Phrase résumé de “30 mensonges sur l’argent”: L’argent tient une place importante dans nos vies, qu’on en ait ou pas, et la finance fait régulièrement la une des médias : ici, l’auteur décortique 30 idées courantes, ou reçues, sur l’argent, que ce soit dans le domaine économique ou quotidien pour nous emmener en douceur vers plus de conscience des mécanismes de l’argent ainsi qu’une vision, développée à la fin, nous permettant de nous réapproprier une relation saine envers l’argent.
De Peter Koenig, 2008, 165 pages. Titre original : 30 lies about money – liberating your life, liberating your money. Chronique et résumé de “30 mensonges sur l’argent” Note : cette chronique invitée a été écrite par Alexandra du site La Sphère Humaine, psychothérapeute et particulièrement intéressée par tout ce qui a trait à la relation à l’argent. Dans sa préface, l’auteur nous indique que sa réflexion sur l’argent a commencé dans les années 80, quand il était alors à la tête d’une petite société de formation et de conseil après un parcours dans de grandes entreprises (et titulaire d’un MBA), et faisant le double constat que : 1/ Il manquait constamment de liquidités pour la première fois de sa vie professionnelle 2/ Les PDG qu’il conseillait peinaient à tenir les engagements finement ciselés qu’ils avaient pris lors de son accompagnement car ils rencontraient des difficultés financières. Cherchant à comprendre et à se faire aider lui-même, il a alors rencontré de grandes difficultés pour trouver personnes ou livres traitant du sujet de l’argent. Suite à ses recherches, il a commencé à monter des groupes pour échanger sur le sujet et a pris conscience de la forte charge émotionnelle associée à l’argent ainsi que de la multiplicité des définitions, notions et idées entourant le sujet. Il a alors commencé à soupçonner que peut-être ce qu’on lui avait appris lors de ses études MBA masquait simplement le fait que le système étant devenu si complexe, personne ne pouvait assurer avec certitude pourquoi ceci fonctionnait ou cela échouait ! Ce livre est donc la quintessence de plus de 20 années de recherche et d’expériences. L’auteur nous précise qu’il ne souhaite pas porter de jugement sur ces « mensonges » mais simplement nous aider à prendre du recul et mieux comprendre un certain nombre d’idées que la majorité (médias inclus) à parfois tendance à considérer comme allant de soi. Avant de démarrer sur le déroulé des « mensonges », l’auteur (et donc moi aussi via cette chronique) vous invite à prendre une feuille de papier que vous garderez jusqu’à la fin de la lecture (de cette chronique ou du livre) et à y écrire ce qui vous vient comme réponse à la question : Pour vous l’argent c’est ? Consignez tout ce qui vous vient, sans censure et mettez ensuite cette feuille de côté. Mensonge 1 : A qui profite l’épargne ? Démarrons avec un exemple : vous épargnez 100€ sur votre compte en banque et la banque vous reverse 2%/an, soit 2€. Elle prend vos 100€, les prête à un autre client à un taux de 5% qui lui reverse donc 5€ à la fin de l’année. Les frais de gestion de l’opération de 1€ ne vous sont pas facturés. Question : combien l’argent de la banque lui a-t-il rapporté ? Si (comme moi) vous avez répondu 3%, la vraie réponse est la suivante : Bénéfice de la banque sur l’opération = 3€ Moins les Frais de Gestion = 1€ Egal Bénéfice net de la banque = 2€ Retour sur Investissement : Bénéfice net / Frais de gestion = 2/1 *100% = 200% ! En réalité, il est difficile de mesurer le retour sur investissement des banques car les experts ne sont pas d’accord entre eux pour déterminer si la banque prête l’argent des épargnants ou de l’argent créé à partir de rien (ce qui envoie alors vers le ciel le retour sur investissement). De plus, toutes les opérations dites « hors bilan » concernant les montages financiers spéculatifs ne sont pas détaillées. Mensonge 2 : L’argent c’est le pouvoir C’est une croyance très largement répandue et qui se réalise en grande partie parce qu’on y croit ! Croyance qui repose sur deux images fausses (largement soutenues par les médias): a) Les gens riches possèdent beaucoup de choses, ou si je suis une grande entreprise je suis grande consommatrice de ressources et je prends de la place dans l’économie. Donc, j’ai du pouvoir sur ma vie (et éventuellement celle des autres). b) Les pauvres n’ont pas la maîtrise de leur destinée du fait de leur dénuement. Selon Peter Koenig, si le dénuement et la grande pauvreté sont à déplorer, leurs causes ne sont pas dans le manque d’argent mais plutôt dans la relation que nous avons avec celui-ci. Et être pauvre ou riche ne change pas notre capacité à maîtriser notre destinée. Mensonge 3 : Ce n’est pas bien de s’endetter Il est en général accepté de s’endetter pour un particulier seulement pour l’achat de sa maison, pour une entreprise si elle est solvable, et vraiment mal vu pour les collectivités territoriales ou les pouvoirs publics. Pour le reste, l’endettement est souvent mal perçu et est facilement associé à du surendettement. Il est important de comprendre que la dette et l’argent sont les deux faces d’une même pièce. L’argent que vous détenez dans votre portefeuille ou sur votre compte en banque est une promesse de votre banque centrale de vous rendre l’argent contre la valeur faciale de votre billet. La banque devient votre débiteur et vous êtes le créditeur. L’existence de la dette n’est ni bonne ni mauvaise mais constitue un phénomène automatique dans un système comptable. La relation débiteur/créancier se trouve au cœur des systèmes monétaires et financiers du monde entier. Quand l’argent existe déjà, c’est un nouvel accord qui se crée entre créancier et débiteur, prenant la forme d’une promesse de paiement signée. Cette création s’ajoute à toutes les promesses gonflant ainsi le volume de d’argent. Nous arrivons ici aux produits dérivés. Prenons un exemple du quotidien : vous empruntez 10€ à votre voisin qui le jour où il achète ses pommes pour 10€ chez l’épicier vous demande de payer vous-même l’épicier plutôt que de le rembourser. C’est la promesse que vous avez faite à votre voisin qui sert d’instrument de valeur et qui est au cœur même de l’activité des instruments dérivés qui se sont développés ces dernières années. Le problème se pose donc quand l’auteur de la promesse ne peut l’honorer ! Mais le « mensonge » principal de ce chapitre réside dans le fait que tout le monde essaye de se retrouver du côté créditeur en même temps puisque « ce n’est pas bien de s’endetter » ! Ce qui crée automatiquement un déséquilibre. La solution réside donc dans la simple acceptation que l’endettement est le complément indispensable d’une situation de crédit et que l’on passe d’une situation à l’autre selon les moments sans chercher à tout prix à être dans une seule position : créditeur (ou débiteur). Mensonge 4 : Il faut posséder au moins une certaine somme d’argent pour être heureux
Où l’auteur indique que, la plupart du temps, quand on se fixe une somme d’argent minimale pour atteindre un objectif qualitatif, le minimum aura doublé au moment où la somme de départ aura été atteinte. Le schéma mental en toile de fond est la crainte d’un manque futur qui nous fait fixer des sommes minimales mais cette crainte ne sera pas apaisée par une somme d’argent car son origine est ailleurs. Les programmes d’aide aux pays en voie de développement s’appuient très souvent sur ce mensonge n°4 en essayant d’atténuer la pauvreté en augmentant le revenu minimum. Mais cette augmentation du revenu est réalisée sans s’appuyer sur les ressources matérielles et créatives du pays ou de ses habitants, il en résulte plutôt une dépendance plus grande à l’égard d’intervenants et facteurs extérieurs. Mensonge 5 : Ce sont les meilleurs produits et services qui rapportent le plus Ce n’est pas parce que vous êtes honnête, vendez de bons produits, employez de bons salariés et servez de bons clients d’une manière satisfaisante que vous allez gagner (beaucoup) d’argent ! Oui, car le marché dans lequel nous évoluons favorise chez le consommateur la recherche à tout prix du prix le plus bas. Et l’auteur de citer Oscar Wilde : « les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien ». Les chefs d’entreprise finissent souvent par se retrouver face à deux options, focaliser sur gagner de l’argent ou sur fournir des produits et services présentant une réelle valeur. En essayant d’allier les deux bien des entreprises se retrouvent souvent à choisir les résultats financiers par rapport aux valeurs. Aussi longtemps que nous ne vivrons pas dans une société où toute entreprise repose sur des valeurs, où les achats des consommateurs, les choix d’investissements et l’activité des entreprises tiennent compte de la dignité humaine et environnementale, les prix ne reflèteront pas les valeurs en question. Mensonge 6 : L’argent vous permet de protéger et d’assurer votre existence Avec ou sans argent, vous existez ! Quant à être protégé, et bien la vie n’est pas un cocon permanent. Mensonge 7 : L’argent, c’est la sécurité Aucune somme d’argent ne vous apportera jamais un sens de sécurité intérieure. A relier aux mensonges n°2 et 4 sur le pouvoir et le bonheur. Mensonge 8 : L’argent est créé par les gouvernements et les banques centrales Dans une démocratie normale, les citoyens délèguent à leur gouvernement le pouvoir de créer et d’émettre de la monnaie. Cette délégation est si lointaine que la plupart d’entre nous l’a oubliée et pense que c’est un fait de loi. Le gouvernement n’émet pas la monnaie nationale et délègue à son tour ce droit à la banque centrale, sans frais. Les banques centrales sont soit des institutions publiques soit des entreprises commerciales (comme la Réserve Fédérale des Etats-Unis dont les actionnaires sont les grandes banques commerciales américaines). Le rôle de la banque centrale est de veiller à ce qu’il y ait assez d’argent dans le système et de stabilité pour créer un climat propice à l’activité économique. L’argent créé sous forme de pièces et de billets ne représente qu’une infime partie de l’argent créé et mis en circulation. Le reste l’est par les banques commerciales et les institutions financières via le crédit et le système comptable. Mais les systèmes de troc (type SEL), les particuliers et les villes ayant leur propre monnaie locale sont aussi créateurs d’argent. Se pose alors la question : puisque les banques commerciales et les sociétés de crédit créent 90% de l’argent mondial et que leurs comptes et rapports financiers ne présentent pas la totalité de leurs activités (cf. mensonge n°1), QUI est réellement détenteur du pouvoir, de l’autorité et de la responsabilité dans le processus de création de la monnaie ? Les banques commerciales, les sociétés de crédit, les gros épargnants, des éminences grises invisibles, ceux qui sont hors du système ou vous ?
Mensonge 9 : L’argent en circulation est créé en frappant des pièces et en imprimant des billets Il y a au moins 4 manières de créer de l’argent : a) Par l’émission de pièces et de billets. b) Par la dépense, ces deux manières entrant dans le cycle d’échange de biens et de services. c) Par le prêt ; une institution donne à un client la permission de s’endetter (dans un but précis, type achat immobilier par exemple). A chaque étape où un prêt est accordé, de l’argent se crée à partir de rien sous la forme d’une dette du client envers l’institution financière. Les institutions bancaires et financières créent en plus toute une hiérarchie d’instruments dits « dérivés » qui ressembleraient à des jetons de jeu et sont peu utilisables dans l’économie « réelle » d’échange de biens et services. d) Si les banques utilisaient cet argent créé « à partir de rien » pour l’économie réelle de manière trop évidente, elles risqueraient une révolte des citoyens. Alors, elles utilisent des moyens un peu plus subtils en s’appuyant sur le mécanisme des intérêts composés. L’intérêt étant une créance de 1er rang (donc immédiatement exigible), avec le mécanisme des intérêts composés les sommes peuvent devenir considérables au fil du temps et le client pour obtenir un prêt doit fournir en gage des biens personnels pouvant potentiellement rapporter gros à ces institutions. Mensonge 10 : L’argent est garanti par l’or ou par un autre produit de valeur Où l’on apprend que le mot banque provient du mot banc qui se trouvait chez l’orfèvre et sur lequel se trouvait l’or servant de garantie aux billets et qu’avoir des notions de latin peut se révéler intéressant pour décrypter notre langage ! Au départ, l’argent possédait une valeur intrinsèque au sein d’une communauté. Puis, il a pris la forme de jetons fabriqués et garantis par un produit de valeur comme de l’or ou de l’argent. A l’étape suivante, l’argent émis a une valeur faciale supérieure à sa valeur intrinsèque ou bien les orfèvres (ou banques maintenant) émettent plus de reçus qu’ils n’ont d’or dans leur coffre. Par exemple, une pièce de 2€ vaut plus que si vous fondiez les métaux dont elle est constituée pour les revendre. Si tous les détenteurs d’argent ramenaient leurs pièces ou leurs reçus en même temps, l’émetteur (banque) ne pourrait honorer sa promesse/dette envers ces détenteurs (nous, les citoyens). Ce mécanisme stimule la croissance car la communauté fait semblant d’être plus riche qu’elle ne l’est en réalité. Le danger est d’oublier que l’argent est non garanti. Le système repose donc entièrement sur la confiance en l’institution émettrice et sur l’improbabilité d’une demande massive et simultanée d’échanges de billets/pièces. On parle ici de monnaie fiduciaire (du latin Fiducia= Confiance). Dans la situation actuelle, il n’y a plus aucun lien entre l’émission de monnaie et un quelconque produit (or, argent..) représentant une valeur réelle. Régulièrement, de nouveaux instruments financiers sont créés alors qu’on sait parfaitement que rien ne les garantit. Les conséquences de ceci sont que les interactions sont devenues si complexes que personne ne peut réellement s’en faire une idée complète. Par ailleurs, les détenteurs du privilège de créer de l’argent finissent par faire partie d’un pourcentage de population de plus en plus restreint qui augmente régulièrement sa masse d’argent pendant que la majorité s’endette progressivement. Cette situation s’arrêtera quand il n’y aura plus qu’un seul joueur qui possèdera tout et plus personne pour jouer avec lui. La question c’est quand ? Mensonge 11 : Le PNB et autres statistiques donnent une idée précise de la santé d’un pays Cet indicateur ne prend en compte ni l’économie « noire » ni le travail bénévole (très développé en France) ni le troc ni aucun système d’échanges. Il reflète rarement la qualité de vie et de bien-être d’un pays. Des réflexions sont en cours pour que des indicateurs prennent en compte des paramètres environnementaux et sociaux. Mensonge 12 : Je sais où est mon argent. Il est… Dans ma poche et sur mon compte en banque ! Nous avons vu précédemment que l’argent liquide n’est que du papier et du métal et qu’on ne sait pas vraiment ce que font les banques avec notre argent.
Alors il est où votre argent ? Réponse proposée : il est dans votre capital qui vient du latin Caput = Tête ! Votre argent est dans votre tête ! Mensonge 13 : L’amour de l’argent est source de tous les maux Aimer l’argent au point d’en être cupide (ou stupide…) pourrait être une façon de combler un manque. Il n’y a jamais assez pour moi alors je veux de l’argent, de l’argent, de l’argent (ce pourrait tout aussi bien être de la nourriture ou du sexe). Que faire ? Tenter de comprendre ce qui manque et donner avec amour, par exemple donnez de l’argent avec amour et observez. Mensonge 14 : Les riches devraient donner plus aux pauvres Selon l’auteur, il serait souhaitable de transformer le point de vue qui nous fait souvent penser « les gens riches sont cupides, les pauvres sont nécessiteux » en « les gens réellement riches le sont avec n’importe quelle somme d’argent », idem pour les pauvres. Ce qui déplace le débat sur un terrain plus en lien avec les ressources intérieures de chacun. Une redistribution monétaire « forcée » ne produirait probablement que des effets de courte durée. Alors que si le don vient du cœur, les répercussions peuvent être considérables sur le destinataire et peuvent potentiellement entraîner une spirale dynamique de circulation et de redistribution de l’argent. Mensonge 15 : L’argent, c’est la liberté Il suffit pour cela d’observer que ceux qui organisent leur vie de manière à gagner beaucoup d’argent pour être libres demain (futur lointain) ne sont jamais libres ! La liberté se vit au présent, la liberté c’est maintenant. Mensonge 16 : Il faut travailler et gagner de l’argent pour faire ce que l’on veut Ceux qui font ce qu’ils veulent le font parce que ils ont décidé de le faire, avec ou sans argent. Leurs désirs, leurs rêves passent avant l’argent. Note : et c’est ce qu’un blog comme celui d’Olivier nous invite à faire tout en nous formant ! Mensonge 17 : Pour commencer un projet, il faut de l’argent, un plan d’affaires, un budget Ceux qui ont réussi n’ont pas démarré avec de l’argent et un business plan mais en concentrant toute leur attention sur la réalisation d’un projet bien défini avec ou sans ressources au départ. La difficulté arrive quand le financier devient la question N°1 au lieu d’être au service de l’objectif du projet. Mensonge 18 : Tout le monde peut réaliser un profit (en même temps) Financièrement, si quelqu’un gagne, un autre perd, c’est la logique mathématique. Ce n’est ni bien ni mal, c’est ce qui est. Se mettre dans un schéma de pensée où tout le monde peut réaliser un profit en même temps c’est aussi stigmatiser la perte, ce qui est faux. La perte fait partie du cycle. Tout le monde ne peut être au même endroit au même moment sous peine de fort déséquilibre. Mensonge 19 : Pour continuer d’exister une entreprise doit réaliser du profit Beaucoup d’entreprises existent depuis longtemps sans jamais réaliser de profit. Ainsi Amazon n’a pas été rentable entre 1994 et 2003. L’auteur donne aussi l’exemple de l’industrie hôtelière autrichienne qui est restée de nombreuses années dans le rouge mais a été soutenue par les banques car ses complexes hôteliers soutenaient l’économie de toute une région. Mensonge 20 : Le prix des biens et services correspond à leur prix de revient Ici, P Koenig s’appuie sur une théorie développée par une américaine (Margrit Kennedy) indiquant que nous devrions prendre en compte les intérêts dans le calcul des prix. Chaque fournisseur qui intervient dans la chaîne de production paye des intérêts (sur un emprunt, un loyer, un prêt hypothécaire) et les répercute sur les prix qu’il fait payer au maillon suivant. Le bout de la chaîne (vous, moi) paye donc tous ces intérêts cumulés. Par ailleurs, une minorité faible de la population perçoit autant ou plus d’intérêts qu’elle n’en paye (20% des plus riches selon les calculs de cette économiste). Mensonge 21 : L’argent c’est l’indépendance C’est facile de croire cela, mais la vie n’est ni meilleure ni pire quand on gère soi-même sa propre activité en ayant conscience d’être à la source de cette indépendance et en assumant la responsabilité qui en résulte. L’argent n’a rien à voir avec l’indépendance qui est un état d’esprit. Note : il me semble que de nombreux lecteurs de ce blog en conviendront. Merci pour vos commentaires ci-dessous. Mensonge 22 : L’argent, c’est la dépendance La dépendance n’est pas le contraire de l’indépendance. C’est une réalité qui fait partie intégrante de notre vie qui nous fait dépendre les uns des autres dans nos actions. En ce sens, l’argent joue un rôle dans nos échanges, mais c’est ce que nous mettons dans la relation qui crée ou non la dépendance. Mensonge 23 : Ma retraite et mes économies me garantiront une vieillesse paisible L’auteur s’attaque dans ce chapitre à ce qu’il qualifie de fraude de la part du secteur des retraites et des assurances administrant les retraites en assurant que le pouvoir d’achat sera garanti. Ce secteur ne pourra pas produire les rendements permettant de maintenir le pouvoir d’achat pour différentes raisons : a) La démographie : diminution des actifs, augmentation des retraités, allongement de la durée de vie. Ces facteurs sont connus depuis longtemps par les gouvernements, qui continuent de les ignorer et ont introduit une cotisation supplémentaire obligatoire pour un régime de capitalisation. Qui ne pourra pas plus répondre à sa promesse de vous verser votre retraite. b) L’effet redistributif de plus en plus rapide du système des intérêts composés. Les revenus auxquels vous renoncez dès à présent pour assurer votre retraite future constituent d’importantes promesses à partir desquelles les gestionnaires des fonds créent d’énormes volumes d’instruments financiers, dont ils perçoivent les intérêts maintenant quand vous percevrez votre retraite dans plusieurs années (peut-être). c) L’essentiel des gestionnaires de fonds ne créent aucune richesse réelle car ils spéculent, le plus souvent, sur des investissements déjà créés. Mais que faire ? C’est d’abord votre état d’esprit, votre santé physique et vos relations sociales qui contribueront le plus à vous assurer une retraite tranquille. Alors, si vous avez un peu d’argent en réserve, vous pourriez peut-être le consacrer à développer ces aspects et en tous cas, veillez à savoir où vous placez votre argent pour constituer un capital retraite. Mensonge 24 : L’argument des partisans d’une réforme du système monétaire… …90% des trillions de dollars échangés sur les marchés des devises relèvent de la spéculation et n’ont rien à voir avec l’économie réelle (échange de biens et services).
Pour montrer que cet argument est partiellement faux, P Koenig s’appuie sur l’exemple d’un casino. Ainsi, l’activité spéculative se passerait à l’intérieur d’un casino et l’économie réelle serait le monde extérieur au casino. Ce sont les points de passage entre le casino et le monde extérieur qui sont importants car sans cela, le casino serait simplement un monde fermé et sans conséquences. a) Les frais liés aux intérêts. Si vous n’avez plus d’argent, le casino vous en prête sous forme de jetons en vous faisant payer des intérêts en monnaie réelle. Ces intérêts sont des créances de premier rang, ce sont donc les premières créances à honorer en cas de vente de biens pour raison d’insolvabilité. Avec ces intérêts que vous (promettez de) payez(r), le casino peut immédiatement acheter des biens et services dans l’économie réelle. Tant que vous continuez à jouer, ces intérêts augmentent de façon exponentielle. b) Les frais de courtage. Ils sont prélevés sur chaque transaction en fonction du montant, du volume et de la rapidité des échanges. Ils rapportent beaucoup au casino. Comme les intérêts, ils constituent une créance de premier rang et sont dus en monnaie réelle. La capacité du casino à créer ses propres jetons en nombre illimité et à les prêter moyennant intérêt contribue à ce que les joueurs misent des sommes élevées. c) Devenir le centre d’intérêt et d’attention. Les jeux du « casino » attirent particuliers et entreprises par des promesses de gains potentiels rapides. Ce faisant, les entreprises, attirées par la possibilité de réaliser des rendements rapides et élevés, se sont détournées lentement de leur cœur de métier pour s’orienter vers la focalisation sur les résultats financiers. Elles font ainsi prospérer le grand casino des marchés financiers alors que les commissions et frais d’intérêts continuent d’augmenter. Plus nous nous consacrons à ce jeu, plus l’effet systémique de ces trois points de passage renforce le mécanisme d’effet de levier qui redistribue automatiquement l’argent à ceux qui se trouvent déjà dans les parties de population les plus riches. Et pendant ce temps, qui s’occupe de l’économie réelle ? Mensonge 25 : Le revenu du travail est plus juste que des gains perçus sans rien faire Si nous poussions ce raisonnement jusqu’au bout, cela reviendrait à diviser le monde entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Mais se pose alors la question de comment évaluer si une personne mérite son revenu. L’auteur propose quelques critères : temps, performance, chiffre d’affaires, efficacité, qualifications, degré d’engagement, situation de famille, fait d’être soi, joie apportée autour de soi…. Mensonge 26 : Donne et Dieu te le rendra Si nous donnons par obligation, avec l’espoir que cela nous sera rendu, c’est inutile. Rien ne nous garantit que l’argent que nous donnons nous sera rendu et par ailleurs cela lie la générosité à une attente, la vidant ainsi de sa substance. Ce qui compte, c’est notre authenticité dans le don. Mensonge 27 : Ce qui se dit sur l’abondance Il existe aujourd’hui toute une panoplie de livres, formations, techniques nous promettant l’abondance. Est-ce que ça marche ? Ca dépend ! Pour l’auteur, il est important de reconnaître que l’abondance est notre droit de naissance et qu’elle fait partie de notre vie dans le positif comme dans le négatif. Le postulat est que notre monde inclut tout aussi bien le beau que le laid, le facile que le difficile. Si nous reconnaissons que tout ce qui est agréable et beau est à notre portée, il nous faut également reconnaître qu’il y a aussi abondance de laid et de désagréable. C’est cette acceptation complète de l’univers qui conduit à la félicité. La meilleure illustration de ce propos est le fameux cercle Ying-Yang, où le Ying (féminin) est inclus dans le Yang (masculin) et réciproquement.
Notre monde d’aujourd’hui est construit sur une vision mettant en avant (la peur de) la pénurie et nous met dans un état de survie dans l’espoir d’un meilleur futur. C’est dans cet état de survie que la plupart d’entre nous vivent leur vie quotidienne et aussi sur lequel sont construites nos théories économiques courantes. Si on dit à quelqu’un, « tu as le droit à l’abondance », cela pourrait presque être trop, trop merveilleux et peut-être que le premier réflexe serait celui du rejet de cette idée car trop extraordinaire à assimiler. C’est pourtant ce chemin que propose Peter Koenig en utilisant l’argent comme medium. Mensonge 28 : L’argent c’est le problème, l’argent c’est la solution L’argent est souvent mis en avant comme la source de tous les problèmes mais aussi comme leur solution potentielle. Or, ce n’est jamais le cas. Si on prend le temps d’observer et de comprendre ce qui crée problème, c’est en général la qualité de la relation entre les parties. Mensonge 29 : L’argent n’est pas important mais il facilite la vie Au même titre que la liberté, l’indépendance, la sécurité, le bonheur… la « facilité » de la vie ne réside pas dans l’argent. Selon l’auteur, l’importance de l’argent réside en ce qu’il nous montre avec précision les chemins individuels et collectifs qui nous attendent et ceci en comprenant le piège du 30e mensonge. Mensonge 30 : L’argent c’est… tout ce que vous pensez C’est le moment de reprendre la liste que vous avez dressée au début de cette chronique en marquant sur une feuille, l’argent c’est… L’expérience de l’argent est créée par votre pensée qui crée l’expérience vous confortant dans votre idée de départ, laquelle renforce le côté concret de votre expérience et ainsi de suite. Mais l’illusion est que l’argent n’est jamais en soi la valeur ou la chose que vous avez pu penser jusqu’à présent. L’argent est un écran vide sur lequel vous projetez votre pensée, votre valeur ou autre chose. Ainsi, si vous dites l’argent est un moyen d’échange, l’argent assume cette fonction à votre service. Mais ce n’est qu’une fonction parmi d’autres. Vous êtes vous-même le moyen d’échange et le resterez, avec ou sans argent. Et nous oublions que nous sommes la source de nos projections, alors nous en venons à considérer que cette fonction « moyen d’échange » de l’argent est une caractéristique fondamentale de la nature même de l’argent. La relation que vous aviez avec l’argent quand vous étiez la source de la valeur projetée sur lui a disparu et il semble avoir une vie propre. Dans la pratique, vous avez désormais besoin d’argent parce que celui-ci est un « moyen d’échange ». Vous devez en gagner, concurrencer ou même combattre les autres pour en obtenir. Vous avez oublié que vous êtes vous-même le moyen d’échange. La poursuite de l’argent n’est, en réalité, ni plus ni moins que la manifestation d’une perte de connexion avec la valeur en question que vous possédez en vous-même. L’antidote à ce mécanisme de projection C’est simple et précis. Reprenez votre liste. Mettons que vous avez écrit « l’argent est la source de tous les maux » et « l’argent c’est la liberté ». Remplacez « argent » par « JE » et cela devient « je suis la source de tous les maux », tout aussi bien que « je suis la liberté ». Pour ce processus de réappropriation, faites ce que vous pouvez pour éviter le jugement, la réaction, et laissez-le simplement exister et faire son chemin à l’intérieur de vous. C’est un processus qui peut prendre du temps, selon les couches qui sont touchées, et il faut savoir faire preuve de patience et de bienveillance envers vous-même.
Conclusion d’Alexandra de La Sphère Humaine Ce livre est très intéressant car il peut être lu que vous ayez des notions d’économie ou pas, sa division en chapitres permet de le lire par morceaux petit à petit ou en entier d’un seul coup. J’y ai appris de nombreuses choses dans les parties sur les intérêts, leur calcul et leur impact sur l’économie réelle. J’ai parfois (allez, souvent en fait !) dû m’accrocher pour comprendre les logiques de calcul, mais pour certains d’entre vous cela paraîtra probablement basique. J’ai apprécié aussi que ce livre couvre des thématiques variées en lien avec l’argent que cela aille de réflexions sur l’économie à des croyances plus quotidiennes et cela me semble une bonne porte d’entrée pour un livre sur la relation à l’argent. Il nous emmène tranquillement vers une révolution dans la vision que nous pouvons avoir de ce qu’est l’argent dans notre vie mais même s’il nous donne un outil très pratique à la fin, je crois que c’est un outil qu’il n’est pas toujours aisé d’utiliser seul (e) car il vient taper directement dans nos croyances, parfois aveugles. Et la présence d’un tiers est bienvenue pour quiconque souhaite se lancer dans la réappropriation proposée à la fin. C’est cette proposition de réappropriation qui a vraiment bougé des choses dans ma manière de travailler et d’accompagner en consultation. J’ai pu constater à quel point le travail sur la relation à l’argent est comme un laser qui emmène très rapidement vers le cœur de ce qui est bloqué en nous, que ce soient des émotions ou des croyances. Et comme je travaille aussi en association, voire en collaboration, avec le corps, amener une personne à dire par exemple « je suis la liberté » ou « je suis sale » est très puissant et rapide pour identifier et déloger les résistances. Un grand « ahaha » et souvent un rire sont le signe que le corps a compris et intégré la libération avant notre mental. Pour aller plus loin sur les questions d’économie, je vous suggère de voir le documentaire « Inside Job » qui décortique avec pédagogie les mécanismes de la crise des subprimes en 2008 et notamment le rôle des banques, des agences de notation, leurs interactions et comment tout cela a démarré bien avant 2008. C’est un documentaire tout à fait passionnant. Mon reproche principal est que parfois on sent que les arguments et les mensonges n’ont pas de liens directs et qu’il a un peu trituré les logiques pour pouvoir démontrer son argumentation. C’est en tout cas un livre où on trouve toujours quelque chose qui nous fait réagir et je suis curieuse de connaître les vôtres (de réactions). Points forts
Division en chapitres permettant une lecture petit à petit pour assimiler les concepts ou d’un seul trait Couvre des thématiques variées allant du monde de l’économie aux croyances plus « quotidiennes » Accessible à des néophytes comme à des lecteurs plus avertis Très bonne porte d’entrée pour un livre sur la relation à l’argent et pour décrypter le monde qui nous entoure. C’est un livre qui rend mieux informé et provoque des réactions !
Points faibles
Argumentaires parfois tirés par les cheveux Si on n’est pas trop bon en économie (comme moi), on peut ressentir le besoin de vérifier si les explications tiennent la route. On a envie d’en savoir plus sur certaines approches économiques (mais cela peut être aussi considéré comme un point fort)
La note d’Alexandra de La Sphère Humaine :
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