Olivier Roland - tagged with crativit http://www.olivier-roland.fr/feed en-us http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss Sweetcron [email protected] Un homme d’exception http://www.olivier-roland.fr/items/view/12830/Un-homme-dexception

Résumé de « Un homme d'exception » de Sylvia Nasar : la biographie de John Forbes Nash, l'un des plus célèbres mathématiciens du XXe siècle, est un véritable best-seller — ayant donné lieu au film bien connu avec Russel Crowe en tête d'affiche — et un livre à lire pour toute personne qui souhaite entrer dans la peau d'un génie et en comprendre les conflits internes.

Par Sylvia Nasar, 2002.

Titre original : « A beautiful Mind », 2002.

Note : Le livre a d'abord été traduit "Un cerveau d'exception", mais après le succès du film (tiré du livre), les nouvelles éditions ont privilégié le titre Un homme d'exception.

Chronique et résumé de « Un homme d'exception » de Sylvia Nasar

Prologue

L’histoire de John Nash est celle des relations entre créativité, rationalité et schizophrénie. Cet homme a réussi à inventer de nouvelles façons de voir le monde et de l’étudier, grâce aux mathématiques principalement. Mais il a aussi dû faire face à la maladie psychique et à l’exclusion sociale.

Sylvia Nasar évoque plusieurs anecdotes significatives dans le prologue. Par exemple, lorsque l'un de ses collègues mathématiciens lui demande : « Comment avez-vous pu, vous, un mathématicien, un homme voué à la raison et aux preuves logiques… comment avez-vous pu croire que des extraterrestres vous envoyaient des messages ? Que vous avez été recruté par des êtres venus du fin fond de l'espace pour sauver le monde ? Comment…? », John Nash lui répond :

«Parce que mes idées sur ces êtres surnaturels me sont venues de la même manière que mes idées de mathématiques. Je les ai donc prises au sérieux. »

Cette courte histoire montre que, pour lui, il n'y avait pas de frontière claire entre son génie mathématique — qui consiste à créer des idées mathématiques neuves, c'est-à-dire à faire des liens originaux et pertinents qui surprennent et soient utiles à ses collègues — et sa folie.

Entrons maintenant, si vous êtes prêt, dans le détail de son existence…

Première partie — Un cerveau d'exception

Université de Princeton, États-Unis.

Bluefield (1928-1945)

En 1924, John Nash Sr. et Virginia Martin se marient dans le salon de leur maison à Bluefield, en Virginie-Occidentale.

John, conservateur, sérieux et profondément préoccupé par les apparences, souhaite que tout soit très correct. Ingénieur électricien, il aime la science et la technologie et a un esprit vif.

Virginia, une femme vitale avec un esprit moins rigide que son mari réservé, avait autrefois été une enseignante passionnée, quittant sa profession pour épouser John.

Le 13 juin 1928 naît leur premier enfant, John Nash Jr. Solitaire et introverti dès son plus jeune âge, John Nash évite la compagnie des autres enfants, préférant lire et expérimenter dans sa chambre.

Ses parents encouragent ses études mais veulent aussi qu'il soit plus sociable, le poussant autant socialement qu'académiquement.

À l'école, bien qu'intelligent, Nash refuse les méthodes préférées de l'enseignant en mathématiques, démontrant souvent des solutions élégantes en quelques étapes. Peu populaire parmi ses camarades, il est perçu comme étrange, arrogant et distant.

Obsédé par l'invention de codes secrets, il aime aussi faire des farces parfois cruelles. Après le lycée, le jeune garçon obtient une bourse pour étudier au Carnegie Institute of Technology, dans l'intention de devenir ingénieur comme son père.

Au Carnegie Institute of Technology (Juin 1945 — juin 1948)

À Carnegie, le désir de John Nash de devenir ingénieur cède rapidement la place à un intérêt croissant pour les mathématiques. Au cours de son premier semestre, il abandonne l'ingénierie pour se concentrer sur la chimie, mais il éprouve des difficultés en raison du manque de rigueur dans les cours de mathématiques.

Ses professeurs reconnaissent son immense potentiel en mathématiques et le persuadent de se spécialiser dans ce domaine.

Bien qu'excellent dans ses études, le jeune homme reste impopulaire et socialement maladroit. Après avoir révélé son attirance pour les hommes, cela s'aggrave et il devient la cible de remarques homophobes.

Bien qu'il échoue à une compétition nationale de mathématiques, Nash est accepté à Princeton, mais son inadaptation sociale devient singulièrement visible et problématique lors d'un job d'été qu'il effectue à la marine en 1948.

Le centre de l'univers (Princeton, automne 1948)

Fondée en 1746, Princeton n'était pas considérée comme une institution académique particulièrement respectable au début du XXe siècle. Sa réputation demeurait limitée et elle manquait surtout de talents scientifiques reconnus.

Cela reflétait la défaillance générale des universités américaines de l'époque, à la traîne par rapport aux universités européennes et à leurs progrès révolutionnaires en mathématiques et en physique, portés par des figures comme Albert Einstein et David Hilbert.

Cependant, d'importants dons des Rockefeller et des Bambergers allaient bientôt changer la donne. Grâce à l'argent de ces mécènes venus du monde industriel, Princeton (et d'autres) peuvent établir des chaires de recherche pour attirer des talents européens.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des financements gouvernementaux et militaires affluent également. L'armée et le gouvernement reconnaissent le rôle décisif des mathématiques dans la planification tactique et le développement de la bombe atomique.

Le conflit mondial, en d'autres termes, a "enrichi et revitalisé les mathématiques américaines".

À l'arrivée de John Nash à Princeton en 1948, il découvre un centre des mathématiques américaines, imprégné d'optimisme et où les étudiants se considèrent comme faisant partie d'une "grande révolution intellectuelle".

L'école du génie (Princeton, automne 1948)

À Princeton, le jeune mathématicien et ses camarades rencontrent le président du département de mathématiques, Solomon Lefshetz. Il affirme qu'ils devront travailler dur pour répondre aux exigences de l'université, décrivant Princeton comme un endroit "où de vrais mathématiciens font de vraies mathématiques".

Il insiste sur l'apparence en déclarant: "Il est important de bien s'habiller" et exige qu'ils se fassent couper les cheveux chez un coiffeur de Princeton. Malgré son accent sur les apparences, le directeur valorise "la pensée indépendante et l'originalité par-dessus tout".

Au lieu des démonstrations rigoureuses et des calculs, les étincelles d'ingéniosité sont valorisées et considérées comme bien plus significatives. Cela convient parfaitement à John Nash, car cela colle exactement à son "tempérament et style en tant que mathématicien".

Autour d'un thé formel dans le Fine Hall de Princeton, étudiants et professeurs se rencontrent pour débattre, discuter d'idées, faire des potins et analyser les mathématiques. Dans une atmosphère à la fois compétitive et amicale, les idées circulent et de nouvelles théories s'épanouissent.

C'est une "serre mathématique" qui donnera bientôt à Nash le "contexte émotionnel et intellectuel dont il avait tant besoin pour s'exprimer".

Génies (Princeton, 1948-1949)

À Princeton, John Nash prospère, bénéficiant d'un environnement qui lui permet de s'engager dans les mathématiques à sa manière, avec ses propres méthodes.

Un après-midi en 1948, Kai Lai Chung, un instructeur de mathématiques, regarde par la porte habituellement verrouillée de la salle des professeurs et voit Nash étendu sur le dos sur une grande table en désordre, "parfaitement détendu, immobile, visiblement perdu dans ses pensées, les bras repliés derrière la tête".

Un tel comportement est loin d'être inhabituel pour John Nash, qui passe "la plupart de son temps, semble-t-il, simplement à réfléchir. Il se couche sur les bureaux, glisse dans les couloirs avec "l'épaule fermement pressée contre le mur", emprunte parfois des vélos et les fait tourner en "cercles concentriques de plus en plus petits". La plupart du temps, il marmonne ou siffle distraitement.

Ce n'est pas seulement l'approche immersive et absente de John Nash qui le distingue, mais toute son approche des mathématiques est originale et stimulante. Il trouve toujours des solutions par ses propres chemins, évitant les méthodes habituelles pour se fier à son intuition.

Pour maintenir son indépendance intellectuelle, John Nash :

Ne lit pas beaucoup (pour ne pas être trop influencé) ;

Ne s'attache pas à des cours ou des professeurs trop longtemps ;

Récupère des informations et les reconstruit "à sa manière".

Même ses camarades, pourtant eux-mêmes excentriques, le considèrent comme étrange et distant. Certains membres du corps enseignant acceptent sa bizarrerie, tandis que d'autres le trouvent insupportablement obtus et précoce.

Jeux (Princeton, printemps 1949)

John von Neumann, un brillant polymathe et conférencier à Princeton, entre dans la salle commune de mathématiques et voit deux étudiants jouer à un jeu avec des pions placés dans des emplacements hexagonaux sur un plateau de jeu en losange.

Lorsqu'il demande aux étudiants ce qu'ils font, ils lui disent qu'ils jouent à "Nash". Dans les années 1930, les professeurs européens introduisent la tradition de jouer à des jeux à Princeton, tels que Kriegspiel et Go, très populaires parmi les étudiants lors de la première année de John Nash.

John Nash y participe souvent avec une approche "exceptionnellement agressive", révélant sa "compétitivité naturelle et son esprit de surenchère". Il ne se contente pas de jouer, mais invente un jeu appelé 'Nash', un jeu à somme nulle pour deux personnes, sans hasard, basé uniquement sur la stratégie.

Le jeu devient très populaire et est régulièrement pratiqué dans la salle commune.

John Von Neumann (Princeton, 1948-1949)

Là où de nombreux mathématiciens remarquables de l'époque sont retirés et maladroits, John von Neumann est perçu comme plutôt séduisant. En fait, il est "universellement considéré comme le mathématicien le plus cosmopolite, polyvalent et intelligent" du XXe siècle.

La carrière de von Neumann comprend de nombreux rôles, tels que "physicien, économiste, expert en armes et visionnaire de l'informatique". Ses capacités de mémoire, de calcul mental et de connaissances générales, associées à sa manière parfois froide et directe, ont conduit les gens à plaisanter en disant qu'il est "vraiment un extraterrestre qui a appris à imiter parfaitement un humain".

Pendant la guerre, John von Neumann a co-écrit le texte très significatif "The Theory of Games and Economic Behavior" et a proposé une méthode pour déclencher la bombe atomique, créditée d'avoir raccourci le temps nécessaire au développement de la bombe d'environ un an. En 1948, il est un chercheur respecté à l'Institute for Advanced Studies de Princeton.

La théorie des jeux

En 1928, John von Neumann rédige un article sur "la théorie des jeux", suggérant que l'étude des jeux pourrait offrir des éclairages en économie. En 1938, avec le professeur Oskar Morgenstern, il développe cette théorie dans l'ouvrage novateur The Theory of Games and Economic Behavior.

Le livre attire l'attention du public et reçoit même une critique dans le New York Times. Beaucoup d'étudiants de Princeton le surnomment "la bible". Toutefois, les économistes professionnels gardent leurs distances, estimant que le livre ne tient pas ses promesses audacieuses.

Bien qu'il reconnaisse son "innovation mathématique", John Nash critique également les mérites du livre. Il remarque qu'une grande partie de la théorie "semble avoir peu d'applicabilité en sciences sociales", car elle se concentre sur des "jeux de conflit total" qui ne se produisent pas souvent dans des scénarios économiques réels.

Le jeune étudiant montre également que la discussion des jeux à plus de deux joueurs ne "prouve pas qu'une solution existe pour tous ces jeux" et que l'analyse des jeux à somme non nulle — où les gains et les pertes de chaque joueur ne sont pas équilibrés exactement par les gains et les pertes des autres joueurs —, est également incomplète. Il commence rapidement à réfléchir à des solutions à ces lacunes.

Le problème de la négociation (Princeton, printemps 1949)

Dans son deuxième trimestre à Princeton, John Nash rédige son premier article académique, intitulé "The Bargaining Problem" ("Le problème de la négociation"). Malgré une formation limitée en économie, il parvient à offrir une perspective remarquablement originale et significative dans ce domaine.

L'"idée d'échange" ou la "négociation un à un" y est centrale. Pourtant, aucune théorie n'a encore pu fournir une véritable compréhension de la façon dont les personnes engagées dans un échange se comporteront ou comment une négociation se déroulera.

Le problème central réside dans le fait que les gens ne "se comportent pas de manière purement compétitive" tout le temps. Autrement dit, ils collaborent parfois. Mais comment le prédire ? John Nash trouve une solution élégante à ce problème.

En outre, son originalité réside dans le fait qu'il a eu l'idée bien avant d'être exposé au travail de John von Neumann ou aux mathématiques avancées de Princeton. En fait, l'idée lui était d'abord venue lorsqu'il suivait son premier (et seul) cours d'économie de premier cycle à l'université Carnegie.

Non-coopération (Princeton, 1949-1950)

À l'été 1949, John Nash se plonge davantage dans la théorie des jeux. Mais avant cela, il doit consacrer l'été à préparer son examen général de fin d'études.

Une fois l'examen réussi, il retourne avec ardeur à la théorie des jeux et approche le mathématicien John von Neumann avec les prémices d'une nouvelle théorie. Lors de sa présentation, ce dernier l'interrompt. Il considère que la proposition d'un équilibre dans les jeux à plus de deux joueurs (l'apport majeur de John Nash) est "triviale".

Toutefois, tout le monde n'est pas aussi catégorique que John von Neumann. L'analyste de la théorie des jeux, David Gale, est particulièrement enthousiaste. La théorie lui semble applicable à une large classe de problèmes et les mathématiques utilisées lui semblent "très belles".

Pourtant, même le jeune mathématicien ne reconnaît pas immédiatement la véritable importance de sa théorie. C'est elle, pourtant, qui deviendra "l'un des paradigmes de base en sciences sociales et en biologie" et qui finira par lui valoir un prix Nobel en économie.

Lloyd Shapley (Princeton, 1950)

En 1950, John Nash cherche à établir des liens émotionnels. C'est à ce moment que naît son amitié avec Lloyd Shapley, un brillant mathématicien travaillant à la RAND Corporation.

John Nash exprime son admiration pour Lloyd Shapley de manière enfantine. Et parfois, cela ne passe pas. Ses blagues, notamment devant les amis de ce dernier, sont peu appréciées.

Par ailleurs, des différences de points de vue théoriques les éloignent, et leur amitié prend fin.

La guerre des têtes pensantes (RAND, été 1950)

À l'été 1950, John Nash commence à travailler à la RAND Corporation, un think tank financé par l'Air Force. L'institution a pour mission d'analyser et de résoudre le problème de l'utilisation des nouvelles armes nucléaires. L'enjeu est de prévenir la guerre avec la Russie — ou de la remporter, si la dissuasion échoue.

La théorie des jeux devient cruciale dans cette mission, propulsant cette discipline dans la pensée économique d'après-guerre grâce à la recherche de la RAND.

Bien que la paranoïa de la guerre froide soit palpable, la RAND reste étonnamment informelle, favorisant un environnement décontracté et propice à l'originalité. John Nash s'y intègre parfaitement : il déambule sans contrainte dans les couloirs, perdu dans ses pensées, souvent avec un gobelet de café vide à la main.

Toutefois, il n'est pas très populaire auprès de certains collègues qui le trouvent "absurde et enfantin", déplorant son goût pour "les blagues adolescentes" et son sifflement distrait qui agacent profondément.

La théorie des jeux à la RAND

Le travail de John Nash sur la théorie des jeux attire l'attention de la RAND. Jusqu'ici, le think thank travaillait avec l'hypothèse de John Von Neumann. Les jeux à somme nulle avec deux joueurs de ce dernier étaient réinterprétés à l'aune du "conflit total entre deux superpuissances".

Pourtant, le conflit nucléaire est loin d'être un jeu à somme nulle. La compétition doit s'allier à la coopération. John Nash introduit sa théorie de l'équilibre dans ce contexte et fournit "un cadre pour poser les bonnes questions".

L'équilibre de Nash inspire également le célèbre "dilemme du prisonnier", qui fut inventé à la RAND peu avant son arrivée. Selon cette théorie, les individus rationnels ont intérêt à collaborer plutôt qu'à rechercher leur intérêt personnel.

Ces recherches innovantes feront le succès de la théorie des jeux et la postérité de John Nash. Cependant, à la mi-1950, l'intérêt pour cette théorie diminue à la RAND.

Service militaire (Princeton, 1950-1951)

Par ailleurs, travailler dans le cadre d'un programme militaire dérange John Nash. Il se trouve engoncé, limité par les obligations liées à sa fonction. Il souhaite plutôt "avoir la liberté de se promener dans tous les domaines des mathématiques".

Pour ce faire, il décide de chercher un poste universitaire. Dans l'intervalle, il accepte un intérim à Princeton sur un projet de recherche pour la Marine.

Mais d'autres obligations l'appellent. À l'été 1950, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud et les États-Unis promettent leur soutien. John Nash craint de devoir partir à la guerre.

Ses efforts pour éviter l'enrôlement sont au moins partiellement couronnés de succès, mais il doit néanmoins réaliser son service militaire pendant plusieurs mois.

Un très beau théorème (Princeton, 1950-1951)

John Nash doit se faire une place au sein des cercles académiques. Pour se faire connaître et accroître sa réputation, il entreprend d'écrire un article visant à le faire reconnaître en tant que mathématicien pur.

Son texte est effectivement une réussite ; ses calculs sont considérés comme des mathématiques élégantes et pures. Cet article lui permet donc d'être reconnu comme un véritable mathématicien de premier plan.

Pourtant, malgré ce succès, il n'obtient pas de poste à Princeton. La raison en est sans doute que beaucoup de ses collègues le trouvent dérangeant, voire arrogant.

Finalement, John Nash accepte plutôt un poste au Massachusetts Institute of Technology, le célèbre MIT.

MIT

Le MIT est une institution historiquement dédiée à l'ingénierie. Elle a moins bonne réputation que les grandes universités où se pratiquent la physique théorique ou les mathématiques pures, par exemple. C'est pourquoi Nash se perçoit parfois comme "un cygne parmi les canards".

Néanmoins, sa présence contribue au changement de l'Institut et, grâce à lui, les mathématiques deviennent un département majeur de l'école.

Des personnalités de premier plan comme Norbert Wiener — pionnier de la cybernétique et de l'informatique, entre autres choses — et Norman Levinson, un mathématicien, l'accueillent avec bienveillance.

Garnements

Au MIT, John Nash enseigne de façon peu conventionnelle. Il adopte un style excentrique et fait beaucoup de jeux d'esprit. Ses cours, plus proches de l'association libre que de l'exposition planifiée, incluent des énigmes et des farces.

Cette originalité est valorisée dans ce milieu et permet à John Nash de se trouver des amis.John Nash ne cesse d'expérimenter et de rencontrer de nouvelles personnes. Toutefois, son caractère hautain et parfois explicitement méprisant (notamment envers les juifs) le rend détestable aux yeux de certains.

Expériences (RAND, été 1952)

À l'été 1952, John Nash fait un road trip de Bluefield à Santa Monica avec John Milnor, un étudiant diplômé en mathématiques. La bande de jeunes comprend également la sœur du mathématicien, Martha, et Ruth Hincks, une étudiante en journalisme. Le voyage prend fin quand John Nash se dispute avec cette dernière.

Les deux hommes, qui partagent un appartement temporaire près du RAND, se concentrent principalement sur leurs projets individuels. Ils expérimentent autour de la théorie des jeux et notamment des règles de coalition et de collaboration.

La relation devient toutefois tendue après que Nash a déclaré sa flamme à John Milnor.

Géométrie

Au début des années 1950, la paranoïa de la guerre froide donne lieu au maccarthysme : l'ère du soupçon à l'encontre des "espions" communistes bat son plein.

Plusieurs mathématiciens du MIT, dont Norman Levinson, sont accusés et forcés de témoigner. Ce dernier avait été membre du Parti communiste dans sa jeunesse, mais nie être resté proche de cette pensée politique.

Bien que le MIT soutienne ses employés, cet événement rappelle à tous les universitaires, y compris à John Nash, que le contrôle fait désormais partie de la vie quotidienne et que le monde qu'ils ont connu avant la guerre s'est transformé.

Deuxième partie — Vies séparées

Le poker a inspiré la théorie des jeux de Von Newman et de Nash

Singularité

Au cours de son passage au MIT, John Nash devient plus sociable et sort de sa pensée pour se frotter aux relations interpersonnelles. Comme nous allons le voir plus en détail dans les sections suivantes, il s'engage émotionnellement de façon diverse en ayant notamment :

Des relations homosexuelles ou des amitiés masculines fortes et ambigües ;

Un enfant avec une première compagne du nom d'Eleonor, qu'il abandonnera ensuite ;

Une autre compagne avec laquelle il se mariera et aura un autre enfant.

John Nash peine toutefois à répondre aux demandes d'autrui. Il comble ses propres besoins émotionnels et sexuels, mais néglige souvent ceux des autres. Orgueilleux, il estime souvent que son génie devrait suffire à les satisfaire.

Une amitié particulière (Santa Monica, été 1952)

À la fin de l'été 1952, John Nash vit l'une de ses "amitiés particulières" avec un autre homme, Ervin Thomson, âgé de trente ans et secrètement homosexuel. À l'heure du maccartisme, il est préférable de ne pas avouer trop publiquement ses orientations sexuelles.

Peu d'informations sont disponibles sur leur relation. Toutefois, elle semble significative pour John Nash, car elle marque son premier pas vers la réciprocité et l'intelligence émotionnelle. Cette relation lui permet de sortir de son isolement.

Eleanor

Lors d'une visite de routine à l'hôpital, le jeune homme rencontre une infirmière "jolie et brune" nommée Eleanor. Bien que timide et inexpérimentée sur le plan sexuel, elle est désarmée par la douceur et le charme maladroit du professeur du MIT.

Les deux amants gardent d'abord leur relation sexuelle secrète. Toutefois, lorsqu'Eleanor annonce sa grossesse, John Nash doit prendre une décision. Au départ, il semble plutôt heureux, mais cette joie est de courte durée.

La relation se détériore rapidement : Eleonor s'inquiète de l'avenir, mais le mathématicien montre peu d'intérêt pour sa situation. Malgré la naissance de leur fils, il ne la demande pas en mariage ni ne lui fournit d'aide financière.

Lorsque, finalement, John Nash suggère qu'Eleanor donne leur enfant en adoption, celle-ci se détourne de lui définitivement.

Jack

À l'automne 1952 (c'est-à-dire durant sa relation avec Eleonor), John Nash rencontre un jeune étudiant diplômé, Jack Bricker, dans la salle commune du MIT. Bien qu'habituellement dédaigneux envers les esprits moins brillants, Nash est attiré par Bricker, tandis que ce dernier est fasciné par l'intelligence et la beauté de Nash.

Leur relation, bien qu'ouverte et affectueuse, ne sera toutefois pas particulièrement heureuse. En effet, le jeune génie des maths est obsédé par son autonomie et rechigne à s'engager émotionnellement. En plus, il ridiculise son compagnon en public, puis lui avoue sa relation avec Eleanor.

La relation se détériore au point que Jack Bricker décide d'abandonner ses études supérieures.

L'arrestation (RAND, été 1954)

En 1954, John Nash passe un autre été à la RAND. Suivant ses méthodes habituelles, il passe beaucoup de temps à réfléchir à ses recherches en marchant le long de la plage ou dans le parc Palisades — souvent jusqu'à très tard dans la nuit.

Un jour, la police signale à la sécurité de RAND l'arrestation du jeune homme pour "exhibition indécente" dans ce parc — où il ne faisait pas que penser, mais pratiquait aussi le cruising (rencontre avec d'autres hommes en extérieur)…

Cela entraîne une rupture de contrat. À cette époque, l'homosexualité est vue comme obscène et dangereuse. Le climat paranoïaque de la guerre froide n'aide en rien.

Nash ne semble pas initialement perturbé par cet incident. Toutefois, celui-ci révèle la vulnérabilité de sa vie privée et l'existence de pressions extérieures.

Alicia

De retour au MIT, Nash trouve un soulagement dans ses visites à la bibliothèque musicale, où il rencontre Alicia Larde. Cette ancienne étudiante est séduite par sa combinaison de génie, de statut et de beauté naturelle. Intelligente et curieuse, elle imite ses intérêts pour attirer son attention.

Fascinée par son nouveau compagnon, Alicia décide de renoncer à ses ambitions scientifiques et vise le mariage avec lui. Mais ce dernier ne sait pas encore que faire. Il est face à de nombreux choix, tant personnels que professionnels.

Manœuvres d'approche

John Nash envisage le mariage avec une femme comme une solution possible à ses propres problèmes avec les hommes et les risques qu'il encourt. C'est avec Alicia, rencontrée au moment opportun, qu'il décide de se lancer.

Le chercheur est attiré par la jeune femme car celle-ci est intelligente, mais aussi parce qu'elle s'intéresse à lui et l'aime tel qu'il est. Mais il n'est pas très doué pour la monogamie… En effet, pendant qu'il entame cette relation, il continue à voir Eleanor et Jack Bricker (en fait, tout se passe à la même période !).

Seattle (été 1956)

Nash quitte le MIT pour assister à une école d'été à l'Université de Washington. Il espère être au centre de l'attention. Malheureusement, l'annonce de la preuve de l'existence de sphères exotiques par un autre mathématicien lui vole complètement la vedette. John Nash se sent alors petit, tout petit…

C'est néanmoins à cette occasion qu'il rencontre Amasa Forrester, un ancien camarade de Princeton, ouvertement homosexuel et très sympathique. Ils sortent un temps ensemble et John Nash garde un bon souvenir de cette relation.

Plus tard, lorsque le mathématicien est mis devant ses responsabilités de père, il accorde une pension alimentaire à Eleonor. En fait, il semble que ce soit Jack Bricker qui l'ait convaincu d'agir de la sorte pour éviter un scandale préjudiciable à sa carrière.

Décès et mariage (1956-1957)

John Nash aime la vie new-yorkaise et s'installe à New York. Il aime la vie bohème et veut vivre différemment. Toutefois, le décès de son père le confronte à nouveau à des responsabilités et à des règles qu'il méprise et rejette.

D'un autre côté, sa mère fait pression pour qu'il se marie. John Nash et Alicia se fiancent donc et organisent une petite cérémonie de mariage familiale en février 1957.

Troisième partie — Comme un feu qui couve sous la cendre

La schizophrénie de John Nash lui crée de nombreux problèmes dans la vie quotidienne.

Olden Lane et Washington Square (1956-1957)

Comme il vit à New York, John Nash visite fréquemment l'Institut Courant des sciences mathématiques de l'Université de New York. Il aime ce lieu et finit par y passer autant de temps qu'à l'Institute of Advanced Study (ISA).

Malgré l'atmosphère conviviale et les défis stimulants qu'il trouve dans ces institutions, John Nash considère avoir échoué dans ses recherches à cette époque. Il découvre qu'un mathématicien italien, Ennio de Giorgi, a prouvé un théorème sur lequel il travaillait quelques mois plus tôt.

Les méthodes non conventionnelles de Nash connaissent un certain succès. Mais il devient aussi de plus en plus obsédé par la révision de la théorie quantique ; un effort qui se révèle vain et qu'il considérera plus tard comme potentiellement lié à l'apparition de sa schizophrénie.

La fabrique de bombes

Le couple trouve, non sans difficultés, un appartement à Cambridge et commence à mener une vie conjugale classique. Malgré cette bonne nouvelle, le mathématicien reste insatisfait. Il voudrait être davantage reconnu et il s'inquiète de ne pas encore avoir une position permanente à MIT.

Il se plaint également de ne pas obtenir la prestigieuse Médaille Fields. Son travail devient pourtant de plus en plus reconnu. En réalité, il se met une pression énorme sur les épaules pour réussir ; une pression, comme nous allons le voir, sans doute excessive.

Secrets (Été 1958)

John Nash a presque 30 ans. Il est anxieux, notamment en raison de la croyance selon laquelle les meilleures découvertes mathématiques surviennent avant cet âge.

Avec cette idée en tête, il décide de se confronter à l'Hypothèse de Riemann, un problème mathématique encore irrésolu. Il passe alors fréquemment du doute et de la perte de confiance en soi à l'exaltation la plus complète.

En parallèle, John Nash développe une passion pour les marchés boursiers et l'argent. Il cherche à décoder un supposé "secret" du marché. Il demande un prêt à sa mère et commence à réaliser des investissements de plus en plus risqués.

Durant l'été, John Nash et Alicia voyagent en Europe pour leur lune de miel. Le jeune homme offre une bague trop chère à sa compagne, mais à part ça le couple est néanmoins heureux.

Des plans sur la comète (Automne 1958)

De retour à Cambridge, Alicia annonce sa grossesse. Le mathématicien se sent à la fois heureux et inquiet. Il ne sait que faire, notamment au niveau de son avenir professionnel. Il reçoit des offres de postes très intéressantes, mais préfère prendre un congé sabbatique.

À cette époque, il partage son temps entre l'IAS et l'Institut des hautes études scientifiques à Paris.

Mais il ne parvient pas à gagner en stabilité. Financièrement, il perd l'argent investi en bourse et doit rembourser sa mère. Au niveau personnel, il s'engage dans une relation ambiguë avec Paul Cohen, un homme ambitieux qui attire le mathématicien.

Certains témoins et commentateurs prétendent que c'est la relation déçue et la compétition entre Paul Cohen et John Nash qui a été la cause de son effondrement psychique.

L'empereur de l'Antarctique

Nouvel An 1958. John Nash se déguise en bébé, ce qui étonne son entourage. Mais ce n'est pas le seul événement étrange :

Il se lance dans des monologues confus ;

Fait état de croyances irrationnelles ;

Rédige des lettres insensées à des ambassadeurs ;

N'arrive plus à suivre le fil de son exposé lors de ses conférences ;

Etc.

Indubitablement, ce sont les premiers signes de la maladie mentale qui se manifestent. Comme nous allons le voir, sa santé décline rapidement et va le conduire d'hôpital en hôpital à la recherche d'un traitement.

Dans l'œil du cyclone (printemps 1959)

Alicia suspecte depuis un moment que John Nash présente des signes de détresse mentale. Il est incohérent et paranoïaque. Au début, elle attribue ces comportements au stress du travail et à la perspective d'une paternité imminente, mais les symptômes de Nash deviennent plus inquiétants.

Parmi ses comportements étranges, il menace de vider ses comptes bancaires et écrit des lettres bizarres à des institutions internationales.

Hésitant à révéler la situation par crainte des conséquences professionnelles pour son mari, elle quitte son emploi pour le surveiller. Les conseils contradictoires de psychiatres et un incident alarmant conduisent finalement Alicia à reconnaître la gravité de la situation.

Elle prend alors une décision que John Nash lui reprochera longtemps : demander son internement.

Le jour se lève à Bowditch Hall (Hôpital McLean, avril-mai 1959)

John Nash prétend être le leader d'un mouvement mondial pour la paix sous le nom de "Prince de la paix". Après une brève évaluation à l'hôpital McLean où l'emmènent des policiers, il est finalement bel et bien interné. Un diagnostic est établi : schizophrénie paranoïaque.

Sa mère, Virginia, est bouleversée. Toutefois, elle se montre incapable de soutenir Alicia. Il semble normal lorsqu'elle le visite et ne comprend pas véritablement le problème. Traité avec des médicaments et une psychothérapie intensive, il se comporte en "patient modèle".

Cependant, certains psychiatres doutent de la sincérité de son rétablissement. Finalement, l'hôpital le libère après qu'il ait fait appel à un avocat et que sa femme se soit prononcée contre un nouvel internement.

Un thé chez le chapelier fou (Mai-juin 1959)

La vie de sa compagne, Alicia, n'est pas facile.

John Nash étant à l'hôpital, elle décide de s'installer chez son amie Emma. Elle doit se défendre d'avoir fait interner son mari. Mais aussi faire face à ce dernier, qui menace de divorcer en représailles de son geste.

Bien qu'elle soit enceinte, elle met toute son énergie dans la défense de son compagnon :

"Toute son attention [est] focalisée sur une seule tâche — non pas celle d'accoucher, mais celle de sauver John Nash." (Un homme d'exception, Troisième partie)

Une fois sorti de l'hôpital, John Nash — toujours fâché contre sa femme et en proie à ses théories délirantes — décide de s'enfuir et de partir vivre en Europe.

Quatrième partie — Les années perdues

Citoyen du monde (Paris et Genève, 1959-1960)

À Paris, John Nash cherche à rompre avec son ancienne vie américaine. Il tente de renoncer à sa citoyenneté américaine, mais un fonctionnaire de l'ambassade l'en dissuade. Malgré cela, il persiste et demande le statut de réfugié en Suisse.

Après des mois de lutte et d'échecs, il est finalement expulsé d'Allemagne de l'Est et renvoyé aux États-Unis. Durant cette période, ses comportements étranges et ses idées délirantes continuent de surprendre.

Zéro absolu (Princeton, 1960)

De retour aux États-Unis, John Nash séjourne brièvement à Princeton, puis emménage avec Alicia, mais les ennuis ne tardent pas à apparaître.

Il souhaite retourner en France et prétend être lié à des affaires internationales ; il parle de paix mondiale et de gouvernement mondial. Sa femme, Alicia, réalise qu'il devra probablement être interné à nouveau.

Finalement, la police doit intervenir. Sa santé mentale exige un internement. Étrangement (ou logiquement ?), deux jours plus tôt, John Nash prédit qu'il sera emmené par les policiers.

Tour de silence (Trenton State Hospital, 1961)

Avec peu d'argent, le couple ne peut pas faire grand-chose. John Nash est placé à l'hôpital d'État de Trenton. Il dira plus tard que le traitement à l'insuline qu'il y reçoit alors a été une "torture". En outre, il vit en grande promiscuité avec d'autres patients.

Il y reste six mois. Puis il est transféré au sein de l'aile de réadaptation après que le traitement ait montré des signes de succès. Il peut enfin travailler à un article académique important et est "libéré" de l'hôpital à la fin de l'été.

Un intermède de rationalité imposée (Juillet 1961 - avril 1963)

Bien que sa récupération mentale soit considérée comme une issue positive par son entourage, John Nash ressent "un sentiment de diminution et de perte". Pourquoi ? Car il considère qu'il n'a plus accès à ce qu'il considère comme des "visions cosmiques, voire divines".

Dépendant à nouveau de la gentillesse de ses amis et collègues, John Nash obtient un modeste poste de recherche à l'IAS. Bien qu'Alicia et lui vivent à nouveau ensemble, la relation demeure tendue.

Lorsque la santé mentale du mathématicien décline à nouveau, Alicia décide d'entamer à contrecœur une procédure de divorce. Elle lui impose également de se rendre dans une clinique pour être soigné.

Le problème de l'extension (Princeton et clinique Carrier, 1963-1965)

John Nash est admis dans une clinique privée qui pratique les électrochocs et les traitements pharmaceutiques : la Carrier Clinic. Sa femme refuse qu'il reçoive davantage d'électrochocs. Il y a passé plusieurs mois.

Une fois sorti, le mathématicien vit seul et reprend son travail. Mais son comportement étrange persiste. Malgré des apparences positives, il se considère comme une "figure religieuse secrète". Après un séjour en Europe, il est réadmis à la Carrier Clinic, puis s'installe à Boston une fois le traitement terminé.

Solitude (Boston, 1965-1967)

John Nash se sent seul sans sa femme et son fils. Il voit un psychiatre et décide de prendre des médicaments, ce qui ne lui plaît guère. En effet, les médicaments nuisent à sa créativité scientifique.

Il connaît ainsi des hauts et des bas entre productivité et reprise des crises. Au printemps 1967, il devient maniaque, incohérent, paranoïaque et délirant ; il est obsédé par des nombres magiques et des conspirations internationales.

Il rencontre sa première femme avec leur fils. Mais les relations sont mauvaises, en raison de son instabilité psychologique et de son irritation face aux résultats scolaires de son fils.

Un homme seul dans un monde étrange (Roanoke, 1967-1970)

À quarante ans, John Nash paraît déjà "vieux". Il vit à Roanoke avec sa mère, erre en ville, en sifflant parfois. La plupart du temps, il reste à la maison et y tourne — littéralement — en rond. Il est complètement obnubilé par la politique et fomente des théories du complot. Il crée des codes secrets.

Terrifié à l'idée d'être hospitalisé à nouveau, John Nash est pris de colère lorsque sa sœur décide de le faire interner à nouveau après la mort de sa mère. Il rompt tout lien avec elle pendant de longues années.

Le fantôme de Fine Hall (Princeton, années soixante-dix)

John Nash est surnommé "le Fantôme" à Princeton. L'air absent, les yeux enfoncés dans des cernes creusées, il sillonne les couloirs et donne cours de façon cryptique. Lors de ceux-ci, il mélange chiffres, codes, politique, philosophie et religion. Les étudiants sont désarçonnés par un tel enseignement, qui laisse parfois à désirer, mais qui est aussi, par moment, très stimulant.

Malgré sa maladie, John Nash espère toujours rester en contact avec sa communauté. Son écriture codée pourrait être le moyen qu'il trouve, à cette époque, pour ne pas perdre pied complètement. Par ailleurs, il se sent bien dans les couloirs de l'université. Princeton est un "endroit calme et sûr" pour lui. Il peut s'y exprimer sans crainte de rejet.

En 1978, il reçoit le prestigieux prix John Von Neumann, mais n'est pas invité à la cérémonie de remise des prix.

Une vie paisible (Princeton, 1970-1990)

Dans les années 1970, Alicia et John Nash vivent ensemble tant bien que mal, malgré la maladie mentale. La santé de John Nash reste instable, mais il cherche à passer du temps avec sa femme et leur fils Johnny.

Ce dernier, doué en mathématiques, montre toutefois — lui aussi — des signes de schizophrénie. Il est hospitalisé à plusieurs reprises, mais parvient à étudier les mathématiques et obtient même un doctorat en 1985.

Cinquième partie — Le plus digne

John Nash reçoit le prix Nobel d'économie en 1994.

Rémission

John Nash retrouve un équilibre mental à partir des années 1970 et 1980. Bien qu'ils ne disparaissent jamais complètement, les symptômes de la schizophrénie diminuent progressivement durant ces années.

Cette victoire sur la maladie est liée à sa propre capacité à tenir à distance les pensées délirantes qui l'assaillent. Il parvient à se raisonner et à entretenir des relations plus saines avec cette partie de sa psyché qui lui joue des tours.

Cette amélioration lui permet de retrouver une certaine normalité dans ses interactions. Il reprend également ses recherches et se forme à l'utilisation de l'informatique.

Pendant ce temps, sa célébrité s'accroît ; il est de plus en plus cité dans des articles universitaires, principalement en économie. Mais, si son nom circule, la plupart des chercheurs pensent qu'il est mort ou en institution !

Nouveau signe important de reconnaissance : John Nash est élu membre de la Société d'économétrie.

Le prix

John Nash n'a pas fait l'unanimité ! Lorsqu'il est proposé comme candidat au prix Nobel d'économie, les membres du comité hésitent en raison de sa santé mentale. Ils enverront même un émissaire, Jörgen Weibull, pour évaluer sa personnalité.

Le comité débat par deux fois de son inclusion en tant que candidat au prix. Certains s'y opposent vigoureusement, tandis que d'autres sont ses défenseurs passionnés. D'un côté, il y a ceux qui ont connu le mathématicien dans ses pires moments ; de l'autre, il y a ceux qui considèrent avant tout ses mérites scientifiques.

Finalement, John Nash est informé qu'il reçoit le prix Nobel vers la fin de l'année 1994.

La plus grande vente aux enchères de tous les temps (Washington DC, décembre 1994)

Au même moment, Al Gore inaugure "la plus grande vente aux enchères de tous les temps" liée aux télécommunications. La particularité de cet événement est qu'il s'appuie sur la théorie des jeux et, notamment, sur l'analyse de la rivalité et de la coopération entre un petit nombre de joueurs rationnels.

C'est la preuve que les concepts développés par John Nash deviennent de plus en plus acceptés et utilisés par les mathématiciens et les économistes (qui organisent la vente aux enchères). C'est un autre type de reconnaissance : après de longues "décennies de résistance", il voit enfin sa théorie appliquée largement.

De nouveau au monde (Princeton, 1995-1997)

La vie de John Nash s'améliore financièrement après la réception du prix Nobel. Il continue à travailler à Princeton, mais ses préoccupations s'orientent toujours davantage vers sa famille ; il s'inquiète en particulier pour la santé de son fils, Johnny.

Par ailleurs, John Nash cherche également à améliorer sa relation de couple avec sa femme et l'idée d'un remariage est même évoquée.

Épilogue

Et c'est bien ce qui se produit ! Les époux Nash se remarient après 40 de mariage. John Nash se sent stable et ne craint plus les rechutes.

Le prix Nobel travaille à divers projets :

Il donne des conférences dans lesquelles il aborde, notamment, la question des troubles mentaux et de la stigmatisation des personnes qui en souffrent.

Il continue à faire des mathématiques.

Ses relations sociales s'améliorent nettement, tant avec ses collègues qu'avec ses amis et sa famille. Et finalement, l'idée que quelqu'un rédige une biographie sur lui semble lui plaire — alors qu'il la trouvait auparavant saugrenue.

Conclusion sur « Un homme d'exception » de Sylvia Nasar :

Ce qu’il faut retenir de « Un homme d'exception » de Sylvia Nasar :

Tout l'intérêt de ce livre consiste à nous faire entrer dans la peau de John Nash. Non seulement dans ses grands moments créatifs, mais aussi dans ses périodes de trouble social et psychologique. Nous apprenons beaucoup d’éléments sur sa personnalité complexe et nous nous faisons une meilleure idée de sa façon d’engendrer des idées nouvelles.

Le célèbre mathématicien qui a mis en forme une bonne partie de la théorie des jeux a bien failli ne jamais obtenir le prix Nobel en raison de ses problèmes "psy". Pourtant, comme le montre à merveille le livre, il est parvenu à se stabiliser et à devenir une personne plus vivable pour ses proches.

Sylvia Nasar parvient parfaitement à nous plonger dans cette histoire, ainsi que dans cette époque des États-Unis de l'après-guerre.

Points forts :

Une écriture brillante qui fait de cette biographie un véritable "page turner" ;

De nombreuses anecdotes qui nous permettent de comprendre les relations entre génie et folie ;

Un témoignage exceptionnel de la vie de l'un des plus grands mathématiciens contemporains ;

Si vous avez aimé le film (ou que vous ne l'avez pas encore vu), lisez le livre pour comparer !

Point faible :

C'est un livre passionnant… Donc je n'en ai pas trouvé !

Ma note :

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Thu, 18 Apr 2024 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12830/Un-homme-dexception
Comment faire voler un cheval http://www.olivier-roland.fr/items/view/12795/Comment-faire-voler-un-cheval

Résumé de « Comment faire voler un cheval : l’histoire secrète de la création, l’invention et la découverte » de Kevin Ashton : un livre à la fois théorique et pratique qui vous emmène dans les coulisses des plus grands créateurs afin de vous donner les clés pour être plus créatif au quotidien.

Par Kevin Ashton, 2018.

Titre original : « How to Fly a Horse: The Secret History of Creation, Invention and Discovery », 2015

Chronique et résumé de « Comment faire voler un cheval » de Kevin Ashton

Qui est Kevin Ashton ?

Kevin Ashton a participé à la création des réseaux RFID (de radio-identification). C'est lui qui est à l'origine du terme "Internet of Things" (lnternet des Objets), devenu commun aujourd'hui. Il est le co-fondateur du Centre Auto-ID au Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Avant-propos — Le mythe

Un journal allemand publia un jour une lettre attribuée à Mozart. Dans celle-ci, le compositeur de génie affirmait que la musique lui venait "toute faite" dans son esprit, et qu'il n'avait plus qu'à la coucher sur le papier.

En fait, cette lettre était un faux. Et il en va de même pour ce qu'elle décrit : l'idée d'un flash de génie immédiat, venant comme par magie. Selon Kevin Ashton, cette façon d'expliquer la création relève plutôt du "mythe".

Au contraire, la création demande du travail et du "bidouillage", de la débrouille et du temps. C'est ce qu'il a constaté en inventant les puces RFID et ce qui deviendrait peu de temps plus tard l'Internet des objets.

"La création, ce n'est pas de la magie, c'est du travail", dit-il en conclusion de cet avant-propos. C'est également la thèse d'un autre ouvrage important sur la créativité : Laissez courir les éléphants !

Chapitre 1 — Créer, un acte ordinaire

Tout le monde peut créer et crée effectivement, à plus ou moins grande échelle. C'est inné et commun.

Avant le 14e siècle, la société ne créditait pas les inventeurs et les créateurs. À partir de la Renaissance, en revanche, la société met à l'honneur les individus et célèbre le génie en sélectionnant certaines personnes.

C'est aussi à partir de cette époque, et plus précisément à partir du XVIIIe siècle, que des brevets (des droits de propriété liés aux inventions techniques) et des droits d'auteur (pour les œuvres d'art) sont octroyés aux individus.

Pourtant, si nous y regardons de près, ce ne sont pas moins de six millions d'individus qui ont reçu au moins un brevet entre 1790 et 2011 ! Pour l'auteur, ceci est une preuve que "créer n'est pas une affaire d'élite" et n'est pas prêt de l'être.

En fait, nous devrions plutôt apprendre à trouver la créativité dans les moindres détails de la vie de tous les jours. D'ailleurs, c'est ce que nous enseigne la psychologie cognitive. Des chercheurs tels que Allen Newell et Robert Weisberg l'ont bien montré.

En fait, pour l'auteur, même l'intelligence n'est pas identique à la créativité. Il le montre en citant une étude sur le sujet. Celle-ci mit en évidence que la créativité ne requiert pas d'aptitudes spéciales, seulement présentes chez quelques individus.

Non, la créativité est potentiellement la même chez chacun. Il s'agit en fait d'un processus expérimental, étape par étape, qui demande beaucoup de travail. Et que tout le monde peut mettre en œuvre !

Chapitre 2 — Réfléchir, c'est mettre un pied devant l'autre

Pour mettre en évidence ce fait initial, Kevin Ashton utilise la métaphore de la marche. En fait, marcher et créer reposent sur le même processus : la pensée progressive.

Voici comment il la décrit plus loin dans le chapitre, après avoir rapporté une expérience menée par des chercheurs dans les années 1930 (et renouvelée dans les années 1970) :

"Il n'y a pas de changement brutal de perception (quand nous créons ou inventons). Nous passons du connu au nouveau par petites étapes. Dans tous les cas, le scénario est le même : on commence par quelque chose de familier, on l'évalue, on résout ce qu'on peut, et on recommence jusqu'à trouver une solution satisfaisante." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 2)

L'un des scientifiques auquel fait référence Kevin Ashton, Karl Duncker, considérait que la créativité commence à partir du moment où nous nous posons la question "Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas (ou plus) ?" ou "Que puis-je faire pour que cela fonctionne (à nouveau) ?".

Bien sûr, parfois, il n'est pas évident de voir ce qui ne fonctionne pas. Et c'est là où se trouve l'intérêt : dans la curiosité et l'insatisfaction que manifestent certaines personnes et qui les poussent à se poser cette question.

Mais avoir une idée n'est pas la même chose que créer. Dans le dernier cas, nous agissons, alors que dans le premier, nous pouvons très bien rester les bras croisés. Prenons l'exemple du vol : beaucoup de personnes étaient certaines qu'il était possible de voler. Elles en avaient l'idée… Mais seuls les frères Wright ont créé le premier avion fonctionnel !

Chapitre 3 — Des obstacles à venir

Avancer étape par étape, cela signifie nécessairement échouer de temps en temps. Et même souvent !

C'est le thème de ce chapitre. En fait, il n'y est pas seulement question d'échec, mais aussi de rejets. Lorsque nous créons quelque chose, cela peut être refusé, rejeté par les autres. Kevin Ashton prend l'exemple de l'invention d'une nouvelle thérapie contre le cancer par Judah Folkman.

Il vaut mieux s'attendre au rejet. Et cela est plus sain, car les personnes qui acceptent trop vite vos idées sont régulièrement celles qui veulent quelque chose de vous ou vous aiment trop pour avoir un bon recul critique.

Faire face aux réactions négatives et aux échecs nécessite d'avoir confiance en soi et en ses idées. Lorsque nous créons, c'est comme si nous étions dans un labyrinthe : si nous perdons confiance et que nous arrêtons de marcher, nous n'en trouvons jamais la sortie.

Bien sûr, la foi en elle-même ne suffit pas. L'auteur prend un exemple étonnant de cela : un ingénieur français était si sûr de son nouveau modèle de parachute qu'il se jeta du haut de la tour Eiffel — et en mourut !

Voici la chose à ne pas faire : avoir confiance en soi et ses idées, mais ignorer les faits, les données et les critiques qui nous sont formulées.

Chapitre 4 — Ce que voient nos yeux

Pour le dire en deux mots, la sérendipité est l'art de trouver ce que nous ne cherchons pas. Mais cela demande de la préparation. En fait, nous habituons notre regard à voir les choses d'une certaine façon. Nous sommes parfois volontairement aveugles à certaines choses, et particulièrement attentifs à d'autres.

C'est ainsi que nous sélectionnons les éléments du réel qui font sens pour nous. De cette façon, nous pouvons "voir" et "découvrir" des choses qui demeurent inaperçues à d'autres. Voilà ce qu'il s'est passé, par exemple, pour la découverte de la bactérie H. Pylori par Robin Warren.

"L'acte créatif, c'est de l'attention. C'est voir de nouveaux problèmes, remarquer ce qui ne l'avait pas été jusque-là, découvrir les points aveugles de l'inattention. Si, après coup, une découverte ou une invention nous paraît si évidente qu'il nous semble qu'elle était visible tout du long, c'est probablement le cas. La réponse à la question "pourquoi n'y ai-je pas pensé ?", voilà "l'esprit neuf"." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 4)

Ce phénomène d'attention sélective est bien connu aujourd'hui et a été étudié de nombreuses fois. Il fait également partie de ces "biais" étudiés par Daniel Kahneman dans Système 1/Système 2.

En fait, tout ceci est lié à l'expertise et au travail accumulé durant plusieurs années. C'est parce que nous nous entraînons à voir d'une certaine manière que nous devenons effectivement capables de remarquer certaines choses plus rapidement que d'autres. Notre expertise se traduit en vitesse d'exécution.

Pour autant, les meilleurs experts sont aussi capables de renouveler leurs façons d'envisager des problèmes. C'est ce que Kevin Ashton nomme "l'esprit du débutant". Autrement dit, la création se cache à la fois dans l'ouverture et la fermeture, dans l'étonnement et la préparation.

Dans tous les cas, "considérez la certitude comme une ennemie et le doute comme un allié. Quand on peut changer d'avis, on peut tout changer", dit l'auteur pour clore le chapitre.

Chapitre 5 — À qui revient le mérite

Bien sûr, il nous faut ensuite tester notre idée. Nous l'avons dit, le flash de génie est un mythe. Pour être sûr que notre idée est valable — qu'elle est une bonne idée, qui va "tenir la route" —, il va falloir expérimenter, étape par étape.

Or, ce travail est souvent collectif. C'est en tout cas le cas pour les sciences. Le travail des uns s'appuie sur celui des autres. C'est ainsi que se créent les grandes découvertes. Mais alors, à qui en reviennent le crédit et le mérite ? N'est-il pas problématique d'attribuer l'émergence du neuf à un seul individu ?

Kevin Ashton prend l'exemple de la découverte de la structure de l'ADN par James Watson, Fancis Crick et Maurice Wilkins. En fait, il s'appuie notamment sur les recherches de Rosalind Franklin, une scientifique qui étudia les cristaux, les virus et découvrit la structure de l'ARN.

En fait, nous ne sommes pas vraiment assis "sur les épaules des géants", comme l'a dit Isaac Newton. Nous sommes plutôt assis à la suite de générations entières de personnes qui ont pensé et agi avant nous.

Rosalind Franklin elle-même put réaliser ses recherches parce que d'autres avaient mené la science de son époque à cette étape de son évolution :

"Rosalind Franklin, maîtresse en cristallographie, était juchée sur une tour de générations lorsqu'elle devint la première personne à observer le secret de la vie." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 5)

Chapitre 6 — Comment tout s'enchaîne

Connaissez-vous le luddisme ? C'est un mouvement anti-technologie (ou technophobe) du XIXe siècle. Les promoteurs de ce mouvement firent scandale en détruisant des métiers à tisser industriels. Ceux-ci avaient peur d'être remplacés par des machines qui feraient le travail à leur place.

Ce processus de mécanisation de l'industrie s'amplifia tout au long du XIXe et du XXe siècle. Et de nombreuses craintes l'accompagnèrent. Pour remplacer les emplois perdus, les États occidentaux choisirent de miser sur l'éducation : seuls les emplois qualifiés étaient "hors machine".

En fait, les conséquences de l'introduction de nouvelles technologies sont souvent difficiles à prévoir totalement. Les inventions s'enchaînent les unes aux autres, menant à d'autres problèmes et à d'autres découvertes, dans un cycle infini.

Kevin Ashton prend l'exemple d'une canette de Coca-Cola. Celle-ci est le fruit de multiples petites créations qui remontent — si nous y regardons bien — aux temps les plus reculés de l'humanité. Par ailleurs, la consommation de cette boisson a aujourd'hui des conséquences plus ou moins dramatiques, sur le plan sanitaire et environnemental, notamment.

Toutefois, ce n'est pas en refusant l'invention que nous résoudrons les problèmes que la technique pose. Pour l'auteur, la réponse est claire : il nous faut plus d'innovation scientifique et technique. En cela, il se rapproche des visions optimistes de la science et des techniques (approche technophile) prônées par Bill Gates ou Elon Musk, par exemple.

"Les outils en chaîne provoquent des conséquences en chaîne. En tant que créateurs, on peut en anticiper certaines et, si elles sont mauvaises, on devrait bien sûr prendre des mesures pour les éviter, même si cela va jusqu'à inventer autre chose à la place. Ce que nous ne pouvons pas faire, c'est cesser de créer (...). La réponse aux problèmes de l'invention n'est pas moins d'invention, mais davantage. L'invention est un acte d'itération infinie et imparfaite. Les nouvelles solutions engendrent de nouveaux problèmes, qui engendrent de nouvelles solutions. Tel est le cycle de notre espèce." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 6)

Le "cycle de notre espèce", voilà comment Kevin Ashton caractérise ce processus cyclique de création. Selon lui, elle concerne l'humanité tout entière.

Chapitre 7 — Ce qui nous meut

Ce chapitre est consacré à la motivation. Qu'est-ce qui nous meut ? Kevin Ashton commence par prendre l'exemple de Woody Allen. Celui-ci n'aime pas aller aux Oscars, malgré les multiples récompenses qui lui ont été proposées. Pourquoi ? Car, selon lui, recevoir des prix ne l'aide en rien à faire du bon travail.

Ce serait peut-être même le contraire. En fait, nous nous soumettons au jugement d'autrui et entrons dans une logique compétitive. Cela standardise et affaiblit notre travail — c'est, en tout cas, l'avis du réalisateur étatsunien. Mais pas seulement !

La psychologiste de Harvard Teresa Amabile a étudié les relations entre motivation et création. Elle montre que l'évaluation a un effet néfaste sur la création. Et de nombreuses études, notamment réalisées sur des animaux, vont dans le même sens.

Ces recherches vont dans la direction suivante : la motivation la plus forte est intrinsèque. Les motivations extrinsèques (récompenses, punitions, etc.) ne sont pas aussi efficaces.

Pour poursuivre son argument, Kevin Ashton parle du phénomène littéraire bien connu de crampe de l'écrivain ou d'"angoisse de la page blanche". Mais pour lui, c'est un faux problème ! En fait, ce qui nous arrive lorsque nous sommes bloqués devant notre écran d'ordinateur ou notre bloc de feuilles, ce n'est pas une simple impuissance ou un manque d'inspiration.

Que se passe-t-il, alors ? Nous nous figeons, car nous avons peur de ne pas être à la hauteur de nos propres attentes. C'est ce que Kevin Ashton nomme "le syndrome de la page mal remplie" :

"La victime d'un blocage n'est pas incapable d'écrire. Elle peut toujours tenir un stylo, taper sur les touches d'une machine à écrire, faire fonctionner son traitement de texte. La seule chose qu'elle est incapable d'écrire, c'est quelque chose qu'elle trouve bien. Ce n'est pas le syndrome de la page blanche, c'est le syndrome de la page mal remplie. Le remède va de soi : écrire quelque chose qu'on trouve mauvais." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 7)

Le plus important, c'est d'écrire ou de travailler, quelle que soit la tâche. Nous ne pouvons atteindre le maximum à chaque fois. Celui-ci est par définition exceptionnel. Surtout, continuons à écrire, si telle est notre passion.

En fait, c'est le mot le plus important : la passion. C'est elle qui vous aide à créer et à maintenir votre confiance durant le processus difficile d'essais et d'erreurs. La mise en place d'un rituel, d'une routine créative pourra peut-être vous aider. Toutefois, le plus important, c'est la constance.

Comme le disait Igo Strabinsky, "c'est le travail qui apporte l'inspiration lorsque celle-ci n'est pas perceptible au démarrage".

Chapitre 8 — La création en bande organisée

Nous faisons souvent l'expérience de la création lorsque nous sommes seuls. Ou nous croyons que les grands génies créent lorsqu’ils sont isolés. Mais il faut pourtant se demander comment des groupes peuvent être créatifs. Et plus encore : "Comment pouvons-nous construire des organisations où les gens créent ?".

Kevin Ashton prend l'exemple de la conception d'un avion de combat de l'armée américaine. L'ingénieur en chef — Kelly Johnson — a gagné la confiance de l'entreprise chargée de la tâche, Lockheed Corporation. Celle-ci a décidé de lui faire confiance malgré ses idées farfelues, tout en lui demandant de faire ses preuves.

Le lien créé par le secret ou par le partage d'un même espace peut aussi favoriser la création. Réunies autour d'un même projet, les personnes font équipe. Mais ici, deux éléments supplémentaires sont cruciaux pour l'auteur :

Il importe que les personnes soient mises sur un pied d'égalité ;

L'action doit primer sur la discussion.

C'est ce qu'il illustre avec une expérience intéressante, impliquant des enfants et des adultes travaillant dans différents domaines (droit, business, cadres, etc.). Celle-ci consistait à demander à ces différents groupes de personnes de réaliser une construction stable à partir de pâtes, de cordes et de papier collant, afin de faire tenir un marshmallow sur le dessus.

Simple ? En apparence ! En fait, ce sont les enfants qui s'en sont sorti le mieux. Pourquoi ? Selon les résultats, rapportés par l'auteur de Comment faire voler un cheval, ce serait parce que les enfants n'ont pas discuté et ne sont pas entrés dans des "jeux de pouvoir". Ils ont agi et n'ont utilisé le langage que pour agir.

Ce "test du marshmallow" met bien en avant les deux points cités ci-dessus. Or, dans les entreprises, ils sont souvent peu respectés. Les réunions s'éternisent ; les discussions prennent le pas sur l'action. Les hiérarchies tuent l'initiative. Résultat : les employés se désengagent et ne font plus d'efforts pour porter les valeurs et les idées de l'organisation.

La solution pour rendre nos organisations créatives passe donc par la mise en place de rituels d'action et par des relations plus horizontales.

Chapitre 9 — Bye-bye, génie

Au XIXe siècle, l'eugéniste Francis Galton écrivit un livre intitulé Hereditary Genius. Selon lui, seuls quelques-uns possèdent d'exceptionnelles capacités créatives. Ce sont les génies. Pour cet auteur, il conviendrait de privilégier la reproduction de certains groupes humains — et en particulier, donc, des génies — pour le bien de l'humanité.

En opposition à cette vision, Kevin Ashton plaide pour l'universalité de la créativité. En utilisant l'étymologie, il montre que "génie" signifiait "esprit". Or, cet esprit fait partie de chacun d'entre nous.

Nous avons besoin de créativité pour évoluer en tant qu'humains. Nous avons tous besoin de résoudre des problèmes et d'inventer de nouveaux chemins. Or, la situation actuelle — entre surpopulation et surconsommation — exige de nous des initiatives originales (nous pourrions aussi dire : des révolutions tranquilles).

Les craintes liées à la surpopulation ne sont toutefois pas nouvelles. Au XIXe siècle encore, Thomas Malthus fut le premier à alerter sur ce phénomène. Il fut à la fois célébré et critiqué. Il avait raison : la population humaine s'accroît énormément.

Pourtant, il n'a pas vu autre chose : avec l'accroissement de la population vient l'augmentation de la créativité. Or c'est précisément, selon lui, ce qui nous sauve au quotidien.

"Quand la population augmente, notre capacité à créer augmente encore plus vite. Il y a plus de gens qui créent, donc plus de gens avec qui se connecter. (...) Nous prenons le dessus sur le changement grâce au changement." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 9)

Conclusion sur « Comment faire voler un cheval ? » de Kevin Ashton :

Ce qu’il faut retenir de « Comment faire voler un cheval ? » de Kevin Ashton :

Ce livre est rempli d'anecdotes plus intéressantes les unes que les autres sur la création dans les domaines des arts, des sciences et des techniques — mais pas seulement. Kevin Ashton regarde la créativité comme une qualité intrinsèquement présente dans de nombreux actes du quotidien.

C'est un ouvrage optimiste et joyeux : il vous donnera vraiment envie de vous lancer dans votre aventure personnelle en explorant vos capacités créatives. Voulez-vous écrire ? Ou créer votre propre entreprise ? C'est possible ! Il suffit de se lancer, d'agir et d'accepter les erreurs.

Pour autant, vous ne lirez donc pas seulement un manuel de créativité. Il y a aussi, dans cet ouvrage, un côté philosophique et une réflexion sur l'avenir de l'humanité. C'est ce qui ressort bien, d'ailleurs, des dernières lignes du texte :

"La chaîne de la création est faite de nombreux maillons et chacun d'eux — c'est-à-dire chaque personne qui crée — est essentiel. Toutes les histoires des créateurs réaffirment les mêmes vérités : l'acte créatif est extraordinaire, mais les créateurs sont humains ; tout ce qu'il y a de bon en nous peut réparer ce qu'il y a de mauvais en nous ; le progrès n'est pas une conséquence inévitable, mais un choix individuel. La création ne naît pas d'un besoin : elle vient de nous." (Comment faire voler un cheval, Chapitre 9)

Vous pouvez méditer ces lignes tranquillement ! Par ailleurs, l'auteur propose une large bibliographie qui vous aidera à faire connaissance avec quelques-uns des classiques de la recherche contemporaine sur la créativité dans les différents domaines de l'existence.

En bref, ce livre est une réussite ! C'est un excellent livre de vulgarisation qui vous incitera à agir pour vous et pour les autres, tout en vous donnant les clés pour comprendre d'où vient cette force en nous que nous nommons "créativité".

Points forts :

Une pensée claire et une présentation didactique ;

De nombreuses références à des travaux classiques sur la créativité en philosophie, en sociologie, en psychologie et en histoire ;

Des exemples dans tous les domaines de l'existence ;

Une belle expérience de lecture et de réflexion.

Point faible :

Certes, la thèse de la créativité ordinaire n'est pas nouvelle. Beaucoup d'autres livres partent du même point de départ en critiquant, comme Kevin Ashton, la théorie du "flash du génie". Pourtant, le livre n'en demeure pas moins très intéressant et original. Et, en fait, il forme un excellent complément de Laissez courir les éléphants, qui est davantage axé sur les techniques concrètes à mettre en place pour agir au quotidien !

Ma note :

★★★★★

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Slasheurs, designers, gamers : quels seront les jobs de nos enfants demain http://www.olivier-roland.fr/items/view/12677/Slasheurs-designers-gamers-quels-seront-les-jobs-de-nos-enfants-demain

Résumé de "Slasheurs, designers, gamers, quels seront les jobs de nos enfants demain" de Stéphane Biso : ce livre nous projette dans le futur du travail ; il décrit les transformations radicales des métiers et de l'éducation à venir face à l'innovation technologique et propose des pistes pour nous préparer et préparer nos enfants à ces changements.

Par Stéphane Biso, 2019, 192 pages.

Chronique et résumé de "Slasheurs, designers, gamers, quels seront les jobs de nos enfants demain" de Stéphane Biso

Introduction

Un jour de rentrée scolaire : le déclic de l’auteur, père de famille, quant à l’avenir de son fils

Dans l’introduction de son livre "Slasheurs, designers, gamers", l’auteur, Stéphane Biso partage une réflexion qui a émergée lors de la plénière de la rentrée scolaire de son fils, lorsque le discours du chef d’établissement coordinateur a mis en évidence l'évolution des entreprises et l'apparition de nouveaux métiers.

L’auteur comprend ce jour-là, ce que sera vraiment le futur professionnel de son fils : des métiers transformés, originaux, différents de ceux que nous connaissons et entièrement impactés par le secteur du numérique.

Devant cette prise de conscience, Stéphane Biso se dit chanceux de la clarté des ambitions de son fils. Celui-ci se projette déjà comme un "design maker". Il souhaite travailler en tant que freelancer "slasheur". Autrement dit, il souhaite devenir multi-entrepreneur avec plusieurs identités professionnelles.

L'auteur a alors un déclic. Il sait, en tant que parent, qu’il est bien sûr responsable de sa scolarité ; il fera en sorte que celle-ci soit la meilleure possible. Mais il réalise surtout, à ce moment-là, qu’il n’aura accompli son devoir "que lorsqu’il accédera à un enseignement lui permettant d’exercer un métier passionnant et de vivre une vie remplie de joie".

L’adaptabilité, la créativité et le non-conformisme : des clés dans ce contexte en constante évolution

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" met ainsi l'accent sur le besoin d'une vie épanouissante.

Inspiré par les pensées de Darwin, Pierre Rabhi ou encore Steve Jobs, il met également en lumière, l’importance d’une vie riche et créative pour nos enfants, loin des chemins prédéfinis et conformistes.

"Nous ne souhaitons pas que notre fils suive une vie ordinaire, prédéfinie, conformiste. Nous lui souhaitons une vie remplie d’éléments enrichissants, multiculturels, non conformes, où l’envie, le bonheur et la créativité n’auront aucune limite."

Le lecteur est ici invité à réfléchir à l'avenir de nos enfants dans ce contexte en constante mutation. Un avenir où les codes traditionnels de l'entreprise sont dépassés et où l'adaptabilité est clé.

Repenser l’éducation en valorisant l’échec

L’auteur rappelle ensuite que la chute n’est pas un échec. "L’échec est de rester là où l’on est tombé" lance-t-il.

Cette introduction se poursuit alors avec l’idée que l’échec doit être perçu comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. De ce fait, iI doit être encouragé. Selon l’auteur, il y a ici une part culturelle à considérer, notamment entre l’éducation européenne et l’éducation anglo-saxonne.  

Deux situations très parlantes sont décrites pour illustrer cette idée.

Dans un jardin d’enfants, une fillette fait une petite chute en faisant du toboggan. "La mère américaine lui dira : "c’est bien, tu auras au moins essayé". La mère européenne lui dira : "tu vois, je te l’avais dit"."

Le deuxième exemple montre comment l'échec entrepreneurial est perçu comme une expérience enrichissante dans les cultures anglo-saxonnes.

Pour appuyer sur cette nécessité de repenser l'éducation, d'apprendre à faire confiance en soi et de valoriser l'échec pour préparer nos enfants à leur avenir professionnel, l’auteur raconte les échecs de personnalités célèbres.

Albert Einstein, Walt Disney, Oprah Winfrey, Michael Jordan, Steve Jobs, et les Beatles : tous ont un parcours parsemé d’échecs. Et pourtant, nous savons tous qui ils sont devenus.

Aussi, ces histoires passionnantes illustrent bien la notion qu'il faut oser tenter de nouvelles choses, même si cela implique parfois l'échec.

Cette idée est appuyée dans le livre "Slasheurs, designers, gamers" par un extrait du célèbre discours de Steve Jobs à Stanford en 2006. Ce que souligne ce passage du discours, c’est la valeur de suivre son intuition et de ne pas perdre de temps à vivre une vie qui n’est pas la sienne en se laissant influencer par les dogmes extérieurs.

La progression technologique 

L’auteur parle ensuite de son inspiration et de son rôle en tant que designer.

Il explique comment son cadre professionnel évolue constamment.

Stéphane Biso travaille, en effet, dans un environnement de plus en plus connecté, augmenté. Il utilise des outils technologiques avancés : "nous utilisons des smartphones beaucoup plus puissants que les appareils qui ont permis à la NASA d’aller sur la Lune" s’amuse l’auteur. Il collabore avec des startups. Tout cela modifie sa manière d’exercer sa pratique, notamment par l'exploitation des objets connectés, la gamification des aspects marketing et la rupture des silos organisationnels.

L’introduction du livre "Slasheurs, designers, gamers" évoque ensuite :

La notion d'Homme augmenté.

Les trois étapes de la transformation, selon Schopenhauer, qu’elle soit industrielle, sociétale ou digitale : d’abord, on vous dit que c’est "ridicule", ensuite, on vous dit que c’est "dangereux", enfin, on vous dit que c’est "évident".  Le parcours d'Apple est notamment raconté pour illustrer ces étapes.

L’évolution rapide de la technologie, de l'apparition des écrans plats à celle des voitures volantes.

Enfin, l'auteur pose la question de l'entreprise de demain face à cette mutation et aux enjeux que rencontreront les enfants dans ce nouveau monde du travail.

Ce que propose le livre selon Stéphane Biso

"Slasheurs, designers, gamers" se propose de :

Explorer ce que pourrait être l'entreprise 3.0 selon les indices que nous en percevons déjà, quelles évolutions étonnantes nous pourrions être amené à vivre dans les prochaines années.

Partager des clés pour mieux comprendre comment le design peut accompagner cette révolution historique.

Partie 1 – Une nouvelle génération d’entreprise ?

1.1 – Accélération et ruptures technologiques

Dans le premier chapitre de son livre "Slasheurs, designers, gamers", Stéphane Biso nous décrit comment le monde évolue aujourd’hui à une cadence ahurissante.

Il nous rappelle notre quotidien il y a une décennie à peine : les smartphones étaient une nouveauté, Facebook faisait timidement ses premiers pas. Et depuis, notre population mondiale s'est enrichie d'un milliard d'âmes supplémentaires !

Tout cela a considérablement influencé notre vision du monde, notamment sur notre consommation technologique et son impact sur l'environnement.

Stéphane Biso qualifie judicieusement cette période de transition intense de "rupture".

Et il identifie cinq domaines clés de cette rupture :

Première rupture - Des systèmes de production d’énergie décentralisée

Pour Stéphane Biso, le futur semble briller d'un nouvel éclat, surtout lorsque l'on se penche sur l'univers énergétique.

Oubliez les géants monolithiques qui contrôlent tout, l’ère de la "démocratie énergétique" est à nos portes. Car en effet, la façon dont l'énergie est produite et consommée pourrait bien être révolutionnée d'ici quelques années, affirme l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers".

Au cœur de cette transformation se trouvent deux concepts :

Enernet : inspiré par l'alliance des mots "énergie" et "Internet", "l'Enernet est un concept qui propose de mettre les technologies numériques au service des besoins énergétiques". Il s’agit d'un réseau d'échange d'énergie en peer to peer, fonctionnant sur le même modèle qu’Internet.

Smart grid : nous n’avons plus simplement un réseau électrique, mais désormais un réseau intelligent. En bref, c'est une plateforme qui "favorise la circulation d’informations entre les fournisseurs et les consommateurs afin d’ajuster le flux d’électricité en temps réel", permettant une gestion optimisée de l'électricité.

Le mariage du numérique et de l'énergétique promet une distribution d'énergie révolutionnaire. Grâce à ces innovations, les entreprises bénéficieront d'une autonomie sans précédent.

Deuxième rupture - La transformation du numérique en matière

Stéphane Biso envisage ensuite un futur où "l’industrie deviendra non seulement connectée, mais également bottom-up". Ainsi, les TPE et PME jouent un rôle majeur, stimulées par la montée en puissance des imprimantes 3D. Elles pourraient engendrer une révolution potentiellement nommée "numatière".

Troisième rupture - La fusion du numérique et de la biologie

La fusion du numérique et de la biologie révolutionne la santé. On passe d'un modèle curatif à un modèle préventif, bouleversant inéluctablement l'industrie pharmaceutique et agro-alimentaire.

Les technologies Healthcare montent en puissance. Parallèlement, la popularité des médecines alternatives - comme l'acuponcture, la physiothérapie ou la naturopathie - s'accroît.

En fait, chacun prend en main son bien-être, incitant par là même les entreprises à valoriser davantage le bien-être de leurs équipes.

Quatrième rupture - Un nouvel écosystème numérique

Tout devient connecté !

À l'instar de l'électricité ou du gaz, l'Internet évoluera pour devenir un écosystème numérique omniprésent, connectant toutes les niveaux professionnels, de la production à la distribution, en passant par la communication et l'éducation.

Cinquième rupture - De nouveaux outils de travail impactant notre quotidien

On l’a vu, le travail évolue à une vitesse fulgurante.

Stéphane Biso montre ici comment l'homme, au cœur de toutes ces transformations, se retrouve impacté dans toutes les sphères de son quotidien. Ses relations, ses loisirs, sa façon de travailler et de manager en sont bouleversés.

En fait, selon l’auteur, les salariés recherchent aujourd'hui un renouveau. Ils ne sont plus simplement des rouages d'une machine ; non, ils veulent, à présent, être acteurs du changement.

Comment ?

Grâce à une approche de management bottom-up, où chaque employé, quel que soit son niveau, peut contribuer par ses idées et participer activement aux décisions stratégiques de l'entreprise. Une citation du livre éclaire cela : "Le management bottom-up consiste à élaborer les politiques [...] en encourageant la participation des employés à la prise de décision".

Par l'adoption de l'holacratie, un modèle organisationnel innovant qui prône l'intelligence collective. Exit les postes figés, place à des rôles définis, centrés sur une mission, une raison d'être.

Dans ce contexte, il est primordial de ne pas seulement être techniquement compétent. Savoir interagir, analyser et s'adapter, devient tout aussi crucial.

1.2 – À nouveaux business models, nouvelles organisations

La fin du modèle traditionnel où le consommateur achète un produit/ service d'une entreprise qui fabrique/ distribue en touchant une marge

Cette partie de "Slasheurs, designers, gamers" traite des nouveaux modèles d'entreprise qui sont en train d'émerger et qui donnent un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l'entreprise de 2030.

Ces entreprises sont souvent qualifiées de "disruptrices". Elles sont associées à des exemples tels que :

Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon),

Les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber),

D'autres entreprises comme Booking, Deliveroo, Vizeat, Napster, Superprof, et Stootie.

Ce qui caractérise ces nouvelles entreprises, c'est leur capacité à se transformer en plateformes. Plateformes qui mettent en relation l'offre et la demande grâce à des algorithmes, sans posséder les actifs physiques liés à leur service.

Ainsi, le modèle traditionnel où le consommateur achète un produit ou un service d'une entreprise qui fabrique ou distribue, en touchant une marge, est remis en question.

Les nouvelles entreprises se positionnent comme une fine couche ajoutée à d'énormes systèmes de distribution existants, tels que les secteurs bancaires, de transport, d'assurance, d'hôtellerie, etc.

Elles permettent aux consommateurs de comparer les offres rapidement et à moindre coût, en utilisant les plateformes pour satisfaire leurs besoins. Les clients et les utilisateurs contribuent ainsi à la création de valeur ajoutée et alimentent le big data, qui est ensuite utilisé par les plateformes pour générer des revenus supplémentaires.

L’impact de ces nouveaux business models sur les métiers et les compétences

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", l’évolution de ces modèles économiques influence les compétences recherchées dans le monde du travail.

  • Premier impact : de nouveaux métiers

Le premier impact que note l’auteur est l’apparition de nouveaux métiers.

L’auteur explique que les nouveaux business models font naître des métiers liés à la donnée (data scientist), au digital et à la communication (community manager), au marketing (digital brand manager), à la robotique (solution owner), aux nouvelles démarches ou méthodes (Scrum Master), au développement durable (responsable des achats durables), aux ressources humaines (talent manager) et au management.

  • Deuxième impact : de l’ubérisation à la "Netflixation"

L'ubérisation est un terme qui décrit la façon dont des entreprises disruptent le marché en supprimant les intermédiaires (référence à Uber à l’origine de la "plateformisation"). Cependant, ce terme est vu par certains comme vieillissant. Aujourd'hui, on évoque plutôt la "Netflixation", un modèle qui se focalise sur la création d'émotions chez l'utilisateur.

Il est crucial de saisir les nouvelles normes de ces nouveaux modèles d'entreprise et leurs effets sur le travail. Car ce passage influence les métiers et les compétences requises. Selon Stéphane Biso, certains emplois sont en danger et des acquis chez les salariés sont remis en question.

Une organisation plus flexible et contributive

Cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" dépeint une nouvelle ère pour les entreprises : celle du management contributif.

Voici alors ce que le management contributif, selon Stéphane Biso, implique comme changements dans l’entreprise 3.0 :

  • Une organisation souple

L’auteur présente l’organisation de l’entreprise 3.0 comme souple où le pouvoir est transversal, et non plus pyramidal.

  • Une entreprise collaborative et contributive

Qu’une faible proportion de salariés en France se sent véritablement impliqués dans leur entreprise, affirme l’auteur. Proche de l’entreprise "libérée", l’entreprise 3.0 se veut, elle, collaborative et contributive. Les salariés doivent être inclus dans les décisions, se sentir valorisés et partie prenante des projets. Dans cette structure où chacun est responsabilisé, tous travaillent ensemble pour faire progresser l’entreprise, et ce, indépendamment de leur position hiérarchique.

  • Un nouveau type de management

Stéphane Biso souligne le besoin d'un nouveau type de manager, reconnu pour son leadership et son expertise plutôt que pour son rang hiérarchique. Les salariés, eux, doivent être flexibles, mobiles, autonomes et capables de travailler en équipe.

  • Les nouvelles attentes de la génération Y

L'auteur souligne la volatilité de cette génération, influencée par l'instantanéité du numérique. Elle privilégie sa qualité de vie, ne voit pas sa carrière sur le long terme au sein d'une même entreprise et n'hésite pas à changer pour vivre de nouvelles expériences.

Des outils facilitant l’accès aux données

Aujourd’hui, dans notre monde professionnel, l'accessibilité aux données est devenue une question essentielle. Voici ici les points-clés qui se dégagent de la réflexion de l’auteur sur les évolutions au sujet de l’accès aux données au sein des entreprises :

  • Le développement des outils collaboratifs et de partage

Des plateformes comme Linkedin, Workplace by Facebook, Google Drive, WhatsApp, Facebook Messenger et Slack ont rendu la communication plus fluide et informelle. Elles favorisent le partage des données et les échanges dans l'entreprise.

  • L’équilibre vie privée/professionnelle réajusté

Avec le renforcement du travail à distance, la frontière entre vie privée et professionnelle s'estompe. Cette transition technologique exige une redéfinition des limites entre ces deux aspects de notre vie.

  • La nécessaire accessibilité et convivialité des interfaces

L'accessibilité est un enjeu majeur pour les entreprises. Les interfaces doivent être conviviales et faciles à utiliser pour garantir une intégration sans discrimination. Cela nécessite une gestion habile des différentes générations en entreprise.

  • L’incontournable management intergénérationnel

La transition vers un management intergénérationnel, qui valorise les spécificités de chaque génération tout en répondant à leurs attentes communes, est indispensable.

  • La nouvelle relation client et la notion de "consommacteurs"

L'entreprise 3.0 transforme la relation client. Les clients actifs, appelés "consommacteurs", influencent la marque et ses offres. Le marketing interactif et l'expérience client prennent donc une importance croissante.

  • Le design thinking

Une expérience client positive génère un engagement fort et une fidélité à la marque. Le design thinking, qui met en avant l'empathie, l'intuition et la co-création avec l'utilisateur, offre des opportunités pour les entreprises désireuses de se différencier.

Ainsi, l'accessibilité aux données, la gestion intergénérationnelle, la relation client et le design thinking sont les principaux piliers pour naviguer dans ce monde professionnel en pleine mutation.

1.3 – De l’entreprise 2.0 des parents à l’entreprise 3.0 des enfants

L'entreprise, de manière classique, est ici décrite par Stéphane Biso comme un regroupement d'individus dont l’objectif est de produire des services ou des produits afin d'en générer des profits.

Ce modèle traditionnel, surnommé "brick and mortar", renvoie à l'idée de points de vente physiques, ancrés dans des bâtiments matériels. Dans ce contexte, l'organisation est souvent de type taylorienne, autrement dit une organisation rationnelle du travail, lui-même divisé en tâches élémentaires, simples et répétitives, confiées à des travailleurs spécialisés. Ses structures de management sont hiérarchiques ou pyramidales.

Ce modèle traditionnel connaît de profondes mutations depuis plusieurs années. Ces transformations, que l'on observe déjà avec l'entreprise 2.0, seront d'autant plus palpables dans l'entreprise 3.0, l'entreprise de demain.

Cette partie du livre "Slasheurs, Designers, Gamers - Quels seront les jobs de nos enfants demain" nous amène à la découverte de cette évolution de l'entreprise qui se compose, selon Stéphane Biso, de 4 paliers que voici résumés :

Premier palier : l’entreprise 1.0, verticale et sous contrôle

L'entreprise 1.0 est le premier palier dans l'évolution de l'entreprise. Elle intègre l'intranet pour booster communication et information internes. Toutefois, le management y reste de type top-down, centralisé, visant productivité et élimination du gaspillage de temps.

Deuxième palier : l’entreprise 2.0, plus transversale et participative

L'entreprise 2.0 se distingue par son orientation transversale et participative. S'éloignant du management de contrôle pour embrasser un management de confiance, elle mesure la performance non plus par le temps consacré au travail, mais par l'atteinte des objectifs.

Elle encourage l'autonomie, la coopération et la montée en compétences via des outils collaboratifs, renforçant l'intelligence collective, l'agilité et l'innovation. De nouveaux métiers voient le jour grâce aux nouvelles technologies. L'entreprise 2.0, c'est cette entité où le chef d'entreprise reconnaît que "L’entreprise, c’est vous, c’est nous", abolissant le management top-down.

Troisième palier : l’entreprise 3.0, plus connectée et gamifiée

Le principe de l'entreprise 3.0 s'inspire de la fameuse citation d'Einstein : "La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse". Ainsi, l’entreprise 3.0 est une entité virtuelle et ludique. Elle se démarque par l'externalisation de tout, à l’exception de son "centre nerveux". Les formations, échanges et présentations se transforment en serious games, avec des concepts modélisés en 3D et partagés sur des plateformes collaboratives (comme sur la plateforme de simulation sociétale en réalité virtuelle Sansar).

L'entreprise 3.0 se base sur un management bottom-up, où collaborateurs et clients sont au cœur des décisions. Ses prestataires sont dispersés à travers le monde pour optimiser réactivité et productivité.

En somme, l'entreprise 3.0 est un hub de transactions qui connecte son "centre nerveux", ses clients, collaborateurs et prestataires.

Dans l’ouvrage "Slasheurs, Designers, Gamer", un tableau récapitule de façon très claire et synthétique ces trois paliers.

Quatrième palier : l'entreprise 3.0 s’appuie sur le web 3.0.

L'entreprise 3.0 incarne la nouvelle ère du web, celle qui ouvre la voie à une plus grande participation, simplicité, ouverture des données et immédiateté. Cette transformation impose un changement dans la manière de penser et d'agir au sein des entreprises.

Le livre "Slasheurs, Designers, Gamers - Quels seront les jobs de nos enfants demain" distingue 4 composantes de ce qu’on nomme communément "l’ADN du Web 3.0" :

  • La participation

La participation implique une étroite collaboration entre le producteur et le consommateur. Car ici, les clients contribuent à la conception et au design des produits ou services.

Cette approche bouleverse les modèles hiérarchiques traditionnels :

"Accepter d'injecter de la participation dans une entreprise, c'est accepter de basculer dans un milieu associé, c'est- à-dire que les clients prennent part, en amont, à la conception et au design des services ou des produits de l'entreprise. C'est aussi accepter, en interne, de repenser les logiques d'organisation du travail afin de s'émanciper des purs modèles hiérarchiques et administratifs. Certaines structures vont même jusqu'à rompre les codes organisationnels traditionnels."

"Las des organisations pyramidales avec des circuits de décision à rallonge, désabusés par les start-up où la rétribution est rarement à la hauteur des investissements", certains adoptent alors des structures hybrides qui vont favoriser l'échange et l'innovation. Un exemple pertinent est celui des "Hacker Houses" : des espaces d'innovation où ingénieurs, designers et développeurs collaborent sur des projets innovants.

  • La simplicité

Les entreprises 3.0 visent la simplicité. Ainsi :

Les applications doivent être simples, intuitives et conviviales pour l'utilisateur, qu'il soit collaborateur ou client.

Une expérience utilisateur fluide est essentielle pour clients et collaborateurs. L'auteur de "Slasheurs, Designers, Gamers" note souvent un décalage entre ces deux expériences. Une interface commune pourrait résoudre ce problème.

L’entreprise 3.0 utilise mieux les données pour personnaliser l'accompagnement du client. Cela ouvre de nouvelles opportunités commerciales.

L’auteur introduit les concepts de Rich Internet Application (RIA) et de Rich Desktop Application (RDA) suggérant que leur simplicité est clé pour les entreprises 3.0.

En termes de simplicité, Stéphane Biso plaide aussi pour un changement managérial axé sur le client. Celui-ci doit être orienté vers la satisfaction du client et l'expérience utilisateur. Ainsi, l'humain est central. Les clients veulent désormais des expériences mémorables, pas juste des produits. Les outils, les compétences, l’organisation et la gestion des entreprises doivent évoluer en conséquence.

Enfin, Stéphane Biso mentionne les attentes des nouvelles générations, les "digital natives", en termes de management participatif, de coopération et de défi collectif. Ces derniers cherchent bien-être au travail et communication interne efficace. Selon lui, ils veulent des leaders capables de donner une direction claire à leurs équipes.

  • L’ouverture des données

L'ouverture des données représente un véritable enjeu pour les entreprises 3.0.

Les données constituent en effet un véritable écosystème, nécessitant des interfaces de programmation applicatives (APIs) qui permettent leur intégration et leur exploitation.

Ces APIs favorisent l'accès aux données et la création de nouveaux services, tout en devant respecter des normes strictes de sécurité et de gestion des risques.

  • L’immédiateté et la vitesse

L’auteur du livre "Slasheurs, Designers, Gamers"revient ici sur l'immédiateté et la vitesse : des valeurs devenues fondamentales dans le monde moderne.

De nos jours, nous sommes constamment en quête d'instantanéité, que ce soit dans nos interactions personnelles ou professionnelles. Et cet état d'esprit s'est infiltré dans tous les domaines de la vie, de la politique à la consommation.

Aussi, cette tendance marquée vers le court terme et l'immédiateté est particulièrement palpable dans l'entreprise 3.0 qui doit s'adapter pour répondre rapidement et efficacement aux besoins changeants des consommateurs.

L'entreprise 3.0 implique donc une transformation profonde de l'organisation du travail, des interfaces utilisateurs et de la gestion des données, indique Stéphane Biso.

Finalement, l'entreprise 3.0 est une entreprise plus connectée, plus participative, plus ouverte et plus rapide. Cette transition nécessite cependant une évolution des compétences, des outils et de l'organisation, ainsi qu'un changement managérial pour recentrer l'entreprise sur le collaborateur et le client.

1.4 – Focus sur la TPE de demain

Cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" met en lumière la mutation profonde des très petites entreprises (TPE).

La TPE d’aujourd’hui est agile et plus rapide

Confrontées à un contexte où les géants d'entreprise n'inspirent plus autant, les TPE séduisent par leur agilité et leur rapidité. Selon Stéphane Biso, elles apportent un sentiment d'appartenance fort à 75 % de leurs employés contre seulement 51 % dans les grandes structures.

Il faut dire que les TPE excellent dans l'art du travail collaboratif. Elles se regroupent en écosystèmes ouverts, espaces de co-working ou incubateurs pour décupler leurs forces.

À quoi ressemblera la TPE de demain ?

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", les petites entreprises de demain :

Seront mobiles et ultra-connectées, grâce à l'influence du numérique.

Leurs dirigeants, technophiles et parfois engagés socialement, exploiteront pleinement le potentiel des évolutions technologiques, notamment via le Cloud et les outils numériques.

L'accent sera mis sur le cœur de métier, l'interaction avec les clients via les réseaux sociaux et des méthodes avancées de CRM.

La TPE de demain sera mobile

Stéphane Biso nous dessine ensuite le visage de la TPE de demain comme résolument mobile.

D’ailleurs, 58 % des dirigeants accèdent déjà à l'information de leur entreprise n'importe quand, n'importe où.

Les frontières entre sphères privée et professionnelle s'estompent. Les postes comme le commercial et la relation client sont potentiellement entièrement mobiles, affirmant ainsi la complémentarité du digital et du physique.

L’entrepreneuriat devient plus social

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" met ici l'accent sur le virage social de l'entrepreneuriat.

Stéphane Biso décrit, en effet, la responsabilité croissante qu’endossent les petites structures vis-à-vis des problèmes sociétaux et environnementaux.

Ainsi, l'entrepreneur 3.0 n'est plus seulement économiquement motivé. Il prend également en compte son impact social.

La collaboration entre entreprises est également soulignée comme un levier puissant pour le bien-être collectif.

L’enjeu pour l’entrepreneur de demain, c’est quoi alors ?

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", l’enjeu majeur de l'entrepreneur de demain est la maîtrise du parcours client dans un contexte de digitalisation croissante.

En effet, Stéphane Biso explique que l'évolution technologique complexifie les comportements d'achat. En cela, elle oblige les entreprises à accélérer leur transformation.

Pour survivre, les entreprises doivent donc adopter une approche omnicanale, autrement dit proposer une interaction continue entre la marque et chaque client. De façon incontournable, les dirigeants de TPE, quant à eux, deviennent technophiles pour gagner en autonomie et guider leur entreprise selon leurs propres usages et besoins.

L'omnicanalité et la technophilie marquent ainsi l'entrepreneuriat de demain.

Des changements qui vont se poursuivre

Dans un monde en constante évolution, la capacité à s'adapter et à innover est primordiale.

L'adoption de nouvelles méthodologies de travail, comme le "design thinking", a permis aux géants de l'Internet de créer des produits révolutionnaires. Malgré les résistances, cette approche s'étend désormais à divers secteurs.

Stéphane Biso souligne enfin le rôle croissant des slasheurs, designers, gamers qui pensent en dehors des sentiers battus. L'exemple du "Legal Design" utilisé par les avocats et les comptables illustre ce rôle dans la pérennité et l'adaptabilité des nouvelles tendances.

Partie 2 – L’entreprise sera collaborative, ludique et nomade

2.1 – Tous focus client !

Dans la deuxième partie de son livre "Slasheurs, designers, gamers", Stéphane Biso commence par nous parler d’un point essentiel de la nouvelle approche des entreprises modernes : elle est avant tout axée sur le client.

L’auteur explique que placer le client ainsi, au cœur de la chaîne de valeur, permet une plus grande personnalisation et des innovations ciblées.

Selon lui, les GAFA et les NATU en sont de parfaits exemples. Car ceux-ci  ne gèrent pas des "produits", mais des "clients" qu’ils considèrent d’ailleurs comme des co-innovateurs.

Stéphane Biso mentionne aussi une expérience de BNP Paribas. Cette banque a intégré ses clients dans un processus de design thinking dans le but de co-construire son offre de demain.

Il cite aussi le nouveau business model de Volkswagen. Grâce à la digitalisation, celui-ci place le client au centre de son écosystème. De cette façon, le client peut accéder à toutes les offres, tandis que l’entreprise pourra mieux connaître le client, répondre à ses besoins et proposer des services ou produits qui plaisent davantage au client.

Si cette approche client-centrique peut affecter les marges, elle présente aujourd’hui de nombreux avantages. En premier lieu, elle optimise la rentabilité grâce, notamment, à une simplification des processus.

"Partir du besoin du collaborateur est souvent moins coûteux, plus rapide, et favorise l'engagement et l'adhésion en interne."

Stéphane Biso souligne que la satisfaction client nécessite celle des collaborateurs, leur engagement et leur adhésion. Elle doit passer par des initiatives d’amélioration.

En résumé, pour survivre à l'ère du digital, les entreprises doivent devenir collaboratives, ludiques et nomades.

2.2 – La dynamique humaine au service de l’entreprise de demain

Selon Stéphane Biso, l'entreprise de demain sera avant tout construite à partir des hommes et de leurs compétences, ainsi qu’à partir de l'orientation client, soutenue par la gestion optimisée des flux.

Elle ne se définira plus par le marché, mais par sa rapidité à commercialiser des idées, grâce à un nouveau rôle crucial : le pilote de flux, chef d'orchestre des flux entrants et sortants.

L’auteur articule ici sa réflexion à travers 7 points-clés que voici résumées.

Point-clé n°1 : Plus d'agilité dans le monde professionnel

Stéphane Biso explique d’abord que les organisations modernes font face à un besoin croissant d'agilité. Cette agilité est nécessaire pour elles pour mettre en œuvre plus rapidement leurs projets. Elle permet, en effet, de contrecarrer l'inertie inhérente à la conception et au développement des projets/produits. Toutefois, mettre en place une approche agile n’est pas toujours aisé. Celle-ci se heurte parfois aux silos organisationnels et à des temporalités discordantes au sein des équipes.

L’auteur continue en soulignant que les méthodes agiles sont, du côté des professionnels, en adéquation avec les nouvelles générations. En effet, les jeunes, aujourd’hui, sont en quête de modes de travail plus flexibles. Ils recherchent généralement un job favorisant leur mobilité, que ce soit au sein de l'entreprise ou à l'international. Quand ils travaillent dans des organisations agiles, ils sont encouragés à exprimer leurs opinions. Ils apportent alors des idées moins conventionnelles que leurs aînés, souvent novatrices et à la pointe de la technologie. Ceci peut contribuer à améliorer le fonctionnement des entreprises.

Enfin, selon l’auteur, nous devrions :

Percevoir l'agilité non seulement comme une méthode, mais aussi comme un état d'esprit. Un état d’esprit qui favorise la coopération pour trouver des solutions communes aux problèmes.

Considérer le "design thinking" comme moyen de favoriser l'innovation et l'agilité et d'accélérer la réalisation des projets. L’auteur partage, en effet, les conclusions d’un rapport du cabinet de conseil McKinsey & Company qui montre une corrélation positive entre de bonnes pratiques de design et la performance d'une entreprise. Le design thinking est étudié en détail dans le second point…

Point-clé n°2 : Le design au cœur de l’entreprise de demain

  • Le "design thinking"

Cette partie de "Slasheurs, designers, gamers" nous invite à découvrir la montée en puissance du "design thinking". Cette méthodologie innovante, collaborative, itérative et initialement cantonnée à l'industrie s'invite désormais dans d'autres sphères comme l'éducation, la santé et la politique.

À l'ère de l'agilité, les entreprises y voient une opportunité d'orientation client, essentielle pour résister aux start-ups dynamiques grignotant leur marché.

Dans cette partie de l’ouvrage "Slasheurs, designers, gamers", le design thinking est alors décrit étape par étape avec l’aide de schémas. Puis, l'auteur partage un exemple en guise d’illustration : celui d’une enseignante qui a implémenté le design thinking pour améliorer les performances mathématiques de ses élèves.

  • Le "design doing"

L'auteur soutient aussi que le design thinking ne suffit pas. Selon lui, il est crucial de passer du "design thinking" au "design doing" pour concrétiser les idées. C’est ce qui a d’ailleurs participé au succès d'entreprises comme Alibaba fondée par des équipes de designers.

L’auteur insiste aussi sur le fait que dans cette nouvelle ère, il est essentiel d'oser, d'être audacieux et de ne pas craindre l'échec. C'est dans cet esprit d'innovation et de liberté que les nouvelles générations se retrouvent, s'épanouissent et apportent leur contribution à notre monde en constante évolution.

  • Les professions du design

Plusieurs typologies de designers sont alors précisément décrites : le motion designer, le designer de produit/d'espace, le designer UX, le designer UI ou le Web designer, le modeleur 3D et le modeleur maquettiste.

L'auteur explique que de plus en plus d’entreprises cherchent aujourd’hui à combiner les designers et développeurs dans un processus commun, car cette collaboration favorise des idées novatrices et une approche transversale, indique-t-il.

  • Trois méthodes liées au design

Stéphane Biso présente enfin trois méthodes liés au design : le design thinking, lean start-up et agile.

Le lean start-up qui étudie le marché via des enquêtes.

Le design thinking qui identifie les besoins clients, débouchant sur un "produit minimum viable" (MVP). Chaque étape intègre tous les acteurs du projet, dont les développeurs.

Enfin, la solution évolue suivant une méthode agile, avec des priorités définies par valeur commerciale.

Point-clé n°3 : L’open innovation

"Slasheurs, designers, gamers" aborde ici ce que l’on appelle l'Open Innovation.

Il s'agit d'un concept où les entreprises puisent des idées dans leur écosystème.

L’Open Innovation amène ainsi les grandes entreprises à vouloir s'allier aux start-ups innovantes. Ceci dans la perspective de se renouveler et de réduire leurs coûts. Le problème, c’est qu’il existe un décalage entre grandes entreprises et start-ups, et cette intégration est alors parfois maladroite. Les grandes entreprises agissent souvent comme des investisseurs en capital-risque. La collaboration devient alors ardue. Mais en dehors de cela, l'Open Innovation aide à anticiper les changements du secteur, qu'ils soient menaçants ou porteurs d'opportunités.

Point-clé n°4 : La gamification 

Selon l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", le jeu représente un outil d'apprentissage puissant chez les individus. C’est ce qui a poussé les entreprises à l’intégrer dans leur environnement.

Mais la transition vers la gamification s’avère lente car elle demande des professionnels capables d'intégrer la culture du jeu à celle de l'entreprise.

Voici ce que nous apprend Stéphane Biso à ce sujet :

  • La gamification est source de créativité et de productivité dans l’entreprise

L’auteur indique que le jeu est une méthode d'apprentissage naturelle pour le cerveau. Cette idée est appuyée par des observations réalisées chez tous les mammifères.

Ce constat a mené à intégrer le concept de gamification dans le monde du travail.

On a ainsi fait entrer le jeu dans les divers secteurs de l’entreprise : sur les sites web, sur ses réseaux sociaux, dans l'apprentissage et le travail des employés.

Le concept de gamification repose sur six mécaniques (les points, les niveaux, les challenges, les badges, les classements, les dons) et six dynamiques (la gratification, le statut, la réalisation, la créativité, la compétition, l’altruisme).

L’auteur cite l'exemple de Google comme entreprise ayant délibérément créé un environnement de travail amusant. Le but étant de stimuler la productivité et la créativité des employés.

D’autres sociétés comme Accor, L'Oréal et IBM ont aussi utilisé la gamification pour diverses finalités : fidéliser les clients, recruter ou encore faciliter l'apprentissage d'outils professionnels.

  • Passion et travail deviennent compatibles

Il devient désormais courant d'allouer 10 % du temps de travail à des activités de passion. C’est une manière de favoriser l’épanouissement au travail, indique l’auteur.

  • Il est nécessaire de privilégier les compétences aux simples connaissances dans l’éducation des enfants

Stéphane Biso cite le journaliste belge Jérôme Colin, qui critique l'enseignement pour son approche industrielle archaïque et son incapacité à intégrer les avancées des sciences cognitives. Aussi, l'accent est mis sur la nécessité de doter nos enfants de compétences plutôt que d’une simple accumulation de connaissances.

L’auteur vante aussi la philosophie Montessorienne. Cette approche éducative centrée sur l'enfant et le jeu encourage la confiance en soi et l'autonomie.

  • La gamification en entreprise améliore la productivité et la motivation

L’auteur partage l’exemple de l'entreprise Numeric Partner pour nous montrer comment un environnement de travail convivial et ludique peut vraiment augmenter l'implication des employés. Grâce à des formations basées sur le jeu - comme des quiz sur l'entreprise et ses produits - les employés sont plus engagés et satisfaits. De plus, la culture d'autogestion promue par cette entreprise favorise l'autonomie et la responsabilité, fondamentales pour maintenir une motivation élevée.

  • La gamification favorise le suivi optimisé des performances d'entreprise

La gamification aide à suivre des performances en temps réel. Les outils de jeu permettent en effet de tenir les employés en haleine, de la même manière que les jeux vidéo, en visualisant et en suivant leurs progrès. Des classements peuvent être créés pour entretenir l'esprit de compétition, avec des bénéfices pour les employés qui cherchent à atteindre ou dépasser leurs objectifs, et pour l'entreprise qui améliore ses résultats.

  • Le renforcement du partage et de l'esprit d'équipe grâce à la gamification

En favorisant l'entraide à travers le jeu, les employés se sentent valorisés et écoutés. En cela, la gamification renforce le partage d'informations et l'esprit d'équipe. Cela peut aussi servir à recueillir des retours très intéressants sur le terrain pour le marketing.

Ainsi, si la gamification, il faut le souligner, ne représente pas une solution miracle à tout, elle reste un outil précieux pour ces trois avantages. Plusieurs entreprises s’illustrent pour avoir déjà réussi à intégrer la gamification à leur organisation, comme par exemple :

Playboy, avec son jeu Miss Social, qui a observé une augmentation de 60 % de son chiffre d'affaires mensuel.

Starbucks qui a lancé son programme de fidélité "My Starbucks Rewards" pour engager davantage ses clients.

M&M'S qui a gagné plus de 25 000 abonnés sur sa page Facebook grâce à un simple jeu.

Bluewolf qui a, quant à lui, constaté une augmentation de productivité de 20 à 25 % après la mise en place d'un programme de jeu social interne.

Point-clé n°5 : Le management visuel, facilitateur de mutation

Cette partie du livre "Slasheurs, Designers, Gamers" parle de "management visuel", un concept qui change la façon de mener nos réunions : exit la table classique, place aux tableaux muraux autour desquels on se tient debout pour des "stand-up meetings".

Christophe Parachini, de la Banque de France, y voit un moyen efficace de renforcer la cohésion d'équipe. Les secrets de cette méthode ? Choisir les tableaux ensemble, suivre les règles du "stand-up meeting" et alterner les animateurs. Le livre montre comment ces approches novatrices transforment le monde professionnel.

Point-clé n°6 : Collaboration, holacratie et liberté

Stéphane Biso, dans cette section de "Slasheurs, Designers, Gamers", décrit la transition vers un monde professionnel plus numérique, collaboratif, axé sur le partage et libre.

Il développe ainsi plusieurs idées :

Le management et les RH ne sont plus de simples structures, mais des moteurs de culture et d'échange. Leur focus ? Valoriser l'expertise plus que les titres et encourager le "Positive thinking". Stéphane Biso introduit à ce propos le concept innovant  d’Appreciative Inquiry qui mise sur le positif pour trouver des solutions.

Les générations Y et Z influencent le paysage des entreprises d’aujourd’hui et de demain. Résultat : des méthodes de gestion plus flexibles, centrées sur le plaisir au travail. Des exemples inspirants à travers le monde illustrent cette mutation :

Aux États-Unis : Intuit organise des "fêtes de la défaite" pour célébrer et apprendre de leurs erreurs. Chez 3M, 20 % du temps est consacré à des projets personnels.

En France : les entreprises Mars Chocolat et Leroy Merlin adoptent des pratiques participatives pour renforcer l’implication et la confiance.

Au Brésil : les usines Fiat encouragent leurs ouvriers à exprimer leurs humeurs, créant une communication transparente.

Stéphane Biso prédit un monde où le digital renforce le rôle des RH et du management. Il affirme que les technologies du numérique vont continuer à remodeler nos façons de travailler et nos performances.

Point-clé n°7 : Gouvernance et organisation sont à revoir

Dans cette section, Stéphane Biso partage sa vision de l’avenir en matière de collaboration et de leadership.

Il commence en expliquant que les générations Y et Z, en quête d’un "bonheur au travail" différent, provoquent une évolution des pratiques traditionnelles pour répondre à leurs aspirations et à leur conception du bonheur au travail.

Adieu aux organigrammes rigides, Stéphane Biso nous décrit un futur où nous serions presque tous égaux.

Dans l’entreprise de demain, l’auteur interroge : le chef va-t-il disparaître ? Comment dirigera-t-on en 2030 ?

L’auteur développe plusieurs idées que voici résumées :

Un nouveau modèle de gouvernance est en train d’émerger : la "sociocratie". Il s’agit d’un modèle où le pouvoir est partagé. Ici, la décision est collective, valorisant davantage l'individu  et par conséquent son bonheur au travail.

Le rôle du chef change. Son rôle traditionnel décline au profit d’un management moderne qui  se base sur la rationalité, pas seulement sur la confiance. Il y a un besoin criant de décideurs, et non de managers qui se contentent de suivre le mouvement. Le contexte actuel nécessite désormais de vrais leaders, capables de s'adapter rapidement, d'agir avec courage et de mettre en œuvre leurs visions. Pas de simples gestionnaires. Les entreprises doivent chercher, former et promouvoir ces décideurs.  Or, beaucoup de grandes entreprises françaises ont du mal à former ces leaders.

Assoiffées d’autonomie, les futures générations se détournent des employeurs traditionnels et préfèrent des modèles plus flexibles et innovants, comme les start-ups ou le freelancing.

2.3 – Sortir de l’entreprise : les nouveaux codes du travail

Du salarié au slasheur

Le deuxième chapitre du livre "Slasheurs, designers, gamers" se penche ensuite sur les nouveaux codes du travail. Il dissèque notamment la tendance croissante qu’est la pluractivité, que l’on appelle plus couramment le "slashing".

Un slasheur est quelqu’un qui jongle habilement entre plusieurs professions. Beaucoup adoptent ce mode de vie pour suivre leurs passions et se sentir plus alignés avec leurs valeurs personnelles. Loin d'être instables, les slasheurs sont polyvalents. Ils débordent de créativité et d'initiative.

Mais pour Stéphane Biso, être slasheur ne se résume pas une simple quête de diversité ou de sécurité financière : en offrant aux entreprises l'opportunité d'avoir des experts multifacettes sans avoir à s’engager à long terme, les slasheurs sont en train de redéfinir notre perception du travail. Cette pluriactivité donne un nouvel élan à l'innovation et à l'entreprenariat.

L’auteur termine en soulignant toutefois qu’être un slasheur n'est pas sans ses défis. La multiplication des tâches et des interruptions potentielles nécessite des compétences en matière de gestion du temps et de la complexité. Le slasheur doit aussi gérer des émotions variées.

Le co-working est-il un trait d'union pour l'open innovation ?

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" évoque en détail le tournant de l'open innovation. Fini le travail isolé, place à une synergie collective. Les espaces de co-working émergent comme solutions. Ils deviennent des carrefours où entreprises de toutes tailles collaborent. En France et ailleurs, ils accueillent les travailleurs "sans bureau fixe". Avec l'augmentation des indépendants et des start-up, ces lieux de partage ont un avenir radieux.

Pourquoi opter pour le co-working  ?

"Slasheurs, designers, gamers" met ici en lumière le co-working. Plus qu'une flexibilité économique, les espaces de co-working sont des creusets d'innovation. Selon le livre, ils favorisent collaboration, partage d'idées et exploration. Ils créent des ponts entre entreprises et nourrissent des communautés entrepreneuriales.

Quand lieu de vie et de travail ne font plus qu’un : les hacker houses

Stéphane Biso présente la première hacker house française, Seed-Up, fondée par Paul Poupet. Ces lieux mêlent cohabitation et travail, stimulant ainsi innovation et créativité. Leur credo ? Liberté, responsabilité et créativité. Un concept venu des États-Unis qui pourrait révolutionner notre conception du travail.

Pour le futur, les super diplômes ne suffisent plus

  • Les profils "mad skills"/ "soft skills" recherchés et valorisés dans l’entreprise de demain

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" développe ici l’idée suivante : pour être performant et s'adapter à la transformation numérique (robotisation et IA notamment), il est nécessaire d’intégrer et de valoriser des qualités humaines au sein de l’entreprise de demain.

C’est pour cela qu’aujourd’hui, les entreprises recherchent de plus en plus de profils "mad skills" : des individus non conformistes, avec des compétences éclectiques, capables d'innover et de remettre en question les normes établies.

Ces  compétences humaines, appelées "mad skills" ou "soft skills" - comme l'empathie, la créativité ou l'esprit d'entreprise - deviennent indispensables aux yeux des recruteurs, et prennent le pas sur les compétences techniques "hard skills".

Stéphane Biso illustre ces propos avec un écrit de Michel Barabel, professeur affilié à Sciences Po Executive Education et Directeur des éditions du Lab RH.

Ce texte décrit l’avènement des profils "mad skills". Il explique qu’au 20e siècle, l'environnement était relativement stable et simple. A cette époque, les entreprises prospéraient en recrutant des profils homogènes appelés "rameurs". Ces derniers effectuaient des tâches routinières dans un cadre hiérarchique strict. Ils fonctionnaient en silos. Mais aujourd'hui, l'évolution rapide de la société impose aux entreprises de s'adapter constamment. Celles-ci ont donc désormais besoin de "surfeurs" ou "kayakistes" : des personnes capables de penser en dehors de la boîte, d'apprendre rapidement et de renouveler constamment leurs compétences.

Ainsi, pour Michel Barabel, être original et singulier devient une force dans ce nouvel environnement.

Les profils "mad skills", caractérisés par l'originalité, l'autonomie de pensée et des compétences exceptionnelles, sont perçus comme des innovateurs capables de remettre en question l'ordre établi et de transformer l'entreprise. Les entreprises doivent donc non seulement recruter ces profils, mais aussi encourager l'introduction de ce "gène rebelle" pour survivre.

  • L’épanouissement au travail des collaborateurs aux compétences "mad skills"

Pour Stéphane Biso, les collaborateurs aux compétences "mad skills" sont aussi des profils qui ont besoin du soutien de la direction pour s'épanouir pleinement. L’auteur rappelle ici les quatre conditions sur lesquelles l'épanouissement au travail repose, selon le concept japonais de l'ikigaï : aimer ce que l'on fait, être compétent, répondre à un besoin du monde, et être rémunéré.

Si elles veulent survivre dans ce monde en mutation, les entreprises n’ont alors pas d’autres choix que de repenser leur organisation et leur environnement, pas conçue pour cela. Elles doivent créer un environnement favorable, plus ouvert et collaboratif.

2.4 – L’entreprise sera bienveillante et épanouissante

Les entreprises futures devront favoriser le bien-être et la qualité de vie au travail (QVT). Ainsi, elles stimuleront l'engagement des employés et créeront un cercle vertueux de satisfaction.

Le bien-être au travail

Stéphane Biso décrit trois sortes de bien-être au travail :

Le premier est "hédonique", basé sur les émotions.

Le second est "eudémonique", axé sur la croissance personnelle et la recherche de sens.

Le dernier est "social", centré sur les interactions entre collègues.

Puis, l’auteur explique que la QVT, ou qualité de vie au travail, influence ces trois dimensions. Elle dépend notamment  de "l’équilibre entre la vie pro et perso" et d'un travail qui a du sens. C’est pourquoi certaines entreprises, conscientes de ces enjeux, embauchent des "responsables du bonheur" pour améliorer ces domaines.

Une génération en quête de sens

La génération Y veut un travail qui ait du sens. Elle valorise l'autonomie, le développement personnel et des projets qui comptent, plus que le salaire. C’est pourquoi, nous dit Stéphane Biso, les entreprises qui attireront ces talents sont celles qui privilégient la qualité de vie au travail (QVT). Les managers, quant à eux, doivent garantir un équilibre entre travail et vie privée pour éviter que le travail ne devienne une obsession.

Du management bienveillant au télétravail

Pour Stéphane Biso, le bien-être ne se limite pas à des distractions comme le yoga. D’autres concepts apportent une réelle différence de qualité de vie au travail. Il cite :

Le management bienveillant,

Le télétravail,

La conciergerie, qui simplifie la vie des salariés,

Une clarté des objectifs professionnels,

Le fait de donner la parole et de l'autonomie aux salariés.

Selon l'auteur, l'absentéisme et le désengagement actuels montrent bien combien les modèles de management actuels sont à bout de souffle. Aussi, miser sur l'avenir, c’est promouvoir le bien-être et une meilleure qualité de vie au travail.

Partie 3 - L’entreprise sera connectée et intelligente

3.1 – Vers l’entreprise data driven

La troisième partie de "Slasheurs, designers, gamers" nous plonge au cœur du virage data qu’est en train de prendre l'entreprise contemporaine.

Elle nous dévoile comment les entreprises peuvent et doivent naviguer dans l'univers complexe mais prometteur de la data. Un défi qui demande audace, innovation, mais aussi éthique et sens des responsabilités.

Les dimensions techniques et culturelles

Stéphane Biso parle ici d'une ère où le "big data" et le "small data" se confondent aujourd’hui en une simple "data" omniprésente et nécessaire à la croissance. Et le passage au "data driven" s’inscrit sur un plan aussi technique que culturel :

La technique devient indispensable aujourd’hui pour maîtriser la gestion de toutes ces données. Au cœur de cette transformation, le RGPD (Règlement Général de Protection des Données) occupe une place prépondérante. C’est le signe que les entreprises ne peuvent pas se permettre d'ignorer les questions d'éthique et de conformité. Stéphane Biso met notamment en lumière l'importance d'une orientation claire et d'un but précis pour exploiter efficacement ces données.

La transformation vers une entreprise "data driven" englobe aussi  une dimension culturelle. Car selon l’auteur, être "data driven" ou "IT driven" ne suffit pas : l'entreprise doit rester "business driven". Et ceci implique un changement culturel majeur à développer au sein de l'entreprise.

Les technologies, comportements et systèmes émergents

L’auteur du livre "Slasheurs, designers, gamers" explore également des ruptures technologiques émergentes, telles que l'intelligence artificielle et le machine learning, qui sont à la fois défis et opportunités pour l'entreprise moderne.

Il souligne également la naissance d'un nouvel écosystème participatif où l'individu devient acteur de sa relation commerciale.

Sept profils métiers recherchés dans le passage au data driven

Pour finir, l'auteur dresse le portrait de sept profils métiers indispensables pour accompagner l'entreprise dans cette transition vers le data driven.

Du Chief Data Officer (CDO) au Data Protection Officer, en passant par le Data Scientist, Data Analyst Data Miner ou encore Master Data Manager, ces rôles clés doivent collaborer pour gérer, analyser et protéger les données, tout en respectant les réglementations en vigueur.

3.2 - Se préparer à la prochaine révolution digitale

Stéphane Biso dessine ici un futur qui n'est pas si lointain. Et il entend nous donner des clés pour nous préparer à la révolution digitale qui nous attend.

Cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" nous immerge donc au cœur de la transformation digitale. Elle appelle les entreprises à un éveil. Car cette transformation numérique sera intégrale. Elle devra être centrée sur l'humain et intégrer les potentiels de l'IA et de l'IoT.

Les défis et les opportunités de l'IA et de l'IoT

L’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" commence par nous éclairer sur le potentiel, les opportunités, mais aussi les défis que représentent l'intelligence artificielle (IA) et l'Internet des Objets (IoT).

Dès le départ, l’auteur met en garde contre une approche trop techno-centrée. L'IA n'est pas une fin en soi, mais un outil au service de la valeur créée pour l'entreprise, les collaborateurs et les clients. Ses capacités de traitement des données surpassent largement celles des humains, mais sa capacité à prendre des décisions reste questionnée.

Quant à l'IoT, nous explique l’auteur, il matérialise le Web dans le monde réel, via des objets connectés, ouvrant les portes du Web 3.0. Les montres, véhicules, bâtiments deviennent intelligents et interconnectés. Ce maillage offre aux entreprises une flexibilité et une adaptabilité sans précédent.

L'auteur cite, à ce propos, de nombreux exemples d'interconnexion d'objets connectés comme les robots d'Ecorobotix ou de Naïo Technologies qui assistent l'homme dans des tâches difficiles. Ou encore le robot Flippy de Miso Robotics, capable de reconnaître quand retourner un steak sur le grill.

L'importance de rester centré sur l'humain

Au-delà de l'IA et de l'IoT, Stéphane Biso met l'accent sur la nécessité pour les entreprises de rester centrées sur l'humain. Aussi, un management participatif, la libération des collaborateurs des tâches ingrates au profit des fonctions cognitives sont des éléments clés pour stimuler la créativité et la qualité.

L'intégration du digital à tous les niveaux de l’ entreprise

Le dernier défi pointé par Stéphane Biso est l'intégration du digital à tous les niveaux de l'entreprise. Ce processus nécessite une culture numérique profonde, incarnée notamment par les CDO (Chief Digital Officers) qui succèdent aux DSI (Direction des Systèmes d’Information).

3.3 - L’industrie intelligente

En nous exposant le concept d’industrie intelligente, cette partie du livre "Slasheurs, designers, gamers" nous fait voyager dans un monde où virtuel et réel se superposent, fusionnent, se confondent. Les objets connectés, associés à l'intelligence artificielle, révolutionnent l'industrie.

Cette transformation est la quatrième révolution industrielle. Elle repose sur l'interconnexion et la synchronisation des systèmes informatiques.

L'utilisation croissante de la réalité virtuelle et augmentée en est un exemple flagrant. De plus en plus, ces technologies se mêlent à la production, à l’approvisionnement, à la logistique, et bien plus encore. Les usines qui utilisent ces avancées deviennent des usines 4.0 : dans celles-ci, on voit des outils connectés et innovants optimiser les processus, accélérer et perfectionner les tâches des ouvriers et ingénieurs.

Stéphane Biso cite plusieurs exemples, comme Airbus qui a remplacé leurs plans papier par des tablettes, des entreprises comme Walmart, Michelin ou Bouygues Construction qui se servent de la  réalité virtuelle et de la réalité augmentée pour former leurs équipes, anticiper les besoins et améliorer les conditions de travail.

Mais cette révolution ne concerne pas seulement la production. L'industrie intelligente met le client au cœur de sa stratégie. De cette façon, elle offre des produits personnalisés tout en conservant une production à grande échelle.

En résulte l'émergence de nouveaux métiers tels que designer de réalité virtuelle, ingénieur en cybersécurité ou encore responsable des données numériques.

3.4 - Tous makers

Dans cette partie de "Slasheurs, designers, gamers",  Stéphane Biso étudie la mutation qui est en train d’opérer dans l’art de la fabrication.

Il évoque alors deux concepts qui sont passés du registre de "hobby" à "véritable art de fabrication" : 

Le "Maker Movement"

Il s’agit d’un mouvement qui rassemble des individus/ fabricants aux profils divers, avec pour seul objectif le partage de connaissances et la création respectueuse de l'environnement.

"Pour devenir un "maker", tout ce dont nous avons besoin c’est un esprit débrouillard, innovant et la volonté de créer. Les makers ou doers sont ouverts à l’esprit de collaboration entre ingénieurs, "géotrouvetou", concepteurs, architectes, bricoleurs, artistes et étudiants. Nous voyons alors naître une véritable synergie des esprits dans la fabrication où les rois de la débrouille et les as du bidouillage intègrent le "Maker Movement"."

La révolution du "Do-It-Yourself"

L'univers "Do-It-Yourself" ("faites-le vous-même en anglais") séduit un nombre croissant d'individus. Le concept vise à revisiter notre manière de consommer et à fabriquer nous-même nos produits de tous les jours (lessive, lotion pour les mains, meubles en bois ou en carton, instrument de musique, barres de céréales, confitures, etc).

L'auteur évoque la multiplication des "makerspaces" et des Fab labs, espaces dédiés à la création à disposition du public. Pour lui, les "design makers" semblent capables de tout, sans limite, et laissent présager une future révolution industrielle.

3.5 - L’évolution du Web et ses conséquences

Web 1.0, Web 2.0, Web 3.0

Stéphane Biso analyse ici l'évolution du Web :

Le Web 1.0 a été l'aube d'une nouvelle ère d'information, marquée par l'essor des sites institutionnels.

Le Web 2.0 a introduit une nouvelle dimension : l'interactivité. De nombreuses entreprises se sont ruées vers les réseaux sociaux, cherchant à établir des relations de confiance avec leur audience.

Le Web 3.0 a ouvert la voie à l'exploitation des données des utilisateurs, permettant aux entreprises de personnaliser leur communication de manière beaucoup plus efficace.

Cette analyse rétrospective et prospective de l'évolution du Web et de ses implications pour les entreprises met en lumière la montée en puissance des utilisateurs. Aujourd'hui, le "consommateur augmenté" est au centre de la toile. Les internautes sont devenus des acteurs majeurs, disrupteurs des modèles économiques traditionnels, prescripteurs, loueurs, intermédiaires et même financeurs. Ainsi, nous entrons dans une ère où il est indispensable de travailler avec l'internaute et non plus seulement pour lui.

L’entreprise face à l’évolution du Web

Sur la question de l’évolution du Web, l’auteur distingue deux types d'entreprises :

Celles qui restent centrées sur leur force digitale sans mettre l'internaute au centre de leurs préoccupations

Celles qui intègrent les enjeux de l'information (Web 1.0), de l'interactivité (Web 2.0) et de la personnalisation (Web 3.0).

Enfin, l'auteur met en exergue le rôle croissant des collaborateurs dans le dialogue avec les clients. Des chartes ont été mises en place pour limiter les échanges sur les réseaux sociaux, tandis que d'autres entreprises encouragent leurs employés à devenir les ambassadeurs de leur marque, solidifiant ainsi leur présence digitale.

3.6 - De nouveaux robots

La dernière partie du livre "Slasheurs, designers, gamers", Stéphane Biso démystifie nos peurs concernant les robots et les drones. L’auteur explique en effet que ces nouvelles technologies, loin de supprimer massivement nos emplois, peuvent apporter une véritable collaboration entre l'homme et la machine.

Les drones

Stéphane Biso expose d’abord une panoplie d'applications des drones, allant de l'agriculture à l'industrie cinématographique, en passant par les assurances et la maintenance des éoliennes. Dans ce secteur en expansion, ce ne sont pas uniquement les pilotes qui sont recherchés. Managers, ingénieurs et techniciens sont aussi nécessaires.

Les cobots

Le cobot est une fusion des termes anglais "collaborative" et "robots". Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", au lieu d'être une menace pour l'emploi, le cobot se positionne comme notre collègue de bureau. Il nous libère des tâches pénibles et répétitives.

Stéphane Biso nous apprend que ce nouveau collaborateur est déjà présent dans l'industrie automobile, où il permet d’ailleurs de réduire considérablement les troubles musculaires et les risques d'accidents.

Aussi, selon l’auteur, ces robots apportent un champ d'opportunités. Ils nous ouvrent la voie vers une croissance exponentielle.

Vous sentez-vous prêts à accueillir ces nouveaux collègues ?

Conclusion

Comment Stéphane Biso conclut-il "Slasheurs, designers, gamers" ?

Voici les nombreux points clés qu’il développe en conclusion de son livre.

La symbiose imminente entre le biologique, l'humain et le numérique

Pour l'auteur, l'évolution technologique des dix dernières années ne se résume pas seulement à la communication et aux appareils numériques que nous utilisons quotidiennement.

Il suggère que nous sommes sur le point d'entrer dans une nouvelle ère de symbiose, où les frontières entre le biologique, l'humain, le matériel, l'électronique et le numérique deviennent de plus en plus floues.

"Cette nouvelle ère de l’IA va produire au minimum une accélération de l'accélération" écrit-il. "Elle va faire bouger un grand nombre de fondamentaux de notre société : la place de l'intelligence dans l'économie du savoir et la guerre des talents, la fin possible de la vie privée, l'anticipation de nombreux risques" continue Stéphane Biso.

Cette transition est rendue possible par les avancées dans les domaines des NBIC  (Nanotechnologies, Biotechnologies, technologies de l'Information et sciences Cognitives).

Les Nanotechnologies, par exemple, manipulent des objets de la taille du nanomètre, rendant ainsi possible la construction de matériaux, de systèmes, de robots complexes.

Grâce aux Biotechnologies, nous pouvons aujourd’hui modifier les organismes vivants et produire de nouveaux biens, services et nouvelles connaissances.

Les technologies de l'Information englobent tous les systèmes et processus utilisés pour créer et gérer les données électroniques.

Enfin, les sciences Cognitives étudient les mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle.

L'avenir selon "Slasheurs, designers, gamers" : vers  l'Humain augmenté

"Slasheurs, designers, gamers" nous invite alors à envisager un avenir où, grâce à la fusion de ces domaines, nous devenons des êtres humains améliorés et de plus en plus autonomes. Un avenir où nous serons capables de réaliser des tâches complexes à distance, comme piloter une opération de nano-chirurgie.

Et pour nous aider à nous projeter, Stéphane Biso décrit un monde où des objets connectés et mettables, comme des bracelets, des montres ou même des puces RFID implantées sous la peau, sont devenus une partie intégrante de notre quotidien.

Les inquiétudes et les défis éthiques de la technologie

Au-delà des opportunités de cette vision de l’avenir, Stéphane Biso poursuit sa réflexion en soulignant qu’elle soulève aussi des inquiétudes. Notamment en ce qui concerne la surveillance généralisée et la protection de la vie privée.

Il nous pousse alors à réfléchir à ces changements technologiques, non seulement en termes de ce qu'ils signifient pour nos vies personnelles et professionnelles, mais aussi en termes d'implications éthiques et sociétales. Il nous encourage aussi à nous engager activement dans le façonnement de cet avenir technologique.

L'analyse prédictive et l'intelligence artificielle dans notre quotidien

L'intelligence artificielle est aujourd’hui omniprésente dans notre quotidien.

Des logiciels intelligents peuvent nous observer en temps réel. Couplés à une facette de l’intelligence artificielle appelée "l’analyse prédictive", ceux-ci peuvent même aisément faire des prédictions sur nos futurs comportements.

Des outils tels que Discover de Spotify, les suggestions de Netflix ou encore d'Amazon exploitent constamment ces technologies pour personnaliser nos expériences.

Pour Stéphane Biso, cette symbiose entre l’homme et la machine s’illustre aussi parfaitement dans les chatbots, de plus en plus courants, l’optimisation de nos déplacements avec Google Maps ou encore la voiture électrique Renault Symbioz, conçue comme une extension de la maison

Tous ces développements technologiques, autrefois de science-fiction, symbolisent notre relation croissante avec l'intelligence artificielle. Ils ont une incidence profonde sur notre quotidien.

La fracture numérique et l'accessibilité à la technologie : un problème sérieux

La conclusion de "Slasheurs, designers, gamers" souligne aussi un point à ne pas oublier : cette connexion n'est pas universelle. Un quart des Français peinent avec le numérique. Ce phénomène est appelé "illectronisme". Et cette fracture numérique, qui ne cesse de s'agrandir, pose un problème sérieux à mesure que la France avance vers une dématérialisation complète de son administration.

Le rôle déterminant de la créativité et la place centrale de l’humain dans l'élaboration de la société future

Dans ce contexte, la créativité et le design sont des éléments clés dans l'élaboration de la société technologique future.

Le designer a un rôle essentiel à jouer, non seulement dans la réflexion sur la place de l'humain dans la société, mais aussi dans la mise en place de nouvelles organisations d'entreprise.

Stéphane Biso rappelle que l'humanisme - pas seulement la science, la technologie ou le business - doit être au centre de nos préoccupations.

La transformation nécessaire des entreprises face à l'accélération technologique

Pour l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers", toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité, doivent se transformer si elles veulent rester compétitives.

Si cette transformation est indispensable dans un monde globalisé et en rapide accélération, elle est toutefois délicate à mettre en œuvre.

Le nécessaire changement de vision du monde du travail en réponse à la transformation digitale

Face à ces changements, nous devons revoir notre vision du monde du travail, affirme Stéphane Biso.

Il s'agit de ne pas subir ces transformations, mais de choisir consciemment comment nous nous y adaptons, tout en protégeant notre vie privée.

Pour réussir cette transformation, il nous faut également changer notre façon de travailler. Nous devons, selon l’auteur de "Slasheurs, designers, gamers" :

Porter une attention particulière à l'innovation et à la conduite du changement dans l'organisation.

Mettre en place une nouvelle forme d'organisation dynamique, flexible et ouverte. Car pour survivre dans ce monde en constante mutation, une entreprise doit être capable de se réorganiser quasiment en temps réel et rester ouverte à de nouveaux talents.

Donner une place importante au design : en mettant l'accent sur l'humanisme, il a le potentiel de nous aider à créer une société future où la technologie et l'homme coexistent harmonieusement.

Conclusion de "Slasheurs, designers, gamers, quels seront les jobs de nos enfants demain" de Stéphane Biso

Alors que nous naviguons à grande vitesse dans une ère de ruptures technologiques, le livre de Stéphane Biso, "Slasheurs, designers, gamers", se présente comme une bouée salvatrice pour quiconque s'interroge sur l'avenir du monde professionnel.

L'Entreprise de demain à la lumière de "Slasheurs, Designers, Gamers"

"Slasheurs, designers, gamers" nous montre comment les accélérations technologiques provoquent une cascade de mutations : depuis les systèmes de production d'énergie décentralisée jusqu’à l'entreprise 3.0, en passant par l’émergence d'une symbiose inédite entre le biologique, l’humain et le numérique

Mais pour l'auteur, il serait naïf de ne pas mentionner les défis qui accompagnent cette évolution. La technologie, tout en offrant d'innombrables opportunités, suscite des inquiétudes éthiques. L’intelligence artificielle s’invite dans notre quotidien, et l’analyse prédictive promet des avancées mais aussi des dilemmes sans précédent. La fracture numérique, accentuée par des disparités d’accès à la technologie, est un défi majeur à surmonter.

Toutefois, comme Stéphane Biso le suggère, au cœur de cette révolution se trouve une constante indéfectible : la créativité humaine. Il souligne l'importance de la place centrale de l'homme dans la conception de notre futur. En dépit de l'accélération technologique, ce sont nos valeurs, notre vision et surtout notre capacité d’adaptation qui définiront l'entreprise de demain.

Le message est clair : l'avenir n'est pas uniquement dicté par la technologie, mais par la façon dont nous, en tant qu'êtres humains, la façonnons et l'intégrons. L'ouvrage de Stéphane Biso est un appel à l'action pour les décideurs, les entrepreneurs et tous ceux qui aspirent à modeler l'entreprise de demain.

Les 4 grands points clés que vous découvrirez en lisant le livre "Slasheurs, designers, gamers" de Stéphane Biso

En plongeant dans "Slasheurs, designers, gamers", vous découvrirez à quoi pourrait bien ressembler l'avenir du monde professionnel.

Stéphane Biso décode avec brio la manière dont les avancées technologiques redéfinissent notre vision du travail, tout en soulignant l'importance de préserver notre humanité. Cet ouvrage vous aidera alors à comprendre et à naviguer dans le paysage en constante évolution de la technologie et du travail.

Voici plus précisément 4 idées clés largement développées - parmi plein d'autres - que vous retrouverez dans le livre :

Point-clé n°1 : La symbiose entre biologie, humain et numérique est sur le point d'être une révolution majeure

Le premier point clé du livre "Slasheurs, designers, gamers" est la transformation majeure que nous observons aujourd'hui, à savoir : la fusion imminente entre le biologique, l'humain et le numérique.

Vous comprendrez pourquoi cette transition est amplifiée par des avancées impressionnantes dans les domaines des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, technologies de l'Information et sciences Cognitives). et pourquoi, pour Stéphane Biso, l'avenir se dirige vers l'Humain augmenté, une version améliorée de l'humanité avec une forte intégration technologique.

Point-clé n°2 : L'avenir du travail réside dans l'entreprise 3.0

Les entreprises ne sont plus ce qu'elles étaient. L'ère des organisations verticales et rigides s'efface, cédant la place à des structures plus flexibles, gamifiées et centrées sur l'humain.

Pour Stéphane Biso, le futur réside dans une entreprise 3.0. Un modèle d'entreprise qui s'appuie sur le web 3.0, prônant participation, simplicité, et ouverture des données. Cette transition, qu’il qualifie judicieusement de "rupture", nécessite une profonde réflexion sur notre consommation technologique, ainsi qu’une conscience accrue de son impact sur l’environnement.

Côté business, les modèles traditionnels s'estompent. Dans leur sillage, de nouveaux métiers voient le jour, portés par une logique de "Netflixation" de l'économie. Ce nouvel ordre économique influence fortement les compétences recherchées dans le monde du travail. Au centre de cette mutation : l’humain. Aussi, le design, l'open innovation et la gamification se révèlent comme des vecteurs d'efficacité et de créativité en entreprise.

Point-clé n°3 : La technologie apporte son lot de défis éthiques

Mais à mesure que la technologie progresse, elle apporte son lot de préoccupations.

Stéphane Biso insiste donc aussi sur les inquiétudes éthiques liées à l'intégration croissante de l'analyse prédictive et de l'intelligence artificielle dans notre quotidien. De plus, la fracture numérique grandissante et l'accessibilité limitée à ces technologies avancées posent un défi majeur pour notre société.

Point-clé n°4 : L'humain occupe une place centrale face à la transformation technologique

Malgré le rythme effréné de la digitalisation, le livre "Slasheurs, designers, gamers" rappelle également l'importance de la créativité humaine. Les entreprises doivent se transformer pour répondre à cette accélération technologique, mais il est vital qu'elles gardent à l'esprit que c'est l'humain qui reste au cœur de cette élaboration de la société future.

Un livre pour vous préparer à l'avenir du travail

"Slasheurs, designers, gamers" est, à mon sens, une lecture incontournable pour quiconque souhaite anticiper, comprendre et se préparer à l'avenir du travail. Un avenir où l'humain augmenté n'est pas seulement une possibilité, mais une réalité en devenir. À vous, désormais, de décider si vous souhaitez être un acteur ou un simple spectateur de cette transformation.

Je recommande vivement ce livre pour de nombreuses raisons mais surtout pour sa capacité à démystifier les tendances technologiques tout en mettant en lumière les implications éthiques et sociétales. Aussi, parce que Stéphane Biso nous rappelle que, malgré la technologie omniprésente, l'humain doit rester au centre de nos préoccupations.

Points forts :

Tout au long du livre, les illustrations, définitions, encarts et nombreux schémas récapitulatifs qui permettent une compréhension facile et agréable des propos de l’auteur.

L'exploration de la fusion entre le biologique, l'humain et le numérique et la mise en avant de l'humain comme élément central malgré la transformation numérique.

L'éclairage porté sur les défis éthiques liés à l'avancée technologique.

Un ouvrage très accessible pour comprendre l'évolution du monde professionnel face à la technologie. 

Point faible :

Il aurait été pertinent d'approfondir comment adapter l'éducation et les apprentissages actuels de nos enfants aux compétences requises pour les métiers de demain.

Ma note :

★★★★★

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Thu, 30 Nov 2023 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12677/Slasheurs-designers-gamers-quels-seront-les-jobs-de-nos-enfants-demain
La guerre de l’art  http://www.olivier-roland.fr/items/view/12614/La-guerre-de-lart

Résumé de "La guerre de l'art" de Steven Pressfield : Un livre percutant et lucide qui dresse surtout le portrait de notre pire ennemi dans notre approche de la création : la résistance, et nous guide dans l'attitude à adopter pour la contrer. Ce livre est un véritable éloge des batailles de l'esprit qui se déroulent en nous à chaque acte de création. Il nous encourage à prendre conscience de ces guerres et nous donne de précieux conseils pour guérir et reconquérir notre créativité.

Par Steven Pressfield, 2002, 192 pages

Titre original : The war of Art

Note : Cette chronique invitée est rédigée par Damien Giraud du blog monpotentielcreatif.

Chronique et Résumé de "La guerre de l'art" de Steven Pressfield

Un mot sur l'auteur, Steven Pressfield

Steven Pressfield, l'auteur de 'La guerre de l'art”

Steven Pressfield est un écrivain américain de renom, connu pour ses œuvres de fiction historique et ses livres sur l'acte de création.

Il a écrit des best-sellers qui ont captivé un large public. Il a notamment écrit "Les portes du feu", un roman épique sur la bataille des Thermopyles, et "La dernière Amazone", une aventure mêlant mythe et histoire.

Son livre le plus populaire, "The War of Art", explore les défis internes auxquels sont confrontés les artistes et propose des stratégies pour surmonter la résistance créative.

Pressfield continue d'inspirer de nombreux créateurs avec ses histoires captivantes et ses idées perspicaces.

Introduction - Cette force limitante en nous : la résistance

Pour nous présenter le livre, l'auteur jette un regard bref mais perspicace sur la révélation d'un secret, le secret qui différencie les créateurs de ceux qui ne peuvent pas ou ne sont pas.

"Les créateurs savent que le plus difficile n'est pas de créer, mais de s'asseoir et de commencer à créer."

Et ce qui est entre, c'est la résistance.

Résistance et conséquences : Une vie non vécue

Par sa nature même, la résistance est la force la plus toxique de la vie humaine, la racine du malheur, de la maladie et de la pauvreté.

Elle nous retient et nous limite dans l'accomplissement de ce que nous sommes, de ce que nous sommes censés être ; elle nous empêche de vivre la vie que nous sommes censés vivre au plus profond de nous-mêmes.

Pour ceux qui croient aux dieux, la résistance est le diable qui nous empêche de vivre notre vie.

La résistance est l'ombre qui cache le soleil dans nos vies.

Elle a affecté des millions d'hommes et de femmes avant nous, les empêchant de vivre une vie pleine de joie et d'épanouissement.

La résistance défigure nos vies, elle nous prive de notre espoir et de notre nature, elle nous fait payer un lourd tribut : le prix d'une vie non vécue !

Structure du livre "La guerre de l'art - Surmontez les blocages et gagnez vos batailles créatives intérieures".

Le livre "La Guerre de l'Art" est structuré en trois parties principales :

Livre 1 : Résistance - Comprendre l'ennemi

Il explore la compréhension de la force appelée "Résistance" dans ses différents champs d'action et manifestations.

Explorer la résistance sous ses différents aspects nous permet de mieux comprendre les obstacles qui se dressent sur le chemin de notre créativité et de notre épanouissement.

En comprenant la résistance, nous pouvons nous libérer et devenir plus conscients des pièges qui nous entravent.

Livre 2 : Lutter contre la résistance - Devenir professionnel

Il aborde le concept d'action et de professionnalisme face à la résistance, en mettant l'accent sur des qualités telles que la patience, l'endurance et la préparation.

En développant ces qualités, nous sommes mieux préparés à relever les défis et à maintenir notre engagement malgré les obstacles.

Cette approche nous aide à évoluer vers un niveau supérieur d'état d'esprit et d'épanouissement.

Livre 3 : Au-delà de la résistance - Les royaumes supérieurs

Il s'enfonce dans une dimension introspective, métaphysique et souvent spirituelle, explorant des concepts qui dépassent notre entendement, parfois d'ordre divin, et qui influencent notre vie et nos résultats dans le processus créatif.

La phrase suivante illustre parfaitement l'atmosphère du livre 3 : "Lorsque nous nous consacrons à notre travail quotidien, le monde se concentre autour de nous et nous devenons presque magnétiques."

Cette partie nous permet d'explorer et d'acquérir des angles de vue qui peuvent permettre un changement de conscience.

Elle nous invite à réfléchir aux aspects qui régissent notre existence et notre créativité, en abordant des notions parfois divines.

En nous ouvrant à ces idées profondes, cette partie du livre nous offre la possibilité de transcender les limites conventionnelles et d'approfondir notre compréhension de nous-mêmes et de notre processus créatif.

LIVRE 1 : Résistance - Comprendre et connaître l'ennemi dans notre guerre de l'art.

Livre 1 : 'La guerre de l'art' - Comprendre l'ennemi : la résistance.

La première bataille consiste à comprendre d'où vient la résistance

Cette partie du livre explore les différentes sphères de notre existence où s'opère la résistance, primordiale à la connaissance de l'adversaire. Dans :

La poursuite de toute vocation artistique, qu'il s'agisse de peinture, de dessin, de danse ou d'autres formes d'expression artistique.

Le lancement d'une entreprise ou d'une initiative entrepreneuriale.

Notre alimentation et nos efforts pour adopter un régime alimentaire sain.

Notre programme de développement spirituel, visant à cultiver notre esprit et notre bien-être intérieur.

Nos efforts pour vaincre les mauvaises habitudes ou les dépendances.

Notre programme sportif, visant à améliorer notre condition physique et notre santé.

Toutes les formes d'éducation, qu'elles soient formelles ou informelles.

Nos actes moraux ou éthiques, lorsque nous prenons la responsabilité de créer un changement positif, même si cela va à l'encontre des conventions.

Tout acte d'altruisme, lorsque nous cherchons à aider les autres ou à contribuer à la société.

Les engagements les plus profonds de notre cœur, tels que le mariage, la parentalité, la résolution de conflits relationnels ou l'affrontement de défis dans nos relations.

Toute forme d'adversité qui peut survenir dans notre vie.

En bref, l'ennemi se manifeste dans toutes ces sphères de notre existence, dans tout acte qui tend à être créateur de notre vie, et surtout, dans tout acte qui rejette la gratification immédiate en faveur de la croissance, de la santé ou de la "bonne vie".

La résistance : qui est-elle et quelles sont ses caractéristiques ?

L'auteur adopte une perspective intéressante en personnifiant et en humanisant la résistance.

En attribuant à la résistance des caractéristiques telles que l'invisibilité, l'intériorité, la ruse et l'implacabilité, il met en évidence sa nature complexe et presque organique.

LA RÉSISTANCE EST INVISIBLE

Elle ne se touche pas, ne se sent pas et ne se voit pas, mais elle se ressent.

LA RÉSISTANCE EST INTERNE

Elle est interne : la résistance, bien qu'elle semble venir de l'extérieur, est une force qui naît en nous, qui s'auto-génère et s'auto-entretient. La résistance est un ennemi qui vient de l'intérieur.

LA RÉSISTANCE EST INSIDIEUSE

Elle mentira, fabriquera, falsifiera, séduira, harcèlera... s'il le faut !

LA RÉSISTANCE EST IMPLACABLE

La Résistance est comme un méchant de cinéma, comme Alien, Terminator ou Jason Voorhes. Elle ne peut être réduite au silence, elle n'a d'autre raison que de détruire nos vies, et de nous empêcher de nous épanouir, même réduite, elle continuera d'attaquer.

LA RÉSISTANCE EST IMPERSONNELLE

Elle ne sait pas qui vous êtes et s'en moque ; c'est une force de la nature à l'intérieur de vous, qui agit avec froideur, et indifférence pour la personne qui se trouve en face d'elle.

LA RÉSISTANCE EST INFALSIFIABLE

Elle ne ment pas, et pour cause : vous pouvez l'utiliser comme une boussole et naviguer grâce à elle,

La règle est simple : plus l'appel et les actions qui en découlent sont importants pour notre esprit et notre évolution, plus la résistance nous poursuivra ardemment.

LA RÉSISTANCE EST UNIVERSELLE

Nous sommes loin d'être les seuls à y être confrontés : toute personne dotée d'un corps en fait l'expérience.

LA RÉSISTANCE NE DORT JAMAIS

Elle ne dort jamais, et certains grands créateurs la ressentent même des décennies après leurs débuts, mais les créateurs vivent selon le même code de nécessité : se battre chaque jour pour créer.

LA RÉSISTANCE JOUE LE TOUT POUR LE TOUT

Elle est sérieusement engagée à atteindre son objectif : détruire, saboter et résister à votre génie, votre esprit et votre unicité.

Quand on la combat, c'est un combat à mort.

LA RÉSISTANCE EST ALIMENTÉE PAR LA PEUR

La résistance est en soi une force qui n'a pas de force propre ; la seule force qu'elle possède vient de vous, qui la nourrissez de votre peur.

Elle est plus puissante sur la ligne d'arrivée, lorsque nous sommes très proches de la réalisation de notre vision.

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de notre objectif, de la création, la résistance le sait et fera tout ce qui est en son pouvoir pour nous battre, en mettant tout ce qu'elle a dans son assaut final.

Vous aurez peur, peut-être même plus que jamais.

Le professionnel le sait et ne panique pas face à cela.

LA RÉSISTANCE RECRUTE DES ALLIÉS

La résistance est un auto-sabotage, parfois au point de vous faire agir bizarrement, et (trop) émotionnellement.

Mais ce n'est pas tout, elle recrute dans son équipe toute autre forme de sabotage. La résistance se fera aussi des alliés dans votre entourage.

Eux aussi sont susceptibles d'agir sous l'influence d'émotions telles que la jalousie et la peur pour saboter votre temps et vos opportunités. À travers vous, ils combattent leur propre résistance, leurs propres démons, leurs propres vies non vécues.

Le créateur doit être impitoyable d'abord envers lui-même, mais aussi envers les autres, il ne doit pas se laisser briser et saboter ! 

De quelle manière le combat se manifeste-t-il ?

 'La guerre de l'art' - connaître l'ennemi pour mieux le combattre, c’est aussi décoder les manifestations de la résistance 

La résistance à son chaos et sa mission : détruire tout aspect de la création dans votre vie est capable de se métamorphoser sous différentes formes, chacune pouvant avoir un impact sur votre vie et votre épanouissement.

RÉSISTANCE ET PROCRASTINATION

C'est la forme de résistance la plus courante, et la plus facile à rationaliser, notamment en trouvant des excuses pour remettre les choses à demain (jamais).

Cette résistance est vicieuse, car sans s'en rendre compte, elle devient une habitude, non seulement sur notre projet, mais jusqu'à notre lit de mort.

Éviter la procrastination, c'est cette seconde où l'on s'assoit et où l'on commence à faire son travail quotidien...

RÉSISTANCE ET SEXE

Oui, la résistance prend parfois cette forme, que ce soit en amour ou en inquiétude, pour la simple raison que le sexe est le plus puissant fournisseur de gratification immédiate, et la résistance adore ça !

Nous nous sentons approuvés, parfois aimés, dans l'arène sexuelle, et la résistance en profite pour nous distraire de notre travail,

Bien sûr, toutes les formes de sexe ne sont pas comme ça, mais en général, plus vous vous sentez vide, plus vous pouvez être certain que votre véritable motivation n'était pas l'amour ou même le désir, mais la Résistance.

Ce principe s'applique à toutes les formes de drogue et de gratification immédiate, telles que l'alcool, la télévision, le shopping, les réseaux sociaux ...

LA RÉSISTANCE ET LES PROBLÈMES

Les problèmes sont des situations facilement accessibles, sur lesquelles il est facile d'attirer l'attention ou d'être attiré, c'est pourquoi la résistance les utilise pour contourner notre attention.

Tout ce qui retient notre attention par la douleur ou l'artificialité est une manifestation de la résistance.

L'artiste qui travaille ne tolère pas les problèmes dans sa vie parce qu'il sait que les problèmes l'empêchent de faire son travail. L'artiste qui travaille bannit toutes les sources de problèmes de son monde.

LA RÉSISTANCE ET L'AUTO DRAMATISATION

La création de drames dans nos vies est un symptôme de résistance. 

Certaines personnes sont attirées par le drame, et lorsque le niveau de drame tombe en dessous d'un certain seuil, elles augmentent à nouveau inconsciemment. Parfois, c'est un proche qui alimente ce jeu.

C'est comme si, dès que l'ordre commence à régner, une alarme nucléaire se déclenche, ramenant le chaos et le désordre. Il s'agit d'une dynamique malsaine dans laquelle le drame devient une source d'attention et de divertissement.

Ce comportement, bien qu'inconscient, maintient les personnes impliquées dans un cycle de distraction, les empêchant de progresser et de s'épanouir.

RÉSISTANCE ET VICTIMISATION

Beaucoup de gens ne sont pas malades, ils aiment simplement rester dans le drame et la victimisation.

Jouer le rôle de victime, être plaint, être réconforté est une forme de gratification immédiate.

Parfois, la victimisation est une forme de résistance, obligeant les autres à venir à notre secours pour que nos souhaits se réalisent, et nous tenant ainsi en otage de notre propre désordre et de notre victimisation.

Si vous vous comportez comme une victime au lieu de faire votre travail, arrêtez !

LA RÉSISTANCE ET LE CHOIX D'UN PARTENAIRE

Parfois, nous ne sommes pas conscients de notre résistance et nous choisissons un partenaire qui l'a surmontée.

Peut-être parce qu'il est plus facile de donner et de percevoir le pouvoir que nous possédons chez les autres, peut-être parce qu'il est moins menaçant de croire que notre partenaire mérite de vivre cette vie plus que nous, ou peut-être parce que nous faisons de notre partenaire un modèle à admirer, ou parce que nous croyons que rester suffisamment sous le contrôle de notre partenaire aura l'influence souhaitée sur nous....

Dans tous les cas, cela nous empêche de poursuivre notre propre résistance et notre propre vie non vécue.

En outre, elle défigure l'amour.

RÉSISTANCE ET MALHEUR

L'un des principaux sentiments de résistance est le malheur et la tristesse.

Nous nous ennuyons, nous ne trouvons ni repos ni satisfaction, nous nous sentons coupables, nous ne nous sentons pas aimés et nous pensons que nous ne le serons jamais.

Nous sommes dégoûtés et détestons ce que nous sommes.

Le vice frappe, et il frappe fort : drogues, adultère, procrastination sur internet...

En outre, la dépression s'installe, nous nous sentons attaqués ou devenons les agresseurs, nous nous détruisons.

Cela ressemble à la vie de beaucoup de gens, n'est-ce pas ? C'est normal, la résistance touche tout le monde...

Plus délicat...

Notre société, qui en est bien plus consciente que nous, est prête à nous faire consommer à tout prix pour nous donner l'illusion du bonheur, une drogue légale, mais surtout pour nous détourner de notre esprit de création.

Le seul remède ?

Reprendre notre pouvoir, débrancher, faire notre travail !

RÉSISTANCE ET CRITIQUE

La résistance peut parfois prendre la forme d'une critique à l'égard des autres.

Lorsque nous observons les autres vivre leur vie de manière authentique, nous ressentons une profonde frustration de ne pas avoir vécu la nôtre (souvent inconsciemment).

Les personnes qui mènent une vie épanouie sont généralement moins enclines à critiquer les autres, à moins que leurs commentaires ne soient constructifs et encourageants.

Ceux qui vivent pleinement leur vie n'ont tout simplement pas le temps de critiquer, car ils consacrent leur énergie à accomplir leurs propres tâches et à mener à bien leur mission.

RÉSISTANCE ET DOUTE DE SOI

Le doute de soi peut être fructueux et bénéfique, car il peut refléter l'amour, le désir et l'aspiration que nous avons pour quelque chose que nous nous efforçons d'atteindre.

Vous arrive-t-il de vous poser de telles questions ?

"Suis-je vraiment un écrivain ? 

Suis-je une bonne personne ?

 Est-ce que je mérite vraiment de former un couple ou de fonder une famille ?"

Ces questions suggèrent qu'il y a de fortes chances que ce soit le cas !

RÉSISTANCE ET PEUR

La peur peut être bénéfique, car elle nous guide vers des actions à entreprendre et des chemins à suivre.

Plus la peur est grande, plus la résistance est intense, ce qui indique que vous devriez vous engager pleinement dans cette entreprise et en faire une mission de vie, car elle est d'une grande importance pour votre propre croissance et votre développement spirituel.

D'ailleurs, si cela vous intéresse, j'ai un Ebook complet de 50 pages sur le thème de la peur (et de la procrastination qui va avec), dont les formulaires sont accessibles partout sur mon site.

Je vous renvoie à cet article : Les 12 peurs qui bloquent votre créativité, En prendre conscience ! qui est un amuse bouche de ce qui est abordé beaucoup plus en profondeur (aspect Mindset et outils de coaching pro).

Si cela n'avait pas d'importance pour nous, il n'y aurait pas de résistance.

Le professionnel, concept dont nous parlerons ensuite, accepte les projets qui peuvent l'aider à évoluer et à explorer des aspects de lui-même qui restent à découvrir, même si cela peut être effrayant.

Comme vous et moi, il ressent aussi la peur, mais il fait quand même son travail.

RÉSISTANCE ET AMOUR

Ici aussi, la résistance sera proportionnelle à votre niveau d'amour.

L'amour de quelque chose peut créer une résistance incroyable, le projet peut vous terrifier, car là où il n'y a pas d'amour, il y a de l'indifférence, et la résistance ne s'attaque jamais à ce qui ne vous intéresse pas.

LA RÉSISTANCE ET L'ILLUSION DE DEVENIR UNE STAR

Le fantasme et l'illusion de devenir une star sont des symptômes de la résistance - c'est un comportement nuisible.

Le professionnel se concentre uniquement sur le présent, se détache des objectifs séduisants de l'avenir et fait son travail sans se soucier des résultats futurs.

RÉSISTANCE ET ISOLEMENT

Il est parfois effrayant d'être seul dans un acte créatif.

Mais n'oubliez pas ceci :

Selon l’auteur : Nous ne sommes jamais seuls, à partir du moment où nous commençons à créer, votre lumière brille, votre courage vient vous soutenir.

Le temps semble disparaître lorsque, pendant ce temps de solitude, nous changeons de vision, et les heures s'envolent.

De plus, dans nos actes de création, nous ne sommes jamais seuls : nous sommes avec nos personnages, avec nos instruments lorsque nous jouons de la musique, nous sommes avec nous-mêmes,

Et souvent, pour un créateur, son monde intérieur est beaucoup plus riche et plus vivant que les gens du monde réel.

LA RÉSISTANCE ET LA GUÉRISON

La résistance sait que plus nous mettons d'énergie à craindre notre santé et à nous forcer à guérir, moins il y a de jus disponible pour notre travail.

RÉSISTANCE ET SOUTIEN

Chercher le soutien de nos amis et de notre famille revient à les rassembler autour de notre lit de mort.

C'est une belle intention, mais tout ce qu'ils peuvent faire, c'est se tenir sur le quai et dire au revoir.

Tout le soutien que nous recevons de la part de personnes réelles se résume souvent à du vent et nous empêche de faire notre travail.

En fait, plus nous comptons sur le soutien de nos collègues et de nos proches, plus nous nous affaiblissons et plus nous devenons incapables de gérer nos propres affaires.

RÉSISTANCE ET RATIONALISATION

La rationalisation est l'alliée la plus proche de la résistance, car elle vise à nous empêcher de prendre conscience de notre résistance et même de la justifier rationnellement.

Elle nous pousse à nous mentir à nous-mêmes, mais nous avons le pouvoir de choisir de croire ou non ces mensonges.

La rationalisation est une voie qui cache la véritable source de nos problèmes plutôt que de nous la révéler.

Ce qui rend la résistance si subtile, c'est sa capacité à paraître tantôt vraie, tantôt légitime.

LA RÉSISTANCE PEUT ÊTRE VAINCUE

Mais ne vous inquiétez pas, la résistance peut être vaincue. Si ce n'était pas le cas, la plupart des actes créatifs de tous les temps n'auraient pas eu lieu.

Vaincre la résistance, c'est comme accoucher !

LIVRE 2 - Lutter contre la résistance - devenir professionnel

Livre 2  'La guerre de l'art' - Devenir professionnel  passer du statut d'amateur à celui de véritable expert.  

Deux piliers du livre 2 selon l'art de la guerre : Professionnels et amateurs

Pour introduire le livre 2, selon Steven Pressfield, les artistes en herbe qui échouent face à la Résistance ont un point commun : ils ont une mentalité d'amateur.

Or, le moment où un artiste devient professionnel est d'une importance capitale, comparable à la naissance de son premier enfant.

Les amateurs jouent pour le plaisir, à temps partiel, tandis que les professionnels jouent pour gagner, à temps plein.

Être professionnel signifie s'engager pleinement dans son art et y consacrer toute sa vie.

Un professionnel ne dépend pas de l'inspiration pour son travail ; il s'assoit régulièrement et fait son travail sans être dérangé par la Résistance. En construisant ce travail avec constance et discipline, l'inspiration finit par venir.

Pourquoi la Résistance cède-t-elle lorsque nous devenons professionnels ?

Lorsque nous devenons professionnels, la Résistance cède parce qu'elle puise sa force dans notre peur.

En nous concentrant sur notre travail et en mettant de côté nos peurs, nous pouvons vaincre la Résistance.

Comme les Spartiates, qui considéraient l'ennemi comme anonyme, nous devons rester déterminés et acharnés dans notre poursuite.

Même si la résistance persiste, le professionnel continue d'avancer avec détermination et discipline, en surmontant les obstacles qui se dressent sur son chemin.

Comment devenir professionnel, l'acte de volonté

Devenir professionnel n'a rien de mystérieux. C'est un acte de volonté. 

Nous décidons de nous considérer comme des professionnels et nous le faisons. C'est aussi simple que cela.

Les principes et comportements des professionnels, Le code d'honneur du créateur

Se présenter au travail tous les jours, quelles que soient les circonstances : Cela signifie qu'il faut être diligent et discipliné, faire face aux responsabilités et aux tâches quotidiennes, même lorsque cela peut être difficile ou décourageant.

Rester engagé et concentré sur son travail tout au long de la journée : Il s'agit de maintenir un niveau élevé d'attention et de concentration dans son travail, en évitant les distractions et en restant concentré sur les objectifs à atteindre.

S'engager à long terme : Il s'agit d'avoir une vision à long terme de sa carrière et de persévérer dans ses efforts, même lorsque les résultats tardent à venir. C'est la volonté d'affronter les défis et les difficultés pour progresser et réussir dans son domaine.

Reconnaître que les enjeux de son travail sont réels et importants pour sa survie : il s'agit de prendre conscience de l'importance de son travail pour sa subsistance et celle de sa famille, et de reconnaître que la réussite professionnelle a des répercussions concrètes sur sa vie et ses aspirations.

Être rémunéré pour son travail : Cela signifie être conscient de la valeur de son travail et être capable de le monétiser, d'être récompensé financièrement pour ses compétences et son investissement.

Ne pas s'identifier exclusivement à son travail : Il s'agit de comprendre que l'identité et la valeur personnelles ne sont pas déterminées uniquement par le travail, mais qu'il existe d'autres aspects de la vie qui sont tout aussi importants.

Maîtriser son métier : Cela signifie acquérir les compétences nécessaires, approfondir ses connaissances et développer son expertise dans son domaine afin de fournir un travail de qualité et de se distinguer professionnellement.

Avoir le sens de l'humour dans son travail : Il s'agit d'adopter une perspective positive et légère face aux difficultés et aux échecs, d'être capable de rire de soi-même et de trouver de la joie dans le processus créatif et les défis professionnels.

Recevoir des éloges ou des critiques dans le monde réel : Il s'agit d'être ouvert aux commentaires et aux réactions des autres, qu'il s'agisse de compliments ou de critiques constructives, afin de pouvoir progresser et s'améliorer dans son travail. Il s'agit de rechercher une validation authentique et objective de la qualité de votre travail.

Qui sont les professionnels ?  Compétences, aptitudes et caractéristiques

LE PROFESSIONNEL A ACCEPTÉ LE MALHEUR.

L'artiste engagé dans sa vocation a volontairement choisi l'enfer, qu'il en soit conscient ou non.

Toute sa vie, il doit se nourrir d'un régime d'isolement, de rejet, de doute, de désespoir, de ridicule, de mépris et d'humiliation.

L'artiste doit être comme un Marine. Il doit savoir être malheureux, il doit aimer être malheureux. Il doit être fier d'être plus malheureux que n'importe quel soldat.

LE PROFESSIONNEL JOUE POUR L'AMOUR DU JEU

Le professionnel, même s'il accepte de l'argent, fait son travail par amour.

Il doit l'aimer. Sinon, il n'y consacrerait pas volontiers sa vie. Le professionnel a cependant appris que trop d'amour peut être une mauvaise chose. Trop d'amour peut l'étouffer et devenir de la résistance.

UN PROFESSIONNEL EST PATIENT

La résistance contrecarre l'amateur avec la plus vieille des ruses : l'impatience et l'enthousiasme.

La résistance nous plonge dans un projet avec un calendrier trop ambitieux et irréaliste. Elle sait que nous ne pourrons pas maintenir ce niveau d'intensité. Nous nous heurtons à un mur. Nous nous écraserons.

Le professionnel, lui, comprend que ce n'est qu'une question de temps.

Il conserve son énergie. Il prépare son esprit pour le long terme.

UN PROFESSIONNEL CHERCHE L'ORDRE

Le professionnel ne peut pas se permettre de vivre ainsi. Il est engagé dans une mission. Il ne tolère pas le désordre. Et, il élimine le chaos de son environnement et le chasse de son esprit.

Le professionnel s'efforce de maintenir un environnement et un esprit propres, afin que l'inspiration puisse circuler sans être entravée par le désordre.

UN PROFESSIONNEL DÉMYSTIFIE

Un professionnel démystifie son travail en le considérant comme une profession plutôt que comme un art.

Il reconnaît la dimension mystique de tout effort créatif, mais ne s'y attarde pas.

Il se concentre sur la technique, maîtrisant le "comment", laissant le "quoi" et le "pourquoi" à des forces supérieures.

Le professionnel est conscient des éléments intangibles de l'inspiration, mais respecte leur pouvoir en les laissant agir.

Il se concentre sur ses propres actions.

Contrairement à l'amateur qui glorifie et obsède le mystère, le professionnel se tait et se met au travail.

LE PROFESSIONNEL AGIT FACE À LA PEUR

L'amateur croit qu'il doit d'abord vaincre sa peur ; ensuite, il peut faire son travail.

Le professionnel sait que la peur ne peut jamais être surmontée. Il sait qu'il n'existe pas de guerrier ou d'artiste sans peur.

UN PROFESSIONNEL N'ACCEPTE AUCUNE EXCUSE

Le professionnel s'efforce de s'améliorer en permanence. Il respecte la résistance.

Il sait que s'il cède aujourd'hui, quelles que soient les excuses valables, il aura deux fois plus de chances de céder demain.

Le professionnel comprend que la résistance est tenace !

UN PROFESSIONNEL AGIT EN FONCTION DE LA SITUATION

Le professionnel agit en fonction des circonstances.

Il mène son projet dans le monde réel, où il fait face à l'adversité, à l'injustice et aux espoirs déçus.

Voilà ce qu'est le monde réel pour le professionnel. Il sait que le sol n'est parfait qu'au paradis.

UN PROFESSIONNEL EST PRÉPARÉ

Ici, nous ne parlons pas de son art, de son entreprise... non, nous parlons d'être préparé chaque jour à faire face à son propre auto-sabotage, à sa propre résistance.

Le pro sait que la résistance ne cessera jamais d'être une force intelligente agissant contre lui, lui envoyant des choses qu'il n'a jamais vues auparavant.

Il est prêt à les absorber et à les libérer.

C'est son travail avant de penser au succès !*

UN PROFESSIONNEL NE SE MET PAS EN AVANT

Un professionnel a son propre style et ne crée pas pour se mettre en valeur ou attirer l'attention sur lui.

Son style est au service du matériau et de sa création.

UN PROFESSIONNEL SE CONSACRE À LA MAÎTRISE DE LA TECHNIQUE

Un professionnel se consacre à l'acquisition de compétences techniques.

Il a un profond respect pour son métier et ne se considère pas comme supérieur à celui-ci.

Il reconnaît la contribution de ceux qui l'ont précédé et apprend d'eux.

Le professionnel se consacre à la maîtrise de la technique, non pas parce qu'il croit que la technique remplace l'inspiration, mais plutôt parce qu'il veut être armé de toutes les compétences nécessaires lorsque l'inspiration se présente.

UN PROFESSIONNEL N'HÉSITE PAS À DEMANDER DE L'AIDE

Il ne lui viendrait jamais à l'esprit, comme à celui d'un amateur, qu'il sait tout ou qu'il peut tout faire tout seul.

Au contraire, il recherche le professeur le plus compétent et l'écoute attentivement.

LE PROFESSIONNEL SE DÉTACHE DE SON INSTRUMENT

Le professionnel reconnaît que son corps, sa voix, son talent et tous les aspects physiques, mentaux, émotionnels et psychologiques qu'il utilise dans son travail ne sont que les instruments que Dieu lui a donnés pour exercer son art.

Il les évalue de manière objective, impersonnelle et rationnelle.

UN PROFESSIONNEL NE PREND PAS L'ÉCHEC (OU LE SUCCÈS) PERSONNELLEMENT

Il agit en fonction de sa conscience professionnelle et non de son ego.

La résistance exploite l'un de nos programmes biologiques et évolutifs : le sentiment profondément ancré de rejet, car le rejet a eu des conséquences évolutives.

La résistance utilise cette peur du rejet pour nous entraver et nous paralyser dans notre travail.

Les professionnels ne prennent pas le rejet personnellement, car il renforce leur résistance.

L'ennemi n'est pas la critique ou le rejet, mais les pensées négatives qui encombrent notre esprit.

Le professionnel utilise la critique comme une opportunité d'écouter, d'apprendre et de se développer.

UN PROFESSIONNEL RÉSISTE À L'ADVERSITÉ

Le professionnel ne peut pas prendre l'humiliation personnellement.

L'humiliation, comme le rejet et la critique, est le reflet extérieur de la résistance intérieure.

Le professionnel endure l'adversité. Son essence créative, son noyau, ne peut être enterrée, même sous une montagne d'ordures.

Son noyau est indestructible. Rien ne peut l'atteindre.

UN PROFESSIONNEL S'AUTO-VALIDE

Le professionnel possède un état d'esprit que la plupart d'entre nous ne peuvent qu'imaginer et comprendre.

Il ne réagit pas de manière automatique, mais contrôle ses réactions et ses émotions.

Le professionnel ne prend pas les choses personnellement et ne se comporte pas en victime.

Il ne voit pas les aspects négatifs comme des signes de la volonté divine et ne les utilise pas comme une excuse pour échouer.

Il préserve son estime de soi au-delà du moment présent, quels que soient les obstacles extérieurs.

Le professionnel refuse de laisser les actions des autres le définir, ou même sa réalité, de sorte que les critiques de demain deviennent de lointains souvenirs.

Il reconnaît que les autres peuvent, sans le vouloir, servir de porte-voix à la même résistance qui réside en nous.

Le professionnel voit la critique pour ce qu'elle est : un moteur, un compliment suprême.

Rappelez-vous : le critique aime profondément ce que l'autre réalise et qu'il n'a pas eu le courage de faire lui-même.

UN PROFESSIONNEL RECONNAÎT SES LIMITES

Il sait qu'il ne peut être professionnel que dans un seul domaine. Il fait appel à d'autres professionnels lorsque ce n'est pas dans son domaine et les traite avec respect.

UN PROFESSIONNEL EST RECONNU PAR LES AUTRES PROFESSIONNELS

Le professionnel a un sixième sens pour reconnaître ceux qui ont fait leurs preuves et ceux qui ne les ont pas faites.

LIVRE 3 - AU-DELÀ DE LA RÉSISTANCE - Le domaine supérieur

Les forces invisibles : Les anges, les divinités et les pouvoirs de l'inconscient

Livre 3  'La guerre de l'art' - Les forces invisibles Explorer les anges, l'inconscient et la muse qui nous guident dans notre créativité.

Dans ce chapitre, les forces invisibles sont présentées comme des éléments impersonnels qui existent dans chaque partie de notre être dédiée à notre croissance.

Elles se manifestent dans les comportements qui nous poussent à courir, à jouer et à apprendre. De même, la résistance peut être considérée comme une force personnelle ou une force impersonnelle de la nature.

L'appel à la croissance peut être perçu de différentes manières, que ce soit à travers notre génie, un ange, une muse ou simplement comme une force impersonnelle : c'est ce que nous appelons les forces invisibles. Quelle que soit notre conception, l'important est de se sentir à l'aise avec elle.

En résumé, il y a des forces qui nous font face et des forces qui sont avec nous, des alliés, nos anges.

Mais n'oubliez jamais que la chose la plus importante dans la création est de s'asseoir et de faire son travail, d'expérimenter, d'essayer. Rien d'autre ne compte vraiment !

Lorsque nous nous engageons à grandir chaque jour, quelque chose de mystérieux se produit.

Le ciel semble nous venir en aide. Des forces invisibles se joignent à nous et soutiennent notre mission.

C'est un secret que seuls les professionnels connaissent : au fur et à mesure que nous accomplissons notre travail quotidien, une force se rassemble autour de nous. Les anges créateurs se concentrent sur nous. Nous entrons dans un état de flux divin.

Interaction entre les dieux et les affaires humaines

William Blake, poète, peintre et graveur britannique du XVIIIe siècle, et largement reconnu pour son œuvre visionnaire et symbolique, il est surtout célèbre pour ses poèmes lyriques et mystiques, notamment "Songs of Innocence and Experience" et "The Marriage and Hell". Il dit que "l'éternité est amoureuse des créations du temps", faisant écho à la croyance grecque en une interaction entre les dieux et les affaires humaines, soulignant que l'univers n'est pas indifférent à notre existence.

Blake décrit l'éternité comme une réalité supérieure, transcendant le temps et l'espace, qui se passionne pour les créations nées dans le flux du temps.

Les esprits célestes, comme les muses, se mêlent à notre réalité matérielle et s'intéressent à ce que les êtres temporels, en particulier les artistes, matérialisent dans notre monde terrestre.

La figure de la muse qui murmure l'inspiration à l'oreille de l'artiste symbolise cette communication entre le temps et l'éternité.

Les œuvres d'art existent déjà dans la sphère supérieure, mais elles nécessitent l'incarnation d'un être physique, l'artiste, pour prendre forme dans notre réalité concrète.

L'artiste devient ainsi le canal par lequel les forces supérieures peuvent nous inspirer et nous guider dans notre travail créatif.

La magie du démarrage

Lorsque nous prenons l'initiative ou que nous nous lançons dans un projet créatif, il existe une vérité fondamentale : dès que nous prenons une décision ferme, le destin se met également en marche.

Des événements et des circonstances favorables se mettent en place, offrant un soutien et une aide inattendus. Une décision génère une série d'événements qui nous sont bénéfiques.

Ces entités célestes, invisibles à nos yeux, sont des agents d'évolution qui œuvrent pour le bien de l'humanité. Elles sont décrites comme des sources de lumière, symbolisant l'intelligence et la conscience.

Lorsque nous nous lançons dans nos projets, une ouverture se crée dans notre réalité.

Les anges, métaphoriquement représentés comme des sages-femmes, nous entourent et nous aident à donner naissance à notre vrai moi, à la personne que nous sommes destinés à devenir.

En nous libérant de nos propres entraves, nous permettons aux anges de jouer leur rôle en nous apportant conseils et inspiration. Cela apporte de la joie aux anges et à Dieu.

En résumé, s'engager avec détermination dans une entreprise ouvre un passage entre l'éternité et le temps.

Des forces invisibles nous accompagnent et nous guident sur notre chemin, faisant de notre accomplissement une source de bonheur et de plénitude pour nous-mêmes et pour les entités célestes.

La magie de la persévérance

Ce texte explore le pouvoir de la persévérance et la poursuite du travail créatif.

L'auteur partage son expérience de recevoir des idées et des corrections lors d'une déconnexion mentale au cours d'une randonnée.

Il s'interroge sur l'origine de ces pensées et révisions automatiques, se demandant si elles proviennent des anges, des muses, de l'inconscient….

Il observe que cette force interne semble être plus intelligente que lui et travaille de manière autonome pour organiser ses idées et améliorer son travail.

En réalité, nous sommes tous créatifs et nous avons tous accès à cette force, qui est rendue possible par une dynamique d'engagement et de persévérance.

Forces invisibles et expériences intérieures

L'Art de la guerre traite des mystérieuses expériences intérieures de l'auteur, telles que les rêves et les moments de méditation profonde.

Ces expériences lui font prendre conscience de l'existence de forces invisibles et puissantes qui semblent le guider et lui transmettre ainsi des messages importants.

L'auteur s'interroge sur l'origine de ces expériences et sur leur place dans le fonctionnement de l'univers.

Il se rend compte que ces expériences intérieures sont aussi réelles et significatives que les aspects de sa vie éveillée.

Selon lui, ces forces mystérieuses et supérieures utilisent ces canaux pour nous guider.

Affronter la mort : Révéler l'essence et les priorités de la vie

Faire face à la mort : Le pouvoir de raviver notre créativité

La confrontation avec la réalité de la mort a le pouvoir de provoquer des changements profonds et radicaux dans notre vie. 

Elle nous fait prendre conscience de ce qui compte vraiment pour nous.

Nous pouvons nous rendre compte que des choses qui semblaient importantes, comme travailler pendant le week-end ou avoir le dernier mot dans une dispute, ne sont pas vraiment essentielles. Nous commençons à nous interroger sur le véritable sens de la vie et sur ce qui lui donne de la valeur.

Face à notre propre mortalité, nous nous posons des questions importantes : Avons-nous des regrets ? Avons-nous vécu pleinement notre vie ou sommes-nous restés dans une existence non vécue ?

L'auteur souligne que la confrontation avec la mort peut réveiller et révéler notre pouvoir créatif. La mort n'est pas perçue comme une fin, mais comme le début d'une nouvelle vie.

L'ego versus la conscience : un combat intérieur

Une bataille au sein de notre créativité L'Ego contre conscience

L'auteur mentionne à nouveau un concept : les anges s'installent dans le Soi, tandis que la Résistance est basée sur l'Ego.

La bataille se joue entre les deux :

Le Soi souhaite créer, évoluer.

L'Ego aime les choses telles qu'elles sont.

Mais qu'est-ce que l'Ego ?

L'auteur le définit comme suit :  L'Ego est la partie du psychisme qui croit en l'existence matérielle. Le rôle de l'Ego est de s'occuper des affaires du monde réel.

C'est un rôle important. Nous ne pourrions pas tenir une journée sans lui. Mais il existe d'autres mondes en dehors du monde réel, et c'est là que l'ego rencontre des problèmes.

Voici ce que croit l'ego :

La mort est réelle : L'ego croit que notre existence est définie par notre corps physique. Lorsque le corps meurt, nous mourons. Il n'y a pas de vie au-delà de la vie.

Le temps et l'espace sont réels : L'ego est linéaire. Il croit que pour aller de A à Z, nous devons passer par B, C et D. 

Chaque individu est différent et séparé de tous les autres : l'ego croit que je suis distinct de vous. Les deux ne peuvent pas se rencontrer. Je peux te faire du mal sans que cela me fasse du mal.

L'impulsion prédominante dans la vie est l'auto-préservation : Parce que notre existence est physique et donc vulnérable à d'innombrables maux, nous vivons et agissons par peur dans tout ce que nous faisons. Selon l'ego, il est sage d'avoir des enfants pour perpétuer notre lignée après notre mort, d'accomplir de grandes choses qui survivront après nous et de boucler nos ceintures de sécurité.

Il n'y a pas de Dieu : Aucune sphère n'existe en dehors du monde physique et aucune règle ne s'applique en dehors du monde matériel.

Voici ce que croit la conscience de soi :

La mort est une illusion : L'âme perdure et évolue à travers d'innombrables manifestations.

Le temps et l'espace sont des illusions : le temps et l'espace ne s'appliquent que dans la sphère physique, et même là, ils ne s'appliquent pas aux rêves, aux visions, aux transports. Dans d'autres dimensions, nous nous déplaçons aussi vite que la pensée et habitons plusieurs plans simultanément.

Tous les êtres sont un : Si je te fais du mal, je me fais du mal à moi-même.

L'amour est l'émotion suprême : l'union et l'entraide sont les impératifs de la vie. Nous sommes tous dans le même bateau.

Dieu est tout ce qui existe : Tout ce qui est, est Dieu sous une forme ou une autre. Dieu, l'arrière-plan divin, est ce dans quoi nous vivons, nous nous déplaçons et nous existons. Il existe une infinité de plans de réalité, tous créés, soutenus et imprégnés par l'esprit de Dieu.

La peur du succès - Surmonter les résistances pour atteindre son véritable potentiel

La peur que nous ressentons est alimentée par la résistance.

Elle nous empêche de suivre notre cœur par peur des conséquences et des changements profonds que cela pourrait entraîner dans notre vie. Nous craignons d'être confrontés à l'échec, de perdre nos relations et de nous retrouver seuls en terrain inconnu.

Cependant, la véritable peur qui se cache derrière tout cela est la peur de réussir. Nous avons peur de découvrir notre véritable potentiel et de devenir la personne que nous sommes vraiment au fond de nous-mêmes. Cela nous sortirait de notre zone de confort et remettrait en question notre identité et nos relations actuelles.

Pourtant, lorsque nous trouvons le courage d'affronter cette peur et de suivre notre véritable voie, nous découvrons une source infinie de sagesse, de conscience et d'accompagnement qui nous guide et nous soutient.

Selon Steven Pressfield, chaque personne naît avec une personnalité distincte et unique, déjà formée dès le départ. Nous ne sommes pas des êtres passifs qui attendent que le monde nous influence. Au contraire, nous arrivons avec une âme individualisée.

Notre tâche dans cette vie n'est pas de nous façonner selon une idéalisation imaginaire, mais de découvrir qui nous sommes vraiment et de le devenir.

Si nous sommes nés pour peindre, notre tâche est de devenir un artiste.

Si nous sommes nés pour élever et nourrir des enfants, notre tâche est de devenir parents.

Et si nous sommes nés pour renverser l'ignorance et l'injustice dans le monde, notre travail consiste à nous en rendre compte et à agir.

En embrassant notre véritable vocation, nous nous libérons des chaînes de la peur et de la résistance. Nous découvrons en nous un potentiel incommensurable, une force créatrice qui nous guide vers un épanouissement profond et authentique.

Territoire versus Hiérarchie

Dans le règne animal, les individus se définissent soit par leur position dans une hiérarchie, soit par leur rattachement à un territoire.

Dans notre société, l'approche hiérarchique est souvent privilégiée, nous incitant à nous définir en fonction de l'opinion des autres et de notre place dans la hiérarchie sociale.

Cependant, cette approche a ses limites, surtout face à une société de masse où l'individu peut se sentir dépassé et anonyme. L'orientation hiérarchique nous pousse à entrer en compétition avec les autres, à évaluer notre bonheur en fonction de notre rang et à agir selon le statut des autres.

Pour l'artiste, cependant, cette approche est fatale. L'artiste doit plutôt adopter une approche territoriale, travailler pour l'amour de son art et non pour la validation des autres.

Il doit se tourner vers l'intérieur, vers sa véritable essence, plutôt que de se préoccuper de sa place dans la hiérarchie.

L'artiste et la hiérarchie

Examinons les comportements associés à un système hiérarchique :

Il entre en compétition avec les autres pour améliorer son statut en dépassant ceux qui sont au-dessus de lui, tout en défendant sa position contre ceux qui sont en dessous.

Il juge son bonheur et sa réussite en fonction de son rang dans la hiérarchie, se sent satisfait lorsqu'il est haut et malheureux lorsqu'il est bas.

Il interagit avec les autres en fonction de leur rang dans la hiérarchie, en mettant de côté tous les autres aspects.

Il évalue chacune de ses actions uniquement en fonction de l'impact qu'elle a sur les autres : il agit pour les autres, s'habille pour les autres, parle pour les autres, pense pour les autres.

L'artiste, quant à lui, ne peut pas chercher la validation de ses efforts ou de sa vocation auprès des autres. Il doit faire son travail pour lui-même.

L'Artiste et le territoire

En résumé, l'extrait souligne que l'acte de création est territorial, qu'il s'agisse d'un artiste ou d'une mère.

Lorsque l'artiste adopte une approche hiérarchique, en essayant de deviner les attentes de son public ou de manipuler sa création à des fins personnelles, il court-circuite l'inspiration et l'authenticité de son œuvre.

Au contraire, l'artiste doit se connecter aux forces mystérieuses qui animent l'univers et travailler pour l'amour de son art, en faisant confiance à ce qui grandit en lui et en le mettant au service de la création elle-même, plutôt qu'en se concentrant sur les récompenses ou l'avancement personnel.

C'est un appel à travailler de manière territoriale, en se soumettant humblement aux forces créatrices et en se laissant guider par elles.

La différence entre territoire et hiérarchie

L'extrait explique la différence entre une orientation territoriale et une orientation hiérarchique dans notre approche du travail.

Si notre orientation est hiérarchique, nous recherchons la validation et l'approbation des autres et sommes impatients de savoir ce que les autres pensent de nous.

Une orientation territoriale, en revanche, signifie que nous trouvons notre motivation intrinsèque et notre satisfaction dans l'activité elle-même, indépendamment de ce que pensent les autres.

L'auteur propose des tests pour déterminer notre orientation : si nous cherchons à nous rassurer en cherchant l'approbation des autres, nous avons une approche hiérarchique.

Mais si, même si nous étions seuls sur terre, nous continuons à poursuivre notre activité avec passion, alors nous sommes dans une approche territoriale.

Devenir le Créateur Ultime : L'Artiste et la Quête de l'Excellence

Voici un portrait de l'artiste idéal par steven pressfield, auteur de la guerre de l'art.

La Vertu Suprême, le mépris de l'échec

La vertu suprême de l'artiste est le mépris de l'échec.

Tout comme le roi spartiate Léonidas identifiait le mépris de la mort comme la vertu suprême du guerrier, l'artiste doit adopter une attitude similaire face à l'échec.

En se concentrant sur son propre travail et en ignorant la peur de l'échec, l'artiste peut surmonter les obstacles et se libérer des contraintes qui pourraient l'empêcher de créer. En cultivant ce mépris de l'échec, l'artiste peut se concentrer pleinement sur sa création et atteindre son plein potentiel artistique.

Une vie, un portrait : L'artiste en lumière

Dans ce portrait de l'artiste, nous découvrons que l'artiste est à la fois le serviteur des sphères supérieures de la réalité et des forces créatrices qui cherchent à communiquer avec notre monde.

Il est un instrument volontaire et capable, permettant la manifestation des visions qui émergent de ces plans de pure potentialité. Cependant, l'ennemi de l'artiste réside dans l'ego restreint qui engendre la résistance et bloque l'expression créative.

Pour embrasser pleinement sa vocation artistique, l'artiste doit devenir un guerrier, acquérir la modestie et l'humilité, reconnaître que sa créativité ne vient pas de lui, mais qu'elle est canalisée à travers lui. Il se libère de l'idée d'être la source de ses créations et se positionne plutôt comme un canal à travers lequel elles se matérialisent.

La vie de l'artiste est également abordée. L'accent est mis sur le fait que l'accomplissement de notre véritable vocation artistique ou créative nécessite une action délibérée.

Il est essentiel de ne pas négliger ou abandonner cette vocation, car cela aurait des répercussions non seulement sur nous-mêmes, mais aussi sur nos enfants, sur la planète et même sur les forces supérieures qui nous ont dotés de nos dons uniques.

Le travail créatif n'est pas égoïste, c'est un don au monde et à chaque être vivant. Les artistes sont invités à ne pas retenir leur contribution, mais à la partager généreusement. La vocation artistique est considérée comme un appel à partager nos dons et à apporter une contribution précieuse à l'humanité.

Conclusion de « La guerre de l'art - Surmontez les blocages et gagnez vos batailles créatives intérieures »

La lecture du livre "The War of Art" a été pour moi une expérience transformatrice.

Le livre percutant de Steven Pressfield était plus qu'un simple guide pour les artistes ; il a agi comme une sonnette d'alarme, une prise de conscience profonde de mes propres blocages créatifs et une source d'inspiration inépuisable.

En explorant les pages de ce livre, je suis tombé nez à nez avec l'ennemi universel qui sommeille en moi depuis toujours  : La résistance.

J'ai pris conscience de la force invisible mais puissante qui nous empêche de poursuivre nos aspirations créatives, en nous accablant de doutes, de procrastination et de peurs.

Cette prise de conscience m'a profondément touchée, me faisant comprendre que je ne suis pas seule à lutter et que ces obstacles font partie intégrante du chemin de l'artiste, de l'humain.

La guerre de l'art m'a aidé à comprendre l'importance de la discipline, de la persévérance face à la résistance. 

J'ai appris à reconnaître les formes qu'elle prend dans ma vie et à développer des stratégies pour la surmonter. Ce livre m'a appris que la créativité n'est pas un don passif, mais une bataille active que nous devons mener chaque jour.

Au-delà de son impact sur ma propre vie, je crois fermement que "La guerre de l'art" peut avoir un effet profond sur les lecteurs qui se sentent bloqués dans leur processus créatif.

Il les invite à s'interroger sur leurs propres résistances, à reconnaître leurs peurs et à accepter la lutte qui accompagne la création.

Il peut donner aux lecteurs la permission d'être vulnérables, de prendre des risques et d'explorer leur créativité sans craindre le jugement ou l'échec.

En ce qui me concerne, ce livre a rempli sa mission, en faisant de moi un guerrier de l'art.

Points forts et points faibles du livre La guerre de l'art

Points forts :

Éclaire la lutte contre les résistances qui entravent la création

Offre de puissantes perspectives pour surmonter les obstacles artistiques

Motivant et inspirant, pousse le lecteur à affronter ses peurs

Encourage l'engagement total dans la pratique artistique

Points faibles :

Le langage peut être direct pour certains lecteurs (ce que j'ai trouvé être un point positif).

Certaines parties peuvent sembler répétitives ou prévisibles dans leurs messages.

Il peut manquer des exemples et des explications pour appliquer les concepts à d'autres domaines de la vie.

La note de Damien Giraud du blog monpotentielcreatif.com :

⭐⭐⭐⭐

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Foire Aux Questions (FAQ) du livre "La guerre de l'art - Surmontez les blocages et gagnez vos batailles créatives intérieures" de Steven Pressfield

Quels types d'artistes peuvent bénéficier de ce livre ?

Ce livre est utile pour tous les types d'artistes, qu'ils soient écrivains, peintres, musiciens, danseurs ou créatifs dans tout autre domaine. Les principes abordés sont universels et peuvent s'appliquer à toute personne cherchant à développer sa créativité et à surmonter les blocages artistiques.

Quelles sont les principales leçons enseignées dans ce livre ?

Dans La Guerre de l'Art, l'auteur explore des thèmes essentiels tels que la Résistance, la discipline, la persévérance, l'engagement total dans la pratique artistique, ainsi que le rôle des forces supérieures dans notre processus créatif. Le livre insiste sur l'importance de reconnaître et de surmonter les obstacles internes qui entravent notre créativité, tout en soulignant la nécessité d'être constant et déterminé dans la poursuite de nos aspirations artistiques.

Est-ce que ce livre fournit des conseils pratiques pour surmonter les blocages artistiques ?

Non, il s'agit plutôt d'un livre qui m'a fait réfléchir. Dans le but de changer notre état d'esprit, Steven Pressfield propose des " changements de conscience " pratiques pour faire face à la Résistance et stimuler la créativité.

Ce livre est-il seulement destiné aux artistes professionnels ?

Non, "La Guerre de l'Art" est pertinent pour tous ceux qui cherchent à développer leur créativité, qu'ils soient amateurs ou professionnels. Il encourage chacun à cultiver son expression artistique et à surmonter les obstacles internes qui peuvent entraver le processus créatif. Les principes abordés peuvent également être appliqués à d'autres domaines de la vie où la résistance peut se manifester.

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Thu, 19 Oct 2023 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12614/La-guerre-de-lart
C’est quoi la sérendipité ? http://www.olivier-roland.fr/items/view/12444/Cest-quoi-la-srendipit

Chronique et résumé de « C’est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel : personnes fermées, s’abstenir — cet ouvrage est destiné à celles et ceux qui veulent comprendre comment le nouveau apparaît à ceux qui accueillent l’imprévu et s’ouvrent aux opportunités !

Daniel Bourcier et Pek Van Andel, 2017, 251 pages.

Chronique et résumé de « C'est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel

Introduction

Qu’est-ce que la sérendipité ?

« La sérendipité est le don, grâce à une observation surprenante et une explication juste, de faire des trouvailles. Plus précisément, c’est la faculté de découvrir, d’inventer ou de créer… ce qui n’était pas recherché à ce moment-là. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 14)

Il ne s’agit donc pas seulement d’observer ou de faire face à l’inattendu, mais aussi de le comprendre et d’en faire quelque chose. Cette notion peut donc s’appliquer à l’ensemble des activités humaines, des plus humbles aux plus audacieuses.

Le mot est apparu tardivement dans les dictionnaires français : en 2012. Le phénomène était alors observé et commenté, mais le nom « sérendipité » n’était pas en usage.

Au cœur de ce concept, vous trouverez donc l'idée "tirer profit de l'imprévu au moment opportun". Ce n'est en conséquence pas seulement un don, mais aussi une capacité ou une aptitude qui peut être travaillée.

Pour agir de cette façon, il importe donc de faire attention aux détails, aux petites "traces" et "indices" qui ont l'air, de prime abord, sans importance. Vous ne partez pas d'un plan ordonné, mais de l'étonnement face à (un petit) quelque chose qui vous surprend. Comme Sherlock Holmes, vous suivez des pistes.

À quoi sert la sérendipité ?

Les auteurs pensent que la sérendipité peut servir à tout le monde : étudiants, chercheurs, citoyens, artistes, politiciens, citoyens, etc. Cela dit, elle est particulièrement visible dans les domaines d'activités suivants.

Techniques : le bricolage, l'essai-erreur, les innovations de détournement, etc.

Arts : rôle de la spontanéité, de l'inconscient, de l'inspiration soudaine dans la création.

Sciences : découvertes surprenantes, stimulation de la curiosité, liberté de la recherche, questions autour de sa reproductibilité, etc.

Elle a également un rôle à jouer dans la démocratie, où le changement survient souvent à partir d'opportunités qui s'offrent de façon inattendue.

Peut-on enseigner et apprendre la sérendipité ?

La surprise ne se programme pas. Mais la réaction que vous adoptez face à elle peut être modifiée. Autrement dit, vous pouvez acquérir une méthode pour agir comme un "sérendipiste" (p. 18).

En réalité, l'une des façons d'apprendre consiste à lire des enseignements comme le conte des Trois Princes de Serendip. Vous pouvez également expérimenter ou vous inspirez d'exemples, comme le proposent les auteurs de ce livre.

Le conte des Trois Princes de Serendip

Tout d'abord, commençons par rappeler le conte. Il s'agit d'une histoire venue de Perse, écrite par le poète Amir Khosrow Dehlavi au tout début du XIVe siècle (en 1302).

Trois princes refusent la succession paternelle et sont alors bannis du royaume de Serendip. Cela les embarque alors pour un voyage inconnu. Tout au long du périple, ils vivent de nombreuses aventures et doivent résoudre quantité d'énigmes.

Mais surtout, ils ont un sens aigu de l'observation et de la déduction, comme le montre le long extrait proposé par Danièle Bourcier et Pek Van Andel p. 20-25 !

Les pères fondateurs de la sérendipité 

Un aristocrate anglais, Horace Walpole, comte d'Oxford, lut le conte au XVIIIe siècle et fut le premier à parler de serendipity.

Mais la référence au conte apparaît un siècle plus tôt sous la plume du philosophe Francis Bacon. Il commente donc le texte en parlant de "sagacité" par "accident" et déclare que :

« Il semblerait donc que, jusqu’à maintenant, l’homme doive plus à une chèvre pour la chirurgie, à un rossignol pour la musique, à l’ibis pour un clystère, à un couvercle qui saute du chaudron pour l’artillerie, ou, plus généralement, à la chance ou à quelque chose d’autre, qu’à la logique, pour l’invention dans les arts et les sciences. » (Texte de F. Bacon cité dans C'est quoi la sérendipité ?, p. 28)

Claude Bernard est, en effet, un autre précurseur. Ce grand médecin, père de la physiologie expérimentale, évoque à de nombreuses reprises l'héritage de Francis Bacon. La métaphore de la chasse est essentielle pour ces deux auteurs et elle renvoie à l'idée de découverte à partir de traces et d'indices.

Facettes de la sérendipité

En réalité, l'idée de la sérendipité a toujours existé et les auteurs les plus divers en ont fait l'éloge. Les auteurs proposent ici quelques citations qui montrent son importance dans différents champs du savoir.

"La science est fille de l'étonnement." (Aristote, philosophe)

"Être prêt, c'est tout." (William Shakespeare, écrivain)

"Les voies par lesquelles les hommes arrivent à comprendre les choses célestes me semblent aussi admirables que ces choses elles-mêmes." (Johann Kepler, astronome)

"Plus les gens planifient leur travail, plus le hasard peut les toucher." (Friedrich Dürrenmatt, physicien)

Il y a plus de 30 citations sur le sujet dans le livre C'est quoi la sérendipité !

Êtes-vous doué pour la sérendipité ?

Selon Danièle Bourcier et Pek van Andel, il est tout à fait possible de créer un milieu favorable à l'apprentissage de la sérendipité. Par ailleurs, il existe aussi des profils de personnes qui seront plus naturellement doués pour ce type d'aptitude.

« Le profil d’un sérendipiste est celui d’un individu qui n’aime pas suivre les règles définies et les idées dominantes. Il préfère se laisser détourner par un événement, une rencontre, une idée, et prendre des chemins buissonniers pour réaliser ses projets et ses rêves. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 39)

Les artistes, les chercheurs et les enfants sont souvent pris en modèle de ce type d'action ouverte et aventureuse. Mais, encore une fois, elle peut se généraliser.

Comme les auteurs vont le montrer dans ce livre C'est quoi la sérendipité, certaines innovations du quotidien, de la cuisine au mobilier, sont dues à des inconnus ayant su exploiter l'inattendu et d'individus qui, parfois partis de rien, ont réussi.

C'est à votre tour de partir à leur rencontre !

Récits de sérendipité

1 — La viande grillée

Un récit chinois raconte comment les hommes en sont venus à manger de la viande cuite. C’est une histoire inventée, bien sûr, mais elle est savoureuse.

Selon celle-ci, un étourdi incendia la maison de son père avec des porcs à l’intérieur. La catastrophe était totale, mais l’odeur des animaux était si délicieuse qu'ils en oublièrent le drame et mangèrent pour la première fois du cochon grillé.

2 — La pierre celtique

Cette pierre en forme d'ellipse a la particularité de ne tourner que dans un seul sens. Elle existe depuis des millénaires et a été retrouvée dans de nombreuses civilisations préhistoriques.

Ce n'est qu'en 1896 qu'un scientifique réussit à percer le mystère de ce comportement étrange. Il a alors modélisé le mouvement de cette "pierre magique" par un système à six équations.

3 — Le verre

La civilisation phénicienne aurait inventé le verre en moins 5000 av. J.-C.

Selon le récit (sans doute légendaire) de l'historien romain Pline l'Ancien, des navigateurs phéniciens auraient par hasard mélangé des minéraux (du nitre) qu'ils transportaient pour faire du feu, avec le sable d'une plage sur laquelle ils se reposaient.

4 — Le café

Voici une autre histoire apocryphe concernant l'origine du café. Selon cette légende, les vertus du café auraient été découvertes dans le désert du Yémen par des chevriers qui constatèrent un jour que leurs chèvres avaient été "ensorcelées" par une plante.

Un imam particulièrement intrigué et ingénieux décida de faire une expérience : il fit une décoction des baies de ce mystérieux végétal. Et le café était né !

5 - Le roquefort

Autre récit inspirant, celui de la découverte du roquefort. L'histoire veut que ce soit un jeune berger qui, ayant laissé son "caillé" de brebis pour aller courir une jeune fille, le retrouve quelques semaines plus tard légèrement moisi — mais étonnamment délicieux.

Sur ce fait, il en parla aux autres habitants de la région qui commencèrent à perfectionner le procédé pour en faire ce que nous connaissons aujourd'hui comme le roquefort, le "roi des fromages", selon Diderot.

6 - La découverte de l'Amérique

Cette histoire-là est vraie, mais tellement connue qu'elle en devient légendaire. Christophe Colomb pensait partir pour les Indes… Et il découvre l'Amérique. Ce n'est pas seulement une erreur, mais aussi une preuve de courage et d'audace : il a osé choisir une autre route et tenter l'aventure.

Pourtant, le navigateur ne sut jamais qu'il avait découvert un nouveau continent. C'est Amerigo Vespucci qui en fit l'hypothèse le premier et c'est pour cette raison que ses contemporains donnèrent son nom au Nouveau Monde.

7 - Le vin de Madère

Le vin de Madère est connu depuis le XVIe siècle. Il fut perfectionné par les Anglais qui souhaitaient le protéger durant les longues traversées en bateau. Dans les siècles suivants, ce vin connut un grand succès.

Mais sa fabrication changea le jour où une bouteille fut oubliée dans une cale. Lorsque les marins la retrouvèrent, ils goutèrent le breuvage qui s'avéra encore meilleur, en raison du roulis et de la chaleur de la cale. Depuis, les producteurs de ce vin le font vieillir et le bonifient en s'inspirant de cette expérience fortuite.

8 - Le pendule de Galilée 

Il est dit — c'est une histoire apocryphe — que le jeune Galilée aurait découvert le principe du pendule en observant distraitement le lustre de la cathédrale de Pise, alors qu'il attendait que la messe soit dite. De retour chez lui, il aurait expérimenté à partir de son observation et aurait théorisé ce mouvement.

Même si elle est probablement erronée, cette histoire a le mérite didactique de montrer "l'importance de l'observation des faits étonnants suivie de l'expérimentation" (p. 63). Pour rappel, Galilée est le père de la science moderne.

9 - La quinine

Parfois, nous utilisons un produit de façon empirique sans pour autant savoir "pourquoi" cela fonctionne. Ce n'est que bien des années plus tard que nous prenons conscience du principe ou de la cause qui fait que cela "marche".

Eh bien, il en fut comme cela pour la quinine, cet extrait de plantes qui soigna bien des personnes de la fièvre, et notamment Louis XIV, durant tout le XVIIe siècle.

Ce n'est pourtant qu'au XVIIIe siècle que deux pharmaciens isolèrent la molécule responsable des effets bénéfiques sur la santé. Cette innovation mena à la synthèse complète de la quinine en 2008 (seulement).

10 - La rhubarbe

La rhubarbe telle que nous la connaissons vient en fait d'une amélioration due au hasard. Celle connue depuis l'Antiquité était d'un rose vif et elle était dure. Un jour, des jardiniers peu scrupuleux jetèrent de la terre sur des plans de rhubarbe, les oublièrent et les redécouvrirent plus tendres et plus agréables à manger.

Ce procédé d'ajout d'engrais fut repris et perfectionné par un horticulteur et c'est toujours comme cela que cette plante se cultive dans le nord de l'Angleterre.

11 - Le phosphore

Croyez-le ou non, mais le phosphore fut inventé par un alchimiste du nom de Hennig Brandt qui tenta de convertir de l'urine en or !

Les phosphates contenus dans l'urine se transformèrent en phosphore sous l'effet de la chaleur créée artificiellement par l'expérimentateur. Pas d'or à l'horizon, donc, mais la découverte d'un matériau luminescent, brillant dans l'obscurité.

12 - Les bactéries 

« Une découverte fondamentale est faite, par hasard, grâce à un instrument qui avait pour objectif initial un autre usage. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 72)

Antoni van Leeuwenhoek est aujourd'hui considéré comme l'un des précurseurs de la microbiologie et de la biologie cellulaire. Pourtant, il était au départ marchand de tissu !

Il observa ce que nous nommons aujourd'hui "bactéries" grâce à un nouveau type de microscope qu'il avait construit pour observer la trame de ses étoffes. Toutefois, il voulut l'utiliser pour comprendre un problème qui l'intriguait : "Pourquoi le poivre pique-t-il ?"

Et c'est ainsi — en plongeant des grains de café dans l'eau et en les observant à l'aide de son invention — qu'il fit la découverte des bactéries.

13 - Le bouchon de champagne

C'est un moine, Pierre Pérignon (1638-1715, qui donna son nom à la célèbre marque), qui inventa le bouchon de champagne en liège après avoir observé des visiteurs venus de Catalogne transportant leur eau dans des jarres fermées avec des bouchons réalisés en cette matière.

Auparavant, les bouteilles se conservaient mal et les explosions dues au gaz présent dans le breuvage n'étaient pas rares, causant parfois des dégâts matériels et humains.

14 - Le cognac

C'est au début du XVIIIe siècle que le brandy, brandevin (vin brûlé) ou cognac, fit son apparition tel que nous le connaissons aujourd'hui. Pour des raisons de conservation, les viticulteurs se mirent à le distiller (c'est-à-dire à le "brûler" pour diminuer le volume et concentrer les arômes, tout en le rendant plus résistant aux aléas du temps), puis à le garder en fûts de chêne.

Il est dit qu'un stock fut retrouvé après la guerre de succession d'Espagne (1702-1702) et que les bouteilles qu'il contenait, vieilles de deux ou trois ans, se révélèrent meilleures que leurs cousines plus jeunes. De là viendrait l'habitude de laisser vieillir ce vin.

15 - Le papier de bois

Le scientifique René-Antoine Réaumur fut le premier à proposer de faire du papier avec des fibres de bois. Il faut dire qu'auparavant, le papier était fabriqué à partir de "chiffon" (tissu). Mais comment eut-il cette idée, qui nous semble si commune aujourd'hui ?

En observant les abeilles et la façon dont elles construisent leurs habitations. Il remarqua que celles-ci mangent du bois, le décomposent durant la digestion et le régurgitent sous forme de pâte qui leur sert à fabriquer leurs nids.

Il s'inspira donc de ce procédé naturel pour proposer une solution innovante. C'est un exemple de ce qui est parfois nommé "bionique", "soit la capacité de faire une observation surprenante dans la nature vivante et de l'appliquer à la technique ou aux sciences" (C'est quoi la sérendipité ?, p. 80).

16 - La mayonnaise

Il existe plusieurs histoires autour de l'origine de la mayonnaise et de son nom. L'une de celles racontées par Danièle Bourcier et Pek Van Andel nous fait remonter en 1756, alors que les Anglais et les Français se disputent l'île de Minorque.

Les Français gagnent à Port-Mahon et Richelieu, pour fêter la victoire, ils organisent un banquet. Le cuisinier, voulant préparer une sauce, ne trouve pas de crème et la remplace par de l'huile : la mayonnaise (de Port-Mahon) était née.

Vous n'êtes pas convaincu par ce récit ? Lisez les autres anecdotes et origines possibles p. 84 !

17 - La vaccination contre la variole

Un médecin anglais du nom d'Edward Jenner inventa la vaccination en observant les comportements des gens de sa région et en écoutant attentivement leurs histoires. Il remarqua que certaines jeunes filles trayant certaines vaches — celles dites atteintes de "vaccine" — ne tombaient pas malades de la variole.

Par contre, elles attrapaient de peu jolies pustules (c'est-à-dire, en fait, la vaccine de leurs vaches). Le docteur décida de tenter une expérience qui consista à mettre un jeune garçon au contact de ces pustules, puis à lui inoculer la variole. L'enfant ne contracta pas la maladie (heureusement, sinon le médecin aurait eu quelques problèmes !).

18 - L'électricité de Galvani

Luigi Galvani était professeur d'anatomie et d'obstétrique à l'université de Bologne durant le XVIIIe siècle. Il fit des expériences sur les grenouilles, notamment, afin d'étudier l'"électricité animale". Ces recherches ne furent pas couronnées du succès directement, mais ouvrirent la voie à de nouvelles recherches et inventions, comme la pile voltaïque d'Alessandro Volta en 1800.

Galvani écrit en 1791 :

« Quand nous ne pouvons pas arriver à la vérité, une nouvelle approche peut au moins être ouverte. » (Commentarius, cité dans C'est quoi la sérendipité ?, p. 89)

19 - La montgolfière

Il y a d'abord deux frères.

Joseph, l'utopiste, qui rêve et a de bonnes idées.

Étienne, le scientifique calme et méthodique.

Installé près du feu, Joseph voit sa chemise se gonfler sous l'effet de la chaleur. Cela lui donne une idée : de cette façon, les troupes françaises pourraient peut-être vaincre les Anglais et enfin prendre Gibraltar (nous sommes à l'époque du siège de la ville, vers 1780) !

Il n'en faut pas plus pour exciter la curiosité et l'envie d'entreprendre des deux compères, qui se mettent à l'œuvre. Finalement, en avril 1783, la démonstration est faite : un ballon d'un volume de 800 mètres cubes s'envole au-dessus de Paris à 1 000 mètres d'altitude.

20 - La nature de la chaleur

Benjamin Thompson, comte de Rumford (l'histoire retient surtout ce dernier nom), compris la nature de la chaleur à partir de fines observations de la nature et d'expériences multiples. Il conclut de ses recherches que la chaleur n'est pas une substance, mais le résultat d'un "mouvement interne des constituants de la matière".

Ces investigations furent le point de départ de la thermodynamique, un domaine qui gagna en importance tout au long du XIXe et du XXe siècle.

21 - Le daltonisme

John Dalton découvrit, à 28 ans seulement, qu'il ne voyait pas les couleurs comme tout le monde. Dans ses écrits, il a décrit pour la première fois ce que nous connaissons tous aujourd'hui comme le "daltonisme".

Pour se rendre compte de sa différence, il dut observer longuement la nature - des géraniums, en l'occurrence - et investiguer auprès de ses contemporains pour savoir ce qu'ils voyaient.

22 - L'Aquavit Linie

Encore une fois, les grandes traversées font bien les choses ! L'eau-de-vie (aquavit) "Linie" a la particularité d'être conservée dans des fûts de xérès et de naviguer à fond de cale tout autour du monde. C'est en tout cas ainsi que des marchands et marins norvégiens découvrirent que l'aquavit normal pouvait devenir bien meilleur !

23 - Le stéthoscope

Le stéthoscope a été inventé par le médecin français René Laennec suite à l'observation de jeux. Cherchant un moyen d'écouter le cœur de ses patients, il se rappela avoir vu des enfants écoutant le bruit fait par une aiguille en collant son oreille à l'autre bout d'une poutre.

Pour bien entendre le cœur, il fallait utiliser un dispositif permettant de le faire résonner ; le docteur utilisa d’abord un cône de papier, puis perfectionna son instrument.

24 - La draisienne

La draisienne est l’ancêtre de la bicyclette. C’est un vélo qui se conduit avec les pieds (il n’y a pas de système de poulie et de chaîne). Mais il a deux roues et… un guidon, qui fait l’objet de toutes les attentions.

En effet, son inventeur, Drais von Sauerbronn (1785 - 1851), n'avait pas vraiment prévu que le guidon serve non seulement à suivre la route, mais à conserver l'équilibre sur sa machine. Cette double fonction, partiellement imprévue, contribua au succès immédiat de son invention.

25 - Le daguerréotype

Il s’agit ici d’un cas de « pseudo-sérendipité », où « l’on trouve ce qu’on cherche de façon imprévue (et non ce qu’on ne cherche pas, comme pour la vraie sérendipité) » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 103)

Le daguerréotype, du nom de Louis Jacques Daguerre (1787-1851), son inventeur, est une technique photographique qui utilise des plaques de cuivres couvertes d'argent et des vapeurs de mercure pour fixer les images.

J. L. Daguerre savait ce qu'il voulait obtenir, mais l'idée d'utiliser des vapeurs de mercure lui vint par hasard, alors qu'il avait placé ses plaques dans une armoire contenant… un thermomètre cassé !

26 - L'omnibus

Stanislas Baudry, homme d'affaires avisé de Nantes, sut sauter sur les opportunités. D'abord propriétaire d'une minoterie qui rejetait beaucoup de vapeurs, il décida de créer des bains-douches publics à côté de sa fabrique en utilisant les vapeurs excédentaires.

Pour mener les gens jusque-là, il proposa un service de transport public. Les bains publics ne connurent pas de succès, mais son "bus" (nommé "omnibus" pour une raison étonnante évoquée dans le livre p. 106), lui, ne désemplissait pas.

Pariant sur ce besoin de mobilité, l'entrepreneur vendit minoterie et bains-douches pour se consacrer aux transports publics urbains et fonder une compagnie de transports à Paris qui fit sa renommée et sa fortune.

27 - Les bêtises de Cambrai

Le nom de cette sucrerie le dit : il s'agit d'une erreur, d'une "bêtise" ! Et c'est même devenu un argument commercial ! Qui fit l'erreur ? Difficile à dire, mais l'une des histoires les plus crédibles nous fait remonter à la famille Afchain, en 1830.

Et surtout à l’adolescent distrait — Émile — qui suivit mal la recette de ses parents et ajouta du caramel et de la menthe à la préparation initiale. Celui qui ne voulait pas se faire gronder fit, au final, le bonheur de tous !

28 - La sauce Worcester

Cette sauce est un classique de la cuisine anglaise. Et elle doit son existence à l'oubli et au temps. Jugée mauvaise de prime abord, ce n'est qu'au terme de deux années dans un pot qu'elle se révéla délicieuse. Ces concepteurs, John Lea et William Perrins, ont donc eu la bonne idée de ne pas jeter la mixture initiale !

29 - Le délai de Darwin

Danièle Bourcier et Pek van Andel affirment que :

« La théorie de l’évolution est un exemple de pseudo-sérendipité. Ce n’est pas par le fruit du hasard que cette théorie a été établie, mais à la suite d’une succession d’observations, de notes et de discussions qui durèrent près de vingt ans. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 111)

Qu’est-ce, donc qui est dû au hasard ? C’est ce qui est nommé le « délai de Darwin », à savoir le temps entre lequel l’idée principale de sa théorie lui vint et le temps qu’il mit à l’exposer publiquement. Grâce à cette période de réflexion, l’auteur de L’Origine des espèces eut le temps de contrer un maximum d’objections possibles.

30 - La vulcanisation

Vous connaissez sans doute les pneus Goodyear ? Et bien, le matériau si particulier dont il est composé a été inventé par vulcanisation ou "curage". Ce procédé particulier (exposé p. 115) a été inventé en partie par hasard par Charles Goodyear, qui prit un brevet sur son invention en 1844.

31 - Le coton-poudre

C'est dans sa cuisine et non dans son laboratoire que ce chimiste allemand, Christian Schönbein, inventa le coton-poudre. Et ce n'est pas un fait anodin : c'est bien parce qu'il se trouvait là, et pas ailleurs, que la réaction appropriée eut lieu. Cela nous montre qu'un changement d'environnement peut être bénéfique à la découverte.

Le coton-poudre, oublié au profit de la nitroglycérine, fut utilisé dans l'industrie de l'armement et en pharmacie.

32 - Semmelweis et l'hygiène 

Ignace Philippe Semmelweis était un médecin obstétricien austro-hongrois. Il devait faire face à un nombre important de décès de femmes après accouchement. Pour résoudre ce problème, il investigua longuement.

Ce n'est toutefois qu'à l'occasion de la mort d'un de ses amis médecins qu'il comprit ce qui se passait : les médecins opéraient à la fois en salle d'autopsie et en salle d'accouchement et faisaient les allers et retours… sans se laver les mains.

Si cela nous paraît si étonnant aujourd’hui, c’est en partie grâce à son enseignement. Il fut le premier à mettre en place un protocole drastique de nettoyage des médecins qui ne fut pourtant redécouvert que bien des années plus tard.

33 - Le jeans

Le "détournement d'usage" est l'un des moteurs de la sérendipité. Dans ce cas, des rouleaux de toile initialement destinés à devenir des bâches pour les charriots ou les tentes des chercheurs d'or se reconvertirent en pantalons.

Et ceux-ci furent progressivement améliorés pour devenir le blue jeans que nous connaissons. Le tout, grâce au sens du commerce, à l'ingéniosité et à la collaboration de trois hommes : Loeb (devenu Levi) Strauss et Jacob Davis — ce qui donna Levis Strauss & Co.

34 - Le glycogène

Le glycogène est "une forme de stockage des glucides dans l'organisme" (p. 124). Le célèbre médecin français Claude Bernard découvrit ce composant à partir d'une expérience en apparence "ratée" sur des animaux.

Mais plutôt que de considérer cette expérience comme un échec, l'expérimentateur se demanda pourquoi celle-ci avait abouti à de tels résultats. Et c'est ainsi qu'il découvrit et isola le glycogène.

Voici ce qu'il dit :

« Le grand principe est donc […] de se préoccuper très peu de la valeur des hypothèses ou des théories, et d’avoir toujours l’œil attentif pour observer tout ce qui apparaît dans une expérience. Une circonstance en apparence accidentelle et inexplicable peut devenir l’occasion de la découverte d’un fait nouveau important. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 125)

35 - La solution de Ringer

La solution de Ringer est une solution contenant du sel et du calcium (notamment) et qui sert à l'étude de certains organes. Au départ, Sydney Ringer n'avait pas l'idée d'y placer du calcium. Mais c'est à la suite d'une erreur et d'un mensonge d'un de ses subalternes qu'il découvrit la clé de son mélange.

36 - La bouillie bordelaise

Ici, la sérendipité apparaît de nouveau grâce à un changement d’usage. Les viticulteurs voulaient au départ protéger leurs vignes du chapardage en les aspergeant d’un mélange de produits chimiques (sulfate de cuivre et chaux).

Finalement, les plants ainsi traités se révèlent résistants au mildiou (maladie de la vigne). Après vérification et élaboration, la "bouillie bordelaise" devient le premier fongicide utilisé à grande échelle.

37 - Le Coca-Cola

Au départ, le coca-cola contenait du vin français et se nommait le French Wine Coca. Suite à la prohibition de l'alcool dans l'État d'Atlanta, son fabricant, John S. Pemberton, décida d'inventer une version sans alcool qui ressemblait à un sirop.

Celle-ci fut améliorée par son fils qui y ajouta de l'eau gazeuse. Mais ce fut une autre personne, Asa Candler, qui racheta la formule et en fit le succès que nous connaissons tous.

À noter : la forme de la bouteille est issue d'une erreur "bionique", puisque son designer s'est inspiré d'une fève de cacao et non d'une noix de coca.

38 - L'arrêt de caméra

Georges Méliès (1861 - 1938) est considéré comme l'un des tout premiers réalisateurs de films. Il trouva l'arrêt de caméra — une technique permettant de faire disparaître ou apparaître des éléments (décors, acteurs, etc.) à l'écran — grâce à un dysfonctionnement de l'un de ses appareils.

39 - L'électrocardiogramme

Albert von Kölliker et Heinrich Müller étaient des spécialistes d'anatomie qui travaillaient sur des grenouilles (comme Galvani). Ils cherchaient à étudier les battements du cœur de celles-ci et inventèrent un mécanisme pour rendre compte de leurs découvertes.

L'instrument d'enregistrement n'était pas pour eux une fin en soi, mais Willem Einthoven, un médecin néerlandais, améliora le dispositif inventé par les deux premiers et créa l'électrocardiogramme.

La leçon à tirer de cette histoire nous est fournie par les auteurs :

« Être confronté à un fait surprenant — ici, la surface du cœur d’une grenouille qui produit un courant électrique — ne suffit pas. Il faut créer un appareil capable d’enregistrer le phénomène. La trouvaille portera finalement sur l’instrument nouveau — qui deviendra l’électrocardiogramme — nécessaire pour enregistrer les vibrations. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 134)

40 - La psychanalyse

Sigmund Freud (1856 - 1939) a découvert la signification des rêves (ou plutôt l’intérêt de leur interprétation), « presque par hasard », selon ses propres mots. Il dira ensuite qu’ils sont « la Voie royale qui mène à la connaissance de l’Inconscient et de la vie psychique ».

Mais ce n'est pas tout. En partant d'une analyse par l'hypnose, il en vient à changer de procédé grâce à l'observation attentive de ses patientes. Cela donnera naissance à sa "méthode des associations libres", si importante pour la psychanalyse.

41 - Les rayons X

« Je ne pensais pas, j’expérimentais… Je crus que j’étais victime d’une illusion. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 141)

C'est ainsi que Wilhelm-Conrad Röntgen, découvreur des rayons X et l'un des premiers récipiendaires du prix Nobel en 1901, relata sa découverte. Cette citation nous montre encore une fois que l'expérimentation est au cœur du processus de sérendipité.

Le chercheur ne "pense pas", ne se juge pas, il avance par essais et erreurs, observe et tire des conclusions.

42 - La radioactivité

Il en va de même pour cette découverte capitale qui suit directement celle de Röntgen et s'en inspire. Henri Becquerel fit de nombreuses expériences pour étudier les rayons X à partir du caractère phosphorescent de certains objets.

Le hasard l'aida à se rendre compte que l'uranium émet par lui-même, sans besoin d'être exposé au soleil, des "radiations pénétrantes". Il venait de découvrir ce que Marie Curie, un an plus tard, appellera "radioactivité" (en utilisant pour sa part non de l'uranium, mais du radium).

43 - L'aspirine

L'acide acétylsalicylique est la substance active de l'"aspirine". Elle est connue sous sa forme naturelle depuis l'Antiquité, puisque les Égyptiens et les Grecs l'utilisaient déjà. Pourtant, ce n'est qu'au XIXe siècle qu'elle fut synthétisée et qu'on lui donna ce nom.

Plusieurs tentatives de pharmaciens et chimistes, français et allemands, furent nécessaires avant de parvenir à une synthèse parfaite. Le nom associé à cette réussite est Felix Hoffmann, qui travaillait pour l'entreprise Bayer.

44 - La machine d'Anticythère

Le premier ordinateur calculait la position des astres ! Cette machine retrouvée au fond d'une épave romaine dans les mers grecques a été entourée de mystère pendant bien des années. De nombreux chercheurs l'ont étudiée, sans pouvoir conclure clairement à sa fonction.

Sans l'heureux hasard de sa découverte par deux pêcheurs, tout cela serait resté inconnu.

45 - La tarte Tatin

Tous les Français ou presque connaissent cette histoire, dont l'authenticité n'est pas avérée. Selon la légende, donc, les sœurs Tatin, Caroline et Stéphanie, auraient joué de malchance et de maladresse avec une pauvre tarte aux pommes. Toutefois, les détails divergent.

Choisissez votre version préférée :

Stéphanie fait brûler la tarte et la remet au four à l'envers pour ne pas la jeter ;

Distraite par un prétendant, Stéphanie met la tarte à l'envers dans le four ;

Caroline fait tomber une tarte qui sort du four et la sert ainsi.

Quoi qu'il en soit, c'est bon !

46 - La synchronisation des horloges à distance

Que diriez-vous si Albert Einstein avait découvert la théorie de la relativité à partir d'un problème technique et politique, celui de la synchronisation des horloges à distance dans l'Empire prussien ?

Certes, Einstein s'intéressait à des questions théoriques, mais il ne lui serait peut-être jamais venu à l'esprit de remettre en cause les notions newtoniennes d'espace et de temps sans l'existence de cet enjeu pratique, qui le força à focaliser son attention sur les questions de mesure et de référence.

47 - Les dinosaures de Tendaguru

C'est un ingénieur allemand qui découvrit une zone remplie d'os de dinosaures dans la région de Tendaguru, en Tanzanie. À cette époque, le pays était sous domination germanique et de nombreux scientifiques vinrent exploiter le site et réussirent à recomposer de nombreux squelettes.

Ici encore, une trouvaille inattendue, faite par une personne soucieuse de prévenir des experts, permet à la science d'avancer.

48 - Les sachets de thé

Le détournement d’usage joue ici le rôle clé : les sachets de thé étaient au départ prévus pour contenir le thé qui devait être envoyé à des clients en tant qu’échantillons commerciaux. Mais certains d’entre eux, simplement naïfs ou expérimentateurs dans l’âme, décidèrent de jeter les petits sachets (en soie) tels quels dans l’eau bouillante.

L'invention se répandit et se perfectionna sous l'impulsion de cette innovation inopinée de quelques clients assoiffés !

49 - Kandinsky et l'invention de la peinture abstraite

En rentrant chez lui un soir, le peintre remarque un tableau merveilleux. À y regarder de plus près, il remarque qu’il s’agit là d’un de ses tableaux tourné de côté. Dans la pénombre, il ne pouvait reconnaître les objets peints. Pourtant (ou même grâce à cela), la peinture lui semblait extraordinaire ainsi.

De ce fait, simple en apparence, Kandinsky tira la certitude qu'il devait peindre "sans objet" reconnaissable et il théorisa le mouvement pictural connu sous le nom d'abstraction.

50 - La réaction de Maillard

Vous aimez la croûte brune et croustillante qui se forme sur la viande, les frites ou tout autre type d'aliment lorsqu'il cuit à une température suffisante (frit, rôti, etc.) ? Alors vous adorerez la réaction de Maillard ! C'est en effet le nom scientifique de ce phénomène.

Il se trouve que son explication a été proposée par Louis-Camille Maillard en 1911, alors qu'il étudiait la synthèse biologique des protéines.

51 — La petite madeleine de Proust

Dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust raconte comment ce gâteau, qu'il n'avait pas gouté depuis longtemps, lui fait revenir en mémoire de nombreux souvenirs. Cet épisode est un exemple de sérendipité fictive.

En effet, il semble que l'écrivain n'ait pas réellement vécu ce moment, mais qu'il l'ait inventé pour permettre "une transition entre deux niveaux de temps", le passé et le présent. L'idée lui serait venue d'une lettre qui évoquait d'ailleurs une biscotte, plutôt qu'une madeleine.

52- Les papiers collés de Jean Arp

Cet artiste, cofondateur du mouvement dada, voulait étudier les rapports entre art et hasard. Et cela tombe bien, car ce fut comme cela qu'il découvrit la technique artistique nommée "collage". Insatisfait de ces esquisses, il les déchira. En revenant dans son atelier, il les vit et décida de les coller sur une nouvelle toile.

Il dit plus tard : « Le hasard est ma matière première. » (cité dans C'est quoi la sérendipité ?, p. 169)

53 - Le No 5 de Chanel

L'homme derrière le Numéro 5 de Chanel se nomme Ernest Beaux, célèbre parfumeur élevé à Moscou. Il est chargé par la couturière de créer un parfum moderne. Celui-ci s'exécute avec joie et crée plusieurs échantillons.

Or il se trouve que le cinquième échantillon qu'il envoie à Chanel est une erreur… Il a placé trop d'aldéhydes (le composant principal qui lui donne son odeur). Mais c'est pourtant celui-là qu'elle choisit !

54 - Les deux rêves de Loewi

Otto Loewi (1873 - 1961) est un pharmacologue allemand qui enseigna en Autriche. Il obtint le prix Nobel de médecine pour la découverte de la transmission chimique des impulsions nerveuses. Pourtant, il était quelque peu au point mort.

Jusqu'au jour où, dix-sept ans après le début de ses recherches, il fit deux rêves qui le mirent sur la voie pour créer une expérimentation qui prouvait ses théories… Un bel exemple de sérendipité qui nous montre aussi l'intérêt de prendre note de nos rêves.

55 - La pénicilline

C'est un cas classique de pseudo-sérendipité, puisque Alexander Flemming découvrit ce qu'il cherchait, à savoir un antibiotique. Mais il le fit de façon inattendue, à savoir en s'intéressant de très près à une culture biologique contaminée que d'autres biologistes auraient sans doute jetée sans autre forme de procès.

Voici ce qu'il dit :

« Dans ma première publication, j’aurais pu dire que j’étais arrivé à ma conclusion de façon méthodique [mais] cela aurait été faux et je préférais dire la vérité : que la pénicilline était née d’une observation accidentelle. Mon seul mérite est que je ne négligeais pas l’observation et que j’abordais le sujet comme un bactériologiste. » (Cité dans C'est quoi la sérendipité ?, p. 175)

56 - Le Néoprène

Ce matériau est né en 1934 dans les laboratoires de la firme américaine DuPont. Un chimiste du nom d'Arnold Collins rata une expérience et dût casser son ballon d'expérience (l'outil qui sert à faire des mélanges).

Surprise : le matériau qu'il en sortit était élastique comme du caoutchouc. Ce matériau fut ensuite nommé et commercialisé par l'entreprise qui en tira un grand profit.

57 - La fission nucléaire

L'industrie liée à l'énergie atomique doit une fière chandelle à une physicienne, Lise Meitner, qui aida deux chimistes, Kaiser Wilhem et Otto Hahn, à comprendre le processus de fission nucléaire.

Cet exemple montre que l'interdisciplinarité est propice à la découverte et au déblocage de situations difficiles à interpréter. Les deux hommes reçurent finalement le prix Nobel, mais malheureusement, leur complice féminine resta dans l'ombre.

58 - La grotte de Lascaux

L’histoire est connue : quatre jeunes amis et un chien se promènent dans les bois. Le chien court après un lapin ; les amis le retrouvent dans une sorte de grotte, l’en sortent et commencent à explorer le lieu. Quatre jours plus tard, l’un d’eux, Marcel Ravidat, revient avec d’autres camarades. C’est la découverte.

Aujourd'hui, la grotte de Lascaux est considérée comme l'une des plus importantes œuvres artistiques du paléolithique.

59 - Le Velcro

Le velcro est un exemple de bionique : c'est par l'observation de la nature qu'une invention est pensée et réalisée. En l'occurrence, les fleurs de gratteron, ces petites boules agrippantes qui se collent aux vêtements, inspirèrent un ingénieur, George de Mestral.

Il observa au microscope le fonctionnement de ces boules et imita leur principe pour créer le Velcro (mot-valise pour "velours" et "crochets").

60 - La chimiothérapie

Le traitement qui sauve des vies aujourd'hui est lié à un gaz qui a été utilisé dans les heures les plus sombres du XXe siècle : le gaz moutarde.

Un médecin constata que les globules blancs des personnes intoxiquées par ce gaz avaient tendance à disparaître. Au même moment, des chercheurs firent le même constat et traitèrent un patient atteint de tumeur avec du gaz moutarde à l'azote. Celui-ci fut ainsi le premier traitement chimiothérapique connu.

61 - La musique concrète

Pierre Schaeffer était musicien et ingénieur, spécialisé en prises de son pour la radio. Il utilisait des sons venus de l'environnement pour habiller les émissions radiophoniques.

Mais un jour, par hasard, il se mit à écouter ces sons pour eux-mêmes et à considérer qu'ils pourraient devenir des éléments de base pour un nouveau type de musique. Cette découverte inspira énormément d'artistes et donna le jour à des instruments de traitement des sons originaux.

62 - La lentille artificielle

Cette invention est le fruit d'une question et d'un souvenir.

La question fut posée par un assistant du docteur Harold Ridley, qui lui demanda, lors d'une opération, pourquoi celui-ci n'avait pas remplacé le cristallin malade par une lentille artificielle (inexistante à l'époque).

Le souvenir fut celui de H. Ridley lui-même, qui se rappela que, durant la guerre, le Plexiglas qui explosait dans les yeux des aviateurs était bien toléré par ceux-ci.

Concluant que ce matériau pourrait convenir, il demanda de l’aide à des industriels pour concevoir des lentilles artificielles. Celles-ci changèrent le monde de l’ophtalmologie.

63 - L'odorat des papillons

Paul Jules Portier (1866 - 1962) était un biologiste et zoologiste spécialiste des papillons. Avec son petit-fils, ils firent des expériences sur l'odorat des papillons.

Le petit garçon suggéra une nouvelle manipulation (couper la tête du papillon…) qui se révéla très fructueuse, puisque cela permit de prouver au grand-père que l'odorat des papillons est lié au thorax et à l'abdomen.

64 - La chlorpromazine

La chlorpromazine est la substance qui donna naissance à la psychopharmacologie, en 1952. À partir de ces années, elle devient le traitement de base contre la schizophrénie. Pourtant, les effets de cet antihistaminique intéressaient au départ un autre champ du savoir : la chirurgie.

Si la découverte a été possible, c'est parce que des psychiatres se sont approprié cette molécule afin de la faire servir à d'autres usages.

65 - Rosa Parks

Nous sommes aux États-Unis, en 1955. La ségrégation raciale sévit. Cette femme noire refuse de céder sa place à un blanc dans un bus. Elle a une amende, mais fait appel et un procès commence. C'est le point de départ symbolique du mouvement pour les droits civiques.

Il y a sérendipité, selon les auteurs, dans la mesure où Rosa Park n'a pas prémédité son geste, mais que celui-ci a eu des conséquences en chaîne qui ont changé le pays tout entier.

66 — La thalidomide

Cette molécule a fait l'objet d'un scandale sanitaire : plus de 10 000 enfants sont nés difformes après la prise du médicament pendant la grossesse.

C'est pourtant un juriste, dont l'enfant était né sans bras, qui constata le problème le premier. Il tenta d'avertir le laboratoire pharmaceutique, mais celui-ci refusa d'entendre sa plainte. Ce fut finalement un chercheur qui l'aida à récolter les preuves et à pousser l'entreprise à retirer le médicament de la vente.

67 - Les pulsars

Tony Hewish, professeur d'astronomie, peut bien remercier sa doctorante, Jocelyn Bell, qui fit les premières observations de ce que nous nommons aujourd'hui "pulsar", c'est-à-dire une étoile à neutrons.

L'attention de la jeune femme à un phénomène étrange conduisit l'équipe du chercheur à faire des hypothèses et, finalement, à valider l'hypothèse théorique de l'existence de ces étoiles. Cela valut le prix Nobel à Tony Hewish en 1974.

68 - Une improvisation de Thelonious Monk

Lors d'une improvisation, les circonstances extérieures et les contraintes précises du moment servent à l'improvisateur de matériau pour créer. Bien sûr, celui-ci doit être prêt, c'est-à-dire avoir déjà de l'expérience — ici, du jazz — pour créer quelque chose de convaincant.

C'est ce qui arriva à Thelonious Monk un soir de Noël 1967, lorsqu'il improvisa sur Round Midnight. Et quel exemple de créativité !

69 - Le tabouret Tam Tam

Si Brigite Bardot ne s'était pas assise dessus durant une interview télévisée, ce tabouret en forme de sablier serait resté un simple ustensile de pêcheurs.

Mais voilà, c'était trop tard. Après l'émission, tout le monde veut le même et cet objet destiné en principe à un public restreint devient l'un des éléments iconiques du design français du dernier tiers du XXe siècle.

Par hasard, l'actrice a créé une mode et fait entrer son concepteur, Henri Massonnet, au Guinness Book !

70 — L’implantologie

Lorsqu’un médecin se rend compte qu’un morceau de titane resté littéralement collé à un os de lapin, comme si ces deux éléments avaient fusionné, cela donne — ou en tout cas peut donner — le premier implant dentaire digne de ce nom !

Mais pour ce faire, il faut que la société et surtout les dentistes, qui croient que cela n’est pas possible, acceptent la découverte de leur confrère. Et cela peut prendre du temps : 10 ans, dans ce cas-là.

71 - La peinture par accident

Pierre Soulage est l’un des artistes peintres contemporains qui comptent le plus sur le hasard et la chance pour la composition de ses toiles. C’est ainsi qu’il dit avoir découvert l’une de ses principales innovations : l’outre-noir.

C'est aussi de cette façon qu'il définit son parcours artistique :

« Tout ce qui m’arrive est accidentel… Je me suis aperçu que ce qui se présente de façon imprévue contient des développements inattendus méritant d’être exploités et qu’il ne faut pas laisser passer. » (Cité dans C'est quoi la sérendipité ?, p. 212)

72 - La Waffle de Nike

Bill Bowerman, coach sportif réputé, et Philip Knight, coureur de fond reconverti dans la finance, ont créé la marque Nike au début des années 1970. Mais au départ, ils produisaient des modèles qu’ils n’avaient pas inventés eux-mêmes.

Or, pour rester dans la course face à Adidas, il leur fallait innover et frapper un grand coup. La solution vint de façon inattendue, grâce à la femme de Bill Bowerman. Elle prépare des gaufres et son mari pense que le moule à gaufres pourrait faire de bonnes semelles !

Après quelques essais, cela fonctionne : la célèbre Waffle ("gaufre", en anglais) de Nike est née.

73 - Le Post-it

Vous connaissez peut-être déjà cette histoire. C'est l'une des plus célèbres concernant la sérendipité. Un jour, un chimiste de l'entreprise 3M se retrouve avec une colle poisseuse dont il ne sait que faire.

Elle fonctionne très bien pour coller temporairement de petits objets et les recoller si nécessaire, mais le chimiste ne va pas plus loin dans ces recherches.

Il faut attendre l'intervention de plusieurs autres personnes (dont un ingénieux expérimentateur et deux chimistes) pour que l'idée soit trouvée, mise en pratique et commercialisée sous la forme du si célèbre Post-it que nous connaissons encore aujourd'hui.

74 - Le Web ou World Wide Web

Tim Berners-Lee est l'inventeur d'Enquire, un programme qu'il développa ensuite avec l'aide de Robert Cailliau et qui donna naissance au World Wide Web dans la deuxième moitié des années 1980.

Voici ce qu'il dit de son idée :

« Je n’ai fait que prendre le principe d’hypertexte et le relier au principe du TCP [protocole de contrôle de transmission] et du DNS [système de noms de domaine] et alors — boum ! — ce fut le World Wide Web ! » (Cité dans C'est quoi la sérendipité ?, p. 219)

Ce « Boum ! » montre bien le côté soudain et partiellement inattendu de ce qui venait d’être créé — un outil qui allait dépasser le cadre restreint des ingénieurs du CERN (Centre européen de la recherche nucléaire) et se répandre dans le monde entier grâce à Internet.

75 - L'automédication par les animaux

Il se trouve que les chimpanzés du Parc national de Gombe Stream en Tanzanie savent très bien se soigner de la diarrhée et des vomissements. Comment ? Grâce aux feuilles d'un arbuste, Aspilia mossambicensis, qui sont toxiques pour les parasites qui rendent malades ces animaux.

Il est difficile d'expliquer le processus exact par lequel ces singes ont réussi à trouver une méthode efficace pour se soigner, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils y sont parvenus !

76 - Le sida

La découverte de cette maladie a été possible par « la mise en pile de cas » et leur comparaison. Ainsi, peu à peu, ce que les médecines pensent d’abord être une mononucléose, ou une pneumonie, se transforme et prend des caractéristiques propres.

77 - La chute du mur de Berlin

Il serait exagéré de prétendre que cet événement était imprévu, mais l'erreur et la saisie de l'occasion créées à partir de cette erreur y jouèrent un rôle.

En l'occurrence, une annonce quelque peu brouillonne concernant l'ouverture des frontières de Berlin-Est et de la RDA faite par Günter Schabowski produit un engouement généralisé qui aboutira à la fin de la séparation des deux Allemagnes.

78 - Le Viagra

Cela arrive régulièrement dans le domaine pharmaceutique : une molécule testée pour des propriétés supposées pour résoudre un problème X finit par s'avérer efficace dans le traitement d'un problème Y.

Ici, l'effet secondaire (l'érection) devient l'effet principal et recherché et il ne fut pas si compliqué de lui trouver un usage : la dysfonction érectile.

Le Viagra (nom commercial) commercialisé par Pfizer en 1998 fut un énorme succès pour l'entreprise.

79 - Le concept de liquidité

Le concept de liquidité a été proposé par le philosophe et sociologue allemand Zygmunt Bauman au début des années 2000. Comme il le dira lui-même par la suite, cette "découverte" fut un cas typique de sérendipité.

En l'occurrence, il eut l'idée alors qu'il écoutait un concert de musique classique. Celle-ci (ou plus exactement l'idée du livre qui allait lui donnait naissance) lui vint d'un coup pendant le prélude de la Suite pour violoncelle de Bach.

80 - Big data ou la découverte participative de planètes

Parfois, des amateurs éclairés peuvent contribuer à des découvertes importantes. Des collaborations entre citoyens et chercheurs universitaires sont même organisées.

C'est ce qui se passa pour le projet Planet Hunters, "chasseurs de planètes", qui réunit scientifiques et volontaires dans l'exploration du ciel. Deux amateurs découvrirent une planète baptisée PH1 (Planet Hunter 1).

Comme le disent Danièle Bourcier et Pek van Andel, « leur regard neuf et leur opiniâtreté peuvent aider à élargir l’approche des spécialistes » (p. 232).

C'est quoi la sérendipité : Épilogue

Le jardin du dieu Kaïros

Kaïros est le dieu grec de l’Opportunité. Il souffle son étrange savoir à tous les vents, mais tous ne l’entendent pas. Le hasard ne suffit pas ; il faut saisir la chance et avoir l’intuition que c’est le bon moment.

L’idée principale de la sérendipité consiste en effet à dire qu’il faut être préparé à « s’emparer de toute solution inattendue ou même de toute nouvelle question qui s’offrent soudainement » (p. 236).

Les chemins de la création

Pour se préparer à accueillir la nouveauté, il importe de ne pas croire qu'il existe seulement une seule bonne réponse à une question. C'est aussi une manière d'affirmer qu'il est nécessaire de se détacher des stéréotypes, des courants dominants et des certitudes.

Voici en revanche quelques valeurs ou attitudes qui mènent sur cette route :

Naïveté ;

Curiosité ;

Ténacité ;

Goût de l'aventure ;

Humour ;

Doute sceptique.

La morale de l'histoire

Les auteurs terminent en rappelant une citation de Lao Tseu sur le vide et une fable de La Fontaine (Le laboureur et ses enfants), mais ils affirment surtout le caractère pratique de la sérendipité et militent pour son utilisation :

« La sérendipité doit désormais entrer par la grande porte à l’école et dans l’entreprise. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 237)

Conclusion sur « C’est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel :

Ce qu’il faut retenir de « C'est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel :

C'est quoi la sérendipité est un trésor d'informations pour personnes curieuses ! Vous y trouverez 80 histoires plus étonnantes et passionnantes les unes que les autres, racontées avec simplicité et humour, mais aussi beaucoup de données fiables, puisque les auteurs sont tous deux universitaires.

Au-delà de ces cas particuliers, l'ouvrage offre une bonne introduction au concept de sérendipité et à ses notions secondaires, comme la pseudo-sérendipité. Vous apprendrez d'où vient le concept et ce qu'il est possible d'en faire, quel que soit votre métier ou votre activité.

« Au terme de ce voyage, à travers des récits puisés dans des univers si éloignés, la sérendipité se présente comme un lien de communication entre les hommes, les cultures et les générations. Elle active un langage commun où la curiosité, l’aventure, l’humour parfois, se mêlent sans prétention, car elle égalise les savoirs et les compétences au profit de l’innovation et de la créativité. Tout à chacun peut y prétendre, à condition qu’on lui en facilite l’accès. » (C'est quoi la sérendipité ?, p. 234)

Cette chronique sur C'est quoi la sérendipité vous a plu ? Vous aimerez sans doute celle sur La boîte à outils de la créativité !

Points forts :

Une présentation claire, agréable et amusante ;

De nombreuses illustrations, photographies et images qui viennent donner vie au texte ;

Des explications plus théoriques.

Point faible :

L’extension du concept à certains événements politiques semble parfois forcée.

Ma note :

★★★★★

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La boîte à outils de la créativité http://www.olivier-roland.fr/items/view/12185/La-bote-outils-de-la-crativit

Résumé de « La boîte à outils de la créativité » de François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chevenier : un manuel à destination des entrepreneurs et des entreprises qui souhaitent booster leur créativité grâce à des techniques simples ou à l'aide d'un coach en créativité.

Par François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chevenier, 2019 (3e édition), 190 pages.

Chronique et résumé de « La boîte à outils de la créativité » de François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chevenier

Dossier 1 — Développer votre potentiel créatif

Outil 1 — Les 4 phases du processus créatif

Les idées naissent partiellement « malgré nous », c’est-à-dire en deçà d’un raisonnement pleinement conscient. Il importe donc de savoir « attraper » l’idée géniale lorsqu’elle survient, à l’aide d’un carnet de notes, par exemple.

Préparez-vous à créer en prévoyant de passer par les 4 phases suivantes :

Imprégnation = vous avez un problème, des informations, quelques idées, mais vous séchez ;

Incubation = faites autre chose ! Maintenez votre corps en forme et détendez votre esprit ;

Illumination = eurêka ! C’est le moment de survenue de l’idée ;

Production = vous travaillez pour transformer l’idée en solution réaliste et applicable.

Outil 2 — La bissociation

« La bissociation est un néologisme qui désigne un “assemblage original et pertinent d’éléments préexistants”. Elle est une manière de secouer et de mêler ce qui était séparé auparavant, de combiner deux idées. » (La boîte à outils de la créativité)

Ce concept a été proposé par Arthur Koestler. Selon lui, c’est un processus inhérent à toute production d’idée. Les auteurs le décomposent en 3 étapes :

Cadrage = choisir un secteur, ainsi que les éléments de ce secteur que vous voulez renouveler ;

Animation = vous pouvez être aidé d’un animateur qui aidera à favoriser le processus ;

Débordement = éventuellement, aller jusqu’à une « trissociation » ou « multissociation ».

Vous devez être dans des conditions favorables et « échauffé » pour pratiquer la bissociation. Consultez également l’outil 32 pour compléter cette pratique.

Outil 3 — La méthode Walt Disney

Cette méthode fonctionne aussi bien pour des problèmes individuels que pour des problèmes collectifs. L’important est de pouvoir adopter différents points de vue. En l’occurrence, ceux qui sont attribués à Walt Disney par Robert E. Dilts dans son analyse du processus créatif du maître du dessin animé.

Quels sont-ils ?

Rêveur (quoi) = vous vous lancez dans les projets les plus fous, vous imaginez ;

Critique (pourquoi) = vous remettez en question ce que vous avez projeté, vous en évaluez le sens ;

Réaliste (comment) = vous cherchez à concrétiser vos idées en pesant les moyens, les obstacles.

Cette méthode est également utilisée en storytelling et fait partie des techniques de la PNL.

Outil 4 — Les pages du matin

C’est une technique développée par Julia Cameron dans Libérez votre créativité. Il s’agit d’abord d’une aide pour se déstresser et se « laver le cerveau » chaque matin. En écrivant 3 pages, pendant 45 minutes chaque matin, en notant simplement ce qui vous vient à l’esprit, vous « lâchez prise » et laissez vos idées émerger.

Vous pouvez vous donner ce rendez-vous et l’utiliser comme moment propice à l’illumination (outil 1). Il n’est pas garanti que l’idée surgisse, mais c’est possible !

Suivez ces quelques conseils résumés par François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chenevier :

Levez-vous 45 minutes plus tôt et mettez-vous à écrire environ 30 minutes après le réveil.

Suivez le rythme en maintenant ce rituel pendant 12 semaines au moins.

La cohérence n’a pas sa place ici.

Votre voix intérieure est la maîtresse des opérations.

Démarrez votre journée après avoir rédigé vos pages.

Outil 5 — … (Les points de suspension)

Connaissez-vous ces petits démons qui vous disent que vous n’êtes pas capable de faire quelque chose, ou que vos idées sont nécessairement mauvaises ?

Ces petites voix liées aux « Je dois », « Il faut », « Ça ne marchera pas », « Ce n’est pas le bon moment » et aux émotions négatives qui les accompagnent sont de véritables « créaticides ». Elles tuent votre créativité.

La technique des points de suspension vous aide à vous en libérer. Comment ?

Par le repérage = vous êtes capable d’identifier ce qui coince : besoin « absolu » de pertinence, d’originalité, d’efficacité ?

En dialoguant avec vous-même = lorsque les voix agissent, écrivez des points de suspension et lorsque vous avez compris ce qui coince (repérage), vous pouvez les « remercier » et transformer l’injonction négative en ressort créatif en la relativisant.

Grâce à votre pouvoir de décider = souvenez-vous que c’est vous, et non la petite voix, qui décide de votre objectif et de la qualité de votre intuition ou de votre idée.

Outil 6 — La sérendipité

« La sérendipité est […] l’art de découvrir par chance ou par sagacité ce que l’on ne cherchait pas en étant certain de ne pas trouver ce que l’on cherchait. » (La boîte à outils de la créativité)

Je suis en train de chercher quelque chose. Tout à coup, une idée complètement étrangère (ou un évènement) apparaît dans mon paysage. Je suis complètement « détourné » de mon objectif par celle-ci.

Et pourtant ! En me mettant à l’écoute de ce qui vient d’arriver, je trouve une solution inattendue, soit au problème que je me posais (pseudosérendipité), soit à un nouveau problème auquel je n’avais même pas pensé (sérendipité).

Il s’agit d’un processus non linéaire qui peut être associé à une démarche plus structurée. L’important est d’accepter que certaines idées puissent naître de cette démarche « en zigzag », puis de vérifier que ce qui a été trouvé peut vous être utile.

Outil 7 — Créailleurs (la marche créative)

Marcher, garder son corps en mouvement, voilà un moyen fabuleux de faire naître des idées ! Elle peut être mise en œuvre en phase d’incubation (outil 1) ou avant toute émission d’idée (par exemple avant un brainstorming).

Des chercheurs de l’université de Stanford ont montré son efficacité. Ils remarquent aussi que le lieu importe peu, au moins au départ. Mais de préférence, ne parlez pas. Suivez un parcours de façon plutôt « automatique » et laissez les connexions se faire « chemin faisant ».

Vous pouvez appliquer cette technique à un groupe en suivant les étapes suivantes :

Pose du problème ;

Identification d’un parcours de marche créative (10 à 15 minutes) ;

Réalisation du chemin en silence ;

Notation des idées dans un carnet ;

Partage des idées ;

Brainstorming (outil 29).

Dossier 2 — Faire de la créativité de coin de table

Outil 8 — Le looping de la créativité

Cet outil peut être utile pour préparer une séance de créativité. En l’expliquant aux participants, vous les aiderez à cerner ce qui est attendu d’eux et ainsi à focaliser positivement les énergies sur la création. Quels en sont les points essentiels ?

Imprégnation = comprendre un problème (via une carte mentale, par exemple) pour s’élancer vers sa résolution.

Divergence = trouver une foule d’idées (via le brainstorming ou le brainwriting, par exemple).

Convergence = transformer le foisonnement en un ensemble de solutions concrètes.

Évaluation des solutions = peser le pour et le contre de chaque idée et choisir les meilleures.

Outil 9 — La carte mentale

Cet outil est de plus en plus connu et utilisé. Aussi appelée mindmapping, la carte mentale a été développée par le psychologue anglais Tony Buzan. Sa forme spécifique fait toute la différence : elle permet de produire librement et rapidement des idées, tout en donnant une vision synthétique et systémique d’un problème.

Voyons de plus près ses caractéristiques.

L’idée principale au centre de la feuille (ou de l’écran) ;

Des branches principales qui explorent des concepts ou mots-clés liés à cette idée ;

Des branches secondaires qui entrent dans le détail ;

L’utilisation de couleurs et d’images pour mémoriser plus facilement en activant tous les sens ;

Des liens entre les idées/branches (par l’intermédiaire de flèches, par exemple).

Veillez à utiliser des mots-clés et des images clairs, évocateurs et assez simples. Et souvenez-vous de prendre plaisir à sa réalisation : plus elle sera agréable à regarder et plus vous aurez envie de la compléter. Bref, plus vous aurez d’idées !

Outil 10 — L’acronyme

Utilisez le mot ou l’idée centrale que vous voulez traiter et faites-en un acronyme. En d’autres termes, utilisez chaque lettre de ce mot/idée pour trouver des composants auxquels vous n’auriez peut-être pas pensé auparavant.

Cela peut vous aider lorsque vous cherchez une marque ou un slogan, par exemple, ou bien encore pour vous présenter.

Prenons un exemple donné par les auteurs :

C = Clarifier le problème ;

R = Rebondir sur les idées des autres ;

E = Émettre beaucoup d’idées ;

A = Analyser dans un second temps ;

T = Transgresser ;

I = Image, faire des petits dessins ;

F = Frotter les idées au problème initial pour voir celles qui adhèrent.

Vous pouvez agir ainsi pour tous les mots qui vous viennent à l’esprit. C’est un jeu d’enfant qui peut débloquer bien des problèmes sur un petit coin de table !

Outil 11 — L’apostiche

« Un peu plus complexe que l’acronyme, l’apostiche est un poème fondé sur une figure de style selon laquelle les premières lettres ou les premiers mots de chaque vers, lus verticalement de haut en bas, composent une phrase se rapportant au sujet du poème. » (La boîte à outils de la créativité)

Méthode poétique qui stimule votre imaginaire et vous pousse à créer des alliances nouvelles entre les mots, l’apostiche peut être un puissant outil. Il pourra vous aider pour échauffer les participants d’une séance de créativité, par exemple. Un conseil : veillez à maîtriser les champs sémantique et lexical de la thématique avant de vous y mettre !

Outil 12 — L’association

L’association fonctionne par « rebond » : un mot en appelle un autre, grâce à sa proximité phonétique, sonore. Vous enchaînez ainsi les mots apparemment sans signification commune. Et pourtant ! Peu à peu, un sens se crée à partir de cette association de sons.

Vous pouvez aussi travailler à partir du sens lui-même en liant des termes les uns aux autres en fonction de ce qu’ils évoquent pour vous (histoire personnelle), d’effets de proximité (plage et glace, parasol, etc.) ou de relations métaphoriques, par exemple.

Attention, toutefois, à ne pas trop dévier du sujet initial ! Dans ce cas, vous équilibrerez l’association avec la bissociation (outil 2).

Plus qu’une méthode, l’association est « un principe fondateur de la créativité,, sur lequel il faut s’entraîner régulièrement » (La boîte à outils de la créativité).

Outil 13 — Les syllabuses

Cet autre outil amusant et ludique est simple à mettre en œuvre. Encore une fois, il s’agit de jouer avec les mots. Il nous vient de Paul Siboun.

Quel est son principe ?

Vous avez un problème. Par exemple : faire dévorer des légumes aux enfants.

Prenez deux mots-clés (deux idées que vous voulez mixer, accorder). Par exemple : dévorer + légume.

Séparez-en les syllabes et créez un tableau à double entrée (une matrice).

Associez les syllabes du premier mot avec les syllabes du second. Par exemple : dégume et volé (parmi 6 possibilités).

Chaque néologisme est susceptible de vous donner des idées pour résoudre le problème que vous vous posez. Par exemple : créer un lancer de dés de légumes.

L’idée est simple, mais il faut parfois se creuser la cervelle pour donner du sens aux mots ainsi créés. La maîtrise de l’association (outil 12) est nécessaire !

Dossier 3 — Préparer une séance de créativité

Outil 14 — La tour de guet

En prenant de la hauteur (métaphore de la tour de guet), vous pouvez regarder s’il existe déjà des solutions disponibles à votre problème dans le champ qui vous concerne ou dans des champs voisins, voire éloignés.

Existe-t-il des solutions disponibles dans votre organisation ? C’est là où il faut d’abord chercher.

Sinon, celles et ceux avec qui vous êtes en lien (fournisseurs, clients, concurrents) ont peut-être traité et résolu le problème de façon inventive : inutile de réinventer la roue ! Vous pourrez sans doute vous inspirer de leurs façons de faire pour vous-même.

Enfin, il est possible que d’autres secteurs d’activité soient confrontés à des problèmes similaires et aient eu de bonnes idées. Ne vous en privez pas !

Dessinez une « carte du monde » avec toutes les solutions rencontrées. L’une d’entre elles (ou une combinaison) pourrait-elle vous convenir ?

Préparez une synthèse que vous présenterez aux participants de la séance de créativité. Autre option : vous pouvez monter dans la tour de guet tous ensemble, pour vous échauffer avant la séance. Utilisez le mouvement (passer de la station « assis » à « debout », puis proposer d’aller plus haut encore) pour stimuler le corps et, donc, l’esprit !

Outil 15 — Les questions paradoxales

Confronté à un paradoxe, vous allez réfléchir. Comment le résoudre ? Telle est l’idée des questions paradoxales.

Prenons un exemple proposé par les auteurs : votre chat aime les odeurs fortes, mais pas vous. « Comment faire en sorte que l’odeur de l’alimentation pour chats ne gêne pas l’être humain alors que cette odeur plaît à l’animal ? »

Utilisez ensuite une méthode de génération d’idées (brainstorming ou autre) pour tenter de résoudre la question. La résolution peut prendre du temps et nécessiter des itérations, mais c’est une façon excellente de préparer la séance.

En tant qu’animateur, assurez-vous d’en avoir formulé l’une ou l’autre avant de les « lancer » dans le groupe. Celui-ci pourra en générer d’autres et partir à la recherche d’idées pour les résoudre.

Outil 16 — Le futur idéal

Il s’agit ici de poser le problème en s’appuyant sur la différence entre réalité (problème) et avenir souhaité. L’animateur va chercher à faire travailler ensemble les collaborateurs en les invitant à rechercher un (ou plusieurs) objectif commun.

La méthode fait appel à l’imaginaire et à l’espace de la pièce dans lequel les participants se trouvent.

En tant qu’animateur, vous expliquerez qu’un des murs de la salle représente la situation souhaitée.

Ensuite, vous définirez une ligne imaginaire qui va du point où vous et les participants êtes jusqu’au mur. Vous graduerez cette ligne de 1 à 10 (10 étant le nez au mur).

Chaque participant est invité à se positionner sur cette ligne (entre 1 et 10).

Grâce à des Post-its, les participants vont noter les raisons pour lesquels ils ne se sont pas mis au niveau 10.

Vous pourrez ensuite classer et catégoriser les réponses grâce au mindmapping (outil 9).

Prévoyez 1 à 3 heures et un groupe de 4 à 8 personnes. Soyez attentifs aux aspects négatifs qui peuvent surgir. Demandez aux participants d’insister sur ce qui différencie la situation actuelle et le futur idéal.

Outil 17 — La baguette magique

Comme par magie, le problème est résolu ! Voici un outil simple, mais puissant : proposer de rédiger une phrase qui fait « comme si » une solution avait déjà été trouvée. Elle est une bonne méthode de projection à utiliser en début de séance.

Les participants partageront ensuite leurs idées en se focalisant sur le résultat final en tant que tel et les solutions pour l’atteindre.

Bien qu’il puisse déstabiliser certains membres du groupe (qu’il convient de rassurer en leur expliquant que c’est un échauffement), cet outil possède un puissant atout : il « crée tout de suite un climat positif, de succès ».

Outil 18 — Dessine-moi un problème

La vulgarisation peut faire surgir de nouvelles idées. En expliquant et en décomposant une thématique, il est possible de la redécouvrir. Cette méthode est donc particulièrement utile aux experts ayant besoin de renouveler leur point de vue et de sortir de leurs a priori.

Les auteurs conseillent de ne pas dépasser 15 minutes pour ce type d’exercice en séance de créativité. Le médiateur vérifiera que chaque élément technique (le jargon) a été explicité. Si le problème est trop complexe, il veillera à le séparer en sous-problèmes qui seront traités les uns à la suite des autres.

Outil 19 — Les TI (tendances influentes)

Certaines tendances sociales, économiques ou technologiques peuvent vous aider à modifier vos produits ou vos services. En prenant appui sur ces évolutions de grande ampleur, vous pouvez être amené à trouver des idées profitables.

Durant une séance, le TI se déroulera en 4 temps, que l’on peut résumer de la façon suivante :

Reformuler le problème (et le cahier des charges) ;

Déterminer les marchés/secteurs influents ;

Repérer et noter (sur des planches ou tableaux) les principales tendances observées ;

Inclure les planches de tendances dans le processus de génération des idées.

Cette méthode fonctionne grâce à la pluridisciplinarité des membres du groupe. Vous apprendrez à réaliser une planche de tendances dans l’exercice p. 58-59 !

Outil 20 — Les 3 h (head, hands, heart)

Lorsque vous travaillez avec un groupe hétérogène qui ne parvient pas encore à s’entendre sur la représentation du problème à résoudre, vous pouvez mettre en œuvre cet outil. Il va vous aider à expliciter les principes de chacun afin de créer, ensuite, une véritable démarche de construction de solutions communes.

Elle est composée de trois étapes. Les auteurs insistent sur la nécessité de bien les suivre l’une après l’autre :

Head = La tête, c’est-à-dire l’analyse rationnelle ;

Hands = les mains ou l’approche expérientielle ;

Heart = le cœur, à savoir la partie émotionnelle.

Durant l’approche expérientielle (hands), vous organiserez un exercice concret. Mais attention à ne pas le laisser « dériver » vers un jeu déconnecté du problème.

Outil 21 — La synectique

Cet outil est proche de la bissociation (outil 2) de Koestler. Il a été développé par William Gordon (ingénieur) et Georges Prince (psychologue) en 1994. Il s’agit de « chercher des idées dans des domaines déjà explorés pour résoudre des problèmes ».

Autrement dit, il est question d’utiliser les processus analogiques (métaphores, ressemblances entre des domaines distincts). Utiliser le familier pour le rendre étrange et s’approprier ce qui est nouveau : tels sont les deux mouvements essentiels impliqués ici.

En tant qu’animateur, vous demanderez par exemple : « Et si notre problème était un papillon… » ou encore « Et si c’était une légende ? » Cette technique nécessite un animateur expérimenté, une bonne préparation des participants et une appétence forte pour ce type de jeu.

Autre point à prendre en compte : il peut être assez lent à mettre en œuvre et ne convient donc pas aux « réponses rapides ».

Outil 22 — La théorie C-K

Davantage conçue pour les innovations de rupture, cette théorie s’appuie sur la relation entre un espace de concepts (C) et un espace de connaissances (K). Voici un bref résumé de la procédure, lorsqu’elle est appliquée à une séance de créativité :

S’informer sur le domaine (K) ;

Préciser ce qui est attendu grâce à d’autres connaissances (K → K) ;

Animer la séance en générant des idées neuves, c’est-à-dire des concepts (K → C) ;

Faire fructifier les concepts grâce aux différents outils de créativité (C → C) ;

Évaluer la pertinence des concepts innovants en fonction des connaissances disponibles (C → K) ;

Retourner au point 3 (K → C) si le point 5 n’est pas résolu ;

Continuer jusqu’à la création d’une solution viable.

Outil 23 — Les 7 clés de la préparation d’une séance de créativité

Voici maintenant 7 clés pour les animateurs de séances de créativité. Pour préparer au mieux vos séances, les auteurs insistent sur les points suivants :

« Planifier les séances ;

Choisir les participants ;

Préparer les outils de créativité ;

Rechercher un lieu adéquat ;

Inclure le groupe ;

Enrichir les données par des actions de veille ;

Faire rêver l’ensemble des acteurs. » (La boîte à outils de la créativité)

Le succès n’est jamais garanti à 100 %. Mais ce qui est sûr, c’est que sans préparation, les chances de succès diminuent en flèche ! Dans tous les cas, soyez réaliste au niveau des objectifs et flexible le moment venu.

Dossier 4 — Animer vos séances de créativité (niveau « Je me lance »)

Outil 24 — Les 6 chapeaux d’Edward de Bono

Edward de Bono remarque que les gens qui cherchent à résoudre un problème collectivement mélangent différentes tonalités ou niveaux de discours. Il propose de remettre un peu d’ordre dans ce processus en suggérant de faire porter des « chapeaux » différents, soit à des personnes différentes, soit successivement à chaque personne.

Quels sont ces chapeaux ?

Bleu/Processus = Quels sont les points clés de votre idée ? Les priorités et les étapes ?

Blanc/Information = Que savons-nous et comment pouvons-nous être davantage informés ?

Vert/Créativité = Quelles sont les alternatives (solutions ou explications du problème) ?

Jaune/Optimisme = « Ça pourrait marcher, si… »

Noir/Jugement = Qu’est-ce qui coince ? Y a-t-il des règlements, des réalités qui font obstacle ?

Rouge/Intuition = « Je suis sûr que… », « Mon intuition me porte à croire que… »

L’animateur de séance est important, puisque c’est lui qui décidera des changements de couleur. Il n’y a pas d’obligation à aller linéairement de 1 à 6 ; cela dépend du développement de la séance. Toutefois, l’animateur devra recadrer un participant si celui-ci sort de son rôle. Il veillera aussi à utiliser des accessoires (pas nécessairement des chapeaux de couleur) pour donner vie et consistance à ces rôles.

Outil 25 — Creative Problem Solving (CPS)

C’est un outil très souple qui peut être employé dans bien des situations, collectives et individuelles. Il a été élaboré par Alex Osborn en 1939 à partir de l’observation des méthodes de scientifiques et d’artistes.

La procédure, assez stricte, est composée de 8 étapes. À chacune d’entre elles, il y a un moment de « divergence » (laisser aller la créativité) et un autre de « convergence » (filtrer les options et faire des choix). Les 8 étapes sont divisées en 3 temps forts : clarifier l’objectif (1-3), générer des solutions (4-6), se préparer à l’action (7 et 8).

Besoins = Quel est le problème ?

Données = Que savons-nous ?

Objectifs = À quoi voulons-nous arriver ?

Idées = Que pouvons-nous proposer de nouveau ?

Critères = Quels sont nos critères pour choisir la bonne solution ?

Solutions = Quelle est la solution retenue ?

Adhésion = Comment assurer que chacun la mette en œuvre ?

Planification = Quelles sont les actions à entreprendre ?

Outil 26 — Les 7 clés de l’animation d’une séance de créativité

Cet outil peut être utilisé par l’animateur au début de chaque séance, pour clarifier l’état d’esprit dans lequel celle-ci va se dérouler. C’est un autre apport de Alex Osborn, le célèbre fondateur du brainstorming.

L’animateur écrira les règles en amont, puis sollicitera l’approbation de chaque membre du groupe. Si quelqu’un s’en détache en cours de la séance, l’animateur lui rappellera ses engagements. Cela peut se faire de façon ludique, en proposant un « gage » à celui ou celle qui les perd de vue.

Voici les 7 règles :

Être bienveillant ;

Noter toutes les idées ;

Abolir la censure ;

Produire un maximum d’idées (quantité) ;

Accueillir toutes les idées, même les plus folles ;

Détourner les idées, les reprendre, les modifier ;

S’ancrer dans le présent, « ici et maintenant » (ce qui est dit en cours de séance n’est valable que dans la séance).

Ces règles ont vocation à « ouvrir » la séance et à aider l’animateur à « cadrer » cette ouverture sans devenir trop directif.

Outil 27 — Les échauffements créatifs

« Un échauffement bien conduit permettra de provoquer la plupart des accidents créatifs bénins et même sérieux ! » (Farnuel Gronebois, cité dans La boîte à outils de la créativité)

L’environnement créatif, vous le comprenez, doit être lui-même « créé ». Pour ce faire, rien de tel qu’un petit échauffement, lorsque les participants sont encore « froids ».

L’enjeu est de leur faire prendre connaissance des différents outils que vous pourrez être amené à utiliser avec eux. À cette occasion, l’animateur pourra aussi repérer les personnalités de chacun et s’adapter en fonction. Enfin, ce sera l’occasion pour lui de jauger la qualité du groupe au niveau de la fluidité, de la flexibilité et de l’originalité.

Voici quelques exemples donnés par François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chenevier :

Citez 30 manières d’utiliser un trombone ;

Dessinez votre relation avec votre client (sans mots) ;

Quels sont les points communs entre un citron et une autruche ?

Que voyez-vous (montrer un dessin ambigu avec plusieurs significations possibles) ?

Que signifient les mots suivants : persoptitude, kinéracte, Stalactoc ?

Vous vous retrouvez sur une île déserte avec 7 777 soutiens-gorge, que pouvez-vous en faire pour sortir de là ?

Comment écrire en vert avec un feutre rouge ?

Etc.

Félicitez l’équipe en fin d’échauffement, avant de passer à l’étape suivante.

Outil 28 — La purge

C’est une sorte d’échauffement également, mais avec l’idée, ici, qu’il faut d’abord vider son sac une première fois, afin de créer de meilleures idées ensuite. Ainsi, les participants se libèrent rapidement de leurs préjugés, de leurs idées en cours, et sont capables d’aborder la suite de la séance avec un regard neuf et plus original.

Pour les auteurs de cet ouvrage, cet outil doit être utilisé dans toute séance, avant de produire des idées nouvelles. Sa mise en œuvre est simple : pendant 10 minutes, chaque membre réfléchit pour son compte au sujet, puis va poser des Post-its avec ses éléments de réponse sur le paperboard. L’animateur regroupe ensuite les idées qui seront réutilisées en fin de séance.

Invitez les participants à être brefs et à respecter le timing.

Outil 29 — Le brainstorming

Outil célèbre de la créativité inventé par Alex Osborn, il est lié aux 7 règles reformulées à l’outil 26 (souvent résumées par l’expression CQFD : censure abolie, quantité, folles idées, détournement). Comme il est connu, il est facile de le proposer à un groupe. Par ailleurs, il permet de produire beaucoup d’idées en peu de temps.

La procédure est la suivante :

L’animateur clarifie le problème ;

Puis, il identifie les participants (entre 5 et 8 personnes si possible) ;

Il rappelle également les règles ;

Et donne une temporalité (5 à 45 minutes) ;

Il note ou fait coller des Post-its avec les idées à un endroit visible de tous ;

À l’issue de cette partie de l’exercice, l’animateur commence à trier les idées ;

Et il propose au groupe de sélectionner et d’approfondir certaines d’entre elles ;

Finalement, le groupe choisit les idées qui feront l’objet de la suite de la séance.

Outil 30 — Le brainwriting

« Écrivez ! Noircir le papier est idéal pour s’éclaircir l’esprit. » (Aldous Huxley, cité dans La boîte à outils de la créativité)

Ici, pas de prise de parole, tout est silencieux. Si vous avez beaucoup de timides dans le groupe, c’est idéal ! Voici le principe :

Chaque participant écrit une idée sur une feuille ;

Après un temps, il passe sa feuille au voisin de droite ;

Chacun « rebondit » sur l’idée de l’autre qu’il vient de recevoir ;

À la fin du tour de table, on regarde le résultat et on l’analyse.

Utilisez des Post-its et des feuilles A4 pour le débriefing. Rappelez aussi qu’il ne s’agit pas d’un exercice d’orthographe et qu’il vaut mieux rebondir à partir de la première image qui vient à l’esprit, sans trop y penser. Vous veillerez enfin à conserver le rythme de production et à terminer l’exercice en 30 minutes environ.

Outil 31 — L’inversion

Retourner votre problème comme un gant. Telle est peut-être la meilleure manière de lui trouver une solution ! L’inversion est un outil simple, qui fonctionne par opposition et analogie.

Demandez-vous : quel est mon objectif ? Et celui que je ne voudrais pas atteindre ? Que ferais-je pour être sûr d’atteindre cet objectif non souhaité ? Et donc, est-ce que cela peut me donner des idées pour l’objectif réellement visé ?

Une fois l’inversion réalisée, des idées auront émergé. Vous pouvez alors les approfondir et les concrétiser. En tant qu’animateur, prêtez attention au détail des idées. Ici, il convient d’être précis et d’aller au fond des choses, notamment pour éviter les redondances et faire surgir les différences.

Outil 32 — La matrice de la découverte

Outil simple qui consiste à systématiser la combinaison de différents éléments dans un tableau à double entrée. Il est particulièrement utilisé pour la création de nouveaux produits ou services, mais aussi pour la création de nouveaux débouchés.

Prenons l’exemple utilisé par les auteurs. Vous voulez inventer un nouveau meuble de salle de bains composé d’une baignoire, d’une armoire, d’un lavabo et d’un miroir. Vous allez entrer chaque composant dans le tableau, une fois à la verticale et une fois à l’horizontale.

De cette façon, vous obtenez des combinaisons deux par deux. Certaines sont inutiles (baignoire — baignoire, par exemple) ; d’autres correspondent à un état de l’art déjà existant (lavabo — miroir) ; d’autres enfin peuvent se révéler plus originales et constituer des idées à creuser.

Les auteurs invitent à ajouter un « intrus », c’est-à-dire un élément qui aide à sortir du cadre et à proposer des idées encore plus originales. Par exemple, ajouter l’élément « rose » à la matrice et voir ce que cela donne.

Outil 33 — Le SPIDER (c)

Le système de production d’idées divergentes et réalistes (SPIDER) est recommandé après clarification du problème et lorsqu’une première purge a été effectuée.

En voici le mécanisme :

Formulation de l’enjeu ;

Déclinaison en trois verbes d’action (dimension rationnelle) ;

Association de trois images à chaque verbe ;

Transformation de ces trois images en trois idées.

Vous le comprenez, cette méthode permet de générer pas moins de 27 idées à partir de la décomposition progressive du problème. C’est une technique assez systématique et synthétique qui peut très bien fonctionner de façon individuelle ou collective.

Outil 34 — Le portrait chinois

Méthode assez connue, venue de la poésie, elle repose sur la comparaison. « Si je/ma marque/mon problème […] était un animal/une chanson/un outil […], ce serait […] ». Aujourd’hui, c’est une technique qu’utilisent abondamment les marques pour fabriquer leur image.

Vous pouvez proposer cet exercice en groupe. Si vous animez la séance, veillez à ce que chaque participant exprime et explique sa proposition. Ensuite, vous regrouperez les idées en fonction des raisons qui ont été invoquées par chaque participant, afin de faire surgir les différents types de perception autour du problème.

Ne proposez pas trop de domaines de comparaison. Limitez-vous à quelqu’un et approfondissez-les ensemble.

Dossier 5 — Animer vos séances de créativité (niveau « Champion » !)

Outil 35 — L’analogie

Trouver des ressemblances entre différents domaines afin de créer des idées neuves, voilà le cœur de l’analogie. Les spécialistes classent généralement l’analogie en 5 types :

Ressemblance ;

Comparaison ;

Parabole (et métaphore) ;

Schéma ;

Identification.

En tant qu’animateur de séance de créativité, vous devrez aider à poser, puis à généraliser le problème pour l’abstraire. Exemple donné par les auteurs : « souder deux métaux » devient « unir deux corps étrangers ».

Ensuite, vous aiderez les participants à transposer le problème dans un autre domaine. Par exemple : « comment se fixe la moule sur le rocher ? » ou « comment le miel se mélange au yaourt ? »

Par la suite, vous choisirez avec les membres du groupe les meilleures analogies, les plus « parlantes » et les plus éloignées du problème, pour les décoder, puis les croiser afin de fertiliser la réponse au problème.

Enfin, vous reviendrez au problème d’origine en traduisant vos analogies en termes concrets et exhaustifs.

Outil 36 — La projection

Cet outil fonctionne à l’aide d’images (concrètes/abstraites, figuratives/non-figuratives, photos/représentations picturales, etc.).

L’animateur devra les préparer en amont, puis les projeter au groupe en les présentant rapidement. Les participants seront invités à s’exprimer à leur sujet et à donner leur ressenti. Ces éléments émotionnels mis en commun pourront aider à déplacer ou à résoudre le problème.

Cet outil peut être utilisé en complément à l’outil 35 sur les analogies. Les images viendront stimuler la recherche de ressemblances.

Outil 37 — Le consultant virtuel

Qui est-il ? Celui que vous voulez ! Demandez simplement à un personnage illustre de vous aider à résoudre votre problème. En lui téléphonant ? Non, simplement en imaginant vous trouver à sa place.

En tant qu’animateur, vous pouvez créer de petits papiers qui seront tirés ensuite au hasard. Vous ferez jouer chaque participant en posant les deux questions suivantes :

« Comment le personnage résoudrait-il votre problème ? »

« Quelles idées nouvelles par analogie vous viennent-elles suite à vos propositions ? »

Le passage par le personnage illustre est un moyen de créer de la distance et de forcer les connexions inattendues. Invitez les membres du groupe à utiliser l’humour et à caricaturer les personnages, pour faire ressortir des traits très distinctifs, quitte à s’éloigner de la véracité historique (s’il s’agit d’un personnage réel).

En tant qu’animateur, choisissez avec soin vos personnages en prenant en compte les référents culturels des participants et en évitant ceux qui sont trop controversés.

Outil 38 — Le rêve éveillé

Fermez les yeux, laissez vous aller : il est temps d’explorer librement votre problème grâce aux ressources du rêve et de l’imaginaire.

Comment faire, en tant que coach ou animateur ?

En couchant les participants au sol, têtes regroupées vers le centre (en étoile). Vous les invitez à se détendre, puis vous expliquez que le fantastique va servir de ressource à la création.

De là, vous pouvez utiliser une situation ou un objet en relation avec le problème à résoudre. Faites raconter des histoires et pensez à attirer l’attention des participants sur les détails sensibles (couleur, texture, sons, etc.).

Notez ce qui est formulé à cette occasion, afin d’avoir des ressources pour la suite de la séance.

Outil 39 — Les mots inducteurs

Particulièrement utiles lorsqu’un groupe a des difficultés à se sortir d’un cadre donné, les mots inducteurs vont stimuler la pensée divergente ou le pas de côté.

L’idée est simple : introduisez un ou plusieurs mots étrangers (décalés, mais pas trop) dans le problème et voyez ce qui se passe. Pour vous aider, le livre vous fournit une liste de mots inducteurs proposée par Kent et Rozanoff.

Employez cette méthode lorsque vous voulez relancer la recherche d’un problème, à n’importe quelle phase de créativité.

Outil 40 — Le portrait en creux

« Le portrait en creux ou antiportrait est un outil de créativité visant à préciser une problématique par la définition de ce qu’elle n’est pas. » (La boîte à outils de la créativité)

Il s’agit d’un autre outil de relance que vous pouvez employer à n’importe quelle phase du processus créatif. Son principe se résume en deux points :

Identifier ce que le problème posé n’est pas (un séminaire professionnel n’est pas un festival de cinéma, par exemple) ;

Afin d’imaginer ce qu’il pourrait être, vu sous cet angle, en creusant chaque aspect (le cinéma pourrait-il devenir le thème du prochain séminaire ?)

Outil 41 — La pensée latérale

Cette technique conviendra aux groupes ou aux personnes qui ne se sentent pas très à l’aise avec le fait de faire intervenir l’inconscient (comme dans le rêve éveillé ou le brainstorming, par exemple). Autre trait qui peut être un avantage : elle nécessite très peu de contexte créatif. Vous pouvez donc l’appliquer rapidement et même en costume cravate !

Comment fonctionne-t-elle ?

Expression d’une conviction ;

Provocation (dite aussi « PO » pour Provocation Operation, affirmation absurde qui bouscule la conviction) ;

Évaluation des effets bénéfiques de cette provocation ;

Exploitation concrète des effets bénéfiques pour la résolution du problème.

Dossier 6 — Le design thinking

Outil 42 — Persona

Ce terme est bien connu du marketing et notamment de l’inbound marketing. Son principe ? Connaître de près la personne à qui l’on veut vendre quelque chose (le prospect).

En fait, il s’agit d’en faire un « avatar » (autre nom souvent utilisé) ou un « portrait-robot » très précis, tant sur le plan des caractéristiques sociodémographiques que des habitudes d’achat et des comportements. Vous cherchez à reconstruire, à partir de multiples données récoltées :

Son identité ;

Le contexte qui l’amène à vous ;

Ses contraintes ;

Son ou ses besoins spécifiques ;

Ses façons de faire/ses habitudes actuelles ;

Sa motivation.

On parle parfois de persona primaire (« Le » persona ou « profil d’utilisateur » qui doit être totalement convaincu par votre solution) et de persona(s) secondaire(s) (celles et ceux qui trouveront un intérêt à acheter votre offre sans être pour autant complètement comblés).

Vous pouvez faire de ce travail de conception un exercice très ludique, en vous appuyant sur une séance de créativité collective !

Outil 43 — Le parcours du client

Autre concept clé du marketing et — notamment — du content marketing, le parcours du client (dit aussi « parcours d’achat ») consiste en la modélisation des points par lesquels va ou peut passer votre prospect avant d’acheter (et même après).

Vous pouvez travailler ce parcours du client en groupe, lors d’une séance de créativité. À l’aide d’un animateur, vous dégagerez les différents points de contact entre le produit/service et le prospect, puis vous chercherez entre autres à dégager les émotions de celui-ci et aussi la façon de les « positiver » le plus possible.

Cet outil implique normalement d’avoir élaboré son persona (outil 42). Si vous le pouvez, faites participer non seulement les marketeurs, mais aussi les vendeurs (au contact direct du client), voire les clients eux-mêmes !

Outil 44 — Effectual Makers©

Inspirée par les Fab Labs développés au sein du MIT (Massuschet Institute of Technology), l’idée centrale des Effectual Makers © consiste à réaliser au plus vite son idée pour identifier le plus rapidement possible ce qu’il reste à faire et à inventer. Les auteurs parlent d’une « créativité pragmatique ».

Si les besoins de vos utilisateurs ont été identifiés, vous pouvez vous lancer dans une telle démarche, qui nécessite de mettre en place et de mettre à disposition un prototype, qui sera ensuite testé et évalué par plusieurs types de personnes (plus il y a de gens différents, et plus il y a d’idées à glaner).

Concentrez-vous d’abord sur un prototypage simple, avec les fonctionnalités de base de votre offre. Commencez par les valider (ou non), puis avancer pas à pas vers plus de complexité.

Cette méthode ressemble par certains aspects au Lean startup.

Outil 45 — La créativité frugale

« La créativité frugale consiste à mobiliser son potentiel créatif en se limitant aux moyens dont on dispose, rien de plus. » (La boîte à outils de la créativité)

En s’obligeant à innover avec peu de moyens, on stimule la pensée et on s’ouvre à de nouvelles perspectives. Posez-vous la question : « comment répondre aux besoins des utilisateurs avec les moyens dont nous disposons ? »

Une séance de créativité pourra être organisée autour de cet outil. L’animateur veillera à prévoir différents temps, durant lesquels les participants réfléchiront tantôt en groupe, tantôt individuellement. Si le groupe est hétérogène, c’est bien mieux.

La base ? Récupérez un maximum de matières disponibles au sein de l’organisation (déchets, emballages, etc.) et demandez aux intervenants de travailler à partir d’elles et d’elles seules. L’enjeu consiste à « questionner » ces matières pour trouver des idées nouvelles.

Outil 46 — Minimum Viable Idea (MVI)

Voici un outil qui est lui directement inspiré par le lean startup et de Produit minimum viable ou Minimum viable product (MVP), mais aussi d’autres approches agiles.

Quel en est le principe ?

« MVI est un processus de créativité très convergent qui s’attache à répondre à chacun des besoins initialement priorisés de votre problématique en intégrant l’utilisateur final, pour valider et intégrer progressivement les idées proposées. » (La boîte à outils de la créativité)

Concrètement :

Élaborez un premier design de votre idée (à partir d’un outil présenté dans l’ouvrage, par exemple). Celle-ci doit répondre à la fonction la plus importante qui a été décelée dans l’analyse de la problématique et des besoins. C’est votre MVI (ou « MVI1 »).

Expérimentez une première fois en la soumettant à votre utilisateur final. Analysez et corrigez les erreurs en générant de nouvelles idées.

Implémentez la nouvelle offre en ajoutant une fonction. Vous avez votre MVI2.

Expérimentez à nouveau, et ainsi de suite (jusqu’à obtenir une MVIn, qui convient à l’utilisateur).

Gardez l’esprit ouvert sur les changements proposés par les bénéficiaires de votre offre/idée. Si la phase d’expérimentation permet de dégager une piste intéressante à suivre qui remet en cause le cahier des charges initial, évaluez-la et cherchez à la tester.

Dossier 7 — Résoudre un problème technique

Outil 47 — La DAF (démarche d’analyse fonctionnelle)

Cet outil permet d’identifier, puis de formuler un problème. Il a été conçu pour résoudre des problèmes industriels. Son point central est de décaler l’attention de la solution elle-même vers la fonction ou la finalité.

Raisonner en termes de fonctions crée une abstraction bénéfique pour la créativité, puisque cela nous permet d’envisager plusieurs solutions qui « résoudraient » cette même fonction.

Pour le mettre en œuvre complètement, il vous faudra également maîtriser le cycle de vie du produit (outil 48).

Outil 48 — Le cycle de vie du produit

Comme son nom l’indique, cet outil s’intéresse à toutes les phases de l’existence d’un produit, depuis sa création jusqu’à sa destruction. L’enjeu est d’observer tous les acteurs qui s’emparent du produit et lui donnent des fonctions différentes.

Pour mettre en place une telle analyse, vous devrez :

Lister chaque phase ;

Identifier les acteurs ;

Préciser leurs besoins (grâce à l’outil 47, par exemple) ;

Découvrir des solutions qui améliorent le produit et son cycle de vie.

Outil 49 — Le scénario technique

Cet outil permet d’améliorer un produit/service ou de lui trouver des alternatives viables moins coûteuses, par exemple. Il se base sur la décomposition du produit en trois éléments distincts :

Fonctions ;

Composants ;

Technologies.

En dissociant ces éléments, vous vous rendez capable de les recombiner de façon originale. Limitez-vous aux fonctions, aux composants et aux technologies de base, sans descendre trop profondément dans l’analyse. Sinon, vous risqueriez de la rendre impraticable (trop d’éléments à recombiner nuisent à la créativité) !

Outil 50 — Le SCAMPER

Cette méthode est proche de l’idée de concassage vue plus haut. Ici, la production d’idées va être impulsée par un certain nombre de verbes d’action (dont les premières lettres, mises bout à bout, forment l’acronyme SCAMPER).

Substituer ;

Combiner ;

Adapter ;

Modifier ;

Produire ;

Éliminer ;

Réorganiser.

Identifiez une situation (ou un produit), puis laissez chaque participant intervenir librement, sans se censurer, sur chacun des verbes. Reformulez avec soin chaque idée à partir du verbe d’action.

Outil 51 — La bionique

« La bionique étudie cette réserve inépuisable de solutions ingénieuses qu’est la nature (l’évolution) pour nous suggérer des idées de produits, de services, de procédés, etc. » (La boîte à outils de la créativité)

L’analogie avec les êtres vivants, mais aussi avec la matière inorganique, joue ici un rôle déterminant. Vous aiderez les participants à généraliser, puis à transposer le problème en cherchant des solutions ou des fonctions semblables dans la nature.

Ensuite, vous sélectionnerez, vous analyserez et vous croiserez les meilleures analogies. En tant qu’animateur, vous prendrez soin de revenir au problème et de noter les éléments principaux des échanges. Finalement, vous pourrez rédiger des fiches formalisant chaque solution.

Outil 52 — La méthode TRIZ

La méthode TRIZ ou « théorie de résolution des problèmes inventifs » (theoria resheniya izobretatelskikh zadatch) est née de l’analyse de 400 000 brevets russes. Il s’agit d’une théorie convergente qui focalise directement l’attention sur la recherche de solutions, au détriment de la prolifération des idées. Elle est principalement utilisée pour la résolution de problèmes techniques.

Elle s’appuie sur une liste de 39 paramètres génériques permettant de formuler des contradictions techniques, ainsi que sur 40 principes de solutions qui peuvent être susceptibles de résoudre ces contradictions/problèmes.

L’application de cet outil peut être pesante. En tant qu’animateur, vous pouvez présélectionner les paramètres pour aller plus rapidement.

Dossier 8 — Utiliser la créativité pour construire votre stratégie

Outil 53 — Le SWOT créatif

Vous connaissez peut-être la matrice SWOT, acronyme pour :

Forces (strenghts) ;

Faiblesses (weaknesses) ;

Opportunités (opportunities) ;

Menaces (threats).

Il est possible d’utiliser cette matrice de façon créative. Comment ?

« Le SWOT permet de cible des axes stratégiques en croisant les forces et les opportunités de l’organisation et conseille d’abandonner les activités faisant l’objet de menaces externes ou de faiblesses internes. Le SWO créatif propose de renverser cette analyse et d’aller chercher dans toutes les cases de la matrice les opportunités de business. » (La boîte à outils de la créativité)

Ce « dérangement » des cases — cette provocation — peut provoquer la créativité, notamment si l’animateur prête attention à rendre l’exercice dynamique, en rebondissant sur les propositions des interlocuteurs, plutôt qu’en « déroulant » la matrice de façon trop systématique.

Outil 54 — Le canevas stratégique

En marketing, un « océan rouge » est un marché très concurrentiel, dans lequel les concurrents se battent pour les mêmes proies et agissent de façon mimétique.

Par contraste, un « océan bleu » est un marché où les concurrents agissent de façon différenciée en cherchant à capter un secteur spécifique du marché, sans attaquer directement les autres.

Le canevas stratégique est un outil d’aide à la création de stratégie « océan bleu ». Le principe est simple : utiliser une série de critères (par exemple, les 6 pistes de l’outil 55, mais pas seulement) et comparer les différentes offres, y compris la sienne. Dans un second temps, se demander comment modifier le « profil » de l’offre pour le rendre plus original.

C’est un outil très visuel qui donne une vue synthétique des différents comportements sur un marché.

Outil 55 — Les 6 pistes

Comme l’outil précédent, celui-ci a été développé par M. Chan Kim et Renée Mauborgne dans le livre Stratégie Océan Bleu. Il s’agit d’une liste de questions à se poser pour analyser votre marché et votre positionnement.

Voici les 6 pistes à creuser si vous voulez créer un marché unique :

« Quels sont les points différenciant des solutions alternatives sur le marché ? […]

Quels sont les points différenciant des autres secteurs d’activité ayant les mêmes missions ? […]

Qu’est-ce qui se passe avant, pendant et après l’utilisation des produits/services ? Quelles sont les insatisfactions qui pourraient être traitées à chaque étape ? […]

Qui sont les “non-acheteurs” de nos offres ? Comment pourraient-ils devenir nos meilleurs clients ? […]

Comment pourrions-nous changer l’orientation et l’accent mis sur le prix et l’attrait fonctionnel par rapport au contenu affectif ? […]

Quelles sont les tendances extérieures majeures qui auront une influence sur le marché dans le futur ? » (La boîte à outils de la créativité)

Outil 56 — L’arbre des causes stratégiques

L’utilisation de cette méthode suit l’analyse stratégique à proprement parler. Les axes stratégiques doivent donc avoir été fixés en amont.

Résumez chaque axe sous forme de missions simples, puis poser une question qui permette de résoudre l’insatisfaction repérée sur le marché. Ensuite, faites un remue-méninges pour faire apparaître des réponses, puis regroupez-les et étudiez-les.

En agissant de la sorte, vous assurez une cohérence entre l’innovation et la stratégie globale de l’entreprise.

Outil 57 — Les 6 forces de Porter

Ce modèle inventé par Michaël Porter peut vous aider à déterminer le degré d’intensité de la concurrence dans votre domaine de prédilection.

Les 6 forces jouant un rôle sur l’intensité concurrentielle sont :

Clients ;

Substituts (acquisition/recrutement de nouvelles compétences, rachat de start-ups) ;

Nouveaux entrants ;

Fournisseurs ;

Concurrents ;

Pouvoirs publics.

Selon ce modèle, vous devez analyser un axe stratégique en fonction de ces forces, puis donner une intensité concurrentielle (de 1 à 3) pour chaque force. Lorsque l’intensité est trop importante sur une force, cherchez des alternatives.

Dossier 9 — Développer la créativité ouverte/collective

Outil 58 — Les systèmes de management des idées (SMI)

Cet outil s'appuie sur des applications informatiques distribuées dans l'entreprise. Leur but ? Faire remonter les idées générées par les collaborateurs, puis les enrichir dans un processus collectif d'incubation, puis de transformation en projets.

Pourquoi est-ce important ? Tout d'abord, pour ne pas se couper d'une source d'innovation abondante et déjà disponible. Ensuite, pour accroître l'engagement des collaborateurs qui se sentent ainsi valorisés.

Où trouver ce genre d'application ? Par exemple sur le site Bloomup.io !

Outil 59 — Hackathon

Autre outil venu tout droit du développement du numérique, le hackathon désigne une méthode de création par l'action, qui mobilise tous les volontaires, sur 2 jours top chrono !

C'est donc un outil qui implique l'organisation d'un évènement et la création d'un jury pour évaluer les propositions. Si vous souhaitez en mettre un en place, préparez-vous bien en amont, à l'aide d'une équipe d'animation.

Outil 60 — La Tour FL (Tour Fab Lab)

Cette méthode cherche à mettre en relation des porteurs d'idées avec des personnes capables de les mettre en œuvre. Dans le contexte présent, cet évènement s'organisera (comme le précédent) au sein de votre entreprise.

À la différence du hackathon, il s'agit ici d'organiser des tables rondes où les personnes pourront parler de leurs idées et voir si des moyens peuvent être débloqués. Elaborez un programme au préalable et, le jour J, rappelez par écrit les règles d'Osborn (outil 21).

Outil 61 — Le tournoi des idées

Comme son nom l'indique, ce type d'outil/évènement se base quant à lui sur la compétition. Les collaborateurs se confronteront les uns aux autres sur leurs idées au cours de manches (quart de finales, demi-finales, finale). À la fin, un vainqueur émergera.

Les manches fonctionneront en matchs oratoires de 5 minutes, basés sur des pitches (courtes présentations de l'idée) et des débats. C'est l'assemblée qui décide du vainqueur de la manche.

Dossier 10 — Transformer les idées en solutions

Outil 62 — Le diagramme des affinités 

Cet outil vous aidera, en tant qu'animateur par exemple, à organiser les idées émises par les participants à une séance de créativité. Le principe est simple, puisqu'il s'agit de regrouper des idées émises au sein de groupes plus larges, c'est-à-dire des groupes thématiques.

Il n'est pas nécessaire de donner un titre directement aux groupes. À l'inverse, il est préférable de laisser les participants grouper progressivement les idées. Puis, une fois qu'elles ont toutes été associées les unes aux autres, proposer collectivement des titres (qui feront émerger des thèmes principaux).

Cette étape permet de finaliser une phase de convergence en redonnant de la cohérence à l'ensemble des idées émises.

Outil 63 — La fiche idée/concept

"La fiche idée est essentielle dans le processus de créativité car elle force le rédacteur à développer l'idée émise, à l'analyser, tant par ce qu'elle apporte au problème posé, que par rapport aux risques qu'elle peut générer." (La boîte à outil de la créativité)

Cette fiche sera rédigée de préférence pour l'idée choisie, c'est-à-dire après une réunion où des idées ont été émises et sélectionnées. La fiche comporte :

Un titre ;

La description détaillée de l'idée et du procédé de mise en œuvre ;

Les avantages ;

Les risques ;

Des propositions.

Outil 64 — L’ACO (avocat commis d’office)

Celui qui est le plus défavorable à une idée (au cours d'une réunion, typiquement) sera désigné pour être son "avocat commis d'office". En d'autres termes, c'est celui qui imagine le plus d'obstacles qui sera le mieux à même de dégager des solutions et de trouver le meilleur moyen de "vendre" l'idée.

En tant qu'organisateur, vous veillerez à lui laisser du temps pour trouver les arguments. Vous pouvez utiliser cette technique au cours d'une réunion, du tac au tac (en lui laissant 5 à 15 minutes), mais aussi laisser plus de temps à la personne pour construire sa défense (1 ou 2 semaines). Son argumentation pourra servir à la rédaction de la fiche idée (outil 63).

Outil 65 — Le différentiel sémantique

Une grille d'analyse sémantique est composée de termes contraires (moderne, classique ; lourd, léger ; rationnel, intuitif ; etc.) et d'une évaluation par degrés (-3, -2, -1, 0, 1, 2, 3) de chaque composant (par exemple, très rationnel = +3).

Vous obtenez ainsi un diagramme qui permet de faire l'analyse d'un prototype auprès des concepteurs ou des utilisateurs.

Attention, les réponses au questionnaire doivent être rapides, spontanées. Si vous le rédigez, veillez à ne pas dépasser 25 items (intuitif/rationnel étant un item, etc.), sinon vous risquez de perdre l'attention de ceux que vous interrogez.

Outil 66 — Le tableau d’évaluation objective

Ce tableau permet de noter les idées qui ont été développées à l'issue d'une séance de créativité. Elle permet d'affiner le tri en sélectionnant celles qui paraissent les meilleures.

3 critères d'évaluation peuvent être retenus :

Efficacité ;

Originalité ;

Faisabilité.

Notez (d'abord individuellement, puis en groupe) de 1 à 5 chaque idée en fonction de chaque critère.

Attention, si vous avez fait émerger beaucoup d'idées, remplir ce tableau peut vous prendre du temps.

Outil 67 — Le lean startup créatif

L’idée minimum viable (MVI, outil 46) vous présentait déjà les principes du lean startup appliqué à la démarche créative. Ici, la focale se déplace vers la mise à l’épreuve de cette MVI. Pour ce faire, vous devrez au préalable dégager trois « lots » de fonctions :

Indispensables ;

Optionnelles ;

Plaisirs.

Recueillez les avis après avoir fait un pitch. Quels sont les retours ? Si vous avez des problèmes sur le lot 1, vous devrez modifier votre MVI. Répétez l’opération jusqu’à ce que tous les utilisateurs comprennent et valident votre MVI.

Outil 68 — Les 6 curseurs

Autre outil d’analyse objectif de vos idées, les 6 curseurs vous permettent de comparer et de jauger de chacune d’entre elles grâce à des critères clairs. Il peut être employé en contrepoint de la fiche idée.

Voici les 6 curseurs/critères à prendre en compte :

Contribution à un axe stratégique de l’entreprise ;

Avantage compétitif durable ;

Valeur ajoutée ;

Impact sur les méthodes de travail ;

Maîtrise des technologies et des savoir-faire ;

Capacité à assumer l’investissement.

Outil 69 — Le diagramme de Kano

« Le diagramme de Kano permet d’évaluer des idées par rapport à l’état du marché, d’une part, et aux attentes des clients d’autre part. Ce modèle identifie quatre types de caractéristiques d’un produit ou d’un service qui, selon qu’elles sont présentes ou absentes, satisferont les clients. » (La boîte à outils de la créativité)

Selon ce modèle, on parle de caractéristiques :

Proportionnelles ;

Obligatoires ;

Attrayantes ;

Hostiles.

Cet outil peut être utilisé en début de séance aussi bien qu’à la fin. Il a pour finalité principale de faire émerger la disparité entre les attentes des consommateurs concernant un produit/service et les offres disponibles.

Outil 70 — La matrice IF (intérêt/facilité de mise en œuvre)

Voici un dernier outil qui vous permettra de classer et d’évaluer vos idées. Il s’agit de positionner, en abscisse l’intérêt, et en ordonnée la facilité de mise en œuvre. Vous obtenez un graphe que vous pouvez découper en 9 carrés.

Le carré tout en haut à droite (celui où il y a le plus d’intérêt et de facilité à mettre en œuvre) constitue le « carré d’or », celui où se trouvent les « meilleures idées ». C’est un outil à utiliser en synergie avec le diagramme d’affinité (outil 62).

Par ailleurs, vous pouvez l’utiliser de façon dynamique en cours de séance de créativité, en proposant aux participants de « sauver » certaines idées qui auraient été exclues, à condition de leur trouver ensuite des bonnes raisons d’être soit  plus intéressantes, soit “plus faciles à mettre en œuvre”.

Conclusion sur “La boîte à outils de la créativité” de François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chevenier :

Vous manquiez d’idées ? Avec ce livre, en tout cas, vous ne manquerez plus de méthodes pour en trouver !

Ce livre fourmille de techniques à découvrir, à combiner et à réutiliser seul ou en groupe. Bien sûr, c’est principalement dans le cadre de l’entreprise que la créativité est sollicitée ici, conformément à l’esprit de la collection “La boîte à outils”.

Que vous soyez un freelance, un collaborateur ou un dirigeant d'entreprise, vous y trouverez tous les outils dont vous avez besoin pour faire émerger et décoller vos projets !

Ce qu’il faut retenir de « La boîte à outils de la créativité » de François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chevenier :

La créativité est partout et elle peut être entraînée au quotidien. Au sein des entreprises, de nombreuses solutions existent pour développer et entretenir la créativité individuelle et la créativité collective.

Ce livre vous aidera à envisager l'innovation sous un œil neuf et pratique. Sa principale caractéristique est de vous introduire à la conception et à la mise en place de séances de créativité au sein de vos organisations.

Grâce à de telles séances, l'impératif moderne à la nouveauté et à l'originalité devient plus facile à atteindre. Vous pouvez soit créer ces séances en interne, soit faire appel à des spécialistes pour vous y aider.

Les auteurs, François Debois, Arnaud Groff et Emmanuel Chenevier, sont tous trois spécialistes de ce type de prestations.

Points forts :

La présentation claire sur deux pages ;

Les nombreux à-côtés offerts (de la sitographie aux bonus vidéos) ;

Une méthodologie cohérente qui permet de passer à l'action grâce à des exemples concrets.

Point faible :

Certains outils peuvent sembler redondants.

Ma note :

                

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Thu, 22 Dec 2022 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/12185/La-bote-outils-de-la-crativit
L’art du storytelling. Manuel de communication http://www.olivier-roland.fr/items/view/11931/Lart-du-storytelling.-Manuel-de-communication

Résumé de « L’art du storytelling. Manuel de communication » de Guillaume Lamarre : un beau livre écrit par un expert en communication, à ne pas manquer pour celles et ceux qui veulent connaître les origines du storytelling et apprendre à s'en servir dans le cadre de leur stratégie d'entreprise. Par Guillaume Lamarre, 2020 (2e édition), 173 pages. Chronique et résumé de « L’art du storytelling. Manuel de communication » de Guillaume Lamarre Qui est Guillaume Lamarre ? Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La voie du créatif, un guide complet pour cultiver et affûter sa créativité et de Festins. Comment la cuisine peut inspirer, affûter et cultiver notre créativité dans tous les domaines. Diplômé de Science Po Paris en communication (entre autres), Guillaume Lamarre enseigne les techniques du storytelling et du management de la création en tant que formateur indépendant. Parmi ses clients, on trouve Cartier, EDF, Universal Music BNP, Paribas ou encore Sanofi.

I. Le pouvoir des histoires 1. La guerre du feu Avant le verbe Avant même d’apprendre à écrire, nous avons appris à raconter des histoires par l’intermédiaire des symboles et des représentations imagées. Les histoires font notre « patrimoine génétique », dit l’auteur. Et, en effet, depuis les époques reculées de la préhistoire, on peut imaginer que nos ancêtres utilisaient les images pour se raconter ce qu’ils ne parvenaient pas à exprimer autrement. Arme de destruction massive Le succès de la réussite de l’Homo Sapiens vient de l’utilisation qu’il a su faire du langage. Grâce à lui, il a su mettre en forme le monde qui l’entoure. La narration — le fait de conter des histoires — génère du sens. Grâce à son développement, l’homme a pu se donner une place dans l’univers et « faire histoire » en transmettant ses découvertes de génération en génération. Orchestrer le temps Le temps, au sens du calendrier, est un élément essentiel du storytelling. Il y a bien sûr les références religieuses, nationales, saisonnières. Mais surtout, la marque gagnante est celle qui parvient à développer sa communication autour d’un calendrier propre à son champ d’expertise. Exercices pour s’échauffer

« Quelles sont les grandes dates de votre existence ? Les anniversaires, les Noëls sont bien sûr les premières qui nous viennent à l’esprit, mais essayez d’aller au-delà. Explorez les accidents, les rencontres, les révélations. Énumérez vos grands moments. Vous pouvez en dresser une liste à la façon de Georges Perec, grand amoureux des listes, qui disait ainsi : “Rien ne semble plus simple que de dresser une liste, en fait c’est beaucoup plus compliqué que ça n’en a l’air : on oublie toujours quelque chose, on est tenté d’écrire, etc., mais justement, un inventaire, c’est quand on n’écrit pas, etc.” [G. Perec, “Notes concernant les objets qui sont sur ma table de travail”, Penser/classer, Les nouvelles littéraires, n° 2521, 26 février 1976]

Commencez à vous échauffer pour créer des histoires. Amusez-vous à piocher cinq mots au hasard dans un dictionnaire, un livre ou un magazine et essayez de composer une histoire en utilisant ces mots, en respectant l’ordre dans lequel ils vous sont apparus.

Observez comment la bande dessinée parvient à figurer la notion du temps. Amusez-vous à créer des séquences temporelles en utilisant trois images successives pour illustrer une progression, une croissance ou une transformation. » (L’art du storytelling, p. 21)

  1. L’oignon d’Ibsen L’amour en héritage Il y a des histoires qui deviennent partie intégrante de notre vie et de notre identité. Guillaume Lamarre prend l’exemple d’un petit garçon londonien, fan du club de foot de son quartier. C’est plus fort que lui : parce que le jeune homme a été bercé des chants et des images du club, il ne pourra s’empêcher, bien des années plus tard, de continuer à suivre la progression de son équipe favorite. « Un océan de récits » Nous sommes littéralement « plongés » dans des récits de toutes sortes, depuis notre naissance (et même avant !) jusqu’à notre mort. Le langage et la narration sont le milieu dans lequel nous nous développons en tant qu’humains. Nos façons de penser, d’agir et de sentir sont structurées par les histoires que nous avons intégrées. Cela constitue la force de l’humain, mais aussi sa malédiction : il est dépendant du sens qu’il a attribué au monde en le racontant. Il lui en faut partout et toujours plus. Un formidable enseignant Simone de Beauvoir, Steven Spielberg ou encore Paul Auster connaissent bien l’importance des histoires. La première écrit que « on ne naît pas femme, on le devient », et cela signifie que la personne se construit progressivement au fil des histoires qu’on lui raconte (et qu’elle se raconte). Le deuxième a vu naître sa vocation cinématographique en observant l’arbre de son jardin et en contant mille histoires à son propre. Le troisième a reproduit 180 histoires qui lui ont été confiées par des citoyens étatsuniens dans un ouvrage intitulé True tales of american life. Un peu de storytelling politique Depuis longtemps, les dirigeants ont compris l’importance des récits. Et ils n’ont pas oublié la leçon de leurs prédécesseurs. Aujourd’hui, le storytelling politique forme une part importante de la politique elle-même. Cette importance de la construction narrative se remarque particulièrement, en France, lors d’une élection présidentielle. Exercices pour exploiter notre dimension narrative

« Écrivez rapidement une ou deux histoires qu’on vous a racontées sur votre enfance, à propos de vous. Pouvez-vous vraiment vous rappeler de ces événements en question ?

Examinez les récits qui se déploient autour de vous. Commencez par vous-même et observez l’importance qu’ils ont dans votre construction personnelle. Prenez une marque ou une personnalité publique que vous appréciez. Regardez comment elle met en avant son histoire…

Quelles sont les personnalités qui vous ont mis sur votre voie professionnelle ? Examinez le récit de leur vie, regardez qui les a influencées et quelles histoires vos mentors racontent à leur sujet. Essayez d’en faire de même.

Amusez-vous à observer vos congénères dans les files d’attente, les transports en commun ou les embouteillages. Imaginez leur vie, suivez-les avec votre imagination. Que raconte celui-ci au téléphone ? Qui cette dame court-elle rejoindre ? » (L’art du storytelling, p. 26)

  1. « Born in the USA » Nebraska Les murder songs (chansons de meurtre), véritables ancêtres du « gangsta rap » (rap de gangsters) sont une institution aux États-Unis : elles racontent les périples d’un tueur ou l’histoire d’un crime avec précision et froideur. On se met à la place du tueur ou du malfaiteur et on ressent pour lui à la fois affection et répulsion. Nouveau-né Mais les habitants des États-Unis savent aussi raconter d’autres histoires. En fait, la narration a été cruciale pour le développement du pays. Cette jeune nation (en comparaison des vieilles nations européennes, notamment) a dû se construire rapidement une identité pour s’émanciper de la tutelle anglaise. Elle y est parvenue en mettant en scène le récit de la colonisation et la passion des grands espaces, notamment. Cohésion nationale Plus qu’en France, les petits Américains sont invités à se raconter. Depuis leur enfance, les institutions — à commencer par l’école, bien sûr — les incitent à développer un récit sur eux-mêmes, sur leurs projets, etc. Cela fortifie leur sentiment d’être des individus face à la collectivité, et cela crée en même temps une forme particulière de mise en relation aux autres. Creative writing Aux États-Unis, l’art du récit est développé de façon particulièrement pointue et même industrielle. L’écriture créative est une pratique tout à fait implantée et qui ne souffre d’aucun mépris, comme c’est encore le cas en France où le romancier et le processus d’écriture doivent conserver une aura de mystère et de romantisme. Plus largement, les films, les séries télévisées, les vedettes elles-mêmes (dont l’histoire est « storytellée » pour plaire au public) sont des produits de la mise en récit. Les studios de cinéma hollywoodien, comme les équipes de scénaristes dirigées par des showrunners font partie de cette grande industrie culturelle américaine. L’exemple des studios Pixar Le studio Pixar, établi dans la Silicon Valley et non à Hollywood, était une firme de conception de logiciels ; il s’est désormais imposé comme l’un des meilleurs concepteurs de scénarios aux États-Unis et dans le monde. La recette de son succès ? Dans "L'art du storytelling. Manuel de communication", Guillaume Lammare pointe les éléments suivants :

L'excellente organisation ; Une interaction permanente entre les projets et entre les personnes ; Une mise en commun (analyse, décorticage, correction) des idées ; La création d’univers narratifs qui allient le quotidien et l’extraordinaire ; Le développement de quelques idées fortes ; L’empathie, c’est-à-dire l’adoption du point de vue de chaque protagoniste.

Exercices pour découvrir les histoires qui nous font vibrer

« Commencez à dresser le catalogue des films, des romans et des séries que vous aimez. Essayez de les classer en examinant ce que ces histoires ont en commun les unes avec les autres. Cela vous permettra de déterminer quel genre d’histoire vous plaît le plus et de comprendre, ainsi, quels sont les thèmes qui vous parlent.

Faites comme le conseille l’écrivain Jean-Noël Blanc : prenez une personnalité publique et observez en détail chez elle ce qui évoque sa vie privée. Regardez, par exemple, la chevalière de Nikos Aliagas ou le pull élimé de Jane Birkin. Essayez d’imaginer ce que révèle, en pointillés, cet objet sur la vie de cette personne. » (L’art du storytelling, p. 31)

  1. Les âges de la publicité Don La série Mad men raconte avec brio un certain âge d’or de la publicité étasunienne, au cours des années 50-60. Ce n’est pas si anodin, car cette profession de publicitaire a parfois des difficultés à évoquer son passé. Tellement accaparée par l’instant, elle en oublie sa propre histoire. Les cinq modèles Au fond, selon Guillaume Lamarre (qui suit ici la thèse de Paul Feldwick), rien n’a changé. Les éléments de base de la publicité, tels que la valorisation du client ou l’importance des émotions dans l’achat, restent les mêmes. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas eu d’évolution. La publicité s’est transformée en fonction des habitudes de consommation et de production. L’auteur présente 5 modèles qui jalonnent l’histoire de cette profession et montre que le storytelling (même s’il ne portait pas nécessairement ce nom) y a toujours joué un rôle. Tous ces modèles coexistent encore aujourd’hui. La préhistoire Premier modèle ou plutôt époque des commencements et des premières formulations théoriques. Le rôle du vendeur est encore prépondérant, mais d’autres techniques apparaissent. Les chemises Arrow, par exemple, créent un personnage totalement fictif pour vendre leur produit. C’est un grand succès. Sur le plan théorique, certains cherchent à repérer la caractéristique déterminante du produit, l’atout qui le rend unique, afin de focaliser son discours dessus. Cette technique dite de « preemptive claim » annonce une autre technique : l’« Unique Selling Proposition ». La persuasion Cette technique sera au cœur de ce deuxième modèle ou de cette deuxième époque. Nous sommes en 1950-1960 et la télévision fait son apparition dans les foyers. Les Trente Glorieuses glorifient la production et la consommation. Les publicitaires ont du pain sur la planche et expérimentent à tout-va. Les publicitaires de renom (tels que David Ogilvy) se concentrent sur le bénéfice essentiel du produit et travaillent la forme de leurs publicités. L’implication L’expérience de marque ou « branding » est le grand mot de cette troisième période, initiée par l’agence JWT. À partir des années 1970, les publicitaires cherchent à faire aimer une marque comme une personne, en incitant le consommateur à développer un sentiment positif vis-à-vis de celle-ci. Nike, par exemple, met en scène des sportifs rebelles, amateurs et professionnels, qui accomplissent des exploits. Il s’agit, selon l’auteur, « du premier âge d’or du storytelling dans la publicité et le marketing » (p. 36). La disruption Face aux critiques naissantes et à la fatigue ressentie devant le flot de publicités, les marques changent de stratégie. Elles feignent de se moquer d’elle-même et adoptent un ton plus réflexif, voire autocritique. La disruption cherche à créer une rupture avec le passé. Diesel fait, pendant un temps, figure d’exemple pour ce modèle. La conversation et l’engagement Internet modifie encore la donne. Le consommateur a accès aux médias et aux réseaux sociaux 24 h/24 et non plus aux heures de grands rendez-vous prévus par la télévision. L’enjeu est d’apparaître plus souvent et partout (ou presque), mais sans user l’internaute. Le storytelling devient un enjeu crucial pour des marques qui cherchent à dérouler une histoire sur le long terme en créant une relation de communauté durable avec leurs clients. Le storytelling des agences Les agences publicitaires elles-mêmes font leur pub. Et celle-ci ne manque pas de storytelling. Certains passent par la référence aux estimés fondateurs, tandis que d’autres jouent la carte des méthodes et mettent en avant l’originalité de leurs concepts et de leurs pratiques. C’est la célèbre agence TBWA, par exemple, qui a inventé et promu le concept de « disruption » largement utilisé aujourd’hui. Exercices pour décrypter le storytelling publicitaire

« Amusez-vous à classer les publicités que vous rencontrez selon l’un des modèles évoqués : persuasion, démonstration, implication, disruption ou conversation. Essayez de transformer une campagne basée sur la persuasion, comme celle d’un dentifrice, par exemple, en lui appliquant le modèle de l’implication. Amusez-vous à travailler sur un territoire de marque pour ce même dentifrice. Vendez l’esprit plutôt que le produit. Retrouvez le visuel de la campagne Hathaway de David Ogilvy sur Internet. Amusez-vous à imaginer l’histoire du personnage central de cette publicité. Qui est-il ? D’où vient-il ? Comment a-t-il perdu son œil ? L’a-t-il seulement perdu ? Apprenez à vendre les bénéfices d’un produit ou d’un service plutôt que ses caractéristiques. Pour ce faire, écrivez un texte qui explique pourquoi chacun d’entre nous devrait au moins une fois dans sa vie commettre un crime passible d’emprisonnement. Exercez-vous à considérer vos créations comme de véritables histoires. Quels éléments pouvez-vous ajouter pour ouvrir le champ imaginaire de votre public ? Jouez avec les décalages ou les mystères, amusez-vous à laisser des questions ouvertes à l’interprétation dans vos travaux. » (L’art du storytelling, p. 39)

II. Marques et storytelling, quelques notions fondamentales 5. Chercher la bagarre L’épopée de Béatrice Kiddo Le conflit est au cœur du storytelling. Prenez par exemple l’histoire développée par Tarantino dans Kill Bill. Une seule chose anime l’héroïne, Béatrice Kiddo : se venger de Bill qui lui a fait beaucoup de mal. Ce désir de vengeance est le moteur de l’histoire. Règle universelle Même les histoires qui sont en apparence moins belliqueuses que celle-ci trouvent leur motif principal dans une situation conflictuelle. Dès lors, le cheminement suivi peut réussir ou échouer. La bonne histoire parvient à dramatiser cette incertitude. Causalité, désir et obstacles Comment faire bouillir la marmite des conflits ? En y introduisant ces trois ingrédients :

La causalité, c’est-à-dire le fait qu’il y a un enchaînement entre les événements et que ceux-ci portent à conséquences ; Le désir, qui pousse les protagonistes à agir contre vents et marées (amour, gloire, beauté, argent, vengeance, etc.) ; Les obstacles, à savoir — justement — les vents et les marées, tous les éléments et les personnes qui se déchaînent pour empêcher (volontairement ou non) la réalisation du désir.

Et concrètement, alors ? Aussi étrange que cela puisse paraitre de prime abord, les marques baignent dans le conflit. Ah oui ? Pensez-y : chaque produit ou service est une proposition de valeur qui vient satisfaire un désir, c’est-à-dire combler un manque sur le marché. Pour donner du sens à votre marque, vous devez montrer qu’elle s’incarne dans des causes et qu’elle surmonte (ou a surmonté) des obstacles. Electra Donc, contrairement à un fait énoncé de façon brute, le storytelling va mettre en scène un conflit, un désir et une causalité. L’auteur prend l’exemple de la voiture électrique. Dire « La voiture électrique est écologique » ne fait pas rêver. En revanche, affirmer qu’elle est à l’avant-garde d’un mouvement de lutte contre le réchauffement climatique, c’est déjà mieux. Créer des récits : c’est ce que les meilleures marques du XXe et du XXIe siècle savent faire à merveille. De l’art de faire voler les autruches Peu après avoir connu (et communiqué sur) des problèmes de conception de ses téléphones, Samsung a réalisé un spot qui reprend clairement ces ingrédients principaux. Celui-ci montre une autruche essayant de voler. La marque cherche à faire rêver à nouveau son consommateur en lui montrant qu’avec ses produits, tout devient possible. Exercices pour provoquer la bagarre

« Imaginez un personnage et amusez-vous à le téléporter dans le pire endroit qui puisse lui correspondre. Prenez un DRH psychorigide et envoyez-le dans une start-up âgée de quelques mois. Ou un directeur de la communication timide, chargé cette année de présenter les vœux annuels de son entreprise devant l’ensemble des actionnaires.

Commencez par la concurrence, puis n’hésitez pas à partir sur des sujets plus larges. Pensez à vos clients, avec quelles difficultés luttent-ils quotidiennement ?

Exercez-vous visuellement à jouer avec les conflits en travaillant les contrastes. N’hésitez pas à marier des éléments qui n’ont rien à voir ensemble, un clavecin et un punk, du coton et ces clous, le feu et la glace…

Travaillez votre positionnement en tant que designer. Faites comme le grand graphiste Massimo Vignelli, qui se désignait comme un combattant de la laideur. » (L’art du storytelling, p. 51)

  1. Le syndrome du Titanic La vie d’Emmet Lego a fait de sa marque un film. C’est l’illustration parfaite du storytelling. Elle a convoqué des scénaristes et des réalisateurs pour fabriquer une histoire mettant en scène son produit : les briques de jeu. Dans le film, Emmet, le protagoniste, devient un « maître-constructeur », capable de construire tout ce qu’il désire. La marque comme média De façon classique, le storytelling désigne la capacité à produire des histoires, notamment pour délivrer des messages (son intérêt pour la communication). Toutefois, à l’heure actuelle, il a pris une autre dimension. « Il désigne aujourd’hui l’ensemble des expressions d’une organisation à chaque point de contact entre elle et son public. […] Tout participe à construire ce que nous pourrions appeler un métarécit. En réalité, tout ce qu’une marque génère — produits, messages, services, contenus — entre dans sa communication. Tous ces éléments expriment, appuient et déploient son récit. La marque est un média comme les autres. » (L’art du storytelling, p. 53) Placement de produit géant Lego est une marque qui parvient très bien à jouer la carte du storytelling sur l’ensemble de sa production. À l’opposé, on trouve Tesla. La marque communique très peu, voire pas du tout, en matière de publicité. Pourtant, elle parvient à créer une histoire grâce à la satisfaction qu’elle apporte au client et à l’histoire de son fondateur. Méthode, vision et mission Avec ces trois termes, l’auteur explicite sa façon de penser le storytelling comme une stratégie globale de communication de marque.

Méthode : Elle constitue la partie visible, le design ou l’expérience de marque (qui comprend les contenus, produits et services) ; Vision : C'est ce qu’il y a de plus profond et qui donne sens à toutes les actions de la marque, l’idée clé ou l’insight (la compréhension du désir et de la façon de le combler, à la source de la tension narrative, comme on l’a vu) ; Mission : C'est elle qui se trouve entre les deux et par laquelle la marque exprime ses valeurs (ce qui la rattachera à une tribu ou communauté) et qui définit l’empreinte culturelle qu’elle veut laisser.

Exercices pour accorder vision et mission stratégiques

« Tentez de formuler la vision de votre organisation. D’où vient-elle ? Quel est son événement fondateur ? Qu’est-ce qui la rend pertinente aujourd’hui ? Qu’est-ce qui la rendra indispensable demain ?

Écrivez la mission de votre marque. Pour ceci, partez toujours de votre public, de vos utilisateurs. Demandez-vous ce qui compte réellement pour eux. Quelles sont leurs principales attentes ? Quelle est votre valeur ajoutée ? Quelle aide pouvez-vous leur offrir ?

Imaginez que le sujet soit un personnage de fiction. Qui est-il ? Quelle est sa mission ? Quels sont ses pouvoirs, ses forces ? » (L’art du storytelling, p. 57)

  1. De la stratégie à la tactique De professeur à dealer Pensez votre stratégie de storytelling comme une série télé. Breaking bad est un bon exemple de série accrocheuse et, comme on dit, bien ficelée. Elle se développe sur plusieurs saisons, chaque épisode apportant son grain de sel à l’histoire (chaque épisode étant lui-même séquencé en fonction des pauses publicitaires). Découpez votre communication de la même façon. Les petites idées Avec Internet, le flux des contenus publiés a explosé. Par ailleurs, le public devient actif et prend davantage part à la définition de la marque. C’est le modèle de la conversation et de l’engagement dont nous avons déjà parlé : la marque et son public communiquent, échangent constamment, 24 h/24. Pour que cet échange ne se tarisse pas, et qu’il garde en cohérence, les marques doivent à la fois garder clairement à l’esprit le message central qu’elles veulent délivrer (c’est la stratégie) et agir constamment, en égrenant des petites idées — des contenus — différentes, mais conformes au message central (c’est la tactique). Contenus Les articles de blog et les posts sur les réseaux sociaux sont une bonne chose, mais suffisent de moins en moins. Les marques développent des cours ou des tutoriels pour apprendre à leurs utilisateurs à se servir de leurs produits, elles se lancent dans la course au divertissement en créant des séries ou des films, etc. De cette façon, elles jouent sur deux types de valeurs :

La valeur d’usage (ce que l’utilisateur retire immédiatement de l’utilisation du contenu) ; La valeur d’image (ce qu’il en retient au niveau symbolique et qui l’attache à la marque sur un plan plus émotionnel).

« Brand journalism » Cette expression désigne une posture globale et une stratégie de communication des marques qui reprend les méthodes du journalisme. Il s’agit d’adopter, pour sa marque, une stratégie éditoriale, en réfléchissant les choix de formats, de points de vue, etc. La marque cherche alors à diffuser des messages plus subtilement et indirectement. Exercices pour appliquer le storytelling à sa stratégie de marque

« Trouvez une valeur d’usage pour cotre contenu. Commencez à réfléchir à ce que vos clients attendent de votre marque. Quels contenus pourriez-vous créer, en continuité avec vos services, et qui puissent leur être utiles ? Il peut s’agir de tutoriaux ou d’articles pour les éclairer sur tel ou tel sujet. N’essayez pas de trouver forcément une grande idée, pensez plus comme un magazine qui imaginerait sa ligne éditoriale sur le long terme. Appuyez-vous sur la mission que vous avez déterminée dans le chapitre précédent.

Reprenez le calendrier de votre secteur. Listez les événements et les périodes clés. Quels contenus pouvez-vous imaginer pour tel ou tel moment ?

Considérez votre contenu comme étant un outil pour enseigner. Accompagnez les débutants de votre secteur, mais offrez également aux experts avertis des leviers de prospective et de réflexion. » (L’art du storytelling, p. 63)

  1. Expérience de marque Interstellaire Dans le film Interstellar de Christopher Nollan, le protagoniste dit que le rôle des parents est d’être « des souvenirs pour [leurs] enfants ». La marque cherche à faire de même : créer des souvenirs pour ses utilisateurs. Holistique Pour réussir à créer une expérience de marque, il faut générer un univers et une ambiance. Autrement dit, il faut penser global ou holistique (qui veut dire total). Les pionniers de cette notion d’expérience de marque, Pline et Gilmore, énumèrent les critères suivants :

Thème (il doit conditionner le reste) ; Impressions positives (à créer à partir du thème et venant le « démontrer ») ; Impressions négatives (à proscrire) ; Souvenirs (la trace indélébile à créer à partir des impressions positives) ; Sensualité (sollicitation des cinq sens).

Co-propriété La marque doit rester à l’écoute des reprises qui sont faites de ses contenus sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Elle doit même chercher à encourager l’engagement des utilisateurs, c’est-à-dire donner envie et permettre à son public d’échanger au sujet de son expérience de marque. Le sens de la marque est ainsi une « co-propriété » qui se crée dans la conversation. Lorsque Nike veut nous faire courir Après les scandales qu’elle a connus, la marque à la virgule a réussi à mettre en place une forme de storytelling conversationnel gagnant, basé sur une vision et une mission claires, mais aussi sur :

Les campagnes publicitaires ; Le développement du versant digital (Nike+) ; Un réseau social de partage des performances.

Les trublions du goût À un autre niveau, il en va de même pour Michel & Augustin, ce fabricant de biscuits français né en 2005 et qui a réussi une belle campagne de storytelling de marque. Voici notamment ce que la marque propose pour créer cette expérience de marque inclusive et holistique :

Un packaging où elle se raconte ; Un site internet personnalisé (avec la photo des collaborateurs) ; Une présence sur les réseaux sociaux ; Des portes ouvertes et des stages de formation en cuisine ; Une personnalisation des locaux ; Un livre pour passer son CAP de pâtissier.

Exercices pour développer son expérience de marque

« Pour designer votre expérience, commencez par définir le plus précisément possible votre public, vos objectifs en termes de business, les difficultés éventuelles, le planning ainsi que les éléments à produire. Rassemblez également les témoignages de vos utilisateurs, leurs attentes et leurs préférences.

Cartographiez l’ensemble des points de contact entre vous et vos utilisateurs — numériques, physiques, téléphoniques. Rappelez-vous de la mission que vous avez déterminée, en amont, pour votre organisation. Chaque point de contact est-il en accord avec l’histoire que vous souhaitez raconter ?

Essayez de récupérer le plus de retours possibles sur la façon dont vos publics vivent votre expérience de marque. Améliorez-la en conséquence.

Considérez votre travail en tant que designer de la façon la plus globale possible. Vous êtes un véritable architecte de l’expérience de marque. Lorsque vous travaillez un logo, envisagez ses applications dans leur ensemble et non seulement circonscrites à un site internet ou une affiche. Faites preuve d’empathie lorsque vous élaborez vos visuels : faciliter la lecture, fluidifier le parcours des utilisateurs, éviter les nécessités de passage d’un écran à un autre lors d’une même action, telles sont les bases d’une expérience utilisateur graphiquement réussie. » (L’art du storytelling, p. 69)

III. Les cinq caractéristiques d’une bonne histoire 9. Simple De mystérieux enlèvements Les légendes urbaines ou « hoax » font partie de notre quotidien. C’est surtout vrai si vous vivez aux États-Unis, mais il en existe aussi de nombreuses en France, telle que la « rumeur d’Orléans ». Ces histoires sont simples et horrifiantes, et c’est pourquoi nous les aimons et les retenons ! L’ennemi intime Le cerveau reptilien, la partie la plus primaire du cerveau, « veut » notre sécurité. Il cherche à nous protéger en nous avertissant des dangers. Le storytelling s’oppose à ce sentiment de sécurité en proposant des histoires qui nous dévient de nos trajectoires traditionnelles. Pour ne pas qu’elles soient rejetées par cette partie de notre cerveau, les histoires doivent contenir plusieurs caractéristiques, dont la simplicité. De l’importance du message essentiel Si vous voulez créer des histoires percutantes, apprenez à retirer le superflu. Pensez dès le départ à ce que vous voulez que votre public retienne et énoncez-le dès le départ. Souvent, nous voulons en dire trop. C’est une erreur. Exercices pour simplifier ses histoires

« Imaginez que vous ayez à convaincre l’élu(e) de votre cœur avec une phrase ou deux vous concernant. Comment parviendrez-vous à le ou la séduire ?

Trouvez un nouveau nom au produit phare de votre entreprise ou de votre studio de création. Amusez-vous à lui créer un brief simple. À qui s’adresse-t-il ? Quel est le principal atout qui le rend différent de ses concurrents ? Listez le plus de noms possible qui illustreraient au mieux ce produit. Trouvez celui qui le représente le mieux. » (L’art du storytelling, p. 80)

  1. Surprenante « Il est obligatoire de regarder Psychose depuis le début ! » Vous pouvez créer de l’attente, du désir, en générant du mystère autour de votre produit. C’est ce qu’Hitchcock avait bien compris, lorsqu’il créa une publicité basée sur l’interdiction de dévoiler la fin de son film et l’obligation d’arriver en avance. En établissant ces règles, il titillait l’esprit du spectateur qui, dès lors, ne voulait pas manquer ça. Vers l’inconnu et au-delà ! Le cerveau reptilien aime la sécurité, mais il est aussi curieux. C’est pourquoi il aimera que vous lui racontiez des choses qu’il ne sait pas. Ce qu’il craint, c’est l’ennui qui endort. Tenez-le éveillé par des événements inattendus, des rebondissements, et il dévorera vos histoires. Prévoyez des fins inattendues, mais crédibles. Même entre les scènes (ou les épisodes), prévoyez des cliffhangers qui donnent envie de lire la suite. Faire sonner les trompettes d’AIDA (Attention, Intérêt, Désir, Action) AIDA est une vieille méthode de copywriting. Elle repose sur :

L’attention (le titre, le visuel) ; L’intérêt (un élément perturbateur ou de surprise) ; Le désir (la mise en avant des avantages) ; L’action (un appel à réaliser une action, aujourd’hui souvent appelé call to action).

Les mirages de Dupond & Dupont Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le travail d’écriture relève aussi bien de la découverte que de l’invention. Vous ne savez pas ce que vos personnages vont devenir ; vous le découvrez en écrivant. C’est en tout cas de cette façon que l’auteur vous conseille d’écrire, afin de conserver l’effet de surprise. Où sont les licornes ? Vous pouvez multiplier les effets de surprise en jouant sur les mises en abime. Agissez de telle façon à ce que le public se demande qui a bien pu avoir l’idée de diffuser cette publicité (cette histoire) et dans quel but. En faisant cela, vous l’aiderez à se souvenir de vous. C’est ce que Canal+ a très bien réussi à faire avec son spot publicitaire de 2015, Les licornes. Exercices pour faire sonner les trompettes d’AIDA

« Prenez un fragment de texte sur une publicité ou sur un site que vous trouvez institutionnel, froid, voire pompeux. Amusez-vous à le récrire en faisant sonner les trompettes d’AIDA ! Attrapez notre attention ! Titillez notre intérêt ! Faites frémir notre désir ! Et faites-nous passer à l’action !

Amusez-vous à travailler le point de vue de votre histoire. Partez d’une scène et posez votre caméra à un endroit inattendu. L’exemple le plus courant est de partir d’une scène de mariage et de la décrire à travers les yeux de l’ex-petit ami du ou de la marié(e). Surprenez-nous !

Observez le travail d’un graphiste comme Michal Batory. Examinez comment il parvient à nous surprendre en adoptant à chacune de ses créations un point de vue particulier. Regardez comment il détourne les objets de notre quotidien pour en faire émerger des images poétiques et fortes. Faites-en de même : envisagez votre prochaine création en partant d’une fourchette, d’une bouteille d’eau minérale ou d’un pull-over. » (L’art du storytelling, p. 86)

  1. Concrète Lorsque le comédien se fait écrivain Dans la série True Detective, Matthew McConaughey joue un détective qui passe par plusieurs périodes difficiles. Pour interpréter son personnage, l’acteur a écrit un livre (oui !) répertoriant les différents états, addictions, problématiques de son personnage. Il a cherché à lui donner un maximum de profondeur et d’envergure. Bref, il a voulu rendre son personnage le plus concret possible. Valeur d’usage Lorsque vous écrivez, posez-vous la question de la valeur concrète (valeur d’usage) de votre récit : qu’apporte-t-il à votre auditoire ? Cela vous évitera de devenir trop abstrait. Une bonne histoire est une histoire qui est construite avec des détails et qui s’ancre dans le monde réel. Lacets Le designer de Nike, Tinker Hartfield, a conçu le design des Air Jordan. Mais c’est aussi lui qui se trouve derrière les baskets que porte Marty dans Retour vers le futur 2. Peu après, il a inventé un design de baskets similaires — sans lacets — pour les jours de la NBA. Ou quand le storytelling et la technique se fertilisent ! Fierté retrouvée Une autre manière d’être concret consiste à faire appel aux origines, à la fierté vis-à-vis de sa famille, de sa patrie ou de quoi que ce soit. Faire appel à ce sentiment d’attachement émeut et engage le public. Faire preuve d’empathie C’est une clé : faites l’effort de comprendre votre public ou votre client, si vous êtes une marque (ou un publicitaire). Comprendre, sans juger, les états d’âme et les attentes des destinataires de votre offre est important pour lui adresser le plus justement, et le plus concrètement possible, votre message. Posez-vous les questions essentielles que se pose tout journaliste :

Qui ; Quoi ; Où ; Pourquoi ; Comment.

Exercices pour garder les pieds sur Terre

« Remémorez-vous un lieu que vous adoriez. Il peut s’agir d’une boutique, du salon de vos grands-parents ou du grenier d’une maison de campagne. Amusez-vous à en décrire les moindres recoins en étant le plus précis et spécifique possible.

Entraînez-vous à écrire le plus précisément possible ce qui se passe dans la tête de votre utilisateur lorsqu’il arrive dans une boutique ou sur votre site pour la première fois. Essayez de vous mettre réellement dans sa peau sans tricher, décrivez ce qu’il ressent, pense et cherche à réaliser. » (L’art du storytelling, p. 96)

  1. Crédible Principe de réalité Il existe un « contrat de lecture » entre le créateur d’une histoire et son récepteur. Ce contrat s’appuie sur le réalisme ou, si vous préférez, la crédibilité. Chaque histoire doit former un tout cohérent et pertinent, doué de sa propre vérité interne. C’est aussi pourquoi, comme on l’a vu au chapitre précédent, il importe d’être concret et spécifique. Ne noyez pas vos lecteurs dans les détails, mais assurez-vous d’en donner assez pour qu’il croie à l’univers que vous avez créé. La vérité des personnages Vous devez justifier les actions, les émotions et les comportements de vos personnages. Ils ne doivent pas agir de façon absurde ; faute de quoi votre cerveau reptilien refusera de poursuivre plus loin. Faites agir comme bon vous semble vos personnages, mais faites-les agir de façon logique, en fonction de raisons objectives ou de motifs psychologiques clairement identifiés. Du choix de la bonne mascotte Que votre mascotte soit un fruit en dessin animé, un acteur anonyme revêtu d’un costume ou une star de cinéma en chair et en os (bien qu’éventuellement retouchée), peu importe. Mais rendez-la crédible. Générez un lien fort avec la marque et faites-le agir conformément à votre message (qui sera de nature plutôt ludique, informatif, attractif et sensuel, etc.). Les rois du service client La banque First Direct UK a beaucoup de succès outre-Manche. La raison ? Son service client impeccable et son authenticité. Elle propose un service 24 h/24 et en étant très customer friendly. Les habitants du Royaume-Uni apprécient également de pouvoir parler avec des personnes réelles et non avec des serveurs vocaux. Mais elle développe aussi tout son storytelling dans ses publicités, où elle se démarque clairement de la concurrence. Elle parle un langage urbain, développe une esthétique noir et blanc, etc. Bref, elle montre sa différence avec les autres banques. Tout cela constitue les éléments gagnants d’une communication complète et crédible. Exercices pour vous aider à rendre vos histoires crédibles

« Faites-vous plaisir, trouvez la mascotte qui représenterait le mieux votre organisation ! Choisissez un acteur, une actrice, un sportif de haut niveau ou un héros de dessin animé.

Prenez un texte tiré de votre site internet. Relevez le nombre de mots contenus qui relèvent du pur jargon. Récrivez ce texte sans utiliser un seul terme qui ne puisse être compris par le plus grand nombre.

Lorsque vous travaillez une illustration visuelle, prêtez attention aux détails qui apporteront de la crédibilité à votre composition. Elle ne tient qu’à quelques traits, un bouton de porte mal situé, des rails trop écartés, une ombre mal positionnée par rapport à sa source de lumière… » (L’art du storytelling, p. 101)

  1. Émouvante Joie La joie ne va pas sans la tristesse. C’est le leitmotiv du film d’animation de Pixar Vice-versa, où Joie et Tristesse côtoient Dégoût, Peur et Colère. Des émotions incarnées en personnages animés, confinés dans le « quartier cérébral » d’une préadolescente. Outre ces qualités en matière de surprise et de crédibilité, notamment, cette histoire nous rappelle l’importance des émotions. Mettre du cœur à l’ouvrage Vous ne parviendrez à capter l’attention de votre public qu’en ayant vous-même été très attentif à la façon dont les autres agissent, ressentent, etc., et en cherchant à reproduire ces émotions et ces actions dans vos récits. Il faut travailler dur pour parvenir à créer l’empathie, puis la sympathie. En tant que storyteller, vous devrez vous exercer pour réussir à communiquer de façon efficace. Un catalogue infini Guillaume Lamarre donne un conseil : agissez comme un acteur plutôt que comme un auteur. C’est-à-dire ? Devenez vos personnages et couchez sur le papier les émotions qu’ils ressentent comme si vous les viviez vous-même. Pour autant, ne cherchez pas à émouvoir ; cherchez à faire vivre quelque chose. Super-héros Tout l’enjeu sera de ne pas tomber dans le pathos au sens péjoratif et contemporain du terme, à savoir dans les bons sentiments. En étant acteur, vous pourrez rester juste. Vous éviterez la caricature. C’est ce que le spot We’re the super humans a réussi à accomplir. Exercices pour faire naître les émotions

« Travaillez la voix. Prenez un texte sur un site internet et faites comme si vous le traduisiez. Utilisez un personnage de fiction ou une personnalité du show-business — Stéphane Bern, Joey Star, Homer Simpson ou Fabrice Lucchini. Incarnez votre personnage. Jouez avec ses sentiments.

Écrivez un texte sur votre animal de compagnie. La seule contrainte étant d’écrire sur un animal que vous n’avez jamais eu. Vous pouvez choisir n’importe lequel, qu’il soit réel ou imaginaire, un chaton comme un dinosaure. Expliquez ce qui vous motive à garder ce compagnon auprès de vous, ce qu’il vous apporte et ce que vous lui donnez en retour. » (L’art du storytelling, p. 107)

IV. Anatomie d’une histoire 14. Garder la morale malgré les circonstances : le thème Maison Le film E.T. a un thème central : l’empathie qu’il est nécessaire de développer pour pouvoir grandir et vivre en société. Toutes les épreuves vécues par Elliot avec E.T. sont tendues vers ce point final, même s’il faut parfois savoir lire entre les lignes pour le comprendre. Sous-texte Vous devez démontrer — et non expliquer — le thème central de votre histoire en faisant agir vos personnages face au conflit. Dans une démarche de communication (publicité), vous devrez partir du thème (aussi appelé message essentiel). Prenez bien le temps de l’étudier avant de lancer votre stratégie. Techniques d’exploration Comment trouver votre thème ? Comme le disait Steve Jobs : « Partez du client et remontez ensuite jusqu’à la technologie. » Autrement dit, commencez par savoir ce qui manque à votre prospect (on en revient au conflit) et remontez, de là, vers la solution que propose votre produit ou votre service. Mais ce n’est pas tout, bien sûr. Si vous voulez devenir un pro des mots, vous devrez explorer les mots-clés qui sont liés à votre thème. En les mettant en relation et en trouvant des métaphores, notamment, vous obtiendrez les débuts de votre histoire. Guillaume Lamarre propose de se concentrer sur les questions suivantes :

« Qu’est-ce qui rend votre activité unique ? Qu’a-t-elle de remarquable dans sa conception/fondation ? Quel problème votre entreprise résout-elle ? Quelle est sa source d’inspiration ? Comment votre activité a-t-elle évolué ? Quelle serait l’intrigue/la métaphore illustrant le mieux votre histoire ? Comment votre organisation veut-elle changer le monde ? » (L’art du storytelling, p. 115)

Exercices pour élaborer son thème

« Amusez-vous à trouver le thème de vos livres, films ou séries préférés. Un indice, il est souvent énoncé au tout début — lorsqu’il s’agit d’un long-métrage notamment — par l’un des protagonistes.

Afin de démarrer votre réflexion et de vider votre coffre à jouets sur le sol, dressez une carte heuristique de votre projet. Écrivez au centre de celle-ci le nom du produit ou de l’opération à promouvoir. Faites partir quatre branches de ce nom et inscrivez : Utilisateurs, Produit, Collaborateurs et Marque. Déroulez, sans trop y réfléchir, les mots-clés qui vous viennent à l’esprit par associations d’idées. Allez le plus loin possible, n’hésitez pas à réitérer l’exercice afin d’obtenir la carte la plus riche et la plus complète.

Une fois la carte des éléments établie, amusez-vous à trouver l’opposé des mots-clés les plus importants. Commencez à chercher la bagarre !

Écrivez votre message essentiel à la manière d’une dépêche AFP. Il s’agit de la quintessence de votre message. Amusez-vous à le dramatiser en y ajoutant une bonne dose de tension.

Que ce soit pour une production écrite ou graphique, gardez ce message essentiel bien en vue : c’est lui que votre création doit illustrer. » (L’art du storytelling, p. 116)

  1. Se prendre pour Agatha Christie : l’intrigue Un organisme vivant L’intrigue est proprement ce qui vous fait tourner la page. C’est l’enchaînement des causes et des effets toujours plus ou moins imprévisibles, mais qui aboutissent à la résolution finale ; souvent, une transformation du héros. Que se passe-t-il et pourquoi ? Voilà ce que vous devez vous demander ici. Les cinq intrigues essentielles Les auteurs, d’Aristote à Ronald B. Tobias, ne s’entendent pas sur le nombre d’intrigues. Peu importe. Guillaume Lamarre en propose ici 5 essentielles dans le cadre d’une stratégie de communication. Les voici :

« Terrasser le dragon », c’est-à-dire combattre un monstre, un ennemi qui menace le monde entier ; « La renaissance », ou l’histoire de la perte d’une illusion et du gain d’une réalité supérieure ; « La quête », où le héros cherche à acquérir un bien précieux (jeunesse éternelle, amour, etc.) ; « Le voyage », dans lequel c’est la découverte d’un endroit inconnu qui prime ; « De la misère à la richesse », dans lequel un pauvre protagoniste conquiert le monde.

Exercices pour se familiariser avec les intrigues de base

« Amusez-vous à catégoriser les histoires, mais également les campagnes que vous connaissez. Observez comment les marques s’emparent de telle ou telle intrique.

Essayez de voir par vous-même si vous ne pouvez pas trouver une intrique qui colle plus à la raison d’être d’une organisation que vous appréciez ou non. Laquelle correspondrait le mieux à votre propre vocation ? » (L’art du storytelling, p. 123)

  1. Puiser dans son carnet de recettes : les scènes obligatoires Au menu aujourd’hui Il y a certaines scènes que vous devrez impérativement importer dans votre histoire, en fonction de l’intrigue que vous avez choisie. Par exemple, l’affrontement final avec le méchant dans une intrigue du type « Terrasser le dragon ». Dans ce chapitre important, mais difficile à résumer, Guillaume Lamarre vous donne de précieux conseils pour ajouter des scènes obligatoires à vos récits. Je vous invite chaudement à consulter l’ouvrage ! Appliquer les scènes obligatoires à son propre parcours Bien sûr, vous n’êtes pas obligé d’utiliser toutes les scènes obligatoires, ni même de suivre à la lettre le canevas d’une intrigue. En acquérant de la bouteille, vous pourrez combiner et utiliser ces scènes comme des épices à ajouter à l’histoire que vous voulez raconter. Et pourquoi pas réfléchir à votre propre histoire ? Comment pourriez-vous la mettre en intrigue ? Exercices pour réviser ses classiques

« Amusez-vous à relever les scènes obligatoires dans vos films, romans et séries préférés. Regardez surtout comment l’auteur est parvenu à les réinventer en changeant le point de vue, en faisant appel à une ellipse.

Identifiez ces moments dans votre propre parcours, amusez-vous à l’écrire en utilisant les points de départ suivants : les rencontres clés, les passions, les hasards, les réussites, les échecs, les difficultés, l’avenir…

Écrivez un discours de présentation d’un de vos proches ou d’un de vos collègues. Partez d’un élément qui vous fait penser à une scène obligatoire. Découvrez à quel genre d’intrigue son récit se rattache le plus. » (L’art du storytelling, p. 129)

  1. Sortir le squelette du placard : la structure Douze mesures, trois accords, des millions de possibilités Comme le blues, qui construit de véritables histoires sonores à partir de quelques accords et d’une structure relativement ouverte, le storytelling utilise des structures pour générer une infinie variété de récits. Trois actes La première structure à avoir à l’esprit est basique. Toute histoire comprend au moins ces trois actes :

Le début, où se plante le décor ; Un milieu où se joue l’action ; La fin, où se résout l’action et se rétablit l’équilibre.

Sept étapes Il est possible de détailler un peu plus cette trame générale en la découpant en sept étapes :

« Il était une fois » ; « Chaque jour » ; « Mais un jour… » ; « À cause de ça… » ; « À cause de ça… » ; « Jusqu’à ce que finalement… » ; « Et depuis ce jour… ».

Appliquer la structure à son propre projet Même l’histoire du storytelling, telle qu’on la raconte souvent, obéit à cette structure. Lisez le livre "L'art du storytelling. Manuel de communication" de Guillaume Lamarre pour vous en rendre compte ! Exercices pour construire le squelette de vos récits

« Utilisez les sept étapes comme premier brouillon pour raconter une histoire. Ajoutez une contrainte. Racontez une histoire en changeant un élément de notre réalité.

Relevez les éléments déclencheurs dans les livres et les films. Examinez comment le héros bascule et entre de plain-pied dans le royaume de l’aventure. Observez les éléments déclencheurs dans votre propre parcours, ce qui vous a conduit sur cette voie.

Amusez-vous à imaginer des événements qui pourraient faire basculer votre vie. Pensez aux plus anodins d’entre eux, comme oublier ses clés ou rater un bus. Déroulez la structure en sept étapes à partir de là. Récrivez-la pour faire disparaître totalement les formules toutes faites.

Faites comme Renaud, écrivez une histoire comme une chanson. Utilisez les couplets pour dérouler votre action…

Hemingway était parvenu à écrire une histoire en six mots : “For sale : babies shoes, never worn” (À vendre : chaussures bébé, jamais portées). Il existe d’ailleurs des sites où vous pouvez soumettre vos propres “six word stories”. Exercez-vous sur trois tweets…

Travaillez de la même manière sur la création d’un site internet ou de toute autre publication. Vérifiez bien que vous respectez les trois actes clés de présentation, complication puis résolution. » (L’art du storytelling, p. 136)

  1. Recruter la bande à Bonnot : les personnages Le voyeur Nous aimons tous regarder ce qui se passe dans la vie des autres ; oui, nous sommes tous curieux. Nous avons envie de connaître les péripéties de la dame du premier étage ou les problèmes du couple du troisième. C’est ainsi. HBO a créé une campagne à succès sur cette base. C’est aussi ce qui nous attache aux « personnages ». Du désir au besoin Chaque personnage agit en fonction d’un désir : être le meilleur dans son domaine, retrouver un être cher, etc. Il y a 1001 possibilités. L’histoire du personnage l’a mis dans les conditions d’avoir ce désir. Atteindre son but est pour lui une question décisive, de vie ou de mort. Toutefois, il peut avoir besoin d’autre chose et donc apprendre en cours de route. Par exemple ? Woody, dans Toy Story : « [Woody] désire être le jouet préféré du petit garçon, Andy, mais qui doit apprendre à partager et à ne pas toujours être le meilleur. C’est au moment du climax de l’histoire que le héros fait réellement le choix de se transformer. » (L’art du storytelling, p. 139) Les archétypes Vous devez penser vos personnages ensemble. Ils forment un « tout », une bande inséparable. Et pour corser le tout, ils sont eux-mêmes multiples, composés de multiples facettes qui s’emboitent les unes dans les autres ! Impossible à retranscrire ou à créer ? Voyons voir. Pensez par exemple à Game of Thrones : chaque protagoniste joue son rôle sans que l’on puisse dire qui est le « héros » unique et décisif de l’histoire. En fait, chaque personnage est un archétype qui fonctionne en combinaison avec les autres : le héros, l’antagoniste, le traitre, le mentor, le chef et l’allié. Dans la série fantastique, chaque personnage est capable de devenir l’un ou l’autre de ces archétypes. C’est ce qui rend la série si fascinante ! Tri-dimensionnel Vos personnages peuvent être découpés en trois dimensions ou types de caractéristiques :

Physiques ; Sociales ; Psychologiques.

« Faites-lui traverser l’enfer » De cette façon, vous allez le révéler à lui-même, ou plutôt à vous ! Le studio d’animation Pixar, dans l’une de ses masterclass, suggère de placer un personnage dans l’ascenseur et de voir comment il réagit. C’est ainsi que vous pourrez détecter son principal défaut et sa principale qualité. Explorer la vie de ses utilisateurs Airbnb a poussé le bouchon du storyelling très loin en amenant ses collaborateurs à se mettre constamment à la place des utilisateurs de la plateforme. Grâce à la création de personas et de storyboards scénarisant les différentes étapes du « parcours utilisateur », affichés dans ses locaux, Airbnb se rend capable de deviner ce qu’il peut proposer à chacun d’entre eux. En d’autres termes, il faut se demander comment répondre au besoin de l’utilisateur en se mettant à sa place — c’est-à-dire en pratiquant l’empathie. Exercices pour faire naître vos personnages

« Commencez à écrire une histoire en partant de cette phrase : “Deux individus sortent d’un immeuble…” Demandez-vous s’ils sont soulagés de sortir de ce bâtiment. Partent-ils à la rencontre de quelqu’un ensemble ou se séparent-ils ? Sont-ils des hommes, des femmes, un couple, des enfants… ? Amusez-vous à construire vos personnages en partant des caractéristiques internes et externes de ceux-ci. Écrivez un “un jour dans la vie de” pour vos personas. Racontez-nous une de leur journée par le menu. Que vient faire votre solution dans ce déroulé ? Comment pouvez-vous les aider ? Efforcez-vous d’humaniser vos designs. Travaillez à la main pour créer vos illustrations, n’hésitez pas à jouer avec des regards ou des éléments corporels dans vos compositions. » (L’art du storytelling, p. 144)

V. Améliorer son écriture et développer son esprit créatif 19. Les leçons de David, Lee, George et David « Et si quatre sommités de la communication publicitaire se rencontraient pour échanger au sujet du métier et de ses évolutions ? Cette interview fictive a été réalisée à partir d’éléments d’entretiens réels et de différentes publications de nos pontes. » (L’art du storytelling, p. 152) Impossible à résumer, je vous laisse découvrir cet entretien loufoque directement dans le livre. Mais au fait, qui sont ces 4 « pontes » du marketing ?

Lee Clow, directeur de TWBA/Chiat/Day, créateur des campagnes cultes d’Apple ; George Lois, « directeur artistique légendaire de l’époque des Mad Men » ; David Ogilvy, mythique publicitaire, fondateur de Ogilvy & Mather ; David Droga, Australien ambitieux et talentueux qui a travaillé pour les plus grands. Quelques règles d’écriture

Par ailleurs, Guillaume Lamarre donne quelques conseils d’écriture particulièrement adaptés au storytelling, qui se démarque de l’écriture créative en tant qu’il est une démarche de communication, nécessairement plus normée :

Observez, c’est-à-dire, soyez empathique, comprenez votre cible ; Parlez à une seule personne ; Relisez-vous de façon critique et détruisez sans pitié vos mauvais passages ; Parlez de choses précises, soyez concret ; Adoptez des tournures de phrases actives ; Soyez précis sans être jargonneux ; Testez de nouvelles métaphores et évitez les clichés ; Relisez-vous à voix haute, récrivez, et ainsi de suite jusqu’à épuration complète du texte ; Ayez une attitude objective vis-à-vis de ce que vous écrivez ; Écrivez le thème de votre histoire en haut de votre première page ; Attachez le lecteur dès le début en lui dépeignant une situation ; Jaugez avec esprit critique toutes ces règles et créez les vôtres !

Certains de ces conseils sont proches de ceux fournis par Stephen King dans son célèbre ouvrage Écriture. Mémoires d’un métier. 20. La question de la créativité L’Arpège L’Arpège est un restaurant coté trois étoiles au guide Michelin. Au tournant du siècle, son chef Alain Passard effectue pourtant un choix périlleux : proposer une carte entièrement végétarienne. Pour réussir, le cuisinier a dû développer toute la puissance de ce que Guillaume Lamarre nomme « la voie du créatif ». Adopter la juste attitude Pour devenir créatif, il faut amener le monde à nourrir vos histoires : la culture classique, mais aussi la culture populaire. En contrepartie, les histoires que vous racontez façonnent votre perception du monde qui vous entoure et des événements qui s’y produisent. En amenant le monde actuel dans vos créations, vous parviendrez à être dans l’air du temps. Prendre les bonnes habitudes Votre organisme – cerveau y compris — est comme un jardin. Pour le cultiver et le faire fructifier, vous devez acquérir les bonnes habitudes. Une vie saine vous aidera certainement mieux à canaliser votre inspiration qu’une vie décousue. La clé, dit Guillaume Lamarre, est de mettre en place une « écologie personnelle ». Trouver son trésor Pour ce faire, aidez-vous d’exemples autour de vous, mais aussi d’experts dans votre domaine. Qui sont-ils ? Qu’ont-ils apporté ? Comment les imiter ? Afin de repousser les limites de votre créativité, il n’y a aucune honte à reprendre ce qui a été fait et à le transformer. Au contraire, vous prendrez ainsi le relais d’une histoire qu’ils ont eux-mêmes continué à raconter ! Mettre à exécution Parmi les habitudes à trouver, il y a l’heure à laquelle vous pouvez ou voulez travailler. Ce sera celle où vous serez le plus libre d’obligations, celle où vous aurez le plus d’énergie, cela dépend. Au niveau de l’état d’esprit, il ne faudra pas craindre la désillusion et l’échec. Il est fort probable que, durant certaines périodes, écrire vous ennuie, que vous manquez d’inspiration ou que vos histoires soient mal construites, voire carrément nulles. Apprenez à accepter ces moments si vous voulez persévérer dans le métier de storyteller. Apprenez les règles, aidez-vous des trucs et astuces que l’on vous donne (notamment dans ce livre "L'art du storytelling. Manuel de communication"), mais faites votre propre chemin et prenez plaisir à découvrir ce que vous êtes en train de créer !

Conclusion sur « L’art du storytelling. Manuel de communication » de Guillaume Lamarre : Un livre agréable à avoir en main et à lire : L’ouvrage"L'art du storytelling. Manuel de communication" de Guillaume Lamarre est ce qu’on appelle un « beau livre », c’est-à-dire un ouvrage doté d’une belle facture. Le papier est de bonne qualité, la mise en page est soignée. Les chapitres sont bien présentés et les différentes sections clairement distinguées par des couleurs bien choisies. On aime donc d’abord parcourir le livre pour sa forme. Ensuite, au niveau du contenu, on est content de découvrir un auteur qui maîtrise autre chose que le seul marketing et la communication de marque (même si ça reste son domaine de spécialité). Il connaît les sciences humaines et la littérature ; il est capable de relier le storytelling à des tendances de fond de nos sociétés contemporaines. C’est donc une deuxième et agréable surprise. Ce qu’il faut retenir de « L’art du storytelling. Manuel de communication » de Guillaume Lamarre : Dans ce livre "L'art du stortytelling. Manuel de communication", le lecteur novice trouvera à la fois une introduction théorique au storytelling (d’où il vient, quelle est sa signification et ce qu’il propose, concrètement) et un manuel pratique (des règles pour créer des contenus storytellés). Vous pourrez aussi découvrir comme pratiquer le storytelling pas à pas dans cette autre chronique. Le lecteur plus expérimenté retiendra et appréciera les analyses et les propositions de l’auteur, et notamment l’idée de faire du storytelling une stratégie globale de communication. Mais il se souviendra aussi de cette mise en garde et de cette incitation : « Attention, le storytelling n’est pas une nouvelle pierre philosophale. Il ne transformera pas votre projet en or à tous les coups. En revanche, il peut en être une pierre angulaire, un principe fondateur et inhérent. Sans doute vous permettra-t-il, à l’instar des cailloux du petit Poucet, de toujours retrouver votre chemin. Mais ceci est une autre histoire, qu’il ne vous reste plus qu’à écrire ! » (L’art du storytelling, p. 168) Points forts :

Le façonnage du livre, c’est un « beau livre », édité avec soin et du papier de qualité ; On sent que l’auteur connaît bien son sujet et prend plaisir à en parler ; L’apprentissage du storytelling se fait pas à pas tout au long des chapitres ; Des entretiens avec des experts (qui n’ont pas été présentés ici) jalonnent l’ouvrage.

Point faible :

Rien à dire : c’est un travail propre et sans bavures.

Ma note :     Avez-vous lu le livre de Guillaume Lamarre « L’art du storytelling. Manuel de communication » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Guillaume Lamarre « L’art du storytelling. Manuel de communication » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Guillaume Lamarre « L’art du storytelling. Manuel de communication »

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Thu, 16 Jun 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11931/Lart-du-storytelling.-Manuel-de-communication
Comment écrire plus http://www.olivier-roland.fr/items/view/11913/Comment-crire-plus

Résumé de « Comment écrire plus » de Dominic Bellavance : Un petit guide pour les auteurs qui se sont déjà frottés à la littérature, mais qui veulent apprendre à écrire plus vite et mieux ! Par Dominic Bellavance, 2021, 248 pages. Chronique et résumé de « Comment écrire plus » de Dominic Bellavance

Quelques mots sur l’auteur Dominic Bellavance est écrivain. Ses genres de prédilection sont le roman noir, la science-fiction et la fantasy. Il a notamment écrit plusieurs ouvrages dans la collection « Un roman dont vous êtes la victime ». Vous pourrez trouver de nombreuses ressources sur son site Internet, qui contient un blog comprenant une foule d’articles sur le métier d’écrivain. Alégracia et le Serpent d’Argent, son premier livre, a remporté le Prix Aurora décerné par l’Association canadienne de la science-fiction et du fantastique. Dominic Bellavance a étudié l’intégration multimédia et a obtenu un baccalauréat multidisciplinaire en création littéraire, en littérature québécoise et en rédaction professionnelle à l’Université Laval. Il donne des cours d’écriture créative au Centre de formation professionnelle Maurice-Barbeau.

Introduction Un autre guide de conseils d’écriture Des livres qui parlent d’écriture efficace, il y en a à la pelle. Quelle est la spécificité de celui-ci ? Un guide pour être plus efficace Son sujet est bien l’efficacité, ce qui implique une méthode. Dominic Bellavance souhaite vous aider à rédiger vos œuvres de fiction ; et pour ce faire il vous rappelle ces trois étapes essentielles :

L’imagination (dite aussi parfois idéation, le moment de réflexion sur le sujet) ; La création (la partie rédactionnelle proprement dite) ; La livraison (le moment de divulguer son texte).

Un guide potentiellement dangereux La procrastination peut vous guetter si vous perdez de vue le processus d’écriture. Ne l’oubliez pas, les outils proposés dans ce livre n’ont pas vocation à devenir une fin en eux-mêmes. Ils doivent rester des moyens au service de la seule fin qui vaille : écrire ! Un guide sans fausses prétentions Il ne s’agit pas de promettre la production d’un nombre exubérant de mots, mais plus simplement de vous suggérer d’accroître votre propre production, quelle qu’elle soit. Un guide pour les romanciers intermédiaires à expérimentés L’ouvrage ne traite pas de littérature, ni ne proposer un atelier d’écriture créative. Dominic Bellavance considère que vous avez déjà mis les mains dans le cambouis de la création littéraire. Un guide précis L’auteur opte pour des outils précis et en parle de façon claire : il ne parle pas de logiciel de traitement de texte, mais de Word ou de Scrivener. Il partage « ses coups de cœur » technologiques. Un guide de trucs hiérarchisés Dominic Bellavance a choisi de donner des étoiles à ses propres conseils, afin de mettre en évidence que certains sont plus indispensables que d’autres (d’une à trois étoiles). Un guide qui vous rappelle ce qu’il est (et ce qu’il n’est pas) « Ce livre ne contient pas :

Des conseils pour absolus débutants […] ;

Des ateliers d’écriture […] ;

Un panorama 360° du métier d’écrivain […] ;

Des conseils pour publier son livre […] ;

Des tactiques de marketing […] ;

Que des trucs faciles à appliquer […].

Ici, vous trouverez :

Des méthodes de travail […] :

Des trucs pour économiser du temps […] ;

Des anecdotes […]. » (Comment écrire plus, Introduction)

Un guide qui contient même des conseils très mauvais Surprise ! Un guide basé sur des faits vécus Dominic Bellavance est un amoureux de la technologie et du blogging. Il aime tester les nouveaux outils et partager sa passion pour l’écriture. C’est dans la même logique qu’il rédige cet ouvrage. Un guide qui suit un ordre logique Le plan de l’ouvrage est le suivant :

Conseils utiles à toutes les étapes d’écriture ; Idéation ; Plan ; Premier jet ; Réécriture ; Évaluation par les bêta lecteurs.

Conseils utiles à toutes les étapes d’écriture Truc 1 — Trouver un bon ordinateur (conseil 3 étoiles) Le rêve de bon nombre d’écrivains ? Un ordinateur portable, pour pouvoir écrire n’importe où. Oui, mais… faut-il encore trouver le bon ! Ce ne fut pas le cas de Dominic Bellavance avec ce premier achat bon marché (il était alors étudiant). Trop lent, pas ergonomique pour un sou… Une plaie, quoi ! « Travailler avec un ordinateur performant, c’est la base. » (Comment écrire plus, chapitre 1) Quel que soit votre type de mobilité d’écrivain (nomade, sédentaire), recherchez un dispositif performant, c’est-à-dire qui plante peu et qui soit rapide. Cela vous fera déjà gagner bien du temps et vous épargnera des soucis qui réduisent inévitablement votre concentration. Ne négligez pas non plus le clavier. Pensez à l’ergonomie. Votre santé en dépend. La combinaison gagnante de Dominic Bellavance ? Un Magic Trackpad (pour faire défiler l’écran), un clavier Apple et une souris. Il évite ainsi de réveiller sa tendinite ! Avant de passer au point suivant, petit tour d’horizon des différents types de dispositifs qui pourraient vous tenter :

Le PC est un bon choix pour travailler sur Word, mais vous devrez impérativement vous méfier des virus et des mises à jour interminables ; Le Mac est indiscutablement le meilleur choix pour éviter les virus et travailler sur Scrivener (voir Truc 2), mais cela vous coûtera aussi indiscutablement plus cher ; Le Chromebook est la solution pour naviguer sur Internet et consulter des applications web, mais n’est pas conseillé pour l’écriture proprement dite.

Truc 2 — Acheter un bon logiciel d’écriture (conseil 3 étoiles) Quel est le meilleur logiciel pour écrire des romans ? Nombre d’entre nous utilisent le bon vieux Word, mais ce n’est pas nécessairement le plus pratique. Certes, changer de logiciel de traitement texte et d’habitudes de travail requiert de la volonté et un peu de temps à investir dans l’apprentissage, mais cela vaut le coup. Le logiciel Scrivener dispose des avantages suivants :

Il fournit un espace de stockage unique pour vos textes et vos documents de recherche ; Il permet de structurer plus aisément tous les documents.

Avant d’envoyer votre précieux manuscrit aux éditeurs, vous devrez néanmoins unifier votre texte en l’éditant dans un document Word (en utilisant le double interligne). Si cela vous tente, essayez dans un premier temps la version gratuite et consultez ce tutoriel de formation. Truc 3 — Se créer un système de copies de sûreté (conseil 3 étoiles) Rien n’est infaillible, pas même votre disque dur. C’est pourquoi il vous faut prendre toutes les précautions nécessaires avec vos données. Aujourd’hui, le stockage via des serveurs cloud fonctionne très bien : Dropbox, par exemple. Vous pouvez également faire des copies de sécurité sur des dispositifs physiques qui demeureront à votre portée, choisissez des clés USB ou un disque dur externe. Truc 4 — Acheter Antidote (conseil 3 étoiles) Ce logiciel ne vous délivrera pas de la tâche d’avoir à votre disposition quelques ouvrages de référence en papier, mais il vous facilitera néanmoins grandement le travail de correction/relecture et désencombrera vos étagères ! Antidote dispose :

De dictionnaires (définitions, synonymes, etc.) à employer au quotidien ; Un correcteur d’orthographe et de ponctuation très performant ; Une aide précieuse pour détecter certaines erreurs de style (les répétitions, notamment).

Truc 5 — Trouver un logiciel pour gérer ses tâches (conseil 3 étoiles) Les check-lists fonctionnent très bien : elles vous libèrent l’esprit et vous permettent ainsi de vous concentrer sur l’écriture. Il existe différentes applications qui rempliront très bien ce rôle. Dominic Bellavance utilise par exemple Toodledo, qui permet de donner de nombreuses caractéristiques aux tâches et de les organiser de façon hebdomadaire. L’auteur vous conseille aussi l’excellent livre de David Allen, Getting Things Done (d’où est tirée la méthode GTD), traduit en français sous le titre S’organiser pour réussir. Truc 6 — Créer des canaux pour ses idées (conseil 3 étoiles) Smartphone, enregistreur vocal, carnet avec stylo ou crayon, peu importe : gardez avec vous le moyen de noter vos idées. Vous les transférerez ensuite dans un projet en cours. Octroyez-vous un moment pour le faire chaque semaine. Le plus important est qu’aucune bonne idée ne vous échappe ! Truc 7 — Acheter un sac à main (conseil 3 étoiles) Non, Dominic Bellavance ne rigole pas ! Il le dit texto : « Les écrivains masculins auraient avantage à porter un sac à main pour transporter leurs ordinateurs, manuscrits, cahiers, calepins et liseuses partout où ils vont. » (Comment écrire plus, chapitre 7) Et après tout, on le comprend bien. C’est vrai que c’est pratique ! Conseils utiles à l’étape de l’idéation Truc 8 — Trouver une motivation fondamentale (conseil 3 étoiles) Qu’est-ce qu’une motivation fondamentale ? C’est le désir profond qui vous pousse à faire quelque chose : ici, écrire — c’est-à-dire aussi rester plusieurs heures d’affilée devant un écran d’ordinateur. Prenez le temps de sonder vos souhaits, vos désirs, vos ambitions. Ne vous arrêtez pas à la première motivation trouvée. Notez ce que vous estimez être votre ou vos motivations fondamentales. Placez ces motivations à un endroit visible, par exemple sur l’un des murs de votre bureau. De cette façon, vous pourrez y revenir quand vous aurez un doute et vous retrouverez ainsi la stimulation nécessaire pour avancer. Truc 9 — Trouver des idées qui font vibrer (conseil 3 étoiles) La motivation vous donne l’impulsion à partir d’un point extérieur (l’envie d’être connu ou de faire le bien de l’humanité, par exemple), tandis que les bonnes idées de roman vous feront vibrer « de l’intérieur » même du roman et réanimeront constamment l’impulsion première. Privilégiez l’exploration des idées qui sont source d’émotions, car ce sont celles qui vous mèneront le plus loin. Vous pouvez aussi travailler sur commande, si la proposition de votre éditeur vous plait. Vous aurez plus de chances de voir votre ouvrage finir dans les rayons des librairies. Mais pensez-y : est-ce votre « grand roman » ? Truc 10 — Cibler une maison d’édition (conseil 1 étoile) Vous aurez davantage de chances d’être reçu favorablement par une maison d’édition si vous l’avez ciblée au préalable. Autrement dit, il vous faudra analyser le champ littéraire et les éditeurs en vous posant la question suivante : quel est celui qui pourrait accepter le manuscrit que je vais créer ? À l’autre bout du raisonnement, vous pouvez aussi choisir d’écrire complètement « seul », c’est-à-dire sans prendre en compte une maison d’édition en particulier. Ainsi, vous serez sûr de ne pas faire de compromis sur vos idées ou votre style (ce qui risque d’être le cas dans l’option antérieure). Au final, l’important est de savoir dès le départ de quel côté de cette balance vous souhaitez vous placer, pour éviter les surprises et avancer plus sereinement dans votre ouvrage. Truc 11 — Voyager (conseil 3 étoiles) C’est certain : l’expérience nourrit les œuvres de fiction que vous imaginez. Or le voyage forme la jeunesse, comme on dit, mais aussi les adultes déjà bien bâtis ! Les voyages sont de formidables réservoirs d’expériences qui vous permettront d’enrichir considérablement vos horizons et de repousser les limites de votre créativité. Il n’y a pas de règles strictes concernant les voyages : chacun les réalise selon ses gouts et ses envies.

Vous pouvez privilégier des destinations de luxe, mais il est tout à fait possible de voyager à bon marché ; Il est parfois suffisant de partir à deux pas de chez soi, même si on peut aussi avoir envie de découvrir des lieux exotiques ; L’intensité du voyage varie — du plus confortable au plus « risqué » ; Lire est le premier voyage.

Truc 12 — Noter ses rêves (conseil 1 étoile) Cela demande peu d’efforts et de moyens, mais peut vous être fort bénéfique. Un carnet et un stylo, ou votre téléphone intelligent à portée de main, avec une lampe de chevet allumée, et vous pourrez immortaliser les idées (le plus souvent) fugaces d’un rêve. Ces idées pourront ensuite vous servir dans la construction de votre roman. Soit, pour vous fournir une trame générale, soit pour compléter la construction de certains personnages, de lieux imaginaires, etc. Truc 13 — Remplir un cahier Canada (conseil 3 étoiles) Le cahier Canada est l’équivalent d’un bloc de feuilles lignées, mais uniquement composées de 32 pages. Cette limitation vous donne un objectif : remplir les 32 pages pour trouver toutes les idées de votre prochain roman. Ne perdez pas cet objectif de vue, c’est lui qui donne sa valeur à l’exercice ! Il s’agit ici de réaliser un remue-méninge sans ordinateur. Vous notez ce qui vous passe par la tête, sans rien rejeter à priori :

Trame de fond ; Personnages principaux ; Personnages secondaires et tertiaires ; Situations intéressantes ; Etc.

Une fois le cahier terminé, vous aurez normalement quelques bonnes idées pour commencer votre roman. À partir de là, vous pourrez réorganiser les idées dans votre logiciel de traitement de texte. Truc 14 — Créer une trame de fond d’enfer (conseil 3 étoiles) La question de la trame de fond est épineuse : faut-il construire un plan très solide dès le départ, ou se laisser aller en cours de route, quitte à improviser ? Partir avec une trame de fond trop structurée et une préparation trop longue du sujet est une chose. Mais attention, car vous risquez d’ennuyer votre lecteur avec les détails issus de votre recherche. C’est d’ailleurs le premier mauvais conseil de Dominic Bellavance, qui s’est lui-même pris les pieds dans le tapis en essayant d’écrire une œuvre hyper structurée qui s’est soldée par un échec cuisant. Par ailleurs, cela peut vous donner une raison à suivre votre (notre) fâcheuse tendance à la procrastination. Finalement, il pourrait être préférable de construire la trame chemin faisant, en même temps que vous écrivez le roman. Plusieurs auteurs connus, tels que Stephen King, écrivent sans plan strict en tête. Et après tout, ça leur réussit plutôt bien !

Conseils utiles à l’étape du plan Truc 15 — Décortiquer les tâches à réaliser (conseil 2 étoiles) « Votre idéation est complétée, il est temps d’entrer dans le concret. Vous avez erré — tant mieux. Vos idées sont étalées devant vous. La création commencera bientôt, et c’est franchement excitant. Dansez un peu. Mais pas trop. Vous voulez écrire un roman de 600 pages, mais dois-je vous rappeler que sur cette projection phénoménale, vous n’avez encore tapé aucun “vrai” mot. Et avant que vous puissiez écrire le premier, il vous reste d’importantes étapes à franchir comme réaliser les fiches de personnages, définir votre histoire, monter le squelette de votre narration… » (Comment écrire plus, chapitre 15) Eh oui, il reste du pain sur la planche ! Mais pas d’inquiétude. Vous pouvez y arriver. Comment ? En… :

Déterminant les tâches à réaliser avant l’écriture du premier jet ; Planifiant ces tâches dans le logiciel d’aide à l’organisation que vous aurez choisi ; « Cassant » les tâches en sous-tâches plus aisément réalisables ; Se focalisant sur une petite tâche à la fois, sans regarder la montagne devant soi.

Truc 16 — Faire un plan (conseil 3 étoiles) Comme pour la trame de fond, il faut l’utiliser avec modération et, surtout, avec pertinence. Il n’est pas requis pour tous les romans. Commencez donc par vous demander si l’élaboration d’un plan précis est bien nécessaire. Le dilemme est le suivant : d’un côté, à l’aide d’un plan, vous gagnerez en rapidité dans l’écriture, mais d’un autre côté, vous pourriez vous sentir « obligé » par le plan et perdre en créativité. Le bon conseil de Dominic Bellavance : « Assurez-vous de contrôler votre plan, et non d’être contrôlé par ce dernier. » (Comment écrire plus, chapitre 16) Si vous vous décidez pour le plan, alors sachez que vous pourrez créer des dossiers très pratiques dans Scrivener. Vous n’aurez plus qu’à « remplir » chaque zone de texte ensuite, une fois votre plan réalisé. Truc 17 — Remplir des fiches de personnages (conseil 2 étoiles) Dominic Bellavance n’est pas un grand fan des fiches de personnages. Néanmoins, il les utilise de temps en temps. Il a conçu les siennes en s’inspirant de l’ouvrage de Rachel Aaron, 2 000 to 10 000 : Writing Faster, Writing Better, and Writing More of What you Love. Voici les critères qu’il utilise :

Nom ; Âge ; Caractéristiques physiques ; Aime ; Déteste ; Désire plus que tout ; Sait/croit ; Ignore ; Autres renseignements.

Demandez-vous si la construction de telles fiches vous sera vraiment utile, et pour quels personnages elle l’est. Vous pouvez adapter les fiches, mais garder la question du plus profond désir, puisque c’est ce qui meut votre personnage de bout en bout. Ne procrastinez pas des heures sur cette tâche ! Truc 18 — Faire des montages photo (conseil 3 étoiles) Voici une technique plus créative et peut-être plus simple pour créer vos profils de personnages. Elle peut venir en appoint ou remplacer les fiches vues plus haut. Comment faire ?

Commencez par trouver l’image d’une personne ressemblant à votre personnage et placez-là au centre de votre montage ; Ajoutez d’autres images autour, qui traitent de ses gouts, de ses habitudes, etc. ; Notez le nom du personnage quelque part sur le montage ; Collez le montage près de votre bureau — il vous soufflera les réponses le moment venu !

Truc 19 — Passer ses personnages en entrevue (Conseil 2 étoiles) Voici une autre technique proposée par l’auteur de Comment écrire plus. Elle peut se pratiquer complètement mentalement ou, de préférence, à l’aide d’un carnet et d’un crayon. Posez des questions qui embarrassent vos personnages, qui les forcent à se révéler ; notez, bien sûr, le résultat de vos découvertes. Éliminez ou remplacez les personnages qui ne vous ont pas convaincu. Truc 20 — Créer une distribution pour les personnages (conseil 2 étoiles) Ce truc sert à donner vie à vos personnages. Au début — et c’est normal — vos personnages sont ternes et sans relief. En leur attribuant un acteur ou une actrice, ou même à des personnes que vous connaissez, vous serez plus à même de les développer dans toutes leurs dimensions. Comme le dit Dominic Bellavance : « Au bout d’un temps, vos personnages deviendront autonomes et s’affranchiront de leurs référents. » (Comment écrire plus, chapitre 20) Conseils utiles à l’étape du premier jet Truc 21 — Se réserver du temps d’écriture (conseil 3 étoiles) Dominic Bellavance appuie ses dires sur deux livres : 168 Hours : You Have More Time Than You Think, de Laura Vanderkam et Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, de Stephen R. Covey. Une chose est certaine : si vous voulez écrire, il faudra dégager du temps pour le faire. Vous pourrez trouver différentes méthodes en vue de vous organiser au quotidien. Une façon de faire est de distinguer entre les tâches ;

Urgentes, mais non importantes ; Urgentes et importantes ; Importantes, mais pas urgentes ; Non importantes, et non urgentes.

Une fois que vous aurez réussi à dégager quelques créneaux, rendez-les « sacrés » pour vous, comme pour vos proches. Ils doivent savoir qu’ils ne peuvent pas vous déranger durant ces périodes de travail. Truc 22 — Écrire chaque jour (conseil 3 étoiles) Ce n’est peut-être pas le truc le plus facile à mettre en place, mais c’est pourtant un conseil fort utile, parce qu’il augmente considérablement votre productivité et votre endurance. En effet, vous ne devez pas constamment « recharger », c’est-à-dire vous remettre en mémoire tout ce que vous aviez fait quelques jours ou quelques semaines plus tôt. À la limite, n’écrivez qu’une phrase, mais écrivez quelque chose ! « Si l’idée d’écrire chaque jour vous séduit, ouvrez votre agenda (papier ou virtuel) et créez-vous un horaire en vous basant sur ces trois questions :

À quel moment êtes-vous le plus productif ? Le matin ? Le soir ? En plein milieu de la nuit ?

Pourriez-vous travailler à ce moment tout au long de la semaine, ou êtes-vous dans l’obligation de faire varier votre période d’écriture ?

Combien de temps seriez-vous en mesure d’accorder à chaque séance ? » (Comment écrire plus, chapitre 22)

Truc 23 — Se définir un objectif quotidien (conseil 2 étoiles) Si vous êtes déjà un écrivain quotidien, un conseil supplémentaire pourrait être de définir des objectifs pour chaque séance d’écriture. Choisissez un objectif qui vous met au défi et qui ne soit donc pas trop facile à atteindre (un plus grand nombre de mots, par exemple). Vous pouvez utiliser Scrivener pour créer et « afficher les objectifs du projet ». Truc 24 — Écrire très rapidement, sans réfléchir (conseil 2 étoiles) Attention, comme pour le conseil qui consistait à tout prévoir sous forme de plan ou de trame de fond, ce conseil est à double tranchant. Vous pouvez l’essayer et vois si ce type d’écriture vous convient. Mais ne considérez pas les résultats comme bons à priori ! Analysez votre production en toute objectivité, une fois la séance terminée. Truc 25 — Laisser des trous (conseil 2 étoiles) Bannissez Internet lors de vos séances d’écriture — cela risquerait de vous faire perdre le fil de votre propre histoire. Si vous avez besoin d’une information pour compléter un passage, laissez celui-ci en suspens momentanément et annotez le texte en utilisant, par exemple, les crochets. Faites de même lorsque vous avez une petite panne sur un détail (pour trouver la réplique d’un dialogue, élaborer une description, etc.), mais que vous êtes en train d’écrire avec efficacité. Lorsque vous arriverez à la fin de votre créneau d’écriture, ou même lorsque vous aurez achevé votre premier jet, il sera temps de vous pencher sur ces passages entre crochets et de les remplacer par du texte de qualité. Truc 26 — Regarder ses mains (conseil 1 étoile) Le conseil peut paraitre étrange, à première vue, mais il a du sens : ne regardez pas votre écran, mais vos mains ! Pourquoi ? Eh bien, parce que vous pourriez être distrait par ce que vous écrivez. Si vous regardez uniquement vos mains, vous vous focalisez sur la rapidité d’écriture et sur la seule transmission de vos idées, de votre tête jusqu’à la page blanche. En somme, vous aurez :

Moins envie de remanier le texte (coquilles, fautes, style, etc.) ; Plus de « temps » pour penser à vos personnages et à l’action proprement dite.

Truc 27 — Prendre des pauses régulières (conseil 2 étoiles) Parfois, on se met à travailler et on en perd la notion du temps (cela vaut lorsqu’on a beaucoup de temps devant soi). Si vous faites des pauses régulières, vous :

Gérerez mieux votre réservoir d’énergie sur la longue durée ; Vous assurerez de bouger un peu, vous lever, marcher pour ne pas rester collé à l’écran ; En déterminerez soigneusement le temps et la fréquence (par exemple, dix minutes par heure).

Il existe des logiciels qui vous aideront à planifier vos pauses et qui vous rappelleront quand c’est l’heure de se dégourdir les jambes. Parmi eux, il existe Workrave ou encore Dejal. La fonction minuterie de votre téléphone mobile pourra aussi faire l’affaire. Truc 28 — Utiliser une banque de synonymes pour le verbe dire (conseil 1 étoile) Contrairement à la langue anglaise qui admet la répétition du verbe dire, le français préfère la diversité. Vous pourrez trouver de nombreux synonymes à utiliser pour vos dialogues et vos incises (il vaut mieux éviter ces dernières, si vous le pouvez). Dominic Bellavance conseille de vous constituer une liste que vous afficherez quelque part ou que vous ressortirez d’un tiroir le moment venu. Pensez à utiliser le synonyme adapté à la situation et à bien connaître la définition précise de chacun d’eux. Truc 29 — Terminer sa séance au milieu d’une phrase (conseil 1 étoile) Il faut souvent un peu de temps pour que le robinet de l’écriture commence à couler : les mots viennent au goute à goute, puis le jet se fait plus fort. Il se peut même qu’on soit complètement pris dans le flot en fin de séance ! Voici un conseil de l’auteur de Comment écrire plus : si votre séance se termine à 10 heures et que vous êtes en plein milieu d’une phrase, laissez cette phrase en plan. Pourquoi ? Car cela vous aidera à reprendre le lendemain. C’est aussi pourquoi il vaut mieux ne pas terminer sa séance sur un chapitre fini, par exemple. Il sera plus difficile pour vous de recommencer. Comme si vous aviez bien serré le robinet et qu’il fallait à nouveau attendre que les mots se mettent à couler. Truc 30 — Travailler ailleurs (conseil 3 étoiles) Vous manquez d’inspiration ? Vous n’aurez pas nécessairement besoin d’aller rencontrer les Inuits en Alaska, d’affronter l’Everest ou de déjeuner avec des Berbères après de longues heures à dos de chameau. Dominic Bellavance vous conseille simplement de (je traduis ses expressions canadiennes) :

Aller faire un tour ; Vous arrêter dans un bar ; Commander un café ou une autre boisson chaude ; Le savourer tranquillement ; Tout en travaillant entouré d’autres personnes.

Vous pouvez aussi simplement mimer l’ambiance du café en utilisant une application du type Coffivity. Qu’emporter au café ? Votre ordinateur portable ou vos documents papier, lors de l’étape de la relecture, par exemple. Truc 31 — Faire de l’exercice (conseil 3 étoiles) C’est simplement essentiel. Et pourtant ! On retarde, on trouve toutes les excuses imaginables. Comment ancrer cette saine habitude une bonne fois pour toutes dans notre planning quotidien ? Le conseil de Dominic Bellavance consiste à fusionner les activités : en même temps qu’il fait du vélo stationnaire ou qu’il sort se promener, il écoute des podcasts. Comme il le dit : « C’est ça, mon truc. Pour me désennuyer en faisant mes exercices, j’écoute désormais des podcasts. Je pédale et j’apprends. Si, comme moi, vous avez aussi besoin de stimulation, optez pour cette activité, ou visionnez des séries télé, écoutez des livres audio, lisez un roman pendant que vous forcez… Tant que le sport permet ce genre de distraction. Ça vous motivera à fouetter vos muscles, et ça rendra le moment infiniment plus agréable. » (Comment écrire plus, chapitre 31) Truc 32 — Bloquer Internet (conseil 2 étoiles) Connaissez-vous Freedom ? Une application qui vous « libère » de Twitter, Facebook, Pinterest et d’Internet. Pour toujours ? Mais non, rassurez-vous ; seulement le temps de votre séance d’écriture. Si vous restez concentré, vous ne pourrez pas faire mille choses à la fois. Le cerveau ne peut pas efficacement lire des mails, répondre à un commentaire sur Facebook et écrire un chef-d’œuvre (ou même un roman balbutiant). C’est sûr et certain : la navigation sur le web vous fait perdre en productivité et en attention, ce qui peut aussi générer des erreurs. Prenez donc en main votre « cure » : Freedom vous aidera si vous êtes accro, sinon, vous pourrez peut-être gérer la situation par vous-même, en déconnectant votre wifi ou votre 4G le temps de votre séance d’écriture. Truc 33 — Porter un chapeau d’écriture (conseil 1 étoile) Dominic Bellavance vous propose une autre solution, plus douce et plus amusante : le chapeau d’écriture. En quoi ça consiste ? Eh bien, je lui laisse ici encore la parole : « Vous prenez un chapeau. Vous le mettez sur votre tête. Et tant que ce chapeau reste en place, vous ne pouvez rien faire d’autre qu’écrire. Pas le droit d’aller sur Facebook. Ni de visiter Wikipédia pour commencer vos recherches. R. I. E. N. Sauf écrire. Ça fonctionne, imaginez-vous donc. Le seul fait de devoir enlever le chapeau pour aller procrastiner en ligne vous fera prendre conscience de vos tics improductifs. Vous remarquerez exactement à quelle fréquence le web vous extirpe de votre œuvre. Au fil du temps, vous allez gagner de la discipline sans même le réaliser. » (Comment écrire plus, chapitre 33) Voici donc les quelques règles à suivre.

Choisir un couvre-chef : casquette, bonnet, tout ce que vous voudrez ! Vous portez le chapeau ? Vous écrivez ! Vous voulez faire autre chose ? Il vous faut enlever le chapeau.

Truc 34 — Couper les sources de distraction (conseil 3 étoiles) Au cas où cela n’allait pas de soi avec les deux conseils précédents, voici de quoi enfoncer le clou : interdiction d’utiliser le smartphone durant la séance d’écriture. Votre mobile est votre pire ennemi durant ces périodes sacrées. Plusieurs solutions s’offrent à vous, depuis la désactivation des notifications, jusqu’à la désactivation du téléphone tout court. Si cette dernière solution vous parait extrême, pensez à :

Prendre un abonnement chez un service d’afficheur qui filtrera vos appels entrants ; Dire à vos amis de ne pas vous déranger pendant certaines heures ; Signaler à votre famille qu’ils ne peuvent vous appeler qu’en cas d’urgence réelle.

Si ce sont les bruits qui vous dérangent, vous pourrez utiliser un programmes tel que SimplyNoise, qui crée un bruit blanc vous coupant des sons extérieurs. Truc 35 — Cesser ses activités promotionnelles (conseil 2 étoiles) Lâchez du lest avec les réseaux sociaux et vos activités de promotion. Cela vous fera du bien. À vos followers et potentiels lecteurs aussi, peut-être. Ainsi que le suggère justement Dominic Bellavance : « Publier un livre de qualité est probablement l’acte promotionnel qui aura le plus d’impact sur votre carrière. » (Comment écrire plus, chapitre 35) Revoyez donc vos priorités, si cela n’est pas déjà fait. Truc 36 — Réduire l’entretien ménager (conseil 3 étoiles) Vous êtes un maniaque de la propreté et du rangement ? Ce conseil ne va peut-être pas vous plaire… Et pourtant, considérez le temps que vous gagneriez à limiter votre compulsion au nettoyage ? L’endurance à la saleté (dans des limites raisonnables, on s’entend) peut être l’un de vos apprentissages les plus précieux pour gagner en productivité en tant qu’auteur. Et si vraiment, cela vous fait mal au cœur de voir la poussière s’entasser quelque peu, pourquoi ne pas engager un professionnel ? Ce ne sera pas de l’argent jeté par les fenêtres, mais un réel investissement. Pensez aussi aux aspirateurs électriques et autres dispositifs automatiques qui peuplent aujourd’hui nos magasins d’électroménagers. Truc 37 — Acheter de gros chaudrons (conseil 2 étoiles) Le batch cooking a le vent en poupe. Et c’est ce que propose ici Dominic Bellavance avec son histoire de « gros chaudrons ». En gros, il vous suffira de cuisiner… en gros. Préparez des portions plus importantes et réservez-les pour d’autres fois. Pensez aux bocaux, aux casseroles et mijoteuses, donc, mais aussi à faire l’acquisition d’un bon congélateur, éventuellement indépendant du frigo. Truc 38 — Travailler sur deux projets en même temps (conseil 2 étoiles) « Écrire un roman est une entreprise de longue haleine. Si votre enthousiasme venait à diminuer au fil du temps, essayez de démarrer un deuxième projet en parallèle. Votre flamme pourrait se rallumer. Pendant que vous travaillez sur votre deuxième projet, accumulez activement des idées pour le premier. Quand vous y reviendrez, vous aurez du matériel frais devant vous. » (Comment écrire plus, chapitre 38) Attention, toutefois, à ne pas laisser un projet inachevé. D’un point de vue psychologique, et notamment pour la confiance en soi, il est important de terminer les projets dans lesquels vous vous êtes engagé. Avant de vous lancer dans deux projets en parallèle, assurez-vous de pouvoir revenir sans trop d’efforts au projet que vous laissez de côté : n’est-il pas trop complexe ? N’êtes-vous pas en train de le fuir ?

Conseils utiles à l’étape de la réécriture Truc 39 — Changer la police de caractère (conseil 1 étoile) Préférez une police de caractère bien lisible à l’écran. Cela facilitera grandement votre tâche de relecture et de réécriture. Times News Roman, taille 12, interligne double est le format standard que vous utiliserez pour soumettre vos manuscrits aux maisons d’édition. Toutefois, vous pourrez peut-être trouver une autre police qui comblera mieux vos attentes. Truc 40 — Relire son texte à voix haute (conseil 2 étoiles) Écoutons la prose imagée de Dominic Bellavance pour nous convaincre de l’utilité de ce conseil : « Quand je réécris le même texte ad vitam aeternam sans parvenir à trouver une solution satisfaisante, j’appelle mes cordes vocales en renfort, et je relis mon passage à voix haute. Ça change tout. Lorsque j’emploie les moyens extrêmes — c’est-à-dire les ondes sonores —, les faiblesses de mon texte sortent des buissons comme des perdrix qui s’envolent après un coup de fusil. C’est concret : je les entends. Les corrections m’apparaissent alors évidentes, me reste à les appliquer. J’économise un temps fou. » (Comment écrire plus, chapitre 40) Utilisez cette technique en priorité pour les dialogues. Le manque de naturel vous sautera aux oreilles ! À force de pratique, vous vous habituerez à votre voix et n’aurez plus peur de « parler tout seul ». Truc 41 — Supprimer (conseil 2 étoiles) Eh oui, cela peut être douloureux. Et pourtant ! Supprimer est parfois ce que vous pouvez faire de mieux. Parfois, on s’acharne à reformuler, à réécrire, à tourner autour, mais ça ne fonctionne pas et on ne sait pas pourquoi. Dans ce cas, supprimez ! Pourquoi ? Car vous y gagnerez du temps et de l’énergie. En quelque sorte, vous perdez une nouvelle fois le temps que vous avez déjà investi (et perdu) dans la rédaction de ce passage. Aller de l’avant est alors la meilleure option. En outre, vous vous remercierez sans doute plus tard, car il est fort possible que votre histoire s’en trouve améliorée. Certes, l’opération peut vous coûter, on l’a dit (elle donne l’impression d’avoir passé du temps à écrire « pour rien »), mais si elle est bénéfique pour la qualité de votre ouvrage, et donc pour la satisfaction de votre lectorat, n’est-ce pas ce que vous pouvez faire de mieux ? Si la douleur est vraiment trop forte, gardez vos scènes élaguées quelque part, dans un document Scrivener (il existe une option « Instantanés ») ou dans un document Word dédié à vos « déchets ». Truc 42 — Changer le temps de verbe ou le narrateur (conseil 2 étoiles) Il se peut qu’à la relecture, vous compreniez que vous n’avez pas utilisé le bon type de narrateur ou le bon temps de verbe : la troisième personne du singulier à la place de la première, par exemple, ou le passé simple à la place de l’indicatif. Si vous identifiez ce problème, vous pouvez vous lancer dans la correction de votre texte. Cela prend du temps et de l’énergie, mais ce n’est pas une tâche impossible. Faites l’essai sur quelques pages ou un chapitre et faites-le lire à vos bêta lecteurs. Attention, car des modifications « à côté » seront nécessaires : pronoms, cohérence des situations, etc. Vous devez donc être particulièrement attentif. Pour aller plus loin sur ce thème, le livre Comment écrire des histoires, d’Élisabeth Vonaburg, pourrait vous être utile. Truc 43 — Imprimer une copie papier (conseil 3 étoiles) Le stylo rouge est de sortie en même temps que le papier. Imprimer et corriger à la main est une étape souvent indispensable, car on ne lit pas un texte à l’ordinateur comme on le lit sur un écran. On voit des choses restées inaperçues. Par ailleurs, il est plus facile de rédiger certaines annotations, remarques, etc. pour chacun des chapitres. Suivez encore ces conseils de l’auteur : « Trouvez également une demi-douzaine de recommandations qui s’appliqueraient à l’ensemble de votre œuvre. Retranscrivez-les sur une feuille que vous épinglerez près de votre écran. Ce sera votre guide tout au long de votre réécriture. Une fois votre annotation terminée, retournez devant votre clavier et consultez votre manuscrit, page par page. Trouvez des solutions aux problèmes que vous avez soulevés. Répétez ces étapes au besoin. » (Comment écrire plus, chapitre 43) Truc 44 — Laisser reposer le manuscrit (conseil 3 étoiles) Parfois, une pause s’impose. Vous reliez, vous annotez, mais rien n’y fait. Vous n’avez plus l’inspiration (ou la motivation) pour effectuer les modifications et les corrections. Dans ce cas, laissez votre ouvrage de côté et passez à autre chose, pour un temps plus ou moins long. En règle générale, quelques semaines devraient suffire. Lors de cette « vacance », consacrez-vous à d’autres activités, et notamment à des activités qui pourront être bénéfiques pour votre carrière : animation d’un blog, promotion sur les réseaux sociaux, etc. Conseils utiles à l’étape de l’évaluation par les bêta lecteurs Truc 45 — Trouver des lecteurs appropriés (conseil 3 étoiles) « La révision est finie. Vous avez travaillé des mois pour produire votre premier jet, passé des nuits à remanier vos phrases, à déficeler votre intrigue, à enrichir vos descriptions et à donner de la couleur à vos personnages. Colère, écœurement, espoir, joie, terreur et courage vous ont tenues par la main à tour de rôle. C’est tout un voyage que vous avez fait ! Vous avez maintenant un roman achevé devant vous. Vous en êtes là. Après tout ce temps. Avouez-le : vous débarrasser de cette “chose” est tentant. Elle mérite un exil rapide. Ce démon de papier a été responsable de vos tourments durant une partie de votre vie. » (Comment écrire plus, chapitre 45) Que faire ? Envoyer cet être que vous ne pouvez plus voir directement à la maison d’édition ? Ce serait une erreur. Vous avez besoin des retours de bêta lecteurs compétents et de confiance. Choisissez-les selon vos besoins du moment. Chaque type de lecteur aura ses avantages et ses inconvénients. Composez votre cercle de lecteurs avec attention et — surtout — considérez leurs remarques en fonction de ce qu’ils peuvent vous apporter. Chacun lit en fonction d’intérêts, de compétences ou de connaissances qui lui sont propres. En variant les types de lecteurs, vous enrichirez les commentaires reçus. Voici les différentes catégories de lecteurs que vous pourrez probablement rencontrer autour de vous (elles peuvent d’ailleurs se recouper) :

Les membres de votre famille ; Vos amis ; Les lecteurs qui ne lisent jamais ; Ceux qui lisent tout le temps (les papivores boulimiques) ; Des collègues auteurs ; Les lecteurs spécialisés dans le genre littéraire que vous avez choisi (SF, horreur, romance, etc.) ; Ceux qui sont spécialisés dans un autre genre littéraire.

Truc 46 — Imprimer ses manuscrits aux bons endroits (conseil 1 étoile) Imprimez un manuscrit par bêta lecteur, pour qu’il puisse commenter personnellement plus à son aise. Vous pourrez trouver des centres d’impression : cela coûte certes un peu plus cher, mais se révèlera diablement plus efficace. Si vous n’imprimez qu’un seul volume, votre imprimante domestique devrait suffire. Vous pouvez opter pour des cartouches d’encre « marque blanc », voire pour des cartouches rechargeables pour réaliser des économies. Truc 47 — Utiliser un système d’étoiles (conseil 1 étoile) Cela peut vous être utile pour ne pas vous perdre dans les innombrables commentaires et vous faire une idée rapide de la qualité de chaque chapitre. Par exemple, vous pouvez demander à chaque bêta lecteur d’évaluer chaque chapitre de 1 à 5 étoiles, puis rassembler ces notes dans un fichier Excel : vous serez ainsi en mesure de réaliser la moyenne de chaque chapitre, en nombre d’étoiles. Si un consensus apparait sur la bonne qualité d’un chapitre, tant mieux ! Si c’est l’inverse qui apparait, vous saurez que vous devrez retravailler ce chapitre unanimement jugé médiocre. Truc 48 — Insérer des feuilles lignées dans ses manuscrits (conseil 1 étoile) Pour recueillir les avis de vos lecteurs avant qu’ils n’oublient eux-mêmes ce qu’ils avaient à dire, simplifiez-leur la tâche en insérant des feuilles lignées à la fin de chaque chapitre. Lorsque vous relierez votre manuscrit, veillez à ce que les pages lignées soient bien du même format que le reste des pages. Truc 49 — Bien interpréter les commentaires (conseil 1 étoile) Et voici un autre mauvais conseil : appliquez à la lettre les recommandations de vos bêta lecteurs. Ce que vous devez plutôt faire, c’est de trouver, d’interpréter ce qu’ils ont voulu vous dire. « Quelle pourrait être la cause réelle du problème qu’ils ont souligné ? » (Comment écrire plus, chapitre 49) Prenez garde aux commentaires qui reviennent d’un lecteur à l’autre ; ces remarques sont certainement significatives et vous aurez à traiter ce point. Cela dit, ne cherchez pas les complications : il se peut que le problème soit finalement aisé à résoudre. Le conseil le plus important Truc 50 — Écrire (conseil 5 étoiles !) Dominic Bellavance le répète : attention à la procrastination. Elle peut se nicher dans chacune des tâches auxiliaires à la création littéraire pure. Dans le choix des logiciels, dans les recherches, dans la mise en page, etc. « Votre roman n’avancera que durant les moments où votre cul sera posé sur votre chaise, et qu’un logiciel de traitement de texte sera ouvert devant vous. Cul. Sur chaise. Je n’ai rien de plus à dire là-dessus. Mettez-vous au travail. » (Comment écrire plus, chapitre 50, gras utilisé par l’auteur)

Conclusion sur « Comment écrire plus » de Dominic Bellavance : Un guide pour les auteurs de fiction : Comme Stephen King ou Neil Gaiman, Dominic Bellavance parle du travail d’écrivain comme d’un métier « en chair et en os ». Il parle des affres concrètes de l’écriture, des ratés et des moyens de s’améliorer au quotidien. On y retrouve donc de nombreuses anecdotes, souvent racontées avec humour. Mais aussi tous les tours de mains et les astuces développées au fil du temps par cet auteur canadien. À noter : on aimera ou on aimera pas le style d'écriture très léger, voire carrément familier, de Dominic Bellavance. Mais c'est son parti-pris. Il s'adresse au lecteur comme à un ami ou à un membre de la famille. Il parle aussi avec franchise et parfois un peu crûment. On ressent la volonté de partager son expérience personnelle et de motiver son audience. Mais vous n'êtes pas obligé de suivre le style proposé par l'auteur pour apprécier certains (voire tous) ses conseils ! Le livre est conçu de telle façon à pouvoir naviguer aisément entre les chapitres et même, si vous le souhaitez, à ne prendre que l'essentiel. À la fin de chaque chapitre, l'auteur propose un résumé bienvenu des principales idées ou actions qui y ont été développées. Un conseil : commencez par là. Consultez ces résumés et si le thème vous intéresse, il ne tient alors plus qu'à vous de plonger dans le chapitre. Ce qu’il faut retenir de « Comment écrire plus » de Dominic Bellavance : Dominic Bellavance prévient dès le départ ses lecteurs : ceux et celles qui voudront compléter leurs connaissances en écriture créative ne trouveront pas ce qu'ils cherchent ici. En effet, le livre ne contient presqu'aucune leçon sur le style, sur la création des personnages, sur le développement d'une énigme, etc. En revanche, celles et ceux qui souhaiteront améliorer leur productivité pourront lire cet ouvrage utile, qui leur donnera plein de « trucs » pour écrire plus rapidement et gagner du temps au quotidien. À ce titre, les chapitres les plus intéressants et les plus originaux concernent sans doute les logiciels utilisés par l'auteur. En somme, ce livre ne conviendra pas aux auteurs débutants qui chercheraient des conseils de base en écriture, mais il sera parfait pour des auteurs confirmés qui souhaitent changer leurs habitudes productives. Points forts :

Une écriture simple et amusante ; Des anecdotes nombreuses ; Des conseils précis, utiles et bien expliqués.

Point faible :

Si vous avez déjà lu d’autres ouvrages de ce type, vous ne serez pas très surpris par le contenu de celui-ci, qui n’apporte pas grand-chose de plus à ce qui est déjà connu. Mais si c’est votre premier livre sur le sujet, foncez !

Ma note :

Avez-vous lu le livre de Dominic Bellavance « Comment écrire plus » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Dominic Bellavance « Comment écrire plus » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Dominic Bellavance « Comment écrire plus »

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Thu, 26 May 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11913/Comment-crire-plus
157 citations pour mieux comprendre ce qu’est l’intelligence http://www.olivier-roland.fr/items/view/11896/157-citations-pour-mieux-comprendre-ce-quest-lintelligence

Qu'est-ce que l’intelligence ? Comment la mesure-t-on ? Quels en sont ses formes, ses degrés, ses impacts ? À quel moment dit-on d'une personne qu'elle est intelligente ? Quand parle-t-on de haut potentiel, de surdouance ou encore même de génie ? C'est ce que nous allons essayer de comprendre à travers les 157 citations sur l'intelligence de cet article.

L’intelligence intrigue et passionne. Elle fait l’objet de multiples débats et de nombreuses recherches. Mais malgré les avancées scientifiques dans le domaine des neurosciences notamment, "être intelligent" reste très subjectif. Tout le monde ne s'accorde pas sur une définition de ce qu’est l’intelligence tant elle revêt des dimensions propres à chacun et implique des domaines différents. On parle d’ailleurs aujourd'hui davantage d’intelligence multiple que d'intelligence "tout court". Avec ces citations sur l'intelligence, j'espère alors vous apporter matière à réflexion sur ce qu'est :

L'intelligence en général, selon la perception d'auteurs, scientifiques et grands penseurs : comment la reconnaît-on, quel est son rapport à la connaissance et à l'intellect, quel rôle et quelles implications suppose-t-elle chez les êtres humains. L'intelligence émotionnelle considérée aujourd'hui comme un atout considérable dans la réussite, le travail, l'épanouissement personnel. Le haut potentiel qui soulève des questions et souffre encore de nombreux mythes.

Ensuite, les citations sur l'intelligence artificielle vous feront réfléchir sur les impacts positifs ou négatifs de cette nouvelle forme d'intelligence. D'autres citations sur l'intelligence collective rappellent également combien l'intelligence se multiplie ou pas chez les individus selon qu'il s'agisse d'une équipe ou d'une foule. Enfin, des citations sur le génie et le talent, nous en diront davantage sur le lien entre intelligence, génie et talent. Pour terminer, j'ai mentionné quelques citations de personnalité connues pour leur intelligence créative, leur génie artistique ou scientifique. En mettant des mots, des idées derrière le terme trop vague de l’intelligence, ces citations sur l'intelligence vous ouvriront, je l'espère, d’autres angles et perspectives. 1. Citations sur l’intelligence au sens large du terme Qu’est-ce que l’intelligence ?

"Savoir que l'on sait ce que l'on sait, et savoir que l'on ne sait pas ce que l'on ne sait pas : voilà la véritable intelligence." Confucius "L'intelligence est la capacité de s'adapter au changement." Stephen Hawking "La plus haute forme d'intelligence humaine est la capacité d'observer sans juger." Jiddu Krishnamurti "L'intelligence n'est pas la capacité de stocker des informations, mais de savoir où les trouver." Albert Einstein "On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." Emmanuel Kant "Connaître autrui n’est que science. Se connaître soi-même, c’est intelligence." Lao Tseu "L’intelligence est un cheval fou ; il faut apprendre à lui tenir les rênes, à le nourrir de bonne avoine, à le nettoyer et parfois à utiliser la cravache." Nietzche "La mesure de l’intelligence est la capacité de changer." Albert Einstein "L'intelligence, c'est ce qui dans un homme reste toujours jeune." Émile Auguste Chartier, dit Alain "L'intelligence, ce n'est pas ce que l'on sait mais ce que l'on fait quand on ne sait pas." Jean Piaget "Si on demandait à dix personnes de définir l’intelligence, on obtiendrait probablement au moins dix définitions différentes." Catherine Devreux "La vraie intelligence du monde, n’est-ce pas de savoir réfléchir de façon plurielle, de savoir prendre en compte plusieurs grilles de compréhension du monde et non pas une seule ?" Joseph Schovanec "La seule chose qui caractérise l’intelligence, c’est l’adaptation dans la nature. Le vrai test d’intelligence, c’est la survie, c’est la vie même. Un système intelligent est durable. Ma définition de l’intelligence, c’est la liberté. Pour y parvenir, il faut plus de neurosagesse." Idriss Aberkane

L'esprit, la connaissance, la réussite, les capacités intellectuelles ne sont pas forcément synonymes d'intelligence

"L'esprit n'a que des flambées, l'intelligence a des rayons." Anne Barratin "Ce que l’on confond : l’intelligence et la performance. Ce que l’on mélange : les compétences et la réussite. Ce que l’on superpose : le potentiel et l’efficacité intellectuelle." Jeanne Siaud-Facchin "Je m'insurge contre le calcul du quotient intellectuel. L'intelligence ne se gradue pas. Elle a de multiples facettes, parmi lesquelles la capacité à imaginer, à s'intéresser." Albert Jacquard "Intellectuel n'est pas toujours synonyme d'intelligent." Alexandra David Néel "Peu importe votre brio intellectuel : ce brio restera lettre morte si vous ne savez pas vous montrer persuasif." Daniel Goleman "Le savant n’est pas l’homme qui fournit de vraies réponses ; c’est celui qui pose les vraies questions." Claude Lévi-Strauss "Les recherches de Gardner sur le potentiel humain ont mis en évidence l’existence de huit formes d’intelligence : linguistique, logicomathématiques, visuo-spatial, naturaliste, interpersonnelle, intrapersonnelle, corporelle et musicale." Catherine Cuche et Sophie Brasseur "La justice de l'intelligence est la sagesse. Le sage n'est pas celui qui sait beaucoup de choses, mais celui qui voit leur juste mesure." Platon

Le lien entre intelligence, conscience et responsabilité

"Une intelligence incapable d'envisager le contexte et le complexe planétaire, rend aveugle, inconscient et irresponsable." Edgar Morin "L’homme intelligent puise son enseignement de ses propres fautes… L’autocritique, en tant qu’activité d’introspection et de discrimination, est indispensable à toute tentative de comprendre sa propre psychologie." Carl Gustav Jung "L'intelligence, c'est le seul outil qui permette à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur." Pierre Desproges "L'exercice suprême de l'intelligence, c'est la décision. Il y a des centaines, des milliers d'analystes brillants mais peu de décideurs. La décision - une fois qu'on a fait 80 % d'analyse - c'est le vide qu'il y a entre le moment où l'on saute et celui où l'on réussit. Il faut donc du courage parce qu'il faut sauter. Il n'y a pas d’intelligence sans courage." Olivier de Kersauson "La conscience est la lumière de l'intelligence pour distinguer le bien du mal." Confucius "L'intelligence véritable agit dans le silence." Eckhart Tolle "Se rendre compte qu’on est imbécile est un signe d’intelligence." Philippe Geluck

Être intelligent grâce à l'éducation

"Chaque être humain possède une combinaison unique d’intelligence. C’est le défi éducatif fondamental." Howard Gardner "Les maîtres d'écoles sont des jardiniers en intelligences humaines." Victor Hugo "L'intelligence rachète l'ignorance." Naïm Kattan "La différence entre l'intelligence et l'éducation : l'intelligence fait vivre mieux." Charles F. Kettering

Le manque d’intelligence

"Le problème avec le monde c’est que les gens intelligents sont pleins de doutes, alors que les imbéciles sont pleins de certitudes." Charles Bukowski "La haine est un sentiment qui ne peut exister que dans l'absence de toute intelligence." Tennessee Williams "Quand la bêtise et l'intelligence sont face à face, c'est toujours l'intelligence qui gagne." Jean Dutourd "À peine l'homme découvre-t-il l'intelligence qu'il tente de l'impliquer dans sa propre stupidité." Jean-Yves Cousteau

De la difficulté d’être intelligent

"Si je suis un sot, on me tolère ; si j'ai raison, on m'injurie." Goethe "L’intelligence excessive est un double mal : elle fait souffrir et personne ne songe à plaindre celui qui en souffre. Au contraire, elle peut susciter jalousie et agressivité et amplifier ainsi la souffrance. On ne dira jamais de quelqu’un : "Il est sympa, mais le pauvre, il est trop intelligent !"" Jeanne Siaud-Facchin "Tout se passe comme si cette dernière [l'intelligence], pour être acceptable, devait aller de pair avec une extrême modestie de manière à s'affranchir et à se laver d'un péché originel." François-Michel Durazzo "L'intelligence se paie cher ou se nie." Albert Camus "La difficulté des surdoués n’est pas liée directement à leur différence, mais à leur sentiment de différence." Jeanne Siaud-Facchin

  1. Citations sur l’intelligence émotionnelle  Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

"L'intelligence émotionnelle est un moyen de reconnaître, de comprendre et de choisir comment nous pensons, ressentons et agissons. Cela forme nos interactions avec les autres et notre propre compréhension. Il définit comment et pourquoi nous apprenons ; cela nous permet d'établir des priorités ; détermine la majorité de nos actions quotidiennes. La recherche suggère qu'il détermine au moins 80 % de succès dans nos vies." J. Freedman "L'intelligence émotionnelle se développe à travers la perception. Regardez autour de vous, votre situation actuelle et observez-la au niveau de vos sentiments." Deepak Chopra. "La conscience de soi émotionnelle est la pierre angulaire de l'intelligence émotionnelle." Daniel Goleman. "La personne intelligente a des compétences émotionnelles dans quatre domaines : identifier les émotions, utiliser les émotions, comprendre les émotions et réguler les émotions." John Mayer. "L'empathie et les compétences sociales sont l'intelligence sociale, la partie interpersonnelle de l'intelligence émotionnelle." Daniel Goleman

Intelligence cognitive Vs intelligence émotionnelle

"Il est très important de comprendre que l'intelligence émotionnelle n'est pas le contraire de l'intelligence, ce n'est pas le triomphe du cœur sur la tête, c'est l'intersection des deux." David Caruso. "Des émotions dont nous perdons le contrôle peuvent rendre stupides les gens les plus intelligents." Daniel Goleman "Beaucoup d'intelligence intellectuelle dépend de l'intelligence émotionnelle." Michael Gurian. "Nous avons deux esprits ; un qui pense et un qui se sent." Daniel Goleman. "Ce qui importe pour se conduire de manière intelligente, ce n'est pas tant la force des facultés que la manière dont on s'en sert, c'est-à-dire l'art de l'intelligence, et cet art s'affine avec l'exercice." Edgar Binet "Bien qu'un QI élevé ne soit pas une garantie de prospérité, de prestige ou de bonheur, nos écoles et notre culture sont obsédées par les compétences académiques, ignorant l'intelligence émotionnelle, qui est également extrêmement importante pour notre destin personnel." Daniel Goleman. "QI et les compétences techniques sont importants, mais l'intelligence émotionnelle est la condition sine qua non du leadership." Daniel Goleman. "Il faut plus que de l'intelligence pour agir intelligemment." Fiodor Dostoïevski. "Les OCÉ sont embauchés pour leur expérience intellectuelle et professionnelle - et licenciés pour manque d'intelligence émotionnelle." Daniel Goleman.

L’intelligence émotionnelle, source de réussite

"Vous avez beau avoir toutes les aptitudes, si vous n’avez pas l’attitude, vous ne réussirez pas." Gandhi "Si tu n'as pas d'empathie et de relations personnelles effectives, peu importe que tu sois intelligent, tu n'iras pas bien loin." Daniel Goleman "La force de caractère et l'intelligence émotionnelle pour faire face aux erreurs et en tirer des leçons est la clé du succès." Robert Kiyosaki "Au moins 80 % des succès à l'âge adulte proviennent de l'intelligence émotionnelle." Daniel Goleman. "Dans la dernière décennie, la science a découvert le rôle que jouent les émotions dans nos vies. Les chercheurs ont découvert que plus que le QI, la conscience émotionnelle et la capacité à contrôler les sentiments détermineront notre succès et notre bonheur dans tous les domaines de la vie, y compris les relations familiales." John Gottman. "Quand l'intelligence émotionnelle se confond avec l'intelligence spirituelle, la nature humaine se transforme." Deepak Chopra. "L'intelligence émotionnelle, que je définis comme la force, est, à mon avis, la seule façon d'inspirer un réel changement." Kevin Allen "Ce qui compte vraiment pour la réussite, le caractère, le bonheur et les réalisations vitales est un ensemble défini de compétences sociales, et pas seulement des capacités cognitives mesurées par des tests de QI classiques." Daniel Goleman.

  1. Citations sur l’intelligence collective

"Le travail individuel permet de gagner un match mais c'est l'esprit d'équipe et l'intelligence collective qui permet de gagner la coupe du monde. Aimé Jacquet Aucun d’entre nous n’est plus intelligent que l’ensemble d’entre nous." Kenneth Blanchard "Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double." Isaac Newton "Chaque intelligence individuelle nait de la coopération collective de milliards de neurones, chaque intelligence collective nait de la coopération de nombreux individus." Edgar Morin "Aucun de nous ne sait ce que nous savons tous, ensemble." Euripide "Il y a plus d’idées dans deux têtes que dans une." Jacques Chirac "La pierre n’a point d’espoir que d’être autre chose que pierre, mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple." Antoine de Saint Exupéry "Individuellement, nous sommes une goutte d’eau. Ensemble, nous sommes un océan." Ryunosuke Satoro "Les meilleures choses qui arrivent dans le monde de l’entreprise ne sont pas le résultat du travail d’un seul homme. C’est le travail de toute une équipe." Steve Jobs "Le monde a besoin d’un nouveau leadership, et la nouveauté consiste à travailler ensemble." Jack Ma "Pour qu’un château de cartes s’écroule, il suffit d’en retirer une seule." Dominique Muller "Ce n’est pas le fait de porter le même maillot qui fait une équipe, c’est de transpirer ensemble." Aimé Jacquet "Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite." Henry Ford "Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin." Proverbe africain "Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès." Nelson Mandela "Le quotient intellectuel d'une foule est égal à celui du plus imbécile de ses membres." Jean Dion

  1. Citations sur le haut potentiel intellectuel et la douance Qu'est-ce qu'être une personne dite à haut potentiel ou surdouée ?

"Être surdoué, c’est une personnalité toujours marquée par ce double sceau : une intelligence puissante au fonctionnement qualitativement différent, une sensibilité intense qui imprègne chaque moment de vie." Jeanne Siaud-Facchin "Être surdoué, c’est penser dans un système différent, c’est disposer d’une forme d’intelligence particulière. C’est aussi grandir avec une hypersensibilité, une affectivité envahissante, qui marquent la personnalité. Ce n’est pas un enfant avec un "plus", malgré la terminologie ambigüe, ni un génie qui aurait tout reçu." Jeanne Siaud-Facchin "Les vrais surdoués sont des personnes plus intelligentes, mais qui n’en font pas étalage ; il se sentent humbles et pas plus intelligents que les autres ; d’autres sont aussi intelligents qu’eux ; ils sont intuitifs, d’autres le sont aussi ; ils ont des valeurs, d’autres aussi ; ils sont curieux et passionnés de tout, d’autres également ; ils ont une mémoire d’éléphant, ce ne sont pas les seuls ; on les appelle œil de lynx, il n’y a pas qu’eux ; ils sont hypersensibles, certains le sont plus encore ; ils vont bien, nombre de nos congénères aussi. En revanche, ils sont les seuls à être tout cela à la fois. Et bien d’autres choses encore. Car, au-delà̀ de ce portrait-robot, leur personnalité est propre à chacun d’entre eux." Béatrice Millêtre "Il existe différentes formes de haut potentiel comme il existe différentes formes d’intelligence. En ce qui concerne le haut potentiel intellectuel, on trouve également une grande variété de profils cognitifs. La combinaison de ceux-ci avec des traits affectifs, motivationnels et la personnalité rendront dès lors chaque personne unique." Catherine Cuche et Sophie Brasseur "Être surdoué est peut-être finalement, d'abord penser avec son cœur, bien avant de penser avec sa tête." Jeanne Siaud-Facchin

Le haut potentiel intellectuel : une intelligence différente

"Pour se penser surdoué à l’âge adulte, il faut avoir compris qu’il s’agit moins d’un haut niveau intellectuel que d’une intelligence aux composantes singulières qui modifie la façon de percevoir, comprendre et analyser le monde. Il faut avoir intégré que la dimension affective est une composante essentielle de la personnalité du surdoué." Jeanne Siaud-Facchin "Le haut potentiel consiste à être différent, avec de très bonnes capacités intellectuelles et un fonctionnement cérébral particulier." Claire Grand "En gros, depuis que vous êtes tout petit, on essaye de vous [les personnes à haut potentiel] mettre dans une boîte ronde alors que vous êtes carré : non seulement cela ne fonctionne pas, mais en plus, c’est destructeur et déstabilisant". Béatrice Millêtre "Tous les surdoués ne sont pas des génies, comme tous ne finissent pas drogués et marginalisés, mais tous ressentent, à un moment ou à un autre, qu’ils sont différents, parce qu’ils le sont vraiment." Cécile Bost "C’est la singularité de son mode de pensée et son fonctionnement affectif qui caractérise l’enfant surdoué. Un enfant surdoué est un enfant différent." Jeanne Siaud-Facchin

Le haut potentiel intellectuel : une hypersensibilité et une intelligence créative et intuitive décuplée

"Tout est en trop : trop de pensées, trop de questions, trop d'émotions… et en superlatifs voir en hyperlatifs : hyperréactif, hypersensible, hyperaffectif… Les surefficients mentaux vivent les évènements de leur vie avec une intensité hors norme. Ce qui les touche, en positif comme en négatif, semble les faire résonner comme du cristal. Même des incidents mineurs peuvent prendre des proportions inédites, surtout s'ils touchent à leur système de valeur. Perceptions, émotions, sensibilité : tout est décuplé. En fait, c'est tout le système sensoriel et émotionnel qui est hypersensible. Cette finesse de perception est neurologique et commence par la perception de la réalité." Christel Petitcollin "Être surdoué, c'est l'émotion au bord des lèvres, toujours, et la pensée aux frontières de l'infini, tout le temps." Jeanne Siaud-Facchin "Nous autres les surdoués, avons un vrai feeling pour déceler sous le moindre incident l'émergence possible d'une anomalie inquiétante." Grégoire Lacroix "Un cerveau surefficient est fait pour créer. Qu'il s'agisse de création manuelle, intellectuelle ou artistique, votre cerveau doit pouvoir imaginer, inventer, concevoir, fabriquer, produire, construire..." Christel Petitcollin

  1. Citations sur l’intelligence artificielle

"Les formes primitives d'intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d'une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine." Stephen Hawking "L'intelligence artificielle est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires." Elon Musk "La tristesse de l’intelligence artificielle est qu’elle est sans artifice, donc sans intelligence." Jean Baudrillard "Il ne faut pas que le robot soit trop intelligent, sinon il ne voudra rien foutre." Jean-Marie Gourio "L'être humain croira toujours que plus le robot paraît humain, plus il est avancé, complexe et intelligent." Isaac Asimov "Avec l'intelligence artificielle, nous invoquons le démon." Elon Musk "On peut apprendre à un ordinateur à dire : "Je t'aime", mais on ne peut pas lui apprendre à aimer." Albert Jacquard "La connaissance sans la sagesse est de l'intelligence artificielle." Juliana M. Pavelka "Des soldats mécaniques pilotés par l'intelligence artificielle qui opéreront sur terre, dans les airs et en mer, obéiront toujours aux ordres, ne ressentiront ni la fatigue ni la douleur, n'auront jamais de problèmes de conscience, ni de famille à indemniser." Enki Bilal "Je n’ai pas peur des ordinateurs. J’ai peur qu’ils viennent à nous manquer." Isaac Asimov "Si ces robots s'humanisaient, inversement les êtres humains se robotiseraient-ils ?" Paul Guth "Nous devrions nous inquiéter de ce que les machines ne peuvent toujours pas faire, car nous aurons besoin de l'aide de ces nouvelles machines intelligentes pour faire de nos rêves les plus fous une réalité." Gary Kasparov

  1. Citations sur les talents, compétences et génie

"Le génie, c'est d'avoir du talent tout le temps ; le talent, c'est d'avoir du génie de temps à autre ; l'intelligence, c'est de savoir que l'on n'a ni génie, ni talent." Philippe Bouvard "Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent." Jack Kerouac, repris par Steve Jobs dans une publicité pour Apple "Le génie est le talent doté d’idéaux." Somerset Maugham "Le talent est comme un mystère qu’il nous faut élucider grâce à la multitude d’indices laissés par la vie." Alexandre Pachulski "Le sens de la vie est de trouver ses dons. Le but de la vie est d’en faire don aux autres." Pablo Picasso. "J'ai mis tout mon génie dans ma vie ; je n'ai mis que mon talent dans mes œuvres." André Gide "Il n'existe pas de scientifiques qui aient créé quoique ce soit avec un QI inférieur à 120 ou 130." Dr Avner Ziv "Le talent est pareil à un archer qui touche une cible que les autres ne peuvent atteindre." Arthur Schopenhauer

  1. Paroles de 12 personnalités célèbres mondialement pour leur génie et intelligence créative Léonard de Vinci

"Qui pense peu, se trompe beaucoup." "Savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres." "Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible." "La simplicité est la sophistication suprême."

Marie Curie

"Vous ne pouvez pas espérer construire un monde meilleur sans améliorer les individus." "Dans la vie, rien n'est à craindre, tout est à comprendre." "Pensez à être moins curieux des personnes que de leurs idées." "Chacun de nous doit travailler pour son propre perfectionnement et en même temps partager une responsabilité générale pour toute l'humanité."

Albert Einstein

"La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse." "L’imagination est plus importante que le savoir." "Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide." "Je n’ai pas de talent particulier. Je suis passionnément curieux."

Galilée

"Je n'ai jamais rencontré d'homme si ignorant qu'il n'eut quelque chose à m'apprendre." "Tu ne peux pas tout enseigner à un homme ; tu peux seulement l'aider à le trouver en lui." "Le doute est père de la création." "Le soleil, avec toutes ces planètes qui gravitent sous sa gouverne, prend encore le temps de mûrir une grappe de raisin, comme s'il n'y avait rien de plus important."

Wolfgang Amadeus Mozart

"Je cherche les notes qui s'aiment." "Le vrai génie sans cœur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le génie. Amour, amour, amour ! Voilà l'âme du génie." "Je continue à composer parce que cela me fatigue moins que de me reposer." "Je n'aime pas ceux qui ne rient jamais, ce ne sont pas des gens sérieux."

Frida Khalo

"Douleur, plaisir et mort ne sont rien de plus que le processus de la vie. La lutte révolutionnaire, dans ce processus, est une porte ouverte à l’intelligence." "Emmurer la souffrance, c’est prendre le risque qu’elle te dévore de l’intérieur." "Pour créer son propre paradis, il faut puiser dans son enfer personnel." "Ne fais pas attention à moi. Je viens d'une autre planète. Je vois toujours des horizons où tu dessines des frontières".

Elon Musk

"L'ingénierie est la chose la plus proche de la magie qui existe dans le monde." "Si vous ne pouvez pas battre la machine, le mieux est d'en devenir une." "Il y a une chance sur des milliards que notre réalité soit la bonne." "Si les règles vous empêchent de progresser, battez-vous pour les changer."

Hippocrate

"L’homme doit harmoniser l’esprit et le corps." "Que ton aliment soit ta seule médecine !" "Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs pères." "Si quelqu'un désire la santé, il faut d'abord lui demander s'il est prêt à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement il est possible de l'avoir."

Marcel Proust

"L'intelligence n'est pas l'instrument le plus subtil, le plus puissant, le plus approprié pour saisir le Vrai... C'est la vie qui peu à peu, cas par cas, nous permet de remarquer que ce qui est le plus important pour notre cœur, ou pour notre esprit, ne nous est pas appris par le raisonnement mais par des puissances autres." "Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver." "On n'aime que ce qu'on ne possède pas tout entier." "L’absence n’est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ?"

Isaac Newton

"Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts." "Ne tenez pour certain que ce qui est démontré." "Nos connaissances sont une goutte, notre ignorance, un océan." "On n'a jamais fait de grande découverte sans hypothèse audacieuse."

Charles Darwin

"Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements." "L'ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance." "Un mathématicien est un aveugle qui, dans une pièce sombre, cherche un chat noir qui n’y est pas." "L'intelligence est basée sur l'efficacité avec laquelle une espèce est devenue capable de faire les choses dont elle a besoin pour survivre".

Stephen Hawking

"J'ai remarqué que même les gens qui affirment que tout est prédestiné et que nous ne pouvons rien y changer regardent avant de traverser la rue." "Mon objectif est simple. C'est une compréhension complète de l'univers, pourquoi il est tel qu'il est et pourquoi il existe." "Le premier ennemi de la connaissance n'est pas l'ignorance, c'est l'illusion de la connaissance." "Les personnes silencieuses ont les esprits les plus bruyants."

Et vous, connaissez-vous des citations sur l'intelligence ? N'hésitez pas à les partager dans les commentaires ! Cet article 157 citations pour mieux comprendre ce qu’est l’intelligence est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Thu, 12 May 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11896/157-citations-pour-mieux-comprendre-ce-quest-lintelligence
Créez la vie qui vous ressemble http://www.olivier-roland.fr/items/view/11890/Crez-la-vie-qui-vous-ressemble

Résumé de "Créez la vie qui vous ressemble" d'Anne-Marie Jobin : ce livre nous invite à créez une vie qui nous ressemble en réveillant ce qui est à la source de nos rêves les plus profonds : notre créativité. L'auteure nous aide à réactiver notre énergie créatrice et à travailler sur les freins et atouts qui ponctuent le processus créateur via des réflexions et exercices ludiques à réaliser dans ce qu'elle appelle "un journal créatif". Par Anne-Marie Jobin, 2018, 232 pages. Chronique et résumé de "Créez la vie qui vous ressemble" d'Anne-Marie Jobin

Avant-Propos

La vie qui vous ressemble

Dans son avant-propos, l’auteure Anne-Marie Jobin, définit ce qu’elle entend dans l’expression du titre de son ouvrage "une vie qui nous ressemble". Ainsi, elle indique qu’une "vie qui nous ressemble" ou encore, dit-elle, "une vie faite à la main" est, en fait, une vie qui reflète le plus possible notre vraie nature. Plus précisément : "C’est le contraire d’une vie préfabriquée, où nous agirions selon des modes ou des rôles prescrits de l’extérieur. […] C’est une vie qui vibre, où nos passions et nos appels les plus fondamentaux se manifestent de façon concrète dans notre quotidien. Au lieu de rester à l’état de rêves, ils s’incarnent, devenant peu à peu réalité."

Le pouvoir guérisseur du processus créateur

Anne-Marie Jobin revient ensuite sur son parcours. Elle nous raconte les difficultés qu’elle a elle-même connues pour trouver une voie qui résonne profondément en elle. Elle explique que c'est en une combinaison d’inspirations, de "moments de grâce", de travail régulier et d’activités créatives, qui a fini par l’amener à l’art-thérapie qui fonde aujourd’hui sa pratique. En l’autorisant à s’exprimer pleinement et librement, le processus créatif l’a, par ailleurs, beaucoup apaisée. Il l’a aidée à prendre conscience de ses blocages, de ses "monstres enfouis" et lui a finalement permis de remonter à "sa source".

Le journal créatif comme fil conducteur

Anne-Marie Jobin relate ensuite ses questionnements et le changement qui en a résulté ce parcours. Ainsi, elle explique s'être interrogé sur ce qui liait sa vie, ce qui y mettait du sens, et ce qu’elle voulait vraiment au fond de son cœur, pour identifier son fil conducteur : à savoir "le journal créatif". "Le changement qui suivit cette révélation fut des plus fulgurants" confie l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble". "Je me découvrais enfin alignée sur mon centre vital, et ma vie devenait de plus en plus une création, quelque chose de vivant qui naissait de la rencontre entre mes élans créateurs et le monde. Si cette traversée fut longue, j’y ai appris beaucoup, et c’est de tout cela que ce livre témoigne."

L’objectif du livre "Créez la vie qui vous ressemble"

Dans cet ouvrage, Anne-Marie Jobin ne prétend pas apporter de recette miracle pour créer une vie qui nous ressemble ou réaliser ses rêves. Elle propose de partager ses réflexions accompagnées d’exercices concrets pour "remettre en branle l’énergie créatrice". Car c’est ainsi, une fois cette énergie réactivée, que naturellement se lèveront les blocages, qu’émergeront nos élans les plus fondamentaux pour se concrétiser en projets. En résumé, termine l’auteure : "J’espère vous transmettre des méthodes concrètes pour aligner votre vie sur cette énergie créatrice que vous portez et qui cherche à manifester de façon tangible votre nature véritable. J’aimerais que ce livre soit une inspiration à vivre selon les appels de votre cœur et de votre âme, et non selon des modèles prescrits de l’extérieur ; que mes propos vous incitent à sortir de votre coquille, à ne plus avoir peur d’être qui vous êtes. […] Vous serez nourri profondément et toute la communauté en bénéficiera." Introduction - Le pouvoir de l’art Anne-Marie Jobin en est convaincue : les arts et l’écriture sont des leviers formidables pour stimuler notre créativité générale (pas uniquement artistique) et contribuer à la réalisation de nos rêves.

Le journal créatif pour réveiller notre créativité : une combinaison d'écriture, de dessin et de collage

Les exercices créatifs et ludiques proposés par Anne-Marie Jobin tout au long du livre "Créez la vie qui vous ressemble" font partie d'un concept qu'elle appelle "le journal créatif". Le journal créatif est "une approche dynamique du journal intime" qui combine les domaines de l’art-thérapie, de la psychologie, de l’écriture créative et de la créativité, indique Anne-Marie Jobin. Le but est de créer un "espace d’exploration et de création libre de tout jugement". Il ne demande aucun "talent" particulier. Aussi, les activités créatives de la méthode du "journal créatif" à réaliser en fin de chaque chapitre nous montreront comment l'expression artistique peut vraiment se répercuter positivement dans notre vie et notre créativité. Ces exercices :

Ont pour objectif de nous aider à savoir où nous en sommes dans notre vie, à aligner nos actions sur ce qui nous interpelle, à stimuler notre énergie et à contrer les blocages liés à votre créativité.

Privilégient l’écriture, le dessin et le collage : trois langages/ médiums qui s’entrecroisent et permettent une riche combinaisons de possibilités.

Se fondent sur trois principes clés :

La spontanéité ⇒ la création est approchée de façon plus intuitive et ressentie que rationnelle : nous réfléchirons le moins possible. Le non-jugement ⇒ le jugement est tout le contraire de la spontanéité ; il paralyse l'expression : au lieu de juger ce qui émerge de nos créations, nous ferons preuve d'ouverture et de curiosité envers elles. Le processus plus que le produit ⇒ l'objectif est de se connecter à soi-même, pas de faire un journal d'artiste. Si nos créations nous plaisent, tant mieux, mais ce n'est pas ce qui compte.

Les quatre raisons principales qui expliquent les effets bénéfiques du journal créatif proposé dans "Créez la vie qui vous ressemble"

Le relâchement de l’énergie

Créer quelque chose par le moyen d’images, de mots, de symboles, de gestes, fait office d'exutoire pour libérer toute l’énergie contenue en nous. Elle sert en quelques sorte de "soupape de sécurité" quand la charge intérieure est trop intense.

La distanciation

"Dans l’expression artistique, des fragments de la vie intérieure prennent une forme tangible" écrit Anne-Marie Jobin. "Le fait d’avoir devant vous un produit issu du monde intérieur crée une distance avec l’aspect de vous qui s’est exprimé" complète-t-elle. Nous nous retrouvons ainsi dans la position d'un témoin qui observe les vagues passer, sans pour autant être submergé.

L’effet miroir

Nos créations constituent un reflet de ce qui se passe en nous car elles mettent en lumière ce qui échappe à notre conscience. Les observer attentivement révèle alors de nouvelles informations sur soi.

Le contact accru avec ce que l'auteure appelle "le plus vaste"

Grâce à l'effet miroir, nous nous sentons nourri par notre inconscient, comme accompagné, soutenu par quelque chose qui nous dépasse. Nous gagnons ainsi en confiance et en fluidité créative, et cela se ressent à toutes les étapes du processus créateur.

Créer son propre journal créatif

Anne-Marie recommande de réaliser les exercices proposés tout au long des chapitres du livre "Créez la vie qui vous ressemble" dans un journal créatif. Pour cela, le lecteur doit se munir d'un grand cahier à pages blanches, de ciseaux, colle, crayons de couleur, pastels et magazines à découper. Les exercices n'ont pas à s'appliquer nécessairement dans l'ordre proposé, ni à tous être accomplis. Ce sont des invitations, des points de départ, pas un procédé à suivre au pied de la lettre.

Chapitre 1- La créativité Dans le premier chapitre de "Créez la vie qui vous ressemble", Anne-Marie Jobin nous explique ce qu’est l’énergie créatrice et d’où elle provient. Elle commence par définir le mot "créativité" : un terme qui ne se limite pas qu'aux arts ou à la science mais qui s’inscrit en fait dans tous nos actes quotidiens, tous nos projets quelque que soit son domaine. La créativité, c’est donc, résume-t-elle, "un processus par lequel une idée est amenée à sa matérialisation". C’est ainsi "la capacité de manifester ce qui nous anime en formes tangibles dans le monde". 1.1 - L’énergie créatrice L’énergie créatrice :

Est notre énergie de vie, invisible donc, qui prend une forme visible : des envies de faire quelque chose, des idées, des inspirations, des projets qui deviennent des activités, objets, créations diverses. En fait, "l’esprit prend forme dans la matière, un peu comme si on le mettait au monde".

Existe chez tout le monde et s’exprime dans tous les domaines et de toutes les manières. Il arrive que, notre énergie créatrice soit "bloquée" ou "déformée", ou que nous ne sachions plus comment y accéder. Mais elle se trouve bien au fond de chacun d’entre nous.

Se montre particulièrement abondante et fluide chez le petit enfant, qui voit, en grandissant, cette énergie se rétrécir. En effet, au fil du temps, nous nous conformons aux rôles plus ou moins étroits que l’on nous propose, aux règles et codes sociaux ; nous rentrons dans les rangs et apprenons à retenir nos élans de vie plutôt que de les embrasser. Si bien que nous sommes nombreux à arriver à l’âge adulte en ayant perdu l’accès à notre énergie créatrice. Il devient alors très difficile de distinguer ce qui relève de notre nature profonde (ce que nous voulons, aimons, ce qui a du sens pour nous) de ce qui relève de notre socialisation. Et nous fondons alors nos choix de vie sur des choses extérieures.

Mais pour Anne-Marie Jobin, il n’est jamais trop tard pour "remettre en branle" notre énergie créatrice. Il suffit, assure-t-elle, de très peu de choses : une simple petite poussée est nécessaire "pour que la source s’éveille et que le flot redémarre". Pour cela, autorisons-nous à suivre ce qui émerge spontanément de nos élans... 1.2 - Le droit de créer Il y a beaucoup de personnes qui ne s’autorisent pas à créer, à manifester leurs élans dans le monde, prétextant toutes formes de raisons : "je n’ai pas le temps…", "à ma retraite je…", "ma sœur, elle, avait du talent…",  "il est trop tard pour moi…", "quand j’aurai de l’argent, un studio, une voiture…", etc. Pour Anne-Marie Jobin, il est crucial de s’accorder ce droit de créer. Au risque sinon de vivre selon des modèles attribués par l’extérieur, complètement détaché de ce qui nourrit notre âme. Elle précise que faire vibrer notre créativité ne demande pas nécessairement d’obéir à de grands critères d’excellence. "Il suffit d’être qui vous êtes et de manifester votre cœur, à votre façon, dans le monde" affirme l’auteure. 1.3 – "La vie faite à la main" "Faire sa vie à la main, c’est créer notre vie à partir de nos élans intérieurs, c’est voir se manifester de façon concrète, dans notre quotidien, ce qui nous tient le plus à cœur." Selon l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", la raison principale qui fait que nous ne parvenons plus à nous connecter à ces élans intérieurs est la "domestication de notre nature instinctive". En nous socialisant, "nous rencontrons cette énergie de conformisme et nous perdons graduellement le lien, partiellement ou complètement, avec la possibilité de faire notre vie à la main". Quand nous tentons alors de retrouver le fil perdu, nous nous laissons entraîner dans toutes sortes d’illusions de bonheur. De cette "course aux illusions", course absurde, grisante, ensorcelante, nous nous réveillons un jour brutalement. Pour éviter d'en arriver là, il faut, selon l’auteure, absolument commencer par cesser de courir et de vouloir tout contrôler. Ainsi, nous pourrons ressentir profondément qui nous sommes. Cette étape nous effraie - nos identités, nos habitudes, notre agitation nous sécurisent – mais elle est indispensable. Concrètement, cela signifie que : "Avant de s’engager dans des projets, on s’assure qu’ils sont en lien avec ses élans fondamentaux. Dans le cours de l’action, on maintient le contact avec soi-même tout en étant réceptif aux mouvements de la vie extérieure. Dans ce va-et-vient entre soi et le monde, il se peut que les projets changent de forme et que des choses inattendues surviennent. Ce qui caractérise ce processus, c’est qu’il est tout à fait vivant, fluide et changeant, jamais domestiqué." En fait : "L’énergie créatrice a quelque chose de sauvage qui ne supporte pas les carcans. Elle peut être canalisée mais non subordonnée, et il vaut mieux en suivre le flot que de tenter d’en contrôler le cours." 1.4 - "Le plus vaste"

La métaphore de l'iceberg pour décrire "inconscient" et "conscient"

Pour Anne-Marie Jobin, notre énergie créatrice provient essentiellement de notre inconscient. Pour mieux saisir de quoi il relève exactement, l’auteure compare l’inconscient à la partie immergée d’un iceberg, le conscient étant donc sa partie émergée. Cette image nous permet de comprendre que "l’inconscient est beaucoup plus vaste que le conscient et, si l’on tient compte de la mer où l’iceberg baigne, on peut aussi prétendre qu’il y a quelque chose d’encore plus grand qui contient l’inconscient individuel". Cet espace est ce que Carl Jung appelait "l'inconscient collectif", et ce qu’Anne-Marie Jobin propose d’appeler "le plus vaste". Pour l’auteure, il s’agit d’une "source de vie plus spacieuse que celui qui nous vient du monde limité du conscient", une espèce de "réservoir d’images et d’expériences que tous les humains ont en commun", un espace opérant à l’arrière-plan de notre vie, où nous pouvons puiser à l’infini, lorsque nous nous trouvons dans un état particulier (l’état méditatif ou la relaxation par exemple, mais aussi l’acte créatif quand on s’abandonne au processus). "En d’autres mots, en prêtant attention à ce qui émerge du monde plus vaste de nos profondeurs, nous sommes guidés, nourris et inspirés par une vision plus riche que celle qui nous vient de notre conscient."

Entrer en contact avec "le plus vaste"

Pour Anne-Marie Jobin, c’est dans cet espace intérieur que se trouvent nos inspirations instinctives, nos vrais appels, les réponses à nos problèmes. Dans la partie émergée qui représente le conscient et l’ego, nous nous limitons au rationnel et tangible. Pour vivre une vie qui reflète notre vraie nature, l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" invite le lecteur alors à :

"Relâcher les rênes" pour se connecter avec "le plus vaste". Tout ce qui favorise la présence l’y aidera grandement (relaxation, méditation, etc.).

"Jeter des ponts" entre "le plus vaste" et le conscient afin de pouvoir faire des allers et retours régulièrement. Et ainsi "nous abreuver dans le mystère des profondeurs, puis revenir mener notre vie, pas à pas, guidés par cette vision plus large".

1.5 - Le cycle de l’énergie créatrice Pour terminer ce chapitre de "Créez la vie qui vous ressemble", Anne-Marie Jobin évoque un élément qu’elle dit essentiel dans l’acte de créer : le cycle naturel de l’énergie créatrice. L’auteure nous explique ici que puisqu'elle s’incarne dans la matière, l’énergie créatrice suit inévitablement le rythme du monde physique. Anne-Marie Jobin s'appuie sur les travaux de Pinkola Estés pour décrire ce rythme qui correspond pour ainsi dire au cycle de vie et de mort, cycle tout à fait naturel qui peut facilement être représenté de façon circulaire. "De la même façon que le monde naturel suit ce mouvement organique, l’énergie créatrice s’allume, naît, monte, stagne, redescend et meurt, puis incube avant de s’éveiller de nouveau. Travailler en suivant ce rythme implique donc de suivre patiemment un flot naturel plutôt que de pousser pour atteindre un but. Concrètement, cela veut dire que lorsque nous sentons la poussée de l’inspiration, nous démarrons, nous travaillons assidûment, et quand l’énergie redescend, nous nous arrêtons pour nous reposer." L'auteure souligne que, dans notre société actuelle, ce rythme est en général très difficilement respecté : soit nous poussons les choses, soit nous les freinons.

Rechercher toujours plus de productivité

La plupart du temps, plutôt que de suivre le flot, "nous tirons sur nos projets pour qu’ils avancent, nous poussons et renâclons, nous pestons contre les obstacles ou contre notre énergie qui ne suit pas". Bref, nous recherchons toujours à être plus productif pour finaliser plus vite nos projets. L'auteure résume très bien ce phénomène ici : "Si nous savons qu’il est absurde de tirer sur une plante pour la faire pousser plus vite, nous ne semblons pas comprendre ou accepter que notre travail ait besoin de temps pour sa gestation, sa germination et son mûrissement avant de pouvoir offrir ses fruits. Parce que la récolte nous plaît souvent davantage que le patient travail de désherbage ou de compostage, nous tentons d’accélérer le processus." Elle poursuit : "De même que lorsque nous engraissons artificiellement la terre à outrance, les légumes perdent en saveur et gagnent en toxicité, lorsque nous nous obstinons à hâter le processus de croissance de nos projets, nous finissons avec une création immature ou sans profondeur."

Résister à l’action

À l’inverse, à cause de nos croyances ou de nos peurs (de ne pas être à la hauteur, de nous laisser emporter trop loin, ou à l’inverse, pas assez loin, de sortir de notre zone de confort, de nous "noyer dans cette belle énergie sauvage") nous pouvons avoir tendance à freiner les montées d’énergie et à repousser les actions allant dans le sens de nos visions, niant nos élans intérieurs. Finalement, "au lieu de canaliser la force de notre énergie créatrice, nous l’éparpillons ou meublons le temps d’activités variées sans rapport avec nos élans fondamentaux" prévient l’auteure.

Lâcher prise pour suivre le rythme naturel de la créativité

Plutôt que de pousser ou de bloquer cette énergie de vie, plutôt que de lutter contre le rythme naturel du processus créateur, l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" nous encourage vivement à lâcher prise et à embrasser ce rythme sans chercher à ne rien contrôler. Mais "cela implique une grande présence aux mouvements naturels de notre énergie vitale, une écoute sensible des vagues montantes et descendantes du cycle" termine Anne-Marie Jobin. Chapitre 2 - Le processus créateur Dans le deuxième chapitre de son ouvrage "Créez la vie qui vous ressemble", Anne-Marie Jobin étudie le processus créateur. Elle commence alors par en donner une définition : "Le processus créateur, c’est en quelque sorte un trajet entre une première idée et sa réalisation, un voyage entre l’esprit, d’où émane la première idée, et la matière, où cette idée s’incarnera."

Anne-Marie Jobin dit s’être inspiré du travail de Pinkola Estés, qu’elle a adapté à sa façon, pour nous décrire le processus créateur. Voici les 5 grandes étapes qu’elle propose de développer dans cette partie, accompagnées, pour chacune d’entre elles, d’exercices créatifs :

L’inspiration, La concentration, L’organisation de l’action, La réalisation du projet, La réflexion sur l’action, le suivi et/ ou le soutien au projet.

L'auteure souligne que la prise de conscience de ce parcours - entre rêves et réalisation - lui a permis de :

Concevoir que physiquement, il ne lui était pas possible de donner suite à toutes ses idées, à toutes ses visions et ce qu'elle imaginait dans ses rêves. S'ouvrir aux changements, mieux comprendre ses égarements et comment rectifier son chemin. Créer un équilibre entre "rêves" et "action" :

"Pour créer votre vie, vous saurez que vous devez à la fois savoir rêver et savoir agir. En écoutant attentivement ce qui bouillonne au fond de vous et en concentrant votre énergie dans un choix, vous arriverez à endiguer l’action dans la direction souhaitée. Vous saurez également vous arrêter pour vous reposer et vous régénérer, mais aussi pour contempler le chemin parcouru et savourer les fruits de votre persévérance." 2.1 – Les deux étapes préalables au processus créateur Avant de traverser les cinq étapes du processus créatif, l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" décrit deux autres étapes, essentielles, pour s’engager dans le cœur de la création. Ces deux étapes aideront les personnes en manque d’inspiration, celles qui n’arrivent pas à savoir ce qu’elles veulent et ne ressentent aucune étincelle.

Faire le point

Faire le point, "c’est entrer en soi-même pour y sentir ce qui s’y passe vraiment". C’est prendre le temps d’aller à notre propre rencontre avec ouverture et acceptation afin de :

Identifier où nous en sommes et ce que nous souhaitons réellement. Nous assurer "d’être bien aligné sur ses élans fondamentaux", c'est-à-dire être certain que nos inspirations et nos rêves sont bien les nôtres et non ceux des autres.

Pour réaliser cette pré-étape, l’auteure suggère de :

Y dédier un temps précis : bloquer 15 minutes, une heure, plusieurs jours, le temps d’une retraite ou plusieurs semaines quand on est embourbé, peu importe le temps... Recourir au mode qui nous convient le mieux : la réflexion, l’écriture, la visualisation, la création artistique, discuter avec des amis, un conseiller, un thérapeute.

Faire de l’espace

"Faire de l’espace, c’est pousser momentanément de côté ses préoccupations et ses problèmes afin de créer un vide d’où émergeront les inspirations, les directions et les solutions requises à cette étape du voyage. C’est faire silence à l’intérieur et à l’extérieur afin de pouvoir mieux entendre la voix parfois subtile de sa créativité. En dégageant de l’espace, on s’assure que ce qui est fondamental a la chance d’être entendu. Faire de l’espace, c’est donc se libérer graduellement de tous les bruits du quotidien pour pouvoir se calmer et recevoir ensuite des sensations, des intuitions et des réponses qui viennent d’un endroit plus vaste que la personnalité habituelle." Il y a plusieurs manières de faire de l’espace. Anne-Marie Jobin en partage ici quelques-unes :

Cesser les activités de routine et favoriser le calme dans notre mental et nos émotions. S’offrir régulièrement des créneaux de temps libre pour se relaxer, méditer, marcher en silence. Faire du ménage dans notre environnement (c’est un moyen symbolique). Passer des moments à ne rien faire de "productif" (ne pas sous-estimer l’importance de ces moments dans l’épanouissement de notre créativité).

2.2 – Les 5 grandes étapes du processus créateur

Étape 1 : L’inspiration

L'inspiration arrive après des périodes plus ou moins longues de réflexion ou d’incubation. Il s’agit, en somme, d’un appel prenant la forme d’idées, d’intuitions, de visions, etc. C’est une phase grisante car "on voit dans son esprit les projets déjà réalisés, on y rêve et cela est souvent agréable". "Il s’agit de sentir vos élans créateurs, c’est-à-dire ce qui vous pousse par en dessous, ou ce qui vous allume assez pour vous donner envie d’en manifester une forme dans la vie concrète. C’est l’étape où l’on rêve… Ah ! que j’aimerais ouvrir un restaurant, suivre un cours d’italien, aller au Pérou, faire un gâteau, écrire un roman ! C’est l’énergie de l’esprit qui est à l’œuvre - elle est naturellement pétillante et n’est pas ralentie par les problèmes rencontrés dans la matière." Cette étape permet :

Quand nous avons plein d’idées, de valider si ces envies sont bien authentiques, reliées à ce qui est essentiel pour nous. Quand nous ne sentons pas ou plus nos appels intérieurs, de retrouver leur trace. L’auteure suggère pour cela de passer par l'étape précédente qui est de faire de l’espace (une retraite de quelques jours, avec le moins de stimulations possible par exemple).

Nos élans n’ont pas à être compliqués. Ils ne sont pas non plus forcément de grandes missions. Nous devons juste être attentif à ce qui nous fait vibrer, ce qui nous apporte du plaisir, ce que nous aimons, bref "ces petites choses qui nous remplissent le cœur".

Étape 2 : La concentration

À ce moment-là, l’énergie créatrice se focalise au lieu de se disperser. Cette étape aide à accepter de ne pas faire tout ce qu’on aimerait faire afin de ne pas s’éparpiller. Ainsi, des priorités se dessinent et nos choix se précisent pour s’enraciner "dans un canevas concret" qui correspond à la troisième étape.

Étape 3 : L’organisation

Cette étape vise à établir minutieusement un plan précis et détaillé de ce que nous allons faire : on "tisse le lien entre l’esprit et la matière puisqu’on amène l’énergie évanescente de l’inspiration dans un plan d’action concret". Ce plan peut être amené à changer en cours de route. Peu importe. Une planification souple et structurée à la fois :

Canalise l’énergie créatrice et encadre sa réalisation en offrant des assises et une ligne directrice au projet. Permet de rester aligné à notre vision d’origine, de stimuler l'action et tenir le cap lors des moments moins inspirés ou challengeants, de rester concentré face aux distractions, etc. Évite de se sentir découragé devant l'ampleur de ses visions ou d'un projet ou la lenteur de la réalisation : "on décortique l’action en étapes mesurables et réalisables, et ainsi on peut approcher son projet une bouchée à la fois".

Nous pouvons planifier nos actions en listant les choses à faire à chaque étape. Mais la planification peut se faire de multiples autres façons. Par exemple, l’auteure fait part d'un outil très visuel et stimulant qu’elle aime particulièrement utiliser : le diagramme. Celui-ci peut prendre différentes formes : tarte ou camembert (pour mieux visualiser les proportions et le temps à consacré à chaque étape), en colonnes, ou combiné à la carte mentale. Enfin, Anne-Marie Jobin termine sur cette étape par deux conseils :

Nos actions devront être sans cesse réajustées en fonction de l'évolution du projet. La planification ne doit pas nous enchaîner. Pour autant, il faut être vigilant à ne pas passer plus de temps à planifier et re-planifier qu’à agir.

Étape 4 : La réalisation du projet

Il s’agit ici de la mise en œuvre du plan d’action. Autrement dit, "l’énergie invisible et fluide de l’esprit se confronte à l’énergie dense de la matière". Concrètement, on se met au travail (démarches, contacts, appels téléphoniques, publicité, réunions, administration, locations, recherche d'outils, création, etc.). "Ce n’est plus le temps de rêver, mais d’agir" indique Anne-Marie Jobin. Et le fait de voir nos rêves se matérialiser rend cette période particulièrement satisfaisante. C’est généralement une phase où alternent des moments de grande fluidité à d'autres plus difficiles liés aux obstacles rencontrés, ce qui demande une grande adaptation. Selon l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", il y a quatre phases majeures dans la réalisation :

Phase 1 : Se réchauffer 

L’auteure suggère trois excellentes façons selon elle de "se réchauffer" :

La mise au point, qui consiste à nous remettre là où nous en étions la dernière fois que nous avons travaillé sur notre projet (relecture de notes, plan de la journée, contemplation d’un chantier…). Le jeu : par exemple, dessiner une carte mentale des points à travailler en les regardant sous un autre angle, danser quelques minutes… Des exercices pour se recentrer : méditation, relaxation, visualisation, yoga…

Phase 2 : Avancer

Il s'agit ici de s'engager dans l'action. Nous retiendrons deux idées à ce sujet :

Le simple fait de commencer est suffisant pour insuffler l’énergie nécessaire à la poursuite du travail :

"L’action agit comme moteur de l’énergie créatrice. C’est une des façons les plus efficaces de dépasser les blocages liés à la procrastination ou aux peurs de toutes sortes".

Le "petit pas" est infaillible quand nous rencontrons des résistances et que nous n'arrivons pas à avancer :

"Le fait de ne vous demander qu’une petite tâche vous permettra de redémarrer et ensuite le mouvement vous entraînera. Vous ne vous laisserez alors plus alourdir par les pensées qui anticipaient tout ce qu’il y avait à faire. Les autres étapes s’enchaîneront avec moins d’effort."

Phase 3 : Naviguer 

Durant cette phase, nous avons l'impression de naviguer sur des vagues :

Tantôt en crêtes : il s'agit des moments au sommet où :

"On se sent totalement absorbé et transporté par ce qu’on est en train de faire. On est concentré, l’énergie monte et atteint un niveau où soudain il y a une fluidité incroyable dans l’action, comme si on se fondait complètement dans son activité. L’énergie est limpide, le temps disparaît, le travail est tout simplement grisant. [...] Les idées sont claires, l’inspiration déferle et le plaisir est entier."

Tantôt en creux : il s'agit des passages à vide, des moments d’incubation ou de panne sèche, où l'inspiration est en berne et le découragement pointe son nez. Ces moments sont inconfortables et frustrants mais nécessaires car ils permettent à la vague de rassembler son énergie pour remonter.

L'auteure explique qu'idéalement, nous devrions naviguer sur les flots en "savourant les montées" des vagues ascendantes et en "se laissant redescendre en douceur" sur les vagues descendantes. Mais très souvent, nous forçons le travail pour rester en haut de la vague, ce qui a pour conséquence de bloquer le flot naturel de la création, créer de l'épuisement ou des descentes trop intenses. C'est pourquoi, Anne-Marie Jobin insiste : nous devrions vraiment essayer de nous synchroniser et d'apprivoiser les vagues de notre créativité en prenant plaisir sur les sommets et en se relaxant dans les creux.

Phase 4 : Redescendre

Cette phase correspond au "moment où l’énergie faiblit et décroît". Ce n'est pas juste une vague en creux mais bien la fin de l'étape 4, l'étape productive d'un travail. Parfois, nous négligeons cette phase. D'autres fois, le travail a été si intense qu'il nous est difficile de "redescendre". Nous pouvons en ressentir le besoin, mais cela peut demander un certain temps avant d'y arriver. Pour Anne-Marie Jobin, il est clair qu'en écoutant notre corps et en respectant cette phase de redescente (en y consacrant 20 minutes, par exemple, avant de retourner à notre vie quotidienne), nous serons "plus équilibré" et "plus heureux". De plus, notre entourage aura pour modèle "une personne vivante et comblée, et non un bourreau de travail ou un artiste obsessif…"

Étape 5 : La réflexion sur l’action, le suivi et/ ou le soutien au projet

La réflexion

Cette phase consiste à réfléchir au chemin parcouru, en milieu ou en fin de parcours, dans le but de mieux rebondir. La réflexion permet de :

Faire le bilan de ses résultats, en tirer des conclusions pour clore ou réajuster la suite (noter les forces et faiblesses de notre projet, les problèmes à résoudre, les apprentissages, les indications pour la suite, faire une réunion d’évaluation, récolter un feed-back...).

Stimuler de nouvelles inspirations qui relanceront un nouveau cycle de création, "une nouvelle vague d’action".

Le suivi

Il permet de s’assurer que "rien ne reste en suspens", que "les boucles sont bien bouclées" (démarches de promotion, classement du matériel, envoi des remerciements, etc.). Il est possible de rendre le processus d'évaluation moins conventionnel en recourant à des outils moins traditionnels : pensée intuitive, visualisations, relaxations ou créations spontanées. Attention toutefois à ne pas tomber dans certains travers fréquents durant cette phase. Ainsi, veillons à :

Nous laisser suffisamment de temps, lors de cette phase, et même si cela est inconfortable, pour "digérer" et prendre du repos. Ne pas passer outre cette étape juste dans le but "rester dans l’aspect grisant de l’action et éviter de se poser des questions".

Et d'une manière générale, il faudra éviter de "sur-intellectualiser le processus", en consacrant notamment trop de temps à la planification et à l’évaluation de chaque détail. 2.3 – Le compostage Une fois l'évaluation et le suivi terminés, soudain, c'est le vide ! L'auteure appelle ces périodes "les hivers de la vie créatrice", "les périodes d’attente et de compostage". Capitales pour régénérer l'énergie, ces périodes creuses signent le temps de se reposer. Il est donc crucial d'en profiter pour se ressourcer avec confiance et patience, ou pour alimenter notre passion comme nous le conseille ici l'auteure : "Il ne sert à rien de piétiner et de s’énerver durant les périodes creuses, cela ne crée qu’une agitation inutile et nous perdons de l’énergie au lieu d’en gagner en nous reposant. [...] Ne cédez pas aux pressions des autres ou à vos pressions internes pour accélérer les choses. Prenez le temps de ne rien faire, de contempler la nature, de faire des promenades méditatives en respirant tranquillement. [...] Vous pouvez profiter de vos hivers pour faire ce qui vous fait du bien, pour nourrir votre passion ou votre projet. Vous pouvez lire sur le sujet, prendre des cours, discuter avec des gens de ce domaine, etc. Toutes ces démarches alimentent le sol de votre projet, participent à l’incubation de ce qui naîtra plus tard. Il s’agit de ne pas retomber dans l’agitation ou l’impatience, mais d’avoir conscience que l’on profite d’un temps creux pour nourrir la terre, tout simplement." Veillons, cela dit, à ne pas confondre "procrastination" et "période de compostage", avise l'auteure. Chapitre 3 - Les difficultés pour créer une vie qui nous ressemble Tout au long du "chemin de la vie faite à la main", nous rencontrons inévitablement des obstacles. Mais pour Anne-Marie Jobin, ces obstacles possèdent un "énorme potentiel de transformation" : quand nous les prenons avec curiosité et compassion, ils peuvent, en réalité, devenir de véritables catalyseurs. Ce troisième chapitre de "Créez la vie qui vous ressemble" étudie 20 points de blocage à notre créativité.

3.1 - L’ego L’ego, construit par-dessus notre vraie nature, est à l'origine de nos peurs et désirs. En ce sens, l'égo nous maintient loin de ce qui nous trouble et nous amène à nous accrocher à nos convoitises. La conséquence est que nous nous retrouvons à lutter, à pousser ou tirer. Ceci entrave le flot naturel de notre énergie créatrice. L’auteure nous presse alors de considérer l’ego comme ce qu’il est, rien de plus, à savoir un simple déguisement. Puis, elle nous suggère diverses pratiques (méditation ou exercices dans le livre) pour nous libérer de l’emprise des jeux de l’ego. 3.2 - L’énergie de lutte Parfois, les choses, nos projets ne se déroulent pas comme nous le voulons. "Cette distance entre ce qui est et ce que nous désirons crée une tension qui rend la vie plus difficile, parce que nous sommes constamment en train de lutter pour changer quelque chose" lance l’auteure. "Nous sommes en guerre contre ce qui est et contre qui nous sommes". Jamais satisfaits et incapables de voir ce que nous avons déjà, nous nous faisons violence. Il en résulte toujours du stress, de l’épuisement. Notre société favorise cette énergie de lutte en créant de "fausses motivations" qui nous conduisent à ne pas respecter notre rythme naturel ou nos élans fondamentaux. Finalement, nous tombons parfois malades ou nous retrouvons perdus, en quête de sens. Au lieu de nous régénérer d’énergie, nous nous vidons. L’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" nous invite à prendre la vie davantage comme une "danse" plutôt qu’un "combat déchirant". Autrement dit, elle nous encourage à "répondre simplement à ce que la vie apporte, tout en employant notre énergie à créer ce qui est important pour nous". 3.3 - Les vieilles blessures Les charges négatives, non résolues, que nous portons de notre histoire de vie, impacte le processus de création. S’il n’est pas nécessaire de se guérir de toutes nos blessures passées, l’auteure explique que "la vie créatrice trouvera à s’épanouir davantage si le chemin est libre d’entraves". Le plus important, précise-t-elle, est alors la relation que nous entretenons avec nos vieilles blessures. Celles-ci "peuvent nous paralyser, nous pousser à l’agitation, brouiller les messages que nous recevons, nous vider de notre énergie ; mais elles peuvent aussi nous montrer le chemin de la guérison". Pour qu’elles ne constituent pas un obstacle dans le processus créatif et gagner en fluidité, la meilleure option est d’accueillir ces blessures avec soin et compassion, sans les nier ni s’y accrocher. En les écoutant, nous saurons ce dont nous avons besoin pour cela : juste exprimer quelque chose, agir, régler un conflit ancien, poser des limites à une situation… 3.4 - La perte de vision La vision est primordiale dans le processus créateur. Car c’est elle qui :

Nous permet d’être aligné à ce qui est essentiel à nos yeux : grâce à elle, nous nous sentons à notre place. Apporte du sens à nos actions. Nous aide à continuer dans les périodes de travail dur et d’adversité.

Aussi, sans elle, nous ne savons plus dans quelle direction aller. Nous avançons à tâtons dans notre vie, "faisant souvent n’importe quoi, jusqu’à nous confronter à des culs-de-sac prenant la forme de crises de vie, d’épuisement professionnel, de maladies, etc.". Pour faire émerger notre mission de vie, Anne-Marie Jobin nous invite à :

Rechercher ce qui a servi de "fil conducteur" dans notre vie

Le fil conducteur est cette "sorte de moteur souterrain" qui a traversé toute notre existence : l’amour de quelque chose, une passion, une activité qui nous remplit, nous enchante. Selon l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", cette dernière démarche demande d’être vigilant "aux illusions et aux discours de l’ego". Notre fil conducteur n’a aucun rapport avec ces rêves ou désirs que nous nous créons pour compenser nos blessures. Non, "il s’agit de vos rêves fondamentaux, de vos désirs les plus profonds et les plus vrais, ceux dont la matérialisation donnerait un véritable sens à votre vie" insiste l’auteure.

Nous armer de patience, ne pas forcer

Inutile de forcer cette vision à apparaître, elle germera au bon moment. Et : "Quand elle viendra, vous le saurez. Il vous restera à ajuster vos activités en fonction de cette vision profonde, et graduellement votre vie prendra des formes qui ressembleront à cet amour que vous portez." 3.5 - Les doutes Les doutes se manifestent par :

De l’agitation, de l’ambition, De l’hésitation ou de la procrastination.

Ils peuvent concerner :

Soi-même : "on doute de sa valeur, de ses décisions ou de ses compétences". Ses projets : "on doute de leur bien-fondé, de leur déroulement ou de leurs chances de succès". Autrui : on projette nos doutes sur les autres.

Selon Anne-Marie Jobin, pour surmonter ces doutes, il faut réapprendre à croire en soi et retrouver la foi inébranlable "dans le fait que nous avons droit à notre part de bonheur, et ce, même si on nous a fait croire le contraire". Par contre, il ne sert à rien d’attendre de croire entièrement en soi pour commencer à créer. Car ce cheminement peut se faire via le processus même de la création : "rien ne vous soignera mieux que de voir émerger de vous-même des créations uniques et vibrantes de vitalité". 3.6 - L’énergie de l’habitude L’énergie de l’habitude, ou le mode "pilotage automatique" (nous faisons les choses automatiquement sans prendre le temps de ressentir ce qui se passe vraiment) enferme l’énergie créatrice dans des règles et schémas répétitifs : penser avoir besoin d’alcool ou de café pour créer par exemple. C’est, selon Anne-Marie Jobin, en faisant les choses de façon inhabituelle que nous contrerons le mieux l’énergie de l’habitude. Agir ainsi "allège le processus, ouvre des horizons nouveaux et stimule énormément l’énergie créatrice et le plaisir de créer". Elle propose, par exemple, de créer à un autre moment de la journée, peindre avec les doigts au lieu d’utiliser des pinceaux, écrire avec son autre main, accomplir sa routine à l’envers, danser les yeux bandés, démarrer sa journée avec un sujet amusant plutôt qu’urgent… 3.7 - La peur de l’inconnu "Le processus créateur implique des sauts répétés dans l’inconnu." La peur de l’inconnu, qui sous-entend d’autres peurs comme celle du changement, de perdre le contrôle, d’être déstabilisé ou encore de devoir faire face à nos refoulements, s’avère souvent paralysante dans l’acte de créer. Dans nos projets, cette peur se matérialise, par exemple, par une résistance aux changements, aux visions brillantes mais nouvelles, à la prise de risques, à l'utilisation d'un matériel performant mais non familier. Ou encore lorsque nous nous accrochons à une collaboration qui ne nous satisfait pas par peur de ne pas en trouver une autre, quand nous évitons de creuser un problème par crainte d’avoir à changer ses façons de faire, etc. Pour dépasser cette peur, il est indispensable de développer une sécurité intérieure et une confiance dans le processus créateur. Cela implique de prendre les choses telles qu’elles sont, en osant explorer ses intuitions et tester du nouveau(elles) matériel/ actions. "En d’autres mots, c’est seulement en osant aborder les espaces méconnus de votre psyché que vous bénéficierez de toute l’énergie de vie qui est à votre disposition." 3.8 - La peur de l’échec Nous sommes nombreux à craindre que notre projet ne fonctionne pas, que personne n’adhère à l’activité que nous proposons ou n’achète notre produit. Or, en réalité, "penser en termes d’échec ou de réussite nuit considérablement au flot naturel de notre énergie, parce que nous sommes sous tension, centrés sur le résultat de nos actions plutôt que sur le processus présent" affirme Anne-Marie Jobin. Aussi, pour que l’énergie de vie circule en nous, il faut, selon l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", absolument remettre tout cela en perspective, et donc :

Toujours garder en tête que "nos projets ne sont pas nous-mêmes". "Apprendre à courir le risque que nos plans ne fonctionnent pas comme prévu". Voir les échecs en termes d’apprentissages plutôt que de chercher nos fautes.

3.9 - La peur du succès La peur du succès, c’est la peur de tout ce qui pourrait arriver si nos projets réussissaient : cela pourrait chambouler notre vie, notre entourage, une relation, notre organisation familiale ou encore même la perception qu’on a de soi. Elle provient souvent d’une mauvaise estime de soi, de croyances négatives sur la vie et sur soi ou d’une peur inconsciente de "dépasser" notre milieu, nos parents, nos pairs, etc. Cette peur génère des hésitations qui nous empêchent d’aller au bout de nos élans, de rayonner, de nous ouvrir aux opportunités de la vie. Selon l’auteure, pour transcender cette peur, il est nécessaire de se questionner en permanence sur le sens de nos actions. 3.10 - La peur de la critique La peur de la critique, comme les autres peurs, "est liée à l’ego qui tente de puiser sa valeur dans le regard des autres ou dans ses succès".

Cette peur :

Peut concerner la critique extérieure (le regard des autres) ou la critique intérieure (qui vient de soi). Avoir peur de la critique positive paralyse, avoir peur de la critique négative détruit.

Se manifeste par des hésitations (liés à un sentiment d’insécurité), un haut perfectionnisme, l'absence de prise de risque, des décisions "ménageant la chèvre et le chou". Elle revêt souvent "une voix interne qui sans cesse dénigre ou sabote le travail, mettant l’accent sur ce qui manque et nous faisant sentir inadéquats".

Nous sommes particulièrement vulnérable à la critique lorsque nous nous identifions aux résultats de nos actions. Nous nous sentons en effet nous-mêmes critiqués ou attaqués, "comme si c’était notre valeur qui était remise en question" indique Anne-Marie Jobin. L’auteure liste plusieurs outils concrets pour nous protéger des critiques destructrices :

Toujours garder en tête que notre valeur ne réside pas dans nos actions, mais dans notre nature profonde. Personnifier notre petite voix critique interne (imaginer, par exemple, un corbeau noir sur notre épaule, un militaire intransigeant à l’intérieur de nous…) pour entrer en relation avec elle au lieu d’en être la victime. Jouer, expérimenter, nous autoriser à l’erreur, nous "abandonner au processus de création en oubliant pour un temps le produit qui émerge de ses explorations". Fixer des limites clairement, voire éviter certaines personnes ou certaines situations.

L’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" termine en nous rappelant de rester, par contre, ouvert(e) à la critique constructive, qui elle, peut s’avérer très utile. 3.11 - La peur du vide Notre société agitée et stimulante nous a déshabitués au vide. Si bien que celui-ci nous fait peur. Nous cherchons à le combler avec n’importe quoi (télévision/ radio continuellement allumée, surconsommation, grignotage…). Cette peur du vide se traduit pour beaucoup par une angoisse : celle de la mort, observe Anne-Marie Jobin. Dans le processus créateur, les passages à vide sont nécessaires. Pourtant là aussi, nous cherchons à remplir ces périodes en nous agitant, plutôt que nous mettre en mode réceptif et d’en profiter pour écouter notre monde intérieur. Aussi, pour l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", il est crucial de comprendre déjà que ces moments sont naturels et précieux. Ensuite, qu’ils sont l’opportunité de laisser apparaître de nombreuses opportunités. Il faut, pour cela, s’ouvrir afin d'accéder à ce qui émerge quand notre mental s’apaise. En résumé, nous devons réapprendre à "être" au lieu de "faire". 3.12 - Le perfectionnisme "Être perfectionniste, c’est avoir de très hauts standards de qualité pour ses projets et/ ou pour soi-même." Le problème, c'est que lorsqu'il est obsessif, le perfectionnisme freine considérablement l’expression et la création. À l’origine du perfectionnisme, l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" observe souvent d’anciennes blessures liées à l’amour de soi. L'enfant perfectionniste n’a pas forcément été reconnu pour son essence. Il peut avoir grandi dans un contexte de grande exigence de propreté, de performance, sans trop d’occasions pour jouer, explorer et s’exprimer. Ayant souvent "l’impression que l’amour qu’on leur porte ou la valeur qu’on leur donne dépend de leur degré de réussite et de performance", les enfants devenus perfectionnistes ont ainsi appris à considérer leur valeur selon les éléments extérieurs. Nous devenons alors des adultes complètement centrés sur le résultat à atteindre, et donc continuellement sous tension. Finalement, comme nous ne sommes jamais vraiment satisfait ou que nos projets ne sont finalement pas à la hauteur de nos exigences, nous nous décourageons avant d’aller au bout de nos élans. Et tous ces projets inaccomplis ont pour conséquence de miner notre confiance. Aussi, pour l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", ce qui peut vraiment nous libérer du perfectionnisme, c’est l’amour de soi. Pour cela, autorisons-nous à être imparfaits, et rappelons-nous, termine Anne-Marie Jobin, que "notre valeur fondamentale n’a rien à voir avec nos réalisations sociales ou matérielles". 3.13 - La procrastination Le fait de procrastiner consiste à "tout remettre au lendemain", à "éviter l’action". Cela se traduit soit par une inactivité, soit par une agitation. Dans ce dernier cas, nous paraissons très occupé, mais, en réalité, nous ne cessons de remettre à plus tard le "vrai" travail à réaliser, celui qui s’inscrit dans nos appels fondamentaux. Voici, par exemple, des comportements de procrastination. Le mode :

"Victime" : passer sa journée à se plaindre, à traîner des pieds. "Je m’en fous" : préférer une activité passive (télé, jeu vidéo…) alors que nous aspirons à autre chose. "Agité" : faire du ménage alors que nous avions planifié de la peinture. "Impuissant" : trouver de multiples excuses afin de ne pas passer à l’action.

L’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" partage plusieurs antidotes à la procrastination :

Passer à l’action, avec un rythme régulier de phases de création. S’écarter de nos sources de distraction. Commencer par ce qui nous tient le plus à cœur.

Il est aussi nécessaire de nous entrainer à différencier un besoin de repos d’un comportement d’évitement. 3.14 - L’agitation L’agitation engendre éparpillement et manque de concentration. Pour y faire face et réussir à mieux se concentrer, Anne-Marie Jobin suggère de :

Organiser notre travail selon le rythme naturel de notre énergie. Faire preuve de discipline : une "discipline aimante", qui offre "une sorte de fidélité à soi-même". Rester régulier. Apprendre à traverser les émotions pénibles.

3.15 - Les pensées polluantes Les pensées polluantes sont créées par notre mental et influencées par nos émotions. Elles apparaissent sous ce type de croyances : "c’est trop long, trop gros, je n’y arriverai jamais", "je ne suis pas bon, pas capable, pas assez…", "ça ne ressemble pas à ce que j’imagine dans ma tête, ce n’est pas assez bien", "il faut que ce soit un best-seller, il faut que…", "personne ne va s’intéresser à mon projet", etc. Elles ont des conséquences très néfastes sur notre créativité : elles nous freinent, nous plongent dans des blessures passées "en nous faisant saboter nos plus beaux élans ou en tuant le plaisir de créer". Pour enrayer ces pensées, l’auteure préconise plusieurs étapes. Tout d’abord, elle invite à prendre conscience de ses pensées, à les entendre plutôt que de s’y laisser piéger. Ensuite, une fois identifiées, Anne-Marie Jobin propose que nous travaillions avec ces pensées. Pour cela, elle décrit plusieurs méthodes :

Celle tirée du "Travail" de Byron Katie, qui consiste à "retourner" la pensée pour démontrer l’inverse et ainsi démanteler la croyance. Revenir en permanence à ce que nous sommes en train d’accomplir, au présent. Reformuler ses pensées polluantes en affirmations positives ("ce n’est pas assez bon" deviendra par exemple "j’ai le droit d’expérimenter").

3.16 - Les désirs Certes, les désirs stimulent l’action. Toutefois, ils peuvent aussi la rendre plus difficile. Pourquoi ? Parce que quand les désirs incombent à l’ego ou quand plus que seuls les résultats comptent, "le processus se transforme en lutte". Les désirs vont alors créer :

Du manque, de la tension et une ingratitude face à ce que nous avons déjà. Car ces désirs insinuent que "ce que nous sommes ou ce que nous avons est incomplet".

De l’éparpillement : ces désirs "vont dans toutes les directions et n’ont pas de réelle substance", et "dès qu’ils sont satisfaits, un nouveau désir apparaît, créant une agitation qui nous éparpille".

De la douleur : lorsqu’ensuite nous avons ce que nous désirons, nous nous y accrochons pour le faire durer ou ne pas le perdre.

C’est pourquoi il est capital, souligne Anne-Marie Jobin, d’apprendre à distinguer nos désirs ordinaires de nos élans fondamentaux. Mais nous devons aussi faire attention à nos "véritables" désirs : ils nous guident, nous  inspirent, "comme des étoiles sur lesquelles on s’aligne pour orienter ses projets" ; cependant, "malgré leur grandeur", ceux-là peuvent renfermer les mêmes pièges que nos désirs "ordinaires" : garder "les yeux trop rivés sur notre étoile" peut générer beaucoup de frustration et de souffrance inutile. "Obsédé par notre vision, si belle soit-elle, nous pouvons en arriver à ne plus savourer notre vie" déclare l'auteure. C'est alors seulement à force de rechercher un équilibre (se laisser porter par ses élans/ relâcher ses désirs) que nous apprenons à créer moins de charge émotionnelle et mentale autour de nos désirs. 3.17 - La recherche de l’illumination Anne-Marie Jobin explique que la recherche de l’illumination se traduit par "le désir de manifester sa lumière en rayonnant pleinement, en réalisant tout son potentiel ou en changeant le monde". Ce sont ici de "nobles désirs" continue-t-elle. Mais ils peuvent, comme tout autre désir, être source de tensions et nous "empêcher d’être totalement présents à ce qui est". En somme, clarifie l’auteure : "Ce n’est pas la lumière qui est un problème pour la créativité, mais le désir de la posséder." Et c’est, conclut-elle, un paradoxe : "si je veux rayonner davantage, je dois relâcher le désir de rayonner". 3.18 - Le manque de ressources et de temps

C'est notre attitude devant les contraintes qui fait la différence

Parfois, des contraintes extérieures et indépendantes de notre volonté peuvent s’inviter sur notre chemin créatif. Il peut s’agir d’entraves financières, matérielles, en lien avec le temps, l’espace ou encore nos compétences (manque d’argent, délais imprévus, maladies, etc.). Ce qu’il faut retenir, selon Anne-Marie Jobin, c’est que c’est notre relation à ces limites qui va déterminer notre rapport à la création. "Dans les périodes où il n’y a pas d’abondance sur ce plan, c’est l’attitude et le regard qui feront la différence entre simplement rencontrer une limite de façon réaliste et créative, ou s’engloutir dans le rôle de victime et perpétuer le problème." L’auteure fait, en effet, remarquer, que ces obstacles sont souvent utilisées comme "une manœuvre inconsciente pour contrer le malaise qui apparaît quand on tente de suivre les appels de la vie créatrice". Nous justifions alors notre inaction avec ce genre d’excuses : "je n’ai pas les moyens", "je ne peux pas me permettre de prendre ce risque", "je suis trop vieux…", "l’an prochain, quand j’aurai de l’argent", "à ma retraite…" Au final,  nous ne créons pas une vie qui nous ressemble, nous envions les autres et nous sentons déprimés.

Un pas à la fois

Ce que recommande alors Anne-Marie Jobin, c'est de se fixer des objectifs adaptés à la réalité de nos ressources et de notre temps et de s'engager dans l'action, fermement mais un pas à la fois. Selon l'auteure, il est possible de faire des choses surprenantes avec peu de moyens. Et quand vraiment, nous traversons une période de notre vie telle que nous pouvons difficilement faire mieux que de mettre un pied devant l'autre, alors il faut se rappeler que se donner des espaces de création nous apportera de l'énergie plutôt que de nous en enlever. En effet : "Dans les périodes où tenter de survivre est tout ce que nous pouvons faire, créer de petits espaces pour s’adonner à une activité qui nous nourrit vraiment et qui est en lien avec le cœur nous sustentera profondément et nous empêchera peut-être de sombrer dans le désespoir." 3.19 - Les erreurs Les erreurs sont incontournables. Dans le processus créateur, elles génèrent souvent des doutes sur soi, de la frustration, du découragement. L’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" note pourtant leur utilité dans nos apprentissages. En effet, la plupart du temps, les erreurs sont aussi, précise-t-elle "des capteurs d’attention, des révélateurs, des occasions de reconsidérer les choses et de prendre de nouvelles décisions". De fait, si nous savons y être attentif, elles :

Stimulent, Ouvrent de nouvelles perspectives, Enseignent la patience et l’humilité, Nous rendent plus forts par les apprentissages que nous en tirons, même s’il faut parfois du temps avant de trouver ce qu’elles nous ont apporté.

3.20 - Les bâtons dans les roues

Notre relation aux obstacles est plus déterminante que la difficulté en elle-même

Il s’agit ici des problèmes extérieurs, imprévus et agaçants, à petite ou grande échelle, qui surviennent dans le déroulé de nos projets : des incidents techniques, logistiques, la remise en cause d’un financement, des ennuis de santé nous concernant ou concernant nos enfants, des soucis personnels… Alors que "nous sommes immergés dans le flot de nos inspirations ou de notre travail, tout à coup, quelque chose coupe le courant". Nos projets sont ralentis, stoppés, remis en question. Nous doutons alors de nos compétences, de nos appels. Nous maugréons contre les circonstances, les autres, la vie ou nous-mêmes. Et nous en venons à confirmer certaines croyances négatives : "je savais que ça ne fonctionnerait pas !", "mon père avait bien raison, je suis un rêveur", "je ne ferai plus confiance à personne !", etc. Or, pour Anne-Marie Jobin, "ces obstacles peuvent être transformés en outils d’apprentissage" et devenir de véritables tremplins. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que c’est notre relation à la difficulté qui est plus problématique que la difficulté elle-même : "Que nous baissions les bras et déprimions ou que nous nous acharnions contre elle et nous épuisions, le résultat est le même : nous paralysons ou polluons notre énergie au lieu de prendre le temps de sentir ce qui est requis dans les circonstances."

Se détacher de l'obstacle et le concevoir comme une opportunité 

En réalité, nous devrions, conseille l’auteure, considérer les obstacles comme des opportunités de transition : c'est l'occasion d'observer attentivement la situation et de s'interroger sur une autre façon de travailler sur un projet. Cette forme de détachement réduit nettement la charge émotionnelle et mentale. Elle crée un "calme intérieur" qui favorise une meilleure vision et prise de décisions. Les obstacles deviennent alors des tremplins de réflexion et des stimulants pour la créativité. Quand ces obstacles sont insurmontables car trop importants ou que trop se sont accumulés, l'auteure propose de les envisager comme des occasions de reprendre contact avec le centre de soi-même. Et de cela, découle parfois un retour à ce qui nous est fondamental. Chapitre 4 - Les alliés Ce qu’Anne-Marie Jobin nomme les "alliés" à la créativité sont des attitudes et pratiques qui "aident à traverser les difficultés" et améliorent la fluidité de l’énergie créatrice. En cela, ils sont de "puissants agents de transformation de la vie".

4.1 - L’amour et la compassion Pour Anne-Marie Jobin, l’amour est le plus puissant allié qui soit à la créativité. Il apporte la paix intérieure qui permet à l’énergie créatrice de s’épanouir, sans tensions ni blocages. Quand des difficultés se présentent (peurs, doutes, etc.), l’amour nous permet en effet de les accueillir avec compassion, plutôt qu’avec découragement et énervement, sans créer de résistance, ni stress ou agitation. Ces obstacles s’adoucissent naturellement, notre vision s’éclaircit et nos réponses sont, de fait, plus adéquates. L’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" partage ici une technique pour favoriser cette énergie d’amour et ainsi ne pas se durcir devant les difficultés. Cette technique consiste à dire "oui" aux épreuves au lieu de les combattre, à "leur envoyer une énergie aimante au lieu de les maudire". L’imaginaire peut grandement nous aider à cet exercice s’il demeure trop difficile : l’auteure propose, par exemple, de faire appel à des figures aimantes, de sagesse ou de guérison (Jésus, Bouddha, mère Teresa, Gandhi, un ange gardien, un grand-père, un arbre, peu importe, pourvu que nous nous sentions bien avec notre personnage) et de les imaginer encercler nos problèmes d’une énergie aimante. 4.2 - La présence Le processus créateur - et le respect de son rythme - implique que nous soyons pleinement présent dans le présent. Anne-Marie Jobin explique que si nous passons parfois beaucoup de temps à refaire notre vie dans notre tête ou à rêver à nos projets plutôt qu’à agir c’est parce que "l’ego tente d’éviter le présent". "Il y est mal à l’aise, surtout lorsque surviennent des problèmes ou des zones d’inconfort" explique l’auteure. Pour rester connecter au présent, la clé est l’attention. De multiples pratiques - comme la pleine conscience, la méditation ou certains exercices du livre - contribuent à intégrer cette présence dans notre vie quotidienne. 4.3 - L’attention Être attentif, c’est avoir "une qualité et une acuité de présence", indique Anne-Marie Jobin. Au cours de nos actions, "l’attention agit comme un radar interne qui capte les mouvements subtils de la vie intérieure et extérieure". Ainsi, en nous rendant conscient de ce qui se passe en dedans et en dehors de soi, l’attention nous permet d’agir de façon appropriée, sans nous laisser embarquer "dans une danse de réactions inconscientes". Ce travail d’attention est subtil parce qu’il demande d’écouter ses intuitions, ses ressentis corporels, ses malaises, ses émotions, tout en prêtant attention à ce qui provient des évènements extérieurs et des autres. 4.4 - Le corps Selon Anne-Marie Jobin, "plus nous vivons en accord avec le corps et ses rythmes naturels, plus l’énergie créatrice est fluide, régulière, constante". Pour habiter vraiment son corps et mieux percevoir ses signaux sous le brouhaha du mental, l’auteure nous encourage vivement à "pratiquer la présence au corps". Cette pratique consiste à diriger le plus régulièrement possible notre attention sur notre corps et ce qui le traverse (nœuds, sensations, impressions subtiles). Le but est "d’accueillir les sensations sans les juger, sans les repousser, simplement pour ce qu’elles sont", stipule Anne-Marie Jobin. Ainsi : "En cours de création, s’arrêter pour respirer, s’étirer, ralentir la cadence, prêter attention à chaque geste ou prendre des pauses pour aller s’oxygéner sont autant de façons de revenir au corps." 4.5 - L’authenticité Anne-Marie Jobin nous donne la définition suivante de l’authenticité : "Être authentique, c’est être vrai, fidèle à soi-même, en lien avec sa vraie nature. C’est sentir et exprimer ses instincts et ses élans fondamentaux." Beaucoup d’entre nous ont perdu le lien avec leurs instincts. Leur créativité en souffre beaucoup. L’authenticité fluidifie notre énergie créatrice. Il faut donc la cultiver. Pour cela, l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", nous invite à la non-action. "Étrangement, la première chose à faire est de ne rien faire" écrit l’auteure. Cesser de s’agiter dans tous les sens, se recentrer, n’est peut-être pas une pratique facile et populaire de nos jours et cela peut sembler paradoxal (l’action émergeant de la non-action). Mais c’est pourtant bien ce qui ravivera nos instincts "ensevelis sous des années de poussière", assure-t-elle. Parallèlement à certaines pratiques renforçant notre présence (méditation, approches corporelles, rituels, contemplation de la nature…), l’auteure nous recommande alors de ne rien faire, mais aussi de simplifier nos vies pour nous laisser de l’espace et du temps à "sentir ce qui veut émerger naturellement ". Car "on ne peut pas sentir cela si on est constamment dans le feu roulant de la longue liste de choses à faire", souligne l’auteure. 4.6 - La confiance "Avoir confiance suppose une croyance de base selon laquelle une force positive est à l’œuvre en arrière-plan de notre vie, de la vie. […] Il ne s’agit pas simplement de croire que le résultat de nos actions sera positif (j’ai confiance que ça va marcher, que je suis compétent, etc.), mais plutôt de sentir profondément qu’il y a une sagesse intrinsèque à l’œuvre derrière nos vies et que même les difficultés ont un sens. Ainsi, parce que nous avons la conviction que quelque chose de plus grand que nous est en jeu, nous arrivons à nous y abandonner, à nous relaxer dans le processus et à accueillir les difficultés comme des occasions d’apprendre." En adoptant cette attitude qui suppose d’accepter que tout ne repose pas sur nos épaules (à l’opposé de la peur et du doute), nous allons :

Relâcher la tension, Accepter les changements de parcours, Conserver un regard curieux et positif devant problèmes et imprévus, Être détendu dans les moments d’incertitude ou de stagnation.

Sans faire confiance aveuglément à tout et n’importe qui et quoi, nous pouvons, selon Anne-Marie Jobin, développer cette capacité de confiance en observant le calme, l’absence de tensions et l’ouverture qui émane quand nous cessons de vouloir changer quoi que ce soit à ce que nous sommes. 4.7 - Le lâcher-prise Le lâcher-prise, c'est quand, au lieu de lutter, nous adoptons une approche détendue face aux évènements. Il résulte de la confiance : "quand nous avons confiance, nous pouvons relâcher notre contrôle trop serré sur le travail". Être dans le contrôle rassure, mais cela nous coupe de l'énergie créatrice, affirme l'auteure. Lâcher prise possède, par ailleurs, de nombreux bénéfices. Il permet de :

Relâcher le stress, Amplifier la fluidité de notre énergie, Maintenir un équilibre entre nos désirs et le monde de la matière (visions claires et détaillées de nos projets, mais pas rigides).

Pour passer du contrôle au lâcher-prise, l'auteure propose de :

Observer attentivement la tension engendrée par nos tentatives de contrôle sur les choses : cette observation devrait déjà naturellement nous inciter à lâcher prise. S'entrainer à rester relâché, détendu (en s'aidant par exemple de la respiration ou de tout autre pratique corporelle favorisant le relâchement) en présence de choses qui nous agacent, ou lorsque nous nous sentons stressé, fatigué, convaincu de notre idée. Activer l’intention de lâcher prise en l’écrivant ou en la dessinant. Réaliser les exercices proposés dans le livre.

"Lâchez. Lâchez vos ambitions, vos rêves, vos points de vue, vos attentes. Abandonnez-vous, encore et encore, à la force de Vie qui dépasse les petites manœuvres de contrôle de l’ego. Vous acquerrez une sorte de détachement face aux résultats de votre travail, ce qui, paradoxalement, permettra parfois des résultats plus inspirés." 4.8 - Les yeux du voyageur Anne-Marie Jobin appelle les yeux du voyageur "la capacité à voir vraiment ce qui est devant soi". Dans un endroit étranger, les yeux du voyageur découvrent avec ouverture et soif d’exploration tout ce qui l’entoure (nourriture, habitants, architecture, paysages, etc.). Parce que ses expériences sont éphémères, le voyageur les vit avec plus de textures et d’intensité. Sa conscience s’éveille. Ainsi, ce n’est pas tant le voyage en soi qui rend le voyage plus vivant, mais le regard du voyageur, sa capacité de présence et d’aventure liée à l’impermanence de la situation. Pour insuffler le regard du voyageur, l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble" propose de :

Songer "que nous sommes en voyage et qu’un jour il faudra bien quitter tout cela". Regarder avec attention les détails de son quotidien, "honorer profondément l’ordinaire". Faire les choses différemment : changer de perspectives, "explorer son médium de façon inhabituelle". Se dégager des temps de jeu, d’exploration, d’improvisation : le jeu, sans rechercher de résultat, n’a pas d’autre objectif que se faire plaisir. Il stimule l’énergie créatrice, apporte du dynamisme et facilite le passage à l’action. Jouer nous obligera à laisser notre travail de côté pendant un moment pour essayer de nouvelles manières de faire et lâcher prise.

En somme : "Donnez-vous le droit de causer du désordre et de sortir de vos sentiers tracés d’avance pour explorer en toute liberté. Et, si vous n’y arrivez pas, refaite connaissance avec l’enfant que vous étiez, il aura bien quelques idées pour vous." 4.9 - La pratique "Le talent ne suffit pas" affirme l’auteure. C’est, en effet, en pratiquant, jour après jour, que nous acquérons la maitrise de notre médium et le tonus nécessaire pour aller au bout de nos projets. De la même façon qu’un entraînement physique, la pratique implique régularité et persistance (on fait ce qu’il y a à faire même quand on n’en a pas envie). Grâce à elle, "l’énergie créatrice est gardée en mouvement, on ne perd pas le fil du travail". Aussi, pour maintenir un rythme de pratique dans nos quotidiens chargés, Anne-Marie Jobin nous invite à simplement instaurer et respecter une routine, comme nous le ferions pour nous mettre à faire de l’exercice. L’auteure souligne qu’il n’est toutefois pas question "de se fouetter à l’ouvrage ni de se faire violence d’aucune façon". Notre motivation doit plutôt être nourrie de l’amour qu’on porte à notre projet de création et à notre médium. 4.10 - La patience Selon l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble", la patience est déterminante pour tenir un rythme de pratique. Celle-ci demande de savoir attendre, ne pas hâter le processus naturel des choses dans l’idée de voir le fruit de notre travail le plus rapidement possible. Il faut juste continuer paisiblement à agir sur la croissance de ses projets : "De même que le jardinier prend soin de ses fleurs sans tirer dessus pour qu’elles poussent, la patience permet au créateur de se remettre jour après jour au travail, sans nécessairement en voir tout de suite la floraison." Il n'existe pas de technique particulière pour pallier un manque de patience. L’auteure suggère quand même quelques astuces qui peuvent aider :

Comprendre que "c’est l’obsession du résultat qui crée l’impatience, qui, à son tour, bloque le cours de l’énergie naturelle". Pratiquer encore et toujours. Écrire, se dire et afficher des affirmations.

4.11 - La lenteur Selon Anne-Marie Jobin, prendre son temps quand nous travaillons :

Nous rend plus présent dans chacun de nos gestes et est ainsi source de saveur, de plaisir. Empêche l’éparpillement et donc favorise la concentration. Nous préserve du stress et de l’épuisement. Permet aux projets de mûrir tranquillement "avant leur sortie au monde".

L’auteure suggère plusieurs pistes pour ne pas se laisser embarquer par l’appel de la vitesse et ralentir :

Réduire la cadence et simplifier son planning et ses horaires. Moins consommer de stimulants. Pratiquer la relaxation ou la méditation : 5 ou 10 minutes dans la journée (que nous pouvons répartir en 3 ou 4 fois) suffisent pour se recentrer et améliorer la qualité de son énergie. Faire les choses lentement : marcher, couper ses carottes, etc. Ne faire qu’une seule chose à la fois. S'arrêter totalement : en participant à une retraite de groupe ou solo par exemple (dans l'idée de faire le vide, pas de récupérer son retard au travail ni d'une remise en forme).

Tout cela est simple et pourtant difficile en même temps, car cela peut générer encore plus d’anxiété ou d’agitation physique. L’auteure nous fait d'ailleurs remarquer l’ironie de la situation : prendre son temps peut provoquer de la nervosité ! Mais, cela ne dure qu'un temps : avec la pratique de la lenteur, cette agitation diminue largement. 4.12 - La simplicité

Revenir à l'essentiel

"La simplicité, c’est revenir à l’essentiel, c’est se centrer sur ce qui est vraiment important afin d’avoir le temps et l’espace d’en jouir. Elle implique donc de faire du ménage, de l’élagage, des mises au point régulières afin de s’assurer que son énergie n’est pas perdue dans ce qui est superflu." L’auteure de "Créez la qui vous ressemble" explique que la principale raison à notre encombrement est que nous ne savons pas distinguer nos besoins de nos désirs. À cause de cela, "nous nous retrouvons débordés", "épuisés", "en manque de sens". Notre vision est brouillée et notre énergie s’éparpille. En fait, l’abondance de possibilités nous amène à vouloir entreprendre beaucoup trop de projets alors que la plupart d’entre eux ne sont pas essentiels.

La simplicité concrètement

Soyons donc attentif à nous en tenir à nos élans de fond, "au lieu de suivre toutes les inspirations passagères", conseille l’auteure. Concrètement, cela consiste à :

Simplifier son mode de vie en s’interrogeant sur ce qui est important pour soi : réduire ce qui nous fait courir maladivement, consommer moins, modérer nos achats et nos activités, trier nos armoires…

Épurer les inspirations éparses qui nous déconcentrent, autrement dit :

Commencer par le projet le plus important à nos yeux et le mener jusqu’au bout. Abandonner les idées, activités, projets qui nous vident ou ne nous enthousiasment plus, oxygéner l’espace en triant tout le matériel accumulé pour tous ces projets jamais terminés.

Ne garder dans notre liste que l’essentiel ; ceci aura deux bénéfices :

L’espace créé ⇒ nous pouvons respirer et laisser circuler notre énergie créatrice sans nous "empêtrer dans une complexité de projets ou une montagne d’objets empilés". Le processus satisfaisant ⇒ car nous irons ainsi au bout de nos projets importants.

En cas de difficulté à faire ce grand ménage, repérer si cela ne cache pas une peur : "s’éparpiller peut parfois être une manœuvre d’évitement pour ne pas se mesurer à ses appels", et aller à bout de la réalisation de ses rêves.

"Surtout, n’allez pas inscrire la créativité sur votre longue liste de choses à faire, en plus de devoir être en forme, réussir au travail et en amour, avoir ceci, cela… Rappelez-vous qu’être créatif, ce n’est pas vous inscrire à un cours de plus ou multiplier les originalités. Être créatif requiert simplement une écoute attentive de ce qui émane de votre vie intérieure et un lent travail de mise en œuvre de vos rêves."

4.13 - L’affirmation ultime L’affirmation ultime est un outil concret, très simple mais très puissant, affirme l’auteure de "Créez la vie qui vous ressemble". C’est, dit-elle, un antidote à la négativité, capable d’éliminer immédiatement les tensions et de nous sortir de notre rôle de victime. Cette technique consiste, en fait, à accueillir "joyeusement" ses difficultés : "on arrête la guerre contre ce qui est, on dit oui au présent, quel qu’il soit". Elle oblige à changer de regard et provoque un incontestable revirement de perception. Anne-Marie Jobin nous conseille de commencer à pratiquer l’affirmation ultime en douceur quand nous rencontrons de petites difficultés, des émotions négatives, dans nos projets de création "plutôt qu’avec de gros défis de vie". Par exemple : "Dites oui à vos blocages, à vos dossiers perdus, à vos collègues peu coopératifs. Dites oui à vos colères et à vos irritations, à vos journées gâchées par la procrastination." 4.14 - La gratitude

Selon Anne-Marie Jobin : "La gratitude est un élan du cœur exprimant le contentement. Peu importe à qui ou à quoi l’on s’adresse, le cœur s’ouvre devant ce que la vie offre et il dit merci."

Les bienfaits de la gratitude

La gratitude :

Est source de paix avec ce qui est :

"Au lieu d’approcher sa vie et sa création avec un esprit de manque, on y insuffle le contentement intérieur. [...]  Au lieu de traîner notre frustration de ne pas avoir ceci ou cela, nous apprécions chaque petite chose et rayonnons du plaisir d’être en vie."

Apporte une impression d'abondance : quand nous remercions la vie pour toutes les petites choses qu’elle nous offre, nous prenons conscience du "saisissant miracle de la vie dans ses moindres manifestations" et "chaque moment a le potentiel d’être une source de joie et de célébration".

Nous fait ressentir la joie d’être en vie : "on prend le temps de savourer ce qu’on a avant de partir en quête d’autre chose".

Dans le processus créateur, la gratitude ôte la pression pour ne laisser la place qu'au plaisir de créer et de savourer ce que nous avons, en tout simplicité. "Au lieu de contempler nos projets avec un sentiment de pauvreté, nous voyons nos ressources et les utilisons sans attendre que les conditions soient meilleures ou idéales. Même si nous avons peu, nous en percevons la richesse. Nous nous sentons appuyés par la vie au lieu d’en être les victimes."

Pratiquer la gratitude

Pour bénéficier de tous les bienfaits de la gratitude, Anne-Marie Jobin propose de :

Dire merci aussi souvent que nous le pouvons

"Merci pour ce bol de céréales, merci pour le vent, merci pour mes chaussures confortables, merci pour l’érable à ma fenêtre, même si ce n’est qu’une respiration. Merci… je suis vivante."

Recourir à "l’exercice des trois mercis"

Cet exercice consiste à mentionner 3 choses dont nous sommes reconnaissants lors des moments clés de notre journée (coucher, souper, retour d’une activité…). Pratiqué en famille, précise Anne-Marie Jobin,  l'exercice des trois mercis génère "une belle énergie d’abondance". L’auteure présente ensuite des variantes de cet exercice.

Inventer nos propres rituels

L'auteure recommande enfin de nous approprier nos propres façons de faire pour pratiquer la gratitude quotidiennement. 4.15 - La prière Anne-Marie Jobin propose plusieurs variantes pour définir la prière, variantes que chacun devra adapter, dit-elle, selon ses croyances. Globalement, retenons que "la prière est un mouvement du plus petit vers le plus grand, du limité vers l’illimité, du fini vers l’infini". L’auteure explique ensuite que quand nous faisons une "prière de demande", l’ego cesse de vouloir tout contrôler et se met à l’écoute des appels intérieurs, des signes et intuitions susceptibles de lui indiquer une voie à suivre. D’actif, il devient réceptif. "Ce lâcher-prise du contrôle, cette position d’humilité en face de ce qui nous dépasse" apporte une énergie plus élevée à nos actions dans le processus créateur. Selon Anne-Marie Jobin, la confiance accordée à nos voix profondes est beaucoup plus féconde que "la voix de notre petit ego apeuré ou ambitieux". Le relâchement et soutien invisible qui s’opère par le simple fait de demander et de nous abandonner à cette force qui nous dépasse est extrêmement bénéfique. Il est possible d'introduire la prière dans notre travail de création de nombreuses façons. Nous pouvons notamment :

Prendre un moment d’arrêt et de silence (pas forcément plus de 5 minutes) quand nous nous sentons bloqué ou confus. Exprimer ses demandes par écrit (dans son journal ou des carnets dédiés). Afficher ses demandes de façon à les relire souvent. Utiliser sa voix et son corps pour prier. S’isoler dans la nature pour prier.

Conclusion de l’auteure, Anne-Marie Jobin En conclusion de son ouvrage "Créez la vie qui vous ressemble", Anne-Marie Jobin :

Nous invite à toujours faire preuve de compassion pour nous-même dans la mise en pratique de ses propositions. Souligne l’importance de respecter notre rythme créatif naturel, sans négliger les nécessaires et "longs moments d’immobilité et de silence". Rappelle que vouloir créer une vie qui nous ressemble est une démarche "à contre-courant" et que "le chemin n’est jamais tracé d’avance". Insiste sur le fait que le processus créateur ne requiert pas d’effort : "Il n’y a pas de course ni de but à atteindre. […] Ce que créer une vie qui nous ressemble réclame par-dessus tout, c’est que nous nous abandonnions à ce qui nous dépasse".

En fin d’ouvrage, une annexe rassemble toutes les techniques présentées au fil des chapitres. Conclusion de "Créez la vie qui vous ressemble" d'Anne-Marie Jobin Les idées clés à retenir de l'ouvrage "Créez la vie qui vous ressemble"

L’énergie créatrice est le terreau invisible de nos rêves les plus profonds

L’énergie créatrice :

Se traduit par nos aspirations de vie, des envies profondes qui forment ce qu'on appelle notre "mission de vie". En ce sens, elle nous guide, nous nourrit. Existe en chacun de nous : chez certains, elle demande d’être réveillée car la société tend à domestiquer notre nature intuitive et à gommer notre énergie créatrice. Pour cela, nous devons nous autoriser à créer, cesser de courir et de vouloir tout contrôler. S’inspire de ce que l’auteure nomme "le plus vaste", qui correspond à ce qu'on nomme en psychologie "l’inconscient collectif". Pour remettre en branle notre énergie créatrice, il est donc indispensable de  se connecter à ce "plus vaste", d'apprendre à jeter des ponts entre celui-ci et le conscient. Se compose de phases cycliques qu’il est essentiel de connaître et de respecter, en cessant de forcer les choses. Au lieu de résister (en reléguant toujours nos aspirations à plus tard) ou, à l'inverse, de vouloir accélérer les choses (en recherchant toujours plus de productivité), il faut juste lâcher-prise.

Le processus créateur incarne nos idées et les matérialise en projets selon plusieurs étapes, avec des obstacles et des alliés

Nous retiendrons que dans le processus créateur, il y a :

Six étapes :

L’inspiration : qui correspond à un appel qui, après une phase de réflexion et d'incubation, se manifeste sous forme d’idées, d’intuitions, de visions, etc. C’est le moment grisant où l'on rêve de réaliser nos projets. La concentration : c'est la phase où nous faisons des priorités, des choix pour se concentrer sur certains de nos rêves seulement. L’organisation de l’action : notre vision s'enracine dans un canevas concret. Nous dressons un plan détaillé de nos actions à venir, de façon à transposer nos rêves (notre esprit) dans la matière (le plan d'action de notre projet). La réalisation du projet : c'est le moment de mettre notre plan d'action à exécution. C'est donc une période de travail où on ne rêve plus, on agit ! Le rythme de création se déroule alors en quatre temps : nous allons d'abord nous réchauffer, puis avancer, naviguer et enfin redescendre. La réflexion sur l’action et le suivi du projet : nous faisons le bilan (intermédiaire ou final) du chemin parcouru. Cette dernière étape permet d'être certain d'avoir tout finalisé correctement et de pouvoir ainsi bien repartir.

Deux pré-étapes :

Faire le point : il s'agit, plus précisément, de s'intérioriser pour vraiment identifier ce qui se passe en nous. Faire de l’espace : en d'autres termes, créer un vide pour laisser l'inspiration naître, et faire silence, se libérer des bruits du quotidien, pour pour mieux percevoir nos sensations, nos intuitions, la voix de notre créativité.

Des obstacles, qui freinent ou bloquent la créativité et nous éloignent de nos envies profondes :

L’ego, et toutes ses luttes, Les blessures du passé et ses charges négatives, La perte de vision ou de direction, Les doutes, Les habitudes, Les peurs de l’inconnu, de l’échec, de la critique, du vide, Le perfectionnisme, La procrastination, L'agitation, Les pensées nuisibles, Les désirs, y compris celui de faire rayonner pleinement son potentiel pour changer positivement le monde, Les contraintes extérieures et indépendantes de notre volonté comme le manque de temps et d’argent, les imprévus.

Des alliés, qui boostent l'énergie créatrice et constituent un soutien dans l'adversité : 

L'amour et la compassion, La présence, dont celle particulièrement qualitative que constitue l'attention, Le corps et le respect de son rythme naturel, L'authenticité, La confiance, et le lâcher prise qui va avec, Les yeux du voyageur, la façon de regarder les choses avec une conscience éveillée, une capacité de présence, d'ouverture, d'exploration, La pratique, qui agit sur le tonus de la créativité, La patience et la lenteur, La simplicité, L'accueil des épreuves avec joie que l'auteure appelle "l'affirmation ultime", La gratitude, le fait de dire merci à la vie, pratiqué régulièrement, La prière.

En fin de chaque chapitre, l’auteure propose des exercices créatifs pour dépasser ces difficultés et développer ces atouts. Ce que vous apportera le livre "Créez la vie qui vous ressemble"

Un travail de développement personnel par le biais de la créativité

"Créez la vie qui vous ressemble" est un ouvrage qui invite le lecteur à dépasser ses blocages et à déployer ses meilleures ressources pour remettre en branle sa créativité et faire émerger ses élans intérieurs. Les réflexions de l'auteure et les exercices qu'elle propose participent donc au réveil de notre créativité. Mais par le biais d'activités créatives, agréables et très ludiques, le lecteur va, en réalité, bien au-delà : il réalise un véritable travail sur lui-même. Au fur et à mesure des chapitres, presque sans s'en rendre compte, il avance sur le chemin d'une vie à l'image de ses aspirations profondes.

Motivation, détente et sérénité

Le contenu de l'ouvrage a un côté très motivant. La "méthode" proposée est souple, les activités sont récréatives, sans perdre en puissance. Les propos sont empreints de sérénité. Tous ces ingrédients en font une lecture agréable, profonde et apaisante.

Une invitation à la fois à l'introspection et à l'action

Certains apprécieront, d'autres moins, le ton introspectif d'Anne-Marie Jobin. Mais à mon sens, l'auteure propose justement un équilibre intéressant entre un contenu très pratique (son médium est parfaitement matériel : dessin, collage et écriture) et des propos plus "initiatiques". "Créez la vie qui vous ressemble" est un ouvrage que je conseille vivement à tous les lecteurs créatifs ou ceux qui rêvent de retrouver leur créativité pour cheminer vers une vie qui leur ressemble davantage. Points forts :

Les exercices proposés en fin de chaque chapitre qui nous engagent dans une exploration de soi et un travail de développement personnel de façon très concrète, ludique et créative. La sagesse et la sérénité qui se dégagent des propos. L’invitation à la réalisation de ses rêves via la création.

Point faible :

Le ton un peu "initiatique", "introspectif" ne conviendra peut-être pas à tous les lecteurs, même si l'ouvrage n'en reste pas moins très concret.

Ma note :                                           Avez-vous lu "Créez la vie qui vous ressemble" d'Anne-Marie Jobin ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre d'Anne-Marie Jobin "Créez la vie qui vous ressemble" Visitez Amazon afin d'acheter le livre d'Anne-Marie Jobin "Créez la vie qui vous ressemble"

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Thu, 05 May 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11890/Crez-la-vie-qui-vous-ressemble
Osez sortir du rang http://www.olivier-roland.fr/items/view/11866/Osez-sortir-du-rang

Résumé de « Osez sortir du rang ! » d’Adam Grant : en s’appuyant sur de nombreuses études et histoires réelles issues de domaines très divers, ce livre nous apprend comment reconnaître, générer et exprimer de nouvelles idées, faire preuve d’originalité et d’innovation sur un plan personnel et professionnel. Par Adam Grant, 2016, 272 pages, titre original : « Originals […] Cet article Osez sortir du rang est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Thu, 31 Mar 2022 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11866/Osez-sortir-du-rang
La PNL pour les Nuls http://www.olivier-roland.fr/items/view/11840/La-PNL-pour-les-Nuls

Résumé de « La PNL pour les nuls » de Romilla Ready et Kate Burton : cet ouvrage d'introduction écrit par deux expertes états-uniennes vous emmènera dans le monde de la PNL (programmation neuro-linguistique) et vous guidera parmi ses concepts et ses méthodes. Par Romilla Ready et Kate Burton, 2020 (traduction française), 313 pages. Titre original : « Neuro-Linguistic Programming for Dummies ».

Chronique et résumé de "La PNL pour les nuls" de Romilla Ready et Kate Burton : Introduction « Cet ouvrage vise à combler tous ceux qui sont fascinés par les relations humaines. Grâce à son approche expérimentale, la PNL encourage les personnes à agir pour façonner leur vie. Elle attire ceux qui osent et sont prêts à découvrir de nouveaux horizons. […] L’approche de la PNL consiste d’abord à se lancer, à mettre de côté votre incrédulité, puis à comprendre l’apprentissage. » (La PNL pour les nuls, p. 2) Le ton est donné : vive l’expérimentation sur soi — et sur les autres ! Bien sûr, tout cela s’opère dans la bienveillance, la convivialité et un esprit pragmatique de progrès. C’est bien pourquoi la PNL est devenue l’une des ressources privilégiées de développement personnel. Elle offre en effet mille et une techniques plus ou moins simples pour s’améliorer soi-même et ses modes de communication avec autrui. Même si elle peut parfois sembler ésotérique ou farfelue (notamment parce qu’elle fait beaucoup appel à l’imagination), la PNL dispose de bases scientifiques suffisamment solides. Ses principes sont issus de travaux académiques menés dans des universités américaines, principalement en Californie, dès les années 1970. Elle s’est aujourd’hui répandue et fait l’objet de recherches continues dans le monde entier. Êtes-vous prêt à découvrir le sens et la puissance de ces trois lettres ? Partie 1 — Bienvenue dans un monde idéal Chapitre 1 — Destination PNL 1. Qu’est-ce que la PNL ? La PNL — pour programmation neuro-linguistique (adjectif écrit avec un tiret dans l’ouvrage) — est une méthode qui vise à améliorer ses façons de penser et sa communication.

Le terme « programmation » fait référence à la théorie de l’apprentissage et à l’idée selon laquelle nos représentations mentales des expériences sont le fruit d’un codage particulier — un processus que nous pouvons apprendre à maîtriser. « Neuro » concerne le système neurologique et renvoie en premier lieu à l’idée que les sens sont les premiers vecteurs de l’expérience : les informations sensorielles génèrent les pensées qui activent le système neurologique. Le terme « linguistique » est quant à lui utilisé afin de marquer que le langage est la manière privilégiée par laquelle les êtres humains s’approprient l’expérience et la communiquent. Les mots ont des conséquences sur notre façon d’expérimenter le monde.

Cette méthode a été développée par Richard Bandler et John Grinder à l’université de Santa Cruz en Californie, dans les années 1970. Elle s’appuie sur des entretiens réalisés auprès de personnalités particulièrement douées dans les domaines de la communication et du changement. Elle s’est largement développée depuis et compte aujourd’hui de nombreux praticiens de par le monde. 2. Les piliers de la PNL La PNL repose sur 4 piliers :

Le rapport désigne la façon de se relier à soi et aux autres. Il importe de savoir être intègre et de parler-vrai, même (et peut-être surtout) lorsqu’il s’agit de dire « non ». La représentation sensorielle concerne les sens : la vue, le toucher, l’ouïe, le goût et l’odorat nous permettent d’avoir accès à un univers riche de sensations. La pensée en termes de résultats se caractérise par une pensée positive orientée vers les objectifs à atteindre. La flexibilité comportementale désigne, dans la PNL, la capacité à se transformer et donc à changer de perspective sur le monde quand cela est nécessaire.

Pour atteindre un bon rapport (avec vous-même ou avec quelqu’un), vous devrez faire appel à vos sens pour entendre le message venu de l’extérieur, et avec clairement à l’idée le résultat souhaité. Par ailleurs, vous devrez peut-être faire preuve de flexibilité afin d’adapter le résultat s’il ne peut être atteint tel quel. 3. Les modèles et le modelage « La PNL s’attache à modéliser l’excellence dans tous les domaines. Le principe est le suivant : si vous trouvez quelqu’un de bon dans un domaine, vous pouvez alors modéliser sa stratégie et apprendre de lui. Cela signifie que vous pouvez apprendre à modéliser quiconque vous admirez […]. » (La PNL pour les nuls, p. 18) Sur quoi repose la modélisation ? D’abord, sur l’idée — que l’on retrouve également dans la philosophie stoïcienne — selon laquelle nous interprétons le monde de façon différente et que, donc, nos représentations (nos « cartes du monde ») diffèrent. 4. Des conseils pour rendre la PNL plus efficace Par ailleurs, la PNL considère que l’apprentissage (ou le remodelage de nos représentations à partir d’un modèle d’excellence) se fait progressivement, c’est-à-dire étape par étape. Inutile de vouloir se transformer en une seule fois… Allons-y pas à pas ! Il faut également avoir une attitude ouverte et penser qu’un changement est possible (sinon dans le monde entier, au moins en vous). Adopter une telle attitude est déjà un changement positif qui permet de se reconnecter autrement et de changer de vie. N’hésitez donc pas à partir à l’aventure : restez curieux et n’ayez pas peur d’être confus quelquefois. En fait, c’est un bon signe et c’est de cette manière que vous avancerez. Enfin, prenez la responsabilité du changement. C’est à vous d’expérimenter, de prendre des notes, de partager et de transmettre vos expériences. Vous pouvez réaliser ce travail de façon ludique et enjouée. Chapitre 2 — Hypothèses de base sur la PNL 1. Les présuppositions de la PNL Comme toute méthode ou théorie, la PNL part d’une série de postulats ou généralisations sur le monde. Quels sont-ils ? Voici la liste des plus importants :

« La carte n’est pas le territoire » (Korzybski), vos représentations ne sont pas le monde ; Chaque personne agit ou réagit à partir de sa propre carte ; Vous n’échouez pas, vous recevez un feedback (un retour sur expérience) ; Les conséquences de la communication importent plus que l’intention — faites donc attention à la façon dont vous communiquez, car c’est le résultat de l’échange qui compte ; Adoptez d’autres façons de faire si celle que vous utilisez ne fonctionne pas ; Vous communiquez avec votre corps autant qu’avec vos mots ; Vous disposez des ressources nécessaires pour atteindre les résultats souhaités ; Tout comportement, même négatif, vise une fin positive (se faire accepter, être aimé, etc.) ; Le comportement ne dit pas tout d’une personne, il convient également de prendre en compte l’environnement, les capacités et les compétences à un moment donné, les valeurs et les croyances, l’identité ; Il n’y a pas de séparation nette du corps et de l’esprit, mais un continuum — l’un influençant constamment l’autre ; Un changement est toujours concevable, même lorsqu’il est difficile à imaginer ou à accepter ; Prendre exemple sur des modèles est une excellente façon de progresser.

  1. Conclusions sur les présuppositions : Lancez-vous ! « Testez-les sur vous en faisant comme si les généralisations étaient vraies. Pratiquez celles que vous trouvez particulièrement utiles jusqu’à ce qu’elles deviennent une seconde nature. Lorsque vous essayez les présuppositions de la PNL, dressez-en une liste et choisissez-en une par jour. Vous découvrirez soudain que vous vivez ces présuppositions et que “la vie est plus simple” ! » (La PNL pour les nuls, p. 37) Chapitre 3 — Prendre votre vie en main
  2. Contrôler votre mémoire Les souvenirs sont codés en représentations sensorielles (sons, images, sensations diverses). Vous pouvez maîtriser vos souvenirs en accentuant l’état agréable des souvenirs positifs et diminuant la peine liée aux souvenirs négatifs. Comment ? En revivant le souvenir tout en vous focalisant progressivement sur ces sensations, puis en les modifiant mentalement (voir le chapitre 10 pour plus de détails).
  3. Sens et croyance Ce qu’on pense du monde et des autres est lié à nos filtres de perception. Pour en changer, il faut être capable de prendre la responsabilité de nos pensées et accepter de les modifier. Une façon efficace d’entreprendre un changement de croyance consiste à se focaliser sur les résultats, plutôt que sur le problème. C’est-à-dire ? Le danger de penser à partir du problème est qu’il peut nous pousser à chercher des coupables et nous mettre sur la défensive. Prendre appui sur une question visant la finalité de l’action, telle que « quel était le but de mon action ? », permet d’y voir plus clair et d’avancer de façon plus constructive.
  4. La voie de l’excellence Définir ce que vous voulez : tel est le premier pas. Connaissant l’objectif, le cerveau va se mettre en branle naturellement, et refuser de continuer dans la spirale épuisante et sans fin des pensées négatives. En sachant ce que vous voulez, vous canalisez votre énergie et vos ressources à bon escient. Un conseil : imaginez-vous âgé, en train de raconter votre vie. Ou même plus : écrivez votre nécrologie et dressez le bilan de votre héritage au monde pour dégager plus clairement ce que vous souhaitez obtenir comme résultats dans votre vie. Une fois que vous avez un objectif en tête, pensez SMART (spécifique, mesurable, approprié, réaliste et temporel) — ou, plus précisément, posez-vous les questions suivantes, qui vous permettront d’affiner encore sa formulation :

« L’objectif est-il énoncé de façon positive ?

Émane-t-il d’une initiative personnelle, est-il bien établi et sous mon contrôle ?

Décrit-il la procédure de vérification ?

Le contexte est-il clairement défini ?

Les ressources nécessaires sont-elles identifiées ?

Ai-je évalué son caractère écologique ?

Identifie-t-il la première mesure à prendre ? » (La PNL pour les nuls, p. 47)

  1. La formule du succès en 4 points Vous pouvez appliquer la méthode SMART (améliorée) pour chaque objectif spécifique de votre vie. Plus largement, rappelez-vous aussi de ces quatre points, qu'il faut avoir à l'esprit tout au long de sa vie :

Connaître le résultat souhaité (en le formulant bien) ; Passer à l’action ; Utiliser son système de représentation sensorielle ; Faire preuve de flexibilité comportementale.

On pourrait ajouter un point : tenir un journal des rêves liés à vos objectifs. Noter vos objectifs vous permettra de ne pas les oublier en cours de route et de programmer votre cerveau (et votre inconscient) à suivre la route indiquée. Imaginez que votre objectif est un rendez-vous avec vous-même. Vous pouvez aussi privilégier un carnet muni de pages ou d’intercalaires de couleurs différentes. Vous noterez alors les objectifs par domaine de votre choix (par exemple : vie sociale, travail, sports, etc.). Indiquez des objectifs liés ces domaines, puis classez-les par ordre chronologique (objectif à court, moyen ou long terme). Assurez-vous que ces objectifs soient bien formulés (smart) et jetez-y un coup d’œil régulièrement.

Partie 2 – Le Code de la route de votre cerveau Chapitre 4 — Qui est au volant ? 1. Comment nos peurs peuvent nous conduire dans la mauvaise direction L’inconscient agit de façon souterraine en contrôlant notre corps, nos émotions, nos comportements. Pour agir efficacement, il faut impérativement placer le conscient et l’inconscient en phase l’un avec l’autre. Pour ce faire, il est bon de connaître les fonctions respectives de chacun. Le conscient se concentre par exemple sur le langage verbal et la logique, tandis que l’inconscient s’occupe davantage du langage corporel et de la créativité. Observons certaines autres spécificités de ce dernier.

Incapacité à traiter des informations négatives (d’où l’importance de formuler ses objectifs de façon positive) ; Besoin d’orientation (la méditation est un excellent moyen d’ouvrir la communication avec votre inconscient et d’apprendre à le maîtriser) ; Traitement des souvenirs (dont le refoulement de ceux comportant des émotions négatives non résolues) ; Apprentissage en continu (l’inconscient n’aime pas s’ennuyer, il a besoin de stimulations) ; Moralité (votre inconscient vous fait agir en fonction de certains codes moraux que vous avez appris).

  1. La formation réticulée : votre système de suivi Afin de catégoriser toutes les informations sensorielles qui nous arrivent à chaque moment de notre vie, un système de neurones fonctionne à plein régime — la PNL l’appelle « formation réticulée ». Quels sont ces critères de sélection ? Comment choisit-elle de conserver ou de rejeter l’information ?

Importance pour la survie ; Nouveauté (une chose à laquelle vous n’êtes pas habitué va davantage retenir votre attention) ; Investissement émotionnel fort (pour un proche, par exemple).

La formation réticulée vous aidera à remarquer les éléments en rapport avec vos objectifs, tout en vous permettant de vivre votre vie quotidienne sans être constamment assailli par les sensations. Notez que vos croyances influencent la formation réticulée : celles-ci peuvent empêcher (ou au contraire stimuler) vos perceptions. 3. Les croyances et les valeurs font toute la différence « Tout le monde a des valeurs, celles-ci varient simplement d’un individu et d’un groupe à l’autre. Vos valeurs et vos croyances sont des filtres inconscients que vous utilisez pour décider quels fragments de données perçus par vos sens vous allez laisser entrer ou empêcher d’entrer. » (La PNL pour les nuls, p. 73) Autrement dit, ces valeurs et croyances vous font prendre des décisions inconsciemment. Elles sont le fruit de vos expériences passées et vous portent à avoir confiance (ou non) en certaines de vos capacités. On parle de croyances limitantes quand celles-ci vous poussent à vous sentir incapable de faire telle ou telle chose. D’autre part, les croyances des autres peuvent également nous aider ou nous nuire. Si d’autres (en particulier les figures éducatives, professionnelles, les amis et la famille) nous pensent incapables, nous aurons tendance à le devenir… Heureusement, il existe des moyens de contourner ce problème (voir le chapitre 7 sur l’exploration des modes de perception). Vous pouvez encore choisir de transformer vos propres croyances et valeurs, en agissant sur les modalités sensorielles (sons, images, sensations) qui leur sont associées — un peu comme pour les souvenirs. 4. Imaginez votre réalité future L’imagination n’est pas un défaut ! Au contraire, cela peut vous aider à établir vos objectifs de façon plus efficace. Voici les conseils de Romilla Ready et Kate Burton à ce sujet :

« Dressez une liste des éléments importants concernant votre objectif, des raisons pour lesquelles vous voulez l’atteindre, puis classez-les par ordre d’importance. Vos valeurs vous surprennent ? Vous êtes-vous rendu compte que des choses que vous jugiez importantes ne l’étaient pas tant que cela après tout ? Avez-vous pensé à une valeur qui manquait au départ ?

Maintenant, toujours éveillé, imaginez-vous en train de flotter en dehors de votre corps et projetez-vous dans l’avenir, à l’époque où vous pourriez avoir atteint l’objectif fixé.

Prêtez attention aux images, sons et sensations et modifiez-les. Parvenez-vous à les rendre plus puissants, vibrants, éclatants, et à aller encore au-delà ?

Depuis l’avenir, retournez-vous sur le présent et laissez votre inconscient identifier ce qu’il a besoin de savoir et vous aider à en prendre conscience, pour vous permettre d’atteindre votre objectif. N’oubliez pas de noter quelle serait la première mesure à prendre !

Une fois le rêve bien savouré, revenez à la réalité et prenez cette première mesure ! » (La PNL pour les nuls, p. 84-85)

Chapitre 5 — Appuyer sur les boutons de la communication 1. Le modèle de la communication de la PNL La psychologie cognitive de Bandler et Grinder propose un modèle de communication particulier. Celui-ci est constitué de quatre notions importantes :

Le comportement extérieur = la manière dont quelqu’un agit visiblement vis-à-vis des autres ; La réponse intérieure = la réaction qui se produit à l’intérieur de la personne ; Le processus interne = le dialogue qui se met en place lors de la réponse intérieure ; L’état interne = les sensations qui submergent la personne à l’occasion de la réponse intérieure.

Lorsque, par exemple, deux personnes communiquent, l’une agit d’une certaine façon (comportement extérieur), ce qui permet à l’autre de formuler une réponse intérieure, puis un comportement extérieur répondant à celui de son interlocuteur. Bien sûr, ce comportement extérieur produit à son tour une réponse intérieure de la première personne. Ce cycle se poursuit ainsi jusqu’à ce que cesse la communication. Soit la communication peut partir « en vrille », soit elle peut réussir et être harmonieuse. 2. Comprendre le processus de la communication Grinder et Bandler ont remarqué que les bons communicants possèdent au moins trois caractéristiques :

Savoir ce qui est attendu de la communication ; Être à l’écoute des réponses et savoir les identifier précisément ; Se montrer flexible pour obtenir, au moins progressivement, ce qui est attendu.

Nous ne sommes pas capables de tout entendre de l’autre. La communication dépend notamment de trois processus : les omissions, les distorsions et les généralisations que nous pouvons faire vis-à-vis de l’information transmise par autrui (ou par le milieu). Par ailleurs, nos réactions varient en fonction de plusieurs caractéristiques qui font notre singularité : notre métaprogramme (est-il plutôt introverti ou extraverti, par exemple), nos croyances et valeurs, nos attitudes, nos souvenirs, nos décisions. 3. Essayer la communication efficace Pour améliorer sa communication, mieux vaut apprendre à vivre avec toutes ces dimensions inconscientes. Il est possible de créer une communication harmonieuse avec autrui en se montrant déterminé (en sachant ce que l’on veut obtenir de la discussion) et patient (c’est-à-dire flexible). La communication non violente repose sur des bases similaires d’échange et de conscientisation des objectifs et des freins de la communication (désirs, peurs, etc.). Apprendre à bien communiquer, c’est apprendre à devenir pleinement responsable de ses paroles, c’est-à-dire des conséquences de nos actes langagiers. Partie 3 — Se faire des amis… En influençant les autres Chapitre 6 — Voir, entendre et sentir à votre manière pour mieux communiquer 1. Trois lettres pour des modalités : VAK Nous avons appelé "modalités" les impressions des sens qui restent présents à l’esprit lorsque nous pensons. Par exemple, si nous pensons à un plat, nous pensons à des images, des saveurs, un contact chaud ou froid, etc. Ces modalités imprègnent littéralement le processus de la pensée. VAK est un acronyme pour visuel, auditif et kinesthésique (lié aux sensations du corps). De ce dernier, on peut distinguer les informations olfactives et gustatives (on obtient alors l’acronyme VAKOG). Certaines personnes ont certains sens plus développés que d’autres — ce qui signifie qu’ils captent plus d’information par ce biais. Sachant cela, vous pouvez également commencer à entraîner vos sens pour les rendre plus aiguisés et ainsi recueillir des informations plus variées sur le monde qui vous entoure. Vous découvrirez peut-être de meilleures façons d’apprendre ou de pratiquer une activité, sportive ou artistique par exemple. 2. Écouter le monde des mots Les mots que vous utilisez peuvent vous donner des indices sur votre système de représentation sensorielle privilégié (plutôt visuel, auditif ou kinesthésique). Vous pouvez aussi deviner celui des autres. Par exemple, vous direz des propos de quelqu’un qu’ils sont clairs ou lumineux (visuel), qu’ils résonnent ou qu’ils sont forts (auditif), ou bien qu’ils sont solides ou excitants… Lorsque les mots sont neutres, sans référence aux sens, la PNL parle de langage digital. Les contrats et documents d’assurance en sont de parfaits exemples. 3. Tout dans les yeux Il en va de même avec le langage corporel, qui dit beaucoup, lui aussi, de votre système de représentations sensorielles préféré. En particulier, le mouvement des yeux permettrait de connaître ces préférences. C’est ce que la PNL appelle les clés d’accès visuelles :

Haut à droite = visuel créé (imagination) ; Haut à gauche = visuel évoqué (images connues) ; Droit devant = visuel (voir quelque chose de nouveau, d’important) ; Latéralement à droite = auditif créé (entendre de nouveaux sons) ; Latéralement à gauche = auditif évoqué (souvenir de sons) ; Bas à gauche = auditif dialogue intérieur (se parler à soi-même) ; Bas à droite = kinesthésique (sensations, émotions, toucher, goût, odorat).

En fait, l’étude du mouvement oculaire peut vous aider à cerner l’état d’esprit de quelqu’un. De cette façon, vous vous rendez capable de mieux communiquer avec lui. 4. Utiliser le système VAK La connaissance de ce système peut vous aider dans bien des domaines de votre vie quotidienne, depuis la gestion des réunions professionnelles jusqu’à la mentalisation de vos objectifs, en passant par le développement d’une écriture plus puissante. N’hésitez pas à travailler un sens par jour, en cherchant à explorer ce qui se passe en vous et, éventuellement, en apprenant à mettre des mots sur vos impressions.

Chapitre 7 — Établir le rapport 1. Pourquoi le rapport est-il important ? « Le rapport est au cœur de la PNL et constitue un de ses piliers, aboutissant à une communication satisfaisante entre deux individus ou groupes de personnes. Vous n’avez pas besoin d’aimer quelqu’un pour établir un rapport avec lui. Il s’agit d’une manière de se comporter avec les autres fondée sur le respect mutuel et d’échanger à tout moment. » (La PNL pour les nuls, p. 127) Le rapport est important, car il permet d’établir des relations bilatérales avec n’importe quelle personne, en établissant un contexte positif de réciprocité et d’écoute. Il importe de pouvoir identifier les rapports réussis et les comparer à ceux qui sont mal engagés ou carrément inexistants. Si vous souhaitez établir des rapports avec de nouvelles personnes ou en améliorer certains, posez-vous ces questions en veillant à répondre par écrit :

Quelle est la relation que j’entretiens avec cette personne ? Quel changement souhaiterais-je apporter ? En quoi cela m’impacterait-il ? Et pour autrui, quelles en seraient les conséquences ? Est-ce que je tiens vraiment à y dépenser du temps et de l’énergie ? Quelles sont les pressions vécues par la personne ? Qu’est-ce qui compte le plus pour elle actuellement ? Pourrais-je apprendre quelque chose de quelqu’un qui a une bonne relation avec cette personne ? Ai-je besoin d’une aide pour améliorer le rapport ? Quelles sont mes idées pour faire évoluer la relation ? Quelle serait la première chose à mettre en place ?

  1. Techniques de base pour établir le rapport Créer un rapport avec quelqu’un passe par l’environnement, les valeurs et les buts (partagés ou non), les croyances et les compétences acquises au long de la vie, et bien sûr par les manières d’être, de parler et d’agir. La PNL parle de synchronisation et de mimétisme comportemental lorsque les deux partenaires d’un rapport se sont mis totalement en phase. Lorsqu’ils ne le sont pas, la PNL parle de désaccord. Pour faciliter ou accélérer la mise en rapport, vous pouvez aussi adopter la même perspective sur la vie et le même rythme que l’autre personne (y compris le rythme de respiration). Apprenez à vous mouler dans ses intentions, mais aussi dans ses façons d’apprendre et de vivre au quotidien. Lorsque vous parlez, assurez-vous d’être en harmonie avec vous-même : mots, images et sons doivent fournir le même message à votre interlocuteur. Connectez-vous à autrui en démontrant votre confiance en vous-même et votre sincérité. Pour convaincre une personne (ou un groupe) et la « conduire » dans le sens voulu, commencez par vous mettre en phase avec elle. Plutôt que de vous opposer, écoutez et partez de la perspective de l’autre pour le faire doucement dériver vers la direction souhaitée.
  2. Comment rompre un rapport et pourquoi Vous pouvez avoir envie ou besoin de rompre le rapport provisoirement ou définitivement, c’est-à-dire de vous désynchroniser, pour plusieurs raisons : l’affaire est conclue, vous êtes fatigué ou vous vous ennuyez, vous êtes occupé, etc. Comment faire ? Modifiez la position de votre corps dans l’espace, changez le ton ou le volume de votre voix ou utilisez des mots clairs. Prêtez attention à certains gestes (haussement des sourcils, par exemple) et à certaines paroles (le connecteur « mais » peut modifier la perception du message par votre interlocuteur, en ne lui faisant se souvenir que de la moitié négative de votre message). Bien sûr, il est préférable de rester courtois et diplomate. Mais n’hésitez pas à exprimer votre refus — surtout si vous avez l’habitude d’en faire trop pour les autres.
  3. Comprendre les autres points de vue « Les personnes qui ont du succès affichent la flexibilité nécessaire pour percevoir le monde de différentes manières. Elles prennent plusieurs perspectives, ce qui leur permet d’explorer de nouvelles idées. » (La PNL pour les nuls, p. 142) Vous pouvez vous entraîner à prendre trois points de vue au moins, que la PNL nomme positions perceptuelles :

La vôtre, celle qui vous est naturelle ; Celle de l’autre, qui vous amène à imaginer ce qu’il vit ; Une position neutre, d’observateur désintéressé.

Pour vous familiariser avec les différentes perspectives sur le monde, vous pouvez aussi utiliser le métamiroir. Il s’agit d’un exercice proposé par Robert Dilts. Il permet de vous préparer à un échange compliqué. Comment faire ? Dessinez au sol quatre positions et suivez la procédure suivante :

Se placer en première position et se demander : « qu’est-ce que je vis, je pense et je ressens lorsque je regarde cette personne ? » Se placer dans la seconde position et se demander la même chose — mais en se mettant à la place de l’autre personne. Occuper la troisième position — neutre — et se questionner sur soi en première position : qu’est-ce que je pense de « moi », vu de l’extérieur ? Occuper la quatrième position, avec plus de distance encore. Là, comparer les pensées de la troisième position et celles de la première et les permuter (faire de l’image de soi reçue en position n° 3 la position n° 1 en première personne). Revenir dans la seconde position et se demander : « en quoi est-ce différent maintenant, qu’est-ce qui a changé ? » Revenir dans la première position et se poser la même question : « en quoi est-ce différent, qu’est-ce qui a changé ? »

Chapitre 8 — Comprendre pour être compris : les métaprogrammes 1. Les notions de base d’un métaprogramme « On appelle métaprogrammes les filtres inconscients qui orientent vers l’objet de votre attention la façon dont vous traitez n’importe quelle information reçue puis dont vous la communiquez. » (La PNL pour les nuls, p. 147) Ces métaprogrammes résultent de vos expériences, principalement celles vécues pendant l’enfance. Il en existe beaucoup, mais Romilla Ready et Kate Burton ont choisi de se focaliser sur six paires (en plus de l’introversion et de l’extraversion, évoquée au chapitre 5) qui peuvent être particulièrement utiles pour se motiver soi-même ou faciliter le rapport avec autrui. Souvenez-vous : il s’agit de caractérisations mobiles et évolutives. Elles peuvent d'ailleurs se combiner. Surtout, elles ne visent pas à juger ou à cataloguer, mais à comprendre, interpréter et éventuellement imiter (ou se synchroniser à) une situation de communication ou une personne. 2. Proactif/Réactif Le proactif a plutôt tendance à passer à l’action. Il veut que les choses avancent et il est prêt à agir pour faire évoluer la situation. Il trouve des solutions, même dans l’urgence. « Oser ! », « Allons-y ! », « Il faut s’y mettre », telles sont quelques-unes des expressions qu’il pourra utiliser au quotidien. Le réactif cherche plutôt à faire le point et à comprendre ce qui se passe avant de prendre une décision. Il attendra éventuellement que d’autres prennent l’initiative. « Réfléchissons-y », « étudions les données », « pesons le pour et le contre », dira sans doute le réactif. 3. Rapprochement/Éloignement Les personnes qui se rapprochent (du plaisir ou de valeurs positives) souhaitent avancer et le font souvent grâce aux bénéfices espérés. Elles sont capables de rester calmes et concentrées. « Accomplir », « Obtenir », « inclure » fait partie des verbes qu’elles aiment employer. Les personnes qui s’éloignent (de la douleur ou de valeurs négatives) cherchent plutôt à prendre leurs distances vis-à-vis de risques ou de dangers perçus. Elles gèrent les crises et se montrent critiques. Elles préfèrent les verbes « enlever », « éviter », « solutionner ». 4. Options/Procédures L’individu orienté « options » aimera découvrir de nouvelles façons de faire et optera pour la diversité. Il aime commencer des projets (mais pas nécessairement les terminer). « Essayer autrement », « improviser le moment venu » : voilà ce qui fait frémir la personne options. L’individu orienté « procédures » privilégiera les méthodologies déjà usitées, même s’il n’est pas toujours capable de les mettre en place lui-même. « Suivre les étapes », « un pas après l’autre » : le must de la personne procédures. 5. Interne/Externe L’interne aura confiance en lui-même : il n’aura pas besoin de l’avis des autres pour savoir qu’il a pris la bonne décision. Il s’appuie sur ses propres ressources. Pour influencer un interne, utilisez des termes tels que « c’est à vous de décider » ou « voyez vous-même ». L’externe éprouvera le besoin de se raccrocher à l’opinion d’autrui pour s’assurer qu’il a agi de la bonne manière. Il cherche des renforts à l’extérieur. Si vous voulez obtenir davantage d’un externe, employez plutôt des expressions comme « les statistiques montrent que… », « je sais que vous pouvez le faire », « ça se fait… ». 6. Global/Spécifique Quelqu’un manifestant un métaprogramme plutôt global découpera les tâches en plus gros morceaux. Il aime aussi les vues d’ensemble, les connexions latérales et les concepts. « En un mot », « généralement », seront des signes tangibles de globalité. Une personnalité plus spécifique découpera ses tâches en plus petites parties. Elle entrera directement dans le détail, utilisera des exemples et avancera de façon plus séquentielle. « Particulièrement », « avant/après », vous feront reconnaître la spécificité. 7. Similitude/Similitude avec différence/différence Trois profils se dégagent ici :

Renvoyer la nouveauté au connu (similitude) ; Remarquer la similitude, puis les différences (similitude avec différence) ; Se focaliser sur les modifications (différence).

Le premier usera le vocabulaire du « commun », du « statique », de l’« inchangé » ; le deuxième dira que « c’est pareil, sauf que » ou que « ça augmente/diminue » ; le troisième trouvera que « c’est le jour et la nuit », que « ça n’a rien à voir » ou que c’est « transformé ». 8. Combiner plusieurs métaprogrammes « Lorsque vous êtes dans votre zone de confort, vous préférez adopter une certaine combinaison de métaprogrammes. Vous devriez essayer d’avoir à l’esprit que cette combinaison peut changer en fonction des circonstances que vous rencontrez. […] Il est également important de se rendre compte que certaines combinaisons conviennent mieux que d’autres à certaines professions et que bien d’autres métaprogrammes peuvent vous être utiles. » (La PNL pour les nuls, p. 168) 9. Développer vos métaprogrammes Pensez-y : êtes-vous capable de repérer vos métaprogrammes, dans les différentes sphères de votre vie ? Êtes-vous capable de cerner ceux des autres au cours d’une interaction et d’agir en conséquence ? Progressivement, mettez-vous à l’écoute de vous-même et des autres, afin d’améliorer vos chances d’accomplir vos objectifs et d’avoir des rapports sereins avec autrui.

Partie 4 — Ouvrir la boîte à outils Chapitre 9 — Jeter l’ancre 1. Commencer par les ancres Vous pouvez avoir l’impression d’être submergé par vos sentiments — positifs comme négatifs. Vous perdez le contrôle et réagissez de manière disproportionnée. Ce qui peut avoir des conséquences dans divers aspects de votre vie. Pour maîtriser vos états, c’est-à-dire la manière dont vous vous sentez à un instant T, la PNL dispose d’outils appelés techniques d’ancrage. Une ancre, c’est un stimulus venu de l’extérieur qui va déclencher une réponse en vous et un état intérieur. Vous pouvez apprendre à définir des ancres. L’une des méthodes est la suivante :

Connaître l’état positif dans lequel on souhaite se trouver ; Trouver un souvenir correspondant ; Revivre le souvenir en y associant les sons, images, sensations ; Choisir une ancre — un son, un mouvement ou une image ; Mobiliser l’ancre mentalement (ou en faisant un geste) lorsque le besoin s’en fait sentir.

Sans le vouloir, nous créons tous des ancres négatives. Mais nous pouvons apprendre à les repérer. Nous pouvons aussi apprendre à calibrer nos relations en utilisant les expressions ou attitudes d’autrui comme des ancres. Enfin, grâce notamment à la procédure évoquée plus haut, nous pouvons créer nous-mêmes une palette d’ancres qui nous permette d’augmenter nos expériences positives et de diminuer les expériences négatives. 2. À la découverte des émotions : les états séquentiels Les états se transforment : nous passons tous d’un état à un autre. Et nous recherchons aussi parfois activement cette modification, pour nous-mêmes ou pour les autres. Les ancres permettent de (faire) changer d’état. Vous pouvez utiliser la musique comme ancre, et tout spécialement la musique baroque (Bach, Mozart, Haendel, Vivaldi) ! Mais pas seulement : élargissez vos goûts, tout en faisant confiance à votre intuition, variez les rythmes et les styles et voyez quels états chaque morceau provoque en vous. Progressivement, trouvez la meilleure musique qui convient à une situation problématique et vous permet de vous ressourcer. Une autre façon d’apprendre à changer d’état consiste à imiter un modèle positif. Pas seulement au niveau des métaprogrammes, mais en adoptant sa démarche même ou certains de ses mouvements corporels. Par exemple, si vous êtes petit, prenez de l’assurance en agissant comme une personne plus grande ! 3. Approfondir les techniques d’ancrage Les ancres peuvent nous aider à évoluer positivement. Vous pouvez modifier vos ancres négatives en vous désensibilisant, en la neutralisant, en allongeant la chaîne des ancres, c’est-à-dire en passant par des états successifs qui vont du plus négatif au plus positif (en passant de la colère à l’inquiétude, puis de l’inquiétude à la curiosité et enfin de cette dernière à la détente, par exemple). Pour prendre parole en public, vous pouvez utiliser le cercle d’excellence, qui vise à améliorer la confiance en soi au moment de passer à l’action. Cette technique nécessite un partenaire et s’appuie, à nouveau, sur le ressouvenir d’une expérience positive. Vous pourriez peut-être aussi avoir besoin de l’ancrage spatial, lorsque vous devez monter sur scène par exemple. Dans ce cas, vous veillerez à délivrer tel type d’information à un endroit précis de la salle, afin d’habituer vos interlocuteurs à l’idée que tel endroit (ou tel geste) signale un type d’information en particulier. 4. Une dernière chose sur les ancres « Les ancres ne marchent pas forcément au premier essai. Comme avec tous les outils présentés dans ce livre, votre apprentissage sera plus rapide si vous suivez une formation en PNL et travaillez avec un praticien chevronné. Quelle que soit la méthode choisie pour développer vos compétences, c’est-à-dire seul ou avec l’aide d’autres personnes, lancez-vous. Nous vous encourageons à persévérer même si l’expérience vous semble étrange au départ. Une fois que vous contrôlez votre état, vous élargissez l’éventail des choix qui s’offrent à vous et le jeu en vaut la chandelle. » (La PNL pour les nuls, p. 193) Chapitre 10 — Actionner les commandes 1. Sous-modalités : comment nous enregistrons nos expériences En PNL, les sens sont nommés modalités. Les sous-modalités, ce sont les caractéristiques secondaires liées, par exemple, aux sons (à l’ouïe) ou aux images (la vue) : le rythme, le timbre, le volume ou bien encore la couleur, la luminosité, la taille, etc. 2. Informations de base ou ce qu’il faut savoir avant de commencer Modifier les sous-modalités des sensations liées au souvenir d’une expérience peut transformer ces sensations (passer de la peine à l’indifférence ou au plaisir, plus ou moins intense) et donc le souvenir lui-même. Lorsque vous vous remémorez un souvenir, vous pouvez soit être dans l’image en tant qu’acteur — la PNL nomme cela association — ou en-dehors, tel un observateur — on parle alors de dissociation. Il s’agit d’une sous-modalité importante et qu’il faut pouvoir utiliser à bon escient pour s’éloigner ou se rapprocher de nos émotions. La modification des souvenirs peut vous libérer de peurs et d’inhibitions acquises dans votre existence. Par exemple, si un professeur vous a traité d’incapable en math un jour, vous pouvez revenir à ce souvenir et en transformer les modalités (vous rendez le professeur tout petit, avec une voix ridicule, vous diminuez le son, etc.) afin de faire passer l’émotion qui lui est associée de triste à absurde, voire rigolote. Ce faisant, votre sentiment d’incapacité à effectuer une tâche mathématique se dissipe. Chaque personne sera sensible à certaines sous-modalités plutôt qu’à d’autres. Testez-vous en utilisant un souvenir positif et en en modifiant les sous-modalités auditives, visuelles et kinesthésiques. Quelles sont les modifications qui vous affectent le plus ? Ces sous-modalités seront vos sous-modalités critiques. 3. Effectuer des changements pour de vrai « Imaginez un peu. Vous pouvez programmer votre esprit assis dans le train, dans les embouteillages ou même au cours d’un repas ennuyeux avec vos beaux-parents. Et souvenez-vous, l’entraînement conduit à l’excellence, alors entraînez-vous, avec la certitude de ne pas être arrêté pour avoir joué avec vos sous-modalités, même en public. » (La PNL pour les nuls, p. 205) Vous pourrez ainsi :

Atténuer la portée d’une expérience ; Modifier une croyance limitante ; Créer une croyance dynamisante ; Vous débarrasser de sensations désagréables (maux de dos, etc.).

Utilisez également le bruissement. C’est-à-dire ? Utiliser le processus d’une (mauvaise) habitude pour la transformer. Quel est l’élément déclencheur qui vous fait, par exemple, vous ronger les ongles ? Trouvez-le et interrompez le processus à l’aide du processus suivant proposé par Romilla Ready et Kate Burton : « Identifiez le comportement indésirable :

Vérifiez que vous êtes prêt à procéder au changement. Dites-vous simplement “prêt ?”.

Identifiez l’élément déclencheur à l’origine du comportement indésirable et créez une image associée. Il s’agit de l’image du signal.

Exploitez l’image afin de découvrir la ou les deux sous-modalités critiques.

Interrompez le processus. Cela signifie que vous sortez de l’état dans lequel vous étiez. […]

Pensez à l’image désirée. Créez une image de vous-même en train d’avoir un comportement que vous aimez ou vous tenant d’une certaine façon, en mode dissocié.

Interrompez le processus.

Rappelez-vous l’image du signal. Faites-en sorte d’y être associé, puis placez un cadre autour.

Créez une image du résultat souhaité.

Faites entrer l’image désirée dans un minuscule point noir et placez celui-ci dans le coin inférieur gauche de l’image du signal.

D’un bruissement (Fffffff), propulsez le point noir dans la grande image pour qu’il explose sur l’image du signal.

Interrompez le processus.

Répétez l’exercice plusieurs fois. » (La PNL pour les nuls, p. 211)

Chapitre 11 — Changer via les niveaux logiques 1. Quelle est votre perspective ? Pensez-vous qu’il soit impossible de changer ? Mais le monde — le territoire — se modifie constamment autour de vous. Alors, pourquoi pas vous et votre carte du territoire ? S’adapter, modifier sa perspective est une composante essentielle d’une existence réussie. Les niveaux logiques nous aident à comprendre le changement et à mettre en place des stratégies de transformation pour soi-même ou pour des groupes. Comment ? D’abord, en séquençant chaque étape de la modification et, ensuite, en avançant avec confiance vers le but poursuivi. 2. Comprendre les niveaux logiques Les niveaux logiques (aussi nommés niveaux neurologiques) se présentent différemment, soit de façon hiérarchique (sous forme de pyramide), soit de façon réticulaire (sous forme de réseau de relations) par exemple. Peu importe : l’important est de concevoir les relations entre chacun d’entre eux. Voici les six niveaux logiques du changement :

Environnement (où, quand et avec qui) ; Comportement (quoi) ; Capacités et compétences (comment) ; Croyances et valeurs (pourquoi) ; Identité (qui) ; But (dans quel but, pour qui).

Il est plus facile de modifier un point de l’environnement maîtrisé (repeindre les murs de sa maison) que de changer de comportement, mais il est sans doute plus aisé de changer de comportement que de modifier ses capacités et ses compétences ; et ainsi de suite. Vous comprenez que de 1 à 5, le niveau de difficulté augmente. Par ailleurs, le niveau inférieur influe sur le niveau supérieur. De plus, pour être bien dans sa peau ou dans un état de congruence, les différents niveaux doivent être alignés. Vous pouvez apprendre à identifier où se situent les problèmes (chez vous ou ailleurs), et tenter de réaligner le niveau logique désaligné. Utilisez les questions liées à chaque niveau pour repérer où « ça » coince et amorcer un travail. Pour agir sur un niveau, assurez-vous d’utiliser les ressources issues des niveaux supérieurs. 3. Trouver le levier adapté au changement Pour changer, il est nécessaire de vouloir changer, de savoir comment procéder et d’avoir l’occasion de mettre le changement en œuvre. Demandez-vous comment rendre la transformation plus aisée. Pour chaque niveau, posez-vous les questions suivantes. Au niveau environnemental, demandez-vous :

Où est-ce que je suis le mieux pour travailler ou vivre ? Avec qui est-ce que j’aime être ? Qui me fatigue ? Quand suis-je au mieux de ma forme ?

Au niveau comportemental, interrogez-vous de la sorte :

Puis-je atteindre mes objectifs en agissant de cette façon ? Mon attitude correspond-elle à ce que je veux être et à la façon dont je veux vivre ? Est-ce que j’utilise souvent certaines expressions ou certains tics de langage ? Quel est votre langage corporel, à différentes occasions ?

Pour questionner vos compétences et vos capacités, posez-vous par exemple ces questions :

De quelles compétences suis-je fier ? Comment les ai-je acquises ? Selon moi, mais aussi selon les autres, dans quels domaines suis-je bon ? Quelles sont les personnes qui pourraient m’inspirer ? Qu’aimerais-je apprendre ?

Au sujet des croyances et des valeurs, ne faites pas l’impasse sur les éléments suivants :

Pourquoi agir ainsi ? Qu’est qui m’importe ? Qu’est-ce que je considère bien et mal ? Quand dis-je « je devrais » et « je ne devrais pas » ?

Pour modifier votre identité, il vous faudra notamment questionner ces différents points :

En quoi ce que je vis exprime ce que je suis ? Quel type de personne suis-je ? De quelle façon me décrirais-je ? Comment est-ce que je caractérise les autres ? Comment les autres me décrivent-ils ? Est-ce que cette description me convient ? Quels images, sons et sensations est-ce que j’associe à moi-même ?

Un changement quant au but implique un questionnement autour de points tels que :

Pourquoi suis-je ici ? Qu’est-ce que je voudrais apporter aux autres et au monde ? Quel souvenir voudrais-je laisser après ma mort ?

Ces questions vous aideront à naviguer dans les niveaux logiques. Chapitre 12 – Vos habitudes : découvrir vos programmes secrets 1. L’évolution des stratégies Pour créer un modèle valide, la PNL s’est appuyée sur les études de psychologues antérieurs comme Pavlov, qui a découvert le système stimulus-réponse, et Miller, Galanter et Pribram qui ont pris le relais en créant le modèle TOTE (test déclencheur, opération/intervention, test comparatif, exit/sortie). La PNL reprend ce dernier modèle en lui ajoutant les systèmes de représentation sensorielle.

Test D = élément déclencheur d’une stratégie (c’est-à-dire d’une habitude) ; Operate (intervention) = moment où vous recueillez les éléments pour agir et où vous appliquer votre stratégie ; Test C = moment où vous comparez les données et la situation avec l’objectif qui était poursuivi ; Exit (sortie) = sortie du processus.

  1. Tout dans les yeux : identifier la stratégie d’une personne « Une fois la stratégie incorporée dans votre cerveau, vous avez très peu, voire pas du tout, conscience des étapes qui la composent. Mais, si vous savez sur quoi prêter votre attention, vous pouvez découvrir la stratégie d’une personne. Votre attention doit se tourner vers le mouvement des yeux. » (La PNL pour les nuls, p. 241) Pour cela, souvenez-vous des éléments du chapitre 6.
  2. Contracter les muscles stratégiques Les stratégies sont liées à différents niveaux logiques. Par exemple, au niveau des capacités et des compétences, vous pouvez décider de modifier votre façon de vous présenter en public en modifiant votre stratégie d’approche (en vous présentant, puis en posant des questions, tout en gardant votre objectif à l’esprit). Au niveau du comportement, vous pouvez également modifier une stratégie qui vous déplait. Vous êtes agressif en voiture ? Lorsque quelqu’un vous double (test D), au lieu de commencer à vociférer, pensez à l’absurdité de la situation et souriez (operate). Cela fonctionne-t-il ? Si oui (exit), continuez ce que vous avez à faire tranquillement — et sinon, entraînez-vous en recommençant le processus !
  3. Utiliser les stratégies de la PNL pour l’amour et la réussite Lorsque vous séduisez une personne, vous mettez toutes les modalités de votre côté : du parfum au look, en passant pour les mouvements, vous essayez de tout contrôler. Lorsque, avec le temps, la fusion avec l’autre se dissipe, la PNL peut vous aider à recréer une stratégie ou à observer les stratégies du conjoint pour être aimé. Comment ? Posez-lui la question : « tu sais que je t’aime, n’est-ce pas ? » et « qu’est-ce que je pourrais faire pour que tu te sentes plus aimé(e) ? » et regardez-le (ou la) dans les yeux. Observez ce qu’il s’y passe afin de découvrir comment le (ou la) satisfaire ! Il en va de même pour motiver quelqu’un : grâce à l’observation de ses yeux lorsque vous lui poser, par exemple, une question du type : « comment fais-tu pour t’entraîner d’habitude ? », vous comprendrez sa stratégie et vous pourrez l’appliquer à un autre domaine (par exemple, du football vers l’étude des mathématiques). Pour vous-même, demandez-vous dans quel domaine vous réussissez et quelles sont les stratégies mises en place. Tentez de les transposer au nouveau domaine souhaité. Chapitre 13 — Voyage dans le temps
  4. L’organisation de vos souvenirs Les souvenirs sont organisés comme un « collier de perles » (William James) : ils forment une chaîne qui va du passé au présent. Pour le futur, vous utilisez des images qui vous permettent de prévoir ce qu’il va vous arriver. Chaque souvenir est associé à des modalités sensorielles et à leurs sous-modalités. Il arrive que certains événements soient reliés entre eux : vous vivez quelque chose et cela vous renvoie à un souvenir. Ce dernier sera considéré comme la cause première des sensations vécues à l’occasion du second. Grâce à la PNL et au contrôle des modalités, vous pourrez agir sur ce processus.
  5. Découvrir votre ligne de temps Votre ligne de temps relie le passé, le présent et le futur. Vous pouvez vous l’imaginer de la façon suivante :

« Pensez à un événement que vous avez vécu récemment.

Respirez profondément et détendez-vous au maximum.

Imaginez-vous en train de flotter au-dessus de votre présent et de partir au-dessus des nuages, dans la stratosphère.

Créez une image de votre ligne de temps bien au-dessous de vous, comme un ruban, et représentez-vous sur cette ligne.

Maintenant, remontez votre ligne de temps jusqu’à ce que vous vous situiez juste au-dessus de l’événement récemment vécu.

Vous flottez à cet endroit aussi longtemps que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous décidiez de revenir, toujours en planant, jusque vers le présent, puis de redescendre dans votre corps. » (La PNL pour les nuls, p. 259)

  1. Modifier la ligne de temps Vous pouvez vouloir être plus ou moins associé ou dissocié au temps. Cela signifie que vous pouvez souhaiter être davantage conscient de la valeur du temps et orienté vers les buts, ponctuel et rationnel (dissociation) ou bien plutôt créatif et multitâche, émotif et dans l’instant présent (association). Pour vous dissocier, sortez de votre ligne du temps et flottez au-dessus de sorte à voir passé, présent ou positionnez-vous de telle sorte à la voir clairement devant vous. Pour vous associer, voyez votre ligne de temps devant vous et marchez dessus tel un équilibriste, ou laissez-la vous traverser le corps. Ces exercices demandent de la pratique et il est préférable de les réaliser couché, car ils peuvent être déstabilisants.
  2. Voyager sur votre ligne de temps vers plus de bonheur En pratiquant des exercices liés à la ligne de temps, vous pourrez :

Libérer les émotions négatives et les décisions limitantes ; Réconforter la jeune personne que vous étiez ; Vous débarrasser de l’anxiété ; Vous concocter un meilleur avenir.

Plusieurs procédures sont proposées par Romilla Ready et Kate Burton. Voici l’une d’elles, qui concerne le traitement de l’anxiété, c’est-à-dire une sensation négative associée à un événement futur.

« Trouvez un endroit calme pour vous détendre et pensez à un événement qui vous rend anxieux. Demandez maintenant à votre inconscient si vous êtes prêt à vous débarrasser de l’anxiété.

Maintenant, élevez-vous au-dessus de votre ligne de temps de façon à voir votre passé et votre avenir devant vous.

Toujours au-dessus de votre ligne de temps, planez jusqu’à ce que vous soyez au-dessus de l’événement qui vous rend anxieux.

Demandez à votre inconscient de tirer la leçon de l’événement afin de libérer rapidement et sans difficulté l’anxiété.

Une fois les informations recueillies, planez plus loin dans le futur jusqu’à ce que vous vous trouviez 15 minutes après la conclusion heureuse de l’événement à l’origine de votre anxiété.

Retournez-vous, regardez vers le présent et remarquez comme vous êtes calme et plus du tout anxieux.

Lorsque vous êtes prêt, planez vers le présent.

Faites un simple test. Allez dans le futur, vers l’événement qui vous rendait anxieux et confirmer que l’anxiété a disparu. » (La PNL pour les nuls, p. 269)

Chapitre 14 — RAS dans la salle des machines 1. Une hiérarchie des conflits Nous sommes tous en proie aux conflits intérieurs. Dans ces cas-là, deux représentations du monde s’affrontent en nous. Le plus souvent, l’une est consciente et l’autre est plus souterraine, cachée dans l’inconscient. « Je veux ceci, mais en même temps… » ou encore « Je ne sais pas ce qui m’a pris » sont des révélateurs langagiers de ces luttes. Un conflit peut apparaître aux différents niveaux logiques (voir le chapitre 11). Il importe de pouvoir identifier à quel niveau il se situe. Voici quelques exemples.

Identité : les rôles sociaux que vous jouez peuvent entrer en conflit. Être un « bon parent » et un « bon employé » ne vont pas toujours de pair. Valeurs et croyances : certaines sont difficiles à accorder ou vous jouent des tours. Ainsi, vous pouvez chercher le bonheur, tout en croyant fermement (inconsciemment) que vous ne le méritez pas. Capacités et compétences : comment allier vos compétences sociales avec vos aptitudes créatrices ? Cela mène parfois à des choix de carrières difficiles. Comportement : un conflit surgit lorsque vous adoptez le comportement opposé à celui qui vous mènerait vers la réalisation de vos objectifs. Environnement : où voulez-vous vivre réellement ? Et qui voulez-vous fréquenter ? Faites-vous les choses au bon moment ?

  1. Du tout aux parties Chaque souvenir important déclenche une réponse émotionnelle qui forme une partie de vous, cachée dans votre inconscient et agissant à votre insu. Vous avez ainsi des intentions qui vous échappent. Elles sont positives en elles-mêmes (voir le chapitre 2), mais peuvent ne pas rencontrer leur but. Par exemple, vous pouvez boire parce que vous avez besoin d’amour ; pourtant, l’alcool ne vous apportera pas ce que vous recherchez. Il importe donc de trouver quel est le besoin réel, sous-jacent au comportement problématique. Vous devrez donc aller fouiller votre inconscient pour y découvrir ce qui « coince », seul ou à l’aide d’un spécialiste.
  2. Au secours ! Je suis en conflit avec moi-même « L’autosabotage est l’un des symptômes dont vous pouvez souffrir lorsque plusieurs parties de votre esprit sont en conflit. Votre tentative d’accomplissement d’un objectif étant annihilée par une de ces parties. » (La PNL pour les nuls, p. 277) Pour y mettre fin, il faudra commencer par écouter votre inconscient et remplacer le comportement inadéquat par un autre, plus positif. Ou vous pouvez aussi « choisir votre camp », c’est-à-dire décider quelle partie de vous-même vous souhaitez éliminer.
  3. Devenir un tout… en intégrant vos parties L’idéal est d’aspirer à devenir un tout harmonieux, dont les parties sont en accord les unes avec les autres. Pour ce faire, la PNL a inventé deux techniques : le squash visuel et le recadrage. Dans le premier exercice, il faut au préalable avoir identifié les parties en conflit et leurs intentions positives respectives, et ensuite visualiser — via la personnification — les parties en conflit et imaginer un débat constructif entre elles, afin de dégager les ressources utiles pour atteindre un but positif commun. Dans le deuxième cas, vous cherchez davantage à modifier le contexte d’une expérience et à trouver, par là, ce qui ne va pas. Il s’agit de « faire comme si » vous aviez réglé un problème, ou comme si vous étiez une autre personne que vous admirez, ou comme si vous disposiez de toutes les informations pour prendre une décision, ou comme si une bonne fée pouvait changer un élément qui ne convient pas.
  4. Les conflits plus importants Les propos ci-dessus visaient surtout les conflits intrapersonnels. Mais comment faire lorsqu’il s’agit de conflits entre des personnes ou des groupes (voire entre des nations) ? Vous pouvez, là aussi, utiliser les ressources des outils cités, en les adaptant. Par exemple, vous pourriez avoir besoin des deux méthodes en agissant de cette façon :

Agir en tant que négociateur ; Interroger les parties sur les intentions positives et les besoins qu’elles sous-tendent ; Proposer aux parties de trouver des points communs et un but commun ; Explorer des solutions de rechange grâce au « comme si » ; Décider des ressources que chaque partie peut apporter à la solution du problème ; Mettre en place une action avec le but commun en vue.

Partie 5 – Les dix commandements Chapitre 15 — Dix applications de la PNL Pour terminer, voici dix domaines dans lesquels la PNL pourra vous être utile :

Assurer votre développement personnel Gérer vos relations personnelles et professionnelles Négocier une solution qui contente tout le monde Atteindre des objectifs commerciaux Créer des présentations convaincantes Gérer votre temps et vos précieuses ressources Prendre un coach pour connaître le succès Vous servir de la PNL pour votre santé Être en phase avec votre auditoire : conseils aux formateurs et aux éducateurs Décrocher un emploi

Conclusion sur « La PNL pour les Nuls » de Romilla Ready et Kate Burton  : Un manuel à utiliser pour expérimenter En plus des explications théoriques et des guides pour passer à l’action, cet ouvrage propose une liste de dix ouvrages de référence et d’autres ressources bien pratiques. Vous pourrez utiliser le livre pour évoluer dans la PNL, le crayonner, choisir les exercices qui vous conviennent le mieux, etc. Un crédo : l’expérimentation ! Ce qu’il faut retenir de « La PNL pour les Nuls » : La PNL a développé ses bases théoriques dans le courant des années 1970 et a sans cesse été renouvelée depuis. Elle s’appuie sur des sources diverses, depuis la psychologie comportementale jusqu’aux travaux de Carl Jung. Son principal intérêt pratique, aujourd’hui, est de fournir une sorte de boite à outils de méthodes et d’instruments à employer pour mieux se connaître soi-même ou aider à débloquer les situations de communication houleuses. Elle est basée sur un présupposé majeur : il est toujours possible de transformer les personnes et les relations, à condition d’utiliser son imagination et de faire preuve d’une certaine dose de motivation. Points forts :

Une présentation didactique des concepts ; Des références et des ressources utiles ; De nombreux exercices clairement expliqués.

Points faibles :

Quelques redites, mais celles-ci sont parfois nécessaires.

Ma note :                  Avez-vous lu le livre de Romilla Ready et Kate Burton « La PNL pour les Nuls » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Romilla Ready et Kate Burton « La PNL pour les Nuls » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Romilla Ready et Kate Burton « La PNL pour les Nuls »

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Thu, 10 Feb 2022 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11840/La-PNL-pour-les-Nuls
Comment assumer sa singularité en 84 citations inspirantes http://www.olivier-roland.fr/items/view/11835/Comment-assumer-sa-singularit-en-84-citations-inspirantes

Cet article réunit 84 citations pour vous aider à assumer votre singularité, à faire de vos différences, quelles qu’elles soient, une force sur un plan tant personnel que professionnel. Vos particularités, vos défauts et qualités contribuent à vous démarquer et apportent de la valeur au monde. Les 84 citations de cet article sont là pour vous le montrer. Elles vous invitent à :

Booster votre originalité, votre côté atypique pour en faire un atout, une force sans commune mesure. Sortir du conformisme et remettre en cause le statu quo pour créer de la diversité, de la valeur, innover et ainsi faire avancer le monde. Oser être vous-même pour vous créer une vie qui vous ressemble, unique et authentique.

Enfin, des citations provenant de personnalités hors-normes vous rappelleront à quel point, assumer sa singularité sert à bouger les lignes à titre personnel mais aussi à l'échelle collective de l'humanité.

Parce que vous savez ce que signifie pour moi le terme de rebelle intelligent, je sais combien ces citations pour assumer votre singularité devraient vous parler... 1. Assumer pleinement sa singularité et son originalité

Les citations de cette première partie vous montreront d'abord qu'assumer sa singularité, c'est oser communiquer sa vision originale au monde : c’est non seulement la voie assurée vers une vie alignée, mais c’est aussi un acte qui apporte une valeur unique aux autres et aux systèmes en place, et ce dans n'importe quel domaines (la médecine, les droits humains, l'art, la politique, les sciences...). Assumer sa singularité, c'est aussi, risquer d'exprimer ses idées atypiques et/ou rebelles et les incarner profondément et sincèrement. Pour cela, il faut avoir le courage d'affronter les jugements des autres et dépasser sa peur d'échouer. Cela nécessite de sortir de sa zone de confort pour se montrer aux autres, quitte à essuyer de vives critiques. Vous ne ferez jamais l'unanimité, mais si vos idées n'étaient vraiment pas du tout comprises, vous n'aurez au moins pas le regret de ne pas avoir essayé. Enfin, ces citations vous aideront à prendre conscience que vos fragilités, ou ce que vous considérez ainsi, peuvent s'avérer votre plus grande force. Quand il est reconnu et accepté, ce que l'on juge être un défaut, un handicap, une faiblesse peut devenir source de créativité et un atout, porteur et moteur dans vos projets. Au lieu de chercher à gommer ces parties de vous pour ressembler aux autres, ces citations vous encouragent donc à pleinement les intégrer dans votre vie. L’originalité : une véritable valeur ajoutée pour les autres et les systèmes

"Il s’en faut de quelques personnes, poussées à agir de façon originale, que l’Amérique n’existe pas, que le mouvement pour les droits civiques soit toujours un rêve, que les murs de la chapelle Sixtine soient toujours nus ou que l’ordinateur personnel n’ait jamais connu un tel succès." Adam Grant "La marque de fabrique de l’originalité, c’est de rejeter le réglage par défaut pour rechercher de meilleures solutions." Adam Grant "Tu es différent ? Tant mieux, parce que c’est là que réside ton humanité. Ta différence est un cadeau de la vie. Ta seule mission est de veiller à ta singularité. C’est elle qui sauvera le monde de la grisaille." Fabrice Midal "En fin de compte, ce sont les champions de l’originalité qui nous font avancer. Après des années passées à les observer et à les fréquenter, ce qui me frappe, c’est que leur ressenti n’est pas différent du nôtre. Ils éprouvent les mêmes peurs, les mêmes doutes que le reste d’entre nous. Ce qui les distingue, c’est qu’en dépit de cela, ils agissent. Ils savent au plus profond d’eux-mêmes qu’échouer laisse moins de regret que ne pas essayer." Adam Grant "Vous devez trouver ce qui étincelle une lumière en vous pour que vous puissiez à votre manière illuminer le monde." Oprah Winfrey

Exprimer son côté atypique et des idées innovantes, parfois à contre-courant, implique de dépasser sa peur de l’échec et du jugement

"Il y a peu de véritables originaux dans le monde, parce que les gens ont peur de prendre la parole et de sortir du lot." Mellody Hobson "On trouve des façons d’être original en surface – on met un nœud papillon, on porte des chaussures rouges – sans prendre le risque de l’être vraiment. Quand on arrive à nos idées motrices, à nos valeurs profondes, nous nous autocensurons." Adam Grant "Ne laissez pas le bruit des opinions des autres étouffer votre voix intérieure." Steve Jobs "La quête obsessionnelle de réussite peut chasser l’originalité : plus on accorde de valeur au succès, plus on en vient à redouter l’échec. Au lieu de viser l’exceptionnel, l’intense désir de réussite nous pousse à rechercher des succès assurés." Adam Grant "Le problème n’est pas que nous nous distancions de la norme, que nous ne correspondions pas à une moyenne fictive. Le problème est que nous nous en sentons coupable. La norme est devenue une folie…" Fabrice Midal "Pour devenir un original, il faut essayer quelque chose de nouveau, ce qui entraîne nécessairement une part de risque. Mais les innovateurs qui ont le plus de succès ne sont pas les casse-cou qui foncent sans visibilité. Ce sont ceux qui hésitent au bord du gouffre, calculent la vitesse de la chute, vérifient trois fois leur parachute et installent un filet au fond, au cas où." Adam Grant "Si nous voulons que les autres acceptent nos idées originales, nous devons en parler, puis rincer et recommencer." Adam Grant

Ce que l’on considère comme une faiblesse peut devenir une force, un avantage

"Nos points faibles sont nos meilleurs atouts." Malcolm Gladwell "On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin." Johan Wolfgang von Goethe "Ce qu’on te reproche, cultive-le. C’est toi." Jean Cocteau "Le fait même d’être désavantagé et marginal lui a donné la liberté de tenter l’inimaginable." Malcolm Gladwell

  1. Sortir du conformisme et remettre en cause le statu quo Les citations de cette deuxième partie vous aideront à assumer votre singularité en vous invitant d'abord à vous détacher de la pensée in the box, de la norme : d'abord parce que la normalité n’existe pas, c'est une illusion (nous sommes bien tous différents). Ensuite parce que sortir des sentiers battus est une des meilleures façons de se démarquer, de booster votre créativité et de faire avancer le monde : la diversité est source de progrès, c'est une richesse pour l'humanité. Osez donc remettre en question l'état des choses, le système en place pour innover ! Ne craignez plus d'affirmer vos particularités pour faire la différence, sortir du lot, créer de la valeur. Comprendre qu’il n’existe pas de "normalité"

"La normalité est une illusion. Ce qui est normal pour une araignée est chaotique pour une mouche." Réplique du personnage de fiction Morticia Addams, dans le film "La Famille Adams" réalisé par Barry Sonnenfeld "La norme […] crée beaucoup de souffrances. Chacun se sent anormal pour une raison ou une autre et, effectivement, chacun l’est puisque la normalité est une fiction." Fabrice Midal "La normalité est le prétexte derrière lequel les gens ordinaires se réfugient pour porter atteinte aux gens extraordinaires." Anonyme "Nous nous sentons tous, quelque part, anormaux." Anonyme "Je rêve d’un jour où la norme sera simplement la richesse de toutes nos singularités." Marielle Barbe "-"Votre fils est… différent, Mme Gump", dit M. Hancock. -"On est tous différents", répond Mme Gump." Réplique issue du film "Forrest Gump" réalisé par Robert Zemeckis  "Souvenez-vous que vous avez non seulement le droit d’être unique, mais aussi l’obligation." Eleanor Roosevelt "Nous sommes tous, chacun à notre manière, des "autres normaux"." Fabrice Midal

Penser "out of the box"

"Think different." Steve Jobs "Plus on est expert dans un domaine, plus on devient prisonnier de ses stéréotypes." Adam Grant "Au lieu de penser en dehors de la boite, débarrassez-vous de la boîte." Deepak Chopra "J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé." Robert Frost "Celui qui suit la foule n'ira jamais plus loin que la foule qu'il suit. Celui qui marche seul peut parfois atteindre des lieux que personne n'a jamais atteints !" Albert Einstein "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers." Pythagore "Tout le monde naît avec l’instinct de succès et la capacité d’y parvenir, mais seuls ceux qui pensent out of the box triomphent." Unarine Ramaru "Si tout le monde fut contraint de penser autrement, en sortant du cadre, c'est peut-être que ce cadre avait besoin d'être modifié." Malcolm Gladwell "Les premières places ne sont pas intéressantes. Celles qui m’intéressent, ce sont les places à part." Jean Cocteau

Remettre en question l’ordre des choses fait avancer le monde

"Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents... Tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent, ils font avancer l'humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent." Jack Kerouac "La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux idées anciennes." John Maynard Keynes "Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences." Françoise Dolto "Bien que les enfants prodiges soient souvent à la fois pleins de talent et d’ambition, ce qui les empêche de faire progresser le monde, c’est qu’ils n’apprennent pas à être originaux. "Je n’ai jamais fait l’une de mes découvertes par le processus de pensée rationnelle." Albert Einstein "Détache-toi de cette tyrannie [de la norme], largue les amarres et autorise-toi à inventer ta vie. reste un humain dans un monde déshumanisé par la norme, où tout doit être lisse, où il faut couper tout ce qui dépasse. Et où l’on finit tous par se sentir bizarres." Fabrice Midal "La récompense de la conformité est que tout le monde vous aime sauf vous-même." Rita Mae Brown "L’originalité ne vient pas de ceux qui se conforment à une culture, mais de ceux qui l’enrichissent." Adam Grant

  1. Être soi pour se créer une vie unique, exceptionnelle, à sa manière Les citations de cette troisième partie révèlent qu'assumer sa singularité est une étape essentielle vers un épanouissement personnel et professionnel. En identifiant ce qui vous caractérise, "ce je ne sais quoi que les autres n’ont pas" et en libérant cette originalité, vous trouverez votre voie et votre place dans ce monde. Vous comprendrez que votre singularité est intéressante pour créer votre marque personnelle et vous distinguer dans le milieu artistique, dans votre leadership, votre carrière ou auprès de la concurrence si vous êtes entrepreneur. Mais qu'être soi est aussi la clé d'une vie unique et exceptionnelle. Cela vous assure des relations authentiques (vous êtes aimé pour ce que vous êtes réellement). C'est un facteur déterminant dans votre bien-être (vous vous épanouissez sans jeu ni faux-semblant) et gage d'une vie en phase avec vos aspirations profondes. Ces citations vous encouragent à mener des projets originaux, là où personne ne vous attend. Faites ce qui vous passionne, malgré les avis contraires. Ce que vous ferez n'a pas à être forcément révolutionnaire, mais faites-le juste à votre manière. Sans suivre les standards attendus de la société, de votre entourage. Cela vous habillera d'un charisme et en inspirera beaucoup d'autres ! Notre singularité nous indique notre chemin de vie et notre place

"Assumer sa singularité, c’est construire sa vie comme une œuvre d’art." Alexandre Jollien "Pour vivre une vie que vous aimez et aimer la vie que vous vivez, vous devez avoir la volonté d’aller de l’autre côté de la normalité." Lisa Nichols "Nous sommes singulièrement nous quand nous nous sentons bien et en accord avec nous-mêmes, en toutes circonstances. Ce qui n’empêche en rien évidemment de nous adapter à toutes les situations. Continuons d’aller aux mariages en nous mettant sur notre trente et un, mais assurons-nous que c’est notre trente et un et pas celui d’un autre." Alexandre Pachulski "J’étais très bon en musique et très mauvais dans tout le reste." Bruce Springsteen "Peu importe qui nous sommes ou d’où nous venons, nous avons toujours notre propre voyage de vie à faire." Oprah Winfrey

Devenir exceptionnel

"Ce qui vous rend unique fait votre succès." William Arruda "Votre marque personnelle, c’est tout simplement l’idée claire, forte et positive qui vient immédiatement à l’esprit des personnes qui vous connaissent quand elles pensent à vous." Peter Montoya "Si tu t’efforces d’être normal, tu ne sauras jamais à quel point tu peux être exceptionnel." Maya Angelou "Je crois en tout jusqu’à ce que ce soit réfuté. Je crois donc dans les fées, les mythes, les dragons. Ils ont tous existé s’ils sont dans nos esprits. Qui peut dire que les rêves et les cauchemars ne sont pas aussi réels qu’ici et maintenant ?" John Lennon "Pour avoir des idées créatives, il ne faut pas avoir le même vécu que les autres." Steve Jobs "La normalité est une route pavée : elle est confortable à marcher mais aucune fleur n’y fleurit." Vincent van Gogh "Le génie commence là où la normalité se termine." Susanna Mittermaier "À force de vouloir entrer dans le moule, on finit par devenir une tarte !" Bernard Werber "N’essayez pas de devenir une personne qui a du succès. Essayez de devenir une personne qui a de la valeur." Albert Einstein "C’est en prenant le temps de vous connaître, […] en explorant vos multiples facettes, que vous deviendrez "unique" à vos yeux et "unique au monde"." Marielle Barbe

Être soi pour se créer une vie particulière, à sa manière, unique

"Vouloir être quelqu’un d’autre, c’est gâcher la personne que vous êtes." Kurt Cobain "Il n’y a qu’un seul succès : être capable de passer sa vie à sa manière." Christophe Morley "Trouver notre voie, oser la parcourir, dans la perspective d’être heureux, d’être nous-mêmes, demande bien souvent de faire face aux vents contraires qui soufflent sur notre destin. Et donc de faire preuve de courage, de ténacité et de patience. Notre épanouissement dépend grandement de notre capacité à accepter ce qui nous différencie, indépendamment du regard des autres, sans quoi les risques de passer à côté de notre vie et de parcourir le chemin d’un autre sont énormes." Alexandre Pachulski "Aller à la découverte de ce qui nous rend uniques, singuliers, ce n’est pas seulement reconnaître en soi une aptitude ou un fonctionnement différent. C’est d’abord affirmer ses goûts, ses envies, ses aspirations, qui ne sont pas toujours ceux des personnes qui nous entourent ou ceux valorisés au sein de la société." Alexandre Pachulski "Et si je ne suis pas normal, c’est que je n’en ai pas envie car les normaux sont trop nombreux, laissons-les se comprendre ente eux." Georges Brassens "Ce qui compte réellement, c’est d’être en accord avec nous-mêmes, et donc de bien identifier notre fonctionnement et d’apprendre à l’accepter." Alexandre Pachulski "Si tu essaies de plaire à certaines personnes en étant quelqu’un que tu n’es pas, tu ne réussiras pas bien longtemps et tu ne seras pas heureux. Tu dois d’abord assumer ce que tu es, faire ce que tu aimes, et bien le faire. Et ensuite tu auras peut-être la chance d’avoir des fans." Kimi Räikkönen "Soyez vous-même, les autres sont déjà pris." Oscar Wilde "Nous ne pouvons pas devenir ce que nous voulons être en restant ce que nous sommes." Oprah Winfrey

  1. Citations de personnalités célèbres qui font bouger les lignes par leur vision différente Dans cette dernière partie, j'ai réuni des citations de personnalités qui ont su assumer leur singularité, leurs idées avant-gardistes, un trait de personnalité mal considéré, une orientation décriée ou encore une originalité exacerbée. Vous trouverez dans cette liste, pêle-mêle, des paroles d'individus célèbres : des profils dits atypiques, des visionnaires, des anticonformistes, des rebelles, des "qui ne rentrent jamais dans aucun moule", des personnes avec un trouble psychique, un handicap physique, une particularité émotionnelle, des innovateurs, des idéologistes. Ce sont des artistes, des entrepreneurs, des scientifiques, des philosophes, des gens qui sont allés au bout de leur rêve. Ceux-ci ont cassé les codes. Ils ont fait de leur faiblesse une force ou sinon, quelque chose qui ne les desserve pas dans leur idée du bonheur. Ces personnes ont su jouer et développer leur créativité pour faire passer des idées innovantes, extravagantes, insolites. En faisant preuve d'originalité, elles participent ou ont participé à l'amélioration du monde.

Citations de militants aux idées qui ont soulevé critiques et résistances mais qui ont su persévérer 

Pierre Rabhi, pionnier de l’agriculture écologique, fondateur du mouvement Colibris

"C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain."

Greta Thunberg, militante écologiste pour le climat, diagnostiqué autiste Asperger

"Vous n’avez pas compris ce que nous faisons. À la place de nous dire merci, faites quelque chose !" "J’ai appris qu’on n’est jamais trop petit pour faire une différence." "Nous ne pouvons donc pas sauver le monde en respectant les règles. Car les règles ont besoin d'être changées. Tout doit changer et cela doit démarrer aujourd'hui."

Simone de Beauvoir, militante féministe

"J’accepte la grande aventure d’être moi." "J’étais faite pour une autre planète. Je me suis trompée de destination."

Malala Yousafzai, militante pour le droit des femmes, prix Nobel de la paix

"Je n'avais que deux options. La première était de me taire et attendre d'être tuée, la deuxième était de parler haut et fort et me faire tuer. J'ai choisi la seconde option."

Maya Angelou, militante pour les droits humains et l’égalité

"Le succès, c’est vous aimer vous-mêmes, c’est aimer ce que vous faîtes, et c’est aimer comment vous le faites." Citations d'innovateurs qui ont révolutionné un marché avec des idées originales et loin d'avoir toujours fait l'unanimité

Elon Musk, notamment fondateur et directeur général de Tesla et Space X

"Si les règles vous empêchent de progresser, battez-vous pour les changer."

Brian Chesky, fondateur de Airbnb

"Si nous avions essayé de penser à une bonne idée, nous n’aurions pas pu penser à une bonne idée. Il vous suffit de trouver la solution à un problème dans votre propre vie."

Travis Kalanick, co-fondateur d’Uber

"Soyez fidèle à vos principes et à l’aise avec la confrontation. Peu de personnes le sont, ce qui fait que lorsque quelqu’un s’oppose à vous, ça devient une négociation."

Steve Jobs, notamment co-fondateur et directeur général de Apple Inc., inventeur de l'Iphone, du Macintosh et de l'IPad

"Votre temps est limité. Ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre."

Edwin Land, fondateur de Polaroid, inventeur de la photographie instantané et des filtres polarisants

"Personne ne pourrait être original dans un domaine de sa vie s’il ne possédait la stabilité émotionnelle et sociale que procurent des comportements bien définis dans tous les domaines autres que celui où il est original."

Alexander Graham Bell, inventeur du téléphone

"Ne marche jamais sur le chemin tracé car il ne te mène que là où d'autres sont allés." Citations inspirantes de personnalités qui ont trouvé de la force dans leur différence, leur handicap

Pascale Casanova, malvoyante, athlète membre de l’équipe de France de ski alpin handisport

"Entre différence et normalité, mon cœur s'est longtemps déchiré. Des deux chemins s'offrant à moi, le plus difficile m'a toujours semblé le plus digne d'intérêt. Après l'avoir parcouru, faisant de mon handicap un défi permanent, j'ai finalement pris le parti d'assumer ma différence. Que je le veuille ou non, elle et moi ne faisons qu'un. Elle a forgé ma personnalité, ma manière d'être, ma vie, alors autant l'assumer, comme une richesse, une force, et trouver, au cas par cas, les solutions pour surmonter chaque difficulté, en regardant vers l'avenir, avec confiance."

Fabien Marsaud, dit Grand Corps Malade, artiste slameur, poète, auteur-compositeur-interprète, réalisateur, ancien tétraplégique

"Les 5 sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième qui les délivre ; bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction, ce 6e sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre."

Michèle Mathy, alias Mimie Mathy, humoriste, actrice, atteinte d’achondroplasie

"Nous sommes tous différents. J’ai toujours considéré qu’être de petite taille n’est pas un handicap mais juste une caractéristique, une particularité à gérer. C’est une autre façon de vivre la différence. Ma différence n’est pas un handicap."

Greta Thunberg, adolescente militante écologiste pour le climat, diagnostiquée autiste Asperger

"Certaines personnes se moquent de moi parce que je suis Asperger. Mais c'est tout sauf une maladie. C'est un cadeau ! Des gens disent que, parce que je suis Asperger, je ne peux pas, par définition, m'être mise dans ce rôle. Mais c'est exactement la raison pour laquelle j'y suis parvenue ! Parce que si j'avais été normale ou sociable, j'aurais rejoint une organisation ou monté la mienne. Mais comme je ne sais pas me mêler aux autres, j'ai fait cela à la place."

Alexandre Jollien, philosophe, écrivain, handicapé de naissance, atteint d’athétose

"Très vite, j'eus l'intuition qu'en fuyant le handicap, on s'isole. Il est là, il faut l'accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale."

Stephen Hawking, physicien théoricien, cosmologiste, écrivain, professeur, atteint d’une sclérose paralysante

"Mes espérances ont été réduites à zéro à 21 ans. Tout depuis est un bonus. Mon handicap n’a pas été une limite importante pour mes recherches dans mon domaine. Il m'a aidé dans un sens, en me gardant de tout le travail administratif que j'aurais dû assurer autrement." Et vous, connaissez-vous des citations qui inspirent à assumer pleinement sa singularité ? N'hésitez pas à les partager dans les commentaires ! Cet article Comment assumer sa singularité en 84 citations inspirantes est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Thu, 03 Feb 2022 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11835/Comment-assumer-sa-singularit-en-84-citations-inspirantes
Secrets d’un écrivain freelance http://www.olivier-roland.fr/items/view/11804/Secrets-dun-crivain-freelance

Résumé de « Secrets d'un écrivain freelance » de Robert W. Bly : un classique qui vous expliquera de A à Z comment acquérir un niveau de vie confortable en réalisant une activité de rédaction freelance ! Par Robert W. Bly, 2006 (4e édition), 385 pages. Titre original : « Secrets of a Freelance Writer. How to Make $ 100,000 a Year or More » Chronique et résumé de "Secrets d'un écrivain freelance" par Robert W. Bly :

Robert W. Bly : un copywriter états-unien à succès Avec plus de 30 ans d’expérience dans le métier, Robert W. Bly a fait ses preuves. Copywriter états-unien spécialisé dans le domaine du marketing et du business-to-business (B2B), il a eu le temps de se construire une solide expérience et une forte réputation. Il a même enseigné le copwriting à l’université de New York. Ce livre n’est pas le seul qu’il a à son actif : The Complet Idiot’s Guide to Direct Marketing, ou encore internet Direct Mail : The Complete Guide to Successful E-Mail Marketing Campaigns sont d’autres exemples de ses productions. Néanmoins, c’est bien cet écrit qui a rendu son auteur célèbre parmi les rédacteurs, y compris francophones. Préface de « Secrets d'un écrivain freelance » L’objectif du livre est on ne peut plus clairement défini dès la première phrase de la préface : « Ce livre est écrit pour vous aider à vous faire beaucoup d’argent en tant qu’écrivain freelance. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. xv) Le livre s’adresse en particulier aux personnes qui :

Sont déjà rédacteurs commerciaux, mais qui peinent à en vivre ; Aux rédacteurs débutants qui viennent de se lancer en tant que freelances ; Sont employés dans une entreprise en tant que rédacteur et qui souhaitent quitter leur job pour se lancer de façon indépendante ; Ont déjà un revenu, mais aimeraient le compléter ; Ont un intérêt pour l’écriture, mais qui n’ont peut-être jamais écrit pour de l’argent et qui pensent à se reconvertir.

Tout d’abord, il faut savoir que ce métier est en plein changement (c’est d’autant plus vrai au moment où Robert W. Bly écrit cette préface, c’est-à-dire en 2006). Au rang des mauvaises nouvelles, on compte une concurrence accrue, des dates limites toujours plus courtes, des exigences plus grandes en termes de compétences informatiques, etc. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles :

La demande de rédacteurs freelance a explosé ces dernières années ; Celui qui veut gagner plus le pourra très certainement ; Internet est le nouveau créneau à investir ; Les entreprises externalisent de plus en plus leur production éditoriale (d’où une demande accrue) ; La technologie, une fois maîtrisée, vous permet d’être plus productif.

Alors, si vous vous sentez attiré par l’expérience de la vie de freelance et que l’écriture — sous toutes ses formes — est une activité qui vous plaît, pourquoi ne pas tenter cette voie ? Le livre de Robert W. Bly vous donnera une foule de bons plans pour développer votre affaire sur de bonnes bases. La preuve par 17 !

  1. Introduction 1.1. Y a-t-il un nombre à six chiffres dans votre futur ? Robert W. Bly ne pense pas que la chose soit si compliquée. Pour lui, ni génie, ni même excellence absolue ne sont indispensables. Certes, il faut bien faire son travail et être raisonnablement intelligent, mais c’est donc tout à fait à la portée de la plupart d’entre nous. Trois éléments essentiels sont requis :

Une attitude humble, mais fière, à l’égard de son travail. Ce n’est peut-être pas de la littérature, mais il y a de la joie et de la dignité à écrire pour les entreprises. Du dévouement, car vous allez passer du temps à écrire et si vous ne mettez aucun enthousiasme à cette tâche, cela se ressentira dans vos écrits (et donc sur vos revenus). Une approche orientée business, autrement dit un goût pour les affaires et la vente, car la recherche de prospects et la gestion d’un portefeuille de clients font partie intégrante de ce métier.

1.2. L’affreuse vérité sur l’écriture freelance « traditionnelle » L’écrivain indépendant débutant pense souvent qu’il gagnera sa vie en écrivant des livres et des articles (en s'orientant soit dans une carrière littéraire, soit vers le, journalisme, voire le journalisme web). Or, ce type de production rapporte en vérité assez peu ou, du moins, nécessite de longs efforts avant d'être rentable. Par ailleurs, beaucoup écrivains tendent à tomber trop rapidement dans une mentalité de la pauvreté. « La première étape pour gagner beaucoup d’argent comme écrivain freelance est d’éviter la “mentalité du pauvre” que tant d’écrivains ont. C’est-à-dire la croyance que (a) les écrivains freelances gagnent vraiment très peu d’argent ; (b) qu’ils méritent de gagner peu ; (c) qu’il est impossible de se faire beaucoup d’argent en tant qu’écrivain freelance à moins de frapper un grand coup avec un bestseller ou un scénario de film ; et (d) que donc, vous ne gagnerez pas beaucoup d’argent en tant qu’écrivain freelance. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 4) Au contraire, Robert W. Bly invite le rédacteur novice à avoir confiance en soi et à considérer qu’il peut et mérite de bien gagner sa vie grâce à l’écriture. Il donne, pour ce faire, quelques exemples venus des États-Unis. 1.3. Un nouveau type de travail indépendant : l’écriture à haut profit Cette façon de gagner sa vie par l’écriture passe par l’écriture commerciale, c’est-à-dire l’écriture pour de petites et grandes entreprises. Ne cherchez donc plus du côté des magazines, journaux et éditeurs de romans. Au terme d'écriture commerciale (ou copywriting), l’auteur préfère le terme d’écriture à haut profit. Voici comment il la définit : « L’écriture à haut profit est un travail réalisé pour un client qui va utiliser votre texte pour des objectifs commerciaux. L’écrit peut être utilisé pour motiver, éduquer, informer ou persuader. La plupart des écrits commerciaux sont créés pour vendre ou aider quelqu’un à vendre un produit ou un service. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 5) Bien des types d’écrits sont concernés (voir le chapitre 4) ! Et bien des institutions pourront faire appel à vous également (en effet, vos clients ne se limitent pas nécessairement aux entreprises stricto sensu, voir le chapitre 6 pour plus de détail). 1.4. Les pour et les contre de l’écriture commerciale en freelance Voici les avantages mis en avant par Robert W. Bly :

Vous gagnez plus d’argent que dans l’écriture traditionnelle ; L’écriture commerciale a de beaux jours devant elle ; Il y a une grande variété de contenus à écrire ; Il y a une forte demande de la part des grandes et petites entreprises ; Le niveau de professionnalisme est élevé et la relation client-écrivain est souvent de qualité ; Il existe peu, voire pas du tout d’impayés ; On vous donne des idées pour écrire ; Vous recevez, en même temps que l’argent, une dignité nouvelle liée à votre activité d’écrivain ; Vous êtes capable de trouver par vous-même des personnes avec qui travailler, sans avoir besoin de les attendre.

Voici maintenant les inconvénients qui sont pointés du doigt par l’auteur :

Vous ne signez pas, vous n’êtes donc pas l’auteur reconnu des textes, mais c’est le client (la plupart du temps) qui l’est ; Le style d’écriture commerciale peut ennuyer ceux qui ont des ambitions littéraires ; Les idées ne viennent pas de vous, mais de l’entreprise (votre créativité intervient surtout au niveau de la mise en forme du texte lui-même) ; La forme finale du texte dépend de l’entreprise ; Les paiements peuvent tarder quelque peu à arriver, mais ils arrivent ; Il se peut qu’il y ait des conflits entre un client et un écrivain au sujet du travail ou du texte lui-même ; Lorsque le travail s’accumule, cela peut générer du stress ; Vous êtes un homme ou une femme à tout faire dans votre propre entreprise — vous travaillez majoritairement seul et êtes sur tous les fronts ; Le travail est sédentaire, ce qui peut générer des soucis de santé à ne pas négliger.

  1. Trucs pour débutants : comment commencer 2.1. Les clients engageront-ils des écrivains indépendants débutants ? Les clients sont très variés (dans leurs demandes, leurs attentes, leurs perceptions, etc.). Il n’est donc pas impossible que, même sans expérience, vous arriviez à décrocher quelques contrats. Voici quelques caractéristiques que Robert W. Bly a tirées de sa propre expérience :

L’intérêt d’un tiers des clients se focalise sur la fiabilité, la capacité, le budget et les dates limites — avant même de consulter le portfolio, qu’ils demandent par routine. Si vous parvenez à les convaincre des points précédents, c’est gagné ; Un client qui demande sans fin des échantillons de vos textes n’est pas à la recherche d’un véritable rédacteur, mais d’un contenu qu’il pourrait copier (vous en trouverez également un bon tiers qui agissent ainsi) ; Un autre tiers des clients sait qui vous êtes parce qu’il a entendu parler de vous en bien par d’autres personnes (amis, famille, relations, etc.). Il est donc facile de se faire embaucher dans ce cas.

Peut-être qu’au départ, ce seront des entreprises avec de petits budgets qui feront appel à vous. Mais c’est un début ! Il y a suffisamment d’entreprises dans le monde pour tirer son épingle du jeu. 2.2. Vous n’êtes peut-être pas si inexpérimenté que vous ne le pensez Par ailleurs, vous dévalorisez peut-être sans le savoir votre expérience. N’avez-vous vraiment jamais écrit ? Certes, vous n’étiez sans doute pas écrivain professionnel, mais que faisiez-vous ? Bien des métiers impliquent la rédaction de textes. Peut-être avez-vous eu à écrire des :

Lettres d’affaires ; Rapports, mémos, emails, etc. ; Articles publiés ou non, etc.

Ne laissez pas ces écrits au grenier ; exploitez-les. Seul conseil supplémentaire de l’auteur : « La seule chose que je ne montrerais définitivement pas à un client commercial, ce sont les histoires courtes non publiées, les romans, les pièces de théâtre et les poèmes. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 18) 2.3. Si vous n’avez aucune expérience, sortez et apprenez Comment faire ? Plusieurs solutions s’offrent à vous :

Travailler comme bénévole pour des ONGs (vous pourrez rédiger des newsletters, par exemple) ; Collaborer autour de vous, dans votre communauté ou les associations de quartier que vous fréquentez ; Écrire des articles pour des journaux commerciaux liés à votre spécialité (et qui peuvent vous faire connaître auprès de potentiels clients) ; Proposer de l’aide à vos amis qui ont de petites entreprises.

Vous pouvez aussi retaper au propre des travaux réalisés pour vous-même ou dans le cadre du travail. Faites cela correctement et dites à votre client de quel type de texte il s’agit, s’il le demande. Vous pouvez aussi vous amuser à retravailler des textes (ou des publicités) existants pour les rendre meilleurs et les montrer à des prospects. 2.4. Construire votre portfolio Vous commencez à assembler tous les textes que vous avez écrits au cours de votre carrière (avant et après votre reconversion). En fait, vous n’aurez sans doute pas besoin de beaucoup d’échantillons, seulement les plus signifiants. Lorsque quelqu’un vous en demande, vous pourrez la plupart du temps vous contenter d’envoyer vos trois ou quatre textes les plus pertinents. S’il vous connaît déjà, peut-être vous ne le demandera-t-il même pas ! Néanmoins, c’est important de construire son portfolio, au cas où. Si vous êtes un vrai débutant, reportez-vous au point précédent. 2.5. Comment trouver votre premier client ? Le conseil de Robert W. Bly est simple : « Par tous les moyens, concentrez vos efforts commerciaux initiaux dans les domaines pour lesquels vous avez un fort intérêt, une aptitude, des connexions, ou quelque expérience préalable. Pour un rédacteur débutant, c’est le meilleur endroit où commencer. Après tout, si vous avez un intérêt important, vous serez plus enthousiaste, et lorsque celui-ci se verra dans vos écrits (comme il le fera invariablement), le client le remarquera et l’appréciera. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 22) Mais attention, ne soyez pas non plus trop restrictif : par exemple, si vous avez travaillé (ou avez un intérêt) pour la santé et en particulier pour le cancer, évitez d’être trop précis et contentez-vous de mentionner les thématiques de santé. 2.6. Comment répondre à un prospect qui demande : « Qui sont vos clients ? » Utilisez les finesses du langage pour dire ce que vous avez fait par le passé : vous devez dire la vérité, mais vous pouvez néanmoins élargir le concept de « client » à toutes les expériences que vous avez eues par le passé. Vous avez écrit bénévolement un article ? Dites où ou pour qui. Bref : ne mentez pas, mais ne rejetez aucune de vos expériences ! 2.7. Ayez quelques noms importants dans votre liste de clients aussi tôt que vous le pourrez Il est vrai que les beaux noms attirent et retiennent l’attention. Dès que vous aurez un peu d’expérience, tentez de démarcher de grands noms dans votre domaine (ou au-delà). Même si le travail que vous y réalisez n’est pas de grande envergure, insérez ce nom important dans votre liste de clients/expériences. 2.8. Devriez-vous travailler gratuitement pour un client ? Parfois, vous pouvez écrire en proposant de vous faire payer si et seulement si le client est satisfait. Cela peut être une manière de le mettre en confiance et d’obtenir un premier contrat. Les prospects le demandent d’ailleurs de temps en temps. Si cela ne vous plaît pas, vous pouvez demander une « taxe de mort » (kill fee) : en cas de rejet, vous empocherez tout de même 10 % (par exemple) du prix total du texte. Si le client n’est pas d’accord, tournez les talons. Cela ne doit pas devenir une habitude, surtout si vous commencez à avoir une réputation que vous pouvez exhiber. 2.9. Créer vos premiers matériaux de marketing : considérations spécifiques pour débutants Un rédacteur débutant n’indiquera pas les mêmes données qu’un rédacteur expérimenté (qui pourra mettre en avant toute son expérience, ses clients, ses résultats, etc.). Pour avoir une visibilité commerciale, communiquez autour de :

Qui vous êtes ; Vos crédits (tout ce qui concerne votre travail avant la reconversion, par exemple) ; Vos capacités ; Les services que vous rendez ; Les types de projets que vous pouvez gérer ; Vos clients (ou expériences) ; Les bénéfices de faire appel à vous ; Votre valeur ajoutée par rapport à la concurrence ; Votre confiance en vous.

2.10. Mettez-vous sur votre 31 Vous n’êtes pas obligé de dire que vous êtes un débutant ! Soyez plutôt prêt directement à affirmer votre expérience préalable. Projetez la confiance et l’estime de soi. 2.11. Caractéristiques de l’entrepreneur à succès travaillant à la maison C’est sûr, pour devenir rédacteur freelance, il faut tout de même apprécier la solitude. De façon générale, les freelances :

Aiment travailler seul depuis chez eux ; Sont motivés par l’argent ; Ne sont pas intéressés aux détails du business ; Ne veulent pas superviser d’autres personnes.

2.12. Construire un petit matelas avant de sauter le pas Si vous avez la chance de pouvoir économiser, faites-le pour vous assurer une sécurité financière durant les premiers mois d’activité. Robert W. Bly suggère d’avoir entre 6 et 12 mois de revenus épargnés avant de commencer.

  1. Mettre en place votre activité d’écrivain freelance 3.1. Les neuf raisons les plus communes pour lesquelles les clients engagent des écrivains commerciaux en freelance Pour savoir comment agir et réussir à travailler avec des clients, vous devez comprendre les raisons potentielles qui les motivent à faire appel à vous. Voici une liste non exhaustive qui vous permettra de vous faire une idée.

Surmenage : l’équipe de rédacteurs de votre client ne peut absorber plus de travail. Sous-effectifs : l’entreprise ne trouve personne en interne pour effectuer le job ici et maintenant. Qualité : le travail sera mieux fait par quelqu’un d’extérieur, notamment parce qu’il est spécialisé. Résultats : le travail du rédacteur peut être contrôlé et mesuré plus facilement. Perspective nouvelle : un freelance extérieur peut apporter une expertise, un point de vue original. Incapacité : tout simplement, l’entreprise est incapable de réaliser ce travail par elle-même. Insatisfaction : vous remplacez d’autres freelances ou l’équipe interne, jugée inadéquate. Prix : vous proposez de réaliser le travail moins cher que si cela devait être réalisé en interne. Flexibilité : l’entreprise a besoin de quelqu’un tout de suite et vous acceptez aisément les conditions demandées.

Même un chirurgien a dû commencer à opérer en trouvant un patient qui lui fasse confiance, alors pourquoi ne réussiriez-vous pas à trouver votre premier client ? 3.2. Devez-vous être un spécialiste ou un généraliste ? « Mon expérience est que les spécialistes sont presque toujours mieux payés et plus demandés que les généralistes. La raison est liée à la nature des affaires en tant que freelance. Quand les entreprises engagent un rédacteur, ils ne se soucient pas tant que ça de sa formation ou de sa spécialité parce qu’ils peuvent toujours le former à leur façon d’écrire au sein de l’équipe. Ils recherchent surtout de la créativité et du talent. Mais quand les entreprises ou les agences de publicité ont besoin d’un rédacteur freelance, c’est pour un projet spécifique. Ils ne veulent pas avoir à l’entraîner […] Ils veulent un rédacteur qui soit immédiatement capable d’intervenir, de reprendre la main et de faire le job seul, sans supervision — rapidement, correctement et de façon compétente. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 39) Deux types de spécialités existent : par industrie ou par type d’écrit. Vous pouvez ainsi vous spécialiser dans les technologies de l’information et de la communication, dans la santé, dans le tourisme, dans l’écriture financière, etc., ou bien vous concentrer sur l’envoi de mails, sur les newsletters, sur le community management, sur les rapports d’entreprise ou les communiqués de presse, etc. Bien sûr, si vous n’avez pas encore de spécialité (pas de formation ou d’expérience professionnelle antérieure), il est tout à fait acceptable de commencer comme généraliste, et de se faire la main doucement. Certains domaines, certains contenus vous intéresseront plus que d’autres. Par ailleurs, il n’est pas recommandé de rejeter systématiquement les occasions qui pourraient s’offrir à vous, même en dehors de votre champ d’expertise. La diversification de vos activités peut vous apporter une nouveauté bienvenue dans vos activités et vous aider à repousser les limites de votre créativité. 3.3. Construire votre portfolio et un dossier d’échantillons Gardez vos textes, classez-les par spécialités. Envoyez les plus pertinents au client (par industrie ou par type de texte). Créez-vous progressivement une bibliothèque d’échantillons que vous pourrez sélectionner de façon opportune. Aujourd’hui, une version numérique du portfolio suffit amplement. Si — par miracle — on vous demande des documents écrits, envoyez des copies, car vous ne reverrez sans doute pas les documents. 3.4. Aménager votre bureau « Plus de 90 pour cent des rédacteurs commerciaux freelances que je connais travaillent à la maison. Ils le font pour d’évidentes raisons : quand vous travaillez à la maison, vous ne payez pas de location de bureau, vous avez un trajet de moins de 60 secondes et votre travail est toujours à portée de main, dès que vous avez envie de le faire. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 47) Toutefois, il peut être bon de travailler en dehors de la maison. C’est d’ailleurs ce que préfère faire Robert W. Bly. Pourquoi ? Car il est hors de toute distraction possible : les enfants, le ménage, la TV, etc. Il s’oblige ainsi à être focalisé sur son travail et il a, par ailleurs, plus de place pour organiser ses affaires. Dès lors, un conseil : pour bien travailler à la maison, assurez-vous d’avoir un bureau fermé aux distractions, avec tout le matériel électronique nécessaire, dans lequel vous pourrez travailler à l’aise et de façon complètement professionnelle. 3.5. Ordinateurs Cela va sans dire : aujourd’hui, l’achat d’un ordinateur est absolument incompressible. C’est votre outil de travail principal. Assurez-vous de vous procurer le meilleur que vous puissiez, car vous ne voulez sans doute pas devoir en changer dans quelques mois. Vous voulez un dispositif performant en matière de mémoire, de processeur, de disque dur, etc. Pensez aussi aux à-côtés : l’imprimante, le scanneur, le fax (sans doute moins utile aujourd’hui). Bien sûr, soignez aussi particulièrement le choix de votre logiciel de traitement de texte et de votre fournisseur d’accès à internet. 3.6. Créer une bibliothèque de référence En fonction de votre spécialité, créez-vous une bibliothèque de livres et de ressources en ligne pour pouvoir travailler plus efficacement en ayant toutes les informations nécessaires ou utiles à portée de main. Assurez-vous que celle-ci soit à jour (surtout dans certaines spécialités comme le droit ou la santé). Si vous travaillez pour plusieurs domaines ou sous-spécialités, organisez votre bibliothèque pour avoir un accès facile à toutes ces données. Gardez aussi sous la main les contenus que vous avez déjà rédigés pour vos clients, ainsi que toutes les informations qui proviennent de leur entreprise (brochures, etc.). 4. Les tâches d’un écrivain commercial freelance Voici les tâches que vous pourriez être amené à réaliser en tant que rédacteur commercial indépendant. Les données chiffrées fournies par Robert W. Bly sont liées aux États-Unis et ne sont donc pas très pertinentes dans le cadre francophone contemporain. Quoi qu’il en soit, prenez le temps de prendre connaissance des types d’écrits qui vous conviennent le mieux et chercher à connaître ce que vous pourriez gagner pour réaliser ce type de prestation.

Publicité : écrire des textes publicitaires. Publireportages : un article publicitaire (plus long qu’une simple publicité). Rapports annuels : une démonstration des réalisations d’une entreprise sur un an. Livres : soit pour la publicité d’une entreprise, soit d’une célébrité. Livrets : plus courts, ils exposent les avantages d’un produit ou d’un service. Brochures : le flyer typique que vous trouvez dans chaque magasin ou hôtel, par exemple. Business plans : le projet détaillé d’une affaire en cours de création. Histoires à succès : écrire la success-story d’un produit ou d’un service. Catalogues : le détail des produits d’une entreprise. Emails commerciaux : pour attirer de nouveaux clients, notamment. Reportages publicitaires pour la télévision. Packaging pour les produits qui se retrouvent dans le commerce. Pages de vente pour les sites internet. Manuels : explications techniques pour les produits ou services. Présentations multimédias : conférences, PowerPoint, etc.

La liste est encore longue ! Et je dirais même qu’elle s’allonge de jour en jour. Rédacteur publicitaire de la vieille école, Robert W. Bly n’en parle pas, mais les rédacteurs professionnels peuvent aujourd’hui rédiger des scripts de podcasts ou de vidéos YouTube, des sous-titres, etc. Et, bien sûr (l’auteur le cite à la fin de sa liste), des contenus pour les sites internet ! La rédaction web freelance a de beaux jours devant elle. 5. Établir vos prix 5.1. Forfait ou paiement à l’heure Beaucoup de rédacteurs proposent des forfaits, alors que cela semble de prime abord moins avantageux pour eux. En effet, ce sont eux qui assument le risque d’un dépassement horaire et donc d’une perte de revenus. Toutefois, le rédacteur intelligent est capable de savoir ce que le client est prêt à payer pour un service (par exemple, la rédaction d’une brochure) et il sait aussi évaluer avec justesse le temps que cela va lui prendre. Il peut donc ajuster son forfait sans avoir à annoncer son taux horaire (que le client n’accepterait peut-être pas) ou le temps qu’il va prendre pour réaliser la tâche. Pour ces raisons, le forfait est donc préférable. « Les gens comprennent qu’un unique prix est lié à un unique produit, ce qui est l’une des manières les plus répandues dans le monde de vendre quelque chose. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 77) 5.2. Est-ce qu’un horaire à l’heure a du sens ? Parfois, cela peut avoir un intérêt. Dans quelles situations ? Voici une liste indicative.

Vous êtes l’expert reconnu de votre profession : vous pouvez exiger le prix que vous voulez. Vous ne pouvez pas estimer correctement la durée du travail : il vaut donc mieux être prudent. Un projet trop petit (correction, relecture d’une page, etc.) : le client préfèrera sans doute un taux horaire. Autres tâches que l’écrit : vous pouvez alors proposer un tarif horaire qui vous semple pertinent, en fonction de vos compétences.

5.3. Déterminer votre taux horaire « Tout le monde devrait avoir un taux horaire. Les écrivains qui se font payer à l’heure ont besoin d’établir ce qu’ils vont facturer à leur client. Mais même les rédacteurs qui se font payer au projet ont besoin d’un taux horaire. Si vous facturez au projet, l’estimation de votre projet sera basée sur la multiplication du nombre d’heures que le travail vous prendra par le taux horaire que vous voulez gagner. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 79) Robert W. Bly propose un calcul sur base de votre travail salarié, s’il est relativement similaire à celui que vous ferez en tant que freelance. En l’occurrence, vous divisez votre salaire annuel par 2 080. Pour obtenir un taux horaire minimum en tant qu’indépendant, vous devrez multiplier le résultat de ce premier calcul par 2,5 minimum (afin de prendre en compte les charges). Vous obtiendrez ainsi un point de départ : c’est-à-dire le taux horaire minimum acceptable pour n’importe quel travail. Regardez ensuite ce que propose la concurrence et évaluez votre propre niveau d’expertise (êtes-vous un débutant ou non, etc.). Par ailleurs, restez à l’affût des réactions de vos clients ; avec ces différents indicateurs, vous parviendrez à ajuster votre taux horaire et à décider du prix de vos prestations. 5.4. Comment établir vos prix de forfait Suivez à peu près la même logique : instruisez-vous auprès de vos concurrents/collègues. Voyez si cela correspond au calcul que vous avez réalisé sur base de votre taux horaire. N’oubliez pas d’estimer l’ensemble du projet, et pas seulement l’écriture : recherche, édition, écriture et relecture. 5.5. Quatre facteurs qui affectent le prix En résumé, quels sont les principaux facteurs à avoir bien à l’esprit lorsque vous décidez de vos prix ?

Votre statut: déterminez avec honnêteté à quel niveau vous en êtes dans le métier (sans expérience, novice, expérimenté, etc.). Le taux en vigueur pour ce type de service: ce que les clients sont généralement prêts à payer. Les prix proposés par vos compétiteurs: quelles sont les pratiques de vos collègues ? Le besoin financier: avez-vous besoin (ou envie) de vous engager dans ce business ?

Si vous ne souhaitez pas particulièrement travailler dans un domaine ou sur un type de produit, ou bien que vous êtes déjà débordé et à l’aise financièrement, n’hésitez pas à facturer plus cher. En fait, cela vous permet de faire naturellement le tri et de laisser tomber les projets les moins intéressants sans regret. Par ailleurs, en tant que débutant, apprenez à ne pas vous sous-estimer de façon trop évidente. Vous pourriez être surpris de ce que les clients sont capables de payer ! 5.7. Conditions de vente Il est indispensable d’envoyer un document de la sorte, au moins après avoir convenu du prix. C’est à vous de décider comment vous souhaitez être payé, combien de relectures vous acceptez, etc., mais aussi ce que vous promettez à votre client et intégrez dans le prix. Cela doit impérativement être clarifié afin d’éviter les conflits et les pertes de temps. Donc, même si cela n’est pas toujours évident à présenter au client, il est nécessaire d’en passer par là. En tant que vendeur, vous êtes responsable. 5.8. Présenter votre grille tarifaire à vos futurs clients « Une fois que j’ai déterminé si je souhaite travailler avec un client potentiel, la prochaine étape est de lui dire que je lui enverrai les informations détaillées concernant mes services. Le matériel que j’envoie inclut une page avec les prix et les termes généraux de la vente. Je garde aussi une grille tarifaire en version PDF que je peux envoyer au client s’il veut la consulter tout de suite. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 91) Vous avez une marge de manœuvre sur votre grille tarifaire si vous indiquez, plutôt qu’un prix unique, une fourchette de prix. Cela vous permettra de calculer le prix de chaque projet spécifique au sein de cette fourchette, afin de correspondre à la difficulté du travail à réaliser. Vous pouvez ainsi présenter votre grille comme un support pour l’estimation de la prestation. 5.9. Devis et négociation d’honoraires Demeurez flexible, malgré votre grille tarifaire. Réfléchissez-bien à l’utilité de cette mission pour votre carrière ou à son intérêt financier. Pensez, par exemple, à proposer des réductions si vous souhaitez obtenir un projet. Surtout, résistez à la tentation de vous faire sous-payer, surtout lorsque vous êtes débutant. 5.10. Devez-vous accorder des crédits ? C’est une pratique courante chez les freelances, puisque vous êtes payés après la réalisation du travail. Vous pouvez demander une partie du paiement en avance (en proposant par exemple des solutions via PayPal ou cartes de crédit). Dans tous les cas, vous courrez le risque de ne pas être payé en totalité. Pour minimiser ce risque, la meilleure protection consiste à avoir un document avec des conditions de vente claires, signées par le client.

  1. Trouver vos marchés 6.1. Grandes entreprises Ce sont les plus grands employeurs de rédacteurs commerciaux : banques, assurances, entreprises textiles ou tout autre type d’organisation. Ils ont constamment besoin de communiquer vers l’extérieur (publicité, notamment) et vers l’intérieur (rapports internes, mémos, etc.). Pour les plus grandes entreprises, vous veillerez à contacter en priorité le directeur de la publicité, le directeur des relations publiques, par exemple. 6.2. Petites entreprises Pour les moyennes et petites entreprises, vous pouvez contacter directement le patron ou le directeur général, ou le cas échéant le directeur du marketing. Les plus petites entreprises ont généralement un budget moins élevé, mais le défi à relever peut aussi être plus intéressant, et vous êtes en contact plus direct avec le projet de la société pour laquelle vous travaillez. Du coup, leurs responsables vous demanderont peut-être d’intervenir sur plusieurs tâches. 6.3. Agences de publicité Les freelances y sont souvent demandés pour des missions liées à l’écriture de spots télé, de brochures, etc. Il y a, ici aussi, des grosses et des petites entités. Les plus petites agences risquent de vous payer plus tardivement, puisqu’elles attendent elles-mêmes d’être payées par leur client et n’ont pas de cash-flow. Quelles sont les différences entre travailler pour un client direct et une agence de publicité ? Robert W. Bly fait part de quelques observations issues de son expérience.

Plus de pression au niveau des dates limites ; Plus d’allers-retours (relecture, etc.) ; Davantage de variété dans les tâches proposées ; Moins bien payé (mais gestion du contact avec le client) ; Votre travail est intégré dans un ensemble et mieux présenté (design, etc.).

6.4. Autres clients potentiels Voici une série de clients potentiels à prospecter lorsque vous vous lancez dans la rédaction commerciale freelance (sur internet ou non).

Sociétés de relations publiques Associations Producteurs multimédias, agences audiovisuelles Studios d’art de design graphique Agences gouvernementales Organisations sans but lucratif Sites de freelance en ligne Et on pourrait ajouter à cette liste les blogueurs professionnels et autres entrepreneurs du web, que Robert W. Bly ne mentionne pas !

Selon le pays ou la région dans laquelle vous exercez, vous pouvez repérer les prospects intéressants et — si vous faites bien les choses — commencer à générer des ventes ! 7. Prospecter : générer des ventes 7.1. Appel à froid C’est sans doute la solution la plus old school (à moins d’aller frapper à la porte de chaque prospect !). « Quand vous sonnez un appel à froid à un prospect, ne lui faites pas un argumentaire de vente. Posez-lui plutôt une série de questions qui vont le qualifier comme un preneur de décision et mettez en place les prochaines étapes du processus de vente. C’est comme cela que ça marche. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 113) 7.2. Témoignages Demandez aux clients satisfaits de vous laisser un témoignage. Vous pourrez utiliser celui-ci dans vos communications ultérieures. Vous pouvez commencer par écrire rapidement au client pour lui demander s’il a apprécié le service et s’il ne manque de rien. S’il vous répond positivement, vous pouvez lui demander si vous pouvez utiliser ce témoignage pour vos publicités futures. 7.3. La lettre directe À l’heure d’internet, ce moyen est aujourd’hui dépassé (voir point 7,7.). 7.4. Publicité Vous pouvez investir dans des publicités dans des magazines spécialisés ou des journaux qui sont liés à votre domaine de spécialité (si vous en avez un). Une technique particulièrement utilisée aujourd’hui est aussi de payer pour apparaître en haut des résultats d’un moteur de recherche (tel que Google) : cela s’appelle le SEA (search engine advertising). 7.5. Réseautage C’est aussi l’une des plus vieilles — et même plus antique encore — manières de faire de la publicité : le bouche-à-oreille et la mise en lien interpersonnelle. Vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un, qui… Et vous avez peut-être trouvé une nouvelle mission ! Ces dernières années, Facebook a permis d’étendre ce système de réseautage. 7.6. Avantages Premium Vous offrez un cadeau à vos prospects et à vos clients. « L’utilité de donner des avantages premium est double : premièrement, pour créer de la bonne volonté en donnant un cadeau à quelqu’un, quel que soit le prix de celui-ci ; deuxièmement, pour servir de rappel constant de vous et de vos services. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 129) 7.8. Ligne téléphonique dédiée (hotline) Vous donnez une information gratuite sur vos services à vos prospects et à vos clients. Cela les amène à vous s’ils ont une question, et peut les inciter — si la réponse fournie est de qualité — à passer à l’action. 7.9. Brochures de vente Un autre classique du marketing. 7.10. Garder la trace des prospects Créez un fichier avec le maximum d’informations sur les prospects qui sont venues jusqu’à vous et vous ont demandé des informations. Vous pouvez utiliser un logiciel pour conserver ces données et relancer les personnes. 7.11. Groupes de discussion en ligne et forums Vous profitez des forums pour vous faire connaître en proposant des informations de qualité et en répondant aux questions des personnes qui y viennent pour trouver une réponse à une question. 7.12. Marketing par email Rappelez de temps en temps aux prospects (de votre liste) que vous pensez toujours à eux. En plus, vous pouvez créer une newsletter qui reprend des informations importantes sur vos services. Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous au chapitre 10 ! 7.13. Site internet C’est aujourd’hui l’une des façades les plus intéressantes pour un rédacteur professionnel. On en reparle au chapitre 9 ! 7.14. Penser en dehors des cadres « Si l’inspiration vous prend et que vous avez une idée formidable, essayez-là ! Trop souvent, nous conservons des idées pour après, puis nous perdons l’intérêt ou l’enthousiasme. Essayez quelque chose de nouveau de temps en temps si cela peut être testé à un coût raisonnable. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 141)

  1. Autopromotion : construire sa réputation et sa visibilité Il existe d’autres moyens de gagner en visibilité. Ce sont des moyens plus doux qui ne mettent pas directement en avant le côté promotionnel, mais qui permettent de vous construire une réputation et donc un portefeuille de clients plus important. 8.1. Articles Vous pouvez écrire sur un sujet que vous maîtrisez, par exemple dans une revue spécialisée dans votre champ d’expertise, que liront de potentiels prospects. 8.2. Lettre ouverte ou réponse Vous pouvez également répondre à un article paru dans l’une de ces revues et ainsi obtenir une tribune pour donner votre opinion et montrer votre savoir-faire. 8.3. Conférences et prises de parole en public Une autre solution consiste à devenir conférencier. Beaucoup d’auteurs utilisent ce moyen afin de diffuser et partager leurs connaissances, tout en se faisant reconnaître comme expert de leur discipline. 8.4. Enseignement Cela peut aller de pair avec le précédent. En montrant que vous savez enseigner à des étudiants, par exemple au niveau universitaire, vous démontrez implicitement que vous connaissez ce dont vous parlez et que des institutions vous font confiance. 8.5. Séminaires Une autre proposition de Robert W. Bly concerne les séminaires. Aujourd’hui, on peut penser aux nombreux séminaires dont la promotion est réalisée sur LinkedIn ou d’autres réseaux sociaux. Il s’agit souvent de freelances qui s’associent et discutent d’un thème au croisement de leurs disciplines, thématiques de prédilection, etc. Grâce à YouTube et d’autres canaux de distribution vidéo, ce type de production devient de plus en plus facile à publier. 8.6. Livret gratuit Offrez un livre à vos prospects : nous avons vu ce point au chapitre précédent. N’y faites pas votre promotion ; révélez juste des informations intéressantes que d’autres pourront utiliser (vos collègues, des clients, etc.). Le partage est l’une des voies vers la reconnaissance. À l’heure des blogs et des sites internet, pensez à offrir un ebook à ceux qui arrivent sur votre page d’accueil ! 8.7. Newsletters « Des newsletters autopubliées, régulièrement envoyées, sont un moyen puissant de construire votre réputation et la conscience de votre nom auprès d’une audience sélectionnée (les personnes recevant votre bulletin d’informations) sur une période étendue. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 157) Grâce à internet, vous pouvez maintenant envoyer facilement ces lettres, à une fréquence régulière, sans devoir les imprimer et les poster.

  2. Créer un site web pour son activité d’écrivain freelance 9.1. 7 étapes pour créer un site web efficace Voici les principaux éléments à ne pas manquer lorsque vous décidez de créer un site web professionnel :

Enregistrez un nom de domaine : privilégiez votre propre nom à quelque chose de générique. Créez le site pour qu’il s’occupe des besoins et des intérêts de vos prospects : convaincre, tel est le but. Organisez le site pour que l’information s’y trouve facilement : vous ne voulez pas perdre votre futur client dans les méandres d’un site mal ficelé. Demandez-vous ce qu’un client pourrait vous demander avant de vous engager et rendez-le disponible sur votre site internet : créez par exemple des onglets en fonction du type de client. Faites de votre portfolio la partie la plus importante de votre site : en proposant des onglets par types de texte, par exemple. Si vous avez écrit des articles, permettez aux internautes de les lire et de les télécharger : transparence et valeur ajoutée ! Ayez une page avec des images et des descriptions des livres que vous avez écrits : si c’est le cas, bien sûr.

9.2. Principales sections de votre site web Voici, selon Robert W. Bly, les principaux éléments à intégrer dans votre futur site web professionnel :

Une page d’accueil ; Un formulaire d’inscription (à votre newsletter) ; Un accord de confidentialité (stipulant que vous ne partagez pas les adresses mail reçues avec d’autres entreprises) ; Une description de vos services ; Le portfolio ; Une courte biographie ; La liste de vos clients ; Des témoignages ; Des articles ou des livres ; Un formulaire de contact ; Une FAQ ; Des liens externes.

9.3. Mise en route de votre site web Voici maintenant les principales étapes à suivre (vous pouvez ici vous faire aider) pour mettre en route, concrètement, votre site web :

Enregistrer le nom du domaine ; Créer l’architecture du site ; Écrire le contenu ; Créer le design du site ; S’assurer que le site est bien hébergé ; Nommer un administrateur de site.

9.4. Devez-vous avoir un blog sur votre site web ? « Comment un blog vous fait gagner de l’argent à vous, rédacteur ? En vous aidant à augmenter votre visibilité sur internet. L’espoir est que certaines personnes lisant votre blog seront de potentiels clients — et que ce qu’ils lisent les impressionne suffisamment pour les convaincre de vous engager sur un projet d’écriture. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 177) Vous pouvez mettre en place un blog professionnel relativement facilement. Incluez un flux RSS auquel les internautes pourront s’abonner afin de recevoir régulièrement vos nouveaux articles. Les moteurs de recherche tels que Google aiment les blogs et ils sont bons pour le SEO (search engine optimization), pour peu que les articles soient optimisés. Évitez de partir dans tous les sens : votre blog doit avoir une thématique précise et s’y tenir. Donnez des informations utiles ou des infos de dernière minute sur votre sujet. Vous pouvez collecter également des entretiens avec des collègues ou des personnes intéressantes, etc., ou donnez votre opinion informée sur telle problématique… 10. Écrire et publier votre propre webzine Le webzine est l’autre nom de votre newsletter, mais qui pourra être, éventuellement, un peu plus long que cette dernière. Il vise à faire de l’autopromotion tout en apportant des informations et de la valeur ajoutée à vos prospects ou clients. Tous les mois, vous leur envoyez un magazine en ligne rempli de bons plans ! 10.1. Offres d’affiliation Le principe est simple : vous partagez une publicité d’une autre marque sur votre propre site web ou, comme le propose ici Robert W. Bly, dans votre webzine. Si l’un de vos prospects ou clients clique sur le lien et passe à l’action, vous recevez une partie du produit de la vente (entre 15 et 50 %, selon l’enseigne). L’avantage, c’est qu’il s’agit d’un revenu passif (vous n’avez pas à agir ou à produire grand-chose pour gagner cet argent). Mais attention à ne pas en abuser. Vos abonnés vous le feront vite savoir, soit par des plaintes, soit en se désabonnant de votre liste. Or, ce n’est pas ce que vous voulez. 10.2. Écrire et mettre en page votre webzine Voici les conseils de l’auteur pour créer votre webzine :

Utilisez un format texte plutôt que HTML, cela est plus simple à prendre en main ; Programmez votre publication une fois par mois ; N’en faites pas trop, avec cinq ou six articles d’une minute de lecture chacun, cela suffit ; Optez pour la formule 80 % de contenu original et 20 % de promotion de produits et services ; Écrivez sur des choses relevant de votre spécialité (en tant qu’écrivain ou dans un domaine précis) ; Sollicitez les réactions de vos abonnés, ils vous aideront volontiers ; Choisissez bien le titre de votre email ; Variez vos articles et leurs titres pour créer l’intérêt et la diversité ; Créez une brève description du contenu de votre webzine (une phrase) au début du texte ; Donnez la possibilité à vos abonnés de se désabonner facilement et dites-le ; Proposez à vos abonnés de partager le webzine avec leurs amis ou connaissances ; Incluez éventuellement une courte présentation de vous et de vos services.

10.3. Qu’écrire dans votre webzine ? Répétons-le : des informations sur votre domaine de spécialité. Si vous êtes rédacteur web, parlez SEO et langage HTML, par exemple. Si vous êtes spécialisé dans la rédaction touristique, trouvez des informations pertinentes qui concernent à la fois le tourisme et la rédaction. Quoi d’autre ? Voici une nouvelle liste, totalement indicative, de ce que vous pourriez inclure dans votre webzine des :

Réponses/commentaires de vos abonnés ; Annonces de vos prochaines conférences ; Projets récents que vous avez finalisés ou auxquels vous avez participé ; Magasins que vous recommandez et des ressources que vous utilisez ; Sites web que vous aimez et qui pourraient intéresser vos abonnés ; Recensions d’ouvrages pertinents pour votre domaine de prédilection ; Nouvelles de votre domaine ; Publications personnelles (un nouveau livre ou un nouvel article récemment sorti) ; Citations inspirantes.

  1. Clôturer la vente Il n’y a pas de chemin unique pour arriver à réaliser une vente. Certains préfèrent se rencontrer, d’autres préfèrent envoyer des emails et puis téléphoner, ou simplement utiliser leur site internet et les réseaux sociaux : c’est à vous de voir. 11.1. Suivi Toutefois, un programme de mails réguliers aux prospects (avec ou sans téléphone) est une bonne manière de donner l’occasion à vos prospects de se souvenir de vous. Bien sûr, en tant que freelance solitaire, vous n’avez pas nécessairement beaucoup de temps à dédier à cette tâche. C’est pourquoi Robert W. Bly vous donne trois moyens de rendre ce suivi plus efficace.

Planifiez et programmez vos emails ou autres modes d’approche ; À défaut de planification poussée, envoyez des nouvelles à certains de vos prospects quand vous avez une actualité chaude (publication d’un livre, etc.) ; Demandez à vos prospects et clients la permission d’ajouter leur adresse email à votre liste d’abonnés afin d’automatiser le processus de suivi (ils recevront tous les mois votre newsletter/webzine).

11.2. Rencontre avec des prospects Il y a deux approches pour gérer les rencontres d’affaires : la façon conventionnelle, qui se centre sur le portfolio du rédacteur, et une approche différente, la « vente conseil ». L’approche-conseil paraît supérieure à l’auteur. Pourquoi ? Cette approche se focalise sur les besoins du prospect et non pas sur les réalisations de l’écrivain. « Expliquez-moi vos problèmes commerciaux », demandera le rédacteur orienté conseil. Ensuite, celui-ci identifiera le problème, le résumera, et proposera son aide. Agissez comme un consultant et non comme un simple exécutant ! 11.3. Établir un devis Certains projets sont simples et vous pouvez alors appliquer votre grille tarifaire. Dans d’autres cas, lorsque le projet est plus indécis ou plus complexe à chiffrer, n’hésitez pas à demander le budget prévu pour sa réalisation. « Si le budget disponible est trop petit pour le travail à réaliser, cela m’évite d’avoir à faire un devis. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 213) Bien sûr, il faut éviter d’être trop inflexible, surtout si le projet vous intéresse pour d’autres raisons. Quoi qu’il en soit, ne vous sentez pas obligé de fixer un prix dès que le client vous a donné son feu vert pour travailler avec vous. Vous pouvez lui donner une évaluation, mais lui dire que vous avez besoin d’un peu de temps pour calculer le montant et établir le devis. 11.4. Coucher l’accord sur le papier Notez le prix, la date limite et toutes les informations importantes concernant le projet et la relation professionnelle que vous allez entretenir. Cela rassure à la fois votre client et vous-même. Un contrat signé est donc la meilleure façon de travailler serein. Faites de même avec vos conditions de vente ; demandez à votre client de les signer. 11.5. Que faire si le client dit que vos prix sont trop élevés ? « Ne soyez pas trop prompt à baisser vos tarifs à la minute où le client rechigne, hésite ou se plaint du fait que les prix sont trop élevés. Si vous réduisez vos prix à ce que le client veut, celui-ci sera amené à penser que le prix initial était exagéré et vous défiera sur chaque prix que vous lui proposerez. Une meilleure façon de surpasser la résistance consiste à trouver ce que le client est prêt à dépenser, et à lui offrir un service réduit en fonction de ce budget. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 215) Plus vous aurez de l’expérience et des clients, et moins vous aurez besoin de négocier vos prix. Vous pourrez faire des exceptions pour un client, mais n’aurez plus la pression qu’à vos débuts. N’oubliez jamais que vous offrez un service professionnel et qu’il est donc justifié que vous obteniez un juste dédommagement.

  1. Gérer votre entreprise d’écrivain freelance 12.1. Planifier et terminer le travail La question « combien de temps cela vous prendra-t-il ? » est certainement la seconde question la plus récurrente après « combien ça coûte ? ». En fait, cela dépend beaucoup de votre vitesse d’écriture, ainsi que des facteurs externes qui peuvent entrer en jeu (devez-vous réaliser un entretien pour réaliser le projet ou avez-vous une autre chose importante à faire avant de vous y mettre ?). Vous pouvez créer une feuille de route avec les délais probables pour chaque mission ou annoncer une période fixe (par exemple : deux semaines, quel que soit le travail). Mais le plus important : ne manquez pas les dates limites ! 12.2. Gérer les demandes urgentes Cela dépend de votre capacité à gérer le stress. Si vous ne supportez pas l’anxiété liée à l’urgence, refusez ce type de proposition ; si, au contraire, cela vous booste, alors pourquoi pas ! Dans l’idéal, prévoyez toujours un peu de temps supplémentaire pour terminer une mission tranquillement. Ne commencez pas une relation sur la base de l’urgence, cela donnerait l’impression au client qu’il peut agir ainsi constamment. Faites-le uniquement pour des clients que vous connaissez et de façon exceptionnelle. 12.3. Respecter les dates limites Afin de ne pas accumuler du retard et de contenter vos clients sur ce point, voici quelques conseils donnés par Robert W. Bly.

Ne jamais prendre plus de travail que ce que l’on est capable de gérer ; Ne jamais charger son planning au maximum (laisser des espaces tampons) ; Garder une liste des projets en cours avec leurs dates, visible à proximité de son bureau ; Faites de même avec un calendrier électronique ou papier ; Choisir ses dates de remise pour le lundi ou le mardi (cela laisse le week-end au cas où) ; Planifier l’inattendu ; Créer des arrangements avec des collègues de confiance, en cas de survenue d’un problème.

12.4. Réviser Le plus souvent, soit le client accepte le texte tel quel soit les changements sont mineurs et il préfère s’en charger lui-même. Mais lorsqu’un désaccord sur le texte apparaît, il faut pouvoir réviser éventuellement sa production. Bien sûr, plus le changement est important, plus cela prendra du temps. « Revoir un texte requiert du travail de la part du client, et le client doit le comprendre. Le rédacteur ne peut pas produire une révision satisfaisante sans que le client lui explique, en détail, ce qui ne va pas avec le texte et quels sont les changements qu’il souhaite. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 224) Pour ce faire, vous pouvez numéroter les lignes de votre texte et demander, pour chaque ligne, quel est le problème. Aujourd’hui, vous pouvez également utiliser des logiciels de partage de documents et faire des commentaires directement en ligne. Insistez pour que ces commentaires soient précis. 12.5. Construire la relation client-rédacteur « Votre but devrait être de gagner des clients, non des missions. Bien qu’il soit toujours bon d’obtenir des missions, votre revenu augmentera plus largement lorsque vous construirez une relation stable avec des clients réguliers qui reviennent vers vous encore et encore. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 225) Pour cela, voici quelques trucs proposés par Robert W. Bly.

Cherchez des clients qui peuvent vous apporter un flux régulier de commandes ; Faites le nécessaire pour rendre ces clients satisfaits ; Construisez une relation personnelle avec eux ; Envoyez-leur des cadeaux ou des remerciements s’ils vous recommandent auprès d’autres personnes ; Participez aux activités de vos clients ; Envoyez à vos clients des copies de vos articles les plus pertinents ; Cultivez la relation avec autant de personnes de l’entreprise cliente que possible ; Ne soyez jamais discourtois, mais restez patient et amical ; Souvenez-vous que les clients ont le pouvoir de continuer ou de stopper la relation, quelle que soit la (bonne ou mauvais) raison.

12.6. Gérer son temps Pour un freelance, chaque heure compte. Réfléchissez donc attentivement à votre gestion du temps. De nouveau, l’auteur ne manque pas de bons conseils.

Organisez votre bureau avec tout ce dont vous avez besoin à proximité ; Gardez des dossiers avec vos projets en cours proches de vous ; Pensez à faire appel à une aide administrative si cela vous encombre ; Gardez à l’esprit que votre argent vient du temps passé à écrire et créer vos projets (évacuez les tâches inutiles) ; Groupez les courses et choses à faire en dehors du bureau à un moment précis de la journée ; Utilisez les logiciels et dispositifs technologiques dont vous avez besoin ; Expérimentez, testez et arrêtez une routine qui vous convient ; Évitez d’accepter trop de propositions de sortie en dehors du bureau, pour ne pas être débordé ; Fixez des priorités ; Faites des pauses quand vous êtes fatigué ; Utilisez des noms pratiques pour vos documents et organisez vos fichiers de manière efficace ; Ayez suffisamment de repos et respectez les limites de votre corps ; Ne rayez pas la vie personnelle de votre agenda, vos proches ont aussi besoin de vous.

12.7. Surmonter la panne de l’écrivain Une façon de surmonter la page blanche est de se ressourcer en travaillant sur différents projets en même temps. La diversité des tâches permet d’éviter l’épuisement et invite à la circulation des idées. Souvent, l’angoisse provient de l’idée que le travail est trop gros ou difficile à réaliser. Vous pouvez aussi le déconstruire en plus petites tâches. Dans ce cas, créez-vous un programme hebdomadaire (par exemple) pour le projet, avec un créneau horaire quotidien dédié à chaque petite tâche. Avancez pas à pas. Si c’est le manque de connaissance qui coince — par exemple si vous devez écrire sur un sujet dont vous ignorez tout, ou si c’est un nouveau type de texte que vous ne maîtrisez pas encore — profitez des conseils de vos collègues. 12.8. Facturer le client pour les services rendus Les clients privés, à la différence des magazines (qui fonctionnent à la pige), ont besoin de factures. Vous devrez créer des factures avec quelques informations essentielles (cela peut dépendre d’un pays à l’autre, renseignez-vous). Veillez à envoyer votre facture peu après la réalisation du projet. Assurez-vous que le client vous ait donné toutes les informations nécessaires ou qu’il n’ait pas d’exigences particulières que vous auriez oubliées. 12.9. Se faire payer les factures pendantes Certains clients paient plus tard que d’autres. Normalement, vous n’aurez pas de problème, mais si c’est le cas, voici ce que vous pourriez faire :

Envoyer une lettre polie au client en demandant le règlement de la facture ; Après deux semaines, renvoyer une lettre ; Si cela ne fonctionne toujours pas, essayer un appel téléphonique ; Si cela fonctionne, écrire une lettre recommandée avec les informations et l’accord conclu de vive voix ; Sans réponse, envoyer une dernière lettre formelle affirmant que des actions légales seront entreprises (par exemple, envoyer une lettre de mise en demeure).

  1. Comment s’assurer de la satisfaction de votre client ? 13.1. Rechercher Bien sûr, vos écrits doivent être pertinents : il vous faudra donc collecter l’information (lié à l’industrie, au produit ou au service, à l’entreprise, au sujet à traiter en général) dont vous avez besoin. Collectez tous les matériaux en provenance de votre client qui pourraient s’avérer utiles (présentations PowerPoint, anciennes brochures, etc.). 13.2. Poser des questions N’hésitez pas à demander lorsque vous ne trouvez pas une information dans les matériaux sources de vos clients. Prévoyez éventuellement une liste de questions à poser à votre client, concernant le produit et ses acheteurs potentiels. 13.3. Devez-vous proposer un aperçu du texte ? Vous pouvez proposer un document dans lequel vous résumer et présenter la façon dont vous allez construire le projet et rédiger le texte. Ce document peut comprendre :

Un gros titre ; Un aperçu du contenu ; Une liste exhaustive des points traités ; Un appel à l’action ; Une description de la cible ou de l’audience du texte.

13.4. Parfois, enfreindre les règles peut rapporter gros Certaines règles de rédaction, pourtant bien ancrées, peuvent parfois être enfreintes si elles apportent une plus-value au texte. La plupart du temps, mieux vaut les utiliser ; mais les copywriters professionnels sont des maîtres des mots, ils peuvent donc, de temps en temps, briser ces chaînes !

Être concis: c’est la règle de base (à utiliser 90 % du temps). Mais pourquoi pas aussi, de temps à autre, ajouter aussi des mots afin d’accentuer le sens et se faire mieux comprendre ? Éviter le jargon: certes, cela facilite la communication. Mais vous ne pouvez parfois pas vous en passer pour faire comprendre un concept. Mentionner un bénéfice dans le titre principal: c’est d’usage et très recommandé. Néanmoins, vous pouvez aussi choisir de vous focaliser sur un autre point (par exemple, cibler l’audience à laquelle vous voulez parler). Utiliser des mots simples: oui, toujours. Enfin… Presque. Parfois, utiliser un mot compliqué peut augmenter le prestige de ce que vous vendez. Utiliser des phrases courtes: une règle d’or ! Eh bien, pas à tous les coups… Si vous avez des choses compliquées à dire, vous n’aurez parfois pas le choix. Éviter les phrases négatives: le plus souvent, vous ferez bien, mais soyez créatifs et pensez à la situation que vous voulez décrire. Serez-vous plus efficace, plus convaincant avec une phrase négative ? Ne cognez pas sur la concurrence: c’est une règle commerciale qui a, aujourd’hui, du plomb dans l’aile avec les campagnes comparatives notamment. Aller droit au but: mais quel est ce point ? Le consommateur-lecteur connaît-il le problème ? Est-il évident ? Réfléchissez-y avant de rédiger.

13.5. Améliorer votre productivité d’écrivain « Plus vite vous pourrez écrire, et plus de travail vous pourrez rendre à un niveau acceptable de qualité, et plus vous pourrez bien gagner votre vie. Par ailleurs, devenir un écrivain rapide facilite le respect des dates limites, qui deviennent plus courtes chaque année : aujourd’hui, tout le monde est pressé, et tout le monde veut le travail pour hier. Si vous pouvez vous accommoder de dates limites courtes, vous pouvez plaire potentiellement à une portion substantielle du marché qui évalue positivement la rapidité. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 250) Comment améliorer simultanément la qualité et la productivité de son écriture ? Voici quelques trucs et astuces complémentaires proposés par Robert W. Bly.

Écrivez durant les heures de plus grande énergie (matin ou soir, à vous de savoir). Dégagez des plages horaires suffisamment longues durant lesquelles vous n’êtes pas dérangé. Détaillez ce que vous allez écrire. Avant d’écrire, réglez les détails mécaniques (liés à votre ordinateur ou traitement de texte). Copiez-collez certaines parties des matériaux issus de vos clients pour travailler votre texte. Rédigez les sections faciles en premier. Sauvegardez des copies de vos anciens projets sur un disque dur (vos anciens textes peuvent toujours resservir). Pensez aux travaux que vous avez réalisés pour d’autres clients : peuvent-ils servir ?

  1. Garder les clients satisfaits 14.1. Faites le meilleur travail que vous pouvez Augmenter sa productivité ne signifie pas pour autant diminuer sa qualité. Vous devez donner le meilleur de vous-même, non seulement parce que c’est dans l’intérêt des clients, mais aussi du vôtre. Les décevoir est votre pire cauchemar. Vous voulez par-dessus les conserver et acquérir une bonne réputation dans le métier. « Si un travail prend beaucoup plus d’heures que ce qui avait été anticipé au départ, mon conseil est de prendre le temps qu’il faut pour écrire le meilleur texte que vous pouvez. Ne vous préoccupez pas du profit. Le client est concerné par la qualité de votre travail, pas par votre profit ou vos pertes. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 257) 14.2. Ne manquez jamais une date limite La fiabilité est aussi essentielle que la qualité. Ne manquez donc pas les dates limites ! Voici quelques astuces supplémentaires de Robert W. Bly pour fournir le travail de façon ponctuelle.

Ne pas prendre un projet si on sait qu’on ne pourra pas respecter la date limite ; Ne pas prendre plus de projets que ce que l’on peut confortablement réaliser ; Négocier les dates limites trop courtes avec les clients ; Effectuer les recherches le plus rapidement possible ; Organiser les éventuels entretiens ou rencontres dès le début du projet ; Travailler les soirées ou les week-ends si cela s’avère nécessaire ; Engager quelqu’un pour se faire aider sur le plan administratif ou autre.

14.3. Donnez au client plus que ce qu’il attend Cela ne signifie pas qu’il faille donner son temps ou ses idées ! Néanmoins, vous pouvez proposer des choses à vos clients lorsque cela est opportun ou ne vous prend pas trop de temps supplémentaires. Souvent, ils seront contents de vous et ils vous donneront peut-être des projets supplémentaires. N’oubliez pas de conserver une mentalité de rédacteur-consultant, et pas seulement de rédacteur-exécutant. 14.4. Assurez-vous d’offrir le meilleur service au client « La satisfaction du client n’est pas quelque chose que vous pratiquez une fois par mois, et que vous pouvez laisser aller une fois que les choses vont tranquillement. C’est une attitude, une manière de faire des affaires, qui doit être appliquée de façon diligente à chaque moment, chaque minute de votre journée de travail. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 260) Vous devez donc soigner le service qui entoure le texte lui-même (c’est-à-dire le produit que vous offrez). Pourquoi ? Simplement parce que les clients sont très sensibles à la relation que vous entretenez avec eux, et pas seulement à la qualité des textes que vous leur envoyez. 14.5. Différenciez-vous de la concurrence Le plus important n’est pas d’être excellent ou d’être un génie dans son domaine, mais simplement d’être suffisamment bon (ou original) pour se démarquer de la concurrence. Vous pouvez y parvenir en améliorant votre service client, en vous spécialisant, etc. 14.6. Écoutez vos clients Vous coupez la parole ou trépignez d’impatience à l’idée de parler dès que l’autre a terminé ? Mauvaise idée… Vous n’êtes pas dans l’écoute. Or, les clients n’aiment pas cela. Ils ont besoin d’être écoutés et de s’assurer que vous comprenez ce qu’ils souhaitent. Prenez le temps d’étudier leurs propositions et de leur répondre calmement. 14.7. Méthode Faire plus pour un client ne veut pas dire faire ce que vous ne savez pas faire. Par exemple, vous n’êtes pas censé réaliser, en tant que rédacteur, le design d’une brochure, d’un manuel ou de quelconque autre texte. Parfois, les clients peuvent confondre votre service avec celui d’une agence et vous demander un « pack complet » incluant texte, mise en page, impression, etc. Pour éviter ce problème, vous pouvez publier et transmettre à vos clients, le plus tôt possible dans le cycle de vente, une brève description de votre méthodologie de travail. C’est-à-dire ? Vous proposez une liste des choses que vous faites et de ce que vous ne faites pas, en proposant des ressources pour ce que vous ne faites pas (par exemple, en proposant des noms de graphistes avec lesquels vous travaillez), en expliquant aussi la manière dont vous travaillez et transmettez les textes à vos clients.

  1. Problèmes usuels : comment les gérer 15.1. Votre client et vous avez des désaccords fondamentaux sur la façon dont le projet doit être géré Pour évacuer ce problème, assurez-vous dès le départ — quand votre client est encore un prospect — que vous avez une approche similaire des affaires. Lors de vos premiers échanges, vérifiez attentivement quels sont son style, sa philosophie, son ton et sa façon de concevoir le projet. Si vous ne vous sentez pas à l’aise, déclinez l’offre. Cela vous évitera un problème plus grand par la suite. 15.2. Votre client et vous avez un désaccord fondamental sur les modalités de la relation de travail Ceci ressemble au problème précédent, mais concerne les façons de travailler. Si vous n’aimez pas les réunions sans fin, par exemple, dites-le directement à votre client et — surtout — essayez de connaître au préalable ses habitudes. Vous pourrez alors choisir de travailler avec lui sur une base saine, ou refuser le projet. 15.3. Le client n’aime pas votre texte Les révisions sont une chose normale. Mais que faire lorsqu’un client n’aime pas du tout le texte et le refuse ? Cela peut être difficile à vivre, surtout si le client vous parle de façon agressive et désobligeante. Les deux premières choses à faire sont de rester calme et d’interroger le client sur ce qu’il n’aime pas précisément. Expliquez que vous devez comprendre très exactement ce qui ne fonctionne pas dans le texte pour pouvoir le réviser. Si le client est irrationnel ou de mauvaise foi, efforcez-vous de faire la révision du mieux que vous pouvez, envoyez la facture et passez au client suivant ! 15.4. Le client est en retard de paiement Les entreprises peuvent avoir des habitudes de paiement différentes. Même si vous indiquez « À payer dans les 30 jours » sur la facture, il se peut que certains clients prennent un peu plus de temps. Assurez-vous dans ce cas de la politique de l’entreprise en question. Si le temps passe et que rien n’arrive, procédez selon la méthode proposée au chapitre 12. Une autre méthode, incitative, consiste à proposer une petite réduction en cas de paiement rapide — par exemple, une déduction de x % pour un paiement dans les dix jours). 15.5. Le client refuse de payer la facture ou ne peut pas le faire Dans ce cas, vous devrez en passer par la voie légale. Attendez deux semaines, puis envoyez une première lettre. Répétez l’opération deux semaines plus tard si vous n’avez toujours pas de nouvelles. Ensuite, faites les démarches judiciaires nécessaires. Plus vous avez de documents (contrat, copie du compte en banque du client, devis, etc.) et plus vous serez en sécurité devant les tribunaux. 15.6. Le client exige une date de remise irréaliste « La définition d’un travail “en urgence” dépend du rédacteur et du client. Pour moi, deux ou trois semaines est une date limite acceptable, bien que j’essaie de laisser les trois semaines seulement pour les projets difficiles ou complexes. Je ne promets presque jamais rien en deçà d’une ou deux semaines, et un délai d’exécution de moins d’une semaine après la réception du projet est pour moi un travail “dans l’urgence”. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 276) Même s’il convient d’être flexible, vous avez des limites. Vous risqueriez de fournir un travail de moindre qualité et vous seriez perdant au bout du compte. Ne faites donc pas trop de compromis. Estimez correctement votre emploi du temps. Si c’est un client régulier auquel vous tenez, négociez toujours de façon courtoise. S’il insiste vraiment, vous pouvez soit refuser (au risque de mettre fin à la collaboration), soit accepter en lui faisant savoir poliment qu’il s’agit d’une faveur et que vous comptez augmenter exceptionnellement vos tarifs. 15.7. Vos prix sont trop élevés Ne vous sous-estimez pas ! Aucune profession n’a à rougir de ces tarifs. Vous faites un travail de qualité qui nécessite des compétences singulières et qui mérite une juste rétribution. Ne succombez pas non plus trop rapidement aux sirènes de la charité : vous faites des affaires, vous ne sauvez pas le monde. Enfin, ne laissez pas vos clients penser que vous affichez des prix surélevés ; or, c’est ce qu’il croira si vous baissez trop rapidement vos tarifs. 15.8. Le client ne veut pas signer le contrat Parfois, le client utilise l’urgence pour éviter d’avoir à signer un contrat. Pris par le temps, vous pensez qu’il est inutile ou inefficace de lui faire signer un accord. Mais si vous avez un document déjà préparé que vous n’avez qu’à lui envoyer, cela ne vous coûte plus rien. « Avec les emails et les fax, il n’y a aucune raison sur Terre pour laquelle le client ne pourrait pas recevoir, signer et vous retourner le contrat signé quelques minutes seulement après votre coup de téléphone. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 281) 15.9. Il y a des personnes dans l’entreprise qui ne coopèrent pas Agissez de manière stoïque. Vous êtes de passage, ce qui est positif (vous ne devrez pas faire face longtemps à ce manque de coopération) et négatif (en tant qu’outsider, il serait plus facile à un supérieur de vous blâmer vous, plutôt qu’un membre de l’équipe). Si le sujet s’envenime, prévenez simplement un supérieur de l’attitude de la personne ou du groupe en question. Faites-le de manière formelle, professionnelle. Ne vous laissez pas gagner par les émotions. 15.10. Le client annule le travail à mi-chemin Prévoyez une clause spécifique dans votre contrat en cas d’annulation. Vous pourrez ainsi, de façon totalement transparente, envoyer une facture pour le travail réalisé. Vous pouvez baser le montant de votre dû à partir de l’état d’avancement de votre travail. Par exemple :

10 % du montant total si le travail est annulé juste après son commencement ; 25 % du montant prévu si vous avez commencé le travail sans avoir encore proposé de texte ; 50 % si vous avez soumis une maquette du projet, mais que le texte n’a pas encore été fourni ; 75 % si le texte a été remis, mais que les révisions restent à faire ; 100 % si le texte est remis et révisé.

15.11. Le projet demande plus de travail que vous ne l’imaginiez Cela arrive souvent. Et c’est pourquoi il importe de bien cerner le projet au départ, de bien estimer le temps et la charge de travail. Toutefois, si vraiment le travail s’avère beaucoup plus complexe que prévu, que faire ? Surtout, ne dites pas au client que vous avez sous-estimé le travail, car cela vous dévaluerait à ses yeux. Si le travail demeure le même, efforcez-vous de le faire du mieux que vous pouvez et tenez-vous en là. Vous pourrez seulement trouver un nouveau compromis si le client a effectivement changé les objectifs du travail ou la quantité de contenu à fournir en cours de route. Dans ce cas, vous pourrez prévenir que ces modifications impliquent un changement de tarif. Et de ce fait, ajustez le contrat. 15.12. Le client veut le package entier, incluant le design et l’impression Vous pouvez soit vous référer au point 14.7 (avertir de ce que vous faites et ne faites pas en amont), soit proposer effectivement le « pack complet ». Dans ce cas, vous devez soit le faire vous-même (ce qui, de l’avis de Robert W. Bly, est une perte de temps et d’argent), soit externaliser les tâches supplémentaires à des freelances spécialisés. Mais rappelez-vous : cela n’a rien d’une obligation et vous pouvez très bien trouver des clients sans proposer des services supplémentaires.

  1. Construire votre activité d’écrivain freelance 16.1. Aller vers de nouveaux marchés et domaines Souvent, le rédacteur freelance commencera sa carrière dans un domaine proche du métier qu’il exerçait en tant que salarié. Il peut néanmoins chercher, plus tard, à diversifier ses horizons de missions. Comment s’y prendre ? Le meilleur moyen est sans doute de passer, au moins dans un premier temps, par des agences de publicité ou de marketing, car elles ont un éventail suffisant de clients pour vous faire travailler dans des spécialités différentes. Le bouche-à-oreille fonctionne également et peut, petit à petit, vous faire sortir de votre zone de confort. Vous pourrez être amenés à traiter des types de textes (articles de magazine, par exemple) que vous n’aviez jamais expérimentés auparavant. « L’aspect positif de réaliser quelque chose de nouveau est que c’est agréable, excitant, intéressant et que c’est un défi. Par ailleurs, cela vous donne de l’expérience et vous pouvez utiliser ces textes pour vous vendre afin d’obtenir de nouvelles missions dans ces domaines. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 289) Bien sûr, cela prend aussi plus de temps de travail, parce que vous n’avez pas l’habitude. Mais cela en vaut la peine. Cherchez à équilibrer votre emploi du temps entre choses connues et projets nouveaux. 16.2. Augmenter ses profits Il n’y a pas de poudre magique vous permettant d’augmenter vos gains comme par miracle. Voici les principales façons de faire mises en évidence par Robert W. Bly.

Écrire plus vite: cela vient avec le temps et l’organisation (parfois aussi quelques dispositifs techniques). Augmenter ses tarifs: ce n’est pas facile à réaliser, mais vous pouvez tenter le coup en justifiant et en respectant une certaine limite. Faire valoir ses droits d’auteur (de façon efficace): vous pouvez signer un contrat qui vous garantit des gains à chaque utilisation de vos textes. Engager des assistants: cela peut vous faire gagner du temps pour certaines tâches et donc vous faire travailler plus sur les tâches importantes qui rapportent davantage. Créer son entreprise: c’est un pas au-delà de la vie de freelance, c’est donc à vous de voir si cela vous plaît d’engranger ainsi les responsabilités et les tâches. Trouver des centres de profit additionnels: intervenir en tant que consultant, écrire des livres, etc.

16.3. Comment éviter l’épuisement ? « Dans un certain sens, la rédaction freelance est plus facile que d’autres jobs : pas de chef, pas de trajets, du travail intéressant et vous décidez de vos horaires. En même temps, écrire est très difficile. Chaque mission amène avec elle de nouvelles idées, de nouvelles dates limites, de nouveaux mots à créer à partir de zéro. À la différence d’un enseignant, qui peut donner les mêmes leçons chaque année, le rédacteur est toujours en train d’inventer quelque chose de nouveau. Or, cela peut être fatigant. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 296) Voici quelques pistes à suivre pour ménager votre temps et votre esprit.

Aller en vacances ; Réduire sa charge de travail ; Se lancer dans un projet personnel ; Avoir une vie sociale plus riche ; Ajouter de la diversité dans ses tâches ; Trouver une source de revenus complémentaires ; Diminuer son temps de travail (se mettre à mi-temps) ; Changer de voie professionnelle.

16.5. Continuer à se former Le rédacteur est un vrai « collecteur d’information » : afin de trouver de nouvelles idées pour rédiger ses textes, il doit constamment se tenir au courant des avancées dans son domaine, notamment en lisant des magazines et autres livres. Plus généralement, le rédacteur freelance est curieux de tout ce qui se passe autour de lui, et il cherche aussi à apprendre par l’observation : en repérant les façons d’interagir entre personnes, il acquiert de l’expérience en matière de relations commerciales. Le rédacteur peut également s’inspirer des personnes qui réussissent à ses côtés. Cela lui montre la voie à suivre. 16.6. Soyez résistants et n’abandonnez jamais ! Le rédacteur freelance ne doit pas regarder à court terme, mais viser le long terme et être tenace. Certaines journées sont fructueuses, d’autres non. Vous créez parfois beaucoup de contacts pour obtenir, finalement, peu de clients. C’est ainsi ! L’important, c’est de continuer à tisser son réseau et à gagner sa vie, peu à peu. La persévérance vaut bien davantage que le génie ou le talent : c’est elle qui vous fera avancer jusqu’à l’objectif souhaité. Bien sûr, vous aurez peur — et donc besoin de courage — et vous ferez des erreurs — et donc vous aurez besoin d’intelligence. Même si vous avez déjà suffisamment de clients, n’hésitez pas à continuer à prospecter. Plus vous avez de choix, plus vous pouvez choisir ceux qui vous intéressent davantage ou vous rapportent plus.

  1. Devenir millionnaire grâce à l’écriture, l’épargne et l’investissement : derniers conseils 17.1. La clé de votre indépendance financière : commencez à épargner maintenant ! Pour atteindre les 100 000 $ (ou euros) à l’année, comme l’auteur le promet, vous pouvez suivre les conseils donnés dans les 16 chapitres précédents. Vous pouvez le faire : tel est le crédo de Robert W. Bly. Si vous voulez atteindre le million, alors il vous faudra sans doute épargner et investir. Suivez les conseils de vos banquiers et assureurs. Tentez de conserver entre 10 et 40 % de ce que vous recevez de vos clients. N’oubliez pas, en effet, que vous aurez à payer des taxes. Par ailleurs, en tant qu'entrepreneur freelance, vous devez assurer vous-même votre pension. Commencez dès que vous le pouvez. Comment ? En investissant dans des bons d’État, des actions, etc. Mais aussi par l'investissement immobilier ou en souscrivant à des assurances vie, par exemple. Tel est le conseil de l’auteur : « Ne sacrifiez pas votre vie pour l’argent. […] Mais faites de l’accumulation de la richesse une priorité de votre existence. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 311) Trois conseils basiques, empruntés par l’auteur à Michael Masterson :

Augmentez vos revenus Développer des capitaux propres, que ce soit par le biais d’investissements immobiliers ou d’entreprises que vous possédez Réduisez vos dépenses, de telle façon à ce que vos revenus soient toujours supérieurs à vos frais

17.2. Mettez votre carrière en perspective Voici les dernières recommandations de Robert W. Bly pour réussir sa vie de rédacteur freelance. Une sorte de liste récapitulative à la Prévert pour terminer en beauté !

« Faites de votre mieux Tenez vos promesses Respectez les dates limites Établissez des priorités dans vos tâches Aidez vos clients Prenez soin de vous Concentrez-vous sur ce que veut le client et donnez-le-lui Conservez de l’ordre dans vos dossiers Si vous sentez que quelque chose va mal ou n’est pas confortable, allez-vous-en Épargnez et investissez votre argent Profitez du temps avec vos enfants tant qu’ils sont jeunes et vous veulent près d’eux Restez dévoué à votre métier et votre savoir-faire Soyez un éternel étudiant — au sujet de la rédaction, du commerce et des domaines sur lesquels vous écrivez Ne soyez pas arrogant, mais humble Apprenez à dire non. Ne vous surchargez pas ni ne promettez trop Attendez-vous et apprenez à vivre avec des hauts et des bas Restez cool, tranquille et posé. Ne permettez pas à la colère d’interférer avec vos pensées et vos actions Payez à temps et assurez-vous d’être payé Traitez les autres de façon juste Établissez les choses par écrit Assurez-vous que les autres vous traitent justement Réalisez des travaux qui vous font plaisir Pour chaque mission, donnez davantage à vos clients que ce que vous êtes payé pour faire le travail Gérez une diversité de missions tout en vous développant comme spécialiste dans un ou plusieurs domaines Demandez des prix corrects Ne faites pas payer trop cher Soyez prêt à vous éloigner Restez en contact avec vos clients et prospects. » (Secrets d'un écrivain freelance, p. 313-315)

Conclusion sur « Secrets d'un écrivain freelance » « Secrets d'un écrivain freelance » de Robert W. Bly est un classique du genre Réédité trois fois depuis sa première publication en 1988, il a inspiré un grand nombre d’écrivains freelance aux États-Unis et en Europe. Il s’agit donc d’une lecture presque obligatoire et initiatique pour tout rédacteur (web ou non) freelance en herbe. Bien sûr, certaines parties mériteraient une actualisation. Comme il n’est plus réédité depuis 2006, tout le traitement de la question d’internet demeure aujourd’hui insuffisant. Par ailleurs, on peut rester sur sa faim quant aux techniques d’écriture. Néanmoins, cela n’enlève rien à la qualité du livre et vous pourrez aisément compléter cette lecture par d’autres ouvrages plus actuels ou plus techniques. Ce qu’il faut retenir de « Secrets d'un écrivain freelance » de Robert W. Bly Un livre très bien écrit, à la fois agréable à lire et pertinent, qui focalise son attention sur les meilleures manières d’acquérir un niveau de vie confortable en réalisant une activité de rédaction freelance, avec une pléthore de conseils orientés productivité, promotion de soi et relations clients. Points forts :

La qualité d’écriture ; Les innombrables conseils pratiques sous forme de listes ; Une sincérité dans la démarche qui se ressent à chaque page ;

Point faible :

Un livre qui a un peu vieilli — depuis 2006, la situation du rédacteur freelance a été largement transformée par le développement exponentiel d’internet et des réseaux sociaux.

Ma note :                  Avez-vous lu le livre de Robert W. Bly « Secrets d'un écrivain freelance » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Robert W. Bly « Secrets d'un écrivain freelance » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Robert W. Bly « Secrets d'un écrivain freelance »

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Thu, 09 Dec 2021 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11804/Secrets-dun-crivain-freelance
Productivité pour auteurs http://www.olivier-roland.fr/items/view/11786/Productivit-pour-auteurs

 

Résumé de « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » de Joanna Penn : ce manuel rassemble une foule de conseils à appliquer au quotidien pour se fixer ses objectifs d’écriture et améliorer son rendement rédactionnel — vous êtes blogueur, écrivain confirmé ou jeune pousse ? Jetez donc un œil à ce petit ouvrage malin. Par Joanna Penn, 2020, 116 pages. Titre original : Productivity for Autors. Find Time to Write, Organize Your Author Life, and Decide What Really Matters (traduit par Cyril Godefroy) Chronique et Résumé de "Productivité pour auteurs" de Joanna Penn :

L’autrice Joanna Penn est britannique. Après avoir laissé tomber sa carrière dans l’informatique, elle décide de se lancer à fond dans ce qui l’anime depuis toujours : l’écriture. Elle commence à écrire des livres de fiction, principalement des thrillers mêlés de fantastique, et des livres de non-fiction sur son nouveau métier de romancière. Parmi ses œuvres de fiction, on compte la série de thrillers surnaturels Arkane et la trilogie London Crime Thriller. Si vous êtes davantage intéressé par son expertise en tant qu’écrivaine, dirigez-vous par exemple vers Comment gagner votre vie en écrivant ou encore Le mindset de l’auteur qui réussit. En parallèle, elle développe une communauté numérique, autour de son site internet à succès http://www.TheCreativePenn.com et de ses podcasts. Elle donne également des conférences en Europe et dans le monde autour de ses ouvrages. Dans ce livre, Joanna Penn propose de prendre du recul sur sa pratique littéraire afin d’analyser ce qui la rend productive. Elle mêle ses propres conseils à ceux qu’elle a glanés dans différents ouvrages de référence sur le sujet. Le livre L’ouvrage est composé de 13 chapitres courts, qui se terminent par une série de questions, qui sont autant d’exercices à réaliser chez soi, pour améliorer sa productivité d’auteur :

Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif ? Se fixer des objectifs Dates limites Occupations vs travail important Dire non et fixer des limites Comment trouver le temps d’écrire ? Tirez le meilleur parti de votre temps d’écriture Dictée Rédaction conjointe et collaboration De l’externalisation Outils de productivité La mentalité d’écrivain productif Une productivité saine

Êtes-vous prêt à booster votre productivité en tant qu’auteur ? Alors c’est parti, lisez maintenant ce résumé des principaux conseils de Joanna Penn sur le sujet.

Chapitre 1. Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif ? Les sources de résistances habituelles Voici une liste de quelques (bonnes) excuses données habituellement pour ne pas écrire :

Ne pas avoir le temps ; N’avoir pas d’idées ; Ne pas savoir comment s’y prendre ; Perdre son temps dans d’autres activités (marketing, etc.).

Pour commencer à écrire, il faut se demander pourquoi réaliser ce changement — car il s’agit bien d’un changement important dans votre vie, qui va vous demander du temps et de l’énergie. Quel est VOTRE pourquoi ? Joanna Penn a quitté son travail de consultante en informatique en 2006 parce qu’elle n’en pouvait plus de voir mourir sa créativité dans ce travail routinier et sans résultats tangibles. « Maintenant, je mesure ma vie à ce que je crée », dit-elle (Productivité pour auteurs, p. 2). Mais vous, quelles sont les raisons qui vous poussent à écrire ? Il n’est pas suffisant de dire, tout simplement, que vous aimez cela, ou que vous avez le sentiment profond que c’est ce qui vous anime. Pour trouver votre pourquoi, il convient d’être plus précis que cela. Par exemple, vous pouvez affirmer que vous souhaitez vivre de votre plume plutôt que de travailler en entreprise, mais cette raison demeure négative. Vous pouvez aussi avoir envie de partager au monde les fabuleuses histoires qui courent dans votre esprit. Voilà une raison déjà plus positive. Le plus important, c’est de trouver un pourquoi, une raison qui vous fera vous lever tous les jours pour écrire et qui vous empêchera de renoncer à la première difficulté. Une fois identifié, notez-le et affichez-le dans un endroit visible. Votre autodéfinition peut vous aider à créer Dire « Je suis… » (« Je suis écrivain » ou « Je suis un auteur de livres de fiction » ou quoi que ce soit d’autre) permet de fixer une identité dans votre cerveau. C’est le but que vous voulez atteindre, mais le fait de le dire au présent configure déjà votre esprit dans la bonne direction. Bien sûr, cela ne se fait pas tout seul. Plutôt, cela vous engage : « Maintenant que j’ai dit cela, comment vais-je m’y prendre ? » En effet, il vous faudra mettre en place une série d’actions pour que la réalité colle progressivement à la définition que vous aurez proposée de vous-même. Questions « Quel est votre pourquoi ? Qu’est-ce qui vous pousse vers votre but ? Qu’est-ce qui vous permettra de continuer quand les choses deviendront difficiles ? Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif en ce moment ? De quoi avez-vous besoin de tenir compte pour aller de l’avant ? Quel est votre objectif spécifique et à quelle date voulez-vous l’atteindre ? [Écrivez-le !] Que pouvez-vous mettre en place pour rester responsable ? » (Productivité pour auteurs, p. 4)

Chapitre 2. Se fixer des objectifs Quel est votre objectif ? Il convient de choisir un objectif précis et mesurable. Par exemple : « J’écrirai le brouillon de mon premier roman avant la fin de cette année. » Soit vous l’aurez fait, soit pas. C’est donc un objectif dont on peut évaluer la réussite ou l’échec. Vous aurez des sous-objectifs à prendre en compte : les éventuelles recherches, notamment. Par ailleurs, vous aurez peut-être d’autres tâches à accomplir en aval : relecture et correction, publication et marketing, etc. Agissez une étape à la fois. Le plus important est de décider d’UN objectif et de s’y tenir. Sans quoi, vous risquez bien de tourner en rond, et de ne jamais savoir par où commencer, ni quand finir ! Choisir un objectif principal sur lequel se concentrer Ne vous chargez pas d’objectifs secondaires. Par exemple, ne décidez pas dans le même temps d’écrire votre premier roman et de préparer un triathlon. Un seul grand objectif à la fois : autant le répéter autant qu’il le faudra ! Choisir différents objectifs pour différentes étapes L'écrivain débutant aura tendance à vouloir tout faire à la fois : la recherche, la rédaction, la correction, l’édition, etc. Séquencez. En tant que jeune écrivain, vous commencerez par la rédaction de l’ébauche de votre roman (ou du texte que vous voulez écrire, fiction ou non-fiction). Plus tard, le moment venu, vous apprendrez les autres étapes du processus de création du livre. C’est ainsi que vous apprendrez votre métier en l’exerçant peu à peu. L’écrivain confirmé devra quant à lui parfois jongler avec plusieurs ouvrages en cours, à des stades différents d’évolution. Si tel est votre cas, votre productivité dépendra alors de votre capacité à agencer ces tâches les unes avec les autres. Questions « Quels sont vos objectifs actuels dans votre vie ? Quel est votre objectif principal ? À quelle étape du parcours de l’auteur êtes-vous ? Quel est le meilleur objectif pour votre stade actuel ? Qu’est-ce qui pourrait attendre plus tard ? » (Productivité pour auteurs, p. 7)

Chapitre 3. Dates limites L’utilité de la date limite Souvent, le romancier écrit seul : il n’a personne pour lui dire quand s’arrêter. Du moins, c’est surtout vrai dans l’autoédition. Les écrivains expérimentés qui travaillent avec des maisons d’édition ont quant à eux des délais. En tant qu'écrivain débutant, vous serez sans doute seul avec vous-même. Il est capital que vous vous donniez des dates limites pour rendre vos travaux. Surtout, ne pensez pas que le processus créatif a besoin de liberté et d’une temporalité sans contrainte : c’est tout simplement faux. Vous risqueriez de ne jamais terminer ce que vous vous êtes proposé de réaliser ! Pour écrire, et le faire de façon efficace (obtenir des résultats tangibles), il est essentiel de canaliser son temps et de se donner un rythme. D’ailleurs, plus vous produirez, et plus la créativité émergera. D’abord, car vous verrez : engranger des résultats donne confiance en soi. Ensuite, parce que vous aurez fait fonctionner ce que Joanna Penn nomme « le tuyau de la créativité ». C’est-à-dire ? Ce que vous lisez et vivez entre d’un côté du tuyau. Si vous n’écrivez pas, ou si vous écrivez sans délai ou sans attente précise de résultat, le tuyau se bouche — c’est comme s’il était fermé de l’autre côté ! Pour que la créativité passe de manière fluide, il faut assurer que les deux extrémités du tuyau fonctionnent bien : l’entrée (lectures, expériences) et la sortie (production de vos propres créations). Pour vous aider à écrire et à vous fixer des délais, vous pouvez chercher à vous entourer d’une communauté bienveillante d’écrivains. Joanna Penn cite plusieurs groupes Facebook, mais aussi des communautés physiques d’auteurs dont elle fait partie. Ceux-ci sont en langue anglaise ou situés au Royaume-Uni, mais vous pourrez trouver, après un peu de recherche, l’équivalent en France ou dans votre pays respectif. Déterminez de combien de temps vous avez besoin pour votre livre Il n’y a pas de réponse absolue à cette question. Tout dépend notamment des standards liés au genre de ce que vous voulez écrire (dans la fiction : le policier, le fantastique, la romance, etc.). Si vous n’en avez aucune idée, prenez un livre tel que celui que vous voudriez écrire et comptez-en les pages. Après, comptez le nombre d’heures qu’il vous faudra pour atteindre ce nombre de pages. Un écrivain débutant (s’il accepte de ne pas se relire et de ne pas transformer chaque phrase après l’avoir écrite) peut écrire entre 500 et 1000 mots par heure. Et ensuite ? Calculez le nombre d’heures que vous pouvez écrire par semaine et faites le compte. Par exemple, à une cadence de 5000 mots par semaine, vous aurez besoin de 14 semaines pour rédiger un brouillon de 70 000 mots environ (qui correspond à un thriller). Cela reste approximatif, certes, mais vous donne un rythme de travail et vous permet de savoir si votre objectif principal est réalisable. Si vous aviez visé trop juste — ou au contraire si vous vous étiez donné trop de largesse — revoyez votre calendrier et planifiez :

Les blocs d’écriture par semaine ; La date limite finale de rédaction.

Dans le cas d’une première ébauche, prévoyez sans doute une ou deux semaines en plus pour faire face aux imprévus ou commencer le travail (créer un plan, effectuer ou terminer vos recherches, etc.). Questions « Quelle est la date limite pour votre objectif ? L’avez-vous écrite quelque part où vous pouvez la voir régulièrement ? Que pouvez-vous faire pour vous rendre plus responsable ? » (Productivité pour auteur, p. 12)

Chapitre 4. Occupations vs travail important Apprendre à éliminer certaines tâches Commencez par écrire tout ce que vous faites, au jour le jour. Malheureusement, il n’y a pas d’autre choix : certaines activités devront être limitées ou supprimées si vous voulez consacrer du temps à l’écriture. Notez tout — ce qui est lié à l’écriture comme ce qui ne l’est pas — et mettez tout cela à plat devant vous. À partir de là, voyez ce que vous pouvez railler de votre liste, ou au moins comment vous pouvez organiser les tâches dans le temps. Autrement dit, apprenez à repérer les tâches essentielles des tâches secondaires ; celles qui doivent être réalisées maintenant et celles qui peuvent attendre. Équilibrer les occupations, le travail important et le travail urgent En soi, écrire n’est pas urgent, mais c’est pourtant ce qui est pour vous le plus important. Par ailleurs, vous pourriez être tenté de reporter votre travail d’écriture pour des « choses à faire » : tâches ménagères, gestion des courriels, etc. Rappelez-vous cette phrase de Seth Godin : « Une occupation n’est pas votre travail. Une occupation ne vous donne pas ce que vous cherchez. Une occupation n’est pas la question. La création de la valeur l’est. » Prenez donc le temps de bien identifier ce que vous vous voulez vraiment réaliser et qui crée de la valeur (écrire un livre), de ce qui vous agite sans vous faire créer quelque chose d’important (à vos yeux du moins). Certains travaux urgents devront être faits, mais d’autres pourront être reportés à plus tard (n’hésitez pas à faire une liste « Plus tard »), voire supprimés ou délégués (voir le chapitre 10). Questions « Notez tout ce que vous avez à faire ou relisez votre liste. Dans quelle mesure s’agit-il d’une “occupation” ? Qu’est-ce qui peut attendre jusqu’à une étape ultérieure du processus ? Créez votre propre liste “À ne pas faire” — ou la liste “Plus tard” ! À quoi avez-vous du mal à dire non ? Où devez-vous fixer des limites pour protéger votre temps créatif ? À quel point vous laissez-vous distraire ? Avez-vous désactivé les notifications ? Comment conciliez-vous les occupations avec le travail important et le travail urgent ? Quelles sont les choses qui entrent dans ces catégories pour vous ? » (Productivité pour auteurs, p. 16)

Chapitre 5. Dire non et fixer des limites Créez votre liste de choses à ne PAS faire Joanna Penn donne l’exemple des conférences : « J’avais l’habitude de faire beaucoup de conférences, mais même si cela rapportait de l’argent et aidait les gens, cela prenait beaucoup de temps de se préparer, de faire l’événement et ensuite de récupérer. Dans le cadre du redémarrage de ma productivité, j’ai décidé que 2019 serait mon “année du silence” et j’ai dit non à tous ceux qui le demandaient. Cela a fait une telle différence de prendre cette décision à l’avance que je ne me sentais pas coupable de dire non. Je n’avais pas l’impression de rater quelque chose. » (Productivité pour auteurs, p. 17) Si vous décidez en amont ce que vous refusez de faire pendant un temps donné — par exemple ne plus donner de conférences pendant toute une année — vous vous sentez libéré et cela vous donne de l’énergie pour votre tâche principale. Rassurez-vous, vous pourrez encore le faire après. Bien sûr, vous serez parfois confronté à des pressions sociales ou familiales, mais pensez-y : puis-je vraiment prendre la responsabilité de décider, pour moi-même, de mettre telle ou telle activité en pause, pour un moment au moins ? Fixez vos limites pour un temps limité C’est l’option que l’on vient d’aborder, et qui revient à fixer des priorités dans vos différentes tâches et rôles sociaux. Regroupez vos travaux Si vous ne pouvez simplement pas enlever certaines tâches, tentez de les regrouper durant un moment de la journée ou pendant une journée complète. Les tâches ménagères et la cuisine peuvent par exemple attendre le week-end. Les réunions peuvent être décalées au lundi, etc. Accueillez la joie de manquer quelque chose Tout en vous focalisant sur votre objectif, apprenez à le considérer avec plaisir : vous avez choisi d’écrire et vous êtes bien là, à rédiger votre ébauche. Vous ne manquez rien, vous ne faites rien d’autre que ce que vous souhaitez. Il est parfois difficile de résister aux sirènes des réseaux sociaux, notamment, qui nous donnent la sensation que nous devons faire ceci ou cela, sous peine de le rater à jamais. Laissez ces exigences de côté et concentrez-vous sur ce à quoi vous avez décidé de vous consacrer ici et maintenant. Êtes-vous maître de votre temps ou d’autres personnes contrôlent-elles vos priorités ? Il est aussi important de fixer des limites auprès des proches et de se couper volontairement de certaines sollicitations quotidiennes comme les notifications téléphoniques. Bien sûr, certaines personnes requièrent votre attention et vous ne pouvez pas la leur refuser constamment. Toutefois, vous pouvez contrôler ces distractions en établissant clairement avec les autres ces moments où vous êtes concentré à faire autre chose. Votre bloc d’écriture est un moment durant lequel votre téléphone devrait être éteint (ou au minimum en silencieux) et durant lequel vous ne devriez pas être dérangée. Toujours aux prises avec des difficultés ? Des logiciels peuvent vous aider : Freedom.to, par exemple, bloque toutes les notifications de votre téléphone durant des plages horaires que vous aurez préalablement sélectionnées. Questions « Rédigez votre propre liste de choses à ne pas faire. Comment pourriez-vous fixer des limites afin de protéger votre temps pour ce que vous voulez vraiment accomplir ? Que pourriez-vous faire si vous avez encore des difficultés ? » (Productivité pour auteurs, p. 184)

Chapitre 6. Comment trouver le temps d’écrire Planifiez votre temps d’écriture Joanna Penn cite Stephen King, le maître de l’horreur : « N’attendez pas monsieur Muse. […] Votre boulot est de faire en sorte que votre monsieur Muse sache où vous vous trouverez tous les jours entre neuf et treize heures, ou entre dix-neuf heures et trois heures. S’il le sait, je vous garantis que tôt ou tard il pointera le bout de son nez. » (Écriture de S. King, cité dans Productivité pour auteurs, p. 23-24) Les blocs d’écriture doivent être décidés à l’avance, et clairement répertoriés dans votre agenda papier ou numérique. C’est le seul moyen de vous donner une routine qui soit productive et créative. Comme le dit King, l’inspiration (monsieur Muse) ne surgit pas à l’improviste, mais lorsque le cerveau sait que le moment est venu. Surveillez comment vous passez votre temps maintenant Listez le temps que vous passez à faire d’autres choses. Vous verrez que vous dépensez un temps parfois important à des activités qui n’en valent pas ou peu la peine. La télévision, les jeux, les réseaux sociaux sont aujourd’hui de grands consommateurs de temps. L’exercice sportif peut en être un : si vous décidez de vous consacrer à l’écriture d’un roman, ne le supprimez pas complètement (voir le chapitre 13 à ce sujet), mais cherchez à l’adapter au mieux, en pratiquant directement chez vous afin d’éviter les trajets, par exemple. Si vous avez un travail salarié, pensez à vos ambitions. Voulez-vous vraiment faire carrière (c’est-à-dire des heures supplémentaires) ou simplement gagner votre vie en faisant votre travail correctement ? Libérer du temps pour un projet d’écriture passe aussi par ce type de questions. Où pouvez-vous trouver le temps ? Les limites des journées sont souvent de bons créneaux. Au début de la journée (avant d’aller travailler ou que les enfants se réveillent) ou en soirée, lorsque le calme se fait autour de vous. Vous pourriez aussi essayer les moments creux lorsque vous êtes dans les transports en commun, surtout si vous en avez beaucoup. Certains auteurs y parviennent très bien. Il n’y a pas besoin de rédiger six, ni même quatre — et même pas deux heures par jour pour arriver à être productif ! L’important est de se tenir à l’horaire que vous vous êtes fixé, et de faire le nombre de mots souhaités (en fonction du calcul réalisé au chapitre 2). Considérez que votre bloc d’écriture, quel que soit le temps consacré, le lieu et le moment choisis, n’est pas facultatif : c’est ce que vous avez décidé de faire, vous serez donc au rendez-vous à l’heure indiquée. Questions « Êtes-vous certain de planifier votre temps d’écriture en ce moment ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ? Où est votre résistance ? Avez-vous une idée précise de la façon dont vous passez votre temps, par exemple, mesurez-vous votre temps devant la télévision sur une semaine, etc. ? Qu’allez-vous abandonner pour trouver du temps pour écrire ? Avez-vous fait le calcul du temps dont vous avez besoin pour cette première ébauche ? Ou le temps de relecture ou quoi que ce soit d’autre dont vous avez besoin. Avez-vous prévu votre prochain bloc d’écriture ? » (Productivité pour auteurs, p. 29)

Chapitre 7. Tirez le meilleur parti de votre temps d’écriture Choisir le bon emplacement Joanna Penn écrit et relit dans un café local, où elle va en début de matinée, lorsqu’il y a peu de clients. Elle consomme chaque heure un café pour faire accepter sa présence et utiliser la table comme espace de travail. Mais pourquoi ne pas travailler chez soi ? Parce qu’il vaut mieux dédier un espace spécifique au travail d’écriture. Joanna Penn a bien un bureau chez elle, mais c’est là qu’elle s’occupe de son site internet et de ses podcasts, ainsi que de l’administration et de comptabilité. En fait, prévoir un lieu spécifique où écrire permet de créer un rituel particulier. Vous savez que vous êtes là pour la raison que vous vous êtes choisi, et rien d’autre. Prenez donc l’habitude d’y faire certaines choses que vous ne faites pas ailleurs. Vous pouvez par exemple décider de louer un bureau, d’aller à la bibliothèque ou dans un espace de coworking. Comme certains de ces lieux sont payants, cela peut même vous inciter à y aller, en cas de manque de motivation ! Se mettre dans la bonne mentalité — rapidement Musique ou silence total, bruits de fond… Choisissez votre voie. En tout cas, assurez-vous d’être suffisamment isolé du monde pour pouvoir créer le vôtre, en imagination (qu’il s’agisse de fiction ou de non-fiction, une bulle doit se former pour laisser les idées apparaître et se combiner). Vous vous placez ainsi dans votre « mentalité d’écriture » assez rapidement, sans perdre trop de temps à cause des inévitables distractions et bruits qui vous entourent. Désactiver les distractions Bien sûr, supprimez celles qui sont directement liées à vos activités numériques ou à votre mobile : comme on l’a dit, faites tout pour mettre un maximum en sourdine vos dispositifs afin de résister à la tentation de scroller une page ou de répondre à un email. Utiliser l’écriture chronométrée En effet, ce n’est pas une mauvaise une idée. Plusieurs méthodes existent, dont celle du Pomodoro (Francesco Cirrilo). Cela permet de se surpasser en donnant envie d’en faire plus en moins de temps. Cela vous pousse à l’action. Vous pouvez même le faire en groupe, parfois. Cessez de procrastiner Autant le répéter plusieurs fois : ce n’est pas en vous laissant aller à d’autres activités — dont les activités numériques — que vous réussirez à finaliser votre projet d’écriture ! Si, vraiment, cela vous est trop difficile, réservez des plages horaires courtes (5 minutes maximum, chronométrées) durant lesquelles vous autorisez votre cerveau à s’envoler et à procrastiner. Mesurez vos progrès Tout travail important prend du temps. Parfois, il vous arrivera de ne pas remarquer votre avancement. C’est pourquoi il est bon de mesurer ses progrès de temps en temps et de se récompenser pour les actions accomplies. Joanna Penn reprend l’exemple proposé par James Clear dans Un rien peut tout changer (Atomic Habits) : prenez une petite boite vide et une boite à trombones. Après chaque séance d’écriture, déplacez un trombone vers la boite vide. Peu à peu, vous allez voir la boite vite se remplir. Rien que cette petite modification quotidienne peut vous aider à garder la motivation. Vous pouvez aussi vous attribuer des points ou des cadeaux si vous atteignez ou dépassez vos objectifs. Sachez ce que vous allez écrire avant de l’écrire Il n’est pas question ici de prétendre qu’il faut faire une structure détaillée de ce que vous voulez écrire, mais plutôt de dire qu’il est nécessaire d’avoir une idée, au moins générale, de ce dont vous allez parler. Lorsque vous êtes en promenade ou que vous avez un temps libre, ou que vous vous rendez dans votre lieu d’écriture, peu importe, vous pouvez prendre le temps de penser à ce que vous allez écrire. Vous pouvez aussi consacrer les premières minutes de votre séance à dégager les idées principales à étaler sur le papier. Notez-les rapidement, puis passez à l’action. Passez plus d’heures dans le fauteuil De deux choses, l’une : soit vous passez de nombreuses heures sur une même journée à écrire, soit vous étalez de petites séances d’écriture tout au long de la semaine. Lorsque vous travaillez à côté ou que vous avez beaucoup d’autres activités à gérer, il n’y a souvent pas d’autre choix. Par exemple, vous pourriez tenter de faire six séances d’une heure : une heure par jour consacrée à l’écriture ! Pas d’excuses Joanna Penn l’affirme : le lecteur ne fera sans doute pas la différence entre une page que vous avez écrite alors que vous vous ennuyiez et n’aviez pas envie d’écrire, et une autre écrite dans le feu de l’inspiration. Moralité : écrivez, quoi qu’il en soit. Vous n’avez pas envie ce jour-là ? Tant pis, si c’était votre travail salarié, vous iriez quand même. Alors, allez-y. Peut-être que le plaisir viendra en chemin. Le plus important, c’est d’assurer la régularité de votre pratique. Bien entendu, cela ne compte pas si vous avez des impératifs urgents, une maladie, etc. Il y a des moments où il faut savoir lever le pied ou répondre aux nécessités de la vie. Questions « À quoi ressemblent votre installation créative et votre rituel ? Comment allez-vous arrêter les distractions et les interruptions ? Avez-vous essayé l’écriture chronométrée ? Si la réponse est non, pourquoi ? Comment allez-vous mesurer vos progrès ? Comment pouvez-vous écrire plus vite ? Existe-t-il d’autres moyens de tirer le meilleur parti de votre temps pour écrire ? » (Productivité pour auteurs, p. 39)

Chapitre 8. Dictée Façons d’écrire L’homme a écrit sur de la pierre, puis sur du papier avec des plumes, avant de taper à la machine à écrire et à l’ordinateur. Alors, pourquoi ne pas passer à la dictée ? L’idée peut paraître surprenante ou difficile à mettre en œuvre, mais elle vaut la peine d’être expérimentée. Pourquoi envisager la dictée pour votre écriture ? « La vitesse et l’endurance d’écriture s’améliorent avec la dictée. C’est beaucoup plus rapide de prononcer des mots que de les taper, surtout si vous pouvez sortir de votre chemin et arrêter l’autocensure. Je peux taper environ 2 000, 3 000 mots dans une première ébauche d’écriture de deux heures, mais avec la dictée, je peux obtenir jusqu’à 5 000 mots dans la même période. » (Productivité pour auteurs, p. 42) Pour Joanna Penn, comme pour d’autres auteurs qu’elle cite dans le chapitre, la dictée semble vraiment être une option à considérer avec attention. En plus de la productivité, elle augmenterait la créativité. De quelle façon ? En évitant à l’écrivain débutant de tourner et d’écrire et de réécrire mille fois une phrase ou un paragraphe, la dictée libère l’imagination et les associations d’idées. Plus de focalisation sur les détails, mais sur l’histoire elle-même. Par ailleurs, la dictée a des effets positifs pour la santé. Problèmes de dos, problèmes de douleurs musculaires ou tendinites au bras, soucis oculaires ; de nombreux écrivains ont besoin de reposer leurs membres et de se mettre en mouvement quand ils écrivent (par exemple, pour éviter de regarder l’écran). Avec la dictée, c’est possible ! Si la dictée est si incroyable, pourquoi tout le monde ne l’utilise pas ? Il existe une foule de (bonnes) raisons pour ne pas vouloir dicter : habitudes de taper, travail en public, difficultés techniques, etc. Pourtant, ces résistances méritent d’être surmontées lorsqu’elles le peuvent. Vous pouvez choisir entre deux types de dictées :

La conversion parole texte en temps réel Dicter maintenant, transcrire plus tard

Dans le premier cas, utilisez Dragon (payant) ou un logiciel gratuit sur Mac, PC ou Google Docs : le programme retranscrit directement vos paroles dans un document texte. Dans le second, vous pouvez soit utiliser Dragon (en téléchargeant un MP3 en mode transcription), soit faire appel à un transcripteur humain (Speechpad.com ou Rev.com) ou une intelligence artificielle (Trint.com ou Otter.ai). Les solutions évoluent tous les jours : n’hésitez pas à chercher les entreprises francophones qui peuvent vous fournir ce service ! Configuration technique Il existe des applications pour téléphones et des logiciels gratuits vraiment faciles d’accès. La précision n’est pas toujours au rendez-vous, mais cela peut vous permettre de commencer. Un microphone vous sera utile pour augmenter la qualité de la dictée et de la transcription. Choisissez également un bon enregistreur, si vous décidez d’avoir un dispositif mobile (pour la seconde option). Questions « Pourquoi pourriez-vous envisager la dictée ? En quoi cela pourrait-il vous aider à écrire ? Qu’est-ce qui vous empêche de dicter ? Comment pouvez-vous résoudre ces problèmes afin d’essayer ? Quelle méthode de dictée pourrait vous convenir ? De quels outils avez-vous besoin pour commencer ? » (Productivité pour auteurs, p. 48)

Chapitre 9. Rédaction conjointe et collaboration Production plus rapide Joanna Penn a coécrit sept livres, parmi lesquels Risen Gods (avec J. Thorn), Summerfield Village (avec sa mère S. Penn) et Co-writing a book (avec J. Thorn également), et elle ne compte pas s’arrêter là. La rédaction peut être très rapide quand deux personnes, qui sont sur la même longueur d’onde, se relayent pour écrire. Créativité originale La complémentarité de deux expertises peut aussi rendre le livre plus intéressant. Cela a été le cas avec The Healthy Writer, écrit avec le docteur Euan Lawson, ainsi que pour Risen Gods. « Le tout est nettement plus grand que la somme de ses parties lorsqu’il s’agit de coécriture. » (Productivité pour auteurs, p. 50) Camaraderie Joanna Penn a coécrit American Demon Hunters avec trois autres personnes : un sacré défi ! Cela renforce les liens de camaraderie, surtout lorsqu’on se rencontre dans un même lieu pour travailler ensemble. Marketing En faisant la publicité du livre à deux ou plus, vous augmentez aussi les chances de bien vendre votre ouvrage. Par ailleurs, vous vous faites connaître auprès de nouveaux lecteurs. Une aubaine ! Différences créatives Elles existent, bien sûr : personne n’a exactement le même style, le même ton, les mêmes idées. Mais il est possible de s’entendre autour d’une façon de faire qui augmente la productivité et qui respecte les différences de chacun. Par exemple, le livre Amercan Demon Hunters est composé de quatre personnages qui parlent chapitre après chapitre ! Compromis C’est parfois difficile de faire des compromis, mais c’est nécessaire pour avancer dans la création de façon productive. Et parfois, il faut accepter de se séparer, si la collaboration ne marche pas ou plus. Gestion des paiements Vous devrez partager les revenus de vos livres. Pourquoi pas faire appel à PublishDrive Abacus ou BundleRabbit. Ou simplement utiliser une feuille de calcul. Choisir les bons partenaires Prenez soin de bien choisir avec qui vous allez travailler. Il faut réussir à entretenir une relation équitable où les deux collaborateurs peuvent s’exprimer. Assurez-vous d’écrire dans des genres compatibles Il importe aussi de choisir un (ou plusieurs) partenaire(s) compatible(s) avec le genre que vous voulez traiter. En effet, même si vous aimez un écrivain, ce n’est pas pour cela qu’il faudra écrire avec lui si vos styles et vos univers sont trop différents. Utilisez un contrat écrit N’hésitez pas à formaliser les termes de la relation, notamment en ce qui concerne les droits d’auteur (qui durent de 50 à 70 ans après votre décès) et les procédures concrètes de rédaction (combien de temps de travail, le nombre de mots, etc.). Confiance et communication honnête, régulière et transparente Le contrat permet déjà de se parler et de voir si la collaboration peut marcher. Mais de façon plus générale, la communication est primordiale tout au long du processus. L’utilisation d’un Google Doc partagé est une bonne option ; elle permet de s’écrire et de commenter sans nécessairement parler de vive voix. Communiquer permet également de se motiver les uns les autres, lorsque l’un d’entre vous a un coup de mou ou est stressé, par exemple. Par ailleurs, il faudra aussi s’accorder au niveau de la publication et de la médiation de l’ouvrage. Aspects pratiques de la corédaction Bien se préparer aide à gagner en productivité et en créativité. Ayez au moins au clair les grandes lignes de votre ouvrage commun avant de vous lancer dans la rédaction Questions « Pourquoi voulez-vous coécrire ou collaborer avec un autre auteur ? Quels sont les avantages et les inconvénients pour vous ? Pourquoi êtes-vous un bon partenaire ? Avez-vous défini le processus de travail, les délais, l’argent, etc., dans un document écrit ? Comment allez-vous vous assurer que votre collaboration fonctionnera sur le long terme ? » (Productivité pour auteurs, p. 55)

Chapitre 10. De l’externalisation L’intérêt de l’externalisation Elle nous permet de gagner un temps précieux en nous donnant l’occasion de nous concentrer sur les choses importantes, en délaissant certaines occupations. Cela peut être très utile aux écrivains expérimentés qui, comme Joanna Penn elle-même, sont à la fois romanciers, conférenciers, blogueurs, réalisateurs de podcasts et community managers. Comment pourriez-vous automatiser ou externaliser des tâches pour libérer votre temps ? Joanna Penn travaille avec des free-lances, sauf son mari qui gère avec elle l’entreprise. Actuellement, à titre d’exemple, elle travaille avec un ou une :

Assistante virtuelle ; Rédacteur indépendant pour les articles d’un de ses blogs ; Ingénieur audio pour les podcasts et livres audio ; Service de transcription ; Aide marketing — son mari — pour Amazon ; Service d’hébergement premium pour ses sites WordPress ; Secrétaire de courrier qui trie les emails.

Pour vous donner une idée de vos besoins en matière d’externalisation, il peut être utile de reprendre le travail de Gay Hendricks dans Le Grand Saut (The Big Leap). Il propose quatre zones différentes.

Zone d’incompétence : Vous n’êtes pas doué pour ça. Par exemple, vous ne savez pas éditer vos manuscrits. Comment mettre en page, ou être sûr de la correction orthotypographique, etc. ? Si ces compétences vous dépassent ou que vous n’aimez pas vous y frotter, pensez à déléguer ces tâches à un éditeur. Zone de compétence : Quelqu’un d’autre pourra faire cette chose mieux que vous, même si c’est à votre portée. Par exemple, lorsqu’il s’agit de formater un livre ou un billet de blog, vous pouvez faire appel à des gens qui ont le goût du détail et qui se chargeront avec plus de plaisir que vous de ces tâches. Zone d’excellence : Peu de gens peuvent faire cette chose aussi bien que vous. Pourtant, même dans ce cas, vous pouvez décider de déléguer ou de mettre cette activité entre parenthèses. C’est ce que fait Joanna Penn avec les conférences : bien qu’elle soit reconnue dans ce domaine, elle préfère se consacrer à ce qui la caractérise le plus intimement. Zone de génie : Personne d’autre ne peut le faire comme vous. Écrire vos histoires, c’est la chose unique que vous pouvez apporter au monde. C’est dans ce sens qu’il faut entendre l’idée de « génie » : c’est ce qui vous singularise le plus.

« Ce cadrage des activités peut vous aider à changer la façon dont vous passez votre temps. Rappelez-vous que la productivité consiste à se concentrer sur les choses que vous devriez faire au lieu de remplir votre temps avec des choses que vous ne devriez pas faire. » (Productivité pour auteurs, p. 61) Et pour l’argent ? Au début, vous ne pourrez peut-être pas externaliser. Mais allez-y progressivement, en commençant par épargner de l’argent que vous utiliserez ensuite pour cela. C’est un investissement. Plus vos revenus croissent, et plus vous pouvez gagner en compétence ou externaliser. Prêt à externaliser ? Suivez ces huit étapes

Faites une liste de tout ce que vous faites actuellement Éliminez des articles de votre liste. Que faut-il vraiment faire ? Rédigez des procédures ou enregistrez des vidéos de votre processus en cours Trouvez des assistants virtuels et des free-lances Faites un entretien d’abord Communiquez les attentes à l’avance et restez en contact Soyez un bon client Communiquez

Questions « Travaillez-vous actuellement avec différents free-lances ? Combien faites-vous vous-même ? Combien voulez-vous faire vous-même ? Où sont vos zones d’incompétences, de compétence, d’excellence et de génie ? Passez-vous trop de temps dans la mauvaise zone ? Qu’est-ce qui vous empêche d’embaucher plus d’aides en ce moment ? Comment pouvez-vous y remédier pour avoir plus de temps pour créer ? Dressez une liste de tout ce que vous faites et divisez-là en groupes logiques. Éliminez les tâches qui n’ont pas vraiment besoin d’être faites (maintenant ou plus tard). Pourrait-on automatiser l’une ou l’autre tâche ? Où pouvez-vous trouver des free-lances/assistants virtuels ? Comment allez-vous travailler efficacement avec le free-lance/assistant virtuel ? » (Productivité pour auteurs, p. 67)

Chapitre 11. Outils de productivité Sauvegardez votre écriture Mieux vaut sauvegarder trop que pas assez ! Pensez aux services en ligne tels que Dropbox bien sûr, ou à l’auto-envoi d’emails. Mais ne négligez pas les disques durs externes et les clés USB. Conservez toutes les différentes versions de votre travail Pensez aussi à sauvegarder les versions successives de vos écrits. Au cas où la dernière version se perdrait, vous pourrez retrouver la version juste antérieure. Organisez la structure de vos fichiers informatiques Devenez un pro de l’organisation et du classement des fichiers, une véritable Marie Kondo de vos dossiers informatiques ! Cela est nécessaire pour y voir plus clair et vous faire gagner un temps précieux. Choisissez un nom de fichier avec une structure unique, et une arborescence claire. Calendrier Google Agenda et Calendly (qui permet à une personne de prendre rendez-vous dans votre agenda) sont des outils bien pratiques. Fini le Filofax en papier (sauf si vous ne pouvez pas vous en passer), le numérique nous permet de nous organiser et de nous coordonner de façon facile et rapide. Liste de choses à faire L’application Things est pratique pour générer des listes. Tous les matins, générez une liste ou consultez celle en cours. Comme les différents appareils se synchronisent, vous gardez vos listes avec vous partout et tout le temps. Scrivener C’est « le » programme d’écriture préféré de Joanna Penn. Au niveau de la productivité, ce logiciel est surtout utile pour définir des objectifs internes au projet principal, puis pour mesurer les progrès et effectuer les relectures grâce aux drapeaux que l’on peut faire passer d’une couleur à l’autre en fonction de notre avancement. Protection et gestion de mots de passe

1Password facilite votre gestion des mots clés ; LastPass permet de partager vos mots de passe en toute sécurité, avec vos free-lances par exemple.

Dropbox Idéal pour la collaboration et la conservation de vos fichiers dans le cloud. D’autres solutions telles que Google Drive et Amazon Drive existent. Evernote Logiciel utile pour rassembler des articles ou des matériaux venus d’ailleurs. Il peut être utilisé avec Feedly qui reprend les articles de blog. Cela permet de faire de la curation de contenu. Planification des réseaux sociaux Vous n’êtes pas toute la journée sur Twitter ! Prévoyez de planifier vos posts grâce à une application comme BufferApp.com par exemple ou IFTTT.com. Later.com vous aidera surtout pour Instagram et Zappier.com pour mettre en relation les tâches entre elles. Gestion des mailing-lists ConvertKit permet de gérer les courriers marketing. Il existe aussi AWeber et ActiveCampaign, mais ConvertKid, d’après Joanna Penn, est spécialement conçu « pour les créatifs qui ont une entreprise en ligne ». Teachable pour les cours en ligne Pour les auteurs qui réalisent aussi des formations en ligne et qui cherchent à en vivre, Teachable est une bonne option, car ce programme permet d’héberger les fichiers audio et vidéo, de s’occuper facilement des paiements, des taxes numériques et de la gestion des affiliés. Comptabilité Logiciel de comptabilité (par exemple Xero, couplé à PayPal et à votre compte bancaire) ou comptable à vos côtés ? À vous de choisir, en fonction de la taille de votre entreprise ou de la période de l’année (impôts), notamment. Dites non aux distractions avec Freedom On en a déjà parlé : Freedom vous permet d’enlever toutes les sollicitations de vos appareils mobiles. De quoi rester concentré plus longtemps. Questions « Y a-t-il une partie de votre processus qui pourrait être améliorée avec un outil ? Quel(s) outil(s) pourrai(en)t vous aider à devenir plus productif ? » (Productivité pour auteurs, p. 80)

Chapitre 12. La mentalité d’écrivain productif Soyez conscient de vous-même Il faut être au clair avec ses véritables motivations (c’était l’objet du chapitre 1). Assurez-vous de bien comprendre ce qui vous fait agir en faveur de l’écriture, mais pensez aussi — à contrario — à ce qui vous bloque éventuellement. Pourquoi ? Par ailleurs, n’ayez pas peur de vous fixer des limites. Au contraire, celles-ci vous seront bénéfiques pour avancer dans votre travail : des objectifs, des dates limites, des horaires, etc. Cela peut paraître peu créatif, mais c’est pourtant la clé du succès. « Plus vous fixez de limites, plus il est facile de créer. » (Productivité pour auteurs, p. 80) Temps et qualité Certains classiques (comme Un chant de Noël de Dickens ou Fahrenheit 451 de Bradbury) ont été écrits dans un temps très court. Ne vous laissez donc pas abuser par l’idée que toute œuvre importante doit nécessairement être le fruit d’un très long effort. Cela vous empêchera de vous atteler à la tâche. Par ailleurs, la notion de qualité varie d’un individu à l’autre. Et en fin de compte, il est impossible de mesurer la qualité d’une œuvre au temps pris pour l’écrire. Blocage de l’écrivain L’inspiration vous manque. Cela peut venir de plusieurs causes et la réponse à ce problème dépend aussi du stade d’avancement de votre carrière. Avez-vous pensé à bien remplir le « tuyau » ou le puits de votre créativité ? Êtes-vous suffisamment curieux des autres choses qui se passent ou qui s’écrivent autour de vous ? Il ne s’agit bien évidemment pas de copier ce que font les autres, mais de transformer, d’adapter, de faire de leurs propres créations quelque chose de nouveau. L’écriture est difficile C’est sûr, il ne suffit pas de se mettre à la table de travail pour écrire des flots de mots par centaines. Alors, oui, l’écriture est un art, voire un artisanat difficile. Mais ce n’est pas une raison pour laisser tomber. Si c’est ce que vous avez vraiment décidé de produire, alors il faut être prêt à faire le job. « Je me sens coupable parce que je n’écris pas » « Peut-être êtes-vous amoureux de l’idée d’écrire, mais ne voulez-vous pas vraiment écrire. » (Productivité pour auteurs, p. 84) Si tel est le cas, ayez alors l’honnêteté de l’assumer et de passer à autre chose. C’est peut-être un blocage passager, et dans ce cas trouvez-en la cause et passez à l’action. Si vous êtes malade, soyez bienveillant avec vous-même et ne ressentez pas de culpabilité. Doute de soi-même C’est l’un des enjeux centraux, qui prend des formes variées : « Je ne suis pas aussi bon que X », « Jamais je ne réussirai à gagner autant… », « Ce prix littéraire est totalement inaccessible », etc. Mais regardez par exemple vos modèles. Regardez quand ils ont commencé leur carrière, et prenez-en de la graine. N’ont-ils pas échoué à un moment donné ? N’ont-ils pas bien plus d’années d’expérience que vous ? Cela peut vous aider à relativiser votre propre situation. Par ailleurs, comparez-vous à vous-même. N’êtes-vous pas meilleur écrivain qu’il y a dix ans ? N’avez-vous pas, au moins, progressé dans votre réflexion sur vous-même ? Vous avez déjà fait beaucoup de chemin ; reprenez courage et prenez conscience que le doute fait partie de l’apprentissage. D’ailleurs, vous n’êtes certainement pas le seul à douter. Questions « Qu’est-ce qui vous empêche d’être productif ? Approfondissez chaque réponse. Par exemple, si vous avez dit le blocage de l’écrivain, alors creusez jusqu’au niveau suivant et trouvez ce que ce blocage pourrait vraiment être. À qui vous comparez-vous et pourquoi ? Y a-t-il un moyen de vous en inspirer pour vos prochaines étapes ? Comment surmonterez-vous ces problèmes de mentalité pour être plus productif ? » (Productivité pour auteurs, p. 86)

Chapitre 13. Une productivité saine Vous n’êtes pas seulement un cerveau « Garder le corps en bonne santé est un devoir, sinon nous ne serons pas capables de garder notre esprit fort et clair. » Cette phrase attribuée à Bouddha est citée par Joanna Penn pour mettre en avant l’importance de soigner son corps. La santé, dit-elle, est faite de couches (comme un oignon) qu’il faut apprendre à repérer. Certaines douleurs sont dues à l’environnement social (bruit, etc.), d’autres sont liées à votre position et à l’ergonomie de votre bureau, d’autres à de blessures anciennes, etc. Régulièrement, scannez votre corps pour prendre le temps de sentir où il doit être soigné. Faites le tour de vos couches ! Productivité durable par rapport à la productivité en dents de scie Ne vous épuisez pas à la tâche. C’est aussi pourquoi il importe de planifier et de se laisser des zones tampons qui pourront servir à se reposer ou à éponger le travail en surplus. Sans repos, pas de créativité ! Lorsque vous flânez dans un musée ou que vous allez vous promener, vous n’êtes pas là à rien faire ; vous capturez plein d’idées, plein d’images, plein de sensations, etc. qui vous serviront par la suite. Ne négligez pas tous ces moments de détente et de jeu. Gérez votre sommeil Dormir n’est pas en option dans la vie de l’écrivain : écrire demande un effort intellectuel intense et le cerveau requiert du temps de sommeil pour se refaire une santé. Nous dormons pour de bonnes raisons. Ici encore, si vous dormez mal, posez-vous de bonnes questions et examinez votre chambre à coucher. Dormez-vous dans de bonnes conditions ? Sans écrans parasites ? Etc. Tenez compte de vos rythmes et cycles naturels Les saisons influent sur notre organisme et sur nos comportements. Par ailleurs, vos propres projets créent des cycles. Vous venez de terminer un ouvrage ? Reposez-vous quelque temps pour récupérer. Par ailleurs, n’oubliez pas de repérer les moments où vous êtes le plus créatif : c’est là qu’il conviendra, dans l’idéal, de placer vos séances d’écriture. Quand avez-vous le plus d’énergie créative ? Par exemple : êtes-vous du matin ou du soir ? À quel moment de l’année êtes-vous généralement le plus fatigué ou, au contraire, le plus dynamique ? Apprenez à vivre et à travailler avec votre corps, avec ses rythmes biologiques propres. Votre corps vous remerciera et vous n’en serez que plus efficace. Bougez-vous ! Le corps est fait pour se mouvoir. L’écrivain, lui, n’a pas l’habitude de bouger beaucoup. Il faut donc compenser par du sport, de la marche, tout ce que vous voulez. Ne concevez pas cela nécessairement comme une obligation, un « effort » ou même un « exercice ». En réalité, plus vous bougerez et plus vous aurez envie de le faire. Concevez le mouvement comme quelque chose de positif qui vous fait vivre mieux et plus intensément. Mangez bien N’oubliez pas de manger sainement, à des heures régulières. Oubliez le cliché de l’écrivain qui mange à toute heure du jour ou de la nuit des plats réchauffés. Prendre soin de soi-même, cela passe aussi par la nourriture que l’on ingère au quotidien. C’est un vaste sujet, mais voici au moins une question : « Que pouvez-vous faire dans les prochaines vingt-quatre heures pour vous mettre sur la bonne voie ? » (Productivité pour auteurs, p. 94) Dépression, anxiété et douleur chronique Joanna Penn renvoie, sur cette question sensible, au livre coécrit The Healthy Writer et à son site internet (voir l'interview avec Michaelbrent Collins). Faire partie d’une communauté Vous n’êtes pas seul à écrire ! Pour éviter la solitude, prenez contact avec des groupes de lecture ou d’écriture, rendez-vous dans des cafés ou des bibliothèques pour écrire, partagez votre histoire ou faites connaissance sur les réseaux sociaux. Le jeûne numérique Attention à la surcharge d’informations ! Celle-ci peut nuire gravement à la santé mentale si l’on n’y prend pas garde. De temps en temps, n’oubliez pas de déconnecter votre téléphone mobile et vos autres dispositifs numériques. Un jour par semaine, par exemple, profitez-en pour faire complètement autre chose. Dans l’année, vous pourriez aussi vous réserver quelques périodes plus longues sans connexion à internet et aux réseaux sociaux. Questions « Pourquoi la santé physique et mentale est-elle importante pour la productivité ? Pensez à votre santé comme à un oignon. Quelle est la première couche que vous devez aborder ? Qu’est-ce qui vous tracasse en ce moment ? Où votre résistance face aux problèmes de santé ? Comment allez-vous assurer l’autosoin afin d’être productif à long terme ? » (Productivité pour auteurs, p. 96)

Conclusion sur « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » : Une lecture utile qui donne de bonnes pistes de réflexion Que vous soyez écrivain débutant ou confirmé, ce livre pourra vous être utile à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il vous donnera des « trucs et astuces » et vous fera connaître certains outils bien pratiques ; ensuite, parce qu’il vous fera réfléchir à ce que vous voulez, ou à la manière dont vous pouvez faire évoluer votre métier. Ce qu’il faut retenir de « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » À la fin de l’ouvrage, Joanna Penn retient trois conseils majeurs à retenir absolument. S’il ne fallait conserver que trois choses de ce livre, ce serait donc celles-ci :

« Choisissez votre objectif et éliminez tout le reste » : autrement dit, allégez votre charge mentale pour vous focaliser, pendant la période voulue, sur l’objectif retenu (création du premier jet de votre roman, par exemple). « Planifiez votre temps de création et ne le manquez pas ! » : lorsque vous avez réussi à organiser vos journées de telle façon à consacrer quelques heures à l’écriture, ne manquez ce rendez-vous avec vous-même sous aucun (mauvais) prétexte. « Gérer mieux votre sommeil » : c’est la meilleure façon de recharger les batteries et de conserver toute son énergie spirituelle pour être créatif au jour le jour.

Points forts :

De nombreux conseils pratiques pour arrêter de procrastiner et se mettre au travail. Une écriture simple et facile à suivre. Des citations d’autres écrivains pour enrichir notre vision du métier.

Points faibles :

L’autoédition comporte des risques : notamment, celui de laisser des coquilles et celui d’avoir une mise en page parfois un peu moins professionnelle. Il faudra lire d’autres livres en anglais de l’autrice pour approfondir un certain nombre de points (à propos de la santé, voir The Healthy Writer, par exemple).

Ma note :

Avez-vous lu le livre de Joanna Penn « Productivité pour auteurs : trouvez du temps pour écrire, organisez votre vie d’auteur et décidez de ce qui importe vraiment » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Joanna Penn « Productivité pour auteurs » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Joanna Penn « Productivité pour auteurs »

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Thu, 25 Nov 2021 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11786/Productivit-pour-auteurs
Laissez courir les éléphants http://www.olivier-roland.fr/items/view/11677/Laissez-courir-les-lphants

Résumé du livre de David Usher “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ : L’auteur propose une méthode simple pour développer la capacité créatrice présente en chacun de nous et nous invite aussi à sortir de notre zone de confort (la musique ou l'entrepreneuriat par exemple) pour explorer de nouveaux domaines d’activité. Par David Usher, 2015, 240 pages. Titre original : “Let the Elephants Run: Unlock your Creativity and Change Everything“. Chronique et résumé du livre “Laissez courir les éléphants ! – Repoussez les limites de votre créativité”

L’auteur David Usher est un chanteur compositeur à succès au Canada, mais aussi un conférencier et un innovateur. Né en 1966, il a grandi dans une famille aisée d’artistes et d’universitaires (sa mère est artiste, son père est économiste). Après des études de sciences politiques, il se tourne vers sa première passion : la chanson. Dans ce livre, raconte comment il a pris conscience que sa créativité artistique obéissait à certaines règles, et comment il était possible d’apprendre à utiliser ce processus ailleurs : dans le monde des affaires, par exemple, et même pour devenir écrivain (“Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ est son premier livre). Depuis 2017, il s’investit dans un nouveau projet intitulé Reimagine AI, un studio d’études créatives sur l’intelligence artificielle. Présentation Que l’on soit artiste ou non, on a besoin de créativité ! Pourtant, celle-ci peut venir à manquer. David Usher tire parti de son expérience de musicien, d’entrepreneur du Web et de conférencier pour nous aider à faire ressurgir la créativité perdue… Liberté et structure : telles sont les deux notions centrales de la méthode de Usher pour développer la créativité. Ce sont aussi les deux parties principales de l’ouvrage, qui regorge par ailleurs d’exemples, d’illustrations, de citations et d’exercices pour « cultiver l’habitude de documenter ses idées pour mieux les exécuter ». Êtes-vous prêt à changer ? L’enfant dispose d’une créativité et d’une curiosité naturelles. Cela, il ne faudrait jamais le perdre. Pourtant, la vie nous sépare progressivement de cette mentalité enfantine. Les « choses importantes » : voilà ce qui finit par compter. Toutefois, la créativité demeure présente, tapie dans l’ombre : c’est cette imagination sans bornes qu’il faut redécouvrir. Par chance, mais aussi à force de travail et d’analyse, Usher a réussi à garder cette part de lui-même et celle-ci lui a permis d’exercer des activités très diverses : le chant, l’entrepreneuriat ou l’écriture d’un livre... La créativité irrigue chacune de ces activités et elle est présente en chaque personne, mais à des degrés différents d’expression. Il est donc possible à celles et ceux qui ont perdu le contact avec elle de le retrouver : il suffit d’y travailler, de prendre du temps et d’accepter d’entrer en apprentissage. Pour cela, pas de miracles, il faut poser des actions concrètes. C’est la première habitude à acquérir, la plus décisive : pratiquer et pratiquer encore. Mais le jeu en vaut la chandelle ! Sans créativité, le monde humain disparaîtrait. La créativité peut littéralement tout changer ! C’est elle qui fait vraiment la différence dans le monde. Alors, êtes-vous prêt à tout changer ? Action n°1 : Prenez des notes Usher conseille d’écrire dans le livre, de le griffonner. “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ est rempli d’espaces prévus à cet effet. L’auteur conseille aussi de déborder de ces espaces. Il invite à ne pas considérer le livre comme un objet sacré. Au contraire, il faut se l’approprier en y intégrant sa personnalité. Mais surtout, le point-clé le plus utile ici (pour celles et ceux qui ne bénéficient pas du livre en papier) est l’idée suivante : il faut être attentif au monde et rassembler des idées, dans un carnet de notes par exemple. Donc, si ce n’est pas encore fait, armez-vous de votre plumier et d’un cahier pour lire cette chronique et faire tous les exercices (Usher appelle cela des « Actions ») proposés ! Le singe créatif Selon le Dr. Spencer Well, l’humanité a été plusieurs fois déjà en voie d’extinction. Comment nous en sommes-nous sortis ? La taille du cerveau nous distingue et nous a permis de peupler la Terre. Une connexion s’est faite : Usher l’appelle (sans prétention scientifique) « le gène créatif ». Parler de créativité, ce n’est pourtant pas parler d’inspiration soudaine. Il faut 95 % de travail et peut-être 5 % d’inspiration, pour que ce « gène » produise des résultats vraiment significatifs. Il faut donc persévérer. C’est pourquoi dire dès le départ « je ne suis pas créatif », c’est se mettre inutilement des bâtons dans les roues et c’est refuser le statut de « singe créatif » qui sommeille en chacun de nous. Usher met en garde : « Arrêtez de considérer la créativité comme le jackpot que quelqu’un d’autre a gagné à la naissance ». Pour résister, il donne cette ligne de conduite : « Commencez à envisager la créativité comme un ensemble de compétences que vous pouvez maîtriser en y investissant du temps ». Action n°2 : testez votre niveau de créativité Premier exercice : Usher propose le questionnaire suivant pour analyser son niveau de créativité. Répondez honnêtement : cela vous aidera à mieux jauger les efforts que vous aurez à entreprendre dans la réalisation des 17 autres exercices ! Une créativité multidimensionnelle Une fois que l’on prend le pli de la créativité, on la découvre partout, dans les choses et bien au-delà. « Elle se trouve dans les liens que nous formons, dans la formulation de nos phrases, dans notre façon de négocier avec nos patrons et dans notre regard sur le monde […] Chaque instant, chaque interaction devient une occasion d’appliquer les principes de la créativité. » Certains la développent de façon limitée dans un domaine précis, par exemple dans le développement de nouveaux programmes informatiques, mais sont incapables de généraliser le processus. C’est bien dommage et c’est pourquoi Usher propose de développer une créativité réellement multidimensionnelle. Action n°3 : Listez les changements que vous voulez voir advenir dans votre vie Commencez dès maintenant à écrire. Faites une liste des changements que vous voulez concrétiser. Quelles sont les mauvaises habitudes que vous voulez laisser tomber ? Quelles sont les nouvelles routines que vous voudriez mettre en place ? Quel est le projet qui vous tient le plus à cœur et auquel vous avez toujours renoncé jusqu’ici ? Rien n’est « trop gros ». Viser haut, au départ, c’est se donner plus de chances d’obtenir des résultats intéressants. Répondez par écrit – dans votre cahier – à ces trois questions :

Quelles choses aimeriez-vous fabriquer ? Quelles habitudes aimeriez-vous changer ? Ou encore quelles relations voudriez-vous transformer ?

L’excentrique et le geek D’un côté de la créativité, vous trouvez l’excentrique : le caractère bohème, l’inspiration de génie à trois heures du matin. De l’autre côté, vous trouvez le « geek » : analytique, il quantifie, raisonne, planifie. Usher l’affirme : il faut combiner les deux. « Pour être créatif, je dois investir dans mes deux aspects : l’excentrique et le geek ». La créativité n’est pas une affaire d’élite, ni même d’abord de talent. Par contre, c’est certain, il faut avoir de la détermination et du cran. En fait, croire à l’inspiration divine et s’avouer dépourvu de talent sont des stratégies pour nous empêcher de nous mettre au travail. Usher n’en néglige pas pour autant le facteur chance : parfois, le hasard combine les efforts consentis et les talents de plus ou moins bonne manière. Il est vrai que tous ne réussissent pas, malgré les efforts et le talent réunis. Néanmoins, une chose est sûre : « La créativité en elle-même – cette capacité de générer une idée novatrice, puis de suivre jusqu’au bout les étapes du processus jusqu’à livrer de l’inédit –, on peut tous l’apprendre. » Liberté et structure, tels sont donc les deux maîtres-mots. La curiosité, l’ouverture, la folie d’un côté ; la discipline, la logique, l’effort de concrétisation de l’autre. Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher le dit bien : « La liberté sans structure n’est que chaos, et de grandes idées s’envolent alors en fumée. Cela dit, la liberté d’imaginer est à la base de tout. Pour penser créativement, vous devez d’abord relancer votre imagination. » Commençons donc par la liberté ! Première partie : La liberté – Laissez courir votre imagination Si un enfant bénéficie d’un espace de liberté, en classe ou dans une salle de jeu, par exemple, il fait naturellement des choses créatives : il invente, il laisse courir son imagination. C’est instinctif. « Pour eux, c’est aussi naturel que de respirer. » Le jeu exploratoire est leur manière d’être au monde. « Nous sommes tous nés avec ce type d’imagination. Elle nous reste jusqu’à ce que les compétences organisationnelles du système scolaire chassent cette faculté. » C’est ce que révèle une expérience réalisée par une chercheuse du Massachussets Institute Of Technology (le MIT), Laura Schulz. Si vous dites à un enfant comment il faut utiliser un jouet (et ce qu’il ne faut pas en faire), alors ses capacités créatrices se verront limitées. Il ne jouera que dans le sens indiqué. En revanche, si vous laissez l’enfant explorer par lui-même les différentes facettes du jouet, il découvrira plusieurs manières de s’amuser avec l’objet. Souvent, l’apprentissage (scolaire, notamment) coupe l’enfant de sa propre curiosité et surtout de sa capacité naturelle à explorer par le jeu en édictant des règles trop strictes dès le départ. Action n°4 : Réveillez l’enfant en vous “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ est rempli d’images, de dessins, etc. Placez des photos de vous enfant dans quelques endroits stratégiques de votre maison, de votre voiture, etc. et dans votre carnet de notes (ou dans un livre). C’est cette personne de 4 ou 5 ans que vous devrez retrouver, par-delà la rouille de l’âge adulte. Un rouage de la machine La Révolution industrielle du XIXe siècle a instauré à grande échelle la pensée linéaire. Les chaînes de production, les usines des villes ne sont pas comme les champs de la campagne. La mécanisation a fait de nous des machines humaines exerçant une tâche répétitive. Exit la pensée, le sentiment d’accomplissement, l’imagination. Adam Smith, le célèbre économiste, le disait déjà à la même époque. On éduque les enfants en vue de leur future vie à l’usine, et d’un autre côté l’école devient elle-même une sorte d’usine. On cherche de la main-d’œuvre docile et efficace. Pour cela, on crée un système scolaire adapté, au sein duquel la créativité doit disparaître. L’enfant doit rester calme, assis à son pupitre, toute la semaine. Il en va de même pour le secteur privé aujourd’hui. Avec la Révolution industrielle, c’est la normalisation des espaces de travail qui a vu le jour ; toutes ces institutions - école, usine, entreprise - se sont formées sur le même modèle de la productivité. Nous en sommes venus à penser de cette façon également. La pensée linéaire C’est ce que Usher nomme la pensée linéaire. C’est la méthodologie dominante : celle qui prône d’aller le plus rapidement du point A au point B, c’est-à-dire en suivant une ligne droite. Surtout, pas de déviation ! C’est ici que s’instille la mort de la créativité et de l’imagination, car la ligne droite (la normalisation) efface les autres possibilités, c’est-à-dire la pluralité des options possibles. C’est aussi une pensée qui privilégie le copiage à l’identique : mieux vaut copier ce qui fonctionne bien, on gagne du temps et de l’argent. On ne se perd pas dans les nouvelles tentatives. Et de fait, « nous aimons les schémas répétitifs », affirme Usher. Nous aimons les routines, le conformisme. « Les humains sont des êtres routiniers et, ajoute-t-il, il est tout à fait naturel de vouloir se réfugier dans la sécurité des routines. Mais pour être créatif, il faut aller à contre-courant de notre nature et nous extraire de ces patterns. » Cela exige une aptitude à l’observation et au décentrement, qui nous permet de saisir ces autres possibilités, ces autres schémas qu’on ne perçoit pas au premier abord. Bref, « Osez chambouler vos habitudes ! », clame l’auteur. Action n°5 : Bousculez vos habitudes Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher donne le conseil suivant : « Exercez-vous à briser vos habitudes. Commencez par les petites choses. » Quelques exercices sont proposés : simples, mais difficiles à appliquer, tant les routines et les schémas répétitifs sont bien ancrés en nous. Voici la liste des petites choses à faire autrement au quotidien :

Préparez le café d’une autre façon ; Manger votre dîner dans un nouveau restaurant ; Choisissez un plat différent au menu ; Optez pour un trajet inhabituel pour vous rendre au travail ; Assoyez-vous auprès d’une nouvelle personne dans une réunion ; Dormez de l’autre côté du lit ; Portez les chaussures originales que vous laissiez de côté ; Lisez des romans/des essais/de la poésie ; Si vous faites du yoga, essayez le kick-boxing pour changer ; Si vous faites plutôt du kick-boxing, essayez la méditation.

L’amour des règles Nous aimons les règles. Comme les habitudes, les règles encadrent nos actions. C’est pourquoi nous aimons les suivre : elles nous rassurent. Des milliers de petites règles au jour le jour nous mobilisent ; des centaines de conventions implicites qui sont littéralement ancrés en nous et que nous ne remettons jamais en question. Encore une fois, celles-ci nous assurent des résultats fiables et nous les désirons pour cette raison même. « Dans le monde réel, nous voulons et requérons des résultats prévisibles. » Nous voulons que la voiture s’arrête au feu rouge pour que vous puissiez traverser tranquillement. Les règles assurent un certain degré de certitude : nous pouvons savoir que les membres d’une même société vont probablement agir de telle ou telle façon dans telle ou telle circonstance. Accueillir l’imprévisible : passer le quatrième mur La créativité invite à sortir des règles comme des habitudes, parce que ce qu’on cherche en activant la créativité, ce n’est pas le résultat fiable, le résultat ordinaire, mais bien le résultat instable et extraordinaire. « Pour être créatif, il faut accueillir l’imprévisible. Il faut outrepasser les règles. » Le quatrième mur est le mur imaginaire qui sépare, dans un théâtre, les acteurs du public. Il se situe à la limite de la scène. Les metteurs en scène respectent généralement la règle voulant que les acteurs ne passent pas outre ce quatrième mur. D’un autre côté, le public doit demeurer de l’autre côté de l’univers imaginaire des acteurs sur scène. Ils observent tous la scène dans une situation similaire : tous assis, sans obstacle gênant leur vue. Usher aime passer ce mur et en montre l’exemple dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ : « À chacun de mes spectacles ou des exposés - que ce soit devant 400 ou 40 000 personnes -, j’essaie toujours de traverser le quatrième mur, pour une raison bien simple : cela change automatiquement la relation avec le public et, du coup, on multiplie les possibilités. » Quelle est la conséquence de cette violation de la règle du quatrième mur ? « Le niveau de risque s’élève ». La distance entre le public et l’acteur (ou les acteurs) s’abolit et tout peut arriver. Le public peut réagir de façon imprévue, tant négative que positive. Le plus souvent, cela vaut vraiment le coup. Oser la pensée courbe La pensée courbe s’oppose à l’idée de ligne droite. En fait, à bien y regarder, rien ne va tout à fait droit. Surtout, la créativité n’a que faire de l’efficacité. « Elle serpente, zigzague au coin de la rue et déambule dans des ruelles désertes. » Suivre les courbes, c’est se laisser aller à ce qui peut arriver, peu importe où ça nous mène. « C’est dans ces courbes que la créativité se manifeste. » C’est suivre son rêve, même s’il ne nous fait pas gagner d’argent, par exemple. Il faut donc être capable d’avoir un but (le rêve que l’on a), mais tout en cherchant, sans certitude, comment concrétiser notre vision. Dans la réalité, lorsque nous nous engageons dans un projet, 1001 rebondissements inattendus ont lieu. Aujourd’hui, les nouvelles entreprises apprennent de ces expériences. Elles ne planifient plus l’ensemble du projet comme le faisaient les firmes il y a quelques années encore. Le fonctionnement des start-ups Les start-ups et la culture nouvelle de l’entreprise prennent en compte l’imprévu, et modifient le plan de départ à partir de ce qui survient : « Chacun a un plan, jusqu’à ce qu’il se prenne un coup sur la gueule. » Aujourd’hui, et notamment sous l’influence de l’expansion d’internet, les choses changent au niveau de la planification des projets d’entreprise.  Usher résume ce nouveau processus en six étapes :

Une idée d’entreprise prend forme ; On construit un produit minimal viable (PMV), soit la plus petite version possible qui puisse mettre l’idée à l’épreuve de façon viable (les caractéristiques minimales) ; On va dans le monde et on teste le PMV auprès de clients, pour observer le fonctionnement du produit et les réactions des gens, et on recueille des commentaires ; À partir des commentaires, on met rapidement en œuvre de nouvelles versions et on propose vite de nouvelles caractéristiques, de nouvelles options ; Si ça fonctionne, que l’intérêt et la rétention de la clientèle augmente et qu’elle est fidèle au produit, on continue ; Si ça ne fonctionne pas, il est temps de se retourner et de radicalement changer de direction.

Reid Hoffman, de LinkedIn, considère que « Si vous n’êtes pas gêné par la première version de votre produit, c’est que vous l’avez lancé trop tard. » Tout l’intérêt de cette démarche est résumé par ces deux phrases de Usher : « On visualise la destination, mais elle n’est pas immuable. Les découvertes réalisées en cours de route ont une influence énorme sur le parcours. » Instagram, PayPal, YouTube, Twitter : voilà quelques exemples de ces nouvelles entreprises à succès qui ont su suivre la pensée courbe ! Cette autre façon d’agir est le ferment d’une autre révolution industrielle. Si la créativité est un luxe pour les anciennes entreprises pratiquant la pensée linéaire, elle est un investissement très rentable pour les nouvelles entreprises. L’exemple de Google Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher utilise aussi l’exemple de Google, où un employé a le droit de consacrer jusqu’à 20 % de son temps de travail au développement de projets qui lui paraissent porteurs. Chaque employé peut ainsi explorer des pistes nouvelles et les proposer à son employeur. Gmail, Google News, Google Talk et AdSense sont issus de ce type de projets parallèles. Bien en avance sur son temps, l’entreprise 3M, par exemple, faisait déjà cela depuis bien longtemps. 3M est une entreprise états-unienne qui fabrique 55 000 produits différents et en lance plus de 1000 nouveaux par an. Elle est particulièrement connue pour ses célèbres produits « collants » : le scotch et les post-it ! Comme le prouvent ces exemples, cette mise en pratique de la créativité est non seulement possible dans les petites structures, mais aussi à grande échelle. Le contraste avec les anciennes entreprises : l’exemple d’EMI Pour exposer le contraste entre un monde et l’autre, Usher prend l’exemple de sa firme de disques : EMI. Avec l’arrivée d’internet, celle-ci a vu son chiffre d’affaires se réduire drastiquement, ce qui a entraîné des licenciements. EMI était incapable de réagir de façon appropriée. Usher analyse cette sclérose à partir de la culture d’entreprise historique de la firme et des routines qu’elle avait emmagasiné depuis plusieurs décennies. EMI avait fondé ses affaires sur un modèle de rareté : les disques, puis les CD donnaient une valeur à la musique que le téléchargement instantané lui faisait perdre. EMI - qui fondait sa richesse sur la vente de disques - a été foudroyée. Elle devait se transformer rapidement, et elle n’a pas réussi en raison de l’inertie due à la pensée linéaire qu’elle pratiquait tout au long de ces années. Action n°6 : Investissez dans la pensée courbe Pour les entreprises, Usher tire une leçon de cet exemple : « À l’heure d’Internet, alors que tout bouge tellement plus vite, il faut intégrer l’innovation et la créativité à la culture de l’entreprise. C’est un projet à long terme. Il faut apprendre la créativité et lentement l’introduire dans son ADN […] La créativité n’est pas ni un luxe ni un risque. C’est une véritable nécessité. » Penchez-vous sur votre propre relation à la créativité. Pour vous :

Le temps consacré à la créativité est-il un investissement ou une dépense ? Comment votre domaine a-t-il été touché par la révolution Internet ? Quels changements spécifiques avez-vous constatés au cours des cinq dernières années ?

Répondre à ces questions vous permettra d’évaluer le coût de votre investissement dans la pensée courbe. La demi-heure créative Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher veut nous faire prendre conscience de l’importance de consacrer du temps à notre imagination. Pour ce faire, il prend un exemple parlant. Son amie Shelly est rédactrice pour des magazines et internet. Son travail est relativement routinier. « Tous les matins, Shelly se lève à 6 heures, prépare le café, consacre une demi-heure à ses courriels et aux nouvelles, puis se lance dans l’écriture. Chaque journée se déroule d’une façon plutôt identique, répartie entre l’écriture, la recherche, les entrevues, les échanges avec les éditeurs, la comptabilité et la facturation. À la fin de la journée, lorsqu’elle referme son ordinateur vers 18 heures, Shelly est vidée et épuisée. » Quand ils se voient, Usher lui donne le conseil suivant. « Shelly, fais une expérience : essaie de consacrer aux idées la première demi-heure de chaque journée - avant les courriels, avant les nouvelles, avant Facebook, avant ton écriture. Utilise cette période pour générer des idées afin de développer et de modifier ton activité, des façons créatives de descendre du manège. Investis ce temps dans toi-même. » La réaction normale est la suivante - c’est celle de Shelly également : « J’ai trop de travail, je ne peux pas ». Usher montre que la routine n’est pas opposée à la créativité : en fait, il est possible de faire de la créativité une routine ! « Développer une routine, un rituel, est essentiel pour garder votre créativité en mouvement ». Certains préféreront prendre du temps pour eux le matin, alors que d’autres préféreront se libérer du temps l’après-midi. Observez-vous : quand êtes-vous « réveillé », quand êtes-vous le plus ouvert à ce côté créatif ? Une fois ce créneau identifié, réservez cette période et créez un rituel qui vous permettra de laisser libre cours à votre imagination. La conclusion de Usher est la suivante : « La créativité est un investissement, par définition risqué et sans aucune garantie. La seule certitude, c’est que si vous n’investissez pas dans votre imagination, vous ne deviendrez pas plus créatif. » Action n°7 : Développez l’habitude de la demi-heure créative Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher ne cesse pas d’insister sur ce point : le génie, la créativité ne sont pas des dons innés. Il y a là un travail et un entraînement. « Les artistes le savent d’expérience ! Un talent à première vue miraculeux repose en réalité sur d’innombrables heures d’étude et une motivation sans fin. Le talent compte, mais le travail, c’est ce qui donne corps à vos idées. » Nul artiste, nul entrepreneur, nulle personne dite « de talent » n’a été reconnue sans avoir consenti à un grand effort pour entraîner, développer ce talent. On peut résumer la proposition de Usher par la progression suivante :

Observez le moment de la journée où vous êtes particulièrement actif et éveillé ; Créez un rituel créatif d’une demi-heure au sein de ce moment ; Consignez par écrit les jours où vous accomplissez cette demi-heure ; Notez l’heure, puis évaluez rapidement la séance sur une échelle de 1 à 10 (naze – génie) ; Découvrez le moment très précis où vous êtes le plus imaginatif et le plus concentré, au cours de la demi-heure ; Ne le lâchez plus !

Le prétexte du temps et du lieu Usher met en garde contre une forme courante et pernicieuse de procrastination : vouloir que tout soit parfait avant de commencer. Le rêve d’un superbe atelier ou d’un bureau idéalement organisé, bref d’un espace plus agréable que celui dont on dispose ; la chimère de disposer de plus de temps aussi, voire d’un temps infini pour penser, se laisser aller… Mais la procrastination concerne aussi l’aspiration à agir avec d’autres, au sein d’une communauté, la volonté d’être déjà reconnu avant même d’avoir commencé… Usher nous prévient : pour être créatif, Il faut d’abord retomber sur terre. « La réalité de la vie créative, c’est qu’il n’y a jamais assez de temps ni d’espace, et que les conditions ne sont jamais parfaites. Notre vie est toujours tissée de tâches interminables qui nous accaparent et nous séparent de ce à quoi nous devrions nous consacrer. » C’est dans les interstices de cette vie débordante que nous devons apprendre à créer. C’est peut-être dans la solitude aussi que nous devons commencer. La tentation de s’égarer est constante (entre les tweets, les posts, les mails, etc.). Respirez : rien ne se passera si vous ratez ce message ou si vous avez moins de succès que prévu avec celui que vous venez de publier. Respirez et laissez cela de côté un instant. Puis commencez, tout doucement, simplement, à entraîner votre muscle créatif. Commencez à rêver à des éléphants ! Vous aurez peut-être l’air d’un fou ou d’une folle, pour un temps : mais vous le savez bien, la frontière est mince entre le fou et le génie. « Vous devez oser un peu de folie si vous espérez échapper à la force gravitationnelle de l’ordinaire. » Le désir brûlant de faire quelque chose, de créer, vous tiraille-t-il ? Sentez-vous le besoin d’aller en ce sens, quitte à sortir du cadre ? Alors défaites-vous aussi de l’idée de recevoir une « marmite d’or » à la fin du mois. Rien de moins sûr qu’un succès financier, mais c’est le prix à payer pour votre passion. Autrement dit, accepter l’expérience de la créativité, c’est accepter de vivre une vie « expérimentale ». Peut-être pas constamment, mais au moins de temps à autre. « La capacité d’envoyer temporairement notre imagination aux limites du connu nous ouvre l’esprit à tout un monde de possibilités. » C’est ce que à quoi nous invite “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“. Action n°8 : Exposez-vous « Il est temps de quitter le nid, proclame Usher. Pour mettre en mouvement votre imagination, vous devez vous exposer à des idées, à des gens et à des lieux différents. » Baladez-vous, « promenez votre cerveau ». Des événements auxquels vous n’êtes jamais allés ? Allez-y ! Et agissez de manière disciplinée. Dans les quatre prochaines semaines, trouvez quatre lieux à visiter/quatre choses ou personnes à voir, écouter, goûter. Cet exercice amplifie le précédent en vous invitant à sortir encore un peu plus de votre zone de confort. Notez ce que vous allez faire chaque semaine, ainsi que le résultat de vos pérégrinations :

Semaine 1 : Semaine 2 : Semaine 3 : Semaine 4 :

Si vous en sentez le besoin, poursuivez la prise de notes et la planification au-delà d’un mois, jusqu’à ce que cet exercice soit devenu une nouvelle habitude. Se distinguer Se distinguer, c’est chercher à se démarquer par rapport à la masse des choses banales. À l’heure où Internet abonde des œuvres plus ou moins réussies de chacun, trouver sa voie originale n’est pas aisé, mais c’est aussi devenu un puissant impératif. « Votre capacité de faire contraste, c’est ce qui vous distingue du peloton et vous permet de vous élever au-dessus de la mer infinie de créativité qui nous inonde tous les jours. » Pour se distinguer, il faut une bonne idée. Lorsqu’on laisse courir son imagination, inévitablement de gros éléphants roses arrivent à la charge : ce sont les idées folles, détachées du réel. Qu’en faire ? Les renvoyer dans la jungle ? Non ! Vous pouvez aussi leur accorder une minute. Nous sommes trop habitués à penser efficacité et réalisme. Pourtant, une idée folle peut devenir une idée intéressante et – finalement – une idée réaliste. « Laissez courir votre imagination sans retenue. Laissez les éléphants roses en liberté et voyez où ils vous mènent » affirme Usher dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“. D’ailleurs, mieux vaut rêver en grand - type éléphant rose - que de rêver trop petit et trop « faisable » dès le départ. En cas de demi-échec, vous aurez réussi davantage en rêvant grand qu’en rêvant petit. Mais pour transformer une idée folle en quelque chose d’autre, il vous faudra « embarquer » des gens avec vous. Vous avez une idée, mais il faut qu’elle devienne aussi l’idée – ou le désir – d’un autre. Vous devez le convaincre de vous aider, peut-être parce que vous-même n’avez pas la compétence qu’il possède et dont vous avez besoin pour rendre votre idée folle progressivement réalisable. Allez voir cette personne, exposez-lui votre idée, peut-être que lui aussi voudra voir ce qui arriverait si vous la réalisiez ! Peu à peu, vous embarquez plus de monde. Finalement, ce n’est plus vous, mais les autres qui veulent voir ce qui se passera si… vous réalisez votre idée folle. Autrement dit, vous avez réussi à créer de l’intérêt autour de votre idée et c’est grâce à cet intérêt que celle-ci peut devenir réelle. Pour parvenir à cela, vous ne devez pas juger directement votre idée. Vous devez simplement vous demander « ce que ça donnerait ». C’est une expérience à tenter, la valeur intrinsèque (est-ce une bonne ou une mauvaise idée, etc.) de votre idée peut attendre. « Parfois vous menez les idées, et parfois les idées vous mènent. Elles vous entraînent toujours là où vous ne vous y attendiez pas. » Action n°9 : Écrivez vos éléphants roses Repensez aux idées folles que vous avez eues au cours de votre vie - ou inventez-en de nouvelles. Des idées trop ambitieuses, compliquées ; écrivez-en quelques-unes sur une feuille de papier ou dans votre smartphone.

Éléphant rose/Idée folle 1 : Éléphant rose 2 : Éléphant rose 3 : Etc.

Les passagers de l’ombre : la résistance et la peur Pas toujours facile de se laisser porter par l’imagination et d’oser affronter les obstacles qui se dressent face au processus créatif. « Elle se glisse en douceur, cette voix dans ma tête, le petit doute qui grandit tout au long de la nuit. C’est une constante que je repousse tous les jours, de peur qu’elle m’envahisse. » C’est une autre habitude à prendre : contrôler ces « passagers de l’ombre » qui nuisent à la créativité. Peur et résistance proviennent de notre tendance naturelle à neutraliser le risque et la douleur. Comme la créativité entraîne des risques et des émotions parfois douloureuses, les voix intérieures de la peur et de la résistance se font donc aussi plus fortes. Ces voix vous parlent d’échec, de honte ; elles cherchent à vous ramener dans votre zone de confort, auprès de celles et ceux qui vous ont déjà accepté. Le créateur doit vaincre ces voix et se frayer un chemin à l’extérieur. Les amis et la famille sont bien intentionnés, mais ils ont une tendance conservatrice, c’est-à-dire qu’ils préfèrent souvent vous voir faire ce que vous faites déjà, ce pourquoi vous avez déjà démontré des aptitudes. Lorsque vous leur racontez votre tout nouveau projet (ou votre éléphant rose), ils auront la fâcheuse, mais bien naturelle tendance à attiser vos doutes (parce qu’ils en ont). Ainsi, ils augmentent la difficulté ; ils créent une montagne devant vous avant même que vous ayez commencé quoi que ce soit. Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher donne ce conseil que je trouve particulièrement judicieux : « Mettre en marche un nouveau projet créatif est déjà suffisamment difficile sans que le doute des autres joue contre vous. Simplifiez-vous la vie : n’en parlez à personne. Pendant cette période où vos idées sont encore toutes jeunes, traitez-les comme un trésor précieux auquel il faut du temps pour grandir, se développer et se transformer. Plus tard, vous aurez bien assez de temps pour parler, discuter, et défendre vos idées. Bien assez. » Ce conseil ne doit pas être opposé à cet autre, lié à la procrastination : si vous voulez vous assurez de faire quelque chose « pour de vrai », parlez-en autour de vous. La pression sociale vous « obligera » à réaliser ce que vous avez dit. Dans un cas, l’idée est jeune et vous voulez la protéger du doute destructeur. Dans l’autre cas, l’idée est déjà plus mature - vous êtes en train de la mettre en œuvre - et en parler autour de vous peut renforcer votre motivation à aller jusqu’au bout du processus. Le monstre Autre danger : le monstre. C’est celui qui, dans un groupe, agit comme un loup à l'affût de sa proie. Dès que quelqu’un a dit quelque chose de neuf, a exprimé une idée, il saute dessus pour la démembrer. Chacun de nous peut devenir le monstre - peut « monstrer », dit Usher - quelqu’un d’autre. Cette attitude est diablement négative ; elle chasse les éléphants roses et tue l’imagination. Si vous êtes un monstre, ce n’est pas grave, mais c’est que vous avez des difficultés à écouter. Vous ratez tout ce que proposent les autres, parce que vous êtes trop focalisé sur vous-même. Apprenez à écouter, à entendre, cela aidera les autres et - qui sait-– vous donnera peut-être de nouvelles idées ! D’ailleurs, celui qui a la voix la plus forte n’est pas obligatoirement celui qui a la meilleure idée. « Il est précieux d’écouter et de donner aux idées une chance d’exister et de germer. » Dans un groupe, il faut tenter l’équilibre entre les extrovertis (qui devront retenir quelque peu leur envie de parler) et les introvertis (qui devront faire l’effort de s’exposer). « Les idées peuvent provenir de toutes sortes d’endroits. Donnez aux éléphants roses de chacun un peu d’espace pour courir. » La souris Selon Suzan Cain, autrice de La Force des discrets, les introvertis ont leurs propres exigences pour se sentir à l’aise et donner le meilleur d’eux-mêmes. Selon elle, « ils préfèrent réserver leur énergie à leurs amis proches, à leurs collègues et à leur famille. Ils écoutent plus qu’ils ne parlent, réfléchissent avant d’intervenir, et ont souvent l’impression de s’exprimer plus librement par écrit. Ils n’aiment généralement pas le conflit. Souvent, ils détestent les conversations futiles et recherchent les discussions profondes. » Les introvertis ont une capacité d’écoute, un sens de l’empathie plus développé ; ils peuvent aussi plus facilement synthétiser les différentes propositions qui les entourent, ils ont une vision plus globale d’une situation. Il n’y a là rien à changer. Chacun - introverti et extroverti - peut agir à sa façon, qui contient un pouvoir créatif. L’enjeu consiste surtout à éviter l’abus. Dans le cas de l’extroverti, devenir un monstre. Dans celui de l’introverti, devenir une petite souris, pris d’une « timidité douloureuse et pétrifiante ». La souris voit sa créativité pétrifiée par peur de l’autre, du jugement. Or la créativité se moque des conditions parfaites et du jugement. Si le monstre a besoin d’apprendre à écouter, la souris qui veut déverrouiller sa créativité aura besoin d’apprendre à crier. Action n°10 : Connaissez-vous (plutôt monstre ou souris ?) “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ vous propose cette échelle de graduation : à un bout, la souris, à l’autre, le monstre. Évaluez-vous. Si vous êtes un(e) introverti(e) qui aime écrire seul(e) et que vous avez écrit un roman, que faire ensuite ? Laisser faire tout le travail à l’éditeur ? Vous auto-éditer ? Dans les deux cas, vous devez apprendre à serrer des mains, à convaincre votre auditoire, à faire éventuellement des conférences, etc. Si vous souhaitez que votre message soit entendu - que votre livre soit lu -, il sera souvent insuffisant de le penser et de l’écrire : il faudra lutter contre des monstres et crier au monde que vous existez. Adapter son corps : Les positions dominantes Il existe des poses corporelles qui indiquent le pouvoir intérieur, la force et la confiance en soi. Le langage du corps dit quelque chose de vous, mais plus encore. Il peut vous transformer. L’équation proposée par Amy Cuddy est la suivante : « Notre corps change notre esprit, notre esprit peut changer notre comportement, et notre comportement peut changer nos résultats. » Prenez une pose victorieuse, une pose d’assurance, une pose où vous démontrez de la force. Cela peut transformer votre image de vous-même et même jusqu’à votre chimie cérébrale. Vous ne paraissez pas seulement plus confiant, vous le devenez. Est-ce que ça marche « vraiment » ? Eh bien, testez, mettez-vous en condition, ressentez ce qui se passe ! Bref, jugez-en par vous-même. Action n°11 : Prenez la posture de pouvoir Lors de votre prochain rendez-vous stressant (repas, conférence, quoi que ce soit), allez dans un endroit calme et isolé, et prenez la pose suivante : bras tendus ou légèrement fléchis vers le haut, le corps droit et le buste légèrement en avant. Une posture d’affirmation et d’accueil. Tenez la position deux minutes. Consignez vos résultats ensuite ;

Avez-vous mieux géré le moment stressant ? Vous êtes-vous senti(e) plus à l’aise durant l’événement ?

Refaites l’expérience en notant les progrès réalisés. Deuxième partie : La structure La deuxième partie de “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ s’intitule sobrement « La structure ». C’est le contrepoint obligatoire à la liberté. Spontanément, l’action créative (dans les arts notamment) est entourée d’une certaine magie. Nul besoin de penser à la créativité ; elle déborde et vous en profitez ! Toutefois, lorsque vous vous mettez à comparer les pratiques des entrepreneurs avec les pratiques artistiques, ou encore d’autres pratiques, comme le fait Usher, vous commencez à voir des différences, certes, mais surtout des similitudes. Bref vous commencez à comprendre – et donc à démythifier aussi – le processus créateur. Vous perdez peut-être en naïveté mais vous gagnez en maîtrise. Vous apprenez de vous-même et vous pouvez, peu à peu, apprendre à d’autres à agir de manière créative. Bref, la créativité devient une discipline qui requiert un apprentissage. Cet apprentissage permet de contrôler l’inspiration en vue d’un résultat. Car il est bien beau de commencer et d’avoir des tas d’idées, mais il faut aussi terminer son projet et/ou livrer l’œuvre promise (à soi-même et/ou aux autres). Il faut aussi pouvoir répéter l’opération, lorsqu’on a un nouveau projet en tête. La structure vient donc en renfort de la liberté. « Aucune structure unique ne fonctionne pour tout le monde. Mais pour chacun, il y a une structure qui fonctionne. » Usher propose quant à lui une formule en 11 étapes :

Curiosité Intérêt Exploration Idées Compilation Classement Filtration Expérimentation Choc des idées Travail Livraison

C’est la formule-clé de “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“. Malgré les apparences, le processus est sans fin dans la mesure où la livraison amène à libérer de la curiosité pour autre chose – et donc à recommencer le cycle. Action n°12 : Remplissez les pages blanches Pour vaincre l’angoisse de la page blanche, chaque jour, tentez de remplir une page blanche de votre carnet à idées. Ne laissez pas les éléphants roses mourir sur votre feuille de papier. Ne cherchez pas la qualité, ni le style, cherchez simplement à noter le plus d’idées secondaires possibles. Vous les classerez ensuite. « La manière la plus facile de vaincre le vide au début d’un projet, c’est de se mettre à remplir de l’espace. Ne pensez pas. Mettez-vous au travail, c’est tout. Générer du contenu. Il n’a pas à être bon, car au début, tout ce qu’on veut, c’est du volume. Vous êtes la grande surface de la créativité. Oubliez la qualité. Vous devez remplir les allées avec des choses. » Le but est simplement d’engendrer l’élan qui vous mettra en mouvement ; peu importe si la moitié (ou bien plus) de tout ce qui a été produit finit dans la corbeille. Faire des étincelles La vision périphérique, 360 degrés de l’enfant se spécialise peu à peu ; adulte, notre vision est spécialisée, réduite à un domaine d’activités. Il y a des avantages dans les deux, mais pour la créativité, il faut pouvoir redevenir enfant : curieux et en apprentissage. Comme c’est le processus qui compte, choisissez un thème d’étude ou d’expérimentation, peu importe lequel, et lancez-vous. Frottez l’allumette, cela signifie déclencher à nouveau le feu de la curiosité et de l’apprentissage. Laissez ce nouveau monde s’ouvrir à vous en défaisant vos œillères de spécialiste. Explorer de nouvelles disciplines change la perception du monde. Elle l’enrichit. « Posséder plusieurs lentilles, voilà ce qui compte pour envisager nos problèmes sous différents angles et différents points de vue, et pour trouver des solutions nouvelles et novatrices. » Chaque discipline, mais aussi chaque individu, propose un focale, une perspective différente, qui est déterminée par ses propres intérêts. Générer des idées Pour apprendre, il y a certes l’université et les études officielles. C’est très bien et ça convient particulièrement à certaines compétences et à certains métiers. Mais il existe une foule d’autres façons d’apprendre. Par exemple, construire un « accélérateur d’idées » ! À condition de résister aux photos de chats et aux successions interminables de posts sur Facebook, Internet peut être cet accélérateur d’idées. Les blogs (le traducteur utilise l’écriture « blogue » dans le livre) sont de puissants accélérateurs de pensée et d’idées pour apprendre de nouvelles choses. En réunissant vos différentes sources, vous faites apparaître une véritable « rivière d’idées » qui peut vous porter loin. C’est cela l’accélérateur d’idées. Mettre en réseaux les blogs ou les personnes qui vous intéressent, qui vous apportent un éclairage neuf. “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ conseille d’utiliser des agrégateurs de fils RSS. Ils vous permettent de regrouper les contenus de vos blogueurs préférés en fonction de dossiers que vous aurez vous-même constitués. L’agrégation des flux vous présente le titre de chaque article, ainsi que le premier paragraphe, ce qui facilite la recherche. Par ailleurs, cela vous permet de « sortir » de la distraction liée à internet : vous ne récupérez que ce qui est pertinent. Vive les flux RSS ! Ils n’ont rien de vieillot. Action n°13 : Créez votre accélérateur d’idées Sélectionnez un blogueur dans un domaine qui vous intéresse et créez un flux RSS. Chaque semaine, ajoutez une source. Vous lirez de plus en plus sur le sujet qui vous occupe. Votre accélérateur d’idées pourrait ressembler à ceci (à compléter bien sûr).

Classer L’écriture et la lecture vous permettent de faire affluer vos idées. Mais pour qu’elles « prennent », pour qu’elles s’implantent en vous, il n’y a pas de miracle : il faut prendre des notes et les classer -  les idées des autres aussi bien que les vôtres. Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher nous rassure : Piller, arnaquer, voler le bien des autres, est-ce cela la création ? « Nous absorbons, volons et pillons - ne reculant devant rien pour nourrir notre créativité. » La pensée germe sur le compost des lectures et des emprunts. Cela, c’est du remix, de la transformation, de la recherche de nouvelles formes à partir de ce qui existe déjà. On ne crée pas à partir de rien. Action n°14 : Optez pour un système de classement mobile

Quel classement choisir ? Stylo et papier ? Le cahier est toujours dans l’air du temps. Un cahier par projet (ou par album à composer, etc.), par exemple, est toujours une formule gagnante. Une application ? Il en existe tant qu’il est difficile d’en nommer une seule. Le plus important est de trouver celle qui fonctionne pour vous, qui vous met à l’aise, et qui peut être appliquée tous les jours. Mettez par écrit des idées pour pouvoir y recourir le moment venu. Entre l’art et le commerce « Au pays de la créativité, une lutte fait rage entre les forces de l’art et celles du commerce. » Le débat est vieux, en effet, qui oppose ceux que Usher appelle les « créateurs artistiques » et les « créateurs grand public ». Le premier produit une œuvre en fonction de lui-même, de ses aspirations essentielles, et refuse la déformation liée à l’aspect commercial. Le second, au contraire, construit son produit à partir du marché lui-même ; c’est dans la confrontation avec les commentaires, les études de marchés, etc. qu’il compose son produit final. La plupart d’entre nous navigue entre les deux. Il s’agit d’une position que l’on peut modifier et qui relève donc d’un choix. Où placez-vous votre intention dans tel projet créatif ? Agissez avec la claire conscience que vous penchez dans un sens ou dans un autre et assumez-le. Vous pouvez aussi tenter de changer le curseur. Rien ne vous oblige à être tout le temps d’un côté ou de l’autre. Bien sûr, cela peut requérir du travail, mais ce n’est pas impossible. Action n°15 : Analysez votre intention créative Pensez-y, aujourd’hui il faut être capable de s’exposer peut-être plus que jamais. « Dans un monde où chacun est un écrivain et un penseur, un entrepreneur du Web et un producteur vidéo, la protection de vos idées est bien moins importante que votre capacité de les mettre en œuvre. »

Où vous situez-vous actuellement ? Où voudriez-vous être ?

Filtrer Être curieux et apprendre pour générer de nouvelles idées, c’est bien. Classer, c’est super. Filtrer, c’est indispensable. Comme vous laissez venir à vous le flux des idées, il vous faudra les trier ensuite, car c’est un fait : toutes les idées ne sont pas géniales. Certaines, lorsque vous les relirez ou les écouterez à nouveau, ne donneront finalement rien, ne vous inspireront plus. L’auteur de “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ donne de bons conseils à ce sujet. Dans un premier temps, vous conserverez toutes les idées (dans votre cahier, etc.). Ensuite, une fois par semaine par exemple, vous y reviendrez et vous ferez le tri. Les idées qui auront été « promues » par vous, c’est-à-dire que vous aurez décidé de garder, vous allez en prendre particulièrement soin. Les autres, vous pourrez tout simplement les jeter ou éventuellement les conserver dans un dossier spécifique (déchets, idées rejetées, etc.). Bref, apprenez à être un « bon filtre ». Apprenez à savoir ce qui génère en vous de bonnes sensations, qui font (re)jaillir l’étincelle en vous quand vous vous penchez à nouveau dessus. Ce sont ces idées-là qui comptent. Cela implique l’acquisition d’un goût particulier. « Mon rôle, dit Usher, est de savoir ce que j’aime ou pas, de pouvoir déceler rapidement ce qu’il faut garder ou rejeter. » Action n°16 : Soignez votre système de filtration Après chaque semaine, reprenez votre travail et évaluez-le. Quelles sont les meilleures idées ? Pour celles que vous retenez, créez une sous-section ou un nouveau dossier – ou un nouveau cahier – et préparez-vous à en faire une idée à concrétiser.

Expérimenter « À mesure que vous compilez et filtrez des idées, vous les soumettez à des expériences. C’est comme frapper des pierres les unes contre les autres, en cherchant celles qui déclenchent des étincelles. » Tester des assemblages pour voir lesquels fonctionnent : c’est l’une des grandes activités du créateur. Vous devez constamment faire face à vos doutes ou, si vous travaillez en groupe, à la personnalité de vos collaborateurs ; il y a aussi des éléments physiques (un ordinateur qui tombe en panne ou qui se remet à fonctionner) qui vous laissent tomber ou vous soutiennent. Bref, il y a mille et une choses, mille idées différentes à agencer et à organiser : « Mille éléments à filtrer et à fusionner, puis à séparer de nouveau. » De petits tests en petits tests, de petits résultats en résultats (un assemblage réussi), votre projet évolue, votre œuvre prend forme. C’est alors seulement que peuvent intervenir ces moments de découverte auxquels on réduit souvent l’activité créatrice. Les moments de révélation ou de découverte sont toujours surprenants ; ils émergent du travail antérieur de façon inattendue. Ce sont eux qui procurent la joie et qui justifient les efforts consentis. Le choc des idées Le choc des idées produit ces étincelles. Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher prend l’exemple d’une chanson qu’il a composée et qui a totalisé pas moins de 10 millions de vues sur YouTube, en plus d’être bien classée dans les charts au Canada et en Europe (la chanson Black Black heart). L’envie de reproduire un son de basse proche d’une autre chanson (Stan, d’Eminem), une mélodie grattée sur un bout de papier, l’intervention d’un ami travaillant sur une musique d’opéra, et l’assemblage prend forme. « Et tout ça a commencé par une seule idée soudaine. Un seul flash. Mais rien de cela, aucune partie de toute cette histoire ne serait arrivée si, quand j’ai eu l’idée initiale de mélodie, j’avais choisi de me retourner et de rendormir dans ma couchette, au lieu de l’écrire. Classer ces idées, c’est la clé qui m’a permis d’y accéder plus tard. » Le travail Encore une fois, Usher y insiste : il n’y a pas de génie sans travail, sans effort. Cette part de la création, beaucoup de gens y renoncent. Et c’est pourquoi ils créent peu. Mais l’idée seule ne suffit pas. « Allez-vous y rester fidèle et continuer ? Allez-vous ignorer les détracteurs et persévérer ? Allez-vous franchir tous les obstacles et vous rendre à la ligne d’arrivée ? » Telles sont les questions que vous devrez vous poser. Sans temps, sans investissement, sans travail, votre beau projet demeurera une chimère. Par ailleurs, s’arrêter en cours de route est souvent nocif. Cela permet de se reposer, certes. Mais trop longtemps, cela devient dangereux ; vous commencez à penser à autre chose de plus facile. La peur et la résistance reprennent le dessus. Vous devez engager une quantité plus grande d’énergie pour recommencer. Le mieux est encore de suivre votre élan et ne vous arrêtez pas jusqu’à ce que vous ayez terminé. Le repos bien pensé Il importe de travailler à fond, mais aussi de travailler intelligemment. Cela signifie que lorsque vous bloquez, il vaut parfois mieux laisser son inconscient respirer, prendre le temps de ne rien faire pour recharger les batteries. Une fois que la rivière d’idées se met à couler, alors vous pouvez reprendre le travail sans attendre. C’est que votre inconscient a pris le relais, discrètement mais sûrement. Pour laisser affluer les connexions imprévues, souterraines, les pauses sont de bons moyens. Vous pouvez aussi vous lever de bon matin, quand tout est encore calme autour de vous. C’est le cas de Usher. « J’écris chaque matin, parce qu’à moitié endormi, avant que le monde réel s’éveille, je peux encore accéder à mon inconscient. Je vois des idées et des correspondances qui ne me sont plus accessibles lorsque mon esprit « éveillé » prend le dessus » écrit-il dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“. L’infrastructure opérationnelle Le travail est une chose, l’infrastructure opérationnelle en est encore une autre. La comptabilité, la programmation, la location d’espace, le financement, etc. Tout cela soutient le travail créatif et ne peut être négligé par le créateur - au moins tant qu’il n’a pas les ressources suffisantes pour déléguer ces tâches. La vie d’artiste ressemble, de ce point de vue, à d’autres métiers. Les tâches souvent qualifiées d’ingrates (recherche de subventions, organisation de répétitions, comptabilité, réunions, etc.) prennent un temps considérable, souvent supérieur au temps de créativité considéré comme amusant. Action n°17 : N’oubliez pas l’infrastructure opérationnelle Réfléchissez d’abord à ce qu’il vous faut, puis peaufiner progressivement la liste de vos besoins. Prenez les différents critères en compte :

Le temps L’espace L’argent La comptabilité La réalisation La promotion Les collaborateurs

S’engager « Il vient un moment où vous devez assumer ce à quoi vous travailler. » Il est alors temps d’en parler à votre entourage. Vous êtes prêt à recevoir des critiques positives et négatives. Vous avez acquis de l’élan, de l’assurance. Montrer votre travail va maintenant vous servir, car vous allez pouvoir utiliser les précieuses réactions qu’a provoqué votre travail. « Votre rôle de créateur est de filtrer toute cette information et d’utiliser les éléments qui vous semblent avoir du mérite, afin de vous améliorer. » Et de rejeter les éléments qui vous semblent déplacés. « Tous les commentaires ne s’équivalent pas » : certains vous tirent vers le haut et d’autres ne sont faits que pour vous nuire. La difficulté consiste à filtrer sans être trop défensif (et donc, tout rejeter). Il vous faut aussi être humble et rechercher l’avis de personnes plus expertes que vous, plus expérimentées. Ce sont ces personnes qui peuvent vous en apprendre le plus. Ils vous aident à trouver des chemins neufs, mais aussi à défendre plus radicalement votre œuvre. Les commentaires sont capitaux, ne les sous-estimez pas. « L’ultime raison pour laquelle vous devriez vous engager publiquement envers votre créativité, c’est que cela élève l’enjeu. Les conséquences prennent de l’ampleur. » Face aux autres, le facteur ego joue : il vous oblige à vous relever, à ne pas abandonner trop vite. Seul, sans que personne ne sache ce que vous faites, il est facile d’abandonner. Une fois que vous en avez parlé autour de vous, cela se complique : vous ne voulez pas les décevoir. L’ampleur de l’échec - comme de la réussite potentielle - devient plus étendu. Ceci est un point particulièrement pertinent de “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“. Action n°18 : Décrivez votre travail et établissez un calendrier d’exécution

Souvent, vous commencez franc-battant votre projet, puis, après quelques sauts d’obstacles, vous vous fatiguez, vous vous sentez seul(e). Pour tenir le cap, Usher conseille de s’entourer d’une équipe - choisir quelques personnes spécialisées dans la discipline au sein de laquelle on veut s’introduire (la musique, l’édition, etc.) et/ou des personnes qui interviendront sur des compétences précises (le graphisme, le son, etc.) - qui soutiendra le projet par ses critiques, ses encouragements et ses propres réalisations. L’arc émotionnel Gérer ses émotions, ce n’est pas toujours facile lorsqu’on décide de lâcher son œuvre, son album, son livre, quoi que ce soit, dans le monde. Le tout est de le savoir, de l’analyser (pourquoi pas écrire ce qui se passe), de prendre éventuellement quelques jours de congés pour éviter de vous rendre insupportable auprès de vos proches. Suivre ses émotions, non seulement au moment de la remise, mais durant tout le processus créatif, est capital. Prendre des risques, s’exposer, cela vous touche personnellement. « Les créateurs doivent reconnaître que l’émotion fait partie intégrante du processus et influence largement le résultat. » Conserver une trace de ce parcours, pour pouvoir vous améliorer, est important. Pas question de devenir insensible, simplement de prendre la mesure de ce qui nous arrive. Comme Usher le résume très bien : « Si on ne documente jamais son processus émotionnel, on est à jamais destiné à le répéter, inchangé, encore et encore. En le consignant, on comprend les complexités de ses réactions, et on améliore remarquablement son parcours créatif - pour soi et pour l’entourage. » Livrer Voici l’étape finale du processus. Elle n’est pas à ignorer, ni à délaisser. « Livrer, c’est ce qui libère votre esprit et lui permet de penser à ce qui vient ensuite. » Vous voyez donc tout l’intérêt d’une livraison bien faite. Sans cela, vous restez avec des fantômes d’œuvres, jamais totalement accomplies. Parfois même, c’est le moment de l’abandon, juste avant la ligne d’arrivée. Du point de vue du geste créateur, c’est là du gaspillage. Livrer, c’est (s’autoriser à) passer à la prochaine aventure. Dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“, Usher raconte son expérience de livraison d’un album. Il passe un an à composer l’album (générer, classer, filtrer, combiner les idées), puis six mois environ à le mettre en forme concrètement. Puis il livre, coûte que coûte. Il laisse passer du temps sans réécouter sa production – un an environ. Et que se passe-t-il lorsqu’il réécoute ? « La vérité vraie, c’est que… J’aime parfois beaucoup, et parfois, pas tant que ça. » C’est la vie ! Mais au moins, il a généré quelque chose. Ils sont peu, ceux qui ont le don de Midas, cet antique roi Perse qui, selon la légende, changeait tout ce qu’il touchait en or. L’échec artistique ou commercial est une possibilité. L’important, c’est de savoir gérer cet échec, de passer outre le tourment, la douleur, la honte. Pour reprendre l’apprentissage. L’échec est, en fait, une chance : « Les échecs d’aujourd’hui sont souvent la base du prochain grand succès. » Une fois les émotions comprises, acceptées, passez au projet suivant ! Répéter À la fin de chaque cycle créatif, analysez ce que vous avez fait. Pas de processus créatif sans auto-apprentissage, sans retenir les leçons du passé. Certes, il est naturel de refouler certaines émotions (surtout lorsqu’elles sont négatives), certaines actions, quand cela se passe mal ou - à l’inverse - d’oublier toutes les difficultés quand nous sommes propulsés par la joie d’un succès. « Cette attitude nous amène à replonger dans le processus suivant comme si c’était notre toute première fois, pour mieux répéter les mêmes erreurs » met en garde Usher dans “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“. Pour éviter cet écueil, il est donc particulièrement utile de faire un bilan. Action n°19 : Dressez le bilan de votre dernière action créative

Les conséquences N’oubliez donc pas de vous donner une date limite. Une échéance qui impose un « bien » et un « mal » fait. La pensée créative a besoin de courbes, de suivre les sentiers perdus ; cela est vrai au début. Une fois le projet lancé, en cours de réalisation, il lui faut une ligne d’arrivée. D’où cette citation de “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ : « Sans conséquences, la créativité peut errer sans fin. […] Nous devons savoir que si nous ne finissons pas, nous perdrons quelque chose : de l’argent, la face ou de la confiance. Quelqu’un sera déçu ou désillusionné. Les gens vont parler et notre cote va baisser. » Créer une équipe est une manière de générer des conséquences. Vous engagez d’autres que vous dans l’histoire. Ces personnes vous dédient du temps, attendent de vous des choses. Cela génère une pression qui peut vous aider. Cela vous aide à clarifier vos idées. Vous devez payer éventuellement des collaboratrices ou des collaborateurs. Cela renforce le caractère sérieux de votre entreprise. Rappel : La créativité est transposable « Le processus créatif est non seulement répétable, mais il est également transposable » (Usher, “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“). La plupart d’entre nous, dès qu’ils se spécialisent, pensent que leur créativité se borne au métier qu’ils exercent. Vous êtes pianiste ? Votre créativité se borne à cet instrument. Vous êtes entrepreneur ? Les affaires sont votre terrain de jeu. Mais ce n’est pas vrai. Parce qu’elle est transversale, la créativité peut être mobilisée dans chaque action, et cela en dehors même de notre champ de compétence initial. La métaphore du langage est assez bien trouvée : « Essayez plutôt de considérer la créativité comme un langage. Lorsque vous parlez le langage de la créativité, vous pouvez parler de bien des sujets différents, et pas seulement d’un seul. Vous devrez peut-être apprendre un supplément de vocabulaire pour chaque sujet spécifique, mais vous parlez déjà la langue. » Bien entendu, il y aura des différences. Vous ne serez pas bon dans toutes les disciplines. L’intérêt, le temps passé à l’apprendre, tout cela compte énormément. Mais cela ne change pas le fond du constat qui est posé : vous pouvez utiliser le processus créatif dans tous les domaines de la vie. La route Usher conclut en évoquant le processus créatif de rédaction du livre lui-même. Lui qui est d’abord musicien, puis entrepreneur pour le Web, ne savait pas exactement comment s’y prendre en écrivant. Il a tâtonné, s’est constitué une équipe. Il s’est finalement focalisé sur le processus qu’il voulait mettre en avant. Le livre a fini par être livré, et il est maintenant prêt pour une nouvelle aventure ! Retenez ce processus, la clé de “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ : Explorer – Compiler – Classer – Filtrer – Générer le choc des idées – travailler – livrer Quel chemin allez-vous choisir ? Pensez à ceci : « Dans ce monde nouveau, en ce moment révolutionnaire de notre histoire, les vieux paradigmes opposant risque et sécurité n’existent plus. L’ancien monde de la stabilité a disparu, et la seule chose certaine, c’est que l’avenir sera mouvant. En ce qui concerne le travail, la carrière et la vie, le changement est la nouvelle norme. Le chemin que l’on choisit maintenant, en ce moment, déterminera à quel point on sera prêt à gérer ce changement lorsqu’il frappera à notre porte. » Conclusion sur “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ : Ce que j’en ai pensé : un livre agréable à lire Le livre de Usher est très joli et agréable à lire. De nombreuses photographies, impressions, changements de codes graphiques rendent le livre en lui-même artistique et assez créatif. Usher le dit lui-même, il a suivi son propre processus créatif pour écrire ce livre. Le résultat est globalement intéressant. Il y a beaucoup de bonnes idées et de choses à reprendre. On pourra peut-être regretter un manque d’organisation (mais dans un livre sur la libération de la créativité, on peut l’accepter !) et quelques répétitions (mais celles-ci sont parfois bienvenues pour renforcer l’acquisition de nouvelles habitudes). Un livre qui a aussi le mérite de désacraliser la lecture en invitant à griffonner le texte et s’approprier véritablement le livre à la manière d’un manuel (vous pouvez faire de même avec cette chronique !). Ce qu’il faut retenir de “Laissez courir les éléphants“ “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ est avant tout un ouvrage pratique, puisqu’on y trouve pas moins de 19 actions à mettre en place progressivement. Les voici résumées dans cette liste finale :

Prenez des notes Testez votre niveau de créativité Listez les changements que vous voulez voir advenir Réveillez l’enfant en vous Bousculez vos habitudes Investissez dans la pensée courbe Développez l’habitude de la demi-heure créative Écrivez vos éléphants roses Connaissez-vous (plutôt monstre ou souris ?) Installez-vous dans la posture de pouvoir Remplissez les pages blanches Concevez votre accélérateur d’idées Optez pour un système de classement mobile Analysez votre intention créative Soignez votre système de filtration Penser à l’infrastructure opérationnelle Décrivez votre travail et établissez un calendrier d’exécution Dressez le bilan de votre dernière action créative

Souvenez-vous : « Nous sommes tous des êtres créatifs. Nous sommes tous l’hôte d’une vaste capacité créative inexploitée » (“Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“). Alors, qu’attendez-vous ? Points forts :

Le graphisme de l’ouvrage ; Les nombreux exemples ; Les actions proposées ; L’invitation à s’approprier complètement le livre.

Points faibles :

Le manque d’organisation des chapitres ; Les répétitions.

Ma note :

Avez-vous lu le livre de David Usher “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ ? Combien le notez-vous ? Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de David Usher “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité“ Visitez Amazon afin d’acheter le livre de David Usher “Laissez courir les éléphants ! Repoussez les limites de votre créativité “

Source : Usher, 2015 Cet article Laissez courir les éléphants est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Thu, 11 Mar 2021 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11677/Laissez-courir-les-lphants
Libérez votre créativité http://www.olivier-roland.fr/items/view/11587/Librez-votre-crativit

Phrase-résumée de “ Libérez votre créativité” : La romancière Julia Cameron propose dans son ouvrage un super programme de 12 semaines pour pratiquer une vie plus créative, se libérer de nos blocages … et surtout vivre nos rêves ! Par Julia Cameron, 2007, 340 pages. Note : Cette chronique est une chronique invitée écrite par […] Cet article Libérez votre créativité est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Tue, 26 Feb 2019 17:00:00 +0100 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11587/Librez-votre-crativit
Apprendre autrement avec la pédagogie positive http://www.olivier-roland.fr/items/view/11372/Apprendre-autrement-avec-la-pdagogie-positive

Phrase-résumé de « Apprendre autrement avec la pédagogie positive » : Apprendre à apprendre en plaçant le bien-être de l’enfant au cœur de l’apprentissage et en l’aidant à trouver en lui ses propres ressources pour surmonter ses difficultés et s’épanouir dans le même temps. Par Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, 2013, 192 pages. Note : […] Cet article Apprendre autrement avec la pédagogie positive est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.

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Tue, 14 Aug 2018 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/11372/Apprendre-autrement-avec-la-pdagogie-positive
Comment pensent les personnes qui réussissent http://www.olivier-roland.fr/items/view/10489/Comment-pensent-les-personnes-qui-russissent

  Phrase-résumée de « How Successful People Think » : Les personnes qui atteignent des niveaux élevés de réussite dans leur vie pensent de façon différente des gens ordinaires et, selon l’auteur qui a étudié durant quarante ans ces hommes et femmes exceptionnels, leur manière autre de penser est l’élément principal permettant d’expliquer leur succès […]

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Sun, 18 Oct 2015 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/10489/Comment-pensent-les-personnes-qui-russissent
59 secondes pour prendre les bonnes décisions http://www.olivier-roland.fr/items/view/4151/59-secondes-pour-prendre-les-bonnes-dcisions

Phrase-résumée de « 59 secondes pour prendre les bonnes décisions » : Si vous souhaitez savoir comment être heureux, avoir des idées originales, que vous voulez donner les meilleures chances à vos enfants et ne jamais regretter vos décisions, ce livre est fait pour vous : il va vous donner le point de vue de […]

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Tue, 20 May 2014 17:00:00 +0200 http://www.olivier-roland.fr/items/view/4151/59-secondes-pour-prendre-les-bonnes-dcisions