Olivier Roland - tagged with Formation-et-Auto-ducation http://www.olivier-roland.fr/feed en-us http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss Sweetcron [email protected] L’Âge de l’IA http://www.olivier-roland.fr/items/view/12756/Lge-de-lIA

Résumé de « L'Âge de l'IA » de Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher : si vous voulez réfléchir aux avancées récentes de l'intelligence artificielle et à ses effets sociaux, économiques et géopolitiques, alors ce livre — best seller acclamé, entre autres, par le Wall Street Journal, The Financial Times et The Economist —  est fait pour vous !

Par Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher (2022)

Titre original : The Age of AI, 2022.

Chronique et résumé de « L'Âge de l'IA » de Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher

Chapitre 1 — Où nous en sommes

Trois événements récents suscitent l’attention des auteurs.

AlphaZero

Tout d’abord, il y a la victoire d’AlphaZero (IA développée par Google) sur Stockfish, un autre programme informatique. Ce qu’il y a d’original, c’est que AlphaZero et Stockfish ne sont pas du tout conçus de la même façon.

Stockfish est une IA "ancienne manière", à qui des humains ont transmis leurs connaissances. Sa particularité, par rapport à l'intelligence humaine, est qu'elle calcule beaucoup plus vite.

AlphaZero est une IA qui a appris par elle-même, en jouant des parties contre elle-même et en développant ses propres combinaisons gagnantes.

Autrement dit, AlphaZero joue d'une manière nouvelle, exécute des coups auxquels aucun humain ne se serait risqué. Comme le dit Gary Kasparov, cité par les auteurs, "Le jeu d'échecs a été bouleversé dans ses racines mêmes".

De nouvelles molécules

Le Massachussetts Institute of Technology (MIT) a développé une IA capable de classer et sélectionner des molécules pour leurs propriétés antibiotiques. Ce qui étonne les auteurs, c'est que l'IA a créé des liens et établit des catégories que les scientifiques n'avaient pas forcément faites.

Autrement dit, elle a sélectionné des molécules sur des bases nouvelles, qui demeuraient inaperçues aux chercheurs :

"L'intelligence artificielle que les chercheurs du MIT ont entraînée n'a pas simplement récapitulé les conclusions issues des qualités des molécules déjà observées antérieurement. Elle a plutôt détecté de nouvelles qualités moléculaires — des relations entre des aspects de leur structure et de leur capacité antibiotique —  que les humains n'avaient jamais perçues et encore moins définies." (L'Âge de l'IA, Chapitre 1)

ChatGPT-3

Quelques mois plus tard, la société OpenAI a annoncé avoir développé son modèle génératif de troisième génération : GPT-3 (GPT pour "generative pre-trained transformer"). Aujourd'hui, nous le connaissons tous sous le nom de ChatGPT-3 (et maintenant, avec les avancées réalisées depuis, nous connaissons les modèles 3.5 et 4).

La nouveauté de ce modèle informatique est sa capacité à générer du texte d'apparence humaine à partir d'un simple prompt ou morceau de texte (bout de phrase, question, paragraphe, etc.).

À la différence des deux premières IA mentionnées plus haut, celle-ci n'est pas limitée aux échecs ou à la recherche moléculaire. Il peut répondre aux questions sur un grand nombre de sujets. Mais comme dans les deux cas précédents, une part du fonctionnement de cette IA demeure mystérieuse, car nous ne comprenons pas totalement comment la machine élabore et choisit ses combinaisons/réponses.

Objet du livre

Le livre a pour ambition de penser la "révolution" de l'IA ou, pour le dire plus précisément, de l'"apprentissage machine". Pour les auteurs, son développement semble "inévitable". Pour autant, nous pouvons en déterminer le sens, la destination.

D'où l'importance de se poser des questions, telles que :

Comment l'avenir de l'IA affectera la perception, la cognition et les interactions humaines ?

Quel sera l'impact de l'IA sur notre culture, notre conception de l'humanité, et, finalement, de l'histoire ?

L'humanité et le changement technique

Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher montrent que l'homme a, de tout temps, été confronté au changement technique. La voiture a remplacé le cheval ; le pistolet a remplacé la lance, etc. Il y a une foule d'exemples !

Cela dit, l'IA crée un changement plus important que les autres. Pourquoi ? Car elle s'applique à tous les secteurs de la vie humaine et que nous en contrôlons plus difficilement les ressorts. Par ailleurs, il s'agit d'une technologie qui se situe au niveau du "mental" et qui pourrait donc bien modifier nos façons de percevoir, de penser et d'agir dans le monde.

Désormais, nous avons à imaginer un monde où des découvertes et des décisions de première importance sont prises par des machines ou des collaborations machine-humain. Cela transforme la manière dont nous considérons nos propres pouvoirs et ceux des machines.

Chapitre 2 — Comment nous en sommes arrivés là : technologie et pensée humaine

Dans ce chapitre, les auteurs dressent un portrait de l'humanité au fil des âges. Ils passent en revue les différentes époques de l'humanité :

Antiquité ;

Moyen-Âge ;

Renaissance et modernité ;

Lumières et époque contemporaine.

Selon eux, l'intelligence artificielle a le pouvoir de nous faire passer à un nouvel âge de l'humanité. Autrement dit, nous serions sur le point de transformer en profondeur nos façons de nous rapporter au monde, aux autres et à nous-mêmes.

Pour étudier plus en détail ce point, Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher n’hésitent pas à revoir les classiques de la philosophie. Ils discutent les thèses de grands auteurs tels que :

Platon ;

Descartes ;

Leibniz et Spinoza ;

Kant ;

Berkeley ;

Diderot ;

Mais aussi des scientifiques Niels Bohr et Werner Heisenberg (à l'origine de la physique quantique).

Ce chapitre très érudit nous aide à mieux cerner les transformations de nos manières de penser au fil du temps. Et, notamment, cela nous permet de mieux comprendre comment nous nous sommes rapportés à la technique — en la considérant tantôt comme un simple outil, tantôt comme une menace ou comme un espoir.

Finalement, le chapitre se termine par une réflexion sur l'information et notre nouvelle impatience. Sommes-nous encore capables de transformer l'information en connaissance, puis en sagesse ? Avec l'abondance des contenus sur le web et la connexion permanente, nous pouvons parfois en douter.

Dans ce cas, les logiciels dotés d'IA vont-ils venir prendre la place de nos capacités mentales les plus précieuses (imagination, réflexion, etc.) ? Peut-être. En tout cas :

"En étant appliquée à de plus en plus d'éléments dans nos vies, l'IA est en train d'altérer le rôle que nos esprits ont traditionnellement joué dans la mise en forme, l'ordonnancement et l'évaluation de nos choix et de nos actions." (L'Âge de l'IA, Chapitre 2)

Chapitre 3 — De Turing à aujourd’hui — et au-delà

Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher continuent leur exploration en se rapprochant de plus en plus de l’époque présente. Ils étudient dans ce chapitre les débuts de l’informatique et de l’IA.

En voici trois étapes importantes :

1943 : création du premier ordinateur moderne.

1950 : article d'Alan Turing sur l'IA et invention du "test de Turing".

1956 : définition de l'IA par John McCarthy.

John McCarthy définit l'intelligence artificielle comme des "machines qui réalisent des tâches caractéristiques de l'intelligence humaine". C'est aussi ce que cherche à valider le test de Turing. À cette époque, ces auteurs focalisent leur attention sur les performances réalisées par les machines… Et c'est par ce biais qu'ils définissent l'intelligence.

Pendant longtemps, les machines n'ont pas vraiment réussi ces tests. Mais depuis peu, elles y parviennent plutôt bien. C'est pourquoi il importe de creuser un peu ce qu'il s'est produit au cours des 70 dernières années !

L'évolution de l'IA

Pour évoquer les problèmes qui se sont posés aux chercheurs, les auteurs choisissent de traiter de la question de la reconnaissance visuelle. En tant que jeunes enfants, nous pouvons faire cela sans problème. Mais pour les IA, c'est beaucoup plus compliqué !

En fait, il était tellement difficile de parvenir à reproduire mécaniquement et numériquement des tâches aussi simples que, pendant les années 1980 et 1990, il y eut peu de progrès. Les historiens de l’IA parlent d’« hiver de l’IA » pour caractériser cette période.

C'est alors qu'une nouvelle façon de considérer le problème permit de faire un bon en avant. Plutôt que d'essayer de mettre des informations à tout prix dans la "tête" des machines, il était préférable de les laisser apprendre toutes seules.

Comment ? En créant ce qui est aujourd’hui à la base de l’apprentissage machine : les réseaux de neurones.

"Pour identifier une image de chat, ils réalisèrent qu'une machine doit "apprendre" une variété de représentations visuelles de chats en observant l'animal dans des contextes variés. Pour rendre possible l'apprentissage des machines, ce qui importait était le chevauchement entre les diverses représentations d'une chose, et non son modèle idéal (...)." (L'Âge de l'IA, Chapitre 3)

L'IA moderne

Les réseaux de neurones ont fait avancer les recherches en IA. Ils permettent aux machines de capturer des relations complexes et profondes. Pour ce faire, il faut entraîner les IA avec un grand nombre de données et les laisser créer leurs propres catégories.

Oui : le big data est ici essentiel. En fait, la précision et la pertinence de l'apprentissage dépendent de la quantité et de la qualité des données qui sont fournies à la machine.

L'un des problèmes posés par ce type de technologie est son coût en termes de ressources. Il faut non seulement beaucoup de données, mais aussi une grande puissance de calcul.

Différentes tâches, différents styles d'apprentissage

Pour les machines, chaque tâche (reconnaître des images, générer du texte, etc.) requiert de nouvelles façons d’apprendre. Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher choisissent de présenter trois formes d’apprentissage machine particulièrement importantes.

Les spécialistes parlent d'apprentissage :

Supervisé ;

Non supervisé (ou autosupervisé) ;

Par renforcement.

Dans le premier cas, les machines sont guidées par les chercheurs. Ceux-ci leur fournissent des données d'entrée et de sortie "annotées" (déjà précatégorisées, en quelque sorte) et entraînent les machines à effectuer les bonnes associations.

Dans le cas de l'apprentissage non supervisé, les données sont fournies sans être annotées ; ce sont des données "brutes". Seules les données d'entrée sont fournies.

Enfin, l'apprentissage par renforcement est celui qui donne le rôle le plus "actif" à la machine. Ici, l'IA est un "agent" qui doit interagir avec un environnement contrôlé (artificiel). La machine va apprendre en ajustant progressivement ses réponses pour qu'elles deviennent correctes. Le feedback est ici essentiel.

Pour plus d'informations sur l'histoire et les types d'IA, consultez la chronique de L'IA pour les nuls !

La puissance de l'apprentissage machine

Les auteurs sont particulièrement enthousiastes à l'idée du développement de l'IA. Ils explorent rapidement ses possibilités dans trois secteurs :

Agriculture ;

Médecine ;

Finance.

Ils approfondissent davantage son rôle dans la communication et la traduction. Vous souvenez-vous des anciens traducteurs automatiques ? Ils fonctionnaient assez mal. Mais depuis quelques années, ils ont fait des progrès fulgurants, grâce à l’apprentissage machine et aux réseaux de neurones.

BERT, de Google, est le plus utilisé de ces réseaux pour la traduction et la génération de textes. Les spécialistes appellent "transformeur" (ou "transformer") les réseaux de ce type (bidirectionnels).

Une autre technique très utilisée (en complément de la première) se nomme "parallel corpora". C'est elle qui a permis à Google Translate d'améliorer ses résultats de 60 % !

Mais créer du texte est une opération qui va encore un pas plus loin.

"Pour illustrer ; un réseau de neurones standard peut identifier une image d'un visage humain, mais un réseau de neurones génératif peut créer une image de visage humain qui semble réelle." (L'Âge de l'IA, Chapitre 3)

L’une des techniques supplémentaires développées pour arriver à cette fin est le GAN (pour « generative adversial network »). En gros, c’est comme si vous utilisiez les deux parties de votre cerveau : l’une pour brainstormer et l’autre pour décider quelle est l’option la plus réaliste.

Les limites de l'IA et sa gestion

Les IA contemporaines sont capables de générer des connaissances étonnantes auxquelles les humains n'auraient pas pensé. Ce fut le cas pour la découverte de nouvelles molécules ou pour le jeu d'échecs.

Toutefois, ces machines ne peuvent pas expliquer ou justifier ces résultats. Pourquoi ? Car elles ne réfléchissent pas. "L'IA ne réfléchit pas ; c'est aux humains de décider de la signification de ses actions". Ceci implique que c'est aux humains de gérer les IA et leurs résultats.

Une autre limite de l'IA est qu'elle fait des erreurs — et même parfois des erreurs qu'un humain considérerait comme rudimentaires. À d'autres moments, ces erreurs sont des "biais" qui sont induits par ses créateurs.

Par ailleurs, l'IA n'est pas consciente d'elle-même. "Elle ne sait pas qu'elle ne sait pas", disent les auteurs.

Où est l'IA ?

Les recherches en IA ont explosé depuis quelques années. Mais elles se situent principalement en Chine et aux États-Unis. C'est là où les investissements sont les plus importants et où les résultats sont les plus prometteurs.

Comment ce champ de recherche va-t-il évoluer ? Difficile à dire. Nous ne sommes pas, comme dans le champ des microprocesseurs, face à une évolution de type "loi de Moore". Mais ce n'est pas impossible non plus que le nombre de neurones par réseau augmente de façon très rapide.

Cela dit, cette augmentation quantitative ne prédit en rien le succès de l'intelligence artificielle en termes qualitatifs : un cerveau peut avoir plus de connexions neuronales et ne pas être plus intelligent pour autant.

Le rêve de l'intelligence artificielle générale

L'intelligence générale artificielle (IGA) consiste en une intelligence artificielle capable de trouver des réponses sur n'importe quel sujet et pouvant exercer toutes les tâches mentales d'un humain. Certains chercheurs et philosophes souhaitent voir advenir ce type nouveau d'IA. Toutefois, son développement est très cher et peu peuvent s'y risquer.

D'autre part, les auteurs se montrent prudents, car l'IGA, tout comme l'IA, dépend de ses concepteurs. Et ici encore, des biais peuvent très bien survenir.

Enfin, Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher diminuent la différence entre les deux types d'IA et se focalisent sur le fait que, peu à peu, les IA interviendront dans tous les domaines de notre vie. Nous collaborerons avec elles de plus en plus souvent.

Les auteurs prennent plusieurs exemples :

La conduite de voitures autonomes ;

Le pilotage des avions ;

La découverte de nouveaux traitements médicaux ;

Le codage de programmes informatiques ;

La création de publicités ou de textes dans le copywriting.

Chapitre 4 — Les plateformes de réseau global

« Les réseaux sociaux, les recherches sur le web, la vidéo en streaming, la navigation, le covoiturage, et bien d’autres services en ligne ne pourraient pas exister tels que nous les connaissons sans l’utilisation étendue — et chaque jour grandissante — de l’IA. » (L'Âge de l'IA, Chapitre 4)

Le problème principal de l'IA, pour les auteurs, n'est pas le risque de fabriquer un jour des robots humanoïdes aussi intelligents, voire supérieurs à nous.

L'enjeu éthique se situe plutôt dans le fait que des IA de toutes sortes nous entourent déjà et fonctionnent autrement que les humains. En fait, elles fonctionnent d'une façon que nous comprenons mal ou — pour la plupart d'entre nous — que nous ne comprenons pas du tout.

Pourtant, ces technologies modifient nos vies individuelles, sociales et politiques. Sans grande révolution apparente, jour après jour, elles modifient « le tissu de base de l’activité humaine ». Et cela ne serait pas possible sans ce que Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher nomment les « plateformes de réseau ».

Comprendre les plateformes de réseau

Les plateformes de réseau sont "des services numériques qui génèrent de la valeur par ajout d'autres utilisateurs en très grand nombre, souvent à une échelle transnationale et globale".

La particularité économique de ces plateformes est que la présence accrue d’utilisateurs ne diminue pas leur valeur pour les utilisateurs déjà existants. Au contraire ! L’attractivité de ces plateformes grandit à mesure qu’il y a plus d’utilisateurs qui y entrent. Les auteurs nomment ce phénomène un « effet positif de réseau » (positive network effect).

Or, les IA jouent un grand rôle dans ces plateformes — et, avec elles, le big data, c’est-à-dire la collection de données à grande échelle.

Les auteurs donnent deux exemples de la puissance (et de l'omniprésence) de l'IA dans ces plateformes :

Facebook utilise entre autres l'IA pour réviser ses contenus ;

Google a introduit l'IA dans son algorithme de recherche.

L'intelligence non humaine s'est infiltrée au cœur de ces plateformes. Et celles-ci croissent de façon telle (grâce à l'effet positif de réseau) qu'elles mettent en péril les équilibres sociaux, politiques et économiques traditionnels.

Communauté, vie quotidienne et plateformes de réseau

Premièrement, nos relations quotidiennes à nos communautés (famille, amis, etc.) ont changé. Nous avons appris peu à peu à nous laisser guider par les recommandations des algorithmes pour des actions de la vie de tous les jours.

De nouvelles relations profondes nous unissent aux IA. D'un côté, nous les adoptons. De l'autre, elles utilisent des données très personnelles pour nous répondre. Et ces réponses, nous n'en comprenons pas l'origine, car l'IA "raisonne" à sa manière. Nous devons donc — et nous le faisons souvent de bonne grâce — nous confier en son pouvoir.

Pour donner un exemple de ces nouvelles relations avec nos machines, les auteurs prennent l'exemple de la navigation par GPS, qui inclut également des algorithmes pour déterminer la meilleure route à suivre.

Si ces enjeux vous passionnent, sachez que c'est une question qu'explore aussi Y. N. Harari dans Homo Deus.

Firmes et nations

Les GAFAM ont un poids politique important. En fait, par certains aspects, certaines plateformes de réseau accaparent certaines prérogatives de l'État. Elles ont aussi une capacité à influencer sur les choix politiques des citoyens en drainant plus ou moins correctement le flux des informations.

Des questions doivent être soulevées, telles que :

L'État doit-il intervenir davantage dans la régulation des plateformes ?

Les plateformes de réseau dopées à l'IA nous aident-elles à dépasser les différences culturelles ou nous enferment-elles dans nos particularismes nationaux ?

Plateformes de réseau et désinformation

La désinformation est un problème sérieux que les gouvernements du monde entier cherchent à endiguer. Mais ne soyons pas naïfs : c'est aussi une arme qu'ils utilisent les uns contre les autres.

Henri Kissinger, Eirch Schmidt et Daniel Huttenlocher explorent la question à partir de deux exemples :

ChatGPT et ce type de modèles conversationnels et leur capacité à entrer dans des conversations pour y instiller le doute, la haine et la violence.

L'utilisation de TikTok et les débats autour de sa régulation au niveau national et international dans les pays occidentaux.

Plateformes de réseau et géopolitique

Les auteurs passent ici en revue les enjeux et les intérêts liés aux acteurs internationaux suivants :

États-Unis ;

Chine ;

Asie de l'Est et du Sud-Est ;

Europe ;

Russie.

Plateformes de réseau basées sur l’IA et notre futur humain

Voici la conclusion de ce chapitre dense, dont certains éléments ont ici été repris, par les auteurs :

"Les opérateurs des plateformes de réseau devront faire face à des choix qui vont au-delà du simple service de clients et de la réalisation d'objectifs commerciaux. Jusqu'à maintenant, ils n'ont pas été obligés de définir une éthique (claire) au-delà du besoin organique de servir l'intérêt de leurs utilisateurs et de leurs actionnaires. Mais dans la mesure où ils ont assumé des rôles plus larges et plus influents, dont ceux d'influencer les activités des gouvernements, ils doivent prendre en main des défis élargis." (L'Âge de l'IA, Chapitre 4)

Pour résumer, la position des auteurs est que les firmes gestionnaires des plateformes de réseau (typiquement, les GAFAM, mais aussi d'autres) :

Ont investi des rôles auparavant délégués à d’autres institutions, comme l’État ;

Que ces transformations ne sont pas vraiment prêtes à disparaître ;

Qu'il faut donc qu'il y ait une réflexion — en interne et avec l'extérieur — sur leurs objectifs et sur leur façon d'agir.

Chapitre 5 — Sécurité et ordre mondial

La sécurité est l'objectif premier de toute société. Une société qui ne se protège pas finit par cesser d'exister en tant qu'entité autonome. La technologie, par ailleurs, a toujours aidé les nations à se défendre — et à attaquer.

Les auteurs commencent par rappeler les grandes époques et les grandes réflexions autour des relations entre guerre et technologie. Ils évoquent notamment l’importance de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et les réflexions de théoriciens majeurs comme Karl Clausewitz.

L’âge de la cyberguerre et l’IA

Les armes issues de l'intelligence artificielle pourraient rendre la sécurité internationale plus difficile à maintenir. La situation pourrait devenir plus imprévisible.

Notons que les armes assistées par l'IA sont déjà parmi nous. Les pilotes d'avion assistés par IA sont déjà une réalité. Le ciblage de missiles, les drones, etc., tout cela incorpore déjà de l'IA à différents degrés.

L'IA est devenu un enjeu qu'aucun état-major ne peut plus ignorer. Les inventions qui ont déjà été inventées resteront et d'autres viendront. Simplement car elles assurent un avantage sur les autres. Il devient donc de plus en plus urgent de comprendre ce nouvel équilibre des forces et de le gérer au mieux.

Les armes nucléaires et la dissuasion

Nous pouvons nous appuyer sur l'histoire du nucléaire militaire pour penser la régulation de l'IA dans ce même domaine.

La politique de dissuasion était-elle une bonne solution ? Elle avait pour ambition de dire à l'ennemi : "n'agis pas contre moi, car tu risques le pire". Ici, la quête de sécurité s'est transformée en recherche de l'arme la plus puissante au monde.

Résultat : un équilibre très instable et dangereux ; une anxiété grandissante parmi les populations et un contrôle de façade.

Le contrôle des armes

La politique de non-prolifération se mit en place plus ou moins en parallèle à celle de la dissuasion. Ces négociations passèrent par la voie diplomatique des traités. Elles aboutirent à un contrôle plus solide.

Comme nous allons le voir plus en détail maintenant :

"L'émergence des nouvelles technologies a aggravé les dilemmes des armes nucléaires." (L'Âge de l'IA, Chapitre 5)

Le conflit à l’âge numérique

L'équilibre entre rivaux est essentiel. Lorsqu'un pays renforce sa puissance, l'autre voudra faire de même. Si les acteurs de ce jeu ne savent pas quelles sont les forces de l'autre, les mauvais calculs se multiplient et la tentation est grande de mal agir.

Aujourd'hui, ces calculs guerriers sont entrés dans une phase d'abstraction encore jamais atteinte. Pourquoi ?

Car, désormais, la guerre n'a plus seulement lieu dans le monde physique, mais aussi — simultanément — dans le monde numérique. Par ailleurs, les armes numériques assistées par l'IA sont plus "obscures", techniquement parlant, que leurs homologues nucléaires.

En clair, les attaques sont moins facilement "compréhensibles" et il est plus difficile d'y répondre. Ces caractéristiques ont favorisé une tendance à l'attaque de la part de certains États.

L’IA et la perturbation de la sécurité

Cette section amplifie la précédente. Une réflexion est particulièrement troublante :

"Si les décideurs politiques concluent que l'assistance de l'IA (...) est nécessaire pour comprendre les capacités et les intentions de l'adversaire (...), ainsi que pour savoir que lui répondre de façon appropriée, la délégation de décisions critiques semble inévitable." (L'Âge de l'IA, Chapitre 5)

La question qui se pose est la suivante : comment éviter que la guerre ne devienne une affaire de machines et qu'elle perde toute raison humaine ?

Gérer l’IA

Henri Kisssinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher rappellent ici, à nouveau, l'importance d'établir des traités qui établissent clairement des limites aux recours de l'IA militaire. Les États les plus puissants doivent prendre conscience de leurs responsabilités en s'inspirant de ce qu'il s'est passé avec les armes nucléaires.

Impact sur les technologies civiles et militaires

Selon les auteurs, il existe trois qualités qui permettent habituellement de distinguer l'usage militaire de l'usage civil des technologies :

La différenciation technique (modification des techniques) ;

La concentration du contrôle (le gouvernement peut les contrôler plus facilement) ;

L'amplitude de l'effet (leur effet destructif est annulé ou beaucoup moins important).

L’IA « casse » cette façon de voir les choses car elle est intrinsèquement de double usage. La technologie ne change pas entre les deux usages (c’est du code), elle est facilement diffusable (d’ordinateur à ordinateur) et elle peut avoir des effets importants même dans son usage « civil ».

Une vieille conquête dans un nouveau monde

Les auteurs proposent 6 voies d'action pour contrôler les arsenaux d'armes (combinant des armes traditionnelles, nucléaires, numériques et assistées par IA). En voici le résumé :

Les dirigeants doivent être prêts à se parler de façon régulière ;

Les risques liés à l'armement nucléaire ne doivent pas être oubliés ;

Chaque gouvernement disposant de pouvoirs militaires en matière numérique et IA doit établir clairement sa doctrine et ses limites ;

Il doit aussi organiser un processus strict de révision interne et la mise en place de garde-fous ;

Des procédures de prise de décision en situation de haut risque doivent être créées et respectées ;

Des lignes rouges doivent être établies collectivement et une logique de non-prolifération doit voir le jour.

Chapitre 6 — IA et identité humaine

"Dans une ère où les machines rempliront de plus en plus les tâches que seuls les humains étaient habitués à faire, que constituera donc notre identité comme êtres humains ?" (L’Âge de l’IA, Chapitre 6)

Quelles seront les qualités humaines qui seront célébrées à l'âge de l'IA ? En fait, pour les auteurs, c'est la notion même de raison qui va s'en trouver bouleversée. Et avec elle se trouve modifiée notre représentation d'autres qualités, telles que notre libre arbitre.

Nous avons deux manières de nous comporter face à ces évolutions :

Ou nous réagissons instinctivement ;

Ou nous prenons le temps de répondre de façon consciente.

Transformer l’expérience humaine

Pour la plupart des gens, l'IA aura des avantages dans la vie de tous les jours. Les auteurs prennent de nombreux exemples, de l'entrepreneur qui l'utilise pour créer de nouveaux produits à la personne qui l'utilise pour son organisation quotidienne.

Le fossé se creuse toutefois entre ceux qui comprennent le fonctionnement et les enjeux de l'IA et ceux qui l'utilisent sans pour autant en cerner les tenants et les aboutissants. Ces derniers pourraient avoir le sentiment de perdre le contrôle de leur existence et se sentir perdus face à la montée en puissance de l'IA.

Des emplois vont disparaître et d'autres être créés. Dans le lot de ceux qui perdront leur emploi, il y en aura certainement qui développeront une aversion persistante pour la technologie. Le grand enjeu, pour tous ceux qui resteront sur le carreau, sera de développer de nouvelles compétences.

La prise de décision

Imaginez-vous un monde social complètement gouverné par les IA, dans lequel les décisions seraient prises sur des bases que nous ne comprendrions pas, car elles seraient enfouies dans les lignes de code des machines. Ce serait une situation terrible pour nous les humains, qui avons besoin de raisons pour agir et obéir.

En ayant à l'esprit cette version assez cauchemardesque, certaines personnes pourraient rejeter complètement les IA pour ne pas se sentir coupées de leur propre sens moral et de leurs raisonnements. Ils voudraient garder le pouvoir de conférer du sens — du sens compréhensible — aux choses et aux actions.

Pour Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher, cette solution serait toutefois intenable. Il est impossible de s'extraire complètement du monde et de refuser toute technologie.

La logique de la découverte scientifique

Les scientifiques apprennent à utiliser l'IA. Auparavant, ils comptaient surtout sur leurs théories et sur les expériences "faites de main d'homme" pour réaliser des progrès. Mais l'IA vient changer la donne.

Désormais, celle-ci apporte un angle nouveau à la recherche, notamment en agrégeant de grands échantillons de données sans avoir besoin de théorie sous-jacente.

Les auteurs donnent l'exemple d'AlphaFold, une IA (de Google) qui a aidé les chercheurs à résoudre le problème appelé de "pliage des protéines".

L’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie

Les auteurs parlent d'une différence à venir entre "IA natives" et les autres. Dans un futur plus ou moins proche, les enfants qui auront grandi depuis leur plus jeune âge entourés par les IA n'auront pas le même rapport que leurs aïeux avec cette technologie.

Les auteurs prévoient même la venue d'assistants numériques "tout en un" capables de jouer, d'éduquer et de guider les plus jeunes.

Ils insistent également sur le paradoxe actuel concernant l'information : de plus en plus disponibles, nous avons de moins en moins la capacité de nous attarder sur elle en profondeur.

Les nouveaux intermédiaires de l’information

L'IA sert aujourd'hui d'intermédiaire dans la création, la sélection, la distribution et la consommation des informations. Jusqu'à maintenant, les réseaux sociaux cherchent essentiellement à nous présenter les informations que nous aimons le plus, afin d'accroître notre présence sur leur plateforme.

Nous pouvons repenser les modes de filtrage de l'information. Certains préféreront sans doute en rester à un mode purement humain. Mais d'autres voies sont envisageables : permettre aux algorithmes de nous surprendre et de corriger nos biais de confirmation, par exemple.

Un nouveau futur humain

Les forces de la foi et de la raison, qui conduisent les hommes habituellement, vont se trouver mises en concurrence avec la puissance de l’IA. L’une et l’autre seront toujours des guides pour l’action humaine, mais leur place sera redéfinie par le développement et les progrès de l’IA.

Dans beaucoup de domaines, l'IA et les humains apprendront à collaborer. Mais des conflits entre décisions humaines et décisions prises par l'IA peuvent survenir. Il sera important de bien organiser les rôles et les responsabilités de chacun.

Les sociétés humaines devront aussi décider ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Les valeurs humaines jouent ici un grand rôle. Quelle société souhaitons-nous ? Dans chaque cas, nous devrons trancher.

Les perceptions de la réalité et l’humanité

Pour les auteurs, il en va d'un véritable et profond changement d'ère. Il s'agit d'une révolution dans nos manières de penser et d'agir.

"Le monde médiéval avait son imago dei, ses modèles féodaux et agraires, son respect pour la monarchie et son orientation vers les hauteurs vertigineuses des cathédrales. L'âge de la raison avait son cogito ergo sum et sa quête pour de nouveaux horizons — et, avec elle, de nouvelles hypothèses sur les capacités de l'individu et de la société. L'ère de l'IA doit encore définir ses principes d'organisation, ses concepts moraux, ainsi que ses aspirations et son sens des limites." (L'Âge de l'IA, Chapitre 6)

Pour Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher, cette révolution est déjà en marche et c'est aujourd'hui qu'il faut commencer à penser sérieusement comment nous allons y répondre.

Chapitre 7 — IA et avenir

Les auteurs comparent la révolution de l'IA à la révolution enclenchée par l'invention de l'imprimerie au XVe siècle. L'impression de livre changea complètement le rapport à la connaissance, d'abord, puis aux relations.

De fil en aiguille, c'est toute la société qui se transforma sous l'impulsion de cette invention. Elle ouvrit de nouveaux chemins pour le développement des sciences, de la politique et de la religion, notamment.

"Aujourd'hui, une nouvelle époque fait signe. En son sein, à nouveau, la technologie transformera la connaissance, la découverte, la communication et la pensée individuelle. (...) La révolution de l'IA accomplira quelque chose de similaire : accès à de nouvelles informations, production. de nouvelles avancées scientifiques et économiques — et ce faisant, elle transformera le monde." (L'Âge de l'IA, Chapitre 7)

Nous voilà prévenus par les auteurs : la révolution de l'IA est en marche. Selon eux, cette (r)évolution est implacable. Henri Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher se montrent raisonnablement optimistes.

Bien sûr, disent-ils, des dangers ne manqueront pas de se présenter, des problèmes surviendront et beaucoup de personnes et d'institutions seront désorientées ; mais dans l'ensemble, la somme d'avantages sera supérieure et le progrès gagnera.

Pour les auteurs, le point clé est de bien comprendre que l'IA nous ouvre la voie vers une nouvelle compréhension de la réalité. L'IA n'agit pas comme les humains. Elle propose de nouvelles perspectives, de nouvelles formes de l'expérience.

Il se peut aussi que l'IA fasse tourner les têtes, selon les auteurs. Plus ses recommandations seront pertinentes et moins nous les comprendrons (le commun des mortels, du moins). Mais au moins nous les comprendrons, au plus nous serons tentés de les considérer comme des "oracles" divins.

Refuser l'usage de l'IA restera un choix possible, mais il deviendra potentiellement de plus en plus coûteux, tant de nombreux services y seront connectés.

L’intelligence artificielle générale

Les auteurs reviennent ici sur les propos tenus au chapitre 3. L'intelligence artificielle générale est encore en projet : son ambition est de pouvoir réaliser toutes les tâches qu'un humain réalise, aussi bien ou mieux que lui.

Mais comment penser un monde où des machines nous égaleraient ou nous surpasseraient potentiellement en tout ? L'éthique de l'IA est un domaine appelé à prendre de plus en plus d'ampleur dans les années à venir, notamment pour penser ces questions et proposer des cadres pour l'action.

IA, information libre et pensée indépendante

Les notions de "nuisible" et de "désinformation" ne doivent pas être laissées aux plateformes privées. Les gouvernements peuvent et devront trouver leurs propres limites et les imposer aux algorithmes.

Chaque société le fera en fonction de ses valeurs, même si cela risque de générer des conflits avec les plateformes de réseau, en grande majorité transnationales.

IA et ordre international

Finalement, Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher reviennent sur leurs propos du chapitre 5. Pour gérer les aspects les plus destructifs de l'IA, la diplomatie aura un rôle fort à jouer. Face à l'incertitude et au risque, les États devront s'entendre au moins sur certains principes clés pour éviter l'escalade et l'affrontement.

Mais le dernier mot des auteurs n'est pas pour autant pessimiste. Au contraire, ils nous engagent à embrasser dès maintenant la question de notre coexistence avec l'IA :

"L'intelligence humaine et l'intelligence artificielle sont en train de se rencontrer, et vont s'appliquer à des objectifs nationaux, continentaux et même mondiaux. Comprendre cette transition et développer une éthique pour cela demandera de l'engagement et des contributions de nombreux éléments de la société : scientifiques, stratégistes, hommes d'État et philosophes, hommes d'église et grands patrons. Cet engagement doit être réalisé au sein des nations et entre elles. Maintenant est venu le temps de définir à la fois notre partenariat avec l'intelligence artificielle et la réalité qui en résultera." (L'Âge de l'IA, Chapitre 7)

Conclusion sur « L'Âge de l'IA » de Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher :

Ce qu’il faut retenir de « L'Âge de l'IA » de Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher :

Voilà un livre qui donne un peu peur, mais aussi diablement envie de penser ! Si vous êtes curieux, vous aurez vraiment envie d'en savoir plus sur tous les enjeux qui sont développés dans ce livre. D'ailleurs, c'est sa grande force : dresser un tableau général des transformations en cours et de leur impact potentiel.

Le point clé à retenir : pour Henry Kissinger, Eric Schmidt et Daniel Huttenlocher, l'IA est un phénomène civilisationnel qui va transformer de nombreux pans de notre expérience, au point de nous faire basculer d'une "ère" (celle de la raison, dans laquelle nous sommes toujours) à l'autre — celle de l'IA.

Leur titre est donc bien choisi !

Points forts :

Des chapitres courts, mais très instructifs et bien construits ;

Une véritable expertise sur le sujet avec ces 3 auteurs de renommée internationale ;

Un livre qui donne véritablement de la matière à réflexion.

Point faible : 

Les auteurs ne remettent pas une seule seconde en doute le présupposé selon lequel l'IA va se développer et devenir plus puissante. C'est leur point de départ, et ils ne le lâchent pas. Pourtant, nous pouvons nous demander si d'autres avenirs ne sont pas possibles…

Ma note :

★★★★★

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Thu, 01 Feb 2024 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12756/Lge-de-lIA
Slasheurs, designers, gamers : quels seront les jobs de nos enfants demain http://www.olivier-roland.fr/items/view/12677/Slasheurs-designers-gamers-quels-seront-les-jobs-de-nos-enfants-demain

Résumé de "Slasheurs, designers, gamers, quels seront les jobs de nos enfants demain" de Stéphane Biso : ce livre nous projette dans le futur du travail ; il décrit les transformations radicales des métiers et de l'éducation à venir face à l'innovation technologique et propose des pistes pour nous préparer et préparer nos enfants à ces changements.

Par Stéphane Biso, 2019, 192 pages.

Chronique et résumé de "Slasheurs, designers, gamers, quels seront les jobs de nos enfants demain" de Stéphane Biso

Introduction

Un jour de rentrée scolaire : le déclic de l’auteur, père de famille, quant à l’avenir de son fils

Dans l’introduction de son livre "Slasheurs, designers, gamers", l’auteur, Stéphane Biso partage une réflexion qui a émergée lors de la plénière de la rentrée scolaire de son fils, lorsque le discours du chef d’établissement coordinateur a mis en évidence l'évolution des entreprises et l'apparition de nouveaux métiers.

L’auteur comprend ce jour-là, ce que sera vraiment le futur professionnel de son fils : des métiers transformés, originaux, différents de ceux que nous connaissons et entièrement impactés par le secteur du numérique.

Devant cette prise de conscience, Stéphane Biso se dit chanceux de la clarté des ambitions de son fils. Celui-ci se projette déjà comme un "design maker". Il souhaite travailler en tant que freelancer "slasheur". Autrement dit, il souhaite devenir multi-entrepreneur avec plusieurs identités professionnelles.

L'auteur a alors un déclic. Il sait, en tant que parent, qu’il est bien sûr responsable de sa scolarité ; il fera en sorte que celle-ci soit la meilleure possible. Mais il réalise surtout, à ce moment-là, qu’il n’aura accompli son devoir "que lorsqu’il accédera à un enseignement lui permettant d’exercer un métier passionnant et de vivre une vie remplie de joie".

L’adaptabilité, la créativité et le non-conformisme : des clés dans ce contexte en constante évolution

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" met ainsi l'accent sur le besoin d'une vie épanouissante.

Inspiré par les pensées de Darwin, Pierre Rabhi ou encore Steve Jobs, il met également en lumière, l’importance d’une vie riche et créative pour nos enfants, loin des chemins prédéfinis et conformistes.

"Nous ne souhaitons pas que notre fils suive une vie ordinaire, prédéfinie, conformiste. Nous lui souhaitons une vie remplie d’éléments enrichissants, multiculturels, non conformes, où l’envie, le bonheur et la créativité n’auront aucune limite."

Le lecteur est ici invité à réfléchir à l'avenir de nos enfants dans ce contexte en constante mutation. Un avenir où les codes traditionnels de l'entreprise sont dépassés et où l'adaptabilité est clé.

Repenser l’éducation en valorisant l’échec

L’auteur rappelle ensuite que la chute n’est pas un échec. "L’échec est de rester là où l’on est tombé" lance-t-il.

Cette introduction se poursuit alors avec l’idée que l’échec doit être perçu comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. De ce fait, iI doit être encouragé. Selon l’auteur, il y a ici une part culturelle à considérer, notamment entre l’éducation européenne et l’éducation anglo-saxonne.  

Deux situations très parlantes sont décrites pour illustrer cette idée.

Dans un jardin d’enfants, une fillette fait une petite chute en faisant du toboggan. "La mère américaine lui dira : "c’est bien, tu auras au moins essayé". La mère européenne lui dira : "tu vois, je te l’avais dit"."

Le deuxième exemple montre comment l'échec entrepreneurial est perçu comme une expérience enrichissante dans les cultures anglo-saxonnes.

Pour appuyer sur cette nécessité de repenser l'éducation, d'apprendre à faire confiance en soi et de valoriser l'échec pour préparer nos enfants à leur avenir professionnel, l’auteur raconte les échecs de personnalités célèbres.

Albert Einstein, Walt Disney, Oprah Winfrey, Michael Jordan, Steve Jobs, et les Beatles : tous ont un parcours parsemé d’échecs. Et pourtant, nous savons tous qui ils sont devenus.

Aussi, ces histoires passionnantes illustrent bien la notion qu'il faut oser tenter de nouvelles choses, même si cela implique parfois l'échec.

Cette idée est appuyée dans le livre "Slasheurs, designers, gamers" par un extrait du célèbre discours de Steve Jobs à Stanford en 2006. Ce que souligne ce passage du discours, c’est la valeur de suivre son intuition et de ne pas perdre de temps à vivre une vie qui n’est pas la sienne en se laissant influencer par les dogmes extérieurs.

La progression technologique 

L’auteur parle ensuite de son inspiration et de son rôle en tant que designer.

Il explique comment son cadre professionnel évolue constamment.

Stéphane Biso travaille, en effet, dans un environnement de plus en plus connecté, augmenté. Il utilise des outils technologiques avancés : "nous utilisons des smartphones beaucoup plus puissants que les appareils qui ont permis à la NASA d’aller sur la Lune" s’amuse l’auteur. Il collabore avec des startups. Tout cela modifie sa manière d’exercer sa pratique, notamment par l'exploitation des objets connectés, la gamification des aspects marketing et la rupture des silos organisationnels.

L’introduction du livre "Slasheurs, designers, gamers" évoque ensuite :

La notion d'Homme augmenté.

Les trois étapes de la transformation, selon Schopenhauer, qu’elle soit industrielle, sociétale ou digitale : d’abord, on vous dit que c’est "ridicule", ensuite, on vous dit que c’est "dangereux", enfin, on vous dit que c’est "évident".  Le parcours d'Apple est notamment raconté pour illustrer ces étapes.

L’évolution rapide de la technologie, de l'apparition des écrans plats à celle des voitures volantes.

Enfin, l'auteur pose la question de l'entreprise de demain face à cette mutation et aux enjeux que rencontreront les enfants dans ce nouveau monde du travail.

Ce que propose le livre selon Stéphane Biso

"Slasheurs, designers, gamers" se propose de :

Explorer ce que pourrait être l'entreprise 3.0 selon les indices que nous en percevons déjà, quelles évolutions étonnantes nous pourrions être amené à vivre dans les prochaines années.

Partager des clés pour mieux comprendre comment le design peut accompagner cette révolution historique.

Partie 1 – Une nouvelle génération d’entreprise ?

1.1 – Accélération et ruptures technologiques

Dans le premier chapitre de son livre "Slasheurs, designers, gamers", Stéphane Biso nous décrit comment le monde évolue aujourd’hui à une cadence ahurissante.

Il nous rappelle notre quotidien il y a une décennie à peine : les smartphones étaient une nouveauté, Facebook faisait timidement ses premiers pas. Et depuis, notre population mondiale s'est enrichie d'un milliard d'âmes supplémentaires !

Tout cela a considérablement influencé notre vision du monde, notamment sur notre consommation technologique et son impact sur l'environnement.

Stéphane Biso qualifie judicieusement cette période de transition intense de "rupture".

Et il identifie cinq domaines clés de cette rupture :

Première rupture - Des systèmes de production d’énergie décentralisée

Pour Stéphane Biso, le futur semble briller d'un nouvel éclat, surtout lorsque l'on se penche sur l'univers énergétique.

Oubliez les géants monolithiques qui contrôlent tout, l’ère de la "démocratie énergétique" est à nos portes. Car en effet, la façon dont l'énergie est produite et consommée pourrait bien être révolutionnée d'ici quelques années, affirme l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers".

Au cœur de cette transformation se trouvent deux concepts :

Enernet : inspiré par l'alliance des mots "énergie" et "Internet", "l'Enernet est un concept qui propose de mettre les technologies numériques au service des besoins énergétiques". Il s’agit d'un réseau d'échange d'énergie en peer to peer, fonctionnant sur le même modèle qu’Internet.

Smart grid : nous n’avons plus simplement un réseau électrique, mais désormais un réseau intelligent. En bref, c'est une plateforme qui "favorise la circulation d’informations entre les fournisseurs et les consommateurs afin d’ajuster le flux d’électricité en temps réel", permettant une gestion optimisée de l'électricité.

Le mariage du numérique et de l'énergétique promet une distribution d'énergie révolutionnaire. Grâce à ces innovations, les entreprises bénéficieront d'une autonomie sans précédent.

Deuxième rupture - La transformation du numérique en matière

Stéphane Biso envisage ensuite un futur où "l’industrie deviendra non seulement connectée, mais également bottom-up". Ainsi, les TPE et PME jouent un rôle majeur, stimulées par la montée en puissance des imprimantes 3D. Elles pourraient engendrer une révolution potentiellement nommée "numatière".

Troisième rupture - La fusion du numérique et de la biologie

La fusion du numérique et de la biologie révolutionne la santé. On passe d'un modèle curatif à un modèle préventif, bouleversant inéluctablement l'industrie pharmaceutique et agro-alimentaire.

Les technologies Healthcare montent en puissance. Parallèlement, la popularité des médecines alternatives - comme l'acuponcture, la physiothérapie ou la naturopathie - s'accroît.

En fait, chacun prend en main son bien-être, incitant par là même les entreprises à valoriser davantage le bien-être de leurs équipes.

Quatrième rupture - Un nouvel écosystème numérique

Tout devient connecté !

À l'instar de l'électricité ou du gaz, l'Internet évoluera pour devenir un écosystème numérique omniprésent, connectant toutes les niveaux professionnels, de la production à la distribution, en passant par la communication et l'éducation.

Cinquième rupture - De nouveaux outils de travail impactant notre quotidien

On l’a vu, le travail évolue à une vitesse fulgurante.

Stéphane Biso montre ici comment l'homme, au cœur de toutes ces transformations, se retrouve impacté dans toutes les sphères de son quotidien. Ses relations, ses loisirs, sa façon de travailler et de manager en sont bouleversés.

En fait, selon l’auteur, les salariés recherchent aujourd'hui un renouveau. Ils ne sont plus simplement des rouages d'une machine ; non, ils veulent, à présent, être acteurs du changement.

Comment ?

Grâce à une approche de management bottom-up, où chaque employé, quel que soit son niveau, peut contribuer par ses idées et participer activement aux décisions stratégiques de l'entreprise. Une citation du livre éclaire cela : "Le management bottom-up consiste à élaborer les politiques [...] en encourageant la participation des employés à la prise de décision".

Par l'adoption de l'holacratie, un modèle organisationnel innovant qui prône l'intelligence collective. Exit les postes figés, place à des rôles définis, centrés sur une mission, une raison d'être.

Dans ce contexte, il est primordial de ne pas seulement être techniquement compétent. Savoir interagir, analyser et s'adapter, devient tout aussi crucial.

1.2 – À nouveaux business models, nouvelles organisations

La fin du modèle traditionnel où le consommateur achète un produit/ service d'une entreprise qui fabrique/ distribue en touchant une marge

Cette partie de "Slasheurs, designers, gamers" traite des nouveaux modèles d'entreprise qui sont en train d'émerger et qui donnent un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l'entreprise de 2030.

Ces entreprises sont souvent qualifiées de "disruptrices". Elles sont associées à des exemples tels que :

Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon),

Les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber),

D'autres entreprises comme Booking, Deliveroo, Vizeat, Napster, Superprof, et Stootie.

Ce qui caractérise ces nouvelles entreprises, c'est leur capacité à se transformer en plateformes. Plateformes qui mettent en relation l'offre et la demande grâce à des algorithmes, sans posséder les actifs physiques liés à leur service.

Ainsi, le modèle traditionnel où le consommateur achète un produit ou un service d'une entreprise qui fabrique ou distribue, en touchant une marge, est remis en question.

Les nouvelles entreprises se positionnent comme une fine couche ajoutée à d'énormes systèmes de distribution existants, tels que les secteurs bancaires, de transport, d'assurance, d'hôtellerie, etc.

Elles permettent aux consommateurs de comparer les offres rapidement et à moindre coût, en utilisant les plateformes pour satisfaire leurs besoins. Les clients et les utilisateurs contribuent ainsi à la création de valeur ajoutée et alimentent le big data, qui est ensuite utilisé par les plateformes pour générer des revenus supplémentaires.

L’impact de ces nouveaux business models sur les métiers et les compétences

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", l’évolution de ces modèles économiques influence les compétences recherchées dans le monde du travail.

  • Premier impact : de nouveaux métiers

Le premier impact que note l’auteur est l’apparition de nouveaux métiers.

L’auteur explique que les nouveaux business models font naître des métiers liés à la donnée (data scientist), au digital et à la communication (community manager), au marketing (digital brand manager), à la robotique (solution owner), aux nouvelles démarches ou méthodes (Scrum Master), au développement durable (responsable des achats durables), aux ressources humaines (talent manager) et au management.

  • Deuxième impact : de l’ubérisation à la "Netflixation"

L'ubérisation est un terme qui décrit la façon dont des entreprises disruptent le marché en supprimant les intermédiaires (référence à Uber à l’origine de la "plateformisation"). Cependant, ce terme est vu par certains comme vieillissant. Aujourd'hui, on évoque plutôt la "Netflixation", un modèle qui se focalise sur la création d'émotions chez l'utilisateur.

Il est crucial de saisir les nouvelles normes de ces nouveaux modèles d'entreprise et leurs effets sur le travail. Car ce passage influence les métiers et les compétences requises. Selon Stéphane Biso, certains emplois sont en danger et des acquis chez les salariés sont remis en question.

Une organisation plus flexible et contributive

Cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" dépeint une nouvelle ère pour les entreprises : celle du management contributif.

Voici alors ce que le management contributif, selon Stéphane Biso, implique comme changements dans l’entreprise 3.0 :

  • Une organisation souple

L’auteur présente l’organisation de l’entreprise 3.0 comme souple où le pouvoir est transversal, et non plus pyramidal.

  • Une entreprise collaborative et contributive

Qu’une faible proportion de salariés en France se sent véritablement impliqués dans leur entreprise, affirme l’auteur. Proche de l’entreprise "libérée", l’entreprise 3.0 se veut, elle, collaborative et contributive. Les salariés doivent être inclus dans les décisions, se sentir valorisés et partie prenante des projets. Dans cette structure où chacun est responsabilisé, tous travaillent ensemble pour faire progresser l’entreprise, et ce, indépendamment de leur position hiérarchique.

  • Un nouveau type de management

Stéphane Biso souligne le besoin d'un nouveau type de manager, reconnu pour son leadership et son expertise plutôt que pour son rang hiérarchique. Les salariés, eux, doivent être flexibles, mobiles, autonomes et capables de travailler en équipe.

  • Les nouvelles attentes de la génération Y

L'auteur souligne la volatilité de cette génération, influencée par l'instantanéité du numérique. Elle privilégie sa qualité de vie, ne voit pas sa carrière sur le long terme au sein d'une même entreprise et n'hésite pas à changer pour vivre de nouvelles expériences.

Des outils facilitant l’accès aux données

Aujourd’hui, dans notre monde professionnel, l'accessibilité aux données est devenue une question essentielle. Voici ici les points-clés qui se dégagent de la réflexion de l’auteur sur les évolutions au sujet de l’accès aux données au sein des entreprises :

  • Le développement des outils collaboratifs et de partage

Des plateformes comme Linkedin, Workplace by Facebook, Google Drive, WhatsApp, Facebook Messenger et Slack ont rendu la communication plus fluide et informelle. Elles favorisent le partage des données et les échanges dans l'entreprise.

  • L’équilibre vie privée/professionnelle réajusté

Avec le renforcement du travail à distance, la frontière entre vie privée et professionnelle s'estompe. Cette transition technologique exige une redéfinition des limites entre ces deux aspects de notre vie.

  • La nécessaire accessibilité et convivialité des interfaces

L'accessibilité est un enjeu majeur pour les entreprises. Les interfaces doivent être conviviales et faciles à utiliser pour garantir une intégration sans discrimination. Cela nécessite une gestion habile des différentes générations en entreprise.

  • L’incontournable management intergénérationnel

La transition vers un management intergénérationnel, qui valorise les spécificités de chaque génération tout en répondant à leurs attentes communes, est indispensable.

  • La nouvelle relation client et la notion de "consommacteurs"

L'entreprise 3.0 transforme la relation client. Les clients actifs, appelés "consommacteurs", influencent la marque et ses offres. Le marketing interactif et l'expérience client prennent donc une importance croissante.

  • Le design thinking

Une expérience client positive génère un engagement fort et une fidélité à la marque. Le design thinking, qui met en avant l'empathie, l'intuition et la co-création avec l'utilisateur, offre des opportunités pour les entreprises désireuses de se différencier.

Ainsi, l'accessibilité aux données, la gestion intergénérationnelle, la relation client et le design thinking sont les principaux piliers pour naviguer dans ce monde professionnel en pleine mutation.

1.3 – De l’entreprise 2.0 des parents à l’entreprise 3.0 des enfants

L'entreprise, de manière classique, est ici décrite par Stéphane Biso comme un regroupement d'individus dont l’objectif est de produire des services ou des produits afin d'en générer des profits.

Ce modèle traditionnel, surnommé "brick and mortar", renvoie à l'idée de points de vente physiques, ancrés dans des bâtiments matériels. Dans ce contexte, l'organisation est souvent de type taylorienne, autrement dit une organisation rationnelle du travail, lui-même divisé en tâches élémentaires, simples et répétitives, confiées à des travailleurs spécialisés. Ses structures de management sont hiérarchiques ou pyramidales.

Ce modèle traditionnel connaît de profondes mutations depuis plusieurs années. Ces transformations, que l'on observe déjà avec l'entreprise 2.0, seront d'autant plus palpables dans l'entreprise 3.0, l'entreprise de demain.

Cette partie du livre "Slasheurs, Designers, Gamers - Quels seront les jobs de nos enfants demain" nous amène à la découverte de cette évolution de l'entreprise qui se compose, selon Stéphane Biso, de 4 paliers que voici résumés :

Premier palier : l’entreprise 1.0, verticale et sous contrôle

L'entreprise 1.0 est le premier palier dans l'évolution de l'entreprise. Elle intègre l'intranet pour booster communication et information internes. Toutefois, le management y reste de type top-down, centralisé, visant productivité et élimination du gaspillage de temps.

Deuxième palier : l’entreprise 2.0, plus transversale et participative

L'entreprise 2.0 se distingue par son orientation transversale et participative. S'éloignant du management de contrôle pour embrasser un management de confiance, elle mesure la performance non plus par le temps consacré au travail, mais par l'atteinte des objectifs.

Elle encourage l'autonomie, la coopération et la montée en compétences via des outils collaboratifs, renforçant l'intelligence collective, l'agilité et l'innovation. De nouveaux métiers voient le jour grâce aux nouvelles technologies. L'entreprise 2.0, c'est cette entité où le chef d'entreprise reconnaît que "L’entreprise, c’est vous, c’est nous", abolissant le management top-down.

Troisième palier : l’entreprise 3.0, plus connectée et gamifiée

Le principe de l'entreprise 3.0 s'inspire de la fameuse citation d'Einstein : "La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse". Ainsi, l’entreprise 3.0 est une entité virtuelle et ludique. Elle se démarque par l'externalisation de tout, à l’exception de son "centre nerveux". Les formations, échanges et présentations se transforment en serious games, avec des concepts modélisés en 3D et partagés sur des plateformes collaboratives (comme sur la plateforme de simulation sociétale en réalité virtuelle Sansar).

L'entreprise 3.0 se base sur un management bottom-up, où collaborateurs et clients sont au cœur des décisions. Ses prestataires sont dispersés à travers le monde pour optimiser réactivité et productivité.

En somme, l'entreprise 3.0 est un hub de transactions qui connecte son "centre nerveux", ses clients, collaborateurs et prestataires.

Dans l’ouvrage "Slasheurs, Designers, Gamer", un tableau récapitule de façon très claire et synthétique ces trois paliers.

Quatrième palier : l'entreprise 3.0 s’appuie sur le web 3.0.

L'entreprise 3.0 incarne la nouvelle ère du web, celle qui ouvre la voie à une plus grande participation, simplicité, ouverture des données et immédiateté. Cette transformation impose un changement dans la manière de penser et d'agir au sein des entreprises.

Le livre "Slasheurs, Designers, Gamers - Quels seront les jobs de nos enfants demain" distingue 4 composantes de ce qu’on nomme communément "l’ADN du Web 3.0" :

  • La participation

La participation implique une étroite collaboration entre le producteur et le consommateur. Car ici, les clients contribuent à la conception et au design des produits ou services.

Cette approche bouleverse les modèles hiérarchiques traditionnels :

"Accepter d'injecter de la participation dans une entreprise, c'est accepter de basculer dans un milieu associé, c'est- à-dire que les clients prennent part, en amont, à la conception et au design des services ou des produits de l'entreprise. C'est aussi accepter, en interne, de repenser les logiques d'organisation du travail afin de s'émanciper des purs modèles hiérarchiques et administratifs. Certaines structures vont même jusqu'à rompre les codes organisationnels traditionnels."

"Las des organisations pyramidales avec des circuits de décision à rallonge, désabusés par les start-up où la rétribution est rarement à la hauteur des investissements", certains adoptent alors des structures hybrides qui vont favoriser l'échange et l'innovation. Un exemple pertinent est celui des "Hacker Houses" : des espaces d'innovation où ingénieurs, designers et développeurs collaborent sur des projets innovants.

  • La simplicité

Les entreprises 3.0 visent la simplicité. Ainsi :

Les applications doivent être simples, intuitives et conviviales pour l'utilisateur, qu'il soit collaborateur ou client.

Une expérience utilisateur fluide est essentielle pour clients et collaborateurs. L'auteur de "Slasheurs, Designers, Gamers" note souvent un décalage entre ces deux expériences. Une interface commune pourrait résoudre ce problème.

L’entreprise 3.0 utilise mieux les données pour personnaliser l'accompagnement du client. Cela ouvre de nouvelles opportunités commerciales.

L’auteur introduit les concepts de Rich Internet Application (RIA) et de Rich Desktop Application (RDA) suggérant que leur simplicité est clé pour les entreprises 3.0.

En termes de simplicité, Stéphane Biso plaide aussi pour un changement managérial axé sur le client. Celui-ci doit être orienté vers la satisfaction du client et l'expérience utilisateur. Ainsi, l'humain est central. Les clients veulent désormais des expériences mémorables, pas juste des produits. Les outils, les compétences, l’organisation et la gestion des entreprises doivent évoluer en conséquence.

Enfin, Stéphane Biso mentionne les attentes des nouvelles générations, les "digital natives", en termes de management participatif, de coopération et de défi collectif. Ces derniers cherchent bien-être au travail et communication interne efficace. Selon lui, ils veulent des leaders capables de donner une direction claire à leurs équipes.

  • L’ouverture des données

L'ouverture des données représente un véritable enjeu pour les entreprises 3.0.

Les données constituent en effet un véritable écosystème, nécessitant des interfaces de programmation applicatives (APIs) qui permettent leur intégration et leur exploitation.

Ces APIs favorisent l'accès aux données et la création de nouveaux services, tout en devant respecter des normes strictes de sécurité et de gestion des risques.

  • L’immédiateté et la vitesse

L’auteur du livre "Slasheurs, Designers, Gamers"revient ici sur l'immédiateté et la vitesse : des valeurs devenues fondamentales dans le monde moderne.

De nos jours, nous sommes constamment en quête d'instantanéité, que ce soit dans nos interactions personnelles ou professionnelles. Et cet état d'esprit s'est infiltré dans tous les domaines de la vie, de la politique à la consommation.

Aussi, cette tendance marquée vers le court terme et l'immédiateté est particulièrement palpable dans l'entreprise 3.0 qui doit s'adapter pour répondre rapidement et efficacement aux besoins changeants des consommateurs.

L'entreprise 3.0 implique donc une transformation profonde de l'organisation du travail, des interfaces utilisateurs et de la gestion des données, indique Stéphane Biso.

Finalement, l'entreprise 3.0 est une entreprise plus connectée, plus participative, plus ouverte et plus rapide. Cette transition nécessite cependant une évolution des compétences, des outils et de l'organisation, ainsi qu'un changement managérial pour recentrer l'entreprise sur le collaborateur et le client.

1.4 – Focus sur la TPE de demain

Cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" met en lumière la mutation profonde des très petites entreprises (TPE).

La TPE d’aujourd’hui est agile et plus rapide

Confrontées à un contexte où les géants d'entreprise n'inspirent plus autant, les TPE séduisent par leur agilité et leur rapidité. Selon Stéphane Biso, elles apportent un sentiment d'appartenance fort à 75 % de leurs employés contre seulement 51 % dans les grandes structures.

Il faut dire que les TPE excellent dans l'art du travail collaboratif. Elles se regroupent en écosystèmes ouverts, espaces de co-working ou incubateurs pour décupler leurs forces.

À quoi ressemblera la TPE de demain ?

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", les petites entreprises de demain :

Seront mobiles et ultra-connectées, grâce à l'influence du numérique.

Leurs dirigeants, technophiles et parfois engagés socialement, exploiteront pleinement le potentiel des évolutions technologiques, notamment via le Cloud et les outils numériques.

L'accent sera mis sur le cœur de métier, l'interaction avec les clients via les réseaux sociaux et des méthodes avancées de CRM.

La TPE de demain sera mobile

Stéphane Biso nous dessine ensuite le visage de la TPE de demain comme résolument mobile.

D’ailleurs, 58 % des dirigeants accèdent déjà à l'information de leur entreprise n'importe quand, n'importe où.

Les frontières entre sphères privée et professionnelle s'estompent. Les postes comme le commercial et la relation client sont potentiellement entièrement mobiles, affirmant ainsi la complémentarité du digital et du physique.

L’entrepreneuriat devient plus social

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" met ici l'accent sur le virage social de l'entrepreneuriat.

Stéphane Biso décrit, en effet, la responsabilité croissante qu’endossent les petites structures vis-à-vis des problèmes sociétaux et environnementaux.

Ainsi, l'entrepreneur 3.0 n'est plus seulement économiquement motivé. Il prend également en compte son impact social.

La collaboration entre entreprises est également soulignée comme un levier puissant pour le bien-être collectif.

L’enjeu pour l’entrepreneur de demain, c’est quoi alors ?

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", l’enjeu majeur de l'entrepreneur de demain est la maîtrise du parcours client dans un contexte de digitalisation croissante.

En effet, Stéphane Biso explique que l'évolution technologique complexifie les comportements d'achat. En cela, elle oblige les entreprises à accélérer leur transformation.

Pour survivre, les entreprises doivent donc adopter une approche omnicanale, autrement dit proposer une interaction continue entre la marque et chaque client. De façon incontournable, les dirigeants de TPE, quant à eux, deviennent technophiles pour gagner en autonomie et guider leur entreprise selon leurs propres usages et besoins.

L'omnicanalité et la technophilie marquent ainsi l'entrepreneuriat de demain.

Des changements qui vont se poursuivre

Dans un monde en constante évolution, la capacité à s'adapter et à innover est primordiale.

L'adoption de nouvelles méthodologies de travail, comme le "design thinking", a permis aux géants de l'Internet de créer des produits révolutionnaires. Malgré les résistances, cette approche s'étend désormais à divers secteurs.

Stéphane Biso souligne enfin le rôle croissant des slasheurs, designers, gamers qui pensent en dehors des sentiers battus. L'exemple du "Legal Design" utilisé par les avocats et les comptables illustre ce rôle dans la pérennité et l'adaptabilité des nouvelles tendances.

Partie 2 – L’entreprise sera collaborative, ludique et nomade

2.1 – Tous focus client !

Dans la deuxième partie de son livre "Slasheurs, designers, gamers", Stéphane Biso commence par nous parler d’un point essentiel de la nouvelle approche des entreprises modernes : elle est avant tout axée sur le client.

L’auteur explique que placer le client ainsi, au cœur de la chaîne de valeur, permet une plus grande personnalisation et des innovations ciblées.

Selon lui, les GAFA et les NATU en sont de parfaits exemples. Car ceux-ci  ne gèrent pas des "produits", mais des "clients" qu’ils considèrent d’ailleurs comme des co-innovateurs.

Stéphane Biso mentionne aussi une expérience de BNP Paribas. Cette banque a intégré ses clients dans un processus de design thinking dans le but de co-construire son offre de demain.

Il cite aussi le nouveau business model de Volkswagen. Grâce à la digitalisation, celui-ci place le client au centre de son écosystème. De cette façon, le client peut accéder à toutes les offres, tandis que l’entreprise pourra mieux connaître le client, répondre à ses besoins et proposer des services ou produits qui plaisent davantage au client.

Si cette approche client-centrique peut affecter les marges, elle présente aujourd’hui de nombreux avantages. En premier lieu, elle optimise la rentabilité grâce, notamment, à une simplification des processus.

"Partir du besoin du collaborateur est souvent moins coûteux, plus rapide, et favorise l'engagement et l'adhésion en interne."

Stéphane Biso souligne que la satisfaction client nécessite celle des collaborateurs, leur engagement et leur adhésion. Elle doit passer par des initiatives d’amélioration.

En résumé, pour survivre à l'ère du digital, les entreprises doivent devenir collaboratives, ludiques et nomades.

2.2 – La dynamique humaine au service de l’entreprise de demain

Selon Stéphane Biso, l'entreprise de demain sera avant tout construite à partir des hommes et de leurs compétences, ainsi qu’à partir de l'orientation client, soutenue par la gestion optimisée des flux.

Elle ne se définira plus par le marché, mais par sa rapidité à commercialiser des idées, grâce à un nouveau rôle crucial : le pilote de flux, chef d'orchestre des flux entrants et sortants.

L’auteur articule ici sa réflexion à travers 7 points-clés que voici résumées.

Point-clé n°1 : Plus d'agilité dans le monde professionnel

Stéphane Biso explique d’abord que les organisations modernes font face à un besoin croissant d'agilité. Cette agilité est nécessaire pour elles pour mettre en œuvre plus rapidement leurs projets. Elle permet, en effet, de contrecarrer l'inertie inhérente à la conception et au développement des projets/produits. Toutefois, mettre en place une approche agile n’est pas toujours aisé. Celle-ci se heurte parfois aux silos organisationnels et à des temporalités discordantes au sein des équipes.

L’auteur continue en soulignant que les méthodes agiles sont, du côté des professionnels, en adéquation avec les nouvelles générations. En effet, les jeunes, aujourd’hui, sont en quête de modes de travail plus flexibles. Ils recherchent généralement un job favorisant leur mobilité, que ce soit au sein de l'entreprise ou à l'international. Quand ils travaillent dans des organisations agiles, ils sont encouragés à exprimer leurs opinions. Ils apportent alors des idées moins conventionnelles que leurs aînés, souvent novatrices et à la pointe de la technologie. Ceci peut contribuer à améliorer le fonctionnement des entreprises.

Enfin, selon l’auteur, nous devrions :

Percevoir l'agilité non seulement comme une méthode, mais aussi comme un état d'esprit. Un état d’esprit qui favorise la coopération pour trouver des solutions communes aux problèmes.

Considérer le "design thinking" comme moyen de favoriser l'innovation et l'agilité et d'accélérer la réalisation des projets. L’auteur partage, en effet, les conclusions d’un rapport du cabinet de conseil McKinsey & Company qui montre une corrélation positive entre de bonnes pratiques de design et la performance d'une entreprise. Le design thinking est étudié en détail dans le second point…

Point-clé n°2 : Le design au cœur de l’entreprise de demain

  • Le "design thinking"

Cette partie de "Slasheurs, designers, gamers" nous invite à découvrir la montée en puissance du "design thinking". Cette méthodologie innovante, collaborative, itérative et initialement cantonnée à l'industrie s'invite désormais dans d'autres sphères comme l'éducation, la santé et la politique.

À l'ère de l'agilité, les entreprises y voient une opportunité d'orientation client, essentielle pour résister aux start-ups dynamiques grignotant leur marché.

Dans cette partie de l’ouvrage "Slasheurs, designers, gamers", le design thinking est alors décrit étape par étape avec l’aide de schémas. Puis, l'auteur partage un exemple en guise d’illustration : celui d’une enseignante qui a implémenté le design thinking pour améliorer les performances mathématiques de ses élèves.

  • Le "design doing"

L'auteur soutient aussi que le design thinking ne suffit pas. Selon lui, il est crucial de passer du "design thinking" au "design doing" pour concrétiser les idées. C’est ce qui a d’ailleurs participé au succès d'entreprises comme Alibaba fondée par des équipes de designers.

L’auteur insiste aussi sur le fait que dans cette nouvelle ère, il est essentiel d'oser, d'être audacieux et de ne pas craindre l'échec. C'est dans cet esprit d'innovation et de liberté que les nouvelles générations se retrouvent, s'épanouissent et apportent leur contribution à notre monde en constante évolution.

  • Les professions du design

Plusieurs typologies de designers sont alors précisément décrites : le motion designer, le designer de produit/d'espace, le designer UX, le designer UI ou le Web designer, le modeleur 3D et le modeleur maquettiste.

L'auteur explique que de plus en plus d’entreprises cherchent aujourd’hui à combiner les designers et développeurs dans un processus commun, car cette collaboration favorise des idées novatrices et une approche transversale, indique-t-il.

  • Trois méthodes liées au design

Stéphane Biso présente enfin trois méthodes liés au design : le design thinking, lean start-up et agile.

Le lean start-up qui étudie le marché via des enquêtes.

Le design thinking qui identifie les besoins clients, débouchant sur un "produit minimum viable" (MVP). Chaque étape intègre tous les acteurs du projet, dont les développeurs.

Enfin, la solution évolue suivant une méthode agile, avec des priorités définies par valeur commerciale.

Point-clé n°3 : L’open innovation

"Slasheurs, designers, gamers" aborde ici ce que l’on appelle l'Open Innovation.

Il s'agit d'un concept où les entreprises puisent des idées dans leur écosystème.

L’Open Innovation amène ainsi les grandes entreprises à vouloir s'allier aux start-ups innovantes. Ceci dans la perspective de se renouveler et de réduire leurs coûts. Le problème, c’est qu’il existe un décalage entre grandes entreprises et start-ups, et cette intégration est alors parfois maladroite. Les grandes entreprises agissent souvent comme des investisseurs en capital-risque. La collaboration devient alors ardue. Mais en dehors de cela, l'Open Innovation aide à anticiper les changements du secteur, qu'ils soient menaçants ou porteurs d'opportunités.

Point-clé n°4 : La gamification 

Selon l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", le jeu représente un outil d'apprentissage puissant chez les individus. C’est ce qui a poussé les entreprises à l’intégrer dans leur environnement.

Mais la transition vers la gamification s’avère lente car elle demande des professionnels capables d'intégrer la culture du jeu à celle de l'entreprise.

Voici ce que nous apprend Stéphane Biso à ce sujet :

  • La gamification est source de créativité et de productivité dans l’entreprise

L’auteur indique que le jeu est une méthode d'apprentissage naturelle pour le cerveau. Cette idée est appuyée par des observations réalisées chez tous les mammifères.

Ce constat a mené à intégrer le concept de gamification dans le monde du travail.

On a ainsi fait entrer le jeu dans les divers secteurs de l’entreprise : sur les sites web, sur ses réseaux sociaux, dans l'apprentissage et le travail des employés.

Le concept de gamification repose sur six mécaniques (les points, les niveaux, les challenges, les badges, les classements, les dons) et six dynamiques (la gratification, le statut, la réalisation, la créativité, la compétition, l’altruisme).

L’auteur cite l'exemple de Google comme entreprise ayant délibérément créé un environnement de travail amusant. Le but étant de stimuler la productivité et la créativité des employés.

D’autres sociétés comme Accor, L'Oréal et IBM ont aussi utilisé la gamification pour diverses finalités : fidéliser les clients, recruter ou encore faciliter l'apprentissage d'outils professionnels.

  • Passion et travail deviennent compatibles

Il devient désormais courant d'allouer 10 % du temps de travail à des activités de passion. C’est une manière de favoriser l’épanouissement au travail, indique l’auteur.

  • Il est nécessaire de privilégier les compétences aux simples connaissances dans l’éducation des enfants

Stéphane Biso cite le journaliste belge Jérôme Colin, qui critique l'enseignement pour son approche industrielle archaïque et son incapacité à intégrer les avancées des sciences cognitives. Aussi, l'accent est mis sur la nécessité de doter nos enfants de compétences plutôt que d’une simple accumulation de connaissances.

L’auteur vante aussi la philosophie Montessorienne. Cette approche éducative centrée sur l'enfant et le jeu encourage la confiance en soi et l'autonomie.

  • La gamification en entreprise améliore la productivité et la motivation

L’auteur partage l’exemple de l'entreprise Numeric Partner pour nous montrer comment un environnement de travail convivial et ludique peut vraiment augmenter l'implication des employés. Grâce à des formations basées sur le jeu - comme des quiz sur l'entreprise et ses produits - les employés sont plus engagés et satisfaits. De plus, la culture d'autogestion promue par cette entreprise favorise l'autonomie et la responsabilité, fondamentales pour maintenir une motivation élevée.

  • La gamification favorise le suivi optimisé des performances d'entreprise

La gamification aide à suivre des performances en temps réel. Les outils de jeu permettent en effet de tenir les employés en haleine, de la même manière que les jeux vidéo, en visualisant et en suivant leurs progrès. Des classements peuvent être créés pour entretenir l'esprit de compétition, avec des bénéfices pour les employés qui cherchent à atteindre ou dépasser leurs objectifs, et pour l'entreprise qui améliore ses résultats.

  • Le renforcement du partage et de l'esprit d'équipe grâce à la gamification

En favorisant l'entraide à travers le jeu, les employés se sentent valorisés et écoutés. En cela, la gamification renforce le partage d'informations et l'esprit d'équipe. Cela peut aussi servir à recueillir des retours très intéressants sur le terrain pour le marketing.

Ainsi, si la gamification, il faut le souligner, ne représente pas une solution miracle à tout, elle reste un outil précieux pour ces trois avantages. Plusieurs entreprises s’illustrent pour avoir déjà réussi à intégrer la gamification à leur organisation, comme par exemple :

Playboy, avec son jeu Miss Social, qui a observé une augmentation de 60 % de son chiffre d'affaires mensuel.

Starbucks qui a lancé son programme de fidélité "My Starbucks Rewards" pour engager davantage ses clients.

M&M'S qui a gagné plus de 25 000 abonnés sur sa page Facebook grâce à un simple jeu.

Bluewolf qui a, quant à lui, constaté une augmentation de productivité de 20 à 25 % après la mise en place d'un programme de jeu social interne.

Point-clé n°5 : Le management visuel, facilitateur de mutation

Cette partie du livre "Slasheurs, Designers, Gamers" parle de "management visuel", un concept qui change la façon de mener nos réunions : exit la table classique, place aux tableaux muraux autour desquels on se tient debout pour des "stand-up meetings".

Christophe Parachini, de la Banque de France, y voit un moyen efficace de renforcer la cohésion d'équipe. Les secrets de cette méthode ? Choisir les tableaux ensemble, suivre les règles du "stand-up meeting" et alterner les animateurs. Le livre montre comment ces approches novatrices transforment le monde professionnel.

Point-clé n°6 : Collaboration, holacratie et liberté

Stéphane Biso, dans cette section de "Slasheurs, Designers, Gamers", décrit la transition vers un monde professionnel plus numérique, collaboratif, axé sur le partage et libre.

Il développe ainsi plusieurs idées :

Le management et les RH ne sont plus de simples structures, mais des moteurs de culture et d'échange. Leur focus ? Valoriser l'expertise plus que les titres et encourager le "Positive thinking". Stéphane Biso introduit à ce propos le concept innovant  d’Appreciative Inquiry qui mise sur le positif pour trouver des solutions.

Les générations Y et Z influencent le paysage des entreprises d’aujourd’hui et de demain. Résultat : des méthodes de gestion plus flexibles, centrées sur le plaisir au travail. Des exemples inspirants à travers le monde illustrent cette mutation :

Aux États-Unis : Intuit organise des "fêtes de la défaite" pour célébrer et apprendre de leurs erreurs. Chez 3M, 20 % du temps est consacré à des projets personnels.

En France : les entreprises Mars Chocolat et Leroy Merlin adoptent des pratiques participatives pour renforcer l’implication et la confiance.

Au Brésil : les usines Fiat encouragent leurs ouvriers à exprimer leurs humeurs, créant une communication transparente.

Stéphane Biso prédit un monde où le digital renforce le rôle des RH et du management. Il affirme que les technologies du numérique vont continuer à remodeler nos façons de travailler et nos performances.

Point-clé n°7 : Gouvernance et organisation sont à revoir

Dans cette section, Stéphane Biso partage sa vision de l’avenir en matière de collaboration et de leadership.

Il commence en expliquant que les générations Y et Z, en quête d’un "bonheur au travail" différent, provoquent une évolution des pratiques traditionnelles pour répondre à leurs aspirations et à leur conception du bonheur au travail.

Adieu aux organigrammes rigides, Stéphane Biso nous décrit un futur où nous serions presque tous égaux.

Dans l’entreprise de demain, l’auteur interroge : le chef va-t-il disparaître ? Comment dirigera-t-on en 2030 ?

L’auteur développe plusieurs idées que voici résumées :

Un nouveau modèle de gouvernance est en train d’émerger : la "sociocratie". Il s’agit d’un modèle où le pouvoir est partagé. Ici, la décision est collective, valorisant davantage l'individu  et par conséquent son bonheur au travail.

Le rôle du chef change. Son rôle traditionnel décline au profit d’un management moderne qui  se base sur la rationalité, pas seulement sur la confiance. Il y a un besoin criant de décideurs, et non de managers qui se contentent de suivre le mouvement. Le contexte actuel nécessite désormais de vrais leaders, capables de s'adapter rapidement, d'agir avec courage et de mettre en œuvre leurs visions. Pas de simples gestionnaires. Les entreprises doivent chercher, former et promouvoir ces décideurs.  Or, beaucoup de grandes entreprises françaises ont du mal à former ces leaders.

Assoiffées d’autonomie, les futures générations se détournent des employeurs traditionnels et préfèrent des modèles plus flexibles et innovants, comme les start-ups ou le freelancing.

2.3 – Sortir de l’entreprise : les nouveaux codes du travail

Du salarié au slasheur

Le deuxième chapitre du livre "Slasheurs, designers, gamers" se penche ensuite sur les nouveaux codes du travail. Il dissèque notamment la tendance croissante qu’est la pluractivité, que l’on appelle plus couramment le "slashing".

Un slasheur est quelqu’un qui jongle habilement entre plusieurs professions. Beaucoup adoptent ce mode de vie pour suivre leurs passions et se sentir plus alignés avec leurs valeurs personnelles. Loin d'être instables, les slasheurs sont polyvalents. Ils débordent de créativité et d'initiative.

Mais pour Stéphane Biso, être slasheur ne se résume pas une simple quête de diversité ou de sécurité financière : en offrant aux entreprises l'opportunité d'avoir des experts multifacettes sans avoir à s’engager à long terme, les slasheurs sont en train de redéfinir notre perception du travail. Cette pluriactivité donne un nouvel élan à l'innovation et à l'entreprenariat.

L’auteur termine en soulignant toutefois qu’être un slasheur n'est pas sans ses défis. La multiplication des tâches et des interruptions potentielles nécessite des compétences en matière de gestion du temps et de la complexité. Le slasheur doit aussi gérer des émotions variées.

Le co-working est-il un trait d'union pour l'open innovation ?

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" évoque en détail le tournant de l'open innovation. Fini le travail isolé, place à une synergie collective. Les espaces de co-working émergent comme solutions. Ils deviennent des carrefours où entreprises de toutes tailles collaborent. En France et ailleurs, ils accueillent les travailleurs "sans bureau fixe". Avec l'augmentation des indépendants et des start-up, ces lieux de partage ont un avenir radieux.

Pourquoi opter pour le co-working  ?

"Slasheurs, designers, gamers" met ici en lumière le co-working. Plus qu'une flexibilité économique, les espaces de co-working sont des creusets d'innovation. Selon le livre, ils favorisent collaboration, partage d'idées et exploration. Ils créent des ponts entre entreprises et nourrissent des communautés entrepreneuriales.

Quand lieu de vie et de travail ne font plus qu’un : les hacker houses

Stéphane Biso présente la première hacker house française, Seed-Up, fondée par Paul Poupet. Ces lieux mêlent cohabitation et travail, stimulant ainsi innovation et créativité. Leur credo ? Liberté, responsabilité et créativité. Un concept venu des États-Unis qui pourrait révolutionner notre conception du travail.

Pour le futur, les super diplômes ne suffisent plus

  • Les profils "mad skills"/ "soft skills" recherchés et valorisés dans l’entreprise de demain

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" développe ici l’idée suivante : pour être performant et s'adapter à la transformation numérique (robotisation et IA notamment), il est nécessaire d’intégrer et de valoriser des qualités humaines au sein de l’entreprise de demain.

C’est pour cela qu’aujourd’hui, les entreprises recherchent de plus en plus de profils "mad skills" : des individus non conformistes, avec des compétences éclectiques, capables d'innover et de remettre en question les normes établies.

Ces  compétences humaines, appelées "mad skills" ou "soft skills" - comme l'empathie, la créativité ou l'esprit d'entreprise - deviennent indispensables aux yeux des recruteurs, et prennent le pas sur les compétences techniques "hard skills".

Stéphane Biso illustre ces propos avec un écrit de Michel Barabel, professeur affilié à Sciences Po Executive Education et Directeur des éditions du Lab RH.

Ce texte décrit l’avènement des profils "mad skills". Il explique qu’au 20e siècle, l'environnement était relativement stable et simple. A cette époque, les entreprises prospéraient en recrutant des profils homogènes appelés "rameurs". Ces derniers effectuaient des tâches routinières dans un cadre hiérarchique strict. Ils fonctionnaient en silos. Mais aujourd'hui, l'évolution rapide de la société impose aux entreprises de s'adapter constamment. Celles-ci ont donc désormais besoin de "surfeurs" ou "kayakistes" : des personnes capables de penser en dehors de la boîte, d'apprendre rapidement et de renouveler constamment leurs compétences.

Ainsi, pour Michel Barabel, être original et singulier devient une force dans ce nouvel environnement.

Les profils "mad skills", caractérisés par l'originalité, l'autonomie de pensée et des compétences exceptionnelles, sont perçus comme des innovateurs capables de remettre en question l'ordre établi et de transformer l'entreprise. Les entreprises doivent donc non seulement recruter ces profils, mais aussi encourager l'introduction de ce "gène rebelle" pour survivre.

  • L’épanouissement au travail des collaborateurs aux compétences "mad skills"

Pour Stéphane Biso, les collaborateurs aux compétences "mad skills" sont aussi des profils qui ont besoin du soutien de la direction pour s'épanouir pleinement. L’auteur rappelle ici les quatre conditions sur lesquelles l'épanouissement au travail repose, selon le concept japonais de l'ikigaï : aimer ce que l'on fait, être compétent, répondre à un besoin du monde, et être rémunéré.

Si elles veulent survivre dans ce monde en mutation, les entreprises n’ont alors pas d’autres choix que de repenser leur organisation et leur environnement, pas conçue pour cela. Elles doivent créer un environnement favorable, plus ouvert et collaboratif.

2.4 – L’entreprise sera bienveillante et épanouissante

Les entreprises futures devront favoriser le bien-être et la qualité de vie au travail (QVT). Ainsi, elles stimuleront l'engagement des employés et créeront un cercle vertueux de satisfaction.

Le bien-être au travail

Stéphane Biso décrit trois sortes de bien-être au travail :

Le premier est "hédonique", basé sur les émotions.

Le second est "eudémonique", axé sur la croissance personnelle et la recherche de sens.

Le dernier est "social", centré sur les interactions entre collègues.

Puis, l’auteur explique que la QVT, ou qualité de vie au travail, influence ces trois dimensions. Elle dépend notamment  de "l’équilibre entre la vie pro et perso" et d'un travail qui a du sens. C’est pourquoi certaines entreprises, conscientes de ces enjeux, embauchent des "responsables du bonheur" pour améliorer ces domaines.

Une génération en quête de sens

La génération Y veut un travail qui ait du sens. Elle valorise l'autonomie, le développement personnel et des projets qui comptent, plus que le salaire. C’est pourquoi, nous dit Stéphane Biso, les entreprises qui attireront ces talents sont celles qui privilégient la qualité de vie au travail (QVT). Les managers, quant à eux, doivent garantir un équilibre entre travail et vie privée pour éviter que le travail ne devienne une obsession.

Du management bienveillant au télétravail

Pour Stéphane Biso, le bien-être ne se limite pas à des distractions comme le yoga. D’autres concepts apportent une réelle différence de qualité de vie au travail. Il cite :

Le management bienveillant,

Le télétravail,

La conciergerie, qui simplifie la vie des salariés,

Une clarté des objectifs professionnels,

Le fait de donner la parole et de l'autonomie aux salariés.

Selon l'auteur, l'absentéisme et le désengagement actuels montrent bien combien les modèles de management actuels sont à bout de souffle. Aussi, miser sur l'avenir, c’est promouvoir le bien-être et une meilleure qualité de vie au travail.

Partie 3 - L’entreprise sera connectée et intelligente

3.1 – Vers l’entreprise data driven

La troisième partie de "Slasheurs, designers, gamers" nous plonge au cœur du virage data qu’est en train de prendre l'entreprise contemporaine.

Elle nous dévoile comment les entreprises peuvent et doivent naviguer dans l'univers complexe mais prometteur de la data. Un défi qui demande audace, innovation, mais aussi éthique et sens des responsabilités.

Les dimensions techniques et culturelles

Stéphane Biso parle ici d'une ère où le "big data" et le "small data" se confondent aujourd’hui en une simple "data" omniprésente et nécessaire à la croissance. Et le passage au "data driven" s’inscrit sur un plan aussi technique que culturel :

La technique devient indispensable aujourd’hui pour maîtriser la gestion de toutes ces données. Au cœur de cette transformation, le RGPD (Règlement Général de Protection des Données) occupe une place prépondérante. C’est le signe que les entreprises ne peuvent pas se permettre d'ignorer les questions d'éthique et de conformité. Stéphane Biso met notamment en lumière l'importance d'une orientation claire et d'un but précis pour exploiter efficacement ces données.

La transformation vers une entreprise "data driven" englobe aussi  une dimension culturelle. Car selon l’auteur, être "data driven" ou "IT driven" ne suffit pas : l'entreprise doit rester "business driven". Et ceci implique un changement culturel majeur à développer au sein de l'entreprise.

Les technologies, comportements et systèmes émergents

L’auteur du livre "Slasheurs, designers, gamers" explore également des ruptures technologiques émergentes, telles que l'intelligence artificielle et le machine learning, qui sont à la fois défis et opportunités pour l'entreprise moderne.

Il souligne également la naissance d'un nouvel écosystème participatif où l'individu devient acteur de sa relation commerciale.

Sept profils métiers recherchés dans le passage au data driven

Pour finir, l'auteur dresse le portrait de sept profils métiers indispensables pour accompagner l'entreprise dans cette transition vers le data driven.

Du Chief Data Officer (CDO) au Data Protection Officer, en passant par le Data Scientist, Data Analyst Data Miner ou encore Master Data Manager, ces rôles clés doivent collaborer pour gérer, analyser et protéger les données, tout en respectant les réglementations en vigueur.

3.2 - Se préparer à la prochaine révolution digitale

Stéphane Biso dessine ici un futur qui n'est pas si lointain. Et il entend nous donner des clés pour nous préparer à la révolution digitale qui nous attend.

Cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" nous immerge donc au cœur de la transformation digitale. Elle appelle les entreprises à un éveil. Car cette transformation numérique sera intégrale. Elle devra être centrée sur l'humain et intégrer les potentiels de l'IA et de l'IoT.

Les défis et les opportunités de l'IA et de l'IoT

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" commence par nous éclairer sur le potentiel, les opportunités, mais aussi les défis que représentent l'intelligence artificielle (IA) et l'Internet des Objets (IoT).

Dès le départ, l’auteur met en garde contre une approche trop techno-centrée. L'IA n'est pas une fin en soi, mais un outil au service de la valeur créée pour l'entreprise, les collaborateurs et les clients. Ses capacités de traitement des données surpassent largement celles des humains, mais sa capacité à prendre des décisions reste questionnée.

Quant à l'IoT, nous explique l’auteur, il matérialise le Web dans le monde réel, via des objets connectés, ouvrant les portes du Web 3.0. Les montres, véhicules, bâtiments deviennent intelligents et interconnectés. Ce maillage offre aux entreprises une flexibilité et une adaptabilité sans précédent.

L'auteur cite, à ce propos, de nombreux exemples d'interconnexion d'objets connectés comme les robots d'Ecorobotix ou de Naïo Technologies qui assistent l'homme dans des tâches difficiles. Ou encore le robot Flippy de Miso Robotics, capable de reconnaître quand retourner un steak sur le grill.

L'importance de rester centré sur l'humain

Au-delà de l'IA et de l'IoT, Stéphane Biso met l'accent sur la nécessité pour les entreprises de rester centrées sur l'humain. Aussi, un management participatif, la libération des collaborateurs des tâches ingrates au profit des fonctions cognitives sont des éléments clés pour stimuler la créativité et la qualité.

L'intégration du digital à tous les niveaux de l’ entreprise

Le dernier défi pointé par Stéphane Biso est l'intégration du digital à tous les niveaux de l'entreprise. Ce processus nécessite une culture numérique profonde, incarnée notamment par les CDO (Chief Digital Officers) qui succèdent aux DSI (Direction des Systèmes d’Information).

3.3 - L’industrie intelligente

En nous exposant le concept d’industrie intelligente, cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" nous fait voyager dans un monde où virtuel et réel se superposent, fusionnent, se confondent. Les objets connectés, associés à l'intelligence artificielle, révolutionnent l'industrie.

Cette transformation est la quatrième révolution industrielle. Elle repose sur l'interconnexion et la synchronisation des systèmes informatiques.

L'utilisation croissante de la réalité virtuelle et augmentée en est un exemple flagrant. De plus en plus, ces technologies se mêlent à la production, à l’approvisionnement, à la logistique, et bien plus encore. Les usines qui utilisent ces avancées deviennent des usines 4.0 : dans celles-ci, on voit des outils connectés et innovants optimiser les processus, accélérer et perfectionner les tâches des ouvriers et ingénieurs.

Stéphane Biso cite plusieurs exemples, comme Airbus qui a remplacé leurs plans papier par des tablettes, des entreprises comme Walmart, Michelin ou Bouygues Construction qui se servent de la  réalité virtuelle et de la réalité augmentée pour former leurs équipes, anticiper les besoins et améliorer les conditions de travail.

Mais cette révolution ne concerne pas seulement la production. L'industrie intelligente met le client au cœur de sa stratégie. De cette façon, elle offre des produits personnalisés tout en conservant une production à grande échelle.

En résulte l'émergence de nouveaux métiers tels que designer de réalité virtuelle, ingénieur en cybersécurité ou encore responsable des données numériques.

3.4 - Tous makers

Dans cette partie de "Slasheurs, designers, gamers",  Stéphane Biso étudie la mutation qui est en train d’opérer dans l’art de la fabrication.

Il évoque alors deux concepts qui sont passés du registre de "hobby" à "véritable art de fabrication" : 

Le "Maker Movement"

Il s’agit d’un mouvement qui rassemble des individus/ fabricants aux profils divers, avec pour seul objectif le partage de connaissances et la création respectueuse de l'environnement.

"Pour devenir un "maker", tout ce dont nous avons besoin c’est un esprit débrouillard, innovant et la volonté de créer. Les makers ou doers sont ouverts à l’esprit de collaboration entre ingénieurs, "géotrouvetou", concepteurs, architectes, bricoleurs, artistes et étudiants. Nous voyons alors naître une véritable synergie des esprits dans la fabrication où les rois de la débrouille et les as du bidouillage intègrent le "Maker Movement"."

La révolution du "Do-It-Yourself"

L'univers "Do-It-Yourself" ("faites-le vous-même en anglais") séduit un nombre croissant d'individus. Le concept vise à revisiter notre manière de consommer et à fabriquer nous-même nos produits de tous les jours (lessive, lotion pour les mains, meubles en bois ou en carton, instrument de musique, barres de céréales, confitures, etc).

L'auteur évoque la multiplication des "makerspaces" et des Fab labs, espaces dédiés à la création à disposition du public. Pour lui, les "design makers" semblent capables de tout, sans limite, et laissent présager une future révolution industrielle.

3.5 - L’évolution du Web et ses conséquences

Web 1.0, Web 2.0, Web 3.0

Stéphane Biso analyse ici l'évolution du Web :

Le Web 1.0 a été l'aube d'une nouvelle ère d'information, marquée par l'essor des sites institutionnels.

Le Web 2.0 a introduit une nouvelle dimension : l'interactivité. De nombreuses entreprises se sont ruées vers les réseaux sociaux, cherchant à établir des relations de confiance avec leur audience.

Le Web 3.0 a ouvert la voie à l'exploitation des données des utilisateurs, permettant aux entreprises de personnaliser leur communication de manière beaucoup plus efficace.

Cette analyse rétrospective et prospective de l'évolution du Web et de ses implications pour les entreprises met en lumière la montée en puissance des utilisateurs. Aujourd'hui, le "consommateur augmenté" est au centre de la toile. Les internautes sont devenus des acteurs majeurs, disrupteurs des modèles économiques traditionnels, prescripteurs, loueurs, intermédiaires et même financeurs. Ainsi, nous entrons dans une ère où il est indispensable de travailler avec l'internaute et non plus seulement pour lui.

L’entreprise face à l’évolution du Web

Sur la question de l’évolution du Web, l’auteur distingue deux types d'entreprises :

Celles qui restent centrées sur leur force digitale sans mettre l'internaute au centre de leurs préoccupations

Celles qui intègrent les enjeux de l'information (Web 1.0), de l'interactivité (Web 2.0) et de la personnalisation (Web 3.0).

Enfin, l'auteur met en exergue le rôle croissant des collaborateurs dans le dialogue avec les clients. Des chartes ont été mises en place pour limiter les échanges sur les réseaux sociaux, tandis que d'autres entreprises encouragent leurs employés à devenir les ambassadeurs de leur marque, solidifiant ainsi leur présence digitale.

3.6 - De nouveaux robots

La dernière partie du livre "Slasheurs, designers, gamers", Stéphane Biso démystifie nos peurs concernant les robots et les drones. L’auteur explique en effet que ces nouvelles technologies, loin de supprimer massivement nos emplois, peuvent apporter une véritable collaboration entre l'homme et la machine.

Les drones

Stéphane Biso expose d’abord une panoplie d'applications des drones, allant de l'agriculture à l'industrie cinématographique, en passant par les assurances et la maintenance des éoliennes. Dans ce secteur en expansion, ce ne sont pas uniquement les pilotes qui sont recherchés. Managers, ingénieurs et techniciens sont aussi nécessaires.

Les cobots

Le cobot est une fusion des termes anglais "collaborative" et "robots". Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", au lieu d'être une menace pour l'emploi, le cobot se positionne comme notre collègue de bureau. Il nous libère des tâches pénibles et répétitives.

Stéphane Biso nous apprend que ce nouveau collaborateur est déjà présent dans l'industrie automobile, où il permet d’ailleurs de réduire considérablement les troubles musculaires et les risques d'accidents.

Aussi, selon l’auteur, ces robots apportent un champ d'opportunités. Ils nous ouvrent la voie vers une croissance exponentielle.

Vous sentez-vous prêts à accueillir ces nouveaux collègues ?

Conclusion

Comment Stéphane Biso conclut-il "Slasheurs, designers, gamers" ?

Voici les nombreux points clés qu’il développe en conclusion de son livre.

La symbiose imminente entre le biologique, l'humain et le numérique

Pour l'auteur, l'évolution technologique des dix dernières années ne se résume pas seulement à la communication et aux appareils numériques que nous utilisons quotidiennement.

Il suggère que nous sommes sur le point d'entrer dans une nouvelle ère de symbiose, où les frontières entre le biologique, l'humain, le matériel, l'électronique et le numérique deviennent de plus en plus floues.

"Cette nouvelle ère de l’IA va produire au minimum une accélération de l'accélération" écrit-il. "Elle va faire bouger un grand nombre de fondamentaux de notre société : la place de l'intelligence dans l'économie du savoir et la guerre des talents, la fin possible de la vie privée, l'anticipation de nombreux risques" continue Stéphane Biso.

Cette transition est rendue possible par les avancées dans les domaines des NBIC  (Nanotechnologies, Biotechnologies, technologies de l'Information et sciences Cognitives).

Les Nanotechnologies, par exemple, manipulent des objets de la taille du nanomètre, rendant ainsi possible la construction de matériaux, de systèmes, de robots complexes.

Grâce aux Biotechnologies, nous pouvons aujourd’hui modifier les organismes vivants et produire de nouveaux biens, services et nouvelles connaissances.

Les technologies de l'Information englobent tous les systèmes et processus utilisés pour créer et gérer les données électroniques.

Enfin, les sciences Cognitives étudient les mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle.

L'avenir selon "Slasheurs, designers, gamers" : vers  l'Humain augmenté

"Slasheurs, designers, gamers" nous invite alors à envisager un avenir où, grâce à la fusion de ces domaines, nous devenons des êtres humains améliorés et de plus en plus autonomes. Un avenir où nous serons capables de réaliser des tâches complexes à distance, comme piloter une opération de nano-chirurgie.

Et pour nous aider à nous projeter, Stéphane Biso décrit un monde où des objets connectés et mettables, comme des bracelets, des montres ou même des puces RFID implantées sous la peau, sont devenus une partie intégrante de notre quotidien.

Les inquiétudes et les défis éthiques de la technologie

Au-delà des opportunités de cette vision de l’avenir, Stéphane Biso poursuit sa réflexion en soulignant qu’elle soulève aussi des inquiétudes. Notamment en ce qui concerne la surveillance généralisée et la protection de la vie privée.

Il nous pousse alors à réfléchir à ces changements technologiques, non seulement en termes de ce qu'ils signifient pour nos vies personnelles et professionnelles, mais aussi en termes d'implications éthiques et sociétales. Il nous encourage aussi à nous engager activement dans le façonnement de cet avenir technologique.

L'analyse prédictive et l'intelligence artificielle dans notre quotidien

L'intelligence artificielle est aujourd’hui omniprésente dans notre quotidien.

Des logiciels intelligents peuvent nous observer en temps réel. Couplés à une facette de l’intelligence artificielle appelée "l’analyse prédictive", ceux-ci peuvent même aisément faire des prédictions sur nos futurs comportements.

Des outils tels que Discover de Spotify, les suggestions de Netflix ou encore d'Amazon exploitent constamment ces technologies pour personnaliser nos expériences.

Pour Stéphane Biso, cette symbiose entre l’homme et la machine s’illustre aussi parfaitement dans les chatbots, de plus en plus courants, l’optimisation de nos déplacements avec Google Maps ou encore la voiture électrique Renault Symbioz, conçue comme une extension de la maison

Tous ces développements technologiques, autrefois de science-fiction, symbolisent notre relation croissante avec l'intelligence artificielle. Ils ont une incidence profonde sur notre quotidien.

La fracture numérique et l'accessibilité à la technologie : un problème sérieux

La conclusion de "Slasheurs, designers, gamers" souligne aussi un point à ne pas oublier : cette connexion n'est pas universelle. Un quart des Français peinent avec le numérique. Ce phénomène est appelé "illectronisme". Et cette fracture numérique, qui ne cesse de s'agrandir, pose un problème sérieux à mesure que la France avance vers une dématérialisation complète de son administration.

Le rôle déterminant de la créativité et la place centrale de l’humain dans l'élaboration de la société future

Dans ce contexte, la créativité et le design sont des éléments clés dans l'élaboration de la société technologique future.

Le designer a un rôle essentiel à jouer, non seulement dans la réflexion sur la place de l'humain dans la société, mais aussi dans la mise en place de nouvelles organisations d'entreprise.

Stéphane Biso rappelle que l'humanisme - pas seulement la science, la technologie ou le business - doit être au centre de nos préoccupations.

La transformation nécessaire des entreprises face à l'accélération technologique

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité, doivent se transformer si elles veulent rester compétitives.

Si cette transformation est indispensable dans un monde globalisé et en rapide accélération, elle est toutefois délicate à mettre en œuvre.

Le nécessaire changement de vision du monde du travail en réponse à la transformation digitale

Face à ces changements, nous devons revoir notre vision du monde du travail, affirme Stéphane Biso.

Il s'agit de ne pas subir ces transformations, mais de choisir consciemment comment nous nous y adaptons, tout en protégeant notre vie privée.

Pour réussir cette transformation, il nous faut également changer notre façon de travailler. Nous devons, selon l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" :

Porter une attention particulière à l'innovation et à la conduite du changement dans l'organisation.

Mettre en place une nouvelle forme d'organisation dynamique, flexible et ouverte. Car pour survivre dans ce monde en constante mutation, une entreprise doit être capable de se réorganiser quasiment en temps réel et rester ouverte à de nouveaux talents.

Donner une place importante au design : en mettant l'accent sur l'humanisme, il a le potentiel de nous aider à créer une société future où la technologie et l'homme coexistent harmonieusement.

Conclusion de "Slasheurs, designers, gamers, quels seront les jobs de nos enfants demain" de Stéphane Biso

Alors que nous naviguons à grande vitesse dans une ère de ruptures technologiques, le livre de Stéphane Biso, "Slasheurs, designers, gamers", se présente comme une bouée salvatrice pour quiconque s'interroge sur l'avenir du monde professionnel.

L'Entreprise de demain à la lumière de "Slasheurs, Designers, Gamers"

"Slasheurs, designers, gamers" nous montre comment les accélérations technologiques provoquent une cascade de mutations : depuis les systèmes de production d'énergie décentralisée jusqu’à l'entreprise 3.0, en passant par l’émergence d'une symbiose inédite entre le biologique, l’humain et le numérique

Mais pour l'auteur, il serait naïf de ne pas mentionner les défis qui accompagnent cette évolution. La technologie, tout en offrant d'innombrables opportunités, suscite des inquiétudes éthiques. L’intelligence artificielle s’invite dans notre quotidien, et l’analyse prédictive promet des avancées mais aussi des dilemmes sans précédent. La fracture numérique, accentuée par des disparités d’accès à la technologie, est un défi majeur à surmonter.

Toutefois, comme Stéphane Biso le suggère, au cœur de cette révolution se trouve une constante indéfectible : la créativité humaine. Il souligne l'importance de la place centrale de l'homme dans la conception de notre futur. En dépit de l'accélération technologique, ce sont nos valeurs, notre vision et surtout notre capacité d’adaptation qui définiront l'entreprise de demain.

Le message est clair : l'avenir n'est pas uniquement dicté par la technologie, mais par la façon dont nous, en tant qu'êtres humains, la façonnons et l'intégrons. L'ouvrage de Stéphane Biso est un appel à l'action pour les décideurs, les entrepreneurs et tous ceux qui aspirent à modeler l'entreprise de demain.

Les 4 grands points clés que vous découvrirez en lisant le livre "Slasheurs, designers, gamers" de Stéphane Biso

En plongeant dans "Slasheurs, designers, gamers", vous découvrirez à quoi pourrait bien ressembler l'avenir du monde professionnel.

Stéphane Biso décode avec brio la manière dont les avancées technologiques redéfinissent notre vision du travail, tout en soulignant l'importance de préserver notre humanité. Cet ouvrage vous aidera alors à comprendre et à naviguer dans le paysage en constante évolution de la technologie et du travail.

Voici plus précisément 4 idées clés largement développées - parmi plein d'autres - que vous retrouverez dans le livre :

Point-clé n°1 : La symbiose entre biologie, humain et numérique est sur le point d'être une révolution majeure

Le premier point clé du livre "Slasheurs, designers, gamers" est la transformation majeure que nous observons aujourd'hui, à savoir : la fusion imminente entre le biologique, l'humain et le numérique.

Vous comprendrez pourquoi cette transition est amplifiée par des avancées impressionnantes dans les domaines des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, technologies de l'Information et sciences Cognitives). et pourquoi, pour Stéphane Biso, l'avenir se dirige vers l'Humain augmenté, une version améliorée de l'humanité avec une forte intégration technologique.

Point-clé n°2 : L'avenir du travail réside dans l'entreprise 3.0

Les entreprises ne sont plus ce qu'elles étaient. L'ère des organisations verticales et rigides s'efface, cédant la place à des structures plus flexibles, gamifiées et centrées sur l'humain.

Pour Stéphane Biso, le futur réside dans une entreprise 3.0. Un modèle d'entreprise qui s'appuie sur le web 3.0, prônant participation, simplicité, et ouverture des données. Cette transition, qu’il qualifie judicieusement de "rupture", nécessite une profonde réflexion sur notre consommation technologique, ainsi qu’une conscience accrue de son impact sur l’environnement.

Côté business, les modèles traditionnels s'estompent. Dans leur sillage, de nouveaux métiers voient le jour, portés par une logique de "Netflixation" de l'économie. Ce nouvel ordre économique influence fortement les compétences recherchées dans le monde du travail. Au centre de cette mutation : l’humain. Aussi, le design, l'open innovation et la gamification se révèlent comme des vecteurs d'efficacité et de créativité en entreprise.

Point-clé n°3 : La technologie apporte son lot de défis éthiques

Mais à mesure que la technologie progresse, elle apporte son lot de préoccupations.

Stéphane Biso insiste donc aussi sur les inquiétudes éthiques liées à l'intégration croissante de l'analyse prédictive et de l'intelligence artificielle dans notre quotidien. De plus, la fracture numérique grandissante et l'accessibilité limitée à ces technologies avancées posent un défi majeur pour notre société.

Point-clé n°4 : L'humain occupe une place centrale face à la transformation technologique

Malgré le rythme effréné de la digitalisation, le livre "Slasheurs, designers, gamers" rappelle également l'importance de la créativité humaine. Les entreprises doivent se transformer pour répondre à cette accélération technologique, mais il est vital qu'elles gardent à l'esprit que c'est l'humain qui reste au cœur de cette élaboration de la société future.

Un livre pour vous préparer à l'avenir du travail

"Slasheurs, designers, gamers" est, à mon sens, une lecture incontournable pour quiconque souhaite anticiper, comprendre et se préparer à l'avenir du travail. Un avenir où l'humain augmenté n'est pas seulement une possibilité, mais une réalité en devenir. À vous, désormais, de décider si vous souhaitez être un acteur ou un simple spectateur de cette transformation.

Je recommande vivement ce livre pour de nombreuses raisons mais surtout pour sa capacité à démystifier les tendances technologiques tout en mettant en lumière les implications éthiques et sociétales. Aussi, parce que Stéphane Biso nous rappelle que, malgré la technologie omniprésente, l'humain doit rester au centre de nos préoccupations.

Points forts :

Tout au long du livre, les illustrations, définitions, encarts et nombreux schémas récapitulatifs qui permettent une compréhension facile et agréable des propos de l’auteur.

L'exploration de la fusion entre le biologique, l'humain et le numérique et la mise en avant de l'humain comme élément central malgré la transformation numérique.

L'éclairage porté sur les défis éthiques liés à l'avancée technologique.

Un ouvrage très accessible pour comprendre l'évolution du monde professionnel face à la technologie. 

Point faible :

Il aurait été pertinent d'approfondir comment adapter l'éducation et les apprentissages actuels de nos enfants aux compétences requises pour les métiers de demain.

Ma note :

★★★★★

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Thu, 30 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12677/Slasheurs-designers-gamers-quels-seront-les-jobs-de-nos-enfants-demain
L’intelligence artificielle pour les nuls http://www.olivier-roland.fr/items/view/12662/Lintelligence-artificielle-pour-les-nuls

Résumé de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller et Luca Massaron : voici un livre qu'il vous faut lire si vous voulez comprendre les enjeux de ces nouvelles technologies qui prétendent changer notre vie et nos façons de travailler — un ouvrage de vulgarisation technique complet qui répondra à toutes vos interrogations sur le fonctionnement et les défis posés par l'IA.

Par John Paul Mueller et Luca Massaron (pour l'adaptation française), 2022, 420 pages.

Titre original : "Artificial intelligence for dummies".

Chronique et résumé de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller et Luca Massaron

Introduction

Il y a beaucoup de discours contradictoires sur l'intelligence artificielle (IA), des plus optimistes aux plus pessimistes. Ce livre cherche à faire le point en étudiant le rôle des IA dans nos vies quotidiennes. Il aborde aussi la question des limites — techniques et éthiques — de ces technologies.

Partie 1. Introduction à l'IA

Chapitre 1. Introduction à l'IA

"Chacun a de l'IA une vision différente", affirment les auteurs. Cela ne facilite ni sa compréhension ni son développement.

L'intelligence artificielle, qu'est-ce que ça veut dire ?

Il faut d'abord distinguer entre différents types d'activités mentales reprises sous le nom d'intelligence :

Apprentissage ;

Raisonnement ;

Compréhension ;

Perception de la vérité ;

Vision des liens ;

Prise en compte du sens ;

Distinction entre les faits et les croyances ;

Etc.

Malgré cette diversité, l'intelligence suit un processus qui peut être imité ou simulé par une machine :

Élaboration d'un objectif ;

Estimation de la valeur d'une information pour l'atteinte de l'objectif ;

Manipulation de données ;

Définition des valeurs de vérité entre informations nouvelles et existantes ;

Évaluation de l'atteinte de l'objectif ;

Modification de l'objectif en fonction de nouvelles données ;

Répétition jusqu'à la réussite/échec (trouvé vrai/trouvé faux).

Pour comprendre ce que les ordinateurs peuvent faire, il peut être utile de se rapporter à la théorie des intelligences multiples de Howard Gardner (voir le tableau 1.1. p. 12-14).

En fait, il est important de comprendre que "l'IA, en réalité, n'a rien à voir avec l'intelligence humaine". L'IA "simule" l'intelligence grâce à des algorithmes.

Comprendre l'histoire de l'IA

Les débuts de l'IA ont lieu aux États-Unis, à Darmouth, dans les années 50. Les premières expériences ont lieu avec la logique symbolique. Au début, les scientifiques tentèrent d'imiter le fonctionnement du raisonnement humain (tel qu'ils le comprenaient à l'époque). Cela a donné des résultats, mais plutôt décevants par rapport à ce qui était attendu.

Les systèmes experts ont ensuite fait leur apparition. Nous en utilisons toujours aujourd'hui (les correcteurs d'orthographes, par exemple). Ce type de recherche a connu ses beaux jours dans les années 70 et 80, avant d'être relégué au second plan dans les années 90.

Ensuite vint "l'hiver des IA". L'engouement s'est réduit (financier, scientifique, etc.). Mais au début des années 2000, de nouvelles découvertes ont vu le jour. De nouvelles théories et groupes de recherche naissent et se développent rapidement.

À l'heure actuelle, c'est la "tribu" de l'apprentissage profonds qui connaît le plus de succès. Nous verrons plus bas de quoi il s'agit.

Recenser les applications de l'IA

Voici quelques applications d'utilisations de l'IA déjà mises en place :

Détection des fraudes ;

Planification des ressources ;

Analyse complexe ;

Automatisation ;

Services à la clientèle ;

Systèmes de sécurité ;

Efficience des machines.

Éviter l'emphase et la surestimation concernant l'IA

Voici maintenant les 5 tribus de l'IA et de l'apprentissage machine dont nous parlions plus haut :

Symbolistes (leur truc, c'est la logique et la philosophie) ;

Connexionnistes (eux, ils sont branchés neurosciences) ;

Évolutionnistes (les biologistes du coin) ;

Bayésiens (pros de la statistique) ;

Analogistes (ou la psychologie appliquée aux machines).

À terme, l'objectif serait de fusionner toutes ces approches pour créer un ou plusieurs "algorithme(s) maître(s) (...) capable(s) d'apprendre quelque chose". Même si des scientifiques y travaillent, nous sommes encore loin du compte.

Il faut donc être prudent et ne pas succomber aux sirènes médiatiques qui nous annoncent la révolution IA tous les deux ou trois ans. En tant qu'utilisateurs, nous devons rester calmes et ne pas surestimer leur puissance.

Chapitre 2. Définir le rôle des données

Les données sont la "nourriture" des centres de calcul. Ce qui change aujourd'hui, c'est leur nombre et leur diversité. "L'utilisation de matériels sophistiqués et les progrès réalisés dans les algorithmes font que les données sont aujourd'hui la ressource universelle de l'IA", rappellent les auteurs.

Constater que les données sont aujourd'hui omniprésentes

Il existe différents types de données. Mais avant d'aller plus loin, il faut prendre la mesure du "big data" (grandes données). C'est la grande nouveauté. Les données sont vastes, si vastes que de nouveaux outils d'analyse sont nécessaires pour les stocker et les traiter.

Où sont créées et distribuées ces données ? Sur Internet, principalement. Et plus encore depuis la naissance du web 2.0 (collaboratif, avec les réseaux sociaux et le peer-to-peer, etc.).

Tous nos équipements contemporains — de l'ordinateur au mobile, en passant par les appareils domestiques connectés — récoltent des données qui sont (ou peuvent être) ensuite traitées ailleurs.

Aujourd'hui, ce sont principalement les algorithmes fonctionnant avec l'apprentissage profond qui sont capables de traiter ces grands amas de données.

Exploiter les données avec succès

Avoir des données ne suffit pas à améliorer les IA. Il faut les recueillir, les manipuler, puis seulement les analyser. Pour la récolte, vous aurez besoin de capteurs qui sont de toutes sortes (voir p. 36). Ce sont eux qui seront capables de vous fournir des données fiables.

Parfois, ce sont les humains qui introduisent eux-mêmes leurs données (sur Facebook ou dans un formulaire du registre national en ligne, par exemple). Mais vous pourrez aussi recourir à l'automatisation de la collecte de données.

Dans tous les cas, vous devrez vous assurer d'agir avec éthique (ce qui n'est pas toujours facile). Voici quelques recommandations :

Obtenir la permission ;

Utiliser des techniques d'assainissement des données ;

Éviter l'inférence des données ;

Éviter les généralisations (p. 41-42).

Adapter les données

Vous n'aurez que rarement des données "parfaites". Vous devrez faire avec des données manquantes et prendre en compte des discordances entre certaines d'entre elles. Par ailleurs, vous devrez faire le tri entre les données utiles et celles qui ne vous apporteront rien.

Autrement dit, comme vous pouvez le constater, les données sont loin d'être simplement "données". Il faut un long travail pour les "obtenir".

Tenir compte des 5 types de données incorrectes

Vous devrez être particulièrement vigilant, lors de la récolte, à exclure ces 5 types de données :

Mensonges ;

Omissions volontaires ;

Erreurs de perspectives ;

Biais cognitifs (sur ce point, voir Système 1/système 2) ;

Mauvais cadres de référence (quand vous ne parlez pas de la même chose, vous ne pouvez pas vous comprendre).

Définir les limites de l'acquisition des données

Bien sûr, il convient aussi de définir des limites à l'acquisition des données. Pourquoi accumuler tant de data ? Pour faire quoi ? "Il importe d'adapter l'acquisition de données aux questions auxquelles il faut répondre", rappellent les auteurs.

Sans questionnement préalable, la récolte pourrait bien être absurde ! Si vous êtes en situation de récolter et d'analyser des données, assurez-vous donc d'avoir clairement défini, au préalable, les choses que vous voulez savoir.

Prendre en compte les problèmes de sécurité des données

L'accessibilité des données ne va pas de soi. Certains utilisateurs biaisent volontairement leurs données (dans le domaine politique ou médical, par exemple). Par ailleurs, certaines données peuvent être corrompues par des sources humaines ou des machines (botnets, attaques de virus, etc.).

Chapitre 3. Réfléchir à l'utilisation des algorithmes

Les données sont capitales. Plus encore que le perfectionnement de l'algorithme. C'est en tout cas l'avis de spécialistes en création de modèles de langage. Mais allons un peu plus au fond des choses.

Comprendre le rôle des algorithmes

"Un algorithme est une procédure, c'est-à-dire une succession d'opérations, généralement exécutée par un ordinateur, qui garantit l'aboutissement à la solution correcte d'un problème dans un temps fini, ou qui vous dit qu'il n'existe aucune solution." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 58)

En soi, ce n'est rien de très nouveau et nous utilisons déjà des IA appuyées sur des algorithmes plus ou moins simples tous les jours, depuis les systèmes intelligents d'ouverture de porte de garage jusqu'à Alexa ou Siri.

Les auteurs abordent ensuite des questions techniques liées à la compréhension plus fine des premiers algorithmes ayant servi au développement des IA :

Les plans et ramifications (comment construire des graphes de résolution de problèmes en créant des espaces d'états et des moyens de "traverser" les graphes) ;

Les jeux qui opposent des joueurs (l'exemple type est le morpion, aussi appelé OXO) ;

La recherche locale et les heuristiques.

Découvrir la machine qui apprend

Les algorithmes présentés ci-dessus peuvent résoudre des problèmes de type "sudoku". Mais certains problèmes de la vie réelle sont plus compliqués. Le diagnostic d'une pathologie ou la détection d'une fraude à l'assurance, par exemple, demandent d'autres compétences et — surtout — plus de flexibilité.

Les systèmes experts forment des moyens plus subtils de répondre à ce type de tâche (les auteurs donnent l'exemple de MYCIN et DENDRAL).

Autre solution : faire intervenir l'apprentissage machine. C'est ce qui a été utilisé par Google et son IA AlphaGo, qui a réussi à vaincre plusieurs champions du Go (un jeu de table plus complexe que le jeu d'échecs).

Chapitre 4. Innover avec un matériel spécialisé

Pour que l'IA fonctionne bien, et même mieux, il faut développer des matériaux nouveaux. Le matériel informatique reste la base de tout développement et progrès en ce domaine. Par ailleurs, il faut aussi apprendre à améliorer la relation humain/machine.

Utiliser un matériel standard

Mieux vaut se fier à ce qui a déjà fait ses preuves, au moins dans un premier temps. Si vous devez développer une IA, vous vous appuierez donc sur des systèmes pérennes et standards dans ce domaine. En l'occurrence, l'architecture de von Neumann (du nom de l'inventeur de l'informatique) fait encore référence, même si elle a des défauts (qui sont répertoriés page 80).

S'appuyer sur de nouvelles techniques de calcul

Certaines nouvelles techniques peuvent paraître géniales, mais c'est parfois juste un effet d'annonce. Il faut donc rester vigilant, surtout si vous souhaitez expérimenter en la matière. Neural Magic est une technique intéressante, mais elle nécessite d'avoir un matériel informatique robuste.

Les auteurs parlent également du Sub-Linear Deep Learning Engine (SLIDE) qui change complètement la façon traditionnelle d'exécuter les tâches.

Utiliser des processeurs graphiques (GPU)

Ceux-ci sont très performants. Ils s'adjoignent au processeur central (CPU) afin d'en accroître les performances, notamment dans le traitement des images, un thème brûlant de l'IA depuis les années 2010 au moins.

Travailler avec des processus d'apprentissage profond

Ici, il faut différencier entre :

Le DLP pour deep learning processor ou processeur d'apprentissage profond, encore étudié par les universitaires ;

Et le NPU pour neuronal processor unit ou unité de traitement neuronal, qui est issu du premier et qui a fait l'objet d'utilisations commerciales ;

Et le TPU pour tensor processing unit créé par Google sur la même base, pour des utilisations spécialisées.

Créer un environnement de traitement spécialisé

En revanche, l'apprentissage profond est incompatible avec les architectures classiques de type Von Neumann. Les spécialistes (dont l'Agence de recherche du ministère de la Défense US et IBM) ont donc conçu d'autres dispositifs, dont SyNAPSE (Systems of neuromorphic adaptative plastic scalable electronics).

Les matériels se font de plus en plus performants et la compétition est rude (entre Google et Microsoft, entre autres).

La course aux capteurs toujours plus sensibles est également lancée. L'objectif ? Rendre les IA encore plus réceptives à leurs environnements et, donc, plus capables d'interagir avec lui.

Partie 2. Recenser les utilisations de l'IA dans la société

Chapitre 5. Faire le tour des utilisations de l'IA dans les applications informatiques

La correction (d'erreurs, au sens large) et la suggestion (propositions en tout genre) sont actuellement les deux manières par lesquelles les IA répondent à nos besoins.

Prenons une voiture "intelligente" : celle-ci corrige les erreurs de conduite et suggère des itinéraires plus rapides. Ce sont déjà des fonctions que nous connaissons (conduite assistée et GPS, notamment).

Avoir une idée des applications les plus courantes

Il y a certaines applications déjà courantes de l'IA. Voici celles citées par les auteurs :

Créativité artificielle (les auteurs citent Chat GPT un peu plus haut) ;

Vision par ordinateur, réalité virtuelle et traitement d'image ;

Diagnostics ;

Reconnaissance de visages ;

Jeux de tous types ;

Reconnaissance d'écriture manuscrite ;

Traitement automatique du langage naturel, traduction automatique, agents conversationnels ;

Contrôle non linéaire et robotique ;

Reconnaissance optique de caractère ;

Reconnaissance de la parole.

L'un des plus gros problèmes à ce jour concerne les deepfake ou hypertrucage. Il faut donc mettre en balance les exploits de l'IA avec ses risques.

Voici quelques autres applications, plus spécifiques (ou en cours de recherche) :

Vie artificielle ;

Raisonnement automatisé ;

Exploration de données ;

Représentation des connaissances ;

Résolution des contentieux ;

Robotique ;

Web sémantique ;

Etc.

Etudier les erreurs de l'IA

"On parlera d'erreur pure et simple quand le résultat d'un processus, compte tenu des inputs, n'est correct en aucun cas, c'est-à-dire quand la réponse n'est pas adaptée du tout à la requête." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 111)

Les erreurs sont nombreuses et les développeurs ne savent pas toujours pourquoi elles ont lieu. Ces erreurs peuvent avoir de conséquences graves dans certains cas. Toutefois, la plupart du temps, cela ne doit pas nous inquiéter outre mesure. Rappelons-nous simplement que l'IA ne pense pas !

Chapitre 6. Automatiser des processus courants

Élaborer des solutions contre l'ennui

Nous pouvons également renverser la conclusion précédente : les IA peuvent nous aider là où nous, humains, faisons des erreurs.

Selon les auteurs, qui s'appuient sur plusieurs études, les personnes au travail font souvent des erreurs lorsqu'ils s'ennuient. Les IA peuvent aider à réaliser ces tâches ennuyeuses.

Il est également possible d'élaborer des solutions efficaces contre l'ennui, en rendant les tâches plus intéressantes ou en permettant aux personnes de travailler plus efficacement.

Par contre, une IA ne pourra pas vous motiver ou vous dire ce que vous pourriez faire pour vaincre l'ennui. Mais rappelez-vous : l'ennui est aussi une condition de la pensée créative !

Travailler dans un contexte industriel

L'automatisation est un problème ancien, qui commence dès les débuts de l'industrialisation et même — à en croire les auteurs — dès le XIe siècle dans les chantiers navals de Venise !

Les IA peuvent aider à améliorer l'automatisation et à rendre le travail encore plus efficace. C'est vrai en l'associant à la robotique, mais pas seulement. Une question se pose alors : si nous automatisons tout, que feront les humains ?

Créer un environnement sécurisé

La sécurité n'est pas toujours garantie. En milieu industriel, c'est encore plus vrai. L'automatisation aide à être plus efficace, mais pas nécessairement à sécuriser certaines tâches. Les IA peuvent assister les humains dans leurs difficultés avec l'automatisation.

Mais ce n'est pas le seul endroit où l'IA pourrait améliorer la sécurité : c'est vrai aussi dans la vie quotidienne et même lorsque nous surfons sur le Net (l'IA pourrait nous aider à ne pas laisser traîner des données sensibles ou à nous prévenir de la présence de virus).

En revanche, l'IA ne pourra pas rendre le monde totalement sécurisé. La réponse de l'IA interviendrait toujours trop lentement au regard de notre irrésistible capacité à inventer de nouveaux problèmes et dangers !

Chapitre 7. Utiliser l'IA pour répondre à des besoins médicaux

L'IA peut aider le médecin, qui est confronté à de nombreux défis et qui doit mettre à jour régulièrement ses connaissances, après avoir déjà passé une dizaine d'années à l'université (en moyenne). Les auteurs se penchent sur certaines solutions techniques dans ce chapitre.

Mettre en œuvre une surveillance portative pour le patient

C'est l'une des voies à suivre pour améliorer le monitoring régulier des patients. Il y a certains moniteurs portables qui sont utiles, voire essentiels au bien-être des plus fragilisés ou des personnes avec des maladies chroniques (diabète, par exemple).

Rendre les gens plus capables

Rester en bonne santé plus longtemps est également un objectif souhaitable. Et il peut être atteint grâce — entre autres — à des techniques incluant l'IA.

Il y a d'abord des jeux qui peuvent aider à conserver motricité et capacités cognitives. Les consoles telles que Nintendo Wii ou Xbox 360 sont utilisées dans des programmes de physiothérapie, par exemple.

Au-delà des jeux pour rester en bonne santé, il existe déjà des ingénieurs s'intéressant à la création d'exosquelettes pour aider les personnes en souffrance à retrouver la mobilité.

Assurer une série de capacités physiques

Chacun est différent, avec ses forces et ses faiblesses. Les yeux d'untel seront plus vite fatigués, tandis qu'un autre aura plus rapidement mal aux jambes après une marche de 10 km, etc.

Pour nous aider dans nos tâches quotidiennes et permettre aux moins valides d'accéder aux technologies numériques, des solutions logicielles sont mises en place (comme les lecteurs d'écran pour les personnes malvoyantes, par exemple).

Au-delà des simples programmes disponibles sur nos ordinateurs, des solutions intégrant robotique et logiciels avec IA peuvent être pensées (c'est déjà le cas des exosquelettes évoqués ci-dessus). Différents types de prothèses ou de systèmes de pilotage sont d'ores et déjà imaginés pour aider les patients à recouvrer leurs capacités.

Mais que se passera-t-il quand ces dispositifs permettront à ces patients de surpasser les capacités physiques humaines ? Ou lorsque des personnes saines décideront de les employer ? Est-ce que cela est irrévocable ? Nous devrons réfléchir au caractère souhaitable de ces évolutions.

Exploiter de nouvelles méthodes d'analyse et de diagnostic

La téléprésence est la technologie qui permet à quelqu'un de consulter une personne tout en étant ailleurs. Elle est souvent combinée à la réalité virtuelle (plongée dans un monde virtuel) et à la réalité augmentée (ajout d'éléments numériques à la réalité présente).

Vous avez peut-être entendu parler de téléopérations qui ont déjà eu lieu dans le monde. Mais nous pouvons imaginer des systèmes qui permettent aux professionnels de santé d'intervenir auprès des patients à leur domicile, sans avoir besoin de s'y rendre.

Concevoir de nouvelles techniques chirurgicales

L'IA peut être utile pour formuler des suggestions et assister un chirurgien dans son diagnostic ou son intervention. Il sera plus difficile, en revanche, de lui faire remplacer le chirurgien. Pourtant, certains chercheurs s'y attèlent déjà ; en atteste le développement du robot STAR (smart tissue autonomous robot).

Exécuter des tâches en recourant à l'automation

Comme elles ne s'ennuient pas et adorent les procédures, les IA peuvent parfaitement gérer les dossiers médicaux, élaborer des prédictions à partir de ceux-ci ou rendre les protocoles de soin plus sûrs. Voire aider à créer des médicaments (l'IA a été utilisée dans la recherche de solutions contre la Covid-19).

Combiner les robots et les professionnels de la santé

Ceux-ci existent déjà au Japon et aux États-Unis. Ils aident les patients à l'hôpital et les professionnels dans leurs tâches.

"Ces robots n'en sont encore qu'à leurs balbutiements, mais on peut s'attendre à les voir évoluer", promettent les auteurs.

Chapitre 8. Utiliser l'IA pour améliorer l'interaction humaine

Dans ce chapitre, la question porte sur la communication et les IA. Où celles-ci pourraient-elles nous aider ? Que font-elles déjà ? Voici quelques points d'intérêt et lignes de recherche contemporaines.

Développer de nouvelles façons de communiquer

Pourquoi pas créer de nouveaux alphabets : c'est ce que l'informatique a déjà réalisé avec les émoticônes et les émojis. Ces caractères peuvent aider les IA et donc les machines informatiques à interpréter les émotions, qui leur restent sans cela incompréhensibles.

Au-delà, l'automatisation de la traduction doit être signalée. Google Traduction a fait de grands progrès. Or cette application est basée sur un système d'IA, le GNMT (Google neural machine translation).

Enfin, des recherches sont même effectuées pour apprendre aux IA à reconnaître (voire à imiter) le langage corporel.

Échanger des idées

Les IA peuvent nous aider à :

Créer des liens (c'est ce qui se fait sur LinkedIn, par exemple) ;

Augmenter la communication (via des représentations graphiques ou la traduction, notamment) ;

Définir des tendances (analyse de données et représentations graphiques, etc.).

Utiliser le multimédia

"Dans l'avenir (...), on peut espérer pouvoir utiliser l'IA pour la reconstitution de scènes en 3D à partir d'images en 2D. Imaginez que les policiers puissent se déplacer sur une scène de crime virtuelle et noter fidèlement tous les détails." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 158)

Les images seront de plus en plus dynamiques et se "détacheront" des supports. Comme dans les journaux de Harry Potter !

Embellir la perception sensorielle humaine

Pourrions-nous avoir le don de synesthésie comme certains génies des mathématiques (tels que Daniel Tammet) ?

C'est encore une technologie à l'état expérimental, mais les auteurs semblent prévoir la possibilité d'augmenter nos sens humains et d'acquérir de nouvelles compétences dans ces domaines. De là à pouvoir aller jusqu'à la synesthésie, rien n'est moins sûr, car cet état est très difficile à décrire et à reproduire.

Partie 3. Travailler avec des applications électroniques de l'IA

Chapitre 9. Effectuer une analyse de données pour l'IA

"L'analyse de données et l'apprentissage machine permettent de dépasser les limites précédentes en matière d'utilisation de données et de développer une IA plus performante", affirment les auteurs.

Voyons en détail de quoi il en retourne.

Définir l'analyse de données

Les données, c'est comme le pétrole. Cette analogie a été popularisée, à l'origine, par un spécialiste du marketing : Clive Humby. Comme le pétrole, les données doivent être raffinées afin de pouvoir être utilisées.

Ce n'est donc pas du tout cuit : il faut beaucoup travailler pour devenir riche à partir des données !

L'analyse de données permet d'aider l'IA à interpréter les images.

Mais plus fondamentalement, les données sont désormais utilisées pour se passer des théories elles-mêmes : leur simple agrégation (en grand nombre) permet d'induire des règles et des lois sans avoir à passer par la création d'hypothèses.

Définir l'apprentissage machine

Il s'agit d'un apprentissage mathématique à partir des données. Les auteurs évoquent le fonctionnement et l'intérêt de cette technique. Mais ils explorent aussi ses limites.

Parmi celles-ci, il y a le sur-apprentissage (inférer des règles qui n'existent pas dans la réalité) et l'incapacité à reconnaître de mauvaises données (fausses ou anormales).

Savoir comment apprendre à partir des données

Il y a plusieurs types d'apprentissage machine. À chaque fois, il s'agit de donner un objectif (plus ou moins complexe) à un algorithme et de voir comment il se "débrouille" pour l'atteindre.

En l'occurrence, 3 grandes catégories d'apprentissage existent :

Supervisé (vous dites à la machine ce qu'elle doit faire) ;

Non supervisé (vous la laissez faire) ;

Par renforcement (vous la "récompensez" ou la "punissez" en fonction de ses réponses).

Chapitre 10. Utiliser l'apprentissage machine dans l'IA

"Aujourd'hui, l'apprentissage machine peut se vanter d'avoir atteint un niveau quasi humain pour des tâches spécifiques comme la classification des images ou le traitement du son, et il s'efforce d'atteindre un niveau similaire dans un certain nombre d'autres tâches." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 181)

Emprunter différents chemins vers l'apprentissage

Il existe plusieurs techniques que nous avons déjà vues plus haut : symbolisme, connexionnisme, évolutionnisme, bayésianisme, analogisme. Mais quelle sera la prochaine percée ?

Explorer la vérité dans les probabilités

L'une des approches les plus fructueuses est d'utiliser les probabilités. C'est une solution intéressante lorsque l'IA doit agir en situation d'incertitude.

C'est ce que fait très bien l'algorithme bayésien qui permet, notamment, de se représenter le monde sous la forme d'un graphe. Sur la base de ce graphe, l'IA peut calculer les probabilités et choisir quelle action entreprendre.

Faire grandir les arbres pour classer des éléments

"L'arbre de décision est un autre type d'algorithme essentiel dans le domaine de l'apprentissage machine et de mise en œuvre de l'IA". Celui-ci est de type symbolique (déductif) et assez ancien.

Chapitre 11. Améliorer l'IA grâce à l'apprentissage profond

Allons un pas plus loin. Que peut l'apprentissage profond (une forme de l'apprentissage machine) qui est aujourd'hui tant vanté par les firmes et les publicitaires ?

Développer des réseaux de neurones similaires au cerveau humain

L'apprentissage profond est la méthode du connexionnisme, qui s'appuie sur les neurosciences.

L'idée est d'imiter le mode d'apprentissage du cerveau en utilisant le neurone comme unité de base (le neurone étant ici conçu comme un algorithme) et en superposant des "couches" formant une architecture de réseau.

Malgré quelques problèmes techniques qui en ont ralenti la progression durant plusieurs années, cette technologie s'est développée jusqu'à devenir l'une des plus prometteuses.

Elle est notamment très utilisée pour la reconnaissance des images. Et elle pourrait aujourd'hui nous aider à fabriquer des IA capables d'"imiter l'art et la vie", comme disent les auteurs, en prenant néanmoins leurs précautions (voir les limites posées plus bas, dans la "Partie des 10").

Quoi qu'il en soit, elles ont fait de grands progrès en matière de conversation : les agents conversationnels oraux de type Alexa ou écrits de type ChatGPT en témoignent.

Il importe toutefois de voir que ce ne sont pas encore de véritables IA, dans la mesure où ces réseaux d'apprentissages profond "ne peuvent pas vraiment comprendre le discours".

Partie 4. Travailler avec l'IA dans des applications matérielles

Chapitre 12. Mettre au point des robots

L'IA et la robotique ne doivent pas être confondus. Certains robots peuvent fonctionner sans IA et vice-versa. Pour autant, leur couplage est source de grands espoirs.

Définir les rôles des robots

Il faut distinguer les automates des hologrammes, qui sont des projections lumineuses sans mécanique. Les androïdes, dont rêvent beaucoup d'auteurs de science-fiction, sont issus de procédés biotechnologiques (et parfois mécaniques).

Hors de la SF, les robots sont déjà présents dans nos vies et surtout dans l'industrie, mais pas nécessairement sous forme humaine.

D'ailleurs, les robots humanoïdes ne sont pas si faciles à concevoir et créent des réticences éthiques plus fortes que les autres types de robots.

Lorsque ceux-ci deviennent trop réalistes, mais pas encore suffisamment pour être confondus avec des humains, nous avons tendance à les rejeter avec plus de véhémence. C'est ce qu'un auteur japonais a nommé la "vallée dérangeante".

Assembler un robot basique

Les auteurs expliquent comment assembler un robot basique en déclinant ses composants. Mais pour qu'il soit opérationnel, le robot doit détecter le monde alentour. Il doit également être possible de le contrôler et, notamment, de gérer les situations d'incertitude et de situations conflictuelles.

Chapitre 13. Voler avec des drones

Prendre connaissance de l'état actuel des progrès

Ces applications ont d'abord été militaires et existent déjà depuis plusieurs décennies (les années 1970). Les auteurs retracent leur histoire dans l'armée et s'intéressent en particulier au quadrirotor, ce drone à quatre pales que nous voyons aujourd'hui assez communément.

Définir l'usage des drones

À quoi peuvent bien servir les drones non militaires ? Voici quelques exemples d'applications :

Livrer des marchandises ;

Suivre la maintenance ou la gestion d'un projet ;

Cartographier ;

Évaluer des dommages pour les assurances ;

Assister des opérations de recherche et de sauvetage ;

Produire de l'électricité à partir de vents d'altitude ;

Transporter des personnes ;

Poursuivre des malfaiteurs ;

Organiser des entrepôts ;

Etc.

L'IA est bien sûr déterminante dans l'usage de ces engins car elle permet de les doter d'autonomie dans la prise de décision (ainsi, un "pilote" n'est pas obligé de les téléguider à chaque instant).

Néanmoins, il ne faudrait pas négliger les problèmes de réglementation qui se posent. Cela se voit déjà avec le développement des drones de loisir, dont l'usage a dû être réglementé dans de nombreux pays.

Chapitre 14. Utiliser une voiture conduite par une IA

Avoir un aperçu historique

Les premières tentatives de réalisation de ce type de véhicule ont eu lieu dans les années 1980. Google a racheté un projet prometteur dans les années 2000 et poursuit ses recherches.

Vous pouvez également consulter les avancées d'Elon Musk en ce domaine !

Avoir une vision claire de l'avenir de la mobilité

Ce type d'innovation changera en profondeur nos façons de nous mouvoir dans la ville, notamment. Restons toutefois prudents, car nous ne sommes pas encore arrivés au bout des recherches en la matière.

Nous devrons repenser le rôle de l'automobile dans nos existences. Sommes-nous prêts ? Y avons-nous suffisamment réfléchi collectivement ? Et sommes-nous au clair sur ce que ces voitures intelligentes ne pourront pas faire ?

Les attentes sont grandes. Mais les questions éthiques (quelle option choisir en cas d'incertitude ou de danger ?) et techniques (à propos des capteurs, notamment) ne manquent pas.

Partie 5. Se pencher sur l'avenir de l'IA

Chapitre 15. Avoir un aperçu d'une application qui ne mène nulle part

Ce qu'une IA ne peut pas faire

Selon les auteurs, l'IA ne pourra jamais être performante dans certains types d'intelligence. C'est en particulier le cas pour la créativité et l'intelligence. Ils n'ignorent pas les tentatives en ce domaine (notamment pour créer de la musique ou des images), mais considèrent que ce n'est pas de la créativité.

La créativité implique de "développer une nouvelle forme de pensée", or cela, une IA est incapable de le faire. Une IA se limite aux données reçues et ne pourra jamais créer ses propres données.

L'IA n'a pas d'imagination. Elle ne peut vagabonder à travers différents domaines et se laisser aller à faire des liens en fonction de ses émotions. Pourquoi ? Eh bien parce qu'elle n'en a pas !

L'IA ne pourra jamais inventer d'idées neuves, profondément originales. En revanche, elle pourrait bien se laisser berner par des données fausses ou qui recèlent des éléments négatifs que nous voudrions supprimer (racisme, etc.).

N'ayant pas de sentiments, l'IA pourrait également énoncer des vérités blessantes pour les gens et manquer cruellement d'empathie dans les moments douloureux.

Mesurer les effets des hivers de l'IA

Le danger majeur des hivers de l'IA, c'est-à-dire des moments d'arrêt de l'innovation, vient des espérances démesurées du public. Mais surtout, il vient des créateurs eux-mêmes qui promettent beaucoup trop et de façon beaucoup trop rapide !

Il existe aussi des solutions pour lesquelles on cherche un problème réel : ce sont les gadgets qui, au fond, ne servent à rien ou pas grand-chose. Sont-ils vraiment utiles ? Font-ils avancer l'IA ?

"De façon assez curieuse, les limites de l'IA laissent beaucoup de champ libre à l'être humain, notamment dans un certain nombre de domaines auxquels nous ne pouvons pas encore accéder parce que nous sommes trop pris par des tâches répétitives et ennuyeuses qui pourraient facilement être confiées à l'IA." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 321)

Chapitre 16. Voir l'IA dans l'espace

Voici, en résumé, les 4 principales fonctions que les auteurs attribuent à l'IA dans la conquête de l'espace :

Observer l'univers (améliorer notre "visibilité", trouver de nouveaux endroits et étudier l'évolution de l'univers, voire créer de nouveaux principes scientifiques) ;

Extraire du minerai dans l'espace (récolter de l'eau, des minéraux rares, découvrir de nouveaux éléments, améliorer la communication terrestre et spatiale) ;

Explorer de nouveaux endroits (avec des sondes équipées d'IA, puis des robots et éventuellement des binômes IA/humain) ;

Construire des structures dans l'espace (aller en vacances, faire des investigations scientifiques, créer de nouvelles industries ou stocker des choses).

Chapitre 17. Inaugurer de nouvelles activités humaines

L'espace est une chose, mais que faire des terriens ? Contrairement à une idée répandue, les auteurs ne pensent pas que les IA vont supprimer le tiers des emplois humains dans les prochaines décennies. Ils se veulent rassurants.

Au contraire, selon eux, de nombreux métiers bénéficieront des IA. Celles-ci complèteront leurs compétences et amélioreront leurs conditions de travail.

C'est pourquoi il est important de continuer à privilégier l'humain. De là à l'augmenter grâce à l'IA ? Cela reste une question ouverte.

La question des territoires est importante. Les IA pourraient-elles nous aider à créer de nouvelles villes dans des environnements hostiles — voire dans l'espace, comme le suggère le chapitre précédent ? C'est possible…

Et qu'en est-il, enfin, des problèmes à l'échelle planétaire ? L'IA (ou plutôt les IA) aurait-elle les capacités de nous aider à régler les problèmes de la surpopulation, de la malnutrition, de la pollution et du réchauffement climatique ? N'est-ce pas à la résolution de ces problèmes qu'il faudrait l'employer en premier lieu ?

Certes, c'est une option. Mais nous devons rester conscients d'une chose : les IA n'étant pas créatives, la recherche de solutions reviendra toujours, in fine, à l'humain.

Partie 6. La partie des 10

Chapitre 18. Dix activités à l'abri de l'IA

Voici 10 catégories professionnelles que l'IA ne pourra pas remplacer (selon les auteurs, bien sûr) :

Enseigner aux enfants ;

Assurer des soins ;

Répondre à des besoins personnels ;

Résoudre des problèmes de handicap ;

Inventer ;

Faire de l'art ;

Imaginer l'irréel ;

Enquêter sur les crimes ;

Contrôler des situations en temps réel (par l'intuition) ;

Distinguer la réalité de la fiction

Autrement dit, ce qui touche majoritairement aux interactions humaines (1-3), à la création (4-7) et aux décisions intuitives (8-10).

Chapitre 19. Dix contributions importantes de l'IA à la société

Voici, par contraste, 10 contributions majeures de l'IA (présentes ou à venir) :

Concevoir une prothèse active de pied humain ;

Assurer un contrôle permanent (des patients, par exemple) ;

Administrer des médicaments ;

Utiliser l'IA pour l'impression 3D ;

Faire progresser les technologies robotiques ;

Développer de nouvelles ressources rares ;

Voir ce qui ne peut pas être vu (des structures ou matériaux, par exemple) ;

Livrer des marchandises aux stations spatiales ;

Exploiter des ressources extraterrestres ;

Explorer d'autres planètes.

Chapitre 20. Dix exemples d'échecs de l'IA

Ces échecs ont provoqué des hivers de l'IA et nous devrions donc apprendre à connaître ces 10 limites. L'IA est incapable de/d' :

Interpréter plutôt qu'analyser ;

Aller au-delà des chiffres ;

Considérer les conséquences inattendues ;

Faire de nouvelles données avec les anciennes ;

Voir au-delà des schémas ;

Mettre en œuvre de nouveaux sens ;

Se mettre dans la peau de quelqu'un ;

Développer de vraies relations ;

Changer de point de vue ;

Faire un acte de foi.

Conclusion sur "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller :

Ce qu'il faut retenir de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller :

Ce livre est très intéressant ! Mais attention, car sa lecture n'est pas aisée (même si c'est "pour les nuls" !). En effet, il y a des parties assez techniques, que nous vous avons évitées ici. Mais si vous avez l'âme d'un geek, vous allez adorer, c'est sûr !

Mais que les autres ne perdent pas courage. Au-delà des questions techniques, les auteurs prennent soin de nous emmener vers des terrains plus philosophiques et éthiques. Ils posent des questions sur les limites et les futurs désirables de l'IA. Nous avons essayé de reproduire certaines de ces questions dans la chronique.

Dans l'ensemble, les auteurs, John Paul Mueller et Luca Massaron, sont tous deux de fervents technophiles. Le ton de l'ouvrage est donc résolument optimiste. Un peu comme Bill Gates lorsqu'il parle de changement climatique, ceux-ci pensent que l'innovation peut résoudre bien des problèmes…

Pour finir, retenez ces 4 points importants :

L'IA n'est pas ce qu'en font les médias, les publicitaires et les auteurs de science-fiction ;

C'est avant tout un ensemble de techniques en progrès, qui a ses ratés et ses limites ;

Cela étant dit, il est fort probable que les IA (au pluriel) changent en profondeur nos modes de vie ;

Et c'est d'ailleurs ce qu'elles sont déjà en train de faire, discrètement, depuis plusieurs décennies.

Points forts :

Une présentation claire et dynamique ;

Des encadrés pour comprendre ou approfondir certains concepts ;

Beaucoup de liens vers des vidéos, des articles, etc. pour "aller voir par soi-même" (le gros plus du livre, à notre avis).

Points faibles : 

Une certaine difficulté de lecture par moment (mais cela fait partie du jeu !) ;

Quelques répétitions (notamment sur l'IA et l'espace) ;

Même si le livre est à jour et parle des agents conversationnels type Chat-GPT (OpenAI) ou Bard (Google), nous aurions aimé en savoir plus à ce sujet !

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre de John Paul Mueller « L'intelligence artificielle pour les nuls » ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 20 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12662/Lintelligence-artificielle-pour-les-nuls
Arrêtez d’oublier ce que vous lisez ! http://www.olivier-roland.fr/items/view/12562/Arrtez-doublier-ce-que-vous-lisez-

Résumé de « Arrêtez d'oublier ce que vous lisez ! » d'Eliott Meunier : Mettez-vous à la création de contenus en étant de plus en plus efficace grâce au système de gestion des connaissances proposé par ce jeune auteur ambitieux.

Eliott Meunier, 2022, 216 pages.

Chronique et résumé de « Arrêtez d'oublier ce que vous lisez ! » d'Eliott Meunier

Arrêtez d'oublier ce que vous lisez - Introduction

Ce livre doit être lu en prenant des notes ! Bien sûr, vous allez apprendre peu à peu comment faire grâce à ce livre, mais entraînez-vous déjà. Il n’y a pas de secret : si vous ne conservez pas les idées que vous lisez quelque part, vous les oublierez et ne pourrez donc pas les utiliser. Est-ce vraiment ce que vous voulez ?

Si vous êtes créatrice ou créateur de contenus, certainement pas ! En lisant « Arrêtez d’oublier ce que vous lisez ! Un système simple pour prendre des notes, stocker vos connaissances et faire émerger des idées », vous apprendrez à maîtriser les informations que vous recevez et vous deviendrez ainsi plus efficace lors de la conception elle-même.

Les caractéristiques d'un bon système d'organisation personnel

Premier principe : un système doit inspirer confiance

Si vous passez plus de temps à entretenir ou surveiller votre système qu'à en profiter, c'est qu'il est bancal, voire carrément défaillant. Première caractéristique : inspirer confiance et vous rassurer. Vous devez pouvoir vous appuyer sur votre système.

Deuxième principe : un système, pour être efficace, doit être holistique

L'auteur définit ce critère à partir de l'adaptabilité au changement. Votre système doit être suffisamment souple et bien construit pour vous donner confiance ET être en mesure d'accueillir des imprévus. Vous gagnez ainsi en efficacité.

Troisième principe : un bon système est un système simple

L'objectif est de créer des liens, pas de compartimenter. Il faut donc créer un système ouvert qui laisse de la place à l'émergence de nouvelles idées.

« Les meilleurs systèmes sont ceux qui sont dépouillés de fonctions supplémentaires à leur tâche principale. » (Arrêtez d’oublier ce que vous lisez, p. 50)

Quatrième principe : la structure n'est pas un plan

La structure est flexible, adaptative, là où le plan nous impose une façon d'agir. Celui-ci implique d'avoir une forte motivation avant chaque action. Mais si l'on considère que la motivation émerge dans l'action, alors il vaut mieux se fier à une structure qu'à un plan. Pourquoi ? Afin d'augmenter ses capacités de travail.

Étape 1 : Arrêtez d'oublier ce que vous lisez - Sélectionner correctement ses sources

Les biais psychologiques qui influencent notre sélection

→ Le biais de confirmation

Pour éviter de chercher des informations qui vont dans le sens de ce que vous pensez déjà (biais de confirmation), vous devrez sortir de votre zone de confort et trouver de nouvelles sources d'information.

→ L'erreur de narration

Pour ne pas systématiquement et trop rapidement expliquer un phénomène à partir d'une cause ou d'un ensemble de raisons plus général (erreur de narration), vous progressez avec scepticisme (doute) et empirisme (expérience).

→ Le biais de cohérence

Afin de ne pas succomber à la tentation de rester sur vos positions même lorsque vous faites erreur (biais de cohérence), vous adopterez une attitude saine de remise en question et de modestie.

→ L'effet Dunning-Kruger

Pour ne pas surestimer vos compétences sur un domaine quand vous êtes, en fait, débutant (effet Dunning-Kruger), vous vous pencherez honnêtement sur celui-ci avec curiosité et humilité.

→ Les faux arguments

Pour ne pas succomber aux attaques relativistes, intellectualiste ou populistes (faux arguments), vous chercherez à développer une attitude d'expertise et vous baserez pour cela vos propres arguments sur des faits et des sources de qualité.

Quels contenus sélectionner ?

Comment appliquer la loi de Pareto à la recherche de contenus ? Voici les conseils et réflexions d'Eliott Meunier.

→ La loi de l'ancienneté

Commencez par les valeurs sûres de votre domaine afin d'être sûrs de partir du bon pied. Les articles ou livres trop récents pourraient bien ne pas tenir la route. Autant faire confiance au temps qui passe, il solidifie les savoirs !

→ Les sources

Remontez vous-même vers les sources les plus originales — le plus souvent, des études scientifiques — pour fonder vos recherches.

→ Le flow

Autorisez-vous des "hors-pistes" : si la curiosité vous mène sur un chemin, c'est peut-être qu'il était nécessaire de vous y retrouver. Utilisez le système présenté ici pour générer de nouvelles connexions fructueuses dans votre domaine.

Ici, le concept de flow désigne le plaisir pris à ces lectures : vous ne sentez plus le temps passer et vous êtes productif !

→ Cas pratique : Comment sélectionner les livres que l'on va acheter et lire ?

Pour l'auteur, le flow est justement ce qui va vous aider à trouver le bon livre. Si celui-ci vous "accroche" directement, alors vous aurez probablement la motivation nécessaire pour continuer. Mais faites-lui passer les autres tests (ancienneté, sources).

Autres points d'entrée :

Si un livre sur un thème précis vous est recommandé par trois personnes (ou sources) différentes.

Si vous voulez faire/inventer quelque chose qui a déjà été fait, il est utile de demander conseil à un expert (sur les réseaux sociaux, par exemple).

Des systèmes pour libérer son esprit

→ La gestion des idées

Vous veillerez à noter vos idées soit directement par écrit soit en passant par la parole (en passant par des logiciels de transcription). Au moment d'écrire, vous pourriez avoir besoin de Google Keep, Things, Apple Notes ou Draft.

→ La liste de lecture

Vous devez trouver un logiciel vous permettant de placer facilement et dans un endroit sûr les articles que vous n'avez pas le temps de lire tout de suite. Vous y reviendrez quand vous aurez un moment devant vous. Certaines applications existent comme Instapaper, Things, Google Keep ou MyMind, par exemple.

→ La gestion des préférences

Il importe de citer ses sources pour monter en légitimité et aussi par probité intellectuelle, afin de citer les auteurs que vous utilisez. Vous citerez en particulier :

Travaux scientifiques ;

Données statistiques ;

Livres incontournables ;

Articles de blog de qualité.

Pour ce faire, vous pouvez vous munir d'un logiciel. Le plus connu est Zotero.

→ Un agrégateur de flux RSS

« [S]i vous ne contrôlez plus les contenus que vous lisez, vous ne contrôlez plus votre manière de penser, d’où la perte de libre arbitre. » (Arrêtez d’oublier ce que vous lisez, p. 75)

Les flux RSS sont disponibles sur tous les blogs : ils vous avertissent en cas de nouvel article disponible. Un agrégateur de flux tel que Feedly vous permet de récolter tous les nouveaux articles de vos blogs favoris en un seul endroit. C'est donc très pratique et cela peut aussi vous servir de liste de lectures.

→ Cas pratique : Comment trouver des blogs intéressants ?

Attention aux grands médias, qui cherchent à récolter votre attention pour vous vendre des produits via de la publicité. Pour trouver des blogs intéressants et des blogueurs passionnés, rendez-vous sur Twitter. En suivant les thématiques qui vous passionnent, vous rencontrerez les bonnes personnes à lire.

Étape 2 : La capture

Pourquoi prendre des notes ?

Eliott Meunier l'affirme : la prise de notes peut devenir un jeu avec les connaissances ! Le "truc" est d'écrire des "briques de connaissances" que vous pourrez employer et peaufiner par la suite. Pour lui, c'est une nécessité :

"La prise de notes doit désormais faire partie de toutes vos activités. Vous devez lire, parler, écouter, observer un stylo à la main. Votre objectif est bien de développer vos idées en permanence et ne rien laisser échapper." (Arrêtez d'oublier ce que vous lisez, p. 83-84)

Écrire permet de clarifier et de comprendre ce que l'on entend, lit ou observe, mais aussi ce que l'on pense. En effet, c'est en écrivant qu'on développe ses propres idées et qu'on révèle sa propre pensée à soi-même.

Comment prendre des notes et quoi prendre en note ?

Un livre compte une dizaine de concepts importants au maximum. Votre objectif est de les résumer et de laisser tomber le reste. Votre objectif au moment de prendre des notes est seulement de comprendre (pas d'analyser ni de donner votre avis).

Ensuite, l'autre point important consiste à faire des liens avec vos notes antérieures en vous posant des questions telles que :

"Comment est-ce que cette note explique une note qui est déjà dans mon système ?"

Ou "Quelles sont les applications que je vais avoir de ce concept ?" (L'auteur propose davantage de questions p. 87).

Cela vous permettra d'aiguiser votre esprit critique sur le texte.

Enfin, troisième point à avoir à l'œil : les clés d'accès. Demandez-vous quel usage vous voudriez faire de cette note et comment vous pourriez retrouver ce concept quand vous en aurez besoin. Il ne s'agit pas de faire des cases par discipline ; au contraire, il est plus intéressant de laisser les concepts et les notes se connecter entre eux (plus sur ce point dans la partie "Déconstruction").

Cas pratique : comment prendre note

Dans cette section, l'auteur propose des extraits de texte à résumer. Mais il insiste sur un point vraiment capital qui mérite d'être cité :

"Si vous n'êtes pas sélectif avec ce que vous prenez en notes, vous allez rencontrer plusieurs problèmes :

  1. Vous allez vous sentir submergé par la tâche que représente la prise de notes.

  2. Vous allez créer du bruit, qui va masquer le signal et vous empêcher d'accéder à la connaissance." (Arrêtez d'oublier ce que vous lisez, p. 91)

Ne conservez que ce qui est important et que ce qui vous attire vraiment.

La technique

Pour les podcasts, adoptez une application qui permet de capturer des extraits ou de mettre des signets, ainsi qu'un programme de dictée vocale. Momento ou Google Keep peuvent faire l'affaire.

Pour les livres, servez-vous de Kindle pour surligner et laisser des commentaires. Si vous lisez sur des supports papier, résumez les parties lues sur votre ordinateur ou téléphone portable.

Pour les articles et vidéos en ligne, une extension comme eloquent.works pourrait vous être utile ou l'application Instapaper (pour les articles). Elles vous permettent de faire apparaître des fenêtres de notes sur votre écran d'ordinateur.

Étape 3 : Arrêtez d'oublier ce que vous lisez - La déconstruction

La formation des idées

Eliott Meunier est contre la catégorisation en thématiques ou disciplines. Pour lui, toutes les idées doivent être mises sur le même pied pour faciliter les connexions nouvelles. Pour ce faire, toutes vos notes (un concept/une note) doivent donc être dans un dossier unique

Petit à petit, vous vous habituerez à ne pas tout vouloir catégoriser. Rappelez-vous aussi - dit l'auteur - que :

C'est le mode de fonctionnement du cerveau humain ;

Les neurones se connectent sans cesse les uns aux autres.

Présentation de Zettelkasten

C'est une méthode due à Niklas Luhman, sociologue allemand contemporain très prolifique et influent. Celui-ci classait ses notes selon un système à quatre entrées.

Il y a les notes :

Instantanées ;

Littéraires ;

De projet ;

Permanentes.

→ Les notes instantanées

Ce sont les notes qui apparaissent en un éclair, mais qui n'ont peut-être pas d'importance, ou bien si (vous ne le savez pas encore à ce moment-là). Ce sont de rapides esquisses.

→ Les notes littéraires

Ce sont les notes prises "au fil de l'eau" d'une lecture, lorsque vous essayez de vous remémorer les concepts importants.

→ Les notes permanentes

Celles-ci sont le ciment de votre réflexion. Elles contiennent des choses à connaître absolument, considérées comme les bases de votre savoir. Ici, une note doit clairement être égale à un concept.

→ Les notes de projet

Ce sont les listes de tâches ou les idées de structure pour la rédaction d'un article, etc. Elles servent à mettre en relation les autres notes.

Les caractéristiques d'une bonne note

Voici les cinq caractéristiques d'une bonne note selon Eliott Meunier :

Rédigée avec vos propres mots ;

Courte ;

Témoignant d'un effort de compréhension (plutôt que de jugement) ;

Autosuffisante (facile à comprendre en elle-même) ;

Contextualisée (où voulez-vous retrouver cette idée ?).

Comment faire de bons liens dans votre usine ?

Pour ce faire, ajoutez deux sections à chaque note :

Références (exemples entendus ici ou là) ;

Liens (connexions logiques entre vos notes, par exemple d'explication ou de contradiction).

Application et exemples

Obsidian.md vous permettra de voir vos notes dans les deux sens. C'est-à-dire ? Eh bien, de cette façon, vous pourrez voir vers quelles notes pointe cette note-ci, mais aussi quelles sont les notes qui pointent vers elle.

Pourquoi cette méthode est-elle la meilleure ?

D’abord, parce qu’elle est basée sur le contexte et non sur des catégories préétablies. Autrement dit, vous vous demandez à quoi vont vous servir ces notes dans l’avenir, et non là où elles « devraient » aller d’un point de vue logique. De cette façon, vous êtes sûr de retrouver — et de relire ! — vos notes, qui conservent ainsi en pertinence.

Ensuite, parce que nous réécrivons patiemment ce que nous lisons, et donc nous le comprenons et le mémorisons mieux.

Enfin, cette méthode de prise de notes est meilleure que les autres parce qu'elle favorise l'émergence de nouvelles idées via la sérendipité.

Étape 4 : Émergence et création

Pourquoi créer du contenu et partager nos idées ?

Voici les réponses du jeune Eliott Meunier. Vous voulez partager vos contenus pour :

Le pouvoir : c'est-à-dire, pour acquérir une autorité grâce à vos connaissances.

La clarté : à savoir, pour se lancer dans un processus de clarification continu de ses propres idées.

Le capital social : celui-ci se joue aujourd'hui sur Internet, avec les réseaux sociaux notamment.

Vous chercherez à offrir le meilleur contenu possible à votre cible en l'incitant à rester sur votre site (ou votre chaîne). Une seule manière pour le faire : créer votre propre point de vue.

La création concrètement

Il n'y a pas de création absolue, à partir de rien. En réalité, nous créons tous petit à petit, avec les éléments à notre disposition. Et souvent, ceux-ci sont des morceaux de contenus grappillés ailleurs, dans nos lectures, nos expériences, etc.

Il faut donc accepter l'idée selon laquelle ce que vous partagez ne sera pas totalement innovant. Et être à l'aise avec ça !

Les pièges de l'audience

Accepter ce fait vous empêchera aussi de succomber à la posture du guru, qui prétend tout savoir et qui, de fait, manipule son audience. Il est plus humble et plus honnête de reconnaître son travail comme un travail d'intermédiaire.

Bien sûr, si vous voulez réussir, vous devrez le vouloir et aimer bien faire les choses. Mais que cela ne vous empêche pas d'agir ! C'est l'importance d'agir par petites étapes en acceptant les erreurs et surtout - oui surtout - les feedbacks sur votre travail. Pratiquez, pratiquez encore et - peut-être - atteindrez-vous la perfection tant recherchée.

Emergence

Les nouvelles idées viennent souvent sans que nous n'y pensions vraiment. C'est ce qui est aussi recherché avec le système proposé ici. Grâce aux notes, vous allez faire émerger des sujets imprévus.

"[T]out ce qui vous reste à faire pour œuvrer sur un sujet est de vous former au quotidien sur les thèmes qui vous intéressent, et au moment de faire votre choix, de regarder ceux sur lesquels vous estimez avoir assez de notes dans votre usine pour écrire un article ou un livre." (Arrêtez d'oublier ce que vous lisez, p. 132)

Faut-il encore réussir à passer des notes "atomiques" à l'écriture d'un livre ou d'un article, qui est un processus nécessairement "linéaire". Pour ce faire, classez vos concepts/notes et commencer à leur donner forme dans un plan. Mais bannissez le "plan parfait". Utilisez plutôt un "plan de contenu" qui vous aidera à progresser dans l'écriture, mais qui pourra être changé en cours de route si nécessaire.

Comment trouver des idées ?

En suivant le cheminement proposé jusqu'ici, cela ne devrait plus être compliqué. Lorsque vous créez une note, nous avons dit que vous deviez la "contextualiser". Que signifiait cela ? Simplement écrire une ligne où vous notez le projet dans lequel vous aimeriez intégrer cette note (par exemple : livre "permaculture").

Lorsque vous aurez décidé d'écrire votre livre, vous n'aurez plus qu'à reprendre toutes les notes sur ce sujet et voir ce que vous pouvez faire avec.

Bien sûr, vous pouvez aussi aller à la "pêche" aux contenus chez vos concurrents afin de faire ce qui se nomme "curation de contenu" (l'auteur ne l'appelle pas ainsi, mais c'est de cela qu'il s'agit).

Si vous n’avez pas encore de notes ou que vous ne savez pas encore par où agir, alors prenez 30 minutes pour faire le tour de la question à fond. Quels sont vos thèmes de prédilection ? Quels articles pourriez-vous écrire sur le sujet ?

Si vous n'avez pas de "niche", ce n'est pas un problème en soi. Vous pouvez parler de tout, tant que vous avez un "angle", c'est-à-dire votre point de vue.

Vérifier ses sujets

Selon Eliott Meunier, un bon sujet d'article (ou de contenu) doit se composer de/d'un :

Objectif : ce que vous voulez apporter (partage, explication, concept, liste, histoire, etc.).

Points d'appui : des arguments, des exemples.

Résultat : une solution, un point à retenir.

Votre projet d'écriture

Une fois venu le temps d'écrire pour de bon, choisissez le ton (formel, décontracté, didactique, etc.) ainsi que votre audience (à qui vous adressez-vous ?). Ensuite, passez directement au développement des concepts. Gardez l'introduction pour la fin. Reprenez donc vos notes et commencez à les "tisser" ensemble en prenant soin de citer vos sources et donner des exemples.

Si vous bloquez, alors rédigez un premier jet sans trop vous soucier des illustrations, des sources ou encore des schémas. Écrivez la "matière brute". Une fois cela réalisé, revenez plus tranquillement, lorsque vous le sentez, sur les parties laissées en jachère (illustrations, sources, schémas, etc.).

De toute façon, soyez honnête avec vous-même : le premier brouillon ne sera pas de grande qualité, et c'est tant mieux ! L'écriture, c'est avant tout la réécriture. Il faut se relire, peaufiner, avancer peu à peu vers un point satisfaisant.

Pour rester régulier, créez-vous un objectif (de préférence SMART) et calculez de façon réaliste l'effort journalier (ou hebdomadaire) que vous devez fournir, puis n'en bougez plus. Enfin, ne vous relisez pas dans la foulée, mais attendez la fin du premier jet.

Pour relire ce premier jet, prenez un temps totalement dédié à cette tâche (surtout si vous écrivez un contenu long). Supprimez les répétitions, corrigez la structure avant toute autre chose. Puis corrigez les fautes et la fluidité du texte.

Les exercices pour votre lecteur

Vous écrivez pour être lu et compris. Il faut donc faire le maximum pour :

Capter l'attention du lecteur ;

Lui donner les outils pour mémoriser ce que vous lui dites ;

Qu'il comprenne le contenu.

→ L'attention

Elle s'obtient par l'évocation de raisons et la connexion émotionnelle. Vous pouvez aussi opter pour une "question bête" qui éveillera la curiosité (ces techniques et d'autres font partie des techniques de copywriting).

→ La mémorisation

Pour faciliter la mémorisation, pensez à poser des questions à votre audience, mais aussi à lui répéter l'information en début ou fin de chapitre par exemple.

→ La compréhension

Le meilleur exercice pour vous assurer que vous écrivez de façon compréhensible est d'imaginer que vous l'expliquez à un débutant complet. Pour vous assurer que vous avez vous-même compris une idée, faites-en un court résumé. Vous pouvez proposer à vos lecteurs de faire de courts résumés ou des schémas comme des cartes mentales, par exemple.

Le flow et la masse critique

→ Stade 1 : l'import

Il y a une différence entre un tas de données et un système de gestion des connaissances. À partir de 100 notes, vous commencez à avoir des données à traiter, mais celles-ci ne servent à rien si elles ne sont pas finalisées, tendues vers un projet. Faites donc un premier tri : c'est la phrase d'importation des données dans le système.

→ Stade 2 : la découverte

Vous allez commencer à rédiger les notes de façon ciblée, ce qui sera beaucoup plus efficace. Face à la montagne de données, ne vous stressez pas ! C'est un processus d'apprentissage normal. Vous apprendrez à nager dans vos notes peu à peu.

→ Stade 3 : les connexions

Les cartes de contenus vous aideront à vous y retrouver et à faire les connexions nécessaires. Ne le faites pas trop tôt, pour ne pas gêner la phase de découverte.

→ Stade 4 : la masse critique

Lorsque vous avez un grand nombre de notes (600 par exemple), il est temps d'agir et d'assembler. Vous avez atteint la "masse critique". Tout ce que vouliez dire se trouve dans vos notes. Il n'y a plus qu'à tracer un plan et avancer.

→ Stade 5 : le recommencement

À vous, maintenant, d’appliquer ce système à tous les thèmes chers à votre cœur ! Une fois votre premier livre (ou article) rédigé, passez donc au suivant…

Etape 5 : Bienvenue dans l'atelier

Faire résonner vos idées

Voici l'équation proposée par l'auteur :

"Qualité d'écriture = Nouveauté x Résonnance" (Arrêtez d'oublier ce que vous lisez, p. 163)

La nouveauté, qui est une notion subjective, peut être acquise grâce à des propos :

Contre-intuitifs ;

Choquants, perturbants ;

Contre-narratifs (qui vont dans le sens opposé à ce que l'histoire de quelqu'un nous indique à priori) ;

Bien construits/structurés ;

Révélateurs (le lecteur s'identifie).

Pour atteindre la résonance, il vous faudra par ailleurs :

Utiliser un langage simple ;

Peaufiner l'introduction et l'accroche.

Faites résonner vos arguments

Allons plus loin. Nous voulons faire résonner tous les arguments de nos écrits. Pour cela, nous devons rendre nos arguments :

Convaincants, en les basant sur des techniques reconnues en rhétorique et en logique ;

Persuasifs, en utilisant des histoires, des comparaisons, etc.

Les protocoles de relecture

→ Première relecture

Relisez un chapitre après l'autre. Après chaque chapitre, faites une pause et réécrivez de mémoire le contenu. Cela vous aidera à supprimer les lourdeurs.

→ Deuxième relecture

Ici, relisez avec un bloc-notes à côté de vous pour noter ce qu'il faut modifier. Mais lisez rapidement, sans trop vous arrêter sur les fautes. Ici, vous cherchez à corriger les erreurs de structure, les manques d'exemples ou de sources, etc. Réalisez ces corrections le jour suivant.

→ Troisième phase

Vérifiez de façon détaillée que chacun de vos arguments est composé d'une prémisse, d'une conclusion et d'illustration(s). Si ce n'est pas le cas, corrigez-le.

→ Quatrième phase

Vient le tour des fautes d'orthographe et de style : supprimez toutes les coquilles et assurez-vous d'avoir rédigé le plus clairement possible.

→ Cinquième phase

Vous pouvez ici passer votre manuscrit à des personnes de confiance qui vous fourniront des retours utiles. Si possible, trouvez des personnes qui correspondent à votre audience.

Soignez votre image, soyez crédible et construisez votre communauté

Lorsque vous allez commencer à créer du contenu, vous allez établir une communauté. Assurez-vous d'être toujours :

Pertinent, c'est-à-dire proche des questions que se posent vos lecteurs ;

Crédible, c'est-à-dire sérieux dans vos recherches (vous devez éviter que votre audience considère que votre contenu manque de fiabilité, qu'il n'est pas plausible, qu'il est brouillon, non pertinent ou superficiel).

Restez Top Of Mind

"Une fois que votre lecteur a passé un temps avec vous à consommer vos contenus, vous devez lui proposer une solution simple et rapide pour suivre vos aventures. Pour ce faire, vous pouvez créer une newsletter." (Arrêtez d'oublier ce que vous lisez, p. 178)

C'est l'un des principes de l'inbound marketing. Il vous permettra de rester dans les pensées de vos lecteurs, même s'ils ne lisent pas en détail le mail que vous leur envoyez. Le contenu du courrier sera conçu à partir de ce que vous avez ou allez créer prochainement, d'informations sur vous, etc.

Pour créer une communauté de superfans, vous devrez leur donner de l'attention, créer la confiance et inspirer le respect.

Des plans de contenu

L'auteur vous propose quelques plans à suivre pour créer vos contenus. Il y a, par exemple :

"Plan pour contester le statu quo" ;

"Plan de discours des experts" ;

"Arc narratif classique" (pour en savoir plus, consultez un ouvrage sur le storytelling) ;

"Plan pour le web" ;

"Tout ce que je sais sur..." ;

"Page de vente".

Etape 6 : Arrêtez d'oublier ce que vous lisez - L'organisation

Les principes de productivité

La matrice d'Eisenhower pourra vous aider. Elle est conçue à partir de deux axes :

Important/pas important ;

Urgent/pas urgent.

Vous pouvez classer vos tâches dans l'une des quatre cases et ainsi créer des ordres de priorité (d’urgent et important à pas important et pas urgent).

Deuxième conseil de l'auteur : cessez de courir après le temps, prenez celui que vous avez déjà. Vous n'en avez pas ? Cela vient d'un manque d'organisation et d'intention. Vous devez vous focaliser sur ce qui compte et commencer à agir, sans attendre une motivation ou un moment propice hypothétiques. Tout cela vient en agissant, et pas avant !

Troisième piste : veillez à rendre votre système de gestion des connaissances conforme à votre environnement réel et à vos contraintes. C'est-à-dire ?

Prenez en compte votre horloge biologique et vos émotions du moment pour réaliser les tâches ;

Faites une chose à la fois pour maintenir votre niveau de flow.

Vous voulez en savoir plus sur la productivité des auteurs, lisez aussi ce livre de Joanna Pen.

Les principes généraux

→ La loi de Parkinson

En résumé, elle dit qu'on va prendre le temps qui nous est alloué pour faire une tâche. Il vaut donc mieux se donner des dates butoirs assez courtes, mais réalistes, pour réaliser vos projets. Si vous vous donnez trop de temps, vous risquez de vous perdre en route ou de ne rien faire.

→ La définition de la productivité

"La productivité, à l'échelle individuelle, c'est faire plus de choses qui nous rapprochent de nos objectifs à long terme et moins d'actions qui nous en éloignent." (Arrêtez d'oublier ce que vous lisez, p. 200)

Pour être productif, il faut donc bien entendu :

Définir ses objectifs à long terme ;

Créer des priorités quotidiennes ;

Organiser des créneaux pour les actions ;

Optimiser chaque "bloc de temps" (créneau).

→ Traquer et améliorer son système

Une fois que ces habitudes sont mises en place, vous pourrez peu à peu les adapter, par exemple en allongeant les périodes de travail ou en supprimant certaines contraintes ou "frottements" qui nuisent à la qualité de votre travail.

→ Créer une routine de mise en veille quotidienne

Pas toujours facile de séparer repos et travail. En tant que "créatif", vous pouvez avoir des idées à tout moment de la journée. Pour les gérer, créez une routine de mise en veille en :

Gérant vos emails à un moment précis de la journée ;

Planifiant les tâches qui peuvent survenir de cette façon en suivant le modèle des blocs de temps ;

Notant vos idées dans un journal (téléphone ou papier) quand vous êtes off ;

Rangeant votre bureau et débranchant votre ordinateur jusqu'au lendemain.

→ Application

Things, Google Agenda ou encore TickTick pourront vous aider à vous organiser au quotidien. Si vous aimez travailler en musique, vous pouvez aussi essayer l'application Endel, qui crée pour vous des plages musicales pour améliorer votre concentration.

Conclusion sur « Arrêtez d'oublier ce que vous lisez ! » d'Eliott Meunier  :

Ce qu’il faut retenir de « Arrêtez d'oublier ce que vous lisez ! » d'Eliott Meunier :

Le livre d'Eliott Meunier est rempli de bons conseils. Pour qui ? D'abord, pour celles et ceux qui veulent lire et ne rien oublier de leurs lectures, mais aussi et surtout pour celles et ceux qui veulent utiliser leurs lectures pour créer eux-mêmes des contenus : livres, articles de blog, podcasts, vidéos YouTube, etc.

L'auteur propose une méthode en 6 étapes pour rendre tout le processus de récolte et de création plus facile. Pour rappel, voici ces 6 étapes :

Sélection ;

Capture ;

Déconstruction ;

Emergence ;

Finitions ;

Organisation.

Comme le dit le sous-titre du livre, vous apprendrez à "prendre des notes, stocker vos connaissances et faire émerger des idées" plus simplement;

Bien sûr, cela ne se fera pas sans effort. Vous devrez vous y mettre et vous organiser. Mais en y allant petit à petit, vous parviendrez à réaliser vos objectifs et vous prendrez confiance en vous. À ce titre, l'auteur est un exemple, puisqu'il est parvenu, très jeune, à des résultats étonnants !

Points forts :

Une thématique centrale pour tous celles et ceux qui veulent créer du contenu (sur Internet ou ailleurs) ;

Un site pour accompagner l'ouvrage ;

Des exemples d'applications à utiliser.

Point faible :

Le livre aurait pu être encore plus clairement construit. Parfois, on a l'impression que l'auteur hésite à placer un élément dans un chapitre ou dans l'autre. En d'autres termes, il aurait pu "solidifier" encore davantage son système. Malgré ce petit défaut, l'ouvrage tient sa promesse en proposant de nombreux trucs et astuces en matière de gestion des connaissances.

Ma note :

★★★★★

Le petit guide pratique du livre Arrêtez d'oublier ce que vous lisez d'Eliott Meunier

Les caractéristiques d'un bon système d'organisation personnel

Premier principe : un système doit inspirer confiance

Deuxième principe : un système, pour être efficace, doit être holistique

Troisième principe : un bon système est un système simple

Quatrième principe : la structure n'est pas un plan

Foire Aux Questions (FAQ) du livre Arrêtez d'oublier ce que vous lisez d'Eliott Meunier

  1. Comment le public a accueilli le livre Arrêtez d'oublier ce que vous lisez d'Eliott Meunier ?

Ce livre a été très bien accueilli par le public avec un succès mondial.

  1. Quel fut l’impact du livre Arrêtez d'oublier ce que vous lisez d'Eliott Meunier ?

Dans ce livre, l'auteur préconise de commencer à créer du contenu de manière plus efficace à l'aide d'un système de gestion des connaissances. 

  1. À qui s’adresse le livre Arrêtez d'oublier ce que vous lisez d'Eliott Meunier ?

Ce livre s’adresse à tout le monde.

  1. Quel est l’objectif d’un bon système simple ?

L'objectif d’un bon système est de créer des liens, pas de compartimenter. Il faut donc créer un système ouvert qui laisse de la place à l'émergence de nouvelles idées.

  1. Pourquoi prendre des notes ?

Prendre des notes permet de clarifier et de comprendre ce que l'on entend, lit ou observe, mais aussi ce que l'on pense. En effet, c'est en écrivant qu'on développe ses propres idées et qu'on révèle sa propre pensée à soi-même.

Les cinq caractéristiques d'une bonne note vs Le flow et la masse critique

Les cinq caractéristiques d’une bonne note Symboles des principes éternels pour avoir une vie rayonnante

Rédigée avec vos propres mots Stade 1 : l'import

Courte Stade 2 : la découverte

Témoignant d'un effort de compréhension (plutôt que de jugement) Stade 3 : les connexions

Autosuffisante (facile à comprendre en elle-même) Stade 4 : la masse critique

Contextualisée (où voulez-vous retrouver cette idée ?) Stade 5 : le recommencement

Qui est d'Eliott Meunier ?

Eliott Meunier est un expert en gestion de l'information personnelle, vidéographe et écrivain. Il donne un nouveau souffle à l'apprentissage et à la création de contenu grâce à ses méthodes innovantes et efficaces qui ont aidé des milliers de personnes.

Avez-vous lu le livre d'Eliott Meunier « Arrêtez d'oublier ce que vous lisez ! » ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 11 Sep 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12562/Arrtez-doublier-ce-que-vous-lisez-
Profession Slasheur http://www.olivier-roland.fr/items/view/12429/Profession-Slasheur

Résumé de "Profession Slasheur - Cumuler les jobs, un métier d'avenir" de Marielle Barbe : En partageant son propre vécu de "slasheuse", l’auteure aborde l'expérience de ceux qui pratiquent le "slashing" et cumulent donc plusieurs jobs et casquettes et qu'on appelle "slasheurs" ou "multipotentiels". Elle partage ses réflexions et conseils pour faire de cette différence un véritable atout dans un monde de plus en plus en adéquation avec ces profils atypiques, appelés "slasheurs" ou "multipotentiels".

Par Marielle Barbe, 2017, 320 pages.

Chronique et résumé de "Profession Slasheur - Cumuler les jobs, un métier d'avenir" de Marielle Barbe

Introduction - Je n’ai jamais su choisir !

L’histoire de l’auteure, Marielle Barbe

Marielle Barbe commence donc son ouvrage "Profession Slasheur" en nous racontant son histoire. Il débute en nous présentant ce qu’elle appelle le "millefeuille de son profil".

Elle retrace :

La pression sociale et familiale qu’elle a ressentie très jeune lorsqu’elle a dû faire le choix de son orientation scolaire 

L’auteure raconte ses difficultés à ne choisir qu’une seule voie, alors qu'elle aurait voulu tout faire, tout explorer. Il aurait adoré composer son métier comme un kaléidoscope, ne gardant que le meilleur de tout ce qui l’intéressait.

Son parcours professionnel

Ponctué de métiers et centres d'intérêt divers et variés, Marielle Barbe raconte avoir fait ces choix au gré de ses rencontres et des opportunités de la vie.

La confusion qui l’a gagnait lorsqu’elle devait expliquer ce qu’elle faisait dans la vie

L’auteure se sentait toujours "atypique, décalée, pas très normale, pas légitime" dit-elle.

La révélation de l’auteure d’être slasheuse

Marielle Barbe revient ensuite sur ce jour où elle eut enfin cette révélation, par hasard, au détour d’une lecture, seulement quelques années avant l’écriture de ce livre, d’être slasheuse.

C'est à ce moment-là que l’auteure de "Profession Slasheur" comprend que le terme de "slasheur" :

Est attribué à ceux qui ont besoin de cumuler plusieurs métiers ; soit par obligation économique, soit par conviction (pour éviter l’ennui).

Fait référence à la barre oblique " / ", appelé "slash" en anglais.

Elle réalise aussi :

Qu’aux États-Unis, les slasheurs sont appréciés et recherchés dans le monde professionnel : là-bas, le côté "multitâche" des slasheurs ; leur créativité et leur capacité d’adaptation hors normes sont considérées comme une réelle valeur ajoutée.

Que le 21ème siècle est "particulièrement propice à l’ubiquité professionnelle".

Pour l’auteure de "Profession Slasheur", prendre conscience de sa multipotentialité bouleverse alors sa façon de se percevoir. Non seulement, celle-ci ne se sent plus "inadaptée" de ne jamais choisir de rentrer dans un moule. Mais elle commence aussi à considérer sa vie professionnelle d’une tout autre façon.

"J’avais donc quelque chose de différent, certes, mais surtout "quelque chose en plus" ; qui donnait de l’expansion et de la plus-value à mon profil", écrit-elle.

Comment l’auteure a assumé d’être slasheuse

Après cette prise de conscience, Marielle Barbe explique alors comment elle s’est mise à assumer pleinement cette nouvelle donnée d’être slasheuse.

L’auteure de "Profession Slasheur" partage ses impressions à ce moment-là. Elle confie avoir eu le sentiment de :

Voir naître, chez elle, une nouvelle identité ; la lumière mise sur sa multipotentialité permit à l’auteure d’assumer son multiple côté. Aussi de se présenter comme une "slasheuse" assumée, sans chercher à se justifier. Elle se sentit "entière" ; et non plus "réduite, enfermée, limitée".

Saisir toute la cohérence de son parcours : "tout ce qui jusqu’à présent m’avait semblé atypique, incomplet, décalé, à contre-courant du modèle existant. Également de ce fait complexe à faire valoir et à légitimer, devenait singulier, simple et évident" raconte Marielle Barbe.

Comprendre le fil conducteur de sa vie : l’auteure découvrit "le dénominateur commun" à toutes ses expériences professionnelles. Elle comprit alors que ce qui lui procurait l’envie, toujours, c’était de contribuer à transformer. Et aussi enrichir, épanouir, créer de la valeur ajoutée, du sens et de la cohérence.

Qui sont les slasheurs ?

Pour Marielle Barbe, les "slasheurs", "zappeurs" et autres "multi-jobs" :

Appartiennent à toutes les générations, pas seulement aux dernières générations qui n’ont pas le côté carriériste des précédentes.

Sont de plus en plus visibles dans le contexte actuel de remise en question du salariat et de notre relation au travail.

Adoptent un mode de vie nouveau qui cherche à allier travail, épanouissement personnel, curiosité, envies, auto-apprentissage et sens.

Sont de "véritables serial learners" : "Leur atout majeur est de savoir créer de la valeur ajoutée, de nouveaux sujets ; de nouvelles compétences au croisement d’activités parfois éloignées et étanches" observe l’auteure.

Sont capables d’identifier, relier et nourrir leurs multiples compétences et talents mutuellement et "donner ainsi de l’expansion à leur personnalité, à leur profil professionnel".

Possèdent une grande faculté d’adaptation et d’agilité, "de rebond et de réinvention", par le fait qu’ils pensent "out of the box". Ils sont, de fait, "les mieux préparés et outillés pour répondre et s’adapter à l’évolution exponentielle de la société". Ils ont donc une longueur d’avance dans ce monde mouvant, fragile, et où il est impossible de déterminer quels seront les métiers que nous exercerons en 2050.

Malheureusement, face à un modèle de travail encore "normé" et construit sur le schéma pourtant obsolète du "un emploi pour la vie", les slasheurs sont encore trop souvent perçus comme des "touche-à-tout" instables et ayant des difficultés à s’engager.

Enfin, l’auteure de "Profession Slasheur" fait part de sa conviction. Les "multipotentiels pluriactifs" sont "les acteurs majeurs d’une révolution silencieuse mais irréversible qui transforme en profondeur notre relation au travail".

Pourquoi Marielle Barbe a eu envie d’écrire "Profession Slasheur"

Marielle Barbe explique que son livre "Profession Slasheur" est destiné avant tout aux slasheurs qui slashent par choix ou par aspiration, ceux "qui l’assument ou souhaitent l’assumer".

En tant que slasheur, l’ouvrage a pour objectif de nous aider à :

Comprendre pourquoi et comment nous pouvons transformer cette différence en atout, en force, et faire de notre multipotentialité une singularité et notre "trésor le plus précieux".

Nous sentir "autorisé" à prendre notre place dans ce monde du travail qui fonctionne encore trop souvent "en mode mono", en révélant toutes les facettes de notre potentiel.

Ce qu’est le livre "Profession Slasheur" et ce qu’il n’est pas

Conçu comme une "boîte à outils", "Profession Slasheur" se trouve à mi-chemin entre développement personnel et développement professionnel.

Avec cet ouvrage, l’objectif de l’auteure est d’aider le slasheur à assumer ce qu’il est, à s’épanouir et valoriser son profil multiple, et ce, à travers trois étapes essentielles :

Faire son "coming out" : prendre conscience, comprendre et analyser les profils et enjeux des slasheurs dans notre société.

Identifier ses atouts ainsi que le fil conducteur de sa vie professionnelle et personnelle : l’auteure propose une introspection et des outils/ exercices/ jeux pour explorer ses grandes familles de passions, d’activités, de métiers.

Valoriser ce nouveau profil à multiples facettes : à cette étape, Marielle Barbe montre aux slasheurs comment "designer" leurs offres ; communiquer et identifier les statuts qui leur sont le plus adaptés ainsi que travailler sur les croyances limitantes pour faire leur cette nouvelle réalité.

Enfin, l’auteure précise que son livre réunit des témoignages et les expériences de nombreux slasheurs, aussi divers qu’extraordinaires.

Ce partage d'expériences a pour but d’apporter au lecteur un éclairage au service de sa réflexion, de son analyse et introspection ; d’ouvrir son champ des possibles et des "permissions" et de l’inspirer (car l’inspiration est levier puissant de changement).

Chapitre 1 - Mon "coming out"

L’enfance et la jeunesse d’une slasheuse

Marielle Barbe commence le premier chapitre de son livre "Profession Slasheur" en revenant sur son parcours scolaire et son entrée dans sa vie d’adulte.

Elle y décrit la pression que nous avons tous, enfant, face à "l’injonction latente mais omniprésente de trouver LE grand amour et LE métier de nos rêves".

Bien que bonne élève, Marielle raconte ensuite combien elle s’embêtait à l’école. Si bien que quand elle échoue au bac, elle va considérer cela comme une chance. Cela l’amène, en effet, à arrêter l’école qui l'ennuie pour se lancer dans la vie active.

Sa prise d’indépendance la conduit alors à exercer des tas de jobs différents. Elle teste et apprend continuellement de nouvelles choses. Enfin, elle ne s’ennuie plus comme à l’école ! Et elle prend beaucoup de plaisir à occuper des emplois qu’elle trouve formidables. Elle mène à bien ses activités avec succès et se sent utile.

Mais cette situation est fragile et précaire. Les fins de mois sont difficiles. Et l’auteure a l’impression que son parcours "fait désordre".

On lui reproche d’ailleurs d’être "instable", "touche-à-tout", de ne pas aller au bout des choses. "Que vas-tu faire de ta vie, quand vas-tu enfin trouver ta vocation ?" lui dit-on et se dit-elle.

Par ailleurs, en plus de ressentir toujours le besoin de mener plusieurs activités de front en même temps, l’auteure réalise qu’elle se lasse vite. Bien qu’enthousiasmée par le sujet dans lequel elle se lance au départ et qu’elle pense comme étant "le bon"; celle-ci finit toujours par s’ennuyer.

"Quelque chose me manquait… La créativité, inventer des concepts, écrire, communiquer, bouger" confie Marielle Barbe.

Pour donner du sens à son parcours et pallier cette impression "de ne pas être complète" comme elle le dit, l’auteure accroche alors régulièrement, à son parcours, comme à un canevas de vie ; "un nouveau bout, une nouvelle activité, un sujet". 

De la culpabilité à la révélation d’être slasheuse

Ne pas trouver "son truc"

Le premier chapitre de "Profession Slasheur" se poursuit avec le récit d’une découverte. Marielle Barbe raconte comment elle a, un jour, réalisé qu’elle était slasheuse.

Elle décrit comment elle a alors cherché, pendant de longues années, à rentrer dans la norme, à se coller une étiquette. Pourquoi ? Pour pouvoir dire aux autres qui elle était. Il lui semblait, en effet, tellement plus simple de s’identifier par une case, un cadre repérable, compréhensible par tous.

Mais elle n’était spécialiste de rien, et n’arrivait à se caser nulle part. Les multiples tentatives vaines et la pression qu’elle se mettait pour trouver "son truc" finissait par la faire culpabiliser, enrager et se dévaloriser.

Accepter et valoriser sa différence

C’est alors qu’elle eut la révélation de ce qu’elle appelle "sa non-vocation".

Elle se sentit immédiatement plus "normale". Pour elle, elle était juste "tout à la fois", elle était complète en "mode multi".

Au lieu de s’ignorer et de lutter contre sa nature, elle commença par se présenter avec confiance comme une "slasheuse".

En acceptant son fonctionnement "multipotentiel", en acceptant d’être qui elle était vraiment ; Marielle Barbe explique alors avoir aussi cessé de chercher une reconnaissance provenant de l’extérieur.

Et c’est en voyant de nombreuses personnes se reconnaître dans ce mode de fonctionnement qu’écrire un livre à ce sujet s’est imposé à elle.

Dans le même temps, les entreprises, face aux besoins d’agilité et d’innovation ont commencé à rechercher des collaborateurs qui pensaient "outside the box". Elles ont compris la nécessité de travailler différemment, en dehors de cette norme et d’apprécier ainsi la valeur ajoutée des profils de slasheurs.

"Concernant nos vies professionnelles, pourquoi n’en est-il pas comme pour tous les autres aspects de notre vie ? Pourquoi devrions-nous donc nous contenter d’emprunter un seul chemin ? De répéter jusqu’à la retraite les mêmes tâches ? Accepterions-nous de manger toute notre vie les mêmes aliments ; de voir toujours le même ami ; d’enfiler tous les jours la même tenue ou de partir toujours au même endroit en vacances ? La vie, par essence, est transformation et mouvement perpétuel. Mais il n’est visiblement pas encore acquis que notre vie professionnelle le soit."

Le chemin parcouru de Marielle Barbe après s’être acceptée "slasheuse"

Après la révélation, les questionnements

Pour Marielle Barbe, le fait d’assumer pleinement son profil de slasheuse, s’est accompagné de nombreuses interrogations et introspections.

Elle s’est, en effet, questionnée sur ses domaines de compétences, sur ce qu’elle appelle "les pièces de son puzzle", le fil conducteur de ses différentes activités/ métiers, sur le sens que ce parcours avait donné à sa vie, sur sa valeur ajoutée.

Elle analyse aussi, dans cette partie du livre, comment elle a bâti ce qu’elle appelle "le millefeuille de sa vie professionnelle".

Sept changements dans la vie de l'auteure après s'être acceptée comme slasheuse

Enfin, l’auteure de "Profession slasheur" partage ce qui a changé pour elle depuis qu’elle s’est acceptée comme slasheuse.

Ainsi, elle assure désormais :

"Tout" choisir 

Aujourd’hui, l’auteure considère ne plus avoir d’activités "à côté". Tout ce qui l’intéresse à présent fait entièrement partie de sa vie.

Avoir fait "son 360° de slasheuse"

Autrement dit, avoir auto-évalué son parcours. Et c‘est d’ailleurs ce qu’elle propose aux lecteurs dans les exercices du livre.

Articuler sa vie professionnelle autour de ses familles de compétences

Après s’être définie comme slasheuse, les grands piliers du parcours de l’auteure lui sont apparus de façon évidente. Et désormais, sa vie professionnelle s’articule autour de ce qu’elle aime et de ce qu’elle sait faire le mieux.

Poser clairement ses échéances et priorités 

Même si elle n’a jamais éprouvé de difficultés sur ce point, l’auteure a réalisé l’importance de cette tâche pour gérer efficacement plusieurs missions de concert.

Avoir mené une bataille contre ses jugements intérieurs

Pour cesser de se sentir illégitime, usurpatrice, avoir l’impression de ne pas aller au bout des choses, l’auteure a dû se réinventer et savoir rebondir. 

Faire émerger le fil conducteur de son parcours

Par cette démarche, il est possible de révéler "le meilleur" d’une personne, d’un projet, d’une entreprise. Il est possible d’en faire ressortir la singularité, les potentiels. Identifier son fil conducteur aide à être qui on est vraiment.

Donner du sens à sa vie professionnelle

Comme tout slasheur, l’auteure avoue n’être motivée, guidée "que par la curiosité, l’envie de créer, la liberté de saisir des opportunités qui font sens". Elle rappelle que, dans un parcours, nous pouvons ralentir, faire des pauses, accélérer, prendre des chemins de traverse, bifurquer et même revenir sur nos pas…

Chapitre 2 - Demain, tous slasheurs

Dans le deuxième chapitre de son livre "Profession Slasheur", Marielle Barbe expose pourquoi elle pense que le "vilain petit slasheur" va bientôt "se transformer en "super-profil" très convoité".

Selon elle, experts, spécialistes du travail, prospectivistes s’accordent tous sur l’évolution "accélérée et exponentielle" de la société et sur le monde de manière "multidimensionnelle et agile" qui en découle.

Les deux grandes catégories de slasheurs

C’est vers 2010 qu’on a commencé à parler des slasheurs en France.

Pour simplifier, l’auteure propose de distinguer les slasheurs selon deux catégories :

Les personnes qui ont toujours été slasheuses ou qui le sont devenues par envie ou passion. Pour elles, "slasher" est un mode de vie choisi. C’est un groupe de slasheurs plutôt diplômés.

Les personnes qui sont devenues slasheuses par obligation, pour des raisons financières, une situation subie. Ce type de slasheurs regroupe des personnes parmi les moins diplômées et les plus précaires.

Entre ces deux catégories, se dessinent quantité de nuances et de passerelles.

Une nouvelle approche du travail

L’auteure de "Profession Slasheur" met ici en avant le nouveau rapport au travail qu’annonce le phénomène du slashing.

Le slashing par choix va-t-il devenir la norme ?

Marielle Barbe stipule que si les motivations du slashing étaient auparavant économiques. Alors que la grande majorité des slasheurs d’aujourd’hui le sont devenus par choix.

En effet, à notre époque, nous ne croyons plus à "un emploi pour la vie". Nous n’envisageons alors plus notre carrière de façon linéaire. Une étude de l’OCDE avance même "que les jeunes de moins de 30 ans n’exerceront pas moins de 13 métiers" dans leur vie, "dont la plupart n’existent pas encore" écrit l'auteure.

Ainsi, les profonds changements structurels du travail que nous connaissons (digitalisation, statut d’autoentrepreneur, coworking, télétravail, économie collaborative, ubérisation…) rendent notre travail "plus fragmenté, dispersé, collaboratif, individualiste, à la carte".

Le numérique et ses outils sur-mesure

Aussi, en plus de l’évolution des consciences et mentalités, le numérique offre aux multipotentiels des outils sur-mesure pour devenir "les chefs d’orchestre autonomes de leurs vies professionnelles plurielles".

Travailler autrement

Marielle Barbe évoque enfin les grandes mutations du travail comme autant d’opportunités de travailler autrement, pour le meilleur comme pour le pire parfois.

De nouveaux modes de travail émergent. De plus en plus d’entreprises proposent :

Un lieu de travail mobile, décentralisé.

Un meilleur équilibrage entre le professionnel et le personnel.

Un mode de fonctionnement plus horizontal (on parle de "flat management").

Un fonctionnement plus collaboratif, plus créatif, souple et organique, au sein de l’économie de partage (exemple : le coworking).

À propos de l’entreprise, Marielle Barbe écrit :

"Demain, elle accueillera sans doute de plus en plus de collaborateurs indépendants qui, avec leurs expertises compléteront, agrégeront en "mode projet" les équipes réduites de salariés "piliers" de l’organisation. Des collaborateurs free-lance qui auront par ailleurs, très certainement, loué un bureau dans un espace de coworking, pour partager un lieu, des services, mais aussi pour s’offrir des opportunités de réseaux et de rencontres."

Cinq grandes révolutions

Le philosophe Jean Staune considère que nous sommes au cœur de "cinq grandes révolutions". L’auteure décrit alors ces révolutions. Elles seront :

Technologique : avec des avantages extraordinaires mais des opportunités de croissance faibles.

Économique : la machine et les capitaux ne font plus le poids face à l’imagination humaine.

Managériale : le manager n'est plus un "chef tout-puissant" mais plutôt un "chef d’orchestre" qui harmonise les compétences de ses collaborateurs.

Sociétale : nous sommes passés de "l’avoir à l’être".

Conceptuelle : nous nous voyons aujourd’hui contraints d’inventer de nouveaux concepts, modèles, outils, statuts, et donc de nouveaux cadres de travail.

Les slasheurs ont une longueur d’avance en matière d'agilité

Avec toutes ces grandes mutations, nous comprenons aisément pourquoi l’agilité est devenue une "tendance" forte dans le monde de l’entreprise actuel.

Et il est évident que, sur ce terrain de l’agilité, les slasheurs ont une longueur d’avance :

D’abord, parce que leur soif de liberté, leur besoin de découvrir de nouveaux horizons les amènent à sans cesse explorer de nouvelles compétences et nouveaux métiers, en grands autodidactes qu’ils sont.

Ensuite, parce qu’en se rejoignant, "leurs multiples compétences finissent par en créer de nouvelles. C’est le principe du "1 + 1 = 3"". Comme l’écrit Bernard Werber dans son "Encyclopédie du savoir relatif et absolu" ; "l’union des talents dépasse leur seule addition".

Générations Y et Z : la révolution silencieuse

L’auteure de "Profession Slasheur" revient ici sur le rapport des générations Y et Z avec le travail.

"Nés entre 1980 et 1999, les Y ont dû apprendre à se servir d’Internet. On les appelle aussi les "why", car ils sont la génération du "pourquoi", du sens. Leurs petits frères, les Z, nés après 2000, ont toujours connu les technologies de l’information, Internet et les réseaux sociaux. Ils sont un peu la version 2.0 des Y. On les appelle aussi la "Génération C", pour Communication, Collaboration, Connexion et Créativité."

Marielle Barbe décrit comment ces jeunes générations nous amènent à repenser nos façons de travailler.

Ne se reconnaissant pas dans les modèles de management et d’organisation qui leur sont imposés, les générations Y et Z n’ont pas d’autres choix que d’inventer des alternatives pour travailler autrement.

Elles se définissent selon une logique de multiappartenance et d’une identité à multiples facettes. Plus encore que son aînée, la génération Z a besoin de sens, de transparence, d’éthique. Avec la génération Y, nous sommes passés de la subordination à la collaboration. Avec les Z, nous sommes en train de passer du salariat à l’entrepreneuriat.

La génération Z en particulier :

Refuse un rapport sacrificiel au travail. Elle privilégie un équilibre personnel et le travail doit y contribuer.

Préfère la liberté à la sécurité et au confort du salariat.

Rêve d’une entreprise encore plus agile, plus flat, plus humaine, plus égalitaire, plus flexible et plus ouverte.

Est "multi" : "multi-culturelle", "multi-connectée", "multi-compétences", "multi-appartenances", "multi-identités", "multi-métiers".

En somme, "le Z est un slasheur né ! Il shashe et il slashera !" s’exclame l’auteure.

Le monde a plus que jamais besoin des slasheurs

Selon Marielle Barbe, les slasheurs sont les personnes les plus adaptées pour répondre à ces évolutions sociétales, multiples et complexes, sur le marché du travail.

"Les slasheurs ont le génie de savoir "remixer", de transformer, et surtout de créer ce quelque chose en plus, en combinant leurs compétences. Avec leur curiosité, c’est incontestablement leur plus grande valeur ajoutée."

Chapitre 3 - Profession slasheur - Un slasheur sachant slasher

Dans le troisième chapitre de son livre "Profession Slasheur", Marielle Barbe explique pourquoi, pour devenir "un slasheur sachant slasher", nous devons, avant tout, nous affranchir de nos croyances et des postulats erronés.

L’injonction du choix

Marielle Barbe évoque ici l’obligation de choisir déjà très jeune "ce qu’on veut faire plus grand" : un métier, une voie, "des rails".

Elle raconte comment cette injonction est une pression latente parce que présentée comme un choix immuable, à vie.

Et chez les slasheurs, qui "papillonnent et passent leur vie à refuser le choix unique ; ne pas savoir choisir est pointé du doigt comme un problème à la limite du handicap" regrette l’auteure.

On laisse, en effet, penser aux slasheurs qui se lassent vite des choses qu’ils ne sont que des éternels insatisfaits, ou immatures parce que toujours en quête de nouveauté.

Pour l’auteure de "Profession Slasheur", nous devons nous libérer de cette "tyrannie de la norme". Et pour cela, nous devons refuser de rentrer dans ce que l’on nous vend comme "les bonnes cases" mais qui ne nous convient pas.

L’ère des intelligences multiples

Marielle Barbe revient ici sur la théorie des intelligences multiples du psychologue Howard Gardner, ainsi que sur les notions de quotient émotionnel (QE) et d’intelligence intuitive.

Elle explique que le slasheur, avec ses potentiels multiples, a des similitudes avec les personnes dites "précoces", "surdouées" ou encore "zèbres". Elle confie se reconnaître dans le mode de fonctionnement de ces derniers, et cela l’a encouragée à revendiquer sa différence. Car selon elle, pour trouver leur place, les slasheurs n’ont pas d’autre choix que d’assumer leur singularité.

L’école, le travail et les slasheurs

Une école qui n’est pas faite pour les slasheurs

Enfin, l’auteure termine le 3ᵉ chapitre de "Profession Slasheur" en abordant la difficulté des slasheurs à s’enthousiasmer de l’éducation proposée par l’école actuellement. Ils ont, dit-elle, "la sensation (pas toujours consciente) que l’on étouffe dans l’œuf leurs multiples potentiels, en ne cultivant ni leur curiosité, ni leur soif d’apprendre, ni leur créativité. Eux qui d’instinct perçoivent que le processus est plus intéressant que le résultat, ; eux qui adorent explorer, tester, expérimenter, pour mieux comprendre et se comprendre, n’ont pas le droit à l’erreur."

Des choix et carrières perçues comme instables et immatures

Par ailleurs, Marielle Barbe souligne que les slasheurs sont souvent jugés dans ce monde où la spécialisation, le métier unique et la carrière linéaire sont encore perçus comme la norme.

On les qualifie de "personnes instables, dilettantes, incapables de s’engager et d’aller au bout d’un projet". On leur rappelle que "la carrière, c’est sérieux", "comme s’il était impossible d’associer travail et plaisir".

Encore aujourd’hui, vouloir poursuivre ses utopies et réaliser ses rêves est considérée comme immature. Alors qu’à l’inverse, cela demande en réalité "beaucoup d’audace" et "un grand sens des responsabilités" fait remarquer Marielle Barbe avant de s'interroger : quelles raisons feraient qu'on serait plus mature en choisissant une carrière linéaire et normative ? D’autant plus que, d'après les experts, pour être en mesure d’accompagner l’accélération exponentielle du monde, nous serons probablement tous slasheurs à l'avenir.

Chapitre 4 - Profession slasheur - Dessine-moi un slasheur !

"Il y a autant de slasheurs que de personnes", affirme Marielle Barbe.

"C’est en prenant le temps de vous connaître, en apprivoisant ce qui fait de vous un slasheur, en explorant vos multiples facettes, que vous deviendrez "unique" à vos yeux et "unique au monde"."

La singularité, une des clés du bonheur

La singularité du slasheur est sa multiplicité. C’est pourquoi, il est capital que le slasheur prenne le temps d’identifier ce qui réunit toutes les pièces de son puzzle.

Cette démarche nécessite de bien se connaître. Elle demande aussi de choisir de s’assumer. Et donc de ne plus chercher à s’inscrire dans une "normalité chimérique" prévient l’auteure.

Le lexique du slasheur

Marielle Barbe liste ici les différents termes employés pour parler des personnes qui ont plusieurs centres d’intérêt, activités, métiers. Nous les appelons : slasheurs (nous parlons alors de "slashing"), mais aussi scanners, zappeurs, multipotentialistes/ multipotentiels, polymathes, pluriactifs/ polyactifs, multitasking.

Les signes particuliers du slasheur

Marielle Barbe décrit, dans cette partie, tout ce qui fait la valeur ajoutée des slasheurs.

Elle liste tous ces atouts que le slasheur devrait connaître et reconnaître.

Les voici résumés.

La curiosité (insatiable)

Le slasheur éprouve tout le temps le besoin d’alimenter sa curiosité. Cela le nourrit.

L’envie (à volonté)

Chez les slasheurs, les envies sont un carburant pour apprendre de nouvelles compétences.

L’enthousiasme (débordant)

Dès qu’il découvre un sujet intéressant, le slasheur s’emballe. Il ressent l’envie incontrôlable de le partager avec ses proches, au risque de les "saouler". Cet enthousiasme le porte, lui procure le courage et la persévérance utiles au développement de ses projets.

Le goût d’apprendre en explorant (vite et en série)

Le slasheur explore "sans compter par tous les bouts chaque sujet/ métier/ compétence/ centre d’intérêt/ passion, avec une facilité et une rapidité déconcertantes". Bien plus que l’acquisition du savoir, c’est le processus d’apprentissage qui lui plaît. Il est autodidacte et il lui en faut "toujours plus".

L’audace (qui ouvre la porte à la chance)

Les slasheurs ont une grande facilité à sortir de leur zone de confort. Et c’est ainsi qu’ils provoquent des opportunités inattendues.

L’intuition (à la source de l’inspiration)

Le slasheur est très intuitif. Avec ses "antennes", il capte des nouvelles-idées qui font qu’il est souvent inspiré. De plus, il a parfois une longueur d’avance sur les tendances. Cette intuition est aiguisée par les expériences riches et multiples du slasheur.

Une créativité exacerbée (au service de l’innovation)

"Ultra-créatif", le slasheur émet donc une idée à la minute. Il ne peut "s’empêcher d’inventer et de créer de nouveaux projets, des concepts, des modèles… Surtout s’ils produisent du sens, du vertueux, du "meilleur", et sont porteurs d’innovation". Le slasheur adore semer des idées/ potentiels, puis, laisser le soin aux autres de les faire pousser.

L’agilité (pour s’adapter en toutes circonstances)

Habitué à vivre régulièrement de nouvelles aventures professionnelles, le slasheur est excellent quand il s’agit de s’adapter à de nouvelles situations/ contexte. Il sait rebondir. Il est préparé aux aléas de l’emploi des crises actuelles.

Le changement (une seconde nature)

Pour le slasheur, changer est la garantie de ne pas s’ennuyer. Même s’il peut avoir peur, comme tout le monde, du changement, celle de ne pas évoluer est plus forte que tout et l’aide à dépasser toutes ses craintes.

L’art de faire des liens (le cerveau fonctionne en réseau)

Le slasheur est "super-doué pour faire des liens, des connexions entre des idées, des choses et des domaines qui de l’extérieur, semblent parfois distincts". Son mode de pensée transversale, en arborescence, sa curiosité et son intuition sont à l’origine d’idées "géniales" qui digressent très facilement d’un sujet à un autre.

Une vision globale (transversale, décalée) et un esprit critique (aiguisé, exacerbé)

Les slasheurs montrent une "grande capacité à envisager les choses "autrement" et à porter un regard décalé, singulier et holistique sur le monde en général". Le slasheur est comme un puzzle, "une unité n’existant que par la combinaison de toutes ses pièces". Le consensuel, trop établi, acquis, normé, ne fait que renforcer son esprit critique, préférant largement les nuances à la pensée binaire.

La synthèse des idées (simplifier ce qui est complexe)

Enfin, à force de gérer la complexité, le slasheur est devenu un expert de la simplification. Il possède l’esprit de synthèse.

La tectonique des compétences (l’innovation a lieu aux intersections)

Chez le slasheur, les sujets/ métiers/ compétences/ centres d’intérêt/ passions se nourrissent et se complètent mutuellement. En se croisant, cela crée de nouvelles opportunités et compétences, de l’innovation, et une valeur ajoutée mathématique : 1 + 1 = 3.

La capacité à recalculer son itinéraire professionnel (faire face à l’imprévu)

Dans son parcours professionnel, le slasheur n’hésite pas à sortir des sentiers battus, à aller là où il n’est pas prévu d’aller.

La polyvalence (pour limiter les risques)

Comme il n’a pas, selon la formulation de l'auteure, "les deux pieds dans le même sabot", le slasheur arrive toujours à rebondir. C’est une chance immense dans le monde professionnel de plus en plus incertain et fluctuant.

Les quatre avantages qui font partie des besoins fondamentaux des slasheurs

L’autonomie (gage de liberté)

En véritable "couteau suisse", la capacité d’autonomie du slasheur est exceptionnelle. Elle lui permet d’explorer librement de nouveaux sujets et de développer de nouveaux slashs.

Le champ des possibles (toujours ouvert)

Pour le slasheur, "la vie est tout, sauf linéaire" déclare l’auteure. Elle est "organique, évolutive, intelligente". Il a besoin de savoir que sa vie professionnelle n’a pas de limites en matière de découvertes, d’expériences, de possibles. Pour cela, le slasheur ajuste en permanence ses centres d’intérêt, sa personnalité, avec les circonstances et les opportunités qui se présentent à lui.

L’épanouissement personnel

Pour le slasheur, le bonheur s’inscrit dans l’accomplissement personnel. Et c’est sa priorité.

Le besoin de sens (et d’impact)

Les slasheurs ont besoin d’être sûrs que leurs activités professionnelles, leurs contributions, génèrent du sens, pour eux comme pour les autres et le monde.

Les inconvénients des avantages du slasheur

Les slasheurs peuvent avoir l’impression de ne jamais arriver à trouver leur place. Ils peuvent se sentir incompris ou anormaux.

L’auteure de "Profession Slasheur" partage ici les aspects qui composent le revers de la médaille des avantages d’être slasheur.

Le dilemme du choix (entre enfermement et liberté)

Choisir un métier unique, par exemple, génère, chez le slasheur, une peur viscérale ; celle de devoir renoncer à d’autres expériences peut-être plus exaltantes. Ce choix lui procure "la sensation d’être "coincé" dans une impasse, limité, privé de liberté".

Le syndrome de l’imposteur

Non reconnu dans un profil de "spécialiste", il est souvent difficile, pour le slasheur, de se sentir légitime. Il cherche alors les preuves de cette légitimité " l’extérieur, chez les autres, ou dans l’illusion qu’un métier, un diplôme lui les donneront".

Le sentiment d’incompréhension

Le côté touche-à-tout du slasheur est souvent stigmatisé, créant le sentiment, chez lui, d’être jugé, incompris, voire complexé.

Les effets collatéraux de la jalousie

Par sa liberté, son enthousiasme à travailler, sa rapidité de compréhension et d’apprentissage, il arrive que le slasheur dérange.

La difficulté à concrétiser ses projets

Le slasheur peine parfois à concrétiser ses projets. Cette étape est ennuyeuse pour lui. Elle le rend d'ailleurs indisponible pour se consacrer à la découverte de nouveaux "terrains de jeu".

La procrastination (anti-self-estime)

Le slasheur a du mal à choisir et à passer à l’action. Il a tendance à procrastiner. Cela nuit à son efficacité, à ses relations professionnelles ainsi qu’à son estime personnelle.

La gestion du temps et d’organisation (un casse-tête)

Le burn-out guette le slasheur débordé qui jongle continuellement entre quantité de projets et d’activités et n’arrive pas toujours à tenir ses engagements dans les temps impartis.

Le paradoxe de la transparence

Les slasheurs recherchent la transparence dans leur vie professionnelle. Ceci tout en craignant, dans le même temps, que soient découvertes leurs multiples vies professionnelles. C’est pourquoi, ils vont paradoxalement rendre ces pans de vies étanches.

Le risque d’éparpillement

À force de papillonner, le slasheur risque de s’épuiser. Il est essentiel, pour lui, de se recentrer, de prioriser ses projets, de s’ancrer et de souffler.

La fatigue physique et intellectuelle

Même si s’investir en permanence dans de nouveaux sujets est moteur pour le slasheur, comprendre et assimiler ces sujets nécessite beaucoup d’énergie et de mobilisation intellectuelle. C’est une source de fatigue et de stress qui se rajoute à la fatigue physique déjà générée par les nombreuses activités simultanées inhérentes au slashing.

La fuite de l’engagement

Pour Marielle Barbe, certains utilisent le slash pour "justifier leur incapacité à s’engager professionnellement".

L’instabilité financière

La situation financière instable du slasheur l’oblige, là aussi, à s’adapter.

La difficulté de trouver et prendre sa place

Quand il ne se sent pas à la bonne place (place rendue difficile à trouver par la complexité du slashing), le slasheur se sent très triste. Il ressent alors un immense sentiment de frustration, d’injustice et de gâchis.

Les 5 ennemis jurés du slasheur

La routine (et l’ennui)

Refaire sans cesse les mêmes choses, dans le même lieu, avec les mêmes personnes, dans un seul et unique univers professionnel est d’un ennui terrible pour le slasheur. Cela génère, chez lui, une apathie qui tue tout son enthousiasme.

Le choix unique (et la pensée unique)

Se contenter d’un seul choix donne la sensation aux slasheurs de devoir renoncer à une part d’eux-mêmes. Pas du tout à l’aise avec une vision manichéenne, le slasheur préfère les questions à choix multiples, les "et" aux "ou".

Le diktat de la "norme"

Le fait de se positionner par rapport à une norme, scolairement ou professionnellement va soit anéantir, soit révolter le slasheur, voire les deux.

Les limites du cadre

Être confiné dans une case ou une fonction est un véritable "tue la vie" pour le slasheur. Cela détruit son enthousiasme, sa créativité, son besoin d’évolution.

Les plans de carrière

Le slasheur préfère "de loin les chemins de traverse aux autoroutes et aux carrières toutes tracées".

Ce dernier ne recherche ni le gain, ni la notoriété, ni l’ambition. Il part plutôt en quête de ce qui le rend heureux, le fait grandir et ce qui peut contribuer à un monde meilleur. Aussi, "si son chemin professionnel ne comporte pas son lot d’imprévus, de fantaisie et de rebondissements", il s’étiole.

Être ou devenir slasheur

Pour l’auteure de "Profession Slasheur", impossible de classer les slasheurs de façon binaire. Elle propose alors de les distinguer selon les "catégories" suivantes :

Le slasheur "par nature, 100 % assumé"

Ce slasheur possède un caractère "assez trempé". Caractère qui lui a permis d’oser expérimenter différents métiers sans tenir compte des personnes qui le dissuadaient de slasher. Curieux et aventurier dans l’âme, il ne changerait pour rien au monde cette manière de travailler.

Le slasheur "par nature, 100 % non assumé"

Ce slasheur n’a jamais réussi à se libérer du jugement des autres, et n’assume pas son côté touche-à-tout. Il essaie laborieusement de se sentir légitime, de trouver sa vocation. Même si sa vie professionnelle est "multi-activite", sa difficulté à l’assumer l’empêche de rayonner.

Le slasheur "masqué"

Le slasheur "masqué" est engagé dans son travail de salarié ou d’entrepreneur. Il est satisfait de sa vie professionnelle mais il s’investit dans des tas de projets personnels.

Si ses passions parallèles deviennent un jour trop dévorantes ; il décidera d’en faire des activités rémunérées, articulant sa vie autour d’elles. De ce fait, soit il démissionnera de son travail, soit il ne l’exercera plus qu’à temps partiel.

Le slasheur "Belle au bois dormant"

Ce slasheur a fini par accepter la mono-activité comme "la voie de la raison", laissant dormir au fond de lui cette partie de lui. Mais jusque quand ? Ne sera-t-il pas, un jour, rattrapé par la curiosité, par l’envie de changer de métier ou encore par une dépression, un burn-out ?

Le slasheur "par accident" ou "par nécessité"

Ce slasheur a en effet, travaillé longtemps sans trop se poser de questions. Puis, il s’est vu, devant une crise, un licenciement ou quelconque autre obstacle, obligé de trouver un deuxième emploi. Bien que slashant au départ par nécessité, il a fini par trouver de nombreux avantages au fait d’exercer plusieurs activités.

Du slashing forcé, il est devenu un slasheur "rassuré". Rassuré par le fait de ne plus mettre ses œufs dans le même panier et d’avoir trouvé cet équilibre, entre un job intellectuel et un autre plus manuel.

Le slasheur "par hasard"

C’est le hasard - un article, un reportage, le témoignage d’une personne slasheuse – qui a conduit ce slasheur à d'abord prendre conscience soudainement, que cette autre manière de travailler était non seulement possible, mais aussi idéale pour lui. Puis, à faire le choix de cumuler les activités.

Le slasheur "funambule"

Ce slasheur est, en effet, celui qui n’a jamais vraiment su ce qu’il voulait faire. Celui qui s’est retrouvé à papillonner de job en job, en fonction des opportunités.

Il y a autant de slasheurs que de façons de slasher

"Le slasheur, quel qu’il soit, doit composer sa vie entre ses différents slashs, à la manière d’un chef d’orchestre" déclare Marielle Barbe.

C’est à lui d’inventer une organisation "sur-mesure" entre ses différentes activités. "Ce "sur-mesure" lui offre la souplesse indispensable pour organiser sa vie comme il l’entend. Par la même occasion, privilégier ainsi son équilibre" écrit Marielle Barbe.

L’auteure partage alors différentes manières de slasher selon le travail de l’auteure Margaret Lobenstine qui a décrit six catégories de slasheurs. Ces catégories doivent nous inspirer, nous aider à nous situer et nous rassurer. Elles ne sont pas étanches. Des ponts peuvent être bâtis entre chacune d’elle.

Les métiers en série

Cette façon de slasher consiste à séquencer sa vie de différents épisodes professionnels :

"Un métier vous intéresse, vous y faites un bout de carrière, puis finissez par vous lasser et être intéressé par autre chose. Et ainsi de suite… C’est une manière de slasher au long cours."

Les différents métiers exercés finissent généralement par se croiser.

Les métiers "fusion"

Marielle Barbe explique alors que "parfois, les différents métiers, en se mélangeant, finissent par donner naissance, par un phénomène d’alchimie, à un métier totalement nouveau, souvent inclassable, toujours unique".

En guise d’exemple, l’auteure raconte l’histoire d’une de ses amies. Une fille formée à la coiffure et au maquillage, douée pour le dessin et la peinture, en plus d'être une bricoleuse hors pair. Comédienne au théâtre, celle-ci a également participé, pendant de longues années, à l’organisation d’un festival de marionnettes.

Aujourd’hui, cette amie est plasticienne au sein de l’atelier des Guignols de Canal +, où elle conçoit les personnages des marionnettes. Ainsi, son activité regroupe les arts plastiques, son talent de "bidouilleuse-astucieuse", la coiffure, le maquillage, la comédie et bien sûr la marionnette…

Les métiers "parapluie"

Il s’agit d’avoir un seul métier, une carrière "titre", mais qui embrasse les principaux centres d’intérêt du slasheur. Ce type d’activité est fréquent dans le domaine artistique, l’enseignement, le journalisme, la santé…

Par exemple, le dessin peut permettre à un passionné d’histoire et de bande dessinée de travailler comme dessinateur de BD historiques.

"Un pour tous, tous pour un"

Une autre façon de slasher consiste à exercer plusieurs activités différentes simultanément autour d’un même sujet ou d’une compétence commune. Ces métiers se complètent mutuellement, chacun consolidant le réseau professionnel de l’autre.

Par exemple, Michel Cymes a développé de nombreuses activités autour de la santé. Il est médecin en cabinet, auteur de livres, animateur télé et chroniqueur radio. Il est également acteur de séries télévisées pour des rôles de médecin, bénévole dans de nombreuses associations humanitaires…

Un job compatible avec ses passions

Le slasheur peut aussi exercer un travail régulier qui l’intéresse, dans des conditions et un environnement agréables qui lui laissent la possibilité de se consacrer, en parallèle, à tous les autres sujets qui le passionnent.

Cette façon de slasher a le double avantage de pouvoir gagner sa vie tout ayant du temps et la disponibilité d’esprit pour mener ses autres activités.

Exemple : un postier livreur qui commencerait à travailler très tôt le matin jusqu’à midi et passerait tous ses après-midis dans son "home studio".

Du 100 % "sur-mesure"

Il est aussi possible de construire sa vie professionnelle en temps réel en fonction de ses centres d’intérêt, de ses envies et des contraintes du moment :

"Les jours se suivent et ne se ressemblent jamais. Votre vie professionnelle est une aventure qui se vit au quotidien".

Interlude Oh là là, la vie en "multi" !

Dans cet interlude du livre "Profession Slasheur", Marielle Barbe relate sa rencontre avec 21 slasheurs "extraordinaires". Ces derniers, précise l’auteure, sont tout aussi "extras" qu'"ordinaires".

Chapitre 5 - La boîte à outils

Marielle Barbe commence le cinquième chapitre de "Profession Slasheur" en récapitulant. Ainsi, à ce stade, nous devrions :

Avoir compris que nous sommes slasheurs et ce que cela signifie plus ou moins.

Savoir que la "norme" est un concept dépassé et que, "dans un monde du travail contraint de se remettre en question, notre capacité d’adaptation et notre valeur ajoutée sont nos plus grands atouts".

Dans ce cinquième chapitre, Marielle Barbe nous propose une série d’outils et d’exercices de recherche personnelle pour poursuivre notre exploration : cette boîte à outils a pour but de nous permettre de comprendre quelle personne "multipotentielle" nous sommes et comment nous fonctionnons.

Ceci afin de faire ressortir notre singularité, notre individualité, autrement dit ce qui nous rend complètement unique.

Chapitre 6 - Profession slasheur - Notre profil "positive slasheur"

Le sixième chapitre de "Profession Slasheur" nous aide à reconnaître notre valeur ajoutée en tant que slasheur.

La curiosité comme valeur ajoutée

En interrogeant des slasheurs (les 21 slasheurs de l’interlude) sur ce qu’ils considérent comme une valeur ajoutée à leur profil de slasheur, Marielle Barbe a obtenu une réponse unanime : la curiosité.

De cette curiosité, découlent les nombreuses autres qualités du slasheur, notamment :

L’ouverture aux autres et au monde,

La possibilité de faire des liens entre des idées, des sujets, des personnes, des projets, donc de créer en permanence de nouveaux réseaux professionnels,

L’acquisition permanente de nouveaux savoirs et compétences,

La capacité d’analyse, d’adaptation et de gestion de la complexité,

La souplesse,

Une vision globale,

L’enthousiasme et la motivation,

Une créativité exacerbée.

Pour trouver et assumer notre valeur ajoutée de slasheur, Marielle Barbe nous invite ici à réaliser un exercice fréquemment utilisé pour renforcer l’estime de soi en psychologie positive. Cet exercice (appelé "le cadeau magique" par Jeanne Siaud-Facchin ou "la douche de compliments" par Joanna Quélen) s’effectue de deux façons :

Le bureau des compliments, qui consiste à se rappeler des compliments reçus par des personnes avec qui nous avons travaillé.

La lettre de recommandation, qui consiste à écrire une lettre à la troisième personne pour parler de soi.

Le fil conducteur de nos slashs donne du sens à notre vie

De quoi est souvent constitué le fil conducteur des slasheurs

Même si, souvent, les slasheurs font part d’une "sensation de flottement", de "manque d’ancrage", "slasher" ne signifie pas pour autant "éparpillement".

Bien souvent, ils ont simplement besoin de trouver le fil conducteur commun à tous leurs slashs, même si ce dernier s’avère subtil, voire impalpable.

Ce fil conducteur correspond à la part de notre être profond immuable qui a besoin de s’exprimer pour donner du sens à notre vie. C’est lui qui nous permet d’être "aligné".

Quand elle a questionné les 21 slasheurs dont elle fait le récit dans l’interlude de ce livre au sujet de leur fil conducteur, Marielle Barbe a retrouvé, chez tous, des notions très universelles et humanistes. À savoir :

La connaissance de soi et des autres : la relation à soi et aux autres, le goût et le besoin de comprendre l’humain, le vivant et le monde sous leurs différents prismes.

Le besoin de contribuer à changer le monde : en inspirant, en transmettant des valeurs et des compétences.

Le besoin d’évoluer et d’accompagner la capacité d’évolution chez d’autres.

La créativité et la création (de projets, de nouveaux paradigmes, etc.).

Et nous, quel est le fil conducteur commun à tous nos slashs ?

L’auteure de "Profession Slasheur" nous invite à identifier notre fil conducteur. Cette étape, est, dit-elle, très apaisante et rassurante. Trouver ce point d’ancrage, "ce "truc" qui fait que l’on se sent toujours soi, à la bonne place" est une étape clé vers notre épanouissement.

Marielle Barbe propose plusieurs exercices et partage ses conseils pour nous y aider. Il ne s’agit surtout pas de se mettre la pression ni de le faire de façon trop intellectuelle, ou pire, de se forcer :

"Regardez vos différents slashs comme les pétales d’une même fleur, émanant des mêmes racines, de la même tige, du même cœur. Cela vous aidera à vous sentir "unifié", à porter un regard plus positif sur vous-même et à comprendre que vous ne vous êtes finalement jamais éloigné de qui vous êtes vraiment."

Nos offres singulières

Notre singularité fait naturellement naître des offres singulières

Le message de l’auteure, dans la dernière partie de ce chapitre, est le suivant :

"Prendre sa place ne se fait pas en force, ni en poussant des coudes ceux qu’on imagine potentiellement nous faire de l’ombre."

Marielle Barbe souligne, en effet, que notre singularité nous amène inévitablement à proposer des offres singulières.

Elle donne, en guise d’exemple, cette peur que l’on nous prenne notre place quand on apprend que quelqu’un est en train de lancer un projet qui ressemble au nôtre. En réaction, nous sommes alors tentés soit de chercher à "doubler cette personne pour exister avant elle", soit de "proposer quelque chose de différent" pour se démarquer.

Pour Marielle Barbe, la solution "la plus sage" consiste plutôt "à regarder passer son stress, comme on regarderait passer un train, convaincu que personne ne peut prendre notre place puisque nous sommes uniques".

D’autant plus que la superposition et la combinaison de ces slashs, compétences, métiers d’univers souvent éloignés, peuvent donner naissance, à leurs intersections, à des "offres" totalement innovantes et inattendues.

Et vous, quelles sont vos offres singulières ?

L’association d’un slash/ métier avec un nouveau centre d’intérêt procède de la même manière qu’un nuancier de couleurs, observe l’auteure de "Profession Slasheur".

La couleur primaire existe en tant que tel. Toutefois, en se mélangeant, "comme le font le bleu et le jaune, pour produire du vert", nos slashs engendrent parfois de nouveaux slashs : des nuances encore plus subtiles, répondant ainsi à des besoins précis, sources de projets très spécifiques.

Dans cette perspective, Marielle Barbe nous encourage à tenter toutes les associations possibles, même les plus improbables.

"Osez aller vers (et choisir) le mélange qui vous plaît le plus, dans lequel vous vous reconnaissez le plus."

Enfin, elle nous invite à vraiment prendre conscience de la valeur inestimable que nous avons entre les mains en tant que slasheur. Non seulement par l’alchimie de ces compétences mais aussi parce que nous développons des expériences, du fait de notre pluriactivité, dans des secteurs, milieux et réseaux aussi divers que variés.

Cette richesse est donc liée à nos "compétences/ métiers" ainsi qu’à notre réseau professionnel, hybride et étendu.

Chapitre 7 - Super-slasheur sur le marché du travail !

Rendre son parcours cohérent et le simplifier

Dans l’avant-dernier chapitre de "Profession Slasheur", Marielle Barbe traite du slashing sur le marché du travail.

Aujourd’hui, le fait d’être multi-actif est plus accepté. La flexibilité professionnelle est mieux comprise. Toutefois, il est encore préférable de rendre notre profil le plus cohérent et lisible possible.

La première étape est de simplifier ce qui parait compliqué et d’éviter une dispersion. Pour cela, il est nécessaire de bien identifier le dénominateur commun de nos multiples slashs. "C’est grâce à ce fil conducteur que les autres comprennent, acceptent et reconnaissent votre singularité" souligne l’auteure.

Clarifier les avantages et inconvénients du slashing

L’impact sur les finances

Ce mode de travail demande d’accepter l’insécurité matérielle et les fluctuations financières qui l’accompagnent. Il est donc nécessaire d’avoir une bonne dose de confiance en la vie si l’on ne veut pas vivre dans le stress permanent.

Mais paradoxalement, cumuler plusieurs jobs est aussi une garantie de sécurité financière.

Une vie professionnelle sur-mesure

Pour Marielle Barbe, slasher, c’est surtout se créer une vie professionnelle sur-mesure avec :

Plus de liberté et d’autonomie,

La possibilité de cultiver curiosité et enthousiasme, d’assouvir notre soif d’apprendre et d’évoluer.

Mieux gérer la fragilité financière du travail en slashing

L’auteure conseille aux slasheurs de faire le point de façon très précise sur leurs besoins matériels incompressibles. Cela leur permet de repérer le seuil de revenu en dessous duquel ils ne peuvent pas aller.

Ensuite :

Si une base de sécurité matérielle minimum nous rassure, alors nous pouvons conserver une activité salariée à temps partiel ou une mission récurrente avec un client.

Il est bon également, chaque fin d’année, de faire le calcul de nos revenus moyens perçus par mois sur l’année écoulée : nous constaterons souvent que nous gagnons, en fait, autant que si nous étions salariés.

Si l’on s’ennuie dans un job, il est préférable pour limiter les risques, de commencer à investir un nouveau sujet qui nous intéresse sur notre temps libre, tant que nous n’avons pas de pistes concrètes pour changer de travail.

Mieux gérer le sentiment d’être surchargé et le risque de burn-out

Le sentiment de manquer de temps compensé par la liberté et la passion

Forcément, mener plusieurs vies professionnelles, surtout en tant que travailleur indépendant, implique de jongler avec son agenda. Lorsque l’on est slasheur, préparer et suivre chacune de nos activités multiplie le nombre d’heures travaillées.

Aussi, nombreux sont les slasheurs qui se sentent surchargés et ont l’impression que les journées sont trop courtes. Mais ce manque de temps est, selon l’auteure, largement compensé par deux points majeurs à leurs yeux :

La liberté d’organiser leur temps comme ils l’entendent.

L’impression de ne jamais travailler, puisqu’ils sont passionnés par ce qu’ils font.

Aussi, pour ne plus se sentir autant débordé, Marielle Barbe nous invite à optimiser notre organisation. Il est important alors de ne pas trop travailler et de savoir préserver sa vie personnelle, au risque sinon de connaître le burn-out.

Car contrairement aux salariés qui subissent une pression pour atteindre des obligations de résultats, le slasheur indépendant "a au moins la possibilité de gérer son temps comme il le souhaite, même quand il croule sous le boulot. Il peut travailler le soir, le week-end, mais prendre quelques heures pour souffler dès qu’il en sent le besoin".

Les conseils de l’auteure pour mieux gérer la surcharge de travail

Marielle Barbe liste quelques conseils pour mieux faire face à la surcharge de travail que connaît tout slasheur :

Refuser les sollicitations et missions qui risquent finalement de ne pas tant nous intéresser ou qui sont trop chronophages pour ce qu’elles vont nous apporter.

Se demander systématiquement, avant de s’engager sur quelconque projet, s’il est en cohérence avec nos besoins mais aussi nos envies.

Mettre en place des process administratifs souples et légers.

Se souvenir régulièrement de tous les avantages que nous avons d’être slasheur et relativiser.

Conserver au minimum un jour "off" par semaine. L’auteure recommande de ne surtout pas sous-estimer ces temps de respiration qui permettent de se ressourcer : "c’est toujours dans les moments de pause, de vacuité, que jaillit l’inspiration" souligne-t-elle.

Déléguer, sous-traiter, se faire aider sur les aspects de notre activité qui nous ennuient ou dans lesquelles on ne performe pas particulièrement. Il est même possible de troquer, d’échanger des services avec d’autres personnes.

Organiser nos dossiers professionnels de façon rigoureuse et optimisée (grâce aux outils numériques notamment).

Simplifier notre organisation en évitant de tout compartimenter : il est préférable d’intégrer ses différentes activités sous une même carte de visite/site internet, etc. pour ne pas multiplier les outils de communication.

Rédiger et diffuser son CV

Le slasheur craint le passage à la rédaction de son CV.

Il ne devrait pourtant pas stresser, assure l’auteure. Car selon elle, le CV ne représente plus le sésame qu’il était autrefois pour accéder à un emploi : "de plus en plus, les talents s’identifient eux-mêmes, se cooptent sur les réseaux sociaux". Les sites de mise en relation professionnelle sont aujourd’hui bien plus intéressants que le CV traditionnel, affirme Marielle Barbe.

Un CV unique et plusieurs CV thématiques

L’auteure suggère ensuite de réaliser deux types de CV :

Un CV unique : qui retrace l’ensemble de notre parcours professionnel et s’articule autour de nos différents slashs (compétences et activités principales). Les épisodes professionnels majeurs y seront mentionnés sans suivre de chronologie détaillée. L’idée est de regrouper nos compétences par périodes, mais surtout de faire émerger la cohérence de toutes nos expériences en nous appuyant sur notre fil conducteur.

Des CV thématiques : le but est de nous focaliser sur l’une des expertises recherchées dans le poste visé. Il est alors possible d’avoir autant de CV que de slashs.

Pour l’auteure de "Profession Slasheur", nous devons être vigilant à bien présenter notre CV de façon cohérente, positive et compréhensible par tous.

Le CV doit, par ailleurs, mettre en évidence :

Notre différence comme un atout, une force.

Des passerelles entre nos compétences, expériences et le poste visé.

Notre créativité en proposant, par exemple, un CV interactif, un CV vidéo ou du storytelling pour raconter notre parcours, le rendre captivant et lui donner du sens.

La diffusion du CV

L’auteure recommande de partager notre CV :

Sur les réseaux sociaux professionnels : Linkedin en tête, mais d’autres sont intéressants.

Avec notre réseau personnel : l’auteure rappelle que selon la théorie des degrés de séparation, "n’importe qui peut entrer en relation avec n’importe qui sur la planète, à travers une chaîne de relations individuelles composée de six personnes". Et avec l’émergence des réseaux sociaux, il semblerait que, depuis quelques années, quatre personnes soient suffisantes pour y parvenir.

Trouver le statut compatible avec nos besoins

Pour déclarer leurs différentes activités, les slasheurs sont souvent contraints de jongler entre différents statuts : salarié, autoentrepreneur, indépendant, voire même, en plus, artiste, auteur, intermittent, etc.

La multiplicité des "clients/ contrats/ projets" du slasheur, additionné à la complexité du droit du travail français, fait de cet aspect un véritable casse-tête administratif.

Et malheureusement, la singularité de chaque situation fait qu’il n’existe aucune réponse clé en main. Le mieux reste de faire appel à un expert pour nous conseiller.

Le statut idéal : le statut d’auto-entrepreneur

Pour lancer son activité en tant qu’indépendant, Marielle Barbe recommande le statut d’auto-entrepreneur. Simple, peu coûteux et sans lourdeurs administratives, ce statut regroupe, selon elle, tous les avantages permettant de tester son activité sans risques. En outre, il offre la possibilité de rester salarié ou de cumuler ses revenus avec ses droits de chômage.

Les inconvénients seraient néanmoins son plafond de revenus et des garanties sociales limitées (retraite, chômage et maladie).

Les autres statuts

Ensuite, si nous nous sentons l’âme entrepreneuriale, Marielle Barbe liste les autres options qui s’offrent à nous, avec leurs avantages et inconvénients. Nous pouvons les catégoriser ainsi :

Les statuts des entreprises individuelles : Eurl, Sarl, Sas, SA, Sasu, etc.

Des structures qui permettent de travailler comme un indépendant sans avoir à créer une entreprise : ce sont alors des sociétés de portage salarial ou des coopératives qui nous salarient.

L’auteure stipule que, parfois, nous aurons intérêt ou seront obligés de cumuler plusieurs statuts.

Faire face aux challenges

La solitude

L’auteure insiste sur le fait que, pour celles et ceux qui n’ont pas l’âme solitaire, la solitude du slasheur indépendant peut être pesante.

Elle suggère alors d’opter pour un statut en coopératives d’entreprise (évoquées plus haut) et de travailler depuis des espaces de coworking.

La pression

En général, les slasheurs ressentent moins la pression de la recherche d’emploi que les monoactifs : d’abord, parce que cette pression se répartit sur les différentes cordes à leur arc, ensuite, parce qu’ils sont davantage à la recherche d’une mission qui leur correspond à un instant T qu’en quête du job de leur vie.

Cependant, la pression est ailleurs. Celle-ci se situe plutôt dans leur sentiment d’illégitimité, leur difficulté à se sentir cohérent dans leur multiplicité. "C’est donc autour de l’enjeu à assumer "qui ils sont" que le bât blesse lors des entretiens de recrutement" explique l’auteure.

Les choses sont beaucoup plus fluides pour les slasheurs qui s’assument et qui ont su créer de la valeur ajoutée en croisant leurs compétences. Ces derniers ne manquent généralement pas de propositions de travail :

"Dès lors qu’ils sont clairs sur leurs envies, qu’ils se sentent "alignés" et dans la confiance, ils remarquent que les choses viennent presque naturellement à eux. (…) Les propositions qui leur sont faites entrent en résonance avec leurs aspirations du moment."

Se réjouir de l’évolution des entreprises dans leur façon de recruter

Les entreprises d’aujourd’hui aiment les slasheurs

La révolution digitale oblige aujourd’hui les entreprises à innover et à faire preuve d’une grande agilité.

C’est pourquoi, affirme l’auteure, dans leur processus de recrutement, ces dernières se tournent de plus en plus vers des profils atypiques : des candidats moins classiques, polyvalents, au parcours singulier et compétences hors nomes, "capables de produire rapidement et efficacement des idées novatrices et disruptives".

Des plateformes de recherche d’emploi "slash-compatibles"

Le boom des travailleurs indépendants ces dernières années a fait naître de nombreuses plateformes de mise en relation entre demandeurs et recruteurs.

Grâce aux nouvelles technologies, au big data et aux algorithmes, "ces sites de mise en relation permettent de pousser les limites mono-compétence du recrutement et de rendre lisibles les profils multi-compétences" observe l’auteure.

Ces plateformes peuvent alors être très utiles aux slasheurs.

Marielle Barbe partage ici sa sélection de plateformes de recherche d’emploi "slash-compatibles", à savoir : Hopwork, CornerJob, Wizbii, Météojob, Keljob, Vit-On-Job, Bowkr, Jaipasleprofil, Myjobcompany, Bob emploi, Talents, Upwork, Side, Welcome to the jungle.

Rechercher du travail

Marielle Barbe termine ce chapitre de "Profession Slasheur" en énonçant quelques conseils pour la recherche d’activité du slasheur :

Sortir des sentiers battus : le slasheur n’est pas toujours à même de suivre les process classiques de recrutement aux critères trop linéaires et élaborés pour une compétence unique.

Développer et utiliser ses réseaux.

Se faire coacher si besoin pour développer son offre.

Définir et cibler des entreprises et clients avec qui nous avons vraiment envie de travailler.

Faire de la veille, prospecter régulièrement.

Chapitre 8 – Profession slasheur : Slashons-nous !

Assumer qui nous sommes

Marielle Barbe commence ce dernier chapitre de "Profession Slasheur" en expliquant qu’elle n’a pas toujours aussi bien assumé le fait d’être slasheuse.

Elle raconte comment les deux années qui ont séparé sa "découverte" et son "coming out" ont certainement été les plus difficiles de sa vie. Elle décrit s’être senti "écartelée entre des courants contraires" : "une partie de moi avait compris que ma vie professionnelle se conjuguait au pluriel quand une autre était encore dans l’illusion de trouver le "job de ma vie"" confie-t-elle.

Mais dès lors que nous assumons d’être slasheurs, la transformation peut être très rapide, affirme-t-elle : les obstacles deviennent des atouts, on a le sentiment de déployer ses multiples potentiels, d’être à notre place.

L’auteure souligne enfin que la peur du regard des autres est un véritable frein pour nous sentir légitime, passer à l’action, mettre en valeur toutes nos dimensions et donc assumer nos différences.

Gagner la bataille de la légitimité

L’auteure de "Profession Slasheur" évoque ici le syndrome de l’imposteur.

"Nous, les slasheurs, sommes comme des étoiles : à chaque bout de l’étoile, il y a une compétence, mais il n’y a pas de centre. L’expert, lui, a un centre, mais pas de branches."

Marielle Barbe partage 3 conseils pour dépasser ce sentiment d’illégitimité :

Échanger avec nos clients/ recruteurs sur leur besoins précis pour être sûr d’être la personne de la situation.

Dépasser la peur de l’échec : pour cela, nous devons connaître exactement nos limites et ne pas nous lancer dans des défis impossibles.

Modifier la perception de nos sentiments d’illégitimité et d’imposture paralysants et bloquants en ne leur accordant plus l’importance qu’ils ont. Ainsi, l’auteure propose de faire des alliés de ces sentiments, de s’en servir de catalyseurs pour passer à l’action, développer son audace.

Profession slasheur - Chasser les "bonnes" excuses !

"Lorsque nous créons nos excuses, nous créons nos limites. Lesquelles génèrent de la frustration, de la tristesse, une mauvaise image de soi, des pensées négatives… Pensées négatives qui entretiennent nos croyances. Croyances qui nourrissent nos peurs. Peurs qui légitiment nos excuses. Excuses qui créent nos limites, limites qui…, etc. Ce cercle vicieux nous fige et nous empêche d’être acteurs de notre vie. Jusqu’à ce que nous fassions le choix d’en finir avec ce fonctionnement en boucle. En décidant de ne plus être victimes, nous pouvons alors reprendre la main sur notre destin."

Pour chasser les "bonnes" excuses, l’auteure nous invite à :

Penser aux parcours de personnes "qui avaient toutes les bonnes raisons et excuses potentielles pour ne pas être acteurs de leur vie et qui pourtant ont réussi, sont heureuses".

Travailler sur nos peurs et blocages profonds en lien avec notre histoire personnelle.

Maintenir un certain enthousiasme dans ce qu’on entreprend.

Adopter le mindset "échec, persévérance, passion"

L’auteure rappelle ici combien notre état d’esprit est un facteur déterminant dans notre réussite.

Selon elle, le slasheur assumé possède généralement un état d’esprit de développement. Autrement dit, il est conscient des opportunités et de la richesse que lui apportent ses échecs.

L’auteure mentionne également plusieurs études qui ont montré que la clé de l’accomplissement repose sur un subtil mélange d’enthousiasme, de passion et de persévérance.

Là aussi, le slasheur semble prédisposé à cette combinaison gagnante :

"La réussite est rarement un coup d’éclat ou une question de chance. Elle a besoin que nous fassions preuve de patience mais aussi d’humilité, de capacité à remettre nos idées, nos projets sur l’établi, en osant nous tromper, pour mieux nous relever et recommencer. (…) Nous les slasheurs avons cette disposition naturelle et précieuse pour l’enthousiasme, et un accès privilégié aux réserves inépuisables de notre motivation. C’est notre force."

Le chapitre se termine par des petits exercices pour nous aider à mieux considérer l’échec positivement.

Profession slasheur - Prendre conscience du bonheur d’être slasheur

Marielle Barbe mesure ici tout ce que le fait d’être slasheuse lui a permis d’apprendre et de découvrir dans des domaines aussi riches que variés. : "vivre mille vies en une" déclare-t-elle.

En fait, elle réalise à quel point il nous appartient d’accéder au bonheur d’être soi dans toute notre potentialité. Elle ajoute :

"Je suis émerveillée de la simplicité et de la fluidité avec laquelle tout se met en place lorsque nous sommes alignés avec nos intentions profondes, que nous portons sur notre vie un regard positif et que nous faisons confiance à la vie, souvent bien plus intelligente que nous."

Elle nous invite alors à prendre la décision d’être un slasheur heureux. Chaque jour, ressentir et faire preuve de gratitude envers la vie : réaliser tout ce que nous n’aurions pu vivre si nous n’avions pas été slasheur et remercier le slasheur que nous sommes pour tout ce que cela nous a apporté.

Faire confiance à la vie plus créative et intelligente que nous et savoir affronter l’adversité

Tout d'abord, tout le monde connait des accidents de parcours, des périodes désagréables, inconfortables, de la frustration.

Pour mieux vivre ces épreuves et les accepter, Marielle Barbe nous suggère alors de nous rappeler régulièrement "qu’elles ne durent pas toujours, qu’elles ne sont qu’une étape sur notre chemin". Il faut, poursuit-elle, "continuer à croire aux lendemains qui chantent", "continuer à rêver".

L’auteure de "Profession Slasheur" ajoute que la contrainte nous pousse à être créatifs. Elle nous aide ainsi à dépasser nos limites pour nous sortir de situations complexes, trouver des solutions parfois improbables.

Et, avec le recul, nous réalisons que certains de nos malheurs sont, en fait, de véritables cadeaux :

"Une fois que l’on s’en est sorti, on est surpris de comprendre que non seulement elles nous ont aidés à évoluer, mais que souvent elles avaient un sens et nous ont même apporté du positif."

Il est alors bon de se souvenir de toutes ces épreuves vécues comme autant d’étapes porteuses de sens et même de chance, et d’apprendre à saisir les opportunités parmi toutes les options qui se présentent à nous.

Profession slasheur - Jouer et trouver sa juste place

Marielle Barbe termine ce chapitre en développant plusieurs réflexions.

Elle explique ainsi que :

Il est important de savoir prendre les choses comme un jeu, avec distance et légèreté : "la vie est un jeu, slasher en fait partie" lance l’auteure, qui voit aussi dans le jeu une manière d’apprendre et de changer, si nous le voulons, les règles en place.

Les jeunes générations se reconnaissent de moins en moins dans le schéma de carrière et de réussite stéréotypé que leur proposent l’école et la société actuelle. Tandis que le système glorifie la comparaison entre pairs et les personnes qui font fortune, ce que valorisent les jeunes, eux, c'est l’épanouissement personnel. Leurs critères de choix s’appuient sur les talents, la personnalité, le fait d’être heureux, de se sentir utile et de faire quelque chose qui apporte plus de sens à leur vie, aux autres, au monde.

Et pour l'auteur, être slasheur apporte ces avantages. Le fait de combiner des activités permet, de plus, de se distinguer plus aisément. C'est donc cette multiplicité et cette singularité tout à la fois qui permet de trouver sa juste place d'où rayonner sans se limiter ni craindre quoi que soit :

"Trouver sa place, c’est un peu comme se confectionner un costume sur mesure, qui nous va à la perfection. Et n’ira à personne d’autre. Cela revient à ne vouloir la place de personne puisque l’on ne cherche rien d’autre que d’être soi. (…) Cela évite d’avoir peur de se faire "piquer" sa place, puisqu’elle est unique. Ou de se faire voler des idées, des projets, des concepts."

Conclusion de "Profession Slasheur - Cumuler les jobs, un métier d'avenir" de Marielle Barbe

La conclusion du livre "Profession Slasheur" par Marielle Barbe

S’affranchir du modèle imposé de la monoactivité

Dans la conclusion de son livre "Profession Slasheur", Marielle Barbe exprime son souhait qu’un jour, les profils atypiques soient perçus différemment. Or, heureusement, c'est plutôt bien parti pour cela !

En effet, le travail est en train de franchir un cap en basculant de la monoactivité à la multiactivité, rassure l'auteure. Marielle Barbe encourage alors tous les slasheurs et slasheuses à ne pas suivre le modèle de la monactivité mais d'assumer et vivre pleinement leur multipotentialité et singularité.

Valoriser l'ensemble de nos compétences, talents, intelligences

L’auteure de "Profession Slasheur" revendique le droit à une vie professionnelle qui nous ressemble et valorise la multiplicité des compétences, des expériences et des parcours sinueux. Plus précisément, une vie professionnelle plurielle, complète, où nous décidons de ne plus sacrifier des pans essentiels de notre personnalité, de nos envies, de nos valeurs. Nous devons prendre en compte l’ensemble de nos talents, de nos compétences, de nos différentes formes d’intelligences, "celles qui sont en lien avec notre tête, mais aussi avec notre corps et notre cœur".

C'est d'ailleurs en travaillant dans des conditions qui nous offrent un équilibre de vie et nous permettent d’être nous-même que nous révélons le meilleur de nous-même.

Mais l’auteure le sait, il y a encore du chemin à parcourir d’ici que soit aboli le clivage entre mono et pluriactivité et que les pluriactifs soient reconnus et "bénéficient de conditions de travail, de modes de recrutement, de protection sociale, de statuts, etc., adaptés à leur mode spécifique de fonctionnement".

Et pour Marielle Barbe, c’est à nous, les slasheurs, que revient cette responsabilité d’imposer notre vision du travail "out of the box", notre manière de travailler "à l’envie".

Oser être les pionniers de cette multipotentialité professionnelle dont le monde a besoin

"Faites de votre vie "personnelle/ professionnelle" la plus riche et la plus singulière des aventures… Celle qui vous ressemble. Celle que vous aimez. Celle qui est complète."

La société nous impose sa représentation d’une vie professionnelle linéaire, spécialisée et unique. Cela ne nous autorise pas vraiment à exploiter nos potentiels que sont la curiosité, l'enthousiasme, la créativité, l'envie de multiplier les expériences...

Toutefois, le fait de reconnaître, assumer, revendiquer notre différence et notre droit à "choisir tout" rend, chaque jour davantage, cette autre réalité professionnelle possible. C'est ainsi, souligne l'auteure, que nous pouvons commencer à réécrire l’avenir du travail, le nôtre et celui des générations à venir.

Ce que nous pouvons retenir de l'ouvrage "Profession Slasheur - Cumuler les jobs, un métier d'avenir"

Des clés pour comprendre le slashing - Profession slasheur

Dans son livre "Profession Slasheur", Marielle Barbe donne au lecteur des clés pour :

Décoder qui sont les slasheurs, ces individus qui cumulent plusieurs emplois ou activités professionnelles simultanément, plutôt que de se concentrer sur un seul travail à temps plein.

Comprendre que la spécificité du slasheur est en train de s’imposer comme une nouvelle réalité du travail et que les professionnels slasheurs sont de plus en plus nombreux dans le monde du travail moderne, en raison de l'évolution des technologies et de l'économie.

Aider les lecteurs slasheurs à développer leur propre carrière notamment en matière de planification, de gestion de temps et de marketing de soi.

En tant que slasheur, "Profession Slasheur" est un livre qui nous redonne l’espoir d’être pleinement à notre place et nous encourage à assumer notre vie professionnelle plurielle.

Les étapes pour transformer le slashing en atout - Profession slasheur

L'ouvrage nous propose, en tant que slasheur, à suivre plusieurs étapes, à savoir :

Reconnaître que nous sommes un slasheur, identifier nos slashs et notre fil conducteur pour trouver de la cohérence dans notre vie de slasheur.

Prendre conscience des avantages d'être slasheur : ils incluent la diversité des expériences professionnelles, la possibilité de développer de nouvelles compétences et la flexibilité pour gérer sa vie professionnelle et personnelle.

Réaliser que la norme du travail évolue très vite et que le modèle du "un emploi pour la vie" est en train de voler en éclats.

Lâcher prise et assumer son côté slasheur de façon à transformer ce que nous considérions comme un obstacle en atout.

Points forts :

Le ton très accessible, positif et bienveillant.

Le livre explore en détail le concept très actuel du slashing, de façon optimiste, en mettant en avant ses avantages, ses défis, et comment les slasheurs peuvent s'adapter au monde moderne.

Les nombreux témoignages et histoires inspirantes de personnes qui ont réussi en pratiquant le slashing.

Les conseils pratiques et l'expérience de l'auteure qui aident les slasheurs à mieux assumer et valoriser leur multipotentialité, à gérer leur temps, équilibrer leurs engagements, maximiser les opportunités…

Point faible :

Quelques répétitions.

Ma note :

★★★★★

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Thu, 22 Jun 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12429/Profession-Slasheur
Écrire : un plaisir à la portée de tous http://www.olivier-roland.fr/items/view/12368/crire-un-plaisir-la-porte-de-tous

Résumé de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak : un livre qui fourmille de techniques et d’exemples, de bons conseils et d’exercices pour passer à l’action — alors, qu’attendez-vous pour vous mettre à écrire ?

Faly Stachak, 2019, 424 pages.

Chronique et résumé de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak

Introduction

Ce livre est comme un monde au sein duquel vous pouvez partir en voyage. Vous n’êtes pas obligé·e de le lire en une traite ; vous pouvez très bien vagabonder d’une partie à l’autre en suivant vos propres itinéraires.

Pour le confort de votre voyage, pensez à vous munir :

De quoi écrire !

D’un minuteur (montre ou alarme) ;

D’un lieu où vous vous sentez bien ;

De temps dédié à votre passion ;

D’une indifférence à l’égard de l’orthographe (ce n’est pas ce qui importe dans l’immédiat) ;

D’un ordinateur si vous voulez tapez votre texte ;

De moments de réécriture ;

D’un titre pour vos écrits ;

D’indulgence.

LIVRE I. ÉCRIRE LE MONDE

Partie 1. Écrire et dire : de la liste à l’inventaire des sens

  1. Histoire des listes

La liste est plus qu'une simple suite verticale de mots. En plaçant les mots les uns à la suite des autres, on commence déjà à créer sa voix, à caractériser un univers ou un personnage.

Vous pouvez travailler seul, en groupe ou en famille. Dans les ateliers d'écriture, la confiance règne et vous lirez donc votre liste à haute voix. C'est un excellent exercice.

Exemple de listes à tenir :

Celle des amants (ou maîtresses) que vous n’avez jamais eus (idée de Loorie Moore) ;

Une liste de j’aime/je n’aime pas ;

« J’ai peur de… » ;

« Je suis heureux quand... » ;

Vos petites manies ;

Fantasmes ;

Mensonges ;

Vantardises ;

Des petits riens qui vous font plaisir (comme Philippe Delerm) ;

Vos trésors ;

Ce qui se trouve dans vos poches ou votre sac ;

Bien sûr, celle « Ne pas oublier » ;

Et celle « Il y a… » (voir l’extrait de Guillaume Apollinaire, p. 43).

Autre idée : vous inspirer du poème de Boris Vian, « Je voudrais pas crever » et créer une liste d'inventions qui vous permettront d'imaginer un nouveau monde. Prenez le soin, si vous le souhaitez, d'y intégrer des figures de style de répétition des sons comme les allitérations ou les assonances.

Et que diriez-vous de créer une liste de vos prières ou un inventaire de vos saisons ? Rendez-vous p. 45-46 !

→ La description

De la liste, vous pouvez passer à la description, qui cherche à « reconstruire » le réel sur la page. Planter le décor n'a rien d'accessoire ; dans la mesure où vos personnages évoluent dans un monde et y composent leurs histoires, la description les situe et donne corps à leurs pérégrinations.

Grâce à la description, vous activez les sens de vos lecteurs. Mais pas seulement, ce sont leurs émotions que vous sollicitez. Que ce soit via le portrait ou le paysage, vous l'amenez à entrer dans l'inimité de votre récit.

Parfois, elle joue le rôle de contraste par rapport à l’action ou crée une pause dans la narration. Dans la suite de ce chapitre, l’auteure expose 3 types de descriptions :

Neutre ;

Subjective ;

Caméra.

Vous apprendrez peu à peu à agencer votre description, à choisir les éléments les plus significatifs et à situer l'objet principal de la description.

  1. De la boussole au calendrier

Il y a l'espace, dessiné par la description et les listes, mais comment figurer le temps ? Commencer peu à peu, en restant proche du territoire et en évoquant ce qui se passe « ici » ou « là-bas », ou encore en décrivant un endroit en utilisant le conditionnel (comme Perec dans Les Choses).

Et pourquoi pas vous lancer dans l'écriture d'un « Tu prends la première rue à droite… », comme Robert Desnos ? De là, vous décrivez le chemin et, peu à peu, vous créez aussi une temporalité.

Il y a d'autres techniques ou exercices présentés par Faly Stachak, qui mixent la liste ou la description avec une dimension temporelle (voir p. 56-57). Voici le dernier, nommé « Calendrier ». Vous ferez un court texte (poétique ou narratif) de chaque saison, voire de chaque mois.

Une variante : faites le calendrier en fonction de vos propres repères (amours, voyages, etc.). Intégrez-y de la fiction ou non, pensez aux images et aux sonorités.

  1. Élémentaire !

Il y a de quoi faire avec ce qui nous entoure : pensez à la nature et à ses éléments. Ils ont une puissance imaginative depuis l'aube des temps. L'air, le feu, la terre et l'eau nous évoquent des mondes entiers de sensations, d'émotions, d'images.

Apprenez à vous mélanger aux éléments en composant par exemple votre portrait chinois (ou celui de quelqu'un d'autre) à partir de la terre, du feu, de l'eau et de la terre (« Si j'étais l'air… »).

Il y a, à partir de là, bien des propositions pour développer votre créativité. L'auteure décortique les significations de chaque élément et vous aide à inventer des textes originaux à l'aide de Robert Desnos, Jacques Lacarrière ou encore Anne Hébert. Découvrez aussi Le Kalevala, ce magnifique poème épique finlandais…

  1. L'inventaire de vos sens

Ce que vous touchez, sentez, goûtez, observez ou écoutez devient progressivement la matière à la fois intime et commune que vous pouvez utiliser pour écrire. Faly Stachak vous propose un exercice intéressant, l'inventaire de vos sens, qui se situe à mi-chemin entre la liste et la poésie - et vous introduira à la technique du haïku.

Commencez par identifier et décrire vos sensations, par exemple un changement de couleur, une odeur (comme Patrick Suskind dans Le Parfum), le toucher d'une peau…

Ensuite, passez à l'exercice proprement dit. En quoi consiste-t-il ? À rédiger une phrase courte à propos de différentes « choses ». Je vous en cite ici les cinq premières (il y en a davantage dans l'ouvrage) :

Choses claires et pures ;

(Choses) troublantes ;

Qui surprennent ;

Qui font battre le cœur ;

Mélancoliques ;

Etc.

Retenez aussi ce conseil donné par l'auteure :

« Plus votre expression sera simple et précise, plus votre lecteur aura toute liberté d’imaginer l’univers que vous lui offrez, qui vous est personnel, et qu’il fera sien. Les écrits intimes des étudiants qui apprennent le français ont souvent cette force-là, par la simplicité du verbe et l’universalité d’un moment d’émotion. Parce que si la forme est à chacun, unique, le fond est là, commun à tous, la vie. Il suffit de nommer l’essentiel. » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 77)

Partie 2. Dans les traces du poète

  1. Petites notes de l'instant : le haïku

Si vous avez lu et pratiquez les exercices de la première partie, vous êtes prêt pour ce voyage au Japon. Le haïku est un poème court de trois vers composés en 5-7-5 syllabes. C'est une forme simple, concise, grâce à laquelle vous pouvez exprimer vos émotions au sujet de la nature.

Pour commencer, promenez-vous quelque part et posez-vous. Prenez le temps et ouvrez-vous à ce qui se passe autour de vous. Puis commencez à composer et réviser la forme dans un second temps. Vous verrez : la création de haïkus vous fera le plus grand bien !

Il existe des haïkus sur :

Les saisons ;

La flore et la faune ;

Les cinq sens ;

Les émotions et sentiments existentiels

"Le haïku exprime une certaine relation au monde, un certain regard qui offre à voir et à sentir une touche de réel, le ressenti d'un instant, la beauté d'un paysage, un mouvement, une vision fugitive, un état d'âme, un minuscule détail inscrit dans le cosmos au présent et dans l'éternité. Il traduit un instant du monde de façon souvent allusive avec humour, délicatesse, tendresse, pudeur." (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 88)

  1. D'un exercice de style à l'autre

Passons à la poésie et à la rhétorique : il y a tout un univers de termes techniques que nous survolerons seulement, mais qui sont utiles pour se faire la main et apprendre à maîtriser son style.

En lisant ce chapitre, vous apprendrez d'abord à reconnaître les parties d'un discours selon Cicéron (invention, disposition, élocution et action), mais aussi les termes d'articulation d'un texte.

Vous (re) découvrirez ensuite un grand nombre de figures de style, telles que :

L'anaphore et l'épiphore ;

La comparaison, l'analogie et la métaphore ;

Le rythme, les allitérations et assonances ;

La personnification et l'allégorie ;

Etc.

L'auteure vous invite également à prendre en compte le champ lexical afin, notamment, de "filer vos métaphores". Vous apprendrez enfin à rédiger et à comprendre les procédés de construction des poèmes en prose, apparus au XIXe siècle sous la plume d'Aloysius Bertrand et de Baudelaire, entre autres.

En voici un exemple :

"[…] Quel est celui qui de nous n'a pas, dans ces jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? […]" (Baudelaire, dédicace du Spleen de Paris, cité dans Ecrire : un plaisir à la portée de tous, p. 121)

  1. Pause en poésie classique

Montons d'un cran dans la difficulté et étudions la poésie classique. Vous vous souvenez peut-être de vos cours de français au collège avec joie - ou bien avec amertume… Mais ne partez pas trop vite ! Faly Stachak vous expose quelques règles de façon simple en vous donnant un grand nombre d'exemples.

Il y a bien sûr les alexandrins (en douze syllabes), mais aussi les octosyllabes (en 8) et les décasyllabes (en 10) et bien sûr les vers libres. Ces règles servent à composer les "phrases" ou les vers, dont la mesure se compte… en syllabes.

Mais que faire des "paragraphes" ou des groupes de phrases ? En poésie, on parle de versets et de strophes, qui peuvent être des :

Distiques (2 vers) ;

Tercets (3 vers) ;

Quatrains (4 vers) ;

Etc.

Pensez également à associer vos vers les uns aux autres grâce aux rimes, qui peuvent être :

Plates (AA, BB, CC) ;

Croisées (ABAB) ;

Embrassées (ABBA).

Ça y est, vous vous y retrouvez ? Alors vous êtes prêt à composer vos premiers poèmes. Mais quelle forme fixe choisirez-vous ? Vous avez le choix :

Le sonnet (deux quatrains, deux tercets) ;

La ballade ;

Le rondeau ;

Etc.

Ne vous sentez pas frustré ou découragé face aux grands poètes et aux termes techniques ! Au contraire, servez-vous-en allègrement ! C'est le conseil que vous donne Fally Stachack :

"Les poèmes sont une source inépuisable d'inspiration : si vous ne l'avez déjà fait, prenez tous vos livres de poésie ou partez en quérir à la bibliothèque. Quand sur la table devant vous, une quinzaine d'ouvrages, au moins, seront amoncelés, piochez dans le tas, ouvrez-en un au hasard et lisez très vite, toujours au hasard, les titres, des morceaux de poèmes, un vers, un demi-vers, un mot… Jusqu'à ce que vous vous arrêtiez sur ce qui pourrait constituer une proposition d'écriture […]" (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 136)

  1. Réinventer le monde

Laissons maintenant les classiques ; nous voyons devant nous des paysages plus contemporains. Ce sont ceux du surréalisme.

Vous pourriez bien avoir envie de réaliser des cadavres exquis, ces jeux poétiques qui s'écrivent à plusieurs (il y a par exemple les papiers pliés ou le jeu "Qu'est-ce que… C'est").

Mais bien sûr, la grande affaire du surréalisme, c'est l'écriture automatique ou encore le compte rendu des rêves. Donner forme à des intuitions et laisser jaillir la pensée : tel pourrait être le moyen de vous redonner de l'inspiration et de régénérer la poésie.

Fous de liberté et d'amour, les surréalistes veulent changer le monde, permettre à tous de vivre plus poétiquement. Ils utilisent un langage simple, mais rempli de métaphores et d'images étonnantes.

Pour la petite histoire, le Manifeste du surréalisme a été publié en 1924, puis en 1929. Il a été rédigé par André Breton, poète français. Le mouvement s’internationalise et rayonne jusque dans les années 1960. Un grand nombre d’artistes — peintres, poètes, écrivains, musiciens, sculpteurs, photographes — y participent.

  1. Batifoler en Oulipo

Avançons encore dans le temps et découvrons cet étrange OVNI : l'Oulipo ou l'ouvroir de littérature potentielle. Il a été fondé en 1960 par Raymond Queneau (écrivain) et François Le Lyonnais (mathématicien).

L'idée de base était d'analyser les structures littéraires pour en découvrir de nouvelles. Mais le mouvement s'est développé bien au-delà de cette prétention initiale et compte aujourd'hui beaucoup de poètes et romanciers.

Quelques techniques utilisées par les oulipiens :

Le lipogramme (écrire un texte en vous interdisant l'usage d'une lettre, comme Perec dans La disparition, un roman sans la lettre "e") ;

L'expansion (ajouter des mots à un texte classique, tout en lui donnant un sens cohérent) ;

Le néologisme (l'invention de nouveaux mots) ;

Le tautogramme (texte drôle basé sur la répétition d'une même lettre au début des mots) ;

L'homosyntaxisme (un texte composé d'une structure très alambiquée et très précise, voir p. 150) ;

L'anadiplose (la reprise, au début d'un vers, de la fin du précédent) ;

L'onomatopée (vous en connaissez certainement : Tip, Vlan, pschit...) ;

Prendre les mots au pied de la lettre (comme le faisait parfaitement Raymond Devos dans ses sketches).

LIVRE II. PETITS SENTIERS DE LA MÉMOIRE

Partie 3. En remontant le temps

  1. Le grenier

Nous entrons dans les contrées autobiographiques. Comment se dire à la première personne ?

Premier arrêt au grenier. Ici, vous humez les odeurs du passé ; vous retrouvez les objets perdus ou longtemps oubliés ; vous touchez la texture du vieux vêtement, etc.

Peu importe, d'ailleurs, nous dit Faly Stachak, si ces souvenirs sont réels ou fictifs : l'important est d'écrire. De toute façon, toute réminiscence est déjà partiellement une fiction !

Plusieurs exercices vous sont proposés à ce stade :

"Dans la boîte…" : vous trouvez une boîte dans le grenier, qu'y a-t-il dedans ?

"La liste" : quelle est la liste des cinq objets que vous aimeriez avoir conservés à vos côtés ?

"Journal intime" : vous trouvez un vieux journal intime, qu'y est-il écrit ?

"Le livre" : un livre qui vous a marqué jadis est sur le sol, qui en est l'auteur ? Où le lisiez-vous ? Etc.

"Le flacon" : une odeur doit bien s'en dégager, mais laquelle ?

"Par la lucarne" : que voyez-vous depuis le grenier ? Quel paysage s'offre à vous (un jardin, une rue, etc.) ?

"Le dialogue" : vous croisez quelqu'un lorsque vous descendez les marches, mais qui est-ce ? Et que vous dites-vous ?

Prêt ? Écrivez !

  1. De l’album de famille à l’autoportrait

Prenons maintenant le temps d'aller chercher les vieilles photos qui traînent dans les tiroirs. Non pas celles qui trônent sur le buffet du salon, non ; plutôt celles que vous avez oubliées, et qui vont vous permettre de tirer le fil du souvenir.

Voici les exercices proposés par l'auteure :

"Là, c'est moi sur la photo" : une description à la Pérec, minutieuse et à distance d'une photo de vous.

"Hors-champ" : en gardant la même photo, décrivez ce qui se trouve "à côté" ou ne s'y voit pas, paysage, contexte, histoires, etc.

"L'absent de la photo" : rédigez un dialogue (ou un monologue) à partir d'une photo avec plusieurs personnes, et demandez-vous qui est l'absent ?

"De la légende au secret de famille…" : quelle légende connaissez-vous sur certains membres de votre famille ? Utilisez une troisième photo pour vous inspirer.

"Au fil de votre histoire, arrêts sur image" : imaginez maintenant une trentaine de photos de vous prises sur le vif, lors d'événements marquants de votre existence, puis décrivez-les. Souriez-vous ? Que faites-vous ?

"Autoportrait" : pour se chauffer avant de passer aux 30 autoportraits ou remplacer cet exercice, prenez une seule photo de vous et décrivez-vous.

"Jeu de miroir" : exercice à quatre mains au cours duquel vous vous décrirez et quelqu'un vous décrira également, en termes neutres ; puis vous inverserez les rôles (vous aurez besoin d'un miroir).

Pas facile d'écrire sur soi, non ?

  1. Identités

Vous l’aurez compris, il s’agit ici de plonger dans votre identité. Si le processus vous ennuie ou vous dérange, vous pouvez aussi faire l’exercice en groupe, famille ou amis. Dans ce cas, concentrez-vous sur les souvenirs communs ou sur les grands événements historiques. Comment les narreriez-vous ?

Voici quelques exercices :

"Je me souviens…" : noter, plutôt qu'écrire, ce qui nous vient à l'esprit du monde, de nos souvenirs, des banalités d'antan…

"Je suis né..." : eh oui, mais après ? Racontez librement la suite.

"Qui suis-je ?" : introspection, retour sur qui vous avez été et qui vous êtes aujourd'hui, façon Stendhal.

"Le questionnaire de Proust" : plus léger, ce questionnaire se compose d'une trentaine de questions qui vous permettent de révéler celui que vous êtes ainsi que vos goûts et préférences.

"Le "je" de la vérité" : faites la star et imaginez-vous en train de répondre à une interview !

"Comment tu t'appelles ?" : répondez à la question et aux questions enfantines qui y ressemblent.

"Héritages" : imaginez-vous en tant qu'hybride, mélange de celles et ceux qui vous précèdent.

"Couleurs" : définissez-vous par vos couleurs.

"J’ai été" : la poésie reprend le dessus. Partez en roue libre pour cet exercice (présenté p. 184).

"Je suis" : utilisez, ici comme dans l'exercice précédent, l'anaphore pour rythmer votre poème.

Partie 4. Enfances

  1. Lieux mythiques

Le temps de la confession et des retours en arrière est venu. Vous l'aurez déjà compris avec le chapitre précédent. Poursuivons sur ce chemin en creusant les sentiers de l'enfance grâce aux exercices de Faly Stachak.

"Les lieux où l'on a dormi" : citez le plus vite possible les endroits où vous avez logé ou simplement dormi.

"Jardin privé" : quel est le jardin de votre enfance ? Si ce n'est celui de votre maison, ce doit être un autre.

"Au jardin de mon père, les lauriers sont coupés…" : d'accord, vous avez le jardin, mais qu'y faites-vous ?

"La forêt, le p'tit bois, le champ, de l'autre côté du pré… ou même derrière le mur" : d'autres endroits que vous avez explorés petit, si, si. Vous en souvenez-vous ?

"La grande ville, le quartier…" : quel est votre souvenir de la ville, après celui de la campagne ?

"Jardin public" : y avait-il un parc ? Comment était-il ?

"Le gardien du square" ;

"La fille ou le garçon du bac à sable" :

"Bateaux s'en vont sur l'eau" :

"Encore un tour de manège" :

"La boulangerie..." et les autres métiers ;

"Ma maison" ;

"La maison de mon copain ou de ma copine" ;

"Mon pays".

Vous l'aurez compris, tous ces exercices ont pour objectif de rappeler à votre mémoire des événements, des lieux, des personnes, des situations du passé. Prenez le temps de l'introspection et rédigez quelques lignes, durant une vingtaine de minutes. Les consignes précises sont, à chaque fois, détaillées par l'auteure dans le livre.

  1. Il était une fois le monde

Ressuscitons maintenant d'autres moments magiques (ou terrifiants) de l'enfance à l'aide de simples mots. Il y en a 40 ! Faites les exercices qui vous plaisent le plus, bien sûr. Vous êtes là pour explorer et vous faire plaisir. Voici les mots à "écrire", telles des évocations, des stimulations à l'écriture.

La soupe ;

Dans le noir ;

Le retard ;

La maison vide ;

Le monstre ;

Nu ;

Du sang ;

Les gros mots ;

Mon frère, ma sœur ;

L'ennui ;

La cachette ;

La triche ;

La cour de récréation ;

Le voisin (la voisine) ;

La honte ;

Ma poupée ;

L'école ;

Insectes ;

La punition ;

Ma maitresse (mon maître) ;

Mon prof ;

Les hauts talons ;

Le revolver ;

Dieu ;

Le loup ;

La mer ;

Mon animal ;

Injustice ;

Jeux interdits ;

Un cadeau ;

Ma collection ;

Odeurs ;

Les mensonges ;

La combine ;

La cave ;

Mon ami ;

Voyage ;

La mort ;

L'univers, les étoiles;

Mon héros.

Voici les seules consignes données par Faly Stachak : prenez 30 à 45 minutes pour chaque proposition et laissez-vous aller : prose, rimes, narration, autofiction, etc.

  1. Les premières fois

Vous retravaillerez tous ces textes à tête reposée, plusieurs jours après. Vous reprendrez certains passages au niveau de la forme, du ton ou du contenu. "Forcez-vous toujours à aller le plus loin possible dans le propos que vous amorcez", dit l'auteure.

Pensez également à vous faire relire par d'autres ou lisez-vous à haute voix, voire enregistrez-vous. Soyez patient, minutieux, mais aussi sans pitié pour ce qui doit être supprimé. "Donnez du sens !".

Pour continuer dans cette voie, voici une liste (interminable, en soi) de premières fois… Le premier ou la première :

Jour d'école ;

Baiser ;

Mort ;

Ami (ou la première amie) ;

Secret ;

Petit frère (ou petite sœur) ;

Mensonge ;

Fois que vous avez vu la mer, ou la montagne ;

Vacances sans parents ;

Déception ;

Fille ;

Garçon ;

L'entrée en sixième ;

Séparation ;

Stylo-plume ;

Grand livre ;

Ligne ;

Rencontre ;

Chagrin d'amour ;

Nuit blanche ;

Chambre ;

Film ou spectacle pour adulte ;

Cigarette ;

Etc.

Prenez 20 minutes par "première fois" et racontez ce qui s'est passé.

  1. À deux voix (écriture dramatique)

Voici une proposition originale d'écriture autobiographique. Elle se passe à deux. Chacun écrit une phrase, courte de préférence (mais pas tout le temps), sur un moment d'enfance, et celles-ci s'enchaînent les unes aux autres en 1000 phrases.

En voici un exemple.

"Lili a des couettes.

Olivier est petit.

Lili porte des fleurs à sa maîtresse.

Olivier dessine de très beaux monstres avec Frédéric Champaver et Fabrice Nésa comme le Paranodent, le Monstrogluant, la Zigouste.

Olivier ne mange pas à la cantine.

Lili fait des régimes incroyables où elle ne mange que des bananes.

Olivier ne déjeune jamais le matin." (Les Drôles de Olivier Py, cité dans Ecrire : un plaisir pour tous, p. 206)

Cet exercice permet de changer complètement de rythme et d'être plus ouvert à l'échange.

  1. D'hier à demain

À force d'écrire, vos doigts courent plus vite sur le papier, non ? Vous vous habituez à ouvrir votre pensée, vos émotions, vos sensations et à les transformer en mots. C'est parfait ! Faly Stachak vous invite à clore ce voyage par trois derniers exercices, qui vont d'hier à demain :

"Calendrier de mon enfance" : chaque mois, un souvenir ou une pensée liée à l'enfance.

"Ce que je suis devenu(e)" : en 20 minutes, narrez le parcours qui a été le vôtre.

"Et demain ?" : c'est assez clair, non ? Vous avez 10 minutes pour laisser courir la plume !

Si vous voulez aller plus loin et connaître les bases théoriques des écrits de soi (appelés aussi littérature personnelle), vous pourrez lire les pages suivantes de l'ouvrage. L'auteure y revient sur les origines de ce genre et sur ses différentes formes, de l'autobiographie au journal intime, en passant par les mémoires, la correspondance et l'autofiction.

LIVRE III. TERRA FABULA : LE MONDE DE LA FICTION

Partie 5. Les éléments fondateurs

  1. Planter le décor !

C’est absolument essentiel pour rendre votre histoire crédible. Vous devez créer un « décor » au sens large, c’est-à-dire une géographie, une Histoire, une économie, une politique, etc. Cela nécessite de se documenter, au moins de façon minimale.

Il pourrait également être utile de réaliser ces quelques exercices :

"C'est comment là-haut ?" : laissez vous aller à imaginer le ciel.

"Des villes" : comme Italo Calvino, inventez des villes.

"... Au pays..." : utilisez un tableau ou une photo, pour lancer votre imagination.

"... Aux peuplades..." : comme Borges, imaginez des peuples perdus.

"... Au monde imaginaire..." : inventez un tout nouveau monde.

"... Ou celui de votre idéal" : créez votre propre utopie.

"Votre vue" : décrivez ce que vous voyez.

"Valparaiso, N'Djamena..." : décrivez des villes exotiques.

"Cartes postales" : utilisez-les pour vous entraîner !

"À deux voix" : un exercice un peu plus compliqué (voir p. 233) !

  1. Le personnage : mettre au monde, nommer, décrire

"Enfin ! L'élément toujours roi d'une histoire, fait ici son entrée : j'ai nommé le personnage, celui autour duquel, dans une fiction, tout s'organise même s'il ne crée pas toujours les événements, même s'il agit malgré lui..." (Écrire : un plaisir pour tous, p. 135)

Qu'ils vous ressemblent ou non, qu'ils soient stéréotypés ou complexes à souhait, ce sont eux qui vont drainer l'attention de votre lecteur. C'est à vous, dieu créateur, de les faire émerger du chaos. Mais une fois créé, le personnage n'en fait souvent qu'à sa tête, et c'est à vous qu'il revient de le suivre et de réussir la composition.

Quelques exercices supplémentaires ne feront pas de mal !

« Il ou elle » : commencez simplement par l’un de ces mots et racontez un personnage.

« Esquisses… » : asseyez-vous quelque part et croquez le passant ou la dame assise à côté.

« Croquis » : faites de même avec les gens que vous connaissez de près ou de loin.

« Le nom à l’envers » : pensez à un nom et caractérisez la personne à partir de là.

« L’interphone » : passez du choix de la ville au choix de l’immeuble et finalement au nom sur l’interphone. Que vous inspire-t-il ? Qui vit là ? Décrivez !

« Mariage » : comment se sont rencontrées ces personnes mariées ? Utilisez encore les noms (trouvés dans un journal par exemple) pour vous inspirer.

« Carnet d’adresses » : prenez un nom dans le répertoire d’un ami et décrivez-lui le personnage. Est-il ressemblant ?

« Jeux de mots et de sonorités » : poétisez à partir des sonorités et des possibilités qu’offre le nom.

« Archétype, stéréotype, type, invention : portraits » : allez du plus connu au plus original.

« L’entrée en scène : première vision » : soignez la première description de votre personnage principal.

« L’entrée en scène : autres dispositifs du portrait » : imaginez non plus le corps, mais la situation dans laquelle se trouve jeté votre personnage.

« La famille fictive » : découvrez la consigne de cet exercice collectif p. 245-246 !

« De vie à trépas » : faites naître et mourir un personnage.

« Biographie imaginaire et page arrachée » : y a-t-il un personnage, dans tous ceux que vous avez créés, qui mériterait que vous écriviez sa biographie (ou un épisode de celle-ci) ?

  1. Le personnage : faire parler ou le dialogue

Une fois les personnages créés, il convient de les faire parler ; c'est la meilleure façon de leur donner de l'autonomie et de les rendre attachants à vos lecteurs. Faly Stachak vous propose d'explorer deux formes de prise de parole :

Le monologue ;

Le dialogue.

Ce dernier, en particulier, a pour finalité de faire vivre les personnages. Il prend plusieurs formes (direct, indirect, libre) et est habituellement associé à des règles typographiques qui sont expliquées dans l'ouvrage. Les conventions liées à l'écriture pour le théâtre sont présentées également.

Quels exercices réaliser ? Commençons par le monologue, puis poursuivons en direction des dialogues.

"Monologue intérieur" : prenez l'un de vos personnages et faites-nous part de ses hésitations.

"Monologue : sans respirer" : sur les traces de James Joyce, oubliez toute trace de ponctuation et laissez le flux de conscience vous submerger.

"Dialogue : du style indirect au style direct" : voir les nombreuses consignes p. 258-259.

"Dialogue en trio" : créez une discussion à trois à partir de trois de vos personnages. Pourquoi se rencontrent-ils ?

"Retour" : que se disent ces personnages qui se retrouvent après un temps d'absence ?

"L'absent" : que racontent-ils sur celle ou celui qui n'est pas là ?

"Chacun son style" : créez un dialogue à partir des contrastes entre niveaux de langage.

"Réplique" : voici quelques répliques (p. 263-264) à intégrer dans vos dialogues.

"Chat" : tentez le dialogue SMS !

  1. Faire vivre et raconter : point de vue, structure

Vous avez réussi à faire vivre vos personnages, c'est très bien ! Mais pour écrire un roman, il en faut plus. Vous devrez choisir votre point de vue et vous décider en faveur d'une structure ou d'une autre. De quoi s'agit-il ? Suivez la guide, Faly Stachak !

Voici donc, comme à l'accoutumée, quelques exercices à vous mettre sous la plume :

"Structures et points de vue" : pour commencer, écrivez un texte, le même, en "je", puis en "il". Sentez comment l'usage d'un pronom personnel ou d'un autre vous force à changer les choses.

"Vous !" : comme Michel Butor dans La Modification, décrivez une scène en utilisant le "vous", distant.

"Vision externe" : allez encore plus loin dans la prise de distance en décrivant les actions d'un personnage à la troisième personne du singulier sans entrer dans son esprit.

"Histoire des trois petits pois" : à la façon de Raymond Queneau ou des livres dont vous êtes le héros, proposez plusieurs "bifurcations" possibles au cours de votre histoire, pour en ouvrir la structure.

"Les carrés de Calvino" : le procédé est trop complexe pour être résumé ici ! Faufilez-vous vite p. 279-280...

"Si Peau-d'Âne m'était conté…" : utilisez les analyses de Vladimir Propp pour comprendre comment fonctionnent les contes et créer le vôtre !

"Façons de voir !" : pourquoi ne pas multiplier les points de vue sur une même histoire, un même parcours biographique ?

Dans la suite du chapitre, l'auteure explique les différents types de narration et les procédés de focalisation. C'est assez technique, mais très utile pour celles et ceux qui aiment approfondir les éléments théoriques de la littérature.

→ À consulter, par exemple, si vous êtes fan de storytelling !

  1. Du titre à la chute : émouvoir

"Plus stylistique sera ce dernier itinéraire : un texte quel qu'il soit, rédactionnel ou de fiction, ça doit toujours tenir en haleine son lecteur, c'est, pourrait-on dire, un aménagement progressif du plaisir (!)." (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 296)

Comment séduire le lecteur en le menant du début à la fin de votre histoire ?

"Le titre" : reprenez vos fonds de tiroirs, relisez-les et donnez-leur un titre !

"Extraits de vers... et quatrième de couverture" : pour vous aider dans le choix de titres, vous pouvez penser à des poèmes ou à d'autres titres connus. Une fois choisis, créez la quatrième de couverture.

"La première phrase ou l'incipit" : Elle donne tout le ton et l'univers du récit qui va suivre et doit être bien travaillée. Inspirez-vous des exemples donnés par l'auteure p. 300.

"Crescendo" : reprenez le thème du premier paragraphe en le développant, pour monter en émotion (quelle qu'elle soit).

"Suspense ! Planter le décor" : construisez une scène de meurtre à la façon du magazine littéraire Détective. Un personnage, un décor et peu à peu… le drame.

"Suspense ! Entre les titres…" : utilisez les intertitres pour monter en tension.

"L'attente" : créez une scène dans lequel un personnage attend et doute.

"Le temps suspendu" : prenez un passage d'un conte dans lequel un événement horrible se prépare et réécrivez-le.

"Concordance du temps… suspendu" : refaites de même en prenant bien garde aux temps employés.

"Le mythe revisité" : reformulez la dernière scène d'Orphée.

"Plus dure sera la chute !" : l'auteure vous donne trois débuts d'histoires vraies et c'est à vous d'écrire une suite (et surtout une chute) à chacune…

"De la nouvelle à la flash-fiction" : entraînez votre style en rédigeant des histoires de quelques mots seulement.

"Fictions brèves" : c'est le même procédé, mais vous avez ici quelques lignes (deux ou trois) pour vous exprimer.

"Réécriture" : reprenez vos propres textes et enrichissez-les de vos nouvelles compétences.

Les lecteurs de Stephen King savent que la réécriture est capitale dans le processus créatif !

Partie 6. La croisière, un récit à la première personne

Est-ce que ça vous dit de tenir un journal de bord ? Cela peut être une belle expérience d'écriture ; une expérience à maintenir sur la durée aussi. Vous n'êtes pas obligé d'être vraiment en croisière… Il suffit de l'imaginer !

  1. Situer le cadre

Première étape : planter le décor de votre croisière. Voici quelques éléments à prendre en compte pour commencer à écrire.

"Chantier naval… Quel mode d'embarcation ?" : choisissez votre embarcation en feuilletant des revues, décidez du style de votre bateau, imprégnez-vous du vocabulaire, etc.

"Quand partir ?" : quelles sont les dates importantes, les grandes et petites étapes, l'époque ?

"Sur quelles eaux, vers quelle destination ?" : situez l'action de façon précise, en veillant à mobiliser les 5 sens de votre lecteur.

  1. Faire entrer les personnages

Voyons maintenant qui va embarquer à vos côtés. Décidez qui va s'exprimer et donner corps et âme à vos personnages.

"Du commandant de bord au moussaillon" : pensez aux professionnels et à l'équipage.

"Le passager : de sa naissance à ses motivations" : pourquoi part-il ? Et elle ? Qui sont-ils et qu'écrivent-ils ?"

Pour préparer votre intrigue, pensez aussi au couchage : qui est dans une cabine individuelle ? Qui la partage avec un(e) autre ?

  1. Action !

Troisième étape : il va falloir faire bouger tout ça. Créer des relations, faire évoluer tous ces personnages dans un joyeux (ou pas) remue-ménage.

"Du port de départ à celui de l'arrivée, construire l'histoire" : allez-y crescendo, en structurant peu à peu votre récit en fonction de cette montée dramatique.

Pour ces trois premiers exercices de "La croisière", écrivez au présent de l'indicatif, faites plutôt des phrases courtes. Il ne s'agit pas de raconter (on y vient), mais simplement de préparer le récit avec des fiches descriptives (à la façon d'un plan, en un peu plus développé) sur le cadre, les personnages et l'action.

  1. Raconter !

Nous y voilà. Maintenant que tout y est, il va falloir vous jeter à l'eau et commencer à écrire en jouant de tous vos atouts. Faly Stachack vous propose quelques exercices pour vous chauffer !

"Embarqués !" : ça y est, le jour du départ arrive. Comment se passe l'embarquement ? Écrivez, à la première personne, les témoignages de chacun de vos personnages.

"Le dîner de bienvenue" : Premières rencontres, premiers coups d'œil, que pensent les uns des autres ?

NB. Comme le montre Faly Stachack, tout cet exercice peut très bien se faire à plusieurs mains. Dans ce cas, chaque auteur choisira un ou plusieurs personnages à faire vivre.

LIVRE IV. L'ARCHIPEL DES THÉMATIQUES

Nous sommes presque à la fin de ce voyage en littérature. Pour terminer, nous allons visiter plusieurs "îles" : il s'agit de thématiques fréquemment traitées dans les romans et autres textes littéraires.

  1. L'île des lettres

Fictive ou réelle, la lettre est souvent le lieu de l'intimité et de l'échange de vues. Voyons quelques types de lettres qui pourraient vous inspirer.

"La lettre au père Noël" : cela fait longtemps que vous n'en avez pas rédigé, pas vrai ?

"Petits mots sous la table..." : à qui les destinez-vous ? Pour dire quoi ?

"Première et dernière lettre d'amour" : les histoires d'amour s'écrivent dans la correspondance.

"La lettre du désir" : avouez votre flamme !

"La lettre de guerre" : qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Qu'annoncez-vous et à qui ?

"Chère maman, cher papa" : qu'avez-vous à leur dire ?

"Lettre à Dieu le fils, à Allah, à Yahvé, à Bouddha..." : que lui diriez-vous ?

"La lettre ouverte" : un acte politique ou, pour le moins, polémique.

"Lettre à l'écrivain qui a changé ma vie" : pourquoi pas vous adresser enfin à celle ou celui qui a mis les mots sur ce que vous sentiez ou vous a profondément ému ?

"La lettre cachée" : et si elle était retrouvée ?

"Fiction griffonnée sur la table" : à la façon de Gérard Arseguel dans Feu doux.

  1. L'île des morts

Eh oui, difficile à croire, mais tout le monde y passe. Pourquoi ne pas en faire un récit ? Cela permet peut-être de l'apprivoiser et de la dédramatiser, comme le faisait déjà Marc Aurèle.

"Écrire la mort, la raconter, la décrire, l'imaginer, de votre expérience la plus intime, de ce qu'elle a laissé de traces et de métamorphoses en vous, autour de vous, voilà, c'est ici." (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 358)

Laissez surgir les émotions grâce à ces quelques exercices.

"Des mots, des maux, des morts..." : écrivez les mots qui vous y font penser, les uns à la suite des autres, comme le faisait Louis Calaferte dans Satori.

"Un meurtre" : celui auquel vous avez pensé à mi-voix, sans aller jusqu'au bout...

"Apprendre à tuer" : et s'il existait des écoles dédiées à cela ?

"L'absence" : dire le deuil poétiquement avec Paul Eluard.

"Lettre à la mort" : pourquoi ne pas mixer ces deux îles ? Un travail salutaire, peut-être...

"De l'enfance : rencontre" : quand avez-vous croisé la mort pour la première fois ?

"De l'enfance : rituel" : quels étaient les rituels associés à la mort durant votre enfance ?

"Première lettre à ceux qui tuent" : que diriez-vous à ce, celles ou ceux qui font des hécatombes (meurtriers humains ou non, tels que les épidémies) ?

"La mort à tout prix… La mort a tout pris" : contrastez ces deux points de vue dans un dialogue.

"Allégorie" : et si la mort était…

"Fin" : exercice libre et court.

"La complainte du boucher" : chantez le blues du boucher.

"La tueuse aux yaourts était bien assistante sociale !" : faites dans le scandale et le fait divers.

"De la conduite à adopter dans les veillées funèbres" : comme Julio Cortazar, contez-nous ce qu'il s'y passe et comment se comporter.

Pour découvrir les autres exercices présentés dans cette partie, rendez-vous p. 367-370.

  1. L'île des étrangers

Une île assez passionnante, mais pas dénuée de dangers. Qui suis-je ? Et qui est l'autre ? Philosophique, "grave", c'est une île mystérieuse et pleine de promesses.

"Etranger" : commencez par les mots, comme pour le premier exercice de l'île précédente.

"Dans la cour de récréation" : qu'avez-vous vu, jadis ?

"L'écriture, cette étrangère" : filez la métaphore.

"Je est un autre" : la célèbre phrase de Rimbaud, que dit-elle ? Faites-en un monologue.

"Quelles mers résonnent au fond de moi ?" : suivez les traces de Fernando Pessoa dans Le livre d'intranquillité.

"L'étranger du square" : décrivez donc ce que vous voyez là-bas. Faites-nous un portrait.

"Parlez-vous français ?" : cela pourrait être la première phrase entre vous et l'étranger du square… Poursuivez le portrait par un dialogue.

"L'intrus" : qui est-il ? Chose ou personne ?

"Autoportrait à l'étranger" : comment êtes-vous à l'étranger ? Brossez une situation avec honnêteté et humour.

"Le monstre, cet étranger" : qui était-ce ? Vous peut-être ?

"En chair étrangère" : la cuisine étrangère, on en parle ?

"Exil" : il y a mille littératures d'exil depuis Eschyle…

"Lettre de l'étranger" : qui vous écrit ? Ou d'où ?

"Racines" : rappelez-vous ce beau texte de Simone Weil, L'Enracinement.

"L'ivresse d'ailleurs" : chantez le besoin de voyage et l'évasion.

  1. Les îles Glamour

L'amour et les étreintes sont de la partie. Comment les dire ; qu'écrire ? Au cas où vous manqueriez d'inspiration, voici les propositions de Faly Stachack :

"C'est sa voix" : un poème façon "Cantique des cantiques", pourquoi pas ?

"Je me ferai beau pour lui plaire" : préparez-vous, il ou elle arrive !

"Où étais-tu alors ?" : écrivez la distance qui vous sépare, en rimes ou en prose.

"L'amour en règle !" : adaptez les règles de l'amour courtois à votre sauce.

"Dernier baiser" : Laissez-vous aller à ces tendres délices.

"Mourir d'aimer" : inspirez-vous ici d'un autre classique, Tristan et Iseult.

"Chagrin d'amour" : poésie, quand tu nous tiens.

"Jalousie maladive" : narrez vos pires moments de jalousie.

"Objets fétiches" : un inventaire à dresser ?

"Curriculum vitae amoureux" : on s'échappe avec humour en changeant de ton.

"On s'est rencontré quelque part, non ?" : décrivez une caractéristique croustillante (ou vraiment pesante) du séducteur.

"Love.net" : dites tout de vous en quelques lignes.

"Le vaisseau fantôme" : que deviennent nos amours perdues ?

"Le vieux glaçon et l'allumeuse des réverbères" : faites-vous plaisir avec les jeux de mots !

"Aimer ? La belle et dure affaire ?" : déclinez le verbe aimer en mode écriture automatique.

  1. L'île d'Éros

Passons enfin de l'amour aux plaisirs charnels. Qui a dit que l'érotisme était une littérature mineure ? Oserez-vous y poser le pied ?

"La grammaire jouissive" : écrivez un billet doux et ludique en utilisant… une grammaire !

"La vie sexuelle de Blanche-Neige" : c'est le titre d'un roman d'Étienne Liebig. Qu'en ferez-vous ?

"Les huit griffures du Kāma sūtra" : imaginez comment enfoncer vos ongles dans la chair de votre partenaire...

"Sa voix" : racontez-nous à quoi elle ressemble et ce qu'elle provoque.

"Sa bouche" : même exercice.

"Le goût de ses baisers" : même idée, en allant un petit peu plus loin.

"Tout près du corps" : et on continue, en enlevant doucement les vêtements.

"Mais laissez-moi dégrafer votre soutien-gorge" : prenez un point de vue et dites-nous tout.

Découvrez les propositions supplémentaires de l'auteure p. 400-406 !

Conclusion sur « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak :

Ce qu’il faut retenir de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak :

Oui, écrire est bien un plaisir ! Et c’est ce qu’il faut retenir avant tout de ce livre à la fois ambitieux et accessible. Faly Stachack nous dévoile 450 — oui, vous avez bien lu —, 450 techniques donc pour se faire plaisir en écrivant.

L'auteure prend le parti pris clair de privilégier l'action à la théorie et à l'analyse. Elle cherche à nous convaincre de prendre la plume pour 20 petites minutes, pour quelques heures ou pour la vie. Et cela fonctionne plutôt bien !

La progression du livre est logique : vous apprendrez d’abord à manier les listes et les textes courts, avant de vous lancer à la poursuite de vos souvenirs (plus faciles d’accès pour un début), puis à débrider votre imaginaire. Comment ? En plantant des décors, en campant des personnages et en soignant la structure de vos récits.

Ainsi, petit à petit, vous vous retrouvez à écrire de plus en plus longtemps, des textes de plus en plus longs ! Bien entendu, Faly Stachak ne vous laisse pas seul : elle accompagne la plupart des exercices de citations d'auteurs afin de vous montrer où elle pêche ses idées et où vous pouvez glaner les vôtres.

Si votre besoin de théorie est irrépressible, elle a également mis à votre disposition des parties explicatives où elle vous introduit aux concepts des études et de l’analyse littéraires. Pour couronner le tout, il y a une bibliographie d’ouvrages à picorer à la fin de chaque « livre ».

Points forts :

Une présentation originale et entraînante ;

De nombreux exemples de textes ;

Une recherche théorique et bibliographique importante ;

Des exercices spécifiquement conçus pour passer à l’action.

Point faible :

Rien à dire, ce livre ravira celles et ceux qui veulent écrire !

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre de Faly Stachak « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » ? Combien le notez-vous ?

[ratings]

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Thu, 04 May 2023 05:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12368/crire-un-plaisir-la-porte-de-tous
La boîte à outils : Écrire pour le Web http://www.olivier-roland.fr/items/view/12325/La-bote-outils-crire-pour-le-Web

Résumé de « La boîte à outils : Écrire pour le web » de Muriel Gani : un manuel à destination des rédacteurs web, mais aussi de tous ceux — et ils sont de plus en plus nombreux — qui ont à se frotter aux écrits numériques ; en bref, un ouvrage parfait pour apprendre ou perfectionner ses méthodes de rédaction web.

Par Muriel Gani, 2022 (2e édition), 190 pages.

Chronique et résumé de « La boîte à outils : Écrire pour le web » de Muriel Gani

Un mot sur l’auteure

Muriel Gani est spécialiste de la rédaction sur support numérique. Consultante en stratégie digitale depuis plusieurs années, elle fait notamment partie du collectif Kontnü. Elle a formé des générations de rédacteurs web depuis les années 2000.

Dossier 1 — Écrire : pour quoi et pour qui ?

Outil 1 — La ligne éditoriale

Commençons par le début : sans ligne éditoriale, impossible d’écrire dans la durée de façon cohérente. La ligne éditoriale donne un fil rouge à vos écrits. C’est elle qui décide de l’identité de vos contenus et donc de votre entreprise.

Qu’il s’agisse de réseaux sociaux, de blogs ou de sites, une ligne éditoriale claire sera la garantie contre les errements. Pensez à ce sur quoi vous voulez communiquer, mais posez-vous aussi des questions sur la manière dont vous voulez le faire.

Quels sont vos objectifs généraux (vendre, informer, créer un esprit d’équipe, etc.) ? Quels sont vos objectifs rédactionnels directs (vulgariser des informations pour des débutants, parler à des experts, etc.) ? À qui parlez-vous (les personas, outil 2) ?

En répondant à ces questions, vous délimiterez également le rythme de publication, les sujets et les formats (Partie 8) à privilégier.

Outil 2 — Les personas

Les personas sont des profils de lecteurs ou de clients. Contrairement à un simple profil type, la création d’un persona implique une véritable « personnification ». Vous leur donnerez un prénom, un âge, et vous imaginerez même des activités précises qu’ils pratiquent ou sont susceptibles de pratiquer.

Pour cela, vous aurez besoin de vous renseigner de diverses manières (entretiens qualitatifs, statistiques, rencontres fortuites ou provoquées, commentaires sur les réseaux sociaux, etc.). L’objectif est de coller au plus près de ceux à qui vous allez vous adresser.

Vous pouvez afficher vos personas au mur ou pas, mais quoi qu’il en soit, gardez-les à l’œil dès que vous écrivez !

Outil 3 — Les scénarios de lecture

À partir des personas (outil 2), vous pourrez dégager des scénarios de lecture qui vous aideront, eux aussi, à concevoir vos contenus de la façon la plus personnalisée qui soit.

Par exemple, votre persona Laura, une étudiante de 19 ans, regarde son smartphone à tous les moments de la journée, alors que Bernard, retraité de 79 ans, préfère lire sa tablette durant la journée, bien installé dans son fauteuil.

Consultez les statistiques d’audience de votre site pour trouver les informations pertinentes.

Outil 4 — Les statistiques de fréquentation

Installer Google Analytics (ou un outil similaire) est devenu nécessaire : cet outil vous offre une foule de données concernant la fréquentation de votre site. Pour ne pas être submergé d’infos, pensez à paramétrer le logiciel selon vos attentes.

Attention aux biais ou aux calculs erronés.

Outil 5 — Les zones les plus vues (eye tracking)

Des logiciels peuvent repérer où se fixent vos yeux lorsque vous écrivez. C’est bien pratique, car cela renseigne sur les lieux de l’écran qu’il faut privilégier si vous voulez que vos textes aient un maximum d’impact.

Bien sûr, tout dépend de l’écran utilisé (smartphone, tablette, ordinateur), mais l’essentiel à retenir est la chose suivante : vous devez donner l’information principale de façon succincte dès l’ouverture de la page. Soigner le titre (outil 26) est essentiel, ainsi que le chapô et l’accroche (outil 27).

« 70 % des regards se portent sur la moitié droite de la page. Collez au sens de lecture en plaçant l’information essentielle d’abord à tous les niveaux : en haut de la page, au début du titre, du chapô et même de chaque paragraphe ! » (Écrire pour le web)

Les internautes et mobinautes adorent scroller les contenus : gardez en mémoire que beaucoup d’entre eux ne liront que 20 % du contenu et en survoleront 80 %. Ne le faites-vous pas vous-même ?

Dossier 2 — Concevoir son texte

Outil 6 — Le calibrage

Avant de vous lancer dans l’écriture, vous devez savoir quelle est la taille du texte qu’il vous faut rédiger. On parle souvent en nombre de mots, mais cela pourrait être aussi à l’occasion en nombre de caractères (espaces compris, habituellement).

La tendance est aux contenus longs, bien rédigés pour donner de la valeur ajoutée aux lecteurs et pour enrichir l’optimisation SEO (voir plus loin). 250, 500, 1000, 1500 mots et au-delà : chaque taille a sa fonction (réseaux sociaux, articles viraux, articles de blog, dossiers, etc.).

Prendre en considération cette exigence de taille vous évitera des péripéties et des erreurs. Soyez-en donc conscient (soit que vous vous référiez à un briefing, soit que vous ayez les mains libres) dès le départ, puis vérifiez régulièrement que vous ne dépassez pas la limite autorisée.

Outil 7 — L’angle

L’angle d’un texte constitue le « point de vue » à partir duquel vous écrivez et à partir duquel vous sélectionnez ce que vous allez dire (et ne pas dire). Cette perspective donne cohérence et force à votre contenu.

Vous pouvez le déterminer à partir de votre ligne éditoriale (outil 1) et par l’onglet ou la catégorie dans laquelle votre texte sera inséré, mais aussi par la lecture attentive de vos sources. C’est en lisant que vous trierez et découvrirez ce que vous voulez dire (et ce que vous décidez d’abandonner ou de laisser pour plus tard).

L’angle peut être large et généraliste, ou obtus et spécialiste, par exemple. Il peut être abstrait ou factuel, privilégier la confidence ou l’analyse objective, etc.

Lorsque vous lisez, prenez plaisir à découvrir les façons d’écrire de vos collègues journalistes ou rédacteurs. Quels angles choisissent-ils ? Pourquoi ? Que pouvez-vous en déduire concernant leur cible et leurs personas (outil 2) ?

Outil 8 — Le mind mapping

Pour celles et ceux qui ont une pensée arborescente et préfèrent bénéficier d’une vue globale de leurs idées, le mind mapping est idéal ! Il permet d’organiser et de hiérarchiser vos idées de façon plus créative qu’avec une simple liste ou un plan. Il permet également de créer des nuages de notions ou des cocons sémantiques (outils 37 et 38).

Pour l’utiliser, c’est simple : écrivez votre thème au centre d’une page en format paysage, puis créer des extensions vers l’extérieur avec des thèmes connexes. Vous pouvez « ramifier » chaque sous-thème en thèmes secondaires, etc.

Il existe des logiciels vous permettant de construire vos cartes mentales en ligne (Gitmind, MindMeister, Miro, ClickUp). Mais vous pouvez préférer la bonne vieille technique « papier » !

Outil 9 — Les liens

On parle ici de liens contextuels, c’est-à-dire décidés en fonction du contexte éditorial ou du contenu. Il ne s’agit pas de noyer l’internaute sous une vague de liens hypertextes, mais de lui fournir quelques liens qui suffiront :

Soit à le garder sur votre site (en le dirigeant vers d’autres articles de votre blog pertinents pour lui, par exemple) ;

Soit à lui donner des informations complémentaires et de qualité qui se trouvent sur d’autres sites.

Inscrivez le lien de préférence sur une ancre (le mot ou groupe de mots sur lequel vous intégrez votre lien, qui apparaîtra de ce fait en bleu et sera souligné) claire et concise qui explicite le sujet qui sera trouvé en cliquant sur le lien (le titre de l’article, par exemple).

Cette possibilité de naviguer entre différents contenus a fait le succès du web. Mais il est parfois exclu de certains contenus, tels que les pages de vente. Pourquoi ? Afin de garder l’attention du lecteur jusqu’au bout pour lui faire faire l’action souhaitée.

Outil 10 — L’impact des images

Impossible de passer à côté de l’image : cela vaut pour le lecteur, bien sûr, mais aussi pour le rédacteur. Et à fortiori encore plus pour lui, puisqu’il doit tout faire pour que son texte entre en résonance avec l’image choisie. D’où l’importance, pour lui, de communiquer étroitement avec ceux qui se chargent du graphisme d’un site.

Si possible, le rédacteur l’utilisera même pour rédiger son contenu. De cette façon, il s’en inspirera et créera une connexion forte entre les mots et le visuel. L’image ne doit pas être redondante, elle doit apporter quelque chose de plus. Elle n’est pas non plus neutre ; elle dit quelque chose qui ne serait pas dit sans elle.

Apprenez à maîtriser certains outils tels que le recadrage, la retouche, l’optimisation de la taille, du poids ou encore l’optimisation SEO (outil 35). Vous pouvez utiliser des images libres de droits sur des sites tels que pixabay.com, unsplash.com ou encore pexels.com.

Outil 11 — La proximité

Ce principe, issu du journalisme et retravaillé pour la rédaction web par Muriel Gani, contient 4 axes. Quel que soit l’axe, lorsque vous écrivez, cherchez à être au plus près de votre lecteur.

Géographique : cet axe va du jardin de l’individu (proximité immédiate) jusqu’au pays, au monde et pourquoi pas au-delà (plus lointain).

Temporel : du présent au futur ou au passé lointains, en passant par toutes les étapes intermédiaires (passé récent, futur proche, etc.).

Impact sur le quotidien : ce que vous écrivez est-il directement utilisable par votre lecteur, ou bien touche-t-il faiblement son quotidien ?

Professionnel : parlez-vous du cœur concret de son activité ou d’éléments plus lointains, liés à son domaine ou au travail en général ?

Plus vous vous aventurerez loin, et moins vous susciterez l’émoi. Logique : on s’intéresse davantage à ce qui nous est proche. Les sujets dits « marronniers », c’est-à-dire qui se répètent de façon saisonnière, sont de bons candidats pour des contenus qui jouent sur la proximité ! Apprenez aussi à connaître vos lecteurs en conversant régulièrement avec eux.

Outil 12 — Les faits

Prenez l’habitude d’utiliser :

Preuves ;

Exemples ;

Chiffres.

Apprenez aussi à écrire :

Avec précision ;

De manière factuelle ;

De façon concrète.

Les lecteurs cherchent à échapper à la désinformation. En tant que producteur de contenu, vous voulez être crédible et légitime dans votre domaine. Pour ce faire, il vous faudra partir à la recherche de sources fiables et les croiser. Démontrez votre maîtrise du sujet !

Outil 13 — La dimension humaine

Il est fini, le temps des organisations sans âme ! Placez-le « vous » (ou le « tu ») au centre de vos contenus. Intéressez-vous aux émotions qui sont transmises par vos écrits et tentez de vous connecter avec vos lecteurs.

Pour ce faire, vous aurez tout intérêt à écouter vos cibles, via des entretiens par exemple. Notez les images utilisées et les points importants qui ressortent de vos échanges ; réutilisez-les lorsque vous concevez vos textes.

Comme le dit Muriel Gani :

« Ouvrez grand vos yeux pour observer et restituer les attitudes révélatrices ou les petits détails parlants qui apportent au propos son humanité : un brillant orateur dont la main tremble un peu avant une conférence, un entrepreneur qui ne tient pas en place, une psychologue qui plonge son regard dans celui de son interlocutrice… » (Écrire pour le web)

Bref, soyez attentif à ce qui se joue autour de vous !

Outil 14 — Le storytelling

Attention, mot à la mode ! Mais que signifie-t-il ? Muriel Gani propose de parler de « mise en récit ». Mise en récit d’une histoire et non d’histoires au pluriel (il ne s’agit pas de raconter des mensonges) !

Cette technique fonctionne très bien pour parler de l’histoire d’une entreprise, par exemple. En vous servant des codes de la narration (structure des contes, des mythes, des romans), vous chercherez à coller au plus près du réel de votre client en racontant de façon rythmée ses débuts, ses problèmes, ses déboires, ses remontées et ses succès.

L’art du storytelling permet de donner cette dimension humaine (outil 13) qui est aujourd’hui tant recherchée.

Outil 15 — L’humour

Créer du lien, voilà bien une fonction de l’humour. Sur les réseaux sociaux, l’humour est partout présent. Il se cache dans la microcopie (outil 53), certes, mais aussi dans les contenus plus longs.

Contenez par contre votre humour dans les limites du respect d’autrui et de la pertinence : évitez de railler des personnes ou de faire dans l’humour noir, ou encore de faire des blagues gratuites sans rapport à ce que vous dites.

L’avez-vous remarqué ? Les maîtres du packaging ont bien compris l’enjeu (Monoprix, par exemple, joue constamment avec les mots). Pas non plus besoin d’être un expert : testez simplement vos trouvailles et diffusez-les si elles ont du succès auprès de votre entourage !

Dossier 3 — Écrire : faciliter, clarifier, dynamiser

Outil 16 — L’essentiel d’abord

Commencez par le plus important. Oubliez vos (mauvaises) habitudes de lycéen ou de rédacteur académique qui vous imposent un long développement avant de conclure par l’idée centrale.

Pour cela, vous devez avoir clairement en tête l’information essentielle de votre texte. Commencez par là, en la plaçant dans votre titre (outil 26), puis dans le chapô (que vous travaillerez attentivement).

Ensuite, travaillez les paragraphes par thématique, mais aussi, et surtout, par ordre d’importance décroissante. C’est ce qu’on appelle la pyramide inversée. Démarrez chaque paragraphe par un élément fort.

Pour être plus efficace, utilisez la technique CQQCOQP ou 5W2H en anglais :

Quoi (What) ;

Qui (Who) ;

Où (Where) ;

Quand (When) ;

Pourquoi (Why) ;

Comment (How) ;

Combien (How many/much).

Outil 17 — La concision

Pour bien écrire, rien ne sert d’en faire trop. Osez couper et supprimer les parties inutiles de vos textes (mots, paragraphes, etc.). Bien sûr, cela doit être balancé avec les outils utilisés pour donner de la dimension humaine (émotions, recherche d’anecdotes, etc.). Mais dans l’ensemble, cherchez à travailler avec goût, sans excès !

La relecture est une excellente méthode : laissez reposer votre texte quelques heures puis reprenez-le et élaguez ce qui nuit à l’ensemble. Par exemple :

Les idées sans rapport direct ;

Des propos généraux ;

Certaines tournures indirectes ou impersonnelles ;

Les adjectifs et adverbes inutiles.

Outil 18 — Le mot précis

Plus vous écrirez de façon concise, et plus vous serez amenés à écrire précisément. Choisir le bon mot est un art délicat, mais il vaut vraiment la peine d’être travaillé. Vos contenus deviennent plus percutants et plus singuliers.

Voici les recommandations de Muriel Gani :

Attention aux tics de langage ;

Prenez garde aux périphrases ;

Bannissez les mots faibles (faire, etc.).

Devenez l’ami des dictionnaires en ligne. Utilisez les synonymes et la proxémie (élargissement du champ lexical). Continuez à apprendre le français comme si c’était une langue étrangère !

Outil 19 — Les listes à puces

Elles sont appréciées, car leur verticalité attire le regard du lecteur (et, semble-t-il, de Google).

Veillez à les construire de façon harmonieuse et à ne pas les allonger à l’infini (au-delà de 12, vous courrez des risques de compliquer la lecture).

Vous pouvez parfois créer un article entier sous forme de liste numérotée, en créant un titre avec un chiffre (par exemple, « 6 astuces pour… », puis en commençant chaque intertitre par le numéro correspondant.

Les listes à puces s’adaptent moins au corps d’un texte proprement journalistique, mais elles peuvent être ajoutées dans des encarts, par exemple.

Outil 20 — Des phrases courtes

Voici une donnée fournie par Muriel Gani :

« Attention et mémorisation s’avèrent inversement proportionnelles à la longueur des phrases : on enregistre intégralement une phrase de 12 mots, la moitié d’une phrase de 24 mots et seulement le tiers d’une phrase de 40 mots. » (Écrire pour le web)

La brièveté des phrases est donc un atout majeur pour que votre message soit entendu et retenu. Elle sert aussi à donner du rythme. Bien sûr, vous pouvez varier de temps à autre afin de créer de la musicalité dans vos paragraphes. Mais dans l’ensemble, préférez toujours les phrases courtes ! D’ailleurs, il en va de même des mots : si vous trouvez un synonyme plus court, utilisez-le.

Pour le reste, le principe de base est simple : une idée = une phrase.

Outil 21 — Une syntaxe simple

Les principes développés plus haut vont de pair avec celui-ci. Pour créer des textes agréables à lire, clairs et percutants, simplifiez votre syntaxe. Comment ?

Par des phrases au présent ;

Grâce à la voix active ;

En affirmant ;

En rapprochant sujet, verbe et compléments ;

Via l’utilisation des termes exacts (plutôt que les subordonnées relatives).

Bien sûr, ces conseils doivent être nuancés. Parfois, il sera bon de faire jouer la syntaxe pour obtenir des effets de style ou nuancer des propos. Tant que ces usages sont circonscrits au nécessaire, ils sont les bienvenus.

Outil 22 — Le langage clair

La clarté est un enjeu de vulgarisation important : lorsque vous vous adressez à des experts, vous pouvez jargonner. Mais lorsque votre public est composé de néophytes, alors il est recommandé d’utiliser des termes clairs, issus du langage quotidien.

Bien qu’il faille prêter attention à la variété du langage (outil 23), il est aussi nécessaire de bien faire savoir de quoi on parle. Pour ce faire, utiliser des mots de façon répétée pour faire bien comprendre un même message est utile.

Les visuels (outil 10) aident à la clarification du message et donc à la mémorisation. Ne vous en privez pas ! Vous pourriez également trouver un intérêt dans le site de la pionnière en ce domaine, Anne Vervier.

Outil 23 — La variété

La variété amuse et entraîne le lecteur ; elle a donc aussi toute sa place en rédaction web. Tout dépend à qui on s’adresse (outil 2) et quel est l’angle choisi (outil 7), notamment. Vous pouvez donc décider d’écrire certains textes en privilégiant un langage ultra-clair (outil 22), et d’autres qui privilégient la variété.

L’idéal étant de parvenir à instiller un peu de gaieté et de variété dans chaque contenu. Comment ? En vous adressant directement au lecteur, en proposant des citations pertinentes (outil 24) ou en posant des questions, par exemple.

Un conseil précieux : relisez-vous à voix haute afin de reconnaître et de modifier les paragraphes trop monotones.

Outil 24 — Les citations

Les citations ajoutent de la valeur au texte, pour autant qu’elles soient variées et pertinentes. Veillez, bien sûr, à faire mention de leur auteur ou de la source à laquelle vous l’avez puisée. Placez-la également entre guillemets.

En fonction des formats, vous introduirez plus ou moins de citations. Les témoignages en comportent naturellement beaucoup.

Lorsque vous retranscrivez vos citations (si vous les avez acquises grâce à un entretien oral, par exemple), conservez leur caractère « parlé » pour créer de la variété dans votre texte.

Outil 25 — L’écriture inclusive et non discriminante

Il est possible d’écrire de façon à inclure davantage le féminin, et donc les femmes, dans les textes. C’est un enjeu politique important, mais qui fait aussi polémique.

L’auteure rappelle plusieurs bonnes pratiques en la matière :

Féminiser les noms de métiers ;

Utiliser l’accord de proximité ;

Privilégier les termes épicènes ou les expressions englobantes ;

Faire usage des doublons ou du point médian.

C’est un thème qui est en mouvement permanent : une veille est donc nécessaire pour rester à jour. Enquérez-vous également des usages dans l’organisation pour laquelle vous êtes amené à travailler, vos clients, vos publics.

Dossier 4 — Habiller pour accrocher

Outil 26 — Le titre

Le titre est l’élément principal de votre contenu : c’est lui qui sera lu en premier. Par le lecteur bien sûr, mais aussi par les moteurs de recherche (Google en tête) qui s’y intéressent de près. Attention, l’auteur parle ici du titre éditorial ou balise h1 (et non de la balise <title>, outil 33).

Votre titre doit être :

Pertinent ;

Court ;

Explicite ;

Avec l’essentiel au début (souvent, la réponse à la question Quoi ou Qui) ;

Informatif ;

Percutant !

Un conseil : travaillez ou retravaillez votre titre après la rédaction de l’article. Si nécessaire ou possible, testez aussi votre titre auprès de vos collègues.

Outil 27 — Le chapô et l’accroche

Compléments du titre, ils le précisent en donnant — comme le nom d’accroche l’indique ! — l’envie d’aller plus loin.

« L’accroche a pour but d’encourager le clic tandis que le chapô conforte l’internaute dans son choix et l’incite à lire l’article. » (Écrire pour le web)

Utilisez le chapô (ou chapeau, 50 mots environ) à partir d’un contenu de 400-500 mots. Les accroches, quant à elles, sont de plus en plus utilisées, notamment dans les newsletters (pas plus de 25 mots). Parfois, accroches et chapô ne font qu’un (dans ce cas, 25 mots aussi).

Travaillez ces deux contenus une fois le reste du texte rédigé et le titre choisi. Relisez-vous et répondez à toutes vos questions (outil 16). Intégrez aussi les mots-clés pour le référencement naturel (outil 31).

Outil 28 — Les intertitres

Les intertitres servent à :

Donner une idée claire du contenu ;

Fournir des jalons visuels lors d’un « scan » ou « scroll » de la page ;

Relancer l’attention du lecteur (pour les articles longs).

Prenez l’habitude de découper votre texte avec des intertitres dès que vous dépassez 300 ou 400 mots. Ici encore, pensez efficacité pour le lecteur et pour le SEO. Soyez court, informatif, précis. Évitez les répétitions et pensez à l’harmonie (suite de questions, de phrases avec un verbe à l’infinitif, etc.).

Au-delà de 2 500 mots, prévoyez éventuellement un sommaire avec des ancres en début d’article, pour aider l’internaute à se diriger plus facilement vers la partie du contenu qui l’intéresse.

Outil 29 — Les tags

Ces liens hypertextes qui renvoient vers une liste d’articles ayant le même tag doivent être choisis avec soin, car ils :

Facilitent la vie des lecteurs (en lui offrant des modes de navigation complémentaires) ;

Impactent le SEO ;

Habillent efficacement votre contenu.

Outil de blogueur à la base, il a été repris par de nombreux sites, au point de devenir omniprésent sur le web. Attention, bien sûr, à la cohérence : veillez à utiliser les mêmes tags (surtout si vous travaillez en équipe) pour les mêmes sujets ou types de contenus !

Outil 30 — Gras, emphases, exergues…

À consommer avec modération, il peut néanmoins vous servir à mettre en relief des éléments de votre texte et joue aussi — dans le cas du gras (que vous privilégierez au détriment des autres formes d’exergue) — un rôle dans le SEO.

Placez en gras les éléments d’habillage les plus importants. Surtout, faites-le de façon cohérente dans tous vos contenus (si vous gérez un blog, par exemple).

Bannissez le soulignement qui est réservé aux liens. Quant à l’italique, utilisez-le avec parcimonie (pour signaler un mot étranger, par exemple).

Dossier 5 — Le texte au cœur du SEO

Outil 31 — Le choix des mots-clés

Lorsque vous pensez à votre contenu, vous allez devoir identifier une expression clé à travailler. Il y a des techniques plus ou moins élaborées pour choisir et placer ses mots-clés dans les textes ; Muriel Gani choisit de proposer ici une approche simple et artisanale, même si elle ne dédaigne pas les outils (Google Keyword Planner et Google Trends, par exemple).

Retenez surtout ceci :

Le choix d’une, voire de plusieurs expressions clés va vous permettre de remonter dans les résultats des moteurs de recherche (s’ils sont bien choisis) ;

Pensez « intention de recherche », c’est-à-dire « que taperait l’internaute, ma cible, dans le moteur de recherche ? » ;

Une fois que vous avez le plan de votre texte en tête, introduisez vos mots-clés à certains endroits stratégiques de votre contenu, comme cela est expliqué p. 107 ;

Apprenez aussi à prendre en compte les recherches vocales !

Outil 32 — Les balises de titre h

Titres, intertitres, tout cela a un nom en balisage HTML : ce sont les balises h (pour headings), essentielles pour Google. En effet, ce sont elles qui vont être scannées en priorité et qui vont permettre au moteur de recherche d’identifier les mots-clés travaillés.

Votre article contiendra le plus souvent (à partir de 300 ou 400 mots) :

Un h1 (titre éditorial) ;

Au moins 2 h 2 (intertitres) ;

Éventuellement des h3, puis des h4 (intertitres de rang inférieur) ;

Les h5 et h6 sont rares.

Google accorde une importance décroissante à chaque titre de balise hn (h1 > h2 > h3 > etc.).

Attention à certains CMS (outil 45) qui intègrent automatiquement des balises h1 non voulues !

Outil 33 — La balise <title>

Une bonne position dans la SERP (page de résultats d’un moteur de recherche) signifie plus de clics. Or plus de clics, c’est plus de lecteurs. Pour y parvenir, vous soignerez le Title, c’est-à-dire la balise <title>. C’est elle qui apparaît en bleu (ou en mauve si vous avez déjà visité la page) dans la page de résultats.

Son importance ? Cruciale ! C’est pourquoi Muriel Gani n’y va pas par quatre chemins :

« Chaque page doit avoir une balise <title> unique et spécifique : pas d’exception ! Y compris pour les intranets ou extranets, car celle-ci contribue à renforcer la “trouvabilité” d’une page. » (Écrire pour le web)

L’auteure conseille de travailler le Title après la rédaction de tout l’article, y compris du h1. Les CMS vous proposeront souvent une balise <title> créée automatiquement à partir du h1, mais vous pouvez la modifier.

Retenez ces conseils :

Le Quoi avant le Qui (sauf la page d’accueil du site !) ;

Si vous avez le temps, utilisez un h1 et un <title> différents ;

Ne dépassez pas 70 à 80 caractères.

Outil 34 — La balise <meta description>

La balise <méta description> est le petit texte en noir qui apparaît sous la balise <title> dans la barre de résultats. Elle n’a pas d’influence dans le classement de votre article. Cependant, elle peut avoir un fort impact en termes de nombre de clics. Pour cela, il convient de bien la travailler.

Comment ?

En la rédigeant après la balise <title> ;

Et en proposant un début différent par rapport au <title> ;

Tout en ajoutant de nouveaux mots-clés disponibles ;

Et en utilisant l’impératif.

Vous pouvez automatiser cette pratique sur votre CMS si vous le souhaitez : ce sont les premiers mots du chapô (200/300 premiers caractères) qui seront alors utilisés.

Outil 35 — L’attribut Alt et le nom du fichier d’image

L’attribut Alt contribue au référencement et sert aux personnes malvoyantes ou aveugles. Mais qu’est-ce que c’est ? C’est un petit texte à introduire avec l’image insérée dans votre contenu ; il sera lu par les moteurs de recherche en fonction des besoins de l’internaute. C’est un outil d’accessibilité.

Retenez aussi que l’attribut Alt doit normalement rester vide si l’image est purement décorative. Évitez également de reprendre votre h1 tel quel dans l’attribut Alt.

Pour le SEO, veillez aussi à bien nommer votre image en utilisant des mots-clés bien choisis.

Outil 36 — Le pouvoir des liens

C’est un point à ne pas manquer au niveau du référencement naturel de votre site !

« Le nombre de liens entrants importe, mais également leur libellé, ainsi que la thématique et la réputation de la page d’origine. […] Le poids que Google leur confère mérite que les acteurs avec des ambitions en SEO se penchent sur les liens entrants et sortants de toutes les pages importantes de leur site. » (Écrire pour le web)

Intégrez des liens internes (qui assurent ce qu’on nomme le maillage interne du site) et des liens externes (qui ont un poids supérieur pour Google).

Oubliez les « Cliquez ici » ou « Lire » comme ancres. Privilégiez des libellés spécifiques et explicites (le titre de l’autre article, par exemple). Par ailleurs — parmi d’autres bons conseils donnés par Muriel Gani — ne placez pas vos liens au début du texte, sous peine de faire fuir votre lecteur à toute vitesse !

Outil 37 — L’arborescence

L’architecture de l’information d’un site ou « site map » doit être travaillée avec soin, aussi bien pour l’UX (expérience de l’utilisateur) que pour le SEO. Bien sûr, les sites « One page » n’en ont pas, et les blogs utilisent la chronologie inversée (ce qui ne les empêche pas aussi, parfois, d’avoir différents onglets). Mais cela concerne tous les autres sites.

L’agence Yellow Dolphins vous propose, par exemple, de diagnostiquer votre site map. Si vous le construisez, pensez en tout cas aux trois points suivants :

Profondeur = le nombre de niveaux ;

Largeur = le nombre de choix possibles ;

Granularité = la taille des pages.

Pensez d’abord « Publics » (comment vont s’orienter les visiteurs ?) avant « structure de l’organisation », même si cela peut s’avérer frustrant. Pour compléter votre site map, utilisez les tags (outil 29) qui offrent un mode de navigation transversal.

Outil 38 — La sémantique

La sémantique s’intéresse au sens des mots. Or, le sens d’un mot ne va pas sans son contexte. Prenons un exemple utilisé par Muriel Gani :

Avocat, suivi de recette, vinaigrette, crevettes ;

Avocat, suivi de cabinet, juriste, procès…

Clairement, le terme « Avocat » ne signifie pas la même chose (le métier ou le fruit) ! Au niveau du SEO et du travail pour le rédacteur, la conclusion à en tirer est la suivante : en soignant le champ sémantique de vos textes, vous leur assurerez un meilleur référencement naturel.

Pour agir, consultez les vieux outils : dictionnaires de synonymes, utilisation d’hyponymes ou d’hyperonymes. Pensez aussi aux suggestions de Google (Autres questions posées ou Recherches associées).

Dossier 6 — Écrire sur les réseaux sociaux

Outil 39 — Les mots des réseaux

Plus conviviaux, plus directs, quoique… puisque nous n'écrivons pas nécessairement de la même manière sur Facebook ou LinkedIn ! L’équation, néanmoins, reste la même : identité de l’émetteur + codes de la plateforme = des posts pertinents avec le ton juste.

Ce sont surtout les community managers qui se chargent de la communication sur les réseaux sociaux (ou les chargés de communication omnicanale).

Il existe toute une série de recommandations à prendre en compte pour adopter ce ton de conversation qui est le propre de ces plateformes. En voici quelques-uns (sans exhaustivité) :

Adopter une posture personnelle et modeste ;

S’adresser au public ;

Créer des accroches complices ;

Proposer de commenter ;

Tester le registre informel ;

Partager les coulisses ;

S’abstenir de ponctuation finale.

Outil 40 — Les hashtags

Tag (outil 29) ou hashtag ? C’est la même chose à peu près, mais sur les réseaux sociaux ! On récapitule.

Ce qui est identique, c’est la navigation transversale grâce à des mots-clés.

Ce qui est différent, c’est que les hashtags relient tous les messages de la plateforme qui ont été publiés sur ce sujet.

Résultat : à condition de bien les utiliser, vous pouvez atteindre de nouveaux publics qui découvriront vos posts grâce aux hashtags !

Outil 41 — Les émojis

Certains sont admis dans le cadre professionnel, d’autres non. Mais ils n’y sont pas bannis ! Au contraire, utilisez-les avec parcimonie et discernement dans vos contenus destinés aux réseaux sociaux. Ils mettront un peu de couleur et de joie dans vos textes, apporteront un côté ludique et sympathique.

« Sur les réseaux sociaux, voire dans certaines newsletters, il serait dommage de vous en priver, d’autant qu’ils sont aujourd’hui compris et appréciés des publics les plus larges. » (Écrire pour le web)

Outil 42 — L’« écrimage » ou texte incrusté

L’image vous aide à sortir du lot. Mélanger le texte à un visuel attractif peut donc vous aider à être mieux vu. L’écrimage ou mise en page d’un mot ou d’une citation sur un fond choisi (photo, couleurs, etc.) a le vent en poupe.

Si vous ne maîtrisez pas cet art, passez par un graphiste, tout en gardant le contrôle sur le contenu rédactionnel. Canva pourra vous être très utile !

Dossier 7 — S’organiser pour produire

Outil 43 — L’assurance qualité web

Développée par Opquast qui vise à créer « un meilleur web », l’assurance qualité web est constituée d’une série de 240 règles créant un socle de vocabulaire commun à tous les métiers du web.

C’est un référentiel très utile visant à accroître la satisfaction des utilisateurs et donc aussi les chances de succès de votre site.

Il existe une certification Opquast qui peut s’avérer très utile pour les rédacteurs web soucieux de collaborer plus efficacement avec les autres professionnels du web.

Outil 44 — L’accessibilité et le FALC

Un web accessible, c’est un web qui permet au plus grand nombre de profiter de ses avantages, sans discrimination face aux situations de handicap ou aux aptitudes physiques ou mentales. C’était un souhait explicite du fondateur de web, Tim Berners-Lee.

Que sont les FALC ? Ce sont des textes faciles à lire à et à comprendre. L’information pour tous, un document de l’Unapei, fait figure de référence en ce domaine.

Outil 45 — CMS, templates et styles

Les CMS ou outils de gestion de contenu, tels que Wordpress ou Drupal, par exemple, ont grandement simplifié la vie des créateurs de site. Plus besoin de savoir utiliser le langage HTML et autres langages codés ! Désormais, la création de sites est accessible à tous. Vous n’avez (presque) qu’à choisir votre thème !

Les templates ou canevas sont des modèles auxquels vous accédez dans les CMS : ils vous aident à mettre en forme vos pages de site et à peaufiner votre thème.

Vous pouvez aller plus loin et personnaliser l’apparence de chaque template grâce aux feuilles de style. C’est particulièrement vrai des CMS gratuits et open source tels que Wordpress ou Drupal qui proposent de grandes possibilités de modifications.

Outil 46 — La charte éditoriale

Plus le nombre de contributeurs est grand, et plus la charte éditoriale devient importante. Elle donne des indications concrètes pour suivre la ligne éditoriale (outil 1) du site ou du blog. Grâce à une charte éditoriale claire, l’entreprise gagne en identité et en singularité.

Il peut être utile de faire auditer ses contenus par un expert extérieur à l’organisation pour vous aider à cerner les points forts et les manques. Créez une équipe soudée autour de la charte en prenant soin de vous poser les mêmes questions que les rédacteurs.

Intégrez un lexique avec des termes clés pour que tout le monde parle le même langage. Pour le reste, tout dépend bien sûr de vos besoins, mais vous pourriez y placer les personas (outil 2), scénarios de lecture (outil 3), règles SEO, etc.

Outil 47 — Le calendrier éditorial

Il ne peut pas être négligé ! Dès lors que vous prétendez publier de façon régulière, vous devez vous munir de cet outil de planification. Vous y noterez ce que vous publiez, à qui et selon quel canal.

C’est particulièrement déterminant pour les grandes équipes. Savoir où l’on va, à qui on adresse le contenu et quand sont des questions essentielles à se poser. En pratique, vous utiliserez un tableau à double entrée avec le temps et les différentes données relatives à la publication qui vous intéressent (format, sujet, auteur, statut, etc.).

Restez flexible, bien sûr. Le calendrier sert de guide, non de gourou inflexible !

Outil 48 — La sobriété éditoriale

Elle se pose comme une production et une consommation moins gourmande de contenus informationnels. Pourquoi ? Pour la planète, pour l’attention des lecteurs aussi.

Est-ce contre-performant ? Absolument pas !

Le ralentissement de la production, associé à la création de textes longs et au recyclage des contenus, crée une dynamique positive aussi bien pour le lecteur que pour l’entreprise. Il existe aujourd’hui de plus en plus d’articles et de sites traitant de cette question. Consultez l’ouvrage pour en savoir plus.

Outil 49 — Le contrôle anti-coquille

Se relire : la base ! Le respect de l’orthographe et de la grammaire doit vous cheviller au corps. Pour votre public, mais aussi pour Google, qui le compte comme un critère de classement. La relecture vise aussi à :

Supprimer les répétitions ;

Effacer les incohérences ;

Retravailler le style ;

Soigner la typographie ;

Vérifier les informations.

Vous pouvez utiliser des logiciels en ligne tels qu’Antidote. Aucun, toutefois, n’est infaillible et c’est donc toute la chaîne de production des contenus qui doit être attentive, du rédacteur au community manager. Côté synonymes, pensez au CNTRL, qui fait figure de référence.

Outil 50 — De la conversation à la coconception

Il y a une relation d’enrichissement mutuel entre les commentaires laissés sous vos articles ou sur les réseaux sociaux et les contenus eux-mêmes. Comme le dit bien Muriel Gani :

« Tel un reporter toujours à l’affût, le premier outil des producteurs de contenus centrés sur leurs publics sera l’écoute : active, bienveillante, curieuse […]. Le dialogue est l’occasion de répondre aux questions et interpellations, de vous nourrir des réactions en vue d’articles futurs et d’impliquer votre communauté en amont. Rendre le lecteur acteur et coconstruire les contenus avec lui : rien de tel pour aiguiser la pertinence et susciter l’intérêt. » (Écrire pour le web)

N’hésitez pas à solliciter vos lecteurs pour leur demander quels sujets traiter ou à modifier vos articles en fonction des commentaires reçus, en notant la source de l’ajout. Répondre aux sollicitations prend du temps, mais en vaut la peine !

Outil 51 — Rester en veille pour s’inspirer

Toute création de contenu est inspirée ; on ne crée pas à partir de rien, mais bien sûr la base d’autres contenus que l’on transforme. D’où l’importance de rester en veille sur les sujets qui vous intéressent, voire de faire de la curation de contenu.

Certaines rubriques vous permettent de le faire aisément :

On a aimé…

Lu ailleurs ;

Must read.

Face à l’explosion des contenus, il faut bien sûr choisir ses sources avec une extrême attention afin d’éviter la noyade. Aux curieux, non pas de s’abstenir (au contraire), mais de se retenir !

Outil 52 — Confier la rédaction à un robot ?

Les intelligences artificielles sont-elles les bienvenues dans le monde de la rédaction ? Certains diront qu’elles recentrent le travail sur les tâches importantes, d’autres insisteront sur le fait qu’elles nous mangent le pain des mains.

Une chose est sûre : pour l’instant, il est encore difficile de demander à un robot de concevoir et de rédiger un texte original sur le fond et la forme. Les contenus qui peuvent être produits de cette façon sont plutôt « répétitifs » :

Annonces immobilières ;

Trafic routier ;

Résultats sportifs ;

Suivi de la finance ;

Résultats météo ;

Etc.

Dossier 8 — Formats web spécifiques

Outil 53 — UX writing et microcopie

L’UX (User eXperience) writing désigne l’écriture de textes très courts pour faciliter la navigation. Ici, le texte vise simplement à l’action et cherche avant tout à se faire oublier.

Formulaires ;

Confirmations ;

Erreurs ;

Etc.

Vous le devinez : une foule de minicopies sont nécessaires pour guider l’utilisateur dans son cheminement sur un site (de e-commerce, par exemple). Cette nouvelle discipline est tout simplement passionnante !

Outil 54 — La fiche produit

La fiche produit se divise souvent en :

Une liste de caractéristiques pour informer (qu’on peut aussi nommer fiche technique) ;

Une description pour convaincre et séduire (la description de produit en tant que telle).

Le copywriting est nécessaire pour réduire les doutes et faire passer à l’action. Il faudra néanmoins les différencier des landing pages chères aux copywriters, qui concernent des produits ou services phares au prix plus imposant.

Outil 55 — La FAQe

La foire aux questions ou Frequently asked questions (l’acronyme marche dans les deux langues !) est le lieu où l’internaute peut se rendre pour recevoir des informations qui lui manquent. Le site du service public est un exemple en matière de rédaction de FAQ ! Pourquoi ne pas s’en inspirer ?

Attention, vos FAQ seront évolutives et basées sur les interrogations réelles des utilisateurs. Sans quoi elles perdraient tout intérêt. À noter : des FAQ bien construites servent aussi le SEO.

Outil 56 — Le glossaire

Toujours pratique, le glossaire fait office de vulgarisateur : il fait passer le jargon dans un langage clair pour un lecteur novice du domaine. Il est donc déconseillé de le négliger.

Commencez par lister les termes à définir, puis « coconstruisez » les définitions à partir des interactions avec vos lecteurs. En interne, le glossaire (ou lexique) sera un complément utile de la charte éditoriale (outil 46).

Outil 57 — Le dossier

C’est une spécialité des journalistes, mais qui peut être pratiquée dans d’autres domaines de la communication. Et qui peut aussi être adaptée au monde du web, via la répartition de différents contenus sur différentes pages, en créant du maillage interne.

« Abordant un sujet sous différents angles, le dossier se révèle idéal pour traiter une question de fond de façon fouillée à travers plusieurs prismes sans lasser l’internaute. » (Écrire pour le web)

Avantage supplémentaire : le travail sémantique qu’il induit (ainsi que le maillage interne) est bénéfique pour le SEO.

Utilisez le mind mapping (outil 27) pour concevoir votre dossier, puis rédigez-le en pensant aux liens entre les articles.

Outil 58 — Le blog

Les réseaux sociaux ont pris la place des blogs d’antan, mais qu’à cela ne tienne… Le blog nouveau est arrivé ! Plus pérenne, travaillant des articles de fond, il constitue la rampe de lancement pour créer des relations de qualité avec une communauté de passionnés ou d’experts.

Pour les sites d’entreprise, il aura aussi une fonction importante : en associant un blog à un site, on lui assure un meilleur référencement naturel. L’entretien d’un blog fait partie d’une stratégie d’inbound marketing réussie.

Outil 59 — La newsletter

Elle se glisse dans votre boîte mail et vient vous trouver chez vous, dans un espace privé. Cette fois, ce n’est pas vous qui allez au contenu, mais le contenu qui vient à vous. Elle crée une relation d’intimité et vous garantit contre la volatilité du SEO.

Travaillez le pre-header, c’est-à-dire la première phrase du mail, qui est souvent visible avant même d’ouvrir le courrier. Il peut inciter à cliquer ! Bien sûr, l’objet devra être encore plus soigné. Le contenu, quant à lui, sera composé des sujets les plus pertinents du moment qui se trouvent sur votre site (5 à 10).

Pensez « rendez-vous ». Le rythme importe, car il créera une attente chez votre lecteur. Définissez la cadence, puis laissez les lecteurs passer de votre newsletter à votre site.

Conclusion sur « La boîte à outils : Écrire pour le web » de Muriel Gani :

Ce qu’il faut retenir de « La boîte à outils : Écrire pour le web » de Muriel Gani :

Voilà un livre fort bien documenté et bien écrit, par l’une des spécialistes les plus reconnues du champ. Il y a une mine d’informations, de liens et de références utiles, de bons plans pratiques. Si vous êtes rédacteur web, ne vous privez pas de cette boîte à outils !

Vous êtes novice en la matière ? Allez-y franchement aussi : Muriel Gani sait parfaitement vulgariser les notions les plus techniques de ce nouveau métier du web. Que vous travailliez en solo ou en équipe, ce livre vous aidera à concevoir vos contenus et à en organiser la production régulière.

Pour conclure, je ne résiste pas à citer Élie Sloïm, président et fondateur de la société Opquast, qui a rédigé la préface de l’ouvrage :

« Le web est partout et tout le monde peut être amené à produire des contenus web. Nous avons besoin d’une culture de la production de contenus. Elle a déjà beaucoup progressé, notamment à travers les livres et références cités dans cet ouvrage. Ce n’est pas assez, il faut également renforcer cette culture par la connaissance des bonnes pratiques du web. » (Écrire pour le web)

Muriel Gani remplit une part de ce contrat en fournissant un ouvrage clair, en fournissant, aux débutants comme aux professionnels, des outils qui permettent d’agir en faveur d’une création de contenus efficace et responsable.

Points forts :

Une présentation claire, typique de cette excellente collection ;

Les nombreux à-côtés offerts à l’achat du livre (références, bonus vidéos, etc.) ;

Une écriture agréable qui donne l’exemple à suivre.

Point faible :

Je n’en ai pas trouvé. Et vous ?

Ma note :

                

Avez-vous lu le livre de Muriel Gani « La boîte à outils : Écrire pour le web » ? Combien le notez-vous ?

[ratings]

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Thu, 06 Apr 2023 05:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12325/La-bote-outils-crire-pour-le-Web
Mets-toi ça dans la tête http://www.olivier-roland.fr/items/view/12321/Mets-toi-a-dans-la-tte

Résumé de « Mets-toi ça dans la tête » : Pendant nos études, de nombreuses méthodes d’apprentissage ont été proposées par le système éducatif, malheureusement, aucune d’entre elles ne sont réellement efficaces : la seule méthode qui fonctionne, prouvée par les avancées en sciences cognitives, est la récupération en mémoire ; les auteurs, psychologues et experts en sciences cognitives, nous expliquent comment l’appliquer et réussir à comprendre et à apprendre plus rapidement.

Par Peter C. Brown, Mark A. McDaniel, Henry L. Roediger III, 2016, 340 pages.

Titre original : Make It Stick

Note : Cette chronique est une chronique invitée écrite par Guilhem Delachapelle du blog delachpl.com, traitant d’autodidaxie, de stoïcisme et de productivité.

Chronique et résumé de « Mets-toi ça dans la tête, les stratégies d'apprentissage à la lumière des sciences cognitives. » :

Une mauvaise compréhension de l’apprentissage

Les auteurs commencent le premier chapitre de l’ouvrage par une présentation concrète de ce qu’est l’apprentissage à leurs yeux. Apprendre revient à acquérir de la connaissance et des compétences dans le but de les avoir à disposition lorsque nous affronterons nos problèmes futurs.

L’apprentissage se fait tout au long de la vie, dès la naissance à travers les savoirs fondamentaux, pendant l’accomplissement d’une carrière par la maîtrise d’une compétence et jusqu’à la retraite par la découverte de nouveaux hobbies.

Savoir apprendre est une compétence à part entière. Et, les stratégies d’apprentissage qui fonctionnent le mieux paraissent contre-intuitives en première instance.

Les concepts clés d’un bon apprentissage

La plupart des personnes pensent que leurs capacités intellectuelles sont créées à la naissance. Ces derniers croient que leurs échecs dans la compréhension ou l’étude d’un nouveau sujet sont directement liés à leurs dispositions intellectuelles. Ils oublient pourtant leur principe de plasticité cérébrale, à chaque nouvel apprentissage, notre cerveau change. Physiquement.

La plupart des vérités que nous croyons concernant l’apprentissage sont en réalité des croyances établies sur l’intuition, qui ne sont pas démontrables via les recherches empiriques. Pire encore, notre soumission perpétuelle à l’illusion de connaissance et de maîtrise nous incite à choisir les mauvaises stratégies d’apprentissage. 

Nous connaissons aujourd’hui les méthodes qui fonctionnent, reposant sur les différentes formes de la récupération en mémoire : quizz, évaluation personnelle de compétence, espacement de la pratique, entrelacement des différentes formes d'entraînement ou sujets d’apprentissage, tentative de résolution de problème avant d’avoir obtenu le cours nécessaire. 

Les auteurs commencent en proposant des faits qu’ils nous invitent à croire. La lecture de l’ouvrage permettra de mieux comprendre ces principes, de mieux les appréhender pour une application concrète. Voici les postulats du livre :

Apprendre est plus efficace et plus durable lorsque l’acte demande un effort mental intense.

La relecture et la pratique massée, c’est-à-dire une pratique intense livrée sur un court laps de temps, sont les méthodes d’apprentissage les moins efficaces.

Se remémorer et même tenter de se remémorer des faits ou des concepts, au travers d’un quizz, par exemple, est bien plus efficace qu’une relecture intensive.

L’espacement temporel entre deux sessions d’apprentissage ou l’espacement par l’exercice de plusieurs matières en succession est plus difficile. Il donne l’impression d’une moins bonne mémorisation, mais garantit un apprentissage plus fort, plus durable et plus plastique à long terme.

Les formes d’apprentissages visuelles ou auditives n’ont jamais été démontrées par une étude empirique sérieuse.

Nous sommes soumis à l’illusion de maîtrise et de connaissance, d’autant plus lorsque nous apprenons de manière intensive et sur une courte période.

Pour apprendre, récupère

Le concept le plus important de l’ouvrage est la récupération en mémoire. Cette technique est la plus redoutable forme d’apprentissage, elle consiste à apprendre par la récupération de l’information depuis notre esprit. Elle s’oppose aux pratiques classiques comme la relecture. Voyons ses différentes formes d’application.

La réflexion

Les auteurs nous présentent l’exemple d’un chirurgien nommé Ebersold. Ce chirurgien, chaque soir, s’installe à son bureau pour penser. Il pense à sa journée, annote un carnet et liste les opérations du jour. Que s’est-il mal passé ? Qu’aurait-il pu améliorer ? Des situations auraient-elles pu être évitées ?

La pratique réflective ainsi réalisée vous invite à récupérer en mémoire l’information que vous avez apprise : comment suturer une plaie, par exemple ? Lorsque vous allez activement réfléchir à la manière dont vous avez suturé la plaie, vous revoyez votre cours, vous le récupérez en mémoire. 

En appliquant cette information à votre expérience passée, vous la projetez dans un nouveau cadre. En connectant ces informations à une nouvelle expérience, vous renforcez votre capacité à appliquer cette information : vous apprenez.

Les auteurs citant Ebersold préviennent que la pratique réflective est aussi une belle opportunité pour identifier de nouvelles formes d’exercices de votre métier. En repensant à une situation d’urgence, vous pourrez trouver de meilleures manières de faire. En officialisant sur papier cette nouvelle action, vous pouvez vous entraîner, la mémoriser, la pratiquer pour la transformer en automatisme.

Les effets du test

Les études empiriques le prouvent : pratiquer la récupération en mémoire améliore bien plus la mémorisation qu’une simple exposition répétée au matériau pédagogique. Or, la plus puissante forme de récupération en mémoire est le test, l’évaluation. Les effets du test sont décuplés lorsque nous le répétons plusieurs fois dans le temps en espaçant de plus en plus les répétitions.

Des études réalisées en 1917 puis en 1939 montrent que les tests marquent l’arrêt de l’oubli naturel chez les étudiants. En 2006, les auteurs de l’ouvrage ont mené une enquête pour tenter de confirmer ces analyses dans une école de Columbia, Illinois. [1] 

Les résultats furent sans appel : le simple fait d’instaurer des tests réguliers en classe augmentent considérablement les résultats des étudiants aux examens de fin d’année. Le test régulier offre également l’avantage d’offrir du feedback, empêchant la mémorisation d’une information incomprise.

Qu’est-ce qu’un test ? 

Toute pratique ou activité demandant un effort pour générer une réponse quelle qu’elle soit. La forme des tests est donc large. Les auteurs mettent en évidence les résultats des études empiriques du dernier siècle. Depuis les textes à trou jusqu’aux évaluations plus sophistiquées, impliquant l’application de concepts complexes, de techniques de résolution de problème ou encore des compétences motrices, toutes ces formes d’évaluations fonctionnent.

Mieux, plus nous espaçons les tests et plus nous ressentons des difficultés à résoudre le problème et meilleure sera la rétention de l’information. C’est pourquoi il vaut mieux se tester une fois puis attendre. Attendre d’oublier pour se retester. La répétition espacée de la récupération en mémoire rend la mémorisation plus durable et facilite la projection de l’information apprise dans différents contextes.

Mixer les pratiques

Les auteurs de Mets-toi ça dans la tête opposent les pratiques sportives et l’apprentissage cognitif. En sport, la pratique répétée et identique est reine : vous souhaitez courir plus longtemps ? Exercez-vous suffisamment, sur une longue période et de manière répétée : vous progresserez. Nous allons intuitivement appliquer cette réalité à l’apprentissage mémoriel, alors que ce n’est pas une technique optimale.

Le mythe de la pratique massée

La pratique massée rend le matériau pédagogique plus facile à appréhender sur le moment. Après avoir répété cent fois d’affilée, il nous est plus familier, nous parvenons à réciter plus facilement. Nous percevons aisément notre progression et privilégions cette méthode. Malheureusement, la courbe d’oubli de cette information est tout aussi fulgurante, mais moins visible.

Interchanger et espacer les pratiques

Dans une étude, D. Rohrer et K. Taylor ont invité deux groupes d’élèves de collège à résoudre des problèmes géométriques. L’un des groupes travaillait intensivement sur chaque problème alors que l’autre variait les exercices avant de les maîtriser. Ces experts en sciences cognitives ont identifié une amélioration de l’apprentissage grâce à la variation et à l’espacement des pratiques.

Une pratique espacée, interchangée par d’autres formes de pratique ou de sujets d’apprentissage propose une bien meilleure rétention de l’information sur le long terme ainsi qu’une meilleure versatilité d’application. 

Pourtant, cette pratique vient avec le prix de la difficulté : apprendre ainsi ne donne aucun sentiment d’aisance face au matériau pédagogique. L’apprentissage est toujours difficile, frustrant.

Nous marquons ici les bases d’un concept abordé ultérieurement dans cette chronique : l’insertion de la difficulté dans l’apprentissage est toujours vertueuse.

Les différentes formes d’alternance des pratiques 

Les auteurs proposent trois solutions pour espacer les pratiques. Nous avons d’abord l’espacement temporel puis l’espacement par l’entrelacement des pratiques et enfin l’espacement par la variation du type d’exercice. 

L’espacement temporel, dans Mets-toi ça dans la tête, les auteurs nous présentent une étude menée sur des étudiants en médecine. Une partie des étudiants recevait le cursus classique : quatre cours de chirurgie en un jour. Les autres recevaient ces quatre cours avec une semaine d’intervalle. Les seconds ont complètement surpassé les premiers. Les expositions espacées dans le temps renforcent l’apprentissage, car elles reposent sur la consolidation mémorielle. Chaque nouvelle information mémorisée entre dans la mémoire à court terme pour ensuite tracer des sillons neuronaux reliés aux informations connues. Ce processus demande du temps. À chaque répétition, nous tentons de « récupérer » les sillons précédemment construits puis les consolidons.

L’entrelacement consiste à faire alterner nos séances d’apprentissage entre plusieurs compétences ou sujets. Cette forme d’apprentissage est délaissée par les étudiants et leurs professeurs parce qu'elle les incite à quitter un matériau pédagogique lorsqu’ils commencent enfin à le saisir. De fait, l’entrelacement est beaucoup plus lent. Pourtant, les études en sciences cognitives l’ont démontré : travailler plusieurs sujets en alternance va grandement renforcer leur apprentissage sur le long terme.

La variation du type d’exercice est extrêmement intéressante, car elle va permettre de mieux appréhender le sujet dans sa globalité. Plus encore, l’alternance des exercices va faciliter une composante essentielle à la maîtrise d’un sujet : sa projection. En variant les pratiques, nous améliorons notre capacité à projeter la connaissance dans différents cadres. Cette variation propose une certaine versatilité à notre apprentissage et nous développons des compétences voisines comme répondre à ce type de question : « quel genre de problème est-ce ? ». Ensuite, nous pouvons sélectionner la meilleure solution présente dans notre esprit.

Les sciences cognitives différencient la connaissance factuelle de la connaissance conceptuelle.

La connaissance factuelle est souvent limitée à un cadre, elle consiste à se rappeler des informations et les reconnaître.

La connaissance conceptuelle est dite de plus haut niveau : elle consiste à comprendre les relations entre chaque élément de l’information apprise et son intégration avec l’ensemble des autres structures d’information. Quand vous développez votre connaissance conceptuelle d’un sujet, vous progressez dans son application future, en particulier dans des cadres encore inconnus.

C’est pour cela que la maîtrise s’obtient dans le temps. Un médecin ne peut pas être un maître tant qu’il n’a pas rencontré des milliers de patients. Chaque rencontre avec l’un d’entre eux est une forme de pratique. Les sujets abordés sont variés. Les types de consultations sont entrelacés. Les rendez-vous sont plus ou moins espacés dans le temps. Ce processus est long, mais représente la meilleure voie vers la maîtrise : c’est l’apprentissage par l’expérience.

Embrasser la difficulté

Remettre les idées en place

Les auteurs nous présentent deux concepts à travers cette citation : c’est une chose de se sentir confiant quant à nos connaissances ; c’en est une autre de démontrer une réelle maîtrise.

Cette phrase explique la force de la récupération en mémoire et de son application sous forme de test : elle masque les illusions de connaissance. Nous pouvons nous sous-estimer ou nous surestimer, mais grâce à la récupération, la vérité éclate et devient un indicateur de niveau. En se testant régulièrement, nous sommes certains d’éviter les illusions de connaissance. Nous avons une idée de notre véritable niveau et obtenons des clés pour nous améliorer.

Le fonctionnement de l’apprentissage

Pour bien comprendre l’importance de la difficulté dans un processus d’apprentissage, comprenons le fonctionnement du cerveau lors de l’assimilation d’une nouvelle information.

Notre cerveau traduit une perception sensorielle en un mélange chimique et électrique construisant des schémas mentaux parmi nos neurones et synapses. Pour faire simple, chaque élément appris et compris crée des sillons mentaux. On appelle cela le processus d’encodage.

Vient ensuite la phase de consolidation. L’image mentale a la forme de légers sillons, aisément modifiables et pouvant disparaître au profit de nouvelles informations. En récupérant en mémoire lors d’une nouvelle répétition, quelques heures après l’encodage des premiers sillons, nous consolidons les liaisons : notre cerveau reconnaît la forme précédemment construite et la renforce, il creuse des sillons plus profonds.

La science pense que le cerveau est incapable de créer des modèles mentaux, il peut simplement les reconnaître. Les hypothèses les plus probables indiquent que le cerveau tente de raccorder les nouvelles informations à des savoirs passés. Le cerveau tente de leur donner du sens par rapport à ce qu’il connaît déjà : les sillons passés sont essentiels à la construction solide de nouveaux.

La consolidation, en renforçant les sillons, en créant de nouvelles liaisons avec d’anciennes connaissances, va permettre au cerveau de retrouver plus facilement l’information nécessaire. En créant ces nouvelles liaisons, le cerveau rend l’information préalablement enregistrée de nouveau malléable.

Qu’est-ce que la difficulté dans l’apprentissage ?

Avoir des difficultés à se remémorer une information indique son manque de découvrabilité de la part du cerveau. En répétant rapidement, comme dans l’apprentissage classique, vous travaillez exclusivement votre sillon récemment tracé. 

En permettant au cerveau d’oublier légèrement, en ré-instaurant la difficulté, vous laissez le cerveau créer de nouvelles routes vers l’information.

L’apprentissage optimal repose sur un processus en trois étapes formant une boucle : exposition à l’information, récupération, oubli. En apprenant grâce à la récupération en mémoire, nous permettons à l’information de transiter depuis la mémoire court terme vers la mémoire long terme en toute sécurité. En répétant intelligemment ce processus, nous semons des indices pour que notre cerveau retrouve plus facilement l’information.

L’importance du contexte dans l’apprentissage

Nous pouvons tout mémoriser. Toutes les informations auxquelles nous avons été confrontées dans notre vie peuvent être stockées dans notre esprit. C’est notre capacité à les récupérer qui n’est pas illimité.

La possibilité de récupérer en mémoire l’information au bon moment dépend de son contexte d’utilisation. Le contexte représente la toile de fond de votre carte mentale. Chaque information est liée à une autre, formant un gigantesque réseau de neurones. Chaque partie de ce réseau est marquée par son contexte global.

Ce n’est pas la connaissance elle-même qui est oubliée, mais les indices nous permettant de la retrouver puis de la récupérer. 

Pour mieux appréhender ce concept, les auteurs proposent l’exemple de vos différentes adresses passées. Si vous avez souvent déménagé, vous ne pourrez surement pas vous rappeler du numéro et du nom de la rue de votre maison d’il y a 20 ans. Cependant, si l’on vous donne cette adresse dans un QCM, vous trouverez directement la bonne réponse : vous n’avez donc pas oublié votre adresse, vous ne parvenez tout simplement pas à aller la chercher dans votre mémoire. Vous avez oublié les indices qui vous y mènent.

Si l’on vous demande de raconter votre histoire, de vous plonger dans une époque donnée de votre vie, vous pourriez être surpris par le nombre d’anecdotes, de lieux et d’émotions qui resurgissent : en plaçant un contexte autour d’une connaissance, vous récupérez les indices de votre cartographie mentale.

Le contexte peut débrider les souvenirs, comme quand la bonne clé fonctionne pour ouvrir une vieille serrure.

Comment la difficulté vous aide à mieux apprendre ?

Si vous avez bien compris les explications neurologiques passées, vous comprenez mieux l’importance de la difficulté. En effet, les psychologues ont mis en évidence un fait intéressant : plus il est facile pour vous de récupérer en mémoire une connaissance ou une compétence et moins l’exercice de la récupération en mémoire vous sera utile pour la rétention de l’information. L’inverse est vrai également.

C’est ce que les auteurs appellent le paradoxe de l’apprentissage. Plus la récupération est difficile, plus votre sensation d’oubli est forte et plus vous aurez perdu de vue les indices menant au lieu de stockage de l’information. Paradoxalement, c’est à cet instant précis que la séance de récupération en mémoire est la plus efficace. Vous redécouvrez vos indices passés et en créez de nouveaux.

Quels avantages offre la difficulté lors de la récupération en mémoire ?

La difficulté induite par la récupération en mémoire offre deux capacités : la reconsolidation de la mémoire et la création de modèles mentaux.

Reconsolider la mémoire : en variant, en espaçant et en entrelaçant les pratiques, vos répétitions demandent un effort supplémentaire. Cet effort provient de la récupération de l’information depuis la mémoire à long terme. Ce procédé vous permet de rendre l’information stockée à nouveau malléable. Cette malléabilité vous offre l’opportunité de renforcer votre compréhension du sujet, de créer de nouvelles liaisons avec d’anciennes informations puis de créer de nouveaux indices de récupération. En répétant rapidement, sans réinstaurer la difficulté, nous créons une illusion de connaissance et de maîtrise par la facilité d’accès à la mémoire à court terme.

La création de modèles mentaux : vous pouvez voir les modèles mentaux comme l’ultime forme de l’apprentissage. C’est une modélisation mentale d’une connaissance ou d’une compétence motrice appelée par les auteurs une « app du cerveau ». Un logiciel que vous lancez au besoin et parfaitement maîtrisé : le coup droit de Rafael Nadal par exemple. Les modèles mentaux sont une représentation mentale d’une compétence ou d’une connaissance profondément enracinée. Ils peuvent être adaptés et réutilisés dans plusieurs contextes différents.

Pourquoi ne désire-t-on pas la difficulté ?

Les théories psychologiques des années 50 et la culture du monde occidental prônant le succès comme marqueur social expliquent que l’erreur n’ait pas sa place. Surtout lors de l’apprentissage. Cette culture a intégré dans l’esprit des enseignants que si l’étudiant commet des erreurs, il apprendra l’erreur.

Cette peur de l’erreur ruisselle sur l’étudiant. Une étude française portée sur des élèves de sixième le démontre. Tous devaient résoudre des anagrames d’un niveau trop élevé pour leur âge. Les élèves auxquels les scientifiques ont expliqué que l’erreur faisait partie de l’apprentissage ont mieux utilisé leur mémoire de travail. [2] 

Les psychologues à l’origine de cette analyse ont fini par conclure que cette peur, que cette pensée obsédante paralyse l’élève et freine ses capacités cognitives. Ils utilisent une large partie de leur mémoire de travail pour mesurer leur performance : suis-je bon ? Suis-je en train de commettre des erreurs ? Ils n’utilisent pas leur plein potentiel dans l’apprentissage.

Cette réalité est mise en exergue par les travaux de Carol Dweck, chercheuse en psychologie à New-York. Les auteurs nous présentent ses travaux concernant le Growth Mindset. Dweck a démontré que certaines personnes pensent que leurs compétences, que leurs capacités intellectuelles sont déterminées à la naissance. D'autres, en revanche, pensent que leurs compétences évoluent, qu’ils peuvent tout apprendre et s’améliorer continuellement. Sur ces derniers, la difficulté est vertueuse et renforce la soif d'étudier.

Éviter les illusions de connaissance

Les auteurs commencent ce nouveau chapitre par la présentation de deux systèmes de pensée. Leur introduction repose sur les travaux du psychologue nobélisé en économie comportementale : Daniel Kahneman. Ce dernier atteste que le cerveau humain fonctionne suivant deux systèmes de pensée : le système 1 et le système 2. (Le livre « Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée » de Daniel Kahneman est une véritable bible de psychologie comportementale abordée ici.)

Le système 1 est notre mode de pensée fondamental et automatique. Nous l’utilisons la majeure partie du temps, il est facile, intuitif, mais nous conduit à commettre des erreurs d’interprétation.

Le système 2 est un système de contrôle conscient. Il survient quand nous prenons le temps de réfléchir à quelque chose. Il est plus lent et repose sur nos capacités d’analyse ou de raisonnement.

Le système 1 est puissant, car il repose sur nos années d’expérience pour identifier les informations extérieures provenant de nos sens et y répondre physiquement, intellectuellement ou émotionnellement. C’est le système 1 qui nous permet de nous enfuir spontanément en cas de danger. 

Malheureusement, le système 1 peut se tromper s’il n’a pas été suffisamment nourri par le passé. Notre système 2 peut convenablement le nourrir. C’est en mettant conscience et réflexion sur un sujet, de manière répétée, que nous réagissons plus rapidement sans y penser. Rappelez-vous vos premières fois à vélo à deux roues. C’était difficile. C’est maintenant un automatisme : vous ne réfléchissez plus lorsque vous pédalez.

La malléabilité de la mémoire et nos biais cognitifs

Notre appétence pour les récits logiques et causaux, le fonctionnement de notre mémoire et la règle des deux systèmes expliquent le conditionnement de nos réactions futures par notre apprentissage passé.

Mieux. Les psychologues Larry Jacoby, Bob Bjork et Colleen Kelley ont démontré certaines illusions de compréhension intrinsèquement liées au fonctionnement de la mémoire.

La mémoire peut être distordue. Nous interprétons une histoire, une information relativement à nos connaissances personnelles, à notre intérêt pour les histoires causales et au poids émotionnel des informations. 

Ces principes nous conduisent à certaines illusions de compréhension pouvant handicaper notre apprentissage. Les auteurs en présentent une liste non exhaustive :

L’inflation de l’imagination ou notre tendance à penser qu’un événement imaginaire peut être vrai quelque temps plus tard.

La malédiction de l’apprentissage : quand nous connaissons une matière ou un sujet, nous sous-estimons quasi systématiquement le temps qu’il faudra pour une autre personne d’apprendre. C’est ce biais qui nous conduit souvent à surestimer la prédictibilité d’un événement à postériori.

L’illusion de fluidité : particulièrement néfaste pour l’apprentissage, cette illusion nous incite à penser que nous maîtrisons un sujet, même complexe, si nous maîtrisons bien sa forme. Travailler ou tenter de mémoriser un texte de manière répétée nous donne un sentiment de familiarité et d’aisance cognitive. Cette aisance nous pousse à croire que nous maîtrisons le sujet alors qu’un nouveau texte ou une forme de pratique différente prouverait notre erreur.

L’influence sociale : lorsque notre entourage pense qu’une information est juste, nous tendrons plus facilement à penser qu’il est vrai. C’est tout le problème des théories complotistes des réseaux sociaux et l’exposition répétée à celles-ci.

Effet du faux consensus, nous échouons généralement à reconnaître le caractère personnel de notre compréhension du monde et pensons détenir la vérité, partagée par tous.

L’effet dunning Kruger

Biais cognitif de renom lié au fonctionnement de notre système 1, l’effet Dunning-Kruger dit que plus nous manquons de compétences et moins nous sommes capables de discerner notre compétence réelle. Ce problème s’explique par la méconnaissance du sujet et du niveau de compétence potentiel. Nous pensons être bons alors qu’il n’en est rien. Nous ne parvenons pas à percevoir la route à parcourir. Pire, l’effet Dunning-Kruger montre que les personnes incompétentes tendent à surestimer leurs compétences.

Pour vaincre cet effet qui nous touche tous, les psychologues Dunning et Kruger ont identifié l’enseignement des techniques de metacognition et d’obtention de feedback comme solution.

Le problème vient des arguments avancés au chapitre 3 de cette chronique : les formes d’apprentissages classiques ne sont pas efficaces et mènent à des illusions de connaissance. Selon des études présentées par les auteurs, les étudiants qui apprennent avec ce genre de pratique tendent à succomber à l’effet Dunning-Kruger, surestimer leurs compétences réelles et s’installer dans cette forme d’apprentissage rassurante et agréable.

Éviter les erreurs de jugement

Les auteurs nous présentent ensuite une liste de techniques efficaces pour éviter les illusions de connaissance et de compréhension. D'abord, les auteurs de l’ouvrage nous rappellent d’analyser les signaux nous permettant de porter un jugement. 

La sensation de familiarité ou de facilité, induite par le système 1, ne sont pas de bons indicateurs. Les auteurs nous invitent à construire des inférences établies sur nos modèles mentaux existants. L’inférence est un procédé consistant à relier vos modèles mentaux existants avec les nouvelles idées présentées ou à relier les différentes idées nouvelles entre elles. 

Un bon signal de maîtrise est la capacité à récupérer en mémoire les informations clés, expliquer leur concept et leur liaison avec le sujet global. 

Voici différentes méthodes permettant d’éviter les erreurs d’appréciation de nos compétences réelles :

Le test : une seule méthode est réellement efficace pour dissiper toute ambiguïté concernant nos compétences réelles : le test. Le test aide à différencier ce que nous pensons connaître de ce que nous connaissons exactement. 

L’instruction par ses pairs : l'objectif ici est de recevoir un contrôle par une personne extérieure, plus ou moins avancée que nous. En échangeant, en confrontant les idées, en débattant sur la marche à suivre, les boucles de feedbacks sont rapides. C’est essentiellement une méthode de travail utilisée par les professions techniques telles que le droit.

L’instruction par le mentorat : le mentorat est une technique d’apprentissage redoutable. En apprenant avec un mentor, un guide, vous êtes certain d’éviter l’illusion de connaissance. Lui-même a fait face à vos problématiques, il peut vous mettre à l’épreuve et tester votre compréhension et vos compétences réelles. Le mentorat est particulièrement utilisé pour des professions à haute technicité, telles que les pilotes d’avion.

Dépasser les styles d’apprentissages

Les auteurs de l’ouvrage nous rappellent les dires de Francis Bacon, cousin de Darwin, concernant les différents styles d'apprentissage. Cette idée existe depuis si longtemps et est tellement ancrée dans notre société que chaque enseignant y croit. Pourtant, nous ne sommes ni auditifs, ni visuels. 

Les auteurs ne nous interdisent pas d’y croire, ils rappellent simplement qu’aucune étude empirique en science cognitive n’a trouvé de preuves en ce sens.

Le seul style d’apprentissage qui présente des preuves scientifiques est l’apprentissage établi sur la construction de structure. Certaines personnes ont développé l’habitude d’extraire les principes clés d’une nouvelle idée lorsqu’elles y sont confrontées. Ces personnes sont capables de séparer plus facilement le bon grain de l’ivraie, de connecter les nouvelles informations avec un ensemble plus large : ils apprennent bien plus efficacement.

L’apprentissage par la construction de structure

Le marqueur d’une facilité d’apprentissage est la capacité d’apprendre par la construction de structures informationnelles : pouvoir extraire les idées clés pour modéliser l’information en framework solide et utilisable.

Cette forme d’apprentissage permet aux étudiants de trier les entrants, d’alimenter leur modèle mental avec les informations intéressantes et d’omettre les autres. Les structures peuvent être multiples, un modèle mental, une histoire concise allant droit au but, etc.

Lorsque l’on revient à l’exemple du chirurgien réfléchissant quotidiennement à sa pratique médicale, on retrouve la construction d’une structure narrative autour de l’acte chirurgical. Réfléchir en histoire est un exemple de « structure building » permettant d’isoler les points clés des éléments peu importants.

Apprentissage par l’exemple

L’alternative à l’apprentissage par structure est celui par l’exemple. Tout le monde n’est pas capable d’identifier les éléments essentiels d’une information. Les auteurs proposent à ces derniers l’apprentissage par l’exemple.

En prenant plusieurs exemples et cas concrets, en les mémorisant, vous pourrez relever les différences et similitudes entre chaque itération. Ces points identifiés sont les éléments fondamentaux pour comprendre la structure d’une connaissance.

Les formes d’intelligence

Les psychologues s’entendent aujourd’hui sur deux formes d’intelligence que tout le monde possède constituant notre capacité d’apprentissage : l’intelligence fluide et l’intelligence cristallisée.

L’intelligence fluide est présentée comme une capacité à raisonner, à voir des relations entre les choses, penser de manière abstraite et continuer à retenir l’information en mémoire pendant que nous travaillons à la résolution d’un problème.

L’intelligence cristallisée est quant à elle la capacité à retenir des informations pour créer des représentations mentales d’un sujet à partir d’apprentissages et d’expériences passés.

Si le QI a eu son heure de gloire, il est aujourd’hui remis en cause. Certains psychologues estiment que quoi que le QI mesure, ce n’est pas la capacité à raisonner dans des environnements à multiples variables, le raisonnement dans le monde réel. 

Les auteurs poursuivent et nous présentent les travaux du psychologue Robert Sternberg sur la « successful intelligence ». Selon lui, nous sommes tous en développement permanent. N’importe quel test, QI, partiel, évaluation ne sont qu’une mesure à un instant T. Ces mesures n’indiquent jamais le potentiel.

Dans ses travaux, Sternberg va plus loin que l’intelligence fluide et l’intelligence cristallisée pour proposer trois versions de l’intelligence que vous découvrirez ci-après. Chacun d’entre nous dispose d’un certain niveau dans chacune de ces formes d’intelligence.

Tout d'abord l’intelligence analytique ou la capacité à résoudre des problèmes 

Ensuite, l’intelligence créative ou la capacité à s’adapter à un nouvel environnement en appliquant les informations dans un nouveau contexte

Enfin, l’intelligence pratique ou la capacité à s’adapter à la vie quotidienne, à notre environnement direct.

Nous avons tous des forces et des faiblesses dans notre capacité d’apprentissage. Ces caractéristiques sont liées à notre histoire de vie, à la connaissance que nous avons réussi à accumuler, à nos automatismes d’apprentissage ou à l’histoire que nous nous sommes inventés compte tenu de nos croyances.

Les tests dynamiques, la seule vraie mesure de l’intelligence

Robert Sternberg et Elena Grigorenko ont proposé le concept de test dynamique permettant, non pas de mesurer une compétence à un instant T, mais plutôt le progrès : nous partons toujours d’un plus bas niveau de compétence pour un niveau plus élevé.

Le test dynamique consiste à se concentrer sur les points faibles d’une personne. Le test les identifie puis propose des axes de développement. Ensuite, de futurs tests établis sur le concept de récupération en mémoire vont suivre pour augmenter les compétences plus basses. L’objectif est de suivre la progression plutôt que marquer un état général. Contrairement au test habituel, le test dynamique met en lumière les faiblesses pour les corriger et observer un progrès potentiel.

À retenir 

Il faut s’extirper de la notion de style d’intelligence, et de capacité à apprendre tel ou tel sujet. Fixez-vous un objectif, un élément à apprendre et décomposez la connaissance globale puis allez chercher chaque compétence qui la compose. Utilisez vos aptitudes en travaillant sur des exemples ou en tentant d’identifier vos capacités de visualisation en structure.

Adoptez des méthodes d’apprentissage actives, la réflexion, la récupération en mémoire, le test dynamique. Il faut éviter ce qui nous fait du bien et nous rassure pour aller chercher l’échec, aller identifier nos lacunes via des tests, via l’analyse par un pair ou un mentor. Brisez vos erreurs de jugement et faites face à la réalité de vos compétences actuelles.

Cherchez la vision générale. Même si nous ne sommes pas un structure builder, il faut s’essayer à aller chercher des principes sous-jacents à l’information. Prenez des exemples et identifiez des similitudes, les différences. Si vous deviez vous tester, comment les décririez-vous ?

Améliorer ses capacités

Dans ce chapitre, les auteurs abordent les principaux concepts de l’amélioration des capacités mentales. Dans cette partie, nous abordons les dernières avancées en neurosciences concernant les possibilités d’évolution du cerveau grâce à des principes cognitifs, la plasticité cérébrale et la curiosité ; puis grâce à des techniques, le growth mindset, la pratique délibérée et les moyens mnémotechniques.

Plasticité cérébrale

La structure brute de notre cerveau est largement déterminée par nos gènes. En revanche, les structures fines, les relations neuronales, sont construites par l’expérience et sont susceptibles de changer substantiellement dans le temps.

L’un des principaux éléments susceptibles de changer est la myéline. La myéline est une substance entourant les axones. Cette substance serait responsable de la vitesse de transmission de l’information : la myéline s’épaissit ou désépaissit à mesure de la pratique. Par exemple, chez des pianistes, on retrouve une forte myélinisation des fibres nerveuses responsables du mouvement des doigts et des processus cognitifs chargés de « faire de la musique ».

Mieux, les actions que nous prenons par habitude, à force de pratique, empruntent différents circuits que les actions classiques. Ces actions prennent naissance dans les ganglions de la base, ancré profondément dans notre cerveau.

Le cerveau créé des espèces de « macro » que l’on peut retrouver dans des logiciels comme Excel. Le cerveau enregistre des séquences d’actions physiques ou cognitives pour mieux les appliquer à l’avenir. Imaginez ces macros comme la série de mouvements corporels nécessaires au coup droit de Nadal ou encore les séries d’actions à mener dans une partie d’échecs selon le positionnement des pièces.

La plasticité cérébrale est également appuyée par la neurogenèse, ou la capacité de notre hippocampe, zone de consolidation mémorielle, à créer de nouveaux neurones au fil de notre vie. La neurogénèse commence lorsque le cerveau a l’intention d’apprendre et continue après l’apprentissage. Cela peut expliquer l’implication de la neurogenèse dans la consolidation mémorielle. Le concept de neurogénèse justifie les résultats obtenus grâce à la récupération en mémoire difficile obtenue par l’espacement.

QI et curiosité

Les auteurs présentent successivement les travaux de James R. Flynn et de Richard Nisbett. Le premier explique que le QI n’a fait qu’augmenter depuis les 60 dernières années. Le second explique que cette hausse du QI proviendrait de notre société, notamment de notre environnement extérieur. Nisbett explique donc qu’un enfant curieux finira par obtenir un QI supérieur à un enfant doté des mêmes aptitudes qui n’a pas eu la curiosité nécessaire à l’amélioration de ses aptitudes.

Un autre élément extérieur est la classe sociale. Les enfants issus de familles aisées sont plus susceptibles de recevoir des stimuli extérieurs riches, un accès plus facile aux informations expliquant un QI plus élevé. 

Cependant, la myélinisation est exclusive à une compétence et ne se transfère pas à une autre, contrairement au sport. Le cerveau n’est pas un muscle. 

Bien que vous ne puissiez pas augmenter votre QI demain matin, vous pouvez créer des habitudes de travail que les auteurs appellent des multiplicateurs cognitifs : embrasser le growth mindset, pratiquer comme un expert, construire des indices mémoriels.

Le growth mindset

Concept abordé précédemment dans ce résumé, le growth mindset explique la force de nos convictions concernant nos propres aptitudes à apprendre. Carol Dweck, la créatrice du Growth Mindset explique ce concept : « sont dotés du growth mindset les personnes convaincues que leur apprentissage se trouve entre leurs mains ». Dweck oppose le growth mindset au fixed mindset, c’est-à-dire, les personnes persuadées que leurs aptitudes sont dessinées à la naissance.

Ce concept est essentiel pour l’apprentissage, car il détermine notre réponse à l’échec. Le fixed mindset va souvent trouver des excuses à un échec et se cacher derrière des phrases telles que « Je ne suis pas intelligent ». Le Growth Mindset va plutôt attribuer à l’échec un manque d’effort, un manque de travail ou une mauvaise méthodologie.

Pratique délibérée

La pratique délibérée est un concept d’apprentissage reposant sur la mesure de performance. On l’oppose à la pratique classique, hasardeuse et intuitive. La pratique délibérée demande force mentale pour poursuivre ses objectifs. En effet, l’individu qui s’exerce à cette forme de pratique doit systématiquement mesurer sa performance. Identifier ses échecs, réfléchir à un moyen de s’améliorer. Se tester à nouveau et effectuer de nouvelles mesures. C’est l’exemple du sportif qui visionne son match à postériori pour déceler des axes d’améliorations.

Indices mémoriels

Pour faciliter la rétention mémorielle, les auteurs nous proposent certaines techniques pouvant nous aider à améliorer nos performances.

Palais mémoriel : ce concept permet de retenir facilement un grand nombre d’informations en structurant visuellement la pensée. Vous imaginez un lieu où vous pouvez habiter, un palais, une maison, un appartement. Ensuite, vous imaginez un scénario dans lequel vous déambulez dans les pièces de la maison : chaque information à retenir est rangée, dans un meuble d’une pièce ou un tiroir, etc. Cette technique fonctionne, car elle repose sur la capacité de l’Homme à retenir plus aisément des images que des sons ou des textes. En rangeant visuellement les informations, vous facilitez leur redécouverte par la suite.

Rimes : Cette technique permet de retenir simplement de longues listes d'informations. Vous faites rimer le chiffre dans la liste avec l’élément à retenir. Les auteurs nous donnent l’exemple du chiffre 4 en anglais, « four » qui rime avec le mot « store ». Cette technique permet aux champions en mémoire de mémoriser des nombres à plus de 10 chiffres. Ces derniers vont même plus loin et associent des nombres à des images mentales. Les auteurs nous partagent l’exemple de Patterson, champion du monde de mémoire, qui associe chaque nombre de 000 à 999 à une image, il peut donc mémoriser sans souci de grandes listes de nombre.

Toutefois, les auteurs préviennent : les moyens mnémotechniques permettent de retenir une information plus facilement, pas de la maîtriser. La maîtrise d’un domaine provient de la pratique délibérée et répétée pendant des centaines, voire des milliers d’heures.

Apprendre un sujet puis le maîtriser ne signifie pas d’être capable de le restituer après son visionnage, mais d’être capable de l’appliquer dans une situation aux facteurs inconnus. 

Conclusion sur "Mets-toi ça dans la tête" de Peter C. Brown, Mark A. McDaniel, Henry L. Roediger III

Ce livre a été une révélation pour moi. En effet, lu en plein apprentissage autodidacte du développement informatique, j’ai souvent fait face à la difficulté. Parfois même l’impossibilité de réussir un exercice. Je me sentais idiot, incapable de réussir là où d’autres le pouvaient. Grâce à ce livre, j’ai compris l’importance de la difficulté et j’ai pu changer d’opinion à ce sujet : la difficulté n’est que l’indicateur d’un progrès possible. J’ai aussi pu restructurer mon apprentissage et appliquer les différentes méthodes d’apprentissages présentées dans le livre. Je suis allé beaucoup plus vite grâce au test et à la recherche de difficultés systématiques. Cette méthode était bien plus frustrante, mais tellement plus efficace. J’ai pu observer les résultats en seulement quelques semaines.

Aussi, en démystifiant les mythes du monde professoral concernant l’apprentissage, cet ouvrage permet de gagner du temps. S’établissant sur les dernières avancées en sciences cognitives, ce livre nous permet d’appliquer directement les meilleures méthodes d’apprentissage et de gagner du temps pour se concentrer sur l’essentiel : apprendre la matière que l’on a décidé d’apprendre.

En revanche, ce livre, bien que fourmillant d’exemples, manque d’application concrète des différentes méthodes d’apprentissage. Je le recommande donc à quiconque souhaite apprendre un nouveau sujet, aux autodidactes, aux entrepreneurs se lançant dans un secteur qui leur est inconnu ou encore à n’importe quel étudiant ou professeur. N’importe quelle personne déjà au fait du fonctionnement du cerveau et des techniques d’apprentissage ne trouvera que des redits d’autres concepts. Ce livre est le Personal MBA de l’apprentissage et du fonctionnement de notre cerveau.

Guilhem Delachapelle du blog delachpl.com,

Ma note :

★★★★

Points forts :

Permet d’appréhender le concept de Growth Mindset et son importance dans l’apprentissage

Identifier l’illusion de connaissance et sa nuisance quant à notre propre apprentissage

Le livre aide à mieux comprendre l’importance et la nécessité de la difficulté dans l’apprentissage et tue l’idée reçue sur les génies.

Livre didactique très simple d’approche

Points faibles :

Le livre manque parfois d’application pratique et repose sur des exemples très précis

Le plan du livre n’est pas construit autour des méthodes d’apprentissage, mais plutôt des points essentiels de l’apprentissage : il peut être difficile d’en créer une note de lecture efficace pour réutiliser son contenu dans l’avenir.

Avez-vous lu le livre "Mets-toi ça dans la tête" ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 03 Apr 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12321/Mets-toi-a-dans-la-tte
Le Guide du rédacteur web SEO freelance http://www.olivier-roland.fr/items/view/12288/Le-Guide-du-rdacteur-web-SEO-freelance

Résumé de « Le Guide du rédacteur web SEO freelance » de Lucie Rondelet : découvrez ce guide pour lancer votre activité en rédaction web - un must read écrit par la créatrice de Formation rédaction Web.

Par Lucie Rondelet, 2022, 173 pages.

Chronique et résumé de « Le Guide du rédacteur web SEO freelance » de Lucie Rondelet

Un mot sur l’auteure

Lucie Rondelet est la créatrice de Formation Rédaction Web, un organisme de formation agréé qui prépare au métier de rédacteur web SEO freelance. Son site contient un blog où elle donne une foule de bons conseils pour celles et ceux qui travaillent ou veulent travailler dans ce domaine. Elle a également une chaîne YouTube et un podcast où elle partage des témoignages, des astuces, ainsi que des réflexions sur le numérique.

Elle a créé IH3C Consulting, une agence spécialisée en stratégie digitale qui propose, notamment, des audits SEO de contenu rédactionnel et un accompagnement dans l'élaboration de stratégies de communication numérique.

À côté de la rédaction web pure, Lucie Rondelet est également la fondatrice du "média des femmes audacieuses" Celles qui Osent.

Avant-propos

Lucie Rondelet a découvert la rédaction web SEO en 2012. Elle s'est passionnée pour le sujet, mais a été étonnée de constater que le métier n'existait pas vraiment, car peu de personnes réunissaient les compétences en rédaction, en SEO et en création d'entreprise.

C'est pourquoi elle a décidé de créer son blog, qui a ensuite mené à la création de sa formation. Ce livre est la suite logique de ce processus de diffusion et d'explication. Il souhaite intéresser en premier lieu les :

Personnes en recherche de reconversion professionnelle, rédacteurs débutants ;

Rédacteurs web professionnels qui veulent avoir un bon guide à portée de main ;

Chefs de projet web qui veulent former ou mieux communiquer avec leurs rédacteurs web.

Chapitre 1. Petite histoire de la rédaction web

Depuis que Tim Berners-Lee a publié le premier texte « en ligne » (et a créé le Web au passage !), en 1989, bien du chemin a été parcouru.

Petite rétrospective

1991 : Premier site web avec du contenu information. Texte avec liens hypertextes en bleu.

1993 : Aliweb est créé. Ce moteur de recherche est le premier à utiliser les balises HTML.

1994 : Naissance d’Amazon.

1996 : Croissance rapide d’Internet.

1997 : Google voit publiquement le jour.

2000 : PayPal émerge. La rédaction web SEO, quant à elle, en est encore à ses balbutiements (simple placement de mots-clés).

2001 : Wikipédia, l’encyclopédie collaborative, est créée.

2004 : MySpace apparaît et Google prend de l’importance en proposant des contenus pertinents.

2006 : Facebook est mis en ligne par Mark Zuckerberg.

2007 : Les nouveaux supports de lecture (tablette, téléphone) impliquent des changements dans la construction des contenus rédactionnels.

2009 : Développement de l’inbound marketing.

2011-2016 : Google crée et applique des mises à jour (Panda, Penguin, Hummingbird) qui favorisent l’essor de la rédaction web SEO et de la consultance SEO.

Aujourd'hui, l'évolution est exponentielle et semble illimitée. Le nombre de sites se compte en milliards. La qualité côtoie le moins bon et le rôle des rédacteurs web devient chaque jour plus important. L'heure est la réflexion sur l'avenir du Web. Lucie Rondelet cite l'appel de Tim Berners-Lee pour le trentième anniversaire du Web, en 2019 :

« Le Web est à tous, et nous détenons collectivement le pouvoir de le changer. Ce ne sera pas facile. Mais en rêvant un peu et en travaillant beaucoup, nous pouvons créer le Web que nous voulons. » (Tim Berners-Lee, cité dans Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 8)

Chapitre 2. Comprendre les enjeux du web et l’écosystème d’un site

Le rédacteur web SEO freelance est capable d'aider son client de façon approfondie : il comprend l'écosystème d'un site et connaît les enjeux du Web.

Enjeux du Web

Naviguer sur Internet est devenu une activité quotidienne pour le plus grand nombre d'entre nous. Les entreprises, notamment, ont besoin de s'y rendre visibles. Un bon rédacteur peut les y aider.

Le blogging

L'heure est au blogging "pro" : à la fois des indépendants qui en vivent et des grandes entreprises qui l'utilisent comme vecteurs de trafic. Voici quelques tendances à prendre en compte :

Les articles de blog bien travaillés ont de meilleurs résultats.

La durée de rédaction d'un article a augmenté d'année en année.

Les articles sont de plus en plus longs.

Ceux-ci (articles longs) sont mieux positionnés dans Google.

Les publications sont moins régulières.

La focalisation sur les dernières modes peut se faire au détriment des sujets de fond et des aspirations des lecteurs.

Il est de plus en plus fréquent de faire appel à des professionnels de la rédaction web.

Les pages fixes

Une page à propos ou une page d'accueil de site doit également être travaillée avec soin. Lucie Rondelet donne de nombreux exemples de ces deux types de contenus (à ne pas confondre !) dans les domaines du marketing digital, de l'ameublement, du développement personnel et de l'alimentation.

Les sites e-commerce

Ceux-ci ont des spécificités en matière d'arborescence de site et de rédaction web. Le rédacteur peut rédiger des fiches descriptives de produits et des pages de catégories. Certains contenus seront optimisés pour le référencement naturel et d'autres non.

Intérêt du blog sur un site e-commerce

Il permet d'obtenir plus de trafic organique via la rédaction d'articles ciblés et optimisés. Les articles d'actualité seront partagés sur les réseaux sociaux aux moments clés du calendrier et les articles optimisés seront rédigés à partir de thèmes plus pérennes.

Écosystème d'un site

Le site va se faire connaître de différentes manières, qui s'articulent les unes aux autres. Ce sont différentes manières d'acquérir du trafic. L'auteure en mentionne 6 :

SEA (Search Engine Advertising, trafic payant) ;

SEO (Search Engine Optimisation, trafic organique) ;

Réseaux sociaux ;

Trafic référent (redirection à partir d’un lien externe) ;

E-mails (via des newsletters, notamment) ;

Trafic direct (lorsque l’internaute parvient directement sur un site, par exemple en tapant l’URL directement).

Sites web et monétisation

« Pour être rémunéré, le rédacteur web SEO freelance doit travailler pour un site monétisé de manière directe ou indirecte. Dans la grande majorité des cas, faire appel à un rédacteur web est un investissement et non une dépense. » (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 43)

Lorsqu'il prospecte, le rédacteur web doit savoir de quoi il en retourne. Voici plusieurs façons de monétiser un site :

La publicité (encarts) ;

L'affiliation ;

La vente directe de produits/services en ligne ;

L'intégration d'articles publicitaires ;

Le sponsoring ;

Le e-commerce ;

Le dropshipping ;

Sites vitrine ;

Billetteries en ligne.

→ Tous ces termes sont expliqués en détail dans l’ouvrage.

Chapitre 3. Profil et responsabilités du rédacteur web

Compétences et qualités requises

Décortiquons maintenant les caractéristiques du rédacteur web SEO freelance.

→ Rédacteur web

Il n'est pas un auteur (il signe rarement de son nom), mais un scripteur qui écrit pour autrui.

Il rédige spécifiquement pour être lu sur Internet.

Le rédacteur web maîtrise le français et a un style approprié.

Il peut chercher des sources fiables sur le Web.

Il est autonome dans ses recherches.

→ SEO

Être visible dans les résultats de recherche est l'un des objectifs principaux de la rédaction web.

Le rédacteur web est capable d'analyser les résultats SEO de leurs clients.

Il maîtrise le langage HTML et sait rédiger (ou retoucher) des articles pour les robots des moteurs de recherche.

→ Freelance/indépendant

Le rédacteur web SEO est un entrepreneur, qui est capable de gérer son entreprise seul ;

Il doit faire de la prospection ;

Il sait maintenir de bonnes relations avec ses clients ;

En tant qu'indépendant, il prend en main sa comptabilité ;

Il gère son planning et sait hiérarchiser les tâches ;

Il est capable de prendre en compte les aspects juridiques de sa pratique ;

Enfin, il doit aussi se charger des éléments administratifs.

Rédacteur web SEO : un rôle capital

L’intelligence artificielle menace-t-elle la rédaction web ? Selon Lucie Rondelet, le rédacteur web SEO freelance n’a pas de soucis à se faire dans l’immédiat, car les IA ne peuvent encore rédiger que des textes assez superficiels :

« [Le rédacteur web] est un artisan des mots tandis que l’IA crée du texte “au kilomètre”… et ce n’est pas le même travail ! L’intelligence artificielle se charge des contenus qui ne demandent aucune réflexion intellectuelle, des textes que, généralement, les rédacteurs n’aiment pas écrire. De plus, le rédacteur web échange avec son client, il écoute son histoire, fait en sorte de comprendre quels sont ses valeurs et le message qu’il souhaite transmettre : cette relation humaine ne peut pas avoir d’équivalent. » (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 63)

Le contenu de qualité, mais aussi le contenu singulier, original, devient de plus en en plus important sur Internet.

Autre point à prendre en compte : le rédacteur web est potentiellement lu par un grand nombre de personnes. Il a donc une responsabilité importante vis-à-vis de son lectorat. Il ne peut se permettre d'écrire n'importe quoi. C'est là que les sources fiables jouent un grand rôle. Il doit partager des informations sûres et non des fake news ou des erreurs.

Enfin, le rédacteur web représente les valeurs de la marque ou de l'institution pour laquelle il travaille. Il doit les transmettre à l'écrit en cherchant à captiver son lecteur.

Aborder le métier avec le bon état d'esprit

La rédaction web SEO freelance est un métier récent. Souvent, les organisations bricolent encore en interne. Ou bien elles se focalisent sur le placement de mots-clés sans se soucier de la qualité de leurs contenus. Le rédacteur doit apprendre à ne pas s'offusquer des refus formulés par ce type de prospects.

En fait, beaucoup de chefs d'entreprise sont mal informés, ont peu de temps et prennent de mauvaises décisions. C'est au rédacteur web de les convaincre, patiemment, de l'intérêt d'investir dans des contenus à forte valeur ajoutée qui se positionneront correctement dans la SERP (search engine page results).

Le rédacteur web SEO freelance doit donc oser entrer en contact avec des prospects pour proposer ses services. Il peut s'appuyer sur des calculs simples pour montrer la valeur de son offre (voir p. 67-68).

"Avoir le bon état d'esprit, c'est prendre en compte les peurs, les a priori et les doutes des prospects. C'est savoir s'adapter et ne pas insister lorsque le client est fermé." (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 68)

Chapitre 4. Rappels : les bases de la rédaction web

Particularités de la rédaction web

Le rédacteur rédige des textes qui seront mis en ligne, et donc lus, sur :

Ordinateur ;

Tablette ;

Mobile.

C'est une différence notable, notamment au niveau du confort de lecture et du niveau d'attention ou de concentration du lecteur. Ces données doivent être prises en compte et modifier le style du rédacteur.

Celui-ci n’écrira ni comme un auteur de romans ni comme un journaliste : pas de chef-d’œuvre à l’horizon, ni de polémique ou de traitement exhaustif de l’actualité. Le rédacteur écrit simplement, pour répondre à l’objectif de son client. Il doit être rigoureux (au niveau de l’information donnée) et, le plus souvent, « guider l’internaute vers un acte (d’achat, d’inscription, de découverte, etc.) ».

L'inbound marketing expliqué simplement

Lucie Rondelet prend l'exemple fictif de deux entreprises qui veulent vendre des jumelles sur Internet :

Le site de e-commerce A ne s'adresse qu'à des "prospects chauds" qui atterrissent sur le site et consultent les pages de catégories et des fiches produits. Il ne pratique pas l'inbound marketing.

Le site B, en revanche, s'adresse à des "prospects froids et tièdes" en leur proposant des articles de blog qu'ils peuvent trouver en tapant des requêtes diverses qui ne sont pas nécessairement en lien direct avec l'achat. Il pratique l'inbound marketing.

Découvrez-en plus sur l'inbound marketing et le content marketing en consultant ces chroniques :-).

Le style

Le rédacteur web veillera à adopter un style clair et accessible. Il veillera en particulier à :

Réduire la longueur des phrases ;

Préférer la forme active à la forme passive ;

Soigner l'introduction de ses articles (p. 73-74) ;

Utiliser la technique de la pyramide inversée (voir p. 75-76) ;

Privilégier le présent de l'indicatif ;

Choisir des mots forts et puissants (p. 77-78) ;

Employer des figures de style ;

Éviter les répétitions ;

Il devra également s'assurer d'employer le ton adéquat et notamment être pédagogue quand cela est nécessaire. Le rédacteur s'assurera aussi de tenir ses promesses (répondre à la question posée) en suivant un fil directeur tout au long de son texte.

Par ailleurs, il veillera à la typographie et à la mise en page de ses textes. Bien sûr, il se relira attentivement pour traquer les fautes récurrentes, coquilles, pléonasmes, erreurs de ponctuation, etc.

Les balises HTML indispensables

Le HTML (HyperText Markup Language) est le langage informatif qui permet de reconnaître la mise en forme d'un texte sur Internet. Le rédacteur web n'est pas développeur ni designer web, il doit donc seulement en connaître les rudiments. C'est particulièrement important pour le référencement naturel (SEO).

Lucie Rondelet propose un tableau récapitulatif des principales balises HTML utilisées en rédaction web SEO (<title>, <h1>, <strong>, etc.) p. 98-99 ! Elle rappelle également qu'il existe des outils en ligne pour effectuer cette tâche plus facilement.

Raccourcis clavier pratiques

Le rédacteur web est en recherche de productivité. Or, les raccourcis clavier sont très utiles pour aller plus vite. Vous retrouverez une liste conséquente de raccourcis pour PC et Mac p. 100-101. Rien de plus simple que de gagner en efficacité avec ce tableau à portée de main !

Chapitre 5. Utiliser le copywriting

"Le copywriting est une technique de marketing (digital ou print) qui consiste à écrire des contenus engageants, c'est-à-dire des textes qui invitent à passer à l'action." (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 103)

Comme le rédacteur rédige le plus souvent pour des entreprises qui cherche à gonfler leur chiffre d’affaires, il fait donc peu ou prou du copywriting sans le savoir. Utiliser consciemment certaines techniques pourra vous aider, en tant que rédacteur web, à faire le bonheur de vos clients.

Souvent, le copywriter est spécialisé dans la rédaction de pages de vente. Mais il peut aussi intervenir à d'autres niveaux, comme dans la création de boutons d'appels à l'action ou dans la conception de slogans. En fait, vous pouvez utiliser le copywriting à peu près partout. Voyons donc quelles sont les qualités de base à acquérir.

Les qualités d'un bon copywriter

Le bon copywriter doit faire preuve de :

Curiosité et d'adaptabilité, pour "se fondre dans l'univers de son client" ;

Psychologie, pour analyser la cible (le client de son client) et lever les blocages.

Pour rédiger ses textes, il pourra par exemple utiliser la méthode AIDA, un classique de la rédaction commerciale :

Attention (attirer l'attention) ;

Intérêt (susciter l'intérêt) ;

Désir (créer le désir) ;

Action (faire passer à l'action).

Le copywriter est un expert de l’écriture persuasive. Il sait utiliser les meilleurs mots pour convaincre, sans tomber dans le racolage. Il fait des tests et voit ce qui fonctionne le mieux. En bref, tout bon rédacteur web doit être un peu copywriter, et tout copywriter est un rédacteur web !

Chapitre 6. Comprendre le référencement naturel

Qu'est-ce que le référencement naturel ?

Le référencement naturel (dit aussi SEO) permet d'obtenir des résultats dits "organiques", c'est-à-dire qui ne s'appuient que sur les efforts des rédacteurs web et sur les calculs de l'algorithme de Google. Ou pour le dire autrement : ce sont les résultats de la SERP qui ne dépendent pas d'une annonce publicitaire (SEA).

Jusqu'à présent, Google est sans conteste possible le moteur de recherche dominant, avec plus des 3/4 des recherches mondiales qui passent par lui. Il est donc important de savoir comment écrire des textes qui lui "plairont", c'est-à-dire qu'il jugera pertinent de placer tout en haut de la SERP.

Pourquoi les moteurs de recherche favorisent-ils certains sites web ?

Google a plus de 20 critères pour classer les sites web. On ne peut tous les citer, mais on peut retenir que la technique (architecture du site, etc.), le netlinking (liens externes pointant vers le site, notamment) et la qualité des contenus rédactionnels sont des points clés d’un bon référencement.

À noter : le concept EAT devient aussi de plus en plus important. Il désigne :

Expertise (expertise) ;

Authoritativeness (autorité) ;

Turstworthiness (confiance).

Autrement dit, plus un site fournit la preuve de ces trois critères, et plus il sera mis en avant par Google.

Optimiser ses contenus pour gagner du trafic organique

Le rédacteur web agit au niveau de la rédaction des contenus. Il peut avoir un impact certain s'il :

Intègre correctement des mots-clés dans ses textes ;

Crée du maillage interne (liens hypertextes qui pointent vers d'autres pages du site) ;

Maintient l'attention de l'internaute.

Ceci est le minima. Et ne garantit pas complètement une bonne place ! En effet, l'auteure rappelle que certains sites très puissants (en matière d'autorité, de puissance technique du site, etc.), une fois leur première place acquise, peuvent proposer des contenus peu qualitatifs et recevoir malgré tout de bons résultats. En fait, le SEO n'est pas une science et les pratiques évoluent constamment dans ce domaine.

Si vous souhaitez rédiger du contenu sain (en évitant ce qui est nommé "black hat", c'est-à-dire les mauvaises pratiques), vous devrez vous préoccuper également de/des :

Balises hn (un élément du langage HTML qui permet de structurer le texte en parties distinctes) ;

C’est-à-dire, en premier lieu, de la balise h1 ;

Mais aussi de la balise title ;

Des longues traînes ;

Des champs lexicaux et sémantiques ;

Du maillage interne et externe ;

De la métadescription.

Retrouvez encore plus de conseils p. 130.

Anticiper les évolutions des algorithmes

"[Google innove pour développer une intelligence artificielle capable d'anticiper les besoins des internautes afin d'y répondre avec le plus de précision possible." (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 131)

Voici un bref rappel des différentes mises à jour depuis 2011 :

2011 : Panda ;

2012 : Penguin ;

2013 : Hummingbird ;

2014 : Pigeon ;

2015 : Mobile Friendly & Rankbrain ;

2016 : Local SEO ;

2019 : Bert ;

2021 : Core web vitals.

Réaliser une veille SEO efficace

Dans cet univers en changement permanent, réaliser une veille est primordial. Par où le rédacteur peut-il commencer ? Quelles ressources exploiter ?

Blogs en français ou en anglais ;

Réseaux sociaux ;

Newsletters ;

Chaînes YouTube ;

Alertes Google et Goole Trends.

→ Voir les listes données par l’auteur de la p. 132 à 134.

Chapitre 7. Écouter et comprendre le client

« L’écoute et l’empathie sont des qualités bien plus importantes qu’on ne le pense pour entreprendre dans la rédaction web. L’entreprise ou le professionnel qui délègue la rédaction de ses contenus accorde une confiance sans faille au freelance qui l’accompagne ; il lui confie la voix de sa marque. Lorsque le rédacteur n’est pas un simple exécutant, mais un artisan, il se doit de prendre le temps de découvrir l’univers de son client, comprendre ses valeurs et les attentes de son public cible. » (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 135)

Il est important de se poser les questions suivantes lorsqu'on entame une collaboration avec un client :

Qui est mon client ?

Pourquoi fait-il ce qu'il fait ?

Quels sont ses objectifs et ses projets ?

Qui vise-t-il ? Quelle est sa cible prioritaire ?

Comment caractériser ses produits/services ? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ?

Le vocabulaire utilisé par le client

Il est également primordial de "parler" le langage de la rédaction web, que l'on travaille avec des clients directs ou avec des agences de stratégie digitale. Retenez bien des termes comme :

Briefing ou brief ;

CTA (call-to-action) ;

Deadline ;

Duplicate content ;

MC ou mot-clé ;

Persona/avatar

Etc.

Découvrez le lexique complet proposé par Lucie Rondelet p. 136-137 !

Chapitre 8. Devenir indépendant : le grand saut

Créer son entreprise : une obligation pour facturer ses clients

C’est à la fois une obligation légale et un gage de professionnalisme.

Les différentes structures en France

Vous pouvez opter pour une structure juridique "personne physique" ou "personne morale".

Comme l'auteure le rappelle, les individus qui choisissent de créer une entreprise en personne physique peuvent le faire soit sous le modèle de la microentreprise (ou autoentreprise), de l'entreprise individuelle ou de l'entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).

En tant que personne morale (entité juridique créée par un ou plusieurs individus), vous pouvez avoir une société à responsabilité limitée (SARL), une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ou encore une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL).

"La différence majeure entre ces deux entités, c'est la responsabilité du représentant légal dans le cas où la société serait en dette." (Le guide du rédacteur web SEO freelance, p. 140)

→ Lucie Rondelet fournit un comparatif des statuts juridiques p. 140-141.

La microentreprise : statut privilégié des rédacteurs web freelances

Le plus souvent, les rédacteurs web choisissent le statut de microentrepreneur (anciennement, autoentrepreneur). Ce statut implique un plafonnement du chiffre d’affaires (CA) à 72 600 € par an (données de 2021). S’il dépasse ce seuil deux années de suite, il devra basculer en entreprise individuelle.

Le rédacteur web SEO microentrepreneur doit :

Facturer chaque client ;

Tenir un livre de recettes ;

Déclarer son CA ;

Posséder un compte bancaire dédié à son activité.

Questions/réponses autour des droits et devoirs du rédacteur web

Vous trouverez une foule de bons conseils et d'informations précieuses tout au long des pages 144-160 dans lesquelles Lucie Rondelet propose :

Une interview avec des avocats spécialisés dans le marketing digital.

Une check-list pour la création de votre microentreprise

Difficile de tout résumer tant cette partie est informative ! Mais si vous vous préparez à lancer votre entreprise, allez y jeter un œil !

Les petits plus du Guide du rédacteur web SEO freelance

À la fin de cet ouvrage, vous trouverez également :

Un lexique avec toutes les notions essentielles à connaître pour démarrer votre activité en toute sécurité ;

Une bibliographie, courte mais très utile pour faire le point sur les écrits de référence en rédaction web et en marketing digital ;

Une webographie comprenant tous les sites les plus importants pour effectuer votre veille et ainsi rester alerte sur les sujets qui comptent !

Conclusion sur « Le Guide du rédacteur web SEO freelance » de Lucie Rondelet :

Ce qu’il faut retenir de « Le Guide du rédacteur web SEO freelance » de Lucie Rondelet :

Ce livre est un viatique fort utile pour se lancer dans l'aventure de la rédaction web SEO en tant que freelance (microentrepreneur essentiellement). Vous y apprendrez à la fois les rudiments de la rédaction en tant que telle, du référencement naturel (SEO) et du marketing digital (de l'inbound marketing en particulier), et de la création d'entreprise.

C'est donc un livre "tout en un" qui a pour seul but de vous faciliter la vie ! En plus, vous pouvez avoir confiance en son auteure : Lucie Rondelet est elle-même passée par la création d'entreprise et le métier de rédactrice web.

Elle raconte d'ailleurs certaines de ses expériences, ce qui donne du peps et du dynamisme à l'ouvrage. Par ailleurs, elle prend soin de vulgariser les informations tout en restant précise. Le propos est parfois technique, mais toujours clair.

Grâce aux tableaux, comparatifs, rappels, etc., vous avez tous les éléments sous la main. Bref, ce livre a été pensé pour vous accompagner "de A à Z pour créer une activité qui dure", comme le dit le sous-titre !

Points forts :

Une présentation claire et multidimensionnelle du métier ;

Des exemples pédagogiques et des expériences de première main ;

Le sérieux avec lequel Lucie Rondelet traite ce métier ;

Les tableaux qui donnent de précieuses informations en un coup d'œil.

Point faible :

Le plan de l'ouvrage manque parfois un peu de clarté.

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre de Lucie Rondelet « Le Guide du rédacteur web SEO freelance » ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 06 Mar 2023 05:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12288/Le-Guide-du-rdacteur-web-SEO-freelance
Le coaching avec la PNL pour les Nuls http://www.olivier-roland.fr/items/view/12018/Le-coaching-avec-la-PNL-pour-les-Nuls

Résumé de « Le coaching avec la PNL pour les Nuls » de Kate Burton et Monique Richter : cet ouvrage d’introduction écrit par deux expertes états-uniennes vous emmènera dans le monde de la PNL (programmation neurolinguistique) et vous guidera parmi ses concepts et ses méthodes. Par Kate Burton et Monique Richter (adaptation française), 2013, 370 pages. Titre original : Coaching With NLP For Dummies, 2011. Chronique et résumé de « Le coaching avec la PNL pour les Nuls » de Kate Burton et Monique Richter :

Partie 1 — Introduction au coaching avec la PNL

Chapitre 1 — Associer coaching et PNL, un gage de résultats exceptionnels 1. Marquer les différences entre le coaching et la PNL La PNL — pour programmation neurolinguistique (adjectif écrit avec un tiret dans l’ouvrage) — est une méthode qui vise à améliorer ses façons de penser et sa communication. Dans le cadre d’un coaching, elle peut être utilisée de façon ponctuelle. Tandis que les résultats du coaching se déroulent sur le long terme, les effets de la PNL peuvent être très rapides ; après une séance seulement. Le coach a plusieurs outils à sa disposition et se forme de façon continue à de nouvelles techniques. Si un client vient vers vous avec une demande en matière de PNL, c’est qu’il a entendu parler de cette méthode et souhaite profiter de l’expérience d’un spécialiste reconnu en ce domaine. Quoi qu’il en soit, comme le dit Kate Burton, autrice principale de l'ouvrage : « Le coaching et la PNL empruntent des chemins différents pour aboutir au même résultat : améliorer de façon significative l’état physique, émotionnel, mental ou spirituel du client. Les deux disciplines abordent les défis de la conscience de soi et des relations avec autrui. Associez la PNL et le coaching, et vous aurez un duo gagnant pour révéler la lumière inconscience de chaque être humain. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 10) 2. Embrasser une carrière de coach Le coach fait preuve de curiosité, d’empathie, d’intérêt pour le développement d’autrui. Le défi du coaching consiste à aider les personnes (ou les groupes) à vivre consciemment dans un monde complexe en travaillant au niveau de :

La perspective externe (contexte et communication avec l’extérieur) ; La perspective interne (motivations, pensées, etc.).

Il existe plusieurs définitions du coaching (p. 11-12) et de nombreux types de coachs (12-13). Vous pourriez par exemple vous intéresser au coaching de vie, qui est l’une des formes de coaching les plus utilisées aujourd’hui. Timothy Gallwey est souvent considéré comme le père du coaching. Il propose la formule suivante : « P = p - i : la Performance est égale au potentiel de la personne moins les interférences. » (Tennis et concentration, cité par Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 14) Les interférences proviennent le plus souvent du Moi n° 1 (Moi critique). En le calmant, il est possible de libérer le Moi n° 2 (Moi talentueux, compétent). Nous verrons plus loin comment intégrer la PNL à cet équipement de base du coaching développé par ses précurseurs. Un point important à garder à l’esprit avant de continuer : le coaching n’est ni une thérapie, ni un conseil, ni même un mentorat, même si cette dernière étiquette peut parfois être appliquée au coach. Il faut toutefois les différencier : alors que le coach invite à la réflexion (sur les motivations notamment), le mentor donne des conseils sur le chemin à parcourir (parce qu’il l’a lui-même parcouru avant). 3. Commencer par la PNL La PNL étudie la structure des pensées, des actes et des mots. Elle propose des questions et des cheminements pour changer son comportement quotidien et ses façons de se représenter le monde. John Grinder et Richard Blander sont considérés comme les créateurs de la PNL. Développée initialement dans les années 1970 en Californie, elle s’est rapidement répandue et enrichie de nouvelles perspectives théoriques (celles de Milton Erickson ou de Carl Rogers, par exemple). La PNL repose sur 4 piliers :

Le rapport = la relation créée à soi et avec autrui ; La conscience sensorielle = les filtres qui nous permettent d’appréhender le monde ; L’obtention de résultats = les résultats futurs souhaités ; La flexibilité comportementale = l’ouverture aux nouvelles expériences.

Une grande panoplie d’outils vous sera présentée dans ce livre de Kate Burton. 4. Prendre l’habitude de rêver Voici le conseil de l’autrice pour vous aider à commencer : « Énoncer une question à laquelle vous aimeriez répondre en lisant Le Coaching avec la PNL pour les Nuls. Résumez cette question en un mot que vous garderez dans un coin de votre tête afin de pouvoir vous remémorer votre rêve. Si vous préférez, prenez une image, une odeur, un goût ou un son que vous pourrez faire ressurgir en lisant les autres chapitres de cet ouvrage. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 25) Chapitre 2 — Se doter des compétences essentielles de la PNL 1. Améliorer le rapport Le rapport se construit : c’est la base de la relation à soi et aux autres. Sa qualité conditionne le succès de l’aventure. En tant que coach, vous chercherez à le créer dès que possible, avant même la première rencontre, notamment en imitant le comportement (par mail, téléphone) de votre interlocuteur. C’est ce que la PNL nomme la synchronisation. L’écoute non verbale est capitale. Par exemple, le coach veillera à caler sa respiration sur celle de son client. Mais cela va plus loin : le dynamisme, l’énergie, le son, la voix et la façon de se mouvoir doivent être ajustés pour créer un rapport solide. Il ne s’agit pas d’imiter purement et simplement, mais d’envoyer des signaux de proximité à l’autre personne. En tant que coach, vous serez capable du succès de votre communication vis-à-vis de votre coaché. Pour rendre ce message plus efficace et vous assurer la réussite, vous devrez donc adapter votre système de représentation sensorielle (votre façon de parler, de bouger, de sentir). Un autre point important consistera à entrer en contact avec la personne dans sa globalité. Par exemple, si vous faites du coaching personnel, interrogez-vous sur l’environnement professionnel du client et sur ses façons de s’y comporter. Il ne s’agit pas pour autant de s’immerger complètement dans l’univers de l’autre. Empathie ne signifie pas sympathie, disent parfois les coachs ; autrement dit, apprenez à sortir des problèmes de votre client une fois la session terminée. 2. Se servir d’hypothèses essentielles en PNL Comme toutes les théories, la PNL se fonde sur certaines présuppositions ou hypothèses essentielles. Kate Burton en liste 3 qui peuvent être particulièrement utiles au coach :

La carte n’est pas le territoire (chacun dispose d’un système de représentation du monde qui lui est propre) ; Les gens sont bien plus que leurs comportements (chaque personne a plusieurs comportements en fonction des situations et il existe différentes manières de se définir soi-même) ; Les personnes sont pleines de ressources (sortir de sa zone de confort est possible et souhaitable ; la plupart des gens y sont prêts, il n’y a qu’à leur en donner l’occasion).

  1. Approfondir les choses La PNL peut aider le coach à dépasser le niveau superficiel de la relation ou de la personne. Deux modèles sont souvent utilisés pour cela : le Milton modèle et le métamodèle. La PNL pour les Nuls de Kate Burton et Romilla Ready vous en dit beaucoup plus à ce sujet. Sachez néanmoins que le métamodèle vise à supprimer l’ambiguïté du discours en posant des questions qui précisent la pensée du client, tandis que le Milton modèle procède en généralisant à partir du détail, afin de donner la possibilité au client de penser différemment ou de relativiser son problème. Grâce à la PNL, vous pourrez également explorer la relation au temps de vos clients. Vous pourrez voir s’ils sont plutôt dans l’instant présent (associés au temps) ou dans la planification (dissociés du temps) et les aider à replacer le curseur à l’équilibre. Pour les aider à changer, vous pourrez encore utiliser une autre technique de la PNL : l’identification du bénéfice secondaire. Quel est le bénéfice que votre client tire d’un comportement malsain (par exemple, fumer) ? Quels seraient les comportements positifs à mettre en place pour obtenir le ou les mêmes bénéfices (par exemple, se détendre entre deux réunions) ?
  2. Modéliser l’excellence Trouver et suivre des modèles est l’une des recommandations clés de la PNL. Pour apprendre, rien ne vaut l’exemple. Pour cela, vous pouvez inciter votre client à reconnaître les personnes excellentes dans le domaine qu’il souhaite investir ou dans lequel il souhaite s’améliorer. Ensuite, vous le guiderez afin d’identifier les compétences à acquérir et dans le cheminement qui mène de l’incompétence inconsciente à la compétence consciente, puis inconsciente (c’est-à-dire à l’intégration complète de celle-ci). De façon plus générale, vous aiderez vos clients à passer de la confusion à la congruence, c’est-à-dire :

Du rapport désordonné entre les actes, les pensées et les paroles (la confusion) ; Vers un état d’harmonie et de paix intérieure (la congruence).

« Dans le coaching avec la PNL, vous vous efforcerez d’afficher une certaine congruence afin d’inciter vos clients à en faire de même. La congruence se manifeste par la prestance, l’intégrité et l’incarnation d’une source d’inspiration pour les autres. Vous vivez conformément à vos valeurs. Prenez garde, la congruence est contagieuse ! » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 48) Chapitre 3 — Développer ses qualités de coach 1. Définition de l’alliance coach-client Kate Burton compare cette « alliance » à une danse, au cours de laquelle doit s’établir un rapport pour que tout fonctionne de façon fluide. La relation, ici, peut être relativement courte : quelques semaines dans le cas d’un coaching personnel ou professionnel. C’est un jeu d’apprivoisement dans lequel les deux parties apprennent à se connaître. Les relations s’enchaînent et la relation progresse. Attention au copinage ou à la routine. Des feedbacks seront certainement nécessaires, ainsi que l’établissement de bilans où des ajustements pourront être effectués. En tant que coach, prenez des notes et utilisez-les pour établir ensemble une bonne ambiance et des plans d’action concrets et efficaces. 2. Bâtir une relation de confiance  La confiance en soi, mais aussi la confiance en l’autre, viennent de la certitude qu’on peut compter sur soi ou sur l’autre (fiabilité), sur l’honnêteté partagée et l’estime de soi et d’autrui. On peut y ajouter l’intégrité et la confidentialité, qui font partie de la déontologie du coach et qui doivent faire partie du contrat établi dès le départ. Instaurer une relation de confiance (un bon rapport) prend du temps. Les termes de la relation (le contrat) doivent être très clairs : le coach n’est ni l’ami ni le consultant du coaché ; le timing et les tarifs sont établis en amont ; les règles de secret des échanges énoncées dès le départ. Bien sûr, le coach devra s’adapter aux personnalités plus ou moins ouvertes des personnes avec qui il entre en rapport. Par ailleurs, la relation sera différente selon que le coaché est un :

Particulier ; Employé d’une entreprise ou d’une organisation.

Vous ajusterez également le rapport selon que vous soyez vous-même partie intégrante de l’entreprise de votre client (client interne) ou non.                  Ce qui doit guider votre action ? Avoir le sens de l’éthique et de l’intégrité, ce qui implique de respecter les réactions et les limites de l’être humain. Pourquoi ne pas suivre quelques séances avec un coach plus expérimenté, par exemple ? Cela vous aidera certainement à évoluer. 3. Conclure un accord en bonne et due forme avec ses clients L’expérience du coach importe. Rappelons-le : le coaching est un métier. Lorsque les séances s’étendent dans le temps, l’accord doit être renouvelé par des feedbacks et des bilans (mi-parcours, final). Un travail préparatoire peut aussi être nécessaire. Le coaché doit également trouver la bonne personne. Pour cela, un premier contact est souvent utile, car le CV ne dit pas tout ! Le coach doit se montrer ouvert et capable de répondre aux questions du coaché. Voici quelques compétences et actions de base que tout coach devrait posséder afin de construire le rapport et exercer de façon sereine :

(Savoir) établir les fondations ; (Être capable de) cocréer la relation avec le client ; Communiquer avec efficacité ; « Apprendre à apprendre » à réussir (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 60).

Le coach devra être vigilant quant au maintien de la motivation de son client ; comme nous le verrons, la PNL et ses métaprogrammes peuvent aider. Il en va de même pour la question du succès : le coach devra surveiller qu’il y a bien une connexion à ce sujet : qu’est-ce que le coaché attend du coaching ? Qu’est-ce qui serait pour lui un « succès » ? Établissez ce point le plus rapidement possible, sinon vous risquez de transposer votre vision du succès sur votre coaché ! 4. La curiosité et l’épanouissement vous vont si bien Le coach peut — et devrait, dans l’idéal — servir d’exemple au coaché : son calme, son ancrage, bref sa manière d’être sont censés inspirer le client. N’ayez pas peur du silence : la séance de coaching est une bulle hors de la rapidité ambiante (personnelle ou en entreprise). Dosez donc vos prises de parole, prenez le temps de réfléchir ou de laisser votre esprit faire des connexions libres. Faites ceci en présence du client, mais privilégiez aussi le silence lorsque vous êtes seul, pour vous recentrer, évacuer les tensions et permettre à l’intuition de trouver son chemin. Celle-ci est précieuse ! Ne cherchez pas d’emblée les réponses, mais laissez plutôt surgir les questions et les « demandes » (« Je me demande si… »). Approfondissez votre compréhension avant de chercher à expliquer tout de A à Z. Enfin, faites confiance au savoir de votre coaché. Il possède les clés de sa réussite et il lui suffit souvent de découvrir les bénéfices secondaires de ses actions pour se dégager de ses anciennes habitudes. Autrement dit : la personne est bien plus que son comportement ! Partie 2 – Façonner ses compétences clés en matière de coaching

Chapitre 4 — Ecrire le scénario du changement 1. Démarrer et conclure une séance avec élégance Pour aider vos clients, il vous faut aiguiller, mettre en ordre et poser des limites. Commencer et terminer une séance fait partie de ces limites à poser. En PNL, on appelle synchronisation le fait de se mettre au « diapason » de son interlocuteur. La conduite, quant à elle, est la manière d’être qui vous permet de diffuser votre message. Avant le coaching, prévoyez un temps au calme ; vous aurez envoyé un contrat en amont et vous serez prêt à prendre des notes. Lors de la première séance, accueillez le client avec bienveillance, soignez votre présentation en faisant attention à votre langage corporel et posez les bonnes questions (voir Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 79). N’oubliez pas non plus de « fixer des intentions », c’est-à-dire de décider en amont ce que vous voulez obtenir — elles ne doivent pas nécessairement être partagées avec le client, mais peuvent être mises par écrit, pour vous. La finalisation d’une séance doit être travaillée également en posant des questions claires et efficaces (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 81). Pensez à régler les détails administratifs en fin de séance (créneaux horaires, paiements) pour ne pas nuire au bienfait des échanges. 2. Soigner la phase de diagnostic « Le succès à long terme d’une alliance coach-client est conditionné par un début de relation satisfaisant. Les coachs expérimentés s’accordent tous à dire que la phase de mise en place de la collaboration est essentielle pour obtenir des résultats. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 82) Pour que cette phase soit un succès, pensez à :

Faire exposer de façon complète le « problème » de votre client (diagnostic proprement dit) ; Capter la situation actuelle, c’est-à-dire cerner la différence entre ce qui est vécu et ce qui est souhaité ; Proposer de remplir/dessiner une roue de la vie (voir figure 4-3, p. 85) ou une roue professionnelle (figure 4-4, p. 86) à votre client ; Lister les talents et les points forts ; Définir les valeurs ; Décrire le programme en écrivant des phrases résumant le ou les objectifs atteints (au présent de l’indicatif, comme si le problème/défi avait été résolu/réalisé).

  1. Définir le programme souhaité Pour établir le diagnostic, prenez appui sur les documents types proposés dans le chapitre 4 ! Cela aidera à établir le programme. Il se peut que la clarté n’intervienne pas tout de suite ; les objectifs ne sont pas toujours précisément définis pour le client ; il (se) cherche. Invitez-le à construire ses objectifs et aidez-le éventuellement en les reformulant de façon positive. Il s’agit ensuite de garder le cap, pour continuer à aller de l’avant. Montrez-leur le chemin parcouru, à l’aide des documents notamment (prévoyez également un outil de suivi, manuscrit ou en ligne). Cela permet de booster la motivation de votre client. Bien entendu, « à l’impossible nul n’est tenu ». En tant que coach, il est impératif de faire preuve de flexibilité. Accueillez leur spontanéité, leurs imprévus, leurs désirs de modifier le cap. Tant que l’enjeu est de progresser et non d’éviter le changement, suivez votre client ! Chapitre 5 — Opter pour des séances à effet rapide
  2. Vérifier le SCORE Qu’est-ce que le SCORE ?

Symptômes ; Causes ; Objectifs ; Ressources ; Effets.

Posez les questions liées à chacun de ces points (voir la figure 5-1, p. 93) permet de dénouer des situations complexes rapidement, par exemple lorsque votre client vous sollicite pour un coaching rapide par téléphone. Cette simple technique permet d’analyser une préoccupation : vous la découpez et elle devient gérable. Les résultats d’un questionnement SCORE peuvent être mis en tableau (voir Le coaching avec la PNL pour les Nuls, tableau 5-1, p. 100). 2. Avoir de l’influence grâce aux niveaux logiques En PNL, on considère qu’il existe six niveaux logiques :

Environnement ; Comportement ; Capacités et compétences ; Croyances et valeurs ; Identité ; Sens.

Chaque niveau peut faire l’objet d’un questionnement. Le coach peut aussi repérer d’où parle le coaché : se place-t-il au niveau de l’environnement (remet-il en cause les conditions de travail, par exemple) ou des valeurs (se sent-il en conflit entre fidélité et honnêteté) ? Ce manuel vous donnera de nombreux conseils et questions à poser pour les déceler. Vous pouvez également consulter La PNL pour les Nuls, de la même autrice. 3. Quand la prise de conscience se traduit par des actes Ces deux modèles permettent de dégager rapidement une prise de conscience et des pistes d’action pour votre client. Vous pourrez alors l’aider à faire le premier pas en direction du changement. Pensez à jauger son état de motivation (par exemple, en lui demandant où il se situe sur une échelle de 0 à 10). Si l’engagement fait défaut, ce ne doit pas être un thème d’agacement ou de culpabilisation pour vous ; reprenez le travail, car vous avez encore des choses à découvrir ! Chapitre 6 — Gagner en lucidité 1. S’attaquer aux zones d’ombre Voici un autre outil à utiliser pour éclaircir les situations : la fenêtre de Johari. 4 parties la composent :

Fenêtre publique ; Zone aveugle ; Informations intimes ; Informations inconnues.

Ici encore, chaque fenêtre est l’occasion de poser des questions (voir page 109). En fait, chaque fenêtre offre l'occasion de créer un « récit » qui mène les coachés vers une meilleure connaissance et conscience d’eux-mêmes. 2. Créer et utiliser les cartes mentales La PNL travaille beaucoup avec les sens. Voici donc un autre point d’entrée pour agir avec le client : le modèle de la communication de la PNL et l’idée de système de représentation sensorielle. Apprenez à décoder les façons dont vos clients recueillent, filtrent les informations et créent leurs représentations. Pour ce faire, vous pouvez les observer, mais aussi les écouter, car ces représentations se retrouvent dans le langage ordinaire. Sollicitez également les parties inconscientes de votre client pour l’aider à ancrer en profondeur les changements. Travailler sur la créativité, l’intuition, la respiration et l’imagination de scènes passées ou futures est un bon moyen de rendre le processus du changement plus ludique et le résultat plus durable. 3. Poser des questions pertinentes Eh oui, cela ne va pas de soi ! Poser des questions pertinentes s’apprend. La PNL peut vous y aider. Selon les circonstances, vous pourrez orienter vos questions selon :

L’action ; Les hypothèses « comme si » ; Les croyances ; Le remue-méninge (pour trouver des solutions originales) ; La joie ou le plaisir pris ; Le bilan ; Les objectifs.

En cas de doute, invitez également votre client à faire le tour d’une option en lui posant les questions cartésiennes suivantes. Qu’arrivera-t-il si…

Vous prenez cette décision ? Vous ne prenez pas cette décision ?

Que n’arrivera-t-il pas si…

Vous prenez cette décision ? Vous ne prenez pas cette décision ?

De temps à autre (et particulièrement en fin de séance), osez une question de fond portant sur les niveaux logiques de l’identité ou du sens. Voici les exemples proposés par Kate Burton :

« Identité : quel genre de leader êtes-vous dans la vie ? Qui aimeriez-vous être ?

Sens : qu’est-ce qui fait de vous quelqu’un de passionné ? Comment savez-vous que vous agissez pour donner un sens à la vie ? » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 120)

  1. Ecouter intensément Là encore, ce qui paraît évident est peut-être le plus compliqué à atteindre ! L’écoute implique le silence, mais aussi la relance par le questionnement ou le commentaire bien placé. Il existe selon la PNL 4 niveaux d’écoute, plus ou moins profonds et génératifs.

Déroulée (vous vous écoutez parler) ; Débat (vous attendez votre tour pour parler) ; Écoute empathique (dans ce cas, vous cherchez à comprendre le point de vue de l’autre) ; Écoute méta (ici, vous vous placez en tant qu’observateur neutre, tout en restant connecté avec votre client).

Mais l’écoute n’est pas seulement l’apanage des oreilles. Vous écoutez « par les yeux » et les autres sens en prenant acte du comportement et en tentant de vous synchroniser avec votre client. Chapitre 7 — Donner vie à ses objectifs 1. Veiller à ce que les objectifs soient bien formulés Une première façon de construire ses objectifs, connue des coachs, est la matrice SMART. Les objectifs de vos coachés doivent être :

Spécifiques ; Mesurables ; Atteignables ; Réalistes ; Temporellement définis.

La PNL ajoute à ceci l’idée de conditions de bonne formulation. Voici les 7 étapes permettant de formuler un objectif de façon précise :

Est-il positivement écrit ou énoncé ? Vient-il de l’intention de la personne elle-même et a-t-il été formulé par elle ? La procédure de vérification est-elle décrite (le client sait-il comment vérifier que le but est atteint) ? Le contexte a-t-il été pris en compte ? L’identification des moyens a-t-elle eu lieu ? Le client en a-t-il jaugé le caractère écologique (la cohérence avec les autres aspects de sa vie) ? Quelle est la première action à mener ?

  1. Équilibrer rêves et réalité : la stratégie de Disney Les réussites de Walt Disney ont inspiré à Robert Dilts un modèle nommé la stratégie de Disney. Celle-ci repose sur le concept d’imagineering qui invite le créateur à se mettre dans la peau de trois personnages (ou rôles) différents :

Rêveur (qui s’interroge plutôt sur le « quoi ») ; Réaliste (pour qui c’est surtout le « comment » qui compte) ; Critique (celui qui se demande avant tout « pourquoi »).

Reportez-vous à l’excellent tableau de la page 135 pour le détail de toutes les questions ! Cette stratégie de Disney peut être utilisée par le coach pour aider le client à spécifier ses objectifs. En situation réelle, vous pouvez matérialiser les rôles en utilisant trois chaises, une pour chaque personnage. Cela renforcera la puissance du jeu. 3. Générer de nouveaux comportements Il s’agit d’un autre exercice que Kate Burton nomme le générateur de nouveaux comportements. Cela se passe en 3 temps, qui sont liés au système de représentations sensorielles cher à la PNL :

Entendre la bande-son (quels sons sont liés à la réalisation du but annoncé ?) ; Voir le film (à quoi cela ressemble, visuellement) ? Ressentir, toucher et sentir le résultat (quels effets physiques y sont liés ?)

Partie 3 — Approfondir la conscience de soi

Chapitre 8 — À l’écoute des valeurs 1. Savoir ce qui est important « Identifier ses valeurs de base est le catalyseur pour basculer de ce que vous pensez devoir faire à ce que vous voulez vraiment faire. Ce sont vos valeurs de base qui régissent vos décisions et actes. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 144) L’autrice nous avertit : attention aux verbes falloir et devoir ! C’est pourtant ce qui résonne le plus souvent à nos oreilles et ce qui se retrouve le plus souvent sur le bout de notre langue. Ces « opérateurs modaux de nécessité », pour parler le langage de la PNL, sont la marque d’un décentrement (voire d’un effacement) du libre arbitre. Par vos questions, cherchez à recentrer votre client autour de verbes tels que « choisir » ou « vouloir ». Si le client prend conscience de ce qu’il veut et qu’il choisit quelque chose en conscience, le conflit interne qui l’animait cesse souvent. Aidez également votre client à distinguer entre les valeurs de processus (qui permettent de faire quelque chose) et les valeurs de but (les fondations de sa vie qui sont à instaurer). Cela dépend de chacun, même si on retrouve des points communs (la paix, l’amour, la liberté sont par exemple des valeurs de but largement reconnues). Si c’est encore trop flou, contentez-vous de faire dresser une liste de valeurs à vos clients. À partir de là, procédez à des recoupements, des regroupements, des liaisons, puis demandez-vous ce que vous apporte cette chose ou valeur (découvrez le besoin fondamental qui y est lié). Cette liste épurée vous servira de boussole dans la constitution de vos objectifs. 2. Fixer des priorités Avoir des valeurs — et, surtout, les mettre en application —, cela prend souvent du temps. Pour qu’il mette son attitude en harmonie avec ses valeurs, vous devrez aider votre coaché à :

Exprimer ce qui lui importe et cerner la façon particulière qu’il a de respecter sa valeur ; Hiérarchiser ses valeurs, tout en faisant place aux tensions et aux modifications de circonstance.

L’alignement des actions sur les valeurs est capital afin d’éviter les problèmes, tant personnels que professionnels. Logiquement, lorsqu’une valeur n’est pas respectée, cela crée de l’émotion négative (envers vous ou envers les autres). Si cela arrive à votre client, proposez-lui d’analyser la situation à partir du récit des événements. Cela sera peut-être l’occasion de dénicher ses valeurs fondamentales, si celles-ci n’ont pas encore été mises à jour ! 3. Cultiver ses valeurs au quotidien Cultiver ses valeurs au quotidien, cela peut aussi signifier « rêver mieux et plus grand » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 153). En effet, vous pouvez en quelque sorte prolonger virtuellement l’alignement en vous demandant ce que vos valeurs vous amèneront à faire plus tard. Kate Burton propose un exercice en 4 temps, à faire seul ou guidé par le coach :

Se positionner en imagination dans le futur ; Se placer dans une situation, un contexte précis ; Réfléchir de façon créative à la meilleure manière d’améliorer l’avenir en respectant ses valeurs ; Faire le point sur ce qui a été « découvert » et mettre en place une première action.

Chapitre 9 — Accéder à la passion et au sens 1. Le réveil Selon Robert Dilts, le « Coaching avec un grand C » est celui qui permet au coaché de devenir acteur de sa vie et d’assumer ses choix. Le coach a ici le rôle d’un éveilleur ; mais pour cela, il doit lui-même être éveillé ! Le développement personnel fourmille de ressources pour aller dans la bonne direction. 2. Trouver l’état de grâce L’état de flow ou de grâce — où tout coule de source — est bien connu des coachs et des experts en PNL. Ce sont des états où la connexion entre soi et ses valeurs est à son zénith ; le sens et l’épanouissement sont au rendez-vous, le corps et l’esprit savent ce qu’ils doivent faire. L’état de grâce peut, bien sûr, se perdre ; il n’est pas constant. L’anxiété, la déconcentration, l’ennui interviennent parfois. Pour que votre client trouve ou retrouve son état de grâce, invitez-le à :

Se contenter de sa situation présente ; Être bienveillant envers lui-même (ne pas en faire trop) ; Conserver des périodes de repos ; Profiter des moments du quotidien.

Plusieurs questions peuvent également lui être posées. Rendez-vous page 161 ! Si l’impossibilité de recouvrer cet état perdure, si votre client est constamment déprimé ou vous fait part de symptômes physiques ou psychologiques, n’ignorez surtout pas ces signaux ; conseillez-lui de consulter un thérapeute, car cela marque vos limites d’intervention en tant que coach. 3. Trouver un sens à son métier « Dans n’importe quel métier, la motivation est optimale quand vous avez le sentiment que le jeu en vaut la chandelle, d’apporter de la valeur aux autres et de faire bon usage de votre temps et talent. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 163) Autrement dit, la joie prise au métier est liée au sens qu’on lui trouve. La motivation fait la jonction entre ces éléments : elle est le courage d’affronter les aspects peut-être plus difficiles du travail grâce au sens attribué à l’action. Souvent, cela passe par l’identification de bienfaits pour autrui, et non seulement pour soi. Encore une fois, sachez être bienveillant avec vous-même ou avec votre coaché : certains moments sont plus difficiles à gérer et c’est bien normal. La vie nous apporte son lot d’imprévus. Mais en tout cas, souvenez-vous — ou aidez votre client à le faire — des accomplissements réalisés (compétences acquises, valeurs déployées, apports personnels et sociaux du travail fourni). 4. Identifier sa raison d’être En posant des questions intéressantes et profondes à vos clients, vous les aiderez à trouver — si ce n’est déjà fait — leur raison d’être. Vous les mènerez, avec leur accord, vers les sommets de la pyramide de Maslow. En l’aidant à construire des objectifs solides, basés sur ses valeurs, vous leur permettrez de mieux surmonter les coups durs. Qu’est-ce que le modèle DASE ? Il a été inventé par Kate Burton elle-même :

D pour Delight (joie) ; A pour Anger (colère) ; S pour Sadness (tristesse) ; E pour Extase.

Interrogez votre client sur les moments où il a ressenti de manière intense chacune de ces 4 émotions. Analysez ensemble ces différentes dimensions en observant le meilleur et le pire, en regardant quel était leur impact. Où se trouvait votre plus grande passion ? Avec ses propres mots, le client pourra doucement définir sa mission, c’est-à-dire le but de sa vie. Proposez-lui de construire une affirmation qui mette en avant son identité de façon plus ou moins imagée, en la raccordant avec l’action qui lui est propre et l’environnement qui la caractérise (retrouvez tous les exemples pages 168 et 169). 5. Élaborer et partager sa vision C’est ainsi que vous ou votre client pourrez croître et, peut-être, devenir un exemple. Imaginez des phrases affirmatives, porteuses de sens, puis transmettez-les quand vous en avez l’occasion. Certaines visions, ou plutôt certains rêves et intentions ici, ne sont pas toujours faciles à concrétiser. En fait, il existe des opérations à réaliser pour les rendre à la fois stimulantes et réalisables. En voici quelques-unes :

Découper (to chunk) en séquences, en tâches, etc. ; Aider à la reconnaissance des forces et des talents.

Ces conseils valent pour les coachs en entreprise, mais pas seulement. Affermir les relations au sein du couple ou de la sphère familiale, être plus en accord avec soi-même et se donner les moyens de réaliser ses ambitions personnelles passent aussi par là ! Chapitre 10 — Pleins feux sur les schémas 1. Observer les métaprogrammes Les métaprogrammes sont les « filtres inconscients » qui guident nos façons de traiter les informations reçues du monde extérieur. La PNL considère par exemple comme des métaprogrammes les couples suivants :

Global vs. Spécifique ; Options vs. Procédures ; Aller vers/S’éloigner de ; Interne/Externe ; Pareil/Différence ; Associé/Dissocié du temps ; Proactif/Réactif.

Pour chaque couple, vous pouvez soit être plutôt l’un, soit l’autre (plutôt global, externe et procédures, par exemple). À nouveau, pour les définitions précises de ces métaprogrammes, reportez-vous à la chronique de La PNL pour les Nuls, ainsi qu’aux Exercices de PNL pour les Nuls. Concentrons-nous ici sur les avantages de l’utilisation de ces métaprogrammes pour le coach et le client. Selon Kate Burton, ils sont très utiles pour prendre conscience des modes de fonctionnement de l’une et l’autre partie. En tant que coach, reconnaître les métaprogrammes de vos clients vous aidera à vous adapter et à les accompagner vers le changement en supprimant les mauvaises habitudes (procrastination, etc.). 2. Refuser la connivence C’est-à-dire ? Eh bien, la connivence consiste ici à éviter le malaise en refusant d’aborder un thème compliqué. Cet évitement ne se fait peut-être pas de manière consciente, mais en raison des métaprogrammes propres de chacun. Pour les débusquer, vous pouvez vous attacher à étudier la voix de votre coaché, mais aussi prendre position dans l’espace en demandant la permission et en osant intervenir. Les travaux de Judy Apps sur la voix sont ici mis à profit (voir pages 184-185). 3. Instaurer de nouvelles habitudes Le changement de comportement est l’un des effets souhaités du coaching et de la PNL. Tous les conseils précédents vous aideront à les mettre en place. Vous pouvez également suivre cette ultime recommandation de Kate Burton : « Pour un changement durable des schémas, incitez votre client à expérimenter de nouvelles habitudes dans divers contextes. Faites en sorte que le défi soit intéressant et amusant et adaptez-le à ce que vous découvrez de ses métaprogrammes. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 188) Chapitre 11 — Elaborer de meilleures stratégies 1. La différence qui fait la différence : les stratégies Les stratégies sont toutes ces petites habitudes, ces petits processus que vous mettez en place pour faire ce que vous avez à faire. Celles-ci peuvent être analysées et modifiées, lorsqu’elles ne sont pas efficaces. Le modèle TOTE peut vous aider :

Test ; Opération ; Test ; Exit.

Le processus est simple : vérifier qu’une stratégie fonctionne (test), sinon, la modifier (opération), la tester à nouveau et, si tout va bien, la laisser devenir une « bonne habitude » (exit). Lorsque vous souhaitez transformer une stratégie déficiente, vous pouvez également :

Importer une stratégie efficace d’un autre contexte vers le domaine en question (du pro vers le perso, par exemple) ; Prendre exemple sur les stratégies qui marchent chez les autres.

Bien sûr, vous pouvez aussi (et c’est souvent la première étape), analyser vos stratégies. En tant que coach PNL, vous pourrez poser des questions précises à vos clients et prendre note en utilisant les symboles utilisés par les spécialistes de la programmation neurolinguistique (voir p. 193). Dans vos tentatives pour aider les clients à redessiner leurs stratégies, utilisez l’humour, soyez modeste et, surtout, respectez l’intention qui se trouve à la base de la mauvaise stratégie. Autrement dit, rassurez-les et cherchez à éviter la culpabilisation : s’ils ont agi ainsi et développé telle stratégie, c’est parce que celle-ci avait ses raisons d’être à un moment donné. Aidez-les à retrouver l’intention positive tapie sous le comportement problématique. 2. Trouver des exemples chez les autres : modèles et mentors « La modélisation est la capacité à reproduire intégralement la compétence désirable d’une autre personne. Il s’agit d’atteindre les comportements inconscients derrière une compétence donnée et de coder les comportements de façon à pouvoir les enseigner à d’autres personnes. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 199) Cela implique d’observer les personnes à prendre pour modèle. Il faudra s’intéresser à la fois à leur comportement externe (ce qu’elles font) et à leur traitement interne (ce qu’elles pensent), ce qui demande du temps et un peu d’entraînement. Le mentor est quelqu’un que nous admirons pour certaines capacités ou compétences et qui nous guide dans leur acquisition. Grâce à la PNL, vous pouvez « imaginer » vos mentors et vous mettre à leur place pour vous donner des conseils à vous-même ! 3. Créer de nouvelles structures pour être plus efficace Nous n’aimons pas tous les horaires et la discipline. Parfois, cependant, une certaine organisation s’avère nécessaire et bien utile. Lorsqu’on planifie quelque chose, on doit d’abord prendre conscience que faire une chose, c’est nécessairement refuser autre chose. À moins que vous ne considériez que votre temps est infini ! Sinon, vous pouvez conseiller l’utilisation de la simple structure OUI/NON. Demandez à votre client : « à quoi dites-vous oui au quotidien ? Et que rejetez-vous ? Notez chaque élément dans une colonne OUI ou NON. Maintenant, à quoi préféreriez-vous dire oui ? Et que souhaiteriez-vous stopper ? » Dites-lui de faire passer les éléments d’une colonne à l’autre et demandez-lui comment concrétiser ce nouvel état de la liste. Pour l’y aider, vous pouvez lui proposer de compter les jours (il en faut 21 pour établir une nouvelle routine) et de noter ses succès. Proposez-lui également de mettre de la couleur dans son agenda ! De temps à autre, faites le point avec lui sur ses progrès. Partie 4 — Bien gérer les drames, décisions et dilemmes

Chapitre 12 — Renforcer les relations dans la difficulté 1. Identifier les parties prenantes qui comptent De façon restreinte, les parties prenantes sont les personnes qui prennent part à la vie d’une entreprise ; au sens large, on peut appliquer cette notion à la vie quotidienne et personnelle et y faire entrer toutes les personnes qui nous entourent et concourent à rendre notre existence meilleure. Cartographier son réseau permet de se rendre compte de ses ressources et du soutien dont on bénéficie (pour créer une carte relationnelle complète, voir p. 214). Lorsque vous entrez en relation avec quelqu’un, vous établissez certains types de connexions. Aidez votre client à cerner les relations qu’il entretient avec chaque personne de son réseau grâce au modèle de communication à quatre I :

Information ; Implication ; Influence ; Inspiration.

Vous pouvez aussi l’aider à établir un plan de communication efficace (tableau 12-2, p. 217) qui se focalisera sur :

La cible ; Le résultat ; Le message ; La méthode.

  1. Comprendre comment fonctionnent les autres C’est capital ! Les 3 positions perceptuelles, l’un des outils de la PNL, vous aident à entrer dans la peau d’autres personnes et à mieux les comprendre. Elle invite chacun à se positionner :

Selon son point de vue naturel (première position) ; En se mettant à la place de l’autre (deuxième position) ; En adoptant un point de vue de spectateur impartial (troisième position).

Il en existe même une quatrième que l’on fait adopter à son client lors de l’exercice dit du métamiroir. Dans cet exercice, le coaché est invité à adopter les trois premières positions, puis à rejoindre la quatrième, c’est-à-dire à faire comme s'il agissait volontairement selon la troisième position (permutation de la première et de la troisième position). Cela ouvre de nouvelles perspectives de résolution des problèmes. Si vous voulez vous faire comprendre rapidement d’un client sous pression (ou lui-même, d’autres personnes), il faudra en premier lieu cerner ses métaprogrammes et lui répondre dans la même tonalité, pour que le message soit rapidement intégré. Prêtez toujours attention au contexte dans lequel le problème a lieu, puisque les métaprogrammes varient en fonction des situations. 3. Coacher des équipes pour une meilleure cohésion Vous pouvez vous servir des outils de la PNL pour le coaching de groupe également. En leur rappelant ou en les invitant à réfléchir aux présuppositions fondamentales de la PNL, vous les aiderez à développer un état d’esprit de réussite. Si l’équipe en est à la confrontation, vous aurez pour tâche de leur permettre de retrouver des valeurs, mais aussi des objectifs communs et bien définis, tout en développant les croyances et les comportements positifs. Si l’enjeu est davantage de normaliser des procédures ou d’accroître les performances, vous pourrez diagnostiquer, puis limiter les comportements non performants. Parallèlement, vous favoriserez l’écoute active et le respect mutuel. L’équipe se dissout ? Pensez à l’aider à célébrer le chemin parcouru et les succès rencontrés ! Quels enseignements tirer de l’expérience ? Chapitre 13 — Digérer les déceptions 1. Se sentir bien quand tout va mal Les sentiments négatifs sont naturels ; le coach rencontre des clients dans tous les états émotionnels ! Rassurez-les en leur disant que cela est normal, puis enclenchez un processus de régulation des sentiments. L’objectif est d’éviter qu’ils ne répriment ou refoulent leurs émotions négatives et puissent ainsi passer à autre chose sereinement. « En tant que coach, vous servez les intérêts de votre client en lui donnant l’autorisation, l’espace et les outils nécessaires pour révéler ses vrais ressentis. Le coaching est peut-être le seul espace où il a le sentiment de pouvoir révéler sa véritable personnalité. Trouvez des activités créatives qui lui permettent de se connecter à ses ressentis. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 235) Prendre soin de soi au quotidien est essentiel. Vous pourrez éventuellement aider votre client à apprendre certaines techniques de respiration et à se focaliser sur ce qui compte. 2. Éviter le triangle du drame Le triangle dramatique, créé par Stephen Karpman, a été inspiré par l’analyse transactionnelle développée par Éric Berne. Les trois rôles retenus sont les suivants :

Victime (vulnérabilité) ; Persécuteur (pouvoir) ; Sauveur (responsabilité).

Chaque position pose problème et l’enjeu est de savoir rester en dehors du triangle. Le client peut se placer dans l’une de ces positions lorsqu’il est en conflit avec quelqu’un ; il vous faudra alors l’aider à en prendre conscience en lui faisant découvrir quel est le rôle joué par la personne — et donc, par soi-même. 3. Tirer des enseignements d’une période difficile Ce n’est pas toujours aisé, mais c’est possible. Vous pourrez aider vos clients à surmonter les pertes subies en vous inspirant de deux auteurs clés de la PNL, Steve et Connirae Andreas, qui ont proposé un modèle du deuil appelé aussi processus de perte et de deuil. Celui-ci peut être réel (la disparition d’un être cher) ou perçu (l’abandon d’un chemin de vie possible, tel qu’avoir une famille, par exemple). Cet outil puissant s’appuie également sur les notions de deuil non résolu et de deuil résolu : soit l’échec (le ressassement de la perte et des sentiments négatifs) ou la réussite (la présence à l’être ou la chose perdue et les émotions positives). Pour résoudre un deuil, il est important de :

Mettre en avant les sentiments positifs liés à la personne ; Les distinguer et les préserver de l’expérience elle-même (la mort).

La PNL parle ici de dissociation entre perte et deuil. Chapitre 14 — Coacher dans un climat de conflit 1. Identifier les comportements sous la pression « Pour coacher un client en proie à un conflit, il faut d’abord l’aider à prendre conscience de son propre schéma comportemental et des réactions qu’il a systématiquement face aux situations conflictuelles. Ce n’est qu’ensuite qu’il convient d’explorer les moyens de gérer les différences et d’afficher une plus grande créativité et ingéniosité dans le futur. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 248) Comment ? En tenant par exemple un journal de bord dans lequel il fera état des moments difficiles et de ceux qui le sont moins. Si cela est nécessaire, certains objets ou images pourront également l’aider à reprendre son calme. En cas de conflit ouvert avec quelqu’un, c’est la meilleure solution qui doit être recherchée : orientez votre client vers les résultats et invitez-le à faire preuve de flexibilité. 2. Gérer les différences Si le conflit s’enlise ou s'il s’agit de mieux comprendre un « ennemi », réutilisez les positions perceptuelles, ainsi que le processus du découpage (chunking), deux techniques vues plus haut. 3. Dire ce qui doit être dit Parfois, il faut dire les choses, même si elles sont difficiles à entendre. Pour communiquer efficacement et sereinement, vous pouvez enseigner à votre client les rudiments de la communication non violente. Pensez également à soigner vos feedbacks en demeurant dans un esprit constructif et factuel, sans faire de reproches ni d’hypothèses sur les motivations d’autrui. Chapitre 15 — Aplanir les hauts et les bas d’une carrière 1. Jouer les points forts La diversité des métiers représente la diversité des personnes et de leurs points forts. La question n’est donc pas de devenir P.D.G. ou vedette de cinéma, mais de faire ce que l’on aime et sait bien faire. En tant que coach PNL, vous pouvez aider votre client à trouver la carrière idéale en lui faisant explorer ses compétences et ses expériences passées. Si votre coaché va perdre son travail, voyez avec lui s’il a prévu un plan de secours (cas des personnes plutôt dissociées du temps, selon les termes de la PNL). Dans tous les cas, vous pourrez l’accompagner dans la création de sa nouvelle carrière. 2. Posséder une réputation engageante On a aujourd’hui peu de recours face à cette réalité : de plus en plus, notre réputation nous précède. Auparavant, c’était le bouche-à-oreille ; ce sont aujourd’hui les réseaux sociaux. Les feedbacks des autres importent aussi beaucoup, surtout en entreprise où cette pratique est largement répandue. Parfois, vos clients peuvent avoir tendance à les fuir. Mais autorisez-les à avoir confiance en eux et à accepter les retours de façon bienveillante. Utilisez aussi les récits. Ce sont des histoires que les clients peuvent raconter au sein de leurs réseaux. Des histoires faites de leurs succès et de leurs échecs. C’est, en somme, la technique du storytelling. Vous pourrez aussi préparer l’entretien d’embauche en travaillant le langage corporel et la voix de votre client. 3. Les réseaux, atout d’une évolution de qualité La constitution de réseaux en ligne facilite la vie des introvertis ! Facebook, LinkedIn ; voici de nouvelles manières de communiquer et de trouver du travail. Pour se faire connaître, votre client devra se demander quel est son objectif, mais aussi interroger son image, sa cible et le message qu’il veut faire passer. Partie 5 – Elargir sa palette de coach PNL

Chapitre 16 — Tirer parti du temps Se créer une ligne du temps personnelle La PNL étudie la façon dont les individus se représentent le temps et elle cherche, à partir de là, à proposer des techniques pour mieux vivre son histoire personnelle. Pour la PNL, il y a deux manières principales de se rapporter au temps :

En être dissocié (c’est-à-dire se sentir extérieur au temps, ce que les planificateurs font très bien) ; Y être associé (se sentir dans le temps, ce qui est le propre des jouisseurs de l’instant).

Vous pouvez aider votre client à connaître son système de représentation du temps en utilisant certains exercices tels que la visualisation (voir le processus détaillé p. 281). En fonction de leur style, vous travaillerez ensuite différemment. L’objectif demeure néanmoins identique : le plus souvent, vous chercherez à rééquilibrer la balance entre association et dissociation en permettant aux uns de connaître l’expérience du temps des autres. Voyager dans le temps C’est une méthode pour parvenir à dissocier ou à associer quelqu’un du temps. Le coach guide son coaché en lui proposant de « flotter » au-dessus de sa ligne du temps. Cela permet, notamment, de travailler sur les émotions négatives liées à l’enfance, à « programmer » des moments de spontanéité ou à se préparer à des événements à venir. Se créer l’avenir rêvé « Les lignes du temps sont un moyen efficace de concevoir un avenir passionnant et de surmonter les écueils du passé. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 288) Vous pourrez progressivement vous (ou aider votre client à se) modifier :

Physiquement ; Socialement et émotionnellement ; Intellectuellement ; Au niveau spirituel et existentiel.

Chapitre 17 — Moduler ses expériences grâce aux sous-modalités Comprendre les sous-modalités Rappelez-vous : les modalités sont les façons d’appréhender la réalité par les sens (visuel, auditif, kinesthésique étant les trois principales). Pour plus d’informations, pensez à consulter les Exercices de PNL pour les Nuls. Les sous-modalités vont être les caractéristiques plus détaillées liées à l’une des modalités. Prenons l’exemple des sous-modalités visuelles. Quelles peuvent-elles être ?

Localisation ; Taille ; Format ; Mouvement ; Couleur/noir et blanc ; Etc.

Lorsque vous aidez votre client à naviguer dans ses souvenirs ou à se construire un meilleur avenir en se projetant dans l’avenir, vous l’aidez en fait à travailler, tel un artiste, sur ses propres images mentales. Tout d'abord, que voit-il ? Que peut-il changer (la taille, etc.) pour que ce souvenir soit moins négatif ? Que peut-il ajouter (une couleur, un son, un geste) pour se donner la confiance nécessaire pour affronter tel événement présent ou futur ? Grâce à l’exercice, il est possible de modifier une foule de sous-modalités et de mieux vivre au quotidien. Une méthode directement liée aux sous-modalités s’appelle la transposition : ici, vous transposerez une série de sous-modalités qui fonctionnent bien dans un domaine de votre vie à un autre (voir en particulier le tableau 17-4, p. 301). Changements de position Nous avons parlé de l’association ou de la dissociation au temps. Mais ces deux termes valent aussi pour le contexte ou les personnes que vous y rencontrez. Selon les situations, vous aurez intérêt à passer d’une attitude dissociée (impartiale, extérieure) à une attitude associée (empathique, engagée). Les sous-modalités peuvent vous y aider. Modifier ses croyances grâce aux sens La PNL utilise les concepts de croyances limitantes et de croyances aidantes. Les premières nous desservent, tandis que nous progressons grâce aux secondes. Comment passer des unes aux autres ? Mais oui, en s’appuyant sur les sous-modalités (le processus complet est détaillé p. 306) ! Chapitre 18 — Gérer les états émotionnels Saluer les états émotionnels « Les quatre émotions de base que sont la colère, la joie, la tristesse et la peur peuvent chacune déclencher un état émotionnel. Cet état émotionnel englobe les pensées, sentiments et sensations corporelles. L’état décrit une façon d’être (malheureux ou tranquille, terrifié ou transporté de joie). Dans le coaching, vous encouragez vos clients à être attentifs à leurs états émotionnels, à les considérer comme des informations précieuses sur ce qui leur arrive en profondeur. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 309) Chaque émotion a une valeur et chacun vit les émotions différemment. Évitons de les juger trop rapidement et concentrons-nous sur leurs conséquences. Modifier les états émotionnels Heureuse nouvelle : ni vous ni votre client n’êtes enfermés dans un état émotionnel ! Ici encore, vous pouvez dans certains cas (non pathologiques) travailler vos émotions en agissant avec calme sur vos représentations et vos sens. Pour ce faire, l’une des principales ressources conceptuelles développées par la PNL se nomme l’ancrage. Une ancre est « un stimulus externe qui déclenche une réaction ou un état intérieur particulier » (p. 312). En créant des ancres qui vous font passer d’un état négatif à un état positif et en sachant les utiliser, vous pourrez modifier vos états émotionnels. S’attaquer aux interférences provoquées par les diablotins Les diablotins sont des personnifications de certains aspects de la personnalité qui viennent envahir et transformer vos états émotionnels. Un exemple : votre client est perfectionniste (diablotin perfectionniste) et cette insatisfaction constante lui procure des émotions négatives (colère, tristesse). Que faire ? Vous pouvez l’orienter dans différentes directions. L’une d’entre elles est de lui exposer la règle 80/20. Vous pouvez aussi travailler avec lui ses croyances limitantes, si le problème vient de plus loin. Surmonter sa peur Il existe plusieurs types de peurs et elle a aussi plusieurs façons de se manifester. Dans tous les cas, travailler la confiance en soi est ici essentiel. Dans les situations de phobies, la PNL a développé une méthode nommée traitement rapide des phobies ou double dissociation VK (voir les pages 322-323). Chapitre 19 — Connecter toutes les parties d’une personne Le règne de parties Chaque personne est une mosaïque de « parties » : une partie de vous-même est perfectionniste, tandis que l’autre veut jouir de l’instant présent, etc. Vous jouez par ailleurs des rôles différents au niveau personnel et professionnel et vous avez des désirs parfois inconciliables ! Ces fragments non intégrés (jargon de la PNL) forment un ensemble : au quotidien, l’enjeu est de les aligner les uns aux autres pour qu’ils ne se fassent pas conflit mutuellement. Solidaire pendant le changement ! Les périodes de changement sont des moments où ce type de conflits intérieurs peut survenir. Une façon de rassurer votre client peut être de l’amener à réfléchir sur les transitions qu’il a effectuées avec succès par le passé (voir la page 327). Dans les moments de crise, le coach devra être particulièrement attentif à l’écologie des décisions prises. Par exemple : la colère au niveau professionnel n’a-t-elle pas dicté cette rupture sur le plan personnel ? Le coach aide à remettre en perspective et à sécuriser/vérifier les modifications envisagées. Se façonner une identité homogène Les composants de la personnalité existent et ne peuvent être complètement réduits ; en revanche, il est possible de rechercher et de créer l’harmonie. La PNL a développé des techniques pour calmer le conflit entre deux parties (voir p. 333) et des tests d’évaluation pour établir son niveau de congruence, c’est-à-dire de plénitude (voir p. 335). Tenir un journal de bord est également une excellente façon d’intégrer progressivement les différentes parties de la personne. Recadrer la situation Au quotidien, des « cadres » structurent notre expérience ; on ne parle pas ici de personnes dans une entreprise, mais plutôt de la manière d’envisager les interactions sociales. Si votre coaché adopte un comportement qui ne « cadre » pas avec le contexte, vous pouvez l’aider à se recadrer en utilisant le recadrage en 6 étapes (voir pages 338-339). Partie 6 - La partie des Dix

Chapitre 20 — Dix questions de coaching pertinentes Voici dix questions proposées par Kate Burton pour faire réfléchir vos clients :

« Que voulez-vous ?

En quoi ceci est-il important pour vous ?

Comment saurez-vous que vous avez obtenu ce que vous vouliez ?

Quels obstacles se dressent sur votre route ?

Parmi les ressources disponibles, lesquelles peuvent vous être utiles ?

Que ressentirez-vous une fois l’objectif rempli et que vous vous retournerez sur votre succès ?

Quelle question ne souhaitez-vous pas vous poser pour le moment ?

Comment rendre la tâche vraiment facile ?

Quelle est la première étape ?

Et quoi d’autre ? » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 344-350)

Chapitre 21 — Dix pièges à éviter

Préférer le détail au global ; S’enfermer dans des récits sans fin ; Se placer en sauveur ; En faire tout un drame ; Tout savoir sur tout ; Prendre la place du parent ou de l’enfant ; Oublier la durée ; Se rapprocher de trop près personnellement ; En demander trop à votre client ; Ne pas oser clore le coaching.

Chapitre 22 — Dix façons d’améliorer ses compétences de coach

Participer à des formations ; Enseigner ou faire part de ses savoirs ; Faire des expériences sur votre entourage (avec leur permission) ; Prendre exemple et trouver de l’inspiration chez d’autres coachs ; Tester des choses nouvelles ; Graver sa voix, puis s’écouter et s’analyser ; Vous donner des objectifs en termes de qualité ; Prendre appui sur un mentor ou un coach plus avancé qui puisse vous superviser ; Faire partie d’un réseau professionnel ; S’engager au sein d’une institution de coaching.

Conclusion sur « Le coaching avec la PNL pour les Nuls » de Kate Burton et Monique Richter : Vous êtes coach, mais avez-vous déjà intégré la PNL à votre quotidien ? Alors, il est temps de jeter un œil, et même d’approfondir la lecture de cet ouvrage essentiel ! Avec Les exercices de PNL pour les Nuls et La PNL pour les Nuls, déjà cités, il forme le triptyque parfait pour s’initier à la programmation neurolinguistique et transformer positivement votre pratique de coach. Si vous n’êtes pas encore coach, mais que vous souhaitez le devenir, alors je vous conseille de commencer par Le guide du coaching, ainsi que par l’excellent livre sur le coaching personnel, Coaching de vie. Comme l’explique bien Kate Burton au début de l’ouvrage, les méthodes du coaching et de la PNL sont à la fois différentes et complémentaires. Ce qu’il faut retenir de « Le coaching avec la PNL pour les Nuls » : Tout d’abord, la somme d’exercices à réaliser et de techniques à intégrer dans sa pratique quotidienne. Comme d’habitude avec la collection « Pour les Nuls », on se retrouve face à un véritable trésor de ressources à exploiter ! L’autrice (Kate Burton) et sa traductrice (qui se fait aussi co-autrice, en adaptant certains exemples au cas français, notamment : Monique Richter) montrent de façon excellente comment le mariage entre PNL et coaching peut s’opérer. Le livre s’adresse directement au coach, en lui expliquant pas à pas les concepts clés de la PNL (représentations, modalités, ancrage, etc.) et en lui proposant des procédures, des tableaux et des schémas qui viennent compléter les exercices à réaliser avec son client (ou les exercices à réaliser par le coach lui-même). Enfin, retenez ce conseil de lecture : « Plongez dans le vif du sujet en sélectionnant le chapitre qui vous attire. À vous de choisir. Vous n’êtes pas obligé de lire cet ouvrage linéairement du premier au dernier mot. Vous souhaiterez peut-être d’abord feuilleter le sommaire, à la recherche d’éléments susceptibles de vous intéresser […]. Picorez donc à droite et à gauche pour élargir votre palette de coach selon vos connaissances et centres d’intérêt. » (Le coaching avec la PNL pour les Nuls, p. 6) Points forts :

Le caractère didactique de l’ouvrage et la présentation claire, typique de la collection « Pour les Nuls » ; Une bibliographie fournie, mais surtout beaucoup d’exemples et de cas concrets tout au long de l’ouvrage ; Des exercices qui peuvent être réalisés seul et chez soi, tranquillement.

Points faibles :

Le volume est épais et ne se manie pas si facilement ; Si vous avez lu les autres ouvrages de la collection sur la PNL, votre apprentissage sera plus limité.

Ma note :                  Avez-vous lu le livre de Kate Burton et Monique Richter « Le coaching avec la PNL pour les Nuls » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Kate Burton et Monique Richter « Le coaching avec la PNL pour les Nuls » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Kate Burton et Monique Richter « Le coaching avec la PNL pour les Nuls »

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Mon, 05 Sep 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12018/Le-coaching-avec-la-PNL-pour-les-Nuls
La boîte à outils du coaching http://www.olivier-roland.fr/items/view/11885/La-bote-outils-du-coaching

Résumé de « La boîte à outils du coaching » de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri : un manuel conçu pour les coaches en entreprise (coaching de dirigeants, de managers et d’équipes) et qui fait déjà référence, puisqu’il en est déjà à sa troisième édition ! Par Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri, 2019, 192 pages. Chronique et résumé de « La boîte à outils du coaching » de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri 

Les auteurs Les deux auteurs sont coaches de dirigeants. Belkacem Ammiar est membre du cabinet Koan-coaching. Il enseigne dans différentes écoles supérieures et en université. Omid Kohneh-Chahri, quant à lui, est fondateur du cabinet de coaching Awareness & Development. Il forme également des coaches au sein de l’équipe pédagogique de Transformance. Avant-propos L’ouvrage est conçu en fonction des trois grands types de relations qu’un coach doit développer :

La relation avec lui-même ; Celle avec la personne accompagnée ; Et enfin celle qui peut le lier à des groupes (équipes, organisation).

Il s’adresse aussi bien aux coaches novices qu’aux experts : « Le coach débutant y puisera toutes les ressources nécessaires pour apprendre à cadrer efficacement sa relation avec ses clients tout au long de l’accompagnement de coaching. Quant au coach confirmé, il pourra apprendre à développer sa posture toujours très paradoxale qui consiste à “aider l’autre à apprendre à se débrouiller seul et à trouver lui-même ses solutions”. » (La boîte à outils du coaching, p. 6) Une posture paradoxale, en effet, qui est toutefois rendue praticable grâce aux outils de référence présentés ici, qui proviennent des différents courants majeurs du coaching, à savoir :

La psychologie humaniste ; L’analyse transactionnelle ; La programmation neurolinguistique (PNL) ; « L’élément humain » de Will Schutz ou CNV ; La culture CT (coach & team) ; L’approche systémique ; Le développement organisationnel (organisational development) et le codéveloppement.

Dossier 1 — Se préparer au coaching Ce dossier explore la notion de qualité d’être et étudie, tout particulièrement, les quatre capacités indispensables pour exercer en tant que coach professionnel. Quelles sont ces quatre capacités ?

La disponibilité pour son client ; La connexion avec soi-même ; L’agilité et la flexibilité des modes d’intervention ; Une attitude claire par rapport à l’argent.

Outil 1 – La centration Se centrer, c’est prendre le temps de porter attention à soi et, tout particulièrement, à sa respiration. Cette technique s’inspire clairement de la méditation. Vous commencez par :

Respirer profondément ; Puis vous passez en revue et relâchez chacun de vos membres ; Enfin, vous êtes dans un état centré, concentré sur le flux d’air qui vous traverse.

Utiliser cette technique simple vous permettra d’accueillir plus facilement l’autre, parce que vous serez plus calme vous-même. Elle vous permet d’explorer vos émotions et ainsi de mieux vous connaître. Notez que cet outil (ou ces outils, si on dissocie relaxation et centration) peut être proposé au client. En situation de stress, leur maîtrise pourra l’aider à décompresser et à prendre du recul. Outil 2 – La troisième écoute Pour comprendre la signification de cette expression, il faut savoir ce que sont les deux premières écoutes :

D’abord, le coach écoute le discours verbal (ce qui est dit) de son client ; Ensuite, le coach écoute le discours non verbal (manifestations corporelles) et les rapports entre celui-ci et le premier.

La troisième écoute est dirigée vers le coach lui-même. Il n’écoute plus le client, mais lui-même. C’est-à-dire ? Lorsqu’il reçoit un signal venant de son coaché, quel que soit le canal (une intuition, une pensée réfléchie, une émotion, etc.), il prendra le temps de vérifier si ce stimulus provient bien de l’interaction avec le coaché. S’il décide ou reconnait que ce signal « appartient » bien à l’interaction présente avec le coaché, il pourra agir de la façon la plus appropriée vis-à-vis de ce dernier. Si ce signal vient du coaché lui-même, il le laissera de côté le temps de la séance. Outil 3 – Le poisson-canne à pêche Cet outil a été conçu par Vincent Lenhardt. Il porte sur la question de la posture à adopter en situation du coaching. Comment agir ? Faut-il résoudre les problèmes pour le client (donner du poisson) ou lui permettre de trouver seul la voie de sortie (offrir une canne à pêche) ? Ce dilemme est typique de la pratique du coach. Bien sûr, l’objectif du coaching est d’amener le client à une autonomie complète. Toutefois, par principe, cela signifie que ce n’est pas (toujours) le cas au moment de l’interaction. En fonction du degré d’autonomie et de maturité, mais aussi de l’urgence de la situation et de l’état émotionnel du client, le coach peut donc décider d’agir dans un sens ou dans un autre (poisson ou canne à pêche). Cela implique :

De comprendre la situation ; Puis de choisir sa posture en connaissance de cause (chaque posture ayant ses avantages et ses inconvénients).

L’avantage principal de la posture poisson est d’agir vite, mais le risque pour le client est de rester dans une posture passive, en attente du « sauvetage » du coach. Au contraire, l’autre posture responsabilise le client, mais ne fonctionne pas si l’urgence se marie à un état émotionnel instable du client. Outil 4 — Déterminer le prix d’une intervention Pouvoir déterminer et justifier le prix d’une prestation est capital pour le coach. Être au clair avec cet aspect donne des gages de confiance. Comment faire ? Il faut commencer par analyser et cerner la problématique du client, ce qui implique de déceler ses objectifs (au cours d’une première séance). Une session complète de coaching est habituellement composée de dix séances de deux heures. Afin de définir le prix de l’intervention, il faut ensuite connaître les prix du marché. À titre indicatif, le taux horaire standard d’un coaching de dirigeant est de 600 € (et de 400 € pour un coaching de manager). Ce prix inclut la préparation du coach. Le coach doit analyser son rapport à l’argent en se posant la question de :

Sa valeur ; De sa compétence ; De sa situation par rapport à ses pairs, voire de ses formateurs.

Une sous-évaluation peut être le signe de la création d’un rapport biaisé (le coach se positionne en tant que sauveur, faisant un rabais) ; une surévaluation, en revanche, peut être le signe d’une identité narcissique. Dossier 2 — Préparer son intervention La préparation du coaching est une phase clé de la relation. Mais quels sont les critères de réussite d’une telle étape ?

Parvenir à fixer des objectifs clairs et communs ; Ancrer la démarche dans un contexte précis ; Créer une relation pédagogique avec l’entreprise.

Outil 5 — Établir les objectifs Pas de coaching sans savoir où l’on va. La démarche d’accompagnement est centrée sur l’action et elle a une fin clairement établie dès le départ. Par ailleurs, le client a besoin de buts clairs pour demeurer motivé. L’objectif est décidé lors de la première séance, mais des objectifs secondaires doivent aussi être désignés lors de chaque séance. Il faudra donc :

Définir le « but global » du client ; Puis les objectifs de performance (qui permettent d’atteindre le but global) ; Et enfin décider d’indicateurs de mesure servant à s’assurer du mouvement positif effectué.

Outil 6 — Conduire une réunion tripartite La première séance de deux heures est composée :

D’une première heure avec le client (pour faire connaissance, clarifier sa problématique et préparer la deuxième heure) ; De la deuxième heure, dite « réunion tripartite » durant laquelle un représentant de l’entreprise sera également présent.

L’objectif de cette deuxième heure est de poser le cadre du coaching et de décider des objectifs en commun. Le déroulement en est simple :

D’abord, effectuer un tour de table de présentation ; Ensuite, le coach anime la discussion afin de parvenir à un accord sur les objectifs à atteindre par le coaché.

Outil 7 – Le contrat tripartite « Le contrat tripartite est un document rédigé par le coach à l’issue de la réunion tripartite (voir outil 6), explicitant les objectifs du coaching et les modalités d’intervention. Il s’agit d’un accord entre le coach et la personne accompagnée, son manager et le cas échéant la direction des ressources humaines [dans le cas d’une réunion dite quadripartite]. Un contrat tripartite comprend les rubriques suivantes :

Contexte de la demande ;

Enjeux de l’entreprise ;

Objectifs du coaching ;

Principes du coaching et rôle du coach ;

Modalités d’accompagnement ;

Budget […] ;

Traitement des litiges. » (La boîte à outils du coaching, p. 30)

Le contrat devra être signé par toutes les parties prenantes. À noter : certains coaches préfèrent séparer le contrat dans ses deux parties constitutives — à savoir le contrat de coaching et le contrat d’affaires (avec les parties budget et traitement des litiges). Outil 8 – Le bilan de coaching Réalisé à l’issue de la démarche, il a trois finalités principales :

Exhiber les bénéfices pour l’ensemble des parties prenantes ; Faire le point, de manière réflexive ; Fixer durablement les apprentissages et les changements.

Le coach prendra d’abord une heure pour prendre du recul sur le chemin parcouru avec le client, puis réalisera une autre réunion tripartite d’une heure, au cours de laquelle il animera les interactions et veillera particulièrement à l’aspect factuel des feedbacks ; il s’appuiera sur les indicateurs établis en début de parcours. Outil 9 – L’alliance On parle d’alliance tout court dans le cadre du coaching individuel ou d’« alliance avec l’équipe » dans le cadre d’un coaching collectif. Il y a alliance lorsque les acteurs s’entendent autour :

Des finalités du coaching ; De la qualité de la relation (entente interpersonnelle) ; Du déroulement concret de l’intervention.

Cette connexion devra être créée ou favorisée tout au long du parcours, en s’assurant notamment de :

Actualiser les objectifs ; Donner une réponse honnête, c’est-à-dire prendre position, après écoute, quant à la possibilité de l’accompagnement ; Être clair et pédagogue au sujet de la pratique du coaching ; Fournir un cadre avec des règles de fonctionnement ; Ne pas laisser le client sans réponses à ses interrogations.

Dossier 3 — Écouter et analyser le contexte du client Le coaching diffère de la formation et du conseil. Cela se repère à deux points essentiels.

Le coach considère que la réponse vient du patient : il porte un regard optimiste sur son client en considérant qu’il est plein de ressources, qu’il s’agira de développer ou de dévoiler ensemble ; La relation est cadrée et ce cadre vise à responsabiliser au maximum le coaché, qui devra notamment fournir une demande claire. Le coach, quant à lui, devra toujours veiller à structurer et contextualiser son intervention.

Outil 10 – L’écoute active C'est Carl Rogers, célèbre psychologue humaniste étatsunien, qui a conçu cette méthode. Celle-ci vise à créer un climat d’ouverture et de confiance entre le thérapeute et le client. Elle passe notamment par l'observation du discours non verbal par la reformulation des propos, des ressentis et des émotions. Elle implique authenticité, respect et empathie pour le coaché. Pour écouter de façon bienveillante et profonde, concentrez-vous sur tous les signaux (verbaux, non verbaux, comportements à votre égard) et n’oubliez pas de mettre en œuvre la troisième écoute (outil 2). Pour reformuler efficacement, préférez l’emploi des mêmes mots et expressions que ceux utilisés par votre client. Il existe trois formes de reformulation.

Reflet : vous répétez exactement les propos pour relancer la discussion ; Synthèse : vous demandez des clarifications ou mettez en évidence certains traits de l’interaction en résumant et en additionnant un certain nombre de signaux ; Déductive : faire apparaître clairement et faire valider les croyances ou les idées du coaché.

L’écoute active est l’une des compétences essentielles du coach. Outil 11 – Le questionnement Imprescriptible, il vous servira dans toutes les phases du coaching, afin d’aider votre client à s’orienter, à exprimer ses pensées et ses émotions, ou encore à le faire réfléchir et lui permettre de développer son potentiel et ses capacités de résolution des problèmes. Il est le complément naturel à l’écoute active. Pour bien maîtriser cet outil, le coach devra bien peser ses mots et connaître différents types de questions.

Ouverte : la réponse est laissée totalement libre ; Fermée : une alternative est impliquée dans la question ; Orientée action : l’accent est placé sur la manière (comment) ; Orientée expérience dans le passé : à visée plus réflexive ; Clarification : débrouiller ou illustrer un propos peu compréhensible ; Projection : le coaché est invité à imaginer une situation où le problème est résolu ; Métaphorique : déplacement du regard qui permet de traiter le problème différemment.

Outil 12 – La grille RPBCD Pour comprendre, déplions le sens de cet acronyme.

R comme Réel = qu’en est-il de la situation actuelle du coaché ? P comme Problème = qu’est-ce qui dysfonctionne pour le coaché ? Quel est l’état futur désiré ? B comme Besoin = le coach est amené à poser prudemment une hypothèse sur le besoin sous-jacent (diagnostic) ; D comme Demande = le coach clarifie l’objectif de la séance avec le coaché et le responsabilise ; C comme Contrat = chacun explicite ses attentes, ses capacités d’intervention et les modalités de l’interaction.

Ne prenez pas ceci pour un processus linéaire ; ces cinq niveaux sont reliés de façon dynamique et doivent être adaptés en cours de route. Outil 13 – Le modèle GROW Ce modèle permet de dégager un ordre au questionnement proposé sur l’ensemble de la démarche. Il peut aussi donner lieu à un dialogue rapide, appelé « dialogue de coaching », au cours duquel vous vous assurerez de poser les questions suivantes.

Goal (objectifs) : clarification de l’ambition du client ; Reality (réalité) : exploration de la situation actuelle ; Options : réflexion autour des solutions possibles ; Will (volonté, action) : dessiner un plan d’action et prévoir les obstacles.

Il n’est pas nécessaire d’imposer cette structure de questionnement dès le départ du coaching. La plupart du temps, le client a d’abord besoin de s’y retrouver lui-même et de débrouiller différents nœuds. Utilisez son propre dynamisme, puis lorsque vous considérez que cela est perspicace et judicieux de son point de vue, faites-le entrer dans la démarche. Outil 14 – Les zones d’intervention Très utile dans le cadre d’un accompagnement individuel, ce modèle permet de créer une hiérarchie des problèmes, de planifier leur résolution et ainsi de traiter intelligemment les urgences. Huit zones sont à travailler en profondeur (dans le livre, les auteurs détaillent avec plus de précision le travail à réaliser pour chaque zone) :

Le coach lui-même = est-il au clair avec lui-même ? La relation = est-elle efficace ? Le coaché = a-t-il une bonne estime de lui-même ? La relation coaché — environnement de travail = quelle est-elle ? Le système du coaché = quels sont les dysfonctionnements, les pressions, etc. ? Le problème = une fois posé, comment agir ? Quelle solution « technique » apporter ? La relation entre les autres et le problème posé = comment envisager le problème sous leur angle ? La relation du coaché avec le problème posé = comment gérer son problème, quelles sont les options ?

Outil 15 – Le triangle de Karpman C'est Stephen Karpman, spécialiste de l'analyse transactionnelle, qui a mit en place ce modèle qui fournit des clés de compréhension et d'analyse en matière de communication. Lorsque vous êtes en interaction avec quelqu'un, vous pouvez adopter l'une des trois postures suivantes :

Celle de victime ; De persécuteur ; Ou de sauveteur.

Les situations de malaise relationnel, de conflit ou de manipulation peuvent résulter de l'enfermement de chacun des interlocuteurs dans l'un de ces rôles. Pour utiliser ce modèle, veillez à :

Cerner d’abord le souci de votre client ; Lui exposer les trois rôles (persécuteur, victime, sauveteur) ; Expliquer la dynamique interactive du triangle ; À partir de là, aider le client à s’y repérer, à repenser son problème selon ce schèma et à mettre en place des stratégies d’évitement ou de sortie du triangle.

Attention à ne pas entrer vous-même dans la peau du « sauveteur ». Cela se remarque à une prise de parole trop fréquente et à une trop forte implication dans la résolution des problèmes du client (sans demande de sa part), qui conduisent d’ailleurs le coach à considérer qu’il dépense trop d’énergie dans les séances. Dossier 4 — Intervenir efficacement Comme on l’a vu avec le poisson-canne à pêche, le coach peut intervenir plutôt en conseillant ou plutôt en éveillant l’autonomie du client, selon la situation. L’objectif final est bien d’atteindre l’autonomie, mais le conseil s’avère parfois nécessaire lorsqu’il y a urgence ou lorsque le client ne maîtrise pas certaines notions essentielles (le coach joue alors le rôle d’un « enseignant »). Ce dossier fournit des outils permettant d’agir plutôt dans un sens (outils 16, 20, 21, 26, 27) ou dans l’autre (17, 18, 19, 22, 23, 24, 25). Outil 16 – 3P : Protection, Permission, Puissance En jouant sur ces trois leviers, vous serez en mesure de créer des conditions de travail sereines entre vous et le coaché.

La protection vous permet d'avertir le client contre les conséquences et risques d’une action. La permission est un acte de langage au cours duquel vous autorisez le client à changer de comportement. Enfin, la puissance est le sentiment ressenti par le client, lorsqu'il se sent à la fois autorisé et protégé.

Alors que la protection consiste à dire « non », en pointant les conséquences négatives, la permission consiste à dire « oui », en encourageant le client à explorer et à se transformer. Le coach doit trouver le bon équilibre, en vue de donner un sentiment de confiance en soi à son client. Outil 17 – Le renforcement progressif Ici encore, la confiance en soi est au centre des préoccupations. En soulignant les avancées du coaché, en le motivant et en le soutenant, vous pouvez, en tant que coach, jouer un rôle crucial dans le niveau de cette confiance. Le renforcement positif consiste en :

Une écoute attentive ; La valorisation de la personne ou de l’équipe.

Le renforcement peut être conditionnel ou inconditionnel :

Conditionnel = lié à un résultat obtenu ; Inconditionnel = lié aux caractéristiques intrinsèques de la personne ou de l’équipe.

Outil 18 – Le feedback critique Donner un feedback critique de façon constructive implique de :

Déceler et décrire les faits et les comportements observables ; Relater les conséquences négatives pour le client et son entourage ; Travailler à un changement.

Avoir des retours de personnes bienveillantes est toujours une occasion inestimable d’en apprendre davantage sur soi et ainsi de progresser. Pour que cela fonctionne, la juste balance doit être trouvée entre les critiques et les gestes de renforcement positif. En tant que coach, vous ne devrez pas oublier de vous préparer aux réactions possibles de votre (ou de vos) interlocuteur(s), afin de mieux guider la séance. Outil 19 – La confrontation Cette technique vise à extraire et exhiber les incohérences du client, afin de le faire réfléchir. Elles peuvent apparaître :

Entre deux affirmations ; Entre le discours verbal et le discours non verbal ; Dans le conflit entre les possibilités concrètes et les désirs (buts) ; Entre le comportement général du coaché et ses discours ; Dans la différence entre les valeurs et les actes ; Entre le contrat du coaching et ce que fait le client (si le client annule souvent les séances prévues, par exemple) ; Entre la perception du coach et celle du coaché ; Lorsque le coach a l’impression que le client ment, cache ou déforme la réalité.

La confrontation doit être réalisée avec bienveillance et lorsque le coach se sent bien. L’objectif n’est pas de froisser le client, mais de l’aider à avancer. Outil 20 – La métacommunication La métacommunication permet de dénouer un conflit. Par exemple entre deux acteurs d’une même entreprise. Quelles sont les grandes étapes à ne pas manquer ?

Rappeler, par un exercice, que les parties prenantes agissent sur des cadres de référence distincts ; Montrer que les « visions » qu’ils portent (leur avis sur le problème) dépendent de leur cadre de référence et qu’il n’y a donc pas de solution « unique et absolue » ; Faire un effort d’écoute non critique du cadre de référence de l’autre partie ; Générer un feedback réciproque où chacun résume ce qu’il a compris et ressent à propos du cadre de l’autre et de ses contraintes propres ; Inventer une solution commune.

Outil 21 – Les niveaux de changement Comme coach, vous serez amené à repérer différents niveaux d’intervention et donc de changement. La demande de votre client peut se situer à différents niveaux de profondeur — il vous appartiendra de vous adapter après avoir analysé ce point ; vous devrez parfois orienter le coaché vers d’autres spécialistes (thérapeute, notamment). Vincent Lenhardt a dégagé 7 niveaux :

  • 1 = une modification directement liée au contexte du client ; 0 = un changement lié à la fonction exercée ; 1 = un comportement à faire évoluer ; 2 = une transformation des valeurs, des croyances et des systèmes de représentation ; 3 = une restructuration psychique (à laisser à un thérapeute) ; 4 = le développement de la partie inconditionnellement positive en chacun de nous ; 5 = le développement spirituel (à laisser à des ministres religieux).

Outil 22 – La prescription de tâches La technique de prescription des tâches permet au coach d’inviter son client à réfléchir à son évolution et ainsi à favoriser son évolution personnelle. Quels types de tâches le coach peut-il être amené à prescrire ?

Les tâches d’observation visent à collecter des informations sur des situations ; Celles de projection visent à imaginer les bénéfices d’une situation nouvelle ; Les tâches de comportement visent à encourager le client à se dépasser ; Celles dites « paradoxales » visent à débloquer un problème en agissant sur le symptôme.

Ces tâches doivent être prescrites avec soin par le coach (en connaissant le client et en donnant les protections et les permissions nécessaires) et seront réalisées en dehors des séances par le coaché. Outil 23 – Le recadrage « Le recadrage est un mode d’intervention qui vise à générer un changement de regard du client sur sa situation. Sous ce nouvel angle de vue, ce qui était perçu comme une difficulté devient une ressource utile. Il peut s’agir d’un recadrage de point de vue (les angles de perception et la position du point de vue du client sont modifiés), de sens (à partir des mêmes faits, de nouvelles interprétations de la situation sont perçues par le client), de comportement (le client comprend l’aspect positif du comportement qui lui posait problème) ou encore d’un recadrage par parties (voir outil 24). » (La boîte à outils du coaching, p. 82) Assurez-vous :

D’avoir une alliance forte entre vous, le coach, et votre client (voir l’outil 9) ; De bien connaître l’écologie du changement, c’est-à-dire savoir si l’environnement dans lequel il aura lieu sera compatible.

Outil 24 – Le recadrage des parties Il y a plusieurs parties en chacun de nous… Ces parties entrent en conflit les unes avec les autres. Nous voulons rester le même, et en même temps changer. Comment mettre de l’ordre dans tout ça ? Six étapes sont identifiées par les auteurs :

Identification du changement à réaliser ; Prise de contact avec la part de soi-même liée au comportement problématique ; Séparation du comportement en tant que tel et de l’intention positive qu’il comprend ; Création d’un comportement alternatif, non problématique ; Ancrage concret des nouvelles dispositions ; Liaison du nouveau comportement avec l’environnement du coaché.

Outil 25 – La résolution de problèmes par le modèle systémique Lorsqu'une relation fonctionne mal, c'est souvent en raison de blocages autour d'une même problématique. En fait, sans nous en rendre compte, nous mettons en place des solutions qui sont de même nature que le problème et, de cette façon, nous n'arrivons jamais à sortir du cercle vicieux. Pour en sortir, le modèle systémique propose le cheminement suivant :

Clarifiez le problème ; Explorez les tentatives de solutions et trouvez-en le dénominateur commun ; Prescrivez des tâches.

Outil 26 – Les 4 zones de l’identité Grâce à cet outil, vous pourrez créer un diagnostic clair des blocages relationnels ou fonctionnels de vos clients. En repérant les zones problématiques, vous pourrez agir et les renforcer. Tout d’abord, identifiez la zone identitaire perturbée :

S’agit-il d’un problème de reconnaissance interne (confiance en soi et en ses compétences et capacités) ; Le problème vient-il du statut, c’est-à-dire de toutes les couches externes qui font l’identité de la personne (diplômes, carte d’identité, etc.) ? Le souci est-il lié à l’environnement ou au milieu du client, c’est-à-dire à la reconnaissance externe, qui va faire pression sur les trois autres zones ? A-t-il une difficulté vis-à-vis de ses référents externes (ses valeurs, les modèles personnels) ? Généralement, cette quatrième zone est la plus solide, et donc la plus stable.

Après avoir identifié la zone défaillante, vous pourrez la travailler progressivement grâce au questionnement, au renforcement positif ou aux feedbacks. Outil 27 – La grille OSBD Voici un nouvel acronyme ! Les coaches en raffolent. Quelle est la signification de celui-ci ? Laissez-vous guider.

O = Observation (niveau 1) S = Sentiment (niveau 2) B = Besoin (niveau 3) D = Demande (niveau 4)

Il s’agit de quatre niveaux logiques que le coach va démêler analytiquement avec le coaché au cours des séances. Il devra d’abord s’assurer de faire parler le client à propos d’actions précises (premier niveau), puis l’inviter à décrire ses émotions (deuxième niveau). De là, le client pourra déceler la source de son insatisfaction, c’est-à-dire le besoin qui n’a pas été comblé (troisième niveau) et il pourra donc exprimer une demande ou créer un nouveau référentiel d’action (quatrième niveau). Outil 28 – Les degrés d’autonomie Ce modèle issu de l'analyse transactionnelle modélise 4 stades ou états d'une relation :

[L]a dépendance ; [L]a contre-dépendance ; [L]'indépendance ; [E]t l’interdépendance.

Progressivement, la relation va gagner en force et en autonomie. Mais cela n'ira pas sans faire des compromis, ni sans renoncer à certaines attitudes limitantes. L'interdépendance est le degré le plus fort de la relation, dans la mesure où les personnes sont à la fois pleinement autonomes et associées.

Dossier 5 — Améliorer les modes de fonctionnement de l’équipe Découvrez dans ce dossier des « cartes » pour vous aider à vous repérer au sein des équipes et des relations qui s’y nouent, des outils pour mieux communiquer, ainsi que des méthodes ludiques et pédagogiques. Outil 29 — Diagnostiquer le fonctionnement de son équipe Un groupe peut avoir plusieurs formes ou, plus concrètement, une cohésion plus ou moins forte. La grille de lecture proposée ici vous propose de diagnostiquer le type de groupe auquel vous avez affaire. Une équipe évolue selon trois stades :

La collection d’individus (ils sont ensemble mais ne forment pas un tout) ; Le groupe solidaire (les individus s’associent pour réaliser des tâches communes, une identité se constitue, etc.) ; L’équipe performante (une vision partagée permet de souder fortement ses membres qui adaptent constamment leurs rôles à ce qui est attendu par l’équipe).

Le rôle du coach diffère selon l’étape à laquelle se situe le groupe :

Soit créer une symbiose entre le dirigeant et son groupe et entre les personnes (stade 1) ; Ou bien générer plus d’écoute et instaurer un certain nombre de règles (stade 2) ; Ou alors gérer la complexité en s’adressant directement aux acteurs (stade 3).

Outil 30 — Mon, Son, Ton, Notre, Mon Cet outil a une vocation d’intégration, de diagnostic et d’intervention. Intégrer l’ensemble des parties prenantes, repérer les dysfonctionnements et agir au bon endroit (sur la bonne personne ou sur le groupe lui-même). Pour l’appliquer, vous devrez vous questionner de la façon suivante, lorsque vous rencontrez une difficulté (par exemple, un participant récalcitrant) :

Est-ce MON problème (à moi, en tant que coach) ? Est-ce SON problème (si le participant a un problème personnel vis-à-vis duquel il vaut mieux ne pas intervenir en public) ? Est-ce TON problème (lorsque le participant a un problème qui mérite une confrontation et un recadrage public) ? Est-ce NOTRE problème (au groupe en tant que totalité) ? C’est mon problème (au final, quelle que soit son origine, je dois le traiter).

Outil 31 – La matrice RACI Cet outil est utilisé dans le cadre de diagnostics d'équipes, lorsque sont observés des dysfonctionnements en matière de répartition des rôles, des tâches et des responsabilités. Comment le mettre en œuvre ? Quatre étapes sont nécessaires :

Préparez un tableau avec les noms des activités et les noms des personnes de l’équipe ; Formalisez la situation actuelle (demandez à chacun des membres d’inscrire un R, un A, un C ou un I en fonction du rôle qu’il pense jouer pour telle et telle activité de l’équipe) ; Analysez la matrice en pointant du doigt les incohérences ou les contradictions qui émanent des réponses ; Formalisez la situation cible (en redistribuant les rôles de façon concertée et optimale).

Outil 32 – La présentation « binôme, groupe, plénière » Renforcer la cohésion d’une équipe n’est pas toujours aisé, surtout au sein de grandes équipes. Cet outil et le prochain sont spécifiquement consacrés à cette question. Cela passe, bien sûr, par la parole. Comment rassurer et permettre l’éclosion de la parole ? En y allant petit à petit. Tout d’abord, le coach invite chacun à jouer le jeu de la présentation en rassurant sur la confidentialité, mais aussi en proposant à chacun de choisir le degré d’ouverture qui lui convient et en demandant d’adopter une attitude d’écoute bienveillante. Seul, dans un premier temps, chacun va réfléchir aux questions posées par le coach (Qui suis-je ? Quels sont les événements qui m’ont construit ? Quels sont mes projets ? etc.). Ensuite, en binôme, chaque participant va raconter son histoire et se présenter à quelqu’un d’autre, pendant 10 minutes environ. Il écoutera également la présentation de l’autre puis lui fera un feedback de 2 minutes. Au sein de petits groupes ensuite, chacun va se présenter de façon plus concise (3 minutes), tandis que le binôme ajoutera un élément pour compléter la présentation. Enfin, lorsque l’équipe entière sera réunie, chacun se présentera de façon réduite (45 secondes ou une minute maximum). Le coach assurera le bon déroulement de l’ensemble des étapes et proposera une restitution. Outil 33 – Les 2 cercles Autre façon de renforcer la cohésion : l’outil des deux cercles fonctionne de la manière suivante.

Création de deux cercles concentriques avec les membres de l’équipe ; Questionnement « Qui suis-je ? » lancé par le coach (chacun trouve un binôme de l’autre cercle et explore la question) ; Changement (le coach pose une autre question et fait tourner le cercle pour que le binôme change également) ; Restitution au cours de laquelle chacun peut donner son ressenti.

Outil 34 – La banquise Il s’agit d’un jeu visant à analyser et à améliorer l’esprit de collaboration au sein d’une équipe. Avec un tissu, le coach va mimer une banquise et sa disparition progressive (en réduisant sa taille progressivement). Deux fois de suite, il va « réduire la banquise » et demander aux membres de l’équipe de se positionner, puis d’interroger en silence la place qu’ils ont prise. Le coach invitera chacun à se poser des questions telles que :

Suis-je à la bonne place ? À quelle place aurais-je aimé être ? Quel est mon sentiment ? Quel est mon rapport au groupe à cette étape du jeu ?

Outil 35 – La présentation croisée Cet outil fonctionne mieux lorsque les membres d’une équipe se connaissent déjà. Le manager peut animer un séminaire en commençant avec ce jeu de rôles où chacun va présenter son voisin comme si c’était lui-même (c’est-à-dire en première personne), avec humour et légèreté. Grâce à cet outil simple, l’écoute sera renforcée au sein de votre équipe. En tant que coach ou manager, vous pouvez donner un petit temps de préparation et proposer une structure pour la présentation. Outil 36 – Le blason Le blason a 5 parties :

Ma devise ; Le passé (les événements déterminants) ; Le présent (mes plaisirs et mes craintes) ; L’avenir (mes envies, mes projets, mes rêves) ; Mes valeurs.

Après un temps de préparation (une vingtaine de minutes), chaque membre se présentera aux autres grâce à ce blason, en cinq minutes maximum. Si vous souhaitez mettre en place cet exercice, reportez-vous aux conseils plus détaillés de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri dans l’ouvrage. Outil 37 — MTSI (Management Team Speed Integration) Lorsque quelqu’un arrive dans une équipe, ce n’est pas toujours facile ! Cet outil vous permettra de faciliter son intégration. Le coach joue le rôle d’animation des échanges. D’abord, chaque membre de l’équipe répond à la question : « qu’aurais-je aimé qu’on me dise lorsque j’ai intégré l’équipe ? », puis se présente et propose éventuellement une action à entreprendre avec le nouvel arrivant (un déjeuner ensemble, par exemple). Puis, c’est au tour du nouvel arrivant de prendre la parole et de demander aux autres ce qu’ils voudraient savoir sur lui. En invitant chacun à se rappeler sa propre intégration, cet outil favorise l’empathie et la prise de contact. Outil 38 – Le jeu du pont Cet outil ludique permet d’améliorer la performance et le fonctionnement d’un groupe. Il convient très bien aux équipes de plus de 8 personnes, mais peut être adapté aux équipes plus petites. Le but ? Construire le plus long pont possible, avec des feuilles de papier A4 ! Avec 50 feuilles, une paire de ciseaux et une règle, les participants doivent trouver le moyen de faire traverser le pont à une voiture miniature, sans que celui-ci ne s’écroule bien sûr. Les ponts réalisés par équipes de 6 ou 7 seront testés et les meilleures solutions retenues. Outil 39 – Les 5 carrés « Les 5 carrés est un outil d’analyse d’amélioration du fonctionnement d’une équipe. Il permet au travers de l’observation des échanges et des modes de coopération entre les membres d’une équipe de mettre en évidence le stade de développement de celle-ci et la nature des relations entre ses membres. Il s’utilise en deux temps :

[U]ne première phase de mise en situation au cours de laquelle les membres de l’équipe doivent réaliser une œuvre commune dans le silence (5 carrés) […] ; [U]ne seconde phase de débriefing avec le coach.

Ce retour de la part du coach permet aux participants de prendre conscience de leurs comportements et ainsi de poser les bases de nouveaux modes de travail, plus coopératifs. » (La boîte à outils du coaching, p. 132) Outil 40 – La corde et le carré parfait Exercice de réflexion sur la perfection et sur les représentations individuelles et collectives, il permet de développer la coopération au sein d’une équipe. Il est prévu pour de grands groupes accompagnés dans la durée. Le jeu comporte deux phases principales : d’abord, créer un carré — le plus parfait possible — avec une corde ; ensuite, reproduire ce carré les yeux bandés et sans parler. Cela nécessite la création de stratégies. Il se développe en 6 étapes :

Répartition des rôles (joueur ou observateur, chaque joueur ayant un observateur) ; Introduction du coach (consignes de l’exercice) ; Préparation (les joueurs préparent pendant que les observateurs s’interrogent sur la façon d’agir de leur joueur) ; Réalisation (les yeux bandés) ; Débriefing (point de 40 minutes sur le jeu) ; Conclusions des observateurs.

Outil 41 – La caisse enregistreuse Exercice issu de la métacommunication (voir l’outil 20), il permet à chacun de se rendre compte du caractère relatif de ses interprétations et d’amener l’équipe à fonctionner plus réflexivement et efficacement. Pensez à l’utiliser en séminaire, si votre équipe est déjà bien constituée. Le jeu consiste à répondre à un questionnaire au sujet d’un texte, de façon individuelle d’abord, puis collective (en s’associant et en se mettant d’accord). Un observateur regarde le déroulement des débats. Avant le débriefing, les participants répondent à quelques questions sur leur rôle et leur participation au cours du jeu. L’observateur donne ensuite un feedback en interrogeant tout particulièrement le type de leadership, les méthodes et les valeurs qui se sont dégagées lors de la réalisation de l’exercice. En tant que coach, veillez à ce que l’observateur reste sur ces points et ne dérive pas vers des jugements personnels. Outil 42 – Le jeu du village Comment réfléchir au fonctionnement d'une équipe ? Pourquoi ne pas jouer ! Inventez tous ensemble un village dans lequel vous souhaiteriez vivre. Quels sont les points d'achoppement et les points d'accord ? Où y a-t-il des compromis possibles ? Où se trouvent les points de blocage ? C'est en dialoguant à partir de ce point de départ que vous pourrez prendre conscience de bien des habitudes et valeurs implicites de l'équipe.

Dossier 6 — Établir des relations efficaces Augmenter l’intelligence collective d’un groupe : tel est l’enjeu des exercices proposés ici. Des outils qui permettent tantôt de comprendre et d’adapter sa place au sein d’une équipe, tantôt de soigner les relations entre les membres. Outil 43 – Les baguettes Cet outil, ainsi que le suivant, fournit d’excellentes bases de métacommunication. Si vous voulez cerner les règles de fonctionnement implicites, vous pouvez mettre en place ce jeu simple, mais puissant. Il consiste en :

Trouver un partenaire avec qui jouer ; Maintenir deux baguettes de bois avec les index, en se tenant face à face ; Rester silencieux durant 3 minutes ; Recommencer l’exercice avec un autre partenaire ; Débriefer pour remarquer les différences et inviter chaque participant à la réflexion ; Clore l’exercice.

Outil 44 – La sculpture de chaussures Théoriquement, il s'agit d'analyser comment les acteurs engagés dans un projet s'y positionnent et se comportent au cours de celui-ci. L'outil permettra de déceler ce qui coince à ce niveau. Pour le mettre en œuvre, vous devrez utiliser une grande feuille de papier (format A0) et la placer au sol. Celle-ci représentera le projet ou l’objectif du groupe. Vous demanderez ensuite à chacun de déposer l'une de ses chaussures dans le cadre blanc créé par la feuille. L’analyse du montage ainsi créé vous permettra de déceler des problèmes et de débloquer l’énergie du groupe. Outil 45 – Le décollage de timbres On pourrait également utiliser une autre expression : « vider son sac ». Oui, mais poliment et de façon bienveillante ! Il s’agit de « décoller » les griefs que l’on peut avoir contre les membres de son équipe, pour éviter que ces non-dits n'aboutissent à des conflits larvés ou ouverts. Il n’est pas question de critiquer l’autre, mais avant tout de se faire du bien à soi-même, en se libérant d’une émotion négative. En tant que coach, vous devez vous assurer que l’exercice se déroule dans cette tonalité et que les relations n’ont pas atteint un point de dégradation irréversible. Si les voyants sont au vert, expliquez le cadre, puis procédez par étapes :

Laissez chaque participant réfléchir à ses « timbres » ; Demander à chaque participant d’aller trouver une personne vis-à-vis de laquelle il a un « timbre » et lui demander si elle est d’accord pour clarifier la situation ; Faire décrire le problème en dissociant situation et ressenti (voir l’outil 27) ; Recevoir l’interprétation de la personne ; Éventuellement, lui faire une demande pour clore toute gêne.

Outil 46 – Le petit télégraphiste C’est un exercice qui fonctionne sur le principe des signes de reconnaissance, c’est-à-dire des feedbacks courts et positifs qui rappellent à une personne ce qui va bien. Cet outil implique la sincérité de ses membres. L’ironie n’est pas permise. Le déroulement est simple : chaque participant va utiliser un carton pour rédiger une caractéristique positive (par exemple, sur le mode : « Ce que j’apprécie chez toi, c’est… ») et réfléchir à la conditionnalité de cette caractéristique (liée à une situation précise ou à la personnalité du membre de l’équipe), puis signer le carton. Après ce temps de préparation d’une quarantaine de minutes, le jeu consiste à énoncer dans les yeux le signe de reconnaissance à la personne choisie. Celle-ci ne remercie ni ne « rend » rien dans l’immédiat, mais prend simplement le temps d’accepter le retour et énonce à son tour le signe de reconnaissance à la personne qu’elle avait choisie (un autre interlocuteur). Le jeu se termine lorsque tous les participants ont énoncé/reçu leur feedback. Outil 47 – La chaise chaude Ici encore, l'enjeu consiste à apaiser les relations au sein d'une équipe et à lui redonner de la vigueur. Le fonctionnement est simple. Chacun à leur tour, les membres de l'équipe vont se placer sur une chaise en face des autres et écoutent ce que ceux-ci ont à dire. Bien entendu, le coach doit veiller à ce que chacun s’exprime :

Simplement ; Directement ; Sincèrement ; De façon bienveillante.

Une fois que tous les collaborateurs sont passés sur la chaise, les nœuds se sont normalement débloqués, puisque tout le monde a pu s'exprimer calmement. Dossier 7 — Construire un collectif performant Comment promouvoir l’échange d’informations au sein de grands, voire de très grands groupes ? Comment avoir des objectifs communs, construits par les parties ? Comment renforcer l’intelligence collective des équipes ? Telles sont les questions posées dans ce dernier dossier. Outil 48 – Le partage des représentations Parfois, les réunions finissent dans l’affrontement et dans l’enfermement dans sa propre perspective. Ce n’est pas idéal ! Voici comment fluidifier les relations en trois étapes :

Réfléchir à la question posée (par le coach) et l’écrire ; Partager la réflexion/être dans une situation d’écoute active (pour ceux qui ne présentent pas) ; Construire une solution commune.

En tant que coach, veillez bien à faire émerger les cadres de référence de chaque personne. Outil 49 – La marguerite holomorphique « La marguerite holomorphique est un processus de travail utilisé en coaching d’organisation permettant de faire travailler un grand groupe — plusieurs services par exemple — autour de sujets majeurs pour l’entreprise. Au cours de l’exercice, chaque participant aura un rôle actif et devra tour à tour contribuer en sous-groupe à l’un des sujets, exposer la synthèse des réflexions de son sous-groupe au reste de l’équipe, recueillir et intégrer les remarques et propositions d’amélioration de ces derniers. Cet exercice est appelé “holomorphique” car à son issue, chacun a pu contribuer ou réagir sur tous les sujets majeurs de l’organisation puis repartir avec une compréhension partagée de ceux-ci. » (La boîte à outils du coaching, p. 170) Précisez votre compréhension de cet outil en consultant les conseils de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri, p. 170-173. Outil 50 – La vision partagée Il s’agit d’un processus pouvant être bouclé en une journée, comprenant cinq grandes étapes :

Réfléchir ; Présenter ; Clarifier ; Communiquer sur les à-côtés, ressentis, etc. (métacommunication) ; Élaborer la vision.

Pensez à préparer l’équipe en amont, notamment en lui exposant les affinités de cet outil avec l’outil 48 (les deux peuvent aller de pair) et en introduisant le propos théoriquement grâce à l’outil 29. Outil 51 – Le hérisson de Colins Jim Collins est à l'origine de cet outil. Plutôt que de modéliser l'avancée d'une entreprise à partir de la métaphore du loup ou du requin, ouvert à toutes opportunités et agressif, Jim Collins choisit la figure du hérisson, qui avance relativement aveugle aux circonstances, mais selon une stratégie clairement définie. Celle-ci, dit-il, forme l'intersection de trois cercles.  Quels sont ces trois cercles ?

Le domaine dans lequel vous excellez ; Votre passion, ce que vous aimez le plus ; Ce qui est utile et économiquement recherché.

Vous pouvez utiliser cet outil pour aider une équipe à repenser ses objectifs. Outil 52 – La réunion déléguée Dans ce type de dispositif, cinq positions doivent être tenues :

Leader d’équipe = celui qui prend les décisions ; Modérateur, facilitateur = celui qui gère l’énergie de la réunion ; Coach = celui qui observe et donne un feedback ; « Cadenceur » = celui qui rythme la réunion ; Pousse-décision = celui qui enregistre les décisions.

C’est un autre mode de réunion, qui pourra être testé en coaching collectif. Veillez, en tant que coach, à préparer le leader d’équipe en coaching individuel, afin qu’il ne ressente pas l’expérience de façon négative. Outil 53 – Le groupe de codéveloppement professionnel Cet outil développé par Alain Payette a beaucoup de succès dans le coaching d’équipe. Il permet de conscientiser les membres d’une équipe quant à la richesse du groupe et de stimuler l’intelligence collective. Ce n’est pas le consensus qui est visé ici, mais l’exploration des points de vue. Il faut donc encourager la divergence. Comment ? En choisissant et en préparant, d’abord, le sujet à traiter. Et ensuite ?

Exposer la problématique à un membre qui va jouer le rôle du client ; Clarifier la problématique (questions/réponses) ; Formuler la demande (le client fait une proposition en termes de contenu et de procédure) ; Réagir et suggérer des modifications ; Synthétiser les propos et générer un plan d’action ; Identifier les apprentissages et évaluer la séance.

Outil 54 – Le World Café Le World Café est une méthode qui a pour objectif de faire croître l’intelligence collective d'une équipe. Elle se déroule en trois étapes :

Débats en petits groupes autour de thématiques décidées à l'avance ; "Fertilisation croisée", c'est-à-dire passages de tables en tables pour contribuer aux autres questions en cours ; Consolidation, c'est-à-dire restitution et consolidation des acquis des discussions au cours d'une assemblée plénière.

Outil 55 – Le Forum Ouvert Cette méthode cherche à tirer parti d’un constat simple : les échanges les plus fructueux se font le plus souvent… à la machine à café ! L’idée consiste dès lors à « mixer » la forme de la réunion avec la pause-café. Cet outil fonctionne très bien pour les grands groupes, puisqu’il est pensé pour coordonner de grandes assemblées, où différentes réunions (sur des thèmes à l’ordre du jour) sont organisées en parallèle. Plusieurs salles et environnements (dont un espace pause permanent) devront être aménagés. Veillez à ce que les participants soient volontaires et intéressés par les questions posées (par exemple, en proposant le thème général du séminaire plusieurs semaines en avance). Par ailleurs, pour mettre en place le Forum Ouvert, vous devrez commencer par créer un cercle de participants et distinguer entre :

Le facilitateur, qui se place au centre du cercle des personnes et explique les principes de ce type de réunion ; Les initiateurs, qui viennent à leur tour au centre du cercle pour proposer des sujets à mettre à l’ordre du jour de la réunion. Des abeilles, qui iront et viendront d’une réunion à l’autre ; Des papillons, qui préféreront la pause ou discuter autour d’un café.

Conclusion sur « La boîte à outils du coaching » de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri : Un manuel pour apprendre à coacher les dirigeants et les équipes : Ce livre fera le bonheur des hommes et des femmes d’action, dirigés vers l’efficacité et le consensus. Il offre une panoplie d’outils adaptés à des situations très diverses. Si vous êtes coach débutant, vous y trouverez les moyens de gagner en confiance dans votre pratique ; si vous êtes un coach confirmé, ce livre pratique renouvellera votre approche du métier, en vous proposant de nouveaux outils ou en approfondissant vos connaissances sur certains thèmes connus. Ce qu’il faut retenir de « La boîte à outils du coaching » de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri : Comme les autres ouvrages de la collection « La boîte à outils », La boîte à outils du coaching se singularise par sa présentation claire et par son aspect pratique. Retenez donc la chose suivante : vous ne trouverez peut-être pas ici de grands principes théoriques (toutefois, vous pourrez vous référer à la bibliographie intéressante placée à la fin de l’ouvrage), mais si vous êtes en panne d’inspiration pour dynamiser vos équipes ou redonner du sens à votre action, vous y trouverez certainement l’outil qui convient ! Points forts :

Un style clair et un ton adapté au lectorat ; Une absence de jargon, mais une description précise des outils ; Une présentation efficace en 55 outils ; Des cas d’entreprises présentés en « bonus ».

Point faible :

Ceux et celles qui chercheraient de grands principes théoriques ne les trouveront pas et seront renvoyés vers les références essentielles du coaching, qui vont de l’analyse transactionnelle à la programmation neurolinguistique, en passant par la métacommunication.

Ma note :                  Avez-vous lu le livre de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri « La boîte à outils du coaching » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri « La boîte à outils du coaching » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Belkacem Ammiar et Omid Kohneh-Chahri « La boîte à outils du coaching »

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Thu, 28 Apr 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11885/La-bote-outils-du-coaching
Réussir sa reconversion http://www.olivier-roland.fr/items/view/11880/Russir-sa-reconversion

 

Résumé de « Réussir sa reconversion » de Yves Deloison : grâce à ce petit livre 100 % pratique, rempli d'exercices, de bonnes adresses et de trucs et astuces, vous avancerez plus serein sur le chemin de la reconversion professionnelle. Par Yves Deloison, 2018, 148 pages. Chronique et résumé de « Réussir sa reconversion » de Yves Deloison

L’auteur : Yves Deloison Yves Deloison est écrivain et journaliste. Il écrit depuis sa propre expérience, puisqu'il s’est lui-même reconverti dans les années 2010. Ce livre est donc à la fois un témoignage et un guide pour celles et ceux qui voudraient suivre le même chemin. Il a également fondé un site internet qui se nomme Tout pour changer. N’hésitez pas à le visiter pour bénéficier du soutien de sa communauté, notamment.

Premier chapitre. Objectif reconversion Comment je me suis reconverti « J’ai changé radicalement de métier. De formateur, puis consultant en bilan de compétences, je suis devenu journaliste et écrivain. Lorsque j’ai commencé ma carrière par des petits jobs dans les années 1990, dans le tourisme notamment, jamais je n’aurais imaginé exercer cette profession un jour. Après trois ans d’expérience dans la formation, j’ai décidé de réaliser un bilan de compétences qui m’a ensuite incité à reprendre des études que j’avais prématurément interrompues par excès d’insouciance. » (Réussir sa reconversion, p. 7) Voici comment commence Yves Deloison. Par son expérience personnelle. Pas d’études au départ ; un début de carrière au petit bonheur la chance ; des occasions intéressantes dans le domaine de la formation. Bref, comme beaucoup, Yves Deloison n’a pas vraiment de plan de carrière et se retrouve à travailler dans un domaine qui n’est pas celui de ses rêves. D’ailleurs c’est bien simple : à cette époque, il ne sait pas ce à quoi il rêve ! Après un bilan de compétences, il choisit néanmoins de réaliser des études, mais son travail ne lui plaît pas. L’ambiance est mauvaise. Qu’il s’agisse du chef, des collègues, de l’environnement de travail en général, des horaires, etc., il y a quelque chose qui ne le satisfait pas et il a diablement envie de tout envoyer valser… Alors, que faire ? Il a commencé par se poser des questions sur ce qu’il ne voulait plus (horaires imposés, etc.), puis, sur ce qu’il voulait (ses rêves, justement). Il a avancé étape par étape et a pris des notes à chaque station. Il a interrogé ses proches et est allé à la rencontre d’étrangers. Peu à peu, sa reconversion a pris forme : il a fait sortir de terre son nouveau métier. Devenir écrivain et journaliste : telle était son ambition et c’est ce qu’il est parvenu à réaliser. C’est ce parcours, parfois difficile mais passionnant, qu’il a formalisé ici afin de donner des pistes à celles et ceux qui voudraient également se reconvertir. Suivez le guide – cela pourra vous éviter bien des déconvenues. Vous n’êtes plus seul ! On se retrouve souvent seul face à l’incertitude et à ce type de grandes décisions. Il n’existe pas de service public de la reconversion ou de l’orientation professionnelle qui vous guide de A à Z. Un bilan de compétences ne suffit pas, loin de là : il faut mettre les mains dans le cambouis bien plus profondément. C’est pourquoi un guide tel que cet ouvrage est utile. Mais attention, l’auteur prévient : « Attention ! Le chemin décrit dans ce livre est certes balisé, mais il suppose, pour l’emprunter, un vrai engagement de votre part. C’est une démarche assez simple, mais lourde en implication. Elle vous oblige et vous mobilise. Sans effort de votre côté, n’espérez pas réaliser vos projets quels qu’ils soient, et que vous ignorez encore pour l’instant. » (Réussir sa reconversion, p. 14) Se réaliser Peu d’entre nous ont choisi leur profession en fonction de leur vocation. La reconversion est le moment de reprendre le « nord », de retrouver son « étoile polaire », celle qui vous fera vous lever le matin avec joie et détermination. Agir ou subir Face à quoi ? Le plus souvent, face aux exigences de performance qui nous oppressent. Le désir de changement existe à tous les étages hiérarchiques et dans tous les domaines professionnels. Les enquêtes de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (l’ANACT) le démontrent. Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’au burn-out pour changer de cap. Vous pouvez agir avant une crise qui rendrait la transformation obligatoire et urgente. C’est en se préparant en amont que l’on peut véritablement faire face aux nombreuses dégradations des conditions de travail. Une réponse à l’insatisfaction Échapper au stress et à l’angoisse : telle est l’une des raisons principales du désir de reconversion. Pour les candidats au changement, il s’agit aussi de reconnecter (ou d’agencer autrement) vie professionnelle et vie privée ou d’échapper à l’ennui. Bien sûr, l’anxiété existent aussi au moment de sauter le pas ! Les démarches sont nombreuses et les revenus peuvent diminuer. Que vous optiez pour une activité à votre compte ou que vous alliez travailler dans un autre secteur, il risque d’y avoir de la pression. Mais comme vous serez en phase avec votre projet, vous la vivrez plus sereinement. Vous saurez que vous agissez pour vivre mieux et cela vous stimulera positivement. Sauter le pas « Ambivalents par rapport au changement, nous courons après deux desseins : stabilité et sécurité d’un côté, mouvement, nouveauté et réalisation de soi de l’autre. Et rien n’est figé car tout est en interaction. » (Réussir sa reconversion, p. 17) Parfois nous souhaitons plus l’un que l’autre. Puis nous modifions notre comportement et nos idées en fonction de l’autre. Ainsi, nous oscillons. Cette réalité humaine peut être l’une des raisons de l’inaction. Nous préférons ce que nous connaissons. Nous nous rangeons du côté du confort, quitte à pénaliser nos envies d’évasion. Mais la perspective d’une amélioration professionnelle, celle d’un alignement entre nos aspirations et notre vie réelle ne doivent pas être négligés trop longtemps. Notre famille, notre foyer et notre entourage ne s’en sentiront que mieux, eux aussi. Faire ce que l’on aime n’importe pas seulement pour soi, dans la mesure où votre état émotionnel, physique et intellectuel affecte aussi ceux qui partagent votre vie. Changer, cela s’apprend ! Pas de baguette magique, pas de claquement de doigts miraculeux. Malheureusement ? Pas vraiment. L’introspection demande du courage, elle renforce votre personnalité. La prévision, la projection, vous rendent plus intelligent et décidé. Vous apprenez à maîtriser votre existence, même en situation de crise. Capacité d’adaptation Elle est bien plus grande que ce à quoi, peut-être, vous vous attendez ! Comme un muscle, elle se travaille. Il ne s’agit pas de tout mettre sens dessus dessous, mais d’évoluer vers un autre état des choses, vers une autre réalité qui vous convienne davantage. Pour ce faire, vous devrez peser le pour et le contre de chaque option, et voir jusqu’où vous êtes capable d’aller. Et vous serez peut-être étonné de vous-même ! La reconversion, un vrai job ! Vous savez que vous avez vraiment envie de changer, qu’il ne s’agit pas d’un coup de mou passager ? Une fois que vous êtes certain que votre démarche est réfléchie et qu’elle ne relève pas de la fuite, lancez-vous. Vos désirs devront s’accorder à la réalité socio-économique. La démarche de reconversion, comme on l’appelle, sera la résultante de ces données intérieures (vos aspirations, vos idées, etc.) et d’un environnement stabilisé (votre contexte de vie, essentiellement). La durée et l’âge d’une reconversion « Une reconversion dure généralement de six mois à deux ans, entre le déclic initial, la formulation du désir de changement et l’intégration dans son nouveau métier. Cette durée moyenne varie bien sûr en fonction de l’ampleur du projet. Elle sera plus rapide si vous envisagez une option dans le cadre de votre entreprise : formation ou mobilité, par exemple. Elle le sera évidemment moins si vous n’avez pas encore d’idée précise de ce que vous voulez faire. » (Réussir sa reconversion, p. 22) Il n’y a donc pas d’étalon strictement défini, car chaque situation est singulière. Quant à l’âge, on parle souvent des trentenaires et des quadragénaires. Mais sont-ce les seuls à franchir le pas ? Non ! Après 45 ans, on se reconvertit encore. Ce qui y contribue :

Une espérance de vie plus longue ; La perspective d’une retraite qui survient plus tard ; Des contraintes familiales qui se libèrent ; Une forme physique au beau fixe.

Évaluer les contraintes Voici quelques types de contraintes à prendre en compte au moment d’entamer les démarches de reconversion :

Devrez-vous vous former ? Sera-t-il nécessaire de déménager ? Êtes-vous prêt à gagner moins ?

C’est en fonction de ces questions que votre projet va s’affiner et deviendra plus réaliste. Gare au miroir aux alouettes ! Ce genre de réflexion sur les réalités d’un métier, ainsi que l’introspection, permet d’éviter les « changements coup de cœur » que l’on risque de prendre… sur un coup de tête ! Si vous n’êtes pas sûr de la qualité de votre projet, vous pouvez faire appel à des professionnels de la reconversion pour vous aider. Il n’est pas question, en effet, de lâcher une bonne situation pour se lancer dans les bras d’une chimère. L’enfer, c’est les autres… Même si les professionnels peuvent aider, résistez à celles et ceux qui voudraient vous voir aller dans un sens ou dans un autre. En général, ils ne seront pas de bon conseil (la pratique du coaching interdit d’ailleurs, normalement, tout conseil « substantiel » sur la route à suivre). Le projet doit venir de vous. Il en va de même pour vos proches. Votre mère vous a toujours rêvé en acteur de cinéma, mais vous n’avez aucune envie de jouer la comédie ? Eh bien, ne vous lancez pas dans un tel scénario ; celui-ci n’est pas fait pour vous. Apprenez à distinguer entre vos désirs et ceux des autres – cela passe, encore une fois, par l’introspection. Le chemin de la reconversion Lorsque vous vous êtes décidé pour le changement, mais que celui-ci est encore embryonnaire, vous pouvez vous retrouver face à trois types de situation personnelle :

Votre idée de reconversion est clairement identifiée, mais vous vous demandez comment la concrétiser ; Plusieurs pistes entrent en concurrence et vous allez donc devoir faire un tri entre ces options ; Le désir profond est là, mais il vous reste à identifier clairement votre voie parmi toutes les possibilités existantes.

Chaque chemin est personnel et, en fonction de votre personnalité ou de votre état de maturation, vous vous trouverez à l’une de ces stations. Mais quel que soit votre point de départ, c’est la destination qui compte. Prenez le cap ! Pas de promesse de joie sans son lot de difficultés. Mais comme on l’a dit, celles-ci seront vécues plus sereinement parce qu’elles vous mènent quelque part et que vous apprenez à les anticiper. Alors, même en cas de déconvenue temporaire, ne perdez pas le cap ! Focalisez-vous sur les phases proposées dans cet ouvrage par Yves Deloison. Une démarche globale L’exploration de soi est la première étape essentielle de ce voyage qu’est la reconversion professionnelle. Il s’agira de faire le point sur vos :

Compétences, capacités, aptitudes ; Peurs ; Désirs, souhaits ; Contraintes (liées au contexte) ; Opportunités (également liées à la situation).

Viendra alors le temps de la prise de décision. Mais chaque chose en son temps. Ne passez pas à côté du travail d’introspection ; vous risqueriez de construire votre projet sur des bases peu sûres et de vous en rendre compte à la moitié du chemin. Des exercices, un cahier et un crayon Cela doit devenir un réflexe : prenez des notes à chaque stade de votre réflexion et de votre passage à l’action. Réussir sa reconversion de Yves Deloison est l’ouvrage parfait pour vous aider à prendre cette bonne habitude : rempli d’exercices, il va vous faire aimer le papier et le crayon ! Prenez le temps de faire chacun d’eux à fond. Pas de précipitation ! Certaines tâches proposées ici vous sembleront plus longues à accomplir que d’autres. Mais il est vraiment capital de vous y donner entièrement, en gérant votre temps de la façon la plus appropriée. No stress Impossible d'avoir un contrôle total sur ce qui va se passer. Certes, mais vous pouvez prévoir et, ce faisant, accueillir les imprévus avec plus de sérénité et de maturité. Avant de commencer, pensez donc notamment aux conséquences liées à votre :

Famille ; Argent ; Disponibilité (rapport temps de travail/temps libre).

Trop d’infos tuent l’info… N’écoutez pas la moindre opinion qu’on vous donne sur tel ou tel sujet. Fiez-vous à des sources de qualité et ne donnez du crédit qu’à elles seules. Cela vous évitera de succomber à l’infobésité, comme on dit aujourd’hui. Lever les résistances aux changements Lors de votre introspection, vous devrez bien analyser ce qui vous bloque et peut créer de la résistance et donc de la procrastination. Analysez vos peurs de…

Réussir : eh oui, cela peut être redoutable, car cela vous transformera à jamais ! Échouer : vous pourriez perdre quelques plumes dans l’opération et cela vous effraie. Explorer : la zone de confort porte si bien son nom… Oserez-vous affronter l’inconnu ?

À chaque problème sa réponse « Chaque problème énoncé doit trouver sa réponse. Regardez objectivement tous les aspects qui composent votre projet. Ainsi, vous vous rendrez compte que ce qui vous paralyse parfois se règle et devient caduc. De toute façon, le changement remue, bouscule, déséquilibre, dérange, désorganise, parfois assez brutalement. Pour parer à ces effets indésirables, le meilleur moyen reste de structurer et de baliser le plus possible votre trajectoire afin de vous sentir arrimé, rassuré, sécurisé. Restez concentré sur l’objectif que vous vous fixez afin d’utiliser vos efforts à bon escient. » (Réussir sa reconversion, p. 37) Cinq clés pour réussir le changement

Introspection : prenez le recul nécessaire pour faire le bilan. Construction : tracez des contours nets à votre projet. Anticipation : assurez-vous d’avoir pensé aux conséquences. Association : assurez-vous de l’accord et du soutien de vos proches. Argumentation : persuadez les autres grâce à un argumentaire solide.

Attention, dernière station avant reconversion ! Mais au fait, quelles sont les pistes principales de reconversion ? Ici encore, Yves Deloison vous en suggère cinq.

Mobilité interne : évoluez au sein de votre entreprise. Mobilité externe dans le même secteur : changez d’employeur, tout en conservant une structure similaire. Mobilité externe dans un secteur différent : choisissez un milieu nouveau (passez d’une multinationale à une PME, par exemple). Changement de statut : passez de l’entreprise à l’entrepreneuriat. Engagement hors travail : complétez vos activités actuelles par des activités différentes qui vous tiennent à cœur (politique, vie sociale, etc.).

7 étapes pour changer de job C’est le leitmotiv de cet ouvrage : proposer une méthode en sept étapes pour réussir sa reconversion. La première d’entre elles, vous le savez maintenant, consiste à réaliser un travail d’introspection. Voici deux exercices proposés par Yves Deloison pour se mettre en jambe. « Démarrez la phase de bilan. Cet exercice a pour but de faire émerger la réflexion. Concentrez-vous avant de répondre précisément, et par écrit, à ces six questions.

Avez-vous l’impression d’être éloigné de vos objectifs de vie ?

Quels sont les points positifs et négatifs de votre situation ?

Qu’aimeriez-vous recommencer si vous en aviez la possibilité ?

Pensez-vous avoir l’opportunité ou l’énergie de remettre en question votre situation à terme ?

Quels sont les risques que vous encourrez si vous décidez de changer de voie professionnelle ?

Que comptez-vous entreprendre pour améliorer votre situation ? » (Réussir sa reconversion, p. 42)

Tant que vous avez votre crayon à la main, profitez-en pour faire le point sur votre situation actuelle. « Faites votre état des lieux. […]

Passez en revue votre situation passée et présente. […]

Regardez vers l’avenir. […]

Notez en vrac le fruit de votre cogitation. […] » (Réussir sa reconversion, p. 43)

Deuxième chapitre. 7 chantiers pour réussir sa reconversion Chantier n0 1 : faire le point Prendre conscience de ses atouts La plupart des personnes se mettent des bâtons dans les roues en succombant à des jugements négatifs sur eux-mêmes. C’est pourquoi un travail sur l’estime de soi et la confiance en soi est nécessaire. Pour ce faire, vous pouvez :

Vous remémorer quelques actions bien réalisées durant la journée et le reconnaître pour vous-même ; Écrivez ces actions réussies et, petit à petit, énoncez-les à autrui.

De façon générale, être bienveillant envers soi-même est une façon de développer une meilleure estime de soi. Le principe de réalité Un bon projet est un projet qui croise les désirs et la réalité. Cela ne vient pas en un coup de baguette magique. Un autre mot pour énoncer ceci : le compromis ! Il sera nécessaire pour réussir votre reconversion. Votre balance personnelle Il n’est pas question de se transformer de fond en comble, mais de mieux cerner les points de votre personnalité qui vous aideront ou vous compliqueront la réalisation de votre projet. Peser le pour et le contre Nous voici aux conséquences… Dans l’ouvrage, l’auteur dresse une liste de 20 questions à se poser pour vous aider à construire votre projet. Prenez le temps de vous y arrêter. Par ailleurs, vous pouvez également réaliser un tableau des « plus » et des « moins », comme le propose encore Yves Deloison. « Soyez exhaustif. La liste des avantages et inconvénients doit être longue. Qu’est-ce que je peux gagner ou perdre dans les domaines suivants : motivations personnelles, épanouissement et réalisation de soi, aspects financiers, disponibilité pour soi et pour les autres, rapport aux autres, etc. ? Il faut au moins une dizaine d’items. Vous pourrez compléter ce tableau au fur et à mesure de la démarche. » (Réussir sa reconversion, p. 53) Vos valeurs et vos motivations Penser aux conséquences, c’est aussi penser à ce que l’on accepte ou non de faire. Vous pouvez avoir envie de vous lancer dans un secteur, mais refuser de vivre dans le pays où cette activité a lieu (pour telle ou telle raison). Vous pouvez être tenté par un type d’activité, mais vous rendre compte que les valeurs qui y circulent entrent en contradiction avec vos convictions personnelles. Autre exemple : si vous aimez être indépendant, évitez de vous lancer dans un travail qui vous demandera de rendre des comptes régulièrement. Bref, identifiez vos aspirations, en relation avec vos valeurs. Établissez une liste précise de ce que vous voulez et de ce que vous ne voulez pas. Reportez-vous, pour cela, aux douze questions posées par Yves Deloison p. 55 et p. 56. Vous pouvez aussi établir un tableau à partir des quatre questions suivantes :

De quoi ai-je envie ? Quelles sont mes forces ? Quelles sont mes contraintes ? De quoi n’ai-je plus envie à l’avenir ?

Repérez vos compétences et aptitudes Petit rappel pour bien distinguer les deux.

« [Une compétence est] une capacité, attestée et vérifiée, d’organiser et d’exécuter une tâche particulière dans des conditions spécifiques, faisant appel à des qualités, des aptitudes, des connaissances et un savoir-faire ainsi qu’à la bonne compréhension de la situation. » « [U]ne disposition naturelle à réaliser une tâche. » (Réussir sa reconversion, p. 57)

Préalable au quatre prochains exercices Voici quatre exercices complémentaires proposés par l’auteur dans l’ouvrage :

Récapitulez et qualifiez votre parcours ; Recensez tous vos acquis ; Top de vos expériences ; Votre best of.

Chaque exercice implique le précédent et est de plus en plus spécialisé. Vous devrez prendre le temps de fouiller dans votre passé, en étant honnête et juste avec vous-même, pour faire le point sur tout ce que vous avez déjà réussi au cours de votre carrière. Chantier n0 2 : se remettre en question Prendre du recul Réfléchir prend du temps et demande un investissement, mais a une finalité qui vaut la peine : ne plus reproduire des modèles d’action qui ne vous conviennent pas. En découvrant ce que vous aimez vraiment faire, vous allez trouver une source de motivation profonde qui vous aidera à dépasser tous les obstacles rencontrés en chemin. Vos qualités et défauts Vous pouvez réfléchir seul. Par exemple, en recensant vos points forts et vos axes d’amélioration sur une feuille de papier. Divisez une feuille par une colonne au milieu et indiquez d’un côté vos qualités, et de l’autre les exemples qui démontrent celles-ci. Faites de même pour les défauts (pourquoi pas au verso). Cela dit, vous pouvez aussi demander à votre entourage de vous donner un coup de main ! Vous pourriez être surpris. Ce que vous preniez pour des défauts pourraient bien apparaître comme des qualités à d’autres. Et si c’est l’inverse qui arrive, ne vous offusquez pas. Vous êtes là pour mieux vous connaître. Or identifier un défaut est le premier pas vers l’évolution. L’auteur propose un questionnaire à soumettre à vos proches (voir Réussir sa reconversion, p. 70). Deux autres exercices à réaliser sont proposés :

Identification des atouts : on parle ici d’avantages objectifs, plutôt que de qualités personnelles. Identification des comportements et des habitudes « parasites » : attitudes contradictoires qui peuvent nuire à la réalisation de votre projet.

Découvrir vos aspirations Dans un premier temps, notez tout ce qui vient à l’esprit. Scrutez les moments de la journée où vous prenez du plaisir, ils pourront vous donner des indices sur de potentiels métiers à explorer. Donc, ne pensez pas à la faisabilité dans cette phase ; nous la retrouverons plus tard. Voici un exercice : à partir de la liste librement dressée des métiers possibles, indiquez un métier lié à une envie ou à un centre d’intérêt. D’autre part, liez les métiers aux qualités et atouts que vous possédez. Chantier n0 3 : faire les bons choix Dessiner les contours de votre projet Eh oui, il va falloir choisir. Arbitrer entre différentes possibilités, plus ou moins réalistes. Lister des priorités. Cela va affiner, mais aussi renforcer vos projets. « Pour changer de voie professionnelle, vous devez savoir ce que vous voulez. Fixez-vous des objectifs précis et raisonnables. Attention à ne pas trop les multiplier dans l’immédiat car vous risqueriez alors de trouver le challenge excessif. » (Réussir sa reconversion, p. 76) Anticiper les conséquences… Voici une série de questions à vous poser (en plus de savoir si vos projets sont en conformité avec les aspirations et contraintes de votre entourage proche, famille ou conjoint) :

L’acquisition d’un véhicule ou d’un ordinateur, par exemple, est-elle nécessaire ? Quels sont les autres investissements financiers à prendre en compte ? Comment allez-vous les financer (économies, prêt, etc.) ? Devrez-vous entreprendre une formation ? Et si oui, où ?

… Toutes les conséquences ! Êtes-vous capable de quitter les avantages acquis pour une vie plus incertaine ? Si vous étiez cadre dans une grande entreprise, serez-vous capable de vivre la vie simple d’un gérant de maison d’hôtes au fin fond de l’Auvergne ? Accepterez-vous de ne plus boire votre café Starbucks tous les matins à 10 heures ? Ou d’aller au cinéma quand bon vous semble ? Ce sont aussi des questions à se poser ! Dressez une liste des problèmes probables et de leurs solutions. Générez aussi une liste de bonnes résolutions que vous avez prises ces cinq dernières années, puis de celles que vous voudriez prendre dans les cinq prochaines années. Fixez ensuite vos priorités : quelle est la résolution à mettre en place en premier lieu ? L’indispensable travail d’enquête « Rien de tel que de se rendre sur le terrain pour découvrir précisément la réalité d’un secteur, d’un métier ou d’une entreprise. Cette phase de la démarche s’avère donc totalement incontournable. Vous n’y couperez pas, sauf à risquer de planter la construction de votre projet ou de vous mettre en échec car à côté de la plaque. » (Réussir sa reconversion, p. 80) Prenez des rendez-vous avec des professionnels, soit par voie d’interconnaissance, soit en vous rendant dans des salons par exemple. Réalisez des entretiens avec les personnes qui vous intéressent ; écoutez-les parler de leur métier. Prenez des notes (ou réalisez des enregistrements) que vous pourrez compiler et croiser pour vous faire une meilleure idée du métier. Réalisez une enquête par piste professionnelle retenue. Vous dresserez ainsi vos propres « fiches métier » personnalisées : elles seules vous donneront une image réaliste des pistes que vous vous étiez jusqu’à présent contenté d’imaginer.

Chantier n0 4 : tester son projet Prendre la main sur son projet Il se peut qu’il existe un fossé important à franchir entre l’idée, l’aspiration initiale et sa réalisation. Que devrez-vous faire pour passer de l’un à l’autre ? Rencontrer les professionnels L’auteur insiste sur ce point. Sans une rencontre réelle avec les personnes qui effectuent le métier que vous visez, vous ne pourrez pas vous rendre compte des choses à faire quotidiennement. Il existe également des blogs et des sites Internet sur à peu près tous les secteurs professionnels possibles. N’hésitez pas à les consulter pour glaner des informations sur ce qu’il vous reste à faire pour passer le cap. Observation, stages, mises en situation Pour aller encore plus dans le concret, n’hésitez pas à mouiller la chemise. Parfois, il vous sera possible de suivre pendant plusieurs jours des travailleurs (pour un travail d’indépendant, par exemple). Si vous le pouvez, n’hésitez pas à demander à votre employeur (en cas de mobilité interne) ou à l’entreprise qui vous tente (mobilité externe) de réaliser un stage. Agissez avec prudence, mais courage. Vous pourriez aussi sauter le pas provisoirement et tenter de décrocher un contrat à courte durée dans le secteur qui vous attire. Ce cas de figure s’applique à celles et ceux qui ont déjà toutes les qualifications, compétences ou aptitudes pour réaliser le travail visé. Cette mise en situation ne peut qu’être bénéfique ! Tester et vérifier Voici un exercice complémentaire proposé par Yves Deloison dans Réussir sa reconversion (p. 89) : « Reprenez vos « Fiches métiers ». À partir de cette liste de métiers, vérifiez que vos hypothèses correspondent à la réalité grâce aux informations recueillies auprès de vos sources et interlocuteurs au cours des enquêtes métiers effectuées précédemment : Quels débouchés ? Quelles compétences ou ressources incontournables ? Quels statuts possibles ? Etc.? Êtes-vous sur la bonne voie ? Qu’en pensez-vous ? » Convaincre son entourage Nous en avons déjà parlé. Pas de changement sans accord de celles et ceux qui partagent votre vie au quotidien. Vous pouvez tenter d’influencer positivement leur jugement en leur montrant les avantages liés à votre reconversion (un déménagement dans un lieu plus agréable, par exemple). Le plus important : soyez honnête. Si votre projet implique une diminution de vos revenus, ne le cachez pas. Cherchez l’appui et l’accord en vous fondant sur les données précises que vous avez récoltées. Montrez-leur que vous avancez de façon sécurisée et réaliste ! Les liaisons dangereuses Attention, toutefois, au revers de la médaille. Parfois, les « bons conseils » et les remontrances de la famille et des amis mettent le moral dans les chaussettes et envoient inutilement certains projets aux oubliettes. Ne vous laissez donc pas engluer dans l’influence d’autrui, si celle-ci est dictée par la seule peur du changement. Dans certains cas, l’approbation n’est pas requise.

Chantier no5 : avancer et réajuster le projet Du virtuel au réel C’est bien le but de toute l’opération, en effet ! Ne pas en rester au rêve, mais rendre tout cela bel et bien réel ! Rassurez-vous : toutes les étapes antérieures vous ont mené sur la bonne voie. « Vous devez déterminer les actions à entreprendre, les moyens à mobiliser, les aides à solliciter, afin d’avancer pas à pas vers la concrétisation de votre but. Listes ces actions, organisez-vous et repérez toutes les opportunités envisageables. Devrez-vous quitter votre job à terme et quand ? Est-il nécessaire de suivre une formation à temps plein ou à temps partiel ? Faut-il réduire votre temps de travail ? Et si vous preniez un congé sabbatique ? Passez toutes ces possibilités en revue. Il y a du pain sur la planche car elles sont bien plus nombreuses que vous ne le pensez à priori. » (Réussir sa reconversion, p. 98) Corriger le tir Il y a des difficultés possibles à surmonter, et d’autres qui rendent votre projet irréaliste. C’est à vous d’en prendre conscience et d’accepter la réalité. La reconversion est aussi un apprentissage des limites. Mais n’en perdez pas pour autant espoir. Focalisez votre attention sur les alternatives, cherchez la meilleure manière de rebondir. Finalement, réalisez une grande synthèse des pistes de reconversion à partir de vos fiches métiers consolidées par les enquêtes de terrain. Pour chaque piste, notez scrupuleusement le motif du choix ainsi que :

Ses points forts et points faibles ; Les contraintes à lever ; Les écarts à combler et les voies pour le faire ; Vos commentaires.

Élaborer son plan d’action Il est temps de passer à l’action, c’est-à-dire de commencer à devenir ce que vous voulez être. Testez-vous grâce aux exercices proposés aux pages 102, 103 et 104 de Réussir sa reconversion. Chantier no 6 : construire sa stratégie Planifier les actions Les personnes avec qui vous avez été en contact lors de vos enquêtes seront peut-être vos meilleurs alliés dans la reconversion. Ils pourront peut-être vous aider à décrocher un entretien d’embauche, vous donner de bons filons, etc. Quoi qu’il en soit, il est l’heure de planifier, c’est-à-dire d’établir une stratégie. Oui, vous devrez tout mettre en œuvre pour faire évoluer de façon méthodique vos compétences, savoirs, aptitudes dans le champ que vous voulez conquérir. Pour ce faire, vous devrez user de tout ce dont vous disposez déjà (vos forces, votre formation, vos congés à prendre, etc.). Des moyens pour changer de job Vous devez construire le pont entre le réel et le virtuel en agençant l’un après l’autre les éléments à votre portée (ceux dont vous disposez déjà) et ceux que vous acquérez chemin faisant. Chaque pont est unique, ainsi que la façon singulière dont vous manipulerez les pièces de cet étrange puzzle. Internet Internet peut vous aider à avancer dans la construction plus rapidement, pour peu que vous ne vous noyiez pas dans le trop-plein d’information. Pensez au site de l’ONISEP ou encore le portail orientation-pour-tous.fr.

Partir sur le terrain

Il vous faudra certainement aller dans des associations, des centres de formation, etc. L’Afpa (association de formation professionnelle des adultes) pourra peut-être vous aider à concrétiser votre projet. Visiter Pôle Emploi, bien sûr, la Mission locale (pour les moins de 26 ans), ainsi que la Cité des métiers vous sera probablement utile à un moment ou à un autre.

Se faire accompagner

Vous pouvez demander l’aide d’un conseil en évolution professionnelle (CEP). Celui-ci pourra vous aider, notamment, si vous bloquez au niveau de la production du bilan (les étapes 1 à 4).  Si un financement est impossible, vous pourrez vous adresser à un coach privé, que vous devrez toutefois payer de votre poche. Le bilan des compétences étape par étape Il comprend trois phases :

Analyse des besoins ; Exploration des pistes ; Synthèse.

Il s’étale sur 10 heures d’entretien, pendant une période qui peut aller de trois semaines à trois mois. Le coût du bilan (entre 1 000 et 3 000 €) est pris en charge par un organisme financeur (Fongecif, Opacif, etc.). L’octroi d’un financement dépend de certaines conditions, qui diffèrent selon qu’on soit en CDI, en CDD, en intérim ou demandeur d’emploi. Le CIDF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles) pourrait également vous renseigner. Coach, consultant : soyez vigilant Contrairement au consultant, le coach n’agit pas dans le cadre d’un organisme agréé. Ce n’est pour autant qu’il n’existe pas de cadre. La pratique du coaching est régulée par certaines organisations professionnelles. Vérifiez que la personne à laquelle vous voulez vous adresser soit reconnue par l’une d’entre elles. Par ailleurs, qu’il s’agisse d’un coach ou d’un consultant, exigez et insistez pour qu’un cadrage clair de la relation soit établi. Établissez ensemble le rythme du suivi. Demandez quelles sont les méthodes utilisées. Sollicitez des rendus écrits. N’hésitez pas à parler avec le professionnel si un point vous gêne. Un bon accompagnateur n’est pas quelqu’un qui trouve les réponses à votre place, ni qui vous rassure constamment, ni quelqu’un qui sait tout sur tous les métiers possibles et imaginables. Non, un bon accompagnateur (coach ou consultant), c’est d’abord quelqu’un qui vous permet d’avancer par vous-même. C’est toujours à vous qu’il revient de prendre les décisions, d’autant plus lorsqu’il s’agit de choix clés pour le développement de votre carrière. Des congés pour vous préparer En tant que salarié, pour dégager le temps nécessaire à votre projet, vous pouvez faire appel au :

Compte-épargne temps ; Congé sabbatique ; Congé sans solde ; Mais aussi au congé de solidarité internationale (pour les projets de volontariat) ; Et le congé examen (pour passer… un examen visant l’obtention d’un titre ou d’un diplôme).

Comment mobiliser des moyens ? Ne vous arrêtez pas trop vite au nombre d’études demandé. En fait, vous ne le savez peut-être pas, mais vous pouvez bénéficier de « réduction » d’années d’étude en fonction de vos expériences professionnelles passées, moyennant un dossier et un entretien à réaliser. « Si vous désirez créer votre entreprise, certaines régions vous aident à en financer une part, à faciliter votre implantation géographique ou à vous équiper. Étudiez bien l’investissement temps et l’impact financier et organisationnel que cela entraîne avant de vous lancer pour définir vos besoins. » (Réussir sa reconversion, p. 114) Financer sa formation Cela est rendu possible en France grâce au CPF (compte personnel formation), réuni dans le CPA qui réunit, outre le CPF, le compte personnel de prévention et de pénibilité (C3P) et le compte d’engagement citoyen (CEC). Tous sont concernés : demandeurs d’emploi, salariés et travailleurs indépendants. Voyez avec Pôle Emploi la meilleure formule. Le CPF peut vous aider à financer votre formation, mais aussi à financer un bilan de compétence ou à être accompagné pour faire valider des acquis d’expérience (VAE). Pour pouvoir en bénéficier, vous devrez allez sur le site moncompteformation.gouv.fr et vous créer un compte. Le CIF (congé individuel à la formation) pourra vous aider dans la réalisation d’une formation longue, puisqu’il vous finance en vous assurant entre 80 et 100 % de votre salaire. La validation des acquis C'est un autre moyen de mettre en œuvre vos objectifs. Vous pouvez prétendre à la VAE (validation des acquis de l’expérience) si vous êtes un salarié avec une expérience professionnelle de trois ans minimum, liée à la certification souhaitée. Il s'agit d'une reconnaissance officielle des compétences acquises durant vos années de travail.

Durée : entre 6 et 12 mois. Accès sur dossier présenté devant un jury d’experts et d’enseignants. Formations accessibles via le RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) Autre option : la VAP (validation des acquis professionnels).

Des aides pour créer votre boîte Le monde de l’entrepreneuriat possède ses structures propres, ses méthodologies et ses spécificités administratives. En plus de citer les organismes clés auxquels vous pourriez être intéressé de vous référer, l’auteur rappelle quelques bonnes pratiques à garder à l’esprit au moment de vous lancer :

Les congés pour création ou reprise d’entreprise ; L’essaimage, c’est-à-dire les aides diverses à la création d’entreprise ; La mise à disponibilité pour convenances personnelles, si vous êtes fonctionnaire ; L’exonération de début d’activité à laquelle vous pouvez accéder quel que soit votre statut ; Les aides pour tous, proposées par les Association d’aide à l’initiative économique (Adie), notamment ; Le régime du micro-entrepreneur, qui permet de se lancer rapidement et en douceur.

Passer à l’action Vous le comprenez maintenant, votre argumentaire devra être solide, puisqu’il s’agira de convaincre des instituts de formation, des associations, des personnes, des financeurs, etc. de vous suivre dans la concrétisation de votre projet. Cet argumentaire doit être issu de votre réflexion et de votre enquête. Il doit contenir un échéancier précis et des objectifs mesurables ; non seulement pour vous convaincre vous-même, parce que vous devez montrer aux autres que vous êtes bel et bien le pilote à bord. Pour construire votre argumentaire, élaborez :

La synthèse de votre projet, en le définissant en quelques mots, puis en l’explicitant et en expliquant les raisons de votre choix ; Une stratégie globale, contenant vos besoins et les solutions qui vous permettront d’atteindre votre but, que vous réunirez dans un tableau.

Chantier n0 7 : réussir sa reconversion Décrocher le Graal C’est votre argumentaire qui vous permettra de convaincre et donc d’avancer, petit à petit. Soignez-le. Ne l’oubliez pas ! Organiser sa prospection L’argumentaire est capital. Vous l’aurez compris. Il va se décliner dans l’élaboration des documents et des rituels habituels de la recherche d’emploi. Lesquels ? Eh bien…

Le CV ; La lettre de motivation ; L’entretien.

Pensez à faire valider votre argumentaire auprès de personnes ressources : peut-être des proches ou des personnes que vous aurez rencontrées lors de votre travail d’enquête. Présentez-leur, puis répondez aux questions qu’elles vous posent. Ensuite, demandez-leur de faire le point avec vous en mentionnant les points forts et les points faibles, et les éventuels conseils ou axes d’amélioration qu’ils ont à vous donner. Gardez-en la trace, afin de prendre ses impressions en considération pour améliorer votre manière de présenter les choses. Élaborer son marketing personnel Travaillez votre marketing personnel (ou personal branding). Cela passe par l’animation d’un réseau d’interconnaissance (amis, famille, collègues, contacts divers). Ils pourront vous aider à trouver un entretien, vous aider à démarrer votre activité, etc. Multiplier les contacts Aujourd’hui, ce processus de publicité personnelle passe par les réseaux sociaux. Internet est une source d’information, mais aussi le lieu où vous pouvez devenir visible du plus grand nombre. Bien sûr, cela ne se fait pas en jour. Pour vous faire repérer par des employeurs potentiels ou des prospects, il vous faudra y investir plusieurs heures. Chercher un emploi directement Le principe à priori de la reconversion est que vous ne vous y connaissiez pas, au départ, dans le poste recherché (bien sûr, cela peut ne pas être vrai si vous cherchez à vous reconvertir dans une activité qui vous passionne depuis de longues années, par exemple). Même dans le cas d’une mobilité interne, il y aura un changement par rapport à ce que vous aviez l’habitude de faire. Comme le rappelle opportunément Yves Deloison, le plus important consiste à trouver votre fil directeur. « Quoi qu’il en soit, il y a forcément un fil conducteur dans votre parcours. Vous avez eu l’occasion de le retracer depuis le début de votre reconversion. Il n’a donc plus de mystère pour vous. À vous de faire de votre histoire professionnelle un parcours cohérent malgré les changements. Il va falloir convaincre et rassurer le recruteur. Ce n’est pas le plus facile dans le cas d’une reconversion. Puisqu’aujourd’hui votre projet professionnel est construit, il est possible d’attester de votre légitimité pour exercer le job. Dosez avec mesure votre force de persuasion pour éviter de vous survendre ou de montrer un excès de timidité. » (Réussir sa reconversion, p. 130) Il sera peut-être nécessaire de faire des compromis dans un premier temps, mais c’est comme cela que vous pourrez accéder à d’autres postes. Trouver le temps pour vos démarches En plus des pistes évoquées plus haut (voir « Des moyens pour changer de job »), vous pourrez négocier des journées de RTT si cela s’avère nécessaire. Soyez vigilant, si vous êtes employé, de faire vos recherches au sein de l’entreprise. Évitez l’usage de l’ordinateur de bureau. Cela dépend bien sûr de l’environnement de travail, mais il sera peut-être nécessaire de ruser. Parlez avec des personnes de confiance et ne vous étalez pas trop sur les réseaux sociaux avant d’être certain que votre choix est fait. Quitter son job avec un parachute La rupture conventionnelle est le bon moyen de quitter son travail en CDI en bénéficiant d’indemnités de départ. Mais gardez à l’esprit que c’est l’employeur qui est aux manettes. Sinon, vous pouvez négocier au cours d’une transaction avec l’entreprise. Demandez l’aide d’un avocat. Si vous démissionnez, vous ne bénéficierai pas des allocations de Pôle Emploi (à moins d’avoir un motif reconnu par l’organisme, comme un déménagement). Vous pourrez néanmoins redemander que votre dossier soit réexaminé après quatre mois, à condition de pouvoir démontrer que vous êtes activement en recherche d’emploi. Peut-on rater sa reconversion ? Chaque moment difficile, chaque échec apprend quelque chose. Il se peut que ce soit un épisode utile et même nécessaire dans votre parcours. Ne baissez donc pas les bras trop vite et demandez-vous quelle est l’opportunité qui se cache derrière le fiasco. Et puis, échouer vaudra toujours mieux que de n’avoir pas essayé ! Au moins, vous serez au clair avec vous-même et – qui sait – vous regarderez peut-être votre ancien métier avec un nouveau regard, plus positif. Dix manières de se planter !

« Il n’y a pas de cohérence entre vous et votre projet et/ou entre votre projet et votre environnement.

Vous fuyez une situation de crise ou un problème non résolu.

Vous n’y croyez pas vraiment.

Vous n’avez pas bien préparé votre projet ou ne l’avez pas suffisamment confronté à la réalité.

Vous avez des idées reçues ou des représentations erronées du métier visé.

Vous n’avez pas bien évalué l’impact de la reconversion à terme.

Vous n’êtes pas à l’aise avec une des missions clés qu’implique votre projet.

Votre motivation se limite à une meilleure rémunération ou à plus de reconnaissance.

Vous ne tenez compte que des besoins du marché du travail ou de votre environnement.

L’objectif professionnel que vous vous fixez n’est pas le vôtre. » (Réussir sa reconversion, p. 137)

Que faire en cas d’échec ? Y penser. Mais d’abord, digérer. Les émotions se bousculent et l’estime de soi peut en prendre un sacré coup. Prenez le temps d’absorber le choc, puis prenez du recul. Cette analyse vous aidera à mieux agir et à tourner la page. Troisième chapitre. Pour conclure De la souplesse ! Le job parfait n’existe pas. Mais si vous vous y prenez bien et suivez la méthode proposée dans ce livre, vous pourrez atteindre des objectifs réalistes et embellir considérablement votre vie. Consultez l’ouvrage pour retrouver toutes les adresses utiles à votre reconversion professionnelle !

Conclusion sur « Réussir sa reconversion » d’Yves Deloison  : Un livre à garder sous le coude tout au long de son parcours de reconversion Le livre ne paye pas de mine de prime abord : petit, peu illustré, il passerait presque inaperçu. Mais ne vous y trompez pas, car il pourrait vous être fort utile, pour peu que vous preniez le temps – vraiment le temps – de vous y arrêter, c’est-à-dire de réaliser tous les exercices pratiques qui y sont proposés. Ce qu’il faut retenir de « Réussir sa reconversion » d’Yves Deloison : À la fin de l’ouvrage, l’auteur propose une « check-list pour votre recherche d’emploi ». Citons-en ici les 6 points :

« Avez-vous bâti votre CV ? Avez-vous rédigé une lettre de motivation ? L’argumentaire de votre projet est-il maîtrisé ? Êtes-vous opérationnel pour présenter votre projet et répondre aux questions de votre interlocuteur ? Êtes-vous en capacité de parler de vous lors d’un entretien ? Avez-vous élaboré une stratégie pour développer votre réseau ? » (Réussir sa reconversion, p. 139)

Si ce n’est pas le cas, courrez vite acheter le livre ou relire une partie de cette chronique ! Points forts :

Comme la page de couverture l’indique, « un ouvrage 100 % pratique » ; Un format condensé qui s’emporte partout ; Une écriture vive et agréable.

Point faible :

L’auteur pêche par moment dans l’organisation des sous-titres et se laisse aller à quelques répétitions.

Ma note :                       Avez-vous lu le livre d’Yves Deloison « Réussir sa reconversion » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre d’Yves Deloison « Réussir sa reconversion » Visitez Amazon afin d’acheter le livre d’Yves Deloison « Réussir sa reconversion »

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Thu, 21 Apr 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11880/Russir-sa-reconversion
Le guide du copywriting http://www.olivier-roland.fr/items/view/11859/Le-guide-du-copywriting

Résumé de « Le guide du copywriting. Pages de vente, newsletters, sites web, réseaux sociaux… » de Sélim Niederhoffer : un livre pour toutes celles et tous ceux qui ambitionnent de gagner leur vie de leur plume, tout en apprenant à convaincre ! Par Sélim Niederhoffer, 2021, 248 pages. Chronique et résumé de « Le guide du copywriting » de Sélim Niederhoffer 

L’auteur Sélim Niederhoffer est copywriter depuis 2010. Il a créé le blog artdeseduire.com et le site internet Les Mots Magiques, qui s’accompagne d’une chaîne YouTube. 1. Qu’est-ce que le copywriting ? « Le copywriting est l’art de vendre avec les mots. Si vous en maîtrisez les bases, vous pourrez devenir plus riche que vous ne l’êtes aujourd’hui. D’ailleurs, pour de nombreux entrepreneurs qui ont fait fortune en ligne, le copywriting est la compétence clé pour vendre plus et devenir indépendant financièrement rapidement. Dans sa définition la plus large, le copywriting est l’art de convaincre, de persuader, d’influencer l’autre dans le but de promouvoir un produit, une personne, une entreprise, une opinion ou une idée. Pour un produit on parlera de publicité ; pour un programme politique, on parlera de propagande, pour une secte, on parlera d’endoctrinement. Mais dans tous les cas, le mécanisme reste le même : il s’agit de choisir et d’utiliser les mots magiques, ceux qui vont pousser l’autre à agir dans votre sens (et dans son intérêt aussi, si possible). » (Le guide du copywriting, p. 3) C’est ainsi que Sélim Niederhoffer définit le copywriting. Plutôt osé de le comparer aux pratiques d’une secte, mais cela lui permet de souligner le point central : le copywriting vise à convaincre autrui. Les origines du copywriting : de la religion aux Stories sponso sur Instagram L’auteur le définit plus précisément encore ici : « Le copywriting est donc l’art d’écrire de bons textes et de bonnes publicités qui motivent le lecteur à passer à l’action. » (Le guide du copywriting, p. 4) Ce n’est pas un art nouveau et l’on pourrait, à l’envi, lui trouver des précédents célèbres. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, le copywriting se concentre sur ce qu’on nomme en anglais les call to action (CTA), les appels à l’action. Non pas (du moins pas d’abord) ceux qui visent à conduire l’acheteur en magasin (cela c’était avant), mais ceux qui visent à accomplir une action sur internet. Voici quelques exemples de CTA donnés par l’auteur :

Téléchargez gratuitement ; Réservez votre place ; Abonnez-vous ; Appelez le 36-37 ; Remplissez ce sondage ; Passez votre quiz ; Etc.

Le copywriting : de la vente sous stéroïdes Contrairement au comique ou au vendeur porte à porte, le copywriter ne peut s’appuyer sur les retours directs de ses lecteurs pour trouver le mot qui fait mouche pile au bon moment. Il n’agit pas « en direct », mais de façon décalée dans le temps. À la place, il doit argumenter en ayant à l’esprit la psychologie humaine. Que fait le copywriter en 2020 ? Il rédige des contenus pour le web ! Voici quelques types de contenus que vous serez amené à écrire si vous vous lancez dans cette voie :

Pages fixes des sites internet ; Page Facebook, LinkedIn ; Publicités Facebook, LinkedIn, Google Ads ; Mails, newsletters, campagnes e-mailings ; Tunnels de vente (pages de vente, scripts de vidéos de vente, etc.).

Vous aimez les mots ? Ils adorent les chiffres ! « Écrire de bons textes persuasifs et des pubs qui font cliquer seront vos premiers pas vers la réussite en tant que copywriter. C’est comme un pouvoir magique que vous allez découvrir : comment transformer les mots en argent. Attention toutefois ! Si Word est désormais votre logiciel, n’oubliez pas qu’en face, le client ne parle pas la même langue que vous : il parle l’Excel, le chiffre, le ROI (Return on Investment, “retour sur investissement”). Une grande partie de votre travail en tant que copywriter indépendant consistera à gagner la confiance de votre client qui ne déteste rien de plus que les dépenses injustifiées, non mesurables. » (Le guide du copywriting, p. 7)

  1. Le copywriting aujourd’hui : comprendre le modèle de l’entonnoir On parle de tunnel de vente ou de funnel, en anglais, ou encore d’entonnoirs de vente pour caractériser un modèle d’écriture persuasive qui a pour but de faire découvrir une offre au prospect, puis de le convertir en le faisant passer à l’action, c’est-à-dire, ici, à l’achat. Le funnel reproduit donc un parcours client. Sélim Niederhoffer donne cet exemple de tunnel de vente :

Du contenu gratuit ; La collecte du mail du prospect ; L’envoi d’un mail (qui contient éventuellement un lien vers un site) ; Une page de vente ; L’achat du produit/service.

Le client va parcourir le chemin dans le sens indiqué. Par contre, le copywriter va commencer par écrire la fin, et remonter jusqu’au contenu gratuit. Autrement dit, il va :

D’abord, peaufiner le discours autour du produit, c’est-à-dire créer une offre irrésistible ; Ensuite, il va soigner la page de vente ; Puis, faire connaître le produit/service via un mail (ou un article, un webinaire, une vidéo, etc.) en dirigeant vers la page de vente ; Créer des moyens de collecter le mail du prospect (jeu-concours, newsletter, quiz, enquête, ebook, etc.) ; Et enfin, rédiger des contenus percutants et gratuits pour attirer le chaland vers le funnel.

Tous ces points sont détaillés dans Le guide du copywriting et seront aussi expliqués dans cette chronique. Un peu de patience ! 3. Pourquoi vous devez apprendre le copywriting Parce que cela vous aidera à booster votre commerce, quel qu’il soit. Apprendre et rédiger par vous-même vous permettra aussi de ne pas payer un copywriter professionnel. Pourquoi apprendre le copywriting plutôt que faire appel à un copywriter ? Le copywriter professionnel a besoin de tout savoir du produit/service de l’entreprise (son client) : il doit créer un avatar (voir chapitre 7) du client de l’entreprise (le client de son client). Ce transfert d’information et ce travail de composition prennent du temps. Vous connaissez mieux votre offre que lui, faites-le donc vous-même. Cela vous fera gagner du temps. Néanmoins, si vous voulez être sûr de ne pas faire d’erreurs (et donc perdre du temps, au final), vous pouvez vous faire corriger par un copywriter expert, qui s’assurera de la solidité de votre travail. Le copywriting : une compétence simple à apprendre, à la portée de tous Il existe des techniques d’écriture persuasive. Même si vous n’aimez pas écrire, vous pourrez les appliquer et avoir du succès. Comme vous aurez besoin de cette compétence constamment, autant s’y mettre dès maintenant ! 4. Devenir copywriter pour tous ou pour soi ? Il existe deux chemins possibles à prendre, à partir de ce livre : soit devenir copywriter professionnel, soit devenir un professionnel (dans un secteur quelconque) qui fait du copywriting. Chaque formule a ses points forts et ses points plus faibles.

Maîtrise des techniques de vente à l’écrit : meilleure pour le copywriter pro, puisqu’il rédige constamment et sur des sujets variés ; Connaissance du produit : elle est nécessairement plus étendue au départ du côté du professionnel, mais l’une des forces du copywriter pro est de se fondre dans l’univers de son client ; Connaissance des clients : le professionnel apprend à connaître ses clients au fil des années, il a donc l’avantage sur ce point ; Obstacles les plus chronophages : pour le copywriter pro, c’est le démarchage de nouveaux clients, tandis que pour le professionnel qui fait son copywriting, c’est le temps passé à rédiger et à créer de nouvelles offres. Probabilités de faire fortune : bien que le copywriter pro n’ait pas à se plaindre, il gagnera potentiellement moins qu’un entrepreneur faisant son propre copywriting tout en proposant un produit/service de qualité, adapté au marché et scalable. Reconversions possibles : le copywriter pro peut se reconvertir en écrivain, par exemple (comme Frédéric Beigbeder), tandis que le professionnel peut évoluer dans son secteur d’activité, voir devenir coach en copywriting s’il prend goût à cette pratique !

  1. Où trouver le vocabulaire qui « parle » à votre prospect ? Ne zappez pas la phase d’étude de marché : vous devez savoir dans quel environnement se situe votre offre. Est-elle révolutionnaire ou avez-vous des concurrents ? Si oui, comment parlent-ils à leurs clients ? Les cinq sources pour trouver les bons mots pour convaincre vos futurs clients

Si votre entreprise fonctionne déjà, intéressez-vous à vos clients actuels ; Vos concurrents (analysez le vocabulaire utilisé sur leurs sites et dans leurs articles, inscrivez-vous à leurs newsletters, achetez leurs produits) ; Les forums de discussion (n’hésitez pas à participer et à poser des questions) ; Les réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Facebook, LinkedIn peuvent vous aider à trouver des posts inspirants, via la fonction des hashtags) ; Les publicités passées (inspirez-vous de ce qui a déjà été fait, en remontant plus ou moins loin dans le temps) ; Pourquoi le consommateur achète-t-il ?

« C’est la question clé que vous devez vous poser si vous voulez écrire mieux et vendre plus : pourquoi un inconnu est-il susceptible de dire oui à votre offre ? Avant toute chose, prenez le temps d’analyser votre propre comportement. Regardez autour de vous. Pourquoi avez-vous acheté cet ordinateur Apple ? Cette marque de yaourt ? Cette paire de chaussures ? Si vous regardez attentivement autour de vous, vous verrez que tous vos achats se classent en deux catégories : les besoins et les envies. » (Le guide du copywriting, p. 27-28) 6. Pourquoi le consommateur achète-t-il ? Outil principal pour comprendre les besoins de vos clients Utilisez la pyramide de Maslow, selon laquelle il existe une hiérarchie des besoins que l’être humain cherche à combler :

Physiologiques (respiration, faim, soif, sexualité, sommeil, élimination) ; De sécurité (stabilité et prévisibilité de l’environnement, sérénité) ; Appartenance et amour (affection des autres) ; Estime (reconnaissance, confiance en soi) ; Accomplissement (« devenir » soi-même).

Ce modèle est aujourd’hui critiqué, mais peut vous aider à définir ce que cherche votre client. Des motivations bien plus variées et impulsives ? Drew Whitman, un autre psychologue, mais spécialisé dans la vente, propose quant à lui huit désirs ou « forces de vie » :

La survie (ou l’allongement de la vie) ; La satisfaction alimentaire ; L’évitement de la peur, du danger ou de la douleur ; L’épanouissement sexuel et affectif ; La sécurité financière ; La compétition et la comparaison sociale ; Le soin et la protection des proches ; La reconnaissance et l’approbation.

Lorsque vous écrivez, vous pouvez chercher à « cocher » un maximum de ces huit cases. Pourquoi votre client va-t-il acheter votre produit ? Les 10 raisons selon Jim Edwards Ce copywriter donne quant à lui 10 raisons qui poussent à agir. Je vous laisse les découvrir dans Le guide du copywriting, p. 31 !

  1. Pour qui écrivez-vous ? Définissez votre avatar ! C’est l’autre question à ne surtout pas manquer. Vous devez savoir pour qui vous écrivez avant même de commencer. Car vous allez choisir vos mots en fonction de la cible choisie. On nomme avatar (mais aussi persona, en marketing) le portrait-robot précis du prospect pour lequel on va écrire. Vous devez établir/connaître les critères suivants :

Sociaux ; Géographiques ; Démographiques (et économiques).

Bref, du sexe à la profession, en passant par le lieu de vie, vous devez chercher à en savoir un maximum sur les caractéristiques objectives de la personne que vous voulez convaincre. L’étape d’après : définissez les critères psychographiques (ou comportementaux) Quel est le groupe d’appartenance de votre avatar ? À quoi s’identifie-t-il ? Qu’aime-t-il et que rejette-t-il ? Quelles sont ses valeurs, ses aspirations et ses habitudes de consommation ? Ici encore, cherchez à déterminer un maximum de ces points, de la façon la plus précise possible. Trois autres astuces pour mieux définir votre avatar

Créez une illustration ou une image et imprimez-là ; Affinez progressivement votre avatar en fonction des retours ; Si vous visez plusieurs cibles, fédérez et utilisez les « témoignages clients ».

N’oubliez pas de donner un prénom (voire un nom) à votre avatar ! 8. Sept solutions pour contourner l’angoisse de la page blanche

Écrire sans enjeu (chauffez-vous en écrivant quelque chose d’inutile ou sans enjeu professionnel) ; Rédiger quelque chose de professionnel, mais de moins stressant psychologiquement (un mail ou un post, plutôt que la page de vente) ; Montrer qui est l’expert (c’est vous !) ; Corriger une ancienne page de vente pour faire émerger la nouvelle ; Découper la tâche en petits morceaux ; Procrastiner de façon productive (réaliser une petite tâche sans rapport avec le travail, mais qui remonte le moral et permet de cocher une case dans la to-do-list) ; Commencer à travailler à partir d’une page déjà préstructurée (utilisez par exemple la Supe Structure du chapitre 10).

  1. AIDA et les cinq alternatives pour structurer votre page de vente AIDA : la structure de base du copywriting Il existe des structures pour vous aider à rédiger vos pages de vente de manière efficace. La plus connue, qui se décline en variantes, se nomme AIDA. Mais que signifient ces quatre lettres ?

A = Attention (capter l’attention) ; I = Intérêt (l’accrocher en lui parlant de lui) ; D = Désir (lui donner envie de quelque chose) ; A = Action (pousser le prospect à l’action).

Alternative 1 : AIDCA La première variante ne change que d’une petite lettre : AIDCA. Que désigne la lettre C qui vient se placer juste avant l’action ?

C = Conviction (convaincre que l’action sera sans risque).

Alternative 2 : PAS – Problem – Agitate – Solve

Problem = vous interpellez le lecteur au sujet de son problème ; Agitate = vous développez un scénario défavorable qui dérange, voire effraie le lecteur ; Solve = vous sauvez le lecteur avec votre produit/service.

Alternative 3 : PAPA

P = Problème (quel est le problème de votre lecteur ?) A = Avantages (quels sont les avantages de l’offre ? Scénario radieux) P = Preuve (qu’est-ce qui démontre que l’offre à cet effet (témoignages, éléments techniques) ? A = Action (cliquez ici !)

Alternative 4 : PASTOR

P = Problème (le problème du client, vous commencez à comprendre…) ; A = Amplifier ou Agiter (le scénario du pire, comme dans l’alternative PAS) ; S = Solution ou Story (heureusement, il existe une façon d’agir autrement) ; T = Transformation ou Témoignages (un client convaincu se confie) ; O = Offre (son prix, les conditions et le processus d’achat) ; R = Réponse (après vous avoir écouté, le client répond, c’est-à-dire passe à l’action).

Alternative 5 : les 4 P

P = Problème ; P = Promesse (scénario radieux) ; P = Preuve ; P = Proposition (description précise de l’offre).

  1. La Super Structure, le plan ultime pour écrire votre page de vente La Super Structure est une structure de rédaction de page de vente en 17 points qui a été enseignée à Sélim Niedherhoffer et qu’il reproduit dans Le guide du copywriting. La Super Structure : 17 blocs de texte pour écrire une page de vente parfaite Voici — en résumé — les 17 « blocs » (ou plutôt les 16, car la numérotation saute du 10 au 12 dans le livre). En réalité, cela donne donc 16 blocs de texte. Les voici :

Titre Promesse Couteau dans la plaie Votre histoire (storytelling) Solutions inefficaces des concurrents Recadrage Vision idéale Présentation de l’offre Liste à puces (bénéfices) Mise en perspective Marketing répulsif Annonce du prix Présentation des bonus Témoignages clients Appel à l’action Dernières infos (Post scriptum, PS)

Devez-vous impérativement respecter la Super Structure ? La réponse est non ! Tant que vous vendez. Cela dit, certains blocs sont nettement recommandés (1, 2, 3, 8, 9, 14, 16). Pouvez-vous déplacer les blocs de la Super Structure ? Bien sûr. À vous d’analyser ce qui convertit le mieux. Testez différentes formules, différentes mises en page ! Le reste du livre détaille cette Super Structure.

  1. Des titres qui tuent « Notre travail est d’attirer des lecteurs grâce à un titre remarquable. Pas le temps de mettre les formes ou de dire bonjour : vous devez immédiatement démarrer avec le concentré de votre puissance et de votre créativité. Votre titre est la vitrine : il doit être alléchant. S’il ne l’est pas, si le titre est trop faible, avec une promesse pas assez forte (voir chapitre 12), le lecteur passera son chemin. » (Guide du copywriting, p. 53) Les quatre catégories de titres pour attirer le prospect à chaque étape du tunnel de vente

Articles et vidéos (70 caractères max.) ; Objets de vos mails (70 caractères max.) ; Titres de publicités (70 caractères max.) ; Titres de pages de vente (il peut être plus long, mais doit nécessairement être hypnotique).

Comment écrire un bon titre ? Qu’est-ce qui fait cliquer le lecteur ? Qu’on parle de lui, de ses besoins et désirs. Trois types de titres marchent bien :

Promesse ; Annonce d’une nouveauté ; Mystère.

Sélim Neiderhoffer donne de nombreux exemples dans l’ouvrage. Comment ne jamais manquer d’inspiration pour écrire un bon titre Constituez-vous un réservoir de titres grâce à l’abonnement à des newsletters (réservez une adresse mail spécifique), en prenant des photos de publicités, en notant tout ce que vous pouvez, etc. Prenez du temps pour choisir un titre. L’auteur propose trois étapes :

Rédiger entre 10 et 20 titres ; Le lendemain, sélectionnez-en 3 ; Le surlendemain, élisez votre vainqueur.

  1. La promesse David Ogilvy a dit, dans On Advertising : « Une publicité qui ne promet aucun bénéfice au client ne vend pas, et pourtant la majorité des campagnes ne propose aucune promesse. » (Cité dans Le guide du copywriting, p. 59) Promesse et USP Selon Rosser Reeves, créateur de l’USP (Unique Selling Proposition), vous devez choisir le bénéfice majeur de votre offre et construire votre promesse à partir de là. Votre lessive lave-t-elle plus blanc ou est-elle écoresponsable ? Choisissez. Les quatre étapes pour rédiger votre promesse marketing avec le modèle OPEN

O = Obstacle (ce qu’il s’agit de « pulvériser » pour atteindre l’offre ou le prix) ; P = Prix (le rêve, l’aspiration qui pousse à l’action et au dépassement de soi) ; E = Espace-temps (situez et, surtout, donnez une temporalité concrète et tenable) ; N = Négation (évacuez toute excuse qui ralentirait votre lecteur).

  1. La douleur vend plus que la douceur Appuyez là où ça fait mal… mais pas trop fort ! Pour capter durablement l’attention de votre lecteur, il vous faudra lui rappeler ce qui le préoccupe. Lorsqu’on parle de douleurs, en marketing, on peut parler de douleurs physiques, psychologiques, ou de préoccupations diverses. Lorsque vous connaissez ce qui ennuie votre avatar, rappelez-le-lui. Pourquoi appuyer là où ça fait mal ? Eh bien parce que l’être humain est, dit-on, plus enclin à recevoir des arguments qui lui indiquent qu’il peut éviter une situation de douleur/danger/perte, que des arguments qui l’invitent simplement à imaginer une situation où tout va bien. C’est ce qu’on nomme habituellement « l’aversion à la perte ». Les trois étapes pour faire vibrer votre lecteur grâce à la douleur Posez des questions en suivant ce cheminement :

Introduction à la question ; Question (qui rappelle une ou plusieurs douleurs) ; Validation (qui invite le lecteur qui s’est reconnu à lire la suite).

Chez le médecin, on évalue parfois la douleur de 0 à 9. Un conseil : ne visez pas le maximum, vous risqueriez de faire fuir le prospect. Il pourrait en effet vous prendre en grippe, parce que vous l’incommodez et lui rappelez trop fortement son problème. 14. Les fausses solutions : préparer le prospect à votre offre « Avant de proposer votre solution, vous devez raconter à votre prospect que vous aussi, vous avez cherché à vous en sortir par vous-même. Vous devez lui raconter que vous avez testé les solutions existantes sur le marché. Mais que rien n’y a fait, vous avez perdu temps, énergie, santé, argent, honneur, amis, à tester ces fausses solutions. » (Le guide du copywriting, p. 71) Une fois rappelées ces « fausses solutions », vous pouvez proposer votre solution, évidemment bien plus avantageuse. Rappelez aussi la perte de ressources et l’absence de résultats concrets impliqués par les autres options. 15. Promettez des lendemains qui chantent avec le future pacing Inspirée des neurosciences et de la programmation neurolinguistique, cette technique de la projection simule une situation idéale afin de générer un bien-être associé à l’utilisation de l’offre. Trois stratégies pour aider votre prospect à se projeter dans sa situation idéale

Illustrez : ne vous contentez pas des mots, utilisez les images et les photos ; Mettez en scène : les mots vous permettent de placer le lecteur en situation ; Utilisez le présent : ne présentez pas un futur, mais un ici et maintenant idéal. Comment mettre en avant les bénéfices de votre offre

Certains titres que vous n’auriez pas retenus (voir le chapitre 11) pourront vous resservir ici. Vous avez choisi un bénéfice central (qui fait l’objet de votre promesse), mais maintenant vous pouvez en énumérer d’autres. Comment bien rédiger votre liste à puces de bénéfices ? En fait, construisez votre liste à puces comme si chaque puce était un titre (en alternant leur puissance, leur longueur, leur formulation, etc.) et n’hésitez pas à les rendre plus visibles (utilisation du gras, de l’italique, du surlignage ou des émojis). La méthode du lecteur imaginaire pour savoir si votre bénéfice est convaincant ou s’il ne sert à rien Demandez-vous quel est le besoin fondamental de la pyramide de Maslow auquel votre bénéfice répond. Pour parvenir à le déterminer, posez-vous des questions à vous-même comme si vous discutiez avec un lecteur récalcitrant. Les 13 phrases à copier-coller que vous pouvez utiliser à la place de « pourquoi » et « comment » pour rédiger vos bénéfices Utilisez une phrase introductive, puis variez les formulations de vos bénéfices. Pour découvrir quelles sont ces 13 phrases magiques, rendez-vous dans Le guide du copywriting, p. 80-81 ! 17. Les caractéristiques de l’offre : comment en parler ? « Notre travail de copywriter consiste à présenter l’information de la manière la plus convaincante et alléchante possible. Si notre édifice repose sur la promesse et les bénéfices pour le client, ne négligez pas les caractéristiques de votre produit. En effet, il y a toute une catégorie “acheteurs très consciencieux qui veulent savoir précisément ce que contient votre offre, comment elle est faite, comment elle sera livrée, combien de temps ils pourront en bénéficier, etc. Si les bénéfices client répondent à la question « Pourquoi j’achèterais ça ? », les caractéristiques répondent à la question « Qu’est-ce que j’achète précisément ? » » (Le guide du copywriting, p. 82) À quel moment parler des caractéristiques ? Lorsque vous présentez votre offre. Devez-vous mêler les caractéristiques et les bénéfices ? Cela dépend. Oui, si les caractéristiques sont très techniques et peu connues, ajoutez-y des bénéfices, pour faire comprendre la relation au lecteur. Encore oui, si vous voulez allongez votre liste à puces de bénéfices. Sinon, évitez. Quand les caractéristiques renforcent la crédibilité Vous pouvez utiliser les caractéristiques de votre offre pour en renforcer la crédibilité. Vous jouez alors sur des effets de réputation : la voiture « allemande », des graphismes d’un ancien graphiste « Pixar », etc. Des pictos, des pictos, encore des pictos ! L’utilisation des pictogrammes est fortement recommandée pour clarifier les caractéristiques de votre offre. N’abusez pas : de trois à six pictogrammes, cela est largement suffisant (sous peine de saturer les écrans). 18. Le storytelling, ou comment raconter des histoires qui font vendre Tout le monde aime les histoires ! Pourquoi ? Pour les émotions qu’elles procurent, pour ce qu’elles nous apprennent sur le monde et la vie, aussi. Quelle histoire raconter pour donner envie ? Privilégiez les histoires qui finissent bien : des success stories. Vous pouvez prendre l’histoire d’un client type, ou la vôtre. Vous pouvez même les combiner. Objectif : identification et projection Faites prendre conscience au prospect qu’il peut lui aussi accomplir le cheminement que d’autres ont réussi à mener avant lui. N’évitez pas l’échec, il fait partie de toute histoire et la rend plus humaine. Comment structurer votre bloc de storytelling ? Sélim Niederhoffler nous résume les quatre points fondamentaux d’un bon storytelling marketing :

Le héros ; Un problème ; Une quête ; La résolution du problème.

  1. Crédibilité et autorité : utilisez ces principes pour rassurer La crédibilité et l’autorité s’acquièrent. Sans elles, vous aurez plus de difficultés à rassurer un prospect. Vous devez pouvoir démontrer votre expertise dans la page de vente. Comment vous assurer de tels atouts ? Quelques pistes sont évoquées par l’auteur :

Exister en ligne (via un site, mais aussi les réseaux sociaux et les services fournis par Google) ; Tenir un blog, y rédiger des articles et proposer des ebooks ou des études de cas (cela fonctionne aussi avec une chaîne YouTube) ; Exhiber ses diplômes ; Montrer son expérience professionnelle ; Côtoyer et entretenir la conversation avec d’autres experts ; Participer à des conférences ; Devenir le centre de l’attention (en étant interviewé soi-même, par exemple, ou en écrivant un livre).

  1. Preuve sociale et témoignage Nous avons besoin d’être rassurés par le fait que d’autres avant nous ont utilisé le service/produit proposé et en ont été satisfaits. Cela s’appelle la preuve sociale. Qu’elle agisse via la simple observation, le bouche-à-oreille, ou via les recommandations et évaluations numériques (étoiles ou commentaires sur les applications et sites en tout genre), la logique est la même : montrer au client que si « des gens comme lui » (Seth Godin) ont sauté le pas avant lui, il peut le faire aussi. Les trois niveaux de preuve sociale

Le bouche-à-oreille : une personne « normale » recommande l’usage d’un service/produit à une autre personne ‘normale ; L’autorité : un expert en x vous donne des conseils sur tel sujet relié à ce x et vous l’écoutez en raison de ses connaissances avérées ; La célébrité : quelqu’un que vous considérez comme exceptionnel vous incite à agir dans le même sens que lui (« Si c’est assez bon pour lui, pourquoi pas pour moi ? »).

Comment recueillir et présenter vos témoignages clients ? Pour recueillir vos témoignages, commencez par soigner le client, puis prenez contact avec lui par téléphone ou en direct, d’abord, et puis surtout par mail ensuite (en lui envoyant des liens d’applications où il pourra témoigner). Invitez-le à donner un avis sincère. S’il accepte de que vous utilisiez une photo de lui ou qu’il réalise une vidéo, c’est encore mieux ! Présentez les témoignages à l’aide de phrases courtes et percutantes, qui mettent en avant soit la relation d’expertise, soit la réputation, soit le rapport de confiance et de confidence entre amis. 21. Comment bien amener le prix ? ‘Ça y est, votre lecteur a l’eau à la bouche, vous avez réussi la première partie du travail. Vient maintenant le moment qui fait peur : l’annonce du prix. Le plus souvent, ce n’est pas le lecteur qui a peur, mais bien vous. Vous avez peur de demander trop, de vendre trop cher, de faire peur à votre prospect. Je ne peux que vous recommander de travailler sur votre conception de l’argent. Plus vous serez à l’aise avec l’argent (en gagner, en dépenser, en investir), plus vous serez à l’aise avec l’idée d’en demander à votre prospect. Une fois que vous serez à l’aise avec les prix, vous devrez quand même vaincre les objections de vos clients. “C’est trop cher”, “La concurrence fait mieux”, “Je n’avais pas prévu ce budget”.’ (Le guide du copywriting, p. 103) Le prix vs la valeur « La règle, c’est de faire payer votre client en fonction de la valeur perçue, de la valeur qu’il va retirer de votre offre », dit encore Sélim Niedrhoffer (p. 104). Le prix varie donc en fonction de votre cible. Avant de le lui annoncer, soyez sûr d’avoir :

Mis en évidence la valeur de votre offre ; Décrit tous ses avantages ; Insisté sur les changements positifs qui seront produits par l’acquisition de l’offre.

Quand parler du prix ? À moins de vendre un produit générique et de jouer sur l’effet promotion, réservez plutôt l’annonce du prix à la fin, comme le conseillent les structures de pages de vente présentées plus haut (chapitres 9 et 10). Il existe une autre solution, à privilégier pour les offres prémium qui veulent jouer dans la cour du luxe : ne pas en parler, ne pas l’afficher. Un bouton « En savoir plus » ou « Contactez nos équipes » suffira à exciter le désir de votre prospect. Comment parler du prix ? Sept stratégies faciles à mettre en place

L’effet d’ancrage ; Parler de valeur et d’investissement ; Utiliser la comparaison ; Augmenter la valeur perçue grâce aux bonus ; Tout écrire (le détail du prix et les promotions comprises) ; Proposer l’étalement du paiement ; Afficher des prix précis (qui semblent plus justes, mieux calculés). L’appel à l’action : le moment de conclure ?

L’appel à l’action mène votre lecteur vers l’inscription à une newsletter, un formulaire de paiement, le téléchargement d’un ebook, l’installation d’une application, etc. Vous devez lui proposer de cliquer, puisque c’est précisément ce que vous voulez qu’il fasse. Où placer votre CTA ? Cela dépend. Normalement, plutôt à la fin de l’argumentaire de vente. Mais vous pouvez tester. Les plus grandes marques le font (Netflix, par exemple). Si vous placez le CTA directement dans le texte, changez les phrases ; si vous utilisez des boutons qui parsèment le texte, conservez la même couleur pour ne pas perdre le lecteur. Quand le rédiger ? Tout au début ! Commencez par là. Pour avoir l’esprit bien au frais et rédiger le meilleur CTA possible. Eh oui, car c’est lui qui vient clore tout le parcours et il a donc une importance de premier plan. La check-list des cinq caractéristiques pour rédiger un bon CTA

Simple ; Urgent ; Concis ; Direct ; Irrésistible.

Le bouton d’achat : quel texte écrire ? Fiez-vous aux pratiques de e-commerces renommés et suivez la tendance qui vous paraît la plus proche de votre propre offre ou identité de marque. 23. Trois techniques d’engagement pour aider le prospect à sauter le pas plus facilement L’engagement, c’est la tendance à ne pas sortir d’un sentier, lorsqu’on a commencé à l’emprunter. Pour créer de l’engagement, et donc de l’habitude, vous devez — paradoxalement — lui expliquer qu’il ne s’engage à rien.

Offrir quelque chose (première session gratuite, etc.) ; Baisser drastiquement le prix du premier achat (pour un abonnement mensuel, par exemple) ; Garantir le produit (« garanti ou remboursé »).

Pourquoi ces trois principes fonctionnent-ils ? Parce que vous rassurez votre prospect, vous lui montrez que vous-même avez confiance en votre offre, et que vous n’avez pas peur de la lui faire tester gratuitement ou à bas prix. Mais aussi parce que, une fois qu’il l’aura testé, il en fera rapidement une habitude (c’est ce que vous espérez) et il n’y pensera plus. 24. L’importance du marketing répulsif pour accroître la désirabilité de votre produit Malheureusement, votre offre ne convient pas à tous. C’est la base du marketing répulsif : en rejeter certains pour augmenter la désirabilité de votre produit ou service. Faire le tri, sélectionner, voilà qui génère de la valeur. Le marketing répulsif : un bon moyen de qualifier les prospects En tant que copywriter, vous voulez convaincre des prospects déjà « qualifiés », c’est-à-dire qui sont déjà avancés dans le parcours d’achat. Le marketing répulsif peut vous y aider par la négative, d’abord (en mentionnant les caractéristiques des clients que vous refusez) et positivement ensuite (en mentionnant ceux que, par contraste, vous acceptez). Pensez aux vidéos YouTube ! 25. Urgence et rareté — le bloc indispensable de la Super Structure Ces deux caractéristiques peuvent pousser le prospect à l’action, car elles lui fournissent le petit coup d’adrénaline nécessaire. « Je ne veux pas passer à côté ! » La rareté : pourquoi et comment l’utiliser pour booster vos ventes Ce qui est rare est cher, c’est connu. Bien des marques en jouent. L’important est de justifier la raison de la rareté (pour des raisons techniques, parce que vous voulez prendre soin de chacun, parce que…). L’urgence : nécessaire pour hacker le cerveau de votre prospect Dans l’urgence, nous agissons sans penser — du moins sans penser rationnellement. Nous laissons tomber l’analyse. Soumettre vos prospects à cette pression (en leur montrant que d’autres personnes consultent l’offre, par exemple) peut donc les aider à passer à l’action. Comment justifier et rédiger l’urgence Sélim Niederhoffer invite à utiliser des scénarios imaginaires (un ennemi/un concurrent qui peut ne pas vraiment exister), mais conseille plutôt des propositions réalistes ou, encore mieux, réelles. Mettez en avant vos contraintes personnelles de temps, par exemple, ou le fait que vous devez respecter une chaîne de production (contraintes de temps externes). Cas de conscience : « Je veux être un copywriter éthique, je ne veux pas utiliser l’urgence et la rareté factices ! » C’est à vous de voir. L’auteur insiste sur la présence de deux types de copywriters : ceux qui acceptent tous les moyens en vue de vendre, et ceux qui cherchent davantage à créer une relation et à plaire à leurs clients. Les seconds seront plus réticents quant à l’usage de certaines méthodes de conviction. Pour l’auteur, l’idéal se situe entre les deux. Ogilvy contre Les Inconnus ? À vous de voir, également, si vous considérez les clients comme des gens intelligents (position du publicitaire Ogilvy) ou non (position des Inconnus dans un de leurs sketchs). « Entre un angélisme suspect et un cynisme exagéré, voyez l’option avec laquelle vous êtes le plus à l’aise moralement… et financièrement. Si votre page de vente ne convertit pas sans les arguments d’urgence et de rareté, mettez-les en place, et regardez les ventes augmenter comme par magie. » (Le guide du copywriting, p. 128) 26. Comment contourner le principe de la réactance dans votre page de vente ? En laissant la liberté au lecteur — ou plus exactement, en lui rappelant qu’il peut l’exercer. C’est-à-dire qu’il peut, qu’il est capable de faire un choix. La réactance : définition et exemple « La réactance est un mécanisme de défense psychologique qui se déclenche chez votre lecteur pour tenter de maintenir sa liberté d’action lorsqu’il la croit ôtée ou menacée, mis en avant par Jack W. et Sharon S. Brehm en 1966. » (Le guide du copywriting, p. 130) Celui qui décide de rouler au charbon, plutôt qu’à l’essence, voire avec un véhicule hybride, veut montrer qu’il conserve la liberté de « faire ce qui lui plaît », même lorsque (et justement parce que) les normes environnementales deviennent de plus en plus contraignantes. En somme, il s’agit d’un esprit de contradiction ou de résistance assez spontané et adolescent : nous voulons éviter qu’on nous impose quoi que ce soit. Comment rédiger le texte pour éviter la réactance Faites appel à nouveau aux désavantages des solutions passées et mettez le lecteur face à l’alternative : les solutions qui ne marchent pas ou votre offre qui, elle, fonctionne. Rappelez la liberté de choix qui caractérise le lecteur en tant que consommateur : c’est à lui de décider ce qu’il préfère. Vous n’êtes là que pour l’aider à voir correctement le meilleur chemin à suivre. Sans le juger. Simplement en valorisant ses capacités cognitives et de prise de décision. 27. Cinq éléments pour bien boucler votre page de vente

Terminez par votre signature manuscrite ! Montrez votre tête ! Soyez joignable ! Enchaînez directement avec le chapitre 1 (pour un infoproduit) ! La FAQ : une dernière chance de répondre à toutes les objections de votre prospect

Par ailleurs, pensez bien à renseigner les conditions générales de vente (CGV) et les mentions légales. 28. KISS : la règle d’écriture de tous les copywriters En un mot : soyez simple. Écrire simplement, cela s’apprend (ou se réapprend). C’est ce que nous dit la règle KISS ! KISS : Keep it simple, stupid ! Il y a plusieurs versions du dernier mot de cet acronyme (short [court], silly [idiot], straightforward [direct]). Le principe ne change pas. Allez droit au but pour faire comprendre rapidement votre idée. Brûlez votre bulletin de notes pour écrire plus simple Votre but n’est pas d’avoir une bonne note ; vous n’êtes plus à l’école. Vous devriez plutôt penser aux résultats, c’est-à-dire finalement aux ventes engrangées. Plus vous connaîtrez votre client, plus vous lui parlerez honnêtement, et mieux vous y parviendrez. Cinq règles de simplification

Raccourcir ; Simplifier ; Utiliser un terme générique ; Couper les phrases longues ; Limiter les adverbes et les adjectifs.

Vous pouvez également vous référer aux conseils de grands auteurs comme Stephen King. Ils vont dans le même sens. 29. Le piège du jargon : quand l’expert devient copywriter « Mettez-vous à la place de vos lecteurs quand vous écrivez vos textes : ils ne sont pas experts. Ils viennent à vous parce qu’ils ont un problème à résoudre et que vous êtes l’expert. Vous avez acquis un savoir, des connaissances précieuses à force de lecture et de pratique sur le terrain. Avec vos collègues, vos concurrents, vous avez un vocabulaire commun. Mais votre prospect n’a pas le même niveau d’information que vous […]. » (Le guide du copywriting, p. 141) Le problème du jargon d’expert Vous pouvez l’utiliser pour le B2B (business-to-business, c’est-à-dire lorsque vous vous adressez directement à d’autres entreprises ou entrepreneurs). Mais c’est déconseillé pour le B2C (business-to-consumer, bref la vente directe). Vous ne devez pas culpabiliser votre lecteur (on en reparle au chapitre 30), mais vous ne devez pas non plus l’humilier en lui montrant qu’il n’y connaît rien. C’est la principale raison pour laquelle il vaut mieux se mettre à la hauteur de votre interlocuteur. Le copywriting, c’est l’art d’écrire comme votre client parle Dans Influence et manipulation, Robert Cialdini évoque l’importance de l’appréciation. Si vous parvenez à créer un lien d’amitié ou de similarité entre le client et vous-même, vous êtes sur le bon chemin. Cette connexion passe par le langage. Cela est d’autant plus vrai si vous vous mettez à faire des vidéos : soyez naturel, parlez comme la personne à laquelle vous vous adressez. Deux exemples de campagnes qui parlent comme le client

Amis aussi la nuit Campagne d’Orange (2020) : On peut faire des choses incroyables avec son mobile. Genre le recycler. Utilisation du mot « Genre », qui sonne « jeune ».

  1. Ne culpabilisez pas votre lecteur Votre but : garder le lecteur avec vous et lui montrer que votre offre peut le mettre sur la bonne voie. Le moyen : donner confiance, être proche. Comment ne pas culpabiliser votre lecteur et l’inclure : l’importance du « nous » Incluez le lecteur. Pour cela, il n’y a pas mieux que le pronom « nous ». Vous pouvez vous inspirer de la communication non violente pour trouver les bonnes façons de rassurer et de parler de façon inclusive. Dans Le guide du copywriting, Sélim Niederhoofer vous donne sept formules supplémentaires pour ne pas culpabiliser votre lecteur. S’il est bon d’inclure, n’en oubliez pas pour autant de prendre position, d’incarner des valeurs claires. Rester dans la demi-teinte ne fonctionne pas. Il faut trancher et incarner une forme de leadership.
  2. Je ? Vous ? On ? Le pouvoir des pronoms Diminuez le « je » Mais pensez à l’utiliser lorsqu’il est nécessaire. C’est-à-dire lorsque vous racontez votre histoire personnelle (en mode storytelling, par exemple). Vous faites ainsi entrer le lecteur dans l’intimité de votre vécu. Augmentez le « vous » Utilisez le vous de politesse, qui se conjugue au singulier : « Vous vous sentez seul » et non « Vous vous sentez seuls ». Vous vous adressez à une personne, à un lecteur unique ! Faites le « You Test » de Tom Ahern : votre page doit comprendre au moins deux fois plus de « vous » que de « je ». Tu ou vous ? En règle générale, préférez le « vous », qui est plus respectueux et plus chic. Mais cela dépend de votre public : les enfants et les jeunes, notamment. Quand devez-vous utiliser la troisième personne ? Lorsque vous racontez l’histoire (réussite ou échec) d’un client, cela peut aider. Soit pour montrer que le lecteur peut faire de même (réussite), soit pour lui montrer ce qu’il ne faut surtout pas faire (échec). La troisième personne du pluriel vous aidera aussi, soit pour faire référence à des groupes de références (les stars, les footballers, etc.) ou à des épouvantails à ne pas suivre.
  3. Tuez la voix passive ! Sortez votre stylo rouge dès que vous la voyez. Elle fonctionne peut-être pour l’écriture juridique et administrative, mais pas dans le marketing. Vous voulez enclencher l’action, et non un état d’inertie, d’attente, de réception ; or, c’est ce que produit la voix passive. « Dans le copywriting, vous n’irez nulle part si vous ne prenez pas de risque, si vous ne placez pas votre prospect au cœur de l’action. Il doit agir, pour lui, et pour vous ! » (Le guide du copywriting, p. 157)
  4. Soyez précis ! La vente ne tolère pas l’à peu près, tout est dans le détail Évitez les mots qui ajoutent du flou au texte (quelques, environ, à peu près, etc.). Donnez des chiffres, détaillez ce que vous pouvez à l’aide de nombres concrets.

Exemple 1 : « Vous allez économiser vraiment beaucoup avec cette offre »

Ah oui ? Combien ? Voici l’une des reformulations proposées par l’auteur : « Vous pouvez réaliser des économies allant de 10 à 17 % grâce à cette offre. »

Exemple 2 : « Notre coaching est le meilleur sur le marché »

Ah bon… Par rapport à qui, et puis comment pouvez-vous l’affirmer ? Reformulation de Sélim Niederhoffer : « Et parce que nous mesurons les résultats de nos coachés, notre offre est l’une des meilleures sur le marché : grâce à cet effet d’engagement, vous vous investissez plus, et obtenez plus de résultats. » Paiement et livraison : précision chirurgicale obligatoire ! Le client n’aime pas les (mauvaises) surprises : au moment de payer, tout doit être clair comme de l’eau de roche. 34. Show, don’t tell : la théorie du bonnet et de l’écharpe Cette technique littéraire convient à merveille au marketing. Ne racontez pas les résultats, montrez-les ! Vous avez une offre irrésistible pour aider vos clients à perdre du poids ? Utilisez des photomontages pour montrer les différences avant/après, par exemple. Il fait froid ? Montrez un bonnet et une écharpe, plutôt que de le dire. Les images ont un impact fort. Mais vous pouvez aussi produire ce résultat à l’écrit, en insistant sur des effets, ou encore en racontant une histoire qui met en évidence un sentiment, une valeur, un résultat obtenu, etc. 35. La liste des mots magiques Impossible de résumer ce chapitre ! Pour en savoir plus, rendez-vous dans Le guide du copywriting, entre la page 166 et la page 176. Vous y découvrirez les secrets de Sélim Niederhoffer pour savoir :

Comment repérer les mots magiques ; Comment trouver la liste des mots magiques spécifique à votre niche ; Maîtriser les cinq catégories de mots magiques à utiliser, quelle que soit votre offre.

  1. La liste des 50 nombres magiques « Vous apprendrez en testant vos articles et vos newsletters que certains chiffres sont magiques, alors que d’autres ne créeront pas la même envie chez vos lecteurs. Le meilleur test que vous pouvez faire pour vous rendre compte par vous-même, c’est de créer la même publicité avec un bon titre : “Les XX erreurs fatales à ne jamais commettre si vous voulez [objectif à atteindre]”. Remplacer par les chiffres suivants : testez 2 vs 3, 8 vs 10. » (Le guide du copywriting, p. 177) Comment choisir les bons chiffres pour vos titres : la liste des nombres magiques

1 3 5 7 10 12 Mais aussi, entre autres (voir le livre pour la liste complète) : 13, 50, 100, 1000, 1001…

Que faire si votre liste de techniques ou de solutions n’a pas un nombre magique ? Prenez le temps d’y repenser. Si vous avez un chiffre trop haut ou trop bas, supprimez un critère plus faible ou ajoutez-en un. Vous pouvez aussi utiliser la méthode du « bonus » : « 7 bons plans pour visiter Paris » + un plan bonus, par exemple. L’importance des prix psychologiques : les cas du 7 et du 9 Le lecteur (vous et moi) a un left-digit biais : il reste davantage fixé sur le chiffre des décimales. Par exemple : 49 € ou 50 €. Vous resterez davantage fixé sur le 4, même si la différence de prix est minime. C’est pourquoi le 9 est devenu la règle d’or des prix ! Vous pouvez utiliser le 0. Le 7, qui a eu le vent en poupe un moment, est quant à lui de moins en moins utilisé, sauf par quelques infopreneurs superstitieux. 37. Comment forcer votre lecteur à vous lire jusqu’au bout grâce à cette découverte psychologique des années 1920 Bluma Zeigarnik, psychologue viennoise des années 20, a mis en évidence qu’on retient plus facilement quelque chose qui n’est pas encore arrivé (et que l’on doit éventuellement faire), que quelque chose qui est déjà fait (et auquel, justement, on n’a plus à penser). Ce principe simple a été à l’origine de réflexions, notamment dans l’industrie cinématographique et télévisuelle. Comment conserver le spectateur accroché à un film ou à une série ? En faisant planer le suspense plus longtemps, c’est-à-dire en ne révélant pas tout de suite la conclusion. Ainsi, le cerveau reste disponible pour apprendre ce que vous voulez lui apprendre. 38. Relecture(s) et réécriture C’est une obligation, même si cet exercice est habituellement peu apprécié par les copywriters débutants. Pourquoi la relecture est-elle un passage obligatoire ? Parce qu’elle vous permet d’améliorer votre texte — et donc de faire plus de ventes. Tout simplement ! Quand vous relire ? Le lendemain de l’écriture, par exemple. C’est-à-dire quand vous avez eu le temps de vous reposer et de penser à autre chose. Gardez le texte imprimé à disposition pour votre séance de relecture, puis mettez-vous à la tâche. Comment bien vous relire ? En étant en forme, calme, frais et dispos. Voici quelques conseils supplémentaires de Sélim Niederhoffer :

Relisez-vous plusieurs fois ; Faites (au moins) une relecture à voix haute ; Trouvez des exemples pour illustrer vos arguments ; Trouvez de nouveaux mots-clés et requêtes clés si vous écrivez un texte SEO ; Installez le plug-in Yoast SEO ; Vérifiez attentivement la typographie de votre texte ; Corrigez le style (voix passive, lourdeurs, phrases impersonnelles, etc.) ; Conservez un document avec vos fautes récurrentes ; Faites-vous relire par quelqu’un de confiance.

  1. Page de vente ou vidéo de vente ? La page de vente est :

Rapide pour vous (en matière d’investissements à fournir et d’accès) ; Pratique et habituelle pour votre lecteur ; La lecture est moins addictive et plus fatigante que la vidéo.

La vidéo de vente est :

Hypnotique (vous êtes accroché, c’est instinctif !) ; Plus passive et donc pas nécessairement plus engageante (il faut particulièrement bien penser l’emplacement du CTA) ; Plus chère à produire pour vous (coût de production, investissement) et pas toujours accessible à l’internaute (problèmes de 4G) ; Peut-être moins facilement consultable en raison des horaires de travail.

Quoi qu’il en soit, testez la meilleure formule. L’auteur vous conseille également d’accompagner chaque vidéo d’un texte, au cas où votre prospect ne pourrait pas y avoir accès pour l’une des raisons mentionnées plus haut. 40. Page de vente longue ou courte ? Il y a deux tendances : les adeptes du court et du concis et les gourous de la complétude. Sélim Niederhoofer vous propose une troisième voie, qu’il qualifie de scientifique. Courte ou longue : quel est l’objectif de votre page de vente ? Vous devriez au moins chercher à :

Informer sur votre offre ; Rassurer et contrer les objections ; Séduire et faire passer à l’action.

Si vous y arrivez en peu de mots, c’est tant mieux ! Ne vous obligez pas à remplir et à noircir l’écran si vous avez déjà tout dit. La longueur de votre page de vente dépend de votre offre En fonction de la technicité de l’offre ou de son prix, vous devrez plus ou moins ajouter des parties de la Super Structure et en allonger les parties. La longueur de votre page de vente dépend aussi de votre lecteur Le chapitre 7 vous a appris l’importance de connaître votre client. Cela a des effets ici aussi : plus vous en savez sur votre prospect, et plus vous savez ce qu’il a besoin d’entendre pour être convaincu. Alors, long ou court ? La réponse scientifique et la réponse du terrain Testez, testez et testez encore ! 41. Pour ou contre les émojis dans le copywriting ? Le copywriter peut utiliser toutes les ressources de la communication contemporaine pour faire passer son message. Pourquoi les émojis sont bons pour votre communication

Vous vous faites ainsi remarquer par le lecteur ; Le prospect est directement connecté aux émotions.

Mise en garde contre l’utilisation des émojis

Ils occupent des caractères dont vous avez peut-être besoin (pour écrire votre titre) ; C’est enfantin et peut nuire à votre image (tout dépend de votre secteur d’activité) ; Vous pouvez éventuellement créer de la confusion (imprécision des émojis).

Comment bien utiliser les émojis dans votre copywriting ?

N’en faites pas trop ; Qu’ils soient adaptés à votre champ d’activité ; Et à la personnalité de votre marque.

  1. Comment réussir votre test A/B ? La philosophie du test A/B « Le split test est un art de vivre pour comprendre ce qui fait cliquer le lecteur, ou ce qui le fait fuir. Une fois que vous aurez pris goût aux tests 1/B, vous ne vous arrêterez plus. Vous devez toujours tester un titre d’article, ou un titre de page de vente, le visuel d’une publicité, la couleur d’un bouton de paiement, le moment d’apparition d’un bouton de paiement dans une vidéo de vente… Vous l’aurez compris : tout se teste dans le copywriting. » (Le guide du copywriting, p. 203) Comment ? Avec l’aide de logiciels spécifiques, qui enverront une centaine de lecteurs vers une page A, et une centaine d’autres sur une page alternative (A1). Vous éliminerez celle qui génère le moins de clics et conserverez votre version gagnante, qui devient votre nouvelle version « contrôle ». Puis, vous pouvez recommencer avec une page A2, et ainsi de suite jusqu’à trouver celle qui fonctionne le mieux (en modifiant toujours un seul élément à chaque fois : couleur, titre, etc. ou en utilisant des tests multivariables). Cinq split tests à envisager D’abord, il y a le titre. C’est le plus basique. Mais il y a aussi :

La longueur de la page de vente ; Le ton ; Le prix ; Les couleurs de la page ; Vos formulaires.

Quels outils pour faire un split test ? Vous pourrez en trouver un grand nombre. Google Optimize, par exemple, qui est connectable à Google Analytics, ou encore Clickfunnels, parmi bien d’autres solutions existantes sur le marché citées par l’auteur. 43. Connaissez-vous la page de vente horizontale ? Jeff Walker, auteur du livre à succès Launch, a proposé les idées de lancement organisé (LO) et de page de vente horizontale. De quoi s’agit-il ? D’orchestrer l’envoi de mails pour que votre prospect reçoive la page de vente par petits blocs de texte (de votre Super Structure), jour après jour. Vous pouvez aussi agir ainsi sur vos réseaux sociaux, en y dévoilant peu à peu votre offre. Les trois avantages de cette « page de vente horizontale »

La probabilité de lecture complète est plus grande ; La répétition permet d’ancrer plus profondément le message ; Le prospect se transforme en fan qui attend votre offre avec impatience.

Qu’est-ce qu’une bonne page de vente horizontale pour lancer votre offre ? Vous devez penser en fonction des trois phases suivantes :

Avant : teasing qui sert à attirer l’attention ; Pendant : présentation de l’offre avec bonus ou remises et avec un compte à rebours ; Après : offre moins attractive, voire close, témoignages et retours des clients.

La page de vente horizontale, c’est bien… mais attention au spam ! Si vous commencez à envoyer un mail à votre prospect toutes les quatre heures, celui-ci ne sera pas content et sa boite de messagerie risque fort de prendre vos messages pour des spams. Toutefois, il ne faut pas négliger l’envoi de plusieurs mails le même jour, surtout lorsque l’offre touche à sa fin. 44. Comment écrire une bonne vidéo de vente ? « Le but d’une vidéo de vente est exactement le même qu’une page de vente textuelle : captiver le spectateur, le renseigner sur votre produit, lui donner envie d’acheter et le faire passer à l’action. Pour écrire une bonne vidéo de vente, vous allez utiliser les grands principes du copywriting pour votre structure. » (Le guide du copywriting, p. 210) Sept secrets pour réussir votre vidéo de vente

Gagner l’attention de votre prospect en tapant un grand coup ; Utiliser différents plans (plans rapprochés, texte, gros plans, plans produits, etc.) ; Parler des avantages et encore des avantages ; Positionner très clairement votre CTA ; Se faire beau ; Avoir un son de qualité ; Prévoir des sous-titres.

Comment structurer la page qui héberge une vidéo de vente ? Donnez un titre à la page, puis placez votre vidéo dessous. Dessous, placez le bouton d’achat. Répétez les avantages sous forme de liste à puces qui précèdera un deuxième bouton d’achat, puis une dernière phrase conclusive et percutante. 45. Comment progresser en copywriting ? Sélim Niederhoffer vous donne dix conseils simples et efficaces :

Ne passez pas votre vie à écrire ! Lisez sur le sujet, lisez les grands copywriters et les grands sociologues ! Lisez complètement autre chose et soyez curieux ! Traduisez des pages de vente anglaises ou américaines ! Utilisez votre main ! Améliorez les pages existantes et retravaillez les mails de vos concurrents ! « Je veux des mots qui sonnent, des mots qui résonnent » Créez des pages de vente pour des produits que vous aimez bien ! Créez votre offre : le stade ultime pour les copywriters « pour tous » Ne démarrez jamais avec une page blanche

  1. Le copywriter et l’éthique « Mon avis sur le copywriting et l’influence ? Voyez ça comme un stylo Mont Blanc : bien utilisé, il vous permettra de dessiner des chefs-d’œuvre, d’écrire les paroles d’une chanson ou de signer un contrat. Mal utilisé, il peut devenir une arme mortelle. Le stylo en soi n’est ni bon ni mauvais : tout dépend de ce que vous décidez d’en faire. Il en va de même avec la puissance du copywriting : vous pouvez devenir riche en aidant les gens à soulager leurs douleurs grâce à vos offres, ou décider de vous enrichir sur le dos de clients crédules que vous ne respectez pas. » (Le guide du copywriting, p. 222) Ne cédez pas à la facilité : ne faites pas de vente forcée ! Autrement dit, privilégiez l’influence (win-win) à la manipulation (win-lose). Vous frustreriez vos clients et cela se retournerait contre vous par l’intermédiaire de commentaires négatifs sur les plateformes en ligne ou les réseaux sociaux. La règle des 3 x 4 x 3 : l’éthique du copywriting est-elle celle du sexto ? L’idée est la suivante : vous demander si vous accepteriez de voir la publicité que vous avez créée sur une affiche de 3 mètres sur 4, postée sur l’abribus d’un lycée, d’un bureau ou de l’école de vos enfants. Si c’est le cas, alors allez-y. Vous pouvez appliquer cette même règle pour l’envoi de vos sextos ! C’est une idée semblable à celle proposée par David Ogilvy : « N’écrivez jamais une publicité que vous ne voudriez pas que votre famille voie. Vous ne mentiriez pas à votre femme. Alors ne mentez pas à la mienne non plus. »
  2. Les sept outils du copywriter, et comment écrire plus efficacement Que vous décidiez de travailler en mode digital nomads (comme Stan Leloup ou Tim Ferriss) ou de chez vous, il viendra un moment où vous aurez besoin de mettre en place des routines, des bonnes habitudes. Les outils du copywriter

Le b.a.-ba de la bureautique papier : carnets, stylos, Post-it®, marqueurs fluorescents, etc. ; Lunettes antireflets ; Matériel ergonomique ; Séance chez un ergonome ; Dictionnaires ; Ordinateur portable ; Lampe de bureau.

Sept techniques pour lutter efficacement contre les distractions et être plus productif

Travailler porte fermée ; Couper Internet pendant les phases d’écriture ; Placer son mobile en mode avion ; Soigner son environnement de travail ; Préparer son « quatre heures » ; Prévoir des pauses ; Choisir la musique ou le silence.

Quand écrire pour être le plus efficace ? Cela dépend de vous, de votre cycle de sommeil notamment. Apprenez à connaître et à maîtriser votre horloge biologique. 48. Comment trouver facilement vos premiers clients ? « Une plateforme de freelances est une place de marché en ligne où des demandeurs (des entreprises) sont à la recherche de votre compétence (ici, le copywriting) pour que vous écriviez des textes pour eux. Si vous vous imaginez un Tinder pour copywriters, c’est exactement ça ! » (Le guide du copywriting, p. 230) Est-ce que ça vaut le coup pour un copywriter débutant ? Le taux journalier moyen (TJM) est un indicateur qui permet de comparer les copywriters sur les plateformes, au niveau de leur prix. La concurrence est rude et beaucoup de débutants optent pour une baisse du TJM, afin de vous ravir les clients potentiels. Mais il n’y a pas que le moins cher qui gagne. Il y a aussi :

Celui qui est le mieux noté ; Celui qui est rare (et si possible pas cher).

Pour réussir en tant que débutant, faites savoir votre savoir-faire ! Et fixez-vous des objectifs. Le but n’est pas de rester sur ces plateformes indéfiniment. Comment ne pas devenir dépendant des plateformes de copywriters ? Comme avec Tinder, une fois que vous aurez trouvé vos clients, désinstallez l’application ! Vous bénéficierez de trois avantages :

Finies les commissions pour la plateforme ; Bonjour les vraies relations « en direct » ; Vous devenez votre propre « commercial » et vous prenez confiance en vous-même.

Où vous inscrire si vous êtes copywriter freelance et que vous cherchez des missions ?

YouLoveWords Redacteur.com Textmaster Malt Crème de la crème

  1. 21 questions pour améliorer votre taux de conversion

« Est-ce que [votre page de vente] est humaine, personnalisée ou est-ce qu’elle sent l’arnaque ? […]

Est-ce qu’elle parle vrai, ou trop technique, trop de jargon, trop complexe ?

Est-ce qu’elle démarre fort, avec un gros titre et une bonne promesse ?

Les problèmes décrits sont-ils assez douloureux pour toucher votre lecteur ? […]

Les témoignages clients sont-ils crédibles ?

Les transitions entre vos différents blocs sont-elles logiques et fluides ? […]

Avez-vous présenté au lecteur suffisamment de bénéfices ? […]

Avez-vous réussi à rassurer votre lecteur ? […]

Avez-vous corrigé correctement votre copie (fautes d’orthographe, de grammaire, etc.) ?

Avez-vous soumis votre page aux yeux d’un designer ou d’un pro de l’UX ? […]

Votre vidéo de vente charge-t-elle assez vite ? […]

Votre offre tient-elle la route par rapport à ce que vos clients peuvent trouver ailleurs ? […]

Avez-vous clairement décrit les caractéristiques du produit et tout le processus de commande et de livraison ?

Votre call-to-action est-il clair et direct ? […]

Est-ce que votre prix est décourageant par rapport aux offres des concurrents ? […]

Avez-vous bien formulé le côté “limité” de votre offre ? […]

Proposez-vous des facilités de paiement ? […]

Avez-vous pensé à la garantie satisfait ou remboursé 30 jours, 60 jours, 1 an ?

Votre page de vente est-elle assez longue ? En dit-elle assez ? Avez-vous utilisé la Super Structure ?

Les pages de vos concurrents sont-elles vraiment meilleures ? Comment vous en inspirer ?

Êtes-vous joignable ? […] » (Le guide du copywriting, p. 238-240)

  1. Comment devenir un copywriter complet : les compétences adjacentes et complémentaires Sélim Niederhoffer propose pour terminer quelques compétences adjacentes et complémentaires que le copywriter pourra développer s’il en a le temps ou l’envie, ou bien déléguer, si le besoin s’en fait sentir ! Cinq compétences adjacentes au copywriting

Community management ; Ciblage pour publicité ; Rédacteur SEO, rédacteur de contenu pour les marques ; Prise de parole en public ; Édition, journalisme, roman, scénario, pièce de théâtre.

Les compétences complémentaires : tout le reste ?

Graphisme ; Photo ; Montage vidéo ; UX copywriting.

Vos connaissances pourront peut-être vous aider. Plus vous gagnez d’argent, et plus vous pourrez faire appel à des professionnels de qualité. Vous pouvez soit devenir « généraliste » et toucher à tout, soit vous spécialiser.

Conclusion sur « Le guide du copywriting. Pages de vente, newsletters, sites web, réseaux sociaux… » de Sélim Niederhoffer  : L’important, c’est de se lancer et de prendre confiance en soi « [Il] n’y a pas deux copywriters identiques. Votre profil est unique, avec votre vécu, vos expertises professionnelles, votre sensibilité. Je ne me permettrais donc pas de vous dire quelle voie prendre. Je vous souhaite de devenir qui vous voulez être. Et n’oubliez pas : votre histoire, c’est à vous de l’écrire. » (Le guide du copywriting, p. 244) Ce qu’il faut retenir de « Le guide du copywriting. Pages de vente, newsletters, sites web, réseaux sociaux… » de Sélim Niederhoffer : La Super Structure proposée par l’auteur est probablement le point fort du livre, puisqu’il permet à tout copywriter en herbe de partir de ce schéma pour construire ce qu’il veut. Plus de peur de la page blanche ! Vous pouvez vous inspirer de techniques qui fonctionnent déjà. L’auteur Sélim Niederhoffer est copywriter depuis 2010. Il a créé le blog artdeseduire.com et le site internet Les Mots Magiques, qui s’accompagne d’une chaîne YouTube. Points forts :

Un livre clair qui met directement en application les règles qu’il explique ; Un ouvrage pratique qui vous aide à prendre la main et à construire votre page de vente peu à peu.

Point faible :

Certaines imprécisions demeurent au sujet de la différence entre copywriter et rédacteur web SEO : ce sont deux métiers bien distincts, mais l’auteur tend parfois à les confondre. Le SEO a ses techniques que les techniques du copywriter ignorent.

Ma note :                       Avez-vous lu le livre de Sélim Niederhoffer « Le guide du copywriting. Pages de vente, newsletters, sites web, réseaux sociaux… » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Sélim Niederhoffer « Le guide du copywriting. Pages de vente, newsletters, sites web, réseaux sociaux… » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Sélim Niederhoffer « Le guide du copywriting. Pages de vente, newsletters, sites web, réseaux sociaux… »

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Thu, 17 Mar 2022 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11859/Le-guide-du-copywriting
Comprendre et pratiquer le coaching personnel http://www.olivier-roland.fr/items/view/11815/Comprendre-et-pratiquer-le-coaching-personnel

Résumé de « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry : un manuel d’une grande qualité à destination de celles et ceux qui souhaitent orienter — ou réorienter — leur carrière vers le coaching de vie. Grâce à ce livre bref, mais complet, vous découvrirez ce qui fait la spécificité et la richesse de ce nouveau métier ! Par Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry, 2019 (4e édition), 273 pages. Chronique et résumé de "Comprendre et pratiquer le coaching personnel" :

Un mot sur les auteurs : Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry Odile Cluzet travaillait en entreprise dans le domaine des ressources humaines avant de se tourner vers le coaching personnel. Désormais, elle exerce son métier de coach de vie aussi bien en entreprise qu’auprès de particuliers. Elle est, entre autres, chargée de cours à l’université de Cergy-Pontoise au sein du DU Executive coaching. Francis Colnot a lui aussi travaillé durant plus de dix ans en entreprise, avant de se reconvertir au métier de coach personnel via des formations en PNL (programmation neurolinguistique) et en interventions stratégiques systémiques brèves, notamment. Parmi d’autres responsabilités, il l’un des membres fondateurs de l’Association européenne de coaching (EMCC). Florence Vitry a été directrice des ressources humaines pendant une vingtaine d’années, à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé. Comme ses collègues, elle a réorienté sa carrière en suivant un grand nombre de formations : en PNL et en approche systémique orientée solutions, notamment. Elle intervient régulièrement au sein du DESU Pratiques du coaching de l’université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Les trois auteurs forment des coaches certifiés ESQA (European Supervisors Quality). Ensemble, ils ont fondé un cabinet de coaching nommé Atout Coach. Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie a reçu un très bon accueil de la part de la profession : « Cet ouvrage, résolument pédagogique, et d’autant plus précieux qu’il est le fruit d’une intense expérience professionnelle, constitue à ce jour une des rares publications de référence en matière de coaching personnel. » (Michaël Pichat, Maître de conférences des universités en psychologie, Nouvelle préface de l’ouvrage, p. VIII)

Introduction. Oser réinventer sa vie Cette affirmation s’applique d’abord aux auteurs, puisqu’ils ont osé, à un moment donné de leur vie professionnelle, changer de cap. Coaches professionnels de cadres dirigeants au sein de leurs entreprises respectives, ils ont souhaité étendre leur niveau d’intervention à des clients individuels, soucieux d’être accompagnés dans la réalisation de leur projet personnel. Cette quatrième version de l’ouvrage vise avant tout à incorporer les riches commentaires en provenance des étudiants et de l’expérience acquise depuis 2008 (année de la première publication), ainsi qu’à insister sur la légitimité et la spécificité du métier de coach personnel ou coach de vie. Les auteurs préfèrent utiliser ces deux termes — coaching personnel et coaching de vie — plutôt que la notion anglophone de life coaching. Ces notions leur paraissent plus adaptées à la réalité et à l’ambition de leur profession : accompagner le client vers la réalisation de son projet personnel ou projet de vie. « Pour nous, le coaching personnel répond à toute demande d’accompagnement d’un individu, visant à l’atteinte d’un objectif personnel ou professionnel, dès lors que la démarche est indépendante de toute “prescription” extérieure. Ce qui compte ici, ce n’est pas la porte d’entrée, c’est-à-dire la thématique abordée, qu’elle soit d’ordre professionnel ou personnel, c’est bien davantage la nature de la démarche : individuelle et du seul ressort de la personne. En cela, le coaching personnel, tel que nous l’exposons ici, englobe à la fois l’accompagnement personnel et professionnel, par une prise en compte de l’individu dans sa globalité. » (Comprendre et pratique le coaching personnel, p. 5) Chapitre 1. Coach personnel : un métier à part entière En quoi est-ce un vrai métier ? Depuis le milieu du XXe siècle, la société occidentale a changé. Les déterminismes sociaux ont perdu de leur force. Désormais, on n’est plus obligé de suivre la voie tracée par les parents ou la famille. On crée son propre « projet de vie », notamment en changeant de métier au cours de la carrière professionnelle. La psychanalyse et la psychothérapie ne sont pas les seules voies d’accès à la relation d’aide. L’avantage du coaching de vie est qu’il n’enferme pas la personne dans l’étiquette de « malade », ni même de « patient ». Le « client » du coach (ou coaché) est actif et en recherche de solutions. Pour répondre à cette demande d’aide, le coaching s’est développé en créant un cadre de travail, une déontologie, des connaissances et des compétences spécifiques qui en font aujourd’hui un métier à part entière. Le coaching de vie diffère d’un coaching thématique (comme le coaching sportif, qui s’apparente à un training, un entraînement), notamment par sa dimension holistique, c’est-à-dire globale. Le coaching de vie ou personnel est aujourd’hui inscrit au Répertoire national de la certification professionnelle (le RNCP) sous le code ROME K1103, ce qui constitue une reconnaissance sur le territoire français. Des universités enseignant le coaching et des cabinets de coaching s’ouvrent régulièrement. En 2010, 4 000 professionnels se seraient déclarés en France (selon les sources de la Société française de coaching). Le coaching : une pratique émergente d’accompagnement Il existe aujourd’hui, malgré tout, une prolifération de titres, de labellisations et de pratiques qui sème la confusion : counselling, coaching, sponsoring, mentoring, etc. C’est pourquoi il convient de bien identifier la spécificité de la pratique de coaching de vie. Tout d’abord, il faut noter que, si l’on peut rester insatisfait quant à la notion de coaching — qui reste un anglicisme et renvoie à une tradition managériale et sportive — il n’y a toutefois pas de solution de rechange évidente et c’est pourquoi le terme a été conservé. Les auteurs n’hésitent pas, pour leur part, à faire remonter l’origine du coaching qu’ils souhaitent pratiquer à la figure de Socrate, ce philosophe de l’Antiquité grecque ayant pour devise « Connais-toi toi-même ». Historiquement, il est par ailleurs incontestable que le coaching prend ses racines dans l’entraînement sportif, qui a lui-même trouvé à s’implanter, au cours du XXe siècle, dans les entreprises : les chefs d’entreprises recherchant, eux aussi, la performance. L’individualisme triomphant, la course à la performance, l’exigence d’autonomie, le risque de déclassement, l’épuisement sont aujourd’hui notre lot quotidien à tous. Par l’intermédiaire d’outils et méthodes issus des sciences humaines, on apprend à l’individu à mieux « se gérer » et à développer ses potentiels. Mais est-ce cela, le coaching ? Les auteurs s’interrogent. La performance — pour résumer ce phénomène en un mot — est l’idéologie du temps présent. L’injonction principale est la suivante : se réaliser. Le coaching de vie s’inscrit-il en faux contre ces tendances sociales ? Oui et non. Non, parce qu’elle provient de ce grand mouvement historique et qu’elle fonde sa pratique sur l’existence des individus contemporains qui se trouvent pris dans ces exigences. Oui, parce qu’elle en refuse la tyrannie et explore les différentes voies de réalisation de soi de l’individu (pas seulement la voie de la productivité). Coach personnel : un métier d’avenir « L’individualisation, au sens de construction de soi en tant qu’être original, inventif, est sans aucun doute à la source de toute demande de coaching de vie. […] Si aujourd’hui individualité rime avec développement de soi, celle-ci ne peut se faire que dans la relation à l’autre, c’est-à-dire dans l’échange. Non, l’esprit collectif n’a pas disparu […] Individualité rime aussi avec solidarité. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 29) Le coaching de vie cherche, avec l’individu, son « cœur de vocation », ce qui le fait s’épanouir. C’est une sorte d’apprentissage continu où l’on apprend à apprendre. Depuis les années 2000, les universités accueillent d’ailleurs des personnes qui exercent déjà une activité professionnelle, mais souhaitent se reconvertir ou simplement s’initier au coaching. Il y a là, on le voit, un désir de changement et une demande que le coaching personnel est amené à rencontrer.

Chapitre 2. Qu’est-ce qui distingue un coach personnel d’un coach en entreprise ? Le cadre d’intervention La principale différence entre le coaching en entreprise et le coaching personnel consiste en la présence ou en l’absence d’un prescripteur. Dans le cas du coaching en entreprise, l’entreprise joue le rôle d’un tiers qui prescrit le coaching à l’employé. Cela ne peut être le cas pour le coaching de vie. En un sens, le coaching en entreprise est donc un « coaching sous contrainte » (p. 35). La relation est formalisée par un contrat, établissant un nombre de séances à l’avance, des objectifs, des règles de fonctionnement, etc. Si le tiers n’est pas présent lors des séances, il n’empêche que sa présence est tacite, en raison du contrat lui-même. En outre, une restitution a souvent lieu en présence du représentant de l’entreprise à l’issue des séances. On cherche ainsi à évaluer la réalisation des objectifs (par exemple, devenir capable d’exercer ou de réaliser telle performance dans telle fonction). Il y a donc bien une contrainte forte, à la fois au niveau du cadre et des objectifs, puisque l’entreprise peut exercer une pression sur le coaché : en l’absence de résultats, c’est la dégradation ou la porte… Par ailleurs, le coaché arrive déjà chargé de préjugés qui vont l’enthousiasmer ou le freiner face à la proposition de coaching. Le sentiment de devoir se faire aider peut, notamment, être perçu très négativement. Ce type de contrainte n’existe pas dans le coaching personnel. La relation est duelle ; la demande émane du coaché lui-même. Il devient une contrainte si un tiers se « cache » dans l’environnement du client et que celui-ci n’agit pas pour lui, mais pour faire plaisir à une autre personne ou à un groupe. Pareillement, les objectifs ne deviennent contraignants que si le coaché agit en référence à des normes sociales auxquelles il veut à tout prix se conformer. Les spécificités du coaching personnel Le coach personnel a une responsabilité vis-à-vis de ses clients, du fait même de la relative liberté que lui octroie sa pratique. Il doit se donner à lui-même des garde-fous pour que le client soit — et se sente — en sécurité : éthique, déontologie, cadre clairement établi, échanges avec les pairs et supervision, autoformation et connaissance de soi). Dans le coaching personnel, le cadre de la relation va être construit à partir de la demande et des contraintes propres du client. Ces paramètres incluent :

Le temps ; Le budget ; L’objectif du client (la demande) ; Les indicateurs de réussite.

La demande propre au coaching personnel doit se distinguer d’autres demandes (une demande médicale, une plainte, etc.). « Qu’attendez-vous de mon aide ? » permet au client de clarifier sa demande. Celle-ci doit être liée à un changement opérable au sein du projet de vie global du coaché. Grâce aux informations reçues, le coach pourra préciser la demande, choisir (ou non) d’y répondre et passer un contrat avec le client. La co-construction du cadre Le contrat de coaching de vie est le plus souvent un contrat passé oralement entre le coaché et le coach. Il se passe en règle générale lors de la première séance. Bien entendu, le contrat porte sur la demande du coaché ; toutefois, comme celle-ci est le plus souvent amenée à changer et à se préciser en cours de route, le contrat doit rester ouvert aux modifications. Le consentement mutuel est à la base du contrat. Le coach a l’obligation de moyens, non de résultats. Il fait tout pour l’accompagner dans ses propres objectifs, en investissant ses connaissances et compétences dans la relation. Une « période d’essai » peut éventuellement être décidée entre le coach et le coaché afin d’établir si la relation peut se poursuivre sur de bonnes bases ou non. Le contrat comprend deux éléments principaux :

La partie « commerciale » = prix, périodicité, durée, nombre de séances, lieu, condition de prise de rendez-vous, annulations, période d’essai éventuelle, engagements réciproques et objectifs du coaching ; L’objet du coaching = l’accompagnement proprement dit qui va faire émerger les objectifs du coaché progressivement et qui est donc évolutif.

Le coach devra s’assurer qu’il est la personne adéquate pour la demande d’aide (soit que la demande ne soit pas liée au coaching, soit qu’un autre coach puisse être plus approprié). Pour sa part, le coaché devra montrer son engagement (notamment dans l’apprentissage de ce qu’est le coaching) et il pourra aussi, par exemple, moduler le rythme des séances. Enjeux et liberté « Les enjeux du coaching personnel n’apparaissent pas obligatoirement au premier entretien, car ils dépendent des objectifs que se fixe le client, lesquels se dévoilent lors des séances suivantes de coaching. Les enjeux sont donnés par les réponses aux questions : “Que se passera-t-il si vous n’atteignez pas les objectifs que vous vous êtes fixés ? ou « Que se passera-t-il si vous atteignez les objectifs que vous vous êtes fixés ? ».” (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 75) Dans le coaching personnel, c’est au coaché de définir le critère de réussite ou d’échec, aussi bien que les sanctions (positives ou négatives) éventuelles. Le coach ne juge pas et n’intervient pas à ce stade, bien que sa présence soit souvent utile pour les clarifier. Une autre différence entre le coaching en entreprise et le coaching de vie consiste en la liberté de parole et d’action dont bénéficie le client : aucun conflit de loyauté vis-à-vis de son travail, ni d’obligation d’agir — le client dit ce qu’il veut et fait usage du coaching comme bon lui semble. Le coach de vie est responsable du processus et notamment, d’assurer la dimension holistique de l’intervention — ce qui n’est pas le cas en coaching en entreprise, puisque le coaching se focalise sur la dimension professionnelle. Dans le coaching personnel, même si la demande est très régulièrement liée au monde du travail, elle entre en résonance avec les autres domaines de la vie et le coach doit entendre ce caractère global. “Le fait de pouvoir aborder d’autres domaines que le professionnel peut avoir aussi pour effet de défocaliser la personne de sa demande initiale pour lui permettre de se positionner plus justement par rapport à ses désirs, y compris professionnels d’ailleurs. […] L’art du coach va être d’explorer la demande de son client tout en l’aidant à se décentrer de son problème. L’aider à mettre en perspective sa situation tout en l’amenant à se positionner sur les possibilités de changement.” (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 80) Le positionnement du coach personnel Le coach personnel perçoit son client « comme un tout », avec des émotions, des pensées, des actions qui lui sont propres. Il est centré sur lui et attentif à ces trois dimensions de son être. Il cherche à lui laisser la place pour exprimer ce qui est bon pour lui, sans lui imposer de norme ou de connaissance supérieure sur ce que serait « le sens de la vie ». Par ailleurs, le coach de vie n’a pas de modèle théorique uniforme et préétabli. Il est d’abord à l’écoute de l’autre et l’aide à formuler ce qui fait sens pour lui, notamment en posant une question projective du genre : « Vous avez 90 ans, vous avez réussi votre vie, qu’avez-vous vécu ? ». Pour atteindre le changement — l’obtention d’un état futur à partir d’un état actuel — le coach de vie va se focaliser sur le processus. Qu’ajouter ? Que retirer ? Que modifier ? Bien sûr, le coach personnel doit être capable de reconnaître les limites de son intervention. Il n’est pas « né » pour être coach et il n’est pas souhaitable qu’il transmette ce type d’idée à ces coachés. D’autre part, le coach, bien qu’il invite ses coachés à imaginer une autre vie, ne doit pas vouloir leur réalisation à leur place, voire plus qu’eux-mêmes. Parfois, les rêves devront être adaptés pour rencontrer l’exigence de réalité.

Chapitre 3. L’identité du coach personnel Êtes-vous un coach de vie ? Autodiagnostic Les auteurs proposent un test non scientifique permettant de s’autoévaluer selon quatre catégories que l’on peut résumer de cette façon : très disposé, disposé, peu disposé et pas disposé à exercer le métier de coach personnel. Une chose est certaine : au début de leur carrière, les coaches ont beaucoup de questions à l’esprit. Ils se demandent notamment quelles connaissances utiliser et quelle attitude adopter ; ils s’interrogent sur leurs capacités, leur légitimité et leur spécificité (notamment vis-à-vis du travail de coach en entreprise). Voici quelques caractéristiques du coach de vie. Il :

Travaille avec la personne dans sa globalité ; Rejette les demandes de « sauvetage » qui viseraient à prendre la place du coaché ; Aide à définir et à se centrer sur les objectifs de la personne ; Se centre davantage sur le futur que sur le passé (qui peut faire l’objet d’un autre type d’aide) ; Se connaît suffisamment lui-même pour repérer les blocages d’autrui ; Oriente son client dans sa propre complexité en résistant à la simplification ; Fait preuve d’une grande ouverture d’esprit ; Sait se décentrer et laisser son ego « en position basse » ; Valorise les ressources et les aptitudes du coaché ; Permet au client de faire des liens nouveaux et d’avancer dans la définition de son projet de vie.

Quelle formation pour le coach de vie ? Pour se former, il existe des écoles de coaching (plutôt centrées sur le métier de coach en entreprise) et des formations diplômantes au sein de plusieurs universités. Les matières enseignées sont, par exemple :

Programmation neurolinguistique (PNL) ; Thérapies brèves avec le modèle cognitivo-comportementaliste ; Analyse transactionnelle ; Gestalt-thérapie ; Approche systémique ; Etc.

« Le lecteur peut s’étonner de l’intérêt de s’approprier des connaissances relevant de la psychologie alors que l’objectif du coach personnel n’est en aucun cas de soigner. D’abord, un des avantages est de pouvoir reconnaître, repérer les personnes dont la problématique relève plus d’une thérapie que d’un coaching. Mais la connaissance de ces domaines peut également être envisagée sous un angle bien différent que celui observé par un thérapeute : par exemple, alors que celui-ci se centre sur les dysfonctionnements de son patient, le coach repère plutôt les aspects positifs du fonctionnement de son client, c’est-à-dire ses ressources. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 114) En s’appuyant sur ses ressources, le client sera mieux à même de se construire un projet de vie adapté, avec (et plus tard sans) l’aide bienveillante du coach. Quoi qu’il en soit, il convient de bien distinguer thérapie et coaching. Le coach utilisera un modèle disciplinaire (méthodes, outils, grilles d’analyse, etc.) et un modèle relationnel (une façon de communiquer) qui le distinguent. Par exemple, il fera usage d’indicateurs de personnalité tels que MBTI®, GOLDEN®, Process Com®. Il utilisera aussi, notamment, des outils créatifs tels que le dessin ou le photo-langage lorsqu’il est nécessaire d’accéder à certaines émotions. Tout au long de sa carrière, le coach personnel cherchera à développer ses compétences. Une condition impérative pour le coach : mieux se connaître Il ne s’agit pas nécessairement de réaliser une longue psychanalyse, mais d’être conscient de soi et aussi d’avoir une certaine estime et confiance en soi. Le coach de vie doit être capable de reconnaître et de contrôler ses propres émotions, sans quoi il ne pourra accueillir celles de l’autre. Pour avancer dans sa pratique, le coach personnel peut avoir besoin de supervision par un praticien expérimenté, qui l’aidera à transformer ses doutes, ses erreurs peut-être, en ressources pour s’améliorer dans le métier. Pour un coach à temps plein, une rencontre mensuelle semble être une bonne option. “Une des particularités du coach personnel est qu’il est « son propre outil » pour accompagner son coaché. Cela signifie qu’il utilise sa sensibilité, ce qu’il ressent, ce qui résonne en lui à partir des paroles et des attitudes de son client pour le faire progresser. […] Si le coach est attentif à ses propres sensations, émotions, il repérera que le client rejoue avec lui des scènes de sa vie et lui fait vivre ce qu’il fait subir à son entourage. Il est aussi à même de percevoir l’intérêt de partager ce qu’il ressent pour aider son client à faire des liens avec la difficulté qu’il est venu exposer.” (Pratiquer et comprendre le coaching personnel, p. 126) Bien sûr, l’échange doit se faire sur une base bienveillante et respectueuse, mais le coach a tout intérêt à faire connaître ses émotions au client pour l’aider à adopter une autre perspective sur lui-même. Une posture Pour caractériser la posture du coach, les auteurs utilisent un outil créé par Robert Dilts, spécialiste en PNL : les niveaux logiques, qui sont au nombre de six.

Environnement : dans le cadre du coaching personnel, la relation est duelle et le contexte est donc moins tendu qu’en entreprise — la confidentialité et la confiance sont des règles de base ; Comportement et attitudes mentales : le coach évite toute attitude directive (conseil, jugement moral). Il sait entendre sans pour autant se fondre dans les sentiments de l’autre — humilité, écoute et acceptation du client dans sa complexité ; Valeurs et croyances : certaines valeurs et croyances limitantes doivent être perçues et désactivées pour ne pas influer négativement sur l’échange — par contre, il doit croire en la valeur intrinsèque de son client et être certain que l’action de celui-ci est sous-tendue par une intention positive (même si lui-même ne la conçoit pas clairement) ; Identité : le coach personnel recherche la congruence ; Mission : il cherche un sens à sa propre pratique — par exemple, en se concevant comme un « passeur » ou un « éveilleur ».

Une déontologie « Le code de déontologie du coach personnel s’oriente sur deux axes principaux : favoriser la confiance du client et faciliter les repères du coach. Les devoirs du coach personnel sont précisés dans une charte qui est remise au client ou consignée dans le contrat passé. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 138) La charte éthique se doit au minimum de :

Expliquer la nature, les limites et les contraintes de l’intervention du coach personnel ; Exposer l’engagement du coach vis-à-vis de son coaché ; Garantir la confidentialité des échanges ; Rappeler le respect des droits, des valeurs et de la liberté du client.

Réflexion et méthodologie autour du projet de vie Un projet de vie, qu’est-ce que c’est ? Comment affronter cette notion si large ? N’est-il pas prétentieux, venant du coach, de prétendre aider quelqu’un à « réaliser son projet de vie » ? Pour y voir plus clair, Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry proposent quelques pistes de réflexion. « L’idée qu’il existe un projet de vie repose sur le constat que chaque individu se construit depuis l’enfance autour de certaines valeurs, qu’il est sensible au bien et au mal, etc., et qu’il élabore ainsi une conception de la vie qui lui est propre, bien que largement influencée par son environnement familial, culturel… » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 142) Les auteurs parlent de « bricolage » : il n’est pas évident de construire sa vie. La « réussite » dépend de bien des éléments et on avance souvent en zigzag, cherchant à développer un élément (par exemple, les signes extérieurs de richesse), puis un autre (par exemple, les compétences ou le développement de certains talents). L’envie de donner un sens à tout cela est capitale ; encore faut-il savoir le trouver et le mettre en œuvre. Le coach pourra aider le client à « trier, jeter, remanier, éclaircir tous les éléments qu’il lui amène en vrac » (p. 144). Il l’aidera aussi à se confronter à la réalité, lorsque cela est nécessaire, et toujours en vue de réadapter le projet positivement. Voici quelques points de méthodologie pour éclaircir un projet de vie :

Instauration d’un climat de confiance et identification d’une demande (à ce stade, le coach écoutera, tout en questionnant et en se synchronisant à l’autre) ; Transformation de la demande en « matériau de travail » et exploration des domaines de vie et des valeurs (il s’agira de déterminer l’objectif, de faire émerger les valeurs, parfois dans la confrontation et le recadrage, pour parvenir à un projet réaliste) ; Aide à la progression via la stimulation des ressources du client (le travail portera sur les actions concrètes à mener, notamment via la proposition de tâches à réaliser et l’utilisation de profils de personnalité) ; Retour sur le chemin parcouru et autonomisation (l’échange pourra se centrer sur l’évaluation de la progression et sur les risques et les forces du projet, via quelques techniques comme le photo-langage ou la visualisation, par exemple).

Le coach devra assurer une vigilance vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis du client pour agir avec recul et pertinence. Quelques outils pertinents pour l’accompagnement Voici un pêle-mêle de quelques situations de travail et les outils utilisés par les coaches personnels :

Détermination de l’objectif (ou démarche d’objectifs)= pour travailler sur la clarification des objectifs, le coach pourra poser des questions relatives à la situation actuelle, la situation future souhaitée et le chemin pour y parvenir, puis construire un tableau d’objectifs (trois, par exemple) ; Domaines de vie= pour travailler sur l’harmonisation et l’équilibre des domaines de vie, on interrogera le coaché sur ses activités, les émotions ressenties à ces occasions et leur statut de plaisir ou d’obligation — les résultats pourront également faire l’objet d’un tableau récapitulatif ; Recadrage des situations de vie= il sera utile de travailler à l’interprétation des situations lorsque le client perçoit des obstacles entravant la réussite de son projet — cela pourra passer par une introspection concernant les émotions ressenties et les filtres mentaux utilisés ; Rêve éveillé= il s’agit d’une méthode de relaxation issue de l’hypnose qui permet de lâcher prise et de fixer le projet dans l’inconscient ; Photo-langage®= c’est un jeu d’interprétation de photographies qui permet de clarifier le projet de vie, les obstacles à surmonter et les ressources à utiliser ; Recherche de valeurs = les auteurs proposent un questionnaire de 15 questions (p. 164-165) permettant d’établir un tableau de recherche de valeurs et d’antivaleurs, puis de se questionner sur ses croyances ; Projet de vie/Carte personnelle = celle-ci permet de récapituler le travail accompli en faisant le point sur la vision du monde, le projet de vie, les buts et objectifs et finalement le code de conduite du coaché.

De nouvelles approches pour un monde toujours en mouvement Les auteurs complètent le point précédent par l’énumération d’autres techniques :

Approche systémique et la psychologie positive= la première permet d’insister sur les réussites (les exceptions aux problèmes rencontrés) et la seconde permet de mettre en avant les compétences psychologiques et relationnelles du client ; ACT= cette approche en quatre étapes permet de clarifier les valeurs qui importent au client via l’acceptation et l’engagement ; Mindfulness = les techniques de pleine conscience permettent de s’ancrer dans le présent et d’évacuer les pensées négatives ; Coaching génératif = centrée sur la créativité, cette approche issue de la PNL a pour ambition de transformer les obstacles du client en ressources lui permettant d’accomplir son projet ; Ligne du temps (outil issu de la PNL)= l’objectif est ici d’augmenter la motivation du client en le faisant voyager mentalement dans son passé et dans son avenir ; Pratiques narratives = il s’agit de déconstruire et de reconstruire les histoires racontées à propos du client — mais aussi celles qu’il se raconte à lui-même — pour amplifier la confiance et l’estime de soi ; Arbre de vie = lorsque le client fait état d’une peur, cette métaphore peut l’aider à lui redonner confiance en lui-même — le client dessine un arbre complet où chaque partie correspond à une dimension (passé/présent/futur, compétences, etc.) à explorer ; Approche gestaltiste = l’utilisation de l’espace, du corps et des émotions « ici et maintenant » permet de couper court aux mentalisations et aux impasses que celles-ci peuvent générer.

Chapitre 4. Pourquoi nos clients viennent-ils nous voir plutôt qu’un autre professionnel de la relation d’aide ? Coaching personnel et psychothérapie « La finalité d’une action de coaching personnel est l’exploration, la mise en œuvre et la validation d’un projet de vie. De fait, cet accompagnement encourage le développement du potentiel du coaché aussi bien du point de vue personnel que professionnel, car un individu, en tant que système vivant, ne saurait être réduit à un seul aspect de lui-même. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 181) En fait, une fois cet objectif et le cadre du coaching posés, celui-ci peut avancer main dans la main avec cette autre pratique qu’est la psychothérapie. L’important est de les distinguer, mais pas de les exclure l’une l’autre. Le coaching n’est pas simplement pour les gens « qui vont bien », et la psychothérapie pour les gens « qui vont mal » : une personne peut avoir besoin des deux, en même temps ou à différents moments de sa vie. La responsabilité du coach est engagée. Grâce à sa déontologie et à son expérience, il doit être capable de savoir lorsque son aide atteint ses limites et qu’il serait bon de faire appel à un psychothérapeute (par exemple, si un obstacle revient systématiquement et paraît infranchissable ou si la personne ressasse sans cesse son passé, sans pouvoir aller de l’avant). Les individus savent souvent, parfois intuitivement, à qui s’adresser. Mais parfois, il faut les aiguiller. Rappelons-le : la visée du coaching n’est pas de soigner — et de façon corrélative, celui qui vient voir un coach n’est donc pas considéré comme un « malade » (ce qui peut en attirer certains, qui cherchent à éviter cette étiquette). « Le rôle d’un coach n’est pas d’intervenir sur la structure psychique pour la changer. L’une des finalités de son intervention en revanche sera de permettre plus de souplesse à l’individu, de manière à ce qu’il puisse précisément prendre contact avec ses ressources, trouver ses propres solutions dans la mise en place de son projet. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 190) Coaching de vie et développement personnel La question de la distinction entre coaching de vie et développement personnel mérite d’être posée selon les auteurs. En effet, pour eux, il n’y a pas identité parfaite, même si les finalités sont globalement les mêmes, à savoir l’équilibre, le développement des ressources et l’épanouissement de la personne. On constate une différence au niveau du type d’accompagnement et des moyens utilisés. Le développement personnel a parfois recours à des techniques issues de la psychothérapie et peut aussi proposer des séances de groupe. Le coaching de vie refuse quant à lui d’intervenir dans le champ de la psychologie clinique, il se focalise sur le projet de vie (et donc sur l’avenir) et il reste individuel (pas de séance de groupe). Coaching personnel et métier du conseil « Si la personne imagine son problème ou sa difficulté comme relevant de circonstances, de causes extérieures à elle, elle va, par exemple, estimer manquer de connaissances en rapport avec son problème, et rechercher l’expertise pour pouvoir appliquer des méthodes éprouvées et donc efficaces. Alors elle choisira un conseiller, un expert qui va l’écouter, puis analyser et faire un diagnostic de la situation, et enfin fera des préconisations qu’elle aura intérêt à suivre pour régler sa difficulté. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 199) Il y a une foule d’experts ou de conseillers dans divers domaines : du conseiller conjugal au conseiller en création d’entreprise, en passant par l’avocat, l’assistance sociale, etc. Ces personnes aident à résoudre des problèmes en mobilisant une expertise précise, qu’ils vont soumettre à la personne. La différence avec le coaching personnel apparaît clairement : le coach ne se place pas dans une situation de « sachant » ou d’« expert » par rapport à la vie du client. Son seul savoir, pourrait-on dire, est fait d’outils pour que le client lui-même découvre ce qu’il veut et comment y parvenir. Une autre différence tient au fait que la personne concevra son « problème » comme intérieur, lié à sa personnalité. Elle voudra un interlocuteur qui lui permette de prendre de la distance sur sa propre vie et qui l’aide à construire sa démarche, sans prendre parti. On retrouve ici l’un des crédos du coaching de vie : « Le client est le seul expert de son projet de vie. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 202) Coaching personnel et formation Le coaching personnel se distingue de la formation et en particulier de deux formes : la formation au sens du training (entraînement) et le codéveloppement. La formation/training vise à acquérir des savoirs, des compétences ou des aptitudes et repose sur des thématiques bien définies (apprentissage du piano, d’un sport, etc.) et des programmes déterminés avec cahier des charges et évaluations. Le formateur est placé en position haute vis-à-vis du contenu, puisque c’est lui qui détient le savoir et le délivre. Le codéveloppement consiste en une aide fournie aux managers : il est un dispositif d’accompagnement visant à prendre du recul, à favoriser la coopération et l’entraide et à mobiliser, ce faisant, l’intelligence collective. On parle alors surtout de facilitateur, qui n’est pas nécessairement un coach professionnel, mais qui est en revanche formé spécifiquement à ce type de pratique. Par contraste, le coaching de vie met en présence un client qui cherche des savoirs et des solutions en lui-même, en affrontant ses propres obstacles. Il a besoin d’une prise de distance qui lui permette d’agir de façon plus pertinente et cohérente. Le coach est en position basse sur le contenu, puisque celui-ci est apporté par le coaché ; en revanche, il sera en position haute sur le processus, puisqu’il va guider le client dans sa démarche en l’aidant à redéfinir ses problèmes et son projet de vie. Coaching personnel et coaching en entreprise Il arrive souvent que les personnes s’engagent dans un coaching personnel au moment d’une reconversion ou d’un changement de fonction dans l’entreprise. Ils pourraient demander un financement de celle-ci, mais ne le font pas. Pourquoi ? « Deux raisons majeures génèrent la demande de coaching personnel plutôt que de coaching en entreprise :

D’une part, nos clients ne veulent pas que leur démarche soit officialisée ; D’autre part, ils considèrent qu’il s’agit d’une démarche de changement personnel et de développement et ne se considèrent donc pas en position légitime de solliciter un financement à l’entreprise ou à l’organisation à laquelle ils appartiennent.

La troisième raison complémentaire pour laquelle nos clients viennent dans nos cabinets, c’est la solitude face à la prise de décision : ils font appel au coaching quand ils se sentent confrontés à une décision capitale pour eux et qui engage leur avenir. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 217-218) Concernant le caractère personnel de la démarche, le client peut être rassuré par la confidentialité à laquelle s’engage le coach et le fait que les séances aient lieu en dehors de l’entreprise (ce qui implique, d’ailleurs, de mettre en place des systèmes pour éviter la rencontre de deux clients). Surtout, passer du coaching professionnel au coaching personnel permet de s’assurer que ce seront bien les objectifs de la personne qui seront au centre du processus, et non pas ceux de l’entreprise. L’autofinancement assure aussi un pouvoir plus grand du coaché sur le cadre de l’interaction (sa durée, ses pauses éventuelles, son arrêt, etc.). Il s’agit de faire du « sur-mesure ». Certes, le prix peut être élevé : on comptera aux alentours de 1000 à 15 000 € pour 10 séances, selon les auteurs. C’est donc un « luxe » que tout le monde ne peut se payer. Il demande également un investissement en temps et une implication personnelle sérieuse. Enfin, le coaché peut se sentir libre d’aborder toutes les thématiques et tous les domaines de sa vie, ce qu’il ne peut pas faire dans le cadre d’un coaching en entreprise. Il peut évoquer tranquillement ses doutes et ses contradictions et prendre le temps d’explorer chaque domaine de sa vie, pour voir comment les équilibrer et les harmoniser. C’est à eux, au final, que revient la responsabilité de leur propre vie. « Décider d’un nouveau choix de vie, c’est engager les années à venir et un certain nombre “d’investissements” à faire (en termes d’énergie, de temps et de finances), de choses à lâcher, d’éléments à réorganiser… alors ne pas décider à la légère semble approprié ! Pour le coach, ne pas conseiller fait partie de sa déontologie : il s’engage à laisser le coaché libre de ses choix. La solitude est un fait : même accompagnée, la personne coachée est en réalité seule à prendre les décisions qui engagent son avenir. […] Le coaching permet donc de ne pas se sentir seul(e) au cours de la réflexion préalable ou de la mise en œuvre d’une décision. En évoquant les conséquences des différentes solutions possibles, le client arrive à se représenter un résultat, plus aisément qu’en réfléchissant seul. » (Comprendre et pratique le coaching personnel, p. 231) Conclusion. Pont vers le futur « Pour nous, il ne fait aucun doute que le coaching personnel existe, en tant que relation d’aide, dès lors qu’un individu, en son nom propre, s’engage dans une démarche d’accompagnement en vue de la réalisation de son projet. […] Il est clair pour nous que le coaching personnel, en tant qu’accompagnement d’un individu dans tous ses domaines de vie, englobe tous les types de coaching, quelle que soit leur porte d’entrée. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 235-236) Les auteurs ont confiance en l’avenir de leur pratique, qu’ils estiment déjà sortie des problèmes de légitimité qui la taraudaient à ses commencements. Désormais, grâce au travail des institutions et associations, la pratique est devenue une profession reconnue, un métier qui s’exerce dans un cadre précis et s’apprend à l’université. Le coaching personnel continuera de se renforcer et de se développer, en France et dans le reste du monde. Annexes Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry enrichissent l’ouvrage d’un certain nombre d’annexes bien utiles.

Une liste des associations et formations ; Une feuille de route du premier entretien ; Un guide pour passer un contrat avec le coaché ; Une grille d’évaluation qualitative de l’entretien par le coaché ; Les codes des principales associations de coaches en France.

Conclusion sur « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry : Un livre pour délimiter le travail du coach personnel (ou du coach de vie) Ce livre est entièrement centré sur la question de la spécificité du métier de coach personnel (ou coach de vie). À chaque page ou presque, on sent la volonté des auteurs de rendre sensible cette particularité et de la faire surgir pour le lecteur. Celui-ci est d’abord introduit à l’histoire et au processus d’institutionnalisation de ce métier (chapitre 1), puis à la différence entre coaching personnel et coaching professionnel (chapitre 2). Ensuite, il en apprend davantage sur les caractéristiques qui permettent d’identifier le coach personnel (chapitre 3). Enfin, les auteurs marquent les « frontières » du métier en le comparant aux pratiques des psychothérapeutes, des entraîneurs, des formateurs et — à nouveau — des coaches professionnels (chapitre 4). Si vous souhaitez diversifier votre compréhension ou votre pratique du coaching, n'hésitez pas à jeter un œil du côté de cet autre livre, Le coach prospère. Ce qu’il faut retenir de « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » : Premier enseignement important : le coaching personnel ou coaching de vie est un métier à part entière, qui dispose de ses formations universitaires ou supérieures, de ses codes de déontologie, de ses associations de référence et de ses signes de reconnaissance administratifs (notamment via le RNCP) en France. Deuxième enseignement majeur : le projet de vie est au cœur de l’accompagnement fourni par le coach personnel ou coach de vie. En ce sens, le coaching personnel est un accompagnement de la personne dans les différents domaines de sa vie (famille, relations sociales, développement des talents, etc.), et non seulement un accompagnement d’ordre professionnel. Troisième chose à retenir : en tant qu’accompagnement de la personne, le coaching personnel est une démarche qui vise l’autonomie. Le coach soutient par sa présence, renforce la confiance en soi par des mots adéquats, propose des exercices et soulève des questions ou des incohérences, mais il ne juge ni ne conseille. Ce dernier point est bien décrit par Florence Lamy, rédactrice de l’une des deux préfaces de l’ouvrage : « Le coaching personnel […] nécessite cette qualité du questionnement, cet art d’ouvrir le regard de l’autre, de l’aider à décaler son point de vue pour sortir de la boîte. Intégrer le questionnement comme un art relationnel permet d’aborder de nombreuses perspectives et même parfois de sauter d’un niveau de sens à un autre. Et surtout, faire de cet art un des points centraux de sa pratique de coach (nous ne sommes pas uniquement dans l’écoute même si elle se doit d’être, elle aussi, de grande qualité), nous préserve de l’écueil majeur de tomber dans le conseil. » (Florence Lamy, ancienne élève du DESU en coaching personnel organisé par les auteurs, Préface à la 4e édition) Mais laissons le mot de la fin aux auteurs : « Oui, le coaching de vie est une pratique en plein essor, car il permet à la personne d’identifier sa vocation intime, celle qui lui procure du plaisir ; de structurer, étape après étape, la trajectoire susceptible de la conduire vers l’expression la plus intense de cette vocation et de trouver l’environnement qui va l’accueillir. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 29) Points forts :

Une écriture globalement dynamique ; Un bon équilibrage des aspects réflexifs, théoriques et des exemples ; Les annexes.

Points faibles :

L’écriture à six mains est un processus périlleux : sans une vue très précise de ce que doit dire chacun, on court le risque de la répétition et du bavardage – or c’est, par moment, l’impression que l’on peut avoir en lisant l’ouvrage ; Des intertitres qui sèment un peu la confusion.

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Thu, 13 Jan 2022 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11815/Comprendre-et-pratiquer-le-coaching-personnel
Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier http://www.olivier-roland.fr/items/view/11808/Parler-couramment-pour-toujours-Comment-apprendre-nimporte-quelle-langue-rapidement-et-ne-jamais-loublier

Résumé de “Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier” : une méthode pratique, testée sur le terrain et développée autour du fonctionnement du cerveau, permettant d’apprendre n’importe quelle langue efficacement en 6 mois, et en y passant moins d’une heure par jour. Par Gabriel Wyner, 336 pages, publié en 2014 Titre original : « Fluent Forever : How to Learn Any Language Fast and Never Forget It » Note : Cet article a été écrit par Romain, du blog Parlons plusieurs langues. Chronique et résumé du livre "Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier"

INTRODUCTION Ingénieur de formation, Gabriel Wyner a d’abord été payé à, comme il le dit lui-même, résoudre des problèmes. Pas forcément prédestiné à consacrer sa vie aux langues étrangères, il a échoué dans l’apprentissage, d’abord de l’hébreu à l’école, puis du russe. Malgré ses bonnes notes aux examens, Gabriel Wyner n’était pas en mesure d’utiliser le russe… Il en a donc conclu (comme beaucoup), qu’il ne devait ne pas être fait pour ça. C’est sa passion pour le chant qui a remis sur son chemin les langues étrangères. Parce qu’entre temps, Gabriel Wyner a décidé de devenir chanteur d’opéra. Sacré changement ! Son cursus de chanteur d’opéra comprenait, entre autres, l’apprentissage de l’allemand, de l’italien, mais aussi du français. Wyner a appris l’allemand par immersion. Il s’est engagé dans un programme de deux mois dans une école de langue, la Middlebury Language School dans l’état du Vermont aux États-unis, où il dû signer un contrat à l’entrée qui stipulait que… s’il était pris à utiliser une autre langue que l’allemand, ne serait-ce qu’une seule fois, il serait viré sans remboursement possible ! C’est de cette façon que l’auteur de Fluent Forever a acquis de solides bases en allemand. Il retourna d’ailleurs dans cette école l’année d’après pour parfaire sa maîtrise de l’allemand avant de partir vivre en Autriche pour les besoins de sa passion pour l’opéra. Comment Wyner a appris le français en… trichant à un test d’entrée ! Vous avez bien lu. Alors que le programme, auquel il s’était inscrit pour apprendre le français, requérait de passer un test pour connaître son niveau en vue d’intégrer un groupe adapté, Wyner a eu la bonne idée de tricher. En effet, ne voulant pas étudier dans le groupe des débutants, mais dans le groupe des « faux débutant », il s’est aidé d’internet (et notamment de Google Traduction) pour remplir un QCM et rédiger un essai en français. Seulement voilà, vu le score au test, il s’est vu placer dans un groupe de niveau intermédiaire… l’obligeant ainsi à passer un entretien en français 3 mois plus tard (soit juste avant le début du programme pour s’assurer qu’il n’avait pas triché au test d’entrée).

Wyner avait donc 3 mois pour se préparer à cet entretien. À ce moment-là, il était en Autriche en train de passer un double diplôme universitaire qui l’occupait déjà 6 jours sur 7. Son seul temps libre était son trajet quotidien d’une heure en métro pour aller à l’université, et le dimanche. Un peu léger pour apprendre une langue en commençant de zéro, pas vrai ? Gabriel Wyner se mit donc à farfouiller sur internet en quête de techniques pour apprendre les langues étrangères plus rapidement. Il y découvrit diverses méthodes d’apprentissage qu’il combina et expérimenta, pour finalement créer SA méthode. Celle-ci repose sur 3 principes clés, qui deviendront ses commandements :

Apprendre la prononciation en premier. Ne pas traduire. Utiliser la répétition espacée.

Alors que le jour fatidique de l’entretien arriva, Wyner avait déjà appris 3000 mots et concepts de grammaire. Après avoir parlé le français pour la première fois de sa vie avec un locuteur natif, Wyner a finalement été placé dans le groupe… des avancés ! Revenons brièvement sur les 3 commandements :

Apprendre la prononciation en premier

Cette règle lui vint de sa formation de chanteur d’opéra (cette méthode est d’ailleurs également largement utilisée par d’autres, notamment par l’armée et les missionnaires Mormon). Cette technique, liée au fait que les chanteurs doivent pouvoir chanter la langue qu’ils apprennent bien avant d’avoir le temps de l’apprendre, permet d’habituer son oreille, tout en permettant de travailler l’écoute et d’apprendre du vocabulaire. Ce qui a pour effet d’aider à parler bien plus rapidement.

Ne pas traduire

Cette règle lui est venu directement de l’école de langue qui lui a permis de parler allemand en moins de 3 mois. Selon lui, un débutant doit se détourner de la traduction des mots et des phrases qu’il ne connaît pas. C’est même une étape ESSENTIELLE pour qui veut apprendre à penser dans sa langue cible et parler couramment. En effet, associer un mot étranger à un mot de notre langue maternelle, correspondant à un objet, est plus long que d’associer directement ce mot étranger à l’objet en question.

Utiliser la répétition espacée ! (ou SRS pour Spaced Repetition System)

L’auteur de "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever) a trouvé cette méthode dans divers blogs sur l’apprentissage des langues, alors qu’il était désespéré de devoir apprendre le français en 3 mois. La répétition espacée se base sur le fonctionnement du cerveau et notamment sur la mémoire. Elle repose sur l’utilisation de flashcards. Pour ceux qui ne seraient pas familier du mot flashcard, il s’agit d’une carte, virtuelle ou non, sur laquelle une information est inscrite sur son recto, et une autre sur son verso. Les deux informations sont liées d’une façon ou d’une autre. Par exemple une image d’objet du quotidien et le mot qui le désigne dans la langue cible. Il est possible d’utiliser la répétition espacée via des applications pour smartphone (l’application Anki reste une pionnière dans ce domaine) ou grâce à une simple boite avec des cartes crées soi-même (voir Système Leitner). J’ai d’ailleurs écrit un article complet sur la répétition espacée, dont j’ai décrit le fonctionnement et l’application pratique dans un article sur comment apprendre du vocabulaire. 5 PRINCIPES POUR ARRÊTER D’OUBLIER Se rappeler de plus, en moins de temps. Principe numéro 1 : rendre ses souvenirs plus mémorables. Dans notre cerveau, chaque neurone est en moyenne connecté à 7000 autres neurones, créant ainsi un réseau dense de 150 000 kilomètres de fibres nerveuses. Eh oui, chaque cerveau renferme plus de 80 milliards de neurones. Toutes ces interconnections neuronales forment la mémoire. Ces connections sont un processus mécanique : les neurones qui ont été activés ensemble, restent connectés ensemble. C’est la règle de Hebb. Pour vulgariser, ce principe aide à comprendre comment nous créons des souvenirs. Pour illustrer ce principe, Wyner prend l’exemple des deux mots suivants : cookie et mjöður. Et pour l’auteur, le mot cookie revêt un caractère inoubliable car lui rappelant sa rencontre avec ce mot lorsqu’il était enfant et qui fut « une explosion de sens qui se sont liées ensemble dans un tissu étroit de connections neuronales ». Rien que ça ! Wyner entend par là la vue, l’odeur et le goût. Mais aussi le son du mot cookie et du lait en train de couler dans le verre que son père lui a servi avant de goûter son premier cookie. Tous ces sens activés en même temps permettent de rendre le mot cookie plus mémorable. Concernant le mot mjöður, pas d’explosion de sens… on ne sait pas ce que cela veut dire, et encore moins comment le prononcer (car formé de deux lettres inconnues entre quatre lettre familières). Ce qui explique que ce mot « sera oublié avant la fin du prochain chapitre, si ce n’est plus tôt » ! Pourquoi ? La différence qui sépare ces deux mots réside dans les niveaux de traitement. Ils séparent les mots mémorables des « oubliables » en formant un grand filtre mnémonique. Ces niveaux sont au nombre de 4 :

La structure du mot Le son du mot Le concept du mot La connexion personnelle avec le mot

Identifiés par des psychologues dans les années 70, ils ont été testés auprès d’étudiants à travers 4 questions :

De combien de lettres est formé le mot OURS ? (structure) Est-ce que POMME rime avec le mot homme ? (son) Est-ce qu’OUTIL est un autre mot pour désigner un instrument ? (concept) Est-ce que vous aimez la PIZZA ? (connexion personnelle)

Il est apparu au terme de cette étude que les étudiants se rappelaient 6 fois plus du mot PIZZA (4ème question) que du mot OURS (1ère question). La raison est simple : pour répondre à la première question, il n’y a qu’à compter les lettres. Pas besoin de s’imaginer un gros animal sauvage. Alors que pour la quatrième question, on utilise automatiquement la structure du mot pour identifier le mot auquel nous sommes confrontés. Parallèlement, on entend le mot « pizza » résonner dans sa tête (le son) alors que l’on s’imagine ces disques chauds de fromage fondu (le concept). Finalement, des souvenirs nous reviennent (la connexion personnelle), et nous pouvons répondre à la question initiale. En une fraction de seconde, une simple question a activé les 4 niveaux de traitement. Ces niveaux de traitement sont plus qu’une simple bizarrerie biologique, ils agissent comme un filtre qui nous protège de la surcharge d’informations (dont nous bombardent la télévision, les réseaux sociaux, les interactions sociales, etc.). Notre cerveau utilise ces niveaux de traitement pour juger ce qui est important, ou ce qui peut être définitivement oublié. Quid du vocabulaire et comment passer ce filtre ? Les mots d’une langue étrangère ont tendance à tomber dans la case « oubliable », car ceux-ci ne sonnent pas « comme d’habitude », ne paraissent pas particulièrement compréhensibles, et n’ont aucune connexion avec notre vie. En conséquence, pour outrepasser ce filtre et rendre les mots étrangers plus faciles à retenir, il conviendra de mettre en place les 3 actions suivantes :

Apprendre comment « sonne » cette langue Lier ces sons à des images Lier ces images à des expériences passées

Principe numéro 2 : maximiser la paresse. Mauvaise nouvelle : nous sommes programmés pour oublier. Nous savons grâce au père de la psychologie expérimentale de l’apprentissage, Hermann Ebbinghaus, qu’au bout de 20 minutes, nous avons déjà oublié 40 % de l’information. Pire : au bout d’un jour, nous en avons déjà oublié 70 %. Ce processus est mis en évidence par la courbe de l’oubli. Cette courbe descend drastiquement durant les premières heures après avoir appris quelque chose, et vient se redresser sans jamais toucher l’oubli total.

Que faire alors ? Travailler plus dur ? Plus longtemps peut-être ? C’est en tous cas ce que l’on a appris à l’école. Le problème est que cette méthode ne fonctionne pas. Apprendre par cœur est ennuyant et, pire encore, est totalement improductif si l’on prend en compte le fonctionnement de la mémoire à long terme. Wyner nous dit qu’il vaut mieux avoir une approche plus paresseuse. À savoir étudier un concept jusqu’à pouvoir le répéter une seule fois sans relire, puis s’arrêter. « Après tout, le mot paresseux est juste un synonyme du mot efficient. » Gabriel Wyner, "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever) Principe numéro 3 : Ne pas relire. Se rappeler ! Eh oui ! Des études menées une fois de plus sur des étudiants ont montré quelque chose d’étonnant : Étudier 2 fois est moins efficient qu’étudier 1 seule fois et se tester dans la foulée Pour reprendre les mots de Wyner : Madness ! (Folie) Le fait est qu’étudier en lisant une liste plusieurs fois… reste de la lecture. Si nous voulons être meilleur à nous rappeler, il faut… essayer de nous rappeler ! Je m’explique. L’action même d’essayer de se rappeler libère une réponse chimique dans le cerveau qui permet de booster la rétention de l’information. En effet, le centre de récompense du cerveau libère de la dopamine dans notre hippocampe à chaque bonne réponse, favorisant ainsi l’enregistrement dans la mémoire à long terme. Donc, pour être plus efficient, il faut passer la plupart de notre temps à essayer de nous rappeler plutôt qu’à relire. Il est tout à fait possible d’arrêter d’oublier en créant des flashcards qui testent notre capacité à nous rappeler un mot, une prononciation ou une construction grammaticale. Ces cartes, couplées à des images et à des connections personnelles, formeront la fondation d’un puissant système de mémorisation. Principe numéro 4 : « Attends, attends. Ne me dis pas ! » Plus nous sommes proches d’oublier un mot, plus il sera profondément enraciné dans notre mémoire lorsque l’on finira par s’en rappeler. Par ailleurs, les tests de mémoire sont plus efficients lorsqu’ils nous challengent, car ils nous maintiennent intéressés et donc stimulés. Si nous pouvons nous tester régulièrement juste avant d’oublier, nous doublons l’efficience de chaque test. Spoiler : cela est tout à fait possible grâce à l’algorithme des applications de répétition espacée (une bonne réponse repoussera le moment où l’application vous reproposera la flashcard ; inversement, une mauvaise réponse et l’application vous reproposera la carte une deuxième fois le même jour, puis le lendemain). Principe numéro 5 : Réécrire le passé. Quand nous nous souvenons, nous n’avons pas simplement accès à de vieux souvenirs, nous les réécrivons. Ce processus de réécriture est le secret derrière la mémoire à long terme. Chaque action de se rappeler imprègne les souvenirs d’une trace du jour même. Cette trace apporte aux souvenirs une connexion additionnelle : de nouvelles images, émotions, associations de mots et de nouveaux sons. Ceux-ci permettent à ces souvenirs d’être plus faciles à se rappeler. Une fois que nous avons réécrit ces souvenirs assez de fois, ils deviennent inoubliables. Il arrive que nous ne nous rappelions pas d’un mot. Surtout lorsque l’on cherche à se rappeler de celui-ci juste avant de l’oublier. Que faire alors ? Il nous faut un moyen de retrouver l’accès aux éléments oubliés. Ce moyen est le feedback immédiat. Il y a ici deux cas de figures :

Soit l’information originale est définitivement perdue, Soit quelques morceaux perdurent.

Dans le premier cas, le feedback immédiat permet de recréer un souvenir nouveau. D’après Wyner, l'auteur de "Parler couramment pour toujours", ce ne sera pas aussi optimal que de se rappeler de l’information originale, mais cela reste tout de même très efficient. Par ailleurs, il y a également le cas où une infime partie du souvenir est encore présente. Par exemple : « je ne me souviens plus du tout de ce mot, mais je sais que c’est un animal ». Le feedback immédiat permettra ici d’activer le centre de récompense comme nous l’avons vu précédemment et donc, de fixer plus profondément le souvenir dans la mémoire. Le second cas concerne ce moment où le mot est toujours dans notre mémoire mais que nous ne pouvons pas nous en rappeler. Ici, le feedback immédiat va permettre de réécrire le souvenir dans notre mémoire, en lui permettant d’être encore plus mémorable. Tout est une question de timing : la fin de l’oubli. Comment combiner ces 5 principes ? Nous voulons que nos souvenirs soient aussi profonds, que multisensoriels (principe 1). Nous voulons étudier le moins possible (principe 2) et pratiquer le « rappel » le plus possible (principe 3). Puis, nous voulons être challengés par ces sessions de « rappel », mais pas trop (principe 4). Enfin, nous cherchons à presque oublier l’information, mais pas complètement. Et quand nous oublions, nous voulons nous rappeler grâce au feedback immédiat (principe 5). Tous ces principes sont possibles grâce à la répétition espacée. Et ce dans un seul but… redresser la courbe de l’oubli.

(Altération de la courbe de l’oubli grâce au « rappel » ; crédit personnel) Comment ça marche concrètement ? Vous apprenez un mot aujourd’hui et le mettez de côté quelques temps. Quand celui-ci revient, vous essayez de vous en souvenir avant de le remettre de côté, et ce indéfiniment, jusqu’à ce qu’il vous soit impossible de l’oublier. Pendant que vous attendez le retour de mots plus anciens, vous pouvez apprendre de nouveaux mots que vous mettrez également de côté. Jouer avec les sons Utiliser les paires minimales pour entraîner son oreille à entendre l’« in-entendable » En tant qu’adulte, notre cerveau est câblé pour ne pas faire la différence entre certains sons. Ce fait a été démontré par une étude japonaise. Cette étude proposait à des locuteurs natifs du japonais d’écouter des sons en boucle. Les individus testés devaient dire quand ces sons variaient, ou pas. Par exemple, dans une série continue du mot « rock » était inséré le mot « lock ». De cette façon : rock…...rock…...rock……rock…...lock…...rock…….rock L’étude a montré que personne n’avait remarqué la différence. Pire encore, des électrodes étaient branchées au cerveau des individus testés : les résultats de leur scanner cérébral indiquaient qu’aucune réponse neuronale n’était enregistrée au moment de la variation. Suivant notre langue maternelle, notre cerveau est câblé de telle sorte qu’il peut entendre certains sons, et d’autres non. C’est un sérieux problème lorsque l’on décide d’apprendre une langue étrangère. La solution sera donc de recâbler notre cerveau pour entendre ces sons.

Recâbler son cerveau pour mieux mémoriser

Voyons d’abord les bénéfices à cela. Apprendre les sons de notre langue cible va permettre de progresser plus rapidement sur le long terme. Se rappeler des mots nouveaux sera plus simple car ces derniers nous paraîtront familier. En effet, notre mémoire ne risque plus de lutter contre de nouveaux sons (comme nous l’avons vu dans le principe n°1). Apprendre les sons de la langue que l’on apprend permet également d’améliorer son écoute. Ce qui signifie reconnaître et enregistrer du vocabulaire et des concepts de grammaire nouveaux à chaque fois que l’on sera au contact de sa langue cible.

Comment recâbler son cerveau ?

Pour apprendre ces sons, la solution proposée par Wyner sera de se tester sur des paires minimales. C’est, cette fois-ci, une étude de Stanford and Carnegie Mellon qui a permis de mettre en lumière ce hack. Il était cette fois question de proposer des paires à des locuteurs japonais (encore !) en les invitant à noter ce qu’ils avaient entendu. Pour reprendre l’exemple de la paire rock/lock, ils devaient appuyer sur rock lorsqu’ils entendaient rock, et lock lorsqu’ils entendaient lock. Cette étude s’est montrée réussie dès l’instant où un feedback immédiat a été introduit. Wyner nous invite donc à travailler les paires minimales au stade primaire de l’apprentissage. Il est possible d’en trouver dans certains livres de grammaire avec audio, ou sur le site de l’auteur de "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever). Entraîner sa bouche La première impression est importante ! Et notre accent va jouer un rôle énorme dans la première impression que nous ferons à nos interlocuteurs. Un bon accent peut faire toute la différence entre une conversation qui débute en français et finit en anglais, et une conversation entièrement en anglais (Note : N’oubliez pas que ce livre, "Parler couramment pour toujours" a été écrit pour les anglophones. Wyner parle ici des anglophones apprenant le français). Une opinion commune dit qu’il est impossible de modifier un accent après l’âge de 12 ans. Wyner nous explique que c’est totalement faux, puisque les acteurs et chanteurs le font constamment. Et il sait de quoi il parle ! Les sons que nous produisons sont créés par les mouvements des muscles de notre bouche. Pour améliorer son accent par soi-même, il faut tout simplement entraîner sa langue, ses lèvres et la position de ses cordes vocales à former chaque nouveau son que compose sa langue cible. Pour retrouver ces sons, il est préférable de se référer à l’alphabet phonétique international. Comment prononcer l’imprononçable ? Le « back-chaining » ! Déjà rencontré des combinaisons de syllabes difficiles à prononcer ? Du style Höchstgeschwindigkeitbegrenzung ? Oui, ce mot existe, il veut dire « limitation de vitesse » en allemand. Comment le prononcer ? En commençant à l’envers ! C’est à dire prononcer la fin du mot, puis ajouter une lettre (ou syllabe) à la fois jusqu’à ce que le mot soit complet. Wyner nous donne l’exemple du mot russe vsdrognu (qui veut dire : je tressaillirai). Je vous laisse essayer : o...gnu...ognu r...ognu...rognu d...rognu...drognu z...drognu...zdrognu v...zdrognu...vzdrognu Facile non ? Cette technique est à répéter jusqu’à ce que votre langue s’habitue à prononcer à la perfection un mot récalcitrant. Entraîner ses yeux Chaque langue est constituée de liens entre son orthographe et sa prononciation. Reconnaître ces liens peut vous économiser une charge considérable de travail. Apprendre et utiliser l’alphabet phonétique international peut vous aider de 2 façons :

Il aide à reconnaître quand une règle de prononciation apparaît. Il donne une clé de plus pour décoder, et donc comprendre, une information.

Le meilleur moyen d’internaliser ces modèles est d’utiliser la répétition espacée. Créez des flashcards pour mémoriser chaque modèle orthographique (les consonnes qui ne se prononcent pas, les combinaisons de voyelles, etc…). Pendant cet exercice, frottez-vous aux sons étrangers et aux modèles compliqués par tous les angles d’approches possibles – de l’orthographe à la prononciation, et même jusqu’à étudier la position de la bouche pour chaque son. 3 ressources gratuites pour travailler la prononciation :

Forvo.com

Il s’agit d’un dictionnaire en ligne de prononciation. Des millions de mots y sont prononcés par des natifs dans plus de 300 langues. Un must pour ajouter de l’audio à ses flashcards sur votre application préférée.

https://rhinospike.com/

Ce site permet de poster ses productions écrites dans sa langue cible, pour qu’un natif s’enregistre en train de les lire à voix haute. C’est personnellement le site que j’utilise pour faire enregistrer mes îles (une méthode pour parler couramment tout en étant débutant).

https://www.wiktionary.org/

Wiktionary est une excellente ressource pour beaucoup de langues, avec notamment des exemples de prononciation en alphabet phonétique international. Quels mots apprendre en premier pour parler couramment ? Tous les mots sont créés égaux, mais nous en utilisons certains beaucoup plus que d’autres. Pour être honnête, une grande partie des mots que nous utilisons le plus sont des prépositions (des mots dits « fonctionnels »). Dans, sur, de, etc. Mais avant de pouvoir les utiliser, il faut connaître des noms. Et apprendre ceux qui reviennent le plus souvent permet d’utiliser son temps de façon plus efficiente. Pourquoi perdre son temps à apprendre des mots que personne n’utilise ?

Vocabulaire par thème (Crédit personnel) Dans l’annexe 5 de "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever), Wyner propose une liste des 625 mots les plus communs (téléchargeable gratuitement sur son site, en échange d’une adresse mail valide). Ces derniers sont faciles à visualiser, et sont donc très faciles à apprendre avec des images à la place des traductions (règle d’or n°2 !). Wyner conseille donc de commencer par apprendre les 1000 mots qui reviennent le plus fréquemment dans votre langue cible. Ils vous permettront de comprendre 85% de ce que vous entendrez, et 75% de ce que vous lirez. Si votre but est d’être à l’aise à l’oral, alors continuez jusqu’aux 1500-2000 mots les plus courants. Ceux-ci vous permettront de comprendre 90% de ce que vous entendrez, et 80% de ce que vous lirez. Une fois que vous avez terminé de construire votre base de vocabulaire, choisissez des mots par rapport à vos besoins individuels. En effet, nous n’avons pas tous besoin d’apprendre les mêmes mots, et vous pouvez économiser un temps énorme en customisant votre vocabulaire pour qu’il colle à vos besoins. Pour se faire, farfouillez dans des livres de vocabulaire classé par thèmes, vous y trouverez les mots essentiels pour le moindre de vos besoins : le voyage, la musique, le business, etc. Jouer avec les mots Nous avons vu que pour apprendre du vocabulaire plus efficacement, il faut pouvoir passer les filtres de la mémoire. Jouer est un des moyens de passer ces filtres. Si vous vous ennuyez, les filtres se mettent en route. « Alors prenez un moment pour vous amuser, c’est plus efficient ! » nous dit Wyner ! Petit rappel du principe n°1 : pour créer le souvenir d’un mot de manière profonde et multisensorielle, il faut combiner plusieurs ingrédients : la structure, la prononciation, le sens et la connexion personnelle. C’est maintenant que le sens (jeu n°1) et la connexion entrent en jeu (jeu n°2). Jeu n°1 Pour connaître le sens d’un mot, au lieu d’aller chercher sa traduction, vous allez utiliser votre moteur de recherche d’images préféré. C’est une source illimitée de petites histoires à propos de chaque mot que vous cherchez à apprendre. Wyner prend ici l’exemple du mot russe « dievushka » littéralement traduisible par « fille ». Ce mot peut être assez troublant dans le sens où il ne désigne pas la traduction que nous nous faisons du mot « fille ». Si vous tapez ce mot dans votre navigateur de recherche d’images, il vous proposera des photos de jeunes femmes plutôt sexy (le plus souvent en petite tenue). « Tiens donc ». Le but du jeu ici sera donc de chercher la différence entre ce que l’on s’attend à voir, et observer ce que l’on voit réellement. Ces moments « tiens donc » devront être exprimés dans vos flashcards à travers une ou deux images particulièrement parlantes. En plus d’en avoir une image mémorable, vous découvrirez une différence culturelle et une erreur à ne pas faire ! Jeu n°2 Toujours dans le but de créer des flashcards qui vont venir passer les filtres de notre mémoire, nous recherchons des connexions personnelles. C’est à dire trouver un souvenir personnel, n’importe lequel, à relier au mot que l’on cherche à apprendre. Vous apprenez le mot « grand-mère » ? Ajoutez à votre flashcard la photo de la vôtre. Vous apprenez le mot chat ? Quel est le chat qui vous vient à l’esprit lorsque vous entendez ce mot ? Ajoutez même son petit-nom et sa photo. Trouver une connexion personnelle avec un mot permet de le rendre 50 % plus mémorable. C’est juste énorme ! Wyner nous propose un 3ème jeu pour faire tomber un mur que beaucoup rencontrent lorsqu’ils apprennent une langue étrangère : le genre grammatical des noms. Jeu n°3 Un grand nombre de langues attribue un genre grammatical qui n’a rien à voir avec le mot qu’il définit, ce qui peut être une source importante de tracas. Si la langue que vous apprenez utilise les genres grammaticaux (et il y a de fortes chances que ce soit le cas si celle-ci descend du proto-indo-européen), vous pouvez les retenir facilement en attribuant à chacun d’eux une image visuelle forte. Il suffira ensuite d’imaginer ce mot en train d’accomplir cette action. Wyner nous donne l’exemple suivant : (il utilise pour se faire le genre des mots en allemand)

L’explosion pour les noms masculins (exemple du mot arbre en allemand : der Baum) Le feu pour les noms féminins (exemple du mot main en allemand : die Hand) La fragilité du cristal pour les mots neutres (exemple du mot cœur en allemand : das Herz)

De cette façon, il est possible d’apprendre le genre des mots ci-dessus en s’imaginant :

Un arbre en train d’exploser, avec des débris de bois qui s’envolent et qui viennent se planter autour de nous. Notre propre main enflammée à l’image d’un super héros. Pour le mot cœur, c’est relativement simple ;)

Oui ! Ces images doivent être aussi vives et multisensorielles que possible, car nous sommes vraiment bons pour nous remémorer des images, surtout si celles-ci revêtent un caractère violent, sexuel, drôle (ou la combinaison des 3). En gardant toujours ces mêmes images (explosion, feu, cristal) pour chaque genre, il est possible de les apprendre très facilement. Jouer avec les phrases Nourrissez votre « langage machine » C’est peut-être difficile à réaliser, mais nous avons tous ce que Gabriel Wyner appelle en anglais une « language machine » (une espèce de 6ème sens). C’est une fonction du cerveau qui traite les phrases que nous entendons, absorbe leur construction et, après un certain temps (le temps d’assimiler), restitue à la perfection et sans effort leur système grammatical. D'ailleurs, c’est cette fonction qui nous a permis d’apprendre notre langue maternelle lorsque nous étions enfant. La bonne nouvelle est qu’à l’âge adulte, nous sommes toujours en possession de cette fonction.

Cette capacité fonctionne grâce au « comprehensible input ». Encore de l’anglais, je sais, mais c’est difficilement traduisible : l’input est quelque chose qui « rentre ». Dans le cas des langues étrangères, ce sera la lecture et l’écoute. Wyner entend par « comprehensible input » des phrases simples, pour comprendre la grammaire (ordre des mots, etc.), avec votre vocabulaire fraîchement acquis. Certes, cela passe par utiliser la traduction et donc enfreindre une des règles d’or. Mais dans ce cas précis, la traduction permet de comprendre l’essence même d’une phrase inconnue. Les livres de grammaires seront une mine d’or de « comprehensible input ». Par ailleurs, des études ont montré que vous apprendrez plus rapidement une langue, si vous apprenez ses règles. Un livre de grammaire peut donc avoir le rôle de guide à utiliser de cette façon :

Lisez les explications Apprenez un ou deux exemples Oubliez les exercices et entraînements bien souvent fastidieux

Wyner nous explique que ce processus est excitant, car vous pouvez sentir votre nouvelle langue se construire toute seule dans votre cerveau. Au lieu de perdre du temps à faire des exercices de grammaire, vous rencontrez constamment de nouveaux mots, de nouvelles formes grammaticales et de nouvelles façons de s’exprimer. Une tonne de « comprehensible input » peut nourrir votre « language machine » vous permettant de comprendre de plus en plus chaque jour et à terme de parler couramment pour toujours. Simplifiez ! (Transformer des montagnes en pâtés de sables) Les possibilités infinies de la grammaire ne sont le produit que de trois opérations basiques :

Ajouter des mots (you like it → do you like it ?) Changer leur forme (you eat → you ate) Changer leur ordre (This is nice → Is this nice ?)

Utilisez votre livre de grammaire comme une source d’exemples simples de phrases et de dialogues. Pour apprendre une nouvelle forme grammaticale, tout ce que vous avez à faire est de tirer un exemple de votre livre de grammaire, de comprendre son essence (en utilisant les explications du livre et la traduction) et de se poser les 3 questions suivantes :

Est-ce que vous voyez un mot nouveau ? Est-ce que vous voyez un mot avec une nouvelle forme ? (Conjugaison, déclinaison) Est-ce l’ordre des mots vous surprend ?

Il ne restera ensuite qu’à faire des flashcards avec les informations que vous souhaitez apprendre. Exemple de 3 flashcards (recto) :

My homework was eaten ___ my dog. My homework was ____ by my dog. (to eat) My homework by my dog. (was eaten)

Et en guise de verso pour chacune d’elles, la solution :

My homework was eaten by my dog.

Quelques mots à propos des activités La lecture pour mêler l’utile à l’agréable. Lire sans dictionnaire est le moyen le plus simple pour faire grossir son vocabulaire dit « passif ». En moyenne, un simple livre vous apprendra 300 à 500 mots. En ne lisant qu’un seul livre, vous rendrez toutes vos futures lectures plus simples à comprendre. Il est également possible de lire un livre en écoutant sa version audio afin de garder un rythme de lecture soutenu et de s’offrir beaucoup de temps d’exposition à votre langue cible. Les bénéfices seront les suivants : amélioration de la prononciation, de l’écoute, du vocabulaire et de la grammaire. Pour résumer, un gros bond en avant dans tous les aspects de la langue. Apprendre une langue en direct du canapé. L’écoute (radio, films, séries) est une compétence qui peut sembler par moment écrasante pour le cerveau. Allez-y graduellement. Challengez-vous jusqu’à pouvoir comprendre les « matériaux » les plus rapides et les plus compliqués. Les séries et les films sont parfaits pour améliorer votre écoute, car ils sont conformes au discours réel, bien que par moment surjoués. À ce sujet, les expressions faciales et le langage corporel des personnages joueront un rôle intéressant dans la compréhension. Les séries seront plus simples à appréhender que les films. Car au bout de 2 ou 3 épisodes, vous connaissez la trame et les personnages, et pouvez commencer à apprécier. À l’exception des comédies, qui peuvent se révéler très compliquées à comprendre (références culturelles, etc.).

Commencez par des séries dans la langue cible, sans sous-titres (même dans la langue cible !). Le problème avec les sous-titres est que la lecture est plus facile que l’écoute. Les sous-titres sont donc tout à fait inutiles lorsque l’on veut améliorer son écoute. Pour réduire un peu la difficulté, il est possible de lire les résumés des épisodes en amont, pour se préparer au vocabulaire et au scénario de chaque épisode. La plupart des résumés des épisodes de n’importe quelle série sont trouvables sur Wikipédia. Il faudra juste changer de langue en bas à gauche pour trouver les résumés dans la langue cible. Eh oui, vous devrez lire les résumés UNIQUEMENT dans la langue cible pour pouvoir appréhender le vocabulaire nouveau. Ensuite, quand vous serez plus à l’aise, vous pourrez arrêter de lire les résumés. Parler sa langue cible équivaut à jouer... au Taboo ! Tout le monde y a déjà joué en soirée. Vous savez, ce jeu où il faut faire deviner à ses amis un mot, sans utiliser ledit mot, mais, en plus, sans utiliser 5 ou 6 autres mots-clés. Quel rapport avec l’apprentissage des langues ? C’est simple ! Imaginez que vous voulez parler de baseball à votre ami allemand mais vous ne connaissez par le mot « baseball ». Qui plus est, vous avez oublié les mots « sport » et « jeu ». C’est là que le Taboo entre en jeu. « Fluency, after all, isn’t the ability to know every word and grammatical pattern in a langage ; it’s the ability to communicate your thoughts without stopping every you run into a problem. » (Parler couramment, après tout, n’est pas la capacité à connaitre tous les mots et concepts de grammaire d’une langue ; c’est la capacité à communiquer vos pensées sans s’arrêter à chaque fois que vous rencontrez un problème). Une fois que vous avez compris ce concept, et que vous êtes capables d’expliquer différemment chacune de vos idées sans connaître un mot-clé, vous avez gagné. Vous parlez couramment. Un conseil pour la route… Dans le cas où vous bloquez sur un mot, et même si vous savez que vous parlez une langue en commun avec votre interlocuteur (l’anglais par exemple), ne changez pas de langue ! Forcez-vous à communiquer dans votre langue cible quoiqu’il arrive. Wyner nous donne d’ailleurs le conseil suivant : « Just tell everyone that you’re Albanian and don’t speak English. No one speaks Albanian. » (« Dites à tout le monde que vous être albanais et que vous ne parlez pas anglais. Personne ne parle albanais. »). Conclusion de "Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier" (Fluent Forever) de Gabriel Wyner "Parler couramment pour toujours" est un livre pour apprendre n’importe quelle langue À l’heure où j’écris ces lignes, je parle 3 langues. Je ne suis donc pas un débutant en matière d’apprentissage des langues. Mais Parler couramment pour toujours (Fluent Forever) m’a tout de même permis de complètement revoir ma méthode de travail qui s’est trouvée nettement améliorée en termes d’efficience. Je n’ose même pas imaginer si j’avais eu ce livre entre les mains 10 ans plus tôt. Mais qu’importe, comme dit le proverbe chinois : « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant. »

En plus d’être un livre très bien écrit et bourré d’humour, Parler couramment pour toujours (Fluent Forever) vous prend par la main et vous explique pas à pas comment apprendre efficacement n’importe quelle langue. Sans y passer 2 heures par jour. Sans faire un seul exercice de grammaire. Par soucis de clarté, je n’ai pas résumé 100 % du livre Parler couramment pour toujours (Fluent Forever), mais j’ai choisi de vous proposer les principales techniques applicables tout de suite, comme je m’efforce de le faire chaque semaine sur mon blog. Points forts :

S’il fallait ne lire qu’un livre sur l’apprentissage des langues, ce serait celui-là "Parler couramment pour toujours". L’auteur réussit à traiter le sujet avec beaucoup d’humour et de storytelling. Les méthodes décrites sont efficaces et applicables immédiatement. Plus de 100 pages « boite à outils » en fin d’ouvrage pour appliquer clairement les principes proposés.

Points faibles :

Quelques liens vers le site de l’auteur ne sont plus accessibles depuis la sortie de l’application pour smartphone Fluent Forever. Du fait que l’auteur soit chanteur d’opéra, le chapitre sur la prononciation est franchement technique. L’ouvrage n’existe qu’en anglais (Comme je disais dans cet article sur l’apprentissage de l’anglais, beaucoup de bon contenu n’existe que dans la langue de Shakespeare, c’est un fait. Mais finalement, avec le bon état d’esprit, ce point faible est en fait un point fort !).

Ma note :

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Thu, 23 Dec 2021 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11808/Parler-couramment-pour-toujours-Comment-apprendre-nimporte-quelle-langue-rapidement-et-ne-jamais-loublier
Coaching de vie http://www.olivier-roland.fr/items/view/11795/Coaching-de-vie

Résumé de « Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés » de Anne-Laure Terrisse : une présentation des principales règles du coaching de vie –un ouvrage assez volumineux et savant, certes, mais aussi accessible et écrit aussi bien pour les professionnels du coaching que pour ceux qui font appel à leurs services. Par Anne-Laure Terrisse, 2019, 395 pages Chronique et résumé de "Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés" de Anne-Laure Terrisse :

À propos de Anne-Laure Terrisse Coach de vie depuis une vingtaine d’années, mais aussi psychologue et formatrice, Anne-Laure Terrisse dispose d’une solide expertise dans le domaine. Elle enseigne d’ailleurs le coaching de vie à la prestigieuse université de Louvain, en Belgique. Elle partage ses connaissances et ses astuces sur son site internet personnel et son site Les outils du coaching. Présentation générale de l’ouvrage Coaching de vie L’ouvrage est composé de deux chapitre principaux :

Check-lists, définition du cap à atteindre et itinéraire ; Difficultés de pilotage.

Il s’appuie sut une métaphore centrale : celle du pilotage. Tel un pilote d’avion, le coaché est aux manettes de sa vie, c’est à lui de choisir le cap à prendre et à assurer le confort du vol. Le coach, quant à lui, prend la place du copilote : il communique avec le pilote, il le conseille éventuellement en se concertant avec lui, etc. Le premier chapitre de l’ouvrage est consacré au copilote, le coach. Comment bien agir en situation de coaching ? Comment s’assurer d’être attentif aux demandes du coaché ? Le second chapitre s’adresse plus directement au coaché. Il l'aide à découvrir les blocages les plus courants qui se rencontrent lors de la pratique du coaching. Vous êtes prêt à embarquer ? Alors accrochez vos ceintures, on décolle !

Chapitre 1. Check-lists, définition du cap à atteindre et itinéraire 1. Checklist des attitudes du copilote Attitudes permettant de travailler sa qualité de présence à soi-même Que ce soit entre deux entretiens ou en commençant la journée, il importe de se consulter soi-même pour observer dans quel état l’on se trouve. Êtes-vous calme, apte à recevoir une nouvelle personne ? D’autres inquiétudes perturbent-elles votre écoute ? Pour vous aider à faire le tour d’horizon de vous-même en tant que coach, apprenez à repérer si vous êtes :

Ancré et centré avant la rencontre ; Orienté vers le concret et l’action ; Authentique et congruent ; Proche de votre intuition.

Ancré et centré avant la rencontre L’ancrage n’est pas identique au centrage. L’ancrage/enracinement désigne un état stable de sérénité intérieure, qui plonge ses racines au fond de vous : vous êtes capable d’apaiser votre mental et de faire face aux émotions (les vôtres et celles des autres). Posez vos pieds sur le sol et respirez en évacuant les tensions : cela pourra vous aider à vous ancrer. Le centrage désigne une présence à soi-même ici et maintenant. Vous êtes en vous-même, sans chercher les sollicitations extérieures. Vous savez identifier ce que vous ressentez et ce qui vous gêne éventuellement. Arrêtez-vous un instant pour souffler et retrouver votre « centre » : suis-je là, présent à moi-même, ou bien accaparé par le monde extérieur ? « Le centrage et l’ancrage se ressemblent fort, mais sont en fait complémentaires. L’ancrage concerne votre stabilité interne, votre capacité à être en contact avec la matière qui vous compose et votre propre ressourcement intérieur, tandis que le centrage concerne le fait de ne pas vous laisser emporter par des considérations extérieures ou par vos propres pensées pour rester unifié. » (Coaching de vie, p. 33) Relisez vos notes, répondez à vos besoins, préparez-vous mentalement à la rencontre ; voici quelques conseils, parmi d’autres indiqués dans l’ouvrage, qui pourront vous aider à retrouver votre centre et votre ancre intérieurs. Orienté vers le concret et l’action Descendez sur terre pour poser des questions précises à votre coaché. Autrement dit, communiquez de façon concrète. Bien sûr, si votre coaché a tendance à se perdre dans les détails, il faudra peut-être aller dans le sens inverse et lui demander de réaliser un petit exercice d’abstraction et de compréhension globale de la situation. Mais de façon générale, il importe d’aller vers le concret pour définir clairement et précisément les objectifs et le cap à suivre, c’est-à-dire les actions à mener au cours du parcours de coaching. Les buts sont-ils réalisables ? Le cap est-il cohérent ? Authentique et congruent L’authenticité désigne l’état de transparence et d’honnêteté du coach : dire la vérité, sans langue de bois mais avec respect. Cette sincérité peut être déplaisante pour soi-même ou pour l’autre, par moments. Mais elle est nécessaire à la fluidité de la communication. Sans malentendus, sans secrets, la relation s’établit plus sainement. La congruence qualifie quant à elle l’alignement entre votre être (physique), vos comportements et votre parole. Votre pensée, vos émotions, votre corps agissent-ils de concert ? C’est aussi un exercice d’humilité, puisque vous pouvez – et même devriez – expliquer au coaché ce qui vous traverse si vous sentez un désalignement ou un malaise. Vous êtes humain, tout comme lui. Proche de votre intuition L’intuition est souvent dévalorisée et pourtant elle est une précieuse ressource. Tel un GPS interne, elle vous donne, sans que vous sachiez bien pourquoi ni comment, des indications sur la route à suivre et les chemins à éviter. Votre corps et votre cerveau agissent plus vite que votre conscience : il est donc bien utile et tout à fait légitime de se laisser guider par les signaux qu’ils envoient. 2. Attitudes permettant de travailler sa qualité de présence à l’autre Ces attitudes sont, bien sûr, liées aux premières. Par souci d’analyse, on peut néanmoins préciser les qualités que le coach doit développer pour maintenir une relation bénéfique avec son coaché. Autant que possible, vous devrez être :

Accueillant et bienveillant ; Non jugeant et ouvert d’esprit ; Patient et respectueux du rythme de l’autre ; Empathique sans tomber dans la sympathie ; Concentré sur l’autre, mais attentif à ce qui se passe en soi.

Accueillant et bienveillant L’accueil est la qualité première de l’ami, mais aussi du coach. Vous offrez un refuge où la personne peut se sentir en confiance. Vous traitez l’autre comme un invité bienvenu qui reçoit toute votre attention. Dans les faits, vous pouvez être stressé à l’idée de rencontrer quelqu’un (surtout si vous êtes coach débutant). Dans ce cas, centrez-vous et ancrez-vous. La bienveillance est l’attitude qui consiste à donner à l’autre un sentiment de sécurité et d’ouverture. Montrez-lui que vous êtes décontracté et que vous êtes là pour le comprendre. Vous êtes présent pour lui, ici et maintenant. Non-jugeant et ouvert d’esprit C’est le complément logique du premier point. Pour être bienveillant et accueillant, ne fermez pas (symboliquement) la porte à l’autre dès qu’il énonce un fait qui vous heurte ou un principe qui va à l’encontre de vos propres valeurs. Vous avez votre propre « carte » du monde, vos propres représentations, mais ce ne sont pas à elles de guider l’entretien. Anne-Laure évoque « l’écran blanc » qui doit se faire, dans votre esprit : c’est-à-dire un espace d’écoute qui laisse à l’autre la possibilité de dessiner sa propre « carte » mentale, ses propres représentations. Bien entendu, si les propos sont offensants, voire dangereux pour l’intégrité d’une tierce personne, il sera de votre devoir d’intervenir. Cela fait partie du cadre du coaching (voir le point 4). Patient et respectueux du rythme de l’autre Il n’existe pas d’objectif atteignable sans courbes, sans arrêts, sans doutes sur le chemin exact à suivre. Soyez donc attentifs aux errements de votre coaché, mais ne les jugez pas avec sévérité : ils font partie de l’apprentissage. La nouveauté n’est pas toujours facile à appréhender, il faut du temps à la personne pour se faire à son propre projet et accepter de se modifier dans le sens voulu. Cela ne signifie pas que vous devriez cesser de l’interroger sur ses blocages, mais qu’il faut éviter de le faire en exerçant une pression inutile qui risquerait d’aggraver encore la situation. Empathique sans tomber dans la sympathie L’empathie est votre capacité à comprendre autrui sans pour autant vous immerger complètement dans ses sentiments ni chercher à contrôler ses émotions. La sympathie, quant à elle, désigne l’immersion complète dans l’état affectif de l’autre. Vous ne pouvez plus différencier votre propre état de celui de l’autre personne. En tant que coaché, vous devez être empathique sans être sympathique en ce sens précis. Par exemple : pleurer à chaude larme en écoutant l’histoire de votre coaché, en vous mettant totalement à sa place, ne l’aidera pas et ne fera pas avancer son projet. Vous devrez comprendre son état, tout en demeurant à distance des émotions que l’histoire suscite. Concentré sur l’autre, mais attentif à ce qui se passe en soi Pensez à un curseur intérieur : à l’une des extrémités, vous opérez un « tri sur soi » (c’est-à-dire vous repérez et classez tout ce qui se passe à partir de vos propres représentations), à l’autre extrémité un « tri sur l’autre » (c’est-à-dire vous repérez et classez toutes les informations à partir de la « carte » mentale de l’autre). Comment agir ? Bien sûr, vous devez être ouvert et vous assurer que l’autre puisse exprimer sa façon de voir le monde et de ressentir les choses. Mais vous êtes aussi contraint de vous ausculter vous-même pour être sûr de ne pas devenir trop sympathique ou distante, etc. « Le positionnement idéal d’une attitude coach en séance serait d’être à la fois concentré sur l’autre et ce qu’il vit tout en étant conscient de ce qui se passe en vous (émotions, interrogations, liens avec la théorie, hypothèses, etc.) Être capable de faire aussi bien du tri sur vous-même que du tri sur l’autre en fonction de la nécessité du moment, mais surtout en étant pleinement conscient du type de tri que vous êtes occupé à faire, vous évitera de perdre votre équilibre et de partir dans l’un ou l’autre extrême du continuum. » (Coaching de vie, p. 55) 3. Check-list des basiques du copilotage Anne-Laure Terrisse propose ici une méthode nommée MOVER, qui intègre plusieurs techniques du développement personnel et de la psychologie. Il s’agit d’une boite à outils de base : vous pourrez recourir à tel ou tel outil en fonction de l’état de progression de l’entretien et des occasions qui se présentent. M : La métaphore Les métaphores (telles que, par exemple : « je porte une armure impossible à enlever », « j’ai une boule au ventre », « je me noie dans ce problème ») sont des instruments précieux à utiliser lors des entretiens. Ce type de langage symbolique et littéraire donne accès à l’inconscient. Il permet bien souvent au coaché d’exprimer des choses impossibles à exprimer de façon complètement logique ou clarifiée. Mais il peut aussi être utilisé directement par le coach. En utilisant la bonne métaphore, vous montrerez à la personne que vous l’avez comprise, ou vous lui ferez comprendre quelque chose plus facilement. Les images mentales frappent l’inconscient et invitent à la réflexion. Votre coaché fait-il lui-même usage de ce type de langage dans son discours ? C’est sans doute qu’il y est ouvert ; vous pouvez donc lui en proposer de nouvelles. Même si ce n’est pas le cas, tenez quand même, vous ne perdez rien à essayer ! O : Les questions ouvertes… et toutes les autres La question est l’instrument de base de l’entretien. Mais il existe bien des façons de formuler des questions ! Certaines sont plus « puissantes » que d’autres et déclencheront des pistes d’introspection plus approfondies. L’important en tant que coach, c’est surtout de maîtriser cet art délicat. Voici quelques types de questions que vous pouvez utiliser en entretien :

Ouvertes (du type comment, qui, quoi, combien, où, quand, pourquoi) ou fermées (dont la réponse est soit oui, soit non) ; Directes ou indirectes (qui vise à demander une information ou pousser au questionnement avec plus ou moins de douceur) ; De précision et de profondeur (du type « qu’est-ce qui vous fait dire cela ? » ou « et si, alors… ? ») Dynamisantes (qui créent un effet positif de recherche de solutions originales) ou paralysantes (qui tendent à centrer l’attention sur ce que l’on sait et ce qu’il faut vérifier)

V : La valorisation et la reconnaissance Vous pouvez aider l’autre à renforcer sa confiance et son estime de lui-même par ce type de parole. Vous pouvez donner des signes de reconnaissance inconditionnels ou conditionnels. Dans le premier cas (par exemple si vous dites : « pourquoi les gens vous trouvent-ils si sympathique ? »), vous veillerez cependant à ne pas créer de lien de dépendance entre vous et votre coaché, si celui-ci manque encore beaucoup de confiance en lui. Dans le second cas (par exemple lorsque vous affirmez qu’il a fallu être courageux pour effectuer telle ou telle tâche ou surmonter tel événement), vous valorisez un comportement particulier. Dans tous les cas, il importe de valoriser l’autonomie de la personne en lui montrant qu’elle peut se donner à elle-même ces marques de reconnaissance. La valorisation passe aussi par la reconnaissance des difficultés du coaché. Dans ce cas, l’empathie, associée à des mots d’encouragement, permettent d’apporter le soutien nécessaire à votre interlocuteur. Cherchez à devenir « son meilleur supporter ». Là aussi, mettez l’accent sur l’autonomie en montrant à votre coaché qu’il peut, de lui-même, s’autoriser et se permettre d’être fier de lui-même, etc. E : L’écoute active La qualité de l’écoute est l’une des clés de ce métier et de bien d’autres métiers de service. Écouter n’a rien de passif ; il s’agit d’une action qui exige de la vigilance. On parle aussi parfois de « concentration détendue ». Donnez des marques de votre écoute à l’autre, en lui posant des questions, en inventant des métaphores, en reformulant ce qu’il vous dit, etc. Un conseil de Anne-Laure Terrisse : évitez, si vous le pouvez, de prendre des notes durant les entretiens. Celles-ci cassent la relation qui s’installe et peuvent donner l’impression au coaché que vous êtes là pour dactylographier tout ce qui se dit, sans être là ici et maintenant. R : Reformulation et résumés Vous pouvez reformuler en posant une question ou en résumant le propos de votre interlocuteur après qu’il ait parlé plus ou moins longuement. Vous pouvez aussi, dans un moment de silence, reformuler en une phrase presque identique ce qui a été dit, pour faire écho et inviter la personne à poursuivre son raisonnement. Il est également possible de répéter une phrase sur un mode empathique pour assurer l’autre de votre soutien et de votre compréhension.

  1. Établissement du cadre de pilotage dans le cockpit Qu’appelle-t-on « le cadre » ? « Le cadre comprend toutes les règles qui régissent les interactions qui ont lieu entre les intervenants dans un contexte particulier. Si on reprend la métaphore du pilote et du copilote, le cadre, c’est ce qui englobe toutes les normes de fonctionnement dans le contexte du pilotage d’un avion et qui garantit leur sécurité, mais aussi celle de tous les autres passagers, s’il est respecté. » (Coaching de vie, p. 96-97) Pas d’improvisation : il importe de savoir qui fait quoi, dans quelles circonstances on doit agir de telle manière, etc. La clarté doit régner sur toutes ces « règles du jeu », dès le départ. Ainsi, l’interaction est structurée et devient prévisible, au moins dans ses grandes lignes. Dans le cadre du coaching, le cadre est garanti par le coach, qui travaille sur base d’une déontologie et d’une éthique professionnelle strictes. Il s’agit d’une relation professionnelle qui inclut un tarif, un lieu de rencontre, des horaires de rencontre, etc. Le cadre a pour fonction de :

Rassurer l’autre en l’informant de votre façon de fonctionner et de concevoir les choses ; Assurer la liberté de chacun ; Profiter du meilleur et se préparer au pire ; Permettre un éventuel recadrage ; Définir quelles sont les conditions optimales pour vous.

Le cadre ne doit ni être trop lâche (sous peine de débordements incessants et de perte de repères), ni trop serré (sous peine de sclérose de la relation). Prendre la « bonne position » : position haute ou position basse ? Dans une relation équilibrée, les deux interlocuteurs occupent tantôt l’une des positions, tantôt l’autre. La position haute implique de poser des questions, de trouver des solutions, d’inviter l’autre à poser une action, etc. La position basse consiste à écouter, à suivre le fil de ce que dit l’autre, à laisser l’autre maîtriser le contenu de l’échange. Le coach prend tour à tour une position haute et une position basse. Parfois, il invite le coaché à agir, parfois il l’écoute et se pose « en miroir » de lui-même, afin de l’aider à réfléchir. Cela dépend du processus de l’interaction, du moment et des attentes de chacun. Questionnez-vous sur votre rôle habituel, dans d’autres situations que le coaching. Êtes-vous plutôt en position basse ou en position haute dans vos autres interactions sociales ? 5. Les demandes du pilote Les incontournables d’un premier entretien en tant que coach Au téléphone, le futur coaché qui vous appelle n’aura peut-être pas l’énergie ou le temps d’entendre tous les détails de la prestation. C’est pourquoi il est bon de le renvoyer vers un support (un site web avec un blog, par exemple) où il trouvera des informations complémentaires, puis de fixer les choses le jour du premier entretien. Quels sont les thèmes à aborder ? Voici la liste dressée par Anne-Laure Terrisse :

Explication des spécificités (ce qui différencie de vos concurrents) ; Clarification des attentes (ce que vous offrez comme service) ; Cadrage de la relation (le cadre qui définira vos entretiens, dont les règles de confidentialité) ; Exposition des considérations pratiques et logistiques (cadres théoriques, parcours du coaché, manière dont il a pris connaissance de votre existence).

Les incontournables d’un premier entretien en tant que coaché Vous pouvez poser toutes les questions qui vous semblent utiles et pertinentes pour la suite ! Normalement, le coach aura déjà clarifié un maximum de points, mais vous pouvez tout à fait, en tant que coaché, demander des précisions sur la configuration des entretiens, sur les matériaux prévus pour les exercices, sur les modalités d’arrêt de la relation, etc. N’hésitez pas à exposer votre point de vue et à dire si quelque chose ne vous convient pas. Vous cherchez quelqu’un de compétent et de confiance ; si vous n’êtes pas satisfait, dites-le. L’analyse de la demande Si le cadre est à la charge du coach, la demande appartient au coaché : c’est lui qui sait ce qui le motive à solliciter un coaching. Plus elle sera précise et plus il vous sera facile – en tant que coach – de décider si vous voulez et pouvez l’aider à accomplir son objectif personnel. Bien sûr, la demande est amenée à évoluer et il faudra régulièrement la clarifier à nouveau. En tant que coach, vous recevez un mandat de la part du coaché : « Lorsqu’il vous fait une demande, le coaché vous délivre un mandat pour investiguer dans son jardin intérieur à la recherche des blocages, des leviers, des croyances, des besoins, des zones aveugles qui s’y trouvent. Les faire remonter à la surface et permettre à votre interlocuteur de les voir sous un autre angle lui permettra peut-être des prises de conscience qui déboucheront sur la résolution de ses difficultés. » (Coaching de vie, p. 126) Le mandat vous permet d’accéder aux parties conscientes (publiques) et aux parties inconscientes (privées) de ce jardin intérieur. Sans ce laisser-passer, les défenses du coaché risquent bien de vous éjecter à la moindre question plus personnelle ! En tant que coach, interrogez votre propre désir et vos propres capacités. Voulez-vous aider cette personne ? Le pouvez-vous ? Ne jouez pas au héros et ne vous forcez pas : restez honnête et aligné avec votre pratique. Par ailleurs, lorsqu’une demande n’est pas claire, n’hésitez pas à la faire préciser et à investiguer sur ce qui est véritablement visé. L’établissement d’un contrat Le contrat vise à définir le « quoi » (l’objectif à atteindre et l’objet des séances) et le « comment » (les aspects pratiques de vos rencontres). Souvent, en coaching de vie, le contrat est oral et a lieu lors du premier entretien, lorsque coach et coaché exposent leur cadre et leur demande. Il peut toutefois faire l’objet d’une mise par écrit. 6. Définition du cap et des escales nécessaires Comment fixer un cap ? « Avant de déterminer le cap que vous souhaitez poursuivre, il est important que vous soyez conscient que vous êtes le pilote de votre vie. En faisant le choix de piloter, vous choisissez d’oser, d’être audacieux et de tenter l’aventure. Peut-être sera-t-il plus facile de naviguer avec un copilote à vos côtés pour vous seconder et vous rappeler que vous en êtes capable. Peut-être y arriverez-vous du premier coup… ou pas, et cela n’a pas vraiment d’importance. » (Coaching de vie, p. 142) La destination en vue : tel est le cap. Les objectifs s’agencent au cap à suivre. Souvent, les différents objectifs – physique, social, professionnel, amoureux, etc. – se retrouvent dans un espoir commun : être heureux. En suivant Tony Hsieh, auteur de L’entreprise du bonheur, Anne-Laure Terrisse expose les trois ingrédients les plus souvent associés au bonheur : le plaisir, la passion et la raison d’être.

Le plaisir est énergivore et demande une consommation constante d’émotions et d’expériences positives ; La passion vous absorbe dans une tâche au point que vous en êtes presque en suspens – c’est l’état de « flow » que connaissent certains artistes ou sportifs ; La raison d’être est liée aux valeurs qui vous animent et donne réellement un sens à votre vie.

Anne-Laure Terrisse conseille de chercher sa raison d’être pour déterminer le cap à suivre. La stratégie Walt Disney Dans Mozart et Disney : stratégies du génie, Robert Dilts – l’un des fondateurs de la programmation neurolinguistique – explique que le génie de Disney tient à sa capacité d’embrasser plusieurs points de vue. En particulier, il arrivait à s’observer et à s’analyser selon trois aspects essentiels – ce que vous devriez essayer de faire aussi :

Critique, c’est-à-dire orienté vers la qualité et le questionnement) ; Réaliste, c’est-à-dire orienté vers la réalisation effective de l’objectif et les obstacles rencontrés ; Rêveur, c’est-à-dire orienté vers la créativité et vers la vision des possibles à réaliser).

« Si vous souhaitez trouver votre cap, il est important de faire appel simultanément à l’expertise de chacun de ces trois personnages. » (Coaching de vie, p. 146) Le tamis des neuf points Anne-Laure Terrisse reprend un outil de l’Institut BAO – Élan vital de Bruxelles. Ce tamis permet de vérifier que votre objectif est accessible et réalisable. Il est indispensable que l’objectif passe les neuf points, sans quoi vous devrez le reformuler jusqu’à son passage complet. Votre objectif doit être :

Spécifique (l’objectif s’inscrit-il dans un contexte particulier que je peux identifier ?) ; Contrôlable (Suis-je 100 % aux manettes ?) ; Formulé positivement (ai-je défini mon objectif sans utiliser de négation ?) ; Mesurable et testable (répondez aux questions comment, pourquoi, quoi, qui, où, quand, combien) ; Écologique (Quels avantages et inconvénients la réussite ou l’échec de mon objectif m’apporteraient-ils ?) ; Réflexif (pour quelle raison voudrais-je atteindre cet objectif ?) ; Conscient (quel est le prix à payer pour atteindre mon objectif ?) ; Problématisé (Existe-t-il un problème sous-jacent à cet objectif et en quoi sa réalisation me permettrait-elle de le résoudre ?) ; Cohérent (mon objectif est-il cohérent avec mes valeurs et ma vision du monde ?).

Chapitre 2. Difficultés de pilotage 1. Les blocages du pilote Modèle des zones de confort Il s’agit d’une métaphore illustrée qui s’avère bien pratique pour entamer une discussion et inciter l’interlocuteur à adopter un nouveau point de vue sur ses résistances au changement. Le modèle, introduit par Judith Bardwick, a été repris ensuite par Alasdair White. Il est composé de trois zones principales et de deux zones floues. Les trois zones principales sont :

Confort (la zone du connu) ; Inconfort ou d’apprentissage (la zone de l’inconnu) ; Insécurité (la zone où il y a danger).

Les deux zones floues sont :

Le point de passage entre la zone 1 et la zone 2 (peur de l’inconnu) ; Le point de passage entre la zone 2 et la zone 3 (peur panique).

La zone de confort La zone de confort est le lieu imaginaire où vous êtes en sécurité, parce que vous maîtrisez ce qui s’y passe. Vous connaissez les choses et les personnes, vous avez vos rituels et vos habitudes ; vous savez que vous êtes compétent pour effectuer telle et telle chose. Un seul souci : on peut s’y ennuyer, voire éprouver un sentiment d’étouffement. Vous avez beau aimer votre confort, vous voulez voir autre chose ! Pas de souci, cela fait partie de la vie. Reste à savoir comment gérer. La zone d’inconfort ou zone d’apprentissage Ici, vous ne maîtrisez pas les résultats, ni les conséquences de vos actions. Vous êtes en terrain nouveau et vous n’avez pas repères préétablis. Cela peut faire peur et vous oblige à « risquer le coup ». Car ici, la réussite n’est pas assurée. C’est notre côté explorateur qui s’exprime dans cette zone. Enfant comme adulte, nous aimons – ou avons parfois besoin de – nous donner de nouveaux objectifs. Au début, ceux-ci sont peut-être indécis, mais ils se précisent peu à peu. Par ailleurs, à force de sortir de votre zone de confort, vous l’agrandirez ! Eh oui : en apprenant à conduire, vous acquérez une nouvelle compétence, qui devient une routine quotidienne. Ce que vous ignoriez encore quelques mois avant et vous faisait peur a désormais été intégré à votre zone de confort. Ce qui signifie aussi que, en acquérant régulièrement de nouvelles habitudes, on risque moins de se sentir à l’étroit dans sa zone de confort. La zone d’insécurité Entrer dans celle-ci vous provoque un stress intense qui a des effets négatifs pour votre santé physique ou mentale. Il est donc globalement peu conseillé d’y faire long feu. De toute façon, vous n’aurez habituellement qu’une seule envie : fuir ! Seules certaines personnes parviennent à jouer ainsi avec la peur panique du danger. Lorsqu’un retour vers la zone de confort n’est plus possible Parfois, dans la vie, des états, des choses ou des personnes disparaissent. Vous perdez votre travail, votre maison brûle, un proche décède ou s’en va… Et vous perdez vos repères. Dans ces cas-là, un retour dans la zone de confort n’est pas possible. Vous êtes obligé d’affronté l’inconnu et l’inconfort. Vous pouvez utiliser votre ancienne « carte » pour en recomposer une nouvelle, mais celle-ci ne sera jamais identique à la précédente. Peu à peu, cependant, vous parviendrez à redessiner des routines et des habitudes qui vous conviendront. Une nouvelle zone de confort apparaîtra, en même temps que de nouvelles zones d’inconfort et de danger. Entre les différentes zones se trouvent des systèmes d’alarme La peur de l’inconnu est avant tout une peur de l’échec : « Ça peut rater ». Néanmoins, un déclic (« J’y vais ! ») peut vous la faire surmonter. Une fois franchie la barrière imaginaire qui vous séparait de l’inconnu, vous n’êtes pas pour autant épargné de l’anxiété. Toutefois, vous pouvez commencer à la maîtriser peu à peu. « L’idéal est que vous restiez en présence de cet inconfort jusqu’à ce que votre anxiété ait baissé d’au moins 50 %. Pour que votre cerveau comprenne que la situation ne comporte pas de risque, il faut lui laisser le temps. » (Coaching de vie, p. 174) Si vous fuyez à ce moment, vous risquez de faire pire que mieux, car vous allez renforcer votre peur et inciter votre cerveau à agir comme vous l’avez déjà fait, c’est-à-dire en privilégiant l’évitement. Ici gît le risque de s’enfermer dans sa zone de confort ou de développer des phobies. La peur du danger se distingue de la peur de l’inconnu. Elle signale l’alarme lorsqu’une expérience pourrait avoir des conséquences vraiment fâcheuses pour vous. Le plus sûr est d’écouter ce signal. Certains peuvent tester leur résistance au danger (les cascadeurs, sportifs de l’extrême, etc.). En tant que coach, il faudra veiller à ce que le coaché comprenne la différence entre ces deux types de peurs, et s’assurer qu’il est conscient d’affronter l’une ou bien l’autre. 2. Comprendre et transformer ses croyances limitantes Que sont les croyances ? Anne-Laure Terrisse ne parle pas ici des croyances religieuses ou spirituelles, mais « de ces pensées qui agissent comme des filtres et vous permettent d’appréhender la réalité de manière rapide et automatique » (Coaching de vie, p. 189). Nous formons ces croyances, depuis l’enfance, sur la base de nos expériences. Elles ont un pouvoir sur nous dans la mesure où nous y attachons une valeur de vérité : nous pensons que telle chose est vraie ou fausse, et nous conduisons nos actions en fonction. Il existe deux types de croyances :

Les croyances facilitatrices ; Les croyances limitantes.

Quand vous prenez une décision, votre réseau de croyance est sollicité. Vous refusez telle chose parce que vous ne vous en croyez pas capable (croyance limitante), ou vous vous lancez dans tel projet parce que vous pensez que c’est à votre portée (croyance facilitatrice). Souvent, nous parvenons à faire coller la réalité à nos croyances, car celles-ci sont auto prophétiques. Par exemple : vous croyez que vous ne pouvez pas faire une mayonnaise, vous essayez quand même et – oh surprise – vous n’y arrivez effectivement pas. Résultat : votre croyance limitante est renforcée. Lorsque les croyances et la réalité ne concordent pas apparaissent les dissonances cognitives, qui peuvent se manifester par des émotions telles que la tristesse, la colère, la rumination, etc. Par ailleurs, il n’est pas facile de montrer à quelqu’un qu’il a tort, car la personne protège son système de croyance. Comment modifier des croyances ? Vos croyances sont plus souvent la source de votre souffrance que la réalité elle-même. Il est donc utile et bénéfique d’apprendre à modifier ses croyances pour être plus heureux. En fait, la façon la plus facile de les faire évoluer consiste à ne pas y tenir coûte que coûte, mais à laisser l’épreuve du réel faire son travail. C’est-à-dire ? L’enjeu consiste à accepter que le réel contredise parfois ce que vous pensez, et à modifier vos croyances en fonction. Celles-ci sont naturellement changeantes et adaptatives ; ne restez pas fixé sur des dogmes inamovibles ! Cela signifie d’abord apprendre à composer avec la réalité, en partant d’elle pour voir ce que vous pouvez faire avec. Votre compagnon vous a quitté ? Ok, que pouvez-vous faire maintenant ? Il ne s’agit pas de voir tout en rose et d’écarter toute pensée négative, mais d’assumer le présent et d’accepter le changement. Parfois, la modification d’une croyance peut avoir des effets importants. Prenons l’exemple donné par Anne-Laure Terrisse : « Si, par exemple, vous avez toujours pensé « Mon bien-être passe après celui de mes proches » et que vous avez construit une vie où vous vous êtes mis au service des autres, quoi qu’il vous en coûte comme efforts et comme sacrifices personnels, imaginez ce qu’il peut se passer si vous changez de croyance et que celle-ci devient : « C’est important que je puisse m’écouter pour me respecter avant de vouloir aider les autres ». » (Coaching de vie, p. 195)

  1. Déjouer les pièges de sa procrastination Repos, paresse et procrastination Selon une étude menée par Joseph Ferrari en 2010, la procrastination affecterait 20 % de la population états-unienne. Cela peut parfois nuire au travail et entraîner des pertes financières, voire des problèmes de santé, pour l’individu. Il importe donc de bien savoir de quoi on parle. Le repos est une période de temps qui permet de recharger les batteries. Vous vous sentez à nouveau en forme pour agir, une fois qu’il est passé. La paresse, de façon similaire, est un état que vous recherchez : vous décidez consciemment de vous abandonner au farniente. La procrastination, en revanche, consiste à reporter une tâche que vous avez à faire. Vous êtes alors pris par le désir de faire de petites choses plus futiles pour échapper à la chose que – pourtant – vous savez devoir faire ou que vous voulez atteindre. Le danger ? Générer de la frustration, un sentiment d’impuissance ou des remords qui engendrent un cercle vicieux sans fin. Enrayez votre saboteur interne en l’écoutant La procrastination a plusieurs causes et dépend de plusieurs facteurs : ce n’est donc pas nécessairement en se forçant à l’organisation qu’on parvient à la vaincre. Comprendre : telle est la clé. Pourquoi vous sabotez-vous ? Cherchez les raisons qui vous sont propres. Pour se faire, posez-vous les questions suivantes :

Mon objectif a-t-il du sens pour moi ? Ai-je des activités à satisfaction immédiate à portée de la main ? Ai-je assez d’énergie disponible pour réaliser l’objectif que je me suis fixé ? Me suis-je fixé un trop gros objectif ? Ai-je des bénéfices à rester dans cette même situation ? Ai-je peur que le résultat obtenu ne soit pas aussi bien que ce que j’ai imaginé ? Peut-être ai-je peur de réussir et d’atteindre mon objectif ? Pourquoi ? Aurais-je peur de rater ? Les tâches que je réalise sont-elles suffisamment stimulantes ? Suis-je surchargé par le nombre de tâches à réaliser ? Suis-je un adepte du travail sous adrénaline ? Comment puis-je diminuer l’énergie d’activation de cette activité ? Autrement dit : comment pourrais-je me mettre au travail plus facilement ?

  1. Les émotions et les besoins du pilote Pourquoi est-ce utile d’écouter ses émotions ? « Je préfère l’idée d’apprivoiser ses émotions plutôt que de les maîtriser ou de les gérer, car il s’agit de vos alliées. Ce sont elles qui vous permettront d’être pleinement heureux tel que vous êtes, seul, mais également en relation avec les autres. Il n’est donc pas question de les nier, de les contrôler ou des les refouler, mais plutôt de les écouter attentivement pour comprendre le message qu’elles souhaitent vous délivrer afin de vous aider à avancer avec plus de facilité. » (Coaching de vie, p. 234) Conformément aux principes du stoïcisme présents chez Sénèque ou dans les Pensées pour moi-même de Marc Aurèle, par exemple, les théoriciens cognitivo-comportementalistes contemporains (comme Aaron T. Beck) considèrent que ce ne sont pas les faits ou les événements qui produisent nos émotions, mais les croyances ou représentations qu’on se fait d’eux. Il est possible d’agir sur les émotions en détectant, en amont, quelles sont nos croyances et les interprétations –  notre carte de représentation du monde. Si vous prenez conscience et connaissance de ce que vous pensez et de ce qui se joue en vous, vous serez capable d'accepter et d'apprivoiser vos émotions. Un système d’alarme efficace Les émotions vous informent sur l’état de vos besoins. Si un besoin est satisfait, les émotions positives apparaissent. Dans le cas contraire, ce sont des émotions négatives qui émergent. Colère, frustration, tristesse, peur : de telles émotions prennent le pas lorsqu’un besoin n’a pas pu être satisfait. Vous devrez donc chercher à déceler quel est le besoin qui se signale derrière l’émotion. Dans la lignée des travaux du psychologue Paul Eckman, Anne-Laure Terrisse dégage quatre émotions de base :

La colère (et le dégoût) vous indique que quelque chose n’a pas été respecté dans votre ordre de valeurs ou vos besoins ; La tristesse vous signale que vous avez des difficultés à « digérer » une information ou un événement ; La peur (et la surprise) vous indique que vous encourez un danger ou faites face à l’inconnu ; La joie vous signale que tous les voyants sont au vert et que vous pouvez avancer en harmonie avec vous-même.

  1. Être à l’écoute de ses émotions et de ses besoins Le modèle des 50 % Dans la communication, chaque interlocuteur peut faire la moitié du chemin. Si vous êtes deux, chacun peut faire 50 % du chemin pour se rencontrer. Vous-même, toutefois, pouvez faire ou non le maximum (100 %) pour arriver à ces 50 % ; l’autre personne également. Vous avez donc la responsabilité de ces 50 % : c’est votre zone de contrôle. Pour les 50 % de l’autre, vous devez apprendre à laisser l’autre décider : c’est votre zone de lâcher-prise (et sa propre zone de contrôle, donc). Quand vous parvenez à un accord ou que vous vous entendez à merveille, c’est que chacun fait sa part. Quand surgit une divergence d’opinion ou une incompréhension, c’est que l’un des deux protagonistes décide (consciemment ou non) de ne pas parcourir la totalité du chemin. Cela n’est ni bien, ni mal en soi. Vous pouvez, bien sûr, tenter de convaincre l’autre : c’est la zone d’influence, qui fait tampon entre les deux autres zones et qui vous permet de développer votre point de vue. Une fois passée cette tentative d’influence, et si la décision reste identique, vous devez lâcher prise. Pour adopter une communication non-violente (voir à ce sujet Cessez d’être gentil, soyez vrai ! de Thomas D'Ansembourg), vous devez également prendre conscience que vous êtes responsable de vos émotions et de vos besoins. C’est à vous de les apprivoiser et d’admettre qu’ils proviennent de vous. Vous pourrez alors les transmettre à l’autre sans lui en faire porter le poids. Comment lâcher prise sur ce qui appartient à l’autre pour revenir dans sa zone de contrôle ? Dans une relation, vous ne pouvez pas obliger l’autre à adopter une position ou une attitude s’il ne la considère pas lui-même comme sensée. Vous pouvez vous épuiser dans la zone d’influence, en tentant de le convaincre, mais vous devriez aussi envisager de vous retirer dans votre zone de contrôle en lâchant prise. « Vous penser responsable du comportement ou des émotions des autres, c’est vous donner beaucoup de pouvoir. Beaucoup plus que vous n’en avez réellement, puisque le seul pilote de sa vie est la personne elle-même. En vous imaginant posséder ce pouvoir sur l’autre, vous le destituez inconsciemment de son propre pouvoir personnel, celui de faire des choix et d’utiliser son libre arbitre. » (Coaching de vie, p. 273) Comment éviter que ses émotions ne débordent ? Le débordement émotionnel peut survenir principalement lorsque vous ignorez ou minimisez vos émotions et donc vos besoins (par exemple : « C’est ridicule de s’énerver pour si peu »), mais aussi lorsque vous entendez le message de vos émotions sans pour autant passer à l’action (Par exemple : « Allez, je travaille encore deux heures malgré la fatigue qui me gagne »). Pour éviter le débordement, pensez à :

Vérifier le niveau de ressourcement de vos besoins ; Observer votre météo interne ; Identifier les besoins déficitaires ; Réfléchir aux meilleures façons de vous ressourcer.

  1. L’estime de soi du pilote L’estime de soi et la confiance en soi Voici la définition de l’estime de soi du psychiatre Christophe André, reprise par Anne-Laure Terrisse dans Coaching de vie : « L’estime de soi, c’est : 1. Ce que je pense de moi, 2. Comment je me sens avec ces pensées, 3. Ce que je fais de ma vie avec tout ça… C’est le mélange des regards et des jugements que je porte sur moi. Car aucun regard n’est neutre, surtout sur soi-même. » (Coaching de vie, p. 297) Il s’agit d’une auto-évaluation à laquelle vous procéder sur la base de normes sociales et aussi au travers des reflets de vous-même que les autres vous renvoient. La confiance en soi est davantage centrée sur ce que vous savez pouvoir faire : vos aptitudes, vos talents, vos capacités et compétences. C’est progressivement, en apprenant des expériences de la vie, que vous découvrez ce dont vous êtes ou n’êtes pas capable. Comment évaluer son estime de soi ? De temps à autre, il est bon de revenir sur vous-même pour vous évaluer. Si vous souhaitez le faire de façon formelle, vous pouvez utiliser l’échelle de Rosenberg, un test très connu en psychologie. Avec cet outil, vous obtiendrez une « photographie » de votre estime de vous à un moment T, ne le prenez donc pas comme quelque chose de statique qui vous « définirait » à jamais. Pourquoi est-il important de s’aimer ? Votre estime de vous constitue en un sens l’ensemble des croyances sur vous-même : normal, donc, qu’elle influence vos façons d’agir. Si vous vous pensez audacieux, vous irez plus facilement vers de nouveaux projets, etc. La jauge doit être équilibrée : trop peu d’estime de soi, et vous risquez de rester apathique. Trop, et vous perdrez votre temps et vous épuiserez à maintenir une image irréelle de vous-même. Avec une bonne estime de vous, vous bénéficiez d’une :

Source de motivation interne plus grande ; Résilience accrue ; Meilleure résistance aux effets du stress ; Protection contre la culpabilité, la honte et la dévalorisation ; Aisance pour exprimer vos besoins et vos émotions ; Communication plus fluide ; Empathie et d’une soif du partage plus étendus (parce que vous n’êtes pas dépendant de l’autre).

Comment s’aimer lorsque l’on n’a jamais été aimé ? Ne découragez pas si vous n’avez pas encore suffisamment d’estime de vous. Cela vient souvent avec l’âge. Avec le temps, vous pouvez vous défaire du mode « pilote automatique » acquis dans l’enfance. En vous observant avec bienveillance, il est tout à fait possible de se construire une estime de soi positive à l’âge adulte. « Sur ce chemin, chaque prise de conscience et chaque effort pour rectifier votre positionnement envers vous-même vers davantage de sympathie, d’authenticité et d’indulgence sera un pas de plus vers une estime de vous plus douce à vivre. » (Coaching de vie, p. 301) Ce qui peut fragiliser l’estime de soi Prenez garde à alimenter positivement votre estime de soi et à refuser les nourritures toxiques que certains, consciemment ou non, pourraient vouloir vous faire ingurgiter. Comme l’estime de soi est quelque chose de dynamique qui évolue en fonction de votre observation de vous-même et des interactions sociales, prêtez notamment attention à ou aux :

Discours ou aux comparaisons culpabilisants ou dévalorisants ; Remarques faussement constructives ou blessantes ; L’isolement social prolongé ; L’impuissance prolongée (maladie, échecs à répétition, etc.) ; L’hyper-exigence envers vous-même (vous critiquer pour des objectifs impossibles à atteindre) ; Vos émotions et vos besoins ; Etc.

Apprendre à mieux s’aimer en pratiquant l’autocompassion Thupten Jinpa, chercheur universitaire et traducteur du Dalaï-lama, propose la définition suivante de l’autocompassion, reprise par Anne-Laure Terrisse : « Une orientation douce, attentionnée, lucide et sans jugement de notre cœur et de notre esprit vers nos propres souffrances et nos besoins » (Coaching de vie, p. 305) Attention, il ne s’agit pas de s’apitoyer sur son sort, ni de se donner toutes les raisons du monde pour ne pas agir ! Elle ne vise pas davantage à renforcer le narcissisme, ni à faire penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Elle est une manière de prendre soin de soi, en se reconnaissant pleinement comme un être humain. Vous pouvez évaluer votre niveau d’autocompassion grâce au test de Kristin Neff. Pour la pratiquer, vous pouvez :

Apprendre à vous observer et à vous accepter ; Entrer en relation compatissante avec votre souffrance et vos besoins ; Écrire une lettre à un ami (voir l’exercice complet dans Coaching de vie, p. 313-315).

  1. Travailler à l’équilibre de son estime de soi Les notions d’ombre et de lumière Inspirées de la psychologie analytique de Carl Gustav Jung, les notions d’ombre et de lumière peuvent être utiles pour prendre conscience de certaines relations déséquilibrées, par exemple lorsqu’une estime de soi fragile implique une dépendance affective à une autre personne. « La lumière représente les parties bénéfiques et vertueuses d’une personne. Il s’agit de la partie assumée, dévoilée, investie et exploitée des qualités, talents, capacités, compétences que vous possédez. […] Cette partie vous procure généralement des sentiments positifs lorsque vous la contactez. » (Coaching de vie, p. 318) « L’ombre comprend tout ce que vous refoulez, rejetez, assumez difficilement et qui vous est antipathique chez vous (de manière consciente ou non). [Elle] représente cette part de nous que nous n’aimons pas et qui nous dérange. […] L’ombre peut aussi être quelque chose qui n’est pas bien équilibré chez la personne et qui est donc soit en excès, soit en défaut. Il s’agit en général d’une partie douloureuse à laquelle il est difficile de se confronter. » (Coaching de vie, p. 318) L’ombre inclut aussi une part de « lumière non investie » ou « ombre blanche » (Jean Montbourquette), qui inclut les qualités qu’on ne se reconnaît généralement pas à soi-même, mais que d’autres peuvent relever au cours d’une interaction ou en observant un comportement. Et toutes les nuances intermédiaires En réalité, lorsqu’on parle de défauts et de qualités, ou de valeurs et de vices, il y a beaucoup de nuances intermédiaires. On peut, par exemple, se montrer diplomatique sans être ni hypocrite ni totalement franc. Par ailleurs, chacun dispose de sa propre configuration de qualités et de défauts, et certains peuvent décider, après réflexion, d’augmenter ou de diminuer tel « curseur » (être un peu plus franc, ou un peu moins). Il n’y a donc pas de préjugé moral à priori sur ce que devrait être la somme des « bonnes » qualités chez une personne. L’important consiste à se sonder. Si vous trouvez un défaut, c’est positif, car la qualité est à l’autre extrémité ! Ayant repéré ce qui coince, vous pouvez décider de tendre vers l’autre extrémité ou, du moins, de déplacer le curseur pour diminuer le défaut en question et le rendre plus tolérable pour vous et autrui. Si vous repérez que vous êtes souvent « dans l’ombre » (de mauvaise humeur, etc.), c’est le signal que vous êtes en zone de danger et que vos besoins ne sont pas assouvis. Il est alors important de faire ce travail de réflexion et de rééquilibrage, petit à petit, pour migrer vers la lumière. Ce travail doit être répété régulièrement, car nous évoluons sans cesse. Les divers positionnements de l’estime de soi Dans une interaction, plusieurs configurations peuvent survenir. Anne-Laure Terrisse propose une matrice intéressante qui s’appuie sur la relation Je/Tu et sur la lumière (notée ok) et l’ombre (notée ko). Se dessine alors les quatre configurations relationnelles suivantes :

Je suis ok/Tu es ko = « je vois surtout ma part de lumière et la part d’ombre de l’autre » ; Tu es ok/Je suis ko = « je vois particulièrement ma part d’ombre et la part de lumière de l’autre » ; Je suis ko/Tu es ko = « je vois principalement ma part d’ombre et la tienne » ; Tu es ok/Je suis ok = « je vois tant nos parts d’ombre que nos parts de lumière respectives et nous sommes toutes deux des personnes valables dans leur intégralité ».

Si vous remarquez que vous êtes dans une configuration particulière, posez-vous les questions qui permettent de rééquilibrer la relation. Par exemple, dans le troisième cas, demandez-vous quelle est votre propre part de lumière et ce qu’il en est de sa propre part d’ombre. 8. S’accepter entièrement Pourquoi s’accepter tel que l’on est ? « Tout simplement parce que la non-acceptation de vous-même dans votre intégralité peut vous amener à rencontrer certaines difficultés dans votre vie. » (Coaching de vie, p. 351) Par exemple :

Déclenchement de réactions de défense inappropriées ou exagérées ; Ennui et enfermement dans une vie routinière « en demi-teinte » ; Angoisse à l’idée d’être découvert et considéré comme faux par les autres ; Risque d’être manipulé par des personnes mal intentionnées souhaitant jouer de ces failles.

Si le coaching vous permet d’atteindre un objectif personnel, il a aussi pour but de travail au renforcement de l’estime de soi, sans laquelle aucun objectif précis ne peut satisfaire durablement. Pour travailler sur la connaissance et l’acceptation de soi : la fenêtre de Johari La fenêtre de Johari a été créée par Joseph Luft et Harrington Ingham. Il s’agit d’un modèle théorique ou d’un schéma qui permet de formaliser les niveaux de conscience et de connaissance de soi que vous pouvez avoir de vous-même ou que les autres peuvent avoir de vous. Chaque niveau de conscience est représenté par une fenêtre ou une « zone » :

Publique = zone de l’image sociale partagée par autrui et par moi-même ; Aveugle = zone de la non-perception à soi-même et de la perception de l’autre (il a une connaissance sur vous que vous ne possédez pas) ; Cachée = zone de perception à soi-même mais d’inconnu pour l’autre (vous avez des connaissances sur vous-même que l’autre ne possède pas) ; Inconnue = zone de non-perception commune.

En tant que coach, vous pouvez aider la personne à découvrir et à remplir ces zones. Vous pouvez aussi, par exemple, lui donnez des feed-back pour qu’il prenne conscience des caractéristiques de sa zone aveugle. Les 3 types de mouvements possibles au sein de la fenêtre de Johari Vous pouvez tenter de diminuer votre zone aveugle, pour devenir plus conscient de vous-même. Ici, le coach peut vous y aider en vous apportant du feed-back et des signes de reconnaissance conditionnels ou inconditionnels. Vous pouvez aussi chercher à diminuer votre zone cachée en faisant un travail d’acceptation de vous-même. C’est en effet le premier pas, qui permet ensuite de communiquer – ou de laisser « fuiter » sans peur – des informations sur vous que vous teniez secrètes. Cela vous permettra aussi de mieux apprivoiser votre part d’ombre. Un travail de prise de conscience est nécessaire. En revanche, il n’y a pas d’autre moyen que l’expérience pour faire reculer sa zone inconnue ou inconsciente. C’est en vivant, et en expérimentant au jour le jour de nouvelles choses, que vous pourrez découvrir le plus amplement qui vous êtes !

Conclusion sur « Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés » : Un manuel à lire de long en large, mais aussi en travers ! Le manuel peut être lu de plusieurs manières. En tant que guide, vous pouvez consulter un chapitre ou une fiche technique à la fois, lorsqu’un besoin particulier se fait sentir. Vous pouvez même vous référer à des parties spécifiques qui résument le propos ou proposent des exercices. Vous pouvez également lire le livre du début à la fin pour apprendre les éléments essentiels du coaching de vie. Pour réaliser cette chronique, c’est cette dernière option qui a été privilégiée. Je me suis en particulier concentré sur toutes les sections théoriques de l’ouvrage, tout en incorporant les éléments les plus importants des autres parties dans la chronique. Mais pour profiter à fond du livre, rien ne vaut la mise en pratique ! Ce qu’il faut retenir de « Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés » : Une lecture indispensable pour ceux qui s’apprêtent à voyager avec la compagnie Air Coaching. Ce livre est une boite à outils indispensable pour les coachs et les coachés ! Points forts :

Une écriture didactique ; De nombreuses références de qualité ; De nombreux exercices pour mettre en pratique les modèles théoriques.

Point faible :

De multiples niveaux d’intertitres dont la logique est parfois difficile à suivre

Ma note :

Avez-vous lu le livre de Anne-Laure Terrisse « Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Anne-Laure Terrisse « Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Anne-Laure Terrisse « Coaching de vie. Manuel de bord pour coachs et coachés »

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Thu, 02 Dec 2021 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11795/Coaching-de-vie
Productivité pour auteurs http://www.olivier-roland.fr/items/view/11786/Productivit-pour-auteurs

 

Résumé de « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » de Joanna Penn : ce manuel rassemble une foule de conseils à appliquer au quotidien pour se fixer ses objectifs d’écriture et améliorer son rendement rédactionnel — vous êtes blogueur, écrivain confirmé ou jeune pousse ? Jetez donc un œil à ce petit ouvrage malin. Par Joanna Penn, 2020, 116 pages. Titre original : Productivity for Autors. Find Time to Write, Organize Your Author Life, and Decide What Really Matters (traduit par Cyril Godefroy) Chronique et Résumé de "Productivité pour auteurs" de Joanna Penn :

L’autrice Joanna Penn est britannique. Après avoir laissé tomber sa carrière dans l’informatique, elle décide de se lancer à fond dans ce qui l’anime depuis toujours : l’écriture. Elle commence à écrire des livres de fiction, principalement des thrillers mêlés de fantastique, et des livres de non-fiction sur son nouveau métier de romancière. Parmi ses œuvres de fiction, on compte la série de thrillers surnaturels Arkane et la trilogie London Crime Thriller. Si vous êtes davantage intéressé par son expertise en tant qu’écrivaine, dirigez-vous par exemple vers Comment gagner votre vie en écrivant ou encore Le mindset de l’auteur qui réussit. En parallèle, elle développe une communauté numérique, autour de son site internet à succès http://www.TheCreativePenn.com et de ses podcasts. Elle donne également des conférences en Europe et dans le monde autour de ses ouvrages. Dans ce livre, Joanna Penn propose de prendre du recul sur sa pratique littéraire afin d’analyser ce qui la rend productive. Elle mêle ses propres conseils à ceux qu’elle a glanés dans différents ouvrages de référence sur le sujet. Le livre L’ouvrage est composé de 13 chapitres courts, qui se terminent par une série de questions, qui sont autant d’exercices à réaliser chez soi, pour améliorer sa productivité d’auteur :

Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif ? Se fixer des objectifs Dates limites Occupations vs travail important Dire non et fixer des limites Comment trouver le temps d’écrire ? Tirez le meilleur parti de votre temps d’écriture Dictée Rédaction conjointe et collaboration De l’externalisation Outils de productivité La mentalité d’écrivain productif Une productivité saine

Êtes-vous prêt à booster votre productivité en tant qu’auteur ? Alors c’est parti, lisez maintenant ce résumé des principaux conseils de Joanna Penn sur le sujet.

Chapitre 1. Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif ? Les sources de résistances habituelles Voici une liste de quelques (bonnes) excuses données habituellement pour ne pas écrire :

Ne pas avoir le temps ; N’avoir pas d’idées ; Ne pas savoir comment s’y prendre ; Perdre son temps dans d’autres activités (marketing, etc.).

Pour commencer à écrire, il faut se demander pourquoi réaliser ce changement — car il s’agit bien d’un changement important dans votre vie, qui va vous demander du temps et de l’énergie. Quel est VOTRE pourquoi ? Joanna Penn a quitté son travail de consultante en informatique en 2006 parce qu’elle n’en pouvait plus de voir mourir sa créativité dans ce travail routinier et sans résultats tangibles. « Maintenant, je mesure ma vie à ce que je crée », dit-elle (Productivité pour auteurs, p. 2). Mais vous, quelles sont les raisons qui vous poussent à écrire ? Il n’est pas suffisant de dire, tout simplement, que vous aimez cela, ou que vous avez le sentiment profond que c’est ce qui vous anime. Pour trouver votre pourquoi, il convient d’être plus précis que cela. Par exemple, vous pouvez affirmer que vous souhaitez vivre de votre plume plutôt que de travailler en entreprise, mais cette raison demeure négative. Vous pouvez aussi avoir envie de partager au monde les fabuleuses histoires qui courent dans votre esprit. Voilà une raison déjà plus positive. Le plus important, c’est de trouver un pourquoi, une raison qui vous fera vous lever tous les jours pour écrire et qui vous empêchera de renoncer à la première difficulté. Une fois identifié, notez-le et affichez-le dans un endroit visible. Votre autodéfinition peut vous aider à créer Dire « Je suis… » (« Je suis écrivain » ou « Je suis un auteur de livres de fiction » ou quoi que ce soit d’autre) permet de fixer une identité dans votre cerveau. C’est le but que vous voulez atteindre, mais le fait de le dire au présent configure déjà votre esprit dans la bonne direction. Bien sûr, cela ne se fait pas tout seul. Plutôt, cela vous engage : « Maintenant que j’ai dit cela, comment vais-je m’y prendre ? » En effet, il vous faudra mettre en place une série d’actions pour que la réalité colle progressivement à la définition que vous aurez proposée de vous-même. Questions « Quel est votre pourquoi ? Qu’est-ce qui vous pousse vers votre but ? Qu’est-ce qui vous permettra de continuer quand les choses deviendront difficiles ? Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif en ce moment ? De quoi avez-vous besoin de tenir compte pour aller de l’avant ? Quel est votre objectif spécifique et à quelle date voulez-vous l’atteindre ? [Écrivez-le !] Que pouvez-vous mettre en place pour rester responsable ? » (Productivité pour auteurs, p. 4)

Chapitre 2. Se fixer des objectifs Quel est votre objectif ? Il convient de choisir un objectif précis et mesurable. Par exemple : « J’écrirai le brouillon de mon premier roman avant la fin de cette année. » Soit vous l’aurez fait, soit pas. C’est donc un objectif dont on peut évaluer la réussite ou l’échec. Vous aurez des sous-objectifs à prendre en compte : les éventuelles recherches, notamment. Par ailleurs, vous aurez peut-être d’autres tâches à accomplir en aval : relecture et correction, publication et marketing, etc. Agissez une étape à la fois. Le plus important est de décider d’UN objectif et de s’y tenir. Sans quoi, vous risquez bien de tourner en rond, et de ne jamais savoir par où commencer, ni quand finir ! Choisir un objectif principal sur lequel se concentrer Ne vous chargez pas d’objectifs secondaires. Par exemple, ne décidez pas dans le même temps d’écrire votre premier roman et de préparer un triathlon. Un seul grand objectif à la fois : autant le répéter autant qu’il le faudra ! Choisir différents objectifs pour différentes étapes L'écrivain débutant aura tendance à vouloir tout faire à la fois : la recherche, la rédaction, la correction, l’édition, etc. Séquencez. En tant que jeune écrivain, vous commencerez par la rédaction de l’ébauche de votre roman (ou du texte que vous voulez écrire, fiction ou non-fiction). Plus tard, le moment venu, vous apprendrez les autres étapes du processus de création du livre. C’est ainsi que vous apprendrez votre métier en l’exerçant peu à peu. L’écrivain confirmé devra quant à lui parfois jongler avec plusieurs ouvrages en cours, à des stades différents d’évolution. Si tel est votre cas, votre productivité dépendra alors de votre capacité à agencer ces tâches les unes avec les autres. Questions « Quels sont vos objectifs actuels dans votre vie ? Quel est votre objectif principal ? À quelle étape du parcours de l’auteur êtes-vous ? Quel est le meilleur objectif pour votre stade actuel ? Qu’est-ce qui pourrait attendre plus tard ? » (Productivité pour auteurs, p. 7)

Chapitre 3. Dates limites L’utilité de la date limite Souvent, le romancier écrit seul : il n’a personne pour lui dire quand s’arrêter. Du moins, c’est surtout vrai dans l’autoédition. Les écrivains expérimentés qui travaillent avec des maisons d’édition ont quant à eux des délais. En tant qu'écrivain débutant, vous serez sans doute seul avec vous-même. Il est capital que vous vous donniez des dates limites pour rendre vos travaux. Surtout, ne pensez pas que le processus créatif a besoin de liberté et d’une temporalité sans contrainte : c’est tout simplement faux. Vous risqueriez de ne jamais terminer ce que vous vous êtes proposé de réaliser ! Pour écrire, et le faire de façon efficace (obtenir des résultats tangibles), il est essentiel de canaliser son temps et de se donner un rythme. D’ailleurs, plus vous produirez, et plus la créativité émergera. D’abord, car vous verrez : engranger des résultats donne confiance en soi. Ensuite, parce que vous aurez fait fonctionner ce que Joanna Penn nomme « le tuyau de la créativité ». C’est-à-dire ? Ce que vous lisez et vivez entre d’un côté du tuyau. Si vous n’écrivez pas, ou si vous écrivez sans délai ou sans attente précise de résultat, le tuyau se bouche — c’est comme s’il était fermé de l’autre côté ! Pour que la créativité passe de manière fluide, il faut assurer que les deux extrémités du tuyau fonctionnent bien : l’entrée (lectures, expériences) et la sortie (production de vos propres créations). Pour vous aider à écrire et à vous fixer des délais, vous pouvez chercher à vous entourer d’une communauté bienveillante d’écrivains. Joanna Penn cite plusieurs groupes Facebook, mais aussi des communautés physiques d’auteurs dont elle fait partie. Ceux-ci sont en langue anglaise ou situés au Royaume-Uni, mais vous pourrez trouver, après un peu de recherche, l’équivalent en France ou dans votre pays respectif. Déterminez de combien de temps vous avez besoin pour votre livre Il n’y a pas de réponse absolue à cette question. Tout dépend notamment des standards liés au genre de ce que vous voulez écrire (dans la fiction : le policier, le fantastique, la romance, etc.). Si vous n’en avez aucune idée, prenez un livre tel que celui que vous voudriez écrire et comptez-en les pages. Après, comptez le nombre d’heures qu’il vous faudra pour atteindre ce nombre de pages. Un écrivain débutant (s’il accepte de ne pas se relire et de ne pas transformer chaque phrase après l’avoir écrite) peut écrire entre 500 et 1000 mots par heure. Et ensuite ? Calculez le nombre d’heures que vous pouvez écrire par semaine et faites le compte. Par exemple, à une cadence de 5000 mots par semaine, vous aurez besoin de 14 semaines pour rédiger un brouillon de 70 000 mots environ (qui correspond à un thriller). Cela reste approximatif, certes, mais vous donne un rythme de travail et vous permet de savoir si votre objectif principal est réalisable. Si vous aviez visé trop juste — ou au contraire si vous vous étiez donné trop de largesse — revoyez votre calendrier et planifiez :

Les blocs d’écriture par semaine ; La date limite finale de rédaction.

Dans le cas d’une première ébauche, prévoyez sans doute une ou deux semaines en plus pour faire face aux imprévus ou commencer le travail (créer un plan, effectuer ou terminer vos recherches, etc.). Questions « Quelle est la date limite pour votre objectif ? L’avez-vous écrite quelque part où vous pouvez la voir régulièrement ? Que pouvez-vous faire pour vous rendre plus responsable ? » (Productivité pour auteur, p. 12)

Chapitre 4. Occupations vs travail important Apprendre à éliminer certaines tâches Commencez par écrire tout ce que vous faites, au jour le jour. Malheureusement, il n’y a pas d’autre choix : certaines activités devront être limitées ou supprimées si vous voulez consacrer du temps à l’écriture. Notez tout — ce qui est lié à l’écriture comme ce qui ne l’est pas — et mettez tout cela à plat devant vous. À partir de là, voyez ce que vous pouvez railler de votre liste, ou au moins comment vous pouvez organiser les tâches dans le temps. Autrement dit, apprenez à repérer les tâches essentielles des tâches secondaires ; celles qui doivent être réalisées maintenant et celles qui peuvent attendre. Équilibrer les occupations, le travail important et le travail urgent En soi, écrire n’est pas urgent, mais c’est pourtant ce qui est pour vous le plus important. Par ailleurs, vous pourriez être tenté de reporter votre travail d’écriture pour des « choses à faire » : tâches ménagères, gestion des courriels, etc. Rappelez-vous cette phrase de Seth Godin : « Une occupation n’est pas votre travail. Une occupation ne vous donne pas ce que vous cherchez. Une occupation n’est pas la question. La création de la valeur l’est. » Prenez donc le temps de bien identifier ce que vous vous voulez vraiment réaliser et qui crée de la valeur (écrire un livre), de ce qui vous agite sans vous faire créer quelque chose d’important (à vos yeux du moins). Certains travaux urgents devront être faits, mais d’autres pourront être reportés à plus tard (n’hésitez pas à faire une liste « Plus tard »), voire supprimés ou délégués (voir le chapitre 10). Questions « Notez tout ce que vous avez à faire ou relisez votre liste. Dans quelle mesure s’agit-il d’une “occupation” ? Qu’est-ce qui peut attendre jusqu’à une étape ultérieure du processus ? Créez votre propre liste “À ne pas faire” — ou la liste “Plus tard” ! À quoi avez-vous du mal à dire non ? Où devez-vous fixer des limites pour protéger votre temps créatif ? À quel point vous laissez-vous distraire ? Avez-vous désactivé les notifications ? Comment conciliez-vous les occupations avec le travail important et le travail urgent ? Quelles sont les choses qui entrent dans ces catégories pour vous ? » (Productivité pour auteurs, p. 16)

Chapitre 5. Dire non et fixer des limites Créez votre liste de choses à ne PAS faire Joanna Penn donne l’exemple des conférences : « J’avais l’habitude de faire beaucoup de conférences, mais même si cela rapportait de l’argent et aidait les gens, cela prenait beaucoup de temps de se préparer, de faire l’événement et ensuite de récupérer. Dans le cadre du redémarrage de ma productivité, j’ai décidé que 2019 serait mon “année du silence” et j’ai dit non à tous ceux qui le demandaient. Cela a fait une telle différence de prendre cette décision à l’avance que je ne me sentais pas coupable de dire non. Je n’avais pas l’impression de rater quelque chose. » (Productivité pour auteurs, p. 17) Si vous décidez en amont ce que vous refusez de faire pendant un temps donné — par exemple ne plus donner de conférences pendant toute une année — vous vous sentez libéré et cela vous donne de l’énergie pour votre tâche principale. Rassurez-vous, vous pourrez encore le faire après. Bien sûr, vous serez parfois confronté à des pressions sociales ou familiales, mais pensez-y : puis-je vraiment prendre la responsabilité de décider, pour moi-même, de mettre telle ou telle activité en pause, pour un moment au moins ? Fixez vos limites pour un temps limité C’est l’option que l’on vient d’aborder, et qui revient à fixer des priorités dans vos différentes tâches et rôles sociaux. Regroupez vos travaux Si vous ne pouvez simplement pas enlever certaines tâches, tentez de les regrouper durant un moment de la journée ou pendant une journée complète. Les tâches ménagères et la cuisine peuvent par exemple attendre le week-end. Les réunions peuvent être décalées au lundi, etc. Accueillez la joie de manquer quelque chose Tout en vous focalisant sur votre objectif, apprenez à le considérer avec plaisir : vous avez choisi d’écrire et vous êtes bien là, à rédiger votre ébauche. Vous ne manquez rien, vous ne faites rien d’autre que ce que vous souhaitez. Il est parfois difficile de résister aux sirènes des réseaux sociaux, notamment, qui nous donnent la sensation que nous devons faire ceci ou cela, sous peine de le rater à jamais. Laissez ces exigences de côté et concentrez-vous sur ce à quoi vous avez décidé de vous consacrer ici et maintenant. Êtes-vous maître de votre temps ou d’autres personnes contrôlent-elles vos priorités ? Il est aussi important de fixer des limites auprès des proches et de se couper volontairement de certaines sollicitations quotidiennes comme les notifications téléphoniques. Bien sûr, certaines personnes requièrent votre attention et vous ne pouvez pas la leur refuser constamment. Toutefois, vous pouvez contrôler ces distractions en établissant clairement avec les autres ces moments où vous êtes concentré à faire autre chose. Votre bloc d’écriture est un moment durant lequel votre téléphone devrait être éteint (ou au minimum en silencieux) et durant lequel vous ne devriez pas être dérangée. Toujours aux prises avec des difficultés ? Des logiciels peuvent vous aider : Freedom.to, par exemple, bloque toutes les notifications de votre téléphone durant des plages horaires que vous aurez préalablement sélectionnées. Questions « Rédigez votre propre liste de choses à ne pas faire. Comment pourriez-vous fixer des limites afin de protéger votre temps pour ce que vous voulez vraiment accomplir ? Que pourriez-vous faire si vous avez encore des difficultés ? » (Productivité pour auteurs, p. 184)

Chapitre 6. Comment trouver le temps d’écrire Planifiez votre temps d’écriture Joanna Penn cite Stephen King, le maître de l’horreur : « N’attendez pas monsieur Muse. […] Votre boulot est de faire en sorte que votre monsieur Muse sache où vous vous trouverez tous les jours entre neuf et treize heures, ou entre dix-neuf heures et trois heures. S’il le sait, je vous garantis que tôt ou tard il pointera le bout de son nez. » (Écriture de S. King, cité dans Productivité pour auteurs, p. 23-24) Les blocs d’écriture doivent être décidés à l’avance, et clairement répertoriés dans votre agenda papier ou numérique. C’est le seul moyen de vous donner une routine qui soit productive et créative. Comme le dit King, l’inspiration (monsieur Muse) ne surgit pas à l’improviste, mais lorsque le cerveau sait que le moment est venu. Surveillez comment vous passez votre temps maintenant Listez le temps que vous passez à faire d’autres choses. Vous verrez que vous dépensez un temps parfois important à des activités qui n’en valent pas ou peu la peine. La télévision, les jeux, les réseaux sociaux sont aujourd’hui de grands consommateurs de temps. L’exercice sportif peut en être un : si vous décidez de vous consacrer à l’écriture d’un roman, ne le supprimez pas complètement (voir le chapitre 13 à ce sujet), mais cherchez à l’adapter au mieux, en pratiquant directement chez vous afin d’éviter les trajets, par exemple. Si vous avez un travail salarié, pensez à vos ambitions. Voulez-vous vraiment faire carrière (c’est-à-dire des heures supplémentaires) ou simplement gagner votre vie en faisant votre travail correctement ? Libérer du temps pour un projet d’écriture passe aussi par ce type de questions. Où pouvez-vous trouver le temps ? Les limites des journées sont souvent de bons créneaux. Au début de la journée (avant d’aller travailler ou que les enfants se réveillent) ou en soirée, lorsque le calme se fait autour de vous. Vous pourriez aussi essayer les moments creux lorsque vous êtes dans les transports en commun, surtout si vous en avez beaucoup. Certains auteurs y parviennent très bien. Il n’y a pas besoin de rédiger six, ni même quatre — et même pas deux heures par jour pour arriver à être productif ! L’important est de se tenir à l’horaire que vous vous êtes fixé, et de faire le nombre de mots souhaités (en fonction du calcul réalisé au chapitre 2). Considérez que votre bloc d’écriture, quel que soit le temps consacré, le lieu et le moment choisis, n’est pas facultatif : c’est ce que vous avez décidé de faire, vous serez donc au rendez-vous à l’heure indiquée. Questions « Êtes-vous certain de planifier votre temps d’écriture en ce moment ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ? Où est votre résistance ? Avez-vous une idée précise de la façon dont vous passez votre temps, par exemple, mesurez-vous votre temps devant la télévision sur une semaine, etc. ? Qu’allez-vous abandonner pour trouver du temps pour écrire ? Avez-vous fait le calcul du temps dont vous avez besoin pour cette première ébauche ? Ou le temps de relecture ou quoi que ce soit d’autre dont vous avez besoin. Avez-vous prévu votre prochain bloc d’écriture ? » (Productivité pour auteurs, p. 29)

Chapitre 7. Tirez le meilleur parti de votre temps d’écriture Choisir le bon emplacement Joanna Penn écrit et relit dans un café local, où elle va en début de matinée, lorsqu’il y a peu de clients. Elle consomme chaque heure un café pour faire accepter sa présence et utiliser la table comme espace de travail. Mais pourquoi ne pas travailler chez soi ? Parce qu’il vaut mieux dédier un espace spécifique au travail d’écriture. Joanna Penn a bien un bureau chez elle, mais c’est là qu’elle s’occupe de son site internet et de ses podcasts, ainsi que de l’administration et de comptabilité. En fait, prévoir un lieu spécifique où écrire permet de créer un rituel particulier. Vous savez que vous êtes là pour la raison que vous vous êtes choisi, et rien d’autre. Prenez donc l’habitude d’y faire certaines choses que vous ne faites pas ailleurs. Vous pouvez par exemple décider de louer un bureau, d’aller à la bibliothèque ou dans un espace de coworking. Comme certains de ces lieux sont payants, cela peut même vous inciter à y aller, en cas de manque de motivation ! Se mettre dans la bonne mentalité — rapidement Musique ou silence total, bruits de fond… Choisissez votre voie. En tout cas, assurez-vous d’être suffisamment isolé du monde pour pouvoir créer le vôtre, en imagination (qu’il s’agisse de fiction ou de non-fiction, une bulle doit se former pour laisser les idées apparaître et se combiner). Vous vous placez ainsi dans votre « mentalité d’écriture » assez rapidement, sans perdre trop de temps à cause des inévitables distractions et bruits qui vous entourent. Désactiver les distractions Bien sûr, supprimez celles qui sont directement liées à vos activités numériques ou à votre mobile : comme on l’a dit, faites tout pour mettre un maximum en sourdine vos dispositifs afin de résister à la tentation de scroller une page ou de répondre à un email. Utiliser l’écriture chronométrée En effet, ce n’est pas une mauvaise une idée. Plusieurs méthodes existent, dont celle du Pomodoro (Francesco Cirrilo). Cela permet de se surpasser en donnant envie d’en faire plus en moins de temps. Cela vous pousse à l’action. Vous pouvez même le faire en groupe, parfois. Cessez de procrastiner Autant le répéter plusieurs fois : ce n’est pas en vous laissant aller à d’autres activités — dont les activités numériques — que vous réussirez à finaliser votre projet d’écriture ! Si, vraiment, cela vous est trop difficile, réservez des plages horaires courtes (5 minutes maximum, chronométrées) durant lesquelles vous autorisez votre cerveau à s’envoler et à procrastiner. Mesurez vos progrès Tout travail important prend du temps. Parfois, il vous arrivera de ne pas remarquer votre avancement. C’est pourquoi il est bon de mesurer ses progrès de temps en temps et de se récompenser pour les actions accomplies. Joanna Penn reprend l’exemple proposé par James Clear dans Un rien peut tout changer (Atomic Habits) : prenez une petite boite vide et une boite à trombones. Après chaque séance d’écriture, déplacez un trombone vers la boite vide. Peu à peu, vous allez voir la boite vite se remplir. Rien que cette petite modification quotidienne peut vous aider à garder la motivation. Vous pouvez aussi vous attribuer des points ou des cadeaux si vous atteignez ou dépassez vos objectifs. Sachez ce que vous allez écrire avant de l’écrire Il n’est pas question ici de prétendre qu’il faut faire une structure détaillée de ce que vous voulez écrire, mais plutôt de dire qu’il est nécessaire d’avoir une idée, au moins générale, de ce dont vous allez parler. Lorsque vous êtes en promenade ou que vous avez un temps libre, ou que vous vous rendez dans votre lieu d’écriture, peu importe, vous pouvez prendre le temps de penser à ce que vous allez écrire. Vous pouvez aussi consacrer les premières minutes de votre séance à dégager les idées principales à étaler sur le papier. Notez-les rapidement, puis passez à l’action. Passez plus d’heures dans le fauteuil De deux choses, l’une : soit vous passez de nombreuses heures sur une même journée à écrire, soit vous étalez de petites séances d’écriture tout au long de la semaine. Lorsque vous travaillez à côté ou que vous avez beaucoup d’autres activités à gérer, il n’y a souvent pas d’autre choix. Par exemple, vous pourriez tenter de faire six séances d’une heure : une heure par jour consacrée à l’écriture ! Pas d’excuses Joanna Penn l’affirme : le lecteur ne fera sans doute pas la différence entre une page que vous avez écrite alors que vous vous ennuyiez et n’aviez pas envie d’écrire, et une autre écrite dans le feu de l’inspiration. Moralité : écrivez, quoi qu’il en soit. Vous n’avez pas envie ce jour-là ? Tant pis, si c’était votre travail salarié, vous iriez quand même. Alors, allez-y. Peut-être que le plaisir viendra en chemin. Le plus important, c’est d’assurer la régularité de votre pratique. Bien entendu, cela ne compte pas si vous avez des impératifs urgents, une maladie, etc. Il y a des moments où il faut savoir lever le pied ou répondre aux nécessités de la vie. Questions « À quoi ressemblent votre installation créative et votre rituel ? Comment allez-vous arrêter les distractions et les interruptions ? Avez-vous essayé l’écriture chronométrée ? Si la réponse est non, pourquoi ? Comment allez-vous mesurer vos progrès ? Comment pouvez-vous écrire plus vite ? Existe-t-il d’autres moyens de tirer le meilleur parti de votre temps pour écrire ? » (Productivité pour auteurs, p. 39)

Chapitre 8. Dictée Façons d’écrire L’homme a écrit sur de la pierre, puis sur du papier avec des plumes, avant de taper à la machine à écrire et à l’ordinateur. Alors, pourquoi ne pas passer à la dictée ? L’idée peut paraître surprenante ou difficile à mettre en œuvre, mais elle vaut la peine d’être expérimentée. Pourquoi envisager la dictée pour votre écriture ? « La vitesse et l’endurance d’écriture s’améliorent avec la dictée. C’est beaucoup plus rapide de prononcer des mots que de les taper, surtout si vous pouvez sortir de votre chemin et arrêter l’autocensure. Je peux taper environ 2 000, 3 000 mots dans une première ébauche d’écriture de deux heures, mais avec la dictée, je peux obtenir jusqu’à 5 000 mots dans la même période. » (Productivité pour auteurs, p. 42) Pour Joanna Penn, comme pour d’autres auteurs qu’elle cite dans le chapitre, la dictée semble vraiment être une option à considérer avec attention. En plus de la productivité, elle augmenterait la créativité. De quelle façon ? En évitant à l’écrivain débutant de tourner et d’écrire et de réécrire mille fois une phrase ou un paragraphe, la dictée libère l’imagination et les associations d’idées. Plus de focalisation sur les détails, mais sur l’histoire elle-même. Par ailleurs, la dictée a des effets positifs pour la santé. Problèmes de dos, problèmes de douleurs musculaires ou tendinites au bras, soucis oculaires ; de nombreux écrivains ont besoin de reposer leurs membres et de se mettre en mouvement quand ils écrivent (par exemple, pour éviter de regarder l’écran). Avec la dictée, c’est possible ! Si la dictée est si incroyable, pourquoi tout le monde ne l’utilise pas ? Il existe une foule de (bonnes) raisons pour ne pas vouloir dicter : habitudes de taper, travail en public, difficultés techniques, etc. Pourtant, ces résistances méritent d’être surmontées lorsqu’elles le peuvent. Vous pouvez choisir entre deux types de dictées :

La conversion parole texte en temps réel Dicter maintenant, transcrire plus tard

Dans le premier cas, utilisez Dragon (payant) ou un logiciel gratuit sur Mac, PC ou Google Docs : le programme retranscrit directement vos paroles dans un document texte. Dans le second, vous pouvez soit utiliser Dragon (en téléchargeant un MP3 en mode transcription), soit faire appel à un transcripteur humain (Speechpad.com ou Rev.com) ou une intelligence artificielle (Trint.com ou Otter.ai). Les solutions évoluent tous les jours : n’hésitez pas à chercher les entreprises francophones qui peuvent vous fournir ce service ! Configuration technique Il existe des applications pour téléphones et des logiciels gratuits vraiment faciles d’accès. La précision n’est pas toujours au rendez-vous, mais cela peut vous permettre de commencer. Un microphone vous sera utile pour augmenter la qualité de la dictée et de la transcription. Choisissez également un bon enregistreur, si vous décidez d’avoir un dispositif mobile (pour la seconde option). Questions « Pourquoi pourriez-vous envisager la dictée ? En quoi cela pourrait-il vous aider à écrire ? Qu’est-ce qui vous empêche de dicter ? Comment pouvez-vous résoudre ces problèmes afin d’essayer ? Quelle méthode de dictée pourrait vous convenir ? De quels outils avez-vous besoin pour commencer ? » (Productivité pour auteurs, p. 48)

Chapitre 9. Rédaction conjointe et collaboration Production plus rapide Joanna Penn a coécrit sept livres, parmi lesquels Risen Gods (avec J. Thorn), Summerfield Village (avec sa mère S. Penn) et Co-writing a book (avec J. Thorn également), et elle ne compte pas s’arrêter là. La rédaction peut être très rapide quand deux personnes, qui sont sur la même longueur d’onde, se relayent pour écrire. Créativité originale La complémentarité de deux expertises peut aussi rendre le livre plus intéressant. Cela a été le cas avec The Healthy Writer, écrit avec le docteur Euan Lawson, ainsi que pour Risen Gods. « Le tout est nettement plus grand que la somme de ses parties lorsqu’il s’agit de coécriture. » (Productivité pour auteurs, p. 50) Camaraderie Joanna Penn a coécrit American Demon Hunters avec trois autres personnes : un sacré défi ! Cela renforce les liens de camaraderie, surtout lorsqu’on se rencontre dans un même lieu pour travailler ensemble. Marketing En faisant la publicité du livre à deux ou plus, vous augmentez aussi les chances de bien vendre votre ouvrage. Par ailleurs, vous vous faites connaître auprès de nouveaux lecteurs. Une aubaine ! Différences créatives Elles existent, bien sûr : personne n’a exactement le même style, le même ton, les mêmes idées. Mais il est possible de s’entendre autour d’une façon de faire qui augmente la productivité et qui respecte les différences de chacun. Par exemple, le livre Amercan Demon Hunters est composé de quatre personnages qui parlent chapitre après chapitre ! Compromis C’est parfois difficile de faire des compromis, mais c’est nécessaire pour avancer dans la création de façon productive. Et parfois, il faut accepter de se séparer, si la collaboration ne marche pas ou plus. Gestion des paiements Vous devrez partager les revenus de vos livres. Pourquoi pas faire appel à PublishDrive Abacus ou BundleRabbit. Ou simplement utiliser une feuille de calcul. Choisir les bons partenaires Prenez soin de bien choisir avec qui vous allez travailler. Il faut réussir à entretenir une relation équitable où les deux collaborateurs peuvent s’exprimer. Assurez-vous d’écrire dans des genres compatibles Il importe aussi de choisir un (ou plusieurs) partenaire(s) compatible(s) avec le genre que vous voulez traiter. En effet, même si vous aimez un écrivain, ce n’est pas pour cela qu’il faudra écrire avec lui si vos styles et vos univers sont trop différents. Utilisez un contrat écrit N’hésitez pas à formaliser les termes de la relation, notamment en ce qui concerne les droits d’auteur (qui durent de 50 à 70 ans après votre décès) et les procédures concrètes de rédaction (combien de temps de travail, le nombre de mots, etc.). Confiance et communication honnête, régulière et transparente Le contrat permet déjà de se parler et de voir si la collaboration peut marcher. Mais de façon plus générale, la communication est primordiale tout au long du processus. L’utilisation d’un Google Doc partagé est une bonne option ; elle permet de s’écrire et de commenter sans nécessairement parler de vive voix. Communiquer permet également de se motiver les uns les autres, lorsque l’un d’entre vous a un coup de mou ou est stressé, par exemple. Par ailleurs, il faudra aussi s’accorder au niveau de la publication et de la médiation de l’ouvrage. Aspects pratiques de la corédaction Bien se préparer aide à gagner en productivité et en créativité. Ayez au moins au clair les grandes lignes de votre ouvrage commun avant de vous lancer dans la rédaction Questions « Pourquoi voulez-vous coécrire ou collaborer avec un autre auteur ? Quels sont les avantages et les inconvénients pour vous ? Pourquoi êtes-vous un bon partenaire ? Avez-vous défini le processus de travail, les délais, l’argent, etc., dans un document écrit ? Comment allez-vous vous assurer que votre collaboration fonctionnera sur le long terme ? » (Productivité pour auteurs, p. 55)

Chapitre 10. De l’externalisation L’intérêt de l’externalisation Elle nous permet de gagner un temps précieux en nous donnant l’occasion de nous concentrer sur les choses importantes, en délaissant certaines occupations. Cela peut être très utile aux écrivains expérimentés qui, comme Joanna Penn elle-même, sont à la fois romanciers, conférenciers, blogueurs, réalisateurs de podcasts et community managers. Comment pourriez-vous automatiser ou externaliser des tâches pour libérer votre temps ? Joanna Penn travaille avec des free-lances, sauf son mari qui gère avec elle l’entreprise. Actuellement, à titre d’exemple, elle travaille avec un ou une :

Assistante virtuelle ; Rédacteur indépendant pour les articles d’un de ses blogs ; Ingénieur audio pour les podcasts et livres audio ; Service de transcription ; Aide marketing — son mari — pour Amazon ; Service d’hébergement premium pour ses sites WordPress ; Secrétaire de courrier qui trie les emails.

Pour vous donner une idée de vos besoins en matière d’externalisation, il peut être utile de reprendre le travail de Gay Hendricks dans Le Grand Saut (The Big Leap). Il propose quatre zones différentes.

Zone d’incompétence : Vous n’êtes pas doué pour ça. Par exemple, vous ne savez pas éditer vos manuscrits. Comment mettre en page, ou être sûr de la correction orthotypographique, etc. ? Si ces compétences vous dépassent ou que vous n’aimez pas vous y frotter, pensez à déléguer ces tâches à un éditeur. Zone de compétence : Quelqu’un d’autre pourra faire cette chose mieux que vous, même si c’est à votre portée. Par exemple, lorsqu’il s’agit de formater un livre ou un billet de blog, vous pouvez faire appel à des gens qui ont le goût du détail et qui se chargeront avec plus de plaisir que vous de ces tâches. Zone d’excellence : Peu de gens peuvent faire cette chose aussi bien que vous. Pourtant, même dans ce cas, vous pouvez décider de déléguer ou de mettre cette activité entre parenthèses. C’est ce que fait Joanna Penn avec les conférences : bien qu’elle soit reconnue dans ce domaine, elle préfère se consacrer à ce qui la caractérise le plus intimement. Zone de génie : Personne d’autre ne peut le faire comme vous. Écrire vos histoires, c’est la chose unique que vous pouvez apporter au monde. C’est dans ce sens qu’il faut entendre l’idée de « génie » : c’est ce qui vous singularise le plus.

« Ce cadrage des activités peut vous aider à changer la façon dont vous passez votre temps. Rappelez-vous que la productivité consiste à se concentrer sur les choses que vous devriez faire au lieu de remplir votre temps avec des choses que vous ne devriez pas faire. » (Productivité pour auteurs, p. 61) Et pour l’argent ? Au début, vous ne pourrez peut-être pas externaliser. Mais allez-y progressivement, en commençant par épargner de l’argent que vous utiliserez ensuite pour cela. C’est un investissement. Plus vos revenus croissent, et plus vous pouvez gagner en compétence ou externaliser. Prêt à externaliser ? Suivez ces huit étapes

Faites une liste de tout ce que vous faites actuellement Éliminez des articles de votre liste. Que faut-il vraiment faire ? Rédigez des procédures ou enregistrez des vidéos de votre processus en cours Trouvez des assistants virtuels et des free-lances Faites un entretien d’abord Communiquez les attentes à l’avance et restez en contact Soyez un bon client Communiquez

Questions « Travaillez-vous actuellement avec différents free-lances ? Combien faites-vous vous-même ? Combien voulez-vous faire vous-même ? Où sont vos zones d’incompétences, de compétence, d’excellence et de génie ? Passez-vous trop de temps dans la mauvaise zone ? Qu’est-ce qui vous empêche d’embaucher plus d’aides en ce moment ? Comment pouvez-vous y remédier pour avoir plus de temps pour créer ? Dressez une liste de tout ce que vous faites et divisez-là en groupes logiques. Éliminez les tâches qui n’ont pas vraiment besoin d’être faites (maintenant ou plus tard). Pourrait-on automatiser l’une ou l’autre tâche ? Où pouvez-vous trouver des free-lances/assistants virtuels ? Comment allez-vous travailler efficacement avec le free-lance/assistant virtuel ? » (Productivité pour auteurs, p. 67)

Chapitre 11. Outils de productivité Sauvegardez votre écriture Mieux vaut sauvegarder trop que pas assez ! Pensez aux services en ligne tels que Dropbox bien sûr, ou à l’auto-envoi d’emails. Mais ne négligez pas les disques durs externes et les clés USB. Conservez toutes les différentes versions de votre travail Pensez aussi à sauvegarder les versions successives de vos écrits. Au cas où la dernière version se perdrait, vous pourrez retrouver la version juste antérieure. Organisez la structure de vos fichiers informatiques Devenez un pro de l’organisation et du classement des fichiers, une véritable Marie Kondo de vos dossiers informatiques ! Cela est nécessaire pour y voir plus clair et vous faire gagner un temps précieux. Choisissez un nom de fichier avec une structure unique, et une arborescence claire. Calendrier Google Agenda et Calendly (qui permet à une personne de prendre rendez-vous dans votre agenda) sont des outils bien pratiques. Fini le Filofax en papier (sauf si vous ne pouvez pas vous en passer), le numérique nous permet de nous organiser et de nous coordonner de façon facile et rapide. Liste de choses à faire L’application Things est pratique pour générer des listes. Tous les matins, générez une liste ou consultez celle en cours. Comme les différents appareils se synchronisent, vous gardez vos listes avec vous partout et tout le temps. Scrivener C’est « le » programme d’écriture préféré de Joanna Penn. Au niveau de la productivité, ce logiciel est surtout utile pour définir des objectifs internes au projet principal, puis pour mesurer les progrès et effectuer les relectures grâce aux drapeaux que l’on peut faire passer d’une couleur à l’autre en fonction de notre avancement. Protection et gestion de mots de passe

1Password facilite votre gestion des mots clés ; LastPass permet de partager vos mots de passe en toute sécurité, avec vos free-lances par exemple.

Dropbox Idéal pour la collaboration et la conservation de vos fichiers dans le cloud. D’autres solutions telles que Google Drive et Amazon Drive existent. Evernote Logiciel utile pour rassembler des articles ou des matériaux venus d’ailleurs. Il peut être utilisé avec Feedly qui reprend les articles de blog. Cela permet de faire de la curation de contenu. Planification des réseaux sociaux Vous n’êtes pas toute la journée sur Twitter ! Prévoyez de planifier vos posts grâce à une application comme BufferApp.com par exemple ou IFTTT.com. Later.com vous aidera surtout pour Instagram et Zappier.com pour mettre en relation les tâches entre elles. Gestion des mailing-lists ConvertKit permet de gérer les courriers marketing. Il existe aussi AWeber et ActiveCampaign, mais ConvertKid, d’après Joanna Penn, est spécialement conçu « pour les créatifs qui ont une entreprise en ligne ». Teachable pour les cours en ligne Pour les auteurs qui réalisent aussi des formations en ligne et qui cherchent à en vivre, Teachable est une bonne option, car ce programme permet d’héberger les fichiers audio et vidéo, de s’occuper facilement des paiements, des taxes numériques et de la gestion des affiliés. Comptabilité Logiciel de comptabilité (par exemple Xero, couplé à PayPal et à votre compte bancaire) ou comptable à vos côtés ? À vous de choisir, en fonction de la taille de votre entreprise ou de la période de l’année (impôts), notamment. Dites non aux distractions avec Freedom On en a déjà parlé : Freedom vous permet d’enlever toutes les sollicitations de vos appareils mobiles. De quoi rester concentré plus longtemps. Questions « Y a-t-il une partie de votre processus qui pourrait être améliorée avec un outil ? Quel(s) outil(s) pourrai(en)t vous aider à devenir plus productif ? » (Productivité pour auteurs, p. 80)

Chapitre 12. La mentalité d’écrivain productif Soyez conscient de vous-même Il faut être au clair avec ses véritables motivations (c’était l’objet du chapitre 1). Assurez-vous de bien comprendre ce qui vous fait agir en faveur de l’écriture, mais pensez aussi — à contrario — à ce qui vous bloque éventuellement. Pourquoi ? Par ailleurs, n’ayez pas peur de vous fixer des limites. Au contraire, celles-ci vous seront bénéfiques pour avancer dans votre travail : des objectifs, des dates limites, des horaires, etc. Cela peut paraître peu créatif, mais c’est pourtant la clé du succès. « Plus vous fixez de limites, plus il est facile de créer. » (Productivité pour auteurs, p. 80) Temps et qualité Certains classiques (comme Un chant de Noël de Dickens ou Fahrenheit 451 de Bradbury) ont été écrits dans un temps très court. Ne vous laissez donc pas abuser par l’idée que toute œuvre importante doit nécessairement être le fruit d’un très long effort. Cela vous empêchera de vous atteler à la tâche. Par ailleurs, la notion de qualité varie d’un individu à l’autre. Et en fin de compte, il est impossible de mesurer la qualité d’une œuvre au temps pris pour l’écrire. Blocage de l’écrivain L’inspiration vous manque. Cela peut venir de plusieurs causes et la réponse à ce problème dépend aussi du stade d’avancement de votre carrière. Avez-vous pensé à bien remplir le « tuyau » ou le puits de votre créativité ? Êtes-vous suffisamment curieux des autres choses qui se passent ou qui s’écrivent autour de vous ? Il ne s’agit bien évidemment pas de copier ce que font les autres, mais de transformer, d’adapter, de faire de leurs propres créations quelque chose de nouveau. L’écriture est difficile C’est sûr, il ne suffit pas de se mettre à la table de travail pour écrire des flots de mots par centaines. Alors, oui, l’écriture est un art, voire un artisanat difficile. Mais ce n’est pas une raison pour laisser tomber. Si c’est ce que vous avez vraiment décidé de produire, alors il faut être prêt à faire le job. « Je me sens coupable parce que je n’écris pas » « Peut-être êtes-vous amoureux de l’idée d’écrire, mais ne voulez-vous pas vraiment écrire. » (Productivité pour auteurs, p. 84) Si tel est le cas, ayez alors l’honnêteté de l’assumer et de passer à autre chose. C’est peut-être un blocage passager, et dans ce cas trouvez-en la cause et passez à l’action. Si vous êtes malade, soyez bienveillant avec vous-même et ne ressentez pas de culpabilité. Doute de soi-même C’est l’un des enjeux centraux, qui prend des formes variées : « Je ne suis pas aussi bon que X », « Jamais je ne réussirai à gagner autant… », « Ce prix littéraire est totalement inaccessible », etc. Mais regardez par exemple vos modèles. Regardez quand ils ont commencé leur carrière, et prenez-en de la graine. N’ont-ils pas échoué à un moment donné ? N’ont-ils pas bien plus d’années d’expérience que vous ? Cela peut vous aider à relativiser votre propre situation. Par ailleurs, comparez-vous à vous-même. N’êtes-vous pas meilleur écrivain qu’il y a dix ans ? N’avez-vous pas, au moins, progressé dans votre réflexion sur vous-même ? Vous avez déjà fait beaucoup de chemin ; reprenez courage et prenez conscience que le doute fait partie de l’apprentissage. D’ailleurs, vous n’êtes certainement pas le seul à douter. Questions « Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif ? Approfondissez chaque réponse. Par exemple, si vous avez dit le blocage de l’écrivain, alors creusez jusqu’au niveau suivant et trouvez ce que ce blocage pourrait vraiment être. À qui vous comparez-vous et pourquoi ? Y a-t-il un moyen de vous en inspirer pour vos prochaines étapes ? Comment surmonterez-vous ces problèmes de mentalité pour être plus productif ? » (Productivité pour auteurs, p. 86)

Chapitre 13. Une productivité saine Vous n’êtes pas seulement un cerveau « Garder le corps en bonne santé est un devoir, sinon nous ne serons pas capables de garder notre esprit fort et clair. » Cette phrase attribuée à Bouddha est citée par Joanna Penn pour mettre en avant l’importance de soigner son corps. La santé, dit-elle, est faite de couches (comme un oignon) qu’il faut apprendre à repérer. Certaines douleurs sont dues à l’environnement social (bruit, etc.), d’autres sont liées à votre position et à l’ergonomie de votre bureau, d’autres à de blessures anciennes, etc. Régulièrement, scannez votre corps pour prendre le temps de sentir où il doit être soigné. Faites le tour de vos couches ! Productivité durable par rapport à la productivité en dents de scie Ne vous épuisez pas à la tâche. C’est aussi pourquoi il importe de planifier et de se laisser des zones tampons qui pourront servir à se reposer ou à éponger le travail en surplus. Sans repos, pas de créativité ! Lorsque vous flânez dans un musée ou que vous allez vous promener, vous n’êtes pas là à rien faire ; vous capturez plein d’idées, plein d’images, plein de sensations, etc. qui vous serviront par la suite. Ne négligez pas tous ces moments de détente et de jeu. Gérez votre sommeil Dormir n’est pas en option dans la vie de l’écrivain : écrire demande un effort intellectuel intense et le cerveau requiert du temps de sommeil pour se refaire une santé. Nous dormons pour de bonnes raisons. Ici encore, si vous dormez mal, posez-vous de bonnes questions et examinez votre chambre à coucher. Dormez-vous dans de bonnes conditions ? Sans écrans parasites ? Etc. Tenez compte de vos rythmes et cycles naturels Les saisons influent sur notre organisme et sur nos comportements. Par ailleurs, vos propres projets créent des cycles. Vous venez de terminer un ouvrage ? Reposez-vous quelque temps pour récupérer. Par ailleurs, n’oubliez pas de repérer les moments où vous êtes le plus créatif : c’est là qu’il conviendra, dans l’idéal, de placer vos séances d’écriture. Quand avez-vous le plus d’énergie créative ? Par exemple : êtes-vous du matin ou du soir ? À quel moment de l’année êtes-vous généralement le plus fatigué ou, au contraire, le plus dynamique ? Apprenez à vivre et à travailler avec votre corps, avec ses rythmes biologiques propres. Votre corps vous remerciera et vous n’en serez que plus efficace. Bougez-vous ! Le corps est fait pour se mouvoir. L’écrivain, lui, n’a pas l’habitude de bouger beaucoup. Il faut donc compenser par du sport, de la marche, tout ce que vous voulez. Ne concevez pas cela nécessairement comme une obligation, un « effort » ou même un « exercice ». En réalité, plus vous bougerez et plus vous aurez envie de le faire. Concevez le mouvement comme quelque chose de positif qui vous fait vivre mieux et plus intensément. Mangez bien N’oubliez pas de manger sainement, à des heures régulières. Oubliez le cliché de l’écrivain qui mange à toute heure du jour ou de la nuit des plats réchauffés. Prendre soin de soi-même, cela passe aussi par la nourriture que l’on ingère au quotidien. C’est un vaste sujet, mais voici au moins une question : « Que pouvez-vous faire dans les prochaines vingt-quatre heures pour vous mettre sur la bonne voie ? » (Productivité pour auteurs, p. 94) Dépression, anxiété et douleur chronique Joanna Penn renvoie, sur cette question sensible, au livre coécrit The Healthy Writer et à son site internet (voir l'interview avec Michaelbrent Collins). Faire partie d’une communauté Vous n’êtes pas seul à écrire ! Pour éviter la solitude, prenez contact avec des groupes de lecture ou d’écriture, rendez-vous dans des cafés ou des bibliothèques pour écrire, partagez votre histoire ou faites connaissance sur les réseaux sociaux. Le jeûne numérique Attention à la surcharge d’informations ! Celle-ci peut nuire gravement à la santé mentale si l’on n’y prend pas garde. De temps en temps, n’oubliez pas de déconnecter votre téléphone mobile et vos autres dispositifs numériques. Un jour par semaine, par exemple, profitez-en pour faire complètement autre chose. Dans l’année, vous pourriez aussi vous réserver quelques périodes plus longues sans connexion à internet et aux réseaux sociaux. Questions « Pourquoi la santé physique et mentale est-elle importante pour la productivité ? Pensez à votre santé comme à un oignon. Quelle est la première couche que vous devez aborder ? Qu’est-ce qui vous tracasse en ce moment ? Où votre résistance face aux problèmes de santé ? Comment allez-vous assurer l’autosoin afin d’être productif à long terme ? » (Productivité pour auteurs, p. 96)

Conclusion sur « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » : Une lecture utile qui donne de bonnes pistes de réflexion Que vous soyez écrivain débutant ou confirmé, ce livre pourra vous être utile à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il vous donnera des « trucs et astuces » et vous fera connaître certains outils bien pratiques ; ensuite, parce qu’il vous fera réfléchir à ce que vous voulez, ou à la manière dont vous pouvez faire évoluer votre métier. Ce qu’il faut retenir de « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » À la fin de l’ouvrage, Joanna Penn retient trois conseils majeurs à retenir absolument. S’il ne fallait conserver que trois choses de ce livre, ce serait donc celles-ci :

« Choisissez votre objectif et éliminez tout le reste » : autrement dit, allégez votre charge mentale pour vous focaliser, pendant la période voulue, sur l’objectif retenu (création du premier jet de votre roman, par exemple). « Planifiez votre temps de création et ne le manquez pas ! » : lorsque vous avez réussi à organiser vos journées de telle façon à consacrer quelques heures à l’écriture, ne manquez ce rendez-vous avec vous-même sous aucun (mauvais) prétexte. « Gérer mieux votre sommeil » : c’est la meilleure façon de recharger les batteries et de conserver toute son énergie spirituelle pour être créatif au jour le jour.

Points forts :

De nombreux conseils pratiques pour arrêter de procrastiner et se mettre au travail. Une écriture simple et facile à suivre. Des citations d’autres écrivains pour enrichir notre vision du métier.

Points faibles :

L’autoédition comporte des risques : notamment, celui de laisser des coquilles et celui d’avoir une mise en page parfois un peu moins professionnelle. Il faudra lire d’autres livres en anglais de l’autrice pour approfondir un certain nombre de points (à propos de la santé, voir The Healthy Writer, par exemple).

Ma note :

Avez-vous lu le livre de Joanna Penn « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Joanna Penn « Productivité pour auteurs » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Joanna Penn « Productivité pour auteurs »

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Thu, 25 Nov 2021 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11786/Productivit-pour-auteurs
Factfulness. Penser clairement, ça s’apprend ! http://www.olivier-roland.fr/items/view/11768/Factfulness.-Penser-clairement-a-sapprend-

Résumé de « Factfulness. Penser clairement, ça s'apprend ! » de Hans Rosling : un livre événement qui vous apprend à regarder le monde plus objectivement pour ne plus vous laisser abuser par les fake news et les prophéties de malheur — alors, si vous voulez retrouver la saine habitude de fonder vos opinions sur des faits, c’est par ici que ça se passe ! Hans Rosling, 2019, 397 p. Titre en anglais : "Factfulness" (traduit par Pierre Vesperini) Chronique et résumé de « Factfulness. Penser clairement, ça s'apprend ! » 

Introduction Ce livre est un livre écrit par un seul, Hans Rosling — mais pensé par trois personnes : l’auteur, son fils, Ola Rosling, et sa belle-fille Anna Rosling Rönnlund. Ola Rosling est statisticien. Anna Rosling Rönnlund est sociologue, photographe et designer. Hans Rosling (décédé en 2017) a été médecin et chercheur, puis conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Il est aussi le fondateur de la branche suédoise de Médecins sans frontières. Ensemble, ils ont créé la Mindgaper Foundation et un logiciel de traitement de l’information statistique nommé Trendalyzer qui a été racheté par Google en 2007. En matière de communication, Hans Rosling n’en est pas à son coup d’essai. Comme le rappelle le quatrième de couverture : « Avec plus de 35 millions de vues, ses conférences TED l’ont fait entrer dans le classement du magazine Time des 100 personnes les plus influentes du monde. » Bill Gates et Barak Obama font l’éloge du livre, suivis par de grands médias internationaux comme The Times et Le Monde. Mais qu’est-ce qui fait donc ce succès ? Deux éléments sans doute : la force de la thèse — si l’on se base sur les faits, le monde va mieux que ce que l’on croit souvent — et le style du discours — un discours clair, plein de drames et d’humour. Chapitre 1. L’instinct du fossé Comment tout a commencé Les chiffres nous disent quelque chose des vies qui se cachent derrière. Prenez l’exemple du taux de mortalité infantile. Il ne nous indique pas seulement combien d’enfants meurent ou survivent (sur 1000), il indique aussi quelle est la qualité globale de la société concernée. Or un premier fait se présente, que l’auteur résume ainsi : « Je préfère vous prévenir […]. Vous ne trouverez aucun pays où le taux de mortalité infantile a augmenté. Parce que le monde va mieux. » (Factfulness, p. 39) Le mégapréjugé selon lequel « le monde est divisé en deux » Selon l’auteur, dix instincts — ou si vous préférez, dix biais cognitifs — nous empêchent de voir cette réalité. Ce sont dix instincts ou biais « dramatiques », qui ont tendance à nous rendre plus pessimistes que nous ne devrions l’être, si nous nous basions sur les seuls faits. Le premier d’entre eux est l’instinct du fossé. Il consiste en la tentation de toujours diviser la réalité en deux parties principales, que l’on sépare ensuite par un immense écart (par exemple, le Nord contre le Sud, les riches contre les pauvres ou l’Occident contre le « reste » du monde). Son influence est gigantesque et c’est pourquoi on peut parler de mégapréjugé. Son effet : distordre l’échelle, c’est-à-dire l’infinie variabilité, du monde. La chasse au mégapréjugé Les couples simplistes présentés plus haut : Nord/Sud, Riches/Pauvres, Occident/Reste du monde se recoupent. Il existe d’autres étiquettes (comme « Pays en développement », etc.). Le problème, encore une fois, est que ces représentations sont simplistes et ne tiennent pas longtemps la route lorsqu’elles sont confrontées aux données, qui sont beaucoup plus bariolées. Cette vision d’une réalité biface était peut-être fondée dans les faits en 1965 (Hans Rosling le montre à l’aide d’un graphique), mais elle ne l’est plus au moment où le livre paraît. En 2017, « 85 % de l’humanité est déjà entrée dans la boîte de ce qu’on appelait jadis “le monde développé” » (Factfulness, p. 45). Le monde n’est donc plus divisé en deux, entre pays pauvres et pays riches, pays en développement et pays développés. La vérité se trouve au milieu. Il y a, aujourd’hui, beaucoup plus de pays qui se situent entre une situation d’extrême pauvreté et de grande richesse. Le fossé est comblé ; mieux, il n’existe plus. Pourtant, ce préjugé demeure tenace. Capturer la bête Prenons un autre exemple : non plus le taux de mortalité infantile, mais le niveau d’éducation des jeunes filles (c’est-à-dire le nombre de filles qui réussissent l’école primaire dans le monde). 2 % seulement ne la finissent pas ! Et si vous vous demandez maintenant combien de personnes vivent dans les pays à faible revenu, la réponse pourra également vous étonner : il s’agit de 9 % de la population mondiale. Bien sûr, certaines personnes vivent dans des conditions très difficiles (en Afghanistan, en Somalie ou en Centrafrique, mais ce n’est pas le cas partout, même dans les pays à faible revenu). Au secours ! On a perdu la majorité En fait, la majorité de la population mondiale — 75 % de l’humanité — vit dans des pays à revenu moyen. « Si on combine les pays à haut et moyen revenu, on arrive à 91 % de l’humanité, dont on peut dire qu’ils sont désormais intégrés dans le marché mondial et ont fait de grands progrès vers des niveaux de vie décents. C’est un événement heureux pour les humanitaires, et un événement crucial pour l’économie mondiale. Il y a là 5 milliards de consommateurs potentiels, désireux d’utiliser du shampoing, des motos, des serviettes hygiéniques et des smartphones. Si vous continuez à penser qu’ils sont “pauvres”, vous risquez de passer à côté de ces clients potentiels. » (Factfulness, p. 50) Les quatre niveaux Il n’y a plus de « nous » et de « eux ». Cessons avec cela, car cela n’aide personne. Bien sûr, il faut néanmoins trier. Rosling propose quatre niveaux de revenus :

Avec jusqu’à 2 $ de revenu par jour ; Jusqu’à 8 $ de revenu par jour ; De 8 à 32 $ de revenu quotidien ; Au-delà de 32 $.

S’il y a environ un milliard de personnes au niveau 1 et un milliard au niveau 4, la plupart se retrouvent aux niveaux 2 et 3, à savoir trois milliards au niveau 2 et deux milliards au niveau 3. Cette quadripartition permettra de penser les phénomènes mondiaux de manière beaucoup plus adaptée que la répartition binaire qui avait cours jusqu’alors. Un individu seul ne peut se hisser du niveau 1 au niveau 4. C’est l’histoire de plusieurs générations. Tout l’intérêt de cette échelle est de montrer qu’on peut néanmoins évoluer de l’un à l’autre niveau. Par ailleurs, grâce aux différents critères (accès à l’eau, type de transport, technique de cuisson, alimentation), on peut prendre conscience concrètement du style de vie mené par une personne selon son niveau. L’instinct du fossé La Banque mondiale a opté pour ce modèle des quatre niveaux de revenu, mais d’autres institutions internationales hésitent toujours. Pourquoi est-il si difficile d’éradiquer le préjugé Eux/Nous ? Parce que nous adorons « dichotomiser », c’est-à-dire séparer les choses en deux hémisphères seulement. Le Bien contre le Mal n’en est que l’exemple le plus criant. Heureusement, vous avez désormais appris à résister à des expressions telles que « le fossé criant » entre le Nord et le Sud, que beaucoup de journalistes et autres raconteurs d’histoires (storytellers) aiment mettre en scène. Comment contrôler l’instinct du fossé Trois pratiques sont révélatrices d’une telle attitude :

La comparaison des moyennes ; La comparaison des extrêmes ; Le point de vue d’en haut.

Si les moyennes sont souvent utiles, elles peuvent aussi masquer l’étendue qui se cache derrière elles et ainsi créer des fossés artificiels. En modifiant les façons de calculer, on obtient parfois des résultats différents, qui affinent considérablement nos connaissances et détruisent les fossés qu’on avait cru trouver. La comparaison entre extrêmes nous voile, ici encore, tout le panel de ce qui se trouve au milieu. En avivant les extrêmes (les plus riches contre les plus pauvres), on dramatise à dessein — souvent dans des buts politiques — une situation. Or, prenons l’exemple du Brésil : une comparaison rapide montre une forte disparité entre les plus hauts et les plus bas revenus. Mais si on l’analyse grâce au système des quatre niveaux de revenus vu plus haut, on constate que les extrêmes sont peu représentés, comparés aux niveaux 2 et 3. Concernant le point de vue d’en haut, il a le défaut de lisser les perspectives. Typiquement, vous faites partie du niveau 4 et, pour vous, tous ceux qui ne bénéficient pas des mêmes avantages que vous sont « pauvres ». Bref, à partir de votre position en surplomb, vous neutralisez les différences qui existent au-delà de vous. Or, il fait sens de distinguer entre celles et ceux qui vont pieds nus et ceux qui peuvent s’acheter une moto ou même un vélo. Factualité « La factualité, c’est… repérer les histoires qui parlent de fossés, et se rappeler que ces histoires racontent un monde divisé en deux groupes, avec un fossé au milieu. La réalité, le plus souvent, n’est pas polarisée. Pour contrôler l’instinct du fossé, cherchez la majorité. » (Factfulness, p. 67)

Chapitre 2. L’instinct négatif Le mégapréjugé selon lequel « le monde va de plus en plus mal » Pourquoi voir le monde de façon négative, plutôt que positive ? C’est le deuxième instinct qu’il s’agit de combattre. Lorsqu’on interroge les gens sur l’état du monde, ceux-ci ont largement tendance à penser qu’il va de plus en plus mal. Les statistiques comme thérapie « Il est facile d’être au courant de toutes les choses qui vont mal dans le monde. Il est plus difficile, en revanche, d’être conscient de ce qui va bien : des milliards de progrès passent inaperçus. Ne vous méprenez pas. Je ne parle pas de quelques bonnes nouvelles censées contrebalancer les mauvaises. Je parle de progrès fondamentaux, qui sont en train de changer le monde, mais sont trop lents, trop fragmentés, ou trop petits pris un par un pour passer aux informations. Je parle du miracle silencieux du progrès humain. » (Factfulness, p. 73) Quels sont donc ces progrès pointés du doigt par Hans Rosling ? Premier point : la pauvreté extrême. Selon les données présentées, la pauvreté extrême a diminué de moitié, entre 1800 et 2017. Et en vingt ans, la part de la population mondiale souffrant de l’extrême pauvreté est passée de 29 % à 9 %. Or, moins de 10 % des gens le savent. Deuxième analyse : l’espérance de vie. Celle-ci n’a cessé d’augmenter, pour passer de 31 ans en 1800 à 72 ans en 2017. Bien sûr, il y a encore des catastrophes, mais l’histoire nous permet de comprendre comment agir pour ne pas répéter les erreurs du passé et aussi de voir les progrès qui ont été réalisés. Troisième étude : l’évolution de la Suède sur les 200 dernières années. Aujourd’hui, la Suède est un pays de niveau 4 (la plupart des individus vivent selon ce niveau). La santé y est meilleure et la richesse croît également. Il est intéressant, pourtant, de remarquer qu’elle était au niveau 1 en 1800, et au niveau 2 autour de 1920. 32 autres progrès, certains plus surprenants que d’autres, sont présentés par l’auteur. Parmi les phénomènes négatifs en recul, citons au hasard : moins d’esclavage légal et de marées noires, moins de décès lors d’accidents d’avion, moins de travail d’enfant, moins d’armes nucléaires, moins d’infections au VIH, moins de morts à la guerre et moins de particules de fumée, etc. Parmi les phénomènes positifs en progression, il se trouve : plus de nouvelle musique et de nouveaux films, plus de survie infantile au cancer, plus d’espèces protégées, plus d’accès à l’électricité, plus d’accès à l’eau, plus de démocratie et d’internet, plus d’alphabétisation et d’immunisation aux maladies, etc. L’instinct négatif L’auteur pointe trois phénomènes qui, selon lui, empirent l’instinct négatif :

Le fait que les souvenirs déforment le passé ; La sélection des informations par les journalistes et les activistes ; Le sentiment qu’il faudrait être insensible pour penser que tout va mieux.

Concernant le premier phénomène, il est lié au bon vieil adage : « c’était mieux avant » que répètent souvent les générations plus anciennes. Or, ce n’est pas vrai ! Qu’est-ce qui était mieux avant ? Aujourd’hui, plus de personnes vivent dans des logements décents, ont de meilleurs transports et vêtements qu’auparavant. Bien sûr, de nouveaux problèmes ont surgi (par exemple, des problèmes d’immoralité ou de prix élevé de certains produits), mais le souci est que ces nouvelles préoccupations cachent l’amélioration globale sous-jacente. Les informations sélectives sont un autre phénomène inquiétant, pour Hans Rosling. Le flux constant de nouvelles issu des médias donne la sensation puissante d’un empirement de la situation globale du monde. Les nouveaux moyens de communication ont amplifié le phénomène. Les activistes et lobbyistes exagèrent eux aussi certains propos pour défendre les causes qui leur tiennent à cœur. Il y a d’ailleurs là un paradoxe : « L’information [et la liberté d’expression] est elle-même un indice de progrès humain, mais elle produit l’impression opposée. » (Factfulness, p. 92) Troisième et dernier point : le ressenti est souvent plus important que la pensée. Nous sommes souvent touchés par les événements négatifs et ceux-ci nous donnent la sensation — plus que la certitude objective — que les choses vont mal. Mais il faut pourtant dissocier le souci que l’on peut se faire à propos d’une chose, de l’état réel du monde. « Ce n’est pas être optimiste. C’est avoir une idée claire et raisonnable de la réalité. C’est avoir une vision du monde constructive et utile. […] Je ne vois aucune opposition entre le fait de célébrer le progrès et celui de continuer à se battre pour davantage de progrès. » (Factfulness, p. 94-95) Comment contrôler l’instinct négatif Pour faire barrage à ce biais pessimiste, trois solutions sont proposées :

Mal et mieux. Il y a en même temps des éléments négatifs qui se passent dans le monde, et pourtant une amélioration globale qui se produit ; Attendez-vous aux mauvaises nouvelles. Comme on l’a vu, elles vous arrivent plus aisément que les bonnes par l’intermédiaire des médias. Sachez donc trouver par vous-même des informations pertinentes sur l’amélioration de l’état du monde ; Ne censurez pas l’Histoire. Regardez d’un œil lucide les progrès qui ont lieu au cours du temps, même si les temps présents ne sont pas exempts de problèmes inquiétants.

Factualité « La factualité, c’est… reconnaître les nouvelles négatives, et nous rappeler que nous avons beaucoup plus de chance de recevoir des informations sur des événements négatifs. Quand les choses vont mieux, souvent, on n’en entend pas parler. Cela nous donne une impression systématiquement négative du monde qui nous entoure, ce qui est très stressant. Pour tenir sous contrôle l'instinct négatif, attendez-vous aux mauvaises nouvelles. » (Factfulness, p. 100)

Chapitre 3. L’instinct de la ligne droite Le graphique le plus effrayant que j’aie jamais vu Les graphiques dont les chiffrent doublent (2, 4, 8, 16, 32, etc.) de façon exponentielle sont terrifiants. Ils peuvent cacher de véritables catastrophes, comme celle de l’épidémie d’Ebola qui ravagea le Libéria dans les années 2000. Il importe de prendre rapidement conscience de l’importance de tels chiffres, afin d’agir le plus rapidement possible. C’est ce que l’auteur, Hans Rosling, a tenté de faire en intervenant dans ce pays. Malheureusement trop tard, selon lui. Le méga préjugé selon lequel « la population mondiale est juste en train d’augmenter sans cesse » Le mot « juste » est ici capital pour débusquer le troisième biais, celui de la ligne droite : beaucoup de personnes pensent que la population mondiale est « juste » en train d’augmenter sans discontinuer, à la façon d’une ligne droite. Or, ce n’est pas vrai. Pour se faire une idée correcte de l’augmentation de la population mondiale — une question clé du développement durable — il faut se donner une idée du nombre d’enfants qui vivront en 2100. Les chiffres officiels de l’ONU prédisent qu’il y aura à cette date deux milliards d’enfants sur terre. Autrement dit : ils ne prévoient aucune augmentation de la courbe ! Pourquoi ? D’abord, car la courbe de croissance de la population mondiale ne va tout simplement pas être « juste » droite et continuer infiniment. Elle va se tasser. « La population mondiale est aujourd’hui de 7,6 milliards de personnes. Oui, elle augmente vite. Mais la croissance a déjà commencé à ralentir, et les experts de l’ONU sont à peu près certains qu’elle continuera à ralentir dans les prochaines décennies. Selon eux, à la fin du siècle, la courbe va se stabiliser quelque part entre 10 et 12 milliards de personnes. » (Factfulness, p. 110) La forme de la courbe démographique Il faut, pour comprendre ce point, interroger les causes de l’augmentation de la population. En fait, il n’y aura pas plus d’enfants, ni même de vieilles personnes, mais plus d’adultes. Autrement dit : moins d’enfants nouveaux, donc finalement une stabilisation de la courbe, mais — dans l’entre-deux — une augmentation des adultes. La baisse de la fertilité, constatée un peu partout dans le monde, implique moins d’enfants, et donc finalement un tassement de l’augmentation de la population mondiale, d’ici la fin du siècle. Cela est lié à la sortie de la pauvreté de nombreux individus. Moins d’enfants sont « nécessaires » pour faire survivre chaque cellule familiale. « La forte augmentation de la population aura lieu non pas parce qu’il y aura plus d’enfants. Ni, dans l’ensemble, parce que les vieux vivent plus longtemps. En fait, les experts de l’ONU prévoient qu’en 2100, l’espérance de vie mondiale aura augmenté de onze ans, ce qui ajoutera 1 milliard de personnes âgées au total, et fera 11 milliards de personnes en tout. La cause principale de la forte augmentation démographique, c’est que les enfants qui existent déjà aujourd’hui vont grandir et “remplir” le diagramme avec 3 milliards d’adultes supplémentaires. Cet “effet de plein” prendra trois générations, mais ensuite c’est fini. » (Factfulness, p. 115) Auparavant, l’équilibre entre la présence de l’homme sur terre et la préservation de la terre était atteint par la perte en grand nombre d’enfants. Demain, l’équilibre sera atteint par le fait que les parents ne souhaitent pas avoir plus de deux enfants et peuvent contrôler leur fertilité grâce aux techniques de contraception, notamment. Comment contrôler l’instinct de la ligne droite Les courbes ont beaucoup de formes différentes : pas seulement la ligne droite ! Souvenez-vous-en quand vous imaginez l’avenir à partir d’un graphique. Pour ce faire, l’auteur montre quelques lignes droites (lien entre la durée de la scolarisation et le niveau de revenus, par exemple), mais aussi d’autres types de graphiques avec des Courbes en S ou en toboggan. Ces deux types de courbes ont la particularité de se stabiliser au bout d’un moment, notamment quand le seuil de 100 % de la population concernée est atteint. On trouve également des courbes en bosse qui indiquent des phénomènes ou les extrêmes sont moins « forts » ou moins représentés. Par exemple, lorsqu’on étudie le nombre de caries des enfants de 12 ans, on remarque qu’elles sont peu nombreuses chez les individus de niveau 1 (qui ont peu accès au sucre) et peu nombreuses également chez les individus de niveau 4 (qui se soignent efficacement). En revanche, les niveaux 2 et 3 sont plus touchés. Factualité « La factualité, c’est… reconnaître l’instinct qui nous conduit à partir du principe qu’une ligne, quelle qu’elle soit, va juste continuer tout droit, et nous rappeler que de telles lignes sont rares dans le monde réel. Pour contrôler l’instinct de la ligne droite, rappelez-vous que les courbes prennent des formes différentes. » (Factfulness, p. 132) Chapitre 4. L’instinct de la peur L’attention sélective La peur nous fait voir des choses qui n’existent pas. Nous sommes tentés de voir dans le monde ce que nous craignons, alors que cela n’a pas lieu. Notre esprit se brouille et nous devenons incapables de réaliser un jugement correct. Malheureusement, nous avons tendance à voir le monde par de petits trous de serrure : nos instincts négatifs ou nos biais de jugement, dont la peur fait partie (avec la ligne droite, le fossé, etc.). Ces filtres sélectionnent les informations que nous retenons. Nous finissons par ne voir qu’elles, sans nous rendre compte que nous limitons ainsi notre attention à un tout petit nombre d’éléments qui, bien souvent, ne sont pas vérifiés. Bien souvent, les médias utilisent l’instinct de peur pour capter notre attention. L’instinct de la peur Hans Rosling pointe un paradoxe : « L’image d’un monde dangereux n’a jamais été aussi diffusée, alors que le monde n’a jamais été moins violent ni plus sûr » (Factfulness, p. 139). La peur est un instinct utile qui a permis à l’homme de survivre (et qui permet encore à de nombreux individus ayant des revenus de niveau 1 ou 2 de le faire). Toutefois, lorsque cette peur est exploitée par les médias, elle déforme systématiquement notre jugement et nuit à notre bonne compréhension de la marche du monde. Catastrophes naturelles : des temps de crise Il y a toujours eu des séismes, des cyclones et des pandémies. Mais en fait, le nombre de victimes de catastrophes naturelles a diminué de plus de la moitié au cours du dernier siècle. Pourquoi ? Car nous sommes mieux préparés et globalement moins pauvres qu’auparavant. Malheureusement, ce sont encore les personnes au niveau 1 qui en souffrent le plus des catastrophes naturelles. Mais même ici, selon Rosling, ce nombre diminue. Il y aurait ainsi 31 millions de personnes atteintes entre 1991 et 2016 contre 59 entre 1965 et 1990. « L’énorme réduction du nombre de victimes de catastrophes naturelles est encore une autre success story ignorée de l’humanité, à ajouter à la pile des autres. » (Factfulness, p. 143) Bien sûr, quand la catastrophe arrive, la priorité est d’aider et de faire son possible pour que cela ne se reproduise plus. Mais il faut aussi garder à l’esprit que les choses ne vont pas plus mal ; au contraire, elles vont mieux et c’est pour cela qu’il faut continuer à lutter. 40 millions d’avions invisibles Autre exemple : les avions volent mieux qu’avant ! On compte une chute drastique des décès liés aux accidents d’avion dans le monde. Grâce au travail de fourmi des administrations répertoriant et analysant tous les accidents, de grands progrès ont pu être réalisés. Guerre et conflit Vous vivez les décennies les plus pacifiques de l’histoire humaine. Difficile à croire, il est vrai, lorsque l’on regarde les médias et qu’on s’inquiète — à juste titre — pour les horreurs que les guerres créent encore et toujours. Mais c’est pourtant vrai. « Rappelez-vous : les choses peuvent aller mal et aller mieux. Aller mieux, mais continuer à aller mal. » (Factfulness, p. 148) Contamination DDT, contaminations nucléaires, vaccinations douteuses : le passé nous a offert son cortège de contaminations. Celles-ci nous ont à ce point traumatisés que beaucoup d’entre nous ont aujourd’hui une phobie de la chimie et un scepticisme exagéré pour la science, de façon plus générale. Toutefois, si le scepticisme et l’esprit critique doivent être entretenus, ils doivent se tenir dans la limite des faits. Tous les produits chimiques ont des avantages et des inconvénients. Les rapports d’organisations importantes — OMS en tête — démontrent les avantages d’utiliser certains produits (comme le DDT lui-même) dans certaines situations. La peur empêche malheureusement certains gouvernements de recourir à des techniques qui pourraient être de véritables solutions. Tout cela pour ne pas déplaire à l’opinion publique, à tort apeurée. Terrorisme Voici un chiffre qui augmente bel et bien : celui du nombre de personnes tuées par les terroristes dans le monde. Mais il touche pourtant moins de personnes vivant dans des pays où les revenus sont de niveau 4. C’est même l’une des causes de mortalité les moins importantes (par comparaison, par exemple, avec l’alcool). « Mais dans les pays de niveau 4, les attentats terroristes dramatiques sont très largement couverts par les médias, qui n’ont en revanche à peu près rien à dire des victimes de l’alcool. Et les contrôles de sécurité très visibles aux aéroports, qui font descendre le risque à un niveau sans précédent, donnent en fait l’impression d’un danger plus élevé. » (Factfulness, p. 158) Peur contre danger : avoir peur de ce dont il faut avoir peur Il importe de savoir réprimer sa peur afin de ne pas porter des jugements erronés et donc — surtout — ne pas agir dans le mauvais sens. En d’autres termes, il faut bien apprendre à différencier entre le risque perçu et le risque réel. Quelque chose peut être perçu comme effrayant, sans être réellement dangereux. Au lieu de nous effrayer, nous devons concentrer notre attention sur les périls tangibles qui nous menacent aujourd’hui (par exemple, la diarrhée qui tue aujourd’hui tant d’enfants dans le monde). Factualité « La factualité, c’est… reconnaître quand des choses effrayantes captent notre attention, et se rappeler que ces choses ne sont pas nécessairement celles qui présentent le plus de risques. Nos peurs naturelles de la violence, de la captivité et de la contamination nous conduisent systématiquement à surestimer ces risques. Pour contrôler l’instinct de la peur, calculez les risques. » (Factfulness, p. 160)

Chapitre 5. L’instinct de la taille Les morts que je ne vois pas Que faire : tout donner pour sauver un enfant ou tenter d’en sauver davantage, en leur donnant moins ? Tel est le dilemme auquel était confronté Hans Rosling durant ses années de travail comme médecin au Mozambique. Pour lui — et contre l’avis de certains de ses proches — il devait s’occuper du plus grand nombre, et cela l’obligeait parfois à de douloureux sacrifices. Il peut en effet paraître affreux, sur un plan plus général, de parler de chiffres et de rentabilité, surtout lorsqu’il s’agit de compter des enfants morts. Pourtant, il importe de voir certaines réalités profondes et évolutives grâce aux statistiques. L’instinct de la taille « Vous avez tendance à perdre le sens des proportions. Je ne veux pas paraître grossier. Perdre le sens des proportions, mal évaluer la taille des choses est quelque chose que nous humains faisons naturellement. Il est naturel, en regardant un chiffre isolé, de mal calculer son importance. Il est tout aussi instinctif […] de se méprendre sur l’importance d’un cas individuel ou d’une victime identifiable. Ces deux tendances sont les deux aspects fondamentaux de l’instinct de la taille. » (Factfulness, p. 166) Nous sommes impressionnés par les grands nombres et nous surestimons souvent certains chiffres lorsque nous n’avons pas les idées claires. Comment contrôler l’instinct de la taille Deux instruments vous permettront de ne pas perdre vos moyens face aux grands nombres : la comparaison et la division ! La comparaison, d’abord. Elle permet d’éviter de parler à propos de chiffres isolés. En 2016, 4,2 millions de bébés sont morts. Tel est le chiffre de l’UNICEF. C’est horrible. Mais ce chiffre est-il énorme ? Pour Rosling, non. Il est petit, si on le compare avec d’autres. En 2015, c’était 4,4 millions, et en 2014, 4,5 millions. En 1950 ? 14,4 millions. La loi des 80/20 Le principe 80-20 est simple : dans une liste de calcul, rechercher les 20 % des chiffres qui représentent 80 % du total et les traiter (les comparer et les diviser) en premier. Ce sont ces gros chiffres qui seront les plus riches en apprentissages. Le code PIN du monde Où vit la plus grande partie de la population mondiale aujourd’hui ? Où vivra-t-elle demain ? Aujourd’hui : 1 milliard en Amérique, 1 milliard en Europe, 1 milliard en Afrique, 4 milliards en Asie (aujourd’hui, le code PIN est 1-1-1-4). En 2100 ? 1 milliard en Amérique, 1 milliard en Europe, 4 milliards en Afrique, 5 milliards en Asie (nouveau code PIN : 1-1-4-5). « [N]ous nous trompons […] sur notre importance dans le marché mondial du futur. Beaucoup d’entre nous oublient de se comporter correctement avec ceux qui contrôleront les futurs traités commerciaux. » (Factfulness, p. 177) Diviser les nombres Diviser un nombre par un autre (par exemple le nombre d’enfants d’une ville avec le nombre d’enfants par école dans cette ville) permet de créer un taux : ce sont eux qui sont, le plus souvent, significatifs. Un exemple : est-il sensé de dire que la Chine pollue plus que les États-Unis ? Ne devrions-nous pas calculer plutôt le taux d’émissions de dioxyde de carbone par personne ? Alors, nous verrions qu’il n’y a pas à accuser la Chine ou l’Inde de polluer davantage que les Occidentaux ! Factualité « La factualité, c’est… reconnaître quand un chiffre isolé a l’air impressionnant (petit ou grand), et se rappeler qu’on pourrait avoir l’impression opposée en le comparant ou bien en le divisant avec d’autres chiffres. Pour contrôler l’instinct de la taille, remettez les choses en proportion. » (Factfulness, p. 184) Chapitre 6. L’instinct de généralisation L’instinct de généralisation Généraliser est nécessaire ; nous le faisons tous et nous avons bien raison. Impossible d’émettre des raisonnements et des jugements sans utiliser des catégories qui unifient les phénomènes. Toutefois, il peut nous desservir quand il nous empêche de remarquer les différences importantes ou nous incite à tirer des conclusions hâtives. Les stéréotypes, les préjugés, sont des « bloqueurs intellectuels » qui nous empêchent de penser correctement. Par exemple, les riches banquiers d’une grande banque d’investissement pensent — à tort, à en croire les données de Hans Rosling — que 20 % seulement des enfants sont vaccinés dans le monde. Alors qu’il y en a 80 ! Conséquence soulignée par l’auteur ? Ces investisseurs perdent des opportunités de profits considérables, car ils jugent mal ces populations. Et tout cela, pourquoi ? Car nous sommes abreuvés d’informations qui nous incitent à croire en un fossé gigantesque entre « eux » et « nous ». « Je pense que c’est pour cette raison que les gens du niveau 4 répondent si mal à ce genre de questions factuelles. La misère extrême que nous voyons aux informations finit par transformer la majorité de l’humanité en stéréotypes. » (Factfulness, p. 190) Pourtant, nous ne devons pas oublier que la majorité de la population mondiale est en train d’augmenter son niveau de vie. De plus en plus de personnes passent aux niveaux 2 et 3 de revenu, ce qui leur donne la possibilité de se fournir en biens de consommation. Les fabricants de biens de consommation, leurs planificateurs stratégiques et leurs commerciaux doivent se mettre ce fait en tête, au lieu de chercher à créer des produits de niche pour des consommateurs de niveau 4, dont les besoins de base sont déjà satisfaits. Bouts de réalité Voyager et connaître d’autres cultures est la meilleure façon d’éviter les généralisations abusives. On commet tous des erreurs, bien sûr. Nous généralisons à partir de bouts de la réalité parfois très fragmentaires : notre expérience dans notre pays nous paraît valable dans les autres pays. Ou, à l’inverse, il nous semble que les choses sont extrêmement différentes, alors qu’elles se ressemblent. La généralisation peut ainsi s’avérer dangereuse, puisqu’elle nous pousse à nous comporter d’une façon inadéquate, non adaptée à la situation dans laquelle nous nous trouvons. En voyageant, en apprenant les différences culturelles, nous apprenons aussi à devenir plus prudents et plus souples. Comment contrôler l’instinct de généralisation Première solution (autre que le voyage) : trouver de meilleures catégories. Pour cela, il n’est pas inutile de comparer des choses concrètes : comment se loge-t-on à tel endroit ? Comment dort-on ici ou là ? Le site Dollar Street est composé de plus de 40 000 photos qui vous enseignent les manières de vivre dans les pays de niveau 1, 2, 3 et 4. On remarque alors que les niveaux de revenu rassemblent des personnes d’origine très diverses. Pour illustrer : on cuit globalement la nourriture de la même façon qu’on soit un individu de niveau 2 chinois ou nigérian. Bref, le niveau de revenu est une catégorie qui permet d’assembler différemment que l’ethnie ou la religion, par exemple. Deuxième solution (complémentaire) : interroger ses catégories. Pour cela :

Questionnez les différences dans chaque catégorie ; Trouvez les similitudes entre groupes différents ; Mettez en doute la « majorité » ; Méfiez-vous des exemples exceptionnels ; Défaites-vous de l’idée que vous êtes « normal » ; Fuyez les généralisations entre groupes respectifs.

Factualité « La factualité, c’est… reconnaître quand une catégorie est utilisée comme une explication, et se rappeler que les catégories peuvent être trompeuses. Nous ne pouvons pas nous empêcher de généraliser, et nous ne devrions même pas essayer. Ce que nous devrions essayer en revanche, c’est d’éviter de généraliser à tort. Pour contrôler l’instinct de généralisation, interrogez vos catégories. » (Factfulness, p. 210)

Chapitre 7. L’instinct de la destinée L’instinct de la destinée « [C'] est l’idée selon laquelle des caractéristiques innées déterminent le destin des peuples, des pays, des religions ou des cultures. C’est l’idée que les choses sont comme elles sont pour des raisons inéluctables, inévitables. Ça a toujours été comme ça et ça ne changera jamais. » (Factfulness, p. 213) Trouver des régularités est très utile à la survie. Nous le faisons tous et avons bien raison de nous y prendre ainsi. Pourtant, cet instinct conservateur qui nous pousse à limiter nos actions en fonction de connaissances considérées comme acquises une fois pour toutes est aussi préjudiciable. Tout comme le reste des êtres vivants, les sociétés et les cultures se modifient et se transforment. Les sociétés non occidentales évoluent rapidement, pourtant on en prend peu conscience. Dire que l’Afrique est un cas désespéré ou que le monde musulman est fondamentalement différent du monde chrétien : voici deux exemples de préjugés liés à l’instinct de la destinée. Comment les rochers bougent Prenons le cas de l’Afrique. Bien sûr, l’Afrique du Nord s’en sort mieux. Mais même dans l’Afrique subsaharienne, les progrès sont énormes, même si la pauvreté reste visible et très problématique. Par exemple, les 50 pays d’Afrique subsaharienne ont réduit la mortalité infantile plus vite que la Suède en son temps. Cessons de croire que l’Occident demeurera toujours en progrès et cessons de penser que l’Afrique ne peut pas se transformer ! Cela nuit aux investissements mondiaux — surtout lorsque ces préjugés sont relayés par de grandes organisations comme le FMI — et ne permet pas de résoudre les crises comme celle de 2008. Autre cas : l’Iran. Les progrès en matière de santé, d’éducation et de contraception, notamment, y ont fait chuter le nombre de bébés par femme. Plus riches et plus éduquées, les Iraniennes décident de moins enfanter. Et cela, malgré une religion souvent plus présente dans la vie quotidienne. Autrement dit : la religion n’est pas le facteur le plus déterminant dans le choix du nombre d’enfants. Le niveau de revenu influe bien plus profondément. Comment contrôler l’instinct de la destinée Il faut tout d’abord prendre conscience que ce qui change lentement change bel et bien. Peu à peu, les lignes bougent, même si cela nous paraît imperceptible à première vue. Par ailleurs, n’oubliez pas de mettre à jour vos connaissances, au lieu de rester sur vos acquis. Soyez curieux et ouvert aux nouvelles données qui se présentent à vous. N’hésitez pas à aller chercher dans votre propre histoire et à interroger, pour ce faire, vos grands-parents. Comment votre propre pays s’est-il transformé ? Quelles étaient/sont leurs valeurs ? Je n’ai aucune vision Quelle est l’idée centrale, ici ? S’attend-on à ce que l’Afrique devienne identique à un pays européen, par exemple ? Hans Rosling raconte comment il fut surpris par la réponse de la présidente de la Commission de l’Union africaine, qui lui indiqua qu’il n’avait « aucune vision » pour l’Afrique. Voici ses propos retranscrits par l’auteur : « À la fin, vous avez dit que vous espériez qu’un jour, vos petits-enfants viendraient en touristes visiter l’Afrique grâce aux trains à grande vitesse que nous projetons de construire. C’est ça votre vision ? C’est toujours l’éternelle vieille vision européenne. Nkosazana me regarda droit dans les yeux. “Ce sont mes petits-enfants qui viendront visiter votre continent et voyager dans vos trains à grande vitesse, qui descendront dans cet exotique hôtel de glace dont on m’a parlé, que vous avez dans le nord de la Suède. Cela prendra beaucoup de temps, nous le savons. Cela demandera un grand nombre de sages décisions et des investissements immenses. Mais ma vision du continent dans cinquante ans, c’est que les Africains seront des touristes bienvenus en Europe, et non plus des réfugiés qu’on chasse.” » (Factfulness, p. 231) L’esprit colonial peut rester bien ancré, même chez les personnes qui ont fait le plus d’efforts et qui ont le plus travaillé auprès d’Africains, comme c’est le cas de Hans Rosling. Un grand travail reste à faire, au cours duquel chacun doit apprendre et évoluer. Factualité « La factualité, c’est… reconnaître que beaucoup de choses (des gens, des pays, des religions, des cultures) ont l’air permanentes uniquement parce qu’elles changent lentement. Pour contrôler l’instinct de la destinée, rappelez-vous qu’un changement lent reste un changement. » (Factfulness, p. 234) Chapitre 8. L’instinct de la perspective unique En qui pouvons-nous avoir confiance ? Les médias ne mentent pas, mais donnent une « photographie » incomplète du monde. Si vous ne vous servez que d’elle pour construire votre vision du monde, celle-ci sera limitée et donc tronquée. Les experts qui consacrent leur vie à une thématique sont souvent de bons interlocuteurs. Pourtant, là aussi, il faut prendre garde. L’instinct de la perspective unique La simplicité a son charme, mais c’est un charme trompeur, car il n’y a pas de cause unique à un problème. Il faut donc prêter attention à ne pas glisser de la belle simplicité au simplisme réducteur. La contradiction est un bien essentiel. N’ayez pas peur de vous y frotter et de mettre à l’épreuve vos idées sur le monde. Ne restez pas constamment en vase clos, avec les mêmes opinions et les mêmes amis. Pourquoi demeurons-nous coincés, bien souvent, dans le simplisme réducteur ? À cause de nos idéologies politiques, d’une part, et de nos biais professionnels, d’autre part. C’est pourquoi vous devez faire attention à la parole des experts, tout en vous appuyant sur elle concernant les données assurées. Les experts en démographie ou en histoire font un travail merveilleux, mais il n’empêche qu’ils peuvent aussi se tromper, en raison de leur tendance à voir tout selon un prisme en particulier. Il en va de même des militants : ceux-ci peuvent jouer un rôle fondamental pour faire bouger le monde, mais ils sont parfois ignorants de données essentielles, parce qu’ils exagèrent ou déforment, consciemment ou inconsciemment, les problèmes auxquels ils se consacrent. « Il y a eu des progrès dans les droits humains, dans la protection des animaux, dans l’éducation des femmes, dans la vigilance face au changement climatique, dans la gestion des catastrophes, et dans beaucoup d’autres domaines où les militants essaient d’éveiller les consciences en disant que les choses vont de plus en plus mal. Ce progrès a souvent lieu grâce à ces mêmes militants. Peut-être pourraient-ils obtenir les mêmes résultats, et même des résultats encore meilleurs, s’ils renonçaient à cette perspective unique — s’ils avaient une meilleure connaissance des progrès qui ont été faits, s’ils étaient davantage prêts à communiquer ces progrès à ceux qu’ils veulent convaincre. » (Factfulness, p. 241) Des marteaux et des clous Il n’existe pas qu’une solution clé en main aux problèmes, mais des milliers de solutions s’adaptant à chaque problème singulier. Les experts, parce qu’ils ont investi du temps dans leur savoir (qui est une « solution »), veulent parfois répondre à tous les problèmes de la même façon. Les chiffres, par exemple, ne sont pas la solution unique. C’est en parlant qu’on élabore les hypothèses, et non seulement en interprétant les données. L’observation directe est absolument cruciale, également. Autre fausse solution unique : la médecine. Il vaut parfois mieux faire de la prévention que de soigner. Or, cela oblige à penser à une série insoupçonnée d’éléments que le médecin ne prend généralement pas en compte (l’éducation, l’accès à l’eau et à l’électricité, les transports routiers, etc.). Les idéologues La démocratie libérale et la sécurité sociale viennent de l’idéologie. Se donner des objectifs, des rêves, est essentiel. Mais il faut faire attention à ce qu’elles ne deviennent pas des idées fixes et simplistes. Prenons deux exemples : la santé à Cuba et aux États-Unis. Cuba, un pays de niveau 3, s’en sort plutôt bien au niveau de la santé de la population, mais reste à niveau de pauvreté important ; les États-Unis font partie des pays riches où — malgré d’importantes dépenses sanitaires — l’espérance de vie n’est pas la plus élevée. Des deux côtés, de la pensée unique : l’idée que le gouvernement peut tout solutionner (Cuba), l’idée que le marché peut tout solutionner (États-Unis). Même la démocratie n’est pas l’alpha et l’oméga des progrès à réaliser en matière de santé, d’éducation et d’augmentation du niveau de revenu. À vrai dire, et même si cela est difficile à accepter, les pays qui ont connu la plus grande croissance économique et sociale ne sont pas les pays ayant une forte culture politique démocratique. Factualité « La factualité, c’est… reconnaître qu’une perspective unique peut limiter l’imagination, et se rappeler qu’il vaut mieux étudier les problèmes en partant de plusieurs angles si on veut en avoir une vision plus juste, et trouver des solutions concrètes. Pour contrôler l’instinct de la perspective unique, munissez-vous d’une boîte à outils, pas d’un marteau. » (Factfulness, p. 256)

Chapitre 9. L’instinct du blâme L’instinct du blâme On veut des coupables ! L’industrie pharmaceutique privilégie la recherche sur les maladies de riches. La faute en revient-elle au patron, au conseil d’administration, aux actionnaires, aux pensionnaires qui investissent dans les fonds de pension ? La « faute », la « cause » de quelque chose de négatif est souvent diffuse. En tout cas, elle est rarement simpliste. Mais cette façon de penser nous nuit : on ne peut résoudre un problème en accusant un individu ou un groupe. Le plus raisonnable consiste à étudier le système qui produit le problème. Jouer le jeu du blâme Les businessmen, les journalistes, les étrangers : il y a beaucoup de candidats au blâme.

Par exemple, les hommes d’affaires ne sont pas simplement les « méchants » face aux organisations caritatives internationales ; Les journalistes sont eux-mêmes des gens faillibles qui sont soumis à leurs instincts et aux pressions professionnelles ; Les réfugiés et les étrangers ne sont pas la cause de nos problèmes.

Il faut aussi minorer le rôle des grands leaders, politiques et moraux. Le pape, par exemple, ne peut décider à lui seul du comportement sexuel d’un milliard de personnes. Autres suspects possibles Les systèmes sont en cause, plus que les individus. Mais les choses se passent aussi bien, et c’est grâce, là aussi, à certains systèmes mis en place et grâce aux héros qui les maintiennent dans l’existence. Hans Rosling veut faire l’éloge des institutions et de la technologie. Les institutions comme l’éducation, la santé, la police et tous les métiers en général font un travail invisible et fondamental pour améliorer les conditions de vie. Plutôt que de les détester, n’oublions pas de rendre hommage à tous ses professionnels et à toutes ces structures dont nous avons continuellement besoin. La technologie est habituellement attaquée pour les dangers qu’elle provoque. Mais grâce à elle, la vie est devenue bien meilleure. Ne soyons donc pas trop prompts à accuser le développement industriel de tous les maux de la terre. Au contraire, pensons les technologies de demain. « Nous devons engager nos efforts dans l’invention de technologies nouvelles, qui permettront à 11 milliards de personnes de vivre la vie que tous veulent vivre. La vie que nous vivons maintenant au niveau 4, mais avec des solutions plus intelligentes. » (Factfulness, p. 279) Qui blâmer ? Il est inutile de casser la gueule à qui que ce soit lorsqu’on veut changer le monde. En fait, pointer du doigt un coupable, c’est s’empêcher de penser et d’agir efficacement. Factualité « La factualité, c’est… reconnaître quand on a affaire à un bouc émissaire, et se rappeler qu’incriminer un individu nous empêche souvent d’apercevoir d’autres explications possibles, et bloque notre capacité à empêcher l’apparition de problèmes similaires à l’avenir. Pour contrôler l’instinct du blâme, résistez à la recherche du bouc émissaire. » (Factfulness, p. 281) Chapitre 10. L’instinct de l’urgence Certaines personnes et institutions utilisent l’instinct d’urgence. « Il faut impérativement agir maintenant ! » disent-ils. Or, cela peut être une erreur. Bien sûr, face à un danger imminent, il importe d’agir vite. C’est de là que nous vient cet instinct. Attention à ne pas se laisser submerger : trop de stress, trop peu de pensée (amplification des autres instincts ou biais vus plus tôt) peuvent être les conséquences d’un sentiment d’urgence inutilement exacerbé. En revanche, nous sommes plus mous face aux risques lointains. Que l’on pense au peu de personnes qui épargnent pour leur retraite ou aux difficultés, pour les militants, de faire reconnaître le changement climatique. Mais la solution ne passe pas par l’activation et l’alimentation de l’instinct d’urgence (« Agissez maintenant ou demain il sera trop tard »). Apprenez à contrôler l’instinct de l’urgence : Offre spéciale ! Aujourd’hui seulement ! « La peur plus l’urgence produisent des décisions aussi stupides que spectaculaires, avec des effets collatéraux imprévisibles. Le changement climatique est un sujet trop important. Il exige des analyses systématiques, des décisions mûrement réfléchies, des actions progressistes et des évaluations méticuleuses. » (Factfulness, p. 291) Les chiffres ne servent pas à faire peur. Hans Rosling a refusé d’aider Al Gore, qu’il respecte et admire pourtant énormément pour sa lutte contre le changement climatique, lorsque celui-ci lui a demandé de fournir des graphiques effrayants pour « susciter la peur » de la population (et la pousser à agir). Pour l’auteur, on ne mobilise pas l’opinion publique à l’aide d’exagérations et de scénarios du pire. Au contraire, cette pratique risque de se révéler contreproductive. Mieux vaut présenter différents scénarios, plus ou moins graves, et présenter une prévision moyenne. Cela protège la crédibilité de l’expert et est plus honnête. Il faut s’atteler au problème sérieux du changement climatique de manière sérieuse, sans céder aux sirènes des prophètes de l’apocalypse. Les cinq risques mondiaux qui doivent vraiment nous inquiéter Voici 5 (voire 6) problèmes fondamentaux sélectionnés par l’auteur.

Pandémie mondiale : les dangers d’un nouveau type de grippe sont réels et bien documentés (nous sommes en 2017). Effondrement financier : les bulles et les krachs financiers que nous avons connus peuvent se reproduire. Nouvelle guerre mondiale : nous avons besoin de nous connaître mieux les uns et les autres et de ne pas nous mépriser. Changement climatique : sans chercher de mauvais coupables, nous devons faire preuve de solidarité mondiale et agir de façon raisonnée. Extrême pauvreté : moins un risque qu’une réalité qui demeure, mais qui entraîne des risques en chaîne. Risque inconnu : par définition on ne le connaît pas et on ne peut pas le prévoir, mais il importe de rester vigilant face aux risques nouveaux.

Factualité « La factualité, c’est… reconnaître les moments où une décision a l’air urgente, et se rappeler que c’est rarement le cas. Pour contrôler l’instinct de l’urgence, procédez par petits pas. » (Factfulness, p. 307)

Chapitre 11. La factualité en pratique Factualité en pratique Il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études pour être capable de factualité. Il faut du courage. Il faut être capable de résister aux instincts qui brouillent le jugement et peuvent nous faire commettre l’irréparable. En tant qu’individu établi dans un pays de niveau 4 éduqué, vous — lecteur de ce livre ou de la présente chronique —, demandez-vous comment la mettre en pratique dans votre activité de journaliste, de militant ou de citoyen. L’éducation est essentielle « Nous devons enseigner à nos enfants un cadre basique, mis à jour, fondé sur les faits — la vie aux quatre niveaux et dans les quatre grandes régions — et les entraîner à utiliser les règles de base de la factualité […] Cela leur permettrait de contextualiser les nouvelles qui arrivent du monde entier, et de repérer les moments où les médias, les militants ou les commerçants jouent sur leurs instincts dramatiques, avec des histoires dramatiques. Ces compétences appartiennent à la pensée critique, qui est déjà enseignée dans de nombreuses écoles. Elles protégeraient la génération qui vient contre beaucoup d’ignorance. » (Factfulness, p. 315) Les entreprises ont du travail à faire pour comprendre que les marchés asiatiques et africains sont les marchés du futur. Elles doivent se transformer pour devenir plus internationales et moins marquées géographiquement pour être « appropriées » par d’autres cultures. Pour cela, un travail de fond visant à se défaire des préjugés négatifs à l’égard de l’Afrique et de l’Asie est nécessaire. Les journalistes, les militants et les politiciens n’ont pas à dire le monde tel qu’il est, de façon complètement neutre. Il est normal et souhaitable qu’ils adoptent un point de vue. Toutefois, ils devraient vérifier que leur vision du monde est à jour, en développant des façons de penser factuelles et, par exemple, en replaçant les événements dans leur contexte historique. Se concentrer sur le commun, sur le lent, sur l’invisible, plutôt que sur l’urgent, le sensationnel et l’exceptionnel : telles sont quelques pistes pour améliorer ces pratiques. Et vous, dans votre propre domaine d’expertise, comment pouvez-vous développer une attitude factuelle ? Il y a un nombre sans fin d’ignorances, de choses qui demandent à être éprouvées, questionnées, découvertes. Quels sont les faits les plus importants concernant votre organisation ou votre profession ? N’ayez pas peur d’ennuyer ou de vexer. Au contraire, la plupart des gens adorent apprendre ! Conclusion sur « Factfulness » : Un livre qui voit le verre à moitié plein et qui donne des clés de compréhension du monde Mieux vaut baser son existence sur des données fiables. Cela nous évite des erreurs de jugement et des actions inefficaces ou dangereuses. Par ailleurs, cela est plus confortable psychiquement : elle provoque moins de stress lié à la négativité et à la peur. « Quand nous aurons une vision du monde basée sur les faits, nous pourrons voir que le monde n’est pas si mauvais qu’il en a l’air — et nous pourrons voir ce que nous devons faire pour continuer à le rendre meilleur. » (Factfulness, p. 324) Ce qu’il faut retenir de « Factfulness » Pour devenir plus factuel, n’oubliez pas d’apprendre à contrôler les instincts suivants :

Fossé > Commencez par chercher ce que fait la majorité ; Négativité > Attendez-vous aux mauvaises nouvelles ; Ligne droite > Les lignes peuvent s'infléchir ; Peur > Calculez les risques ; Taille > Mettez les choses en proportion ; Généralisation > Demandez-vous si vos catégories sont pertinentes ; Destinée > Un changement lent reste un changement ; Unicité > Diversifiez vos approches ; Blâme > Cherchez des causes, pas des coupables ; Urgence > Procédez par petits pas.

Points forts :

Un ouvrage intéressant qui traite de questions essentielles pour notre avenir commun ; Un ton à la fois drôle, accessible et touchant (l'auteur raconte ses expériences dans le monde entier) ; Une volonté forte de clarifier les messages importants et de proposer un cadre didactique.

Point faible :

Il est toujours possible de ne pas être d'accord avec quelques prises de position de l'auteur (concernant les moyens de supprimer la richesse ou sur la meilleure voie à prendre pour l'avenir du monde). Mais inciter à la discussion, est-ce vraiment un point faible ?

Ma note :                  Avez-vous lu le livre de Hans Rosling « Factfulness. Penser clairement, ça s'apprend ! » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Hans Rosling « Factfulness. Penser clairement, ça s'apprend ! » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Hans Rosling « Factfulness. Penser clairement, ça s'apprend ! »

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Thu, 28 Oct 2021 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11768/Factfulness.-Penser-clairement-a-sapprend-
Écriture : mémoires d’un métier http://www.olivier-roland.fr/items/view/11760/criture-mmoires-dun-mtier

Résumé de « Écriture : mémoires d’un métier » : Dans cet ouvrage, Stephen King se remémore les événements qui l’ont conduit à devenir écrivain, mais il nous livre également une analyse sur le langage et sur les mécanismes de l’écriture. Par Stephen King, 349 pages, 2003. Note : Cet article invité a été écrit par Florence du site florence-georgeon.com Titre original : On Writing: A Memoir of the Craft Chronique et résumé de « Écriture : mémoires d’un métier » de Stephen King

Mon introduction Stephen King est un auteur best-seller incontournable dont les ouvrages sont mondialement connus. Il a écrit 55 romans qui ont été vendus à plus de 350 millions d’exemplaires et adaptés à de nombreuses reprises au cinéma, à la télévision, en comics et même au théâtre. Si vous êtes un fan de cet auteur iconique, ce livre va vous permettre d’en découvrir plus sur sa vie et sur ses plus grands succès. Toutefois, Écriture n’est pas qu’une simple autobiographie. Il s’agit d’un véritable essai sur l’écriture et sur le langage à destination des écrivains qui souhaiteraient se perfectionner. Stephen King partage les leçons qu’il a tirées de ses expériences en évoquant notamment ses erreurs et ses échecs, nourrissant ainsi une réflexion profonde sur l’art d’écrire. Le maître de l’horreur y enseigne tout ce qu’il sait sur son métier et sur la méthode pour écrire de bons romans, le tout dans une prose accessible, légère, et agréable à lire. Après la lecture de ce livre, vous allez certainement avoir une autre vision de l’auteur, de ses œuvres et du métier d’écrivain en général. Avant-propos 1 En 1992, Stephen King occupe le poste de deuxième guitare dans un groupe de rock essentiellement composé d’écrivains, les Rock Bottom Remainders. Entre les concerts et les répétitions, ils leur arrivent occasionnellement de parler de leur travail respectif. Il a l’idée d’écrire un livre sur l’écriture après avoir eu une discussion sur le langage avec Amy Tan, l’une des membres du groupe. L’auteur ne veut pas rédiger un essai pompeux sur le sujet. Il veut faire ce qu’il sait faire de mieux : raconter une histoire, son histoire. Son but est d’expliquer avec clarté et simplicité comment il en est venu à exercer ce métier. Avant-propos 2 D’après Stephen King, la plupart des livres sur l’écriture sont « pleins de conneries », car les écrivains ne comprennent pas toujours pourquoi ce qu’ils écrivent fonctionne ou pas. Il présume que son ouvrage n’en sera pas exempt. Par conséquent, il s’engage à écrire un texte court pour limiter les bêtises qui pourraient s’y trouver. Avant-propos 3 Ce passage très bref peut être résumé en une phrase : « Le directeur littéraire a toujours raison. » Il s’agit d’un commandement plutôt obscur, auquel il ne fera plus référence dans le reste du livre. CV Dans cette première partie, Stephen King se livre à l’exercice difficile de l’autobiographie. Il parle de son amour grandissant pour l’écriture et de sa rencontre avec sa femme qui sera un soutien sans failles tout au long de sa carrière. Il n’omet pas de mentionner ses années les plus sombres, ses problèmes avec l’alcool et la drogue. L'auteur de "Écriture : mémoire d'un métier" ne nous cache rien, nous parlant aussi bien de ses réussites que de ses échecs comme autant d’expériences qui lui ont permis de devenir l’auteur best-seller que tout le monde connaît aujourd’hui. Avant de commencer la chronique de ce chapitre, sachez que les intitulés des sous-parties qui vont suivre ont été créés pour distinguer les différentes étapes du récit. Elles n’existent pas dans l’œuvre originale sauf la dernière sous-partie intitulée « Qu’est-ce qu’écrire ? » La naissance d’une passion Abandonnés par leur père, le jeune Stephen et son frère aîné David sont élevés par leur mère, Nelly Ruth Pillsbury King, qui enchaîne les petits boulots pour faire vivre ses deux garçons. Il passe une enfance qu’il qualifie lui-même de bizarre et chaotique, marquée par de nombreux déménagements et des problèmes de santé qui le clouent au lit pendant plusieurs mois. Après une rougeole, une opération des amygdales et une infection aux oreilles qui le conduit à vivre l’une des expériences les plus traumatisantes de sa vie chez un ORL qui doit le soigner en lui perçant les tympans, il est retiré de l’école durant une année entière. Consigné à la maison, il passe son temps à lire des livres et des bandes dessinées. « Je dus bien lire un million de bandes dessinées, passant des aventures de Tom Swift et Dave Dawson (héroïque pilote de la Seconde Guerre mondiale dont tous les avions avaient des hélices qui « griffaient l’air » pour gagner de l’altitude) aux récits animaliers à vous glacer le sang de Jack London. » Ces ouvrages stimulent l’imagination du jeune garçon qui a rapidement envie d’écrire ses propres histoires. Il commence par ce qu’il appelle des « plagiats hybrides » d’un récit intitulé Combat Casey. Il recopie l’essentiel du texte auquel il ajoute quelques descriptions de son invention. Encouragé par sa mère qui est impressionnée par la qualité de ses écrits, il crée finalement ses propres aventures. Sa première œuvre originale est longue de quatre pages et raconte l’histoire de quatre animaux magiques circulant dans une vieille voiture et venant en aide aux petits enfants. Il ne s’arrête pas là et continue à écrire sans discontinuer. Jeune adolescent, il envoie des nouvelles à des magazines en espérant être publié. Après de nombreux refus, une de ses histoires finit par être acceptée dans une revue d’horreur dirigée par Mike Garrett qui lui donne le titre de « In A Half-World of Terror », « Dans un demi-monde de terreur ». L’auteur pourrait considérer cet événement comme une réussite. Pourtant, il n’y consacre que quelques lignes. Il est bien plus fier d’une nouvelle qu’il a écrite après celle-là et qu’il considère comme sa première idée d’histoire vraiment originale bien qu’elle ait été refusée par le Alfred Hitchcock Mystery Magazine. En quoi est-elle singulière ? Pour une fois, il la tire intégralement de son imagination sans passer par des références aux œuvres qu’il adore lire. L’idée lui vient en voyant sa mère recouvrir des cahiers de timbres Green Stamps H&S pour offrir une lampe à sa tante Molly. Il invente une histoire qui s’appelle « Happy Stamps » où le héros souhaite acheter une maison à sa mère en contrefaisant suffisamment de timbres Happy Stamps. Il plantera la lettre de refus du Alfred Hitchcock Mystery Magazine sur un clou dans sa chambre. La première d’une longue série avant qu’il connaisse son premier véritable succès. Cependant, l’auteur ne s’est jamais laissé abattre et ses échecs ont toujours été une source d’enseignement qui lui ont permis de bâtir la carrière qu’il a aujourd’hui. Écrire la porte fermée et corriger la porte ouverte

Adolescent, Stephen King apprend une grande leçon en travaillant en tant que journaliste sportif pour Le Lisbon, le journal hebdomadaire de sa ville. Malgré des talents certains pour l’écriture, le jeune homme n’a jamais été attiré par le métier de journaliste. Il obtient ce poste après avoir édité un journal parodique dans son lycée rempli de potins inventés sur ses professeurs dont il dissimule la véritable identité derrière les surnoms que les élèves leur ont donnés. Si ses camarades accueillent son œuvre avec enthousiasme, la plaisanterie lui vaut de sérieuses remontrances ainsi que quelques heures de colles. Son travail ne passe pas non plus inaperçu auprès du conseil d’orientation qui le convoque pour diriger sa « plume turbulente » vers des voies plus constructives. C’est de cette manière qu’il décroche son poste au Lisbon dont le rédacteur en chef se nomme John Gould. Il reçoit alors un conseil qu’il n’oubliera jamais : « écrivez la porte fermée et corrigez la porte ouverte ». Autrement dit, vous devez d’abord écrire une histoire en vous la racontant à vous-même sans vous occuper des détails et des tournures de phrase. Une fois que cette première étape est terminée, vous pouvez relire votre texte pour enlever tout ce qui ne va pas, tout ce qui ne devrait pas se trouver là. Lorsque tout est bien en place, vous pouvez ouvrir la porte, et votre récit appartient alors à tous ceux qui ont envie de le lire ou de le critiquer. Son premier grand succès Stephen King entre à l’université où il rencontre celle qui deviendra son épouse, Tabitha Spruce. Il fait sa connaissance en 1969 et tombe amoureux d’elle au cours d’un atelier de poésie. La jeune femme pense comme lui qu’un beau texte peut être soutenu par une idée sans avoir besoin d’être un assemblage de belles phrases sans aucun sens, capturées à la volée dans une soudaine effusion de l’esprit. Ils se comprennent et ils partagent les mêmes valeurs dans des domaines essentiels pour l’un comme pour l’autre, à savoir la langue et l’écriture. Tabitha le soutient sans réserve, et il confie que la solidité de leur mariage est sans doute ce qui lui a permis d’avoir une carrière aussi stable et prolifique. « Écrire est un boulot solitaire. Avoir quelqu’un qui croit en vous fait une sacrée différence. Ce quelqu’un n’a pas besoin de faire de discours. Qu’il croie en vous est généralement suffisant. » L’auteur lui doit en effet beaucoup, car sans elle, Carrie n’aurait peut-être jamais vu le jour. Stephen King n’a jamais aimé le personnage de Carrie White. Elle lui faisait l’effet d’une gourde passive. Il n’avait aucune sympathie pour elle et n’arrivait pas à s’émouvoir du harcèlement qu’elle subissait. Il éprouvait également beaucoup de difficultés à écrire un récit composé majoritairement de femmes, et il avait le sentiment que l’histoire ne pourrait fonctionner que si elle était longue alors que son but était de la publier en format court dans une revue. Considérant le projet comme une perte de temps, il décide de jeter son manuscrit à la poubelle. Heureusement, Tabitha récupère les feuillets et comprend tout de suite que l’histoire a du potentiel. Elle demande à son mari d’écrire la fin et elle lui offre également son aide pour tout ce qui concerne les habitudes des filles au lycée. « […] j’ai compris que le fait d’arrêter la rédaction d’un texte simplement parce que c’est difficile, sur le plan affectif ou sur celui de l’imagination, est une mauvaise idée. Il faut parfois continuer même quand on n’en a pas envie, et il arrive qu’on fasse du bon boulot alors qu’on a l’impression d’être là, à pelleter bêtement de la merde, le cul sur une chaise. » L’intuition de sa femme sera la bonne puisque ce livre sera l’ouvrage qui fera décoller sa carrière. Les années sombres À l’instar du héros de Shining, Stephen King sombre dans l’alcoolisme. Il est dans le déni face au problème, préférant se dire qu’il a simplement un goût prononcé pour l’alcool. Lorsque l’état du Maine met en vigueur une loi qui l’oblige à récupérer les bouteilles et les canettes, il réalise en voyant les flacons vides qu’il a un véritable souci avec la boisson. « Sainte mère, je suis alcoolique, me dis-je. Il n’y a pas eu d’option divergente dans ma tête, après tout, c’était moi qui avais écrit Shining, non ? Qui l’avais écrit sans me rendre compte, du moins jusqu’à ce soir-là, que c’était de moi que parlait le livre. » En plus de l’alcool, l’auteur consomme également des drogues. Il est terrifié à l’idée de ne plus réussir à vivre et à travailler sans, si bien qu’il n’arrive pas à s’en passer. Son problème est tel qu’il ne se souvient même pas avoir écrit Cujo. Une fois encore, Tabitha est là pour lui venir en aide et lui procurer l’électrochoc dont il a besoin. « Elle me dit que j’avais le choix : soit je me faisais soigner dans un centre spécialisé, soit je fichais le camp de la maison. Elle dit aussi qu’elle et les enfants m’aimaient et que c’était précisément pour cette raison qu’ils n’avaient aucune envie d’assister à mon suicide. » Il fait les efforts nécessaires pour se désintoxiquer sans jamais cesser d’écrire. Peu à peu, il retrouve un rythme de travail régulier, puis de nouveau la joie d’exercer son métier. Qu’est-ce qu’écrire ? Cette question est le seul véritable titre que Stephen King donne à cette partie intitulée sobrement « CV ». La réponse se résume en un mot : télépathie. Pour l’auteur, l’écriture est une forme de magie où l’écrivain transmet des messages à son public à travers le temps et l’espace. Il en fait une démonstration simple en demandant au lecteur d’imaginer une table recouverte d’un tapis rouge avec une cage de la taille d’un aquarium posée dessus. Dans cette cage, il y a un lapin blanc avec un nez rose et des yeux également bordés de rose. Il grignote un morceau de carotte qu’il tient entre ses pattes et le numéro 8 est écrit sur son dos à l’encre bleue. Si vous jouez le jeu et que vous faites bien le travail d’imagination demandé, vous constaterez qu’une transmission de pensée s’opère entre l’auteur qui écrit ces lignes en 1997 et vous qui venez tout juste de les déchiffrer. Vous visualisez tout ce qu’il vous dit de visualiser sans qu’aucun de ces éléments n’existe ailleurs que dans son esprit et dans le vôtre. « Pas un instant je n’ai ouvert la bouche et pas un instant vous n’avez ouvert la vôtre. Nous ne sommes même pas ensemble dans la même année, encore moins dans la même pièce… Si ce n’est que nous sommes ensemble et proches. » L’écriture est un art puissant que tous ceux qui veulent l’exercer doivent prendre au sérieux. « Si vous êtes capable de prendre l’écriture au sérieux, nous pouvons faire affaire. Si vous n’en êtes pas capable, ou si vous ne voulez pas, le moment est venu pour vous de refermer ce livre et de faire autre chose. » Cette première partie est une véritable source d’inspiration pour les écrivains qui viennent chercher des conseils d’écriture. Stephen King était un passionné depuis son plus jeune âge qui ne s’est jamais laissé abattre devant l’adversité, les refus et les critiques. Il n’a jamais cessé d’écrire et sa persévérance a fini par payer. Toutefois, il ne prétend pas que tout le monde peut devenir comme lui. Il souhaite juste enseigner aux auteurs qui prennent l’écriture au sérieux à devenir de meilleures versions d’eux-mêmes et à pouvoir faire de la magie, c’est-à-dire embarquer leurs lecteurs dans un voyage émotionnel et sensoriel. Pour cela, ils auront besoin d’un certain nombre d’outils que l’auteur va leur donner dans le chapitre suivant. Boîte à outils Le grand-père et l’oncle de Stephen King étaient tous les deux charpentiers. Fazza, son grand-père, avait fabriqué à la main une boîte à outils qui pesait environ trente-cinq kilos.

Elle contenait des instruments en tout genre pour bricoler. L’auteur fait une analogie entre cette boîte à outils de charpentier et la boîte à outils que l’écrivain doit toujours transporter avec lui pour faire du bon travail et surmonter n’importe quelle difficulté. Elle est constituée d’au moins quatre niveaux, et comme dans celle de Fazza, les outils les plus usuels sont placés dans les compartiments du haut. Il fait régulièrement référence à l’ouvrage The Elements of Style de William Strunk dont il s’est vraisemblablement inspiré pour établir cette liste. Le vocabulaire L’examen commence avec le vocabulaire placé dans le compartiment du haut. Certains auteurs ont un vocabulaire vaste et complexe alors que d’autres en ont un plus étroit et plus simple. Cependant, l’important n’est pas la qualité ou la quantité de vocabulaire possédé, mais la façon de l’employer. Écrire, c’est l’art d’appliquer le mot qui convient le mieux à une certaine situation. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’être simple et direct. Stephen King recommande de ne pas chercher à adopter des mots compliqués qui se marieraient mal avec ce que vous décrivez. Il préconise d’utiliser le premier mot qui vous vient à l’esprit, car il sera toujours le plus approprié et le plus expressif. «  Si vous hésitez et vous mettez à cogiter, vous finirez par trouver un autre mot — il y en a toujours un —, mais il ne sera sans doute pas aussi bon que le premier, ne traduira pas aussi bien ce que vous vouliez vraiment dire. » Malgré tout, si vous avez peur de ne pas avoir assez de vocabulaire, l’auteur explique que c’est un outil qui s’acquiert naturellement, à force de lecture. La grammaire L’écriture ne peut pas se passer de la grammaire puisqu’elle est au fondement même du langage. Stephen King considère qu’elle est le deuxième élément à placer au niveau supérieur de la boîte à outils. Sans elle, les phrases sont bancales et le propos est confus. « La grammaire n’est pas juste un truc casse-bonbons ; elle est le bâton sur lequel vous vous appuyez pour que vos pensées partent du bon pied et cheminent. » Si votre grammaire est rouillée, elle peut être réaffûtée avec un Bescherelle ou un autre livre du même genre. La voix passive Toujours dans le premier compartiment de la boîte à outils, Stephen King désigne la voix passive comme étant l’ennemi numéro 1. Pour les écrivains peu sûrs d’eux, la voix passive est une sécurité qui leur donne un faux sentiment d’autorité, mais il faut apprendre à s’en passer. Elle alourdit la phrase, la rend compliquée à déchiffrer alors que le but est de faciliter les choses pour le lecteur. « Le lecteur doit être votre principal souci ; sans votre Fidèle lecteur, vous n’êtes qu’une voix couinante dans le vide. » Les adverbes « L’adverbe n’est pas un ami » est le dernier conseil que l’auteur place dans le compartiment supérieur de la boîte à outils. L'adverbe sert à modifier un adjectif, un verbe ou un autre adverbe. Il s’agit en général de mots qui se terminent en –ment. Comme pour la voix passive, l’adverbe est une sécurité pour les écrivains timides. « Lorsqu’il utilise la voix passive, l’écrivain trahit en général sa peur de ne pas être pris au sérieux […]. Avec l’adverbe, l’écrivain trahit le fait qu’il craint de ne pas s’être exprimé avec clarté […]. » Stephen King conseille donc d’éviter de les utiliser lorsqu’ils ne sont pas nécessaires. Le contexte est censé donner suffisamment d’éclairage au lecteur pour qu’il comprenne la situation. Par exemple : « Il referma brutalement la porte ? Ne devrait-on pas déjà savoir comment notre héros va refermer la porte ? Si ce qui précède nous éclaire, brutalement n’est-il pas de trop ? N’est-ce pas redondant ? » Il invite l’écrivain à se poser des questions et à faire attention à ne pas placer des adverbes à outrance, notamment dans les dialogues. Les adverbes ont tendance à alourdir la phrase, à la rendre plus faible ou plus ridicule qu’elle ne l’est. Le style Avec le style, Stephen King s’attaque au deuxième compartiment de la boîte à outils. Le style est avant tout une question de disposition des paragraphes. Lorsque vous ouvrez un livre, ces derniers vous renseignent sur les intentions de l’auteur. Les paragraphes courts suggèrent que le texte sera facile et que la lecture sera légère. Au contraire, les paragraphes longs témoignent d’un livre qui sera difficile, rempli d’idées, de descriptions et de passages narratifs denses. Les paragraphes donnent aux lecteurs une idée du rythme et comme un musicien, l’auteur doit apprendre à en jouer. Il suffit pour ça de lire beaucoup et de beaucoup écrire, car c’est quelque chose qui doit s’imposer naturellement, sans avoir besoin d’y réfléchir. La longueur Pour en finir avec la boîte à outils, l’auteur parle de l’épaisseur du livre qui renseigne le lecteur sur l’engagement pris par l’écrivain afin de créer l’histoire. Stephen King ne dit pas qu’il faut écrire beaucoup ou au contraire, qu’il faut être concis, car la longueur ne garantit pas la qualité d’un ouvrage. Il réutilise la métaphore du charpentier pour expliquer qu’il faut se mettre à construire, à bâtir son roman paragraphe après paragraphe à l’aide de ses outils, de son vocabulaire, de sa grammaire et de ses connaissances stylistiques. « Les bons textes sont ceux pour lesquels on a fait le bon choix lorsqu’il s’est agi de définir les outils avec lesquels on prévoyait de travailler. » Écriture Les différents types d’écrivains Dans la partie intitulée « Boîte à outils », Stephen King s’adressait aux écrivains sérieux. L’entonnoir se referme puisqu’il s’adresse à présent aux écrivains sérieux et compétents. Il répertorie les différents types d’écrivains sous la forme d’une pyramide. Les mauvais écrivains sont à la base. Au-dessus se trouvent les écrivains compétents. Le niveau suivant est celui des bons écrivains qui ont réellement du talent, et au sommet se trouvent « des génies, des accidents divins, pourvus de dons qu’il est au-delà de nos capacités de comprendre et à plus forte raison d’atteindre. »

À travers ce livre, l’auteur veut faire en sorte que les écrivains compétents deviennent de bons écrivains. Tous ceux qui ne sont pas prêts à faire les efforts et les sacrifices nécessaires pour s’améliorer ne sont pas invités à poursuivre la lecture. L’importance de la lecture et de l’écriture Le Commandement Suprême de Stephen King aux apprentis auteurs est le suivant : « Si vous voulez être écrivain, il y a avant tout deux choses que vous devez impérativement faire : lire beaucoup et beaucoup écrire. » Autrement dit, vous vous améliorerez en observant ce que font les autres et en pratiquant. La lecture vous poussera à travailler plus dur en assimilant inconsciemment un certain nombre de mécanismes, tant du point de vue de la narration que du langage. L’écriture, quant à elle, vous permettra de mettre en pratique vos observations, de développer votre style, et de gagner en clarté et en simplicité. Il s’agit d’un travail à prendre au sérieux. Il faut lire et écrire un peu tous les jours pour faire de réels progrès. Écrire la porte fermée Il semblerait qu’il faille prendre ici le conseil au sens littéral. En effet, Stephen King recommande d’écrire dans un lieu avec une porte que l’on peut fermer. La porte sert à vous couper du monde extérieur pour que vous soyez concentré sur votre tâche. Bannissez de cette pièce tout ce qui pourrait constituer une source de distraction et fixez-vous un objectif quotidien en vous interdisant d’ouvrir la porte tant qu’il n’est pas atteint. Dire la vérité Pour Stephen King, il s’agit de la plus grande mission de l’écrivain. Pour faire entrer le lecteur dans l’histoire, il faut être honnête et parler de ce que vous connaissez. Il ne s’agit pas de faire un cours sur un sujet précis, mais de retranscrire ce que vous savez de la vie et des gens en écrivant avec votre cœur et votre imagination. « Ce que vous savez, vous, est ce qui vous rend unique à votre façon. » Un bon écrivain doit parler de ce qu’il a vu, de ses sentiments et de ses émotions avec ouverture d’esprit et en allant toujours droit au but. L’intrigue L’auteur explique que les trois éléments constitutifs d’une histoire sont :

la narration qui fait avancer le récit ; la description chargée de plonger le lecteur dans la réalité sensorielle du roman ; les dialogues qui donnent une voix aux personnages.

La situation vient en premier, puis la narration. Enfin, ce sont les personnages qui finissent par faire les choses à leur façon. L’intrigue ne fait pas partie de la liste, car il pense qu’elle nuit à la spontanéité dans le récit. Il faut laisser l’histoire se raconter elle-même, laisser de la place à l’imprévu et faire en sorte que l’intrigue apparaisse naturellement durant l’écriture. En effet, Stephen King compare l’écrivain à un paléontologue qui découvre un fossile et qui doit l’extraire du sol petit à petit à l’aide de ses outils. Il n’a aucune idée de ce qu’il va trouver une fois son travail achevé. « J’ai parfois ma petite idée sur la façon dont tout se terminera, mais je n’ai jamais exigé d’un ensemble de personnages qu’ils se conforment à mes directives ; je veux au contraire qu’ils fassent les choses à leur façon. » La description La description est une invitation sensorielle à entrer dans l’histoire. Pour que le lecteur réussisse à se représenter votre monde, il faut avoir une idée claire de ce qu’il doit avoir en tête. Cependant, il ne faut pas le noyer sous un flot de détails superflus. Que vous décriviez un lieu ou un personnage, vous devez vous contenter de donner les éléments les plus pertinents. L’imagination de votre lecteur fera le reste. Pour parfaire votre savoir-faire dans ce domaine, Stephen King conseille une nouvelle fois d’appliquer le commandement suprême de tous les écrivains qui est de lire beaucoup et de beaucoup écrire. Les dialogues Le comportement et la façon de parler de vos personnages renseignent le lecteur sur leur personnalité. Il faut qu’ils aient leur propre voix, leur propre façon de parler pour que le dialogue ait l’air naturel et qu’on parvienne plus facilement à les distinguer. Les mots et les expressions que vous allez employer dépendront de leur personnalité. Il ne faut pas hésiter à employer des mots vulgaires si vous pensez qu’ils reflètent la nature et l’état d’esprit du personnage concerné. « Si vous dites "Oh, flûte !" à la place de "Oh, merde ! " par crainte d’être critiqué par les gens bien-pensants, vous rompez le contrat tacite passé entre l’écrivain et ses lecteurs : vous leur aviez en effet promis de dire la vérité sur la façon dont les gens se comportent et parlent par le biais d’une histoire inventée. » Les personnages Pour Stephen King, les intentions de l’auteur importent peu. Ce sont les personnages qui prennent vie et influencent l’histoire. Ce sont les personnages qui finiront par vous raconter l’histoire en rencontrant des difficultés, en prenant des décisions et des initiatives qui entraîneront l’aventure dans une certaine direction. Tout comme pour l’intrigue, le caractère des personnages découle de la situation initiale. Rien n’est prémédité, tout est révélé au fur et à mesure, comme un paléontologue qui met au jour un fossile. La thématique et le symbolisme Pour Stephen King, il faut d’abord se concentrer sur l’histoire. La thématique apparaîtra spontanément durant la relecture. Il n’y a pas besoin de faire un effort conscient pour ça. Il en va de même pour le symbolisme. Votre récit peut être rempli de symboles et de références que vous n’avez pas vus tout de suite, mais qui paraîtront limpides lorsque vous procéderez à la relecture. Il prend l’exemple de La Ligne verte en disant qu’il n’avait pas remarqué que John Coffey avec les mêmes initiales que Jésus Christ, jusqu’à ce qu’il relise son texte. Dans Carrie, il n’avait pas relevé que le sang était omniprésent dans les moments les plus importants du livre. Le symbolisme permet de créer une œuvre unifiée et agréable à lire tandis que la thématique permet de centrer ses idées et de répondre à la question suivant : quel message voulez-vous faire passer ? La relecture et la réécriture Après avoir terminé le premier jet, Stephen King conseille de se tenir à l’écart du texte pendant au moins six semaines. Ce délai permet d’avoir suffisamment de recul sur l’histoire et de s’y replonger avec un regard presque neuf. La réécriture est nécessaire pour retirer tout ce qui ne va pas dans le texte, déceler les faiblesses, corriger les incohérences et se débarrasser du superflu. Pour parvenir à effectuer ce travail correctement, l’auteur explique qu’il faut amputer l’histoire de 10 %. Autrement dit, si un texte contient 350 000 mots, il faut faire tout votre possible pour le réduire à environ 315 000. Vous ne conserverez ainsi que ce qui est vraiment essentiel. Le lecteur idéal L’auteur explique qu’il faut toujours écrire pour une personne bien précise en qui vous avez confiance. Vous devez faire attention à son opinion et imaginer ce qu’elle penserait de ce que vous êtes en train de rédiger. En pensant à ce qui pourrait lui plaire ou lui déplaire, vous aurez une idée concrète de la façon dont doivent s’enchaîner les événements. La recherche Il faut écrire à propos de ce que vous connaissez, mais si vous ne maîtrisez pas le sujet que vous êtes en train de traiter, vous devez faire des recherches. Les recherches sont indispensables pour rendre votre histoire convaincante et vraisemblable. Les ateliers d’écriture Stephen King a des doutes sur l’intérêt des séminaires ou des cours d’écriture. Il ne pense pas qu’ils soient particulièrement bénéfiques, car les critiques obligent à écrire la porte ouverte en permanence et on vous presse sans arrêt de vous expliquer. Cependant, il comprend que les auteurs puissent être attirés. « Cours et séminaires d’écriture ont au moins un avantage indéniable : on y prend au sérieux le désir d’écrire de la fiction ou de la poésie. » Les agents et les éditeurs Le monde de l’édition aux États-Unis est différent du système français. Dans le pays de l’oncle Sam, se faire éditer est pratiquement impossible sans passer par un agent littéraire. Stephen King oriente donc ses recommandations en prenant en compte ce marché particulier. Toutefois, on trouve dans ce chapitre des conseils pertinents qu’il est possible d’appliquer pour la France aussi. Il préconise par exemple de se renseigner sur les maisons d’édition qui publient le même genre de livres que vous écrivez. Il faut également rédiger avec soin la lettre de présentation et le synopsis que vous enverrez en même temps que vous déposerez votre manuscrit. Vous devez les convaincre d’aimer votre histoire avant même qu’ils ne l’aient lu. Écrire pour les bonnes raisons Il s’agit du dernier conseil de Stephen King : il faut écrire pour le plaisir et pour l’enthousiasme que cela vous procure. Il ne faut jamais écrire pour l’argent, le succès ou la renommée. Vous n’arriverez jamais à être comblé si vous n’écrivez pas pour les bonnes raisons. De la vie : un post-scriptum Stephen King nous parle d’un accident survenu en juin 1999. Lors de sa promenade quotidienne, il se fait renverser par un van Dodge bleu clair. Il échappe miraculeusement au pire, mais les blessures sont importantes. Il a une jambe cassée en neuf endroits, le genou fendu, une fracture de l’acétabule de la hanche droite, une fracture préchantérienne fémorale, quatre côtes cassées et la colonne entamée en huit endroits différents. Stephen King subit de multiples opérations et passe trois semaines entières à l’hôpital où il se rétablit tant bien que mal. Retrouver le goût de l’écriture après un tel traumatisme et prendre le temps d’écrire comme avant ne sont pas des choses faciles. Heureusement, Tabitha est là pour le soutenir, sans pression et avec bienveillance. Il reprend alors le manuscrit sur l’écriture qu’il avait mis de côté en 1997, déterminé à le terminer. Par le passé, l’écriture lui avait permis de surmonter les difficultés et ce sera le cas à nouveau cette fois-ci. Si elle a pu lui sauver la vie, elle pourrait également apporter beaucoup à d’autres. « Écrire n’a rien à voir avec gagner de l’argent, devenir célèbre, draguer des filles ou se faire des amis. En fin de compte, écrire revient à enrichir la vie de ceux qui liront vos ouvrages et à enrichir votre propre vie. »

Et Qui Plus Est, première partie : Porte ouverte, porte fermée Ici, l’auteur met en pratique les conseils qu’il a donnés plus tôt en présentant un texte brut qu’il va ensuite remanier et couper pour donner plus de vivacité à l’histoire. Et Qui Plus Est, première partie : Porte ouverte, porte fermée Stephen King l’a clamé à plusieurs reprises dans son livre : un auteur se doit de lire beaucoup et de beaucoup écrire. Il donne ainsi une liste de livres en expliquant que chacun d’entre eux a une influence sur ce qu’il écrit et qu’en les lisant, les écrivains pourraient bénéficier d’une nouvelle manière de faire leur boulot. Conclusion sur “Écriture : mémoires d’un métier” J’ai lu beaucoup de livres de Stephen King. Sans être une fan inconditionnelle de l’auteur, j’apprécie ses textes et je reconnais qu’il a un talent indéniable pour raconter des histoires et embarquer ses lecteurs dans des univers fous qui donnent la chair de poule. J’ai toujours aimé écrire. J’ai acheté ce livre en me disant qu’un écrivain de son envergure avait certainement des choses intéressantes à dire sur son métier, et je n’ai pas été déçue. J’aime beaucoup la façon dont il parle de son travail, avec beaucoup de recul et d’humilité. J’ai également été surprise de découvrir son parcours. Je ne m’étais jamais intéressée à sa vie, mais Écriture me permet d’avoir une compréhension plus éclairée de son travail et de ses références. En lisant, j’ai commencé à percevoir Carrie, Shining ou Misery différemment. Il s’agit également d’un livre sur le langage, et les conseils que l’auteur donne sont pertinents. J’aime beaucoup lorsqu’il explique que le travail de l’écrivain est de dire la vérité. Comment être authentique lorsque l’on parle de fiction ? Il suffit pour cela de retranscrire ce que l’on sait, ce que l’on a vu et ce que l’on ressent. Il faut faire preuve d’honnêteté et d’une certaine forme de vulnérabilité pour coucher sur le papier tout ce qu’on a dans le cœur et dans l’imagination. C’est cette fragilité et cette sensibilité de l’écrivain que j’ai trouvé particulièrement touchantes et bien retranscrites dans cet ouvrage. Chaque livre nous fait grandir, nous sauve et nous permet d’apprendre quelque chose de nous. En faisant ce travail avec sérieux et pour les bonnes raisons, l’écriture peut devenir une véritable force pour celui qui la pratique, mais aussi pour le lecteur. « En fin de compte, écrire revient à enrichir la vie de ceux qui liront vos ouvrages et à enrichir votre propre vie. » Florence du site florence-georgeon.com Points forts :

Écriture est un livre accessible et facile à lire. L’auteur fait attention à ce que son propos soit le plus clair et le plus simple possible en multipliant les exemples et les comparaisons. C’est un texte inspirant qui donne envie de se mettre à l’ouvrage.

Points faibles :

Personnellement, je n’en ai pas trouvé, mais certains lecteurs pourraient trouver déconcertant ce mélange entre tranches de vie et conseils techniques.

Ma note :

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Thu, 14 Oct 2021 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11760/criture-mmoires-dun-mtier
Pour une enfance heureuse http://www.olivier-roland.fr/items/view/11721/Pour-une-enfance-heureuse

Résumé de « Pour une enfance heureuse - Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau» : À travers sa synthèse des dernières découvertes en neurosciences, la pédiatre et auteure Catherine Gueguen nous permet de mieux identifier les conséquences de nos habitudes éducatives tout en proposant de nombreuses pistes en faveur d’une éducation bienveillante. Par Catherine Gueguen, 2014, 366 pages. Note : cette chronique est une chronique invitée écrite par Maëlle Mériaux du blog Devenir Intuitive. Chronique et résumé du livre « Pour une enfance heureuse » :

Chapitre 1. La relation adulte-enfant Il est courant d’idéaliser la relation à naître lors de la grossesse, mais à la naissance, les parents sont souvent déstabilisés par tous les changements qu’implique l’arrivée d’un enfant dans leur vie. Les difficultés de la relation adulte-enfant L’arrivée d’un premier enfant provoque généralement un très grand bouleversement émotionnel pour les parents. Passé le baby blues des premiers jours chez la maman, celle-ci continue parfois à se sentir totalement dépassée par la situation jusqu’à la dépression post-partum ou encore jusqu’au burn-out maternel. En tant que pédiatre, Catherine Gueguen est pleinement consciente de ces difficultés et rencontre de nombreux jeunes parents perdus et désemparés. Elle questionne les statistiques du congé parental en France : « 97 % des cinq cent trente-six mille personnes qui prennent un congé parental sont des femmes ». Selon elle, l’équilibre entre vie de famille et vie professionnelle serait plus facile à trouver avec un partage de la responsabilité éducative des enfants au sein du couple, comme dans les pays nordiques notamment. L’humain est un être éminemment social Selon les études en neuroscience affective et sociale, notre cerveau est entièrement tourné vers la rencontre humaine. Nous sommes une espèce sociale. Tous les êtres humains veulent par-dessus tout être aimés, écoutés, respectés. Ils aiment vivre des relations empathiques. Qu’est-ce ce que c’est ? L’empathie est la capacité à comprendre les intentions et le ressenti de l’autre. Elle se distingue de la sympathie, qui implique de vouloir le bien-être de l’autre. Dans la relation idéale, empathie et sympathie sont entremêlées. Pour réussir à être empathique avec les autres, ce que nous avons rarement appris dans notre éducation, il est nécessaire de savoir être empathique avec soi-même, ce qui s’appelle l’auto-empathie. Il s’agit d’apprendre à conscientiser nos sentiments et nos souhaits profonds. C’est donc un chemin de connaissance de soi. Être empathique avec soi-même et avec les autres s’apprend. En comprenant que l’autre n’est pas la cause de ce que nous ressentons, nous pouvons prendre la responsabilité de nos émotions et apprendre à les exprimer en parlant de nous. La relation humaine vue du côté de l’enfant Dès qu’il vient au monde, l’enfant cherche à entrer en relation avec ses parents. Il est capable d’empathie affective. À un an, il adopte déjà des comportements altruistes et des études ont montré qu’à quatorze mois, il cherche à réconforter les personnes en détresse. Vers trois ans, l’enfant commence à comprendre les règles sociales du vivre ensemble. Mais il lui faut beaucoup de temps pour arriver à mettre des mots sur ses émotions, d’autant plus si l’adulte en face de lui ne lui montre pas comment faire. À force de n’être pas compris, un enfant se renferme ou devient agressif. La relation humaine vue du côté des parents Il existe une multitude de façons de se comporter avec les enfants. L’idéal serait de les considérer comme tout être humain qui a droit au respect et à la dignité. Pourtant, leur fragilité et leur malléabilité font que les adultes se placent facilement dans une posture de domination vis-à-vis des enfants. Comment avons-nous été éduqués ? C’est souvent un bon point de départ pour clarifier l’attitude que nous souhaitons adopter avec les enfants. Peut-être y a-t-il des situations que nous avons nous-mêmes vécues et que nous ne souhaitons pas reproduire ? Nos façons d’être ont des conséquences directes sur le cerveau de l’enfant. De plus, nous lui transmettons ce que nous sommes, donc justement notre façon d’être. Lorsque les parents et les adultes autour de l’enfant sont respectueux et empathiques, l’enfant fait de même. À l’inverse, lorsque ces adultes crient, tapent et humilient, les enfants les imitent également. Selon un sondage SOFRES réalisé en 1999, seulement 16 % des Français n’ont jamais frappé leurs enfants. Les autres agissent par automatisme, probablement parce qu’ils ont déjà reçu des coups étant enfant. Chapitre 2. Le cerveau de l’enfant, un cerveau encore immature Trois cerveaux en un Notre cerveau est, de façon schématique, composé de trois cerveaux, reliés entre eux par des circuits neuronaux :

Le cerveau archaïque ou cerveau reptilien, qui est la partie la plus ancienne du cerveau humain. Il gère la physiologie de base de notre corps. En présence d’un danger, il déclenche chez nous des réflexes de fuite ou d’attaque. Le cerveau émotionnel ou système limbique nous permet de ressentir l’agréable et le désagréable, ainsi que la gamme complète de nos émotions. Il joue également un rôle régulateur de nos instincts de survie. De plus, il est impliqué dans l’apprentissage et la mémoire. Le cerveau supérieur ou néocortex n’est présent que chez les primates, dont nous faisons partie. Il représente chez l’homme 85 % du volume cérébral total. Il commande entre autres la conscience que nous avons de nous-mêmes, le langage et la capacité d’apprentissage. De plus, il est à l’origine de nos raisonnements et de notre créativité.

Le cerveau : de l’enfance à l’adolescence Le cerveau humain met énormément de temps à se développer totalement. Son développement commence au cours de la vie intra-utérine. Dans les premières années de vie de l’enfant, le cortex néofrontal est encore en formation : ce sont les cerveaux archaïque et émotionnel qui sont dominants. La maturation du cortex se prolonge même jusqu’aux 25 ans environ, pour certaines régions du cerveau. Et pour cause : le cerveau humain est la forme de matière organisée la plus complexe de l’univers. Il existe deux types de cellules nerveuses :

Les neurones servent à la transmission des informations, sous la forme de neurotransmetteurs : dopamine, sérotonine, etc. Ceux-ci sont entourés d’une gaine de myéline qui favorise la conduction des informations. Les cellules gliales approvisionnement les neurones en énergie, protègent le cerveau et accélèrent les transmissions d’informations, selon leurs caractéristiques.

Après la naissance, les connexions entre neurones sont très mouvantes : elles se font et se défont en fonction des relations affectives, de l’apprentissage et de toutes les expériences vécues par l’enfant. À l’âge de deux ans, ces connexions, appelées synapses, ont une densité deux fois plus importante que chez l’adulte, qui diminue ensuite à l’adolescence : le cerveau garde les circuits utilisés et élimine les autres. C’est pourquoi les phénomènes et évènements susceptibles d’altérer la formation de ces circuits ont des conséquences majeures sur le présent et l’avenir de l’enfant. Le cerveau à l’adolescence Les structures cérébrales qui mettent le plus longtemps à être matures sont les plus complexes. Il s’agit des lobes temporaux et frontaux, qui régissent les processus cognitifs et la régulation des émotions. Ils atteignent leur complet développement vers 16-17 ans. Tant que le cerveau n’a pas atteint sa pleine maturation, les processus de gestion des émotions ne sont pas pleinement fonctionnels, ce qui explique les difficultés de l’enfant à maîtriser ses réactions émotionnelles. Avec son plein développement, le cortex préfrontal devient plus efficace dans ses capacités intellectuelles et sa faculté dans les prises de décisions. De plus, il permet le contrôle des réactions émotionnelles, à savoir la prise de recul ainsi que la réflexion et la prise de décision sans réaction impulsive. Nos relations et les expériences que nous vivons durant l’enfance déterminent quelles connexions cérébrales vont persister au cours de notre vie. Tout cela influe sur la capacité de l’enfant et de l’adolescent à surmonter le stress, à vivre ses émotions sereinement et à exprimer son affectivité. Chapitre 3. Cerveau, affectivité et vie relationnelle chez l’enfant L’ensemble du cerveau participe aux relations humaines, mais certaines de ses régions sont plus particulièrement dévolues à la vie relationnelle. Le cortex préfrontal Le cortex préfrontal est situé tout à l’avant du cerveau et constitue une zone essentielle du néocortex. Il est relié à de nombreuses zones du cerveau, ce qui en fait toute la complexité. Chez les primates, de nombreuses études ont montré que le volume de ce cortex est corrélé à la taille du groupe social. Chez l’espèce humaine, le cortex préfrontal est particulièrement développé, pouvant être le reflet de la complexité de notre vie sociale. De plus, c’est la zone du cerveau avec la maturation la plus tardive : celle-ci est complète au début de la vie adulte. Le cortex préfrontal est le centre de décision et de planification du cerveau. Il est également le siège du langage, du raisonnement et de la mémoire. De plus, il sert au contrôle de nos réponses émotionnelles. Face à une situation relationnelle difficile, il nous permet de prendre du recul : nous réévaluons la situation à sa juste mesure. Quand cette zone du cerveau est immature ou dysfonctionne pour de multiples causes (dont les violences subies durant l’enfance), les individus sont incapables de prendre du recul et de reconsidérer ce qu’ils sont en train de vivre. Certains adultes violents et colériques sont comme les enfants, submergés par la peur et la colère. L’imagerie IRM permet de révéler une activité très faible du cortex préfrontal chez ces personnes, comme on l’observe dans la petite enfance. Un cortex préfrontal hypoactif est incapable de réguler les émotions fortes. Au sein du cortex préfrontal, deux zones jouent un rôle majeur dans notre vie affective : le cortex orbito-frontal (COF) et le cortex cingulaire antérieur (CCA). Le COF est capital pour notre vie sociale : son volume est corrélé aux compétences sociales. La vie d’une personne ayant un COF altéré est chaotique, car elle ne sait pas prendre les décisions justes pour elle. Pourquoi l’enfant contrôle-t-il mal ses émotions ? Le cortex préfrontal et les circuits qui le relient au système limbique sont immatures durant l’enfance. Ainsi, l’enfant est très rapidement submergé par des tempêtes émotionnelles et des comportements impulsifs dictés par son cerveau émotionnel et archaïque. Ce que l’on appelle à tort des « caprices » est seulement la conséquence de l’immaturité du cortex cérébral chez l’enfant. Il est important de comprendre que ce n’est qu’un passage de la vie de l’enfant qui ne durera pas si celui-ci est réconforté dans ses tempêtes émotionnelles plutôt que réprimandé. Consoler un enfant « chamboulé » participe à la maturation de son cerveau L’enfant bouleversé par ses émotions a besoin d’aide pour retrouver son calme. Lorsqu’un adulte le rassure, il lui permet de développer dans ses lobes frontaux les connexions nécessaires pour apaiser à l’avenir ses angoisses et réflexes archaïques. Coccaro, en 2011, a montré que les adultes violents ont un cortex préfrontal hypoactif[1]. À sa naissance, le bébé est particulièrement vulnérable et a d’autant plus besoin d’être réconforté lorsqu’il pleure, ce qui peut être très fréquent. C’est sa façon d’exprimer toutes sortes d’émotions et de besoins. Les parents peuvent vivre beaucoup d’incompréhension et d’impuissance face à ces pleurs. Le cerveau archaïque est prédominant chez le bébé, qui est très vite submergé par la peur et la colère. Il a impérativement besoin d’un adulte qui le rassure. L’amygdale Parmi les structures cérébrales importantes dans la régulation de nos émotions, l’amygdale joue un rôle clé. Les personnes victimes de lésions bilatérales de l’amygdale ne connaissent plus ni l’angoisse ni le plaisir : elles sont coupées des émotions. Le rôle de l’amygdale est notamment de détecter tout danger potentiel et de nous en alerter. Elle prévient alors l’hypothalamus qui déclenche la sécrétion de cortisol, hormone du stress. Dès la naissance, l’amygdale est parfaitement mature. Par contre, les structures cérébrales qui permettent de la réguler ne le sont pas. Ainsi, le jeune enfant a souvent très peur sans être capable de raisonner et de prendre du recul par rapport à ce qui l’effraye. Par ailleurs, l’amygdale est impliquée dans notre mémoire émotionnelle inconsciente ou implicite. C’est la mémoire des évènements émotionnels traumatiques notamment. Une fois adultes, nous n’arrivons pas à nous souvenir de nos premières années, car nos structures cérébrales de la mémoire explicite n’étaient pas encore matures, mais nous gardons une mémoire inconsciente des traumatismes à travers l’action de l’amygdale. Mettre des mots sur les évènements pénibles ou traumatiques passés est une manière de réencoder l’amygdale. L’hippocampe L’amygdale est en relation très étroite avec l’hippocampe, structure cérébrale quant à elle immature à la naissance. C’est le centre de la mémoire consciente et à long terme : il est au cœur des apprentissages. L’hippocampe est particulièrement sensible au stress et à la détresse émotionnelle. Lors d’un stress prolongé, seule l’amygdale fonctionne au détriment de l’hippocampe et la personne, paralysée par l’angoisse, n’arrive plus à apprendre ni à mémoriser. Chapitre 4. Cerveau et stress chez l’enfant Deux systèmes régulent la réponse au stress chez l’être humain : le système nerveux végétatif et le système neuro-endocrinien. Le premier répond au stress immédiatement, en sécrétant de l’adrénaline, alors que le second réagit plus tard, en sécrétant du cortisol. Le système nerveux végétatif (SNV) ou système autonome Les voies nerveuses du système nerveux végétatif, ou autonome, se subdivisent en deux systèmes :

Le système nerveux sympathique ; Le système nerveux parasympathique.

Tout d'abord, le système nerveux sympathique nous prépare à l’action. Face à un stress, il produit la réponse de lutte ou de fuite. À l’inverse, le système nerveux parasympathique sert à l’apaisement, au ralentissement et à la régulation des émotions. Ces deux systèmes ne se développent pas au même âge chez le jeune enfant. Le système sympathique est actif dès la première année de l’enfant, alors que le système parasympathique ne s’installe que dans le courant de la deuxième année. De plus, un enfant qui n’est pas accompagné lors d’un chagrin ou d’une colère voit son système sympathique se renforcer. À force, il peut devenir colérique ou développer un trouble hyperactif. Consoler son enfant permet au contraire d’aider son système parasympathique à se développer. Le système neuro-endocrinien : l’axe hypothalamo-hypophysaire (HPA) Le système neuro-endocrinien regroupe l’hypothalamus, l’hypophyse et les glandes surrénales, qui produisent un effet en chaîne, aboutissant à la sécrétion de cortisol lors d’un stress. Un stress prolongé peut conduire à une hyperactivité de cet axe, jusqu’à altérer certaines zones cérébrales chez l’enfant. Le stress produit un afflux d’adrénaline, de noradrénaline, de cortisol, toxique pour l’organisme Lorsqu’ils sont sécrétés avec un taux normal, l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol sont bénéfiques pour l’organisme. Mais lorsqu’ils sont émis en trop grande quantité lors d’un stress, l’enfant perd confiance et voit le monde comme une menace constante. Le stress est très délétère pour le cerveau de l’enfant Le cortisol agit lentement. Il peut rester dans le cerveau pendant des heures, des jours voire des semaines entières. Lorsqu’il est sécrété de façon prolongée et que son taux est très élevé, il peut avoir des impacts importants sur le développement du cerveau. Par exemple, un stress sévère dans la petite enfance peut avoir un impact sur le développement de l’hippocampe, structure essentielle à l’apprentissage. Le cortex préfrontal est très sensible au stress également. Celui-ci peut entraver son développement et diminuer son volume. Les premières années de la vie sont déterminantes Les premières années de la vie de l’enfant, tout comme la vie intra-utérine, sont des périodes particulièrement sensibles dans l’établissement des liens socio-affectifs. Si l’enfant vit des expériences négatives récurrentes, son équilibre affectif risque d’être fragilisé pour le reste de sa vie. Les enfants placés en orphelinat, par exemple, présentent le plus souvent des altérations du cerveau et des troubles cognitifs et psychologiques. Ces troubles sont plus facilement réparables si ces enfants sont adoptés avant d’avoir 2 ans. Toutefois, on ne peut jamais complètement prévoir l’avenir. La résilience permet à certaines personnes de mener une vie heureuse malgré des expériences traumatiques. Le facteur le plus important dans l’existence de cette résilience est la rencontre avec des personnes empathiques et bienveillantes. Savoir réguler les conflits Des études ont démontré que la manière dont les conflits se régulent à la maison influence grandement le comportement de l’enfance dans ses propres relations. L’enfant « tyrannique », notamment, est souvent le reflet des adultes qui l’entourent. Si les parents ont l’habitude de crier sur leur enfant et de se mettre en colère contre lui à chaque « bêtise », celui-ci apprend que c’est la seule manière de se faire entendre. Au contraire, lorsque l’adulte explique de manière douce et patiente ce qui ne lui a pas convenu dans le comportement de l’enfant, ce dernier n’est pas sous l’emprise de la peur ou de la colère en recevant le message. Il apprend qu’il est possible de réagir calmement lorsqu’on n’est pas d’accord. Chapitre 5. Neurones fuseaux et neurones miroirs chez l’enfant Les neurones fuseaux et les neurones miroirs jouent un rôle déterminant dans nos relations aux autres. Les neurones fuseaux Certains chercheurs considèrent que les neurones fuseaux démarquent l’espèce humaine des autres : nous en possédons mille fois plus que les singes, qui n’en possèdent que quelques centaines. Ces neurones sont localisés dans les structures cérébrales liées à la vie affective et sociale. Ils nous permettent, lorsque nous rencontrons une personne pour la première fois, de ressentir si elle nous plaît ou pas. Les expériences précoces du jeune enfant ont un impact direct sur les neurones fuseaux. Lorsque l’ambiance dans laquelle baigne l’enfant est harmonieuse et aimante, ces neurones se développent plus densément et en plus grand nombre qu’en atmosphère stressante. Les neurones miroirs Les neurones miroirs jouent un rôle primordial dans la compréhension des intentions et des émotions d’autrui. Ils nous invitent à imiter l’autre, mais également à ressentir ce qu’il ressent. Autrement dit, observer un comportement, c’est déjà le réaliser dans notre esprit. Grâce aux neurones miroirs, nous comprenons l’impact que peuvent avoir des images, des peintures ou des films sur nous. Nous « vivons » réellement ce qui est représenté. Ainsi les enfants peuvent subir de plein fouet la vision d’images violentes par exemple, et ils n’ont pas le recul pour analyser ce qu’ils voient. Les neurones miroirs rendent également les émotions contagieuses. C’est pourquoi retrouver un proche joyeux peut nous faire oublier nos tracas si rapidement parfois. Malheureusement, les émotions de colère et d’énervement se transmettent tout aussi facilement. Chapitre 6. Les molécules du bien-être et de la vie relationnelle Tout comme il existe des hormones du stress, il existe des hormones de la détente et du plaisir, à savoir l’ocytocine, les endorphines et la sérotonine. Elles stimulent le désir de contacts humains. L’ocytocine, hormone de l’amour et de la vie sociale L’ocytocine est l’hormone par excellence du bien-être. Elle joue un rôle majeur lors de l’accouchement et de l’allaitement, mais ne s’arrête pas là. Elle joue un rôle essentiel dans toutes les relations humaines. Dès que l’on se sent bien avec une ou des personnes, de l’ocytocine est sécrétée. De plus, elle est à l’origine de la sécrétion de la dopamine, des endorphines et de la sérotonine. L’ensemble de ces hormones participent au système de motivation-récompense. L’ocytocine stimule la motivation puis active la récompense à travers la libération d’endorphines, qui procurent du bien-être. La réaction en chaîne provoquée par l’ocytocine permet aux parents d’être gratifiés du contact avec leur enfant. D’autant que ce système bloque les effets d’habituation, ce qui fait que nous nous sentons toujours gratifiés des moments passés avec les êtres chers. C’est notamment pourquoi nous pouvons nous lasser des enfants des autres, mais pas de nos propres enfants. Les relations, les contacts agréables déclenchent la sécrétion d’ocytocine De l’ocytocine est libérée dans nos corps lors de toute stimulation sensorielle douce, avec ou sans contact physique. Des mots doux peuvent provoquer en nous la sécrétion d’ocytocine par exemple. À l’inverse, le stress bloque sa libération. L’empathie est favorisée pour la sécrétion d’ocytocine. En effet, celle-ci aide à décrypter l’expression d’un visage ou d’un regard. Les yeux jouent un rôle majeur dans notre perception de la relation. Dans une étude américaine, Rimmele[2] a démontré que l’ocytocine augmente la capacité à reconnaître les visages et à en décrypter l’état émotionnel. Elle favorise donc les relations satisfaisantes en augmentant l’empathie. L’ocytocine renforce le lien parental Chez les rongeurs, l’aptitude des femelles à être maternelles dépend du nombre de récepteurs à l’ocytocine au niveau cérébral. Les femelles qui ont été proches de leur mère étant petites ont beaucoup de récepteurs par rapport à celles qui ont été peu maternées. La situation est plus difficile à étudier chez les humains, car de très nombreux facteurs sont à prendre en compte. Les femmes n’ont souvent pas autant confiance en elles avec un premier enfant qu’avec un deuxième et le père a également un rôle important à jouer dans la confiance que la mère développe dans ses capacités. Plusieurs études montrent une corrélation entre le taux d’ocytocine plasmique durant la grossesse chez la femme et ses aptitudes maternelles suite à l’accouchement. Par exemple, Skrundz[3] a démontré que la dépression post-partum était associée à un taux bas d’ocytocine plasmique durant la grossesse. Donner de la tendresse à son enfant entraîne chez les deux parents une sécrétion d’ocytocine. Celle-ci n’est pas liée au sexe du parent, mais à sa capacité d’affection. L’ocytocine plasmique a été mesurée chez des parents, dans les premières semaines de vie de leur enfant et six mois plus tard. Chez l’homme comme chez la femme, le taux d’ocytocine est élevé aux deux prélèvements si ceux-ci ont une relation affectueuse avec leur enfant. La synchronie familiale, autant au niveau de la relation parent-enfant que de la communication dans le couple, favorise aussi la libération d’ocytocine. Les endorphines Les endorphines procurent du bien-être et diminuent l’anxiété. Elles peuvent également soulager la douleur. Elles sont sécrétées lorsque nous vivons des relations sereines et agréables. Jouer et câliner son enfant provoque notamment la sécrétion d’endorphine chez l’enfant comme chez le parent. La sérotonine La sérotonine stabilise notre humeur et joue un rôle important dans plusieurs fonctions physiologiques comme le sommeil, l’alimentation ou encore la sexualité. Les comportements impulsifs sont souvent liés à un faible taux de sérotonine. Ainsi, les personnes sécrétant peu de sérotonine peuvent avoir des accès d’angoisse et de colère, ou encore des sautes d’humeur imprévisibles. La séparation maternelle ou la privation affective peuvent avoir notamment un rôle délétère sur les récepteurs de la sérotonine au niveau cérébral. Les échanges et en premier lieu le toucher entraînent la sécrétion des molécules du bien-être Le toucher occupe une place centrale dans la sécrétion des molécules du bien-être. En effet, notre peau est notre plus grand organe sensoriel. Les bébés prématurés, par exemple, se développent mieux lorsqu’ils sont au contact de la peau de leurs parents ou massés tendrement. D’ailleurs, les bénéfices du toucher s’observent également dans la relation avec les animaux. Caresser un animal familier active le cerveau social et réconforte autant l’animal que celui qui le caresse. Chapitre 7. Le goût de vivre Le rôle des adultes avec les enfants est d’accompagner leur force de vie si précieuse et bouillonnante. L’encouragement aide l’enfant à devenir un adulte vivant et entreprenant. Le système de motivation-récompense Le système cérébral de motivation et de récompense active la curiosité. Plus ce système est stimulé, plus nous prenons de plaisir à découvrir et innover. Lorsque l’adulte freine un enfant dans ses explorations, par peur par exemple, il ralentit le système de motivation. À force, l’enfant perd l’envie de réaliser des expériences nouvelles. L’importance du jeu Chez l’enfant, le jeu a un rôle primordial dans la croissance neuronale. Les jeux de contacts, lorsque deux enfants s’amusent à se chahuter par exemple, diminuent le stress et l’anxiété. En jouant, l’enfant apprend le monde et son environnement. Il apprivoise les situations quotidiennes. Il apprend à se connaître soi-même et à connaître les autres enfants. De plus, se dépenser physiquement lui permet de libérer ses pulsions motrices et d’exprimer sa vitalité. Donner de la tendresse à l’enfant lui donne le goût de vivre Passer des moments privilégiés avec son enfant, lui donne le goût de vivre. Un enfant qui se sent aimé saura dire à l’avenir son amour et donner de l’affection à son entourage. Ces instants de bonheur et de douceur partagés durant l’enfance l’accompagneront tout au long de sa vie. Chapitre 8. La violence éducative ordinaire L’idée que l’on se fait d’une « bonne éducation » est encore trop souvent associée à de petites violences faites à l’enfant au quotidien. C’est ce que l’on appelle la « violence éducative ordinaire » (VEO). Il est par exemple encore toléré qu’un parent donne une fessée à son enfant pour se faire obéir. En plus des souffrances physiques subies par les enfants, les souffrances morales sont aussi délétères. Les cris, les mots vexants, les humiliations, les menaces ou les injures déstabilisent les enfants et leur font perdre leur confiance en eux. La peur est l’une des souffrances les plus banales infligées à l’enfant. Lui faire peur pour qu’il obéisse et se tienne tranquille le met dans une grande insécurité. Nous avons vu que l’amygdale, centre de la peur au niveau cérébral, est parfaitement mature à la naissance, alors que l’enfant n’a pas la capacité de prendre du recul. Il peut être réellement effrayé par les menaces de ses parents. De nombreuses études récentes montrent les impacts négatifs tant des souffrances physiques que morales infligées aux jeunes enfants. Lorsqu’ils en ont subi, les enfants deviennent plus agressifs et anxieux que les enfants ayant grandi dans une atmosphère bienveillante. L’abolition de la VEO nécessite un cadre juridique qui l’interdise clairement. Celui-ci doit protéger les enfants de toutes formes d’agression, même au sein de la famille. La Suède est pionnière dans ces avancées éducatives. En 1979, elle a voté une loi et l’a accompagnée d’une campagne de sensibilisation auprès des familles et des professionnels de l’enfance. Qu’en est-il en France ? Malgré des propositions de loi faites à l’Assemblée nationale en 2010, aucune d’elle n’a été reconnue. Un sondage réalisé par la SOFRES en 1999 montre que 84 % des parents interrogés utilisent les châtiments corporels pour éduquer leurs enfants. Chapitre 9. Être parent Lorsque l’on devient parent, il est très fréquent de reproduire l’éducation vécue durant notre propre enfance. Les réflexions suivantes pourront aider les parents à trouver leur propre chemin :

Un enfant ne s’élève pas seul. Savoir confier son enfant sans culpabiliser est une source d’équilibre pour toute la famille ; La confiance qu’a l’enfant de lui-même lui est donnée en premier lieu par son entourage, sous forme d’encouragements ; Adulte ou enfant, nous avons besoin de beaucoup de liberté et d’autonomie. Offrir de l’autonomie à l’enfant lui permet de prendre son envol ; Un enfant qui obéit sous la contrainte risque de devenir agressif ou soumis. Fixer des limites claires plutôt que d’ordonner lui donne des repères.

Conclusion sur « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen : Ce livre "Pour une enfance heureuse" de Catherine Gueguen est une synthèse impressionnante des dernières recherches sur le développement du cerveau. J’ai été profondément marquée par cet ouvrage humaniste. Bien que j’aie obtenu une licence de biologie à l’Université, j’ai acquis grâce à cet ouvrage des connaissances qu’on ne m’a même pas enseignées sur les bancs de la fac, alors qu’elles devraient être transmises à tous les futurs parents, il me semble. Depuis que je suis devenue maman, je me rends compte tous les jours à quel point les connaissances transmises dans ce livre sont primordiales. Je comprends ma fille, je sais où elle en est dans son développement social et affectif et je ne raisonne pas du tout en termes de caprices. Je comprends que chaque colère est l’expression d’un besoin inassouvi. Cela ne veut pas dire que je lui cède tout, mais je sais maintenant mettre des mots sur ce qu’il se passe pour elle alors qu’elle-même en est encore incapable. Je dirais même que cette compréhension du développement du cerveau peut permettre aux parents et aux professionnels de la petite enfance de voir les enfants comme les jeunes humains qu’ils sont plutôt que comme des « monstres colériques ». Qui dit être humain dit respect et reconnaissance. Je crois sincèrement que toutes les personnes en contact de près ou de loin avec de jeunes enfants ont tout intérêt à lire ce livre. Maëlle du blog Devenir Intuitive Points forts :

Offre un message percutant, qui permet vraiment un changement de regard Met en lumière les étapes du développement affectif et social tout au long de l’enfance Permet de conscientiser l’impact des habitudes éducatives sur le développement du cerveau de l’enfant Propose une bibliographie extrêmement fournie en références scientifiques récentes et rigoureuses

Points faibles :

Peut sembler difficilement accessible à ceux qui n’ont aucune connaissance du fonctionnement du corps humain Risque d’éveiller de la culpabilité chez ceux qui ne sont pas satisfaits de leurs méthodes éducatives, mais qui ne savent pas comment faire autrement Peut agacer par son aspect moralisateur, plaidoyer pour une éducation bienveillante

Ma note :

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Sources : [1] Coccaro E. F. et al. (2011), “Corticolimbic function in impulsive aggressive behavior”, Biological Psychiatry, June 15, 69 (12), p. 1153-1159. [2] Rimmele U. (2009), “Oxytocin makes a face in memory familiar”, The Journal of Neuroscience, 29, p. 38-42. [3] Skrundz M. et al. (2008), “Plasma oxytocin concentration during pregnancy is associated with development of postpartum depression”, Neuropsychopharmacology, 36, p. 1886-1893. Cet article Pour une enfance heureuse est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Thu, 08 Jul 2021 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11721/Pour-une-enfance-heureuse