Résumé de « L’art d’aimer » de Erich Fromm : un manuel qui vous dit tout sur le métier de biographe privé ou familial, une activité qui allie écriture et relation pour celles et ceux qui veulent prendre une nouvelle voie dans leur existence.
Par Érich Fromm, 2015 (1re édition : 1956).
Titre original : « The Art of Loving ».
Chronique et résumé de « L’art d’aimer » de Erich Fromm
Erich From et L’art d’aimer
Né à Francfort, Erich Fromm (1900-1980) a fait ses études et ses premières armes intellectuelles en philosophie. Influencé par les travaux de Freud, il se forme également à la psychanalyse.
Émigré aux États-Unis dès les années 30, il devient progressivement un psychanalyste et un penseur mondialement connu.
Il a publié de nombreux ouvrages, tous parus postérieurement en France, dont :
L’homme pour lui-même (1967) ;
Société aliénée et société saine (1969) ;
Espoir et révolution (1970) ;
Avoir ou être (1978) ;
De la désobéissance et autres essais (1982).
L’art d’aimer a paru pour la première fois en anglais (États-Unis) en 1956 et est rapidement devenu un classique, au point d’être constamment réédité jusqu’à aujourd’hui.
Dans cet ouvrage, l’auteur reprend une série de concepts qu’il a développé ailleurs dans son œuvre. Pour autant, comme il le dit lui-même dans la préface, il ne s’agit pas d’un « exercice de récapitulation ».
Au contraire, Erich Fromm développe ici une pensée originale et articulée qui va plus loin que ses anciens travaux et qui, à partir de cette nouvelle perspective sur l’amour, projette sur eux une nouvelle lumière.
Le livre se décompose en 4 parties principales :
Dans la première, très courte, il pose la question de l’amour comme « art ».
La seconde partie est consacrée aux théories de l’amour dans l’histoire ;
Dans la troisième partie, l’auteur analyse la façon dont nous percevons l’amour dans la société d’aujourd’hui (c’est-à-dire les États-Unis des années 1950) ;
Enfin, la quatrième et dernière partie formule une approche pratique de l’amour et nous donne plusieurs clés pour exercer cet « art d’aimer ».
Première partie — L’amour est-il un art ?
L’auteur commence par opposer deux conceptions de l’amour :
L’amour comme art (ce qui est sa thèse) ;
Et l’amour comme « sensation agréable ».
Selon Erich Fromm, c’est la seconde option qui est aujourd’hui en vogue, comme le prouvent les innombrables films, chansons et objets culturels que nous consommons.
Cette idée de l’amour comme sensation ou sentiment est liée à plusieurs prémisses. L’intellectuel en évoque 3 principales :
Nous cherchons avant tout à être aimés plutôt qu’à aimer. Dans toutes nos relations, nous cherchons avant tout à être « aimable » et développons différentes stratégies pour ce faire.
Pour nous, l’enjeu est de trouver le bon « objet » à aimer : la bonne personne, celle qui aura les qualités requises et qui est « attrayante » à un moment historique donné) et non de développer une faculté (celle d’aimer).
Nous imaginons l’amour comme une chute dans un état permanent, comme le révèlent les expressions « tomber amoureux », puis « être » amoureux. Pourtant, l’engouement initial fait vite place à l’ennui et au retour de la solitude.
Nous pensons que la difficulté est d’être aimé ; aimer, en revanche, semble aisé et naturel. Pourtant, les échecs en amour, si nombreux, témoignent du contraire. Comment, dans ce cas, changer la donne ?
« La première démarche qui s’impose est de prendre conscience que l’amour est un art, tout comme vivre est un art ; si nous voulons apprendre comment aimer, nous devons procéder de la même manière que pour apprendre n’importe quel autre art, à savoir la musique, la peinture, la charpenterie, ou l’art de la médecine ou de la mécanique. » (L’art d’aimer, Première partie)
Erich Fromm considère qu’il y a deux étapes à cet apprentissage :
L’apprentissage théorique ;
La maîtrise de la pratique.
La connaissance théorique est largement insuffisante. Elle permet de donner l’impulsion et d’éduquer le regard. Toutefois, nous devenons un maître dans un art qu’après une longue pratique.
Le psychanalyste impose une troisième condition en plus de la théorie et de la pratique : « il importe, dit-il, que rien au monde n’ait plus d’importance que l’art ». Autrement dit, il faut être capable — ce qui n’est pas si évident à l’heure actuelle — de se dévouer à cet apprentissage.
Êtes-vous prêt pour entrer dans cette voie ?
Deuxième partie — La théorie de l’amour
1 — L’amour, réponse au problème de l’existence humaine
Si les animaux connaissent une forme d’amour, elle est essentiellement le fruit d’un instinct incontrôlé. Or, sur bien des points, les êtres humains (en tant qu’espèce et individu) ont coupé les ponts avec cette origine animale.
Bien sûr, nous restons sujets à des pulsions. C’est évident, une part animale nous habite toujours. Mais en tant qu’hommes, nous devons avancer dans la vie grâce à notre raison.
Cela signifie aussi que nous nous retrouvons face à une situation indéterminée, obligés de prendre conscience de ce que nous faisons.
En tant qu’individus pensants, nous nous sentons séparés d’autrui (et du monde) et nous aspirons à le retrouver.
— Angoisse de la séparation et besoin de la surmonter
« L’expérience de la séparation suscite l’angoisse ; elle est, à vrai dire, la source de toute angoisse », selon Erich Fromm.
La séparation génère aussi honte et culpabilité. Le mythe biblique d’Adam et Ève, qui se trouve aux racines de notre culture occidentale, est particulièrement clair sur ce point.
Ce n’est pas une morale de chasteté qui est en jeu dans cette histoire, mais plutôt l’idée selon laquelle nous nous trouvons démunis et honteux une fois que nous prenons conscience :
De notre situation d’isolement hors de la nature, hors de notre condition animale ;
De la séparation des sexes en masculin et féminin.
L’amour est l’opérateur de la réunion et c’est lui qui nous donne espoir. Si nous ne croyions pas à cette possibilité d’unité par l’amour, nous sombrerions dans la folie.
Cette condition fondamentale des êtres humains est universelle, pour Erich Fromm. Au cours du temps, dans les différentes régions du monde, les hommes et les femmes ont trouvé des moyens, des rituels, des réponses diverses et variées à ce problème unique.
Il en va aussi ainsi de l’individu lui-même. Lorsqu’il est enfant, il ne répond pas de la même façon à ce besoin fondamental que lorsqu’il est adulte. Ces manières de faire évoluent.
— Première solution partielle : les états orgiaques (abolition du moi séparé)
Les états orgiaques prennent plusieurs formes, de l’extase autoprovoquée à la prise de drogues, par exemple. L’expérience sexuelle fait également partie des rites qui permettent ce type de fusion.
Lorsqu’ils sont pratiqués au sein de rituels organisés par des groupes sociaux déterminés, ils sont socialement approuvés et les individus n’en souffrent pas.
En revanche, quand une culture donnée les abandonne et qu’ils deviennent des comportements individuels, ces comportements deviennent déviants et sources de souffrance.
Dans ce deuxième cas, la recherche d’états orgiaques peut vite devenir une tentative désespérée pour soulager un trop fort sentiment de solitude.
La particularité de ces formes d’union est leur violence et leur aspect total (engagement du corps et de l’âme). Par ailleurs, elles sont plutôt brèves et doivent être régulièrement répétées.
— Deuxième solution partielle : le conformisme
Le conformisme est une autre forme d’union. Celle-ci prévaut dans les sociétés démocratiques occidentales, depuis la République romaine jusqu’à nos jours.
L’union s’effectue au groupe dans son ensemble : nous voulons nous conformer à la façon d’agir et de penser d’autrui et, plus largement, de la « société » dans sa totalité.
L’égalité a plusieurs sens. Elle pouvait signifier coexistence des différences et respect des singularités. Mais aujourd’hui, elle est plutôt devenue synonyme de « similitude » : tout le monde doit se ressembler.
Les différences doivent s’effacer au profit d’une identité homogène, standardisée. Ce sont la routine et le calme qui caractérisent ce type d’union. Le corps reste en retrait ; c’est l’esprit qui est avant tout concerné.
— Troisième solution partielle : le travail créateur
« Une troisième manière d’atteindre l’union réside dans l’activité créatrice, que ce soit celle de l’artiste ou celle de l’artisan. Dans toute espèce de travail créateur, la personne qui crée s’unit avec son matériau, qui représente le monde en dehors d’elle. » (L’art d’aimer, Première partie)
Cela n’est pas vrai du travail d’exécution de type administratif (employé) ou industriel (ouvrier). Là, c’est plutôt le conformisme qui joue. Pour que ce troisième type d’union ait lieu, il faut, selon Erich Fromm, qu’il y ait organisation, élaboration, contemplation du résultat du travail « fait main ».
— L’amour seule solution humaine
L’amour est un terme vague qui comprend bien des acceptations. Cela pose problème dans la mesure où nous cherchons à en construire une théorie.
Pour Erich Fromm, l’amour est avant tout une « réponse plénière au problème de l’existence » et prend forme entre des personnes.
Toutefois, il faut aussi parler de l’amour dans d’autres sens, tel que le sens religieux par exemple. Dans la suite de l’exposé, l’auteur complète son propos en analysant d’autres formes et conceptions de ce mot.
— Les formes imparfaites de l’amour par union symbiotique
La symbiose signifie « ensemble ». Le modèle biologique de la symbiose est « la relation entre la mère enceinte et le fœtus ». Il y a interdépendance complète des deux êtres.
Au niveau psychologique, les formes d’attachement symbiotiques peuvent se diviser en deux :
Dans sa forme passive, la symbiose est masochisme ou soumission. Celle-ci peut prendre des modalités très diverses : soumission à une personne, au destin, à un objet de culte, etc.
Dans sa forme active, les psychanalystes parlent de sadisme ou de domination. Ici, c’est le sentiment d’emprise sur l’autre qui crée la fusion : un individu « se surestime et se valorise par incorporation d’une autre personne qui lui rend un culte ». C’est l’envers du masochisme. Toutefois, il faut noter que le sadique est aussi dépendant que le masochiste.
— L’amour accompli, pouvoir actif de participation
« En contraste avec l’union symbiotique, l’amour accompli est une union qui implique la préservation de l’intégrité, de l’individualisé. L’amour est chez l’homme (comme être humain) un pouvoir actif ; un pouvoir qui démantèle les murs séparant l’homme de ses semblables, qui l’unit à autrui ; l’amour lui fait surmonter la sensation d’isolement et de séparation, tout en lui permettant d’être lui-même, de maintenir son intégrité. Le paradoxe de l’amour réside en ce que deux êtres deviennent un et cependant restent deux. » (L’art d’aimer, Deuxième partie)
Pour Erich Fromm, il importe de comprendre que l’amour est une activité, un « prendre part ». Aimer, c’est avant tout donner et non « se laisser prendre » ou recevoir.
— Signification du don
Donner n’est pas « abandonner », comme nous le croyons trop souvent. Dans une optique créative, c’est un acte de puissance et de vitalité. Et cela, aussi bien chez l’homme que chez la femme.
Nous entendons trop souvent le mot « donner » dans un sens purement matériel. Souvent, nous plaçons ce mot en relation avec l’argent ou avec les biens (immobiliers ou autres).
Pourtant, là où il est le plus important et le plus intéressant, c’est dans la sphère des relations proprement humaines. Dans les relations authentiquement humaines, donner et recevoir vont de pair :
L’élève instruit le maître qui l’instruit ;
L’acteur stimule son public qui le stimule ;
Le patient guérit le psychanalyste qui le guérit ;
L’amant reçoit l’amour qu’il donne à l’être aimé.
— Sollicitude de l’amour
Mais ce n’est pas tout. L’amour sincère n’est pas que don. Il est aussi sollicitude. C’est parfois l’un de ces autres noms. Pour Erich Fromm :
« L’amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ce que nous aimons ». Erich Fromm
Lorsque vous « vous donnez la peine » d’aider un être (une chose ou une personne) à « croître », à grandir, vous témoignez de la sollicitude et donc, d’une forme d’amour qui est liée à un effort.
— Amour et responsabilité
Ce geste de sollicitude et de souci d’autrui va de pair avec une responsabilité authentique. Non celle de « devoir imposé », mais de la capacité de répondre de ce qui, pourtant, n’est pas nous.
En vous rendant responsable d’autrui, vous créez un lien entre lui et vous.
— Amour et respect
Le respect, c’est d’abord « regarder » (de respicere en latin). Respecter, c’est donc d’abord regarder l’autre dans sa singularité et non obéir à une norme.
« Si j’aime l’autre personne, je me sens un avec elle, mais avec elle telle qu’elle est, non telle que j’ai besoin qu’elle soit en tant qu’objet pour mon usage », rappelle encore l’auteur.
— Amour et connaissance
Pour que le respect prenne sa vraie valeur, il est nécessaire de connaître l’autre. Le regard bienveillant vis-à-vis de l’autre implique la connaissance intime et donc, aussi, l’empathie.
Cette connaissance est aussi un désir : nous voulons souvent « percer le secret » de nous-mêmes comme des êtres qui nous entourent. Et pourtant, nous n’y arrivons jamais complètement.
La violence peut alors intervenir : la volonté de savoir se faire désir d’emprise et de destruction pour mieux pénétrer à l’intérieur de ce qui reste inconnu. C’est pourtant un acte désespéré et qui mène à la ruine des deux parties.
La meilleure manière de connaître est l’amour. Amour et connaissance authentiques s’impliquent et se nourrissent l’un l’autre.
— Amour, réunion de l’homme total : polarité masculine et féminine
La polarité est en chaque personne. Nous avons tous un pôle masculin et féminin : cela se confirme par la physiologie (les hormones que nous avons en commun) et au niveau psychologique.
Nous la retrouvons au niveau biologique, bien sûr, puisque l’ovule et le spermatozoïde créent un nouvel être. L’union de cette polarité est source de la perpétuation de l’espèce. Elle se retrouve d’ailleurs dans toute la nature.
— Erreur de Freud
Selon Erich Fromm, Freud a échoué à comprendre la dualité homme-femme. Pris dans des schémas de pensées patriarcaux, il a considéré à tort que la sexualité et la libido étaient avant tout des attributs masculins.
De ce fait, il a complètement manqué l’idée, à la fois physique et psychologique, de l’attirance sexuelle. Celle-ci ne se réduit pas à un besoin qui doit être déchargé, mais se fonde sur le besoin plus fondamental de l’union du féminin et du masculin.
2 — L’amour entre parents et enfants
Bébé, le petit humain s’identifie complètement à sa mère. Il y a fusion et, pour le dire avec la psychanalyse, état narcissique. La réalité de l’enfant se limite à ce qui le satisfait ou le frustre.
Quand l’enfant grandit, il se détache du giron maternel et apprend à donner un nom aux choses. La réalité s’agrandit et ne correspond plus seulement à ses désirs. Cela dit, il prend pour acquis (si tout se passe bien) qu’il est aimé et en sécurité.
Ce n’est qu’après 8 à 10 ans qu’il commence à inverser aussi le rapport : désormais, il sait qu’il peut aimer. Il lui faudra longtemps avant de porter cette connaissance à maturité (parfois jamais).
Pour résumer ce passage, Erich Fromm dit : « L’amour infantile suit le principe : “J’aime parce que je suis aimé.” L’amour parvenu à maturité suit le principe : “Je suis aimé parce que j’aime.” »
Cette évolution de la capacité d’aimer est liée à l’évolution de l’amour de la mère vers le père (considérés ici comme des « idéaux types » ou des « archétypes » et non des personnes réelles).
Alors que l’amour maternel est inconditionnel, celui du père est conditionné à la façon d’agir. Les deux s’incorporent progressivement et, dans les cas heureux, s’équilibrent.
« En fin de compte, lorsqu’elle est à maturité, la personne est devenue sa propre mère et son propre père », dit encore le psychanalyste. Autrement dit, elle a intégré harmonieusement les exigences d’amour inconditionné et conditionné.
3 — Les objets d’amour
L’amour est une attitude ou « une orientation du caractère ». Nous l’avons dit aussi : pour Erich Fromm, c’est une faculté et un pouvoir. En ce sens, il est absurde de prétendre le figer sur un seul objet.
C’est en ce sens que l’amour se diffuse et que, lorsque j’aime authentiquement une personne, j’aime aussi le monde et la vie.
Néanmoins, il y a bien des liens (au moins historiquement) privilégiés et des « formes d’amour d’après le type d’objet qui est aimé ». Voyons lesquels.
A. L’amour fraternel
L’auteur considère qu’il s’agit là de la forme la plus « fondamentale », car c’est celle qui est reliée à la sollicitude, à la responsabilité, au respect et à la connaissance (voir plus haut).
Le sens de l’égalité fonde cet amour ; c’est celui par lequel nous nous entraidons et nous sortons de la misère. Dans l’amour fraternel, nous aimons l’être fragile qui ne nous apporte rien, mais que nous pouvons aider à remettre sur pied, à égalité.
B. L’amour maternel
Ici, il n’y a pas égalité, car l’amour de la mère est ce qui permet au petit humain de grandir. Celui-ci dépend de celle-là.
Au-delà de ce simple souci de préserver l’enfant, la mère lui donne à goûter à la vie ; elle est capable de lui transmettre l’amour pour la vie.
Cet amour ne finit pas dans la fusion, mais au contraire dans la séparation. La mère aimante favorise ce départ de l’enfant et continue à aimer — d’une autre manière — une fois cette épreuve passée.
C. L’amour érotique (ou conjugal)
Les deux amours évoqués ci-dessus sont généralisables : vous pouvez passer d’un objet (« J’aime mon frère ») à une multiplicité (« J’aime tous mes frères »).
En revanche, l’amour érotique est (le plus souvent) attaché à un seul objet aimé et rejette tout élargissement. Il est exclusif.
Dans l’amour érotique, nous cherchons à fusionner par une connaissance complète de l’autre, à la fois physique et psychique. Il cherche à trouver, sous les différences, une essence unique qui joint les deux êtres.
L’auteur insiste sur un point supplémentaire : la volonté. C’est grâce à elle que le couple peut se maintenir et que l’union peut prendre une forme stable.
D. L’amour de soi
Contrairement à une pensée répandue, Erich Fromm distingue nettement amour de soi et égoïsme, ainsi qu’amour de soi et narcissisme.
Pour lui, l’amour de soi, loin de s’opposer à l’amour de l’autre, va de pair avec lui. D’ailleurs, le précepte biblique : « Aime ton prochain comme toi-même » ne dit pas autre chose.
E. L’amour de Dieu
Nous avons projeté sur un être parfait, hors de nous, nos propres caractéristiques.
En fait, cela signifie implicitement que nous avons appris à nous aimer et à nous considérer comme « la “chose” la plus digne et la plus élevée de l’univers ».
C’est ce que nous appelons anthropomorphisme. Approfondissons quelque peu la question dans les sections qui suivent.
— Passage des religions matriarcales aux religions patriarcales
Au cours de l’histoire humaine, nous sommes passés de religions matriarcales (fondées sur l’idée d’amour inconditionnel) à des religions patriarcales (fondées sur l’amour conditionnel).
Les religions matriarcales créent une foi en l’amour complet de Dieu. « Quoi que je fasse, Dieu m’aimera comme je l’aime ». À l’inverse, les religions patriarcales impliquent une foi fondée sur la justice et le châtiment : « Je serai digne de Dieu si j’agis bien ».
— Passage du principe anthropomorphique au principe monothéiste
Le principe anthropomorphique, nous l’avons signalé, renvoie à la personnification du Dieu à partir de caractéristiques humaines.
Que la religion soit patriarcale ou matriarcale, nous projetons des traits humains et nous nous plaçons, à rebours, dans la situation de l’enfant.
En revanche, l’auteur fait une distinction originale avec le principe monothéiste, plus authentique.
Dans ce cadre, nous devenons religieux lorsque nous n’attendons plus rien de Dieu. Le monothéiste croit en des principes qui sont certes « représentés » par Dieu, mais qui sont plus importants que lui.
— Logique aristotélicienne et logique paradoxale
L’auteur poursuit son enquête en opposant la logique aristotélicienne ou occidentale à la logique paradoxale ou orientale.
La première se fonde sur 3 principes :
Identité (A est A) ;
Non-contradiction (A n’est pas non A) ;
Tiers exclu (A ne peut être A et non-A, ni A ou non-A).
La seconde, en revanche, brouille les cartes et considère par exemple que A peut être non A. C’est une pensée que nous retrouvons notamment dans les philosophies chinoises (notamment le taoïsme) et indiennes (notamment le brahmanisme).
Pour Erich Fromm, la logique paradoxale permet d’aller plus loin dans notre compréhension du rapport à un être divin, infiniment supérieur. Si ce point vous intéresse, vous pouvez consulter en particulier les p. 108-111.
— Implications sur le plan religieux et éthique
Quelles sont les conséquences de ces réflexions ?
Eh bien, selon l’auteur, l’amour de Dieu est avant tout un amour de soi-même. Dans une conception mature, nous nous rendons compte que « Dieu et moi, nous sommes un », dit encore Erich Fromm en citant un célèbre théologien médiéval.
— Amour de Dieu et amour des parents
Avant la maturité, nous considérons l’amour de Dieu sur le modèle de l’amour parental. Nous serons protégés ou punis, mais nous resterons sous la tutelle du Dieu.
Avec la maturité, nous incorporons les principes d’amour et de justice et ne considérons plus Dieu que sous l’aspect du langage poétique ou symbolique.
Ces schémas sont souvent inconscients. La structure sociale en place, si nous n’y prenons pas garde, impose sa marque sur nos façons de considérer Dieu, mais aussi de vivre l’amour.
Troisième partie — L’amour et sa désintégration dans la société occidentale contemporaine
Pour Erich Fromm, la situation actuelle (en 1956, donc) n’est pas des plus enviables. Nous aurions perdu la capacité d’aimer authentiquement. Ce qui signifie aussi que nous nous réfugions, souvent, dans des comportements enfantins.
En fait, sous couvert d’amour authentique, ce sont des « contrefaçons » qui proliféreraient à foison. Mais quelles sont-elles ? Et comment les analyser ? C’est ce que nous allons voir maintenant.
La structure du capitalisme
Le capitalisme repose sur la liberté politique (libéralisme politique) et sur le marché comme régulateur des échanges économiques et sociaux (libéralisme économique).
Dans ce système, ce sont les possédants des moyens de production (une usine, par exemple) qui sont en mesure d’acheter la force de travail des personnes et donc de dicter leurs conditions.
Aujourd’hui, le capitalisme se caractérise par un haut niveau de bureaucratie (organisation rationnelle du capital et du travail). Et la règle qui gouverne le grand nombre est le conformisme, dont nous avons évoqué les traits plus haut.
Conséquences : l’homme-marchandise
« L’homme moderne a perdu contact avec lui-même, avec autrui et avec la nature », dit l’auteur. Il s’est oublié lui-même et surmonte sa solitude dans les « divertissements » qui lui sont proposés.
La routine « métro, boulot, dodo » le maintient dans un semblant d’union avec ses semblables. De temps en temps, il éprouve la nostalgie de la fusion orgiaque et se plaît à faire la fête et à aller au spectacle.
Mais la joie n’y est plus. Et il ressemble davantage à un automate (le travailleur salarié est une forme de marchandise pour son patron) prêt à ingurgiter n’importe quelle autre marchandise.
L’amour comme relation d’équipe
Pour l’auteur, l’un des effets de cette société sur l’amour est de modifier le sens de ce mot en en faisant une « relation d’équipe ». C’est un thème qui revient souvent dans les films états-uniens.
L’idée est, dans ce genre de couple, de fonctionner le plus efficacement possible en permettant à l’autre de réaliser ces projets et en lui offrant du confort.
Chacun prétend y trouver un refuge, un cocon qui lui permettra d’échapper au monde.
Primat de la technique sexuelle
À partir de la Première Guerre mondiale, des spécialistes ont estimé que la maîtrise de la sexualité permettait de rendre le couple heureux et donc de fortifier l’amour. C’est une conception que nous avons conservée dans la société actuelle.
Pourtant, c’est l’inverse qui est vrai : si nous avons des problèmes d’ordre sexuel, c’est d’abord — si nous évacuons les dysfonctionnements purement physiques — en raison d’une incapacité à aimer.
Nous ne savons pas comment nous unir à l’autre ; nous en avons peur et refusons de nous abandonner à lui. C’est la reprise en main de notre capacité à aimer qui nous libère des problèmes sexuels.
Réduction de l’amour à la sexualité chez Freud
Freud et ses disciples ne sont pas pour rien dans la croyance en ce « primat de la technique sexuelle ». En effet, le père de la psychanalyse a contribué à répandre l’idée d’une réduction de l’amour au sexe.
Pourtant, Erich Fromm considère qu’il faut plutôt renverser la cause et l’effet : Freud aurait été influencé par les conceptions de son temps, c’est-à-dire par l’idéologie capitaliste et le matérialisme scientiste qui régnaient au XIXe siècle.
L’élément qui se modifie après 1918 est le suivant : désormais, l’épargne et la retenue comme preuves de réussite économique et sociale sont dévalorisées au profit de la dépense et de la consommation.
Ce renversement coïncide avec la théorie freudienne de la satisfaction plénière et non inhibée des désirs instinctuels.
Sullivan et l’égoïsme à deux
Contrairement à Freud, le psychiatre et psychanalyste Henri Stack Sullivan établit une claire distinction entre amour et sexualité. Toutefois, ce dernier ne parvient pas à dépasser l’idée d’amour comme « relation d’équipe ».
Cette conception de l’amour est celle d’un « égoïsme à deux », c’est-à-dire d’un enfermement dans une bulle hors du monde à priori vécu comme hostile.
Dans la suite du chapitre, Erich Fromm étudie quelques formes pathologiques de l’amour dans les sociétés actuelles.
Formes d’amour névrotique d’origine familiale
Il arrive souvent que l’une des personnes au sein du couple, voire les deux, en soit restée à un stade infantile d’amour. Dans ce cas, il ou elle cherche une figure parentale à aimer sous couvert d’amour conjugal.
La forme la plus connue et peut-être la plus répandue est celle de l’amour névrotique qui unit un homme immature à une femme pensée comme une mère. Le conjoint attend de sa compagne un amour inconditionnel et une protection.
À l’inverse, certains hommes peuvent avoir été davantage influencés par la figure paternelle. Dans ce cas, ils font souvent une belle carrière, mais demeurent assez froids avec leurs partenaires féminines, ce qui déçoit celles-ci et finalement les éloigne.
Autre exemple : les conséquences d’un couple qui ne s’aime pas, mais qui « joue les apparences ». L’enfant qui vit dans cet environnement familial est susceptible de développer, adulte, un sentiment amoureux empreint de correction et d’absences.
Autres formes pathologiques de l’amour
Une autre forme d’amour pathologique est l’amour idolâtre. Celui-ci est d’office déçu, car personne n’est capable de tenir longtemps le rôle de l’idole. Face à la réalité, l’adorateur perd ses illusions et ne trouve que déception.
L’amour sentimental en est une autre forme. Ici, l’amour se vit par procuration dans une foule d’objets culturels (films, livres, etc.). Ce type d’amour, qui peut être vécu au sein même du couple, est fait de rêveries et d’évitement. I
L’auteur traite aussi de l’amour basé sur des mécanismes projectifs. Chacun, dans ce cas, devient le miroir de l’autre. Vous accusez l’autre des défauts que vous ne voulez pas voir (et surtout accepter) chez vous.
Si les deux partenaires agissent de la sorte, le développement devient impossible. À noter également : ce phénomène se produit souvent vers les enfants, qui se retrouvent chargés de devoir réussir la vie que l’un des parents (ou les deux) pense avoir manquée.
Autre forme problématique : penser que l’amour implique nécessairement l’absence de conflit ou de violence. Au contraire, il importe de voir que les conflits réels (non issus de mécanismes projectifs) peuvent être porteurs d’un renouveau.
Désintégration de l’amour de Dieu
La déliquescence de l’amour religieux sincère est le fruit de la société d’automates dans laquelle nous vivons. Si regain de religion il y a, c’est avant tout celui d’un amour idolâtre inauthentique.
Quatrième partie — La pratique de l’amour
Il est temps d’en venir à l’art d’aimer à proprement parler et à sa pratique. Toutefois, nous sommes face à deux problèmes, reconnaît ici Erich Fromm :
« Est-il possible d’apprendre quelque chose sur la pratique d’un art, sinon en le pratiquant ? »
« La plupart des gens (…) s’attendent à ce qu’on leur donne des recettes sur la manière de s’y prendre, ce qui signifie dans notre cas qu’on leur apprenne comment aimer. » (L’art d’aimer, Quatrième partie)
Si c’est ce à quoi vous vous attendez, vous serez déçu. Car c’est une expérience éminemment personnelle. Toutefois, nous pouvons « réfléchir sur les prémisses de l’art d’aimer », dit l’auteur. Penchons-nous donc sur ce qu’il nous propose.
Ce que requiert la pratique de tout art
Tout comme la cuisine ou la danse, l’amour a des exigences générales. La première d’entre elles est la discipline. Pour exceller en quelque chose, il faut s’y astreindre, y passer du temps.
Deuxième exigence de base : la concentration. Elle va de pair, vous le devinez, avec la discipline. Se plonger dans une activité exige une attention soutenue sur l’objet à réaliser (nous verrons ce qu’il en est dans le cas de l’amour).
Troisième exigence : la patience. Il n’est pas suffisant de se consacrer et de se concentrer. Il faut admettre, accepter que la maîtrise prend du temps. Nous avons tous envie d’aller vite. Pourtant, c’est dans la durée que s’établit l’excellence.
Enfin, le souci est une exigence générale de la pratique d’un art qui vaut pour l’amour également. Vous devrez vouloir l’excellence, et non pas en restant à un usage dilettante. Dans ces conditions, la personne doit se modeler en profondeur pour accueillir cet art.
« Pour ce qui est de l’art d’aimer, cela signifie que quiconque aspire à devenir un maître dans cet art doit commencer par pratiquer la discipline, la concentration et la patience dans chaque phase de sa vie », conclut Erich Fromm. Erich Fromm
— Pratique de la discipline
Précisons le premier point. La discipline doit devenir un style de vie plaisant que nous recherchons et non être ressenti comme une contrainte extérieure.
Parmi les aspects pratiques de la discipline, vous trouverez par exemple l’importance du sommeil et des repas. Se lever tôt, manger peu sont des règles d’ascèse assez connues.
— Pratique de la concentration
C’est un point particulièrement difficile à mettre en place. Nous voulons être sans cesse connectés. Pourtant, la concentration demande de savoir demeurer seul avec soi-même.
« Il sera utile de pratiquer quelques exercices très simples tels que, par exemple, se tenir assis dans une position de détente (ni molle ni rigide), fermer les yeux et imaginer un écran blanc, en veillant à écarter toutes les images et pensées qui viendraient interférer ; suivre sa respiration, non point y réfléchir ou la contraindre, mais s’efforcer de la suivre, et ce faisant, de la sentir ; enfin, essayer d’avoir le sentiment de son Je ; Je = moi-même, commencer de mes forces, comme créateur de mon monde. Il faudrait, au moins, faire ces exercices de concentration chaque matin durant vingt minutes (et si possible plus longtemps) et chaque soir avant de se coucher. » (L’art d’aimer, Quatrième partie)
Cela vous fait penser à la méditation de pleine conscience ? Ce n’est pas un hasard !
— Sensibilisation à soi-même
Cette exigence est très liée à la concentration. Il ne s’agit pas de penser au sens fort de réfléchir, mais d’être dans un état d’ « écoute flottante » (comme le disent les psychanalystes).
Dans cet état, vous êtes réceptif, sans pour autant être préoccupé. Vous prenez conscience de vos états sans les rationaliser ; à la place, vous écoutez plutôt votre intuition.
Cette sensibilisation à soi-même est un souci constant pour l’amélioration de l’art d’aimer. Il est l’équivalent du champion de course qui apprend à connaître le moindre bruit bizarre de sa moto, ou du violoniste qui écoute son corps et prend soin de son instrument.
Exigences propres à l’amour : l’objectivité, remède au narcissisme
Narcissisme et objectivité s’opposent :
Le narcissisme est l’incapacité à voir les choses telles qu’elles sont — nous préférons les voir telles qu’elles nous paraissent devoir être.
L’objectivité est la capacité à voir les choses telles qu’elles sont, même si cela contredit nos désirs.
Le psychotique est celui qui est incapable d’objectivité. Le rêveur, également, est un Narcisse endormi.
Au quotidien, nous diffusons tous de petites doses de narcissisme. Et ce n’est pas que l’apanage des individus. Les États, par exemple, préfèrent parfois voir le monde tel qu’ils veulent — et non tel qu’il est.
Pour contrer ce phénomène, il nous faut utiliser la faculté de penser objectivement, à savoir la raison. Celle-ci est sous-tendue par un affect : l’humilité, qui implique le rejet de l’omniscience et de l’omnipotence.
Humilité, objectivité et raison doivent nous accompagner sur le chemin de l’art d’aimer.
— Foi rationnelle et foi irrationnelle
Pour aimer, il est important d’avoir la foi. Qu’est-ce que cela signifie ? L’auteur parle-t-il ici de religion ? Non ! La foi est d’abord liée au phénomène de la croyance et aussi — plus profondément — de la confiance ou de la conviction.
C’est justement ce qui différencie foi rationnelle et foi irrationnelle selon Erich Fromm :
La première se fonde sur la « certitude et la fermeté qui marque nos convictions ».
La seconde s’appuie sur « la soumission à une autorité (idée, personne, divinité) ».
Les grands scientifiques eux-mêmes se remarquent à leur foi rationnelle. Avant d’aboutir à une nouvelle théorie, ils ont tous dû faire un saut — une hypothèse — et croire en sa portée intellectuelle, en sa fécondité. Cela leur a souvent demandé du courage.
Mais la foi rationnelle et le courage se retrouvent aussi dans l’existence ordinaire. Quand nous « avons foi » en nos frères et quand nous nous « confions » à eux, par exemple.
Nous avons souvent peur d’aimer, dit Erich Fromm. Car « aimer signifie se compromettre sans garantie, se livrer sans réserve, en espérant que notre amour engendrera l’amour dans l’aimé », précise l’auteur.
Or la foi et le courage nous sont ici d’un grand secours. En fait, l’amour est « un acte de foi », c’est-à-dire un saut dans l’inconnu. Et pour oser se lancer, reconnaissez qu’il faut une certaine dose de courage !
— Orientation active et productive
L’amour est activité. Pour le dire autrement : c’est se tenir dans un état d’intérêt vis-à-vis de l’être aimé et de la vie en général. Il ne peut y avoir d’amour dans la paresse et l’ennui.
Cela dit, inutile de courir et de s’agiter en tous sens : c’est au contraire l’usage productif et créatif de nos facultés qui compte. Faites primer la qualité et l’intensité sur la quantité et la dispersion.
« Pour aimer, nous devons nous tenir dans un état d’évidé intense, de puissance vitalité, qui implique nécessairement une orientation productive et active en de nombreuses sphères de la vie. » (L’art d’aimer, Quatrième partie)
— Distinction entre amour et équité
L’amour se diffuse dans toutes nos relations, et pas seulement à l’égard d’une seule personne. Lorsqu’il devient un trait de caractère intégré, l’amour ne connaît nulle « division du travail », dit Erich Fromm.
À défaut, nous cherchons — et c’est déjà quelque chose — à être équitables. L’équité est l’absence de fraude et de triche. Faute de fraternité, nous garantissons la sécurité des échanges par l’équité.
Il y a pourtant une grande différence. Dans l’amour, nous nous sentons responsables des autres et unis à eux. Avec l’équité, nous commençons détachés les uns des autres et, une fois la transaction terminée, nous nous estimons « quittes ».
Pratique de l’amour dans la société actuelle
L’amour authentique, tel qu’il a été enseigné dans ce livre, est-il une folie ? Est-il impossible de le mettre en œuvre dans la société actuelle ? Pour l’auteur, pas complètement.
Erich Fromm soutient que, même s’ils s’opposent théoriquement, amour et travail peuvent fonctionner ensemble. Au moins dans certaines professions ; celles où le mensonge n’est pas la règle comportementale de base.
Toutefois, il faut bien admettre que l’amour sincère ne peut rester que marginal dans une société où le travail et l’échange économique ont pris le dessus. Faire de l’amour un style de vie social et non individuel impliquerait des changements que ce livre ne peut aborder.
Pourtant, Erich Fromm veut y voir une foi rationnelle et non un désir délirant :
« La foi dans la possibilité de l’amour comme phénomène social, est non comme phénomène individuel d’exception, est une foi rationnelle qui se fonde sur l’intuition de la véritable nature de l’homme », affirme-t-il en conclusion de son ouvrage.
Conclusion sur « L’art d’aimer » de Erich Fromm :
Ce qu’il faut retenir de « L’art d’aimer » de Erich Fromm :
Ce livre est un classique. Il se situe au croisement de la philosophie, de la psychologie et du développement personnel.
Les analyses peuvent surprendre le lecteur distrait : il ne s’agit nullement de recevoir des conseils sur l’amour conjugal afin de « réussir sa vie de couple ». En fait, le thème est beaucoup plus large.
L’art d’aimer est un livre de réflexion sur le rôle de l’amour dans la société contemporaine et sur les façons actuelles que nous avons de le pratiquer. Il offre un regard critique sur nos attitudes contemporaines, tout en nous proposant une autre voie.
Cette voie se rapproche étonnamment des sagesses orientales et, notamment, de la méditation. Adopter une attitude de gratitude, d’humilité, d’attention consciente aux choses. Voilà des conseils généraux mais qui, à coup sûr, résonneront à vos oreilles !
Et si ce n’est pas le cas, nous vous conseillons de découvrir d’autres chroniques de ce site qui vont dans le même sens. Et pourquoi pas, par exemple, celle-ci : De l’art du bonheur ?
Points forts :
Un livre érudit par un intellectuel reconnu ;
Une argumentation très claire, malgré certaines difficultés théoriques ;
Des exemples d’amours problématiques qui nous permettent d’analyser nos relations ;
Une réflexion plus large sur le rôle de l’amour dans les relations sociales.
Point faible :
Je n’en ai pas trouvé, sinon que le livre est déjà ancien. Mais avec un peu d’imagination, vous trouverez très facilement comment le mettre au goût du jour !
Ma note :
★★★★★
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