Québec, et les courbes majestueuses du fleuve St Laurent Après Durango et Los Angeles, Montréal représentait une pause dans mon voyage de 3 mois aux USA. J’y suis allé du 1er au 15 juillet, et comme pour mes précédents voyages, je veux partager avec vous mes découvertes et mes impressions au cas où vous voudriez y aller aussi – et pour vous faire voyager sans voyager sinon . Rencontres Contrairement à ce que j’ai fait à Los Angeles, je n’ai pas cette fois-ci utilisé le Couch Surfing. Pourquoi ? Tout simplement par le Québec est comme vous le savez un territoire francophone… et que j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux lecteurs, clients et partenaires ! C’est l’avantage quand vous avez un blog à succès : vous aurez des lecteurs dans toutes les régions francophones du monde, qui seront prêts à vous rencontrer. Une amie m’a par exemple récemment indiqué qu’elle a rencontré un de mes lecteurs, qui me “suit depuis des années” d’après elle, qui vit dans la minuscule île de Wallis !
Rencontre avec les lecteurs et clients de Blogueur Pro
J’ai donc rencontré une vingtaine de lecteurs et de clients à Montréal, comme j’en ai parlé ici, des entrepreneurs, partenaires ou non, comme Michel Morin (créateur du 1er annuaire internet francophone au monde, Francité, en… 1995 !) et un client de Blogueur Pro qui m’a invité au meilleur restaurant de Québec (on peut y admirer le panorama de la 1ère photo de cet article), fait faire une visite dans des coins inaccessibles aux touristes puis m’a invité chez lui pour me présenter à sa petite famille ! J’ai ensuite été invité par une entrepreneure à succès pour 3 jours dans sa maison près de Toronto. Je n’ai donc pas eu le temps de chômer et n’ai pas pu pratiquer le couchsurfing .
J’ai été vraiment ravi de rencontrer mes lecteurs, clients et partenaires du Québec. Cela m’a fait chaud au coeur de mettre un visage sur des pseudos, de rencontrer pour la première fois des personnes avec qui je n’avais qu’échangé sur Internet, et de manière générale de la chaleur de l’accueil qu’ils m’ont réservé ! Evidemment cela n’aura jamais été possible si je n’avais pas créé des produits de qualité, et si mon blog n’apportait pas un peu de valeur .
En tout cas si vous avez un blog avec un minimum d’audience, je vous recommande d’essayer au moins une fois de rencontrer vos lecteurs, vous verrez que c’est une expérience très plaisante !
Langues
Evidemment, ce qui frappe dès le début, dès l’arrivée à l’aéroport de Montréal, c’est l’utilisation conjointe du Français et de l’Anglais dans les panneaux, les affiches, et dans les discussions. Le douanier, le chauffeur de taxi, la réceptionniste de l’hôtel ont commencés à parler en anglais, mais sont passés au français dès que je leur dis “Bonjour !”.
Ensuite une simple balade dans la rue permet de confirmer la 1ère impression : Montréal est une ville bilingue. L’anglais et le français se côtoient, s’alternent, et se mêlent parfois même au sein des conversations. J’ai ainsi entendu des personnes parler en français à d’autres qui répondaient en anglais, et chacun semblait parfaitement comprendre ce que l’autre disait ! Certains passent même de l’anglais au français dans leur conversation, au grès de leur envie et de leur inspiration. C’est assez rare mais cela m’a surpris de le constater.
J’ai eu l’occasion de discuter avec quelqu’un qui pratiquait cela, et il m’expliqua que c’est parce que chaque langue permet d’exprimer certaines notions mieux que dans l’autre. Même si je suis loin d’être bilingue, je maitrise à présent suffisamment l’anglais pour penser parfois dans cette langue et je ne peux qu’être d’accord avec lui : maitriser suffisamment une nouvelle langue pour penser avec elle est comme d’acquérir un nouvel oeil pour observer le monde. Et s’exprimer avec elle est également une façon différente de s’exprimer sur le monde et d’agir.
Je me rappelle avoir rencontré il y a quelques années une jeune femme passionnée de langues, et elle me disait que ce qui la passionnait le plus dans les langues, c’était les mots qui étaient propres à elles et intraduisibles dans d’autres : cela était un lien direct avec la manière dont cette langue était reliée à la réalité. Chaque langue a un rapport à la réalité différent, en relation directe avec l’histoire de son peuple, et perçoit également des choses qui ne sont pas perçues par d’autres.
Bref, apprendre une nouvelle langue jusqu’à la maitriser suffisamment pour penser avec ouvre notre esprit de manière incroyable. Malheureusement, la majorité des personnes ne maitrisent que leur langue natale et c’est une découverte qu’elles ne feront jamais de toute leur vie.
Pour ma part, après avoir bien amélioré ma maitrise de l’anglais, mon prochain objectif est de développer mon espagnol embryonnaire, éventuellement en allant vivre en Espagne ou dans un autre pays hispanophone. L’Amérique du Sud me semble bien tentante, même si je suis amoureux de Barcelone !
Je n’ai quasiment pas rencontré d’employé de restaurant ou d’hôtel qui ne parlait pas français, même s’ils commençaient presque toujours par parler avec moi en anglais. Des exceptions toutefois dans la partie anglophone de Montréal, avec quelques employés qui s’efforçaient de parler en français quand je le faisais, mais avec beaucoup de difficultés. A Québec, c’est l’inverse, dans les restaurants les employés m’ont toujours parlé en français directement.
Au delà des conversations, quasiment tous les affichages à Montréal sont toutefois en français, avec parfois la traduction en anglais en dessous, résultat d’une loi qui protège sévèrement l’usage du français au Québec.
Même les panneaux “Stop” sont traduits !
Expressions Québécoises, anglicisme et francisation
Et cette loi se comprend : malgré le mélange anglais-français dans les conversations, les anglophones sont une minorité importante à Montréal (17% selon Wikipédia) et le moins qu’on puisse dire, c’est que les Québécois sont “quelque peu cernés” par les anglophones. Le français du Québec est d’ailleurs un mélange étonnant d’expressions directement importées de l’anglais et d’autres qui ont été soigneusement traduites. Par exemple, j’étais surpris au début qu’après que j’ai dis “merci”, beaucoup de personnes me disaient “bienvenue”. Mais pourquoi me souhaiter la bienvenue ?? Finalement j’ai réalisé que c’est simplement une traduction littérale de l’expression anglophone “you’re welcome”, qui veut dire “de rien”, mais qui mot-à-mot signifie effectivement “bienvenue”.
Et les expressions de ce type, directement importées de l’anglais, pullulent. Le vocabulaire de la voiture est ainsi très étonnant : tous les composants d’une voiture ou presque sont directement issus de l’anglais, y compris le mot utilisé pour désigner la voiture : le char, qui vient sans doute directement de “car” ! Ainsi les essuies-glaces se disent le whiper, les pneus les tires , le pare-brise le winshire! Et la liste est longue
A contrario, certains mots anglais couramment utilisés chez nous, comme week-end ou , sont inexistants et remplacés par des expressions bien francophones. Je suppose que les mots directement tirés de l’anglais sont antérieurs à cette loi et cette volonté de défendre la langue, tandis que les autres sont postérieurs. Ainsi comme tous les mots de la voiture sont issus de l’anglais, il semble que ce soient les américains qui l’ait introduite au Québec, avant les français, et que ceux-ci se sont contentés d’adapter les mots issus de l’anglais.
De plus certaines expressions sont bien francophones mais sont tellement colorées par l’histoire du pays qu’elles en deviennent savoureuses pour nous autres français. Ainsi, pouvez-vous deviner la signification de l’expression “tire-toi une bûche” ? Prenez quelques secondes pour essayer de trouver. Pour ma part il a fallu qu’on me l’explique : elle veut tout simplement dire “prend une chaise” et s’utilise de manière plus large pour signifier “viens, participe à la discussion, met-toi à l’aise”. On imagine aisément les pionniers français du XVIIIème siècle inviter ainsi des personnes à s’assoir autour du feu pour participer à la discussion !
Et ce n’est pas la seule : “je me suis fait crossé”, “lache ton fou”, “prendre le clos” ou “péter la baloune” sont autant d’exemples d’expressions savoureuses et charmantes aux oreilles d’un français.
De plus les Québécois utilisent presque tous spontanément le tutoiement. Il est arrivé que l’on me vouvoie, mais cela reste l’exception et cela me plaît. Ce tutoiement n’a rien d’impoli ou d’irrespectueux, c’est le tutoiement joyeux et sympa de quelqu’un qui cherche à se connecter davantage avec vous, sans fioritures inutiles. Je dois dire que depuis que je pratique l’anglais je trouve le “vous” de politesse français suranné et inutile, et à l’origine de bien des blocages, facilitant la communication d’égo à égo, de masque à masque plutôt que de personne à personne. J’aimerai carrément qu’on le supprime et qu’il n’y ai plus que le “tu” ! Le français deviendrait bien plus sympa, et aussi plus facile à apprendre pour les étrangers. Les Québécois ont plus ou moins réussi à se débarrasser de ce “vous”, et j’aimerai bien que l’on arrive au même résultat en France. En tout cas si vous me croisez quelque part, n’hésitez pas à me tutoyer ! (vous aurez remarqué bien sûr, qu’ironiquement je m’adresse à mes lecteurs en utilisant ce “vous” dans mes articles, tout simplement parce que le “tu” à l’écrit passe beaucoup moins bien.)
Au final, au delà de ces différences, nous partageons bel et bien une langue commune avec les Québécois, et n’importe quel francophone non s’adaptera très facilement. Au pire, il suffit de se faire expliquer quand on ne comprend pas, et de s’attendre à quelques quiproquos savoureux… (ceux qui connaissent la signification de “gosses” au Québec me comprendront !)
Montréal
Montréal est une grande ville qui ressemble beaucoup aux villes américaines : larges avenues, énormes gratte-ciels dans le centre. Je n’y suis finalement resté qu’une semaine, passant ensuite 3 jours à Québec et 3 jours près de Toronto. C’est une grande ville dynamique avec tout ce que l’on peut attendre de villes de ce genre : beaucoup de musées à visiter, de restaurants de tout type à essayer, de bars et de boîtes de nuit pour s’amuser, avec des parcs et des clubs sportifs pour se détendre et rester en forme. Le vieux-Montréal a par contre un charme tout européen que je n’ai pas vu pour le moment dans d’autres villes du continent.
Dans les rues pleines de charmes du vieux-Montréal La particularité de la ville, que j’ai découvert en arrivant, et que Montréal est une ile. Hé oui ! Elle est au milieu du fleuve St Laurent, un fleuve énorme qui prend sa source dans les Grands Lacs et s’écoule dans l’Atlantique. Evidemment ce qui fait le charme de la ville est son bilinguisme dont j’ai déjà abondamment parlé. Je n’y ai finalement pas passé assez de temps pour avoir pu l’apprécier comme il faudrait, j’y retournerai donc un de ces quatre pour en gouter toutes les subtilités
On peut manger au milieu des gratte-ciels à la terrasse de l’hôtel La Montagne. C’est toujours dépaysant pour un Européen !
Québec
Le célèbre château Frontenac à Québec Voici une ville pour laquelle j’ai eu un coup de coeur. Bien que n’y étant resté que 3 jours, j’ai été frappé par la beauté de cette petite ville entourée de murailles, qui ressemble à une ville européenne de la Renaissance. A 3 heures de voiture de Montréal, elle ne lui ressemble en rien : bien qu’éminemment touristique, Québec dégage le charme d’une ville spéciale, ni trop grande ni trop petite, sereine, où il fait bon vivre.
Murailles du XVIIIème siècle, calèches et soleil radieux. C’est évidemment très touristique, mais c’est beau… et apaisant ! Tout d’abord, le fleuve St Laurent est ici particulièrement beau, et ses courbes majestueuses viennent se lover contre la ville, lui conférant une sérénité que je n’ai pas trouvé à Montréal, pourtant au milieu du fleuve. La beauté des paysages aux alentours de la ville est également sublime, avec ses collines couvertes de forêts qui font de Québec une ville qui semble noyée au milieu de la verdure. J’y ai rencontré un client, directeur d’une banque régionale et d’une équipe de 85 personnes, et également blogueur du Manager Urbain. Après un bon repas dans un superbe restaurant panoramique, et une visite de quelques coins inaccessibles aux touristes, il m’emmené chez lui, dans une superbe maison en bois de Lac-Beauport, qui est une magnifique “banlieue” à 15 minutes de Québec, à la fois dans la forêt et la montagne, à proximité d’un lac, et juste à coté des pistes de ski ! Beaucoup de Québécois m’ont conseillé de ne pas venir au Canada en hiver (beaucoup vont alors en Floride ! ) à cause du grand froid qui peut y régner, mais le manager urbain m’a vivement recommandé de venir à Québec pendant la saison froide, car c’est “le paradis des sports d’hiver”.
La charmante “ville” de Lac-Beauport, à 15 minutes de Québec, et à 2 minutes des pistes de ski ! Bref, 3 jours c’est trop peu mais j’ai eu un véritable “coup de coeur” en découvrant Québec. Je pense y revenir pour y vivre au moins un mois, histoire de découvrir à fond cette ville et sa région. Les chutes du Niagara et Toronto Après Québec, je suis retourné quelques jours à Montréal, notamment pour y rencontrer mes lecteurs, et je suis allé ensuite en voiture jusqu’à Toronto, invité par Susan Garett, LA spécialiste mondiale du dressage de chiens, (regardez cette vidéo pour vous faire une idée de ses prouesses !) et entrepreneuse à succès (nous faisons parti du même groupe Mastermind). Elle m’a emmené aux chutes du Niagara et lors du voyage du retour j’ai profité de l’occasion pour passer par Toronto et monter au sommet de la célèbre CN Tower.
Les chutes du Niagara, avec leur nuage constant de gouttelettes d’eau
Voici ma meilleure photo des chutes vues de près. Impressionnant non ?
Vue d’un peu moins près…
Au pied de la célèbre CN Tower. 553 mètres de verre, de béton et d’acier
Toronto, au bord du lac Ontario, vue du restaurant panoramique de la CN Tower
Le restaurant tourne sur lui-même pour nous permettre d’admirer Toronto. Ici, les grattes-ciel du Downtown Pourrez-vous trouver la signification de ces expressions québécoises ? Pour finir cet article sur une note légère, pouvez-vous deviner ce que veulent dirent ces expressions et mots québécois ? Evidemment, ne regardez pas sur Internet, et ne jouez pas si vous êtes Québécois !
On est pas des tous nus ! Je me suis fait crossé Placoter Chauffer Lâche-toi lousse Une cane de conserve Le brecke à bras Prendre le clos Pogner Le télésouffleur
Dites-nous ce que vous avez deviné dans les commentaires, et n’hésitez pas à partager aussi vos impressions sur le Québec si vous y êtes déjà allé !