Résumé de "Latitude zéro | 40 000 km pour partir à la rencontre du monde" de Mike Horn : dans ce récit d’aventure autobiographique, Mike Horn nous plonge au cœur de son tour du monde le long de l'équateur, une odyssée de 17 mois durant laquelle il traverse à pied, en bateau et à vélo 40 000 kilomètres de territoires inexplorés. Il y affronte, en solitaire, les océans déchaînés, la jungle impénétrable et les dangers humains, en démontrant une résilience extraordinaire face aux éléments les plus hostiles de notre planète. L’explorateur nous livre alors, au fil de son périple, une profonde réflexion sur la liberté et les limites humaines.
Par Mike Horn, 2004, 352 pages.
Chronique et résumé de "Latitude zéro | 40 000 km pour partir à la rencontre du monde" de Mike Horn
Prologue - Juin 2001
Avant d’entamer son récit, Mike Horn nous dévoile, dans ce prologue, ses souvenirs de l’expédition "Latitude zéro" qu’il s’apprête à nous raconter.
Ainsi, des années plus tard, en 2001, il garde de ces 17 mois de son expédition une empreinte profonde, "une sorte d’instant unique, d'une intensité époustouflante" écrit-il.
Au cours de ce périple, il confie avoir traversé, presque simultanément, toutes les expériences humaines possibles : la naissance et la mort, la tempête et l’accalmie, la joie et la tristesse. Mais au-delà du défi solitaire, cette aventure fut aussi collective, portée par les rencontres marquantes et les enseignements précieux de ceux qui l'ont accompagné et soutenu en chemin.
Chapitre I - Six coquillages | Le 2 juin 1999. Libreville
Le 2 juin 1999, Mike Horn se trouve sur une plage du Gabon, devant l'océan Atlantique. Il s'apprête à réaliser un exploit que personne n'avait jamais tenté auparavant : faire le tour du monde en suivant la ligne de l'équateur, en s'autorisant une marge de quarante kilomètres au nord et au sud.
Le principe, comme il l'explique, est simple mais paradoxal : avancer tout droit en tournant le dos à son objectif pendant les 20 000 premiers kilomètres, puis retrouver son point de départ lors des 20 000 suivants.
1.1 - Une équipe réduite mais soudée
Pour cette aventure extraordinaire, Horn s'est entouré d'une équipe extrêmement réduite de cinq personnes. Il présente chacun de ses membres avec respect et reconnaissance :
Martin Horn, son frère cadet, responsable de toute la logistique.
Claude-Alain Gailland, alpiniste suisse expérimenté qui l'avait déjà accompagné lors de sa descente de l'Amazone.
Alma, sa cousine, chargée de la mise à jour du site web.
Sebastian Devenish, photographe anglais élevé en Suisse.
Sean Wisedale, cameraman sud-africain.
L'aventurier souligne que cette équipe fonctionne comme un véritable collectif, chacun pouvant sortir de sa spécialité pour aider les autres. Sa femme Cathy joue également un rôle crucial en tant que coordinatrice, gérant les problèmes administratifs et assurant le lien entre Mike et le reste du monde.
1.2 - Les préparatifs et la mise à l'eau
Neuf jours avant le départ, l'équipe avait effectué l'inventaire du matériel et vérifié l'état du bateau. Mike Horn raconte comment son trimaran, arrivé par cargo de Miami, a été soigneusement assemblé et testé.
La veille du départ, l'explorateur fait face à deux problèmes de taille : son téléphone satellite grillé et une déchirure dans la coque après avoir heurté un tronc d'arbre immergé. Malgré ces contretemps, sa détermination reste intacte.
À 15h30, le jour du départ, Mike Horn et ses proches nagent jusqu'à la plage pour accomplir un rituel personnel. L'aventurier confie :
"Je m'accroupis dans le sable et le fouille du bout des doigts. J'en extrais six petits coquillages, que j'enferme soigneusement dans un carré de tissu."
Chaque coquillage symbolise une étape de son parcours : l'Atlantique, l'Amérique du Sud, le Pacifique, l'Indonésie, l'océan Indien et l'Afrique. Il se promet de les reposer exactement au même endroit à son retour.
1.3 - Le moment du départ
À 16 h, Mike Horn se jette à l'eau pour regagner son bateau, lève l'ancre, hisse ses voiles et part. Ses proches le suivent un moment sur deux hors-bord, puis le laissent seul. L'explorateur prend alors pleinement conscience de sa solitude face à 5 000 kilomètres d'océan. Il raconte avec émotion ce moment charnière :
"Je ne le sais pas encore, mais l'émotion que je ressens à ce moment précis - un mélange de trac, d'angoisse et d'exaltation - est plus forte que tout ce que j'éprouverai par la suite."
Paradoxalement, il se sent soulagé d'être enfin seul, mais s'interroge sur sa capacité à tenir le coup. Il réalise soudain l'ampleur du défi qu'il s'est lancé et fond en larmes.
1.4 - L'histoire du bateau : un miracle de générosité
Mike Horn remonte le temps pour nous raconter comment il a obtenu son bateau, élément vital de son expédition.
Malgré le soutien de ses sponsors principaux (Sector et Opel), il lui manquait, confie-t-il, les fonds nécessaires pour acquérir un trimaran. C'est Marc-Édouard Landolt, un banquier suisse rencontré lors d'un dîner, qui lui offre généreusement ce bateau après avoir été enthousiasmé par son projet.
L'aventurier relate ensuite les tests effectués à San Diego, où il choisit un modèle de huit mètres plutôt que de douze, moins par économie que par praticité. Le test du bateau s'avère mouvementé : l'équipage sauve huit immigrants mexicains de la noyade, ce que Steve Ravussin interprète comme un bon présage : "Ton bateau sera béni jusqu'à la fin de son existence."
En fin de construction, le transport du trimaran vers l'Afrique se complique sérieusement. Mike Horn apprend qu'aucun cargo ne quitte San Diego avant un mois, ce qui compromet tout son calendrier. Il décide alors, avec son frère, de traverser les États-Unis en camion pour rejoindre Miami, où un cargo part dans deux jours. Ce périple de 48 heures sans sommeil, ponctué d'incidents (dont un assoupissement au volant évité de justesse), se conclut par une course contre la montre pour placer le bateau démonté dans un conteneur avant la fermeture du port.
1.5 - L'apprentissage de la navigation
Mike Horn avoue son inexpérience maritime : toute sa pratique se résumait à trois jours de navigation sur le lac Léman et quelques expériences comme wincher sur des bateaux professionnels. Il relate avec humilité ses premiers pas de marin autodidacte, étudiant son manuel d'utilisation et apprenant à maîtriser les différentes voiles de son trimaran.
Il détaille son système de navigation nocturne, alternant pilotage automatique et manuel pour préserver l'énergie de ses batteries alimentées par panneaux solaires. Il maintient une vitesse moyenne de six nœuds, conforme à ses prévisions, mais doit rester constamment vigilant face aux changements météorologiques.
1.6 - Premières épreuves sur l'océan
L'aventurier raconte plusieurs incidents qui lui servent de leçons.
D'abord, son arrivée périlleuse aux îles São Tomé, où il s'endort trop longtemps et se réveille à quelques mètres d'une falaise. Ce n'est que grâce à un concours de circonstances miraculeux qu'il évite la collision.
Il relate ensuite comment il manque de tomber à l'eau pendant qu'il fait la vaisselle à l'arrière du bateau, retenant le plat-bord de justesse. Ces expériences lui enseignent que "le danger existe même quand il n'y a pas de danger."
Plus tard, il affronte trois tempêtes tropicales en approchant des côtes brésiliennes, et doit naviguer dans une zone dangereuse où flottent des conteneurs perdus par les cargos. Une nuit, sa drisse cède et son gennaker tombe à l'eau. Dans sa tentative de récupération, il risque d'être emporté par les vagues, n'étant pas attaché à son bateau.
1.7 - L'arrivée au Brésil
Après 19 jours de traversée (record pour un bateau de cette taille), Mike Horn sent la terre avant de la voir, grâce à "une odeur de glaise fraîche". Il entre dans l'embouchure de l'Amazone, dont les eaux boueuses repoussent l'océan sur près de 180 kilomètres.
Arrivé à l'île de Marajó, il est accueilli par Martin, Sebastian et Sean. Il poursuit ensuite jusqu'à Macapá, où l'attendent sa femme Cathy et ses filles Annika et Jessica. Il décrit la ville comme "poussiéreuse, sale et surpeuplée", constamment menacée d'être engloutie par la jungle.
L'explorateur se heurte alors à la bureaucratie brésilienne : inspections sanitaires, contrôles douaniers et taxes diverses. Il confie sa frustration devant ces formalités qui lui semblent "plus pénibles encore à traverser que l'Atlantique."
1.8 - Le début de l'enfer vert
Après quelques jours à Macapá, Mike Horn reprend son périple, naviguant sur le fleuve aussi loin que possible en compagnie de sa famille qui le suit sur un bateau à moteur. Lorsque le cours d'eau devient trop étroit, il dit adieu à Cathy et ses filles, poursuit en VTT jusqu'à la fin d'une route de terre, puis se retrouve face à la jungle vierge.
Ce premier chapitre de "Latitude zéro" se termine sur ce moment critique où l'aventurier hésite avant de s'engager dans 3 600 kilomètres de forêt tropicale que personne n'avait jamais traversée à pied. Malgré la peur qui le paralyse momentanément, il surmonte ses doutes :
"Je mets une bonne demi-heure à retrouver mon énergie et ma motivation. Peu à peu, je cesse de considérer la forêt vierge comme un ennemi monstrueux."
Finalement, il tire sa machette et s'enfonce dans la jungle, concluant avec ces mots : "La jungle m'avale. Je disparais dans la nuit verte."
Chapitre II - Le cri du caïman
Dans le deuxième chapitre de "Latitude zéro", Mike Horn poursuit son incroyable périple en s'enfonçant de plus en plus dans la jungle amazonienne.
Chaque pas est une immersion dans l’inconnu. Après avoir traversé l'Atlantique, l'aventurier affronte désormais un environnement tout aussi hostile mais radicalement différent : la forêt tropicale la plus dense du monde, qu'il compte traverser à pied sur près de 3 600 kilomètres.
2.1 - Les premiers pas dans l'enfer vert
Mike Horn pénètre dans la jungle avec une priorité : avancer suffisamment pour couper définitivement "le cordon invisible" qui le relie encore à Martin et Sean. Il raconte qu'il progresse comme un forcené, taillant sa route à coups de machette dans cette végétation si épaisse que la lumière peine à y pénétrer.
"Je ne pense qu'à une chose : avancer aussi vite que possible pour franchir le point de non-retour, couper les ponts et supprimer la tentation du retour en arrière."
La progression est incroyablement lente : quelques mètres par minute seulement. L'explorateur s'oriente à la boussole, se dirigeant plein ouest à 270 degrés (avec une légère correction pour la variation magnétique). Il confie qu'il s'efforce de trouver le bon rythme, le bon allongement pour chaque pas, tout en s'adaptant à ce milieu qui semble le rejeter comme une greffe.
Mike Horn nous dévoile sa philosophie d'adaptation : il ne se considère pas comme un intrus mais comme un élément qui doit s'intégrer à la jungle. Son objectif n'est pas de combattre cet environnement mais de se faire accepter par lui.
2.2 - Le sac à dos : une maison sur le dos
L'aventurier décrit en détail son fidèle compagnon de route : son sac à dos, véritable prolongement de lui-même et bouée de sauvetage dans cet environnement hostile. Ce n'est pas un modèle standard mais une création sur-mesure qu'il a conçue en collaboration avec la marque italienne Ferrino.
Ce sac présente des caractéristiques exceptionnelles :
Fabriqué en Cordura, un nylon ultra-résistant et imperméable,
Équipé de trous d'évacuation d'eau au fond,
Doté de filets latéraux pour accéder rapidement aux bouteilles d'eau,
Muni d'un "camel pack" intégré (vessie d'eau avec tuyau d'accès facile),
Fermé par des zips incassables plutôt que du velcro (qui aurait absorbé l'humidité),
Conçu spécifiquement pour ses 48 kilos d'équipement.
Mike Horn explique que chaque objet a sa place exacte, ce qui lui permet de faire et défaire son sac les yeux fermés ou dans l'urgence. À l'intérieur, des conteneurs hermétiques protègent son équipement électronique : panneau solaire, lampe frontale, caméra vidéo et téléphone satellite.
L'aventurier mentionne avoir abandonné son ordinateur, trop lourd et encombrant, ne gardant que le téléphone satellite pour communiquer avec sa famille. Il avoue que ces communications sont parfois douloureuses : "Dès que j'entends la voix de ma femme et de mes enfants, j'ai envie de tout laisser tomber et de rentrer chez moi."
2.3 - Une tenue adaptée aux conditions extrêmes
Tout comme son sac, ses vêtements ont été minutieusement choisis.
Sa chemise à manches courtes possède des coutures placées en arrière des épaules pour éviter les frottements douloureux avec le sac. Le tissu synthétique évacue l'humidité vers l'extérieur, gardant sa peau relativement sèche.
Ses chaussures sont peut-être l'élément le plus crucial de son équipement. Contrairement aux recommandations reçues, il a opté pour des modèles légers de type jogging plutôt que de lourdes chaussures montantes. Il décrit leurs caractéristiques uniques :
Des chaussures fermées comme des chaussettes en néoprène élastique,
Des trous percés juste au-dessus de la semelle pour évacuer l'eau,
Des semelles rigides mais souples à l'extrémité pour adhérer aux obstacles,
Un système de cache pour les lacets.
2.4 - Installer son campement dans la jungle
Après quatre heures d'avancée, épuisé, Mike Horn prépare son premier bivouac. Il partage sa technique pour installer son hamac entre deux arbres soigneusement choisis, à environ 1,50 mètre du sol pour se protéger des prédateurs terrestres.
Pour choisir les bons arbres, l'explorateur utilise une astuce apprise d'un Indien : une corde de longueur précise lui permet de sélectionner des troncs trop minces pour qu'un jaguar ou un puma puisse y grimper. "Quand l'arbre est trop mince, les pattes de l'animal se croisent et il glisse", explique-t-il.
La première nuit est particulièrement éprouvante. Les moustiques l'assaillent dès le coucher du soleil et, contrairement à ses prévisions, une pluie torrentielle le trempe entièrement. Il raconte cette mésaventure avec humour : "Pour une première nuit dans la jungle, ça ne pouvait pas démarrer plus mal."
2.5 - Les techniques de survie
Dès le matin, Mike Horn partage une règle de base : ne jamais laisser d'objets au sol pour éviter qu'ils ne soient dévorés par les fourmis. Il raconte comment il suspend systématiquement son sac à un arbre pour cette raison.
Le dixième jour, l'aventurier explique comment il se transforme en prédateur pour se nourrir. Il révèle sa technique de chasse au collet :
Choisir une tige souple et solide enracinée dans le sol.
La courber et la maintenir en tension avec un système de déclenchement sensible.
Ajouter un lasso en fil de nylon.
Attendre patiemment que le gibier déclenche le piège.
L'explorateur capture ainsi un petit singe, puis un cochon sauvage. Il ne cache pas la dimension difficile de cette épreuve : "C'est peut-être cruel, mais quand il s'agit de survivre, ces notions passent au second plan."
Mike Horn décrit également comment il conserve sa viande par fumage, en plaçant des lamelles de viande au-dessus de braises recouvertes de bois mouillé : cette technique élimine l'humidité et empêche les bactéries de se développer.
2.6 - L'adaptation à l'environnement
L'aventurier détaille sa consommation d'eau quotidienne : 14 litres par jour dans cette chaleur étouffante (40°C, 95 % d'humidité). Il précise qu'il ne produit quasiment pas d'urine tant il transpire.
Pour s'approvisionner en eau, Mike Horn taille les lianes, véritables réservoirs naturels : "Plus la liane est longue, plus elle contient d'eau." Il sélectionne celles dont le "jus" n'est pas trop amer et se réjouit de leur eau "délicieuse, d'une limpidité de cristal et d'une pureté de source montagnarde."
Au fil des jours, il adopte un rythme régulier, marchant environ huit heures par jour et évitant de faire des haltes avant la fin de sa journée de marche : "Je commence à savoir par expérience que si je pose mon sac à dos, je ne le remettrai pas."
2.7 - L'épreuve du marécage
Au 17ème jour, Mike Horn fait face à son premier obstacle majeur : un marécage de 600 mètres de large qu'il est impossible de contourner. Il révèle sa stratégie pour le traverser :
Enfiler des vêtements longs pour se protéger.
Pratiquer un exercice mental de "pensée positive" pour se rendre "invulnérable".
Avancer en coupant les herbes-lames coupantes comme des rasoirs.
L'épreuve est terrible. L'aventurier raconte : "Chaque pas est un calvaire. Chaque coup de machette me coûte un morceau de peau." Il décrit ses mains devenues "une plaie dont le sang ruisselle" au point qu'il n'arrive plus à tenir sa machette.
Épuisé, il s'endort debout à plusieurs reprises et replonge dans l'eau croupie. La traversée, qu'il pensait faire en quelques heures, lui prend finalement près de 10 heures pour seulement 600 mètres. Cette expérience devient son "Rubicond, un point de non-retour" : il sortira de cette jungle en se dirigeant vers l'ouest, ne serait-ce que pour ne jamais avoir à refaire ce qu'il vient de vivre.
2.8 - Face aux dangers de la jungle
Le 35ème jour, Mike Horn fait une erreur qui aurait pu lui être fatale : marchant de nuit à la lampe frontale, il est mordu au petit doigt par un serpent qu'il n'a pas vu. D'abord indifférent à cette égratignure, il réalise rapidement que quelque chose ne va pas : "Tout devient flou. La tête me tourne."
Il décrit avec précision l'évolution de son état :
Son visage devient insensible.
Sa main gonfle "comme un ballon de foot américain".
Sa chair autour de la morsure pourrit et part en lambeaux.
Il reste paralysé dans son hamac pendant plusieurs jours.
L'aventurier admet avoir eu peur pour la première fois : "Ce n'est plus de moi que les choses dépendent. Je vais peut-être mourir, peut-être pas, mais dans les deux cas je ne pourrai rien y faire."
Après cinq jours de convalescence, Mike Horn reprend sa progression, mais cette expérience lui enseigne une "règle d'or" : toujours regarder où l'on s'apprête à poser la main.
Il raconte avec une certaine légèreté sa rencontre avec une araignée tropicale qu'il laisse délibérément marcher sur sa main - "peut-être pour me redonner une dose de confiance en moi-même" lâche-t-il.
2.9 - La beauté au cœur de l'enfer
Malgré les épreuves, Mike Horn s'émerveille constamment devant la splendeur de cette nature primitive. Il évoque avec poésie les orages tropicaux : "Les cris et les bruits s'apaisent... il y a comme une attente. Un grondement de tonnerre étouffé, au loin..." Il décrit la jungle fumante qui sèche après la pluie et les arcs-en-ciel qui jaillissent dans les clairières "comme une fabuleuse colonne de lumière peinte."
Le 41ème jour, l'aventurier écoute avec ravissement le chant d'une rivière et s'y jette avec euphorie : "Si le bonheur absolu existe, il doit ressembler à ce que j'éprouve à cet instant précis." Il combat la légende des piranhas mangeurs d'hommes, expliquant qu'ils ne deviennent dangereux que dans certaines conditions bien précises.
À propos de l'eau du fleuve, il affirme : "Contrairement à une autre légende, l'eau des rivières amazoniennes est d'une pureté de cristal." Il boit directement à la source sans jamais tomber malade, bien qu'il dispose d'un filtre Katadyn Water Filter pour les cas douteux.
2.10 - Le passage à la pirogue
Après deux mois dans la jungle, Mike Horn décide de changer de stratégie.
Ayant atteint le rio Japura, il troque la marche pour la navigation et acquiert une pirogue auprès d'un Indien. Ce changement de mode de déplacement constitue à la fois un soulagement et un nouveau défi : il doit maintenant lutter contre le courant inverse.
L'explorateur présente sa nouvelle technique de chasse - la pêche au harpon - qu'il pratique la nuit à la lampe frontale. Il perçoit les yeux des poissons brillant sous la surface et les frappe avec précision. Il explique aussi comment il pêche des piranhas, qu'il utilise ensuite comme appâts pour attraper d'autres espèces.
Mike Horn partage également sa technique pour éviter les caïmans. Il les appâte la nuit en imitant leur cri caractéristique - "Hgwôââ ! Hgwôââ !" - puis choisit minutieusement les petits spécimens : "Dans le caïman, seule la partie en forme de losange située entre le bas du dos et le milieu de la queue est comestible."
2.11 - L'émerveillement permanent
Au-delà des défis physiques, Mike Horn souligne l'exceptionnel voyage sensoriel qu'il vit. Il confie : "Je marche là où personne n'a jamais marché. Tous les jours de cette parenthèse irréelle dans ma vie, j'entends et je vois des choses qu'aucun homme ou presque n'a vues ou entendues avant moi."
L'aventurier s'extasie devant les papillons "grands comme des assiettes", les orchidées aux parfums uniques et les plantes carnivores qui se referment comme "un rideau de scène mortel" sur les insectes. Il décrit la "symphonie" des bruits de la jungle, entre cris d'oiseaux, jacassements de singes et feulements de lynx.
Il ajoute avoir appris à "voir derrière une porte fermée" et à "entendre avant qu'il soit trop tard" développant ses sens à un niveau presque animal.
Cette immersion complète lui fait avouer : "J'ai fini par aimer la jungle, et je crois intimement qu'elle a fini par me le rendre."
2.12 - La sortie de la jungle amazonienne
Après 108 jours d'expédition, Mike Horn atteint enfin Vila Bittencourt, le poste frontière brésilien. Il est désormais aux portes de la Colombie, pays qu'il devra traverser malgré les avertissements des militaires sur les dangers liés aux narcotrafiquants.
En quittant le Brésil, l'aventurier éprouve une étrange nostalgie : "J'ai l'impression d'avoir quitté pour toujours le jardin d'Éden..." Mais il sait que d'autres défis l'attendent, "des dangers bien humains" cette fois, peut-être plus redoutables encore que ceux de la nature sauvage.
Ce chapitre 2 de "Latitude zéro" se termine sur cette transition vers un nouveau territoire et de nouvelles menaces, nous laissant en haleine pour la suite de cette extraordinaire odyssée le long de l'équateur.
Chapitre III - La mer promise
3.1 - L'arrivée triomphale sur les côtes équatoriennes
Après sa victoire sur l'Amazonie et les Andes, Mike Horn arrive enfin sur les plages de Pedernales, en Équateur. Tandis qu'il se jette dans les vagues, sa famille et son équipe célèbrent avec lui ce moment extraordinaire, même si personne ne peut vraiment partager l'intensité de ce qu'il ressent après six mois d'expédition.
3.2 - Des retrouvailles familiales sous contrainte
Un contretemps l'attend cependant : son bateau est bloqué à 300 kilomètres au sud, retenu par les douanes équatoriennes de Guayaquil. Ces "vacances forcées" lui offrent un moment privilégié avec Cathy et ses filles. L'explorateur sait que ces instants sont précieux, car une fois reparti, il ne reverra pas sa famille avant trois mois.
3.3 - Les épreuves du trimaran pendant son absence
Lorsque son trimaran est enfin libéré, Mike Horn apprend ses péripéties : pendant qu'il traversait la jungle, le bateau a subi de graves avaries et a dû être envoyé à San Diego pour réparations complètes. En effet, Martin, son frère, raconte qu'après avoir perdu la carte marine dans l'embouchure de l'Amazone, ils ont heurté un tronc flottant. Plus tard, lorsqu'une grue portuaire soulevait l'embarcation, un câble s'est rompu et le bateau s'est écrasé sur le quai.
3.4 - Un départ teinté de mélancolie
Le 12 décembre, Mike Horn décide de partir malgré une crise de malaria qui l'affaiblit considérablement. Il confie : "Une mélancolie s'exprime malgré nous au travers d'une amertume presque agressive."
Son départ est moins triomphal que prévu, sans l'enthousiasme qui avait marqué son départ de Libreville. Et tandis que la marée soulève son bateau du sable, Mike Horn fait une erreur critique : il oublie de visser le compteur de vitesse au fond de la coque. Dès les premiers chocs avec les vagues, le dispositif saute et l'eau s'engouffre par un trou de vingt centimètres. L'habitacle est à moitié inondé.
3.5 - Des défaillances techniques en série
À peine a-t-il fait quelques kilomètres que d'autres problèmes surgissent : les deux pilotes automatiques, le téléphone satellite intégré, la radio et l'ordinateur de bord tombent en panne.
Il doit faire escale aux îles Galápagos, où Sebastian lui apporte du matériel de rechange depuis la Suisse, après avoir failli se retrouver au Mexique à cause d'une confusion d'aéroports.
3.6 - Solitude et émerveillement sur l'océan
Mike Horn décrit ensuite avec sensibilité son Noël et son passage à l'an 2000, seul sur l'océan : "Je ne ressens aucun regret, aucune tristesse d'être ainsi à l'écart de toutes ces réjouissances. Contrairement à tant d'autres, je suis seul, je suis libre, et je fais ce que j'ai choisi de faire."
Mais sa traversée est ponctuée d'incidents : nouvelles crises de malaria, blessure au doigt, panne de pilote automatique.
L'aventurier raconte comment, malgré ses difficultés, il reste attentif aux beautés de l'océan : dauphins aux "yeux pleins d'innocence", oiseaux plongeant en masse, changements subtils de couleur de la mer.
3.7 - Le cap symbolique de mi-parcours
Au quarante-cinquième jour, son GPS devient "fou" et il comprend pourquoi : il se trouve exactement à mi-parcours de son tour du monde, à égale distance de son point de départ et d'arrivée. Cette prise de conscience le remplit à la fois d'euphorie et d'angoisse.
3.8 - L'arrivée à Halmahera et la dure réalité
Après 79 jours de mer, Mike Horn aperçoit enfin les côtes d'Halmahera, sa première île indonésienne.
Dans un élan d'enthousiasme, il plonge spontanément vers cette terre tant désirée, avant de réaliser qu'il n'est pas attaché et que son bateau continue sa route sur pilote automatique. In extremis, il parvient à s'accrocher à un câble.
Cette victoire sur le Pacifique est pourtant ternie par une nouvelle inattendue : la guerre a éclaté à Halmahera entre djihadistes et chrétiens. Martin et l'équipe, venus à sa rencontre, ont failli être exécutés par des extrémistes avant d'être sauvés par l'armée.
L'explorateur termine le chapitre 3 de "Latitude zéro" sur une note amère : "Après la solitude et la liberté de l'océan, voici la terre des hommes."
Chapitre IV - Tempêtes au paradis
4.1 – Contourner l’enfer de la guerre
Mike Horn entame ce nouveau chapitre dans des conditions périlleuses : nous retrouvons, en effet, l’aventurier en train de naviguer de nuit à travers le détroit de Patinti tandis que son équipe a été mise à l’abri par les militaires sur l'île de Bacan.
Aveuglé par l'obscurité et propulsé à grande vitesse par des vents puissants, il risque de s'écraser sur l'île. Grâce à l'intervention de Martin qui le guide par téléphone à l’aide d’une carte détaillée, il évite de justesse les rochers.
Mike Horn finit par retrouver Martin, Seb et Sean, tous secoués par les atrocités dont ils ont été témoins ces derniers jours. Sans autre moyen de transport à cause du conflit, Mike Horn les embarque avec lui sur "Latitude zéro".
Face à la guerre qui fait rage dans la région, l'aventurier doit aussi revoir son itinéraire. Escorté par l’armée, l’équipage se dirige alors vers l’archipel des Célèbes. Mike Horn a décidé de contourner Sulawesi en bateau plutôt que de traverser l'île à pied comme initialement prévu, et de traverser sa partie la plus étroite à vélo, parcourant 50 kilomètres en une journée.
4.2 - Le paradis de Bunaken, entre coraux et cocotiers
"Je suis passé à côté de l’enfer, pour jeter l’ancre au paradis". C'est en effet à Bunaken, minuscule île paradisiaque abritant un parc naturel et une réserve marine, que Mike Horn connaît un moment de répit.
Il décrit ce lieu comme "une carte postale" avec ses cocotiers ondulant dans le vent et ses paysages sous-marins féeriques. Avec son équipe, il profite de ces eaux transparentes pour nettoyer la coque de son trimaran tout en s'émerveillant des beautés naturelles et de ce havre de paix qui contrastent radicalement avec les zones de guerre qu'ils viennent de quitter.
4.3 - La fureur de l'océan
Malheureusement, cette tranquillité est brutalement interrompue par une tornade en route pour les Philippines. En quelques minutes, des vents déchaînés et d'énormes vagues frappent l'île. Le bateau de Mike Horn, bien qu'amarré et ancré, est arraché à ses attaches et projeté contre une jetée de béton. L'aventurier raconte comment son flotteur gauche "explose littéralement" sous le choc.
Dans un acte désespéré, Mike Horn se jette à l'eau pour tenter de sauver son embarcation. Malgré les appels des Indonésiens qui l'encouragent à abandonner son navire, il s'obstine : "Je ne veux pas renoncer. Il n'en est pas question. Je refuse de laisser l'ouragan me priver de ma victoire, détruire mon bateau et tous mes espoirs en même temps…". Cette détermination lui coûte une blessure sérieuse lorsque le bateau l'écrase contre le béton.
Après plusieurs heures de lutte contre les éléments, Mike Horn parvient finalement à mettre son bateau hors de danger.
4.4 - À travers la jungle de Bornéo
L'aventurier poursuit son périple vers Samarinda, sur la côte est de Bornéo (Kalimantan), où Steve Ravussin l'attend avec un kit complet de réparation. Après avoir remis son embarcation en état, Mike Horn s'enfonce dans la jungle de Bornéo, qu'il traverse en combinant vélo et pirogue.
Contrairement à ses attentes, ce n'est pas l'enfer qu'il redoutait. Les routes forestières créées par les multinationales du bois lui facilitent le parcours, bien que transformées en bourbiers par la pluie incessante. Mike Horn observe avec tristesse les ravages causés par le déboisement et les incendies qui ont détruit une grande partie de cette forêt autrefois préservée.
4.5 - La gentillesse et l’hospitalité des Dayak
Durant cette traversée, il rencontre les Dayak, qu'il décrit comme "le peuple sans doute le plus amical et le plus fraternel" de son voyage. Acceptant leur hospitalité, il partage leur dortoir communal. Il décrit la scène avec amusement :
"Je passe la nuit au milieu d’un véritable nid humain. Dans l’abandon du sommeil, une grand-mère sans âge laisse aller sa tête sur mon épaule, une aïeule pose son bras ridé en travers de ma poitrine… Ceux qui dorment tête-bêche par rapport à moi m’envoient leurs pieds dans la figure… des fesses d’enfant replacent soudain mon oreiller…
Il poursuit :
Par crainte de réveiller quelqu’un, je n’ose pas bouger, malgré l’inconfort de ma situation. Pour tout arranger, je suis plus grand que mes compagnons de chambrée et mes pieds, dépassant de la moustiquaire, la soulèvent. Ce dont les maudites bestioles profitent aussitôt pour se ruer sous le filet. Le résultat est presque immédiat. Sans se réveiller pour autant, chacun et chacune commence à se gifler le visage dans un réflexe destiné à écraser les moustiques. Au martèlement de la pluie sur le toit et au bruit des ronflements s’ajoute celui de milliers de paires de claques résonnant dans l’obscurité."
Au moment de quitter les Dayak, l’aventurier devra repousser son départ de deux jours pour soigner un jeune homme dont le pied infecté risquait l'amputation.
4.5 – La suite de l’épreuve indonésienne avant celle de l’océan Indien
À Pontianak, ville "peut-être la plus décrépite, la plus répugnante, la plus… pourrie, à tous les sens du terme, qu’il m’ait été donné de traverser" écrit-il, l'aventurier retrouve son bateau et sa famille.
Il affronte ensuite le redoutable détroit de Singapour, où le trafic maritime est le plus dense au monde. Il atteint finalement Sumatra, qu'il traverse à vélo tandis que son frère Martin transporte le bateau par voie terrestre puis maritime.
Ce quatrième chapitre s'achève à Padang, où ils surmontent des problèmes administratifs grâce à l'aide d'un quartier-maître indien. Mike Horn peut alors poursuivre son improbable périple…
Chapitre V - L'œil du cyclone
5.1 - Face à l'immensité de l'océan Indien
À Padang, Mike Horn se retrouve face à l'océan Indien, conscient des 5 500 kilomètres qui l'attendent jusqu'aux côtes africaines. Cette traversée s'annonce particulièrement périlleuse car la mousson approche, période redoutée des marins les plus aguerris. "Quand je jette un coup d'œil sur ma carte météo, je suis parcouru d'un frisson : d'énormes dépressions tournent au-dessus de cet océan comme des patineuses folles", lance l'aventurier.
Malgré ces signes inquiétants, Mike Horn quitte Padang avec Martin, Claude-Alain et Sean. Trois jours plus tard, il remarque que son flotteur gauche, celui qui avait été endommagé à Bunaken, se remplit d'eau à nouveau. L'examen révèle que les réparations effectuées n'ont pas tenu et que l'eau s'infiltre par de nouvelles fissures. Mike comprend qu'avec cette avarie, il ne peut pas affronter l'océan Indien. Il va devoir faire escale aux Maldives pour réparer correctement son bateau.
Lorsqu'ils atteignent l'île de Siberut, le temps se dégrade considérablement. Sean et Claude-Alain quittent le navire pour rejoindre Padang par ferry. Martin, lui, décide de rester aux côtés de son frère pour l'aider à maintenir le trimaran à flot.
5.2 - La lutte acharnée contre les éléments
Les jours suivants transforment le voyage en cauchemar alors que Mike et Martin tentent de rejoindre le Sri Lanka puis les Maldives. Le flotteur prend l'eau de plus en plus vite et nécessite des pompages constants. Pour compliquer la situation, le mauvais temps empêche toute réparation en mer. Les deux frères doivent se relayer jour et nuit pour pomper, affrontant des vagues monstrueuses qui menacent de faire chavirer l'embarcation.
Mike Horn raconte comment, à plusieurs reprises, ils ont frôlé la catastrophe. Une nuit, une vague géante les frappe par le travers, couchant complètement le bateau sur le côté. "Un moment, j'ai cru que c'était fini" admet-il. Par miracle, le trimaran se redresse, mais la situation reste désespérée.
Après plusieurs jours de lutte acharnée, ils aperçoivent enfin l'archipel des Maldives. Mike Horn évoque avec soulagement leur arrivée à Malé, la capitale, où ils peuvent enfin amarrer leur navire malmené et procéder aux réparations essentielles.
5.3 - La fenêtre providentielle : naviguer dans l'œil du cyclone
Pendant leur séjour aux Maldives, l'aventurier apprend qu'un répit météorologique de quelques jours s'annonce, créant une fenêtre de navigation idéale pour traverser l'océan Indien. "C'est l'œil du cyclone", explique-t-il, "une période calme entre deux systèmes dépressionnaires majeurs. Si nous ne saisissons pas cette opportunité, nous resterons bloqués ici pendant des semaines."
Les réparations s'effectuent en un temps record, et Mike Horn prévoit de repartir au plus vite. Toutefois, Martin doit rentrer en Suisse pour des obligations professionnelles. L'explorateur se retrouve donc seul pour affronter l'une des traversées les plus redoutables de son périple.
Le jour du départ, Mike Horn découvre avec consternation que son GPS principal est tombé en panne. Comme si cela ne suffisait pas, son téléphone satellite refuse également de fonctionner. Il devra naviguer à l'ancienne, en utilisant son sextant et en se fiant aux étoiles.
5.4 - Défier l'océan en solitaire
L'océan se montre d'abord clément, offrant des conditions de navigation idéales. Mike Horn profite de cette accalmie pour préparer son bateau aux tempêtes qu'il sait inévitables. Il décrit méthodiquement comment il sécurise chaque élément de son embarcation, vérifie les points d'amarrage et prépare ses rations de survie.
Ce n'est qu'une question de jours avant que l'œil du cyclone ne se referme et que l'océan ne dévoile sa face la plus terrible. Les premières tempêtes le frappent avec une violence inouïe. Des vagues hautes comme des immeubles de quatre étages s'abattent sur son trimaran. Mike Horn relate comment il s'attache en permanence pour éviter d'être emporté par-dessus bord.
Durant cette traversée éprouvante, l'aventurier connaît des moments de solitude intense et de doute. Il note dans son journal : "Il y a des moments où je me demande si j'ai eu raison de me lancer dans cette aventure. Mais aussitôt, je me reprends. Ce n'est pas le moment de flancher."
Après vingt-huit jours de navigation en solitaire, Mike Horn aperçoit enfin les côtes africaines. L'émotion le submerge quand il réalise qu'il a réussi à traverser l'océan Indien malgré les conditions extrêmes et son bateau endommagé.
"En touchant la terre ferme des Seychelles, j'ai eu le sentiment d'avoir remporté la plus grande victoire de toute mon expédition" conclut l'explorateur, conscient que ce passage représentait probablement le défi le plus périlleux de tout son tour du monde.
Chapitre VI - Le pire, c'est l'homme
6.1 - L'Afrique : un continent aux mille visages
Mike Horn entame le sixième chapitre de son récit "Latitude zéro" en soulignant que la traversée de l'Afrique équatoriale, bien que relativement courte en distance par rapport au reste de son voyage, s'avère être la plus "dense" de toutes.
Cette dernière étape, rapporte-il, regroupe à elle seule toutes les variétés d'environnements - désert, montagne, jungle, lacs et fleuves - et cumule les dangers inhérents au continent africain, parmi lesquels l'instabilité politique figure en tête de liste.
L'aventurier quitte Lamu, sur la côte kenyane, avec l'intention de suivre une route qui longe la frontière somalienne vers Garissa. Malgré les avertissements des autorités concernant les "shifters" (nomades armés) qui terrorisent la région, Mike Horn décide, contre toute prudence, d'emprunter cet itinéraire. Pour échapper aux contrôles policiers, il contourne de nuit les barrages et s'enfonce dans des territoires déconseillés.
Il raconte alors comment il doit sans cesse se cacher à la vue des patrouilles militaires et des convois. Le sable envahissant la piste, il avance péniblement, souvent contraint de porter son VTT. À plusieurs reprises, il évite de justesse des embuscades. Un jour, il aperçoit des hommes armés en plein milieu de la route et se dissimule dans les buissons pendant plusieurs heures jusqu'à ce qu'ils partent.
6.2 - Le défi du mont Kenya : l'ascension impossible
Après avoir atteint la région du mont Kenya, l'explorateur décide de gravir cette montagne de 5 199 mètres, bien qu'elle ne se trouve pas exactement sur l'équateur. La malchance s'en mêle lorsque son équipement d'alpinisme, qui devait lui être livré par avion, est volé par un manutentionnaire à l'aéroport de Nairobi.
Mike Horn partage sa réflexion à ce moment-là : "J'ai désormais le choix entre contourner le mont Kenya et reprendre ma route sur l'équateur, ou... y aller quand même, avec le peu d'équipement dont je dispose. Cette dernière solution est évidemment totalement déraisonnable. Mais si j'étais raisonnable, je ne serais pas là..."
Sans surprise, l'ascension, réalisée sans casque ni crampons, et avec un équipement minimal, s'avère particulièrement périlleuse. À 200 mètres du sommet, le groupe est, de plus, contraint de passer la nuit dans une petite cavité rocheuse par -15°C, sans sacs de couchage adaptés.
Mais le lendemain, le groupe atteint enfin le sommet et peut alors admirer un panorama exceptionnel sur toute l'Afrique.
6.3 - Sur les eaux tumultueuses du lac Victoria
Après cette victoire sur la montagne, Mike Horn poursuit sa route à vélo vers les rives du lac Victoria.
Il raconte avec tendresse sa rencontre avec un jeune Massaï à qui il offre un tour de vélo, et son arrivée à Kisumu où il retrouve sa famille venue le soutenir.
À Kisumu, l'aventurier se procure un canot traditionnel Sese pour traverser le lac Victoria, véritable mer intérieure. Son périple manque de tourner au drame quand une tempête fait chavirer son embarcation en pleine nuit : "Le vent se déchaîne et des vagues monstrueuses surgissent de l'obscurité. J'essaie vainement de rétablir l'équilibre. Mon canot se remplit d'eau un peu plus à chaque vague... Je suis assis sur une embarcation en train de sombrer en pleine tempête."
Le navigateur passe huit heures à se battre contre les éléments, à retourner son canot, à utiliser son sac à dos comme bouée et à vider l'eau embarquée. Il parvient finalement à remettre son embarcation à flot et atteint, six jours plus tard, les rives de l'Ouganda.
6.4 - Le Congo : dans l'enfer de la guerre civile
En Ouganda, Mike Horn fait la connaissance d'Alison Porteous et Tim Cooper, deux anciens reporters de guerre anglais qui l'accueillent sur leur île paradisiaque du lac Victoria. Ces nouveaux amis l'aident à préparer sa traversée du Congo, pays déchiré par la guerre civile. Ils lui suggèrent de se créer un "alibi" officiel pour franchir la frontière.
L'explorateur raconte :
"Je contacte aussitôt Cathy, qui m'écrit elle-même de faux certificats et de fausses lettres de recommandation. Sous des formes et des signatures variées, ces divers documents expliquent tous que je suis un scientifique, chargé de recherches par un laboratoire."
6.5 - Survivre aux prédateurs humains
La traversée du Congo s'annonce alors comme le défi le plus dangereux de toute son expédition.
Dès son arrivée à la frontière, à Kasindi, les problèmes commencent : son visa émis par le consulat de Genève pose problème car la zone frontalière est tenue par les rebelles du FLC (Front de libération du Congo), opposés au gouvernement de Kinshasa. Considéré comme un espion potentiel, Mike Horn est emprisonné quatre jours avant d'être relâché, avec pour ordre de retourner à Kampala..
Déterminé à poursuivre, Mike revient en Ouganda et obtient des lettres de recommandation du gouvernement ougandais ainsi que des contacts directs avec les chefs rebelles congolais, dont Jean-Pierre Mbemba et Lumbala. Moyennant des pots-de-vin, il reçoit finalement les autorisations nécessaires pour traverser les territoires contrôlés par les différentes factions rebelles.
6.6 - Traque, menaces et survie : une traversée du Congo sous haute-tension
L'aventurier décrit avec effroi la violence omniprésente dans le pays :
"Des siècles de colonialisme, des décennies de subventions occidentales et de touristes mettant systématiquement la main au portefeuille ont fini par leur donner le réflexe de la mendicité. Ou pire..."
Il compare son expérience avec les Amérindiens d'Amazonie, chez qui il pouvait laisser ses affaires sans surveillance pendant des jours, alors qu'au Congo, il doit constamment rester sur ses gardes.
Pendant son périple congolais, Mike Horn va ainsi faire face à de multiples dangers et va frôler la mort à plusieurs reprises.
Il est d’abord poursuivi par des pirates de la jungle, des ex-Faz (Forces armées zaïroises). Il doit alors utiliser ses talents de survie pour leur échapper en créant des cercles de distraction dans la forêt.
Il est ensuite arrêté par un commandant psychopathe qui le menace d'exécution et le torture psychologiquement avant que des policiers n'interviennent.
À Bafwasende, il est à nouveau détenu, mais parvient à impressionner ses geôliers lors d'un incident nocturne :
"Je vois la panique sur son visage, pendant qu'il cherche partout sa kalachnikov. Je rentre dans ma cabane et ressors l'instant d'après, l'arme bien en main, le canon pointé droit sur son abdomen. Le garde se décompose. Au lieu de quoi, je retourne l'arme et la lui tends."
Ce geste de clémence lui vaut un changement d'attitude de ses gardiens. Grâce à l'intervention d'un officier ougandais, il est finalement libéré.
La traversée du Congo de l’explorateur est ponctuée d'arrestations arbitraires, de rackets, de menaces de mort et d'actes de violence dont il est témoin ou victime. Il raconte comment des soldats congolais le dépouillent de presque tous ses biens, ne laissant que sa caméra et son téléphone satellite après qu'il leur ait fait croire que ces appareils pouvaient exploser si on manipulait un mauvais bouton.
À un moment particulièrement critique, il se retrouve dans une confrontation avec un commandant ivre qui organise une sorte de "duel au soleil" et le menace avec une kalachnikov :
"Arrivé devant lui, j'empoigne le canon de son arme et me l'appuie moi-même contre le front. Dans un état second, je hurle : - Vas-y, connard ! Tue-moi ! Allez, vas-y, abruti ! Sale con ! Pauvre merde ! Sans couilles ! Minable !"
Cette réaction inattendue déstabilise son agresseur qui finit par le reconduire en cellule plutôt que de tirer. Il est sauvé par l'intervention de policiers, puis par l'aide des militaires ougandais qui arrêtent et punissent sévèrement son tortionnaire.
6.7 – Petit intermède, mais le périple extrême congolais continue
Mike Horn connaît un moment de répit lorsqu'il atteint Bwadolite, le quartier général de Jean-Pierre Mbemba. Il y est accueilli en héros car personne ne croyait qu'il parviendrait jusque-là vivant.
Il profite de ce séjour pour visiter les châteaux luxueux de l'ancien dictateur Mobutu Sese Seko, dont il décrit avec dégoût l'opulence indécente contrastant avec la misère environnante.
L'aventurier retrouve son frère Martin à Bwadolite, mais leur tentative de continuer ensemble se complique quand les avions de Kabila bombardent la ville. Dans la confusion, ils s'échappent et poursuivent leur route en pirogue sur la rivière Oubangui vers Bangui, en République centrafricaine.
Durant leur périple tantôt sur le fleuve, tantôt à travers la jungle, dans cette région en proie au chaos, les deux hommes se font systématiquement arrêter, rançonner, dépouiller, poursuivre. Ils échappent maintes fois aux soldats.
"Les uniformes, les armes et les yeux qui n’expriment que la mort resurgissent… Sans cesse, on nous arrête, on nous demande nos papiers, on nous somme d’expliquer notre présence… (…) Systématiquement, on nous réclame de l’argent, on nous rançonne, on tente de nous dépouiller… on envisage même de nous fusiller."
Arrivés à Bangui, les deux aventuriers se séparent. Mike se lance seul à travers la République centrafricaine à vélo. Après plus de dix jours de piste sablonneuse où il lui est quasiment impossible de pédaler, il retrouve son frère Martin à Bayanda, avec Sebastian, le photographe de l’aventure (Sean rejoindra aussi le trio un peu plus loin).
Mike Horn poursuit son expédition en pirogue sur la rivière Sangha jusqu'à Ouesso. Mais alors qu’il s’apprête à sortir du territoire centrafricain et d’entrer au Cameroun, il raconte comment, épuisé par la violence permanente, il finit par répondre agressivement à un douanier corrompu :
"Furieux, je l’empoigne par le col et le soulève de derrière sa petite table. Dans un réflexe, Martin s’empare du soldat et l’immobilise en lui faisant un tour de clé. Face contre face, j'annonce au douanier : - Vous n'êtes qu'un voleur, et je ne vous donnerai pas un sou ! Et si vous insistez, je vous casse la gueule !"
6.8 - La dernière frontière : vers la mer promise
Mike Horn et son équipe foncent désormais vers la frontière gabonaise.
Pour éviter les derniers contrôles, l'aventurier s'enfonce une dernière fois dans la jungle, son vélo attaché sur le dos.
À Madjingo, il franchit enfin la frontière du Gabon, dernier pays de son périple. Accueilli chaleureusement par un vieillard à la crinière blanche surnommé le "président", Mike Horn ressent un profond soulagement. Pour la première fois depuis des mois, personne ne lui demande d'argent ni ne le menace.
6.9 - Les derniers kilomètres : entre soulagement, euphorie et vertige de l’après
"C'est à la fois le moment le plus heureux de toute mon expédition, et le plus triste. Soudain, je me sens vide. Après Libreville, je fais quoi ? Je vais où ? Que vais-je faire de mes journées ? Ce but, cette terre promise dont j’ai rêvé pendant dix-sept mois et que j’ai eu tant de mal à atteindre, est là, à portée de main… et je n’en veux plus."
Il poursuit, pensif :
"J’ai presque peur de devoir me réhabituer à la vie "normale". J’ai oublié ce que c’était que d’ouvrir un robinet pour en faire couler de l’eau chaude, de fermer une porte pour s’isoler, d’utiliser des toilettes avec une chasse d’eau, de tourner la clé de contact d’une voiture."
6.10 - Le rituel final : la boucle est bouclée
À Libreville, l'aventurier retrouve sa famille, ses amis et son équipe. Puis il traverse l'embouchure du fleuve Gabon et atteint Nyonié, village situé juste sous l'équateur.
Après avoir répondu aux questions des journalistes, il effectue seul la dernière étape symbolique de son voyage : au petit matin, il remonte la plage jusqu'à l'endroit exact d'où il était parti dix-sept mois plus tôt.
Dans un geste rituel chargé d'émotion, il sort de sa poche le petit sac contenant les six coquillages qu'il avait ramassés au début de son périple. Il les replace un par un dans le sable, chacun symbolisant une étape de son tour du monde : l'Atlantique, l'Amérique du Sud, le Pacifique, l'Indonésie, l'océan Indien et l'Afrique.
Le chapitre et le livre se concluent sur cette image poétique et symbolique, résumant toute la philosophie de l'aventurier :
"Je suis parti pour ce tour du monde en imaginant que je sortais de chez moi par l'entrée principale et que je rentrerais, un jour, par l'entrée située derrière la maison. Je viens enfin de pousser la porte..."
À travers ce dernier chapitre, Mike Horn démontre que dans toutes les épreuves qu'il a traversées - océans déchaînés, jungles hostiles, montagnes glacées - l'homme reste le danger le plus imprévisible et le plus redoutable.
Pourtant, c'est aussi grâce à la bonté de certains hommes et femmes rencontrés en chemin qu'il a pu accomplir son extraordinaire exploit : faire le tour du monde en suivant la ligne de l'équateur.
Cahier photos
À la fin de son récit, Mike Horn partage un cahier photographique qui illustre les moments clés de son extraordinaire périple autour du monde.
Ces images sont organisées par continent. À l’image des coquillages reposés dans le sable, chacun de ces continents représente une étape du tour du monde de Mike Horn : l'Atlantique, l'Amérique du Sud, le Pacifique, l'Indonésie, l'océan Indien et l'Afrique.
Ces illustrations saisissantes, accompagnées de légendes détaillées, nous offrent ici un témoignage visuel émouvant des défis affrontés, des paysages traversés et des rencontres qui ont marqué ses dix-sept mois d'expédition le long de l'équateur.
Conclusion de "Latitude zéro | 40 000 km pour partir à la rencontre du monde" de Mike Horn
Quatre enseignements clés du livre "Latitude zéro" qu'il faut retenir !
- Face aux éléments incontrôlables, la capacité d'adaptation devient la première ressource de survie.
Toute l’aventure de Mike Horn témoigne de sa capacité exceptionnelle à s'adapter à des environnements extrêmes et changeants.
Au cœur de la jungle amazonienne, il apprend à chasser au collet et à se nourrir comme un prédateur local. Sur l'océan Indien, privé de GPS et de téléphone satellite, il navigue à l'ancienne dans des tempêtes monstrueuses. Au Congo, il se fait passer pour un chercheur médical afin de traverser des zones de guerre.
À chaque étape, l'aventurier démontre que la survie dépend avant tout de l'intelligence situationnelle et de la faculté à s'ajuster immédiatement aux circonstances. Cette adaptabilité n'est pas innée, elle s’acquiert. Chez Mike Horn, elle s’est notamment développée grâce à son expérience militaire et grâce à une préparation minutieuse - son sac à dos sur-mesure et ses chaussures spéciales en témoignent.
- L'aventure solitaire extrême met en lumière à la fois la vulnérabilité et la résilience profonde de l'être humain.
Au fil de son récit, Mike Horn ne cache pas les moments où il atteint ses limites physiques et mentales. Lorsqu'il est mordu par un serpent en Amazonie et paralysé pendant cinq jours, quand son bateau est fracassé par une tornade à Bunaken, ou face au canon d'une kalachnikov au Congo, l'aventurier fait face à sa propre fragilité.
Il confie même avoir fondu en larmes au moment de quitter le Gabon, submergé par le trac et l'angoisse. Pourtant, c'est précisément dans ces moments de vulnérabilité extrême qu'il puise des ressources insoupçonnées, transformant sa peur en courage et ses échecs en apprentissages.
Son périple devient ainsi une exploration des limites humaines autant qu'un voyage géographique.
3 : La nature sauvage, malgré sa dureté, reste plus prévisible et moins cruelle que la société humaine.
L'un des points les plus frappants de "Latitude zéro" réside dans la comparaison entre les dangers naturels et ceux causés par l’homme.
Mike Horn observe que même les prédateurs les plus redoutables de l'Amazonie obéissent à des schémas prévisibles, tandis que les comportements humains, particulièrement dans les zones de conflits africains, sont marqués par une violence arbitraire.
Cette réflexion culmine dans le titre évocateur du dernier chapitre - "Le pire, c'est l'homme" - où l'aventurier réalise que sa traversée du Congo en guerre, avec ses barrages, ses extorsions et ses menaces d'exécution, représente un danger bien plus grand que toutes les tempêtes ou les prédateurs de la jungle.
- L'accomplissement personnel nécessite une détermination solitaire mais aussi des connexions humaines.
Bien que son périple soit essentiellement solitaire, Mike Horn insiste sur le rôle essentiel des rencontres humaines et du soutien dont il a bénéficié dans sa réussite.
Les amitiés nouées avec les Dayak de Bornéo, l'hospitalité des Pygmées congolais, l'aide providentielle d'Alison et Tim Cooper en Ouganda, ou encore le soutien logistique de son frère Martin constituent un réseau indispensable.
L'aventurier démontre ainsi que même l'exploration la plus solitaire dépend d'une communauté de soutien et que l'autonomie absolue est un mythe. Le rituel final des six coquillages, replacés exactement là où il les avait pris au départ, symbolise cette boucle qui le ramène non seulement à son point de départ géographique, mais aussi à l'humanité qu'il avait temporairement quittée.
Les cinq pépites de "Latitude zéro" de Mike Horn
- Un souffle d’évasion dans un monde de plus en plus anxiogène
Dans un monde saturé de connexions, de surstimulations et d’informations oppressantes qui nous accaparent et nous éloignent souvent de l’essentiel, la lecture de "Latitude zéro" est une véritable bouffée d’oxygène !
À travers son périple, Mike Horn nous rappelle la valeur de la déconnexion, de l’instant présent et du contact direct avec la nature, des choses que notre quotidien hyperconnecté tend à nous faire oublier. Son voyage extrême contraste avec notre mode de vie moderne qui nous enferme souvent dans une routine digitale et un environnement anxiogène.
En partageant ses défis, ses émerveillements et sa quête de dépassement de soi, l’aventurier nous invite finalement à redécouvrir un rapport plus brut, plus authentique et plus libre au monde.
- Une aventure hors du commun
"Latitude zéro" est aussi un récit d’aventure passionnant ! Mike Horn nous embarque dans un tour du monde fascinant le long de l’équateur. L’écriture immersive de l’aventurier nous fait voyager dans les endroits les plus improbables et nous fait vivre son combat contre les éléments et son dépassement personnel, comme si nous y étions !
- Une leçon de vie inspirante
Mais bien plus que cela, "Latitude zéro" est une véritable leçon de vie condensée. La vision du monde de Mike Horn et son expérience face aux défis les plus extrêmes de notre planète nous enseignent des valeurs essentielles : la persévérance dans l'adversité, l'adaptabilité constante, et la capacité à transformer les obstacles en opportunités d'apprentissage.
Un parcours qui invite finalement à appliquer ces principes dans notre quotidien pour surmonter nos propres difficultés.
- Un recalibrage de notre perception des obstacles
"Latitude zéro" nous aide à relativiser nos problèmes en les mettant en perspective avec des défis véritablement existentiels. Lorsque nous hésitons à sortir de notre zone de confort, repenser à Mike Horn traversant un marécage amazonien aux herbes coupantes pendant dix heures ou affrontant un commandant congolais ivre et menaçant peut devenir un puissant moteur de motivation !
- Un appel à l’inconnu et à l’imprévisible
À une époque où les algorithmes et les GPS dictent nos choix et nos déplacements, "Latitude zéro" nous rappelle la valeur de l’inconnu et de l’imprévu.
Nous ressortons de cet ouvrage avec une conscience plus affûtée de nos propres ressources intérieures et une nouvelle appréciation du monde sauvage. Il nous rappelle avec force combien cette nature indomptée et sa beauté brute tranche avec la monotonie parfois suffocante de notre quotidien surprotégé.
Pourquoi lire "Latitude zéro" de Mike Horn ?
"Latitude zéro" est une perle rare ! C’est un ouvrage qui mérite d'être lu tant pour le récit palpitant d’une aventure hors du commun, que pour la sagesse qu'il distille à travers l'expérience brute du terrain.
Aussi, je le recommande vivement pour toutes les raisons développées ci-dessus ainsi que pour les deux raisons essentielles suivantes :
D'abord parce qu'il constitue un témoignage authentique de ce que signifie repousser les limites du possible et habiter pleinement notre humanité dans un monde de plus en plus aseptisé.
Ensuite parce qu'il offre une perspective unique sur notre planète, révélant à la fois sa beauté sauvage et sa fragilité face aux actions humaines, le tout à travers le regard sincère d'un homme qui a véritablement embrassé chaque centimètre de l'équateur terrestre.
Points forts :
Un récit d'aventure exceptionnel relatant un exploit jamais réalisé auparavant.
Une immersion totale dans des environnements extrêmes et variés à travers plusieurs continents.
Un témoignage authentique sur la résilience humaine face aux défis les plus redoutables.
Une écriture et des descriptions captivantes qui nous transportent au cœur de l'action et des paysages.
Le regard humble et plein d’humanité de l’auteur.
Points faibles :
L'aspect technique de la navigation ou de la survie peut parfois sembler complexe pour les non-initiés ou ceux qui sont moins intéressés.
Certains passages peuvent peut-être paraître trop intenses pour des lecteurs sensibles.
Ma note :
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