fondamental.
À votre tour : le courage de partager
Nous avons souvent peur de partager nos histoires de vie ou nos idées. Nous n'osons pas nous affirmer positivement. Il nous semble toujours qu'il y a une bonne raison de ne pas le faire : la hiérarchie ou le sentiment d'imposture, par exemple.
Pourtant, les avantages de l'expression de soi sont véritablement sans commune mesure avec ceux du silence. S'adresser à un public pour exprimer des choses que nous souhaitons partager crée non seulement du lien social, mais vous reconnecte à vous-même.
Conclusion sur "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte :
Que retenir de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte :
"Les idées de Tiago Forte marchent vraiment", dit le maître du marketing Seth Godin à propos de cet ouvrage. Alors, pourquoi se priver de les appliquer, au moins pour essayer ?
Il vous aidera à :
Prendre des notes ;
Établir un système de données numériques ;
Organiser vos idées ;
Les conserver efficacement ;
Rendre vos idées plus concrètes ;
Faire mûrir vos idées ;
Créer des contenus qui font la différence !
Retenez que le numérique peut être un puissant instrument pour nous aider à développer notre créativité, à condition de savoir l’utiliser et de le maîtriser.
Grâce à un système de type CODE, vous vous construirez un cerveau externe à toute épreuve pour vous aider dans les tâches du quotidien ET réussir à mieux exprimer ce que vous souhaitez dire au monde.
Vous voulez en savoir plus sur Tiago Forte et sa méthode ? Rendez-vous sur :
Sa chaîne YouTube ;
Son site internet, Forte Labs.
Points forts :
Un manuel très clair et instructif ;
Plein de conseils et de captures d'écran pour commencer tout de suite ;
Des exemples inspirants venus d'artistes, philosophes ou scientifiques ;
Un chapitre bonus pour créer des tags efficaces ;
Un résumé à la fin de l'ouvrage (Section "Dernières pensées : vous en êtes capable").
Points faibles :
Je n'en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey : un essai facile d'accès et très bien documenté pour vous aider à vous concentrer au maximum sur vos tâches complexes et — dans le même temps — apprendre à recharger les batteries et devenir plus créatif !
Par Chris Bailey, 2018.
Titre original : « Hyperfocus : How to Work Less and Achieve More », 2018.
Chronique et résumé de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey
Chapitre 0 : Pourquoi le focus compte
Chris Bailey se met en scène dans ce chapitre 0. Il nous raconte comment il écrit ce chapitre dans un café restaurant et comment il parvient à se concentrer malgré le bruit ambiant. Mais il nous relate aussi autre chose.
En effet, il nous dit qu'il aime beaucoup regarder les gens autour de lui. Lorsqu'il prend un moment de pause, il observe les comportements qui l'entourent. Voici ce qu'il en dit :
"En me focalisant sur d'autres personnes, j'ai réalisé bien des observations sur ce sur quoi les gens se focalisent. À chaque moment, nous nous concentrons (focusing) sur quelque chose, même si nous sommes perdus dans nos pensées intérieures." (Hyperfocus, Chapitre 0)
Son objectif, dans cet ouvrage, est d'explorer les manières dont nous pouvons mieux contrôler notre attention et, comme nous allons le voir, notre intention.
Pour ce faire, Chris Bailey a lu de nombreux livres et études scientifiques qui sont répertoriés à la fin de l'ouvrage. Ses recherches lui permettent d'affirmer qu'il est possible — et souhaitable — d'améliorer sa productivité et sa créativité grâce à une meilleure maîtrise de notre attention (focus).
Chapitre 0.5 : Comment mieux se focaliser grâce à ce livre
Commençons par ce livre lui-même. Si vous le lisez (ou si vous lisez cette chronique !), c’est que le sujet vous intéresse et que vous voulez rester suffisamment concentré pour apprendre quelque chose ! Alors, avant même de comprendre pourquoi, essayez les « trucs » suivants :
Placez votre téléphone hors de vue ;
Prenez le temps de bien choisir votre environnement de lecture ;
Faites une liste des distractions possibles ;
Demandez-vous pourquoi ce livre (ou cette chronique) en vaut la peine pour vous ;
Consommez éventuellement un peu de café avant la lecture ;
Prenez un crayon ou un marqueur fluo ;
Et lorsque vous sentez que vous perdez votre attention, prenez une mini-pause, puis revenez-y.
Tous ces conseils ne sont pas à utiliser. Vous pouvez choisir ceux qui vous parlent le plus et peut-être essayer l'un ou l'autre auquel vous n'aviez pas pensé par vous-même ou auquel vous n'êtes pas habitué. En un mot : expérimentez.
Partie 1 — Hyperfocus
Chapitre 1 : Quitter le mode automatique
Le mode autopilote
Nous choisissons de lire certains livres en mode purement automatique. Il suffit souvent qu’un ami nous en parle en bien, puisque nous lisions quelque chose à son sujet, pour que nous l’achetions sans plus nous poser de questions.
Et cela ne se passe pas que pour les livres, bien sûr ! Nous agissons souvent en "mode autopilote", c'est-à-dire guidé par nos habitudes. Et en soi, cela n'est pas un mal, bien au contraire…
Les habitudes nous facilitent grandement la tâche au quotidien. Mais pas tout le temps. Comme le dit l'auteur, "certaines décisions méritent d'être prises de façon délibérée", consciente.
Un jour en mode autopilote
Notre attention est devenue une "denrée rare", notamment en raison des pressions diverses que nous subissons (et que nous nous imposons) via nos dispositifs électroniques : mails, notifications, etc.
Pensez-y. Même quand nous voulons nous concentrer, nous n'y arrivons pas ! Ces situations vous sont peut-être déjà arrivées :
Vous êtes au lit et ne pouvez pas vous sortir de l'esprit certaines idées qui tournent en boucle ;
Vos meilleures idées arrivent à un moment complètement inattendu, mais pas du tout quand vous le voudriez ;
Vous procrastinez très consciemment alors qu'un travail important vous attend…
Ce ne sont que quelques exemples qui nous montrent en quoi un travail sur nos capacités d'attention peut s'avérer utile.
Les 4 types de tâches
Il existe des tâches qui méritent plus ou moins notre attention. Chris Bailey propose un cadran original qui découpe les tâches selon leur degré d'attractivité et leur degré de productivité.
Il y a les tâches peu attractives, mais productives (travail nécessaire) ;
Puis les tâches attractives et productives (travail déterminé) ;
Et les tâches non attractives et non productives (travail non nécessaire) ;
Enfin, celles qui sont attractives, mais pas vraiment productives (travail de distraction).
Selon vous, à quel type de tâche devez-vous donner le plus d'attention ? Le numéro 2, bien sûr !
Comme le dit l'auteur :
"Le travail déterminé (ou réfléchi) [est] le lieu parfait de la productivité. Ce sont les tâches pour lesquelles nous sommes sur terre ; les tâches où nous sommes le plus engagés lorsque nous sommes en train de les réaliser ; celles aussi où nous avons le plus d'impact." (Hyperfocus, Chapitre 1)
Le travail nécessaire doit lui aussi être réalisé. Et les deux autres, alors ? Chris Bailey ne considère pas que nous devions les éliminer, mais simplement que nous devons être vigilant, car le mode autopilote a tendance à nous ramener vers elles lorsque nous ne le voulons pas.
Comme nous allons le voir dans la suite de cette chronique, nous pouvons apprendre à diriger notre attention de telle façon à réellement choisir lorsque nous voulons travailler et quand nous voulons faire autre chose (nous reposer, etc.).
Chapitre 2 : Les limites de votre attention
Les frontières de votre attention
Notre capacité à nous focaliser sur quelque chose est contrainte par deux éléments :
Notre attention a des limites ;
Après nous être concentré sur quelque chose, nous ne pouvons retenir qu'un petit nombre dans notre mémoire à court terme.
La mémoire est ici un enjeu capital. Bien sûr, il y a des astuces pour amplifier cette capacité, comme référer ce que nous devons apprendre à des choses que nous savons déjà, ou créer des histoires pour mieux nous souvenir.
]]>Résumé de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey : un essai facile d'accès et très bien documenté pour vous aider à vous concentrer au maximum sur vos tâches complexes et — dans le même temps — apprendre à recharger les batteries et devenir plus créatif !
Par Chris Bailey, 2018.
Titre original : « Hyperfocus : How to Work Less and Achieve More », 2018.
Chronique et résumé de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey
Chapitre 0 : Pourquoi le focus compte
Chris Bailey se met en scène dans ce chapitre 0. Il nous raconte comment il écrit ce chapitre dans un café restaurant et comment il parvient à se concentrer malgré le bruit ambiant. Mais il nous relate aussi autre chose.
En effet, il nous dit qu'il aime beaucoup regarder les gens autour de lui. Lorsqu'il prend un moment de pause, il observe les comportements qui l'entourent. Voici ce qu'il en dit :
"En me focalisant sur d'autres personnes, j'ai réalisé bien des observations sur ce sur quoi les gens se focalisent. À chaque moment, nous nous concentrons (focusing) sur quelque chose, même si nous sommes perdus dans nos pensées intérieures." (Hyperfocus, Chapitre 0)
Son objectif, dans cet ouvrage, est d'explorer les manières dont nous pouvons mieux contrôler notre attention et, comme nous allons le voir, notre intention.
Pour ce faire, Chris Bailey a lu de nombreux livres et études scientifiques qui sont répertoriés à la fin de l'ouvrage. Ses recherches lui permettent d'affirmer qu'il est possible — et souhaitable — d'améliorer sa productivité et sa créativité grâce à une meilleure maîtrise de notre attention (focus).
Chapitre 0.5 : Comment mieux se focaliser grâce à ce livre
Commençons par ce livre lui-même. Si vous le lisez (ou si vous lisez cette chronique !), c’est que le sujet vous intéresse et que vous voulez rester suffisamment concentré pour apprendre quelque chose ! Alors, avant même de comprendre pourquoi, essayez les « trucs » suivants :
Placez votre téléphone hors de vue ;
Prenez le temps de bien choisir votre environnement de lecture ;
Faites une liste des distractions possibles ;
Demandez-vous pourquoi ce livre (ou cette chronique) en vaut la peine pour vous ;
Consommez éventuellement un peu de café avant la lecture ;
Prenez un crayon ou un marqueur fluo ;
Et lorsque vous sentez que vous perdez votre attention, prenez une mini-pause, puis revenez-y.
Tous ces conseils ne sont pas à utiliser. Vous pouvez choisir ceux qui vous parlent le plus et peut-être essayer l'un ou l'autre auquel vous n'aviez pas pensé par vous-même ou auquel vous n'êtes pas habitué. En un mot : expérimentez.
Partie 1 — Hyperfocus
Chapitre 1 : Quitter le mode automatique
Le mode autopilote
Nous choisissons de lire certains livres en mode purement automatique. Il suffit souvent qu’un ami nous en parle en bien, puisque nous lisions quelque chose à son sujet, pour que nous l’achetions sans plus nous poser de questions.
Et cela ne se passe pas que pour les livres, bien sûr ! Nous agissons souvent en "mode autopilote", c'est-à-dire guidé par nos habitudes. Et en soi, cela n'est pas un mal, bien au contraire…
Les habitudes nous facilitent grandement la tâche au quotidien. Mais pas tout le temps. Comme le dit l'auteur, "certaines décisions méritent d'être prises de façon délibérée", consciente.
Un jour en mode autopilote
Notre attention est devenue une "denrée rare", notamment en raison des pressions diverses que nous subissons (et que nous nous imposons) via nos dispositifs électroniques : mails, notifications, etc.
Pensez-y. Même quand nous voulons nous concentrer, nous n'y arrivons pas ! Ces situations vous sont peut-être déjà arrivées :
Vous êtes au lit et ne pouvez pas vous sortir de l'esprit certaines idées qui tournent en boucle ;
Vos meilleures idées arrivent à un moment complètement inattendu, mais pas du tout quand vous le voudriez ;
Vous procrastinez très consciemment alors qu'un travail important vous attend…
Ce ne sont que quelques exemples qui nous montrent en quoi un travail sur nos capacités d'attention peut s'avérer utile.
Les 4 types de tâches
Il existe des tâches qui méritent plus ou moins notre attention. Chris Bailey propose un cadran original qui découpe les tâches selon leur degré d'attractivité et leur degré de productivité.
Il y a les tâches peu attractives, mais productives (travail nécessaire) ;
Puis les tâches attractives et productives (travail déterminé) ;
Et les tâches non attractives et non productives (travail non nécessaire) ;
Enfin, celles qui sont attractives, mais pas vraiment productives (travail de distraction).
Selon vous, à quel type de tâche devez-vous donner le plus d'attention ? Le numéro 2, bien sûr !
Comme le dit l'auteur :
"Le travail déterminé (ou réfléchi) [est] le lieu parfait de la productivité. Ce sont les tâches pour lesquelles nous sommes sur terre ; les tâches où nous sommes le plus engagés lorsque nous sommes en train de les réaliser ; celles aussi où nous avons le plus d'impact." (Hyperfocus, Chapitre 1)
Le travail nécessaire doit lui aussi être réalisé. Et les deux autres, alors ? Chris Bailey ne considère pas que nous devions les éliminer, mais simplement que nous devons être vigilant, car le mode autopilote a tendance à nous ramener vers elles lorsque nous ne le voulons pas.
Comme nous allons le voir dans la suite de cette chronique, nous pouvons apprendre à diriger notre attention de telle façon à réellement choisir lorsque nous voulons travailler et quand nous voulons faire autre chose (nous reposer, etc.).
Chapitre 2 : Les limites de votre attention
Les frontières de votre attention
Notre capacité à nous focaliser sur quelque chose est contrainte par deux éléments :
Notre attention a des limites ;
Après nous être concentré sur quelque chose, nous ne pouvons retenir qu'un petit nombre dans notre mémoire à court terme.
La mémoire est ici un enjeu capital. Bien sûr, il y a des astuces pour amplifier cette capacité, comme référer ce que nous devons apprendre à des choses que nous savons déjà, ou créer des histoires pour mieux nous souvenir.
]]>Résumé de "Hooked : Comment créer un produit ou un service qui ancre des habitudes" de Nir Eyal : ce best-seller controversé de marketing numérique vous apprendra à "attraper" vos clients par les sentiments et les émotions afin qu'ils demeurent vos meilleurs ambassadeurs pour la vie !
Par Nir Eyal (avec Ryan Hoover), 2018, 229 pages.
Titre original : Hooked : How to Build Habit-Forming Products (2014).
Chronique et résumé de "Hooked : Comment créer un produit ou un service qui ancre des habitudes" de Nir Eyal
Introduction
Source: Hooked, Introduction
Le premier arrivé au cerveau a gagné
Qu'est-ce qu'une habitude ?
Sans Hooked, Nir Eyal emprunte la définition aux psychologues cognitifs : il s'agit d'actions qui sont vécues comme « automatiques » et qui ne nécessitent donc pas de pensée consciente.
Pourquoi certaines applications de smartphone sont plus sujettes à créer des habitudes que d'autres ?
L’auteur n’y va pas par quatre chemins : pour lui, il n’y a pas de mystère, il faut rendre la technologie aussi addictive que possible.
Ne soyons pas naïfs : les entreprises sont en concurrence pour le nombre total d'utilisateurs. Et pour elles, il est préférable d'avoir des clients qui utilisent constamment leurs produits, sans chercher à aller voir la concurrence.
La réponse de Nir Eyal est claire. En connaissant la psychologie humaine, les entreprises peuvent intégrer leurs produits dans les « routines et émotions quotidiennes » de leurs utilisateurs.
C'est tout l'objet de ce livre. Si cela vous intéresse, vous allez voir comment utiliser une série de « déclencheurs internes » pour inciter vos utilisateurs à faire un usage régulier des applications que vous créez.
Pour le résumer en une phrase : "le premier arrivé au cerveau a gagné" la partie.
Comment j'ai été accroché
Nir Eyal raconte son expérience dans l'industrie.
Il se souvient avoir été intrigué par la façon dont les jeux en ligne réussissent à générer un tel niveau d'adhésion (pensez donc à vos amis qui jouent ou jouaient des heures à Candy Crush !).
Bien sûr, de nombreuses entreprises ne vous livreront pas leurs secrets. Mais vous pouvez en quelque sorte faire du reverse engineering pour le comprendre. Autrement dit, vous pouvez examiner de près les produits finis et découvrir par vous-même ce qui fait leur particularité et leur succès.
C’est ce que l’auteur a fait ! Il a non seulement examiné les produits de diverses entreprises, mais a également fait des recherches universitaires sur la psychologie de la consommation et la relation des gens avec la technologie.
Cela lui a plutôt réussi, car Nir Eyal est devenu consultant et a donné cours à Stanford. C'est là qu'il a développé son approche de la conception de produits par la formation d'habitudes : "Le modèle Hook".
Voyons maintenant quels en sont les principaux éléments.
1 — Le déclencheur
C'est la première étape proposée dans Hooked. Ceux-ci — les déclencheurs — sont de deux sortes :
Externes ;
Internes.
Ceux-ci ne sont pas exclusifs, mais travaillent ensemble. Les déclencheurs externes (un lien vers un site Web, une icône d'application ou un e-mail, par exemple) vont entraîner des déclencheurs internes ("stimuli liés à des comportements et à des émotions éprouvés").
Par exemple :
Quelqu'un pourrait voir une photo de famille sur Facebook. Il est incité à cliquer sur l'image et à naviguer davantage sur le site (stimulateurs externes).
La prochaine fois qu'il voudra socialiser, il reviendra sur Facebook. Ce comportement deviendra une habitude quotidienne automatiquement « déclenchée », par l'esprit de l'utilisateur (stimulateurs internes).
2 — L'action
Une fois déclenché, l'utilisateur s'engagera dans une « action » (typiquement, ouvrir l'application). Nous verrons plus loin quelles sont les techniques pour faciliter ce passage à l'action.
3 — La récompense variable
L'utilisateur doit recevoir une récompense lorsqu'il passe à l'action. Autrement dit, il doit éprouver un sentiment positif lié au contenu même de l'application. Il verra, par exemple, plus de photos de sa famille ou d'autres images qu'il juge attrayantes.
4 — L'investissement
Enfin, l'utilisateur atteint la "phase d'investissement". Qu'est-ce qu'il accepte de laisser de lui-même dans son action ? Il peut accepter de donner du temps, des données ou de l'argent, par exemple. Cet investissement rend l'utilisation du service ou du produit encore plus probable.
Un nouveau superpouvoir
Pour Nir Eyal, comprendre le comportement de l'utilisateur est comme un "superpouvoir". Mais comme vous le savez, tout pouvoir entraîne des responsabilités. En effet, cette méthode peut créer de puissantes dépendances chez les utilisateurs.
Il faut donc s'assurer que ces techniques soient utilisées de façon éthique. C'est un point important qui sera abordé dans la fin de l'ouvrage.
Nous verrons que les produits qui suivent la méthode Hook peuvent aider les gens à créer des habitudes positives dans leur vie. Par exemple : lire davantage de livres intéressants ou faire attention à sa santé.
Comment utiliser ce livre
Ce livre veut être un « outil pratique » pour les concepteurs de sites et d’applications web. Vous pouvez vous reporter à la fin de chaque chapitre pour mémoriser les points les plus importants. Il existe aussi des exercices « À faire maintenant » qui vous aideront à appliquer la théorie étudiée.
Chapitre 1 : La zone des habitudes
Nir Eyal rappelle tout d'abord que le cerveau forme des habitudes — ou "réponses automatiques" — et les stocke dans les "noyaux gris centraux", qui sont "la zone du cerveau associée aux actes involontaires, (qui) nous permet de nous concentrer sur autre chose".
Pourquoi les habitudes sont bonnes pour les affaires
Cet aspect de la psychologie humaine peut être utilisé par les entreprises. En effet, plus leurs produits sont utilisés régulièrement, plus ils génèrent des revenus importants.
"Les produits addictifs modifient le comportement de l'utilisateur, suscitant son engagement spontané. L'objectif est d'inciter les clients à revenir d'eux-mêmes à votre produit, encore et encore, sans recourir à des injonctions tapageuses telles la publicité ou les promotions. Une fois l'habitude créée, l'utilisateur est mécaniquement invité à utiliser le produit lors d'activités routinières comme tuer le temps dans une file d'attente." (Hooked, Chapitre 1)
Il y a toutefois des domaines qui ne se prêtent pas à ce type de modèle. Par exemple, contracter une assurance-vie est une action qui se réalise une seule fois. Une fois le contrat signé, il n'y a plus rien à faire.
Les habitudes augmentent la valeur à vie du client
En connectant un produit aux habitudes des clients, les entreprises peuvent augmenter ce que l'auteur nomme leur « valeur à vie » (VVC pour "valeur à vie du client"). C'est le bénéfice total qu'elles peuvent tirer de ce client avant qu'ils ne cessent d'utiliser le service.
Les habitudes de consommation permettent aux entreprises d'/de :
Augmenter les prix de leurs produits (il est peu probable que les clients qui ont formé des routines autour de l'utilisation de certains services partent même si les coûts augmentent) ;
Attirer de nouveaux utilisateurs (les clients deviennent des "ambassadeurs" qui fournissent un marketing de bouche à oreille gratuit pour l'entreprise).
Regardons cela dans le détail et allons encore plus loin dans l'analyse.
Elles donnent plus de flexibilité aux prix
Un client déjà accroché est susceptible de payer davantage. L'auteur donne plusieurs exemples, notamment dans le domaine des jeux vidéos.
Si vous êtes déjà accro grâce à la version gratuite, vous achèterez plus facilement des vies supplémentaires ou des objets virtuels (habits pour votre avatar, etc.) par la suite.
Si nous prenons l'habitude de faire quelque chose, nous serons prêts à payer pour continuer à le faire, même si cette action était gratuite au départ.
Elles dopent la croissance
C'est ce que l'auteur nomme le "cycle viral temporel", à savoir "le temps nécessaire à un utilisateur pour en inviter un autre". Plus il est rapide, plus il est exponentiel.
C'est ce que Facebook a parfaitement réussi à faire, malgré son arrivée tardive sur le marché des réseaux sociaux, déjà occupés par MySpace et Friendster.
"Cette réussite est due en partie à ce que j'appelle le principe du plus au carré : un usage plus fréquent entraîne plus de croissance virale." (Hooked, Chapitre 1)
Elles aiguisent les avantages compétitifs
Les habitudes sont si puissantes que même les nouvelles entreprises avec de meilleurs produits ou services ont souvent du mal à persuader les clients de s'éloigner de leurs routines habituelles.
Les entreprises en ligne maximisent ces habitudes en encourageant les utilisateurs à « stocker de la valeur » sur leurs sites.
Par exemple :
Gmail enregistre tous les échanges de courrier électronique ;
Instagram fonctionne comme un album en ligne.
La valeur stockée incite les utilisateurs à continuer à utiliser les mêmes services, quel que soit leur prix.
Prendre le monopole du cerveau
Vous connaissez le proverbe "Les vieilles habitudes ont la vie dure". Eh bien il s'applique ici : la plupart des nouvelles entreprises ont beaucoup de mal à persuader les utilisateurs de changer leurs habitudes existantes.
Pensez au moteur de recherche de Google. Nous avons tellement pris l'habitude de l'utiliser que nous ne pensons pas à nous tourner vers Bing, pourtant équivalente en termes d'efficacité.
Une fois qu'une habitude est prise, il est difficile d'en changer car cela demande un "coût cognitif" que l'utilisateur n'est pas prêt à payer, à moins d'y trouver un réel et durable avantage.
L'habitude, une stratégie
Comment créer de nouvelles habitudes qui remplacent les anciennes ? En répondant très précisément aux besoins des utilisateurs. Notamment, grâce à des algorithmes de prédiction ! Mais pas seulement.
Pensez à Amazon :
"Non seulement l'entreprise gagne de l'argent avec la publicité qu'elle fait à ses concurrents, mais elle se sert de leur budget marketing pour créer une habitude chez le client. Amazon veut être la solution à une source d'insatisfaction récurrente : le désir de trouver le produit que l'on recherche." (Hooked, Chapitre 1)
En fait, plus l'application ou le site web répond aux demandes des clients et plus les clients le jugeront utile et en feront leur solution "par défaut".
Dans la zone des habitudes
Deux facteurs permettent d'évaluer le "potentiel addictif" d'un produit :
La fréquence du comportement (exemple type : Google) ;
L'utilité perçue (exemple type : Amazon).
Un produit sera addictif s'il atteint suffisamment de fréquence et d'utilité perçue. La zone des habitudes se situe au carrefour des deux (voir le graphique ci-dessous).
La "Zone des habitudes" selon Nir Eyal (Hooked, Chapitre 1)
Vitamines versus antidouleurs
Traditionnellement, l'industrie du marketing a considéré les produits comme :
Des "analgésiques", c'est-à-dire des produits qui résolvent un problème spécifique.
Des "vitamines", qui répondent aux besoins émotionnels des gens.
Dans Hooked, Nir Eyal remet en question cette dichotomie. Il met en avant que les gens peuvent prendre des habitudes pour un mix de ces deux raisons.
Prenons l'exemple des utilisateurs de Twitter ou de Facebook. Nous utilisons les services de ces entreprises à la fois pour trouver du plaisir (au début de l'utilisation du service, nous nous amusons avec) et éviter la douleur (une fois que son utilisation devient une habitude, nous en avons "besoin").
À noter pour plus tard : l'auteur distingue entre habitudes et addictions ou dépendances. Nous verrons ce qu'il entend par là dans le dernier chapitre.
Dans l'immédiat, il ne nous reste plus qu'à entamer pour de vrai notre plongée dans le modèle Hook !
Chapitre 2 : Les déclencheurs
Source : Hooked, Chapitre 2
Comment devient-on accro à une application en apparence si simple comme Instagram ? Les déclencheurs jouent ici un rôle essentiel.
Les habitudes ne se créent pas, elles se développent
Un déclencheur est la base du développement d'une habitude. L'auteur utilise l'analogie avec les huitres : l'habitude est comme une perle. Or le déclencheur est comme la poussière qui "précipite la fabrication de la perle".
Les déclencheurs sont les « actionneurs du comportement ».
Les déclencheurs externes
Ils contiennent des informations incitant le spectateur ou l'utilisateur à faire une certaine action.
Par exemple, si quelqu'un voit une affiche de distributeur automatique avec un homme souriant tenant un Coca-Cola, il est invité à en acheter un lui-même.
Nous sommes plus susceptibles de prendre des habitudes en suivant des indices simples et évidents. Pour le dire dans les termes de Daniel Kahneman, mieux s’appuyer sur le système 1 que sur le système 2.
Les différents types de déclencheurs externes
L'auteur énumère quatre principaux déclencheurs externes habituellement utilisés par les entreprises :
Payants (comme les publicités)
Acquis (comme des posts populaires ou de bons commentaires sur votre site, par exemple) ;
Relationnels (demandes d'ami, like ou recommandations) ;
Détenus (icône de l'application sur l'écran du téléphone mobile, par exemple).
Selon Eyal :
"Leur vocation est de lancer les utilisateurs dans la boucle du modèle Hook de sorte qu'après plusieurs cycles, ils n'aient plus besoin d'être relancés de cette manière. Une fois l'habitude amorcée, les utilisateurs sont alertés par une autre famille de déclencheurs : les déclencheurs internes." (Hooked, Chapitre 2)
Les déclencheurs internes
Les déclencheurs internes sont liés à des pensées et surtout à des émotions de l'utilisateur.
De façon classique, il s'agit d'un point de douleur qui accompagne le manque du produit et du rappel intérieur mental de l'utiliser. Cet inconfort ou cette envie est comme une « démangeaison » et le produit est ce qui va permettre de la soulager.
Toutefois, l'activation d'un déclencheur interne peut prendre du temps (des semaines ou des mois d'usage, selon l'auteur).
Préparer le terrain des déclencheurs
Pour y arriver, il faut identifier la frustration sous-jacente de l'utilisateur. Cela n'est pas toujours facile à savoir et les sondages classiques ne permettent pas nécessairement de récolter ces informations.
Ici encore, si vous êtes designer de produit numérique, vous pouvez expérimenter et analyser ce qui fonctionne le mieux, c'est-à-dire ce qui crée l'addiction dans les produits que nous utilisons. L'auteur vous propose de vous poser plusieurs questions, telles que :
Qu'est-ce que le client cherche à obtenir en utilisant tel service/produit ?
Où et quand s'en sert-il ?
Quelles émotions influencent son utilisation et déclencheront l'action ?
Les déclencheurs d'Instagram décortiqués
L'auteur de Hooked explore les déclencheurs externes et internes qui permettent à une personne de devenir accro à Instagram. Retrouvez son analyse complète dans l'ouvrage !
Vous trouverez également une section :
"À retenir et à partager" ;
"À faire maintenant".
Chapitre 3 : L'action
Source : Hooked, Chapitre 3
"Pour que l'action ait lieu, agir doit être plus facile que penser", affirme Nir Eyal. L'utilisateur doit désormais interagir avec le produit ; sinon, les déclencheurs auront été inutiles.
Action contre inaction
Nir Eyal reprend le modèle comportemental du professeur BJ Fogg et ses trois "ingrédients" pour inciter un utilisateur à l'action :
Motivation ;
Aptitude ;
Déclencheur.
Comme nous avons déjà vu le rôle des déclencheurs, voyons maintenant l'importance des deux autres facteurs d'action.
La motivation
La motivation est notre "désir" ou "l'énergie" d'agir. Elle consiste le plus souvent en des désirs humains de base, tels que :
La recherche de plaisir (amitié, sexualité, nourriture, etc.) ;
L'évitement de la douleur, de la peur et du rejet.
Exemples de motivation dans la publicité
Les publicités peuvent exploiter la motivation de base des gens en concevant des publicités pleines d'espoir, amusantes ou sexy.
Les émotions négatives peuvent également être utilisées comme facteurs de motivation, en particulier dans les campagnes de sensibilisation du public qui avertissent les téléspectateurs d'une menace pour leur santé.
Eyal affirme que de nombreuses entreprises perfectionnent leurs "déclencheurs" et leurs sentiments de "motivation", mais manquent toujours d'engagement client en raison de leurs systèmes trop complexes.
L'aptitude
Il explique qu'en simplifiant les mesures que les utilisateurs doivent prendre pour s'engager avec le produit, les entreprises inciteront leurs utilisateurs à agir davantage.
Des entreprises telles qu'Instagram et Pinterest ont tellement de succès parce qu'elles offrent un accès facile à leurs services. Eyal explique les six « éléments de simplicité » de Fogg qui simplifient l'accès à un produit.
Il s'agit de :
Temps :
Argent ;
Effort physique ;
Effort mental ;
Acceptabilité sociale ;
Routines.
Si vous parvenez à réduire les coûts à ces 6 niveaux, vous avez toutes les chances de faire passer vos prospects à l'action.
L'auteur poursuit d'ailleurs en donnant l'exemple détaillé — images à l'appui — de cinq passages à l'action réussis parmi les entreprises phares de l'économie numérique :
S'inscrire via Facebook ;
Partager via Twitter ;
Chercher avec Google ;
Prendre des photos avec un iPhone ;
Faire défiler des images avec Pinterest.
Motivation ou aptitude : laquelle augmenter d'abord ?
"La réponse est de toujours commencer par l'aptitude", affirme Nir Eyal. Les trois composantes sont nécessaires, mais "pour les développeurs de solutions technologiques, le meilleur retour sur investissement viendra généralement d'une plus grande facilité d'utilisation du produit".
Pour le montrer, l'auteur prend l'exemple de l'évolution de la page d'accueil de Twitter. Il montre grâce à des captures d'écran comment celle-ci s'est constamment simplifiée pour augmenter l'aptitude de chacun à en faire usage.
Un mot sur les raccourcis cognitifs et la perception
Nous n'agissons pas toujours de façon rationnelle. Nous utilisons des "raccourcis cognitifs" pour nous guider. S'inspirant ici de Daniel Kanheman, Nir Eyal définit les "heuristiques" comme « les raccourcis mentaux que nous prenons pour prendre des décisions et nous forger une opinion ».
Il affirme qu'en comprenant cet aspect de la psychologie humaine, les entreprises peuvent augmenter la motivation et la capacité des utilisateurs à agir. Quelles sont ces heuristiques ? En voici quelques-unes.
L'effet de rareté
L'un de ces « raccourcis mentaux » est l'« effet de rareté », un biais qui incite les gens à percevoir les produits rares comme plus précieux et souhaitables. Des entreprises telles qu'Amazon exploitent ce biais en énumérant le nombre de produits qu'il leur reste, avertissant le client qu'il n'en reste que quelques-uns en stock.
L'effet de cadrage
Une autre heuristique est l'« effet de cadrage ». Selon le contexte, nous pouvons avoir l'impression qu'un produit/service est plus ou moins bon. En d'autres termes, nous nous laissons influencer par le contenant (emballage) pour choisir un produit.
L'effet d'ancrage
Une autre heuristique est l'« effet d'ancrage » : les gens ont tendance à « ancrer » leur décision dans une information clé. Par exemple, si vous voyez " un acheté = un offert" sur un groupe de produits, vous aurez tendance à acheter ces produits, alors qu'il y a peut-être des articles moins chers dans le magasin !
L'effet des points acquis
C'est ce biais qui est activé lorsque nous nous sentons motivés à atteindre l'objectif de "remplir la carte de fidélité", par exemple. Des entreprises telles que LinkedIn et Facebook s'appuient sur cette heuristique.
Comment ? En demandant à leurs utilisateurs de compléter leur profil en fournissant plus d'informations afin d'atteindre un statut de profil "avancé".
Comme à son habitude, le chapitre se termine par une section "à retenir et à partager" et "à faire maintenant".
Dans Hooked, Nir Eyal met le lecteur au défi pour inciter les utilisateurs à agir ! Si vous voulez le suivre, demandez-vous comment l'accès à votre produit pourrait être simplifié en termes de temps, de dépenses, d'acceptabilité sociale et d'effort physique ou mental…
Chapitre 4 : Les récompenses variables
Source : Hooked, Chapitre 4
"En fin de compte, toutes les entreprises cherchent à aider leurs clients à atteindre un objectif. Comme nous l'avons vu au chapitre précédent, réduire le nombre d'étapes pour obtenir le résultat escompté augmente les probabilités que celui-ci advienne. Mais pour que les utilisateurs reviennent, les produits doivent tenir leurs promesses." (Hooked, Chapitre 4)
À la démangeaison, il faut maintenant ajouter la pommade qui viendra la soulager !
Comprendre le mécanisme des récompenses
Une fois qu'un lecteur a agi, il est essentiel qu'il éprouve une sorte de récompense.
Nir Eyal rappelle que le cerveau humain est câblé de façon à préférer les expériences agréables. Celles-ci sont un facteur de motivation clé pour la plupart des comportements humains.
Il cite les études des neuroscientifiques James Olds et Peter Milner et de leurs collègues sur le plaisir. Selon une étude récente de Brian Knutson qui complète celles-là, "ce qui nous pousse à agir n'est pas la sensation perçue lorsque nous recevons la récompense, mais le besoin de calmer le désir de la recevoir" (voir p. 97).
Comprendre la variabilité
Nous nous habituons à tout et, ce faisant, l'attrait des débuts se fane. Ce qui excitait notre attention au début devient quelque chose de "normal" auquel nous ne prêtons plus attention.
Pour régénérer l'intérêt, nous avons besoin de nouveauté ou — pour le dire en termes plus savants — de la variabilité !
Les récompenses de la tribu, de la chasse et de l'ego
C'est pourquoi les récompenses doivent être "variables", pour demeurer excitantes pour le cerveau. Mais quels types de récompenses ? L'auteur en propose 3 :
Tribu ;
Chasse ;
Ego.
Voyons ce que recouvrent ces termes.
Les récompenses de la tribu
Les récompenses de la « Tribu » permettent aux gens de se sentir inclus et socialement acceptés. Cette expérience est valorisée par les médias sociaux (Facebook), des forums (comme Stack Overflow) ou des jeux en ligne (comme League of Legends).
Ceux-ci permettent en effet à leurs utilisateurs de se sentir plus connectés à leurs amis, à leur famille ou à une communauté spécialisée. Par ailleurs, les récompenses sont variables puisque sans cesse changeantes.
Par exemple :
Un like d'untel ;
Un commentaire d'un autre ;
La réception d'un badge ;
Le gain d'un privilège ;
Etc.
Les récompenses de la chasse
Historiquement, nous avions besoin de chasser régulièrement le gibier sauvage. Les récompenses de la « chasse » satisfont l'instinct humain de partir à la recherche d'une sorte de ressource précieuse.
Aujourd'hui, les gens conservent cet instinct puissant, qui peut être redirigé pour rechercher de l'information, des idées ou de l'argent. Par exemple :
Machines à sous (argent) ;
Twitter (information) ;
Pinterest (idées).
Les récompenses de l'ego
Ces récompenses sont une forme de gratification plus personnelle qui passe par la volonté d'améliorer ses capacités.
Bien sûr, elles varient en fonction de l'individu et de ce qui l'intéresse. Par exemple, certaines personnes passeront des heures sur des jeux vidéos ou des puzzles simplement pour ressentir la satisfaction de terminer un projet.
Mais c'est aussi le cas des mails ! Nous aimons terminer la tâche qui consiste à "lire tous nos courriels", car cela nous donne un sentiment de maîtrise et d'aboutissement.
L'auteur de Hooked donne également l'exemple de Codecademy, un site web qui rend l'apprentissage de la programmation beaucoup plus ludique.
Éléments importants à prendre en compte dans l'élaboration d'un système de récompenses
Vous voulez mettre en place un système de récompense ? Pensez à ces éléments :
Les récompenses variables ne sont pas gratuites (vous devez comprendre ce qui motive réellement vos utilisateurs pour leur offrir la bonne récompense) ;
Préserver un sentiment d'autonomie (vous devez rappeler aux utilisateurs leur liberté de choisir pour éviter qu'ils ne se sentent forcés à faire quelque chose) ;
Prendre garde à la variabilité finie (vous devez fuir la prévisibilité et trouver le moyen de conserver une variabilité infinie) ;
Quelle récompense offrir (pour que vos clients reviennent et ne soient jamais complètement satisfaits).
Chapitre 5 : L'investissement
Source : Hooked, Chapitre 5
Changer d'attitude
Dans ce chapitre, Nir Eyal en vient à la dernière étape du modèle Hook. Il affirme que « plus les utilisateurs investissent de temps et d'efforts dans un produit ou un service, plus ils valorisent celui-ci ». En voici quelques preuves.
Nous valorisons nos efforts de façon irrationnelle
À l'appui de cette affirmation, l'auteur rappelle une étude de Dan Ariely, Michael Norton et Daniel Mochon qui montre que les personnes qui investissaient du temps dans la fabrication d'un objet, même simple, ont tendance à sur-valoriser ce qu'elles produisent.
C'est par exemple l'un des points sur lesquels joue la marque Ikea. En nous obligeant à construire nos meubles, elle nous invite également à développer un attachement plus grand aux produits que nous avons achetés.
Nous voulons être cohérents avec nos comportements passés
En outre, nous n'aimons pas nous contredire. SI nous acceptons quelque chose un jour, il est fort probable que nous continuions à le faire, simplement car nous voulons rester cohérents avec nous-mêmes et nos attitudes antérieures.
Nous évitons les dissonances cognitives
Enfin, les individus ont, de manière générale, tendance à résister à la dissonance cognitive, c'est-à-dire à la contradiction entre un désir et la réalité, par exemple. Pour y échapper, nous créons de nouvelles préférences pour nous adapter à la réalité.
L'auteur prend l'exemple de l'alcool et des plats épicés. Bien que le corps soit naturellement enclin à rejeter ces substances, nous nous forçons progressivement à les aimer, en partie sous la contrainte sociale.
Les produits addictifs ont tout intérêt à s'appuyer sur ces trois ressorts (valorisation des efforts, cohérence interne et évitement des dissonances cognitives). Voyons comment.
Un peu de travail
Nir Eyal propose aux entreprises de faire comme Ikea : elles devraient demander un investissement à l'utilisateur — un peu de travail — après que l'utilisateur ait déjà reçu une récompense du site.
L'auteur remarque que cette façon de faire est conforme aux instincts humains ; les gens s'attendent à travailler en retour d'une récompense. Et cela, même s'ils travaillent avec une machine (une application, un site web) et non une autre personne !
Stocker la valeur
Les données stockées sont une autre forme puissante d’investissement. Pour ne prendre qu’un exemple : plus les gens achètent de chansons sur iTunes et plus ils sont susceptibles de continuer à utiliser ce service. Ils ne veulent pas perdre tout le temps et l’argent qu’ils y ont consacrés.
Une autre forme de valeur stockée par les sites ou les applications est la "réputation" d'une personne. Si vous êtes considéré comme un bon vendeur sur Wallapop ou comme un bon hôte sur Airbnb, vous aurez envie de continuer à utiliser l'application.
Vous pourriez également vouloir développer une compétence nouvelle. Si un utilisateur consacre des heures à l'apprentissage d'un programme comme Adobe Photoshop, il est peu probable qu'il cesse d'utiliser le produit et se tourne soudainement vers un autre programme !
Au final, Nir Eyal regroupe 5 types de valeurs à stocker :
Contenus ;
Données ;
Followers ;
Réputation ;
Compétences.
L'amorçage du déclencheur suivant
Durant les premiers temps d'utilisation, des déclencheurs externes sont nécessaires pour que les utilisateurs reviennent au produit. Pour activer le déclencheur externe suivant, "les technologies addictives exploitent les comportements passés de l'usager".
L'auteur cite plusieurs applications ou sites internet qui ont réussi à travailler efficacement ce point :
Any.do ;
Tinder ;
Snapchat ;
Pinterest.
Le chapitre se termine par les traditionnelles sections :
"À retenir et à partager" ;
"À faire maintenant".
Chapitre 6 : Que ferez-vous de vos superpouvoirs ?
Source : Hooked, Chapitre 6
Moralité et manipulation
"Le modèle Hook traite au fond de la manière de modifier le comportement des individus, mais le pouvoir de développer des produits captivants doit être manié avec prudence. La création d'habitudes peut être mise au service de bonnes comme de mauvaises causes. Quelle est alors la responsabilité des concepteurs de produits qui les créent chez les utilisateurs ?" (Hooked, Chapitre 6)
La persuasion est le métier de tout spécialiste des ventes. Et peut-être encore plus à l'ère du numérique. Certains auteurs, comme Ian Bogost, ont même parlé des technologies addictives numériques comme du "tabac du siècle".
Alors, où mettre les limites ?
Parfois, la manipulation a du bon. Manipuler les comportements pour obtenir un résultat positif n'est généralement pas vu comme une mauvaise chose. C'est même tout l'enjeu de l'intervention sociale, notamment lorsqu'elle emploie la technique dite de "nudging".
L'industrie des technologies numériques en particulier, puisqu'elle a un grand rôle à jouer dans le comportement des individus aujourd'hui, doit adopter un "code de conduite éthique".
Pour nous aider à nous repérer, il propose une matrice permettant de définir 4 types de concepteurs.
Celle-ci prend deux variables en compte (voir le schéma plus haut) :
L'utilisation du produit par le concepteur ;
L'amélioration du monde grâce au produit.
Le facilitateur
Si le concepteur utilise son propre produit et croit qu'il améliorera la vie de l'utilisateur, le concepteur est un "facilitateur". C'est le type de designer le plus éthique et le plus utile qui « construit le changement qu'il veut voir dans le monde ».
Le marchand de rêves
Si le concepteur croit que son produit aidera les autres, mais ne l'utiliserait pas lui-même, il est un « marchand de rêves ». Nir Eyal affirme que ce groupe peut avoir du mal à comprendre sa clientèle. En effet, comme il n'utilise pas le produit, il ne s'identifie pas à la démographie qui utilise ses services.
L'amuseur
L'« amuseur » utilise son propre produit, mais ne peut pas vraiment dire qu'il améliore la vie de qui que ce soit. Pour l'auteur, de nombreuses formes d'art ou surtout de jeux entrent dans cette catégorie. Elles apportent du plaisir et une stimulation sociale et intellectuelle, mais pas de véritable résultat tangible.
Le dealer
Enfin, le "dealer" est le concepteur le moins éthique de la matrice de manipulation. Ce type de designer sait que son produit n'améliore pas le monde et ne l'utiliserait même pas lui-même. Autrement dit, il sait qu'il est nocif.
Nous sommes ici dans une forme d'« exploitation » où les personnes sont manipulées dans l'unique but d'en retirer un bénéfice (le plus souvent financier).
Où en êtes-vous ? Pouvez-vous vous situer dans cette matrice ? Pour Nir Eyal, le rôle de « facilitateur » est non seulement le plus éthique, mais c'est aussi le type de concepteur le plus susceptible de réussir à long terme.
Chapitre 7 : Étude de cas : la Bible App
Exemple d'application pour lire la bible (source : Unsplash)
Pour donner un exemple particulièrement "parlant" du rôle de facilitateur, Nir Eyal utilise le cas de Bobby Gruenewald, le PDG de l'application biblique YouVersion. Selon l'auteur, cet exemple nous montre comment il est possible de concilier des valeurs positives avec le modèle Hook.
Au commencement était…
Une envie de faire partager la sagesse et les enseignements de la Bible au plus grand nombre, de façon ludique et actuelle. C'est cela qui a motivé le concepteur et c'est en expérimentant peu à peu qu'il a trouvé la bonne formule pour son application.
Le principe est simple : les gens accèdent à une version numérique de la Bible et l'app leur envoie fréquemment des versets bibliques.
Comment créer l'habitude de Dieu
L'application de Bobby Gruenewald a été l'une des premières du genre à apparaître dans les magasins d'applications. En 2014 (date du livre), elle avait été téléchargée par plus de 100 millions d'utilisateurs.
Au-delà de l'effet d'aubaine, ce produit a eu du succès en raison de son design particulier. Elle présente le texte de façon plus digeste, sous forme de citations envoyées régulièrement. Elle aide aussi les utilisateurs à décoder certains passages et à trouver des thématiques plus facilement, etc.
Divins déclencheurs…
Le concepteur de YouVersion a également établi une série de déclencheurs externes qui permettent aux utilisateurs de se maintenir en lien avec le produit. En l'occurrence, l'application envoie des notifications quotidiennes.
Les messages entre les utilisateurs peuvent également fonctionner comme des déclencheurs pour inciter les utilisateurs à se connecter à l'application.
Gloire aux datas
Grâce aux données personnelles laissées par les utilisateurs, l'équipe de YouVersion peut personnaliser l'expérience et ainsi les fidéliser davantage encore.
L'application propose par exemple la possibilité d'écouter les versets au lieu de les lire. Par ailleurs, il privilégie les versets plus simples pour les néophytes et conserve les plus compliqués pour ceux qui sont déjà sur l'application depuis plusieurs semaines.
Les récompenses du Seigneur
Lorsque les utilisateurs consultent l'application pour lire leur verset quotidien, l'application les récompense en indiquant une croix sur leur calendrier de lecture.
D'autre part, les utilisateurs peuvent personnaliser leur expérience. Ce faisant, ils s'investissent davantage et sont plus susceptibles d'y revenir. Ils peuvent par exemple :
Choisir leur fond d'écran et la luminosité ;
Prendre des notes ;
Créer des signets.
Retrouvez la partie "À retenir et à partager" en fin de chapitre !
Chapitre 8 : Tester les habitudes et trouver les occasions d'en créer de nouvelles
Vous voulez créer un produit actif ? Alors, posez-vous ces cinq questions :
"Est-ce que les déclencheurs internes de vos usagers les poussent fréquemment à l'action ?
Votre déclencheur externe les alerte-t-il au moment où ils sont le plus susceptibles d'agir ?
Votre interface est-elle suffisamment simple pour rendre l'action facile ?
La récompense comble-t-elle les besoins de vos usagers tout en les laissant sur leur faim ?
Ceux-ci investissent un peu de travail dans le produit, engrangeant de la valeur pour améliorer l'expérience à l'usage et amorcer le déclencheur suivant ?" (Hooked, Chapitre 8)
Tester l'habitude
Nir Eyal insiste sur le caractère itératif du processus de conception. Il est préférable de tester vos idées auprès d'utilisateurs réels et de voir où vous pouvez améliorer votre produit en vous inspirant du modèle Hook.
Pour ce faire, il vous propose un Accro-test. Celui-ci fonctionnera d'autant mieux que vous avez déjà un produit, des usagers et des données exploitables.
Celui-ci est composé de trois étapes :
Identifier ;
Codifier ;
Modifier.
Dans la première étape, vous vous demanderez qui sont les usagers habituels de votre produit. Pour ce faire, vous devrez définir ce que vous considérez être un "fan", c'est-à-dire un utilisateur accro. En fonction de votre niche, vous devrez adapter cette fréquence (une ou deux visites par jour, par semaine, etc.).
La deuxième étape consiste à évaluer si au moins 5 % des utilisateurs du produit en ont développé une utilisation habituelle au sens de votre définition du "fan". Quelle séquence suit-il ? Cherchez à reproduire cette "voie d'habitude", c'est-à-dire cette "série d'actions similaires chez vos utilisateurs les plus fidèles".
En identifiant cette « voie d’habitude », vous devriez être mieux équipé pour persuader un plus grand nombre de personnes de devenir des utilisateurs habituels.
Nous voici à la troisième et dernière étape. Celle-ci consiste simplement à « modifier » le produit en fonction des données et des informations des deux premières étapes.
Trouver des idées d'habitudes à créer
Comment faire si vous partez de rien ? Nir Eyal s'adresse dans cette section aux lecteurs qui n'ont pas encore de produit à analyser et à modifier.
Il les encourage à tenir compte de leurs propres besoins et des problèmes qu'ils souhaitent résoudre grâce à l'aide d'un produit.
En commençant par vous-même, vous serez à même de comprendre les besoins d'autres utilisateurs. Par ailleurs, en cherchant à développer un service ou un produit que vous souhaitez utiliser vous-même, vous avez toutes les chances de devenir un "facilitateur", à la fois plus éthique et prospère.
Comportements émergents
Soyez ouvert d’esprit et réfléchissez à la façon dont votre produit — même s’il est de niche — pourrait devenir plus populaire !
"Parfois, des technologies qui ne semblent adaptées qu'à une niche deviennent grand public. Des comportements qui apparaissent chez de petits groupes d'utilisateurs peuvent s'étendre au plus grand nombre, mais à la condition de combler un besoin général." (Hooked, Chapitre 8)
L'auteur donne plusieurs exemples de citations de personnalités qui pensaient que les technologies suivantes n'avaient aucun avenir :
L'appareil Brownie de Kodak ;
Le téléphone ;
L'aviation ;
Le traitement automatique des données ;
Internet.
Autre exemple : Facebook, qui n'était utilisé que par quelques étudiants de Harvard, avant de devenir ce qu'il est aujourd'hui. Au début, ils ressemblent à des gadgets peu utiles, mais finissent par devenir de véritables besoins sociaux.
Les technologies habilitantes
Les technologies qui précèdent permettent la création de nouvelles. Celles-là servent de base à celles-ci. Selon une métaphore développée par le business angel Mike Maples, le développement des technologies fonctionne par vagues.
"L'identification des domaines où une nouvelle technologie s'accélère, multiplie et récompense les passages par le modèle Hook, offre un terrain fertile au développement de nouveaux produits addictifs." (Hooked, Chapitre 8)
Les changements d'interface utilisateur
Inciter vos utilisateurs à changer d'interface est une autre façon de créer de nouveaux comportements addictifs. C'est ce que Google, avec les Google Glass ou l'Oculus Rift, cherche par exemple à faire.
De nouvelles interfaces peuvent en effet amener les utilisateurs à développer de nouveaux comportements et de nouvelles habitudes, encore jamais vues auparavant. Elles peuvent aussi tout simplement rationaliser et simplifier des comportements existants.
Et maintenant ?
Nir Eyal vous incite à poursuivre l'aventure en testant vos idées et en donnant votre avis sur les réseaux sociaux.
Conclusion sur "Hooked : Comment créer un produit ou un service qui ancre des habitudes" de Nir Eyal :
Ce qu’il faut retenir de "Hooked : Comment créer un produit ou un service qui ancre des habitudes" de Nir Eyal :
"Le modèle Hook est conçu pour connecter suffisamment souvent le problème de l'utilisateur à la solution du designer afin de créer une habitude. C'est une méthode de développement de produits qui répond aux besoins de l'utilisateur par un engagement de long terme."
(Hooked, Chapitre 6)
Ce livre a connu un succès étonnant dans le monde de la technologie numérique et du marketing en ligne. Élève de BJ Fogg et inspiré par Daniel Kahneman, entre autres, l'auteur réussit à appliquer tous ces principes pour concevoir une méthode de vente particulièrement efficace et adaptée aux nouveaux outils numériques.
La question éthique est toutefois particulièrement importante. l'auteur la traite dans le chapitre 6, mais c'est à chaque concepteur d'y réfléchir très sérieusement au moment de concevoir une nouvelle application ou un nouveau site en ligne.
Autre point intéressant de ce livre : si vous n’êtes pas un designer d’applications, vous pouvez trouver un intérêt à cet ouvrage simplement pour apprendre à décortiquer les façons de faire des plus grands géants du monde digital aujourd’hui, de Google en passant par Facebook ou Apple !
Points forts :
Un manuel pour apprendre une nouvelle méthode de vente ;
Des schémas et des images pour aider à décortiquer les méthodes d'hameçonnage utilisées par les entreprises du web ;
De très nombreux exemples et études de cas ;
Une écriture vraiment simple et bien documentée.
Point faible :
L'auteur ne prend pas vraiment position sur le caractère éthique de certaines entreprises. À vous de vous faire votre propre idée !
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « 4 000 semaines : la gestion du temps pour les mortels » de Oliver Burkeman : un livre qui questionne les ouvrages de développement personnel et pose la question de la gestion du temps de façon plus philosophique et personnelle — à lire pour tous ceux qui veulent en finir avec les excès de la productivité et de la flexibilité !
Par Oliver Burkeman, 2021.
Titre original : « Four Thousand Weeks: Time Management for Mortals », 2021.
Chronique et résumé de « 4 000 semaines : la gestion du temps pour les mortels » de Oliver Burkeman
Introduction : sur la longue durée, nous sommes tous morts
Le croyez-vous ? Un être humain vit environ 4 000 semaines. Eh oui, si nous avons la chance de vivre jusqu’à 80 ans, c’est bien le nombre juste.
Cela vous semble peu ? À Oliver Burkeman aussi. Pour lui, cette durée est « effroyablement et outrageusement courte ».
Ce thème de la brièveté de la vie est un classique de la philosophie, de la spiritualité et de l’art. Depuis l’Antiquité, de nombreux intellectuels et artistes se sont intéressés à ce paradoxe : nous avons tant à faire, et pourtant si peu de temps pour réaliser tout ce que nous souhaiterions.
Le développement personnel, si en vogue aujourd'hui, peut-il contribuer à nous aider ? Après tout, un grand nombre d'entre eux abordent précisément cette question de la gestion du temps, et au-delà de la productivité.
Oliver Burkeman cite d'ailleurs un livre célèbre de développement personnel sur la gestion du temps : Getting things done (S'organiser pour réussir) de David Allen. Pourtant, l'auteur de 4 000 semaines entreprend aussi de le critiquer.
En effet, Oliver Burkeman considère que ce type d'ouvrages de self-help (nom du développement personnel en anglais) se trompent globalement. Pour lui, le livre de David Allen, comme d'autres, se concentre généralement sur les aspects les plus superficiels du problème, tels que :
Les routines matinales ;
La préparation de repas (batchcooking) ;
Le rangement ;
La création ou la tenue d'un agenda ;
Etc.
En résumé, selon eux, l'enjeu est l'organisation parfaite. Mais pour Olivier Burkerman, il faut aller plus loin. Notamment en s'intéressant de plus près à la philosophie et aux disciplines qui ont traditionnellement proposé des solutions à ce problème.
En fait, il faut placer la brièveté de l'existence humaine au cœur du sujet. Or, cela implique de questionner aussi le véritable sens de la vie. Comment agir, quelles actions privilégier, face à ce manque cruel de temps qui est notre lot commun ?
Voici la question que veut poser l’auteur et qui va, selon lui, au-delà du développement personnel classique.
La vie du côté passager
Profitons-nous vraiment du « temps libre » dégagé par la pléthore d’outils et d’applications qui nous promettent de nous faire gagner du temps ?
Et le gagnons-nous vraiment ? Certes, nous n'avons plus à laver la vaisselle (seulement à la ranger) et nous pouvons faire nos comptes beaucoup plus rapidement (à l'aide de programmes de gestion comptable, par exemple). Mais quelle est véritablement la qualité de ce temps "gagné" sur ces activités habituellement considérées comme inutiles et chronophages ?
En fait, nous ne profitons peut-être pas autant de cette liberté que nous le croyons. Peut-être même que nous ne nous sentons pas "plus libres" que les personnes qui vivaient au Moyen-Âge ou dans l'Antiquité… Selon l'auteur, cela est dû au fait que la vie s'est considérablement accélérée.
En fait, nous sommes confrontés à l'obligation sociale d'intégrer des quantités croissantes de tâches à réaliser dans un délai limité — le même que celui de tout individu depuis des générations. C'est même pire : plus nous en faisons, et plus nous avons le sentiment que nous devons en faire plus. Telle est notre "condition moderne".
Être occupé (rappelons que business signifie littéralement être occupé, to be busy, en anglais) est devenu une valeur en soi ; quelque chose de positivement valorisé. Plus la société moderne augmente la richesse des populations, et plus des activités nouvelles voient le jour. Pris dans ce paysage, chacun de nous a beaucoup de mal à ralentir.
Nous vivons comme des passagers de nous-mêmes, conduits par des forces qui, elles, vont à tout allure. Mais où allons-nous, précisément ?
S'organiser pour réussir les mauvaises choses
Souvent, nos tentatives pour nous organiser échouent, car elles nous font faire de plus en plus de traces que nous ne voulons pas vraiment ou qui nous fatiguent encore plus. Nous pensons que le temps gagné doit avant tout être utilisé de façon productive au sens "rentable" du terme.
En réalité, nous téléchargeons des applications qui nous offrent quelques menus services, puis nous nous rendons compte que nous en faisons un usage qui nous "enferme" encore plus dans la répétition de cette logique. Nous passons ainsi nos journées, mais faisons-nous vraiment ce qui importe à nos yeux ?
Par exemple :
Passer du temps avec nos proches ;
Nous consacrer à une cause sociale ;
Développer un art ou une discipline qui nous tient vraiment à cœur ;
Etc.
Si nous voulons vraiment parvenir à agir en ce sens, alors il ne faut plus tourner autour du pot. Il faut accepter que la question de la gestion du temps s'étende bien au-delà de celle de la productivité.
Il faut prendre pleinement conscience que nous avons peu de temps et tourner cette connaissance difficile à notre avantage. Comment ? La suite de l'ouvrage nous le dira.
Citons donc ici la dernière phrase de l'introduction :
"Commençons par admettre la défaite : [L'organisation parfaite] n'arrivera jamais. Mais vous savez quoi ? C'est une excellente nouvelle." (4 000 semaines, Introduction)
Partie 1 — Choisir de choisir
Chapitre 1 — Une vie qui embrasse ses propres limites
Durant de longues périodes de l’histoire, la sensation du temps était liée aux récoltes et aux tâches agricoles. Une fois la tâche terminée, la saison arrivée à son terme, venait le temps du repos. Les éléments naturels, dont le lever et le coucher du soleil, rythmaient la vie des gens.
Autrement dit, le temps était perçu à partir des tâches à accomplir et de l'environnement. Aujourd'hui, c'est l'horloge, au temps homogène, qui dirige les activités. Nous ne nous préoccupons plus des saisons ni de la durée interne d'un travail ; nous rapportons tout aux secondes, aux minutes et aux heures.
Auparavant, temps et vie allaient de pair. Une activité donnée, par exemple traire des vaches ou récolter des cultures, s'exerçait au "bon moment", c'est-à-dire quand il le fallait pour survivre. Cette façon de penser le temps et la vie permet de vivre dans l'instant présent.
Cela est plus difficile aujourd'hui, car nous pensons avoir un temps sans limites. Le temps des horloges passe que nous soyons là ou non. Nous avons le sentiment de courir après lui et nous avons souvent la sensation d'être "submergé" par lui.
Le temps avant les calendriers
Bien sûr, l'expérience médiévale et agricole du temps a ses limites. Dans les villes, notamment, nous devons pouvoir nous coordonner les uns aux autres. Nous devons nous accorder sur une mesure commune pour agir de concert.
Ce sont d'ailleurs les moines du Moyen-Âge qui ont inventé les premières horloges mécaniques pour organiser le culte dans leurs monastères. Ce faisant, ils ont aussi créé une notion de temps selon laquelle il est "une chose abstraite avec une existence indépendante, distincte des activités spécifiques" que nous exerçons.
La fin de l'éternité
Dans 4 000 semaines, Oliver Burkeman continue cette fresque historique en montrant que la vision du temps se modifie encore davantage à partir de la Révolution industrielle. Peu à peu, le temps est découpé de façon encore plus générale et uniformisée.
La semaine de six jours (plus une de repos) et la notion d'heures de travail fixes commencent à dominer l'expérience des gens. À partir des Temps modernes, le temps devient une ressource comme une autre, qu'il faut "employer" à bon escient et éviter de gaspiller.
Pour l'auteur, c'est là le début de l'anxiété que nous vivons encore aujourd'hui. Chaque moment devient une opportunité, et il nous appartient à nous seuls de savoir la saisir. C'est une responsabilité immense qui entraîne aussi beaucoup d'angoisse.
Nous ne pouvons nous empêcher de nous projeter et d'organiser notre temps de la façon la plus efficace possible. Nous voulons profiter de chaque "parcelle" de temps dont nous disposons. Malheureusement, cette approche nous enferme dans le futur et nous empêche de simplement profiter de l'instant présent.
Confessions d'un geek de la productivité
Ne vous trompez pas ! Oliver Burkeman ne pense pas être au-dessus des autres sur ces sujets. Dans cette section, il avoue avoir lui-même passé des années à essayer de maîtriser son temps. Il a même tenu une chronique de journal dans laquelle il s’est évertué à « tester » chaque nouvelle mode en matière de gestion du temps.
Mais il a remarqué quelque chose : il devenait de plus en plus stressé ! Il voulait accomplir toujours plus. Et c'est là que lui est venue sa "révélation" : un jour, il s'est rendu compte que cela lui serait impossible. Il a donc décidé de changer son fusil d'épaule et de trouver une autre voie, plus sereine.
Être sans cesse occupé ne nous aide pas à avoir une vie bonne et heureuse. Nous évitons constamment la question de nos limites. Nous croyons, au contraire, que "tout est possible". Mais c'est faux. Nous devons apprendre à nous défaire de ce désir de contrôle permanent.
Pour le dire autrement : nous nous noyons dans le travail pour échapper aux questions existentielles qui nous travaillent presque malgré nous. Pourtant, nier la réalité ne fonctionne pas, ou du moins pas très longtemps.
Un souffle glacé de réalité
Oliver Burkeman en tire une maxime ou plutôt ce qu'il appelle le « paradoxe de la limitation » qui dit que :
Plus nous essayons de tout adapter à l'objectif de la maîtrise du temps ;
Plus nos vies deviennent insatisfaites.
Être capable de prendre du recul et d'accepter ce paradoxe nous aide à changer de voie. Non, nous n'aurons jamais le temps de faire tout ce que nous voulons ! Oui, nous devons faire des choix difficiles au sujet du temps que nous allons allouer pour chaque chose !
Et ce sentiment de réalité n'est pas négatif. En fait, choisir une voie en conscience, en sachant que nous allons perdre d'autres choses, nous permet de valoriser le chemin que nous avons choisi à sa pleine valeur.
Cette façon de penser les choses nous oblige à penser à ce que nous voulons vraiment et ce qui est le plus précieux à nos yeux.
Chapitre 2 — Le piège de l'efficacité
Être constamment occupé : voilà bien une affliction moderne qui affecte tout le monde, et cela dans toutes les classes socio-économiques ! Du ministre au coursier Uber, tout le monde se sent désespérément "tenu" par le temps.
Chacun d'entre nous refuse pourtant d'admettre la vérité énoncée plu haut. À la place, nous cherchons à optimiser notre temps en dégageant du temps pour faire tout ce que nous souhaitons faire. Nous dégageons du temps pour apprendre l'espagnol dans notre salle de bain ou écouter des podcasts dans notre voiture, etc.
Nous voulons tout faire !
Et nous pensons qu'il suffit de trouver plus de temps pour accomplir toutes ces choses auxquelles nous aspirons. C'est là le piège de l'efficacité qui nous empêche, encore une fois, de nous mettre face à notre humaine — et mortelle — condition.
La boîte mail de Sisyphe
L'un des premiers livres de gestion du temps a été Comment vivre 24 heures par jour (How to Live on 24 Hours a Day) de l'écrivain anglais Arnold Bennet (1908). Comme certains spécialistes du développement personnel aujourd'hui, Arnold Bennet incitait ses lecteurs à tirer le meilleur parti de leur quota quotidien de 24 heures en arrêtant de procrastiner ou de se plaindre.
Suffit-il de trouver des stratégies pour faire tout ce que nous voulons ? Nous l'avons compris, pour Oliver Burkeman, la réponse est non. Non seulement car cela nous donne la sensation d'avoir toujours plus à faire, mais aussi parce qu'il y a plein de choses qu'au fond, nous ne voulons pas vraiment, nous ne ferons pas et n'avons pas à faire.
Plutôt que de tourner en rond de façon absurde en cherchant sans cesse la meilleure manière d'optimiser la gestion de notre boîte mail (exemple donné par l'auteur), préférons une bonne réflexion sur ce que nous voulons vraiment.
La to-do list sans fond
La seule façon d'être libre n'est pas de trouver de bonnes stratégies, mais d'accepter que nous devions faire des choix difficiles sur la façon de passer notre temps. Bien sûr, ce sens du sacrifice ne cadre pas vraiment avec le mantra moderne de l'acquisition et de la consommation effrénée.
Les technologies modernes telles qu'Internet nous promettent de prendre le contrôle sur nos tâches, mais elles augmentent aussi le nombre de tâches que nous devons accomplir. Pourquoi ? Parce qu'elles nous donnent l'impression que nous pouvons toujours "ajouter" une tâche supplémentaire dans un créneau de temps libre.
Cela crée une to-do list sans fond.
Il est intéressant de comparer, à ce titre, l'expérience moderne à l'expérience dite "prémoderne" du Moyen-Âge ou de l'Antiquité. Les philosophes stoïciens, par exemple, imaginaient le temps comme un éternel retour. Dans ce cadre, pas besoin de courir ; il importe bien davantage de savoir quelle est notre place dans ce monde.
Pourquoi vous devriez arrêter de parer au plus pressé
Une autre idée courante parmi les auteurs de développement personnel est que nous devrions parer aux tâches les plus urgentes en premier lieu, puis nous occuper de ce qui compte le plus pour nous.
C'est une erreur ! De cette façon, vous êtes sûr de ne jamais parvenir à réaliser les activités qui sont vraiment significatives pour vous. Vous êtes sans cesse pris dans cette liste interminable ou ce travail de Sisyphe absurde.
Quelle est réellement la tâche que vous devriez effectuer en premier lieu ? Traiter ce mail ou aller voir votre frère malade (pour ne donner qu'un exemple) ? Oliver Burkeman adopte une approche originale et nous incite à réorganiser nos activités à partir de ce qui a le plus de valeur à nos yeux.
Les écueils du confort
Nous pensons "économiser" du temps et gagner en confort. De nombreuses applications vendent d'ailleurs leurs services de cette façon : plus vous utilisez notre (magnifique) produit, plus vous gagnerez du temps pour ce qui a du sens et de l'intérêt. Mais est-ce le cas ?
D'une part, il importe de se rendre compte que ces façons de nous faire gagner du temps posent problème au niveau social. Par exemple, utiliser les services d'Uber implique de souscrire à son modèle de rémunération précaire.
Autre cas : envoyer une carte d'anniversaire électronique peut sembler anodin. Pourtant, vous évitez de ce fait de soutenir les libraires locaux et de prendre du temps pour écrire quelques mots vous-même. Quel est le geste qui est le plus dénué de sens, ici ?
Voulons-nous vraiment que tout soit "facile" ? Voulons-nous réellement vivre des vies entièrement "confortables" ? Quel est le prix du confort ? Ce sont ces questions que nous devrions nous poser.
La culture du confort peut nous conduire là où nous ne voudrions pas forcément être. Pensez à Netflix. Il est facile de rester dans son canapé. Mais ne préférons-nous pas aller au cinéma entre amis ?
La réponse n'est pas nécessairement facile à donner à chaque fois, mais nous devrions à minima penser à nous poser la question le plus souvent possible.
Chapitre 3 — Faire face à la finitude
Dans 4 000 semaines, l'auteur cherche des ressources dans la philosophie contemporaine. Il introduit rapidement à la pensée du philosophe allemand Martin Heidegger. Dans son livre majeur, Être et Temps (1927), celui-ci affirme que le temps doit devenir la dimension essentielle de la vie humaine.
Jetés dans le temps
Martin Heidegger considère que nous « sommes un temps limité ». En d'autres termes, nous ne possédons pas le temps comme une ressource, mais nous sommes des êtres temporels. Cet état nous définit comme êtres vivants et humains.
Cette perspective heideggerienne sur le temps a l’avantage de nous faire prendre conscience de nos limites. C'est parce que nous avons un terme, une limite donnée — bref que nous sommes des êtres temporellement limités — que nous devons réfléchir à la question du sens de notre existence.
La plupart du temps, nous optons pour une myriade de distractions, mais est-ce là un choix "authentique" ? Telle est l'un des problèmes que pose Martin Heidegger.
Devenir concret
Oliver Burkeman poursuit son argumentation à partir du livre This Life (2019), du philosophe suédois Martin Hägglund. Celui-ci soutient que la finitude de la vie est ce qui lui donne son sens.
En fait, si nous pensions que rien ne finirait jamais, alors rien ne pourrait vraiment avoir d'importance.
Les personnes qui croient en la vie éternelle et ceux qui pensent qu'ils peuvent organiser leur vie parfaitement sont "dans le déni". Rien n'est véritablement en jeu pour eux.
Pour devenir concrets, nous avons besoin d'accepter la certitude de notre mort. C'est ce que disent aussi les stoïciens et certains psychologues comme le psychologue espagnol Rafael Santandreu, d'ailleurs.
Nous n'avons que du temps prêté
À ce sujet, le cas des expériences de mort imminente est particulièrement troublant. Oliver Burkeman soutient que les personnes ayant vécu ce type d'événement développent une relation plus authentique et plus précieuse avec le temps. En prenant conscience de leur fragilité, ils apprécient chaque moment et apprennent à donner la priorité aux choses qui comptent le plus.
Toutes ces réflexions nous mènent vers une conclusion : la vie et le temps ne nous appartiennent pas. Nous sommes en vie pour un temps donné ou, plus exactement, « prêté » — puisque celui-ci nous sera enlevé à un certain moment.
Cela doit-il nous rendre insatisfaits ? Non, car nous pourrions tout aussi bien, à la place, ressentir de la gratitude pour le fait que nous ayons reçu ce temps à vivre. En un sens, l'existence a quelque chose de miraculeux. Nous pouvons donc affirmer notre vie avec joie même si celle-ci est fragile et limitée.
Chapitre 4 — Devenir un meilleur procrastinateur
Pour résumer, Oliver Burkeman soutient que la gestion de notre temps ne concerne pas seulement ce que nous devons faire, mais aussi — et surtout — ce que nous devons laisser de côté.
Oliver Burkeman attire l'attention sur le livre de Stephen Covey de 1994, Priorité aux priorités (First Things First). Celui-ci enseigne qu'il faut faire les tâches les plus importantes en premier, puis les plus triviales.
Mais comment faire quand, comme aujourd'hui, nous sommes faces à une foule d'actions importantes à mener en parallèle ? C'est impossible.
En fait, dit Oliver Burkeman, la solution de Stephen Covey ne fonctionne pas. Le vrai problème de la gestion du temps est de se rendre capable de décider entre ce qui sera fait et ce qui ne le sera pas.
L'art de la négligence créative
Oliver Burkeman commence par citer quelques stratégies de remplacement.
Jessica Abel, par exemple, conseille simplement de prendre le temps, au début de la journée, pour accomplir le projet qui vous tient le plus à cœur, même si cela signifie négliger d'autres tâches importantes.
Il fait également valoir que nous devrions limiter la prise en charge de plusieurs projets. Souvent, nous nous investissons dans trop de projets et nous n'en finissons aucun (ou aucun de manière véritablement satisfaisante).
Au lieu de cela, nous devrions nous tenir à la leçon suivante : terminer le projet en cours avant d'en entamer un autre. C'est aussi l'occasion de réapprendre une chose : notre capacité de travail est limitée.
Perfection et paralysie
Les bons procrastinateurs acceptent qu'ils n'accomplissent jamais tout. Ils savent qu'ils doivent faire des choix. Les mauvais procrastinateurs, quant à eux, ils sont paralysés par l'idée d'abandonner quoi que ce soit, parce que cela signifierait faire face à leurs limites.
Ce type de procrastination apparaît dans toutes les sphères de la vie quotidienne :
Professionnelle ;
Amoureuse ;
Sociale ;
Etc.
Henri Bergson, le célèbre philosophe français du début du XXe siècle, donne une réponse à la question du procrastinateur : pourquoi reportons-nous les choses à demain ? Selon lui, c'est parce que nous aimons plus que tout imaginer un avenir luxuriant où tous nos rêves restent possibles.
Pour sortir de ce perfectionnisme et de cette paralysie, il importe d'oser agir et de faire des choix, en ayant conscience que ceux-ci impliquent des sacrifices.
L'inévitable enracinement
Prenons un exemple en matière d'amour. Vous pouvez chercher infiniment à trouver le partenaire parfait. Vous sauterez de relation en relation sans vous attacher jamais. Pour vous, c'est comme si la vie n'avait pas de fin et que vous aviez l’éternité pour trouver chaussure à votre pied.
Mais est-ce bien la solution ? N'est-ce pas là être obsédé par des chimères ?
Dans le domaine des relations de couple, il importe aussi d'accepter les défauts de son partenaire et de reconnaître nos limites réciproques. Celui qui a peur de l'engagement préfère rester dans l'idéalisation.
Nous pouvons passer des années à hésiter sur le chemin à prendre. Pourtant, une fois la décision prise, la plupart d'entre nous éprouvent un soulagement et découvrent qu'ils aiment finalement s'engager et s'enraciner quelque part.
Selon Oliver Burkeman, c'est parce que :
"Lorsque vous ne pouvez plus revenir en arrière, l'anxiété disparaît parce que, désormais, il n'y a qu'une seule direction à prendre : aller de l'avant en faisant face aux conséquences de votre choix." (4 000 semaines, Chapitre 4)
Chapitre 5 — Le problème de la pastèque
Un autre problème très actuel lié à la gestion du temps est celui de la distraction. L'auteur prend l'exemple d'une vidéo absurde sur BuzzFeed où une pastèque explose : 3 millions de vues !
Comment expliquer qu'autant de personnes perdent leur temps à regarder de tels contenus ridicules ?
Prenons d'abord le temps d'une définition. La distraction peut être définie comme le fait de consacrer notre temps et notre attention limités à des activités dans lesquelles nous n'avons jamais eu l'intention de nous engager — par opposition à nos passions.
L'avènement d'Internet et des médias sociaux a placé la distraction au premier plan. Et, en fait, c'est bien là un enjeu de taille. La personne qui regarde une pastèque exploser choisit-elle vraiment de regarder cela plutôt qu'un documentaire ou faire quelque chose de plus intéressant ?
La réponse est en grande partie non. Nous sommes aujourd'hui happés par des mécanismes savamment construits pour détourner notre attention.
Auparavant, nous pensions globalement que la personne distraite pouvait choisir sa distraction. Par exemple, je peux choisir de prendre un bain de soleil au lieu de me plonger dans mon travail.
Mais avec les réseaux sociaux, l'attention devient une ressource dont les entreprises cherchent à tirer profit. Plus nous nous distrayons, et plus elles gagnent de l'argent en glissant, par-ci par-là, des publicités sous nos yeux.
Une machine peut faire mauvais usage de votre vie
Comment ? En personnalisant sans cesse le contenu et en nous maintenant en état d'alerte grâce aux notifications.
En surface, nous pouvons croire que la solution consiste à se doter d'outils ou de techniques permettant de minimiser la distraction en ligne. Par exemple :
Mise en pause des notifications :
Applications de blocage des publicités (ad blockers) ;
Ou même la méditation.
Cependant, ces solutions ne vont pas à la racine du problème. En réalité, la maîtrise complète de l'attention d'une personne est impossible.
Pourquoi ? Car nous sommes programmés par l'évolution biologique pour répondre aux signaux d'alerte. Et c'est très bien ainsi ! Nous ne pouvons négliger que le bus est sur le point d'arriver ou qu'un enfant crie au secours.
Par ailleurs, la distraction offre de beaux moments. Nous sommes parfois surpris par un beau coucher de soleil ou par le regard mystérieux et sympathique d'un ou d'une inconnue. En soi, toute distraction n'est donc pas à empêcher.
Toutefois, il est important de noter les conséquences de la distraction en ligne. Celles-ci ne se limitent pas à une heure perdue de temps en temps. En fait, les capacités de prédiction des algorithmes entraînent des effets plus graves et plus directement politiques.
Par exemple, la tendance à suivre des contenus de plus en plus filtrés et choquants sur certains thèmes nous conduit à adopter des positions extrêmes. Nous devenons de plus en plus irritables et pouvons nous fâcher avec notre famille, nos amis, voire — plus inquiétant — prendre en grippe la société tout entière.
Si ce thème vous intéresse, vous pourriez aussi aimer la chronique du livre de Sébastien Bohler, Le bug humain ou celui de Pascal Bronner, Apocalypse cognitive.
Chapitre 6 — L'interrupteur intime
Dans 4 000 semaines, Oliver Burkeman insiste sur le courage de faire face au présent. L'auteur soutient que la distraction est un moyen de fuir cet inconfort ressenti avec le moment présent tel qu'il est.
Si les réseaux sociaux cherchent à nous manipuler et à gagner notre attention, nous collaborons avec eux souvent de bonne grâce. Oui, une partie interne de nous-mêmes nous éloigne des tâches que nous voulons accomplir. Pourquoi ? Car nous aimons la facilité !
Et c'est un paradoxe important :
Lorsque nous sommes engagés dans une tâche significative qui ajoute une réelle valeur à nos vies ;
Nous éprouvons en même temps un sentiment d'ennui parfois si désagréables que nous ferions presque tout pour que celui-ci disparaisse.
Or cet ennui est capital, car il signale nos limites. Si nous nous ennuyons, c'est peut-être parce que nous sommes face à de l'incertitude et à notre propre fragilité : allons-nous réussir ? Comment allons-nous surmonter cette difficulté, cet obstacle qui se dresse devant notre désir ?
L'inconfort de ce qui compte
En "succombant" à la distraction, nous évacuons d'un trait ces peurs et ces angoisses que révèle l'ennui. En vaquant à des occupations sans importance, nous nous redonnons l'illusion de l'infini et de la compétence. Nous retournons dans notre zone de confort.
La solution n'est pas aisée. Elle passe par une reconnaissance de l'inconfort lié à l'ennui. Pour Olivier Burkeman, nous devons :
Faire face et tourner notre attention consciemment vers ce qui nous pose problème dans le moment présent, afin de chercher à résoudre la tension.
En même temps, reconnaître que nous ne pouvons pas déterminer complètement le résultat des événements. Nous agissons au mieux, mais sans garantie de succès.
Cette attitude permet d'avancer dans l'inconfort et dans l'incertitude.
Partie 2 — Au-delà du contrôle
Chapitre 7 — Nous n'avons jamais réellement le temps
Le spécialiste de la cognition Douglas Hofstader a établi une loi simple : chaque tâche prend plus de temps que prévu. Oliver Burkeman abonde dans ce sens. Pour lui, c'est le signe que le temps ne peut pas être complètement contrôlé.
Tout peut arriver
L'auteur raconte des anecdotes de famille. Il vient, dit-il, d'une famille de planificateurs obsessionnels ! Chaque membre de sa famille aime ressentir ce sentiment de contrôle sur l'avenir.
Pour lui, l’origine de cette tendance comportementale familiale est liée à la Seconde Guerre mondiale, lorsque sa grand-mère parvint à fuir l’Allemagne avant les premières grandes déportations organisées par le gouvernement nazi.
L'anxiété profonde de sa grand-mère devant ce qui pourrait se passer a été transmise de génération en génération. Pour elle, l'important était de prédire ce qui allait se passer et de maîtriser sa destinée dans un moment crucial.
Même si, aujourd'hui, le danger n'est plus mortel, la crainte et le besoin de contrôle demeurent. C'est le cas de sa grand-mère, mais aussi de ses parents et du reste de sa famille.
S'occuper de ses affaires
"Le planificateur obsessionnel […] exige que des gages de sécurité lui soient donnés au sujet de l'avenir — mais l'avenir n'est justement pas le genre d'objet qui peut lui fournir l'assurance dont il a envie !" (4 000 semaines, Chapitre 7)
Pourquoi ? Car l'avenir est par nature incertain. C'est d'ailleurs également ce que dit le célèbre statisticien Nicholas Nassim Taleb dans ses livres, que ce soit Le Cygne noir ou Antifragile.
Êtes-vous inquiet ? Pensez-vous que c'est en prédisant quelque chose que vous éviterez que cela se passe mal ? C'est une erreur logique. Vous ne pouvez pas contrôler l'avenir en établissant des plans. L'imprévu fait intégralement partie de la vie.
Il faut en tirer une conclusion : il n'y a aucune garantie que nous serons en mesure d'utiliser le temps comme nous l'avions prévu. Et il se peut que nous ayons beaucoup moins à vivre que les 4 000 semaines annoncées au début du livre.
Si nous examinons nos vies rétrospectivement, nous pouvons nous rendre compte du côté absurde de la prévision. Posez-vous la question : votre vie s'est-elle déroulée telle que vous l'aviez prévue ? La réponse est sans doute non !
Notre existence est le fruit de circonstances que nous n'avions pas prévues et d'occasions fortuites. Certes, nous avons pris des décisions, mais toujours sur la base de ce "terrain mouvant".
Y a-t-il de quoi être rassuré, alors ?
Bien sûr, car l’acceptation de l’incertitude nous dégage de l’obligation de tout contrôler et, donc, de l’anxiété qui lui est liée. Qui plus est, il n’est pas question de ne faire aucun plan, mais simplement de se rappeler que ceux-ci sont des aide-mémoires, susceptibles de changement.
Chapitre 8 — Vous êtes ici
La catastrophe causale
Nous instrumentalisons le temps en le considérant comme ce qui nous mène vers une plus grande récompense, un plus grand succès, etc.
« Vous vous concentrez sur l'endroit où vous vous dirigez, au détriment de vous concentrer sur l'endroit où vous êtes ». (4 000 semaines, Chapitre 8)
Cette "instrumentalisation" perpétue l'illusion dommageable d'une satisfaction à venir et d'un contrôle total. Ce faisant, nous estimons que le présent n'est jamais satisfaisant et nous propulsons l'épanouissement personnel dans un avenir idéalisé.
La dernière fois
Oliver Burkeman s'est rendu compte qu'il vivait lui-même selon cet état d'esprit orienté vers l'avenir lorsqu'il est devenu père. Il a constaté que les manuels qu'il lisait sur le sujet tombaient tous sous le coup de cette façon de voir le monde.
En effet, les manuels destinés aux parents considèrent que le présent du nourrisson doit être utilisé comme un tremplin vers leur avenir. Objectif : donner la priorité à la formation de l'enfant pour qu'il soit un adulte prospère.
Mais ce n'est pas l'avis de l'auteur. Pour lui, il est préférable de vivre chaque instant avec son enfant. Les expériences que celui-ci vit sont une découverte constante. L'enfant est "pure présence" et non une projection vers l'avenir.
Présent, mais absent
L'orientation vers l'avenir au détriment du présent ne se produit pas seulement au niveau individuel, mais aussi au niveau sociétal. À force de rechercher le profit ou la perfection, nous nous "absentons" de l'instant présent.
Pour certains spécialistes du développement personnel, la méditation de pleine conscience semble être la solution pour enfin "savourer le moment". Pour Oliver Burkeman, c'est un peu plus compliqué.
En fait, il arrive souvent que nous recherchions désespérément à nous concentrer pour accomplir les exigences de la méditation. Dans ces cas-là, tout ce que nous réussissons à faire est à créer un fossé entre le vécu réel et ce que nous voulons vivre dans le présent.
L'auteur propose une option à la fois plus simple et plus directe, mais peut-être pas moins aisée : accepter simplement que nous vivons dans le présent, que cela nous plaise ou non.
Chapitre 9 — Redécouvrir le repos
Le déclin du plaisir
Les philosophes de l'Antiquité pensaient bien différemment. Il est vrai que pour eux, le travail était dévalorisé ; il s'agissait d'une dégradation. Avoir du temps libre (et être libre) signifiait se dédier entièrement à l'étude de soi et du monde. C'est ce qu'ils nommaient la contemplation.
À l'époque médiévale, le rythme de l'existence était en grande partie dicté par la religion : le dimanche, les jours fériés, etc. sont en partie des reliques de cette époque. Certaines périodes étaient dédiées au jeûne, d'autres à l'engagement communautaire, d'autres encore à la prière. Bref, le temps libre était prescrit et faisait sens de façon collective.
Et aujourd'hui ?
Même notre temps libre doit faire l'objet d'un contrôle accru. C'est étrange, mais nous organisons de plus en plus notre temps hors travail comme le temps de travail lui-même. Il existe une pression sociale à "rentabiliser" individuellement ce temps disponible du mieux possible.
Résultat : stress, stress et encore stress au bout du compte ! Ce qui devait être un temps de loisir et de plaisir devient une sorte de corvée. Paradoxal, non ?
La productivité pathologique
Avec l'industrialisation et la quantification du temps (comptabilisé à partir des horloges), le temps libre devient un "temps utile". L'ouvrier veut faire ce qu'il veut quand il n'est pas soumis à la loi du patron. Mais ce qu'il veut, bien souvent, c'est s'améliorer (ou améliorer ses biens).
Cette tendance à prendre le temps libre pour un temps où l'individu doit s'occuper de lui-même, de sa famille et de ses biens est typique de la modernité. Mais il engendre une forme de "productivité pathologique".
Dans 4 000 semaines, Oliver Burkeman soutient en effet que si nous ne nous permettons pas de perdre du temps et d'être inactifs, alors nous ne nous permettons pas du tout de nous libérer. Nous sommes juste pris dans une forme stressante de développement personnel.
D'où vient ce phénomène ? En partie dans ce que le célèbre sociologue allemand Max Weber a nommé dans l'un de ces livres célèbres « l'éthique de travail protestante ». Qu'est-ce que c'est ?
En résumé, il s'agit d'une manière de voir le monde qui a émergé dans les cercles calvinistes d'Europe du Nord. Parmi ceux-ci, beaucoup ont immigré aux États-Unis. L'idée de base est la suivante : travailler dur et accumuler des biens est le signe de la moralité et de l'élection divine. Au jour du Jugement dernier, seuls ceux qui auront travaillé dur seront sauvés !
Bien que nous ne nous reconnaissions pas nécessairement dans cet esprit religieux, notre mentalité a été construite à partir de telles idées, qui sont passées dans la culture populaire (via des romans et des films, notamment).
Nous pensons malgré nous que si nous optimisons constamment notre temps, nous ne ressentirons pas le besoin de justifier notre existence ; nous nous sentirons valorisés, reconnus et aimés par nos proches.
Règles pour le repos
Alors, comment retrouver le repos ? Premier point mis en avant par l'auteur : se rappeler que l'avenir est incertain (voir le chapitre précédent). En conséquence : cesser de le surinvestir et profiter du temps présent tel qu'il se donne, là, maintenant.
Oliver Burkeman conseille aussi de se reposer sans attendre d'être "tout à fait" bien. Lorsque nous cherchons le bon moment, la bonne position, etc., nous revenons à ce petit démon de la perfection. Sentons-nous plutôt maladroits, avec quelques douleurs, mais sentons-nous bien malgré tout, dit l'auteur.
Oliver Buckerman dit aussi qu'il adore randonner. Il propose de s'adonner à cette activité comme une fin en soi. C'est-à-dire ? Eh bien comme une activité que vous faites sans autre but que marcher et explorer le monde.
Rod Steward, radical
L'auteur prend également l'exemple du célèbre rockeur. Dans son temps libre, celui-ci assemble un train miniature. Et il se passionne pour cette activité depuis des années ! Pas très sexy, pour une rock star ? Il s'en fiche et avoue même n'être pas très bon à cela !
Voici donc un conseil qui prolonge ce qui précède : jouer ou plutôt prendre plaisir à des passe-temps non productifs où nous ne ressentons pas l'obligation d'exceller. Dans une société fondée sur le perfectionnisme et l'abstraction d'un avenir parfait, agir par pur plaisir devient un luxe presque inconcevable !
Pourquoi ? Car cela nous oblige à nous concentrer sur l'existence réelle et ses processus, plutôt que sur les bénéfices attendus qui sont toujours reportés à… demain.
Chapitre 10 — La spirale de l'impatience
Échapper à la vitesse
Voilà un nouveau constat ironique :
La technologie moderne réduit les temps d'attente (voyage, communications, etc.).
Et pourtant, nous sommes plus impatients que jamais !
Nous sommes frustrés par notre incapacité à accomplir des tâches difficiles dans le temps que nous nous donnons. Pourquoi ? Peut-être parce que nous éprouvons comme désagréable le fait de ne pas avoir un contrôle total des événements, malgré les technologies toujours plus "efficaces" qui sont mises à notre disposition.
La société dans son ensemble devient de plus en plus impatiente et rapide. Les attentes en matière d'efficacité dans des domaines tels que le travail ont augmenté. La pression augmente sur les employés.
Vous devez arrêter, mais vous ne pouvez pas vous arrêter
La lecture est l'un des domaines qui souffrent le plus de cette impatience contemporaine généralisée. De nombreuses personnes se plaignent de ne pas avoir le temps de lire. Pourtant, ils sont rapidement frustrés quand ils se mettent à lire, car ils se rendent compte qu'un texte "prend du temps".
Oui, chaque texte a sa propre durée. Pour le saisir pleinement, nous devons abandonner nos propres attentes de satisfaction instantanée et nous plonger dedans avec attention.
Fait intéressant : la psychothérapeute de la Silicon Valley Stephanie Brown a découvert que de nombreux patients à elle souffraient d'une dépendance à la vitesse. Tout comme un alcoolique utilise l'alcool pour évacuer des sentiments difficiles, les accros à la vitesse cherchent à éviter la douleur émotionnelle en se ruant sur de nombreuses activités.
Dans une certaine mesure, c'est ce que nous faisons tous. Nous avons trop peur de perdre le rythme et de nous laisser distancer. Pour gérer ce sentiment désagréable, nous cherchons à reprendre le contrôle et à faire toujours mieux.
Malheureusement, cela génère une spirale addictive qui peut avoir un impact négatif aussi bien sur nos relations que sur notre santé. Contrairement à l'alcoolisme, cette dépendance à la vitesse est socialement acceptée et valorisée, ce qui la rend encore plus compliquée à gérer.
Pour se rétablir, Oliver Burkeman préconise :
Accepter la vérité selon laquelle les tâches prennent plus de temps que ce que vous ne pensez ou souhaiteriez ;
Reconnaitre que vous aurez toujours besoin de courir plus vite une fois que vous commencez à entrer dans cette spirale infernale.
L'anxiété face aux tâches chronophages diminue considérablement lorsque vous acceptez le processus qu'elles impliquent. C'est alors que vous pourrez acquérir ce "superpouvoir" mal aimé… la patience !
Chapitre 11 — Rester dans le bus
Regarder et attendre
Voilà bien une qualité sous-estimée dans la société occidentale. La patience semble impliquer la passivité, voire la fainéantise. Nous cherchons au contraire à forcer les événements pour obtenir ce que nous voulons. C'est cette attitude proactive qui est valorisée.
Pourtant, Oliver Burkeman affirme dans 4 000 semaines que "la patience devient une forme de pouvoir". Ceux qui prennent le temps dont ils ont besoin pour faire un travail significatif obtiennent une satisfaction plus durable aussi bien pendant la réalisation du projet qu'une fois le résultat accompli.
L'auteur donne l'exemple de Jennifer Roberts, professeure d'histoire de l'art à Harvard. Celle-ci confie à ses étudiants la tâche ardue de regarder le même tableau pendant trois heures d'affilée.
Pourquoi ? Car cette tâche encourage les jeunes gens à regarder la peinture et à s'imprégner de son atmosphère. Ils remarqueront des éléments nouveaux qu'ils n'auraient pas pris en compte autrement.
Le psychothérapeute M. Scott Peck observe quant à lui notre inconfort face à l'attente. Il affirme que :
"Nous sommes tellement mal à l'aise avec l'expérience du déroulement naturel de la réalité que lorsque nous sommes confrontés à un problème, nous courons au plus vite vers une résolution — n'importe quelle solution, pourvu que nous puissions nous dire que nous y faisons "face", et ainsi avoir le sentiment de l'avoir sous contrôle." (Scott Peck dans The Road Less Travelled [1978], cité dans 4000 semaines, Chapitre 11)
Trois principes de patience
La première solution proposée par Oliver Burkeman consiste à "développer le goût des problèmes". Plutôt que de nous précipiter vers la sortie, nous ferions mieux d'accepter le fait que la douleur, le mystère et les énigmes à résoudre font partie de la condition humaine.
Deuxième proposition : l'incrémentalisme radical. C'est-à-dire ? Avancer par petits pas quotidiens, sans en faire trop en une fois. Habituez-vous à attendre jusqu'à demain pour continuer votre tâche. Cela vous permet de ne pas forcer et de laisser advenir naturellement la créativité.
Enfin, l'auteur rapporte le principe du photographe finno-américain Arno Minkkinen. Celui-ci suggère de "rester dans le bus". Qu'entend-il par là ? Dans le domaine de la création, rester dans le bus signifie accepter la période où notre production sera médiocre et dérivée, et cheminer à travers cela jusqu'à parvenir au point d'originalité souhaité.
Chapitre 12 — La solitude du digital nomad
Synchronisation et désynchronisation
Aujourd'hui, de nombreux conseils de spécialistes du numérique prônent le fonctionnement asynchrone. En soi, il est tout à fait positif de pouvoir choisir ses horaires. Mais cela pose néanmoins quelques problèmes.
Pour Oliver Burkeman, l'un des dangers du digital nomadism (nomadisme numérique en bon français) et du travail asynchrone est la solitude. Il met en avant le fait que certaines des activités les plus importantes de la vie sociale nécessitent la synchronisation :
Se faire des amis ;
Élever des enfants ;
S'engager politiquement ;
ET même faire du business.
Tout ne peut donc pas être "asynchrone". Nous devons pouvoir nous coordonner avec autrui, échanger en direct, etc.
Dans les sociétés prémodernes, l'ostracisation — le fait d'être forcé de rester à l'écart de la communauté — était l'une des plus grandes punitions. Aujourd'hui, la société moderne célèbre cette atomisation des relations et la distanciation de chacun vis-à-vis de chacun. Nous ne créons plus de rythmes communs.
La figure du nomade numérique est exemplaire de ces transformations, puisque celui-ci peut théoriquement choisir son emploi du temps en fonction de ses caprices et travailler à partir de n'importe quel endroit dans le monde.
L'auteur souligne pour terminer que le terme « nomade numérique » est trompeur. En effet, les nomades d'origine n'étaient pas des vagabonds solitaires. Ils voyageaient en groupe.
Nous pouvons constater que les relations professionnelles et personnelles souffrent d'un manque de « rythmes partagés ». Pourquoi est-ce important ? Car c'est ainsi que se constituent des relations plus profondes.
Rester unis dans le temps
Oliver Burkeman cite plusieurs études qui montrent que le partage du temps, la coordination, améliore le sentiment de bien-être des individus. Par exemple, l'étude de 2013 du chercheur suédois Terry Hartig montre que — contrairement à ce que pensent les gourous de la productivité — le bonheur des gens est lié à la "régulation sociale du temps".
Les périodes de repos socialement prescrites sont essentielles pour permettre aux gens de coordonner plus facilement leurs temps de loisirs avec ceux de leurs proches. Cela stimule les relations personnelles, qui sont elles-mêmes propices au bonheur.
Nous avons également l'impression de nous sentir plus réels et d'avoir des expériences plus vivantes lorsque nous sommes synchronisés avec les autres. En tant qu'êtres sociaux, nous avons besoin d'agir de concert dans un but donné.
La liberté de ne jamais voir ses amis
En fin de compte, nous devons évaluer avec attention ce que nous voulons faire :
Profiter de la flexibilité des horaires, au risque de voir le travail s'infiltrer dans tous les aspects de notre vie ;
Nous engager dans des activités en commun, avec une gestion sociale du temps, mais aussi des temps d'arrêt mieux marqués.
En tant qu'individus, nous pouvons privilégier l'un ou l'autre. Pour Oliver Burkeman, il est préférable de perdre un peu de son indépendance pour retrouver un sens du temps "en commun". Mais peut-être y a-t-il moyen de concilier les deux ? De décider de ses horaires tout en préservant des temps précieux pour les siens et sa communauté ?
Chapitre 13 — La thérapie de l'insignifiance cosmique
La Grande Pause
Nombreuses sont les personnes qui pensent qu'elles pourraient vivre des expériences plus enrichissantes et significatives. Nous voulons profiter de la vie dans le temps qui nous est octroyé.
En soi, ce désir est très positif. Il atteste que nous voulons jouir de l'existence dans le présent et que nous sommes prêts à nous poser les bonnes questions sur la manière de mener sa vie.
Durant la pandémie mondiale de COVID-19, nous nous sommes collectivement posé cette question ! Beaucoup de personnes ont (re)découvert la valeur du voisinage ; ils ont utilisé leur temps et leurs ressources pour faire tout leur possible pour aider ceux qui vivaient autour d'eux. Ils ont cherché à faire ce qui compte le plus.
Ce n'est pas qu'ils ne se souciaient pas des autres avant la pandémie, mais c'est simplement qu'ils pensaient qu'ils n'avaient pas le temps. Dans le contexte de la crise sanitaire mondiale, ils changèrent de point de vue et se mirent à agir différemment.
Cette "Grande Pause" qu'a été le Covid a été pour certains l'occasion d'un véritable changement d'attitude à l'égard du temps et de la vie de tous les jours.
Une modeste vie qui a du sens
Quelle est cette thérapie de l'insignifiance cognitive ? Elle part du principe que nous nous donnons trop d'importance, en tant qu'individu et en tant que société. Nous croyons être importants, ou être la meilleure civilisation qui n'ait jamais existé.
Mais redescendons sur terre. L'humanité, dans son ensemble, n'a que 6 000 ans, ce qui est très jeune par comparaison avec l'âge du monde lui-même. N'est-il pas étonnant de penser que l'époque des pharaons égyptiens ne remonte qu'à 35 vies en arrière de la nôtre !
Conséquence logique : notre propre vie n'est qu'une infime goutte d'eau dans cet océan de personnes ayant vécu jusqu'ici. Et notre temps sur Terre est bel et bien court, très court ; "un minuscule petit scintillement de presque rien dans le schéma des choses".
Ce constat de notre « insignifiance cosmique » peut être assez désagréable. Pourtant, il peut aussi nous libérer de l'enfermement dans nos problèmes et nos obsessions quotidiens (210). Plutôt que d'en avoir peur, nous pourrions nous servir de cette sagesse pour profiter plus raisonnablement de la vie quotidienne.
Comment ? En trouvant plus de sens dans les tâches que nous faisons déjà. À l'inverse, la surévaluation de notre existence nous amène à rejeter nos limites et à nous égarer dans des rêves impossibles.
Chapitre 14 — La maladie humaine
La vie provisoire
Notre lutte contre le temps découle de la tentative de le maîtriser et de sentir ainsi que nous avons un pouvoir sur notre propre condition mortelle. Nous cherchons à être productifs et proactifs, à réaliser tous nos objectifs. À l'inverse, nous nous épuisons et nous retardons les échéances.
Ces attitudes sont liées au fait que nous oublions le fait essentiel : le temps ne se laisse pas ainsi attraper. Il déborde de nos projets, nos désirs. Et il nous pousse malgré nous jusqu'à nos limites, que nous le voulions ou non. Cette vie nous est prêtée dans le temps, "pour" un temps.
Abandonner l'espoir de cette relation de maîtrise par rapport au temps peut nous libérer. Cela signifie accepter qu'il y ait toujours plus de choses à faire que ce que nous pouvons effectivement faire. Cela implique aussi que nous devrons prendre des décisions difficiles sur la meilleure vie à mener.
5 questions
Pour terminer ce chapitre de 4 000 semaines, Oliver Burkeman préconise que nous nous posions cinq questions importantes sur la façon dont nous passons notre temps.
Où, dans votre vie ou votre travail, recherchez-vous actuellement le confort, alors que ce qui est demandé est un peu d'inconfort ?
Vous tenez-vous et vous jugez-vous par des normes de productivité ou de performance qui sont impossibles à atteindre ?
Avez-vous accepté le fait que vous êtes qui vous êtes, et non la personne que vous pensez que vous devriez être ?
Dans quels domaines de l'existence pensez-vous que vous n'êtes pas encore tout à fait prêt à passer à l'action ?
Comment passeriez-vous vos journées si vous ne vous souciiez pas de voir vos actions se concrétiser ?
La dernière chose la plus importante
Dernier conseil d'Oliver Burkeman : ne pas se laisser submerger par les idées (et les outils) sur la gestion du temps. Prenons simplement une seule mesure, la plus significative pour nous. Acceptons nos limites. C'est ainsi que nous travaillerons réellement à un monde meilleur.
Conclusion — Au-delà de l'espoir
Dans le dernier chapitre et dans la conclusion, Oliver Burkeman montre que la question du temps importe politiquement. Nous sommes à une époque de grands changements. Bien agir, dans le temps qui nous est imparti, peut avoir de grandes conséquences.
Abandonner l'espoir signifie que nous avons, aujourd'hui, dans le moment présent, le pouvoir de changer les choses. Nous n'espérons pas un monde meilleur ; nous le bâtissons, dans les limites qui sont les nôtres.
Concentrons-nous sur les causes qui comptent à nos yeux et acceptons que nous ferons de notre mieux, sans garantie ni contrôle absolus.
Conclusion sur « 4 000 semaines : la gestion du temps pour les mortels » de Oliver Burkeman :
Ce qu’il faut retenir de « 4 000 semaines : la gestion du temps pour les mortels » de Oliver Burkeman :
Voici dix conseils rassemblés en fin d'ouvrage par Oliver Burkeman pour vivre une vie épanouie tout en respectant nos limites temporelles.
Adopter une approche de la productivité à "volume fixe".
Sérialiser, c'est-à-dire se concentrer sur un seul grand projet à la fois.
Décider à l'avance où l'on veut échouer/ne pas exceller.
Tenir une liste des choses « terminées » afin de contrer l'impression d'avoir trop de choses à faire.
Être bienveillant et choisir une cause humanitaire tout en étant conscient de ce qu'on peut lui donner.
Adopter une technologie ennuyeuse et à usage unique qui ne distraie pas.
Chercher la nouveauté dans le banal, travailler sa patience.
Expérimenter dans les relations, notamment en cherchant à comprendre véritablement autrui.
Agir dans le moment présent (par exemple, remercier un collègue ou aider quelqu'un) plutôt que de privilégier son emploi du temps.
Pratiquer l'art de ne rien faire en se laissant le temps d'accepter la réalité et le temps qui passe.
Ce livre d'Oliver Burkeman est original car il casse certains codes du développement personnel. Il ouvre des portes pour penser autrement notre gestion du temps et plus généralement notre rapport au monde.
Points forts :
Une écriture vivante et facile ;
Une introduction claire et pédagogique à des ouvrages de philosophie et à des études scientifiques sur la gestion du temps :
De nombreux exemples issus de la vie personnelle de l'auteur.
Point faible :
Je n’en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l’action » de Simon Sinek : avec 18 millions de vues, sa conférence TED est l’une des plus fameuses de l’histoire de la série — mais avez-vous lu le livre ?
Par Simon Sinek, 2015, 230 pages.
Titre original : Start with why: How Great Leaders Inspire Everywone to Take Great Actions, 2009.
Chronique et résumé de "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" de Simon Sinek
Préface
« Il y a des dirigeants et il y a des leaders. Les dirigeants occupent une position de pouvoir ou d’influence. Les leaders nous inspirent. Qu’il s’agisse d’individus ou de sociétés, nous suivons les leaders non pas parce que nous y sommes obligés, nous les suivons pour nous-mêmes. Nous suivons les leaders non pas pour eux, mais pour nous. Ce livre s’adresse aux personnes qui veulent inspirer les autres et à celles qui veulent trouver quelqu’un qui les inspire. » (Commencer par pourquoi, Phrase mise en exergue du livre)
Introduction
Selon Simon Sinek, les leaders efficaces se distinguent par une forme singulière "de pensée, d'action et de communication". Cet état d'esprit leur permet d'inspirer plus de monde et de mieux réussir que les autres.
Il ne s'agit pas de don. Bien sûr, il existe des leaders très talentueux. Mais ce n'est pas le plus déterminant. Ce qui compte, c'est vraiment cet état d'esprit. Et celui-ci peut être appris ! N'importe qui peut apprendre à penser, agir et communiquer efficacement en suivant le modèle qui sera présenté dans ces pages.
L'auteur présente enfin quelques figures clés de cet ouvrage :
Les frères Wright ;
Dr. Martin Luther King Jr. ;
Steve Jobs et Steve Wozniak d'Apple.
Ces personnes ont été des leaders inspirés et inspirants. Pourquoi ? Eh bien… justement, car ils ont commencé par se demander "pourquoi" !
Partie 1 — Un monde qui ne commence pas par pourquoi
1 — Présumer que vous le savez
Simon Sinek s'intéresse à la façon dont nos hypothèses affectent nos actions. Souvent, nous avons le nez dans le guidon. Or, une perspective plus large sur le monde peut conduire à un succès plus durable.
Il illustre cette idée en comparant les constructeurs automobiles américains à leurs homologues japonais.
Dans l'industrie automobile américaine, les travailleurs de la chaîne de montage utilisent souvent un maillet en caoutchouc comme outil de réglage final pour les portes de voiture.
En revanche, les constructeurs automobiles japonais conçoivent leurs véhicules pour s'assurer que les portes s'adaptent parfaitement dès le début.
À partir de cet exemple, l'auteur développe deux approches distinctes du leadership.
Les dirigeants qui choisissent de manipuler les situations et les gens pour atteindre les résultats souhaités, compromettant volontairement leurs principes pour un succès immédiat. Ils peuvent utiliser des tactiques qui génèrent des résultats rapides, mais finissent par éroder la confiance et l'authenticité.
Les dirigeants qui commencent avec une vision claire du résultat final qu'ils veulent atteindre. Ces dirigeants opèrent avec une compréhension profonde de leur "pourquoi" — leur but et leurs valeurs — et utilisent cette compréhension pour guider leurs décisions et leurs actions.
Selon Simon Sinek, ce deuxième type de leader est focalisé sur le long terme. Les dirigeants qui connaissent leur "pourquoi" sont authentiques et inspirants. Ils sont aussi plus confiants et rassurants. Enfin, ils sont davantage capables de promouvoir lune culture de la collaboration et du travail partagé.
2 — Des carottes et des bâtons
Dans Commencer par pourquoi, l’auteur examine ensuite les deux principales incitations utilisées par les entreprises pour attirer les clients :
Les « carottes », c'est-à-dire la promesse de récompense(s) ;
Les « bâtons », à savoir la mise en évidence de douleurs et de coûts.
Une grande partie des techniques de vente contemporaines s’appuient sur la mise en exergue de « points de douleurs » à évacuer… c’est-à-dire de « bâtons ».
Ces stratégies de persuasion publicitaire — ce que les marketeurs nomment copywriting, notamment — se rencontrent partout. Elles jouent sur les prix, la peur ou encore la pression par les pairs.
En tant que consommateurs, certaines nous sont familières et nous ne sommes pas "dupes". D'autres, toutefois, agissent plus implicitement.
Pour Simon Sinek, c'est toutefois insuffisant. En fait, ces tactiques sont des solutions à court terme qui doivent être constamment répétées pour rester efficaces. Le risque étant, pour l'entreprise, de perdre son identité et, finalement, sa rentabilité.
Partie 2 — Une perspective différente
3 — Le cercle d'or
Dans Commencer par pourquoi, Simon Sinek introduit sa propre conception de la persuasion. Il nomme « cercle d’or » les trois questions suivantes :
Pourquoi = le but et la raison d'être de l'organisation ;
Comment = sa proposition de valeur unique ;
Quoi = les produits/services tangibles qu'elle offre.
Le plus souvent, les entreprises privées ou publiques peuvent exposer leur "quoi", mais sont beaucoup plus embêtées lorsqu'il s'agit de parler de leur "comment" et, surtout, de leur "pourquoi".
Pourtant, c'est par là qu'il faudrait commencer ! C'est "la" clé pour établir des liens durables avec les clients ou les usagers. Lorsqu'une organisation communique efficacement ses valeurs et son but, elle s'adresse directement au cœur des individus et ceux-ci entrent plus facilement en résonance avec elle.
L'exemple le plus fameux est celui d'Apple. Les produits d'Apple sont techniquement similaires à ceux de ses concurrents, mais l'entreprise se démarque nettement dans la mesure où elle commence par son "pourquoi".
Pensez à sa plus célèbre publicité inspirée de 1984 de George Orwell. L'enjeu de la marque à la pomme : remettre en question le statu quo et libérer les individus de leurs chaînes. Ce mantra primordial insuffle de la vie à toute l'entreprise et lui donne son cachet d'authenticité. Les consommateurs, eux, entrent directement en empathie avec cet objectif : "Moi aussi, je veux être autonome et original".
4 — Ce n'est pas une question d'opinion, mais de biologie
Quelles sont les raisons de ce comportement ? En fait, Simon Sinek explique que les humains ont un désir inné d'appartenir à des communautés, c'est-à-dire à des groupes partageant les mêmes valeurs et croyances.
Ce besoin très fort de l'humanité correspond au niveau « pourquoi » du cercle d'or.
Par ailleurs, d'un point de vue neurologique, il existe une différence entre :
Le néocortex, qui gère la pensée et l'analyse rationnelles ;
Le cerveau limbique, qui régit les émotions, la confiance et la loyauté.
Le premier est lié au "quoi", tandis que c'est davantage dans le second que s'ancre le "pourquoi". Les entreprises (ou les organisations au sens large) qui commencent par leur "pourquoi" puisent dans ce désir naturel d'appartenance.
Pourquoi, dans ce cas, la plupart des entreprises commencent par « quoi » et « comment » ? Eh bien, parce que ce sont aussi des aspects que les clients privilégient :
La qualité du produit ;
Son prix bas ;
Ses fonctionnalités ;
Etc.
Tous ces aspects sont importants et sont "calculés" par la partie rationnelle du cerveau. Toutefois, c'est à un niveau plus profond (et plus ancien, selon la théorie de l'évolution), que l'auteur propose d'agir.
5 — La transparence, la discipline et la constance
Dans Commencer par pourquoi, Simon Sinek souligne l’importance de maintenir le bon ordre dans le cercle d’or. Chaque niveau implique un degré d’engagement différent :
Lorsque les décisions sont basées sur des éléments tangibles ou des mesures rationnelles (« quoi »), le plus haut niveau de confiance est formulé selon une phrase du genre : « Je pense que c'est la bonne décision ».
Les décisions instinctives (« comment ») produisent un niveau de confiance semblable à « La décision semble juste ».
Lorsque les décisions sont enracinées dans un "pourquoi" clair, le plus haut niveau de confiance est "Je sais que c'est juste".
Le consommateur qui connaît les raisons d'agir d'une organisation peut facilement l'expliquer et se sentir à l'aise avec son choix, comme s'il était tout à fait "naturel".
Partie 3 — Les leaders ont besoin d'adeptes
6 — L'émergence de la confiance
Simon Sinek explique comment la confiance émerge dans les organisations et comment l'alignement du "pourquoi", du "comment" et du "quoi" peut favoriser cette confiance.
Du point de vue de l'auteur, la confiance commence à s'épanouir lorsque les gens et les organisations font preuve d'un type de motivation qui va au-delà de l'intérêt personnel. À noter : c'est ce qui est parfois appelé motivation oblative.
L'auteur considère que la vision qui consiste à se démarquer constamment de ses concurrents n'est pas viable à long terme. C'est une culture du « quoi » qui risque à tout moment d'oublier son "pourquoi".
En effet, en se concentrant uniquement sur "ce qu'ils font" (quoi), ils restent constamment le nez dans le guidon. Par contre, les entreprises qui s'appuient sur leur "pourquoi" peuvent agir avec plus de flexibilité.
Voici deux exemples qui vont en sens inverse :
Apple, avec son "pourquoi" clairement identifié (voir plus haut), a pu sans problème diversifier ses propositions de services et de produits des ordinateurs aux iPads et aux iPhones.
Dell, quant à elle, a eu du mal à se diversifier au-delà des ordinateurs et en est finalement restée à son activité principale. L'entreprise s'est trop focalisée sur ce qu'elle faisait (son produit, leur qualité) et n'a pas cherché à "vendre" sa raison d'être.
Connaissez-vous "l'avantage du premier déménageur" ? C'est le nom que Simon Sinek donne à l'avantage compétitif que peuvent engranger les entreprises qui savent capitaliser sur leur "pourquoi". Il donne un autre exemple, toujours avec Apple (et Steve Jobs) en héros de l'aventure :
Creative, l'un des premiers producteurs de lecteurs MP3 s'est concentré sur les spécifications techniques lors de ses campagnes publicitaires ;
Apple a commercialisé l'iPod en vantant la possibilité de mettre "1 000 chansons dans votre poche".
Cette approche plus sensationnelle d'Apple fait tilt auprès des consommateurs et leur permet de dominer le marché.
Enfin, l'auteur souligne l'importance d'embaucher des employés qui sont passionnés par le « pourquoi » de l'entreprise. Les employés qui se connectent au « pourquoi » sont plus productifs et innovants. Ils contribuent davantage à la vie de celle-ci et créent une émulation positive pour tout le groupe.
7 — Comment se produit un point de bascule
Comment les idées et les innovations se propagent-elles ? Comment se produit le "point de bascule" qui fait d'un simple produit une référence, voire une norme que tout le monde utilise "doit" utiliser ? Pour l'expliquer, l'auteur s'inspire de la loi d'Everett M. Rogers sur la diffusion des innovations.
Cette loi décrit la courbe en cloche de l'adoption des produits. Il existe plusieurs types de consommateurs :
Innovateurs, c'est-à-dire ceux qui prennent le risque d'adopter une technologie en premier, lorsque celle-ci n'a pas encore été complètement testée ou validée par le public ;
Adopteurs précoces qui souhaitent être à la pointe de la technologie ;
Majorité précoce, qui ne veut pas être en reste et cherche à se maintenir dans la course au progrès ;
Majorité tardive, qui emboite le pas pour entrer dans ce qui devient une "norme" ;
Retardataires, qui adoptent la technologie après tout le monde.
Il y a peu d'innovateurs et peu de retardataires, comparativement aux autres segments. C'est pourquoi la courbe est "en cloche".
Cette analyse classique résonne avec le propos de Simon Sinek. En effet, selon ce dernier, les organisations devraient se concentrer sur l'attraction de personnes qui s'alignent sur leur "pourquoi" et qui croient en leur cause. En l'occurrence, ce sont les innovateurs bien sûr, mais surtout les adopteurs précoces.
Ceux-ci représentent environ 15 % à 18 % du marché. Ils jouent un rôle déterminant pour atteindre ce "point de bascule", cette "masse critique" requise pour qu'une idée ou un produit soit accepté par le grand public.
Dans Commencer par pourquoi, l’auteur cite le mouvement des droits civiques comme exemple du cercle d’or et de la loi de la diffusion de l’innovation. Selon lui, le Dr. Martin Luther King Jr. est devenu le symbole du mouvement des droits civiques, car il a su toucher ces adopteurs précoces avec une vision claire et une communication percutante.
Partie 4 — Comment rallier ceux qui croient
8 — Commencer avec pourquoi, mais savoir comment
Simon Sinek explore ensuite les concepts d'énergie et de charisme. Ceux-ci sont capitaux pour penser le leadership.
L'énergie motive ;
Le charisme inspire.
Si vous connaissez votre raison d'être, vous pouvez développer votre charisme. Est charismatique celui qui croit en quelque chose qui le dépasse. Simon Sinek illustre cela avec les exemples de Bill Gates et de Steve Ballmer.
Steve Ballmer est énergique, il sait mobiliser les troupes ;
Bill Gates respire le charisme malgré sa timidité naturelle.
Les dirigeants charismatiques, qui sont animés par un « pourquoi » fort, laissent un impact durable et obtiennent plus facilement l'engagement des autres. Ces visionnaires ont de l'imagination et une vue précise pour l'avenir. Ils sont la quintessence des personnalités "pourquoi".
Par contraste, les dirigeants qui se focalisent sur le « comment » sont pragmatiques : ils cherchent des solutions pratiques et sont réalistes ; ils pensent au jour le jour. Les personnalités "comment" peuvent très bien réussir, mais elles créeront rarement des entreprises qui changent le monde.
Par ailleurs, ces deux types de personnalités sont souvent complémentaires. Un dirigeant "pourquoi" a souvent besoin d'une personne de type "comment" pour donner vie à sa vision. C'était le cas de Walt Disney, par exemple, qui a pu compter sur son frère Roy pour faire de ses rêves une réalité.
Cette distinction s'étend à la vision et à la mission d'une organisation.
La vision représente l'intention du fondateur, le « pourquoi » derrière la fondation de l'entreprise.
La mission prédit « comment » l'entreprise créera cet avenir. C'est le mode d'emploi.
Lorsque ces deux dimensions sont au clair, l'organisation a toutes les chances d'être un succès, aussi bien en interne (relations entre les collaborateurs) qu'à l'externe (relations avec les clients, surtout, mais aussi les fournisseurs, etc.).
9 — Savoir pourquoi, savoir comment. Ensuite, quoi ?
Simon Sinek continue son parcours et aborde l'évolution du rôle des dirigeants. Lorsqu'une entreprise de développe, elle doit passer du centre du cercle d'or (le "pourquoi") vers son extérieur (le "comment", puis le "quoi").
Au commencement d'une organisation, les fondateurs ont un contact direct avec le monde extérieur. Ils s'expriment et sont écoutés. Mais progressivement, les fondateurs deviennent un symbole du message principal. Or, il en faut plus pour mettre en œuvre et faire fonctionner une organisation.
Pour exposer son idée, Simon Sinek réexpose la distinction entre cerveau limbique, centre des émotions et des décisions irrationnelles, et le néocortex rationnel. Au niveau de l'entreprise, les fondateurs sont l'équivalent du système limbique, tandis que les cadres dirigeants représentent usuellement le néocortex.
La communication doit utiliser les émotions. Pour cela, elle peut s'appuyer sur des métaphores, des images et des symboles. Lorsqu'il est bien compris et exécuté, le marketing communique les valeurs et les croyances de l'entreprise au monde.
Mais il n'est pas toujours facile d'exprimer ses émotions, et c'est pourquoi tant d'organisations peinent à se faire connaître et à se développer !
10 — Communiquer, ce n'est pas parler, c'est écouter
Dans Commencer par pourquoi, Simon Sinek insiste tout particulièrement sur le pouvoir des symboles dans la communication. Les symboles rendent l’intangible (invisible, abstrait, etc.) tangible. Ils tirent leur sens des associations que les gens créent.
Les logos jouent ce rôle de symbole. Par exemple, le logo de Harley-Davidson symbolise bien plus que l'entreprise. Pour les amoureux de motos, il incarne tout un ensemble de valeurs et un style de vie à part entière.
L'auteur en revient encore une fois à Apple pour montrer la discipline importante qu'il faut pour parvenir à communiquer son "pourquoi" sans se perdre. Il en vient ensuite à la description d'un test : le test du céleri !
"Ce n’est pas seulement CE QUE vous faites ou COMMENT vous le faites qui compte. Le plus important, c’est que le QUOI et le COMMENT soient cohérents avec votre POURQUOI. C’est seulement à ce moment-là que vos pratiques seront meilleures. Il n’y a rien de mauvais en soi à regarder ce que font les autres pour apprendre. Le défi est de savoir quelles pratiques ou quels conseils il faut suivre. Heureusement, il existe un simple test que vous pouvez utiliser pour trouver exactement quels QUOI et COMMENT sont les bons pour vous. Il s’agit d’une simple métaphore appelée le test du céleri." (Commencer par pourquoi, Chapitre 10)
Ce « test de céleri » a une base simple : pour choisir quels sont les exemples sur lesquels vous pouvez vous appuyer ou les innovations que vous pouvez faire dans votre entreprise, ne vous contentez pas de copier ce que font les autres. Passer chacune de ces propositions au crible de votre "pourquoi".
Si votre ambition est de manger sainement, vous opterez pour ceux qui vous proposent du céleri et non des M&Ms. En agissant avec cette boussole intérieure, vos décisions (et votre communication) s'aligneront sur vos croyances et vos objectifs fondamentaux.
Mais ce n'est pas tout ! Vous économiserez également du temps et d'autres précieuses ressources en évitant de vous éparpiller.
Partie 5 — Le plus grand défi est la réussite
11 — Lorsque le pourquoi devient vague
Dans ce chapitre, SImon Sinek discute de ce qui se passe lorsque les entreprises perdent de vue leur "pourquoi" d'origine. Deux exemples éminents, Volkswagen et Walmart, servent à l'auteur pour nous mettre en garde.
Volkswagen, qui signifie littéralement « voiture du peuple », a construit une image de marque autour de voitures fiables et abordables pour tout le monde. L'emblématique VW Beetle représentait la liberté et une vie simple et insouciante. Cependant, lorsque Volkswagen a sorti la VW Phaeton pour un public très aisé, elle a contredit son propre "pourquoi" et n'a pas réussi à trouver un écho auprès des consommateurs.
Walmart connait sensiblement la même histoire. L'enseigne s'adresse historiquement à des personnes aux revenus modestes. À la mort de son fondateur, l'entreprise se restructure et opte pour une politique impitoyable auprès de ses fournisseurs et ses employés notamment. Sa réputation en pâtit très fortement et elle perd ce qui faisait sa raison d'être.
Rester attaché à sa cause ou à sa croyance s'avère être le véritable test de l'intégrité d'une organisation.
12 — Une rupture peut survenir
Chaque entreprise évolue selon un cycle de vie déterminé :
La passion des débuts ;
Les risques pour faire vivre concrètement cette vision ;
La solidification de structures pour la faire "tenir" et la transformer en "mission".
L'entreprise peut devenir une référence et entrer dans le cœur de tous ou bien oublier son "pourquoi" (voir plus haut). La croissance comporte elle-même ses risques.
Pour de nombreuses entreprises, une « rupture » entre le "pourquoi" et le "comment" se produit au fur et à mesure qu'elles ont de plus en plus de succès. L'auteur définit cette rupture comme ce qui se passe lorsque le « pourquoi » et le « quoi » divergent.
Au fur et à mesure que les entreprises grandissent et se globalisent, la prise de décision se décentralise. Il n'est pas rare, alors, que les collaborateurs — voire les cadres eux-mêmes — perdent de vue le "pourquoi" de l'entreprise. Ils ne commencent à compter que sur le "quoi" pour éclairer leurs décisions.
Partie 6 — Découvrir pourquoi
13 — Les origines du pourquoi
Devez-vous réellement faire des études de marché pour connaître vos clients et trouver votre niche ?
Simon Sinek met cette théorie classique de la création d'entreprise en question. Selon lui, la vision du fondateur doit primer sur l'adaptation au consommateur. Le "pourquoi" ne ressort pas de statistiques, de sondages ou d'entretiens approfondis avec les clients et les employés.
Une fois que celui-ci est trouvé, le défi consiste à rester fidèle à soi-même face aux pressions extérieures et à l'évolution de la situation.
Simon Sinek révèle également les origines de ce livre. Selon lui, elles sont justement à trouver dans son propre échec à rester fidèle au « pourquoi » de sa première entreprise.
Lorsqu'il commença son activité d'entrepreneur, il était rempli d'excitation et de fierté car son entreprise avait survécu au-delà des trois premières années — ce qui est un succès en soi, considérant que 90 % des entreprises font faillite dans les 3 ans qui suivent leur création.
Cependant, au fur et à mesure que l'entreprise se développait, il se rendit compte que sa passion déclinait et que l'entreprise se transformait pour lui en une routine désagréable.
L'auteur explique alors que cet ennui, mais aussi son manque de confiance en lui-même et sa trop grande faiblesse à l'égard de ses concurrents l'ont incité à se lancer dans une analyse approfondie de ce qui distinguait sa propre expérience entrepreneuriale des entreprises plus prospères.
Il a tout particulièrement cherché à comprendre pourquoi des entreprises comme Apple surpassent systématiquement leurs rivaux. C'est alors qu'il a identifié un fil conducteur qui lui a permis de concevoir le cercle d'or présenté au premier chapitre.
Peu à peu, il a reconnu que ses propres difficultés découlaient d'une perte de son « pourquoi ». Trouvant que son analyse était pertinente, il s'est décidé à la partager avec autrui. Et c'est comme ça que tout a recommencé et qu'il a connu, cette fois, le succès !
14 — La nouvelle concurrence
Simon Sinek part d'une distinction essentielle pour penser la concurrence : celle contre les autres et celle contre soi-même.
Si vous (ou votre organisation) êtes en concurrence avec le monde, vous aurez des difficultés à trouver du soutien et à ne pas vous essouffler dans la durée. Vous chercherez à améliorer vos produits et services, mais au prix d'une course épuisante et sans fin.
Cependant, si vous (ou votre entreprise) êtes en concurrence avec vous-même, vous chercherez avant tout à améliorer vos réalisations antérieures, sans être constamment dans la comparaison. Vous pourrez plus aisément attirer les autres à vous et collaborer avec eux, ce qui diminuera la pression et la fatigue.
Cette "nouvelle concurrence" (celle contre soi-même) vous oblige à conserver votre vision, tout en l'affinant et la transformant. La concurrence classique nous amène à trop regarder à l'extérieur et à perdre notre spécificité. La nouvelle, au contraire, nous impose de regarder toujours davantage en nous-mêmes.
Seules les plus grandes conservent cette clarté sur leur « pourquoi », année après année. Oui, le chemin vers un succès durable réside dans le fait de commencer par pourquoi et de rester attaché à sa vision, tout en s’attachant à s’améliorer de façon continue.
Une entreprise fidèle à sa vision se simplifie la vie de bien des manières :
La qualité de ses décisions est accrue ;
La loyauté de ses membres s'approfondit ;
La confiance du public est durable.
L'optimisme et l'innovation font partie intégrante de sa culture.
Postface — Faites partie de ce mouvement, partagez votre vision du monde
Le cercle d'or de Simon Sinek. Source : Wikipedia
Conclusion sur "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" de Simon Sinek :
Ce qu’il faut retenir de "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" de Simon Sinek :
Une chose est sûre : Simon Sinek sait présenter sa pensée. D’ailleurs, si vous n’avez toujours pas vu la vidéo YouTube de sa présentation TED, c’est le moment ! Ce livre en est la continuation et l’approfondissement.
Sa théorie du "cercle d'or" lui permet de développer son argument central, selon lequel le but d'une personne ou d'une organisation est la clé de sa réussite.
Dans Commencer par pourquoi, Il affirme que les individus et les organisations influents commencent toujours par exposer clairement « pourquoi » ils font ce qu’ils font, puis qu’ils vont progressivement vers l’extérieur pour expliquer « comment » ils accomplissent cet objectif et — enfin — ce (« quoi ») qu’ils font pour l’accomplir.
Commencer par pourquoi est particulièrement important pour au moins 3 raisons :
Inspirer et motiver plus efficacement les autres.
Donner un cap pour les décideurs et les cadres qui doivent maintenir une cohérence au fil du temps.
Accroître la fiabilité et, ce faisant, la confiance des clients et des parties prenantes.
Contribuer à une plus grande résilience de l'individu ou de l'organisation, puisque le but sert d'ancre en période d'incertitude ;
Fournir un héritage durable, qui va au-delà du simple succès immédiat ou du profit.
Tout au long de Commencer par pourquoi, Simon Sinek prend des exemples dans les mondes de l’entreprise, mais aussi de la politique. À ce titre, ses deux exemples phares sont Apple et le Dr. Martin Luther King Jr. Ce dernier a profondément influencé le Mouvement pour les droits civils en clamant un « pourquoi » clair et puissant (le fameux discours « I have a dream » ou « J’ai un rêve », prononcé en 1963).
Points forts :
Un livre court, mais très clair et bien construit ;
Des exemples qui permettent de bien comprendre le propos ;
Une théorie assez simple, qui peut être facilement mise en application pour les autoentrepreneurs.
Point faible :
Quelques répétitions.
Ma note :
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Résumé de "Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l'exceptionnel" de Peter Hollins : un livre qui vous aidera à penser mieux, plus rapidement et plus justement — le tout en utilisant les trucs et astuces des meilleurs intellectuels et hommes d'actions.
Par Peter Hollins, 2023.
Titre original : « Mental Models: 30 Thinking Tools that Separate the Average From the Exceptional. Improved Decision-Making, Logical Analysis, and Problem-Solving", 2019.
Chronique et résumé de "Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l'exceptionnel"de Peter Hollins
Qui est Peter Hollins ?
Peter Hollins (ou Pete Hollins pour les plus intimes) est un auteur de développement personnel qui a eu quelques succès notables avec ses ouvrages antérieurs, comme :
Le pouvoir de l'autodiscipline (The Power of Self-Discipline) ;
Comment faire les choses que vous détestez (How to Do What You Hate) ;
Ou encore Finissez ce que vous avez commencé (Finish What you Start).
Dans ce nouveau livre, Peter Hollins, spécialiste de la psychologie humaine et cognitive, résume pour nous les principaux principes et tactiques mis en évidence par cette discipline et utilisés par les plus grands intellectuels, sportifs ou encore P.D.-G. d'entreprises.
Chapitre 1 — Prise de décision rapide en fonction du contexte
Peter Hollins commence par rendre à César ce qui lui appartient. En l'occurrence, il trouve en Charlie Munger — l'associé peu connu du célèbre investisseur milliardaire Warren Buffet — l'inventeur du concept de "modèle mental".
Il cite de façon extensive le discours de celui-ci, prononcé lors d'une remise de diplôme à la USC (University of Southern California) Business School. En voici le dernier passage :
"Vous devez connaître les idées principales des grandes disciplines et les utiliser régulièrement — toutes, et pas seulement quelques-unes d'entre elles. La plupart des gens sont formés à un seul modèle — l'économie, par exemple — et essaient de résoudre tous les problèmes par le même prisme. Vous connaissez le vieux dicton : pour l'homme qui a un marteau, le monde ressemble à un clou. C'est une manière insensée de traiter les problèmes." (Citation du discours de Charlie Munger, cité dans Les modèles mentaux, Introduction)
Ce que Charlie Munger et, après lui, Peter Hollins tentent de dire, c'est qu'il est capital de se doter des principaux "modèles mentaux", des principaux "outils" intellectuels développés dans les disciplines les plus diverses. C'est ce que l'auteur nomme plus loin un "treillis de modèles" pour traiter les problèmes.
Un modèle mental est "un plan qui attire votre attention sur les éléments importants de ce à quoi vous faites face et qui définit un contexte, un arrière-plan et une direction à prendre". En ayant à l'esprit, et même intégré complètement en vous différents modèles mentaux, vous comprendrez le monde plus rapidement et agirez plus efficacement.
1 : concentrez-vous sur ce qui est "important", ignorez les tâches "urgentes"
Séparer les tâches urgentes des tâches importantes est capital pour éviter de perdre du temps et d'avoir l'esprit perpétuellement encombré. Pour rappel :
Tâches urgentes = exigences d'une action immédiate et rapide, venant la plupart du temps de l'extérieur.
Tâches importantes = exigences qui contribue à un objectif à court ou long terme, souvent venant de l'intérieur (de vous-même).
Pour vous aider à distinguer l'important de l'urgent, il existe une matrice nommée Matrice d'Eisenhower, du nom du célèbre général des Armées, puis président des États-Unis.
Elle croise l'urgence et l'importance pour former 4 cases :
Urgent et important = à faire aujourd'hui ;
Urgent et non important = à déléguer ;
Pas urgent et important = à inscrire dans le planning ;
Pas urgent et pas important = à éliminer.
Peter Hollins soutient que le plus original, dans cette matrice, consiste à déléguer à quelqu'un d'autre les tâches urgentes non importantes. En effet, nous avons tendance à réaliser celles-ci en premier lieu. Problème : elles finissent pas nous pomper tout notre temps !
Solution : déléguer. Comment ? Cela peut être de façon automatisée (via des programmes informatiques) ou en embauchant des gens pour le faire.
2 : visualisez tous les dominos
Le psychologue nomme "raisonnement de premier ordre" la pensée qui consiste à agir en fonction des objectifs immédiats, sans penser aux conséquences de l'action. C'est souvent ce qui se passe, d'ailleurs, lorsque nous agissons selon les urgences du moment.
À la place, il prône le "raisonnement de second ordre", qui cherche à prendre en compte les conséquences prévisibles de l'action à plus long terme :
"Il s'agit simplement d'essayer de se projeter dans l'avenir et d'imaginer une suite de conséquences que vous pouvez utiliser pour effectuer une analyse coûts-avantages de vos décisions ou solutions." (Les modèles mentaux, Chapitre 1)
Autrement dit, il s'agit d'y "penser à deux fois", comme le dit l'expression. Certes, ce n'est pas si facile au quotidien. Cela engage des chaînes causales complexes que nous ne voulons pas toujours voir ou auxquelles nous pensons ne pas avoir le temps de penser.
L'investisseur Howard Marks suggère de se poser les questions suivantes pour raisonner de cette façon sans se perdre dans l'indécision :
Dans quelle mesure cette décision affectera-t-elle les événements dans le futur ?
Quel résultat cette décision aura-t-elle ?
Quelles sont les chances que je réussisse ou que j'aie raison ?
Qu'en pensent les autres ?
En quoi ce que je pense est-il si différent de ce que pensent les autres ?
Quels dominos, que les autres personnes visualisent, sont-ils en train de tomber ? (Se mettre à la place des autres pour voir comment ils imaginent les conséquences)
3 : prendre des décisions réversibles
L'une des façons de s'autoriser à décider rapidement (et non pas seulement de façon judicieuse) consiste à prendre des décisions réversibles. N'ayez pas peur de revenir sur ce que vous avez décidé !
"Ajoutez ceci à votre analyse : comment puis-je prendre une décision réversible, et que faudrait-il faire ? Est-ce que je peux le faire ? Puis passez à l'action." (Les modèles mentaux, Chapitre 1)
Revenir sur une décision ne signifie pas se déshonorer ou perdre sa parole, mais c'est s'ajuster en fonction de la situation et des nouvelles informations disponibles.
À noter : dans son livre Les lettres de Jeff Bezos, les auteurs Steve et Karen Anderson montrent que le milliardaire américain utilise cette distinction entre décisions réversibles et irréversibles.
4 : cherchez la "satisfiction"
Herbert Simon, un grand économiste, sociologue et père de la systémique (qui influença le développement de l'informatique dans les années 1950), a développé l'idée que les individus ne prenaient pas des décisions optimales mais des décisions suffisamment satisfaisantes.
C'est ce que ce terme de "satisfiction" veut signifier. Prenez des décisions réversibles et suffisamment bonnes sur le moment. Nous avons tous beaucoup trop tendance à réfléchir et à optimiser nos choix, dans des situations où rien ne l'exige.
"La plupart de nos décisions sont prises de manière adéquate en choisissant simplement une option qui est fiable et honnête. dit encore Peter Hollins dans Les modèles mentaux.
5 : restez dans une fourchette de 40 à 70 %
La fourchette d'information nécessaire pour prendre une décision éclairée se situe entre 40 et 70 % (estimés).
Vous ne pouvez certainement pas avoir toute l'information nécessaire au moment X pour prendre une décision complètement rationnelle. Dans ce cas, vous devrez vous contenter d'une information partielle et c'est bien ainsi.
Vous pouvez spécifier ce modèle mental, voire l'élargir, en remplaçant "information" par :
Lectures/apprentissage ;
Confiance (pas besoin d'avoir 100 % confiance en soi pour agir) ;
Planification (vous pouvez agir avec un taux raisonnable d'incertitude) ;
Etc.
Si vous êtes aux alentours de 70 %, cela signifie que vous êtes bien préparés pour décider et agir. En outre, considérez que cette information est suffisante et ignorez volontairement la zone grise.
6 : minimisez les regrets
Autre truc du célèbre Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon : le cadre de minimisation des regrets. Celui-ci se découpe en 3 directives simples :
Imaginez-vous à 80 ans ;
Considérez que vous voulez avoir le moins de regrets possible ;
Demandez-vous : "est-ce que, à cet âge, je regretterai d'avoir décidé/choisi/agi de cette façon ?".
À noter : c'est un test qui ressemble fort à certains préceptes des stoïciens. Il nous oblige à penser à ce que nous voulons vraiment, plutôt qu'à ce qui est bon maintenant. Allié aux autres modèles mentaux, il nous aide à agir à la fois justement et rapidement.
Chapitre 2 — Voir plus clairement
Bien que nous n'ayons pas toujours toutes les informations en main pour nous décider (et que nous puissions nous décider quand même !), il est utile de maximiser nos chances d'obtenir les bonnes informations au bon moment.
En d'autres termes, il est utile d'avoir des stratégies et des tactiques pour mieux appréhender les problèmes et obtenir l'information dont nous avons besoin. Pour ce faire, nous devons dépasser notre vision primaire, subjective, du monde.
7 : ignorez les "cygnes noirs"
Peter Hollins reprend ici la théorie du cygne noir de Nassim Nicholas Taleb. Selon cet auteur, des événements imprévisibles (cygnes noirs) ne manquent pas de survenir et de bouleverser nos façons de voir le monde, mais cela ne signifie pas pour autant que nous devrions les considérer comme significatifs pour nos prises de décision.
Pourquoi ? Car ils ne sont pas la norme et que, si nous leur donnons trop d'importance, nous créerons peut-être plus de conséquences négatives que celles qu'ils ont déjà occasionnées.
"Ce modèle mental consiste à aller au-delà de la gravité d'un événement de type cygne noir, à faire un pas en arrière et observer l'ensemble du tableau." (Les modèles mentaux, Chapitre 2)
8 : recherchez les points d'équilibre
Connaissez-vous les rendements décroissants ? C'est un concept venu de l'économie. Pour le dire vite et en se plaçant du point de vue du consommateur, votre satisfaction diminue au fil de l'utilisation d'un produit ou d'un service.
Nous pensons généralement que nous aurons le même avantage, réparti équitablement dans le temps. Or nous avons d'abord plus, puis de moins en moins d'avantages au cours du temps. Par exemple, vous pouvez faire de rapides progrès en anglais, mais pour aller plus loin dans cette langue, vous devrez y consacrer chaque fois plus de temps et d'énergie.
Reconnaître la loi des rendements décroissants, c'est simplement être honnête avec soi-même. Peter Hollins donne quelques exemples parlants adaptés au quotidien :
Si vous cherchez à lire 900 mots à la minute, il est possible que vous n'y compreniez plus rien ;
Quand vous travaillez 9 heures d'affilée, vous devenez de moins en moins productif ;
Lorsque vous forcez l'apprentissage du piano, vous risquez de vous dégoûter de cet instrument ;
Etc.
9 : guettez la régression à la moyenne
L'idée de régression à la moyenne est liée à ces deux premiers modèles mentaux. La moyenne, pour rappel, est "l'entre-deux" de deux valeurs. Allons au plus simple : si vous avez deux chiffres — disons 5 et 7 —, alors leur moyenne sera 6.
Au-delà des mathématiques, nous pouvons dire que la moyenne est la "routine", l'habitude prise par quelque chose ou quelqu'un. Par définition, nous en changeons peu. Qu'est-ce qu'alors que la régression ? Eh bien, c'est simplement le passage d'un événement étonnant à la routine.
Par exemple : vous êtes fou amoureux pendant un (deux ou trois !) an de votre nouvelle compagne, puis vous "régressez à la moyenne", c'est-à-dire que vous en arrivez à un "niveau" d'amour plus stable et plus durable (une routine, une moyenne qui vous convient à tous les deux).
Qu'est-ce que cela signifie ? Eh bien, allié au modèle mental sur le cygne noir, il indique que nous ne devrions pas changer d'attitude ou prendre une décision risquée après un événement trop perturbant ou sortant de la moyenne/routine.
Il est préférable de "laisser le cycle entier se dérouler et [d'évaluer] toutes les informations auxquelles vous aurez accès pendant cette période", prévient Peter Hollis.
10 : que ferait Bayes (What Would Bayes Do) ?
Thomas Bayes est un mathématicien du XVIIIe siècle qui a donné son nom à un théorème mathématique très employé en probabilités. Il s'agit d'une formule mathématique simple (voir p. 67).
Son objectif : "prédire ce qu'il pourrait se produire si d'autres événements significatifs se sont produits". Disons-le en utilisant un langage plus formel et abstrait : "si A se produit, et qu'il est lié à B, alors vous pouvez générer une probabilité tangible".
Peter Hollins l'explique clairement et montre comment vous pouvez l'utiliser dans votre vie de tous les jours pour calculer rapidement la probabilité d'occurrence d'un événement donné.
11 : faites comme Darwin
C'est-à-dire ? Soyez ouvert aux idées contradictoires ou opposées aux vôtres !
Le célèbre biologiste était un passionné de l'apprentissage. Il voulait devenir incollable sur son domaine d'étude et ne rechignait pas devant la difficulté. Même quand la science était incertaine et que des avis divergents s'exprimaient, il les prenait tous en compte.
C'est ainsi qu'il a réussi à composer une théorie scientifique solide. Tous les détails et les incohérences qu'il apercevait, il cherchait à les expliquer et à les intégrer peu à peu à sa propre recherche.
Prendre en compte les avis opposés ou contradictoires ne suffit pas. Vous devez également suivre les preuves lorsque celles-ci sont irréfutables, et voir où elles vous amènent.
Ce goût puissant pour la recherche de la vérité peut générer un grand inconfort psychologique, malgré sa simplicité apparente. Mais en tant que modèle mental, il vous aidera à vous ouvrir l'esprit et à considérer avec plus d'attention vos problèmes.
12 : pensez avec le système 2
Ici, Peter Hollins utilise la théorie de Daniel Kahneman, présentée dans Système 1 / Système 2.
Selon le psychologue et économiste américain, prix Nobel d'économie, nous aurions deux "systèmes" de pensée l'un rapide (mais biaisé), et l'autre plus lent (mais plus susceptible d'atteindre la vérité).
Le système 1 est pratique et peut être utilisé dans bien des situations ordinaires. Il se base sur des "heuristiques" (biais) qui aident à prendre des décisions rapidement.
Le système 2 est idéal pour les situations de travail et d'effort mental. Il est l'outil à utiliser pour toute réflexion lucide et posée. Lorsque vous le pouvez, passez donc au système 2 !
Chapitre 3 — Résolution de problèmes révélateurs
Dans ce chapitre, Peter Hollins s'intéresse aux meilleures manières de résoudre les problèmes qui se posent dans la vie de tous les jours aussi bien qu'en situation particulière — dans le cours de votre travail ou de votre vie privée.
13 : contrôle de vos perspectives par les pairs
Ce type d'examen par les pairs — c'est-à-dire d'évaluation par des personnes aux mêmes compétences et au même statut que vous — est bénéfique, car il vous permet d'avancer considérablement dans votre perception des problèmes.
En fait, même une critique dévastatrice ou vicieuse et mal intentionnée peut vous être utile, dans la mesure où elles vous forceront à répondre et à trouver (ou à réaffirmer) ce qui est positif dans votre travail.
Toutefois, normalement, une évaluation par les pairs est une critique constructive et approfondie. Ce regard analytique et — si tout va bien — bienveillant sur votre travail ne peut que vous aider à aller plus loin.
Peter Hollins expose aussi le principe dit de la "triangulation", qui vise à croiser des sources d'origines différentes afin de solidifier une affirmation ou un propos.
14 : trouvez vos propres défauts
Vous pouvez également vous forcer vous-même à l'autocritique. Dans ce cas, partez de la question suivante : "si vous vouliez que votre point de vue ou votre opinion échoue, quel est le meilleur moyen pour que cela se produise facilement ?".
Autre façon d'opérer : imaginer un tiers objectif. Cela fonctionne bien pour analyser les relations et tout particulièrement les relations de couple, par exemple. Cherchez à vous placer successivement dans les 3 positions suivantes :
La vôtre ;
Celle de l'autre personne (votre partenaire, par exemple) ;
Un observateur neutre de la scène ou de la situation.
15 : séparer la corrélation de la causalité
C'est une "tarte à la crème" de beaucoup de statisticiens et de scientifiques : il faut éviter de confondre causalité et corrélation. D'accord, mais rappelons ce que désignent ces deux termes au juste !
Corrélation : terme statistique qui montre une similitude (caractéristique, comportement, etc.) entre deux éléments ou variables.
Causalité : rapport logique d'une chose à une autre, qui établit la raison d'une transformation (rapport de cause à effet).
Souvent, nous prenons l'un pour l'autre, sans nous en rendre clairement compte. Nous voyons deux choses qui se ressemblent et nous en inférons un rapport de causalité (ceci a créé/produit cela).
Exemple : si les ventes de lunettes de soleil augmentent en même temps que les ventes de crèmes glacées, ce n'est pas parce que les premières causent les secondes, mais seulement car il y a une corrélation entre ces deux types de vente en raison… de l'arrivée de l'été (qui elle, est la cause !).
Un conseil de Peter Hollins : posez-vous au moins 5 fois la question "pourquoi" et cherchez à y répondre avec de plus en plus de finesse, en passant des causes immédiates aux causes profondes.
16 : raconter à l'envers
Maintenant que vous connaissez la différence entre les corrélations et les causes, vous pouvez vous essayer à cet autre modèle mental. Concrètement, il s'agit d'un schéma à dessiner, dit "en arête de poisson".
Expliquons-nous :
À la droite de la surface d'écriture (tableau, feuille, etc.), vous écrirez un thème ou une observation et vous l'entourerez par un carré (ou pourquoi pas une tête de poisson dessinée !).
Vous tracerez une ligne partant du bord gauche de votre "tête de poisson" vers la gauche de la surface d'écriture pour créer son "corps" (sa "colonne vertébrale").
À partir de là, vous créerez les "arêtes", partant du corps et se prolongeant en verticale. Vous indiquerez pour chaque arête une cause possible de votre thème/observation.
Raconter à l'envers (Source, Les modèles mentaux, Chapitre 3, p. 99)
Sous chaque catégorie, vous viendrez placer des causes plus précises. Par exemple, si une catégorie est "politiques locales", vous spécifierez par "pas de parking gratuit" ou encore "mauvaise gestion du réseau des transports en commun".
17 : la méthode SCAMPER
Voici une méthode pour stimuler votre créativité.
Cet acronyme désigne :
S comme substituer ;
C comme combiner ;
A comme adapter ;
M comme maximiser/minimiser ;
P comme passer à un autre usage ;
E comme éliminer ;
R comme renverser.
L'objectif est de résoudre un problème en manipulant ces 7 outils logiques (expliqués en détail dans le livre) et en alliant leurs forces. De cette façon, vous êtes sûr d'explorer l'éventail le plus large possible d'options.
18 : revenir aux principes de base
Quelles sont les données de base de votre problème ? Prenez le temps d'enlever tout ce qui ne fait pas réellement partie du problème, mais qui est là pour des raisons plus conventionnelles (habitude de passer par tel outil, façon de faire, etc.).
Qu'obtenez-vous ? Une vision neuve du problème ! Et c'est déjà beaucoup. Revenir aux principes de base permet de sortir des habitudes prises et dont nous ne nous rendons même plus compte.
"Cette méthode élimine les opinions et les interprétations d'autres personnes et vous amène aux éléments essentiels qui existent. À partir de là, vous pouvez ensuite remonter vers une solution, souvent avec une approche entièrement nouvelle fondée sur des vérités irréfutables et indiscutables, car vous ne vous reposez plus sur des hypothèses." (Les modèles mentaux, Chapitre 3)
Chapitre 4 — Modèles Anti-Mentaux : comment l'évitement engendre le succès
Peter Hollins qualifie de modèles anti-mentaux les conseils et formules qui suivent car elles visent non pas à se rapprocher d'un objectif, comme c'était le cas jusqu'ici, mais plutôt à s'éloigner de ce que nous ne voulons pas. Ils nous orientent en nous évitant de faire telle ou telle chose qui nuit à notre objectif.
Voyons cela de plus près.
19 : évitez les objectifs directs
Par exemple, vous pouvez commencer par inverser votre objectif. Au lieu de vous demander ce que vous voulez, vous pouvez poser la question : "Qu'est-ce que je veux (à tout prix) éviter ?"
Les avantages de cette méthode :
Vous découvrirez ce qui risque de faire obstacle à votre réussite ;
Sur cette base, vous pourrez trouver des moyens de les contourner.
20 : évitez de penser comme un expert
Parfois, il est bon d'avoir une vue d'ensemble, et un regard frais sur un problème. L'expert est celui qui est accoutumé à un type de problème et qui regarde dans le détail. Mais vous pouvez résister à cette pensée experte — et c'est parfois une très bonne chose !
En fait, l'erreur est parfois tellement "grosse" que seul un débutant peut la remarquer. Les spécialistes, le nez dans le guidon", ne la voient tout simplement plus. Si vous arrivez avec une approche naïve, il se pourrait bien que vous fassiez mouche.
21 : évitez vos zones de non-génie
Le modèle mentaux vous dirait : "restez dans votre zone de génie". Le modèle anti-mental vous invite simplement à éviter les activités qui sont en dehors de cette zone. Autrement dit, si vous remarquez que vous n'êtes pas très bon en chant, mais excellent en danse, privilégiez plutôt la seconde discipline !
"Ne vous condamnez pas à l'échec en opérant en dehors de votre zone de génie. Préparez-vous à un succès constant et fiable en opérant dans ce secteur. Déterminez vos avantages stratégiques et exploitez-les au maximum." (Les modèles mentaux, Chapitre 4)
22 : évitez les listes de tâches à faire
Rédigez plutôt des listes "à ne pas faire" ! Vous verrez comme cela vous libèrera l'esprit… Cela peut paraître étrange, et pourtant ça fonctionne souvent. Oui, écrivez tout ce que vous avez déjà fait, et qui n'est plus à faire. Ou tout simplement des choses que vous ne voulez pas — et n'avez pas à — faire.
Un sentiment de plus grande légèreté vous envahira. Nous pensons tellement à ce que nous devons faire et aux fardeaux qui écrasent nos épaules que nous en oublions qu'il est bon, si bon, de laisser des choses de côté.
Ces tâches "à ne pas faire" peuvent être temporaires (elles reviendront sur votre liste de tâches à faire plus tard) ou définitives. Il y a aussi les choses que vous avez déléguées (voir le chapitre 1). Vous pourriez également noter :
Les tâches terminées ;
Celles qui sont pur gaspillage d'énergie ;
Celles qui sont en cours mais ne nécessitent plus votre attention.
23 : évitez le chemin de la moindre résistance
Prenez-vous les escaliers ou l'ascenseur ? Le second, c'est la voie de la moindre résistance. Pourtant, nous savons tous que ce sont les premiers qui nous conduisent à une meilleure santé physique. Nous nous laissons porter — et rien ne sert de culpabiliser — par la facilité.
Pour y échapper, c'est plutôt simple, du moins en paroles : être honnête avec soi-même, reconnaître le chemin de moindre résistance et prendre son courage à deux mains !
Pour ce faire, vous pouvez vous demander comment :
Vous serez dans 10 minutes ;
Et dans 10 heures ;
Puis dans 10 jours…
Si vous prenez tel ou tel chemin. Ne vous sentirez-vous pas mieux d'avoir pris l'escalier dans 10 jours (voir dans 10 semaines), si vous prenez l'escalier au lieu de l'ascenseur ?
Chapitre 5 — "Oldies but Goodies"
Voici quelques "lois" bien connues qui, sans pouvoir être classées clairement dans les chapitres qui précèdent, n'en demeurent pas moins des classiques à garder avec soi en cas de besoin !
24 : la loi de Murphy
"La tartine de confiture retombe toujours du mauvais côté". Cette loi, vous la connaissez sans doute et vous l'avez certainement déjà expérimentée !
Pour le dire de façon plus générale : "Tout ce qui peut tourner mal tournera mal". Ce qui doit être complété par deux corollaires qui explicitent la loi :
"Laissées à elles-mêmes, les choses ont tendance à aller de mal en pis".
"Il est impossible de rendre quoi que ce soit infaillible, car les failles sont sournoises".
Et connaissiez-vous l'observation d'Etorre ? Je suis sûr que vous avez expérimenté celle-là aussi au supermarché : "L'autre file va toujours plus vite" !
C'est sans doute une exagération. Mis qu'importe, gardez bien à l'esprit ce qui pourrait mal tourner et cherchez à l'éviter.
25 : le rasoir d'Occam
Ce philosophe médiéval a forgé un principe simple : "plus c'est simple, plus la probabilité de vérité est élevée". Autrement dit, en situation d'incertitude, préférez les explications simples et fuyez les théories qui coupent les cheveux en quatre.
Attention, il s'agit d'un principe, pas d'une règle absolue. Parfois, des situations sont le fruit de causes complexes et enchevêtrées. Mais il est néanmoins bon de commencer par le simple et d'avancer progressivement, en ajoutant de la complexité petit à petit.
"Une élaboration excessive ou des éléments inutiles ne feront que vous détourner du problème initial. Ne laissez pas vos instincts créatifs jouer un rôle trop important lorsque vous essayez de comprendre une situation — le plus souvent, la solution la plus élémentaire et basique est la plus précise." (Les modèles mentaux, Chapitre 5)
26 : le rasoir de Hanlon
Ici, le rasoir d'Occam prend une tournure plus morale ou plus directement liée au comportement humain. Plutôt que de considérer une mauvaise intention derrière un phénomène, préférez d'abord l'explication par l'incompétence ou l'insouciance.
Les personnes qui vous posent problème n'agissent probablement pas, le plus souvent, dans le but avéré de vous nuire. Soit ils ne connaissent pas votre propre objectif, soit ils ne sont pas parvenus à vous aider, mais ils ont essayé de bonne foi.
Mais attention ! Ici encore, cela ne signifie pas que cela soit tout le temps le cas. Il est important de rester attentif à la malveillance et, par exemple, à la manipulation.
27 : le principe de Pareto
Voici un principe que les rebelles intelligents connaissent bien ! Le principe de Pareto, dit aussi principe 80/20, s'applique à un grand nombre de situations. Citons ici Peter Hollins pour nous aider à le décrire :
"Ce modèle mental repose sur une proposition simple : identifiez les 20 % d'intrants qui génèrent les 80 % de résultats dans un domaine que vous cherchez à améliorer et concentrez-vous ces intrants. N'essayez pas de faire tout en même temps : concentrez-vous sur ce qui fait bouger l'aiguille et sur ce que contribue à façonner le résultat que vous souhaitez." (Les modèles mentaux, Chapitre 5)
Cette méthode fonctionne très bien dans les domaines de la productivité et du travail. Cela dit, vous pouvez également chercher à le mettre en place ailleurs, et notamment dans votre vie privée.
28 : la loi de Sturgeon
Il y a deux manières de le dire :
10 % des informations sont de qualité ;
90 % des informations sont à jeter.
Concentrez-vous sur la meilleure information possible ! Mais aussi sur les meilleurs produits ou services. Oubliez les propositions douteuses qui ne vous mèneront nulle part. Optez pour ce qu'il y a de meilleur et partez de cette bonne base pour vous décider ou agir.
29-30 : les lois de Parkinson
L'historien Cyril Parkinson a beaucoup écrit. Mais ici, nous nous intéressons à deux "lois" qu'il a formulées et qui concernent directement la productivité et l'efficacité :
L'effet "abri" à vélo" : si vous construisez une centrale nucléaire, la question de l'abri à vélo n'est sans doute pas votre plus grande priorité. Concentrez-vous sur l'essentiel et gardez votre objectif principal en vue.
"Le travail s'étend de manière à remplir tout le temps disponible pour son achèvement". Si vous vous donnez la journée pour faire un travail que vous auriez pu faire en 4 heures, vous gaspillerez à coup sûr toute la journée pour terminer ce travail. Donnez-vous des dates limites ambitieuses et des créneaux de travail précis pour mener à bien vos tâches !
Conclusion sur "Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l'exceptionnel" de Peter Hollins :
Ce qu'il faut retenir de "Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l'exceptionnel" de Peter Hollins :
Peter Hollins propose ici un petit vade-mecum de stratégies et d'outils conceptuels à conserver avec soi et à tester au jour le jour. Ses usages sont multiples :
Être plus créatif ;
Plus efficace ;
Mais aussi plus malin !
Vous y trouverez les influences de certains des plus grands psychologues, économistes et statisticiens actuels — notamment—, comme Daniel Kahneman ou Nassim Nicholas Taleb. Mais vous retrouverez aussi l'influence de penseurs plus anciens, comme Guillaume d'Occam.
Le livre se lit très facilement et son format "portable" (court et léger) en fera le compagnon de route préféré de votre sac à dos ou de votre attaché-case !
Points forts :
Des chapitres courts et bien écrits, avec beaucoup d'exemples ;
Un résumé des modèles mentaux en fin de chapitre et en fin d'ouvrage ;
Un manuel facile à prendre en main (au sens propre et figuré) et à emporter partout avec soi !
Point faible :
Le livre s'inspire surtout d'auteurs qui ont développé une pensée originale et dont nous pouvons d'ailleurs consulter les chroniques sur ce site ;). Cela dit, ce petit ouvrage forme une introduction précieuse et concise si vous ne voulez pas lire (tout de suite !) les classiques…
Ma note :
★★★★☆
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Résumé de « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg : le livre à lire si vous voulez baser votre changement de comportement sur des sources solides et une méthode éprouvée — le tout, en agissant petit à petit et sans se culpabiliser !
Par BJ Fogg, 2022.
Titre original : « Tiny Habits : The Small Changes that Changes Everything », 2019.
Chronique et résumé de « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg
Introduction — Changer, ça peut être facile (et amusant)…
Petit mais costaud
BJ Fogg commence par un double message encourageant :
D'abord, défaites-vous du sentiment de culpabilité face au changement (celui-ci nous vient d'une pression sociale et de l'impression de ne jamais y arriver) ;
Ensuite, prenez confiance dans le fait que changer n'est pas si difficile qu'on ne le pense habituellement (c'est tout l'objet du livre de le démontrer).
Souvent, nous nous y prenons mal, et nous nous attribuons la faute. Mais l'erreur vient des mauvais conseils que nous avons reçus.
"Voyez plutôt les choses ainsi : si vous essayiez de monter une commode avec un mode d'emploi erroné et des morceaux manquants, vous seriez sûrement frustré, mais vous ne vous sentiriez pas coupable, si ? Vous rejetteriez la faute sur le fabricant. En ce qui concerne nos tentatives de changement avortées, nous ne nous prenons jamais au "fabricant", mais toujours à nous-même." (Changer sa vie, Introduction)
Au lieu de nous culpabiliser, prenons plutôt le temps de découvrir une méthode efficace. BJ Fogg la résume en trois choses :
Arrêter de se juger ;
Décortiquer ses désirs et en faire des actes ;
Considérer les erreurs comme des découvertes et s'en servir pour aller de l'avant.
Pour l'auteur, c'est même une aventure amusante qui vous attend ; c'est un "voyage exaltant à la découverte de soi". Pour légitimer son approche, le psychologue du comportement de Stanford en appelle à une expérience solide — plus de 40 000 personnes ayant testé le procédé, dit-il — et à l'influence qu'il a eu sur le cofondateur d'Instagram, Kevin Systrom.
Façonner son comportement
BJ Fogg parle de "conception comportementale". C'est un domaine qu'il a beaucoup investigué, d'abord en commençant par lui-même, en utilisant sans relâche une méthode d'essais/erreurs expérimentale dans sa vie de tous les jours.
À partir de 2011, lorsqu'il a repéré des résultats vraiment positifs sur lui-même, il a commencé à enseigner sa méthode à l'université.
Mais il ne suffit pas de transmettre l'information. Le savoir n'amène pas naturellement au changement. C'est le défaut (l'auteur l'appelle "sophisme de l'information/action") de beaucoup d'ouvrages et de discours d'experts.
Pour changer, il faut nécessairement :
Avoir une révélation ;
Ou changer son environnement ;
Ou bien enfin modifier légèrement ses habitudes.
Comme la première est rare et peu contrôlable, il faut plutôt agir sur les deux autres, et commencer par la troisième.
Petit, mais rapide
"Grâce à la méthode des Petites Habitudes, vous vous concentrerez sur des actions qui prennent moins de trente secondes. Vous apprendrez à assimiler rapidement les nouvelles habitudes qui vous viendront naturellement. En commençant petit, vous pourrez faire de gros changements sans vous soucier du temps que ça prend." (Changer sa vie, Introduction)
Moins de 30 secondes : la promesse est tentante ! Ne voyez pas trop grand, affirme l'auteur ; commencez petit. D'ailleurs — tellement nous sommes occupés et stressés — c'est souvent la seule option réelle que nous ayons !
Petit, c'est maintenant
Bien que l'auteur ne souhaite pas donner de conseils quant au contenu des habitudes en particulier, il fait ici une exception. Il propose de mettre en place une première petite habitude, qu'il nomme le rituel Maui.
Dès que je me réveille et que je pose le pied par terre ;
Je dis : "Je vais passer une très bonne journée."
Et pour ancrer cette habitude dans mon cerveau, je souris.
Comme vous le verrez tout au long du livre, le modèle de base des petites habitudes est à chaque fois le même :
"Dès que je…" ;
"Je dis/fais..." ;
Plus petit, plus prudent
Il n'y a pas beaucoup de risques à agir petit ; et c'est là un avantage, selon BJ Fogg. En effet, vous pouvez vous tromper sans que cela n'ait de conséquences graves sur vous ou votre environnement. Vous recommencerez et trouverez la bonne habitude.
Par ailleurs, "personne ne pourra vous mettre des bâtons dans les roues" et vous serez donc moins stressés.
"Puisque les habitudes sont toutes petites et le programme très flexible, vous ne prenez aucun risque sur le plan émotionnel. On ne peut pas vraiment échouer avec les Petites Habitudes. On peut trébucher, mais on se relève, ce n'est pas un échec : c'est une habitude qui rentre." (Changer sa vie, Introduction)
Petite habitude deviendra grande
Souvent, nous grandissons avec l'impression que nous devons "tout donner". C'est une erreur. L'auteur compare deux attitudes de personnes voulant se lancer dans l'entrepreneuriat :
La première veut tout faire en même temps et se sent débordée par les tâches ;
La seconde se note une tâche à la fois, sur un post-it, à accomplir rapidement.
La seconde solution fonctionne mieux, car elle habitue à la réussite. Même petit, le succès nous rassure et nous donne envie de continuer. Et cela nous aide à prendre l'élan pour aller encore plus loin. "Sans même vous en rendre compte, vous aurez dévoré la baleine entière", dit BJ Fogg.
Volonté et motivation ne font pas tout
Eh non ! L'exemple de Juni, une personne à haut risque de diabète 2, est utilisé pour illustrer ce point précis. Plutôt que de se focaliser sur la volonté et la motivation, il est préférable de commencer par de petites actions qui enclencheront le changement.
De petits changements permettent de grandes choses
Changer pas à pas peut nous mener loin et nous aider à aller vraiment mieux dans notre vie de tous les jours. L'auteur le montre grâce à plusieurs personnes ayant suivi son programme des Petites Habitudes. Par ailleurs, il explique davantage "l'anatomie des Petites Habitudes".
Chaque petite habitude est composée de 3 choses (voir un peu plus haut pour la formulation "concrète") :
Moment d'ancrage (profiter d'une routine existante ou d'un moment pour agir) ;
Nouvelle petite habitude (à effectuer directement après le moment d'ancrage) ;
Moment de célébration (créer une émotion positive après l'action nouvelle).
La clé pour commencer petit
L'auteur renvoie vers son site internet TinyHabits pour y trouver davantage de ressources. En fin d'introduction, il donne également trois exercices pour commencer à agir.
Utiliser le fil dentaire (p. 26-27) ;
Démarrer rapidement (p. 27-28) ;
Se rappeler que se sentir bien aide à mieux changer (p. 29).
1 — Les éléments du comportement
C = MAI
C'est la formule "secrète" de toute la pratique, la connaissance qui sert de base au programme des Petites Habitudes.
"Le comportement se produit quand la motivation, l'aptitude et l'impulsion convergent au même moment." (Changer sa vie, Chapitre 1)
Un comportement, c'est une façon d'agir dans le monde. Voyons de plus près les 3 éléments clés qui permettent de le modifier ou de l'enclencher :
La motivation, c'est le désir, le souhait de faire quelque chose.
L'aptitude, c'est votre capacité à agir.
L'impulsion, c'est le stimulus qui vous incite à réaliser le comportement.
C = MAI s'applique à tous les comportements humains
Pour l'auteur, cela ne fait aucun doute : tous les comportements fonctionnent sur cette base qui est, somme toute, relativement simple. La conception comportementale consiste à agir sur ces trois leviers.
BJ fogg prend l'exemple de deux comportements d'une même personne, Katie. D'un côté, celle-ci range son bureau tous les jours et cela lui donne de l'énergie pour faire correctement son travail. De l'autre, elle se laisse prendre par Facebook et en oublie de faire sa séance de sport quotidienne.
Pour qu'un comportement se transforme en habitude (quel qu'il soit, bon ou mauvais), il faut que la motivation soit forte et qu'il soit facile de le faire (que vous ayez une aptitude aisée à l'accomplir). L'impulsion doit également être présente. Pour résumer :
Plus vous êtes motivé à accomplir une tâche, plus vous avez de la chance de la faire ;
Plus une tâche est dure, moins vous aurez de chance de l'accomplir ;
La motivation et l'aptitude travaillent ensemble main dans la main ;
Aucun comportement n'arrive sans impulsion.
L'impulsion fonctionnera lorsque la motivation (envie) et l'aptitude (facilité) iront de pair. Si vous n'êtes pas motivé et/ou que l'action à réaliser est top complexe, l'impulsion sera inefficace.
Utiliser le modèle comportemental pour se défaire d'une habitude
Pour abandonner une mauvaise habitude (par exemple : consulter trop souvent les réseaux sociaux le soir), vous pouvez jouer sur l'aptitude.
Dans l'exemple de Katie, BJ Fogg relate comment celle-ci a choisi de s'acheter un réveil-matin classique et de laisser son téléphone mobile dans la cuisine avant d'aller se coucher. De cette façon, elle a joué sur l'aptitude : elle a rendu Facebook "difficile d'accès", sans pour autant aller jusqu'à supprimer l'application.
À noter : c'est aussi un conseil donné par le minimalisme digital.
Trois étapes pour résoudre les problèmes comportementaux
Pour modifier un comportement — le sien ou un autre — il faut suivre l'ordre suivant :
"Vérifier s'il existe une impulsion pour déclencher le comportement.
Déterminer si la personne est capable de faire le comportement.
Déterminer si la personne est motivée pour faire le comportement." (p. 51)
Souvent, en entreprise, les managers jouent uniquement sur la motivation. Or, c'est justement le dernier levier à activer ! Vous pouvez chercher à appliquer cet ordre de priorité dans tous les domaines de votre vie et vous amuser à travailler sur vos comportements et ceux d'autrui, éventuellement.
Voir le monde à travers le prisme du modèle comportemental
BJ Fogg raconte l'exemple de Jennifer, une jeune graphiste et maman qui n'arrive plus à maintenir une routine sportive. En s'aidant de la formule C = MAI, elle analyse son comportement et comprend où elle peut agir.
En fait, nous pouvons tous le faire ! Il s'agit de se regarder soi-même "avec une certaine curiosité et un recul objectif". Voici ce que dit encore l'auteur sur la posture qu'il vous invite à tenir :
"Je veux que vous traitiez votre vie comme un "laboratoire de changement" personnel, un endroit où expérimenter sur la personne que vous voulez devenir. Un endroit où vous vous sentirez en sécurité, où tout est possible." (Changer sa vie, Chapitre 1)
Voici les exercices proposés à la fin de ce chapitre :
Explorer les différentes manières de se défaire d'une habitude (p. 58) ;
Apprendre le modèle comportemental de Fogg en l'enseignant à quelqu'un d'autre (p. 59).
2 — La motivation : trouver ce qui vous correspond
La motivation est une donnée imprévisible
Lorsque nous voulons changer de comportement, nous agissons souvent en pensant que seule la motivation compte. C'est une erreur. "La motivation, c'est comme un ami fêtard", dit l'auteur : "super pour sortir le soir, mais il ne vaut mieux pas compter dessus pour venir nous chercher à l'aéroport".
1 — La motivation est complexe
De façon originale et peu orthodoxe, BJ Fogg considère que la différence entre motivation interne et externe n'est pas très utile "dans le monde réel". Il préfère distinguer trois types de motivation :
Celle qui dépend de vous-même ;
Un avantage ou une punition liés à l'action ;
Le contexte direct de l'action.
L'auteur donne de nombreux exemples pour comprendre sa théorie et propose également un schéma nommé "le bonhomme PAC" pour personne/action/contexte.
BJ Fogg traite également des motivations concurrentes. Par exemple :
Je veux travailler ;
Mais je veux aussi me reposer.
Comment gérer ce conflit intérieur ? Et que faire lorsque nous n'avons même pas conscience de l'origine de mes désirs ? Comment faire face à la frustration, quand nous échouons à contrôler nos impulsions ?
2 — La vague de motivation
C'est le moment où vous vous sentez capable de tout : vous venez, par exemple, d'acheter une maison et vous êtes motivé pour tout rénover (et vous en faites effectivement beaucoup pendant les premières semaines).
Mais la motivation ne dure pas. En tout cas, elle est instable. Pourtant, nous avons tous tendance à surestimer notre motivation future. Nous sommes souvent trop ambitieux et nous nous créons des pièges à nous-mêmes.
3 — Les fluctuations de motivation
Nous ne pouvons pas prendre le contrôle total de notre motivation. De nombreux éléments (venus du contexte, de nous-mêmes ou d'actions que nous avons effectuées entre temps) peuvent la perturber et la faire retomber à zéro.
Mais il y a aussi des moments où nous pouvons faire l'expérience d'une motivation durable.
"Imaginez une grand-mère qui a toujours envie de passer du temps avec ses petits-enfants, ou une adolescente qui veut toujours avoir l'air présentable devant ses amies. J'appelle ces motivations durables des aspirations (...)." (Changer sa vie, Chapitre 2)
4 — La motivation vers un but abstrait ne donne pas de bons résultats
L'auteur prend l'exemple des campagnes de santé publique autour de la nutrition. "Mangez de toutes les couleurs" : voilà une aspiration et même un commandement pour manger des légumes.
Mais comment faire concrètement ? Ce type de messages est trop abstrait ! Résultat : il ne vous aidera certainement pas à garder votre motivation très longtemps.
Pour changer vos idées sur les campagnes de politiques publiques, lisez ce livre sur le nudging et le marketing social.
5 — La motivation n'est pas un ticket gagnant pour le changement à long terme
Quand nous nous basons seulement sur la motivation et que nous nous donnons des objectifs abstraits à atteindre, nous risquons davantage d'échouer. Et de rejeter la faute sur notre incapacité à tenir nos engagements. Mais c'est encore une erreur.
Comme nous allons le voir, il est important d'apprendre à la jouer fine avec la motivation. Si nous ne tenons pas nos engagements, ce n'est pas parce que nous sommes "nuls" ou "sans volonté", mais parce que nous nous y prenons mal. N'est-ce pas une bonne nouvelle ?
Se montrer plus rusé que la motivation
BJ Fogg y insiste : il n'est pas question de renoncer à nos rêves, certainement pas ! Mais il faut le faire correctement. Commençons par rappeler la distinction entre :
L'aspiration (ce que je veux, vers quoi je tends) ;
Le résultat (ce que j'obtiens effectivement) ;
Le comportement (ce que je mets en place pour obtenir ce que je veux).
Le comportement, vous pouvez le modifier tout de suite. Mais, par contraste, "vous ne pouvez pas réaliser une aspiration ou atteindre un résultat quand vous voulez". Pourtant, nous confondons souvent ces trois concepts.
Un comportement engage une action spécifique. Cela signifie aussi réorienter le questionnement du "pourquoi" vers le "comment". Ne vous demandez pas pourquoi "manger mieux", par exemple, mais "comment" !
Voici les 3 étapes préconisées par la conception comportementale de BJ Fogg :
Mettre ses aspirations au clair ;
Explorer les options comportementales ;
Choisir des comportements spécifiques adaptés.
Dans un premier temps, prenez le temps de savoir ce que vous voulez changer (par exemple, réduire votre taux de stress). Dans un deuxième temps, brainstormez autour des manières de modifier votre comportement (par exemple : jardiner, faire du yoga, etc.).
Pour la troisième étape, voici ce qu'il convient de faire.
Comment trouver la meilleure nouvelle habitude ?
Nous avons souvent de mauvaises méthodes pour changer d'habitudes. Nous y allons soit :
Au pif, sans méthode ;
En cherchant l'inspiration sur Internet ;
En suivant le conseil d'un ami ou ce qui a fonctionné pour lui.
Il est préférable de voir ce qui est véritablement adapté à notre situation. Lorsque nous avons exploré les options possibles, nous pouvons sélectionner celle qui conviendra le mieux à notre situation présente — autrement dit, celle qui sera la plus facile à mettre en place.
BJ Fogg donne le nom de "comportement en or" aux "associations comportementales" les plus efficaces (celles qui rencontrent le mieux vos objectifs, votre aptitude et votre situation actuelle).
Plan ciblé
C'est le nom donné par l'auteur à sa méthode pour trouver des "comportements en or". Elle est composée de plusieurs "rounds" et elle se joue avec des cartes à placer sur un graphe composé de deux axes :
OUI/NON j'arrive/n'arrive pas à adopter ce comportement ;
Comportement à forte/faible incidence (très ou peu efficace).
Tous les comportements trouvés à l'étape 2 de conception comportementale trouveront leur place dans ce graphe (chacun d'entre eux étant représenté par une carte ou un post-it). C'est le premier round.
Dans le deuxième round, vous devez réfléchir à la faisabilité de chaque option. Est-ce que vous êtes prêt à vous "forcer" à faire l'action requise ? Il faut bien y réfléchir, notamment en prenant en compte votre aptitude à faire la chose souhaitée.
Pour résumer :
"Le but du plan ciblé, c'est de trouver les tâches faciles qui vous correspondent, que vous avez déjà envie de faire et qui sont efficaces pour atteindre vos aspirations." (Changer sa vie, Chapitre 2)
Petits exercices d'entraînement à la conception comportementale
Trouver un raccourci dans l'association comportementale ;
Trouver ses comportements en or à l'aide d'un plan ciblé.
3 — L'aptitude : privilégier la facilité
Avancer en "risquant tout" peut paraître plus efficace, mais cela ne l'est pas nécessairement. Certes, des actes radicaux, voire héroïques, sont parfois nécessaires. Mais la méthode des Petites Habitudes, elle, fonctionne très bien au quotidien. En fait, commencer petit est à la fois plus stable et plus durable.
Créer des habitudes en fonction des aptitudes
Faire 20 pompes tous les matins, cela n'est pas facile. En faire 2, en revanche, semble faisable. Alors, pourquoi ne pas commencer par là ? Cette action a beaucoup plus de chances de devenir une habitude.
"Quand on cherche à prendre une nouvelle habitude, on cherche avant tout la régularité. Pour atteindre ce résultat, la simplicité est essentielle ; où, selon la formule que j'enseigne à mes étudiants : c'est la simplicité qui change le comportement." (Changer sa vie, Chapitre 3)
Certains éléments déterminent l'aptitude (la capacité à faire quelque chose) :
Le temps ;
L'argent ;
Le physique ;
L'énergie mentale ou créative ;
La routine préexistante.
L'ensemble de ces caractéristiques forme ce que BJ Fogg nomme la "chaîne d'aptitude". Or, cette chaîne ne tient bon que par son maillon le plus faible.
Lorsque vous vous demandez si ce comportement sera difficile à faire pour vous (c'est ce que l'auteur nomme "la question initiale"), décomposez la chaîne d'aptitude et interrogez-vous sur la partie la plus compliquée pour vous (le maillon le plus faible).
Ensuite, demandez-vous ("question avancée") : "comment puis-je rendre la chose plus facile ?". Il n'existe que trois réponses possibles à cette question :
Accroître ses compétences (personne) ;
Rendre la tâche plus petite (action) ;
Obtenir des outils et des ressources (contexte).
Concevoir vos propres Petites Habitudes
Concevoir de Petites Habitudes passe par un mélange de ces trois ingrédients. Ceux-ci vous permettront de solidifier votre aptitude à agir et donc à changer. L'auteur explique comment il a réussi à faire 20 pompes par jour… en commençant par en faire seulement 2 !
Pour rendre un comportement plus facile, posez-vous les questions suivantes :
Êtes-vous suffisamment motivé pour apprendre de nouvelles compétences ?
Êtes-vous suffisamment motivé pour vous procurer les bons outils et ressources ?
Pouvez-vous revoir les choses à la baisse pour rendre votre comportement plus petit ?
Êtes-vous capable de trouver une première étape à votre comportement ?
Pour que vos bonnes habitudes durent, il faut qu'elles soient faciles. Et qu'elles ne mènent pas tout droit à la culpabilité. Ce n'est pas la perfection qui est ici recherchée, mais la régularité.
Le modèle gagnant : changer de comportement grâce à la simplicité
BJ Fogg remarque que les grandes entreprises du numérique — Google, Amazon, Slack ou Instagram — ont commencé en proposant quelque chose de très simple à leurs clients. Ce n'est qu'une fois que leur application était entrée dans les mœurs qu'ils ont ajouté des fonctionnalités.
Faites de même dans votre vie ! Ne compliquez l'habitude qu'une fois qu'elle sera intégrée à votre routine quotidienne.
À noter : pour le cas des choses importantes à faire, mais qui impressionnent (et pour lesquelles vous procrastinez), pensez à amorcer la première étape, rien de plus. Vous devez faire des examens médicaux ? Commencez par noter le numéro du médecin à contacter et à le garder près de vous.
Vous voulez en savoir plus sur le concept de procrastination, lisez En finir avec la procrastination !
Petits exercices pour rendre une habitude plus facile à faire
Il s'agit d'un exercice en deux parties :
Analyse d'une habitude difficile ;
Conception d'un moyen de rendre l'habitude plus facile.
4 — Les impulsions : le pouvoir de l'après
Souvent, nous agissons sans y penser. Ce sont les impulsions (en partie) qui sont à la manœuvre ! Sans elles, nous n'agissons pas. Mais il faut que ces impulsions soient combinées à l'aptitude et à la motivation.
Cela nous amène à la cinquième étape de la conception comportementale : trouver une bonne impulsion.
Celle-ci est un élément absolument crucial. À la différence des deux autres (aptitude et motivation), l'impulsion fonctionne en mode "on/off". Soit elle est là, soit elle n'est pas là. Il n'y a pas de degrés.
Une approche systématique aux impulsions
Ne laissons pas les impulsions au hasard. Pour créer des impulsions efficaces, revoyons le bonhomme PAC.
Personne = l'impulsion vient de nous (par exemple, les besoins naturels).
Contexte = elle vient de quelque chose dans l'environnement (par exemple un son, etc.).
Action = l'impulsion vient d'une routine préexistante.
L'auteur recommande de choisir un "point d'ancrage" pour enclencher la nouvelle habitude. Par exemple :
La portière de la voiture claque lorsque votre fille sort de la voiture pour partir à l'école (point d'ancrage dans une routine et dans le contexte) ; dès ce moment, vous vous garez quelque part et notez sur un post-it une action clé à accomplir pour votre projet (petite action).
Vous allez faire pipi tous les matins (point d'ancrage dans une routine existante et un besoin naturel) ; directement après, vous faites 2 pompes (petite action).
C'est la recette des Petites Habitudes ! Pour en savoir plus et découvrir de nouveaux exemples, consultez le site du livre, TinyHabits.com.
Identifier ses points d'ancrage
Nous avons tous des habitudes, quelle que soit la vie que nous menons. Souvent, nous avons plus de routines installées le matin. C'est donc un bon moment pour en ancrer une nouvelle.
Par exemple, ce pourrait être :
"Dès que j'ai posé le pied par terre, je…"
"Dès que j'ai ouvert le robinet de douche, je…"
Ou encore "Dès que j'ai lancé la cafetière, je…"
"Dès que j'ai vidé ma boîte mail, je…"
Etc.
Voici maintenant une série d'exemples de routines du soir qui pourraient vous servir :
"Dès que j'ai passé la porte en rentrant du travail, je…"
"Dès que je me suis assis pour manger, je…"
Ou bien "Dès que j'ai posé la tête sur l'oreiller, je…"
Etc.
À quel moment puis-je insérer ma nouvelle habitude dans ma journée ?
Pour ce faire, vous devrez penser à :
L'endroit qui convient ;
La fréquence ;
Le thème/but (calme, boulot, etc.).
L'ensemble ancrage - nouvelle action doit correspondre au niveau de ces trois données. Si votre point d'ancrage est à la cuisine, vous devez pouvoir y faire votre nouvelle action. Pour une Petite Habitude quotidienne, choisissez un point d'ancrage qui a lieu tous les jours.
Enfin, évitez de créer une trop grande différence entre les deux actions au niveau de leur but. L'unité ne doit pas être parfaite, mais elle doit faire sens pour vous. Par exemple, si le café stimule votre imagination, utilisez votre première tasse comme point d'ancrage pour noter vos idées, etc.
Il est bon d'expérimenter ! Retenez qu'il s'agit bien de "recettes". Prenez donc le temps de voir ce qui fonctionne pour vous et adaptez vos Petites Habitudes à votre situation personnelle.
Peaufiner son point d'ancrage avec la méthode du bord de fuite
Qu'est-ce que c'est que le "bord de fuite" ? C'est simplement le moment le plus précis que vous puissiez trouver pour créer votre point d'ancrage. Plutôt que de dire "quand je rentre du travail", dites "dès que j'ai enlevé ma veste et mes chaussures", par exemple. Vous voyez l'idée ?
Cette méthode a pour but d'aider celles et ceux qui ont des difficultés à démarrer leur action. De cette façon, vous avez un moment très précis sur lequel vous pouvez focaliser votre attention.
Technique avancée : commencer par le point d'ancrage
Vous pouvez également fonctionner à l'inverse de ce que nous avons vu en vous posant la question suivante : Que puis-je faire après une habitude existante ? Quelle Petite Habitude puis-je ajouter à la chaîne ?
Pour ce faire, demandez-vous simplement quelle est l'habitude qui pourrait venir se greffer le plus naturellement à un point d'ancrage.
Les habitudes "en attendant"
Pendant que vous attendez quelque chose (que l'eau chauffe, que le bus arrive, etc.), vous pouvez également placer de Petites Habitudes.
La particularité de ces habitudes est qu'elles resteront petites (elles n'auront pas vocation à évoluer vers des routines plus développées), puisque ce sont souvent de très courtes plages horaires. Mais petit ne veut pas dire faible ou impuissant… Au contraire, ces micro-habitudes peuvent réellement faire la différence.
Les meilleures impulsions pour vos clients
Ces techniques d'ancrage peuvent être utilisées en marketing (social ou non) pour créer des habitudes. À l'heure actuelle, ce sont surtout les impulsions de contexte ou de personnes qui sont employées.
Mais BJ Fogg prédit que les impulsions d'action vont devenir de plus en plus déterminantes. Pour cela, vous devrez interroger vos clients et analyser les résultats pour trouver les points d'ancrage les plus utilisés pour utiliser votre produit/service.
Les habitudes nacrées : faire du beau avec ce qui nous agace
Vous pouvez également utiliser un point d'ancrage "énervant" et le transformer en une bonne habitude. Un bruit vous dérange, mais vous ne pouvez rien y faire (ou il sera compliqué de le modifier) ? Pourquoi ne pas le transformer en point d'ancrage pour une habitude ?
Prenons l'exemple de l'auteur : chaque nuit, il se réveille au bruit de "clic" de l'air conditionné. Son idée : à chaque "clic", détendre son visage et son cou pour faciliter son sommeil. Résultat : ce qui était énervant devient le prétexte à autre chose, à savoir une aide pour dormir.
Petits exercices pour trouver des points d'ancrage à vos nouvelles habitudes
Voici les exercices proposés à la fin de ce chapitre :
Trouver ses points d'ancrage ;
Créer des recettes de petites habitudes à partir d'une liste d'habitudes préexistantes ;
Créer des habitudes nacrées pour gérer les éléments irritants de votre vie.
5 — De l'émotion naissent les habitudes
Nous en arrivons à l'étape 6 de la conception comportementale : celle de la célébration. ressentir une émotion positive à l'issue de la réalisation d'une nouvelle action va considérablement aider à la stabiliser.
"Quand on célèbre pour de vrai, on active la partie du cerveau qui gère la récompense. En se sentant bien au bon moment, on pousse son cerveau à reconnaître et encoder la séquence comportementale qu'on vient de réaliser. En d'autres termes, on peut pirater son cerveau pour qu'il crée une habitude en célébrant et en s'autostimulant." (Changer sa vie, Chapitre 5)
Les expériences positives renforcent les habitudes
Lorsque vous parvenez à faire quelque chose, vous en ressentez une satisfaction. Cela vous amène à vouloir reproduire cette sensation ou cette émotion agréable. Ce mécanisme est décisif pour créer des habitudes.
Les émotions engendrent de nouvelles habitudes
Si les émotions sont positives, les habitudes peuvent s'ancrer très vite. "En fait, certaines habitudes semblent prendre instantanément", affirme même BJ Fogg. Donnez un téléphone mobile à un adolescent et vous verrez qu'il ne faudra pas s'y reprendre à deux fois !
La décision et l'habitude s'opposent sur ce point. Lorsque vous décidez, vous délibérez. Quand vous prenez une habitude, vous "n'y pensez plus" ; c'est l'émotion qui a pris le contrôle et qui vous dicte votre conduite.
L'auteur propose un schéma qu'il nomme le "spectre de l'automaticité". Est-ce que vos actions/comportements sont plus ou moins automatiques ? Plutôt du côté des habitudes intégrées une fois pour toute, ou des décisions à reprendre chaque matin ?
BJ Fogg donne de nombreux exemples et insiste sur le fait que nous ne sommes pas impuissants face à la chimie de notre cerveau (et à nos mauvaises habitudes). Nous pouvons la détourner à notre profit.
Pourquoi la célébration est la meilleure méthode pour bâtir une habitude
"La célébration reste le meilleur moyen de créer un sentiment positif qui permet d'enraciner de nouvelles habitudes. C'est gratuit, rapide, et accessible à toutes les personnes, indifféremment de leur couleur de peau, taille, forme, revenu ou personnalité. De plus, la célébration nous apprend à être gentils envers nous-même ; une compétence qui rapporte gros." (Changer sa vie, Chapitre 5)
BJ Fogg préfère parler de célébration plutôt que de récompense, un mot selon lui trop galvaudé. Pour l'auteur, il importe que la célébration ait lieu directement après l'action nouvelle (et pas plus tard, comme beaucoup de récompenses). Plus nous prendrons l'habitude de le faire, et plus nous améliorerons notre confiance en nous-mêmes de façon générale.
Deuxième maxime de Fogg
La première maxime de Fogg était : "Aidez les gens à faire ce qu'ils ont déjà envie de faire." Voici la seconde :
"Aidez les gens à obtenir un sentiment de réussite." (Changer sa vie, Chapitre 5)
Cela vaut surtout pour les coachs de vie formés à la conception comportementale. Mais si vous pratiquez la méthode des Petites Habitudes par vous-même, vous pouvez, de votre propre chef, vous aider à obtenir ce sentiment de réussite.
Comment célébrer à la manière des Petites Habitudes
Selon la méthode prônée par l'auteur, la célébration doit avoir lieu immédiatement après l'action. Elle doit aussi être suffisamment intense ou authentique pour vous convaincre. Par exemple, dire "Génial !" en fermant les poings après avoir réalisé deux pompes peut suffire.
Mais certains trouvent cela stupide ou gênant. Si c'est votre cas, il vous faudra expérimenter d'autres options. Peut-être qu'une validation tacite, discrète, suffira (pour peu qu'elle soit sincère). Explorez ! Trouvez vos manières de célébrer vos réussites.
Trouvez ce qui sonne "juste" pour vous. Comment le savoir ? Grâce à ce sentiment de "rayonnement" qui émanera de vous, cette fierté que vous avez déjà ressentie, par exemple, lorsque vous avez réussi un examen ou cuisiné un plat excellent.
Un moyen rapide d'éprouver la réussite
Souvent, nous sommes très exigeants envers nous-mêmes — trop. En conséquence, nous considérons que nous n'avons pas à nous congratuler pour de petites choses. C'est une grave erreur pour BJ Fogg.
Selon lui, nous devrions revoir nos attentes à la baisse et accepter que la célébration soit une compétence qui se travaille, et que nos efforts — mêmes petits — méritent bel et bien d'être choyés.
Parmi les nombreux conseils qu'il donne, voici quelques astuces pour arriver plus facilement à se célébrer :
Faire participer un enfant (ils sont naturellement doués pour vous faire ressentir une émotion sincère) ;
Effectuer un geste physique (sourire, poing levé, etc.) ;
À l'instant de la célébration, imaginer que vous encouragez quelqu'un que vous aimez, un proche.
Une solution surprise à deux problèmes d'habitudes
Voici deux questions souvent posées :
Comment ancrer l'habitude rapidement dans le cerveau ?
Comment faire pour ne pas oublier d'effectuer une tâche ?
La réponse de BJ Fogg : répéter la séquence comportementale (la nouvelle habitude) avec la célébration entre 7 et 10 fois. Et répétez cela plusieurs fois si nécessaire. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron", dit le proverbe. Il en va de même pour nos habitudes !
La célébration est un pont qui mène des Petites Habitudes au grand changement
L'auteur n'y va pas pas quatre chemins :
"La célébration sera un jour classée, au même titre que la pleine conscience et la gratitude, comme une des pratiques quotidiennes qui contribuent le plus à notre bonheur et notre bien-être." (Changer sa vie, Chapitre 5)
Comme la pratique de la gratitude ou de la pleine conscience, la célébration de vos réussites peut mener à de profonds changements dans votre existence. C'est ce que BJ Fogg raconte avec l'exemple de Linda (à retrouver dans la dernière partie du chapitre).
Petits exercices pour ressentir le rayonnement
Voici les exercices proposés à la fin de ce chapitre :
Trouver différents modes de célébration ;
Essayer la méthode des célébrations en rafales ;
Se rappeler qu'on change lorsqu'on se sent bien.
6 — Cultiver ses habitudes : d'un changement minuscule à profond
Nous ne pouvons pas changer complètement du jour au lendemain (ou très rarement). Il faut plutôt envisager le changement comme un processus qui requiert du soin et de la patience.
Grandir et proliférer
BJ Fogg distingue entre deux types de développement d'habitudes. Il y a selon lui les habitudes qui grandissent et celles qui prolifèrent.
Grandir signifie ici prendre en intensité : vous méditez 30 minutes et non plus 3, vous rangez toute la cuisine au lieu de vous concentrer sur le plan de travail, etc.
Proliférer désigne créer des répercussions en chaîne : le rituel Maui (par exemple) vous donne de l'énergie pour réaliser une deuxième action, et ainsi de suite.
Nous avons tous, dans notre "jardin", des habitudes qui grandissent et d'autres qui prolifèrent. À partir d'une seule aspiration (par exemple courir un marathon), vous allez développer des habitudes grandissantes (marcher tous les jours) et proliférantes (mieux manger).
La dynamique de la croissance
La réussite entraîne la réussite, nous l'avons vu plus haut. Même de petites réussites peuvent nous mener vers les sommets, car c'est le sentiment en lui-même qui compte. C'est ce que BJ Fogg nomme l'"élan de la réussite". Ici, l'important, c'est la fréquence, pas la taille.
Comment créer ce changement à long terme auquel vous aspirez ? L'une des premières techniques consiste naturellement à évacuer les éléments démotivants. La peur est l'un d'eux et celle-ci grandit quand nous avons l'impression de "mal" effectuer une action (diriger une réunion, par exemple).
Les compétences du changement
Il est possible d'apprendre à changer, c'est-à-dire d'acquérir les compétences nécessaires pour provoquer vous-même les modifications que vous souhaitez dans votre existence.
BJ Fogg en distingue 5 ou plutôt 5 ensembles de compétences essentielles au changement :
Création comportementale = être capable de distinguer, de "designer" et d'organiser des habitudes ;
Connaissance de soi = savoir ce que nous voulons vraiment.
Traitement de l'information = reconnaître le bon moment pour faire évoluer une habitude ;
Gestion du contexte = redéfinir son environnement pour faciliter le développement des habitudes.
Mentalité = l'attitude face au changement.
Ne vous contentez pas de lire ce livre : mettez en pratique les compétences du changement
Il n'est pas nécessaire de maîtriser toutes les compétences citées par BJ Fogg pour aller de l'avant. Vous pouvez très bien commencer avec celles que vous avez et développer les autres petit à petit.
Un coach de vie, de préférence formé à la conception comportementale, peut également vous aider à progresser plus rapidement, puisqu'il maîtrisera des compétences dont vous ne disposez pas encore et les mettra à votre service. Mais cela n'a rien d'obligatoire !
Exercices liés aux compétences du changement
Voici les exercices liés à ce chapitre :
Apprendre des compétences que l'on maîtrise déjà ;
S'entraîner à la création comportementale ;
Développer une compétence liée au contexte ;
Développer une compétence liée au traitement de l'information ;
Faire croître une compétence en lien avec la mentalité ;
Faire croître une compétence en lien avec la connaissance de soi.
7 — Se défaire des mauvaises habitudes : une approche systématique
Pour explorer la question des mauvaises habitudes, BJ Fogg utilise l'exemple d'une personne accro au sucre. Il montre comment, touche après touche, celle-ci a réussi à faire sa "glucose révolution", comme dirait Ingrid Inchaupsé.
Le plan directeur du changement comportemental
Le plan proposé par l'auteur se découpe en 3 phases :
Se concentrer sur la création de nouvelles habitudes ;
Puis se concentrer sur l'arrêt de l'ancienne habitude (la mauvaise) ;
Enfin, si nécessaire, remplacer l'ancienne habitude par une nouvelle.
Cela paraît simple et un peu "bâteau" dit comme ça, mais ce n'est pourtant pas ce que nous faisons … d'habitude ! En règle générale, lorsque nous voulons supprimer une mauvaise habitude, nous commençons par la supprimer purement et simplement.
Mais cela crée un vide et de l'angoisse qui vont nous ramener illico presto vers le comportement problématique ! Créer de nouvelles habitudes saines avant permet de remplacer les mauvaises en douceur et sans sentiment de perte.
Vous voulez en savoir plus ? L'auteur détaille chaque phase en détail. Par exemple, pour la phase 2, il montre qu'il importe d'être précis en distinguant l'habitude générale des habitudes spécifiques qui viennent "entourer" celle-là. Illustrons le propos :
Habitude générale : vous mangez trop de cochonneries.
Habitudes spécifiques : vous achetez votre petit déjeuner à la station-service, vous mangez des chips en regardant la télé le soir, vous buvez du soda au déjeuner, etc.
À partir de cette liste, vous commencerez par la chose la plus facile à supprimer, puis vous continuerez jusqu'à avoir une alimentation saine, peu à peu, un pas à la fois, quand vous prendrez progressivement confiance en vous.
Se focaliser sur l'impulsion pour se défaire d'une habitude
Pour supprimer une mauvaise habitude, vous pouvez chercher à évacuer l'impulsion qui la maintient présente à votre esprit.
L'exemple type est celui du smartphone. Si vous voulez arrêter de le consulter au travail ou avant d'aller dormir, éloignez-le, ou, à minima, éteignez les notifications ou mettez-le en mode avion.
Redéfinir l'aptitude afin de se défaire d'une habitude
Il est également possible de jouer sur l'aptitude. Comment ? En jouant sur la chaîne d'aptitude (voir le chapitre 3), c'est-à-dire en augmentant un ou plusieurs de ces facteurs :
Le temps nécessaire pour réaliser votre mauvaise habitude ;
L'argent dont vous avez besoin (l'État pratique cette technique en jouant sur le prix des cigarettes, par exemple) ;
Le niveau d'effort physique nécessaire ;
L'effort mental requis ;
Ou en faisant en sorte que votre mauvaise habitude entre en conflit avec une routine existante.
Ajuster la motivation pour se défaire d'une habitude
Nous voulons souvent commencer par là. Pourtant, ce n'est pas le plus simple — et cela peut même être très compliqué.
"C'est pourquoi on essaye de ne pas toucher à la motivation quand on peut régler le problème via l'impulsion ou l'aptitude. On ne s'en occupe que lorsque les étapes précédentes n'ont pas fonctionné." (Changer sa vie, Chapitre 7)
Première option : réduire sa motivation en passant par d'autres trucs. Perdre la motivation à boire le soir en méditant quelques minutes avant de rentrer à la maison ou en écoutant de la musique calme, par exemple.
Deuxième option : ajouter un élément démotivant pour se défaire d'une habitude. Ce n'est pas la voie que recommande BJ Fogg, car cela donne des sentiments négatifs et crée un sentiment de pression.
Revoir le changement à la baisse
C'est la dernière méthode pour supprimer une mauvaise habitude. Si les autres n'ont pas fonctionné, ne vous torturez pas. Diminuez progressivement le temps passé à faire l'action et/ou diminuez-en l'intensité.
Tout ce qui précède concerne la phase 2 de l'arrêt d'une mauvaise habitude. Dans la suite du chapitre, BJ Fogg traite de la question du remplacement de la mauvaise habitude par une bonne habitude (phase 3).
Si rien n'a fonctionné jusque-là…
Enfin, il insiste encore une fois sur le fait qu'il ne sert à rien de se culpabiliser. Il est normal de devoir expérimenter pour trouver la méthode qui fonctionne pour nous. Si vous n'êtes pas parvenu à mettre en œuvre le changement, modifiez vos habitudes de substitution et faites des tests.
Considérez aussi ce que BJ Fogg nomme "la beauté du chamboulement". Tout d'abord, c'est une joie de voir que nous avons réussi à transformer nos vies et à ouvrir de nouveaux créneaux dans nos horaires pour des routines plus saines.
Ensuite, voyez plus grand. Prenez en compte l'aspect social du chamboulement. En modifiant vos habitudes, vous participez à améliorer la vie de votre famille et même, peut-être, de votre communauté.
"La conception comportementale n'est pas une quête solitaire. Chaque comportement que l'on façonne, chaque changement que l'on entreprend, est une goutte de plus qui vient se propager à la surface de l'étang. On façonne par la même occasion nos familles, nos communautés et notre société à travers nos actions, et elles nous le rendent bien. Les habitudes que nous prenons et que nous perpétuons ont une importance." (Changer sa vie, Chapitre 7)
Petits exercices pour s'entraîner à supprimer ou remplacer une habitude
Quels exercices pouvez-vous faire ? Voici les derniers conseils de BJ Fogg :
S'entraîner à créer un essaim de comportements pour se défaire d'une mauvaise habitude ;
S'entraîner à supprimer une impulsion pendant une journée ;
Enfin, s'entraîner à remplacer une habitude et célébrer pour ancrer la nouvelle.
8 — Comment changer ensemble
BJ Fogg prend l'exemple d'une famille dans laquelle l'un des enfants pose problème. À 21 ans, il vit chez ses parents et ne fait rien. Rien ne semble le motiver et il paraît complètement indifférent aux besoins des autres membres de la famille.
Pourtant, l'auteur montre que la conception comportementale a aidé le père, Mike, à trouver des façons de changer les choses, peu à peu. Progressivement, son fils, Chris, a repris sa vie en main, permettant ainsi à la famille de retrouver son équilibre.
Concevoir le changement en groupe
La méthode des Petites Habitudes fonctionne pour transformer les familles, les équipes de travail ou tout autre type de groupe. Pour commencer, souvenez-vous de la première maxime de BJ Fogg : "aidez les gens à faire ce dont ils ont déjà envie".
Demandez-vous quels sont les objectifs de votre fils, de votre conjoint ou de vos collègues. C'est par là que vous devrez commencer. En s'ouvrant à un premier changement qui leur plaît, ils mettront en marche un mécanisme plus général de modification du comportement et seront prêts à vous écouter.
Autrement dit, vous aurez appliqué la seconde maxime : "Aidez les gens à obtenir un sentiment de réussite". C'est par là que vous pourrez les convaincre d'en faire un peu plus pour vos propres objectifs (et non pas en les culpabilisant).
Comment changer ensemble
L'auteur présente deux façons de changer en groupe et utilise deux figures pour ce faire :
Le meneur y va franchement et propose de suivre la méthode des Petites Habitudes ;
Le ninja s'y prend plus subtilement en appliquant la méthode sans que les autres ne le sachent.
Processus de conception pour un changement collectif
Voici le résumé de la méthode proposée par BJ Fogg :
Clarifier ses aspirations ensemble ;
Explorer les options comportementales ensemble ;
Choisir des comportements spécifiques adaptés à son groupe ;
Rendre le comportement en or facile à faire pour tout le monde ;
Trouver une bonne impulsion au comportement en or ;
Célébrer la réussite pour ancrer l'habitude ;
Résoudre les problèmes et répéter ensemble.
Vous le voyez, c'est toute la méthode des Petites Habitudes qui peut être adaptée à la dynamique de groupe. BJ Fogg expose, pour chaque étape, comment agir en tant que meneur ou en tant que ninja.
Il illustre ensuite sa méthode au travers de 2 récits inspirants :
Changement familial et troubles de l'apprentissage ;
Baisser le niveau de stress à l'hôpital.
Petits exercices pour améliorer les compétences du changement d'un groupe
Voici enfin les exercices supplémentaires proposés en fin de chapitre :
Partager les bases de la conception comportementale ;
Résoudre un problème ensemble à l'aide de la conception comportementale ;
Mettre tout le monde d'accord sur le comportement à changer.
Conclusion — Les petits changements qui changent tout
"Les petits ruisseaux font les grandes rivières" : ce dicton connu s'adapte parfaitement à la conclusion de ce livre. BJ Fogg montre qu'il voit grand et qu'il voudrait diffuser au maximum sa méthode.
Celle-ci permet de réaliser de grands changements au niveau individuel, mais aussi, pense-t-il, au niveau social. Pour le démontrer, il utilise plusieurs histoires personnelles, dont certaines très touchantes à propos de son neveu, décédé trop jeune.
Serez-vous prêt à le suivre et à mettre en place la conception comportementale dans votre vie quotidienne, à rêver grand, tout en commençant petit ?
Conclusion sur « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg :
Ce qu’il faut retenir de « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg :
Ce livre est un véritable manuel indispensable pour toute personne intéressée à la mécanique du changement de comportement. Il est non seulement très bien écrit, mais beaucoup plus poussé que les autres ouvrages sur le sujet.
Retenez les 7 étapes de la conception comportementale, c'est-à-dire le cœur de la méthode des Petites Habitudes de BJ Fogg :
Clarifier ses aspirations ;
Explorer les options comportementales ;
Choisir des comportements spécifiques adaptés ;
Commencer petit ;
Trouver une bonne impulsion ;
Célébrer sa réussite ;
Analyser les problèmes, itérer et se développer.
Les trois premières étapes concernent le choix (1-3), tandis que les deux suivantes (4 et 5) concernent la conception proprement dite et l'implémentation (6 et 7) des nouvelles habitudes.
Points forts :
Un auteur professeur d'université à Stanford ;
Des théories et expériences à l'appui de la méthode proposée ;
De nombreux exemples issus de la vie personnelle et professionnelle de l'auteur ;
Un livre de chevet à garder avec soi dans toutes les étapes de son changement !
Point faible :
Je n’en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller : un manuel de storytelling qui a été un best-seller du New York Times et qui a aidé de nombreuses entreprises à doper leurs ventes.
Par Donald Miller, 2022.
Titre original : « Building a StoryBrand. Clarify Your Message So Customers Will Listen », 2017.
Chronique et résumé de « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller
Introduction
« Cet ouvrage ne vous apprendra pas à raconter l’histoire de votre entreprise. Ce serait une perte de temps, car les clients se soucient généralement davantage de leur propre histoire. » (Storybrand, Introduction)
Mais à la place, il va vous expliquer comment raconter une histoire où c’est votre prospect le héros ! Et c’est bien là l’essentiel. C’est parce qu’il sait que votre produit ou service peut le mener au bout de ses peines que votre futur client fera appel à vous.
Il a besoin de se reconnaître dans votre marketing. C’est la clé. Voyons donc comment faire grâce à la méthode SB7 — pour une histoire de marque (StoryBrand) en 7 étapes.
Partie 1. Pourquoi le marketing est souvent un gouffre financier
Chapitre 1 — Comment être vu, entendu et compris
Un bon design de site web est loin d’être suffisant. Vous pouvez dépenser tout l’argent que vous voulez dans une vitrine virtuelle soignée aux petits oignons, cela ne vous rapportera pas nécessairement un euro.
Il vous faut une histoire, en format texte (ou vidéo). Oui, ce qu’il vous faut, c’est un argumentaire de vente. « Clarifier son message n’est toutefois pas une mince affaire », rappelle Donald Miller.
Si vous commencez par là, vous créerez de meilleurs sites internet, sans effets inutiles, et vous économiserez de l’argent.Voici quatre questions à vous poser :
Quel est donc le message de votre entreprise ?
Pouvez-vous l’exprimer aisément ?
Est-il simple, pertinent et reproductible ?
Tous vos collaborateurs sont-ils capables de le répéter de façon persuasive (ou vous-même, si vous êtes freelance !) ?
Ce livre vous aidera à résoudre ces problèmes et à faire décoller vos ventes sur Internet. Prêt ? Partez !
Pourquoi tant d’entreprises échouent
Car leur message est trop complexe. Notre cerveau ne parvient pas à le traiter de façon satisfaisante. À l’inverse, la narration fonctionne car elle donne un sens clair, elle ordonne de façon naturelle les éléments à intégrer mentalement.
La pyramide de Maslow est composée de cinq étages représentant les cinq types de besoins humains fondamentaux. Pour rappel :
Physiologie (manger, boire, dormir) ;
Sécurité (se loger, ne pas être menacé) ;
Appartenance (faire partie d’un groupe) ;
Estime (reconnaissance et amour) ;
Accomplissement (sens à la vie, spiritualité et connaissances).
La publicité joue sur ces cinq tableaux. Quand vous regardez une publicité, vous essayez instinctivement de savoir si elle vous aidera à combler l’un ou l’autre de ces cinq types de besoins.
Mais si vous ne basez pas votre communication sur l’un d’eux — ou que le message n’est pas clair —, vous risquez fort d’être ignoré.
Ne noyez donc pas le poisson (votre message) dans une mare obscure de discours inaudible pour votre interlocuteur ! Son cerveau doit sélectionner l’information et cela consomme son énergie. Vous devez donc lui faciliter la vie en lui montrant précisément où se trouve son intérêt.
Le scénario à la rescousse
Avoir un scénario vous donnera l’aisance et la clarté nécessaire pour capter l’attention de vos futurs clients. En fait, l’humanité s’est, de tout temps, raconté des histoires. Nous comprenons facilement les récits.
Pourquoi ? Car « les schémas narratifs reflètent le cheminement de la pensée humaine », affirme l’auteur.
La notion de clarté — si importante — implique que le destinataire de l’histoire connaît un certain nombre d’éléments essentiels. Ce sont justement eux que nous allons travailler tout au long des chapitres qui suivent.
Donald Miller insiste beaucoup sur ce point : « Si vous êtes confus, vous êtes foutu », dit-il à plusieurs reprises. Soyez clair, mais aussi net et précis. Allez à l’essentiel pour être entendu sans générer trop d’efforts mentaux de la part de votre interlocuteur.
Chapitre 2 — L’arme secrète pour faire prospérer votre entreprise
Attention : placer le client au centre de votre histoire ne signifie pas que vous devez oublier qui vous êtes ou vous effacer complètement. Au contraire ! Vous êtes l’aide tant attendue par le héros…
Mais d’abord, apprenons les bases pour transformer le bruit en musique.
Du bruit à la musique, grâce à une histoire
Vous ne retenez pas le bruit, alors qu’une bonne chanson peut vous rester en tête une bonne semaine. Pourtant, ce sont des ondes sonores dans un cas comme dans l’autre.
Comprenez-vous la métaphore ?
« Entre un air de musique savamment composé et le bruit provoqué par un chat coursant un rat dans un atelier de carillons éoliens, la différence est flagrante. Or, la plupart des sites web et des présentations, ou encore l’elevator pitch moyen, ressemblent justement plutôt à une usine à carillons : ils génèrent une incroyable cacophonie. » (StoryBrand, Chapitre 2)
Si vous ajoutez trop d’informations à votre histoire, vous risquez de perdre votre public. Vous voulez faire du bruit avec votre marque ? Cherchez plutôt à la mettre en musique !
Steve Jobs et le message d’Apple
Steve Jobs sortit Lisa, son premier ordinateur, en 1983. Personne ne s’y intéressa. Pourquoi ? Car il communiqua avec une publicité de neuf pages en langage geek dans le New York Times.
Mais le fondateur de Apple était malin. Et il apprit beaucoup au contact des scénaristes de Pixar, le célèbre studio d’animation qu’il contribua également à créer.
Quelques années plus tard, la campagne pour le premier Mac avait changé. Désormais, elle se contentait (presque) de deux mots : Think Different.
Ces deux mots frappent l’esprit et racontent une histoire. Vous voulez faire valoir le génie qui est en vous ? Nous avons les outils pour y aider. Remarquez que ce n’est pas Apple le héros. C’est vous. Apple, dans cette histoire, c’est le moyen par lequel vous parviendrez à vos fins.
Une histoire pour mieux grandir
Donald Miller rassemble ses recherches (et celles d’autres spécialistes) et condense la recette d’une bonne histoire en sept points. Pour créer une bonne histoire, vous avez besoin de/d’ :
Un personnage ;
Ayant un problème ;
Rencontrant un guide ;
Qui lui fournit un plan ;
Et l’incite à agir ;
Pour triompher ;
Et, ainsi, échapper à la catastrophe.
L’auteur donne plusieurs exemples de films (Hunger Games et La Guerre des étoiles) pour vous aider à comprendre la place de chacun de ces éléments. Selon lui, l’immense majorité des récits fonctionnent selon ce schéma.
Vous devriez vous aussi vous soucier de ces principes si vous voulez propulser votre marque vers le succès. Ceux qui ne s’en préoccupent pas peuvent réussir, mais plus difficilement.
Mieux, « lorsque vous maîtriserez la méthode de la trame SB7, personne ou presque ne s’apercevra que vous l’utilisez ».
Mais avant cela, vous devrez pour commencer vous poser les trois questions suivantes :
Que veut le héros ?
Qu’est-ce qui (ou qui) se dresse en travers de son chemin ?
À quoi ressemblera sa vie s’il obtient (ou non) ce qu’il veut ?
Souvenez-vous des réponses que vous apporterez à ces questions chaque fois que vous créerez ou intégrerez quelque chose sur votre site internet (une image, un slogan, etc.).
« Ce n’est pas parce qu’une petite phrase sonne bien, ou qu’une image attire l’œil sur un site web, qu’elle vous aider à rentrer dans l’histoire de vos clients. Chacune des lignes que vous écrivez est soit au service de leur histoire, soit un bruit parasite. Ou vous créez de la musique, ou vous générez du bruit. » (StoryBrand, Chapitre 2)
Votre marketing survit-il au test du grognement ?
Pour le client aussi, il a trois questions importantes. Ce sont les questions auxquelles il veut avoir une réponse instantanément lorsqu’il voit, écoute ou lit votre publicité :
Qu’avez-vous à m’offrir ?
En quoi cela va-t-il améliorer ma vie ?
Que dois-je faire pour passer commande ?
C’est le « test du grognement ». Il faut créer une réponse claire, simple, évidente de la part du client. Vous vendez de l’aspirine ? Votre client doit pouvoir grogner « Médoc, guerrier, mal de tête, pharmacie » au premier coup d’œil sur votre publicité.
Cette clarté payera d’autant plus sur Internet. Donald Miller raconte l’histoire de Kyle Schultz, un ancien pompier devenu infopreneur. Celui-ci a grandement profité de la méthode SB7 pour faire décoller son business en ligne !
La trame SB7 est conçue pour vous aider à créer un scénario utilisable dans toute votre communication, afin de marquer durablement les esprits. Continuons donc notre découverte.
Chapitre 3 — Une trame simple : la SB7
SB7 : la méthode StoryBrand pour scénariser votre marque
Premier principe : le personnage. Nous l’avons déjà dit : le héros de l’histoire est le client, et non votre marque. C’est votre interlocuteur et son cheminement qui doivent être mis en lumière. Pour cela, vous devez parvenir à identifier clairement sa demande (voir plus haut).
Deuxième principe : le problème. Le héros a besoin de résoudre un problème « interne ». Or, trop d’entreprises vendent des solutions à des problèmes « externes ». Nous approfondirons ces distinctions plus loin.
Troisième principe : le guide. En tant que marque, voici votre rôle. Vous ne voulez pas être un héros concurrent du client : vous voulez être le guide qui aidera le héros à mener à bien sa mission. Vous pourriez aussi l’appeler un mentor ou un conseiller.
Quatrième principe : le plan. Comme guide, vous avez le pouvoir de fournir un plan. Un bon conseil, c’est un plan d’action. Sans cela, vous ne seriez qu’un mauvais guide ! « Les gens ont besoin d’une philosophie qu’ils peuvent s’approprier et d’une série d’étapes à suivre pour résoudre leurs problèmes », affirme l’auteur.
Cinquième principe : l’incitation à l’action. C’est vous qui allez jouer ce rôle. Vous allez montrer au héros qu’il en va de son intérêt de réaliser une action directe (acheter) ou intermédiaire (vous recontacter).
Sixième principe : l’évitement de la catastrophe. Le héros ne veut pas mourir égorgé par le dragon. Sa vie est en jeu. Qu’est-ce que votre prospect a à perdre ? Il lui faut un enjeu sous forme de « fin négative possible » ou possibilité de l’échec.
Septième principe : le triomphe. Par contraste, évidemment, il vous faut rendre possible la réussite ! « Vos clients doivent avoir le sentiment que leur vie sera fantastique grâce aux produits et services qu’ils vous achètent », dit Donald Miller.
Face à la confusion, clarifiez votre message
Donald Miller a mis au point un scénario téléchargeable gratuitement sur le site mystorybrand.com (à condition d’avoir acheté le livre). C’est l’outil idéal pour répertorier tous les points vus précédemment.
Avec ce schéma, vous pourrez construire la présentation générale de votre marque, puis appliquer le même modèle pour chaque division de votre entreprise (si cela s’applique à votre cas).
Voici votre travail pour la suite : lisez chaque chapitre attentivement, puis « brainstormez ». Cherchez les messages qui alimenteront votre scénario BrandScript. Enfin, après étude, « décidez du message précis à utiliser pour chaque partie de votre scénario ».
Une fois ce premier pas terminé, vous pourrez appliquer la trame SB7 à l’ensemble de vos communications (de l’elevator pitch à vos présentations en ligne ou sur tout autre support).
Partie 2. Élaborez votre scénario
Chapitre 4 — Un personnage…
« Une histoire ne démarre vraiment qu’à partir du moment où le héros doit désamorcer une bombe, gagner le cœur de sa dulcinée, triompher d’un scélérat ou lutter pour sa survie émotionnelle ou physique. Elle commence dès l’instant où le héros aspire à quelque chose. Surgit alors une question : parviendra-t-il à ses fins ? » (StoryBrand, Chapitre 4)
Le public doit savoir ce que cherche le héros. Si vous pensez en termes de marque et de client, cela se traduit par : vous devez déterminer ce dont a besoin votre prospect. Et, de là, poser la question de ce que vous pouvez lui apporter.
Donald Miller donne quelques exemples. Pour un hôtel qui accueille des personnes plus âgées, « luxe et calme » est sans conteste ce qui est recherché. Une agence immobilière ? « La maison dont vous rêviez ». Une barre de céréales ? « Bien commencer la journée en veillant à votre santé ».
Introduisez un élément perturbateur
L’élément perturbateur, c’est le petit quelque chose qui coince. C’est ce désir ou besoin qui fait que le héros doit se mettre en action pour rétablir l’équilibre et obtenir ce qu’il n’a pas.
Dans les poèmes comme dans les sonates, l’élément perturbateur joue aussi son rôle. C’est lui qui vient bousculer et réclamer l’harmonie. C’est la tension (la note ou la rime) qui engendre l’action et qui appelle une résolution dans la phrase musicale ou le vers suivant.
Réduisez le désir des clients à une seule ambition
Si vous êtes une grande entreprise et que vous répondez à plusieurs besoins à la fois, le discours peut toutefois vite se compliquer. Quel désir mettre en avant ? Vous risquez de trébucher rapidement.
Au départ, il va donc falloir résumer tout ça et réduire le désir du client à une — et une seule — ambition (élément perturbateur). Le reste, vous le garderez éventuellement en mémoire en tant qu’intrigue secondaire. Rappelez-vous : la clarté doit être votre objectif prioritaire.
Choisissez un désir associé à leur survie
En synthétisant ainsi, vous courrez néanmoins un risque : devenir trop large, sans saveur. Non ! Il faut que le prospect se sente touché par le besoin que vous mettez en avant. Or cela se joue au niveau de la « survie ».
Dans le cadre de la stratégie SB7, ce terme « désigne ce désir primitif que nous éprouvons tous d’être en sécurité, en bonne santé, heureux et forts ». Voici quelques-uns des désirs les plus profonds (souvenez-vous de la pyramide de Maslow, ils y sont liés !) :
Préserver ses ressources financières ;
Gagner du temps ;
Établir des liens sociaux ;
Gagner en prestige ;
Accumuler des ressources ;
Être généreux avec autrui ;
Trouver un sens à sa vie.
Quelle question votre client se pose-t-il ?
« Le but de la valorisation de votre marque est que chaque client potentiel sache exactement où vous voulez l’emmener : il pourra se reposer dans votre résidence hôtelière de luxe, devenir un leader adoré de tous, ou économiser pour vivre mieux. » (StoryBrand, Chapitre 4)
Allez donc droit au but en répondant directement, sans ambages, à la question de votre client potentiel. Imaginons que vous réalisiez un sondage sur votre marque : chaque personne devrait idéalement savoir directement où votre marque est susceptible de les emmener.
En vous rendant sur le site du livre, vous pourrez remplir la première section de votre BrandScript.
Chapitre 5 — … a un problème
Vous avez votre personnage. Bien. Maintenant, il faut le vivre. Comment ? En lui « créant des problèmes » ou, plus exactement, en repérant les problèmes qui se posent à lui. Qu’est-ce qui gêne vos clients ?
Comment parler des problèmes de vos clients ?
Quelle est la source du mal dans les histoires ? C’est le scélérat, le méchant. Il doit non seulement être l’origine des problèmes, mais aussi être clairement reconnaissable, unique et réel.
En parlant de lui, vous donnerez à votre client envie de le vaincre. Cela tombe bien, car vous avez justement une arme à lui proposer : votre produit/service.
Ces « méchants » peuvent être abstraits ou arborer des formes étranges. Vous vendez un aspirateur ? Les méchants seront les boules de poussière qui se baladent en bande et mettent la pagaille dans la maison de votre client. Elles l’empêchent d’avoir une maison propre et agréable à vivre.
Allons un pas plus loin. Il est possible de clarifier les types de problèmes que posent les méchants en repérant trois « niveaux de conflits ».
Quels sont-ils ?
Il y a les problèmes externes (tangibles et concrets, comme gagner la coupe, réparer cette fuite ou stopper ce camion fou…).
Ensuite, il y a les problèmes internes (ce sont les tiraillements intérieurs du héros, leurs frustrations, leurs émotions négatives comme la peur, ou positives, comme la joie).
Enfin, il y a les problèmes philosophiques (c’est le sens profond, souvent ramassé sous forme de « morale » à la fin d’un conte, par exemple).
Ces trois niveaux de conflit se recoupent l’un l’autre. Plus vous serez capables d’aller du problème externe vers le problème philosophique, et plus vous réussirez à créer un lien fort avec votre prospect.
Exemples
Voici deux exemples, parmi les trois donnés par Donald Miller (p. 62).
1 — Voiture Tesla :
Méchant = Gaspillage de pétrole, infériorité technologique.
Problème externe : J’ai besoin d’une voiture.
Problème interne : Je veux compter parmi les amateurs de nouvelles technologies.
Et enfin problème philosophique : Ma future voiture devra contribuer à préserver l’environnement.
2 — Cafetière Nespresso :
Méchant : Les cafetières qui font du mauvais café.
Problème externe : Chez moi, j’ai envie de boire du bon café.
Problème interne : Ma cafetière doit me donner le sentiment d’être raffiné.
Et enfin problème philosophique : Je ne devrais pas avoir besoin d’être barista pour servir du bon café à la maison.
Quels obstacles aidez-vous à surmonter ?
Mettez-vous au travail pour trouver les obstacles qui gênent vos prospects. Agissez comme toujours : brainstormez, puis analysez et choisissez ceux qui sont les plus pertinents.
Quel est le méchant ? Quels sont les conflits (externe, interne et philosophique) que celui-ci impose au héros ?
Chapitre 6 — … rencontre un guide
Chacun de nous peut diviser sa vie en un certain nombre de chapitres (ou d’actes, si nous nous référons à une pièce de théâtre, comme le faisait Shakespeare).
Les chapitres se constituent à partir d’événements, qui sont, comme le dit bien James Scott Bell, des « portes sans retour ». À partir de tel moment, votre vie a changé. Tel moment qui marque votre vie crée une période (ou un chapitre !).
Mais il n’est pas toujours facile de passer d’une période à l’autre. Nous pouvons rester bloqués à un « niveau » (pour prendre cette fois un terme utilisé dans le monde du jeu vidéo).
Heureusement, des personnages nous assistent souvent — plus ou moins dans l’ombre. Ce sont ceux que Donald Miller nomme les « guides ».
Tout héros cherche un guide
Ils sont nombreux dans la vie réelle : vos parents, votre entraîneur de foot ou votre prof de piano, par exemple. Un poète, un écrivain ou un politicien vous a marqué ? Il a été votre guide, pour un temps au moins.
Pensez à toutes ces histoires que vous avez lues : Frodon et Gandalf, ou encore Luke Skywalker et Yoda, pour ne prendre que deux exemples évidents.
L’erreur fatale consiste, pour la marque, à se mettre à la place du héros et non du guide. L’auteur donne un exemple frappant de cette mauvaise communication en citant un épisode de la vie de Jay Z. Son initiative a vite tourné au bad buzz !
Retenez donc ceci : l’histoire n’est pas centrée sur vous. En plaçant votre client au cœur de l’histoire, vous clarifierez tout votre message et il comprendra bien mieux l’histoire que vous voulez lui raconter.
Les deux attributs d’un guide
Pour aider véritablement le héros, le guide doit faire preuve de/d' :
Empathie = il doit comprendre les problèmes internes de son héros et lui montrer qu’il est comme lui.
Légitimité = il doit avoir surmonté le problème et proposer une solution de façon humble, sans prendre son héros de haut.
Quels sont les moyens des marques pour démontrer leur légitimité sans jouer à l’expert inaccessible ? Donald Miller en donne quatre :
Témoignages (ambassadeurs acceptant de parler de vos services/produits) ;
Statistiques (chiffres qui mettent en avant concrètement les avantages de votre offre) ;
Récompenses (prix ou distinctions qui vous mettent en valeur, sans en faire trop) ;
Logos (qui vous soutiennent, qui sont vos clients, etc.).
Comment faire une formidable première impression
« Lorsqu’un client rencontre votre marque, c’est comme s’il faisait connaissance avec une nouvelle personne. Il se demande s’il s’entendra avec vous, si vous pouvez l’aider à mener une vie meilleure et, enfin, s’il peut vous faire confiance. » (StoryBrand, Chapitre 6)
Montrez à votre prospect qui vous êtes et ce que vous pouvez faire pour l’aider. Sans, pour autant, jouer le premier rôle. Gagnez sa confiance et créez un lien de proximité avec lui. Commencez dès maintenant en remplissant votre scénario BrandScript à la case « Rencontre un guide » !
Chapitre 7 — … qui lui fournit un plan
Que serait un guide sans méthode ? Si vous n’apportez pas une solution claire à votre prospect, il ne deviendra pas votre client. C’est évident : le guide est là pour nous accompagner et nous rendre la vie plus facile. Sinon, il est inutile.
Le plan engendre la clarté
Vous vendez des meubles à monter soi-même ? Bien, mais ce n’est pas tout. Vous devez expliquer à votre prospect comment il doit s’y prendre. Expliquez-lui qu’il doit :
Mesurer l’espace disponible chez lui ;
Commander les éléments à la bonne taille ;
Installer le dispositif facilement grâce aux outils de base (fournis ou non).
Le plan par étapes
Il y a toujours une série d’épreuves à traverser avant d’en finir avec les problèmes. Montrez le chemin à votre prospect pour qu’il n’ait pas à douter indéfiniment. Le plus souvent, il s’agit simplement d’exposer un processus, une recette (comme dans l’exemple cité plus haut).
Évitez de créer des plans interminables. Là encore, vous risqueriez de créer de la confusion dans l’esprit de votre interlocuteur. Un plan entre 3 et 6 étapes convient parfaitement. S’il y en a plus, cherchez à les regrouper au maximum et à les décrire clairement.
Le plan d’adhésion
Le plan d’adhésion est différent du plan par étapes que nous venons de voir. Ici, c’est comme si vous signiez un contrat avec votre prospect. Vous lui promettez de résoudre son problème interne en affirmant vos valeurs le plus clairement possible. Vous vous engagez avec lui.
« L’un des avantages du plan d’adhésion est qu’il permet de clarifier les valeurs que vous partagez avec le client (…). Contrairement au plan par étapes, le plan d’adhésion fonctionne en tâche de fond. » (StoryBrand, Chapitre 7)
Pour le composer, répertoriez ce qui préoccupe votre client et rassurez-le. Cela peut prendre la forme d’un document à afficher quelque part, de type « charte », par exemple.
Comment s’appelle ce plan ?
Que vous optiez pour l’un ou l’autre (ou les deux !), vous devrez donner un nom à votre plan. Dans le cas d’un plan d’étapes, cela peut être « plan d’installation facile » ; pour un plan d’adhésion, « Notre garantie qualité », par exemple.
Concevez vos plans dès maintenant en utilisant le script BrandScript disponible dans le livre et sur le site internet.
Chapitre 8 — … et l’incite à agir
Maintenant qu’il a tous les éléments en main, il vous reste à pousser votre prospect à l’action. Comment faire ?
Invitez-le à passer commande
Nous agissons tous parce que quelque chose nous y invite (ou nous y contraint). Et c’est particulièrement vrai lorsque nous sommes en train de consulter un site internet ou de regarder la télé.
Si vous voulez faire agir votre prospect, vous devez lui rappeler qu’il en a la possibilité. Sinon, il risque bien de se maintenir dans un état passif, sans savoir que faire.
Rappelez-vous : « vos clients sont bombardés chaque jour de plus de trois mille messages commerciaux. Faute d’être percutant, votre appel à l’action passera inaperçu ».
Le bouton « Commander » est là pour ça ! Il n’a l’air de rien et pourtant il est assez puissant. Bien sûr, il peut se décliner de différentes manières. Mais pensez toujours à faire court, précis, explicite.
Donald Miller distingue deux types d’appels à l’action.
Direct = « Commander », « Acheter maintenant », « Prenez rendez-vous », etc.
Indirect = Télécharger un e-book, assister à webinaire, etc.
Dans le second cas, vous proposez des « rampes d’accès » pour qualifier le prospect et le faire entrer un peu plus dans le tunnel de vente, comme disent les spécialistes du marketing digital.
Qui demande sans relâche finit un jour par obtenir
L’auteur prend l’exemple de deux sites d’agences de design graphiques : l’un très joli, mais sans appel à l’action ; l’autre plus classique, mais avec une formule claire basée sur des appels à l’action indirects et directs. Le deuxième est plus sûr de remporter la mise !
Travaillez vos incitations directes à la fois au niveau du texte et, justement, du design graphique. Optez pour des couleurs qui tranchent avec les autres couleurs de votre site. Agrandissez le bouton pour qu’il soit clairement visible, etc.
Utilisez également des boutons d’appels à l’action directs dans vos emails de vente, et même sur d’autres supports (audio, vidéo, documents physiques).
Pour les incitations intermédiaires, soyez malin et généreux. Offrez un PDF avec un plan d’action en échange du mail de la personne intéressée (que vous pourrez recontacter plus tard). Proposez à votre interlocuteur, par exemple à la fin de ce e-book, de participer à un séminaire.
De cette façon, vous allez gagner sa confiance. Assurez-vous de travailler les trois points suivants :
Revendiquer la position de leader dans votre secteur ;
Engendrer une réciprocité (votre générosité vous sera rendue) ;
Vous positionner en tant que guide.
Quels sont les enjeux ?
« Qu’adviendra-t-il dans son histoire si le client choisit de conclure avec vous ? », demande Donald Miller. C’est l’objet des deux chapitres qui suivent. Ceux-ci traitent des enjeux de la collaboration.
Mais pour le moment, réfléchissez à vos appels à l’action directs et indirects !
Chapitre 9 — … pour échapper à la catastrophe
« La vie et la mort d’un récit reposent sur une seule question : le héros triomphera-t-il ? Tout au long de l’intrigue, l’auteur laisse planer l’éventualité d’une conclusion heureuse ou d’une fin tragique. Le public reste dans l’incertitude tant que le héros oscille entre la réussite et l’échec. » (StoryBrand, Chapitre 9)
Devez-vous faire de même avec votre histoire de marque ? Oui ! En tout cas, vous devez l’informer des risques qu’il court, sans quoi votre histoire n’aura aucun ressort dramatique.
Que risquent-ils ?
Certes, il n’est pas bon de jouer les fauteurs de trouble et de bâtir son succès en faisant peur aux autres. Mais il ne faut pourtant pas oublier cet enjeu. Sans évocations de conséquences négatives, nous l’avons dit, il n’y a tout simplement pas d’histoire.
Nous n’aimons pas perdre. C’est d’ailleurs ce qu’a montré Daniel Kahneman dans son livre Système 1/Système 2, notamment. En fait, il dit quelque chose d’un peu plus subtil : nous éprouvons plus de douleur à perdre, disons, 100 €, que nous n’éprouvons de joie à les gagner.
Il est donc important d’insister, en douceur, sur la menace. Puis, de lui proposer un plan pour s’en sortir. La peur, bien entendu, doit être limitée, sans quoi elle n’est plus efficace et guère éthique.
Qu’épargnez-vous à vos clients ?
Quel que soit ce que vous vendez, il y a des aspects négatifs à trouver : perte d’argent, de qualité de vie ou de temps, notamment.
Donald Miller donne de nombreux exemples de menaces qui peuvent surgir dans différents domaines, dont :
Conseil financier (frais cachés, temps perdu pour la retraite, etc.) ;
Voitures d’occasion (arnaques, voitures en mauvais état, etc.) ;
Centre de vacances pour enfants (ennui mortel, bruit dans la maison, etc.).
Si vous leur offrez la solution à ces problèmes (votre produit/service) en leur montrant comment agir (plan), alors ils seront enclins à faire appel à vos services.
Chapitre 10 — … et triompher
Donner une vision claire d’où vous allez emmener vos clients est l’une de vos missions. En tant que marque, vous agissez en fait de la même manière qu’un leader : vous inspirez en montrant un chemin. Vous montrez à quoi ressemblera la vie de vos clients s’ils passent à l’action.
« Sans vision, les gens périssent. Tout comme les marques », dit Donald Miller.
Une fin claire et précise
Pour ce faire, vous ne devez pas rester vague. C’est un défaut qui revient souvent. Pour vous y aider, vous pouvez créer un tableau qui distingue nettement un « Avant » et un « Après ». C’est un outil que l’auteur reprend à Ryan Deiss de DigitalMarketer (voir p. 105).
Pour remplir ce tableau, vous avez quatre questions à vous poser deux fois (une fois pour avant et une fois pour après) :
De quels produit ou service disposent-ils ?
Que ressentent-ils ?
À quoi ressemble leur journée type ?
De quel prestige bénéficient-ils ?
Comment conclure l’histoire de votre client ?
Vous allez régler ses problèmes internes, externes et philosophiques. Mais l’auteur souhaite aller plus loin dans l’analyse. C’est pourquoi il propose pour ce faire 3 types de désirs impérieux que vous devriez prendre en compte au moment de la résolution de l’histoire.
Acquérir pouvoir ou prestige : ce besoin de reconnaissance peut être comblé par la promesse d’avantages ou d’appartenance à un club. La rareté et le sentiment d’être privilégié sont aussi très importants.
Accéder à la complétude grâce à un apport extérieur : ce sentiment d’incomplétude peut être tranquillisé par le biais des idées de travail bien fait, de gain de temps ou d’efficacité.
Se réaliser ou s’accepter : ce besoin d’accomplissement et de confiance en soi passe par l’inspiration, l’acceptation de soi et la transcendance ou le dépassement de soi.
Bouclez la boucle
Il n’est pas question d’en faire des tonnes. Une simple photo peut faire l’affaire. Vous vendez des tapis ? Une maison chaleureuse et bien rangée, magnifiquement décorée avec votre tapis, fera amplement l’affaire.
Bref, privilégiez les réponses simples, rapidement assimilables par vos clients. Aidez-vous si besoin du BrandScript !
Chapitre 11 — Vos clients souhaitent que votre marque les fasse évoluer
Au centre de tout ce qui vient d’être dit, il y a un élément que nous n’avons pas encore totalement abordé. Quel est-il ? C’est le cœur du SB7 : vos clients souhaitent que votre marque les fasse évoluer.
Les héros sont conçus pour évoluer
Ce « voyage intérieur », qui fait passer le héros de faible (peu doué, mal outillé et en proie au doute) à fort, est essentiel à tout récit. Vous n’avez qu’à penser à Pinocchio ou à Orgueil et préjugés pour vous en assurer.
C’est la même logique avec votre marque.
Les marques intelligentes savent définir un modèle aspirationnel
Donald Miller donne l’exemple d’une marque de canifs. Il montre que celle-ci parvient très bien à mettre en scène un héros « endurci, audacieux, actif, qui aime l’aventure et se sent de taille à réaliser une mission difficile ». Grâce à son canif, plus rien ne l’arrête.
Il va plus loin : même si vous achetez, mais n’utilisez pas ce canif ensuite, vous n’aurez pas été volé. Pourquoi ? Car vous avez eu l’occasion de vous reconnaître dans cet objet. Il vous a aidé à grandir.
Comment votre client veut-il être perçu ?
« La meilleure façon de repérer le modèle identitaire auquel vos clients sont attachés est de réfléchir à la manière dont ils aimeraient être décrits par leurs amis. » (StoryBrand, Chapitre 11)
Vous pouvez le faire à partir de vous-même : qu’aimeriez-vous entendre dire sur vous ? C’est là votre « modèle identitaire ». Si vous parvenez à saisir celui de vos prospects, vous aurez un argument de poids pour les convaincre. À condition, bien sûr, de pouvoir effectivement les aider à se rapprocher de cet idéal !
Exemples d’évolution identitaire
Voici deux exemples sur les trois donnés par l’auteur (p. 120).
1 — Marque d’aliments pour animaux
Avant : Un simple propriétaire de chien passif.
Après : Le héros de tous les canidés.
2 — Marque de shampooing
Avant : inquiet et morne.
Après : Désinvolte et radieux.
Aidez vos clients à changer et ils vous le rendront bien.
Partie 3. Appliquez votre scénario BrandScript
Chapitre 12 — Optimisez votre site web
SI vous avez suivi toutes les étapes précédentes, vous avez normalement un scénario de marque prêt à être appliqué. C’est votre scénario BrandScript. Il va vous servir à tous les niveaux de communication de votre entreprise. Que celle-ci soit grande ou petite !
Un outil primordial
Si vous n’avez pas de moyens gigantesques, concentrez-vous d’abord sur votre présence numérique. C’est le principal. Aujourd’hui, même si quelqu’un entend parler de vous en dehors du web, il ira consulter votre site internet tôt ou tard pour voir qui vous êtes.
Faites simple
Vous l’aurez compris : la clarté et la simplicité doivent être vos maîtres-mots. En fait, « votre site doit s’apparenter à un elevator pitch », dit Donald Miller, c’est-à-dire à un argument de vente court et percutant.
Cinq principes fondamentaux
Voici les cinq principes à respecter lors de la création de votre site web commercial.
Mettez votre offre en évidence (au-dessus de la ligne de flottaison).
Incitez clairement à l’action (un premier bouton doit être clairement visible).
Illustrez la réussite du client (par une image, par exemple).
Distinguez vos sources de revenus (si vous avez plusieurs offres, trouvez un thème global, puis créez une page par service/produit).
Réduisez le texte à sa plus simple [removed]parlez peu, mais percutant, surtout au-dessus de la ligne de flottaison).
Respectez le scénario
Chaque geste, du placement d’une image aux mots utilisés, doit être lié à votre BrandScript. C’est ainsi que vous créerez une belle harmonie sur votre site — et non une cacophonie !
Si vous avez un blog, votre scénario de marque devra également se retrouver dans sa ligne éditoriale. Vous pouvez soumettre votre script à vos rédacteurs web afin qu’ils créent chaque contenu de façon appropriée.
Chapitre 13 — Transformez la culture d’une grande entreprise
Influencer les prospects et les clients est une chose. Vous assurer l’engagement de vos collaborateurs en est une autre. En fait, le BrandScript peut vous aider à faire les deux.
« Le client n’est pas le seul à être déconcerté par un message confus. Vos salariés le sont tout autant, depuis le chef de département jusqu’à l’ouvrier, en passant par le directeur régional. » (StoryBrand, Chapitre 13)
La malédiction du néant narratif
Imaginez-vous une entreprise sans but commun. Sans histoire claire à raconter. Tous les collaborateurs errent à la façon de zombies, sans savoir pourquoi ils sont là ni ce qu’ils ont à faire. C’est la malédiction du néant narratif !
Un outil est souvent employé pour exorciser cette malédiction : la déclaration de mission. Mais pour Donald Miller, cela ne mène nulle part. Explorons sa proposition.
Vos collaborateurs sont-ils perplexes ?
Le pire qui puisse vous arriver est que chaque division de votre entreprise fonctionne en vase clos. Ils ne communiquent pas entre eux ou mal. Ils pensent que leurs décisions n’affectent qu’eux et pas l’entreprise dans son ensemble.
Le coût du Néant narratif
Une étude Gallup des années 1990 montrait que seule une personne sur cinq éprouvait de l’engagement dans son travail. Or, sans engagement, pas (ou moins) d’efficacité et de productivité.
La raison de cette moue des salariés à l’égard de leur entreprise ? Le manque de récit commun et l’impression d’être laissé seul à son affaire.
Votre équipe aussi doit connaître l’histoire
Bien souvent, les ressources humaines se contentent d’introduire le nouveau venu rapidement. Après un bref passage en revue des produits/services, la déclaration de mission lui est montrée et c’est fini.
Même si l’employé fait beaucoup d’efforts pour bien travailler, il ne se sentira pas attaché à l’entreprise. Dès qu’il en aura l’occasion, il prendra la poudre d’escampette dans l’indifférence générale.
Personne — ni l’entreprise ni l’employé — n’a fait quelque chose de mal. Pourtant, tout cela manque cruellement de vie, d’histoire. Pour donner à vos employés l’envie de rester, vous devez leur faire prendre connaissance de votre script dès leur arrivée.
Accordez votre organisation avec sa mission
Donald Miller suggère de mettre les petits plats dans les grands pour présenter l’entreprise à vos recrues. Montrez-leur que vous êtes animé par une mission. Ce qu’ils décrocheront n’est pas un emploi ordinaire, mais un laissez-passer vers une aventure extraordinaire.
Fates jouer la rareté (seuls les meilleurs seront admis). Montrez-lui également que l’entreprise peut l’aider à devenir celui qu’il veut vraiment. Répétez-lui l’histoire de l’entreprise à plusieurs reprises (via plusieurs interlocuteurs mentionnés par Donald Miller dans le livre).
Votre « esprimosphère » est-elle conforme au scénario ?
Il s’agit d’un « mélange de croyances et d’idées qui influe sur le comportement et les performances des salariés ». Un récit de type StoryBrand améliore considérablement cette atmosphère de travail au sein d’une entreprise.
« La tâche numéro un de tout cadre est de rappeler à maintes reprises à ses collaborateurs en quoi consiste leur mission », dit encore l’auteur. S’il ne sait pas le faire, il n’est pas étonnant que les employés sous sa responsabilité ne le sachent pas non plus.
Mais lorsque ça fonctionne, c’est vraiment génial !
Mettez votre entreprise en phase avec sa mission
Le programme « On-Mission » de StoryBrand est spécifiquement dédié à la création de cet esprit favorable d’entreprise grâce au script de marque.
Voici le processus dans ses grandes lignes :
Élaboration du script avec les cadres.
Évaluation de l’état d’esprit existant.
Définition du plan d’action.
Optimisation de la communication interne.
Constitution d’une équipe pour la mise en œuvre.
Une entreprise en accord avec sa mission transforme toute son équipe en force de vente (voir la figure 13.2, p. 145). En outre, elle comprend l’histoire de ses collaborateurs.
La rémunération, les événements ou encore les opportunités d’évolution sont une chose. Mais sans histoire, ces outils fonctionnent moins bien. Pour les activer de façon plus puissante, l’entreprise doit comprendre ce qui anime ses employés — c’est-à-dire savoir se mettre dans la position du guide.
« Sans histoire, pas d’engagement », conclut Donald Miller.
La feuille de route StoryBrand — Cinq démarches (quasi gratuites) pour appliquer la trame SB7 et développer votre entreprise
Pour terminer, l’auteur vous propose cinq étapes pour appliquer la trame SB7 et développer votre entreprise sur le web de façon performante.
Créez la logline de votre entreprise (feuille de route).
Créez un générateur de leads et collectez les adresses électroniques.
Concevez une campagne d’e-mailing automatisée.
Collectez et transmettez des témoignages positifs.
Obtenez des recommandations.
Conclusion sur « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller :
Ce qu’il faut retenir de « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller :
Voici un livre court, mais dense. Donald Miller, patron de StoryBrand, vous révèle les clés de son programme vers le succès. Son approche est originale, puisqu’il s’agit de placer le client au cœur du storytelling de l’entreprise — et non celle-ci (ou son fondateur).
En s’appuyant sur des études de cas et des années d’expérience, l’auteur appuie ses arguments avec force et conviction. Il présente sa stratégie de façon claire et précise — deux termes clés de sa façon de penser la communication !
Il revient plusieurs fois sur le cœur de son propos et termine par ces mots :
« C’est un fait : si vous êtes confus, vous êtes foutu. Tandis que si vous clarifiez votre message, les clients vous écouteront. Voilà qui aidera les bons à triompher. Car dans une histoire bien ficelée, ce sont toujours eux qui l’emportent. » (StoryBrand, Postface)
Si vous voulez trouver des guides StoryBrand certifiés, rendez-vous sur leur site de prestations (coachs, rédacteurs, infographistes, etc.).
Points forts :
Une méthode pas à pas facile à comprendre ;
Une approche originale du storytelling ;
Des exemples et des tableaux qui viennent illustrer le propos.
Point faible :
Le livre aurait pu être édité de façon un peu plus luxueuse, avec des couleurs par exemple.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « Une année avec les stoïciens : 365 enseignements pour déployer son potentiel » de Ryan Holiday et Stephen Hanselman : un manuel original qui croise philosophie stoïcienne et développement personnel et qui vous donnera matière à penser et à agir durant une année entière !
Par Ryan Holiday et Stephen Hanselman, 2013.
Titre original : « The Daily Stoïc: 366 Meditations on Wisdom, Perseverance, and the Art of Living », 2016
Chronique et résumé de « Être stoïque au quotidien » de Ryan Holiday et Stephen Hanselman
Les auteurs
Ryan Holiday est un écrivain spécialiste du développement personnel et de marketing.
Ces ouvrages les plus connus de développement personnel sont :
L’obstacle est le chemin, 2018 (The Obstacle is the Way, 2015) ;
L’Ego est l’ennemi, 2020 (Ego is the Enemy, 2016) ;
Le calme est la clé, 2019 (Stillness is the Key, 2019)
Le choix du courage, 2022 (Courage is calling, 2021).
Parmi ses livres de marketing, vous trouverez :
Faites-moi confiance, je mens, 2013 (Trust Me, I’m Lying, non traduit) ;
Growth Hacker Marketing, 2014 (non traduit);
Le vendeur persistant, 2017 (Perennial Seller, non traduit).
Formé à la philosophie à Harvard, Stephen Hanselman a aidé l’auteur pour les traductions des grands classiques du stoïcisme. Il est éditeur, auteur et fondateur de LevelFiveMedia, une agence littéraire qui accueille notamment des stars du développement personnel telles que Tim Ferriss.
Le livre Une année avec les stoïciens : 365 enseignements pour déployer son potentiel a fait l’objet d’une suite (non traduite) intitulée The Daily Stoïc Journal : 366 Days of Writing and Reflection on the Art of Living, paru en 2017. Retrouvez plus d'information sur le site Daily Stoïc !
Le livre est organisé de façon originale. Pour chaque jour de l’année, le livre propose un titre, une citation (traduite par Stephen Hanselman) et un commentaire de Ryan Holiday, l’auteur principal.
Avant d’entrer dans le détail des enseignements, voyons d’abord ce que dit l’introduction !
Introduction
De la Grèce à aujourd’hui, en passant par Rome
En Grèce
Zénon de Kition est un philosophe d’origine phénicienne. Il a fondé l’école de pensée connue sous le nom de stoïcisme vers 300 av. J.-C. à Athènes, en Grèce. Zénon était influencé par les philosophes athéniens tels que Socrate et Platon, et Aristote (qu’il critiqua néanmoins).
À l’origine, le stoïcisme grec était une « philosophie complète » qui comprenait plusieurs disciplines et notamment une cosmologie, une physique et une logique.
À Rome
Lorsque les penseurs romains adoptent le stoïcisme quelques siècles plus tard, ils le transforment. Cette philosophie devient plus pratique. Elle se centre davantage qu’auparavant sur l’éthique.
Vous connaissez certainement des stoïciens romains célèbres, tels que :
Sénèque, écrivain et homme d’État du premier siècle après J.-C. ;
Épictète, philosophe du deuxième siècle après J.-C.
Ces deux auteurs ont souhaité que le stoïcisme apporte des « réponses réelles et exploitables » à la question de savoir comment vivre une vie vertueuse et épanouissante.
Un siècle plus tard, l’empereur Marc Aurèle se tourne lui aussi vers les principes stoïques. Son livre le plus connu, Pensées pour moi-même, a fait de lui l’un des plus illustres représentants de cette philosophie.
Dans cet ouvrage, Marc Aurèle fait lui aussi l’éloge d’une approche pragmatique et éthique du stoïcisme. C’est avant tout cette tradition qu’entend prolonger Ryan Holiday dans le livre Une année avec les stoïciens.
De la fin de l'Antiquité jusqu’à nos jours
La popularité du stoïcisme a connu des variations au cours de l’histoire. Toutefois, certains historiens et analystes pensent que le Moyen-Âge chrétien s’est largement inspiré de cette philosophie.
Durant la Renaissance, puis au cours des siècles suivants, de nombreux philosophes européens ont ravivé la pensée stoïque. C’est le cas du philosophe flamand Juste Lipse et d’Érasme au XVIe siècle, par exemple. Mais aussi de Spinoza ou de Francis Bacon au XVIIe siècle !
Encore aujourd’hui, de nombreux universitaires étudient la philosophie stoïcienne et elle continue d’inspirer la pensée des philosophes contemporains.
Et pour Ryan Holiday, il est clair que les stoïciens sont plus pertinents que jamais ! C’est ce que nous allons voir maintenant.
Un livre de philosophie pour une vie philosophique
En fait, l’auteur estime que le stoïcisme reste tout à fait applicable à la vie moderne. Selon lui, leur philosophie offre la possibilité à toutes les personnes, aujourd’hui, de retrouver la sérénité et de vivre mieux au quotidien.
Comment ? Car les stoïciens accordent une grande importance à notre capacité à maîtriser nos émotions et nos réactions. Lorsque nous pouvons contrôler notre façon d’être grâce à notre raison, nous en profitons — et les autres aussi !
En nous concentrant sur notre capacité d’action personnelle et en ne blâmant pas les autres, nous pouvons trouver de nouvelles solutions à nos problèmes. Que ceux-ci surgissent dans notre vie privée ou dans le cadre des relations professionnelles.
Comme nous allons bientôt l’apprendre, les stoïciens pensent qu’il est important d’identifier les événements qui sont en dehors de ce que Ryan Holiday nomme le « cercle de contrôle ».
L’une des leçons les plus importantes consiste à apprendre à ne pas réagir émotionnellement à de tels événements, car ils sont impossibles à changer. Or, la première étape consiste à les « percevoir » correctement.
Partie 1. La discipline de la perception
Selon Ryan Holiday (qui interprète librement les écrits des philosophes stoïques), les stoïciens romains auraient établi trois disciplines, centrées sur trois capacités :
La perception ;
La volonté ;
L’action.
Le stoïcisme affirme que les perceptions — la façon dont le monde nous apparaît — peuvent nous causer de profonds problèmes. Pourquoi ? Car les sens (vue, ouïe, odorat, toucher, goût) peuvent nous tromper.
Le monde qui nous entoure peut nous paraître confus, car nous recevons des perceptions différentes venues des sens. Nous ne savons pas maîtriser ce flux incessant d’impressions.
Plus profondément, nous nous faisons des idées fausses sur le monde à partir de ce que nous voyons, entendons, etc. Nous élaborons des représentations fausses sur le monde et ces croyances nous nuisent.
Pour éviter cela, les stoïciens préconisent la « clarté mentale ». Mais pour y parvenir, il est essentiel de remettre en question son propre point de vue sur le monde.
Par exemple, si un événement malheureux se produit, le stoïcisme exhorte l’observateur (et même à celui qui vit le malheur) à ne pas lui attacher d’émotion ou de sens négatif. En fait, il doit, dans l’idéal, élargir son état d’esprit. Il doit accepter ce problème comme faisant partie de la vie elle-même.
Janvier — Clarté
Ryan Holiday propose de nommer « cercle de contrôle » la façon dont les stoïciens se réfèrent aux choses qu’ils peuvent changer ou influencer. L’auteur explique que les stoïciens croient que la seule chose que l’on peut contrôler pleinement est son propre esprit.
En vérité, même notre propre corps ne se trouve pas dans notre cercle de contrôle. En effet, nous pouvons tomber malades. Nous pouvons également être emprisonnés et empêchés d’aller où bon nous semble.
Les discours d’Épictète, par exemple, enseignent que les gens ne peuvent contrôler que leur « choix raisonné et tous les actes qui dépendent de cette volonté morale ». Comment faire ?
En se débarrassant des « fausses conceptions » (oiesis). Celles-ci résultent du fait de céder aux premières impressions. Aujourd’hui, nous parlerions peut-être de croyances limitantes ou de biais cognitifs.
Pour les contrer, Ryan Holiday soutient que tout le monde devrait développer un objectif clair et précis. Celui-ci doit nous aider à diriger nos actions. Dans ce cas, nous devenons capables de faire des choix rationnels qui soutiennent notre objectif final.
Sans cette clarté, nous devenons plus vulnérables aux oiesis, nous nous sentons désordonnés ou dysfonctionnels. Nous travaillons sans but et nous faisons plus d’erreurs.
L’auteur ajoute autre chose. Pour Ryan Holiday il est recommandé de pratiquer la neutralité. Il s’agit d’adopter un point de vue extérieur à soi, celui de la vie elle-même. Cet exercice mental est destiné à aider les gens à :
Éviter de s’énerver pour un rien ;
Cesser de ruminer des événements qu’ils ne peuvent pas contrôler ;
Garder leur clarté mentale et leur pouvoir de décision.
Enfin, Ryan Holiday nous invite à la réflexion et à l’analyse de nos désirs et de nos modèles intérieurs. En identifiant et en canalisant nos croyances limitantes ou nos biais cognitifs, nous pouvons retrouver la « souveraineté » de nos actions.
Les jours du mois de janvier
Contrôle et choix
L’éducation c’est la liberté
Soyez intraitable envers les choses sans importance
Les trois grands
Clarifiez vos intentions
Où, qui, quoi, et pourquoi
7 fonctions claires de l’âme
Identifions vos addictions
Ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas
Si vous cherchez la stabilité
Si vous cherchez l’instabilité
L’unique voie qui mène à la sérénité
Sphère d’influence
Coupez les ficelles qui manipulent votre esprit
Suivez votre cap pour trouver la tranquillité
N’agissez pas par habitude
Remettez-vous au travail
Regardez le monde avec les yeux d’un poète et d’un artiste
Où que vous alliez, c’est là qu’est votre choix
Ranimez vos pensées
Un rituel matinal
Passez la journée en revue
La vérité sur l’argent
Ne vous arrêtez pas à la surface
Le seul prix
Le pouvoir d’un mantra
Les trois domaines d’apprentissage
Observez les sages
Restez simple
Vous n’avez pas besoin de tout savoir
La philosophie est la médecine de l’âme
Février — Passions et émotions
Pour Marc Aurèle et Épictète, le calme et le contrôle sont les plus grandes forces que nous devons posséder. C’est ainsi que nous pouvons désamorcer les situations négatives tout en conservant notre dignité.
Ryan Holiday nous montre aussi que l’émotion de la colère n’est pas un signe de force. En fait, les personnes qui perdent leur sang-froid se montrent faibles, tant au niveau de leur volonté que de la gestion de leurs émotions.
Dans ce chapitre, l’auteur explique aussi que la vie de luxe peut créer de l’instabilité. Pourquoi ? Car nous craignons alors de perdre ce que nous avons. Nous nous sentons en détresse dès que le risque de ne plus posséder telle ou telle chose se manifeste.
Une approche radicale du stoïcisme consiste à vivre de manière frugale et à se sentir satisfait avec le minimum. Ce choix permet d’éviter le « vertige émotionnel » qui peut survenir lorsque nous ne maîtrisons pas les choses que nous possédons.
Les jours du mois de février
Pour l’homme colérique
Un bon état d’esprit
L’origine de notre anxiété
Soyez invincible
Calmez vos pulsions
Ne cherchez pas la bagarre
La peur est une prophétie autoréalisatrice
Vous êtes-vous senti mieux ?
Il n’est pas indispensable d’avoir une opinion
La colère est un mauvais carburant
Héros ou tyran ?
Protégez votre tranquillité d’esprit
Le plaisir peut devenir une punition
Pensez avant d’agir
Seulement des mauvais rêves
Ne rendez pas les choses plus compliquées que nécessaire
L’ennemi du bonheur
Préparez-vous avant la tempête
Le banquet de la vie
La grande parade du désir
Ne désire rien, ne veux rien
Toute vérité n’est pas bonne à dire
Les circonstances ne se soucient pas de nos sentiments
La véritable cause du préjudice
La fumée et la cendre de la légende
À chacun ses affaires
Cultiver l’indifférence quand d’autres se montrent passionnés
Quand vous perdez le contrôle
On ne peut pas toujours obtenir ce que l’on veut
Mars — Prise de conscience
Nous nous sentons souvent anxieux vis-à-vis du futur. Nous nous fâchons souvent contre nous-mêmes en imaginant le pire à venir. Pourtant, Marc Aurèle nous avertit : notre esprit est façonné par nos pensées récurrentes. Pire, nous pouvons faire advenir ce que nous redoutons.
C’est pourquoi il est si important d’être conscient de ses pensées. Et cela avant qu’elles ne deviennent des modèles négatifs qui nous empoisonnent la vie !
En fait, nous pouvons même aller plus loin. Attendre que le bonheur frappe à la porte dans un avenir incertain — ou une fois que nous aurons réalisé telle ou telle chose — est un simple gaspillage du moment présent. Nous pouvons être heureux dès maintenant…
Pour y parvenir, les stoïciens enseignent l’importance de « faire attention », qui est proche de l’idée de « pleine conscience ». Cette « ressource critique », comme l’appelle Ryan Holiday, devient capitale à l’heure des distractions numériques.
Les jours du mois de mars
Là où commence la philosophie
Autoanalyse sans fard
(Dés) intégration
Être conscient c’est être libre
Éliminez ce qui vous coûte
Ne vous racontez pas d’histoires
Vos sens sont trompeurs
Ne renoncez pas par inadvertance à votre liberté
Choisissez vos fréquentations
Trouvez-vous un Caton
Vivre sans entraves
Mettez-vous à la place du fautif
Un jour vous comprendrez
L’aveuglement votre ennemi
Le présent est tout ce que nous possédons
Cette part de vous qui est sacrée
La beauté du choix
Impossible sans votre consentement
Sagesse intemporelle
Prêt et à la maison
Le meilleur refuge est à ici, pas là-bas
Le signe d’une véritable éducation
L’âme encamisolée
Il y a de la philosophie en toute chose
La richesse et la liberté sont libres
Qu’est-ce qui dirige votre âme dirigeante ?
Payez ce que les choses valent
La lâcheté est un problème de conception
Pourquoi avez-vous encore besoin d’impressionner ces gens ?
De la raison en toutes choses
Vous êtes le produit de votre éducation
Avril — Pensée objective
Nous devrions souvent ralentir pour réfléchir. Pourquoi ? Car, la plupart du temps, nous n’agissons pas. Nous réagissons. Nous nous laissons aller par la vitesse de l’esprit et par nos premières impressions.
Pire, nous prenons de mauvaises habitudes. Nous nous « verrouillons » dans des réactions impulsives et nous les valorisons. Pour éviter cela, nous devons absolument identifier nos préjugés et reconnaître que nous ne comprenons ni ne savons pas tout.
« S’il y a un enseignement de base au cœur de cette philosophie, c’est que nous ne sommes pas aussi intelligents et aussi sages que nous aimerions le penser. Si jamais nous voulons devenir sages, nous devons nous questionner et être humbles », rappelle Ryan Holiday à la suite des stoïciens.
Cette humilité s’étend à la possibilité de changer d’avis après avoir appris de nouvelles informations.
Tout en réalisant ce travail sur nous-mêmes, nous devons reconnaître que nous sommes à l’origine de nos émotions. Nous ne contrôlons pas ce que les autres font, mais nous pouvons apprendre à maîtriser nos propres sentiments et ressentis.
Les jours du mois d’avril
La couleur de vos pensées
Méfiez-vous de ce que vous laissez entrer
Abusé et divisé
Que cela ne vous monte pas à la tête
Faites confiance, mais vérifiez
Préparez-vous au pire
Attendez-vous à changer d’opinion
Le coût d’accepter des contrefaçons
Vérifiez vos impressions
Les jugements provoquent des troubles
Si vous voulez apprendre, soyez humble
Refusez les cadeaux tentants
Qui peut le plus peut le moins
Devenez un expert dans ce qui est important
Payez vos impôts
Observez les causes et les effets
Ni préjudice ni faute
À chacun ses opinions
Notre sphère d’influence
Le bien véritable est simple
Ne relâchez pas votre attention
Les propriétés d’une personne rationnelle
Votre esprit est véritablement vôtre
Un usage productif du mépris
Il n’y a rien de mal à avoir tort
Il se passe des choses par l’entraînement
Retournez-le sur l’envers
Vos désirs vous asservissent
Purifiez-vous des souillures de la vie
Qu’est-ce qui est en accord avec votre dignité personnelle ?
Partie 2. La discipline de l’action
La discipline d’action demande aux gens de tenir compte de leurs actions et des motivations qui les sous-tendent, ainsi que des conséquences possibles de leurs actions.
Les stoïciens enseignent que pour se comporter correctement, les gens doivent s’éduquer, développer une conscience de soi et incarner des vertus stoïques. Holiday explique que les stoïciens croient que cette approche aidera à rendre leurs actions « efficaces ».
Mai — Bonne action
Il est vrai que le stoïcisme met l’accent sur une discipline stricte. Cette philosophie promeut également un idéal de vie élevé : vivre selon la raison. Pour autant, Ryan Holiday souligne que cette philosophie n’est pas ascétique ou mortifère.
Les penseurs stoïciens ne s’attardent pas sur les sentiments de honte ou de culpabilité. Ils ne cherchent pas à créer des rituels de pénitence ou de châtiment. Au lieu de cela, ils cherchent constamment à rendre leurs actions présentes et futures plus vertueuses.
Ryan Holiday nous encourage à adopter la même approche dans notre relation à nous-mêmes. Plutôt que de nous punir, nous devrions apprendre à agir mieux et autrement.
Autrement dit, le plus important consiste à vivre selon des valeurs fermes et à montrer l’exemple. Il ne s’agit ni de prêcher ni de se culpabiliser, mais de bien agir au quotidien et de progresser constamment.
Les jours du mois de mai
Affirmez votre personnalité
Soyez la personne que vous voulez être
Montrez, au lieu de dire ce que vous savez
Qui est vraiment remarquable ?
Vous êtes le projet
La vertu est belle
Comment passer une bonne journée
Bien ou mal ? Quels sont vos choix ?
Carpe diem
Ne soyez pas inspiré, soyez inspirant
La culpabilité est pire que la prison
La bienveillance est toujours la bonne réponse
Alimentez le bûcher des habitudes
Notre bien-être réside dans nos actions
Estimez-vous heureux
La méthode de la chaîne
Être stoïcien est un apprentissage permanent
Notre façon de faire est toujours la même
Apprendre, pratiquer, s’entraîner
Préférez la qualité à la quantité
Quel type de boxeur êtes-vous ?
C’est aujourd’hui le grand jour
Montrez-moi comment vivre
Œuvrez à votre propre bonne fortune
Où trouver la joie
Arrêtez de vous soucier de ce que les autres pensent
Inquiétez-vous de broutilles
Les deux premières choses à faire avant d’agir
Le travail, c’est la santé
Travailler bien ou travailler peu ?
Nous n’avons qu’une seule obligation
Juin — Résolution de problèmes
Nous trouvons souvent normal de passer beaucoup de temps à suivre les nouvelles. Nous voulons être des « personnes informées ». Mais est-ce une si bonne idée ? Cette habitude de consommation médiatique, si typique du monde contemporain, est-elle bonne ?
Ryan Holiday la remet en question. Si l’on en croit la philosophie stoïque, il est impossible d’exercer une influence durable en dehors de notre esprit. Comment en avoir une sur une telle myriade d’événements !
Ceux-ci, au fond, ne font que créer une distraction épuisante. C’est pourquoi l’auteur demande : « De combien de temps, d’énergie et de cerveaux purs bénéficieriez-vous si vous réduisiez drastiquement votre consommation de médias ? ».
C’est la même chose qui se passe que lorsque nous nous inquiétons d’événements qui ne se sont pas encore produits. Ryan Holiday invite plutôt à suivre le conseil de Sénèque qui invitait à résister à l’anxiété liée à l’attente et aux ruminations.
Dans ce chapitre, vous trouverez un grand nombre de réflexions et de propositions d’actions qui vous aideront à résoudre ce type de problème.
Les jours du mois de juin
Ayez toujours une clause de réserve mentale
Pensée de Platon
C’est bien d’être flexible
C’est pour cela que nous sommes là
Mouchez-vous
Faut-il persévérer ou vaut-il mieux abandonner ?
Trouver les bons mentors
Brique à brique
Il faut résoudre les problèmes au plus vite
Vous pouvez le faire
N’empirez pas les choses
Un esprit entraîné vaut mieux que n’importe quel scénario
La vie est un combat
Essayez l’autre anse
En écoutant, on accomplit plus de choses qu’en parlant
Il n’y a pas de honte à avoir besoin d’aide
Offense ou défense ?
Prêt et déterminé
Restez focalisé sur le présent
Le calme est contagieux
Promenez-vous
La définition de l’insanité
Le long chemin
Les gens bien éduqués ne se disputent pas
Les sages n’ont pas de « problèmes »
Tentez le contraire
L’adversité lève le voile
Inutile de s’autoflageller
Pas d’excuses
L’obstacle est le chemin
Juillet — Devoir
Être fier et heureux d’exercer son métier — quel qu’il soit — nous conduit naturellement à perfectionner nos savoirs et nos compétences. Dans ce cas, nous faisons notre travail du mieux que nous pouvons, sans (trop) nous soucier du jugement extérieur.
En revanche, si notre satisfaction au travail dépend (trop) de la validation des autres, cela risque de nous rendre malheureux. Dans ce cas, nous sommes comme des acteurs déçus lorsque leur performance est critiquée par les spectateurs !
Mais nous ne maîtrisons pas la réaction des autres. Il vaut donc mieux se concentrer sur le fait de faire de son mieux. C’est en ayant confiance en nos propres décisions que nous pouvons acquérir « satisfaction et résilience ».
Marc Aurèle considère que c’est de cette façon que nous pouvons avancer sereinement et avec succès. Néanmoins, il dit également que nous devrions toujours être prêts à accepter le rejet et à faire de nouveaux choix si nécessaire.
Quel est, parmi tous, le meilleur choix, la meilleure décision ? C’est celle, simplement, d’« être un bon être humain ». Or, il est important de le souligner : nous avons toujours la possibilité de nous tourner vers cette option.
Bien sûr, cette décision peut être plus difficile à prendre dans certaines situations. Par moments, choisir d’être une personne moralement responsable nécessite beaucoup de courage et de discipline. Mais c’est pourtant la meilleure voie, celle qui nous conduit à la sérénité et au bonheur.
Les jours du mois de juillet
Faites votre travail
Sur le devoir et les circonstances
Transformer le devoir en pouvoir
Protégez la flamme
Personne n’a dit que ce serait facile
Debout !
Notre devoir d’apprendre
Arrêtez ces singeries !
Le roi philosophe
Aimez l’art humble
La start-up de vous-même
Quelques règles simples
Un leader dirige
Faites preuve d’humilité
Il suffit de bien faire
Progrès de l’âme
N’abandonnez pas les autres… où vous-même
Chacun est capitaine de son propre navire
Pardonnez-leur parce qu’ils sont ignorants
Fait pour la justice
Fait pour travailler ensemble
Personne n’a posé un pistolet sur votre tempe
Recevez les honneurs et les affronts exactement de la même façon
Quelqu’un est en train de mourir quelque part
Qu’est-ce qui est gravé sur votre tombe ?
L’inaction des gens de bien
Où y a-t-il quelque chose de meilleur ?
Vérifiez vos privilèges
Sa propre guérison
Joie stoïcienne
Votre carrière n’est pas une condamnation à vie
Août — Pragmatisme
Les philosophes stoïciens n’étaient pas des moines ou des ermites ! Ils étaient avant tout des hommes du monde. Certains ont vécu des vies d’artistes, de soldats ou d’hommes d’affaires. Bref, ils cherchaient à vivre dans le monde de leur époque et à « traiter avec le monde réel ».
Avec Sénèque, Ryan Holiday rappelle que « la philosophie n’est pas un truc amusant. C’est pour l’usage — pour la vie ». En d’autres termes, la philosophie s’apparente à un guide en vue de se construire une meilleure personnalité et une vie meilleure.
Le stoïcisme appelle avant tout à un engagement proactif dans le monde. Il s’agit de tirer le meilleur parti de chaque jour et d’avancer dans l’existence, quels que soient les défis qui surgissent.
Nous pouvons nous laisser distraire, nous tromper. Nous pouvons nous laisser manipuler par les gens ou tergiverser durant des heures au lieu d’agir. Et nous pouvons encore procrastiner plus ou moins intelligemment. Nous pouvons aussi en rester à l’état de rêveur.
Ryan Holiday insiste grandement sur ce point : si nous attendons les conditions parfaites pour agir, rien ne se passera jamais. Ce genre de tendances perfectionnistes mène à la « dépression et à la frustration ». « Mieux vaut fait que parfait », diraient d’autres !
Cette approche pragmatique et expérimentale du stoïcisme rend le progrès possible. En valorisant même les petits pas, nous sommes sûrs d’avancer dans la bonne direction.
Les jours du mois d'août
Ne cherchez pas la perfection
Quoi qu’il arrive, nous pouvons travailler
La vie bonne est possible partout
N’accusez personne, ressaisissez-vous
Le silence est une force
Il y a toujours plus de marge de manœuvre qu’on ne le croit
Pragmatique et plein de principes
Commencez avec le monde tel qu’il est
Tenez-vous-en aux faits
La perfection est l’ennemie de l’action
Inutile de perdre son temps avec la théorie, seuls les résultats comptent
Appropriez-vous les paroles
Prenez-vous en main et finissez-en
Ce n’est pas pour s’amuser, c’est pour la vie
La cour suprême de votre esprit
Tout peut-être un avantage
Prenez vos responsabilités
Seuls les imbéciles se précipitent
Débarrassez-vous du superflu
Où cela compte
Ne soyez pas malheureux à l’avance
Ne vous inquiétez pas pour un rien
C’est dans votre propre intérêt
Pillage de toutes les sources
Respectez le passé, mais soyez ouvert à l’avenir
Renflouez les épaves
Vous riez ou vous pleurez ?
Le stoïcien opulent
Ne rien vouloir = tout avoir
Quand vous avez la flemme
Considérez aussi vos défauts
Partie III — La discipline de la volonté
La discipline de la volonté régit la vie intérieure d’un stoïcien. En la suivant, nous pouvons apprendre à accepter des événements que nous ne pouvons pas changer. Nous pouvons aussi mieux comprendre quelle est notre place dans la société.
Septembre — Force d’âme et résilience
Le thème de la « citadelle intérieure » est particulièrement important pour les philosophes stoïciens, Épictète et Marc Aurèle en particulier. Cette métaphore désigne la force d’un esprit discipliné et protégé qui ne peut pas être détruit par des forces ou des événements extérieurs.
Ryan Holiday explique qu’il est de notre responsabilité de renforcer notre propre citadelle intérieure. Nous devons rester vigilants à nos pensées (partie 1) et à nos actions (partie 2). C’est par la volonté, et par elle seule, que nous pouvons maintenir la raison et le calme dans notre esprit.
Les jours du mois de septembre
Mieux vaut avoir de la force d’âme que de la chance
L’école du philosophe est un hôpital
D’abord, les exercices d’hiver
Comment pouvez-vous savoir si vous n’avez jamais été mis à l’épreuve ?
Focalisez-vous sur ce qui dépend uniquement de vous
Ils peuvent vous enchaîner, mais…
Notre pouvoir caché
Ne vous laissez pas tromper par la fortune
Rien à craindre sauf la peur elle-même
Préparez-vous au pire
Habituez-vous à moins
Gardez les pieds sur terre au risque de tomber
Protéger votre citadelle intérieure contre la peur
Une autre façon de prier
Un jardin, ce n’est pas pour la galerie
Tout le monde peut avoir de la chance, mais tout le monde n’est pas persévérant
Affrontez la haine
Affrontez la douleur
La flexibilité de la volonté
La vie n’est pas une danse
Gardez votre calme, gardez le contrôle
On n’a rien sans rien
La citadelle imprenable
Ça n’arrive pas qu’aux autres
La vulnérabilité de la dépendance
À quoi sert le temps libre ?
Que révélera la prospérité ?
Vous détenez la carte maîtresse
Vos besoins réels sont dérisoires
Vous ne pouvez pas m’atteindre
Octobre — Vertu et bonté
Les stoïciens utilisent le terme de sympathie pour désigner l’interconnexion et l’interdépendance de toutes les formes de vie sur terre.
La plupart des penseurs stoïciens considèrent que les gens devraient agir pour le bien de leur communauté et que les résultats pour l’individu et le groupe sont intrinsèquement liés.
« Ce qui n’est pas bon pour la ruche n’est pas bon pour l’abeille », dit Marc Aurèle de façon claire et imagée. Autrement dit, en agissant pour le plus grand bien de notre communauté, nous en bénéficions également.
Les jours du mois d'octobre
Que brille la vertu
L’atout le plus précieux
Un mantra d’interdépendance mutuelle
Un pour tous, tous pour un
Ce qui est dit est dit
Veillons les uns sur les autres
Une raison égoïste d’être bon
Un plus grand plaisir
Établissez des normes et utilisez-les
Sainteté et justice
Honnête par défaut
Aimez toujours
La revanche est un plat qu’il vaut mieux ne pas servir
Ne vous fâchez pas, aidez
Accordez aux autres le bénéfice du doute
Répandez la bonne parole
Les bienfaits de la gentillesse
Faux amis
Les bonnes habitudes chassent les mauvaises
Signes d’une bonne vie
Héros, ici et maintenant
C’est facile de s’améliorer, mais dans quel domaine ?
Montrez les qualités qui dépendent de vous
La fontaine de la bonté
Deux tâches
Trois parties, un but
On récolte ce qu’on sème
Nous étions faits l’un pour l’autre
Le caractère d’un homme fait son destin
Qui a la part du lion ?
L’homme est bon de naissance
Novembre — Assentiment/Amor fati
Épictète est l’un des stoïciens qui insiste le plus sur le fait de lâcher prise face aux événements qui sont hors de notre cercle de contrôle. Notre situation, la place que nous avons dans la société est quelque chose que nous n’avons pas choisi.
Il compare par exemple la vie à une pièce de théâtre. Il suggère que chaque individu accepte le rôle qu’une puissance supérieure lui a attribué et qu’il essaie de jouer ce rôle aussi bien qu’il le peut.
Dans ce chapitre, Ryan Holiday relie ce conseil à l’histoire de Marc Aurèle. Celui-ci n’a pas cherché à devenir empereur. Pourtant, cette position lui a été imposée par sa famille et d’autres que lui. Mais il a accepté ce sort et a essayé de faire du mieux qu’il pouvait.
Les jours du mois de novembre
Accepter ce qui est
Lier nos vœux à ce qui adviendra
Obéissez aux ordres du médecin
Ni bon ni mauvais
Une puissance supérieure
Quelqu’un d’autre tire les ficelles
Comment devenir puissant
Acteurs de comédie
Tout est fluide
Toujours pareil
L’important n’est pas la chose elle-même, mais ce que nous en faisons
Le fort accepte ses responsabilités
Ne vous plaignez jamais, ne vous justifiez pas davantage
Vous choisissez l’issue
Tout est changement
L’espoir et la peur sont semblables
Ne juge pas, car…
Quatre habitudes d’un esprit stoïcien
Maximes de trois sages
Regardez le présent comme l’éternité
Un instant suffit, un instant pour l’éternité
Le verre est déjà cassé
L’attachement est notre ennemi
Entraînez-vous à lâcher prise sur ce qui n’est pas à vous
Les choses prennent une drôle de tournure
L’autel de l’absence de différence
Le plaisir d’effacer ce qui est négatif
Ce n’est pas leur faute, c’est la vôtre
Tout va bien se passer
Suivez le logos
Décembre — Méditation sur la mortalité
Les stoïciens nous exhortent à agir comme une « personne en train de mourir ». Tous, nous allons mourir tôt ou tard. Intégrer cette réalité dans notre vie quotidienne nous aidera à mieux décider et mieux agir.
Nous pouvons nous habituer à ce savoir. Plutôt que de vivre dans la peur de la mort, nous pouvons utiliser la connaissance de sa certitude pour nous motiver et nous pousser à l’action.
Un exemple : que voudriez-vous qu’il soit écrit sur votre pierre tombale ? Penser à cela donne un objectif et des raisons de bien agir dans la vie de tous les jours.
Par ailleurs, lorsque nous embrassons cette inévitabilité de la mort, nous nous rendons compte que le temps est la chose la plus précieuse de l’existence.
Enfin, cette attitude va de pair avec une forme de relativisation. Après tout, si nous allons mourir, les problèmes ne sont pas si graves. Nous pouvons nous concentrer sur le plus important : notre âme. Ce qui signifie non pas la vie après la mort, mais la bonne existence pendant la vie.
Les jours du mois de décembre
Faites comme si aujourd’hui était votre dernier jour
Ne vous occupez pas de moi, je meurs à petit feu
Le philosophe est un artisan de la vie et de la mort
Cela ne vous appartient pas
Les avantages de la réflexion
L’épée est suspendue au-dessus de votre tête
Les cartes qui nous ont été distribuées
Ne vous voilez pas la face
Méfiez-vous des passe-temps chronophages
Ne vous bradez pas
Dignité et bravoure
La vie continue
C’est juste un chiffre
Ce que nous devrions savoir au final
Une façon simple de mesurer les jours
Éternelle bonne santé
Connaissez-vous vous-même — avant qu’il ne soit trop tard
Ce qui nous arrive à tous
Échelle humaine
Craignez la peur de la mort
Qu’avez-vous fait de toutes ces années ?
Affirmez-vous
Qu’avez-vous tellement peur de perdre ?
Insignifiant… comme un bon vin
Ne brûlez pas la chandelle par les deux bouts
La vie est longue — si vous savez vous en servir
Ne laissez pas votre âme partir la première
Le souvenir qu’on laisse
Montrez-vous reconnaissant
Enlevez le mordant
Participez activement à votre propre sauvetage
Conclusion — Rester stoïcien
L’une des pensées phares de Ryan Holiday est le « cercle de contrôle ». Il s’agit de l’idée que les gens ne peuvent vraiment affecter qu’une très petite sphère autour d’eux. Les stoïciens soutiennent en effet que la seule chose qui se trouve pleinement dans le cercle de contrôle d’une personne est son esprit.
D’autres éléments tels que la profession, la famille, les amis et d’autres activités se trouvent partiellement à l’intérieur du cercle, mais jamais complètement. En fait, la meilleure manière d’agir sur ces choses est de donner l’exemple d’une vie bonne.
Ryan Holiday déplore la quantité de temps et d’énergie que nous perdons en émotions et en actions inutiles. Lorsque nous cherchons à agir en dehors de notre cercle de contrôle, nous nous heurtons au malheur.
Plutôt que d’aller dans cette voie de la distraction, mieux vaut se concentrer sur les choix sous son contrôle. Cela contribue généralement à établir le calme mental et le bien-être. Ryan Holiday utilise une métaphore pour faire comprendre ce point : la stratégie d’entraînement dans le football appelée « Le processus ».
« Le processus » exige que les joueurs se concentrent sur le perfectionnement des détails après chaque match. Ils doivent se concentrer sur ces détails sans penser à leurs objectifs plus larges, tels que remporter des tournois ou recevoir des récompenses.
Holiday croit que cette approche fonctionne, car les objectifs à long terme ne peuvent être atteints qu’en prenant les bonnes actions dans le moment présent. C’est maintenant que vous agissez pour votre objectif final, et c’est sur cet instant que vous devez vous concentrer.
Ce type de pensée à petite échelle encourage l’action cohérente. Corrélativement, elle décourage la rumination des blessures du passé ou des inquiétudes sur l’avenir.
Autrement dit, cette méthode permet de « surmonter les obstacles et se frayer un chemin vers le sommet sans jamais s’être concentré directement sur les obstacles ».
Conclusion sur « Une année avec les stoïciens » de Ryan Holiday et Stephen Hanselman :
Ce qu’il faut retenir de « Une année avec les stoïciens » de Ryan Holiday et Stephen Hanselman :
Une année avec les stoïciens est un livre de développement personnel original qui rassemble pas moins de 365 citations de philosophes stoïciens traduites par Stephen Hanselman.
Mais ce n’est pas tout : Ryan Holiday commente et actualise cette pensée afin de la rendre accessible à nos mentalités contemporaines.
L’auteur met souvent l’accent sur cette possibilité d’appliquer du stoïcisme à la vie moderne. Il loue les thèmes majeurs de cette philosophie, tels que :
Le soin de soi ;
L’autodiscipline ;
La clarté émotionnelle ;
La neutralité ;
Le travail bien fait.
Il invite tout un chacun à mettre les conseils des stoïciens en pratique dans leur vie quotidienne. En effet, ceux-ci sont d’abord censés être vécus, et non seulement étudiés.
Points forts :
Une façon très originale de réaliser un ouvrage qui combine développement personnel et érudition sur la philosophie stoïcienne ;
365 citations de philosophes à lire chaque jour ;
De nombreux exemples contemporains qui permettent de comprendre les citations et, surtout, d’agir ;
Un livre de chevet à garder avec soi toute l’année !
Point faible :
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Résumé de « Ce sera l'IA ou/et moi » de Cécile Dejoux : un livre fourmillant d'informations, de témoignages et de bons plans qui questionne les relations entre travail et intelligence artificielle — à vous procurer absolument si vous souhaitez être un acteur du changement économique et technologique.
Cécile Dejoux, 2020, 208 pages.
Chronique et résumé de « Ce sera l'IA ou/et moi » de Cécile Dejoux
Partie I — Où en sommes-nous avec l’IA ?
1 — Tout ce que l'IA peut faire…
L'intelligence artificielle (IA) a eu ses hauts et ses bas depuis ses débuts dans les années 1950. Il a connu plusieurs "hivers", c'est-à-dire des gels de financements et des stagnations au niveau des avancées.
Mais depuis les années 1990, la technologie a gagné en vigueur et serait aujourd'hui, selon l'auteure, mature. "Depuis 2010, on assiste à des progrès fabuleux, résultats de plusieurs facteurs" :
Baisse des coûts de production ;
Progrès dans la recherche ;
Explorations de nouvelles méthodes ;
Explosion des usages ;
Nouveaux investissements.
Ces facteurs se nourrissent l'un l'autre pour former un engouement nouveau au sujet de cette technologie. L'effervescence est palpable. Un indice : le chiffre d'affaires généré par l'IA dans le monde est passé de 3,2 milliards de dollars en 2016 à 53,2 milliards en 2023 — et passera à 89,8 milliards de dollars en 2025, selon les prévisions de Statista.com.
Cela conduit — et a déjà conduit — à une multiplication des usages dans nos vies quotidiennes.
"L'IA s'est immiscée dans notre vie de tous les jours sans que l'on en ait nécessairement conscience, ni même qu'on le remarque. Si vous êtes un utilisateur de smartphone, vous avez accès à de multiples services générés par l'IA : GPS, application de reconnaissance de musiques ou de visages, clavier prédictif, sélection automatique de profils sur les sites de rencontres, systèmes de détection et de suivi des visages dans la mise au point des photos et vidéos, etc." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 1)
Les grands domaines d'application actuels
Cécile Dejoux distingue 4 grands domaines d'application :
Parole et langage (identification de mots, création de réponses, chatbot, traduction) ;
Vision (reconnaissance d'objets, images, mise en relation, alerte, computer vision) ;
Optimisation des connaissances (détection, data visualisation, analyse, prédiction) ;
Robotique et automatisation (robots collaboratifs dits "cobots", robotic process automation ou RPA).
L'IA remplit des fonctions de base de l'intelligence comme reconnaître, classer, s'exprimer et prévoir. L'auteure étudie chacune de ces fonctions en détail.
Une IA capable de voir et re reconnaître
Nous pouvons penser tout d'abord à la vidéosurveillance et à la reconnaissance des personnes, mais pas seulement. La reconnaissance des objets est également un champ d'application infini. Il y a pléthore d'applications commerciales possibles, et parmi elles certaines d'une importance cruciale, comme l'imagerie médicale (reconnaissance de pathologies, notamment).
Une IA capable de trier, classer, extraire des informations pertinentes
"Face à l'infobésité, cette masse d'informations qui submerge le collaborateur, voilà un excellent outil d'assistance pour faire le tri, identifier la bonne information, faire les rapprochements pertinents qui aideront le collaborateur à prendre ses décisions en ayant les bons éléments entre les mains !" (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 1)
L'auteure est optimiste : selon elle, les algorithmes boostés au machine learning (apprentissage machine) nous aident à optimiser nos recherches, nos transactions et nos communications.
Une IA capable de décoder et de s'exprimer
Cécile Dejoux ne parle pas de ChatGPT (car elle écrit en 2020), mais c'est en premier lieu à ce type de chatbots conversationnels que nous pensons lorsque nous évoquons les fonctions de décodage et d'expression langagière. Pensez aussi aux logiciels de traduction que vous utilisez tous les jours !
Une IA capable de recommander et de prévoir
Le marketing et la médecine s'intéressent très fortement à ce type d'IA. De la gestion des stocks à la prédiction des comportements ou la prévision des pannes de courant, l'intelligence artificielle peut intervenir à de nombreuses échelles et dans d'innombrables secteurs.
Elle devient particulièrement efficace dans le matching, notamment, à savoir dans la capacité à mettre en relation des choses et/ou des personnes.
Cécile Dejoux propose plusieurs figures très utiles qui détaillent les applications de l'IA, leurs fonctions dans les entreprises et leur valeur ajoutée. À consulter p. 20-22 !
2 — Quand l'IA décuple nos compétences
Les IA peuvent "augmenter" les compétences humaines de façon très, très intéressante. Voyons quelles formes cela peut prendre.
Un robot qui collabore avec l'opérateur
C'est la notion de "cobot" qui réunit "coopération" (ou collaboration) et "robot" (ou robotique). Nous les retrouvons déjà dans beaucoup d'industries :
Automobile ;
Bâtiment ;
Santé.
De nombreuses actions physiques sont déjà réalisées pas ces cobots (visser, poncer, etc.). Mais que diriez-vous d'un logiciel qui ferait de la curation de contenu pour vous ? C'est le projet de Flint, un petit robot virtuel "que vous pouvez élever et qui va devenir votre assistant, qui va aller chercher des articles de qualité pour vous". Le tout, en évitant de tomber dans des biais de confirmation ou "bulles filtrantes".
Et ce n'est qu'un exemple.
L'IA comme interprète, comme conseiller marketing et comme soutien créatif
Cécile Dejoux explore ensuite ces différentes facettes de l'IA et donne de nombreux exemples, notamment issus des entretiens qu'elle a réalisés avec des experts. Elle illustre en particulier le domaine de la créativité en montrant comment l'IA peut nous servir dans les domaines suivant :
Musique ;
Graphisme ;
Gastronomie ;
Innovation.
Une IA pour optimiser la gestion des lieux
L'auteure donne l'exemple de Locarise, une plateforme dopée à l'IA fondée par Sébastien Béal, qui officie au Japon.
Finalement, l'auteur crée une distinction entre l'apport du numérique et celui de l'IA :
"Alors que le numérique a favorisé l'apprentissage continu, l'IA nous impose une posture réflexive : c'est à chacun de nous d'imaginer son futur métier avec l'IA et de se définir sur des compétences clés sources de différenciation (certains appelleront cela un talent) comme créer de nouvelles tâches grâce à elles (quand l'IA nous augmente- et savoir travailler avec elle (quand l’IA nous assiste)." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 2)
3 — Quand l'IA nous assiste
De l'aide pour la gestion de projet et l'engagement
Pour la gestion de notre temps, une IA simple peut nous assister au quotidien. C'est le cas de GipsyBot développé par Martin Plouy et ses collaborateurs. Il vous aide à organiser vos tâches et celles de ceux avec qui vous travaillez pour plus de fluidité et d'efficacité.
Une autre application présentée par Cécile Dejoux est Bleexo, qui fournit un tableau de bord pour visualiser les variables d'engagement, de motivation et de satisfaction des employés d'une entreprise en vue d'"améliorer l'expérience collaborateur".
Un soutien juridique
De nombreux secteurs des métiers juridiques sont déjà "touchés" par l'IA :
Révision de contrats ;
Recherche de documentation (jurisprudence, etc.) ;
Évaluation des risques judiciaires ;
Calcul d'indemnités à payer ;
Réponse à des questions juridiques récurrentes ;
Etc.
Un détecteur de déficiences
Outillés avec l'IA, le cloud et parfois même les puces RFID (qui permettent aux objets de se connecter à Internet, voire de se communiquer des informations entre eux), des logiciels peuvent aider à assurer la maintenance des machines.
Un accompagnement dans la gestion des ressources humaines
L'auteure passe en revue plusieurs aspects du métier de RH (ou liés à cette fonction) qui sont d'ores et déjà modifiés par l'IA :
Le recrutement (des logiciels peuvent aider à "matcher" des profils et des postes) ;
La construction de candidature (orientation professionnelle en fonction d'un profil) ;
La détection de personnalité (analyse des comportements et profilage de candidats).
À chaque fois, le collaborateur doit accepter de voir ses fonctions modifiées par l'assistance logicielle. Mais surtout, la division des tâches déléguées à l'IA et au travailleur doit être clairement établie.
4 — Quand l'IA travaille à notre place
"L'idée d'être "remplacé" par une machine soulève légitimement quelques protestations… Mais s'il s'agit de lui déléguer des tâches peu gratifiantes et de se réserver celles qui demandent plus de réflexion, d'expérience, de créativité ? Vue sous cet angle, l'entrée de l'IA dans l'entreprise peut apporter aux collaborateurs un nouveau confort de travail, en libérant du temps pour des missions plus valorisantes." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 4)
Les RPA (robotic process automation) peuvent nous accompagner et travailler pour nous, notamment au niveau du transfert des données. Plus généralement, Sophie Pène, professeure des universités, pronostique l'arrivée de nouveaux métiers plus orientés vers l'observation des IA — ou la transformation des métiers existants vers ce genre de tâches.
Voici deux exemples de tâches que les IA peuvent ou pourront faire à notre place :
Trier nos mails ;
Faire de la conversation commerciale ou du SAV.
Pour l'auteure, c'est sûr, c'est la fin des tâches routinières qui nous attend. Nous pourrons profiter de missions plus enrichissantes et nous nous retrouverons souvent en position de contrôler l'IA.
5 – Quand l’IA transforme nos métiers
Le métier d'expert-comptable
L’auteure prend l’exemple de Vogedis. Cette entreprise a choisi de passer par une IA nommée « Conciliator » (société Dathim) pour réaliser un grand nombre de tâches auparavant exécutées par les experts-comptables. Désormais, ceux-ci ont vu leur travail modifié ; ils sont aujourd’hui data analysts — ce qui, pour Cécile Dejoux, correspond davantage à leur « cœur de métier. »
Le métier de consultant
Ici, l'auteure choisit d'étudier le cas de l'entreprise Epsa, spécialisée dans le consulting auprès des entreprises. Elle raconte comment les salariés ont pris en main l'IA Conciliator (la même que pour les comptables) et ont appris à travailler avec elle.
Elle décrit l'existence de trois phases dans l'adoption de cette nouvelle technologie :
Émerveillement face au temps gagné et à la puissance de la machine ;
Prise de conscience et de déception (ce n'est pas aussi "magique" qu'ils le croyaient au début) ;
Réalisme où l'automatisation de l'IA et l'expertise du consultant trouvent leur point d'équilibre.
Le métier de commercial
C'est le dernier métier étudié par Cécile Dejoux, qui relate l'aide apportée par un voicebot. Celui-ci va chercher les informations présentes dans le CRM (customer relationship management) de l'entreprise et élabore un résumé audio que le commercial n'a plus qu'à écouter dans sa voiture lorsqu'il se rend chez le client !
Un impact au niveau de certaines tâches
Voici quelques autres tâches qui peuvent être prises en charge par l'IA :
Contrôle de la paye ;
Optimisation de la trésorerie ;
Prévention des fraudes ;
Trading à haute fréquence.
6 — Au cœur du débat : les questions qui font peur
L'IA va-t-elle voler nos postes… ou en créer ?
Nous ne pouvons être sûrs des chiffres, mais nous savons que la plupart des métiers seront impactés d'une façon ou d'une autre. En fait, selon une étude de la Harvard Business Review, ce seront d'abord les tâches qui seront bouleversées, avant les métiers eux-mêmes.
Il importe donc au plus haut point de se préparer et de se former aux nouvelles tâches qui demanderont "plus" d'humain. L'automatisation des tâches physiques et cognitives va nous obliger à aller encore plus loin dans l'acquisition de compétences.
Pour l'auteure, qui cite plusieurs experts, l'un des enjeux sera de "dompter les robots" et de "les nourrir avec des données". Une phase de transition sera nécessaire, bien sûr.
À noter aussi que l'IA, lorsqu'elle est couplée aux plateformes de type Uber, peut générer une augmentation du travail indépendant (mais qui n'est pas toujours de qualité, d'où d'épineuses questions).
Une IA pourrait-elle prendre le pouvoir ?
Même si l'imaginaire des films de science-fiction est souvent trop caricatural, il n'empêche que des questions se posent au niveau de la sécurité et des relations de pouvoir entre machines et humains.
C'est particulièrement le cas pour les technologies de reconnaissance faciale et de biométrie. L'auteure cite le cas chinois du social ranking. La surveillance pourrait devenir une réalité de tous les instants. Sommes-nous prêts à troquer notre liberté pour notre sécurité ?
Il faudra prendre des mesures. Cécile Dejoux explore plusieurs voies réglementaires et cite la possibilité de "certifier" les IA. C'est justement ce que propose la nouvelle réglementation européenne, l'IA Act (2023), premier texte législatif de grande ampleur sur le déploiement et le contrôle des IA.
L'homme va-t-il se transformer ?
Cécile Dejoux cite Yuval Noah Harari qui suggère que nous sommes entrés dans l'ère du "hacking de l'humain" (voir en particulier Homo Deus).
Elle cite aussi, sur un volet plus concret, le projet Neuralink d'Elon Musk. Celui-ci a pour ambition de connecter le cerveau à des machines informatiques, voire de connecter des cerveaux entre eux malgré la distance.
Il y a beaucoup de projets qui explorent ce type de connexions. Par ailleurs, nous construisons aussi des robots humanoïdes, qui ressemblent de plus en plus aux humains. La frontière entre machine et humain est-elle amenée à devenir de plus en plus floue ?
Peut-on se fier à l'IA ?
La question des biais des IA est un vrai problème. Après tout, celles-ci sont construites par des humains qui ont leurs propres biais et leurs propres préjugés. Nous avons vu, par exemple, des IA reproduire des tendances racistes ou misogynes. Tout le monde connait également les problèmes d'"hallucinations" des IA génératives, telles que ChatGPT, qui est capable d'inventer des sources de toutes pièces.
Il y a une série de questions à résoudre concernant la responsabilité des IA et leur sécurité. Pensons aux voitures autonomes : qui sera responsable si l'IA embarquée dans votre Tesla prend la mauvaise décision et tue quelqu'un ?
Par ailleurs, les IA peuvent nous voler notre libre arbitre et nous rendre "accros". C'est déjà le cas de nombreux consommateurs de réseaux sociaux accrochés par les algorithmes, mais cela peut aller encore plus loin. L'IA, liée à la réalité virtuelle, pourrait aussi nous faire perdre toute connexion avec la réalité.
Enfin, il y a la question énergétique. Green IT, dès 2018, évaluait à 4,2 % la part des émissions mondiales de gaz à effet de serre liée au numérique. "C'est au moins deux fois plus que le transport aérien, et cette empreinte va doubler entre 2010 et 2025", soutient le fondateur du site, Frédéric Bordage.
L'éthique et la législation vont être amenées à jouer un grand rôle pour arbitrer sur ces questions. Cécile Dejoux détaille le rôle et les propositions de plusieurs instances françaises ou internationales :
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (la CNIL) ;
Le Comité national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) ;
La Commission de réflexion sur l'éthique de la recherche en science et technologies du numérique d'Allistene (CERNA) ;
L'Observatoire international de l'impact social de l'IA.
Elle propose également une cartographie d'évaluation d'une IA à partir de trois aspects :
Ses risques (politiques, économiques, énergétiques, etc.) ;
Ses limites (sécurité, biais, réglementation, etc.) ;
Et enfin ses opportunités (innovation, productivité, etc.).
Partie II — Comment participer à un projet IA ?
7 — Culture IA : ce qu'il faut savoir
Faut-il disposer une d'expertise scientifique ?
Participer à un projet IA, c'est par exemple décider de concevoir une nouvelle application pour optimiser certaines tâches liées à sa profession.
Faut-il, pour cela, disposer de connaissances scientifiques ou techniques ? Non ! Mais il est nécessaire de "comprendre cet univers et d'en suivre les évolutions" en vue de ne pas être perdu. Maîtriser les bases du vocabulaire IA est également un plus. Mais ce sont les data analysts et les programmeurs qui restent les experts de l'IA.
Vous, en tant qu'expert de votre propre métier, vous interviendrez pour adapter l'IA à ce qu'exige votre pratique professionnelle. Bref, experts métier et experts IA doivent collaborer pour trouver des solutions ingénieuses.
L'acte de naissance de l'IA
Afin d'entrer dans l'univers de l'IA, un peu d'histoire ne fait pas de mal. Cécile Dejoux retrace rapidement les grandes avancées, de Minksy et Turing jusqu'à aujourd'hui (en 2019). Elle détaille également les 3 plus grands courants de pensée qui déterminent l'IA :
Symbolisme ;
Connexionnisme ;
Comportementalisme.
Pour en savoir plus sur ces questions, consultez la chronique de l'ouvrage L'intelligence artificielle pour les nuls.
Pas d'IA sans data !
Les données sont au cœur du développement ces IA, puisque celles-ci apprennent à partir de celles-là. Il existe différentes manières de classer les données, mais en IA, les spécialistes distinguent souvent deux types de données :
Structurées (informations contrôlées et faciles à labéliser) ;
Non structurées (informations stockées sans format prédéfini donc plus facile à labéliser).
Comment s'y prendre pour acquérir une culture data ?
Il importe d'abord de comprendre ce que sont les analyses du web (web analytics), du type de ce qui se fait pour contrôler un site internet (via Google Analytics ou Matomo par exemple). Ensuite, il faut les distinguer des data analytics, plus larges, qui compilent toutes sortes de données dans et en dehors du web.
L'auteure insiste sur l'importance de s'entraîner, notamment grâce aux bases de données fournies par le gouvernement. L'enjeu est d'apprendre à réfléchir à partir des données et à les visualiser clairement. Avoir un bon sens logique est indispensable !
8 — Des systèmes logiques et des systèmes d’apprentissage
Ce sont les deux grands systèmes que vous pourrez utiliser. Voyons de plus près ce qu'ils recouvrent.
Systèmes logiques : quand l'IA applique des règles établies
« Les systèmes logiques (également nommés “systèmes experts” ou “approche symbolique”) font appel au raisonnement automatique en s’appuyant sur trois éléments : une base de connaissance, des règles, et un “moteur” qui va les utiliser pour en déduire des réponses précises. » (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 8)
Il y a des avantages et des inconvénients. D'un côté, les règles sont traçables (nous comprenons ce que l'IA fait), mais de l'autre ce type d'IA est finalement limité au savoir introduit dès le départ. Ce type d'IA n'apprend pas.
Des modèles hybrides utilisant symbolisme et machine learning existent et sont prometteurs. C'est notamment le cas, en France, de Golem, par exemple.
Système d'apprentissage : quand l'IA est capable d'apprendre
Cécile Dejoux rappelle les principes de l’apprentissage automatique ou apprentissage machine. Ici, nous sommes dans l’approche connexionniste, très en vogue actuellement. Il y a quatre types d’apprentissage selon l’auteure :
Supervisé ;
Non supervisé ;
Par renforcement ;
Et "par transfert".
Vous trouverez un tableau complet et pratique des avantages et des fonctions de chacun de ces modèles p. 99.
Un pas de plus dans l'apprentissage…
Le deep learning ou apprentissage profond est une nouvelle étape dans les développements de l'IA. L'inspiration de cette technique vient du cerveau humain et des neurones profonds. Plus il y a de "couches", plus l'IA peut apprendre et plus le réseau de neurones est dit "profond".
"Le machine learning est de l'IA reposant sur des statistiques, tandis que le deep learning est du machine learning utilisé avec des réseaux de neurones. Grâce à un programme d'apprentissage automatique, la machine apprend à résoudre des problèmes à partir d'exemples : elle peut alors comparer et classer des données, et même reconnaître des formes complexes." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 8)
Trois types de modèles
Répondre à une question posée : voilà, en résumé, l'objectif d'une IA. Il est aussi possible de les classer à partir du type de question/réponse. L'auteur reconnaît trois modèles :
Prédictif ;
Décision ;
Optimisation.
Certains modèles se combinent pour résoudre des problèmes plus complexes. Les modèles ne sont que des approximations de la réalité, des simplifications. Pour enrichir chaque modèle, des combinaisons peuvent être nécessaires.
La recherche et le développement ne peuvent avancer sans les experts. Les experts métier sont vitaux pour créer des applications qui mettent en œuvre les principes vus dans ce chapitre. Mais quel est ce nouveau métier ? Avez-vous pensé à vous reconvertir en "expert métier IA" ? Voyons ça de plus près !
9 — Le rôle de l'expert métier IA
"les meilleures idées proviennent du travail en commun des data scientists (qui savent structurer une solution) et des gens du métier (qui émettent le besoin). Les collaborateurs sont des acteurs majeurs de la transformation des organisations et il est important qu'ils participent pleinement aux projets IA qui y sont envisagé." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 9)
L'"expert métier IA" est celui qui fera la jonction entre un métier (le besoin) et l'IA (la solution). Mais est-ce le seul métier lié à l'IA ?
Les différents métiers de l'IA
Cécile Dejoux cite de nombreux métiers émergents directement liés à l'IA :
Expert métier IA ;
Chef de projet IA ;
Data engineer ;
Mais aussi data miner ;
Data analyst ;
Et data scientist ;
Ingénieur machine learning ;
Ingénieur en développement.
Consultez les p. 106-107 pour en apprendre plus sur leurs spécificités ! Au-delà de ces emplois de base, il en existe d'autres, tels que :
Domaine ingénieur ;
Dataviz expert ;
Cyber security expert ;
Chief data officer ;
Éthicien ;
Responsable de la gouvernance de la data ;
Etc.
Maintenant que nous en savons un peu plus sur les métiers, regardons comment se déroule un projet IA. Il y a trois temps particulièrement importants pour l'expert métier IA.
La problématisation ;
La modélisation ;
L'intégration du système IA.
Quel est le problème ?
C'est la première question à laquelle il faut répondre, avant même de "plonger" tête baissée dans les data.
"Il ne s'agit pas de partir des données que vous avez à disposition en vous demandant ce que vous pourriez en faire d'intéressant. Il s'agit de partir du problème que vous voulez résoudre, puis d'aller recueillir les données qui vous permettront d'atteindre votre objectif." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 9)
Comment la tâche doit-elle être traitée ?
Lors de cette phase, les questions se modifient et concernant davantage l'intégration, c'est-à-dire la mise à l'épreuve de la réalité de l'entreprise.
Voici quelques exemples de questions à se poser — et de décisions à prendre :
Pouvez-vous supporter le coût de l'opération ?
Devrez-vous investir dans de nouvelles compétences ou avez-vous les ressources en interne ?
Qu'allez-vous faire concrètement des résultats ?
La solution est-elle vraiment utile ?
Vous devez balancer les coûts et les bénéfices avant de donner votre feu vert pour l'implémentation finale du système dans l'entreprise. À lire pour aller plus loin : "Les 7 étapes de la prise de décision pour le lancement d'un projet IA", p. 116-118.
10 — Comprendre les règles du jeu dans un projet IA
Cécile Dejoux met en garde contre un risque de confusion. Elle exprime très bien cette idée dans l'extrait suivant :
"Il faut bien garder à l'esprit que le monde de l'IA est celui de la probabilité ("une chose est vraie à tant de pour cent") et non de la rationalité ("une chose est vraie ou fausse"). L'IA fonctionne par corrélation et non par causalité. Elle propose une version simplifiée de la réalité, une version probabiliste, comme lorsque Madame Météo nous annonce que demain, il y a 80 % de chances qu'il pleuve. Ce n'est qu'une probabilité et non pas une certitude." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 10)
Comprendre ce point capital, c'est comprendre que l'IA a des limites. Et qu'il convient de prendre en compte ces limites dès la conception et — bien sûr — l'intégration de la technologie dans l'entreprise.
Peut-on tout demander aux IA ?
Les IA n'ont pas de vision complète et générale du monde, contrairement aux humains. Mais les limites peuvent surgir de bien d'autres points :
De la complexité du besoin ;
Des limitations techniques ;
De l'interprétation des résultats ;
Etc.
Trois principes pour une nouvelle donne
À l'ère de l'IA, ce n'est pas celui qui génère la data qui en retire une valeur ajoutée, mais celui qui en permet l'exploitation. C'est typiquement le cas des réseaux sociaux : vous créez des données (posts, photos, etc.), mais c'est bien la plateforme qui en tire un bénéfice.
C'est le premier principe : celui de la prédominance du flux (mise en relation) sur le stock (la donnée simplement créée et déposée quelque part).
Par ailleurs, les évolutions liées à l'IA nous montrent que les nouveaux métiers (dont nous avons eu un aperçu au chapitre précédent) sont en cours de formation et que d'autres métiers plus classiques se transforment). S'il y a encore un flou sur les métiers émergents, nous sommes sûrs, en revanche, des compétences à acquérir.
C'est le deuxième principe : celui de la compétence versus le métier.
Enfin, nous savons que la collaboration est essentielle aux projets IA, entre chercheurs et même entre entreprises concurrentes. La compétition est reléguée ailleurs, au niveau de la "chasse aux talents" IA.
C'est le troisième principe : celui de la collaboration versus la compétition.
Le bouleversement de la notion de propriété
L'auteure soulève ici la question de la propriété des données. À qui sont-elles ? Aux plateformes qui les exploitent ou au consommateur ? Comment se les réapproprier ? Il existe aujourd'hui des tentatives philosophiques et juridiques pour assurer le droit de propriété sur nos données et traces numériques.
L'importance du contexte culturel : décryptage de notre tour du monde de l'IA
Pour terminer ce chapitre, l'auteure explore les évolutions les plus récentes (et les enjeux juridiques, notamment) dans plusieurs régions du monde :
En Europe ;
Aux États-Unis ;
Au Japon ;
Au Canada ;
En Chine ;
À Singapour.
Ce sont les lieux où elle s'est rendue pour réaliser ses entretiens. Elle montre rapidement la spécificité de chaque contexte national et conclut sur l'importance d'harmoniser la régulation de l'IA.
Partie III — Quels nouveaux équilibres entre l'homme et l'IA ?
11 — De nouvelles compétences pour intégrer les IA
D’après une étude intitulée « Collaborative intelligence : Humans and AI are Joining Forces », 3 compétences sont à développer en priorité pour coopérer efficacement avec les IA :
Être capable d'entraîner les IA pour améliorer leurs performances ;
Savoir rendre compte de leur apport et discuter leurs avantages ;
Être en mesure de délimiter leur champ d'action (éthique, sécurité, etc.).
Éduquer les IA et apprendre d'elles
C'est la première exigence. Devenir "entraîneur" d'IA, cela passe par un accompagnement visant à lui "montrer" si les solutions qu'elle trouve nous semblent satisfaisantes ou non. Dans l'apprentissage machine, cela signifie éduquer les réseaux de neurones "en confrontant le système à des situations diverses et de plus en plus complexes".
Rappelons-nous que "le robot est une page blanche", dit l'auteure, qui évoque l'histoire d'une IA "psychopathe" formée au sein du Massachussetts Institute of Technology (MIT), à Boston.
C'est d'abord en les formant de façon adéquate que nous pourrons, ensuite, bénéficier de leurs services et apprendre d'elles, notamment en bénéficiant d'apprentissages hyperpersonnalisés.
Créer des systèmes informants fournisseurs de data
C'est la deuxième compétence vue ci-dessus. Celle-ci exige de savoir transmettre des connaissances et donc de les "traduire" du langage humain vers le langage machine. C'est également tout le travail du traitement des données.
Il est indispensable de faire des choix judicieux, distinguer ce qui est automatisable et ce qui ne l'est pas et surtout pouvoir les justifier. Comment ? En prenant à la fois en compte les exigences des travailleurs, les acquis des sciences du travail et l'encadrement législatif.
Identifier les biais et contrôler les IA
Troisième compétence : le contrôle.
"Cela veut dire à la fois être conscient des biais qui peuvent faire dériver le système (données de mauvaise qualité, mauvais schémas, algorithmes inadéquats...) et les anticiper mais aussi mettre en place des systèmes d'alerte, pour être en mesure de "débrancher" le système." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 11)
Ces questions impliquent bien sûr d'établir les responsabilités des IA, mais aussi de tout faire pour que ces systèmes soient les plus sûrs et les plus justes possibles, en amont même d'éventuels problèmes.
12 — L'indispensable acculturation des collaborateurs à l'IA
Pour l'auteure, cela est un fait irrévocable : nous allons devoir nous adapter à l'IA dans de nombreuses sphères professionnelles. Alors comment accompagner les collaborateurs dans la prise en main de l'IA ?
Savoir problématiser et exercer son esprit critique
Poser une question, c'est déjà diriger son interlocuteur dans une voie particulière. Lorsque nous utilisons les IA, nous devons savoir comment formuler nos demandes. Sans cela, nous obtiendrons des résultats peu satisfaisants.
C'est quelque chose que nous pouvons observer tous les jours avec ChatGPT. Si nous ne rédigeons pas correctement nos "scripts", l'IA ne nous donnera pas le résultat voulu.
Par ailleurs, il importe de pouvoir utiliser son esprit critique pour évaluer la réponse de l'IA. Celle-ci est-elle pertinente avec ce qui avait été demandé ? Est-elle juste, véridique, etc. ?
Se montrer créatif et expérimenter
Il existe un principe 80-20 dans le travail, selon Fabrice Fischer, fondateur et CEO de Blu, interrogé par Cécile Dejoux. Cela signifie que 80 % des tâches que nous effectuons dans le cadre de notre travail sont souvent des tâches routinières ou pour lesquelles nous sommes surqualifiés.
Les 20 % restants constituent les tâches qui nous "challengent" véritablement et que nous ne pouvons (ni ne voulons) déléguer à l'IA.
Par ailleurs, l'auteure insiste sur la nécessité de penser différemment et à changer de points de vue pour réaliser des choses étonnantes, hors des sentiers battus de l'IA.
Penser la complémentarité et favoriser l'intelligence collective
Le manager doit être capable d'amener chaque collaborateur à se dépasser au sein du groupe. C'est un "catalyseur d'intelligence collective", pour reprendre les termes de Joël de Rosnay, également interrogé par l'auteure.
Le manager de demain devra être :
Adaptable (souplesse dans les rôles et capable d'apprendre vite) ;
Opportuniste (dans le sens de savoir saisir les opportunités sans planification claire) ;
Agile (avec un profil transdisciplinaire, autonome et pourtant capable de travailler en groupe).
13 — Des exemples d'intégration de l'IA en entreprise
Dans ce court chapitre, Cécile Dejoux explore ensuite l'exemple d'une entreprise qui est au cœur de cette transition :
EDF, qui a mis en place un chatbot juridique et qui développe un projet de recommandation intitulé Gecko, au service des ingénieurs. Voir p. 156-158.
Malakoff Humanis, une société d'assurance et de protection sociale qui veut mettre l'IA au centre de son modèle de croissance. Voir p. 159-162.
14 — Nos forces : tout ce qui nous différencie
L'humain et son rapport à l'IA
L'auteure reprend la pyramide de Maslow pour établir les besoins nouveaux de l'humain et fonction de l'IA. Voici les aspects qu'elle en dégage :
Premier niveau (physiologie) = accès à l'IA, qui inclut les infrastructures et notamment Internet.
Deuxième niveau (sécurité) = respect de la vie privée (réglementé aujourd'hui par le RGPD, entre autres).
Troisième niveau (appartenance) = capacité à utiliser les outils en ayant une culture suffisante de leurs modes de fonctionnements.
Quatrième niveau (estime) = possibilité de décider d'utiliser ou non les IA, réflexivité et compétences de centrage (voir le chapitre 15 pour plus d'informations).
Cinquième niveau (accomplissement) = équilibres réfléchis à explorer entre IA et humain.
Maintenir nos capacités cognitives et d'adaptation est plus qu'important, c'est vital ! Nous ne voulons pas nous laisser aller à la paresse intellectuelle en raison de l'IA. Nous voulons qu'elles soient une aide pour les tâches répétitives, mais pas l'occasion de nous endormir sur nos lauriers. Telle est en tout cas la position de Cécile Dejoux.
En conséquence, nous devons continuer à exercer notre cerveau. Il est malléable et produit des neurones tout au long de sa vie. Nous avons donc encore des marges pour grandir et évoluer — même en tant qu'espèce. En fait, l'IA pourrait bien nous aider à faire des bons en matière de santé.
Ce dernier point soulève toutefois la question importante de l'eugénisme et du transhumanisme. Voulons-nous seulement guérir ou améliorer nos capacités naturelles de façon potentiellement irrémédiable ?
15 — Les "compétences de centrage" : l'attention, la mémoire et le temps
Quand les soft skills classiques ne suffisent pas
Les compétences douces sont toujours utiles (créativité, esprit critique, capacité à apprendre, empathie), mais elles ne sont plus suffisantes. Les compétences de centrage sont celles qui "permettront (à l'homme) de garder la maîtrise de son attention, sa mémoire, la maîtrise de son temps".
Un "centrage" qui équilibre la relation de l'homme à l'IA
Les compétences pour devenir "IA compatible" devront être équilibrées avec ces compétences de centrage. C'est un travail d'adaptation constant et essentiel pour que l'IA ne devienne pas un danger.
Comment l'IA risque de nous voler nos dernières minutes d'attention…
Cécile Dejoux rappelle ici les enjeux de la partie d'attention causée par les IA et, plus largement, par le numérique. Elle rappelle des thématiques déjà étudiées dans d'autres livres, tels que Le Bug humain ou encore Apocalypse cognitive.
L'importance de faire travailler notre propre mémoire
Ici, Cécile Dejoux montre l'importance d'aller au-delà du travail de l'esprit critique : ce dont nous avons aussi besoin, c'est de nous souvenir de ce que nous savons et de nous rappeler des cheminements que nous empruntons pour raisonner, cuisiner, etc.
La réalité de l'IA est une réalité de synthèse, simplifiée. Toute la richesse de l'histoire humaine ne s'y trouve pas, même si elle a accès à des millions de données. C'est la mémoire humaine qui est le véritable cœur de l'histoire, et non pas l'IA.
Même si vous externalisez votre mémoire dans des machines, n'oubliez donc pas de l'entraîner quotidiennement. Pour ce faire, les conseils développés dans la chronique Mémoire : vous avez le pouvoir ! pourraient bien vous aider…
Le temps de l'IA n'est pas le temps de l'homme
Les IA calculent beaucoup, beaucoup plus vite que nous. Mais ce n'est pas tout :
"Pas de pause pour l'IA, pas de difficulté pour elle à réaliser plusieurs tâches (dont des calculs) simultanément. Pas de notion du temps (le sens du temps, la densité, le présent) que celui qu'on lui inculque. Le risque est donc qu'elle ne soit pas en mesure d'adapter son pas, au pas de l'homme." (Ce sera l'IA ou/et moi, Chapitre 15)
Pour trouver un équilibre et reprendre le contrôle sur le temps humain, l'auteure propose trois axes de travail :
Connaissance de ses limites ;
Évitement de la fragmentation des tâches ;
Respect de son temps et de celui des autres.
Le mot de la fin
Trois « équilibres » sont à (re) trouver pour apprendre à vivre dans cette nouvelle « civilisation de l’IA » — du moins au niveau professionnel :
L’équilibre « soi versus groupe » est rompu, car un nouvel acteur entre en jeu : l’IA.
Le rapport « collaborateur versus manager » se trouve modifié par l’IA, qui n’a pas le même socle de valeurs partagées.
L’équilibre entre le moi et le monde est — au-delà du travail — remis en question par la technologie : que voulons-nous ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller lorsque nous donnons notre confiance à des machines ?
Conclusion sur « Ce sera l'IA ou/et moi » de Cécile Dejoux :
Ce qu’il faut retenir de « Ce sera l'IA ou/et moi » de Cécile Dejoux :
Voici un livre très utile pour tous les professionnels qui, sans être ingénieurs IA ni experts en informatique, s'intéressent de très près à cette nouvelle technologie dans le cadre de leur activité professionnelle.
Cet ouvrage nous apprend en effet comment mener la transition de notre entreprise vers l'IA, en réfléchissant avant tout sur les compétences à acquérir. En l'occurrence, Cécile Dejoux met en balance deux types de compétences clés : les compétences pour devenir "IA compatible" et les compétences de centrage pour mieux gérer notre rapport à l'IA.
Cécile Dejoux a interviewé de nombreux experts dans le monde entier et fait part de son expérience d'universitaire et de femme d'action.
Points forts :
Une bibliographie conséquence à la fin de chaque partie ;
De très nombreux entretiens de managers, de dirigeants d'entreprises et de chercheurs, notamment ;
Des liens (codes QR) vers les entretiens et des tutos en vidéo ou audio ;
Une écriture simple et de nombreux graphiques pour exposer clairement les idées.
Point faible :
C'est un ouvrage assez technique qui plaira avant tout aux professionnels déjà investis dans une conversion vers l'IA. Si vous êtes tout à fait novice dans ce secteur, préférez plutôt des ouvrages moins spécialisés dans un premier temps.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous : un livre pratique et bien construit qui vous donne 27 conseils pour vivre une vie plus forte et plus joyeuse au quotidien — sans stress, sans perte de temps et sans relations empoisonnées !
Par Nabil Fanous, 2021, 302 pages.
Titre original : « The Universal Rules of Life: 27 Secrets for Managing Time, Stress & People »
Chronique et résumé de « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous
Introduction
Nabil Fanous est un praticien en chirurgie esthétique et professeur d’université au Canada. Dans la préface, il dit avoir mûri longtemps le projet de ce livre. Pour lui, il était important d’honorer les apprentissages reçus de ses mentors et de ses parents.
Les règles universelles de la vie a pour but d’adopter une philosophie de vie pratique, forte et joyeuse.
Ses principes s’inspirent de plusieurs sources :
Biographies ;
Livres d’histoire et de philosophie ;
Manuels de développement personnel ;
Études de psychologie.
Sans plus attendre, êtes-vous prêt à découvrir les 27 règles ? Alors c’est parti !
Règle universelle 1 — Faites-le maintenant, perfectionnez-le plus tard
Tenez-vous souvent vos bonnes résolutions ? Si ce n’est pas le cas, vous êtes comme 80 % des gens (selon le U.S. News & World Report).
Nous attendons trop souvent le moment idéal. En l’attendant, nous disons « Je vais »… :
« Je vais arrêter de consommer de l’alcool » ;
« Je vais organiser un repas » ;
Ou encore : « Je vais créer mon blog »…
Et nous ne le faisons pas !
Cela pose deux problèmes :
L’intention (au contraire de l’action) nous maintient dans notre zone de confort.
Quand les conditions sont réunies, il y a toujours un nouveau problème qui survient (et nous fait renoncer).
En bref, « on échoue parce qu’on ne commence jamais », dit l’auteur. Nous sommes pris dans le piège de la procrastination ou du perfectionnisme.
Pour vaincre ce phénomène, Nabil Fanous rapporte l’histoire de la naissance de la théorie de la gravitation par Newton. Selon l’auteur, nous pouvons utiliser cette histoire, ainsi que la première loi de la gravitation elle-même, comme base de réflexion pour vaincre la procrastination.
Voici comment il résume cette idée :
« Si l’on ne fait rien, on n’obtient rien — et on reste au point zéro. Mais dès que l’on se met à bouger, on continue à bouger — et on finit par réaliser des choses. Lancez-vous simplement dans l’action… et le reste suivra ! » (Les règles universelles de la vie, Ch. 1)
Pour vous mobiliser, bannissez le « Je vais » et adoptez le « Je le fais maintenant ». Vous verrez alors qu’agir n’est pas si compliqué.
Règle universelle 2 — demandez une fois ce que vous voulez
Cessez d’être trop poli et d’accepter sans broncher ce qui vous est donné. À la place, demandez ce que vous considérez pouvoir vous revenir. Bien sûr, il ne s’agit pas d’être impoli, mais simplement de demander — une seule fois — ce que vous souhaitez obtenir.
Selon l’auteur, vous obtiendrez ce que vous voulez une fois sur deux.
Cela peut être :
Une table au restaurant ;
Une faveur ;
Un changement de vol ;
Etc.
Rappelez-vous que vous êtes seulement en train de poser une question de façon non agressive. Et que vous n’insisterez pas. De cette façon, vous tentez votre chance et, franchement, vous n’avez vraiment rien à perdre !
Pour faire une demande qui ait du poids, pensez à :
Commencer par des mots efficaces (« puis-je », « J’aimerais », etc.) ;
Être bref ;
Et réaliste ;
Garder une attitude cordiale ;
Maintenir un contact visuel ;
Rester silencieux une fois la demande effectuée.
Bien sûr, demander est un art et vous vous améliorerez avec le temps.
Mais si la technique proposée est utile, elle a aussi ses limites. En effet, il arrive parfois qu’il faille insister.
Dans les situations particulièrement importantes (demande d’un prêt, opération, etc.), Nabil Fanous vous invite à réitérer votre demande ou vos questions, car, dans ces cas-là, vous ne pouvez pas vous contenter du 50 %.
Règle universelle 3 — Comment toute critique commence par un compliment, et tout argument par un accord
Nous n’aimons pas beaucoup recevoir des critiques. Celles-ci peuvent nous blesser à vie. Ce sont des armes redoutables. Toutefois, si celles-ci sont constructives et bien formulées, nous les acceptons.
Afin de générer des critiques qui soient acceptables pour d’autres, vous devez d’abord prendre conscience de vos propres biais. En l’occurrence, souvenez-vous que vous avez une tendance naturelle à « voir des défauts partout », quand il s’agit d’autrui.
Cherchez ensuite à trouver le juste équilibre et — surtout — à faire précéder votre critique d’un compliment. Il y a certainement quelque chose chez l’autre que vous appréciez : dites-le en premier.
« Soyez généreux avec vos compliments — et bref avec vos critiques », précise Nabil Fanous. Allez jusqu’à chercher plus profondément les points positifs, même si votre intention de départ était de critiquer.
Vous devrez également soigner la fin de votre commentaire. Si vous terminez par une critique (qu’elle soit dure ou non), prenez soin de faire tout pour « recoller les morceaux », c’est-à-dire de faire comprendre à la personne que vous la critiquez afin de l’aider à découvrir ce qu’il y a de meilleur en elle.
Pour l’argumentation, veillez à créer des ponts, plutôt qu’à les couper. Autrement dit, ne vous enfermez pas dans des positions immuables, mais cherchez d’abord un point d’accord.
Au minimum, manifestez de l’empathie en disant « Je comprends ce que vous voulez dire », puis avancez vos arguments avec intelligence (voir, sur ce point, Le pouvoir rhétorique).
Au fur et à mesure de la conversation, n’ayez pas peur de laisser votre interlocuteur « gagner » dans un premier temps ; vous aurez le temps, ensuite, d’exprimer vos idées et de le convaincre.
Règle universelle 4 — Tenez-vous droit, regardez droit devant
Votre posture et votre regard peuvent créer une présence imposante, sans même que vous ayez prononcé un seul mot.
Selon plusieurs études, dont celles du Dr Alexander Todorov, la première impression s’établit très rapidement. Pour ce scientifique, la réponse est même en un dixième de seconde seulement ! Avouez-le, ça laisse peu de marge d’erreur…
« Votre langage corporel est votre carte de visite », affirme l’auteur. Si vous montrez de la confiance en vous grâce à des gestes et un regard posés, vous ferez déjà une grande partie du travail. Bannissez absolument la posture affaissée et le regard vague !
Apprendre à se tenir droit commence dès l’enfance. Elle vous apportera de nombreux bénéfices :
Sentiment de puissance ;
Et de réussite ;
Amélioration de la santé ;
Et de la sécurité (plus grande vigilance) ;
Ainsi que du tonus et de l’impression de jeunesse.
Nabil Fanous, spécialiste de chirurgie esthétique, vous donne les secrets de la posture assurée p. 52-53. Parmi eux, vous retrouverez l’importance de maintenir la tête haute et une position équilibrée, mais aussi :
L’alignement du haut du corps ;
Le balancement des bras ;
La démarche talon-pointe ;
L’expansion de soi.
Pour le regard, il doit être droit, dirigé vers votre destination ou la personne à qui vous parlez. Pour ne pas la fixer trop agressivement, une astuce consiste à chercher à deviner la couleur de ses yeux !
Règle universelle 5 — Écoutez d’abord, parlez ensuite
Vous pouvez convaincre et même hypnotiser tout type d’interlocuteur à condition d’employer les bonnes techniques. L’une d’entre elles consiste — nous l’avons déjà évoqué plus haut — à laisser parler l’autre personne en premier.
Notons que cette écoute ne doit pas être purement intéressée. L’auteur insiste sur l’importance d’écouter réellement. Il y a un art de l’écoute qui doit être retrouvé. Devenez (ou redevenez) un auditeur attentif :
Concentrez-vous sur ce qui est dit ;
Maintenez le contact visuel et une posture attentive.
« L’écoute est une force magnétique », pour reprendre les mots du psychologue Karl Menninger.
Un conseil supplémentaire sur l’écoute : prêtez attention à ce qui n’est pas dit : intentions, attentes, personnalité de l’interlocuteur. Si vous arrivez à lire entre les lignes et à démontrer que vous avez compris les messages plus subtils que celui-ci vous lance, vous ferez mouche à coup sûr — ou serez plus à même de déjouer les mauvais tours !
Lorsque vous êtes amenés à prendre la parole dans une conversation, ne le faites qu’après avoir écouté les autres protagonistes de façon sincère et uniquement si votre intervention est nécessaire.
Apprendre à analyser les expressions faciales de vos partenaires pourrait également vous être utile. Pour étudier ces points plus en profondeur, pensez à vous tourner vers les exercices pratiques de PNL.
Règle universelle 6 — Éliminez-la, déléguez-la ou réduisez-la !
Voici les trois secrets de la gestion du temps pour faire ce que vous n’avez habituellement pas le temps (ni, souvent, l’envie) de faire.
Commencez donc par éliminer le superflu. Quelles sont les tâches superflues ? À coup sûr, le visionnage compulsif de nos téléphones, mails et réseaux sociaux. Il devient capital, aujourd’hui, de perdre l’habitude de consulter sans cesse son smartphone.
Nabil Fanous vous propose « 7 formules intelligentes » pour reprendre le contrôle :
Les trois créneaux de temps ;
La formule « Une minute » ;
La formule « Notifications silencieuses » ;
La sonnerie du téléphone ;
La formule « Bloquer/Désabonner » ;
La formule « Réseaux sociaux/Applications » ;
Et enfin la formule « CC/Répondre à tous » (vous trouverez le détail p. 65-66).
Parmi les autres choses à éliminer (totalement ou au moins partiellement), selon l’auteur : les comptes mails inutiles et la télévision.
Venons-en à la délégation. Vous ne pouvez pas tout faire. Déléguer certaines tâches, telles que la comptabilité, est une excellente manière de gagner du temps.
Expliquez ce que vous voulez à vos collaborateurs ou prestataires et vérifiez leur travail. Une fois que tout est en ordre, vous avez les mains libres pour d’autres actions !
Quid, finalement, de la réduction ? C’est la troisième façon de gagner du temps.
Mais comment faire ? Eh bien en vous obligeant par exemple à travailler plus efficacement en vous donnant une quantité donnée de minutes pour effectuer une tâche. Vous verrez que cela fonctionne très souvent : vous parviendrez à la terminer en des temps records.
Prenons le cas de la lecture et de l’écriture. Vous pouvez apprendre à lire rapidement en scannant un article (titre, introduction, intertitres, légendes et conclusion). Pour écrire, pensez à la dictée vocale !
Règle universelle 7 — Ne diluez pas votre présence… avec trop de présence
« La première cuillère de miel est un délice, la dixième est un supplice. » (Les règles universelles de la vie, Chapitre 7)
Pour conserver votre éclat et votre « rareté », n’en faites pas trop. Cette idée fonctionne avec celle de ne pas trop en dire, ou de ne parler que lorsque cela s’avère nécessaire.
Comme la reine Elisabeth II, ne vous répandez pas en interviews, mais faites de vos apparitions des moments précieux !
Considérez-vous de la même façon. Ne vous bradez pas. Cela signifie aussi ne pas appeler trop souvent un collègue, parler avec trop d’empressement d’un problème ou rencontrer trop souvent quelqu’un.
Surtout, ne vous imposez pas et n’abusez pas de l’hospitalité de vos hôtes…
Bien entendu, il y a des exceptions. Avec votre famille ou vos amis, vous aurez parfois envie ou besoin de vous faire entendre et, à l’inverse, il vous faudra parfois vous armer de patience pour les recevoir et les écouter.
« Soyez difficile à obtenir », résume l’auteur.
Règle universelle 8 — Mettez vos problèmes sur papier
Il est possible de résoudre une grande partie des problèmes en 5 minutes seulement. Comment ? En les écrivant !
Premièrement, écrire permet de déléguer certaines tâches et de se libérer le cerveau. Si vous notez dans votre agenda ou dans votre smartphone les dates de rendez-vous, numéros de téléphone, etc., vous gagnerez de la place pour penser.
Deuxièmement, écrire vous aide à atténuer considérablement l’effet de tourbillon qui peut vous emporter lorsque vous êtes mis face à une importante décision ou un phénomène stressant.
Troisièmement, et c’est là la fonction la plus notable de l’écrit : il vous permettra de rationaliser votre problème et de le transformer en projet ou, au moins, en notes.
L’auteur rappelle que de grands intellectuels, romanciers et hommes d’affaires ne peuvent se passer du stylo et de la feuille de papier. Mais quel est au juste l’effet de l’écrit et, tout particulièrement, de l’écriture à la main ?
Une étude parue dans le journal Psychological Science nous offre une réponse. Globalement, le papier permet d’améliorer l’apprentissage, car nous devons sélectionner et reformuler nos idées de façon plus concise que lorsque nous le faisons à l’ordinateur.
En d’autres termes, « la prise de note à la main favorise l’apprentissage actif ».
Pour résoudre un problème en 5 minutes, agissez de la façon suivante :
Quel est le problème ? Notez-le précisément.
Quelles sont les solutions possibles ? Détaillez-les.
Quels sont leurs différences et points communs ? Dressez une comparaison.
Quelle est la meilleure solution ? Encerclez-la.
Comme le montre le chirurgien par son propre exemple, vous pouvez réitérer l’opération en précisant à chaque fois le problème grâce aux résultats précédents. Vous parviendrez alors à avoir une vision plus claire de vos objectifs à long terme (voir p. 90-91).
De manière générale, habituez-vous à prendre des notes et à avoir toujours auprès de vous un bloc-notes et un crayon.
Règle universelle 9 — Quel est le pire scénario ?
Penser au pire peut aider, mais aussi à ce qui est le plus probable. Ou pour le dire autrement : il importe de faire le tri dans ses problèmes.
Êtes-vous face à une « petite » ou à une « grosse » tempête ? Il est inutile de s’inquiéter pour de petits détails (une amende, un avion raté, etc.) ; les problèmes insignifiants se régleront facilement et vous les aurez oubliés dans 6 mois.
Évitez également de vivre sous la menace de scénarios catastrophes qui ne se produiront jamais. C’est là où la question de la probabilité importe : ne pensez pas seulement au pire scénario, mais aussi à celui qui a le plus de chances de se réaliser. Contrebalancez les deux et faites le tri.
Si la tempête vous paraît vraiment énorme et que vous ne parvenez pas à vous décider, mettez le problème sur papier (voir plus haut) et analysez-le calmement.
Bien sûr, cela ne doit pas vous empêcher de prendre vos problèmes au sérieux. Mais cela vous permettra de relativiser en vous faisant prendre conscience que, même en cas de gros pépin, vous pourrez la plupart du temps vous en remettre.
C’est un enseignement que vous retrouverez également en psychologie comportementale, par exemple dans l’ouvrage L’art de ne pas s’empoisonner la vie.
Règle universelle 10 — Votre but numéro 1 dans la vie est le bonheur
Voici la définition du bonheur de Nabil Fanous :
« Selon moi, le bonheur est le sentiment prédominant que la vie est belle. On est heureux lorsque l’on éprouve une émotion durable de bien-être, un rayonnement, une joie de vivre au quotidien, et l’anticipation d’un avenir prometteur. » (Les règles universelles de la vie, p. 104)
Pour y arriver, l’auteur vous propose de découvrir — et de travailler — ses 4 « secrets incontournables » :
Travailler et rester occupé (le bonheur n’est pas dans la possession, mais dans l’action) ;
Avoir des attentes exaltantes (le bonheur est dans le chemin moins que dans la fin) ;
Rester en bonne santé (la prévention est essentielle, ainsi que la détection précoce des maladies et problèmes chroniques).
Avoir un réseau de famille et d’amis (le bonheur dépend de la connexion avec autrui).
Chaque thématique est traitée dans le détail.
Par exemple, Nabil Fanous insiste sur le caractère positif du travail. Lorsque celui-ci est voulu et assumé, il permet de vivre dans l’instant présent et il chasse les sentiments négatifs.
Par ailleurs, il met l’accent sur l’importance de se donner à soi-même des défis, même si ceux-ci sont petits. Cette exigence envers soi-même nous garde en forme et nous donne l’envie de poursuivre notre existence.
Côté santé et vie sociale, l’auteur rappelle les classiques : faire de l’exercice, bien se nourrir, prendre du temps avec ses proches et être conscient de l’affection que ceux-ci vous apportent.
Règle universelle 11 — Quand vous ne savez pas quoi faire… ne faites rien !
« Le temps vous révélera souvent la solution. » (Les règles universelles de la vie, Chapitre 11)
Rappelez-vous que vous ne devez pas absolument agir. Personne ne vous impose l’action. Seulement vous-même, lorsque vous l’estimez judicieux.
En général, il est préférable de faire quelque chose à ne rien faire, mais ce principe a des limites. Lorsque vous hésitez de façon trop profonde, ne vous précipitez pas. C’est peut-être qu’aucune solution n’est la bonne !
Dans ce cas, prenez patience. La confusion peut se dissiper d’elle-même ; vous pouvez recevoir une nouvelle information qui débloquera la situation. L’inconscient fait également son travail, en sous-main.
« Faire un choix simplement parce qu’on se sent obligé de le faire est une grave erreur », dit encore le chirurgien, qui raconte à ce propos une anecdote personnelle à propos d’une offre de poste qui lui avait été faite.
Cette solution vaut lorsque la mise par écrit ne suffit pas. Elle concerne souvent les choix difficiles, comme un déménagement, une demande en mariage (exemple pris dans le chapitre) ou encore une offre d’emploi.
Lorsque les choses se décantent, il n’est pas interdit de revenir à la solution papier-crayon. Le moment venu, vous serez en mesure d’analyser la situation et de trouver une réponse claire à votre question.
Règle universelle 12 — Quand vous ne savez pas quoi dire… ne dites rien !
Le même ordre de réflexions est valable pour la parole. Nous avons déjà évoqué l’importance de ne pas parler pour ne rien dire. Eh bien, c’est ce point que nous devons maintenant creuser.
« Le silence est souvent votre meilleure réponse. » (Les règles universelles de la vie, Chapitre 12)
Ce n’est pourtant pas intuitif. En effet, nous sommes souvent gênés face au silence et nous nous sentons obligés (comme pour l’action) de dire quelque chose. Mais nous avons tort de nous précipiter ainsi.
Ici encore, il importe de se rappeler que nous ne « devons » aucune parole, aucune réponse instantanée à qui que ce soit.
Lorsque ce désir irrépressible de répondre vous prend, mais que vous sentez que ce n’est pas le bon moment, une solution : « plongez-vous simplement dans le silence ».
Vous pouvez aussi simplement répondre : « Je vais y réfléchir ». Au niveau du langage corporel, vous pouvez également vous limiter à manifester une attitude neutre et détendue.
Lorsque vous considérez que vous êtes face à des revendications illégitimes et qui sont hors du cadre d’un débat, il est tout à fait possible d’opter pour le silence. C’est également une tactique souhaitable lorsqu’une conversation part sur le « trio tabou » : sexe, religion et politique.
Dans tous les cas, rappelez-vous : « Il y a du pouvoir… à ne rien dire ».
Règle universelle 13 — Ne jouez pas avec ce que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre
« La chance est capricieuse » et vous ne devriez pas jouer avec elle lorsqu’il s’agit d’éléments stables et essentiels de votre vie.
Pour commencer, il est inutile de jouer au « tout ou rien » ou de « brûler ses navires » pour un projet. Préférez une approche plus maline et plus progressive : expérimentez en prenant des risques mesurés.
Autre cas à éviter : l’arrogance. Dans des moments de défi et de colère, nous pouvons nous croire tout permis ou supérieur et jouer notre « va-tout ». Mais c’est une grosse erreur ! Mieux vaut respirer et y penser à deux fois.
Et que dire de l’infidélité ? Êtes-vous vraiment prêt à perdre votre partenaire ? Si vous pensez que vous pouvez tromper quelqu’un indéfiniment, vous avez tort. Si vous êtes prêt à ce type d’action, vous devez être prêt aussi à perdre l’être cher qui vous accompagne au quotidien.
Bien sûr, il en va de même avec les jeux de hasard : ne mettez jamais en hypothèque des biens que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre. Ne jouez — ou ne vous endettez — jamais au-delà du raisonnable.
Règle universelle 14 — Ce sentiment intérieur d’angoisse signifie — Arrêtez !
L’angoisse est un système d’alarme vieux de plusieurs millions d’années, que nous avons hérité de l’évolution. C’est un signal clair que vous devriez commencer à réfléchir.
L’intuition, en cette matière, est souvent un bon guide. Lorsque ce sentiment d’angoisse apparaît, c’est qu’il y a quelque chose qui n’a pas été correctement pensé. Peut-être êtes-vous sur le point de prendre une mauvaise décision ou d’agir de façon inadéquate.
C’est aussi ce qui se passe quand, dans le cours d’un projet ou de votre travail dans une entreprise, vous sentez passer l’ambiance du chaud au tiède, voire au froid. Y a-t-il quelqu’un qui change de comportement et qui menace la sécurité de l’ensemble ?
Dès que vous avez ce sentiment que quelque chose coince, arrêtez-vous et réfléchissez-y. Rappelez-vous que si vous ne le faites pas, vous risquez de vous retrouver les bras ballants avec un problème supplémentaire sur les bras.
Règle universelle 15 — Créez des habitudes intelligentes qui vous simplifient la vie
La mécanisation a du bon. Et même quelque chose d’excellent, si l’on en croit Aristote, qui disait que « l’excellence est (…) une habitude » (cité par l’auteur au début du chapitre).
Si une bonne habitude se maintient dans le temps, il y a toutes les chances qu’elle vous fasse parvenir à la réussite, et qui plus est à une réussite durable.
Les écrivains le savent bien : ils s’obligent à écrire de façon quotidienne. Les inventeurs également. Il n’y a pas de créativité, pas de talent aussi qui ne passent par un travail continu.
De façon générale, les êtres humains sont « des créateurs d’habitude », comme le dit Nabil Fanous. Et c’est compréhensible, car celles-ci nous permettent de faire des choses de façon plus simple, (presque) sans y réfléchir.
Notre cerveau les apprécie donc d’autant plus, lui qui rechigne à dépenser son énergie. En mode « habitude », il peut agir de façon beaucoup plus économe et efficace et sans effort.
Cherchons donc à créer des habitudes intelligentes qui nous aident à aller de l’avant. L’auteur propose de le faire en trois étapes.
Faire une proposition alléchante à son cerveau : comme il s’agit souvent de remplacer une mauvaise habitude par une bonne, il est indispensable de trouver un équilibre qui satisfasse votre cerveau à long terme.
Transformer votre proposition en action et la répéter : le but est de créer un nouvel automatisme. Normalement, au bout d’un mois environ (21 jours), votre cerveau s’accoutume à la nouvelle action.
Impliquer un tiers dans votre nouveau comportement : un ami, votre partenaire ou qui vous souhaitez. Cela vous permet de solidifier votre détermination en faisant appel à une légère pression sociale.
Règle universelle 16 — Soyez unitâche, et non pas multitâches
Réaliser une tâche à la fois permet de rester hyper-concentré et hyper-productif, tout en vous maintenant dans un état de décontraction et de pleine conscience.
Ne cédez pas au culte du « tout » : tout à la fois et tout tout de suite. C’est épuisant et… c’est un cirque qui ne mène à rien.
Prenons un exemple concret : le déjeuner est une pause. Il ne devrait pas être une corvée. Lorsque vous vous apprêtez à manger, dans un parc ou ailleurs, ouvrez-vous à votre environnement, prenez conscience d’être là.
Goûtez à ce que vous mangez, à ce que vous ressentez, percevez les êtres autour de vous et — le cas échéant — ne refusez pas leur compagnie. C’est tout l’intérêt de la pleine conscience.
Au travail, être multitâche signifie souvent « être très occupé… à faire très peu de choses ». Cherchez donc à vous donner des créneaux pour des tâches précises le plus souvent que vous le pouvez. N’agissez en mode « multi-tâche » que lorsque cela est vraiment nécessaire.
Dernier conseil plus incongru de Nabil Fanous : « Là où vont vos yeux… vous allez ! » Qu’est-ce que cela signifie ? Simplement un exercice de focalisation. Apprenez à combattre le multitâche en vous laissant guider par votre regard. Découvrez-en plus sur ce conseil p. 182.
Règle universelle 17 — Tournez le cadeau à l’envers… et cherchez l’étiquette de prix cachée !
« Rien n’est gratuit ». Tout a un prix, qu’il soit clairement affiché ou non… En fait, nous attendons toujours quelque chose en échange, même lorsque nous offrons un cadeau.
Eh bien, il en va de même pour les entreprises : si elles vous proposent gratuitement quelque chose, c’est qu’elles attendent de vous quelque chose en retour. Cela peut être vos données, votre attention, etc. C’est cela, « chercher l’étiquette de prix cachée » !
Vous pouvez mettre en application cette règle dans vos relations interpersonnelles ou professionnelles.
Souvenez-vous : « Quand ça semble trop beau pour être vrai… ça l’est ! »
Règle universelle 18 — Les gens ne changent pas
Pour Nabil Fanous, les gens changent difficilement. Et même lorsqu’ils changent, c’est souvent pour revenir en arrière. Cette vision est-elle désenchantée ? Pas vraiment. Réaliste plutôt.
L’idée est la suivante : mieux ne vaut pas trop perdre son temps à changer les personnes que nous côtoyons. Il n’y a pas de « grand saut » possible en matière de caractère et de personnalité.
Si vous n’y parvenez pas après une fois ou deux, laissez tomber. Vous risqueriez de faire pire que bien. À moins d’en avoir la volonté ferme, les individus ne changent pas.
« Cessez de faire la même demande — à la même personne », conseille l’auteur. Cela signifie aussi : apprenez à vivre avec ce que chacun a à vous offrir et contentez-vous-en.
Règle universelle 19 — « Graine A » vous donnera « Plante A »… à chaque fois
Eh oui, si vous voulez obtenir une autre plante, il vous faudra planter une autre graine ! Comme pour les personnes, les actions « ne changent pas ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Que si vous agissez tout le temps de la même manière, vous obtiendrez toujours les mêmes résultats.
Nous l’avons vu avec l’habitude. Certes, si nous avons la volonté, alors nous pouvons modifier nos comportements. Mais cela doit venir de nous-mêmes et être suivi d’actions différentes que celles entreprises par le passé.
Pourtant, nous sommes têtus. La plupart du temps, nous rêvons. Nous pensons que nous allons miraculeusement réussir là où nous avons préalablement échoué… tout en faisant exactement la même chose !
Cela vaut pour les relations. Si vous souhaitez obtenir d’autres réactions de la part de vos proches, ne vous enlisez pas dans les mêmes habitudes. Changez de tactique, modifiez vos actions… et des réactions différentes ne se feront pas attendre.
Cette donnée est plutôt positive, car elle vous montre que la balle est dans votre camp. Vous avez le pouvoir de changer les choses, si vous changez d’abord vous-même.
Règle universelle 20 — Pensez à ce que vous avez, et non à ce que vous n’avez pas
Nous ne pouvons nous empêcher de nous comparer les uns aux autres. Mais cela nous conduit souvent à l’insatisfaction et au désespoir.
La solution consiste à renverser le rapport. Au lieu de focaliser votre attention sur ce qui vous manque, concentrez-vous plutôt sur ce que vous avez.
À l’inverse, pensez à ce que les autres n’ont pas, plutôt qu’à ce qu’ils ont. Ce double basculement vous aidera à relativiser et à vous sentir plus en accord avec vous-même.
Pour prendre conscience de ce que vous avez, établissez une liste de gratitude.
« Comptez vos bénédictions — et non vos peines », dit encore Nabil Fanous. Plutôt que de ressasser vos malheurs passés, souvenez-vous de ceux qui auraient pu vous arriver, mais auxquels vous avez échappé.
Cette façon de mettre l’accent sur la chance que vous avez eu dans la vie vous apportera un sentiment de plénitude. « Soyez reconnaissant de cette chance et réjouissez-vous ».
Règle universelle 21 — Apprendre de ses erreurs, c’est bien ; apprendre de celles des autres, c’est encore mieux !
À condition d’en tirer les leçons, les erreurs peuvent être vues comme bénéfiques. Grâce à la confrontation au réel, nous apprenons ce qui fonctionne, ce qui est bien et mal. C’est ainsi que nous grandissons et devenons — espérons-le — des adultes responsables.
Mais ne nous cachons pas la vérité. Faire des erreurs peut aussi être très douloureux. C’est souvent le prix à payer pour l’apprentissage reçu !
Alors, pourquoi ne pas développer votre sens de l’observation et apprendre des erreurs des autres ? Le prix à payer est bien moins fort, puisque vous ne faites pas les frais de l’échec vous-même.
Dans les deux cas, vous devrez associer vos observations à une solide mémoire. Car une leçon (venue d’un échec personnel ou d’une erreur d’autrui), cela se retient.
Or, combien de fois n’oublions-nous pas nos propres remarques et résolutions ? Tout se passe comme si l’esprit, soucieux de reprendre sa position par défaut, s’empressait de nous les faire oublier !
Pour éviter que les paroles et les pensées s’envolent, une fois encore, gravez-les sur le papier (voir la règle 8). Recensez les erreurs et l’apprentissage qui lui est lié.
Cherchez à résumer le tout en une phrase : ce seront vos propres « phrases de sagesse ».
Règle universelle 22 — Quand les autres vous font confiance, soyez honorable ; mais quand vous faites confiance aux autres, soyez vigilant !
Faire confiance, tout comme la recevoir d’autrui, est chose complexe.
Commençons par l’attitude à adopter lorsque des personnes vous font confiance. Tout d’abord, souvenez-vous que cela est un honneur et un hommage. S’ils vous font confiance, c’est qu’ils vous estiment.
Vos actes, vos paroles et même vos pensées doivent être à la hauteur de la confiance qui vous est octroyée.
Mais ne laissez pas nécessairement tout le monde avoir confiance en vous. Pourquoi ? Car vous ne voulez pas vous engager auprès de certaines personnes.
Si quelqu’un que vous connaissez mal vous sollicite pour un conseil ou une faveur (ce qui est une marque de confiance à votre égard), hésitez. Si vous ne le sentez vraiment pas, optez pour le silence ou le report (souvenez-vous du « Je vais y réfléchir » vu plus haut).
Une fois la parole donnée, elle vous engage. C’est pourquoi vous devez bien choisir à qui vous la donnez. Ne faites pas de promesses que vous ne pourrez tenir et ne vous dérobez pas.
Qu’en est-il, maintenant, de la confiance que vous placez en autrui ? Contrairement à la foi, la confiance repose sur des preuves et sur l’épreuve du temps. Ne vous précipitez pas, surtout quand il s’agit d’argent, d’amour ou de santé !
Pesez, évaluez, mais sachez aussi tolérer une marge d’erreur. Aucun être humain, aucune institution n’est fiable à 100 % pour l’éternité. Nous sommes tous vulnérables.
S’il convient de ne pas donner sa confiance trop rapidement, il serait donc tout aussi stupide de ne jamais la donner !
Règle universelle 23 — Ne vous vengez pas, soyez intelligent !
« Faites ce qui est bon pour vous, et non ce qui est bon pour votre colère », dit Nabil Fanous. Autrement dit : apprenez à dévier votre mécontentement, votre frustration. Pourquoi ?
Premièrement, car la colère est d’abord un sentiment qui vous consume vous-même, avant de faire du tort à votre ennemi. C’est vous que vous empoisonnez — et non autrui !
Ensuite — et c’est lié —, parce que vous ne serez pas calmé à long terme par un geste de vengeance. Pour obtenir un avantage d’un affront quelconque, mieux vaut utiliser son intelligence que ses émotions primaires.
Pour ce faire, concentrez-vous sur ce qui est bon pour vous. Préférez-vous vous énerver sur ce chauffard pour laisser exploser votre colère, ou rentrer chez vous sain et sauf, même si votre voiture a été touchée ?
N’ajoutez pas du mal à ce qui a déjà eu lieu. En agissant intelligemment, vous oublierez bien plus vite l’affront, car vous vous focaliserez sur un objectif positif plus important.
Règle universelle 24 — Ayez toujours un filet de sécurité — juste au cas où !
Nous avons beau planifier, la vie nous réserve bien des tours — et des détours ! Devez-vous donc renoncer à toute prévision, à tout objectif ? Non, certainement pas. Prévoyez plutôt un plan B…
Nabil Fanous vous invite à suivre la formule « Juste au cas où ». Juste au cas où, prévoyez un mécanisme de secours pour chaque problème auquel vous pouvez penser.
Une autre façon d’approcher ce conseil est de rappeler le proverbe : « Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier ». De façon générale, assurez-vous de diluer le risque en ayant plusieurs cordes à votre arc, qu’il s’agisse de :
Compétences ou de possibilités d’emploi ;
Personnes ressources ou d’amis ;
Options financières ;
Etc.
En tant que chirurgien, l’auteur est particulièrement sensible à ce point. Dans la salle d’opération, par exemple, tout est prévu en double, au cas où l’un des outils ne fonctionnerait pas de façon appropriée au moment propice.
Pour résumer, « vous êtes en pleine forme si vous avez un plan B, et en grand péril si vous n’en avez pas ».
Règle universelle 25 — L’apparence compte
Votre manière d’apparaître dans le monde va influer sur la façon dont les personnes s’adresseront à vous. L’habillement et l’apparence font donc partie, en un sens, du langage corporel ou non verbal. Ils communiquent quelque chose de vous-même, de vos ambitions et de vos attentes.
Par ailleurs, votre apparence a également un grand effet sur vous-même. Elle vous met en condition d’affronter le monde avec le mindset approprié. Et remarquant l’effet que vous produisez sur les autres, vous gagnez encore en confiance.
Si vous le pouvez, étendez ce raisonnement à votre environnement direct : bureau, maison, espace de vie ou de travail, quel qu’il soit.
Nous avons tous fait, sans le savoir, le test du « miroir du matin ». Que ressentez-vous à ce moment-là ? Si le sentiment est positif, tant mieux.
S’il est négatif, commencez par apaiser ce jugement. Nous sommes en effet souvent nos pires détracteurs. Or, cela n’aide pas.
Ensuite, demandez-vous concrètement ce que vous pourriez faire pour apparaître plus à votre avantage, chaque matin. Vous pouvez agir par petites touches, peu à peu.
Règle universelle 26 — Si vous vous sentez invincible, vous l’êtes
Nous ne sommes pas heureux constamment. Il arrive des moments où nous avons envie de baisser les bras… et la tête.
Deux types de malheurs sont particulièrement pesants :
Les épreuves du passé ;
Et celles qui sont actuelles.
La « tache » du passé reste collée, elle ne veut pas s’en aller. Pourtant, vous pouvez l’éviter. Comment ? Voici les conseils de Nabil Fanous :
Relevez la tête (littéralement, pour redresser votre corps) ;
Tenez-vous droit et regardez fermement devant vous ;
Refusez le refrain négatif qu’essaie de reprendre à tue-tête votre esprit ;
Si vous êtes en groupe, refusez les questions indiscrètes qui vous mettraient mal à l’aise.
Pour ce qui est des « taches présentes », mordez sur votre chique. N’abandonnez pas et ayez la force de surmonter la tempête. Vous devez croire que vous êtes invincible et que vous pouvez y arriver, sans quoi vous perdrez vos forces.
Règle universelle 27 — Aujourd’hui est tout ce que vous avez !
Se concentrer sur le moment présent est l’un des apprentissages essentiels de la vie. Votre passé n’est plus (le film est fini) et votre avenir n’est pas encore (le film n’est pas encore sorti).
« Aujourd’hui vous appartient, à vous de le façonner et d’en profiter ». Comment ? En pratiquant ces 27 règles universelles que vous venez d’acquérir !
À la fin de l’ouvrage, Nabil Fanous propose de longs témoignages de personnes qui cherchent à appliquer ces principes au quotidien en vivant leur vie sur le mode « aujourd’hui ».
Conclusion sur « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous :
Ce qu’il faut retenir de « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous :
Cet ouvrage est un guide facile d’accès composé de façon logique et efficace. Le docteur Nabil Fanous, chirurgien esthétique reconnu au Canada, offre une série de réflexions pour améliorer son existence quotidienne.
La plupart de ses conseils s’appuient sur les grands principes du développement personnel et de la psychologie cognitive.
Si vous avez apprécié cette chronique, il est probable que vous aimiez aussi Ce qu’il y a de meilleur en nous de Christophe Dejours.
Points forts :
Un livre accessible rempli de conseils sensés ;
De nombreux exemples issus de la pratique médicale (en chirurgie esthétique) de Nabil Fanous ;
Des résumés en fin de chaque chapitre.
Point faible :
Même si le livre comporte de nombreuses références à des études scientifiques ou à des ouvrages de non-fiction, il ne contient pas de bibliographie complète. C’est dommage, car cela ne permet pas de retrouver facilement les sources utilisées par l’auteur.
Ma note :
★★★★☆
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Résumé de "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney : un best-seller qui explore les fondamentaux de la psychologie cognitive pour vous aider à repérer les biais que chacun de nous possède et vous permettre de mieux réfléchir et agir au quotidien — un livre de vulgarisation scientifique qui a fait événement à sa sortie.
Par David McRaney, 2012, 302 pages.
Titre original : "You are not so smart".
Chronique et résumé de "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney
Un mot sur l'auteur : David McRaney
"You are not so smart" signifie "vous n'êtes pas si malin". Ce n'est pas le seul ouvrage à la fois accessible et provocateur que l'auteur consacre à ce thème. Il y a aussi :
"Now you are less dumb" ("Maintenant, vous êtes moins bête") (2013) ;
Ou encore "You can beat your brain" ("Vous pouvez battre votre cerveau") (2013) ;
Et tout récemment "How minds change" ("Comment les esprits changent") (2022).
Mais c'est avec ce premier livre — aujourd'hui traduit en 17 langues — qu'il a connu un succès national puis mondial à partir de 2012.
Pourtant, David McRaney n'est pas un scientifique. C'est avant tout un journaliste scientifique états-unien qui propose de la vulgarisation en neurosciences et psychologie cognitive. Comme il le dit sur son site personnel, il est passionné de "cerveau, d'esprit et de culture".
Avant de se lancer dans l'écriture de l'ouvrage que nous allons chroniquer, David McRaney a tenu un blog du même nom — You are not so smart — qui lui a donné la matière pour son livre imprimé et créer un podcast à succès (disponible sur le blog).
Introduction — Vous
"L'erreur : vous êtes un être rationnel et logique qui voit le monde tel qu'il est.
La vérité : vous êtes aussi illusionné que le reste d'entre nous — mais c'est OK, car cela vous maintient en bonne santé." (Vous n'êtes pas si malin, Introduction)
Nous pensons souvent tout savoir sur nous-même et être de bons analystes de nos décisions et actions. Mais est-ce si sûr ?
Dans You Are Not So Smart, David McRaney nous montre que ce n’est pas nécessairement le cas.
Deux objectifs le guident :
Nous faire réfléchir en nous introduisant aux grands principes des sciences cognitives et de la psychologie cognitive (ainsi que de l’économie comportementale, notamment) ;
Nous aider à mieux comprendre qui nous sommes et ce que nous faisons afin de changer d’attitude.
Pour atteindre son but, l’auteur dresse un panorama des biais, erreurs de jugement et autres raccourcis mentaux que nous utilisons au quotidien pour penser et agir. Il en répertorie pas moins de 48 !
David McRaney décline 3 types de problèmes :
Biais cognitifs = schémas de pensée et de comportement prévisibles qui nous amènent à tirer des conclusions erronées.
Sophismes logiques (ou erreurs de jugement) = problèmes impliquant le langage. Nous sautons une étape ou nous oublions un élément du problème sans nous en rendre compte.
Heuristiques = raccourcis mentaux que vous utilisez pour résoudre des problèmes courants.
Examinons maintenant dans le détail ces 48 zones inconscientes et voyons comment nous pouvons apprendre à les repérer afin de penser et agir de façon plus intelligente.
Chapitre 1 — Amorçage
"L'erreur : vous savez quand vous êtes influencé et comment cela affecte votre comportement.
La vérité : vous êtes inconscient des incitations constantes d'idées formées dans votre esprit inconscient." (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 1)
La plupart du temps, nous ignorons que nous sommes dans l’erreur ou que nous sommes conditionnés.
Nous pensons et agissons à partir de stimulus passés (d’impressions qui ont marqué notre mémoire). Ceux-ci affectent la façon dont nous nous comportons et pensons. Et aussi la façon dont nous percevons de nouveaux stimulus.
Cet amorçage fonctionne mieux lorsque nous sommes en pilote automatique. Lorsque nous n’essayons pas de faire une introspection consciente avant de choisir notre comportement, nous faisons confiance à ce que les psychologues appellent “l’inconscient adaptatif”.
Toutefois, nous pouvons parfois en reprendre le contrôle. Quand ? Lorsque notre régulateur de vitesse mental est activé ou lorsque nous nous trouvons dans des circonstances peu familières.
Chapitre 2 — Confabulation
"L'erreur : vous savez quand vous vous mentez à vous-même. La vérité : vous êtes souvent ignorant de vos motivations et vous créez des histoires fictionnelles pour justifier vos décisions, vos émotions et votre histoire, sans vous en rendre compte." (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 2)
La confabulation décrit notre tendance à ignorer nos motivations réelles.
À la place, nous créons des récits fictifs qui expliquent et justifient nos décisions, nos émotions et notre histoire. Le tout sans même nous en rendre compte !
Chapitre 3 — Le biais de confirmation
« L’erreur : Vos opinions sont le résultat d’années d’analyse objective, rationnelle.
La vérité : Vos opinions sont le résultat d’années au cours desquelles vous avez prêté attention à des informations qui confirmaient ce que vous croyiez, pendant que vous ignoriez les informations qui mettaient en doute vos préconceptions. » (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 3)
Le biais de confirmation est le mode par défaut de notre recherche d’informations : sans le vouloir, nous avons plutôt tendance à rechercher ce que nous savons déjà).
Nous introduisons un filtre entre le monde et notre esprit et nous accueillons les informations de manière sélective.
Bien sûr, cela a un sens au niveau de l’évolution humaine (sélectionner les bonnes informations dans l’environnement pour agir au mieux).
Mais cela peut aussi conduire à des attitudes “braquées”. Typiquement, nous voulons avoir raison sur la façon dont nous voyons le monde et nous évitons les preuves et les opinions contradictoires.
Ou pour le dire avec l’auteur en une phrase simple : "Les gens aiment qu’on leur dise ce qu’ils savent déjà".
Pour éviter le biais de confirmation, nous pouvons nous imposer des lectures qui contredisent nos penchants naturels, prendre l’habitude aux débats et aux recherches de preuves.
Chapitre 4 — Le biais rétrospectif
« L’erreur : Après avoir appris quelque chose de nouveau, vous vous souvenez à quel point vous étiez autrefois ignorant ou à quel point vous aviez tort.
La vérité : Vous regardez souvent en arrière sur les choses que vous venez d’apprendre et supposez que vous les connaissiez ou que vous les croyiez depuis le début. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 4)
Nous regardons souvent les choses que nous venons d’apprendre comme si nous les savions déjà — ou comme si cela nous paraissait évident.
C’est le cas, par exemple, avec l’innovation. Maintenant que le smartphone a été inventé, cela ne vous paraît-il pas évident ? Pourtant, si vous remontez le fil du temps, il est probable que vous vous rendiez compte que vous n’aviez jamais pensé à tenir ce type d’appareil dans vos mains un jour !
Mais l’auteur s’intéresse surtout aux conséquences que le biais rétrospectif a au niveau existentiel. En intégrant le nouveau comme évident et connu, nous avons la sensation de ne pas bouger — ou du moins, pas trop.
En bref, nous avons ainsi l’impression d’être toujours en phase avec nous-même, cohérents dans nos idées et nos actions.
Chapitre 5 — L’erreur du tireur d’élite du Texas
« L’erreur : Vous prenez en compte le hasard lorsque vous déterminez la cause et l’effet.
La vérité : Vous avez tendance à ignorer le hasard lorsque les résultats semblent significatifs ou lorsque vous voulez qu’un événement aléatoire ait une cause significative. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 5)
Voici un bon mélange du biais rétrospectif (chapitre 3) et du biais de confirmation (chapitre 4) !
De quoi s’agit-il ?
Souvent, nous rassemblons des coïncidences en un tout afin de donner du sens à ce qui n’en a pas nécessairement (ou qui en a un autre que nous ne pouvons deviner).
Cette erreur apparaît lorsque nous cherchons du sens. Autrement dit… Tout le temps ou presque ! Nous cherchons à théoriser, à modéliser, à expliquer.
Pourquoi ? Afin d’être rassuré et, plus fondamentalement, afin de trouver notre place dans la société et dans le monde.
Chapitre 6 — La procrastination
« L’erreur : Vous procrastinez parce que vous êtes paresseux et que vous ne pouvez pas bien gérer votre temps.
La vérité : La procrastination est alimentée par la faiblesse vis-à-vis de nos impulsions et par une incapacité à raisonner nos pensées. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 6)
Face à deux récompenses possibles, l’une immédiate et l’autre reportée, nous sommes plus susceptibles de choisir celle dont nous pouvons profiter maintenant que celle dont nous pourrons profiter plus tard.
Et cela même si — et c’est un point capital — la récompense ultérieure est bien plus importante !
C’est la fameuse étude des bonbons menée auprès de nombreux enfants en bas âge (voir le chapitre pour le rappel ou l’explication complète).
Lorsque nous prenons conscience que nous avons procrastiné, nous nous sentons faibles et honteux. Nous savons que nous avons succombé au plaisir présent.
Comment résister ?
En nous rappelant que c’est maintenant que nous faisons advenir le futur. En fait, le bénéfice à long terme (étudier pour réussir ses études) a souvent bien plus d’avantages que le bénéfice à court terme (prendre plaisir à regarder un match de tennis à la télévision).
Pour arrêter de procrastiner, il faut également arrêter d’être idéaliste. Deux exemples d’idéalisme :
Penser que nous pouvons travailler dur au dernier moment ;
Croire que nous pouvons gérer correctement notre temps alors que ce n’est manifestement pas le cas.
Chapitre 7 — Le biais de normalité
« L’erreur : Vos instincts de combat ou de fuite entrent en jeu et vous paniquez lorsque la catastrophe survient.
La vérité : Lors d’une crise, vous devenez souvent anormalement calme et vous prétendez que tout est normal. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 7)
Peu importe les problèmes que nous rencontrons dans la vie, notre première analyse de toute situation est de la voir dans le contexte de ce qui est normal pour nous.
Pour cette raison, nous avons tendance à interpréter les situations étranges et alarmantes comme si elles faisaient partie des affaires courantes. Nous refusons de nous en préoccuper.
Un navire coule ? Un gigantesque brasier ravage votre maison ? Dans certaines situations vraiment angoissantes, nous sommes parfois submergés par le flot d’informations ambiguës. Résultat : nous nous figeons et devenons incapables d’agir.
Plus prosaïquement, le biais de normalité consiste en fait à gagner du temps et à prétendre que tout continuera à aller aussi bien qu’auparavant. De cette façon, nous laissons à notre esprit le temps de s’adapter en douceur (parfois trop !).
Chapitre 8 — Introspection
« L’erreur : Vous savez pourquoi vous aimez les choses que vous aimez et ressentez ce que vous ressentez.
La vérité : L’origine de certains états émotionnels vous demeure cachée, et lorsque vous êtes pressé de les expliquer, vous allez juste inventer quelque chose. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 8)
L’origine de certains états émotionnels nous échappe et, lorsque quelqu’un nous demande de les expliquer, nous inventons quelque chose.
Chapitre 9 — L’heuristique de la disponibilité
« L’erreur : Avec l’arrivée des médias de masse, vous comprenez comment le monde fonctionne sur la base de statistiques et de faits tirés de nombreux exemples.
La vérité : Vous êtes beaucoup plus susceptible de croire que quelque chose est un lieu commun si vous pouvez en trouver un seul exemple, et vous êtes beaucoup moins susceptible de croire en quelque chose que vous n’avez jamais vu ou dont vous n’avez jamais entendu parler auparavant. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 9)
L’heuristique de disponibilité décrit notre tendance à réagir plus rapidement et plus fortement lorsque nous rencontrons des informations qui nous sont déjà familières.
Concrètement, cela signifie qu’il est plus facile de croire à quelque chose lorsqu’une personne nous présente des exemples. Ceux-ci nous renvoie en effet vers quelque chose de connu.
En revanche, si cette personne nous présente une réalité de façon abstraite, typiquement sous forme de chiffres ou de graphes, nous le rejetterons plus facilement, car nous n’y retrouverons pas d’emblée des motifs connus (à moins, peut-être, d’être un statisticien aguerri).
Autrement dit, comme Saint Thomas, nous avons besoin de “voir pour croire”.
Chapitre 10 — L’effet témoin
« L’erreur : Quand quelqu’un est blessé, les gens se précipitent à son aide.
La vérité : Plus il y a de personnes qui sont témoins d’une personne en détresse, moins il est probable qu’une seule personne aide. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 10)
En fait, plus il y a de personnes qui assistent à la détresse d’une personne, et moins il y a de chances qu’une seule d’entre elles lui vienne en aide.
Cela apparaît dans plusieurs situations. L’auteur donne les exemples suivants :
Donner son sang ;
Aider quelqu’un à changer un pneu ;
Donner de l’argent à un artiste de rue ;
Mettre fin à une bagarre.
Dans la plupart des cas, les gens se précipitent pour aider lorsqu’ils voient une autre personne donner l’exemple. Ils se sentent alors “prêts” à faire un geste. Étrange, non ?
Chapitre 11 — L’effet Dunning-Kruger
« L’erreur : Vous pouvez prédire à quel point vous vous comporteriez dans n’importe quelle situation.
La vérité : Vous êtes généralement assez mauvais pour estimer votre compétence et la difficulté des tâches complexes. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 11)
La plupart du temps, nous ne pouvons pas anticiper notre façon d’agir dans des domaines pour lesquels nous n’avons pas d’expérience.
C’est seulement en cherchant à nous améliorer dans un domaine que nous commençons à mieux comprendre les points sur lesquels nous devons travailler. Nous cernons mieux la complexité et les nuances. Nous découvrons aussi des maîtres dans notre domaine et nous nous comparons à eux pour voir où nous avons des lacunes.
D’où l’importance de s’ouvrir à la critique. Si nous voulons exceller dans quelque chose, nous devons nous entraîner et nous devons être capables de goûter au travail des personnes plus expertes que nous.
Lorsqu’elles nous critiquent, elles mettent en évidence des points aveugles pour nous, et cela nous aide à progresser.
Chapitre 12 — L’apophénie
« L’erreur : Certaines coïncidences sont si ridicules qu’elles doivent avoir un sens.
La vérité : Les coïncidences font partie des routines de la vie, même lorsqu’elles semblent miraculeuses. Toute signification qui leur est appliquée vient de votre esprit. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 12)
Les coïncidences font partie de la vie, même celles qui semblent miraculeuses. Le sens qu’on leur donne vient de l’esprit. C’est ce que l’on appelle une apophénie.
Souvent, l’apophénie est le résultat d’un autre biais : le biais de confirmation (chapitre 2). Nous voyons ce que nous avons envie de voir et nous oublions le reste. Si nous voulons voir du sens quelque part, nous allons ignorez plus ou moins inconsciemment tout ce qui est absurde ou ne “colle pas” à notre interprétation.
L’apophénie ne signifie pas simplement mettre de l’ordre dans le chaos, mais c’est croire que nous sommes destinés à découvrir ce sens “caché”. C’est croire qu’il y a des miracles rares qui arrivent et que nous pouvons en prendre conscience et les comprendre.
Chapitre 13 — La loyauté de marque
« L’erreur : Vous préférez ce que vous possédez aux choses que vous ne possédez pas parce que vous avez fait des choix rationnels lorsque vous les avez achetés.
La vérité : Vous préférez les choses que vous possédez parce que vous rationalisez vos choix passés pour protéger votre sens de soi. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 13)
Lorsque nous débattons avec quelqu’un sur la prétendue supériorité d’une marque sur une autre, nous ne cherchons pas tant à convaincre l’autre personne qu’à nous rassurer nous-même.
Nous avons besoin de nous mettre en conformité avec nos propres choix en les justifiant à postériori.
Cette façon de penser est liée à l’erreur du coût irrécupérable.
Même si nous payons trop cher quelque chose, ou que nous nous rendons compte que nous avons payé pour quelque chose de mauvaise qualité, nous consommerons tout de même le produit, parce que nous estimerons avoir à rentabiliser l’argent ou le temps que nous avons investi pour l’obtenir.
Chapitre 14 — L’argument d’autorité
« L’erreur : Vous êtes plus préoccupé par la validité de l’information que par la personne qui la livre.
La vérité : Le statut et les références d’une personne influencent grandement votre perception du message délivré par cette personne. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 14)
Nous regardons souvent les personnes qui ont du pouvoir comme si elles avaient quelque chose de spécial qui nous manquent : connaissances, compétences, etc. Dès lors, nous sommes portés à croire plus facilement ce qu’ils nous proposent.
C’est d’ailleurs un argument marketing très utilisé dans la publicité !
Lors des controverses, il existe plusieurs autorités, plusieurs experts qui se disputent autour d’une question. Dans ce cas, nous devons — ou plutôt devrions — nous intéresser aux arguments de chaque partie et aux preuves qu’elles apportent.
Chapitre 15 — L’argument d’ignorance
« L’erreur : Lorsque vous ne pouvez pas expliquer quelque chose, vous vous concentrez sur ce que vous pouvez prouver.
La vérité : Lorsque vous n’êtes pas sûr de quelque chose, vous êtes plus susceptible d’accepter des explications étranges. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 15)
L’argument de l’ignorance est celui qui consiste à décider que quelque chose est vrai ou faux parce qu’on ne trouve pas de preuve du contraire.
Nous ne savons pas quelle est la vérité, alors nous supposons que n’importe quelle explication est aussi bonne qu’une autre.
Le problème, c’est que lorsque ce type d’argument est poussé à bout, il peut aboutir, notamment, aux théories du complot. Typiquement, les complotistes demandent toujours plus de preuves, alors même qu’il y en a déjà beaucoup (pour prouver la rotondité de la Terre, par exemple).
Rappelons-nous : un manque de preuves ne peut ni confirmer ni nier une proposition. Mais dans tous les cas, nous pouvons nous demander si la balance des preuves ne penche pas plus d’un côté que de l’autre.
Chapitre 16 — L’erreur de l’homme de paille
« L’erreur : Lorsque vous vous disputez, vous essayez de vous en tenir aux faits.
La vérité : Dans toute dispute, la colère vous incitera à recadrer la position de votre adversaire. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 16)
Lorsque nous nous disputons à propos de quelque chose de personnel ou de quelque chose de plus public et abstrait, nous avons parfois recours à la construction d’un personnage fictif.
Pourquoi ? Car, de cette façon, nous détournons la position de notre adversaire afin de la rendre plus facile à réfuter. C’est l’un des rouages de la rhétorique.
Chaque fois que quelqu’un commence une attaque par :
« Alors vous dites que nous devrions tout simplement… » ;
« Tout le monde sait que… » ;
“Les scientifiques disent que…”.
Avez-vous remarqué l’usage d’hommes de paille dans vos conversations ?
Chapitre 17 — L’erreur ad hominem
« L’erreur : Si vous ne pouvez pas faire confiance à quelqu’un, vous devriez ignorer les affirmations de cette personne.
La vérité : Ce que dit quelqu’un et pourquoi il le dit devraient être jugés séparément. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 17)
Lorsque nous supposons qu’une personne est dans le faux en raison de son identité ou du groupe auquel elle appartient, nous commettons un sophisme ad hominem.
Il s’agit aussi d’un argument : quand vous cherchez à réfuter quelqu’un sur la base de son appartenance communautaire ou de son identité, vous construisez un argument ad hominem. Vous détournez l’attaque sur la personne sans vous en prendre à l’argument lui-même.
Bien sûr, nous n’agissons pas comme cela sans raison.
En fait, nous avons besoin d’avoir confiance en une personne pour croire en ses arguments. Nous recherchons donc l’intégrité et nous nous servons de nos capacités à juger quelqu’un pour juger de ce qu’il dit.
Toutefois, cela peut nous jouer des tours. Pour contrer la manœuvre, nous devrions aussi apprendre à juger ce qu’une personne dit de façon autonome, grâce à l’analyse des preuves et au caractère logique de son raisonnement.
Chapitre 18 — L’erreur du Monde-Juste
« L’erreur : Les gens qui perdent au jeu de la vie doivent avoir fait quelque chose pour le mériter.
La vérité : Les bénéficiaires de la bonne fortune ne font souvent rien pour la gagner, et les mauvaises personnes s’en tirent souvent sans problèmes. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 18)
Lorsque nous entendons parler d’une situation qui, nous l’espérons, ne nous arrivera jamais, nous avons tendance à blâmer la victime.
Pourquoi ? Non pas parce que nous sommes une personne horrible et sans sentiments, mais tout simplement parce que nous voulons croire que nous sommes assez intelligents pour nous éviter le même sort.
Par ailleurs, nous voulons croire que la justice domine le monde. Nous le voyons dans la fiction : il est courant que les méchants perdent et que les gentils gagnent.
C’est ainsi que nous aimons voir le monde. « Vous voulez que le monde soit juste, alors vous prétendez qu’il l’est », résume David McRaney.
Chapitre 19 — Le jeu des biens publics
« L’erreur : Nous aurions pu créer un système sans réglementation où tout le monde contribuerait au bien de la société, où tout le monde en bénéficierait et où tout le monde serait heureux.
La vérité : Sans une certaine forme de réglementation, les fainéants et les tricheurs saborderont les systèmes économiques parce que les gens ne veulent pas passer pour des pigeons. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 19)
Le jeu des biens publics suggère que la réglementation par la sanction décourage les négligents.
L’auteur insiste sur le fait qu'il n'est pas question de refuser catégoriquement d’aider, ou bien de rejeter toute forme de mise en commun. En fait, il s’agit plutôt de refuser de venir en aide au menteur ou de faire plus de travail que le négligent.
Chapitre 20 — Le jeu de l’ultimatum
« L’erreur : Vous choisissez d’accepter ou de refuser une offre en fonction de la logique.
La vérité : Lorsqu’il s’agit de conclure un accord, vous basez votre décision sur votre statut. » (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 20)
La place que nous occupons dans la société — ou celle que nous pensons avoir — a une importance majeure sur nos jugements.
Si vous estimez être important, vous voudrez une part plus grande que la moyenne.
Dans le cas contraire, vous vous contenterez de moins.
David McRaney rapporte une expérimentation qui met en scène ce phénomène. Et il conclut que nous faisons tous attention à notre statut lorsque nous proposons quelque chose à quelqu’un ou qu’une offre nous est faite.
Pour nous, la justice dépend souvent de qui nous sommes (ou percevons être) dans la société.
Chapitre 21 — Validation subjective
« L’erreur : Vous êtes sceptique quant aux liens généraux.
La vérité : Vous êtes enclin à croire que les affirmations et les prédictions sont vraies, surtout si elles sont positives et qu’elles vous concernent personnellement. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 21)
La tendance à croire des déclarations vagues conçues pour plaire à n’importe qui s’appelle l’effet Forer, et les psychologues évoquent ce phénomène pour expliquer pourquoi les gens se laissent séduire par des pseudosciences.
L’effet Forer fait partie d’un phénomène plus large que les psychologues appellent la validation subjective, une façon élégante de dire que nous sommes beaucoup plus vulnérables aux suggestions lorsque le sujet de la conversation nous concerne de près.
Chapitre 22 — Endoctrinement dans une secte
« L’erreur : Vous êtes trop intelligent pour rejoindre une secte.
La vérité : Les sectes sont peuplées de gens comme vous. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 22)
Les recherches sur les sectes suggèrent que l’on n’y adhère généralement pas pour une raison particulière ; on y tombe en quelque sorte comme on tombe dans n’importe quel groupe social.
Lorsque nous sommes “fan” de quelqu’un, nous sommes au premier niveau de l’endoctrinement. Nous ferions volontiers ce que cette personne, que nous admirons, nous demande de faire.
Ceux que nous appelons les leaders charismatiques utilisent également cette même force d’attraction. La différence entre Charles Manson et Mohandas Gandhi est que l’un agit dans le sens de ses intérêts et de ses pulsions cruelles lorsque l’autre agit pour le bien de toute une communauté.
Chapitre 23 — Pensée de groupe
« L’erreur : Les problèmes sont plus faciles à résoudre lorsqu’un groupe de personnes se réunit pour discuter de solutions.
La vérité : Le désir de parvenir à un consensus et d’éviter la confrontation entrave le progrès. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 23)
Le désir de parvenir à un consensus et d’éviter la confrontation entrave le progrès.
En effet, lorsque des groupes se réunissent pour prendre une décision, une illusion d’invulnérabilité peut émerger.
Dans ce cas, nous commençons à rationaliser les idées des autres sans reconsidérer les nôtres. Nous voulons défendre la cohésion du groupe contre toute atteinte, alors nous supprimons les doutes, nous n’argumentons pas et nous ne proposons pas d’alternatives.
Puisque tout le monde fait la même chose, le leader du groupe suppose à tort que tout le monde est d’accord et que le consensus est atteint, alors que c’est faux.
Pour qu’un groupe prenne de bonnes décisions, il doit permettre la dissidence et convaincre chacun qu’il est libre de dire ce qu’il pense sans risquer d’être puni.
La véritable pensée de groupe dépend de 3 conditions :
L’appréciation mutuelle ;
L’isolement ;
Une date limite décidée.
Chapitre 24 — Les vendeurs super normaux
« L’erreur : Les hommes qui ont des relations sexuelles avec de jeunes lolitas sont fous, et les femmes qui épousent des milliardaires de quatre-vingts ans sont intéressées.
La vérité : Les jeunes lolitas et les milliardaires âgés sont tous deux des libérateurs supernormaux. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 24)
Un stimulant supernormal est une version exagérée d’un stimulus pour lequel il existe une tendance de réponse, ou tout stimulus qui suscite une réponse plus forte que le stimulus pour lequel il a évolué.
L’auteur prend l’exemple de scarabées mâles attirés par des bouteilles de bière ressemblant “en mieux” — c’est-à-dire avec des formes exagérées — aux femelles avec qui ils ont l’habitude de s’accoupler.
Dans une situation de rareté des ressources, il est normal que nous soyons, en tant qu’animaux ayant besoin de survivre, attirés par quelque chose de plus “gros” et “appétissant” que d’habitude.
C’est un truc utilisé tous les jours par les chaînes de restauration rapide qui vous promettent des “maxi-menus” à des prix attractifs. C’est aussi ce qui crée l’attraction pour les femmes ou les hommes aux caractéristiques sexuelles exacerbés.
Chapitre 25 — L’heuristique de l’affect
« L’erreur : Vous calculez ce qui est risqué ou gratifiant et choisissez toujours de maximiser les gains tout en minimisant les pertes.
La vérité : Vous dépendez des émotions lorsque vous devez savoir si une chose est bonne ou mauvaise, vous surestimez considérablement les récompenses et vous avez tendance à vous en tenir à vos premières impressions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 25)
L’heuristique de l’affect est l’un des moyens par lesquels nous arrivons rapidement à une conclusion à propos d’une nouvelle information. Le plus souvent, cela se passe “à l’instinct”. C’est l’intuition qui parle.
Celle-ci peut être utile, mais gardons à l’esprit que nous pouvons nous tromper et que nous avons tendance à entendre positivement ce qui nous satisfait (et négativement ce qui nous déplaît).
Chapitre 26 — Le nombre de Dunbar
« L’erreur : Il y a un trombinoscope dans votre esprit avec les noms et les visages de chaque personne que vous connaissez.
La vérité : Vous pouvez maintenir des relations et garder le contact avec seulement 150 personnes à la fois. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 26)
Ce nombre est issu d’une expérience célèbre d’un anthropologue, Robin Dunbar. Celui-ci a remarqué que dans de nombreuses sociétés, le nombre de connexions ou de connaissances d’un individu ne dépassait pas 150.
Si certaines amitiés viennent à disparaître, d’autres peuvent les remplacer, mais toujours dans cette limite virtuelle des 150 personnes.
Il existe des explications cognitives et évolutionnistes à ce nombre : le cerveau ne peut traiter plus d’information et interagir avec un plus grand nombre de contacts deviendrait contreproductif pour l’individu.
D’où la conclusion de David McRaney : si vous utilisez votre nombre d’amis sur Facebook comme un indicateur de votre statut social, vous vous trompez.
Au final, vous pouvez avoir 1 000 amis sur les réseaux sociaux et n’être en contact réel ou intense qu’avec 150 d’entre eux maximum, comme tout le monde !
Chapitre 27 — La vente
« L’erreur : À la fois le consumérisme et le capitalisme sont soutenus par les entreprises et la publicité.
La vérité : À la fois le consumérisme et le capitalisme sont dirigés par la compétition entre les consommateurs pour le statut. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 27)
Le système capitaliste reprend toute rébellion à son compte et en fait un produit à vendre. La contreculture y devient rapidement une niche à exploiter, voire le nouveau conformisme à la mode.
Ce phénomène met en évidence le fait suivant : ce sont les consommateurs et les vendeurs qui créent éternellement les nouvelles modes et les nouveaux produits à acheter. C’est par la compétition constante des uns avec les autres que se construisent le consumérisme et le capitalisme.
David McRaney résume de la façon suivante les façons d’être en compétition, en fonction de la classe sociale :
Les pauvres sont en concurrence avec les ressources.
La classe moyenne est en concurrence avec la sélection.
Les riches sont en concurrence avec leurs possessions.
Chapitre 28 — Le biais de l’autoservice
« L’erreur : Vous vous évaluez vous-même sur la base de vos réussites et de vos échecs passés.
La vérité : Vous excusez vos échecs et vous vous voyez vous-même comme ayant plus de succès, étant plus intelligent et plus compétent que vous êtes vraiment. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 28)
Quand tout va bien pour nous, nous attribuons tout à nos incroyables compétences, mais une fois que le vent tourne, nous cherchons des facteurs externes ayant empêché à notre génie de briller.
Par ailleurs, nous ne croyons pas être une personne moyenne, alors que nous croyons que tout le monde l’est. Cette tendance, qui découle d’un préjugé égocentrique, s’appelle l’effet de supériorité illusoire.
Chapitre 29 — L’effet du projecteur
« L’erreur : Quand vous êtes entourés d’autres personnes, vous vous sentez comme si chacun notait chaque aspect de votre apparence et de votre comportement.
La vérité : Les gens attachent peu d’importance à vous à moins qu’ils soient incités à le faire. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 29)
La recherche montre que les autres, lorsqu’ils sont en groupe, ne prêtent pas tant attention à vous qu’à eux-mêmes. Si nous n’attirons pas l’attention sur nous, nos petits écarts (positifs comme négatifs) passent en général inaperçus.
Cela change, en revanche, si nous commençons à nous exhiber volontairement, pour le meilleur comme pour le pire. Ainsi, si vous êtes particulièrement éloquent ou, au contraire, que vous vous excusez trop lourdement d’avoir commis une erreur, vous serez remarqué à coup sûr !
Chapitre 30 — L’effet de la troisième personne
« L’erreur : Vous croyez que vos opinions et vos décisions sont basées sur l’expérience et les faits, alors que ceux qui ne sont pas d’accord avec vous succombent aux mensonges et à la propagande de sources auxquelles vous, vous ne vous fiez pas.
La vérité : Chaque personne croit que les gens qui ne sont pas d’accord avec elle sont crédules, et chaque personne pense qu’elle est moins susceptible de persuasion qu’elle ne l’est vraiment. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 30)
Il y a des personnes qui considèrent une information comme dangereuse non pas parce qu’elle les affecte en propre, mais parce qu’elles pensent qu’elle pourrait affecter les pensées et les opinions d’un tiers imaginaire.
Cet « effet de la troisième personne » est une version du biais d’égocentrisme ou d’auto service. Nous nous considérons comme plus performants, plus intelligents et plus compétents que nous ne le sommes.
En revanche, nous avons peur pour autrui, car nous le pensons plus vulnérable que nous.
Chapitre 31 — La catharsis
« L’erreur : Évacuer votre colère est un moyen efficace de réduire le stress et d’éviter de s’en prendre à vos amis et à votre famille.
La vérité : L’expression libre de la colère augmente le comportement agressif au fil du temps. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 31)
Pour le dire en un mot : le défoulement augmente le comportement agressif au fil du temps.
Nous pensons souvent que la catharsis (défoulement salutaire en cas de crise) est une bonne chose. Pourtant, si nous agissons régulièrement ainsi, nous serons plus susceptibles de la rechercher systématiquement lorsque nous serons en colère.
En conséquence, nous serons aussi plus susceptibles de continuer à faire des choses agressives pour pouvoir continuer à nous défouler. Bref, c’est un cercle vicieux.
Chapitre 32 — L’effet de la mauvaise information
« L’erreur : Les souvenirs sont joués comme des enregistrements dans notre esprit.
La vérité : Les souvenirs sont construits à nouveau à chaque fois en fonction des informations qui sont disponibles, ce qui les rend très perméables aux influences venues du présent. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 32)
La mémoire est une faculté imparfaite. Notre mémoire est perméable, malléable et en changement permanent.
Nous filtrons tous les informations que nous y conservons et nous nous laissons tous « infecter » par des informations venues de notre entourage ou de notre environnement.
Ces caractéristiques de la mémoire impliquent que nous ne conservons pas les souvenirs à la manière d’un appareil photo. En réalité, nous nous construisons des histoires qui évoluent au fil du temps.
Se raconter des histoires est d’ailleurs un excellent moyen d’apprendre ! Pour en savoir plus, retrouvez la chronique de Mémoire, vous avez le pouvoir !
Chapitre 33 — La conformité
« L’erreur : Vous êtes un individu fort et vous ne vous conformez que sous la contrainte.
La vérité : une figure d’autorité ou la pression sociale peuvent facilement vous faire obéir, parce que la conformité est un instinct de survie. » (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 33)
Le conformisme est notre « position par défaut » à tous. C’est de là que nous partons : nos expériences antérieures, notre statut social, notre savoir accumulé nous conduisent à nous comporter d’une certaine manière.
Mais nous avons le pouvoir de « casser les règles » et d’enfreindre les normes de temps à autre.
Dans des situations quotidiennes, nous pouvons nous opposer à l’autorité ou à l’habitude. Qu’il s’agisse de répondre à une question ou d’agir avec courage face à une injustice.
Chapitre 34 — L’extinction
« L’erreur : Si vous arrêtez de contracter une mauvaise habitude, celle-ci diminuera peu à peu jusqu’à disparaître de votre vie.
La vérité : À chaque fois que vous quittez quelque chose de façon abrupte, votre cerveau fera des efforts récurrents pour retourner à votre ancienne habitude. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 34)
Le cerveau n’a pas évolué dans un environnement où la nourriture était abondante.
Dès que nous trouvons une source de nourriture riche en calories, en graisses et en sodium, nous avons naturellement tendance à en manger beaucoup et à y revenir encore et encore.
Si nous supprimions une telle récompense, notre cerveau piquerait une crise !
Chapitre 35 — La flemmardise sociale
« L’erreur : Lorsque vous êtes joints par des autres dans une tâche, vous travaillez plus dur et devenez plus accompli.
La vérité : Une fois que vous faites partie d’un groupe, vous avez tendance à faire moins d’efforts parce que vous savez que votre travail sera réuni avec celui des autres. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 35)
Cette tendance est également appelée l’effet Ringelmann, du nom d’un ingénieur français qui le découvrit en 1913. Sa découverte fut reproduite expérimentalement grâce aux travaux d’Alan Ingham en 1974.
Aujourd’hui, de nombreuses organisations connaissent ce phénomène et nous demandent de travailler aussi dur que si nous travaillions seuls.
Chapitre 36 — L’illusion de transparence
« L’erreur : Lorsque vos émotions sont fortes, les gens peuvent vous regarder et dire ce que vous êtes en train de penser ou de sentir.
La vérité : Votre expérience subjective n’est pas observable, et vous surestimez la manière dont vous exprimez vos pensées intimes et vos émotions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 36)
Nous avons l’impression de savoir ce que nous ressentons et pensons. Or, nous avons aussi tendance à croire que ces pensées et ces émotions s’échappent de nous et sont visibles, qu’elles sont clairement perceptibles à l’extérieur de nous.
Mais c’est faux. Le plus souvent, nos expériences intimes sont indéchiffrables pour d’autres personnes.
À l’inverse, lorsque nos émotions prennent le dessus et que notre état mental devient le centre de notre attention, notre propre capacité à évaluer ce que les autres ressentent et pensent est réduite à néant.
Autrement dit, pour analyser le langage du corps et deviner ce que pense ou ressent quelqu’un, il est nécessaire d’être attentif à cette personne et se concentrer.
Chapitre 37 — L’impuissance apprise
« L’erreur : Si vous êtes dans une mauvaise situation, vous ferez tout pour vous en échapper.
La vérité : Si vous vous sentez comme si vous n’avez pas le contrôle de votre destinée, vous abandonnerez et vous accepterez la situation, quelle qu’elle soit. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 37)
Si, au cours de notre vie, nous avons connu des défaites écrasantes, des mauvais traitements ou une perte de contrôle, nous nous convainquons avec le temps qu’il n’y a pas d’issue.
Même si une issue nous est offerte, nous n’agirons pas. Pourquoi ? Car nous deviendrons des nihilistes et nous préférerons nous conformer à ce que nous croyons avoir compris du monde, plutôt que de changer d’opinion.
Avez-vous déjà vu l’image de cet éléphant, attaché à un maigre poteau et qui reste là sans bouger, alors qu’il pourrait se détacher d’un simple coup de patte ?
Chapitre 38 — Cognition incarnée
« L’erreur : Vos opinions des gens et des événements sont basés sur une évaluation objective.
La vérité : Vous traduisez votre monde physique en mots, et vous croyez à ces mots. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 38)
Nous sommes loin d’être des cerveaux déconnectés, froids et uniquement rationnels. Nous sommes d’abord constitués de sensations, qui s’établissent par l’entremise de nos corps.
En fait, nos sens nous « disent » des choses que nous nous empressons souvent de tenir pour vraies. Et cela avant même que notre cerveau ait commencé à réfléchir !
Autrement dit, vos émotions — qui peuvent être provoquées par des textures ou des odeurs, par exemple — vont vous faire « dire » des choses qui, après coup, vous feront penser d’une manière ou d’une autre.
Deux exemples :
Une sensation de froid sur votre poitrine (due à un stéthoscope) vous mettra peut-être de mauvais poil et vous serez plus enclin à être désagréable ou à penser du mal de votre docteur ;
En revanche, si votre coiffeur vous offre une tasse de café bien chaude, cette agréable sensation déclenchera sans doute des mots doux, ou en tout cas des pensées sympathiques et une appréhension positives de cette personne.
Chapitre 39 — L’effet d’ancrage
« L’erreur : vous analysez rationnellement tous les facteurs avant de prendre une décision ou de déterminer la valeur de quelque chose.
La vérité : Vos premières impressions s’attardent dans votre esprit et affectent les perceptions plus tardives et vos décisions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 39)
Vous connaissez l’adage qui veut que la première impression soit décisive. Et, de fait : notre première perception reste ancrée dans notre esprit. Elle influencera nos perceptions et nos décisions ultérieures.
Nous dépendons de l’ancrage tous les jours :
Pour prédire l’issue des événements ;
Estimer le temps que prendra une chose ;
L’argent qu’elle vous coûtera ;
Etc.
Lorsque nous devons choisir entre plusieurs options ou estimer la valeur d’une chose ou d’une personne, nous avons besoin d’un point d’appui. La première impression (ou la première expérience d’une chose ou d’une personne) nous sert de guide pour les fois suivantes.
Chapitre 40 — L’attention
« L’erreur : Vous voyez tout ce qui se passe devant vos yeux, incorporant toute l’information comme le ferait une caméra.
La vérité : Vous n’êtes conscient que d’un petit nombre de données prises en compte par vos yeux, et même une plus petite partie seulement est traitée par votre esprit conscient, puis mémorisée. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 40)
Les psychologues parlent de « cécité d’inattention » pour désigner le fait de ne pas voir l’information au premier coup d’œil.
Notre attention est comme un projecteur, et seules les parties éclairées du monde apparaissent dans notre perception.
Notre perception est construite à partir de ce à quoi nous prêtons attention.
Le problème avec la cécité d’inattention, ce n’est pas qu’elle se produise souvent, mais plutôt que nous pensons qu’elle ne se produit pas.
Le jumeau de la cécité d’inattention est la cécité au changement.
Le cerveau ne peut pas suivre la quantité totale d’informations provenant de nos yeux, et notre expérience d’un moment à l’autre est donc modifiée pour plus de simplicité.
Plus notre attention est sollicitée dans un sens et moins nous nous attendons à ce que quelque chose sorte de l’ordinaire.
De ce fait, lorsqu’un événement surprenant survient, nous sommes aussi moins enclins à le voir, et cela même lorsque des vies sont en jeu !
Chapitre 41 — L’autohandicap
« L’erreur : Dans tout ce que vous faites, vous cherchez le succès.
La vérité : Vous créez souvent les conditions de l’échec à l’avance pour protéger votre ego. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 41)
L’autohandicap est une négociation de la réalité, une manipulation inconsciente de nos perceptions et de celles des autres. Nous l’utilisons pour protéger notre ego.
Les comportements d’autohandicap sont des investissements dans une réalité future dans laquelle nous pouvons attribuer notre échec à autre chose qu’à nos capacités.
À noter : selon les études rapportées par l’auteur, les hommes auraient davantage recours à l’autohandicap que les femmes pour apaiser leur peur de l’échec.
Chapitre 42 — La prophétie autoréalisatrice
« L’erreur : Les prédictions sont sujettes à des forces qui sont en dehors de votre contrôle.
La vérité : Le simple fait de croire qu’un événement futur arrivera peut le causer si l’événement dépend du comportement humain. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 42)
Le simple fait de croire qu’un événement futur se produira peut entraîner sa réalisation, à condition que l’événement en question dépende du comportement humain.
Si nous voulons améliorer notre vie dans un sens ou dans un autre, nous devons agir comme si la chose que nous attendions de l’autre personne était déjà sur votre chemin. C’est ce qu’enseigne également la programmation neurolinguistique.
Une vision négative conduira à des prédictions négatives, et nous commencerons à manipuler inconsciemment notre environnement pour réaliser ces prédictions.
Chapitre 43 — Le Moment
« L’erreur : Vous êtes une personne unique, et votre bonheur dépend de votre capacité à être content de votre propre vie.
La vérité : Vous avez de multiples vous-mêmes, et le bonheur est plutôt basé sur votre capacité à satisfaire toutes ces différentes parties. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 43)
Nous souhaitons tous atteindre des objectifs pour être heureux. Pourtant, une fois que nous avons effectivement réalisé l’un d’entre eux, l’expérience se termine. Et il faut recommencer (comme avec les achats impulsifs).
Une solution à ce problème consiste d’abord à remarquer que nous avons des désirs contradictoires. À partir de ce constat, nous sommes en mesure de créer des objectifs qui ne se nuisent pas les uns par rapport aux autres et qui apportent des satisfactions plus durables.
Vous souhaitez économiser pour vous acheter une belle maison ? Très bien, mais que diriez-vous de ne pas sacrifier votre vie présente pour y parvenir ? Trouvez le moyen de satisfaire à la fois votre besoin de sens au travail et votre besoin d’argent.
Chapitre 44 — Le biais de cohérence
« L’erreur : Vous savez comment vos opinions ont changé au cours du temps.
La vérité : À moins que vous n’ayez consciencieusement gardé la trace de vos progrès, vous affirmez que la façon dont vous sentez (ou pensiez) aujourd’hui est identique à la façon dont vous sentiez (ou pensiez) hier. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 44)
Le biais de cohérence a pour cause la volonté de réduire l’inconfort de la dissonance cognitive.
Pour rappel, la dissonance cognitive survient lorsque nous constatons que nous sommes en désaccord avec nous-mêmes sur une question. Cela provoque un malaise que nous cherchons à résoudre.
C’est une chose qui arrive régulièrement au cours d’une vie : nous changeons d’idée, au point que nous affirmons aujourd’hui ce que nous niions hier.
Pour échapper à ce malaise de l’incohérence personnelle, nous préférons réécrire notre biographie en prétendant que nous avons toujours pensé telle ou telle chose.
Ou de façon atténuée : nous avons tendance à croire que si nous avions su ce que nous savons aujourd’hui (en vieillissant), les choses auraient été différentes.
En fait, ce n’est pas le cas. Nous étions une autre personne et nous avons agi de la seule façon qu’il nous était donné d’agir, et même si nous avions eu une autre information en notre possession, il est fort probable que nous ayons agi identiquement.
Chapitre 45 — L’heuristique de la représentativité
« L’erreur : Connaître l’histoire d’une personne permet de déterminer plus facilement quel genre de personne elle est.
La vérité : Vous tirez des conclusions hâtives en "rangeant" la personne dans un type de personnalité préconçu. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 45)
Nous tirons des conclusions hâtives en nous basant sur la représentativité d’une personne par rapport à un type de caractère préconçu.
Lorsqu’il s’agit d’inconnus, notre premier réflexe est de les faire entrer dans des archétypes afin de déterminer rapidement leur valeur ou leur menace.
L’heuristique de la représentativité contribue à alimenter plusieurs autres erreurs cognitives, comme le sophisme de la conjonction.
Le sophisme de la conjonction dit ceci : plus nous entendons parler de choses qui correspondent à nos modèles mentaux, plus elles nous paraissent probables.
Les heuristiques de représentativité sont utiles, mais aussi dangereuses. Elles peuvent nous aider à éviter le danger et à chercher de l’aide, mais elles peuvent aussi conduire à des généralisations et à des préjugés.
Chapitre 46 — Les attentes
« L’erreur : Le vin est un élixir complexe, plein de saveurs subtiles qu’un expert seul peut vraiment distinguer, et les dégustateurs éclairés sont imperméables à la tromperie.
La vérité : Les œnologues et les consommateurs avertis peuvent être trompés en altérant leurs attentes. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 46)
C’est une chose bien connue : le packaging, mais aussi les avis que vous lisez au sujet d’un produit, d’un service ou d’une œuvre (cinématographique, par exemple), vous influence.
Tout ce qui tourne autour des objets modifie vos attentes à leur égard.
Mais plus que tout : votre expérience sera déterminée en grande partie par ces attentes que vous avez formées. Exemple : ce film vous paraîtra moyen, car vous aviez lu des critiques négatives, etc.
Chapitre 47 — L’illusion de contrôle
« L’erreur : Vous savez évaluer votre contrôle sur votre environnement.
La vérité : Vous croyez souvent avoir du contrôle sur des résultats qui sont en réalité ou aléatoires ou trop complexes pour être prévisibles. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 47)
C’est l’erreur du joueur, qui pense pouvoir déterminer en pensée le mouvement de la bille à la roulette. Vous croyez que cela ne vous arrive pas ? Détrompez-vous.
Nous avons tous l’impression, à certains moments de nos existences, de contrôler notre destinée. Nous pensons être aux manettes. Mais avons-nous bien conscience de toutes les choses qui pourraient nous arriver ?
Cela ne doit pas nous empêcher d’agir, bien sûr. Simplement, prévoyez une place… Pour l’imprévu. Cherchez à contrôler les petites choses, mais accueillez le hasard dans la globalité de votre existence.
Chapitre 48 — L’attribution fondamentale de l’erreur
« L’erreur : Le comportement des autres personnes est le reflet de leur personnalité.
La vérité : Le comportement des autres est plutôt le résultat des situations que de leurs dispositions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 48)
Lorsque nous ne savons pas grand-chose d’une personne, lorsque nous n’avons pas eu l’occasion de la connaître, nous avons tendance à en faire un personnage, une invention.
Nous attribuons alors leurs comportements au personnage que nous avons créé, tout en nous formant une idée plus précise de sa personnalité (car nous pensons que son comportement est le reflet de sa personnalité).
Pourtant, nous commettons une erreur d’attribution fondamentale en croyant que les actions d’une personne découlent seulement de sa personnalité et n’ont rien à voir avec le contexte.
Cela se passe même avec les gens que nous côtoyons tous les jours et pensons bien connaître.
Lorsque nous interprétons la froideur de notre conjoint comme une indifférence de sa part à nos désirs et à nos besoins, nous commettons peut-être une faute d’attribution de l’erreur.
Pourquoi ? Car la réponse est peut-être tout autre : un stress lié au travail ou d’autres problèmes dont nous ne savons rien l’empêchent peut-être d’être pleinement attentif à nos besoins.
Conclusion sur "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney :
Ce qu'il faut retenir de "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney :
Eh oui, le cerveau est une machine complexe ; notre raison, loin d’être accessible, fonctionne à la manière d’une boîte noire. Nous pensons être raisonnables ou rationnels, mais nous sommes dirigés par des mécanismes et des habitudes inconscientes.
Et cela, peu importe que nous nous considérions comme peu ou très intelligents ! En fait, notre cerveau est préprogrammé pour se mentir à lui-même de façon assez régulière.
La plupart du temps, il s’agit d’un mécanisme de survie, mais cela est parfois dû au fait que le cerveau n’est pas parfait.
Les travaux de psychologie et des sciences cognitives montrent que nous n’avons souvent aucune idée de la raison pour laquelle nous agissons comme nous le faisons, choisissons les choses que choisissons, ou pensons ce que nous pensons.
Par contre, nous sommes devenus des as de la construction de récits, de petites histoires pour justifier nos actions ou nos décisions. Ces fictions s’appuient sur des biais cognitifs, des sophismes logiques ou encore des heuristiques. Il est bon de les connaître afin de ne pas tomber dans nos propres panneaux — ou dans la manipulation d'autrui.
Points forts :
Une introduction fort utile aux biais cognitifs ;
De nombreux exemples d'études scientifiques ;
Une écriture pédagogique et plutôt drôle ;
Des chapitres courts.
Points faibles :
Quelques répétitions ;
Le livre n'est actuellement pas disponible en français !
Ma note :
★★★★★
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Résumé de « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital » de Cal Newport : un guide clair et pratique qui vous dira tout ce que vous avez besoin de savoir sur les effets du glucose sur votre santé et votre bien-être et vous enseignera à modifier simplement vos habitudes pour gagner en énergie, perdre du poids et résoudre certains problèmes de santé.
Par Cal Newport, 2020, 256 pages.
Titre original : « Digital Minimalism: choosing a focusing life in a noisy world. »
Chronique et résumé de « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital »
Introduction
À la suite de son premier ouvrage, le best-seller international Deep Work, de nombreuses personnes ont contacté Cal Newport. Elles s’inquiétaient de l’influence des outils numériques non seulement sur leur vie professionnelle, mais personnelle.
N’ayant pas vraiment l’habitude d’utiliser son smartphone ou les réseaux sociaux, l’auteur dut mener l’enquête pendant plusieurs mois pour se rendre compte, par lui-même, de l’ampleur du phénomène.
Comme d’autres, il constata d’abord plusieurs problèmes :
Surutilisation des outils ;
Perte d’autonomie ;
Réduction du bien-être ;
Encouragement à des comportements néfastes et émotions négatives ;
Détournement d’activités plus positives (loisirs, etc.).
Mais bien sûr, ces outils apportent aussi leur lot de bénéfices, sans quoi il ne serait pas si difficile de s’en passer. Néanmoins, globalement, les effets psychologiques sont inquiétants.
Or, pour Cal Newport, les solutions modestes — désactiver les notifications, par exemple — ne sont pas suffisantes. Alors, comment agir ?
Sa proposition est plus profonde. Pour autant, il ne suggère pas de rompre avec toute technologie ni d’en faire une critique radicale.
Après réflexion, il conseille d’opter pour le minimalisme digital.
Inspirée notamment par la philosophie de la sobriété de Henri David Thoreau et du stoïcisme de Marc Aurèle, cette éthique (cette façon de vivre) a pour but de nous aider à réduire notre temps en ligne au strict nécessaire.
Partie 1. Principes
Chapitre 1 : Une course aux armements déséquilibrée
Ce n’est pas ce que nous voulons
Lorsque Facebook ou l’iPhone sont devenus disponibles au grand public, personne ne s’attendait à ce que ces dispositifs modifient autant nos vies.
Nous pensions que Facebook nous aiderait à retrouver nos vieux copains de classe et que l’iPhone nous permettrait de téléphoner et d’écouter de la musique.
Pourtant, Facebook est devenu un réseau social addictif boosté aux « J’aime » et l’iPhone est devenu un ordinateur de poche multifonctionnel rempli d’applications plus ou moins utiles.
Ces changements « nous sont tombé dessus sans que nous le voulions vraiment », dit l’auteur. Or ces dispositifs ont peu à peu modifié profondément nos comportements.
Et il faut noter un autre point important : « les gens ne succombent pas aux écrans par paresse, mais parce que des milliards de dollars ont été investis dans ce but ».
Face à cette tentative puissante de capter notre attention, nous nous sentons souvent un peu perdus. Et ce qui est en jeu, c’est bien la perte de contrôle ou — pour le dire d’un mot plus savant — la perte d’autonomie.
Producteurs de tabac en T-shirt
Les gourous de la Silicon Valley ne sont pas des anges venus aider l’humanité, comme ils aiment à se présenter.
En fait, ils ressemblent plutôt à des dealers ou à des propriétaires de casino. Comme un ancien ingénieur de Google l’a fait remarquer, votre smartphone est un peu comme une « machine à sous » fourrée dans votre poche.
Autrement dit : les milliards de dollars dépensés par les promoteurs de ces dispositifs numériques (du smartphone lui-même aux applications telles que Google, Amazon, Facebook, etc.) le sont dans un but précis : vous rendre accro.
Cal Report ose donc le mot : les outils numériques créent de — ou plutôt des — addictions. Certes, celles-ci sont de nature « modérée », mais néanmoins préoccupante.
Pour étayer son affirmation, il se base sur les travaux du psychologue Adam Atler.
Celui-ci montre que les entreprises citées plus haut cherchent à opérer au niveau de deux mécanismes classiques de l’addiction comportementale :
Le renforcement positif intermittent ;
Le besoin d’approbation sociale.
Dans le livre, l’auteur prend plusieurs exemples pour expliciter ces processus psychologiques.
Une course aux armements déséquilibrée
Face à la puissance de tir de ces firmes technologiques, les individus se sentent — nous l’avons dit — souvent impuissants. Pourtant, nous avons les moyens de résister.
Il nous faut pour cela mettre en place une stratégie sérieuse, munie d’un plan concret d’actions. Nous allons en présenter les grandes lignes dans le chapitre qui suit.
Chapitre 2 : Le minimalisme digital
Une solution minimale
Voici comment Cal Report définit le minimalisme digital :
« Philosophie de l’usage des technologies dans laquelle vous concentrez votre temps passé en ligne sur un petit nombre d’activités soigneusement choisies et optimisées, très propices à ce qui est important pour vous, et vous renoncez d’un cœur léger à tout le reste. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 42)
Cette philosophie pratique requiert de mettre en place des analyses coûts/bénéfices : qu’est-ce qui m’intéresse le plus entre x et y ?
Par exemple : le soir, est-ce que je préfère passer mon temps à scroller Facebook ou raconter une histoire à ma fille ? Qu’est-ce qui, pour moi, fait le plus de différence positive ?
Cette façon de voir les choses n’implique pas de renoncer à tous les avantages offerts par le numérique. Mais elle impose un choix drastique et conscient sur la meilleure manière d’utiliser ces technologies.
L’auteur rapporte les cas de plusieurs personnes qui se sont converties au minimalisme digital. Certaines d’entre elles ont délibérément choisi de rester partiellement connectées, que ce soit pour leur travail ou pour rendre possible certaines activités de loisir, notamment.
Les principes du minimalisme digital
Voici les 3 principes mis en avant par Cal Report dans son ouvrage :
L’encombrement coûte cher : tant au niveau financier que symbolique (les inconvénients ou petits bénéfices à court terme par rapport aux bénéfices réels ou à long terme).
L’optimisation est importante : utiliser une technologie, pourquoi pas ; en faire usage de la meilleure manière possible en fonction de nos objectifs, c’est mieux.
L’intentionnalité est satisfaisante : être capable de se montrer déterminé et volontariste face au numérique apporte en soi une satisfaction et donne plus de sens à la vie quotidienne.
Un argument en faveur du principe numéro 1 : la nouvelle économie de Thoreau
Henri David Thoreau est mondialement connu pour son ouvrage Walden ou la vie dans les bois. Ce philosophe états-unien de la fin du XIXe siècle voulait expérimenter un autre type d’existence, plus simple et plus sobre.
Ce qu’il a fait en partant vivre plusieurs années dans une cabane, construite par ses soins, dans les bois de Walden Pond.
Le récit de son expérience n’est pas seulement empreint de poésie et d’amour de la nature. Il est également riche en considérations domestiques sur la meilleure manière de gérer les ressources à sa disposition.
Henri D. Thoreau prend grand soin à comptabiliser ses dépenses et à noter, dans un carnet, le temps passé à accomplir ses activités quotidiennes.
Cette économie est basée sur un critère simple et nouveau : des « unités de vie ». Est-ce que le temps passé à faire quelque chose vous rapporte un bénéfice substantiel ou modeste ? Est-ce que ce n’est pas, tout simplement, du temps gâché ?
Cette façon de calculer amène le philosophe à refuser tout encombrement. Comme le résume Cal Newport :
« Nous sommes facilement séduits par le mince profit offert par la toute dernière appli ou le tout dernier service, mais nous oublions son coût exprimé dans la ressource la plus importante que nous possédions : les minutes de notre vie. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 53)
Un argument en faveur du principe numéro 2 : la courbe des rendements
En économie, la loi des rendements décroissants stipule qu’arrivés à un certain stade de production, les investissements supplémentaires n’aboutiront plus à des bénéfices substantiels.
Autrement dit : il existe une limite naturelle à la production, un seuil au-delà duquel il est inutile de vouloir aller (à moins de vouloir perdre son argent et son temps).
Si nous considérons sous cet angle notre usage des technologies, nous pouvons nous rendre compte qu’il est possible de faire mieux avec moins.
Souvent, l’accroissement de temps et (parfois) d’argent dépensés en ligne n’augmente pas les bénéfices que nous retirons de cette activité virtuelle.
Il y a donc un espace d’optimisation à explorer. Par exemple :
Nous pouvons choisir de passer moins de temps sur Netflix en nous limitant à un visionnage en couple ou en groupe (bénéfice accru et gain de temps) ;
Nous pouvons supprimer les applications de médias sociaux de nos téléphones et ne consulter nos comptes qu’à partir d’un navigateur internet, à des heures précises (gain de temps pour une satisfaction égale, voire supérieure).
C’est à vous d’essayer : vous arriverez à trouver votre bon dosage personnel par essais/erreurs.
Un argument en faveur du principe numéro 3 : les leçons du pirate amish
Nous pensons souvent que les Amish vivent reclus du monde moderne et sont farouchement opposés à la technologie.
C’est faux ! L’auteur rapporte plusieurs témoignages de personnes ayant vécu dans des communautés Amish et qui rapprochent leur usage de la technologie des makers et des hackers.
En fait, la communauté Amish cherche à éviter les effets néfastes des techniques sur les individus et l’ensemble du groupe. Le confort compte moins que l’unité et la pérennité du vivre-ensemble.
Bien sûr, cet exemple a des limites. Les restrictions peuvent être trop fortes et l’inégalité des membres de la communauté (notamment des femmes) pose problème.
Toutefois, il y a un point à en retenir d’une incursion dans les communautés Amish ou mennonites (que l’auteur évoque également) : les personnes qui assument leur choix face aux technologies en retirent un grand sentiment de bien-être et d’autonomie.
Nouveau regard sur un conseil ancien
« Moins peut signifier plus », résume Cal Newport.
Ce principe n’est pas nouveau, mais il peut être à nouveau mis à profit dans nos façons d’utiliser les technologies digitales.
Ne succombons pas aux sirènes du technomaximalisme : plus d’informations, plus de connexions, plus d’options…
Apprenons au contraire à « faire le grand ménage » numérique !
Chapitre 3 : Le grand ménage numérique
Comment devenir (vite) minimaliste
Voici la proposition d’action numéro 1 de Cal Newport. Un grand ménage numérique en 3 temps :
Dites stop à tous vos appareils pendant 30 jours (digital detox) ;
Pendant ce temps, redécouvrez d’autres activités qui vous plaisent ;
Une fois cette période terminée, faites le point et réintroduisez les technologies dans votre vie seulement après avoir fait le point sur leur valeur et la façon dont vous pouvez les optimiser.
L’auteur a demandé à sa communauté de faire l’expérience : 1600 personnes ont répondu présentes !
Il tire deux conclusions majeures de l’analyse de ces précieux témoignages :
D’abord, cela fonctionne — une large partie des participants ont affirmé que ce grand ménage avait un effet positif sur leur vie quotidienne ;
Ensuite, ce n’est pas facile — il y a eu des abandons et de mauvaises compréhensions des règles. Et c’est justement pourquoi il est nécessaire de préciser les étapes dans la suite du chapitre.
Étape numéro 1 : définissez vos règles technologiques
Il n’est pas question de se priver de toute technologie pendant 30 jours. Nous parlons ici des dispositifs numériques tels qu’Internet, les applications de réseaux sociaux, etc. Il est évident que vos ordinateurs, tablettes et smartphones sont concernés.
Par contre, nous ne parlons pas de votre four à micro-ondes ou de votre brosse à dents électrique…
Mais quid des jeux vidéos ou de la télévision (en particulier de Netflix), par exemple ? À vous de décider. Sachez toutefois que les participants à l’expérience de Cal Newport ont estimé, dans leur grande majorité, qu’elles devaient faire partie du grand nettoyage.
Une règle : ne supprimez que les technologies qui sont facultatives, c’est-à-dire qui ne mettent pas en péril votre vie personnelle ou professionnelle.
Cela demande une réflexion préalable, car il faut distinguer dès ce stade entre le nécessaire et l’accessoire.
Pour aller plus loin, voyez les nombreux exemples donnés par l’auteur. Vous repérerez ainsi où vous vous situez et comment vous pourriez mettre en place des stratégies pour séparer le nécessaire et le facultatif !
L’objectif est d’obtenir une liste de technologies « interdites », ainsi que des procédures opérationnelles pertinentes pour bien vivre la cure.
Étape numéro 2 : respectez trente jours de pause
La première semaine sera sans doute compliquée. La tentation sera grande d’aller jeter un œil à vos écrans, mais résistez !
Une fois ce temps passé, vous aurez la sensation d’être libéré d’une emprise. Cela vous permettra de préparer sereinement la phase 3.
Attention : il ne s’agit pas d’une simple digital detox. Autrement dit, il ne s’agit pas de se réprimer, puis de retourner aux mêmes habitudes.
Durant les 30 jours de pause, comblez le temps nouvellement acquis par des activités plus riches de sens. Faites l’effort de sortir de zone de confort, explorez de nouveaux horizons ou retrouvez des activités qui vous tenaient à cœur.
Si vous savez quelles sont les activités qui vous nourrissent le plus, vous aurez moins de mal à acquérir cette autonomie face au numérique. Pourquoi ? Car vous saurez ce qui compte pour vous et vous apporte une satisfaction authentique.
Étape numéro 3 : réintroduisez les technologies
Ça y est : vous avez « réinitialisé votre vie numérique », comme le dit Cal Newport. Maintenant, que faire ? Eh bien, c’est le moment de reconsidérer avec soin vos usages des technologies digitales.
Pour vous décider, appliquez un filtre en trois étapes — c’est le « sélecteur de technologies minimalistes ». Pour qu’elle revienne dans votre vie, une technologie numérique doit être :
Au service de quelque chose qui a une réelle importance pour vous (et non simplement vous offrir un avantage quelconque) ;
Le meilleur moyen d’obtenir la valeur définie au point un (sinon, remplacez-la par une autre méthode) ;
Spécifiquement limitée dans son usage (à la fois au niveau du temps que vous y passerez et de la manière dont vous l’utiliserez).
« Ce processus vous aidera à cultiver une vie numérique dans laquelle les nouvelles technologies seront au service de vos valeurs profondes au lieu de les subvertir sans votre consentement. C’est lors de cette réintroduction soigneuse que vous prenez les décisions réfléchies qui feront de vous un minimaliste digital. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 85)
Partie 2. Actions
Chapitre 4 : Passez du temps seul
Quand la solitude sauvait la Nation
Le président Lincoln, premier président des États-Unis, ne passait que 6 mois sur l’année à la Maison-Blanche.
Pourquoi ? Car il avait besoin de solitude.
À la Maison-Blanche, il était sommé de prendre des décisions rapides. Il ne pouvait pas non plus se dérober au public qui souhaitait lui rendre visite afin de lui demander telle ou telle chose.
Par contre, tranquillement installé dans son cottage, il pouvait penser à son aise. Était-ce pour se laisser aller à des pensées futiles ?
Non ! C’est sans doute grâce à ces moments cruciaux de solitude qu’il fut capable de prendre certaines des décisions les plus importantes de son mandat ; certains choix majeurs pour le pays tout entier.
Le prix de la solitude
La solitude a souvent une connotation négative. Pourtant, comme l’expliquent Raymond Kethledge et Michael Erwin dans leur livre à succès Lead Yourself First, elle recèle un grand nombre de bienfaits.
Pour ces auteurs, la solitude est avant tout un état subjectif. Peu importe l’environnement, c’est-à-dire que vous soyez effectivement isolé ou non. C’est ce qui se passe dans votre cerveau qui compte.
En fait, la solitude est un état de concentration sur vos propres pensées. Une chose que savaient déjà de nombreux artistes et intellectuels.
Mais nous devrions redécouvrir cette vertu : se désencombrer de la surcharge cognitive infligée par d’autres pour cultiver sa propre pensée originale et créative.
À l’heure actuelle, « cette surcharge est de plus en plus auto-infligée par notre préférence pour les distractions de l’écran numérique ».
Que perdons-nous ? Outre l’émergence de nouvelles idées et une meilleure compréhension de soi, la solitude apporte une proximité nouvelle avec les autres. C’est-à-dire ?
Eh bien, cela signifie que nous ne pouvons « goûter » (profiter, mais aussi évaluer) nos relations intimes que par contraste avec les moments de solitude.
Privation de solitude
Ce constat de manque de solitude à l’ère moderne n’est pas nouveau. Le bruit, la fureur des villes nous éloigne d’un rapport de proximité avec nous-mêmes.
Pour Cal Newport, le phénomène s’est aggravé avec l’iPod, puis le smartphone. Un simple coup d’œil à notre écran pour vérifier nos notifications (ou autre chose) nous éloigne de notre solitude.
L’auteur forge un concept pour marquer le problème. Il nomme cette incapacité à être seul « privation de solitude » et le définit de la manière suivante :
« État dans lequel le temps passé seul avec vos propres pensées sans apport d’autres esprits est presque nul. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 102)
L’obsession de la connexion avec autrui, amplifiée par les réseaux sociaux, est une mauvaise chose. Les plus jeunes générations en souffrent. Les études en ce sens commencent à abonder. Cal Newport en résume plusieurs.
La cabane connectée
Revenons à David H. Thoreau, ce philosophe qui vécut un temps dans les bois. En fait, il ne vivait pas complètement isolé. Loin de là ! Sa cabane était visible depuis la route et il n’avait qu’à marcher une petite trentaine de minutes pour rejoindre la ville.
Le lieu, qui plus est, était fréquenté par des randonneurs. Ses amis et sa famille venaient également lui rendre visite. L’homme était donc rarement seul.
Pourtant, analyse Cal Newport, sa décision de vivre en ces lieux procède d’une volonté de se retrouver dans un état de solitude. La présence de la nature l’aidait à se plonger dans sa pensée et à retrouver ses capacités d’observation.
En fait, c’est l’alternance entre connexion et solitude qui importe le plus. Ce dosage rend la vie plus savoureuse et vous bénéficiez davantage à la fois de la compagnie et de la puissance de votre propre esprit.
Les propositions d’actions qui suivent sont conçues pour vous aider à générer ce cycle connexion-solitude. À vous de les adapter comme bon vous semble.
Action : laissez votre téléphone à la maison
Vous n’avez pas votre téléphone avec vous ? Et alors ? Est-ce vraiment un drame ? Respirez, détendez-vous. Vous n’en avez pas besoin dans l’immédiat.
Et si vous alliez vous balader sans lui ? Et pourquoi pas, même, le laisser à la maison toute une journée… Au minimum, si cette solution est trop compliquée, laissez-le dans la boîte à gants de votre voiture.
Il n’est pas question de vous débarrasser de votre téléphone, non. Mais d’expérimenter de temps à autre la vie sans lui. Si vous avez 40 ans ou plus, vous vous souvenez sans doute que vous pouviez sans peine le faire il y a quelques années encore.
Action : faites de longues marches
De nombreux philosophes adorent la marche. C’est le cas de Friedrich Nietzsche, mais aussi de Jean-Jacques Rousseau, entre autres.
Vous pouvez vous promener pour différentes raisons. Cal Newport rapporte qu’il aime marcher pour profiter du beau temps ou aller à la rencontre de lieux qui lui rappellent des souvenirs.
Elles aident à penser et à se maintenir en forme. Elles sont surtout, pour le sujet qui nous intéresse ici, une source de solitude incomparable. Marcher régulièrement améliore grandement le bien-être pour toutes ces raisons.
Action : écrivez-vous des lettres
L’auteur évoque également une autre habitude personnelle : il tient un carnet personnel. Adepte de la marque Moleskine, il rédige dans ses carnets, année après année, ses idées, projets et réflexions diverses.
Plus généralement, la « pratique de réflexion par l’écriture » est quelque chose que mettait déjà en place le président Dwight D. Eisenhower, ou Abraham Lincoln, par exemple.
Peu importe le support et le genre (épistolaire ou non) : « l’essentiel est l’acte d’écrire lui-même », affirme l’auteur. En effet, en écrivant, vous vous concentrez et rejetez temporairement au-dehors de vous toutes les sollicitations étrangères — et notamment numériques.
Chapitre 5 : Ne cliquez pas sur « J’aime »
Le plus grand duel sportif
Vous pensiez que pierre-papier-ciseaux était un jeu bête et dénué d’intérêt ?
Détrompez-vous ! Non seulement il en existe une ligue nationale américaine, qui a ses joueurs vedettes et ses tournois, mais il apparaît également que ce « sport » est exigeant et épuisant.
Pourquoi ? Car, en réalité, ce jeu peut receler des trésors de psychologie humaine. En tout cas, les meilleurs joueurs doivent avoir de bonnes compétences en analyse des comportements et savoir communiquer de façon subtile pour influencer autrui.
Bref, ce jeu implique — mine de rien — des raisonnements sociaux complexes. Ceux-ci sont essentiels à notre existence. Nous devrions donc en prendre soin en limitant l’interférence négative des outils numériques.
L’animal social
Cal Newport rapporte les études de sciences cognitives de l’équipe du psychologue Matthew D. Lieberman.
Les résultats sont sans appel : notre cerveau (le réseau « par défaut ») consacre une énergie importante à « comprendre l’esprit des autres, y compris leurs sensations et leurs intentions ».
En bref, comme les joueurs professionnels de pierre-papier-ciseaux, nous cherchons sans cesse à lire les pensées d’autrui. Une conclusion s’impose : comme le disait déjà le philosophe Aristote 4 siècles avant notre ère, nous sommes des « animaux sociaux ».
Nous pourrions penser que les outils numériques favorisent cette tendance, n’est-ce pas ? Et pourtant, ce n’est pas le cas.
En réalité, les outils de communication numériques affaiblissent les liens et les échanges d’information — là où l’évolution biologique nous a habitués à des interactions riches en face à face.
Le paradoxe des médias sociaux
Les réseaux sociaux sont-ils en cause directement ? Ses promoteurs défendent l’idée que ce qui pose problème n’est pas l’outil en soi, mais sa mauvaise utilisation. Ce n’est toutefois pas si sûr.
Cal Newport s’appuie sur plusieurs études et articles pour faire le point. Il en résulte un étrange paradoxe que l’auteur exprime en ces termes : « les médias sociaux vous donnent le sentiment d’être à la fois connecté et solitaire, heureux et triste ».
Pour l’auteur, qui cherche ici à cerner où se trouve le problème, le problème vient du fait que les réseaux sociaux peuvent contribuer à détacher les personnes des activités du monde réel, « hors réseau ».
En bref : un « J’aime » ne vaudra jamais un café en face à face avec un ami… Pourquoi ? Car nous avons besoin, en tant qu’animaux sociaux, d’une socialité plus intense.
Celle-ci est certes plus difficile à mettre en place, et il est souvent plus facile de choisir la version « rapide » en ligne, qui donne des résultats immédiats. Pourtant, le bénéfice à long terme d’une rencontre en chair et en os est bien plus grand.
Autre point : nous avons signalé plus haut les dangers de l’économie de l’attention. Les entreprises cherchent à utiliser notre besoin de reconnaissance et de socialité pour nous « attacher » à nos smartphones et applications.
Les « J’aime » assurent cette fonction : vous recevez une notification pour vous prévenir que quelqu’un a mis un « J’aime » sous votre post et vous ne pouvez que difficilement vous empêcher d’y jeter un œil. Vous avez été « capté ».
Reprenons la conversation
La conversation se distingue de la connexion. C’est ce qu’étudie Sherry Turkle dans son essai remarqué, Reclaiming Conversation.
Dans la conversation, nous apprenons à écouter, à faire usage d’empathie ; nous utilisons le ton adapté et faisons preuve de nuance. Cela n’a pas cours dans les petites doses de connexion quotidiennes.
Selon l’auteure, il est toutefois possible de renouer avec la conversation. Certes, sa solution va globalement dans le sens du minimalisme digital. Toutefois, elle n’attire pas suffisamment l’attention sur l’importance d’un changement de comportement face à nos dispositifs numériques.
Pour aller plus loin, Cal Newport propose de parler de communication métaconversationnelle, un concept qu’il expose p. 140-143. Plus concrètement, voici les quelques actions qu’il vous propose de mener.
Action : ne cliquez pas sur « J’aime »
Le bouton « J’aime » a été inventé à l’origine par FriendFeed en 2007, puis repris par Facebook en 2009.
Ce n’est pas seulement une façon simple de montrer son assentiment. C’est aussi et surtout une façon, pour les algorithmes mis au point par ces entreprises, de calculer précisément ce que vous préférez et de vous proposer des contenus (promotionnels ou non) en fonction de celles-ci.
Mais concentrons-nous sur l’intérêt du « J’aime » pour la communication.
En fait, il n’apporte rien, ou vraiment pas grand-chose. Au lieu de converser et de nuancer votre propos, vous n’apportez qu’un seul bit d’information, sans saveur, à votre interlocuteur (si l’on peut encore l’appeler ainsi).
La méthode de Cal Newport est la suivante : au lieu d’y voir un moyen de saluer un ami, voyez le bouton « J’aime » comme un poison. Faites de même avec les petits commentaires inutiles du genre « Trop mignon !! ».
Pourquoi ? Afin de préserver les relations à haute valeur ajoutée. Nous croyons pouvoir manier les deux — connexion à faible valeur et conversation à haute valeur —, mais les études montrent que ce n’est que rarement le cas.
Comment faire ? En prévenant, par exemple sur votre mur Facebook, que vous allez renoncer (au moins un temps) à ces petits gestes. Vous pouvez même expliquer pourquoi.
Il y a de fortes chances pour que cela soit bien accueilli. Mais si certaines personnes doivent sortir de votre « orbite sociale », laissez-les s’en aller.
Action : regroupez vos écritures
Quid des messages textuels ? Les SMS sont aujourd’hui devenus un moyen de communication privilégié. Pour un grand nombre d’entre nous, il serait difficile, voire impossible de s’en passer.
Cal Newport propose un compromis qu’il nomme le regroupement d’écritures.
Comment le mettre en place ?
Première étape : vous mettez votre téléphone en mode « Ne pas déranger » afin de couper l’arrivée des SMS et des notifications (il est possible de le faire tout en conservant, si vous le souhaitez, les appels urgents).
De cette façon, vous devez aller voir vous-même, quand vous le décidez, qui vous a écrit. Cette façon de faire vous libère d’avoir à regarder ou à répondre directement aux messages.
Deuxième étape : répondre à tous les messages en même temps.
Vous serez certes moins disponibles, mais vous améliorerez la profondeur des relations. C’est un principe que vous pourrez également retrouver dans Cessez d’être gentil, soyez vrai !
Action : des heures ouvrables pour les conversations
Faites de même — ou presque — avec les conversations téléphoniques. Désignez des « heures ouvrables » au cours desquelles vous êtes disponible pour converser par téléphone (ou Skype, par exemple).
C’est assez simple à mettre en place et nous le faisions facilement auparavant, et pourtant nous avons presque oublié comment le faire ! Il suffit d’établir un créneau horaire pour s’appeler…
Dans l’idéal, réservez des plages fixes, afin d’aider autrui à mémoriser vos moments de disponibilité.
« La stratégie des heures ouvrables de conversation est efficace pour améliorer votre vie sociale, car elle surmonte le principal obstacle à une socialisation pleine de sens : la crainte d’ennuyer les gens en leur téléphonant. Les gens adorent les vraies conversations, mais cet écueil suffit souvent à les dissuader. Si vous l’éliminez grâce à des heures ouvrables de conversation, vous serez surpris de constater combien de contacts satisfaisants supplémentaires vous pouvez faire tenir dans une semaine normale. » Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 153
Chapitre 6 : Récupérez vos loisirs
Le loisir et la bonne vie
Le minimalisme est une éthique en ce sens qu’il s’intéresse à ce qu’est une « bonne vie ». Si nous suivons Aristote sur ce thème, nous découvrons que le bonheur s’obtient par la réalisation d’activités plaisantes en elles-mêmes.
Le philosophe de la Grèce antique nous apprend en effet à aimer la contemplation, car c’est une activité que nous pouvons pratiquer pour elle-même, sans qu’elle ne doive s’orienter vers un but extérieur (manger, gagner de l’argent, vaincre un ennemi, etc.).
Cal Newport généralise et actualise cette pensée : pour lui, les « loisirs de haute qualité » sont ceux que nous faisons pour eux-mêmes, simplement car il nous apporte une « joie intérieure ».
Quel rapport concret avec les technologies numériques ? Eh bien, elles nous incitent à nous satisfaire de « loisirs de basse qualité » qui ne nous rendent pas vraiment heureux. Ceux-ci nous rendent juste les problèmes et l’ennui de la vie quotidienne plus supportables.
Lorsque nous nous en passons, nous nous retrouvons face au sentiment diffus de manque. La solution consiste à prévoir à l’avance quelles seront les activités de qualité que nous feront une fois les dispositifs numériques rangés dans l’armoire.
Le Principe de Bennet
Connaissez-vous la communauté FI (Financial Independence) et en particulier le mouvement FI 2,0, qui prône la liberté financière rapide, bien avant l’âge de la retraite ?
Les adeptes de ce mouvement cherchent à atteindre une indépendance financière complète (c’est-à-dire ne plus avoir à travailler pour subvenir à leurs besoins pendant le reste de leur vie) le plus rapidement possible.
La solution passe par la frugalité, c’est-à-dire la réduction drastique des dépenses. Mais ce qui intéresse au plus haut point Cal Newport, c’est que ces personnes s’intéressent de près à la façon de mener leur vie. Et notamment à la qualité de leurs loisirs.
Voici deux sites de personnalités FI 2,0 qui pourraient vous inspirer :
Mr. Money Mustache de Pete Aden ;
Frugalwoods de Liz Thames.
Leur point commun ? Ils passent leur journée à faire beaucoup, beaucoup de choses. Leurs loisirs ne sont pas passifs, mais actifs : ils fabriquent, rangent, composent, écrivent, tondent, récoltent, etc. Bref, ils sont friands d’activités intenses !
Celles-ci nécessitent des apprentissages et apportent des satisfactions plus durables. Et, chose étonnante : elles augmentent votre énergie pour le travail.
« Dépenser plus d’énergie dans ses loisirs (…) peut en fin de compte rendre plus énergique », affirme Cal Newport à la suite d’un célèbre auteur de développement personnel du début du XXI siècle, Dan Bennett. C’est pourquoi il l’appelle « le principe de Bennett ».
De l’artisanat à la satisfaction
L’artisanat est une excellente source de loisir créatif et de haute qualité, procurant une satisfaction intense.
Dans une société dominée par les écrans, nous avons besoin de retrouver le goût et le sens des savoir-faire manuels. Telle est la conviction de l’auteur, qui suit en cela la pensée de plusieurs intellectuels américains contemporains.
L’artisanat, c’est-à-dire le plaisir d’avoir créé quelque chose de ses propres mains, procure une satisfaction plus profonde pour au moins deux raisons.
D’abord, nous construisons des objets qui durent dans le temps et que nous pouvons toucher.
Ensuite, ces objets peuvent devenir des sources de fierté et de reconnaissance par les pairs.
Certes, l’action numérique (écrire des articles de blog ou un programme informatique, par exemple) peut également être source de satisfaction et être rapprochée de l’artisanat. Toutefois, elle n’a pas de rapport direct avec « le monde réel ».
Si vous travaillez déjà dans le domaine informatique, l’auteur vous conseille donc de vous en tenir à la définition plus traditionnelle de l’artisanat pour vos loisirs.
Construisez des objets réels. « Laissez une bonne trace de vous-même. Faites du bon travail », comme le dit Gary Rogowski.
Une vie sociale suralimentée
Ici, l’auteur défend l’intérêt des jeux de société. Ceux-ci permettent, selon lui, d’augmenter la vie sociale. Et de le faire hors du numérique.
Les jeux de table créent un espace fermé, propice à la création de liens et au développement des émotions. Durant une partie, quelques heures, vous entrez dans un rôle social et vivez plus intensément.
D’un autre côté, Cal Newport évoque aussi la mouvance du fitness social, qui a pour but principal de générer un vrai sentiment d’appartenance à une communauté (plus que de faire du sport).
Le CrossFit, si célèbre aujourd’hui, en est issu directement. L’objectif : faire du sport et créer de la camaraderie.
Ces activités ont au moins deux points communs :
Elles obligent à passer du temps avec les autres ;
Elles obligent à respecter des règles.
Ces deux éléments peuvent paraître contraignants, et pourtant ce sont eux qui améliorent notre sentiment d’appartenance à une communauté, de liberté et de joie au quotidien.
La renaissance du loisir
Il existe des loisirs de haute qualité qui sont liés à Internet. Celui-ci permet même une « renaissance du loisir » tout à fait intéressante. Il ne s’agit donc pas d’opposer de façon caricaturale loisir de faible qualité numérique et loisir de qualité non numérique.
Comment aide-t-il ? Principalement en se faisant le relais d’activités de qualité dans le monde réel :
Internet aide à trouver des communautés d’intérêts ;
Et donne accès à des informations utiles et parfois obscures.
Les blogs, ainsi que YouTube, par exemple, peuvent donc être utilisés avec un grand intérêt. Le principal est qu’ils demeurent dans un rôle de soutien aux activités « analogiques » (non numériques).
Action : réparer ou fabriquer quelque chose chaque semaine
Retrouver de l’habilité — être capable de réparer telle ou telle chose et d’acquérir des compétences manuelles — vous apportera un sentiment de puissance, de capacité.
Voici une liste de petites choses à faire vous-même dressée par l’auteur :
Faire la vidange de votre voiture ;
Construire une tête de lit sur mesure ;
Commencer un carré potager ;
Apprendre un nouveau morceau de musique (voire un nouvel instrument, mais cela demandera plus d’effort).
Essayez d’agir de la sorte sur 6 semaines, en privilégiant une compétence par semaine.
Vous n’êtes pas obligé de commencer par des choses compliquées. Suivez d’abord des instructions pas à pas, puis, si le sujet vous plaît, lancez-vous dans des projets plus complexes.
L’objectif : vous redonner envie de vous de mettre les mains dans le cambouis !
Action : programmer vos loisirs de basse qualité
« Voici ma suggestion : réservez à l’avance le temps que vous consacrerez à des loisirs de basse qualité. C’est-à-dire, spécifiez à quels moments vous vous adonnerez au surf sur le Web, aux visites de médias sociaux et aux divertissements en streaming. Dans ces moments, tout peut faire l’affaire (…). Mais hors de ces périodes, restez hors ligne. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 184)
Selon Cal Newport, cette stratégie est efficace car :
Vous protégez ainsi les activités intenses des perturbations inutiles en ligne ;
Vous ne renoncez pas complètement à des moments de diversion numérique.
Action : adhérer à quelque chose
En prenant l’exemple de Benjamin Franklin, grand ingénieur et homme social, l’auteur nous invite à faire partie de sociétés ou de groupes dans lesquels nous pouvons pratiquer des activités avec autrui (la lecture, les jeux de société, une action militante ou mille autres choses).
L’essentiel est de faire le premier pas : adhérez, puis apprenez à côtoyer les autres et à vous joindre à l’ambiance de ces groupes. Il est fort probable que vous en retiriez une grande satisfaction.
Action : suivre des plans de loisirs
Ceux qui s’organisent correctement sont souvent ceux qui réussissent le mieux au niveau professionnel. Et si vous agissiez de la même façon au niveau personnel ?
L’auteur vous propose de créer un plan saisonnier (ou trimestriel) et un plan hebdomadaire de loisirs.
Dans le plan saisonnier, vous veillerez à indiquer :
Un objectif ;
Des stratégies (pour mener à bien votre objectif) ;
Des habitudes (qui viennent en plus de l’objectif principal).
Pour établir votre plan hebdomadaire, vous utiliserez le plan saisonnier en cours. Vous indiquerez les créneaux horaires dédiés à vos loisirs, de façon claire et réaliste. Prenez le temps de vous en imprégner en début de semaine.
Si cela vous paraît nécessaire, faites également le point, chaque semaine, sur les progrès réalisés.
Cal Newport est un fervent défenseur de cette vision planificatrice. Selon lui, elle n’enlève pas la spontanéité, mais permet au contraire de prendre davantage conscience des temps que nous nous octroyons à nous-mêmes et d’en augmenter la fréquence.
Chapitre 7 : Rejoignez la Résistance de l’attention
David et Goliath 2.0
Goliath 2.0, c’est Facebook — et de façon étendue, tous les services « gratuits » d’autres firmes qui cherchent à nous maintenir « verrouillés » sur nos écrans. Pour le dire autrement, Goliath, c’est donc toute cette économie de l’attention dont nous avons parlé depuis le début de ce livre.
Vous l’aurez compris : David, c’est vous ou toute personne soucieuse d’exercer son esprit critique afin de reprendre le contrôle de son attention et, plus largement, de son existence (numérique et hors numérique).
Comme dans le mythe, la lutte n’est pas égale. Vous n’avez très probablement pas le millième des ressources (financières, mais pas que) que possèdent ces entreprises. Mais vous avez néanmoins ce pouvoir de résister au marché qui vous est proposé.
Pour Cal Newport, il s’agit d’un véritable mouvement en marche, celui de la « Résistance de l’attention ». Dans ce dernier chapitre, l’auteur vous donne quelques actions pour vous engager en faveur de ce mouvement.
Action : supprimer les médias sociaux de vos téléphones
Ne prenons que l’exemple de Facebook : ses revenus publicitaires sont générés à 88 % (en 2017) par les annonces sur mobile.
Si vous supprimez votre application Facebook de votre téléphone, ce sera déjà un geste en faveur de la résistance à la capture de votre attention par les marques en tout genre.
« Vous n’avez pas besoin de faire une croix sur ces services, renoncez seulement à y accéder partout où vous allez », précise Cal Newport.
Action : transformer vos appareils en ordinateurs spécialisés
Cal Newport évoque une application utile pour bloquer les notifications et la connexion à Internet durant des plages horaires que vous pouvez choisir : Freedom.
Pourquoi priver votre ordinateur de sa puissance et de sa polyvalence ? N’est-ce pas paradoxal ? « Non », répond l’auteur.
Pour être productif, vous avez besoin de rester focaliser sur votre tâche quand vous travaillez sur ordinateur. Or, la possibilité d’alterner rapidement entre le traitement de texte et la recherche sur le Web, par exemple, peut clairement détériorer la productivité.
Encore une fois, il n’est pas question de se couper définitivement des applications de divertissement, des réseaux sociaux ou d’Internet, mais simplement d’en mieux réguler l’usage en les bloquant à dessein durant les heures où vous n’en avez pas besoin.
Action : utiliser les médias sociaux comme un professionnel
Les spécialistes des réseaux sociaux ne les utilisent pas, en général, comme les utilisateurs moyens. Ils cherchent à en tirer le maximum dans un objectif professionnel. Nous pouvons nous inspirer de leurs stratégies.
Voici quelques conseils issus de l’analyse, par l’auteur, de la pratique d’une experte en médias sociaux :
Ne pas utiliser les réseaux sociaux comme source de divertissement passif (inscription à des groupes pour leur simple côté « fun », scroll infini du fil d’actualité, etc.) ;
Suivre un petit nombre seulement de comptes directement en lien avec ses centres d’intérêt professionnels (ou pourquoi pas, dans un cadre élargi, personnel) ;
Réserver Facebook aux contacts personnels ou familiaux et se limiter à 150 (le nombre de Dunbar) et ne l’utiliser qu’une fois ou deux par semaine ;
Utiliser Twitter comme un radar pour détecter de nouvelles idées ou tendances, en utilisant notamment la fonction de thresholding (création de seuils) disponible avec un outil tel que TweetDeck.
Action : opter pour le Slow Media
Le mouvement Slow Media est né en Allemagne dans les années 2010. Il s’inspire du mouvement Slow food créé en Italie à la fin du XXe siècle pour s’opposer à l’implantation d’un Mc Donald à Rome (et plus largement à la fast food).
L’idée consiste essentiellement à « transformer la consommation des médias en expérience de haute qualité ».
Aux États-Unis, la tendance est plutôt à la diète : Timothy Ferriss, qui a écrit La semaine de 4 heures (entre autres), a notamment popularisé l’idée de consommer moins d’informations.
Les deux approches ont leurs mérites et Cal Newport nous invite à tester l’approche slow. C’est-à-dire, en premier lieu, se concentrer sur les meilleures sources possibles.
Choisissez également très bien les rédacteurs que vous suivrez. Qu’ils soient journalistes ou blogueurs, choisissez-les car ils ont fait la preuve de la qualité de leurs analyses et commentaires.
Action : abêtir votre smartphone
Vous pouvez aller jusqu’à vous munir d’un téléphone à grosses touches sans aucune connexion à Internet ou d’un Nokia 3310, mais il n’est pas obligatoire d’aller jusque là !
Si l’intérêt d’abêtir nos téléphones se fait de plus en plus sentir, nous voulons tout de même, dans la plupart des cas, pouvoir bénéficier de certains de ses avantages.
Plusieurs solutions existent. L’une d’entre elles est le Light Phone (voir p. 221). L’autre, déjà évoquée, consiste à supprimer les apps que vous ne voulez plus utiliser.
« Déclarer votre indépendance par rapport à votre smartphone est probablement le pas le plus sérieux que vous puissiez accomplir vers la résistance de l’attention. Car les smarpthones sont le cheval de Troie favori de l’économie d’attention numérique. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 222)
Conclusion sur « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital » de Cal Newport :
Ce qu’il faut retenir de « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital » de Cal Newport :
Le point fort du livre est de proposer une solution de résistance simple et efficace à l'économie de l'attention qui gangrène nos vies. Du moins si nous n'y prenons pas garde.
Cal Newport cherche avant tout à nous donner des outils pour agir différemment. Sa philosophie reste simple et pratique. Néanmoins, il l'envisage comme une philosophie de vie ou comme une éthique globale.
Et en effet, le numérique s'infiltre aujourd'hui dans toutes les sphères de nos existences, aussi bien au niveau privé que professionnel.
Son propos est avant tout de nous aider à supprimer les moments inutiles ou à faible valeur ajoutée : ces instants où, par ennui ou dépit, nous consultons machinalement notre smartphone ou nous laissons aller à la procrastination.
L'auteur insiste : avant d'être une "faute" individuelle, c'est avant tout le résultat de techniques mises en place par les plateformes et plus généralement les entreprises du Web 2.0. Or, cela rend encore plus urgent de s'en libérer.
Les solutions proposées sont finalement assez simples. Au cœur du processus, vous trouverez l'idée de faire une pause numérique durant un mois afin de réorganiser votre vie autour des objectifs qui comptent vraiment pour vous.
Car ne l'oubliez pas : le numérique doit vous apporter des outils pour améliorer votre propre existence, et non vous enfermer sur vous-même tout en profitant avant tout aux géants du Web.
À lire aussi : La fabrique du crétin digital.
Points forts :
Une philosophie claire ;
Des conseils pour la mettre en œuvre ;
Une vision critique, mais pas radicale ;
Si vous êtes blogueur ou autre, vous pourrez continuer à travailler en ligne, même en devenant un minimaliste digital !
Point faible :
Je n'en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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Résumé de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller et Luca Massaron : voici un livre qu'il vous faut lire si vous voulez comprendre les enjeux de ces nouvelles technologies qui prétendent changer notre vie et nos façons de travailler — un ouvrage de vulgarisation technique complet qui répondra à toutes vos interrogations sur le fonctionnement et les défis posés par l'IA.
Par John Paul Mueller et Luca Massaron (pour l'adaptation française), 2022, 420 pages.
Titre original : "Artificial intelligence for dummies".
Chronique et résumé de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller et Luca Massaron
Introduction
Il y a beaucoup de discours contradictoires sur l'intelligence artificielle (IA), des plus optimistes aux plus pessimistes. Ce livre cherche à faire le point en étudiant le rôle des IA dans nos vies quotidiennes. Il aborde aussi la question des limites — techniques et éthiques — de ces technologies.
Partie 1. Introduction à l'IA
Chapitre 1. Introduction à l'IA
"Chacun a de l'IA une vision différente", affirment les auteurs. Cela ne facilite ni sa compréhension ni son développement.
L'intelligence artificielle, qu'est-ce que ça veut dire ?
Il faut d'abord distinguer entre différents types d'activités mentales reprises sous le nom d'intelligence :
Apprentissage ;
Raisonnement ;
Compréhension ;
Perception de la vérité ;
Vision des liens ;
Prise en compte du sens ;
Distinction entre les faits et les croyances ;
Etc.
Malgré cette diversité, l'intelligence suit un processus qui peut être imité ou simulé par une machine :
Élaboration d'un objectif ;
Estimation de la valeur d'une information pour l'atteinte de l'objectif ;
Manipulation de données ;
Définition des valeurs de vérité entre informations nouvelles et existantes ;
Évaluation de l'atteinte de l'objectif ;
Modification de l'objectif en fonction de nouvelles données ;
Répétition jusqu'à la réussite/échec (trouvé vrai/trouvé faux).
Pour comprendre ce que les ordinateurs peuvent faire, il peut être utile de se rapporter à la théorie des intelligences multiples de Howard Gardner (voir le tableau 1.1. p. 12-14).
En fait, il est important de comprendre que "l'IA, en réalité, n'a rien à voir avec l'intelligence humaine". L'IA "simule" l'intelligence grâce à des algorithmes.
Comprendre l'histoire de l'IA
Les débuts de l'IA ont lieu aux États-Unis, à Darmouth, dans les années 50. Les premières expériences ont lieu avec la logique symbolique. Au début, les scientifiques tentèrent d'imiter le fonctionnement du raisonnement humain (tel qu'ils le comprenaient à l'époque). Cela a donné des résultats, mais plutôt décevants par rapport à ce qui était attendu.
Les systèmes experts ont ensuite fait leur apparition. Nous en utilisons toujours aujourd'hui (les correcteurs d'orthographes, par exemple). Ce type de recherche a connu ses beaux jours dans les années 70 et 80, avant d'être relégué au second plan dans les années 90.
Ensuite vint "l'hiver des IA". L'engouement s'est réduit (financier, scientifique, etc.). Mais au début des années 2000, de nouvelles découvertes ont vu le jour. De nouvelles théories et groupes de recherche naissent et se développent rapidement.
À l'heure actuelle, c'est la "tribu" de l'apprentissage profonds qui connaît le plus de succès. Nous verrons plus bas de quoi il s'agit.
Recenser les applications de l'IA
Voici quelques applications d'utilisations de l'IA déjà mises en place :
Détection des fraudes ;
Planification des ressources ;
Analyse complexe ;
Automatisation ;
Services à la clientèle ;
Systèmes de sécurité ;
Efficience des machines.
Éviter l'emphase et la surestimation concernant l'IA
Voici maintenant les 5 tribus de l'IA et de l'apprentissage machine dont nous parlions plus haut :
Symbolistes (leur truc, c'est la logique et la philosophie) ;
Connexionnistes (eux, ils sont branchés neurosciences) ;
Évolutionnistes (les biologistes du coin) ;
Bayésiens (pros de la statistique) ;
Analogistes (ou la psychologie appliquée aux machines).
À terme, l'objectif serait de fusionner toutes ces approches pour créer un ou plusieurs "algorithme(s) maître(s) (...) capable(s) d'apprendre quelque chose". Même si des scientifiques y travaillent, nous sommes encore loin du compte.
Il faut donc être prudent et ne pas succomber aux sirènes médiatiques qui nous annoncent la révolution IA tous les deux ou trois ans. En tant qu'utilisateurs, nous devons rester calmes et ne pas surestimer leur puissance.
Chapitre 2. Définir le rôle des données
Les données sont la "nourriture" des centres de calcul. Ce qui change aujourd'hui, c'est leur nombre et leur diversité. "L'utilisation de matériels sophistiqués et les progrès réalisés dans les algorithmes font que les données sont aujourd'hui la ressource universelle de l'IA", rappellent les auteurs.
Constater que les données sont aujourd'hui omniprésentes
Il existe différents types de données. Mais avant d'aller plus loin, il faut prendre la mesure du "big data" (grandes données). C'est la grande nouveauté. Les données sont vastes, si vastes que de nouveaux outils d'analyse sont nécessaires pour les stocker et les traiter.
Où sont créées et distribuées ces données ? Sur Internet, principalement. Et plus encore depuis la naissance du web 2.0 (collaboratif, avec les réseaux sociaux et le peer-to-peer, etc.).
Tous nos équipements contemporains — de l'ordinateur au mobile, en passant par les appareils domestiques connectés — récoltent des données qui sont (ou peuvent être) ensuite traitées ailleurs.
Aujourd'hui, ce sont principalement les algorithmes fonctionnant avec l'apprentissage profond qui sont capables de traiter ces grands amas de données.
Exploiter les données avec succès
Avoir des données ne suffit pas à améliorer les IA. Il faut les recueillir, les manipuler, puis seulement les analyser. Pour la récolte, vous aurez besoin de capteurs qui sont de toutes sortes (voir p. 36). Ce sont eux qui seront capables de vous fournir des données fiables.
Parfois, ce sont les humains qui introduisent eux-mêmes leurs données (sur Facebook ou dans un formulaire du registre national en ligne, par exemple). Mais vous pourrez aussi recourir à l'automatisation de la collecte de données.
Dans tous les cas, vous devrez vous assurer d'agir avec éthique (ce qui n'est pas toujours facile). Voici quelques recommandations :
Obtenir la permission ;
Utiliser des techniques d'assainissement des données ;
Éviter l'inférence des données ;
Éviter les généralisations (p. 41-42).
Adapter les données
Vous n'aurez que rarement des données "parfaites". Vous devrez faire avec des données manquantes et prendre en compte des discordances entre certaines d'entre elles. Par ailleurs, vous devrez faire le tri entre les données utiles et celles qui ne vous apporteront rien.
Autrement dit, comme vous pouvez le constater, les données sont loin d'être simplement "données". Il faut un long travail pour les "obtenir".
Tenir compte des 5 types de données incorrectes
Vous devrez être particulièrement vigilant, lors de la récolte, à exclure ces 5 types de données :
Mensonges ;
Omissions volontaires ;
Erreurs de perspectives ;
Biais cognitifs (sur ce point, voir Système 1/système 2) ;
Mauvais cadres de référence (quand vous ne parlez pas de la même chose, vous ne pouvez pas vous comprendre).
Définir les limites de l'acquisition des données
Bien sûr, il convient aussi de définir des limites à l'acquisition des données. Pourquoi accumuler tant de data ? Pour faire quoi ? "Il importe d'adapter l'acquisition de données aux questions auxquelles il faut répondre", rappellent les auteurs.
Sans questionnement préalable, la récolte pourrait bien être absurde ! Si vous êtes en situation de récolter et d'analyser des données, assurez-vous donc d'avoir clairement défini, au préalable, les choses que vous voulez savoir.
Prendre en compte les problèmes de sécurité des données
L'accessibilité des données ne va pas de soi. Certains utilisateurs biaisent volontairement leurs données (dans le domaine politique ou médical, par exemple). Par ailleurs, certaines données peuvent être corrompues par des sources humaines ou des machines (botnets, attaques de virus, etc.).
Chapitre 3. Réfléchir à l'utilisation des algorithmes
Les données sont capitales. Plus encore que le perfectionnement de l'algorithme. C'est en tout cas l'avis de spécialistes en création de modèles de langage. Mais allons un peu plus au fond des choses.
Comprendre le rôle des algorithmes
"Un algorithme est une procédure, c'est-à-dire une succession d'opérations, généralement exécutée par un ordinateur, qui garantit l'aboutissement à la solution correcte d'un problème dans un temps fini, ou qui vous dit qu'il n'existe aucune solution." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 58)
En soi, ce n'est rien de très nouveau et nous utilisons déjà des IA appuyées sur des algorithmes plus ou moins simples tous les jours, depuis les systèmes intelligents d'ouverture de porte de garage jusqu'à Alexa ou Siri.
Les auteurs abordent ensuite des questions techniques liées à la compréhension plus fine des premiers algorithmes ayant servi au développement des IA :
Les plans et ramifications (comment construire des graphes de résolution de problèmes en créant des espaces d'états et des moyens de "traverser" les graphes) ;
Les jeux qui opposent des joueurs (l'exemple type est le morpion, aussi appelé OXO) ;
La recherche locale et les heuristiques.
Découvrir la machine qui apprend
Les algorithmes présentés ci-dessus peuvent résoudre des problèmes de type "sudoku". Mais certains problèmes de la vie réelle sont plus compliqués. Le diagnostic d'une pathologie ou la détection d'une fraude à l'assurance, par exemple, demandent d'autres compétences et — surtout — plus de flexibilité.
Les systèmes experts forment des moyens plus subtils de répondre à ce type de tâche (les auteurs donnent l'exemple de MYCIN et DENDRAL).
Autre solution : faire intervenir l'apprentissage machine. C'est ce qui a été utilisé par Google et son IA AlphaGo, qui a réussi à vaincre plusieurs champions du Go (un jeu de table plus complexe que le jeu d'échecs).
Chapitre 4. Innover avec un matériel spécialisé
Pour que l'IA fonctionne bien, et même mieux, il faut développer des matériaux nouveaux. Le matériel informatique reste la base de tout développement et progrès en ce domaine. Par ailleurs, il faut aussi apprendre à améliorer la relation humain/machine.
Utiliser un matériel standard
Mieux vaut se fier à ce qui a déjà fait ses preuves, au moins dans un premier temps. Si vous devez développer une IA, vous vous appuierez donc sur des systèmes pérennes et standards dans ce domaine. En l'occurrence, l'architecture de von Neumann (du nom de l'inventeur de l'informatique) fait encore référence, même si elle a des défauts (qui sont répertoriés page 80).
S'appuyer sur de nouvelles techniques de calcul
Certaines nouvelles techniques peuvent paraître géniales, mais c'est parfois juste un effet d'annonce. Il faut donc rester vigilant, surtout si vous souhaitez expérimenter en la matière. Neural Magic est une technique intéressante, mais elle nécessite d'avoir un matériel informatique robuste.
Les auteurs parlent également du Sub-Linear Deep Learning Engine (SLIDE) qui change complètement la façon traditionnelle d'exécuter les tâches.
Utiliser des processeurs graphiques (GPU)
Ceux-ci sont très performants. Ils s'adjoignent au processeur central (CPU) afin d'en accroître les performances, notamment dans le traitement des images, un thème brûlant de l'IA depuis les années 2010 au moins.
Travailler avec des processus d'apprentissage profond
Ici, il faut différencier entre :
Le DLP pour deep learning processor ou processeur d'apprentissage profond, encore étudié par les universitaires ;
Et le NPU pour neuronal processor unit ou unité de traitement neuronal, qui est issu du premier et qui a fait l'objet d'utilisations commerciales ;
Et le TPU pour tensor processing unit créé par Google sur la même base, pour des utilisations spécialisées.
Créer un environnement de traitement spécialisé
En revanche, l'apprentissage profond est incompatible avec les architectures classiques de type Von Neumann. Les spécialistes (dont l'Agence de recherche du ministère de la Défense US et IBM) ont donc conçu d'autres dispositifs, dont SyNAPSE (Systems of neuromorphic adaptative plastic scalable electronics).
Les matériels se font de plus en plus performants et la compétition est rude (entre Google et Microsoft, entre autres).
La course aux capteurs toujours plus sensibles est également lancée. L'objectif ? Rendre les IA encore plus réceptives à leurs environnements et, donc, plus capables d'interagir avec lui.
Partie 2. Recenser les utilisations de l'IA dans la société
Chapitre 5. Faire le tour des utilisations de l'IA dans les applications informatiques
La correction (d'erreurs, au sens large) et la suggestion (propositions en tout genre) sont actuellement les deux manières par lesquelles les IA répondent à nos besoins.
Prenons une voiture "intelligente" : celle-ci corrige les erreurs de conduite et suggère des itinéraires plus rapides. Ce sont déjà des fonctions que nous connaissons (conduite assistée et GPS, notamment).
Avoir une idée des applications les plus courantes
Il y a certaines applications déjà courantes de l'IA. Voici celles citées par les auteurs :
Créativité artificielle (les auteurs citent Chat GPT un peu plus haut) ;
Vision par ordinateur, réalité virtuelle et traitement d'image ;
Diagnostics ;
Reconnaissance de visages ;
Jeux de tous types ;
Reconnaissance d'écriture manuscrite ;
Traitement automatique du langage naturel, traduction automatique, agents conversationnels ;
Contrôle non linéaire et robotique ;
Reconnaissance optique de caractère ;
Reconnaissance de la parole.
L'un des plus gros problèmes à ce jour concerne les deepfake ou hypertrucage. Il faut donc mettre en balance les exploits de l'IA avec ses risques.
Voici quelques autres applications, plus spécifiques (ou en cours de recherche) :
Vie artificielle ;
Raisonnement automatisé ;
Exploration de données ;
Représentation des connaissances ;
Résolution des contentieux ;
Robotique ;
Web sémantique ;
Etc.
Etudier les erreurs de l'IA
"On parlera d'erreur pure et simple quand le résultat d'un processus, compte tenu des inputs, n'est correct en aucun cas, c'est-à-dire quand la réponse n'est pas adaptée du tout à la requête." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 111)
Les erreurs sont nombreuses et les développeurs ne savent pas toujours pourquoi elles ont lieu. Ces erreurs peuvent avoir de conséquences graves dans certains cas. Toutefois, la plupart du temps, cela ne doit pas nous inquiéter outre mesure. Rappelons-nous simplement que l'IA ne pense pas !
Chapitre 6. Automatiser des processus courants
Élaborer des solutions contre l'ennui
Nous pouvons également renverser la conclusion précédente : les IA peuvent nous aider là où nous, humains, faisons des erreurs.
Selon les auteurs, qui s'appuient sur plusieurs études, les personnes au travail font souvent des erreurs lorsqu'ils s'ennuient. Les IA peuvent aider à réaliser ces tâches ennuyeuses.
Il est également possible d'élaborer des solutions efficaces contre l'ennui, en rendant les tâches plus intéressantes ou en permettant aux personnes de travailler plus efficacement.
Par contre, une IA ne pourra pas vous motiver ou vous dire ce que vous pourriez faire pour vaincre l'ennui. Mais rappelez-vous : l'ennui est aussi une condition de la pensée créative !
Travailler dans un contexte industriel
L'automatisation est un problème ancien, qui commence dès les débuts de l'industrialisation et même — à en croire les auteurs — dès le XIe siècle dans les chantiers navals de Venise !
Les IA peuvent aider à améliorer l'automatisation et à rendre le travail encore plus efficace. C'est vrai en l'associant à la robotique, mais pas seulement. Une question se pose alors : si nous automatisons tout, que feront les humains ?
Créer un environnement sécurisé
La sécurité n'est pas toujours garantie. En milieu industriel, c'est encore plus vrai. L'automatisation aide à être plus efficace, mais pas nécessairement à sécuriser certaines tâches. Les IA peuvent assister les humains dans leurs difficultés avec l'automatisation.
Mais ce n'est pas le seul endroit où l'IA pourrait améliorer la sécurité : c'est vrai aussi dans la vie quotidienne et même lorsque nous surfons sur le Net (l'IA pourrait nous aider à ne pas laisser traîner des données sensibles ou à nous prévenir de la présence de virus).
En revanche, l'IA ne pourra pas rendre le monde totalement sécurisé. La réponse de l'IA interviendrait toujours trop lentement au regard de notre irrésistible capacité à inventer de nouveaux problèmes et dangers !
Chapitre 7. Utiliser l'IA pour répondre à des besoins médicaux
L'IA peut aider le médecin, qui est confronté à de nombreux défis et qui doit mettre à jour régulièrement ses connaissances, après avoir déjà passé une dizaine d'années à l'université (en moyenne). Les auteurs se penchent sur certaines solutions techniques dans ce chapitre.
Mettre en œuvre une surveillance portative pour le patient
C'est l'une des voies à suivre pour améliorer le monitoring régulier des patients. Il y a certains moniteurs portables qui sont utiles, voire essentiels au bien-être des plus fragilisés ou des personnes avec des maladies chroniques (diabète, par exemple).
Rendre les gens plus capables
Rester en bonne santé plus longtemps est également un objectif souhaitable. Et il peut être atteint grâce — entre autres — à des techniques incluant l'IA.
Il y a d'abord des jeux qui peuvent aider à conserver motricité et capacités cognitives. Les consoles telles que Nintendo Wii ou Xbox 360 sont utilisées dans des programmes de physiothérapie, par exemple.
Au-delà des jeux pour rester en bonne santé, il existe déjà des ingénieurs s'intéressant à la création d'exosquelettes pour aider les personnes en souffrance à retrouver la mobilité.
Assurer une série de capacités physiques
Chacun est différent, avec ses forces et ses faiblesses. Les yeux d'untel seront plus vite fatigués, tandis qu'un autre aura plus rapidement mal aux jambes après une marche de 10 km, etc.
Pour nous aider dans nos tâches quotidiennes et permettre aux moins valides d'accéder aux technologies numériques, des solutions logicielles sont mises en place (comme les lecteurs d'écran pour les personnes malvoyantes, par exemple).
Au-delà des simples programmes disponibles sur nos ordinateurs, des solutions intégrant robotique et logiciels avec IA peuvent être pensées (c'est déjà le cas des exosquelettes évoqués ci-dessus). Différents types de prothèses ou de systèmes de pilotage sont d'ores et déjà imaginés pour aider les patients à recouvrer leurs capacités.
Mais que se passera-t-il quand ces dispositifs permettront à ces patients de surpasser les capacités physiques humaines ? Ou lorsque des personnes saines décideront de les employer ? Est-ce que cela est irrévocable ? Nous devrons réfléchir au caractère souhaitable de ces évolutions.
Exploiter de nouvelles méthodes d'analyse et de diagnostic
La téléprésence est la technologie qui permet à quelqu'un de consulter une personne tout en étant ailleurs. Elle est souvent combinée à la réalité virtuelle (plongée dans un monde virtuel) et à la réalité augmentée (ajout d'éléments numériques à la réalité présente).
Vous avez peut-être entendu parler de téléopérations qui ont déjà eu lieu dans le monde. Mais nous pouvons imaginer des systèmes qui permettent aux professionnels de santé d'intervenir auprès des patients à leur domicile, sans avoir besoin de s'y rendre.
Concevoir de nouvelles techniques chirurgicales
L'IA peut être utile pour formuler des suggestions et assister un chirurgien dans son diagnostic ou son intervention. Il sera plus difficile, en revanche, de lui faire remplacer le chirurgien. Pourtant, certains chercheurs s'y attèlent déjà ; en atteste le développement du robot STAR (smart tissue autonomous robot).
Exécuter des tâches en recourant à l'automation
Comme elles ne s'ennuient pas et adorent les procédures, les IA peuvent parfaitement gérer les dossiers médicaux, élaborer des prédictions à partir de ceux-ci ou rendre les protocoles de soin plus sûrs. Voire aider à créer des médicaments (l'IA a été utilisée dans la recherche de solutions contre la Covid-19).
Combiner les robots et les professionnels de la santé
Ceux-ci existent déjà au Japon et aux États-Unis. Ils aident les patients à l'hôpital et les professionnels dans leurs tâches.
"Ces robots n'en sont encore qu'à leurs balbutiements, mais on peut s'attendre à les voir évoluer", promettent les auteurs.
Chapitre 8. Utiliser l'IA pour améliorer l'interaction humaine
Dans ce chapitre, la question porte sur la communication et les IA. Où celles-ci pourraient-elles nous aider ? Que font-elles déjà ? Voici quelques points d'intérêt et lignes de recherche contemporaines.
Développer de nouvelles façons de communiquer
Pourquoi pas créer de nouveaux alphabets : c'est ce que l'informatique a déjà réalisé avec les émoticônes et les émojis. Ces caractères peuvent aider les IA et donc les machines informatiques à interpréter les émotions, qui leur restent sans cela incompréhensibles.
Au-delà, l'automatisation de la traduction doit être signalée. Google Traduction a fait de grands progrès. Or cette application est basée sur un système d'IA, le GNMT (Google neural machine translation).
Enfin, des recherches sont même effectuées pour apprendre aux IA à reconnaître (voire à imiter) le langage corporel.
Échanger des idées
Les IA peuvent nous aider à :
Créer des liens (c'est ce qui se fait sur LinkedIn, par exemple) ;
Augmenter la communication (via des représentations graphiques ou la traduction, notamment) ;
Définir des tendances (analyse de données et représentations graphiques, etc.).
Utiliser le multimédia
"Dans l'avenir (...), on peut espérer pouvoir utiliser l'IA pour la reconstitution de scènes en 3D à partir d'images en 2D. Imaginez que les policiers puissent se déplacer sur une scène de crime virtuelle et noter fidèlement tous les détails." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 158)
Les images seront de plus en plus dynamiques et se "détacheront" des supports. Comme dans les journaux de Harry Potter !
Embellir la perception sensorielle humaine
Pourrions-nous avoir le don de synesthésie comme certains génies des mathématiques (tels que Daniel Tammet) ?
C'est encore une technologie à l'état expérimental, mais les auteurs semblent prévoir la possibilité d'augmenter nos sens humains et d'acquérir de nouvelles compétences dans ces domaines. De là à pouvoir aller jusqu'à la synesthésie, rien n'est moins sûr, car cet état est très difficile à décrire et à reproduire.
Partie 3. Travailler avec des applications électroniques de l'IA
Chapitre 9. Effectuer une analyse de données pour l'IA
"L'analyse de données et l'apprentissage machine permettent de dépasser les limites précédentes en matière d'utilisation de données et de développer une IA plus performante", affirment les auteurs.
Voyons en détail de quoi il en retourne.
Définir l'analyse de données
Les données, c'est comme le pétrole. Cette analogie a été popularisée, à l'origine, par un spécialiste du marketing : Clive Humby. Comme le pétrole, les données doivent être raffinées afin de pouvoir être utilisées.
Ce n'est donc pas du tout cuit : il faut beaucoup travailler pour devenir riche à partir des données !
L'analyse de données permet d'aider l'IA à interpréter les images.
Mais plus fondamentalement, les données sont désormais utilisées pour se passer des théories elles-mêmes : leur simple agrégation (en grand nombre) permet d'induire des règles et des lois sans avoir à passer par la création d'hypothèses.
Définir l'apprentissage machine
Il s'agit d'un apprentissage mathématique à partir des données. Les auteurs évoquent le fonctionnement et l'intérêt de cette technique. Mais ils explorent aussi ses limites.
Parmi celles-ci, il y a le sur-apprentissage (inférer des règles qui n'existent pas dans la réalité) et l'incapacité à reconnaître de mauvaises données (fausses ou anormales).
Savoir comment apprendre à partir des données
Il y a plusieurs types d'apprentissage machine. À chaque fois, il s'agit de donner un objectif (plus ou moins complexe) à un algorithme et de voir comment il se "débrouille" pour l'atteindre.
En l'occurrence, 3 grandes catégories d'apprentissage existent :
Supervisé (vous dites à la machine ce qu'elle doit faire) ;
Non supervisé (vous la laissez faire) ;
Par renforcement (vous la "récompensez" ou la "punissez" en fonction de ses réponses).
Chapitre 10. Utiliser l'apprentissage machine dans l'IA
"Aujourd'hui, l'apprentissage machine peut se vanter d'avoir atteint un niveau quasi humain pour des tâches spécifiques comme la classification des images ou le traitement du son, et il s'efforce d'atteindre un niveau similaire dans un certain nombre d'autres tâches." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 181)
Emprunter différents chemins vers l'apprentissage
Il existe plusieurs techniques que nous avons déjà vues plus haut : symbolisme, connexionnisme, évolutionnisme, bayésianisme, analogisme. Mais quelle sera la prochaine percée ?
Explorer la vérité dans les probabilités
L'une des approches les plus fructueuses est d'utiliser les probabilités. C'est une solution intéressante lorsque l'IA doit agir en situation d'incertitude.
C'est ce que fait très bien l'algorithme bayésien qui permet, notamment, de se représenter le monde sous la forme d'un graphe. Sur la base de ce graphe, l'IA peut calculer les probabilités et choisir quelle action entreprendre.
Faire grandir les arbres pour classer des éléments
"L'arbre de décision est un autre type d'algorithme essentiel dans le domaine de l'apprentissage machine et de mise en œuvre de l'IA". Celui-ci est de type symbolique (déductif) et assez ancien.
Chapitre 11. Améliorer l'IA grâce à l'apprentissage profond
Allons un pas plus loin. Que peut l'apprentissage profond (une forme de l'apprentissage machine) qui est aujourd'hui tant vanté par les firmes et les publicitaires ?
Développer des réseaux de neurones similaires au cerveau humain
L'apprentissage profond est la méthode du connexionnisme, qui s'appuie sur les neurosciences.
L'idée est d'imiter le mode d'apprentissage du cerveau en utilisant le neurone comme unité de base (le neurone étant ici conçu comme un algorithme) et en superposant des "couches" formant une architecture de réseau.
Malgré quelques problèmes techniques qui en ont ralenti la progression durant plusieurs années, cette technologie s'est développée jusqu'à devenir l'une des plus prometteuses.
Elle est notamment très utilisée pour la reconnaissance des images. Et elle pourrait aujourd'hui nous aider à fabriquer des IA capables d'"imiter l'art et la vie", comme disent les auteurs, en prenant néanmoins leurs précautions (voir les limites posées plus bas, dans la "Partie des 10").
Quoi qu'il en soit, elles ont fait de grands progrès en matière de conversation : les agents conversationnels oraux de type Alexa ou écrits de type ChatGPT en témoignent.
Il importe toutefois de voir que ce ne sont pas encore de véritables IA, dans la mesure où ces réseaux d'apprentissages profond "ne peuvent pas vraiment comprendre le discours".
Partie 4. Travailler avec l'IA dans des applications matérielles
Chapitre 12. Mettre au point des robots
L'IA et la robotique ne doivent pas être confondus. Certains robots peuvent fonctionner sans IA et vice-versa. Pour autant, leur couplage est source de grands espoirs.
Définir les rôles des robots
Il faut distinguer les automates des hologrammes, qui sont des projections lumineuses sans mécanique. Les androïdes, dont rêvent beaucoup d'auteurs de science-fiction, sont issus de procédés biotechnologiques (et parfois mécaniques).
Hors de la SF, les robots sont déjà présents dans nos vies et surtout dans l'industrie, mais pas nécessairement sous forme humaine.
D'ailleurs, les robots humanoïdes ne sont pas si faciles à concevoir et créent des réticences éthiques plus fortes que les autres types de robots.
Lorsque ceux-ci deviennent trop réalistes, mais pas encore suffisamment pour être confondus avec des humains, nous avons tendance à les rejeter avec plus de véhémence. C'est ce qu'un auteur japonais a nommé la "vallée dérangeante".
Assembler un robot basique
Les auteurs expliquent comment assembler un robot basique en déclinant ses composants. Mais pour qu'il soit opérationnel, le robot doit détecter le monde alentour. Il doit également être possible de le contrôler et, notamment, de gérer les situations d'incertitude et de situations conflictuelles.
Chapitre 13. Voler avec des drones
Prendre connaissance de l'état actuel des progrès
Ces applications ont d'abord été militaires et existent déjà depuis plusieurs décennies (les années 1970). Les auteurs retracent leur histoire dans l'armée et s'intéressent en particulier au quadrirotor, ce drone à quatre pales que nous voyons aujourd'hui assez communément.
Définir l'usage des drones
À quoi peuvent bien servir les drones non militaires ? Voici quelques exemples d'applications :
Livrer des marchandises ;
Suivre la maintenance ou la gestion d'un projet ;
Cartographier ;
Évaluer des dommages pour les assurances ;
Assister des opérations de recherche et de sauvetage ;
Produire de l'électricité à partir de vents d'altitude ;
Transporter des personnes ;
Poursuivre des malfaiteurs ;
Organiser des entrepôts ;
Etc.
L'IA est bien sûr déterminante dans l'usage de ces engins car elle permet de les doter d'autonomie dans la prise de décision (ainsi, un "pilote" n'est pas obligé de les téléguider à chaque instant).
Néanmoins, il ne faudrait pas négliger les problèmes de réglementation qui se posent. Cela se voit déjà avec le développement des drones de loisir, dont l'usage a dû être réglementé dans de nombreux pays.
Chapitre 14. Utiliser une voiture conduite par une IA
Avoir un aperçu historique
Les premières tentatives de réalisation de ce type de véhicule ont eu lieu dans les années 1980. Google a racheté un projet prometteur dans les années 2000 et poursuit ses recherches.
Vous pouvez également consulter les avancées d'Elon Musk en ce domaine !
Avoir une vision claire de l'avenir de la mobilité
Ce type d'innovation changera en profondeur nos façons de nous mouvoir dans la ville, notamment. Restons toutefois prudents, car nous ne sommes pas encore arrivés au bout des recherches en la matière.
Nous devrons repenser le rôle de l'automobile dans nos existences. Sommes-nous prêts ? Y avons-nous suffisamment réfléchi collectivement ? Et sommes-nous au clair sur ce que ces voitures intelligentes ne pourront pas faire ?
Les attentes sont grandes. Mais les questions éthiques (quelle option choisir en cas d'incertitude ou de danger ?) et techniques (à propos des capteurs, notamment) ne manquent pas.
Partie 5. Se pencher sur l'avenir de l'IA
Chapitre 15. Avoir un aperçu d'une application qui ne mène nulle part
Ce qu'une IA ne peut pas faire
Selon les auteurs, l'IA ne pourra jamais être performante dans certains types d'intelligence. C'est en particulier le cas pour la créativité et l'intelligence. Ils n'ignorent pas les tentatives en ce domaine (notamment pour créer de la musique ou des images), mais considèrent que ce n'est pas de la créativité.
La créativité implique de "développer une nouvelle forme de pensée", or cela, une IA est incapable de le faire. Une IA se limite aux données reçues et ne pourra jamais créer ses propres données.
L'IA n'a pas d'imagination. Elle ne peut vagabonder à travers différents domaines et se laisser aller à faire des liens en fonction de ses émotions. Pourquoi ? Eh bien parce qu'elle n'en a pas !
L'IA ne pourra jamais inventer d'idées neuves, profondément originales. En revanche, elle pourrait bien se laisser berner par des données fausses ou qui recèlent des éléments négatifs que nous voudrions supprimer (racisme, etc.).
N'ayant pas de sentiments, l'IA pourrait également énoncer des vérités blessantes pour les gens et manquer cruellement d'empathie dans les moments douloureux.
Mesurer les effets des hivers de l'IA
Le danger majeur des hivers de l'IA, c'est-à-dire des moments d'arrêt de l'innovation, vient des espérances démesurées du public. Mais surtout, il vient des créateurs eux-mêmes qui promettent beaucoup trop et de façon beaucoup trop rapide !
Il existe aussi des solutions pour lesquelles on cherche un problème réel : ce sont les gadgets qui, au fond, ne servent à rien ou pas grand-chose. Sont-ils vraiment utiles ? Font-ils avancer l'IA ?
"De façon assez curieuse, les limites de l'IA laissent beaucoup de champ libre à l'être humain, notamment dans un certain nombre de domaines auxquels nous ne pouvons pas encore accéder parce que nous sommes trop pris par des tâches répétitives et ennuyeuses qui pourraient facilement être confiées à l'IA." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 321)
Chapitre 16. Voir l'IA dans l'espace
Voici, en résumé, les 4 principales fonctions que les auteurs attribuent à l'IA dans la conquête de l'espace :
Observer l'univers (améliorer notre "visibilité", trouver de nouveaux endroits et étudier l'évolution de l'univers, voire créer de nouveaux principes scientifiques) ;
Extraire du minerai dans l'espace (récolter de l'eau, des minéraux rares, découvrir de nouveaux éléments, améliorer la communication terrestre et spatiale) ;
Explorer de nouveaux endroits (avec des sondes équipées d'IA, puis des robots et éventuellement des binômes IA/humain) ;
Construire des structures dans l'espace (aller en vacances, faire des investigations scientifiques, créer de nouvelles industries ou stocker des choses).
Chapitre 17. Inaugurer de nouvelles activités humaines
L'espace est une chose, mais que faire des terriens ? Contrairement à une idée répandue, les auteurs ne pensent pas que les IA vont supprimer le tiers des emplois humains dans les prochaines décennies. Ils se veulent rassurants.
Au contraire, selon eux, de nombreux métiers bénéficieront des IA. Celles-ci complèteront leurs compétences et amélioreront leurs conditions de travail.
C'est pourquoi il est important de continuer à privilégier l'humain. De là à l'augmenter grâce à l'IA ? Cela reste une question ouverte.
La question des territoires est importante. Les IA pourraient-elles nous aider à créer de nouvelles villes dans des environnements hostiles — voire dans l'espace, comme le suggère le chapitre précédent ? C'est possible…
Et qu'en est-il, enfin, des problèmes à l'échelle planétaire ? L'IA (ou plutôt les IA) aurait-elle les capacités de nous aider à régler les problèmes de la surpopulation, de la malnutrition, de la pollution et du réchauffement climatique ? N'est-ce pas à la résolution de ces problèmes qu'il faudrait l'employer en premier lieu ?
Certes, c'est une option. Mais nous devons rester conscients d'une chose : les IA n'étant pas créatives, la recherche de solutions reviendra toujours, in fine, à l'humain.
Partie 6. La partie des 10
Chapitre 18. Dix activités à l'abri de l'IA
Voici 10 catégories professionnelles que l'IA ne pourra pas remplacer (selon les auteurs, bien sûr) :
Enseigner aux enfants ;
Assurer des soins ;
Répondre à des besoins personnels ;
Résoudre des problèmes de handicap ;
Inventer ;
Faire de l'art ;
Imaginer l'irréel ;
Enquêter sur les crimes ;
Contrôler des situations en temps réel (par l'intuition) ;
Distinguer la réalité de la fiction
Autrement dit, ce qui touche majoritairement aux interactions humaines (1-3), à la création (4-7) et aux décisions intuitives (8-10).
Chapitre 19. Dix contributions importantes de l'IA à la société
Voici, par contraste, 10 contributions majeures de l'IA (présentes ou à venir) :
Concevoir une prothèse active de pied humain ;
Assurer un contrôle permanent (des patients, par exemple) ;
Administrer des médicaments ;
Utiliser l'IA pour l'impression 3D ;
Faire progresser les technologies robotiques ;
Développer de nouvelles ressources rares ;
Voir ce qui ne peut pas être vu (des structures ou matériaux, par exemple) ;
Livrer des marchandises aux stations spatiales ;
Exploiter des ressources extraterrestres ;
Explorer d'autres planètes.
Chapitre 20. Dix exemples d'échecs de l'IA
Ces échecs ont provoqué des hivers de l'IA et nous devrions donc apprendre à connaître ces 10 limites. L'IA est incapable de/d' :
Interpréter plutôt qu'analyser ;
Aller au-delà des chiffres ;
Considérer les conséquences inattendues ;
Faire de nouvelles données avec les anciennes ;
Voir au-delà des schémas ;
Mettre en œuvre de nouveaux sens ;
Se mettre dans la peau de quelqu'un ;
Développer de vraies relations ;
Changer de point de vue ;
Faire un acte de foi.
Conclusion sur "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller :
Ce qu'il faut retenir de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller :
Ce livre est très intéressant ! Mais attention, car sa lecture n'est pas aisée (même si c'est "pour les nuls" !). En effet, il y a des parties assez techniques, que nous vous avons évitées ici. Mais si vous avez l'âme d'un geek, vous allez adorer, c'est sûr !
Mais que les autres ne perdent pas courage. Au-delà des questions techniques, les auteurs prennent soin de nous emmener vers des terrains plus philosophiques et éthiques. Ils posent des questions sur les limites et les futurs désirables de l'IA. Nous avons essayé de reproduire certaines de ces questions dans la chronique.
Dans l'ensemble, les auteurs, John Paul Mueller et Luca Massaron, sont tous deux de fervents technophiles. Le ton de l'ouvrage est donc résolument optimiste. Un peu comme Bill Gates lorsqu'il parle de changement climatique, ceux-ci pensent que l'innovation peut résoudre bien des problèmes…
Pour finir, retenez ces 4 points importants :
L'IA n'est pas ce qu'en font les médias, les publicitaires et les auteurs de science-fiction ;
C'est avant tout un ensemble de techniques en progrès, qui a ses ratés et ses limites ;
Cela étant dit, il est fort probable que les IA (au pluriel) changent en profondeur nos modes de vie ;
Et c'est d'ailleurs ce qu'elles sont déjà en train de faire, discrètement, depuis plusieurs décennies.
Points forts :
Une présentation claire et dynamique ;
Des encadrés pour comprendre ou approfondir certains concepts ;
Beaucoup de liens vers des vidéos, des articles, etc. pour "aller voir par soi-même" (le gros plus du livre, à notre avis).
Points faibles :
Une certaine difficulté de lecture par moment (mais cela fait partie du jeu !) ;
Quelques répétitions (notamment sur l'IA et l'espace) ;
Même si le livre est à jour et parle des agents conversationnels type Chat-GPT (OpenAI) ou Bard (Google), nous aurions aimé en savoir plus à ce sujet !
Ma note :
★★★★★
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