Résumé de "L’Art de se créer de beaux souvenirs" de Meik Wiking : dans cet ouvrage aussi intime que scientifique, Meik Wiking, expert du bonheur, partage huit clés essentielles pour transformer consciemment nos instants ordinaires en souvenirs mémorables. Il nous montre que notre mémoire autobiographique ne se limite pas à un simple coffre-fort de souvenirs : elle façonne notre identité et agit comme un véritable moteur de bien-être. En apprenant à cultiver une nostalgie positive, nous pouvons non seulement nous reconnecter à nos plus beaux moments, mais aussi enrichir notre présent et nourrir notre bonheur sur le long terme.
Par Meik Wiking, 2019, 288 pages.
Titre original : "The Art of Making Memories: How to Create and Remember Happy Moments", 2019, 218 pages.
Chronique et résumé de "L’Art de se créer de beaux souvenirs" de Meik Wiking
Introduction
- L'heure du bilan
À l'aube de ses 40 ans, Meik Wiking, auteur de ce livre, prend conscience qu'il a statistiquement vécu la moitié de son existence.
Aussi, à l’heure des bilans, il s’interroge : parmi les 14 610 jours qu’il a vécu jusque-là, lesquels ont marqué sa mémoire ? Certains jours ont filé sans laisser la moindre empreinte, alors que d’autres sont devenus des souvenirs gravés à jamais. Pourquoi ?
- L'art des souvenirs : pourquoi certains moments restent gravés ?
Face à cette question et en tant que chercheur à l'Institut de recherche sur le bonheur de Copenhague, l’auteur se dit intéressé par ce qui fait qu’un moment s’ancre en nous ou s'évapore dans l’oubli. Il aimerait en effet comprendre, par exemple, pourquoi nos souvenirs les plus intenses sont liés à des moments parfois simples, mais profondément marquants. Ou encore pourquoi certains jours ordinaires s’effacent alors que d’autres restent gravés en nous ?
"Je me souviens de mon premier baiser – mais j’ai du mal à me rappeler du moindre événement qui se soit produit en mars 2007. Je me souviens de la première fois où j’ai goûté une mangue, mais j’ai oublié tous les repas de l’année de mes 10 ans. Je me souviens de l’odeur de l’herbe coupée dans les champs quand j’étais petit, mais j’ai du mal à retrouver le nom des enfants avec qui j’y jouais. Alors, de quoi sont faits nos souvenirs ? Pourquoi une chanson, un parfum, un goût peuvent-ils faire renaître un passé oublié ? Comment nous créer de beaux souvenirs et comment les retenir ?"
- Les souvenirs : clés de notre bonheur et de notre identité
La science, ajoute Meik Wiking, a démontré qu'une vision nostalgique et positive du passé contribuait à notre bonheur.
Le chercheur s’est alors mis en quête de ses propres souvenirs :
"Je voulais les retrouver parce qu’ils sont la pierre angulaire de notre identité ; ce sont eux qui relient ce que nous vivons et comprenons comme une seule et même personne. Ils sont notre superpouvoir, car ils nous permettent de voyager dans le temps et d’échapper au présent ; ils conditionnent ce que nous sommes, ce que nous faisons. Ils influent sur notre humeur et nous aident à rêver l’avenir."
1 000 beaux souvenirs
En 2018, l'Institut de recherche sur le bonheur a mené l'étude "Happy Memory". Pour cela, elle a collecté plus de mille souvenirs heureux provenant de soixante-quinze pays.
Ces 1 000 récits de bonheur ont été passés au crible. Les résultats montrent des points communs surprenants :
23 % des souvenirs évoquent des expériences extraordinaires,
37 % sont liés à des événements marquants comme des mariages,
62 % mobilisent plusieurs sens (une odeur, une mélodie, un goût...).
Ce qui frappe Meik Wiking, c’est que malgré la diversité des cultures, ces souvenirs suivent les mêmes schémas et partagent des caractéristiques universelles.
Ils racontent aussi bien des moments exceptionnels que des instants quotidiens, des aventures insolites que des victoires personnelles ou connexions avec la nature. Ensemble, ces fragments de mémoire forment un puzzle émotionnel, et révèlent les ingrédients essentiels de ce qui constitue les beaux souvenirs.
Manifeste de la mémoire - Les 8 ingrédients pour se fabriquer de beaux souvenirs
Meik Wiking identifie 8 ingrédients essentiels pour graver durablement nos moments heureux dans notre mémoire :
Vivre des "premières fois" stimulantes.
Faire appel à tous nos sens, en associant des odeurs, des sons ou des saveurs aux expériences.
Être pleinement attentif aux instants vécus.
Créer des expériences significatives en leur donnant du sens.
Nourrir nos émotions.
Célébrer nos victoires et défis surmontés.
Partager nos souvenirs pour mieux les ancrer et éviter l’oubli.
Les conserver sur divers supports, comme des photos, des objets ou des écrits.
D'humeur changeante
L'Institut de recherche sur le bonheur a étudié l’impact des souvenirs heureux sur notre humeur.
À l’aide d’une échelle de satisfaction de vie de 1 à 10, ils ont mesuré comment la réminiscence influence notre état d’esprit. Verdict ? Une corrélation intéressante : plus une personne revisite ses souvenirs, plus elle se sent heureuse dans le présent.
Meik Wiking confie avec humour qu’il n’a pas pu déterminer si les gens bavards sont plus heureux ou si c’est le fait de parler de leurs souvenirs qui les rend joyeux.
Petite anecdote amusante : dans les récits collectés, 17 personnes mentionnaient leur chien... contre seulement 2 leur chat !
Mémoire épisodique
Meik Wiking évoque ici une distinction établie par Endel Tulving en 1972, qui divise notre mémoire en plusieurs catégories. Ainsi, dans notre mémoire, nous pouvons notamment différencier :
La mémoire sémantique = nos connaissances générales, détachées de toute expérience personnelle.
La mémoire épisodique = nos souvenirs vécus, riches en émotions et sensations.
Meik Wiking souligne que la mémoire épisodique fonctionne en fait comme un "sixième sens" et qu’elle nous permet ainsi de voyager mentalement dans le temps. Il précise que cette dernière est chargée de souvenirs riches en sensations (odeurs, goûts, images, sons), contrairement à la mémoire sémantique qui, elle, reste impersonnelle.
L’auteur mentionne également la mémoire procédurale, qui nous permet d'accomplir des tâches apprises sans y penser, comme faire du vélo ou se brosser les dents.
Les beaux souvenirs, c'est bon pour la santé
Meik Wiking partage une observation qu’il a faite dans le cadre de son travail : les personnes dépressives sont non seulement incapables d’éprouver de la joie, mais elles peinent aussi à se remémorer des moments où elles en ont ressenti.
Aussi, pour les aider, il est possible d’utiliser une technique issue des travaux du Dr Tim Dalgleish, psychologue à l’université de Cambridge : la "méthode des loci" (= "lieux" en latin).
Cette méthode ancienne, appelée aussi la technique du "palais de la mémoire", consiste à associer des souvenirs à des lieux familiers et à créer des images mentales vivantes, souvent extravagantes pour être plus mémorables.
L’auteur raconte comment il utilise lui-même cette astuce mnémotechnique pour mémoriser l’ordre d’un jeu de cartes en six minutes. Il raconte d’ailleurs avec autodérision comment, trop concentré sur cette technique de mémorisation lors d'un vol vers le Canada, il a ironiquement... oublié son ordinateur dans l'avion.
La nostalgie n'est plus ce qu'elle était
- Le rôle de levier émotionnel de la nostalgie dans le marketing
Dans cette partie de "L'Art de se créer de beaux souvenirs", Meik Wiking commence par évoquer une scène culte de la série "Mad Men". On y voit Don Draper, charismatique publicitaire, déclarer que la nostalgie est bien plus qu’un simple souvenir, mais une émotion subtile et puissante.
À travers cet exemple, Meik Wiking met en avant le levier émotionnel qu’est la nostalgie dans le marketing. Exploitée avec habileté, cette émotion influence notre attention et notre perception sur les marques. C’est pourquoi elle est omniprésente dans la publicité, la mode, la musique et même la politique.
- L'évolution du concept de nostalgie
Le concept de nostalgie remonte à 1688. Il a été créé par un médecin suisse, Johannes Hofer, qui l’a décrite à l’époque comme une maladie neurologique affectant principalement les soldats loin de chez eux, de leurs montagnes. À ce moment-là, on croyait qu’elle provoquait des troubles physiques !
Aujourd'hui, les recherches scientifiques démontrent que ce sentiment est universel et produit des effets positifs : la nostalgie améliore l'estime de soi, renforce le sentiment d'être aimé et réduit la solitude.
Meik Wiking conclut que notre joie de vivre dépend, en partie, de notre capacité à créer un récit positif de notre existence : une raison supplémentaire d'apprendre à fabriquer et préserver nos beaux souvenirs.
Chapitre 1 - Maîtriser la force des premières fois
1.1 - Le pic de réminiscence
Dans le premier chapitre du livre "L'Art de se créer de beaux souvenirs", Meik Wiking introduit le concept de "pic de réminiscence", ce phénomène qui fait que les personnes âgées se souviennent principalement d'événements survenus entre leurs 15 et 30 ans.
L’auteur restitue la méthode et les résultats d’une étude qui a été menée auprès de centenaires. Celle-ci confirme que leurs souvenirs culminent autour de 25 ans et montre bien que nous conservons davantage de souvenirs de notre jeunesse adulte que de toute autre période de notre vie.
L’auteur illustre ce phénomène avec ses propres souvenirs : il se rappelle avec une précision étonnante ses voyages à Paris et en Andalousie, jusqu'aux goûts et odeurs, ses lectures et ses rencontres à 25 ans. En revanche, de son année de 31 ans, il ne garde qu’une blague sur Hamlet échangée avec le président du GIEC.
Pour Meik Wiking, cette "tyrannie du pic de réminiscence" s'explique selon deux théories principales :
Cette période forge notre identité.
Elle est remplie de premières fois : premier baiser, premier job, premier appartement…
1.2 - Créer des souvenirs inoubliables
Les recherches de l’Institut du bonheur révèlent que 23 % des souvenirs durables concernent des expériences nouvelles ou extraordinaires.
Des études menées par Cohen et Faulkner montrent que 73 % des souvenirs marquants sont liés à des premières fois ou à des moments uniques, car notre cerveau leur accorde un "encodage" mental plus élaboré.
Meik Wiking suggère que c’est pourquoi, avec l’âge, le temps semble s’accélérer : nous vivons, en tant qu’adultes, moins de premières fois et changeons moins souvent d’environnement que les jeunes. Une étude de l’université du New Hampshire confirme que nous retenons davantage les débuts : par exemple, 40 % des souvenirs universitaires se concentrent sur le mois de septembre, le premier de l’année académique.
1.3 - Astuces pour ralentir le temps et enrichir sa mémoire
L'auteur partage plusieurs astuces pour créer des souvenirs marquants :
Visiter chaque année un nouveau lieu, même proche de chez soi, comme cette escapade aux falaises de Møns Klint qu'il a découvertes à deux heures de Copenhague.
Rechercher de nouvelles expériences gustatives, comme lorsqu’il a goûté sa première mangue à 16 ans, un souvenir resté intact.
Transformer l'ordinaire en extraordinaire en changeant nos routines et en cherchant à vivre l’ordinaire autrement.
1.4 - L’effet Von Restorff
Le chercheur explique également l'effet Von Restorff (ou effet d'isolation) : dans une série d'éléments, nous retenons celui qui se démarque par sa différence.
C'est pourquoi il conseille, avec humour, d'apporter un ananas lors d'une conférence pour être mémorable : plutôt que d’être "le type qui parle de bonheur", on deviendra "le gars à l'ananas" !
1.5 - Savourer plusieurs fois le même émerveillement
Enfin, Meik Wiking partage une anecdote sur un colibri aperçu au Mexique. Il pensait le voir pour la première fois… avant de réaliser qu’il en avait déjà vu enfant lors d’un voyage aux États-Unis. Un souvenir oublié, mais qui confirme cette citation de Nietzsche : "L'avantage de la mauvaise mémoire, c'est qu'on jouit plusieurs fois des bonnes choses pour la première fois."
Chapitre 2 - Dans tous les sens
2.1 - Le goût des souvenirs
Wiking commence ce 2ème chapitre en racontant l'histoire de Modesta, la grand-mère de son éditrice espagnole. À la fin de sa vie, celle-ci réclamait souvent des "estrellas de hojaldre" de La Mallorquina, pâtisseries emblématiques d’une boulangerie madrilène qu’elle fréquentait dans sa jeunesse.
L'auteur se demande si, à travers ces pâtisseries, elle ne cherchait pas à retrouver un peu de sa jeunesse et de sa liberté. Ce n'est pas tant le goût des gâteaux qui compte, mais ce qu'il nous rappelle.
Cette idée est confirmée par l’étude "Happy Memory" : 62 % des souvenirs recueillis comportent une dimension multisensorielle.
Meik Wiking rapporte plusieurs témoignages qui reflètent bien cette réalité : un Américain se souvient des s’mores partagés avec son équipe d'athlétisme, tandis qu’un autre évoque sa mère faisant griller des poivrons.
Chacun d’entre nous a déjà ressenti ce pouvoir évocateur des sens : un limoncello nous ramène en Toscane, une chanson nous replonge dans un instant précis, un parfum réveille des souvenirs oubliés…
2.2 – L’art de se créer des "madeleines de Proust"
Meik Wiking revient sur la célèbre "madeleine de Proust", référence littéraire incontournable devenue symbole du lien puissant entre goût et mémoire. Il souligne avec humour que Winnie l'Ourson exprime la même idée, mais de façon plus concise !
Pour mieux ancrer nos moments heureux dans notre mémoire et ainsi nous fabriquer des "déclencheurs à souvenirs", l’auteur insiste sur l’importance de les vivre pleinement, en utilisant consciemment tous nos sens.
Il nous invite à prêter attention aux éléments sensoriels et à ce qui est unique dans ces moments de bonheur, et les y associer à nos expériences :
"Quand, par exemple, je sens l’odeur du café, je l’apprécie beaucoup ; mais je l’ai sentie si souvent dans ma vie qu’elle n’est pas associée à un souvenir unique qu’elle ferait renaître dans ma mémoire. Mais si en revanche je perçois une odeur d’algues séchées, je me retrouve instantanément en ce beau jour de juillet où j’étais parti pratiquer la pêche sous-marine ; (…) Je me reposais sur un rocher au soleil, face à la mer. Ma respiration était détendue et profonde, je me sentais heureux et calme. J’ai voulu garder ce moment pour m’en souvenir plus tard ; pour cela, j’ai respiré le parfum étrange d’une poignée d’algues que les flots avaient déposées près de moi."
2.3 - L’odorat, la clé des souvenirs les plus puissants
Certaines entreprises ont compris ce pouvoir et l’exploitent à des fins commerciales.
Meik Wiking évoque ici les parfums d’ambiance créés par Air Aroma, utilisés dans les hôtels et boutiques pour marquer inconsciemment les esprits.
Il parle aussi de la fascination d’Andy Warhol pour les parfums qu’il collectionnait de manière obsessionnelle (son "musée des Odeurs"). L’artiste changeait régulièrement de fragrance, afin que chacune reste associée à une période précise de sa vie. Il confie, en parlant de ses parfums : "Si j’en ai porté un pendant trois mois, je me force à l’abandonner, même si j’ai envie de le garder. Ainsi, chaque fois que je le sens, il me rappelle ces trois mois. Je ne le réutilise plus jamais : il entre dans ma collection permanente d’odeurs…".
Selon Warhol, aucun sens n'est aussi puissant que l'odorat pour déclencher un souvenir particulier.
2.4 – La musique, une machine à remonter le temps
La musique possède, elle aussi, un pouvoir unique : elle nous transporte instantanément vers des époques passées.
L’économiste Seth Stephens-Davidowitz a analysé les données de Spotify et découvert un phénomène fascinant : les chansons qui nous marquent à l’adolescence restent celles que nous préférons toute notre vie.
Les graphiques des résultats de son étude sont partagés dans le livre. Ils montrent que les femmes sont attachées aux chansons qu'elles ont découvertes entre 11 et 14 ans, tandis que pour les hommes, cette période se situe entre 14 et 16 ans.
Ceci prouve que nos années de formation musicale conditionnent nos goûts à long terme :
"En d’autres termes : on n’oublie jamais les tubes de son adolescence. Une info somme toute intéressante quand on veut faire danser les gens, ou leur proposer d’évoquer leurs souvenirs de jeunesse. Autre intérêt : on peut préparer à l’avance la playlist de ses meilleurs souvenirs…"
2.5 – On retient mieux les images que les mots
Notre mémoire visuelle est particulièrement puissante.
C’est d’ailleurs ce que démontre le paradoxe Boulanger/boulanger : nous retenons plus facilement la profession boulanger que le nom de famille Boulanger, car nous pouvons visualiser un artisan en train de faire du pain.
Pour illustrer cette idée, Meik Wiking partage une astuce mnémotechnique personnelle : il se rappelle du nom de l’ambassadeur danois Ruge (qui signifie "couver" en danois) en imaginant ses amis assis sur des œufs.
Cette "supériorité de la mémoire visuelle", précise l’auteur, a été scientifiquement prouvée par le professeur de psychologie Lionel Standing : dans un dictionnaire par exemple, nous retenons 77 % des images que nous voyons, contre 62 % des mots que nous lisons.
Conclusion :
"On retient mieux les images que les mots – et, par extension, peut-être mieux les visages que les noms. Si par exemple on vous présente une Pénélope, vous retiendrez peut-être mieux son prénom en vous imaginant Penelope Cruz à côté d’elle."
Autre constat intéressant : "plus l’image est étrange (comme mes amis perchés sur des œufs) plus elle est mémorable. Et par "étrange", il faut comprendre drôle, percutante ou "limite"."
2.7- Les faux souvenirs, une illusion qui nous influence
Mais attention, notre mémoire n’est pas infaillible.
Meik Wiking restitue les recherches d’Elizabeth Loftus sur les faux souvenirs pour montrer que l’on peut manipuler la mémoire et influencer nos comportements et nos goûts en implantant des souvenirs erronés.
Dans une étude, des participants à qui l’on avait suggéré qu’ils aimaient les asperges dans leur enfance se montraient plus enclins à en acheter…
2.8 - Créer des souvenirs sensoriels : les astuces pratiques de Meik Wiking
Meik Wiking termine ce chapitre en partageant plusieurs idées concrètes pour mieux graver nos souvenirs heureux :
Créer des "plats-souvenirs" en associant un plat à un moment marquant. C’est ainsi que lui et sa petite amie ont baptisé une recette liée à un souvenir précis : "Lune sur la maison de Dieu".
Revisiter les lieux de nos souvenirs heureux pour réveiller les émotions passées.
Tenir un journal sensoriel, où l’on note les odeurs, sons et sensations associés à un moment marquant. C’est ce que l’auteur a fait lors de son séjour sur l’île Hornby au Canada, pour capturer chaque détail et s’en souvenir longtemps.
En somme, nos souvenirs les plus intenses ne sont pas seulement des images figées dans notre tête, mais des expériences riches en sensations. Plus nous sollicitons nos cinq sens, plus nous avons de chances de fixer nos moments heureux et de pouvoir les revivre encore et encore.
Chapitre 3 - Prêter attention
3.1 - Voir ou observer ? La différence cruciale
Meik Wiking ouvre le chapitre 3 de "L'Art de se créer de beaux souvenirs" en citant Sherlock Holmes qui, dans "Une étude en rouge", compare le cerveau humain à un grenier où la place est comptée : "on peut le remplir avec les meubles de son choix, mais l’espace est limité. Ainsi, pour y caser un souvenir ou un savoir, il faut qu’un autre s’en aille."
Le célèbre détective y explique aussi la différence entre voir et observer : "Vous voyez, mais vous n’observez pas" dit-il au Dr Watson, qui bien qu’ayant vu des centaines de fois l’escalier qui monte à leur appartement, s’avère incapable de se rappeler le nombre exact de marches qui y mènent.
Selon Sherlock Holmes, l'observation implique de l'attention, sans laquelle nous ne pouvons ni remarquer ni mémoriser.
3.2 - L’expérience du gorille invisible : ce que nous ne voyons pas
Pour illustrer ce phénomène, l'auteur évoque une expérience connue : le test du "gorille invisible"
Réalisée en 1999 par Daniel Simons et Christopher Chabris, cette étude demandait à des participants de compter, dans une vidéo, les passes d’un ballon entre joueurs. Pris dans leur tâche, près de la moitié d’entre eux ne remarquèrent même pas un homme en costume de gorille traverser l’écran !
Ce test prouve que nous ne percevons qu’une infime partie de notre environnement, notre cerveau filtrant en permanence les informations reçues par nos sens.
3.3 - L’attention, ingrédient indispensable aux souvenirs
Meik Wiking explique ensuite que nous pratiquons tous un "filtrage sélectif" permanent.
Dans l'étude "Happy Memory", 100 % des souvenirs rapportés et analysés provenaient de moments où les personnes avaient prêté attention, observé, remarqué quelque chose.
En somme, sans observation active, nos expériences passent inaperçues et s’évaporent dans l’oubli. L'ingrédient "attention" est donc clairement indispensable dans la recette de nos bons souvenirs.
Mais le chercheur s’inquiète de la façon dont notre attention est devenue une valeur marchande convoitée. En effet, dans notre monde ultra-connecté, nous sommes sans cesse sollicités. Nos smartphones, qu’il surnomme "armes de distraction massive", nous font consulter nos écrans toutes les douze minutes en moyenne.
Une méta-analyse publiée en 2018 nous apprend que le multitâche n’améliore jamais la mémoire. Pire, dans la moitié des études, il la détériore même significativement.
Notre cerveau n’est pas conçu pour jongler avec plusieurs tâches en simultané. En cherchant à tout faire à la fois, nous fragmentons notre attention et diminuons notre capacité à créer des souvenirs durables.
3.4 - L’hippocampe : chef d’orchestre des souvenirs
L'auteur décrit ensuite le rôle majeur de l'hippocampe dans la formation des souvenirs. Pour fixer un souvenir, notre cerveau, explique-t-il, mobilise plusieurs zones clés :
L’hippocampe : ce petit organe en forme d’hippocampe joue le rôle de réalisateur. Il coordonne les sensations, les émotions et les détails de chaque expérience.
L’amygdale : elle ajoute la charge émotionnelle à nos souvenirs.
3.5 - Pourquoi franchir une porte nous fait oublier ?
Meik Wiking évoque aussi un phénomène intrigant : l’effet porte. Qui n’a jamais oublié pourquoi il s’était déplacé d’une pièce à l’autre ? Le simple fait de changer de pièce peut, en effet, nous faire oublier pourquoi nous nous sommes déplacés. Eh bien, le chercheur Gabriel Radvansky a découvert que franchir un seuil signale au cerveau qu'une nouvelle "scène" commence, et qu'il peut alors se débarrasser des souvenirs de la précédente.
Une autre étude menée par Godden et Baddeley sur des plongeurs prouve que nous restituons mieux nos souvenirs dans un contexte similaire à celui où ils ont été créés. C’est pourquoi un parfum, un son ou un lieu précis peut faire resurgir des souvenirs oubliés.
3.6 - Comment améliorer notre attention et créer des souvenirs vivants
Pour renforcer notre mémoire et capturer pleinement nos expériences, Meik Wiking propose plusieurs stratégies :
Faire des "détox numériques" pour échapper aux distractions constantes.
Désactiver les notifications sur nos appareils.
Prêter attention aux détails sensoriels des moments heureux.
Traiter nos souvenirs comme des êtres aimés, en leur accordant toute notre attention.
3.7 - L’art de l’attention : le secret d’une mémoire forte
Meik Wiking conclut ce chapitre en citant Samuel Johnson : "L’art véritable de la mémoire, c’est l’art de l’attention."
Il nous invite à observer nos expériences avec la même intensité que lors d’un premier rendez-vous amoureux, en capturant chaque détail pour donner à notre hippocampe toutes les pièces du puzzle nécessaires à la création de souvenirs vibrants et inoubliables.
Chapitre 4 - Se créer des instants mémorables
4.1 - Pourquoi certains souvenirs restent gravés
Dans ce quatrième chapitre, Meik Wiking nous rappelle un principe fondamental : nous gardons en mémoire ce qui retient notre attention, et nous prêtons attention à ce qui fait sens pour nous. Si quelque chose n'a pas d'importance particulière, comme le nombre de lignes sur notre paume, nous ne le retiendrons probablement pas, même après l'avoir vu des centaines de fois.
L’étude "Happy Memory" révèle que 37 % des souvenirs analysés concernent des "grandes occasions" - ces moments qui marquent un cap dans notre existence. L'auteur cite plusieurs exemples : mariages, naissances, promenades spéciales avec un être cher, ou moments de transmission entre générations comme le rapporte Meik Wiking dans le témoignage touchant d'une femme qui se souvient avoir marché sur la plage avec sa nièce le jour de l'enterrement de sa grand-mère.
4.2 - Les souvenirs les plus précieux sont liés aux autres
Même les personnes les plus fortunées du Danemark, lorsqu'elles sont interrogées sur leurs meilleurs souvenirs, évoquent principalement leurs connexions avec les autres et les moments qui ont donné du sens à leur vie. L’argent ne crée pas de souvenirs mémorables : ce sont les relations humaines qui en sont la clé.
Meik Wiking cite plusieurs témoignages qui l'illustrent parfaitement : un câlin matinal avec son conjoint, un moment de complicité entre collègues, ou encore le partage d'un simple Coca-Cola entre amis dans les rues de Bogotá.
Le chercheur appelle cela "les atomes de nos relations" : ces petits instants du quotidien qui, en réalité, construisent les souvenirs les plus durables.
4.3 - La nostalgie, une émotion qui nous répare
L’auteur explique ici que la nostalgie agit comme un mécanisme naturel de régulation émotionnelle.
Des chercheurs de l’université de Southampton ont, en effet, découvert que les personnes tristes ou se sentant seules sont plus enclines à évoquer des souvenirs nostalgiques… et que ceci améliorerait leur état d’esprit.
Ainsi, cette nostalgie (comme dans le film "Casablanca" où Rick dit à Ilsa "Nous aurons toujours Paris") peut simultanément blesser et réconforter.
4.4 - La nature et les moments d’accomplissement personnel : deux sources de souvenirs importants
Au-delà des connexions humaines, deux autres éléments reviennent souvent dans les souvenirs mémorables :
Le lien avec la nature et notre corps : baignades dans un lac, randonnées en montagne, levers de soleil, balades à cheval. L’auteur cite l'exemple d'une femme danoise qui se souvient comment un simple après-midi d’été dans une prairie avec sa sœur est devenu un moment de "bonheur pur", où elle s’est sentie profondément connectée à la nature et à sa famille.
Les moments où nous accomplissons quelque chose d'important, où nous devenons ce que nous rêvons d'être : réussir un examen difficile, terminer un marathon, être admis à l'université. L'auteur évoque plusieurs exemples : un jeune Irakien qui a pu s'acheter un jouet avec son propre argent à 11 ans, une femme admise à l'université à 38 ans, ou encore une personne qui se souvient de son premier traitement à la testostérone lors de sa transition. Nous nous souvenons profondément des moments où nous devenons ce que nous aspirons à être.
4.5 - L’importance du sens dans la construction du bonheur
En tant que chercheur en bonheur, Meik Wiking a observé que nous nous sentons réellement heureux lorsque s'alignent trois visions :
L’image que nous avons de nous-mêmes,
La personne que nous voulons devenir,
La perception que les autres ont de nous.
Il souligne l'importance du "sens de la vie" dans les études sur le bonheur, si reconnue que l'Office national des statistiques anglais pose chaque année dans son rapport annuel cette question clé : "Avez-vous l'impression que ce que vous faites dans votre vie en vaut la peine ?"
4.6 - Comment fonctionne la mémoire ?
L'auteur explique ici le fonctionnement de la mémoire à travers trois processus : l'encodage (recevoir l'information), le stockage-consolidation (la conserver) et la restitution (la retrouver).
Il précise que notre mémoire à court terme est limitée selon la "loi de Miller" : nous pouvons retenir en moyenne 7 informations différentes (plus ou moins deux) pendant 20 à 30 secondes.
Pour qu'un souvenir soit transféré vers notre mémoire à long terme, l'information doit être importante pour nous. Le chercheur compare avec humour nos souvenirs au Père Noël : "un événement disparaît si on cesse de penser à lui", tout en ajoutant que "plus on pense à un événement, plus il a de chances d'être conservé".
4.7 - Créer des rituels pour fabriquer des souvenirs marquants
Meik Wiking conclut ce chapitre de "L'Art de se créer de beaux souvenirs" avec une astuce pratique inspirée du film "Diamants sur canapé" : créer et célébrer de nouveaux caps dans notre vie.
Le chercheur nous encourage ainsi à identifier les événements marquants que nous souhaitons commémorer, qu'ils soient grands ou petits, et à prévoir la façon de les célébrer. À ce sujet, il revient sur un exemple personnel : un rêve qu’il a réalisé en dédicaçant son livre à la bibliothèque de New York.
Puis, l’auteur mentionne avec fierté comment il a offert à chaque employé de l'Institut de recherche sur le bonheur deux bouteilles de mousseux, en leur demandant de noter pour quelle réussite future ils les ouvriraient.
L’idée, indique-t-il, est ici de transformer des accomplissements en souvenirs mémorables.
Chapitre 5 - Le stabilo des émotions
5.1 - Quand le malaise devient inoubliable
Meik Wiking ouvre ce chapitre avec une anecdote aussi gênante qu’instructive. Lors d’une émission télévisée britannique, un malentendu linguistique l’a fait complimenter, malgré lui, le présentateur sur sa connaissance du "porno danois", alors qu’il parlait simplement de séries télé danoises.Un souvenir embarrassant qui, des années plus tard, le hante encore et reste aussi vif que le jour où il s’est produit. Pourquoi ? Parce que les émotions fortes agissent comme un surligneur sur nos souvenirs, elles les marquent d’une encre indélébile.
5.2 - Les émotions, moteurs de notre mémoire
L'auteur explique que nos émotions sont traitées par l’amygdale, une petite zone du cerveau chargée d’amplifier l’importance d’un événement pour que nous puissions en tirer des leçons.
L’Institut de recherche sur le bonheur a constaté que 56 % des souvenirs heureux recueillis dans l’étude “Happy Memory” étaient des expériences fortement chargées en émotions : mariages, naissances, premiers baisers… Ces moments nous marquent profondément parce qu’ils nous touchent intensément.
5.3 - L’humeur mondiale, mesurée en temps réel
Meik Wiking présente ici l'Hédonomètre, un outil conçu par des chercheurs de l'université du Vermont qui analyse les termes utilisés sur Twitter pour mesurer le "bonheur" quotidien.
Résultat : les pics de bonheur coïncident avec Noël ou la fête des Mères, tandis que les creux surviennent lors de drames collectifs comme des attentats ou des décès de célébrités.
Le chercheur note que nous nous souvenons davantage des jours émotionnellement chargés, qu'ils soient heureux ou tristes.
5.4 - Les souvenirs flash : quand le cerveau photographie l’instant
Apparu dans les travaux de Brown et Kulik en 1977, le terme de “souvenirs flash” désigne ces images mentales instantanées créées lors d’événements marquants.Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, une étude réalisée auprès d'étudiants américains révèle que seulement 3 % de ces souvenirs concernent des événements nationaux ou internationaux. En réalité, la grande majorité de nos souvenirs les plus vifs sont liés à des expériences personnelles, stipule l’auteur.
5.5 - Quand l’Histoire devient intime
Des chercheurs danois ont interrogé des personnes âgées sur l’occupation nazie en 1940 et la Libération en 1945. Ils ont constaté que les anciens résistants, plus impliqués émotionnellement, conservaient des souvenirs bien plus précis que les autres.Plus nous sommes personnellement investis dans un événement, plus il s’ancre dans notre mémoire.
Meik Wiking raconte que des chercheurs danois ont étudié les souvenirs de personnes âgées concernant l'invasion nazie en 1940 et la Libération en 1945. Ceux-ci ont noté que les anciens résistants conservaient des souvenirs plus précis et détaillés que les autres, probablement en raison de leur implication émotionnelle plus forte.
Cette étude et d’autres montrent que plus nous sommes personnellement investis dans un événement, plus il s’ancre dans notre mémoire.
5.6 - La bibliothèque des émotions
Le témoignage de Wendy Mitchell, atteinte d’un Alzheimer précoce, illustre de façon bouleversante l’importance des émotions dans la préservation de nos souvenirs.
Pour lutter contre l’oubli et la maladie, Wendy a créé une “chambre des souvenirs” avec des photos étiquetées. Elle confie : “Nous ne perdons jamais nos émotions… On peut oublier qui sont les gens que l’on aime, mais on garde l’impression de cet attachement.”
Preuve que les émotions forment le cœur de notre mémoire identitaire.
5.7 - Sortir de sa zone de confort pour mieux se souvenir
Meik Wiking partage ensuite quelques "astuces souvenirs" pratiques pour graver nos souvenirs dans notre mémoire, notamment :
Sortir de sa zone de confort comme lui l'a fait en apprenant le tango.
Appliquer le "test des dix ans" pour choisir des activités mémorables : est-ce que je m’en souviendrai encore dans 10 ans ?
Transformer la gêne ou la honte en anecdotes amusantes à raconter.
Il parle aussi d’une école danoise innovante qui utilise des jeux de rôle grandeur nature pour aider les élèves à mieux retenir leurs leçons d’histoire ou de langues étrangères : en activant l’émotion, les apprentissages deviennent des souvenirs vivants.
5.8 - Rire de ses ratés pour mieux les digérer
Meik Wiking conclut sur la puissance libératrice du partage. Même les souvenirs les plus gênants peuvent devenir des outils de connexion humaine s’ils sont partagés ouvertement et avec sincérité. L’auteur lui-même nous dit souvent raconter ses mésaventures lors de conférences. Et pour lui, loin de nous enfermer dans la honte, les moments d’embarras deviennent alors des passerelles vers les autres, à condition bien sûr de les regarder avec humour et bienveillance.
Chapitre 6 - Pics et combats
6.1 - Et si vous deviez tout oublier après vos vacances ?
Meik Wiking débute ce chapitre par une question déroutante : Que ferions-nous différemment pendant nos vacances si nous devions tout oublier à notre retour ?
Une invitation à réfléchir à ce qui fait vraiment la valeur d’une expérience : est-ce le moment vécu ou le souvenir qu’il en reste ?
Meik Wiking explore la façon dont notre mémoire est façonnée par les moments culminants et les fins d'expériences.
6.2 - La règle du pic-fin
Meik Wiking présente les travaux du prix Nobel Daniel Kahneman, qu’il surnomme avec humour "le Beyoncé de l’économie comportementale". Kahneman distingue deux versions de nous-mêmes :
Le moi expérimental, qui vit les choses en temps réel.
Le moi mémoriel, qui les reconstruit une fois qu’elles sont passées.
Ce dernier ne retient ni la durée ni la moyenne de l’expérience, mais le moment le plus intense (le pic) et la fin. C’est ce qu’on appelle la règle pic-fin.
Pour illustrer cette théorie, Meik Wiking décrit une expérience où des participants devaient plonger leur main dans l'eau froide selon deux scénarios. La majorité a préféré la version plus longue mais qui se terminait moins douloureusement.
La règle pic-fin s’applique à toutes sortes d’expériences aussi bien positives que négatives.
L'auteur cite plusieurs études qui le confirment, comme celle des bonbons d'Halloween : lors de cette étude, les enfants qui recevaient une barre chocolatée suivie d'un chewing-gum étaient moins satisfaits que ceux qui n'avaient reçu qu'une barre chocolatée. Même recevoir deux barres chocolatées ne rendait pas plus heureux qu'une seule.
Ainsi, ce n’est pas la quantité qui compte, mais l’intensité du moment et la manière dont il se termine.
6.3 - Souvenirs de luttes et trésors cachés
Meik Wiking partage ensuite l’aventure rocambolesque qu’il a vécue à Rome pour dénicher une statue antique de la déesse Felicitas, destinée au futur musée du bonheur de Copenhague. Après plusieurs tentatives infructueuses et une course effrénée dans les rues romaines, il trouve enfin son trésor.
Cette anecdote illustre parfaitement l’idée que ce n’est pas la réussite qui rend le souvenir si vivant, mais l’épreuve, la quête, l’effort pour y parvenir.
D’ailleurs, dans l'étude "Happy Memory", 22 % des souvenirs recueillis impliquent un pic ou une lutte ; parfois, l'épreuve elle-même constitue le cœur du souvenir. "Nous fêtons le fait d'avoir surmonté une difficulté ; il n'y a pas de sommet sans ascension", explique l’auteur.
6.4 - Joies surprises, défaites marquantes
Le chercheur évoque ensuite une étude sur le football qui analyse comment les résultats des matchs affectent le bonheur des fans.
L'étude révèle que les défaites ont un impact négatif jusqu'à quatre fois plus important que l'effet positif des victoires.
C’est l’illustration parfaite de ce que les psychologues appellent l’aversion à la perte, ce biais psychologique qui nous pousse à ressentir les pertes plus fortement que les gains.
Plus intéressant encore, les victoires quand elles sont inattendues procurent une joie encore plus intense.
6.5 - La guerre silencieuse des corvées
Meik Wiking termine par une réflexion sur "l'effet week-end" et la "guerre des tâches ménagères".
Il rapporte une étude où hommes et femmes revendiquent chacun faire plus de 50 % des tâches domestiques, pour un total dépassant largement 100 %. Cette distorsion s'explique à la fois par le "biais de désirabilité sociale" (on veut bien paraître) et par le fait que nous nous souvenons davantage des efforts que nous avons fournis que de ceux des autres.
6.6 - Ce que ce chapitre nous apprend vraiment
Le message essentiel de ce chapitre est que pour créer des souvenirs durables, il faut cultiver les moments culminants et soigner particulièrement les conclusions de nos expériences, tout en acceptant que certaines difficultés puissent paradoxalement renforcer la mémorabilité d'un événement.
Chapitre 7 - Des histoires pour anticiper la courbe de l'oubli
7.1 - Les récits qui nous relient
Meik Wiking démarre le chapitre 7 de "L'Art de se créer de beaux souvenirs" avec l'histoire d'une famille anglaise savourant un petit-déjeuner raté sur une plage venteuse. Ce moment imparfait est pourtant devenu un souvenir précieux, parce qu’il a été raconté, partagé, inscrit dans une histoire commune.
Ce moment imparfait illustre parfaitement sa thèse : ce sont les histoires que nous partageons qui constituent le ciment de nos relations.
En effet, pour Meik Wiking, notre bien-être dépend en grande partie de notre capacité à créer un récit positif de notre vie. Le psychologue Dan McAdams parle de “récits de rédemption”, ces histoires où tout commence mal, mais finit bien. Ce sont souvent les plus fortes.
7.2 - Parler, c’est renforcer la mémoire
Pour le chercheur danois, raconter une expérience est plus qu’un simple partage : c’est un moyen de consolider nos souvenirs. En parlant d’un moment vécu, on renforce les connexions neuronales qui y sont liées, ce qui le rend plus vivant et donc plus mémorable.
Pour cette raison, l’auteur nous encourage à entourer notre quotidien d’objets qui racontent notre histoire personnelle. Sur son bureau à lui, par exemple, chaque bibelot a une valeur sentimentale, chacun est porteur d'une anecdote significative, comme cette photo de l'appareil photo que son grand-père a offert à son père en 1958.
7.3 - Quand les souvenirs se mélangent
Mais attention : notre mémoire est loin d’être parfaite. Il existe ce que Meik Wiking appelle les “souvenirs discordants” : ces souvenirs que plusieurs personnes pensent avoir vécu et revendiquent donc comme les leurs. Une étude menée auprès de jumeaux révèle que 14 paires sur 20 se disputent au moins un souvenir.
Selon le chercheur, ce phénomène s’explique par le "problème de la mémoire-source" : à force d’entendre une histoire bien racontée, on finit par l’intégrer comme si elle était à nous, comme si nous l’avions vécue personnellement.
Ce mécanisme touche aussi les faux souvenirs collectifs comme "l'effet Mandela". Exemple : la célèbre réplique de Dark Vador "Je suis ton père, Luke" qui n’a jamais été dite ainsi, en réalité, il dit simplement "Non, je suis ton père".
Ces faux souvenirs sont également à l’œuvre pour des événements marquants. Même des figures publiques s’y laissent prendre : George W. Bush était convaincu d’avoir vu le premier avion percuter les tours du World Trade Center en direct le 11 septembre, ce qui est impossible puisque les images n’étaient pas encore disponibles à ce moment-là.
7.4 - La courbe de l’oubli : comment lutter contre l’érosion des souvenirs
Une des parties les plus instructives du chapitre concerne la fameuse "courbe de l'oubli" découverte par Hermann Ebbinghaus.
Ses expériences montrent qu’en fait, on oublie environ 40 % des informations après 20 minutes et 70 % au bout d'une journée.
Mais il existe une parade efficace, nous dit Meik Wiking : la "répétition espacée". En réévoquant les souvenirs à intervalles de plus en plus longs, on les fixe durablement.
Pour les parents souhaitant aider leurs enfants à conserver de beaux souvenirs, l'auteur conseille de raconter ces beaux moments vécus avec eux le soir même, puis une semaine après, un mois plus tard, etc. Chaque répétition ancre un peu plus le souvenir.
7.5 - Les premiers souvenirs : entre langage et lieux marquants
Concernant nos souvenirs d'enfance, Meik Wiking rapporte qu'ils commencent en moyenne à l'âge de 3 ans et demi, et sont fortement liés à nos capacités linguistiques. En somme, à cet âge, le langage devient assez développé pour enregistrer les événements.
Une étude britannique montre que nous retenons davantage de détails des souvenirs positifs (4,84 détails sur 9 possibles) que des négatifs (4,56), et que les lieux sont les éléments les plus mémorisés (présents dans 85 % des cas).
7.6 - Créer sa carte émotionnelle
Pour finir, Meik Wiking partage une astuce ingénieuse qui associe mémoire spatiale et autobiographique : rebaptiser les lieux en fonction des souvenirs qu’ils évoquent chez nous.
Il raconte comment, sur l'île de Bornholm où il passe ses étés, il a créé sa propre cartographie émotionnelle avec la "forêt des Cerises sauvages", "Château-Framboise" ou encore "la mare des Tout-nus". À chaque nom, une histoire. À chaque endroit, une émotion.
En résumé, ce chapitre nous enseigne ce que nous pouvons faire pour garder vivants nos souvenirs :
Les raconter, encore et encore,
Créer des objets-mémoires autour de nous,
Répéter, espacer, ancrer,
Faire de nos lieux de vie un atlas de souvenirs.
Chapitre 8 - Externaliser ses souvenirs
8.1 - Que sauveriez-vous si votre maison brûlait ?
Meik Wiking commence le dernier chapitre de son livre "L'Art de se créer de beaux souvenirs" avec cette question : que prendriez-vous avec vous si votre maison partait en fumée ?Sur le site The Burning House, les réponses sont multiples… mais un objet revient systématiquement : les albums photos.
L'auteur se reconnaît dans cette tendance et pour lui, les photos sont "la clé du coffre-fort de la mémoire". Elles ont ce pouvoir unique de raviver une cascade de souvenirs en une fraction de seconde, même lorsqu’elles sont floues, vieillies ou mal cadrées.
Après la mort de sa mère, Meik Wiking raconte avoir feuillette de vieux albums retrouvés dans une boîte. À chaque page, une émotion, une scène oubliée revenait en surface.
Il comprend alors pourquoi il aime tant la photographie : elle capture ces instants éphémères où l’on se sent pleinement vivant, ces petits éclats de bonheur pris sur le vif – "le bonheur au 250e de seconde."
8.2 – Quand la mémoire se perd dans le cloud
L’étude "Happy Memory" confirme ce rôle central des photos dans nos souvenirs : 7 % des souvenirs marquants sont rattachés à un objet, et dans la grande majorité des cas, il s’agit… d’une photo.
Aujourd’hui, nous prenons plus d’un billion de photos par an, mais la plupart dorment dans le cloud, oubliées, jamais imprimées. Ce réflexe de tout stocker en ligne a un effet pervers : plusieurs études démontrent que lorsqu’on pense qu’on pourra retrouver l’information plus tard (ici en ligne), on cesse de l’enregistrer mentalement. Un phénomène que l'auteur nomme "amnésie numérique".
Meik Wiking en a fait l’amère expérience : il raconte comment il a vu s’envoler, un jour, toutes les photos d’un mariage à Sienne, après un vol d’ordinateur et la casse de son appareil. Alors que ses vieux albums papier, eux, étaient toujours là, intacts, 20 ans plus tard. Cette fragilité des supports numériques l'a convaincu d'imprimer les photos des moments importants.
8.3 - La mémoire : artiste ou archiviste ?
Notre mémoire n’est pas un disque dur. Elle est vivante, malléable, imparfaite. Nos souvenirs sont des processus dynamiques.
Pendant trente ans, Meik Wiking était persuadé qu’il avait monté un âne noir lors d’un voyage en Yougoslavie. Jusqu’au jour où une photo lui montre qu’il s’agissait en réalité d’un… poney blanc.
C’est là toute la beauté (et la fragilité) de notre esprit. Notre mémoire, observe l’auteur, "n'est pas seulement le conservateur d'un musée : elle est aussi l'artiste exposé". Elle reconstruit sans cesse les souvenirs, les embellit, les déforme parfois.
8.4 - #makingmemories : ce que les photos disent de nous
Meik Wiking présente ici l'analyse que son Institut a réalisé sur les posts Instagram avec le hashtag #makingmemories.
Conclusion ? Quatre grandes thématiques de souvenirs partagés dominent :
La vie de famille,
Les jours de fête,
L'amour,
Et surtout les voyages et aventures.
Ces résultats, les souvenirs que nous choisissons de partager montrent que "ce qui compte vraiment, ce n'est pas la richesse, mais les moments qu'on garde avec soi".
8.5 - Des souvenirs à garder autrement que par l’image
Et si on allait plus loin que les photos ? Meik Wiking propose ici d’autres façons originales d’externaliser ses souvenirs :
Créer une playlist chaque mois, comme le fait son éditrice Emily.
Associer un parfum à un moment spécifique, à la manière d’Andy Warhol.
Enregistrer les sons des moments heureux.
Tenir un journal quotidien, comme le fait son collègue Alejandro qui note chaque journée sur une échelle de 1 à 10
Autant de façons de s’ancrer dans le présent tout en laissant une trace pour demain.
8.6 - Un dernier outil : les phrases mnémotechniques
Enfin, Meik Wiking rappelle une méthode mnémotechnique classique pour se souvenir d’une liste : inventer des phrases dont les initiales correspondent aux éléments à mémoriser. Par exemple, la phrase suivante - "Mes Meilleurs Souvenirs des Vacances Passées" – aide l’auteur à se rappeler des villes côtières visitées.
Conclusion – Le passé a de l’avenir
Partager ses souvenirs, c’est créer du lien
Dans la conclusion de son livre "L'Art de se créer de beaux souvenirs", Meik Wiking commence par faire référence aux 36 questions du professeur Arthur Aron conçues pour créer de l'intimité entre deux étrangers.
Parmi elles, plusieurs concernent les souvenirs, comme : "Quel est votre souvenir préféré ?" ou "Racontez votre vie en quatre minutes".
L'auteur note que partager ses souvenirs, des histoires personnelles, c’est ouvrir une porte à l’autre. C’est une façon puissante de créer des liens avec autrui, de nous montrer vulnérables et donc plus proches.
Meik Wiking souligne d’ailleurs que cette connexion née du partage des souvenirs transcende les cultures et les frontières : "Sur la question du bonheur et de ce qui fait les beaux souvenirs, nous sommes des humains avant d'être danois, britanniques, américains ou chinois."
Quand la mémoire devient trop lourde
Mais tous les souvenirs ne sont pas légers. L’auteur évoque le revers de la médaille avec le cas de Jill Price, par exemple, l'une des rares personnes atteintes d’hypermnésie, une mémoire exceptionnelle qui lui permet de se rappeler chaque jour de sa vie depuis ses 14 ans.
Un superpouvoir ? Pas tout à fait. Cette capacité peut vite devenir une prison, comme dans la nouvelle de Borges "Funes ou la mémoire".
L'auteur conclut que "notre bonheur dépend peut-être non seulement de ce dont nous nous souvenons, mais aussi de ce que nous parvenons à oublier."
L’optimisme, c’est aussi de la mémoire
Le chercheur danois nous parle ensuite d'optimisme.
Car loin d’être tournée uniquement vers le passé, la mémoire est aussi un tremplin vers l’avenir.Une étude menée par Angus Deaton sur 1,7 million de personnes dans 166 pays montre que la majorité d’entre nous s’imagine plus heureux dans cinq ans qu’aujourd’hui.
Mais ce n’est pas un hasard : cette projection vers un avenir meilleur, souligne Meik Wiking, active les mêmes zones cérébrales que celles utilisées pour se souvenir du passé. Comme l'explique Daniel Schacter, psychologue à Harvard : "Le cerveau est fondamentalement un organe de prospective qui utilise les données du passé et du présent pour générer des prédictions pour le futur."
Un calendrier pour créer de beaux souvenirs toute l’année
La partie la plus pratique de cette conclusion est un calendrier d'activités pour se créer de beaux souvenirs au fil des mois :
Janvier : Profiter des journées mondiales pour créer des associations mémorables.
Février : Affronter ses peurs pour activer le "stabylo des émotions".
Mars : Renforcer les liens avec ses proches.
Avril : Porter attention à ce qui nous rend heureux, sens par sens.
Mai : Planifier concrètement ses rêves pour l'année à venir.
Juin : Organiser des "promenades aux souvenirs" dans des lieux significatifs, chargés de souvenirs.
Juillet : Tenter de nouvelles expériences gustatives lors d'un pique-nique.
Août : Briser ses routines pour ralentir le temps.
Septembre : Se lancer un défi physique ou vivre une "lutte" mémorable.
Octobre : Vivre des expériences sensorielles fortes.
Novembre : Lister de nouvelles choses à essayer.
Décembre : Imprimer ses meilleures photos de l'année.
Revenir là où tout a commencé
Meik Wiking termine sa conclusion par le récit de sa visite à Haderslev, la ville de son enfance. En arpentant ses rues, il retrouve le souvenir de cette preuve de confiance que sa mère lui avait accordée 20 ans plus tôt.
Ce voyage intime dans le temps illustre parfaitement le fil rouge de "L’Art de se créer de beaux souvenirs". Une réflexion que l’on retrouve tout à la fin de l’ouvrage :
"Un jour, votre vie défilera devant vos yeux, assurez-vous qu'elle en vaille la peine."
À propos de l'auteur
Meik Wiking est le fondateur de l'Institut de recherche sur le bonheur de Copenhague. Décrit par le Times comme "l'homme le plus heureux du monde", il conseille gouvernements, ONG et entreprises sur les politiques du bonheur.
Diplômé en commerce et en science politique, il est également l'auteur des best-sellers internationaux "Le Livre du Hygge" et "Le Livre du Lykke".
Conclusion de "L’Art de se créer de beaux souvenirs" de Meik Wiking
Les 4 idées clés à retenir du livre "L'Art de se créer de beaux souvenirs"
Idée clé n°1 : Nos souvenirs façonnent notre bonheur et notre identité plus que notre réalité quotidienne
Dans "L’Art de se créer de beaux souvenirs", Meik Wiking remet en question l'idée que notre bonheur dépend uniquement des circonstances présentes.
Il s'appuie en effet sur de nombreuses études pour démontrer que notre relation avec notre passé influence considérablement notre bien-être émotionnel.
Ce n'est pas tant ce que nous vivons qui compte, mais ce dont nous nous souvenons et comment nous interprétons ces souvenirs.
Notre mémoire autobiographique agit comme un filtre émotionnel : elle façonne notre identité, influence notre humeur et renforce ou affaiblit notre satisfaction de vie.Apprendre à raconter son passé comme une histoire positive, même en transformant les épreuves en récits de rédemption, peut ainsi devenir une véritable stratégie pour vivre mieux.
Cette perspective nous invite alors à considérer nos souvenirs non comme de simples traces du passé, mais comme un matériau malléable que nous pouvons activement façonner.
Idée clé n°2 : Créer des souvenirs durables, ça s’apprend !
Loin d’être passive, la mémoire peut se cultiver activement.
À travers son "Manifeste de la mémoire", Meiking Wiking partage huit ingrédients spécifiques que nous pouvons délibérément cultiver pour ancrer des souvenirs dans la durée :
Vivre des premières fois,
Activer tous nos sens,
Prêter attention,
Créer des expériences qui ont du sens,
Nourrir nos émotions,
Célébrer victoires et défis,
Partager nos histoires,
Conserver physiquement nos souvenirs (photos, objets, etc.).
Cette approche nous apprend alors à fabriquer, avec des moments ordinaires, des souvenirs impérissables. Plutôt que de subir le flux continu d'expériences quotidiennes, nous pouvons alors adopter une démarche intentionnelle et créative et sélectionner, amplifier et ancrer les moments qui méritent de rester.
Idée clé n°3 : Les souvenirs suivent des schémas psychologiques précis que nous pouvons exploiter à notre avantage
Meik Wiking s'appuie sur des recherches en psychologie cognitive pour décoder les mécanismes de notre mémoire.
Il décrypte notamment la "règle pic-fin" de Kahneman selon laquelle nos souvenirs d'une expérience sont principalement déterminés par son moment culminant et sa conclusion, plutôt que par sa durée totale.
De même, il met en lumière un autre phénomène : le "pic de réminiscence", qui explique pourquoi nous gardons davantage de souvenirs de notre jeunesse adulte.
Comprendre ces dynamiques nous aide à structurer sciemment nos expériences pour mieux nous en rappeler ensuite. Cette connaissance nous permet aussi de ralentir cette sensation que le temps file avec l’âge ainsi que nous créer une vie subjectivement plus riche et plus longue.
Idée clé n°4 : L’attention consciente et multisensorielle représente le socle fondamental de tout souvenir durable
Au cœur des découvertes de Meik Wiking se trouve ce constat essentiel : nous ne nous souvenons que de ce à quoi nous avons vraiment prêté attention.
Dans notre monde saturé de distractions numériques qui nous happent en permanence, l'auteur nous invite à redécouvrir l'art de l'observation attentive.
Plus encore, il souligne l'importance d'engager consciemment tous nos sens - ces "portes d'entrée" vers notre mémoire. Une odeur particulière, une saveur distinctive ou une musique spécifique peuvent devenir des "déclencheurs" intenses, capables de nous reconnecter instantanément à des moments de bonheur.
Ainsi, en mobilisant nos sens de manière intentionnelle, nous donnons du relief à notre quotidien. Nous pouvons transformer des instants ordinaires en expériences mémorables, enrichir considérablement notre palette de souvenirs et multiplier les chances de nous souvenir de ce qui compte vraiment.
Trois raisons de lire "L’Art de se créer de beaux souvenirs"
L'Art de se créer de beaux souvenirs est un guide inspirant pour ceux qui veulent non seulement se souvenir, mais aussi mieux vivre chaque instant.
Raison n°1 : pour redécouvrir le plaisir du temps qui ne file plus entre les doigts
Vous avez l’impression que les années filent à toute vitesse et ne pas les vivre pleinement ? Alors "L'Art de se créer de beaux souvenirs" a de grandes chances de vous intéresser. Ce livre partage, en effet, beaucoup de clés pour transformer consciemment votre perception du temps qui passe.
Pour ralentir cette perception subjective du temps qui s'accélère avec l'âge, Meik Wiking vous apprend comment vous pouvez, par exemple, multiplier les "premières fois", sortir des automatismes quotidiens et davantage vous émerveiller.
En agissant ainsi, le temps ne s’accélère plus autant et devient une succession d’expériences marquantes et mémorables.
Raison n°2 : pour mieux comprendre et ancrer de beaux souvenirs dans votre mémoire
Meik Wiking ne se contente pas d’une réflexion théorique : il propose huit clés pratiques pour transformer vos moments ordinaires en souvenirs inoubliables.
Grâce à son calendrier annuel, vous pourrez intégrer ces astuces concrètes mois après mois sans bouleverser votre quotidien et enrichir votre mémoire de façon intentionnelle.
Vous comprendrez également pourquoi certains souvenirs restent vivaces tandis que d'autres s'estompent, grâce aux explications accessibles sur les mécanismes cérébraux de la mémoire.
Raison n°3 : pour créer plus de moments marquants dans votre quotidien et enrichir votre présent
En transformant consciemment nos journées en souvenirs qui nous accompagneront des années durant, nous nous façonnons une mémoire positive. Or, Meik Wiking nous montre que nos souvenirs déterminent notre sentiment de bonheur présent.
De plus, les techniques proposées pour ancrer nos souvenirs nous amènent naturellement à vivre plus intensément le présent.
Dans un monde où l'attention est constamment fragmentée, ce livre vous invite à reconquérir votre capacité d'émerveillement, de pleine présence et d'observation : des compétences essentielles tant pour votre bonheur que pour votre sentiment d'accomplissement personnel.
Pourquoi je recommande la lecture de "L’Art de se créer de beaux souvenirs" de Meik Wiking ?
"L'Art de se créer de beaux souvenirs" fait partie de ces livres qui, au premier abord, parait traiter d’un sujet assez anodin, mais qui, pourtant, une fois ouvert est une expérience de lecture absolument passionnante !
Meik Wiking arrive à transposer une recherche scientifique pointue en conseils accessibles et immédiatement applicables. Au fil des pages, il nous rappelle finalement que nous sommes les architectes actifs de notre propre mémoire, et non de simples spectateurs passifs de notre histoire.
Il nous équipe d'outils concrets pour nous construire une vie subjectivement plus riche, plus longue et plus significative, même sans circonstances exceptionnelles.
Un ouvrage au sujet original, peu traité, au contenu riche et captivant, qu’on referme avec un regard différent et plus conscient sur nos moments de vie, nos souvenirs et le temps qui passe.
Bref, une lecture coup de cœur que je recommande vivement !
Points forts :
Une approche unique qui combine rigueur scientifique et conseils pratiques accessibles sur un sujet passionnant rarement traité : notre relation avec nos souvenirs.
Des anecdotes personnelles touchantes et souvent humoristiques qui illustrent parfaitement les concepts présentés.
Un équilibre parfait entre théorie et pratique, avec des exercices concrets pour chaque mois de l'année.
Un regard rafraîchissant sur le bonheur qui nous libère de la tyrannie du présent et valorise notre histoire personnelle.
Les illustrations et photos, qui rendent la lecture agréable et esthétique !
Points faibles :
Certaines techniques de mémorisation présentées sont classiques et pourraient déjà être connues des lecteurs familiers avec le développement personnel.
L'accent mis sur la création active de souvenirs peut parfois sembler trop intentionnel, risquant de transformer des expériences spontanées en "projets" calculés.
Ma note :
★★★★★
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