Résumé du livre "Journal d'un CEO : les 33 lois du succès en entreprise et dans la vie" de Steven Bartlett : un condensé de bons conseils de développement personnel et professionnel pour réussir ce que vous avez toujours rêvé d'entreprendre sans jamais oser vous décider pour de bon.
Steve Bartlett, 2024 (2023).
Titre original : Diary of a CEO. The 33 Laws of Business and Life.
Chronique et résumé de "Journal d'un CEO : les 33 lois du succès en entreprise et dans la vie" de Steven Bartlett
Introduction : Qui suis-je pour écrire ce livre ?
Steven Bartlett est un entrepreneur qui a fondé ou dirigé plusieurs entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars. Il crée Flight Story, thirdweb et Flight Fund, tout en investissant dans plus de quarante sociétés. À 30 ans, il siège aux conseils d’administration de plusieurs leaders mondiaux.
L’auteur a conseillé des marques comme Apple, Nike ou Amazon sur leur stratégie marketing. Il a aussi mené plus de 700 heures d’entretiens avec des personnalités influentes en affaires, sport, arts et sciences. Ces conversations nourrissent son podcast The Diary Of A CEO, devenu l’un des plus écoutés au monde.
Il comprend que les réussites comme les échecs reposent sur des lois intemporelles. Celles-ci transcendent les secteurs et s’appliquent à toute personne voulant bâtir quelque chose de grand. Pour les appuyer, il s’appuie sur la psychologie, la science et des enquêtes auprès de milliers de personnes.
Steve Bartlett conçoit son livre avec cinq convictions :
Simplicité ;
Clarté ;
Force des images ;
Pouvoir des récits ;
Importance de la nuance.
Il veut transmettre l’essentiel, ni plus ni moins, à travers histoires et images marquantes. Son ambition est de livrer des vérités fondamentales accessibles à tous.
L’auteur définit quatre piliers de la grandeur.
Le premier, le soi, concerne la maîtrise de soi et la conscience personnelle.
Le second, l’histoire, met en lumière le pouvoir universel du storytelling.
Le troisième pilier, la philosophie, englobe croyances et valeurs qui dictent les comportements et mènent à la réussite.
Enfin, l’équipe rappelle qu’aucune grande réalisation n’existe sans un groupe soudé par une culture forte. Lorsque 1 + 1 = 3, l’extraordinaire devient possible.
Pilier 1 : Le soi
Loi 1 : Remplissez vos cinq seaux dans le bon ordre
Steven Bartlett raconte une rencontre surprenante avec Elon Musk. Cette anecdote illustre la puissance de ses cinq seaux, symboles des ressources qui définissent le potentiel humain. Musk les a remplis, ce qui rend crédibles ses ambitions extraordinaires.
Ces seaux représentent le savoir, les compétences, le réseau, les ressources et la réputation. L’auteur explique que leur ordre de remplissage est crucial pour bâtir des fondations solides. Il rappelle que vouloir sauter les deux premiers mène à des échecs durables.
Inspiré par un maître spirituel, il comprend qu’on ne peut rien offrir avec des seaux vides. Il insiste sur l’importance d’investir d’abord dans la connaissance, qui se transforme ensuite en compétences. Ce chemin ouvre naturellement l’accès aux réseaux, aux ressources et à la réputation.
L’entrepreneur illustre son propos avec l’histoire de Richard, jeune salarié devenu trop vite PDG. Privé de bases solides, Richard voit son entreprise s’effondrer en dix-huit mois, confirmant la loi des seaux. Pour Steve Bartlett, remplir les deux premiers reste l’investissement le plus rentable.
Il rappelle que la vie professionnelle est traversée de séismes imprévisibles : innovations disruptives, licenciements, faillites. Seule une fondation de savoir et de compétences permet de résister à ces secousses. Avec des seaux bien remplis, chacun peut bâtir durablement et affronter les crises.
"Il n'y a que deux choses qu'un tel séisme professionnel ne peut jamais détruire : il peut vous priver de votre réseau, il peut vous priver de vos ressources, il peut même nuire à votre réputation, mais il ne peut jamais vous priver de vos connaissances et il ne peut jamais vous faire perdre vos compétences." (Journal d'un CEO, Loi 1)
Loi 2 : Pour maîtriser un sujet, vous devez vous donner l'obligation de l'enseigner
À 14 ans, Steven Bartlett vit un cauchemar sur scène, paralysé par le trac devant un public scolaire. Dix ans plus tard, il prend la parole partout dans le monde, aux côtés de personnalités comme Barack Obama. Il attribue cette transformation à une loi simple : créer une obligation d’enseigner.
Inspiré par Yogi Bhajan, il décide à 21 ans de publier chaque jour une idée en ligne. Cette discipline, transformée en contrat social avec son audience, devient un moteur puissant. Les retours reçus l’aident à progresser et bâtir une communauté de près de dix millions de personnes.
L’auteur souligne l’importance du skin in the game : avoir quelque chose à perdre pousse à l’action. L’obligation publique, qu’elle soit sociale ou financière, accélère l’apprentissage. La peur de perdre pèse plus fort que l’envie de gagner, et cette tension nourrit la constance.
Il adopte aussi la technique de Feynman : apprendre, simplifier, enseigner, revoir. Réduire une idée à l’essentiel prouve qu’on la comprend vraiment. Pour lui, partager régulièrement oblige à clarifier, à simplifier et à approfondir ses savoirs.
Steven Bartlett rappelle que tous les grands penseurs, anciens ou modernes, ont suivi cette loi. Enseigner en public, par écrits, discours ou contenus numériques, les a rendus maîtres de leur art. On devient maître non en gardant le savoir, mais en le libérant.
Loi 3 : Vous ne devez jamais être en désaccord
Steven Bartlett raconte les disputes interminables de ses parents, puis celles avec son ex-compagne. Dans les deux cas, la communication échoue et le conflit s’envenime. Il découvre que ce modèle de réponse, basé sur la fuite ou la confrontation directe, détruit les relations.
Il souligne que tout conflit repose sur la communication. Les études de Tali Sharot montrent que le cerveau s’ouvre quand il perçoit un accord, mais se ferme face au désaccord. Les arguments, aussi rationnels soient-ils, échouent lorsqu’ils commencent par « tu as tort ».
La clé est de partir d’un terrain commun. En montrant d’abord ce que l’on comprend et partage, on garde l’autre réceptif. C’est ainsi qu’un argument devient audible, qu’une négociation avance, et qu’un conflit renforce plutôt qu’il ne détruit.
L’auteur rappelle que les meilleurs communicateurs placent l’écoute au premier plan. Faire sentir à l’autre qu’il est entendu et compris ouvre la voie au dialogue. Cette loi – ne jamais commencer par un désaccord – transforme la communication et les relations personnelles comme professionnelles.
"Les conflits sains renforcent les relations, car les personnes impliquées s'attaquent ensemble à un problème ; les conflits malsains affaiblissent les relations, car les personnes impliquées s'opposent les unes aux autres." (Journal d'un CEO, Loi 3)
Loi 4 : Ne choisissez pas ce que vous croyez
Steven Bartlett explique que nous ne choisissons pas nos croyances. Même sous menace, il serait impossible de croire à volonté. Nos convictions reposent toujours sur des preuves, parfois objectives, parfois biaisées, mais elles restent façonnées par l’expérience et la confiance.
L’auteur montre que ces croyances évoluent grâce à de nouvelles preuves directes ou à l’autorité de personnes crédibles. Voir, entendre et vivre soi-même une expérience reste le levier le plus puissant. Sans cela, aucune donnée, image ou discours ne peut ébranler des certitudes profondes.
Les recherches de Tali Sharot révèlent que la force d’une croyance dépend de la confiance accordée aux preuves existantes et nouvelles. Le biais de confirmation nous pousse à rejeter toute information trop éloignée de nos idées actuelles. Pourtant, nous changeons plus facilement d’avis quand les nouvelles preuves ressemblent à de bonnes nouvelles.
Steven Bartlett insiste sur deux méthodes efficaces. La première consiste à implanter de nouvelles preuves positives plutôt que d’attaquer celles déjà ancrées. La seconde repose sur l’auto-analyse détaillée, qui réduit la certitude d’une conviction en exposant ses failles. Ces approches s’appliquent aussi aux croyances limitantes sur soi.
Son propre parcours illustre ce processus. Il a vaincu son trac sur scène en accumulant des expériences réussies, générant des preuves nouvelles et solides. Selon lui, sortir de sa zone de confort et agir reste la seule voie durable pour transformer ses croyances.
Zones de confiance, de croissance et de panique
Loi 5 : Vous devez vous adapter à des comportements étranges
Steven Bartlett décrit l’erreur fatale de nombreux dirigeants : ignorer le changement. Le patron d’une grande chaîne musicale croyait que l’amour des CD garantissait son avenir. Apple lança iTunes, et son empire s’effondra.
Il rappelle d’autres erreurs célèbres : mépris de l’automobile, du smartphone ou d’Internet. Ces exemples illustrent le danger de « leaning out », posture défensive qui refuse d’écouter et d’apprendre. Ce réflexe découle de la dissonance cognitive, qui pousse chacun à rejeter ce qui contredit son identité ou ses certitudes.
L’auteur a vécu ce rejet lorsqu’il proposait le marketing sur les réseaux sociaux. Moqué par les marques, il persista, bâtit une entreprise florissante et vit ses détracteurs sombrer. Pour lui, la critique d’une innovation est souvent le signe de son potentiel.
Il fonde ensuite thirdweb dans la blockchain, convaincu que l’hostilité cache une révolution technologique. Selon lui, les idées dérangeantes doivent attirer plutôt que repousser. Ne pas comprendre est une invitation à creuser, pas à fuir.
Pour devenir un « lean-in person », il faut accepter la nuance, supporter l’inconfort et oser questionner ses propres croyances. Rejeter l’inconnu condamne à l’obsolescence. Embrasser l’étrangeté, au contraire, ouvre la voie à l’avenir.
Loi 6 : Ne racontez pas, demandez !
Steven Bartlett illustre le pouvoir d’une simple question avec l’exemple de Ronald Reagan en 1980. Plutôt que d’attaquer Jimmy Carter avec des faits, Reagan demanda aux Américains : « Êtes-vous mieux aujourd’hui qu’il y a quatre ans ? ». Cette question changea l’élection et fit de lui le 40ᵉ président des États-Unis.
Les chercheurs confirment cet effet : poser une question déclenche une réponse active, là où une affirmation passe inaperçue. Dire « Je vais manger des légumes » motive moins que demander « Vais-je manger des légumes aujourd’hui ? ». Cette technique influence les comportements jusqu’à six mois après.
L’effet est plus fort avec des questions fermées, répondant par oui ou non, et alignées sur l’identité de la personne. Formuler avec « will » (futur proche : "vais-je") renforce encore l’engagement, car cela implique action et responsabilité. Pour l’auteur, transformer des déclarations en questions est un outil simple et puissant pour provoquer le changement.
"Ce qui est formidable avec les questions fermées, c'est qu'elles ne vous laissent aucune marge de manœuvre pour vous mentir à vous-même. Elles vous obligent à vous engager dans un sens ou dans l'autre." (Journal d'un CEO, Loi 6)
Loi 7 : Ne sacrifiez jamais votre histoire personnelle
Steven Bartlett montre que chacun construit une self-story, une histoire intime qui définit ses croyances et ses comportements. Le boxeur Chris Eubank Jr illustre ce concept avec un combat brutal à Cuba. Refusant d’abandonner malgré la douleur, il forge une conviction durable : rien ne peut le faire renoncer.
Les recherches d’Angela Duckworth à West Point confirment ce rôle central de la persévérance. La réussite ne dépend pas tant de la force ou de l’intelligence que de la ténacité mentale. Ce « grit » prédit mieux que tout la capacité à surmonter les épreuves et atteindre les objectifs.
Mais l'histoire personnelle se nourrit aussi de l’environnement. Les stéréotypes négatifs, liés à l’origine ou au genre, peuvent affaiblir les performances. L’auteur raconte comment une remarque d’enfance l’a convaincu, à tort, qu’il ne pouvait pas nager. Il faudra des années pour briser cette croyance.
Les expériences scientifiques montrent qu’un simple rappel de race ou de genre suffit à réduire les résultats d’un test. Pourtant, adopter une nouvelle identité, même fictive, peut désarmer ces menaces et rétablir la performance. Changer de perspective permet de réécrire son récit intérieur.
Pour renforcer cette self-story, l’auteur insiste sur l’importance des preuves directes. Chaque petite victoire, comme finir une répétition difficile ou affronter une peur, écrit une nouvelle ligne dans l’histoire qu’on se raconte. Ces choix répétés bâtissent une identité résiliente.
Selon Steven Bartlett, il ne suffit pas d’espérer une meilleure version de soi. Il faut agir, prouver et accumuler les expériences positives. C’est ce processus qui transforme la perception de soi et offre la force nécessaire pour affronter les plus grands défis.
L'amélioration de sa confiance et de son histoire personnelle
Loi 8 : Ne combattez jamais une mauvaise habitude
Steve Bartlett montre que les mauvaises habitudes ne disparaissent pas en les combattant. Son père, fumeur depuis quarante ans, arrête sans effort après avoir remplacé ses cigarettes par des sucettes. Le secret n’était pas la volonté, mais la substitution d’un nouveau système de récompense dans la boucle de l’habitude.
La science confirme que réprimer une envie renforce le risque de rebond. Plus on essaie de ne pas penser à une action, plus on y pense. L’auteur compare cela à la conduite : fixer les voitures garées, c’est se diriger vers elles. Pour changer, il faut donc se concentrer sur le nouveau comportement souhaité.
Le sommeil joue aussi un rôle crucial. Fatigue et stress affaiblissent la résistance et favorisent les pulsions. Un esprit reposé rend les nouvelles habitudes plus durables. Les recherches montrent également que la volonté s’épuise comme un muscle : multiplier les résolutions mène à l’échec.
Pour lui, la règle est claire : ne jamais combattre une habitude, mais la remplacer. Choisir un seul objectif à la fois, trouver des récompenses positives et préserver son énergie. Ces petits changements, répétés, façonnent durablement l’avenir.
Loi 9 : Donnez toujours la priorité à votre première fondation
Steve Bartlett partage une leçon essentielle à travers une métaphore de Warren Buffett. Comme une voiture unique pour la vie, notre corps est le seul que nous possédons. Si nous ne l’entretenons pas, tout s’effondre avec lui.
La pandémie de Covid-19 bouleverse ses priorités. Face à la mort, il comprend que sa santé est le socle de toutes ses autres réussites. Travail, relations ou possessions reposent sur cette base fragile. Sans elle, tout s’écroule.
Depuis, l’auteur change radicalement son mode de vie. Il réduit sucre et aliments transformés, s’entraîne six jours par semaine et hydrate davantage. Résultat : énergie, confiance et équilibre renforcent son quotidien. Sa conviction est claire : la santé doit toujours être la première fondation.
Pilier 2 : L'histoire
Loi 10 : L'absurdité inutile vous définira davantage que les aspects pratiques utiles
Steven Bartlett raconte comment un toboggan bleu géant, installé dans son premier bureau, devint son outil marketing le plus puissant. Peu utilisé par ses employés, il attira pourtant journalistes et caméras du monde entier, transformant une dépense immature en un coup de génie médiatique. L’absurde communiquait mieux que n’importe quelle campagne.
Il observe que cette logique fonctionne partout. Un ami lui vante une salle de sport grâce à son mur d’escalade de 30 mètres, jamais utilisé. Tesla applique la même stratégie avec ses modes de conduite « Ludicrous » ou son « Bioweapon Defense Mode ». Ces détails absurdes génèrent plus de conversations que les caractéristiques pratiques.
BrewDog a fait pareil avec des frigos à bière dans ses douches d’hôtel. Personne ne s’en sert, mais tout le monde en parle. Pour Steve Bartlett, l’absurde inutile définit une marque bien plus que l’utile rationnel. Il exige courage et prise de risque, mais il attire l’attention, raconte une identité et fait vendre.
Loi 11 : Évitez à tout prix de faire tapisserie
Steven Bartlett explique que capter l’attention est vital pour raconter, vendre ou convaincre. Le cerveau filtre automatiquement ce qu’il juge banal, un phénomène appelé habituation. Nous cessons de percevoir une odeur, un mot répété ou une image trop vue, car l’esprit se concentre sur la nouveauté utile à sa survie.
Cette saturation, aussi appelée satiété sémantique (semantic satiation), vide les mots de leur sens quand ils sont trop répétés. C’est pourquoi certains termes marketing, comme « Black Friday » ou « révolutionnaire », perdent leur impact après surexploitation. Pour éviter l’effet « papier peint », il faut surprendre, émouvoir ou créer de la peur, car ces stimuli résistent mieux à l’habituation.
Steven Bartlett illustre ce principe avec son podcast. La formule « like and subscribe » n’avait aucun effet, trop entendue. En la remplaçant par une statistique précise et intrigante, il a brisé le filtre d’habituation. Sa règle est claire : fuir le banal et formuler des messages capables de réveiller un cerveau qui s’endort.
L'effet papier peint (relation signification/exposition)
Loi 12 : Vous devez énerver les gens
Steven Bartlett montre que vouloir plaire à tout le monde mène à l’indifférence, le pire ennemi d’une marque. Des auteurs comme Mark Manson ont prouvé qu’un titre provocateur capte l’attention et suscite des réactions fortes. Même si certains lecteurs rejettent ce style, d’autres y adhèrent passionnément, et ce contraste génère du succès.
Il cite Jane Wurwand, fondatrice de Dermalogica, qui affirme qu’un produit plaît à tous, mais qu’une marque doit diviser. Accepter d’irriter 80 % pour séduire 20 % crée un attachement bien plus puissant que la neutralité. Pour elle, la médiocrité résulte d’une volonté d’être universellement acceptable.
Steven Bartlett prévient cependant que toute stratégie émotionnelle s’use avec le temps. Les jurons en couverture ont fini par perdre leur effet à force d’être copiés. Mais le principe reste valable : mieux vaut provoquer amour ou haine que devenir un fond de décor. Choquer vaut mieux qu’ennuyer.
Loi 13 : Commencez par viser haut sur le plan psychologique
Steven Bartlett révèle que de petites touches superficielles peuvent créer une immense valeur perçue. Son coiffeur, par exemple, utilisait toujours un faux « dernier coup de ciseaux » pour donner l’illusion d’un travail plus minutieux. Ce geste, insignifiant en pratique, renforçait pourtant sa réputation de perfectionniste.
Il montre que des marques comme Uber, Domino’s ou McDonald’s bâtissent leur succès sur ces « moonshots psychologiques ». Atténuer l’incertitude, occuper l’attente, donner une impression de contrôle ou souligner la proximité d’un objectif change totalement l’expérience client. La perception prime sur la réalité.
Selon Steven Bartlett, investir dans la psychologie coûte moins cher et rapporte plus que transformer un produit. Des détails comme un bouton d’ascenseur placebo, un pic de service agréable ou un écran interactif façonnent notre vérité. Le secret est clair : modeler l’histoire perçue plutôt que la réalité brute.
"Les « moonshots » psychologiques permettent aux marques de créer une valeur perçue considérable à partir de changements minimes, souvent gratuits et superficiels. Ils constituent le premier recours des entrepreneurs, des spécialistes du marketing et des créatifs qui cherchent à créer – ou plutôt à donner l'illusion de créer – de la valeur." (Journal d'un CEO, Loi 13)
Loi 14 : La friction peut créer de la valeur
Steven Bartlett montre que parfois, ajouter de la friction augmente la valeur perçue d’un produit. Red Bull, par exemple, renforce son image énergisante en ayant volontairement un goût amer, proche du médicament. Ce désagrément crédibilise son efficacité auprès des consommateurs.
Il cite aussi Betty Crocker : en retirant l’œuf de ses préparations pour gâteaux, la marque a obligé les clientes à en ajouter un. Cette étape supplémentaire a transformé un produit trop simple en expérience valorisante, boostant les ventes. De même, des restaurants augmentent la satisfaction en laissant les clients cuire eux-mêmes leur steak sur une pierre chaude.
Pour Steven Bartlett, même les attentes en ligne sont manipulées. Les comparateurs ralentissent volontairement leurs recherches pour donner l’impression d’un travail plus complet. La leçon est claire : la valeur n’est pas une réalité objective, mais une construction psychologique nourrie par nos attentes et par l’effort perçu.
"La "valeur" n'existe pas. C'est une perception que nous atteignons grâce aux attentes que nous satisfaisons." (Journal d'un CEO, Loi 14)
Loi 15 : Le cadre compte plus que l'image
Steven Bartlett explique que la valeur perçue d’un produit dépend surtout de son cadre de présentation. Il raconte avoir perdu son attachement à une marque de vêtements en découvrant une vidéo de sa production industrielle. L’image de pièces uniques et artisanales s’est brisée face à la réalité de la fabrication de masse.
Il rappelle des exemples célèbres comme le Pepsi Challenge, où l’emballage changeait la préférence gustative. Apple illustre aussi cette puissance du cadre : ses magasins ressemblent à des galeries d’art, avec peu de produits exposés, renforçant l’impression de rareté et de prestige. Même l’espace vide autour des objets ajoute à leur valeur perçue.
D’autres marques jouent avec le framing. WHOOP refuse d’afficher l’heure pour rester un outil d’élite santé, et Tesla parle de « cuir vegan » plutôt que de plastique. Pour Steven Bartlett, tout dépend du contexte : changer le cadre peut transformer la signification d’un produit. Un bon cadrage, plus que la réalité, détermine l’histoire que les clients choisissent de croire.
Loi 16 : Utilisez l'effet "Boucle d'or" à votre avantage
Steven Bartlett montre comment l’effet Goldilocks (boucle d'or) influence nos choix sans que nous en ayons conscience. Son agent immobilier lui avait proposé trois biens : un trop petit, un hors de prix et un troisième équilibré. Sans surprise, il choisit celui du milieu, perçu comme le compromis idéal.
Cet effet repose sur le biais d’ancrage. Placé entre deux extrêmes, le choix médian paraît à la fois sûr, raisonnable et de bonne qualité. Panasonic l’a utilisé avec succès dans les années 1990, en boostant les ventes de son micro-ondes moyen de gamme.
Pour Steven Bartlett, cette stratégie prouve que les décisions humaines ne sont pas rationnelles, mais façonnées par le contexte et les repères. Offrir plusieurs options – économique, standard et premium – oriente naturellement les clients vers l’offre cible. En marketing, la perception compte autant, sinon plus, que la réalité.
Loi 17 : Laissez-les essayer et ils achèteront
Steven Bartlett montre la force de l’effet de dotation : on valorise davantage ce que l’on croit posséder. Il raconte comment un cadeau échangé entre ses neveux est devenu précieux simplement parce qu’ils l’avaient tenu dans leurs mains.
Les marques exploitent ce biais. Apple laisse les clients manipuler librement ses produits, renforçant attachement et désir d’achat. Build-A-Bear mise sur la participation active des enfants, qui construisent et s’approprient leur peluche avant même de l’acheter.
Des études confirment ce phénomène. Une étude menée à Duke University pendant le tournoi March Madness montre que les étudiants tirés au sort pour obtenir un billet de basketball refusaient de le vendre à moins de 2 400 dollars. Ceux qui n’avaient pas gagné étaient prêts à payer seulement 175 dollars. Les gagnants valorisaient donc leur billet près de 14 fois plus que les perdants, illustrant la puissance de l’effet de dotation !
Pour Steven Bartlett, laisser essayer un produit, c’est déjà commencer à le vendre : l’ordinaire devient extraordinaire par simple sentiment d’appropriation.
La puissance de l'effet de dotation (Journal d'un CEO, Loi 17)
Loi 18 : Luttez pour les cinq premières secondes
Steven Bartlett explique que la réussite en marketing, ventes et storytelling se joue souvent dans les cinq premières secondes. Il illustre cela avec ses conférences, où il commençait par une phrase percutante tirée d’une dispute avec sa mère, plutôt que par une présentation classique. Ces instants initiaux décident si l’audience s’accroche ou décroche.
Il compare cette règle aux vidéos de MrBeast, qui débute chacune par un « hook » clair et spectaculaire, accrochant immédiatement l’attention. À l’inverse, la majorité des marques perdent leur public en ouvrant par des logos, génériques ou longues explications. Dans un exemple concret, une campagne vidéo a triplé ses vues après avoir remplacé une introduction fade par cinq secondes captivantes.
Les recherches sur l’effondrement de l’attention montrent que l’humain moyen est moins concentré qu’un poisson rouge, et que 40 à 60 % des spectateurs quittent une vidéo dans les premières secondes. Le message est clair : capter l’attention rapidement est vital.
Vous devez gagner le droit à l’attention en ouvrant par un élément irrésistible : une promesse, un choc ou une émotion. Le reste de votre message en dépend.
Pilier 3 : La philosophie
Loi 19 : Vous devez suer sur les petits détails
Steven Bartlett affirme que la réussite repose sur une obsession des petits détails. Son podcast The Diary Of A CEO est devenu numéro un au Royaume-Uni et aux États-Unis non parce qu’il avait les meilleurs invités ou la meilleure réalisation, mais parce que son équipe a travaillé des milliers de micro-améliorations invisibles aux yeux du public. Chaque élément, du choix de la musique d’accueil à l’angle des titres YouTube, a été optimisé pour créer une expérience supérieure.
Cette philosophie rejoint le principe japonais du kaizen, qui prône l’amélioration continue par de petites actions quotidiennes. Toyota, grâce à ce système, a surpassé General Motors en productivité et en qualité, simplement en encourageant ses employés à proposer des ajustements mineurs mais constants. L’exemple de l’usine NUMMI montre comment une culture de suggestions et d’implication peut transformer un site autrefois chaotique en modèle mondial.
L’auteur insiste sur la puissance du 1 % d’amélioration quotidienne : sur une année, cette discipline multiplie la valeur par 37, tandis que négliger 1 % chaque jour mène à la ruine. Pour Bartlett, la vraie innovation n’est pas un miracle soudain, mais le fruit d’une accumulation patiente de progrès modestes.
"Si vous ne vous souciez pas des petits détails, vous produirez un travail médiocre, car un travail de qualité est le résultat de centaines de petits détails. Les personnes les plus prospères au monde accordent toutes une grande importance aux petits détails." (Journal d'un CEO, Loi 19)
Loi 20 : Un petit manque maintenant sera un gros manque plus tard
Steven Bartlett montre que la réussite dépend d’une discipline simple : de petits ajustements réguliers. Il prend l’exemple de Tiger Woods, qui a reconstruit son swing malgré 18 mois sans victoire. Sa patience et son approche kaizen l’ont mené à devenir le golfeur le plus titré de l’histoire.
L’auteur rapproche cette logique de l’évolution de Darwin et de la règle aéronautique du 1 in 60 : un petit écart entraîne un grand décalage avec le temps. En relations comme en affaires, les manques de correction créent de graves dérives.
Pour éviter ces écarts, Steven Bartlett a instauré des check-ins hebdomadaires avec sa partenaire, ses amis, ses directeurs et lui-même. Ces rendez-vous corrigent de minuscules tensions avant qu’elles ne deviennent des fractures, gardant chaque relation et projet sur la bonne trajectoire.
Loi 21 : Vous devez surpasser la concurrence
Steven Bartlett affirme que le succès dépend du taux d’échec. Plus une équipe échoue, plus elle apprend vite et progresse. Il montre que chaque erreur apporte un retour précieux, transformant l’échec en avantage compétitif.
Il cite IBM et son président Thomas J. Watson, qui voyait chaque erreur comme un investissement. Booking.com illustre cette logique en multipliant les tests quotidiens pour comprendre ses clients. Amazon adopte la même philosophie : ses échecs abondants financent ses plus grandes réussites, comme AWS ou Prime.
L’auteur raconte aussi l’histoire d’un père et d’un fils à la tête de deux marques. Le fils, en osant agir vite, multiplie les expériences et dépasse largement son père. Steven Bartlett identifie cinq leviers clés :
Supprimer la bureaucratie ;
Réaligner les incitations ;
Promouvoir les bons profils ;
Mesurer les expérimentations ;
Partager chaque échec.
Il conclut que la véritable perte vient de l’indécision et du temps gaspillé. Les gagnants ne craignent pas l’échec : ils l’accélèrent, le mesurent et en font leur moteur.
Loi 22 : Vous devez devenir un penseur de "plan A"
Steven Bartlett raconte l’histoire de Nando Parrado, rescapé du crash des Andes en 1972. Sans plan B, Parrado choisit d’avancer malgré tout, refusant de revenir vers l’insoutenable. Cette détermination sauve quatorze vies et inspire l’entrepreneur des années plus tard.
Dans sa propre vie, Steven Bartlett applique la même logique. Sans alternative, il concentre toute son énergie sur son Plan A, transformant la contrainte en force. Il affirme que l’absence de plan B nourrit la persévérance et empêche la tentation d’abandonner.
Des chercheurs confirment ce constat. Les étudiants sans plan de secours réussissent mieux, car leur motivation reste intacte. Un plan B réduit l’effort, atténue la peur de l’échec et affaiblit la performance. Steven Bartlett conclut que le risque calculé stimule la réussite, alors qu’un filet de sécurité peut freiner l’ambition.
Loi 23 : Ne faites pas l'autruche
Steven Bartlett décrit son plus grand échec professionnel : agir comme un autruche au lieu d’un lion. Face aux problèmes, il a trop souvent choisi l’évitement. Cette attitude, appelée ostrich effect (effet autruche), consiste à fuir l’inconfort et nier les vérités dérangeantes, en affaires comme en amour.
Les exemples sont multiples : passagers du Titanic refusant d’affronter la réalité, investisseurs évitant leurs comptes lors de baisses, dirigeants incapables d’admettre les signaux d’alerte. Steven Bartlett reconnaît que ses pires erreurs ne viennent pas de mauvaises décisions, mais des conversations cruciales qu’il n’a pas osé mener.
Il propose une méthode en quatre étapes pour ne plus céder à ce réflexe : pauser et reconnaître qu’un problème existe, s’inspecter soi-même pour identifier ses émotions, exprimer sa vérité avec responsabilité, puis chercher la vérité chez l’autre en écoutant sincèrement. Pour lui, affronter l’inconfort est une condition indispensable au succès durable.
Éviter l'effet autruche (Journal d'un CEO, Loi 23)
Loi 24 : Vous devez faire de la pression votre privilège
Steven Bartlett explique que la pression n’est pas un fardeau mais un privilège. Il cite Billie Jean King, qui voyait chaque attente comme une preuve de sa valeur. La pression révèle nos limites et nourrit notre progression, contrairement à une vie trop confortable qui finit par nous affaiblir.
L'auteur cite des études qui confirment que ce n’est pas le stress qui tue, mais la croyance qu’il est nocif. Ceux qui le perçoivent comme un allié vivent plus longtemps et performent mieux. Repenser son rapport à la pression transforme la peur en énergie, comme l’ont montré des expériences à Harvard.
Steven Bartlett adopte une méthode en quatre étapes :
Voir la pression ;
Partager son expérience ;
Reformuler son sens ;
L’utiliser comme carburant.
Les Navy SEALs s’entraînent ainsi dans des conditions extrêmes pour renforcer leur résilience. L’auteur conclut que fuir l’inconfort est une crise moderne, et que seule l’acceptation du difficile ouvre la voie à une vie pleine.
Loi 25 : La puissance de la manifestation négative
Steven Bartlett montre que la manifestation négative est un outil puissant pour éviter l’échec. Il raconte l’échec de son premier projet, Wallpark, dû à une absence de réflexion critique. La question qu’il aurait dû poser était simple : « Pourquoi cette idée va-t-elle échouer ? »
Il explique que cinq biais psychologiques nous empêchent d’anticiper les risques :
Optimisme ;
Confirmation ;
Auto-valorisation ;
Erreur de coût irrécupérable (Sunk-cost fallacy) ;
Pensée de groupe (Groupthink).
Ces biais favorisent l’aveuglement collectif et nourrissent l’illusion de réussite inévitable.
Steven Bartlett illustre ensuite l’efficacité de cette méthode avec son réseau de podcasts. En posant la question clé à son équipe, ils ont identifié les risques majeurs et choisi de ne pas lancer le projet. Ce choix permit de concentrer leurs ressources et d’obtenir une croissance spectaculaire.
Il recommande la méthode du pré-mortem, proposée par Gary Klein : imaginer qu’un projet a déjà échoué et en analyser les causes. Cette pratique améliore de 30 % la précision des prévisions et permet d’anticiper les échecs.
Enfin, Steven Bartlett insiste sur l’application de cette approche dans la vie personnelle : choix de carrière, de partenaire ou d’investissements. Visualiser l’échec pousse à identifier les signaux faibles et à bâtir des stratégies solides. Pour lui, accepter l’inconfort des conversations difficiles est la clé d’un avenir plus sûr et plus réussi.
Loi 26 : Vos compétences ne valent rien, mais votre contexte est précieux
Steven Bartlett explique que la valeur des compétences ne dépend pas de la compétence elle-même mais du contexte dans lequel elle est appliquée. Après avoir quitté son agence de marketing, il refuse d’y retourner jusqu’à ce qu’une entreprise de biotechnologie lui propose de diriger sa stratégie. Ses compétences, banales dans la mode ou la tech, deviennent précieuses et lui valent une offre de 6 à 8 millions de dollars.
L'entrepreneur en tire quatre leçons :
Une compétence n’a pas de valeur intrinsèque ;
Sa valeur dépend du secteur ;
De sa rareté perçue ;
De l’impact attendu.
L’exemple du violoniste Joshua Bell, ignoré dans le métro mais adulé en concert, illustre ce principe. Le même talent peut valoir presque rien ou des fortunes selon l’endroit où il s’exprime.
Steven Bartlett raconte aussi l’histoire d’un ami graphiste. En passant de flyers à Manchester à des projets pour le luxe et la blockchain à Dubaï, il multiplie ses revenus par trente. Pour l’auteur, repositionner ses compétences dans le bon contexte transforme leur valeur. Le contexte est le véritable multiplicateur de revenu et d’opportunités.
"Pour être considéré comme le meilleur dans votre secteur, vous n'avez pas besoin d'être le meilleur dans un domaine particulier. Vous devez exceller dans diverses compétences complémentaires et rares que votre secteur apprécie et que vos concurrents ne possèdent pas." (Journal d'un CEO, Loi 26)
Loi 27 : L'équation de la discipline – Mort, temps et discipline !
Steven Bartlett rappelle qu’il lui reste 17 228 jours à vivre s’il atteint l’espérance de vie moyenne. Cette prise de conscience du temps limité agit comme une alarme. Elle aide à concentrer son énergie sur ce qui compte vraiment et à rejeter les distractions. Penser à la mort peut sembler angoissant, mais cela rend plus reconnaissant et plus motivé.
Il illustre sa réflexion avec une métaphore : la vie est une partie de roulette, où chaque heure est un jeton dépensé pour toujours. Ces jetons peuvent être placés sur des activités vides comme les réseaux sociaux, ou sur des projets enrichissants comme la famille, la santé ou la créativité. Les choix d’allocation déterminent la qualité de l’existence.
L’auteur insiste : aucun outil de productivité ne remplace la discipline. Les techniques comme le pomodoro ou le time blocking échouent sans elle. La discipline repose sur une équation simple : valeur du but + plaisir de la poursuite – coût de la poursuite. Si la valeur et le plaisir surpassent les coûts, la discipline se maintient naturellement, même sans motivation constante.
Il donne des exemples concrets. En musique, son désir de devenir DJ et le plaisir de pratiquer l’ont poussé à répéter chaque semaine. Pour réduire le coût, il a laissé son matériel installé, supprimant toute friction. En sport, il a créé une compétition amicale avec ses amis pour transformer l’effort en jeu. Ces systèmes renforcent l’engagement et nourrissent la constance.
La clé est d’augmenter la valeur perçue du but, d’ajouter du plaisir au processus et de supprimer les obstacles. Discipline ne rime pas avec souffrance, mais avec choix conscients et alignement. Pour réussir, il faut placer chaque jeton avec intention, se rappeler la finitude de la vie et investir son temps dans ce qui construit un avenir significatif.
Pilier 4 : L'équipe
Loi 28 : Ne demandez pas comment, mais qui
Steven Bartlett raconte son échange avec Richard Branson, qui admet ne pas savoir distinguer bénéfice net et brut à 50 ans. Dyslexique, il s’est appuyé sur sa force : les relations humaines. Pour lui, l’essentiel est de bâtir la meilleure entreprise, en déléguant le reste.
Ce témoignage rassure l’entrepreneur. Lui aussi s’est longtemps senti illégitime, n’excellant ni en maths ni en gestion. Pourtant, son succès repose sur un principe simple : se concentrer sur ce qu’il aime et déléguer ce qu’il déteste. Jimmy Carr confirme : l’école valorise la médiocrité, mais la vie récompense ceux qui exploitent leurs talents naturels.
L'entrepreneur conclut que la clé d’une grande entreprise n’est pas le “comment”, mais le “qui”. Le rôle d’un fondateur est de recruter les meilleurs et de créer une culture où 1 + 1 = 3. Comme le disait en substance Steve Jobs, il faut embaucher des personnes brillantes non pour leur dicter quoi faire, mais pour qu’elles montrent le chemin.
Loi 29 : Créez une mentalité de secte
Steven Bartlett explique que les meilleures entreprises naissent souvent avec une énergie quasi sectaire, faite de dévouement total et d’obsession. Des fondateurs comme ceux de Facebook ou Apple décrivent leurs débuts comme un mouvement où chacun sacrifie confort et équilibre pour une mission commune. Cette phase initiale crée une force culturelle unique qui façonne durablement l’organisation.
Il distingue quatre étapes :
La phase “culte”, marquée par l’engagement extrême ;
La croissance, où le chaos interne coexiste avec l’excitation ;
La phase d’entreprise, plus stable et structurée ;
Puis le déclin, conséquence de la complaisance.
Le choix des dix premiers employés est décisif : chacun incarne 10 % de la culture, et leur alignement détermine l’avenir. Steve Jobs rappelait qu’un groupe d’“A players” attire et entretient l’excellence.
Une culture forte repose sur quatre ingrédients :
Un sentiment d’appartenance ;
Une mission partagée ;
Un leader inspirant ;
Une mentalité “nous contre eux”.
Pour la consolider, Bartlett propose dix principes, allant de la définition des valeurs à la création de mythes et symboles, en passant par la célébration des succès et la promotion de l’authenticité.
Mais il souligne aussi les dangers d’un excès de ferveur : une culture trop sectaire est intenable. À long terme, la réussite exige un environnement durable, basé sur l’autonomie, le progrès, la sécurité psychologique et des relations sincères. C’est cette alchimie entre passion initiale et engagement équilibré qui permet de bâtir des organisations solides et durables.
Loi 30 : Les trois "barres" pour construire des équipes formidables
Steven Bartlett montre que la clé d’un leadership durable réside dans la culture d’une organisation, bien plus que dans les talents individuels. Sir Alex Ferguson, figure emblématique de Manchester United, en a fait la démonstration : il plaçait la cohésion du club au-dessus des stars, n’hésitant pas à écarter Beckham, Keane ou van Nistelrooy lorsque leur comportement menaçait l’esprit collectif. Sa devise – « personne n’est plus grand que le club » – illustre cette conviction.
Cette logique vaut aussi pour l’entreprise. Richard Branson et Barbara Corcoran insistent sur la nécessité d’écarter les personnes toxiques, capables de contaminer une équipe entière. Des recherches menées par la Harvard Business Review confirment cet effet viral : un employé à la conduite douteuse augmente de 37 % la probabilité que ses collègues l’imitent. Le sociologue Will Felps a démontré qu’un seul « bad apple » pouvait suffire à détruire la dynamique d’un groupe, générant retrait, anxiété et perte de confiance.
Pour agir, S. Bartlett propose la méthode des trois barres. À chaque membre de l’équipe, il faut poser la question : si tous partageaient sa culture, son attitude et son niveau de talent, la barre serait-elle relevée, maintenue ou abaissée ? Ce filtre simple permet de savoir qui promouvoir, qui garder et qui écarter. L’objectif n’est pas l’uniformité des idées ou des expériences, mais l’alignement sur les valeurs et les standards qui définissent la culture.
Ainsi, qu’il s’agisse de football, de start-up ou de grandes entreprises, le principe demeure : une équipe solide repose d’abord sur une culture forte. Les leaders qui osent protéger cette culture, même au prix de décisions difficiles, bâtissent des organisations capables de durer et de prospérer.
Loi 31 : Tirer parti de la puissance du progrès
Steven Bartlett montre que la progression est la plus puissante source de motivation dans une équipe. Il cite David Brailsford, qui a transformé le cyclisme britannique grâce à sa théorie des « gains marginaux » : accumuler de petites améliorations quotidiennes pour créer un succès immense. Ces micro-progrès donnent l’impression d’avancer, entretiennent l’énergie collective et déclenchent un cercle vertueux d’idées et d’engagement.
La recherche confirme cette intuition. Teresa Amabile prouve que le sentiment d’avancer motive davantage que la reconnaissance seule. Même de petits pas renforcent la confiance et réduisent la procrastination. Karl Weick explique que les défis trop grands paralysent, alors que des victoires modestes encouragent l’action, attirent des alliés et dissipent la résistance.
Pour stimuler ce moteur, Bartlett partage cinq leviers : donner du sens au travail, fixer des objectifs clairs et atteignables, offrir de l’autonomie, supprimer les obstacles et célébrer les progrès visibles. Ces pratiques transforment la perception d’un projet, créent une atmosphère d’élan positif et soudent les équipes autour d’une vision commune.
En résumé, les grands leaders savent que l’essentiel n’est pas la perfection mais la progression continue. Ce sentiment de mouvement donne aux équipes l’envie de persévérer et d’innover, jusqu’à atteindre leurs ambitions les plus élevées.
Loi 32 : Vous devez être un leader incohérent
Steven Bartlett montre que le secret d’un grand leader n’est pas la cohérence, mais l’adaptation. L’exemple de Sir Alex Ferguson illustre ce principe : lors d’un match en 2007, il critiqua Patrice Evra, pourtant le meilleur joueur sur le terrain, pour envoyer un message à toute l’équipe. Sa sévérité ciblée visait à maintenir la concentration collective et à rappeler qu’aucun joueur n’était au-dessus de la culture du club.
Ses anciens joueurs soulignent sa capacité unique à traiter chacun différemment. Gary Neville explique qu’il savait puiser dans l’histoire personnelle de chaque joueur pour le motiver. Rio Ferdinand ajoute qu’il connaissait tout de leurs familles et savait jouer des émotions, parfois feignant la colère pour détourner la pression. Beckham, Giggs, Rooney ou Ronaldo rappellent qu’il ajustait son style, entre rigueur et bienveillance, selon la personnalité et le besoin du moment.
Contrairement aux manuels de management qui prônent uniformité et prévisibilité, Ferguson prouve que la vraie force réside dans l’inconsistance maîtrisée. Les individus sont émotifs, irrationnels et motivés par des leviers différents. Le rôle du leader est donc de devenir la pièce de puzzle complémentaire à chaque membre de son équipe. Être un grand manager, c’est savoir varier ton, attitude et intensité pour révéler le meilleur de chacun, même au prix de l’incohérence apparente.
"Les grands leaders sont fluides, flexibles et pleins de fluctuations. Ils prennent la forme qu'il faut pour vous motiver." (Journal d'un CEO, Loi 32)
Loi 33 : L'apprentissage ne finit jamais
Sans contenu, ce chapitre renvoie directement au site du livre.
Conclusion sur "Journal d'un CEO : les 33 lois du succès en entreprise et dans la vie" de Steven Bartlett :
Ce qu'il faut retenir de "Journal d'un CEO : les 33 lois du succès en entreprise et dans la vie" de Steven Bartlett :
Dans Le journal d'un CEO, Steven Bartlett propose bien plus qu’un simple manuel de management ou d’entrepreneuriat. À travers ses lois, il met en lumière les mécanismes psychologiques et émotionnels qui déterminent nos décisions, nos relations et nos succès. Loin des conseils formatés, l’auteur illustre chaque idée par des récits personnels, des exemples concrets et des témoignages de figures emblématiques comme Sir Alex Ferguson ou Richard Branson. On comprend ainsi que la réussite n’est pas qu’une affaire de compétences techniques, mais de culture, de discipline, de gestion des émotions et de capacité à affronter l’inconfort.
Les thèmes centraux – l’effet autruche, le pouvoir de la pression, l’importance des petits progrès, la valeur du contexte ou encore l’art d’un leadership adaptable – s’adressent à celles et ceux qui cherchent à exceller dans leur carrière ou à bâtir des organisations durables. Chefs d’entreprise, managers, étudiants ou toute personne aspirant à mieux comprendre les dynamiques de performance et de motivation y trouveront des outils pratiques et des réflexions puissantes.
Ce livre ne promet pas de recettes miracles. Il invite à changer de regard : voir les difficultés comme des alliées, le temps comme une ressource limitée, et la discipline comme le socle de tout accomplissement. Accessible, inspirant et profondément humain, il rappelle que le succès repose moins sur la perfection que sur la capacité à progresser chaque jour et à mobiliser les autres autour d’une vision. Un ouvrage à lire absolument pour quiconque veut transformer son potentiel en réalité tangible.
Points forts :
Steven Bartlett utilise un ton direct, des anecdotes personnelles et des exemples concrets qui rendent la lecture captivante.
Chaque loi est illustrée par des situations vécues ou des témoignages de figures reconnues, ce qui donne crédibilité et force aux enseignements.
L’ouvrage insiste sur l’importance des émotions, de la culture d’équipe et de la discipline, au-delà des seules compétences techniques.
Des concepts comme l’effet autruche, le pré-mortem ou les petits progrès offrent des méthodes immédiatement applicables.
Points faibles :
Certaines idées reviennent plusieurs fois sous des formes différentes, ce qui peut donner une impression de répétition pour le lecteur attentif.
Ma note :
★★★★★
Avez-vous lu le livre de Steven Bartlett « Journal d'un CEO » ? Combien le notez-vous ?
[ratings]
Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre de Steven Bartlett « Journal d'un CEO ».
Visitez Amazon afin d’acheter le livre de Steven Bartlett « Journal d'un CEO ».

