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January 24 2022, 7:16am
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Cultiver l’intelligence
Résumé de « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration » de Giuseppe Sorrentino : un petit livre à mettre dans votre sac et à emporter partout, afin de vous rappeler comment vous pouvez, par quelques moyens simples et quelques efforts, renforcer votre mémoire et profiter de toutes vos capacités mentales ! Par Giuseppe Sorrentino, 2020, 119 pages. Chronique et résumé de « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration » de Giuseppe Sorrentino
Introduction Vous estimez-vous intelligent ou non ? Que signifie pour vous cet adjectif ? Et quelle importance accordez-vous à cette faculté : l’intelligence ? Est-elle modulable ? Peut-on devenir (plus) intelligent ? Ce livre a pour ambition de donner des clés permettant à chacun de répondre à ces questions. « Nous souhaitons avant tout répondre à une question cruciale : est-il possible de développer l’intelligence ? Peut-on cultiver notre esprit et améliorer nos capacités mentales ? » (Cultiver l’intelligence, p. 7) Tout à fait ! Toutefois, il ne s’agit pas d’un ouvrage composé de formules magiques : il est impossible de changer en quelques secondes. Vous y trouverez plutôt des conseils à appliquer sur le long terme. Parce qu’accroître son intelligence prend du temps, tout simplement. Vous êtes prêt ? Allez, c’est parti pour un petit voyage dans le « jardin » de l’intelligence ! Chapitre 1. Une personne intelligente Qu’est-ce qu’une personne intelligente ? Est-ce la personne qui obtient les meilleures notes en classe ? Non. Cela, ce n’est qu’un indicateur. Et il peut nous tromper. Des enfants peuvent réussir très diversement à l’école et être, pourtant, tous intelligents. Simplement, les capacités mentales des uns seront bien dirigées et entraînées, tandis que celles des autres seront moins bien canalisées. Pour se faire comprendre, l’auteur prend l’exemple fictif de trois enfants et de leur rapport à la scolarité :
Rébecca est une bonne élève, elle est concentrée sur ses tâches et a un rythme de vie bien établi ; Mario est un cancre qui adore bricoler et qui ne bénéficie pas toujours du meilleur encadrement à la maison ; Julia préfère apprendre à jouer un instrument en autodidacte et qui parvient, tout juste, à obtenir la moyenne.
Peut-on qualifier à priori Rébecca de plus intelligente que Julia, et Julia de plus intelligente que Mario ? Certainement pas ! D’une part, parce qu’ils développent tous des compétences dans divers domaines (la musique, le bricolage, l’étude). D’autre part, parce que chacun d’entre eux peut modifier ses habitudes pour augmenter ses chances de réussite. L’intelligence n’est pas une faculté unique dont on disposerait à priori, mais un jardin composé de différents éléments, qui s’entretient et se cultive au quotidien.
Chapitre 2. Le QI. Oui, et après ? En fait, comme nous allons le voir progressivement dans ce livre, beaucoup de facteurs influencent les performances cognitives. Il faut donc travailler sur ces facteurs pour améliorer l’intelligence, plutôt que de se considérer, à la base, comme quelqu’un de bête ou d’incapable. Il convient tout particulièrement de ne pas trop prêter attention aux résultats des tests de QI que l’on trouve en ligne. D’abord, parce qu’il s’agit souvent d’ersatz de tests professionnels ; ensuite, parce que le QI n’est qu’une mesure parmi d’autres de l’intelligence. Même si vous allez voir un spécialiste pour passer ce type de test (après tout, pourquoi pas), ne demeurez pas prisonnier de l’étiquette qui vous sera attribuée : c’est dans l’action que vous devez vous évaluer, c’est-à-dire en fonction de chaque situation et en fonction de l’apprentissage que vous êtes capable de faire. Chapitre 3. Un jardin bien entretenu « Votre esprit, pour travailler au mieux, doit être considéré comme un jardin que l’on entretient ! Toutes les mauvaises herbes doivent être enlevées, les pots doivent être ordonnés, certaines plantes doivent être taillées, les nuisibles doivent être chassés, les nutriments doivent être reconstitués dans le sol, de nouvelles plantes doivent être achetées et arrosées régulièrement. » (Cultiver l’intelligence, p. 17) Cela demande bien sûr de la motivation. Giuseppe Sorentino se propose aussi d’aborder ce point, mais il met en garde : c’est à vous de prendre les choses en main — la seule lecture d’un livre ne vous aidera guère ! Il faut agir. Par où commencer Votre jardin est peut-être en jachère. Ou du moins, il n’est pas très bien rangé. Par où commencer les rénovations ? Vous devrez regarder autour de vous : quels sont les outils à votre disposition ? De quoi le jardin est-il composé (quels types de fleurs, de plantes, etc.) ? Que faire des mauvaises herbes ? Pas moyen d’y échapper : il va falloir faire du tri. Le temps C’est moins le temps en lui-même que votre représentation du temps qui joue un rôle sur l’intelligence. Dans ce livre, vous apprendrez à le voir comme un allié. Il sera aussi important d’aborder la question de l’organisation de votre temps. Le corps Corps et esprit sont indissociables en pratique. « Un esprit sain dans un corps sain », dit le proverbe. C’est exactement l’idée qui est développée ici. Pour devenir plus intelligent, il n’y a donc pas de miracle : il sera nécessaire de prendre soin de son corps, notamment par le biais d’une alimentation équilibrée et du sport. La motivation Comment acquérir une motivation sur le long terme ? C’est l’une des questions à se poser lorsqu’on cherche à être plus intelligent. Sans volonté, sans but, l’intelligence erre et se fane. Il faut donc trouver le moyen de la maintenir vivace en chaque occasion. L’ordre ou la liberté ? L’auteur répond de façon originale : il est bon d’utiliser les deux ! D’une part, l’ordre apporte une efficacité (donc une économie de moyens) qui est bénéfique à l’intelligence. Mais d’autre part, la confusion offre à l’intelligence la perspective et la capacité à trouver de nouvelles solutions. La logique L’intelligence n’est pas la logique ! Mais la logique, assurément, contribue à l’intelligence. C’est-à-dire ? La logique est un instrument qui peut nous aider à résoudre des problèmes complexes, rien de plus. Ce n’est pas une fin en soi, ni le seul signe tangible qu’une personne soit mentalement douée ou non. La créativité Imagination et créativité sont aussi deux facettes de l’intelligence, ou plutôt deux éléments qui la composent. Alliées à la logique et à la recherche de solutions concrètes, elles font des miracles ! Leur rôle ? Trouver un éventail de solutions que la logique devra ensuite comparer et sous-peser pour qu’un choix puisse être fait. La mémoire Apprendre par cœur est un poncif de l’école. On nous apprend souvent à avoir la tête « bien pleine », plutôt que « bien faite », pour paraphraser Montaigne. Ceci dit, il n’est pas inutile d’avoir une bonne mémoire ! Pour « bien faire », il est souvent important de maîtriser un certain nombre d’informations et donc d’avoir celles-ci en mémoire. Toutefois, l’oubli joue lui aussi un rôle capital dans le développement de l’intelligence, puisqu’il permet de laisser tomber les connaissances inutiles et de se focaliser sur ce qui est vraiment important. Les émotions « Si l’intelligence est définie comme la capacité de trouver la meilleure solution à un problème auquel nous sommes confrontés, il est impossible de laisser nos émotions et nos valeurs de côté. » (Cultiver l’intelligence, p. 24) La peur, l’anxiété, la joie, la honte, etc. sont des émotions qui favorisent ou inhibent l’expression des idées. C’est pourquoi il importera d’apprendre à les gérer pour devenir plus intelligent. La socialité Il importe aussi de savoir repérer les émotions d’autrui et de s’intéresser à son expérience. L’empathie joue un rôle tout à fait primordial dans le développement de l’intelligence et c’est aussi un point sur lequel ce livre se propose d’insister.
Chapitre 4. La motivation Nous n’avons aucun mal à accomplir certaines activités. D’autres, en revanche, sont une vraie corvée. Pourquoi ? Parce que nous n’avons peut-être pas toujours une claire vision des objectifs auxquels nous souhaitons arriver. Si nous rechignons à effectuer certaines tâches, c’est parce que nous manquons de motivation — c’est-à-dire d’un motif qui nous pousse à agir. En général, c’est souvent la passion qui nous pousse — sans passion, pas d’action et donc pas de résultats. Toutefois, il peut être bon d’acquérir des compétences dans des domaines pour lesquels nous avons peu de passion, c’est-à-dire peu d’intérêt immédiat (plaisir, bien-être, etc.). Dans ce cas, il faut parvenir à formuler un objectif désirable pour se donner de la motivation à agir, même sans recevoir de bénéfice dans l’instant présent. Noir sur blanc (mais en couleur) Que faire si, justement, vous voulez devenir plus intelligent, mais que vous avez quelques difficultés à vous y mettre ? Voici le conseil de Guiseppe Sorrentino pour développer sa motivation.
Tout d’abord, choisissez votre objectif ; Ensuite, asseyez-vous confortablement ; Une fois assis, formez une image claire du moment où vous aurez atteint cet objectif ; Enrichissez cette image d’une foule de sensations agréables (visuelles, auditives, kinesthésiques) ; Ancrez cette image en vous et matérialisez-là aussi dans le monde extérieur (sur une feuille de papier, écrivez votre but et mettez la feuille dans votre portefeuille) ; Revenez à votre objectif dès que le besoin s’en fait sentir, en relisant les mots sur la feuille et en vous replongeant dans le « souvenir » que vous aurez créé.
L’auteur ne le mentionne pas, mais cette technique est issue de la programmation neurolinguistique (PNL). Un autre conseil qu’il donne consiste à trouver une personne de confiance à qui raconter votre objectif. « La tâche de cette personne sera de vous suivre, étape par étape, et de vous dire lorsque vous déviez du chemin. […] De cette façon, vous aurez une source de motivation interne [l’objectif imagé] et une autre externe. C’est l’idéal pour parcourir le chemin qui vous attend. » (Cultiver l’intelligence, p. 32) Vous pourriez éventuellement faire appel à un coach de vie (ou coach personnel) pour vous aider à maintenir vos objectifs principaux. Chapitre 5. Un temps pour agir Les personnes ponctuelles font preuve d’organisation ; celles qui le sont moins sont en revanche plus spontanées et, dit-on, plus optimistes. Alors, laquelle de ces deux caractéristiques favorise le mieux l’intelligence ? Eh bien les deux, encore une fois ! Cela dépend tout simplement de la situation… Le temps, ce tyran L’accoutumance au stress ou l’impression de toujours manquer de temps sont nocives pour la santé. Pour y mettre fin, organisez vos journées en faisant la liste de vos tâches. Et adaptez-là de façon réaliste. Insistons-y : écrivez TOUT ce que vous faites et devez faire et pas seulement les tâches principales que vous aviez prévu de réaliser. Vous pouvez aussi imaginer ce qui se passerait si vous arriviez en retard à ce rendez-vous chez le coiffeur que vous avez à 16 heures par exemple. Serait-ce un drame ? Soyez honnête en réalisant l’exercice et préparez-vous mentalement à la situation. Ensuite, vivez-là, c’est-à-dire arrivez 10 minutes en retard ! Que s’est-il passé ? Sans doute rien de grave. Après quelques excuses et quelques bavardages, la situation est redevenue tout à fait banale. Aucune catastrophe ne s’est produite et vous vous êtes fait coiffer de façon tout aussi professionnelle que d’habitude. La leçon de cette expérience ? Désormais, vous savez que vous pouvez gérer le temps avec un peu plus de flexibilité, parce que vous avez une juste appréhension des conséquences du retard. En étant plus flexible, vous êtes moins stressé et donc aussi plus intelligent, c’est-à-dire plus apte à trouver des solutions aux problèmes. Qui va lentement va sainement et… Les personnes un peu trop laxistes en matière d’horaires peuvent elles aussi s’entraîner à mettre un peu d’ordre dans leur planning. Cela les rendra également plus intelligentes, dans la mesure où elles deviendront capables de donner plus de valeur au temps. Il s’agit surtout d’un enjeu important pour les individus qui ne parviennent pas à se décider et qui laissent leur vie s’écouler pour ainsi dire « malgré eux », en ne parvenant pas à accomplir leurs objectifs. Pour ces personnes, qui sont souvent en proie à la procrastination, les conséquences de l’inaction (ou de la mauvaise action) peuvent être gênantes, voire très néfastes. Comment changer ? Comment créer une routine permettant de passer à l’action et, de cette façon, limiter les retards que vous infligez aux autres (et qui peuvent vous nuire) ? « Pour retrouver une conception du temps utile et fonctionnelle, vous avez besoin… d’un stylo et de papier. Si aucune activité précise n’est programmée pour la journée ou si vous n’avez pas d’heure fixe pour le déjeuner, le dîner, votre shopping ou autres, créez-les, en ajoutant des activités qui vous font garder un œil sur la montre. Cela ne doit pas devenir une obsession. Mais vous devrez simplement vous rappeler que le temps passe. » (Cultiver l’intelligence, p. 40) Un exercice : imposez-vous des heures fixes pour la réalisation de chaque tâche du quotidien (déjeuner, sortir la poubelle, vérifier le courrier, commencer à travailler, etc.) et prenez note lorsque celle-ci est accomplie. Grâce à cet exercice, vous prendrez conscience que la moindre distraction peut chambouler cette structure. De cette façon, vous deviendrez également capable de mieux comprendre l’énervement ou les torts que vous pouvez causer autour de vous en n’agissant pas de manière efficace. Vous minimiserez ainsi les conséquences fâcheuses liées à votre attitude, ce qui est une preuve d’intelligence ! Donnez du temps au temps « Gérer le temps de manière appropriée vous permettra d’éviter les conflits avec ceux qui vous entourent. Cela vous permettra d’éviter des moments d’anxiété et de stress, dont les conséquences peuvent parfois être lourdes. » (Cultiver l’intelligence, p. 43)
Chapitre 6. Le corps et l’esprit Il y a tant d’interactions entre le corps et l’esprit que ceux-ci sont tout bonnement inséparables en pratique ! Pensez-y un instant : votre régime alimentaire vous rend soit peu enclin à réfléchir (visualisez-vous après un bon repas), soit vous donne de l’énergie pour effectuer des tâches complexes (lorsque vous mangez sainement et en bonne quantité). À l’inverse une mauvaise représentation du temps, par exemple (comme on vient de le voir au chapitre 5), peut générer un stress susceptible de nuire considérablement à votre santé. Autrement dit, s’occuper de son intelligence, c’est nécessairement être attentif à son organisme. Se nourrir intelligemment Giuseppe Sorrentino insiste sur deux points : l’équilibre alimentaire et la qualité des aliments consommés. D’un côté, il faut veiller à respecter certaines quantités de certains aliments. Par exemple, nous avons souvent l’habitude de manger beaucoup trop de protéines d’origine animale. Celles-ci sont utiles et bienvenues pour l’organisme, mais nous pouvons en diminuer la consommation. Cela est lié au deuxième point : la qualité. Il vaut mieux privilégier, par exemple, de la viande produite de façon éthique et écologique, qui respecte l’animal et évite l’usage d’antibiotiques, hormones et autres produits de l’industrie agrochimique. Ceci est une prise de position morale et personnelle, certes, mais pensez-y : n’est-ce pas aussi meilleur pour votre santé ? L’importance de l’eau La déshydratation est un problème sérieux dans certains pays. Plus généralement, malnutrition et déshydratation peuvent causer des graves troubles cérébraux chez les enfants, qui perdureront parfois jusqu’à l’âge adulte. 3 litres d’eau par jour : voici la recommandation de l’auteur — ni alcool ni soda : simplement de l’eau ! Ou des soupes et des bouillons de légumes. Si vous ne pouvez pas vous passer d’une limonade ou d’une bière, buvez-en raisonnablement et consommez, malgré tout, votre ration quotidienne d’eau. De la nourriture pour l’esprit Il est bon d’approfondir vos connaissances sur la nutrition si vous souhaitez faire de vous une personne plus intelligente. Ceci dit, avant d’entamer une modification importante de votre régime alimentaire, pensez toujours à consulter un spécialiste qui vous aiguillera dans votre parcours. Voici quelques conseils et quelques aliments proposés par Giuseppe Sorrentino. Ceux-ci n’ont pas vocation à se substituer à la construction d’un véritable programme, mais peuvent vous donner quelques pistes :
Diminuer la consommation de viande ; La remplacer par des légumineuses et des légumes ; Éliminer les aliments gras et frits (surtout les graisses saturées) ; Consommer de l’huile d’olive ; Consommer des aliments riches en vitamines, et surtout en vitamines du groupe B (asperges, brocoli, épinards, bananes, noix, patates douces, céréales entières, etc.) ; Manger du poisson, des fruits de mer et des mollusques avec modération, mais régulièrement (trois fois par semaine, par exemple) et en privilégiant toujours des produits de qualité ; Éviter l’abus des glucides ; Limiter la consommation des boissons énergisantes (café, thé, etc.) ; Profiter des bienfaits des antioxydants (que l’on retrouve principalement dans les fruits et légumes) ; Prendre soin de la flore intestinale grâce aux fibres (légumineuses, fruits, légumes, céréales).
Manger de manière intelligente Il ne suffit pas de manger de bons produits, il faut encore savoir quand et comment les consommer. Cet ouvrage n’étant pas un livre sur la nutrition, il suffit de dégager quelques principes de base. Les voici :
Prendre un petit déjeuner copieux ; Prendre des collations régulières en petite quantité (des fruits par exemple) ; Déjeuner léger (une salade, etc.) ; Boire beaucoup d’eau (2,5 à 3 litres/jour) ; Modérer la consommation de glucides ; Bien choisir ses produits ; Faire l’expérience des produits sans gluten et sans lactose ; Manger de façon détendue ; Cuisiner soi-même.
Sports, loisirs et méditation Les activités physiques sont de puissants moyens de devenir plus intelligent. Les sports vous permettent de vous défouler, mais aussi d’augmenter vos capacités logiques, de mieux vous connaître vous-même (surtout pour les sports individuels) et d’étendre votre réseau social (surtout pour les sports collectifs). Les loisirs manuels, notamment artistiques, vous aideront à développer votre créativité, vos capacités de coordination, de mémorisation et de gestion émotionnelle. Un indéniable plus pour booster voter intelligence ! La méditation, quant à elle, aide énormément à s’ancrer, à s’harmoniser et à s’accepter. C’est une activité qui a trop longtemps été ignorée ou déconsidérée, mais qui dévoile aujourd’hui tous ses secrets et ses bienfaits. « Choisissez l’activité qui convient le mieux à votre personnalité… du moment ! Le secret pour s’améliorer, grandir et devenir une personne plus complète est de découvrir, de varier et de tester en permanence de nouvelles choses. Vous n’aimez pas l’idée de méditer, en silence dans votre chambre ? C’est ce qui en fait le défi idéal pour vous. Votre professeur au collège a toujours affirmé que vous ne seriez pas capable de jouer d’un instrument ? Faites un essai. Un jogging de 20 minutes est quelque chose d’inimaginable ? Achetez des chaussures et allez courir. » (Cultiver l’intelligence, p. 62)
Chapitre 7. La matrice Vous rappelez-vous de cette scène du célèbre film Matrix, lorsque Néo doit s’entraîner ? Une salle de sport parfaite apparaît pour pratiquer les arts martiaux et autres activités de combat. Tentez de trouver votre « matrice », c’est-à-dire l’endroit où vous serez libéré de toute distraction. Pour ce faire, un peu d’ordre est nécessaire. Ordre et progrès Organiser ses affaires permet de gagner du temps. C’est, en d’autres termes, donner une structure à son environnement, pour le rendre accessible. Mais cela peut être une difficulté pour bon nombre de personnes. Cela tombe bien, on aime les défis ! L’ordre créé à l’extérieur reflète l’ordre intérieur, mental. Grâce à la mise en ordre, vous ordonnez en même temps vos pensées. Vous acquérez plus de stabilité et d’assurance dans vos gestes ; vous vous mouvez dans votre zone de confort. Du chaos dans la maison L’ordre peut toutefois mener… à la rigidité et à l’incapacité à gérer l’imprévu. C’est le problème des personnes trop ordonnées. Un peu de désordre, en effet, n’est pas si négatif ! Pourquoi ? Car cela vous oblige à chercher et à improviser, donc à vivre en dehors de sa zone de confort et des routines préétablies. Le Yin et le Yang « Construire ou détruire l’ordre interne établi dans ses idées et dans ses habitudes, permettant ainsi une croissance de la personne et de ses capacités mentales est possible. Pour cela, il faudra travailler sur nos comportements et sur l’environnement. » (Cultiver l’intelligence, p. 69) Voici les conseils de Giuseppe Sorrentino à destination des personnes désordonnées :
Ranger et nettoyer son foyer ou son bureau ; Créer des habitudes simples (par exemple, remettre quelque chose à sa place juste après l’avoir utilisé) ; Organiser ses journées (voir le chapitre 5).
À l’inverse, voici quelques conseils de l’auteur pour les personnes un peu trop ordonnées :
Changer l’ordre habituel d’un espace (chambre, bureau, etc.) ; Assouplir certaines habitudes en les ralentissant ou en les modifiant légèrement (éviter de ranger directement quelque chose, par exemple).
Chapitre 8. La logique L’auteur propose l’expérience intéressante suivante. Vous avez devant vous une pomme, un morceau de gâteau, un couteau et une cuillère. Comment les regroupez-vous ?
Les couverts ensemble (cuillère et couteau) et les choses à manger à côté (pomme et gâteau) ; Le couteau avec la pomme et la cuillère avec la part de gâteau (selon l’utilisation) ; La pomme à part (dans la corbeille), le gâteau (dans le frigo) et les couverts (dans le tiroir) ; Etc.
Ce que cette petite expérience démontre, c’est qu’il n’y a peut-être pas une infinité de solutions possibles, mais qu’il y a au moins une diversité de conceptions à propos de ce qui est « logique ». En fait, cela montre aussi et surtout qu’il faut nécessairement avoir une série d’informations avant de décider ce qui est logique et ce qui ne l’est pas. Améliorer sa logique Comment ? D’abord, en se concentrant sur le problème, c’est-à-dire en focalisant notre attention dessus et en minimisant les sources de distractions. En s’assurant, ensuite, d’avoir toutes les informations à disposition (quelle est, par exemple, la raison du rangement de la pomme, du gâteau, de la cuillère et du couteau : la conservation, l’utilisation, la classe d’objets…). Par ailleurs, n’hésitez pas à jouer ! Eh oui, les jeux (jeux d’énigmes, sudokus, etc.), et particulièrement les jeux de société, vous aident à développer vos compétences logiques, en plus des compétences sociales. Les jeux vidéo doivent être utilisés avec plus de précautions, en raison des addictions qu’ils entraînent parfois.
Chapitre 9. L’artiste « Comme la logique, la créativité est également soumise à de lourdes croyances qui déforment sa véritable nature. Beaucoup de gens ont tendance à penser que ceux qui sont créatifs sont nés ainsi, qu’ils ont quelque chose en plus et c’est tout. Si une personne n’a pas d’imagination, elle n’en aura jamais. Heureusement, les choses ne marchent pas comme ça et la créativité peut être stimulée et développée comme toutes les autres facettes de l’intelligence. » (Cultiver l’intelligence, p. 77) La particularité de la créativité ? Offrir des solutions originales aux problèmes. Mais comment parvenir à accroître cette capacité ? Devenir quelqu’un de créatif En fait, la créativité ne rime pas nécessairement (voire ne rime que rarement) avec spontanéité. Quelqu’un de créatif est avant tout quelqu’un d’entraîné, qui sait beaucoup de choses sur un domaine en question (dans le domaine artistique, la danse ou la musique, par exemple). Consacrer un peu de temps tous les jours à une activité qui vous plaît est un excellent moyen de stimuler sa curiosité et sa créativité. Informez-vous. Comment les jazzmen réalisent-ils leurs improvisations ? Comment devient-on acteur de théâtre ? Expérimentez à partir de ce que vous apprenez. Giuseppe Sorrentino conseille également d’utiliser le problem solving. Il s’agit d’une technique pour résoudre tous les problèmes — quotidiens ou professionnels — qui se posent à vous. La recette en est simple : chaque fois que vous êtes face à une difficulté, demandez-vous quelles sont toutes les options possibles (même les moins logiques) pour résoudre ce problème. Combien de solutions avez-vous trouvées ? Au plus vous trouverez de solutions, au plus vous montrerez que votre esprit devient élastique et original. Ne visez pas la solution efficace ici, mais plutôt la diversification des points de vue sur la résolution du problème. Chapitre 10. Jouer avec la mémoire La mémoire est l’un des critères importants de réussite dans le système scolaire. Pourtant, avoir une excellente mémoire ne signifie pas nécessairement être quelqu’un de très intelligent : les autres dimensions aperçues jusqu’ici doivent également entrer en compte (organisation temporelle et spatiale, créativité, logique, etc.). « L’intelligence peut tirer sa force de la mémoire, elle peut grandir avec elle, mais elle n’est pas la mémoire. » (Cultiver l’intelligence, p. 83) Comme la logique et la créativité, la mémoire peut être améliorée par l’intermédiaire d’entraînements spécifiques. Lesquels ? Les cartes à collectionner Ces cartes que vous utilisiez peut-être étant enfant sont un formidable révélateur d’une chose : nous retenons beaucoup mieux les images (et les histoires) que les nombres. Habituellement, ces cartes comportaient les deux, mais qui a déjà demandé à son partenaire de jeu la carte « 84 », au lieu de décrire l’image (qu’il s’agisse d’un joueur de foot ou d’un personnage de Disney) !? Les nombres Pour retenir des nombres, un truc consiste donc à transformer ceux-ci en images, puis en histoires. Comment ? En créant un code ! Voici celui proposé par l’auteur :
T, D N, GN M R L, GL C, G (ci, gi) C, G, K (sons durs) F, V P, B
Et enfin, pour le 0 : S, Z, SC (ski). Une fois ce code étudié (oui, il faudra l’étudier), vous aurez beaucoup plus de facilités à retenir de longues suites de chiffres (codes, combinaisons, numéros de téléphone, etc.). Comment ? Vous allez créer des mots à partir des sections de la combinaison. Par exemple, le numéro 6570832674 que vous commencez par diviser en 65-70-83-26-74. À partir de là, vous allez composer des mots (les voyelles sont laissées à votre guise) à partir du code ci-dessus. Par exemple :
65 — CL – Ciel 70 — GZ – Gaz 83 — FM – Fumée 26 — NG – Nage 74 — CR – Carré
Maintenant, vous avez tous les éléments en main pour composer une jolie histoire, avec tous ces mots dans l’ordre. Lorsque vous ne vous souviendrez plus de la combinaison exacte, vous n’aurez qu’à vous rappeler cette petite histoire (vous vous la rappellerez mieux, vous verrez) et vous serez capable de retomber sur vos pattes ! Une histoire incroyable Ce système de conversion phonétique des nombres est bien pratique. Mais vous pouvez l’exploiter au-delà des éléments numériques eux-mêmes. « Les noms, les noms de famille, les dates, les lieux géographiques et tout ce qui n’a pas de connotation visuelle directement identifiable peuvent être transformés en une image que vous intégrerez à une histoire. L’important est que cette histoire soit originale, riche en détails et en images vives, en mouvements. » (Cultiver l’intelligence, p. 91) Bien sûr, il vous faudra persévérer pour maîtriser parfaitement cet outil. Mais c’est possible… Et ludique ! Groupes d’informations Pour compléter l’exposition de cette méthode, l’auteur propose encore quelques techniques additionnelles. Premièrement, utilisez des thèmes. Pour apprendre de nombreuses combinaisons, vous pourriez associer un thème à une histoire (par exemple, le thème « Ciel » pour l’histoire que vous aurez créé pour la combinaison prise en exemple ci-dessus : 6570832674), puis associer ce thème à un chiffre de 1 à 100 — par exemple le 1. Vous saurez alors que 1 = Ciel = histoire qui mène à ce code. Et vous pouvez ainsi « cumuler » de nombreuses combinaisons. Pour le chiffre 2, vous associez un autre thème, c’est-à-dire une histoire/combinaison, etc. Vous progressez ainsi de 1 jusqu’au nombre de combinaisons totales que vous avez à retenir. Deuxièmement, utilisez des lieux. Le principe est le même, sauf que vous associez chaque histoire à une pièce ou à un endroit que vous connaissez bien (la cave = votre première histoire). Vous pouvez utiliser ces lieux pour composer une structure logique (de la cave au grenier, par exemple) et ainsi retenir une multitude de combinaisons dans un ordre précis.
Chapitre 11. L’intelligence émotionnelle « Comme si l’intelligence au sens classique du terme ne suffisait pas, l’intelligence émotionnelle veut aussi sa part dans le monde complexe des capacités mentales et elle y a droit. Une personne qui ne se laisse pas entraîner par les événements et qui parvient à résoudre ses problèmes et à atteindre ses objectifs de la meilleure façon. » (Cultiver l’intelligence, p. 95) C’est d’ailleurs un point commun que partagent les philosophes stoïciens, tels que l’empereur Marc Aurèle, et les psychologues comportementalistes contemporains, notamment. C’est, le plus souvent, d’abord par nos émotions que nous appréhendons le monde. Vous voyez une araignée et vous êtes pris de peur. Celle-ci vous indique qu’il existe un potentiel danger et vous prépare à l’action (pour peu que vous ne sombriez pas dans la panique et la stupéfaction). Plusieurs émotions cohabitent quotidiennement en nous : la peur, mais aussi la tristesse, la joie, la colère, la honte, la confusion, etc. En fait, il importe de reconnaître ce qui cause l’émotion, quelle qu’elle soit, et d’adapter son comportement en fonction — telle est en tout cas l’idée principale, assez simple, que propose de retenir l’auteur. Voici un exemple : si vous savez que vous prenez plaisir à jouer de la batterie, vous savez que cet instrument est la cause du sentiment de joie ressenti. Pourtant, il vous arrive régulièrement d’oublier votre batterie et de vous mettre à regarder la télévision après une longue journée de travail. Malheureusement, cette activité vous procure beaucoup moins de satisfaction. Alors, pourquoi ne pas aller taper quelques coups de baguette sur la batterie que vous aviez laissée de côté ? Voilà un comportement qui — à coup sûr — égaierait votre soirée ! Bien sûr, changer de comportement n’a rien de très facile. Giuseppe Sorrentino vous donne néanmoins quelques conseils pour y parvenir avec plus d’aisance. À la découverte de vos émotions Voici quelques exercices qui vous aideront à gérer vos émotions de façon plus optimale.
La liste : notez quelque part les émotions ressenties au cours de la journée et les comportements correspondants. Comment avez-vous réagi à tel moment ? Était-ce opportun ? Pourriez-vous remplacer ce schéma d’action par un autre ? Lequel ? L’intensité : Quelle était l’intensité de l’émotion ressentie à un moment « M » ? Prenons le cas de la joie — qui, en excès, peut également nuire à nos jugements et à nos actions : avez-vous ressenti une joie tranquille, de l’ordre de la sécurité, ou bien un sentiment beaucoup plus fort, de l’ordre de l’euphorie ou de l’extase ? L’alarme : cinq ou six fois par jour, faites sonner votre téléphone pour faire le point. Quelles sont vos émotions, là, tout de suite ? Pourquoi ? Notez ces réponses et n’oubliez pas d’indiquer l’intensité, car tous ces exercices sont liés ! La méditation : c’est un exercice un peu distinct. Ici, prenez le temps de vous poser et de regarder à l’intérieur de vous-même de façon distanciée, en vous concentrant sur votre respiration. La méditation est une pratique puissante qui comporte de nombreuses variantes (mindfulness, etc.). Informez-vous et trouvez celle qui vous convient.
Maîtriser ses émotions « Vous pouvez exercer un certain degré de maîtrise sur vos émotions par le comportement et par la cognition. […] Les pensées saboteuses peuvent complètement ruiner vos journées et votre vie en générant des émotions négatives, en vous empêchant d’agir de la meilleure façon, en vous faisant perdre la motivation, la lucidité et en créant ainsi une série de catastrophes. Tout ce que vous avez à faire est de remplacer ces pensées trompeuses et dangereuses par d’autres plus rationnelles. C’est tout. » (Cultiver l’intelligence, p. 102-103) Si vous ressentez de l’anxiété, résistez à la tempête et interrogez-vous :
Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que je crains ? Y a-t-il des chances réelles que cela se produise ? Ai-je le contrôle sur la situation ? Quelle action puis-je entreprendre ?
Bien sûr, ce n’est pas nécessairement aisé. Mais avec de l’entraînement, il est possible d’acquérir cette distance vis-à-vis de soi-même et de désenfler les émotions trop prégnantes, qui paralysent nos jugements et nos actions. Vous êtes en colère ? Agissez de la même manière. Analysez l’opportunité de cette colère et sa force : est-il utile de se battre pour cette cause ? Canalisez-là positivement ou, si vous ne le pouvez pas, réalisez une activité qui changera votre émotion et qui vous mettra en joie (défoulez-vous en jouant de la batterie, par exemple !). Face à la honte et à l’embarras, apprenez à accepter l’erreur. Encore un conseil similaire à l’enseignement du stoïcisme. Vous êtes faillible ? Eh bien soit. N’est-ce pas une chance, même ? Eh bien oui, puisque vous pouvez évoluer ! Réfléchissez aux raisons de votre honte et tirez-en des leçons pour progresser. La prochaine fois, vous agirez mieux, et c’est là tout ce qui importe. La frustration — qui accompagne souvent de tristesse — consiste en un sentiment de faiblesse ou d’inaccomplissement personnel, lui-même lié à des regrets ou à des croyances limitantes. Pour couper court à ce cercle vicieux, listez puis réalisez quotidiennement quelques activités qui vous procurent de la joie, un sentiment de force et de confiance en vous-même. Supprimez progressivement les sources de tristesse et consacrez-vous à vous-même et à ce qui vous plaît vraiment. Giuseppe Sorrentino donne un ultime conseil : après une période particulièrement longue de stress, vous pouvez réinitialiser votre système corporel par la stimulation du nerf vague. Renseignez-vous auprès de spécialistes. Être optimiste « L’optimisme est une composante importante de l’intelligence émotionnelle et vous permet de réagir aux situations défavorables, aux échecs et de retrouver la motivation et l’énergie. Lorsque nous parlons d’optimisme, voilà ce que nous voulons dire :
Analyser la situation objectivement. Quel est le problème ? Que pourrait-on faire différemment, que pourrait-on faire mieux ?
Il est important de comprendre que le résultat dépend de vous. Il peut arriver de ne pas atteindre un objectif, mais vous pouvez essayer de nouveau.
Le changement est possible et c’est à vous de le mettre en action.
Mettez en marche le changement. Lorsque vous aurez déterminé clairement ce qui a mal tourné, vous pourrez changer les choses, agir en conséquence et faire une autre tentative. » (Cultiver l’intelligence, p. 106-107)
Chapitre 12. Les autres L’intelligence émotionnelle va de pair avec la présence des autres… Tout simplement, car ce sont souvent d’autres êtres humains qui nous procurent les émotions les plus fortes ! Mais cela va aussi dans l’autre sens : nous sommes capables d’avoir accès aux sentiments d’autrui grâce à une faculté ordinaire et pourtant si précieuse… L’empathie. Pour communiquer de façon plus sereine et apaisée, il importe au plus haut point d’être compris et de comprendre. Il ne s’agit pas, avec l’empathie, d’être spontanément d’accord ou de plonger sans limites dans le ressenti de la personne en face de soi, mais de faire l’expérience d’un changement de perspective. On comprend aisément que certains comportements sont à bannir ou à limiter lorsque l’on souhaite écouter l’autre et entrer dans son point de vue : la critique, l’usage de stéréotypes, les commentaires déplacés et dévalorisants, les ordres ou les menaces, l’abus de conseils « tout faits », le questionnement intempestif, la logique aveugle (« si, alors… »). L’empathie vous permettra notamment d’éviter les malentendus sur le sens des mots en cherchant la signification qui était recherchée par l’interlocuteur. En cherchant ce qui le fait parler, vous pourrez déceler s’il utilise un masque ou s’il parle honnêtement et s’il utilise l’ironie ou l’humour, par exemple. Imiter les autres Comme la programmation neurolinguistique l’a très bien montré, l’empathie permet aussi d’imiter les autres, soit afin d’entrer plus aisément en contact avec eux, soit en vue d’adopter des comportements qui nous paraissent bénéfiques ou propices à la réalisation de nos objectifs. Chapitre 13. L’arrivée du printemps « Que dire de plus… Nous arrivons à la fin de ce bref voyage dans le monde de l’intelligence, et nous espérons que nous avons été en mesure de vous donner des éléments utiles qui vous aideront à cultiver votre jardin intellectuel. En particulier, nous espérons que vous retiendrez ce message important. Vous pouvez atteindre vos objectifs avec de l’implication et de la persévérance ! Commencez immédiatement à mettre en pratique les conseils, les exercices et les techniques proposés dans ce livre. Donnez la possibilité aux fleurs de votre esprit, cachées en hiver, de fleurir à nouveau quand revient le printemps » (Cultiver l’intelligence, p. 113-114)
Conclusion sur « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration » de Giuseppe Sorrentino : Petit rappel des principaux éléments de l’intelligence, selon l’auteur :
Le temps ; Le corps ; La motivation ; La mémoire ; L’ordre et la liberté ; La logique ; La créativité et l’imagination ; Les émotions ; La socialité.
Ce qu’il faut retenir de « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration » ce Giuseppe Sorrentino : Cultiver l’intelligence est un petit ouvrage qui ne révolutionnera ni le champ de la santé ni celui du développement personnel, mais qui a le mérite d’introduire de façon rapide et efficace à une série de thématiques actuelles et souvent travaillées par ce domaine. Malgré sa brièveté, il apporte sa propre touche en abordant de façon originale la question de la mémoire, une thématique qui est moins souvent traitée. Pour terminer, et pour le plaisir, tentons de résumer ce livre en une phrase. Que retenir ? Que l’intelligence est un phénomène complexe qui repose sur la combinaison et la gestion d’une série d’éléments externes et internes à l’individu (ce sont les éléments indiqués ci-dessus !). Points forts :
Un livre condensé en quelques thèses simples, à lire en un après-midi ; Mais à relire pour effectuer tous les exercices… ; Des pages libres pour prendre des notes.
Point faible :
À vouloir faire court, on fait aussi un peu « vague »… Dommage que l’auteur omette de citer ses sources et de proposer quelques approfondissements théoriques.
Ma note : Avez-vous lu le livre de Giuseppe Sorrentino « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Giuseppe Sorrentino « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration » Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Giuseppe Sorrentino « Cultiver l’intelligence. Techniques et stratégies pour apprendre, se souvenir et augmenter ses capacités de concentration »
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January 20 2022, 5:00pm
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Le round des champions – édition 2022 :)
Ça y est ! Vous avez été des centaines à voter pour le 1er round de ce concours, WOW, merci pour votre enthousiasme
January 20 2022, 6:50am
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Quelle est la MEILLEURE vidéo ? (Édition 2022)
Pour fêter les 12 ans de la formation Blogueur Pro, j’ai demandé aux membres de la formation de publier sur Youtube une vidéo dans laquelle ils expliquent ce que la formation Blogueur Pro a apporté dans leur vie, dans le cadre d’un concours pour déterminer la meilleure vidéo. Il m’a été très difficile de choisir […] L’article Quelle est la MEILLEURE vidéo ? (Édition 2022) est apparu en premier sur Blogueur Pro.
January 18 2022, 1:21am
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January 17 2022, 6:11pm
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Comprendre et pratiquer le coaching personnel
Résumé de « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry : un manuel d’une grande qualité à destination de celles et ceux qui souhaitent orienter — ou réorienter — leur carrière vers le coaching de vie. Grâce à ce livre bref, mais complet, vous découvrirez ce qui fait la spécificité et la richesse de ce nouveau métier ! Par Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry, 2019 (4e édition), 273 pages. Chronique et résumé de "Comprendre et pratiquer le coaching personnel" :
Un mot sur les auteurs : Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry Odile Cluzet travaillait en entreprise dans le domaine des ressources humaines avant de se tourner vers le coaching personnel. Désormais, elle exerce son métier de coach de vie aussi bien en entreprise qu’auprès de particuliers. Elle est, entre autres, chargée de cours à l’université de Cergy-Pontoise au sein du DU Executive coaching. Francis Colnot a lui aussi travaillé durant plus de dix ans en entreprise, avant de se reconvertir au métier de coach personnel via des formations en PNL (programmation neurolinguistique) et en interventions stratégiques systémiques brèves, notamment. Parmi d’autres responsabilités, il l’un des membres fondateurs de l’Association européenne de coaching (EMCC). Florence Vitry a été directrice des ressources humaines pendant une vingtaine d’années, à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé. Comme ses collègues, elle a réorienté sa carrière en suivant un grand nombre de formations : en PNL et en approche systémique orientée solutions, notamment. Elle intervient régulièrement au sein du DESU Pratiques du coaching de l’université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Les trois auteurs forment des coaches certifiés ESQA (European Supervisors Quality). Ensemble, ils ont fondé un cabinet de coaching nommé Atout Coach. Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie a reçu un très bon accueil de la part de la profession : « Cet ouvrage, résolument pédagogique, et d’autant plus précieux qu’il est le fruit d’une intense expérience professionnelle, constitue à ce jour une des rares publications de référence en matière de coaching personnel. » (Michaël Pichat, Maître de conférences des universités en psychologie, Nouvelle préface de l’ouvrage, p. VIII)
Introduction. Oser réinventer sa vie Cette affirmation s’applique d’abord aux auteurs, puisqu’ils ont osé, à un moment donné de leur vie professionnelle, changer de cap. Coaches professionnels de cadres dirigeants au sein de leurs entreprises respectives, ils ont souhaité étendre leur niveau d’intervention à des clients individuels, soucieux d’être accompagnés dans la réalisation de leur projet personnel. Cette quatrième version de l’ouvrage vise avant tout à incorporer les riches commentaires en provenance des étudiants et de l’expérience acquise depuis 2008 (année de la première publication), ainsi qu’à insister sur la légitimité et la spécificité du métier de coach personnel ou coach de vie. Les auteurs préfèrent utiliser ces deux termes — coaching personnel et coaching de vie — plutôt que la notion anglophone de life coaching. Ces notions leur paraissent plus adaptées à la réalité et à l’ambition de leur profession : accompagner le client vers la réalisation de son projet personnel ou projet de vie. « Pour nous, le coaching personnel répond à toute demande d’accompagnement d’un individu, visant à l’atteinte d’un objectif personnel ou professionnel, dès lors que la démarche est indépendante de toute “prescription” extérieure. Ce qui compte ici, ce n’est pas la porte d’entrée, c’est-à-dire la thématique abordée, qu’elle soit d’ordre professionnel ou personnel, c’est bien davantage la nature de la démarche : individuelle et du seul ressort de la personne. En cela, le coaching personnel, tel que nous l’exposons ici, englobe à la fois l’accompagnement personnel et professionnel, par une prise en compte de l’individu dans sa globalité. » (Comprendre et pratique le coaching personnel, p. 5) Chapitre 1. Coach personnel : un métier à part entière En quoi est-ce un vrai métier ? Depuis le milieu du XXe siècle, la société occidentale a changé. Les déterminismes sociaux ont perdu de leur force. Désormais, on n’est plus obligé de suivre la voie tracée par les parents ou la famille. On crée son propre « projet de vie », notamment en changeant de métier au cours de la carrière professionnelle. La psychanalyse et la psychothérapie ne sont pas les seules voies d’accès à la relation d’aide. L’avantage du coaching de vie est qu’il n’enferme pas la personne dans l’étiquette de « malade », ni même de « patient ». Le « client » du coach (ou coaché) est actif et en recherche de solutions. Pour répondre à cette demande d’aide, le coaching s’est développé en créant un cadre de travail, une déontologie, des connaissances et des compétences spécifiques qui en font aujourd’hui un métier à part entière. Le coaching de vie diffère d’un coaching thématique (comme le coaching sportif, qui s’apparente à un training, un entraînement), notamment par sa dimension holistique, c’est-à-dire globale. Le coaching de vie ou personnel est aujourd’hui inscrit au Répertoire national de la certification professionnelle (le RNCP) sous le code ROME K1103, ce qui constitue une reconnaissance sur le territoire français. Des universités enseignant le coaching et des cabinets de coaching s’ouvrent régulièrement. En 2010, 4 000 professionnels se seraient déclarés en France (selon les sources de la Société française de coaching). Le coaching : une pratique émergente d’accompagnement Il existe aujourd’hui, malgré tout, une prolifération de titres, de labellisations et de pratiques qui sème la confusion : counselling, coaching, sponsoring, mentoring, etc. C’est pourquoi il convient de bien identifier la spécificité de la pratique de coaching de vie. Tout d’abord, il faut noter que, si l’on peut rester insatisfait quant à la notion de coaching — qui reste un anglicisme et renvoie à une tradition managériale et sportive — il n’y a toutefois pas de solution de rechange évidente et c’est pourquoi le terme a été conservé. Les auteurs n’hésitent pas, pour leur part, à faire remonter l’origine du coaching qu’ils souhaitent pratiquer à la figure de Socrate, ce philosophe de l’Antiquité grecque ayant pour devise « Connais-toi toi-même ». Historiquement, il est par ailleurs incontestable que le coaching prend ses racines dans l’entraînement sportif, qui a lui-même trouvé à s’implanter, au cours du XXe siècle, dans les entreprises : les chefs d’entreprises recherchant, eux aussi, la performance. L’individualisme triomphant, la course à la performance, l’exigence d’autonomie, le risque de déclassement, l’épuisement sont aujourd’hui notre lot quotidien à tous. Par l’intermédiaire d’outils et méthodes issus des sciences humaines, on apprend à l’individu à mieux « se gérer » et à développer ses potentiels. Mais est-ce cela, le coaching ? Les auteurs s’interrogent. La performance — pour résumer ce phénomène en un mot — est l’idéologie du temps présent. L’injonction principale est la suivante : se réaliser. Le coaching de vie s’inscrit-il en faux contre ces tendances sociales ? Oui et non. Non, parce qu’elle provient de ce grand mouvement historique et qu’elle fonde sa pratique sur l’existence des individus contemporains qui se trouvent pris dans ces exigences. Oui, parce qu’elle en refuse la tyrannie et explore les différentes voies de réalisation de soi de l’individu (pas seulement la voie de la productivité). Coach personnel : un métier d’avenir « L’individualisation, au sens de construction de soi en tant qu’être original, inventif, est sans aucun doute à la source de toute demande de coaching de vie. […] Si aujourd’hui individualité rime avec développement de soi, celle-ci ne peut se faire que dans la relation à l’autre, c’est-à-dire dans l’échange. Non, l’esprit collectif n’a pas disparu […] Individualité rime aussi avec solidarité. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 29) Le coaching de vie cherche, avec l’individu, son « cœur de vocation », ce qui le fait s’épanouir. C’est une sorte d’apprentissage continu où l’on apprend à apprendre. Depuis les années 2000, les universités accueillent d’ailleurs des personnes qui exercent déjà une activité professionnelle, mais souhaitent se reconvertir ou simplement s’initier au coaching. Il y a là, on le voit, un désir de changement et une demande que le coaching personnel est amené à rencontrer.
Chapitre 2. Qu’est-ce qui distingue un coach personnel d’un coach en entreprise ? Le cadre d’intervention La principale différence entre le coaching en entreprise et le coaching personnel consiste en la présence ou en l’absence d’un prescripteur. Dans le cas du coaching en entreprise, l’entreprise joue le rôle d’un tiers qui prescrit le coaching à l’employé. Cela ne peut être le cas pour le coaching de vie. En un sens, le coaching en entreprise est donc un « coaching sous contrainte » (p. 35). La relation est formalisée par un contrat, établissant un nombre de séances à l’avance, des objectifs, des règles de fonctionnement, etc. Si le tiers n’est pas présent lors des séances, il n’empêche que sa présence est tacite, en raison du contrat lui-même. En outre, une restitution a souvent lieu en présence du représentant de l’entreprise à l’issue des séances. On cherche ainsi à évaluer la réalisation des objectifs (par exemple, devenir capable d’exercer ou de réaliser telle performance dans telle fonction). Il y a donc bien une contrainte forte, à la fois au niveau du cadre et des objectifs, puisque l’entreprise peut exercer une pression sur le coaché : en l’absence de résultats, c’est la dégradation ou la porte… Par ailleurs, le coaché arrive déjà chargé de préjugés qui vont l’enthousiasmer ou le freiner face à la proposition de coaching. Le sentiment de devoir se faire aider peut, notamment, être perçu très négativement. Ce type de contrainte n’existe pas dans le coaching personnel. La relation est duelle ; la demande émane du coaché lui-même. Il devient une contrainte si un tiers se « cache » dans l’environnement du client et que celui-ci n’agit pas pour lui, mais pour faire plaisir à une autre personne ou à un groupe. Pareillement, les objectifs ne deviennent contraignants que si le coaché agit en référence à des normes sociales auxquelles il veut à tout prix se conformer. Les spécificités du coaching personnel Le coach personnel a une responsabilité vis-à-vis de ses clients, du fait même de la relative liberté que lui octroie sa pratique. Il doit se donner à lui-même des garde-fous pour que le client soit — et se sente — en sécurité : éthique, déontologie, cadre clairement établi, échanges avec les pairs et supervision, autoformation et connaissance de soi). Dans le coaching personnel, le cadre de la relation va être construit à partir de la demande et des contraintes propres du client. Ces paramètres incluent :
Le temps ; Le budget ; L’objectif du client (la demande) ; Les indicateurs de réussite.
La demande propre au coaching personnel doit se distinguer d’autres demandes (une demande médicale, une plainte, etc.). « Qu’attendez-vous de mon aide ? » permet au client de clarifier sa demande. Celle-ci doit être liée à un changement opérable au sein du projet de vie global du coaché. Grâce aux informations reçues, le coach pourra préciser la demande, choisir (ou non) d’y répondre et passer un contrat avec le client. La co-construction du cadre Le contrat de coaching de vie est le plus souvent un contrat passé oralement entre le coaché et le coach. Il se passe en règle générale lors de la première séance. Bien entendu, le contrat porte sur la demande du coaché ; toutefois, comme celle-ci est le plus souvent amenée à changer et à se préciser en cours de route, le contrat doit rester ouvert aux modifications. Le consentement mutuel est à la base du contrat. Le coach a l’obligation de moyens, non de résultats. Il fait tout pour l’accompagner dans ses propres objectifs, en investissant ses connaissances et compétences dans la relation. Une « période d’essai » peut éventuellement être décidée entre le coach et le coaché afin d’établir si la relation peut se poursuivre sur de bonnes bases ou non. Le contrat comprend deux éléments principaux :
La partie « commerciale » = prix, périodicité, durée, nombre de séances, lieu, condition de prise de rendez-vous, annulations, période d’essai éventuelle, engagements réciproques et objectifs du coaching ; L’objet du coaching = l’accompagnement proprement dit qui va faire émerger les objectifs du coaché progressivement et qui est donc évolutif.
Le coach devra s’assurer qu’il est la personne adéquate pour la demande d’aide (soit que la demande ne soit pas liée au coaching, soit qu’un autre coach puisse être plus approprié). Pour sa part, le coaché devra montrer son engagement (notamment dans l’apprentissage de ce qu’est le coaching) et il pourra aussi, par exemple, moduler le rythme des séances. Enjeux et liberté « Les enjeux du coaching personnel n’apparaissent pas obligatoirement au premier entretien, car ils dépendent des objectifs que se fixe le client, lesquels se dévoilent lors des séances suivantes de coaching. Les enjeux sont donnés par les réponses aux questions : “Que se passera-t-il si vous n’atteignez pas les objectifs que vous vous êtes fixés ? ou « Que se passera-t-il si vous atteignez les objectifs que vous vous êtes fixés ? ».” (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 75) Dans le coaching personnel, c’est au coaché de définir le critère de réussite ou d’échec, aussi bien que les sanctions (positives ou négatives) éventuelles. Le coach ne juge pas et n’intervient pas à ce stade, bien que sa présence soit souvent utile pour les clarifier. Une autre différence entre le coaching en entreprise et le coaching de vie consiste en la liberté de parole et d’action dont bénéficie le client : aucun conflit de loyauté vis-à-vis de son travail, ni d’obligation d’agir — le client dit ce qu’il veut et fait usage du coaching comme bon lui semble. Le coach de vie est responsable du processus et notamment, d’assurer la dimension holistique de l’intervention — ce qui n’est pas le cas en coaching en entreprise, puisque le coaching se focalise sur la dimension professionnelle. Dans le coaching personnel, même si la demande est très régulièrement liée au monde du travail, elle entre en résonance avec les autres domaines de la vie et le coach doit entendre ce caractère global. “Le fait de pouvoir aborder d’autres domaines que le professionnel peut avoir aussi pour effet de défocaliser la personne de sa demande initiale pour lui permettre de se positionner plus justement par rapport à ses désirs, y compris professionnels d’ailleurs. […] L’art du coach va être d’explorer la demande de son client tout en l’aidant à se décentrer de son problème. L’aider à mettre en perspective sa situation tout en l’amenant à se positionner sur les possibilités de changement.” (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 80) Le positionnement du coach personnel Le coach personnel perçoit son client « comme un tout », avec des émotions, des pensées, des actions qui lui sont propres. Il est centré sur lui et attentif à ces trois dimensions de son être. Il cherche à lui laisser la place pour exprimer ce qui est bon pour lui, sans lui imposer de norme ou de connaissance supérieure sur ce que serait « le sens de la vie ». Par ailleurs, le coach de vie n’a pas de modèle théorique uniforme et préétabli. Il est d’abord à l’écoute de l’autre et l’aide à formuler ce qui fait sens pour lui, notamment en posant une question projective du genre : « Vous avez 90 ans, vous avez réussi votre vie, qu’avez-vous vécu ? ». Pour atteindre le changement — l’obtention d’un état futur à partir d’un état actuel — le coach de vie va se focaliser sur le processus. Qu’ajouter ? Que retirer ? Que modifier ? Bien sûr, le coach personnel doit être capable de reconnaître les limites de son intervention. Il n’est pas « né » pour être coach et il n’est pas souhaitable qu’il transmette ce type d’idée à ces coachés. D’autre part, le coach, bien qu’il invite ses coachés à imaginer une autre vie, ne doit pas vouloir leur réalisation à leur place, voire plus qu’eux-mêmes. Parfois, les rêves devront être adaptés pour rencontrer l’exigence de réalité.
Chapitre 3. L’identité du coach personnel Êtes-vous un coach de vie ? Autodiagnostic Les auteurs proposent un test non scientifique permettant de s’autoévaluer selon quatre catégories que l’on peut résumer de cette façon : très disposé, disposé, peu disposé et pas disposé à exercer le métier de coach personnel. Une chose est certaine : au début de leur carrière, les coaches ont beaucoup de questions à l’esprit. Ils se demandent notamment quelles connaissances utiliser et quelle attitude adopter ; ils s’interrogent sur leurs capacités, leur légitimité et leur spécificité (notamment vis-à-vis du travail de coach en entreprise). Voici quelques caractéristiques du coach de vie. Il :
Travaille avec la personne dans sa globalité ; Rejette les demandes de « sauvetage » qui viseraient à prendre la place du coaché ; Aide à définir et à se centrer sur les objectifs de la personne ; Se centre davantage sur le futur que sur le passé (qui peut faire l’objet d’un autre type d’aide) ; Se connaît suffisamment lui-même pour repérer les blocages d’autrui ; Oriente son client dans sa propre complexité en résistant à la simplification ; Fait preuve d’une grande ouverture d’esprit ; Sait se décentrer et laisser son ego « en position basse » ; Valorise les ressources et les aptitudes du coaché ; Permet au client de faire des liens nouveaux et d’avancer dans la définition de son projet de vie.
Quelle formation pour le coach de vie ? Pour se former, il existe des écoles de coaching (plutôt centrées sur le métier de coach en entreprise) et des formations diplômantes au sein de plusieurs universités. Les matières enseignées sont, par exemple :
Programmation neurolinguistique (PNL) ; Thérapies brèves avec le modèle cognitivo-comportementaliste ; Analyse transactionnelle ; Gestalt-thérapie ; Approche systémique ; Etc.
« Le lecteur peut s’étonner de l’intérêt de s’approprier des connaissances relevant de la psychologie alors que l’objectif du coach personnel n’est en aucun cas de soigner. D’abord, un des avantages est de pouvoir reconnaître, repérer les personnes dont la problématique relève plus d’une thérapie que d’un coaching. Mais la connaissance de ces domaines peut également être envisagée sous un angle bien différent que celui observé par un thérapeute : par exemple, alors que celui-ci se centre sur les dysfonctionnements de son patient, le coach repère plutôt les aspects positifs du fonctionnement de son client, c’est-à-dire ses ressources. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 114) En s’appuyant sur ses ressources, le client sera mieux à même de se construire un projet de vie adapté, avec (et plus tard sans) l’aide bienveillante du coach. Quoi qu’il en soit, il convient de bien distinguer thérapie et coaching. Le coach utilisera un modèle disciplinaire (méthodes, outils, grilles d’analyse, etc.) et un modèle relationnel (une façon de communiquer) qui le distinguent. Par exemple, il fera usage d’indicateurs de personnalité tels que MBTI®, GOLDEN®, Process Com®. Il utilisera aussi, notamment, des outils créatifs tels que le dessin ou le photo-langage lorsqu’il est nécessaire d’accéder à certaines émotions. Tout au long de sa carrière, le coach personnel cherchera à développer ses compétences. Une condition impérative pour le coach : mieux se connaître Il ne s’agit pas nécessairement de réaliser une longue psychanalyse, mais d’être conscient de soi et aussi d’avoir une certaine estime et confiance en soi. Le coach de vie doit être capable de reconnaître et de contrôler ses propres émotions, sans quoi il ne pourra accueillir celles de l’autre. Pour avancer dans sa pratique, le coach personnel peut avoir besoin de supervision par un praticien expérimenté, qui l’aidera à transformer ses doutes, ses erreurs peut-être, en ressources pour s’améliorer dans le métier. Pour un coach à temps plein, une rencontre mensuelle semble être une bonne option. “Une des particularités du coach personnel est qu’il est « son propre outil » pour accompagner son coaché. Cela signifie qu’il utilise sa sensibilité, ce qu’il ressent, ce qui résonne en lui à partir des paroles et des attitudes de son client pour le faire progresser. […] Si le coach est attentif à ses propres sensations, émotions, il repérera que le client rejoue avec lui des scènes de sa vie et lui fait vivre ce qu’il fait subir à son entourage. Il est aussi à même de percevoir l’intérêt de partager ce qu’il ressent pour aider son client à faire des liens avec la difficulté qu’il est venu exposer.” (Pratiquer et comprendre le coaching personnel, p. 126) Bien sûr, l’échange doit se faire sur une base bienveillante et respectueuse, mais le coach a tout intérêt à faire connaître ses émotions au client pour l’aider à adopter une autre perspective sur lui-même. Une posture Pour caractériser la posture du coach, les auteurs utilisent un outil créé par Robert Dilts, spécialiste en PNL : les niveaux logiques, qui sont au nombre de six.
Environnement : dans le cadre du coaching personnel, la relation est duelle et le contexte est donc moins tendu qu’en entreprise — la confidentialité et la confiance sont des règles de base ; Comportement et attitudes mentales : le coach évite toute attitude directive (conseil, jugement moral). Il sait entendre sans pour autant se fondre dans les sentiments de l’autre — humilité, écoute et acceptation du client dans sa complexité ; Valeurs et croyances : certaines valeurs et croyances limitantes doivent être perçues et désactivées pour ne pas influer négativement sur l’échange — par contre, il doit croire en la valeur intrinsèque de son client et être certain que l’action de celui-ci est sous-tendue par une intention positive (même si lui-même ne la conçoit pas clairement) ; Identité : le coach personnel recherche la congruence ; Mission : il cherche un sens à sa propre pratique — par exemple, en se concevant comme un « passeur » ou un « éveilleur ».
Une déontologie « Le code de déontologie du coach personnel s’oriente sur deux axes principaux : favoriser la confiance du client et faciliter les repères du coach. Les devoirs du coach personnel sont précisés dans une charte qui est remise au client ou consignée dans le contrat passé. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 138) La charte éthique se doit au minimum de :
Expliquer la nature, les limites et les contraintes de l’intervention du coach personnel ; Exposer l’engagement du coach vis-à-vis de son coaché ; Garantir la confidentialité des échanges ; Rappeler le respect des droits, des valeurs et de la liberté du client.
Réflexion et méthodologie autour du projet de vie Un projet de vie, qu’est-ce que c’est ? Comment affronter cette notion si large ? N’est-il pas prétentieux, venant du coach, de prétendre aider quelqu’un à « réaliser son projet de vie » ? Pour y voir plus clair, Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry proposent quelques pistes de réflexion. « L’idée qu’il existe un projet de vie repose sur le constat que chaque individu se construit depuis l’enfance autour de certaines valeurs, qu’il est sensible au bien et au mal, etc., et qu’il élabore ainsi une conception de la vie qui lui est propre, bien que largement influencée par son environnement familial, culturel… » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 142) Les auteurs parlent de « bricolage » : il n’est pas évident de construire sa vie. La « réussite » dépend de bien des éléments et on avance souvent en zigzag, cherchant à développer un élément (par exemple, les signes extérieurs de richesse), puis un autre (par exemple, les compétences ou le développement de certains talents). L’envie de donner un sens à tout cela est capitale ; encore faut-il savoir le trouver et le mettre en œuvre. Le coach pourra aider le client à « trier, jeter, remanier, éclaircir tous les éléments qu’il lui amène en vrac » (p. 144). Il l’aidera aussi à se confronter à la réalité, lorsque cela est nécessaire, et toujours en vue de réadapter le projet positivement. Voici quelques points de méthodologie pour éclaircir un projet de vie :
Instauration d’un climat de confiance et identification d’une demande (à ce stade, le coach écoutera, tout en questionnant et en se synchronisant à l’autre) ; Transformation de la demande en « matériau de travail » et exploration des domaines de vie et des valeurs (il s’agira de déterminer l’objectif, de faire émerger les valeurs, parfois dans la confrontation et le recadrage, pour parvenir à un projet réaliste) ; Aide à la progression via la stimulation des ressources du client (le travail portera sur les actions concrètes à mener, notamment via la proposition de tâches à réaliser et l’utilisation de profils de personnalité) ; Retour sur le chemin parcouru et autonomisation (l’échange pourra se centrer sur l’évaluation de la progression et sur les risques et les forces du projet, via quelques techniques comme le photo-langage ou la visualisation, par exemple).
Le coach devra assurer une vigilance vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis du client pour agir avec recul et pertinence. Quelques outils pertinents pour l’accompagnement Voici un pêle-mêle de quelques situations de travail et les outils utilisés par les coaches personnels :
Détermination de l’objectif (ou démarche d’objectifs)= pour travailler sur la clarification des objectifs, le coach pourra poser des questions relatives à la situation actuelle, la situation future souhaitée et le chemin pour y parvenir, puis construire un tableau d’objectifs (trois, par exemple) ; Domaines de vie= pour travailler sur l’harmonisation et l’équilibre des domaines de vie, on interrogera le coaché sur ses activités, les émotions ressenties à ces occasions et leur statut de plaisir ou d’obligation — les résultats pourront également faire l’objet d’un tableau récapitulatif ; Recadrage des situations de vie= il sera utile de travailler à l’interprétation des situations lorsque le client perçoit des obstacles entravant la réussite de son projet — cela pourra passer par une introspection concernant les émotions ressenties et les filtres mentaux utilisés ; Rêve éveillé= il s’agit d’une méthode de relaxation issue de l’hypnose qui permet de lâcher prise et de fixer le projet dans l’inconscient ; Photo-langage®= c’est un jeu d’interprétation de photographies qui permet de clarifier le projet de vie, les obstacles à surmonter et les ressources à utiliser ; Recherche de valeurs = les auteurs proposent un questionnaire de 15 questions (p. 164-165) permettant d’établir un tableau de recherche de valeurs et d’antivaleurs, puis de se questionner sur ses croyances ; Projet de vie/Carte personnelle = celle-ci permet de récapituler le travail accompli en faisant le point sur la vision du monde, le projet de vie, les buts et objectifs et finalement le code de conduite du coaché.
De nouvelles approches pour un monde toujours en mouvement Les auteurs complètent le point précédent par l’énumération d’autres techniques :
Approche systémique et la psychologie positive= la première permet d’insister sur les réussites (les exceptions aux problèmes rencontrés) et la seconde permet de mettre en avant les compétences psychologiques et relationnelles du client ; ACT= cette approche en quatre étapes permet de clarifier les valeurs qui importent au client via l’acceptation et l’engagement ; Mindfulness = les techniques de pleine conscience permettent de s’ancrer dans le présent et d’évacuer les pensées négatives ; Coaching génératif = centrée sur la créativité, cette approche issue de la PNL a pour ambition de transformer les obstacles du client en ressources lui permettant d’accomplir son projet ; Ligne du temps (outil issu de la PNL)= l’objectif est ici d’augmenter la motivation du client en le faisant voyager mentalement dans son passé et dans son avenir ; Pratiques narratives = il s’agit de déconstruire et de reconstruire les histoires racontées à propos du client — mais aussi celles qu’il se raconte à lui-même — pour amplifier la confiance et l’estime de soi ; Arbre de vie = lorsque le client fait état d’une peur, cette métaphore peut l’aider à lui redonner confiance en lui-même — le client dessine un arbre complet où chaque partie correspond à une dimension (passé/présent/futur, compétences, etc.) à explorer ; Approche gestaltiste = l’utilisation de l’espace, du corps et des émotions « ici et maintenant » permet de couper court aux mentalisations et aux impasses que celles-ci peuvent générer.
Chapitre 4. Pourquoi nos clients viennent-ils nous voir plutôt qu’un autre professionnel de la relation d’aide ? Coaching personnel et psychothérapie « La finalité d’une action de coaching personnel est l’exploration, la mise en œuvre et la validation d’un projet de vie. De fait, cet accompagnement encourage le développement du potentiel du coaché aussi bien du point de vue personnel que professionnel, car un individu, en tant que système vivant, ne saurait être réduit à un seul aspect de lui-même. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 181) En fait, une fois cet objectif et le cadre du coaching posés, celui-ci peut avancer main dans la main avec cette autre pratique qu’est la psychothérapie. L’important est de les distinguer, mais pas de les exclure l’une l’autre. Le coaching n’est pas simplement pour les gens « qui vont bien », et la psychothérapie pour les gens « qui vont mal » : une personne peut avoir besoin des deux, en même temps ou à différents moments de sa vie. La responsabilité du coach est engagée. Grâce à sa déontologie et à son expérience, il doit être capable de savoir lorsque son aide atteint ses limites et qu’il serait bon de faire appel à un psychothérapeute (par exemple, si un obstacle revient systématiquement et paraît infranchissable ou si la personne ressasse sans cesse son passé, sans pouvoir aller de l’avant). Les individus savent souvent, parfois intuitivement, à qui s’adresser. Mais parfois, il faut les aiguiller. Rappelons-le : la visée du coaching n’est pas de soigner — et de façon corrélative, celui qui vient voir un coach n’est donc pas considéré comme un « malade » (ce qui peut en attirer certains, qui cherchent à éviter cette étiquette). « Le rôle d’un coach n’est pas d’intervenir sur la structure psychique pour la changer. L’une des finalités de son intervention en revanche sera de permettre plus de souplesse à l’individu, de manière à ce qu’il puisse précisément prendre contact avec ses ressources, trouver ses propres solutions dans la mise en place de son projet. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 190) Coaching de vie et développement personnel La question de la distinction entre coaching de vie et développement personnel mérite d’être posée selon les auteurs. En effet, pour eux, il n’y a pas identité parfaite, même si les finalités sont globalement les mêmes, à savoir l’équilibre, le développement des ressources et l’épanouissement de la personne. On constate une différence au niveau du type d’accompagnement et des moyens utilisés. Le développement personnel a parfois recours à des techniques issues de la psychothérapie et peut aussi proposer des séances de groupe. Le coaching de vie refuse quant à lui d’intervenir dans le champ de la psychologie clinique, il se focalise sur le projet de vie (et donc sur l’avenir) et il reste individuel (pas de séance de groupe). Coaching personnel et métier du conseil « Si la personne imagine son problème ou sa difficulté comme relevant de circonstances, de causes extérieures à elle, elle va, par exemple, estimer manquer de connaissances en rapport avec son problème, et rechercher l’expertise pour pouvoir appliquer des méthodes éprouvées et donc efficaces. Alors elle choisira un conseiller, un expert qui va l’écouter, puis analyser et faire un diagnostic de la situation, et enfin fera des préconisations qu’elle aura intérêt à suivre pour régler sa difficulté. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 199) Il y a une foule d’experts ou de conseillers dans divers domaines : du conseiller conjugal au conseiller en création d’entreprise, en passant par l’avocat, l’assistance sociale, etc. Ces personnes aident à résoudre des problèmes en mobilisant une expertise précise, qu’ils vont soumettre à la personne. La différence avec le coaching personnel apparaît clairement : le coach ne se place pas dans une situation de « sachant » ou d’« expert » par rapport à la vie du client. Son seul savoir, pourrait-on dire, est fait d’outils pour que le client lui-même découvre ce qu’il veut et comment y parvenir. Une autre différence tient au fait que la personne concevra son « problème » comme intérieur, lié à sa personnalité. Elle voudra un interlocuteur qui lui permette de prendre de la distance sur sa propre vie et qui l’aide à construire sa démarche, sans prendre parti. On retrouve ici l’un des crédos du coaching de vie : « Le client est le seul expert de son projet de vie. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 202) Coaching personnel et formation Le coaching personnel se distingue de la formation et en particulier de deux formes : la formation au sens du training (entraînement) et le codéveloppement. La formation/training vise à acquérir des savoirs, des compétences ou des aptitudes et repose sur des thématiques bien définies (apprentissage du piano, d’un sport, etc.) et des programmes déterminés avec cahier des charges et évaluations. Le formateur est placé en position haute vis-à-vis du contenu, puisque c’est lui qui détient le savoir et le délivre. Le codéveloppement consiste en une aide fournie aux managers : il est un dispositif d’accompagnement visant à prendre du recul, à favoriser la coopération et l’entraide et à mobiliser, ce faisant, l’intelligence collective. On parle alors surtout de facilitateur, qui n’est pas nécessairement un coach professionnel, mais qui est en revanche formé spécifiquement à ce type de pratique. Par contraste, le coaching de vie met en présence un client qui cherche des savoirs et des solutions en lui-même, en affrontant ses propres obstacles. Il a besoin d’une prise de distance qui lui permette d’agir de façon plus pertinente et cohérente. Le coach est en position basse sur le contenu, puisque celui-ci est apporté par le coaché ; en revanche, il sera en position haute sur le processus, puisqu’il va guider le client dans sa démarche en l’aidant à redéfinir ses problèmes et son projet de vie. Coaching personnel et coaching en entreprise Il arrive souvent que les personnes s’engagent dans un coaching personnel au moment d’une reconversion ou d’un changement de fonction dans l’entreprise. Ils pourraient demander un financement de celle-ci, mais ne le font pas. Pourquoi ? « Deux raisons majeures génèrent la demande de coaching personnel plutôt que de coaching en entreprise :
D’une part, nos clients ne veulent pas que leur démarche soit officialisée ; D’autre part, ils considèrent qu’il s’agit d’une démarche de changement personnel et de développement et ne se considèrent donc pas en position légitime de solliciter un financement à l’entreprise ou à l’organisation à laquelle ils appartiennent.
La troisième raison complémentaire pour laquelle nos clients viennent dans nos cabinets, c’est la solitude face à la prise de décision : ils font appel au coaching quand ils se sentent confrontés à une décision capitale pour eux et qui engage leur avenir. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 217-218) Concernant le caractère personnel de la démarche, le client peut être rassuré par la confidentialité à laquelle s’engage le coach et le fait que les séances aient lieu en dehors de l’entreprise (ce qui implique, d’ailleurs, de mettre en place des systèmes pour éviter la rencontre de deux clients). Surtout, passer du coaching professionnel au coaching personnel permet de s’assurer que ce seront bien les objectifs de la personne qui seront au centre du processus, et non pas ceux de l’entreprise. L’autofinancement assure aussi un pouvoir plus grand du coaché sur le cadre de l’interaction (sa durée, ses pauses éventuelles, son arrêt, etc.). Il s’agit de faire du « sur-mesure ». Certes, le prix peut être élevé : on comptera aux alentours de 1000 à 15 000 € pour 10 séances, selon les auteurs. C’est donc un « luxe » que tout le monde ne peut se payer. Il demande également un investissement en temps et une implication personnelle sérieuse. Enfin, le coaché peut se sentir libre d’aborder toutes les thématiques et tous les domaines de sa vie, ce qu’il ne peut pas faire dans le cadre d’un coaching en entreprise. Il peut évoquer tranquillement ses doutes et ses contradictions et prendre le temps d’explorer chaque domaine de sa vie, pour voir comment les équilibrer et les harmoniser. C’est à eux, au final, que revient la responsabilité de leur propre vie. « Décider d’un nouveau choix de vie, c’est engager les années à venir et un certain nombre “d’investissements” à faire (en termes d’énergie, de temps et de finances), de choses à lâcher, d’éléments à réorganiser… alors ne pas décider à la légère semble approprié ! Pour le coach, ne pas conseiller fait partie de sa déontologie : il s’engage à laisser le coaché libre de ses choix. La solitude est un fait : même accompagnée, la personne coachée est en réalité seule à prendre les décisions qui engagent son avenir. […] Le coaching permet donc de ne pas se sentir seul(e) au cours de la réflexion préalable ou de la mise en œuvre d’une décision. En évoquant les conséquences des différentes solutions possibles, le client arrive à se représenter un résultat, plus aisément qu’en réfléchissant seul. » (Comprendre et pratique le coaching personnel, p. 231) Conclusion. Pont vers le futur « Pour nous, il ne fait aucun doute que le coaching personnel existe, en tant que relation d’aide, dès lors qu’un individu, en son nom propre, s’engage dans une démarche d’accompagnement en vue de la réalisation de son projet. […] Il est clair pour nous que le coaching personnel, en tant qu’accompagnement d’un individu dans tous ses domaines de vie, englobe tous les types de coaching, quelle que soit leur porte d’entrée. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 235-236) Les auteurs ont confiance en l’avenir de leur pratique, qu’ils estiment déjà sortie des problèmes de légitimité qui la taraudaient à ses commencements. Désormais, grâce au travail des institutions et associations, la pratique est devenue une profession reconnue, un métier qui s’exerce dans un cadre précis et s’apprend à l’université. Le coaching personnel continuera de se renforcer et de se développer, en France et dans le reste du monde. Annexes Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry enrichissent l’ouvrage d’un certain nombre d’annexes bien utiles.
Une liste des associations et formations ; Une feuille de route du premier entretien ; Un guide pour passer un contrat avec le coaché ; Une grille d’évaluation qualitative de l’entretien par le coaché ; Les codes des principales associations de coaches en France.
Conclusion sur « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry : Un livre pour délimiter le travail du coach personnel (ou du coach de vie) Ce livre est entièrement centré sur la question de la spécificité du métier de coach personnel (ou coach de vie). À chaque page ou presque, on sent la volonté des auteurs de rendre sensible cette particularité et de la faire surgir pour le lecteur. Celui-ci est d’abord introduit à l’histoire et au processus d’institutionnalisation de ce métier (chapitre 1), puis à la différence entre coaching personnel et coaching professionnel (chapitre 2). Ensuite, il en apprend davantage sur les caractéristiques qui permettent d’identifier le coach personnel (chapitre 3). Enfin, les auteurs marquent les « frontières » du métier en le comparant aux pratiques des psychothérapeutes, des entraîneurs, des formateurs et — à nouveau — des coaches professionnels (chapitre 4). Si vous souhaitez diversifier votre compréhension ou votre pratique du coaching, n'hésitez pas à jeter un œil du côté de cet autre livre, Le coach prospère. Ce qu’il faut retenir de « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » : Premier enseignement important : le coaching personnel ou coaching de vie est un métier à part entière, qui dispose de ses formations universitaires ou supérieures, de ses codes de déontologie, de ses associations de référence et de ses signes de reconnaissance administratifs (notamment via le RNCP) en France. Deuxième enseignement majeur : le projet de vie est au cœur de l’accompagnement fourni par le coach personnel ou coach de vie. En ce sens, le coaching personnel est un accompagnement de la personne dans les différents domaines de sa vie (famille, relations sociales, développement des talents, etc.), et non seulement un accompagnement d’ordre professionnel. Troisième chose à retenir : en tant qu’accompagnement de la personne, le coaching personnel est une démarche qui vise l’autonomie. Le coach soutient par sa présence, renforce la confiance en soi par des mots adéquats, propose des exercices et soulève des questions ou des incohérences, mais il ne juge ni ne conseille. Ce dernier point est bien décrit par Florence Lamy, rédactrice de l’une des deux préfaces de l’ouvrage : « Le coaching personnel […] nécessite cette qualité du questionnement, cet art d’ouvrir le regard de l’autre, de l’aider à décaler son point de vue pour sortir de la boîte. Intégrer le questionnement comme un art relationnel permet d’aborder de nombreuses perspectives et même parfois de sauter d’un niveau de sens à un autre. Et surtout, faire de cet art un des points centraux de sa pratique de coach (nous ne sommes pas uniquement dans l’écoute même si elle se doit d’être, elle aussi, de grande qualité), nous préserve de l’écueil majeur de tomber dans le conseil. » (Florence Lamy, ancienne élève du DESU en coaching personnel organisé par les auteurs, Préface à la 4e édition) Mais laissons le mot de la fin aux auteurs : « Oui, le coaching de vie est une pratique en plein essor, car il permet à la personne d’identifier sa vocation intime, celle qui lui procure du plaisir ; de structurer, étape après étape, la trajectoire susceptible de la conduire vers l’expression la plus intense de cette vocation et de trouver l’environnement qui va l’accueillir. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 29) Points forts :
Une écriture globalement dynamique ; Un bon équilibrage des aspects réflexifs, théoriques et des exemples ; Les annexes.
Points faibles :
L’écriture à six mains est un processus périlleux : sans une vue très précise de ce que doit dire chacun, on court le risque de la répétition et du bavardage – or c’est, par moment, l’impression que l’on peut avoir en lisant l’ouvrage ; Des intertitres qui sèment un peu la confusion.
Ma note : Avez-vous lu le livre d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » ? Combien le notez-vous ? [ratings] Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » Visitez Amazon afin d’acheter le livre d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie »
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Mémoires vives
Résumé de « Mémoires vives » de Edward Snowden : un livre événement qui raconte à la première personne l'histoire de celui qui a tenu tête aux services secrets américains en dévoilant au monde le programme de surveillance généralisée qu'il avait lui-même contribué à façonner. Par Edward Snowden, 2019 (traduction française), 449 p. Titre original : « Permanent record ». Chronique et résumé de "Mémoires vives" de Edward Snowden:
À propos d’Edward Snowden Tout le monde connait son nom. Ou l'a entendu une fois au moins. Mais savez-vous que ses révélations ont inspiré la création du RGPD européen (le Règlement général de protection des données) ? Et vous souvenez-vous que c’est en 2013 qu’il fut connu du grand public pour avoir révélé un système de surveillance généralisée contrôlé par les États-Unis ? Un cauchemar orwellien ? Nous n’en sommes pas si loin… Edward Snowden est un homme américain né le 21 juin 1983 en Caroline du Nord. Il a 22 ans quand il commence à travailler pour la CIA et la NSA. Sept ans plus tard, il décide de devenir un lanceur d’alerte. Qu’est-ce qui l’a poussé à agir de la sorte ? Eh bien il vous faudra lire le livre "Mémoires vives" — ou bien alors cette chronique — pour le découvrir ! Préface Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis — et plus précisément la NSA (National Security Agency) et la CIA (Central Intelligence Agency) ont amorcé un changement dans leur politique de renseignement. L’informatique a servi cette transformation ; grâce à elle, il devenait possible de passer d’une surveillance ciblée à une surveillance généralisée. Edward Snowden, geek passionné et doué, fut engagé comme espion informaticien durant cette période, alors qu’il n’avait qu’une petite vingtaine d’années. Son rôle : participer à la création d’un réseau mondial d’accumulation et d’accès à des données de tout poil. C’est à 29 ans qu’il prend conscience de ce à quoi il est en train de contribuer. Il décide alors de révéler les activités de la NSA et de la CIA à la presse. Pourquoi ? Par souci éthique, par amour de l’Internet libre, aussi. Et enfin par engagement politique : nul public — états-unien ou autre — n’a voté pour un tel programme de surveillance de masse. « Je suis persuadé que l’on ne peut juger de la liberté d’un pays qu’à la façon dont y sont respectés les droits de ses ressortissants, lesquels délimitent le pouvoir de l’État et précisent quand un gouvernement ne saurait empiéter sur les libertés individuelles. C’est ce que l’on appelait “liberté” pendant la révolution américaine et que l’on nomme aujourd’hui, à l’ère de la révolution d’Internet, “vie privée”. » (Mémoires vives, p. 16) Six ans après ses révélations (en 2013), Snowden décide d’écrire ce livre "Mémoires vives". Une tâche peu aisée, puisqu’il veut à la fois garantir la vie privée de ses proches et les secrets que les gouvernements ont bel et bien le droit de garder (l’identité d’agents secrets, par exemple).
Première partie de « Mémoires vives » 1. Regarder par la fenêtre À six ans, Edward Snowden sait déjà s’y prendre avec les machines, tout comme il sait désobéir : une nuit, il décide de retarder les horloges de son foyer pour berner ses parents qui veulent le mettre au lit trop tôt à son goût. Né en 1983, c’est un enfant qui a grandi avec Internet, mais qui a aussi connu le monde avant son apparition. Auparavant, les données étaient inscrites sur des objets tangibles (une cassette VHS, du papier, etc.). Aujourd’hui, une foule de plus en plus grande d’informations est produite sous format numérique. Grâce à une multitude de protocoles (tels que le HTTP, l’IMAP ou le FTP, pour n’en citer que quelques-uns), ces données numériques sont mises sur le réseau ; elles peuvent y être dupliquées et y naviguer pendant un temps potentiellement indéfini. Dernier né d’une famille de Caroline du Nord, Edward Snowden vit dans une famille unie : un père, une mère, une grande sœur. Il est fier de présenter sa famille comme américaine et même patriote. Sa mère, dit-il, a des origines directes avec les migrants du Mayflower. De la « fenêtre » de sa chambre — sorte de lucarne qui donne sur le salon de la maison, Snowden voit son père rapporter des objets technologiques bizarres. Le premier à le fasciner est un Commodore 64, avec ses jeux : Arkanoid, Tetris, Choplifer !. C’est le début de sa passion pour l’informatique. 2. Le mur invisible Grâce à des parents attentifs, le petit Edward reçoit une éducation solide, partagée entre la lecture de livres empruntés à la bibliothèque, les mathématiques appliquées (à l’achat de jouets) et l’initiation aux nouvelles technologies. Pourtant, il affirme avoir reçu sa leçon la plus importante de… La NES de Nintendo. Il aime les jeux d’aventures et de plateau. Or, Super Mario Bros — ou plus exactement ce mur invisible à la gauche de l’écran qui contraint le petit personnage à constamment avancer — lui apprend le temps et la mort ! Par ailleurs, son père, ingénieur et garde-côtes, l’encourage à réparer les machines et à s’intéresser davantage aux ordinateurs et à la programmation, qui en viennent à le passionner davantage que les jeux vidéos… « Comme tant d’enfants dégourdis qui se passionnaient pour l’informatique, j’allais estimer que le fait qu’une série d’instructions parfaitement rédigées puissent accomplir encore et encore la même opération était la seule vérité intangible de notre génération. » (Mémoires vives, p. 48) 3. Le garçon du périphérique Edward Snowden déménage dans le Maryland à l’âge de neuf ans. Bien que ce changement soit synonyme de promotion pour les parents, l’enfant a d’abord quelques difficultés à se faire à sa nouvelle situation. La NSA a son quartier général à Fort Meade, dans le Maryland. Edward Snowden raconte même que le terrain aurait appartenu à ses cousins éloignés ! De façon intéressante, en effet, les Snowden furent nombreux et célèbres dans cette région, durant plusieurs siècles. La mère d’Edward Snowden trouve d’ailleurs un nouvel emploi à la NSA. C’était à vrai dire quelque chose d’assez habituel dans ces contrées où la majorité des habitants étaient fonctionnaires (ambassades, agences, ministères, etc.). En fait, l’endroit est une sorte de « monoculture », affirme l’auteur rétrospectivement : une monoculture où chacun garde un certain secret sur ses activités de travail. « C’est un endroit où la “monoculture” se rapproche beaucoup de celle de la Silicon Valley, à la différence toutefois qu’ici on ne fabrique pas des technologies, mais le gouvernement lui-même. » (Mémoires vives, p. 54) 4. Américain connecté Entre dix et douze ans, Edward Snowden n’a qu’une passion : l’ordinateur. Il monopolise le PC que son père a acheté pour la famille et devient un expert. Il passe tout son temps sur des jeux tels que Loom et s’électrise dès qu’il s’agit de brancher l’ordinateur sur Internet. À partir de l’adolescence, le Web devient son terrain de jeu. Il devient insatiable dans l’apprentissage des questions liées à sa passion, des plus techniques aux plus ludiques. À cette époque, c’est-à-dire avant les années 2000 ? Internet ressemblait à un joyeux fourre-tout bricolé, créatif et libre, où les contributeurs voulaient surtout informer. La prolifération des pseudonymes sur les forums de discussion, par exemple, évitait d’être stigmatisée et favorisait l’apprentissage. Cette capacité à endosser plusieurs « moi » a permis à Snowden d’évoluer, très rapidement et très jeune, dans ce monde informatique. 5. Piratage Voici comment Edward Snowden caractérise le piratage, après avoir expliqué que ceux qui créent des règles (à l’école, en informatique, en politique, partout) n’ont aucune raison d’aller contre leur intérêt — et ont donc tendance à abuser du pouvoir que leur confère le statut d’éditeur de la règle : « On se livre au piratage une fois que l’on a compris qu’il existe un lien systémique entre l’entrée et la sortie (ou input et output), entre la cause et l’effet. Le piratage n’est donc pas propre à l’informatique, il existe partout où il y a des règles. Pour pirater un système, il faut mieux connaitre ses règles que ceux qui les ont définies ou les appliquent, et exploiter la distance fragile qui sépare le projet initial de la façon dont il fonctionne réellement ou peut être mis en œuvre. En tirant parti de ces utilisations involontaires, les hackers contreviennent moins aux règles en vigueur qu’ils ne le discréditent. » (Mémoires vives, p. 74) Durant ses années de collège, Edward Snowden ne s’est pas privé de « pirater » l’école. Il exploitait les failles pour se donner un maximum de liberté — c’est-à-dire ne pas faire ses devoirs. Durant ses temps libres, il faisait ses armes dans le piratage informatique. Ses activités de piratage le mènent à signaler au Laboratoire de recherches nucléaires de Las Alamos que leur site est fragile, ce qui lui vaut une première proposition d’embauche qu’adolescent scolarisé, il se doit de refuser. 6. Inachevé Au lycée, Edward Snowden ne fait pas grand-chose. Non seulement parce qu’il passe des heures devant l’écran, mais aussi parce que sa famille vole en éclats : divorce des parents et départ de la grande sœur à l’université. Le jeune homme se replie sur lui-même, s’imaginant coupable de la situation. Ce fut pour lui l’occasion de s’inventer une nouvelle personnalité, plus mature, plus réflexive et proche des adultes. C’est à ce moment, pourtant, qu’il attrape la mononucléose. Il évite de justesse de redoubler sa seconde en entrant directement en premier cycle universitaire à l’université d’Anne Arundel, près de chez lui. Finalement, la vie a repris son cours après la maladie et il a réussi, quelque temps plus tard, à obtenir son diplôme de fin d’études secondaires. Edward Snowden tire un enseignement de cette période : « Ces changements sont banals et humains. Les mémoires sont fixes, ils sont l’instantané d’une personne en mouvement. C’est pourquoi le meilleur témoignage que l’on puisse faire de soi-même est une promesse, pas une déclaration. Une promesse à ses principes et à ce qu’on veut devenir. » (Mémoires vives, p. 93) 7. Le 11 septembre 2001 Le jeune informaticien étudie le japonais à l’université et se fait des amis. Il s’intéresse aux dessins d’animation japonais. Mais surtout, il rencontre Mae, une jeune femme de 25 ans propriétaire d’une petite entreprise de création de sites Internet. Il travaille pour elle durant deux ans, enchaînant avec elle les contrats. Il décide entretemps de se lancer dans la certification d’ingénieur système Microsoft à l’université John Hopkins. Une formation qui pouvait lui assurer un avenir confortable à 40 000 dollars par an. C’est à ce moment que survient l’attentat des tours jumelles et du Pentagone. Ce jour-là, il est à Fort Meade, la base de la NSA, et voit ébahi les fonctionnaires sortir en nombre de leurs bureaux, sommés de rentrés chez eux (par peur d’attentat sur la base). Le paysage change progressivement : désormais, la base de la NSA et ses environs deviennent une véritable forteresse. 8. Le 12 septembre 2001 Le 11 septembre a fait 3000 morts ; la guerre contre le terrorisme en a causé plus d’un million. Pendant vingt ans, les États-Unis ont renforcé les politiques sécuritaires sur le sol national, au point d’avoir complètement changé le visage du pays. Les États-Unis ont choisi la police à l’intérieur et la guerre, à l’extérieur. Ils ont répondu agressivement, aveuglés par la colère. Sur le moment, Edward Snowden approuvait cette politique ; mais il la réprouve, rétrospectivement. À partir du 12 septembre, il y avait une bataille à mener, et il voulait en faire partie. Il s’engage dans l’armée en espérant être ainsi recruté par la NSA ou la CIA. Il a alors vingt ans et pense que c’est la bonne voie. 9. Rayons X La jeune recrue s’entraîne au Fort Benning, en Géorgie, avec l’espoir de devenir sergent. Les entraînements sont durs, physiquement et mentalement. Lors d’un exercice, il se blesse sévèrement aux jambes. Les blessés n’ont pas bonne réputation et la vie devient vite difficile dans le camp. Il voit s’échapper ses espoirs de promotion. Déprimé, Edward Snowden ne sait que faire. Un médecin l’aide à s’en tirer honorablement. Il accepte une proposition de « séparation administrative » qui met fin à son engagement de façon officielle et honnête. Pour ce faire, il doit néanmoins affirmer qu’il est guéri — ce qu’il n’est pas. Il s’exécute. La signification de tout cela ? L’armée se décharge des frais médicaux et des indemnités d’invalidité : s’il veut être libre, Snowden devra prendre à sa charge ses problèmes de santé. 10. Habilité et amoureux De retour de l’armée, Edward Snowden change de stratégie et, se rendant compte de ses talents informatiques, entend bien les faire valoir directement auprès des services secrets. Il demande une « habilitation de sécurité » pour pouvoir entrer à la NSA ou à la CIA. C’est sur Internet — sur un site de rencontre précurseur de Facebook — qu’Edward Snowden fait la connaissance de sa compagne et femme actuelle, Lindsay Mills. À 22 ans, il avait une copine et entrait à la NSA.
Deuxième partie de « Mémoires vives » 11. Le système À la NSA, Edward Snowden va exercer les fonctions d’administrateur et ingénieur système. La particularité de ces deux métiers (l’un consistant davantage à gérer des systèmes existants et l’autre à créer de nouvelles solutions), c’est qu’ils nécessitent à la fois des connaissances en logiciels (software), dans les composantes en dur (hardware) et dans les réseaux. Étrangement, ce travail le fait réfléchir à la politique de son pays. Si, à vingt ans, il n’avait pas vraiment d’idée politique propre, il se retrouve à l’aube de la trentaine avec des idées sur le « système » politique américain. Comparant le système politique à un système informatique, il s’étonne de le voir fonctionner de façon défectueuse et commence à se poser des questions. 12. Homo contractus La notion de service public ne fait plus recette à l’époque où l’informaticien entre en poste à la NSA. Ainsi qu’il le dit : « Quand j’y ai débarqué, l’honneur du service public s’était effacé devant la cupidité du secteur privé, et le pacte sacré du soldat, de l’officier ou du fonctionnaire avait cédé la place au marché malsain de l’Homo contractus, une espèce que l’on retrouvait à tous les étages de l’État 2.0. Cette créature, loin d’être un fonctionnaire assermenté, était un travailleur temporaire dont le sentiment patriotique était motivé par le salaire, et pour qui le gouvernement fédéral représentait moins l’autorité suprême que le plus gros client. » (Mémoires vives, p. 151) L’un des documents fournis par Edward Snowden concerne d’ailleurs la part d’argent réservée au salaire des contractuels payés par les services de renseignement (ce qu’il appelle le « budget noir »). Ce qui apparaît, c’est que le travail d’espionnage est laissé pour moitié ou presque à des employés du privé. Concrètement, ce n’est donc pas comme fonctionnaire qu’Edward Snowden commence à travailler pour la CIA et la NSA, mais bien comme employé temporaire (ce qui a été utilisé contre lui au moment où il a fait ses révélations). 13. Endoctrinement Lors de sa première mission, on introduit Edward Snowden dans une pièce remplie d’autres informaticiens contractuels et on — les agents de la CIA — lui fait une petite séance d’endoctrinement, laquelle passe notamment par la flatterie (« vous êtes l’élite ») pour s’assurer que les secrets dévoilés seront bien gardés, mais aussi par la menace (l’évocation d’agents ayant trahi et mis en prison servant de repoussoir). Edward Snowden s’occupe au départ principalement du « soutien logistique » au sein de la CIA, c’est-à-dire de l’interconnexion des services au sein de l’agence gouvernementale. Son rôle consiste en particulier à gérer des serveurs-relais dans lesquels sont conservées des clés de chiffrage top secrètes. Travaillant de nuit, il trouve le moyen d’automatiser au maximum ses tâches et de profiter ainsi de l’Internet et du Web propres de la CIA (la CIA bénéficie d’un réseau Internet très étendu, avec différents services comme un moteur de recherche, un Facebook pour ses travailleurs, des sites, etc.), grâce auquel il a un accès privilégié aux événements du monde. Cela lui donne le goût de l’étranger, mais pour cela, il doit entrer à la CIA comme fonctionnaire et non plus comme employé salarié. Ce qu’il arrive à faire. Il troque un badge vert contre un badge bleu. Il doit jurer fidélité à la Constitution des États-Unis. 14. Le comte de la Colline Une nouvelle formation l’attend : cette fois, il s’agit de devenir responsable technique des systèmes d’information de la CIA, c’est-à-dire d’apprendre à gérer les communications informatiques sur le terrain, en situation de guerre ou au sein des ambassades, par exemple. Lorsqu’il fait ses vœux — c’est-à-dire demande où il veut être affecté — Edward Snowden choisit une solution que peu d’autres agents envient : être en poste fixe aux États-Unis, mais pour être régulièrement envoyé sur des fronts de guerre dangereux, en Afghanistan ou au Pakistan, par exemple. Toutefois, cela ne se passe pas comme prévu. Choisi par ses camarades de formation pour écrire une lettre dénonçant les conditions de travail au sein de la formation (heures supplémentaires, état des logements, etc.), il est pris à partie par ses supérieurs directs qui décident de le punir en l’envoyant là où il ne voulait pas aller : dans un pays européen et bourgeois, la Suisse. 15. Genève Genève forme un point névralgique de la création du réseau de surveillance imaginé par les États-Unis au lendemain du 11 septembre. « Cette ville raffinée, capitale du vieux monde et des grandes familles de la finance, héritière d’une tradition immémoriale en matière de secret bancaire, se trouve également au carrefour de l’Union européenne et des réseaux internationaux à fibre optique, et elle est par ailleurs survolée par des satellites de communication de premier plan. » (Mémoires vives, p. 201) Par ailleurs, Genève est entre autres choses le siège de l’Agence internationale atomique, de l’Office des Nations unies ou encore de l’Organisation mondiale du commerce et de l’Union internationale des télécommunications. La CIA y fait tout son possible pour faire du métier d’espionnage un métier lié au numérique (le cyberrenseignement) et trouve des cibles de choix. 16. Tokyo Il faut rappeler que toute l’infrastructure d’Internet ou presque (90 %) est états-unienne. En outre, les principaux logiciels (Microsoft, Google, Oracle), le hardware (Hewlett-Packard, Apple, Dell), les puces (Intel, Qualcomm), les routeurs et modems (Cisco, Juniper) et même les plateformes de cloud et d’e-mails (Google, Facebook, Amazon) sont des entreprises nord-américaines. Cette concentration de moyens et de pouvoir prédispose ce pays à la surveillance de masse. Pourtant, malgré cette connaissance et malgré son poste d’espion, Edward Snowden ne se rend pas compte de l’ampleur des pratiques des agences pour lesquelles il travaille. Il lui faut attendre 2009 pour avoir une première révélation, lorsqu’il est muté au Japon pour y entretenir les systèmes informatiques de la NSA sur place. Plus largement, cette fonction l’amène à créer un nouveau système global de stockage et de sécurisation des données de la NSA (EPICSHELTER, renommé Programme de modernisation du stockage). À l’occasion de la préparation d’une conférence qu’il doit donner au sujet du contre-espionnage chinois et du cyberrenseignement, il se rend compte de l’ampleur du système de surveillance états-unien vis-à-vis de la Chine. Il commence, de ce fait, à avoir des doutes sur l’application d’un tel système aux citoyens américains eux-mêmes. Étrangement, c’est par hasard qu’il découvre ce qu’il cherchait depuis la naissance de ses doutes : un rapport classé top secret détaillant le système de surveillance globale mis en place par les États-Unis à la suite du PSP (le Programme de surveillance du président, mis en place par G. W. Bush à partir de 2001). C’est en particulier le programme STELLARWIND qui fait froid dans le dos, puisqu’il désigne la « collecte de grande ampleur » (pour reprendre l’euphémisme du rapport lui-même) et sans mandat des communications privées des citoyens des États-Unis. 17. La maison sur le cloud Ce savoir commence à ronger sérieusement Edward Snowden. Rentré aux États-Unis, il tente de se faire une vie normale avec sa compagne, dans les quartiers cossus de l’État de Virginie. Pourtant, les éléments de la vie quotidienne le perturbent et il commence à perdre le contrôle, physiquement et mentalement. À cette époque, il a en tête de concevoir pour les services de renseignements un cloud qui permettrait à tous les agents de la CIA et de la NSA, où qu’ils soient, d’accéder à toutes les données de ces agences. Une tâche énorme ; un projet qu’il tente de mettre sur pied avec un associé. Dans le même temps, il se rend compte de l’évolution d’Internet, qui s’incruste dans les objets quotidiens. Il s’étonne notamment d’un smartfridge, un frigo connecté qui recueille une foule impressionnante de données sur ses propriétaires. De notre plein gré, nous faisons entrer dans nos foyers des services et des objets capables de transmettre nos faits et gestes à des entreprises et, possiblement, à l’État. Son goût pour Internet, qu’il aimait tant, s’amenuise. Il se focalise sur la sécurité et devient extrêmement soupçonneux. Pourtant, il tente de donner le change et de mener la vie parfaite du nouveau bourgeois. C’est cette tension qui le mène à la crise : après plusieurs symptômes inquiétants, il fait une crise d’épilepsie qui l’amène à l’hôpital. 18. Sur le canapé Ben Laden est tué le 1er mai 2011 par l’armée américaine. Dix ans de politique guerrière et de mise en place d’une surveillance généralisée. Dix ans de tortures, d’exactions et de privation des libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme ; laquelle, finalement, est devenue un simple prétexte pour renforcer le pouvoir d’un pays sur les autres peuples et ses propres citoyens. En congé de maladie en raison de ses crises d’épilepsie, Edward Snowden apprend la nouvelle de la mort de l’instigateur des attentats du 11 septembre à la télévision. Il est apathique, vautré dans son canapé sans arriver à réaliser quelque chose de productif. C’est de là, aussi, qu’il assiste aux soulèvements du Maghreb et du Moyen-Orient que l’on a appelé « Le printemps arabe ». Il remarque que les populations, et en particulier les jeunes, réclament notamment plus de liberté, et notamment la liberté d’utiliser Internet, que les gouvernements s’empressent de museler. Il s’étonne à contrario que, pour beaucoup d’Occidentaux aujourd’hui, la « vie privée » (nouveau nom de la liberté) ne soit plus si importante. « Finalement, prétendre que vous n’accordez aucune importance au concept de vie privée parce que vous n’avez rien à cacher n’est pas très différent que d’affirmer que vous n’avez que faire de la liberté d’expression parce que vous n’avez rien à dire, ou que la liberté de culte vous indiffère puisque vous ne croyez pas en Dieu, ou encore que vous vous moquez éperdument de la liberté de réunion parce que vous êtes agoraphobe, paresseux et asocial. » (Mémoires vives, p. 273) Il n’y a plus vraiment d’eux et de nous : nous sommes tous pris dans le puissant combat entre régime démocratique et régime totalitaire. C’est là le principal conflit idéologique, selon Edward Snowden, qui traverse l’époque et les différentes régions du monde.
Troisième partie de « Mémoires vives » 19. Le Tunnel Après sa période de maladie, Edward Snowden est affecté à Hawaï pour y mener un projet subalterne. Il a perdu du galon à cause de son incapacité temporaire ; par ailleurs, il a besoin de se remettre progressivement. Il devient administrateur système au sein du Bureau du partage des informations, où il s’occupe de la gestion documentaire pour le compte de la NSA. Son travail se trouve au sein d’un étrange édifice situé au bout d’un tunnel de 1 km de long : le bien nommé le Tunnel, creusé sous un champ d’ananas. C’est à cette époque qu’il décide, presque inconsciemment, mais fermement, de mener son enquête sur les agissements des services secrets. 20. Heartbeat Le fonctionnaire de la NSA se met notamment à lire quantité de readboards, sortes de compilations des informations les plus importantes des sites principaux de la NSA. Il en produit même une version étendue, améliorée et personnalisable qu’il partage avec ses collègues — afin de pouvoir continuer ses investigations sans être inquiété. Il nomme ce nouveau système de recueil de documents et d’informations internes Hearbeat. « Quasiment tous les documents que j’ai plus tard divulgués aux journalistes ont été récupérés grâce à Heartbeat. Il a permis de mettre au jour non seulement les objectifs poursuivis par le système de surveillance de masse de la communauté du renseignement, mais aussi ce dont ce dernier était réellement capable. C’est là un point sur lequel j’aimerais insister : à la mi-2012, j’essayais tout simplement de comprendre comment la surveillance de masse fonctionnait concrètement. […] Cela signifie que je ne m’intéressais pas tant que ça au contenu informatif des documents […] » (Mémoires vives, p. 290) Plus tard, les journalistes se chargeront de s’intéresser aux contenus des documents proprement dits. Edward Snowden s’intéresse au mode opératoire. Il connait l’existence de deux méthodes de surveillance d’Internet mises en place par la NSA, Upstream Collection (qui collecte directement les données sur les infrastructures d’Internet) et PRISM (qui collecte des données sur les serveurs des fournisseurs de services). Mais il cherche à savoir comment, concrètement, tout cela fonctionne. Le programme de surveillance le plus proche de l’internaute lambda se nomme lui-même TURBULENCE (il fait partie de la méthode Upstream Collection). Il se divise en deux outils principaux : TURMOIL et TURBINE. Le premier fait de la « collecte passive » d’information à partir d’un filtre de requêtes choisies par la NSA. Le second se met à fonctionner dès que l’autre lui transmet une donnée suspecte. Alors, il envoie un logiciel malveillant (malware) qui va contaminer l’environnement numérique auquel appartient cette donnée. La NSA devient alors capable de prendre le contrôle de votre vie numérique tout entière. 21. Lancer l’alerte Edward Snowden aime lire la Constitution des États-Unis, qui est distribuée sans entrain par la NSA, chaque année, le jour de la Constitution (le 17 septembre). Le IVe amendement dit ceci : « Le droit des citoyens d’être garantis dans leur personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n’est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu’il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir. » (Mémoires vives, p. 300) Pour l’informaticien, il est clair que les « papiers et effets » personnels d’aujourd’hui sont nos données (le contenu de nos documents) et les métadonnées (tout ce qui s’y rapporte et qui permet d’identifier les mouvements effectués sur le net). Pour la NSA en revanche, il n’y a eu aucune violation. Comment le justifie-t-elle ? Par d’habiles réinterprétations juridiques. L’un des problèmes majeurs, pour Edward Snowden, est que c’est le système entier qui a sombré. Ni le pouvoir législatif, ni le pouvoir exécutif, ni le pouvoir judiciaire n’ont réussi ou n’ont voulu mettre un frein à ces agissements. C’est aussi pourquoi, en un sens, lancer l’alerte devenait urgent et important. Mais qu’est-ce que « lancer l’alerte » ? Est-ce la même chose que « faire fuiter » une information ? Edward Snowden s’interroge et sa réponse est non : faire fuiter des informations est une action qui s’effectue avec un objectif privé (obtenir un avantage quelconque). Lancer l’alerte, c’est avant tout agir dans le sens du bien public. Pour devenir lanceur d’alerte, il faut parvenir à la conclusion que l’institution pour laquelle on travaille est en décalage flagrant avec les principes de la société qu’elle sert. Il faut aussi, pour cela, avoir un peu de curiosité pour ce qui se passe autour de soi et ne pas devenir une simple machine parmi les machines, ce qui n’est pas toujours aisé au sein des services secrets. 22. Le quatrième pouvoir Lorsque Edward Snowden se décide à parler, il hésite sur la manière d’agir. Il pense agir seul, en présentant les informations recueillies sur un site qu’il aurait lui-même créé. Mais il sait qu’il a besoin d’un tiers pour déchiffrer, exposer et contextualiser les données techniques et complexes qu’il propose. C’est pourquoi il ne peut pas non plus se tourner vers WikiLeaks qui, à cette époque (après les révélations de Chelsea Manning sur la guerre en Irak, notamment), décide de publier les informations qu’il recueille sans travail éditorial. Il cherche donc l’appui de journalistes et des journaux principaux de son pays. Il pense bien sûr au New York Times, mais une histoire l’empêche d’avoir totalement confiance : dans le cas d’un article antérieur traitant de la sécurité nationale, le journal avait d’abord envoyé le texte au gouvernement qui l’avait rejeté. Influencé, le journal avait décidé de ne pas publier tout de suite l’article. Or une telle décision pourrait être très préjudiciable à Edward Snowden, et cela ruinerait peut-être complètement sa démarche. Il décide donc de focaliser son attention sur des journalistes qu’il sait solides et intéressés par le sujet. Il contacte Laura Poitras (documentaliste indépendante) et Glenn Greenwald (The Guardian) en premier, puis entre en contact avec d’autres journalistes tels que Ewen MacAskill (The Gardian version britannique) et Bart Gellman (The Washington Post). La prise de contact n’est pas facile, mais Edward Snowden use ici encore de ses talents d’informaticien pour créer la connexion en minimisant le risque d’être retracé. Ses révélations sont désormais entre les mains des journalistes. Que va-t-il se passer ? 23. Lire, écrire, exécuter L’enjeu est désormais de faire sortir des centaines de documents des ordinateurs et de la base secrète du Tunnel. Comment agir sans se faire prendre ? Edward Snowden invente une procédure en trois étapes qu’il nomme « Lire, écrire, exécuter ». Lire consiste à prendre connaissance des données, à éliminer les données peu pertinentes et à sélectionner les documents à conserver. Le risque est ici d’éveiller la curiosité et de se faire prendre en train de collecter tout un tas d’informations sensibles. Pour échapper aux pièges numériques de la NSA, l’espion repenti utilise de vieux ordinateurs qui ne font plus partie du réseau et sont donc plus discrets. Écrire est une autre paire de manches : il s’agit désormais de copier tous les fichiers sur des supports suffisamment discrets pour pouvoir être emmenés en dehors des bâtiments. Il faut aussi prendre en compte le temps de téléchargement et la discrétion physique de tout le processus (par exemple, ne pas se faire prendre en train de photographier à tout va les écrans d’ordinateur). Edward Snowden opte pour les cartes mini-SD et micro-SD. Exécuter, enfin, désigne l’opération de sortie des documents, téléchargés dans les cartes SD, hors des locaux de la NSA. L’informaticien cache celles-ci dans son Rubik’s Cube, notamment — un objet que ses collègues et les agents de sécurité ont l’habitude de voir en sa compagnie. Il apprend comment parler aux gardes pour tromper leur vigilance. Mais ce n’est pas fini. Il doit encore s’assurer, chez lui, que tout soit en sécurité. Il place tous les documents dans un disque dur crypté et le tour est joué. 24. Crypter Pour crypter le disque dur, Edward Snowden n’y va pas de main morte. Et il aime raconter ses exploits. Pour le dire simplement, son système de cryptage est tellement sophistiqué qu’aucun expert ne pourrait, dans un temps raisonnable (qui se compte en milliers d’années), déchiffrer le code. Pour lui, ce système est le seul système technique actuel qui permette réellement, à tout le monde, de protéger ses données. Le cryptage rend tout document illisible, à moins d’avoir une clé de chiffrement. Clé que ni l’État ni une entreprise ne sont censés avoir. En fait, même quand vous effacez un document de votre ordinateur, celui-ci est conservé quelque part et peut-être lu. Ce n’est pas le cas avec le cryptage. 25. Le petit garçon Changer de poste est relativement aisé à la NSA, même si cela demande aussi un peu de chance. Par hasard, la NSA cherche un analyste infrastructure au sein de National Threat Operations Center (NTOC) à Hawaï. Cela offre une occasion unique à Edward Snowden : découvrir concrètement comment se passe, au quotidien, la surveillance. En effet, c’est notamment au NTOC qu’est utilisé le programme XKEYSCORE, que l’on peut comparer pour simplifier à une sorte de Google permettant d’accéder non pas à des pages de sites, mais aux informations de toutes les personnes dans le monde (e-mails, chats, fichiers, etc.). « C’est, pour dire les choses simplement, ce que j’ai pu voir de plus proche de la science-fiction dans la science elle-même : une interface permettant de taper l’adresse, le numéro de téléphone ou l’adresse IP d’à peu près n’importe qui et de se plonger dans l’histoire récente de son activité en ligne. Dans certains cas, vous pouviez même visionner des enregistrements de ses sessions en ligne passées, si bien que vous ne regardiez plus votre écran, mais le sien, avec tout ce qui traînait sur son bureau. » (Mémoires vives, p. 368) Voir en direct le fonctionnement de ce programme est le dernier élément qui convainc le lanceur d’alerte qu’il est sur la bonne voie. Mais où partir ? Où rencontrer les journalistes ? Pas facile d’échapper à l’emprise des États-Unis et de ses alliés. Finalement, Edward Snowden opte pour Hong Kong : une ville internationale, libérale et technologiquement active, suffisamment indépendante de la Chine. De toute façon, l’informaticien n’avance pas avec beaucoup d’espoir. Il sait qu’il sera vite repéré et que ces jours en liberté sont comptés. Lorsqu’il décide de partir, il sait qu’il laisse sa famille et sa compagne et qu’il leur fera du tort. Néanmoins, il agit en étant sûr de son choix politique. Et il espère que ses proches lui pardonneront ses actes. 26. Hong Kong Malgré tous les plans qu’il avait échafaudés, Edward Snowden n’avait pas prévu que les journalistes répondraient si tard à son appel. Il a mis sa vie entre leurs mains. Entre le moment où il fuit et le moment où les journalistes répondent à son appel et conviennent d’une entrevue à Hong Kong, le fugitif passe de longues journées angoissantes à se cacher et à épier le moindre mouvement qui pourrait le mettre en danger. Finalement, les journalistes se présentent au Mira Hotel où Edward Snowden a pris résidence. Il avait préparé minutieusement la façon dont il allait aborder tous les points avec eux, mais n’avait pas prévu que Laura Poitras filme la rencontre. Il se sent pris au dépourvu, mais accepte. Finalement, il décide même de « sortir du bois » de façon autonome peu après le début du dévoilement de l’affaire dans la presse en créant une vidéo dans laquelle il se présente comme la source des journalistes. Le premier article est publié le 5 juin 2013 dans The Guardian et le 6 juin parait un deuxième dans le Washington Post. Le monde entier relaie la nouvelle. À partir de la publication de la vidéo (le 9 juin), il s’expose directement au danger. Mais c’est aussi à partir de ce moment qu’il reçoit de plus en plus de soutien. Il entre notamment en contact avec Robert Tibbo et Jonathan Man, qui seront ses avocats. Edward Snowden est inculpé de violation de l’Espionnage Act le 14 juin et son extradition vers les États-Unis est demandée le 21 juin — jour de son trentième anniversaire. Il ne bénéficie pas de l’accueil auprès du gouvernement de Hong Kong et doit donc trouver une solution pour partir au plus vite. 27. Moscou Moscou ne devait être qu’une étape dans un voyage périlleux et complexe pour arriver en Équateur. Mais les tactiques politiques en décident autrement. Lorsqu’il est en vol vers Moscou, les États-Unis décident d’invalider son passeport, ce qui a pour conséquence de le bloquer sur le sol russe. Même avec un laissez-passer qu’il obtient de l’ONU, il ne peut plus avancer vers la destination souhaitée. La Russie devient, contre sa volonté, sa terre d’exil. Dans cette course folle, il reçoit l’aide précieuse d’une collaboratrice indépendante de Wikileaks, Sarah Harrison, une journaliste spécialiste de la question du droit d’asile. Celle-ci l’aide à préparer et à effectuer sa sortie de Hong Kong — la question n’est pas simple, puisqu’il s’agit d’éviter tous les pays partenaires des États-Unis, qui pourraient stopper nette leur course. Malgré l’échec relatif de la fuite, Edward Snowden n’est pas au pire endroit. Certes, il reçoit des avances des services secrets russes — qu’il rejette. Mais en Russie, il est libre. Le 1er aout, il reçoit même un droit d’asile temporaire et est invité à quitter l’aéroport où sa présence devient gênante. Depuis, il vit quelque part à Moscou. 28. Extraits du journal intime de Lindsay Mills Dans ce chapitre de "Mémoires vives", Edward Snowden présente le point de vue de sa compagne, Lindsay Mills — ou plutôt lui donne la parole. On retrouve ainsi plusieurs réflexions, sentiments et événements rapportés par la jeune femme dans son journal intime, depuis le 22 mai 2013, jusqu’au 20 juin 2013. Outre l’impression de vie luxueuse qui se dégage de ces lignes, on perçoit l’amour que porte Lindsay à son conjoint. Par ailleurs, on ressent toute l’incompréhension et toute la colère d’une femme qui, d’abord, s’inquiète de son absence, puis doit faire face aux médias et aux policiers. Mais finalement, après tous ces déboires, c’est la fierté qui la gagne. 29. Amour et exil « Si, à un moment ou à un autre au cours de votre lecture de ce livre, vous vous êtes arrêté un instant sur un terme en désirant le clarifier ou l’approfondir, et que vous l’avez tapé dans votre moteur de recherche — et si ce terme est d’une manière ou d’une autre suspect, comme XKEYSCORE, par exemple — alors félicitations : vous êtes dans le système, victime de votre propre curiosité. » (Mémoires vives, p. 430) Il n’est pas raisonnable d’être naïf sur ce point : les services des renseignements des États-Unis (mais d’autres aussi, très certainement) sont tout à fait capables de savoir ce que nous faisons au quotidien ; tout comme ils sont capables de prendre le contrôle de nos appareils numériques. Peut-être ne le feront-ils pas, mais n’est-ce pas un combat collectif que de préserver la liberté et la vie privée ? Les choses ont-elles changé aux États-Unis depuis les révélations de 2013 ? Le président Obama a déçu, même s’il a concédé qu’elles avaient créé un véritable « débat national ». Au niveau judiciaire, l’affaire « ACCLU contre Clapper » a disqualifié l’argumentation juridique des services secrets. Au niveau législatif, le Congrès a voté le USA Freedom Act, qui interdit la collecte généralisée des conversations téléphoniques des citoyens. Sur un plan plus technique et commercial, les grandes entreprises ont également pris des mesures. Apple et Google ont chiffré leurs appareils. Le protocole HTTP (Hypertext Transfert Protocole) par lequel nous accédons aux sites Internet a été remplacé par le protocole HTTPS (le « s » désignant la sécurité). Des efforts ont également été pris pour sécuriser le travail des journalistes, notamment par l’intermédiaire de la Freedom of the Press Foundation (FPF), dont Edward Snowden fait partie. Que s’est-il passé ailleurs dans le monde ? Les États partenaires classiques des États-Unis en matière de surveillance (Canada, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande) ont connu des remous. Mais c’est en Europe que l’action législative la plus forte a été menée, avec l’adoption du Règlement général pour la protection des données (le RGPD). Malheureusement, son statut reste celui d’un accord régional, tandis qu’Internet et le problème de la sécurité sont des enjeux mondiaux. Et la vie d’Edward Snowden lui-même ? Eh bien, il mène toujours une existence relativement discrète à Moscou, où sa compagne — et désormais épouse — l’a rejoint.
Conclusion sur « Mémoires vives » de Edward Snowden : Un témoignage qui ne laissera pas indifférent Personne ne peut rester de marbre face à un tel témoignage. Que l’on aime ou non le personnage, il faut se rendre à l’évidence : son geste fut risqué et il est d’une importance capitale pour mieux comprendre comment fonctionnent les systèmes politiques contemporains. Concernant la personnalité même d’Edward Snowden, on découvre quelqu’un d’ambitieux et de méticuleux, de profondément américain dans l’âme, patriote et amoureux de ce que nous appellerions des clichés (hamburgers, grosses voitures, maison pavillonnaire, etc.). C’est aussi un personnage d’une intelligence et d’une confiance en lui-même peu communes — et qui le sait —, ce qui le mène à se régaler du récit qu’il fait des mauvais coups qu’il joue tantôt à ses professeurs, tantôt aux agents les plus chevronnés de la NSA. Ce qu’il faut retenir de « Mémoires vives » : Tout le livre "Mémoires vives" est tourné vers cette assertion : Edward Snowden est celui qui a révélé au monde l’existence d’un système mondial — contrôlé par les États-Unis — de surveillance généralisée des citoyens. Devons-nous donc simplement retenir cette vérité peu reluisante, à savoir celle des dérives des puissances publiques et, pour une part aussi, des entreprises privées qui ne se gênent pas pour récolter toutes nos traces numériques ? C’est une option. Et c’est même une nécessité d’avoir cette connaissance à l’esprit pour mieux agir sur Internet. Au-delà, on peut aussi trouver de l’inspiration dans l’attitude de ce lanceur d’alerte exemplaire, qui a réussi à allier intelligence, courage et engagement politique. Ce n’est plus simplement une leçon de prudence alors qui ressort de l’ouvrage, mais plutôt la foi en la capacité intacte des hommes et des femmes à se rebeller face aux situations injustes et oppressantes. Points forts :
Une écriture agréable, le livre "Mémoires vives" se lit comme un roman ; Un rappel des principaux événements (bienvenu pour ceux qui auraient oublié l’affaire) ; Une réflexion philosophique et politique passionnante.
Point faible :
Je n’en ai pas trouvé.
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January 6 2022, 5:00pm
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