Un petit pas peut changer votre vie
Phrase-résumée du livre : Qu’il s’agisse de perdre du poids, de nous guérir d’une addiction, de développer notre carrière, nous avons tendance à penser que seul un changement radical, rapide et spectaculaire peut nous y aider. Cependant, les premiers moments d’euphorie passés, nous sommes vite découragés en pensant à tout ce qui nous attend pour atteindre notre objectif, or, il existe une méthode simple qui consiste à se fixer des objectifs modestes et progressifs : c’est le Kaizen, qui a permis au Japon ravagé de 1945 de se relever et de devenir la puissance mondiale d’aujourd’hui.
de Robert Maurer, 2006, 175 pages Note : Cette chronique invitée a été écrite par Sylviane du blog SOS Stress, qui vous aide réduire votre stress… et à profiter de la vie ! Chronique du livre : Je dois vous dire que ce livre est absolument révolutionnaire. Malheureusement peu connue en France, la méthode que vous allez découvrir a permis au Japon de devenir le pays florissant que nous connaissons tous. On pourrait la résumer par ces paroles de Lao-Tseu : ”Même un voyage de mille kilomètres commence par un premier pas”. Toute sa vie, l’auteur, psychiatre de renom, a cherché à savoir : comment les gens avaient-ils du succès et comment ils le gardaient ? Il s’est vite rendu compte qu’il existait deux voies pour l’atteindre ; la première appelée la stratégie d’innovation et l’autre le kaizen. Commençons par la première : LA STRATÉGIE D’INNOVATION Quand on veut changer une situation dans sa vie, on va se tourner vers une méthode rapide, nouvelle et spectaculaire. C’est la stratégie d’innovation (vocabulaire employé dans les écoles de commerce) qui, comme son nom l’indique, sera une stratégie totalement nouvelle. Quelque chose que nous n’avons pas encore essayé mais dont nous attendons tout. Cette stratégie peut réussir grâce à une volonté sans failles et certaines personnes ont perdu définitivement leurs kg ou ont réussi à arrêter de fumer grâce à elle. Malheureusement, ils ne représentent qu’une minorité et la grosse majorité des gens échoue lamentablement pour avoir sous-estimé, ou ignoré, les énormes contraintes de leurs objectifs. Cet échec peut avoir des résultats psychologiques absolument dévastateurs car, la personne se retrouve à son point de départ, avec le sentiment de ne pas avoir été capable d’atteindre son objectif. Et c’est un cercle vicieux. La personne se fixe de nouveaux objectifs avec les mêmes paramètres d’exigences et rate encore une fois. Jusqu’à la prochaine. En culpabilisant un peu plus à chaque fois Il existe cependant une méthode simple et diamétralement opposée à la précédente à laquelle nous pouvons recourir pour effectuer tout changement : LE KAIZEN D’OU VIENT LE KAIZEN ? La 2e guerre mondiale faisait rage dans une Europe pratiquement entièrement occupée par les troupes nazies. Pour la libérer, les américains se rendirent vite compte qu’ils allaient avoir besoin de beaucoup de matériel. Or, pas question de construire de nouvelles usines, ils n’avaient ni le temps, ni l’argent. Alors que faire ? C’est souvent, dans les moments de grands périls que l’homme trouve des solutions auxquelles il n’aurait probablement pas pensé en temps normal. Les Etats-Unis lancèrent alors le TWI (Training Within Industries) qui possédait en germe ce qui allait devenir le KAIZEN et dont le plus ardent défenseur, était le statisticien américain le Dr. Edward Deming. La méthode était (et est toujours) simple mais révolutionnaire : tous les employés de l’entreprise concernée (à tous les niveaux : du personnel d’entretien au PDG en passant par tous les ouvriers ou cadres), devaient désormais s’employer à trouver la plus petite chose capable d’améliorer la productivité de leur usine . La méthode en déconcerta plus d’un sans aucun doute. On peut même dire que beaucoup pensaient que c’était du temps perdu, néanmoins, elle contribua incontestablement à la victoire des Alliés. Lorsque le Japon se retrouva pratiquement détruit en 1945, le Général MacArthur introduisit cette philosophie “des petits pas” pour reconstruire le pays. Pour rendre les industries japonaises compétitives, l’US AIR FORCE proposa donc une formation baptisée MTP (Management Training Program) égale à celle défendue par le Dr. Deming . Ce fut un succès total et les japonais s’y inscrivirent en masse. Ils étaient conscients que leur déroute se devait, en grande partie, à la supériorité technologique américaine. Lorsque les théories du Dr. Deming furent abandonnées aux USA, le Japon avait déjà totalement intégré le concept dans sa culture et il continue toujours à l’appliquer avec le succès que nous savons. Ils donnèrent alors un nom japonais au concept du Dr. Deming : le KAIZEN Le KAI ZEN est formé de deux mots KAI qui signifie CHANGEMENT et ZEN qui veut dire BON. Un changement bon. KAI-ZEN Abandonné après la guerre aux Etats-Unis, le kaizen y a refait surface dans les années 1980 mais surtout dans le milieu des hautes technologies. C’est là que l’auteur en entendit parler pour la première fois et commença à l’employer dans le cadre de son travail thérapeutique. Le livre nous dévoile les secrets de la réussite de cette méthode qui tiennent en peu de mots : de petits pas nous rapprocheront plus sûrement de notre objectif final en posant de petites questions, celles-ci nous conduiront à faire de petites actions qui nous aideront à résoudre de petits problèmes pour lesquels nous pourrons nous octroyer de petites récompenses une fois atteints les petits objectifs intermédiaires. Méthode simpliste ? Pas du tout. Le Japon avec la réussite flamboyante que tout le monde connaît est la preuve éclatante que ça marche. POURQUOI CETTE MÉTHODE FONCTIONNE-T-ELLE ?
“Tous les changements, même positifs, génèrent de l’anxiété. Voilà sans doute pourquoi nos efforts échouent souvent car ils ne font qu’aggraver notre peur du changement.” dit l’auteur en commençant ce premier chapitre. Quelle différence y a-t-il avec la stratégie d’innovation ? Tout vient de notre cerveau. C’est là où tout se joue et vous allez vite comprendre pourquoi. Nous avons trois cerveaux qui se sont constitués au long de plus de 500 millions d’années : Le REPTILIEN (le plus ancien 500 millions d’années) qui nous dit “lève-toi, mange” enfin qui régit toutes nos fonctions de survie : rythme cardiaque, respiration, équilibre… Le cerveau mammalien, appelé aussi limbique, que nous avons en commun avec tous les mammifères (âgé de 300 millions d’années), siège de nos émotions. Il gouverne nos réactions face au danger. Enfin, le troisième cerveau : le CORTEX (âgé de 100 millions d’années) partie de notre cerveau la plus évoluée, siège de nos pensées et de notre intelligence. C’est à lui que nous devons faire appel pour concrétiser les transformations ou changements que nous envisageons. L’idéal serait que ces trois cerveaux fonctionnent en harmonie. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas et explique pourquoi nous nous précipitons sur un paquet de chips alors que notre partie rationnelle nous dit de maigrir. Dès que nous avons un blocage, c’est dans le cerveau mammalien que ça se passe car c’est lui qui abrite l’AMYGDALE. Celle-ci nous laisse percevoir et ressentir certaines émotions chez les autres et, c’est elle qui nous fait réagir en cas de danger et qui nous dit “fuis ou combats”. Le problème avec l’amygdale c’est qu’elle aime la routine. Or, tout défi ou imprévu provoque en nous un sentiment de peur qui augmente en fonction du défi. Plus il est grand, plus notre peur augmente et plus nous sommes paralysés par la peur : la responsable ? L’amygdale qui déclenche l’alarme dès que nous nous écartons de notre routine et qui demande à notre corps de faire face à l’action en mobilisant toutes nos forces pour affronter le “danger”. Pour nos ancêtres, le danger était une bête féroce, aujourd’hui il s’agit d’un examen, de parler en public ou de changer de travail. Le résultat est le même qu’autrefois. L’amygdale ralentit ou stoppe nos pensées rationnelles ou créatives qui pourraient empêcher nos réactions de fuir ou combattre. L’accès au cortex étant temporairement coupé, nous restons paralysés par la peur. Bien sûr que l’idéal serait de transformer cette peur d’échouer en excitation ou enthousiasme. Hélas, peu d’entre nous y arrivent. Tous les manuels de développement personnel nous disent que si nous voulons changer, il faut prendre des décisions radicales, nous devons avoir la volonté de faire ceci ou cela. Combien de fois n’avons-nous pas lu ou entendu cette phrase : “ Quand on veut on peut”. Or, à travers les explications que vous venez de lire, vous avez déjà compris que l’amygdale n’est absolument pas d’accord avec des programmes drastiques. Le but du Kaizen est donc, à travers la technique des petits pas, de nous aider aux changements, sans provoquer peur et angoisse. Il va nous aider à installer de nouveaux “câbles” dans notre cerveau, si j’ose dire, qui feront sauter nos blocages de façon à progresser, calmement. Sans stress. PARLONS UN PEU DE STRESS – STRESS OU PEUR ? Sous le vocable de stress on désigne tout ce qui provoque en nous une tension, angoisse ou inquiétude. Selon l’auteur, ceux qui réussissent le mieux dans la vie sont ceux qui assument leur peur. Peur qui se révèle pour eux stimulante. Les enfants disent ce qu’ils ressentent “je suis triste, effrayé, etc.” en assumant leurs sentiments alors que les adultes parlaient de stress, dépression ou angoisse. Les adultes ont peur de dire qu’ils ont peur. Le mot stress est en fin de compte une étiquette qui les empêche d’avancer. Reconnaître que quelque chose nous effraie ou nous angoisse n’a rien de dévalorisant, au contraire. Une vie réussie ne veut pas dire que nous ne rencontrerons jamais de problèmes ou n’aurons jamais des soucis. La vie n’est pas un long fleuve tranquille et nous attendre à rencontrer des difficultés au travail, dans nos études ou dans n’importe quoi, est une preuve de responsabilité. Si la peur est présente au rendez-vous, nous saurons trouver des solutions inédites plutôt que de nous complaire dans le stress en culpabilisant parce que nous n’avons pas une vie sans heurts. Nous pouvons être effrayés par les responsabilités d’un nouveau travail, avoir peur de sauter le pas et de nous engager dans une relation, peur de passer le bac ou notre permis de conduire : Avoir peur est normal et sain. L’assumer c’est mieux. On peut dire aussi, que non assumée, la peur nous fait pratiquer la politique de l’autruche. Ainsi, si vous avez des difficultés conjugales mais que vous ne “voulez” pas les voir, vous vous lancerez peut-être dans l’achat d’une nouvelle maison ou d’une voiture ou d’une occupation qui masquera le vrai problème. Tout plutôt que d’affronter la réalité et admettre que votre mariage est un échec. Avec le stress en prime. Premier petit pas – RECONNAÎTRE notre peur. S’en servir comme motivation, défi . Bien “employée, elle servira de levier pour réaliser nos objectifs. Ensuite il est important de … 2 -POSER DE PETITES QUESTIONS Les petites questions aident à re-programmer notre cerveau. Nous comprenons parfaitement combien les résultats de cette méthode peuvent s’avérer spectaculaires avec l’exemple de Patrick, responsable d’une unité manufacturière qui n’arrivait pas du tout à motiver ses troupes. Patrick, avait l’habitude de hurler des phrases du genre “lequel parmi vous est prêt à tout faire pour la société ? Il répétait inlassablement les mêmes questions et, inlassablement les seules suggestions qui lui étaient données comme engager du personnel ou changer le matériel, n‘avait rien de très innovant. De plus, les employés n’appréciaient guère de l’entendre vociférer de la sorte. C’était l’impasse. L’un des préceptes de base du Kaizen, vous vous en souvenez, est que chaque employé puisse trouver des solutions originales qui amélioreront la rentabilité de l’entreprise. Tout d’abord, l’auteur conseilla à Patrick de parler plus calmement et de leur poser l’une des questions clés du Kaizen : “avez-vous une idée de petit pas que chacun de vous pourrait accomplir pour améliorer un produit ou une méthode de travail ? A son immense surprise, les idées fusèrent et bientôt des changements importants virent le jour. Les employés se sentaient concernés, écoutés et responsabilisés. L’ambiance de travail changea elle aussi radicalement (positivement) et les congés-maladie retombèrent à un niveau normal. Si vous posez à votre femme une question du type “quelle était la couleur de la voiture qui était garée à côté de la tienne ? Elle vous répondra qu’elle n’en sait rien pendant quatre ou cinq jours puis, finalement le sixième, elle aura le réflexe (inconscient) de regarder parce qu’elle aura enregistré la question. C’est grâce à l’HIPPOCAMPE (dans le cerveau mammalien) qui gère les informations, et décide ce qui doit être stocké ou non, que votre femme aura finalement remarqué la couleur de la voiture. Plus vous répétez quelque chose et plus l’hippocampe aime ça. Faculté qui peut être employée à bon escient ou pas. Si vous n’arrêtez pas de vous répétez que vous êtes nul l’hippocampe l’enregistrera aussi. Hélas ! Donc le grand conseil que l’on peut donner pour réussir dans la voie du kaizen c’est de LAISSER DORMIR L’AMYGDALE Si elle dort, c’est le cortex qui prendra le relais et qui se fera un plaisir de répondre à vos questions. Prenons l’exemple de la créativité/ Vous devez par exemple écrire un article mais vous séchez lamentablement devant votre feuille blanche. Rien ne sort. Pourquoi ? Bien sûr maintenant vous le savez, c’est parce que vous avez réveillé l’amygdale. Devant les questions anxiogènes que vous vous êtes posées, elle a immédiatement réagi et coupé l’accès à votre cortex. c’est la panique. Donc, si vous désirez faire quelque chose de créatif, ou simplement découvrir la solution à un problème et que vous ne savez pas par où commencer, le Kaizen est tout à fait adapté pour vous. Mais n’oubliez pas de petites questions pour ne pas réveiller l’amygdale. Voici donc quelques exemples que nous donne l’auteur et dont vous pouvez vous inspirer pour l’adapter à votre cas personnel : Y a-t-il une chose que j’aimerais apporter au monde avec mon livre, article, dessin, peinture, musique, etc. Est-ce que je connais quelqu’un que je pourrais appeler pour m’aider ou m’inspirer ? En répétant et répétant la question l’hippocampe va enregistrer l’information et votre cortex finira par vous apporter des réponses. Ne vous énervez surtout pas si la réponse ne jaillit pas comme le diable de sa boîte . ATTENDEZ et Restez KAI- ZEN Gardez toujours à l’esprit que c’est grâce à cette méthode que le Japon est devenu la 3e puissance mondiale en 2010 alors qu’il avait été détruit à plus de 75% en 1945. Posez-vous de petites questions TOUS LES JOURS. Vous serez étonné du résultat. Donc, pour résumer, vous devez : 1) ne pas effrayer l’amygdale par des questions anxiogènes 2) donner du matériel à l’hippocampe en répétant et répétant vos petites questions pour qu’il enregistre les données 3) stimuler votre cortex pour qu’il réponde à vos questions. 4) être patient. Rester KAI-ZEN Après avoir posé vos petites questions 3 - AYEZ DE PETITES PENSÉES Bien des gens pensent que pour changer quoique ce soit dans leur vie il “faut se jeter à l’eau”. Méthode qui, vous l’avez déjà compris maintenant, est anxiogène. Il existe là encore, une façon de faire originale et sans stress. C’est la sculpture du mental (mise au point par Ian Robertson) – qui s’inspire de la visualisation mais qui stimule beaucoup plus le cortex que cette dernière en stimulant au maximum tous nos sens (en disant : je vois, j’entends, je sens…, on est totalement immergé dans la situation on la sent, on la voit, on entend ce qui se passe alentour etc.) La sculpture du mental, pratiquée avec régularité, a permis au lanceur de javelot Steeve Backley (médaille d’or des Jeux Olympiques) blessé après une entorse, de reprendre l’entraînement physique là où il l’avait laissé au moment de l’accident. A la seule différence qu’il s’était entraîné…sur son divan. En effet, ne pouvant bouger Steeve avait répété jour après jour les mouvements qu’il faisait pour lancer le javelot. Il avait reproduit, dans son salon, tous les gestes et sensations qui lui étaient familiers et ce, pendant tous le temps de sa convalescence. Avec un résultat absolument stupéfiant. Sa forme physique était excellente. C’était comme si l’accident n’avait jamais eu lieu. Ian Roberston explique que le cerveau ne sait pas faire la différence entre le réel et l’imaginaire. Steeve avait envoyé des messages à ses muscles comme s’il était réellement en train de lancer le javelot et le cerveau avait entériné le processus. De nombreux sportifs emploient cette technique mais elle s’adapte aussi parfaitement au concept du Kaizen. Que vous ayez peur, de parler en public, souffert de chocs émotionnels ou plus simplement envie de modifier un comportement, vous pouvez recourir à la sculpture du mental en la conjuguant avec le kaizen. Mais, ATTENTION , si pour une raison quelconque vous sentez venir l’angoisse ARRÊTEZ. Ne forcez jamais le kaizen. Maintenant vous connaissez le Kaizen, vous savez poser de petites questions, et vous avez compris comment avoir de petites pensées. Il est temps de passer aux petites actions 4 - FAIRE DE PETITES ACTIONS Toute la méthode repose sur de petits pas-actions qui, de prime abord, vous paraissent dérisoires mais qui, nous le savons maintenant, vous permettront d’atteindre vos objectifs … en douceur car notre brave amygdale est endormie. Donc maintenant pour atteindre votre objectif vous allez mettre au point de petites actions qui, toujours en douceur, vous emmèneront vers le succès. Prenons quelques exemples : - vous voulez maigrir ? Servez-vous normalement une petite cuillère de riz en moins(si c’est encore trop dur enlevez seulement quelques grains de riz) votre bureau disparaît sous la paperasse ? Classez une feuille de papier/jour ou ranger un crayon ou un trombone /jour vous détestez l’exercice physique ? Montez trois marches et redescendez-les une fois/jour Facile, simple et qui ne coûte rien même en énergie. Rien de transcendant donc mais à la longue cela donnera des résultats étonnants car rappelez-vous l’hippocampe enregistre les nouveaux comportements par la répétition. Pour illustrer cette technique des petites actions, l’auteur donne l’exemple d’une clinique au bord de la faillite et qui réussit à redresser la barre en écoutant, là encore, toutes les suggestions données par ceux qui y travaillaient. Les résultats obtenus, grâce au kaizen, dépassèrent toutes les espérances. Les clients reprirent le chemin des consultations. Il y avait toujours une longue attente, les médecins annulaient encore parfois les rendez-vous néanmoins, malgré tout, les clients se disaient satisfaits. Avait-on tout chamboulé dans cette clinique ? Non, pratiquement les seuls changements opérés se résumaient en deux courtes phrases :”excusez-nous” et “merci”. Souvent de petits pas peuvent inverser totalement la vapeur et les seuls qui peuvent ne pas adhérer à cette méthode sont ceux qui “n’aiment pas la facilité” ou qui ont besoin de résultats immédiats.(même s’ils sont éphémères). Ils n’ont pas la patience nécessaire pour attendre les résultats. Le kaizen nous enseigne la patience. Rappelez-vous de la fable de La Fontaine “le lièvre et la tortue”. Qui arriva le premier ? Combien parmi nous ont pris des résolutions extraordinaires le premier janvier et en avaient déjà abandonné le quart au bout de trois mois et le reste au cours de l’année suivante. Les études sur le sujet confirment que nous pouvons prendre ce genre de résolutions sans avancer d’un iota pendant dix ans. Donc de petites actions qui ne coûtent rien comme cette personne allergique à l’usage du fil dentaire qui se vit conseiller de traiter une dent à la fois. Rapidement elle en vint, seule, à s’occuper d’une autre dent, puis d’une autre et enfin de toutes ses dents. Mieux vaut méditer une minute par jour que pas du tout. L’auteur nous donne tout un tas d’exemples de petites actions que nous pouvons entreprendre sans nous stresser. Il nous conseille également de recourir à l’aide d’un ami pour que celui-ci nous guide dans le questionnement kaizen si cela s’avère plus facile pour nous. Attention si les petits pas que vous avez envisagés provoquent des réactions anxiogènes, ARRÊTEZ-VOUS tout de suite et revoyez les à la baisse. C’est-à-dire faites des petits pas encore plus petits et maintenant apprenons à 5 – RÉSOUDRE DE PETITS PROBLÈMES Dans ce chapitre nous pouvons voir comment de petits problèmes laissés de côté peuvent générer des problèmes graves et même des tragédies comme celle de l’explosion de la navette Columbia 2003. Dans ce dernier cas, de petits éléments de mousse isolante s’étaient détachés du fuselage au cours de vols précédents. Rien ne fut fait l’incident n’ayant pas eu de répercussions graves lors des vols d’essais. Lors du décollage du Columbia en 2003, un morceau de mousse beaucoup plus grand s’échappa et perfora le bord d’attaque de l’aile, ce qui entraîna la dislocation de la fusée et la mort des 7 astronautes. Combien de fois dans notre vie, n’accordons-nous pas d’importance à ces petits signes avant-coureurs qui devraient pourtant nous mettre en alerte. Dans la société actuelle, tout va vite, tout doit se régler vite. Prêter attention à toutes ces petites alarmes qui s’allument sur notre route nous éviterait souvent bien des ennuis. Que de stress pourrait être évité. Il est donc essentiel de détecter ces signes dès qu’ils surgissent et l’auteur donne des exercices faciles à mettre en pratique pour les repérer. Échouer n’est pas très agréable mais pour la plupart d’entre nous cela n’a pas d’incidences dramatiques sur notre vie. Pour certaines professions comme les “urgentistes”, pompiers, contrôleurs aériens ou pilotes de porte-avions, en revanche, la moindre erreur peut être fatale car des vies humaines dépendent de leurs réactions. Ils sont donc tous extrêmement vigilants jour après jour à tout ce qui leur paraît différent de l’habitude. La moindre petite anomalie est tout de suite prise en considération et ils réagissent immédiatement. Nous pouvons faire la même chose dans notre quotidien en étant attentifs dès que nous captons, nous aussi, un signal d’alarme. Nous éviterions bien souvent des soucis ou des catastrophes en étant vigilants. Affrontez le difficile alors que tout est encore facile, accomplissez une oeuvre grande par de tous petits actes” – Lao Tseu Là encore l’auteur propose des exercices pratiques qui nous pousseront à reconnaître les signaux d’alarme qui peuvent surgir dans notre ambiance professionnelle, sociale, familiale ou affective. Et pour finir il est temps de 6 – S’ACCORDER DE PETITES RÉCOMPENSES La récompense est la cerise sur le gâteau. Que ce soit dans notre travail ou à titre personnel, c’est la juste rétribution du devoir accompli. Au Japon où le kaizen jouit d’une grande popularité : 90% des suggestions dans tout le pays sont prises en compte par les entreprises. Aux États-Unis, seules 38% des innovations préconisées sont adoptées. Alors pourquoi un tel écart ? Il découle tout simplement du système de récompense donné dans un pays et dans l’autre. Chez Toyota, par exemple, la récompense pour la “meilleure suggestion de l’année” est … un stylo bille du Président dont la valeur ne dépasse pas 4 euros. Et savez-vous combien de propositions reçoit le Président de Toyota chaque année ? 1,5 millions et 95% sont adoptées par l’entreprise. En revanche aux Etats-Unis les récompenses sont plus conséquentes puisque la gratification moyenne est, de plus ou moins, 458 dollars. Les Japonais ne sont pas plus avares que les américains mais ils ont vite découvert que ce qui motive l’être humain ce n’est pas le gain mais le fait d’être reconnu. Si la récompense est conséquente, elle modifie ce que Deming appelle “la valeur intrinsèque : les gens veulent être fiers de leur travail et de sentir qu’ils ne sont pas qu’un numéro ou un nom sur la fiche de paie. En donnant de fortes gratifications, les employeurs américains donnent une reconnaissance financière et non personnelle. Au bout d’un certain temps, celui qui aura reçu une forte récompense ne sera plus motivé. Or, ce qui motive les êtres humains c’est que l’on apprécie ses compétences, ses idées. Que l’on reconnaisse ses efforts. Lorsque l’on pose la question “Comment vous sentez-vous apprécié” la plupart des gens répondent : “quand mon supérieur me félicite ou me remercie si je travaille tard”. Dans la vie personnelle cela peut être : ”quand ma femme me dit qu’elle est contente que j’ai pensé à son anniversaire ou à descendre la boîte à ordures”. Nous aimons que les autres reconnaissent nos mérites ou disent simplement “merci”. Ce simple mot peut totalement transformer des ambiances lourdes en atmosphères amicales ou agréables. Remerciez les autres mais apprenez aussi à reconnaître vos propres mérites. Félicitez-vous de vos petits pas, de progresser ou de toute autre situation dont vous êtes fier. Donc, pour atteindre vos objectifs il est important de vous offrir des récompenses qui devront obéir aux trois critères suivants : être en adéquation avec le but que vous voulez atteindre être en adéquation avec la personne (si vous aidez quelqu’un) car ce qui est bon pour vous ne le sera pas forcément pour votre collègue de travail être gratuite ou pas chère du tout Si vous détestez repasser : accordez-vous un quart d’heure de repos TV après avoir repassé toute la panière de linge Si vous détestez écrire des rapports : allez jouer au foot avec votre fils après avoir écrit 2 ou 3 pages de votre rapport Si vous voulez maigrir : offrez-vous des fleurs, un livre, une séance cinéma dès vos premiers 500g perdus etc. Il reste encore une petite chose à ajouter 7 – IDENTIFIEZ LES PETITS MOMENTS OU LES PETITES CHOSES C’est en observant de petites choses que, au long de milliers d’années, l’humanité a pu progresser. De grandes découvertes sont aussi le fruit de l’observation de “petits moments”. On peut appliquer cette observation des petits moments au milieu des affaires. L’auteur raconte l’histoire de cette hôtesse de l’air qui ayant remarqué que les passagers laissaient pratiquement tout le temps les olives de leurs salades en fit part à sa compagnie. Ils supprimèrent cette “petite chose” nommée olives et économisèrent 500 000 dollars par an. Un suisse promenant son chien remarque que les pignoles (appelées aussi “herbes à teigneux”) s’accrochent au pelage de son chien et sur ses affaires. Cela piqua sa curiosité et il inventa … le velcro. Un agent de police client de Robert Maurer qui détestait son métier découvrit, que le moment qu’il aimait le plus dans ses journées moroses, était celui où il parlait aux prisonniers. Il aimait les conseiller et allait même les voir en prison .Il devint travailleur social, métier dans lequel il se réalisa pleinement. Et tout cela uniquement en observant ‘le meilleur petit moment” qu’il avait dans ses journées de travail. Si vous n’aimez pas ce que vous faites ou si vous avez simplement envie de changer d’orientation, focalisez-vous sur les moments de la journée où vous prenez un réel plaisir à faire quelque chose. Vous y trouverez sûrement des indices sérieux qui vous aideront dans votre recherche. Pour nous sensibiliser aux petits moments, Robert Maurer nous propose ici encore des exercices très pratiques pour nous sensibiliser “aux petits moments” de notre vie. Conclusion Pourquoi ce livre a-t-il changé ma vie ? On nous rebat tellement les oreilles qu’il faut prendre des mesures draconiennes pour arriver à maigrir, changer un comportement, arrêter de fumer et tutti quanti que la lecture du livre m’a libérée. Enfin, une méthode “sympathique”, humaine qui me permettait de me faire plaisir sans culpabiliser. Je dis souvent “si le remède est pire que le mal abandonnons la potion”. Ici avec le Kaizen nous continuons à vivre normalement car justement l’effort demandé est si petit qu’on ne peut par rater. Le facteur culpabilité est ici éradiqué. Depuis fort longtemps, j’avais une fâcheuse tendance à critiquer. Je sais, je sais ce n’est “pas très gentil” . Je faisais visualisations et répétitions mais c’était du type : à partir d’aujourd’hui je suis en empathie avec tout le monde”. Vous pensez bien que pour notre amie l’amygdale, c’était un trop grand changement. Donc, j’ai commencé à m’imaginer en étant juste un peu moins critiqueuse … et encore un peu moins … Et un jour, je me suis aperçue que cette vilaine habitude avait totalement disparu mais vraiment sans m’en rendre compte. J’ai recommandé ce livre à des dizaines de personnes et, même si tous ne suivent pas intégralement la méthode, tous ont “intégré” le concept et compris que finalement notre brave La Fontaine avait bien raison. “Rien ne sert de courir, il vaut mieux rester KAIZEN”. Ce livre est étonnant, fascinant même car il va à l’encontre de tout ce que l’on nous dit de faire ou de penser. J’irai même jusqu’à dire que c’est un livre décapant, rafraîchissant, qui nous donne le droit de ne pas être des surhommes. Simplement des être humains qui, avec leurs petits pas et leurs petites actions sont capables de changer leurs vies de fond en comble. Sans bruit et sans stress Un livre que l’on lira et relira car toutes “ces petites choses “qui nous sont transmises au long de ce livre sont autant de petites graines qu’il faudra arroser, et voir grandir. Lentement mais sûrement. On reconnaît le véritable créateur à son aptitude à voir dans la plus humble, la plus banale des choses un sujet digne de toute son attention. Igor STRAVINSKI
Points faibles du livre :
Peut paraître “simpliste” ou “enfantin” aux yeux de certains La méthode ne conviendra pas à tous ceux qui veulent des résultats immédiats ou à ceux dont la patience n’est pas la vertu cardinale Un peu lent à la fin, on peine à finir le dernier chapitre
Points forts du livre :
Facile à lire et écrit dans un style alerte et vivant Convient aussi bien aux adultes qu’aux enfants Bien expliqué et bien construit autour de l’idée centrale “des petits pas” Nombreux exemples concrets qui aident à comprendre le concept Beaucoup d’exercices pratiques faciles à appliquer immédiatement La méthode décrite peut s’applique à tous les niveaux de notre vie : familiale, affective, professionnelle, santé, spirituelle, management, relations humaines. Elle peut être appliquée facilement et partout dans le monde On se demande comment on n’a pas pensé à tout cela plus tôt Un livre méconnu qui mérite le détour comme dit un guide rouge célèbre
La note de Sylviane du blog SOS Stress :
Avez-vous lu le livre ? Combien le notez-vous ?
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