Le leadership n’est pas réservé aux grandes figures publiques. Il commence dès l’enfance, que ce soit en organisant un match de football, en prenant l’initiative lors d’une sortie entre amis, ou en gérant des projets au travail. Notre « Quiz compétences en leadership » vous invite à découvrir comment ces moments ont façonné votre potentiel de leader […] Cet article Quiz compétences en leadership : Évaluez votre potentiel de leader est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.
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August 7 2024, 6:20pm
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Quiz connaissances des outils d’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle (IA) transforme rapidement notre monde, et s’adapter à ces changements est essentiel. Ce quiz explore vos connaissances des outils d’intelligence artificielle, qui révolutionnent la création de contenu, l’analyse de données, et bien plus encore. Maîtriser ces technologies est crucial pour rester compétitif dans un paysage numérique en constante évolution. Êtes-vous prêt à tester […] Cet article Quiz connaissances des outils d’intelligence artificielle est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.
August 6 2024, 7:24pm
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Quiz confiance en soi : Mesurez l’estime en vous-même
La confiance en soi se façonne dès le plus jeune âge, influencée par notre parcours familial, les encouragements reçus et les mentors qui nous prennent sous leur aile. Qu’il s’agisse de prendre la parole en classe, de se lancer dans de nouveaux défis ou de défendre ses idées, ces expériences nous construisent. Pour évaluer votre […] Cet article Quiz confiance en soi : Mesurez l’estime en vous-même est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.
August 6 2024, 12:06pm
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Apprendre à s’organiser, c’est facile !
Résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt : un manuel en quatre parties pour vous aider à vous organiser, que vous soyez étudiant, freelance ou même à la retraite — avec une foule d'exercices pratiques et de bons plans, of course !
Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt, 2008 (2017), 351 pages.
Chronique et résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence EInfalt
Introduction
Que vous ayez trop d'activités à effectuer, pas assez de temps pour tout faire ou trop d'informations à traiter, "il existe une solution", affirment les auteures d'une seule voix !
Cette solution, vous la trouverez dans les lignes de cet ouvrage composé de quatre parties, chacune ayant un objectif propre :
La première partie vous enseigne la méthode de base à suivre, quel que soit le problème ;
La deuxième partie vous aide à aller plus loin sur le chemin de l'organisation de votre vie ;
Ensuite, la troisième partie s'adresse à des profils spécifiques, de l'étudiant au retraité ;
Enfin, la quatrième partie porte sur des situations précises, du nettoyage à l'organisation d'une réunion, par exemple.
"De l'information brute à la mise en œuvre de l'action, notre méthode vous accompagne et vous oriente. Il n'est absolument pas question de robotiser votre vie quotidienne, loin de là. À chaque étape, vous faites de vrais choix, qui sont loin d'être "automatiques"." (Apprendre à s’organiser, c’est facile !, Introduction)
Petit à petit, vous apprendrez à prendre les bonnes décisions et à les intégrer naturellement dans votre vie. Comme le rappellent tous les bons coaches de vie, vous avez la responsabilité de mener votre vie et c'est donc à vous d'assumer les choix que vous ferez en faveur — ou non — de l'organisation.
Alors, prêt à apprendre à mieux vous organiser ? Si c'est le cas, continuez votre lecture ! ;)
Première partie — La méthode
Chapitre 1 : Avant de vous lancer
À l'origine des émotions pénibles : des ampoules
Chaque expression que nous employons dans le cadre de nos projets et de notre organisation est comme une ampoule qui s'allume dans notre cerveau :
"Il faut que je…" ;
"tiens, si je…" ;
"Un jour, je…" ;
"Il est urgent de…" ;
Etc.
Ampoule ! Souvent, ce sont de véritables "guirlandes" d'ampoules que nous trimbalons dans notre tête tout au long de la journée. Mais nous ne trouvons pas cela très joli ; en fait, chaque illumination agit comme une alarme, comme une "notification", pour reprendre le langage des téléphones mobiles.
Mais que sont-elles ? En fait, ce sont "des engagements que vous prenez avec vous-même". Dès que vous ne passez pas à l'action, c'est comme si vous ne respectiez pas ce mini "contrat" que vous aviez passé avec vous-même.
Résultat : vous pouvez être déçu et vous pouvez avoir l'impression que vous ne pouvez pas vous faire confiance. Ce serait dommage de perdre confiance en soi, alors que l'intention était bonne !
Nous ne pouvons pas toujours maîtriser ces ampoules : ni quand nous les allumons, ni quand nous les éteignons. Parfois, elles s'allument même "toutes seules" en pleine nuit ! Cela vous fatigue. Et pour une bonne raison : votre cerveau n'est pas capable de gérer tous vos engagements. Il lui faut l'aide d'un système externe.
La solution : un système externe fiable "anti-ampoules"
La liste de choses à faire et les papiers collés partout sur votre bureau sont comme les ancêtres de ce système — ou sa version basique, dirons-nous. Mais pour passer de l'intention à l'action (bref, apprendre à éteindre correctement toutes nos ampoules), il faut souvent quelque chose de plus solide que cela !
L'enjeu : mettre un peu d'ordre dans ce débordement de choses à faire, d'informations et de temps qui passe (trop vite). La méthode : un système externe en 5 étapes. Mode d'emploi ⬇️.
Une méthode en 5 étapes
Voici les cinq étapes qui seront détaillées dans la suite de cette partie :
Récolter les ampoules ;
Réfléchir à ce que vous voulez en faire ;
Organiser le résultat de vos réflexions ;
Vous tenir à jour ;
Et enfin… agir !
Les auteures proposent un glossaire des expressions qu'elles utilisent dans l'ouvrage pages 11-12. En voici trois à titre d'exemple :
3PA = "acronyme de Plus Petite Prochaine Action, c'est-à-dire, en vue d'un résultat désiré, la plus petite action que je peux faire maintenant, pour progresser vers mon but. Pour la trouver, se poser la question : "Si je m'y mettais maintenant, qu'est-ce que je ferais, physiquement, tout de suite ?" (p. 11)
Boîte = corbeille ou autre contenant qui permet de recueillir les "ampoules" au quotidien, sous toutes leurs formes, c'est-à-dire documents écrits, pense-bêtes, objets, messages électroniques, vocaux, etc." (p. 11).
Réserve = "ensemble des informations que l'on décide de garder pour le jour où on en aura besoin" (p. 12) ;
Etc.
Votre matériel
Les auteures optent pour un mode "physique" d'organisation plus qu'high tech. Elles vous proposent de vous munir de :
Au moins trois "boîtes" (selon le sens donné ci-dessus) ;
Papier-crayon ou écran-clavier, peu importe (mais si vous optez pour le papier, privilégiez un cahier ou des classeurs pour ordonner les notes) ;
Fournitures de bureau standard (des trombones aux ciseaux, etc.) ;
Titreuse (appareil pour créer des étiquettes) ;
Chemises cartonnées (en quantité) ;
Une poubelle ;
Un agenda.
Chapitre 2 : Récolter les ampoules
La journée est remplie d'ampoules que nous notons à la va-vite ou que nous pensons pouvoir mémoriser. Dans l'un ou l'autre cas, elles finissent souvent par être perdues ou oubliées. Conséquence : nous n'avons pas agi comme prévu.
Pourquoi regrouper les ampoules ?
Première raison : pour donner une chance à des projets non urgents, mais importants (comme apprendre un instrument, appeler un ami ou faire un check-up santé) d'avoir une place dans notre emploi du temps.
Deuxième raison : pour savoir où les informations se trouvent. Autrement dit : réduire les supports (papiers volants, mémoire défaillante, email, etc.) à un endroit dédié à tous les "je dois…".
Troisième raison : pour ne pas avoir à y penser plusieurs fois — c'est-à-dire ne pas se laisser déranger par certaines ampoules au mauvais moment et ainsi éviter cette impression de débordement constant.
Quatrième raison : pour éviter de (trop) faire confiance à sa mémoire. Autant s'aider d'un système externe quand nous le pouvons.
July 25 2024, 5:00pm
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Quiz vivre son rêve : êtes-vous prêt à passer à l’action ?
Avez-vous déjà pris un moment pour vous demander si vous possédez tous les bons atouts pour vivre votre rêve ? Dans notre société moderne, nous sommes souvent encouragés à poursuivre nos aspirations et à ne jamais cesser de rêver. Pourtant, la réalisation de ces rêves nécessite bien plus que de simples souhaits. C'est précisément ce que le "Quiz Vivre Son Rêve" propose d'explorer.
Qu'est-ce que le test "Comment vivre son rêve" vous apportera ?
Les 10 questions de notre Quiz Vivre Son Rêve révèlent 3 éléments clés qui détermineront vos chances d'atteindre votre objectif, et aident à identifier où vous devez développer des compétences :
Clarté et alignement : Votre rêve est-il clairement défini et en phase avec votre personnalité ? Préparation et engagement : Avez-vous l'expérience et l'engagement nécessaires pour atteindre votre rêve ? Adaptation et apprentissage : Êtes-vous prêt à apprendre et à vous adapter constamment pour réaliser votre rêve ?
Quiz Vivre Son Rêve : 10 questions pour connaitre votre potentiel de réussite
- Pouvez-vous décrire votre rêve simplement, en une phrase, sans devoir y penser ? Oui, sans hésitation Oui, mais j'ai besoin de quelques secondes Pas vraiment, j'ai besoin de réfléchir Non, je ne peux pas
Pourquoi c'est important : Cela aide à clarifier et à simplifier votre objectif principal.
- Est-ce que votre rêve s'aligne avec votre personnalité ? Par exemple, être propriétaire d’un bistro demande de l’entregent. Oui, parfaitement Oui, mais avec quelques ajustements Pas vraiment, mais je peux m'adapter Non, pas du tout
Pourquoi c'est important : Il est essentiel que votre rêve corresponde à vos traits de caractère et à vos compétences naturelles.
- Avez-vous acquis de l'expérience professionnelle associée à votre rêve ? Avez-vous déjà travaillé dans un poste connexe à votre rêve ? Oui, beaucoup d'expérience Oui, un peu d'expérience Pas encore, mais j'ai des connaissances théoriques Non, aucune expérience
Pourquoi c'est important : L'expérience pratique peut vous donner un aperçu réaliste et des compétences nécessaires pour atteindre votre objectif.
- Pratiquez-vous des éléments de votre rêve plusieurs fois par semaine ? Oui, tous les jours Oui, plusieurs fois par semaine Oui, mais de façon irrégulière Non, rarement
Pourquoi c'est important : La régularité et la pratique sont clés pour progresser vers votre rêve.
- Êtes-vous prêt à sacrifier quelque chose d’important dans votre vie pour atteindre votre rêve ? Par exemple, si votre rêve est de devenir un grand chef, vous devrez sans doute changer de ville. Êtes-vous prêt à faire ce genre de sacrifice ? Oui, sans hésitation Oui, mais cela dépend de la situation Peut-être, mais je suis encore indécis(e) Non, je ne suis pas prêt(e)
Pourquoi c'est important : Atteindre un rêve demande souvent des compromis et des sacrifices.
- Avez-vous un talent inné associé à votre rêve ? Par exemple, avoir un restaurant demande une grande capacité de leadership et de gestion. Est-ce votre cas ? Oui, j'ai ce talent Oui, mais je dois encore le développer Pas vraiment, mais je peux apprendre Non, je n'ai pas ce talent
Pourquoi c'est important : Identifier vos talents innés peut vous aider à maximiser vos chances de succès.
- Avez-vous énuméré les étapes et les micro-étapes nécessaires pour atteindre votre rêve ? Oui, tout est planifié Oui, mais il reste encore des détails à peaufiner J'ai une idée générale, mais rien de précis Non, je n'ai pas encore planifié
Pourquoi c'est important : Une planification détaillée vous aide à rester sur la bonne voie et à mesurer vos progrès.
- Qu’est-ce qui motive votre rêve ? Une passion profonde et durable Un fort intérêt et des encouragements extérieurs Une motivation modérée et variable Une motivation faible ou incertaine
Pourquoi c'est important : Comprendre votre motivation profonde peut vous aider à rester engagé et déterminé.
- Est-ce que vous prenez en compte l'évolution des tendances et des technologies par rapport à votre rêve ? Oui, je suis toujours à jour Oui, la plupart du temps Parfois, mais pas systématiquement Non, rarement ou jamais
Pourquoi c'est important : Rester à jour avec les tendances et les technologies peut vous donner un avantage compétitif.
- Dans la dernière année, avez-vous développé activement vos connaissances associées à votre rêve ? Par exemple, lire des livres à ce sujet, participer à des événements comme des foires ou des conférences, écouter des podcasts ? Oui, régulièrement Oui, de temps en temps Rarement Non, je n'ai rien fait de tel
Pourquoi c'est important : Continuer à apprendre et à se développer est crucial pour atteindre et maintenir le succès. De plus, ces actions sont un indicateur de votre sérieux.
Voir le résultatMerci d'avoir pris part à notre quiz vivre son rêve. Quel que soit le vôtre, sachez que vous pouvez l'atteindre. Il suffit que vous soyez bien préparé, que vous soyez capable de prendre des risques et de passer à l'action.
Votre résultat aux "Quiz Vivre Son Rêve" n'est pas à la hauteur de vos attentes ?
Il est normal qu'une personne ne soit pas consciente des gestes et des compétences nécessaires pour atteindre son rêve. Ce qui distingue ceux qui réalisent leurs rêves de ceux qui se contentent de rêver, c'est l'acquisition de connaissances et la capacité à passer à l'action. Voici 4 résumés de livre qui vous aideront à atteindre votre cible :
Le Why Café Forcez votre destin Changer d’état d’esprit Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes
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July 23 2024, 7:16pm
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Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans
Résumé de "Maintenant ou jamais! La vie commence après quarante ans" du Dr Christophe Fauré : Plutôt qu'une crise, le psychiatre Christophe Fauré voit dans la période du milieu de vie, entre 40 et 55 ans, une chance de se connecter à notre vraie nature profonde. Et bien que déstabilisante, cette transition naturelle vers plus d'authenticité recèle, selon lui, un fort potentiel d'épanouissement à condition toutefois d’être bien appréhendée.
Par Christophe Fauré, 2020, 336 pages.
Chronique et résumé de "Maintenant ou jamais! La vie commence après 40 ans" du Dr Christophe Fauré
Introduction: Le territoire méconnu du milieu de la vie
Le Dr Christophe Fauré est un psychiatre et psychothérapeute français. Il commence son livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" en nous plongeant dans le quotidien d'Isabelle, 47 ans, venue le voir en consultation. La patiente raconte connaître un sentiment de vide intérieur persistant. Pourtant, Isabelle semble avoir tous les ingrédients du bonheur : un mari aimant, des enfants épanouis, un travail passionnant. Mais alors, d'où vient donc ce trouble existentiel ?
En fait, l'auteur explique qu'Isabelle traverse - comme beaucoup d'entre nous - ce qu'il appelle "la transition du milieu de vie". Ainsi, dit-il, entre 40 et 55 ans, nous entrons dans une phase naturelle de remise en question, imperceptible de l'extérieur. Notre identité construite durant la première moitié de notre vie ne nous correspond plus. Et cela, bien sûr, interroge: qui sommes-nous en train de devenir ?
Le Dr Christophe Fauré entend d’abord briser les clichés de la fameuse "crise de la quarantaine". Selon lui, loin d'être une crise, cette période recèle, au contraire, des opportunités d'accomplissement personnel. Certes déstabilisante, la transition du milieu de vie est avant tout, affirme-t-il, une période de transformation intérieure profonde.
Aussi, à travers le livre"Maintenant ou jamais! La vie commence après quarante ans", l'auteur nous propose une feuille de route. Une feuille de route pour traverser sereinement ce passage turbulent. Couple, enfants, travail, parents âgés... il explore toutes les facettes touchées de notre quotidien.
Son objectif ? Nous révéler à nous-même, à notre authenticité. Car bien négociée, notre "midlife crisis" a le pouvoir de nous connecter à notre lumière intérieure. Et ainsi, peut-être trouverons-nous des réponses qui nous échappaient depuis longtemps...
Chapitre 1: Une "crise" au milieu de la vie ?
Le Dr Christophe Fauré commence le premier chapitre de "Maintenant ou jamais. La vie commence après quarante ans" en expliquant l’origine du mythe tenace de la "crise de la quarantaine".
Celui-ci, indique-t-il, prend sa source dans un article de 1965 du psychologue Elliot Jaques. Il est ensuite repris par Daniel Levinson et Roger Gould, deux chercheurs alors en plein questionnement existentiel. Le concept finit par se populariser dans les années 70, via le best-seller "Passages : Predictable Crises of Adult Life" de la journaliste Gail Sheehy.
Mais récemment, des études ont battus en brèche cette notion, observe l’auteur.
En effet, pour le Dr George Vaillant par exemple, ces "crises" correspondent simplement aux aléas de la vie d'adulte. Aussi, la vaste enquête "MacArthur Foundation" vient confirmer que la fameuse crise de la quarantaine/cinquantaine ne toucherait en fait que... 8 % des quadragénaires !
Finalement, 50 ans après son apparition, le concept de "crise du milieu de vie" s’avère scientifiquement infondé, lance l’auteur. Les difficultés vécues ne sont pas liées à l’âge, mais bel et bien liées aux épreuves de l'existence.
1.1 - Une transition, pas une crise
Une étape de croissance
Ainsi, contrairement aux idées reçues, la période du milieu de vie n'est pas une "crise", insiste le Dr Christophe Fauré. C’est un processus naturel de développement. Au même titre que l'adolescence: tout comme le corps de l'adolescent change, l'adulte traverse des transformations sur les plans physique, psychologique et spirituel.
Résister, source de difficultés
De plus, ce n'est pas cette transition en elle-même qui pose problème, mais le refus conscient ou inconscient de la reconnaître et de l'accueillir. Et selon l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans", c’est cette résistance, et non le processus, qui peut générer des complications.
Toutefois, ajoute l’auteur, quand elle est bien appréhendée, cette période recèle, en fait, un fort potentiel d'épanouissement.
Vers plus d'authenticité
L’auteur liste ensuite, avec détail, les nombreuses caractéristiques de cette transition du milieu de vie.
En voici cinq majeures :
Le questionnement existentiel: ces questions génèrent une certaine confusion, qui peuvent, même quand on est très entouré, provoquer un sentiment de grande solitude intérieure.
L’insatisfaction vis-à-vis de sa vie actuelle: "De façon plus ou moins consciente, on commence à remettre en question ce qu’on a vécu jusque-là, en réévaluant parfois la pertinence des valeurs ou des principes de vie qui ont guidé notre existence. Tout en reconnaissant objectivement que ces "boussoles" ont été bénéfiques, on a parfois l’impression que certaines ne sont plus tout à fait adaptées à la personne qu’on est en train de devenir" écrit l’auteur.
Le désir de changement: vers quelque chose de neuf, nouveau, voire plus excitant, l’envie de découvrir une autre façon de vivre, "avec la conscience d’un temps désormais compté pour s’ouvrir à ces nouveaux horizons".
Une forme d’ennui et de perte d’identité.
Un sentiment d’urgence à laisser notre empreinte dans ce monde et l’envie de consacrer plus de temps à ce qui fait sens.
En somme, l'adulte aspire à plus d'authenticité, à donner davantage de sens à son existence.
Mais, encore une fois, termine l’auteur, même si le chemin est parsemé d'embûches, le milieu de vie est une promesse d'accomplissement.
1.2 - Le processus d’individuation
Dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans", le Dr Christophe Fauré explique que, selon le psychanalyste Carl Jung, le milieu de vie correspond à l'émergence d'un processus psychique naturel appelé "l'individuation".
Il s'agit là d'une dynamique intérieure qui nous pousse à redevenir aligné avec notre véritable essence.
Il indique que l'individuation est un processus en 5 étapes. Au fur et à mesure de ces étapes, nous allons lâcher notre "personnage social" pour révéler la personne authentique tapie au fond de nous.
Et si nous l’accueillons consciemment, ce processus, bien que déstabilisant, est extrêmement positif. Il nous rend acteur de notre propre transformation et nous confronte à nos peurs pour mieux les dépasser. Car l'individuation est une promesse : celle de devenir pleinement nous-même.
1.3 - Les cinq étapes du processus d’individuation
Première étape : s'accommoder au monde
Le Dr Christophe Fauré explique ici que, durant l'enfance et l'adolescence, nous développons ce qu’on appelle une "Persona", autrement dit une sorte de masque social qui nous permet de nous intégrer à notre environnement. Ainsi, nous sélectionnons certains comportements et en écartons d'autres. Et ceci, dans le but d’obtenir l'amour et la reconnaissance dont nous avons besoin.
Nous sommes alors dans la phase "d'accommodation" au monde extérieur. Cette étape est nécessaire mais nous conduit parfois à refouler des parts de nous-mêmes jugées socialement inadaptées.
Ces parties de soi refoulées forment notre "Ombre". Cette dernière se compose à la fois d'éléments sombres et de potentiels créatifs non exploités.
Et pour le Dr Christophe Fauré :
"Même si l’Ombre est le réceptacle de nos pulsions les plus dangereuses ou les plus viles, il s’y trouve également nos rêves à peine ébauchés, nos projets pas assez nourris, nos aspirations abandonnées ou étouffées sous l’emprise de la peur, de la négligence, de la raison, des contraintes extérieures, de l’absence d’encouragements… Ce qui n’a jamais pu trouver sa place dans notre vie, à quoi on n’a pas laissé sa chance, attend dans l’Ombre, patiemment, en silence… Mais tout cela dort d’un sommeil léger : le "non-choisi", la "vie non vécue", cherche toujours à se faire entendre.
Au milieu de notre vie, nous commençons à en percevoir plus distinctement le murmure. L’Ombre commence à montrer le bout de son nez. De ce lieu intérieur nous arrivent des vagues de nostalgie qui résonnent parfois douloureusement, comme un appel lointain de ce que nous sommes et que nous n’avons pas encore choisi d’être…"
Deuxième étape : la prise de conscience
Vers 40-50 ans, survient une remise en question de notre Persona, devenue trop étriquée. On pressent qu'elle n'est qu'un masque derrière lequel se cache notre véritable essence.
Ce temps de doutes est le signal que notre processus d'"individuation" vers plus d'authenticité est en marche.
Troisième étape : le face-à-face avec le réel
"Un jour, on se retrouve dans une sorte de no man’s land psychologique. La troisième étape est un temps de confrontation à ce qui s’élève en soi - la confrontation à un réel qu’il devient impossible de nier" fait observer l’auteur.
S'installe alors une période de fragilité et de confusion. On ne sait plus qui l'on est vraiment. C'est un peu comme un deuil de la personne que l'on a cru être. Heureusement, ce trouble annonce, sans que nous le sachions, l'émergence de dimensions plus profondes de notre être.
"Ce qu’il y a de troublant dans le vécu de cette troisième étape, c’est le parfum de deuil qui s’en dégage - comme si cette inquiétude latente, cette sourde et indéfinissable angoisse ou cette insécurité préfigurait une mort à venir. En vérité, quelque chose est bien en train de mourir. Comme nous avons dû mourir à nous-même, lorsque nous étions enfant, pour devenir adolescent, nous devons aujourd’hui mourir à la personne que nous avons été : ce qui meurt est cette partie de nous si puissamment identifiée à cette Persona que nous nous sommes construite autrefois. Nous sommes réellement touchés et affectés par ce "décès". […]
Mais ce n’est qu’une impression, si effrayante soit-elle. Il est beaucoup plus juste de dire que c’est une illusion qui est en train de mourir - une illusion de soi - et cela va libérer de la place pour que s’installe en nous davantage d’authenticité. Cette "mort" symbolique va rendre possible le déploiement d’autres dimensions de notre être. Ainsi, ce qui nous déprime lors de la transition du milieu de la vie est moins le deuil de notre jeunesse (comme on le croit trop souvent) que celui de la personne que nous avons cru être."
Quatrième étape : s'ajuster à soi-même
Les interrogations commencent à s'apaiser. On accepte mieux ce processus et l'on s'ajuste en douceur via de subtils changements. C'est le temps des prises de conscience, du recentrage sur l'essentiel et de la reconquête de notre liberté intérieure.
Cinquième étape : devenir soi-même
Dernière étape : l'"individuation", autrement dit l'intégration apaisée, pleine et entière de toutes les dimensions de notre être.
Nous devenons plus souple, plus nuancé et l'on assume mieux les différentes facettes de notre personne. Le but ? Permettre l'émergence de notre "Soi" fondamental, cette part divine enfouie en nous. En le révélant à lui-même, nous nous révélons aussi à nous-même, confie l’auteur.
Viennent ensuite les concepts-clés de Soi et Moi définis par le psychanalyste Carl Jung : "La première moitié de la vie pourrait donc se comprendre comme un mouvement du Soi "intérieur" inconscient vers un Moi "extérieur" conscient" énonce le psychiatre.
Puis, le docteur précise :
"La transition du milieu de la vie est donc le point charnière entre les deux mouvements (de l’intérieur vers l’extérieur, puis de l’extérieur vers l’intérieur) : c’est le moment où s’articulent deux aspects différents de notre vie, par l’inversion de deux puissants mouvements psychiques. C’est pour cette raison qu’il est parfois si chaotique et source d’instabilité intérieure : des forces d’une incroyable puissance sont en jeu. Ces forces modifient en profondeur la vision que nous avons de nous-même, en faisant surgir dans notre conscience des dimensions que nous ne soupçonnions pas.
Cela induit immanquablement un déséquilibre dans notre identité, qui doit se déstructurer partiellement et se reformer pour intégrer ces nouvelles composantes. En définitive, c’est le moment de notre existence où nous commençons à sortir d’un état psychique fragmenté pour tendre vers un état psychique plus unifié."
Le premier chapitre de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" conclut par une réflexion sur la dimension universelle de cette quête intérieure au cœur des grandes traditions spirituelles de l'humanité.
Puis, l’auteur termine en résumant : loin d'être une crise, le trouble du milieu de vie est en fait le signe heureux que nous entrons en contact avec l'essence lumineuse de notre être. Le mieux est donc de l'accueillir pour cheminer vers plus de plénitude :
"Le mal-être que nous pouvons ressentir au milieu de notre vie est paradoxalement la meilleure chose qui puisse nous arriver : il signe le fait que nous sommes en relation directe avec une partie extrêmement saine de nous-même - une dimension de notre être qui nous convie à plus de complétude. Ce trouble intérieur est la salutaire expression de cette nostalgie de nous-même où nous nous languissons de nous retrouver et où nous percevons, sans l’ombre d’un doute, notre besoin de "rentrer à la maison". Ne commettons pas l’erreur d’y être sourd - ou, pire encore, de chercher à l’étouffer."
Chapitre 2 : Accueillir en soi le meilleur de soi-même
Nous venons de l’observer dans le premier chapitre, au milieu de notre vie émerge souvent une impérieuse quête de soi. Par ailleurs, note l’auteur, c’est fréquent que nous n’ayons pris que très peu soin de nous-mêmes depuis des années.
La transition que nous traversons nous offre alors une chance, assure l’auteur : cesser cette auto-négligence devenue source de tensions insidieuses et comprendre le processus à l’œuvre pour tendre vers l’apaisement.
2.1 – Trois conseils pour bien vivre ce temps d’intégration
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" développe ici en quoi la transition du milieu représente un temps d’intégration. Il partage 3 conseils pour respecter et bien traverser cette étape.
Prendre son temps
La transition du milieu de vie demande patience. Car elle n’est pas "l’affaire de quelques semaines" mais dure, en général, plusieurs années.
Avant de changer radicalement de vie, il est primordial de prendre le temps de la réflexion. Au minimum 6 mois à 1 an. Céder à l'urgence engendre souvent des décisions hâtives aux conséquences fâcheuses.
"Il est donc capital, prévient l’auteur, de ne pas brûler tous les ponts derrière soi, de ne pas tout dynamiter, en se ménageant des solutions de repli si on réalise soudain qu’on fait fausse route. […] Ne l’oublions pas : nous avons affaire à un processus intérieur naturel qui a son propre rythme : il n’est pas linéaire ; il ne peut être ni raccourci ni accéléré."
Accepter sa vulnérabilité
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" nous met ensuite en garde : le processus d’individuation est un processus de métamorphose intérieure qui nous rend plus fragile.
À l'image du crabe qui mute, un temps de retrait est nécessaire pour consolider sa nouvelle identité naissante, loin des prédateurs.
Quelques jours de solitude, de l'écriture ou un suivi psychologique peuvent y aider.
"Quels que soient les moyens utilisés, ils ont la même finalité : prendre un temps de pause et de réflexion pour laisser mûrir le processus. C’est ce que traverse la chenille quand elle s’apprête à devenir un papillon : elle a besoin d’entrer dans le silence de sa chrysalide et de se retirer du monde ; c’est dans l’obscurité, la solitude et la protection de son cocon que s’effectue sa métamorphose ; elle respecte le rythme naturel qui préside à sa croissance."
Identifier ses résistances
Le Dr Christophe Fauré décrit ici les mécanismes inconscients qui, malgré notre désir de changement, freinent notre élan :
La projection de la responsabilité sur autrui : "ce n’est pas moi le problème, c’est l’autre !"
L’évitement des problèmes : "je slalome entre les obstacles, je n’ai même pas mal".
L’anesthésie par diverses addictions : "je me déconnecte pour ne pas penser".
La passivité : "je n’ai pas envie de me prendre la tête".
Prendre conscience de ces résistances est un préalable pour avancer.
2.2 – La peur, moteur de la résistance au changement | 3 points clés
À mi-chemin de notre vie, nous hésitons à remettre en question ce que nous avons construit. Par crainte d'ouvrir la "boîte de Pandore" et de faire face à l'inconnu.
Pour le psychiatre Christophe Fauré, il est alors important de reconnaître et de comprendre ce qui se joue dans ces peurs pour évoluer.
Voici les 3 points clés développés dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" à ce sujet :
Redouter de quitter sa zone de confort
Le connu est rassurant, le prévisible sécurisant. Normal donc d'aspirer à la stabilité. Mais, poussé à l'extrême, nous devons savoir que cela bloque toute évolution.
L’auteur nous fait observer à ce propos que, par peur de l'inconnu, certains s'opposent au mouvement naturel de transformation intérieure à l’œuvre. Or, en agissant ainsi, ils restent prisonniers de leur zone de confort, au risque de le regretter amèrement plus tard.
Appréhender le regard des autres
Le regard des autres pèse lourd lorsque l'on s'apprête à changer. Craignant incompréhension et jugement, nous redoutons de déplaire à nos proches ou de les froisser si nous opérons des transformations qui les affectent.
Cette peur sournoise du conflit avec ceux qui comptent dans notre vie peut totalement tétaniser nos élans de changement, aussi légitimes soient-ils. Combien de rêves ou d'aspirations avons-nous étouffés dans l'œuf par crainte des réactions de notre entourage ?
Heureusement, le Dr Christophe Fauré nous rassure : gagnant en maturité et en assurance au milieu de notre existence, nous devenons moins dépendants du regard des autres. Leur approbation n'est plus ce sésame vital qui conditionne chacun de nos pas.
Cet affranchissement progressif peut nous rendre plus audacieux pour explorer de nouveaux territoires, même si cela dérange nos proches. Bien sûr, leur ressenti mérite considération. Mais ce surcroît de liberté psychique autorise désormais des prises de risque inédites.
Osons donc cultiver ce précieux détachement.
Identifier ses fausses croyances
Nos peurs se nourrissent de nos convictions erronées, intégrées depuis l'enfance.
La transition qui s’opère en milieu de vie est alors l'occasion de réexaminer ces croyances limitantes sur nous-mêmes. Car sans cette remise en question courageuse, nos peurs et nos blocages perdureront. Prenons donc la décision de faire ce "nécessaire retour" sur nous-même, invite l’auteur.
2.3 - Toute résistance est-elle négative ?
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" révèle ici pourquoi la résistance au changement n’est pas nécessairement négative. Elle a même parfois, affirme-t-il, "toute sa raison d’être".
En effet, parfois, elle :
Protège des décisions trop hâtives :
En freinant nos élans, la résistance au changement nous invite à examiner plus posément ce qui doit vraiment être transformé dans notre vie.
"Si vous sentez que quelque chose "frotte" intérieurement, alors que vous vous apprêtez à prendre une décision importante, n’adoptez pas nécessairement une attitude de défiance vis-à-vis de ce signal intérieur ; n’y voyez pas systématiquement l’expression d’une peur à dépasser : ce n’est pas toujours le cas. Il peut y avoir une forme de sagesse dans la résistance à céder […]. Toute la difficulté est de rester le plus lucide possible, afin de faire la distinction entre peur et sagesse, car force est de constater que, trop souvent, c’est la peur qui nous gouverne quand s’impose à nous la nécessité du changement."
Aide à prendre le temps d'intégrer :
Opérer des changements signifie renier ou abandonner une facette de soi à laquelle on s'est identifié pendant longtemps. Il est donc normal que cela ne puisse se faire du jour au lendemain.
Le psychiatre prend ici l'exemple de Nadine, une patiente. Dire "non" quand on le lui demandait était impensable durant son enfance, sous peine de ne plus exister aux yeux de sa mère et de perdre son amour. Nadine s'est ainsi construite avec l'idée qu'elle devait se plier aux exigences d'autrui pour être aimée.
Aujourd'hui, il lui faut réapprendre à faire des choix libres et éclairés dans son propre intérêt. Mais désapprendre des réflexes acquis pendant des décennies et se défaire de croyances aussi enracinées demande beaucoup de temps. Et cette transition vers plus d'authenticité suit rarement une trajectoire linéaire. Des allers-retours sont inévitables. Il est donc bon de respecter le rythme de cette intégration progressive pour la rendre sereine et pérenne.
2.4 - Agir malgré la peur
La transition du milieu de vie génère des bouleversements qui peuvent légitimement faire peur. On quitte nos repères et notre zone de confort pour s'aventurer vers l'inconnu.
Face à ce vertige, la tentation est grande de reculer et de renoncer à évoluer, observe le Dr Christophe Fauré. Pourtant, le psychiatre nous encourage à faire preuve de courage. Autrement dit, à avancer malgré la peur, à faire ce qui nous effraie, agir en dépit de l'angoisse qui nous tenaille.
Ce n'est pas facile, mais contrairement à ce que croient beaucoup de personnes, il ne faut pas nécessairement avoir confiance en soi pour sauter le pas. En réalité, lance l’auteur, c'est tout le contraire : la confiance en soi nait de nos actes courageux. Plus nous affrontons nos peurs et nous prouvons que l'on peut y arriver, plus nous gagnons en assurance.
Ainsi, en cultivant petit à petit notre courage et notre témérité face à l'adversité, nous construisons les bases d'une estime de nous-mêmes durable. Et nous nous garantissons par la même occasion une seconde partie de vie sans regret, où nous n'aurons pas à nous reprocher notre lâcheté.
Le message, dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" est donc le suivant : même terrifié, fonçons ! Notre audace sera récompensée.
2.5 - L’intégrité
Au milieu de notre parcours de vie, assure le Dr Christophe Fauré, nous prenons conscience que les différentes sphères de notre existence (vie professionnelle, familiale, relations amicales, épanouissement personnel, etc.) sont intimement liées et s’influencent mutuellement. Mais nous réalisons aussi que nous avons souvent négligé l’une de ces dimensions et que cela nous a appauvri.
La bonne nouvelle, c’est que, pour le psychiatre, la période de transition vers la maturité est idéale pour pallier à cela. Pour révéler les zones d’ombre de notre vie, ces pans que nous avons délaissés, et leur redonner vie. Elle est plus précisément "une invitation à prendre en compte toutes les dimensions de notre être, afin de les réunir en un tout cohérent" écrit le Dr Christophe Fauré.
Et en prenant soin de nourrir harmonieusement tous les aspects de notre personne, les efforts entrepris dans un domaine auront des répercussions positives partout ailleurs, assure l’auteur.
Chapitre 3 : Le corps et ses messages
Le troisième chapitre de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" porte sur le corps vieillissant, comme miroir du temps qui passe, et sur la difficulté que cela peut représenter.
Car en effet, nous dit le Dr Christophe Fauré, au milieu de la vie, le corps change et ne répond plus tout à fait à nos attentes. Les exemples qu’il mentionne racontent les ravages du temps que nous constatons, non sans dépit, à ce moment-là : perte de performances physiques, relâchement cutané, prise de poids.
Autrefois allié fiable et séducteur, le corps devient le témoin impitoyable de notre avancée en âge. Un miroir dans lequel il est parfois difficile de soutenir notre propre regard.
Alors comment apprivoiser ce vieillissement ?
3.1 - Un support d’identité
Le Dr Christophe Fauré commence par expliquer comment, quand notre corps se transforme avec l’âge, notre perception de nous-mêmes est ébranlée.
Notre corps est, en effet, le support de notre identité depuis l'enfance. Vers 50 ans, ses transformations peuvent alors être vécues comme une mort sociale douloureuse. Et plus notre persona s'est construite autour de l'apparence physique, plus ce déclin est difficile. Dans ce cas, perdre ses attributs de séduction fracture l'estime de soi. On peut aussi avoir l’impression de se "dématérialiser" sous les regards indifférents.
3.2 – Comment réagissons-nous ?
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" décrit alors les différentes attitudes que l’on peut observer face à ce corps qui vieillit.
La quête d’authenticité
Heureusement, le vieillissement nous pousse souvent à explorer d'autres aspects de soi, longtemps délaissés. En apprenant à exister au-delà des attributs physiques, nous gagnons en profondeur et en authenticité. Nos proches sont alors touchés par l'émergence de notre vraie nature.
L’abandon de soi
À l'inverse, d'autres délaissent leur corps avec excès, par manque d'estime d'eux-mêmes ou dans la reproduction de schémas parentaux négligents. Incapables de compenser la perte de leur principal support narcissique, ils sombrent alors dans "l'auto-abandon". Mais le corps finit toujours par présenter l'addition, stipule l’auteur. Il faudra alors renouer le dialogue avec lui et panser nos blessures intérieures.
Le refuge dans la maladie
Au milieu de la vie, il arrive aussi que des personnes acculées par une pression psychologique ou affective insoutenable, ou le sentiment de ne plus trouver de sens à leur existence se réfugient dans la maladie. Ne sachant comment faire face à l'effondrement de leur Persona et à l'émergence de pans refoulés, ces personnes s'enferment dans une pathologie, physique ou psychique.
C'est ce que le Dr Françoise Millet-Bartoli appelle la "maladie refuge".
Des maux ou des symptômes physiques comme des migraines, crises de coliques néphrétiques, troubles digestifs, spasmophilie surviennent alors. Ce sont des manifestations d'un trop-plein intérieur que le mental n'arrive plus à contenir.
Ces syndromes ont souvent une origine psychogène : la douleur physique facilite l'expression d'émotions bloquées. En effet, il est socialement plus acceptable de se plaindre d'une rage de dents que d'avouer sa colère rentrée. C'est en fait le corps qui exprime à notre place ce que nous n'osons formuler autrement, indique le Dr Christophe Fauré.
Par ailleurs, le statut protecteur de "malade" peut également combler un vide identitaire. Le problème, c’est que cela empêche souvent tout travail sur soi. Heureusement, parfois, ces maux finissent par livrer leur message ! La maladie devient, dans ce cas, une voie d'accès à notre for intérieur et encourage à l'introspection. Comme ce patient, Richard, qui découvre après un cancer la personne orgueilleuse et fermée aux autres qu'il était devenu. Si la prise de conscience n'induit pas toujours une guérison, concède le Dr Fauré, elle ouvre la porte à une paix intérieure libératrice.
La fuite en avant
Ceux qui n'existent que par leur enveloppe charnelle peuvent surinvestir désespérément leur corps pour contrer les outrages du temps, quitte à opter pour de lourds sacrifices.
Le Dr Christophe Fauré racontent ici le récit de plusieurs femmes. C'est le cas de Caroline qui multiplient les opérations de chirurgie esthétique. Selon lui, derrière ce leurre se cache souvent un manque d'estime de soi abyssal, hérité d'une enfance douloureuse.
Avant de changer notre apparence, l’auteur nous invite alors à examiner nos motivations : par exemple, la perte de désir de notre conjoint révèle-t-elle un problème dans notre couple ? Il est crucial d’être lucide sur nos intentions profondes, insiste l’auteur.
Car certes, l'arsenal médical peut atténuer les marques de l'âge. Mais sans recul, ces gestes superficiels peuvent nous éloigner de notre quête d'authenticité, affirme le psychiatre. À l'inverse, pratiquer une activité sportive peut traduire un réel désir de se prendre en main.
L’essentiel finalement est d’être au clair sur ses intentions.
3.3 - Se mettre à nu
Observons notre reflet dans le miroir avec bienveillance, conclue ici le psychiatre : trop souvent négligé ou maltraité, notre corps mérite respect ! Et s'il envoie des signaux de détresse via la douleur, sachons les écouter !
"La prochaine fois que vous serez dans votre salle de bains, regardez-vous nu dans le miroir. Ne détournez pas les yeux, même si un peu de gêne s’élève en vous. Réalisez que, trop souvent, vous n’avez pour votre corps que peu de considération, même si, en apparence, vous faites attention à lui. Vous l’avez facilement contrôlé durant la première moitié de votre vie, en le pliant à votre volonté pour qu’il vous serve sans broncher. Désormais, c’est une autre histoire : si vous ne lui accordez pas suffisamment de soin, d’attention et de respect, c’est lui qui va commencer à prendre le contrôle de votre vie. Il risque de vous imposer ses limites, en réponse à la négligence ou aux agressions multiples que vous lui avez peut-être fait subir."
Notre corps est le fidèle allié qui nous accompagnera pendant plusieurs décennies encore, alors prenons-en soin avec une alimentation saine et du sport. Et en apprenant à l'aimer, à reconnaître sa beauté unique, c'est également notre estime de nous-mêmes qui grandira.
Alors adressons-lui, chaque jour, notre gratitude.Il n'est jamais trop tard pour commencer ! termine l’auteur.
Chapitre 4 : Le couple et l’amour
Le quatrième chapitre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" revient sur les changements qui se produisent dans notre couple et les relations amoureuses au milieu de vie.
Car plus âgés, les partenaires ne sont plus ceux qu'ils étaient à leur rencontre. "L'amour a mis des lunettes" écrit joliment le Dr Christophe Fauché. Plus mûrs, plus lucides sur eux-mêmes, de puissants changements intérieurs s'opèrent. Même célibataire, le processus d'individuation transforme nos aspirations : et si la relation de couple n'était plus la clé du bonheur ?
4.1 - Vivre à deux la transition du milieu de vie
Un processus pas toujours synchrone
L’auteur commence par nous rappeler qu’au milieu de la vie, les partenaires ont évolué ; leur relation repose moins sur la passion que sur la complicité.
Un vaste ensemble de repères conscients et inconscients en fait [l’auteur parle de la relation de couple] un pilier essentiel de votre existence. L’amour-passion n’est peut-être plus au rendez-vous, mais une douce affection et un profond attachement l’un envers l’autre ont pris le relais. Pour nombre de couples parvenus au milieu de la vie, l’intensité émotionnelle s’est souvent estompée pour laisser place à plus d’intimité et de sécurité relationnelle, source d’une calme complicité.
On découvre aujourd’hui d’autres facettes du mot "aimer", d’autres façons de communiquer, dans une meilleure compréhension et une meilleure acceptation de qui est l’autre. De même, sans vous le formuler explicitement ou sans même en avoir pleinement conscience, vous percevez votre conjoint comme celui ou celle qui va, avec un peu de chance, vous accompagner jusqu’à votre dernier souffle. C’est également en cela que la relation est vécue comme importante et précieuse, car elle a le pouvoir de mettre à distance la peur de vieillir… et de mourir… seul.
Pour autant, le processus d'individuation qui s'amorce peut déstabiliser le couple. Chacun mute à son rythme. Si l'on ne saisit pas que ces mouvements intérieurs sont simultanés mais pas synchrones, des incompréhensions peuvent alors naître.
Attention aux projections
Facile alors de vouloir rendre l'autre responsable de notre mal-être, fait remarquer le Dr Christophe Fauré. Pourtant, continue-t-il, ce sentiment diffus préexistait souvent à la relation.
Il est alors important de réaliser que notre partenaire ne peut combler tous nos manques. Une part du travail nous revient.
Redéfinir le projet conjugal
Le milieu de vie, c’est, pour beaucoup d’entre nous, la période où le couple parental s'efface. Il est alors temps d'investir la dimension conjugale.
Sans tout chambouler, l’auteur nous invite à échanger sur nos aspirations respectives avec notre conjoint. Car selon lui, cela donne un nouvel élan à la relation. Et nous possédons déjà un socle solide pour le faire.
"L'enjeu est de définir ou de redéfinir ensemble un projet de couple. […]. Les ajustements se font spontanément si votre relation a été jusque-là harmonieuse. Il est même possible que la transition du milieu de la vie soit l’occasion de vous retrouver l’un l’autre, alors que vous vous étiez un peu perdus de vue. De fait, vous pouvez compter sur de solides acquis ; vous n’en êtes plus aux premiers temps de votre relation où les fondations de votre couple étaient encore fragiles : vous avez construit ensemble tellement de choses, noué tellement de liens avec vos proches et vos amis, traversé tellement de crises ou de périodes houleuses que vous disposez aujourd’hui d’un capital humain et relationnel qui constitue un socle de qualité."
Le psychiatre poursuit :
"La transition du milieu de la vie invite à rechercher une nouvelle authenticité dans la relation, une nouvelle intimité, une nouvelle raison de se choisir : se choisir par rapport à ce qui émerge de nouveau chez l’un et chez l’autre, mais aussi se rechoisir par rapport à ce qui existe et que l’on souhaite préserver. En effet, les raisons qui ont poussé à se choisir autrefois ne sont plus tout à fait les mêmes que celles qui poussent à se re-choisir aujourd’hui. Il y a des attitudes ou des comportements de votre conjoint dont vous ne voulez plus. Il y a des compromis que vous n’avez plus envie de faire.
Le Dr Christophe Fauré conclut alors :
" Il est alors grand temps de mettre cartes sur table et d’en parler le plus constructivement possible."
De l'art de la conciliation
Le Dr Christophe Fauré souligne que des changements intérieurs s’opèrent aussi chez notre partenaire simultanément aux nôtres. Il est alors essentiel de les accueillir tout en restant disponible à nous-même.
Selon le psychiatre, l'enjeu est de cultiver une relation intime, sans pour autant tomber dans une dépendance affective malsaine. Plutôt que d'attendre passivement que nos besoins soient devinés, affirmons-les avec assertivité ! Ne laissons plus nos frustrations putréfier le terreau conjugal.
Faire une place aux désirs émergents
Revendiquer plus fort nos aspirations personnelles (liées au processus d’individuation), peut engendrer des tensions au sein du couple, reconnaît le Dr Fauré. Son conseil pour les apaiser ? Cultiver des projets communs fédérateurs, tout en aménageant des espaces d'épanouissement individuel pour chaque partenaire.
À l'image du funambule qui avance en oscillant, l'auteur préconise d'instaurer une saine alternance entre rapprochement et prise de distance, entre intimité partagée et liberté revendiquée. Selon lui, ce subtil jeu de balancier serait la clé d'une relation équilibrée et épanouie.
4.2 - Un temps pour se rechoisir
Le Dr Fauré explique ici que nous sommes attirés par des partenaires exprimant des qualités refoulées en nous. Ils incarnent nos pans de vie "non choisis" et répondent à notre quête de complétude.
Mais en réintégrant ces dimensions via le processus d'individuation, ils nous paraissent, à présent, moins "nécessaires". D'où des tensions.
Alors, au lieu de reprocher à l'autre de ne plus nous combler, l’auteur nous encourage à accepter qu’il ne puisse pas répondre à tous nos besoins. Débarrassé du poids de nos attentes déçues, notre partenaire apparaît différemment. Et de là peut naître un nouvel élan :
"C’est là que pointe un nouvel enjeu de la transition du milieu de la vie : dégager la relation de la charge de nous rendre "entier" et la laisser exister pour ce qu’elle est, comme la cerise sur le gâteau de notre vie. La relation devient alors un "plus" qui embellit notre existence, en l’affranchissant de la lourdeur de notre besoin d’exister via notre conjoint(e). Elle cesse d’être perçue comme une béquille à nos (supposées) défaillances personnelles. Libérée de ce fardeau et de ces écrasantes attentes, la relation peut véritablement prendre son envol et nous enseigner le véritable sens du mot "amour"."
4.3 - La relation extraconjugale au milieu de la vie
Pour le Dr Christophe Fauré, la conjonction entre une relation déjà en souffrance et le questionnement existentiel propre à cette transition qu’est le milieu de vie peut favoriser l’infidélité. Et plus particulièrement, le fameux "démon de midi", terme pour qualifier dans le langage populaire, "une relation amoureuse entre une personne d’un certain âge et une autre souvent plus jeune".
Avant de tirer des conclusions hâtives et de tout remettre en cause, le psychiatre nous suggère plutôt de comprendre ce qui se joue dans ce type de relation.
Car pour lui, derrière la différence d’âge séduisante, se cachent, en réalité, des aspirations plus profondes, communes à beaucoup, chez l’homme comme chez la femme. Celles-ci peuvent être, par la quête de sens face à la prise de conscience du temps qui passe, la peur panique de vieillir, un besoin viscéral de continuer à plaire et séduire, etc.
Toutefois, concède l’auteur, si la différence d'âge est propice au fantasme, le décalage générationnel, grisant au départ, devient vite un obstacle. La personne infidèle finit le plus souvent par réaliser qu’elle ne pourra jamais combler par procuration ce vide intérieur et ces aspirations inassouvies.
Une douloureuse mais salutaire prise de conscience ! Car après la déflagration de cette "bombe" relationnelle, de nombreux couples parviennent à se reconstruire sur des bases plus saines, autour d'une compréhension approfondie de leur fonctionnement singulier.
4.4 - Divorcer au milieu de la vie
Malgré les difficultés, nombreux sont ceux qui franchissent le pas du divorce à 45-55 ans, las d’une relation qui s’est essoufflée.
Outre l’angoisse de ne plus plaire, il faut accepter de quitter un confort matériel et émotionnel durement acquis sans savoir ce qui nous attend. Et sans compter le coût financier ou la culpabilité de faire souffrir ses proches.
Pourtant, le Dr Christophe Fauré voit dans cette rupture une opportunité de rebondir et de s'accomplir. Comme le suggère l'idéogramme chinois "crise", le danger côtoie ici l'opportunité. À nous de savoir la saisir.
Le ressentiment ou l'incompréhension sont souvent au rendez-vous. Aussi, le psychiatre nous invite à considérer ce temps du célibat comme un sas de retour à soi, où panser nos blessures avant d'explorer de nouveaux possibles. Rien ne sert de brûler les étapes par peur panique de la solitude. Une relation épanouie avec soi-même est la garantie d'une rencontre réussie, souffle l’auteur.
4.5 - Commencer une relation au milieu de la vie
Nombre de célibataires rêvent, après plusieurs années de solitude ou une relation brisée, de vivre à nouveau une belle histoire. Mais passé 50 ans, la peur de ne plus plaire, avec un physique moins avantageux et le fardeau des désillusions vécues, sape bien des élans.
Sans compter le poids du passé : après des années de vie commune, il n’est pas aisé de se lancer dans une nouvelle histoire.
Alors, comment raviver la flamme de l'espoir ?
Selon le Dr Christophe Fauré, la clé, c’est la confiance en soi.
Selon lui, en apprenant à s'aimer pleinement, avec nos forces et nos fragilités, nous devenons rayonnants ! Un travail psychothérapeutique, mais aussi une remise en question de nos habitudes de vie, peuvent y aider. Car il n'est jamais trop tard pour devenir la plus belle version de nous-mêmes, rappelle l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans".
Mais alors où rencontrer l'âme sœur ?
Si la famille ou les amis restent de formidables intermédiaires, Internet s'est imposé pour des millions de gens.
Certes, la magie opère rarement derrière un écran. Mais accepter ce pas, aussi artificiel soit-il, permet bien souvent une première rencontre déterminante.
Ainsi, en dépit des a priori, les sites ont le mérite de favoriser la mise en relation. Charge à nous, par la suite, de provoquer l'étincelle ! Et si cette persona virtuelle cachait l'être d'exception que nous cherchons depuis si longtemps ? La technologie moderne pourrait bien avoir le dernier mot sur le romantisme...
Chapitre 5 : Les relations avec les enfants et les parents
Dans le chapitre 5 de son livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré montre en quoi la transition du milieu de vie est une véritable rencontre avec notre for intérieur.
Il nous fait observer que, loin d'être un processus solitaire, celle-ci impacte et métamorphose aussi beaucoup nos relations avec nos proches, notamment nos enfants et nos parents.
5.1 - L’adolescence, une autre mutation
L'auteur constate d’abord que l'adolescence des enfants coïncide souvent avec notre propre remise en question existentielle de parents quadragénaires.
Or, durant ces années-là, les règles du jeu changent à une vitesse vertigineuse. On peine à suivre le tempo, le chaos s’installe ! Nos ados nous snobent et nous malmènent sans vergogne, quand nous-mêmes sommes fragilisés par nos mutations intérieures, et donc beaucoup plus vulnérables à leurs sautes d'humeur.
Difficile dans ce contexte de continuer à assumer sereinement notre rôle de parents, consent l’auteur. D’autant que derrière chaque crise d’adolescence perce la nostalgie de l’enfant câlin et obéissant que nous avons tant chéri.
Alors comment traverser l’orage ?
Pour le Dr Christophe Fauré, la réponse est claire : en maintenant coûte que coûte le dialogue, en osant la confidence sincère, pour rétablir une relation d’adulte à adulte empreinte de respect. Même si notre adolescent fait mine de ne pas écouter, il comprend plus qu’on ne l’imagine. Ces marques de considération pacifient bien des rapports explosifs !
5.2 - Quand les enfants quittent la maison
Et puis vient le moment tant redouté du départ définitif de nos petits. Si les mères sont culturellement préparées à ce "syndrome du nid vide", ce serait finalement les pères qui souffriraient le plus de l’abandon.
Mais des études récentes dédramatisent ce passage obligé : en effet, investis dans d’autres sphères, finalement, il semblerait que, nous, pères et mères, vivions plutôt ce départ comme un soulagement. Et la relation avec nos grands enfants gagnerait même en maturité une fois le cordon coupé !
"Les enfants manquent à leurs parents, c’est indéniable - mais, sur la base des recherches que j’ai menées auprès de ces parents, ce qui se passe en réalité est à l’opposé du syndrome du nid vide. La majorité des parents font part d’une plus grande liberté, d’une reconnexion avec leur partenaire et de davantage de temps disponible pour se consacrer à leurs propres activités ou hobbies."
Reste que, pour nous parents, cette séparation est porteuse d’un subtil deuil qu’il nous faut accueillir et panser avec douceur, confie l’auteur. Il nous faut composer avec le manque, tout en célébrant fièrement l’envol de nos oisillons vers leur vie d’adultes épanouis. Et parfois, la distance est trop douloureuse. Il est alors capital d’oser en parler et énoncer nos besoins.
"Son départ peut s’accompagner d’une réelle dépression ou d’un pénible sentiment de perte desens. Alors il faut se poser cette question : "Est-ce que le départ de mes enfants est la seule et unique raison de mon désarroi ?" Ce départ peut effectivement faire caisse de résonance avec d’autres pertes ou questions existentielles qui s’imposent à vous aujourd’hui."
5.3 - Construire une autre relation avec vos parents
Inévitablement, la remise en question du milieu de vie réactive aussi notre histoire familiale. Le miroir aux alouettes de nos parents vole en éclats : derrière le vernis des souvenirs rejaillissent les blessures mal cicatrisées de notre enfance.
Le Dr Christophe Fauré nous invite alors à réévaluer nos parents avec compassion. À voir en eux des êtres cabossés, conditionnés par leur propre éducation. Des rêveurs contrariés qui ont fait de leur mieux, mais n’en ont pas moins reproduit auprès de nous leurs schémas limitants.
Pour l’auteur, identifier ces blocages hérités qui nous entravent encore est le premier pas vers la liberté. Nous pouvons choisir de ne pas répéter à notre tour ces schémas avec nos propres enfants. Et de vivre, pleinement, cette vie qui est la nôtre.
5.4 - Devenir le parent de son parent
Ironie de cette période de milieu de vie : il n’est pas rare, poursuit l’auteur, de devoir endosser un rôle de soutien auprès de nos parents, au moment même où nous sentons nos forces décliner. Or, rien ne nous a préparé à ce renversement des rôles, à devenir le parent de ce père ou de cette mère âgé.e ou dépendant.e autrefois si puissant.e. Outre la fatigue, ce renversement des rôles réactive souvent des rancœurs enfouies.
Pourtant, aussi exigeant soit-il, accompagner la vieillesse de nos parents est aussi une opportunité de leur rendre l’amour inconditionnel jadis reçu. Pour le Dr Christophe Fauré, ce dévouement guérit parfois les blessures.
Mais dans tous les cas, prévient-il, ne nous oublions pas : au sein de la "génération sandwich", pensons à nous ressourcer !
5.5 - Perdre un parent au milieu de la vie
Entre 45 et 60 ans, la mort d’un parent n’a rien d’improbable, rappelle l'auteur.
Là-aussi, le deuil est l’occasion de revisiter le passé. Cette relecture parfois douloureuse que nous en faisons est une période propice pour tenter d’apaiser les blessures relationnelles, même si nous avons parfois le sentiment qu’il est trop tard.
Lorsqu’ils perdent leurs parents, certains ressentent même étrangement un certain soulagement à se libérer d'une emprise ou figure écrasante. Cela n’a rien d’incompatible avec le manque et la peine, précise l’auteur, comme dans cet exemple :
"Je peux enfin vivre ma vie, reconnaît Victor, 54 ans, après le décès de son père. Je l’aimais et je sais qu’il m’aimait, là n’est pas la question - mais je me sentais toujours soumis à son approbation. C’était très subtil, mais très présent en même temps. Aujourd’hui, même s’il me manque et que je pleure son départ, je me sens plus libre intérieurement que je ne l’ai jamais été."
Quoi qu'il en soit, cette perte nous confronte à notre propre finitude. À nous désormais, d’y puiser de quoi donner un sens profond au temps qu’il nous reste à vivre...
Chapitre 6 : La vie professionnelle
Au sommet de leur carrière, de nombreux quadragénaires sont saisis par un profond questionnement existentiel.
Ce questionnement est à écouter avec discernement et courage. C’est ce que l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" propose d’étudier dans ce nouveau chapitre.
6.1 - Au sommet… et au creux de la vague
Le Dr Christophe Fauré décrit ici un paradoxe courant : au zénith de leur carrière, de nombreux quadragénaires se sentent étouffés et insatisfaits dans leur travail. Une étude internationale pointe ce creux psychologique autour de 50 ans. Malaise d'autant plus fort que notre société valorise beaucoup le succès professionnel, en particulier chez les hommes.
Mais derrière les apparences, certains réalisent tardivement avoir trop investi leur travail, souvent pour combler un manque affectif. Forcés de constater que le Graal de la réussite sociale ne les transporte plus, la désillusion est là. Et ils sombrent.
De plus, cette transition est aussi le moment de faire le deuil de certains rêves professionnels irréalisables :
"Autant de deuils que nous devons bon gré mal gré intégrer : nous ne serons jamais membre du conseil d’administration de notre entreprise, nous ne serons pas reconnu comme le meilleur journaliste de notre rédaction, nous n’obtiendrons jamais telle promotion… Mais, au bout du compte, avons-nous toujours envie de cela ? Peut-être. Peut-être pas."
Pour l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", heureusement, après un passage obligé dans la zone de turbulences, les choses finissent par s'apaiser. À condition d’avoir su écouter les appels intérieurs du processus d'individuation.
Nous réalisons alors que nous pouvons opérer des changements en douceur, sans tout bouleverser. L'essentiel étant de se recentrer sur l'authenticité et la quête de sens qui nous animent au plus profond.
6.2 - Redéfinir sa vie professionnelle au milieu de la vie
Heureusement, nous rassure l'auteur, il n'est pas trop tard pour opérer un virage à 180° et se réorienter vers des rivages qui chantent à notre âme. Les "quadras" disposent même de sérieux atouts : recul, connaissance de soi, vécu... Attention toutefois à ne pas céder aux sirènes de la précipitation et du fantasme, prévient le psychiatre.
Ainsi, nous devons identifier clairement la source de nos frustrations. C’est primordial ! lance le Dr Christophe Fauré. De même, nos aspirations profondes méritent que nous les examinions : quelles valeurs voulons-nous incarner ? Où puiser l'épanouissement ? Dans quel secteur nos talents apporteront-ils de la valeur au "collectif" ?
Une fois la direction fixée, il nous faut accepter l'exigeant travail de la maturation intérieure et extérieure. Rédaction du CV, formation complémentaire, gestion financière... Tout est affaire de planification, de patience et de détermination.
Mais le jeu en vaut la chandelle, promet le psychiatre : en domptant nos peurs archaïques, nous dessinerons peu à peu les contours du professionnel épanoui enfoui en nous. Et trouverons enfin notre juste place !
Chapitre 7 : Enrichir sa vie
Le chapitre 7 du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" évoque l’évolution de notre vie personnelle, de nos priorités.
Car si notre mode de vie fonctionnait hier, des ajustements s'imposent peut-être aujourd'hui :
""Ce qui était vrai ou important au matin de notre vie peut cesser de l’être dans son après-midi", écrit Carl G. Jung. Certains aspects de votre vie qui fonctionnaient bien autrefois fonctionnent peut-être moins bien aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que vous avez fait fausse route. Non, vous avez simplement évolué, mûri et modifié vos priorités et vos axes de vie. Il vous est demandé aujourd’hui de construire un pont sur l’avenir. D’un côté, il va s’appuyer fermement sur ce que vous avez construit de bon et de solide durant la première moitié de votre vie ; de l’autre, il va s’étayer sur ce que vous avez envie de faire de votre existence dans sa seconde moitié."
Ainsi, notre quête sera de donner plus de sens et de saveur aux années restantes. Et pour y parvenir, ouvrons-nous avec confiance à tous les possibles qui s'offrent à nous, clame l’auteur.
7.1 - Les 4 axes de transformation personnelle
Dans la première partie du chapitre 7 du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré nous propose quatre axes pour opérer une transformation personnelle positive.
1er axe : Continuer, ajuster, arrêter, initier
L’auteur suggère d'appliquer ces quatre actions dans sept domaines clés de notre vie, à savoir à :
Notre relation au corps,
Notre partenaire,
Nos enfants,
Nos parents,
Notre travail,
Nos loisirs,
Notre vie spirituelle.
Cela offre 28 possibilités concrètes d'amélioration.
Par exemple, pour notre corps, on peut continuer à se faire masser pour s'apaiser, ajuster notre alimentation pour la rendre plus saine, arrêter de fumer et initier une nouvelle activité physique.
2ème axe : Se montrer le plus concret et le plus spécifique possible.
Le psychiatre souligne qu'il est essentiel d'être le plus concret et le plus spécifique possible dans nos objectifs pour leur donner une chance de se réaliser.
En effet, un objectif vague comme "Je veux être plus serein" a peu de chances d'aboutir. Il vaut mieux planifier précisément les étapes à franchir comme faire du yoga deux fois par semaine.
3ème axe : Hiérarchiser ses priorités et leur donner la primauté
Nous ne pouvons pas tout accomplir simultanément. Nous devons alors apprendre à ordonner nos désirs par ordre d'importance, même si renoncer à certains n'est pas aisé. Et assurons-nous que nos nouveaux choix reflètent nos aspirations actuelles, non celles d'autrefois.
4ème axe : Se fier à sa boussole intérieure
Enfin, le Dr Christophe Fauré indique que nous pouvons évaluer si nous sommes sur la bonne voie grâce à notre "boussole intérieure" : si on se sent plus heureux, apaisé, plein d'énergie positive ou de bien-être, c'est qu'on avance dans la bonne direction, en phase avec nos aspirations profondes. L'essentiel est de trouver la voie qui nous libère intérieurement.
7.2 - La créativité pour enrichir votre vie
Le psychiatre met ensuite l'accent sur l'importance de la créativité pour donner un nouvel élan à la seconde moitié de sa vie.
Il cite une étude démontrant que la créativité connait deux pics au cours de la vie : autour de 20 ans et autour de 50 ans. Contrairement aux idées reçues, la cinquantaine n'est donc pas trop tard pour exprimer sa créativité.
Le Dr Christophe Fauré partage de nombreux exemples inspirants de personnes qui se sont lancées dans une activité créative à mi-parcours : apprendre la musique, créer un blog, militer dans une association, cuisiner la gastronomie du monde, refaire la décoration de sa maison selon les principes du feng shui...
Il souligne qu'il ne faut pas se limiter et ne pas croire que seuls les artistes talentueux ont le droit de créer. Tout le monde peut laisser libre cours à son imagination, et ce, dans de multiples domaines.
L'auteur termine en nous invitant à répondre à un questionnaire très complet pour faire le point sur nous-mêmes. Quels sont nos rêves d'enfance abandonnés ? Nos aspirations actuelles ? Nos talents non exploités ? Quels sont nos projets ? Qu'aimerions-nous devenir ? Autant de pistes pour insuffler une nouvelle dynamique créative à cette deuxième partie de notre vie.
7.3 - Les apports de la psychologie positive pour enrichir la vie
Le Dr Christophe Fauré présente ici la "psychologie positive". En gros, cette approche scientifique vise à étudier ce qui va bien chez un individu plutôt que ses difficultés.
Aussi, l’auteur du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" explique que selon cette théorie, une vie heureuse repose sur 3 piliers. Cette vie doit être :
Plaisante : faite de loisirs et d'émotions positives.
Engagée : avec un investissement dans un projet qui nous motive.
Pleine de sens : en accord avec nos valeurs.
Les deux fondateurs de cette école ont aussi identifié 24 forces et vertus universelles comme, par exemple, la créativité, la curiosité, le courage, l’intelligence émotionnelle... Celles-ci sont développées en annexe du livre. Ici, l'idée est de repérer nos 5 forces dominantes pour les cultiver.
L'auteur présente ensuite une étude prouvant l'efficacité de méthodes issues de la psychologie positive contre la dépression. Parmi les exercices : noter chaque jour 3 événements positifs vécus et exprimer sa gratitude de façon précise pour certaines choses.
Il souligne que l'intérêt de la psychologie positive est qu'elle nous offre des outils concrets, validés scientifiquement, pour devenir acteur de notre propre bonheur et de notre accomplissement personnel.
7.4 - Vous faire accompagner pour enrichir votre vie
L’auteur fait part ici de l’intérêt que nous aurions à nous faire accompagner lors de notre transition du milieu de vie pour en retirer tous les bienfaits.
En effet, pour lui, le passage du milieu de vie est une occasion unique de grandir qu’il ne faut pas laisser passer. Mais il est aussi, souvent, solitaire car notre entourage ne vit pas forcément la même chose. L'idée est donc de trouver un espace de parole pour partager nos questionnements existentiels.
Dès lors, plusieurs options s'offrent à nous :
La thérapie, individuelle ou de couple, peut aider à y voir plus clair. Attention cependant à choisir un thérapeute qui connaisse bien les enjeux du milieu de vie.
Les groupes de parole entre pairs sont aussi très enrichissants pour confronter nos expériences.
Des stages de développement personnel permettent d'explorer de nouvelles voies.
Le mentorat ou le coaching apportent un regard extérieur précieux et stimulant.
Quelle que soit la formule, l'auteur insiste sur l'importance de ce processus pour nous ouvrir à ce qui était enfoui en nous et que nous n'osions pas regarder.
Chapitre 8 : Quête de soi, quête de sens | La spiritualité au milieu de la vie
Le dernier chapitre du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" commence par une histoire saisissante pour introduire le sujet de la quête spirituelle, étudiée dans cette dernière partie du livre :
Viktor Frankl, médecin, a 39 ans quand il est déporté à Auschwitz. Cette terrible expérience lui permet d'élaborer une théorie sur le sens de la vie : contrairement aux plus robustes, il observe que ce sont les plus faibles qui résistent le mieux. Pourquoi ? Parce que ces derniers savent développer une vie intérieure qui laisse la place à l'espoir et qui questionne le sens.
De retour des camps, le Dr Frankl fonde alors ce qu’on appelle la "logothérapie". Cette thérapie se base sur l’idée que les troubles psychiques résultent d'un vide existentiel. Car, comme Carl Jung, Viktor Frankl pense que l'être humain est en quête constante de sens et transcendance.
Pour l’auteur, c’est bien ce désir profond d'une existence riche de sens, réponse à notre aspiration à la plénitude, qui s’éveille au milieu de notre vie. Et cette quête relève, dit-il, de notre dimension spirituelle.
8.1 - Qu’entend-on par "spiritualité" ?
Voici les idées principales que commence par exposer l’auteur du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" pour mieux comprendre ce qu’est cette dimension spirituelle.
Spiritualité Vs religion
L'auteur clarifie d’abord la différence entre "spiritualité" et "religion".
L'étymologie du terme "spiritualité" renvoie à "spiritus", le souffle : la spiritualité a donc trait à ce qui respire en nous, à cet espace de respiration intérieure. On le voit d’ailleurs très bien dans les pratiques méditatives qui utilisent la respiration comme ancrage corporel de cette dimension.
Ainsi, prendre soin de son corps revient à prendre soin de son esprit, rappelle l’auteur. Dans la même idée, se libérer psychologiquement de ses blocages émotionnels et schémas limitants crée un espace intérieur propice au développement spirituel.
La spiritualité, partie intégrante de l’être
Le psychiatre explique ensuite que, contrairement à Freud qui ne voyait pas cette dimension comme essentielle, Jung considérait la spiritualité comme partie intégrante de l'être. Il pensait qu'elle était indispensable à l'équilibre psychique d'un individu.
La spiritualité laïque
Le Dr Servan-Schreiber tentait, quant à lui, de définir ce qu'est une "spiritualité laïque", c'est-à-dire sans référence à une religion instituée. Pour lui, il s'agit de la quête d'un sentiment élevé en nous, celle d'un lien créateur à l'univers et au monde. C'est une aventure intérieure qui se nourrit de moments intenses, faits de beauté, de partage ou de solitude. Elle est accessible à tous.
La spiritualité au quotidien
L’auteur souligne enfin que la spiritualité s’ancre dans le quotidien. Elle nous permet alors de voir au-delà de la routine. Elle est spécifique à chacun d’entre nous et à notre propre perception du réel.
Qui dit spiritualité, dit nécessairement chemin intérieur
Si elle s'ouvre à autrui, la démarche spirituelle nécessite d'abord de faire un chemin intérieur, faute de quoi on risque de continuer à s'oublier soi-même, rappelle l'auteur. Un travail psychologique préalable peut alors préparer le terrain de cette quête de sens.
L’auteur raconte avoir lui-même expérimenté ce couplage psychologie + spiritualité pour répondre à ses questions existentielles en se retirant deux ans dans un monastère bouddhiste au mitan de son existence. Il explique ainsi avoir réaliser combien la spiritualité est essentielle à une authentique paix intérieure, et ce, quelle que soit la voie empruntée.
8.2 - Secrets de vie
Dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", l'auteur est allé recueillir les paroles de personnes en fin de vie pour savoir ce qui avait donné sens à leur existence.
Ainsi, de cette enquête, plusieurs points reviennent de façon récurrente, comme par exemple, le fait d’avoir :
Aimé et pris soin de ses proches,
Créé des liens significatifs,
Contribué au bien-être d'autrui,
Fait la paix en soi.
Une autre étude a été menée auprès de 235 personnes jugées "sages" par leur entourage. Celle-ci fait ressortir 5 ingrédients d'une vie réussie, à savoir :
Être intègre et honnête avec soi-même,
Ne laisser aucun regret derrière soi sur ce qu'on a fait ou non de sa vie,
Vivre dans l'instant présent,
Apprendre à aimer et à agir avec bienveillance,
Donner plus que recevoir.
Pour l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", ces thèmes universels indiquent autant de directions spirituelles à explorer, sans affiliation à une doctrine particulière.
Le Dr Christophe Fauré développe alors quelques-unes de ces pistes à travailler :
Être honnête avec soi-même est le pilier du processus d'individuation à mi-parcours de sa vie. Cela passe par l'acceptation sereine de la réalité. Et nécessite de faire la paix avec son passé.
La peur de la mort renvoie souvent à la peur d'une vie non vécue. D'où l'importance de saisir sa vie à pleines mains. Dans cette optique, "se poser", à cette période de notre vie, permet de retrouver la clarté de notre être, masquée par l'agitation. Nous pouvons notamment pratiquer la méditation de pleine conscience : celle-ci apprend à vivre l'instant présent, dans une attention consciente à soi et au monde, confie l’auteur. Pour autant, elle ne suffit pas, continue-t-il : son but ultime est la réalisation de notre Nature profonde et de celle de toute chose. C'est ce qu'on appelle l'Éveil.
Enfin, "aimer" procure un sentiment de sens. En prenant soin de nous dans ce mitan de l'existence, nous devenons plus disponibles aux autres et inspirants pour nos proches. C'est un acte d'amour que de cheminer vers notre meilleur potentiel.
Finalement, au milieu de la vie, la quête spirituelle nous tend la main pour donner corps et substance à notre recherche de sens. Pour le Dr Christophe Fauré, elle vient parfaire, par une dimension verticale, tout le travail horizontal de transformation de soi.
8.3 - Une recette du bonheur ?
Dans cette dernière partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", l'auteur commence par partager deux études. Ces études ont pour but de comprendre ce qui procure le bonheur dans une vie. Ainsi :
La première, menée à Harvard sur 780 hommes durant 75 ans, démontre que nos relations sociales sont la clé du bien-être, quel que soit notre milieu. Plus on entretient des liens affectifs riches, plus on est heureux et en bonne santé.
La seconde étude révèle que le sentiment d'accomplissement provient des actions que nous réalisons au-delà de notre intérêt personnel, de notre investissement pour autrui via des projets éducatifs ou sociaux. Donner semble donc plus essentiel que recevoir.
Donner plus que recevoir
Notre quête de spiritualité au milieu de notre vie nous pousse justement à nous tourner vers le monde. Et au regard des études mentionnées, cet élan vers les autres est positif. En sortant de notre coquille ego, nous pouvons trouver, dans le don de nous-mêmes, ce supplément d'âme qui illuminera notre seconde vie.
Attention tout de même, servir autrui n'est pas une condition sine qua non pour être heureux. Et cela ne demande pas obligatoirement de réaliser des choses extraordinaires ou spectaculaire. Pour l’auteur, ce doit être une question de "vocation", d'appel intérieur qu'il faut assumer et qui doit être source de joie : s'occuper de ses proches, mener une action humanitaire, protéger l'environnement... peu importe.
Transmettre
"La première moitié de la vie est un temps d’acquisition et de construction. Au milieu de la vie, quelque chose s’inverse progressivement et l’idée de restitution ou de transmission prend de plus en plus d’importance. Cela concerne bien sûr la transmission de ce qui a été accumulé au niveau matériel, mais un mouvement beaucoup plus global s’initie souvent en soi, indépendamment d’un patrimoine que l’on pourrait transmettre."
"Transmettre", souligne l’auteur, permet de laisser une trace, d'offrir aux autres ce qu'on est. Et cette transmission de notre essence peut prendre des formes très simples au travers de nos expériences de vie :
"Vous n’avez pas besoin de livrer au monde un héritage d’exception pour y trouver du plaisir et un sentiment de plénitude. Votre héritage peut être le fruit naturel de votre expérience de vie, en tant que parent, en tant que conjoint, en tant que membre de votre communauté. Il peut être le fruit des circonstances, heureuses ou malheureuses, de votre existence. Là où elles peuvent prendre sens, c’est quand vous parvenez à en extraire l’essence."
Conclusion : Un mot de la fin | Pour que tout commence
Dans la conclusion de son livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré s'adresse à nouveau à Isabelle, jeune femme perdue rencontrée au tout début du livre. Elle ne pleure plus désormais, car elle a fait le deuil de son passé. Certes, des questions demeurent mais elle sait à présent qu'une nouvelle chance de vie s'offre à elle, livre l’auteur. Les incertitudes de sa transition de vie ont laissé place à une certitude : "le temps qui lui reste à vivre sera à l’image de ce qu’elle décide d’en faire aujourd’hui".
Certes la tâche est vaste et les doutes légitimes. Mais il s'agit d'avancer, pas à pas, sans exigence de perfection. Des trésors en elle ne demandent qu'à s'éveiller.
Et pour nous également !
C’est pourquoi, l’auteur nous invite, nous aussi, à oser être libre et maître de notre vie pour que, au milieu de notre existence, tout commence enfin à avoir un sens :
"Tout est entre vos mains désormais : prêter attention à votre corps comme vous ne l’avez peut-être jamais fait jusqu’à maintenant, revisiter votre couple avec un regard neuf et aimant, assumer votre solitude, si tel est votre destin".
Pour l'auteur, il s'agit d'"accueillir les opportunités de croissance" que cette période nous offre. Tout comme :
"Construire une autre relation avec vos enfants en voie d’autonomie et vos parents en voie de dépendance, faire courageusement le point sur votre vie professionnelle et aller là où vous n’avez jamais osé aller, trouver comment la dimension spirituelle de votre être peut trouver sa place dans votre existence, oser l’engagement, la curiosité, aller au-devant du nouveau, de ce qui n’a pas encore été vécu ou exploré, pacifier le passé et libérer le présent, ouvrir des portes et en fermer d’autres, sortir des schémas et des croyances qui vous ont bridés ou ont limité votre champ de vie, dire "oui" quand auparavant vous disiez "non", embrasser l’avenir avec confiance, dans une conscience aiguë que cet avenir aura, un jour, une fin."
Enfin, il nous invite à "prendre des risques qui n’apparaissent plus aujourd’hui aussi hasardeux" et à oser : "oser vivre avec courage, la peur au ventre mais la tête dans les étoiles, oser être heureux, oser être une force de changement et d’inspiration dans le monde : voilà à quoi vous invite la seconde moitié de votre vie" conclut-t-il !
Annexe : Les 24 forces en psychologie positive
En annexe de son ouvrage "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré partage 24 forces ou traits positifs de personnalité qui, cultivé(e)s, procurent un sentiment d'accomplissement. Elles se répartissent en 6 vertus.
La sagesse et la connaissance : elles regroupent la créativité, la curiosité, l'ouverture d'esprit, l'amour d'apprendre, la sagesse.
Le courage : il rassemble la bravoure face aux épreuves, la persévérance dans ses projets, l’authenticité dans ses actes et paroles, la vitalité.
La justice : elle implique l'esprit d'équipe et d’entraide, le sens de l'équité et de la justice, les qualités de leader bienveillant.
L'humanité : elle comprend la capacité d'aimer et nouer des liens forts, la gentillesse via des actions bienfaisantes, l'intelligence sociale pour comprendre les autres.
La tempérance : elle exige de pardonner les torts subis, la modestie sans se mettre en avant, la prudence dans ses choix, la maîtrise de soi.
La transcendance : elle nécessite de cultiver le sens du Beau, d'éprouver de la gratitude, d'être optimiste, d'avoir de l'humour, de trouver un sens spirituel à son existence.
Le psychiatre nous invite à identifier nos 5 forces-signatures parmi ces 24 pour orienter nos efforts et trouver l'épanouissement. En les mettant délibérément en pratique dans notre quotidien, nous renforcerons notre bien-être.
Selon l’auteur, cet outil issu de la psychologie positive permet de devenir acteur de son bonheur en développant le meilleur de soi-même.
Conclusion de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" du Dr Christophe Fauré
Les 3 grandes idées à retenir sur le milieu de vie, période entre 40 et 55 ans, selon le livre "Maintenant ou jamais !"
- Une transition naturelle vers plus d’authenticité
Tout au long des chapitres du livre, le Dr Christophe Fauré développe l’idée clé suivante : loin d'être une crise comme on le dit souvent, la période de la quarantaine à la cinquantaine correspond en fait à une transition naturelle. Un processus psychique appelé "individuation" s'enclenche alors, qui nous pousse à retrouver notre authenticité. Même s'il peut nous déstabiliser, ce processus s’avère être, selon lui, très positif.
- Une période pour redonner du sens à son existence
Pour l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans", cette période de remise en question existentielle est propice à une prise de recul, et à redonner du sens aux différentes facettes de notre vie. Dès lors, le Dr Christophe Fauré nous encourage à opérer des changements, même modestes, afin de recentrer notre vie sur ce qui compte vraiment désormais. L'idée est de se libérer de certains carcans pour être plus aligné avec soi-même.
- L’occasion de se réaliser pleinement
Enfin, l'auteur voit dans cette transition du milieu de vie une chance unique de se réaliser pleinement, de révéler des pans de nous-mêmes restés dans l'ombre. En acceptant ce qui émerge en nous, en prenant soin des dimensions négligées, nous pouvons devenir, assure-t-il, la meilleure version de nous-même et trouver un sentiment d’accomplissement.
Ce que la lecture "Maintenant ou jamais !" vous apportera
Le livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" partage de précieux éclairages sur cette période méconnue qu’est le milieu de vie.
Le Dr Christophe Fauré replace cette transition dans une perspective positive et épanouissante, à rebours des clichés anxiogènes de la "crise de la quarantaine".
Aussi, ses conseils concrets nous aident à traverser les turbulences rencontrées tout en impulsant un nouvel élan à votre vie.
Qu’il s’agisse du couple, du travail ou de la spiritualité, cet ouvrage dissipe, en effet, les malentendus du mitan de la vie. On y voit alors plus clair. Et on apprend à aller vers cette aspiration qui nous appelle, à savoir plus d’authenticité.
Les nombreux témoignages et récits de vie et de patients relatés tout au long du livre donnent du rythme aux propos. Comme ils sont très réalistes et parlants, il est, de plus, très facile de s’y retrouver, de s’identifier.
En somme, cette lecture nous permet de comprendre les profonds changements intérieurs à l’œuvre pour les accueillir sereinement plutôt que de leur résister. Surtout, il redonne espoir et confiance pour la suite en montrant comment transformer chaque difficulté en tremplin d’accomplissement.
Points forts :
Démystifie la "crise de la quarantaine" en montrant que c'est une transition naturelle et positive.
Fournit des conseils concrets pour traverser sereinement cette période de changements et redonner du sens à sa vie en se recentrant sur l'essentiel.
Très bien écrit, style parlant ; on sent l'expertise et la bienveillance de l'auteur.
Les récits de vie distillés permettent de s'identifier très facilement et de se sentir moins seul.
Points faibles :
Les propos et conseils sont très axés sur les familles qui suivent un schéma plutôt classique : si vous n'avez pas d'enfants adolescents ou que n'êtes pas en couple depuis des années à l’âge de 40 ou 50 ans, certaines parties ne vous parleront pas.
Ma note :
★★★★★
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July 22 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Les personnes ultra-transformées
Résumé de "Les personnes ultra-transformées: Pourquoi nous mangeons tous des choses qui ne sont pas de la nourriture… Et pourquoi nous n’arrivons pas à nous arrêter ? » de Chris van Tulleken : un livre événement sur la nourriture, véritable best-seller à sa sortie, qui expose les techniques douteuses de l’industrie alimentaire pour produire ce que nous mangeons tous les jours — et nous inciter à en consommer plus.
Chris van Tulleken, 2023, 376 pages.
Titre original : Ultra-Processed People: Why Do We All Eat Stuff That Isn't Food… and Why Can't We Stop? (2023).
Chronique et résumé de "Les personnes ultra-transformées (Ultra-Processed People): Pourquoi nous mangeons tous des choses qui ne sont pas de la nourriture… Et pourquoi nous n'arrivons pas à nous arrêter ?" de Chris van Tulleken
Introduction
Notre corps ressemble davantage à un écosystème complexe qu'à une machine. Chris van Tulleken dit avoir été impressionné par un article de 2014 sur les virus dormants où il est démontré que ceux-ci co-évoluent avec nous depuis des millénaires.
En fait, nos interactions avec l'environnement sont multiples et subtiles. Et cela s'applique tout particulièrement, bien sûr, à la façon dont nous nous nourrissons. Tout au long de l'évolution biologique, notre corps a développé des relations complexes avec les sources alimentaires qui lui permettent de se maintenir en vie.
Pourtant, au cours des 150 dernières années, ces relations ont été profondément modifiées. Pourquoi ? Car « nous avons commencé à manger des substances artificielles et à utiliser des processus jamais rencontrés auparavant dans notre histoire évolutive », soutient l'auteur.
Il s'agit notamment de l'utilisation et de l'ingestion de/d' :
amidons modifiés ;
émulsifiants synthétiques ;
gommes stabilisatrices ;
colorants et de composés aromatisants.
Les processus utilisés sont par exemple le raffinage, le blanchiment et l'hydrogénation. Ces aliments ultratransformés sont nommés UPF (ultra-processed food). Or, ceux-ci risquent de bouleverser l'équilibre complexe entre les aliments, notre corps et — surtout — notre santé.
Quelle est l'origine de cette transformation ? En grande partie la tendance de nos sociétés industrielles et commerciales à chercher toujours les options les moins coûteuses. L'utilisation des UPF a vu le jour avec l'industrialisation de la production alimentaire et elle est en passe de supplanter les régimes traditionnels (comme le régime méditerranéen, par exemple).
À titre d'illustration, la nourriture ultratransformée (pour traduire UPF en français) constitue aujourd'hui 60 % de l'alimentation moyenne au Royaume-Uni et aux États-Unis !
Pour Chris van Tulleken, cette augmentation est liée à l'apparition de plusieurs problèmes de santé contemporains et c'est précisément ce qu'il veut démontrer dans ce livre. Voici quelques maladies ou problèmes de santé dont l'augmentation est, selon lui, directement ou indirectement liée à l'usage d'UPF :
Obésité ;
Taux de cancer ;
Maladies métaboliques ;
Maladies mentales ;
Risques de démence ;
Maladies inflammatoires.
Par ailleurs, l'auteur considère que l'alimentation ultratransformée est corrélée à des problèmes sociaux et écologiques plus larges. Il rappelle en effet que l'industrie agroalimentaire est « le deuxième plus grand contributeur » aux émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, le spécialiste en maladies infectieuses affirme que les UPF créent de profondes addictions. Pour sentir véritablement ses effets au-delà du simple argument théorique, l'auteur invite à répéter une expérience qu'il a lui-même réalisée : consommer un régime composé de 80 % d'UPF pendant un mois. Selon lui, si vous suivez ce "régime", vous sentirez nettement ses effets négatifs et son potentiel addictif.
Prêt à essayer ? Pas sûr ! Mais commençons déjà par développer les arguments de l'auteur pour voir de quoi il en retourne.
Première partie — Non mais attends, qu'est-ce que je suis en train de manger, là ?
1 — Pourquoi y a-t-il de la bave de bactérie dans ma crème glacée ?
Chris Van Tulleken utilise l'exemple d'une crème glacée produite en série par une marque appelée Hackney Gelato. Il souhaite exposer la façon dont l'UPF est fabriquée et quelle est la logique économique qui se cache derrière ce processus.
La liste des ingrédients nous renseigne déjà :
Stabilisateurs ;
Émulsifiants ;
Gommes ;
Différentes huiles.
Rien de très courant dans nos cuisines ! Et justement, l'auteur donne un critère très simple pour savoir si vous consommez des UPF : ce sont des aliments que vous ne retrouveriez normalement pas dans votre propre cuisine.
Mais quelle est la logique économique là derrière ? Ne serait-il pas plus simple et plus économique d'utiliser des aliments habituels ? En fait, non. En s'appuyant sur plusieurs entretiens avec un professionnel de l'industrie, l'auteur montre que l'utilisation de ces ingrédients UPF a pour but d'économiser de l'argent.
Comment ? Car les ingrédients de l'UPF garantissent un stockage et une distribution plus efficaces des produits. Dans le cas de la crème glacée, les émulsifiants et les gommes permettent à la crème glacée de voyager en tolérant des différences de chaleur. Ce qui permet de gagner de l'argent et de l'exporter plus loin.
Les facilités logistiques ne sont pas la seule raison économique. L'autre raison est que ses ingrédients artificiels sont moins chers à produire (ou à récolter) que les aliments traditionnels. Les UPF sont ainsi des "fac-similés", des copies à bas coût d'aliments existants.
Reprenons l'exemple de la glace. Traditionnellement, celle-ci est composée de :
Lait ;
Crème ;
Jaunes d'œufs.
Ces ingrédients sont chers car ils nécessitent l'élevage d'animaux de ferme. En utilisant des UPF, l'industrie se passe de cette étape. Elle utilise des produits végétaux qu'elle modifie pour recréer l'apparence et la texture que nous connaissons, mais sans utiliser ces produits classiques.
2 — Je préfère plutôt manger cinq bols de Choco Pops : la découverte de l'UPF
Chris Van Tulleken examine ensuite les origines du concept d'alimentation ultratransformée ou UPF. Un scientifique en est à l'origine : Carlos Monteiro, nutritionniste et statisticien brésilien. Ses recherches portent sur l'explosion des problèmes d'obésité au Brésil à partir de la fin du XXe siècle.
Dans ce cadre, il a montré que le souci ne résidait pas tant dans les changements alimentaires (augmentation de la consommation de sucre et de graisse, notamment) que dans le passage de régimes traditionnels à des régimes non traditionnels.
Que contiennent ces nouveaux régimes alimentaires ? Beaucoup d'aliments transformés comme les :
Boissons gazeuses ;
Céréales et biscuits.
En 2010, Carlos Monteiro a proposé une nouvelle typologie d'aliments : le système NOVA. Selon ce système, les aliments sont divisés en quatre groupes en fonction de la nature et de l'étendue de leur transformation.
Aliments bruts ou peu transformés tels que les fruits, la viande et les légumes.
Ingrédients directement issus de matières brutes comme l'huile, le beurre et le sel — des ingrédients de base qui nécessitent une certaine transformation non industrielle.
Aliments transformés (combinaisons des groupes 1 et 2) pour la conservation, comme les viandes et les poissons fumés ou séchés, les fromages, les confitures ou encore le pain.
Aliments ultratransformés comme les sodas, les biscuits industriels et les repas préparés.
Contrairement aux autres groupes, les aliments du groupe NOVA 4 ne sont pas réalisables sans des technologies industrielles complexes. C'est pourquoi le critère de "je peux le faire à la maison" est si utile !
En bon scientifique, Chris van Tulleken reste toutefois prudent. En effet, les travaux de Carlos Monteiro ne suffisent pas à prouver définitivement que la consommation d'aliments du groupe 4 est la cause principale de l'obésité. Néanmoins, l'auteur s'appuie sur de nombreuses études citées dans l'ouvrage pour montrer qu'il existe une forte corrélation entre les deux.
3 — Oui d'accord, la nourriture ultratransformée, ça ne donne pas envie, mais est-ce vraiment un problème ?
Chris Van Tulleken relate notamment l'étude de Kevin Hall, scientifique et nutritionniste britannique. En 2019, celui-ci a conçu une expérience pour invalider la thèse de Carlos Monteiro. Toutefois, cette étude a plutôt eu l'effet inverse ! En effet, l'étude a montré une nette corrélation entre prise de poids et consommation d'UPF.
L'expérience réunissait 20 hommes et femmes, dont :
La moitié suivait un régime de 80 % d'UPF.
L'autre moitié ne consommait aucun aliment du groupe NOVA 4.
Chaque régime contenait la même quantité de sel, de sucre, de graisse et de fibres. Après un mois (en fait, deux semaines, car l'expérience prévoyait un échange de régime après deux semaines), ceux qui suivaient le régime UPF avaient consommé 500 calories supplémentaires par jour et avaient pris du poids en conséquence. En revanche, ceux qui suivent le régime non-UPF ont perdu du poids.
Cette étude a été capitale pour démontrer que l'UPF provoque bel et bien une prise de poids. D'ailleurs, elle a aidé à la reconnaissance de l'hypothèse de Carlos Monteiro sur la scène internationale.
Pour Chris van Tulleken, il faudrait en outre prendre en considération le marketing lié, notamment, à l'emballage des produits. Ces techniques de vente provoquent une consommation excessive des produits et cela devrait être pris en compte dans d'autres études.
L'auteur rapporte par ailleurs d'autres études venant corroborer les conclusions de Carlos Monteiro et Kevin Hall. Ainsi, une expérience publiée dans le British Medical Journal a montré qu'une augmentation de 10 % de la consommation d'UPF était associée à une augmentation de 10 % du risque de cancer.
4 — (Je ne peux pas croire que ce ne soit pas le cas du) beurre de charbon : l'UPF ultime
Le médecin raconte ensuite l'histoire — assez répugnante — de la première graisse comestible synthétique. Celle-ci fut produite à l'origine à partir de rebuts de carburant liquide !
Tout commence en 1912, quand l'Allemagne inventa le lignite, un pétrole de piètre qualité ayant pour but de remplacer le pétrole venu de l'étranger. À la fin des années 1930, cette technique tournait à plein régime, mais créait de grandes quantités de déchets. Or, à cette époque, le pays était aussi à court de graisse comestible…
Un industriel et un homme politique trouvent une solution en 1938. Ils combinèrent de la glycérine à la slackwax pour en faire une graisse (prétendument) comestible, la speisefett. Combinée avec de la diacétyle, il se trouva que cette graisse prenait le goût du beurre.
Ainsi naquit le « beurre de charbon », autrement dit « le premier aliment totalement synthétique ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les soldats allemands furent nourris avec cet ancêtre de l'UPF. Il fut découvert, plus tard, que plusieurs tests avaient montré — dès cette époque — que cet aliment provoquait de graves problèmes rénaux chez les animaux.
Deuxième partie — Mais je ne peux pas simplement contrôler ce que je mange ?
5 — Les trois âges de l'alimentation
Dans ce chapitre, Chris van Tulleken cherche à démontrer l'importance historique de cette modification de régime alimentaire à l'ère industrielle. Il propose, pour ce faire, une division en trois « âges de l'alimentation ».
En résumé :
Premier âge = les bactéries consomment des matériaux inorganiques comme le fer pour produire de l'énergie.
Deuxième âge = évolution vers des régimes plus complexes à partir de matériaux organiques (plantes, autres animaux). Les besoins alimentaires se complexifient en même temps que les espèces animales.
Troisième âge = consommation de molécules que l'on ne trouve pas dans la nature, mais créées artificiellement par des processus industriels.
L'auteur montre patiemment comment se produit le passage d'un âge à un autre en insistant toujours sur les modifications de relations entre le vivant et son milieu.
Par exemple, il explique comment les espèces peuvent cohabiter dans des formes de symbioses. Il cite, notamment l'importance du microbiome intestinal qui se "nourrit" de notre alimentation tout en nous protégeant de diverses affections.
Il aborde aussi la question de la cuisson des aliments, qui nous a donné un grand avantage évolutif sur les autres prédateurs. En effet, en cuisant nos aliments, nous tuons plus de parasites et nous extrayons davantage d'énergie de la nourriture, ce qui favorise le développement de l'espèce.
Enfin, il date l'apparition du troisième âge de l'alimentation à 1879, avec l'invention de la saccharine (sucre de synthèse).
6 — Comment nos corps gèrent réellement les calories
En tant que médecin et spécialiste en maladies infectieuses, l'auteur pense qu'il y a un lien entre UPF et perturbation des mécanismes profonds qui régissent le sentiment de satiété (le fait de ne plus avoir envie de manger, de se sentir "repus").
Selon lui, nous avons peu à peu développé, tout au long de l'évolution, un système de régulation interne très fin de notre rapport aux aliments. Nous savons intuitivement et sentons presque instantanément lorsque notre apport en calories et en nutriments est atteint. Par ailleurs, notre corps sait très bien stocker ces calories en tant que matières grasses.
Tout ce système complexe implique non seulement nos microbiomes (notamment intestinaux), mais aussi nos organes et nos tissus adipeux. Par ailleurs, il régule également les hormones qui nous avertissent de la faim, mais aussi du sentiment de satiété et de ce que nous devrions manger.
Bref tout cela est — normalement — bien huilé ! Mais les UPF, selon le docteur Chris Van Tulleken, détraquent cette horlogerie de précision. En effet, l'alimentation ultratransformée, en raison de ces caractéristiques propres, parvient à pervertir la régulation normale de l'appétit et du stockage des graisses.
Concernant la transformation des sucres en graisse et l'utilisation du jeûne pour limiter les problèmes d'obésité, vous pouvez également lire Le guide complet du jeûne.
7 — Pourquoi ce n'est pas à cause du sucre…
Dans la suite de cette partie, Chris van Tulleken cherche à démonter les principaux arguments habituellement utilisés pour justifier l'augmentation de l'obésité dans le monde, à savoir :
Augmentation de la consommation de sucre ;
Diminution de l'exercice sportif ;
Perte de la volonté de faire des efforts.
Concernant le sucre, l'auteur s'appuie sur une étude célèbre du nutritionniste américain Gary Taubes publiée en 2002. Celui-ci avait montré que ce n'était pas tant la graisse que le sucre qui provoquait des problèmes de santé. Selon cette étude, les sucres augmenteraient la sensation de faim et seraient à blâmer en priorité.
Pour Chris Van Tulleken, il y a de graves défauts dans cette hypothèse. En fait, nous mangeons depuis les années 1970 à la fois plus de graisses et plus de sucres. Or, il est difficile de montrer une corrélation stable entre l'augmentation des lipides ou des glucides et la prise de poids.
Une étude de la Nutrition Science Initiative (2012) montre que, sur une période de deux semaines, il n'y a pas de différence de prise de poids entre des personnes qui suivent un régime riche en glucides et ceux qui n'en suivent pas.
Ni les graisses ni les sucres ne peuvent donc, en eux-mêmes, être les responsables de l'épidémie d'obésité qui s'observe depuis la seconde moitié du XXe siècle, selon l'auteur.
8 — Ni de l'exercice
Chris Van Tulleken discute un autre argument : l'augmentation de la sédentarité et le manque d'exercice. Nous avons tous entendu que nous devions manger plus équilibré et faire plus de sport. Mais est-ce si sûr ?
Cela paraît logique de prime abord : nous brûlons moins de calories et, dans le même temps, nous mangeons plus de sucres et de graisses. Nous stockons donc davantage de graisses, bref, nous grossissons ! Et pourtant, il n'est pas si certain que l'argument tienne la route…
L'auteur montre par exemple, en s'appuyant sur des études scientifiques, que :
Le nombre de calories brûlées par des indigènes réputés "sportifs" (car vivants dans la nature et devant utiliser beaucoup d'énergie pour se procurer de la nourriture) et les populations occidentales était sensiblement identique ;
Chimpanzés captifs et sauvages brûlent le même nombre de calories par jour.
Qu'en conclure ? Eh bien, notre corps s'adapte. Lorsque nous ne faisons pas d'effort physique, nous avons besoin de plus d'énergie pour certaines tâches essentielles comme la protection du système endocrinien ou la réduction du stress, etc. À l'inverse, lorsque nous faisons de l'exercice, nous dépensons moins d'énergie pour gérer ces processus biologiques.
Autrement dit, le corps maintient un niveau relativement constant de dépense calorique ! Conclusion de l'auteur : le manque d'exercice n'est pas responsable de la crise de l'obésité, car il ne provoque pas, en soi, de perte de poids.
9 — Ni même de la volonté
Il existe un autre mythe au sujet de l'obésité. Celui-ci est d'ailleurs lié à l'exercice. Il suffirait d'avoir de la volonté pour se mettre à bouger et à contrôler son alimentation. Bien sûr, selon cette thèse, il existerait aussi une influence des gènes sur le comportement alimentaire. Mais est-ce si simple ?
Chris Van Tulleken considère que non. Il n'y a pas que les gènes et la volonté qui influencent notre comportement alimentaire. Il y a aussi l'environnement ou plutôt ce qu'il nomme les « environnements alimentaires ». Ceux-ci comprennent les « contextes physiques, économiques, politiques, sociaux et culturels » qui jouent un rôle sur ce que nous consommons au quotidien.
Si nous grandissons dans un environnement pauvre, où l'alimentation principale à notre disposition est de mauvaise qualité, nous aurons beaucoup de difficultés pour modifier nos habitudes alimentaires. En fait, certains "mauvais" gènes peuvent être activés en raison de ce contexte détérioré et nous mener à l'obésité.
En somme, la théorie actuelle, dite "de l'abondance" (plus d'aliments riches en sucre et en graisse versus moins d'exercice physique et de volonté), ne rend pas du tout compte des inégalités en matière d'obésité.
Ainsi, au Royaume-Uni par exemple, « naître dans un ménage à faible revenu peut doubler le risque d'obésité », rappelle l'auteur. En fait, si l'hypothèse de l'abondance était correcte, ce serait plutôt l'inverse qui devrait se produire, puisque les pauvres ont moins d'argent pour se nourrir et sont habituellement plus susceptibles d'effectuer des travaux physiques durs (autrement dit, font plus d'exercice).
Bref, pour Chris van Tulleken, il est clair que l'obésité n'est pas causée par le manque de volonté, mais bien par des facteurs complexes en relation avec notre environnement. C'est la thèse à suivre dans le chapitre suivant.
10 — Comment l'UPF bidouille nos cerveaux
Lorsqu'il a testé le régime à 80 % d'alimentation ultratransformée, le médecin s'est soumis à une IRM pour voir ce que les UPF produisaient sur son cerveau et d'autres parties de son corps (notamment via le système hormonal).
Pour l'auteur, les résultats de ces analyses montrent qu'il devenait de plus en plus dépendant aux substances ingérées. En effet, les scanners ont révélé un lien plus fort entre :
Les zones du cerveau impliquant le contrôle hormonal de l'apport alimentaire ;
Celles impliquées dans le désir et la récompense.
Il raconte d'ailleurs qu'il ressentait de plus en plus fort ce sentiment de manque et cette difficulté à contrôler sa consommation au jour le jour. Selon lui, son expérience personnelle (faute d'études encore définitives sur le sujet) montre que les UPF induisent une forte dépendance.
Habituellement, lorsque nous consommons des aliments des groupes 1 à 3, notre corps régule de lui-même les excès de calories, même en période d'abondance. Or, pour Chris van Tulleken, ce n'est plus le cas avec les aliments du groupe 4.
Si cette hypothèse est valide, alors les UPF pourraient être responsables de l'obésité, car ils interfèrent avec les systèmes complexes qui gèrent la satiété. L'auteur nous demande d'ailleurs de réfléchir à notre propre expérience : n'avons-nous pas parfois la sensation d'être incapables d'arrêter de manger ? Apprenons à y être attentifs et à voir lorsque celle-ci se produit.
L'affirmation du médecin a une conséquence importante. En effet, elle fait passer l'obésité du côté d'une maladie causée par l'ingestion de « substances comestibles addictives » et non d'un problème lié à la responsabilité des individus. Ce faisant, la responsabilité est d'abord à trouver du côté des industries qui produisent l'alimentation ultratransformée, et non des personnes.
Troisième partie — Ah, donc c'est pour ça que je suis anxieux et que j'ai mal au ventre !
11 — L'UPF est pré-mâchée
À partir de ce chapitre, Chris van Tulleken examine les raisons qui font que la nourriture ultratransformée est si problématique. La première est celle-ci : l'UPF est pré-mâchée ou "douce" (soft, dans le texte anglais).
En fait, c'est une question de texture. L'aliment ultratransformé nous paraît agréable et facile à manger. Dès la première bouchée, vous en voulez une autre. Or, cela a des conséquences fâcheuses, puisque nous sommes entraînés à consommer plus, avant même que nos hormones de satiété se mettent à fonctionner.
C'est ce que l'auteur appelle "l'hypertraitement". Un produit doux se vend mieux, mais quels sont véritablement ses effets sur la santé ? La texture plus "dure" et la résistance des aliments nous obligent à manger plus lentement et à sécréter les bonnes substances digestives.
L'auteur met en doute certaines propositions des industriels visant à supprimer cette douceur pour redonner une texture plus dure aux aliments. Selon lui, ce n'est pas en faisant confiance aux mêmes compagnies que nous allons régler les problèmes qu'elles ont créés. Autant se tourner vers d'autres solutions.
12 — L'UPF a une drôle d'odeur
C'est l'odorat et sa relation aux arômes artificiels, notamment, qui est ici analysé par Chris van Tulleken.
Avec les aliments des groupes NOVA 1 à 3, les odeurs jouent un rôle de détection des nutriments. Autrement dit, ce que nous sentons nous renseigne sur la teneur nutritive (ou le danger) de tel ou tel aliment.
Mais avec les aliments du groupe NOVA 4, les choses changent. En effet, l'ultratraitement de l'UPF à partir d'amidons et d'huiles de base supprime en grande partie ou totalement les nutriments et les odeurs qui leur sont naturellement associées. Il est donc nécessaire d'ajouter des arômes dans un second temps pour rendre ce qui est fade appétissant.
En somme, nous mangeons des aliments pauvres en nutriments tout en ayant l'impression, grâce aux arômes, de consommer de "bons" aliments. Or, cela conduit également à la surconsommation, dans la mesure où nous continuer à chercher dans les aliments les nutriments manquants.
Les suppléments de vitamines peuvent-ils nous aider ? Pour l'auteur, c'est non. La valeur des vitamines ne se déploie que dans le cadre d'une alimentation saine, comportant une majorité d'aliments non ou peu transformés.
13 — L'UPF a un goût étrange
Chris van Tulleken passe ensuite au goût et se concentre surtout sur les boissons gazeuses type sodas.
Son argument principal est le suivant : l'acidité (acide phosphorique) et l'amertume (caféine ou autre énergisant), combinées à l'effervescence et au sentiment de froid, nous donnent une plus grande tolérance au sucre.
Pour le dire autrement, ces boissons ne nous plairaient pas sans cette combinaison de saveurs, car elles sont beaucoup trop sucrées. En fait, nous rejetterions naturellement ces boissons. Mais l'amertume et l'acidité créent un effet d'équilibre qui introduit cette grande quantité de sucre "en contrebande" dans notre palais, pour reprendre l'expression de l'auteur.
Par ailleurs, l'auteur met aussi en garde contre les édulcorants artificiels. En réalité, ceux-ci ne diminuent pas le risque d'obésité. Cela peut même être le contraire, lorsqu'ils sont consommés avec d'autres types d'aliments ultratransformés ou en combinaison avec du sucre.
Le marketing et la chimie s'associent pour créer des relations intimes et profondes entre nous et une marque. Comment ? En passant par le goût. Nous avons par exemple l'impression de manger un jambon traditionnel "au feu de bois" alors que nous ingérons des colorants et des arômes. Autre cas : nous devenons accros à l'odeur de certaines pâtes à tartiner qui nous rappellent — c'est l'argument marketing — notre enfance…
Pourtant, ces aliments (et surtout les marques qui sont derrière) ne nous veulent pas du bien. Elles veulent seulement s'enrichir.
14 — Anxiété générée par les additifs
Existe-t-il des risques au-delà du risque physique d'obésité ? Plusieurs études (exposées dans l'ouvrage) démontrent que c'est bien le cas.
Chris van Tulleken explore par exemple l'effet des émulsifiants. Cet additif, utilisé pour lier différentes substances dans les aliments, nuit au microbiome intestinal qui assure une bonne digestion et protège l'intestin contre certaines bactéries nocives.
Ces deux fonctions sont perturbées par les émulsifiants. Or, ces dommages pourraient être responsables, selon l'auteur, de l'augmentation des maladies auto-immunes et inflammatoires — ainsi que de l'augmentation des maladies métaboliques comme le diabète de type 2.
Le diabète de type 2 est également au centre des réflexions sur le jeûne. Pour un exemple de livre et de recettes liées à cette pratique, voir Faites votre Glucose Revolution de Ingrid Inchaupsé.
Quatrième partie — Mais j'ai déjà payé pour ça !
15 — Des organismes dérégulés
Dans cette avant-dernière partie, Chris Van Tulleken se penche sur le cadre institutionnel qui permet de réguler la diffusion de ces aliments sur le marché.
Il prend l'exemple de l'huile de maïs de la société Corn Oil ONE. La compagnie souhaite produire et distribuer une nouvelle huile dérivée de la purée de maïs utilisée pour produire du biocarburant. Pour faire valider ce nouveau produit comme apte à la consommation humaine, la société peut opter pour :
Une demande d'examen complet du produit par la Food and Drug Administration (FDA), l'organisme fédéral de réglementation des additifs alimentaires. Si cet examen réussit, l'huile de maïs peut être considérée comme additif alimentaire approuvé. Problème : c'est complexe et peu sûr.
Une demande spécifique, plus souple, qui vise à reconnaître que l'additif peut être « généralement reconnu comme sûr ». Là encore, des données doivent être envoyées. La FDA fait de son mieux pour traiter ces demandes, mais avec des effectifs réduits. C'est l'option choisie par la Corn Oil ONE.
L'autodétermination, à savoir la décision libre, de la part d'un industriel, d'utiliser un nouvel additif alimentaire dans un produit. Cette règle a été mise en place à la fin des années 1990 pour faire face à un retard dans les demandes spécifiques (numéro 2).
L'auteur donne un chiffre : depuis les années 2 000, seulement 10 demandes d'examen (options 1 et 2) ont été réalisées auprès de la FDA, pour 786 nouveaux additifs alimentaires introduits sur le marché. Soit 98,7 % d'autodétermination.
L'auteur cherche ici à démontrer que la mise sur le marché de ces substances est dramatiquement sous-réglementée. Pire, cela produit un résultat néfaste, à savoir que c'est à la société civile (aux consommateurs) de prouver que le produit leur cause du tort.
16 — L'UPF détruit les régimes traditionnels
Dans ce chapitre, Chris Van Tulleken explore le phénomène de remplacement des régimes traditionnels par un régime à base d'aliments ultratransformés. Comme c'est déjà une réalité en Occident, il observe le phénomène dans les pays en voie de développement.
Premier exemple : Nestlé et son activité dans le bassin amazonien, au Brésil. En 2010, une sorte de supermarché Nestlé flottant a descendu le fleuve Amazonie. Objectif ? Vendre ses produits aux villes et villages alentours.
Les populations ont été séduites par cette alimentation peu chère et nouvelle, apparemment riche en saveurs. Peu à peu, ils ont réduit leur consommation d'aliments directement recueillis (ou chassés) dans la forêt. En peu de temps, ces populations brésiliennes passèrent d'un régime traditionnel à un régime UPF.
Dans la ville de Fruteira Pomar, qui borde l'Amazonie, les supermarchés locaux proposent désormais de nombreux produits de grandes entreprises de type Nestlé. Désormais, ce sont les clients eux-mêmes qui réclament ces produits.
Autre phénomène inquiétant : la transformation de produits locaux en produits UPF. En effet, la cuisine locale est "transformée", imitée, voire absorbée par des versions ultratransformées.
L'exemple le plus parlant de Chris Van Tulleken ? Le poulet frit, qui était une tradition locale de la population noire des États-Unis. Les grandes chaînes de restauration rapide du type KFC ont pris la main sur ce marché et ont complètement modifié la recette traditionnelle.
Ce phénomène de remplacement d'un régime par un autre peut avoir des effets dévastateurs. Pour l'auteur, ce n'est pas un hasard si le taux d'obésité a augmenté de 550 % au Mali entre 1980 et 2015 !
Outre l'obésité, ce sont les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 qui grimpent en flèche. Or, ces pays ne disposent pas toujours des infrastructures sanitaires adaptées, ce qui rend d'autant plus difficile le traitement de ces maladies.
17 — Le vrai coût des Pringles
Ici, Chris van Tulleken aborde une série d'autres problèmes qui sont plus ou moins directement liés à la production industrielle d'alimentation ultratransformée :
L'évasion fiscale et les coûts juridiques ;
Les dommages environnementaux (utilisation de combustibles fossiles et déforestation, notamment) ;
Le problème de la résistance aux antibiotiques (qui a des conséquences environnementales et sanitaires) ;
L'utilisation abusive de plastiques pour emballer ou mettre en bouteille les produits ultratransformés.
Attention au greenwashing ! Lorsque vous regardez les sites web ou les publicités des entreprises productrices d'UPF, vous pourriez croire qu'ils cherchent à protéger l'environnement (et votre santé, accessoirement).
Or, c'est un leurre. La production d'aliments ultratransformés est très gourmande en énergie et en ressources — elle exige beaucoup plus de la terre que les régimes alimentaires plus traditionnels.
Pour découvrir des alternatives à la surconsommation et à l'agriculture intensive, lisez le livre Un million de révolutions tranquilles. Partout, il y a des initiatives qui montrent d'autres voies possibles !
Cinquième partie — Que diable dois-je donc faire alors ?
18 — L'UPF est faite pour être sur-consommée
Résumons :
D'un côté, la saveur et la texture des aliments ultratransformés nous invitent à manger toujours plus et finissent même par nous rendre accros.
D'un autre côté, l'alimentation UPF remplace des aliments entiers et nutritifs par des aliments pauvres en nutriments, ce qui peut à son tour provoquer une consommation excessive (pour pallier le manque de nutriments).
Par ailleurs, les additifs alimentaires causent des dommages tels que des inflammations (pour n'en citer qu'un) et dérèglent les systèmes hormonaux de contrôle de la satiété.
Enfin, les méthodes de production de cette industrie alimentaire génèrent des coûts sanitaires, sociaux et environnementaux importants qui sont supportés par la société.
Face à ces défis, l'industrie alimentaire est-elle capable de jouer les bons pères de famille et de se réguler elle-même afin de résoudre — au moins une partie — de ces problèmes ? Nous avons vu avec l'exemple de l'autodétermination que ce n'était vraisemblablement pas le cas.
Chris van Tulleken apporte deux arguments supplémentaires à sa thèse :
Premièrement, il a déjà été demandé aux entreprises de faire des efforts, et cela depuis 40 ans. Les gouvernements ont demandé de réduire le taux de graisse des aliments ultratransformés, mais les modifications apportées n'ont pas modifié les coordonnées principales du problème.
Deuxièmement, et plus fondamentalement, il faut rappeler que ces entreprises sont motivées en premier lieu par le profit — et non par la santé des populations ou le respect de l’environnement.
De façon générale, l’auteur ne croit pas en la capacité des entreprises à se réguler elles-mêmes pour gérer les problèmes qu’elles génèrent, précisément en raison de l’opposition entre leurs buts intrinsèques et ceux de la société.
19 — Ce que nous pourrions demander aux gouvernements de faire
C'est bien pourquoi Chris Van Tulleken préfère imaginer ce qui pourrait être fait d'un point de vue politique.
Mais, à cette fin, il prend un nouvel exemple assez glaçant. Dans les années 1970, Nestlé a cherché à commercialiser des préparations pour nourrissons dans plusieurs pays pauvres. Ce faisant, la compagnie cherchait concrètement à remplacer l'utilisation du lait maternel par des substituts produits industriellement.
Pour réaliser son objectif, Nestlé ne reculait devant rien. Des représentants commerciaux malhonnêtement déguisés en infirmiers conseillaient les jeunes mamans sur les avantages de leur produit. Après avoir reçu un échantillon gratuit, les mères devaient payer le prix plein si elles voulaient continuer à nourrir leur petit avec du lait maternisé labellisé Nestlé. Le tour était joué.
Or, cette préparation pour nourrissons a eu des effets désastreux sur la santé des bébés, entraînant des milliers de décès. Chris van Tulleken évoque quatre raisons.
La préparation du lait maternisé avec de l'eau propre est susceptible d'endommager le microbiome.
L'impossibilité d'utiliser de l'eau propre et de stériliser la bouteille conduit les nourrissons à boire des préparations contaminées par des bactéries.
L'augmentation des prix accroit la pauvreté et le phénomène de malnutrition.
La dilution des préparations (pour raisons économiques), qui crée un trop faible apport en nutriments pour l'enfant et donc la malnutrition.
L'Organisation mondiale de la santé s'est emparée de ce problème et a créé un "code" pour éviter qu'un drame de ce type ne se reproduise. Mais il est toujours possible que ces réglementations soient "infiltrées" par les intérêts des industriels.
Pour l'auteur, il est donc d'une importance capitale que :
Les politiciens ne soient pas financés par l'industrie alimentaire qu'ils sont censés réguler.
L'information doit être rendue disponible et le marketing trompeur doit être interdit.
Les enfants sont souvent les premières cibles des dégâts liés aux aliments ultratransformés. Il est donc particulièrement important de les protéger en premier lieu. L'auteur évoque la possibilité d'interdire certains produits dans les écoles, comme cela a été fait au Chili à partir de 2016, par exemple.
20 — Que faire si vous voulez arrêter de manger de l'UPF
Il est également possible et souhaitable, bien sûr, d'agir directement au niveau individuel. Tout d'abord, nous pouvons tester notre degré d'addiction aux aliments ultratransformés. Par exemple en réalisant l'expérience proposée en début d'ouvrage par l'auteur.
Pour ceux qui expérimentent déjà une relation addictive avec l'UPF, il importe de s'informer et de comprendre les enjeux liés à ce phénomène pour se donner de bonnes raisons de le combattre.
Ensuite, sur la longue durée, il faudrait réapprendre à cuisiner et à apprécier des aliments peu ou pas transformés. Il existe des solutions pour se nourrir bien à des prix tout à fait abordables. À titre d'exemple, Chris van Tulleken recommande la lecture de Allegra McEvedy et Jack Monroe.
July 18 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Construire un second cerveau
Résumé de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte : un manuel dont le célèbre Seth Godin revendique l'efficacité — pour quoi faire ? Eh bien, pour découvrir tout votre potentiel et apprendre à l'exprimer, pardi !
Tiago Forte, 2022, 276 pages.
Titre original : « Building a Second Brain » (2022).
Chronique et résumé de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte
Introduction — La promesse d'un second cerveau
Première partie — Les fondations : comprendre ce qui est possible
✅ Chapitre 1 — Où tout a commencé
Tiago Forte utilise le storytelling dans ce premier chapitre. C'est-à-dire ? Il nous raconte une histoire — son histoire personnelle — faite de difficultés et de réussites. Plus précisément, il nous raconte comment il a surmonté l'obstacle de la maladie grâce à l'invention de son système de notes et d'organisation de la pensée.
Un tournant personnel : la découverte du pouvoir associé à la prise de note
Alors qu'il était malade — un étrange mal de gorge qui ne passait pas et que les médecins n'arrivaient pas à bien diagnostiquer — il s'est rendu compte qu'il pouvait noter ses sensations et ses pensées pour aider le corps médical à y voir plus clair.
Ensuite, il a commencé à regrouper également les rapports des médecins et à composer un véritable dossier personnel de gestion de sa maladie.
Peu à peu, il a étendu cette bonne habitude à d'autres domaines de sa vie et a transformé ses notes manuscrites en notes numériques. Lorsqu'il a décroché son premier emploi, il a utilisé cette méthode est s'est rendu compte de sa puissance.
Un autre tournant : la découverte du pouvoir du partage
Oui, il s'est rendu compte que son système de notes était véritablement un atout professionnel. Cela lui a d'abord valu d'être apprécié par ses collègues et sa hiérarchie. Puis, il a même reçu des demandes de conseils et de formation venues de certains collaborateurs.
Peu à peu, sa méthode d'organisation a pris une forme plus structurée et prête pour être échangée, partagée. Les discussions informelles se sont transformées en ateliers, voire en conférences. Il a également écrit des articles sur le sujet qui sont parus dans des revues prestigieuses.
Les origines du système du second cerveau
Bien sûr, Tiago Forte n'est pas seul à avoir pensé à l'organisation des idées. Pour créer sa méthode, il s'est inspiré de nombreux scientifiques et penseurs qu'il cite d'ailleurs dans l'ouvrage.
Quoi qu'il en soit, il a patiemment agrégé son expérience personnelle et ces précieuses références pour concocter un programme qu'il a nommé CODE et qui sera présenté dans la deuxième partie de cet ouvrage (et de cette chronique !).
✅ Chapitre 2 — Un second cerveau, c'est quoi ?
"L'information constitue la matière première de tout ce que nous entreprenons." (Construire un second cerveau, Chapitre 2)
Nous pouvons quantifier la quantité d'informations que nous "ingurgitons" par jour. Le New York Times, par exemple, estime à 34 gigaoctets la quantité d'informations consommée quotidiennement par un "individu moyen".
Problème : souvent, nous nous noyons dans cet océan d'informations. Celui-ci nous submerge ; au lieu de le maîtriser, nous perdons pied. Internet a été le grand démultiplicateur de ce phénomène.
Le constat est désormais connu : notre capacité d'attention est sollicitée constamment par les dispositifs numériques, et cela au détriment de notre qualité de vie et de la réalisation de nos projets.
Pourtant, le numérique et Internet sont également des outils formidables pour se construire un second cerveau. C'est même pour cela que l'ordinateur personnel a été inventé ! Rappelez-vous la phrase de Steve Jobs : "l'ordinateur est comme un vélo pour l'esprit".
L'héritier des mémentos
Mais n'allons pas trop vite. Regardons un peu en arrière. Comment les personnes créatives et organisées faisaient-elles, il n'y a pas encore si longtemps, pour produire leurs œuvres et réaliser leurs objectifs ?
Beaucoup d'entre eux utilisaient des mémentos ou, en anglais, des commonplace books. Typiquement, il s'agit de carnets utilisés pour y laisser des idées ou pour recopier des passages de livres, par exemple.
Ce faisant, ces personnes créaient (et créent toujours, pour bon nombre d'entre elles qui utilisent encore ce système éculé) leurs propres idées et projets en s'appuyant sur toute cette compilation de notes personnelles.
Pour Tiago Forte, cette simple pratique peut nous aider à endiguer le phénomène de perte d'attention évoqué plus haut. Mais nous pouvons nous servir des outils mis aujourd'hui à notre disposition !
Le mémento numérique
La numérisation du mémento permet un archivage et une organisation plus pratique. Les calepins se perdent, doivent être recompilés, conservés physiquement, etc. À l'inverse, les notes numériques sont plus aisément consultables et nous pouvons les conserver sans grande difficulté, notamment grâce au cloud.
En fait, le mémento numérique est le second cerveau. Lorsque vous aurez appris à le créer et à l'utiliser, il agira comme une machine à penser rien que pour vous. L'auteur le définit également comme un laboratoire où vous pouvez regrouper et assembler des savoirs qui vous sont propres.
Repenser la prise de notes : les notes comme. des briques de savoir
Tout le monde est concerné par la prise de notes et la mémorisation aujourd'hui. Pourquoi ? Car la plus grande partie des emplois sont liés à l'information. En fait, nous sommes dans une société où :
"Plus de la moitié des actifs peuvent être considérés comme des "travailleurs du savoir", c'est-à-dire des individus pour qui les connaissances constituent le bien le plus précieux et qui passent le plus clair de leur temps à gérer de vastes quantités d'informations." (Construire un second cerveau, Chapitre 2)
Et pourtant, nous n'apprenons que très rarement à gérer celles-ci. À l'école, on nous apprend à retenir pour retenir, sans chercher à faire quelque chose des notes que nous prenons une fois l'examen passé.
En situation professionnelle, nous nous trouvons souvent démunis, car nous n'avons justement pas appris à manipuler les connaissances comme il se doit.
Il importe donc d'agir. Pour ce faire, commencez par imaginer chaque connaissance comme une brique de Lego. Nous allons apprendre à les conserver et à les associer pour faire émerger vos plus belles idées.
Une histoire de deux cerveaux
Tiago Forte raconte deux histoires :
Celle de Nina, qui n'utilise que son "premier cerveau" (celle qui est dans sa tête !). Elle a bien des difficultés à se souvenir de l'endroit où elle a placé tel rapport ou telle note, et perd un temps fou à organiser ses idées.
Votre histoire, une fois que vous aurez adopté la méthode proposée par l'auteur (découvrez-la p. 39-42 !).
Mettre la technologie au service de la pensée
Même lorsque nous utilisons les outils numériques, nous devons nous rendre à l'évidence : une bonne part de notre production finit au fond d'un cloud ou d'une clé USB et nous n'en entendons plus jamais parler…
Le numérique ne résout donc pas tout naturellement. Il faut réaliser un effort pour le mettre au service d'une gestion efficace des connaissances personnelles (le PKM ou personal knowledge management est un véritable champ de recherches aux États-Unis).
Pour que le numérique devienne véritablement notre deuxième cerveau, nous devons apprendre à interagir de façon saine et adaptée avec lui. Voyons maintenant ce que cela pourrait donner !
✅ Chapitre 3 — Comment un second cerveau fonctionne
"Dites-vous que votre second cerveau est votre meilleur assistant personnel." (Construire un second cerveau, Chapitre 3)
Ensuite, demandez-vous quels seraient ses attributions ou ses superpouvoirs.
Les superpouvoirs d'un second cerveau
Pour Tiago Forte, il y en a quatre :
Concrétiser ses idées ;
Mettre en lumière de nouvelles associations d'idées ;
Faire germer de nouvelles idées ;
Affûter ses perspectives dans leur singularité (p. 46).
Superpouvoir numéro 1 : concrétiser nos idées
Même les plus puissants esprits ont besoin de rendre leurs idées concrètes. En science comme ailleurs, dès que nous pensons abstraitement, nous avons besoin de revenir, à un moment donné, vers le concret, le manipulable.
C'est pourquoi noter ses idées, dessiner ou encore modéliser en 3D est si important. Avec le mémento numérique, chaque brique prend sa place quelque part et se "matérialise" en quelque sorte (même si c'est avec des pixels et des bits informatiques).
Superpouvoir numéro 2 : mettre en lumière de nouvelles associations d'idées
"La créativité consiste à connecter des idées, dit l'auteur, surtout quand celles-ci semblent n'avoir rien à voir de commun les unes avec les autres". Il prend l'exemple du Scrabble, ce jeu où il faut mélanger des cubes pour former des ensembles de lettres à partir desquelles former des mots.
Tout comme le Scrabble, le mémento numérique vous offre la possibilité de mélanger vos idées afin de faire émerger de l'inattendu et créer du sens.
Superpouvoir numéro 3 : faire germer de nouvelles idées
Le "biais de récence" signifie la tendance à favoriser les briques de connaissance que vous avez vues (ou entendues, etc.) récemment. Grâce à votre second cerveau, vous pourrez aller rechercher des idées lointaines sans peine et les connecter avec d'autres beaucoup plus récentes.
Cet effet de longue durée — grâce à la mémoire externe qu'est votre second cerveau — peut vous aider à faire émerger des idées véritablement originales, au-delà de la simple association d'idées récentes.
Superpouvoir numéro 4 : affûter nos perspectives dans leur singularité
Compiler et associer les idées d'autrui a pour fin de faire naître vos propres idées et votre propre perspective sur le monde. La création ne part pas de rien ! Elle s'appuie sur ce qui a été réalisé en amont par d'autres que nous.
En réalité, nous pouvons donner une interprétation particulière à ce que nous voyons, entendons, etc., bref, percevons du monde extérieur.
Retenez ceci : le fait que vous soyez bloqué dans un projet créatif (par exemple, écrire) ne signifie pas nécessairement que vous n'êtes pas doué ou que vous avez perdu toute inspiration, mais simplement que vous n'avez pas encore suffisamment de matériaux à votre disposition.
Choisir une application de prise de notes : le centre neurologique de votre second cerveau
Tiago Forte se refuse à donner une recommandation en particulier. Vous pouvez selon lui opter pour le programme qui vous convient le mieux, que ce soit, par exemple, Evernote, Notion ou encore Apple Notes.
Les quatre atouts d'un assistant numérique de ce type sont :
Le multimédia, à savoir la possibilité d'utiliser vos contenus sur plusieurs médias (ordinateurs, téléphone, etc.).
Le caractère informel, c'est-à-dire que vous n'avez pas à rendre un travail fini et sans fautes !
La durée indéterminée du processus.
L'orientation vers l'action, puisque l'intérêt est de capter rapidement des idées pour les utiliser ensuite.
Si votre système de notes comprend ces quatre points forts, vous pouvez l'adopter ! Pensez aussi que vous pouvez commencer par une application basique, puis monter en gamme ensuite. Le plus important ici :
"[N]e pas se faire piéger par le perfectionnisme en repoussant le moment de commencer à prendre des notes au prétexte que vous devez d'abord trouver l'application "parfaite" qui inclura une liste précise de fonctionnalités. Le but n'est pas d'avoir à votre disposition des outils parfaits, mais des outils fiables sur lesquels vous pouvez compter, en sachant que vous pourrez toujours en changer plus tard." ((Construire un second cerveau, Chapitre 3)
Se souvenir, se connecter créer : les trois étapes de la gestion des connaissances personnelles
Le plus souvent, les personnes prennent du temps pour mettre véritablement à profit leur second cerveau. L'auteur recommande d'ailleurs de passer par ces trois étapes :
Commencez par simplement prendre des notes et à vous servir de votre système comme aide-mémoire.
Ensuite, passez à un stade de réflexion et de découverte de nouvelles idées par connexion.
Enfin, bâtissez un véritable système de création de nouvelles choses, comme des vidéos YouTube, par exemple, ou tout autre projet créatif que vous aurez à l'esprit !
L'auteur introduit ensuite sa méthode CODE. Toutefois, dans le cadre de cette chronique, nous pouvons nous passer de ce résumé et passer directement à la présentation de la méthode en tant que tel. Prêt à construire votre second cerveau ? C'est parti !
Deuxième partie — Les quatre étapes de la méthode CODE
✅ Chapitre 4 — Capter : garder ce qui résonne en soi
"L'information n'est pas un luxe ; c'est la condition même de notre survie." (Construire un second cerveau, Chapitre 4)
Que veut dire TIago Forte ici ? Eh bien, qu'en tant qu'humains, nous avons besoin de penser et de nous informer afin de répondre à nos besoins les plus élémentaires.
Par ailleurs, comme la nourriture, les informations conditionnent notre bien-être. Si nous mangeons mal, nous serons probablement en mauvaise santé à un moment ou à un autre. Il en va de même pour les "nourritures de l'esprit".
Se constituer un recueil de connaissances personnel
L'auteur prend l'exemple de la chanteuse de pop et country Taylor Swift. Dans plusieurs documentaires, celle-ci se met en scène en train de créer ses chansons. Or, elle utilise précisément un système de notes du type "second cerveau", qui lui permet de se souvenir, de connecter les idées et de créer.
Chaque personnalité reconnue pour son talent dispose d'un système semblable. La créativité ne vient pas seule, comme par enchantement. Elle suppose un processus créatif qui peut être enseigné et appris.
Se créer une banque de savoirs : comment générer des intérêts composés à partir de vos idées
Une question délicate se pose : comment sélectionner les informations à sauvegarder ? Comment savoir ce que nous voulons conserver et ce qui ne mérite pas ce traitement de faveur ?
Pour ce faire, commençons par compliquer — ou plutôt élargir — la notion de savoir. Par ce mot, Tiago Forte n'entend pas ici les grands principes philosophiques ou scientifiques, mais tout "actif informationnel", tout "contenu" qui vous semble intéressant pour une raison ou pour une autre.
Il y a donc du savoir partout autour de vous, et c'est à vous de décider ce qui peut vous aider à :
Résoudre un problème ;
Gagner du temps ;
Éclairer un concept ;
Apprendre d'une expérience passée ;
Etc. (exemples donnés par l'auteur p. 73)
Bref, tout actif informationnel est ce qui peut vous servir, quel que soit le but que vous vous proposez (et il peut y en avoir plusieurs en même temps, c'est d'ailleurs souvent le cas).
Par ailleurs, en plus des "briques" que vous trouverez dans le monde extérieur, il y a ce qui apparaît "à l'intérieur". En effet, chaque information peut résonner en vous et vous faire penser à quelque chose qui peut, à son tour, être noté.
Ce qu'il ne faut pas garder
Voici une liste non exhaustive de documents qu'il est préférable de ne pas intégrer à votre système de notes :
Des rapports confidentiels ou données à sécuriser ;
Des documents avec des formats trop spécifiques ;
Les fichiers trop imposants ;
Les contenus collaboratifs en temps réel.
Douze problèmes favoris : l'art de la captation vu par un prix Nobel
Revenons au filtre lui-même, à savoir les buts que vous vous fixez. Vous pouvez transformer ces buts ou ces problèmes en questions. Dès que vous repérez une donnée qui semble répondre, même partiellement, à l'une de vos questions, vous la répertoriez dans votre système de notes !
C'est à partir de l'exemple du prix Nobel de physique Richard Feynman que Tiago Forte propose cette astuce bien utile. Vos questions peuvent regrouper des problèmes existentiels ou complètement prosaïques, peu importe ! L'important est que vous ayez envie de récolter des informations sur ces sujets.
Voici quelques exemples donnés par l'auteur, mais il est bien plus efficace de trouver vos 12 questions en fonction de vos intérêts propres :
Comment moins vivre dans le passé et plus dans le présent ?
Comment mon business peut-il devenir à la fois durable et rentable ?
Que puis-je faire pour manger plus sainement ?
Etc.
Si vous n'y arrivez pas, ne stressez pas. Essayez les trucs suivants :
Posez des questions à votre entourage et en particulier à vos parents pour voir ce qui vous intéressait enfant ;
Arrêtez-vous au nombre que vous avez, sans aller jusqu'à 12.
Conformez-vous avec ce premier jet, vous l'améliorerez plus tard si nécessaire !
Bien sûr, préférez les questions ouvertes (qui appellent des réponses longues) aux questions fermées (oui/non) !
Les critères de captation : comment éviter de trop capter (ou pas assez)
Retenez également que la valeur d'un contenu est distribuée. Autrement dit, tout ne vous intéressera pas. Au lieu de garder un article complet dans vos favoris, ne le lisez qu'une fois et sélectionnez les passages les plus pertinents pour votre problème pour les placer dans votre système de notes.
Vous devez impérativement apprendre à faire le tri en ne sélectionnant que les parties qui vous parlent le plus. Sinon, c'est la submersion — et c'est un problème qui arrive à beaucoup d'entre nous.
Alors, pour apprendre à raffiner votre sélection, voici quatre questions à vous poser. Est-ce… :
Inspirant ?
Utile ?
Personnel ?
Surprenant ?
En définitive, captez ce qui résonne en vous
"Lorsque vous vous imprégnez d'une information, soyez à l'écoute de vous-même et voyez si elle vous émeut ou vous surprend. Ce sentiment de "résonnance" — comme un écho dans votre âme — est votre intuition qui vous dit que ce contenu vaut vraiment la peine d'être noté." (Construire un second cerveau, Chapitre 4)
Nos émotions nous aident à organiser notre savoir et jouent un rôle dans notre raisonnement. Apprenez donc à écouter cette petite voix intérieure suffisamment souvent pour qu'elle prenne de la force et vous guide dans vos choix.
Au-delà de l'application de prises de notes : choisir des outils de captation
Tiago Forte détaille tous les logiciels ou outils numériques qui vous permettent de récupérer du contenu au quotidien. Par exemple, vous pouvez :
Copier-coller du contenu YouTube en demandant d'afficher la transcription ;
Utiliser la fonction "partager" des livres numériques ;
Découper des segments de podcasts ;
Etc.
Ce ne sont que quelques exemples parmi ceux donnés par l'auteur. Le plus souvent, des solutions simples existent pour récupérer les éléments qui vous intéressent le plus.
Les étonnants bénéfices de l'externalisation de vos pensées
Cela vaut pour les briques de connaissance extérieure. Mais quand vous voulez exprimer vos propres idées (notamment vos ressentis par rapport aux documents que vous sélectionnez), vous pouvez simplement écrire directement dans votre système de notes (ou vous enregistrez en audio, si vous préférez).
Notez vos idées ou les exprimer à haute voix a bien des avantages. Premièrement, cela facilite la mémorisation. Mais ce n'est pas tout. Le fait d'exprimer ce que vous pensiez ou ressentez vous donne de nouvelles idées ou vous procure de nouvelles émotions qui peuvent être très libératrices.
La prise de notes nous aide aussi — et c'est lié — à prendre nos distances avec l'information reçue. Nous cessons peu à peu de réagir à chaud, sans prendre le temps d'y réfléchir. D'ailleurs, certains des contenus que vous sélectionnez aujourd'hui vous sembleront inutiles ou triviaux quelques jours plus tard. Dans ce cas, supprimez-les !
À votre tour : à quoi ressemblerait la captation d'idées si c'était facile ?
Plutôt que de chercher à retenir tous les éléments un par un de ce livre, demandez-vous comment vous pourriez mettre en place la captation d'idées dans votre quotidien de manière agréable et aisée. Imaginez les contenus que vous pourriez y intégrer.
En somme, commencez à agir plutôt qu'à tout retenir. C'est ainsi que vous trouverez les chemins qui vous conviennent le mieux et que vous tirerez tout le bénéfice des conseils donnés dans ce livre.
✅ Chapitre 5 — S'organiser : sauvegarder ses actifs en vue d'une utilisation future
Twilda Swarp est l'une des chorégraphes les plus réputées dans le monde de la danse contemporaine. Elle a une technique créative simple qu'elle nomme "La boîte".
Elle dépose dans une simple boîte de rangement tous les éléments liés à un projet chorégraphique, depuis son objectif (qui peut être un simple mot) jusqu'à des objets de toutes sortes et des morceaux de musique. Lorsqu'elle veut travailler sur son projet, elle sait où aller voir : dans la boîte !
L'effet cathédrale : concevoir un espace pour vos idées
L'environnement numérique est important. Nous passons de nombreuses heures immergés "dans" ces espaces de travail, que ce soit via nos téléphones ou nos ordinateurs.
Dès lors, il est capital de les organiser au mieux, en favorisant autant que possible un esprit de découverte et de réflexion. Nous allons voir une solution pour créer ce type d'espace dans les sections suivantes.
Avec PARA, formez votre esprit (et vos notes) en vue d'agir
En réalité, ce passage à l'organisation est souvent l'écueil de ceux qui prennent des notes. Ils accumulent, sans parvenir à créer un ordre. Résultat : la submersion à nouveau.
Tiago Forte propose une technique d'organisation qu'il nomme PARA pour :
Projet (projects) = les efforts limités dans le temps, concentrés sur une tâche en cours actuellement (les 12 questions du chapitre 3, par exemple).
Domaines (areas) = les responsabilités à long terme que vous souhaitez maîtriser dans la durée.
Ressources (resources) = les sujets ou intérêts potentiellement utiles pour l'avenir.
Archives (archives) = les informations devenues inactives, issues des trois autres catégories.
L'idée est de déposer les briques de connaissance dans l'un de ces quatre répertoires, à partir de l'usage que vous voulez en faire.
PARA vu des coulisses
L'auteur montre, grâce à des captures d'écran, son propre classement en action sur son ordinateur. Il a 4 fichiers principaux, puis, à l'intérieur, les fichiers correspondants.
Par exemple, s'il clique sur le premier fichier "Projets", il a 11 nouveaux fichiers qui apparaissent avec les projets qui l'occupent en ce moment. Lorsqu'il clique sur l'un de ces fichiers, il ouvre des documents avec les informations qu'il a répertoriées.
Il en va de même avec les autres fichiers principaux (domaines, ressources et archives).
Où ranger cette information? Comment faire pour savoir où sauvegarder chacune de vos notes
Si vous avez encore des difficultés à vous décider, malgré ce système de classement, demandez-vous :
Quel est le projet concerné par cette note ?
Aucun, alors pour quel domaine (plus long terme) ?
Toujours aucun ? Alors est-ce une ressource intéressante "au cas où" ?
Non, alors dans les archives (ou à ne pas noter).
Faites confiance à votre intuition et pensez rapidité. Votre note doit être là où vous l'attendez. Elle doit vous aider concrètement à réaliser vos objectifs.
Organiser l'information comme une cuisine : que suis-je en train de préparer ?
Tiago Forte propose cette analogie curieuse et bien trouvée avec la cuisine.
Vos projets sont les petits plats qui mijotent sur le feu.
Vos domaines sont le réfrigérateur, y sont conservées les choses à consommer relativement rapidement.
Le garde-manger, ce sont vos ressources, disponibles en cas de besoin pour n'importe quel repas.
Les archives ? Votre congélateur ! C'est un lieu de stockage à durée indéfinie.
Vous comprenez bien que les notes peuvent se déplacer d'un endroit à un autre. Lorsque vous avez terminé un projet, vous pouvez le mettre au congélateur ou placer quelques éléments que vous n'avez pas utilisés (ou qui peuvent encore servir) dans votre fichier Ressources, par exemple.
Vos projets achevés sont l'oxygène de votre second cerveau
L'objectif n'est pas d'avoir un ordinateur bien rangé ; l'objectif est de mener à bien vos projets créatifs et productifs. Un projet terminé vous donne de l'énergie pour le suivant et augmente votre confiance en vous.
Pour ce faire, vous avez besoin de faire le vide dans leur espace de travail. Si vous avez trop de documents dont ne vous savez que faire, placez-les dans Archive (avec la date, éventuellement) jusqu'à un meilleur usage. Libérez les espaces importants pour vos projets et faites disparaître ce qui ne compte plus.
À votre tour : rapide dans vos gestes, délicat dans votre toucher
Telle est la phrase que Tiago Forte a entendue d'une de ses coaches. Et c'est aussi ce qu'il veut nous transmettre. Être rapide dans ses gestes et délicat dans son toucher, cela signifie prendre le chemin de la moindre résistance. Bref, ne pas faire de forcing.
Cherchez donc le moyen le plus simple de vous rapprocher de votre envie de créer une organisation efficace pour votre prise de notes. Par exemple, ne commencez qu'avec les projets. Peu à peu, ajoutez, quand vous vous sentez à l'aise.
"Surtout, gardez à l'esprit que ces catégories ne sont pas définitives. PARA est un système dynamique qui se transforme constamment. Votre second cerveau évolue en parallèle de vos projets et de vos objectifs, ce qui signifie que vous n'avez pas à vous préoccuper de savoir s'il est parfait ou même finalisé." (Construire un second cerveau, Chapitre 5)
✅ Chapitre 6 — Distiller : aller à l'essentiel
Comment faire quelque chose de nouveau à partir de briques de connaissances existantes ? Il faut les distiller, c'est-à-dire les interpréter et en retirer la substantifique moelle.
Pour montrer ce processus à l'œuvre, Tiago Forte utilise l'exemple de Francis Ford Coppola lorsqu'il réalisa Le Parrain à partir d'un roman de Mario Puzo. Il utilisa un classeur pour répertorier ces impressions sur le livre et transformer celui-ci en un film très personnel.
La prise de note quantique : comment créer des notes pour un futur inconnu
La captation et le classement sont les étapes en amont. Une fois que votre connaissance est intégrée dans votre classement, vous devrez en faire quelque chose. Sur le moment, vous n'avez pas le temps de la relire ou de l'interpréter. Il faudra donc réaliser ce travail ensuite.
Les deux premières étapes sont ainsi comme un message envoyé à votre moi futur : "eh, prends garde, cela compte, fais-en quelque chose !". Mais pour ce faire, il faut aussi parvenir à garder l'intérêt pour vos notes. Comment faire ?
La "découvrabilité" : le lien manquant pour rendre vos notes utiles
Vos notes doivent être claires : les points importants doivent sauter aux yeux directement. C'est ça la "découvrabilité" selon l'auteur. Si vous voulez que votre idée reste fraiche dans un avenir plus ou moins proche, vous devez la rendre "découvrable" en ce sens.
Imaginez que vous serez débordé demain, avec toutes les informations que vous vous serez "envoyé". Pour vous faciliter la vie, vous avez besoin de vous rappeler très facilement ce qui était important au moment où vous avez collectionné cette information.
Surlignage 2.0 : la technique de la synthèse progressive
L'auteur propose d'améliorer la technique habituelle du surlignage en créant quatre strates permettant de se souvenir rapidement du sens d'une note :
La note brute (en elle-même, elle est déjà une sélection d'un document) ;
Les passages en caractère gras ;
Les passages surlignés ;
Le sommaire exécutif.
Le sommaire exécutif de votre note, c'est vous qui l'écrivez en reprenant de façon synthétique ce que vous avez surligné. En passant de strate en strate, c'est comme si vous zoomiez sur votre carte du savoir pour prendre de la hauteur.
Dans la suite du chapitre, Tago Forte donne quatre exemples de synthèse progressive avec des documents de plus en plus courts (voir pages 144-150).
Le secret de Picasso : élaguer le "bien" pour faire ressortir l'"extraordinaire"
Connaissez-vous la série de lithographies de taureaux du célèbre artiste espagnol (voir image ci-dessous) ? En 11 lithographies, le peintre simplifie une image d'un taureau pour n'en conserver que les traits les plus élémentaires.
La simplification — ou la distillation — est tout un art !
"La synthèse progressive ne sert pas à se rappeler autant de choses que possible. À mesure que vous distillerez vos idées, elles s'amélioreront naturellement, parce que quand vous éliminez ce qui n'est "que" bon, cela permet à ce qui est excellent de briller plus intensément." (Construire un second cerveau, Chapitre 6)
Les trois erreurs les plus courantes des preneurs de notes novices
Tiago Forte en repère trois principales :
Surligner à l'excès ;
Surligner sans but précis ;
Compliquer le surlignage.
Gardez les choses simples en ayant toujours à l'esprit que vos briques de connaissances doivent être malléables et utilisables pour votre moi futur. Si vous surlignez trop ou avec trop de couleurs, vous vous perdrez sans doute.
À votre tour : gardez votre moi futur à l'esprit
Exercez-vous à la méthode PARA avec des contenus que vous aurez sélectionnés et classés. Par exemple, un extrait d'article de blog ou de vidéo YouTube.
Tiago Forte conseille de créer vos notes en respectant les trois strates indiquées pour les rendre "découvrables". Pour vérifier que vous avez correctement effectué cette action, laissez la note de côté, mais mettez-vous un rappel quelque part pour qu'elle revienne dans votre champ de vision quelques jours plus tard.
Est-ce que vous pouvez vous rappeler aisément, en 30 secondes environ, de quoi il s'agit ? Dans ce cas, c'est que votre note fonctionne. Conservez-la alors sous cette forme définitive dans le dossier choisi.
✅ Chapitre 7 — Exprimer : montrer son travail
Octavia Butler est l'une des plus grandes écrivaines de science-fiction contemporaines. Or, elle a commencé avec peu. Comment a-t-elle réussi à créer des mondes futuristes et à avoir des intuitions fortes sur le monde d'aujourd'hui ?
Eh bien, elle prenait énormément de notes à propos de ses multiples centres d'intérêts. Ce qui fait dire à Tiago Forte :
"Les créateurs professionnels s'inspirent constamment de ce que leurs expériences et leurs observations personnelles leur offrent, des idées des autres et des leçons glanées aussi bien des succès que des échecs. S'il y a un secret à la créativité, c'est qu'elle se nourrit de nos efforts quotidiens pour rassembler et organiser ce qui nous influence." (Construire un second cerveau, Chapitre 7)
Comment protéger vos ressources les plus précieuses
"L'attention d'un travailleur du savoir est sa plus rare et précieuse ressource", dit l'auteur. Notre système de notes doit donc nous libérer de l'attention pour créer, au lieu de nous en demander davantage.
La dernière étape du programme CODE consiste à s'exprimer. Comment faire ? Ici encore, mieux vaut ne pas attendre que tout soit parfait. Recherchez le feed-back d'autrui assez régulièrement, sans attendre le dernier moment.
Les briques intermédiaires : pour être puissant, pensez petit
Cette notion de découpage en tâches intermédiaires est connue. Découper un projet en petits bouts vous aidera à combattre la procrastination et à avancer plus sereinement.
Il est également important de proposer un premier jet — et cela quel que soit votre domaine (de la musique à l'architecture, en passant par le copywriting).
Mais tout ceci ne suffit pas. Votre second cerveau va agréger les premiers jets qui sont comme autant de briques intermédiaires sur le chemin de votre projet final. C'est en associant ces briques que vous gagnerez en puissance créative et en efficacité.
D'un projet à l'autre, vous pouvez en effet réutiliser certaines briques intermédiaires, comme des notes distillées (voir le chapitre précédent) ou des livrables que vous avez rendus dans d'autres circonstances, par exemple.
Tiago Forte considère que cette pratique a quatre avantages principaux :
Augmentation de la concentration ;
Adaptation du travail au temps disponible ;
Réorientation et feed-backs plus rapides ;
Facilitation toujours accrue de la réalisation des projets.
Assembler ses briques : le secret d'une production bien huilée
Pensez à un projet. Par exemple : organiser une conférence. Vous pouvez penser que cela est hors de votre portée, car vous ne l'avez jamais fait. Et pourtant, si vous découpez la tâche en plusieurs morceaux, vous vous rendrez vite compte que vous savez déjà tout faire ou presque.
Par exemple, vous devrez créer un programme et envoyer des invitations aux conférenciers. Ce sont des choses que vous savez déjà probablement faire. Si cela est nécessaire, vous pourrez même utiliser des briques de votre second cerveau pour aller plus vite dans la réalisation de chacune de ces sous-tâches.
Pensez Lego ! Construisez peu à peu votre projet à partir de briques qui viennent remplir les plus petites tâches que vous avez identifiées et sans même vous en rendre compte, vous aurez complété votre projet tout entier.
Comment récupérer et réutiliser votre travail passé
Le processus de récupération des briques de connaissance n'a rien de trivial. C'est à ce moment-là que de nouvelles connexions, encore plus puissantes, peuvent émerger entre différents morceaux d'informations que vous aurez collectés.
L'auteur propose quatre méthodes de récupération :
Recherche = utilisez la fonction recherche de votre navigateur ou de votre logiciel de prise de notes.
Navigation "au gré du courant" = ouvrez votre dossier PARA pertinent et parcourez-le.
Balises = utilisez les étiquettes ou balises (aussi appelés tags, en anglais) pour "casser" les frontières/silos entre vos dossiers et faire des connexions plus étonnantes.
Sérendipité = laissez votre intuition parler !
Par nature, la créativité est collaborative
Non, nous ne créons pas seuls. Même si nous sommes effectivement seuls dans notre bureau à un moment X, nous sommes habités par de multiples voix qui viennent nous aider à réaliser nos ambitions. Ce sont les briques de connaissance qui portent ces voix !
Plus prosaïquement, le fait de recevoir des retours réguliers de vos collègues ou éditeurs (ou autres) participe complètement au processus créatif.
Tout n'est que combinaison
Dans le même ordre d'idée, nous pouvons dire que la créativité est toujours un "art de la combinaison", c'est-à-dire que nous travaillons toujours en nous appuyons sur ce que d'autres ont déjà fait.
Il existe même des briques de connaissance si essentielles qu'elles reviennent constamment dans votre travail et dans celui des autres. Reconnaître que vous vous inspirez d'autrui n'a rien de déshonorant. Au contraire !
"Rendre à César ce qui est à César ne diminuera pas la valeur de votre contribution, cela la rehaussera. Comme toutes vos sources seront clairement documentées dans votre second cerveau, vous n'aurez pas de peine à les retrouver et les inclure dans votre version définitive." (Construire un second cerveau, Chapitre 7)
À votre tour : vous seul savez ce que vous souhaitez produire
"C'est en réalisant des choses concrètes que nous apprenons — avant même de nous sentir prêts, avant d'avoir tout compris et avant de savoir où cela nous mènera", dit encore l'auteur un peu plus loin.
Autrement dit : passez à l'action sans attendre d'avoir tout compris. C'est en faisant que vous vous rendrez plus intelligent ! Quelle que soit la création que vous vous proposez de réaliser, qu'elle soit professionnelle ou personnelle, vous pouvez commencer à agir en vous aidant du système proposé dans ce livre.
Troisième partie — La conversion : réaliser vos projets
✅ Chapitre 8 — L’art de l’exécution créative
Tiago raconte l'histoire de sa mère, musicienne, et de son père, peintre. La création a fait partie de sa vie très jeune. Et c'est le sens même de ce qu'il veut transmettre. L'organisation et la prise de notes ne sont pas des fins en soi, mais des moyens pour créer.
Divergence et convergence : un exercice créatif d'équilibriste
Si les résultats de notre créativité sont nouveaux, le processus créatif, lui, est "immuable". Pour l'exposer clairement, l'auteur a recours à une opposition entre deux phases :
Divergence ;
Convergence.
Pendant la phase de divergence, nous accumulons une foule bigarrée de sources d'inspiration. Mais elle ne suffit pas. Il lui faut aboutir à un résultat unique et cohérent : c'est la phase de convergence.
Les deux premières lettres du programme CODE, capter et organiser, font partie de la phase de divergence. Les deux suivantes, distiller et exprimer, sont quant à eux au cœur du processus de convergence.
Les trois stratégies que j'utilise pour donner corps à un travail créatif
Pour vous pousser à l'action et tout particulièrement vers la phase de convergence, qui peut être sans cesse repoussée, Tago Forte donne trois astuces :
"L'archipel des idées" vise à créer des ponts et à éviter l'angoisse de la page blanche en créant, sur votre page de traitement de texte, un "archipel" avec plusieurs citations ou sources à votre disposition. De cette façon, il vous sera plus facile de commencer à écrire.
"Le pont d'Hemingway" est une technique du romancier pour passer d'une session de travail à une autre. Au lieu de terminer à bout de souffle, prenez le temps, vers la fin de votre session, de faire le point sur la situation actuelle de votre travail et de vous donner des idées pour la prochaine fois. Pensez également à noter les informations à ne pas oublier et à vous rappeler à vous-même vos intentions.
Réduire la portée de votre travail en créant un produit un peu plus simple que ce que vous aviez prévu à la base, surtout si vous avez une date limite à respecter. Vous pourrez l'améliorer ensuite ou utiliser ce que vous avez fait pour autre chose.
L'auteur nous montre, image à l'appui, comment il s'est servi de sa méthode pour penser l'aménagement de son garage en bureau et studio d'enregistrement.
À vous : soyez prompt et avancez
Si vous voulez vous lancer, commencez par :
Rédiger une esquisse ;
Regarder dans vos dossiers PARA ce qui pourrait "coller" ;
Vous poser des questions pour ajouter de nouveaux éléments (éventuellement) ;
Réserver un créneau pour sortir un premier jet (15 minutes environ) ;
Si cela est nécessaire, créer un "pont Hemingway" pour la prochaine séance de travail ;
Réduire la portée si le projet s'avère trop ambitieux ;
Noter tout ce que vous apprenez en cours de route ;
Recueillez les feed-backs de votre premier jet.
✅ Chapitre 9 — Les habitudes essentielles des experts en organisation numérique
"Votre second cerveau est un système pragmatique destiné à rehausser votre productivité et votre créativité." (Construire un second cerveau, Chapitre 8)
Pour Tiago Forte, productivité et créativité vont de pair. Grâce au système qu'il propose, nous pouvons associer les deux. En fait, les deux reposent sur de bonnes habitudes, que ce chapitre se propose de passer en revue.
La "mise en place", une façon d'encourager une productivité durable
La "mise en place" est une notion de cuisine professionnelle pour désigner la façon d'organiser l'espace de travail des chefs cuisiniers. En l'occurrence, cela passe par une attention constante à l'ordre de rangement de chaque chose, même lorsque vous êtes dans le feu de l'action.
Cette discipline interne et externe est nécessaire aussi dans le monde numérique et pour les travailleurs du savoir.
Les listes de contrôle d'un projet : la clé pour lancer le "volant d'inertie" du savoir
Nous consommons tous les jours des informations et une partie d'entre elles nous serviront à produire ce que nous voulons en fonction de nos objectifs. L'auteur invite à considérer les connaissances comme des actifs que vous investissez et que vous pouvez sans cesse recycler. C'est ce qu'il nomme, après d'autres, le "volant d'inertie" du savoir.
Pour vous assurer de bien utiliser vos connaissances dans ce sens, vous pouvez établir des listes de contrôle :
Une pour le lancement du projet ;
Une autre pour la clôture du projet.
L'objectif de ces listes consiste à vous permettre de commencer et de terminer vos projets en restant dans la ligne que vous aviez décidée. C'est une aide à l'action plus qu'une structure rigide. Comme les échafaudages, elles permettent à votre projet de tenir debout le temps de la construction.
Faire des revues une habitude : pourquoi traiter vos notes par lots et à quelle fréquence
C'est David Allen qui a proposé cette technique dans S'organiser pour réussir. Celle-ci a pour but de faire le point de façon régulière sur un sujet ou un projet en cours. Tiago Forte ajoute à ceci l'idée que vous pouvez le faire en révisant vos notes de la semaine ou du mois.
L'auteur explique en détail comment formater sa revue hebdomadaire sans se laisser submerger et réaliser des revues mensuelles pour être tout à fait au clair sur ce que vous êtes en train de faire.
L'habitude de l'attention en éveil : utiliser son second cerveau pour provoquer la chance
L'opportunisme a mauvaise presse. Pourtant, ce terme peut être utilisé de façon positive, pour signaler la possibilité d'être attentif à l'instant et à la surprise, et être capable d'en faire quelque chose. De petites "opportunités" s'offrent à nous tous les jours.
Face à une modification de priorité ou d'objectif, votre second cerveau est suffisamment souple pour agir. Si une occasion se présente, vous n'avez qu'à regrouper d'anciennes notes dans un nouveau dossier. À condition que vous preniez l'habitude de considérer véritablement votre système de notes comme un outil de travail et non comme un simple pense-bête.
À vous : si votre système parfait reste inutilisé, c'est qu'il n'est pas parfait
Les trois habitudes présentées ci-dessus sont faciles à mettre en place et à réaliser dans vos créneaux creux de la journée. Agissez avec souplesse pour construire progressivement l'environnement qui vous ressemblera le plus et sera le plus efficace pour vous.
"Rappelez-vous que vous n'êtes pas en train de construire une encyclopédie de savoirs parfaitement organisés, mais un système fonctionnel. À la fois dans le sens où il doit être opérationnel et dans le sens où il doit faire partie intégrante de votre quotidien. Pour cette raison, rien ne vaut un système imparfait, mais utile dans les conditions réelles de votre vie courante." (Construire un second cerveau, Chapitre 9)
✅ Chapitre 10 — Trouver sa voie pour s’exprimer
Dans un monde où l'information est devenue abondante, l'enjeu est moins de savoir comment se relier à elle que comment bien le faire.
Tiago Forte considère en outre que nos émotions et notre histoire façonnent notre rapport à l'information. Ce qui compte avant tout, c'est autrement dit de se doter du bon état d'esprit et non pas avant tout de la bonne boîte à outils.
La crainte que notre esprit ne soit pas assez puissant
Construire un second cerveau vous aidera à mener à bien vos projets en libérant votre "premier cerveau", trop souvent surchargé et anxieux. Peu à peu, une relation va s'établir entre votre cerveau "interne" et votre cerveau "externe".
Cette relation peut devenir intime, au point que vous aurez des difficultés à vous passer de votre système de notes. Votre être biologique changera : vous serez capable de rester concentré plus longtemps et vous serez plus calme.
À partir du moment où votre second cerveau vient soulager le premier, vous pouvez vous étonner de ce qu'il est capable de faire. Pour l'auteur, "se construire un second cerveau est une entreprise de développement personnel" car vous modifierez progressivement de nombreux aspects de votre personnalité.
Bien sûr, un tel changement peut faire peur. Mais il en vaut assurément la peine. Grâce à ce nouvel état d'esprit et au système CODE, vous passerez de :
La pénurie d'idées à leur abondance ;
L'obligation de faire les choses au véritable service rendu ;
La consommation pure et simple à la création.
Le besoin fondamental d'expression de soi
Tiago Forte relate son expérience de maladie et le bienfait que lui a procuré la méditation. Il affirme que la pratique de la méditation Vipassana a pour lui été une révélation, qui s'est greffée à une autre : l'écriture en public.
Ces deux activités lui ont fait comprendre à quel point l'expression de soi est un besoin fondamental.
À votre tour : le courage de partager
Nous avons souvent peur de partager nos histoires de vie ou nos idées. Nous n'osons pas nous affirmer positivement. Il nous semble toujours qu'il y a une bonne raison de ne pas le faire : la hiérarchie ou le sentiment d'imposture, par exemple.
Pourtant, les avantages de l'expression de soi sont véritablement sans commune mesure avec ceux du silence. S'adresser à un public pour exprimer des choses que nous souhaitons partager crée non seulement du lien social, mais vous reconnecte à vous-même.
Conclusion sur "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte :
Que retenir de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte :
"Les idées de Tiago Forte marchent vraiment", dit le maître du marketing Seth Godin à propos de cet ouvrage. Alors, pourquoi se priver de les appliquer, au moins pour essayer ?
Il vous aidera à :
Prendre des notes ;
Établir un système de données numériques ;
Organiser vos idées ;
Les conserver efficacement ;
Rendre vos idées plus concrètes ;
Faire mûrir vos idées ;
Créer des contenus qui font la différence !
Retenez que le numérique peut être un puissant instrument pour nous aider à développer notre créativité, à condition de savoir l’utiliser et de le maîtriser.
Grâce à un système de type CODE, vous vous construirez un cerveau externe à toute épreuve pour vous aider dans les tâches du quotidien ET réussir à mieux exprimer ce que vous souhaitez dire au monde.
Vous voulez en savoir plus sur Tiago Forte et sa méthode ? Rendez-vous sur :
Sa chaîne YouTube ;
Son site internet, Forte Labs.
Points forts :
Un manuel très clair et instructif ;
Plein de conseils et de captures d'écran pour commencer tout de suite ;
Des exemples inspirants venus d'artistes, philosophes ou scientifiques ;
Un chapitre bonus pour créer des tags efficaces ;
Un résumé à la fin de l'ouvrage (Section "Dernières pensées : vous en êtes capable").
Points faibles :
Je n'en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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July 15 2024, 5:00pm
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Pour une résistance oisive
Résumé de « Pour une résistance oisive. Ne rien faire au XXIe siècle » de Jenny Odell : un best-seller anticonformiste qui a plu même au président des États-Unis, Barack Obama ! À lire pour se déconnecter et pour réfléchir aux conséquences de nos vies numériques sur nos habitudes de vie.
Jenny Odell, 2021, 311 pages.
Titre original : How to Do Nothing : Resisting the Attention Economy (2019)
Chronique et résumé de "Pour une résistance oisive. Ne rien faire au XXIe siècle" de Jenny Odell
Qui est Jenny Odell et comment a été reçu son livre "Pour une résistance oisive" ?
Jenny Odell est une artiste visuelle états-unienne, spécialisée dans le numérique. Elle est aussi professeure d'arts à l'université de Stanford et diplômée de littérature anglophone. Pour en savoir plus à son sujet, ainsi que sur ses écrits et ses projets, vous pouvez découvrir son site internet.
La parution de son premier livre en 2019, "How to Do Nothing: Resisting the Attention Economy", traduit en français par "Pour une résistance oisive. Ne rien faire au XXIe siècle" (2021) a été un véritable événement aux États-Unis. Surtout après les quelques mots prononcés par Barack Obama à son sujet !
Depuis, l'auteure continue à créer des installations artistiques, à enseigner et à écrire. Elle a notamment écrit "Saving Time: Discovering a Life Beyond the Clock" sorti en 2024. Jenny Odell a aussi rédigé de nombreux articles sur le sujet de la culture de la productivité et de l'écologie à l'ère du numérique (voir son site internet pour plus de détails).
Jenny Odell est issue d'une mère originaire des Philippines et d'un père états-unien. Elle se dit à l'aise avec cette double identité, qui lui permet d'être "entre les deux", à la fois un pied dans la culture occidentale et un pied en dehors. Elle a grandi à Cupertino (siège de Apple) et vit actuellement à Oakland.
Comme nous allons le voir, ces informations sur ses origines ne sont pas anecdotiques. Elle considère qu'il est très important de se relier aux lieux où l'on vit pour sortir de l'emprise des réseaux sociaux et apprendre à mieux les utiliser.
Entrons donc dans le détail de ses propositions !
Introduction. Survivre à l'utilité
À l'heure des réseaux sociaux et de l'hyperstimulation permanente, « rien n’est plus difficile que de ne rien faire », dit Jenny Odell. Cette connexion constante au numérique a des conséquences au niveau :
Individuel = nous en oublions de penser le sens de notre vie.
Collectif = résolution de problèmes complexes via des discussions.
Culturel = perte de goût pour « le nuancé, poétique, ou le non directement intelligible ».
Alors, que faire ?
"Ce livre se donne pour objectif de trouver les moyens de conserver cette place sous le soleil. C’est un guide pratique pour ne rien faire compris comme acte de résistance politique à l’économie de l’attention." (Pour une résistance oisive, Introduction)
Son hypothèse est simple : "et si les gens et choses qui nous entourent suffisaient, et se suffisaient à eux-mêmes ?" En nous détournant du numérique, nous apprenons à revenir à des liaisons plus profondes. « La réalité augmentée pourrait-elle tout simplement signifier de poser son téléphone ? », demande-t-elle.
Sa thèse n'en est pas pour autant antitechnologique. Son problème, c'est avant tout la logique marchande attachée à l’économie de l’attention, ainsi que le culte de l’individualisme.
Pour nous faire comprendre les enjeux de son livre, elle utilise la métaphore de l’arbre Old Survivor, qui nous enseigne :
la résistance (il est trop tordu pour être utilisé comme bois de menuiserie) ;
le témoignage et la mémoire, c’est-à-dire l’enracinement dans le passé dont le présent dépend.
Pour l'auteur, Old Survivor permet de penser une « résistance-en-place » qui implique :
Un refus du cadre de référence (se soumettre aux usages du numérique, par exemple) ;
Une volonté de sortir des logiques de pensées identitaires (repli nationaliste, etc.) ;
La reconnaissance d'une subjectivité qui change avec le temps.
Pour parvenir à penser et à agir autrement Jenny Odell propose d'abord de se désengager, c'est-à-dire de s’arracher à l’économie de l’attention. Ensuite, et en fait dans le même temps, il est nécessaire de se réengager, c'est-à-dire se relier autour d’autres choses.
Dans ce double mouvement, l'auteur puise une grande Inspiration dans le biorégionalisme créé par Peter Berg dans les années 1970. Pour elle, il s'agit de résister aux effets dévastateurs du numérique en ayant recours à l'écologie. Nos esprits, comme la nature elle-même, ont été saccagés et pillés.
Jenny Odell termine l'introduction en reconnaissant que son livre a une « drôle de forme », à la fois :
Invitation à la promenade ;
Manuel activiste ;
Guide de développement personnel.
À vous de voir par quel "bout" vous prendrez l'ouvrage !
Chapitre 1. Le bien-fondé du rien
Ne rien faire, qu'est-ce que c'est ? C'est laisser un temps libre pour la découverte et l'attention aux choses oubliées. C'est aussi laisser au temps le temps de faire son œuvre, c'est-à-dire de nous transformer.
Jenny Odell parle de son art et de celui d’autres artistes comme de la création d’un espace ouvert pour l’observation, la contemplation ou l’attention. Pour laisser, comme elle dit, « les histoires grouiller ».
Concrètement, elle trouve souvent ce temps lorsqu'elle se rend dans une roseraie près de chez elle. Ou lorsqu'elle observe (et écoute !) les oiseaux — l'une de ses activités préférées.
Pour l'auteure, cette pratique amateure d'observation ornithologique va à l'opposé de la recherche en ligne, puisqu’on « ne peut pas le débusquer et le forcer à s’identifier à nous ». Les chants des oiseaux s’apprennent et, quand nous les connaissons, ils nous deviennent familiers, comme des langues que nous parlons.
Ces moments et ces lieux (car les deux vont de pair) sont « des refuges ». Quelque chose de nouveau peut se révéler, un changement peut s’opérer. Nous nous surprenons à faire davantage attention aux autres et non seulement à nous-mêmes, on devient aussi plus conscient de nos propres forces et faiblesses.
Autocritique de l’auteure : privilège lié à ce pouvoir de ne rien faire. Réponse : elle trouve dans le syndicalisme la même idée de jouir du temps libre pour son propre plaisir.
Le temps, comme l'espace, est colonisé par l'idéologie de l'efficacité et de la rapidité. Nous perdons en même temps des espaces publics (parcs, bibliothèques) et le temps pour ne rien faire (moments de pur vagabondage ou de repos).
Avec les outils numériques, le travail s’immisce partout. Le travail et le hors travail fusionnent. Par ailleurs, nous sommes submergés d'informations et de fausses informations, sans plus être capables de faire le tri.
En réalité, le bavardage sur les réseaux sociaux est savamment entretenu par les dirigeants des plateformes pour des raisons financières. Eh oui, car c'est en maximisant notre taux d'engagement que celles-ci peuvent construire nos profils et les vendre aux plus offrants.
À l'opposé, ne rien faire est un processus actif d’écoute. Celui-ci permet de :
Se réparer, c’est-à-dire prendre soin de soi ;
D'écouter avec une sensibilité corporelle renouvelée et donc de faire davantage preuve d’empathie ;
S'immuniser contre les discours de la croissance infinie pour reconnaître que nous sommes des animaux terrestres.
Jenny Odell aborde enfin la question de la vie éternelle souhaitée par les transhumanistes (dans la veine de Elon Musk) et leur oppose une prise en compte de la finitude humaine en sortant du temps productif.
Chapitre 2. L'impossibilité d'une retraite
Peut-on s’extraire de façon permanente du monde de la productivité ? Ou, dans le même ordre d’idée, la « détox numérique » est-elle une voie prometteuse ?
L’auteure analyse ici plusieurs formules, depuis les aventures communautaires des années 1960 jusqu’aux tentatives plus récentes de gourous plus ou moins millionnaires et proches de la Silicon Valley — en passant même par le Jardin d’Épicure, qui sert de modèle racine (pas toujours conscient) à toutes ces initiatives.
L’auteure montre que les utopies qui cherchent à se constituer à partir d’une « table rase du passé » échouent. Elle montre en particulier que/qu' :
Celles-ci procèdent de la volonté de s’extraire du politique ;
Il y règne souvent des tensions autoritaires qui règnent dans les communautés qui se créent en dehors de la société.
La reproduction des inégalités et des préjugés qui s’y développent.
Les tentatives utopistes des années 60 ont échoué. Et il en va de même des tentatives techno-utopistes telles que celle de Pascal Thiel dans les années 2000. Plus généralement, la volonté de coloniser les nouveaux espaces (cyber, interstellaire, eaux internationales) pour créer une société "nouvelle" sont à considérer avec circonspection.
Pour Jenny Odell, nous avons une responsabilité, à savoir nous inscrire dans la communauté politique réelle, plutôt que fuir pour se mettre à l’écart. Au lieu de vouloir fonder une communauté parfaite et homogène, il s’agit d’accepter et d’explorer le hasard lié à la « pluralité d’agents » qui compose toute société.
À la place de ces utopies — qui demeurent néanmoins des idéaux intéressants —, l’auteure envisage plutôt une résistance à l'intérieur même de la ville ou de la "cité". Elle reprend en particulier à un auteur anarchiste catholique l’idée d’associer contemplation et action, fuite et participation.
Autrement dit, elle se demande non pas s’il faut participer à la vie publique (sa réponse est oui), mais comment. Et sa réponse est ce qu'elle nomme un « refus-sur-place », un genre de retraite dans l’enceinte même de la société.
Ne pas succomber à la tempête médiatique, qui ne produit que du bruit — et ne pas en produire davantage (en produisant des posts qui n’ont aucun effet réel, sinon celui d’enrichir la plateforme).
« Une forme de réaction hybride est nécessaire. Nous devons être en mesure de faire les deux : contempler et participer, partir et toujours revenir, là où l’on a besoin de nous. (…) Dans la foulée, je suggère autre chose à la place du langage de la retraite ou de l’exil. Une simple disjonction que j’appellerai « se tenir à l’écart ». » (Pour une résistance oisive, Chapitre 2. L'impossibilité d'une retraite)
Ce "tenir-à-l'écart" implique :
Ne pas fuir ce qui nous pose problème mais le connaître ;
S’octroyer une posture critique ;
Se laisser la possibilité de construire un autre monde, mais « dans » celui-ci.
Voyons maintenant comment elle compte mettre plus concrètement ce plan à exécution.
Chapitre 3. Anatomie d'un refus
Jenny Odell évoque dans ce chapitre plusieurs performances d'artistes contemporains. Chacune d'elle met en scène le refus d'une norme, telle que travailler ou encore marcher rapidement dans la rue. Elle montre que ces gestes artistiques permettent de voir ce qui reste d'habitude caché et "évident" :
« Depuis l’intérieur des cycles de comportements admis, de tels refus produisent des ramifications étranges qui ne s’oublient pas de sitôt. » (p. 111) (Pour une résistance oisive, Chapitre 3. Anatomie d'un refus)
L’auteure rapporte ensuite plusieurs histoires, dont celle de Diogène le cynique. Elle dit à son propos qu'il était comme un artiste contemporain, cherchant par son attitude à provoquer et à attirer l'attention sur l'inertie des autres citoyens.
Diogène a le grand mérite, selon elle, de nous montrer que le refus est non seulement possible, mais aussi qu'il est possible de refuser tout en restant dans la société. Quand il accepte de participer à la cité, Diogène le fait « à sa mode ».
C’est ce que Jenny Odell appelle la création d'un « tiers espace » : ni exclusion, ni pure et simple inclusion, mais rapport critique et ouvert aux façons de vivre en société (au-delà de ce que celle-ci nous impose).
Elle trouve également un exemple en Bartelby le scribe, un personnage d'une nouvelle de Herman Melville. « Non seulement il n’obtempère pas ; il refuse les termes mêmes de la question », rappelle-t-elle.
Le scribe sape l’autorité en habitant un « tiers espace ». Le fait-il par simple caprice ou de façon irraisonnée ? Non ! Bartelby agit de façon volontaire, studieuse et disciplinée. Voluntate, studio, disciplina (Cicéron) : telle est la règle d'action qu'il faut se donner lorsque nous voulons agir ainsi.
En effet, pour Jenny Odell, « ne rien faire » est une tâche difficile. Il faut avoir la force de s’opposer aux coutumes et à nos propres inclinations. C’est un exercice d’endurance sociale. Pour illustrer ce point, l'auteure cite finalement Henri Thoreau, le philosophe états-unien qui fonda les principes de la désobéissance civile outre-Atlantique.
De tels refus sont possibles, tant au niveau individuel que collectif. Or, ils impliquent une tension vers un but et — donc — de l'attention. Sans attention, sans concentration, il est impossible d'agir ou de penser, que ce soit seul ou ensemble.
Tous les actes d’activisme véritables et qui ont eu du succès (comme les actions contre la ségrégation raciale, par exemple) avaient été pensés, soigneusement réfléchis. Bien sûr, il n'est pas donné à tout le monde d'avoir le temps ou les ressources pour refuser d'agir de façon conformiste.
Il existe des différences culturelles, sociales et économiques qui pèsent sur les individus et les empêchent de modifier leurs comportements. Mais si nous cultivons l'attention au quotidien, nous pouvons néanmoins y parvenir.
Chacun, à son niveau, peut agir. Et, petit à petit, les marges peuvent grandir et se rassembler. pour transformer la société dans son ensemble.
Chapitre 4. Exercices d'attention
L’auteure cherche ensuite — dans ce chapitre, ainsi que dans toute la suite de l'ouvrage — des manières de réorienter son attention. Les artistes, notamment, sont particulièrement importants. Pourquoi ? Car ils nous aident à changer nos manières de percevoir et de nous relier au monde.
Jenny Odell s’intéresse par exemple à l'œuvre des artistes David Hockney (peintre) et à celle de John Cage (musicien), pour ne citer que les plus célèbres. Elle montre à chaque fois comment ces artistes invitent à regarder le réel autrement, soit en :
Montrant des détails qui n’apparaissent pas d'habitude (Hockney) ;
Ouvrant un espace d’écoute pour des sons que nous négligeons au quotidien (Cage).
En réalité, nous pouvons reproduire ces expériences dans notre expérience de tous les jours. C'est par exemple ce que cherche à faire la méditation de pleine conscience. En ouvrant un nouvel espace pour notre attention, nous changeons la façon dont nous voyons le monde et nous rapportons à notre milieu.
À ce propos, l'auteure prend aussi l’exemple de sa ville natale : Cupertino, siège d’Apple. Elle met en scène deux réalités :
D’un côté, l’uniformité de la ville, son absence d’aspérité et le bâtiment type « vaisseau spatial » d’Apple ;
De l’autre, ce qu’elle a été capable d’y redécouvrir (le nom des arbres et des animaux, des montagnes, l’existence de ruisseaux qui zèbrent la géographie, etc.).
Pourquoi chercher à réorienter ainsi son attention en s'inspirant des artistes et de la nature ? Eh bien, dit Jenny Odell, d'abord parce que c'est amusant ! Cela comble notre besoin de curiosité. Ensuite, elle affirme que c’est un moyen de se dépasser soi-même en s'ouvrant vers l’extérieur.
Pour avancer dans sa réflexion, elle utilise une distinction philosophique entre "Je-Cela" et "Je-Tu" :
Je-Cela (regard uniformisant qui prend toute chose pour un moyen à utiliser) ;
Je-Tu (regard singulier sur une réalité que nous cherchons à envisager depuis sa perspective propre).
L'auteure s'intéresse également aux sciences. Elle aborde la question de la cécité inattentionnelle.
« Les chercheurs (Arien Mack et Irvin Rock) suggèrent que l’attention est une clé qui ouvre la porte qui divise la perception inconsciente… de la perception consciente. Sans cette clé de l’attention, il n’y a tout simplement pas de prise en compte du stimulus. » (Pour une résistance oisive, Chapitre 4. Exercices d'attention)
Ceci explique notamment le sentiment d’étrangeté de découvrir des choses dans notre entourage qui ont pourtant toujours été là. Par ailleurs, ce phénomène apparaît dans nos préjugés et la façon dont nous agissons en fonction d’eux sans nous en rendre compte.
Comment s'en défaire ? Eh bien une formation, par exemple, peut être une « clé d’attention » qui nous fait découvrir que nous avions l’habitude d’agir de telle ou telle façon et que nous pouvons en changer.
Bien sûr, la discipline est nécessaire pour maintenir l’attention et changer d’habitudes. L'auteure signale aussi l'importance de trouver du nouveau dans le même pour garder son attention fixée sur un objet.
Ces liens entre volonté, attention et discipline sont mis à mal par l’économie de l’attention, notamment via les techniques de persuasion issues du marketing digital. Même lorsque celui-ci se veut "éthique", il n'est pas dit que cela suffise, car il nous prive de notre capacité à décider par nous-mêmes.
Au lieu de cela, il serait préférable, selon Jenny Odell, de considérer les différentes formes d’attention dont nous sommes capables et chercher à travailler ses formes plus profondes et robustes. En réhabituant notre esprit à être attentif et concentré, nous enrichissons notre expérience humaine.
L'auteure se tourne résolument vers les autres et vers la nature pour "travailler son attention". Et elle dit même utiliser des applications mobiles pour l’y aider, comme iNaturalist par exemple. Cette application n'est pas une panacée, mais l'aide à faire les premiers pas pour se reconnecter à ce qu'elle avait oublié.
Petit à petit, en observant et en vous intéressant à un sujet, vous apprenez « la langue » d'autres êtres et vous commencez même par les remarquer malgré vous : le changement devient irréversible !
« Les séquoias sempervirens, les chênes, les buissons de mûres ne seront plus jamais « des tas de plantes ». Même si je le voulais, un tohi ne pourrait plus jamais être un simple « oiseau ». En vertu de quoi ce lieu ne peut plus être n’importe quel lieu. » (Pour une résistance oisive, Chapitre 4. Exercices d'attention)
Chapitre 5. Écologie des inconnus
Ce n'est souvent que lorsque quelqu’un est dans l’urgence que nous retrouvons les liens de communauté qui sous-tendent toute la société. Nous venons en aide à autrui presque sans réfléchir, car nous nous sentons responsables les uns des autres.
Et si nous acceptions de nous décentrer plus souvent pour prendre en compte les exigences de la vie de l’autre ? Et si nous acceptions de ne pas nous offusquer trop vite ? S’éloigner du « réglage par défaut » égocentrique de nos existences pour faire une place à l’autre en tant que personne. En voilà une bonne idée !
Mais autant le savoir d'emblée : ce n'est pas si facile. C’est un choix et une discipline de parvenir à agir de façon attentive et altruiste au quotidien. Aller à la rencontre de l’autre dans une "relation Je-Tu" ne va pas (ou plus) de soi et demande donc un effort conscient.
Jenny Odell plaide pour que nous nous rencontrions davantage et notamment dans les espaces communs qui nous réunissent, comme les quartiers où nous vivons. Connaissez-vous vos voisins ? Et le boulanger du coin ?
« Comparée aux algorithmes qui nous recommandent des amis sur la base de leurs qualités utilitaires […], la proximité géographique est différente, en ce qu’elle nous place à côté de gens dont nous n’avons pas de raisons utilitaires « manifestes » de nous préoccuper […]. Je suggère ainsi plusieurs raisons qui nous incitent non seulement à en tenir compte, mais aussi à nous préoccuper et à partager une réalité, les gens qui vivent autour de nous étant exclus de nos bulles de filtres. » (Pour une résistance oisive, Chapitre 5. Écologie des inconnus)
Voici les trois raisons pour prendre soin des espaces communs qui sont invoquées par l'auteure :
Se préoccuper de celles et ceux qui nous entourent car nous sommes redevables l’un de l’autre d’un point de vue pratique. Un quartier est un « réseau de soutien » dans les situations extrêmes ou banales.
Un monde avec pour seul type de relation le « Je-Cela » est un monde « appauvri et esseulé ». Lorsque nous commençons à entrer dans une relation différente, « je-tu », nous l'apprécions et nous voulons plus en sortir.
Réapprendre à vivre avec les autres nous transforme positivement. Nos rencontres nous réservent des surprises et nous prenons conscience que nous sommes "plus" que ce que nous croyons être.
Un algorithme, quant à lui, va me créer une identité « univoque », sans nouveauté réelle. Nous sommes enfermés dans des bulles de subjectivité. À l'inverse, la rencontre est une prise de risque, où nous mettons notre propre identité en jeu.
D'ailleurs, est-ce que la notion de rencontre est réservée aux humaines "entre eux" ? Pour Jenny Odell, la réponse est non ! La conversation avec les êtres de la nature nous permet aussi de prendre d’autres perspectives et de sortir de notre petit point de vue isolé.
Grâce aux rencontres et aux conversations que nous tissons, le monde devient moins solitaire ! Apprendre le nom des choses (y compris grâce à une application comme iNaturalist, par exemple) est un préalable à ces conversations. En effet, connaître un nom, c'est déjà faire connaissance…
Nous retrouvons ici l’engagement biorégionaliste de l’auteure. Au lieu d’un repli identitaire, le biorégionalisme nous apprend à regarder les choses dans une perspective écologique et inclusive.
Le repli sur soi, "dans sa bulle", est comparé à un barrage. En nous contentons de voir le monde à travers les filtres de Facebook ou de X, notamment, nous limitons nos possibilités intérieures. Voici un autre passage intéressant de Pour une résistance oisive :
« Contrairement aux barrages qui interrompent l’écoulement de la rivière, ces barrières-là ne sont pas tangibles : il s’agit de structures mentales, qui peuvent être démantelées par l’exercice de l’attention. Lorsqu’on adopte une vision utilitaire, voire algorithmique de l’amitié et de la reconnaissance, ou qu’on consolide le bastion imaginaire du moi face au changement, ou qu’on échoue tout simplement à voir que nous avons une incidence sur la vie des autres et vice versa (même et surtout de celles et ceux que nous ne voyons pas) — alors nous fermons notre attention aux autres et aux lieux que nous habitons ensemble." (Pour une résistance oisive, Chapitre 5. Écologie des inconnus)
Chapitre 6. Réhabiliter les sols de la pensée
Pour apprendre à vivre de façon écologique, y compris au niveau de nos relations avec nous-mêmes et avec autrui, il importe de :
Laisser de la place à l'ambiguïté et à la fluidité des catégories ;
Être humble et ouvert ;
(Se) donner du temps.
Jenny Odell raconte comment l’observation des oiseaux lui a appris ces valeurs. Grâce à cette pratique, elle a commencé à envisager autrement son rapport au monde et au numérique. En fait, elle dit que cela a eu plus d'influence sur elle qu'une conférence "critique" sur les effets négatifs des réseaux sociaux, par exemple.
July 11 2024, 5:00pm

