Cet article est un article invité de Matt du blog Acide Ici Tous ces blogueurs générant des sommes faramineuses en écrivant quelques heures par semaine sur des sujets qui les branchent, tout en parcourant le monde afin de disserter avec les experts de leur domaine de prédilection, vous font tripper ? Certes. Vous aimeriez vous lancer, bien entendu. Mais d’une autre côté, vous hésitez à le faire. Et si vous n’arriviez pas à générer plus que le montant de votre hébergement web au bout de 3 ans et 2000 heures de travail forcené sur votre petit blog chéri, malgré les conseils de blogueur pro ? Qu’en tireriez-vous si ce ne sont des larmes et de l’amertume sur le bout de la langue ? Eh bien un certain nombre de choses fondamentales, en fait. Qui peuvent aller au delà de la quête de l’indépendance financière – et Dieu sait si je suis partisan de cette dernière, comme bras armé de l’accomplissement personnel. Car en termes d’accomplissement, justement, vous pourriez en tirer les choses suivantes :
Si vous bloguez, hormis l’intérêt financier que vous pourrez trouver au bout de ce marathon, c’est que vous nourrissez une passion pour le domaine sur lequel vous produisez des articles (sinon, bonne chance…) Par le Saint Graal, n’est-ce pas en soi un plaisir potentiellement comparable à celui de suivre la Star Academy en leur envoyant des SMS surtaxés ? Écrire, ou en général expliquer aux gens ce que l’on croit penser, structure la réflexion et fait énormément avancer. Justifier cette affirmation me semble superflu : essayez de détailler une chose claire pour vous à quelqu’un qui, visiblement, ne le comprend pas, devrait suffire à vous en convaincre. Cette exposition publique de vos thèses vous donne la possibilité d’avoir des contradicteurs. Non, pas des contradicteurs de fin de repas avinés, mais des gens qui sont venu de leur plein gré chercher une information sur un sujet qui les intéressent et qui postent des commentaires, donc qui sont poussés à les construire. Et les bons contradicteurs sont précieux : selon vous, qu’est-ce qui vous fera le plus avancer dans votre approche, "Oué, tro vré, lol" ou bien quelqu’un qui, par des arguments fouillés, vous explique pourquoi il n’est pas d’accord avec vous ? Tant qu’on y est, la publication de vos articles vous apprendra aussi à composer avec les contradictions. Y compris les violentes. Même un blogueur aussi peu ancien que moi (bon, certes acide, donc plus exposé je vous le concède) a eu le temps de croiser des commentaires paranoïaques et déstructurant. Des personnes vous accuseront de manipulation des masses lorsque vous direz bonjour. Ne vaut-il pas mieux, dans une vie, s’habituer tranquillement à gérer ce type de réactions de déséquilibrés à la cool derrière un clavier plutôt que de se retrouver désemparé dans la vraie vie devant le premier cinglé venu ? En parlant de vraie vie, justement, votre blog vous accordera une légitimité pour approcher des personnes qui vous intéressent dans votre domaine. Là encore, je pense que "Je sui tro fanne de votre ekpser… espkèer… ekspertiz sur lé amstèr" vous ouvre moins de porte que "bonjour, je trouve votre travail passionnant, je suis l’auteur du blog toutsurleshamter.com (6800 visiteurs mensuels), et à ce titre j’aimerais réaliser une interview de vous et de vos découvertes récentes au sujet de ce qui motive nos rongeurs favoris à se mettre à chercher à battre le record du 184 tours de roue départ lancé au moment où l’on s’y attend le moins". Non ? Vous vous placez tout seul du bon côté de la routine. De même que cette dernière peut à la longue vous couper les ailes à force d’actes manqués, elle peut aussi, dès que vous avez enclenché une spirale vertueuse vous amenant à travailler votre passion sur une base régulière, vous amener à vous dépasser. Vous préférez subir l’inertie de la médiocrité ou celle de l’accomplissement de soi ? D’un autre côté, vous vous placez aussi tout seul dans la spirale de l’engagement. Lorsque vous racontez à tous vos amis, voisins, collègues et à l’ensemble de votre famille jusqu’au quatrième degré de cousinage que vous allez plier le marathon (dont nous parlions en début d’article), vous vous sentez un peu "obligé" d’aller à votre entrainement régulier même lorsque vous avez un coup de flemme, non ? Eh bien sachez qu’à partir du moment où vous ouvrirez un blog, et ce avant même AVANT qu’il ne soit lu, vous vous sentirez courge si vous ne publiez pas. C’est un fait d’observation chez l’ensemble des homo sapiens sains d’esprits. Donc vous vous sentez sale si vous n’avancez en rien dans vos réalisation ou dans votre réflexion sur votre (ou vos…) sujet(s) d’écriture. Eh oui, l’ego a ses mauvais mais aussi ses bons côtés (encore un article en retard à moi, ça). Par voie de conséquence, cela tuera toute velléité de procrastination dans au moins un pan de votre vie. Vous devrez agir, de manière imparfaite peut-être, mais dans un temps limité. Et de manière répétée. Bref, vous serez, sans vous en rendre compte, sur le chemin vous rapprochant de la perfection qui, justement, aurait pu vous faire procrastiner… Elle n’est pas belle, la vie ? A côté de ça, dans la même lignée, vous serez obligé d’être pragmatique. Vous éliminerez le théorique pur comme le perfectionnisme de vos accomplissements, tout simplement parce que vous "devrez" écrire et que votre ego vous "forcera" à être crédible et constructif, et ce dans un temps limité. En travaillant vos trois piliers de réussite de votre blog, vous vous placerez en position d’expert en faisant tout ce qu’il faut pour que cette évaluation soit légitime. Vous en tirerez une estime de vous-même importante, non pas dans ce qu’elle peut avoir de narcissiquement stérile, mais au sens le plus constructif du terme. Constructif dans vos accomplissements, mais aussi dans votre personnalité. Car au fond être fier de ce que vous êtes fait partie des grands buts de votre vie, non ?
A présent, les doigts vous démangent Voilà, à présent vous n’avez strictement plus aucune excuse valable pour ne pas vous y mettre avant la fin du mois. Et si, d’aventure, vous en trouviez une, commentez cet article. Mais pas anonymement. Fabriquez-vous une réelle identité numérique (afin d’avoir une cohérence dans vos propos). Par la création d’un blog, par exemple… Matt du blog Acide Ici, “conseiller d’une vie moins conne”