Olivier Roland - tagged with communication http://www.olivier-roland.fr/feed en-us http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss Sweetcron [email protected] Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes http://www.olivier-roland.fr/items/view/12819/Changer-sa-vie-la-mthode-des-Petites-Habitudes

Résumé de « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg : le livre à lire si vous voulez baser votre changement de comportement sur des sources solides et une méthode éprouvée — le tout, en agissant petit à petit et sans se culpabiliser !

Par BJ Fogg, 2022.

Titre original : « Tiny Habits : The Small Changes that Changes Everything », 2019.

Chronique et résumé de « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg

Introduction — Changer, ça peut être facile (et amusant)…

Petit mais costaud

BJ Fogg commence par un double message encourageant :

D'abord, défaites-vous du sentiment de culpabilité face au changement (celui-ci nous vient d'une pression sociale et de l'impression de ne jamais y arriver) ;

Ensuite, prenez confiance dans le fait que changer n'est pas si difficile qu'on ne le pense habituellement (c'est tout l'objet du livre de le démontrer).

Souvent, nous nous y prenons mal, et nous nous attribuons la faute. Mais l'erreur vient des mauvais conseils que nous avons reçus.

"Voyez plutôt les choses ainsi : si vous essayiez de monter une commode avec un mode d'emploi erroné et des morceaux manquants, vous seriez sûrement frustré, mais vous ne vous sentiriez pas coupable, si ? Vous rejetteriez la faute sur le fabricant. En ce qui concerne nos tentatives de changement avortées, nous ne nous prenons jamais au "fabricant", mais toujours à nous-même." (Changer sa vie, Introduction)

Au lieu de nous culpabiliser, prenons plutôt le temps de découvrir une méthode efficace. BJ Fogg la résume en trois choses :

Arrêter de se juger ;

Décortiquer ses désirs et en faire des actes ;

Considérer les erreurs comme des découvertes et s'en servir pour aller de l'avant.

Pour l'auteur, c'est même une aventure amusante qui vous attend ; c'est un "voyage exaltant à la découverte de soi". Pour légitimer son approche, le psychologue du comportement de Stanford en appelle à une expérience solide — plus de 40 000 personnes ayant testé le procédé, dit-il — et à l'influence qu'il a eu sur le cofondateur d'Instagram, Kevin Systrom.

Façonner son comportement

BJ Fogg parle de "conception comportementale". C'est un domaine qu'il a beaucoup investigué, d'abord en commençant par lui-même, en utilisant sans relâche une méthode d'essais/erreurs expérimentale dans sa vie de tous les jours.

À partir de 2011, lorsqu'il a repéré des résultats vraiment positifs sur lui-même, il a commencé à enseigner sa méthode à l'université.

Mais il ne suffit pas de transmettre l'information. Le savoir n'amène pas naturellement au changement. C'est le défaut (l'auteur l'appelle "sophisme de l'information/action") de beaucoup d'ouvrages et de discours d'experts.

Pour changer, il faut nécessairement :

Avoir une révélation ;

Ou changer son environnement ;

Ou bien enfin modifier légèrement ses habitudes.

Comme la première est rare et peu contrôlable, il faut plutôt agir sur les deux autres, et commencer par la troisième.

Petit, mais rapide

"Grâce à la méthode des Petites Habitudes, vous vous concentrerez sur des actions qui prennent moins de trente secondes. Vous apprendrez à assimiler rapidement les nouvelles habitudes qui vous viendront naturellement. En commençant petit, vous pourrez faire de gros changements sans vous soucier du temps que ça prend." (Changer sa vie, Introduction)

Moins de 30 secondes : la promesse est tentante ! Ne voyez pas trop grand, affirme l'auteur ; commencez petit. D'ailleurs — tellement nous sommes occupés et stressés — c'est souvent la seule option réelle que nous ayons !

Petit, c'est maintenant

Bien que l'auteur ne souhaite pas donner de conseils quant au contenu des habitudes en particulier, il fait ici une exception. Il propose de mettre en place une première petite habitude, qu'il nomme le rituel Maui.

Dès que je me réveille et que je pose le pied par terre ;

Je dis : "Je vais passer une très bonne journée."

Et pour ancrer cette habitude dans mon cerveau, je souris.

Comme vous le verrez tout au long du livre, le modèle de base des petites habitudes est à chaque fois le même :

"Dès que je…" ;

"Je dis/fais..." ;

  • attitude de célébration (sourire, par exemple).

Plus petit, plus prudent

Il n'y a pas beaucoup de risques à agir petit ; et c'est là un avantage, selon BJ Fogg. En effet, vous pouvez vous tromper sans que cela n'ait de conséquences graves sur vous ou votre environnement. Vous recommencerez et trouverez la bonne habitude.

Par ailleurs, "personne ne pourra vous mettre des bâtons dans les roues" et vous serez donc moins stressés.

"Puisque les habitudes sont toutes petites et le programme très flexible, vous ne prenez aucun risque sur le plan émotionnel. On ne peut pas vraiment échouer avec les Petites Habitudes. On peut trébucher, mais on se relève, ce n'est pas un échec : c'est une habitude qui rentre." (Changer sa vie, Introduction)

Petite habitude deviendra grande

Souvent, nous grandissons avec l'impression que nous devons "tout donner". C'est une erreur. L'auteur compare deux attitudes de personnes voulant se lancer dans l'entrepreneuriat :

La première veut tout faire en même temps et se sent débordée par les tâches ;

La seconde se note une tâche à la fois, sur un post-it, à accomplir rapidement.

La seconde solution fonctionne mieux, car elle habitue à la réussite. Même petit, le succès nous rassure et nous donne envie de continuer. Et cela nous aide à prendre l'élan pour aller encore plus loin. "Sans même vous en rendre compte, vous aurez dévoré la baleine entière", dit BJ Fogg.

Volonté et motivation ne font pas tout

Eh non ! L'exemple de Juni, une personne à haut risque de diabète 2, est utilisé pour illustrer ce point précis. Plutôt que de se focaliser sur la volonté et la motivation, il est préférable de commencer par de petites actions qui enclencheront le changement.

De petits changements permettent de grandes choses

Changer pas à pas peut nous mener loin et nous aider à aller vraiment mieux dans notre vie de tous les jours. L'auteur le montre grâce à plusieurs personnes ayant suivi son programme des Petites Habitudes. Par ailleurs, il explique davantage "l'anatomie des Petites Habitudes".

Chaque petite habitude est composée de 3 choses (voir un peu plus haut pour la formulation "concrète") :

Moment d'ancrage (profiter d'une routine existante ou d'un moment pour agir) ;

Nouvelle petite habitude (à effectuer directement après le moment d'ancrage) ;

Moment de célébration (créer une émotion positive après l'action nouvelle).

La clé pour commencer petit

L'auteur renvoie vers son site internet TinyHabits pour y trouver davantage de ressources. En fin d'introduction, il donne également trois exercices pour commencer à agir.

Utiliser le fil dentaire (p. 26-27) ;

Démarrer rapidement (p. 27-28) ;

Se rappeler que se sentir bien aide à mieux changer (p. 29).

1 — Les éléments du comportement

C = MAI

C'est la formule "secrète" de toute la pratique, la connaissance qui sert de base au programme des Petites Habitudes.

"Le comportement se produit quand la motivation, l'aptitude et l'impulsion convergent au même moment." (Changer sa vie, Chapitre 1)

Un comportement, c'est une façon d'agir dans le monde. Voyons de plus près les 3 éléments clés qui permettent de le modifier ou de l'enclencher :

La motivation, c'est le désir, le souhait de faire quelque chose.

L'aptitude, c'est votre capacité à agir.

L'impulsion, c'est le stimulus qui vous incite à réaliser le comportement.

C = MAI s'applique à tous les comportements humains

Pour l'auteur, cela ne fait aucun doute : tous les comportements fonctionnent sur cette base qui est, somme toute, relativement simple. La conception comportementale consiste à agir sur ces trois leviers.

BJ fogg prend l'exemple de deux comportements d'une même personne, Katie. D'un côté, celle-ci range son bureau tous les jours et cela lui donne de l'énergie pour faire correctement son travail. De l'autre, elle se laisse prendre par Facebook et en oublie de faire sa séance de sport quotidienne.

Pour qu'un comportement se transforme en habitude (quel qu'il soit, bon ou mauvais), il faut que la motivation soit forte et qu'il soit facile de le faire (que vous ayez une aptitude aisée à l'accomplir). L'impulsion doit également être présente. Pour résumer :

Plus vous êtes motivé à accomplir une tâche, plus vous avez de la chance de la faire ;

Plus une tâche est dure, moins vous aurez de chance de l'accomplir ;

La motivation et l'aptitude travaillent ensemble main dans la main ;

Aucun comportement n'arrive sans impulsion.

L'impulsion fonctionnera lorsque la motivation (envie) et l'aptitude (facilité) iront de pair. Si vous n'êtes pas motivé et/ou que l'action à réaliser est top complexe, l'impulsion sera inefficace.

Utiliser le modèle comportemental pour se défaire d'une habitude

Pour abandonner une mauvaise habitude (par exemple : consulter trop souvent les réseaux sociaux le soir), vous pouvez jouer sur l'aptitude.

Dans l'exemple de Katie, BJ Fogg relate comment celle-ci a choisi de s'acheter un réveil-matin classique et de laisser son téléphone mobile dans la cuisine avant d'aller se coucher. De cette façon, elle a joué sur l'aptitude : elle a rendu Facebook "difficile d'accès", sans pour autant aller jusqu'à supprimer l'application.

À noter : c'est aussi un conseil donné par le minimalisme digital.

Trois étapes pour résoudre les problèmes comportementaux

Pour modifier un comportement — le sien ou un autre — il faut suivre l'ordre suivant :

"Vérifier s'il existe une impulsion pour déclencher le comportement.

Déterminer si la personne est capable de faire le comportement.

Déterminer si la personne est motivée pour faire le comportement." (p. 51)

Souvent, en entreprise, les managers jouent uniquement sur la motivation. Or, c'est justement le dernier levier à activer ! Vous pouvez chercher à appliquer cet ordre de priorité dans tous les domaines de votre vie et vous amuser à travailler sur vos comportements et ceux d'autrui, éventuellement.

Voir le monde à travers le prisme du modèle comportemental

BJ Fogg raconte l'exemple de Jennifer, une jeune graphiste et maman qui n'arrive plus à maintenir une routine sportive. En s'aidant de la formule C = MAI, elle analyse son comportement et comprend où elle peut agir.

En fait, nous pouvons tous le faire ! Il s'agit de se regarder soi-même "avec une certaine curiosité et un recul objectif". Voici ce que dit encore l'auteur sur la posture qu'il vous invite à tenir :

"Je veux que vous traitiez votre vie comme un "laboratoire de changement" personnel, un endroit où expérimenter sur la personne que vous voulez devenir. Un endroit où vous vous sentirez en sécurité, où tout est possible." (Changer sa vie, Chapitre 1)

Voici les exercices proposés à la fin de ce chapitre :

Explorer les différentes manières de se défaire d'une habitude (p. 58) ;

Apprendre le modèle comportemental de Fogg en l'enseignant à quelqu'un d'autre (p. 59).

2 — La motivation : trouver ce qui vous correspond

La motivation est une donnée imprévisible

Lorsque nous voulons changer de comportement, nous agissons souvent en pensant que seule la motivation compte. C'est une erreur. "La motivation, c'est comme un ami fêtard", dit l'auteur : "super pour sortir le soir, mais il ne vaut mieux pas compter dessus pour venir nous chercher à l'aéroport".

1 — La motivation est complexe

De façon originale et peu orthodoxe, BJ Fogg considère que la différence entre motivation interne et externe n'est pas très utile "dans le monde réel". Il préfère distinguer trois types de motivation :

Celle qui dépend de vous-même ;

Un avantage ou une punition liés à l'action ;

Le contexte direct de l'action.

L'auteur donne de nombreux exemples pour comprendre sa théorie et propose également un schéma nommé "le bonhomme PAC" pour personne/action/contexte.

BJ Fogg traite également des motivations concurrentes. Par exemple :

Je veux travailler ;

Mais je veux aussi me reposer.

Comment gérer ce conflit intérieur ? Et que faire lorsque nous n'avons même pas conscience de l'origine de mes désirs ? Comment faire face à la frustration, quand nous échouons à contrôler nos impulsions ?

2 — La vague de motivation

C'est le moment où vous vous sentez capable de tout : vous venez, par exemple, d'acheter une maison et vous êtes motivé pour tout rénover (et vous en faites effectivement beaucoup pendant les premières semaines).

Mais la motivation ne dure pas. En tout cas, elle est instable. Pourtant, nous avons tous tendance à surestimer notre motivation future. Nous sommes souvent trop ambitieux et nous nous créons des pièges à nous-mêmes.

3 — Les fluctuations de motivation

Nous ne pouvons pas prendre le contrôle total de notre motivation. De nombreux éléments (venus du contexte, de nous-mêmes ou d'actions que nous avons effectuées entre temps) peuvent la perturber et la faire retomber à zéro.

Mais il y a aussi des moments où nous pouvons faire l'expérience d'une motivation durable.

"Imaginez une grand-mère qui a toujours envie de passer du temps avec ses petits-enfants, ou une adolescente qui veut toujours avoir l'air présentable devant ses amies. J'appelle ces motivations durables des aspirations (...)." (Changer sa vie, Chapitre 2)

4 — La motivation vers un but abstrait ne donne pas de bons résultats

L'auteur prend l'exemple des campagnes de santé publique autour de la nutrition. "Mangez de toutes les couleurs" : voilà une aspiration et même un commandement pour manger des légumes.

Mais comment faire concrètement ? Ce type de messages est trop abstrait ! Résultat : il ne vous aidera certainement pas à garder votre motivation très longtemps.

Pour changer vos idées sur les campagnes de politiques publiques, lisez ce livre sur le nudging et le marketing social.

5 — La motivation n'est pas un ticket gagnant pour le changement à long terme

Quand nous nous basons seulement sur la motivation et que nous nous donnons des objectifs abstraits à atteindre, nous risquons davantage d'échouer. Et de rejeter la faute sur notre incapacité à tenir nos engagements. Mais c'est encore une erreur.

Comme nous allons le voir, il est important d'apprendre à la jouer fine avec la motivation. Si nous ne tenons pas nos engagements, ce n'est pas parce que nous sommes "nuls" ou "sans volonté", mais parce que nous nous y prenons mal. N'est-ce pas une bonne nouvelle ?

Se montrer plus rusé que la motivation

BJ Fogg y insiste : il n'est pas question de renoncer à nos rêves, certainement pas ! Mais il faut le faire correctement. Commençons par rappeler la distinction entre :

L'aspiration (ce que je veux, vers quoi je tends) ;

Le résultat (ce que j'obtiens effectivement) ;

Le comportement (ce que je mets en place pour obtenir ce que je veux).

Le comportement, vous pouvez le modifier tout de suite. Mais, par contraste, "vous ne pouvez pas réaliser une aspiration ou atteindre un résultat quand vous voulez". Pourtant, nous confondons souvent ces trois concepts.

Un comportement engage une action spécifique. Cela signifie aussi réorienter le questionnement du "pourquoi" vers le "comment". Ne vous demandez pas pourquoi "manger mieux", par exemple, mais "comment" !

Voici les 3 étapes préconisées par la conception comportementale de BJ Fogg :

Mettre ses aspirations au clair ;

Explorer les options comportementales ;

Choisir des comportements spécifiques adaptés.

Dans un premier temps, prenez le temps de savoir ce que vous voulez changer (par exemple, réduire votre taux de stress). Dans un deuxième temps, brainstormez autour des manières de modifier votre comportement (par exemple : jardiner, faire du yoga, etc.).

Pour la troisième étape, voici ce qu'il convient de faire.

Comment trouver la meilleure nouvelle habitude ?

Nous avons souvent de mauvaises méthodes pour changer d'habitudes. Nous y allons soit :

Au pif, sans méthode ;

En cherchant l'inspiration sur Internet ;

En suivant le conseil d'un ami ou ce qui a fonctionné pour lui.

Il est préférable de voir ce qui est véritablement adapté à notre situation. Lorsque nous avons exploré les options possibles, nous pouvons sélectionner celle qui conviendra le mieux à notre situation présente — autrement dit, celle qui sera la plus facile à mettre en place.

BJ Fogg donne le nom de "comportement en or" aux "associations comportementales" les plus efficaces (celles qui rencontrent le mieux vos objectifs, votre aptitude et votre situation actuelle).

Plan ciblé

C'est le nom donné par l'auteur à sa méthode pour trouver des "comportements en or". Elle est composée de plusieurs "rounds" et elle se joue avec des cartes à placer sur un graphe composé de deux axes :

OUI/NON j'arrive/n'arrive pas à adopter ce comportement ;

Comportement à forte/faible incidence (très ou peu efficace).

Tous les comportements trouvés à l'étape 2 de conception comportementale trouveront leur place dans ce graphe (chacun d'entre eux étant représenté par une carte ou un post-it). C'est le premier round.

Dans le deuxième round, vous devez réfléchir à la faisabilité de chaque option. Est-ce que vous êtes prêt à vous "forcer" à faire l'action requise ? Il faut bien y réfléchir, notamment en prenant en compte votre aptitude à faire la chose souhaitée.

Pour résumer :

"Le but du plan ciblé, c'est de trouver les tâches faciles qui vous correspondent, que vous avez déjà envie de faire et qui sont efficaces pour atteindre vos aspirations." (Changer sa vie, Chapitre 2)

Petits exercices d'entraînement à la conception comportementale

Trouver un raccourci dans l'association comportementale ;

Trouver ses comportements en or à l'aide d'un plan ciblé.

3 — L'aptitude : privilégier la facilité

Avancer en "risquant tout" peut paraître plus efficace, mais cela ne l'est pas nécessairement. Certes, des actes radicaux, voire héroïques, sont parfois nécessaires. Mais la méthode des Petites Habitudes, elle, fonctionne très bien au quotidien. En fait, commencer petit est à la fois plus stable et plus durable.

Créer des habitudes en fonction des aptitudes

Faire 20 pompes tous les matins, cela n'est pas facile. En faire 2, en revanche, semble faisable. Alors, pourquoi ne pas commencer par là ? Cette action a beaucoup plus de chances de devenir une habitude.

"Quand on cherche à prendre une nouvelle habitude, on cherche avant tout la régularité. Pour atteindre ce résultat, la simplicité est essentielle ; où, selon la formule que j'enseigne à mes étudiants : c'est la simplicité qui change le comportement." (Changer sa vie, Chapitre 3)

Certains éléments déterminent l'aptitude (la capacité à faire quelque chose) :

Le temps ;

L'argent ;

Le physique ;

L'énergie mentale ou créative ;

La routine préexistante.

L'ensemble de ces caractéristiques forme ce que BJ Fogg nomme la "chaîne d'aptitude". Or, cette chaîne ne tient bon que par son maillon le plus faible.

Lorsque vous vous demandez si ce comportement sera difficile à faire pour vous (c'est ce que l'auteur nomme "la question initiale"), décomposez la chaîne d'aptitude et interrogez-vous sur la partie la plus compliquée pour vous (le maillon le plus faible).

Ensuite, demandez-vous ("question avancée") : "comment puis-je rendre la chose plus facile ?". Il n'existe que trois réponses possibles à cette question :

Accroître ses compétences (personne) ;

Rendre la tâche plus petite (action) ;

Obtenir des outils et des ressources (contexte).

Concevoir vos propres Petites Habitudes

Concevoir de Petites Habitudes passe par un mélange de ces trois ingrédients. Ceux-ci vous permettront de solidifier votre aptitude à agir et donc à changer. L'auteur explique comment il a réussi à faire 20 pompes par jour… en commençant par en faire seulement 2 !

Pour rendre un comportement plus facile, posez-vous les questions suivantes :

Êtes-vous suffisamment motivé pour apprendre de nouvelles compétences ?

Êtes-vous suffisamment motivé pour vous procurer les bons outils et ressources ?

Pouvez-vous revoir les choses à la baisse pour rendre votre comportement plus petit ?

Êtes-vous capable de trouver une première étape à votre comportement ?

Pour que vos bonnes habitudes durent, il faut qu'elles soient faciles. Et qu'elles ne mènent pas tout droit à la culpabilité. Ce n'est pas la perfection qui est ici recherchée, mais la régularité.

Le modèle gagnant : changer de comportement grâce à la simplicité

BJ Fogg remarque que les grandes entreprises du numérique — Google, Amazon, Slack ou Instagram — ont commencé en proposant quelque chose de très simple à leurs clients. Ce n'est qu'une fois que leur application était entrée dans les mœurs qu'ils ont ajouté des fonctionnalités.

Faites de même dans votre vie ! Ne compliquez l'habitude qu'une fois qu'elle sera intégrée à votre routine quotidienne.

À noter : pour le cas des choses importantes à faire, mais qui impressionnent (et pour lesquelles vous procrastinez), pensez à amorcer la première étape, rien de plus. Vous devez faire des examens médicaux ? Commencez par noter le numéro du médecin à contacter et à le garder près de vous.

Vous voulez en savoir plus sur le concept de procrastination, lisez En finir avec la procrastination !

Petits exercices pour rendre une habitude plus facile à faire

Il s'agit d'un exercice en deux parties :

Analyse d'une habitude difficile ;

Conception d'un moyen de rendre l'habitude plus facile.

4 — Les impulsions : le pouvoir de l'après

Souvent, nous agissons sans y penser. Ce sont les impulsions (en partie) qui sont à la manœuvre ! Sans elles, nous n'agissons pas. Mais il faut que ces impulsions soient combinées à l'aptitude et à la motivation.

Cela nous amène à la cinquième étape de la conception comportementale : trouver une bonne impulsion.

Celle-ci est un élément absolument crucial. À la différence des deux autres (aptitude et motivation), l'impulsion fonctionne en mode "on/off". Soit elle est là, soit elle n'est pas là. Il n'y a pas de degrés.

Une approche systématique aux impulsions

Ne laissons pas les impulsions au hasard. Pour créer des impulsions efficaces, revoyons le bonhomme PAC.

Personne = l'impulsion vient de nous (par exemple, les besoins naturels).

Contexte = elle vient de quelque chose dans l'environnement (par exemple un son, etc.).

Action = l'impulsion vient d'une routine préexistante.

L'auteur recommande de choisir un "point d'ancrage" pour enclencher la nouvelle habitude. Par exemple :

La portière de la voiture claque lorsque votre fille sort de la voiture pour partir à l'école (point d'ancrage dans une routine et dans le contexte) ; dès ce moment, vous vous garez quelque part et notez sur un post-it une action clé à accomplir pour votre projet (petite action).

Vous allez faire pipi tous les matins (point d'ancrage dans une routine existante et un besoin naturel) ; directement après, vous faites 2 pompes (petite action).

C'est la recette des Petites Habitudes ! Pour en savoir plus et découvrir de nouveaux exemples, consultez le site du livre, TinyHabits.com.

Identifier ses points d'ancrage

Nous avons tous des habitudes, quelle que soit la vie que nous menons. Souvent, nous avons plus de routines installées le matin. C'est donc un bon moment pour en ancrer une nouvelle.

Par exemple, ce pourrait être :

"Dès que j'ai posé le pied par terre, je…"

"Dès que j'ai ouvert le robinet de douche, je…"

Ou encore "Dès que j'ai lancé la cafetière, je…"

"Dès que j'ai vidé ma boîte mail, je…"

Etc.

Voici maintenant une série d'exemples de routines du soir qui pourraient vous servir :

"Dès que j'ai passé la porte en rentrant du travail, je…"

"Dès que je me suis assis pour manger, je…"

Ou bien "Dès que j'ai posé la tête sur l'oreiller, je…"

Etc.

À quel moment puis-je insérer ma nouvelle habitude dans ma journée ?

Pour ce faire, vous devrez penser à :

L'endroit qui convient ;

La fréquence ;

Le thème/but (calme, boulot, etc.).

L'ensemble ancrage - nouvelle action doit correspondre au niveau de ces trois données. Si votre point d'ancrage est à la cuisine, vous devez pouvoir y faire votre nouvelle action. Pour une Petite Habitude quotidienne, choisissez un point d'ancrage qui a lieu tous les jours.

Enfin, évitez de créer une trop grande différence entre les deux actions au niveau de leur but. L'unité ne doit pas être parfaite, mais elle doit faire sens pour vous. Par exemple, si le café stimule votre imagination, utilisez votre première tasse comme point d'ancrage pour noter vos idées, etc.

Il est bon d'expérimenter ! Retenez qu'il s'agit bien de "recettes". Prenez donc le temps de voir ce qui fonctionne pour vous et adaptez vos Petites Habitudes à votre situation personnelle.

Peaufiner son point d'ancrage avec la méthode du bord de fuite

Qu'est-ce que c'est que le "bord de fuite" ? C'est simplement le moment le plus précis que vous puissiez trouver pour créer votre point d'ancrage. Plutôt que de dire "quand je rentre du travail", dites "dès que j'ai enlevé ma veste et mes chaussures", par exemple. Vous voyez l'idée ?

Cette méthode a pour but d'aider celles et ceux qui ont des difficultés à démarrer leur action. De cette façon, vous avez un moment très précis sur lequel vous pouvez focaliser votre attention.

Technique avancée : commencer par le point d'ancrage

Vous pouvez également fonctionner à l'inverse de ce que nous avons vu en vous posant la question suivante : Que puis-je faire après une habitude existante ? Quelle Petite Habitude puis-je ajouter à la chaîne ?

Pour ce faire, demandez-vous simplement quelle est l'habitude qui pourrait venir se greffer le plus naturellement à un point d'ancrage.

Les habitudes "en attendant"

Pendant que vous attendez quelque chose (que l'eau chauffe, que le bus arrive, etc.), vous pouvez également placer de Petites Habitudes.

La particularité de ces habitudes est qu'elles resteront petites (elles n'auront pas vocation à évoluer vers des routines plus développées), puisque ce sont souvent de très courtes plages horaires. Mais petit ne veut pas dire faible ou impuissant… Au contraire, ces micro-habitudes peuvent réellement faire la différence.

Les meilleures impulsions pour vos clients

Ces techniques d'ancrage peuvent être utilisées en marketing (social ou non) pour créer des habitudes. À l'heure actuelle, ce sont surtout les impulsions de contexte ou de personnes qui sont employées.

Mais BJ Fogg prédit que les impulsions d'action vont devenir de plus en plus déterminantes. Pour cela, vous devrez interroger vos clients et analyser les résultats pour trouver les points d'ancrage les plus utilisés pour utiliser votre produit/service.

Les habitudes nacrées : faire du beau avec ce qui nous agace

Vous pouvez également utiliser un point d'ancrage "énervant" et le transformer en une bonne habitude. Un bruit vous dérange, mais vous ne pouvez rien y faire (ou il sera compliqué de le modifier) ? Pourquoi ne pas le transformer en point d'ancrage pour une habitude ?

Prenons l'exemple de l'auteur : chaque nuit, il se réveille au bruit de "clic" de l'air conditionné. Son idée : à chaque "clic", détendre son visage et son cou pour faciliter son sommeil. Résultat : ce qui était énervant devient le prétexte à autre chose, à savoir une aide pour dormir.

Petits exercices pour trouver des points d'ancrage à vos nouvelles habitudes

Voici les exercices proposés à la fin de ce chapitre :

Trouver ses points d'ancrage ;

Créer des recettes de petites habitudes à partir d'une liste d'habitudes préexistantes ;

Créer des habitudes nacrées pour gérer les éléments irritants de votre vie.

5 — De l'émotion naissent les habitudes

Nous en arrivons à l'étape 6 de la conception comportementale : celle de la célébration. ressentir une émotion positive à l'issue de la réalisation d'une nouvelle action va considérablement aider à la stabiliser.

"Quand on célèbre pour de vrai, on active la partie du cerveau qui gère la récompense. En se sentant bien au bon moment, on pousse son cerveau à reconnaître et encoder la séquence comportementale qu'on vient de réaliser. En d'autres termes, on peut pirater son cerveau pour qu'il crée une habitude en célébrant et en s'autostimulant." (Changer sa vie, Chapitre 5)

Les expériences positives renforcent les habitudes

Lorsque vous parvenez à faire quelque chose, vous en ressentez une satisfaction. Cela vous amène à vouloir reproduire cette sensation ou cette émotion agréable. Ce mécanisme est décisif pour créer des habitudes.

Les émotions engendrent de nouvelles habitudes

Si les émotions sont positives, les habitudes peuvent s'ancrer très vite. "En fait, certaines habitudes semblent prendre instantanément", affirme même BJ Fogg. Donnez un téléphone mobile à un adolescent et vous verrez qu'il ne faudra pas s'y reprendre à deux fois !

La décision et l'habitude s'opposent sur ce point. Lorsque vous décidez, vous délibérez. Quand vous prenez une habitude, vous "n'y pensez plus" ; c'est l'émotion qui a pris le contrôle et qui vous dicte votre conduite.

L'auteur propose un schéma qu'il nomme le "spectre de l'automaticité". Est-ce que vos actions/comportements sont plus ou moins automatiques ? Plutôt du côté des habitudes intégrées une fois pour toute, ou des décisions à reprendre chaque matin ?

BJ Fogg donne de nombreux exemples et insiste sur le fait que nous ne sommes pas impuissants face à la chimie de notre cerveau (et à nos mauvaises habitudes). Nous pouvons la détourner à notre profit.

Pourquoi la célébration est la meilleure méthode pour bâtir une habitude

"La célébration reste le meilleur moyen de créer un sentiment positif qui permet d'enraciner de nouvelles habitudes. C'est gratuit, rapide, et accessible à toutes les personnes, indifféremment de leur couleur de peau, taille, forme, revenu ou personnalité. De plus, la célébration nous apprend à être gentils envers nous-même ; une compétence qui rapporte gros." (Changer sa vie, Chapitre 5)

BJ Fogg préfère parler de célébration plutôt que de récompense, un mot selon lui trop galvaudé. Pour l'auteur, il importe que la célébration ait lieu directement après l'action nouvelle (et pas plus tard, comme beaucoup de récompenses). Plus nous prendrons l'habitude de le faire, et plus nous améliorerons notre confiance en nous-mêmes de façon générale.

Deuxième maxime de Fogg

La première maxime de Fogg était : "Aidez les gens à faire ce qu'ils ont déjà envie de faire." Voici la seconde :

"Aidez les gens à obtenir un sentiment de réussite." (Changer sa vie, Chapitre 5)

Cela vaut surtout pour les coachs de vie formés à la conception comportementale. Mais si vous pratiquez la méthode des Petites Habitudes par vous-même, vous pouvez, de votre propre chef, vous aider à obtenir ce sentiment de réussite.

Comment célébrer à la manière des Petites Habitudes

Selon la méthode prônée par l'auteur, la célébration doit avoir lieu immédiatement après l'action. Elle doit aussi être suffisamment intense ou authentique pour vous convaincre. Par exemple, dire "Génial !" en fermant les poings après avoir réalisé deux pompes peut suffire.

Mais certains trouvent cela stupide ou gênant. Si c'est votre cas, il vous faudra expérimenter d'autres options. Peut-être qu'une validation tacite, discrète, suffira (pour peu qu'elle soit sincère). Explorez ! Trouvez vos manières de célébrer vos réussites.

Trouvez ce qui sonne "juste" pour vous. Comment le savoir ? Grâce à ce sentiment de "rayonnement" qui émanera de vous, cette fierté que vous avez déjà ressentie, par exemple, lorsque vous avez réussi un examen ou cuisiné un plat excellent.

Un moyen rapide d'éprouver la réussite

Souvent, nous sommes très exigeants envers nous-mêmes — trop. En conséquence, nous considérons que nous n'avons pas à nous congratuler pour de petites choses. C'est une grave erreur pour BJ Fogg.

Selon lui, nous devrions revoir nos attentes à la baisse et accepter que la célébration soit une compétence qui se travaille, et que nos efforts — mêmes petits — méritent bel et bien d'être choyés.

Parmi les nombreux conseils qu'il donne, voici quelques astuces pour arriver plus facilement à se célébrer :

Faire participer un enfant (ils sont naturellement doués pour vous faire ressentir une émotion sincère) ;

Effectuer un geste physique (sourire, poing levé, etc.) ;

À l'instant de la célébration, imaginer que vous encouragez quelqu'un que vous aimez, un proche.

Une solution surprise à deux problèmes d'habitudes

Voici deux questions souvent posées :

Comment ancrer l'habitude rapidement dans le cerveau ?

Comment faire pour ne pas oublier d'effectuer une tâche ?

La réponse de BJ Fogg : répéter la séquence comportementale (la nouvelle habitude) avec la célébration entre 7 et 10 fois. Et répétez cela plusieurs fois si nécessaire. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron", dit le proverbe. Il en va de même pour nos habitudes !

La célébration est un pont qui mène des Petites Habitudes au grand changement

L'auteur n'y va pas pas quatre chemins :

"La célébration sera un jour classée, au même titre que la pleine conscience et la gratitude, comme une des pratiques quotidiennes qui contribuent le plus à notre bonheur et notre bien-être." (Changer sa vie, Chapitre 5)

Comme la pratique de la gratitude ou de la pleine conscience, la célébration de vos réussites peut mener à de profonds changements dans votre existence. C'est ce que BJ Fogg raconte avec l'exemple de Linda (à retrouver dans la dernière partie du chapitre).

Petits exercices pour ressentir le rayonnement

Voici les exercices proposés à la fin de ce chapitre :

Trouver différents modes de célébration ;

Essayer la méthode des célébrations en rafales ;

Se rappeler qu'on change lorsqu'on se sent bien.

6 — Cultiver ses habitudes : d'un changement minuscule à profond

Nous ne pouvons pas changer complètement du jour au lendemain (ou très rarement). Il faut plutôt envisager le changement comme un processus qui requiert du soin et de la patience.

Grandir et proliférer

BJ Fogg distingue entre deux types de développement d'habitudes. Il y a selon lui les habitudes qui grandissent et celles qui prolifèrent.

Grandir signifie ici prendre en intensité : vous méditez 30 minutes et non plus 3, vous rangez toute la cuisine au lieu de vous concentrer sur le plan de travail, etc.

Proliférer désigne créer des répercussions en chaîne : le rituel Maui (par exemple) vous donne de l'énergie pour réaliser une deuxième action, et ainsi de suite.

Nous avons tous, dans notre "jardin", des habitudes qui grandissent et d'autres qui prolifèrent. À partir d'une seule aspiration (par exemple courir un marathon), vous allez développer des habitudes grandissantes (marcher tous les jours) et proliférantes (mieux manger).

La dynamique de la croissance

La réussite entraîne la réussite, nous l'avons vu plus haut. Même de petites réussites peuvent nous mener vers les sommets, car c'est le sentiment en lui-même qui compte. C'est ce que BJ Fogg nomme l'"élan de la réussite". Ici, l'important, c'est la fréquence, pas la taille.

Comment créer ce changement à long terme auquel vous aspirez ? L'une des premières techniques consiste naturellement à évacuer les éléments démotivants. La peur est l'un d'eux et celle-ci grandit quand nous avons l'impression de "mal" effectuer une action (diriger une réunion, par exemple).

Les compétences du changement

Il est possible d'apprendre à changer, c'est-à-dire d'acquérir les compétences nécessaires pour provoquer vous-même les modifications que vous souhaitez dans votre existence.

BJ Fogg en distingue 5 ou plutôt 5 ensembles de compétences essentielles au changement :

Création comportementale = être capable de distinguer, de "designer" et d'organiser des habitudes ;

Connaissance de soi = savoir ce que nous voulons vraiment.

Traitement de l'information = reconnaître le bon moment pour faire évoluer une habitude ;

Gestion du contexte = redéfinir son environnement pour faciliter le développement des habitudes.

Mentalité = l'attitude face au changement.

Ne vous contentez pas de lire ce livre : mettez en pratique les compétences du changement

Il n'est pas nécessaire de maîtriser toutes les compétences citées par BJ Fogg pour aller de l'avant. Vous pouvez très bien commencer avec celles que vous avez et développer les autres petit à petit.

Un coach de vie, de préférence formé à la conception comportementale, peut également vous aider à progresser plus rapidement, puisqu'il maîtrisera des compétences dont vous ne disposez pas encore et les mettra à votre service. Mais cela n'a rien d'obligatoire !

Exercices liés aux compétences du changement

Voici les exercices liés à ce chapitre :

Apprendre des compétences que l'on maîtrise déjà ;

S'entraîner à la création comportementale ;

Développer une compétence liée au contexte ;

Développer une compétence liée au traitement de l'information ;

Faire croître une compétence en lien avec la mentalité ;

Faire croître une compétence en lien avec la connaissance de soi.

7 — Se défaire des mauvaises habitudes : une approche systématique

Pour explorer la question des mauvaises habitudes, BJ Fogg utilise l'exemple d'une personne accro au sucre. Il montre comment, touche après touche, celle-ci a réussi à faire sa "glucose révolution", comme dirait Ingrid Inchaupsé.

Le plan directeur du changement comportemental

Le plan proposé par l'auteur se découpe en 3 phases :

Se concentrer sur la création de nouvelles habitudes ;

Puis se concentrer sur l'arrêt de l'ancienne habitude (la mauvaise) ;

Enfin, si nécessaire, remplacer l'ancienne habitude par une nouvelle.

Cela paraît simple et un peu "bâteau" dit comme ça, mais ce n'est pourtant pas ce que nous faisons … d'habitude ! En règle générale, lorsque nous voulons supprimer une mauvaise habitude, nous commençons par la supprimer purement et simplement.

Mais cela crée un vide et de l'angoisse qui vont nous ramener illico presto vers le comportement problématique ! Créer de nouvelles habitudes saines avant permet de remplacer les mauvaises en douceur et sans sentiment de perte.

Vous voulez en savoir plus ? L'auteur détaille chaque phase en détail. Par exemple, pour la phase 2, il montre qu'il importe d'être précis en distinguant l'habitude générale des habitudes spécifiques qui viennent "entourer" celle-là. Illustrons le propos :

Habitude générale : vous mangez trop de cochonneries.

Habitudes spécifiques : vous achetez votre petit déjeuner à la station-service, vous mangez des chips en regardant la télé le soir, vous buvez du soda au déjeuner, etc.

À partir de cette liste, vous commencerez par la chose la plus facile à supprimer, puis vous continuerez jusqu'à avoir une alimentation saine, peu à peu, un pas à la fois, quand vous prendrez progressivement confiance en vous.

Se focaliser sur l'impulsion pour se défaire d'une habitude

Pour supprimer une mauvaise habitude, vous pouvez chercher à évacuer l'impulsion qui la maintient présente à votre esprit.

L'exemple type est celui du smartphone. Si vous voulez arrêter de le consulter au travail ou avant d'aller dormir, éloignez-le, ou, à minima, éteignez les notifications ou mettez-le en mode avion.

Redéfinir l'aptitude afin de se défaire d'une habitude

Il est également possible de jouer sur l'aptitude. Comment ? En jouant sur la chaîne d'aptitude (voir le chapitre 3), c'est-à-dire en augmentant un ou plusieurs de ces facteurs :

Le temps nécessaire pour réaliser votre mauvaise habitude ;

L'argent dont vous avez besoin (l'État pratique cette technique en jouant sur le prix des cigarettes, par exemple) ;

Le niveau d'effort physique nécessaire ;

L'effort mental requis ;

Ou en faisant en sorte que votre mauvaise habitude entre en conflit avec une routine existante.

Ajuster la motivation pour se défaire d'une habitude

Nous voulons souvent commencer par là. Pourtant, ce n'est pas le plus simple — et cela peut même être très compliqué.

"C'est pourquoi on essaye de ne pas toucher à la motivation quand on peut régler le problème via l'impulsion ou l'aptitude. On ne s'en occupe que lorsque les étapes précédentes n'ont pas fonctionné." (Changer sa vie, Chapitre 7)

Première option : réduire sa motivation en passant par d'autres trucs. Perdre la motivation à boire le soir en méditant quelques minutes avant de rentrer à la maison ou en écoutant de la musique calme, par exemple.

Deuxième option : ajouter un élément démotivant pour se défaire d'une habitude. Ce n'est pas la voie que recommande BJ Fogg, car cela donne des sentiments négatifs et crée un sentiment de pression.

Revoir le changement à la baisse

C'est la dernière méthode pour supprimer une mauvaise habitude. Si les autres n'ont pas fonctionné, ne vous torturez pas. Diminuez progressivement le temps passé à faire l'action et/ou diminuez-en l'intensité.

Tout ce qui précède concerne la phase 2 de l'arrêt d'une mauvaise habitude. Dans la suite du chapitre, BJ Fogg traite de la question du remplacement de la mauvaise habitude par une bonne habitude (phase 3).

Si rien n'a fonctionné jusque-là…

Enfin, il insiste encore une fois sur le fait qu'il ne sert à rien de se culpabiliser. Il est normal de devoir expérimenter pour trouver la méthode qui fonctionne pour nous. Si vous n'êtes pas parvenu à mettre en œuvre le changement, modifiez vos habitudes de substitution et faites des tests.

Considérez aussi ce que BJ Fogg nomme "la beauté du chamboulement". Tout d'abord, c'est une joie de voir que nous avons réussi à transformer nos vies et à ouvrir de nouveaux créneaux dans nos horaires pour des routines plus saines.

Ensuite, voyez plus grand. Prenez en compte l'aspect social du chamboulement. En modifiant vos habitudes, vous participez à améliorer la vie de votre famille et même, peut-être, de votre communauté.

"La conception comportementale n'est pas une quête solitaire. Chaque comportement que l'on façonne, chaque changement que l'on entreprend, est une goutte de plus qui vient se propager à la surface de l'étang. On façonne par la même occasion nos familles, nos communautés et notre société à travers nos actions, et elles nous le rendent bien. Les habitudes que nous prenons et que nous perpétuons ont une importance." (Changer sa vie, Chapitre 7)

Petits exercices pour s'entraîner à supprimer ou remplacer une habitude

Quels exercices pouvez-vous faire ? Voici les derniers conseils de BJ Fogg :

S'entraîner à créer un essaim de comportements pour se défaire d'une mauvaise habitude ;

S'entraîner à supprimer une impulsion pendant une journée ;

Enfin, s'entraîner à remplacer une habitude et célébrer pour ancrer la nouvelle.

8 — Comment changer ensemble

BJ Fogg prend l'exemple d'une famille dans laquelle l'un des enfants pose problème. À 21 ans, il vit chez ses parents et ne fait rien. Rien ne semble le motiver et il paraît complètement indifférent aux besoins des autres membres de la famille.

Pourtant, l'auteur montre que la conception comportementale a aidé le père, Mike, à trouver des façons de changer les choses, peu à peu. Progressivement, son fils, Chris, a repris sa vie en main, permettant ainsi à la famille de retrouver son équilibre.

Concevoir le changement en groupe

La méthode des Petites Habitudes fonctionne pour transformer les familles, les équipes de travail ou tout autre type de groupe. Pour commencer, souvenez-vous de la première maxime de BJ Fogg : "aidez les gens à faire ce dont ils ont déjà envie".

Demandez-vous quels sont les objectifs de votre fils, de votre conjoint ou de vos collègues. C'est par là que vous devrez commencer. En s'ouvrant à un premier changement qui leur plaît, ils mettront en marche un mécanisme plus général de modification du comportement et seront prêts à vous écouter.

Autrement dit, vous aurez appliqué la seconde maxime : "Aidez les gens à obtenir un sentiment de réussite". C'est par là que vous pourrez les convaincre d'en faire un peu plus pour vos propres objectifs (et non pas en les culpabilisant).

Comment changer ensemble

L'auteur présente deux façons de changer en groupe et utilise deux figures pour ce faire :

Le meneur y va franchement et propose de suivre la méthode des Petites Habitudes ;

Le ninja s'y prend plus subtilement en appliquant la méthode sans que les autres ne le sachent.

Processus de conception pour un changement collectif

Voici le résumé de la méthode proposée par BJ Fogg :

Clarifier ses aspirations ensemble ;

Explorer les options comportementales ensemble ;

Choisir des comportements spécifiques adaptés à son groupe ;

Rendre le comportement en or facile à faire pour tout le monde ;

Trouver une bonne impulsion au comportement en or ;

Célébrer la réussite pour ancrer l'habitude ;

Résoudre les problèmes et répéter ensemble.

Vous le voyez, c'est toute la méthode des Petites Habitudes qui peut être adaptée à la dynamique de groupe. BJ Fogg expose, pour chaque étape, comment agir en tant que meneur ou en tant que ninja.

Il illustre ensuite sa méthode au travers de 2 récits inspirants :

Changement familial et troubles de l'apprentissage ;

Baisser le niveau de stress à l'hôpital.

Petits exercices pour améliorer les compétences du changement d'un groupe

Voici enfin les exercices supplémentaires proposés en fin de chapitre :

Partager les bases de la conception comportementale ;

Résoudre un problème ensemble à l'aide de la conception comportementale ;

Mettre tout le monde d'accord sur le comportement à changer.

Conclusion — Les petits changements qui changent tout

"Les petits ruisseaux font les grandes rivières" : ce dicton connu s'adapte parfaitement à la conclusion de ce livre. BJ Fogg montre qu'il voit grand et qu'il voudrait diffuser au maximum sa méthode.

Celle-ci permet de réaliser de grands changements au niveau individuel, mais aussi, pense-t-il, au niveau social. Pour le démontrer, il utilise plusieurs histoires personnelles, dont certaines très touchantes à propos de son neveu, décédé trop jeune.

Serez-vous prêt à le suivre et à mettre en place la conception comportementale dans votre vie quotidienne, à rêver grand, tout en commençant petit ?

Conclusion sur « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg :

Ce qu’il faut retenir de « Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes » de BJ Fogg :

Ce livre est un véritable manuel indispensable pour toute personne intéressée à la mécanique du changement de comportement. Il est non seulement très bien écrit, mais beaucoup plus poussé que les autres ouvrages sur le sujet.

Retenez les 7 étapes de la conception comportementale, c'est-à-dire le cœur de la méthode des Petites Habitudes de BJ Fogg :

Clarifier ses aspirations ;

Explorer les options comportementales ;

Choisir des comportements spécifiques adaptés ;

Commencer petit ;

Trouver une bonne impulsion ;

Célébrer sa réussite ;

Analyser les problèmes, itérer et se développer.

Les trois premières étapes concernent le choix (1-3), tandis que les deux suivantes (4 et 5) concernent la conception proprement dite et l'implémentation (6 et 7) des nouvelles habitudes.

Points forts :

Un auteur professeur d'université à Stanford ;

Des théories et expériences à l'appui de la méthode proposée  ;

De nombreux exemples issus de la vie personnelle et professionnelle de l'auteur ;

Un livre de chevet à garder avec soi dans toutes les étapes de son changement !

Point faible :

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Ma note :

★★★★★

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Thu, 04 Apr 2024 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12819/Changer-sa-vie-la-mthode-des-Petites-Habitudes
Les 8 lois de l’amour http://www.olivier-roland.fr/items/view/12810/Les-8-lois-de-lamour

Résumé de « Les 8 lois de l'amour » de Jay Shetty : un manuel de sagesse en matière d'amour pour tous ceux et celles qui souhaitent ardemment trouver l’amour, mais aussi tout faire pour le garder et même parvenir à surmonter les ruptures — en s’acceptant davantage et en s’ouvrant au monde !

Par Jay Shetty, 2023, 368 pages.

Titre original : « 8 Rules of Love  », 2023

Chronique et résumé de « Les 8 lois de l'amour » de Jay Shetty

Qui est Jay Shetty ?

Né en 1987 à Londres, Jay Shetty a bénéficié d'une éducation de classe moyenne. Bien que ses parents soient d'origine indienne, il n'a pas été élevé dans la religion hindoue. À l'âge de 18 ans, il a intégré la Cass Business School de Londres pour se consacrer à des études de gestion et de sciences du comportement.

Il délaisse toutefois la carrière dans le monde des affaires pour embrasser la vie monastique en tant que moine hindou. Entre 2010 et 2013, il réside dans un ashram, un monastère hindou situé à Mumbai, en Inde.

Durant cette période, il se plonge dans l'étude approfondie des textes sacrés hindous — en particulier dans les Védas (écrits anciens pratiques). Même après avoir quitté l'ashram, Jay Shetty persévère dans ses études et accumule de cette façon une profonde connaissance de ce domaine.

Cette conversion vers la vie monastique et l'hindouisme est en grande partie due à sa rencontre avec Gauranga Das, un moine hindou, alors qu'il était encore à l'université. Plus tard, à Mumbai, celui-ci le convainc qu'"il serait de plus grande valeur et de plus grand service s'[il] quittait l'ashram et partageait ce que [il avait] appris avec le monde".

Il décide donc de quitter l'ashram et de réorienter sa carrière de coach vers l'enseignement pratique de la pleine conscience et de la sagesse hindoue et orientale.

Son premier livre, Think Like a Monk: Train Your Mind for Peace and Purpose Every Day, décrit la transition qui s'est produite dans sa pensée lorsqu'il souhaitait « s'immerger dans l'état d'esprit du moine » (Shetty, Jay. Pensez comme un moine, Guy Trédaniel Éditions, 2020).

Désormais, Jay Shetty est coach de vie. Mais pas seulement ! Depuis 2019, il anime également le podcast On Purpose. Ses livres, ses vidéos en ligne et ses cours ont beaucoup de succès et il forme même, désormais, d'autres coaches aux techniques orientales qu'il a apprises lorsqu'il était moine.

L'auteur s'est marié en 2016. Il fait régulièrement référence à cette relation tout au long du livre que nous allons lire maintenant.

Introduction

Commençons par une analogie. Imaginons un dialogue entre un enseignant et un élève au sujet du soin d'une fleur. L'attraction physique ressemble à une fleur coupée et placée dans un vase. Par contraste, l'amour ressemble à une fleur dans le sol, qui reçoit de l'eau et des nutriments grâce à ses racines.

La fleur dans le vase va rapidement se faner. Mais celle qui vit en pleine terre est fragile elle aussi. Il lui faut des soins et une attention constante pour se maintenir vivace.

Mettre l'amour en pratique

Jay Shetty a décidé d'écrire Les 8 lois de l'amour pour aider les gens à apprendre à aimer grâce aux idées contenues dans les Védas. Mais ce n'est pas tout : comme nous le verrons, l'auteur appuie également ses propos sur des études scientifiques et en particulier sur la recherche contemporaine en psychologie.

Alors, qu'ont à nous dire les enseignements des Védas sur le lien amoureux ? C'est ce que l'auteur se propose d'explorer. Pour lui, il importe d'abord de comprendre que l'amour est avant tout une pratique.

Nous pourrions dire aussi, comme le soutient Erich Fromm, que l'amour est un art. Dans les deux cas, l'idée est la même : l'amour requiert des gestes, des rituels, une attention et des obligations aussi. Rien ne sert "d'attendre" l'amour, il faut le construire et l'entretenir, comme si vous étiez un jardinier !

Les 4 ashrams

Il explique que les Védas caractérisent le cheminement de la vie en général à partir de 4 phases ou étapes :

Brahmacharya ashram (vie étudiante) ;

Grhastha ashram (vie du ménage) ;

Vanaprastha ashram (vie à la retraite) ;

Sannyasa ashram (vie renoncée).

Dans les 8 lois de l'amour, l'auteur applique ces principes aux domaines de l'amour. Pour lui, il y a 4 phases ou ashrams (classe ou étude).

Ces 4 ashrams sont :

Se préparer à l'amour ;

Pratiquer l'amour ;

Protéger l'amour ;

Perfectionner l'amour.

Chaque partie du livre sera liée à l'un de ces thèmes. Selon Jay Shetty, les gens traversent souvent ces étapes sans y penser, ce qui est dommage et cause bien des ennuis. L'objectif de ce livre est d'aider le lecteur à devenir pleinement conscient de ce qu'il vit. De cette façon, il aura de meilleures chances de "pratiquer l'amour" avec plus de sagesse.

Partie 1 — La solitude

La partie 1 est en corrélation avec l'ashram Brahmacharya, c'est-à-dire le stade de la vie étudiante dans les stades de la vie védique. Ici, dans Les 8 lois de l'amour, il s'agit de se préparer à la relation amoureuse.

Loi 1 : Redécouvrez la solitude

La solitude est la première étape pour apprendre à aimer. Étonnant ? Pas tellement… Souvent, la peur d'être sans partenaire nous amène à faire de mauvais choix dans notre vie romantique. En fait, "pratiquer" le fait d'être permet non seulement d'améliorer certaines compétences, mais nous aide aussi à améliorer nos relations.

La peur de la solitude

Nous pouvons nous acclimater à la solitude assez rapidement (voir les exercices "À essayer" répertoriés en fin de chaque résumé de chapitre). De nombreuses études scientifiques citées dans le livre font état des avantages de la solitude.

Le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, par exemple, a montré que les adolescents qui ne développent pas de compétences créatives sont aussi ceux qui craignent le plus être seuls.

La solitude est l'antidote à l'isolement

Jay Shetty considère la solitude comme l'antidote à l'isolement. Qu'est-ce que cela signifie ? Premièrement que la solitude est une pratique choisie, qui nous permet de nous concentrer sur nous-mêmes, alors que l'isolement est une situation subie. En pratiquant la solitude, nous pouvons réapprendre à nous mettre en rapport avec autrui et, de cette façon, rompre le mauvais charme de l'isolement.

Passer de l'isolement à la solitude

Selon l'auteur, il faudrait passer par trois phases principales afin d'aller de l'un à l'autre :

Présence ;

Mal-être ;

Confiance.

Expliquons un peu ces termes.

Dans la première étape, les individus sont invités à explorer leurs attitudes et leurs croyances. L'idée est de s'assurer qu'un potentiel partenaire puisse reconnaître et apprécier ces aspects essentiels de leur personnalité.

La deuxième phase encourage à développer une aisance à être seul en testant de nouvelles activités, telles que le voyage en solitaire, par exemple. Ce processus favorise une meilleure connaissance de soi et renforce la confiance personnelle — des éléments qui contribueront à des relations amoureuses plus épanouissantes.

Enfin, la troisième étape vise à accroître la confiance personnelle dans divers domaines tels que la personnalité, la santé émotionnelle et physique, mais aussi les relations et les finances. Un exercice "À essayer" est proposé pour faire le point sur ces questions.

Les bienfaits de la solitude

Shetty souligne l'importance de la solitude dans le renforcement de l'identité. Cette force permet d'éviter la dépendance trop forte à autrui. L'auteur affirme que la solitude nous aide à prendre de bonnes décisions et à éviter des décisions trop rapides.

La solitude nous donne la force de choisir ce qui est bon pour nous-mêmes, sans nous laisser influencer, voire manipuler par autrui.

En bref, nous acquérons :

Un seul mental (moins dispersé) ;

Plus de maîtrise de soi et de patience ;

Un sentiment de complétude.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

Pour mettre en pratique ses conseils, l'auteur donne plusieurs exercices du type "À essayer" (voir plus haut). En voici les intitulés :

"Bilan" à propos de la solitude (p. 28-30) ;

"Apprenez à connaître vos valeurs" (p. 35-36) ;

"Tirez parti du temps passé seul" (p. 37-39) ;

"Identifiez le domaine dans lequel vous avez le plus envie d'évoluer" (p. 41-44).

Loi 2 : N'ignorez pas votre karma

Dans la tradition hindoue, le karma est lié à la conséquence de nos attitudes et de nos comportements. Si nous agissons de façon correcte, la réponse qui nous sera envoyée aura plus de chance d'être elle-même positive. À l'inverse, si nous agissons mal, nous risquons d'entrer dans un cercle vicieux d'actions et de réactions négatives.

Le cycle karmique

L'auteur développe l'idée d'un cycle karmique. C'est-à-dire ? Celui-ci est composé d'événements ou des idées reçues de l'enfance. Ces « impressions » ou samskaras ont un impact sur nos décisions à l'âge adulte.

À leur tour, nos choix ont des résultats positifs ou négatifs en nous et autour de nous. Cela dit, nous pouvons modifier ces événements et ces idées pour améliorer nos décisions et nos comportements actuels — et les effets qui en résultent.

Pour ce faire, nous avons d'abord besoin de comprendre et de reconnaître ces impressions et leur influence négative sur nous. "Les mêmes impressions conduisent aux mêmes choix", c'est cela le cycle karmique. Tout l'enjeu consiste à en modifier le signe : du négatif vers le positif.

Les cadeaux et failles des parents

Les samskaras, qu'on pourrait également traduire par croyances, se forment pendant l'enfance et la jeunesse, grâce (ou à cause) de l'influence des parents, bien sûr, mais aussi des films et des premières relations. Ensuite, nous avons tendance à reproduire ces modèles relationnels, sans nous en rendre compte.

Chaque famille dépose aux pieds de ses enfants des cadeaux, mais aussi des "failles". Plus tard dans notre existence, nous pouvons par exemple rechercher des partenaires qui comblent ces failles, au risque d'entrer dans une forme de dépendance affective.

Les cadeaux — valeurs positives et idéaux relationnels — sont positifs, bien sûr. Mais ils sont également susceptibles de poser problème, dans la mesure où ils peuvent nous conduire à exiger beaucoup trop d'une personne. Il faut donc être prudent et, surtout, conscient de ces forces et de ces faiblesses, pour mieux agir au quotidien et nous préparer à rencontrer l'amour.

Jay Shetty propose plusieurs exercices "à essayer" sur ces différentes thématiques (voir la liste plus bas).

La magie des films

Les films — et les chansons populaires — jouent également un rôle dans nos croyances relationnelles. L'auteur propose un exercice amusant et intéressant en vue d'identifier l'impact des films et des chansons d'amour sur nos pensées et nos façons d'agir.

Le premier amour

Il discute également de nos façons de rencontrer l'amour à l'heure actuelle. Lorsque nous sommes jeunes et que notre cerveau n'est pas encore complètement formé et stabilisé (pas avant l'âge de 25 ans environ), nous pouvons plus facilement nous comporter de façon impulsive et choisir des partenaires sur de mauvaises bases.

En s'appuyant sur les stéréotypes de la pop culture, l'auteur développe les "caractères" suivants, typiques selon lui des premiers amours difficiles :

Rebelle (celui ou celle qui casse les codes et nous emmène en dehors de notre routine) :

Indisponible (celui ou celle qui nous rejette) :

Projet (qui a besoin d'être sauvé) :

Coureur de jupons (qui ne vous sera pas fidèle bien longtemps) :

Riche (celui ou celle qui fait briller nos yeux pour d'autres raisons que lui ou elle-même, que ce soit son argent ou sa célébrité).

Il est tout aussi important d'identifier son propre rôle dans les relations passées : êtes-vous plutôt un sauveur, un dépendant ou un soutien ? N'hésitez pas à consulter également à ce sujet notre chronique sur l'analyse transactionnelle.

Pour pratiquer ces questions, l'auteur fournit un exercice de réflexion pour comprendre nos relations passées (ce que nous projetions de nous-mêmes, notamment).

Vous attirez ce dont vous vous servez pour impressionner

Jay Shetty discute ensuite de la façon dont les gens attirent ce qu'ils projettent dans le monde. Ainsi, si nous mettons en avant nos richesses ou notre beauté, par exemple, nous prenons le risque de n'être reconnus que par ces aspects-là. Ce qui est dommage, car nous sommes plus que cela.

"Nous nous vendons aux autres en mettant en avant nos richesses, mais cela n'est pas bénéfique sur le long terme. Il vaut mieux afficher notre personnalité, nos valeurs et nos objectifs véritables, afin d'être aimés pour ce qui compte le plus pour nous." (Les 8 lois de l'amour, Chapitre 2)

Donnez-vous ce que vous attendez d'autrui

Finalement, Jay Shetty nous rappelle que nous ne devrions pas utiliser nos partenaires pour répondre à un besoin émotionnel, mais que nous devrions y répondre nous-mêmes au préalable. Plusieurs anecdotes et exercices permettent de comprendre et d'appliquer ce point important.

Faites le point

L'auteur suggère par exemple de faire le point 3 minutes en début de journée et en fin de journée, tous les jours. C'est à ces moments clés que vous pouvez tenter de mettre en place de nouvelles routines, qui répondent mieux à vos besoins émotionnels.

Faire croître l'amour

"C'est la pratique qui fait croître l'amour. Il n'y a pas d'autre moyen." (Eknath Easwaran, cité dans Les 8 lois de l'amour, Chapitre 2)

C'est ainsi que se clôt la première partie de l'ouvrage : nous sommes invités à pratiquer tous ces exercices pour nous préparer à l'amour et continuer notre chemin.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Méditez sur votre moi jeune" (p. 59-60) ;

"Identifiez les cadeaux et les failles de vos parents" (p. 66-68) ;

"L'amour au cinéma" (p. 73) ;

"Vos rôles en couple" (p. 78-80) ;

"Réfléchir et tirer les leçons d'une relation amoureuse passée" (p. 83-84) ;

"Ce que vous mettez en avant" (p. 88) ;

"Donnez-vous ce que vous voulez recevoir" (p. 91-92).

Écrivez-vous une lettre d'amour

À la fin de chaque partie, Jay Shetty propose également une lettre d'amour particulière, ainsi qu'une suggestion de méditation guidée.

À l'issue de cette première partie, il nous invite à rédiger une lettre d'amour à nous-mêmes, afin de nous "aider à établir un dialogue avec (nous-mêmes)".

Voici les 3 autres lettres que l'auteur suggère d'écrire :

À votre partenaire (partie 2) ;

À vous-même dans les moments difficiles, comme si vous vous adressiez à un ami (partie 3) ;

Au monde (partie 4)/

Méditation pour redécouvrir la solitude

Découvrez la méditation proposée spécialement pour cette partie : la méditation de gratitude".

Et voici les 3 autres méditations proposées en fin de partie :

Renforcer la compatibilité ;

Guérir grâce à l'amour ;

Reliance.

Partie 2 — La compatibilité

Sommes-nous faits l'un pour l'autre ? Voilà la question qui préoccupe bien des couples (et des agences matrimoniales) ! Il s'agit de la question de la compatibilité des partenaires. Celle-ci est traitée à travers le lien à l'ashram de Grhastha, ou deuxième étape des étapes de la vie védique, qui implique la vie familiale ou conjugale — et qui est réinterprétée dans le livre comme l'étape de la création de la relation.

Loi 3 : Définissez l'amour avant de le penser, de le ressentir ou de l'exprimer

Cette règle souligne l'importance de savoir ce qu'est (pour vous) l'amour et de communiquer cette définition à votre partenaire. Jay Shetty raconte plusieurs anecdotes au sujet de personnes qui se sont manquées par faute d'avoir compris leurs définitions respectives de l'amour.

Ces différentes définitions peuvent être reliées à des phases amoureuses. Peut-être que vous définissez l'amour en fonction de l'une de ces phases.

Les quatre phases de l'amour

Ces 4 phases sont :

Attirance ;

Rêves ;

Difficultés et maturation ;

Confiance.

L'auteur les récupère de la tradition Bhakti et les adapte à son propos. Comme nous allons le voir, il s'agit bien de phases puisqu'il est question de passer de l'attraction initiale à la confiance, en passant par la lutte contre les rêves irréalistes et la création d'attentes réalistes.

L'attirance — Jay Shetty suggère d'utiliser la fameuse « règle des trois rendez-vous » (vue dans de nombreux films romantiques et séries américaines) pour évaluer la compatibilité d'une personne avec votre personnalité, vos valeurs et vos objectifs. Ces trois rendez-vous vous permettront de poser des questions et de vous faire une idée de la personne à qui vous avez affaire.

Les rêves — La notion d'idéalisation est également beaucoup utilisée pour caractériser cette phase. Si vous avez été amoureux ou amoureuse, vous le savez : c'est cette période où vous imaginez l'autre sous son meilleur jour et où vous forgez des ambitions irréalistes pour le couple.

Pour évacuer ces attentes erronées et partir sur de bonnes bases, il faut se donner les moyens de créer des attentes réalistes, basées sur les personnalités réelles de l'un et l'autre. Le rythme et l'habitude jouent ici un rôle essentiel. En effet, les routines et les horaires offrent la possibilité de se rencontrer autrement.

Dans le couple, nous devons discuter de nos attentes et accepter les désaccords : « la manière dont vous gérez vos différences est plus importante que la découverte de vos points communs », soutient l'auteur.

Et si vous suiviez la suggestion du psychologue clinicien Seth Meyers de ne vous voir qu'une fois par semaine au cours du premier mois de fréquentation ? Cela vous permettrait peut-être de mieux prendre le temps de le connaître avant de vous engager plus complètement. Pensez également à distribuer équitablement le temps entre amis et celui dédié à votre relation amoureuse.

Difficultés et maturation — Dans cette troisième étape des quatre phases de l'amour, les couples apprennent à grandir à partir de leurs différences. Jay Shetty utilise plusieurs anecdotes personnelles pour nous introduire plus concrètement à ce moment.

C'est à ce moment que nous nous rendons compte s'il y a des éléments de la relation qui sont trop importants et des choses qui, fondamentalement, "ne passent pas". Dans ce cas, la rupture est peut-être la meilleure solution. Mais c'est aussi la phase où les couples se solidifient, s'ils parviennent à trouver des solutions créatives à leurs différends.

Confiance — Les couples construisent la confiance à partir de leur développement commun. Celle-ci doit commencer par nous-mêmes : "nous devons être dignes de confiance", affirme Jay Shetty. Par ailleurs, nous devons la donner à notre partenaire via une saine communication et par l'intermédiaire de nos actions.

L'auteur évoque trois types de confiance.

Physique : celle-ci se produit lorsque les couples se sentent en sécurité les uns avec les autres et savent que leur partenaire est présent, aimant et a une présence positive.

Mentale : elle implique de faire confiance à leur esprit, à leurs idées et à leur prise de décision.

Émotionnelle : cette forme de confiance se produit en faisant confiance à leurs valeurs et à leur identité.

Les problèmes, s'ils sont surpassés positivement, renforcent la confiance mutuelle. Nous avons tous nos points faibles. Le fait de nous accepter et d'accepter l'autre tel qu'il est, un grand stimulateur amoureux.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Préparez-vous pour le premier rendez-vous" (p. 111) ;

"Programmez votre emploi du temps" (p. 120) ;

"La confiance au quotidien" (p. 127) ;

"Construire des rêves réalistes à deux" (p. 128-129).

Loi 4 : Votre partenaire amoureux est votre guru

Nous apprenons énormément les uns des autres dans nos relations amoureuses. Bien sûr, cela est vrai de toutes les relations.

D'ailleurs, le terme "guru" renvoie d'abord à la relation de maître à élève que Jay Shetty a forgé avec son maître lorsqu'il était moine (par ailleurs, si nous sommes des observateurs attentifs, nous pouvons aussi apprendre d'autres personnes, même quand celles-ci ne sont pas particulièrement sages).

Par contraste avec le rapport guru/élève, la spécificité de la relation amoureuse consiste dans le fait que les deux personnes jouent les deux rôles (guru/élève) en même temps. Mais elles se ressemblent par la révérence, le respect que chacun des membres de la relation éprouve pour l'autre.

Les relations amoureuses nous font grandir

Le psychologue Jeremy Dean a étudié la façon dont les gens se perçoivent et comment ils peuvent mieux se comprendre à travers le point de vue de leur partenaire. Comment agir au mieux ? Nous pouvons nous inspirer de la pratique du maître hindou : « orientation sans jugement, sagesse sans ego, amour sans attente ».

Jay Shetty soutient que les amis, la famille et les autres personnes de notre entourage ne peuvent que très difficilement faire preuve de ces trois qualités en raison de leur perspective partielle et partiale. L'amoureux, selon lui, pourrait en revanche y parvenir, car il nous connaît plus complètement.

L'auteur parle également de la « théorie de l'amélioration de soi » d'Arthur et d'Elaine Aron. Celle-ci considère que les relations améliorent l'identité personnelle en nous permettant de découvrir des choses (compétences, perspectives, traits de personnalité) qui nous font défaut.

"Notre partenaire amoureux élargit notre perception de nous-mêmes, car il nous permet d'accéder à des ressources plus grandes." (Les 8 lois de l'amour, Chapitre 4)

Devenir un meilleur guru

Quelles sont les qualités d'un bon guru et d'un bon disciple ? C'est l'objet du livre The Guru and Disciple Book de Kripamoya Das (l'ancien maître de Jay Shetty).

Voici les 4 conseils/caractéristiques que l'auteur donne pour être un bon guru :

Ne pas diriger, mais servir ;

Donner l'exemple ;

Soutenez ses objectifs, et pas les vôtres ;

Ni critique, ni jugement, ni insultes.

Il propose ensuite plusieurs anecdotes et un grand nombre d'exercices "à essayer" pour devenir un meilleur guru et aider, par exemple, notre partenaire à trouver ses objectifs. Le chapitre comprend aussi des analyses théoriques et des histoires sur les moines japonais afin de démontrer la nécessité de soutenir son partenaire dans son propre apprentissage.

Devenir un meilleur élève

Voici maintenant les règles à suivre pour s'améliorer en tant qu'élève. Vous devrez être… :

Ouvert d'esprit et curieux ;

Humble ;

Bon traducteur ;

Reconnaissant ;

Capable de rester vous-même !

Le dernier point est particulièrement important : l'auteur y souligne que l'amour n'est pas une relation de soumission à autrui. Il est particulièrement important de reconnaître les abus et de mettre fin à une relation de ce type. C'est notamment l'objet du livre Se libérer de l'emprise émotionnelle.

Le plus beau cadeau du guru

Jay Shetty termine ce chapitre par ces mots :

"Deux partenaires qui s'épanouissent ensemble s'aident, lentement mais sûrement, à observer, à apprendre et à grandir dans différents domaines. Le mal-être provoqué par le changement est compensé par le plaisir d'une compréhension partagée." (Les 8 lois de l'amour, Chapitre 4)

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Bilan : pouvez-vous apprendre et grandir auprès de votre partenaire ?" (p. 137-140) ;

"Aidez votre partenaire à découvrir ses objectifs" (p. 145) ;

"Identifiez le mode d'apprentissage de votre partenaire" (p. 146-147) ;

"Appréciez le savoir de votre partenaire" (p. 154) ;

"Présentez une nouvelle idée" (p. 155-157) ;

"Reconnaissez les compétences de votre guru" (p. 158-159).

Loi 5 : Le but de la vie avant tout

Dans un couple, est-ce que chacun doit avoir son but ? Ou bien l'objectif est-il, comme le disait Antoine de Saint-Exupéry, de "regarder dans la même direction" ? Et si les deux choses n'étaient pas nécessairement contradictoires ? Ce sont les questions qui sont explorées dans ce dernier chapitre de la deuxième partie.

En fait, pour l'auteur, les choses sont claires : pour que la relation s'épanouisse au mieux, il est important que chacun donne la meilleure version de lui-même. Or, pour ce faire, il doit être capable de son propre but.

Le dharma : votre boussole

Dans l'hindouisme, le but se dit dharma. En réalité, la notion désigne un mélange "de passion, d'expertise et de dévouement". Jay Shetty expose différents types de buts comme avoir un emploi satisfaisant, une passion, devenir parent ou bénévole dans une association, etc.

Le Dharma ne s'identifie à aucun d'eux ; il n'est pas une activité spécifique, mais la raison pour laquelle les gens font cette activité, que ce soit « pour créer quelque chose, pour connecter les gens, pour partager ce que vous avez appris, pour servir les autres ou le monde ».

L'auteur explore en détail ces différents points en citant les recherches du professeur de développement humain Anthony Burrow sur la relation entre satisfaction, objectifs et réseaux sociaux. Il relate également les débats philosophiques autour de l'hédonisme (bonheur par le plaisir) et de l'eudaimonia (bonheur de l'épanouissement personnel) et raconte une histoire bouddhiste sur le fait de se donner la priorité à soi-même.

Il propose également un schéma issu des Védas. Ceux-ci énumèrent quatre « grandes quêtes » qui forment un cycle :

Dharma (connaître le but de votre vie permet à vous-même et à votre partenaire de savoir clairement quelles sont vos valeurs et vos priorités) ;

Artha (chercher à créer une stabilité dans les domaines de la finance, de la santé et du développement personnel) ;

Kama (plaisir et lien. Il s'agit de vos relations avec autrui) ;

Moksha (se libérer du monde matériel en se reliant à l'Esprit).

Comment donner la priorité à votre dharma (la pyramide de la raison d'être)

Après avoir étudié ce point, Jay Shetty propose une « pyramide de la raison d'être » plus complexe qui a pour vocation à montrer comment nous parvenons à construire une raison d'être solide (si ce n'est déjà fait).

La pyramide de la raison d'être est composée de 5 étages :

Apprendre ;

Expérimenter ;

S'épanouir ;

Gérer ;

Gagner.

Les individus commencent en général par en apprendre davantage sur un sujet d'intérêt (1), puis ils expérimentent cette connaissance en faisant beaucoup d'essais et d'erreurs (2). S'ils persévèrent et surmontent les obstacles, ils s'épanouissent dans leur activité (3) ; cependant, pour être pleinement en possession de sa raison d'être et célébrer ses réussites (5), il faut encore être patient et gérer les surprises du quotidien (4).

Aidez votre partenaire à donner la priorité à sa raison d'être

Jay Shetty raconte plusieurs histoires visant à nous montrer comment nous pouvons soutenir notre partenaire dans sa recherche d'un objectif, puis dans son accomplissement. Il montre aussi qu'il n'est pas toujours facile d'équilibrer les différents aspects de sa vie. Brigid Schulte, une journaliste, ainsi que le pilote de voiture de course Lewis Hamilton, sont pris en exemples.

Jay Shetty insiste sur l'importance de laisser de la place à chacun dans la relation. Au cours de l'existence, les occasions de déséquilibre ne manquent pas : changement de situation professionnelle, enfants, etc. Pourtant, nous pouvons trouver les moyens de rééquilibrer la relation et de trouver des objectifs communs qui transcendent les objectifs de chacun (voir les exercices "À essayer").

Quand deux raisons d'être s'opposent

Même en faisant de notre mieux, il n'est pas toujours facile de composer avec les objectifs de l'autre, surtout quand ceux-ci s'opposent directement aux nôtres (ou les nôtres à ceux de notre partenaire). Que faire dans ces cas-là ?

L'auteur donne une série de conseils pour parvenir à un accord. Il suggère, par exemple, de donner la priorité à un objectif, puis à l'autre. L'organisation du temps est ici particulièrement importante. En cas de déséquilibre majeur, vous pouvez chercher à "rééquilibrer les dharmas" au sein du couple.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Découvrir votre raison d'être" (p. 171-173) ;

"Rencontrez un mentor" (p. 174-176) ;

"Bilan : réorganisez votre temps libre" (p. 176-178) ;

"Fixez-vous des objectifs ensemble" (p. 184-185) ;

"Régler un déséquilibre des dharmas" (p. 201-202) ;

"Échangez votre temps" (p. 205).

Partie 3 — La guérison

Dans cette partie, Jay Shetty se penche sur l'ashram de Vanaprastha. Les thèmes privilégiés sont la dispute, le pardon et la rupture.

Loi 6 : Gagnez ou perdez ensemble

Le conflit est nécessaire à un couple. Même s'il a généralement mauvaise presse, il joue en fait un rôle important. Comme l'exprime cette citation, les disputes permettent de mieux connaître l'autre.

"Les partenaires qui évitent les conflits ne comprennent pas les priorités, les valeurs ou les difficultés de l'autre. Tous les couples se disputent, ou tout du moins le devraient-ils. » (Les 8 lois de l'amour, Chapitre 6)

Beaucoup de gens pensent qu'une relation "parfaite" signifie ne pas se disputer du tout, mais c'est une erreur. Nous devrions nous disputer quand cela est nécessaire, afin que les problèmes ne s'aggravent pas.

Nous devrions même aborder les conflits comme des problèmes communs. La communication non violente, dont Jay Shetty cite des exemples, est une ressource précieuse pour venir à bout des disputes de couples. En fait, l'objectif n'est pas de se vaincre l'un l'autre, mais bien de trouver une solution commune au problème.

Dans une courte section, l'auteur évoque également l'importance de ne pas confondre conflit et maltraitance. Il propose un tableau très utile pour bien différencier les deux (p. 219).

L'origine d'une dispute

Il s'intéresse ensuite à l'origine de nos disputes. Selon le Bhagavad-Gita, un texte hindou sacré, il y a trois énergies sacrées :

Celle liée à l'ignorance (tamas) ;

Puis celle liée à l'impulsivité (rajas) ;

Et enfin celle qui est liée à la bonté (sattva).

Pour Jay Shetty, ces trois énergies créent trois types de conflits :

Disputes vaines = s'emporter de manière irréfléchie, ne rien résoudre.

Rapports de force = avoir envie de l'emporter sur l'autre, la guerre des égos.

Disputes productives = chercher à comprendre, trouver une solution.

Nous n'avons pas besoin de changer ou d'assumer aucune responsabilité » (176). Un désir d'avoir raison ne résoudra pas le problème, de sorte que le chapitre comprend un exercice pour trouver l'ego et la passion dans une dispute et souligne la nécessité pour les deux personnes de voir les malentendus qui se sont produits et leur rôle en eux.

Comment avoir des disputes productives

Nous pouvons réussir à avoir des disputes plus productives si nous avons véritablement "le désir de faire équipe". Voici les conseils donnés dans cette section.

Purifier l'ego = accepter que vous soyez peut-être dans l'erreur et vous ouvrir aux raisons de l'autre ;

Diagnostiquer le fond du problème = il existe plusieurs types de conflits (intérieur, social, interpersonnel) et il importe de cerner de quel type il s'agit.

Découvrir sa forme de dispute = certains préfèrent vider leur sac, d'autres se cachent et d'autres encore explosent... Il faut le savoir et "agir" en conséquence.

Gagner ensemble

Jay Shetty propose ensuite un acronyme pour aller plus loin dans son analyse. Il propose de résoudre ensemble les conflits en utilisant les "5 E" :

Endroit et moment ;

Expression ;

Évacuation de la colère ;

Engagement ;

Évolution.

Premièrement, choisissez un endroit sûr et un moment optimal pour vous disputer. Pas toujours facile quand nous "explosons", direz-vous ! Mais c'est possible. L'auteur expose les recherches d'Art Markman, neuroscientifique, sur l'expression saine de la colère pour nous montrer comment tenter le coup.

Le terme « Expression » signifie considérer attentivement les mots dits et utiliser le mot « nous » lorsque vous abordez un problème, afin de désigner clairement sa nature commune.

La phase d'évacuation de la colère a pour objectif d'atteindre cet état d'ouverture et d'empathie sans lequel aucune résolution saine du conflit n'est possible.

L'engagement implique un accord vers le changement et la création de propositions.

Enfin, l'évolution signifie que le couple grandit du conflit en s'excusant et en assumant leurs responsabilités respectives. Cette dernière étape implique trois sous-étapes : l'acceptation, la verbalisation et l'action.

À noter : la dispute peut devenir une vraie habitude et même une sorte de cercle vicieux dans le couple. Les psychiatres Phillip Lee et Diane Rudolph montrent en effet que certains ménages peuvent devenir accros au conflit et s'enfermer dans ce schéma, sans jamais trouver de solution concrète à leurs problèmes.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Passer d'une dispute à un objectif commun" (p. 217-218) ;

"Identifiez l'ego et la passion dans le conflit" (p. 225-226) ;

"Identifiez la forme de dispute de votre partenaire et la vôtre" (p. 232) ;

"Passez un accord au sujet de votre prochaine dispute" (p. 239-240) ;

"Discuter des problèmes complexes" (p. 243-244) ;

"Écrire une lettre pour s'excuser" (p. 249-250).

Loi 7 : Lors d'une rupture, ce n'est pas vous qui vous écroulez

Jay Shetty utilise une analogie connue : la maison. Une relation amoureuse qui prend fin est comme une maison dont les murs s'effritent, puis s'écroulent. Nous avons tous des défauts, là n'est pas la question. Ce qui importe, ainsi que nous l'avons vu au chapitre antérieur, est de savoir résoudre les conflits pour qu'ils ne s'enveniment pas.

Les signes de problème

L'auteur met en exergue trois problèmes qui sont souvent la cause des ruptures :

L'infidélité ;

La perte d'intérêt ;

Le manque d'intimité (au sens large).

Jay Shetty y insiste à nouveau : la violence et toute forme de maltraitance doivent être combattues. Une personne qui subit une telle situation doit rompre le plus rapidement possible, pour son propre bien.

Nourrir l'intimité

La perte d'intimité est souvent le fruit d'un manque d'énergie mise dans la relation. Pourtant, il y a des façons de combler ce manque de connexion et de communication. D'abord, Jay Shetty conseille de faire des choses par soi-même. En parler à l'autre ajoute à la conversation ; en plus de vous nourrir vous-même, cela nourrit le couple.

D'autre part, créer ou participer à des activités communes peut également créer un sentiment d'intimité et de fierté de couple. Pourquoi ne pas prendre des cours de danse, par exemple ? Trouver des lieux où échanger renforce considérablement la relation.

L'auteur aborde en particulier trois types d'activités :

Le divertissement (aller voir un film ensemble, par exemple) ;

L'expérience (faire un voyage et en parler à son conjoint, faire du bénévolat, etc.) ;

L'éducation (reprendre des études).

Jay Shetty rapporte comment sa femme et lui cultivent leur intimité via des amitiés nouvelles et des expériences partagées. Nous pouvons également développer notre intimité en reconnaissant nos valeurs respectives et en éprouvant de la gratitude les uns pour les autres.

S'élever ou se séparer

Lorsque la décision de rester ensemble ou de rompre se fait insistante, il faut y répondre de la façon la plus sage possible. Jay Shetty propose un canevas en 5 étapes pour nous aider à nous décider. Il l'appelle la "voie de l'élévation".

Intolérance ;

Tolérance ;

Compréhension ;

Acceptation ;

Appréciation.

Lors de ses séances de coaching de vie ou de couple, Jay Shetty conduit les personnes qu'il reçoit à se demander si leur problème est totalement intolérable ou s'il peut être toléré, voire compris et accepté. Lorsqu'il est apprécié, nous reconnaissons que le problème fait partie intégrante de notre partenaire.

En fonction de notre capacité commune à évaluer le ou les problèmes selon cette échelle, nous pouvons décider en conscience de continuer ou de rompre.

Rompre en conscience

Si la rupture a lieu, il importe au plus haut point de faire le point sur sa peur d'être seul. Toute rupture crée un changement radical, mais mieux vaut s'en aller que de maintenir une relation malsaine à tout prix.

Lorsque nous nous retrouvons seuls, le cerveau se met en branle et nous pouvons nous sentir particulièrement fragiles. Pourtant, l'auteur rappelle à partir de textes indiens que "l'âme ne se rompt pas". Quoi qu'il en soit, la rupture sera plus facile si vous avez suivi les règles énoncées dans les sections précédentes.

Il décrit le processus de rupture et donne des conseils pour les deux situations :

Lorsque c'est vous qui rompez ;

Quand c'est l'autre qui prend la décision.

Jay Shetty souligne l'importance de se raconter. des histoires pour donner du sens à nos aventures amoureuses. Il expose des théories scientifiques pour nous montrer qu'il est plus facile d'aller de l'avant lorsque nous créons ce sens.

Tirez les leçons karmiques de vos erreurs

Chaque relation — et chaque rupture — nous apprend quelque chose. Nous pouvons donc tirer les leçons « karmiques » de nos erreurs. Cea peut prendre du temps, et c'est entre autres pourquoi il vaut mieux ne pas se jeter à corps perdu dans une nouvelle relation trop vite.

Certains amis reviennent dans nos vies après une rupture. La solitude est également le moment pour se retrouver et réfléchir, voire renforcer son estime de soi.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Bilan : pour quelles raisons partez-vous ?" (p. 261) ;

"S'entourer de soutien" (p. 275-276) ;

"Faire son deuil" (p. 293-294) ;

"Prises de conscience" (p. 297-298) ;

"Check-list : êtes-vous prêt à ressortir avec quelqu'un ?" (p. 303-304).

Partie 4 — La reliance

L'amour peut être élargi au-delà de la relation amoureuse et des rapports familiaux. L'objet de cette dernière partie est de comprendre cette forme de l'amour que l'auteur nomme "reliance". Celle-ci s'élance vers la famille, les amis, mais aussi, au-delà, vers nos connaissances, nos collègues, les étrangers et finalement la Terre tout entière.

Loi 8 : Aimez encore et toujours

La quatrième étape de la vie selon les Védas, l'ashram Sannyasa, implique la notion de service aux autres et à ce qui nous relie tous : le monde ou, pour la religion, le divin. Dans la philosophie hindoue, cette dernière étape implique de renoncer aux « désirs matériels » et de se concentrer sur la spiritualité.

Attendre l'amour ou l'expérimenter

Jay Shetty revisite cette dernière étape de la sagesse des Védas pour aborder la question de l'amour d'autrui et, surtout, la façon dont nous pouvons diffuser l'amour, au lieu de le recevoir.

"Au lieu d'attendre l'amour, à nous de trouver des façons de l'exprimer." (Les 8 lois de l'amour, Chapitre 8)

Comment donner de l'amour

Il n'est pas toujours facile d'avoir de l'empathie pour les choses qui nous sont lointaines. Nous avons une préférence naturelle pour ce qui nous est proche. Jay Shetty cite Jamil Zaki, professeur de psychologie à Stanford, pour appuyer ses arguments.

Pourtant, à force de travail, nous pouvons peut-être parvenir à étendre notre conception de l'amour et à embrasser un maximum d'êtres. C'est vers cela que nous devrions au moins tendre.

Aimez les personnes qui vous sont les plus proches

Cela dit, nous sommes face à une difficulté, car souvent, nous avons du mal à aimer correctement même les personnes qui nous sont les plus proches. Nous leur en voulons pour ceci ou pour cela. L'auteur commence donc par trouver des voies pour nous aider à aimer notre famille et nos amis pour ce qu'ils sont, et non pour leurs uniques comportements extérieurs.

Dans l'un des exercices "À essayer", Jay Shetty recommande d'organiser ses contacts en différents groupes en fonction de la proximité, puis de décider du temps que nous allons donner aux personnes d'une certaine catégorie (famille, amis, collègues, etc.). L'objectif de cet exercice est de donner la priorité à ceux avec qui nous voulons maintenir les liens les plus proches, tout en n'oubliant pas les personnes que nous ne voyons pas souvent.

Appréciez vos collègues

Nous voulons tous être appréciés dans notre travail. D'autant plus que nous y passons souvent beaucoup de temps. Les sentiments d'amitié et de respect y ont une importance cruciale, au point que de nombreuses personnes accepteraient de changer de travail si elles se sentaient plus reconnues et appréciées dans le nouveau.

Nous pouvons apprendre à donner de nous-mêmes pour créer des environnements plus chaleureux, par exemple en :

nous donnant à fond pour des projets qui tiennent à cœur à l'équipe ;

offrant nos compétences aux plus jeunes et en leur servant de mentors ;

donnant des feedbacks constructifs et en encourageant nos collègues ;

respectant et en accueillant les recommandations de personnes plus expérimentées que nous.

L'auteur raconte toutefois une parabole : celle du crocodile et du singe. Lorsque nous sommes faces à des "crocodiles", évitons de "faire le singe". Parfois, la gentillesse n'est pas de mise. Si vous êtes pris dans des rapports de force potentiellement destructeurs, il convient de savoir se défendre et agir — sans devenir soi-même un prédateur.

Être une source d'inspiration pour les inconnus

Jay Shetty consacre une courte section à la protection des uns et des autres au sein de sa communauté (voisins, etc.). Puis, il évoque l'importance de devenir un exemple pour autrui. Il relate l'histoire d'un policier qui a offert des chaussures à un sans-abri qui marchait pieds nus dans la rue en plein hiver.

Dans la courte section suivante, Jay Shetty invite tout un chacun à aider les associations et à faire du bénévolat.

Au contact de la Terre

Pour terminer, Jay Shetty propose un schéma qu'il nomme "les cercles de l'affection". Ceux-ci s'imbriquent de façon concentrique :

Famille ;

Amis ;

Collègues ;

Entourage ;

Inconnus ;

Associations ;

La Terre.

Pour résumer, le concept de service est la clé de cette étape de la vie. Cette règle élargit l'amour pour y inclure celui que nous portons à tous, de nos amis à des associations qui viennent en aide à des inconnus. Jay Shetty souligne aussi que l'argent, pour utile qu'il soit, n'est pas le seul moyen de soutenir des causes importantes.

S'impliquer personnellement est une meilleure façon de pratiquer l'amour. Il prend l'exemple de plusieurs associations, notamment au service des animaux. En effet, l'enjeu est d'élargir notre sollicitude aux êtres qui ne sont pas humains, et finalement à la Terre, qui fait face au changement climatique.

Nous avons souvent des difficultés à sentir cet aspect de l'amour, car cet enjeu nous paraît vaste et lointain. Pourtant, Jay Shetty croit que nous sommes capables de travailler sur nous-mêmes pour répondre à ces enjeux de façon positive.

Les exercices "À essayer" de ce chapitre

"Aider un proche difficile à trouver de l'affection autour de lui" (p. 324) ;

"Structurez la liste de vos proches" (p. 326-327) ;

"Exprimer son affection au travail" (p. 329-330)

Conclusion sur « Les 8 lois de l'amour » de Jay Shetty :

Ce qu’il faut retenir de « Les 8 lois de l'amour » de Jay Shetty :

Jay Shetty propose un livre pratique, un manuel même, au sujet de l'amour. Il applique et réinterprète bon nombre de sagesses indiennes en les mélangeant avec des ouvrages de développement personnel et des études de psychologie sociale ou de neurosciences.

L'ensemble est cohérent et se lit facilement. Nous passons de la création de la relation amoureuse à sa solidification, puis à la rupture ou — à minima — aux difficultés. L'ouvrage se termine finalement sur la question de l'amour pour autrui, dans nos relations familiales, professionnelles, sociales et même "écologiques" — c'est-à-dire avec des êtres non humains.

Que retenir, finalement ? Que cela vaut la peine d'"aimer encore et toujours", à condition d'apprendre cet art d'aimer si bien connu des sagesses anciennes — et que nous avons un peu perdu. Eh oui, l'amour se travaille et c'est surtout en le donnant que nous le pratiquerons et que nous nous améliorerons !

Points forts :

Un ouvrage qui combine développement personnel et érudition indienne ;

De nombreux exercices à essayer ;

Des exemples de lettres à écrire et de méditations à réaliser.

Point faible :

Je n’en ai pas trouvé.

Ma note :

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Thu, 28 Mar 2024 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12810/Les-8-lois-de-lamour
StoryBrand : 7 piliers du storytelling http://www.olivier-roland.fr/items/view/12804/StoryBrand-7-piliers-du-storytelling

Résumé de « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller : un manuel de storytelling qui a été un best-seller du New York Times et qui a aidé de nombreuses entreprises à doper leurs ventes.

Par Donald Miller, 2022.

Titre original : « Building a StoryBrand. Clarify Your Message So Customers Will Listen », 2017.

Chronique et résumé de « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller

Introduction

« Cet ouvrage ne vous apprendra pas à raconter l’histoire de votre entreprise. Ce serait une perte de temps, car les clients se soucient généralement davantage de leur propre histoire. » (Storybrand, Introduction)

Mais à la place, il va vous expliquer comment raconter une histoire où c’est votre prospect le héros ! Et c’est bien là l’essentiel. C’est parce qu’il sait que votre produit ou service peut le mener au bout de ses peines que votre futur client fera appel à vous.

Il a besoin de se reconnaître dans votre marketing. C’est la clé. Voyons donc comment faire grâce à la méthode SB7 — pour une histoire de marque (StoryBrand) en 7 étapes.

Partie 1. Pourquoi le marketing est souvent un gouffre financier 

Chapitre 1 — Comment être vu, entendu et compris

Un bon design de site web est loin d’être suffisant. Vous pouvez dépenser tout l’argent que vous voulez dans une vitrine virtuelle soignée aux petits oignons, cela ne vous rapportera pas nécessairement un euro.

Il vous faut une histoire, en format texte (ou vidéo). Oui, ce qu’il vous faut, c’est un argumentaire de vente. « Clarifier son message n’est toutefois pas une mince affaire », rappelle Donald Miller.

Si vous commencez par là, vous créerez de meilleurs sites internet, sans effets inutiles, et vous économiserez de l’argent.Voici quatre questions à vous poser :

Quel est donc le message de votre entreprise ?

Pouvez-vous l’exprimer aisément ?

Est-il simple, pertinent et reproductible ?

Tous vos collaborateurs sont-ils capables de le répéter de façon persuasive (ou vous-même, si vous êtes freelance !) ?

Ce livre vous aidera à résoudre ces problèmes et à faire décoller vos ventes sur Internet. Prêt ? Partez !

Pourquoi tant d’entreprises échouent

Car leur message est trop complexe. Notre cerveau ne parvient pas à le traiter de façon satisfaisante. À l’inverse, la narration fonctionne car elle donne un sens clair, elle ordonne de façon naturelle les éléments à intégrer mentalement.

La pyramide de Maslow est composée de cinq étages représentant les cinq types de besoins humains fondamentaux. Pour rappel :

Physiologie (manger, boire, dormir) ;

Sécurité (se loger, ne pas être menacé) ;

Appartenance (faire partie d’un groupe) ;

Estime (reconnaissance et amour) ;

Accomplissement (sens à la vie, spiritualité et connaissances).

La publicité joue sur ces cinq tableaux. Quand vous regardez une publicité, vous essayez instinctivement de savoir si elle vous aidera à combler l’un ou l’autre de ces cinq types de besoins.

Mais si vous ne basez pas votre communication sur l’un d’eux — ou que le message n’est pas clair —, vous risquez fort d’être ignoré.

Ne noyez donc pas le poisson (votre message) dans une mare obscure de discours inaudible pour votre interlocuteur ! Son cerveau doit sélectionner l’information et cela consomme son énergie. Vous devez donc lui faciliter la vie en lui montrant précisément où se trouve son intérêt.

Le scénario à la rescousse

Avoir un scénario vous donnera l’aisance et la clarté nécessaire pour capter l’attention de vos futurs clients. En fait, l’humanité s’est, de tout temps, raconté des histoires. Nous comprenons facilement les récits.

Pourquoi ? Car « les schémas narratifs reflètent le cheminement de la pensée humaine », affirme l’auteur.

La notion de clarté — si importante — implique que le destinataire de l’histoire connaît un certain nombre d’éléments essentiels. Ce sont justement eux que nous allons travailler tout au long des chapitres qui suivent.

Donald Miller insiste beaucoup sur ce point : « Si vous êtes confus, vous êtes foutu », dit-il à plusieurs reprises. Soyez clair, mais aussi net et précis. Allez à l’essentiel pour être entendu sans générer trop d’efforts mentaux de la part de votre interlocuteur.

Chapitre 2 — L’arme secrète pour faire prospérer votre entreprise

Attention : placer le client au centre de votre histoire ne signifie pas que vous devez oublier qui vous êtes ou vous effacer complètement. Au contraire ! Vous êtes l’aide tant attendue par le héros…

Mais d’abord, apprenons les bases pour transformer le bruit en musique.

Du bruit à la musique, grâce à une histoire

Vous ne retenez pas le bruit, alors qu’une bonne chanson peut vous rester en tête une bonne semaine. Pourtant, ce sont des ondes sonores dans un cas comme dans l’autre.

Comprenez-vous la métaphore ?

« Entre un air de musique savamment composé et le bruit provoqué par un chat coursant un rat dans un atelier de carillons éoliens, la différence est flagrante. Or, la plupart des sites web et des présentations, ou encore l’elevator pitch moyen, ressemblent justement plutôt à une usine à carillons : ils génèrent une incroyable cacophonie. » (StoryBrand, Chapitre 2)

Si vous ajoutez trop d’informations à votre histoire, vous risquez de perdre votre public. Vous voulez faire du bruit avec votre marque ? Cherchez plutôt à la mettre en musique !

Steve Jobs et le message d’Apple

Steve Jobs sortit Lisa, son premier ordinateur, en 1983. Personne ne s’y intéressa. Pourquoi ? Car il communiqua avec une publicité de neuf pages en langage geek dans le New York Times.

Mais le fondateur de Apple était malin. Et il apprit beaucoup au contact des scénaristes de Pixar, le célèbre studio d’animation qu’il contribua également à créer.

Quelques années plus tard, la campagne pour le premier Mac avait changé. Désormais, elle se contentait (presque) de deux mots : Think Different.

Ces deux mots frappent l’esprit et racontent une histoire. Vous voulez faire valoir le génie qui est en vous ? Nous avons les outils pour y aider. Remarquez que ce n’est pas Apple le héros. C’est vous. Apple, dans cette histoire, c’est le moyen par lequel vous parviendrez à vos fins.

Une histoire pour mieux grandir

Donald Miller rassemble ses recherches (et celles d’autres spécialistes) et condense la recette d’une bonne histoire en sept points. Pour créer une bonne histoire, vous avez besoin de/d’ :

Un personnage ;

Ayant un problème ;

Rencontrant un guide ;

Qui lui fournit un plan ;

Et l’incite à agir ;

Pour triompher ;

Et, ainsi, échapper à la catastrophe.

L’auteur donne plusieurs exemples de films (Hunger Games et La Guerre des étoiles) pour vous aider à comprendre la place de chacun de ces éléments. Selon lui, l’immense majorité des récits fonctionnent selon ce schéma.

Vous devriez vous aussi vous soucier de ces principes si vous voulez propulser votre marque vers le succès. Ceux qui ne s’en préoccupent pas peuvent réussir, mais plus difficilement.

Mieux, « lorsque vous maîtriserez la méthode de la trame SB7, personne ou presque ne s’apercevra que vous l’utilisez ».

Mais avant cela, vous devrez pour commencer vous poser les trois questions suivantes :

Que veut le héros ?

Qu’est-ce qui (ou qui) se dresse en travers de son chemin ?

À quoi ressemblera sa vie s’il obtient (ou non) ce qu’il veut ?

Souvenez-vous des réponses que vous apporterez à ces questions chaque fois que vous créerez ou intégrerez quelque chose sur votre site internet (une image, un slogan, etc.).

« Ce n’est pas parce qu’une petite phrase sonne bien, ou qu’une image attire l’œil sur un site web, qu’elle vous aider à rentrer dans l’histoire de vos clients. Chacune des lignes que vous écrivez est soit au service de leur histoire, soit un bruit parasite. Ou vous créez de la musique, ou vous générez du bruit. » (StoryBrand, Chapitre 2)

Votre marketing survit-il au test du grognement ?

Pour le client aussi, il a trois questions importantes. Ce sont les questions auxquelles il veut avoir une réponse instantanément lorsqu’il voit, écoute ou lit votre publicité :

Qu’avez-vous à m’offrir ?

En quoi cela va-t-il améliorer ma vie ?

Que dois-je faire pour passer commande ?

C’est le « test du grognement ». Il faut créer une réponse claire, simple, évidente de la part du client. Vous vendez de l’aspirine ? Votre client doit pouvoir grogner « Médoc, guerrier, mal de tête, pharmacie » au premier coup d’œil sur votre publicité.

Cette clarté payera d’autant plus sur Internet. Donald Miller raconte l’histoire de Kyle Schultz, un ancien pompier devenu infopreneur. Celui-ci a grandement profité de la méthode SB7 pour faire décoller son business en ligne !

La trame SB7 est conçue pour vous aider à créer un scénario utilisable dans toute votre communication, afin de marquer durablement les esprits. Continuons donc notre découverte.

Chapitre 3 — Une trame simple : la SB7

SB7 : la méthode StoryBrand pour scénariser votre marque

Premier principe : le personnage. Nous l’avons déjà dit : le héros de l’histoire est le client, et non votre marque. C’est votre interlocuteur et son cheminement qui doivent être mis en lumière. Pour cela, vous devez parvenir à identifier clairement sa demande (voir plus haut).

Deuxième principe : le problème. Le héros a besoin de résoudre un problème « interne ». Or, trop d’entreprises vendent des solutions à des problèmes « externes ». Nous approfondirons ces distinctions plus loin.

Troisième principe : le guide. En tant que marque, voici votre rôle. Vous ne voulez pas être un héros concurrent du client : vous voulez être le guide qui aidera le héros à mener à bien sa mission. Vous pourriez aussi l’appeler un mentor ou un conseiller.

Quatrième principe : le plan. Comme guide, vous avez le pouvoir de fournir un plan. Un bon conseil, c’est un plan d’action. Sans cela, vous ne seriez qu’un mauvais guide ! « Les gens ont besoin d’une philosophie qu’ils peuvent s’approprier et d’une série d’étapes à suivre pour résoudre leurs problèmes », affirme l’auteur.

Cinquième principe : l’incitation à l’action. C’est vous qui allez jouer ce rôle. Vous allez montrer au héros qu’il en va de son intérêt de réaliser une action directe (acheter) ou intermédiaire (vous recontacter).

Sixième principe : l’évitement de la catastrophe. Le héros ne veut pas mourir égorgé par le dragon. Sa vie est en jeu. Qu’est-ce que votre prospect a à perdre ? Il lui faut un enjeu sous forme de « fin négative possible » ou possibilité de l’échec.

Septième principe : le triomphe. Par contraste, évidemment, il vous faut rendre possible la réussite ! « Vos clients doivent avoir le sentiment que leur vie sera fantastique grâce aux produits et services qu’ils vous achètent », dit Donald Miller.

Face à la confusion, clarifiez votre message

Donald Miller a mis au point un scénario téléchargeable gratuitement sur le site mystorybrand.com (à condition d’avoir acheté le livre). C’est l’outil idéal pour répertorier tous les points vus précédemment.

Avec ce schéma, vous pourrez construire la présentation générale de votre marque, puis appliquer le même modèle pour chaque division de votre entreprise (si cela s’applique à votre cas).

Voici votre travail pour la suite : lisez chaque chapitre attentivement, puis « brainstormez ». Cherchez les messages qui alimenteront votre scénario BrandScript. Enfin, après étude, « décidez du message précis à utiliser pour chaque partie de votre scénario ».

Une fois ce premier pas terminé, vous pourrez appliquer la trame SB7 à l’ensemble de vos communications (de l’elevator pitch à vos présentations en ligne ou sur tout autre support).

Partie 2. Élaborez votre scénario

Chapitre 4 — Un personnage…

« Une histoire ne démarre vraiment qu’à partir du moment où le héros doit désamorcer une bombe, gagner le cœur de sa dulcinée, triompher d’un scélérat ou lutter pour sa survie émotionnelle ou physique. Elle commence dès l’instant où le héros aspire à quelque chose. Surgit alors une question : parviendra-t-il à ses fins ? » (StoryBrand, Chapitre 4)

Le public doit savoir ce que cherche le héros. Si vous pensez en termes de marque et de client, cela se traduit par : vous devez déterminer ce dont a besoin votre prospect. Et, de là, poser la question de ce que vous pouvez lui apporter.

Donald Miller donne quelques exemples. Pour un hôtel qui accueille des personnes plus âgées, « luxe et calme » est sans conteste ce qui est recherché. Une agence immobilière ? « La maison dont vous rêviez ». Une barre de céréales ? « Bien commencer la journée en veillant à votre santé ».

Introduisez un élément perturbateur

L’élément perturbateur, c’est le petit quelque chose qui coince. C’est ce désir ou besoin qui fait que le héros doit se mettre en action pour rétablir l’équilibre et obtenir ce qu’il n’a pas.

Dans les poèmes comme dans les sonates, l’élément perturbateur joue aussi son rôle. C’est lui qui vient bousculer et réclamer l’harmonie. C’est la tension (la note ou la rime) qui engendre l’action et qui appelle une résolution dans la phrase musicale ou le vers suivant.

Réduisez le désir des clients à une seule ambition

Si vous êtes une grande entreprise et que vous répondez à plusieurs besoins à la fois, le discours peut toutefois vite se compliquer. Quel désir mettre en avant ? Vous risquez de trébucher rapidement.

Au départ, il va donc falloir résumer tout ça et réduire le désir du client à une — et une seule — ambition (élément perturbateur). Le reste, vous le garderez éventuellement en mémoire en tant qu’intrigue secondaire. Rappelez-vous : la clarté doit être votre objectif prioritaire.

Choisissez un désir associé à leur survie

En synthétisant ainsi, vous courrez néanmoins un risque : devenir trop large, sans saveur. Non ! Il faut que le prospect se sente touché par le besoin que vous mettez en avant. Or cela se joue au niveau de la « survie ».

Dans le cadre de la stratégie SB7, ce terme « désigne ce désir primitif que nous éprouvons tous d’être en sécurité, en bonne santé, heureux et forts ». Voici quelques-uns des désirs les plus profonds (souvenez-vous de la pyramide de Maslow, ils y sont liés !) :

Préserver ses ressources financières ;

Gagner du temps ;

Établir des liens sociaux ;

Gagner en prestige ;

Accumuler des ressources ;

Être généreux avec autrui ;

Trouver un sens à sa vie.

Quelle question votre client se pose-t-il ?

« Le but de la valorisation de votre marque est que chaque client potentiel sache exactement où vous voulez l’emmener : il pourra se reposer dans votre résidence hôtelière de luxe, devenir un leader adoré de tous, ou économiser pour vivre mieux. » (StoryBrand, Chapitre 4)

Allez donc droit au but en répondant directement, sans ambages, à la question de votre client potentiel. Imaginons que vous réalisiez un sondage sur votre marque : chaque personne devrait idéalement savoir directement où votre marque est susceptible de les emmener.

En vous rendant sur le site du livre, vous pourrez remplir la première section de votre BrandScript.

Chapitre 5 — … a un problème

Vous avez votre personnage. Bien. Maintenant, il faut le vivre. Comment ? En lui « créant des problèmes » ou, plus exactement, en repérant les problèmes qui se posent à lui. Qu’est-ce qui gêne vos clients ?

Comment parler des problèmes de vos clients ?

Quelle est la source du mal dans les histoires ? C’est le scélérat, le méchant. Il doit non seulement être l’origine des problèmes, mais aussi être clairement reconnaissable, unique et réel.

En parlant de lui, vous donnerez à votre client envie de le vaincre. Cela tombe bien, car vous avez justement une arme à lui proposer : votre produit/service.

Ces « méchants » peuvent être abstraits ou arborer des formes étranges. Vous vendez un aspirateur ? Les méchants seront les boules de poussière qui se baladent en bande et mettent la pagaille dans la maison de votre client. Elles l’empêchent d’avoir une maison propre et agréable à vivre.

Allons un pas plus loin. Il est possible de clarifier les types de problèmes que posent les méchants en repérant trois « niveaux de conflits ».

Quels sont-ils ?

Il y a les problèmes externes (tangibles et concrets, comme gagner la coupe, réparer cette fuite ou stopper ce camion fou…).

Ensuite, il y a les problèmes internes (ce sont les tiraillements intérieurs du héros, leurs frustrations, leurs émotions négatives comme la peur, ou positives, comme la joie).

Enfin, il y a les problèmes philosophiques (c’est le sens profond, souvent ramassé sous forme de « morale » à la fin d’un conte, par exemple).

Ces trois niveaux de conflit se recoupent l’un l’autre. Plus vous serez capables d’aller du problème externe vers le problème philosophique, et plus vous réussirez à créer un lien fort avec votre prospect.

Exemples

Voici deux exemples, parmi les trois donnés par Donald Miller (p. 62).

1 — Voiture Tesla :

Méchant = Gaspillage de pétrole, infériorité technologique.

Problème externe : J’ai besoin d’une voiture.

Problème interne : Je veux compter parmi les amateurs de nouvelles technologies.

Et enfin problème philosophique : Ma future voiture devra contribuer à préserver l’environnement.

2 — Cafetière Nespresso :

Méchant : Les cafetières qui font du mauvais café.

Problème externe : Chez moi, j’ai envie de boire du bon café.

Problème interne : Ma cafetière doit me donner le sentiment d’être raffiné.

Et enfin problème philosophique : Je ne devrais pas avoir besoin d’être barista pour servir du bon café à la maison.

Quels obstacles aidez-vous à surmonter ?

Mettez-vous au travail pour trouver les obstacles qui gênent vos prospects. Agissez comme toujours : brainstormez, puis analysez et choisissez ceux qui sont les plus pertinents.

Quel est le méchant ? Quels sont les conflits (externe, interne et philosophique) que celui-ci impose au héros ?

Chapitre 6 — … rencontre un guide

Chacun de nous peut diviser sa vie en un certain nombre de chapitres (ou d’actes, si nous nous référons à une pièce de théâtre, comme le faisait Shakespeare).

Les chapitres se constituent à partir d’événements, qui sont, comme le dit bien James Scott Bell, des « portes sans retour ». À partir de tel moment, votre vie a changé. Tel moment qui marque votre vie crée une période (ou un chapitre !).

Mais il n’est pas toujours facile de passer d’une période à l’autre. Nous pouvons rester bloqués à un « niveau » (pour prendre cette fois un terme utilisé dans le monde du jeu vidéo).

Heureusement, des personnages nous assistent souvent — plus ou moins dans l’ombre. Ce sont ceux que Donald Miller nomme les « guides ».

Tout héros cherche un guide

Ils sont nombreux dans la vie réelle : vos parents, votre entraîneur de foot ou votre prof de piano, par exemple. Un poète, un écrivain ou un politicien vous a marqué ? Il a été votre guide, pour un temps au moins.

Pensez à toutes ces histoires que vous avez lues : Frodon et Gandalf, ou encore Luke Skywalker et Yoda, pour ne prendre que deux exemples évidents.

L’erreur fatale consiste, pour la marque, à se mettre à la place du héros et non du guide. L’auteur donne un exemple frappant de cette mauvaise communication en citant un épisode de la vie de Jay Z. Son initiative a vite tourné au bad buzz !

Retenez donc ceci : l’histoire n’est pas centrée sur vous. En plaçant votre client au cœur de l’histoire, vous clarifierez tout votre message et il comprendra bien mieux l’histoire que vous voulez lui raconter.

Les deux attributs d’un guide

Pour aider véritablement le héros, le guide doit faire preuve de/d' :

Empathie = il doit comprendre les problèmes internes de son héros et lui montrer qu’il est comme lui.

Légitimité = il doit avoir surmonté le problème et proposer une solution de façon humble, sans prendre son héros de haut.

Quels sont les moyens des marques pour démontrer leur légitimité sans jouer à l’expert inaccessible ? Donald Miller en donne quatre :

Témoignages (ambassadeurs acceptant de parler de vos services/produits) ;

Statistiques (chiffres qui mettent en avant concrètement les avantages de votre offre) ;

Récompenses (prix ou distinctions qui vous mettent en valeur, sans en faire trop) ;

Logos (qui vous soutiennent, qui sont vos clients, etc.).

Comment faire une formidable première impression

« Lorsqu’un client rencontre votre marque, c’est comme s’il faisait connaissance avec une nouvelle personne. Il se demande s’il s’entendra avec vous, si vous pouvez l’aider à mener une vie meilleure et, enfin, s’il peut vous faire confiance. » (StoryBrand, Chapitre 6)

Montrez à votre prospect qui vous êtes et ce que vous pouvez faire pour l’aider. Sans, pour autant, jouer le premier rôle. Gagnez sa confiance et créez un lien de proximité avec lui. Commencez dès maintenant en remplissant votre scénario BrandScript à la case « Rencontre un guide » !

Chapitre 7 — … qui lui fournit un plan

Que serait un guide sans méthode ? Si vous n’apportez pas une solution claire à votre prospect, il ne deviendra pas votre client. C’est évident : le guide est là pour nous accompagner et nous rendre la vie plus facile. Sinon, il est inutile.

Le plan engendre la clarté

Vous vendez des meubles à monter soi-même ? Bien, mais ce n’est pas tout. Vous devez expliquer à votre prospect comment il doit s’y prendre. Expliquez-lui qu’il doit :

Mesurer l’espace disponible chez lui ;

Commander les éléments à la bonne taille ;

Installer le dispositif facilement grâce aux outils de base (fournis ou non).

Le plan par étapes

Il y a toujours une série d’épreuves à traverser avant d’en finir avec les problèmes. Montrez le chemin à votre prospect pour qu’il n’ait pas à douter indéfiniment. Le plus souvent, il s’agit simplement d’exposer un processus, une recette (comme dans l’exemple cité plus haut).

Évitez de créer des plans interminables. Là encore, vous risqueriez de créer de la confusion dans l’esprit de votre interlocuteur. Un plan entre 3 et 6 étapes convient parfaitement. S’il y en a plus, cherchez à les regrouper au maximum et à les décrire clairement.

Le plan d’adhésion

Le plan d’adhésion est différent du plan par étapes que nous venons de voir. Ici, c’est comme si vous signiez un contrat avec votre prospect. Vous lui promettez de résoudre son problème interne en affirmant vos valeurs le plus clairement possible. Vous vous engagez avec lui.

« L’un des avantages du plan d’adhésion est qu’il permet de clarifier les valeurs que vous partagez avec le client (…). Contrairement au plan par étapes, le plan d’adhésion fonctionne en tâche de fond. » (StoryBrand, Chapitre 7)

Pour le composer, répertoriez ce qui préoccupe votre client et rassurez-le. Cela peut prendre la forme d’un document à afficher quelque part, de type « charte », par exemple.

Comment s’appelle ce plan ?

Que vous optiez pour l’un ou l’autre (ou les deux !), vous devrez donner un nom à votre plan. Dans le cas d’un plan d’étapes, cela peut être « plan d’installation facile » ; pour un plan d’adhésion, « Notre garantie qualité », par exemple.

Concevez vos plans dès maintenant en utilisant le script BrandScript disponible dans le livre et sur le site internet.

Chapitre 8 — … et l’incite à agir

Maintenant qu’il a tous les éléments en main, il vous reste à pousser votre prospect à l’action. Comment faire ?

Invitez-le à passer commande

Nous agissons tous parce que quelque chose nous y invite (ou nous y contraint). Et c’est particulièrement vrai lorsque nous sommes en train de consulter un site internet ou de regarder la télé.

Si vous voulez faire agir votre prospect, vous devez lui rappeler qu’il en a la possibilité. Sinon, il risque bien de se maintenir dans un état passif, sans savoir que faire.

Rappelez-vous : « vos clients sont bombardés chaque jour de plus de trois mille messages commerciaux. Faute d’être percutant, votre appel à l’action passera inaperçu ».

Le bouton « Commander » est là pour ça ! Il n’a l’air de rien et pourtant il est assez puissant. Bien sûr, il peut se décliner de différentes manières. Mais pensez toujours à faire court, précis, explicite.

Donald Miller distingue deux types d’appels à l’action.

Direct = « Commander », « Acheter maintenant », « Prenez rendez-vous », etc.

Indirect = Télécharger un e-book, assister à webinaire, etc.

Dans le second cas, vous proposez des « rampes d’accès » pour qualifier le prospect et le faire entrer un peu plus dans le tunnel de vente, comme disent les spécialistes du marketing digital.

Qui demande sans relâche finit un jour par obtenir

L’auteur prend l’exemple de deux sites d’agences de design graphiques : l’un très joli, mais sans appel à l’action ; l’autre plus classique, mais avec une formule claire basée sur des appels à l’action indirects et directs. Le deuxième est plus sûr de remporter la mise !

Travaillez vos incitations directes à la fois au niveau du texte et, justement, du design graphique. Optez pour des couleurs qui tranchent avec les autres couleurs de votre site. Agrandissez le bouton pour qu’il soit clairement visible, etc.

Utilisez également des boutons d’appels à l’action directs dans vos emails de vente, et même sur d’autres supports (audio, vidéo, documents physiques).

Pour les incitations intermédiaires, soyez malin et généreux. Offrez un PDF avec un plan d’action en échange du mail de la personne intéressée (que vous pourrez recontacter plus tard). Proposez à votre interlocuteur, par exemple à la fin de ce e-book, de participer à un séminaire.

De cette façon, vous allez gagner sa confiance. Assurez-vous de travailler les trois points suivants :

Revendiquer la position de leader dans votre secteur ;

Engendrer une réciprocité (votre générosité vous sera rendue) ;

Vous positionner en tant que guide.

Quels sont les enjeux ?

 « Qu’adviendra-t-il dans son histoire si le client choisit de conclure avec vous ? », demande Donald Miller. C’est l’objet des deux chapitres qui suivent. Ceux-ci traitent des enjeux de la collaboration.

Mais pour le moment, réfléchissez à vos appels à l’action directs et indirects !

Chapitre 9 — … pour échapper à la catastrophe

« La vie et la mort d’un récit reposent sur une seule question : le héros triomphera-t-il ? Tout au long de l’intrigue, l’auteur laisse planer l’éventualité d’une conclusion heureuse ou d’une fin tragique. Le public reste dans l’incertitude tant que le héros oscille entre la réussite et l’échec. » (StoryBrand, Chapitre 9)

Devez-vous faire de même avec votre histoire de marque ? Oui ! En tout cas, vous devez l’informer des risques qu’il court, sans quoi votre histoire n’aura aucun ressort dramatique.

Que risquent-ils ?

Certes, il n’est pas bon de jouer les fauteurs de trouble et de bâtir son succès en faisant peur aux autres. Mais il ne faut pourtant pas oublier cet enjeu. Sans évocations de conséquences négatives, nous l’avons dit, il n’y a tout simplement pas d’histoire.

Nous n’aimons pas perdre. C’est d’ailleurs ce qu’a montré Daniel Kahneman dans son livre Système 1/Système 2, notamment. En fait, il dit quelque chose d’un peu plus subtil : nous éprouvons plus de douleur à perdre, disons, 100 €, que nous n’éprouvons de joie à les gagner.

Il est donc important d’insister, en douceur, sur la menace. Puis, de lui proposer un plan pour s’en sortir. La peur, bien entendu, doit être limitée, sans quoi elle n’est plus efficace et guère éthique.

Qu’épargnez-vous à vos clients ?

Quel que soit ce que vous vendez, il y a des aspects négatifs à trouver : perte d’argent, de qualité de vie ou de temps, notamment.

Donald Miller donne de nombreux exemples de menaces qui peuvent surgir dans différents domaines, dont :

Conseil financier (frais cachés, temps perdu pour la retraite, etc.) ;

Voitures d’occasion (arnaques, voitures en mauvais état, etc.) ;

Centre de vacances pour enfants (ennui mortel, bruit dans la maison, etc.).

Si vous leur offrez la solution à ces problèmes (votre produit/service) en leur montrant comment agir (plan), alors ils seront enclins à faire appel à vos services.

Chapitre 10 — … et triompher

Donner une vision claire d’où vous allez emmener vos clients est l’une de vos missions. En tant que marque, vous agissez en fait de la même manière qu’un leader : vous inspirez en montrant un chemin. Vous montrez à quoi ressemblera la vie de vos clients s’ils passent à l’action.

« Sans vision, les gens périssent. Tout comme les marques », dit Donald Miller.

Une fin claire et précise

Pour ce faire, vous ne devez pas rester vague. C’est un défaut qui revient souvent. Pour vous y aider, vous pouvez créer un tableau qui distingue nettement un « Avant » et un « Après ». C’est un outil que l’auteur reprend à Ryan Deiss de DigitalMarketer (voir p. 105).

Pour remplir ce tableau, vous avez quatre questions à vous poser deux fois (une fois pour avant et une fois pour après) :

De quels produit ou service disposent-ils ?

Que ressentent-ils ?

À quoi ressemble leur journée type ?

De quel prestige bénéficient-ils ?

Comment conclure l’histoire de votre client ?

Vous allez régler ses problèmes internes, externes et philosophiques. Mais l’auteur souhaite aller plus loin dans l’analyse. C’est pourquoi il propose pour ce faire 3 types de désirs impérieux que vous devriez prendre en compte au moment de la résolution de l’histoire.

Acquérir pouvoir ou prestige : ce besoin de reconnaissance peut être comblé par la promesse d’avantages ou d’appartenance à un club. La rareté et le sentiment d’être privilégié sont aussi très importants.

Accéder à la complétude grâce à un apport extérieur : ce sentiment d’incomplétude peut être tranquillisé par le biais des idées de travail bien fait, de gain de temps ou d’efficacité.

Se réaliser ou s’accepter : ce besoin d’accomplissement et de confiance en soi passe par l’inspiration, l’acceptation de soi et la transcendance ou le dépassement de soi.

Bouclez la boucle

Il n’est pas question d’en faire des tonnes. Une simple photo peut faire l’affaire. Vous vendez des tapis ? Une maison chaleureuse et bien rangée, magnifiquement décorée avec votre tapis, fera amplement l’affaire.

Bref, privilégiez les réponses simples, rapidement assimilables par vos clients. Aidez-vous si besoin du BrandScript !

Chapitre 11 — Vos clients souhaitent que votre marque les fasse évoluer

Au centre de tout ce qui vient d’être dit, il y a un élément que nous n’avons pas encore totalement abordé. Quel est-il ? C’est le cœur du SB7 : vos clients souhaitent que votre marque les fasse évoluer.

Les héros sont conçus pour évoluer

Ce « voyage intérieur », qui fait passer le héros de faible (peu doué, mal outillé et en proie au doute) à fort, est essentiel à tout récit. Vous n’avez qu’à penser à Pinocchio ou à Orgueil et préjugés pour vous en assurer.

C’est la même logique avec votre marque.

Les marques intelligentes savent définir un modèle aspirationnel

Donald Miller donne l’exemple d’une marque de canifs. Il montre que celle-ci parvient très bien à mettre en scène un héros « endurci, audacieux, actif, qui aime l’aventure et se sent de taille à réaliser une mission difficile ». Grâce à son canif, plus rien ne l’arrête.

Il va plus loin : même si vous achetez, mais n’utilisez pas ce canif ensuite, vous n’aurez pas été volé. Pourquoi ? Car vous avez eu l’occasion de vous reconnaître dans cet objet. Il vous a aidé à grandir.

Comment votre client veut-il être perçu ?

« La meilleure façon de repérer le modèle identitaire auquel vos clients sont attachés est de réfléchir à la manière dont ils aimeraient être décrits par leurs amis. » (StoryBrand, Chapitre 11)

Vous pouvez le faire à partir de vous-même : qu’aimeriez-vous entendre dire sur vous ? C’est là votre « modèle identitaire ». Si vous parvenez à saisir celui de vos prospects, vous aurez un argument de poids pour les convaincre. À condition, bien sûr, de pouvoir effectivement les aider à se rapprocher de cet idéal !

Exemples d’évolution identitaire

Voici deux exemples sur les trois donnés par l’auteur (p. 120).

1 — Marque d’aliments pour animaux

Avant : Un simple propriétaire de chien passif.

Après : Le héros de tous les canidés.

2 — Marque de shampooing

Avant : inquiet et morne.

Après : Désinvolte et radieux.

Aidez vos clients à changer et ils vous le rendront bien.

Partie 3. Appliquez votre scénario BrandScript

Chapitre 12 — Optimisez votre site web

SI vous avez suivi toutes les étapes précédentes, vous avez normalement un scénario de marque prêt à être appliqué. C’est votre scénario BrandScript. Il va vous servir à tous les niveaux de communication de votre entreprise. Que celle-ci soit grande ou petite !

Un outil primordial

Si vous n’avez pas de moyens gigantesques, concentrez-vous d’abord sur votre présence numérique. C’est le principal. Aujourd’hui, même si quelqu’un entend parler de vous en dehors du web, il ira consulter votre site internet tôt ou tard pour voir qui vous êtes.

Faites simple

Vous l’aurez compris : la clarté et la simplicité doivent être vos maîtres-mots. En fait, « votre site doit s’apparenter à un elevator pitch », dit Donald Miller, c’est-à-dire à un argument de vente court et percutant.

Cinq principes fondamentaux

Voici les cinq principes à respecter lors de la création de votre site web commercial.

Mettez votre offre en évidence (au-dessus de la ligne de flottaison).

Incitez clairement à l’action (un premier bouton doit être clairement visible).

Illustrez la réussite du client (par une image, par exemple).

Distinguez vos sources de revenus (si vous avez plusieurs offres, trouvez un thème global, puis créez une page par service/produit).

Réduisez le texte à sa plus simple [removed]parlez peu, mais percutant, surtout au-dessus de la ligne de flottaison).

Respectez le scénario

Chaque geste, du placement d’une image aux mots utilisés, doit être lié à votre BrandScript. C’est ainsi que vous créerez une belle harmonie sur votre site ­— et non une cacophonie !

Si vous avez un blog, votre scénario de marque devra également se retrouver dans sa ligne éditoriale. Vous pouvez soumettre votre script à vos rédacteurs web afin qu’ils créent chaque contenu de façon appropriée.

Chapitre 13 — Transformez la culture d’une grande entreprise

Influencer les prospects et les clients est une chose. Vous assurer l’engagement de vos collaborateurs en est une autre. En fait, le BrandScript peut vous aider à faire les deux.

« Le client n’est pas le seul à être déconcerté par un message confus. Vos salariés le sont tout autant, depuis le chef de département jusqu’à l’ouvrier, en passant par le directeur régional. » (StoryBrand, Chapitre 13)

La malédiction du néant narratif

Imaginez-vous une entreprise sans but commun. Sans histoire claire à raconter. Tous les collaborateurs errent à la façon de zombies, sans savoir pourquoi ils sont là ni ce qu’ils ont à faire. C’est la malédiction du néant narratif !

Un outil est souvent employé pour exorciser cette malédiction : la déclaration de mission. Mais pour Donald Miller, cela ne mène nulle part. Explorons sa proposition.

Vos collaborateurs sont-ils perplexes ?

Le pire qui puisse vous arriver est que chaque division de votre entreprise fonctionne en vase clos. Ils ne communiquent pas entre eux ou mal. Ils pensent que leurs décisions n’affectent qu’eux et pas l’entreprise dans son ensemble.

Le coût du Néant narratif

Une étude Gallup des années 1990 montrait que seule une personne sur cinq éprouvait de l’engagement dans son travail. Or, sans engagement, pas (ou moins) d’efficacité et de productivité.

La raison de cette moue des salariés à l’égard de leur entreprise ? Le manque de récit commun et l’impression d’être laissé seul à son affaire.

Votre équipe aussi doit connaître l’histoire

Bien souvent, les ressources humaines se contentent d’introduire le nouveau venu rapidement. Après un bref passage en revue des produits/services, la déclaration de mission lui est montrée et c’est fini.

Même si l’employé fait beaucoup d’efforts pour bien travailler, il ne se sentira pas attaché à l’entreprise. Dès qu’il en aura l’occasion, il prendra la poudre d’escampette dans l’indifférence générale.

Personne — ni l’entreprise ni l’employé — n’a fait quelque chose de mal. Pourtant, tout cela manque cruellement de vie, d’histoire. Pour donner à vos employés l’envie de rester, vous devez leur faire prendre connaissance de votre script dès leur arrivée.

Accordez votre organisation avec sa mission

Donald Miller suggère de mettre les petits plats dans les grands pour présenter l’entreprise à vos recrues. Montrez-leur que vous êtes animé par une mission. Ce qu’ils décrocheront n’est pas un emploi ordinaire, mais un laissez-passer vers une aventure extraordinaire.

Fates jouer la rareté (seuls les meilleurs seront admis). Montrez-lui également que l’entreprise peut l’aider à devenir celui qu’il veut vraiment. Répétez-lui l’histoire de l’entreprise à plusieurs reprises (via plusieurs interlocuteurs mentionnés par Donald Miller dans le livre).

Votre « esprimosphère » est-elle conforme au scénario ?

Il s’agit d’un « mélange de croyances et d’idées qui influe sur le comportement et les performances des salariés ». Un récit de type StoryBrand améliore considérablement cette atmosphère de travail au sein d’une entreprise.

« La tâche numéro un de tout cadre est de rappeler à maintes reprises à ses collaborateurs en quoi consiste leur mission », dit encore l’auteur. S’il ne sait pas le faire, il n’est pas étonnant que les employés sous sa responsabilité ne le sachent pas non plus.

Mais lorsque ça fonctionne, c’est vraiment génial !

Mettez votre entreprise en phase avec sa mission

Le programme « On-Mission » de StoryBrand est spécifiquement dédié à la création de cet esprit favorable d’entreprise grâce au script de marque.

Voici le processus dans ses grandes lignes :

Élaboration du script avec les cadres.

Évaluation de l’état d’esprit existant.

Définition du plan d’action.

Optimisation de la communication interne.

Constitution d’une équipe pour la mise en œuvre.

Une entreprise en accord avec sa mission transforme toute son équipe en force de vente (voir la figure 13.2, p. 145). En outre, elle comprend l’histoire de ses collaborateurs.

La rémunération, les événements ou encore les opportunités d’évolution sont une chose. Mais sans histoire, ces outils fonctionnent moins bien. Pour les activer de façon plus puissante, l’entreprise doit comprendre ce qui anime ses employés — c’est-à-dire savoir se mettre dans la position du guide.

« Sans histoire, pas d’engagement », conclut Donald Miller.

La feuille de route StoryBrand — Cinq démarches (quasi gratuites) pour appliquer la trame SB7 et développer votre entreprise

Pour terminer, l’auteur vous propose cinq étapes pour appliquer la trame SB7 et développer votre entreprise sur le web de façon performante.

Créez la logline de votre entreprise (feuille de route).

Créez un générateur de leads et collectez les adresses électroniques.

Concevez une campagne d’e-mailing automatisée.

Collectez et transmettez des témoignages positifs.

Obtenez des recommandations.

Conclusion sur « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller :

Ce qu’il faut retenir de « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » de Donald Miller :

Voici un livre court, mais dense. Donald Miller, patron de StoryBrand, vous révèle les clés de son programme vers le succès. Son approche est originale, puisqu’il s’agit de placer le client au cœur du storytelling de l’entreprise — et non celle-ci (ou son fondateur).

En s’appuyant sur des études de cas et des années d’expérience, l’auteur appuie ses arguments avec force et conviction. Il présente sa stratégie de façon claire et précise — deux termes clés de sa façon de penser la communication !

Il revient plusieurs fois sur le cœur de son propos et termine par ces mots :

« C’est un fait : si vous êtes confus, vous êtes foutu. Tandis que si vous clarifiez votre message, les clients vous écouteront. Voilà qui aidera les bons à triompher. Car dans une histoire bien ficelée, ce sont toujours eux qui l’emportent. » (StoryBrand, Postface)

Si vous voulez trouver des guides StoryBrand certifiés, rendez-vous sur leur site de prestations (coachs, rédacteurs, infographistes, etc.).

Points forts :

Une méthode pas à pas facile à comprendre ;

Une approche originale du storytelling ;

Des exemples et des tableaux qui viennent illustrer le propos.

Point faible :

Le livre aurait pu être édité de façon un peu plus luxueuse, avec des couleurs par exemple.

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre de Donald Miller « StoryBrand : 7 piliers du storytelling » ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 25 Mar 2024 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12804/StoryBrand-7-piliers-du-storytelling
À nous d’écrire l’avenir http://www.olivier-roland.fr/items/view/12800/-nous-dcrire-lavenir

Résumé de « À nous d’écrire l’avenir » d’Eric Schmidt et Jared Cohen : un essai sur l'avenir du numérique qui a marqué les esprits, rédigé par deux spécialistes internationalement reconnus, tous deux anciens cadres supérieurs de Google.

Par Eric Schmidt et Jared Cohen, 2014.

Titre original : « The New Digital Age », 2013.

Chronique et résumé de « À nous d’écrire l’avenir : Comment les nouvelles technologies bouleversent le monde » d’Eric Schmidt et Jared Cohen

Présentation d’Eric Schmidt, de Jared Cohen et de leur ouvrage The New Digital Age

Eric Schmidt a été Président directeur général de Google dans les années 2000, puis a siégé à son conseil d’administration. Il a notamment été proche de l’administration de Barack Obama quand celui-ci était au pouvoir. Ses conférences et ses analyses connaissent un grand succès dans le monde entier.

Jared Cohen a notamment été conseiller d’Hillary Clinton quand celle-ci était au département d’État. Il a pensé et mis en œuvre le concept de « diplomatie numérique ». Durant les années 2010, lorsque ce livre a été écrit, Jared Cohen était le directeur du think thank de Google, Google Ideas.

The New Digital Age, traduit en français sous le titre À nous d’écrire l’avenir, a été un véritable phénomène éditorial outre-Atlantique lors de sa parution en 2013.

Pour l’essentiel, c’est un livre qui s’appuie sur l’énorme expérience de ses deux auteurs, ainsi que sur des entretiens réalisés avec de nombreux dirigeants, activistes et même terroristes de par le monde.

Son intention est de décrire la façon dont le numérique modifie les rapports entre individus, États et société civile. Plus précisément, l’ouvrage explore l’avenir en s’efforçant de proposer des prédictions sur de nombreux aspects des relations humaines et sociales.

Important : en rédigeant cette chronique, nous avons choisi de discuter, lorsque cela était nécessaire, les propositions principales des auteurs.

Par moments, nous montrons toute la justesse de leurs évaluations en donnant des exemples de ce que nous vivons aujourd’hui.

À d’autres moments, nous tempérons leurs propos, en montrant que leurs prédictions ne se sont pas réalisées.

Introduction

Internet est à la fois grisant et terrifiant. Cette technologie nous ouvre des possibilités inédites en termes de communication, mais pas seulement. C’est l’ensemble des rapports humains et sociaux qui s’en trouve modifié.

Voici ce qu’ils affirment d’entrée de jeu :

« Ceci n’est pas un livre sur les gadgets, les applis pour smartphone ou l’intelligence artificielle […]. C’est un livre sur la technologie, mais plus encore sur l’homme, sur sa façon d’interagir, d’adopter la technologie, de s’y adapter et de l’exploiter dans son milieu, aujourd’hui et demain, partout dans le monde. Surtout, c’est un livre sur l’importance du fait qu’une main humaine conduise l’avènement du nouvel âge numérique. Car toutes les possibilités que représentent les technologies de la communication, leur bon ou leur mauvais usage, ne dépendent que des individus. Oubliez ce qu’on raconte sur la prise du pouvoir par les machines. Ce qu’il adviendra ne dépend que de vous. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 22)

Les défis sont de taille. Sans régulation, nous trouvons absolument de tout sur le Net. Le meilleur comme le pire ; pensons par exemple aux arnaques en ligne ou aux forums terroristes.

La prolifération rapide des technologies numériques est un aspect majeur du phénomène, ainsi que l’accroissement régulier de leur puissance ou efficacité. Plus de monde disposant d’appareils toujours plus performants : tel est le paysage qui se dessine pour les auteurs.

Les deux mondes, physique et numérique, vont s’entrelacer et parfois aussi s’entrechoquer. Nos institutions devront s’adapter. Nous ne pouvons encore connaître le résultat final de ce processus qui vient juste de commencer. Globalement, vivrons-nous mieux ou moins bien ?

Eric Schmidt et Jared Cohen cherchent, dans cet ouvrage, à apporter quelques clés d’analyse pour penser le développement technologique et ces implications sociales et culturelles. Voyons avec eux ce qu’ils en pensent !

1 — Notre avenir personnel 

Les auteurs nomment « connectivité » ou « connectivité numérique » le fait majeur que l’humanité dans son ensemble soit en passe de pouvoir communiquer en ligne via des téléphones mobiles. Quels sont ses avantages et ses inconvénients pour notre vie individuelle ?

Efficacité accrue

La connectivité — via les smartphones essentiellement — est capable d’aider de nombreuses personnes dans de nombreuses régions du monde. Y compris dans les pays moins développés et les zones les plus rurales, les changements se font sentir durablement.

Au-delà de l’utilisation du mobile pour diverses situations, c’est l’usage des données qui prend une importance massive. En connaissant mieux ses consommateurs, une entreprise peut lui fournir des services plus adaptés à ses besoins.

Autre progrès à garder à l’œil : les imprimantes 3D. Celles-ci révolutionnent la façon de produire les objets. En plaçant le processus de fabrication d’objets complexes à portée de tout un chacun ou presque, ce type de technologie facilite grandement la diffusion des innovations.

Les auteurs abordent aussi la question de l’intelligence artificielle et de la robotique. Si les robots à formes humaines seront sans doute réservés à une élite, une foule d’objets intégreront bientôt — ou intègrent déjà — des éléments de l’une ou l’autre de ces technologies.

Erich Schmidt et Jared Cohen abordent enfin trois types de « reconnaissance » :

Vocale (que nous utilisons pour nos recherches ou pour la domotique) ;

Gestuelle (que nous trouvons par exemple sur les consoles de jeu, mais aussi ailleurs) ;

Mentale ou par la pensée (déjà utilisé pour des prothèses et membres artificiels, par exemple).

Plus d’innovation, plus d’opportunités

Bien sûr, les technologies numériques offrent la possibilité de communiquer plus rapidement, quelles que soient les distances géographiques. Les entreprises profitent et profiteront encore davantage à l’avenir de la possibilité de travailler de façon décentralisée.

Le travail à distance est amené à devenir une chose de plus en plus commune. Chacun d’entre nous pourra proposer des services à d’autres personnes à l’autre bout du monde. À l’inverse, nous pourrons nous adresser à des professionnels de notre choix, sans nous soucier qu’ils soient proches ou loin.

Tous ces flux de communications intensifient la mondialisation et le niveau d’innovation globale et les opportunités d’affaires.

À côté de ces deux aspects, il faut aussi penser à l’éducation. Les auteurs affirment que la démocratisation des technologies d’information et de communication vont permettre à un plus grand nombre d’enfants d’être éduqués — et mieux éduqués.

En effet, selon eux, l’enseignement à distance et par moyens numériques autorise une plus grande modularité. Par ailleurs, les systèmes de création collective de connaissances, tels que Wikipédia, génèrent des compétences importantes tels que l’esprit critique et la résolution de problèmes.

Attention : sur ces derniers points, il importe de noter que les prévisions des auteurs ne se sont pas vraiment confirmées. En effet, les MOOCs et autres types d’enseignement à distance n’ont pas vraiment connu le succès attendu. Par ailleurs, à en croire certains experts, il n’est pas sûr qu’Internet et les outils numériques améliorent véritablement la qualité de l’éducation.

Une meilleure qualité de vie

Une prédiction tout à fait juste d’Erich Schmidt et Jared Cohen (parmi beaucoup d’autres) est la suivante : « Vous seul, et pas le programme de télévision, déciderez quoi regarder sur vos écrans ». En effet, nous avons désormais Netflix — notamment !

Au-delà des gadgets, de réelles améliorations de vie découlent et découleront de la révolution numérique, pour les auteurs. Dans le domaine de la sécurité, bien sûr. Mais aussi de la santé.

Par exemple, nous aurons de plus en plus de capteurs sur nos dispositifs portables. Ceux-ci prendront des mesures de notre corps en temps réel et nous avertiront de notre état de façon régulière. Ceux qui ont des smartphones et des montres connectées le savent déjà !

C’est ce qui est nommé le « soi quantifié » (quantified self), dont parle aussi — pour le critiquer cette fois — Yuval Noah Harari dans Homo Deus. Mais pensez aux bénéfices que cela peut avoir pour les personnes avec des maladies chroniques…

De façon générale, la médecine devient chaque jour plus mobile et plus personnalisée. Et cela passe par les smartphones des personnes. Certes, les auteurs sont conscients que cela ne remplace pas des systèmes de soins performants. Mais ils considèrent néanmoins que c’est un progrès souhaitable.

La frange supérieure

« La connectivité profitera à tout le monde. Ceux qui n’en disposent pas du tout en disposeront un peu, et ceux qui en disposent déjà en auront encore plus », annoncent Erich Schmidt et Jared Cohen.

Les plus aisés pourront bénéficier d’une domotique complètement intégrée à leur smartphone ou à un simple dispositif de contrôle vocal, par exemple. Ils contrôleront toute leur maison d’un son ou d’un geste.

Les auteurs annoncent également que les voitures sans conducteur seront une réalité. À noter : en 2023, elles le sont presque (pensons notamment aux Tesla qui incorporent des fonctionnalités avancées) mais ce n’est pas encore complètement une réalité quotidienne, même pour les plus riches d’entre nous !

2 — L’avenir de l’identité, de la citoyenneté et du journalisme de reportage

Les auteurs affirment que la population virtuelle devient plus importante que celle de la Terre. Qu’est-ce que cela signifie ?

En un mot, que chacun d’entre nous a plusieurs identités en ligne. Autrement dit, si la Terre entière est connectée, eh bien il y a mécaniquement « plus » de « personnes » dans le monde virtuel. Pourquoi ? Eh bien justement car chaque individu « réel » a plusieurs « personnalités » virtuelles.

La révolution des données

Le plus important dans tout cela est sans doute la révolution des données. Nous laissons de plus en plus de traces de nous (nos personnalités virtuelles, nos comptes de ceci ou cela, nos mouvements d’achat, etc.) en ligne.

Ce que nous nommons aujourd’hui le Big Data est bel et bien une réalité. Les entreprises et les États captent de plus de plus d’informations nous concernant. Souvent, pour améliorer nos expériences de consommation ou pour nous permettre d’accéder à des services publics.

Les flux constants de données et la possibilité de les utiliser dans un sens ou dans un autre vont créer, selon les auteurs, une « ère de la pensée critique ». Plus de lanceurs d’alerte, plus de contrôle des propos, plus de transparence.

À noter : il faudrait tempérer ce propos. Nous voyons aujourd’hui abonder les fake news et autres dénonciations en ligne. Contrairement à l’esprit critique, celles-ci font plutôt proliférer une « ère du complot et du soupçon généralisé ». 

Les traces dureront dans le temps et autoriseront certaines personnes à en juger d’autres. Il faudra donc faire de plus en plus attention à ce que nous publions sur le Net. Cette préoccupation est bel et bien présente dans nos quotidiens, aujourd’hui.

De nouveaux métiers vont apparaître, tôt ou tard :

Entreprises consacrées à la confidentialité et à la réputation (elles existent) ;

Assurances proposant d’assurer nos identités en ligne contre le vol ou le piratage.

Les auteurs continuent le chapitre en discutant des activités de WikiLeaks. Ils ont interviewé Julian Assange et mentionnent quelques extraits de leurs discussions. Les pratiques d’Alexeï Navalny sont aussi discutées.

La crise du journalisme

Le journalisme est devenu du journalisme web. Le journalisme se transforme chaque jour à plusieurs niveaux (que nous pouvons encore observer en 2023) :

Rapidité et nouveaux canaux de distribution de l’information (réseaux sociaux) ;

Restructuration des grandes entreprises d’information ;

Diversification des tâches du journaliste et formes plus collaboratives ;

Apparition de nouveaux types d’informateurs (non seulement locaux, mais en ligne) ;

Interférences entre « journalisme » et « marque personnelle » de certaines célébrités ;

Plus grande difficulté des gouvernements autoritaires à museler la presse, via la création d’une presse indépendante en ligne.

Reconsidérer la confidentialité — différentes implications pour différents citoyens

« La sécurité et la confidentialité relèvent d’une responsabilité que se partagent les entreprises, les usagers et les institutions qui nous entourent », rappellent les auteurs.

En effet, nous attendons des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qu’elles protègent nos données. Par ailleurs, nous devons y veiller nous-mêmes et la puissance publique doit aussi prendre des mesures en ce sens.

Il importe par exemple de rappeler que, depuis la rédaction de cet ouvrage, l’Union européenne a adopté le Règlement général de protection des données (RGPD) censé réguler les échanges de données entre entreprises et citoyens.

Chacun de nous sera de plus en plus confronté au jugement d’autrui et à une forme d’évaluation constante. Et de fait ! N’est-ce pas une chose à laquelle nous nous sommes déjà habitués avec toutes les évaluations et recommandations que nous envoyons/recevons sur les différentes plateformes… ?

Cette vigilance accrue de chacun vis-à-vis de chacun pourra créer des tensions, mais améliorera globalement la transparence. Un faux expert ou un politicien corrompu peut désormais se cacher moins longtemps.

Les auteurs traitent des conséquences de la connectivité dans plusieurs types de régimes, des plus démocratiques aux plus autoritaires. Ils montrent que les États seront souvent tentés d’utiliser ces techniques pour augmenter le niveau de contrôle sur leurs ressortissants.

Pensons par exemple à la Chine aujourd’hui et à son utilisation des réseaux sociaux…

Stratégies d’adaptation

Quatre grandes stratégies d’adaptation à la « révolution des données » voient le jour et continuent de se développer aujourd’hui :

Les entreprises doivent inventer des dispositifs pour assurer la confidentialité et la sécurité des données ;

Le droit est un moyen efficace d’obliger les entreprises à agir dans le sens voulu par les citoyens d’un pays ou d’une région (c’est le cas avec le RGPD) ;

La société civile se lève aussi régulièrement pour dénoncer et mener des campagnes de sensibilisation aux enjeux du Big Data (nous pouvons penser, entre autres, à la création du parti pirate) ;

Les citoyens peuvent également choisir d’interagir directement entre eux sans passer par une tierce partie sur Internet, via des dispositifs PeerToPeer (P2P) et chiffrés.

État policier 2.0

Un jeu de chat et de la souris s’installe entre les États autoritaires et les individus cherchant à y échapper ou à renverser le pouvoir. Les technologies numériques servent aux premiers à créer une surveillance plus subtile et accrue. Mais elles sont également utilisées par les seconds pour lui résister !

La récolte de données en ligne et l’usage de logiciels de reconnaissance faciale à grande échelle sont déjà des réalités dans de nombreux pays. Les données biométriques (traits du visage, empreintes digitales, etc.) sont particulièrement recherchées par les administrations.

Dans les États démocratiques, il importe que des débats aient lieu pour décider de ce qui pourra être fait de ces données.

3 — L’avenir des États

Les États ne peuvent pas contrôler tous les flux d’informations qui circulent et s’amplifient constamment sur Internet. Mais ils ont un pouvoir sur l’infrastructure matérielle qui le rend possible.

N’oublions pas, en effet, qu’Internet n’existe que par l’entremise d’un gigantesque réseau de machines connectées entre elles, notamment par de la fibre optique.

Mais il y a d’autres problèmes qui surgissent. Comment évoluent les relations entre États dans le monde virtuel ? C’est l’une des questions intéressantes posées par les auteurs Eric Schmidt et Jared Cohen.

La balkanisation d’Internet

Chaque État tente de former un Internet à son image. Par exemple, chaque pays filtre ce qui est permis ou non. Il agit en fonction de normes qui lui sont propres. Les infrastructures diffèrent également.

Le grand réseau d’Internet se fractionne donc en réseaux régionaux ou nationaux. C’est une vérité aujourd’hui, puisque les services, les sites et les possibilités qu’offrent aujourd’hui Internet en Chine, en Russie, en Afrique ou en Europe sont bel et bien différents.

Les auteurs abordent plus en détail les cas de :

La Chine ;

L’Allemagne ;

La Malaisie.

Mais ils parlent aussi de l’Arabie Saoudite, de l’Iran et de bien d’autres pays.

Selon Eric Schmidt et Jared Cohen, en tant que consommateurs, nous ne nous rendons pas vraiment compte de ce phénomène de « balkanisation » (fragmentation) d’Internet.

Multilatéralisme virtuel

Cette fragmentation n’empêche pas la collaboration entre États. Celle-ci se fait sur base d’affinités politiques ou idéologiques. Les États-Unis et l’Europe partagent par exemple un grand nombre de services.

Cette réalité vaut également pour les pays autoritaires, qui s’échangent leurs savoirs et savoir-faire. Les auteurs rapportent par exemple comment Huawei, géant chinois des télécommunications, a proposé son aide à l’Iran en matière de censure.

Des accords multilatéraux sont également constamment établis afin de protéger les droits de propriété intellectuelle liés aux nouvelles technologies. Ceux-ci permettent à la fois de créer des alliances commerciales et de se protéger de concurrents indésirables.

Indépendance virtuelle

Eric Schmidt et Jared Cohen évoquent la possibilité que certaines communautés, comme les Kurdes par exemple, utilisent le monde numérique pour réclamer leurs droits.

Il est en effet possible d’imaginer des « déclarations d’indépendance virtuelles », lorsque celles-ci sont impossibles à créer dans le monde physique.

À noter : en 2023, il ne semble pas que ce type d’événement se soit produit.

Provocation numérique et cyberguerre

« Ceux qui sous-estiment la menace de la cyberguerre le font à leurs risques et périls. Le phénomène ne mérite peut-être pas tant de battage, mais le danger est bien réel. Les cyberattaques sont chaque année plus fréquentes et plus précises. Plus nous enchevêtrons notre existence avec les systèmes d’information numérique, plus nous devenons vulnérables. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 155)

En 2023, nous savons que de nombreuses cyberattaques ont lieu. Elles sont organisées par les États eux-mêmes — la Russie, par exemple, qui affectionne ce moyen d’action. Parfois aussi par des groupes plus ou moins bien intentionnés.

Les entreprises et les individus peuvent être tantôt victimes, tantôt à la source de cyberattaques ou de piratages informatiques. Qui n’a pas eu affaire à au moins une tentative d’hameçonnage frauduleux pour récupérer ses données bancaires ?

Pour en revenir au niveau des États, les auteurs citent l’importance cruciale des fabricants de matériel de télécommunications. Les accords commerciaux qui se créent entre les États et ces firmes peuvent poser des questions de sécurité.

Un exemple récent, datant de 2020 : la controverse qui a explosé en Europe et aux États-Unis autour de l’implantation de la 5G par l’entreprise Huawei.

La guerre des codes

Cette section traite en particulier de l’espionnage industriel. Les auteurs insistent tout particulièrement sur le caractère volontariste des autorités (et entreprises) chinoises en ce domaine. Mais les États-Unis et les pays occidentaux ne sont pas en reste.

C’est une véritable guerre économique qui se passe en sous-main, sans que les consommateurs que nous sommes se rendent compte de grand-chose au quotidien !

4 — L’avenir de la révolution

C’est aujourd’hui un fait connu : les nouvelles technologies d’information et de communication ont joué un rôle certain dans les révolutions du Printemps arabe.

De fait, la société civile est amenée à être de plus en plus active avec les réseaux sociaux et les moyens techniques mis à sa disposition. Toutefois, tous les soubresauts révolutionnaires n’aboutiront sans doute pas. C’est ce que les auteurs analysent dans ce chapitre.

Facile au début…

Eric Schmidt et Jared Cohen se montrent particulièrement optimistes quant à l’émergence de nouveaux leaders d’opinion et de mouvement sociaux grâce au Web 2.0 et aux nouvelles formes de connectivité.

« Ces nouveaux mouvements révolutionnaires comprendront plus de participants occasionnels ou anonymes qu’aujourd’hui, pour la simple raison que le citoyen aura une plus grande maîtrise du moment et de la forme de son action », selon les auteurs.

La structure classique des mouvements militants est appelée à se modifier. De nouvelles formes d’organisation émergent et se solidifient grâce aux moyens numériques. Le crowdsourcing permet par exemple d’obtenir du soutien en ligne.

Une manifestation contemporaine de ceci est le nombre de pétitions qui circulent en ligne. En avez-vous déjà signé certaines ? Ou avez-vous, par exemple, contribué à récolter des fonds lors d’une campagne éclair sur Facebook. ?

Les auteurs affirment également que les personnes se tiendront au courant des manifestations dans le monde entier et ils prévoient l’éclosion encore plus marquée d’un « tourisme de la révolution ».

Il est certain que les réseaux sociaux offrent la possibilité de se tenir au courant et de se réunir beaucoup plus facilement qu’auparavant. Aujourd’hui, vous pouvez suivre les déplacements de Greta Thunberg (presque) en direct et la rejoindre dans ses actions si le cœur vous en dit !

… mais plus difficile à conclure

Toutefois, ces technologies ont des pouvoirs limités. Ces pouvoirs ne sont pas suffisants pour créer le changement décisif qui fait basculer un mouvement du soulèvement à la révolution réussie. Mais ces technologies peuvent assurément jouer un rôle important, comme les printemps arabes l’ont démontré.

Les auteurs reviennent sur certains événements de 2010-2012 en Lybie et en Tunisie. Mais ils abordent aussi le cas des troubles en Afrique du Sud. Plus généralement, ils traitent d’une question centrale : l’importance de ne pas laisser les mouvements de résistance aux mains de quelques célébrités.

Or, cette tendance est accrue par les réseaux sociaux. Par ailleurs, les mouvements peuvent prendre plus de « place » dans le monde virtuel qu’ils n’en prennent dans le monde physique. Cela crée des « dégonflements » de mouvements ou de « faux départs ».

Répression et endiguement virtuels

Les États autoritaires cherchent aussi à faire taire activement ces groupes. Pour cela, ils peuvent « couper » la connexion ou tenter de le faire. Ils peuvent également agir par la violence ou trouver des moyens plus subtils de « tuer dans l’œuf » les tentatives de rébellion.

Répression virtuelle et physique vont maintenant de pair. Des « infiltrés » des gouvernements en place peuvent contribuer à semer le trouble dans les mouvements qui se constituent en ligne, par exemple.

Ou même encore plus subtil : offrir des espaces virtuels de « défoulement » où les personnes peuvent clamer leur rage et leur mécontentement… Sans jamais passer à l’action.

Ces stratégies font partie de ce que Erich Schmidt et Jared Cohen nomment des stratégies d’« endiguement virtuel ».

Plus de « printemps »

Le cas du Printemps arabe est particulier pour plusieurs raisons. En effet, les auteurs analysent que :

Le monde arabe se distingue par son identité régionale (histoire, langue, culture) ;

Les réseaux religieux organisés jouent le rôle d’une société civile organisée.

Toutes les régions du monde n’ont pas ces caractéristiques et certains pays sont plus isolés, moins organisés que d’autres. La révolution ne peut donc éclore partout où les régimes autoritaires existent, même avec l’aide des technologies numériques.

Un problème de taille émerge également, que les auteurs évoquent en citant l’ancien Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong :

« Le danger auquel nous risquons d’être confrontés à l’avenir, c’est qu’il sera beaucoup plus facile d’être opposé à quelque chose qu’en faveur. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 217-218)

Cette prédiction se retrouve aujourd’hui dans nombre des comportements visibles sur Internet. De nombreux experts ont analysé, depuis plus de dix ans, l’évolution de campagnes de haine contre tel ou tel phénomène. Oui, il est plus facile d’être « contre » que « pour » quelque chose.

Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, lisez la suite du chapitre où les auteurs décortiquent un cas cocasse, mais fascinant : celui du « currygate » qui a explosé au Singapour en 2010.

5 — L’avenir du terrorisme

Les auteurs craignent l’alliance mortifère entre terrorisme et numérique.

Nous le savons aujourd’hui : comme tous les autres mouvements, les groupes terroristes recrutent sur Internet (via des sites ou des chaînes YouTube) et communiquent via des moyens numériques.

Nouvelle porte, nouveaux risques

Par ailleurs, Internet permet également d’apporter des connaissances autrement impossibles à acquérir. Les personnes mal intentionnées peuvent, à tout moment, trouver sur le Net comment fabriquer une bombe ou autre.

Par ailleurs, comme nous l’avons déjà évoqué, les terroristes peuvent opérer directement dans le monde virtuel et, par ce biais, endommager des infrastructures ou créer des dommages bien réels. Ce sont les cyberattaques.

À l’heure actuelle, les terroristes ambitieux doivent se rendre maîtres des médias. Même les plus antimodernes et antioccidentaux n’ont pas le choix : s’ils veulent que leur action soit plus efficace, ils sont contraints d’exceller dans ces technologies.

En fait, c’est même le « marketing numérique », comme disent les auteurs, qu’ils doivent maîtriser.

Eric Schmidt et Jared Cohen abordent aussi la question des prisons. Documents à l’appui, ils remarquent que les prisonniers parviennent à se munir de matériel informatique même dans les régions les plus reculées de la planète. Ils discutent également d'une mesure radicale : geler l’identité virtuelle des détenus.

L’avènement des hackers terroristes

Une information importante est à retenir ici : à l’heure des pirates et des hackers, il n’est pas besoin d’être très nombreux pour avoir un impact significatif dans l’espace virtuel.

« En fait, il n’y a pas de masse critique à atteindre — un seul individu doué peut faire agir des milliers d’ordinateurs à sa volonté », rappellent les auteurs, qui donnent plusieurs exemples édifiants.

De l’autre côté, les États et leurs forces militaires cherchent eux aussi à débaucher des hackers afin de les faire travailler avec eux. Les petits génies turbulents de l’informatique deviennent des talents hautement recherchés !

Le talon d’Achille des terroristes

« Le revers de la médaille du cyberterrorisme, c’est qu’elle réduira la marge d’erreur de ses adeptes », disent Eric Schmidt et Jared Cohen. Oui, car toute connexion signifie potentiellement une possibilité de découverte. Or les terroristes doivent rester cachés.

À l’heure d’Internet, une seule petite erreur et ce peut être la fin d’un terroriste. Et il n’y a pas de raison de penser que ceux-ci ne feront pas d’erreurs, de temps à autre. Comme tout un chacun, ils deviennent eux aussi accrocs aux smartphones et ne prendront pas toujours les bonnes décisions.

Par ailleurs, attraper un ou plusieurs terroristes signifie aussi mettre la main sur le réseau qu’ils utilisent. Cette mine d’information peut conduire à d’autres arrestations, etc.

Interdit aux gens cachés

Les auteurs font ici une prédiction étonnante. Selon eux, certains gouvernements — y compris qualifiés de démocratiques comme les États-Unis — pourraient bien imposer aux personnes d’être connectées.

« Les gouvernements en viendront peut-être à considérer, par exemple, qu’il est trop risqué de laisser des citoyens “hors-circuit”, totalement déconnectés de l’écosystème numérique. Il ne fait aucun doute qu’à l’avenir, comme aujourd’hui, certains individus résisteront à l’adoption et à l’utilisation de la technologie […] Pourtant, il est fort probable que les autorités soupçonneront quiconque choisira la disparition totale d’avoir quelque chose à cacher […] » (À nous d’écrire l’avenir, p. 256-257)

Cette prédiction fait un peu peur. N’aurons-nous plus la possibilité de choisir notre mode de vie, avec ou sans moyens numériques ? Heureusement, pour l’instant et à notre connaissance, aucune mesure radicale de ce genre n’a été prise dans les pays occidentaux.

Par contre, ce qui a bel et bien créé l’inquiétude des pays occidentaux, c’est la machine de guerre du renseignement qui a été mis en place par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Les auteurs en parlent pendant de longues pages.

Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez aussi lire l’autobiographie d’Edward Snowden, Mémoires vives.

La conquête des cœurs et des esprits gagne le monde virtuel

Google Ideas est une branche de Google qui étudie notamment le phénomène de la radicalisation. Les études qui y sont menées montrent que les causes de celle-ci sont à chercher dans les sentiments d’abandon ou de recherche de sens ressentis par les jeunes gens.

Eric Schmidt et Jared Cohen montrent qu’il est possible d’enrayer ce phénomène en créant des opportunités et des distractions liées au numérique. Oui, pour les auteurs, la lutte contre la radicalisation passe par la technologie.

En résumé, « la clé consiste simplement à laisser les gens s’adapter aux produits selon leurs besoins et sans que cela demande trop d’expertise technologique ». Il suffit de mettre à disposition des personnes désœuvrées les moyens de bricoler par eux-mêmes des dispositifs techniques qui donnent un peu plus de sens à leur existence.

Bien sûr, le terrorisme ne sera pas exterminé de cette façon. Il est même plus que probable qu’il ne le soit jamais complètement, quels que soient les moyens employés. Mais ce qui est sûr, c’est que les entreprises technologiques sont appelées à jouer un rôle toujours plus important dans l’effort pour en maîtriser le développement.

6 — L’avenir du conflit, du combat et de l’ingérence

« Jamais dans le passé nous n’avons été aussi conscients des nombreux conflits en cours dans le monde […] Mais la presse se nourrit d’images sanglantes. Et ce qui a changé, ce n’est pas le nombre des conflits, c’est leur visibilité. En vérité, nous vivons des temps plus pacifiques que jamais. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 271)

C’est aussi ce que dit un auteur comme Hans Rosling dans son livre Factfulness.

Pour autant, les conflits, plus ou moins importants, ne sont pas près de disparaître complètement (et nous en avons des preuves supplémentaires en 2023).

Moins de génocides, plus de harcèlement

Les auteurs étudient ici les mouvements de répression à l’encontre de minorités dans plusieurs pays. Cette répression peut s’exercer de façon plus ou moins forte et trouver des moyens de s’exprimer en ligne.

Par exemple, un gouvernement peut prendre des mesures discriminatoires pour que certaines parties de sa population n’aient pas accès aux services numériques de base. Il a aussi les moyens de les « harceler » en lui barrant l’accès à des ressources données ou en créant des campagnes diffamatoires.

Cette discrimination virtuelle est dangereuse, car le Web permet — comme nous l’avons déjà souligné — un anonymat et donc une forme de libération de la haine et de déshumanisation des rapports humains.

Conflit multidimensionnel

Dans les conflits armés, les « bons » se distinguent parfois difficilement des « méchants ». Les deux camps d’une guerre commettent des actes horribles.

En fait, c’est aussi pourquoi ils se livrent à une intense « guerre de communication », chacun essayant de justifier ses actions et de mettre l’accent sur les atrocités de l’autre partie.

Avec la venue des fake news — et depuis quelques années seulement des deep fakes —, la question de la manipulation des informations se fait encore plus pressante et complexe.

Le rôle des analyses et de l’esprit critique n’en devient que plus capital. C’est ce que les auteurs nomment la « vérification numérique ». Celle-ci revient aux journalistes, bien sûr, mais pas seulement. Les gouvernements doivent également être capables de distinguer le vrai du faux pour savoir comment agir.

Une proposition des auteurs mérite d’être signalée : envoyer des équipes internationales de « vérification numérique » sur les conflits, considérées comme intervenants neutres (comme la Croix-Rouge par exemple).

La guerre automatisée

Dans cette section, les auteurs se penchent sur la possibilité que les robots remplacent les guerres entre humains. Il y a déjà bien des formes robotiques qui sont utilisées dans les guerres (des missiles à tête chercheuse aux drones, etc.). Mais la guerre peut-elle être totalement automatisée ?

Eric Schmidt et Jared Cohen détaillent les différents projets en cours (en 2012) pour doter les soldats de plus grands moyens ou pour les remplacer dans certains cas. Ils terminent par évoquer les nombreuses questions qui se posent, telles que les capacités de discernement ou la responsabilité pénale du robot, par exemple.

Nouvelles ingérences

Les coalitions d’États qui voudront intervenir dans les conflits seront amenées à unir leurs forces pour créer des zones sécurisées en matière de communication, notamment.

7 — L’avenir de la reconstruction

Après un conflit ou une catastrophe, les technologies de communications numériques jouent un rôle important pour la reconstruction. Elles ne peuvent pas tout faire, bien sûr. Leur rôle est même limité. Mais elles importent dans la mesure où elles facilitent les relations entre parties prenantes.

Les communications d’abord

Les auteurs plaident ici pour la priorisation de la reconstruction du secteur des télécommunications. « Le remise en service et la modernisation des réseaux de communication sont déjà le ciment des méthodes de reconstruction actuelles », rappellent les auteurs. Il faudra, selon eux, amplifier encore cette approche. 

Les auteurs donnent différents exemples de reconstructions passées :

En Irak après la chute de Saddam Hussein ;

En Afghanistan après la chute des talibans ;

À Haïti, après le tremblement de terre de 2010 ;

Après le Printemps arabe.

Les États et les institutions qui aident à la reconstruction devraient privilégier la mise en place d’infrastructures de télécommunication de pointe. C’est un atout pour la coordination du travail. Mais aussi pour la reprise économique.

« Dans l’idéal, les efforts de reconstruction ne se bornent pas à recréer ce qui existait auparavant, mais, dans la mesure du possible, à améliorer la situation d’origine et à développer des pratiques et des institutions qui réduisent le risque de répétition des catastrophes. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 333)

Or, pour les auteurs, les technologies numériques peuvent améliorer considérablement la situation d’origine en créant une sorte de filet de sécurité virtuel pour les institutions physiques, voire pour le gouvernement lui-même.

En cas de nouvelle catastrophe, les institutions virtuelles pourront prendre le relai et les données d’un État pourront être sauvegardées.

Opportunisme et exploitation

Dans les moments qui suivent une catastrophe naturelle ou un conflit, de nombreux acteurs interviennent et certains d’entre eux cherchent à tirer profit de la situation. L’égoïsme se tient côte à côte des gestes d’altruisme.

Au-delà de ce problème, la connectivité rend possible l’action d’un plus grand nombre de personnes et d’institutions à la reconstruction. Notamment par les plateformes de collecte de fonds en ligne ou la mobilisation plus rapide d’équipes d’urgence.

Les organisations non gouvernementales (ONG) utilisent désormais les méthodes du marketing numérique. C’est ce qui est aussi appelé marketing social. Toutes les ressources offertes par les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont mises à profit par les associations caritatives et la société civile.

L’un des problèmes, selon les auteurs, est que nous risquons de nous retrouver « bombardés » par les demandes d’aides ou d’intervention. Il y aura une grande concurrence pour attirer l’attention du citoyen aisé occidental vers tel ou tel problème.

Finalement, c’est tout le secteur des ONG et de l’aide humanitaire qui devra se recomposer à partir de l’intrusion du marketing numérique.

Faire place à l’innovation

Eric Schmidt et Jared Cohen donnent des exemples d’innovations créées après une crise pour aider les populations à reconstruire leurs infrastructures et leurs institutions. Ou à sauver des vies !

Plus que jamais, le téléphone portable, muni d’applications spécialisées, devient un outil multifonctionnel qui pourra être utilisé positivement. Pourquoi ? Car il accroît la possibilité d’agir de chaque personne. Grâce à nos smartphones, nous pouvons :

Téléphoner pour prévenir de quelque chose (bien sûr !), mais aussi ;

Envoyer une photo (en cas d’agression ou de vol, par exemple) ;

Participer à des campagnes de fonds ;

Aider à géolocaliser tel individu, etc. ;

Témoigner sur les réseaux sociaux et créer des groupes ;

Et bien d’autres choses encore, car un grand nombre d’applications peuvent être créées pour soutenir la reconstruction.

Les auteurs abordent également la question de la traçabilité des armes ou des biens de première nécessité grâce aux puces RFID (radio frequency identification).

Ils évoquent également les innovations créées lors de différents processus de reconstruction, au Rwanda, en Colombie et en Irak, notamment.

Et ils terminent par cette note positive :

« De tous les sujets que nous avons abordés, l’avenir de la reconstruction est peut-être celui qui prête le plus à l’optimisme. Peu de choses sont aussi destructrices qu’une catastrophe naturelle ou la guerre, voire les deux, mais il apparaît nettement que les processus de transition suivant une crise tendent à devenir plus brefs et plus satisfaisants. Pour une fois en matière de géopolitique, le monde semble disposé à tirer les enseignements de chaque cas de reconstruction, à retenir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce qui mérite perfectionnement. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 368)

Conclusion

Le numérique n’en est qu’à ses débuts. Une nouvelle révolution industrielle est en cours et il sera — selon les auteurs — impossible de l’arrêter. Le rythme de croissance est tel que, bientôt, tout le monde sera équipé. De nouvelles technologies, plus performantes, ne cesseront de voir le jour.

Telle est la vision positive et volontariste d’Eric Schmidt et Jared Cohen. Selon eux, même si elle n’est pas la panacée, la technologie informatique est néanmoins une formidable opportunité pour l’humanité.

Pour terminer les auteurs évoquent 4 grandes lignes de bouleversements en cours :

L’alliance de plus en plus forte de la machine et de l’humain ;

L’intrication de plus en plus forte des mondes virtuel et physique ;

Le doublement du travail des États, obligés d’intervenir dans ces deux mondes ;

Le rapport à nos données et à la vie privée.

En 2023, nous sommes toujours aux prises avec ces questions — et nous le sommes sans doute pour quelque temps encore ! Elles deviennent, de jour en jour, d’une actualité plus brûlante.

Conclusion sur « À nous d’écrire l’avenir : Comment les nouvelles technologies bouleversent le monde » d’Eric Schmidt et Jared Cohen :

Ce qu’il faut retenir de « À nous d’écrire l’avenir : Comment les nouvelles technologies bouleversent le monde » d’Eric Schmidt et Jared Cohen :

Ce livre est un plaidoyer pour « plus » de numérique, dans tous les aspects de nos relations sociales et humaines. Les auteurs ne nient pas les dangers et l’instabilité qui peut découler de l’adoption de nouvelles technologies. Mais ils pensent que les gains dépasseront les pertes.

Surtout, ils invitent tout un chacun à se saisir des opportunités offertes par cette nouvelle « connectivité » numérique. Chacun d’entre nous peut, à son échelle, créer une différence. En partageant des informations, en créant des applications ou par bien d’autres actions encore…

« Combien d’idées, de perspectives et de créations va produire la véritable inclusion technologique mondiale, et à quelle vitesse leur effet se fera-t-il sentir ? L’arrivée de nouveaux participants dans le monde virtuel est une bonne nouvelle pour eux, mais aussi pour nous. Le bénéfice collectif du partage du savoir et de la créativité des humains se multiplie de façon exponentielle. » (À nous d’écrire l’avenir, p. 370)

Progressivement, l’humanité toute entière se dotera d’outils numériques. Même les zones reculées pourront participer à l’évolution du monde virtuel et en profiter. Finalement, c’est là le fer de lance d’Eric Schmidt et Jared Cohen (qui, ne l’oublions pas, prêchent pour leur chapelle) : diffuser les technologies numériques le plus largement possible dans le monde.

Points forts :

Une pensée originale, ambitieuse et stimulante ;

Des exemples à la fois personnels et issus des plus importantes personnalités du monde ;

Un style tout à fait simple et accessible, sans (trop de) jargon technique.

Point faible :

Il faut être conscient que c’est le point de vue de cadres dirigeants de Google. Leur vision n’est donc pas « neutre », mais naturellement dirigée dans le sens d’un optimisme technologique (comme c’est le cas pour les ouvrages de Bill Gates, tel que Climat, par exemple).

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre d’Eric Schmidt et Jared Cohen « À nous d’écrire l’avenir : Comment les nouvelles technologies bouleversent le monde » ? Combien le notez-vous ?

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Je pense mieux http://www.olivier-roland.fr/items/view/12697/Je-pense-mieux

Résumé de « Je pense mieux » de Christel Petitcollin : la suite attendue du best-seller Je pense trop, qui contient de nombreux conseils pour apprendre à gérer vos états émotionnels et votre pensée bouillonnante !

Par Christel Petitcollin, 2022 (8me édition), 238 pages.

Chronique et résumé de « Je pense mieux » de Christel Petitcollin

Introduction

Ce livre est une réponse et une suite à Je pense trop, le précédent best-seller de Christel Petitcollin. 

Suite à ce premier ouvrage, l’autrice a reçu de nombreux mails, lettres, messages de remerciements… et de questions aussi.

Lors de ses consultations en tant que coach ou formatrice, elle a aussi pu tester la fécondité pratique de ses analyses.

Quelle est sa légitimité pour aborder le sujet de la surefficience ? « Rassurez-vous : aucune ! » Dit-elle sans rougir. Mais elle poursuit :

« Et c’est sans doute grâce à cela que j’ai pu aborder le sujet de manière différente. Ma spécialité, c’est la communication et le développement personnel. C’est à travers vos interactions et sans rien “pathologiser” que je vous ai étudié. Le travail que j’ai fourni pour Je pense trop est avant tout un travail d’écoute, d’observation, de document, puis d’analyse, de regroupement et de recoupement des données et pour finir de synthèse (…). En fait, c’est vous qui avez écrit Je pense trop et c’est pour cela que vous vous y êtes si bien reconnus de la première à la dernière page. » (Je pense trop, Introduction)

C’est grâce à son activité professionnelle qu’elle a pu recueillir autant de témoignages. Je pense mieux continue ce travail et espère étonner le lecteur en lui proposant de nouvelles pistes de réflexion.

Chapitre 1 — Analyse de votre courrier

Dans ce premier chapitre, Christel Petitcollin met en scène et prend le temps de répondre à certaines des lettres les plus représentatives qu’elle a reçues à la suite de Je pense trop. 

Elle commence par un long email d’une certaine Amélie, qui la remercie d’avoir mis des mots sur ce qu’elle ressentait depuis des années. Dans ce courrier, la jeune femme de 24 ans dit également qu’elle a parfois eu du mal à parler du livre à ses proches.

D’autres courriers témoignent d’une profonde reconnaissance, notamment pour avoir osé traiter de sujets moins conventionnels, comme les expériences extrasensorielles. La plupart du temps, les personnes se sont reconnues totalement dans les descriptions proposées dans l’ouvrage.

Mais il y a aussi quelques critiques qui sont formulées, notamment :

Le choix du terme « normo-pensant » pour désigner les personnes qui ne sont pas surefficientes. Pour ceux qui voudraient le remplacer, Christel Petitcollin propose aussi de parler de « neuro-typique », un terme qui vient de l’autisme.

L’analyse des manipulateurs et des pervers narcissiques (PN). Celle-ci serait trop dure, selon certaines lectrices. Or, l’autrice confirme ici son appréciation : pour avoir travaillé longtemps avec des victimes d’emprise, elle considère en effet que les manipulateurs et PN peuvent faire beaucoup de mal et ne changent d’attitude que très rarement.

Chapitre 2 — Chouchoutez votre hyperesthésie

L’hyperesthésie est sans doute la caractéristique principale à prendre en compte. Mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien simplement le développement aigu des sens.

Ce phénomène peut engendrer des douleurs et des problèmes. C’est le cas des personnes hypersensibles au bruit ou aux ondes électromagnétiques, par exemple. 

« Chaque stimulation sensorielle peut devenir une micro-agression », résume l’autrice. Cela peut aussi conduire à des comportements inhabituels, comme le refus de consommer des aliments transformés, etc. 

Avec ce chapitre, elle vous invite donc à prendre du recul et à analyser vos sens. Êtes-vous « hyperesthésique » ? Si c’est le cas, « chouchoutez-la » !

Bichonnez vos yeux

Certaines personnes sont très sensibles aux couleurs, aux tonalités, aux ambiances lumineuses. C’est votre cas ? Alors cherchez à composer votre environnement de façon harmonieuse pour « bichonner vos yeux ». 

Par exemple, Liane Holliday Willey, une écrivaine citée par Christel Petitcollin, affirme qu’elle a beaucoup de mal avec les couleurs pastel et les formes arrondies. Dans ces conditions, mieux vaut s’entourer d’objets aux bords et aux couleurs nets !

Si vous aimez les couleurs et les lumières chaudes, arrangez-vous pour trouver des ampoules adéquates pour vos lampes et lampadaires. « Ne vous infligez pas de subir stoïquement des couleurs agressantes pour votre système sensoriel », conseille-t-elle encore.

Qu’en est-il du mouvement et de l’agitation ? Si celui-ci détourne votre attention et vous procure, par exemple, le tournis, essayez de vous poser dans des endroits calmes, surtout pour travailler.

Pourquoi faire tout cela ? Car la lumière, les couleurs, les formes peuvent avoir un effet important sur votre humeur. D’autant plus — c’est bien le sujet ici — pour les personnes surefficientes. 

Dorlotez vos oreilles

Les bruits de fond envahissent les conversations ? C’est un trait de l’hyperesthésie. Pour vous, écouter attentivement un interlocuteur quand il y a un fond sonore perturbateur peut vite devenir une torture.

Par ailleurs, vous vous focalisez souvent sur la texture de la voix, sur l’accent et le ton. Le rythme vient ensuite et les mots… en dernier.

Certains sons — l’aspirateur, le sèche-cheveux, la voiture — peuvent étonnamment vous relaxer. Pourquoi pas ! Il n’y a pas que la musique douce qui fonctionne.

Pensez d’ailleurs à choisir vos appareils domestiques (réveil, sonnette, appareils électroménagers) avec soin à ce niveau-là également. 

Lorsque vous êtes face à des bruits crispants, testez ce truc : cherchez à trouver une autre source de relaxation dans l’environnement. Un son vous dérange ? Y a-t-il un autre son qui vous plaît et sur lequel vous pouvez synchroniser votre attention ? Ou bien une autre sensation agréable pour compenser le bruit ?

Choyez vos ressentis

L’odeur, la texture, le goût, la sensation de froid ou de chaud… Toutes ces sensations peuvent modifier votre humeur. « Ça vaut le coup d’éliminer toutes ces sources d’inconfort », dit Christel Petitcollin. 

Encore une fois, prenez le temps d’opter pour les meilleurs produits. En triant et en améliorant déjà tout ce que vous pouvez améliorer par vous-même, vous gagnerez déjà en aisance.

Pensez également à votre corps et aux mouvements qu’il « attend » de vous. Quand vous travaillez assis, n’oubliez pas de vous étirer de temps à autre, de bailler, de respirer profondément. 

Voici quelques autres conseils issus, notamment, des lettres reçues par l’autrice :

Avoir ses lunettes de soleil, bouchons d’oreilles (et autres) toujours à portée de main ;

Focaliser son attention sur son système sensoriel au moins une fois dans la journée ;

S’isoler régulièrement ;

Faire le plein de « bonnes » sensations, qui vous plaisent et vous revigorent ;

Pratiquer un art qui mette en avant votre perception du monde (comme la photo, par exemple).

Hyperesthésie et troubles du voisinage

La vie peut être difficile avec les voisins. SI vous êtes sujet à l’hyperesthésie, vous aurez peut-être tendance à vouloir que vos voisins respectent des règles de courtoisie assez pointues… ce qu’ils ne sont peut-être pas prêts à vous accorder.

En effet, ce qui apparaît comme une nuisance pour l’un peut ne pas l’être (du tout) pour l’autre. Difficile, dans ces conditions, de trouver un terrain d’entente. Pire, vous pourriez commencer à les énerver sérieusement. 

C’est ce qu’il s’est passé à deux reprises, malheureusement, pour Aline. Incapable de se faire comprendre, elle a dû déménager deux fois, car elle ne supportait plus ses voisins (et eux non plus ne la supportaient plus, d’ailleurs…).

La ville est souvent un lieu de compromis et il vous sera peut-être impossible de faire entendre raison à votre entourage direct. La solution consistera donc peut-être, comme Aline, à trouver une petite maison individuelle sans murs mitoyens.

À l’inverse, Joëlle est très résistante : malgré son hyperesthésie, elle supporte bruits et odeurs des appartements d’à côté avec beaucoup de flegme. Si vous arrivez à gérer ces désagréments impossibles à contrôler, c’est une chance !

Chapitre 3 — Apaisez votre hypersensibilité

À côté des sensations fortes, il y a les émotions fortes… Comment les gérer ? Comment maintenir les qualités — l’empathie, l’enthousiasme, l’émerveillement — sans gonfler les défauts — incapacité à soutenir la critique, indignations trop fréquentes, etc. ?

C’est ce que nous allons explorer dans ce chapitre.  

Fuyez les balanciers

Chaque situation ou groupe social implique des individus « utilisés » (positivement ou négativement) pour une cause ou une autre. Plus de gens se sentiront attirés (positivement ou non) par la cause, et plus la situation ou le groupe prendra de l’importance. 

C’est ce que l’autrice nomme, après Vadim Zeland, un balancier. Elle donne l’explication et l’exemple suivants : 

« Pour mieux se faire connaître, le balancier mettra sur un piédestal un de ses membres, voué à la gloire (…). Un acteur célèbre deviendra la bannière de l’industrie du cinéma. Le cinéma existera sans lui, mais lui ne peut exister que grâce au cinéma (à moins d’épouser la cause d’un autre balancier en guise de reconversion). La mort, pour un balancier, c’est l’indifférence des foules. Si vous n’êtes plus acheteur, vous neutralisez le vendeur. » (Je pense mieux, Ch. 3)

Plus vous êtes émotionnel, et plus vous donnez du grain à moudre aux balanciers. Que vous soyez charmé ou indigné, vous allez contribuer à le faire « grossir ». 

Apprenez donc à prendre un peu de recul pour ne pas nourrir inconsciemment ces groupes ou ces situations. La cause vous importe-t-elle vraiment ? N’essaie-t-on pas de vous entraîner dans un jeu » victime, bourreau, sauveur », typique de l’analyse transactionnelle ?

Lorsque vous y tenez vraiment, cherchez la manière la plus intelligente et performante de répondre à la cause qui vous tient à cœur.

Dégonflez l’importance

Donner trop d’importance à un événement, c’est s’obliger à un dangereux exercice d’équilibriste. Pourquoi ? Car nous avons l’impression d’y jouer notre vie. Or, cela n’en vaut peut-être pas la peine.

« Savoir donner l’importance juste aux choses (ni trop ni pas assez), c’est le travail de toute une vie », rappelle Christel Petitcollin.

Stressé, vous pouvez avoir aussi bien peur de rater que de réussir. Vous vous immobilisez face à l’issue possible de votre projet en cours. Vous avez même plutôt envie d’échouer, car c’est plus facile. 

Mais si vous dégonflez le problème, vous aurez plus de confiance en vous pour le résoudre avec succès. Pour ce faire, revenez au présent et pensez à un plan B. Autrement dit, relativisez. Il y a plein d’autres opportunités qui vous seront offertes.

Un peu de linguistique

Les mots sont des étiquettes que nous mettons sur les choses. Or, nous plaçons diverses choses sous diverses étiquettes en fonction de notre expérience, de notre vécu. 

Tout le monde n’entend donc pas exactement la même chose par le même mot ! 

Pourtant, vous avez parfois tendance à mettre trop de puissance dans vos mots, comme si tout le monde devait instantanément comprendre tout ce que vous y avez caché.

À l’inverse des manipulateurs, qui utilisent les mots comme des boites vides, vous avez tendance à les remplir jusqu’à ras bord. Pour vous les mots ont du sens — et même beaucoup de sens. 

Pour débusquer les phrases vides, tentez de les reformuler au négatif. Par exemple :

« Je veux le bien de mes enfants et de mon épouse » ;

Devient : « Je veux pourrir la vie de ma compagne et nuire à mes enfants ».

N’est-il pas évident que personne ne dira la seconde phrase ? Dans ce cas, c’est que la phrase numéro 1 est vide. Elle n’apporte aucune information.

En conclusion à ce chapitre, pensez que l’émotion doit être canalisée par la raison :

« Ce que vous perdez en spontanéité, vous le gagnerez en authenticité. Vos feux de paille deviendront de vrais foyers, réchauffés d’une bonne bûche à la combustion certes plus lente, mais tellement plus puissante. » (Je pense mieux, Ch. 3) 

Chapitre 4 — Votre déficit d’égo

« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite. C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous posons la question : qui suis-je moi pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ? » (Nelson Mandela, cité par Christel Petitcollin, Ch. 4)

Et si nous reprenions confiance en nous et que nous arrêtions de châtier notre égo à la moindre occasion ? 

L’autrice prend l’exemple d’une femme diplômée de médecine qui n’arrêtait pas de se dévaloriser. En fait, la confiance en soi naît — ou s’entretient — grâce à la prise en compte et à l’affirmation de votre valeur. 

La modestie mal placée vous étouffe et devient même insupportable pour autrui. En plus, vous aimez souvent faire des compliments aux autres — alors pourquoi refuser de les recevoir ? Lorsque quelqu’un veut dire du bien de vous (ou simplement vous dire « merci »), acceptez-le. 

C’est bien plus simple ! Et cela nourrit l’égo, qui est votre point faible (plus que la confiance), et vous permet d’activer votre puissance personnelle. 

Ego n’est pas un gros mot

Il faut d’abord revaloriser le mot. Ego, cela ne signifie pas égoïsme, encore moins égocentrisme ou « faux-self », du moins pas nécessairement. C’est d’abord et avant tout « votre empreinte », le « cœur de votre identité ».

« Moi, je suis la personne la plus importante pour moi », affirme Christel Petitcollin pour expliquer le concept. Inutile de le nier : il vaut mieux l’accepter. C’est une vérité biologique et elle a toutes ses raisons d’être là.

Souvent, vous laissez l’amour des autres l’emporter sur l’amour de vous-même. C’est une erreur. Cela vous conduit à ne pas savoir prendre soin de vous et à rejeter les marques d’affection.

Souvent, vous utilisez une phrase magique pour nier votre égo : « C’est pas grave ! ». Vous cachez votre colère, votre fatigue, vos chagrins sous ces quelques mots. Votre compassion doit vous inclure vous-même, pour paraphraser Bouddha. 

Ne donnez pas votre pouvoir aux autres

Nous pensons que les gourous, c’est l’affaire des autres. Mais lorsque vous donnez trop de pouvoir à vos collègues, à votre amant, à vos enfants, vous êtes vous aussi pris dans une dynamique de ce type.

Vous attendez leur permission pour agir, et même pour « valider ce que vous êtes ». Ce faisant, vous les accablez d’une responsabilité qu’ils n’ont sans doute pas recherchée (ils ne souhaitent pas être votre gourou !). 

Bien sûr, vous avez des doutes sur vous-même. Mais est-ce aux autres de les prendre en charge ? N’entretenez-vous pas un climat d’insécurité qui nuit à votre entourage ? Ces questions méritent d’être posées. 

Une personne mature doit être capable de maintenir son égo en bon état de marche quotidien. 

Remplissez le culbuto

Les personnes qui ont peu confiance en elles-mêmes (et donc peu d’égo) sont comme un culbuto sans plomb à leur base. Ils oscillent infiniment dès qu’un petit événement les déstabilise. 

À l’inverse, il y a certaines personnes qui campent sur leurs positions et ne bougent pas d’un pouce. Leur égo et leur confiance en eux-mêmes semblent inébranlables. Parfois, vous les admirez. 

C’est d’ailleurs aussi le cas, notez-le, des imbéciles et des intégristes. Ils en savent peut-être peu (ou se focalisent sur un seul type de « savoir »), mais ne doutent pas ; vous pouvez leur dire ce que vous voulez, ils ne bougeront pas. Leur culbuto à eux est rempli de plomb.

Rassurez-vous : l’objectif n’est pas d’aller jusqu’à ces extrêmes ! 

Mais il serait néanmoins utile d’alimenter régulièrement votre égo pour que la jauge ne baisse pas trop. Car oui, la confiance en soi s’évapore si on ne l’entretient pas !

Pour ce faire (voir p. 68-75 pour le détail) :

« Validez toutes vos réussites… Sans “Oui, mais…”. »

Considérez dès aujourd’hui que « vous êtes quelqu’un de bien et de capable… et vous n’avez pas à le prouver ! »

« Soyez votre meilleur ami… Embauchez un coaching intérieur positif et enthousiaste. »

« Prenez soin du prince (ou de la princesse)… en vous. »

Chapitre 5 — Le monde autistique du bisounours

Qui sont les surefficients ?

Analysez-vous avec honnêteté. D’accord, mais au fait : de qui parlons-nous, quand nous disons « surefficients » ? 

Il y a tellement d’étiquettes aujourd’hui (des troubles « dys » à l’autisme, en passant par les « sur » et les « hyper ») qu’il est difficile de savoir à quel saint se vouer.

L’autrice en appelle au jugement individuel et à une approche plus souple du problème, en dehors de la pathologisation.  

Voyons donc maintenant dans le détail comment s’y prendre pour y voir un peu plus clair.

Une pensée différente et complexe

Et si nous commencions par substituer le terme « pensée » à celui d’ « intelligence », qui a soulevé bien des interrogations lors de la parution de Je pense trop ? 

Au lieu d’affirmer que vous êtes plus ou moins intelligent, l’idée de Christel Petitcollin est donc simplement de dire que vous êtes doté « d’un système de pensée différent, complexe et fonctionnant en réseau ». 

La notion de « pensée complexe » va plus loin que celle de pensée en arborescence, car elle prend en compte les connexions « rétroactives et transversales » et s’éloigne donc davantage encore du modèle linéaire de pensée.

Selon l’autrice, un déficit d’attention peut être lié à un manque d’intérêt. Il est alors une conséquence de l’ennui face à un mode de pensée non complexe. 

Le surefficient a besoin de stimulation intellectuelle, d’intensité, au point même… d’aller parfois chercher trop loin ! Ce qui est souvent le cas lorsque vous ne comprenez pas (c’est moins parce que vous êtes incapable que parce que vous avez fait trop de liens).

La pathologisation des états d’âme

La psychiatrie a fait des progrès, mais elle a aussi tendance à vouloir tout classer. Elle veut faire entrer tous les troubles dans des cases « maladie ». 

C’est ce que démontrent les dérives du DSM (Diagnostic & Statistical Manuel of Mental Disorders), un manuel qui fait référence dans le monde médical.

Aujourd’hui, par exemple, le deuil est considéré comme une dépression après 15 jours seulement. Ce qui autorise à prescrire des médicaments à une personne endeuillée après cette période. L’autrice donne d’autres exemples.

Le problème, c’est que nous en venons à donner aux personnes — et notamment aux enfants — des médicaments à la moindre occasion. Une différence est-elle nécessairement l’occasion d’une pathologisation et d’une médicalisation ? Non !

Attention aussi à l’amplification de certains mots dans le discours. 

Sommes-nous tous bipolaires ? Non ! En déficit d’attention ? Non plus… La responsabilité de la « volatilité » et de la généralisation de ces étiquettes vient aussi des médias et du public qui s’empare de certains termes au point de les vider de toute substance.

Être différent sans être déficient

Qu’en est-il de l’autisme ? Après la lecture de Je pense trop, certains lecteurs sont revenus vers Christel Petitcollin avec la certitude qu’ils étaient autistes Asperger (« Aspies »). 

Certains traits peuvent en effet se retrouver : 

Hyperesthésie ;

Passions dévorantes pour un sujet ;

Difficultés alimentaires ;

Et décalage social, notamment.

Tout d’abord, il convient de remarquer qu’il n’y a pas de consensus clair en matière d’autisme. D’ailleurs, le syndrome d’Asperger ne fait plus partie du DSM-5 (la dernière version du manuel cité plus haut) et a été remplacé par la notion de « spectre de l’autisme ».

Autisme, l’exception psychanalytique française

L’autrice prend ici position contre le traitement de l’autisme par la psychanalyse. C’était une situation spécifique à la France qui a perduré jusqu’aux années 2010. 

Toutefois, depuis 2013 et le documentaire Le Cerveau d’Hugo, des mesures ont été prises pour empêcher que la psychanalyse soit considérée comme un traitement efficace.

Pour Christel Petitcollin, cette liaison entre psychanalyse et autisme a rendu la notion d’autisme inaudible ou mal comprise. Ce qui, selon elle, est dommageable pour les surefficients. Elle se propose donc de dégager certaines idées qui pourraient s’avérer utiles.

Ce qu’il faut retenir de l’autisme

Premièrement, il faut s’inspirer des autistes qui revendiquent leur différence, sans accepter l’idée de « déficience ». Selon eux, l’autisme est un état et non une pathologie. Ce mouvement se nomme « neurodiversité ».

Selon l’expérience et les réflexions de l’autrice, il y aurait plus de femmes autistes « Aspie » qu’on ne le pense généralement. Pourquoi ? Car, pour des raisons sociales, les filles et les femmes adultes seraient plus difficiles à détecter.

Pour se faire une idée mieux informée de l’autisme, mieux vaut regarder la série The Big Bang Theory que le film Rain Man. Les personnages vous montreront une palette de comportements intéressants que vous retrouverez chez les surefficients et les autistes Asperger.

L’autisme ne se manifeste pas toujours par des stéréotypies très marquées comme le balancement, le rejet du regard dans les yeux, etc. Elles peuvent s’exprimer de façon plus diffuse, via des rituels ou des gestes spécifiques (l’enroulement mécanique et répété d’une mèche de cheveu, par exemple).

L’autrice et coach, formée à la PNL, s’intéresse également à la signification des regards. 

Parfois, les regards des surefficients sont très profonds et déstabilisateurs. À d’autres moments, ils réfléchissent et coupent le contact visuel pendant plusieurs minutes. Ce qui peut aussi provoquer un malaise de l’interlocuteur.

Christel Petitcollin se penche également sur le présumé manque d’empathie et d’émotion. 

Dans le cas des surefficients, cela pourrait être dû non pas à un dysfonctionnement neuronal (qui n’a pas pu être prouvé chez les autistes non plus, d’ailleurs), mais plutôt à une forme de sincérité radicale et à une inadaptation aux normes sociales.

Il existe deux formes d’empathie : 

Cognitive (reconnaître les émotions d’autrui) ;

Émotionnelle (partager les émotions d’autrui).

Les autistes ne manquent pas d’empathie émotionnelle, mais ils sont parfois incapables de l’exprimer, car ils rationalisent trop vite. 

Enfin, les autistes ne sont pas nécessairement incapables de communication et de vie sociale. Certains d’entre eux y arrivent très bien. C’est le cas, par exemple, de Daniel Tammet. Mais cela leur « coûte » souvent. Ils ont souvent besoin de recharger les batteries ensuite.

Les fonctions exécutives

Pour Christel Peticollin, vous l’aurez compris, les troubles autistiques peuvent aider les surefficients à comprendre leurs propres attitudes.

Or il se trouve que les autistes ont une incapacité neurologique à sortir d’un comportement prévu. Ils ne peuvent réagir de façon forte à un brusque changement de situation. C’est un dysfonctionnement des fonctions exécutives.

Dans certaines circonstances, cela peut avoir de tristes conséquences. Par exemple, lorsque vous êtes l’objet d’une manipulation ou de la méchanceté de quelqu’un (ou d’un groupe). 

Vous pouvez alors être tenté de rationaliser et de trouver des réponses morales à votre comportement, mais la vérité est peut-être à chercher du côté neurologique.

Le besoin de clôture cognitive

Autre point qui pourrait intéresser les surefficients : le besoin de terminer les tâches, d’aller au bout d’un processus ou d’avoir une réponse à une question.

Les activités qui sont d’éternels recommencements (routines de toilette, de propreté) peuvent être pénibles. Créer des rituels pour les accomplir « est un moyen de se résigner à cette impermanence et de fixer une clôture cognitive », note Christel Petitcollin.

Certains d’entre vous auront aussi des difficultés à faire plusieurs choses à la fois (comme aller à la piscine à midi, sachant que vous travaillez ensuite, par exemple). 

Et que dire du mensonge ? Un mensonge ne permet pas d’avoir de « repères sensoriels ». À l’inverse, une vérité est close sur elle-même, puisqu’elle est « validée » par vos sensations, etc. C’est peut-être pourquoi de nombreux surefficients n’aiment pas (ou ne savent pas) mentir !

Chose plus inquiétante : vous pouvez avoir des difficultés à clore des relations avec certaines personnes, même quand celles-ci sont nocives pour vous. Par exemple, vous avez besoin de comprendre avant de pouvoir tourner la page.

En conclusion de ce chapitre, Christel Petitcollin veut réaffirmer son engagement en faveur de la différence et de la non pathologisation. « Pour moi, les caractéristiques autistiques que je vous ai décrites font simplement partie d’un câblage neurologique différent », dit-elle.

Et si nous étions tous, à la naissance, « autistes » ? C’est une piste à creuser, offerte par le documentaire Le Cerveau d’Hugo, déjà cité. Mais pour l’heure, allons voir du côté des mémoires biologiques et de ce qu’elles peuvent nous apprendre…

Chapitre 6 — La surefficience est-elle une mémoire ?

Une mémoire de danger ?

Christophe André, que cite Christel Petitcollin, dit ceci à propos de la peur :

« De lointains ancêtres ont légué leurs peurs à notre espèce. Comme tous ces héritages, ces peurs sont en même temps une chance, pour notre survie, et un poids pour notre qualité de vie. Dès notre premier jour, nous sommes “calés pour la peur”. Mais ce qui rend nos peurs excessives arrive ensuite : traumatismes, éducation, culture. Chaque peur a son histoire, que l’on croit connaître, ou qui parfois reste mystérieuse. » (Christophe André dans Psychologie de la peur, cité dans Je pense mieux, Ch. 6)

La peur est une façon de répondre au danger. Et la surefficience ? N’est-ce pas une réponse à une situation hors norme, où l’individu est obligé d’inventer de nouvelles formes de vie pour survivre ?

La mémoire d’un jumeau perdu ?

Les jumeaux fascinent, pour leur ressemblance, ainsi que pour les relations qu’ils entretiennent. Nous savons bien qu’ils sont deux individus uniques, singuliers. Et pourtant, nous cherchons ce qui les unit.

En fait, les jumeaux ne sont pas des clones, mais forment un véritable couple, une paire ou encore une « microsociété » où chacun joue un rôle.

Mais ce qui intéresse le plus Christel Petitcollin est le phénomène des grossesses gémellaires qui n’arrivent pas à terme. « 12 à 15 % des grossesses commenceraient par être gémellaires, mais il n’y a que 2 % de naissances effectives de jumeaux », rappelle-t-elle.

Or, si la perte du jumeau mort passe le plus souvent inaperçue, cette cohabitation primitive pourrait avoir, via la « mémoire inconsciente » du jumeau survivant, « un impact considérable sur la vie ».

La personne développerait des caractéristiques très spécifiques, que nous pouvons résumer par cette liste (voir, toutefois, la description complète de l’autrice p. 112-114) :

Autopunition ;

Peur de l’attachement ;

Solitude intense ;

Vide intérieur ;

Sentiment de culpabilité lancinant ;

Hypersensibilité ;

Volonté d’indépendance ;

Communication et relations fusionnelles ;

Sensation de ne pas être entier ;

Dépression.

Il existe d’autres traits de personnalités, tels que la tendance à avoir un double imaginaire ou à acheter des choses en double. Christel Petitcollin s’y intéresse surtout afin de repérer les similitudes avec les surefficients. 

Le chamanisme, votre héritage spirituel ?

Le thème de la spiritualité doit-il rester tabou ? Nous parlons sans problème de méditation de pleine conscience. Pourquoi ne pas s’aventurer un peu plus loin, juste un moment ?

« Le chamanisme existe sur tous les continents, depuis la nuit des temps », rappelle l’autrice. S’inspirant des valeurs que ce mouvement transmet, elle pose des questions aux surefficients. Si le thème vous intéresse, allez jeter un coup d’œil dans l’ouvrage !

Des physiciens quantiques qui s’ignorent ?

L’autrice termine ce chapitre plus spéculatif par une très brève incursion dans les théories quantiques et leurs développements plus récents, notamment via la théorie descordes du physicien théorique Juan Maldacena.

Chapitre 7 — Comprendre la société et ses individus

Il n’est pas toujours facile de comprendre les attitudes des gens qui nous entourent ! Leurs actes, quand ils sont empreints de malveillance, de cruauté ou d’injustice, peuvent nous laisser abasourdis. 

Les surefficients peuvent se sentir complètement « à côté de la plaque », parfois. Ne pas se sentir de ce monde… Il importe pourtant de décortiquer un peu tout cela et de se frotter à certaines réalités.

Les trois formes d’aliénation

Selon François Sigaut, nous sommes mis face à 3 types d’aliénation :

Mentale (quand vous êtes incapable de voir la réalité comme les autres la voient) ;

Culturelle (quand ce sont des groupes entiers qui voient la réalité par le prisme d’une idéologie ou de principes fournis par une culture) ;

Sociale (quand vous êtes le seul à voir une réalité que d’autres ne voient pas, et qu’il vous est difficile de leur en faire prendre conscience).

Il importe de comprendre en particulier l’aliénation culturelle, qui concerne surtout ceux que l’autrice appelle les « normo-pensants ». Néanmoins, cerner ce point vous permettra — si vous êtes surefficient — de mieux appréhender les deux autres formes d’aliénation.

Savoir à qui vous avez affaire : l’individu

Vous avez tendance à « signer des chèques en blanc relationnels », c’est-à-dire que vous faites confiance rapidement à n’importe qui et vous lui attribuez en général des capacités hors norme. Le tout sans avoir pris le temps de vérifier !

« Pire, vous êtes persuadé que puisque vous lui donnez votre confiance, la personne se sentira tenue d’en être digne », ce qui est une grosse erreur. En fait, c’est rarement le cas. Et c’est souvent une source d’amères déceptions.

Pour vous aider à cerner un peu mieux les individus avec qui vous entrez en relation, Christel Petitcollin vous propose de vous fier à une version simplifiée du modèle de développement moral de Lawrence Kohlberg, un célèbre psychologue états-unien influencé par (le non moins célèbre) Jean Piaget.

Nous trouvons dans l’ordre :

Les stades reconventionnels au cours desquels l’enfant pense avant tout à son intérêt personnel (ou « self-interest »). Il cherche avant tout à éviter la punition (stade 1, de 2 à 6 ans) et rechercher les récompenses (stade 2, de 5 à 7 ans).

Les stades conventionnels où l’individu apprend à obéir à des règles. De 7 à 12 ans (stade 3 des relations interpersonnelles et de la conformité), l’enfant se met à respecter les règles de son groupe restreint parce qu’il veut recevoir de l’amour en échange. De 10 à 15 ans (stade 4 de l’autorité et du maintien de l’ordre social), il intériorise les lois et se fait fort de les respecter pour elles-mêmes.

Les stades postconventionnels qui valorisent des idéaux abstraits qui peuvent éventuellement aller contre la loi et l’obéissance. Le stade 5 (entre 20 et 30 ans) est celui du contrat social et des droits individuels. L’individu est engagé dans sa communauté et cherche à bien agir. Le stade 6 (principes éthiques et droits universels) est le stade de la maturité où le sujet tente de s’approprier des valeurs universelles qu’il met en application dans son existence tout entière.

Selon Kohlberg, seuls 13 % des personnes atteignent le stade 6. En donnant un tel crédit à la majorité des personnes que vous rencontrez, vous risquez donc fort bien de vous tromper. L’autrice propose finalement la classification suivante :

Manipulateurs = stades préconventionnels ;

Normo-pensants = stades conventionnels ;

Surefficients = stades postconventionnels.

La société dite civilisée

Qu’est-ce qu’une civilisation ? 

C’est une société ayant acquis les traits suivants :

Une population sédentaire (c’est-à-dire des villes) ;

Des travaux spécialisés exercés à plein temps (c’est-à-dire un système de métiers) ;

Des produits en suffisance et concentrés à certains endroits (donc des stocks) ;

Une structure sociale de classe (hiérarchie) ;

Et une organisation fonctionnelle et stable (un État).

Pour l’autrice, qui reprend ici les propos de Dominique Dupagne dans La revanche du rameur, la civilisation est le prolongement de l’organisation paléolithique. Toutefois, elle apporte quelques nouveautés notables, comme la monnaie, la stabilité et la sécurité.

La hiérarchie des chimpanzés

Christel Petitcollin rapporte une expérience scientifique menée sur des rats. Celle-ci montre que c’est essentiellement la peur qui crée et maintient les hiérarchies sociales.

Quoi qu’il en soit, ces relations de pouvoir sont incrustées dans nos comportements et nos relations. Elles découlent de la biologie elle-même. Difficile, dans ses conditions, de maintenir des régimes égalitaires — comme la démocratie — en place.

C’est « naturellement » que chacun cherchera à la contourner. Premièrement, par la corruption. Celle-ci ne se manifeste pas seulement par les pots-de-vin, mais aussi par les rapports de domination qui s’immiscent au cœur des relations professionnelles.

En second lieu, nous retrouvons les relations de pouvoir dans les normes. Cela peut paraître paradoxal, mais ça ne l’est que superficiellement. En fait, les lois peuvent servir non à établir l’égalité, mais à soumettre et contraindre la majorité.

Les cimenteurs humanistes et altruistes

À un bout de la chaîne des humains, il y a les « cimenteurs » (terme donné par Dominique Démange, déjà cité). Ceux-ci aident à maintenir le groupe en vie en incarnant ses valeurs et en renouvelant les liens. À l’autre bout, il y a les profiteurs, qui agissent de façon égoïste et favorisent la dissolution du groupe.

L’autrice rapproche encore les « cimenteurs » des surefficients et des stades postconventionnels. Mais attention : elle note que ceux-ci doivent composer avec la volonté de pouvoir des dominants. Ceux-ci chercheront à récolter les lauriers des actions bénéfiques des altruistes.

Le monde 2.0, un espoir pour l’humanité ?

De prime abord, nous pouvons constater tous les défauts de l’Internet 2.0. Christel Petitcollin croit cependant que cette technologie pourrait nous aider à évoluer dans le bon sens. 

Comment ? Grâce à la démocratisation de l’information qu’il permet. « Grâce au Web 2.0 », dit-elle, « l’individu développe son pouvoir personnel » et ne dépend plus autant des institutions classiques.

Le fonctionnement d’Internet répond au besoin de pensée complexe du surefficient et à son dégoût de la hiérarchie. D’ailleurs, c’est le lieu où une véritable intelligence collective et égalitaire peut voir le jour. 

Chapitre 8 — Le monde du travail

Votre « naïveté » à l’égard du respect des normes et des principes de la vie en commun se retrouve mise à mal dans le monde du travail. Parfois, vous ne savez plus si c’est vous (aliénation mentale) ou si ce sont les autres (aliénation sociale) qui sont fous !

Un rameur très candide

En entreprise, vous apparaissez comme un « rameur » très candide. Oui, vous ramez pour rester au niveau des autres ! Vous allez toujours trop vite ou trop lentement. 

Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul à ramer : en fait, vos chefs ou supérieurs sont souvent dépassés par leurs tâches. C’est ce qui est nommé le « principe de Peter ». Lorsque nous montons dans la hiérarchie, nous nous arrêtons là où nous ne pouvons plus monter ; c’est-à-dire à notre « niveau d’incompétence » !

Et rappelez-vous : les relations de pouvoir ont une importance énorme. Nous avons évoqué l’importance de rester dans la norme et de suivre les dominants pour ne pas se faire remarquer. C’est ce qui « marche » en entreprise.

Dans ce type de dynamique, les hypercompétents détonnent et se font vite remarquer. « Votre candide insistance à signaler tout ce qui dysfonctionne est perçue comme un plan diabolique pour torpiller les carrières », signale Christel Petitcollin.

La démarche Qualité avec un gros Q

Le malheur, c’est que le manque de confiance en soi des surefficients les conduit souvent à occuper des postes moins qualifiés que ce qu’ils pourraient généralement faire. Ils n’ont plus, alors, qu’à observer avec un ennui consterné le petit manège des relations de pouvoir au travail.

L’autrice relate les témoignages de Francine, ingénieure, et Nicole, informaticienne. La première a refusé de monter en grade pour conserver son rôle de technicienne plutôt que de « politicienne ». La seconde se retrouve harcelée par ses collègues, qui la jalousent et l’accablent de travail.

Bien sûr, des entreprises font des efforts pour diminuer la souffrance au travail et trouver des solutions. Christel Petitcollin explore certaines voies à suivre à la fin de cette section (p. 164-165).

Votre rapport à l’argent

« J’ai eu cent fois l’occasion de le constater, les surefficients en général ont un vrai problème avec l’argent : ils s’en fichent complètement », affirme l’autrice.

L’intention est belle et compréhensible. Mais elle peut parfois vous conduire, si vous l’êtes, à la pauvreté. Ne serait-il pas plus sain de rééquilibrer votre rapport à l’argent ?

Certes, l’argent ne peut pas tout acheter, et il a ses limites. Mais est-il bien raisonnable de refuser de compter ? Ne vous faites-vous pas flouer ? 

Les témoignages de Julien, prof de théâtre bénévole, et de Lucie, prof bénévole d’allemand, en sont des exemples frappants. Rappelez-vous, « la misère n’est pas une vertu ». 

En tant qu’adulte, dans la société actuelle, il est normal et sain de « gagner sa vie ». Surtout lorsqu’on a charge de famille. La tendance à refuser l’argent est une tendance à en faire un fétiche.

Considérez-le simplement comme une énergie dont vous avez besoin pour vivre votre vie comme vous le souhaitez. Ni plus ni moins. 

Au-delà, vous pourriez suivre ces 5 règles de l’analyse transactionnelle. Il faut savoir :

Donner ;

Mais aussi recevoir ;

Demander ;

Refuser ;

Et s’autodonner. 

Cette règle vaut pour l’amour, le temps, le travail, les compliments… mais aussi, pourquoi pas, l’argent !

Chapitre 9 — Améliorer votre relationnel

Analysons maintenant le domaine des relations interpersonnelles. « Beaucoup d’entre vous me l’ont confié : les relations sont décevantes et compliquées », dit l’autrice. Alors, comment les améliorer ? Commençons par faire l’inventaire de vos propres erreurs.

Inventaire de vos erreurs en communication

Tout d’abord, un petit rappel. N’oubliez pas que tout le monde n’est pas focalisé sur :

Le lien égalitaire et profond (non, c’est souvent la hiérarchie et le superficiel qui comptent) ;

La bonne volonté et la collaboration (eh non, vous rencontrez des profiteurs et des égoïstes) ;

L’évolution personnelle, l’humanisme et l’intelligence (encore non !).

Par ailleurs, vous devriez faire attention à :

Votre propension à ne pas juger (apprenez à cerner de plus près les gens qui vous entourent pour découvrir qu’ils ne fonctionnent pas nécessairement comme vous) ;

Votre tendance à annoncer la mauvaise nouvelle ou le dysfonctionnement (qui peut froisser et créer des frictions) ;

N’en faites pas trop (vous voulez souvent devenir encore plus altruiste alors que vous l’êtes déjà suffisamment) ;

Votre manque d’ego (lorsque vous êtes trop dans la fusion, et pas assez dans l’échange) ;

Votre envie d’approfondir et d’avoir des relations très intenses (qui peuvent ennuyer ou porter à confusion).

Trouver et prendre votre place

Revenons à l’analyse transactionnelle. Celle-ci a mis en place un cadran des « positions de vie ». L’objectif est d’être dans le cadran de l’authenticité où tout le monde se sent bien et respecté.

Quels sont les 3 autres cadrans ?

Honte, admiration (vous êtes moins bien que l’autre) ;

Désespoir, destruction (les deux sont au plus mal) ;

Mépris, pitié (vous êtes bien, tandis que l’autre est mal).

L’idée est d’équilibrer votre estime de soi avec l’estime que vous portez à l’autre. Votre position de vie peut évoluer et changer en fonction des situations.

Vous devrez parfois faire profil bas pour ne pas embarrasser autrui, sans pour autant renoncer à votre estime personnelle. Autre exemple donné par l’autrice : en contexte de compétition, évitez de chercher absolument du lien, cela passerait pour de la faiblesse.

« Prenez le temps de vous comparer objectivement aux autres et de mesurer vos compétences. Il faut vraiment le faire. Vous y trouverez confort et sécurité. Votre confiance en vous en sera renforcée. » (Je pense mieux, Ch. 9)

Comprendre les normo-pensants et s’adapter

Les surefficients peuvent être la victime de manipulateurs, pour les raisons que nous avons évoquées (confiance aveugle en l’autre, besoin de fusion, besoin de comprendre, etc.). 

Mais il arrive aussi que les surefficients soient maltraitants envers les normo-pensants. Souvent, le désir qu’ils changent est encore à la manette. Mais c’est une erreur, car vous devriez plutôt les accepter tels qu’ils sont. 

Ne cherchez pas non plus à les humilier en les mettant constamment face à leurs erreurs. « Il existe une règle relationnelle fondamentale pour les normé-pensants, que vous transgressez sans cesse : il ne faut jamais faire perdre la face à quelqu’un », rappelle Christel Petitcollin.

Ne plus jamais être victime des manipulateurs

Ici, l’autrice fait une confidence : après tant d’années de consultation et d’écoute des victimes, elle se sent fatiguée de ce sujet. Non pas parce qu’il n’a pas d’importance. Au contraire : sa pratique lui en apprend encore tous les jours à ce sujet. 

Mais elle sent bien qu’il y a un fossé entre sa conviction que ces personnes ne changent pas et votre volonté de les faire changer (si vous êtes surefficient). Pour Christel Petitcollin, il est manifeste que ces personnes savent ce qu’elles font. 

Pour en savoir plus à ce sujet, elle vous conseille de lire ses autres ouvrages. Mais vous pourriez aussi vouloir consulter la chronique de Les manipulateurs sont parmi nous !

Quelques règles de communication

Voici quelques règles de communication qui vous aideront à être encore plus à l’aise dans vos relations avec les autres :

Ayez un objectif quand vous communiquez ;

Calez-vous sur l’énergie et le ton d’autrui ;

Écoutez avant de parler ;

Clarifiez vos demandes ;

Réglez vos différends rapidement ;

Ne donnez pas à excès (restez dans l’échange égalitaire) ;

Ne vous excusez qu’une seule fois et, à l’inverse, n’acceptez qu’une seule fois des excuses.

Chapitre 10 — Votre vie amoureuse

Il existe deux piliers de la vie moderne : l’amour et le travail. Dans les deux cas, vous pouvez agir en amateur ou en pro. Vivre en amateur, c’est lorsque vous fuyez les réalités qui vous dérangent et que vous vous contentez de vivre une existence factice. Mais alors, comment devenir pro ?

Paramétrés en amateurs losers

L’amour est-il un « incendie spontané » ? Non. Ce n’est pas non plus un sentiment qui vous ballote d’une mer à l’autre. L’amour est un acte, voire un art (pour le psychanalyste états-unien Erich Fromm). 

Ce qui vous fait basculer du côté « amateur » de l’amour, c’est votre tendance à faire fructifier les échanges inégalitaires. Vous… :

Choisissez des personnes qui ne vous correspondent pas, par manque de confiance en vous ;

Débordez trop vite de gratitude lorsqu’on vous témoigne de l’affection ;

Donnez trop, au point de devenir le « psy » de votre conjoint.

Minimisez les faits et vous mentez à vous-même (le fameux « C’est pas grave »).

Passez en mode pro

Pour ce faire, il faudra admettre que certaines personnes ne méritent pas/plus votre amour. Et que vous ne devriez pas en attendre en retour, car vous ne feriez que récolter du vent.

Voici 2 principes à garder à l’esprit afin d’évoluer positivement dans vos relations amoureuses :

L’amour ne doit pas faire souffrir (ce serait alors de la dépendance affective) ;

L’amour implique la franchise et le respect mutuel.

Bien sûr, cela commence par vous-même : vous éviterez de faire souffrir, de mentir et de manquer de respect à votre conjoint. Mais vous n’en attendrez pas moins !

Comment piloter votre vie amoureuse ?

Entrons dans les détails pratiques. Christel Petitcollin fait le point sur les critères à garder à l’esprit tout au long du voyage amoureux :

Prenez la responsabilité de votre sécurité affective en vous engageant en conscience ;

Choisissez avec soin votre partenaire ;

Travaillez en amont vos lacunes et ne lui demandez pas de combler vos vides ou de devenir votre psy ;

Gardez l’œil sur l’évolution de la relation et faites les ajustements nécessaires grâce à la communication ;

Sentez-vous libre de changer de cap ou de ralentir quand vous estimez que la relation prend un mauvais tournant ;

Faites une liste des prérequis de sécurité avant le « décollage » et vérifiez que les critères sont respectés tout au long du vol.

On épouse son travail sur soi

Si le conjoint « coche toutes les cases », vous pourrez être rassuré. Mais ne laissez pas votre « enfant intérieur » reprendre le contrôle de la relation. Bref : apprenez à aimer votre travail sur vous-même !

Bien sûr, les conflits sont inévitables et même sains, dans une certaine mesure. Mais n’acceptez pas de discussions envenimées ou de disputes qui vont trop loin dans l’énervement. « Coupez tout », dit l’autrice.

Mieux vaut attendre que l’émotion retombe. Si votre partenaire est digne de confiance, cherchez à reprendre le contrôle de vos sentiments et reconnectez-vous à l’amour de l’autre. Utilisez la pour vous aider.

Gardez du recul et de l’objectivité

Parfois, l’œil neutre d’un ami ou d’un coach peut vous aider à déterminer la valeur de votre relation. Celle-ci est-elle de qualité ? 

Sans l’aide d’un tiers, demandez-vous ce que votre meilleur ami ferait s’il était dans la même situation. Et quels conseils lui donneriez-vous ?

Explorons maintenant comment améliorer le deuxième pilier de votre existence : la vie professionnelle.

Chapitre 11 — Votre mission professionnelle

Dans la vie de tous les jours, nous pouvons nous comporter en amateurs et refuser de faire les choses bien. Mais que faisons-nous, alors, sinon ajouter au désordre du monde ?

Qu’en est-il de la carrière ? Malheureusement, beaucoup de surefficient n’optent pas pour la carrière de leur rêve (nous avons déjà parlé du problème plus haut). Travail rime régulièrement, pour eux, avec ennui et frustration.

Quelle est votre compétence exclusive ?

Pour tenter de remédier à ce problème, vous pouvez vous appuyer sur les 4 « zones de compétences » :

La zone d’incompétence est celle où vous n’êtes décidément pas le meilleur ;

Votre zone de compétence est ce que vous pouvez faire à l’égal des autres ;

Celle d’excellence est celle, en revanche, qui vous distingue particulièrement aux yeux des autres (mais qui peut vous amener à une réussite factice, qui ne vous convient pas) ;

La zone de génie, enfin, est celle où vous êtes 100 où vous-même et unique. 

Si vous réalisez des activités qui font « chanter votre cœur (et votre âme », alors vous êtes dans votre zone de génie. Ce sont elles que vous devriez cultiver.

Laissez chanter votre âme

Pas facile d’y accéder, car notre ennemi intérieur va souvent nous chercher à nous convaincre que nous n’avons pas la stature nécessaire pour nous accomplir dans ce type d’activité.

Une solution : ouvrir un dialogue sincère avec soi-même, de façon complète :

Interrogez votre corps, où logent les peurs, et demandez-vous comment mettre un projet qui respecte votre rythme naturel ;

Questionnez votre esprit, qui vous aidera à identifier les valeurs et croyances qui vous limitent et à les déverrouiller une à une) ;

Demandez à votre cœur de vous consoler de ne pas vivre la vie que vous vouliez vivre. Reconnectez-vous à vos émotions et à vos ressentis.

Enfin, laissez votre âme vous guider pour avancer. Elle sait où elle va.

Trouver votre mission de vie

Quelques qualités contradictoires sont requises pour effectuer ce chemin. 

L’humilité est nécessaire, mais pas seulement. Vous devrez aussi oser entreprendre et donc être ambitieux.

La lucidité est essentielle, car elle vous fait voir le monde avec objectivité. Mais sans illumination, sans intuition vous n’irez pas non plus très loin. Elle sera votre boussole.

Soyez adulte afin de traduire vos rêves d’enfant. Vous vouliez être ceci ou cela ? Que faut-il mettre en place aujourd’hui pour que cela se réalise — quitte à ce que ce soit au prix de quelques modifications. 

Pensez de façon inclusive, en réunissant les éléments en un tout homogène. Ne laissez pas les composantes du projet se faire compétition. Mais sachez néanmoins mettre un pas devant l’autre, réalisez une tâche après l’autre.

Enfin :

« Quand vous serez connecté à votre mission de vie, la procrastination dont vous vous plaignez tant disparaîtra comme par magie. L’autodiscipline se mettra en place d’elle-même. » (Je pense mieux, Ch. 11)

Insérer cette mission de vie dans un cadre professionnel

Cette mission de vie doit trouver sa place dans un cadre réaliste. Allez-vous travailler seul ou en groupe ? Freelance ou en entreprise ? Ces questions se poseront et trouveront leur réponse naturellement.

Peut-être que le travail en libéral/freelance conviendra mieux aux surefficients. C’est à vous de voir. Si vous avez déjà eu une expérience en entreprise, vous pourrez mieux cerner votre adéquation à ce monde.

Vous vous sentez la force d’un meneur ? Peut-être, alors, qu’un travail en groupe vous sera bénéfique. Vous êtes désormais capable de faire face aux jeux de pouvoir et de prendre votre place, de façon originale et respectueuse.

Conclusion sur « Je pense mieux » de Christel Petitcollin :

Ce qu’il faut retenir de « Je pense mieux » de Christel Petitcollin :

Ce livre est la suite de Je pense trop. Il répond aux questions restées en suspens dans ce présent ouvrage et cherche à explorer de nouvelles pistes pour aider les « surefficients » à vivre mieux.

L’autrice s’appuie sur sa longue pratique de coach pour préciser la manière dont elle voit les « surefficients ». Selon elle, il convient de regarder ce phénomène de façon transversale, en allant de l’hypersensibilité à l’autisme.

Par ailleurs, elle refuse toute pathologisation. Elle plaide pour une acceptation pleine et entière de la différence cognitive et émotionnelle. En fait, elle va même plus loin, puisqu’elle suggère à plusieurs reprises, de façon explicite, que les surefficients ont de nombreux avantages sur les autres (qu’elles qualifient de « normo-pensants »).

Il leur faut toutefois apprendre à accepter et à canaliser leur potentiel extraordinaire.

En particulier, ce sont les relations amoureuses et le travail qui sont en jeu, ces deux « piliers » de nos existences contemporaines. En nous aidant à comprendre les relations de pouvoir au travail et les tensions au sein du couple, elle nous met face à la possibilité du changement.

Les techniques de coaching et de développement personnel qui sont présentées nous aident à faire le reste, à savoir nous emparer des clés du changement et reprendre le pouvoir sur nos vies !

Points forts :

Un style alerte, drôle, très personnel aussi ;

Des références et une bibliographie intéressantes ;

Une construction claire.

Point faible :

Comme certains lecteurs le lui ont fait remarquer, il peut être un peu risqué de catégoriser les personnes en trois catégories « figées » : les surefficients, les normo-pensants et les manipulateurs.

Ma note :

★★★★☆

Avez-vous lu le livre de Christel Petitcollin « Je pense mieux » ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 18 Dec 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12697/Je-pense-mieux
Les règles universelles de la vie http://www.olivier-roland.fr/items/view/12694/Les-rgles-universelles-de-la-vie

Résumé de « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous : un livre pratique et bien construit qui vous donne 27 conseils pour vivre une vie plus forte et plus joyeuse au quotidien — sans stress, sans perte de temps et sans relations empoisonnées !

Par Nabil Fanous, 2021, 302 pages.

Titre original : « The Universal Rules of Life: 27 Secrets for Managing Time, Stress & People »

Chronique et résumé de « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous

Introduction

Nabil Fanous est un praticien en chirurgie esthétique et professeur d’université au Canada. Dans la préface, il dit avoir mûri longtemps le projet de ce livre. Pour lui, il était important d’honorer les apprentissages reçus de ses mentors et de ses parents.

Les règles universelles de la vie a pour but d’adopter une philosophie de vie pratique, forte et joyeuse. 

Ses principes s’inspirent de plusieurs sources : 

Biographies ;

Livres d’histoire et de philosophie ;

Manuels de développement personnel ;

Études de psychologie.

Sans plus attendre, êtes-vous prêt à découvrir les 27 règles ? Alors c’est parti !

Règle universelle 1 — Faites-le maintenant, perfectionnez-le plus tard

Tenez-vous souvent vos bonnes résolutions ? Si ce n’est pas le cas, vous êtes comme 80 % des gens (selon le U.S. News & World Report).

Nous attendons trop souvent le moment idéal. En l’attendant, nous disons « Je vais »… :

« Je vais arrêter de consommer de l’alcool » ;

« Je vais organiser un repas » ;

Ou encore : « Je vais créer mon blog »…

Et nous ne le faisons pas !

Cela pose deux problèmes :

L’intention (au contraire de l’action) nous maintient dans notre zone de confort.

Quand les conditions sont réunies, il y a toujours un nouveau problème qui survient (et nous fait renoncer).

En bref, « on échoue parce qu’on ne commence jamais », dit l’auteur. Nous sommes pris dans le piège de la procrastination ou du perfectionnisme.

Pour vaincre ce phénomène, Nabil Fanous rapporte l’histoire de la naissance de la théorie de la gravitation par Newton. Selon l’auteur, nous pouvons utiliser cette histoire, ainsi que la première loi de la gravitation elle-même, comme base de réflexion pour vaincre la procrastination.

Voici comment il résume cette idée :

« Si l’on ne fait rien, on n’obtient rien — et on reste au point zéro. Mais dès que l’on se met à bouger, on continue à bouger — et on finit par réaliser des choses. Lancez-vous simplement dans l’action… et le reste suivra ! » (Les règles universelles de la vie, Ch. 1)

Pour vous mobiliser, bannissez le « Je vais » et adoptez le « Je le fais maintenant ». Vous verrez alors qu’agir n’est pas si compliqué.

Règle universelle 2 — demandez une fois ce que vous voulez

Cessez d’être trop poli et d’accepter sans broncher ce qui vous est donné. À la place, demandez ce que vous considérez pouvoir vous revenir. Bien sûr, il ne s’agit pas d’être impoli, mais simplement de demander — une seule fois — ce que vous souhaitez obtenir.

Selon l’auteur, vous obtiendrez ce que vous voulez une fois sur deux.

Cela peut être :

Une table au restaurant ;

Une faveur ;

Un changement de vol ;

Etc.

Rappelez-vous que vous êtes seulement en train de poser une question de façon non agressive. Et que vous n’insisterez pas. De cette façon, vous tentez votre chance et, franchement, vous n’avez vraiment rien à perdre !

Pour faire une demande qui ait du poids, pensez à :

Commencer par des mots efficaces (« puis-je », « J’aimerais », etc.) ;

Être bref ;

Et réaliste ;

Garder une attitude cordiale ;

Maintenir un contact visuel ;

Rester silencieux une fois la demande effectuée.

Bien sûr, demander est un art et vous vous améliorerez avec le temps.

Mais si la technique proposée est utile, elle a aussi ses limites. En effet, il arrive parfois qu’il faille insister. 

Dans les situations particulièrement importantes (demande d’un prêt, opération, etc.), Nabil Fanous vous invite à réitérer votre demande ou vos questions, car, dans ces cas-là, vous ne pouvez pas vous contenter du 50 %.

Règle universelle 3 — Comment toute critique commence par un compliment, et tout argument par un accord

Nous n’aimons pas beaucoup recevoir des critiques. Celles-ci peuvent nous blesser à vie. Ce sont des armes redoutables. Toutefois, si celles-ci sont constructives et bien formulées, nous les acceptons.

Afin de générer des critiques qui soient acceptables pour d’autres, vous devez d’abord prendre conscience de vos propres biais. En l’occurrence, souvenez-vous que vous avez une tendance naturelle à « voir des défauts partout », quand il s’agit d’autrui.

Cherchez ensuite à trouver le juste équilibre et — surtout — à faire précéder votre critique d’un compliment. Il y a certainement quelque chose chez l’autre que vous appréciez : dites-le en premier.

« Soyez généreux avec vos compliments — et bref avec vos critiques », précise Nabil Fanous. Allez jusqu’à chercher plus profondément les points positifs, même si votre intention de départ était de critiquer.

Vous devrez également soigner la fin de votre commentaire. Si vous terminez par une critique (qu’elle soit dure ou non), prenez soin de faire tout pour « recoller les morceaux », c’est-à-dire de faire comprendre à la personne que vous la critiquez afin de l’aider à découvrir ce qu’il y a de meilleur en elle.

Pour l’argumentation, veillez à créer des ponts, plutôt qu’à les couper. Autrement dit, ne vous enfermez pas dans des positions immuables, mais cherchez d’abord un point d’accord. 

Au minimum, manifestez de l’empathie en disant « Je comprends ce que vous voulez dire », puis avancez vos arguments avec intelligence (voir, sur ce point, Le pouvoir rhétorique). 

Au fur et à mesure de la conversation, n’ayez pas peur de laisser votre interlocuteur « gagner » dans un premier temps ; vous aurez le temps, ensuite, d’exprimer vos idées et de le convaincre.

Règle universelle 4 — Tenez-vous droit, regardez droit devant

Votre posture et votre regard peuvent créer une présence imposante, sans même que vous ayez prononcé un seul mot.

Selon plusieurs études, dont celles du Dr Alexander Todorov, la première impression s’établit très rapidement. Pour ce scientifique, la réponse est même en un dixième de seconde seulement ! Avouez-le, ça laisse peu de marge d’erreur…

« Votre langage corporel est votre carte de visite », affirme l’auteur. Si vous montrez de la confiance en vous grâce à des gestes et un regard posés, vous ferez déjà une grande partie du travail. Bannissez absolument la posture affaissée et le regard vague !

Apprendre à se tenir droit commence dès l’enfance. Elle vous apportera de nombreux bénéfices :

Sentiment de puissance ;

Et de réussite ;

Amélioration de la santé ;

Et de la sécurité (plus grande vigilance) ;

Ainsi que du tonus et de l’impression de jeunesse.

Nabil Fanous, spécialiste de chirurgie esthétique, vous donne les secrets de la posture assurée p. 52-53. Parmi eux, vous retrouverez l’importance de maintenir la tête haute et une position équilibrée, mais aussi :

L’alignement du haut du corps ;

Le balancement des bras ;

La démarche talon-pointe ;

L’expansion de soi.

Pour le regard, il doit être droit, dirigé vers votre destination ou la personne à qui vous parlez. Pour ne pas la fixer trop agressivement, une astuce consiste à chercher à deviner la couleur de ses yeux !

Règle universelle 5 — Écoutez d’abord, parlez ensuite

Vous pouvez convaincre et même hypnotiser tout type d’interlocuteur à condition d’employer les bonnes techniques. L’une d’entre elles consiste — nous l’avons déjà évoqué plus haut — à laisser parler l’autre personne en premier.

Notons que cette écoute ne doit pas être purement intéressée. L’auteur insiste sur l’importance d’écouter réellement. Il y a un art de l’écoute qui doit être retrouvé. Devenez (ou redevenez) un auditeur attentif :

Concentrez-vous sur ce qui est dit ;

Maintenez le contact visuel et une posture attentive.

« L’écoute est une force magnétique », pour reprendre les mots du psychologue Karl Menninger. 

Un conseil supplémentaire sur l’écoute : prêtez attention à ce qui n’est pas dit : intentions, attentes, personnalité de l’interlocuteur. Si vous arrivez à lire entre les lignes et à démontrer que vous avez compris les messages plus subtils que celui-ci vous lance, vous ferez mouche à coup sûr — ou serez plus à même de déjouer les mauvais tours !

Lorsque vous êtes amenés à prendre la parole dans une conversation, ne le faites qu’après avoir écouté les autres protagonistes de façon sincère et uniquement si votre intervention est nécessaire. 

Apprendre à analyser les expressions faciales de vos partenaires pourrait également vous être utile. Pour étudier ces points plus en profondeur, pensez à vous tourner vers les exercices pratiques de PNL. 

Règle universelle 6 — Éliminez-la, déléguez-la ou réduisez-la !

Voici les trois secrets de la gestion du temps pour faire ce que vous n’avez habituellement pas le temps (ni, souvent, l’envie) de faire.

Commencez donc par éliminer le superflu. Quelles sont les tâches superflues ? À coup sûr, le visionnage compulsif de nos téléphones, mails et réseaux sociaux. Il devient capital, aujourd’hui, de perdre l’habitude de consulter sans cesse son smartphone.

Nabil Fanous vous propose « 7 formules intelligentes » pour reprendre le contrôle :

Les trois créneaux de temps ;

La formule « Une minute » ;

La formule « Notifications silencieuses » ;

La sonnerie du téléphone ;

La formule « Bloquer/Désabonner » ;

La formule « Réseaux sociaux/Applications » ;

Et enfin la formule « CC/Répondre à tous » (vous trouverez le détail p. 65-66).

Parmi les autres choses à éliminer (totalement ou au moins partiellement), selon l’auteur : les comptes mails inutiles et la télévision.

Venons-en à la délégation. Vous ne pouvez pas tout faire. Déléguer certaines tâches, telles que la comptabilité, est une excellente manière de gagner du temps. 

Expliquez ce que vous voulez à vos collaborateurs ou prestataires et vérifiez leur travail. Une fois que tout est en ordre, vous avez les mains libres pour d’autres actions !

Quid, finalement, de la réduction ? C’est la troisième façon de gagner du temps. 

Mais comment faire ? Eh bien en vous obligeant par exemple à travailler plus efficacement en vous donnant une quantité donnée de minutes pour effectuer une tâche. Vous verrez que cela fonctionne très souvent : vous parviendrez à la terminer en des temps records.

Prenons le cas de la lecture et de l’écriture. Vous pouvez apprendre à lire rapidement en scannant un article (titre, introduction, intertitres, légendes et conclusion). Pour écrire, pensez à la dictée vocale !

Règle universelle 7 — Ne diluez pas votre présence… avec trop de présence

« La première cuillère de miel est un délice, la dixième est un supplice. » (Les règles universelles de la vie, Chapitre 7)

Pour conserver votre éclat et votre « rareté », n’en faites pas trop. Cette idée fonctionne avec celle de ne pas trop en dire, ou de ne parler que lorsque cela s’avère nécessaire. 

Comme la reine Elisabeth II, ne vous répandez pas en interviews, mais faites de vos apparitions des moments précieux !

Considérez-vous de la même façon. Ne vous bradez pas. Cela signifie aussi ne pas appeler trop souvent un collègue, parler avec trop d’empressement d’un problème ou rencontrer trop souvent quelqu’un. 

Surtout, ne vous imposez pas et n’abusez pas de l’hospitalité de vos hôtes…

Bien entendu, il y a des exceptions. Avec votre famille ou vos amis, vous aurez parfois envie ou besoin de vous faire entendre et, à l’inverse, il vous faudra parfois vous armer de patience pour les recevoir et les écouter. 

« Soyez difficile à obtenir », résume l’auteur.

Règle universelle 8 — Mettez vos problèmes sur papier

Il est possible de résoudre une grande partie des problèmes en 5 minutes seulement. Comment ? En les écrivant !

Premièrement, écrire permet de déléguer certaines tâches et de se libérer le cerveau. Si vous notez dans votre agenda ou dans votre smartphone les dates de rendez-vous, numéros de téléphone, etc., vous gagnerez de la place pour penser.

Deuxièmement, écrire vous aide à atténuer considérablement l’effet de tourbillon qui peut vous emporter lorsque vous êtes mis face à une importante décision ou un phénomène stressant. 

Troisièmement, et c’est là la fonction la plus notable de l’écrit : il vous permettra de rationaliser votre problème et de le transformer en projet ou, au moins, en notes.

L’auteur rappelle que de grands intellectuels, romanciers et hommes d’affaires ne peuvent se passer du stylo et de la feuille de papier. Mais quel est au juste l’effet de l’écrit et, tout particulièrement, de l’écriture à la main ?

Une étude parue dans le journal Psychological Science nous offre une réponse. Globalement, le papier permet d’améliorer l’apprentissage, car nous devons sélectionner et reformuler nos idées de façon plus concise que lorsque nous le faisons à l’ordinateur.

En d’autres termes, « la prise de note à la main favorise l’apprentissage actif ». 

Pour résoudre un problème en 5 minutes, agissez de la façon suivante :

Quel est le problème ? Notez-le précisément.

Quelles sont les solutions possibles ? Détaillez-les.

Quels sont leurs différences et points communs ? Dressez une comparaison.

Quelle est la meilleure solution ? Encerclez-la.

Comme le montre le chirurgien par son propre exemple, vous pouvez réitérer l’opération en précisant à chaque fois le problème grâce aux résultats précédents. Vous parviendrez alors à avoir une vision plus claire de vos objectifs à long terme (voir p. 90-91).

De manière générale, habituez-vous à prendre des notes et à avoir toujours auprès de vous un bloc-notes et un crayon.

Règle universelle 9 — Quel est le pire scénario ?

Penser au pire peut aider, mais aussi à ce qui est le plus probable. Ou pour le dire autrement : il importe de faire le tri dans ses problèmes.

Êtes-vous face à une « petite » ou à une « grosse » tempête ? Il est inutile de s’inquiéter pour de petits détails (une amende, un avion raté, etc.) ; les problèmes insignifiants se régleront facilement et vous les aurez oubliés dans 6 mois.

Évitez également de vivre sous la menace de scénarios catastrophes qui ne se produiront jamais. C’est là où la question de la probabilité importe : ne pensez pas seulement au pire scénario, mais aussi à celui qui a le plus de chances de se réaliser. Contrebalancez les deux et faites le tri.

Si la tempête vous paraît vraiment énorme et que vous ne parvenez pas à vous décider, mettez le problème sur papier (voir plus haut) et analysez-le calmement.

Bien sûr, cela ne doit pas vous empêcher de prendre vos problèmes au sérieux. Mais cela vous permettra de relativiser en vous faisant prendre conscience que, même en cas de gros pépin, vous pourrez la plupart du temps vous en remettre. 

C’est un enseignement que vous retrouverez également en psychologie comportementale, par exemple dans l’ouvrage L’art de ne pas s’empoisonner la vie.

Règle universelle 10 — Votre but numéro 1 dans la vie est le bonheur

Voici la définition du bonheur de Nabil Fanous :

« Selon moi, le bonheur est le sentiment prédominant que la vie est belle. On est heureux lorsque l’on éprouve une émotion durable de bien-être, un rayonnement, une joie de vivre au quotidien, et l’anticipation d’un avenir prometteur. » (Les règles universelles de la vie, p. 104)

Pour y arriver, l’auteur vous propose de découvrir — et de travailler — ses 4 « secrets incontournables » :

Travailler et rester occupé (le bonheur n’est pas dans la possession, mais dans l’action) ;

Avoir des attentes exaltantes (le bonheur est dans le chemin moins que dans la fin) ;

Rester en bonne santé (la prévention est essentielle, ainsi que la détection précoce des maladies et problèmes chroniques).

Avoir un réseau de famille et d’amis (le bonheur dépend de la connexion avec autrui).

Chaque thématique est traitée dans le détail. 

Par exemple, Nabil Fanous insiste sur le caractère positif du travail. Lorsque celui-ci est voulu et assumé, il permet de vivre dans l’instant présent et il chasse les sentiments négatifs.

Par ailleurs, il met l’accent sur l’importance de se donner à soi-même des défis, même si ceux-ci sont petits. Cette exigence envers soi-même nous garde en forme et nous donne l’envie de poursuivre notre existence.

Côté santé et vie sociale, l’auteur rappelle les classiques : faire de l’exercice, bien se nourrir, prendre du temps avec ses proches et être conscient de l’affection que ceux-ci vous apportent.

Règle universelle 11 — Quand vous ne savez pas quoi faire… ne faites rien !

« Le temps vous révélera souvent la solution. » (Les règles universelles de la vie, Chapitre 11)

Rappelez-vous que vous ne devez pas absolument agir. Personne ne vous impose l’action. Seulement vous-même, lorsque vous l’estimez judicieux. 

En général, il est préférable de faire quelque chose à ne rien faire, mais ce principe a des limites. Lorsque vous hésitez de façon trop profonde, ne vous précipitez pas. C’est peut-être qu’aucune solution n’est la bonne !

Dans ce cas, prenez patience. La confusion peut se dissiper d’elle-même ; vous pouvez recevoir une nouvelle information qui débloquera la situation. L’inconscient fait également son travail, en sous-main. 

« Faire un choix simplement parce qu’on se sent obligé de le faire est une grave erreur », dit encore le chirurgien, qui raconte à ce propos une anecdote personnelle à propos d’une offre de poste qui lui avait été faite.

Cette solution vaut lorsque la mise par écrit ne suffit pas. Elle concerne souvent les choix difficiles, comme un déménagement, une demande en mariage (exemple pris dans le chapitre) ou encore une offre d’emploi. 

Lorsque les choses se décantent, il n’est pas interdit de revenir à la solution papier-crayon. Le moment venu, vous serez en mesure d’analyser la situation et de trouver une réponse claire à votre question.

Règle universelle 12 — Quand vous ne savez pas quoi dire… ne dites rien !

Le même ordre de réflexions est valable pour la parole. Nous avons déjà évoqué l’importance de ne pas parler pour ne rien dire. Eh bien, c’est ce point que nous devons maintenant creuser.

« Le silence est souvent votre meilleure réponse. » (Les règles universelles de la vie, Chapitre 12)

Ce n’est pourtant pas intuitif. En effet, nous sommes souvent gênés face au silence et nous nous sentons obligés (comme pour l’action) de dire quelque chose. Mais nous avons tort de nous précipiter ainsi.

Ici encore, il importe de se rappeler que nous ne « devons » aucune parole, aucune réponse instantanée à qui que ce soit. 

Lorsque ce désir irrépressible de répondre vous prend, mais que vous sentez que ce n’est pas le bon moment, une solution : « plongez-vous simplement dans le silence ».

Vous pouvez aussi simplement répondre : « Je vais y réfléchir ». Au niveau du langage corporel, vous pouvez également vous limiter à manifester une attitude neutre et détendue.

Lorsque vous considérez que vous êtes face à des revendications illégitimes et qui sont hors du cadre d’un débat, il est tout à fait possible d’opter pour le silence. C’est également une tactique souhaitable lorsqu’une conversation part sur le « trio tabou » : sexe, religion et politique.

Dans tous les cas, rappelez-vous : « Il y a du pouvoir… à ne rien dire ». 

Règle universelle 13 — Ne jouez pas avec ce que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre

« La chance est capricieuse » et vous ne devriez pas jouer avec elle lorsqu’il s’agit d’éléments stables et essentiels de votre vie. 

Pour commencer, il est inutile de jouer au « tout ou rien » ou de « brûler ses navires » pour un projet. Préférez une approche plus maline et plus progressive : expérimentez en prenant des risques mesurés.

Autre cas à éviter : l’arrogance. Dans des moments de défi et de colère, nous pouvons nous croire tout permis ou supérieur et jouer notre « va-tout ». Mais c’est une grosse erreur ! Mieux vaut respirer et y penser à deux fois. 

Et que dire de l’infidélité ? Êtes-vous vraiment prêt à perdre votre partenaire ? Si vous pensez que vous pouvez tromper quelqu’un indéfiniment, vous avez tort. Si vous êtes prêt à ce type d’action, vous devez être prêt aussi à perdre l’être cher qui vous accompagne au quotidien. 

Bien sûr, il en va de même avec les jeux de hasard : ne mettez jamais en hypothèque des biens que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre. Ne jouez — ou ne vous endettez — jamais au-delà du raisonnable. 

Règle universelle 14 — Ce sentiment intérieur d’angoisse signifie — Arrêtez !

L’angoisse est un système d’alarme vieux de plusieurs millions d’années, que nous avons hérité de l’évolution. C’est un signal clair que vous devriez commencer à réfléchir. 

L’intuition, en cette matière, est souvent un bon guide. Lorsque ce sentiment d’angoisse apparaît, c’est qu’il y a quelque chose qui n’a pas été correctement pensé. Peut-être êtes-vous sur le point de prendre une mauvaise décision ou d’agir de façon inadéquate. 

C’est aussi ce qui se passe quand, dans le cours d’un projet ou de votre travail dans une entreprise, vous sentez passer l’ambiance du chaud au tiède, voire au froid. Y a-t-il quelqu’un qui change de comportement et qui menace la sécurité de l’ensemble ?

Dès que vous avez ce sentiment que quelque chose coince, arrêtez-vous et réfléchissez-y. Rappelez-vous que si vous ne le faites pas, vous risquez de vous retrouver les bras ballants avec un problème supplémentaire sur les bras.

Règle universelle 15 — Créez des habitudes intelligentes qui vous simplifient la vie

La mécanisation a du bon. Et même quelque chose d’excellent, si l’on en croit Aristote, qui disait que « l’excellence est (…) une habitude » (cité par l’auteur au début du chapitre).

Si une bonne habitude se maintient dans le temps, il y a toutes les chances qu’elle vous fasse parvenir à la réussite, et qui plus est à une réussite durable. 

Les écrivains le savent bien : ils s’obligent à écrire de façon quotidienne. Les inventeurs également. Il n’y a pas de créativité, pas de talent aussi qui ne passent par un travail continu.

De façon générale, les êtres humains sont « des créateurs d’habitude », comme le dit Nabil Fanous. Et c’est compréhensible, car celles-ci nous permettent de faire des choses de façon plus simple, (presque) sans y réfléchir.

Notre cerveau les apprécie donc d’autant plus, lui qui rechigne à dépenser son énergie. En mode « habitude », il peut agir de façon beaucoup plus économe et efficace et sans effort. 

Cherchons donc à créer des habitudes intelligentes qui nous aident à aller de l’avant. L’auteur propose de le faire en trois étapes.

Faire une proposition alléchante à son cerveau : comme il s’agit souvent de remplacer une mauvaise habitude par une bonne, il est indispensable de trouver un équilibre qui satisfasse votre cerveau à long terme.

Transformer votre proposition en action et la répéter : le but est de créer un nouvel automatisme. Normalement, au bout d’un mois environ (21 jours), votre cerveau s’accoutume à la nouvelle action.

Impliquer un tiers dans votre nouveau comportement : un ami, votre partenaire ou qui vous souhaitez. Cela vous permet de solidifier votre détermination en faisant appel à une légère pression sociale.

Règle universelle 16 — Soyez unitâche, et non pas multitâches

Réaliser une tâche à la fois permet de rester hyper-concentré et hyper-productif, tout en vous maintenant dans un état de décontraction et de pleine conscience.

Ne cédez pas au culte du « tout » : tout à la fois et tout tout de suite. C’est épuisant et… c’est un cirque qui ne mène à rien. 

Prenons un exemple concret : le déjeuner est une pause. Il ne devrait pas être une corvée. Lorsque vous vous apprêtez à manger, dans un parc ou ailleurs, ouvrez-vous à votre environnement, prenez conscience d’être là. 

Goûtez à ce que vous mangez, à ce que vous ressentez, percevez les êtres autour de vous et — le cas échéant — ne refusez pas leur compagnie. C’est tout l’intérêt de la pleine conscience.

Au travail, être multitâche signifie souvent « être très occupé… à faire très peu de choses ». Cherchez donc à vous donner des créneaux pour des tâches précises le plus souvent que vous le pouvez. N’agissez en mode « multi-tâche » que lorsque cela est vraiment nécessaire.

Dernier conseil plus incongru de Nabil Fanous : « Là où vont vos yeux… vous allez ! » Qu’est-ce que cela signifie ? Simplement un exercice de focalisation. Apprenez à combattre le multitâche en vous laissant guider par votre regard. Découvrez-en plus sur ce conseil p. 182.

Règle universelle 17 — Tournez le cadeau à l’envers… et cherchez l’étiquette de prix cachée !

« Rien n’est gratuit ». Tout a un prix, qu’il soit clairement affiché ou non… En fait, nous attendons toujours quelque chose en échange, même lorsque nous offrons un cadeau.

Eh bien, il en va de même pour les entreprises : si elles vous proposent gratuitement quelque chose, c’est qu’elles attendent de vous quelque chose en retour. Cela peut être vos données, votre attention, etc. C’est cela, « chercher l’étiquette de prix cachée » !

Vous pouvez mettre en application cette règle dans vos relations interpersonnelles ou professionnelles. 

Souvenez-vous : « Quand ça semble trop beau pour être vrai… ça l’est ! »

Règle universelle 18 — Les gens ne changent pas

Pour Nabil Fanous, les gens changent difficilement. Et même lorsqu’ils changent, c’est souvent pour revenir en arrière. Cette vision est-elle désenchantée ? Pas vraiment. Réaliste plutôt. 

L’idée est la suivante : mieux ne vaut pas trop perdre son temps à changer les personnes que nous côtoyons. Il n’y a pas de « grand saut » possible en matière de caractère et de personnalité.

Si vous n’y parvenez pas après une fois ou deux, laissez tomber. Vous risqueriez de faire pire que bien. À moins d’en avoir la volonté ferme, les individus ne changent pas. 

« Cessez de faire la même demande — à la même personne », conseille l’auteur. Cela signifie aussi : apprenez à vivre avec ce que chacun a à vous offrir et contentez-vous-en.

Règle universelle 19 — « Graine A » vous donnera « Plante A »… à chaque fois

Eh oui, si vous voulez obtenir une autre plante, il vous faudra planter une autre graine ! Comme pour les personnes, les actions « ne changent pas ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Que si vous agissez tout le temps de la même manière, vous obtiendrez toujours les mêmes résultats.

Nous l’avons vu avec l’habitude. Certes, si nous avons la volonté, alors nous pouvons modifier nos comportements. Mais cela doit venir de nous-mêmes et être suivi d’actions différentes que celles entreprises par le passé.

Pourtant, nous sommes têtus. La plupart du temps, nous rêvons. Nous pensons que nous allons miraculeusement réussir là où nous avons préalablement échoué… tout en faisant exactement la même chose !

Cela vaut pour les relations. Si vous souhaitez obtenir d’autres réactions de la part de vos proches, ne vous enlisez pas dans les mêmes habitudes. Changez de tactique, modifiez vos actions… et des réactions différentes ne se feront pas attendre.

Cette donnée est plutôt positive, car elle vous montre que la balle est dans votre camp. Vous avez le pouvoir de changer les choses, si vous changez d’abord vous-même.

Règle universelle 20 — Pensez à ce que vous avez, et non à ce que vous n’avez pas

Nous ne pouvons nous empêcher de nous comparer les uns aux autres. Mais cela nous conduit souvent à l’insatisfaction et au désespoir.

La solution consiste à renverser le rapport. Au lieu de focaliser votre attention sur ce qui vous manque, concentrez-vous plutôt sur ce que vous avez. 

À l’inverse, pensez à ce que les autres n’ont pas, plutôt qu’à ce qu’ils ont. Ce double basculement vous aidera à relativiser et à vous sentir plus en accord avec vous-même.

Pour prendre conscience de ce que vous avez, établissez une liste de gratitude. 

« Comptez vos bénédictions — et non vos peines », dit encore Nabil Fanous. Plutôt que de ressasser vos malheurs passés, souvenez-vous de ceux qui auraient pu vous arriver, mais auxquels vous avez échappé.

Cette façon de mettre l’accent sur la chance que vous avez eu dans la vie vous apportera un sentiment de plénitude. « Soyez reconnaissant de cette chance et réjouissez-vous ».

Règle universelle 21 — Apprendre de ses erreurs, c’est bien ; apprendre de celles des autres, c’est encore mieux !

À condition d’en tirer les leçons, les erreurs peuvent être vues comme bénéfiques. Grâce à la confrontation au réel, nous apprenons ce qui fonctionne, ce qui est bien et mal. C’est ainsi que nous grandissons et devenons — espérons-le — des adultes responsables.

Mais ne nous cachons pas la vérité. Faire des erreurs peut aussi être très douloureux. C’est souvent le prix à payer pour l’apprentissage reçu ! 

Alors, pourquoi ne pas développer votre sens de l’observation et apprendre des erreurs des autres ? Le prix à payer est bien moins fort, puisque vous ne faites pas les frais de l’échec vous-même.

Dans les deux cas, vous devrez associer vos observations à une solide mémoire. Car une leçon (venue d’un échec personnel ou d’une erreur d’autrui), cela se retient. 

Or, combien de fois n’oublions-nous pas nos propres remarques et résolutions ? Tout se passe comme si l’esprit, soucieux de reprendre sa position par défaut, s’empressait de nous les faire oublier !

Pour éviter que les paroles et les pensées s’envolent, une fois encore, gravez-les sur le papier (voir la règle 8). Recensez les erreurs et l’apprentissage qui lui est lié. 

Cherchez à résumer le tout en une phrase : ce seront vos propres « phrases de sagesse ».

Règle universelle 22 — Quand les autres vous font confiance, soyez honorable ; mais quand vous faites confiance aux autres, soyez vigilant !

Faire confiance, tout comme la recevoir d’autrui, est chose complexe. 

Commençons par l’attitude à adopter lorsque des personnes vous font confiance. Tout d’abord, souvenez-vous que cela est un honneur et un hommage. S’ils vous font confiance, c’est qu’ils vous estiment.

Vos actes, vos paroles et même vos pensées doivent être à la hauteur de la confiance qui vous est octroyée. 

Mais ne laissez pas nécessairement tout le monde avoir confiance en vous. Pourquoi ? Car vous ne voulez pas vous engager auprès de certaines personnes. 

Si quelqu’un que vous connaissez mal vous sollicite pour un conseil ou une faveur (ce qui est une marque de confiance à votre égard), hésitez. Si vous ne le sentez vraiment pas, optez pour le silence ou le report (souvenez-vous du « Je vais y réfléchir » vu plus haut).

Une fois la parole donnée, elle vous engage. C’est pourquoi vous devez bien choisir à qui vous la donnez. Ne faites pas de promesses que vous ne pourrez tenir et ne vous dérobez pas.

Qu’en est-il, maintenant, de la confiance que vous placez en autrui ? Contrairement à la foi, la confiance repose sur des preuves et sur l’épreuve du temps. Ne vous précipitez pas, surtout quand il s’agit d’argent, d’amour ou de santé !

Pesez, évaluez, mais sachez aussi tolérer une marge d’erreur. Aucun être humain, aucune institution n’est fiable à 100 % pour l’éternité. Nous sommes tous vulnérables. 

S’il convient de ne pas donner sa confiance trop rapidement, il serait donc tout aussi stupide de ne jamais la donner !

Règle universelle 23 — Ne vous vengez pas, soyez intelligent !

« Faites ce qui est bon pour vous, et non ce qui est bon pour votre colère », dit Nabil Fanous. Autrement dit : apprenez à dévier votre mécontentement, votre frustration. Pourquoi ?

Premièrement, car la colère est d’abord un sentiment qui vous consume vous-même, avant de faire du tort à votre ennemi. C’est vous que vous empoisonnez — et non autrui !

Ensuite — et c’est lié —, parce que vous ne serez pas calmé à long terme par un geste de vengeance. Pour obtenir un avantage d’un affront quelconque, mieux vaut utiliser son intelligence que ses émotions primaires.

Pour ce faire, concentrez-vous sur ce qui est bon pour vous. Préférez-vous vous énerver sur ce chauffard pour laisser exploser votre colère, ou rentrer chez vous sain et sauf, même si votre voiture a été touchée ?

N’ajoutez pas du mal à ce qui a déjà eu lieu. En agissant intelligemment, vous oublierez bien plus vite l’affront, car vous vous focaliserez sur un objectif positif plus important.

Règle universelle 24 — Ayez toujours un filet de sécurité — juste au cas où ! 

Nous avons beau planifier, la vie nous réserve bien des tours — et des détours ! Devez-vous donc renoncer à toute prévision, à tout objectif ? Non, certainement pas. Prévoyez plutôt un plan B…

Nabil Fanous vous invite à suivre la formule « Juste au cas où ». Juste au cas où, prévoyez un mécanisme de secours pour chaque problème auquel vous pouvez penser. 

Une autre façon d’approcher ce conseil est de rappeler le proverbe : « Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier ». De façon générale, assurez-vous de diluer le risque en ayant plusieurs cordes à votre arc, qu’il s’agisse de :

Compétences ou de possibilités d’emploi ;

Personnes ressources ou d’amis ;

Options financières ;

Etc.

En tant que chirurgien, l’auteur est particulièrement sensible à ce point. Dans la salle d’opération, par exemple, tout est prévu en double, au cas où l’un des outils ne fonctionnerait pas de façon appropriée au moment propice.

Pour résumer, « vous êtes en pleine forme si vous avez un plan B, et en grand péril si vous n’en avez pas ».

Règle universelle 25 — L’apparence compte

Votre manière d’apparaître dans le monde va influer sur la façon dont les personnes s’adresseront à vous. L’habillement et l’apparence font donc partie, en un sens, du langage corporel ou non verbal. Ils communiquent quelque chose de vous-même, de vos ambitions et de vos attentes.

Par ailleurs, votre apparence a également un grand effet sur vous-même. Elle vous met en condition d’affronter le monde avec le mindset approprié. Et remarquant l’effet que vous produisez sur les autres, vous gagnez encore en confiance.

Si vous le pouvez, étendez ce raisonnement à votre environnement direct : bureau, maison, espace de vie ou de travail, quel qu’il soit.

Nous avons tous fait, sans le savoir, le test du « miroir du matin ». Que ressentez-vous à ce moment-là ? Si le sentiment est positif, tant mieux. 

S’il est négatif, commencez par apaiser ce jugement. Nous sommes en effet souvent nos pires détracteurs. Or, cela n’aide pas.

Ensuite, demandez-vous concrètement ce que vous pourriez faire pour apparaître plus à votre avantage, chaque matin. Vous pouvez agir par petites touches, peu à peu.

Règle universelle 26 — Si vous vous sentez invincible, vous l’êtes

Nous ne sommes pas heureux constamment. Il arrive des moments où nous avons envie de baisser les bras… et la tête. 

Deux types de malheurs sont particulièrement pesants :

Les épreuves du passé ;

Et celles qui sont actuelles.

La « tache » du passé reste collée, elle ne veut pas s’en aller. Pourtant, vous pouvez l’éviter. Comment ? Voici les conseils de Nabil Fanous :

Relevez la tête (littéralement, pour redresser votre corps) ;

Tenez-vous droit et regardez fermement devant vous ;

Refusez le refrain négatif qu’essaie de reprendre à tue-tête votre esprit ;

Si vous êtes en groupe, refusez les questions indiscrètes qui vous mettraient mal à l’aise.

Pour ce qui est des « taches présentes », mordez sur votre chique. N’abandonnez pas et ayez la force de surmonter la tempête. Vous devez croire que vous êtes invincible et que vous pouvez y arriver, sans quoi vous perdrez vos forces.

Règle universelle 27 — Aujourd’hui est tout ce que vous avez !

Se concentrer sur le moment présent est l’un des apprentissages essentiels de la vie. Votre passé n’est plus (le film est fini) et votre avenir n’est pas encore (le film n’est pas encore sorti). 

« Aujourd’hui vous appartient, à vous de le façonner et d’en profiter ». Comment ? En pratiquant ces 27 règles universelles que vous venez d’acquérir !

À la fin de l’ouvrage, Nabil Fanous propose de longs témoignages de personnes qui cherchent à appliquer ces principes au quotidien en vivant leur vie sur le mode « aujourd’hui ». 

Conclusion sur « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous :

Ce qu’il faut retenir de « Les règles universelles de la vie » de Nabil Fanous :

Cet ouvrage est un guide facile d’accès composé de façon logique et efficace. Le docteur Nabil Fanous, chirurgien esthétique reconnu au Canada, offre une série de réflexions pour améliorer son existence quotidienne.

La plupart de ses conseils s’appuient sur les grands principes du développement personnel et de la psychologie cognitive. 

Si vous avez apprécié cette chronique, il est probable que vous aimiez aussi Ce qu’il y a de meilleur en nous de Christophe Dejours.

Points forts :

Un livre accessible rempli de conseils sensés ;

De nombreux exemples issus de la pratique médicale (en chirurgie esthétique) de Nabil Fanous ;

Des résumés en fin de chaque chapitre.

Point faible :

Même si le livre comporte de nombreuses références à des études scientifiques ou à des ouvrages de non-fiction, il ne contient pas de bibliographie complète. C’est dommage, car cela ne permet pas de retrouver facilement les sources utilisées par l’auteur.

Ma note :

★★★★☆

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Thu, 14 Dec 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12694/Les-rgles-universelles-de-la-vie
Vous n’êtes pas si malin http://www.olivier-roland.fr/items/view/12689/Vous-ntes-pas-si-malin

Résumé de "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney : un best-seller qui explore les fondamentaux de la psychologie cognitive pour vous aider à repérer les biais que chacun de nous possède et vous permettre de mieux réfléchir et agir au quotidien — un livre de vulgarisation scientifique qui a fait événement à sa sortie.

Par David McRaney, 2012, 302 pages.

Titre original : "You are not so smart".

Chronique et résumé de "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney

Un mot sur l'auteur : David McRaney

"You are not so smart" signifie "vous n'êtes pas si malin". Ce n'est pas le seul ouvrage à la fois accessible et provocateur que l'auteur consacre à ce thème. Il y a aussi :

"Now you are less dumb" ("Maintenant, vous êtes moins bête") (2013) ;

Ou encore "You can beat your brain" ("Vous pouvez battre votre cerveau") (2013) ;

Et tout récemment "How minds change" ("Comment les esprits changent") (2022).

Mais c'est avec ce premier livre — aujourd'hui traduit en 17 langues — qu'il a connu un succès national puis mondial à partir de 2012.

Pourtant, David McRaney n'est pas un scientifique. C'est avant tout un journaliste scientifique états-unien qui propose de la vulgarisation en neurosciences et psychologie cognitive. Comme il le dit sur son site personnel, il est passionné de "cerveau, d'esprit et de culture".

Avant de se lancer dans l'écriture de l'ouvrage que nous allons chroniquer, David McRaney a tenu un blog du même nom — You are not so smart — qui lui a donné la matière pour son livre imprimé et créer un podcast à succès (disponible sur le blog).

Introduction — Vous

"L'erreur : vous êtes un être rationnel et logique qui voit le monde tel qu'il est.

La vérité : vous êtes aussi illusionné que le reste d'entre nous — mais c'est OK, car cela vous maintient en bonne santé." (Vous n'êtes pas si malin, Introduction)

Nous pensons souvent tout savoir sur nous-même et être de bons analystes de nos décisions et actions. Mais est-ce si sûr ? 

Dans You Are Not So Smart, David McRaney nous montre que ce n’est pas nécessairement le cas.

Deux objectifs le guident :

Nous faire réfléchir en nous introduisant aux grands principes des sciences cognitives et de la psychologie cognitive (ainsi que de l’économie comportementale, notamment) ;

Nous aider à mieux comprendre qui nous sommes et ce que nous faisons afin de changer d’attitude. 

Pour atteindre son but, l’auteur dresse un panorama des biais, erreurs de jugement et autres raccourcis mentaux que nous utilisons au quotidien pour penser et agir. Il en répertorie pas moins de 48 !

David McRaney décline 3 types de problèmes :

Biais cognitifs = schémas de pensée et de comportement prévisibles qui nous amènent à tirer des conclusions erronées.

Sophismes logiques (ou erreurs de jugement) = problèmes impliquant le langage. Nous sautons une étape ou nous oublions un élément du problème sans nous en rendre compte.

Heuristiques = raccourcis mentaux que vous utilisez pour résoudre des problèmes courants.

Examinons maintenant dans le détail ces 48 zones inconscientes et voyons comment nous pouvons apprendre à les repérer afin de penser et agir de façon plus intelligente.

Chapitre 1 — Amorçage

"L'erreur : vous savez quand vous êtes influencé et comment cela affecte votre comportement.

La vérité : vous êtes inconscient des incitations constantes d'idées formées dans votre esprit inconscient." (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 1)

La plupart du temps, nous ignorons que nous sommes dans l’erreur ou que nous sommes conditionnés.

Nous pensons et agissons à partir de stimulus passés (d’impressions qui ont marqué notre mémoire). Ceux-ci affectent la façon dont nous nous comportons et pensons. Et aussi la façon dont nous percevons de nouveaux stimulus.

Cet amorçage fonctionne mieux lorsque nous sommes en pilote automatique. Lorsque nous n’essayons pas de faire une introspection consciente avant de choisir notre comportement, nous faisons confiance à ce que les psychologues appellent “l’inconscient adaptatif”. 

Toutefois, nous pouvons parfois en reprendre le contrôle. Quand ? Lorsque notre régulateur de vitesse mental est activé ou lorsque nous nous trouvons dans des circonstances peu familières.

Chapitre 2 — Confabulation

"L'erreur : vous savez quand vous vous mentez à vous-même. La vérité : vous êtes souvent ignorant de vos motivations et vous créez des histoires fictionnelles pour justifier vos décisions, vos émotions et votre histoire, sans vous en rendre compte." (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 2)

La confabulation décrit notre tendance à ignorer nos motivations réelles.

À la place, nous créons des récits fictifs qui expliquent et justifient nos décisions, nos émotions et notre histoire. Le tout sans même nous en rendre compte !

Chapitre 3 — Le biais de confirmation

« L’erreur : Vos opinions sont le résultat d’années d’analyse objective, rationnelle.

La vérité : Vos opinions sont le résultat d’années au cours desquelles vous avez prêté attention à des informations qui confirmaient ce que vous croyiez, pendant que vous ignoriez les informations qui mettaient en doute vos préconceptions. » (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 3)

Le biais de confirmation est le mode par défaut de notre recherche d’informations : sans le vouloir, nous avons plutôt tendance à rechercher ce que nous savons déjà). 

Nous introduisons un filtre entre le monde et notre esprit et nous accueillons les informations de manière sélective. 

Bien sûr, cela a un sens au niveau de l’évolution humaine (sélectionner les bonnes informations dans l’environnement pour agir au mieux).

Mais cela peut aussi conduire à des attitudes “braquées”. Typiquement, nous voulons avoir raison sur la façon dont nous voyons le monde et nous évitons les preuves et les opinions contradictoires.

Ou pour le dire avec l’auteur en une phrase simple : "Les gens aiment qu’on leur dise ce qu’ils savent déjà".

Pour éviter le biais de confirmation, nous pouvons nous imposer des lectures qui contredisent nos penchants naturels, prendre l’habitude aux débats et aux recherches de preuves.

Chapitre 4 — Le biais rétrospectif

« L’erreur : Après avoir appris quelque chose de nouveau, vous vous souvenez à quel point vous étiez autrefois ignorant ou à quel point vous aviez tort.

La vérité : Vous regardez souvent en arrière sur les choses que vous venez d’apprendre et supposez que vous les connaissiez ou que vous les croyiez depuis le début. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 4)

Nous regardons souvent les choses que nous venons d’apprendre comme si nous les savions déjà — ou comme si cela nous paraissait évident. 

C’est le cas, par exemple, avec l’innovation. Maintenant que le smartphone a été inventé, cela ne vous paraît-il pas évident ? Pourtant, si vous remontez le fil du temps, il est probable que vous vous rendiez compte que vous n’aviez jamais pensé à tenir ce type d’appareil dans vos mains un jour !

Mais l’auteur s’intéresse surtout aux conséquences que le biais rétrospectif a au niveau existentiel. En intégrant le nouveau comme évident et connu, nous avons la sensation de ne pas bouger — ou du moins, pas trop. 

En bref, nous avons ainsi l’impression d’être toujours en phase avec nous-même, cohérents dans nos idées et nos actions.

Chapitre 5 — L’erreur du tireur d’élite du Texas

« L’erreur : Vous prenez en compte le hasard lorsque vous déterminez la cause et l’effet.

La vérité : Vous avez tendance à ignorer le hasard lorsque les résultats semblent significatifs ou lorsque vous voulez qu’un événement aléatoire ait une cause significative. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 5)

Voici un bon mélange du biais rétrospectif (chapitre 3) et du biais de confirmation (chapitre 4) !

De quoi s’agit-il ? 

Souvent, nous rassemblons des coïncidences en un tout afin de donner du sens à ce qui n’en a pas nécessairement (ou qui en a un autre que nous ne pouvons deviner).

Cette erreur apparaît lorsque nous cherchons du sens. Autrement dit… Tout le temps ou presque ! Nous cherchons à théoriser, à modéliser, à expliquer. 

Pourquoi ? Afin d’être rassuré et, plus fondamentalement, afin de trouver notre place dans la société et dans le monde.

Chapitre 6 — La procrastination

« L’erreur : Vous procrastinez parce que vous êtes paresseux et que vous ne pouvez pas bien gérer votre temps.

La vérité : La procrastination est alimentée par la faiblesse vis-à-vis de nos impulsions et par une incapacité à raisonner nos pensées. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 6)

Face à deux récompenses possibles, l’une immédiate et l’autre reportée, nous sommes plus susceptibles de choisir celle dont nous pouvons profiter maintenant que celle dont nous pourrons profiter plus tard. 

Et cela même si — et c’est un point capital — la récompense ultérieure est bien plus importante !

C’est la fameuse étude des bonbons menée auprès de nombreux enfants en bas âge (voir le chapitre pour le rappel ou l’explication complète). 

Lorsque nous prenons conscience que nous avons procrastiné, nous nous sentons faibles et honteux. Nous savons que nous avons succombé au plaisir présent. 

Comment résister ? 

En nous rappelant que c’est maintenant que nous faisons advenir le futur. En fait, le bénéfice à long terme (étudier pour réussir ses études) a souvent bien plus d’avantages que le bénéfice à court terme (prendre plaisir à regarder un match de tennis à la télévision).

Pour arrêter de procrastiner, il faut également arrêter d’être idéaliste. Deux exemples d’idéalisme :

Penser que nous pouvons travailler dur au dernier moment ;

Croire que nous pouvons gérer correctement notre temps alors que ce n’est manifestement pas le cas.

Chapitre 7 — Le biais de normalité

« L’erreur : Vos instincts de combat ou de fuite entrent en jeu et vous paniquez lorsque la catastrophe survient.

La vérité : Lors d’une crise, vous devenez souvent anormalement calme et vous prétendez que tout est normal. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 7)

Peu importe les problèmes que nous rencontrons dans la vie, notre première analyse de toute situation est de la voir dans le contexte de ce qui est normal pour nous.

Pour cette raison, nous avons tendance à interpréter les situations étranges et alarmantes comme si elles faisaient partie des affaires courantes. Nous refusons de nous en préoccuper.

Un navire coule ? Un gigantesque brasier ravage votre maison ? Dans certaines situations vraiment angoissantes, nous sommes parfois submergés par le flot d’informations ambiguës. Résultat : nous nous figeons et devenons incapables d’agir.

Plus prosaïquement, le biais de normalité consiste en fait à gagner du temps et à prétendre que tout continuera à aller aussi bien qu’auparavant. De cette façon, nous laissons à notre esprit le temps de s’adapter en douceur (parfois trop !).

Chapitre 8 — Introspection

« L’erreur : Vous savez pourquoi vous aimez les choses que vous aimez et ressentez ce que vous ressentez.

La vérité : L’origine de certains états émotionnels vous demeure cachée, et lorsque vous êtes pressé de les expliquer, vous allez juste inventer quelque chose. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 8)

L’origine de certains états émotionnels nous échappe et, lorsque quelqu’un nous demande de les expliquer, nous inventons quelque chose.

Chapitre 9 — L’heuristique de la disponibilité

« L’erreur : Avec l’arrivée des médias de masse, vous comprenez comment le monde fonctionne sur la base de statistiques et de faits tirés de nombreux exemples.

La vérité : Vous êtes beaucoup plus susceptible de croire que quelque chose est un lieu commun si vous pouvez en trouver un seul exemple, et vous êtes beaucoup moins susceptible de croire en quelque chose que vous n’avez jamais vu ou dont vous n’avez jamais entendu parler auparavant. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 9)

L’heuristique de disponibilité décrit notre tendance à réagir plus rapidement et plus fortement lorsque nous rencontrons des informations qui nous sont déjà familières.

Concrètement, cela signifie qu’il est plus facile de croire à quelque chose lorsqu’une personne nous présente des exemples. Ceux-ci nous renvoie en effet vers quelque chose de connu. 

En revanche, si cette personne nous présente une réalité de façon abstraite, typiquement sous forme de chiffres ou de graphes, nous le rejetterons plus facilement, car nous n’y retrouverons pas d’emblée des motifs connus (à moins, peut-être, d’être un statisticien aguerri).

Autrement dit, comme Saint Thomas, nous avons besoin de “voir pour croire”.

Chapitre 10 — L’effet témoin

« L’erreur : Quand quelqu’un est blessé, les gens se précipitent à son aide.

La vérité : Plus il y a de personnes qui sont témoins d’une personne en détresse, moins il est probable qu’une seule personne aide. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 10)

En fait, plus il y a de personnes qui assistent à la détresse d’une personne, et moins il y a de chances qu’une seule d’entre elles lui vienne en aide.

Cela apparaît dans plusieurs situations. L’auteur donne les exemples suivants :

Donner son sang ;

Aider quelqu’un à changer un pneu ;

Donner de l’argent à un artiste de rue ;

Mettre fin à une bagarre.

Dans la plupart des cas, les gens se précipitent pour aider lorsqu’ils voient une autre personne donner l’exemple. Ils se sentent alors “prêts” à faire un geste. Étrange, non ?

Chapitre 11 — L’effet Dunning-Kruger

« L’erreur : Vous pouvez prédire à quel point vous vous comporteriez dans n’importe quelle situation.

La vérité : Vous êtes généralement assez mauvais pour estimer votre compétence et la difficulté des tâches complexes. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 11)

La plupart du temps, nous ne pouvons pas anticiper notre façon d’agir dans des domaines pour lesquels nous n’avons pas d’expérience.

C’est seulement en cherchant à nous améliorer dans un domaine que nous commençons à mieux comprendre les points sur lesquels nous devons travailler. Nous cernons mieux la complexité et les nuances. Nous découvrons aussi des maîtres dans notre domaine et nous nous comparons à eux pour voir où nous avons des lacunes. 

D’où l’importance de s’ouvrir à la critique. Si nous voulons exceller dans quelque chose, nous devons nous entraîner et nous devons être capables de goûter au travail des personnes plus expertes que nous. 

Lorsqu’elles nous critiquent, elles mettent en évidence des points aveugles pour nous, et cela nous aide à progresser.

Chapitre 12 — L’apophénie

« L’erreur : Certaines coïncidences sont si ridicules qu’elles doivent avoir un sens.

La vérité : Les coïncidences font partie des routines de la vie, même lorsqu’elles semblent miraculeuses. Toute signification qui leur est appliquée vient de votre esprit. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 12)

Les coïncidences font partie de la vie, même celles qui semblent miraculeuses. Le sens qu’on leur donne vient de l’esprit. C’est ce que l’on appelle une apophénie.

Souvent, l’apophénie est le résultat d’un autre biais : le biais de confirmation (chapitre 2). Nous voyons ce que nous avons envie de voir et nous oublions le reste. Si nous voulons voir du sens quelque part, nous allons ignorez plus ou moins inconsciemment tout ce qui est absurde ou ne “colle pas” à notre interprétation. 

L’apophénie ne signifie pas simplement mettre de l’ordre dans le chaos, mais c’est croire que nous sommes destinés à découvrir ce sens “caché”. C’est croire qu’il y a des miracles rares qui arrivent et que nous pouvons en prendre conscience et les comprendre. 

Chapitre 13 — La loyauté de marque

« L’erreur : Vous préférez ce que vous possédez aux choses que vous ne possédez pas parce que vous avez fait des choix rationnels lorsque vous les avez achetés.

La vérité : Vous préférez les choses que vous possédez parce que vous rationalisez vos choix passés pour protéger votre sens de soi. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 13)

Lorsque nous débattons avec quelqu’un sur la prétendue supériorité d’une marque sur une autre, nous ne cherchons pas tant à convaincre l’autre personne qu’à nous rassurer nous-même. 

Nous avons besoin de nous mettre en conformité avec nos propres choix en les justifiant à postériori.

Cette façon de penser est liée à l’erreur du coût irrécupérable. 

Même si nous payons trop cher quelque chose, ou que nous nous rendons compte que nous avons payé pour quelque chose de mauvaise qualité, nous consommerons tout de même le produit, parce que nous estimerons avoir à rentabiliser l’argent ou le temps que nous avons investi pour l’obtenir.

Chapitre 14 — L’argument d’autorité

« L’erreur : Vous êtes plus préoccupé par la validité de l’information que par la personne qui la livre.

La vérité : Le statut et les références d’une personne influencent grandement votre perception du message délivré par cette personne. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 14)

Nous regardons souvent les personnes qui ont du pouvoir comme si elles avaient quelque chose de spécial qui nous manquent : connaissances, compétences, etc. Dès lors, nous sommes portés à croire plus facilement ce qu’ils nous proposent. 

C’est d’ailleurs un argument marketing très utilisé dans la publicité !

Lors des controverses, il existe plusieurs autorités, plusieurs experts qui se disputent autour d’une question. Dans ce cas, nous devons — ou plutôt devrions — nous intéresser aux arguments de chaque partie et aux preuves qu’elles apportent. 

Chapitre 15 — L’argument d’ignorance

« L’erreur : Lorsque vous ne pouvez pas expliquer quelque chose, vous vous concentrez sur ce que vous pouvez prouver.

La vérité : Lorsque vous n’êtes pas sûr de quelque chose, vous êtes plus susceptible d’accepter des explications étranges. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 15)

L’argument de l’ignorance est celui qui consiste à décider que quelque chose est vrai ou faux parce qu’on ne trouve pas de preuve du contraire.

Nous ne savons pas quelle est la vérité, alors nous supposons que n’importe quelle explication est aussi bonne qu’une autre.

Le problème, c’est que lorsque ce type d’argument est poussé à bout, il peut aboutir, notamment, aux théories du complot. Typiquement, les complotistes demandent toujours plus de preuves, alors même qu’il y en a déjà beaucoup (pour prouver la rotondité de la Terre, par exemple).

Rappelons-nous : un manque de preuves ne peut ni confirmer ni nier une proposition. Mais dans tous les cas, nous pouvons nous demander si la balance des preuves ne penche pas plus d’un côté que de l’autre.

Chapitre 16 — L’erreur de l’homme de paille

« L’erreur : Lorsque vous vous disputez, vous essayez de vous en tenir aux faits.

La vérité : Dans toute dispute, la colère vous incitera à recadrer la position de votre adversaire. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 16)

Lorsque nous nous disputons à propos de quelque chose de personnel ou de quelque chose de plus public et abstrait, nous avons parfois recours à la construction d’un personnage fictif.

Pourquoi ? Car, de cette façon, nous détournons la position de notre adversaire afin de la rendre plus facile à réfuter. C’est l’un des rouages de la rhétorique.

Chaque fois que quelqu’un commence une attaque par :

« Alors vous dites que nous devrions tout simplement… » ;

« Tout le monde sait que… » ;

“Les scientifiques disent que…”.

Avez-vous remarqué l’usage d’hommes de paille dans vos conversations ? 

Chapitre 17 — L’erreur ad hominem

« L’erreur : Si vous ne pouvez pas faire confiance à quelqu’un, vous devriez ignorer les affirmations de cette personne.

La vérité : Ce que dit quelqu’un et pourquoi il le dit devraient être jugés séparément. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 17)

Lorsque nous supposons qu’une personne est dans le faux en raison de son identité ou du groupe auquel elle appartient, nous commettons un sophisme ad hominem.

Il s’agit aussi d’un argument : quand vous cherchez à réfuter quelqu’un sur la base de son appartenance communautaire ou de son identité, vous construisez un argument ad hominem. Vous détournez l’attaque sur la personne sans vous en prendre à l’argument lui-même.

Bien sûr, nous n’agissons pas comme cela sans raison. 

En fait, nous avons besoin d’avoir confiance en une personne pour croire en ses arguments. Nous recherchons donc l’intégrité et nous nous servons de nos capacités à juger quelqu’un pour juger de ce qu’il dit. 

Toutefois, cela peut nous jouer des tours. Pour contrer la manœuvre, nous devrions aussi apprendre à juger ce qu’une personne dit de façon autonome, grâce à l’analyse des preuves et au caractère logique de son raisonnement.

Chapitre 18 — L’erreur du Monde-Juste

« L’erreur : Les gens qui perdent au jeu de la vie doivent avoir fait quelque chose pour le mériter.

La vérité : Les bénéficiaires de la bonne fortune ne font souvent rien pour la gagner, et les mauvaises personnes s’en tirent souvent sans problèmes. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 18)

Lorsque nous entendons parler d’une situation qui, nous l’espérons, ne nous arrivera jamais, nous avons tendance à blâmer la victime.

Pourquoi ? Non pas parce que nous sommes une personne horrible et sans sentiments, mais tout simplement parce que nous voulons croire que nous sommes assez intelligents pour nous éviter le même sort.

Par ailleurs, nous voulons croire que la justice domine le monde. Nous le voyons dans la fiction : il est courant que les méchants perdent et que les gentils gagnent. 

C’est ainsi que nous aimons voir le monde. « Vous voulez que le monde soit juste, alors vous prétendez qu’il l’est », résume David McRaney.

Chapitre 19 — Le jeu des biens publics

« L’erreur : Nous aurions pu créer un système sans réglementation où tout le monde contribuerait au bien de la société, où tout le monde en bénéficierait et où tout le monde serait heureux.

La vérité : Sans une certaine forme de réglementation, les fainéants et les tricheurs saborderont les systèmes économiques parce que les gens ne veulent pas passer pour des pigeons. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 19)

Le jeu des biens publics suggère que la réglementation par la sanction décourage les négligents.

L’auteur insiste sur le fait qu'il n'est pas question de refuser catégoriquement d’aider, ou bien de rejeter toute forme de mise en commun. En fait, il s’agit plutôt de refuser de venir en aide au menteur ou de faire plus de travail que le négligent. 

Chapitre 20 — Le jeu de l’ultimatum

« L’erreur : Vous choisissez d’accepter ou de refuser une offre en fonction de la logique.

La vérité : Lorsqu’il s’agit de conclure un accord, vous basez votre décision sur votre statut. » (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 20)

La place que nous occupons dans la société — ou celle que nous pensons avoir — a une importance majeure sur nos jugements. 

Si vous estimez être important, vous voudrez une part plus grande que la moyenne. 

Dans le cas contraire, vous vous contenterez de moins.

David McRaney rapporte une expérimentation qui met en scène ce phénomène. Et il conclut que nous faisons tous attention à notre statut lorsque nous proposons quelque chose à quelqu’un ou qu’une offre nous est faite.

Pour nous, la justice dépend souvent de qui nous sommes (ou percevons être) dans la société.

Chapitre 21 — Validation subjective

« L’erreur : Vous êtes sceptique quant aux liens généraux.

La vérité : Vous êtes enclin à croire que les affirmations et les prédictions sont vraies, surtout si elles sont positives et qu’elles vous concernent personnellement. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 21)

La tendance à croire des déclarations vagues conçues pour plaire à n’importe qui s’appelle l’effet Forer, et les psychologues évoquent ce phénomène pour expliquer pourquoi les gens se laissent séduire par des pseudosciences.

L’effet Forer fait partie d’un phénomène plus large que les psychologues appellent la validation subjective, une façon élégante de dire que nous sommes beaucoup plus vulnérables aux suggestions lorsque le sujet de la conversation nous concerne de près.

Chapitre 22 — Endoctrinement dans une secte

« L’erreur : Vous êtes trop intelligent pour rejoindre une secte.

La vérité : Les sectes sont peuplées de gens comme vous. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 22)

Les recherches sur les sectes suggèrent que l’on n’y adhère généralement pas pour une raison particulière ; on y tombe en quelque sorte comme on tombe dans n’importe quel groupe social.

Lorsque nous sommes “fan” de quelqu’un, nous sommes au premier niveau de l’endoctrinement. Nous ferions volontiers ce que cette personne, que nous admirons, nous demande de faire.

Ceux que nous appelons les leaders charismatiques utilisent également cette même force d’attraction. La différence entre Charles Manson et Mohandas Gandhi est que l’un agit dans le sens de ses intérêts et de ses pulsions cruelles lorsque l’autre agit pour le bien de toute une communauté.

Chapitre 23 — Pensée de groupe

« L’erreur : Les problèmes sont plus faciles à résoudre lorsqu’un groupe de personnes se réunit pour discuter de solutions.

La vérité : Le désir de parvenir à un consensus et d’éviter la confrontation entrave le progrès. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 23)

Le désir de parvenir à un consensus et d’éviter la confrontation entrave le progrès.

En effet, lorsque des groupes se réunissent pour prendre une décision, une illusion d’invulnérabilité peut émerger.  

Dans ce cas, nous commençons à rationaliser les idées des autres sans reconsidérer les nôtres. Nous voulons défendre la cohésion du groupe contre toute atteinte, alors nous supprimons les doutes, nous n’argumentons pas et nous ne proposons pas d’alternatives.

Puisque tout le monde fait la même chose, le leader du groupe suppose à tort que tout le monde est d’accord et que le consensus est atteint, alors que c’est faux.

Pour qu’un groupe prenne de bonnes décisions, il doit permettre la dissidence et convaincre chacun qu’il est libre de dire ce qu’il pense sans risquer d’être puni.

La véritable pensée de groupe dépend de 3 conditions : 

L’appréciation mutuelle ; 

L’isolement ;

Une date limite décidée.

Chapitre 24 — Les vendeurs super normaux 

« L’erreur : Les hommes qui ont des relations sexuelles avec de jeunes lolitas sont fous, et les femmes qui épousent des milliardaires de quatre-vingts ans sont intéressées.

La vérité : Les jeunes lolitas et les milliardaires âgés sont tous deux des libérateurs supernormaux. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 24)

Un stimulant supernormal est une version exagérée d’un stimulus pour lequel il existe une tendance de réponse, ou tout stimulus qui suscite une réponse plus forte que le stimulus pour lequel il a évolué.

L’auteur prend l’exemple de scarabées mâles attirés par des bouteilles de bière ressemblant “en mieux” — c’est-à-dire avec des formes exagérées — aux femelles avec qui ils ont l’habitude de s’accoupler. 

Dans une situation de rareté des ressources, il est normal que nous soyons, en tant qu’animaux ayant besoin de survivre, attirés par quelque chose de plus “gros” et “appétissant” que d’habitude. 

C’est un truc utilisé tous les jours par les chaînes de restauration rapide qui vous promettent des “maxi-menus” à des prix attractifs. C’est aussi ce qui crée l’attraction pour les femmes ou les hommes aux caractéristiques sexuelles exacerbés.  

Chapitre 25 — L’heuristique de l’affect

« L’erreur : Vous calculez ce qui est risqué ou gratifiant et choisissez toujours de maximiser les gains tout en minimisant les pertes.

La vérité : Vous dépendez des émotions lorsque vous devez savoir si une chose est bonne ou mauvaise, vous surestimez considérablement les récompenses et vous avez tendance à vous en tenir à vos premières impressions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 25)

L’heuristique de l’affect est l’un des moyens par lesquels nous arrivons rapidement à une conclusion à propos d’une nouvelle information. Le plus souvent, cela se passe “à l’instinct”. C’est l’intuition qui parle.

Celle-ci peut être utile, mais gardons à l’esprit que nous pouvons nous tromper et que nous avons tendance à entendre positivement ce qui nous satisfait (et négativement ce qui nous déplaît). 

Chapitre 26 — Le nombre de Dunbar

« L’erreur : Il y a un trombinoscope dans votre esprit avec les noms et les visages de chaque personne que vous connaissez.

La vérité : Vous pouvez maintenir des relations et garder le contact avec seulement 150 personnes à la fois. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 26)

Ce nombre est issu d’une expérience célèbre d’un anthropologue, Robin Dunbar. Celui-ci a remarqué que dans de nombreuses sociétés, le nombre de connexions ou de connaissances d’un individu ne dépassait pas 150. 

Si certaines amitiés viennent à disparaître, d’autres peuvent les remplacer, mais toujours dans cette limite virtuelle des 150 personnes. 

Il existe des explications cognitives et évolutionnistes à ce nombre : le cerveau ne peut traiter plus d’information et interagir avec un plus grand nombre de contacts deviendrait contreproductif pour l’individu. 

D’où la conclusion de David McRaney : si vous utilisez votre nombre d’amis sur Facebook comme un indicateur de votre statut social, vous vous trompez.

Au final, vous pouvez avoir 1 000 amis sur les réseaux sociaux et n’être en contact réel ou intense qu’avec 150 d’entre eux maximum, comme tout le monde !

Chapitre 27 — La vente

« L’erreur : À la fois le consumérisme et le capitalisme sont soutenus par les entreprises et la publicité.

La vérité : À la fois le consumérisme et le capitalisme sont dirigés par la compétition entre les consommateurs pour le statut. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 27)

Le système capitaliste reprend toute rébellion à son compte et en fait un produit à vendre. La contreculture y devient rapidement une niche à exploiter, voire le nouveau conformisme à la mode. 

Ce phénomène met en évidence le fait suivant : ce sont les consommateurs et les vendeurs qui créent éternellement les nouvelles modes et les nouveaux produits à acheter. C’est par la compétition constante des uns avec les autres que se construisent le consumérisme et le capitalisme.

David McRaney résume de la façon suivante les façons d’être en compétition, en fonction de la classe sociale :

Les pauvres sont en concurrence avec les ressources. 

La classe moyenne est en concurrence avec la sélection. 

Les riches sont en concurrence avec leurs possessions.

Chapitre 28 — Le biais de l’autoservice

« L’erreur : Vous vous évaluez vous-même sur la base de vos réussites et de vos échecs passés.

La vérité : Vous excusez vos échecs et vous vous voyez vous-même comme ayant plus de succès, étant plus intelligent et plus compétent que vous êtes vraiment. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 28)

Quand tout va bien pour nous, nous attribuons tout à nos incroyables compétences, mais une fois que le vent tourne, nous cherchons des facteurs externes ayant empêché à notre génie de briller.

Par ailleurs, nous ne croyons pas être une personne moyenne, alors que nous croyons que tout le monde l’est. Cette tendance, qui découle d’un préjugé égocentrique, s’appelle l’effet de supériorité illusoire.

Chapitre 29 — L’effet du projecteur

« L’erreur : Quand vous êtes entourés d’autres personnes, vous vous sentez comme si chacun notait chaque aspect de votre apparence et de votre comportement.

La vérité : Les gens attachent peu d’importance à vous à moins qu’ils soient incités à le faire. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 29)

La recherche montre que les autres, lorsqu’ils sont en groupe, ne prêtent pas tant attention à vous qu’à eux-mêmes. Si nous n’attirons pas l’attention sur nous, nos petits écarts (positifs comme négatifs) passent en général inaperçus. 

Cela change, en revanche, si nous commençons à nous exhiber volontairement, pour le meilleur comme pour le pire. Ainsi, si vous êtes particulièrement éloquent ou, au contraire, que vous vous excusez trop lourdement d’avoir commis une erreur, vous serez remarqué à coup sûr !

Chapitre 30 — L’effet de la troisième personne

« L’erreur : Vous croyez que vos opinions et vos décisions sont basées sur l’expérience et les faits, alors que ceux qui ne sont pas d’accord avec vous succombent aux mensonges et à la propagande de sources auxquelles vous, vous ne vous fiez pas.

La vérité : Chaque personne croit que les gens qui ne sont pas d’accord avec elle sont crédules, et chaque personne pense qu’elle est moins susceptible de persuasion qu’elle ne l’est vraiment. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 30)

Il y a des personnes qui considèrent une information comme dangereuse non pas parce qu’elle les affecte en propre, mais parce qu’elles pensent qu’elle pourrait affecter les pensées et les opinions d’un tiers imaginaire.

Cet « effet de la troisième personne » est une version du biais d’égocentrisme ou d’auto service. Nous nous considérons comme plus performants, plus intelligents et plus compétents que nous ne le sommes. 

En revanche, nous avons peur pour autrui, car nous le pensons plus vulnérable que nous.

Chapitre 31 — La catharsis

« L’erreur : Évacuer votre colère est un moyen efficace de réduire le stress et d’éviter de s’en prendre à vos amis et à votre famille.

La vérité : L’expression libre de la colère augmente le comportement agressif au fil du temps. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 31)

Pour le dire en un mot : le défoulement augmente le comportement agressif au fil du temps.

Nous pensons souvent que la catharsis (défoulement salutaire en cas de crise) est une bonne chose. Pourtant, si nous agissons régulièrement ainsi, nous serons plus susceptibles de la rechercher systématiquement lorsque nous serons en colère. 

En conséquence, nous serons aussi plus susceptibles de continuer à faire des choses agressives pour pouvoir continuer à nous défouler. Bref, c’est un cercle vicieux.

Chapitre 32 — L’effet de la mauvaise information

« L’erreur : Les souvenirs sont joués comme des enregistrements dans notre esprit.

La vérité : Les souvenirs sont construits à nouveau à chaque fois en fonction des informations qui sont disponibles, ce qui les rend très perméables aux influences venues du présent. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 32)

La mémoire est une faculté imparfaite. Notre mémoire est perméable, malléable et en changement permanent. 

Nous filtrons tous les informations que nous y conservons et nous nous laissons tous « infecter » par des informations venues de notre entourage ou de notre environnement. 

Ces caractéristiques de la mémoire impliquent que nous ne conservons pas les souvenirs à la manière d’un appareil photo. En réalité, nous nous construisons des histoires qui évoluent au fil du temps. 

Se raconter des histoires est d’ailleurs un excellent moyen d’apprendre ! Pour en savoir plus, retrouvez la chronique de Mémoire, vous avez le pouvoir !

Chapitre 33 — La conformité

« L’erreur : Vous êtes un individu fort et vous ne vous conformez que sous la contrainte.

La vérité : une figure d’autorité ou la pression sociale peuvent facilement vous faire obéir, parce que la conformité est un instinct de survie. » (Vous n'êtes pas si malin, Ch. 33)

Le conformisme est notre « position par défaut » à tous. C’est de là que nous partons : nos expériences antérieures, notre statut social, notre savoir accumulé nous conduisent à nous comporter d’une certaine manière.

Mais nous avons le pouvoir de « casser les règles » et d’enfreindre les normes de temps à autre. 

Dans des situations quotidiennes, nous pouvons nous opposer à l’autorité ou à l’habitude. Qu’il s’agisse de répondre à une question ou d’agir avec courage face à une injustice.

Chapitre 34 — L’extinction

« L’erreur : Si vous arrêtez de contracter une mauvaise habitude, celle-ci diminuera peu à peu jusqu’à disparaître de votre vie.

La vérité : À chaque fois que vous quittez quelque chose de façon abrupte, votre cerveau fera des efforts récurrents pour retourner à votre ancienne habitude. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 34)

Le cerveau n’a pas évolué dans un environnement où la nourriture était abondante. 

Dès que nous trouvons une source de nourriture riche en calories, en graisses et en sodium, nous avons naturellement tendance à en manger beaucoup et à y revenir encore et encore. 

Si nous supprimions une telle récompense, notre cerveau piquerait une crise !

Chapitre 35 — La flemmardise sociale

« L’erreur : Lorsque vous êtes joints par des autres dans une tâche, vous travaillez plus dur et devenez plus accompli.

La vérité : Une fois que vous faites partie d’un groupe, vous avez tendance à faire moins d’efforts parce que vous savez que votre travail sera réuni avec celui des autres. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 35)

Cette tendance est également appelée l’effet Ringelmann, du nom d’un ingénieur français qui le découvrit en 1913. Sa découverte fut reproduite expérimentalement grâce aux travaux d’Alan Ingham en 1974.

Aujourd’hui, de nombreuses organisations connaissent ce phénomène et nous demandent de travailler aussi dur que si nous travaillions seuls. 

Chapitre 36 — L’illusion de transparence

« L’erreur : Lorsque vos émotions sont fortes, les gens peuvent vous regarder et dire ce que vous êtes en train de penser ou de sentir.

La vérité : Votre expérience subjective n’est pas observable, et vous surestimez la manière dont vous exprimez vos pensées intimes et vos émotions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 36)

Nous avons l’impression de savoir ce que nous ressentons et pensons. Or, nous avons aussi tendance à croire que ces pensées et ces émotions s’échappent de nous et sont visibles, qu’elles sont clairement perceptibles à l’extérieur de nous.

Mais c’est faux. Le plus souvent, nos expériences intimes sont indéchiffrables pour d’autres personnes. 

À l’inverse, lorsque nos émotions prennent le dessus et que notre état mental devient le centre de notre attention, notre propre capacité à évaluer ce que les autres ressentent et pensent est réduite à néant.

Autrement dit, pour analyser le langage du corps et deviner ce que pense ou ressent quelqu’un, il est nécessaire d’être attentif à cette personne et se concentrer. 

Chapitre 37 — L’impuissance apprise

« L’erreur : Si vous êtes dans une mauvaise situation, vous ferez tout pour vous en échapper.

La vérité : Si vous vous sentez comme si vous n’avez pas le contrôle de votre destinée, vous abandonnerez et vous accepterez la situation, quelle qu’elle soit. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 37)

Si, au cours de notre vie, nous avons connu des défaites écrasantes, des mauvais traitements ou une perte de contrôle, nous nous convainquons avec le temps qu’il n’y a pas d’issue.

Même si une issue nous est offerte, nous n’agirons pas. Pourquoi ? Car nous deviendrons des nihilistes et nous préférerons nous conformer à ce que nous croyons avoir compris du monde, plutôt que de changer d’opinion.

Avez-vous déjà vu l’image de cet éléphant, attaché à un maigre poteau et qui reste là sans bouger, alors qu’il pourrait se détacher d’un simple coup de patte ?

Chapitre 38 — Cognition incarnée

« L’erreur : Vos opinions des gens et des événements sont basés sur une évaluation objective.

La vérité : Vous traduisez votre monde physique en mots, et vous croyez à ces mots. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 38)

Nous sommes loin d’être des cerveaux déconnectés, froids et uniquement rationnels. Nous sommes d’abord constitués de sensations, qui s’établissent par l’entremise de nos corps. 

En fait, nos sens nous « disent » des choses que nous nous empressons souvent de tenir pour vraies. Et cela avant même que notre cerveau ait commencé à réfléchir ! 

Autrement dit, vos émotions — qui peuvent être provoquées par des textures ou des odeurs, par exemple — vont vous faire « dire » des choses qui, après coup, vous feront penser d’une manière ou d’une autre.

Deux exemples : 

Une sensation de froid sur votre poitrine (due à un stéthoscope) vous mettra peut-être de mauvais poil et vous serez plus enclin à être désagréable ou à penser du mal de votre docteur ;

En revanche, si votre coiffeur vous offre une tasse de café bien chaude, cette agréable sensation déclenchera sans doute des mots doux, ou en tout cas des pensées sympathiques et une appréhension positives de cette personne.

Chapitre 39 — L’effet d’ancrage

« L’erreur : vous analysez rationnellement tous les facteurs avant de prendre une décision ou de déterminer la valeur de quelque chose.

La vérité : Vos premières impressions s’attardent dans votre esprit et affectent les perceptions plus tardives et vos décisions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 39)

Vous connaissez l’adage qui veut que la première impression soit décisive. Et, de fait : notre première perception reste ancrée dans notre esprit. Elle influencera nos perceptions et nos décisions ultérieures.

Nous dépendons de l’ancrage tous les jours :

Pour prédire l’issue des événements ;

Estimer le temps que prendra une chose ;

L’argent qu’elle vous coûtera ;

Etc.

Lorsque nous devons choisir entre plusieurs options ou estimer la valeur d’une chose ou d’une personne, nous avons besoin d’un point d’appui. La première impression (ou la première expérience d’une chose ou d’une personne) nous sert de guide pour les fois suivantes.

Chapitre 40 — L’attention

« L’erreur : Vous voyez tout ce qui se passe devant vos yeux, incorporant toute l’information comme le ferait une caméra.

La vérité : Vous n’êtes conscient que d’un petit nombre de données prises en compte par vos yeux, et même une plus petite partie seulement est traitée par votre esprit conscient, puis mémorisée. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 40)

Les psychologues parlent de « cécité d’inattention » pour désigner le fait de ne pas voir l’information au premier coup d’œil.

Notre attention est comme un projecteur, et seules les parties éclairées du monde apparaissent dans notre perception.

Notre perception est construite à partir de ce à quoi nous prêtons attention.

Le problème avec la cécité d’inattention, ce n’est pas qu’elle se produise souvent, mais plutôt que nous pensons qu’elle ne se produit pas.

Le jumeau de la cécité d’inattention est la cécité au changement. 

Le cerveau ne peut pas suivre la quantité totale d’informations provenant de nos yeux, et notre expérience d’un moment à l’autre est donc modifiée pour plus de simplicité.

Plus notre attention est sollicitée dans un sens et moins nous nous attendons à ce que quelque chose sorte de l’ordinaire. 

De ce fait, lorsqu’un événement surprenant survient, nous sommes aussi moins enclins à le voir, et cela même lorsque des vies sont en jeu !

Chapitre 41 — L’autohandicap

« L’erreur : Dans tout ce que vous faites, vous cherchez le succès.

La vérité : Vous créez souvent les conditions de l’échec à l’avance pour protéger votre ego. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 41)

L’autohandicap est une négociation de la réalité, une manipulation inconsciente de nos perceptions et de celles des autres. Nous l’utilisons pour protéger notre ego.

Les comportements d’autohandicap sont des investissements dans une réalité future dans laquelle nous pouvons attribuer notre échec à autre chose qu’à nos capacités.

À noter : selon les études rapportées par l’auteur, les hommes auraient davantage recours à l’autohandicap que les femmes pour apaiser leur peur de l’échec.

Chapitre 42 — La prophétie autoréalisatrice

« L’erreur : Les prédictions sont sujettes à des forces qui sont en dehors de votre contrôle.

La vérité : Le simple fait de croire qu’un événement futur arrivera peut le causer si l’événement dépend du comportement humain. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 42)

Le simple fait de croire qu’un événement futur se produira peut entraîner sa réalisation, à condition que l’événement en question dépende du comportement humain.

Si nous voulons améliorer notre vie dans un sens ou dans un autre, nous devons agir comme si la chose que nous attendions de l’autre personne était déjà sur votre chemin. C’est ce qu’enseigne également la programmation neurolinguistique.

Une vision négative conduira à des prédictions négatives, et nous commencerons à manipuler inconsciemment notre environnement pour réaliser ces prédictions.

Chapitre 43 — Le Moment

« L’erreur : Vous êtes une personne unique, et votre bonheur dépend de votre capacité à être content de votre propre vie.

La vérité : Vous avez de multiples vous-mêmes, et le bonheur est plutôt basé sur votre capacité à satisfaire toutes ces différentes parties. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 43)

Nous souhaitons tous atteindre des objectifs pour être heureux. Pourtant, une fois que nous avons effectivement réalisé l’un d’entre eux, l’expérience se termine. Et il faut recommencer (comme avec les achats impulsifs).

Une solution à ce problème consiste d’abord à remarquer que nous avons des désirs contradictoires. À partir de ce constat, nous sommes en mesure de créer des objectifs qui ne se nuisent pas les uns par rapport aux autres et qui apportent des satisfactions plus durables.

Vous souhaitez économiser pour vous acheter une belle maison ? Très bien, mais que diriez-vous de ne pas sacrifier votre vie présente pour y parvenir ? Trouvez le moyen de satisfaire à la fois votre besoin de sens au travail et votre besoin d’argent.

Chapitre 44 — Le biais de cohérence

« L’erreur : Vous savez comment vos opinions ont changé au cours du temps.

La vérité : À moins que vous n’ayez consciencieusement gardé la trace de vos progrès, vous affirmez que la façon dont vous sentez (ou pensiez) aujourd’hui est identique à la façon dont vous sentiez (ou pensiez) hier. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 44)

Le biais de cohérence a pour cause la volonté de réduire l’inconfort de la dissonance cognitive. 

Pour rappel, la dissonance cognitive survient lorsque nous constatons que nous sommes en désaccord avec nous-mêmes sur une question. Cela provoque un malaise que nous cherchons à résoudre.

C’est une chose qui arrive régulièrement au cours d’une vie : nous changeons d’idée, au point que nous affirmons aujourd’hui ce que nous niions hier. 

Pour échapper à ce malaise de l’incohérence personnelle, nous préférons réécrire notre biographie en prétendant que nous avons toujours pensé telle ou telle chose. 

Ou de façon atténuée : nous avons tendance à croire que si nous avions su ce que nous savons aujourd’hui (en vieillissant), les choses auraient été différentes. 

En fait, ce n’est pas le cas. Nous étions une autre personne et nous avons agi de la seule façon qu’il nous était donné d’agir, et même si nous avions eu une autre information en notre possession, il est fort probable que nous ayons agi identiquement.

Chapitre 45 — L’heuristique de la représentativité 

« L’erreur : Connaître l’histoire d’une personne permet de déterminer plus facilement quel genre de personne elle est.

La vérité : Vous tirez des conclusions hâtives en "rangeant" la personne dans un type de personnalité préconçu. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 45)

Nous tirons des conclusions hâtives en nous basant sur la représentativité d’une personne par rapport à un type de caractère préconçu.

Lorsqu’il s’agit d’inconnus, notre premier réflexe est de les faire entrer dans des archétypes afin de déterminer rapidement leur valeur ou leur menace.

L’heuristique de la représentativité contribue à alimenter plusieurs autres erreurs cognitives, comme le sophisme de la conjonction.

Le sophisme de la conjonction dit ceci : plus nous entendons parler de choses qui correspondent à nos modèles mentaux, plus elles nous paraissent probables.

Les heuristiques de représentativité sont utiles, mais aussi dangereuses. Elles peuvent nous aider à éviter le danger et à chercher de l’aide, mais elles peuvent aussi conduire à des généralisations et à des préjugés.

Chapitre 46 — Les attentes

« L’erreur : Le vin est un élixir complexe, plein de saveurs subtiles qu’un expert seul peut vraiment distinguer, et les dégustateurs éclairés sont imperméables à la tromperie.

La vérité : Les œnologues et les consommateurs avertis peuvent être trompés en altérant leurs attentes. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 46)

C’est une chose bien connue : le packaging, mais aussi les avis que vous lisez au sujet d’un produit, d’un service ou d’une œuvre (cinématographique, par exemple), vous influence.

Tout ce qui tourne autour des objets modifie vos attentes à leur égard. 

Mais plus que tout : votre expérience sera déterminée en grande partie par ces attentes que vous avez formées. Exemple : ce film vous paraîtra moyen, car vous aviez lu des critiques négatives, etc. 

Chapitre 47 — L’illusion de contrôle

« L’erreur : Vous savez évaluer votre contrôle sur votre environnement.

La vérité : Vous croyez souvent avoir du contrôle sur des résultats qui sont en réalité ou aléatoires ou trop complexes pour être prévisibles. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 47)

C’est l’erreur du joueur, qui pense pouvoir déterminer en pensée le mouvement de la bille à la roulette. Vous croyez que cela ne vous arrive pas ? Détrompez-vous.

Nous avons tous l’impression, à certains moments de nos existences, de contrôler notre destinée. Nous pensons être aux manettes. Mais avons-nous bien conscience de toutes les choses qui pourraient nous arriver ?

Cela ne doit pas nous empêcher d’agir, bien sûr. Simplement, prévoyez une place… Pour l’imprévu. Cherchez à contrôler les petites choses, mais accueillez le hasard dans la globalité de votre existence.

Chapitre 48 — L’attribution fondamentale de l’erreur

« L’erreur : Le comportement des autres personnes est le reflet de leur personnalité.

La vérité : Le comportement des autres est plutôt le résultat des situations que de leurs dispositions. » (Vous n’êtes pas si malin, Ch. 48)

Lorsque nous ne savons pas grand-chose d’une personne, lorsque nous n’avons pas eu l’occasion de la connaître, nous avons tendance à en faire un personnage, une invention. 

Nous attribuons alors leurs comportements au personnage que nous avons créé, tout en nous formant une idée plus précise de sa personnalité (car nous pensons que son comportement est le reflet de sa personnalité).

Pourtant, nous commettons une erreur d’attribution fondamentale en croyant que les actions d’une personne découlent seulement de sa personnalité et n’ont rien à voir avec le contexte.

Cela se passe même avec les gens que nous côtoyons tous les jours et pensons bien connaître. 

Lorsque nous interprétons la froideur de notre conjoint comme une indifférence de sa part à nos désirs et à nos besoins, nous commettons peut-être une faute d’attribution de l’erreur. 

Pourquoi ? Car la réponse est peut-être tout autre : un stress lié au travail ou d’autres problèmes dont nous ne savons rien l’empêchent peut-être d’être pleinement attentif à nos besoins.

Conclusion sur "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney :

Ce qu'il faut retenir de "Vous n'êtes pas si malin" de David McRaney :

Eh oui, le cerveau est une machine complexe ; notre raison, loin d’être accessible, fonctionne à la manière d’une boîte noire. Nous pensons être raisonnables ou rationnels, mais nous sommes dirigés par des mécanismes et des habitudes inconscientes.

Et cela, peu importe que nous nous considérions comme peu ou très intelligents ! En fait, notre cerveau est préprogrammé pour se mentir à lui-même de façon assez régulière. 

La plupart du temps, il s’agit d’un mécanisme de survie, mais cela est parfois dû au fait que le cerveau n’est pas parfait.

Les travaux de psychologie et des sciences cognitives montrent que nous n’avons souvent aucune idée de la raison pour laquelle nous agissons comme nous le faisons, choisissons les choses que choisissons, ou pensons ce que nous pensons. 

Par contre, nous sommes devenus des as de la construction de récits, de petites histoires pour justifier nos actions ou nos décisions. Ces fictions s’appuient sur des biais cognitifs, des sophismes logiques ou encore des heuristiques. Il est bon de les connaître afin de ne pas tomber dans nos propres panneaux — ou dans la manipulation d'autrui.

Points forts :

Une introduction fort utile aux biais cognitifs ;

De nombreux exemples d'études scientifiques ;

Une écriture pédagogique et plutôt drôle ;

Des chapitres courts.

Points faibles : 

Quelques répétitions ;

Le livre n'est actuellement pas disponible en français !

Ma note :

★★★★★

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Se libérer de l’emprise émotionnelle http://www.olivier-roland.fr/items/view/12685/Se-librer-de-lemprise-motionnelle

Résumé de « Se libérer de l’emprise émotionnelle » de Sylvie Tenenbaum : un livre qui vous aidera à reprendre votre vie en main en vous aidant à repérer le phénomène d’emprise émotionnelle et à briser le cercle vicieux dans lequel il peut vous enfermer.

Par Sylvie Tenenbaum, 2023, 269 pages.

Chronique et résumé de « Se libérer de l’emprise émotionnelle » de Sylvie Tenenbaum

Introduction. L’emprise est banale

« L’emprise est banale. Sa force vient de cette banalité, de ce qui quotidiennement émousse notre regard, notre écoute, nos sensations vis-à-vis de tous les systèmes abusifs que nous pouvons regrouper sous le terme d’emprise. » (Saverio Tomasella et Barbara Ann Hubert, L’Emprise affective, cité dans Se libérer de l’emprise émotionnelle, Introduction)

L’emprise peut prendre plusieurs noms autour de nous :

Maltraitance ;

Violence physique ;

Violence psychologique ;

Domination ;

Sexisme ;

Etc.

Nous la retrouvons — comme nous allons le voir au chapitre 1 — dans toutes les sphères de la vie, depuis la famille jusqu’au milieu médical. Toutes les institutions sont concernées. 

Il en existe des formes plus ou moins complexes, qui vont des luttes de pouvoir explicites (relativement simples) aux supplices mentaux les plus subtils (et complexes).

Selon Sylvie Tenenbaum, nous pouvons même être notre propre bourreau. Nous avons, parfois, un « prédateur intérieur » qui nous maltraite et fait de notre monde comme le disait Oscar Wilde (cité par l’auteure), « un enfer ».

Sous ce phénomène, il y a une volonté de contrôle et de soumission. Pour les victimes, cette pression se traduit par une résignation et, dans les cas les plus graves, à la dépression ou aux tentatives de suicide.

Par la description des prédateurs et de leurs « types », nous pouvons aider à une prise de conscience. C’est ce que nous verrons au chapitre 2. Nous verrons que l’emprise s’immisce de façon inconsciente dans la relation, à partir de modes de communications dégradés et malsains.

Le chapitre 3, lui, se penchera sur la description des victimes et sur le traumatisme qu’elles subissent. Nous chercherons à comprendre les mécanismes qui les maintiennent dans le giron de ceux ou celles qui leur nuisent. 

Nous verrons enfin qu’il est possible — heureusement — de percevoir les signes de l’emprise et de s’en dégager (chapitre 4). Cet acte de libération ne se fait pas sans mal ni sans effort, mais il en vaut la peine.

« Il est possible de se retrouver soi-même dès lors que l’on dirige ses doutes et ses accusations sur le prédateur et non plus sur soi », dit l’auteure. Mais surtout :

« Notre vie nous appartient, ne donnons à personne un droit de regard sur nos pensées, la possibilité de nous dominer et de nous contrôler par la force, de nous voler notre existence. » (Se libérer de l’emprise émotionnelle, Introduction)

Chapitre 1. L’emprise dans tous ses états

L’emprise touche toutes les relations humaines. Elle consiste en une « effraction psychique » qui s’étend dans la durée et conduit à un rapport de domination toxique qui peut conduire à la destruction psychique du dominé. 

Au quotidien, l’emprise est faite de manipulations plus ou moins cachées, plus ou moins douces, et d’une série de stratégies visant à obtenir ou à renforcer l’influence perverse de l’un sur l’autre.

Ses effets peuvent être dévastateurs : perte d’estime de soi, de confiance en soi, érosion des fondements de l’identité. Depuis 2010, il existe un délit de violence psychologique dans la loi française. Les peines peuvent aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.

L’emprise en famille

Au sein de cette partie, nous pouvons dissocier différents types d’emprise en fonction de la relation qu’elle dégrade :

Parents — enfant ;

Couple ;

Autre relation (fraternelle, par exemple).

— L’emprise parentale 

L’emprise parentale est sans doute l’une des plus nocives qui soit, car elle s’enracine dès l’enfance et génère une profonde empreinte sur la personnalité.

Sylvie Tenenbaum fournit plusieurs exemples d’adultes en ayant souffert :

Marie, 45 ans, toujours ébranlée par les critiques de son père ;

Paul, 62 ans, incapable de se remettre des humiliations maternelles ;

Delphine, 33 ans, qui a été victime du syndrome de Münchhausen par procuration (SMPP) de sa mère (conduisant celle-ci à faire faire une foule d’examens médicaux sans raison à sa fille… au point de la rendre véritablement malade) ;

Frédéric, 44 ans, dont les deux parents étaient abusifs ;

Vincent, 40 ans, père de famille qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’emprise de sa compagne et voit avec effroi sa fille subir le même sort (cas d’aliénation parentale) ;

Solène, 14 ans, qui s’est donné la mort à cause d’un cyberharcèlement qui impliquait sa famille.

L’enfant victime d’un prédateur (ou d’une prédatrice) ne peut se développer normalement. 

Il doit se suradapter constamment aux désidératas du parent dysfonctionnel, voire le prendre en charge en endossant le rôle d’un adulte. 

En revanche, il ne peut pas avoir d’exigence propre. La satisfaction de ses propres besoins est secondaire, voire refusée. En conséquence, il en vient souvent à les refouler plus ou moins complètement. 

Les violences, physiques et/ou mentales, accompagnent le mécanisme et le renforcent. L’une des formes les plus graves étant la maltraitance sexuelle et d’inceste. 

— L’emprise dans le couple

Ici encore, les témoignages ont la priorité :

Fabrice, 31 ans, se fait malmener par Laura, qui devient de plus en agressive ;

Brigitte, 46 ans, mariée avec deux enfants, a un mari qui la rejette ainsi que leurs enfants ;

Julien, 38 ans, est retenu financièrement par sa compagne, qui l’empêche de partir.

La personne persécutrice va jouer sur l’amour de l’autre pour le manipuler et parvenir à ses fins. En prodiguant tantôt caresse, tantôt écoute, elle croit pouvoir se donner le droit de devenir autoritaire et despotique. 

Et surtout, elle pense (souvent avec raison, malheureusement) que ces gestes ou cette empathie suffiront à faire oublier ses comportements toxiques.

— L’emprise entre membres d’une famille

D’autres cas sont possibles, bien sûr. Toutes les relations intrafamiliales sont potentiellement concernées. Voici encore quelques témoignages :

Asmita, 30 ans, abusée sexuellement par son oncle, puis par un autre membre de sa famille ;

Yasmina, 27 ans, humiliée de façon constante par son grand-père ;

Maud, 58 ans, malmenée par sa grande sœur et incapable d’obtenir l’amour de sa mère ;

Laurent, 31 ans, sous le joug de sa sœur ainée avec qui il vit depuis le décès de leurs parents.

N’oublions pas non plus les personnes âgées. Fragilisées, elles peuvent facilement devenir l’objet de mauvais traitements.

L’emprise en amitié

L’amitié est une relation d’égalité et d’affection entre deux personnes. Mais il arrive qu’elle se détraque et mène à l’emprise. Cela peut commencer par de la rivalité, voire de la compétition, et prendre un mauvais pli.

C’est ce dont rend compte Estelle, 42 ans, qui n’a pas réussi à se défaire de son lien avec Séverine, son amie d’enfance, alors que celle-ci ne cesse de la critiquer et de la diminuer.

L’emprise dans l’entreprise

L’emprise en entreprise prend souvent place entre un supérieur hiérarchique et un employé de rang inférieur. Mais pas seulement. Le harcèlement moral (mobbing) n’en est qu’une phase ; il peut mener à une réelle malveillance et même au renvoi de la personne sous emprise.

Voici quelques exemples :

Virginie, 34 ans, sous antidépresseurs et sous l’emprise de sa cheffe ;

Arnaud, 37 ans, subit le harcèlement répété d’une collègue, qui le prend pour son « homme à tout faire ».

L’emprise religieuse et politique

Les fanatismes de tout poil lient religion et politique. Leurs adeptes sont des persécuteurs en ce qu’ils cherchent à dominer autrui, c’est-à-dire à lui faire « rendre raison » à tout prix.

Sylvie Tenenbaum relate l’histoire des enfants de Tiam, une ville d’Irlande. Entre 1925 et 1961, des enfants nés hors mariage ont été maltraités par toute une communauté. Le scandale n’a éclaté qu’en 2014.

L’emprise sectaire

C’est l’un des phénomènes d’emprise les plus connus et étudiés. 

Selon la définition de l’Association de défense des familles et de l’individu (ADFI) reprise par l’auteure, une secte est « un groupe dans lequel on pratique une manipulation mentale qui entraîne : endoctrinement, contrôle de la pensée, viol psychique ».

L’entrée dans une secte se fait en plusieurs étapes (approche, séduction et persuasion). La technique d’amorçage donne une impression de liberté qui facilite l’adhésion. 

Ce n’est qu’ensuite, peu à peu, que les menaces plus ou moins voilées et la coercition entrent en jeu. 

L’emprise en psychothérapie

Nous pensons tout d’abord à « l’œuvre » de charlatans, plus avides que soucieux du bien d’autrui. Ceux qui cherchent à nous vendre « la » solution miracle à vos problèmes. 

Mais ce ne sont pas seulement eux. Des personnes convaincues de leur bien-fondé et manipulatrices peuvent nous prendre dans des raisonnements dangereux. 

À la suite de Guy Rouquet, créateur de Psychologie Vigilance, nous pouvons les appeler des « dérapeutes », autoproclamés psychothérapeutes, qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas.

Narcissiques, ils sont parfois convaincus qu’ils peuvent vous aider. Pourtant, ils sont incapables d’empathie réelle. Ce qu’ils aiment faire, c’est se prendre pour Dieu en vous promettant la guérison qu’ils sont incapables de vous donner.

Vous les trouverez généralement dans diverses disciplines farfelues, qui s’éloignent de toute rigueur scientifique. Eh oui, il est plus facile pour eux de se prétendre ceci ou cela que de faire l’effort réel de se former à des pratiques reconnues.

L’emprise médicale

Cela dit, de vrais médecins peuvent aussi nuire. Le risque zéro n’existe pas. La frontière entre charlatanisme et exercice sécurisé de la médecine n’est pas toujours bien tracée. Elle n’est pas non plus claire dans l’esprit de tout le monde.

« Qu’il s’agisse de psychothérapies ou de pratiques médicales douteuses, il est important d’insister sur les trop nombreuses impostures intellectuelles », rappelle Sylvie Tenenbaum. 

L’emprise du prédateur intérieur

Nous pouvons être nos pires ennemis. Cette voix intérieure qui nous oblige à agir de telle ou telle façon nous domine. Elle nous rabaisse aussi en nous convainquant que nous ne sommes pas à la hauteur. 

Si ces critiques ou ces ordres venaient d’un autre, nous ne les accepterions sans doute pas. Alors pourquoi nous laisserions-nous faire, lorsqu’il s’agit de nous-mêmes ? 

Cela n’arrive pas à tout le monde. Notre dialogue interne peut être plus apaisé. Toutefois, nous pouvons parler d’emprise du prédateur intérieur lorsque cette voix intérieure nous empêche manifestement d’aller là où nous le souhaitons et de mener à bien nos projets.

L’auteure rapporte le témoignage de Marie-Claude, 60 ans, qui a découvert au cours de sa psychothérapie qu’elle se faisait beaucoup de mal à elle-même. Son juge intérieur l’a « contrainte au culte du sacrifice pour les autres », dit-elle notamment.

Chapitre 2. Les prédateurs…

Il n’existe pas une seule forme de personnalité qui mène à l’emprise. Cette notion est large et s’applique à différents types de « prédateurs ». Nous allons donc faire un tour d’horizon de différentes personnalités problématiques, afin d’aider tout un chacun à mieux se repérer.

Portraits de prédateurs

Les portraits qui suivent avancent par ordre de gravité. Tous les « empreneurs » ou « empreneuses », comme les appelle Sylvie Tenenbaum, sont des manipulateurs. Par contre, ils ne sont pas tous des bourreaux. Seuls les pires le sont.

— Le manipulateur

Nous pouvons tous avoir des moments de manipulation, surtout quand nous sommes mal dans notre peau. Nous avons besoin d’affection et avons alors parfois tendance à manipuler, plus ou moins consciemment, notre entourage.

Mais rappelez-vous : le manipulateur « consommé » est celui qui vous nuit pour en tirer un profit déterminé. Et il sait très bien ce qu’il fait. Son besoin de l’autre est vital pour obtenir ce qu’il veut. Cependant, il avancera masqué.

Comme le remarque également Isabelle Nazare-Aga, l’autrice de Les manipulateurs sont parmi nous, les manipulateurs sont immatures affectivement, et compensent souvent un complexe d’infériorité par une volonté de domination. Ils sont dépendants d’autrui et se sentent vides sans la présence de l’autre.

Le manipulateur est très souvent égoïste ou égocentrique, même s’il sait faire mine d’écouter pour récolter des informations sur vous qui lui seront utiles ensuite. Il sait également se faire valoir et remarquer en société (manipulateur histrionique).

— Le manipulateur narcissique et le pervers

Le narcissique est un égocentrique qui a besoin d’être constamment valorisé, flatté, mis en avant. Il aime — et veut — que les autres l’admirent. 

Le pervers (à distinguer des perversions sexuelles) apprécie faire du tort à autrui, en le soumettant à « ses » propres lois, qui s’identifient à ses propres désirs. Il jouit de cet effet de tyrannie exercé sur autrui. Au fond, il n’aime personne : ni les autres ni lui-même.

— Le prédateur pervers narcissique

Il regroupe les traits du manipulateur narcissique et du pervers. Son but : se grandir. Ses moyens : vous humilier et, parfois, vous anéantir. Sylvie Tenenbaum vous propose une liste d’indicateurs pour vous protéger p. 98-99. 

Voici quelques traits trouvés dans la liste :

Le PN (pervers narcissique) vous vide de votre énergie ;

Il n’est jamais content ;

Le PN vous isole ;

Il joue le rôle de la victime ;

Il dit une chose et son contraire pour vous confondre ;

Etc.

Nous pouvons ici parler de bourreau dans la mesure où il « jouit (très consciemment) des tortures qu’il inflige ». 

— Le prédateur paranoïaque 

La personnalité paranoïaque va faire des inférences erronées, des déductions fausses. Elle doute, se sent trahie ; en fait, elle a peur et, pour se défendre, prend la fuite ou attaque. Elle est constamment en mode défensif.

Ce type de personnalité est sujet à la rancœur tenace et à la jalousie. Il fait payer aux autres ce qu’il pense être des injustices subies (peu importe que celles-ci soient ou non imaginaires).

L’auteure donne l’exemple d’un couple : Pierre et Solange. Cette dernière a vécu un enfer sous sa coupe (p. 107-108).

— Le prédateur psychopathe

Les psychopathes sont des malades mentaux qui peuvent aller très loin dans l’horreur. Sylvie Tenenbaum donne l’exemple de Hannibal Lecter dans Le Silence des agneaux. 

Ces personnes peuvent être très charismatiques. Mais au fond, elles sont profondément antisociales et dangereuses.

Les comportements du prédateur

Quels sont les procédés utilisés par ces « empreneurs » pour acquérir de l’emprise sur vous ? L’auteure analyse deux moyens : la séduction et la disqualification.

— La séduction

Le charme ne leur manque pas. Ils savent également s’exprimer avec aisance et montrer de l’assurance en eux-mêmes. Lorsque cela l’intéresse, il peut vous écouter aussi, nous l’avons déjà signalé. 

Il sait jouer la perfection, l’intensité, la complicité et l’insouciance. Il peut même se montrer généreux. Mais en fait, il ment et imite ; il joue plus qu’il n’est sincère. Et surtout, ces comportements ne sont pour lui qu’une manière de vous entraîner vers lui pour vous faire agir à ses fins.

Découvrez les autres caractéristiques de ces jeux de séduction p. 116-117. Pour l’auteure, le but de la séduction est de fasciner sa proie.

— La disqualification

Ce versant du comportement des prédateurs émotionnels est explicitement plus agressif. Ici, la personne va chercher à vous rabaisser par tous les moyens. 

De petites phrases peuvent très bien y parvenir, telles que :

« Là, tu es nulle, non ? »

« Tu fais n’importe quoi. »

« Tu t’es regardée ? »

« Non, tu ne penses pas ce que tu dis, non tu n’as pas envie de voir tes amis, etc. »

« Ma pauvre ! »

Etc.

Il est aussi le pro de la culpabilisation : « Regarde ce que tu m’as fait faire ! ». Voici l’une des phrases qui lui permet de rejeter la faute sur vous. 

Il fait du chantage affectif ou génère la zizanie et la confusion à son propre profit. Par exemple en parlant mal de quelqu’un devant vous, ou en parlant mal de vous à quelqu’un d’autre !

Une communication pervertie

La communication verbale et non verbale est le terrain privilégié de la malveillance. La personne prédatrice ne communique pas pour dire qui elle est ou ce qu’elle ressent, mais pour se montrer sous un jour qui lui convient et qui lui permettra d’affirmer sa supériorité. 

— Les armes verbales de l’ « impostueur »

Pour prendre le pouvoir sur votre psychisme, le prédateur va bien sûr chercher à utiliser la parole. 

Voici quelques techniques évoquées (plus en détail) dans le livre :

La persuasion à tout prix ;

Le mensonge ;

L’injonction paradoxale ;

Les faux bons conseils ;

La confusion ;

Le brouillage des niveaux de communication ;

Les phrases non terminées ;

L’excès de détails inutiles ;

Les silences agressifs ou inappropriés ;

Le cynisme et la dérision ;

La critique excessive de l’autre, des proches ;

Le pessimisme ;

Le désintérêt pour les propos d’autrui (voire le dénigrement) ;

Etc.

Ce type de personne peut également très bien ne pas tenir ses promesses et ne pas en avoir cure. La promesse lui sert à un moment X pour obtenir ce qu’il veut, puis il l’oublie aussi vite que sa dernière paire de chaussettes. Sa parole n’a pas de valeur.

Il sait aussi très bien jouer des rôles (cela va de pair avec le mensonge). Plusieurs « jeux » sont présentés :

Le larmoyant ;

Le fuyant ;

L’ordinateur ;

Les lectures de pensée ;

Le chantage ;

L’exagération ;

L’art d’avoir toujours raison.

— les armes non verbales

Les personnalités manipulatrices peuvent et savent souvent jouer des aspects non verbaux de la communication. 

Ils joueront l’indifférence ou moduleront leur voix pour vous faire comprendre qu’ils n’ont cure de ce que vous dites, par exemple… Ils peuvent aussi lever les yeux au ciel, bâiller, etc.

Autre attitude gênante et destructrice : leur imprévisibilité. Ils peuvent générer une tension à tout moment dans la conversation, de façon parfois presque imperceptible. 

Bien sûr, la violence fait également partie de leurs outils : bris de verre, jets divers, volonté de faire mal et surtout d’apeurer la personne qui lui fait face.

Chapitre 3. … Et leurs proies

Sylvie Tenenbaum affirme qu’il n’existe pas de « portrait type » de victime. Elle décide donc de se limiter à des témoignages de personnes qui sont tombées aux mains d’une secte, qui ont connu des violences de couple ou qui ont fait l’objet de maltraitance infantile.

Qui sont les victimes des prédateurs ?

Elle dresse néanmoins une liste de « points communs entre les victimes » qui offre la possibilité de s’orienter un peu. Pour retrouver ces traits de personnalités, rendez-vous p. 142-146.

Puis, l’auteure commence par évoquer le sort des enfants. Elle fait part de plusieurs histoires. Notamment, celle de :

Frédéric, 44 ans, qui « se réveille » après la mort de son père ;

Caroline, 40 ans, qui a reproduit avec son mari ce que sa mère lui faisait subir ;

Nicole, 63 ans, qui avoue ne pas « savoir vivre » ;

François, 51 ans, qui n’ose toujours pas avouer à ses parents qu’il va divorcer ;

Etc.

Sylvie Tenenbaum dresse également un tableau des symptômes des enfants sous emprise. Il y a, d’après sa présentation, une différence à faire selon que l’enfant a 7 ans ou moins. 

Voici les symptômes des enfants de moins de 7 ans :

Comportements modifiés et négatifs tels que tristesse, agitation ou repli sur soi ;

Trouble anxieux ;

Trouble du comportement alimentaire ;

Manifestations (par le jeu ou autre) de violence ;

Régressions dans le développement (au niveau de la propreté ou du langage, par exemple) ;

Psychosomatisations (douleurs corporelles) telles que des nausées, des migraines, etc.

Sur un plan plus théorique, il est utile d’analyser le mythe de la famille parfaite et de comprendre toute l’importance du rôle de l’amour pour les enfants. C’est pour eux une question de survie.

Si l’amour est conditionné à du chantage ou d’autres attitudes négatives, la construction de soi devient beaucoup plus difficile et toutes sortes de problèmes ou pathologies psychiques peuvent en découler.

L’auteure évoque enfin l’École de Palo Alto et son analyse systémique. Dans une famille, un individu peut devenir un « patient désigné », c’est-à-dire un être qui va jouer le rôle de thermostat ou de régulateur familial. 

Dans une famille dysfonctionnelle, l’enfant peut être amené à jouer ce rôle et il est très difficile de s’en défaire, même à l’âge adulte.

Comment devient-on adepte d’une secte ?

« Ils sont encore trop nombreux ceux qui subissent les ravages des sectes, malgré tous les drames médiatisés. Les personnes embrigadées ne sont pas moins intelligentes que vous et moi. » (Se libérer de l’emprise émotionnelle, Ch. 3)

Selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (la Miviludes), il existe trois types de victimes de secte :

Tout d’abord, les adeptes eux-mêmes, qui ne reconnaissent pas leur statut de victime, car ils sont fascinés par le gourou et pris dans la communauté ;

Ensuite, les anciens adeptes qui demeurent fragiles de longues années après leur endoctrinement et craignent parfois des représailles ;

Enfin, les familles des victimes elles-mêmes, qui se sentent démunies et perdues face à ce phénomène.

L’endoctrinement à une secte fonctionne selon le principe de soumission à l’autorité. Sylvie Tenenbaum rappelle la célèbre expérience de Stanley Milgram. 

Celui-ci montra dans les années 1960 qu’un grand pourcentage de personnes (90 %) était susceptible de se soumettre à l’obéissance d’un tiers autoritaire sans exposer de résistance, même quand cette obéissance pouvait entraîner un mal pour autrui.

Tout au long du chapitre (et même du livre), l’auteure prend aussi l’exemple du film La secte de Waco (réalisé par Dick Lowry, sorti en 1993). Dans ce film, un faux prophète du nom de David fait preuve d’un grand pouvoir de séduction pour convaincre des personnes — et notamment Jason — de le rejoindre. Pour ce faire, il lui promet qu’il trouvera dans la communauté la famille aimante qu’il n’a jamais eue.

L’enfer au cœur de l’alcôve

Venons-en aux relations de couple. Ici encore, il n’y a pas de profil type. La vie amoureuse peut prendre une tournure inattendue sans que nous y soyons préparés ou « prédestinés ». 

Or, une fois à l’intérieur d’une relation toxique, il peut être très difficile d’en sortir. La violence psychique et/ou physique conduit à la solitude, à la soumission totale et à l’adaptation aux désirs d’autrui.

Les victimes peuvent connaître les symptômes suivants :

Une profonde souffrance psychique et affective ;

Des conduites addictives ;

Un état de sidération ;

Des difficultés à communiquer ;

Une baisse d’énergie ;

Un affaiblissement de l’estime de soi ;

De la somatisation ;

Etc. 

Attention : ces symptômes (dont la liste est plus longue) ne sont pas tous visibles chez les victimes et peuvent avoir des intensités variables.

Souvent, les victimes conservent également l’espoir que les choses finiront par s’arranger et que la personne maltraitante redeviendra gentille, censée. Cet espoir est lié à une peur de l’abandon et de la solitude.

Pour ne rien arranger, les victimes sont régulièrement dans le déni et sous l’illusion du biais de confirmation. Elles sélectionnent les faits qui les arrangent et oblitèrent les autres. Pour plus d’informations sur ce type de biais, lisez Système 1 / Système 2 de Daniel Kahneman.

À l’inverse, cela peut aussi arriver aux proches. Ceux-ci peuvent croire le manipulateur davantage que la victime. Également pris dans les filets rhétoriques de la personne prédatrice, ils utiliseront les faits qu’ils connaissent pour mettre en doute la parole de celui ou celle qui souffre.

Par exemple :

« Elle est vraiment agréable, je l’ai vue récemment, tu as de la chance de l’avoir rencontrée. »

« C’est l’homme le plus gentil que je connaisse. »

Il n’est alors vraiment pas facile de s’en sortir. Et il peut être complexe de prouver les maltraitantes vécues.

« Comme les victimes, les prédateurs ont souvent une faille narcissique qu’ils repèrent très vite car ils la reconnaissent : c’est par là qu’ils entrent pour en prendre possession (…). Ainsi un prédateur saura repérer une personne dépendante qui se sentira en sécurité devant son assurance. La séduction s’opère déjà à cet instant : chacun répondant au désir/besoin de l’autre. La suite est prévisible : le jeu de dupes peut s’installer, l’un ne pensant qu’à donner, l’autre à prendre et à assurer son ascendant. » (Se libérer de l’emprise relationnelle, Ch. 3)

Vous pourrez découvrir plusieurs témoignages en fin de chapitre :

Arthur, 35 ans, qui ne peut s’occuper de ses enfants sans subir les foudres de sa femme ;

Daniel, 45 ans, dont la relation amoureuse difficile a déteint sur son travail ;

Pascale, 36 ans, qui fait les frais professionnels d’un refus de relation avec un collègue ;

Françoise, 60 ans, étouffée par l’amour et le culte maternels.

Chapitre 4. En finir avec l’emprise

Les chapitres précédents ont permis de se familiariser avec les mécanismes de l’emprise. Il ne s’agit pas de dire que « cela se passe partout ». Au contraire, il est important de pouvoir discerner les relations qui sont nocives et toxiques de celles qui ne le sont pas.

Nous avons également vu que le changement est difficile. Il l’est pour la victime, qui peut vivre dans le déni ou rester fascinée par la personne dominatrice. Mais il l’est surtout pour le manipulateur lui-même qui, à vrai dire, aurait trop à y perdre.

Dans ces circonstances, une solution s’impose : ne plus chercher à faire vivre ce lien néfaste. Si cela vous arrive, vous devez fuir et vous reconstruire.

Éviter de devenir une victime

Mais avant d’en arriver là, vous pourriez — et devriez — ouvrir l’œil. Nous avons vu que ce type de relation dysfonctionnelle peut apparaître dans bien des secteurs de la vie personnelle et professionnelle.

Il est donc particulièrement important de cultiver son esprit critique. Soyez particulièrement vigilant lorsqu’un médecin, officiel ou non, vous promet monts et merveilles en matière de guérison. 

Agissez de même avec des professionnels de la relation tels que les coachs. Le coaching de vie, par exemple, peut être d’une grande aide. Cependant, il y a, comme partout, des charlatans.

Voici 4 bonnes pratiques pour éviter la crédulité face à ce type de situation :

De préférence, optez pour un professionnel reconnu, dont vous pouvez vérifier les références ;

Si possible, ne participez pas à de longs séminaires (plus d’une journée) si vous ne connaissez pas les animateurs ;

Ne faites pas confiance aux personnes qui vous assurent que vous pouvez, comme eux, devenir professionnel « en X » après quelques heures seulement de formation ;

De façon générale, prenez toujours des renseignements (et pourquoi pas des avis complémentaires) avant tout engagement.

Dans les relations interpersonnelles, il est capital d’apprendre à reconnaître une personne sous emprise, mais aussi repérer le phénomène d’emprise sur vous-même et, bien sûr, à reconnaître les comportements toxiques d’autrui. 

En plus des chapitres précédents, Sylvie Tenenbaum propose quelques listes d’attitudes à tenir à l’œil (comme elles répètent partiellement le propos, nous ne les reproduisons pas ici. Vous pouvez consultez p. 195-201).

L’auteure propose également une liste de stratégies à éviter, car elles risqueraient d’approfondir l’emprise. Les voici :

Perdre son sang-froid ;

Lutter verbalement ;

Faire preuve d’empathie ;

Faire la leçon ;

Être encore plus dévoué ;

Vouloir comprendre à tout prix ;

Baisser les bras.

À la place, vous aurez plutôt intérêt à :

Noter précisément ce que vous subissez ;

Rechercher des personnes de confiance ;

Refuser de vous justifier ;

Savoir dire non ;

Etc. (plus de stratégies p. 215-216).

Sortir de l’emprise

Cela demandera de l’effort et engendrera, peut-être, de la tristesse. Mais n’oubliez pas que vous le faites pour vous sauver vous-même.

Le premier pas consiste souvent à avertir un proche et/ou à accepter l’aide qui est proposée. Cela signifie que vous avez déjà pris conscience et êtes sorti du déni.

Au travail, mieux vaut agir rapidement. Si vous avez pris des notes, que vous avez des témoins et des preuves (tels que des mails envoyés), ces documents vous seront très utiles — que vous décidiez de porter l’affaire devant la justice ou non (vous pouvez vous contenter d’une menace).

Deux cas nous montrent l’importance de parler rapidement :

Virginie, 34 ans, a eu le courage de solliciter le médecin du travail et sa DRH ;

Arnaud, 37 ans, a parlé de sa relation difficile avec sa collègue auprès de sa famille, qui l’a aidé à entamer des démarches officielles.

Bien sûr, si vous ne voyez pas vers qui vous tourner directement autour de vous, vous pouvez aussi vous adresser à des organismes spécialisés, tels que :

Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) ;

Violences conjugales ;

Institut de victimologie ;

Association de défense contre le harcèlement moral (ADCHM) ;

Miviludes ;

Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI) ;

Maltraitance des enfants et des mineurs (composez le 119) ;

La police (appel 17 ou 112) ;

Violence Femmes Info (appelez le 3919) ;

SOS anti-manipulateurs ;

Etc.

Se reconstruire

Décider de s’aimer soi-même ; considérer que commencer à vivre est mieux, que c'est un devoir envers soi-même. Voilà de profonds changements d’attitude, préludes à la libération.

« Si l’on ne met pas tout en œuvre pour parvenir à vivre mieux, en prendre la décision n’est pas suffisant. Quelle que soit la situation d’emprise vécue, il est fondamental de se sentir soutenu, guidé. C’est le rôle des proches, avec l’aide du thérapeute (pas un coach, donc ce n’est pas le métier). » (Se libérer de l’emprise émotionnelle, Ch. 4)

Parfois, vivre auprès de ses proches durant une durée déterminée pourra aider à « sortir de la terreur », surtout si des risques de représailles sont probables.

Le thérapeute aidera en posant des questions claires et en faisant preuve de patience. Il aidera le patient à sortir de sa pudeur et de la minimisation, voire du déni ou de la mémoire traumatique. 

Parfois, le travail psychologique devra aller creuser dans l’enfance pour trouver la trace d’anciennes relations toxiques. Cet exercice aidera le patient à sortir plus durablement de l’emprise plus récente.

Ici encore, quelques témoignages sont mis en avant par Sylvie Tenenbaum :

Océane, 40 ans, a fait un long travail pour comprendre pourquoi elle avait entretenu une relation toxique avec son mari et comment en sortir ;

Anastasia, 47 ans, éprouve des difficultés à se séparer de son compagnon, mais elle sait que c’est le seul véritable choix possible ; 

Fabrice, 31 ans, s’est senti profondément trahi par Laura — et pourtant, elle lui manque encore. Mais il est bien décidé à changer de vie et à se prendre en main.

Ces exemples montrent que « le processus d’emprise peut psychiquement perdurer après la sortie de la relation ». Pour Sylvie Tennebaum, qui s’oppose ici à l’avis d’autres thérapeutes, le pardon ne peut aider à mettre fin à ces réminiscences. Au contraire : ce serait comme une double peine pour la victime.

Comme il ne peut généralement rester seul très longtemps, l’ « empreneur » aura souvent retrouvé quelqu’un d’autre rapidement. Quand cela arrive, c’est une chance pour l’ex-victime, car cela lui évite le risque de « rechute ».

Dernier point : comment sortir de l’emprise du prédateur intérieur ? Nous parlons ici d’une figure d’autorité qui veut faire la loi dans notre tête et réguler nos moindres faits et gestes.

Selon l’auteure, « suivre son intuition, ses antennes, peu importe le nom, est l’antidote ». Votre instinct est votre meilleur guide pour vous y opposer.

Peu à peu, vous gagnerez en force en ne lui répondant plus par la positive. Il ne disparaîtra sans doute jamais complètement, mais il se fera plus faible à mesure que vous aurez retrouvé votre « fil rouge » intérieur.

Conclusion. L’emprise n’est pas une fatalité

Sortir d’une situation d’emprise est un acte de résilience. 

« Les ailes brisées se réparent : recouvrer l’idée de sa dignité autorise la sortie de la cage. Car il ne s’agit pas d’abandonner un abri sûr, un amour sincère, une amitié loyale, une relation de qualité, mais des illusions. Il faut savoir laisser derrière soi ce qui fait souffrir. » (Se libérer de l’emprise émotionnelle, Conclusion)

Se défaire du joug de l’emprise est un geste de libération existentielle. Une fois réalisé, ce geste vous redonne les clés de votre vie. Vous pouvez enfin vous demander le sens que vous voulez lui donner et œuvrer librement à reconstruire votre existence.

Conclusion sur « Se libérer de l’emprise émotionnelle » de Sylvie Tenenbaum :

Ce qu’il faut retenir de « Se libérer de l’emprise émotionnelle » de Sylvie Tenenbaum :

Ce livre aide à se souvenir de plusieurs choses :

Nous pouvons tous « tomber » sous l’emprise d’un manipulateur ;

Il convient d’être prudent, à la fois dans les domaines de la vie professionnelle et personnelle ;

Heureusement, nous pouvons repérer certains traits afin de reconnaître les personnes nocives ;

Et nous pouvons également rester attentifs aux victimes et à leurs symptômes, afin de les aider si nécessaire ;

La sortie de l’emprise est un processus souvent long et difficile ;

Mais ce n’est pas une fatalité — Il est possible de se protéger et de retrouver sa liberté !

Points forts :

Une présentation soignée et claire ;

De nombreux témoignages de patients ;

Une explication simple des concepts issus de la psychologie ;

Des listes de traits caractéristiques ou de symptômes.

Point faible :

Je n’en ai pas trouvé.

Ma note :

★★★★★

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Thu, 07 Dec 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12685/Se-librer-de-lemprise-motionnelle
Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital http://www.olivier-roland.fr/items/view/12683/Russir-sa-vie-grce-au-minimalisme-digital

Résumé de «  Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital » de Cal Newport : un guide clair et pratique qui vous dira tout ce que vous avez besoin de savoir sur les effets du glucose sur votre santé et votre bien-être et vous enseignera à modifier simplement vos habitudes pour gagner en énergie, perdre du poids et résoudre certains problèmes de santé.

Par Cal Newport, 2020, 256 pages.

Titre original : « Digital Minimalism: choosing a focusing life in a noisy world. »

Chronique et résumé de « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital »

Introduction

À la suite de son premier ouvrage, le best-seller international Deep Work, de nombreuses personnes ont contacté Cal Newport. Elles s’inquiétaient de l’influence des outils numériques non seulement sur leur vie professionnelle, mais personnelle.

N’ayant pas vraiment l’habitude d’utiliser son smartphone ou les réseaux sociaux, l’auteur dut mener l’enquête pendant plusieurs mois pour se rendre compte, par lui-même, de l’ampleur du phénomène.

Comme d’autres, il constata d’abord plusieurs problèmes :

Surutilisation des outils ;

Perte d’autonomie ;

Réduction du bien-être ;

Encouragement à des comportements néfastes et émotions négatives ;

Détournement d’activités plus positives (loisirs, etc.).

Mais bien sûr, ces outils apportent aussi leur lot de bénéfices, sans quoi il ne serait pas si difficile de s’en passer. Néanmoins, globalement, les effets psychologiques sont inquiétants.

Or, pour Cal Newport, les solutions modestes — désactiver les notifications, par exemple — ne sont pas suffisantes. Alors, comment agir ?

Sa proposition est plus profonde. Pour autant, il ne suggère pas de rompre avec toute technologie ni d’en faire une critique radicale. 

Après réflexion, il conseille d’opter pour le minimalisme digital. 

Inspirée notamment par la philosophie de la sobriété de Henri David Thoreau et du stoïcisme de Marc Aurèle, cette éthique (cette façon de vivre) a pour but de nous aider à réduire notre temps en ligne au strict nécessaire.

Partie 1. Principes

Chapitre 1 : Une course aux armements déséquilibrée

Ce n’est pas ce que nous voulons

Lorsque Facebook ou l’iPhone sont devenus disponibles au grand public, personne ne s’attendait à ce que ces dispositifs modifient autant nos vies. 

Nous pensions que Facebook nous aiderait à retrouver nos vieux copains de classe et que l’iPhone nous permettrait de téléphoner et d’écouter de la musique.

Pourtant, Facebook est devenu un réseau social addictif boosté aux « J’aime » et l’iPhone est devenu un ordinateur de poche multifonctionnel rempli d’applications plus ou moins utiles.

Ces changements « nous sont tombé dessus sans que nous le voulions vraiment », dit l’auteur. Or ces dispositifs ont peu à peu modifié profondément nos comportements.

Et il faut noter un autre point important : « les gens ne succombent pas aux écrans par paresse, mais parce que des milliards de dollars ont été investis dans ce but ».

Face à cette tentative puissante de capter notre attention, nous nous sentons souvent un peu perdus. Et ce qui est en jeu, c’est bien la perte de contrôle ou — pour le dire d’un mot plus savant — la perte d’autonomie.

Producteurs de tabac en T-shirt

Les gourous de la Silicon Valley ne sont pas des anges venus aider l’humanité, comme ils aiment à se présenter.

En fait, ils ressemblent plutôt à des dealers ou à des propriétaires de casino. Comme un ancien ingénieur de Google l’a fait remarquer, votre smartphone est un peu comme une « machine à sous » fourrée dans votre poche.

Autrement dit : les milliards de dollars dépensés par les promoteurs de ces dispositifs numériques (du smartphone lui-même aux applications telles que Google, Amazon, Facebook, etc.) le sont dans un but précis : vous rendre accro. 

Cal Report ose donc le mot : les outils numériques créent de — ou plutôt des — addictions. Certes, celles-ci sont de nature « modérée », mais néanmoins préoccupante.

Pour étayer son affirmation, il se base sur les travaux du psychologue Adam Atler. 

Celui-ci montre que les entreprises citées plus haut cherchent à opérer au niveau de deux mécanismes classiques de l’addiction comportementale :

Le renforcement positif intermittent ;

Le besoin d’approbation sociale. 

Dans le livre, l’auteur prend plusieurs exemples pour expliciter ces processus psychologiques. 

Une course aux armements déséquilibrée

Face à la puissance de tir de ces firmes technologiques, les individus se sentent — nous l’avons dit — souvent impuissants. Pourtant, nous avons les moyens de résister. 

Il nous faut pour cela mettre en place une stratégie sérieuse, munie d’un plan concret d’actions. Nous allons en présenter les grandes lignes dans le chapitre qui suit.

Chapitre 2 : Le minimalisme digital

Une solution minimale

Voici comment Cal Report définit le minimalisme digital : 

« Philosophie de l’usage des technologies dans laquelle vous concentrez votre temps passé en ligne sur un petit nombre d’activités soigneusement choisies et optimisées, très propices à ce qui est important pour vous, et vous renoncez d’un cœur léger à tout le reste. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 42)

Cette philosophie pratique requiert de mettre en place des analyses coûts/bénéfices : qu’est-ce qui m’intéresse le plus entre x et y ?

Par exemple : le soir, est-ce que je préfère passer mon temps à scroller Facebook ou raconter une histoire à ma fille ? Qu’est-ce qui, pour moi, fait le plus de différence positive ?

Cette façon de voir les choses n’implique pas de renoncer à tous les avantages offerts par le numérique. Mais elle impose un choix drastique et conscient sur la meilleure manière d’utiliser ces technologies.

L’auteur rapporte les cas de plusieurs personnes qui se sont converties au minimalisme digital. Certaines d’entre elles ont délibérément choisi de rester partiellement connectées, que ce soit pour leur travail ou pour rendre possible certaines activités de loisir, notamment.

Les principes du minimalisme digital

Voici les 3 principes mis en avant par Cal Report dans son ouvrage :

L’encombrement coûte cher : tant au niveau financier que symbolique (les inconvénients ou petits bénéfices à court terme par rapport aux bénéfices réels ou à long terme).

L’optimisation est importante : utiliser une technologie, pourquoi pas ; en faire usage de la meilleure manière possible en fonction de nos objectifs, c’est mieux.

L’intentionnalité est satisfaisante : être capable de se montrer déterminé et volontariste face au numérique apporte en soi une satisfaction et donne plus de sens à la vie quotidienne.

Un argument en faveur du principe numéro 1 : la nouvelle économie de Thoreau

Henri David Thoreau est mondialement connu pour son ouvrage Walden ou la vie dans les bois. Ce philosophe états-unien de la fin du XIXe siècle voulait expérimenter un autre type d’existence, plus simple et plus sobre.

Ce qu’il a fait en partant vivre plusieurs années dans une cabane, construite par ses soins, dans les bois de Walden Pond. 

Le récit de son expérience n’est pas seulement empreint de poésie et d’amour de la nature. Il est également riche en considérations domestiques sur la meilleure manière de gérer les ressources à sa disposition.

Henri D. Thoreau prend grand soin à comptabiliser ses dépenses et à noter, dans un carnet, le temps passé à accomplir ses activités quotidiennes.

Cette économie est basée sur un critère simple et nouveau : des « unités de vie ». Est-ce que le temps passé à faire quelque chose vous rapporte un bénéfice substantiel ou modeste ? Est-ce que ce n’est pas, tout simplement, du temps gâché ?

Cette façon de calculer amène le philosophe à refuser tout encombrement. Comme le résume Cal Newport :

« Nous sommes facilement séduits par le mince profit offert par la toute dernière appli ou le tout dernier service, mais nous oublions son coût exprimé dans la ressource la plus importante que nous possédions : les minutes de notre vie. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 53)

Un argument en faveur du principe numéro 2 : la courbe des rendements

En économie, la loi des rendements décroissants stipule qu’arrivés à un certain stade de production, les investissements supplémentaires n’aboutiront plus à des bénéfices substantiels.

Autrement dit : il existe une limite naturelle à la production, un seuil au-delà duquel il est inutile de vouloir aller (à moins de vouloir perdre son argent et son temps).

Si nous considérons sous cet angle notre usage des technologies, nous pouvons nous rendre compte qu’il est possible de faire mieux avec moins. 

Souvent, l’accroissement de temps et (parfois) d’argent dépensés en ligne n’augmente pas les bénéfices que nous retirons de cette activité virtuelle. 

Il y a donc un espace d’optimisation à explorer. Par exemple : 

Nous pouvons choisir de passer moins de temps sur Netflix en nous limitant à un visionnage en couple ou en groupe (bénéfice accru et gain de temps) ;

Nous pouvons supprimer les applications de médias sociaux de nos téléphones et ne consulter nos comptes qu’à partir d’un navigateur internet, à des heures précises (gain de temps pour une satisfaction égale, voire supérieure).

C’est à vous d’essayer : vous arriverez à trouver votre bon dosage personnel par essais/erreurs. 

Un argument en faveur du principe numéro 3 : les leçons du pirate amish

Nous pensons souvent que les Amish vivent reclus du monde moderne et sont farouchement opposés à la technologie. 

C’est faux ! L’auteur rapporte plusieurs témoignages de personnes ayant vécu dans des communautés Amish et qui rapprochent leur usage de la technologie des makers et des hackers.

En fait, la communauté Amish cherche à éviter les effets néfastes des techniques sur les individus et l’ensemble du groupe. Le confort compte moins que l’unité et la pérennité du vivre-ensemble.

Bien sûr, cet exemple a des limites. Les restrictions peuvent être trop fortes et l’inégalité des membres de la communauté (notamment des femmes) pose problème.

Toutefois, il y a un point à en retenir d’une incursion dans les communautés Amish ou mennonites (que l’auteur évoque également) : les personnes qui assument leur choix face aux technologies en retirent un grand sentiment de bien-être et d’autonomie.

Nouveau regard sur un conseil ancien

« Moins peut signifier plus », résume Cal Newport.

Ce principe n’est pas nouveau, mais il peut être à nouveau mis à profit dans nos façons d’utiliser les technologies digitales. 

Ne succombons pas aux sirènes du technomaximalisme : plus d’informations, plus de connexions, plus d’options…

Apprenons au contraire à « faire le grand ménage » numérique !

Chapitre 3 : Le grand ménage numérique

Comment devenir (vite) minimaliste

Voici la proposition d’action numéro 1 de Cal Newport. Un grand ménage numérique en 3 temps : 

Dites stop à tous vos appareils pendant 30 jours (digital detox) ;

Pendant ce temps, redécouvrez d’autres activités qui vous plaisent ;

Une fois cette période terminée, faites le point et réintroduisez les technologies dans votre vie seulement après avoir fait le point sur leur valeur et la façon dont vous pouvez les optimiser.

L’auteur a demandé à sa communauté de faire l’expérience : 1600 personnes ont répondu présentes ! 

Il tire deux conclusions majeures de l’analyse de ces précieux témoignages :

D’abord, cela fonctionne — une large partie des participants ont affirmé que ce grand ménage avait un effet positif sur leur vie quotidienne ;

Ensuite, ce n’est pas facile — il y a eu des abandons et de mauvaises compréhensions des règles. Et c’est justement pourquoi il est nécessaire de préciser les étapes dans la suite du chapitre.

Étape numéro 1 : définissez vos règles technologiques

Il n’est pas question de se priver de toute technologie pendant 30 jours. Nous parlons ici des dispositifs numériques tels qu’Internet, les applications de réseaux sociaux, etc. Il est évident que vos ordinateurs, tablettes et smartphones sont concernés.

Par contre, nous ne parlons pas de votre four à micro-ondes ou de votre brosse à dents électrique…

Mais quid des jeux vidéos ou de la télévision (en particulier de Netflix), par exemple ? À vous de décider. Sachez toutefois que les participants à l’expérience de Cal Newport ont estimé, dans leur grande majorité, qu’elles devaient faire partie du grand nettoyage.

Une règle : ne supprimez que les technologies qui sont facultatives, c’est-à-dire qui ne mettent pas en péril votre vie personnelle ou professionnelle. 

Cela demande une réflexion préalable, car il faut distinguer dès ce stade entre le nécessaire et l’accessoire. 

Pour aller plus loin, voyez les nombreux exemples donnés par l’auteur. Vous repérerez ainsi où vous vous situez et comment vous pourriez mettre en place des stratégies pour séparer le nécessaire et le facultatif !

L’objectif est d’obtenir une liste de technologies « interdites », ainsi que des procédures opérationnelles pertinentes pour bien vivre la cure.

Étape numéro 2 : respectez trente jours de pause

La première semaine sera sans doute compliquée. La tentation sera grande d’aller jeter un œil à vos écrans, mais résistez !

Une fois ce temps passé, vous aurez la sensation d’être libéré d’une emprise. Cela vous permettra de préparer sereinement la phase 3.

Attention : il ne s’agit pas d’une simple digital detox. Autrement dit, il ne s’agit pas de se réprimer, puis de retourner aux mêmes habitudes.

Durant les 30 jours de pause, comblez le temps nouvellement acquis par des activités plus riches de sens. Faites l’effort de sortir de zone de confort, explorez de nouveaux horizons ou retrouvez des activités qui vous tenaient à cœur. 

Si vous savez quelles sont les activités qui vous nourrissent le plus, vous aurez moins de mal à acquérir cette autonomie face au numérique. Pourquoi ? Car vous saurez ce qui compte pour vous et vous apporte une satisfaction authentique.

Étape numéro 3 : réintroduisez les technologies

Ça y est : vous avez « réinitialisé votre vie numérique », comme le dit Cal Newport. Maintenant, que faire ? Eh bien, c’est le moment de reconsidérer avec soin vos usages des technologies digitales.

Pour vous décider, appliquez un filtre en trois étapes — c’est le « sélecteur de technologies minimalistes ». Pour qu’elle revienne dans votre vie, une technologie numérique doit être :

Au service de quelque chose qui a une réelle importance pour vous (et non simplement vous offrir un avantage quelconque) ;

Le meilleur moyen d’obtenir la valeur définie au point un (sinon, remplacez-la par une autre méthode) ;

Spécifiquement limitée dans son usage (à la fois au niveau du temps que vous y passerez et de la manière dont vous l’utiliserez).

« Ce processus vous aidera à cultiver une vie numérique dans laquelle les nouvelles technologies seront au service de vos valeurs profondes au lieu de les subvertir sans votre consentement. C’est lors de cette réintroduction soigneuse que vous prenez les décisions réfléchies qui feront de vous un minimaliste digital. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 85)

Partie 2. Actions

Chapitre 4 : Passez du temps seul

Quand la solitude sauvait la Nation

Le président Lincoln, premier président des États-Unis, ne passait que 6 mois sur l’année à la Maison-Blanche.

Pourquoi ? Car il avait besoin de solitude.

À la Maison-Blanche, il était sommé de prendre des décisions rapides. Il ne pouvait pas non plus se dérober au public qui souhaitait lui rendre visite afin de lui demander telle ou telle chose.

Par contre, tranquillement installé dans son cottage, il pouvait penser à son aise. Était-ce pour se laisser aller à des pensées futiles ?

Non ! C’est sans doute grâce à ces moments cruciaux de solitude qu’il fut capable de prendre certaines des décisions les plus importantes de son mandat ; certains choix majeurs pour le pays tout entier.

Le prix de la solitude

La solitude a souvent une connotation négative. Pourtant, comme l’expliquent Raymond Kethledge et Michael Erwin dans leur livre à succès Lead Yourself First, elle recèle un grand nombre de bienfaits.

Pour ces auteurs, la solitude est avant tout un état subjectif. Peu importe l’environnement, c’est-à-dire que vous soyez effectivement isolé ou non. C’est ce qui se passe dans votre cerveau qui compte.

En fait, la solitude est un état de concentration sur vos propres pensées. Une chose que savaient déjà de nombreux artistes et intellectuels. 

Mais nous devrions redécouvrir cette vertu : se désencombrer de la surcharge cognitive infligée par d’autres pour cultiver sa propre pensée originale et créative.

À l’heure actuelle, « cette surcharge est de plus en plus auto-infligée par notre préférence pour les distractions de l’écran numérique ». 

Que perdons-nous ? Outre l’émergence de nouvelles idées et une meilleure compréhension de soi, la solitude apporte une proximité nouvelle avec les autres. C’est-à-dire ?

Eh bien, cela signifie que nous ne pouvons « goûter » (profiter, mais aussi évaluer) nos relations intimes que par contraste avec les moments de solitude.

Privation de solitude

Ce constat de manque de solitude à l’ère moderne n’est pas nouveau. Le bruit, la fureur des villes nous éloigne d’un rapport de proximité avec nous-mêmes.

Pour Cal Newport, le phénomène s’est aggravé avec l’iPod, puis le smartphone. Un simple coup d’œil à notre écran pour vérifier nos notifications (ou autre chose) nous éloigne de notre solitude.

L’auteur forge un concept pour marquer le problème. Il nomme cette incapacité à être seul « privation de solitude » et le définit de la manière suivante :

« État dans lequel le temps passé seul avec vos propres pensées sans apport d’autres esprits est presque nul. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 102)

L’obsession de la connexion avec autrui, amplifiée par les réseaux sociaux, est une mauvaise chose. Les plus jeunes générations en souffrent. Les études en ce sens commencent à abonder. Cal Newport en résume plusieurs.

La cabane connectée

Revenons à David H. Thoreau, ce philosophe qui vécut un temps dans les bois. En fait, il ne vivait pas complètement isolé. Loin de là ! Sa cabane était visible depuis la route et il n’avait qu’à marcher une petite trentaine de minutes pour rejoindre la ville. 

Le lieu, qui plus est, était fréquenté par des randonneurs. Ses amis et sa famille venaient également lui rendre visite. L’homme était donc rarement seul. 

Pourtant, analyse Cal Newport, sa décision de vivre en ces lieux procède d’une volonté de se retrouver dans un état de solitude. La présence de la nature l’aidait à se plonger dans sa pensée et à retrouver ses capacités d’observation.

En fait, c’est l’alternance entre connexion et solitude qui importe le plus. Ce dosage rend la vie plus savoureuse et vous bénéficiez davantage à la fois de la compagnie et de la puissance de votre propre esprit. 

Les propositions d’actions qui suivent sont conçues pour vous aider à générer ce cycle connexion-solitude. À vous de les adapter comme bon vous semble.

Action : laissez votre téléphone à la maison

Vous n’avez pas votre téléphone avec vous ? Et alors ? Est-ce vraiment un drame ? Respirez, détendez-vous. Vous n’en avez pas besoin dans l’immédiat.

Et si vous alliez vous balader sans lui ? Et pourquoi pas, même, le laisser à la maison toute une journée… Au minimum, si cette solution est trop compliquée, laissez-le dans la boîte à gants de votre voiture.

Il n’est pas question de vous débarrasser de votre téléphone, non. Mais d’expérimenter de temps à autre la vie sans lui. Si vous avez 40 ans ou plus, vous vous souvenez sans doute que vous pouviez sans peine le faire il y a quelques années encore.

Action : faites de longues marches

De nombreux philosophes adorent la marche. C’est le cas de Friedrich Nietzsche, mais aussi de Jean-Jacques Rousseau, entre autres.

Vous pouvez vous promener pour différentes raisons. Cal Newport rapporte qu’il aime marcher pour profiter du beau temps ou aller à la rencontre de lieux qui lui rappellent des souvenirs. 

Elles aident à penser et à se maintenir en forme. Elles sont surtout, pour le sujet qui nous intéresse ici, une source de solitude incomparable. Marcher régulièrement améliore grandement le bien-être pour toutes ces raisons.

Action : écrivez-vous des lettres

L’auteur évoque également une autre habitude personnelle : il tient un carnet personnel. Adepte de la marque Moleskine, il rédige dans ses carnets, année après année, ses idées, projets et réflexions diverses.

Plus généralement, la « pratique de réflexion par l’écriture » est quelque chose que mettait déjà en place le président Dwight D. Eisenhower, ou Abraham Lincoln, par exemple.

Peu importe le support et le genre (épistolaire ou non) : « l’essentiel est l’acte d’écrire lui-même », affirme l’auteur. En effet, en écrivant, vous vous concentrez et rejetez temporairement au-dehors de vous toutes les sollicitations étrangères — et notamment numériques.

Chapitre 5 : Ne cliquez pas sur « J’aime »

Le plus grand duel sportif

Vous pensiez que pierre-papier-ciseaux était un jeu bête et dénué d’intérêt ? 

Détrompez-vous ! Non seulement il en existe une ligue nationale américaine, qui a ses joueurs vedettes et ses tournois, mais il apparaît également que ce « sport » est exigeant et épuisant.

Pourquoi ? Car, en réalité, ce jeu peut receler des trésors de psychologie humaine. En tout cas, les meilleurs joueurs doivent avoir de bonnes compétences en analyse des comportements et savoir communiquer de façon subtile pour influencer autrui.

Bref, ce jeu implique — mine de rien — des raisonnements sociaux complexes. Ceux-ci sont essentiels à notre existence. Nous devrions donc en prendre soin en limitant l’interférence négative des outils numériques.

L’animal social

Cal Newport rapporte les études de sciences cognitives de l’équipe du psychologue Matthew D. Lieberman. 

Les résultats sont sans appel : notre cerveau (le réseau « par défaut ») consacre une énergie importante à « comprendre l’esprit des autres, y compris leurs sensations et leurs intentions ». 

En bref, comme les joueurs professionnels de pierre-papier-ciseaux, nous cherchons sans cesse à lire les pensées d’autrui. Une conclusion s’impose : comme le disait déjà le philosophe Aristote 4 siècles avant notre ère, nous sommes des « animaux sociaux ».

Nous pourrions penser que les outils numériques favorisent cette tendance, n’est-ce pas ? Et pourtant, ce n’est pas le cas. 

En réalité, les outils de communication numériques affaiblissent les liens et les échanges d’information — là où l’évolution biologique nous a habitués à des interactions riches en face à face.

Le paradoxe des médias sociaux

Les réseaux sociaux sont-ils en cause directement ? Ses promoteurs défendent l’idée que ce qui pose problème n’est pas l’outil en soi, mais sa mauvaise utilisation. Ce n’est toutefois pas si sûr.

Cal Newport s’appuie sur plusieurs études et articles pour faire le point. Il en résulte un étrange paradoxe que l’auteur exprime en ces termes : « les médias sociaux vous donnent le sentiment d’être à la fois connecté et solitaire, heureux et triste ».

Pour l’auteur, qui cherche ici à cerner où se trouve le problème, le problème vient du fait que les réseaux sociaux peuvent contribuer à détacher les personnes des activités du monde réel, « hors réseau ». 

En bref : un « J’aime » ne vaudra jamais un café en face à face avec un ami… Pourquoi ? Car nous avons besoin, en tant qu’animaux sociaux, d’une socialité plus intense. 

Celle-ci est certes plus difficile à mettre en place, et il est souvent plus facile de choisir la version « rapide » en ligne, qui donne des résultats immédiats. Pourtant, le bénéfice à long terme d’une rencontre en chair et en os est bien plus grand.

Autre point : nous avons signalé plus haut les dangers de l’économie de l’attention. Les entreprises cherchent à utiliser notre besoin de reconnaissance et de socialité pour nous « attacher » à nos smartphones et applications. 

Les « J’aime » assurent cette fonction : vous recevez une notification pour vous prévenir que quelqu’un a mis un « J’aime » sous votre post et vous ne pouvez que difficilement vous empêcher d’y jeter un œil. Vous avez été « capté ». 

Reprenons la conversation

La conversation se distingue de la connexion. C’est ce qu’étudie Sherry Turkle dans son essai remarqué, Reclaiming Conversation. 

Dans la conversation, nous apprenons à écouter, à faire usage d’empathie ; nous utilisons le ton adapté et faisons preuve de nuance. Cela n’a pas cours dans les petites doses de connexion quotidiennes.

Selon l’auteure, il est toutefois possible de renouer avec la conversation. Certes, sa solution va globalement dans le sens du minimalisme digital. Toutefois, elle n’attire pas suffisamment l’attention sur l’importance d’un changement de comportement face à nos dispositifs numériques.

Pour aller plus loin, Cal Newport propose de parler de communication métaconversationnelle, un concept qu’il expose p. 140-143. Plus concrètement, voici les quelques actions qu’il vous propose de mener.

Action : ne cliquez pas sur « J’aime »

Le bouton « J’aime » a été inventé à l’origine par FriendFeed en 2007, puis repris par Facebook en 2009. 

Ce n’est pas seulement une façon simple de montrer son assentiment. C’est aussi et surtout une façon, pour les algorithmes mis au point par ces entreprises, de calculer précisément ce que vous préférez et de vous proposer des contenus (promotionnels ou non) en fonction de celles-ci.

Mais concentrons-nous sur l’intérêt du « J’aime » pour la communication. 

En fait, il n’apporte rien, ou vraiment pas grand-chose. Au lieu de converser et de nuancer votre propos, vous n’apportez qu’un seul bit d’information, sans saveur, à votre interlocuteur (si l’on peut encore l’appeler ainsi).

La méthode de Cal Newport est la suivante : au lieu d’y voir un moyen de saluer un ami, voyez le bouton « J’aime » comme un poison. Faites de même avec les petits commentaires inutiles du genre « Trop mignon !! ». 

Pourquoi ? Afin de préserver les relations à haute valeur ajoutée. Nous croyons pouvoir manier les deux — connexion à faible valeur et conversation à haute valeur —, mais les études montrent que ce n’est que rarement le cas.

Comment faire ? En prévenant, par exemple sur votre mur Facebook, que vous allez renoncer (au moins un temps) à ces petits gestes. Vous pouvez même expliquer pourquoi. 

Il y a de fortes chances pour que cela soit bien accueilli. Mais si certaines personnes doivent sortir de votre « orbite sociale », laissez-les s’en aller. 

Action : regroupez vos écritures

Quid des messages textuels ? Les SMS sont aujourd’hui devenus un moyen de communication privilégié. Pour un grand nombre d’entre nous, il serait difficile, voire impossible de s’en passer.

Cal Newport propose un compromis qu’il nomme le regroupement d’écritures. 

Comment le mettre en place ? 

Première étape : vous mettez votre téléphone en mode « Ne pas déranger » afin de couper l’arrivée des SMS et des notifications (il est possible de le faire tout en conservant, si vous le souhaitez, les appels urgents).

De cette façon, vous devez aller voir vous-même, quand vous le décidez, qui vous a écrit. Cette façon de faire vous libère d’avoir à regarder ou à répondre directement aux messages.

Deuxième étape : répondre à tous les messages en même temps. 

Vous serez certes moins disponibles, mais vous améliorerez la profondeur des relations. C’est un principe que vous pourrez également retrouver dans Cessez d’être gentil, soyez vrai ! 

Action : des heures ouvrables pour les conversations

Faites de même — ou presque — avec les conversations téléphoniques. Désignez des « heures ouvrables » au cours desquelles vous êtes disponible pour converser par téléphone (ou Skype, par exemple).

C’est assez simple à mettre en place et nous le faisions facilement auparavant, et pourtant nous avons presque oublié comment le faire ! Il suffit d’établir un créneau horaire pour s’appeler…

Dans l’idéal, réservez des plages fixes, afin d’aider autrui à mémoriser vos moments de disponibilité.

« La stratégie des heures ouvrables de conversation est efficace pour améliorer votre vie sociale, car elle surmonte le principal obstacle à une socialisation pleine de sens : la crainte d’ennuyer les gens en leur téléphonant. Les gens adorent les vraies conversations, mais cet écueil suffit souvent à les dissuader. Si vous l’éliminez grâce à des heures ouvrables de conversation, vous serez surpris de constater combien de contacts satisfaisants supplémentaires vous pouvez faire tenir dans une semaine normale. » Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 153

Chapitre 6 : Récupérez vos loisirs

Le loisir et la bonne vie

Le minimalisme est une éthique en ce sens qu’il s’intéresse à ce qu’est une « bonne vie ». Si nous suivons Aristote sur ce thème, nous découvrons que le bonheur s’obtient par la réalisation d’activités plaisantes en elles-mêmes.

Le philosophe de la Grèce antique nous apprend en effet à aimer la contemplation, car c’est une activité que nous pouvons pratiquer pour elle-même, sans qu’elle ne doive s’orienter vers un but extérieur (manger, gagner de l’argent, vaincre un ennemi, etc.).

Cal Newport généralise et actualise cette pensée : pour lui, les « loisirs de haute qualité » sont ceux que nous faisons pour eux-mêmes, simplement car il nous apporte une « joie intérieure ».

Quel rapport concret avec les technologies numériques ? Eh bien, elles nous incitent à nous satisfaire de « loisirs de basse qualité » qui ne nous rendent pas vraiment heureux. Ceux-ci nous rendent juste les problèmes et l’ennui de la vie quotidienne plus supportables.

Lorsque nous nous en passons, nous nous retrouvons face au sentiment diffus de manque. La solution consiste à prévoir à l’avance quelles seront les activités de qualité que nous feront une fois les dispositifs numériques rangés dans l’armoire.

Le Principe de Bennet

Connaissez-vous la communauté FI (Financial Independence) et en particulier le mouvement FI 2,0, qui prône la liberté financière rapide, bien avant l’âge de la retraite ? 

Les adeptes de ce mouvement cherchent à atteindre une indépendance financière complète (c’est-à-dire ne plus avoir à travailler pour subvenir à leurs besoins pendant le reste de leur vie) le plus rapidement possible.

La solution passe par la frugalité, c’est-à-dire la réduction drastique des dépenses. Mais ce qui intéresse au plus haut point Cal Newport, c’est que ces personnes s’intéressent de près à la façon de mener leur vie. Et notamment à la qualité de leurs loisirs.

Voici deux sites de personnalités FI 2,0 qui pourraient vous inspirer :

Mr. Money Mustache de Pete Aden ;

Frugalwoods de Liz Thames.

Leur point commun ? Ils passent leur journée à faire beaucoup, beaucoup de choses. Leurs loisirs ne sont pas passifs, mais actifs : ils fabriquent, rangent, composent, écrivent, tondent, récoltent, etc. Bref, ils sont friands d’activités intenses !

Celles-ci nécessitent des apprentissages et apportent des satisfactions plus durables. Et, chose étonnante : elles augmentent votre énergie pour le travail.

« Dépenser plus d’énergie dans ses loisirs (…) peut en fin de compte rendre plus énergique », affirme Cal Newport à la suite d’un célèbre auteur de développement personnel du début du XXI siècle, Dan Bennett. C’est pourquoi il l’appelle « le principe de Bennett ».

De l’artisanat à la satisfaction

L’artisanat est une excellente source de loisir créatif et de haute qualité, procurant une satisfaction intense.

Dans une société dominée par les écrans, nous avons besoin de retrouver le goût et le sens des savoir-faire manuels. Telle est la conviction de l’auteur, qui suit en cela la pensée de plusieurs intellectuels américains contemporains.

L’artisanat, c’est-à-dire le plaisir d’avoir créé quelque chose de ses propres mains, procure une satisfaction plus profonde pour au moins deux raisons. 

D’abord, nous construisons des objets qui durent dans le temps et que nous pouvons toucher.

Ensuite, ces objets peuvent devenir des sources de fierté et de reconnaissance par les pairs.

Certes, l’action numérique (écrire des articles de blog ou un programme informatique, par exemple) peut également être source de satisfaction et être rapprochée de l’artisanat. Toutefois, elle n’a pas de rapport direct avec « le monde réel ». 

Si vous travaillez déjà dans le domaine informatique, l’auteur vous conseille donc de vous en tenir à la définition plus traditionnelle de l’artisanat pour vos loisirs.

Construisez des objets réels. « Laissez une bonne trace de vous-même. Faites du bon travail », comme le dit Gary Rogowski.

Une vie sociale suralimentée

Ici, l’auteur défend l’intérêt des jeux de société. Ceux-ci permettent, selon lui, d’augmenter la vie sociale. Et de le faire hors du numérique. 

Les jeux de table créent un espace fermé, propice à la création de liens et au développement des émotions. Durant une partie, quelques heures, vous entrez dans un rôle social et vivez plus intensément.

D’un autre côté, Cal Newport évoque aussi la mouvance du fitness social, qui a pour but principal de générer un vrai sentiment d’appartenance à une communauté (plus que de faire du sport). 

Le CrossFit, si célèbre aujourd’hui, en est issu directement. L’objectif : faire du sport et créer de la camaraderie.

Ces activités ont au moins deux points communs :

Elles obligent à passer du temps avec les autres ;

Elles obligent à respecter des règles.

Ces deux éléments peuvent paraître contraignants, et pourtant ce sont eux qui améliorent notre sentiment d’appartenance à une communauté, de liberté et de joie au quotidien.

La renaissance du loisir

Il existe des loisirs de haute qualité qui sont liés à Internet. Celui-ci permet même une « renaissance du loisir » tout à fait intéressante. Il ne s’agit donc pas d’opposer de façon caricaturale loisir de faible qualité numérique et loisir de qualité non numérique.

Comment aide-t-il ? Principalement en se faisant le relais d’activités de qualité dans le monde réel :

Internet aide à trouver des communautés d’intérêts ;

Et donne accès à des informations utiles et parfois obscures.

Les blogs, ainsi que YouTube, par exemple, peuvent donc être utilisés avec un grand intérêt. Le principal est qu’ils demeurent dans un rôle de soutien aux activités « analogiques » (non numériques). 

Action : réparer ou fabriquer quelque chose chaque semaine

Retrouver de l’habilité — être capable de réparer telle ou telle chose et d’acquérir des compétences manuelles — vous apportera un sentiment de puissance, de capacité.

Voici une liste de petites choses à faire vous-même dressée par l’auteur :

Faire la vidange de votre voiture ;

Construire une tête de lit sur mesure ;

Commencer un carré potager ;

Apprendre un nouveau morceau de musique (voire un nouvel instrument, mais cela demandera plus d’effort).

Essayez d’agir de la sorte sur 6 semaines, en privilégiant une compétence par semaine.

Vous n’êtes pas obligé de commencer par des choses compliquées. Suivez d’abord des instructions pas à pas, puis, si le sujet vous plaît, lancez-vous dans des projets plus complexes.

L’objectif : vous redonner envie de vous de mettre les mains dans le cambouis !

Action : programmer vos loisirs de basse qualité

« Voici ma suggestion : réservez à l’avance le temps que vous consacrerez à des loisirs de basse qualité. C’est-à-dire, spécifiez à quels moments vous vous adonnerez au surf sur le Web, aux visites de médias sociaux et aux divertissements en streaming. Dans ces moments, tout peut faire l’affaire (…). Mais hors de ces périodes, restez hors ligne. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 184)

Selon Cal Newport, cette stratégie est efficace car : 

Vous protégez ainsi les activités intenses des perturbations inutiles en ligne ;

Vous ne renoncez pas complètement à des moments de diversion numérique.

Action : adhérer à quelque chose

En prenant l’exemple de Benjamin Franklin, grand ingénieur et homme social, l’auteur nous invite à faire partie de sociétés ou de groupes dans lesquels nous pouvons pratiquer des activités avec autrui (la lecture, les jeux de société, une action militante ou mille autres choses).

L’essentiel est de faire le premier pas : adhérez, puis apprenez à côtoyer les autres et à vous joindre à l’ambiance de ces groupes. Il est fort probable que vous en retiriez une grande satisfaction.

Action : suivre des plans de loisirs

Ceux qui s’organisent correctement sont souvent ceux qui réussissent le mieux au niveau professionnel. Et si vous agissiez de la même façon au niveau personnel ? 

L’auteur vous propose de créer un plan saisonnier (ou trimestriel) et un plan hebdomadaire de loisirs.

Dans le plan saisonnier, vous veillerez à indiquer :

Un objectif ;

Des stratégies (pour mener à bien votre objectif) ;

Des habitudes (qui viennent en plus de l’objectif principal).

Pour établir votre plan hebdomadaire, vous utiliserez le plan saisonnier en cours. Vous indiquerez les créneaux horaires dédiés à vos loisirs, de façon claire et réaliste. Prenez le temps de vous en imprégner en début de semaine.

Si cela vous paraît nécessaire, faites également le point, chaque semaine, sur les progrès réalisés.

Cal Newport est un fervent défenseur de cette vision planificatrice. Selon lui, elle n’enlève pas la spontanéité, mais permet au contraire de prendre davantage conscience des temps que nous nous octroyons à nous-mêmes et d’en augmenter la fréquence.

Chapitre 7 : Rejoignez la Résistance de l’attention

David et Goliath 2.0

Goliath 2.0, c’est Facebook — et de façon étendue, tous les services « gratuits » d’autres firmes qui cherchent à nous maintenir « verrouillés » sur nos écrans. Pour le dire autrement, Goliath, c’est donc toute cette économie de l’attention dont nous avons parlé depuis le début de ce livre.

Vous l’aurez compris : David, c’est vous ou toute personne soucieuse d’exercer son esprit critique afin de reprendre le contrôle de son attention et, plus largement, de son existence (numérique et hors numérique).

Comme dans le mythe, la lutte n’est pas égale. Vous n’avez très probablement pas le millième des ressources (financières, mais pas que) que possèdent ces entreprises. Mais vous avez néanmoins ce pouvoir de résister au marché qui vous est proposé.

Pour Cal Newport, il s’agit d’un véritable mouvement en marche, celui de la « Résistance de l’attention ». Dans ce dernier chapitre, l’auteur vous donne quelques actions pour vous engager en faveur de ce mouvement.

Action : supprimer les médias sociaux de vos téléphones

Ne prenons que l’exemple de Facebook : ses revenus publicitaires sont générés à 88 % (en 2017) par les annonces sur mobile. 

Si vous supprimez votre application Facebook de votre téléphone, ce sera déjà un geste en faveur de la résistance à la capture de votre attention par les marques en tout genre.

« Vous n’avez pas besoin de faire une croix sur ces services, renoncez seulement à y accéder partout où vous allez », précise Cal Newport.

Action : transformer vos appareils en ordinateurs spécialisés

Cal Newport évoque une application utile pour bloquer les notifications et la connexion à Internet durant des plages horaires que vous pouvez choisir : Freedom. 

Pourquoi priver votre ordinateur de sa puissance et de sa polyvalence ? N’est-ce pas paradoxal ? « Non », répond l’auteur. 

Pour être productif, vous avez besoin de rester focaliser sur votre tâche quand vous travaillez sur ordinateur. Or, la possibilité d’alterner rapidement entre le traitement de texte et la recherche sur le Web, par exemple, peut clairement détériorer la productivité. 

Encore une fois, il n’est pas question de se couper définitivement des applications de divertissement, des réseaux sociaux ou d’Internet, mais simplement d’en mieux réguler l’usage en les bloquant à dessein durant les heures où vous n’en avez pas besoin.

Action : utiliser les médias sociaux comme un professionnel

Les spécialistes des réseaux sociaux ne les utilisent pas, en général, comme les utilisateurs moyens. Ils cherchent à en tirer le maximum dans un objectif professionnel. Nous pouvons nous inspirer de leurs stratégies.

Voici quelques conseils issus de l’analyse, par l’auteur, de la pratique d’une experte en médias sociaux :

Ne pas utiliser les réseaux sociaux comme source de divertissement passif (inscription à des groupes pour leur simple côté « fun », scroll infini du fil d’actualité, etc.) ;

Suivre un petit nombre seulement de comptes directement en lien avec ses centres d’intérêt professionnels (ou pourquoi pas, dans un cadre élargi, personnel) ;

Réserver Facebook aux contacts personnels ou familiaux et se limiter à 150 (le nombre de Dunbar) et ne l’utiliser qu’une fois ou deux par semaine ;

Utiliser Twitter comme un radar pour détecter de nouvelles idées ou tendances, en utilisant notamment la fonction de thresholding (création de seuils) disponible avec un outil tel que TweetDeck.

Action : opter pour le Slow Media

Le mouvement Slow Media est né en Allemagne dans les années 2010. Il s’inspire du mouvement Slow food créé en Italie à la fin du XXe siècle pour s’opposer à l’implantation d’un Mc Donald à Rome (et plus largement à la fast food). 

L’idée consiste essentiellement à « transformer la consommation des médias en expérience de haute qualité ».

Aux États-Unis, la tendance est plutôt à la diète : Timothy Ferriss, qui a écrit La semaine de 4 heures (entre autres), a notamment popularisé l’idée de consommer moins d’informations. 

Les deux approches ont leurs mérites et Cal Newport nous invite à tester l’approche slow. C’est-à-dire, en premier lieu, se concentrer sur les meilleures sources possibles. 

Choisissez également très bien les rédacteurs que vous suivrez. Qu’ils soient journalistes ou blogueurs, choisissez-les car ils ont fait la preuve de la qualité de leurs analyses et commentaires.

Action : abêtir votre smartphone

Vous pouvez aller jusqu’à vous munir d’un téléphone à grosses touches sans aucune connexion à Internet ou d’un Nokia 3310, mais il n’est pas obligatoire d’aller jusque là !

Si l’intérêt d’abêtir nos téléphones se fait de plus en plus sentir, nous voulons tout de même, dans la plupart des cas, pouvoir bénéficier de certains de ses avantages.

Plusieurs solutions existent. L’une d’entre elles est le Light Phone (voir p. 221). L’autre, déjà évoquée, consiste à supprimer les apps que vous ne voulez plus utiliser.

« Déclarer votre indépendance par rapport à votre smartphone est probablement le pas le plus sérieux que vous puissiez accomplir vers la résistance de l’attention. Car les smarpthones sont le cheval de Troie favori de l’économie d’attention numérique. » (Réussir [sa vie] grâce au minimalisme digital, p. 222)

Conclusion sur « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital » de Cal Newport :

Ce qu’il faut retenir de « Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital » de Cal Newport :

Le point fort du livre est de proposer une solution de résistance simple et efficace à l'économie de l'attention qui gangrène nos vies. Du moins si nous n'y prenons pas garde.

Cal Newport cherche avant tout à nous donner des outils pour agir différemment. Sa philosophie reste simple et pratique. Néanmoins, il l'envisage comme une philosophie de vie ou comme une éthique globale.

Et en effet, le numérique s'infiltre aujourd'hui dans toutes les sphères de nos existences, aussi bien au niveau privé que professionnel.

Son propos est avant tout de nous aider à supprimer les moments inutiles ou à faible valeur ajoutée : ces instants où, par ennui ou dépit, nous consultons machinalement notre smartphone ou nous laissons aller à la procrastination.

L'auteur insiste : avant d'être une "faute" individuelle, c'est avant tout le résultat de techniques mises en place par les plateformes et plus généralement les entreprises du Web 2.0. Or, cela rend encore plus urgent de s'en libérer.

Les solutions proposées sont finalement assez simples. Au cœur du processus, vous trouverez l'idée de faire une pause numérique durant un mois afin de réorganiser votre vie autour des objectifs qui comptent vraiment pour vous.

Car ne l'oubliez pas : le numérique doit vous apporter des outils pour améliorer votre propre existence, et non vous enfermer sur vous-même tout en profitant avant tout aux géants du Web.

À lire aussi : La fabrique du crétin digital.

Points forts :

Une philosophie claire ;

Des conseils pour la mettre en œuvre ;

Une vision critique, mais pas radicale ;

Si vous êtes blogueur ou autre, vous pourrez continuer à travailler en ligne, même en devenant un minimaliste digital !

Point faible : 

Je n'en ai pas trouvé.

Ma note :

★★★★★

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Mon, 04 Dec 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12683/Russir-sa-vie-grce-au-minimalisme-digital
L’art d’aimer http://www.olivier-roland.fr/items/view/12671/Lart-daimer

Résumé de « L’art d’aimer » de Erich Fromm : un manuel qui vous dit tout sur le métier de biographe privé ou familial, une activité qui allie écriture et relation pour celles et ceux qui veulent prendre une nouvelle voie dans leur existence.

Par Érich Fromm, 2015 (1re édition : 1956).

Titre original : « The Art of Loving ».

Chronique et résumé de « L’art d’aimer » de Erich Fromm

Erich From et L’art d’aimer

Né à Francfort, Erich Fromm (1900-1980) a fait ses études et ses premières armes intellectuelles en philosophie. Influencé par les travaux de Freud, il se forme également à la psychanalyse. 

Émigré aux États-Unis dès les années 30, il devient progressivement un psychanalyste et un penseur mondialement connu.

Il a publié de nombreux ouvrages, tous parus postérieurement en France, dont :

L’homme pour lui-même (1967) ;

Société aliénée et société saine (1969) ;

Espoir et révolution (1970) ;

Avoir ou être (1978) ;

De la désobéissance et autres essais (1982).

L’art d’aimer a paru pour la première fois en anglais (États-Unis) en 1956 et est rapidement devenu un classique, au point d’être constamment réédité jusqu’à aujourd’hui.

Dans cet ouvrage, l’auteur reprend une série de concepts qu’il a développé ailleurs dans son œuvre. Pour autant, comme il le dit lui-même dans la préface, il ne s’agit pas d’un « exercice de récapitulation ». 

Au contraire, Erich Fromm développe ici une pensée originale et articulée qui va plus loin que ses anciens travaux et qui, à partir de cette nouvelle perspective sur l’amour, projette sur eux une nouvelle lumière.

Le livre se décompose en 4 parties principales : 

Dans la première, très courte, il pose la question de l’amour comme « art ».

La seconde partie est consacrée aux théories de l’amour dans l’histoire ;

Dans la troisième partie, l’auteur analyse la façon dont nous percevons l’amour dans la société d’aujourd’hui (c’est-à-dire les États-Unis des années 1950) ;

Enfin, la quatrième et dernière partie formule une approche pratique de l’amour et nous donne plusieurs clés pour exercer cet « art d’aimer ».

Première partie — L’amour est-il un art ?

L’auteur commence par opposer deux conceptions de l’amour :

L’amour comme art (ce qui est sa thèse) ;

Et l’amour comme « sensation agréable ».

Selon Erich Fromm, c’est la seconde option qui est aujourd’hui en vogue, comme le prouvent les innombrables films, chansons et objets culturels que nous consommons.

Cette idée de l’amour comme sensation ou sentiment est liée à plusieurs prémisses. L’intellectuel en évoque 3 principales :

Nous cherchons avant tout à être aimés plutôt qu’à aimer. Dans toutes nos relations, nous cherchons avant tout à être « aimable » et développons différentes stratégies pour ce faire.

Pour nous, l’enjeu est de trouver le bon « objet » à aimer : la bonne personne, celle qui aura les qualités requises et qui est « attrayante » à un moment historique donné) et non de développer une faculté (celle d’aimer).

Nous imaginons l’amour comme une chute dans un état permanent, comme le révèlent les expressions « tomber amoureux », puis « être » amoureux. Pourtant, l’engouement initial fait vite place à l’ennui et au retour de la solitude.

Nous pensons que la difficulté est d’être aimé ; aimer, en revanche, semble aisé et naturel. Pourtant, les échecs en amour, si nombreux, témoignent du contraire. Comment, dans ce cas, changer la donne ?

« La première démarche qui s’impose est de prendre conscience que l’amour est un art, tout comme vivre est un art ; si nous voulons apprendre comment aimer, nous devons procéder de la même manière que pour apprendre n’importe quel autre art, à savoir la musique, la peinture, la charpenterie, ou l’art de la médecine ou de la mécanique. » (L’art d’aimer, Première partie)

Erich Fromm considère qu’il y a deux étapes à cet apprentissage :

L’apprentissage théorique ;

La maîtrise de la pratique.

La connaissance théorique est largement insuffisante. Elle permet de donner l’impulsion et d’éduquer le regard. Toutefois, nous devenons un maître dans un art qu’après une longue pratique. 

Le psychanalyste impose une troisième condition en plus de la théorie et de la pratique : « il importe, dit-il, que rien au monde n’ait plus d’importance que l’art ». Autrement dit, il faut être capable — ce qui n’est pas si évident à l’heure actuelle — de se dévouer à cet apprentissage. 

Êtes-vous prêt pour entrer dans cette voie ? 

Deuxième partie — La théorie de l’amour

1 — L’amour, réponse au problème de l’existence humaine

Si les animaux connaissent une forme d’amour, elle est essentiellement le fruit d’un instinct incontrôlé. Or, sur bien des points, les êtres humains (en tant qu’espèce et individu) ont coupé les ponts avec cette origine animale.

Bien sûr, nous restons sujets à des pulsions. C’est évident, une part animale nous habite toujours. Mais en tant qu’hommes, nous devons avancer dans la vie grâce à notre raison. 

Cela signifie aussi que nous nous retrouvons face à une situation indéterminée, obligés de prendre conscience de ce que nous faisons. 

En tant qu’individus pensants, nous nous sentons séparés d’autrui (et du monde) et nous aspirons à le retrouver.

— Angoisse de la séparation et besoin de la surmonter

« L’expérience de la séparation suscite l’angoisse ; elle est, à vrai dire, la source de toute angoisse », selon Erich Fromm. 

La séparation génère aussi honte et culpabilité. Le mythe biblique d’Adam et Ève, qui se trouve aux racines de notre culture occidentale, est particulièrement clair sur ce point. 

Ce n’est pas une morale de chasteté qui est en jeu dans cette histoire, mais plutôt l’idée selon laquelle nous nous trouvons démunis et honteux une fois que nous prenons conscience :

De notre situation d’isolement hors de la nature, hors de notre condition animale ; 

De la séparation des sexes en masculin et féminin.

L’amour est l’opérateur de la réunion et c’est lui qui nous donne espoir. Si nous ne croyions pas à cette possibilité d’unité par l’amour, nous sombrerions dans la folie.

Cette condition fondamentale des êtres humains est universelle, pour Erich Fromm. Au cours du temps, dans les différentes régions du monde, les hommes et les femmes ont trouvé des moyens, des rituels, des réponses diverses et variées à ce problème unique.

Il en va aussi ainsi de l’individu lui-même. Lorsqu’il est enfant, il ne répond pas de la même façon à ce besoin fondamental que lorsqu’il est adulte. Ces manières de faire évoluent. 

— Première solution partielle : les états orgiaques (abolition du moi séparé)

Les états orgiaques prennent plusieurs formes, de l’extase autoprovoquée à la prise de drogues, par exemple. L’expérience sexuelle fait également partie des rites qui permettent ce type de fusion.

Lorsqu’ils sont pratiqués au sein de rituels organisés par des groupes sociaux déterminés, ils sont socialement approuvés et les individus n’en souffrent pas.

En revanche, quand une culture donnée les abandonne et qu’ils deviennent des comportements individuels, ces comportements deviennent déviants et sources de souffrance.

Dans ce deuxième cas, la recherche d’états orgiaques peut vite devenir une tentative désespérée pour soulager un trop fort sentiment de solitude. 

La particularité de ces formes d’union est leur violence et leur aspect total (engagement du corps et de l’âme). Par ailleurs, elles sont plutôt brèves et doivent être régulièrement répétées. 

— Deuxième solution partielle : le conformisme

Le conformisme est une autre forme d’union. Celle-ci prévaut dans les sociétés démocratiques occidentales, depuis la République romaine jusqu’à nos jours.

L’union s’effectue au groupe dans son ensemble : nous voulons nous conformer à la façon d’agir et de penser d’autrui et, plus largement, de la « société » dans sa totalité. 

L’égalité a plusieurs sens. Elle pouvait signifier coexistence des différences et respect des singularités. Mais aujourd’hui, elle est plutôt devenue synonyme de « similitude » : tout le monde doit se ressembler. 

Les différences doivent s’effacer au profit d’une identité homogène, standardisée. Ce sont la routine et le calme qui caractérisent ce type d’union. Le corps reste en retrait ; c’est l’esprit qui est avant tout concerné. 

— Troisième solution partielle : le travail créateur

« Une troisième manière d’atteindre l’union réside dans l’activité créatrice, que ce soit celle de l’artiste ou celle de l’artisan. Dans toute espèce de travail créateur, la personne qui crée s’unit avec son matériau, qui représente le monde en dehors d’elle. » (L’art d’aimer, Première partie)

Cela n’est pas vrai du travail d’exécution de type administratif (employé) ou industriel (ouvrier). Là, c’est plutôt le conformisme qui joue. Pour que ce troisième type d’union ait lieu, il faut, selon Erich Fromm, qu’il y ait organisation, élaboration, contemplation du résultat du travail « fait main ».

— L’amour seule solution humaine

L’amour est un terme vague qui comprend bien des acceptations. Cela pose problème dans la mesure où nous cherchons à en construire une théorie. 

Pour Erich Fromm, l’amour est avant tout une « réponse plénière au problème de l’existence » et prend forme entre des personnes.

Toutefois, il faut aussi parler de l’amour dans d’autres sens, tel que le sens religieux par exemple. Dans la suite de l’exposé, l’auteur complète son propos en analysant d’autres formes et conceptions de ce mot.

— Les formes imparfaites de l’amour par union symbiotique

La symbiose signifie « ensemble ». Le modèle biologique de la symbiose est « la relation entre la mère enceinte et le fœtus ». Il y a interdépendance complète des deux êtres. 

Au niveau psychologique, les formes d’attachement symbiotiques peuvent se diviser en deux :

Dans sa forme passive, la symbiose est masochisme ou soumission. Celle-ci peut prendre des modalités très diverses : soumission à une personne, au destin, à un objet de culte, etc.

Dans sa forme active, les psychanalystes parlent de sadisme ou de domination. Ici, c’est le sentiment d’emprise sur l’autre qui crée la fusion : un individu « se surestime et se valorise par incorporation d’une autre personne qui lui rend un culte ». C’est l’envers du masochisme. Toutefois, il faut noter que le sadique est aussi dépendant que le masochiste.

— L’amour accompli, pouvoir actif de participation

« En contraste avec l’union symbiotique, l’amour accompli est une union qui implique la préservation de l’intégrité, de l’individualisé. L’amour est chez l’homme (comme être humain) un pouvoir actif ; un pouvoir qui démantèle les murs séparant l’homme de ses semblables, qui l’unit à autrui ; l’amour lui fait surmonter la sensation d’isolement et de séparation, tout en lui permettant d’être lui-même, de maintenir son intégrité. Le paradoxe de l’amour réside en ce que deux êtres deviennent un et cependant restent deux. » (L’art d’aimer, Deuxième partie)

Pour Erich Fromm, il importe de comprendre que l’amour est une activité, un « prendre part ». Aimer, c’est avant tout donner et non « se laisser prendre » ou recevoir.

— Signification du don

Donner n’est pas « abandonner », comme nous le croyons trop souvent. Dans une optique créative, c’est un acte de puissance et de vitalité. Et cela, aussi bien chez l’homme que chez la femme.

Nous entendons trop souvent le mot « donner » dans un sens purement matériel. Souvent, nous plaçons ce mot en relation avec l’argent ou avec les biens (immobiliers ou autres). 

Pourtant, là où il est le plus important et le plus intéressant, c’est dans la sphère des relations proprement humaines. Dans les relations authentiquement humaines, donner et recevoir vont de pair :

L’élève instruit le maître qui l’instruit ;

L’acteur stimule son public qui le stimule ;

Le patient guérit le psychanalyste qui le guérit ;

L’amant reçoit l’amour qu’il donne à l’être aimé.

— Sollicitude de l’amour

Mais ce n’est pas tout. L’amour sincère n’est pas que don. Il est aussi sollicitude. C’est parfois l’un de ces autres noms. Pour Erich Fromm :

« L’amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ce que nous aimons ». Erich Fromm

Lorsque vous « vous donnez la peine » d’aider un être (une chose ou une personne) à « croître », à grandir, vous témoignez de la sollicitude et donc, d’une forme d’amour qui est liée à un effort.

— Amour et responsabilité

Ce geste de sollicitude et de souci d’autrui va de pair avec une responsabilité authentique. Non celle de « devoir imposé », mais de la capacité de répondre de ce qui, pourtant, n’est pas nous.

En vous rendant responsable d’autrui, vous créez un lien entre lui et vous.

— Amour et respect

Le respect, c’est d’abord « regarder » (de respicere en latin). Respecter, c’est donc d’abord regarder l’autre dans sa singularité et non obéir à une norme. 

« Si j’aime l’autre personne, je me sens un avec elle, mais avec elle telle qu’elle est, non telle que j’ai besoin qu’elle soit en tant qu’objet pour mon usage », rappelle encore l’auteur. 

— Amour et connaissance

Pour que le respect prenne sa vraie valeur, il est nécessaire de connaître l’autre. Le regard bienveillant vis-à-vis de l’autre implique la connaissance intime et donc, aussi, l’empathie.

Cette connaissance est aussi un désir : nous voulons souvent « percer le secret » de nous-mêmes comme des êtres qui nous entourent. Et pourtant, nous n’y arrivons jamais complètement.

La violence peut alors intervenir : la volonté de savoir se faire désir d’emprise et de destruction pour mieux pénétrer à l’intérieur de ce qui reste inconnu. C’est pourtant un acte désespéré et qui mène à la ruine des deux parties.

La meilleure manière de connaître est l’amour. Amour et connaissance authentiques s’impliquent et se nourrissent l’un l’autre. 

— Amour, réunion de l’homme total : polarité masculine et féminine

La polarité est en chaque personne. Nous avons tous un pôle masculin et féminin : cela se confirme par la physiologie (les hormones que nous avons en commun) et au niveau psychologique.

Nous la retrouvons au niveau biologique, bien sûr, puisque l’ovule et le spermatozoïde créent un nouvel être. L’union de cette polarité est source de la perpétuation de l’espèce. Elle se retrouve d’ailleurs dans toute la nature.

— Erreur de Freud

Selon Erich Fromm, Freud a échoué à comprendre la dualité homme-femme. Pris dans des schémas de pensées patriarcaux, il a considéré à tort que la sexualité et la libido étaient avant tout des attributs masculins.

De ce fait, il a complètement manqué l’idée, à la fois physique et psychologique, de l’attirance sexuelle. Celle-ci ne se réduit pas à un besoin qui doit être déchargé, mais se fonde sur le besoin plus fondamental de l’union du féminin et du masculin.

2 — L’amour entre parents et enfants

Bébé, le petit humain s’identifie complètement à sa mère. Il y a fusion et, pour le dire avec la psychanalyse, état narcissique. La réalité de l’enfant se limite à ce qui le satisfait ou le frustre.

Quand l’enfant grandit, il se détache du giron maternel et apprend à donner un nom aux choses. La réalité s’agrandit et ne correspond plus seulement à ses désirs. Cela dit, il prend pour acquis (si tout se passe bien) qu’il est aimé et en sécurité.

Ce n’est qu’après 8 à 10 ans qu’il commence à inverser aussi le rapport : désormais, il sait qu’il peut aimer. Il lui faudra longtemps avant de porter cette connaissance à maturité (parfois jamais). 

Pour résumer ce passage, Erich Fromm dit : « L’amour infantile suit le principe : “J’aime parce que je suis aimé.” L’amour parvenu à maturité suit le principe : “Je suis aimé parce que j’aime.” »

Cette évolution de la capacité d’aimer est liée à l’évolution de l’amour de la mère vers le père (considérés ici comme des « idéaux types » ou des « archétypes » et non des personnes réelles).

Alors que l’amour maternel est inconditionnel, celui du père est conditionné à la façon d’agir. Les deux s’incorporent progressivement et, dans les cas heureux, s’équilibrent.

« En fin de compte, lorsqu’elle est à maturité, la personne est devenue sa propre mère et son propre père », dit encore le psychanalyste. Autrement dit, elle a intégré harmonieusement les exigences d’amour inconditionné et conditionné.

3 — Les objets d’amour

L’amour est une attitude ou « une orientation du caractère ». Nous l’avons dit aussi : pour Erich Fromm, c’est une faculté et un pouvoir. En ce sens, il est absurde de prétendre le figer sur un seul objet. 

C’est en ce sens que l’amour se diffuse et que, lorsque j’aime authentiquement une personne, j’aime aussi le monde et la vie.

Néanmoins, il y a bien des liens (au moins historiquement) privilégiés et des « formes d’amour d’après le type d’objet qui est aimé ». Voyons lesquels.

A. L’amour fraternel

L’auteur considère qu’il s’agit là de la forme la plus « fondamentale », car c’est celle qui est reliée à la sollicitude, à la responsabilité, au respect et à la connaissance (voir plus haut). 

Le sens de l’égalité fonde cet amour ; c’est celui par lequel nous nous entraidons et nous sortons de la misère. Dans l’amour fraternel, nous aimons l’être fragile qui ne nous apporte rien, mais que nous pouvons aider à remettre sur pied, à égalité.

B. L’amour maternel

Ici, il n’y a pas égalité, car l’amour de la mère est ce qui permet au petit humain de grandir. Celui-ci dépend de celle-là. 

Au-delà de ce simple souci de préserver l’enfant, la mère lui donne à goûter à la vie ; elle est capable de lui transmettre l’amour pour la vie.

Cet amour ne finit pas dans la fusion, mais au contraire dans la séparation. La mère aimante favorise ce départ de l’enfant et continue à aimer — d’une autre manière — une fois cette épreuve passée.

C. L’amour érotique (ou conjugal)

Les deux amours évoqués ci-dessus sont généralisables : vous pouvez passer d’un objet (« J’aime mon frère ») à une multiplicité (« J’aime tous mes frères »). 

En revanche, l’amour érotique est (le plus souvent) attaché à un seul objet aimé et rejette tout élargissement. Il est exclusif.

Dans l’amour érotique, nous cherchons à fusionner par une connaissance complète de l’autre, à la fois physique et psychique. Il cherche à trouver, sous les différences, une essence unique qui joint les deux êtres.

L’auteur insiste sur un point supplémentaire : la volonté. C’est grâce à elle que le couple peut se maintenir et que l’union peut prendre une forme stable. 

D. L’amour de soi

Contrairement à une pensée répandue, Erich Fromm distingue nettement amour de soi et égoïsme, ainsi qu’amour de soi et narcissisme. 

Pour lui, l’amour de soi, loin de s’opposer à l’amour de l’autre, va de pair avec lui. D’ailleurs, le précepte biblique : « Aime ton prochain comme toi-même » ne dit pas autre chose. 

E. L’amour de Dieu

Nous avons projeté sur un être parfait, hors de nous, nos propres caractéristiques. 

En fait, cela signifie implicitement que nous avons appris à nous aimer et à nous considérer comme « la “chose” la plus digne et la plus élevée de l’univers ». 

C’est ce que nous appelons anthropomorphisme. Approfondissons quelque peu la question dans les sections qui suivent.

— Passage des religions matriarcales aux religions patriarcales

Au cours de l’histoire humaine, nous sommes passés de religions matriarcales (fondées sur l’idée d’amour inconditionnel) à des religions patriarcales (fondées sur l’amour conditionnel).

Les religions matriarcales créent une foi en l’amour complet de Dieu. « Quoi que je fasse, Dieu m’aimera comme je l’aime ». À l’inverse, les religions patriarcales impliquent une foi fondée sur la justice et le châtiment : « Je serai digne de Dieu si j’agis bien ».

— Passage du principe anthropomorphique au principe monothéiste

Le principe anthropomorphique, nous l’avons signalé, renvoie à la personnification du Dieu à partir de caractéristiques humaines. 

Que la religion soit patriarcale ou matriarcale, nous projetons des traits humains et nous nous plaçons, à rebours, dans la situation de l’enfant.

En revanche, l’auteur fait une distinction originale avec le principe monothéiste, plus authentique. 

Dans ce cadre, nous devenons religieux lorsque nous n’attendons plus rien de Dieu. Le monothéiste croit en des principes qui sont certes « représentés » par Dieu, mais qui sont plus importants que lui.

— Logique aristotélicienne et logique paradoxale

L’auteur poursuit son enquête en opposant la logique aristotélicienne ou occidentale à la logique paradoxale ou orientale.

La première se fonde sur 3 principes :

Identité (A est A) ;

Non-contradiction (A n’est pas non A) ;

Tiers exclu (A ne peut être A et non-A, ni A ou non-A).

La seconde, en revanche, brouille les cartes et considère par exemple que A peut être non A. C’est une pensée que nous retrouvons notamment dans les philosophies chinoises (notamment le taoïsme) et indiennes (notamment le brahmanisme).

Pour Erich Fromm, la logique paradoxale permet d’aller plus loin dans notre compréhension du rapport à un être divin, infiniment supérieur. Si ce point vous intéresse, vous pouvez consulter en particulier les p. 108-111.

— Implications sur le plan religieux et éthique

Quelles sont les conséquences de ces réflexions ? 

Eh bien, selon l’auteur, l’amour de Dieu est avant tout un amour de soi-même. Dans une conception mature, nous nous rendons compte que « Dieu et moi, nous sommes un », dit encore Erich Fromm en citant un célèbre théologien médiéval.

— Amour de Dieu et amour des parents

Avant la maturité, nous considérons l’amour de Dieu sur le modèle de l’amour parental. Nous serons protégés ou punis, mais nous resterons sous la tutelle du Dieu.

Avec la maturité, nous incorporons les principes d’amour et de justice et ne considérons plus Dieu que sous l’aspect du langage poétique ou symbolique. 

Ces schémas sont souvent inconscients. La structure sociale en place, si nous n’y prenons pas garde, impose sa marque sur nos façons de considérer Dieu, mais aussi de vivre l’amour.

Troisième partie — L’amour et sa désintégration dans la société occidentale contemporaine

Pour Erich Fromm, la situation actuelle (en 1956, donc) n’est pas des plus enviables. Nous aurions perdu la capacité d’aimer authentiquement. Ce qui signifie aussi que nous nous réfugions, souvent, dans des comportements enfantins.

En fait, sous couvert d’amour authentique, ce sont des « contrefaçons » qui proliféreraient à foison. Mais quelles sont-elles ? Et comment les analyser ? C’est ce que nous allons voir maintenant.

La structure du capitalisme

Le capitalisme repose sur la liberté politique (libéralisme politique) et sur le marché comme régulateur des échanges économiques et sociaux (libéralisme économique).

Dans ce système, ce sont les possédants des moyens de production (une usine, par exemple) qui sont en mesure d’acheter la force de travail des personnes et donc de dicter leurs conditions.

Aujourd’hui, le capitalisme se caractérise par un haut niveau de bureaucratie (organisation rationnelle du capital et du travail). Et la règle qui gouverne le grand nombre est le conformisme, dont nous avons évoqué les traits plus haut.

Conséquences : l’homme-marchandise

« L’homme moderne a perdu contact avec lui-même, avec autrui et avec la nature », dit l’auteur. Il s’est oublié lui-même et surmonte sa solitude dans les « divertissements » qui lui sont proposés.

La routine « métro, boulot, dodo » le maintient dans un semblant d’union avec ses semblables. De temps en temps, il éprouve la nostalgie de la fusion orgiaque et se plaît à faire la fête et à aller au spectacle.

Mais la joie n’y est plus. Et il ressemble davantage à un automate (le travailleur salarié est une forme de marchandise pour son patron) prêt à ingurgiter n’importe quelle autre marchandise.

L’amour comme relation d’équipe

Pour l’auteur, l’un des effets de cette société sur l’amour est de modifier le sens de ce mot en en faisant une « relation d’équipe ». C’est un thème qui revient souvent dans les films états-uniens. 

L’idée est, dans ce genre de couple, de fonctionner le plus efficacement possible en permettant à l’autre de réaliser ces projets et en lui offrant du confort. 

Chacun prétend y trouver un refuge, un cocon qui lui permettra d’échapper au monde.

Primat de la technique sexuelle

À partir de la Première Guerre mondiale, des spécialistes ont estimé que la maîtrise de la sexualité permettait de rendre le couple heureux et donc de fortifier l’amour. C’est une conception que nous avons conservée dans la société actuelle.

Pourtant, c’est l’inverse qui est vrai : si nous avons des problèmes d’ordre sexuel, c’est d’abord — si nous évacuons les dysfonctionnements purement physiques — en raison d’une incapacité à aimer.

Nous ne savons pas comment nous unir à l’autre ; nous en avons peur et refusons de nous abandonner à lui. C’est la reprise en main de notre capacité à aimer qui nous libère des problèmes sexuels.

Réduction de l’amour à la sexualité chez Freud

Freud et ses disciples ne sont pas pour rien dans la croyance en ce « primat de la technique sexuelle ». En effet, le père de la psychanalyse a contribué à répandre l’idée d’une réduction de l’amour au sexe.

Pourtant, Erich Fromm considère qu’il faut plutôt renverser la cause et l’effet : Freud aurait été influencé par les conceptions de son temps, c’est-à-dire par l’idéologie capitaliste et le matérialisme scientiste qui régnaient au XIXe siècle.

L’élément qui se modifie après 1918 est le suivant : désormais, l’épargne et la retenue comme preuves de réussite économique et sociale sont dévalorisées au profit de la dépense et de la consommation.

Ce renversement coïncide avec la théorie freudienne de la satisfaction plénière et non inhibée des désirs instinctuels. 

Sullivan et l’égoïsme à deux

Contrairement à Freud, le psychiatre et psychanalyste Henri Stack Sullivan établit une claire distinction entre amour et sexualité. Toutefois, ce dernier ne parvient pas à dépasser l’idée d’amour comme « relation d’équipe ».

Cette conception de l’amour est celle d’un « égoïsme à deux », c’est-à-dire d’un enfermement dans une bulle hors du monde à priori vécu comme hostile.

Dans la suite du chapitre, Erich Fromm étudie quelques formes pathologiques de l’amour dans les sociétés actuelles.

Formes d’amour névrotique d’origine familiale

Il arrive souvent que l’une des personnes au sein du couple, voire les deux, en soit restée à un stade infantile d’amour. Dans ce cas, il ou elle cherche une figure parentale à aimer sous couvert d’amour conjugal.

La forme la plus connue et peut-être la plus répandue est celle de l’amour névrotique qui unit un homme immature à une femme pensée comme une mère. Le conjoint attend de sa compagne un amour inconditionnel et une protection.

À l’inverse, certains hommes peuvent avoir été davantage influencés par la figure paternelle. Dans ce cas, ils font souvent une belle carrière, mais demeurent assez froids avec leurs partenaires féminines, ce qui déçoit celles-ci et finalement les éloigne.

Autre exemple : les conséquences d’un couple qui ne s’aime pas, mais qui « joue les apparences ». L’enfant qui vit dans cet environnement familial est susceptible de développer, adulte, un sentiment amoureux empreint de correction et d’absences.

Autres formes pathologiques de l’amour

Une autre forme d’amour pathologique est l’amour idolâtre. Celui-ci est d’office déçu, car personne n’est capable de tenir longtemps le rôle de l’idole. Face à la réalité, l’adorateur perd ses illusions et ne trouve que déception. 

L’amour sentimental en est une autre forme. Ici, l’amour se vit par procuration dans une foule d’objets culturels (films, livres, etc.). Ce type d’amour, qui peut être vécu au sein même du couple, est fait de rêveries et d’évitement. I

L’auteur traite aussi de l’amour basé sur des mécanismes projectifs. Chacun, dans ce cas, devient le miroir de l’autre. Vous accusez l’autre des défauts que vous ne voulez pas voir (et surtout accepter) chez vous. 

Si les deux partenaires agissent de la sorte, le développement devient impossible. À noter également : ce phénomène se produit souvent vers les enfants, qui se retrouvent chargés de devoir réussir la vie que l’un des parents (ou les deux) pense avoir manquée.

Autre forme problématique : penser que l’amour implique nécessairement l’absence de conflit ou de violence. Au contraire, il importe de voir que les conflits réels (non issus de mécanismes projectifs) peuvent être porteurs d’un renouveau.

Désintégration de l’amour de Dieu

La déliquescence de l’amour religieux sincère est le fruit de la société d’automates dans laquelle nous vivons. Si regain de religion il y a, c’est avant tout celui d’un amour idolâtre inauthentique.

Quatrième partie — La pratique de l’amour

Il est temps d’en venir à l’art d’aimer à proprement parler et à sa pratique. Toutefois, nous sommes face à deux problèmes, reconnaît ici Erich Fromm :

« Est-il possible d’apprendre quelque chose sur la pratique d’un art, sinon en le pratiquant ? »

« La plupart des gens (…) s’attendent à ce qu’on leur donne des recettes sur la manière de s’y prendre, ce qui signifie dans notre cas qu’on leur apprenne comment aimer. » (L’art d’aimer, Quatrième partie)

Si c’est ce à quoi vous vous attendez, vous serez déçu. Car c’est une expérience éminemment personnelle. Toutefois, nous pouvons « réfléchir sur les prémisses de l’art d’aimer », dit l’auteur. Penchons-nous donc sur ce qu’il nous propose.

Ce que requiert la pratique de tout art

Tout comme la cuisine ou la danse, l’amour a des exigences générales. La première d’entre elles est la discipline. Pour exceller en quelque chose, il faut s’y astreindre, y passer du temps.

Deuxième exigence de base : la concentration. Elle va de pair, vous le devinez, avec la discipline. Se plonger dans une activité exige une attention soutenue sur l’objet à réaliser (nous verrons ce qu’il en est dans le cas de l’amour).

Troisième exigence : la patience. Il n’est pas suffisant de se consacrer et de se concentrer. Il faut admettre, accepter que la maîtrise prend du temps. Nous avons tous envie d’aller vite. Pourtant, c’est dans la durée que s’établit l’excellence.

Enfin, le souci est une exigence générale de la pratique d’un art qui vaut pour l’amour également. Vous devrez vouloir l’excellence, et non pas en restant à un usage dilettante. Dans ces conditions, la personne doit se modeler en profondeur pour accueillir cet art.

« Pour ce qui est de l’art d’aimer, cela signifie que quiconque aspire à devenir un maître dans cet art doit commencer par pratiquer la discipline, la concentration et la patience dans chaque phase de sa vie », conclut Erich Fromm. Erich Fromm

— Pratique de la discipline

Précisons le premier point. La discipline doit devenir un style de vie plaisant que nous recherchons et non être ressenti comme une contrainte extérieure. 

Parmi les aspects pratiques de la discipline, vous trouverez par exemple l’importance du sommeil et des repas. Se lever tôt, manger peu sont des règles d’ascèse assez connues.

— Pratique de la concentration

C’est un point particulièrement difficile à mettre en place. Nous voulons être sans cesse connectés. Pourtant, la concentration demande de savoir demeurer seul avec soi-même.

« Il sera utile de pratiquer quelques exercices très simples tels que, par exemple, se tenir assis dans une position de détente (ni molle ni rigide), fermer les yeux et imaginer un écran blanc, en veillant à écarter toutes les images et pensées qui viendraient interférer ; suivre sa respiration, non point y réfléchir ou la contraindre, mais s’efforcer de la suivre, et ce faisant, de la sentir ; enfin, essayer d’avoir le sentiment de son Je ; Je = moi-même, commencer de mes forces, comme créateur de mon monde. Il faudrait, au moins, faire ces exercices de concentration chaque matin durant vingt minutes (et si possible plus longtemps) et chaque soir avant de se coucher. » (L’art d’aimer, Quatrième partie)

Cela vous fait penser à la méditation de pleine conscience ? Ce n’est pas un hasard !

— Sensibilisation à soi-même

Cette exigence est très liée à la concentration. Il ne s’agit pas de penser au sens fort de réfléchir, mais d’être dans un état d’ « écoute flottante » (comme le disent les psychanalystes).

Dans cet état, vous êtes réceptif, sans pour autant être préoccupé. Vous prenez conscience de vos états sans les rationaliser ; à la place, vous écoutez plutôt votre intuition.

Cette sensibilisation à soi-même est un souci constant pour l’amélioration de l’art d’aimer. Il est l’équivalent du champion de course qui apprend à connaître le moindre bruit bizarre de sa moto, ou du violoniste qui écoute son corps et prend soin de son instrument.

Exigences propres à l’amour : l’objectivité, remède au narcissisme 

Narcissisme et objectivité s’opposent :

Le narcissisme est l’incapacité à voir les choses telles qu’elles sont — nous préférons les voir telles qu’elles nous paraissent devoir être.

L’objectivité est la capacité à voir les choses telles qu’elles sont, même si cela contredit nos désirs.

Le psychotique est celui qui est incapable d’objectivité. Le rêveur, également, est un Narcisse endormi. 

Au quotidien, nous diffusons tous de petites doses de narcissisme. Et ce n’est pas que l’apanage des individus. Les États, par exemple, préfèrent parfois voir le monde tel qu’ils veulent — et non tel qu’il est.

Pour contrer ce phénomène, il nous faut utiliser la faculté de penser objectivement, à savoir la raison. Celle-ci est sous-tendue par un affect : l’humilité, qui implique le rejet de l’omniscience et de l’omnipotence.

Humilité, objectivité et raison doivent nous accompagner sur le chemin de l’art d’aimer. 

— Foi rationnelle et foi irrationnelle

Pour aimer, il est important d’avoir la foi. Qu’est-ce que cela signifie ? L’auteur parle-t-il ici de religion ? Non ! La foi est d’abord liée au phénomène de la croyance et aussi — plus profondément — de la confiance ou de la conviction.

C’est justement ce qui différencie foi rationnelle et foi irrationnelle selon Erich Fromm :

La première se fonde sur la « certitude et la fermeté qui marque nos convictions ».

La seconde s’appuie sur « la soumission à une autorité (idée, personne, divinité) ».

Les grands scientifiques eux-mêmes se remarquent à leur foi rationnelle. Avant d’aboutir à une nouvelle théorie, ils ont tous dû faire un saut — une hypothèse — et croire en sa portée intellectuelle, en sa fécondité. Cela leur a souvent demandé du courage.

Mais la foi rationnelle et le courage se retrouvent aussi dans l’existence ordinaire. Quand nous « avons foi » en nos frères et quand nous nous « confions » à eux, par exemple. 

Nous avons souvent peur d’aimer, dit Erich Fromm. Car « aimer signifie se compromettre sans garantie, se livrer sans réserve, en espérant que notre amour engendrera l’amour dans l’aimé », précise l’auteur. 

Or la foi et le courage nous sont ici d’un grand secours. En fait, l’amour est « un acte de foi », c’est-à-dire un saut dans l’inconnu. Et pour oser se lancer, reconnaissez qu’il faut une certaine dose de courage !

— Orientation active et productive

L’amour est activité. Pour le dire autrement : c’est se tenir dans un état d’intérêt vis-à-vis de l’être aimé et de la vie en général. Il ne peut y avoir d’amour dans la paresse et l’ennui. 

Cela dit, inutile de courir et de s’agiter en tous sens : c’est au contraire l’usage productif et créatif de nos facultés qui compte. Faites primer la qualité et l’intensité sur la quantité et la dispersion.

« Pour aimer, nous devons nous tenir dans un état d’évidé intense, de puissance vitalité, qui implique nécessairement une orientation productive et active en de nombreuses sphères de la vie. » (L’art d’aimer, Quatrième partie)

— Distinction entre amour et équité

L’amour se diffuse dans toutes nos relations, et pas seulement à l’égard d’une seule personne. Lorsqu’il devient un trait de caractère intégré, l’amour ne connaît nulle « division du travail », dit Erich Fromm.

À défaut, nous cherchons — et c’est déjà quelque chose — à être équitables. L’équité est l’absence de fraude et de triche. Faute de fraternité, nous garantissons la sécurité des échanges par l’équité.

Il y a pourtant une grande différence. Dans l’amour, nous nous sentons responsables des autres et unis à eux. Avec l’équité, nous commençons détachés les uns des autres et, une fois la transaction terminée, nous nous estimons « quittes ».

Pratique de l’amour dans la société actuelle

L’amour authentique, tel qu’il a été enseigné dans ce livre, est-il une folie ? Est-il impossible de le mettre en œuvre dans la société actuelle ? Pour l’auteur, pas complètement.

Erich Fromm soutient que, même s’ils s’opposent théoriquement, amour et travail peuvent fonctionner ensemble. Au moins dans certaines professions ; celles où le mensonge n’est pas la règle comportementale de base. 

Toutefois, il faut bien admettre que l’amour sincère ne peut rester que marginal dans une société où le travail et l’échange économique ont pris le dessus. Faire de l’amour un style de vie social et non individuel impliquerait des changements que ce livre ne peut aborder.

Pourtant, Erich Fromm veut y voir une foi rationnelle et non un désir délirant : 

« La foi dans la possibilité de l’amour comme phénomène social, est non comme phénomène individuel d’exception, est une foi rationnelle qui se fonde sur l’intuition de la véritable nature de l’homme », affirme-t-il en conclusion de son ouvrage.

Conclusion sur « L’art d’aimer » de Erich Fromm :

Ce qu’il faut retenir de « L’art d’aimer » de Erich Fromm :

Ce livre est un classique. Il se situe au croisement de la philosophie, de la psychologie et du développement personnel. 

Les analyses peuvent surprendre le lecteur distrait : il ne s’agit nullement de recevoir des conseils sur l’amour conjugal afin de « réussir sa vie de couple ». En fait, le thème est beaucoup plus large.

L’art d’aimer est un livre de réflexion sur le rôle de l’amour dans la société contemporaine et sur les façons actuelles que nous avons de le pratiquer. Il offre un regard critique sur nos attitudes contemporaines, tout en nous proposant une autre voie.

Cette voie se rapproche étonnamment des sagesses orientales et, notamment, de la méditation. Adopter une attitude de gratitude, d’humilité, d’attention consciente aux choses. Voilà des conseils généraux mais qui, à coup sûr, résonneront à vos oreilles !

Et si ce n’est pas le cas, nous vous conseillons de découvrir d’autres chroniques de ce site qui vont dans le même sens. Et pourquoi pas, par exemple, celle-ci : De l’art du bonheur ?

Points forts :

Un livre érudit par un intellectuel reconnu ;

Une argumentation très claire, malgré certaines difficultés théoriques  ;

Des exemples d’amours problématiques qui nous permettent d’analyser nos relations ;

Une réflexion plus large sur le rôle de l’amour dans les relations sociales.

Point faible : 

Je n’en ai pas trouvé, sinon que le livre est déjà ancien. Mais avec un peu d’imagination, vous trouverez très facilement comment le mettre au goût du jour ! 

Ma note :

★★★★★

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Mon, 27 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12671/Lart-daimer
L’intelligence artificielle pour les nuls http://www.olivier-roland.fr/items/view/12662/Lintelligence-artificielle-pour-les-nuls

Résumé de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller et Luca Massaron : voici un livre qu'il vous faut lire si vous voulez comprendre les enjeux de ces nouvelles technologies qui prétendent changer notre vie et nos façons de travailler — un ouvrage de vulgarisation technique complet qui répondra à toutes vos interrogations sur le fonctionnement et les défis posés par l'IA.

Par John Paul Mueller et Luca Massaron (pour l'adaptation française), 2022, 420 pages.

Titre original : "Artificial intelligence for dummies".

Chronique et résumé de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller et Luca Massaron

Introduction

Il y a beaucoup de discours contradictoires sur l'intelligence artificielle (IA), des plus optimistes aux plus pessimistes. Ce livre cherche à faire le point en étudiant le rôle des IA dans nos vies quotidiennes. Il aborde aussi la question des limites — techniques et éthiques — de ces technologies.

Partie 1. Introduction à l'IA

Chapitre 1. Introduction à l'IA

"Chacun a de l'IA une vision différente", affirment les auteurs. Cela ne facilite ni sa compréhension ni son développement.

L'intelligence artificielle, qu'est-ce que ça veut dire ?

Il faut d'abord distinguer entre différents types d'activités mentales reprises sous le nom d'intelligence :

Apprentissage ;

Raisonnement ;

Compréhension ;

Perception de la vérité ;

Vision des liens ;

Prise en compte du sens ;

Distinction entre les faits et les croyances ;

Etc.

Malgré cette diversité, l'intelligence suit un processus qui peut être imité ou simulé par une machine :

Élaboration d'un objectif ;

Estimation de la valeur d'une information pour l'atteinte de l'objectif ;

Manipulation de données ;

Définition des valeurs de vérité entre informations nouvelles et existantes ;

Évaluation de l'atteinte de l'objectif ;

Modification de l'objectif en fonction de nouvelles données ;

Répétition jusqu'à la réussite/échec (trouvé vrai/trouvé faux).

Pour comprendre ce que les ordinateurs peuvent faire, il peut être utile de se rapporter à la théorie des intelligences multiples de Howard Gardner (voir le tableau 1.1. p. 12-14).

En fait, il est important de comprendre que "l'IA, en réalité, n'a rien à voir avec l'intelligence humaine". L'IA "simule" l'intelligence grâce à des algorithmes.

Comprendre l'histoire de l'IA

Les débuts de l'IA ont lieu aux États-Unis, à Darmouth, dans les années 50. Les premières expériences ont lieu avec la logique symbolique. Au début, les scientifiques tentèrent d'imiter le fonctionnement du raisonnement humain (tel qu'ils le comprenaient à l'époque). Cela a donné des résultats, mais plutôt décevants par rapport à ce qui était attendu.

Les systèmes experts ont ensuite fait leur apparition. Nous en utilisons toujours aujourd'hui (les correcteurs d'orthographes, par exemple). Ce type de recherche a connu ses beaux jours dans les années 70 et 80, avant d'être relégué au second plan dans les années 90.

Ensuite vint "l'hiver des IA". L'engouement s'est réduit (financier, scientifique, etc.). Mais au début des années 2000, de nouvelles découvertes ont vu le jour. De nouvelles théories et groupes de recherche naissent et se développent rapidement.

À l'heure actuelle, c'est la "tribu" de l'apprentissage profonds qui connaît le plus de succès. Nous verrons plus bas de quoi il s'agit.

Recenser les applications de l'IA

Voici quelques applications d'utilisations de l'IA déjà mises en place :

Détection des fraudes ;

Planification des ressources ;

Analyse complexe ;

Automatisation ;

Services à la clientèle ;

Systèmes de sécurité ;

Efficience des machines.

Éviter l'emphase et la surestimation concernant l'IA

Voici maintenant les 5 tribus de l'IA et de l'apprentissage machine dont nous parlions plus haut :

Symbolistes (leur truc, c'est la logique et la philosophie) ;

Connexionnistes (eux, ils sont branchés neurosciences) ;

Évolutionnistes (les biologistes du coin) ;

Bayésiens (pros de la statistique) ;

Analogistes (ou la psychologie appliquée aux machines).

À terme, l'objectif serait de fusionner toutes ces approches pour créer un ou plusieurs "algorithme(s) maître(s) (...) capable(s) d'apprendre quelque chose". Même si des scientifiques y travaillent, nous sommes encore loin du compte.

Il faut donc être prudent et ne pas succomber aux sirènes médiatiques qui nous annoncent la révolution IA tous les deux ou trois ans. En tant qu'utilisateurs, nous devons rester calmes et ne pas surestimer leur puissance.

Chapitre 2. Définir le rôle des données

Les données sont la "nourriture" des centres de calcul. Ce qui change aujourd'hui, c'est leur nombre et leur diversité. "L'utilisation de matériels sophistiqués et les progrès réalisés dans les algorithmes font que les données sont aujourd'hui la ressource universelle de l'IA", rappellent les auteurs.

Constater que les données sont aujourd'hui omniprésentes

Il existe différents types de données. Mais avant d'aller plus loin, il faut prendre la mesure du "big data" (grandes données). C'est la grande nouveauté. Les données sont vastes, si vastes que de nouveaux outils d'analyse sont nécessaires pour les stocker et les traiter.

Où sont créées et distribuées ces données ? Sur Internet, principalement. Et plus encore depuis la naissance du web 2.0 (collaboratif, avec les réseaux sociaux et le peer-to-peer, etc.).

Tous nos équipements contemporains — de l'ordinateur au mobile, en passant par les appareils domestiques connectés — récoltent des données qui sont (ou peuvent être) ensuite traitées ailleurs.

Aujourd'hui, ce sont principalement les algorithmes fonctionnant avec l'apprentissage profond qui sont capables de traiter ces grands amas de données.

Exploiter les données avec succès

Avoir des données ne suffit pas à améliorer les IA. Il faut les recueillir, les manipuler, puis seulement les analyser. Pour la récolte, vous aurez besoin de capteurs qui sont de toutes sortes (voir p. 36). Ce sont eux qui seront capables de vous fournir des données fiables.

Parfois, ce sont les humains qui introduisent eux-mêmes leurs données (sur Facebook ou dans un formulaire du registre national en ligne, par exemple). Mais vous pourrez aussi recourir à l'automatisation de la collecte de données.

Dans tous les cas, vous devrez vous assurer d'agir avec éthique (ce qui n'est pas toujours facile). Voici quelques recommandations :

Obtenir la permission ;

Utiliser des techniques d'assainissement des données ;

Éviter l'inférence des données ;

Éviter les généralisations (p. 41-42).

Adapter les données

Vous n'aurez que rarement des données "parfaites". Vous devrez faire avec des données manquantes et prendre en compte des discordances entre certaines d'entre elles. Par ailleurs, vous devrez faire le tri entre les données utiles et celles qui ne vous apporteront rien.

Autrement dit, comme vous pouvez le constater, les données sont loin d'être simplement "données". Il faut un long travail pour les "obtenir".

Tenir compte des 5 types de données incorrectes

Vous devrez être particulièrement vigilant, lors de la récolte, à exclure ces 5 types de données :

Mensonges ;

Omissions volontaires ;

Erreurs de perspectives ;

Biais cognitifs (sur ce point, voir Système 1/système 2) ;

Mauvais cadres de référence (quand vous ne parlez pas de la même chose, vous ne pouvez pas vous comprendre).

Définir les limites de l'acquisition des données

Bien sûr, il convient aussi de définir des limites à l'acquisition des données. Pourquoi accumuler tant de data ? Pour faire quoi ? "Il importe d'adapter l'acquisition de données aux questions auxquelles il faut répondre", rappellent les auteurs.

Sans questionnement préalable, la récolte pourrait bien être absurde ! Si vous êtes en situation de récolter et d'analyser des données, assurez-vous donc d'avoir clairement défini, au préalable, les choses que vous voulez savoir.

Prendre en compte les problèmes de sécurité des données

L'accessibilité des données ne va pas de soi. Certains utilisateurs biaisent volontairement leurs données (dans le domaine politique ou médical, par exemple). Par ailleurs, certaines données peuvent être corrompues par des sources humaines ou des machines (botnets, attaques de virus, etc.).

Chapitre 3. Réfléchir à l'utilisation des algorithmes

Les données sont capitales. Plus encore que le perfectionnement de l'algorithme. C'est en tout cas l'avis de spécialistes en création de modèles de langage. Mais allons un peu plus au fond des choses.

Comprendre le rôle des algorithmes

"Un algorithme est une procédure, c'est-à-dire une succession d'opérations, généralement exécutée par un ordinateur, qui garantit l'aboutissement à la solution correcte d'un problème dans un temps fini, ou qui vous dit qu'il n'existe aucune solution." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 58)

En soi, ce n'est rien de très nouveau et nous utilisons déjà des IA appuyées sur des algorithmes plus ou moins simples tous les jours, depuis les systèmes intelligents d'ouverture de porte de garage jusqu'à Alexa ou Siri.

Les auteurs abordent ensuite des questions techniques liées à la compréhension plus fine des premiers algorithmes ayant servi au développement des IA :

Les plans et ramifications (comment construire des graphes de résolution de problèmes en créant des espaces d'états et des moyens de "traverser" les graphes) ;

Les jeux qui opposent des joueurs (l'exemple type est le morpion, aussi appelé OXO) ;

La recherche locale et les heuristiques.

Découvrir la machine qui apprend

Les algorithmes présentés ci-dessus peuvent résoudre des problèmes de type "sudoku". Mais certains problèmes de la vie réelle sont plus compliqués. Le diagnostic d'une pathologie ou la détection d'une fraude à l'assurance, par exemple, demandent d'autres compétences et — surtout — plus de flexibilité.

Les systèmes experts forment des moyens plus subtils de répondre à ce type de tâche (les auteurs donnent l'exemple de MYCIN et DENDRAL).

Autre solution : faire intervenir l'apprentissage machine. C'est ce qui a été utilisé par Google et son IA AlphaGo, qui a réussi à vaincre plusieurs champions du Go (un jeu de table plus complexe que le jeu d'échecs).

Chapitre 4. Innover avec un matériel spécialisé

Pour que l'IA fonctionne bien, et même mieux, il faut développer des matériaux nouveaux. Le matériel informatique reste la base de tout développement et progrès en ce domaine. Par ailleurs, il faut aussi apprendre à améliorer la relation humain/machine.

Utiliser un matériel standard

Mieux vaut se fier à ce qui a déjà fait ses preuves, au moins dans un premier temps. Si vous devez développer une IA, vous vous appuierez donc sur des systèmes pérennes et standards dans ce domaine. En l'occurrence, l'architecture de von Neumann (du nom de l'inventeur de l'informatique) fait encore référence, même si elle a des défauts (qui sont répertoriés page 80).

S'appuyer sur de nouvelles techniques de calcul

Certaines nouvelles techniques peuvent paraître géniales, mais c'est parfois juste un effet d'annonce. Il faut donc rester vigilant, surtout si vous souhaitez expérimenter en la matière. Neural Magic est une technique intéressante, mais elle nécessite d'avoir un matériel informatique robuste.

Les auteurs parlent également du Sub-Linear Deep Learning Engine (SLIDE) qui change complètement la façon traditionnelle d'exécuter les tâches.

Utiliser des processeurs graphiques (GPU)

Ceux-ci sont très performants. Ils s'adjoignent au processeur central (CPU) afin d'en accroître les performances, notamment dans le traitement des images, un thème brûlant de l'IA depuis les années 2010 au moins.

Travailler avec des processus d'apprentissage profond

Ici, il faut différencier entre :

Le DLP pour deep learning processor ou processeur d'apprentissage profond, encore étudié par les universitaires ;

Et le NPU pour neuronal processor unit ou unité de traitement neuronal, qui est issu du premier et qui a fait l'objet d'utilisations commerciales ;

Et le TPU pour tensor processing unit créé par Google sur la même base, pour des utilisations spécialisées.

Créer un environnement de traitement spécialisé

En revanche, l'apprentissage profond est incompatible avec les architectures classiques de type Von Neumann. Les spécialistes (dont l'Agence de recherche du ministère de la Défense US et IBM) ont donc conçu d'autres dispositifs, dont SyNAPSE (Systems of neuromorphic adaptative plastic scalable electronics).

Les matériels se font de plus en plus performants et la compétition est rude (entre Google et Microsoft, entre autres).

La course aux capteurs toujours plus sensibles est également lancée. L'objectif ? Rendre les IA encore plus réceptives à leurs environnements et, donc, plus capables d'interagir avec lui.

Partie 2. Recenser les utilisations de l'IA dans la société

Chapitre 5. Faire le tour des utilisations de l'IA dans les applications informatiques

La correction (d'erreurs, au sens large) et la suggestion (propositions en tout genre) sont actuellement les deux manières par lesquelles les IA répondent à nos besoins.

Prenons une voiture "intelligente" : celle-ci corrige les erreurs de conduite et suggère des itinéraires plus rapides. Ce sont déjà des fonctions que nous connaissons (conduite assistée et GPS, notamment).

Avoir une idée des applications les plus courantes

Il y a certaines applications déjà courantes de l'IA. Voici celles citées par les auteurs :

Créativité artificielle (les auteurs citent Chat GPT un peu plus haut) ;

Vision par ordinateur, réalité virtuelle et traitement d'image ;

Diagnostics ;

Reconnaissance de visages ;

Jeux de tous types ;

Reconnaissance d'écriture manuscrite ;

Traitement automatique du langage naturel, traduction automatique, agents conversationnels ;

Contrôle non linéaire et robotique ;

Reconnaissance optique de caractère ;

Reconnaissance de la parole.

L'un des plus gros problèmes à ce jour concerne les deepfake ou hypertrucage. Il faut donc mettre en balance les exploits de l'IA avec ses risques.

Voici quelques autres applications, plus spécifiques (ou en cours de recherche) :

Vie artificielle ;

Raisonnement automatisé ;

Exploration de données ;

Représentation des connaissances ;

Résolution des contentieux ;

Robotique ;

Web sémantique ;

Etc.

Etudier les erreurs de l'IA

"On parlera d'erreur pure et simple quand le résultat d'un processus, compte tenu des inputs, n'est correct en aucun cas, c'est-à-dire quand la réponse n'est pas adaptée du tout à la requête." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 111)

Les erreurs sont nombreuses et les développeurs ne savent pas toujours pourquoi elles ont lieu. Ces erreurs peuvent avoir de conséquences graves dans certains cas. Toutefois, la plupart du temps, cela ne doit pas nous inquiéter outre mesure. Rappelons-nous simplement que l'IA ne pense pas !

Chapitre 6. Automatiser des processus courants

Élaborer des solutions contre l'ennui

Nous pouvons également renverser la conclusion précédente : les IA peuvent nous aider là où nous, humains, faisons des erreurs.

Selon les auteurs, qui s'appuient sur plusieurs études, les personnes au travail font souvent des erreurs lorsqu'ils s'ennuient. Les IA peuvent aider à réaliser ces tâches ennuyeuses.

Il est également possible d'élaborer des solutions efficaces contre l'ennui, en rendant les tâches plus intéressantes ou en permettant aux personnes de travailler plus efficacement.

Par contre, une IA ne pourra pas vous motiver ou vous dire ce que vous pourriez faire pour vaincre l'ennui. Mais rappelez-vous : l'ennui est aussi une condition de la pensée créative !

Travailler dans un contexte industriel

L'automatisation est un problème ancien, qui commence dès les débuts de l'industrialisation et même — à en croire les auteurs — dès le XIe siècle dans les chantiers navals de Venise !

Les IA peuvent aider à améliorer l'automatisation et à rendre le travail encore plus efficace. C'est vrai en l'associant à la robotique, mais pas seulement. Une question se pose alors : si nous automatisons tout, que feront les humains ?

Créer un environnement sécurisé

La sécurité n'est pas toujours garantie. En milieu industriel, c'est encore plus vrai. L'automatisation aide à être plus efficace, mais pas nécessairement à sécuriser certaines tâches. Les IA peuvent assister les humains dans leurs difficultés avec l'automatisation.

Mais ce n'est pas le seul endroit où l'IA pourrait améliorer la sécurité : c'est vrai aussi dans la vie quotidienne et même lorsque nous surfons sur le Net (l'IA pourrait nous aider à ne pas laisser traîner des données sensibles ou à nous prévenir de la présence de virus).

En revanche, l'IA ne pourra pas rendre le monde totalement sécurisé. La réponse de l'IA interviendrait toujours trop lentement au regard de notre irrésistible capacité à inventer de nouveaux problèmes et dangers !

Chapitre 7. Utiliser l'IA pour répondre à des besoins médicaux

L'IA peut aider le médecin, qui est confronté à de nombreux défis et qui doit mettre à jour régulièrement ses connaissances, après avoir déjà passé une dizaine d'années à l'université (en moyenne). Les auteurs se penchent sur certaines solutions techniques dans ce chapitre.

Mettre en œuvre une surveillance portative pour le patient

C'est l'une des voies à suivre pour améliorer le monitoring régulier des patients. Il y a certains moniteurs portables qui sont utiles, voire essentiels au bien-être des plus fragilisés ou des personnes avec des maladies chroniques (diabète, par exemple).

Rendre les gens plus capables

Rester en bonne santé plus longtemps est également un objectif souhaitable. Et il peut être atteint grâce — entre autres — à des techniques incluant l'IA.

Il y a d'abord des jeux qui peuvent aider à conserver motricité et capacités cognitives. Les consoles telles que Nintendo Wii ou Xbox 360 sont utilisées dans des programmes de physiothérapie, par exemple.

Au-delà des jeux pour rester en bonne santé, il existe déjà des ingénieurs s'intéressant à la création d'exosquelettes pour aider les personnes en souffrance à retrouver la mobilité.

Assurer une série de capacités physiques

Chacun est différent, avec ses forces et ses faiblesses. Les yeux d'untel seront plus vite fatigués, tandis qu'un autre aura plus rapidement mal aux jambes après une marche de 10 km, etc.

Pour nous aider dans nos tâches quotidiennes et permettre aux moins valides d'accéder aux technologies numériques, des solutions logicielles sont mises en place (comme les lecteurs d'écran pour les personnes malvoyantes, par exemple).

Au-delà des simples programmes disponibles sur nos ordinateurs, des solutions intégrant robotique et logiciels avec IA peuvent être pensées (c'est déjà le cas des exosquelettes évoqués ci-dessus). Différents types de prothèses ou de systèmes de pilotage sont d'ores et déjà imaginés pour aider les patients à recouvrer leurs capacités.

Mais que se passera-t-il quand ces dispositifs permettront à ces patients de surpasser les capacités physiques humaines ? Ou lorsque des personnes saines décideront de les employer ? Est-ce que cela est irrévocable ? Nous devrons réfléchir au caractère souhaitable de ces évolutions.

Exploiter de nouvelles méthodes d'analyse et de diagnostic

La téléprésence est la technologie qui permet à quelqu'un de consulter une personne tout en étant ailleurs. Elle est souvent combinée à la réalité virtuelle (plongée dans un monde virtuel) et à la réalité augmentée (ajout d'éléments numériques à la réalité présente).

Vous avez peut-être entendu parler de téléopérations qui ont déjà eu lieu dans le monde. Mais nous pouvons imaginer des systèmes qui permettent aux professionnels de santé d'intervenir auprès des patients à leur domicile, sans avoir besoin de s'y rendre.

Concevoir de nouvelles techniques chirurgicales

L'IA peut être utile pour formuler des suggestions et assister un chirurgien dans son diagnostic ou son intervention. Il sera plus difficile, en revanche, de lui faire remplacer le chirurgien. Pourtant, certains chercheurs s'y attèlent déjà ; en atteste le développement du robot STAR (smart tissue autonomous robot).

Exécuter des tâches en recourant à l'automation

Comme elles ne s'ennuient pas et adorent les procédures, les IA peuvent parfaitement gérer les dossiers médicaux, élaborer des prédictions à partir de ceux-ci ou rendre les protocoles de soin plus sûrs. Voire aider à créer des médicaments (l'IA a été utilisée dans la recherche de solutions contre la Covid-19).

Combiner les robots et les professionnels de la santé

Ceux-ci existent déjà au Japon et aux États-Unis. Ils aident les patients à l'hôpital et les professionnels dans leurs tâches.

"Ces robots n'en sont encore qu'à leurs balbutiements, mais on peut s'attendre à les voir évoluer", promettent les auteurs.

Chapitre 8. Utiliser l'IA pour améliorer l'interaction humaine

Dans ce chapitre, la question porte sur la communication et les IA. Où celles-ci pourraient-elles nous aider ? Que font-elles déjà ? Voici quelques points d'intérêt et lignes de recherche contemporaines.

Développer de nouvelles façons de communiquer

Pourquoi pas créer de nouveaux alphabets : c'est ce que l'informatique a déjà réalisé avec les émoticônes et les émojis. Ces caractères peuvent aider les IA et donc les machines informatiques à interpréter les émotions, qui leur restent sans cela incompréhensibles.

Au-delà, l'automatisation de la traduction doit être signalée. Google Traduction a fait de grands progrès. Or cette application est basée sur un système d'IA, le GNMT (Google neural machine translation).

Enfin, des recherches sont même effectuées pour apprendre aux IA à reconnaître (voire à imiter) le langage corporel.

Échanger des idées

Les IA peuvent nous aider à :

Créer des liens (c'est ce qui se fait sur LinkedIn, par exemple) ;

Augmenter la communication (via des représentations graphiques ou la traduction, notamment) ;

Définir des tendances (analyse de données et représentations graphiques, etc.).

Utiliser le multimédia

"Dans l'avenir (...), on peut espérer pouvoir utiliser l'IA pour la reconstitution de scènes en 3D à partir d'images en 2D. Imaginez que les policiers puissent se déplacer sur une scène de crime virtuelle et noter fidèlement tous les détails." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 158)

Les images seront de plus en plus dynamiques et se "détacheront" des supports. Comme dans les journaux de Harry Potter !

Embellir la perception sensorielle humaine

Pourrions-nous avoir le don de synesthésie comme certains génies des mathématiques (tels que Daniel Tammet) ?

C'est encore une technologie à l'état expérimental, mais les auteurs semblent prévoir la possibilité d'augmenter nos sens humains et d'acquérir de nouvelles compétences dans ces domaines. De là à pouvoir aller jusqu'à la synesthésie, rien n'est moins sûr, car cet état est très difficile à décrire et à reproduire.

Partie 3. Travailler avec des applications électroniques de l'IA

Chapitre 9. Effectuer une analyse de données pour l'IA

"L'analyse de données et l'apprentissage machine permettent de dépasser les limites précédentes en matière d'utilisation de données et de développer une IA plus performante", affirment les auteurs.

Voyons en détail de quoi il en retourne.

Définir l'analyse de données

Les données, c'est comme le pétrole. Cette analogie a été popularisée, à l'origine, par un spécialiste du marketing : Clive Humby. Comme le pétrole, les données doivent être raffinées afin de pouvoir être utilisées.

Ce n'est donc pas du tout cuit : il faut beaucoup travailler pour devenir riche à partir des données !

L'analyse de données permet d'aider l'IA à interpréter les images.

Mais plus fondamentalement, les données sont désormais utilisées pour se passer des théories elles-mêmes : leur simple agrégation (en grand nombre) permet d'induire des règles et des lois sans avoir à passer par la création d'hypothèses.

Définir l'apprentissage machine

Il s'agit d'un apprentissage mathématique à partir des données. Les auteurs évoquent le fonctionnement et l'intérêt de cette technique. Mais ils explorent aussi ses limites.

Parmi celles-ci, il y a le sur-apprentissage (inférer des règles qui n'existent pas dans la réalité) et l'incapacité à reconnaître de mauvaises données (fausses ou anormales).

Savoir comment apprendre à partir des données

Il y a plusieurs types d'apprentissage machine. À chaque fois, il s'agit de donner un objectif (plus ou moins complexe) à un algorithme et de voir comment il se "débrouille" pour l'atteindre.

En l'occurrence, 3 grandes catégories d'apprentissage existent :

Supervisé (vous dites à la machine ce qu'elle doit faire) ;

Non supervisé (vous la laissez faire) ;

Par renforcement (vous la "récompensez" ou la "punissez" en fonction de ses réponses).

Chapitre 10. Utiliser l'apprentissage machine dans l'IA

"Aujourd'hui, l'apprentissage machine peut se vanter d'avoir atteint un niveau quasi humain pour des tâches spécifiques comme la classification des images ou le traitement du son, et il s'efforce d'atteindre un niveau similaire dans un certain nombre d'autres tâches." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 181)

Emprunter différents chemins vers l'apprentissage

Il existe plusieurs techniques que nous avons déjà vues plus haut : symbolisme, connexionnisme, évolutionnisme, bayésianisme, analogisme. Mais quelle sera la prochaine percée ?

Explorer la vérité dans les probabilités

L'une des approches les plus fructueuses est d'utiliser les probabilités. C'est une solution intéressante lorsque l'IA doit agir en situation d'incertitude.

C'est ce que fait très bien l'algorithme bayésien qui permet, notamment, de se représenter le monde sous la forme d'un graphe. Sur la base de ce graphe, l'IA peut calculer les probabilités et choisir quelle action entreprendre.

Faire grandir les arbres pour classer des éléments

"L'arbre de décision est un autre type d'algorithme essentiel dans le domaine de l'apprentissage machine et de mise en œuvre de l'IA". Celui-ci est de type symbolique (déductif) et assez ancien.

Chapitre 11. Améliorer l'IA grâce à l'apprentissage profond

Allons un pas plus loin. Que peut l'apprentissage profond (une forme de l'apprentissage machine) qui est aujourd'hui tant vanté par les firmes et les publicitaires ?

Développer des réseaux de neurones similaires au cerveau humain

L'apprentissage profond est la méthode du connexionnisme, qui s'appuie sur les neurosciences.

L'idée est d'imiter le mode d'apprentissage du cerveau en utilisant le neurone comme unité de base (le neurone étant ici conçu comme un algorithme) et en superposant des "couches" formant une architecture de réseau.

Malgré quelques problèmes techniques qui en ont ralenti la progression durant plusieurs années, cette technologie s'est développée jusqu'à devenir l'une des plus prometteuses.

Elle est notamment très utilisée pour la reconnaissance des images. Et elle pourrait aujourd'hui nous aider à fabriquer des IA capables d'"imiter l'art et la vie", comme disent les auteurs, en prenant néanmoins leurs précautions (voir les limites posées plus bas, dans la "Partie des 10").

Quoi qu'il en soit, elles ont fait de grands progrès en matière de conversation : les agents conversationnels oraux de type Alexa ou écrits de type ChatGPT en témoignent.

Il importe toutefois de voir que ce ne sont pas encore de véritables IA, dans la mesure où ces réseaux d'apprentissages profond "ne peuvent pas vraiment comprendre le discours".

Partie 4. Travailler avec l'IA dans des applications matérielles

Chapitre 12. Mettre au point des robots

L'IA et la robotique ne doivent pas être confondus. Certains robots peuvent fonctionner sans IA et vice-versa. Pour autant, leur couplage est source de grands espoirs.

Définir les rôles des robots

Il faut distinguer les automates des hologrammes, qui sont des projections lumineuses sans mécanique. Les androïdes, dont rêvent beaucoup d'auteurs de science-fiction, sont issus de procédés biotechnologiques (et parfois mécaniques).

Hors de la SF, les robots sont déjà présents dans nos vies et surtout dans l'industrie, mais pas nécessairement sous forme humaine.

D'ailleurs, les robots humanoïdes ne sont pas si faciles à concevoir et créent des réticences éthiques plus fortes que les autres types de robots.

Lorsque ceux-ci deviennent trop réalistes, mais pas encore suffisamment pour être confondus avec des humains, nous avons tendance à les rejeter avec plus de véhémence. C'est ce qu'un auteur japonais a nommé la "vallée dérangeante".

Assembler un robot basique

Les auteurs expliquent comment assembler un robot basique en déclinant ses composants. Mais pour qu'il soit opérationnel, le robot doit détecter le monde alentour. Il doit également être possible de le contrôler et, notamment, de gérer les situations d'incertitude et de situations conflictuelles.

Chapitre 13. Voler avec des drones

Prendre connaissance de l'état actuel des progrès

Ces applications ont d'abord été militaires et existent déjà depuis plusieurs décennies (les années 1970). Les auteurs retracent leur histoire dans l'armée et s'intéressent en particulier au quadrirotor, ce drone à quatre pales que nous voyons aujourd'hui assez communément.

Définir l'usage des drones

À quoi peuvent bien servir les drones non militaires ? Voici quelques exemples d'applications :

Livrer des marchandises ;

Suivre la maintenance ou la gestion d'un projet ;

Cartographier ;

Évaluer des dommages pour les assurances ;

Assister des opérations de recherche et de sauvetage ;

Produire de l'électricité à partir de vents d'altitude ;

Transporter des personnes ;

Poursuivre des malfaiteurs ;

Organiser des entrepôts ;

Etc.

L'IA est bien sûr déterminante dans l'usage de ces engins car elle permet de les doter d'autonomie dans la prise de décision (ainsi, un "pilote" n'est pas obligé de les téléguider à chaque instant).

Néanmoins, il ne faudrait pas négliger les problèmes de réglementation qui se posent. Cela se voit déjà avec le développement des drones de loisir, dont l'usage a dû être réglementé dans de nombreux pays.

Chapitre 14. Utiliser une voiture conduite par une IA

Avoir un aperçu historique

Les premières tentatives de réalisation de ce type de véhicule ont eu lieu dans les années 1980. Google a racheté un projet prometteur dans les années 2000 et poursuit ses recherches.

Vous pouvez également consulter les avancées d'Elon Musk en ce domaine !

Avoir une vision claire de l'avenir de la mobilité

Ce type d'innovation changera en profondeur nos façons de nous mouvoir dans la ville, notamment. Restons toutefois prudents, car nous ne sommes pas encore arrivés au bout des recherches en la matière.

Nous devrons repenser le rôle de l'automobile dans nos existences. Sommes-nous prêts ? Y avons-nous suffisamment réfléchi collectivement ? Et sommes-nous au clair sur ce que ces voitures intelligentes ne pourront pas faire ?

Les attentes sont grandes. Mais les questions éthiques (quelle option choisir en cas d'incertitude ou de danger ?) et techniques (à propos des capteurs, notamment) ne manquent pas.

Partie 5. Se pencher sur l'avenir de l'IA

Chapitre 15. Avoir un aperçu d'une application qui ne mène nulle part

Ce qu'une IA ne peut pas faire

Selon les auteurs, l'IA ne pourra jamais être performante dans certains types d'intelligence. C'est en particulier le cas pour la créativité et l'intelligence. Ils n'ignorent pas les tentatives en ce domaine (notamment pour créer de la musique ou des images), mais considèrent que ce n'est pas de la créativité.

La créativité implique de "développer une nouvelle forme de pensée", or cela, une IA est incapable de le faire. Une IA se limite aux données reçues et ne pourra jamais créer ses propres données.

L'IA n'a pas d'imagination. Elle ne peut vagabonder à travers différents domaines et se laisser aller à faire des liens en fonction de ses émotions. Pourquoi ? Eh bien parce qu'elle n'en a pas !

L'IA ne pourra jamais inventer d'idées neuves, profondément originales. En revanche, elle pourrait bien se laisser berner par des données fausses ou qui recèlent des éléments négatifs que nous voudrions supprimer (racisme, etc.).

N'ayant pas de sentiments, l'IA pourrait également énoncer des vérités blessantes pour les gens et manquer cruellement d'empathie dans les moments douloureux.

Mesurer les effets des hivers de l'IA

Le danger majeur des hivers de l'IA, c'est-à-dire des moments d'arrêt de l'innovation, vient des espérances démesurées du public. Mais surtout, il vient des créateurs eux-mêmes qui promettent beaucoup trop et de façon beaucoup trop rapide !

Il existe aussi des solutions pour lesquelles on cherche un problème réel : ce sont les gadgets qui, au fond, ne servent à rien ou pas grand-chose. Sont-ils vraiment utiles ? Font-ils avancer l'IA ?

"De façon assez curieuse, les limites de l'IA laissent beaucoup de champ libre à l'être humain, notamment dans un certain nombre de domaines auxquels nous ne pouvons pas encore accéder parce que nous sommes trop pris par des tâches répétitives et ennuyeuses qui pourraient facilement être confiées à l'IA." (L'intelligence artificielle pour les nuls, p. 321)

Chapitre 16. Voir l'IA dans l'espace

Voici, en résumé, les 4 principales fonctions que les auteurs attribuent à l'IA dans la conquête de l'espace :

Observer l'univers (améliorer notre "visibilité", trouver de nouveaux endroits et étudier l'évolution de l'univers, voire créer de nouveaux principes scientifiques) ;

Extraire du minerai dans l'espace (récolter de l'eau, des minéraux rares, découvrir de nouveaux éléments, améliorer la communication terrestre et spatiale) ;

Explorer de nouveaux endroits (avec des sondes équipées d'IA, puis des robots et éventuellement des binômes IA/humain) ;

Construire des structures dans l'espace (aller en vacances, faire des investigations scientifiques, créer de nouvelles industries ou stocker des choses).

Chapitre 17. Inaugurer de nouvelles activités humaines

L'espace est une chose, mais que faire des terriens ? Contrairement à une idée répandue, les auteurs ne pensent pas que les IA vont supprimer le tiers des emplois humains dans les prochaines décennies. Ils se veulent rassurants.

Au contraire, selon eux, de nombreux métiers bénéficieront des IA. Celles-ci complèteront leurs compétences et amélioreront leurs conditions de travail.

C'est pourquoi il est important de continuer à privilégier l'humain. De là à l'augmenter grâce à l'IA ? Cela reste une question ouverte.

La question des territoires est importante. Les IA pourraient-elles nous aider à créer de nouvelles villes dans des environnements hostiles — voire dans l'espace, comme le suggère le chapitre précédent ? C'est possible…

Et qu'en est-il, enfin, des problèmes à l'échelle planétaire ? L'IA (ou plutôt les IA) aurait-elle les capacités de nous aider à régler les problèmes de la surpopulation, de la malnutrition, de la pollution et du réchauffement climatique ? N'est-ce pas à la résolution de ces problèmes qu'il faudrait l'employer en premier lieu ?

Certes, c'est une option. Mais nous devons rester conscients d'une chose : les IA n'étant pas créatives, la recherche de solutions reviendra toujours, in fine, à l'humain.

Partie 6. La partie des 10

Chapitre 18. Dix activités à l'abri de l'IA

Voici 10 catégories professionnelles que l'IA ne pourra pas remplacer (selon les auteurs, bien sûr) :

Enseigner aux enfants ;

Assurer des soins ;

Répondre à des besoins personnels ;

Résoudre des problèmes de handicap ;

Inventer ;

Faire de l'art ;

Imaginer l'irréel ;

Enquêter sur les crimes ;

Contrôler des situations en temps réel (par l'intuition) ;

Distinguer la réalité de la fiction

Autrement dit, ce qui touche majoritairement aux interactions humaines (1-3), à la création (4-7) et aux décisions intuitives (8-10).

Chapitre 19. Dix contributions importantes de l'IA à la société

Voici, par contraste, 10 contributions majeures de l'IA (présentes ou à venir) :

Concevoir une prothèse active de pied humain ;

Assurer un contrôle permanent (des patients, par exemple) ;

Administrer des médicaments ;

Utiliser l'IA pour l'impression 3D ;

Faire progresser les technologies robotiques ;

Développer de nouvelles ressources rares ;

Voir ce qui ne peut pas être vu (des structures ou matériaux, par exemple) ;

Livrer des marchandises aux stations spatiales ;

Exploiter des ressources extraterrestres ;

Explorer d'autres planètes.

Chapitre 20. Dix exemples d'échecs de l'IA

Ces échecs ont provoqué des hivers de l'IA et nous devrions donc apprendre à connaître ces 10 limites. L'IA est incapable de/d' :

Interpréter plutôt qu'analyser ;

Aller au-delà des chiffres ;

Considérer les conséquences inattendues ;

Faire de nouvelles données avec les anciennes ;

Voir au-delà des schémas ;

Mettre en œuvre de nouveaux sens ;

Se mettre dans la peau de quelqu'un ;

Développer de vraies relations ;

Changer de point de vue ;

Faire un acte de foi.

Conclusion sur "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller :

Ce qu'il faut retenir de "L'intelligence artificielle pour les nuls" de John Paul Mueller :

Ce livre est très intéressant ! Mais attention, car sa lecture n'est pas aisée (même si c'est "pour les nuls" !). En effet, il y a des parties assez techniques, que nous vous avons évitées ici. Mais si vous avez l'âme d'un geek, vous allez adorer, c'est sûr !

Mais que les autres ne perdent pas courage. Au-delà des questions techniques, les auteurs prennent soin de nous emmener vers des terrains plus philosophiques et éthiques. Ils posent des questions sur les limites et les futurs désirables de l'IA. Nous avons essayé de reproduire certaines de ces questions dans la chronique.

Dans l'ensemble, les auteurs, John Paul Mueller et Luca Massaron, sont tous deux de fervents technophiles. Le ton de l'ouvrage est donc résolument optimiste. Un peu comme Bill Gates lorsqu'il parle de changement climatique, ceux-ci pensent que l'innovation peut résoudre bien des problèmes…

Pour finir, retenez ces 4 points importants :

L'IA n'est pas ce qu'en font les médias, les publicitaires et les auteurs de science-fiction ;

C'est avant tout un ensemble de techniques en progrès, qui a ses ratés et ses limites ;

Cela étant dit, il est fort probable que les IA (au pluriel) changent en profondeur nos modes de vie ;

Et c'est d'ailleurs ce qu'elles sont déjà en train de faire, discrètement, depuis plusieurs décennies.

Points forts :

Une présentation claire et dynamique ;

Des encadrés pour comprendre ou approfondir certains concepts ;

Beaucoup de liens vers des vidéos, des articles, etc. pour "aller voir par soi-même" (le gros plus du livre, à notre avis).

Points faibles : 

Une certaine difficulté de lecture par moment (mais cela fait partie du jeu !) ;

Quelques répétitions (notamment sur l'IA et l'espace) ;

Même si le livre est à jour et parle des agents conversationnels type Chat-GPT (OpenAI) ou Bard (Google), nous aurions aimé en savoir plus à ce sujet !

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre de John Paul Mueller « L'intelligence artificielle pour les nuls » ? Combien le notez-vous ?

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Mon, 20 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12662/Lintelligence-artificielle-pour-les-nuls
Art oratoire : 5 livres pour exceller en prise de parole en public http://www.olivier-roland.fr/items/view/12656/Art-oratoire-5-livres-pour-exceller-en-prise-de-parole-en-public

La prise de parole en public est un défi intimidant pour beaucoup d'entre nous. Elle ferait même partie des plus grandes peurs de l’être humain. Pourtant, l'art oratoire est une compétence indispensable à développer. Une compétence utile dans bien des domaines professionnels comme personnels : que ce soit pour mener à bien un projet, inspirer votre équipe, témoigner des sentiments, une expérience,  ou simplement gagner en confiance et en charisme.

Fort heureusement, des auteurs éclairés ont partagé leur expertise dans des livres afin de nous aider à maîtriser l'art de la parole. Car oui, bien parler en public s’apprend. Vous n’êtes pas voué à vie, à "faire un flop" lors de vos élocutions.

Cet article vous présente une sélection de 4 ouvrages incontournables pour faire de la prise de parole en public un atout majeur dans votre vie.

  1. "Parler en public | TED - Le Guide officiel"

Par Chris Anderson, 2016, 348 pages.

Résumé du livre "Parler en public - TED Le Guide officiel" de Chris Anderson

L’auteur du livre "Parler en public - TED Le Guide officiel" est Chris Anderson. Il est connu pour être le fondateur de la conférence TED et l’auteur d’autres livres célèbres comme "La Longue Traine", "Free : The future of a radical price" ou encore "Makers".

Dans "Parler en public TED", il partage une mine d’informations afin d'améliorer votre art oratoire.

Il met en lumière la structure logique d'une intervention réussie, des astuces pour captiver son auditoire et des techniques pour transformer son discours en un moment inoubliable.

L'ouvrage se divise en cinq parties majeures. Il explore d'abord les bases d'une bonne prise de parole, puis les quatre outils essentiels pour parler en public. Une troisième partie guide le lecteur à travers la préparation de la conférence. Ensuite, l'auteur aborde les cinq paramètres à ajuster une fois sur scène pour une performance optimale. Enfin, il termine par une réflexion profonde sur l'art de la communication.

Les points clés à retenir si vous voulez développer vos compétences en art oratoire, selon Chris Anderson

Voici 5 idées à garder en tête issues du livre "Parler en public - TED Le Guide officiel" de Chris Anderson :

La prise de parole en public repose sur une structure cohérente et une bonne préparation. Ainsi, il faut surtout : comprendre son auditoire, bien charpenter son discours et prévoir son support visuel.

Il est essentiel de connaître et d'utiliser des techniques de storytelling pour captiver et maintenir l'attention de l'auditoire.

La vulnérabilité d'un orateur est un atout qui permet de créer un lien d'empathie avec l'auditoire. Elle suscite l’émotion.

La mise en forme de l'introduction et de la conclusion est très importante. Il faut donc veiller à bien la préparer avant sa prise de parole.

La communication n'est pas uniquement verbale. L'orateur doit apprendre à maîtriser son langage corporel, son ton et son rythme pour être convaincant.

Mon avis sur le livre "Parler en public TED | Le Guide officiel" de Chris Anderson

"Parler en public TED" de Chris Anderson est un véritable manuel d’art oratoire.

J'ai trouvé les astuces et conseils pratiques très utiles et nombreux. En effet, ils se déclinent à tous les plans : que ce soit pour préparer un discours, un pitch ou encore une présentation orale devant une grande audience. D’autre part, l’auteur nous plonge dans les coulisses des conférences TED. Ceci apporte une dimension immersive unique au livre.

"Parler en public TED" est donc une lecture que je recommande sans hésitation aux conférenciers, aux orateurs et leaders en tout genre mais aussi à quiconque cherchant à améliorer sa capacité à parler en public.

Les points forts et points faibles du livre "Parler en public TED | Le Guide officiel" de Chris Anderson

Points forts :

L’approche méthodique des propos qui guide le lecteur pas à pas dans les différentes étapes d'une prestation orale, quelle qu’elle soit (longue, courte, grande ou petite audience, etc.).

Un aperçu détaillé de diverses techniques de communication, comme la répétition, le storytelling et l'art de convaincre.

La réflexion sur la communication proposée dans le dernier chapitre qui élargit le débat et ouvre vers une vision holistique.

Point faible :

L'auteur développe peu sur la confiance en soi et la gestion du stress, des éléments pourtant clés pour une prise de parole en public réussie.

Ma note :

★★★★★

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Format poche :

  1. "Comment parler en public"

Titre original: “The quick and easy way to effective speaking”

Par Dale Carnegie, 1992 (réédition), 215 pages.

Résumé du livre "Comment parler en public" de Dale Carnegie

Si votre rêve est d'arriver enfin à prendre la parole en public avec confiance et assurance, le livre "Comment parler en public" de Dale Carnegie devrait vous intéresser.

Vous avez raison de vouloir développer vos compétences dans ce domaine, car quel que soit votre métier, votre capacité à parler en public aisément est déterminante. Et la bonne nouvelle, selon Dale Carnegie, c'est qu'il est tout à fait possible d'apprendre à surmonter les appréhensions qui peuvent vous paralyser face à un groupe ou face à un examinateur. Il est tout à fait possible également d'apprendre à retenir l'attention de son auditoire et à capter leur intérêt. Et c'est tout le sujet de son livre !

"Comment parler en public" est un guide pratique dans lequel l'auteur partage des techniques simples mais efficaces sur les trois plans indissociables de toute intervention en public :

Le discours : l’auteur partage des conseils sur la façon de structurer un discours de manière logique et cohérente pour le rendre convaincant, tout en assurant un bon flux d'idées.

L’orateur : Dale Carnegie explique comment vaincre la peur de parler devant une audience. Il met l'accent sur l'importance de la confiance en soi dans la prise de parole en public. Il propose alors différentes stratégies pour surmonter la nervosité et l'anxiété.

L’auditoire : le livre décrit des techniques de persuasion à employer. Il montre comment utiliser les histoires, les anecdotes et les exemples pour persuader et influencer positivement son auditoire.

Les 4 points clés à retenir pour réussir votre prise de parole en public

"Comment parler en public" partage de nombreux conseils clés pour réussir à parler en public. En voici 4 que vous pouvez d’ores et déjà appliquer :

La passion pour votre sujet est cruciale. Si vous êtes passionné par le thème dont vous parlez, cela se transmettra à votre auditoire et renforcera l'impact de votre discours.

Vous devez déterminer l'objectif de votre discours avant de prendre la parole : est-ce pour informer, convaincre, inciter à l'action ou divertir ? Votre préparation et votre présentation varieront en fonction de cet objectif.

Votre comportement est un élément clé. La sincérité, l'honnêteté et la chaleur que vous dégagez influencent fortement l'efficacité de votre message. La gestuelle, le ton de votre voix, votre expression faciale et le vocabulaire employé jouent tous un rôle dans la transmission de votre message.

Raconter une histoire rend votre discours plus impactant. Une histoire bien racontée, riche en détails, permet à l'auditoire de s'identifier au personnage principal et d'activer son imagination, rendant vos propos plus mémorables.

Mon avis sur le livre "Comment parler en public" de Dale Carnegie

L’auteur, Dale Carnegie, est un auteur américain réputé pour son expertise en matière d’art oratoire, de psychologie de la communication et de leadership.

Son ouvrage "Comment parler en public" se base alors sur ses expériences personnelles et son travail avec des milliers de personnes ayant suivi ses cours de communication et de leadership. La version rééditée de 1992 a été mise à jour pour inclure des conseils sur la façon d'utiliser les médias modernes et la technologie pour améliorer ses compétences en matière de prise de parole en public.

Le mélange des conseils pratiques avec des exemples tirés de la vie réelle rend l'ouvrage agréable à lire. Les techniques présentées sont facilement applicables et laissent espérer un impact significatif. "Comment parler en public" est à mon sens une base à lire pour les leaders et quiconque souhaitant plus impacter lors d'une prise de parole en public.

Les points forts et points faibles du livre "Comment parler en public" de Dale Carnegie

Points forts :

Des anecdotes captivantes, des extraits de discours inspirants, de nombreuses références.

Un langage accessible à tous, clair et direct.

Une structure bien pensée, avec des synthèses en fin de chaque section mettant en relief les idées clés.

Un rythme soutenu qui maintient l'intérêt du lecteur jusqu'à la fin.

La pertinence des techniques partagées.

Points faibles :

Quelques répétitions dues à la structuration du livre, sans pour autant nuire à l'intérêt de la lecture.

Le manque d'exercices pratiques dans le livre, malgré l'insistance de l'auteur sur l'importance de l'entraînement. Les outils offerts lors des formations Carnegie semblent alors indispensables pour compléter la lecture.

L'absence d'analyse scientifique des processus psychiques. L'auteur ne détaille pas "pourquoi" ni "comment" ses méthodes fonctionnent, mais se concentre sur "ce qui" fonctionne. Cette approche, basée sur l'expérience plutôt que sur la théorie, peut être considérée comme un point faible par certains lecteurs.

Ma note :

★★★★

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  1. "La parole est un sport de combat"

Par Bertrand Périer, 2017, 250 pages.

Résumé du livre "La parole est un sport de combat" de Bertrand Périer

"La parole est un sport de combat" est un livre écrit par Bertrand Périer, un avocat et enseignant français spécialisé dans la prise de parole en public et l'art oratoire.

Ayant lui-même dû surmonter une grande timidité pour réussir à bien parler en public, il partage dans cet ouvrage sa méthode visant à libérer sa parole et à s'épanouir à l'oral.

Le livre est divisé en plusieurs parties. Chacune est dédiée à une étape clé de la structure d'un discours, à savoir l'exorde, la narration, l’argumentation, la réfutation et la péroraison.

Bertrand Périer invite aussi le lecteur à se familiariser avec le dictionnaire pour enrichir son vocabulaire et affiner la précision de son discours, retranscrire plus fidèlement sa pensée.

Il propose également des techniques pour maîtriser sa voix et la rendre plus puissante sans pour autant crier. Selon l’auteur, une bonne respiration et une bonne projection de la voix sont essentielles pour se faire entendre sans hurler.

Enfin, le livre partage des conseils pour l'écriture et la tenue du discours. On apprend alors que l'analyse précise des termes utilisés, l'appel à des références culturelles et la préparation d'exemples concrets sont des clés pour écrire un discours efficace. Mais, pour l’auteur, l'orateur doit aussi être capable d'improviser et de se détacher de ses notes pour s'adapter aux réactions de l'auditoire.

Les quatre idées fortes du livre pour maîtriser l'art oratoire

L'ouvrage de Bertrand Périer développe différentes techniques et idées pour améliorer sa prise de parole en public. Parmi elles, en voici quatre essentielles à retenir :

La parole est une force. Elle doit être précise, structurée et s'appuyer sur un vocabulaire étendu. L'orateur doit aussi maîtriser le langage corporel, la posture, le regard et le débit, qui constituent 90 % de l'impact de son discours.

Enrichir son vocabulaire et éliminer les tics de langage est essentiel pour une bonne prestation. Il recommande de lire régulièrement et de jouer avec les mots.

Pour l'auteur, il est nécessaire d’apprendre à gérer ses émotions et à surmonter sa timidité pour une meilleure prise de parole en public. Il conseille, pour cela, la pratique de l'autodérision, une bonne respiration et la visualisation.

La structure de notre discours doit être solide. C’est primordial pour bien communiquer ses idées. Elle permettra de susciter l'attention, présenter sa thèse, énoncer les arguments, réfuter les arguments adverses et conclure de manière claire.

En plus de ces principes, "La parole est un sport de combat" apporte des conseils pratiques pour débattre, réussir un entretien d'embauche, animer une réunion et parler dans les médias.

Mon avis sur le livre "La parole est un sport de combat" de Bertrand Périer

"La parole est un sport de combat" est un livre pratique que je recommande pour plusieurs raisons :

D’abord, il permet de réaliser à quel point certains mécanismes – comme le non-verbal, l’intonation de la voix, la respiration par exemple - impactent notre prise de parole en public. On y apprend donc à réajuster ce que l’on fait mal, souvent inconsciemment, pour éviter les influences négatives dans nos élocutions.

L’ouvrage nous apporte aussi une prise de conscience sur l’importance de la construction de nos discours pour en transmettre l’essence même.

De nombreux aspects de l'art oratoire sont couverts par l’auteur. Depuis la construction d'un discours jusqu'à la gestion du trac, en passant par la maîtrise de la voix et de la respiration, le livre offre une vision complète et détaillée de l'éloquence.

Les exercices proposés pour s’entraîner sont nombreux et accessibles. Ils ne sont pas difficiles à réaliser, même s’ils nécessitent parfois l’intervention d’un tiers.

Enfin, les conseils sont d’autant plus pertinents que provenant d’un auteur lui-même brillant orateur et professeur en communication expérimenté. Sa méthode pédagogique est claire, structurée et efficace.

Bref, je pense que "La parole est un sport de combat" est un guide précieux pour toute personne ayant peur de la prise de parole en public ou désireuse d’améliorer son art oratoire.

Si c’est votre cas, cet ouvrage peut vous aider à surmonter vos appréhensions et à gagner en confiance. "La parole est un sport de combat" est définitivement un livre qui vous réconciliera avec la prise de parole en public.

Les points forts et points faibles du livre "La parole est un sport de combat" de Bertrand Périer

Points forts :

La richesse et la variété du contenu.

L’approche pédagogique du livre.

Un contenu inspirant et motivant pour améliorer son art oratoire et gagner en confiance dans sa prise de parole en public.

Des résumés reprenant les points essentiels à la fin de chaque partie.

Point faible :

Les exercices qui nécessitent parfois la présence de complices et tierces personnes peuvent parfois freiner si l’on est seul dans son apprentissage.

Ma note :

★★★★★

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Format Poche :

  1. "L’ouverture du discours"

Par Éric Bah, 2021, 284 pages.

Résumé du livre "L’ouverture du discours" d’Éric Bah

Éric Bah, reconnu pour son expertise dans le domaine de la prise de parole en public, partage, dans cet ouvrage, tout son savoir pour nous aider à captiver un auditoire dès les premières secondes d'un discours.

Le livre est organisé en six grandes parties, chacune détaillant des techniques pour attirer l'attention, établir la connexion avec le public, susciter l'intérêt, lancer le sujet du discours, éviter les erreurs courantes et réussir sa prise de parole en public.

L'approche d'Éric Bah se base sur l'étude des besoins psychologiques de l'audience et la manière de répondre à ces besoins par le discours.

Les quatre points pour briller dès le début d'une prise de parole en public, selon Éric Bah

"L'Ouverture du Discours" est un ouvrage plébiscité. C'est une référence pour tous ceux qui souhaitent maîtriser l'introduction d'une prise de parole en public.

Il est le premier ouvrage de la trilogie phare d'Éric Bah sur l’art oratoire, tous best-sellers : "L’Ouverture du Discours", "La Structure du Discours", "Le Finale du Discours" (une version intégrale de cette trilogie a d’ailleurs été publiée en un seul volume, il s’intitule : "L’intégrale du discours").

Dans ce volume, l’auteur focalise sur le début du discours, son ouverture.

L’idée-maitresse à garder en tête, nous dit-il, c’est que la première impression est cruciale. Le secret alors, c’est d’arriver à captiver son public dans les 10 premières secondes de son élocution. Certes, c'est court, mais Eric Bah partage plein de pépites pour performer dans cet art.

Pour cela, l’auteur divise l'ouverture du discours en quatre missions cruciales, chacune répondant à un besoin fondamental de l'auditoire :

Attirer l'attention : il faut surprendre avec des déclarations étonnantes, des paradoxes intrigants, des questions rhétoriques captivantes, en créant du suspens ou même en exprimant une demande au public ou en utilisant des silences bien placés.

Établir une connexion émotionnelle avec votre public : montrez de l'intérêt pour eux, personnalisez votre discours, faites preuve d'humour et encouragez leur participation.

Susciter l'intérêt de l'auditoire : pour cela, répondez à leur question intérieure "Qu'est-ce que j'y gagne ?". Présentez des démonstrations, racontez des histoires, utilisez des supports visuels percutants et faites des promesses d'apprentissage.

Lancer le sujet clairement : cela rassure les auditeurs et répond à leur besoin de sécurité. Utilisez des statistiques, des citations, des événements passés ou des définitions pour encadrer votre discours.

Éric Bah met également en lumière 15 erreurs à éviter. Parmi celles-ci, il cite celle de commencer sans pause, d'improviser, de dire bonjour ou merci ou encore de s'excuser d'être là. Il propose également 15 outils incontournables pour y remédier et se donner toutes les chances d'une ouverture de discours réussie.

Mon avis sur le livre "L’ouverture du discours" d’Éric Bah 

Si vous rêvez de marquer les esprits et de briller lors de vos prochaines prestations publiques, ne cherchez pas plus loin.

Qui que vous soyez, leader, conférencier, orateur amateur ou simplement parce que vous avez une prise de parole en public pour laquelle vous tenez absolument à briller et vous démarquer, ce livre vous aidera !

"L’ouverture du discours" est un ouvrage assez court et concis. Pour autant, son contenu est riche et pertinent, qui va à l'essentiel. Le partage de connaissances de l'auteur à propos de l’éloquence et de la rhétorique est complet.

Le livre regroupe une grande quantité et qualité d’informations. Éric Bah ne se contente pas de partager des conseils abstraits. Il propose aussi :

Des techniques concrètes, éprouvées, illustrées et clairement expliquées : ces techniques nous aident à structurer notre discours selon les besoins psychologiques de notre audience, assurant ainsi une connexion puissante avec notre auditoire.

De multiples exemples à travers de "vrais" discours analysés avec soin : nous pouvons ainsi nous exercer sur des cas pratiques et observer comment les grands orateurs ont réussi à captiver leur public.

Des ressources à consulter intéressantes et variées sur l'art oratoire pour compléter ses connaissances (audios, vidéos, textes...).

Bref, si vous cherchez à faire la différence lors de votre prochaine prise de parole en public et rêvez de laisser une impression inoubliable lors de vos élocutions, ne manquez pas l'occasion de vous plonger dans ce livre passionnant. Vous ne verrez plus jamais la prise de parole en public de la même manière !

Les points forts et points faibles du livre "L’ouverture du discours" d’Éric Bah

Points forts :

La pertinence, la richesse et la qualité du contenu.

Les exemples de discours nombreux et décryptés par l’auteur : ils rendent les principes théoriques concrets et sont une véritable base d'entraînement et d’analyse.

Les nombreuses références sur la prise de parole : supports audio et vidéo, livres, formations, leaders, conférenciers, etc. En plus d’être une plus-value, c’est un format original et différenciant.

Les touches d’humour de l’auteur rendent le contenu vivant, en restant extrêmement pertinent.

Point faible :

Je n’en vois point.

Ma note :

★★★★★

Pour aller plus loin :

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Nous attendons avec impatience vos retours sur la façon dont ces livres vous ont aidé à transformer votre art oratoire. N'hésitez pas également à partager vos impressions sur ces ouvrages et à suggérer d'autres livres inspirants sur le thème de la prise de parole en public.

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Thu, 16 Nov 2023 05:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12656/Art-oratoire-5-livres-pour-exceller-en-prise-de-parole-en-public
Cyberminimalisme http://www.olivier-roland.fr/items/view/12639/Cyberminimalisme

Résumé de « Cyberminimalisme. Face au tout numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être » de Karine Mauvily : cet ouvrage est un véritable petit manuel qui vous guidera vers une réduction de vos usages numériques, que ce soit vis-à-vis des réseaux sociaux ou l’utilisation des moteurs de recherche, notamment.

Par Karine Mauvily, 2019, 228 pages.

Chronique et résumé de "Cyberminimalisme. Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être" de Karine Mauvily

Introduction — Il n'y a pas de fatalité technologique

Un antidote à la fatalité numérique

L’auteure commence par raconter comment elle en est venue à s’intéresser au cyberminimalisme. Elle raconte deux anecdotes :

Ayant reçu un appareil photo argentique, elle se rend compte qu'elle ne sait pas l'utiliser correctement. Elle retourne au numérique, mais se dit qu'il doit y avoir un moyen pour limiter les nuisances liées à ce type d'appareil.

Après une pause de 4 ans (quand même !) sans téléphone portable ni smartphone, elle s'est dit qu'il était possible de proposer un mode de vie sain et vivable tout en réduisant nos usages des technologies numériques.

Selon Karine Mauvily, nous ne sommes donc pas sans ressources face au déferlement des innovations numériques. Nous pouvons choisir — pour nous et pour la société — de moduler notre rapport aux dispositifs digitaux (en particulier les ordinateurs et téléphones portables, mais aussi les tablettes et autres montres ou objets connectés).

Un peu partout, des prises de conscience

La discussion critique sur les technologies numériques s'étend sur plusieurs "fronts", et notamment :

Des "repentis" de l'industrie numérique elle-même (dirigeants de Facebook et autres).

Des collectifs comme Pièces et main-d'œuvre ou Oblomoff, en France.

Bien sûr, des intellectuels individuels.

Des médecins et des psychologues également, eux aussi parfois regroupés en collectifs, comme la Cose (Collectif surexposition écrans).

Des praticiens de tous les métiers touchés par la numérisation de leurs fonctions, parfois rassemblés (comme dans le collectif Écran total).

Parmi eux, des enseignants se battent contre l'échec de la numérisation à l'école (Karine Mauvily a d'ailleurs écrit un précédent livre à ce sujet : Le désastre de l'école numérique).

Des utilisateurs déçus de Google, de Facebook ou d'autres plateformes qui appellent au désabonnement.

Même certains patrons dénoncent la concurrence déloyale des géants du Web, les GAFAM (pour Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).

Qu'est-ce que le cyberminimalisme ?

Le cyberminimalisme est, selon Karine Mauvily :

"Un style de vie qui cherche à minimiser la présence du numérique dans nos vies pour nous faire gagner du temps, du bien-être et de la liberté. Il s'agit d'agrandir notre zone non numérique dès que cela est possible." (Cyberminimalisme, p. 20)

Le terme vient de "cyber-", qui a donné "cybernétique" dans les années 1940 sous l'impulsion du mathématicien Norbert Wiener. Ce terme est emprunté au Grec ancien où il signifie "piloter", "gouverner" ou "diriger".

Ne laissons pas la cybernétique gouverner nos vies ! Soyons prudents face aux sollicitations constantes des mondes numériques et reprenons la place du pilote. Telle est l'idée.

Si vous voulez en savoir plus au sujet des dangers du numérique et de l'addiction qui peut en découler, lisez la chronique du livre Le bug humain.

Les 7 principes cyberminimalistes

Pour récupérer du contrôle sur nos existences numérisées, Karine Mauvily dresse un inventaire de sept principes :

Le minimum d'objets connectés, achetés à l'occasion.

Pas de téléphone portable avant 15 ans.

Refuser de se laisser remplacer par des logiciels.

Fournir le minimum de données.

Vivre sa vie sans l’enregistrer.

Pratiquer la cyberpolitesse.

Ne pas agir seul (pour une brève explication de chaque principe, voir p. 22-27).

Les avantages du cyberminimalisme

L'auteure considère qu'il y a au moins 5 avantages à l'adoption de ce mode de vie :

Temps gagné = contrairement à ce que nous pouvons penser spontanément, nous gagnons peu de temps à utiliser les solutions clés en main proposées par les applications. Par contre, notre temps d'écran quotidien a explosé et nous fait perdre beaucoup d'heures de la journée.

Bien-être augmenté = l'addiction aux dispositifs numériques est bien documentée maintenant. Elle génère des sentiments négatifs (anxiété, solitude, etc.) dont nous pouvons nous délivrer.

Efficacité retrouvée = c'est une vérité qui se fait de plus en plus jour, nous travaillons mieux quand nous sommes déconnectés.

Liberté préservée = eh oui, les plateformes savent beaucoup, beaucoup de choses sur vous. Pourquoi leur donner toutes ces informations et leur permettre de vous tracer pour vous vendre tel ou tel produit ?

Environnement protégé = la pollution liée au numérique est de plus en plus visible. Les ressources nécessaires pour produire nos dispositifs et soutenir nos échanges en ligne sont en quantité limitée et nous devons en prendre soin.

Chapitre 1 — L’équipement cyberminimaliste

Karine Mauvily ironise : il ne s’agit pas de retourner à la bougie, mais bien de réduire sa dépendance aux outils numériques. Autrement dit, le cyberminimaliste ne nie pas leur intérêt, mais cherche à en circonscrire la portée et le nombre. Voyons comment.

Pourquoi réduire notre stock d'objets connectés ?

Parce que le "tout-numérique" (notamment via l'internet des objets) crée :

Une pression écologique insoutenable ;

Une exposition accrue au piratage ;

Des coûts économiques importants.

Au niveau écologique, d'abord :

"Un Européen aisé se débarrasse d'environ 20 kilos de déchets électriques et électroniques chaque année, n'en déposant que 7 kg en déchetterie. La biodiversité est anéantie par les sites d'extraction de minerais, les sols et rivières sont pollués dans les pays d'export des déchets. Le mot "dématérialisation" accolé aux politiques de numérisation est un mensonge pur et simple." (Cyberminimalisme, p. 37)

L'auteure s'offusque de certains discours, comme celui qui veut qu'imprimer soit moins écologique que lire sur écran. C'est faux ! Parfois, lire sur papier est moins gourmand en énergie que lire directement sur ordinateur.

De façon plus générale, la "dématérialisation" n'aura pas lieu par miracle, mais uniquement si nous réduisons le nombre de nos dispositifs numériques connectés.

Sur le plan du piratage, "chaque nouvel objet connecté qui pénètre chez nous est une porte d'entrée pour la cybercriminalité", dit Karine Mauvily. Pourtant, nous ne nous en rendons pas souvent compte.

Concernant les économies, cela paraît par contre plus évident à chacun : nous consommons aujourd'hui beaucoup plus de technologies numériques qu'il y a 10 ou 15 ans. Pour l'auteure, mieux vaut opter pour des outils d'occasion et faire preuve d'une certaine frugalité en :

Ne renouvelant pas le matériel que vous n'utilisez pas ou peu ;

Achetant d'occasion (reconditionné) ;

Évitant l'achat de gadgets ;

Groupant les achats/ne dupliquant pas le matériel informatique ;

Retardant l'équipement des enfants.

Réduire notre empreinte numérique : mode d'emploi

Commencez par tout noter — avec un calepin et un stylo ! Quoi ? Tous les dispositifs (de l'ordinateur à la bouilloire) électroniques, informatiques ou simplement mécaniques que vous avez chez vous. Pièce après pièce, faites "l'inventaire de vos machines avant réduction" (un tableau illustratif est proposé page 45) dans votre maison.

Une fois l'inventaire réalisé, faites le tri proprement dit. Supprimez :

Les doublons (une télévision, c'est largement suffisant, non ?) ;

Les appareils qui n'ont pas servi plus d'une fois dans l'année ;

Ceux qui peuvent être remplacés par une alternative manuelle.

À chaque phase, Karine Mauvily donne en exemple le cas de sa famille. Elle affirme avoir réduit 25 % du stock d'objets inutiles chez elle.

Troisième étape : la remise en circulation. Si vous le pouvez, ne jetez pas (ou à la déchetterie, au minimum). Recyclez, quand l'option vous en est offerte. Par exemple, en donnant les objets qui fonctionnent encore ou en les envoyant dans des recycleries.

Toutefois, pour l'auteure, la revente en ligne n'est pas ce qui est de plus fiable. Préférez plutôt la revente directe, comme il vient d'être indiqué (directement à la ressourcerie ou dans une recyclerie près de chez vous).

Quatrième étape : si vous devez acheter, achetez d'occasion. Ou si vous ne pouvez vraiment pas vous retenir d'acheter du neuf, cherchez à acheter du modulaire, qui permet un remplacement plus facile des composants (pour un téléphone mobile, par exemple).

Adopter le smartphone allégé

Le smartphone est un couteau suisse. Oui, mais… C'est bien ça le problème : "ses nombreuses fonctions nous ramènent à lui en permanence, au-delà du raisonnable". Pour limiter son utilisation, "allégez-le" en vous dotant :

D'une montre à poignet ;

D'une calculatrice old school ;

D'un réveil ;

D'un calepin ou agenda papier ;

D'une radio classique ;

D'un miroir ;

D'un répertoire téléphonique "papier".

En plus de cela, pensez à désinstaller les logiciels qui ne vous servent pas ou plus. Veillez tout particulièrement — si vous voulez suivre jusqu'au bout les conseils de Karine Mauvily — à supprimer tous les services Google qui vous tracent à coup sûr (nous allons revenir sur ce point plus bas).

Libérer nos appareils des géants de la Tech

C'est un autre aspect important, en effet. Vous pouvez chercher à utiliser des logiciels libres, dont "les codes sources restent ouverts, consultables et modifiables".

Mais attention : leur installation et leur utilisation peuvent parfois devenir chronophages. Cela doit donc être véritablement utile. Pour l'auteure :

"Ce sont deux zones de liberté à conquérir : la zone non numérique à agrandir, la zone numérique à libérer de ses monopoles." (Cyberminimalisme, p. 59)

Pour commencer à vous libérer des monopoles, vous pouvez opter pour un :

Système d'exploitation libre (type Linux) ;

Navigateur Internet libre (type Firefox) ;

Moteur de recherche respectueux de votre vie privée (il y en a plusieurs, tels que DuckDuckGo ou Startpage, par exemple).

Pour vos téléphones portables, c'est pareil ou presque. Le pire étant ici Android, véritable "cheval de Troie" de Google. Apple (et son système iOS) ne semblent pas tracer — pour l'instant au moins — ses utilisateurs.

Voici les 6 options à considérer pour votre mobile, de la moins à la plus cyberminimaliste :

Acheter et utiliser un téléphone Android et l'utiliser tel quel ;

Choisir un iPhone ;

Guetter les smartphones sous système d'exploitation libre (qui arriveront prochainement sur le marché) ;

Choisir un Android et feinter Google (en migrant tout ce qui est possible vers le libre, notamment via le magasin d'applications libres F-Droid) ;

Garder un téléphone portable simple (non "smart") ;

Ne pas avoir de téléphone portable (voir l’argument complet p. 65).

Chapitre 2 — Pas de téléphone portable avant 15 ans

L’auteure raconte l’histoire d’une petite voisine qui, après avoir reçu un smartphone, a perdu toute spontanéité et présence auprès des autres.

Le danger du "piratage de cerveau" (brain-hacking) est réel. L'enfant a besoin de s'ennuyer et d'inventer des jeux pour grandir normalement ; pas de téléphone. Pour Karine Mauvily, la règle "Pas de téléphone portable avant 15 ans" doit donc être suivie.

Les limites d'âge définissent l'enfance

Il y a une foule de choses que nos enfants peuvent ou ne peuvent pas faire en fonction de leur âge, dont se marier et boire de l'alcool, par exemple. Lorsque vous achetez un jouet ou que vous vous apprêtez à regarder un film avec votre bambin, vous regardez aussi quels sont les âges préconisés.

De façon plus générale, poser des limites est sain et fait partie de la construction de l'enfant. Malheureusement, ces limites sont quasi inexistantes sur Internet.

Les impacts de la connexion précoce de mieux en mieux connus

Voici quelques effets négatifs des écrans, établis par des experts, sur les plus jeunes d'entre nous :

Un fort sentiment de dépendance ;

Une exposition à la publicité (et, par ce biais, aux produits gras, sucrés, etc.) ;

De moins bons résultats scolaires ;

Une santé physique et morale en berne.

Pour en savoir plus à ce sujet, vous pourriez également être intéressé par notre chronique de La Fabrique du crétin digital.

Pas d'objets connectés personnels avant 15 ans : la mise en pratique

Pas facile tous les jours, bien entendu, de maintenir le cap ! Et, soyons clairs : pour l'auteure, cela ne signifie pas couper complètement l'enfant de l'univers numérique ou de leurs copains.

Pour ce faire, l'enfant pourra utiliser l'ordinateur familial et surfer sur Internet à cette occasion. Il est aussi recommandé de réhabiliter le téléphone fixe dans la maison pour qu'il puisse recevoir des appels privés.

Il y a plus : pour Karine Mauvily, les enfants doivent aider aux tâches ménagères et être amenés à la lecture. Par ailleurs, il est aussi souhaitable de :

Les inscrire à une activité sportive ;

Se balader en famille (sans mobile) ;

Manger en famille (sans écran).

Lorsque l'enfant a accès à un écran d'ordinateur collectif, il faut en fixer la durée et les plages horaires. Bien sûr, il est aussi important de donner soi-même l'exemple en tant que parent !

Voici quelques autres propositions de l'auteure :

Jouer à des jeux de société ;

Écouter de la musique en famille ;

Imprimer les photos de vacances et faire des albums ;

Proposer des "récompenses" sociales (fêtes d'anniversaire, invitations à dormir, etc.).

Karine Mauvily est également prudente face à la numérisation du milieu scolaire, à la fois néfaste pour les enfants et les enseignants. Ce n'est pas toujours simple, mais il faut oser résister.

Que font les pouvoirs publics ?

Malgré des études aux résultats toujours plus inquiétants, les États continuent à vouloir numériser massivement le système éducatif. Tous les Français sont de surcroît poussés à la consommation de ce type d'appareil, qui reçoit la bénédiction des pouvoirs publics (surtout s'il s'agit de French tech).

Il y a des régulations : par exemple, la "majorité numérique" stipule qu'un enfant ne peut pas ouvrir un compte seul sur un réseau social avant 15 ans. Mais c'est largement insuffisant, du moins pour Karine Mauvily.

Chapitre 3 — La communication cyberminimaliste

Connaissez-vous le phubbing (contraction de phone et snubbing, snober) ? C'est lorsque quelqu'un vous interrompt ou coupe la conversation pour répondre à une notification de son téléphone (appel ou autre).

Au-delà, comment retrouver une communication plus vivante et plus polie ?

Problème numéro 1 : le phubbing

Nous venons de le voir : c'est le phénomène d'être avec quelqu'un tout en agissant sur son téléphone en même temps. Nous pensons pouvoir rester attentifs, mais c'est faux. En outre, cela crée une gêne et un sentiment d'exclusion ou de frustration de l'autre personne.

La solution ? Ne pas utiliser son téléphone portable comme un malpropre ! Voici quelques règles de cyberpolitesse suggérées par l'auteure :

Se rendre à un rendez-vous avec un ami sans téléphone (ou, à défaut, le mettre en sourdine) ;

Terminer une conversation téléphonique avant d'entrer dans un commerce ;

Quitter sa place dans un train pour téléphoner ;

Ne rien écrire sur Internet que nous n'oserions pas dire en face (p. 112-113).

Problème numéro 2 : l'e-réputation à la dérive

Un hacker ou quelqu'un de mal intentionné peut savoir beaucoup de choses sur vous rien qu'en observant vos réseaux sociaux. Mais pas seulement ! Pensez aussi que les recruteurs sont extrêmement nombreux (93 %) à aller jeter un œil du côté d'Internet pour vérifier le profil d'un candidat.

"Retenons comme un mantra : tout ce que nous publions sur Internet devient notre CV, et dans la plupart des cas, nous ne pouvons pas l'effacer." (Cyberminimalisme, p. 114)

Les solutions sont peu nombreuses pour remédier à une mauvaise réputation sur Internet. Nous avons, en Europe, un droit à l'oubli, mais il n'est pas aisément mis en œuvre par les plateformes des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).

Il existe d'autres bases juridiques, comme la diffamation ou l'atteinte à la vie privée. Mais vous devrez souvent vous battre pendant longtemps avant d'obtenir gain de cause.

Au-delà (ou en deçà) de ces solutions de dernier recours, il existe une formule simple : renoncer au life-log, c'est-à-dire à l'étalage (via le téléchargement) de sa vie sur Internet. Voulez-vous vraiment devenir "le rédacteur en chef de votre propre vie" ?

Ce temps d'attention que vous donnez aux réseaux sociaux est perdu. Et l'image de vous-même qui en sort n'est pas si bénéfique. Il est normal et sain de se fabriquer des identités, mais les identités numériques sont très fragiles et causent souvent de fortes doses d'anxiété.

Problème numéro 3 : trop de messages, des liens moins profonds

"C'est le paradoxe de notre époque : nous communiquons plus que nous ne l'avons jamais fait, pourtant le sentiment de connexion aux autres n'est pas réellement amélioré." (Cyberminimalisme, p. 121)

Demandons-nous quelles sont les personnes que nous voulons avoir dans notre vie et communiquons en priorité avec elles. Optons donc pour le nombre de Dunbar (le nom d'un anthropologue) : 150 relations en moyenne.

Cette "galaxie relationnelle" est composée de plusieurs "couches de relations" (des plus proches aux plus lointaines). Si elle reste constante en nombre, il est tout à fait possible, en revanche, que certains noms changent au cours du temps.

Parmi ces personnes (si vous faites la liste, comme le préconise l'auteure dans le livre, p. 124), lesquelles sont sur Facebook ? Ne gardez qu'elles et privilégiez deux réseaux sociaux maximum.

Réhabituez-vous également, si le cœur vous en dit :

À l'art des coups de fil et des visites ;

Ou à celui des lettres manuscrites !

Finalement, Karin Mauvily traite de la question des réseaux sociaux d’entreprise (souvent moins efficaces que ce qui était espéré) et de la possibilité de quitter certains réseaux comme Facebook.

Chapitre 4 — Cyberminimalisme au travail

Il existe trois enjeux pour le cyberminimalisme relativement au travail. Voyons tout de suite lesquels.

Défi numéro 1 : rester concentré

L'attention se dissipe, l'énergie s'en va… Face à tous ces écrans, nous ne savons plus où donner de la tête. Mais il existe des solutions assez simples pour s'y retrouver.

Premier conseil, classique : ne pas recevoir de notifications lorsque vous travaillez. Pour l'auteure, mieux vaut se passer du téléphone tout court (pendant les plages de labeur, mettre le téléphone dans une autre pièce, en silencieux).

Vous voulez tester votre niveau de proximité à votre smartphone ? Remplissez le tableau p. 148 !

Autres conseils pour améliorer l'attention (d'après Jean-Philippe Lachaux, cité par l'auteure) :

Fractionner ses activités de la journée en minimissions ;

Formuler très clairement son intention pour chaque mission ;

Donner à chaque mission une heure précise de fin.

Pour les mails, perdez l'habitude d'ouvrir votre boîte le matin — un conseil de Thimothy Ferris ! Consultez-les plutôt en fin de journée ou avant une pause, lorsqu'une mission est achevée.

Défi numéro 2 : déconnecter pour éviter le burn-out

Trop de connexions et la surchauffe guette ! Vous avez pensé à faire une pause en milieu de matinée ? C'est pourtant une très bonne idée, assez simple à mettre en œuvre.

Bien sûr, ce n'est pas tout — et pas suffisant, dans bien des cas. Pensez aussi à organiser des réunions sans portable et à vous déconnecter après le travail. C'est dans la loi, vous en avez le droit — ne l'oubliez pas (même si son application pose quelques problèmes qui sont mentionnés dans le livre p. 152 notamment).

Karine Mauvily plaide également pour un droit à la non-connexion. Est-il envisageable, aujourd'hui, de ne pas avoir de boîte mail ? Pas si sûr. Même pour avoir une ligne fixe, il faut désormais se connecter avec une "box". Pourtant, il est capital de penser ce droit, qui est une liberté fondamentale, pour l'auteure.

Défi numéro 3 : ne pas se laisser remplacer

Quand le débat sur la numérisation des professions aura-t-il lieu ? C'est vrai pour l'école, qui intéresse beaucoup Karine Mauvily, mais ça l'est aussi pour bien d'autres métiers.

À l'hôpital ou dans les administrations publiques, c'est pareil : de plus en plus de dispositifs numériques deviennent obligatoires, sans qu'il y ait vraiment de justification à cela. Le travail devient abrutissant, car il consiste à assister des logiciels.

La pression sociale est forte, mais il est important de voir que l'envie de numérisation n'est pas uniformément répandue dans la société. Et que cette résistante mérite d'être entendue !

D'où l'importance de ne pas agir seul (septième principe cyberminimaliste), de constituer des collectifs (ou d'en faire partie) et de créer le débat, notamment au sein des syndicats.

Chapitre 5 — Achats et loisirs cyberminimalistes

Il y a moyen de faire des achats, de passer ses vacances et ses soirées de façon sobre, numériquement parlant. Pas besoin d'être derrière un écran à la recherche de la dernière appli à la mode !

Les achats cyberminimalistes

Il nous faut prendre conscience que nous sommes environnés par les entreprises venues de Californie. "Dans le monde entier, les responsables de communication des entreprises, des services publics, des start-up, semblent confondre modernité et intérêts californiens", rappelle l'auteure.

Chaque achat numérique nous renvoie vers des conditions d'accès, contrats et autres conditions d'utilisation qui font souvent plusieurs milliers de signes et qui sont difficiles à lire. Qu'achetons-nous ? À quoi nous engageons-nous ? Nous ne le savons pas vraiment.

Autre point important : les achats en ligne. Nous participons à la destruction des petits commerces, voire de marchés entiers. Pourtant, nous aimons nous rendre dans une librairie ou dans un magasin… Alors pourquoi ne pas y retourner ?

N'oublions pas non plus de faire attention lorsque des données nous sont demandées par les commerçants (en ligne ou réels).

Les vacances cyberminimalistes

La déconnexion totale n'est pas forcément bonne, car elle crée le manque qui appelle l'obsession. Il est par contre plus intéressant de regarder comment limiter notre rapport :

Aux sites "parasites" tels que Booking ou dans une moindre mesure Airbnb ;

Aux systèmes d'évaluations réciproques ;

Ainsi qu'aux applications qui veulent (trop) nous "faciliter la vie" en vacances (comme les GPS, par exemple) ;

Et enfin aux photographies, que nous prenons en masse — mais pourquoi, au juste ?

Les soirées cyberminimalistes

Souvent, la télévision nous déprime et nous donne un sentiment d'inachèvement. "Nous rêvons d'autre chose", dit l'auteure. Comment mettre en place de nouvelles routines, plus créatives ?

Voici quelques options :

S'offrir trois soirées sans écrans par semaine (et en profiter pour commencer une activité sociale, ludique, créative, sportive, technique, etc.) ;

Varier les plaisirs numériques (en ne visionnant qu'un seul film par semaine, en allant au cinéma et en modérant notre goût pour les séries ou le sport en se fixant une consommation d'un match//épisode par semaine) ;

Surfer sur Internet de façon raisonnable et responsable (à la fois écologique et sociale).

Karine Mauvily propose un tableau (qu'elle remplit en donnant son exemple) pour "choisir ses usages de la Toile", p. 198.

Quelques défis cyberminimaliste

Voici quelques rappels de ce que l'auteure a déjà proposé durant l'ouvrage, accompagné de quelques nouveautés :

Acheter des journaux papier et s'installer pour lire à la terrasse d'un café ;

Écouter la radio ;

Imprimer ses billets de train ;

S'ennuyer dans une salle d'attente ;

Faire une cure de désinformation (ni internet, ni journaux, ni télévision) ;

Transformer tout achat projeté sur Internet en un achat en ville.

Conclusion — Que faire collectivement ?

Cyberminimalisme versus dataïsme

Le dataïsme est la religion de certains grands patrons de la Silicon Valley. Ceux-ci souhaitent vivre éternellement en téléchargeant leurs esprits dans des espaces numériques.

Lisez la chronique de Homo Deus à ce sujet ! L'intelligence artificielle se répand et avec elle les rêves d'immortalité les plus fous des transhumanistes.

Nous ne sommes jamais consultés

Un fait est là : les citoyens ne sont pas consultés sur la numérisation de la société et sur l'utilisation à grande ampleur de l'intelligence artificielle. Qui, nous dit-on pourtant, est potentiellement dangereuse !

Il semble que les entreprises qui les commercialisent aient réussi à faire passer toute cette évolution pour quelque chose de très naturel et d'irréversible.

Pourtant, nous pourrions en débattre et opter pour d'autres options, moins high-tech, plus durables, etc. Au moins, nous devrions avoir le droit d'en discuter collectivement.

Des pistes d'actions collectives

Voici quelques pistes d'actions à mettre en place au niveau collectif :

Lutter pour un droit à la non-connexion ;

Faire fleurir les boutiques de matériel d'occasion ;

Installer en ville des espaces publics numériques (où trouver de l'aide) ;

Renoncer à la numérisation de l'école ;

Se questionner sérieusement sur l'idée de machines éthiques (IA).

Karine Mauvily fait le vœu que la génération Y (nés dans les années 1980 et abreuvés de télévision) soit capable d’élever des enfants avec l’idée de modération numérique. Cette génération Alpha (enfants nés dans les années 2010) saura, espérons-le, reprendre en main le numérique.

Conclusion sur "Cyberminimalisme. Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être" de Karine Mauvily :

Ce qu'il faut retenir de "Cyberminimalisme. Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être" de Karine Mauvily :

Rappelons tout d'abord les 7 principes cyberminimalistes mis en avant par Karin Mauvily :

Le minimum d'objets connectés, achetés à l'occasion.

Pas de téléphone portable avant 15 ans.

Refuser de se laisser remplacer par des logiciels.

Fournir le minimum de données.

Vivre sa vie sans l'enregistrer.

Pratiquer la cyberpolitesse.

Ne pas agir seul.

Ce livre qui complète de façon très intéressante, à la fois :

Les critiques du monde numérique, telles que La fabrique du crétin digital, Le Bug humain (déjà cité) ou bien Apocalypse cognitive ;

Les ouvrages sur l'organisation et la gestion du temps, tels que Savoir s'organiser ou encore l'indémodable La semaine de 4 heures.

Vous y trouverez une recherche de juste milieu visant à accroître notre "zone non numérique", tout en prenant en main notre "zone numérique".

L'auteure ne propose pas de critique radicale de la technologie numérique. Elle cherche plutôt à rendre l'existence contemporaine plus vivable et agréable en limitant nos usages et en évitant le gaspillage.

Points forts :

Une bibliographie intéressante ;

Des tableaux et conseils pratiques ;

Une écriture simple, mais qui aide à réfléchir.

Point faible : 

Pour certains d'entre vous, il ne sera pas pertinent d'appliquer toutes les règles recommandées. En effet, cela dépend de votre goût pour l'informatique ainsi que du travail que vous effectuez. Mais le plus important est de pouvoir y penser et de choisir vos pratiques consciemment. Et en cela, aucun doute, le livre vous aidera !

Ma note :

★★★★★

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Mon, 06 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12639/Cyberminimalisme
Ce dont je suis certaine http://www.olivier-roland.fr/items/view/12636/Ce-dont-je-suis-certaine

Résumé de "Ce dont je suis certaine" d'Oprah Winfrey : un livre d'introspection et de développement personnel par l'une des personnalités les plus aimées des états-uniens, "La" productrice et présentatrice de télévision qui a interviewé les plus grands de ce monde avec bienveillance et empathie.

Par Oprah Winfrey, 2022, 224 pages.

Titre original : "What I know for sure", 2014.

Chronique et résumé de "Ce dont je suis certaine" d'Oprah Winfrey

Qui est Oprah Winfrey (en quelques mots) ?

Oprah Winfrey est née le 29 janvier 1954 à Kosciusko (Mississippi). Elle est animatrice et productrice de télévision, mais pas seulement ! Elle a aussi produit des films et joué dans plusieurs films.

Par ailleurs, elle s'occupe de presse écrite : elle travaille également comme critique littéraire et éditrice de magazines.

Elle a connu la célébrité avec son talk-show The Oprah Winfrey Show, un programme produit par sa propre société : Harpo Productions.

Dans les années 1990, elle décide de focaliser son émission autour de la littérature, du développement personnel, de la spiritualité et de la méditation. C'est un succès.

En 2011, The Oprah Winfrey Show est considéré comme le programme le plus regardé dans l'histoire de la télévision.

Elle gagne de nombreux prix (pour son show, ainsi qu'une nomination aux Oscar pour sa prestation d'actrice) et est classée comme la femme afro-américaine la plus riche du XXe siècle.

En 2006, elle soutient activement la candidature de Barack Obama à la présidence des États-Unis.

Introduction

Un jour, le critique de cinéma Gene Siskel demande à Oprah Winfrey : "Dites-moi, de quoi êtes-vous certaine ?". Cette question la perturbe et elle ne sait quoi répondre sur le moment.

Malgré son expérience des interactions à la télévision, elle n'a pas tellement l'habitude d'être dans le rôle de l'interviewée !

Toutefois, elle y pense. Et elle y pense tellement qu'elle décide d'en faire une interrogation centrale de son existence et d'en faire l'objet d'une chronique dans la revue O.

Chaque semaine, elle écrit sur ce qu'elle estime savoir de source sûre. Puis, après 14 ans, elle décide de reprendre tout ce matériau et d'en faire le livre que vous tenez entre les mains (ou plutôt, pas encore !, car c'est le résumé que vous lisez ici).

Lorsqu'elle a révisé les textes, elle a été satisfaite de constater qu'elle n'a pas dû modifier énormément d'éléments. C'est ce qu'elle exprime par ces mots :

"J'ai le bonheur de vous dire que ce que j'ai découvert en révisant l'équivalent de quatorze années de chroniques, c'est que lorsqu'on sait une chose, qu'on la sait vraiment, elle a tendance à réussir l'épreuve du temps." (Ce dont je suis certaine, Introduction)

Voyons donc, point par point, ce savoir révélé par la célèbre présentatrice télé.

La joie

Oprah Winfrey commence par raconter une anecdote à propos de Tina Turner. Elle aurait voulu suivre la rockeuse dans ses tournées et vivre sa vie. Elle ne l'a pas fait, mais elle a eu la chance de la rencontrer et de chanter avec elle, à une occasion.

Cela lui a procuré beaucoup de joie. Et elle se sent fière d'avoir réussi à laisser tomber sa timidité pour profiter de l'instant présent avec la star.

L'animatrice "prend ses plaisirs au sérieux". Mais elle se sent vite contentée, car elle a besoin de peu :

"Un rien fait mon bonheur, car je tire satisfaction de tant de choses que je fais. J'accorde plus de prix à certaines choses, bien entendu. Et comme je m'efforce de mettre en pratique ce que je prêche — vivre l'instant présent —, je suis consciente la plupart du temps de tout le plaisir que je reçois." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 1)

Le fait de connaître et surtout de se créer des expériences quatre et cinq étoiles vous donne le sentiment d'être béni. Voici quelques exemples donnés dans l'ouvrage :

Une bonne tasse de café avec une crème de noisettes parfaite = quatre étoiles.

Se promener dans les bois avec les chiens (sans les lâcher) = cinq étoiles.

Se réveiller "avec toute sa tête" et être capable de mener sa journée = cinq étoiles.

Lire le journal sous un chêne = quatre étoiles.

Lire un excellent livre = cinq étoiles.

À vous d'inventer vos expériences 4 et 5 étoiles !

Votre niveau de plaisir est déterminé par la façon dont vous considérez votre existence. Et c'est un cercle vertueux : "ce que nous donnons nous revient", dit-elle encore.

Oprah Winfrey adore le mot "délicieux" et l'applique aux expériences qui la renforcent ou la marquent. C'est le cas d'un cadeau que lui a fait une amie, le jour de son 59e anniversaire.

Autre exemple : la nourriture. Qui n'aime pas manger ! L'autrice adore ça, et surtout la cuisine authentique de Rome. Bien accompagnée, d'amis et de bon vin, un bon repas est une expérience incroyable, proprement "délicieuse".

Toutefois, son rapport à la bonne chère n'a pas toujours été facile. Oprah Winfrey a pesé plus de cent kilos et a dû changer son mode de vie pour se sentir mieux dans son corps. L'entraînement et le jardinage (ainsi que les légumes frais qui en résultaient) l'ont beaucoup aidée.

D'autres expériences sont racontées :

L'adoption de chiots ;

Le simple fait d'allumer un feu ;

Son amitié avec Gayle King ;

Ses exercices spirituels.

Elle insiste finalement sur le point central : vivre l'instant présent. Voilà ce qui permet de ressentir la joie au quotidien et d'amplifier ses expériences à tous les niveaux.

La résilience

Oprah Winfrey est née en 1953 dans le Mississippi, de parents non mariés. Sa mère n'a rien dit de sa grossesse à son entourage jusqu'au jour de l'accouchement. "Ma naissance a été marquée par le regret, la dissimulation et la honte", dit-elle.

Elle a vécu son enfance avec ses grands-parents, en se sentant énormément seule. Non pas qu'elle n'ait eu personne autour d'elle, mais elle sentait qu'elle devait se construire seule.

Guérir ce type de blessure fait partie des défis de la vie les plus importants. Il est nécessaire de comprendre ce qui s'est produit en vous, comment d'autres vous ont "programmé", afin d'apprendre à modifier cette "programmation" (via la programmation neurolinguistique, notamment).

Les problèmes que nous rencontrons sur notre chemin sont des occasions pour apprendre et nous construire une vie meilleure. Rester dans l'instant présent vous aide à ne pas surinterpréter les événements et à surmonter les obstacles lorsqu'ils se présentent.

Oprah Winfrey raconte une autre expérience traumatisante : les viols d'abord, auxquels ont succédé une grossesse non désirée et la mort de l'enfant, peu après sa naissance. Elle n'avait que 14 ans à ce moment-là (et les attouchements ont commencé lorsqu'elle avait 10 ans seulement).

L'animatrice cachait cet aspect de sa vie. Pourtant, un jour, une personne de sa famille a "vendu" l'histoire à des tabloïds. Elle en a été détruite. Mais elle a tenu bon et a été étonnée de l'empathie que son entourage personnel et professionnel a témoignée à son égard.

Elle revient ensuite sur ses débuts à la télévision. Elle dit avoir fait beaucoup d'erreurs. Notamment, elle a parfois confondu fierté personnelle et égo. Mais elle a compris petit à petit comment agir, vis-à-vis d'elle-même et des autres.

Voici quelques pratiques qu'Oprah Winfrey a mises en place pour se tranquilliser et qu'elle conseille à chacun :

Une bonne dose de calme au moins une ou deux fois par jour, 20 minutes le matin et 20 minutes le soir. Cela aide à mieux dormir et à se concentrer plus profondément, cela stimule la productivité et alimente la créativité.

La respiration est essentielle : elle est un point d'ancrage qui permet de nous centrer en cet instant précis. Chaque fois que vous faites une rencontre qui implique la moindre tension, arrêtez-vous, inspirez profondément puis relâchez l'air et la pression.

Relativiser : votre meilleur varie d'un jour à l'autre en fonction de votre état d'esprit. Peu importe, donnez le meilleur de vous-même en toute circonstance. De cette façon, vous ne créerez ni culpabilité ni honte.

Vivez de telle sorte qu'à la fin de chaque journée, vous puissiez dire : "J'ai fait de mon mieux". Voilà la grande œuvre d'une vie.

"Réfléchissez un instant à votre propre histoire — pas uniquement à l'endroit où vous êtes né ou vous avez grandi, mais aux circonstances qui vous ont amené à vous trouver ici même aujourd'hui. Quels sont, chemin faisant, les instants qui vous ont blessé ou affolé ? Selon toutes probabilités, vous en avez connu quelques-uns. Voici néanmoins ce qu'il y a de remarquable dans tout cela : vous êtes encore là, et debout." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 2)

Les relations

Nous avons tous le besoin d'être estimés, compris, aimés. Nous recherchons souvent cela dans les relations. Et, pour une part, nous avons raison. Mais cela ne peut fonctionner réellement que si nous nous aimons déjà au préalable.

Cela peut paraître étrange, mais ce besoin d'être aimé doit commencer par un amour à se donner à soi-même. Sinon, vous ne serez pas en mesure de recevoir l'estime, la reconnaissance ou l'amour d'autrui.

Pourtant, nous faisons tous des caprices pour être reconnus de nos semblables. C'est l'une des motivations principales de nos actions. Mais — l'autrice y insiste — vous devez commencer par regarder en vous-même et affirmer votre propre existence.

Oprah Winfrey aborde ensuite la question de la communication dans les relations. Elle considère que communiquer est comme une danse. Elle prône une forme de communication non violente où les mots suivants sont importants :

"Que veux-tu au juste ?"

"Je te comprends."

Elle avoue également qu'elle "n'a jamais été une personne sociable", ce qui peut étonner lorsque nous connaissons son parcours ! Et pourtant, elle affirme qu'il a été difficile pour elle de créer ou de maintenir des liens d'amitié ou d'amour pendant de longues années.

C'est grâce à un déménagement et à l'influence de son voisinage bienveillant qu'elle a recommencé à se reconnecter aux autres, à rire, à sortir.

Oprah Winfrey aborde ensuite la question de l'amour. Elle commence par affirmer que l'amour est partout. "L'amour romantique n'est pas la seule forme qui en vaut la peine", même s'il est important. L'amour existe sous bien d'autres formes dans l'univers et vous pouvez aimer et être aimé de bien des manières.

Parfois, l'auteure marche dans son jardin et sent que tous les arbres vibrent d'amour. Il est toujours disponible pour ceux qui le demandent. Ce type de manifestation est la confirmation que quelque chose de plus grand que nous est à l'œuvre.

Ce sont des miracles de la vie qui se produisent tous les jours et que nous pouvons apprendre à capter en vivant l'instant présent.

"Lorsque vous vous faites un devoir toute votre vie d'aimer les autres, il n'y a jamais de dernier chapitre, car l'histoire se poursuit. Vous prêtez votre lumière à quelqu'un d'autre, qui éclaire une autre personne et une autre, et encore une autre. Et j'ai la certitude qu'en dernière analyse — lorsque les listes de choses à faire ne tiendront plus, que la frénésie sera terminée, que notre boite de courriels sera vide —, la seule chose qui aura encore de la valeur dans notre vie sera de savoir si nous avons aimé d'autres personnes et si d'autres personnes nous ont aimés." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 3)

La gratitude

Pour la présentatrice, la gratitude constitue une priorité quotidienne. Elle cherche tous les jours des raisons d'être reconnaissante. Et elle n'est jamais déçue !

Oprah Winfrey a tenu un journal de la gratitude pendant une décennie entière, en notant chaque jour cinq choses pour lesquelles elle se sentait reconnaissante.

Voici l'exemple qu'elle donne dans son livre (à la date du 12 octobre 1996) :

"Une course autour de Fisher Island, en Floride, en profitant d'une douce brise rafraichissante.

J'ai mangé du melon bien froid, assise sur un banc au soleil.

Une longue conversation hilarante avec Gayle au sujet de son rendez-vous arrangé avec M. Patate.

Un sorbet en cornet, si savoureux que je m'en suis léché les doigts.

Maya Angelou m'a téléphoné pour me lire un nouveau poème." (Chapitre 4)

Le fait d'apprécier tout ce qui se présente à vous dans la vie change votre existence. Vous rayonnez et générez plus bien-être lorsque vous êtes conscient de tout ce que vous avez, au lieu de vous concentrez sur ce que vous n'avez pas.

Mais sa vie n'a pas toujours été ainsi. Elle se souvient aussi du temps où elle ne ressentait pas ce sentiment de gratitude. Mais peu à peu, notamment en raison de coups durs, elle s'est rendu compte de sa chance : "Mince, je suis encore là, j'ai une autre chance aujourd'hui de bien faire les choses."

Ce dont Oprah Winfrey est certaine, c'est qu'elle a besoin de s'accorder du temps et du repos — de dire merci à son corps et à son esprit, en quelque sorte.

C'et ce qu'elle fait en s'accordant un jour de congé chaque semaine, le dimanche. Elle ne fait rien, laisse son être décompresser tranquillement.

Elle note d'ailleurs que, chaque fois qu'elle a manqué un dimanche, elle a remarqué un net changement dans son humeur pour le reste de la semaine.

L'auteure insiste également sur l'importance de remercier l'univers d'avoir la possibilité de vieillir. Prendre de l'âge n'a rien d'un enlaidissement. C'est une chance.

"Vieillir est la meilleure chose qui me soit arrivée. Dès mon réveil, je vois la prière matinale de remerciement, affichée au mur de ma salle de bains, tirée du livre de Marianne Williamson intitulé Illuminata. Peu importe mon âge, je pense à toutes les personnes qui ne se sont pas rendues aussi loin. Je pense aux gens qui ont été rappelés avant de saisir toute la beauté et toute la majesté de la vie sur la terre." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 4)

Oprah Winfrey dévoile aussi dans ce chapitre plusieurs lettres qu'elle a reçues lorsqu'elle était animatrice de son Oprah Winfrey Show.

Les possibilités

"Comment puis-je exploiter mon potentiel plus à fond ? Voilà une question que je me pose encore, surtout lorsque je contemple ce que l'avenir me réserve", se demande Oprah Winfrey en ouverture de ce chapitre.

Elle se souvient qu'à chaque étape de sa carrière, elle a eu peur, mais qu'elle y est allée malgré tout, dans l'objectif de se développer et d'être fière d'elle-même.

La crainte est notre pire ennemie, c'est elle "qui détient le pouvoir" sur nous, lorsque nous n'osons pas agir. Le plus important consiste à se décider fermement à poursuivre sa route, quelles que soient les embuches. C'est là le véritable courage.

Chaque défi que nous relevons a le pouvoir de nous mettre à genoux. Mais la seule façon d'endurer un tremblement de terre personnel est d'apprendre et de modifier sa position.

L'expérience de l'échec est un cadeau, il nous donne la force de faire un pas à droite ou à gauche à la recherche d'un nouveau centre de gravité. Ne le combattez donc pas. Laissez-le plutôt vous aider à ajuster votre position.

L'animatrice traite encore de plusieurs autres questions dans ce chapitre. Notamment, de son rapport à l'argent, qu'elle considère plutôt sain, car elle sait que ce n'est pas son salaire qui fera son bonheur.

Elle traite aussi de ce qu'elle aime et de ce qu'elle n'aime pas. Par exemple, elle n'est pas du genre à se lancer dans des sports extrêmes. Elle le sait et s'adapte donc : pour elle, l'aventure est une autre chose.

En fait, "le plus grand frisson que nous puissions nous procurer consiste à mener la vie de nos rêves", dit-elle. Or, il existe des opportunités qui, de temps à autre, vous ouvrent la voie. Ayez le courage de les attraper au vol !

Ne laissez pas d'autres personnes vous voler votre pouvoir : aimez-vous d'abord vous-même et n'attendez pas que d'autres vous le manifestent. Montrez au monde ce que vous pouvez faire par vous-même. Faites vos propres choix.

Car ne l'oubliez pas : le temps file à toute allure. Mais cela ne devrait pas vous angoisser. À partir du moment où vous avez pour objectif de grandir intérieurement et de vous accomplir courageusement, tout ira bien.

"Progressez en direction de votre but avec toute la force et toute l'inspiration que vous pouvez déployer. Puis lâchez prise, cédez votre plan d'action à la Puissance qui vous surpasse et laissez votre rêve se concrétiser en tant que chef-d'œuvre indépendant." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 5)

L'émerveillement

Oprah Winfrey raconte comment elle a vécu un moment de calme et d'émerveillement alors qu'elle randonnait avec un ami. Le plus beau, c'est qu'elle avait, le matin même, médité à cette idée : l'essence même de la vie. Pour elle, ce moment de silence complet, en pleine nature, lui offrait une réponse idéale à ce questionnement.

La star du show-business ne le cache pas : elle est croyante. Et pour elle, les miracles importent. Mais ce ne sont pas des miracles comme vous pourrez en lire dans les Écritures, non. Ce sont de simples phénomènes qui nous rappellent la beauté du monde ou l'humanité et la gentillesse de nos semblables.

Pour elle, "la vie ne saurait avoir de véritable signification sans composante spirituelle". C'est quelque chose de sain et de nécessaire à l'être humain. Vous en retrouvez les traces dans les pratiques de méditation et de développement personnel.

Oprah Winfrey évoque également dans ce chapitre l'importance des livres dans son existence. Des livres de tout type, et notamment de poésie. Un poème est une "déclaration inattendue de l'âme".

Autre point important : l'importance de la quête. L'animatrice dit se voir comme une chercheuse. Elle est curieuse, ouverte au mystère de la vie et heureuse de fêter ses 60 ans (lorsqu'elle écrit l'ouvrage, en 2014).

"La plus belle réalisation à mon actif est de ne jamais avoir fermé mon cœur. Même durant les instants les plus sombres de ma vie [...], je suis restée fidèle, remplie d'espoir et disposée à voir le meilleur chez les gens, même lorsqu'ils me montraient leurs pires côtés. J'ai continué de croire que, peu importe le degré de difficulté de l'ascension, il y a toujours moyen de laisser entrer un éclat de lumière pour qu'il illumine le sentier devant soi." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 6)

La clarté

Épictète aurait dit : "Dis-toi d'abord ce que tu veux être, puis fais ce qu'il faut pour le devenir".

Voilà une façon claire de voir les choses. Mais qu'est-ce qu'elle implique ? Qu'il faut savoir dire non. Pourtant, "j'ai mis quarante ans à apprendre à dire non", se souvient Oprah Winfrey.

Pas facile de poser nos limites lorsque nous avons eu une enfance perturbée. Pourtant, il le faut. C'est en examinant nos propres intentions que nous pouvons apprendre à suivre le fil de ce qui nous importe, tout en refusant de céder à celles et ceux qui veulent nous voir suivre leur chemin, ou nous faire agir à leur guise.

Voici une autre leçon à retenir de cela : quelle que soit votre situation actuelle, vous avez joué un rôle majeur dans sa création. Avec chaque expérience, vous construisez votre vie, pensée après pensée, choix après choix, et sous chacune de ces pensées et de ces choix se cache votre intention la plus profonde.

C'est pourquoi, avant de prendre une décision, Oprah Winfrey se pose cette question essentielle — et vous invite à faire de même : "Quelle est ma véritable intention ?"

Lorsque vous ne savez pas quoi faire, ne faites rien jusqu'à ce que la clarté entre en vous. S'immobiliser, méditer, se mettre à l'écoute de sa propre voix permet d'entrer plus rapidement en contact avec cette intention qui vous anime.

Une fois que vous avez décidé ce que vous voulez, engagez-vous et donnez tout ce que vous pouvez.

Par contre, si quelqu'un vous demande de faire quelque chose qui vous rebute, c'est le signe que vous devriez vous arrêter et vous tenir tranquille jusqu'à ce que votre instinct vous donne le feu vert (pour reprendre ou arrêter complètement).

Voici quelques autres pensées et anecdotes contées par l'animatrice :

Les femmes ont été éduquées pour répondre aux besoins et elles doivent réapprendre à se saisir de leurs intentions propres ;

Elle n'est pas si stressée que les gens le pensent habituellement ;

Elle cherche à ne pas perdre son temps ;

Oui, c'est vrai, elle a beaucoup trop de chaussures !

Et voici ce qu'elle dit cependant :

"L'excès de biens matériels va beaucoup plus loin que des objets eux-mêmes. Bien que nous sachions devoir renoncer à ces choses, cela nous angoisse. Je sais toutefois que le fait de renoncer à certaines d'entre elles laisse le champ libre à d'autres choses. Et cela vaut non seulement pour notre relation avec les chaussures, mais aussi pour celle que nous entretenons avec toutes choses. Faire le ménage à la maison — tant au sens littéral que figuré — constitue un excellent moyen de repartir à neuf." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 7)

À la fin du chapitre, elle se promet de mettre un peu de minimalisme dans sa vie et de dire adieu à l'excès de chaussures !

Le pouvoir

"J'ai toujours estimé que le libre arbitre était un droit de naissance", affirme clairement et fièrement Oprah Winfrey. Pour elle, la liberté, c'est avant tout "avoir le choix".

Bien sûr, il y a des éléments que vous ne contrôlez pas, comme votre lieu de naissance. Si vous êtes né aux États-Unis ou dans un pays occidental, vous avez de la chance.

Il y a également de nombreux événements qui peuvent vous blesser, comme les mensonges racontés par les tabloïdes ou les potins qui circulent sur vous, par exemple. Mais toutes ces pensées négatives, vous pouvez les renvoyer d'où elles viennent.

Oprah Winfrey fait également une confidence : elle ne regarde pas beaucoup la télévision. Par ailleurs, elle avoue avoir fait preuve d'irresponsabilité dans les premières années de sa carrière.

Elle se souvient notamment avoir regretté d'avoir mis une femme dans le désarroi, lorsqu'elle a exhibé, sur le plateau de télévision, la tromperie de son mari.

Depuis lors, elle s'est juré de ne plus commettre de tel impair et de ne plus jamais rabaisser, embarrasser ou diminuer un autre être humain.

Quand vous choisissez de voir le monde comme une grande salle de classe ouverte sur l'extérieur, vous comprenez que toutes les expériences sont là pour vous apprendre quelque chose sur vous-même et que le voyage de votre vie consiste à devenir davantage qui vous êtes.

Les expériences les plus difficiles sont souvent celles qui nous apprennent le plus. Chaque fois que des problèmes se présentent à Oprah Winfrey, elle se demande : "De quoi s'agit-il vraiment et qu'est-ce que je suis censé apprendre de tout cela ?"

D'autres thèmes sont abordés dans ce chapitre :

L'endettement et les moyens de l'éviter ;

Le vote des femmes aux États-Unis ;

La santé et le problème de l'obésité aux USA ;

La pertinence de la richesse ou de la célébrité pour définir une personne ;

Le drame de l'ouragan Katrina en Louisiane et les leçons à en tirer ;

Le manque de confiance en soi d'Oprah Winfrey et sa relation avec l'embonpoint ;

Son besoin de "performer" et d'être la meilleure.

Ces thèmes sont liés entre eux. Ils ont le pouvoir pour point commun. Ce que nous pouvons faire pour améliorer notre situation et ne pas nous laisser dominer par la peur.

Voici ce que dit l'auteure :

"Laissez votre vie s'éveiller en vous. Quel que soit votre défi — la tendance à trop manger, à trop consommer une certaine substance ou à trop faire une même activité, ou encore le deuil d'une relation, d'une somme d'argent ou d'un poste —, permettez-lui de vous ouvrir la porte sur les révélations les plus nobles à votre sujet, de vous inviter à entrer dans ce qu'est la vie excellente pour vous." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 8)

Enfin, Oprah Winfrey rappelle l'importance d'agir de façon amicale avec les autres. Toutes nos actions tournent autour de nous "aussi surement que la Terre tourne autour du Soleil", dit-elle. L'amour que vous transmettez vous sera renvoyé d'une manière ou d'une autre. Ayez confiance en cela.

"Aujourd'hui, j'essaie de bien agir envers toutes les personnes que je rencontre et d'être bien en leur compagnie. Je veille à employer ma vie à faire le bien ; car ce dont je suis certaine, c'est que tout — ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais — me sera rendu. Et il en va de même pour vous." (Ce dont je suis certaine, Chapitre 8)

Conclusion sur "Ce dont je suis certaine" d'Oprah Winfrey :

Ce qu'il faut retenir de "Ce dont je suis certaine" d'Oprah Winfrey :

Ce livre est composé d'une collection de chroniques qu'Oprah Winfrey a tirées de sa chronique populaire dans le magazine O. Elle y confie ses expériences et ses leçons de vie pendant 14 ans.

Dans l'ensemble, tous les thèmes se connectent et résonnent les uns avec les autres et forment, pourrions-nous dire, l'échelle des valeurs d'Oprah Winfrey :

La joie ;

La résilience ;

Les relations ;

La gratitude ;

Les possibilités ;

L'émerveillement ;

La clarté ;

Le pouvoir.

L'expérience de l'auteure, à près de 60 ans, lui permet d'avoir le recul suffisant pour analyser sa vie riche en rebondissements, en drames et en moments joyeux.

Plutôt que de se cacher derrière de grandes théories, Oprah Winfrey s'exprime honnêtement sur les tragédies de son enfance, ses échecs, ses erreurs et ses plus grandes réussites et bonheurs.

Son expérience d'intervieweuse joue un grand rôle aussi dans sa connaissance de l'âme humaine.

Enfin, Oprah Winfrey montre dans ces lignes que la méditation et le développement personnel l'aident au quotidien, ainsi que la spiritualité.

Points forts :

C'est agréable de se plonger dans la vie et l'esprit de cette célébrité ;

Il y a de nombreuses réflexions intéressantes à méditer ;

Le livre est très bien organisé, les chapitres clairs et se lit facilement.

Point faible : 

Ne vous attendez pas à une grande théorie ici ni à un manuel de savoir-vivre ou de développement personnel classique ; il s'agit simplement — mais c'est déjà beaucoup — de réflexions sur la vie.

Ma note :

★★★★★

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Thu, 02 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12636/Ce-dont-je-suis-certaine
Copywriting http://www.olivier-roland.fr/items/view/12624/Copywriting

Résumé de « Copywriting: méthodes et stratégies efficaces » de Lucie Rondelet et Anne Beckers : un ouvrage complet pour apprendre l’écriture persuasive à l’heure où la publicité devient de plus en plus numérique — et où elle est amenée à réfléchir à ses conséquences.

Par Lucie Rondelet et Anne Beckers, 2023, 418 pages.

Chronique et résumé de "Copywriting" de Lucie Rondelet et Anne Beckers

Avant-propos

« Cet ouvrage a pour objectif d’aider les professionnels de l’écriture numérique à communiquer de manière responsable. Il a vu le jour dans un contexte où le monde du Web s’est vu envahir par une communication trop souvent nocive et agressive lorsqu’elle suscite exagération, culpabilité ou peur. Celle-ci est d’ailleurs fièrement brandie par les marqueteurs guidés par un seul objectif : la vente, quelles qu’en soient les conséquences. » (Copywriting, p. VIII.)

Malgré cette précaution, Lucie Rondelet et Anne Beckers revendiquent l’intérêt du copywriting. Celui-ci s’est répandu avec le Web. Il est un outil puissant que tous les professionnels du marketing numérique devraient maîtriser.

Il faut également prendre en compte l’évolution des habitudes de consommation. Aujourd’hui, les consommateurs n’achètent plus seulement en fonction du prix ou de la qualité, mais aussi en fonction de leurs valeurs. Ils attendent que les marques répondent à leur besoin d’accomplissement.

L’ouvrage est construit de la façon suivante :

Découvrir le copywriting web ;

Pratiquer le copywriting ;

Maîtriser le copywriting ;

Suivre les résultats.

Partie A. Découvrir le copywriting web

Chapitre 1. Le copywriting web du XXIe siècle

Petit historique de la rédaction publicitaire

Le copywriting consiste à « générer des conversions grâce au contenu écrit ». C’est donc un type de publicité. Afin de saisir les enjeux actuels, il est bon de se tourner un instant vers le passé.

Les premières publicités écrites apparaissent au XVIIe siècle, mais ne deviennent vraiment courantes qu’à partir du XIXe siècle. Les annonces deviennent un moyen de financer la presse et les encarts s’immiscent de plus en plus dans les pages des journaux.

Peu à peu apparaissent les catalogues et les affiches dans le Paris de la Belle Époque, d’abord, puis dans toute la France. Le métro parisien devient un lieu de choix pour diffuser les messages. 

Pour autant, les Français demeurent sceptiques et réticents face à la publicité. Ils redoutent le charlatanisme, mettent en cause la soif exagérée de l’argent. Bref, ils n’aiment pas trop ça.

Le XXe siècle marque l’essor d’un nouveau type de publicité. Des études de marché sont réalisées ; les discours évoluent ; les marques changent de stratégie et parviennent à se fondre dans la société française.

Si Mai 1968 remet la critique sur le devant de la scène, il n’empêche que la publicité est désormais bien implantée dans le paysage. Ce qui nous amène à voir ce qui le caractérise aujourd’hui.

Inbound marketing et copywriting

L’outbound marketing est la forme la plus classique du marketing. C’est celui où vous allez vous adresser directement à votre prospect pour lui faire prendre connaissance de votre offre. Les affiches dans le métro, mais aussi les vendeurs à la criée ou — beaucoup plus récemment — les publicités sur YouTube sont de cet ordre.

Ici, l’annonceur parle souvent à tous, sans discrimination. Et c’est son défaut : il ne sait pas si la personne à qui il s’adresse a besoin de ce qu’il offre. Avec les réseaux sociaux, il peut certes cibler davantage son message, mais il n’empêche qu’il reste assez « intrusif ».

Un deuxième défaut est son coût : c’est souvent cher au regard des résultats obtenus.

L’inbound marketing « consiste, quant à lui, à attirer les clients à soi au lieu d’aller les chercher ». Comme nous allons le voir, il s’appuie sur les résultats des moteurs de recherche.

Si vous voulez acheter une guitare et que vous tapez sur Internet quelque chose comme « choisir une guitare », vous allez peut-être tomber sur des articles traitant de cette question. Ceux-ci vous donneront des conseils pour bien choisir et vous dirigeront vers des offres de produits. 

« C’est cela l’inbound marketing. On attire un prospect en lui fournissant des renseignements et en lui apportant de la valeur. Une fois que l’on a capté son attention, on peut le rediriger vers des produits qui correspondent à ses attentes et besoins. » (Copywriting, p. 14)

C’est là où les blogs d’entreprise jouent un rôle précieux — ainsi que la stratégie éditoriale qui l’accompagne.

La méthode AIDA

Avant d’aller plus loin, notons deux outils indispensables pour le copywriting aujourd’hui. Le premier est la méthode AIDA pour :

Accroche (attirer l’attention de son lecteur) ;

Intérêt (éveiller son intérêt pour le problème et la solution proposée) ;

Désir (donner envie de passer à l’action) ;

Action (proposer d’effectuer une action précise, à savoir acheter le produit ou le service).

La pyramide de conscience d’Eugène Schwartz

Ici, nous parlons des niveaux de conscience ou de connaissance de la solution offerte par une entreprise. En tant que consommateur, vous pouvez être :

D'abord complètement inconscient ;

Et conscient d’un besoin ;

Ensuite, conscient de la solution ;

Puis conscient que le produit X vous offre une solution au problème ;

Enfin pleinement conscient et prêt à passer à l’achat.

Un copywriting éthique pour une communication responsable

Il est possible de faire mieux que les publicités tapageuses qui cherchent à duper le prospect. Comment ? En s’appuyant sur l’éthique, le droit et les besoins des consommateurs. 

Étude de cas

Pour créer une formation en ligne de cours de guitare, nul besoin d’imiter les recettes éculées des prix barrés (prix exorbitants miraculeusement descendus). Il est préférable de bien connaître son audience et de voir ce qui pourrait fonctionner.

Heureusement, il est possible de réaliser des sondages qui permettent d’identifier les besoins de votre audience (si vous avez déjà un blog ou que vous êtes actif sur les réseaux sociaux tels que YouTube, par exemple).

Finalement, la page de vente a été adaptée aux besoins (des personnes de 50 ans environ, éduquées) et a été construite de façon sobre. 

Ne pas dépasser la ligne invisible de l’éthique

Vous devrez ici vous fier à vos valeurs. Qu’êtes-vous prêt à accepter ? Seul vous pouvez en décider. Les auteures proposent quant à elles de se baser sur les 4 principes suivants :

L’honnêteté ;

La satisfaction de besoins réels ;

L’empathie ;

Le respect de la concurrence.

Une dernière réflexion sur le copywriting éthique

D’autres valeurs pourraient être ajoutées à cette liste, comme la loyauté et l’équité, par exemple. À vous de l’adapter selon vos exigences.

Par ailleurs, il faut distinguer copywriting éthique et copywriting engagé :

Le premier terme s’adresse potentiellement à tous vos clients potentiels. 

Le dernier terme, lui, se réfère surtout aux types de clients avec qui vous voudriez travailler. Si vous êtes adepte des circuits courts et des produits bio, peut-être ne voudrez-vous travailler qu’avec ce secteur.

Chapitre 2. Le consommateur

Avant, les entreprises vendaient les caractéristiques de leur produit, ainsi que ses performances. C’était en tout cas l’approche dominante en marketing. Mais cela a changé, notamment en raison de la plus forte concurrence.

Désormais, pour vendre, il, faut s’adresser aux besoins du consommateur. Pour le dire autrement : il ne faut pas seulement parler à la raison, mais aussi aux sentiments.

Les besoins fondamentaux du consommateur

Comment qualifier les besoins ? Et qu’est-ce qu’un besoin, d’ailleurs ? C’est un « état de manque » de quelque chose. Vous devez « combler » ce manque pour vous sentir satisfait.

La hiérarchie des besoins de Maslow

La fameuse pyramide des besoins d’Abraham Maslow, père de la psychologie humaniste, se présente comme ceci :

Besoin physiologique (base) ;

De sécurité ;

D’appartenance ;

D’estime (de soi) ;

D’accomplissement (sommet).

Comme le montrent Anne Beckers et Lucie Rondelet, chacun de ces besoins peut être travaillé en copywriting. 

Les 7 péchés capitaux

Eux aussi peuvent servir à construire des arguments en copywriting. Il ne s’agit pas de juger moralement ou religieusement, mais de jouer sur ces petites faiblesses qui nous caractérisent et qui peuvent même avoir quelques côtés positifs (lorsque l’avarice se transforme en besoin d’économiser, par exemple).

Orgueil (besoin de reconnaissance, de fierté, d’estime) ;

Envie (besoin d’imitation d’autrui) ;

Luxure (sexualité) ;

Avarice (besoin de sécurité) ;

Paresse (besoin de repos, de tranquillité, de confort) ;

Gourmandise (besoin de plénitude ou de satiété, avec risque de surconsommation) ;

Colère (besoin de manifester un sentiment d’injustice ou d’irritation).

La méthode SONCAS

Il s’agit d’une « classificaton des motivations d’achat utilisée par les commerciaux qui veulent convaincre un client. »

Voici la signification de cet acronyme :

Sécurité ;

Orgueil ;

Nouveauté ;

Commodité ;

Argent ;

Sympathie.

Vous voyez que nous retrouvons, à peu de choses près, les mêmes besoins dominants. La nouveauté étant sans doute l’élément le plus original de cette liste. 

Les désirs, d’universels à individuels

« Connaître les désirs profonds du prospect permet au copywriter de le toucher émotionnellement et de lui fournir les arguments d’achat susceptibles de le convaincre. Pour y parvenir, il doit prendre en compte la société et le pays dans lesquels vit l’acheteur, sa situation familiale, financière, etc. » (Copywriting, p. 51)

Voici un résumé des choses à considérer :

L’époque et le lieu (y compris la culture) ;

La connaissance du persona (c’est-à-dire la représentation schématisée du client cible), qui reprend informations sociodémographiques, statistiques web, références culturelles et sportives ;

Les désirs du persona ;

Ses peurs (manque de temps, d’argent, de compétences, etc.).

Les auteures détaillent chacun de ces points avec plus d’attention. Si vous voulez en apprendre encore davantage sur les personas, lisez La boîte à outils du marketing digital. 

Émotion vs raison

Les recherches scientifiques de ces 80 dernières années au moins ont mis en évidence l’importance de l’émotion dans le raisonnement et dans le fonctionnement cérébral de façon générale. 

Les copywriters du XXe siècle ont construit leurs théories à partir de ces nouvelles connaissances. Parfois avec excès. Certes, l’émotion nourrit la décision d’achat, mais elle ne suffira pourtant pas toujours. Le besoin de preuves et de rationalité doit également être respecté et assouvi.

L’empathie, le secret du succès

« L’empathie est la capacité à s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent, il s’agit donc de réussir à comprendre le persona de manière à le toucher émotionnellement. » (Copywriting, p. 69)

Le bon copywriter cherchera à personnaliser son message en fonction des informations qu’il a à sa disposition. C’est la clé du succès.

L’empathie englobe aussi, selon Anne Beckers et Lucie Rondelet, le respect à l’égard du consommateur. Clichés sexistes et autres foisonnent encore trop souvent sur la Toile. Être empathique, ici, signifie se montrer respectueux vis-à-vis des personnes telles quelles sont réellement.

Chapitre 3. La stratégie de communication de l’entreprise

Le copywriter travaille main dans la main avec le marketing : il se doit de connaître les notions de base qu’utilisent ses collègues.

La personnalité de marque

Une marque (et derrière, une entreprise) a une personnalité : celle-ci peut être sérieuse ou facétieuse (comme Le Slip Français, par exemple), traditionnelle (comme les biscuits de La Maison Fossier) ou bon enfant (comme Michel et Augustin), etc.

Le copywriter devra travailler avec cette personnalité de marque afin d’y adapter son ton et son style. L’objectif est bien souvent de faire oublier la distance entre la marque et le consommateur, pour créer un rapport plus personnel.

Les auteures exposent et détaillent les 12 personnalités de marque (ou « archétypes ») définies par Margaret Mark et Carol Pearson :

Sage ;

Innocent ;

Explorateur ;

Souverain ;

Créateur ;

Protecteur ;

Magicien ;

Héros ; 

Marginal ;

Amoureux ;

Comique ;

Ordinaire.

Une fois votre archétype choisi, vous pourrez travailler sur les 5 dimensions de la personnalité de marque, qui sont : 

Excitation ;

Sincérité ;

Compétence ;

Sophistication ; 

Robustesse.

L’écosystème web de l’entreprise, au cœur d’une stratégie de copywriting efficace

« Le site web n’est pas le seul espace de création de contenu qui aura un impact sur la réception des messages par les prospects. Il existe tout un écosystème qui diffuse des informations, donc une réputation et une image de marque. » (Copywriting, p. 85)

Quels sont les éléments de cet écosystème ?

Les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Instagram, etc.) ;

Les plateformes d’avis ;

Mais aussi les recommandations et les backlinks ;

L’e-réputation de façon plus générale ;

Le SEO (Search Engine Optimization) ;

Ainsi que le planning éditorial et le storytelling.

Stratégie : une action de copywriting adaptée à l’objectif et à la cible

L’arbre de questions inversé peut aider à établir une stratégie en remontant de l’objectif (la vente) jusqu’aux actions et réflexions qui vont précéder l’achat. 

Les auteures proposent une simulation intéressante à partir du cas fictif d’une entreprise d’installation et de vente de puits canadiens. À partir de la situation d’achat sur la page de vente, elles remontent le fil pour se demander ce qui a poussé l’acheteur à en arriver là. 

Le storytelling de marque

Raconter des histoires — ou plus exactement son histoire, ses racines — est devenu essentiel pour les marques. Elles veulent donner à voir leurs valeurs et la façon dont elles ont grandi, etc. 

Mais ce n’est pas tout : les entreprises s’intéressent aussi aux histoires de leurs clients ou de leurs produits (en exposant les procédés de fabrication, etc.).

Lorsque ce phénomène est bien construit et maîtrisé, cela peut avoir des effets très forts, car ces récits créent un sentiment de communauté autour de la marque. C’est le cas, par exemple, avec la marque Apple et ses lancements de nouveaux produits. 

« Le copywriter n’est pas responsable de la création d’un univers d’une marque ou d’une expérience multisensorielle. Pourtant, il lui faudra redoubler de vigilance dans l’écriture des textes qui en feront partie. » (Copywriting, p. 97)

Voici quelques éléments à prendre en compte si vous envisagez de décortiquer — ou de créer ou de participer — à une stratégie de storytelling :

Définir le personnage principal (fondateur, mascotte, etc.) ;

Les temps forts de l’histoire de l’entreprise ;

Les lieux de diffusion du storytelling.

En storytelling, une autre approche est aussi possible : l’histoire avant/après, qui vise à montrer que l’achat du service ou du produit changera la vie de son acquéreur. Ici, le personnage devra être proche du consommateur, pour qu’il puisse s’y identifier.

Le parcours d’achat

5 étapes à retenir ici :

Découverte du problème ;

Recherche d’informations ;

Évaluation des options :

Décision d’achat ;

Fidélisation.

C’est le parcours stylisé de tout achat. Le bon copywriter doit les connaître afin de savoir où il se situe et donc quoi écrire à quel moment (au début, au milieu ou en fin de parcours d’achat).

L’engagement du consommateur dans l’entonnoir de vente

D’autres noms existent : tunnel de vente ou de conversion, sales funnel, etc. Ces expressions veulent toutes dire la même chose : la mise en application du parcours d’achat par des actions pratiques.

L’entonnoir de vente a 4 fonctions : 

Attirer l’attention et créer la confiance ;

Filtrer les clients potentiels ;

Favoriser l’engagement des consommateurs ;

Créer une relation de confiance avec l’internaute.

Par ailleurs, 5 étapes sont à prendre en compte :

Attirer l’attention du consommateur ;

Présenter l’entreprise et développer l’engagement ;

Démontrer l’expertise de l’entreprise et présenter ses offres ;

Présenter (et vendre) le produit qui apporte une solution à l’internaute ;

Fidéliser. 

Chapitre 4. Le produit

Si vous voulez devenir un bon copywriter, vous devrez vous immerger dans le produit ou le service comme vous l’avez fait pour l’entreprise et le consommateur. C’est la seule manière de le rendre vivant quand vous en parlerez et de le démarquer par rapport aux produits/services concurrents. 

Les recherches

Vous veillerez à vous renseigner sur les points suivants :

Le secteur ;

Les produits de même catégorie ;

Le produit à vendre.

Une série de questions seront posées (voir p. 130) et des documents seront récoltés (p. 131) pour y répondre. Si possible, le copywriter interrogera directement les concepteurs. 

S’il n’a pas le temps ou la possibilité de réaliser cette recherche, il s’appuiera au minimum sur les caractéristiques différenciantes du produit par rapport aux concurrents.

Offre vs Produit

« Le copywriter ne vend pas seulement un produit. Il vend aussi une offre, un concept ou une expérience. » (Copywriting, p. 132)

Le produit/service en est l’élément central, mais autour, il peut y avoir :

Des garanties ;

Une offre d’essai ;

Des entretiens ;

Une installation à domicile :

Une livraison ;

Un support client ;

Etc.

La valeur perçue du produit s’en trouve augmentée. 

Partie B. Pratiquer le copywriting

Chapitre 5. Le style rédactionnel

Préparer le texte avec les six serviteurs de Kipling

« J’ai toujours près de moi six fidèles amis. C’est à eux que je dois tout ce que j’ai appris. Leurs noms sont quand, où, quoi, comment, pourquoi et qui. » (Rudyard Kipling, cité dans Copywriting, p. 137)

→ Qui ?

Nous en avons parlé plus haut quand nous avons étudié la cible : il faut que le copywriter ait une bonne connaissance de celui ou celle qui va lire le texte.

→ Quoi ?

C’est le produit lui-même et l’offre que vous allez proposer à la cible ; mieux vaut la connaître !

→ Pourquoi ?

L’objectif de votre texte doit être clair. Ici, c’est créer une conversion. Mais plus précisément ? Quelle est l’action attendue ? Cliquer sur un lien, télécharger un e-book ? Acheter une formation ?

→ Où ?

Non seulement « Où se trouve votre persona ? » (C’est déjà inclus dans le « qui »), mais aussi et surtout dans quel contexte rédigez-vous ? D’où écrivez-vous ? Quelles sont les valeurs de l’entreprise pour laquelle vous écrivez, sa personnalité ?

D’autre part, il faut être au clair sur la place du texte dans le parcours d’achat du consommateur internaute. À quel moment va-t-il vous lire ?

→ Comment ?

En diffusant votre texte sur Internet ; ça, c’est sûr. Mais par quel canal exactement ? Et puis, qu’en est-il du nombre de mots ? De la mise en page ? Du titre ? Etc.

→ Quand ?

Vous avez la deadline à respecter. Mais ce n’est pas tout. Allez-vous faire référence à de l’actualité pour donner des preuves de crédibilité ou de proximité avec le client ?

Écrire simplement grâce au principe KISS

Pour le dire en deux mots : faites simple. KISS est d’ailleurs l’acronyme de Keep it simple, stupid, « garde-le simple, idiot ». D’accord, mais comment faire ?

Voici quelques conseils détaillés dans l’ouvrage :

Des phrases explicites ;

La voix active, de mode (impératif ou indicatif) et de temps (présent) ;

Des tournures de phrases positives avant tout ;

De l’assertivité (soyez directs) ;

Des phrases courtes ;

Une préférence pour les mots familiers ;

Et la précision ;

Ainsi que la concision (efficacité du texte).

Conseils de rédaction complémentaires

À éviter autant que possible :

Ambiguïtés (mots, expressions, phrases) ;

Mots polysémiques ;

Contresens ;

Sensationnalisme et exagération.

Par contre, vous veillerez à utiliser des mots puissants et des champs lexicaux qui impactent le lecteur. D’autre part, vous diluerez le jargon le plus possible et ne l’utiliserez que lorsqu’il est absolument nécessaire. 

Vous voulez d’autres bons conseils d’écriture ? Lisez donc Écriture de Stephen King.

Se connecter au lecteur

Pour ce faire, vous veillerez à :

Employer un style conversationnel ;

Gérer l’usage des pronoms personnels ;

Insérer des expressions populaires et imagées ;

Saupoudrer d’humour ;

Utiliser des métaphores.

Faire vibrer le lecteur 

Si le point précédent visait surtout la création du lien de communication, nous revenons surtout ici à la façon de le toucher en profondeur. Alors, comment faire ?

Éveiller les sens et exciter les émotions ;

Ruser avec le biais de négativité ;

Utiliser le pouvoir de la dopamine.

Anne Beckers et Lucie Rondelet proposent plusieurs tableaux très complets des mots liés aux émotions (positives et négatives) et aux sens (ouïe, vue, odorat, goût, toucher). 

Elles rappellent également, une fois de plus mais avec plus de détails, tout l’intérêt du storytelling. Pour raconter une histoire, vous utiliserez une structure spécifique où — le plus souvent — votre cible (ou une figure à laquelle il s’identifiera) sera le héros.

Fluidifier la structure

À l’heure de la lecture sur écran, il est essentiel de rendre les textes fluides et agréables à lire. Voici quelques conseils pour y parvenir :

Utiliser le toboggan glissant de Sugarman (des phrases très courtes vers des phrases un peu plus longues) ;

Structurer avec la technique de l’escalier (division du texte en paragraphes digestes, courts) ;

Utiliser des graines de curiosité (« ce n’est pas tout… », par exemple) et des mots de transition (donc, mais encore, etc.). 

Chapitre 6. Les zones chaudes du texte de conversion

Sur le Web, les textes sont plus « scannés » que lus. Pour le comprendre, un détour par l’oculomotrice et les cartes thermiques est utile.

L’oculométrie ou eye tracking

Ces études montrent que les internautes lisent les textes en suivant une structure en F. 

Cela signifie qu’ils lisent :

Le titre ;

Puis le début de chaque paragraphe ;

Ainsi que les éléments saillants, comme les intertitres, les images et visuels (éventuellement avec du texte) ;

Enfin, ils jettent un œil à la conclusion.

Les cartes thermiques ou heatmaps

Il s’agit d’une technique plus abordable que l’eye cracking, réservé surtout aux grandes enseignes. Il existe des logiciels de cartes thermiques abordables, comme Hotjar ou Crazy Egg, par exemple. 

Ceux-ci vous permettront notamment de suivre :

Le défilement (scroll) ;

Les clics ;

Les mouvements de la souris.

De manière générale, les résultats sont les mêmes que ceux fournis par l’oculométrie. Détaillons donc ces zones chaudes.

Le titre et les sous-titres

C’est l’élément à soigner absolument. Il mettra en avant le bénéfice ou intérêt personnel de la cible, que ce soit un besoin d’information, une solution à un problème ou une réponse à un besoin.

La structure Résultat + délai + objection (obstacle rencontré par les consommateurs) est souvent utilisée et fonctionne bien. Voici un exemple fourni par les auteures : « Réduisez vos factures énergétiques de 40 % par an sans limiter votre consommation. »

Une autre structure peut être envisagée : action + délai + résultat. En voici une illustration : « Faites cet exercice 10 minutes par jour pour rester en pleine forme. »

Il existe une autre formule : les 4 U (unique, ultraspécifique, urgent et utile). Ce genre de titre peut être compliqué à créer, car il y a beaucoup de critères. Essayez simplement de cocher un maximum de cases. Par exemple : « Doublez votre chiffre d’affaires en 3 mois en réduisant vos effectifs de 10 %. »

Les premières phrases

Pour accrocher votre lecteur, vous penserez à :

Utiliser des questions (im) pertinentes ;

Proposer des citations intrigantes ;

Résumer l’offre faite au consommateur.

Les sous-titres

Ils sont les bienvenus ; soyez donc généreux ! Un sous-titre tous les 300 mots est une bonne pratique. Et même en deçà pour les textes promotionnels : environ tous les 100 à 200 mots. Veillez à attiser la curiosité tout en étant bref et clair.

L’appel à l’action

C’est entre autres ce qui fait la singularité d’un texte de copywriter : il se termine par un appel à l’action qui incite le lecteur à faire l’action attendue. 

Pour qu’il soit efficace, il doit être clair, lui aussi. Et même limpide ! Voici quelques exemples :

Ajoutez à votre panier ;

Réservez votre consultation ;

Achetez votre ticket ;

Téléchargez gratuitement votre e-book ;

Etc.

De temps en temps, il peut être justifié de faire appel à l’urgence ou à la peur de manquer, à condition que ces arguments ne soient pas fondés sur des mensonges (stocks faussement limités, par exemple).

Les CTA (call to action) seront placés en fin de texte, mais pas seulement. « Plus le texte de vente est long, plus les appels à l’action doivent être nombreux », rappellent Anne Beckers et Lucie Rondelet. Veillez donc à en insérer régulièrement tout au long de la page de vente.

Les post-scriptum

Ceux-ci sont limités aux emails de vente. L’idée est d’attirer l’attention sur un élément important pour convaincre les plus réticents. Par exemple : « n’oubliez pas que seuls les 100 premiers inscrits bénéficieront de l’offre spéciale ».

Chapitre 7. L’art de vendre par les mots

Les formules de copywriting

Il existe plusieurs formules développées par des copywriters aguerris qui pourront vous servir lors de la rédaction. Passons-les maintenant en revue.

AIDA

Cette formule est l’acronyme de :

Attention (attirer l’attention) ;

Intérêt (le maintenir) ;

Désir (créer une véritable envie) ;

Action (achat ou action souhaitée).

Les 4 P

Ici encore, il vous faudra structurer à partir de 4 termes clés. Ceux-ci sont :

Photo ou image (faites travailler l’imagination de votre lecteur) ;

Promesse (dites-lui ce que votre offre va lui faire gagner) ;

Preuves (montrez-lui que ce que vous avancez est vrai) ;

Poussée (incitez le lecteur à s’engager dans l’action).

PAS

Ici, c’est un peu plus simple. Vous devrez :

Problématiser (ce qui ne fonctionne pas) ;

Agiter (mettre le doigt sur la douleur, le besoin, de façon imagée, sensitive) ;

Solutionner le problème.

BAB

Un peu d’anglais cette fois :

Before (avant);

After (après) ;

Bridge (pont).

CAB

En voici la signification : 

Caractéristiques ;

Avantages ;

Bénéfices.

La règle de trois (arguments) et l’art de la répétition

Le biais de simple exposition veut que nous nous attachions plus à quelque chose au fur et à mesure que nous y sommes davantage exposés (à une marque par exemple). 

La règle de trois veut qu’il faille au moins trois répétitions d’un même message pour qu’il s’imprime positivement dans notre esprit.

« Il est évident que, pour obtenir l’adhésion du public à vos arguments, vous ne pouvez pas énoncer les trois occurrences de la même façon. Vous devez varier les formulations, le vocabulaire et ajouter une touche de persuasion au texte. » (Copywriting, p. 228)

Inspirer la confiance

Il importe de montrer au prospect que ce que vous racontez repose sur des faits et non sur de simples mots. Il a besoin de savoir que vous dites vrai et d’être rassuré sur vous avant de dépenser son argent. 

Comment l’aider ? 

En lui fournissant des preuves matérielles (études scientifiques, analyses d’efficacité, brevets, statistiques, ambassadeurs dans le monde académique, etc.) ;

Mais aussi des preuves réputationnelles (taux de satisfaction, nombre de clients, certifications, etc.) ;

Et des preuves sociales (influenceurs, commentaires et avis, notations, vidéos ou témoignages de clients satisfaits, etc.).

Le pouvoir du « parce que »

Anne Beckers et Lucie Rondelet relatent une expérience de psychologie sociale réalisée à Harvard dans les années 1970. 

Celle-ci montre l’importance d’utiliser une excuse (« parce que ») lorsque vous voulez convaincre quelqu’un de faire quelque chose pour vous ou de vous laisser faire quelque chose. 

CAP

Cette technique de vente peut être utilisée pour faire votre recherche sur le produit. Déterminer quels sont les caractéristiques, puis les avantages et enfin les preuves. Ensuite, organisez votre texte comme bon vous semble en vous assurant d’y avoir intégré ces éléments de façon claire et concise.

Création d’une offre séduisante

Nous avons déjà vu la différence entre offre et produit. Allons plus loin maintenant. Comment la rendre visible à l’écrit ? 

Quels seront les éléments de l’offre à exhiber dans votre texte ?

Prix ;

Facilités de paiement ;

Moyens de paiement ;

Garanties, conditions de retour et de remboursement ;

Délais et frais de livraison.

Valoriser le produit grâce au concept et à l’expérience

« Le copywriter ne vend pas un produit, mais ses bénéfices pour le consommateur. Dans ses textes, il essaie aussi de valoriser l’offre. Parfois, cela ne suffit pas pour convaincre les acheteurs. Il peut alors centrer sa communication sur le concept ou l’expérience d’achat offerts par l’entreprise. » (Copywriting, p. 246)

→ Vendre le concept

Que signifie vendre le concept ? C’est mettre en avant des éléments de la promesse ou d’un élément différenciant du produit ou de son mode de fabrication. 

Par exemple : un composant (la noisette chez Nutella), un lieu de fabrication (européen, français) ou encore une caractéristique spécifique (le design). 

→ Vendre l’expérience

Ici, vous mettez l’accent sur l’ensemble de la prestation, qui va au-delà de l’offre. Cela peut même aller jusqu’à revendiquer un « mode de vie ». 

Apple est sans doute le meilleur exemple de cela : vous n’achetez pas seulement un ordinateur, ni même un concept, mais une expérience de marque.

Chapitre 8. Sept contenus en détail

Nous allons maintenant passer en revue une série de contenus régulièrement rédigés par le copywriter. 

1 — La page de vente

Lucie Rondelet et Anne Beckers vous donnent les conseils suivants :

Attirer grâce au titre principal ;

Introduire le problème ;

Utiliser la formule BAB pour structurer le storytelling ;

Partir sur la formule PAS si vous êtes en BtoB par exemple ;

Présenter brièvement l’offre ;

Cibler le persona ;

Développer l’offre ;

Apporter des témoignages ou des avis ;

Renforcer l’autorité par de nouvelles preuves d’autorité et de crédibilité ;

Résumer l’offre ;

Présenter le prix ;

Appeler à l’action ;

Renseigner et convaincre avec une FAQ.

2 — La page d’accueil 

Elle est plus souvent le travail du rédacteur web. Mais il est possible d’y contribuer. Retenez surtout les points suivants :

Avant la ligne de flottaison = titre, message principal, un appel à l’action ;

Après la ligne de flottaison = du contenu utile (témoignages, présentation détaillée, etc.).

Assurez-vous que la raison d’être du site et son intérêt pour l’internaute soient clairement indiqués dès le départ.

3 — La fiche produit

Ici, deux écoles s’affrontent : ceux qui utilisent des textes ternes, éventuellement produits par des machines, et ceux qui cherchent à sortir du lot en proposant des textes plus originaux ou responsables.

Les auteures comparent trois fiches d’un même produit chez Amazon, Décathlon et Darty. Le résultat est sans appel. Vous vous demandez qui a « gagné » ? Lisez le compte rendu complet de l’expérience p. 268 !

4 — La page de capture

Il s’agit du formulaire dans lequel l’internaute laissera ses coordonnées et son email. Cette page doit absolument donner confiance. 

Elle inclut :

Un titre ;

La mention du ou des bénéfice(s) ;

Des preuves de crédibilité de l’entreprise ;

Des preuves sociales ;

Un appel à l’action.

Placez des éléments visuels à l’honneur et transmettez une information claire et concise. Agissez comme pour la page d’accueil, en séparant le contenu principal (avant la ligne de flottaison) des contenus complémentaires (après). 

5 — Le formulaire de capture

Il faudrait plutôt dire « les » formulaires de capture. Il en existe de nombreux types, selon qu’ils soient fixes ou dynamiques. 

Quel que soit celui que vous choisissiez (ou que votre client aura choisi pour vous), il vous faudra être efficace en peu, voire très peu de mots.

6 — Les séquences d’e-mails marketing

Les listes d’e-mails récoltées via les pages et formulaires de capture, notamment, sont essentielles pour les entreprises. C’est à partir de là qu’elles vont pouvoir envoyer des e-mails publicitaires directement à leurs prospects. 

En fait, c’est un champ à part, qui dépasse le copywriting à proprement parler (pour les questions techniques liées à l’automatisation, etc.). Néanmoins, le copywriter (ou ses méthodes) interviennent dans le contenu même des séquences. 

Il existe plusieurs types de séquences que vous pouvez utiliser :

Bienvenue = bienvenue, l’entreprise, la gamme de produits/services, aller plus loin ;

Maturation = remerciement et téléchargement, apport de valeur, aller plus loin ;

Conversion = remerciement, intérêt, désir et action ;

SOAP = décor, drame, révélation, bénéfices, appel à l’action ;

Fidélisation = remerciements et cross-selling, témoignages et avis, maintien du contât, sondages, e-mails suivants (envoi d’informations et d’offres).

Le RGPD (Règlement général de protection des données européen) influence ces séquences. En l’occurrence, cela passe principalement par le formulaire d’opt in, qui doit impérativement demander le consentement de l’internaute à recevoir des contenus promotionnels.

Attention aussi à ne pas tomber dans les spams. Certains mots (dont la liste est fournie p. 286) sont considérés comme « néfastes » par vos messageries et ont pour conséquence que celles-ci envoient vos messages dans les spams.

7 — La méta description

Le petit texte qui s’affiche dans un moteur de recherche, sous le titre à cliquer, se nomme méta description. Ce court texte doit être clair et respecter le nombre de pixels exigé par Google (le principal moteur de recherche actuel), à savoir 920. Soyez direct, concret et donnez envie !

Les annonces textuelles de Google

Les résultats de recherche qui portent la mention « annonce » ressemblent fort aux résultats de recherche « naturels », que vous voyez apparaître directement en dessous. Les auteures vous donnent quelques conseils pour bien les rédiger.

Copywriting et réseaux sociaux

Ici, nous parlons davantage aux mobinautes, car nous consultons les réseaux sociaux essentiellement sur nos mobiles. Par ailleurs, le type de consultation change : nous ne sommes pas en train de faire une recherche sur internet, mais plutôt en train de « passer le temps ».

Le copywriting doit s’adapter à cette autre façon de consulter le contenu. Pour « taper dans l’œil » du mobinaute, cherchez à attirer le regard (pourquoi pas avec des émojis), dites qui vous êtes et simplifiez-lui la vie au maximum. 

Par ailleurs, créez des contenus engageants, sans liens externes, qui poussent à la réaction : commentaires, likes, abonnements. 

Partie C. Maîtriser le copywriting

Chapitre 9. Le visuel

La ligne de flottaison, cette frontière visuelle numérique

Nous l’avons vu, la ligne de flottaison est importante pour le copywriter web. C’est un peu la même chose que dans les journaux, lorsque ceux-ci placent l’information centrale au-dessus de la première page, avant le « pli » du papier. 

Pensez ce qui précède la ligne de flottaison comme une « page de vente hypercondensée ».

L’importance des images

L’image est bien plus ancienne que l’écriture. Et c’est sans doute pourquoi elle nous touche plus encore. L’oculométrie le montre : notre œil est attiré sur la partie de l’écran où il y a une image.

Si vous êtes en charge de cet aspect, vous veillerez à :

Bien penser l’orientation ;

Soigner le contenu ;

Réfléchir à la symbolique.

La beauté et la symétrie, vecteurs d’inattention

Cela peut paraître étonnant, mais « un design parfaitement équilibré ne retient pas l’attention d’un lecteur ». Il est donc préférable de laisser traîner des asymétries et de petites imperfections (au sens d’éléments déroutants, mais maîtrisés). 

Les astuces visuelles propres au copywriting web

Pour faciliter la lecture de l’internaute et faire ressortir certains mots ou expressions, les copywriters utilisent :

Les signes (emojis, pictogrammes, etc.) ;

La police et la taille des caractères ;

Les encadrés ;

Les ombres.

Chapitre 10. Les biais cognitifs

Les sciences humaines et sociales ont mis en évidence l’existence de biais cognitifs. Ceux-ci peuvent être des manières erronées de juger, des préjugés, des raccourcis. 

Le bon copywriter doit être conscient des biais les plus courants afin de transmettre son message efficacement.

Voici les biais qui sont analysés dans l’ouvrage :

Effet de récence ;

Causalité ;

Réciprocité ;

Sympathie ;

Aversion à la perte ;

Autorité ;

Cohérence et engagement ;

Effet de simple exposition ;

Ancrage ;

Atténuation de compassion ;

Autocomplaisance ;

Cadrage ;

Mais vous êtes libre de… ;

Bénéficiaire indirect.

Vous voulez vous former aux biais cognitifs ? Lisez l’ouvrage incontournable de Daniel Kahneman, Système 1/Système 2. 

Chapitre 11. Les aspects légaux du copywriting

La publicité a parfois flirté (et flirte encore dans certains cas) avec le mensonge et le hors-la-loi. Pourtant, le défi du copywriting « est de persuader sans tromper ou induire en erreur ». Il est donc bon de se mettre au courant de certaines règles juridiques.

Les pratiques commerciales déloyales

Il s’agit ici de protéger les individus contre les publicités mensongères et les entreprises contre les attaques visant leurs intérêts économiques (comme la concurrence déloyale, par exemple). 

Pour le copywriter, cela signifie qu’il doit s’interdire d’induire le consommateur en erreur, que ce soit au niveau :

De l’origine du produit ;

De ses bénéfices ;

Ainsi que de son prix ; 

Des promotions ; 

Etc. 

Les pratiques prohibées par le code de la consommation

Parmi les pratiques interdites (il y en a beaucoup), les auteures nomment :

La publicité dénigrante ;

Le plagiat et le parasitisme ;

La phraséologie et la tromperie ;

Les preuves d’autorité forgées ;

L’omission et le mensonge ;

L’absence de garanties légales et commerciales (lorsque l’entreprise est concernée).

Les réglementations propres à certains secteurs

En fonction de votre domaine d’expertise ou de vos missions, vous pourrez consulter l’ouvrage pour en savoir plus sur :

Le secteur de la santé ;

Les huiles essentielles ;

Les compléments alimentaires ;

Le secteur des vins et spiritueux.

Attention, par ailleurs, à l’écoblanchiment (ou green washing). Anne Beckers et Lucie Rondelet rappellent par exemple que « depuis le 1er janvier 2023, les entreprises ne peuvent plus affirmer qu’un produit ou service est neutre en carbone sans en apporter la preuve. »

Si vous travaillez pour des professions soumises à un code de déontologie, rappelez-vous également que certaines s’interdisent la publicité. Ne faites donc pas de faux pas de ce côté et renseignez-vous !

Le RGPD

Comme copywriter, vous ne devriez pas être responsable de la collecte des données. Vous vous contentez de produire les contenus qui aboutiront à la récolte des données, mais d’autres professionnels de l’entreprise pour laquelle vous travaillez seront chargés de se mettre en conformité avec la loi. 

Votre seul point d’attention concerne la création de formulaires de contact ou d’inscription. Vous veillerez à demander le consentement libre et éclairé de l’internaute et faire apparaître les mentions obligatoires (plus sur ce point important p. 358).

« Enfin, les données recueillies seront proportionnelles aux finalités poursuivies. Recueillir l’adresse et le numéro de téléphone d’internautes alors qu’ils n’ont donné leur accord qu’à l’envoi d’une simple newsletter est une atteinte disproportionnée à leur vie privée. » (Copywriting, p. 359)

À noter également : les formulaires dits de double opt in (qui vous demandent une confirmation par envoi d’e-mail) sont une solution pour que la preuve de consentement puisse être démontrée.

Partie D. Suivre les résultats

Chapitre 12. Les indicateurs de performance du copywriting

Tout d’abord, les auteures mettent en garde contre les promesses de chiffres toutes faites. Il n’est pas possible d’affirmer que vous allez obtenir un taux de conversion d’autant avec tel type d’e-mail ou de page de vente. C’est un leurre. Pourquoi ?

Car le processus de vente est soumis à de nombreuses variables, du prix jusqu’à la concurrence, en passant par le type de persona, etc.

« Évaluer l’efficacité d’un entonnoir de vente doit tenir compte de différents facteurs, à commencer par le secteur d’activité de l’entreprise », rappellent encore Anne Beckers et Lucie Rondelet. Copywriting

Le taux moyen de conversion par industrie

Il n’est pas question ici de donner des chiffres très précis. Mais ils peuvent donner une idée intéressante, au moins lorsque vous débutez. Des schémas vous sont présentés p. 366-377.

Les taux moyens de clics et d’ouverture des e-mails par secteur

Ici, un tableau très complet est proposé pour prendre connaissance des taux moyens de clics et d’ouverture par type d’industrie. 

Pour rappel :

Le taux d’ouverture est le pourcentage de personnes qui ouvrent le mail ;

Le taux de clics est le pourcentage de personnes ayant ouvert l’e-mail et cliqué sur le lien qui y est intégré ;

Celui de désabonnement correspond au pourcentage d’abonnés qui se désabonnent.

Chapitre 13. Les principaux KPI du copywriting

Parmi les principaux KPI (key performance indexes ou indicateurs clés) du copywriter, vous trouverez :

Le taux d’inscription, c’est-à-dire le pourcentage de visiteurs s’inscrivant à un formulaire ;

Et les taux présentés plus haut : ouverture, clic, désabonnement (pour les e-mails) ;

Mais aussi le taux de rebond, à savoir le pourcentage de lecteurs qui quittent une page sans avoir fait d’action (cliquer sur un lien) ;

Le taux de conversion dont nous avons parlé plus haut.

Chapitre 14. Les problèmes techniques ou d’UX design

Il n’est pas question ici de faire le tour de tous les problèmes, mais seulement de repérer les éléments qui peuvent être remarqués par le copywriter dans sa pratique quotidienne. 

Les KPI étant influencés par ces facteurs, le copywriter pourra en avertir son client si nécessaire.

Parmi les problèmes les plus courants liés à la technique ou à l’UX design, on retrouve :

Le temps de chargement de la page (technique) ;

La sécurité de la page (technique) ;

Les paramétrages défectueux (technique) ;

Un site non responsive (technique) ;

Des appels à l’action invisibles (UX design) ;

Une page trop dense qui fatigue le lecteur (UX design) ;

Une police de caractères trop originale (UX design) ;

L’absence de cohérence graphique (UX design).

Chapitre 15. Les tests A/B

Pour corriger certains problèmes liés à la conversion, une pratique courante des copywriters (mais aussi des UX designers) consiste à réaliser des tests A/B ou split testing. Vous pouvez le faire pour vos pages aussi bien que pour vos e-mails. 

Mais en quoi cela consiste-t-il ? Simplement à créer deux versions différentes (d’un mail ou d’une page de vente, par exemple) et de les tester sur des internautes différents (en divisant par exemple votre liste d’e-mails en deux). 

Un processus en trois étapes

Vous commencerez par un état des lieux si vous ne connaissez pas encore le problème ou si vous voulez améliorer certains processus. 

Ensuite, vous ferez des hypothèses pour savoir ce qui cause le problème ou ce qui pourrait être amélioré.

Enfin, vous élaborerez et effectuerez le test. Vous comparerez les performances et vérifierez vos hypothèses.

Les modalités du test

Les objectifs des tests A/B sont variables. Mais une chose est sûre : ils doivent être précis et s’appuyer, notamment, sur les KPI les plus pertinents. 

Vous choisissez également la taille et la durée du test en amont.

La réalisation du test

Certains copywriters se chargent de réaliser le split testing, mais pas tous. Si vous souhaitez proposer ces services, sachez qu’il existe des outils gratuits tels que Google Optimize et d’autres comme OPtimizely et Adobe. 

Certains constructeurs de pages comme Divi le proposent également pour les sites WordPress. 

Les résultats

Pour les interpréter, vous devrez vous appuyer sur les objectifs prédéfinis et chiffrés. Il arrive souvent que les résultats s’obtiennent pas à pas, par essais/erreurs successifs. 

Attention aux effets pervers. Par exemple : si vos mails s’ouvrent davantage (meilleur taux d’ouverture), vous devrez vérifier que le taux de désabonnement n’augmente pas, lui aussi. Cela signifierait en effet que votre ligne d’objet est bonne, mais que le contenu du mail a déçu vos lecteurs.

Conclusion sur « Copywriting » de Lucie Rondelet et Anne Beckers :

Ce qu’il faut retenir de « Copywriting » de Lucie Rondelet et Anne Beckers :

Voici un manuel bien ficelé, pour tous les copywriters débutants qui voudraient apprendre les origines du métier et se lancer dans l’écriture persuasive sur Internet.

La particularité du livre, par rapport à d’autres du même genre, est qu’il s’intéresse davantage au caractère éthique qui doit accompagner cette activité. Le respect du consommateur est ici placé au centre de la démarche — même si l’objectif demeure le même : convertir.

Par ailleurs, Lucie Rondelet et Anne Beckers ont fait l’effort de proposer un chapitre sur les risques juridiques qui peuvent être liés à la pratique du copywriting, un point qui est, lui aussi, peu abordé, voire absent, dans les autres ouvrages sur ce thème.

Pour finir, retenons le chemin que les auteures souhaitent tracer en rappelant la dernière phrase de leur avant-propos : 

« Améliorer la communication en faisant preuve d’empathie vis-à-vis des futurs clients crée un cercle vertueux de confiance. Et si nous prenions ce chemin ? » (Copywriting)

Points forts :

De nombreux conseils pour avancer dans la pratique du copywriting ;

Une brève histoire de la publicité ;

Des schémas, tableaux et statistiques ;

Des conseils adossés à des formations reconnues ;

Un intérêt pour l'aspect juridique et éthique du métier.

Points faibles : 

Le livre aurait gagné en clarté et en « peps » avec des couleurs, notamment pour rendre les schémas plus lisibles ;

Quelques répétitions sur certains points clés.

Ma note :

★★★★

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Thu, 26 Oct 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12624/Copywriting
Comment éviter la prochaine pandémie ? http://www.olivier-roland.fr/items/view/12619/Comment-viter-la-prochaine-pandmie-

Résumé de « Comment éviter la prochaine pandémie » de Bill Gates : le dernier essai passionnant du fondateur de Microsoft explore les leçons que nous pouvons tirer de la Covid-19, afin de nous préparer au mieux à faire face à une éventuelle nouvelle pandémie.

Par Bill Gates, 2022, 432 pages.

Titre original : How to prevent the next pandemic, 2022.

Chronique et résumé de « Comment éviter la prochaine pandémie » de Bill Gates

Bill Gates et ses livres en quelques mots

Bill Gates n’est pas seulement le créateur de Microsoft. C’est aussi un philanthrope ayant créé la Bill & Melinda Gates Foundation qui s’occupe de questions de santé mondiale et de développement dans les pays les plus pauvres. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels :

La route du futur (1995) ;

Le travail à la vitesse de la pensée (1999) ;

Climat : comment éviter un désastre (2021).

Note : dans l’ouvrage présenté ici, les traducteurs utilisent l’orthographe “le Covid”. Conformément aux règles édictées par l’Académie française, nous avons opté pour la féminisation — “la Covid” — dans cette chronique.

Introduction

Bill Gates a commencé à s’inquiéter sérieusement de la Covid-19 à la mi-février 2020. Il a alors décidé d’allouer des fonds à la recherche pour comprendre et chercher à endiguer le virus. Il a réuni autour d’un repas plusieurs spécialistes et leur a demandé ce qu’ils pouvaient faire, ensemble.

En revanche, la “passion” de Bill Gates pour les maladies infectieuses remonte à plus longtemps. C’est en 1997 qu’il a pris conscience, pour la première fois et par l’intermédiaire d’un article du New York Times, des ravages causés par ces maladies et qu’il a voulu faire quelque chose.

Avant d’aller plus loin, il faut différencier entre :

Le foyer de contagion, qui est local (une ville, par exemple) ;

L’épidémie, qui s’étend à un territoire national ;

La pandémie, qui touche le monde entier.

Les maladies infectieuses peuvent s’étendre et devenir des pandémies. En plus, elles ne sont pas faciles à vaincre. Certaines d’entre elles, comme la peste ou la tuberculose par exemple, tuent toujours, même si les foyers restent localisés.

La fondation Bill & Melinda Gates a pour ambition de combattre ces problèmes de santé mondiaux. Comme le dit l’auteur :

“Elle s’efforce de combler le gouffre sanitaire qui sépare les pays à hauts revenus des pays à faibles revenus.” (Comment éviter la prochaine pandémie ?, Introduction).

Les virus respiratoires — dont les coronavirus et les virus de la famille de la grippe — sont particulièrement dangereux car ils se répandent très vite. En fait, d’une certaine manière, il est même étonnant que nous n’ayons pas subi une pandémie de l’ampleur de celle de la Covid-19 plus tôt !

Et il faut bien le dire, pour la plupart d’entre nous, la perspective d’une pandémie (comme celle de la grippe espagnole au début du XXI siècle, par exemple) paraissait assez lointaine.

Pourtant, les maladies infectieuses (quel que soit leur niveau de développement) n’ont jamais cessé de nous toucher. Il y a bien sûr le sida, mais aussi l’épidémie d’Ebola en 2014-2016, entre autres.

Face à ces risques et au constat du manque de préparation des États, Bill Gates a commencé à en faire son cheval de bataille. En 2015, il a écrit un article dans The New England Journal of Medicine et a prononcé une conférence TED — intitulée : “La prochaine épidémie : nous ne sommes pas prêts” — pour avertir du problème. 

Souci : 

“Cette intervention TED a été vue 43 millions de fois, mais 95 % de ces vues datent d’après le début de la pandémie de Covid.” (Comment éviter la prochaine pandémie ?, Introduction)

Malgré les efforts du milliardaire, les gouvernements ne se sont pas préparés. Lorsque la Covid-19 a fait son apparition, la fondation Bill & Melinda Gates a déboursé plusieurs millions de dollars pour faire face à l’urgence.

Des critiques, toutefois, lui ont été faites. Certains lui ont reproché de ne pas être un politicien et de n’avoir donc pas à se mêler d’affaires publiques, ou encore qu’il accorderait trop d’importance (et de confiance) à l’innovation technique et au secteur privé.

L’auteur reconnaît une certaine “ingérence”, mais elle est, selon lui, la conséquence de l’inaction des États. S’il finance généreusement les institutions publiques internationales comme l’OMS, c’est parce que les gouvernements ne le font pas suffisamment.

Par ailleurs, Bill Gates reconnaît volontiers sa technophilie (c’est-à-dire son amour des techniques). Il pense que l’innovation peut effectivement résoudre bien des problèmes.

Enfin, il est vrai qu’il croît beaucoup dans le secteur privé (dont il est lui-même l’un des acteurs les plus puissants), mais pense qu’il faut renforcer les services publics de santé.

L’homme d’affaires états-unien choisit donc d’aller de l’avant, en répondant aux critiques et en pensant qu’il fait ce qu’il a à faire. Aujourd’hui, la Covid-19 a changé notre regard sur le monde et sur la probabilité des épidémies. 

Ce qu’il propose, c’est donc de tirer parti de cette tragédie pour commencer à nous préparer véritablement à celles qui pourraient advenir.

1 — Les leçons du Covid

Nous pouvons (et nous devrions) tirer les leçons de ce qu’il s’est passé. Il existe une documentation importante qui nous permet de faire le point et, notamment, de prendre exemple sur les pays qui ont le mieux réagi au problème.

Premier enjeu : trouver un critère de définition du “succès” de la réponse face à la maladie. La notion de surmortalité est un bon indicateur. Celle-ci “mesure l’impact du Covid-19 en comptant le nombre de personnes dont le décès a été indirectement causé par la pandémie”.

Les pays qui ont eu le taux de surmortalité le plus faible (Australie, Vietnam, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud) ont :

Réalisé rapidement des tests à grande échelle ;

Détecté et rapidement isolé les personnes contaminées ;

Suivi et géré les cas venus de l’étranger.

Certains autres facteurs entrent en jeu, tels que la confiance dans les autorités et l’efficacité du système des soins de santé. Bill Gates en cite d’autres dans le chapitre.

Si les succès importent, il faut aussi avoir le courage de reconnaître les échecs. Les États-Unis n’ont pas su réagir correctement. En fait, ils ont même lamentablement échoué. Ni les conseils fourni par le gouvernement fédéral, ni la mise en place des tests — pour ne citer que ces deux éléments — n’ont été à la hauteur.

À côté de cela, il y a eu des “prodiges d’héroïsme”. Le milliardaire prend plusieurs exemples de personnes prêtes à tout pour aider :

Shilpashree A. S., en Inde ;

Thabang Seleke, en Afrique du Sud ;

Sikander Bizenjo au Pakistan ;

Ethel Branch, aux États-Unis.

Nous avons dû apprendre à vivre avec le virus, mais aussi avec de nouvelles réalités comme les “variants”, les “infections post-vaccinales” et le “Covid long”. 

Par ailleurs, nous avons compris que la recherche scientifique avançait dans l’incertitude, et qu’elle évoluait au jour le jour, en faisant face à de nombreuses difficultés. Le fait que les scientifiques débattent ou changent d’avis n’est pas une preuve d’incompétence. Au contraire !

Pour l’auteur, nous devrons investir dans l’innovation. Le succès des vaccins à ARN messager l’a montré : le secteur privé est capable de développer des solutions efficaces et prometteuses en peu de temps. 

À condition de retenir ces leçons et d’investir aux bons endroits, nous seront capables de faire face à la prochaine pandémie. La communauté internationale et les gouvernements doivent prendre la question de la préparation au sérieux.

2 — Comment créer une équipe de prévention des pandémies

Bill Gates introduit ce chapitre en parlant de l’histoire des pompiers dans l’Antiquité romaine, en Chine, dans l’Europe médiévale et aux États-Unis. 

Pour lui, avoir une réserve permanente de pompiers est important et cela signifie que les autorités doivent veiller à protéger leurs populations contre les sinistres en tous genres. 

Un incendie ne peut pas s’étendre sur tout le globe, alors qu’une pandémie le peut. Il nous faut donc, dit le milliardaire, “l’équivalent d’une caserne de pompiers mondiale” pour empêcher les pandémies :

“Nous avons besoin, à une échelle planétaire, d’un groupe d’experts dont le travail à plein temps serait d’aider le monde à éviter les pandémies.” (Comment éviter la prochaine pandémie ?, Chapitre 2)

Bill Gates se propose d’expliquer aux gouvernements comment celle-ci devrait fonctionner. Le premier point, évidemment, consiste à doter cette nouvelle institution de fonds suffisants afin qu’elle puisse — entre autres choses — engager un personnel qualifié.

L’OMS (Organisation mondiale pour la santé) est incapable de mener ce combat : elle n’a que des bénévoles à sa disposition et pas d’argent en suffisance. Pour le milliardaire, il faut aller beaucoup plus loin.

Le nom de cette nouvelle institution ? Bill Gates propose la Germ pour Global Epidemic Response and Mobilization Team (ou Équipe de mobilisation et de réaction épidémique mondiale). 

Son personnel devrait être entièrement concentré sur la question de la prévention des épidémies. L’homme d’affaires chiffre à 3 000 le nombre de personnes nécessaires, dans tous les domaines de la santé et de l’administration qui peuvent s’avérer utiles. 

L’OMS devrait en assurer la gestion et lui assurer une légitimité planétaire. 

Que ferait la Germ ?

Établir des expertises diverses sur l’épidémie (épidémiologie, pharmacologie, modélisation informatique, etc.) ;

Assurer des liens entre États via la diplomatie ;

Aider les pays qui en ont le plus besoin ;

Faire des exercices de préparation, des simulations.

En fait, Bill Gates tire son idée d’équipes qu’il a vues en action dans le cadre de la lutte contre la poliomyélite. Il s’agit des “centres d’opérations d’urgence” (EOC) mis en place par le Rotary international et l’OMS, notamment.

3 — Comment détecter plus tôt les épidémies

La “surveillance épidémiologique” désigne la mission qui consiste à suivre les dangers les plus mortels en termes de virus et maladies. Il s’agit d’étudier la situation sanitaire de façon quotidienne.

Premier point : la surveillance passive. C’est celle qui est assurée par les médecins et soignants locaux. Ceux-ci détectent un “cluster” (un groupement) de cas étranges et en informent l’institution publique nationale, qui peut à son tour la faire remonter au niveau régional ou international.

Deuxième point : la surveillance active. Ici, des épidémiologistes s’occupent d’aller à la rencontre des gens afin de les vacciner et identifier des symptômes. Les informations transmises via les blogs et réseaux sociaux peuvent également aider à confirmer la présence d’un problème dans une région donnée.

Le milliardaire poursuit son analyse en exposant le cas du rotavirus qui tue un grand nombre d’enfants, principalement en Afrique. Il détaille le cas du Mozambique, qui s’est doté de moyens pour détecter le virus et y faire face.

Tout particulièrement, il est important de pouvoir recueillir des échantillons humains (via différentes méthodes, dont les autopsies) afin d’étudier la maladie et prévenir son développement. 

C’est ce qui a été mis en place au Mozambique et en Afrique du Sud, notamment, avec le réseau Champs (Child Health and Mortality Prevention Surveillance) et une nouvelle technique d’autopsie peu invasive.

Nous sommes tous familiers aujourd’hui des tests PCR, qui nous ont servi à détecter le virus plus facilement. Mais ils ne sont pas parfaits, car ils impliquent un équipement spécial en laboratoire et que les résultats prennent souvent trop de temps à arriver.

Les tests antigéniques sont plus rapides et faciles à utiliser. Ils permettent de compléter l’arsenal de détection. Il est particulièrement important d’être efficace sur ce point afin de réduire au maximum les risques d’infection à d’autres personnes.

“Dans l’idéal, à l’avenir, les résultats de toutes les personnes testées seront reliés à un système de données numériques — doté de garde-fous nécessaires à la protection de la vie privée —, si bien que les autorités de la santé publique pourront voir ce qui est en train de se passer dans la population.” (Comment éviter la prochaine pandémie ?, Chapitre 3)

Il existe des recherches pour améliorer les outils de diagnostic. Bill Gates présente ceux qui sont, à ses yeux, les plus prometteurs :

Le premier d’entre eux est LumiraDx, qui permet d’obtenir des résultats aussi qualitatifs qu’avec des tests PCR, mais qui peuvent être réalisés beaucoup plus facilement ;

Le système Nexar de LGC, Biosearch Technologies est également évoqué.

Certains travaux menés par les équipes de recherche à Seattle, où réside le milliardaire.

L’auteur prend également le temps d’étudier le cas de l’étude de la grippe à Seattle, qui cherche à séquencer les génomes (il y en a beaucoup, qui sont liés aux mutations) de cette maladie. 

Au-delà du développement de tests, du traitement d’échantillons et de la mise en place d’une plateforme de détection de la maladie, il est capital de se donner une idée de la situation de façon plus générale.

C’est là qu’intervient un métier essentiel pour Bill Gates : le spécialiste de la modélisation des maladies. Celui-ci a plusieurs rôles, mais sa fonction principale consiste à faire des prédictions.

De façon plus précise, le modélisateur va analyser toutes les données disponibles afin de déterminer les causes d’un phénomène et ses effets ou conséquences probables (par exemple, l’engorgement des hôpitaux).

Les modélisateurs doivent bien sûr agir prudemment et s’assurer que les résultats de leurs travaux soient correctement transmis au public. Les journalistes ont parfois tendance à ne reprendre qu’une partie de l’information et à modifier de façon défavorable le message.

4 — Comment aider les gens à se protéger dès le début

Nous avons le pouvoir de décider de porter un masque ou de rester chez nous si nous avons des symptômes. Malheureusement, beaucoup d’entre nous ont aussi choisi de ne pas suivre ces recommandations. Pourquoi ?

Il y a plusieurs facteurs, selon Eula Bis, qui a écrit un livre intitulé De l’immunité, et dont Bill Gates reprend en partie les thèses :

Méfiance vis-à-vis de la science ;

Envers les entreprises pharmaceutiques ;

Et la toute-puissance de l’État ;

Le ressentiment vis-à-vis des élites, de l’establishment médical, de l’autorité masculine.

Il faut ajouter à cela le fait qu’il est difficile d’établir précisément les coûts et les bénéfices de ces mesures prophylactiques dites “interventions non pharmaceutiques” (INP). Du moins, c’était vrai avant. Avec la Covid-19, nous en savons maintenant beaucoup plus.

En fait, nous savons maintenant que ces INP sont efficaces. Il suffit de comparer les résultats entre les pays qui les ont mises en place et ceux qui ne l’ont pas fait pour se rendre compte de leur puissance.

Ce sont des mesures relativement faciles à mettre en place et qui soulagent considérablement, notamment, les hôpitaux. Bien sûr, il faut distinguer entre ces mesures : il n’est pas aussi facile de porter un masque que de fermer toutes les écoles d’une ville. Mais il est rassurant de savoir qu’elles sont utiles en cas de danger.

Qu’avons-nous donc appris, plus concrètement ?

D’abord, qu’il y a un "paradoxe des gestes barrières”. Ceux-ci fonctionnent ; en conséquence, il y a moins de contamination. Mais alors, les gens se disent que ces mesures ne servent à rien, car personne n’attrape le virus ! Danger : ils enlèvent le masque et critiquent les gestes barrières (qui les ont pourtant aidés). 

Bien entendu, il faut être prudent et ne pas mettre en place des mesures qui soient pires que le mal. Fermer les frontières, interdire le tourisme, peut se révéler calamiteux pour l’économie de certains pays. 

Il faut réfléchir également au caractère opportun du confinement dans des régions où la plupart des actifs doivent sortir pour travailler et survivre.

Il faut donc faire un calcul au cas par cas. Souvent, le confinement est utile et permet, in fine, de réduire les coûts destructeurs de l’épidémie. Il en va de même pour la fermeture des écoles, même si, bien sûr, tout n’a pas été parfait (Bill Gates évoque notamment les limites de l’enseignement en ligne).

La fermeture à long terme ne devrait toutefois plus être considérée comme une solution lors des prochaines pandémies, à condition que les vaccins parviennent assez tôt aux professeurs et que celles-ci soient comparables à la Covid-19. Il faudra donc juger au cas par cas.

Comme le dit le milliardaire, “ce qui fonctionne quelque part peut ne pas fonctionner ailleurs.” À part pour le masque (qui fonctionne partout), les autres mesures INP doivent être soigneusement choisis. 

Qu’avons-nous appris d’autre ?

La grippe a presque disparu durant cette période ;

Nous devrions utiliser le traçage de contacts pour identifier les superpropagateurs. Cette technique a créé des résistances, mais elle est pourtant efficace. 

La ventilation est une INP plus importante qu’elle ne paraît de prime abord. En fait, nous savons maintenant que le virus est aéroporté et il est donc essentiel de changer régulièrement d’air.

La distanciation physique fonctionne, même si le chiffre de 2 mètres n’a rien de magique.

Les masques sont très efficaces et bon marché : nous devrions donc y recourir à nouveau si besoin.

Bill Gates raconte plusieurs histoires afin de démontrer l’importance du masque (en Chine, au Japon et aux États-Unis). Il met également en garde contre l’opposition au masque, particulièrement forte chez les Américains, notamment.

5 — Comment trouver rapidement de nouveaux traitements

Dès le début de l’épidémie, l’OMS a dû faire face à des affirmations problématiques au sujet du traitement efficace contre la Covid. L’auteur rapporte les propos du chef de l’institution en question :

“Nous ne luttons pas seulement contre une épidémie, mais contre une infodémie.” (Le directeur général de l’OMS cité dans Comment éviter la prochaine pandémie ?, Chapitre 5)

Plusieurs “remèdes miracles” ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux et se sont diffusés à grande vitesse, dont le/la/les :

Poivre noir ;

Antibiotiques ;

Suppléments vitaminés et minéraux ;

Hydroxychloroquine ;

Vodka ;

Absinthe chinoise.

Malgré quelques espoirs initiaux et l’autorisation provisoire de la FDA (Food and Drug Administration), il a été prouvé par plusieurs études sérieuses, au cours de l’année 2020, que l’hydroxychloroquine était inefficace dans le traitement contre la Covid.

La dexaméthasone a également été utilisée avec plus de succès dans le monde entier. Mais il a des inconvénients. 

Le Remdesivir (un médicament antiviral) et le “plasma convalescent” (une technique de transfusion d’anticorps) ont aussi fait leur entrée sur la scène médicale. Mais sans grand retentissement, car ils avaient beaucoup d’inconvénients également.

La fondation Gates a par ailleurs investi dans un autre traitement qui s’est révélé inefficace : les mAbs (anticorps monoclonaux). La raison de cet échec ? Les mutations trop rapides du virus.

À partir de 2021, les choses ont évolué dans le bon sens :

L’entreprise Merck a développé le Molnupiravir, qui a pu sauver la vie de personnes très vulnérables. 

Pfizer a développé quant à lui le Paxlovid qui pouvait être administré très rapidement après l’apparition des premiers symptômes.

Entre temps, les vaccins avaient été conçus à toute vitesse et étaient déjà en train d’être injectés à la population mondiale (la vaccination est l’objet du prochain chapitre).

À partir de ces observations, Bill Gates cherche à déterminer ce qu’il faudrait faire en cas de nouvelle épidémie. Il faudra investir dans la recherche de traitements à base de molécules (petites et grosses) et assurer l’accès à l’oxygène et la disponibilité de dispositifs de base comme les respirateurs.

Pour développer de nouveaux médicaments, il faudra à coup sûr compter sur la chance (c’est le rôle de la sérendipité), mais pas seulement ! Les chercheurs devront cartographier le code génétique du virus problématique rapidement afin de développer des médicaments antiviraux efficaces. 

Les modèles informatiques les aideront à aller plus vite que par le passé. Il faudra ensuite qu’ils fassent passer une batterie de tests à la molécule “candidate”. Pour assurer de la fiabilité d’un médicament, il faut en effet passer par plusieurs étapes :

Les essais de phase 1 (petit essai sur une dizaine de volontaires) ;

Puis ceux de phase 2 (centaines de volontaires) ;

Et de Phase 3 (essais en double aveugle sur de plus grands groupes) ;

Avant de passer à l’homologation réglementaire (demande d’autorisation à la FDA).

Avec la Covid, les besoins d’accélérer ces démarches se sont faits sentir. L’auteur rapporte plusieurs solutions — parfois controversées — pour aller plus vite en matière de développement de médicaments innovants.

6 — Comment se préparer à produire des vaccins

Le milliardaire ne tarit pas d’éloge à l’égard des chercheurs qui sont parvenus à développer les vaccins contre la Covid :

“Que les scientifiques aient été capables de créer plusieurs vaccins efficaces contre la Covid est en soi un exploit unique dans l’histoire de la lutte contre les maladies. Quant au fait qu’ils y soient parvenus en à peu près un an, cela tient du miracle.” (Comment prévenir la prochaine pandémie ?, Chapitre 6)

En moins d’un an, Pfizer et BioNTech ont réussi à créer le vaccin et à obtenir l’autorisation d’urgence de la FDA. C’est du jamais vu. En temps normal, cela prend entre 6… et 20 ans !

Il ne suffit pas qu’il soit conçu et homologué, il doit encore être produit en grande quantité et être livré dans les hôpitaux où il sera injecté. Ces processus prennent à leur tour du temps. Et ils peuvent aussi générer des injustices.

Les responsables publiques doivent en effet s’assurer de distribuer équitablement le vaccin. Ce qui n’est pas toujours facile dans les zones rurales ou dans les régions plus pauvres du monde.

Le domaine de la vaccination est un secteur industriel particulièrement complexe : la science (recherche et développement), mais aussi l’économie (modes de financements, etc.) sont difficiles à saisir. Bill Gates raconte comment et pourquoi il a décidé de s’intéresser à cette question.

Le milliardaire insiste notamment sur l’importance de laisser faire les acteurs privés, à savoir l’industrie pharmaceutique. Mais, en même temps, il plaide pour une planification de la recherche qui pourrait être sous-tendue par les gouvernements. 

L’auteur aborde ensuite la question des vaccins à ARN messager (ARNm). Il raconte l’histoire de ces recherches, qui remontent déjà aux années 1980, mais qui ont fait un bond fulgurant avec l’arrivée de la Covid.

Désormais, ils sont considérés comme une voie porteuse d’espoir en cas de nouvelle épidémie. Mais il faut être prudent : le vaccin contre la Covid a pu être développé si rapidement car nous connaissions déjà assez bien la structure du coronavirus, mais que se passerait-il si nous devions affronter un tout nouveau type de virus ? 

Bill Gates se penche également sur la question de l’échange d’information entre entreprises pharmaceutiques, qui peut être nécessaire en cas d’urgence à produire de nombreux vaccins. C’est une question complexe de brevets (droits de propriété intellectuelle). 

Pour l’auteur, l’attribution de licences est la solution la plus efficace : grâce à elle, les entreprises qui détiennent une technologie peuvent collaborer avec d’autres moins avancées sans risque de perdre leur avantage.

Enfin, l’auteur propose de se focaliser sur 6 domaines prioritaire pour le financement de la recherche :

Les vaccins universels ;

Les monodoses ;

La protection totale ;

La conservation des vaccins ;

Les manières de faciliter leur inoculation ;

L’amélioration des capacités de production.

7 — La pratique, encore et toujours

Ce chapitre se concentre sur la question des simulations à réaliser pour se préparer aux prochaines épidémies.

Dans le domaine de la prévention des catastrophes (qu’elles soient d’origine virale, sismique ou autre), il existe 4 types de simulation qui varient selon leur ampleur, leur complexité et leur réalisme :

Essais = étude et vérification d’une partie du système de protection ;

Exercice sur table = discussion sereine autour du problème (via des séminaires, par exemple) ;

Exercice pratique = simulation de la catastrophe grâce à des ordinateurs et des scénarios ;

Et enfin exercice en conditions = simulation “en acte”, sur le terrain, pour s’approcher au plus près d’une véritable catastrophe.

Bill Gates évoque plusieurs cas d’exercices en condition qui se sont déroulés aux États-Unis, notamment pour faire face au risque de tremblement de terre et de tsunami sur la côte Ouest.

Dans le domaine de la prévention des virus, les “simulations à l’échelle d’un pays” manquent. L’auteur cite quelques pays qui se sont démarqués sur ce point :

L’indonésie (en 2008) ;

Le Vietnam (régulièrement) ;

Le Royaume-Uni (en 2007 et 2016) ;

Les États-Unis (en 2019 avec Crimson Contagion).

Cette simulation états-unienne de Crimson Contagion avait été précédée d’autres simulations (des exercices sur table et des exercices pratiques, essentiellement), mais celles-ci ne furent pas mises en œuvre par l’État fédéral. Par ailleurs, les résultats de ces mises en situation ne sont pas franchement optimistes.

Le milliardaire propose d’utiliser l’équipe Germ (décrite au chapitre 2) pour venir en aide aux armées afin de mettre en place des simulations grandeur nature de façon plus fréquente. 

Selon lui, la pandémie de la Covid-19 permettrait de justifier pleinement ce type d’exercices. L’équipe Germ pourrait vraiment apporter une plus-value importante et coordonner les efforts de préparation.

L’auteur aborde enfin une question assez glaçante : la possibilité de maladies crées artificiellement et/ou d’utilisation d’agents pathogènes naturels comme armes biologiques. C’est le cas du bioterrorisme. 

Pour faire face à cette problématique, l’une des actions à mettre en place serait à minima de développer des détecteurs efficaces d’agents pathogènes dans l’air et les eaux usées. Ceux-ci devraient prendre place dans les espaces publics de type aéroports.

8 — Œuvrer à la santé de tous

“Dans l’ensemble, la réaction mondiale face à la Covid a été exceptionnelle. En décembre 2019, personne n’avait entendu parler de cette maladie. Puis, en l’espace de dix-huit mois, plusieurs vaccins ont été mis au point, prouvés sûrs et efficaces, et administrés à plus de 3 milliards de personnes, soit 40 % de la population mondiale. Les êtres humains n’ont jamais réagi plus vite ou plus efficacement face à une maladie planétaire. Nous avons accompli en un an et demi le travail d’au moins cinq ans habituellement.” (Comment éviter le prochaine pandémie ?, Chapitre 8)

Toutefois, il y a des injustices criantes et inacceptables. Aux États-Unis, les enfants noirs, latinos ou amérindiens ont pris 2 fois plus de retard scolaire que les enfants blancs. Plus intolérable encore, ils ont 2 fois plus de chances de mourir de la Covid que leurs camarades blancs.

Au niveau mondial, “ce sont les pays à revenus faibles et moyens qui ont été frappés le plus durement par l’impact global de la pandémie”. Que ce soit au niveau de l’accès aux traitements ou aux vaccins, les différences sont flagrantes.

Cette situation reflète une situation plus générale au niveau des maladies. Certaines pathologies ne sont pas mortelles dans les pays riches, voire elles sont inexistantes, alors qu’elles frappent de plein fouet les populations les plus pauvres.

À côté des arguments moraux (aider les personnes parce qu’elles ont le même droit à la vie que tous les autres), il y a des arguments pragmatiques à faire jouer face aux gouvernements. Lesquels ? L’idée qu’améliorer les soins de santé d’un pays améliore la stabilité mondiale et les relations internationales, par exemple.

Pour nous faire prendre conscience du problème, Bill Gates choisit l’indicateur de la mortalité infantile. De façon globale, nous pouvons voir (graphique à l’appui, dans le livre) que plus d’enfants survivent aujourd’hui qu’à toute autre époque de l’Histoire. 

Mais nous voyons clairement aussi que les enfants de certains continents continuent de mourir dans des proportions bien plus grandes qu’en Europe ou aux États-Unis. 

Aujourd’hui, un peu moins de 5 % des enfants de la planète meurt avant l’âge de 5 ans chaque année. Ce chiffre reste énorme, puisqu’il correspond à environ 5 millions d’enfants par an.

Pourtant, la situation continue de s’améliorer. Comment ? Grâce à de nombreuses initiatives de santé publique au niveau mondial. 

Ces dispositifs mis en place en amont de la pandémie pour venir en aide aux plus pauvres ont été mis à profit dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. 

Voici quelques exemples :

Comprendre le virus a été possible grâce aux compétences en séquençage génomique qui ont été développées en amont pour résoudre d’autres problématiques sanitaires.

Sécuriser les équipement vitaux a été l’un des grands enjeux de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Fabriquer et tester de nouveaux vaccins n’aurait pu être possible sans l’existence de la technologie de l’ARNm et toute la recherche menée, notamment, pour vaincre le VIH.

Acheter et distribuer les vaccins a été facilité par l’existence d’un réseau d’associations et au financement de fondations (dont celle de Bill & Melinda Gates) conçu au départ pour lutter contre d’autres maladies, telles que le paludisme ou la rougeole.

Organiser les ressources n’a pas été simple, mais les pays qui avaient déjà mené des campagnes d’ampleur — par exemple contre la polio — ont eu plus de facilité à gérer la Covid, car les programmes mis en place ont servi de modèle pour coordonner les équipes dans le cas de la lutte contre le coronavirus.

9 — Comment développer et financer un plan de prévention des pandémies

Bill Gates écrit ce chapitre en janvier 2022. Il insiste sur le fait que l’avenir est incertain. La Covid-19 pourrait devenir une maladie endémique, c’est-à-dire qui reste parmi nous comme la grippe, par exemple (ce qui serait, finalement, un moindre mal). 

Mais il se pourrait aussi que des variants plus dangereux fassent leur apparition (heureusement, pour l’instant, cela n’a pas eu lieu). Ou nous pourrions être les victimes du bioterrorisme.

Alors que faire ? Allons-nous resté indifférent ? N’allons-nous rien apprendre de cet épisode mondial tragique ?

“Quelle que soit l’origine de la prochaine épidémie de grande ampleur, l’essentiel est de mieux anticiper, notamment grâce à des outils que l’on peut déployer rapidement. Heureusement, des infrastructures solides existent pour mettre au point ces outils.” (Comment éviter la prochaine pandémie, Chapitre 9)

Pour nous préparer, nous devons agir de façon rationnelle et défensive, en nous dotant de stratégies précises, rigoureuses et détaillées.

Voici les 4 points principaux sur lesquels insiste Bill Gates :

Fabriquer et distribuer de meilleurs outils ;

Créer une équipe Germ ;

Renforcer la surveillance épidémiologique ;

Renforcer les systèmes de santé ;

Pour le premier point, Bill Gates insiste sur toutes les étapes : de la fabrication à la diffusion des médicaments et des vaccins Il met par exemple en avant l’intérêt de se doter d’intelligences artificielles qui nous aideront dans la recherche et le développement de médicaments innovants.

Concernant la création de l’équipe Germ qui lui tient à cœur, le milliardaire insiste sur l’importance d’investir dans l’infrastructure de santé publique en se dotant de matériel de pointe et — bien sûr — d’un personnel qualifié. Cette équipe devrait être chapeautée par l’OMS et financée par les pays riches.

Aujourd’hui, personne ne peut plus ignorer l’importance de la surveillance épidémiologique. Celle-ci “connaît son heure de gloire”. Il faut en profiter pour la doter de plus de ressources. Il serait en particulier capital d’investir davantage dans nos capacités de séquençage des génomes des agents pathogènes. 

Enfin, Bill Gates plaide pour fournir une aide considérable aux pays les moins bien dotés en soins de santé. Les soins de base doivent être au centre de l’attention. Bien sûr, cela demande tout l’engagement, en retour, des gouvernants des pays à faible ou moyen revenus. Ceux-ci doivent participer à la lutte contre les épidémies en partageant leurs informations.

Postface — La Covid, un tournant de la révolution numérique

La pandémie n’a pas seulement généré des innovations sanitaires. Elle a aussi été un formidable levier pour l’accélération de la transformation numérique des sociétés. 

Contrairement aux autres évolutions en matière de numérique (comme l’adoption du smartphone par la population, qui a pris 10 ans environ), celle-ci s’est faite d’un bond. Toute la société s’est vue redirigée vers les solutions numériques pour conserver une vie sociale ou économique.

Cette adoption de ces techniques numériques — achat en ligne, visioconférences, rencontres virtuelles sur Twitch ou d’autres plateformes, etc. — est désormais un acquis. Nous ne reviendrons pas en arrière. 

Pensez-y. Aujourd’hui, il nous paraît tout à fait normal d’organiser une visioconférence, alors que cela semblait encore bizarre voici quelques années (avant la pandémie, en fait). 

“Nous ne sommes qu’à l’aube de cette nouvelle ère numérique. Plus nous utilisons ce type d’outils, plus nous recevrons de remarques pour les améliorer et plus nous trouverons de nouveaux usages pour nous faciliter la vie.” (Comment éviter la prochaine pandémie, Postface)

Le télétravail est amené à devenir une réalité de plus en plus présente dans nos vies. Beaucoup d’entreprises optent encore pour des modèles hybrides, et c’est très bien comme ça. Mais il sera difficile de faire marche arrière.

Gain de temps, possibilité de limiter les embouteillages et les dépenses de loyers de locaux d’entreprise ne sont que quelques avantages de cette nouvelle façon de travail. Certes, cela modifiera les structures informelles et formelles de communication (machine à café, réunions d’équipe), etc., mais les outils bientôt à notre disposition les recréeront en ligne.

L’un des défauts les plus gênants des communications à distance est la perte d’une part importante de la communication non verbale : vous ne savez pas qui regarde qui, ni comment interpréter les gestes (que vous ne voyez pas ou pas très bien). 

Mais cela est sur le point de changer avec le “métavers”, un univers de rencontre virtuel qui utilisera des avatars en 3D pour imiter les réunions en présentiel (et bien d’autres choses). 

En fait, de nombreux aspects de notre vie seront sans doute impactés d’une manière ou d’une autre par le numérique. Bill Gates prend notamment l’exemple de la télémédecine. Mais tous les secteurs ne sont pourtant pas touchés — du moins, pas dans l’immédiat.

C’est le cas de l’enseignement qui ne peut se passer d’une interaction directe, du moins au niveau primaire et secondaire. L’apprentissage synchrone et asynchrone n’a pas été une grande réussite dans les écoles et les lycées.

Pour autant, des modifications auront lieu dans les années qui viennent. La fondation Gates prévoit d’investir massivement dans l’amélioration de ces technologies pour qu’elles soient plus efficaces dans un avenir proche.

Conclusion sur « Comment éviter la prochaine pandémie » de Bill Gates :

Ce qu’il faut retenir de « Comment éviter la prochaine pandémie » de Bill Gates :

L’argumentaire de Bill Gates est bien construit et se lit assez facilement. Si vous ne connaissez pas encore bien le personnage, vous serez peut-être surpris de voir toutes les ressources humaines et matérielles qu’il est capable de réunir autour de lui pour penser un problème donné.

C’était déjà le cas avec son précédent livre, Climat : comment éviter un désastre. Mais ici, Bill Gates est encore plus informé et — aussi — légitime dans sa prise de parole. 

Pourquoi ? Car il est à la tête, avec sa femme Melinda, de la fondation Gates, une organisation philanthropique qui exerce depuis plus d’une décennie dans le domaine de la santé publique.

Résultat de cette expérience : le milliardaire en appelle aux gouvernements et à l’OMS pour créer une équipe de choc pour prévoir, modéliser et intervenir en cas de nouvelle épidémie : le Germ. C’est sa proposition phare. 

Cette équipe internationale composée notamment de chercheurs de diplomates devrait assurer la coordination des efforts au niveau mondial.

Au-delà de cette proposition, nous retrouvons dans ce livre les formes habituelles de l’argumentation du milliardaire : 

Augmentation des moyens pour l’innovation scientifique et technique (et confiance en leurs capacités à résoudre les problèmes) ;

Liberté d’entreprise et supériorité du secteur privé pour organiser les progrès ;

Rôle régulateur et facilitateur des États dans la coordination.

Si Bill gates est un fervent défenseur du capitalisme, il n’en demeure pas moins attaché au développement de secteurs publics de la santé fort dans chaque pays. Il souhaite aussi que le pouvoir de certains organismes internationaux supra-étatiques, tels que l’OMS, soit renforcé ou à minima repensé.

Si vous souhaitez lire un livre plutôt “intellectuel” sur la crise de la Covid-19 qui explore à la fois les dimensions scientifiques, techniques, sociales et économiques de cet épisode, ce livre est déjà pour vous. Si vous voulez, en plus, réfléchir à ce que nous pourrions faire pour éviter une telle catastrophe à l’avenir, c’est vraiment le livre qu’il vous faut !

Points forts :

Bill Gates sait employer un ton simple, malgré le caractère technique de certains sujets abordés ;

Il utilise également de nombreuses anecdotes personnelles afin de créer un effet de proximité avec sa propre personne ;

De nombreux schémas et photos viennent compléter les exemples et nous aident à mieux comprendre les situations évoquées ;

En bon chef d’entreprise et gestionnaire, l’ancien patron de Microsoft sait émettre des recommandations claires.

Point faible : 

Bill Gates donne un peu l’impression de tout savoir et de faire la publicité de sa fondation.

Ma note :

★★★★★

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Mon, 23 Oct 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12619/Comment-viter-la-prochaine-pandmie-
Le Grand Livre du marketing digital http://www.olivier-roland.fr/items/view/12585/Le-Grand-Livre-du-marketing-digital

Résumé de « Le Grand Livre du marketing digital » de Claire Gallic et Rémy Marrone : Un manuel “poids lourd” qui vous invite à découvrir le monde du marketing digital avec des yeux curieux et responsables.

Par Claire Gallic et Rémy Marrone, 2020, 469 pages.

Chronique et résumé de « Le Grand Livre du marketing digital » de Claire Gallic et Rémy Marrone

Partie 1 — Comprendre, préparer ses outils & sa stratégie

Chapitre 1 — Culture et transformation digitale

« Le marketing digital concerne l’ensemble des actions réalisées à l’aide de leviers numériques dans le but, d’une part de promouvoir une entreprise, une organisation, une institution ou une personne et d’autre part d’attirer des prospects, les convertir et les fidéliser. » (Le Grand livre du marketing digital, p. 4)

Il a la même signification que « marketing numérique », plus français (l’adjectif « digital » vient en effet de l’anglais), mais beaucoup moins utilisé, selon les données de Google Trends (voir le graphique présenté dans le chapitre).

Avant d’entrer dans des considérations plus pratiques et précises, les auteurs souhaitent proposer aux lecteurs quelques clés de compréhension de la culture digitale.

Tout d’abord, le consommateur a changé. Il est… :

Plus impatient et a davantage de possibilités d’action (l’offre explose et il a le choix) ;

Davantage capable de chercher les informations et de comparer les offres (notamment grâce à des applications comme Yuka ou les comparateurs de prix ou la visite comparées de boutiques en ligne/réelles) ;

Entré dans la conversation continue, en publiant des commentaires, des remerciements, des avis, des conseils, etc. ;

En quête de sens et de transparence (il veut savoir comment ça se passe, voire participer à la fabrication) ;

« Volatil, unique, hétérogène » (il cherche la singularité et est plus difficile à fidéliser) ;

Plus responsable (il s’inquiète davantage des conséquences de ses actes d’achat).

Pour les organisations et les entreprises, s’adapter au numérique est un impératif. Toutefois, si le mot est sur toutes les langues, trop peu d’entre elles ont vraiment emboîté le pas. La crise de la Covid-19 a pourtant rappelé l’importance de s’atteler à la tâche. 

Pour passer au marketing digital, il est encore possible de s’appuyer sur les 4 P du marketing mix classique : produit, prix, place (distribution) et promotion (communication). Mais il faut y ajouter :

Permission marketing (demande d’autorisation de contact, voir les chapitres 3 et 10) ;

Personnalisation (singularisation du produit) ;

Personal/people (centré sur l’humain);

Physical evidence (boutique physique);

Protection (responsabilité).

Ce dernier point est particulièrement important pour Claire Gallic et Rémy Marrone. Le marketing numérique doit prendre en compte l’urgence climatique, l’éthique (respect des données et de l’attention des consommateurs) et l’inclusivité (réparer la fracture numérique).

Chapitre 2 — Les modèles économiques

Il existe plusieurs modèles économiques (ou business models) actuels pour faire des affaires sur le net. En voici les principales.

La vente de produits unitaires

Comme en boutique classique, vous achetez un produit (ou un service) puis vous repartez. Il n’y a pas de récurrence automatique ; le client doit revenir pour acheter à nouveau. Vous pouvez jouer sur :

Les produits best-sellers, peu nombreux mais vendus en grande quantité ;

Vos autres produits, plus nombreux mais vendus en plus petites quantités.

Il y a aussi les ventes privées qui ont un certain succès, mais qui ne se basent plus sur la cooptation. Désormais, l’idée est d’augmenter le nombre de clients en diminuant les contraintes d’accès.

La gratuité

Vous connaissez l’adage : « Si c’est gratuit, c’est vous le produit ». Eh bien oui, ce sont alors vos données qui sont échangées contre de l’argent à des annonceurs qui vous vont cibler lors de campagnes publicitaires.

Si vous êtes consommateur, l’idée est de vous attirer à utiliser un produit ou un service (ou mieux : une gamme complète de services) et de vous inciter à en faire une habitude. À partir de là, la plateforme vous enverra des publicités de plus en plus ciblées.

Facebook et Google sont les grands maîtres en la matière, et vous n’aurez aucune chance de les détrôner si vous voulez vous lancer dans ce business model en tant qu’entrepreneur. Difficile, en effet, de convaincre les annonceurs de venir chez vous plutôt que chez ces deux géants. 

La presse cherche quant à elle un nouveau modèle de viabilité, face à la concurrence des GAFA et au refus des publicités par les lecteurs (via les ad-blockers). Plus généralement, ce sont les éditeurs de contenus qui cherchent de nouvelles solutions. Parmi celles-ci :

L’abonnement (particulièrement important, voir les détails complets p. 33-34) ;

L’article payant à l’unité ;

Les crédits d’article ;

Les dons ;

L’article sponsorisé ;

Le Paywall (solution très en vogue) ;

Le conseil. 

La commission

Voilà un autre modèle économique. Celui-ci est particulièrement utilisé par les plateformes multifaces qui « mettent en relation deux types d’acteurs pour faciliter leurs transactions ». 

Le terme anglophone le plus connu est le marketplace. Amazon, Alibaba, BlaBlaCar, Booking et bien d’autres fonctionnent sur ce modèle.

Le plus coûteux ici consiste à développer la plateforme. Mais après, les coûts sont très faibles. L’équilibre financier ou « point mort » est atteint lorsqu’un nombre suffisant d’individus utilisent le service. Souvent, les entreprises qui utilisent ce modèle s’appuient également sur d’autres modèles économiques (conseil, etc.).

Les offres packagées

C’est une autre façon de faire que vous avez certainement rencontrée dans vos navigations web. Ici, plusieurs offres vous sont proposées, avec plusieurs avantages selon le prix que vous payerez. 

L’idée consiste à différencier le produit ou le service en fonction du « persona » (segmentation précise des prospects). Par ailleurs, l’objectif est le plus souvent de mettre en avant l’offre la plus chère.

Les auteurs passent également en revue le modèle des produits complémentaires (ou bait/hook model en anglais), qui vise à faire acheter un produit de base peu coûteux (bait pour appât), puis à faire acheter des produits complémentaires sans lesquels le produit de base est inutilisable (hook pour crochet). Le rasoir à lames est l’exemple type de ce modèle.

Chapitre 3 — De la stratégie à la mise en œuvre

Vous devez penser à votre business model (un tableau pour ce faire vous est d’ailleurs proposé p. 44). Mais ce n’est pas tout ! Il vous faut également :

Questionner l’identité de votre entreprise (mission, vision, valeurs, pitch) ;

Faire le point sur ses ressources (site web, leviers comme le earned ou le paid media, etc.) ;

Définir votre plan d’action stratégique.

Concernant ce dernier point, les auteurs vous invitent à suivre la méthode des 5 W (parfois prolongée par 5 W + 2 h) ou — en français — la méthode QQOQP. Qu’est-ce que c’est ? Eh bien justement, c’est une méthode simple basée sur les questions suivantes ;

Why? Ou Pourquoi ? Dans quel but ?

Who, c’est-à-dire qui ? Quelle est votre cible (c’est ici qu’intervient la définition des personas) ?

What – ou bien quoi ? Quels seront vos contenus ?

Where? C’est-à-dire Où ? Quels seront vos supports de communication ?

When? Ou quand ? Quand allez-vous délivrer vos messages ?

Vous pouvez y ajouter How ? (Comment/méthode) et How much ? (Combien/les coûts).

Dans la construction de votre stratégie, vous devrez vous familiariser avec les notions de :

Experience utilisateur ;

Parcours client ;

Inbound marketing.

Concernant ce dernier point, voici les 4 objectifs retenus par Claire Gallic et Rémy Marrone :

Attirer : faire venir des inconnus sur vos supports de communication ;

Convertir : faire du visiteur un prospect intéressé et qualifié en lui demandant l’autorisation de le contacter (via un formulaire de contact ou une inscription à votre newsletter) ;

Conclure : faire du prospect un client qui est passé à l’achat ;

Réenchanter : fidéliser le client pour qu’il revienne, voire devienne un ambassadeur de la marque.

D’accord, vous avez la théorie. Mais comment agir ? Vous pouvez tout faire par vous-même ou faire appel à un prestataire. Celui-ci vous aidera à mettre en place l’ensemble de votre stratégie ou vous épaulera sur certains points en particulier.

En fin de chapitre, les auteurs vous proposent plusieurs options et bons plans pour trouver le prestataire qui vous ira comme un gant et être complètement satisfait de la prestation. 

Chapitre 4 — L’informatique : maîtrise et productivité

Peut-être êtes-vous déjà un as de l’informatique ou une grande marque qui délègue le travail technique ; dans ce cas, vous pouvez passer ce chapitre. 

Mais pour celles et ceux qui ne disposent pas des ressources ou d’une culture suffisante en la matière, il est utile de rappeler quelques fondamentaux pratiques afin de ne pas commettre d’impair au moment de créer sa stratégie digitale.

Les auteurs s’intéressent d’abord aux différents outils informatiques. Ils rappellent toute l’importance de bien :

Ranger ses fichiers et dossiers ;

Les nommer correctement ;

Gérer les extensions ;

Télécharger les programmes informatiques ;

Fermer régulièrement vos applications (ou onglets) ;

Manipuler correctement les raccourcis-claviers ;

Et — encore plus important — les mots de passe ;

Ainsi que les sauvegardes !

Ils insistent également sur la question du choix du serveur et donnent quelques informations pertinentes sur la vitesse de téléchargement et le poids des données. 

Par ailleurs, vous trouverez une liste d’outils pouvant vous aider à gagner en productivité. Voici quelques-unes des applications citées :

Slack ;

Pomotodo (tiré de Pomodoro) ;

Evernote.

Claire Gallic et Rémy Marrone préviennent toutefois des risques qu’il y a à vouloir trop s’outiller : vous pouvez vous y perdre ou parfois même croire que ces dispositifs feront tout pour vous. C’est faux ! Veillez également à prendre soin de votre attention en ne laissant pas les notifications actives à tout bout de champ. 

Dans la suite du chapitre, les auteurs abordent les questions d’architecture web (nom de domaine, extension, hébergement, etc.) et des langages de base adaptés à l’informatique en réseau : le HTML (qui structure une page web) et le CSS (qui permet d’optimiser le rendu graphique).

Partie 2 — Affirmer son identité et organiser sa visibilité

Chapitre 5 — L’identité personnelle sur LinkedIn

Il existe une multitude de réseaux professionnels, mais LinkedIn fait aujourd’hui référence. Son concurrent français, Vidéo, s’est reconverti en réseau professionnel de niche, à côté de Hub Avocat ou DogFinance, par exemple.

Grâce à ces réseaux et à LinkedIn en particulier, vous pouvez aussi bien vous faire connaître dans l’idée de trouver un emploi, que rechercher de nouveaux profils à embaucher, ou même — en tant qu’indépendant — chercher de nouveaux clients et faire connaître son expertise.

Les auteurs exposent les bonnes pratiques en matière de création et de gestion de votre profil LinkedIn. Vous devrez :

Bichonner votre titre ;

Soigner la section « Infos » ;

Parler de vos expériences professionnelles pertinentes ;

Et de votre formation ;

Étoffer votre profil en ajoutant d’autres sections (langues, projets, compétences, etc.).

Il n’est pas nécessaire d’acquérir la version premium dans un premier temps. Celle-ci ne vous servira que dans des situations limitées. Elle vous permet en particulier de :

Envoyer des mails à tous les membres ;

Savoir qui a consulté votre profil ;

Avoir des informations sur votre influence dans le réseau et celle des autres.

Pour accroître votre visibilité, pensez à changer l’URL de votre profil et à la distribuer via des cartes de visite ou dans la signature de vos emails, par exemple.

Si vous cherchez du travail, pensez à travailler la partie « Recommandations » et, de façon plus secondaire, la partie « Compétences ». Vous disposez également d’un espace « Offres d’emploi » (ou « Recherche de profils », si vous êtes employeur) qui permet d’accéder à des profils d’entreprises ou des profils personnels qui correspondent à vos attentes.

Pour aller plus loin — et tout particulièrement si vous êtes un jeune freelance —, consultez la chronique de À la conquête de LinkedIn.

Chapitre 6 — Le site web comme socle de la stratégie

« Pour beaucoup d’entreprises, le site web constitue le socle principal de leur stratégie. Il est l’outil qui permet de présenter l’entreprise et ses services/produits, de relayer des actualités, de partager une expertise, de générer des ventes ou des prises de contact. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 110)

Typologie des sites web

Il existe différents types de sites web :

Sites vitrine ;

Sites e-commerce ;

Plateformes d’intermédiaires ;

Blogs.

Certains sont hybrides : par exemple, un site vitrine peut choisir d’avoir un blog afin de mettre en place une stratégie de content marketing.

La technique : outils et hébergement

Les auteurs abordent ici les questions de nom de domaine et de système de gestion de contenu (ou CMS en anglais pour content manager system). 

Le nom de domaine est votre « parcelle » du web : celle dont vous serez propriétaire. Veillez bien à l’acheter vous-même sans passer par un intermédiaire et à bien le choisir (pour cela, rendez-vous au chapitre 4). 

Le CMS le plus utilisé aujourd’hui est WordPress. Plus d’un tiers des sites actuels mondiaux sont construits sur cette base open source ! Ici encore, vous pouvez soit faire appel à un prestataire, soit vous plonger dans la technique par vous-même. 

Conception et mise en œuvre

Vous devrez réfléchir à l’architecture de votre site afin qu’il réponde à vos besoins :

Acheter un produit ou un service si c’est un e-commerce ;

Aboutir à une prise de contact si c’est un site vitrine ;

Continuer à lire ou s’inscrire à la newsletter si c’est un blog ;

Etc.

L’arborescence est importante. Vous pouvez utiliser des outils tels que Framindmap ou Xmind. Fiez-vous aux conseils donnés par Claire Gallic et Rémy Marrone dans la suite du chapitre ; ils y détaillent les particularités de chaque type de site. 

Vous devrez ensuite veiller à :

Choisir un certain nombre de fonctionnalités qui amélioreront l’expérience utilisateur ;

Penser l’accessibilité du site ;

Concevoir une charte graphique (adaptée aux mobiles, c’est-à-dire « responsive », dans le jargon).

Les auteurs proposent une représentation visuelle du cahier des charges d’un projet web sous forme de maison, p. 129. Ce schéma est très pratique !

Un contenu au service de l’expérience utilisateur

Ce concept (abrévié UX) apparu dans les années 2000 cherche, pour faire court, à améliorer l’interaction homme/machine, afin qu’elle soit plus efficace et plus agréable.

Parmi les grands principes de l’UX, vous trouverez :

La nécessité de penser votre site en fonction du support (la notion de responsive vue plus haut) ;

La notion de tunnel de conversion ;

Le nombre de clics limité ;

La limitation du nombre d’informations par page ;

Des considérations graphiques et typographiques (aération du texte, type de police, etc.).

Important : vous veillerez à utiliser des boutons call-to-action pour faciliter la conversion !

Pensez à guider le lecteur en lui exposant de façon pédagogique votre concept, votre service ou votre produit. Par ailleurs, introduisez des marqueurs de confiance dans vos contenus : 

Logo ;

Numéro de téléphone ;

Références ;

Témoignages ;

Etc.

Vous retrouvez d’autres précieux conseils sur la page d’accueil et la page de vente dans les pages suivantes. 

L’animation de votre site

C’est impératif pour donner une image dynamique de votre entreprise. Le site web vit et se développe avec vous. Vous devrez donc prévoir du contenu en amont. Pour les e-commerçants, vous pouvez penser à des thèmes de type « marronnier » (Saint-Valentin, Chandeleur, etc.). 

Au sein de l’animation d’un site, vous pouvez aussi considérer :

La création de pop-ins (comme une fenêtre pour s’inscrire à la newsletter, par exemple) ;

Ou d’incentives (un livre blanc, une réduction, etc.).

Chapitre 7 — Le contenu au service de votre entreprise

Claire Gailli et Rémy Marrone distinguent le content marketing du brand content. Voyons donc en détail à quoi chacun de ces concepts se rapporte.

Le brand content

« Le brand content exige de la part de l’entreprise de posséder une capacité certaine à se raconter, se mettre en scène ou à valoriser son ADN. L’enjeu ici n’est pas de parler du produit mais bien de l’entreprise et ce qui concourt à développer son storytelling, à lui conférer une image et à asseoir sa légende. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 148)

Vous devrez commencer par exposer vos fondements :

L’histoire de l’entreprise ;

Ses valeurs ;

Ses engagements ;

Les événements marquants.

Il vous faudra être au clair sur les parties prenantes qui participent à l’aventure de votre entreprise et avoir une expertise reconnue sur certains thèmes (mettre en valeur votre savoir-faire, vos processus, vos équipes, vos innovations). 

Le content marketing

Nous avons déjà rencontré ce concept. Ici, nous parlons « création de contenu » sur votre site web. Cela rejoint la dernière partie du brand content (montrer votre expertise), mais va plus loin. 

Une première action marquante en content marketing consiste à créer un livre blanc ou e-book, c’est-à-dire un dossier thématique d’un certain volume que vous partagerez sous format PDF aux personnes qui vous fourniront leur adresse mail.

Bien sûr, il y a aussi les articles de blog dont nous avons déjà parlé. Mais ce n’est pas tout ! Font aussi partie du content marketing :

Les « cas clients » (ou témoignages) ;

Les infographies ;

Podcasts et vidéos en ligne ;

Visio-conférences (webinaires, live sur les réseaux sociaux).

Le blog, un média en ligne

Revenons un instant au blog. Bien que certains le pensent has been, ils se trompent ! En fait, il est une valeur refuge, car le blog vous appartient (si vous avez acheté le nom de domaine), alors que vos stories Instagram peuvent très bien disparaître si la plateforme supprime ce type de contenu.

Certes, la concurrence des réseaux sociaux est réelle ; certains blogueurs professionnels préfèrent se tourner vers l’édition de contenus directement sur ces plateformes. Mais comme nous venons de le dire, cela reste finalement plus risqué. 

Pour vivre d’un blog, il faut avoir une expertise forte sur un sujet et trouver le bon business model (celui proposé par Vivez la vie de vos rêves grâce à votre blog, par exemple ;)). 

Dans tous les cas, pensez bien à son utilité (blog professionnel, personnel à finalité professionnelle, blog d’entreprise). Une fois créé, engagez la conversation avec vos lecteurs. 

Écrire pour le web

C’est un métier ! Mais encore une fois, vous pouvez passer par un prestataire ou vous initier vous-même. Vous devrez structurer correctement vos articles, définir un rythme de publication et intégrer des éléments d’accroche tout au long de l’article. 

Vous voulez en savoir plus sur ce thème ? Lisez par exemple la chronique de Écrire pour le web.

Chapitre 8 — La visibilité sur les moteurs de recherche

« Le référencement naturel de votre site est l’une des clés de voute de votre présence en ligne. Intégrez le référencement naturel dès le début de la création de votre site. Et gardez en tête que le référencement naturel est loin de n’être lié qu’au développement technique. Ce sont aussi des optimisations “marketing” sur vos contenus et centrées sur l’expérience utilisateur. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 180)

Le SEO (pour search engine optimisation) est le nom anglais du référencement dit « naturel ». Il s’oppose au SEA (search engine advertisement) qui rassemble les pratiques payantes visant à faire remonter son site dans les résultats des moteurs de recherche. 

Comprendre le référencement naturel

Avec le SEO, vous obtenez ce qu’il est également convenu d’appeler des résultats « organiques ». Autrement dit, votre site apparaîtra dans le haut de la SERP (la page de résultats du moteur de recherche) sans que vous n’ayez à payer : simplement parce que votre site a acquis de la réputation et que les algorithmes considèrent qu’il « mérite » d’être cité parmi les premières positions sur une requête clé donnée.

Aujourd’hui, Google est clairement leader du marché des moteurs de recherche avec plus de 90 % de parts de marché. Il en existe pourtant d’autres : Ecosia, Qwant, Lilo ou Bing, par exemple.

Les auteurs choisissent de se focaliser sur Google en raison de son importance, mais incitent les lecteurs à tester d’autres moteurs de recherche. Ils expliquent ensuite le fonctionnement général de l’algorithme.

Plus loin dans le chapitre, Claire Gaillic et Rémy Marrone parlent de « Google dépendance ». Ils entendent par là, la tendance de Google à retenir le visiteur sur sa plateforme au détriment des sites web qui lui fournissent le contenu. Les techniques permettant cela sont : 

La position zéro ;

Les autres questions posées ;

L’AMP Google (pour les articles d’actualité).

L’optimisation de vos contenus

Ici, les auteurs se concentrent sur les façons concrètes d’optimiser vos contenus pour le web. Vous y trouverez des informations importantes sur :

le choix et l’usage des mots-clés ;

L’organisation des contenus ;

Les liens hypertextes (et notamment des backlinks).

Les optimisations techniques

Au-delà des contenus en eux-mêmes, les algorithmes sont sensibles à certains paramètres techniques de votre site web. Ceux-ci entrent en compte dans le référencement naturel :

Le temps de chargement ; 

Le HTTPS (sécurisation de votre site internet) ;

Les fichiers clés (robots, sitemaps, Htaccess) ;

Les données structurées telles que le HTML.

L’évolution

Il est également nécessaire de prendre en compte des évolutions qui modifient la façon dont Google répertorie les sites internet ou les façons de chercher des internautes.

Citons notamment les recherches vocales, qui modifient la façon dont nous exprimons nos requêtes clés (qui deviennent plus parlées et naturelles), ou encore la géolocalisation qui permet d’avoir des résultats très ciblés dans une région.

Chapitre 9 — La mesure et l’analyse des données du site web

C’est désormais bien connu, nous sommes entrés dans l’ère des données. En installant des traceurs (les non moins célèbres cookies, notamment), vous pouvez récolter de nombreuses données sur votre site et l’activité qui s’y déroule.

Comment agir en ce sens ? 

Commencez par choisir votre outil d’analyse du trafic. Il en existe plusieurs : Google Analytics est le plus connu. Les auteurs recommandent aussi Matomo, plus respectueux du RGPD (le règlement général de la protection des données). 

Lorsque vous l’aurez installé, vous devrez déterminer, puis suivre vos indicateurs clés de performances, les tout aussi fameux (dans le monde du marketing digital) KPIs (pour key performance indices). 

Quels sont les KPIs les plus connus ou les plus utilisés ?

L’audience ;

Les sources du trafic ;

Le comportement sur le site ;

Les tunnels de conversion.

Quels sont ceux que vous devriez garder à l’œil ? Les auteurs en déterminent 5 :

Nombre de visiteurs uniques ;

Taux de rebond (temps resté sur une page) ;

Temps passé sur le site ;

Taux de conversion ;

Origine du trafic.

Avoir des KPIs et les suivre n’est toutefois pas suffisant. Il vous faudra encore donner du sens à votre analyse afin d’agir efficacement. Dans la suite du chapitre, les auteurs vous montrent comment tirer parti des données récupérées pour booster le référencement de votre site !

Ils traitent également brièvement de la Google Search Console, qui permet de surveiller les URLs référencées et analyser vos mots-clés travaillés, entre autres choses. 

Chapitre 10 — L’email marketing, un levier d’acquisition et de conversion

« L’email marketing est efficace pour acquérir et fidéliser des clients. Ce levier permet de toucher votre cible directement, via un canal intime. La boîte email favorise le lien et la conversation privée entre la marque et son audience. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 232)

Principes et tendances

Tout d’abord, l’email demeure le « canal préféré » des consommateurs. Toutefois, ce n’est pas la même chose en BtoC (business to client) qu’en BtoB (business to business). 

Si vous vous adressez à un client particulier, vous privilégierez une stratégie d’e-mailing sur mobile, alors que si vous voulez toucher d’autres entreprises, vous adapterez votre contenu aux écrans d’ordinateur.

Par ailleurs, la tendance est plus que jamais à un usage responsable. Face à l’inondation de mails dans nos boîtes aux lettres électroniques, les auteurs plaident pour une utilisation plus sobre. Évitez de passer pour un spammeur ! 

Recruter/fidéliser

Les opt-ins (voir plus haut) permettent notamment de récolter les adresses e-mails. Utilisez-les, eux aussi, avec mesure. Respectez le cadre légal concernant l’utilisation des adresses.

Pensez tout particulièrement à informer vos lecteurs de ce qu’ils recevront, quand, etc. Laissez-les si possible choisir entre plusieurs options et dites-leur bien qu’ils peuvent se désinscrire à tout moment. 

Vous pouvez également utiliser vos lieux physiques, diffuser votre newsletter sur les réseaux sociaux ou créer des jeux concours pour récolter des adresses mail. 

Bien organiser sa campagne

Il existe des outils appropriés pour envoyer vos campagnes d’emails :

Via des outils SAAS (comme Sendinblue ou Mailchimp, par exemple) ;

À partir de vos propres serveurs ;

Ou de votre boîte mail.

Pour la stratégie de communication en tant que telle, vous devrez penser à tout : de l’objet du mail jusqu’aux plus petits détails du courrier. Heureusement, Claire Gallic et Rémy Maronne vous guident pas à pas pour viser juste et améliorer vos envois.

Partie 3 — Définir et activer sa stratégie social media

Chapitre 11 — La prise de parole sur les réseaux sociaux

Elle est devenue incontournable. Voici quelques chiffres donnés par les auteurs :

51 % des habitants de la planète sont actifs sur les réseaux sociaux ;

2,7 milliards d’utilisateurs sont sur Facebook ;

2 milliards sur YouTube ;

2 milliards également sur WhatsApp ;

1,3 milliard sur Messenger ;

1,1 milliard sur Instagram ;

660 millions sur LinkedIn ;

326 millions sur Twitter (Le Grand Livre du marketing digital, p. 262).

À quoi il faut ajouter 400 millions d’utilisateurs pour Snapchat et Pinterest.

Pas mal !

Construire une stratégie social media globale

Vous ne vous avancerez pas sur ces réseaux sociaux sans avoir réfléchi à la stratégie à mettre en œuvre. Les célèbres objectifs SMART (si vous ne les connaissez pas encore, vous pouvez vous tourner vers cette chronique sur l’organisation) pourront vous y aider, notamment. Mais pas seulement. 

Vous devrez aussi :

Analyser la concurrence ;

Définir vos audiences cibles ;

Choisir quels réseaux sociaux investir (en priorité).

Construire sa présence sur les réseaux sociaux

Ici, c’est un travail d’édition : quelle est la ligne éditoriale que vous voulez déployer ? Le ton, le vocabulaire ?

Allez-vous créer du contenu ou faire de la curation, c’est-à-dire recycler des contenus venus d’ailleurs (en leur ajoutant votre propre patte) ?

Il existe certaines recommandations, telles que la « règle des tiers » de Hootsuite :

Promotion de votre business = 1/3 des contenus publiés ;

Curation et partage de vos valeurs = 1/3 ;

Interactions personnelles et storytelling = 1/3.

Mais il y en a d’autres ! Dans tous les cas, vous devrez penser vos contenus et les organiser dans un planning éditorial spécifique.

Il vous faudra également apprendre à : 

Développer et animer votre communauté online ;

Gérer la relation client sur les réseaux sociaux ;

Mesurer les résultats de vos campagnes.

Claire Gallic et Rémy Marronne vous apprennent les concepts clés du social management et les détaillent dans les chapitres qui suivent.

Chapitre 12 — Facebook, le réseau incontournable

Facebook est à l’heure actuelle le meilleur moyen de se constituer une communauté et de l’entretenir.

Pour faire vos premiers pas sur Facebook, vous devrez (si ce n’est déjà fait) :

Paramétrer vos données ;

Créer et installer une photo de profil de qualité ;

Ainsi qu’une photo de couverture ;

Sans oublier d’écrire votre « À propos » ;

Ajouter des boutons « call-to-action » ;

Soigner l’URL de la page ;

Et enfin définir les rôles de chacun.

Une fois ces réglages de base effectués, vous pourrez commencer. Pour créer des contenus attractifs, il y a à nouveau quelques règles à suivre. Mais les auteurs se focalisent d’abord sur les premiers messages à envoyer.

Vous pourriez, par exemple, montrer l’avancée de votre projet (par exemple : l’ouverture d’une brasserie) afin de rassurer et d’accueillir les personnes sur votre page.

Une fois cette étape passée, vous pourrez produire des publications plus classiques. Vous avez le choix entre des textes seuls ou avec photos. Il vous est également possible d’intégrer un lien, une vidéo ou encore un album photo. 

Si vous voulez vous lancer dans les publications avancées, vous pourrez proposer des carrousels photo ou des événements (en ligne ou réels). 

Et si vous aimez vous montrer, pourquoi pas réaliser des lives ! Quelques conseils sont donnés dans l’ouvrage pour réussir vos prises de son et d’image avec un simple mobile.

Développer et animer sa communauté Facebook

Facebook est le plus « personnel » des réseaux sociaux. Vous pourrez donc vous appuyer sur votre réseau de famille et d’amis, pour commencer à vous constituer une communauté sur votre page professionnelle.

Vous veillerez également à créer des contenus qui engagent la conversation et qui soient utiles pour les personnes qui vous suivent (ou souhaitent le faire). Par ailleurs, vous pourriez promouvoir votre page Facebook partout où vous le pouvez : depuis votre site internet jusqu’à votre boutique réelle.

Quand vous dialoguez avec votre communauté, pensez à distinguer entre messages publics et messages privés. Montrez-vous courtois, réactif. Bannissez les commentaires négatifs, haineux de votre compte.  

Mesurer ses performances

Vous pouvez vous appuyer sur la variable « engagement » pour évaluer vos performances :

« Plus un utilisateur s’engage sur les publications d’une page, plus celle-ci devient pertinente pour la communauté. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 307)

Le rythme des publications est aussi important. Peu à peu, vous apprendrez à savoir quand votre communauté réagit le plus et le mieux.

Dans tous les cas, cultivez une culture du test : voyez ce qui fonctionne bien (via des critères simples comme les « like ») et agissez en fonction.

Chapitre 13 — Instagram, sublimez votre image de marque

Passons à Instagram, « Le » réseau de l’image, de l’inspiration et du storytelling. C’est là que vous constituerez votre brand book. 

Vous commencerez bien sûr par créer un compte professionnel et par renseigner votre profil. Le moment venu, vous commencerez à créer des contenus. 

Vous l’aurez compris, ceux-ci sont essentiellement visuels. Il faudra donc soigner vos petites images au format 1:1 ou 4:5 (plus adaptés aux mobiles). 

Le fil d’actualité a un rôle important, puisque c’est là que le visiteur voit toutes vos photos : c’est votre univers en un coup d’œil. Plusieurs types de publications coexistent :

Photos simples ;

Carrousels ;

Vidéos.

Des options de filtres et de réglages vous permettent d’éditer nativement vos contenus visuels. 

Les stories ont beaucoup de succès. De quoi s’agit-il ? De courtes vidéos ou des séquences d’image qui disparaissent au bout de 24 heures. 

Pensez également à y ajouter des stickers qui viendront enrichir votre message et qui permettront à la communauté d’interagir avec vous.

Développer et animer sa communauté sur Instagram

Pour ce faire, vous utiliserez les hashtags (mots-clés) et les mentions (citations de personnes ou d’autres marques, par exemple). 

Vous chercherez à valoriser votre communauté en la remerciant de ses messages ou en lisant, à minima. Quand vous le pouvez ou que cela s’y prête, envoyez des messages directs et proposez des jeux concours ou d’autres formes de participation.

Sur Instagram, les performances se mesurent grâce à une série de statistiques simples, accessibles facilement depuis le menu en haut à droite de l’écran. 

Chapitre 14 — Twitter, instantanéité et réactivité 

Les premiers pas sont toujours un peu identiques : renseigner votre profil en étant complet et en proposant des images de qualité. 

Mais Twitter a ses spécificités, bien sûr ! C’est avant tout le réseau social du monde de l’information et de la réaction en temps réel. Pour paraphraser son slogan, c’est « un moteur de conversation sur les sujets du moment ».

Publier du contenu sur un compte Twitter

Si vous êtes une marque, vous pouvez utiliser la plateforme en particulier pour :

Donner votre avis en 280 caractères sur un sujet ;

Relayer une actualité, un article de blog, un podcast ;

Relayer des verbatims de clients satisfaits ;

Annoncer une sortie produit ;

Mettre en avant un livre blanc, un document ;

Etc. (Voir Le Grand Livre du marketing digital, p. 336).

Les auteurs vous donnent plusieurs idées de lignes éditoriales à suivre et des conseils pour programmer vos tweets. 

Développer et animer son réseau Twitter

Pour grandir et vous faire aimer sur ce réseau, pensez à : 

Suivre les personnes que vous connaissez ;

Aller voir les abonnés des autres ;

Rechercher par mot-clé ou hashtag ;

Créer des listes ;

Profiter des suggestions ;

Faire la promotion de votre compte sur vos autres supports (site internet, boutique, etc.).

Mesurer ses actions

La plateforme met à disposition plusieurs types de statistiques pour suivre votre compte : c’est l’Analytics Twitter. 

En apprivoisant ces données, vous pourrez toucher une audience plus large et améliorer le taux d’engagement de vos abonnés.

Chapitre 15 — LinkedIn, le réseau professionnel au service de l’entreprise

Claire Gallic et Rémy Marrone ont déjà consacré une section à LinkedIn, mais reprennent ici le travail avec plus de détails. Ce réseau professionnel est en effet capital pour les entreprises, et tout particulièrement pour celles qui travaillent en B2B. 

Voici les points principaux qui sont développés dans ces pages :

Osez vous exprimer sur les thèmes qui comptent pour vous ;

Faites grandir régulièrement votre réseau ;

Fidélisez-le via les messages publics et les messages privés ;

Utilisez les techniques de Social selling de façon responsable pour toucher les personnes qui vous importent vraiment ;

Rappelez-vous l’importance de votre présence sur ce réseau pour votre marque employeur, c’est-à-dire votre attractivité vis-à-vis de futurs collaborateurs, ainsi que pour créer une véritable culture d’entreprise. 

Partie 4 — Les leviers payants pour appuyer son impact

Chapitre 16 — Tendances de la publicité en ligne

« Au fil de ces dernières années, la publicité en ligne n’a cessé de gagner du terrain. Elle est désormais présente sur l’ensemble des supports que nous utilisons. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 380)

En fait, la publicité en ligne a désormais plus de poids (en termes de chiffres dépensés et gagnés) que la publicité TV. 

Comme nous l’avons déjà vu, Google et Facebook dominent sans conteste ce marché, avec les modèles nommés Search et Social. 

Mais la publicité se réinvente aussi via d’autres modèles que ceux cités à l’instant. Le native advertising, par exemple, conduit les internautes vers des contenus de qualité qui servent son expérience.

Chapitre 17 — Le référencement payant

« Parler de référencement payant est un abus de langage. Il est plus pertinent de parler de liens sponsorisés. Par ailleurs, les formats publicitaires proposés via Google Ads sont multiples et ne se cantonnent pas aux liens sponsorisés. » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 425)

Vous pouvez bénéficier d’autres services, tels que :

Display;

Shopping (particulièrement pertinente si vous êtes e-commerçant) ;

Publicité YouTube.

Google offre de nombreuses extensions et fonctionnalités qui vous permettent d’apparaître de façon plus ou moins visible dans les résultats de recherche, en fonction des mots-clés que vous aurez choisis. 

Chapitre 18 — La publicité sur les réseaux sociaux

Avant de commencer à faire de la publicité sur les réseaux sociaux, demandez-vous ce que vous voulez :

Notoriété ?

Acquisition ?

Conversion ?

Ne vous précipitez pas : choisissez les réseaux sociaux les plus adaptés à vos objectifs et à votre cible.

Lorsque vous avez le budget et que celui-ci est aligné à votre cible et à vos objectifs, lancez votre campagne et suivez-en l’évolution de façon précise. 

Chapitre 19 — Le marketing d’influence

Voulez-vous passer par un influenceur YouTube ou Instagram ? Pourquoi pas !

L’influenceur a un pouvoir de persuasion qui vous aidera à convaincre votre cible, voire à toucher de nouvelles audiences. Les marques utilisent ce levier de plus en plus fréquemment. 

Mais attention :

« La sélection d’influenceurs est un travail complexe puisqu’il est basé sur l’humain. Pensez à bien personnaliser vos demandes et. Vous intéresser aux personnes que vous contactez. Les petits influenceurs peuvent être d’excellents choix, ne les négligez pas ! » (Le Grand Livre du marketing digital, p. 459)

Agissez aussi de façon transparente, en évitant de faire de la publicité masquée. Vous n’aurez pas besoin d’aller jusque là si vous vous assurez en amont que vos valeurs et celles de l’influenceur sont alignées.

Conclusion sur "Le Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone :

Ce qu'il faut retenir de "Le Grand Livre du marketing digital" de Claire Gallic et Rémy Marrone :

Voici un manuel — un grand livre — qui traite de façon exhaustive de son sujet. Il est bien construit et regorge de conseils pour mettre en forme son activité à l'heure des réseaux sociaux et d'internet.

Qu'en retenir ?

Le préfacier donne le ton :

"Je suis toujours surpris de constater que beaucoup d'entreprises se posent encore la question d'accélérer leur transition numérique. C'est comme si une vague arrivait sur vous et que vous décidiez de ne pas la saisir. Le marketing digital n'est pas une planète mystérieuse réservée aux geeks ou à la Startup Nation. Le marketing digital, c'est d'abord et surtout une attitude, une ouverture d'esprit, une envie d'oser et d'accélérer qui est à la portée de toutes et tous." (Préface de Renaud Montin, Le Grand Livre du marketing digital, p. V)

En d'autres termes, retenez d'abord ceci : pas besoin d'être un Steve Job ou un Seth Godin pour vous lancer dans cette voie. Vous pouvez apprendre par vous-même les grands principes et les appliquer à l'aide de cet ouvrage pratique.

Bien sûr, il n'est pas interdit de faire appel à des prestataires si vous en ressentez le besoin à un moment donné ! Car si le marketing digital n'est pas un mystère insondable, c'est de plus en plus un métier — ou plutôt, un ensemble de métiers.

Cela tombe bien : dans ce livre, vous partirez également à la rencontre de nombreux spécialistes qui vous raconteront leurs expériences et leurs bons plans pour "prendre la vague" du numérique !

Points forts :

Un grand nombre d'interviews avec des experts ;

Des nombreuses fiches pratiques pour mettre les conseils en application un à un ;

Un panorama complet des ressources, outils, principes et concepts du marketing digital ;

Une approche responsable et engagée.

Point faible :

Il n'y en a pas, à part que le marketing digital évolue vite, très vite (notamment avec les intelligences artificielles), et qu'une nouvelle édition actualisée serait donc la bienvenue à ce sujet ! Mais dans l'ensemble, tous les conseils proposés dans ce livre conservent une grande actualité.

Ma note :

★★★★★

Le petit guide pratique du livre Le Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone

Les leçons possibles à retenir du livre Le Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone :

Le « Le Grand Livre du marketing digital » offre une vue d'ensemble du marketing numérique et des conseils pratiques pour développer une stratégie efficace.

Le livre enseigne comment comprendre les bases, l'importance de la stratégie, comment optimiser les conversions, comment analyser les données et comment s'adapter aux nouvelles tendances.

Foire Aux Questions (FAQ) du livreLe Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone

  1. Comment le public a accueilli le livre Le Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone ?

Ce livre a été très bien accueilli par le public et a connu très vite un grand succès à travers plusieurs avis et commentaires positifs et recommandations.

  1. Quel fut l’impact du livre Le Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone ?

Ce livre a permis aux lecteurs d’avoir une approche moderne mais simplifiée d’une stratégie marketing essentielle pour tout entrepreneur.

  1. À qui s’adresse Le Grand Livre du marketing digital de Claire Gallic et Rémy Marrone ?

Le grand livre du marketing s’adresse au grand public de façon générale. Il est aussi utile pour les étudiants qui découvrent le marketing digital que pour les professionnels qui cherchent de l'approfondissement sur un sujet.

  1. Quels sont les 4 objectifs retenus par les auteurs ?

Attirer

Convertir

Conclure

Réenchanter

  1. Quels sont les outils pouvant aider à gagner en productivité ?

Slack

Pomotodo (tiré de Pomodoro)

Evernote.

Les grands principes de l’UX vs les KPIs à garder à l’œil

Les grands principes de l’UX Les KPls à garder à l’œil

La nécessité de penser votre site en fonction du support (la notion de responsive vue plus haut) Nombre de visiteurs uniques

La notion de tunnel de conversion Taux de rebond (temps resté sur une page)

Le nombre de clics limité Temps passé sur le site

La limitation du nombre d’informations par page Taux de conversion

Des considérations graphiques et typographiques Origine du trafic

Qui est Claire Gallic ?

Titulaire d'un master en économie et d'un master en conseil en TIC et e-business de la faculté d'économie de l'université de Rennes (2010), Claire Gallic possède les connaissances les plus étendues en matière d'économie numérique.

Après avoir travaillé comme responsable du marketing et de la communication, responsable de la communication et de l'innovation et chef de projet, elle a décidé de devenir indépendant et de faire ce qu'elle aime le plus : l'entrepreneuriat. Elle rédige du contenu pour des publications web et imprimées afin de soutenir les stratégies de relations publiques.

Qui est Rémy Marrone ?

Rémy Marrone est un expert indépendant en marketing numérique.

Il travaille depuis de nombreuses années au développement d'une approche responsable du marketing numérique qui engage les organisations de manière à promouvoir l'égalité, l'inclusion et l'éthique, tout en tenant compte de l'impact sur l'environnement.

Rémy M. enseigne à la Sorbonne Business School et à l'Audencia Business School. Depuis 2020, il mène également ses propres projets pour le compte de l'Institut du Numérique Responsable.

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L’intelligence émotionnelle 2 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12567/Lintelligence-motionnelle-2

Résumé de « L’intelligence émotionnelle 2 — Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail » de Daniel Goleman : un best-seller qui utilise les principaux résultats des études sur l’intelligence émotionnelle (notamment publiées dans le Tome 1) pour les appliquer au monde du travail et chercher de nouvelles voies pour améliorer le bien-être et la performance en situation professionnelle. 

Par Daniel Goleman, 1999, 383 pages.

Titre original : « Working With Emotional Intelligence » (1998)

Vous ne connaissez pas encore cet auteur ou le concept ? Alors, commencez par lire L'intelligence émotionnelle Tome1 !

Chronique et résumé de « L’intelligence émotionnelle 2 — Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail » de Daniel Goleman

Partie 1 — Intelligence Émotionnelle 2 : Au-delà de l’expertise

Chapitre 1 — Le nouvel étalon

Les règles du travail changent. Nous sommes jugés par une nouvelle mesure : non plus seulement par notre intelligence ou par notre formation et notre expertise, mais aussi par la façon dont nous nous traitons les uns les autres. 

Ce critère est de plus en plus utilisé :

Lors de l’embauche de nouvelles recrues dans une entreprise ;

Ou lorsqu’un dirigeant décide de se séparer de ses collaborateurs ;

Ou bien encore quand il est question d’attribuer ou non une promotion. 

De nombreuses recherches permettent d’établir des règles pour connaître et prévoir les performances des meilleurs collaborateurs (ceux que Daniel Goleman nomme les « star performers »). 

Quel que soit le domaine dans lequel vous travailliez ou vouliez travailler, il est donc utile d’apprendre ces nouvelles règles afin d’en tirer profit pour votre carrière ou votre avenir professionnel.

Les nouvelles normes

En fait, les nouvelles normes n’ont pas grand-chose à voir avec ce que nous apprenons à l’école ; oubliez ici les compétences scolaires et les réussites académiques !

Au contraire, ce nouveau type d’évaluation tient pour acquis que vous avez suffisamment de capacités intellectuelles et de savoir-faire technique pour faire votre travail. 

Mais alors, quel est le point important ? Eh bien, elle se concentre plutôt sur les qualités personnelles, telles que l’initiative et l’empathie, l’adaptabilité ou encore la persuasion. 

La recherche contemporaine en psychologie nous permet de savoir quelles sont les qualités essentielles à développer pour réussir professionnellement — et au-delà. 

Elle nous apprend aussi à manier ces ingrédients de l’excellence au travail pour améliorer notre capacité à la direction — c’est-à-dire notre leadership.

Historiquement, plusieurs noms ont été donnés à ces qualités : le « caractère » ou la « personnalité ». Plus récemment, certains les ont appelés soft skills ou compétences générales/transversales, ou encore « talents humains ». 

Daniel Goleman propose une nouvelle appellation pour unir toutes ces facettes : celle d’intelligence émotionnelle.

Chapitre 2 — Les compétences des meilleurs 

Il n’y a pas d’opposition entre compétences en intelligence émotionnelle et compétences cognitives, mais plutôt « synergie » (renforcement commun). D’ailleurs, les plus performants possèdent les deux à un haut niveau. 

Plus le travail est complexe, plus l’intelligence émotionnelle est importante — ne serait-ce que parce qu’une déficience de ces capacités peut entraver l’utilisation de l’expertise technique ou de l’intellect d’un être.

Daniel Goleman prend exemple : un cadre qui est embauché pour diriger une entreprise familiale à succès. C’est le premier président de l’entreprise qui vient de l’extérieur de l’entreprise. 

Peu après son embauche, un chercheur utilise une méthode d’entretien pour évaluer la capacité du nouveau cadre à gérer la complexité cognitive, et détermine que sa capacité est la plus élevée — un « niveau 6″, autrement dit quelqu’un de suffisamment intelligent pour pouvoir être, théoriquement, PDG d’une entreprise mondiale ou dirigeant d’un pays. 

Au cours de l’entrevue, la conversation se dirige vers la raison pour laquelle il a dû quitter son emploi précédent. Or, il se trouve qu’il avait été licencié parce qu’il n’avait pas réussi à faire face à ses subordonnés. 

Voici ce que raconte le chercheur ayant mené l’étude :

« C’était un déclencheur émotionnel pour lui. Son visage est devenu rouge et rouge, il a commencé à agiter les mains — il était clairement agité. Il s’est avéré que son nouveau patron — le propriétaire de l’entreprise — l’avait critiqué ce matin-là pour la même chose, et il a continué à dire à quel point il était difficile pour lui de faire des remontrances à des employés peu performants, surtout lorsqu’ils étaient dans l’entreprise depuis longtemps. (…) Alors qu’il était si contrarié, sa capacité à gérer la complexité cognitive — à la raison — s’est effondrée. » (L'intelligence émotionnelle 2, Chapitre 2)

Que faut-il en retenir ? Que les émotions incontrôlables peuvent rendre les gens intelligents stupides ! 

Ou comme l’a déclaré Doug Lennick, vice-président chez American Express Financial Advisors :

« Les aptitudes dont vous avez besoin pour réussir commencent par la puissance intellectuelle — mais les gens ont aussi besoin de talents émotionnels pour obtenir le plein potentiel de leurs talents. La raison pour laquelle vous n’obtenez pas le plein potentiel des gens est l’incompétence émotionnelle. » (L'intelligence émotionnelle 2, Chapitre 3)

Le cadre de la compétence émotionnelle

Le grand fossé des compétences se situe entre l’esprit et le cœur ou, plus techniquement, entre la cognition et l’émotion. 

Certaines compétences sont purement cognitives, telles que le raisonnement analytique ou l’expertise technique. 

D’autres combinent la pensée et le sentiment ; on peut appeler ces « compétences émotionnelles ».

Une compétence émotionnelle est une capacité apprise basée sur l’intelligence émotionnelle qui se traduit par une performance exceptionnelle au travail. Il y a de nombreux chemins vers l’excellence. 

Compétences personnelles

Il existe 25 compétences émotionnelles de base qui se divisent en 5 catégories. 

Les 3 premières catégories contiennent des compétences personnelles, qui déterminent la façon dont nous nous gérons :

Conscience de soi : connaître ses états internes, ses préférences, ses ressources et ses intuitions. Les compétences de conscience de soi comprennent la conscience émotionnelle, l’auto-évaluation précise et la confiance en soi.

Autorégulation : gérer ses états internes, ses impulsions et ses ressources. Cette catégorie comprend la maîtrise de soi, la fiabilité, la conscience, l’adaptabilité et l’innovation.

Motivation : tendances émotionnelles qui guident ou facilitent l’atteinte des objectifs. Les compétences en matière de motivation comprennent la motivation, l’engagement, l’initiative et l’optimisme.

Compétences sociales

Les deux dernières catégories contiennent des compétences sociales, qui déterminent la façon dont nous gérons les relations : 

Empathie : Prise de conscience des sentiments, des besoins et des préoccupations des autres. Les compétences en matière d’empathie comprennent la compréhension des autres, le développement des autres, une orientation vers le service, l’exploitation de la diversité et de la conscience politique.

Aptitudes sociales : aptitude à induire des réponses souhaitables chez les autres. Cette catégorie comprend l’influence, la communication, la gestion des conflits, le leadership, le catalyseur de changement, la création de liens, la collaboration et la coopération, et les capacités d’équipe.

Chapitre 3 — Vive les compétences douces

Une étude citée par l’auteur évalue l’importance des compétences émotionnelles pour les postes de cadres et de direction dans les entreprises. La recherche est menée auprès de15 entreprises mondiales — dont IBM, Pepsico et Volvo — et les résultats ont été époustouflants.

Une seule capacité cognitive distingue les stars performers de la moyenne : la reconnaissance des modèles, à savoir la pensée « vue d’ensemble » qui permet aux dirigeants de synthétiser efficacement une foule d’informations et d’anticiper avec succès les tendances. Mais à cette exception près, la supériorité intellectuelle ou technique n’a joué aucun rôle dans le succès du leadership. 

Au plus haut niveau de la direction, tout le monde a besoin de compétences cognitives, dans une certaine mesure, mais être le meilleur — techniquement parlant — dans leur domaine ne fait pas d’eux un cadre ou un dirigeant hors pair.

C’est plutôt la compétence émotionnelle qui fait la différence cruciale entre les dirigeants médiocres et ceux qui sont excellents. 

Les star performers montrent de plus grandes forces au niveau des compétences émotionnelles, parmi lesquelles :

L’influence ;

Le leadership d’équipe ;

La conscience politique ;

La confiance en soi ;

La motivation pour la réussite. 

En moyenne, près de 90 % de leur succès en leadership était attribuable à l’intelligence émotionnelle.

En résumé : quel que soit le domaine considéré, la performance des cadres et des dirigeants dépend d’abord et avant tout des compétences émotionnelles. Pour exceller dans ces positions, elles sont indispensables.

Partie 2 — Intelligence Emotionnelle 2 : La maîtrise de soi

Chapitre 4 — Le gouvernail intérieur

La capacité à lire dans les sentiments d’autrui (et en soi-même) a des racines évolutives gravées dans l’histoire de l’espèce. 

Les zones du cerveau impliquées dans ces « intuitions » sont en fait beaucoup plus anciennes que les minces couches du néocortex, qui sont les centres de la pensée rationnelle qui se trouvent au sommet du crâne.

Ces sentiments « instinctifs » font partie des centres émotionnels qui se trouvent physiquement dans la partie supérieure de la moelle épinière et en particulier dans l’amygdale, une structure en forme d’amande composée de nombreux circuits neuronaux. 

Ce réseau complet, parfois appelé « amygdale étendue », s’étend jusqu’au centre d’exécution des tâches du cerveau caché au sein des lobes préfrontaux, juste derrière le front.

Le cerveau stocke différents aspects d’une expérience dans différentes zones — l’origine d’un souvenir est codée dans une zone, les images, les sons et les odeurs dans d’autres zones, et ainsi de suite. 

L’amygdale est le lieu où les émotions provoquées par ou associées à une expérience sont stockées. Chaque expérience à laquelle nous associons une réaction émotionnelle, aussi subtile soit-elle, sera « codée » dans l’amygdale.

Pour aller plus loin sur ce thème et avoir un point de vue opposé sur le rôle de l'amygdale, voir Le Bug humain.

La source des impressions

En tant que « base de données » contenant tout ce que nous ressentons au sujet de tout ce que nous vivons, l’amygdale nous fournit de nombreuses informations quand nous en avons besoin. 

Chaque fois que nous avons une préférence de quelque nature que ce soit — que ce soit pour commander du risotto plutôt que le bar spécial — ou un sentiment intérieur — par exemple si nous pensons intuitivement que nous devrions prendre ce billet d’avion —, c’est un message de l’amygdale. 

Grâce aux circuits qui sont « branchés » à l’amygdale, et en particulier les voies nerveuses qui courent de l’amygdale jusque dans les viscères, nous pouvons avoir une réponse somatique. 

Autrement dit, nous pouvons sentir, dans notre corps même, les choix auxquels nous sommes confrontés. L’intuition se sent physiquement dans l’estomac ou dans notre « for intérieur ».

Or Daniel Goleman nous donne une bonne nouvelle : cette capacité, dit-il, peut se renforcer avec l’accumulation d’expériences que la vie nous apporte. Le terme classique pour ce renforcement de notre sensibilité directrice est sagesse. 

Comme vous le savez sans doute, les gens qui ignorent ou négligent les messages de ce dépôt de la sagesse de la vie le font à leurs périls.

Conscience de soi — Compétences 

L’intuition ou ce sentiment intime et profond (que les anglophones nomment « gut feelings » c’est-à-dire, littéralement, « sentiments intestinaux ») utilise ce réservoir interne de mémoire émotionnelle caché dans notre amygdale. 

Cette capacité à sentir ce qui se passe en nous est au cœur de la conscience de soi, et celle-ci est la compétence de base vitale pour 3 autres compétences émotionnelles, plus précises :

Conscience émotionnelle : la reconnaissance de la façon dont nos émotions affectent notre performance et la capacité d’utiliser nos valeurs pour guider la prise de décision. 

Auto-évaluation précise : une idée franche de nos forces et de nos limites personnelles, une vision claire de l’endroit où nous devons nous améliorer et la capacité d’apprendre de l’expérience.

Confiance en soi : le courage qui vient de la certitude de nos capacités, de nos valeurs et de nos objectifs.

Chapitre 5 — Le self-control

La conclusion la plus frappante des études sur le cerveau de personnes stressées est que le cerveau émotionnel peut saper le fonctionnement du centre exécutif du cerveau, c’est-à-dire les lobes préfrontaux, situés juste derrière le front. 

La zone préfrontale est le site de la « mémoire de travail », la capacité à prêter attention et à garder à l’esprit toute information qui est importante. La mémoire de travail est vitale pour :

La compréhension ; 

L’analyse ;

La planification ;

La prise de décision ;

Le raisonnement ;

L’apprentissage.

Lorsque l’esprit revient au calme, la mémoire de travail fonctionne mieux. Mais lorsqu’il fait face à une urgence, le cerveau se protège. Ce faisant, il « vole » les ressources de la mémoire de travail et les dirige vers d’autres sites cérébraux afin de garder les sens en alerte. En d’autres termes, il se met en mode « survie ».

Lors d’une situation de stress, le cerveau s’appuie donc sur des routines et des réponses simples et très familières. Il met de côté la pensée complexe, la perspicacité créative et la planification à long terme. L’accent est mis sur le présent à gérer ou sur la crise du moment. 

Ce fonctionnement est vieux de plusieurs millions d’années ! Mais nous continuons à en faire l’expérience aujourd’hui sous la forme d’émotions troublantes, telles que : 

Les soucis ;

L’anxiété ;

La panique ;

Les sentiments de frustration et d’irritation ;

La colère, voire la rage.

Gérer les émotions

La notion de maîtrise de soi émotionnelle ne signifie pas nier ou réprimer ses sentiments réels. En fait, même nos « mauvaises » humeurs ont leur utilité, d’un point de vue biologique.

La colère, la tristesse et la peur peuvent devenir des sources de créativité, d’énergie et de connectivité :

La colère peut être une source intense de motivation, en particulier lorsqu’elle découle de l’envie de redresser une injustice ou une iniquité. 

La tristesse partagée peut tisser les gens ensemble. 

L’urgence née de l’anxiété — si elle n’est pas écrasante — peut propulser l’esprit créatif.

Mais attention ! La maîtrise de soi émotionnelle ne signifie pas « surcontrôle », c’est-à-dire l’étouffement de tous les sentiments et de toute spontanéité. En fait, il y a un coût physique et mental à cette forme de contrainte excessive. 

Les personnes qui étouffent leurs sentiments, et en particulier les sentiments négatifs forts, augmentent leur tension et leur fréquence cardiaque. 

Lorsqu’un tel « couvercle émotionnel » est placé sur les sentiments de façon chronique, celui-ci peut altérer les performances intellectuelles et diminuer la fluidité des interactions sociales. Tout devient alors très compliqué ! 

Par contraste, la compétence émotionnelle implique d’avoir le choix de la façon dont nous exprimons nos sentiments. 

Dans des contextes de travail multiculturels, avec de nombreuses sensibilités différentes, il est particulièrement important de savoir contrôler ses émotions. Une sagesse que les stoïques nous apprenaient déjà…

L’autorégulation — Compétences 

L’autorégulation est la gestion des impulsions ainsi que des sentiments de détresse. 

Elle dépend du fonctionnement des centres émotionnels en tandem avec les centres exécutifs du cerveau dans les domaines préfrontaliers. 

Ces deux compétences primordiales — gérer les impulsions et faire face aux bouleversements — sont au cœur de 5 compétences émotionnelles plus particulières :

Maîtrise de soi : gérer efficacement les émotions et les impulsions perturbatrices.

Fiabilité : faire preuve d’honnêteté et d’intégrité.

Conscience : fiabilité et responsabilité dans l’exécution des obligations.

Adaptabilité : Flexibilité dans la gestion du changement et des défis.

Innovation : être ouvert à de nouvelles idées, approches et nouvelles informations.

Chapitre 6 — Ce qui nous meut 

Les gens qui trouvent leur travail exaltant donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Le Flow 

La clé de cette exaltation n’est pas la tâche elle-même, mais l’état d’esprit spécial créé pendant que nous travaillons, un état appelé « flux » (‘flow “en anglais). Celui-ci pousse les gens à faire de leur mieux, quel que soit le travail qu’ils font.

Cet état s’épanouit lorsque nos compétences sont pleinement engagées — par exemple par un projet de travail qui nous stimule et nous plaît. Le défi nous absorbe tellement que nous ne pensons plus au temps et nous devenons hyperconcentrés. 

Dans cet état, nous semblons tout gérer sans effort et nous nous adaptons avec agilité. Le flux est lui-même un état de plaisir ; c’est pourquoi c’est le facteur de motivation ultime. 

Les activités que nous aimons nous attirent parce que nous entrons dans le flux au fur et à mesure que nous les poursuivons. Lorsque nous travaillons dans cet état, la motivation est intégrée et le travail devient un plaisir en soi.

Le « flow » offre une alternative radicale aux idées largement répandues sur ce qui motive les gens au travail. 

Bien sûr, cela ne signifie pas pour autant que les incitations n’ont pas d’importance. Il y a de la valeur dans les critiques et les promotions, ou encore les primes. Mais les facteurs de motivation externes ne sont pas les plus puissants et ne sont pas suffisants.

Daniel Goleman rapporte une expérience : lorsque des scientifiques demandent de tenir un journal d’activité à des employés pour noter ce qu’ils ressentent, il ressort clairement de cette étude que le bien-être ressenti est lié au plaisir pris à la tâche. 

Les incitations traditionnelles passent donc à côté de l’essentiel lorsqu’il s’agit d’amener les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour atteindre ce niveau, les gens doivent aimer ce qu’ils font et trouver du plaisir à le faire.

Motivation — Compétences 

3 compétences de motivation caractérisent les stars performers : 

Motivation pour les réalisations : s’efforcer d’améliorer ou atteindre un niveau d’excellence.

Engagement : adopter la vision et les objectifs de l’organisation ou du groupe.

Initiative et optimisme : saisir les opportunités et être capable de résilience.

Partie 3 — Intelligence Émotionnelle 2 : Les compétences sociales

Chapitre 7 — Le radar social

Sentir ce que les autres ressentent sans le dire, voilà l’essence de l’empathie. Les personnes nous disent rarement avec des mots ce qu’ils ressentent ; au lieu de cela, ils nous l’indiquent dans le ton de leur voix, dans leur expression faciale et via d’autres expressions non verbales. 

La capacité à détecter ces signaux subtils s’appuie sur des compétences plus élémentaires, en particulier la conscience de soi et la maîtrise de soi. 

En effet, sans la capacité de sentir nos propres sentiments — ou les empêcher de nous submerger — nous serions désespérément hors de contact avec les humeurs des autres.

L’empathie est notre radar social. En l’absence d’une telle sensibilité, les gens sont « absents ». Être émotionnellement sourd conduit à la maladresse sociale, que ce soit à travers une mauvaise interprétation des sentiments d’autrui ou par un manque de tact. 

L’empathie nécessite d’être capable de lire les émotions d’autrui. À un niveau supérieur, elle implique de détecter et de répondre aux préoccupations ou aux sentiments tacites d’une personne. 

Au plus haut niveau, l’empathie consiste à comprendre les problèmes ou les préoccupations qui se cachent derrière les sentiments d’autrui.

Empathie — Compétences 

L’empathie représente la compétence de base pour toutes les compétences sociales importantes dans le milieu professionnel. 

Il s’agit notamment de :

Comprendre les autres : sentir les sentiments et les points de vue des autres et s’intéresser activement à leurs préoccupations. 

Être orienté « service » : anticiper, reconnaître et répondre aux besoins des clients. 

Tirer parti de la diversité : cultiver les opportunités en rencontrant des personnes différentes. 

Être sensibilisé politiquement : être capable de « décoder » les courants politiques et sociaux au sein d’une organisation.

Chapitre 8 — L’art de l’influence 

Influencer l’état émotionnel d’une autre personne est parfaitement naturel ; nous le faisons constamment, soit en « atténuant » soit en « augmentant » les émotions des autres. Ces influences réciproques sont une sorte de virus social qui s’exerce pour le meilleur comme pour le pire.

Cet échange émotionnel constitue une économie interpersonnelle invisible qui fait partie de toute interaction humaine. Toutefois, elle est généralement trop subtile pour être remarquée. 

L’économie émotionnelle est la somme totale des échanges des sentiments au sein de relations déterminées (couple, groupe, société). 

De manière plus ou moins fine, nous nous sentons tous un peu mieux (ou pire) après une interaction. Autrement dit, chaque rencontre peut être pondérée le long d’une échelle allant de l’émotion toxique au sentiment de plénitude. 

Bien que son fonctionnement soit en grande partie invisible, cette économie peut avoir d’immenses avantages pour une entreprise ou pour le ton de la vie organisationnelle.

Quelle que soit l’entreprise, les éléments émotionnels jouent un rôle crucial et l’influence y est bel et bien présente au quotidien. La compétence émotionnelle nécessite d’être capable de se mouvoir aisément dans ses sous-courants émotionnels. 

Les personnes les plus efficaces dans les organisations utilisent naturellement leur radar social pour détecter comment les autres réagissent, et elles affineront leur propre réponse afin de diriger l’interaction dans la meilleure direction.

Aptitudes sociales — Compétences

Ces compétences sociales se divisent en 5 sous-compétences ou aptitudes : 

Influence : connaître et pratiquer des tactiques efficaces de persuasion. 

Communication : envoyer des messages clairs et convaincants. 

Gestion des conflits : négocier et résoudre les désaccords. 

Leadership : inspirer et guider. 

Catalyseur du changement : initier, promouvoir ou gérer le changement.

Chapitre 9 — Collaboration, équipes et le QI de groupe

Qu’est-ce qui fait qu’une équipe est plus performante que la meilleure personne de l’équipe ? 

Cette question est essentielle. Lorsqu’une équipe fonctionne bien, elle augmente le « QI du groupe », c’est-à-dire la somme totale des meilleurs talents de chaque membre de ladite équipe. 

Autrement dit, les résultats ne sont pas simplement additifs mais multiplicatifs, et les meilleurs talents d’une personne se démultiplient pour produire des résultats bien au-delà de ce qu’elle aurait normalement pu faire (ou cru pouvoir faire). 

L’explication de ce phénomène exceptionnel réside dans les relations tissées entre les membres — ou si vous préférez, dans la chimie qui se crée entre les membres.

Daniel Goleman rapporte en effet une étude menée auprès de 60 équipes de travail dans une grande entreprise américaine de services financiers. 

Cette investigation a révélé que le bon fonctionnement d’une équipe était lié à plusieurs facteurs, mais que la dimension qui comptait le plus était l’élément humain — c’est-à-dire la façon dont les membres interagissaient les uns avec les autres et les autres personnes avec lesquelles l’équipe se connectait.

Coordination sociale — Compétences 

Plusieurs compétences des star performers sont enracinées dans les talents humains de base de la coordination sociale : 

Construire des liens : nourrir des relations qui ont du sens. 

Collaboration et coopération : travailler avec les autres pour atteindre des objectifs partagés.

Esprit d’équipe : créer une synergie dans la réalisation des objectifs du groupe.

Partie 4 — Intelligence Émotionnelle 2 : Un nouveau modèle d’apprentissage

Chapitre 10 — L’erreur à 10 milliards de dollars

Aujourd’hui, des millions et des millions de dollars sont gaspillés dans des programmes de formation qui n’ont pas d’impact durable — ou pas d’effet du tout — sur la construction de la capacité émotionnelle. Cela équivaut à une erreur de 10 milliards de dollars. 

La culture de la compétence émotionnelle nécessite une compréhension des principes fondamentaux du changement de comportement. Ce qui n’est malheureusement pas le cas, la plupart du temps. 

Lorsque des chercheurs ont demandé aux entreprises de Fortune 500 pour quelles raisons leurs programmes étaient difficiles à évaluer, la plainte la plus courante était la difficulté à mesurer les compétences transversales telles que les compétences émotionnelles. 

Pour aider à changer cela, le Consortium for Research on Emotional Intelligence in Organizations a été mis en place. Cofondé par Daniel Goleman, il se compose de chercheurs et de praticiens d’écoles de commerce, du gouvernement fédéral, de sociétés de conseil et d’entreprises. 

Le Consortium a étudié la littérature scientifique sur le changement de comportement et a disséqué des programmes de formation particulièrement réussis afin de dégager des lignes directrices. 

Leur but ? Créer de meilleures pratiques en matière d’enseignement des compétences basées sur l’intelligence émotionnelle.

Voici les 14 lignes directrices qui ont été proposées : 

Évaluer le travail. La formation devrait se concentrer sur les compétences les plus nécessaires à l’excellence dans un emploi ou un rôle donné.

Évaluer l’individu. Le profil des forces et des limites de la personne doit être évalué afin d’identifier ce qui doit être amélioré. 

Promettre des évaluations avec soin. La rétroaction sur les forces et les faiblesses d’une personne comporte une charge émotionnelle. 

Mesure de la préparation. Les gens sont à différents niveaux de préparation.

Motiver. Les gens apprennent dans la mesure où ils sont motivés et font de la compétence un objectif personnel pour le changement. 

Rendre le changement autogéré. Lorsque les gens dirigent leur programme d’apprentissage, en l’adaptant à leurs besoins, à leurs circonstances et à leur motivation, l’apprentissage est plus efficace.

Concentrez-vous sur des objectifs clairs et gérables. Les gens ont besoin de clarté sur ce qu’est la compétence et les étapes nécessaires pour l’améliorer.

Prévenir les rechutes. Les habitudes changent lentement, les rechutes et les glissades n’ont pas besoin de signaler une défaite.

Donnez votre avis sur les performances. Les commentaires continus encouragent et aident à diriger le changement. 

Encourager la pratique. Un changement durable nécessite une pratique soutenue à la fois au travail et en dehors. 

Organiser le soutien. Les personnes partageant les mêmes idées qui essaient également d’apporter des changements similaires peuvent offrir un soutien continu crucial. • Fournir des modèles. Les personnes de haut niveau et très efficaces qui incarnent la compétence peuvent être des modèles qui inspirent le changement. 

Encourager. Le changement sera plus grand si l’environnement de l’organisation soutient le changement, valorise la compétence et offre une atmosphère sûre pour l’expérimentation. 

Renforcer le changement. Les gens ont besoin de reconnaissance — pour sentir que leurs efforts de changement comptent. 

Évaluer. Établir des moyens d’évaluer l’effort de développement pour voir s’il a des effets durables.

Chapitre 11 — Meilleures pratiques 

Bien que presque tous les programmes de développement de l’intelligence émotionnelle comprennent au moins quelques-unes de ces « bonnes pratiques », l’auteur note qu’elles bénéficient d’une plus grande puissance lorsqu’elles sont utilisées en combinaison.

Ces 14 lignes directrices offrent un plan précis pour l’enseignement — et l’apprentissage — de l’intelligence émotionnelle. 

Les 14 lignes directrices de l'intelligence émotionnelle en détail

Évaluer le travail. Une question de base doit être posée avant toute formation : que faut-il pour faire ce travail de façon excellente ? 

Évaluer l’individu. L’évaluation idéale doit se faire à 360 degrés (plusieurs perspectives). 

Réaliser les évaluations avec soin. Faire preuve d’empathie, de sensibilité et de délicatesse lors des évaluations. 

Mesurer la préparation. Attendre que les personnes soient prêtes au changement pour les faire agir effectivement. 

Motiver. Plus les gens sont motivés pour apprendre, plus la formation est efficace pour eux. 

Rendre le changement autogéré. Aligner le plan d’apprentissage aux vies, aux intérêts, aux ressources et aux objectifs de ceux qui apprennent.

Se concentrer sur des objectifs clairs et réalisables. Décomposer les objectifs en étapes plus petites offre des défis plus concrets et des succès plus faciles. 

Prévenir les rechutes. Les gens doivent être avertis au début de la formation qu’ils sont susceptibles de vivre de mauvais jours lorsqu’ils reviennent à leurs mauvaises habitudes. Il faut alors leur montrer comment tirer parti de ces rechutes. 

Donner son avis sur les performances. Permettre à chacun de donner son sentiment sur l’apprentissage et de dire où il en est avec lui-même. 

Encourager la pratique. Privilégier la répétition ; refaire, encore et encore. 

Organiser le soutien. Le mentorat peut servir de base pour renforcer la compétence émotionnelle. 

Fournir des modèles. L’imitation va de pair avec la répétition ; c’est en imitant que nous apprenons le mieux. 

Encourager et renforcer. Créer des incitations qui donnent envie d’acquérir les compétences. 

Évaluer. Mesurer de façon objective les avancées et inclure des mesures de rendement au travail.

Partie 5 — Intelligence Émotionnelle 2 : L’organisation émotionnellement intelligente 

Chapitre 12 — Prendre le pouls de l’organisation

Une organisation émotionnellement intelligente doit accepter de se diriger vers des valeurs. La clarté sur les valeurs, l’esprit et la mission d’une organisation conduit à une confiance en soi décisive qui facilite le processus de prise de décision de l’entreprise. 

Autrement dit, un énoncé de mission organisationnelle remplit une fonction émotionnelle : articuler l’idée et donner le sentiment concret que ce que nous faisons ensemble en vaut la peine. 

Par ailleurs, travailler pour une entreprise qui mesure son succès à l’aune de la conformité à ses valeurs — et pas seulement à partir de ses revenus — constitue, pour chaque employé, un facteur d’augmentation d’énergie et d’investissement.

Bien gérer les émotions 

Il peut être très utile de connaître les sentiments de vos collaborateurs. Pourquoi ? Car leurs états émotionnels disent quelque chose de l’état de santé de votre organisation. 

Prenons un exemple : envisagez une division de centrale à gaz chez Petro-Canada, la plus grande entreprise de raffinage de pétrole et de gaz du pays. Il se trouve qu’une vague d’accident eut lieu là-bas durant une époque. 

Voici, après analyse, la conclusion du chercheur :

« J’ai découvert que dans la culture macho de l’industrie pétrochimique, les gars ne reconnaissaient jamais leurs sentiments. Si quelqu’un venait au travail avec la gueule de bois, préoccupé par un enfant malade ou contrarié par une querelle avec sa femme, ses collègues de travail ne lui demandaient jamais comment il allait ce jour-là ou s’il était assez en forme pour être bon au travail. Le résultat est que le gars risque d’être inattentif et de causer un accident. »

En d’autres termes, l’ignorance des émotions au travail a un coût humain. 

En l’occurrence, l’entreprise a lancé une série d’ateliers pour les équipes « afin de leur faire voir que ce qu’ils ressentent a des conséquences — et que c’est important. Ils ont vu qu’ils devaient prendre soin les uns des autres et qu’ils se rendaient service à eux-mêmes en vérifiant comment ils allaient ». 

Suite à ces ateliers, quelques règles ont été mises en place et leur bilan de sécurité s’est amélioré.

Chapitre 13 — Le cœur de la performance

L’argument le plus fort en faveur de l’avantage économique de l’intelligence émotionnelle dans les organisations a été fourni par le chercheur Jac Fitz-Enz, de l’Institut Saratoga, dans le cadre d’un projet parrainé par la Society for Human Resource Management. 

Depuis 1986, l’Institut a recueilli des données auprès de près de 600 entreprises de plus de 20 industries, détaillant les politiques et les pratiques.

Ils ont analysé les meilleures entreprises. Celles-ci ont été sélectionnées en fonction de leur rentabilité, de leurs cycles de ventes, de leur volume et d’autres indices de performance pertinents.

Les 8 pratiques suivantes de gestion des ressources humaines ont été identifiées comme socle commun :

Équilibre entre les aspects humain et financier de l’agenda de l’entreprise.

Engagement clair et stratégie à long terme.

Initiative visant à stimuler l’amélioration des performances.

Communication ouverte et renforcement de la confiance entre les différentes parties prenantes.

Relations ouvertes entre l’intérieur et l’extérieur de l’entreprise 

Collaboration, soutien et partage des ressources.

Innovation, prise de risques et dynamique d’apprentissage collectif.

Passion pour la compétition et l’amélioration continue.

Cette liste est intrigante en raison des similitudes évidentes entre ces pratiques organisationnelles et les compétences émotionnelles qui caractérisent les individus hautement performants.

Toutefois, ces capacités concernent ici l’observation des entreprises les plus performantes et non les individus eux-mêmes. 

Il est donc possible d’en conclure que, tout comme pour les individus, les compétences émotionnelles sont essentielles aux organisations. 

Le succès de toute entreprise repose donc au moins sur la réussite au niveau de 3 domaines : 

Cognitif, dans le sens de bien gérer les connaissances ; 

Technique, c’est-à-dire avoir l’expertise nécessaire dans son champ d’action ; 

Humain, à savoir la mobilisation des compétences sociales et émotionnelles.

Conclusion — Quelques remarques/pensées finales

Il est possible d’enseigner et d’apprendre l’intelligence émotionnelle. Individuellement, nous pouvons ajouter ces compétences à notre trousse de survie au travail. Et c’est plus que jamais nécessaire aujourd’hui ! 

Pour les entreprises de toutes sortes, le fait que les compétences émotionnelles puissent être évaluées et améliorées suggère aussi autre chose : à savoir que la performance — et donc la compétitivité — peut être améliorée. 

L’augmentation du niveau de compétence émotionnelle de la société passe par 3 phases :

Au niveau individuel, chacun peut identifier, améliorer et évaluer son intelligence émotionnelle. 

Du point de vue du groupe, il est possible de générer des dynamiques interpersonnelles qui favorisent l’intelligence émotionnelle collective. 

Au niveau de l’organisation, l’intelligence émotionnelle peut devenir une priorité tant au niveau de l’embauche, de la formation, de l’évaluation des performances et des promotions.

Bien sûr, l’intelligence émotionnelle n’est pas une solution miracle. L’écologie d’une société est extraordinairement complexe et aucune intervention ne peut résoudre tous les problèmes en une seule fois. 

Mais une chose est sûre : si l’ingrédient humain est ignoré, alors il est sûr que les choses ne fonctionneront pas, ou iront de pis en pis. 

Conclusion sur « L’intelligence émotionnelle 2 — Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail » de Daniel Goleman :

Ce qu’il faut retenir de « L’intelligence émotionnelle 2 — Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail » de Daniel Goleman :

Le secret du succès n’est pas ce que vous avez appris à l’école ! 

Ce qui compte le plus, ce n’est pas l’excellence académique, ni un diplôme d’école de commerce, ni même un savoir-faire technique ou une dizaine d’années d’expérience. 

Ce qui distingue les star performers des autres, c’est l’intelligence émotionnelle. 

Bonne nouvelle ! 

L’intelligence émotionnelle est constituée d’un ensemble de compétences que tout le monde peut acquérir. 

Dans ce livre qui se lit comme un guide pratique, Daniel Goleman identifie une à une ces compétences clés, expose leur importance et montre comment elles peuvent être encouragées. 

Avant d'aller plus loin, retenez donc ceci : plus la position sociale d’une personne est élevée et plus il est probable que l’intelligence émotionnelle soit présente — surtout lorsque les positions requièrent du leadership.

De façon individuelle, c’est l’ingrédient indispensable pour progresser dans n’importe quel domaine, et cela même dans les carrières de haute technologie. 

Mais c'est aussi vrai au niveau collectif : les organisations qui apprennent à fonctionner de manière émotionnellement intelligente sont celles qui resteront en première position sur le marché, aujourd’hui comme demain.

En lisant cet ouvrage, vous comprendrez plus précisément comment fonctionne l’intelligence émotionnelle et pourquoi elle peut être cruciale pour votre carrière. 

Et si vous voulez aller encore plus loin, vous pourrez aussi consulter les nombreuses annexes présentes à la fin du livre !

Points forts :

Un document complet et très bien structuré,

Des pistes d’actions claires pour les individus comme pour les entreprises ;

De nombreuses sources et des explications sur la méthodologie de recherche (dans les annexes, notamment).

Point faible :

Ce n’est pas vraiment un point faible, mais plutôt une impression : si vous pouvez lire l’anglais, lisez plutôt cette version. C’est toujours mieux de consulter le document original !

Ma note :

★★★★★

Le petit guide pratique du livre L’intelligence émotionnelle 2 de Daniel Goleman

Les trois catégories des compétences personnelles :

Conscience de soi : connaître ses états internes, ses préférences, ses ressources et ses intuitions. Les compétences de conscience de soi comprennent la conscience émotionnelle, l’auto-évaluation précise et la confiance en soi.

Autorégulation : gérer ses états internes, ses impulsions et ses ressources. Cette catégorie comprend la maîtrise de soi, la fiabilité, la conscience, l’adaptabilité et l’innovation.

Motivation : tendances émotionnelles qui guident ou facilitent l’atteinte des objectifs. Les compétences en matière de motivation comprennent la motivation, l’engagement, l’initiative et l’optimisme.

Foire Aux Questions (FAQ) du livre L’intelligence émotionnelle 2 de Daniel Goleman

  1. Comment le public a accueilli le livre L’intelligence émotionnelle 2 de Daniel Goleman ?

Ce livre comme le tome 1a été très bien accueilli par le public de par son grand succès. Il devient aussi un peu plus tard un best-seller.

  1. Quel fut l’impact du livre L’intelligence émotionnelle 2 de Daniel Goleman ?

Ce livre a permis à une multitude de personnes d'apprendre à mieux se connaitre et mieux appréhender leurs relations avec les autres conjoints, mais, enfants, collaborateurs.

  1. À qui s’adresse le livre L’intelligence émotionnelle 2 de Daniel Goleman ?

Ce livre s’adresse au commun des mortels.

  1. Quels sont les trois niveaux de réussite sur lesquels repose le succès de toute entreprise ?

Cognitif, dans le sens de bien gérer les connaissances ; 

Technique, c’est-à-dire avoir l’expertise nécessaire dans son champ d’action ; 

Humain, à savoir la mobilisation des compétences sociales et émotionnelles.

  1. Quelles sont les 3 phases de l’augmentation du niveau de compétence émotionnelle de la société ?

Au niveau individuel, chacun peut identifier, améliorer et évaluer son intelligence émotionnelle. 

Du point de vue du groupe, il est possible de générer des dynamiques interpersonnelles qui favorisent l’intelligence émotionnelle collective. 

Au niveau de l’organisation, l’intelligence émotionnelle peut devenir une priorité tant au niveau de l’embauche, de la formation, de l’évaluation des performances et des promotions.

Compétences émotionnelles plus particulières vs Compétences sociales

Compétences émotionnelles plus particulières Compétences sociales

Maîtrise de soi : gérer efficacement les émotions et les impulsions perturbatrices. Influence : connaître et pratiquer des tactiques efficaces de persuasion.

Fiabilité : faire preuve d’honnêteté et d’intégrité. Communication : envoyer des messages clairs et convaincants.

Conscience : fiabilité et responsabilité dans l’exécution des obligations. Gestion des conflits : négocier et résoudre les désaccords.

Adaptabilité : Flexibilité dans la gestion du changement et des défis. Leadership : inspirer et guider.

Innovation : être ouvert à de nouvelles idées, approches et nouvelles informations. Catalyseur du changement : initier, promouvoir ou gérer le changement.

Qui est Daniel Goleman ?

Né à Stockton, en Californie, Daniel Goleman est diplômé du Amherst College. Il a également étudié à Harvard et obtenu un doctorat en psychologie clinique et en développement de la personnalité. C'est là qu'il a rencontré le professeur David Mc Clelland, qui l'a encouragé à écrire sur le QI. Depuis, il est devenu l'un des plus grands experts mondiaux de l'intelligence émotionnelle et donne des conférences dans le monde entier. Il a également voyagé en Inde, où il a appris la méditation, et est membre de l'Institut Mind and Life, qui favorise les rencontres entre la science et le bouddhisme. Il a tenu pendant plusieurs années une chronique scientifique dans le New York Times et a enseigné à Harvard. Son travail souligne l'importance de l'autodiscipline et de la persévérance. Il vit aujourd'hui dans le Massachusetts avec sa femme, la psychothérapeute Tara Bennett-Goleman, et leurs deux enfants.

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Thu, 14 Sep 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12567/Lintelligence-motionnelle-2
Pilotez votre communication : évaluation, indicateurs et tableaux de bord http://www.olivier-roland.fr/items/view/12558/Pilotez-votre-communication-valuation-indicateurs-et-tableaux-de-bord

Résumé de « Pilotez votre communication : évaluation, indicateurs et tableaux de bord » de Thierry Libaert et Jacques Suart : un manuel exhaustif pour savoir comment mesurer vos actions de communication et trouver les indicateurs pertinents dans le nouveau monde numérique.

Thierry Libaert et Jacques Suart, 2019, 194 pages.

Chronique et résumé de « Pilotez votre communication : évaluation, indicateurs et tableaux de bord » de Thierry Libaert et Jacques Suart

Chapitre 1 : Pilotez votre communication - le nouvel environnement de la communication

Les auteurs choisissent de retenir 20 tendances actuelles dans le livre Pilotez votre communication. Parfois contradictoires, qui jouent un rôle dans les politiques de communication des entreprises :

Perte de confiance dans les organisations et pessimisme de la population française ;

Demande de transparence du public vis-à-vis des organisations ;

Poids trop important de la mesure des outils de communication, plutôt que de la mesure des objectifs finaux ;

Spécialisation de la fonction « communication » des entreprises et création d’un domaine d’expertise propre ;

Changement du rôle du « responsable communication » d’une entreprise, davantage intégré à la réflexion sur la stratégie et les résultats de l’organisation ;

Importance nouvelle de la communication de crise, qui devient presque « quotidienne » ;

Modification des identités visuelles des marques, vers plus de simplicité, de rondeurs et d’ouverture ;

Rapprochement de la communication, insistance sur le lien créé avec le client ;

Numérisation des supports et création de nouvelles compétences liées au digital ;

Révolution dans le domaine de la communication financière ;

Augmentation du recours au droit et aux normes dans la communication ;

« Révolution Internet » de la communication et invention d’une nouvelle manière de communiquer ;

Accélération de la communication, réactivité accrue ;

Nouveautés économiques, notamment liées à l’économie circulaire et collaborative ;

Responsabilité nouvelle, recherche de solutions authentiques en dehors du greenwashing ;

Diminution forte des budgets pour l’événementiel et le mécénat ;

Remise en question des fondamentaux de la communication interne ;

Fusions et transformations des services « com » des entreprises ;

Personnalisation de la publicité via l’intermédiaire de la gestion de données ;

Internationalisation de la communication d’entreprise.

  1. L’accélération du temps

Constat

C’est d’abord un constat : les professionnels de la communication — les communicants — considèrent leur métier comme « stressant » et ont l’impression d’exercer un métier de « pompier », courant toujours derrière la dernière crise.

Désormais, les plans de communication ne se font plus sur 5 ans mais annuellement. Le temps leur manque aussi pour simplement planifier correctement leurs actions.

« Le cercle devient donc totalement vicieux. Les communicants n’ont pas le temps de se projeter dans un long terme qui faciliterait leur prise de décision autour d’axes stratégiques délimités. La stratégie cède alors le pas à la tactique, l’instantanéité et la réactivité deviennent les objectifs centraux et, en conséquence, la qualité première exigée du communicant est l’agilité. » (Pilotez votre communication, p. 10)

Assez logiquement, la diffusion des messages va, elle aussi, de plus en plus vite. Nous sommes pris dans une sorte de « zapping communicationnel ». Il faut toutefois noter la stabilité de certains messages de grandes entreprises, telles que :

Coca-Cola et le plaisir ;

McDonalds et la simplicité ;

Danone et la santé par l’alimentation.

Toutefois, beaucoup d’entreprises font trop souvent varier leur message. Il faut y voir une forme de « frénésie de communication » qui est due, notamment, à la généralisation du big data. 

Compréhension

Ce phénomène est structurel, c’est-à-dire qu’il touche l’ensemble du secteur et s’appuie sur des causes profondes de changement. Pour répondre à cette accélération et à cette perte de vue à long terme, les communicants ont développé de nouveaux outils nommés « tableaux de bord de pilotage », qui permet de visualiser un certain nombre d’indicateurs.

Dès qu’un indicateur (par exemple, l’indicateur « responsabilité sociale ») chute, les communicants s’empressent de créer une communication appropriée pour revaloriser cette valeur auprès du public. Et ainsi de suite, sans véritable stratégie rigoureuse derrière.

Internet joue un rôle important dans ce phénomène d’accélération. L’évaluation de la communication peut se faire en temps réel, mais pas seulement. Les bad buzz (critiques de la marque) obligent les professionnels à réagir très vite. La conversation avec le public — sur un maximum de réseaux sociaux — est désormais permanente. D’autres facteurs sont indiqués par les auteurs p. 13-14.

Conséquences

Deux conséquences négatives en termes de réputation peuvent être signalées :

Fragilisation de l’image de marque par la succession de signes et messages différents ;

Perte de visibilité dans le flux constant des messages.

Finalement :

« Il y a un paradoxe actuel dans le décalage entre une communication des organisations qui est à un niveau élevé de professionnalisation et le constat d’une absence majeure de crédibilité de ses discours. » (Pilotez votre communication, p. 15)

Autrement dit, les professionnels de la communication sont de plus en plus nombreux et qualifiés, mais leurs actions ont de moins en moins de valeur et d’intérêt !

Tendances

Les auteurs plaident pour une slow communication. Selon eux, cette approche — qui met en avant la nécessité de retrouver le temps long de la stratégie, notamment pour aborder les questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE) — est la plus efficace. 

La slow communication se focalise moins sur la réputation que sur la relation, en cherchant notamment à co-construire le sens et les objectifs pérennes de l’organisation.

La transformation permanente

Face à la transformation permanente des entreprises et des contextes mouvants dans lesquels elles évoluent, la nécessité d’indicateurs de pilotage devient chaque jour plus grande. Les communicants doivent engager des actions de façon précise, en associant le temps court (instantanéité) et le temps long (croissance, pérennité de l’entreprise).

  1. L’impact de l’écosystème

Mettre le client au centre

« Dans le nouvel écosystème, le client occupe la place centrale. La méthode du Net Promoter Score mesure la satisfaction du client (impact, mémorisation, agrément) et l’organisation des directions de communication prend en compte dans chacun de ses grands domaines (…) cet impératif. » (Pilotez votre communication, p. 19)

Fred Reichheld, auteur de The Ultimate Question, est le créateur de cette méthodologie. L’idée est d’évaluer la volonté du client de recommander le produit/service de l’entreprise en lui posant la question suivante, la plupart du temps par mail :

« Quelle est la probabilité que vous recommandiez la marque à un ami ou à un collègue ? »

3 catégories d’utilisateurs peuvent être créées (à partir des réponses de 0 à 10) :

Promoteurs ;

Passifs ;

Détracteurs.

Gérer la complexité

Certains considèrent que cet outil est trop simple. Des entreprises, telles que BNP Paribas, cherchent à aller plus loin en justifiant leur activité devant le public et en cherchant à évaluer l’opinion que celui-ci se fait de la « raison d’être » de l’entreprise. C’est un travail plus complexe qui exige d’autres fonctions, telles que celle de « Directeur de l’engagement ».

Rendre ses audiences actives

La multitude des canaux de communication et la vitesse de propagation des messages (bons ou mauvais) obligent les communicants à faire usage de tableaux de bord pour piloter leur communication. Certains nouveaux indicateurs voient le jour, tels que :

La mesure d’engagement ;

Le taux d’usage réel et de pénétration de l’intranet ;

Le nombre de journalistes qui suivent l’entreprise.

S’ouvrir aux acquis de la recherche

Malheureusement, les travaux universitaires restent globalement imperméables au monde « pratique » de la communication d’entreprise. Pour les auteurs, c’est particulièrement dommageable, car ceux-là pourraient aider ceux-ci, en leur fournissant des informations et des hypothèses établies grâce à des méthodes scientifiques.

  1. La création de valeur au cœur du métier

La création de valeur, notamment via la création de contenu, est au cœur du métier de communicant aujourd’hui. Les consommateurs veulent partager leur avis ; ce qui est logique, puisqu’ils deviennent de plus en plus sollicités pour le faire.

La solution pour communiquer efficacement n’est pas simple, mais elle passe par :

Un ancrage fort, des convictions, du sens (vision, mission, ambition) ;

Une capacité à répondre rapidement et de façon « agile ».

« Il faut communiquer pour croître, se développer et réussir », rappellent les auteurs. Or, cela passe par l’attention au client. La focalisation de certaines directions sur le « process » (gestion, discipline, optimisation des coûts) ne doit pas être l’alpha et l’oméga de la logique entrepreneuriale. 

« Si la conformité aux règles est nécessaire, elle doit également laisser la place à l’imagination et à la créativité. » (Pilotez votre communication, p. 22)

Chapitre 2 : Pilotez votre communication - les nouveaux enjeux

  1. Transformer le lien en relation durable

En réalité, le lien n’est pas seulement le « like » des réseaux sociaux. Celles et ceux qui se bornent à cet indicateur ont la vue trop courte. Cela dit, la multiplication des canaux de communication (réseaux sociaux, blogs, etc.) oblige l’entreprise à travailler avec soin la cohérence de son image et à évacuer aussi vite que possible les « mauvais » messages.

  1. Intégrer les risques

Aujourd’hui, la communication de crise est devenue le pain quotidien des communicants. Mais il faut encore distinguer entre le management des risques et le risque de communication. C’est-à-dire ?

Le management des risques

Nous vivons de manière générale dans une société de plus en plus risquée. Ce « risque croissant » prend forme en communication avec la méfiance croissante du public et la diffusion des fake news, mais aussi avec les dangers liés à la cybersécurité ou les coupes budgétaires qui réduisent les moyens financiers, notamment. Tous ces éléments concourent à accroître le risque d’une communication « ratée ».

Il faut donc apprendre à piloter le risque lorsque vous communiquez. Que vous soyez en train de penser à la cohérence à long terme de la marque ou que vous réagissiez aux derniers inputs des réseaux sociaux, vous devez le prendre en compte.

Bien sûr, il y a des intensités de crise différentes. Et il faut aussi savoir reconnaître les véritables feux de forêt lorsqu’ils apparaissent, afin de sélectionner judicieusement vos interventions. Un bad buzz peut avoir moins d’importance, même s’il prend une tournure virale étonnante, que quelques lignes dans un journal national prestigieux.

C’est notamment au niveau de la responsabilité sociale de l’entreprise que les organisations sont le plus lourdement critiquées. Les ONG environnementales, entre autres, exercent une lourde pression. D’autant plus que celles-ci manient bien l’outil numérique.

En gestion des risques, vous devrez être attentif à ces indicateurs (fournis par Entreprises & Médias) :

Nombre de messages négatifs et portée ;

Poids des contenus négatifs diffusés par les influenceurs ;

Volume et évolution des réclamations ;

Indicateurs RH (taux d’absentéisme, grèves, etc.) ;

Indicateurs RSE ;

Taux de confiance des publics externes et collaborateurs (voir l’encadré dans Pilotez votre communication, p. 32)

Le risque de communication

« La communication en elle-même est devenue une activité à risque », affirme l’auteur. La communication sensible cherche à répondre à ce problème. Il s’agit de prendre en compte les effets potentiellement dévastateurs d’erreurs en apparence anecdotiques. 

Il faut, par exemple, être très attentif à ne pas véhiculer de stéréotypes sexistes. Un simple choix de couleurs rose/bleu (rose pour les filles, bleu pour les garçons) peut soulever une tempête d’indignation et endommager durablement la réputation d’une entreprise.

Pour naviguer dans ces eaux, il faut d’abord chercher à comprendre le contexte dans lequel vous diffusez votre message. Vous pouvez aussi chercher à créer le « choc » ou le « scandale », mais cette approche peut très vite se retourner contre vous.

Pour évaluer la « dangerosité » de votre communication, vous devrez faire des tests. Trois moyens sont mentionnés par les auteurs :

Le prétest, quantitatif ou qualitatif (visant à demander l’avis des consommateurs eux-mêmes — classique, mais onéreux) ;

L’avis des parties prenantes (sous-traitants, etc.) ;

Le test du naïf (avis d’un collaborateur étranger à la campagne de communication — la solution meilleur marché).

  1. Le rôle stratégique et opérationnel de la fonction

La communication est une fonction qui a toute sa place auprès des dirigeants de l’entreprise. La particularité de ce « discours stratégique » est qu’il met en évidence que l’entreprise ou l’organisation est en « transformation permanente ».

Chaque fois qu’un changement s’opère, la communication intervient pour créer la continuité et expliquer, rassurer le public et les parties prenantes. C’est aussi la raison pour laquelle il est compliqué de sous-traiter la communication d’une entreprise ou d’une organisation.

Chapitre 3 : Pilotez votre communication - Les indicateurs de pilotage

Il existe aujourd’hui un grand nombre d’indicateurs de pilotage et le communicant a, en cette matière, plutôt l’embarras du choix. Encore faut-il bien choisir ! 

  1. Une intégration progressive

Mais commençons par voir ce qui a mené à cette situation.

Besoin, pour les communicants d’entreprise, de se justifier en exhibant des résultats concrets, chiffrables ;

Comparaison avec les autres secteurs de l’entreprise, comme le marketing, qui évalue plus efficacement le retour sur investissement ;

Demande forte, de la part de la Direction, de pouvoir agir vite sur la base de données stables ;

Contrôle interne des départements de communication ; 

Évaluation des collaborateurs et création de critères objectifs de rémunération ;

Nécessité de construire des indicateurs innovants, différents de ceux du marketing ou de la presse classique ;

Focalisation sur les résultats obtenus par rapport aux cibles précises visées ;

Demande d’information sur l’état des lieux de la communication en continu.

Face à ces pressions de toutes sortes, les communicants ont développé leurs propres indicateurs, plus ou moins inspirés d’autres disciplines. Le choix d’un indicateur précis dépend bien sûr de plusieurs facteurs et doit évidemment répondre au besoin précis d’évaluation à un moment X. 

Pour se repérer, retenons qu’il existe 4 grands axes à prendre en compte :

Pilotage (évaluer la conduite d’un programme en cours) ;

Anticipation (créer ou adapter une stratégie en fonction de prévisions) ;

Résultat (faire le point sur la réussite ou l’échec d’un programme lorsque celui-ci s’achève) ;

Performance (juger de la qualité et de l’efficience des moyens mis en œuvre.

Les auteurs font état d’une autre manière de distinguer les indicateurs en fonction du type de mesure souhaité. Vous distinguerez alors entre les :

Inputs ;

Outputs ;

Outtakes ;

Outcomes ;

Outflows [voir p. 48).

Dans la fiche pratique proposée p. 49, les auteurs proposent une mesure des objectifs qui ressemble fort à la méthode des objectifs SMART [pour en savoir plus sur cette méthode, voir par exemple la chronique de Le coaching avec la PNL pour les Nuls].

  1. Gérer la complexité

Pour faire face au nombre grandissant d’indicateurs, le communicant doit faire usage de sa raison et bien choisir. Il est préférable d’avoir un nombre restreint d’indicateurs clés [KPI]. Les auteurs conseillent en particulier :

Le Net Promoter Score ;

Le taux d’engagement ;

La contribution à la chaîne de valeur.

Éventuellement complétés avec le :

Pourcentage de couverture média positive ;

Taux de notoriété ;

Taux de notoriété qualifiée parmi les cibles principales ;

Et enfin taux de satisfaction des utilisateurs du site web et des comptes numériques [p. 52].

  1. L’évaluation en question

Il est important de souligner les progrès qui ont été faits en matière d’évaluation des actions de communication depuis une quinzaine d’années. C’est un point positif qui aide les communicants à se professionnaliser et à trouver leur place au sein de l’entreprise.

L’intégration progressive de l’évaluation

Quelles sont les dates clés de la transformation de la communication vers la prise en compte de l’évaluation et des indicateurs ?

1977 : Conférence de James Grunig, l’un des fondateurs des relations publiques modernes, mettant en avant l’importance de l’évaluation.

1993 : Publication d’une feuille de route par Lindenman [société allemande de relations publiques] qui fait référence.

1994 : Publication du Gold paper on evaluation de l’Association internationale des relations publiques.

1996 : Développement d’un modèle original intégrant le retour sur investissement par la Société suédoise des relations publiques.

2010 : Déclaration de Barcelone élaborée par 16 organisations internationales de relations publiques.

L’évaluation, un outil faillible

Pour qu’il soit opérationnel, un indicateur doit d’abord définir clairement son objet. C’est une remarque moins évidente qu’il n’y paraît. En effet, certains critères peuvent s’entendre différemment et il est parfois difficile d’établir clairement ce qui est évalué.

En matière de communication, le retour sur investissement [ROI] est difficilement calculable. Pourquoi ? Notamment car les actions des relations publiques ne rapportent « rien », financièrement parlant, dans l’immédiat. 

Il est donc difficile d’établir un ROI monétaire. Une alternative a été proposée : le Social ROI [SROI] :

« En clair, il s’agit d’estimer la valeur des changements effectués à la suite d’actions de communication. Ainsi, une campagne visant une meilleure alimentation peut déboucher sur des bénéfices en termes de réduction des dépenses de santé. » [Pilotez votre communication, p. 56]

Toutefois, même ces tentatives sont critiquées par certains spécialistes, qui considèrent qu’il est difficile d’estimer objectivement le rapport coûts/bénéfices.

Peut-on croire le palmarès de réputation ?

Les directions d’entreprises sont souvent tentées de se référer à ces mesures que sont les palmarès de réputation. Le baromètre Posternak-La Matrice est l’un des plus connus en France et répertorie, depuis 1990, les 30 plus grandes entreprises françaises.

Les auteurs formulent toutefois 5 critiques :

Variation des classements [parfois grande] en fonction des sources et des données ;

Difficulté à évaluer concrètement, en termes financiers, les valeurs d’image des entreprises ;

Incapacité de ces classements à prendre en compte le secteur des entreprises ;

Prise en compte difficile de l’actualité ;

Existence d’autres facteurs que la communication dans l’image d’une entreprise.

Les obstacles et dérives potentielles

Pour continuer leur analyse, Thierry Libaert et Jacques Suart dressent une liste de 7 erreurs à ne pas commettre si vous voulez utiliser des indicateurs pour mesurer votre communication :

L’indicateur ne doit pas se substituer à l’objectif de la communication ;

Le tableau de bord ne doit pas freiner la créativité en devenant un « carcan réducteur d’innovation et de prise de risques » [p. 59] ;

La volonté de tout chiffrer est inefficace et ne permet pas de rendre compte de certains traits [il est parfois préférable, par exemple, d’utiliser d’autres formes de représentations comme le mapping] ;

Une segmentation trop importante des cibles ;

Le manque de réflexion [souvent par manque de temps] sur les meilleurs outils à employer ;

L’absence de critique sur le tableau de bord et les indicateurs ;

Ne pas voir que le tableau de bord est un objet social à utiliser avec prudence dans ses relations.

Le choix des indicateurs

Le tableau de bord est un « outil de dialogue avec le management et les équipes [qui] permet le reporting pour l’action » [p. 63]. Il est donc important de bien choisir ses indicateurs afin de donner les bons signaux, créer des priorités et donner des pistes pour l’action.

Pour les sélectionner, vous veillerez à réfléchir à ceux qui sont compréhensibles pour votre audience. Ils doivent permettre d’engager la conversation plutôt que de se justifier. Les auteurs conseillent de prendre en compte les 3 éléments les plus critiques de la stratégie d’entreprise pour vous décider.

La présentation du tableau de bord

L’évaluation se faisant omniprésente, les indicateurs concernent chaque phase d’action de communication et non pas seulement le début [conception] et la fin [résultats]. 

Par ailleurs, il faut voir que le tableau de bord s’inscrit lui-même dans un processus en 5 phases :

Plan de communication ;

Choix des indicateurs ;

Mise en œuvre de l’évaluation ;

Synthèse dans le tableau de bord ;

Management de la communication.

Désormais — les auteurs y insistent —, l’évaluation est conçue comme un processus « permanent », « itératif » et « opérationnel ». 

Voici 10 principes pour construire son tableau de bord [Pilotez votre communication, p. 70] :

Intégration au plan de communication ;

Clarté ;

Consistance et exhaustivité [au niveau des champs stratégiques pertinents] ;

Visée opérationnelle ;

Stabilité des indicateurs dans la durée ;

Il doit faire l’objet d’une négociation hiérarchique ;

Et il doit être testé ;

Chaque objectif doit avoir au moins un indicateur de mesure ;

Il doit servir le management et l’analyse des performances individuelles ;

Choix d’indicateurs adaptés.

La présentation en tant que telle

Nous l’avons dit, les tableaux de bord efficaces sont exhaustifs d’un point de vue stratégique [c’est-à-dire n’exclure aucune composante majeure de la stratégie de communication], temporellement définis [avec un passage clair entre avant, pendant et après] et opérationnels [utilisables pour des actions].

Pour rendre cela en termes de visualisation, vous avez plusieurs possibilités. Les auteurs donnent un exemple de tableau constitué de 5 parties p. 73. Ils invitent à faire un usage raisonné des émojis, et des pictogrammes. Ils montrent aussi quelques exemples d’histogrammes et de graphiques :

Camembert ou secteurs ;

Radar ;

Mapping.

Chapitre 4 : Pilotez votre communication - le tableau de bord par grands domaines

  1. Réputation, image et marque

La réputation est l’affaire de tous et pas seulement du département « communication » de l’entreprise. En effet, il est difficile de la mesurer exactement. Celle-ci dépend en premier lieu du produit/service proposé et des valeurs dégagées par l’entreprise, mais aussi de ce qu’en disent vos collaborateurs, les publics, les journalistes, etc.

La marque a une valeur financière qui peut être calculée et qui fait même l’objet de normes (Norme ISO NF 10668). Il est possible d’établir des palmarès des valeurs de marques, comme le fait Interbrand, société spécialisée du domaine. 

  1. L’influence digitale

3 axes doivent être pris en compte :

Évaluation du site Internet ;

Des blogs ;

Et enfin des réseaux sociaux.

L’évaluation des sites Internet

Il faut ici considérer :

les mesures de fréquentation (comptage des visites, notamment) ;

et celles d’audience (avis sur le site, etc.).

Au niveau des mesures quantitatives de fréquentation du web, les hébergeurs offrent gratuitement une série de données brutes qui peuvent déjà se révéler très utiles. Toutefois, vous aurez besoin d’analyses plus fines de votre audience, notamment au sujet de la représentation géographique.

Les mesures qualitatives d’analyse de l’audience servent aux communicants pour savoir quel est le profil des personnes qui visitent le site. Sur ce point vous pouvez, par exemple, vous tournez vers le baromètre e-corporate® de crmmetrix.

L’évaluation des blogs

Les blogs deviennent de véritables sources d’information qui dépassent parfois en nombre de visiteurs les médias classiques. Les entreprises auraient tort de ne pas s’en inspirer et de leur tourner le dos. 

Des doutes sur la façon de construire un business à partir d’un blog ? Découvrez Tout le monde n’a pas eu la chance de réussir ses études !

L’évaluation des réseaux sociaux

Faire votre veille sur les réseaux sociaux peut vous aider à être en prise avec les sujets qui font l’actualité. Sur Twitter, par exemple, une recherche par hashtags vous aidera à trier les sujets qui vous intéressent.

Les réseaux sociaux ne sont pas tous identiques et ne permettent pas d’effectuer les mêmes mesures. Selon le sociologue Dominique Cardon, il faudrait prendre en compte 4 axes d’évaluation en matière de communication numérique :

Popularité (nombre de clics) ;

Autorité (Page rank de Google) ;

Réputation (viralité et retweet) ;

Prédictibilité (données récupérées par les cookies et autres).

  1. La relation presse

Les outils de pilotage de la presse

« Aujourd’hui, l’analyse des retombées presse reste le premier moyen d’évaluation des actions de communication », affirment les auteurs (p. 98). Ils dégagent 3 grands domaines d’étude des médias :

Baromètres récurrents ;

Études ad hoc sur un produit ou un événement précis, ou lorsqu’il y a une crise ;

Veille médiatique.

Il existe différents outils pour étudier, soit les messages diffusés directement par l’entreprise, soit les retombées indirectes (messages non diffusés par l’entreprise elle-même). Ces analyses peuvent être menées de façon qualitative ou quantitative.

Concernant les données quantitatives, Thierry Libaert et Jacques Suart mentionnent les recherches au sujet de :

L’origine de l’émission du message (lorsque celui-ci ne provient pas de l’entreprise ou de l’organisation, il peut être le fait de syndicats, d’associations, d’actionnaires, de journalistes, etc.).

Les données relatives aux articles publiés (type de support, lectorat, rubrique, taille de l’article, impact visuel, titre, nombre de mentions de l’entreprise/organisation dans l’article, etc.).

Les données qualitatives

Quant aux données qualitatives, les auteurs signalent qu’il est possible d’analyser :

La tonalité (plutôt négative ou positive, détectable à partir d’un travail lexicographique réalisé par ordinateur) ;

La tonalité selon les supports, selon les thématiques (finance, commercial, innovation, etc.) ou encore selon les émetteurs (actionnaires, pouvoirs publics, etc.).

Ces données peuvent être compilées et analysées sur plusieurs mois, afin de fournir un graphique de l’image de l’entreprise dans la presse, par exemple (les auteurs fournissent un exemple de graphique de ce genre, p. 105).

En dehors de l’analyse de la tonalité, vous pouvez aussi étudier les données qualitatives suivantes :

Type de support ;

Délivrance des messages ;

Contenu des messages ;

Thèmes des messages.

Vous pouvez également établir un tableau de bord pour vos relations presse. C’est un outil pour les entreprises ou les organisations les plus avancées. Le gouvernement français, par exemple, analyse de la sorte les différents journaux télévisés afin de suivre en temps réel ce qui est dit de ses politiques.

Vous trouverez plusieurs figures et tableaux utiles pour prendre en main ces techniques p. 107-111.

Limites des études médias

Celles-ci sont utilisées très différemment selon les entreprises et les organisations. Quoi qu’il en soit, vous veillerez à ne pas confondre des indices type ODV (occasion de voir) ou UBM (unité de bruit médiatique) avec l’indice GRP (gross rating point), car ce sont des indices différents. Les uns sont utilisés dans le cadre d’un travail journalistique (UBM) et l’autre dans une visée publicitaire (GRP).

Par ailleurs, n’oubliez pas de relativiser le poids des médias dans la construction de l’opinion publique.

  1. La publicité

Deux types de publicités doivent être distingués :

La publicité produit ou service, qui vise à vendre un produit ou un service ;

La publicité institutionnelle, qui vise à « vendre » l’image d’une entreprise ou d’une organisation.

Les méthodes d’évaluation des résultats de ces deux types de campagnes diffèrent.

Les prétests

Ils interviennent en amont de la campagne pour voir si le message est construit correctement, s’il est clair et compréhensible. Il en existe de deux types : qualitatifs et quantitatifs. Sont également vérifiées à cette occasion les qualités techniques de la campagne, ainsi que l’adéquation du spot publicitaire (ou autre) aux objectifs communication globaux de l’entreprise ou de l’organisation.

« Médiascopie » : une méthode originale de prétest

Inventée en 1985, cette méthode permet de savoir en temps réel l’impact d’une communication directe (publicité TV, conférence de presse, etc.). Elle s’appuie sur un échantillonnage de téléspectateurs ou auditeurs qui doivent signaler leur réaction au message qui leur est proposé via une petite télécommande avec un curseur.

En utilisant cette étude dès le prétest, vous pouvez adapter votre message pour le rendre plus performant. 

Les mesures en fin de campagne

Les auteurs parlent de 3 types d’évaluation en fin de campagne, c’est-à-dire en aval de l’effort de communication. Vous pouvez évaluer :

Les résultats obtenus par rapport aux objectifs communication fixés ;

L’audience estimée de la campagne ;

L’aspect technique de la campagne (différents « scores » comptabilisés les uns aux autres).

Les mesures d’audience selon les médias

Les auteurs détaillent ici tout le lexique utile pour comprendre les mesures d’audience utilisées dans la/le :

Presse écrite ;

Télévision ;

Radio ;

Cinéma ;

Affichage ;

Internet.

Thierry Libaert et Jacques Suart abordent également la méthode des trackings, qui permettent de suivre l’évolution de l’opinion beaucoup plus finement, mais à un coût plus élevé.

L’évolution du paysage publicitaire rend la mesure plus délicate

Face à l’explosion des supports, des chaînes, blogs, podcasts, SMS, etc., il devient de plus en plus difficile de suivre en temps réel l’avis positif ou négatif des publics cibles visés par les opérations de communication. 

Comme cela a déjà été dit, il faut aussi être capable de tenir ensemble la personnalisation du message et la cohérence d’ensemble du message. Pas facile, dans ces conditions, de mesurer ses actions avec précision !

  1. La communication interne

Un domaine en pleine évolution

La communication interne, c’est-à-dire dirigée vers les membres de l’organisation ou de l’entreprise (employés, cadres, etc.), a souvent été le parent pauvre de la communication. Tantôt laissée aux ressources humaines, tantôt placées dans les mains des communicants, elle a historiquement peu trouvé les moyens de se développer.

Pourtant, il n’en est plus de même aujourd’hui. La communication interne connaît un nouveau souffle. Parmi les objectifs : créer de l’engagement, améliorer le fonctionnement et satisfaire les attentes du personnel.

Les actions à évaluer

Elles doivent prendre place en fonction des objectifs cités plus haut.

Contribution au bon fonctionnement de l’entreprise : le salarié connaît-il les activités, les objectifs, etc. de l’entreprise ? Les cadres sont-ils en mesure de faire remonter rapidement les informations ?

Répondre aux attentes des collaborateurs : le salarié connaît-il son rôle ? Se sent-il entendu, consulté, respecté ?

Prise en compte des différents acteurs : des dirigeants aux syndicats, quels sont les relations et les réseaux de communication informels ?

Les baromètres d’opinion internes

Ceux-ci sont un classique de la communication interne. Ils peuvent servir à différentes fins : identifier les attentes du personnel, analyser le climat interne, etc. Dans tous les cas, ils doivent :

Être annoncés (les collaborateurs doivent être informés de sa tenue) ;

Être engageants (confidentialité des données, publication des résultats et informations sur les décisions prises en fonction des résultats).

L’étude doit commencer par une phase qualitative avec des entretiens de groupe, puis s’élargir à l’ensemble de l’entreprise via l’émission d’un questionnaire qui sera rempli, de préférence, « au cours d’une réunion consacrée à cet effet pendant les heures de travail » (p. 129).

Si cette solution n’est pas possible, vous pouvez agir :

Par téléphone ;

En réalisant des entretiens face à face ;

Via des e-sondages (par courriel, par exemple).

Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients, qui sont détaillés dans l’ouvrage. 

L’analyse du comportement des salariés

Pour que votre analyse soit fine, vous devrez prendre en compte les subtilités des attitudes des personnes. Comme Thierry Libaert et Jacques Suart le soulignent :

« Lorsque l’on arrive dans son entreprise le matin après s’être levé tôt et avoir marché sous la pluie à cause d’une grève ou d’un accident de transport en commun (…), l’esprit n’est pas tout à fait neutre à l’égard des informations de sa propre entreprise. Il convient d’en tenir compte lors des évaluations internes. » (Pilotez votre communication, p. 134)

Typologie des salariés

L’heure n’est plus à la segmentation hiérarchique (cadres, employés, etc.). Désormais, l’évaluation cherche davantage à cerner les différences en termes d’âge, d’ancienneté, de formation ou encore d’attitude.

L’évaluation des performances des outils de communication

Ce type d’évaluation est de plus en plus recherché et se décompose en deux types d’audits :

Audit des médias internes ;

Analyse du lectorat 

L’évaluation des réunions est aussi importante. L’information passe-t-elle bien ? Les participants sont-ils assidus ? Etc.

Vous pouvez aussi mesurer les consultations de l’Intranet. Quelles sont les pages les plus lues ? Qui consulte quoi, et combien ?

Accompagner le changement

Les auteurs citent des audits importants de changement réalisés dans des organismes publics (ou privatisés) tels que :

SNCF ;

RATP ;

La Poste.

Ce sont des études de longue haleine qui font appel à diverses compétences académiques : sociologie, psychologie, etc.

Autres évaluations spécifiques

Voici un tour d’horizon d’autres évaluations qui peuvent être menées au niveau de la communication interne :

Évaluation du réseau de correspondants communication ;

Audit de culture interne postfusion ;

Analyse (et renversement) d’un phénomène de démobilisation.

Utiliser les indicateurs existants

Pour réaliser vos audits internes, vous pouvez utiliser des données ou des indicateurs déjà travaillés par d’autres directions de votre entreprise ou de votre organisation. 

  1. Le mécénat et le sponsoring

Faut-il exclure le mécénat et le sponsoring de la sphère de l’évaluation ? Sont-ce des actions « gratuites », ou tout au moins sans résultat immédiat et clairement évaluable ? Les auteurs ont modifié leur position par rapport à la première publication de l’ouvrage en 2006.

Désormais, ils introduisent le mécénat et le sponsoring dans la sphère de la mesure, en donnant quelques exemples pertinents à l’appui (Institut Pasteur ou sponsoring sportif). 

Dans la suite du chapitre, les auteurs étudient 5 types d’indicateurs ou d’études à effectuer à ce niveau :

Équivalence achat d’espace ;

Notoriété ;

Identité et/ou attractivité ;

Indicateurs économiques ;

Attribution et mémorisation.

  1. L’événementiel

Salons, foires, etc. : un classique qu’il ne faudrait pas oublier à l’heure du tout numérique ! Comment évaluer ces prestations ? Thierry Liebart et Jacques Suart proposent un tableau de bord spécifique pour l’analyse de ces événements (p. 155), ainsi qu’un référentiel de base (p. 156).

  1. La communication de crise

Évaluer l’intensité de la crise afin de la diminuer, voire de revenir à la normale, est fondamental. Les entreprises doivent être attentives au contexte, afin de ne pas investir des ressources si cela n’est pas nécessaire.

Par exemple, certaines communications de crise ratées n’ont pas fait baisser le chiffre d’affaires de certaines entreprises (c’est le cas de Total, après le naufrage de l’Erika, en 1999).

La méthodologie

Si une communication de crise doit être mise en place, alors son tableau de bord devra se dessiner à partir de 3 axes :

Anticipation de la communication de crise (veille stratégique, recensement des crises potentielles) ;

Gestion de la communication de crise (pilotage matériel, pilotage stratégique) ;

Post-crise (retour d’expérience).

La construction du tableau de bord de communication de crise

Les auteurs proposent un tableau exhaustif des stratégies de reconquête de l’opinion (p. 165) qui s’appuie sur 3 objectifs :

Renforcer la proximité avec les élus ;

Répondre aux inquiétudes de l’opinion ;

Retrouver la confiance des parties prenantes.

Conclusion et perspectives

« La nouvelle étape à franchir dans la démarche de professionnalisme de la communication est, sans aucun doute, celle de la maîtrise des méthodes et des techniques d’évaluation de ses performances et de ses résultats. » (Pilotez votre communication, p. 171)

Quelles sont les pistes pour l’avenir ou les enjeux à creuser pour améliorer la pratique des communicants ? Voici les dernières recommandations ou réflexions des auteurs dans Pilotez votre communication :

Appuyer chaque campagne de communication sur l’écoute et la compréhension des autres ;

Intégration des nouvelles technologies de l’information et réflexion sur les changements qu’ils génèrent ;

Permettre le recoupement des informations afin d’améliorer la compréhension des événements ;

Prendre garde aux limites et aux excès en matière d’évaluation dans la communication ;

Mutualiser les études entre entreprises pour faire baisser les coûts de production et obtenir de meilleurs résultats.

Conclusion sur « Pilotez votre communication : évaluation, indicateurs et tableaux de bord » de Thierry Libaert et Jacques Suart :

Ce qu’il faut retenir de « Pilotez votre communication : évaluation, indicateurs et tableaux de bord » de Thierry Libaert et Jacques Suart :

Le message central de Pilotez votre communication est simple : l’évaluation peut entrer dans les directions des communications des entreprises et des organisations de toutes les tailles. Les résultats des campagnes de communication peuvent se mesurer, même si ce n’est pas toujours simple et qu’il faut donc être prudent.

L’ouvrage s’adresse à des professionnels de la communication et vise à les initier à ces questions d’évaluation en leur proposant un cadre théorique et pratique. Même si le propos est général, les exemples et les entretiens qui parsèment le document montrent que la cible est davantage la grande entreprise ou la grande organisation.

Les auteurs n’ont pas reculé devant l’ampleur de la tâche, puisqu’ils traitent de tous les aspects de la communication, depuis la presse écrite jusqu’au numérique, en passant par l’affichage. Il est possible de regretter le manque de précision sur les méthodes de communication digitale, mais la base y est. Difficile de tout intégrer quand on veut aborder autant de sujets !

Points forts :

Un bon équilibre entre la théorie et la pratique ;

Des entretiens avec des experts du domaine ;

De nombreuses adresses utiles et des références de qualité ;

Un lexique pour prendre en main les concepts de base.

Points faibles :

Un livre qui s’adresse plutôt à un public déjà spécialisé ;

Quelques passages redondants.

Ma note :

★★★★

Le petit guide pratique du livre Pilotez votre communication de Thierry Libaert et Jacques Suart

Les deux grands apports du livre Pilotez votre communication :

Savoir comment mesurer vos actions de communication

Trouver les indicateurs pertinents dans le nouveau monde numérique

Foire Aux Questions (FAQ) du livre Pilotez votre communication de Thierry Libaert et Jacques Suart

  1. Comment le public a accueilli le livre Pilotez votre communication de Thierry Libaert et Jacques Suart ?

Ce livre a été très bien accueilli par le public de par son grand succès. Ainsi, il devient un best-seller et un classique indispensable toutes les tailles d’entreprises.

  1. Quel fut l’impact du livre Pilotez votre communication de Thierry Libaert et Jacques Suart ?

Le livre Pilotez votre communication a permis à une multitude de personnes d’avoir un regard beaucoup plus lucide et posé sur la communication et ses axes et surtout comment mieux la piloter.

  1. À qui s’adresse le livre Pilotez votre communication de Thierry Libaert et Jacques Suart ?

Ce livre s’adresse aux marketeurs, aux entreprises et à ceux qui aspirent à faire carrière dans la communication.

  1. Quels sont les deux types de publicités distinctes selon les auteurs ?

La publicité produit ou service visant à vendre un produit ou u service

La publicité institutionnelle visant à vendre l’image d’une entreprise ou d’une organisation

  1. Quels sont les mesures d’audience selon les médias d’après les auteurs ?

Selon les auteurs il y a six mesures d’audience selon les médias

La presse écrite

La télévision

La radio

Le cinéma

L’affichage

L’internet

La présentation du tableau de bord vs Les types d’indicateurs ou d’études

La présentation du tableau de bord Les types d’indicateurs ou d’études

Plan de communication Équivalence achat d’espace

Choix des indicateurs   Notoriété

Mise en œuvre de l’évaluation Identité et/ou attractivité

Synthèse dans le tableau de bord Indicateurs économiques

Management de la communication Attribution et mémorisation

Qui est Thierry Libaert ?

Thierry Libaert, expert français en communication des organisations, est né à Lille en 1959. Il enseigne les sciences de l'information et de la communication à l'Institut d'études politiques de Paris, à l'Université Paris-IV (CELSA), à l'Université de La Réunion et à l'Université catholique de Louvain, où il préside le Laboratoire d'Analyse des Systèmes de la Communication d'Organisation (Lasco). Il est également actif dans divers domaines, notamment en tant que membre du Comité économique et social européen, du conseil d'administration de l'Agence française de normalisation (AFNOR) et en tant que président du comité scientifique de l'association « Communication & Entreprise ». Thierry Libaert a également exercé des responsabilités dans le domaine de la réglementation professionnelle, de la publicité et de la surveillance de l'environnement. Il est également directeur scientifique de l'Observatoire international des crises.

Qui est Jacques Suart ?

Jacques SUART, né le 15 février 1951, est un consultant spécialisé dans la stratégie de communication, la communication de crise et l'image de marque. Il est actuellement président de la société Suart Conseil, fondée en 2016. Bien que le chiffre d'affaires de la société ne soit pas divulgué, Jacques SUART accompagne les entreprises et les organisations dans leurs besoins de communication.

Il a 30 ans d'expérience dans le secteur de la communication, ayant travaillé en tant que directeur de la communication dans de grandes organisations ainsi qu'en agence. Son expérience lui permet d'aider les organisations à développer des stratégies de communication efficaces, à gérer des situations de crise et à renforcer leur image de marque.

Avez-vous lu le livre de Thierry Libaert et Jacques Suart « Pilotez votre communication : évaluation, indicateurs et tableaux de bord » ? Combien le notez-vous ?

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Thu, 07 Sep 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12558/Pilotez-votre-communication-valuation-indicateurs-et-tableaux-de-bord
La boîte à outils pour prendre la parole en public http://www.olivier-roland.fr/items/view/12545/La-bote-outils-pour-prendre-la-parole-en-public

Résumé de « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz : un manuel exhaustif pour savoir comment mesurer vos actions de communication et trouver les indicateurs pertinents dans le nouveau monde numérique.

Par Annie Leibovitz, 2023, 194 pages.

Chronique et résumé de « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz 

Préface d’Oscar Sisto

Pour parler en public, il n’est pas seulement nécessaire de bien connaître son sujet, il faut aussi se connaître soi-même. Convaincre sans savoir qui vous êtes et ce que vous voulez ? Impossible !

Pas de solution miracle ; seulement de la pratique, de l’entraînement. Vous excellerez si vous vous exercez. L’art de communiquer s’acquiert avec le temps ; heureusement, il existe des méthodes sérieuses et accessibles pour nous aider à gravir la montagne.

Ce livre en est un parfait exemple.

Prendre la parole en public - Avant-propos

« Pouvons-nous, dans notre monde actuel, échapper à la prise de parole en public ? », demande Annie Leibovitz. Il semble bien que non. Nous sommes toutes et tous des acteurs ou des actrices à un moment donné au moins de notre existence professionnelle ou privée.

Pour oser nous avancer sur la scène de la vie sociale et jouer notre rôle, nous devons vaincre certaines peurs profondément ancrées.

« La peur de parler en public est une des phobies les plus répandues avec 55 % de la population qui se disent concernés. » (Extrait de la revue Science Humaine de mars 2019, cité dans Prendre la parole en public, Avant-propos)

Le remède est en quelque sorte identique au mal : plus vous oserez vous exposer aux regards et vous exprimer en public, et plus votre peur sera maîtrisée. Plus vous vous transformerez et vous étonnerez vous-même !

Pour réussir dans cet exercice, il faut compter non seulement avec la mémoire, mais aussi avec l’ensemble du corps. Prendre la parole en public est un sport… Êtes-vous prêt à vous lancer ?

Dossier 1 : Prendre la parole en public - Quel type d’intervention ?

Vous êtes en « représentation », et cela quel que soit le type d’intervention :

Vidéo YouTube ;

Workshop;

Discours officiel ;

Etc.

Tout d’abord, Annie Leitbovits insiste sur 2 prérequis de base pour interpréter son rôle :

La réflexion (vous devez réfléchir à ce que vous allez dire, comment, etc.) ;

La création de lien avec le public (votre but est d’intégrer le public comme s’il était une personne qui vous est proche).

Outil 1 — Le discours

Ce terme est très général, puisqu’il désigne toutes « les paroles prononcées avec une certaine méthode, un but déterminé, et adressées à une assemblée » (Prendre la parole en public, Outil 1). Il peut s’agir d’une remise de prix, d’un discours politique, d’un cours magistral, etc.

Il vise à faire passer un message, une information à une assemblée relativement captive. Comment s’y prendre ? Tout d’abord, vous devrez vous poser des questions du genre :

Qu’est-ce que je veux transmettre ?

Est-ce que je veux motiver, rassurer, convaincre, faire agir, etc. (objectif) ?

Si le public devait retenir une seule phrase de mon discours, quelle serait-elle ?

Que sait le public de ce que je vais lui raconter ?

Comment organiser ma pensée ?

Etc.

Pensez aux éléments qui cadrent votre discours, comme le temps disponible, par exemple. À partir de ces informations, vous pouvez commencer à rédiger votre intervention.

Les métaphores (outil 48) pourront vous aider à donner de la couleur et à imager votre propos. C’est un élément particulièrement important pour se faire comprendre et permettre à l’auditoire de mémoriser le message.

Outil 2 — La conférence

Ici, nous sommes clairement dans le discours d’expert. Vous transmettez votre savoir à un auditoire qui est également expert ou qui, a minima, est intéressé par le sujet.

Vous êtes en position de surplomb puisque vous délivrez votre message avec autorité, en vous tenant sur une estrade ou un pupitre. Toutefois, un temps de questions/réponses peut être prévu, ce qui crée une dimension plus horizontale et participative.

Les conférences TED sont un bon exemple de ce type d’intervention. À nouveau, vous devrez réfléchir aux raisons qui vous amènent à prendre la parole, ainsi qu’au fil rouge que vous voulez développer. L’orateur doit sécuriser le cheminement de son intervention, pour lui et pour son public.

Vous pouvez, par exemple, rédiger votre conclusion dès que vous commencez à rédiger. Cela vous permettra de savoir où vous allez. Utilisez également le storytelling pour donner vie à votre récit.

Outil 3 — L’exposé

Celui-ci se rapproche des deux premiers, mais en diffère sur plusieurs points :

Ici, vous passez le plus souvent d’un travail écrit (un travail universitaire, par exemple) à une présentation orale, où vous allez hiérarchiser l’information à conserver et à délivrer selon ce mode de transmission ;

L’assistance est souvent plus restreinte que dans les deux premiers cas.

Il vise à informer, expliciter, voire à argumenter afin de convaincre votre public ou à l’amener à prendre une position par rapport à ce que vous dites.

Attention au hors-sujet : votre exposé doit être clairement lié au thème de la réunion (ou du séminaire, par exemple). Veillez également à indiquer vos sources et à exposer clairement ce qui relève des faits et ce qui relève de vos opinions ou de vos hypothèses.

Pour aller plus loin, consultez le tableau étape par étape proposé par l’auteure à la fin de cette section.

Outil 4 — Le workshop

« Un workshop est un atelier à la fois convivial et professionnel lors duquel un travail collectif est mené sur un sujet. » (Prendre la parole en public, Outil 4)

Ce format est plus participatif que les autres, puisque vous intervenez ici chacun à tour de rôle. En général, les workshops ont une fonction créative (trouver de nouvelles idées sur un thème donné) et impliquent une dimension ludique qui est absente ou quasi absente des autres types d’intervention.

Le workshop peut également servir à former des personnes en les faisant participer activement au processus de formation. Il s’agit d’un véritable travail de groupe et de co-construction de l’apprentissage.

Pour le mettre en place, vous veillerez à :

En définir les objectifs ;

Déterminer la cible et le nombre de participants.

Soignez le début du workshop, puisqu’il s’agit d’un moment clé de prise de contact où vous allez réchauffer l’atmosphère et mettre tout le monde en confiance. Annie Leibovitz propose un exercice « icebreaker » (pour briser la glace) : le bâton d’hélium.

Dossier 2 : Prendre la parole en public - Préparer son intervention

Dans ce dossier, nous allons construire peu à peu les fondations de votre prise de parole, en abordant chaque point important l’un après l’autre. Il n’y a pas de succès sans petit progrès : avancez pas à pas en suivant ces conseils et vous commencerez à mettre toutes les chances de votre côté pour faire mouche lors de votre prochaine intervention orale !

Outil 5 — Déterminer son objectif et ses intentions

« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ! » (Sénèque, cité dans Prendre la parole en public, Outil 5)

C’est le b.a.-ba de la prise de parole en public. Sans but, sans volonté de vous exprimer, à quoi bon le faire ? Si vous ne savez pas clairement pourquoi vous parlez, autant vous taire ! L’intervention publique, quelle qu’elle soit, diffère ici fondamentalement d’une simple conversation privée, au cours de laquelle on « parle » sans savoir précisément où l’on va en le faisant.

En bornant clairement votre prise de parole, en lui donnant une finalité clairement exprimée, vous rassurerez votre auditoire et l’inciterez à vous suivre.

Pour ce faire, réfléchissez à votre objectif. Voulez-vous :

Convaincre ?

Informer ?

Sensibiliser ?

Persuader ?

Entraîner à l’action ?

Attention : Si vous n’êtes pas vous-même habité par votre parole, vous aurez beaucoup plus de mal à faire passer votre message. Ce n’est certes pas impossible, mais plus compliqué.

Outil 6 — Structurer son intervention

Une fois l’objectif établi, vous devrez construire votre intervention en vous appuyant sur les contraintes qui vous sont données (en particulier de temps). Il n’y a pas de plan tout fait, mais il existe quelques « points de passage obligés » et quelques modèles qui peuvent vous aider à structurer vos idées.

Les points de passage obligés sont l’introduction et la conclusion. Vous ne pouvez y échapper. Pourquoi ? Parce qu’ils vous permettent de créer le fil rouge de toute votre prise de parole et de le rappeler à la mémoire de votre public.

Le développement suit quant à lui des chemins variés, mais doit toujours être construit de façon cohérente en fonction de vos différentes idées (dans l’idéal, pas plus de trois). Vous pourrez préparer un argumentaire précis grâce à l’outil 42. Les visuels, les citations et les métaphores renforcent votre point de vue et clarifient votre propos tout au long du développement.

À la fin de cette section, Annie Leibovitz fournit une « fiche conducteur » ou « synopsis » très utile qui reprend et détaille, en un seul tableau exhaustif, les trois parties de votre intervention :

Introduction ;

Développement ;

Conclusion.

Outil 7 — Éviter les pièges de langage

Attention à la « propreté » de votre langage ! Vous ne voulez pas créer des réflexes négatifs qui nuisent à la transmission de votre message. Adapter son langage, créer un discours dynamique et aéré : voilà une bonne manière de fluidifier l’échange.

Commencez donc par supprimer les mots inutiles de votre intervention, tels que les habituels :

« Pour le coup » ou « du coup' (très à la mode) ;

« En fait » ;

« Voilà » ;

« Genre » ;

« En vrai » ;

« Après » ;

Etc.

Mais aussi les expressions négatives et les mots malheureux, tels que (pêle-mêle) :

« Pas du tout » ;

« Vous n’y êtes pas » ;

« Vous n’avez pas d’autres questions ? » (et toutes les interrogations négatives) ;

« Toujours/Jamais/Ils sont tous… » ;

« On » (manque d’affirmation de soi).

Pour nettoyer vos propos et ne pas retomber dans l’erreur, pensez à vous entraîner en répétant les mots les plus importants de votre intervention.

Souvent, l’usage de la première personne du pluriel (« nous ») est également indiqué pour créer un sentiment de proximité avec le public ; utilisez le « vous » lorsque vous voulez vous adresser directement à l’auditoire.

De façon générale, visez plutôt :

La compréhension et la tolérance ;

L’optimisme ;

L’adaptation et la personnalisation des propos ;

La valorisation et l’affirmation ;

La confiance en vous ;

L’effet de certitude ;

La concision et le concret.

Outil 8 — Anticiper la logistique

Les détails d’organisation ne doivent pas être laissés pour la fin. L’anticipation des contraintes est essentiel pour ne pas être perdu et surpris en dernière minute. Vous serez plus confiant si vous avez pris le temps de vous adapter aux conditions particulières de votre prise de parole publique.

Par exemple, il est bon de pouvoir visiter la salle où vous allez vous exprimer. Il est également utile de vous assurer que les dispositifs numériques ou autres que vous utiliserez pour prendre la parole sont en bon état de marche. Le son est-il correct ? Vérifiez ce point si possible également.

Enfin, configurez les sièges et réfléchissez votre position dans l’espace en fonction du type d’intervention.

Outil 9 — Façonner sa mémoire

Il est possible d’améliorer sa mémoire. Et c’est fondamental pour prendre la parole en public ! Pourquoi ? Car cela vous garantit :

Une meilleure transmission de l’information ;

Une baisse du niveau de stress ;

L’augmentation de votre confiance en vous.

Il existe différentes méthodes d’apprentissage et de mémorisation. L’auteure propose une méthode 8 temps. La voici !

Se détendre et se concentrer ;

Réfléchir à son objectif et aux idées clés ;

Recopier son texte ;

Se déplacer dans l’espace au moment de le mémoriser ;

Répéter, répéter… et répéter encore ;

Enregistrer son texte et l’écouter de temps à autre ;

Visualiser votre performance en mode « réussite » (la PNL aide beaucoup pour cela) ;

S’autoriser à improviser (voir l’outil 44).

Dossier 3 : Apprivoiser son trac

Le trac est « un sentiment d’insécurité qui résulte de la prise de conscience d’une situation inconnue, ressentie comme dangereuse » (cité dans Prendre la parole en public, Dossier 3). Bref, dans ces moments, peur et incertitude nous étreignent.

Il y a toutefois des outils pour le contrôler et maîtriser ses effets. Sachez toutefois que vous ne vous en libérerez pas complètement. En fait, il est beaucoup plus utile de « vivre avec » et de le transformer en énergie positive.

Eh oui, le trac peut vous servir, puisqu’il vous procure l’énergie intellectuelle et physique dont vous avez justement besoin !

Avant la prestation

Outil 10 — L’acceptation de soi

Être soi-même, c’est-à-dire être conscient de qui vous êtes, vous aidera à aller de l’avant. Regardez-vous avec honnêteté et bienveillance. C’est le meilleur moyen de vous calmer et de reprendre confiance en vous.

Pour vous accepter, pensez à :

Avoir conscience de votre insatisfaction et la ressentir ;

Apprendre à dire « oui, c’est OK » ;

Se focaliser sur l’instant présent ;

Apprivoiser le pire ;

Vous détacher du poids du passé (d’après Christophe André, repris dans Prendre la parole en public, Outil 10)

Pour aller plus loin sur le chemin de la bienveillance, Annie Leibovitz vous propose une auto-évaluation en fin de section.

Outil 11 — Les leviers de motivation

Repérer ce qui vous motive à prendre la parole en public va vous aider à fournir une meilleure prestation. Il y a, quelque part, quelque chose qui vous « fait envie » dans le fait de prendre la parole. Quel est votre besoin ? Trouvez-le !

Pour partir à la recherche de votre motivation :

Lancez-vous des défis et fixez-vous des objectifs ;

Positivez ;

Allez-y étape par étape, sans procrastiner ;

Échangez avec d’autres au sujet de vos doutes.

La motivation est intrinsèquement liée à l’idée que nous sommes capables de faire les choses et que nous avons prise sur elles. En sachant que nous pouvons agir, nous retrouvons le plaisir de nous développer et de nous mouvoir dans le monde.

Outil 12 — Relativiser

La pensée positive invite les individus à modifier leurs « croyances » ou leur « système de pensées » pour renouveler leur monde intérieur. Nous pouvons changer de regard sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure.

L’auteure propose plusieurs pistes pour y parvenir. Si ce thème vous intéresse, il serait également très pertinent de vous reportez à la chronique de ce guide pratique : Exercices de PNL pour les Nuls, un ouvrage beaucoup plus complet sur le sujet.

Outil 13 — Éviter le scénario « catastrophe »

Le scénario catastrophe est l’enchaînement de pensées négatives qui vous place dans une situation d’échec prévisible. C’est comme une boule de neige… Ou une prophétie autoréalisatrice.

Pour y échapper, la pensée positive et la relativisation sont nécessaires (outil 12). Annie Leibovitz suggère aussi de pratiquer le dessin projectif, qui consiste à travailler la partie droite du cerveau (créativité, symbole, etc.) afin d’ouvrir votre imagination vers le futur en parcourant différents possibles.

Une méthode de dessin projectif est proposée dans la section. L’auteure prévient : si vous vous trouvez ridicule au début, c’est normal ! Mais ne perdez pas patience ni espoir : « plus vous pratiquerez, plus cela vous paraîtra naturel et efficace », rassure-t-elle.

À la fin du chapitre, vous retrouverez également l’expérience de Florence, Cheffe de projet informatique, professeure d’université et infopreneuse, qui a réussi à vaincre sa peur « catastrophique » de parler en public grâce à un travail sur ses émotions.

Outil 14 — Visualiser son succès

Cette technique largement utilisée par les sportifs de haut niveau et par les artistes peut vous aider à vaincre l’immobilité causée par le trac. Elle vous permet d’améliorer vos chances de réussite et de mémorisation grâce à la projection — via l’imagination — de ce qui va se passer.

« La visualisation est une présence à soi dans un espace-temps riche en “possibles”. Lorsque vous visualisez, votre inconscient vous envoie vers ce que vous imaginez et reçoit cette vision comme une réalité, comme si vous l’aviez vécue, avec tous vos sens, et que vous aviez créé des images positives de réussite. » (Prendre la parole en public, Outil 14)

Vous pouvez pratiquer la visualisation plusieurs fois avant la prise de parole en public. Pensez également à écrire ce que vous imaginez durant les sessions, afin de l’ancrer encore davantage dans la mémoire.

Un exercice vous est proposé en fin de section : « Inventer le film de sa victoire ». Une présentation stressante ? Une audition pour le job de vos rêves ? Passez-vous le film de votre intervention en mode « réussite » pour gagner en confiance !

Outil 15 — Ses points forts et ses ressources

Être honnête envers soi-même et s’accepter (outil 10), cela passe aussi par la reconnaissance et l’acceptation de ses points forts et de ses ressources internes. Vous avez des qualités, des compétences, des talents qui vous rendent unique et capable de réaliser vos objectifs.

Commencez par en faire une liste. Quelles sont vos 10 réussites majeures en matière de vie personnelle et professionnelle ? Fiez-vous à votre jugement et aux émotions positives ressenties et vécues lors de ces événements.

Ensuite, prenez le temps de créer des phrases affirmatives qui vous correspondent. Par exemple : « Je suis déterminée (parce que + expérience passée) ».

Vous pouvez aussi recueillir les opinions de personnes proches et de confiance. Mais surtout, évitez à tout prix les manipulateurs pour ce genre d’exercice !

Outil 16 — Apprivoiser ses émotions

« Les émotions sont des indicateurs qui servent notre intérêt, même si elles nous procurent parfois un sentiment désagréable. » (Prendre la parole en public, Outil 16)

Pour apprendre à apprivoiser les émotions, vous devez d’abord apprendre à les reconnaître dans leur singularité. La peur n’est pas la colère, et la joie — bien sûr — n’est pas la tristesse. Ces deux-là s’opposent plutôt et, pourtant, elles sont toutes nécessaires à notre bon fonctionnement.

Vous pouvez autoévaluer vos émotions en vous immergeant dans une situation passée et en analysant les causes de l’émotion, souvent cachées dans des besoins non satisfaits et des pensées/croyances particulières.

Outil 17 — Dépasser ses peurs

« J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à la vaincre. » (Nelson Mandela, cité dans Prendre la parole en public, Outil 17)

À nouveau, le meilleur conseil à donner face à la peur de parler en public est de comprendre le mécanisme de cette émotion et d’apprendre à l’accueillir (et à la dépasser) avec bienveillance, patience et curiosité.

Voici les étapes proposées par Annie Leibovitz pour en finir avec la peur (de monter sur scène, par exemple !) :

Accepter la peur ;

La vivre en pleine conscience ;

Engendrer des émotions positives ;

Imaginer physiquement la peur et — surtout — son contraire pour que cette nouvelle émotion remplace la précédente.

Outil 18 — Faire face au syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l’imposteur se décompose en 3 impressions principales :

Incapacité à s’attribuer sa réussite ;

Sentiment de tromper son entourage ;

Peur d’être démasqué.

Voici quelques exemples de pensées parasites qui signalent la présence du syndrome de l’imposteur :

« Suis-je vraiment légitime pour accomplir ce travail ? »

« Je ne vais pas y arriver, ça me stresse ! »

« Tout le monde va se rendre compte que je suis plein de vide… »

« Il va falloir que je renonce à faire autre chose en ce moment, il faut d’abord que je termine ce travail à tout prix… »

« J’ai vraiment eu de la chance. »

« Finalement, j’ai réussi, mais je ne sais vraiment pas comment j’ai fait ! »

Etc.

Pour vaincre ce dérangeant complexe, il est utile de dissocier la réalité objective et vos impressions. Il est également utile de travailler sur ses points forts (outil 15) et, pourquoi pas, tenir un « journal des attributions » (voir p. 75).

Outil 19 — Expérimenter un nouveau « soi » !

Sortir de sa zone de confort est un grand thème du développement personnel qui peut être utile ici encore. En effet, prendre la parole en public est souvent synonyme de grand saut dans l’inconnu pour beaucoup d’entre nous.

La routine a, bien sûr, de grandes qualités. Mais en sortir aussi ! Tester de nouvelles choses est certes plus risqué que de ne rien faire, mais cela a aussi l’avantage de :

Faire grandir la liste de vos succès ;

Découvrir de nouvelles facettes de vous-même ;

Changer d’habitudes, si nécessaire.

Relever des défis, puis passer à l’action, sont les premières étapes pour sortir de sa zone de confort. Une fois l’action passée, il sera également utile de réaliser un feedback pour voir ce que vous avez appris. Est-ce que vous avez le sentiment d’avoir échoué ? Rappelez-vous, dans ce cas, qu’il n’y a pas d’échec, mais seulement un apprentissage. Ce n’est pas grave, vous ferez mieux la prochaine fois !

Outil 20 — L’assertivité 

L’assertivité est l’autre nom de l’affirmation de soi. Ici, il s’agit d’oser dire ce que vous pensez ou, plus généralement, de prendre votre place au sein de l’environnement extérieur. L’assertivité :

Garantit une meilleure santé mentale ;

Favorise les rapports francs ;

Réduit le niveau d’anxiété.

Il n’est pas question de marcher sur les pieds des autres, mais simplement de défendre ses droits et sa présence de façon honnête et courageuse, en restant toujours dans le dialogue.

Une liste de 60 questions vous est proposée en fin de section pour mesurer votre niveau d’assertivité. Faites le test !

Outil 21 — Les fiches mémo

« Avant une présentation, vous pouvez parfois avoir l’impression que vous ne savez plus rien. Il vous faut alors un moyen rapide et efficace de vous guider en quelques secondes vers la réussite. » (Prendre la parole en public, Outil 21)

Les fiches mémo sont là pour ça. Elles vous aideront à mémoriser et vous apporteront un sentiment de sécurité bienvenu. Par ailleurs, elles vous soulageront d’un poids. Une fois le contenu connu et reproduit dans vos fiches, vous pourrez en effet vous concentrer sur toutes les autres dimensions de votre intervention : posture, gestuelle, intonation, etc.

L’auteure vous propose d’ailleurs quelques fiches mémo utiles pour mémoriser certains éléments de la prise de parole en public :

Mettre en valeur une idée et faire des silences ;

Donner du rythme ;

Articuler ;

Regarder ;

Susciter l’intérêt.

Ces points seront développés dans la quatrième et la cinquième parties. Un exercice d’échauffement est également proposé à la fin de cette section.

Pendant la prestation

Outil 22 — La posture du leadership personnel

Si l’esprit influence le corps, l’inverse est également vrai. Une posture particulière peut influencer votre état d’esprit : c’est le concept de Power Posture développé par Amy Cuddy.

En vous plaçant, par exemple, dans la posture de Wonder Woman, bras légèrement pliés fermement appuyés sur les hanches, vous augmenterez votre énergie et votre confiance en vous.

Lors d’une intervention publique, veillez notamment à assurer votre posture de leadership personnel en :

Souriant ;

Vous ancrant au sol ;

Ayant des gestes « ouverts » (voir outil 40) ;

Respirant calmement.

Vous pouvez pratiquer ces exercices au quotidien. Le corps retient les gestes et les postures que vous lui faites faire et saura, par lui-même, les reproduire au moment le plus opportun.

Outil 23 — Voix et corps en cohérence avec le discours

« Une incohérence peut parfois advenir entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles que nous formulons. Ce décalage entre l’interne (notre vie intérieure) et l’externe (ce que nous montrons à l’extérieur) revient à se sentir “débordé(e)”. » (Prendre la parole en public, Outil 23)

À l’inverse, nous nous sentons centrés ou alignés lorsque nos actions sont en phase avec nos paroles et nos pensées (ainsi que nos émotions et notre personnalité profonde). Cet état à un nom : la congruence.

Lorsque vous prenez la parole en public, cette congruence — ou son absence — se sent. Pour « incarner votre personnage » de façon la plus authentique qui soit, vous devrez notamment travailler votre posture (Outil 22 et outils des dossiers 4 et 5).

Dossier 4 : Prendre la parole en public - Se décontracter et s’entraîner

Dans les deux dossiers qui viennent (dossier 4 et dossier 5), nous allons approfondir les notions vues dans le dossier précédent en nous concentrant tout particulièrement sur les façons de préparer le corps — gestes, posture, rythme cardiaque, respiration, voix — et le mental à la prise de parole en public.

Outil 24 — Préparer son mental comme un(e) sportif (-ve)

Pour surmonter la peur du regard d’autrui, il faut apprendre à « muscler son mental ». C’est également ce que tout sportif ou toute sportive doit faire, ainsi que d’autres personnalités qui sont constamment « sur scène » (politiciens, acteurs, etc.).

La technique des ancres, tirée elle aussi de la programmation neurolinguistique (PNL), peut être utile à ce type d’entraînement.

Pour vous relaxez tout en apprenant à faire confiance à votre corps, fiez-vous également aux enseignements du Jeu intérieur du tennis, le best-seller du coaching sportif.

Outil 25 — Préparer son physique comme un(e) sportif (-ve)

Se préparer physiquement est tout aussi important que se préparer mentalement, car vous engagez tout votre corps dans votre présentation publique. Au moment de parler, vous devez avoir confiance en votre corps et être suffisamment détendu, malgré le trac. Pas de panique, cela se prépare !

Commencez par réduire les tensions en jouant avec une balle de tennis quelques minutes, en la plaçant simplement sous un pied, puis sous l’autre. Faites-la rouler pour détendre toute la chaîne musculaire.

Pour aller encore plus loin, faites des exercices de relaxation en contractant, puis en décontractant le haut du corps, plusieurs fois d’affilée.

Instaurez un rituel de « rassemblement » de vous-même qui fait suite aux exercices précédents : prenez le temps de respirer, de vous retrouver, de répéter éventuellement la première phrase de votre intervention que vous connaissez par cœur.

En plus de ces exercices, veillez bien sûr à entretenir votre physique de façon régulière, à vous hydrater, à manger et à dormir correctement.

Outil 26 — Gérer le stress

Pour éviter le surmenage et le stress face à la préparation de votre allocution, prenez le temps de vous organiser. Pour ce faire, apprenez à repérer votre rythme et à hiérarchiser les tâches en fonction de leur complexité ou de leur urgence. Une chose à la fois ! Les tâches plus difficiles seront faites aux heures où vous êtes le plus productif.

Encore une fois, veillez également à bien vous reposer : c’est essentiel pour votre mémoire et votre corps tout entier. Un sommeil « réparateur » vous protège du stress et vous rend plus résistant en cas d’attaque de panique.

De façon générale, l’amélioration de la résistance au stress vient aussi de :

Notre capacité à relativiser (outil 12) ;

La qualité de vie (voir l’outil précédent) ;

L’équilibre vie privée et vie professionnelle (ainsi que les relations sociales).

Annie Leibovitz vous invite également à faire la distinction entre :

La pression interne qu’on se donne à soi-même ;

Celle, externe, qui nous est transmise par les autres.

Analysez d’où viennent vos tensions et mettez en place des solutions là où vous le pouvez.

Outil 27 — La relaxation

La relaxation ou la connexion à soi vient de :

La posture ;

La respiration ;

L’énergie.

Un exercice de relaxation connu consiste à se coucher sur le sol (ou un tapis de yoga) et de sentir sa connexion au sol, en cherchant à peser le plus lourd possible. Vous contractez chaque partie du corps une à une, puis vous la laissez se « fondre » complètement dans le sol, en ne faisant plus qu’un avec lui.

Outil 28 — La respiration

La respiration n’est pas seulement nécessaire à la vie, elle est utile dans la vie de tous les jours pour modifier nos états de conscience : grâce à la respiration, nous pouvons devenir plus énergiques ou plus relaxés, par exemple.

Cette « prise de conscience du souffle » est essentielle lors de toute bonne préparation de prise de parole en public. Vous pouvez expérimenter la respiration abdominale 5 à 10 minutes par jour (voir p. 107-108).

Outil 29 — La cohérence cardiaque

La cohérence cardiaque permet de faire le lien entre le cœur et le cerveau par la respiration. Vous pouvez pratiquer 2 types d’exercices :

Respiration cohérente ;

Récupération des ressources.

Le principe est un peu semblable à la récupération après un effort : vous cherchez à mettre au diapason votre respiration et votre rythme cardiaque. Lorsque nous subissons une émotion forte (le trac, par exemple), notre cœur bat plus vite et notre respiration devient incohérente. L’objectif de ces exercices : retrouver la sérénité simplement en utilisant la respiration pour remettre la cohérence au niveau cardiaque.

Outil 30 — Se connecter à soi-même au quotidien

La méditation est une pratique qui a fait ses preuves. Après 2 ou 3 semaines de pratique régulière, vous devriez commencer à en ressentir les bienfaits. Est-il compliqué de commencer ? Pas du tout. Au fond, la méditation est un « rappel à soi » et une attention guidée par la respiration (outil 28).

Vous pouvez méditer partout où vous le souhaitez une fois que la technique de base est apprise. Avec un peu d’entraînement, la pleine conscience (ou mindfulness) est accessible non seulement dans les endroits de calme, mais aussi dans des situations plus troublées. Découvrez les exercices proposés dans le livre et dans les nombreuses autres chroniques du blog !

Outil 31 — Répéter, répéter, répéter

Vous pensiez que les grands orateurs avaient ça dans le sang et débitaient de longs discours sans en avoir répété un traître mot ? Détrompez-vous : s’ils sont si bons, c’est parce qu’ils savent ce qu’ils ont à dire sur le bout des doigts !

Il a été démontré que la répétition et l’imitation jouent un rôle au niveau neuronal : certaines connexions se consolident, fortifiant notre mémoire et notre aisance à parler en public.

Bien sûr, vous allez d’abord apprendre votre texte. Mais pas seulement. Vous pouvez également vous entraîner en répétant vos postures, vos intonations, vos silences, etc. Lorsque vous vous sentez prêt, demandez à quelqu’un de confiance de vous écouter et de vous faire un feedback honnête et bienveillant.

En fait, en répétant, vous allez vous corriger, mais aussi penser à de nouvelles choses et constamment améliorer votre prestation. Répéter, ce n’est donc jamais dire (ou faire) deux fois la même chose !

Dossier 5 : Prendre la parole en public - Se mettre en scène

Outil 32 — Éviter les mauvaises habitudes

Une habitude est une action que nous effectuons régulièrement de façon presque mécanique, sans y penser. Pour en changer, il faut un effort conscient. Il faut une vingtaine de jours pour modifier une mauvaise habitude, à condition de répéter la nouvelle action (la bonne habitude) et de l’ancrer pour que celle-ci remplace définitivement celle-là.

Voici certaines mauvaises habitudes de prise de parole en public que vous pouvez modifier grâce aux outils proposés dans ce manuel :

Absence de préparation du texte (structure, etc.) ;

Absence de répétition ;

Gestes parasites ;

Caractère brouillon de l’entrée en scène ;

Etc.

Outil 33 — L’« entrée en scène »

« L’entrée en scène, c’est marquer les esprits dès le début ! Réussir une intervention, un exposé, une conférence, c’est intéresser vos auditeurs et laisser une trace durable dans leur mémoire. » (Prendre la parole en public, Outil 33)

Pour créer cet effet sur votre auditoire, vous devez le capter dès le début. Or, le contenu ne fait pas tout. Prendre la parole au bon moment, avec la bonne intonation et les bons gestes : voilà le secret pour envouter celles et ceux qui vous écoutent !

Voici 3 conseils d’Annie Leibovitz :

Prendre place et accueillir l’auditoire (attendre quelques secondes avant de parler, être souriant, etc.) ;

Jouer votre rôle dès le début (en fonction d’un personnage que vous vous serez choisi) ;

Créer du suspens grâce à un effet visuel (image, slide), une métaphore ou une question (utilisez le silence à votre avantage).

Outil 34 — Le lien avec l’auditoire

Nous avons dit qu’il faut jouer un personnage. Mais ce personnage doit coller avec votre personnalité. Autrement dit : vous recherchez le naturel et l’authenticité tout en vous préparant du mieux possible. C’est comme cela qu’un lien solide s’établira avec votre auditoire.

Pour approfondir ce lien, vous pourrez, selon les circonstances :

Vous adresser directement au public ;

Parier sur l’effet « miroir » (regarder dans les yeux pour transmettre les émotions) ;

Raconter des anecdotes ;

Faire vibrer la corde sensible ;

Vous exprimer avec enthousiasme.

Outil 35 — Trouver sa voix

Votre voix est « l’ambassadrice de votre état » émotionnel. Nous avons vu plus haut des techniques pour contrôler vos émotions, via la respiration notamment. La voix se travaille aussi pour elle-même, par une sorte de gymnastique musicale. Pensez à votre voix comme à une « palette de couleurs » avec laquelle vous pouvez peindre votre intervention dans les tons de votre choix.

Le timbre (ou spectre vocal) ne varie pas et vous caractérise en tant qu’individu. Il rend votre voix unique. Vous pouvez par contre en modifier :

L’intensité ou volume ;

L’intonation (du grave à l’aigu) ;

Le débit (rapidité) ;

Le rythme (silences, succession de phrases courtes et longues, etc.) ;

L’articulation (clarté des sons).

Anne Leibovitz vous propose quelques exercices pratiques en fin de section pour soigner votre articulation et jouer avec les « résonateurs ».

Outil 36 — Le rythme et la mélodie

Le rythme et la mélodie vous aideront à garder votre auditoire attentif. À éviter : le ton monocorde qui endort tout le monde ! Donner de la vie et du relief à vos messages est possible en jouant sur :

Le phrasé (découpage du discours) ;

La bonne vitesse ;

La ponctuation (écrite et orale) ;

L’utilisation du silence ;

La répétition ;

Le découpage des mots ;

Etc.

Outil 37 — Les silences

Les silences vous permettent de respirer, mais aussi de donner du rythme à votre intervention ou à insister sur une idée. Contrairement à ce que l’on croit souvent, il n’y a donc aucune raison de les bannir !

Lorsque vous inspirez, n’ayez pas peur de prendre 3 secondes de pause. Cela permet à votre public d’intégrer l’information que vous venez de lui transmettre.

Choisissez aussi des silences plus longs lorsque vous voulez créer une rupture ou insister sur une idée. Pensez enfin à garder un bref moment de silence après une question du public, si ce que vous allez répondre vous semble particulièrement important.

Et souvenez-vous :

« Le but n’est pas de remplir l’espace par des mots mais d’établir un lien, d’intéresser et de convaincre vos auditeurs. » (Prendre la parole en public, Outil 37)

Outil 38 — L’impact par le regard

Regarder son public permet d’en faire un partenaire : la parole devient plus interactive et empathique. De plus, en vous mettant au contact des autres, vous pouvez « prendre le pouls » de la situation en direct.

À contrario, ne pas regarder peut être mal interprété par votre auditoire : manque de confiance, indifférence, absence de préparation, etc.).

Agissez en ce sens dès le début de votre intervention : regardez de façon bienveillante et souriante pour souhaiter la bienvenue. Au moment de parler, trouvez une personne accessible et regardez-la. Mais pas trop longtemps ! Changez en alternant les distances (premier rang, troisième, etc.).

Si la salle est grande, alors décomposez le public en 3 parties que vous considérerez comme trois personnes :

Côté droit ;

Milieu ;

Côté gauche.

Apprenez également à manier le regard avec le silence (outil 37), par exemple lorsque vous changez de sujet ou que vous voulez marquer une idée forte.

Outil 39 — La posture et l’espace

Pour soigner votre posture et maîtriser l’espace, vous devrez être ancré dans le sol et ne pas avoir peur d’occuper les lieux. Pour vous enraciner, imaginez un arbre et descendez votre centre de gravité. Le haut du corps doit être souple pour laisser passer le souffle.

Vos pieds seront légèrement espacés l’un de l’autre pour vous donner de la stabilité. Si vous devez vous déplacer, veillez à conserver tout l’auditoire dans votre champ de vision. Conservez également le pouvoir sur votre corps en anticipant le mouvement. Pour cela, utilisez le regard et le silence.

Un test d’auto-évaluation vous est proposé en fin de section : 12 questions vous aideront à déceler les axes d’amélioration de votre posture.

Outil 40 — La gestuelle

Pour compléter l’outil précédent, vous devrez apprendre à contrôler vos gestes. Les mains, surtout, disent beaucoup ! Et les bras suivront, si vous les laissez faire…

Il n’y a pas vraiment de règles précises, même s’il existe quelques codes ou types de gestes :

Énumératif : vos doigts indiquent le chiffre ou le nombre que vous évoquez ;

Indicatif : lorsque vous voulez montrer quelque chose au public (via un visuel, notamment) ;

Métaphorique : quand vous voulez donner de la force à une idée (en ouvrant les bras).

Les gestes dits « parasites » manifestent un blocage. Ils doivent être évités au maximum. Souvenez-vous : donnez la liberté au haut du corps, tout en vous ancrant avec vos pieds dans le sol. Progressivement, vous apprendrez à doser vos gestes de façon naturelle. Le tour sera joué !

Dossier 6 : Vitaliser sa communication

Dans ce dossier, l’auteure nous donne une foule d’astuces pour donner encore plus de cachet à nos prestations orales. Elle décompose ses conseils en 2 temps :

Ceux qui concernent la structure de la prestation ;

Ceux qui concernent le déroulé de notre intervention.

La structure

Outil 41 — Planter le décor

La rédaction de l’introduction compte, mais ce n’est pas tout. Vous devez au préalable gérer votre entrée en scène (voir plus haut) afin de donner le ton de votre intervention et en poser le cadre. C’est cela, planter le décor : faire savoir à votre public que vous êtes là, confiant et enthousiaste, et que vous allez commencer.

Il conviendra peut-être de commencer par quelques mots de bienvenue ou de remerciement, avant de vous présenter (cela dépend du contexte).

Vous devrez ensuite veiller à présenter votre sujet de façon claire, avec une phrase d’accroche qui l’interpelle, tout en expliquant ce qui vous a amené à parler de ce thème : c’est l’introduction. Vous la terminerez en présentant les éléments que vous allez développer dans la suite en titillant leur curiosité.

Pour être plus efficace, vous pouvez utiliser un visuel de type slide, vidéo ou même un objet que vous transportez avec vous. Plus le visuel est fort et en rapport avec le sujet, plus il accrochera l’intérêt de votre auditoire.

Dans les situations de réunions en groupes restreints de 20 à 30 personnes environ, vous pourrez jouer sur les effets d’annonce pour créer un fil rouge et ainsi aider les participants à s’y retrouver et à rester concentrés.

De nombreux exemples d’accroches sont proposés à la fin de la section.

Outil 42 — Développer son sujet

Lorsque vous développez votre sujet, vous avez tout intérêt à faire usage de la rhétorique. Pourquoi ? Pour argumenter de façon percutante et mettre toutes les chances de votre côté. Parmi les conseils donnés par Annie Leibovitz au sujet des arguments, retenez en particulier :

Qu’il vaut (beaucoup) mieux peu de bons arguments qu’une litanie d’arguments faibles, ou pire, inutiles ;

Que vous devez toujours viser la clarté ;

Et le plus important, que vos arguments soient sélectionnés en fonction de votre auditoire.

Vous gagnerez notamment à transformer les caractéristiques techniques de votre argumentation en avantages pour votre public. Il doit ressentir ce que vous lui proposez comme un bénéfice. C’est, en tout cas, une marche à suivre si vous voulez emporter son adhésion.

Outil 43 — Répondre aux questions de l’assemblée

C’est souvent un moment redouté. Vous avez peur de tomber dans un piège, de manquer de répartie ou de vous emberlificoter les pinceaux. Comment se sortir de l’épreuve des questions posées par le public ?

Rappelez-vous les 5 C de la performance réussie :

Calme ;

Concentration ;

Confiance ;

Créativité ;

Combativité.

Concrètement, il y a plusieurs façons de procéder. Vous pouvez par exemple répondre aux questions une à une ou répertorier toutes les questions par thèmes, puis répondre en une fois. Cela dépend souvent de la situation (conférence de presse, défense de thèse, etc.).

Veillez à laisser la personne poser sa question jusqu’au bout et incitez-le même à vous en dire davantage si nécessaire. Ensuite, dirigez votre réponse à l’ensemble du public.

Dans tous les cas, montrez-vous confiant et n’hésitez pas à reformuler une question ou à demander un éclaircissement lorsque vous ne comprenez pas ce qui vous est demandé.

Outil 44 — Gérer les imprévus et improviser

« Et si gérer les imprévus était… un jeu ? Accepter de ne pas tout contrôler et de laisser cette place à l’imprévu, c’est déjà ne pas résister et être prêt(e) à l’affronter. » (Prendre la parole en public, Outil 44)

Étrangement, l’improvisation nécessite beaucoup de préparation. C’est comme pour la sérendipité. Il faut mettre en place les conditions propices à l’étonnement et à la créativité.

En fait, ce sont vos connaissances, de vos expériences et vos compétences qui, associées à de petites astuces, vous permettront de faire mouche !

Vous pouvez donc vous exercer à l’improvisation. Comment ? En profitant de chaque occasion de la vie quotidienne pour prendre la parole et expérimenter ce qui se passe de façon ouverte, curieuse. Tentez des recettes proposées dans ce manuel et voyez ce que ça donne !

Annie Leibovitz vous propose également quelques jeux d’improvisation en fin de section et dans les annexes de l’ouvrage.

Outil 45 — La sortie de scène

La conclusion est « le » moment où vous pouvez marquer durablement les esprits et apparaître comme un bon (voire un excellent) orateur. Cette partie — elle — ne s’improvise donc pas ! Pour une prise de parole en public, apprenez-la par cœur.

Marquez par votre gestuelle, votre posture et un silence que vous allez conclure. Au niveau du contenu, revenez sur les points principaux et incitez votre audience à l’action. Enfin, pensez également à remercier votre auditoire.

À éviter :

Traîner en longueur ;

Utiliser des phrases négatives ou passéistes ;

Douter ;

Faire un « plat » (« voilà ») ;

Remercier de façon personnelle (si cela doit être fait, ce sera au début) ;

Oublier le timing de l’intervention et devoir écourter votre conclusion.

Outil 46 — Analyser sa prestation

« Pour progresser, capitaliser sur ses acquis et avoir conscience de ses ressources est indispensable. Évoluer, c’est à la fois s’entraîner et analyser puis évaluer sa prestation, avec des critères objectifs, c’est-à-dire prendre de la distance avec le rôle joué en prise de parole. » (Prendre la parole en public, Outil 46)

Pour vous aider à progresser, l’auteure propose une check list pour s’autoanalyser et préparer ses prochaines interventions. Celle-ci comprend tous les éléments (outils) vus jusqu’à présent et les regroupe en un tableau très utile.

Un point important : ne restez pas insatisfait de vos performances passées ; servez-vous vraiment de ces analyses pour orienter de futures interventions en vous focalisation sur des objectifs clairs et précis.

Le déroulé

Outil 47 — L’accroche narrative

Le storytelling sert la prise de parole. En mettant l’émotion au service de votre message, vous augmentez vos chances de succès. Pour raconter une histoire percutante à l’oral, pensez à :

Entrer dans le vif du sujet ;

Parler au présent ;

Tirer une leçon qui élève le débat ;

Inciter à l’action.

Votre histoire doit être crédible, cohérente avec le reste de votre intervention et bien préparée. Faites des essais et des répétitions pour la connaître sur le bout des doigts et la raconter en y mettant toute l’émotion, comme si vous y étiez.

Outil 48 — Les métaphores

Il en va à peu près de même avec les métaphores ou les analogies. Elles servent votre propos en créant des images qui « parlent » d’elles-mêmes à votre public. La métaphore crée du lien en dehors du raisonnement logique et s’adresse directement à nos émotions.

Pour trouver une métaphore qui corresponde à votre concept, commencez par écrire toutes les options qui vous viennent à l’esprit, puis prenez le temps de laisser aller votre créativité pour trouver des liens inattendus.

La métaphore adéquate est celle qui « résonne » dans l’imaginaire collectif que vous partagez avec votre auditoire. Sans cela, elle tombera à plat.

Outil 49 — Oser interpréter

Si nous avons peur de monter sur scène, nous avons encore plus souvent peur de « jouer un personnage ». Pourquoi ? Eh bien, car le paradoxe du jeu d’acteur est que mettre un masque nous met à nu !

Pourtant, cet exercice peut vraiment faire la différence dans une intervention orale. Entre un interlocuteur complètement cérébral et un acteur qui donne vie à ce qu’il raconte, il y a tout un monde. L’engagement du corps, surtout, est complètement différent. Et l’impact sur le public est bien plus grand.

Ici encore, gardez à l’esprit que rien n’est donné à l’avance. Vous devrez sans doute vous y reprendre plusieurs fois pour trouver le rôle qui vous convient ou la manière d’aborder un personnage précis. Il n’est par ailleurs pas question de vous transformer en comédien ! Simplement de faire passer votre vérité à un instant T.

Outil 50 — Transformer un monologue en lecture vivante

« Lire en public est tout un art. Une lecture vivante demande à jouer sur les rythmes, la voix, l’interprétation… Nous sommes nombreux à avoir tendance à nous “accrocher” au texte et parler à notre feuille plutôt qu’à notre public. » (Prendre la parole en public, Outil 50)

Il existe un code de ponctuation spécial pour la lecture vivante qui permet de savoir quand faire des pauses, élever la voix ou accélérer le rythme. Ces signes principaux sont présentés dans la section.

Si vous avez à lire un texte en public, prenez le temps de vous entraîner à voix haute en utilisant ce code.

Gardez toujours à l’esprit qu’un monologue doit être pensé comme un dialogue : agissez comme si vous vouliez discuter avec l’auditoire, afin de lui faire une confidence.

Dossier 7 : Prendre la parole en public - Gérer un workshop

Dans ce dernier dossier, Annie Leibovitz s’intéresse aux animateurs et aux animatrices de workshops. C’est un exercice particulier qui requiert une bonne connaissance du fonctionnement des groupes. Voici quelques clés pour commencer à agir.

Outil 51 — Le rôle d’animateur(-trice) workshop

L’animateur(-trice) de workshop doit être vigilant(e) à :

Ses propres attitudes ;

La dynamique du groupe ;

Les conditions de réussite du workshop ;

Les personnes dans le groupe ;

Et enfin les objectifs.

Si vous êtes animateur(-trice), vous devrez guider l’atelier en suivant une série d’étapes que vous aurez préparées à l’avance. En général, on distingue les phases suivantes :

Introduction (accueil, explications et règles) ;

Production (stimulation du groupe, prises de parole, etc.) ;

Conclusion (« débriefer » et délivrer la synthèse des travaux).

Après (envoi de la synthèse, d’un questionnaire de satisfaction).

Dans la suite de la section, l’auteure évoque une technique d’animation assez connue : la méthode Post-it.

Outil 52 — Le fonctionnement d’un groupe

Un groupe a son rythme, son existence propre. Les raisonnements qui sont tenus en groupe ne sont pas les mêmes que ceux qui sont tenus individuellement. L’individu en groupe, par ailleurs, doit être plus rapidement stimulé, sous peine de voir chuter sa créativité et son implication.

Le groupe se compose peu à peu à force des échanges et du temps passé ensemble. Le groupe s’organise à partir des premières prises de parole, et devient de plus en plus productif au fur et à mesure que le workshop se développe (si tout se passe bien).

L’animateur(-trice) supervise le travail pour s’assurer que l’énergie du groupe va dans le bon sens (bienveillance et réalisation des objectifs, notamment). Pour cela, il fait usage de techniques différentes et joue avec les contrastes : moments ludiques et moments sérieux, moments intenses et moments plus calmes, moments d’action en mouvement et moments assis, etc.

Outil 53 — Faire face aux situations critiques

Certains participants peuvent devenir agressifs, ou certains peuvent parler trop. Il faut encore compter avec les apartés qui nuisent à l’ambiance et cassent l’effet de groupe, ou encore avec les perturbations diverses qui font que vous avez un trou, que vous perdez le fil et que le workshop se disloque.

Mais il ne faut pas céder devant ces difficultés ! Relativisation, objectivation et réactivité seront vos meilleures amies pour faire face aux situations difficiles.

Faites le silence pendant au moins 3 secondes pour mettre un peu de distance avec ce qui vient de se passer et répondre calmement. Rappelez-vous aussi que vous n’êtes pas attaqué(e) en tant que personne. C’est le rôle que vous jouez qui sert de défouloir à la personne !

Conclusion sur « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz

Ce qu’il faut retenir de « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz :

 Ce livre de la collection « La boîte à outils » répond à sa promesse : donner de nombreuses pistes pour améliorer sa prise de parole en public. L’acquéreur de l’ouvrage ne sera donc pas déçu, car il y a vraiment de quoi s’amuser et travailler en parcourant les pages et les dossiers qui le composent !

Si vous n'êtes pas familier du développement personnel et de la PNL, vous découvrirez aussi certains de leurs concepts essentiels (congruence, assertivité, visualisation, etc.). Toutefois, il sera préférable de compléter votre apprentissage par d'autres lectures pour avoir une compréhension plus globale de ces domaines.

Annie Leibovitz les applique avec beaucoup de justesse pour vous aider à prendre la parole en public et devenir plus confiant lors de vos interventions. Par ailleurs, elle s’intéresse de près à la forme du discours en empruntant à d’autres courants, tels que la rhétorique, le copywriting ou le storytelling.

Finalement, c'est votre identité et votre créativité qui trouvent, dans l'exercice du discours ou de la conférence, par exemple, une manière de s'exprimer. Ne laissez pas ces occasions vous échapper… Vous n'en serez que plus fort et plus fier, une fois le moment de trac passé !

Les points fort et les points faibles du livre

Points forts :

Une foule d’outils pour vaincre sa peur et commencer à pratiquer la prise de parole  ;

Des exemples, des tableaux, des schémas pour compléter l'information  ;

De nombreuses annexes.

Points faibles :

Le livre n'aborde pas la spécificité de la prise de parole publique en « virtuel » (webinaires, vidéos YouTube, etc.). Toutefois, lire l'ouvrage ne pourra pas faire de tort à celles et ceux qui voudraient se lancer dans ce type d'aventure.

Ma note :

★★★★★

Le petit guide pratique du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz

Ce qu’il faut essentiellement pour bien parler en public dans le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public :

Se connaître soi-même

La pratique et l’entraînement au quotidien

Foire Aux Questions (FAQ) du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz

  1. Comment le public a accueilli le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz ?

Le livre a été très bien accueilli par le public. Car, il s’est rapidement imposé comme la collection business numéro des ventes avec plus d’un million d’exemplaires

  1. Quel fut l’impact du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz ?

Le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public livre des outils concrets, explicites et applicables tout de suite, Il s’agit d’un condensé de concept simple pour permettre à tous de prendre la parole en public

  1. À qui s’adresse le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz ?

Ce livre s’adresse à tout le monde sans exception, tout le monde peut être confronté à la prise de parole en public.

  1. Quels sont les avantages de l’assertivité ?

Garantit une meilleure santé mentale

Favorise les rapports francs

Réduit le niveau d’anxiété

  1. Quel est le rôle de la cohérence cardiaque ?

La cohérence cardiaque permet de faire le lien entre le cœur et le cerveau par la respiration

Les 5 C de la performance réussie vs Le rôle d’animateur workshop

Les 5 C de la performance réussie Le rôle d’animateur workshop

Calme Ses propres attitudes

Concentration La dynamique du groupe

Confiance Les conditions de réussite du workshop

Créativité Les personnes dans le groupe 

Combativité Les objectifs

Qui est Annie Leibovitz ?

Annie Leibovitz, auteur, photographe américaine contemporaine, est connue pour ses photos de célébrités. Ses photos capturent la personnalité et la vie privée de ses sujets avec un mélange de comédie et d'expressivité. Elles représentent des célébrités nues dans de somptueuses robes, recouvertes de peinture, dans des réservoirs d'eau ou des bains de lait. Elle a commencé sa carrière dans les années 1970 avec Rolling Stone et continue à contribuer régulièrement à des magazines prestigieux tels que Vanity Fair et Vogue. Influencée par Richard Avedon et Henri Cartier-Bresson, ses premières expériences photographiques pendant les vacances de son enfance ont éveillé son intérêt pour la photographie. Leibovitz, née le 2 octobre 1949 à Waterbury dans le Connecticut, a pris la dernière photo de John Lennon et Yoko Ono avant leur mort.

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Thu, 31 Aug 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12545/La-bote-outils-pour-prendre-la-parole-en-public