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Le jeu intérieur du tennis
Résumé de « Le jeu intérieur du tennis. Comment changer son mental pour atteindre l’excellence » de Timothy Gallwey : un petit livre en dix chapitres qui vous apprendra comment créer en vous une concentration détendue sur les courts — et en dehors !
Par Timothy Gallwey, 2022 [1974], 161 pages.
Titre original : The Inner Game of tennis.
Chronique et résumé de « Le jeu intérieur du tennis. Comment changer son mental pour atteindre l’excellence » de Timothy Gallwey
À propos de Timothy Gallwey
Timothy Gallwey est un auteur étatsunien qui a développé une méthode et une pratique de coaching dans plusieurs secteurs d’activité tels que le management ou l’éducation. il est considéré comme l'un des fondateurs du coaching contemporain.
C’est dans son premier livre, chroniqué ici, qu’il a développé pour la première fois le concept de « Jeu intérieur ». Il a ensuite proposé une déclinaison de ses principes dans des livres comme :
The Inner Game of Golf ;
The Inner Game of Music (avec Barry Green) ;
Inner Skiing ;
The Inner Game of Work.
Avec plus d’un million d’exemplaires imprimés, Le jeu intérieur du tennis est son plus gros succès. La traduction française dispose d’une courte préface (« Comment devenir injouable ») rédigée par Jules Marie.
Chapitre 1. Réflexions sur l’aspect mental du tennis
Tous les profs de tennis ont sans doute entendu ce genre de phrases :
« Ce n’est pas que je ne sais pas quoi faire, mais que je ne fais pas ce que je sais que je devrais faire. »
« Je suis meilleur à l’entraînement que durant les matchs. »
« Quand je veux faire comme dans le manuel, je rate mon coup. Je ne peux pas être concentré sur tous les points à la fois. »
« Chaque fois que je m’apprête à disputer une balle de match contre un bon joueur, je perds mes moyens. »
« Je suis mon propre pire ennemi ; en général, je me fais moi-même perdre. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 7)
Ce n’est ni la technique ni le physique qui sont en jeu ici, mais le mental. Or il ne suffit pas de dire à quelqu’un qu’il doit « développer la psychologie adéquate ». Encore faut-il l’y aider, concrètement. C’est l’objet de ce livre.
- Une leçon de tennis typique
La plupart du temps, les coaches donnent de nombreuses indications, des conseils sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Pourtant, cela crée souvent un blocage chez les élèves. Ils essaient de « bien faire », mais sans y arriver. Pourquoi ? Car ils ne savent tout simplement pas comment mettre en œuvre le conseil.
Timothy Gallwey était conscient de ce problème. Un jour, il décide de ne plus donner d’instructions. À la place, il suggère à son jeune élève débutant de l’observer minutieusement pendant qu’il répète un même geste une dizaine de fois (un coup droit). Et là, surprise ! L’élève y parvient naturellement, sans difficulté.
Cela met l’auteur sur une piste : et si l’observation valait mieux que l’explication ? Et s'il fallait substituer aux mots des images ?
- Jouer hors de votre tête
Tout bon joueur de tennis le sait : lorsqu’il connaît un « moment de grâce », c’est-à-dire qu’il est dans le flow (un concept que l’on retrouve aussi dans le coaching avec la PNL), il ne « pense » pas à ce qu’il fait. Il ne s’applique pas ; il est plutôt « pris » dans un flux d’actions qui le dépasse et lui procure « puissance et précision ».
Mais est-il possible de jouer consciemment de façon inconsciente ? N’est-ce pas là un paradoxe ? C’est pourtant ce chemin que nous allons explorer dans ce livre. En fait, il n’y a là rien de contradictoire, dans la pratique ; il s’agit d’être pleinement concentré et confiant.
Chapitre 2. Découvrir ses deux moi
Avez-vous remarqué qu’un nombre impressionnant de joueurs se parlent à eux-mêmes lorsqu’ils jouent ? Or, que se disent-ils ? Ils se rappellent les préconisations, cherchent à les suivre. Et lorsque ça ne fonctionne pas, ils se jugent : « Espèce de nul », etc. Mais qui parle à qui ? Vraiment, pensons-y.
Timothy Gallwey propose de distinguer entre le moi n° 1 et le moi n° 2. Habituellement :
Le moi n° 1 donne les ordres et réprimande.
Le moi n° 2 exécute.
« Nous pouvons maintenant poser le premier postulat du Jeu intérieur : pour chaque joueur, le genre de relation qui existe entre le moi n° 1 et le moi n° 2 est le facteur clé permettant d’expliquer la capacité d’un individu à traduire ses connaissances techniques en gestes efficaces. En d’autres termes, pour mieux jouer au tennis — ou à n’importe quoi d’autre —, il faut avant tout améliorer la relation entre le moi conscient (le n° 1) et les capacités naturelles du moi n° 2. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 16)
- La relation typique entre le moi n° 1 et le moi n° 2
Le moi n° 1 donne des ordres et réprimande le moi n° 2 parce qu’il le trouve bête et inefficace. Il s’efforce donc à tout prix de le contrôler. Mais c’est un jeu pervers ou un cercle vicieux. En effet, plus le moi n° 1 va vouloir tout contrôler, plus il va gérer de la « tension et des conflits musculaires » qui risquent de le faire mal jouer. Or, il va en accuser le moi n° 2 et lui faire encore moins confiance qu’auparavant.
Pourtant, le moi n° 2 sait très bien comment s’y prendre. C’est le moi de l’inconscient et du système nerveux. « Il est tout sauf stupide », dit l’auteur. « Une fois la balle fermement frappée, il sait à tout jamais quels muscles contracter pour reproduire le geste. C’est sa nature » (p. 16).
- S’appliquer : une qualité douteuse
Comment transformer cette relation de domination du moi n° 1 sur le moi n° 2 ? En prouvant au moi n° 1 que le moi n° 2 est tout à fait capable de « bien jouer » pour peu qu’on lui en laisse l’occasion !
Timothy Gallwey expose cette transformation à partir de l’exemple d’une jeune femme souhaitant améliorer son jeu. Peu à peu, au cours de la séance, elle parvient à s’améliorer. Comment ? En focalisant l’attention de son moi n° 1 sur autre chose (les coutures de la balle) et en « laissant » son moi n° 2 agir.
Cet accord mental entre les deux moi ne peut se faire qu’à condition de :
Visualiser le résultat souhaité ;
Faire confiance à son moi n° 2 ;
Observer, plutôt qu’analyser et évaluer.
Ces trois compétences secondaires permettent d’acquérir la première compétence, celle qui est véritablement recherchée, à savoir « l’art de la concentration décontractée » (p. 19).
Chapitre 3. Calmer le moi n° 1
Il est nécessaire d’ajouter une quatrième compétence pour obtenir cet « art » : calmer le moi n° 1, c’est-à-dire l’ego qui pense, analyse et juge. Pour atteindre l’excellence, nous devons parvenir à le tranquilliser. Cela vaut dans tous les domaines de la vie. Mieux vaut calmer cet ego qui nous ensorcelle !
Ces moments de sérénité du moi n° 1, où le moi n° 2 peut agir plus librement, ont été nommé « expériences paroxystiques » par Abraham Maslow, le célèbre chercheur étatsunien, fondateur de la psychologie humaniste. Ce sont ces moments de « flow » que nous avons évoqués plus haut. Pour les joueurs de tennis, il est fréquent de dire que le joueur est « dans sa zone ».
Un acte bien réalisé, de cette façon, n’a pas besoin d’être « congratulé ». Pas plus que la réprimande, la congratulation n’intéresse le moi n° 2. Il suffit d’avoir obtenu le résultat escompté. Vous êtes pleinement satisfait d’avoir agi pleinement, de façon sereine et entière. Les animaux savent très bien ce que cela signifie : un léopard ou un chat ne pensent pas à ce qu’ils font, et pourtant ils exécutent des gestes parfaits lorsque le moment est venu.
« D’accord, mais la difficulté consiste justement à calmer l’esprit ! », rétorquerez-vous. Et vous aurez raison. Progressivement, nous allons apprendre à maintenir le moi n° 1 au diapason du moi n° 2 en le tranquillisant. Il est impossible de ne plus penser, mais nous pouvons, pour commencer, nous entraîner à suspendre nos jugements (négatifs et positifs).
- Bannir les jugements
Comment faire ? En nous contentant de décrire ce qui se passe. Inutile d’ajouter une évaluation positive ou négative. Celle-ci risquerait de créer une tension corporelle néfaste pour le jeu. Contentez-vous de remarquer ce qui se passe.
Lorsque nous nous jugeons, nous avons tendance à généraliser et, finalement, à considérer que nous sommes un mauvais joueur de tennis. Par ailleurs, les évaluations ont un effet autoréalisateur. Plus nous pensons que nous sommes nuls, et plus nous allons le devenir.
« Le jugement induit une tension qui interfère avec la fluidité requise pour exécuter les mouvements justes et rapides. A contrario, la relaxation, qui résulte d’une acceptation de ses gestes, aussi erratiques soient-ils, produit des mouvements fluides. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 28-29)
- À la découverte de l’apprentissage naturel
L’auteur raconte une anecdote. Il est parvenu à aider un joueur qui avait un mauvais revers, mais sans lui donner le moindre conseil. Il s’est contenté de l’inviter à s’observer lui-même et à rendre compte objectivement, sans jugement, de son geste. Grâce à cette observation, et aux sensations nouvelles qu’il avait ressenties, le joueur a pu modifier de lui-même son mouvement.
C’est ce que Timothy Gallwey nomme « l’apprentissage naturel ». Nul n’a enseigné quoi que ce soit à l’autre. Aucun conseil sur le tennis n’a, à proprement parler, été donné. Simplement, l’auto-observation a suffi.
- La conscience de ce qui est
Nous avons tous en nous un tel processus d’apprentissage naturel. Il fonctionne à condition de développer une attention neutre, sans jugement et sans volonté de « faire le nécessaire » pour corriger ses fautes. Cela demande de la confiance en soi. Nous en reparlerons au chapitre 4.
- Quid de la pensée positive ?
Les compliments sont-ils bénéfiques ? Certains auteurs pensent en effet qu’il faut remplacer les jugements négatifs par des jugements positifs ; s’en faire des mantras pour changer le cercle vicieux de l’échec en cercle vertueux de la réussite.
Pour l’auteur, cela ne peut fonctionner longtemps, car les deux (jugements négatifs et positifs) sont liés. Ils créent des attentes et un standard à atteindre (« Il faut que je fasse comme ceci ou comme cela »). En fait, les compliments agissent souvent comme des critiques déguisées (« si le prof est content quand je fais cela, il sera fâché si je fais ceci. Je dois donc m’obliger à agir d’une certaine façon »).
Chapitre 4. Faire confiance au moi n° 2
- Apprenez à connaître votre moi n° 2
Le moi n° 2, c’est votre corps, mémoire (consciente et inconsciente) et système nerveux compris. Le tout forme un ensemble d’une haute complexité, capable de réaliser des choses extraordinaires. Sans même y penser ! Il n’y a donc vraiment aucune raison de le rabaisser.
Il est beaucoup plus intéressant d’apprendre à connaître ce moi n° 2 qui nous rend tant de bons services. Mieux : vous pouvez dès maintenant vous mettre à le respecter et à prendre confiance en lui.
- Faites-vous confiance
« Aussi longtemps que votre moi n° 1 sera soit trop ignorant, soit trop fier pour admettre ce dont est capable votre moi n° 2, vous aurez du mal à vous sentir vraiment sûr de vous. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 45)
Comment faire confiance à son moi n° 2 ? En le laissant faire ce qu’il sait faire ou ce qu’il est en train d’apprendre. L’auteur utilise la métaphore de la relation parent-enfant. Comme la mère qui laisse son enfant apprendre à marcher, le moi n° 1 peut laisser le moi n° 2 apprendre ce qu’il a à apprendre.
Pour ce faire, il est important de ne pas s’identifier à ses erreurs ou à ses réussites. En tant que joueur débutant, vous ne vous identifiez pas à votre revers. Celui-ci évolue progressivement, à son rythme, comme un enfant qui apprend à marcher. Ne le frustrez pas en lui donnant trop d’indications. Laissez-le s’épanouir.
- Laissez les choses se faire
Le moi n° 2 n’apprend pas par instructions (théorie à mettre en pratique), mais par observation et imitation. Prenez la danse. Beaucoup de jeunes apprennent les pas de leurs chorégraphies favorites en observant leurs amis ou leurs groupes favoris. Une fois sur scène, ils sentent ce qu’ils font et s’adaptent. C’est le cœur de tout apprentissage naturel.
- Communiquez avec votre moi n° 2
Pour communiquer avec le moi n° 2, il faut utiliser un langage approprié, à savoir celui des « images-sensations ».
- Demander des résultats
Une très bonne manière de parler à son moi n° 2 est de visualiser le résultat souhaité. Dans le cas du tennis, vous visualiserez par exemple la balle passer bien au-dessus du filet et arriver au fond du court. Vous visualisez et vous laissez faire votre moi n° 2. Que se passe-t-il ? Il met lui-même en place les changements pour y parvenir.
- Demander le geste juste
Pour ce faire, il vous faudra donner une image claire du mouvement souhaité au moi n° 2. Mettez-vous en position correcte et visualisez votre raquette quelques secondes. Puis fermez les yeux et imaginez le mouvement accompli comme il se doit. Ensuite, faites le mouvement en vous imprégnant des sensations que le geste vous procure. Lors de vos prochains échanges, laissez votre moi n° 2 reproduire le mouvement, en vous abstenant de tout jugement.
- Deux expériences
Timothy Gallwey vous propose deux expériences pour prendre conscience de la réalité de votre moi n° 2. Car c’est une chose de le savoir, mais c’en est encore une autre que d’expérimenter concrètement.
Vous retrouverez les deux exercices proposés p. 55-58.
- Faire appel aux qualités
Pour faire appel à votre moi n° 2, vous pouvez aussi suivre ces deux jeux de rôle. Ce n’est pas de la pensée positive, mais plutôt une mise en scène qui permet de débloquer des qualités restées muettes.
Premier jeu : mettez-vous dans la peau d’un excellent joueur, adoptez un comportement professionnel et donnez l’impression que vous frappez la balle exactement comme vous le voulez. Imaginez-vous qu’une caméra vous filme — seulement vous, votre visage. Quelle que soit la qualité de vos coups, faites comme si ceux-ci étaient réussis.
Second jeu : adoptez pour quelque temps un style différent du sien (l’auteur distingue trois styles : le défensif, l’offensif et le « formel », qui cherche le beau geste). Si vous êtes défensif, jouez agressivement, etc.
Chapitre 5. Découvrir la technique
Toute technique devrait s’appuyer sur l’apprentissage naturel. Pour Timothy Gallwey, c’est une évidence. Laisser faire le moi n° 2 sans peur ni honte est la meilleure façon d’apprendre. Mais toutes les instructions ne sont pas à jeter ; il faut plutôt comprendre d’où elles viennent et comment elles peuvent être utilisées.
- D’où nous viennent les instructions techniques ?
Au départ, lorsque le tennis arrive d’Europe aux États-Unis, il n’y avait pas de théoriciens. Seuls de bons joueurs qui pouvaient parler de leur expérience. Celle-ci est toujours première par rapport à la « codification » théorique, c’est-à-dire par rapport aux instructions.
Bien sûr, lorsque nous sommes débutants, les instructions arrivent en premier. Nous cherchons à « coller » aux instructions en suivant la méthode du moi n° 1. Pourtant, il ne faut pas oublier d’où elles viennent : ce sont d’anciennes expériences. C’est à elles que nous devons donc d’abord nous fier.
Ce n’est toutefois pas chose facile, car nous sommes tellement habitués aux instructions orales que nous en avons oublié ce processus d’apprentissage naturel. Voyons comment réapprendre à apprendre.
- Comment tirer le meilleur parti d’instructions techniques ?
« Pour faire court, je dirais qu’une instruction tirée de l’expérience d’un pro, par exemple, pourra m’aider si elle me guide vers ma propre découverte expérimentale, quelle qu’elle soit. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 68)
Autrement dit, même le conseil le plus basique (« Tenir fermement le poignet sur la raquette quand vous frappez la balle ») ne doit pas être tenu pour un dogme à appliquer tel quel, mais comme un guide pour découvrir le verrouillage optimal de votre poignet ; la prise qui vous convient en fonction de votre ressenti.
Timothy Gallwey propose ensuite quelques réinterprétations d’instructions classiques, afin de donner à voir comment elles peuvent servir à l’apprentissage naturel.
- Échanges de balles en fond de court
3 types d’instructions sont étudiées :
Les prises de raquette ;
Le jeu de jambes ;
Le service.
À chaque fois, l’auteur insiste sur l’importance de s’approprier la règle selon sa propre expérience. Les instructions doivent toujours être prises comme des occasions ou des moyens pour découvrir ce dont l’apprenant est capable et ce qui lui convient le mieux.
« L’importance, c’est qu’au lieu d’essayer de vous conformer à un modèle établi, vous adaptiez votre geste à vos besoins et que vous considériez ces modèles comme des moyens de découvrir et de développer les compétences voulues. Si vous procédez autrement, vous risquez d’amoindrir votre potentiel en tant que joueur et qu’apprenant. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 75)
- Savoir observer les pros
Timothy Gallwey recommande également d’apprendre à regarder les pros jouer et de travailler avec ces éléments sur le court, au moment de l’entraînement. Il suffit de laisser votre mental se concentrer sur les mouvements qui vous intéressent davantage, en oubliant le reste.
Votre moi n° 2 va sélectionner certains gestes et tenter de les reproduire au moment où vous vous entraînerez. Répétez l’opération plusieurs fois si nécessaire (observation, puis test). Finalement, c’est vous qui savez lorsque vous avez atteint le bon mouvement et personne d’autre.
« Le Jeu intérieur vous encourage à garder contact avec votre capacité d’apprentissage innée. Intégrez les modèles extérieurs à votre apprentissage, mais ne les laissez pas s’imposer à vous. L’apprentissage naturel est et sera toujours un processus qui va de l’intérieur vers l’extérieur et non l’inverse. Vous êtes l’apprenant et c’est votre processus d’apprentissage interne qui, en fin de compte, doit rester maître. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 83)
Chapitre 6. Changer d’habitudes
Chaque façon de penser ou d’agir possède une fonction précise. Lorsque nous prenons conscience que cette fonction pourrait être mieux remplie par une autre habitude, alors il est bienvenu de la modifier.
Mais se détacher de ses vieilles façons de faire n’est pas chose facile. Nous allons voir comment en prendre conscience et changer naturellement.
- La théorie de la routine
Au tennis, mais aussi ailleurs, une routine désigne une façon de faire stabilisée. À chaque fois que nous agissons dans un sens plutôt que dans un autre, une routine se crée. Peu à peu, elle devient un « sillon » duquel il est difficile de sortir.
Comment faire ? Faut-il « lutter » contre ses vieilles habitudes ? Eh bien, non ! La solution consiste à en créer une nouvelle, en laissant l’ancienne là où elle est. Prendre un autre chemin demande un peu de concentration, certes, mais n’a rien de surhumain.
- Modifier un coup, pas à pas
Quelles sont les étapes à suivre pour changer une routine ?
Première étape : l’observation neutre
Certains gestes se laissent modifier plus aisément que d’autres. C’est qu’ils sont davantage « prêts » à être modifiés. Ne forcez donc pas, si vous sentez qu’une routine ne peut être changée au moment voulu.
Mettons par exemple que vous vouliez changer votre service. Observez vos mouvements, le poids de votre corps, etc. Mais, surtout, ne modifiez rien. Prenez conscience de l’enchaînement de votre geste, de la vitesse, le point d’impact, mais simplement comme un pur observateur le ferait.
Contentez-vous de cette action durant 5 à 10 minutes. Puis demandez à votre service « ce qu’il aimerait faire évoluer ». Prenez quelques minutes supplémentaires pour bien intégrer cette idée et faites quelques services de plus.
Deuxième étape : représentez-vous le changement désiré
Maintenant que vous savez ce qu’il y a à modifier, faites-vous une image mentale précise du résultat souhaité. Vous pouvez vous inspirer d’un autre joueur pour créer cette image, mais n’analysez pas trop. Visualisez-vous simplement en train de faire le mouvement que vous souhaitez faire.
Troisième étape : faites confiance à votre moi n° 2
Ensuite, prenez patience. Il se peut que votre corps ne réponde pas tout de suite ; il va chercher un chemin pour modifier votre geste. Si cela ne fonctionne toujours pas, alors revenez à l’étape n° 1. Peut-être qu’un professionnel vous aidera à trouver l’élément bloquant. Dans ce cas, prenez bien le temps de ressentir ce qu’il vous dit, puis recommencez le processus.
Quatrième étape : l’observation neutre des changements et des résultats
Faites confiance au processus d’apprentissage naturel. Observez encore. Ne vous préoccupez pas de la balle ; ressentez comment vos mouvements se réajustent les uns par rapport aux autres. Bien sûr, continuez à vous entraîner : servez une balle, puis une autre, afin de voir ce qu’il se passe.
Lorsque vous pourrez lancer la balle et la frapper correctement en regardant simplement ses coutures, sans réfléchir, c’est que la routine sera acquise. Félicitations !
- La façon traditionnelle d’apprendre
La façon traditionnelle d’apprendre, nous l’avons compris, se base sur des instructions et sur le jugement. L’auteur la rappelle ici :
Critiquer ou juger un comportement passé ;
S’ordonner de changer à l’aide d’instructions répétées ;
S’appliquer, se forcer à faire les choses dans les règles de l’art ;
La critique des résultats obtenus se transforme en cercle vicieux.
- L’apprentissage selon la méthode du jeu intérieur
Pour la résumer, voici la méthode nouvelle proposée par Timothy Gallwey :
Observer un comportement existant sans le juger ;
Visualiser le résultat voulu ;
Laisser les choses se faire ! Faire confiance à son moi n° 2
Observer les résultats sans les juger et poursuivre ainsi durant toute la phase d’apprentissage.
- Attention au retour du moi n° 1
Cela peut arriver. Certains joueurs, même après avoir obtenu de meilleurs résultats avec la méthode du jeu intérieur, en reviennent à la méthode traditionnelle. Pourquoi ? Parce que celle-ci flatte davantage l’ego. Celui-ci a la sensation d’être maître de son apprentissage et de pouvoir s’attribuer les mérites d’un progrès.
C’est différent avec l’apprentissage naturel. Le joueur peut être stupéfait par les résultats, mais il ne peut pas réellement s’en attribuer le crédit, car cela s’est passé « malgré lui » (malgré son moi n° 1).
- Reconnaissez les mérites du moi n° 2
Certains ont aussi tendance à penser que, une fois qu’ils ont compris le « truc », ils peuvent revenir à leur moi n° 1. Ils pensent qu’un peu de décontraction suffira. Mais ce n’est pas évident, car la décontraction n’est pas la tasse de thé du moi n° 1, qui arrive très mal à « se forcer à se détendre ».
« Ne vous attendez pas à ce que le moi n° 1 renonce d’un coup à tout contrôler ; il ne commencera à comprendre à quoi il sert vraiment qu’au fur et à mesure que vous apprendrez l’art de la concentration détendue. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 99)
Chapitre 7. Apprendre à se concentrer
Vous aurez beau être convaincu que la nouvelle méthode proposée par l’auteur est la bonne, encore faut-il que vous parveniez à calmer votre moi n° 1 pour laisser jouer votre moi n° 2 de façon spontanée. C’est précisément pour cela que ce chapitre est dédié à la concentration.
En fait, pour pouvoir lâcher-prise, il faut parvenir à mobiliser son attention sur quelque chose. Sinon, l’esprit divague et le moi n° 1 reprend le dessus. Mais sur quoi — et comment — se concentrer ?
- Regarder la balle
« Regarder la balle signifie concentrer son attention dessus. J’ai constaté que le moyen le plus efficace d’approfondir sa concentration par le regard est de se focaliser sur quelque chose de discret, de malaisé à percevoir. Voir la balle est facile, mais remarquer le motif que produisent ses coutures lorsqu’elle tournoie l’est beaucoup moins. Observer ce détail donne des résultats intéressants. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 103)
Donc, premier conseil de Timothy Gallwey : regarder la balle — et, surtout, regarder ses coutures (c’est-à-dire un détail). Toutefois, ce type de concentration ne peut durer très longtemps.
- Rebond-frappe
Pour faire durer cet état, vous pouvez vous prendre de passion pour la balle… Sous toutes ses coutures ! Autrement dit, ne faites pas que l’observer, mais interrogez-vous sur ce qu’elle fait, à l’instant présent. Elle va rebondir, mais où ? Et quand frappera-t-elle la raquette de l’adversaire ?
Pour commencer, vous pouvez le dire à haute voix : « rebond » et « frappe » chaque fois que la balle touche le sol ou le tamis. Cela permet de rester vraiment concentré (grâce au rythme) et donc empêche de se donner des instructions.
Devenez conscient de chaque mouvement de la balle : tel est le but. Suivez son rythme, laissez-vous captiver par la cadence des frappes et des rebonds. Ainsi, vos muscles se relâcheront suffisamment pour frapper correctement.
- Écouter la balle
Dans la suite de ce qui vient d’être dit, profitez de vos oreilles pour augmenter encore votre concentration. Vous remarquerez que la balle fait un son très différent, selon qu’elle touche le centre ou le bord du tamis.
En fait, le cerveau mémorise les sons et votre moi n° 2 peut vous aider à le reproduire. Si vous remarquez qu’un son est lié à une bonne frappe (un bon service ou une volée parfaite, par exemple), demandez simplement à votre corps de le reproduire.
Commencez à écouter la balle durant les entraînements et conservez cette technique lors des matchs. Vous pouvez bien sûr cumuler les différentes techniques proposées (observation, écoute, mouvement) en vous entraînant progressivement avec chacune.
- Ressentir
Le ressenti est important pour savoir où se situe la tête de votre raquette dans l’espace. Une légère modification de votre poignet peut considérablement modifier la position du tamis. Comment se concentrer sur son corps ?
L’entraînement est le lieu où cet apprentissage doit se faire. Lorsque le professeur vous lance des balles, concentrez-vous sur votre main, votre bras. Frappez certains coups au ralenti pour vous focaliser sur le mouvement. Quels muscles sont davantage en jeu ? Le souvenir de ce ressenti vous aidera à mieux jouer ensuite.
Lorsque la balle touche votre raquette, prenez conscience des vibrations qu’elle produit. Celles-ci seront différentes selon l’endroit de l’impact.
« En élargissant votre spectre sensoriel, vous donnerez un coup d’accélérateur à votre apprentissage. À vous de vous entraîner à aiguiser successivement et à votre rythme vos sens de la vue, du toucher et de l’ouïe. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 111)
- La théorie de la concentration
Les 5 sens forment des sensations qui constituent l’expérience brute. S’y ajoutent des émotions et les pensées produites par l’esprit. L’ensemble passe par ce que nous appelons la « conscience », grâce à laquelle tout le reste « s’illumine » : lorsque nous prenons conscience, c’est comme si la lumière se faisait !
Or l’attention n’est rien d’autre que de « la conscience focalisée », dit l’auteur. Eh bien, à l’inverse, chaque distraction est comme une petite « tâche » sur la lampe torche de votre conscience. La concentration peut être interne (tournée vers soi) ou externe (tournée vers le monde) ; elle peut aussi être plus ou moins large ou étroite, selon le degré de focalisation.
- L’ici et maintenant du court de tennis
Nous avons vu ce qu’il en était de l’ici : la balle, le mouvement de vos muscles, le rebond-frappe, etc. Tout cela vous indique et vous concentre sur l’ici. Mais qu’en est-il du maintenant ?
Pour se concentrer sur l’instant présent, il est nécessaire de faire cesser le jeu infernal des hypothèses sur le passé et le futur. Pas de règle magique pour réaliser ce petit exploit : vous devrez pratiquer ! C’est quelque chose qui est très proche de la méditation.
« Chaque fois que [votre esprit] commence à s’échapper, rappelez-le doucement à l’ordre. […] Tous ceux qui parviennent, même brièvement, à être complètement dans l’instant présent ressentent un calme et un degré d’extase qu’ils n’auront de cesse de vouloir revivre. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 115)
- Rester concentré durant un match
Lors d’un match, optez de préférence pour l’une des techniques proposées ci-dessus (par exemple, le rebond-frappe). Ne tentez pas de tous les appliquer en même temps. Entre les points, les choses se corsent.
Pour garder votre concentration intacte entre les échanges, portez votre attention sur votre respiration. C’est le meilleur ancrage dans l’ici et maintenant. Ne cherchez pas à la contrôler, mais simplement à être en phase avec elle. Laissez-vous détendre par elle.
- Jouer dans la zone du moi n° 2
Pour vous retrouver pleinement conscient ou « en état de flow », vous ne pouvez pas l’exiger. Ce n’est pas quelque chose qui se contrôle via le moi n° 1. Timothy Gallwey en parle comme d’un « cadeau » que vous demandez à votre corps.
Selon l’auteur, cet état est toujours là, quelque part en nous. Mais en grandissant, nous avons désappris à nous y connecter. Grâce à la concentration et à l’humilité, vous pourrez le retrouver, de temps en temps.
- Les moments de déconcentration
Ceux-ci sont liés au fait que nous avons des désirs contradictoires. Parfois, lorsque nous jouons au tennis, nous avons envie de faire autre chose en même temps. Dans ces cas-là, l’esprit ne peut plus rester concentré très longtemps. Les dialogues intérieurs du moi n° 1 reprennent vite le dessus. Le chapitre suivant se penche sur ce problème.
Chapitre 8. Quand le court devient scène de théâtre
Derrière le jeu comme « sport », il existe une foule de « petits jeux » ou de « scènes de théâtre » qui se passent sur le court ou juste en dehors. Il y a, autrement dit, une série de codes et d’interactions dont la signification n’est pas explicite.
Mais il est possible de les identifier et, grâce à cela, de calmer l’ego (qui veut souvent être le héros du spectacle). L’auteur en a repéré trois catégories, qui regroupent des sous-catégories que chacun pourra prendre plaisir à analyser pour son propre compte !
- Jeu principal n° 1 : « C’est moi le plus fort »
Objectif général : « se prouver que l’on est “bon” »
Sous-jeu A : « La perfection sinon rien »
Sous-jeu B : « C’est moi le meilleur »
Et enfin sous-jeu C : « Voyez comme je suis beau ! »
- Jeu principal n° 2 : « Je suis connecté »
Objectif général : « se faire des amis ou les conserver »
Sous-jeu A : « J’ancre mon statut social »
Sous-jeu B : « je cimente mes amitiés »
Et sous –jeu C : « Je reste proche de mon conjoint »
- Jeu principal n° 3 : « Je m’occupe de moi »
Objectif général : « santé mentale ou physique ou bien plaisir »
Sous-jeu A : « Le sport, c’est la santé ! »
Sous-jeu B : « Je m’amuse »
Et sous-jeu C : « J’apprends »
- L’éthique de la compétition et la montée en puissance de « C’est moi le plus fort »
Très souvent, nous avons peur que le manque de réussite conduise à un manque d’estime et d’amour. La société nous a habitués à penser de la sorte. Nous pensons alors que nous devons absolument « gagner » et cela génère beaucoup de stress, d’anxiété, de colère ou de tristesse. Dans ce cas, bien jouer au tennis devient un impératif social, une obligation !
Voici la réponse de l’auteur, que je ne résiste pas à citer en entier :
« Mais qui a décidé que ma valeur devait être déterminée par ma capacité à bien faire les choses ? En fait, qui a dit que je devais même être mesuré tout court ? Oui, qui ? Pour s’extraire de ce piège, il faut être bien conscient que la valeur d’un être humain ne peut être mesurée par la performance — ni par aucun autre critère arbitraire. Et que cela n’a pas vraiment de sens de se mesurer à d’autres êtres incommensurables. En fait, nous sommes ce que nous sommes ; nous ne sommes pas réductibles à notre performance d’un moment donné. La note d’un bulletin scolaire peut mesurer une aptitude aux mathématiques, mais elle ne saurait déterminer la valeur de la personne.
De même, le score d’un match de tennis peut être une indication de la qualité de ma performance ou de l’intensité de mes efforts, mais il ne me définit pas ni ne m’autorise à considérer que je vaux mieux ou moins bien qu’avant le match. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 131)
- Ma quête d’un jeu qui vaille le coup d’être joué
L’auteur raconte dans cette dernière partie sa propre expérience. Petit, il était entré dans le jeu de « La perfection sinon rien ». Puis, en grandissant, il perdit cette ambition : il fut satisfait d’être simplement « un bon amateur ». Dans sa carrière de professeur d’anglais, il était insatisfait de voir comment les enfants apprenaient.
En pause carrière, il décida d’étudier les psychologues Abraham Maslow et Carl Rogers, ainsi que la théorie de l’apprentissage, notamment. C’est à cette époque qu’il développa les principes du Jeu intérieur, alors qu’il donnait en même temps des cours de tennis.
C’est alors qu’il décida d’affronter de très bons joueurs dans un tournoi de référence. Par rapport à ce qu’il connaissait, l’ambiance était très différente. Il se mit à douter de lui. Puis il réfléchit : ce qui l’intéressait, au bout du compte, n’était pas de gagner, mais de s’amuser et donner le meilleur de lui-même. Il perdit assez rapidement lors de ce tournoi, mais fut malgré tout content de sa performance.
C’est comme ça qu’il a vraiment pris conscience de ce qu’était le Jeu intérieur et de ce qu’il pouvait apporter.
Chapitre 9. Ce que signifie la compétition
Timothy Gallwey propose une réflexion sur le sens de la signification. Est-elle néfaste, dans la mesure où elle dresse les individus les uns contre les autres, établissant des hiérarchies inutiles ? Est-elle bénéfique, au contraire, car elle permet à la société de progresser ?
Éduqué à la compétition, l’auteur a d’abord pensé que la compétition était positive, avant d’adopter la position inverse, à savoir la coopération. Pourtant, ses pensées le menèrent au-delà de l’opposition.
Il ne s’agit pas de jouer simplement pour le « fun » ou pour atteindre la « perfection », mais d’être sincère avec soi-même et de donner le meilleur de soi face à l’adversité.
- Ce que gagner veut dire
Si vous prenez les choses sous cet angle, alors votre compétiteur devient votre meilleur ami. C’est lui qui vous aide à vous améliorer et vous faites de même. La compétition devient coopération.
La victoire n’est pas le fin mot de l’histoire. Il importe simplement de faire de son mieux pour gagner. C’est-à-dire découvrir ce dont vous êtes capable, en vous confrontant à l’adversité.
Voici sa définition de la victoire (ou « gagner ») :
« Cela signifie surmonter des obstacles en vue d’atteindre un objectif, sachant que le plaisir que l’on retire d’un succès est proportionnel à la valeur de cet objectif. Toucher au but n’est pas forcément aussi important que s’être efforcé de vaincre les obstacles rencontrés en chemin. Autrement dit, le processus peut être plus gratifiant que la victoire. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 144)
Chapitre 10. Le Jeu intérieur hors du court
Travailler sa concentration est primordial. Une fois que vous avez compris cela comme joueur de tennis, vous pouvez l’appliquer ailleurs. Nous sommes toujours pris dans un double jeu : intérieur et extérieur. Ce dernier vise avant tout les besoins narcissiques du moi n° 1 et rencontre des obstacles à sa réalisation (succès, etc.).
Le Jeu intérieur, quel que soit le domaine d’activité, vise avant tout à surmonter l’obstacle du moi n° 1 grâce à la concentration. L’objectif est d’acquérir une meilleure connaissance de vous-même ou conscience de soi.
- Se construire une stabilité intérieure
« Garder la tête froide » est essentiel dans la société aujourd’hui. Il ne s’agit pas simplement de « gérer son stress », car cette expression donne à penser que le stress sera, d’une manière ou d’une autre, toujours là.
Non, il est plutôt question d’en finir avec le stress pour retrouver une joie de vivre fondée sur l’équilibre intérieur. Pour cela, vous devrez prendre conscience de vos besoins profonds et apprendre à y répondre sereinement, tout en éloignant les besoins extérieurs. Or, cela ne se fait pas en un jour ; c’est le travail d’une vie !
Rappelez-vous, lorsque c’est nécessaire, qu’il y a toujours une part de vous qui sait très bien comment s’y prendre et qu’elle est tout à fait saine. Elle n’a rien à apprendre. Elle attend simplement de pouvoir s’exprimer. Comment ? Grâce à la concentration et l’attention sur le moment présent.
« Votre stabilité se développera à mesure que vous apprendrez à accepter ce que vous ne pouvez pas contrôler et à contrôler ce qui dépend de vous. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 157)
Une formule qui ressemble fortement à certains crédos du stoïcisme !
- Le but du Jeu intérieur
Gagne-t-on le Jeu intérieur ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, Timothy Gallwey refuse de répondre à cette question. Pourquoi ? Car cela pourrait donner au moi n° 1 de fausses idées et le remettre en selle. Mieux vaut laisser le moi n° 2 savoir de quoi il en retourne…
- Imaginer le futur
Voici le mot de la fin de l’auteur :
« Je pense que le commerce, la santé, l’éducation et les relations humaines évolueront dans leur compréhension du développement humain et des compétences intérieures qu’il requiert. Nous deviendrons de meilleurs apprenants et des penseurs plus indépendants. En résumé, je crois que nous n’en sommes encore qu’au début d’un profond et bienvenu rééquilibrage entre l’extérieur et l’intérieur. Il ne s’agit pas d’égotisme, mais d’un processus de découverte de soi qui contribue naturellement à l’ensemble à mesure que nous apprenons à nous grandir. » (Le jeu intérieur du tennis, p. 160)
Conclusion sur « Le jeu intérieur du tennis. Comment changer son mental pour atteindre l’excellence » de Timothy Gallwey :
Ce qu’il faut retenir de « Le jeu intérieur du tennis. Comment changer son mental pour atteindre l’excellence » de Timothy Gallwey :
Ce livre court, mais très bien écrit, ravira tous les amateurs de tennis, mais aussi ceux et celles qui souhaitent lire un guide éclairant sur l’importance de la concentration, du ressenti et de la conscience de soi.
La base du Jeu intérieur est la suivante : c’est en vous faisant confiance et en vous observant de façon neutre, c’est-à-dire sans vous juger, que vous réussirez à vous corrigerez et que vous autoriserez votre moi n° 2 (le corps, l’inconscient) à donner le meilleur de lui-même.
À partir de là, l’auteur développe des concepts très intéressants, toujours sur la base de sa propre expérience :
Le Jeu intérieur (vs le Jeu extérieur) ;
Le moi n° 1 et le moi n° 2 ;
La concentration détendue ;
La compétition comme forme de coopération ;
Etc.
Si vous suivez ces préconisations pour jouer au tennis, vous pourriez retrouver ou découvrir des sensations inattendues. Au-delà, c’est toute une philosophie de vie, proche de la médiation consciente et du stoïcisme, qui est proposée.
Points forts :
Une écriture simple et très didactique ;
Des exemples concrets ;
Un format et une mise en page limpides ;
Des réflexions intéressantes qui vont au-delà du tennis.
Point faible :
Il n’y a pas grand-chose à en dire. Dans son style, ce livre fait vraiment du bon travail !
Si vous jouez au tennis, pensez toutefois à consulter d’autres ouvrages pour les aspects plus techniques de ce sport.
Ma note :
★★★★★
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Écrire : un plaisir à la portée de tous
Résumé de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak : un livre qui fourmille de techniques et d’exemples, de bons conseils et d’exercices pour passer à l’action — alors, qu’attendez-vous pour vous mettre à écrire ?
Faly Stachak, 2019, 424 pages.
Chronique et résumé de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak
Introduction
Ce livre est comme un monde au sein duquel vous pouvez partir en voyage. Vous n’êtes pas obligé·e de le lire en une traite ; vous pouvez très bien vagabonder d’une partie à l’autre en suivant vos propres itinéraires.
Pour le confort de votre voyage, pensez à vous munir :
De quoi écrire !
D’un minuteur (montre ou alarme) ;
D’un lieu où vous vous sentez bien ;
De temps dédié à votre passion ;
D’une indifférence à l’égard de l’orthographe (ce n’est pas ce qui importe dans l’immédiat) ;
D’un ordinateur si vous voulez tapez votre texte ;
De moments de réécriture ;
D’un titre pour vos écrits ;
D’indulgence.
LIVRE I. ÉCRIRE LE MONDE
Partie 1. Écrire et dire : de la liste à l’inventaire des sens
- Histoire des listes
La liste est plus qu'une simple suite verticale de mots. En plaçant les mots les uns à la suite des autres, on commence déjà à créer sa voix, à caractériser un univers ou un personnage.
Vous pouvez travailler seul, en groupe ou en famille. Dans les ateliers d'écriture, la confiance règne et vous lirez donc votre liste à haute voix. C'est un excellent exercice.
Exemple de listes à tenir :
Celle des amants (ou maîtresses) que vous n’avez jamais eus (idée de Loorie Moore) ;
Une liste de j’aime/je n’aime pas ;
« J’ai peur de… » ;
« Je suis heureux quand... » ;
Vos petites manies ;
Fantasmes ;
Mensonges ;
Vantardises ;
Des petits riens qui vous font plaisir (comme Philippe Delerm) ;
Vos trésors ;
Ce qui se trouve dans vos poches ou votre sac ;
Bien sûr, celle « Ne pas oublier » ;
Et celle « Il y a… » (voir l’extrait de Guillaume Apollinaire, p. 43).
Autre idée : vous inspirer du poème de Boris Vian, « Je voudrais pas crever » et créer une liste d'inventions qui vous permettront d'imaginer un nouveau monde. Prenez le soin, si vous le souhaitez, d'y intégrer des figures de style de répétition des sons comme les allitérations ou les assonances.
Et que diriez-vous de créer une liste de vos prières ou un inventaire de vos saisons ? Rendez-vous p. 45-46 !
→ La description
De la liste, vous pouvez passer à la description, qui cherche à « reconstruire » le réel sur la page. Planter le décor n'a rien d'accessoire ; dans la mesure où vos personnages évoluent dans un monde et y composent leurs histoires, la description les situe et donne corps à leurs pérégrinations.
Grâce à la description, vous activez les sens de vos lecteurs. Mais pas seulement, ce sont leurs émotions que vous sollicitez. Que ce soit via le portrait ou le paysage, vous l'amenez à entrer dans l'inimité de votre récit.
Parfois, elle joue le rôle de contraste par rapport à l’action ou crée une pause dans la narration. Dans la suite de ce chapitre, l’auteure expose 3 types de descriptions :
Neutre ;
Subjective ;
Caméra.
Vous apprendrez peu à peu à agencer votre description, à choisir les éléments les plus significatifs et à situer l'objet principal de la description.
- De la boussole au calendrier
Il y a l'espace, dessiné par la description et les listes, mais comment figurer le temps ? Commencer peu à peu, en restant proche du territoire et en évoquant ce qui se passe « ici » ou « là-bas », ou encore en décrivant un endroit en utilisant le conditionnel (comme Perec dans Les Choses).
Et pourquoi pas vous lancer dans l'écriture d'un « Tu prends la première rue à droite… », comme Robert Desnos ? De là, vous décrivez le chemin et, peu à peu, vous créez aussi une temporalité.
Il y a d'autres techniques ou exercices présentés par Faly Stachak, qui mixent la liste ou la description avec une dimension temporelle (voir p. 56-57). Voici le dernier, nommé « Calendrier ». Vous ferez un court texte (poétique ou narratif) de chaque saison, voire de chaque mois.
Une variante : faites le calendrier en fonction de vos propres repères (amours, voyages, etc.). Intégrez-y de la fiction ou non, pensez aux images et aux sonorités.
- Élémentaire !
Il y a de quoi faire avec ce qui nous entoure : pensez à la nature et à ses éléments. Ils ont une puissance imaginative depuis l'aube des temps. L'air, le feu, la terre et l'eau nous évoquent des mondes entiers de sensations, d'émotions, d'images.
Apprenez à vous mélanger aux éléments en composant par exemple votre portrait chinois (ou celui de quelqu'un d'autre) à partir de la terre, du feu, de l'eau et de la terre (« Si j'étais l'air… »).
Il y a, à partir de là, bien des propositions pour développer votre créativité. L'auteure décortique les significations de chaque élément et vous aide à inventer des textes originaux à l'aide de Robert Desnos, Jacques Lacarrière ou encore Anne Hébert. Découvrez aussi Le Kalevala, ce magnifique poème épique finlandais…
- L'inventaire de vos sens
Ce que vous touchez, sentez, goûtez, observez ou écoutez devient progressivement la matière à la fois intime et commune que vous pouvez utiliser pour écrire. Faly Stachak vous propose un exercice intéressant, l'inventaire de vos sens, qui se situe à mi-chemin entre la liste et la poésie - et vous introduira à la technique du haïku.
Commencez par identifier et décrire vos sensations, par exemple un changement de couleur, une odeur (comme Patrick Suskind dans Le Parfum), le toucher d'une peau…
Ensuite, passez à l'exercice proprement dit. En quoi consiste-t-il ? À rédiger une phrase courte à propos de différentes « choses ». Je vous en cite ici les cinq premières (il y en a davantage dans l'ouvrage) :
Choses claires et pures ;
(Choses) troublantes ;
Qui surprennent ;
Qui font battre le cœur ;
Mélancoliques ;
Etc.
Retenez aussi ce conseil donné par l'auteure :
« Plus votre expression sera simple et précise, plus votre lecteur aura toute liberté d’imaginer l’univers que vous lui offrez, qui vous est personnel, et qu’il fera sien. Les écrits intimes des étudiants qui apprennent le français ont souvent cette force-là, par la simplicité du verbe et l’universalité d’un moment d’émotion. Parce que si la forme est à chacun, unique, le fond est là, commun à tous, la vie. Il suffit de nommer l’essentiel. » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 77)
Partie 2. Dans les traces du poète
- Petites notes de l'instant : le haïku
Si vous avez lu et pratiquez les exercices de la première partie, vous êtes prêt pour ce voyage au Japon. Le haïku est un poème court de trois vers composés en 5-7-5 syllabes. C'est une forme simple, concise, grâce à laquelle vous pouvez exprimer vos émotions au sujet de la nature.
Pour commencer, promenez-vous quelque part et posez-vous. Prenez le temps et ouvrez-vous à ce qui se passe autour de vous. Puis commencez à composer et réviser la forme dans un second temps. Vous verrez : la création de haïkus vous fera le plus grand bien !
Il existe des haïkus sur :
Les saisons ;
La flore et la faune ;
Les cinq sens ;
Les émotions et sentiments existentiels
"Le haïku exprime une certaine relation au monde, un certain regard qui offre à voir et à sentir une touche de réel, le ressenti d'un instant, la beauté d'un paysage, un mouvement, une vision fugitive, un état d'âme, un minuscule détail inscrit dans le cosmos au présent et dans l'éternité. Il traduit un instant du monde de façon souvent allusive avec humour, délicatesse, tendresse, pudeur." (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 88)
- D'un exercice de style à l'autre
Passons à la poésie et à la rhétorique : il y a tout un univers de termes techniques que nous survolerons seulement, mais qui sont utiles pour se faire la main et apprendre à maîtriser son style.
En lisant ce chapitre, vous apprendrez d'abord à reconnaître les parties d'un discours selon Cicéron (invention, disposition, élocution et action), mais aussi les termes d'articulation d'un texte.
Vous (re) découvrirez ensuite un grand nombre de figures de style, telles que :
L'anaphore et l'épiphore ;
La comparaison, l'analogie et la métaphore ;
Le rythme, les allitérations et assonances ;
La personnification et l'allégorie ;
Etc.
L'auteure vous invite également à prendre en compte le champ lexical afin, notamment, de "filer vos métaphores". Vous apprendrez enfin à rédiger et à comprendre les procédés de construction des poèmes en prose, apparus au XIXe siècle sous la plume d'Aloysius Bertrand et de Baudelaire, entre autres.
En voici un exemple :
"[…] Quel est celui qui de nous n'a pas, dans ces jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? […]" (Baudelaire, dédicace du Spleen de Paris, cité dans Ecrire : un plaisir à la portée de tous, p. 121)
- Pause en poésie classique
Montons d'un cran dans la difficulté et étudions la poésie classique. Vous vous souvenez peut-être de vos cours de français au collège avec joie - ou bien avec amertume… Mais ne partez pas trop vite ! Faly Stachak vous expose quelques règles de façon simple en vous donnant un grand nombre d'exemples.
Il y a bien sûr les alexandrins (en douze syllabes), mais aussi les octosyllabes (en 8) et les décasyllabes (en 10) et bien sûr les vers libres. Ces règles servent à composer les "phrases" ou les vers, dont la mesure se compte… en syllabes.
Mais que faire des "paragraphes" ou des groupes de phrases ? En poésie, on parle de versets et de strophes, qui peuvent être des :
Distiques (2 vers) ;
Tercets (3 vers) ;
Quatrains (4 vers) ;
Etc.
Pensez également à associer vos vers les uns aux autres grâce aux rimes, qui peuvent être :
Plates (AA, BB, CC) ;
Croisées (ABAB) ;
Embrassées (ABBA).
Ça y est, vous vous y retrouvez ? Alors vous êtes prêt à composer vos premiers poèmes. Mais quelle forme fixe choisirez-vous ? Vous avez le choix :
Le sonnet (deux quatrains, deux tercets) ;
La ballade ;
Le rondeau ;
Etc.
Ne vous sentez pas frustré ou découragé face aux grands poètes et aux termes techniques ! Au contraire, servez-vous-en allègrement ! C'est le conseil que vous donne Fally Stachack :
"Les poèmes sont une source inépuisable d'inspiration : si vous ne l'avez déjà fait, prenez tous vos livres de poésie ou partez en quérir à la bibliothèque. Quand sur la table devant vous, une quinzaine d'ouvrages, au moins, seront amoncelés, piochez dans le tas, ouvrez-en un au hasard et lisez très vite, toujours au hasard, les titres, des morceaux de poèmes, un vers, un demi-vers, un mot… Jusqu'à ce que vous vous arrêtiez sur ce qui pourrait constituer une proposition d'écriture […]" (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 136)
- Réinventer le monde
Laissons maintenant les classiques ; nous voyons devant nous des paysages plus contemporains. Ce sont ceux du surréalisme.
Vous pourriez bien avoir envie de réaliser des cadavres exquis, ces jeux poétiques qui s'écrivent à plusieurs (il y a par exemple les papiers pliés ou le jeu "Qu'est-ce que… C'est").
Mais bien sûr, la grande affaire du surréalisme, c'est l'écriture automatique ou encore le compte rendu des rêves. Donner forme à des intuitions et laisser jaillir la pensée : tel pourrait être le moyen de vous redonner de l'inspiration et de régénérer la poésie.
Fous de liberté et d'amour, les surréalistes veulent changer le monde, permettre à tous de vivre plus poétiquement. Ils utilisent un langage simple, mais rempli de métaphores et d'images étonnantes.
Pour la petite histoire, le Manifeste du surréalisme a été publié en 1924, puis en 1929. Il a été rédigé par André Breton, poète français. Le mouvement s’internationalise et rayonne jusque dans les années 1960. Un grand nombre d’artistes — peintres, poètes, écrivains, musiciens, sculpteurs, photographes — y participent.
- Batifoler en Oulipo
Avançons encore dans le temps et découvrons cet étrange OVNI : l'Oulipo ou l'ouvroir de littérature potentielle. Il a été fondé en 1960 par Raymond Queneau (écrivain) et François Le Lyonnais (mathématicien).
L'idée de base était d'analyser les structures littéraires pour en découvrir de nouvelles. Mais le mouvement s'est développé bien au-delà de cette prétention initiale et compte aujourd'hui beaucoup de poètes et romanciers.
Quelques techniques utilisées par les oulipiens :
Le lipogramme (écrire un texte en vous interdisant l'usage d'une lettre, comme Perec dans La disparition, un roman sans la lettre "e") ;
L'expansion (ajouter des mots à un texte classique, tout en lui donnant un sens cohérent) ;
Le néologisme (l'invention de nouveaux mots) ;
Le tautogramme (texte drôle basé sur la répétition d'une même lettre au début des mots) ;
L'homosyntaxisme (un texte composé d'une structure très alambiquée et très précise, voir p. 150) ;
L'anadiplose (la reprise, au début d'un vers, de la fin du précédent) ;
L'onomatopée (vous en connaissez certainement : Tip, Vlan, pschit...) ;
Prendre les mots au pied de la lettre (comme le faisait parfaitement Raymond Devos dans ses sketches).
LIVRE II. PETITS SENTIERS DE LA MÉMOIRE
Partie 3. En remontant le temps
- Le grenier
Nous entrons dans les contrées autobiographiques. Comment se dire à la première personne ?
Premier arrêt au grenier. Ici, vous humez les odeurs du passé ; vous retrouvez les objets perdus ou longtemps oubliés ; vous touchez la texture du vieux vêtement, etc.
Peu importe, d'ailleurs, nous dit Faly Stachak, si ces souvenirs sont réels ou fictifs : l'important est d'écrire. De toute façon, toute réminiscence est déjà partiellement une fiction !
Plusieurs exercices vous sont proposés à ce stade :
"Dans la boîte…" : vous trouvez une boîte dans le grenier, qu'y a-t-il dedans ?
"La liste" : quelle est la liste des cinq objets que vous aimeriez avoir conservés à vos côtés ?
"Journal intime" : vous trouvez un vieux journal intime, qu'y est-il écrit ?
"Le livre" : un livre qui vous a marqué jadis est sur le sol, qui en est l'auteur ? Où le lisiez-vous ? Etc.
"Le flacon" : une odeur doit bien s'en dégager, mais laquelle ?
"Par la lucarne" : que voyez-vous depuis le grenier ? Quel paysage s'offre à vous (un jardin, une rue, etc.) ?
"Le dialogue" : vous croisez quelqu'un lorsque vous descendez les marches, mais qui est-ce ? Et que vous dites-vous ?
Prêt ? Écrivez !
- De l’album de famille à l’autoportrait
Prenons maintenant le temps d'aller chercher les vieilles photos qui traînent dans les tiroirs. Non pas celles qui trônent sur le buffet du salon, non ; plutôt celles que vous avez oubliées, et qui vont vous permettre de tirer le fil du souvenir.
Voici les exercices proposés par l'auteure :
"Là, c'est moi sur la photo" : une description à la Pérec, minutieuse et à distance d'une photo de vous.
"Hors-champ" : en gardant la même photo, décrivez ce qui se trouve "à côté" ou ne s'y voit pas, paysage, contexte, histoires, etc.
"L'absent de la photo" : rédigez un dialogue (ou un monologue) à partir d'une photo avec plusieurs personnes, et demandez-vous qui est l'absent ?
"De la légende au secret de famille…" : quelle légende connaissez-vous sur certains membres de votre famille ? Utilisez une troisième photo pour vous inspirer.
"Au fil de votre histoire, arrêts sur image" : imaginez maintenant une trentaine de photos de vous prises sur le vif, lors d'événements marquants de votre existence, puis décrivez-les. Souriez-vous ? Que faites-vous ?
"Autoportrait" : pour se chauffer avant de passer aux 30 autoportraits ou remplacer cet exercice, prenez une seule photo de vous et décrivez-vous.
"Jeu de miroir" : exercice à quatre mains au cours duquel vous vous décrirez et quelqu'un vous décrira également, en termes neutres ; puis vous inverserez les rôles (vous aurez besoin d'un miroir).
Pas facile d'écrire sur soi, non ?
- Identités
Vous l’aurez compris, il s’agit ici de plonger dans votre identité. Si le processus vous ennuie ou vous dérange, vous pouvez aussi faire l’exercice en groupe, famille ou amis. Dans ce cas, concentrez-vous sur les souvenirs communs ou sur les grands événements historiques. Comment les narreriez-vous ?
Voici quelques exercices :
"Je me souviens…" : noter, plutôt qu'écrire, ce qui nous vient à l'esprit du monde, de nos souvenirs, des banalités d'antan…
"Je suis né..." : eh oui, mais après ? Racontez librement la suite.
"Qui suis-je ?" : introspection, retour sur qui vous avez été et qui vous êtes aujourd'hui, façon Stendhal.
"Le questionnaire de Proust" : plus léger, ce questionnaire se compose d'une trentaine de questions qui vous permettent de révéler celui que vous êtes ainsi que vos goûts et préférences.
"Le "je" de la vérité" : faites la star et imaginez-vous en train de répondre à une interview !
"Comment tu t'appelles ?" : répondez à la question et aux questions enfantines qui y ressemblent.
"Héritages" : imaginez-vous en tant qu'hybride, mélange de celles et ceux qui vous précèdent.
"Couleurs" : définissez-vous par vos couleurs.
"J’ai été" : la poésie reprend le dessus. Partez en roue libre pour cet exercice (présenté p. 184).
"Je suis" : utilisez, ici comme dans l'exercice précédent, l'anaphore pour rythmer votre poème.
Partie 4. Enfances
- Lieux mythiques
Le temps de la confession et des retours en arrière est venu. Vous l'aurez déjà compris avec le chapitre précédent. Poursuivons sur ce chemin en creusant les sentiers de l'enfance grâce aux exercices de Faly Stachak.
"Les lieux où l'on a dormi" : citez le plus vite possible les endroits où vous avez logé ou simplement dormi.
"Jardin privé" : quel est le jardin de votre enfance ? Si ce n'est celui de votre maison, ce doit être un autre.
"Au jardin de mon père, les lauriers sont coupés…" : d'accord, vous avez le jardin, mais qu'y faites-vous ?
"La forêt, le p'tit bois, le champ, de l'autre côté du pré… ou même derrière le mur" : d'autres endroits que vous avez explorés petit, si, si. Vous en souvenez-vous ?
"La grande ville, le quartier…" : quel est votre souvenir de la ville, après celui de la campagne ?
"Jardin public" : y avait-il un parc ? Comment était-il ?
"Le gardien du square" ;
"La fille ou le garçon du bac à sable" :
"Bateaux s'en vont sur l'eau" :
"Encore un tour de manège" :
"La boulangerie..." et les autres métiers ;
"Ma maison" ;
"La maison de mon copain ou de ma copine" ;
"Mon pays".
Vous l'aurez compris, tous ces exercices ont pour objectif de rappeler à votre mémoire des événements, des lieux, des personnes, des situations du passé. Prenez le temps de l'introspection et rédigez quelques lignes, durant une vingtaine de minutes. Les consignes précises sont, à chaque fois, détaillées par l'auteure dans le livre.
- Il était une fois le monde
Ressuscitons maintenant d'autres moments magiques (ou terrifiants) de l'enfance à l'aide de simples mots. Il y en a 40 ! Faites les exercices qui vous plaisent le plus, bien sûr. Vous êtes là pour explorer et vous faire plaisir. Voici les mots à "écrire", telles des évocations, des stimulations à l'écriture.
La soupe ;
Dans le noir ;
Le retard ;
La maison vide ;
Le monstre ;
Nu ;
Du sang ;
Les gros mots ;
Mon frère, ma sœur ;
L'ennui ;
La cachette ;
La triche ;
La cour de récréation ;
Le voisin (la voisine) ;
La honte ;
Ma poupée ;
L'école ;
Insectes ;
La punition ;
Ma maitresse (mon maître) ;
Mon prof ;
Les hauts talons ;
Le revolver ;
Dieu ;
Le loup ;
La mer ;
Mon animal ;
Injustice ;
Jeux interdits ;
Un cadeau ;
Ma collection ;
Odeurs ;
Les mensonges ;
La combine ;
La cave ;
Mon ami ;
Voyage ;
La mort ;
L'univers, les étoiles;
Mon héros.
Voici les seules consignes données par Faly Stachak : prenez 30 à 45 minutes pour chaque proposition et laissez-vous aller : prose, rimes, narration, autofiction, etc.
- Les premières fois
Vous retravaillerez tous ces textes à tête reposée, plusieurs jours après. Vous reprendrez certains passages au niveau de la forme, du ton ou du contenu. "Forcez-vous toujours à aller le plus loin possible dans le propos que vous amorcez", dit l'auteure.
Pensez également à vous faire relire par d'autres ou lisez-vous à haute voix, voire enregistrez-vous. Soyez patient, minutieux, mais aussi sans pitié pour ce qui doit être supprimé. "Donnez du sens !".
Pour continuer dans cette voie, voici une liste (interminable, en soi) de premières fois… Le premier ou la première :
Jour d'école ;
Baiser ;
Mort ;
Ami (ou la première amie) ;
Secret ;
Petit frère (ou petite sœur) ;
Mensonge ;
Fois que vous avez vu la mer, ou la montagne ;
Vacances sans parents ;
Déception ;
Fille ;
Garçon ;
L'entrée en sixième ;
Séparation ;
Stylo-plume ;
Grand livre ;
Ligne ;
Rencontre ;
Chagrin d'amour ;
Nuit blanche ;
Chambre ;
Film ou spectacle pour adulte ;
Cigarette ;
Etc.
Prenez 20 minutes par "première fois" et racontez ce qui s'est passé.
- À deux voix (écriture dramatique)
Voici une proposition originale d'écriture autobiographique. Elle se passe à deux. Chacun écrit une phrase, courte de préférence (mais pas tout le temps), sur un moment d'enfance, et celles-ci s'enchaînent les unes aux autres en 1000 phrases.
En voici un exemple.
"Lili a des couettes.
Olivier est petit.
Lili porte des fleurs à sa maîtresse.
Olivier dessine de très beaux monstres avec Frédéric Champaver et Fabrice Nésa comme le Paranodent, le Monstrogluant, la Zigouste.
Olivier ne mange pas à la cantine.
Lili fait des régimes incroyables où elle ne mange que des bananes.
Olivier ne déjeune jamais le matin." (Les Drôles de Olivier Py, cité dans Ecrire : un plaisir pour tous, p. 206)
Cet exercice permet de changer complètement de rythme et d'être plus ouvert à l'échange.
- D'hier à demain
À force d'écrire, vos doigts courent plus vite sur le papier, non ? Vous vous habituez à ouvrir votre pensée, vos émotions, vos sensations et à les transformer en mots. C'est parfait ! Faly Stachak vous invite à clore ce voyage par trois derniers exercices, qui vont d'hier à demain :
"Calendrier de mon enfance" : chaque mois, un souvenir ou une pensée liée à l'enfance.
"Ce que je suis devenu(e)" : en 20 minutes, narrez le parcours qui a été le vôtre.
"Et demain ?" : c'est assez clair, non ? Vous avez 10 minutes pour laisser courir la plume !
Si vous voulez aller plus loin et connaître les bases théoriques des écrits de soi (appelés aussi littérature personnelle), vous pourrez lire les pages suivantes de l'ouvrage. L'auteure y revient sur les origines de ce genre et sur ses différentes formes, de l'autobiographie au journal intime, en passant par les mémoires, la correspondance et l'autofiction.
LIVRE III. TERRA FABULA : LE MONDE DE LA FICTION
Partie 5. Les éléments fondateurs
- Planter le décor !
C’est absolument essentiel pour rendre votre histoire crédible. Vous devez créer un « décor » au sens large, c’est-à-dire une géographie, une Histoire, une économie, une politique, etc. Cela nécessite de se documenter, au moins de façon minimale.
Il pourrait également être utile de réaliser ces quelques exercices :
"C'est comment là-haut ?" : laissez vous aller à imaginer le ciel.
"Des villes" : comme Italo Calvino, inventez des villes.
"... Au pays..." : utilisez un tableau ou une photo, pour lancer votre imagination.
"... Aux peuplades..." : comme Borges, imaginez des peuples perdus.
"... Au monde imaginaire..." : inventez un tout nouveau monde.
"... Ou celui de votre idéal" : créez votre propre utopie.
"Votre vue" : décrivez ce que vous voyez.
"Valparaiso, N'Djamena..." : décrivez des villes exotiques.
"Cartes postales" : utilisez-les pour vous entraîner !
"À deux voix" : un exercice un peu plus compliqué (voir p. 233) !
- Le personnage : mettre au monde, nommer, décrire
"Enfin ! L'élément toujours roi d'une histoire, fait ici son entrée : j'ai nommé le personnage, celui autour duquel, dans une fiction, tout s'organise même s'il ne crée pas toujours les événements, même s'il agit malgré lui..." (Écrire : un plaisir pour tous, p. 135)
Qu'ils vous ressemblent ou non, qu'ils soient stéréotypés ou complexes à souhait, ce sont eux qui vont drainer l'attention de votre lecteur. C'est à vous, dieu créateur, de les faire émerger du chaos. Mais une fois créé, le personnage n'en fait souvent qu'à sa tête, et c'est à vous qu'il revient de le suivre et de réussir la composition.
Quelques exercices supplémentaires ne feront pas de mal !
« Il ou elle » : commencez simplement par l’un de ces mots et racontez un personnage.
« Esquisses… » : asseyez-vous quelque part et croquez le passant ou la dame assise à côté.
« Croquis » : faites de même avec les gens que vous connaissez de près ou de loin.
« Le nom à l’envers » : pensez à un nom et caractérisez la personne à partir de là.
« L’interphone » : passez du choix de la ville au choix de l’immeuble et finalement au nom sur l’interphone. Que vous inspire-t-il ? Qui vit là ? Décrivez !
« Mariage » : comment se sont rencontrées ces personnes mariées ? Utilisez encore les noms (trouvés dans un journal par exemple) pour vous inspirer.
« Carnet d’adresses » : prenez un nom dans le répertoire d’un ami et décrivez-lui le personnage. Est-il ressemblant ?
« Jeux de mots et de sonorités » : poétisez à partir des sonorités et des possibilités qu’offre le nom.
« Archétype, stéréotype, type, invention : portraits » : allez du plus connu au plus original.
« L’entrée en scène : première vision » : soignez la première description de votre personnage principal.
« L’entrée en scène : autres dispositifs du portrait » : imaginez non plus le corps, mais la situation dans laquelle se trouve jeté votre personnage.
« La famille fictive » : découvrez la consigne de cet exercice collectif p. 245-246 !
« De vie à trépas » : faites naître et mourir un personnage.
« Biographie imaginaire et page arrachée » : y a-t-il un personnage, dans tous ceux que vous avez créés, qui mériterait que vous écriviez sa biographie (ou un épisode de celle-ci) ?
- Le personnage : faire parler ou le dialogue
Une fois les personnages créés, il convient de les faire parler ; c'est la meilleure façon de leur donner de l'autonomie et de les rendre attachants à vos lecteurs. Faly Stachak vous propose d'explorer deux formes de prise de parole :
Le monologue ;
Le dialogue.
Ce dernier, en particulier, a pour finalité de faire vivre les personnages. Il prend plusieurs formes (direct, indirect, libre) et est habituellement associé à des règles typographiques qui sont expliquées dans l'ouvrage. Les conventions liées à l'écriture pour le théâtre sont présentées également.
Quels exercices réaliser ? Commençons par le monologue, puis poursuivons en direction des dialogues.
"Monologue intérieur" : prenez l'un de vos personnages et faites-nous part de ses hésitations.
"Monologue : sans respirer" : sur les traces de James Joyce, oubliez toute trace de ponctuation et laissez le flux de conscience vous submerger.
"Dialogue : du style indirect au style direct" : voir les nombreuses consignes p. 258-259.
"Dialogue en trio" : créez une discussion à trois à partir de trois de vos personnages. Pourquoi se rencontrent-ils ?
"Retour" : que se disent ces personnages qui se retrouvent après un temps d'absence ?
"L'absent" : que racontent-ils sur celle ou celui qui n'est pas là ?
"Chacun son style" : créez un dialogue à partir des contrastes entre niveaux de langage.
"Réplique" : voici quelques répliques (p. 263-264) à intégrer dans vos dialogues.
"Chat" : tentez le dialogue SMS !
- Faire vivre et raconter : point de vue, structure
Vous avez réussi à faire vivre vos personnages, c'est très bien ! Mais pour écrire un roman, il en faut plus. Vous devrez choisir votre point de vue et vous décider en faveur d'une structure ou d'une autre. De quoi s'agit-il ? Suivez la guide, Faly Stachak !
Voici donc, comme à l'accoutumée, quelques exercices à vous mettre sous la plume :
"Structures et points de vue" : pour commencer, écrivez un texte, le même, en "je", puis en "il". Sentez comment l'usage d'un pronom personnel ou d'un autre vous force à changer les choses.
"Vous !" : comme Michel Butor dans La Modification, décrivez une scène en utilisant le "vous", distant.
"Vision externe" : allez encore plus loin dans la prise de distance en décrivant les actions d'un personnage à la troisième personne du singulier sans entrer dans son esprit.
"Histoire des trois petits pois" : à la façon de Raymond Queneau ou des livres dont vous êtes le héros, proposez plusieurs "bifurcations" possibles au cours de votre histoire, pour en ouvrir la structure.
"Les carrés de Calvino" : le procédé est trop complexe pour être résumé ici ! Faufilez-vous vite p. 279-280...
"Si Peau-d'Âne m'était conté…" : utilisez les analyses de Vladimir Propp pour comprendre comment fonctionnent les contes et créer le vôtre !
"Façons de voir !" : pourquoi ne pas multiplier les points de vue sur une même histoire, un même parcours biographique ?
Dans la suite du chapitre, l'auteure explique les différents types de narration et les procédés de focalisation. C'est assez technique, mais très utile pour celles et ceux qui aiment approfondir les éléments théoriques de la littérature.
→ À consulter, par exemple, si vous êtes fan de storytelling !
- Du titre à la chute : émouvoir
"Plus stylistique sera ce dernier itinéraire : un texte quel qu'il soit, rédactionnel ou de fiction, ça doit toujours tenir en haleine son lecteur, c'est, pourrait-on dire, un aménagement progressif du plaisir (!)." (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 296)
Comment séduire le lecteur en le menant du début à la fin de votre histoire ?
"Le titre" : reprenez vos fonds de tiroirs, relisez-les et donnez-leur un titre !
"Extraits de vers... et quatrième de couverture" : pour vous aider dans le choix de titres, vous pouvez penser à des poèmes ou à d'autres titres connus. Une fois choisis, créez la quatrième de couverture.
"La première phrase ou l'incipit" : Elle donne tout le ton et l'univers du récit qui va suivre et doit être bien travaillée. Inspirez-vous des exemples donnés par l'auteure p. 300.
"Crescendo" : reprenez le thème du premier paragraphe en le développant, pour monter en émotion (quelle qu'elle soit).
"Suspense ! Planter le décor" : construisez une scène de meurtre à la façon du magazine littéraire Détective. Un personnage, un décor et peu à peu… le drame.
"Suspense ! Entre les titres…" : utilisez les intertitres pour monter en tension.
"L'attente" : créez une scène dans lequel un personnage attend et doute.
"Le temps suspendu" : prenez un passage d'un conte dans lequel un événement horrible se prépare et réécrivez-le.
"Concordance du temps… suspendu" : refaites de même en prenant bien garde aux temps employés.
"Le mythe revisité" : reformulez la dernière scène d'Orphée.
"Plus dure sera la chute !" : l'auteure vous donne trois débuts d'histoires vraies et c'est à vous d'écrire une suite (et surtout une chute) à chacune…
"De la nouvelle à la flash-fiction" : entraînez votre style en rédigeant des histoires de quelques mots seulement.
"Fictions brèves" : c'est le même procédé, mais vous avez ici quelques lignes (deux ou trois) pour vous exprimer.
"Réécriture" : reprenez vos propres textes et enrichissez-les de vos nouvelles compétences.
Les lecteurs de Stephen King savent que la réécriture est capitale dans le processus créatif !
Partie 6. La croisière, un récit à la première personne
Est-ce que ça vous dit de tenir un journal de bord ? Cela peut être une belle expérience d'écriture ; une expérience à maintenir sur la durée aussi. Vous n'êtes pas obligé d'être vraiment en croisière… Il suffit de l'imaginer !
- Situer le cadre
Première étape : planter le décor de votre croisière. Voici quelques éléments à prendre en compte pour commencer à écrire.
"Chantier naval… Quel mode d'embarcation ?" : choisissez votre embarcation en feuilletant des revues, décidez du style de votre bateau, imprégnez-vous du vocabulaire, etc.
"Quand partir ?" : quelles sont les dates importantes, les grandes et petites étapes, l'époque ?
"Sur quelles eaux, vers quelle destination ?" : situez l'action de façon précise, en veillant à mobiliser les 5 sens de votre lecteur.
- Faire entrer les personnages
Voyons maintenant qui va embarquer à vos côtés. Décidez qui va s'exprimer et donner corps et âme à vos personnages.
"Du commandant de bord au moussaillon" : pensez aux professionnels et à l'équipage.
"Le passager : de sa naissance à ses motivations" : pourquoi part-il ? Et elle ? Qui sont-ils et qu'écrivent-ils ?"
Pour préparer votre intrigue, pensez aussi au couchage : qui est dans une cabine individuelle ? Qui la partage avec un(e) autre ?
- Action !
Troisième étape : il va falloir faire bouger tout ça. Créer des relations, faire évoluer tous ces personnages dans un joyeux (ou pas) remue-ménage.
"Du port de départ à celui de l'arrivée, construire l'histoire" : allez-y crescendo, en structurant peu à peu votre récit en fonction de cette montée dramatique.
Pour ces trois premiers exercices de "La croisière", écrivez au présent de l'indicatif, faites plutôt des phrases courtes. Il ne s'agit pas de raconter (on y vient), mais simplement de préparer le récit avec des fiches descriptives (à la façon d'un plan, en un peu plus développé) sur le cadre, les personnages et l'action.
- Raconter !
Nous y voilà. Maintenant que tout y est, il va falloir vous jeter à l'eau et commencer à écrire en jouant de tous vos atouts. Faly Stachack vous propose quelques exercices pour vous chauffer !
"Embarqués !" : ça y est, le jour du départ arrive. Comment se passe l'embarquement ? Écrivez, à la première personne, les témoignages de chacun de vos personnages.
"Le dîner de bienvenue" : Premières rencontres, premiers coups d'œil, que pensent les uns des autres ?
NB. Comme le montre Faly Stachack, tout cet exercice peut très bien se faire à plusieurs mains. Dans ce cas, chaque auteur choisira un ou plusieurs personnages à faire vivre.
LIVRE IV. L'ARCHIPEL DES THÉMATIQUES
Nous sommes presque à la fin de ce voyage en littérature. Pour terminer, nous allons visiter plusieurs "îles" : il s'agit de thématiques fréquemment traitées dans les romans et autres textes littéraires.
- L'île des lettres
Fictive ou réelle, la lettre est souvent le lieu de l'intimité et de l'échange de vues. Voyons quelques types de lettres qui pourraient vous inspirer.
"La lettre au père Noël" : cela fait longtemps que vous n'en avez pas rédigé, pas vrai ?
"Petits mots sous la table..." : à qui les destinez-vous ? Pour dire quoi ?
"Première et dernière lettre d'amour" : les histoires d'amour s'écrivent dans la correspondance.
"La lettre du désir" : avouez votre flamme !
"La lettre de guerre" : qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Qu'annoncez-vous et à qui ?
"Chère maman, cher papa" : qu'avez-vous à leur dire ?
"Lettre à Dieu le fils, à Allah, à Yahvé, à Bouddha..." : que lui diriez-vous ?
"La lettre ouverte" : un acte politique ou, pour le moins, polémique.
"Lettre à l'écrivain qui a changé ma vie" : pourquoi pas vous adresser enfin à celle ou celui qui a mis les mots sur ce que vous sentiez ou vous a profondément ému ?
"La lettre cachée" : et si elle était retrouvée ?
"Fiction griffonnée sur la table" : à la façon de Gérard Arseguel dans Feu doux.
- L'île des morts
Eh oui, difficile à croire, mais tout le monde y passe. Pourquoi ne pas en faire un récit ? Cela permet peut-être de l'apprivoiser et de la dédramatiser, comme le faisait déjà Marc Aurèle.
"Écrire la mort, la raconter, la décrire, l'imaginer, de votre expérience la plus intime, de ce qu'elle a laissé de traces et de métamorphoses en vous, autour de vous, voilà, c'est ici." (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 358)
Laissez surgir les émotions grâce à ces quelques exercices.
"Des mots, des maux, des morts..." : écrivez les mots qui vous y font penser, les uns à la suite des autres, comme le faisait Louis Calaferte dans Satori.
"Un meurtre" : celui auquel vous avez pensé à mi-voix, sans aller jusqu'au bout...
"Apprendre à tuer" : et s'il existait des écoles dédiées à cela ?
"L'absence" : dire le deuil poétiquement avec Paul Eluard.
"Lettre à la mort" : pourquoi ne pas mixer ces deux îles ? Un travail salutaire, peut-être...
"De l'enfance : rencontre" : quand avez-vous croisé la mort pour la première fois ?
"De l'enfance : rituel" : quels étaient les rituels associés à la mort durant votre enfance ?
"Première lettre à ceux qui tuent" : que diriez-vous à ce, celles ou ceux qui font des hécatombes (meurtriers humains ou non, tels que les épidémies) ?
"La mort à tout prix… La mort a tout pris" : contrastez ces deux points de vue dans un dialogue.
"Allégorie" : et si la mort était…
"Fin" : exercice libre et court.
"La complainte du boucher" : chantez le blues du boucher.
"La tueuse aux yaourts était bien assistante sociale !" : faites dans le scandale et le fait divers.
"De la conduite à adopter dans les veillées funèbres" : comme Julio Cortazar, contez-nous ce qu'il s'y passe et comment se comporter.
Pour découvrir les autres exercices présentés dans cette partie, rendez-vous p. 367-370.
- L'île des étrangers
Une île assez passionnante, mais pas dénuée de dangers. Qui suis-je ? Et qui est l'autre ? Philosophique, "grave", c'est une île mystérieuse et pleine de promesses.
"Etranger" : commencez par les mots, comme pour le premier exercice de l'île précédente.
"Dans la cour de récréation" : qu'avez-vous vu, jadis ?
"L'écriture, cette étrangère" : filez la métaphore.
"Je est un autre" : la célèbre phrase de Rimbaud, que dit-elle ? Faites-en un monologue.
"Quelles mers résonnent au fond de moi ?" : suivez les traces de Fernando Pessoa dans Le livre d'intranquillité.
"L'étranger du square" : décrivez donc ce que vous voyez là-bas. Faites-nous un portrait.
"Parlez-vous français ?" : cela pourrait être la première phrase entre vous et l'étranger du square… Poursuivez le portrait par un dialogue.
"L'intrus" : qui est-il ? Chose ou personne ?
"Autoportrait à l'étranger" : comment êtes-vous à l'étranger ? Brossez une situation avec honnêteté et humour.
"Le monstre, cet étranger" : qui était-ce ? Vous peut-être ?
"En chair étrangère" : la cuisine étrangère, on en parle ?
"Exil" : il y a mille littératures d'exil depuis Eschyle…
"Lettre de l'étranger" : qui vous écrit ? Ou d'où ?
"Racines" : rappelez-vous ce beau texte de Simone Weil, L'Enracinement.
"L'ivresse d'ailleurs" : chantez le besoin de voyage et l'évasion.
- Les îles Glamour
L'amour et les étreintes sont de la partie. Comment les dire ; qu'écrire ? Au cas où vous manqueriez d'inspiration, voici les propositions de Faly Stachack :
"C'est sa voix" : un poème façon "Cantique des cantiques", pourquoi pas ?
"Je me ferai beau pour lui plaire" : préparez-vous, il ou elle arrive !
"Où étais-tu alors ?" : écrivez la distance qui vous sépare, en rimes ou en prose.
"L'amour en règle !" : adaptez les règles de l'amour courtois à votre sauce.
"Dernier baiser" : Laissez-vous aller à ces tendres délices.
"Mourir d'aimer" : inspirez-vous ici d'un autre classique, Tristan et Iseult.
"Chagrin d'amour" : poésie, quand tu nous tiens.
"Jalousie maladive" : narrez vos pires moments de jalousie.
"Objets fétiches" : un inventaire à dresser ?
"Curriculum vitae amoureux" : on s'échappe avec humour en changeant de ton.
"On s'est rencontré quelque part, non ?" : décrivez une caractéristique croustillante (ou vraiment pesante) du séducteur.
"Love.net" : dites tout de vous en quelques lignes.
"Le vaisseau fantôme" : que deviennent nos amours perdues ?
"Le vieux glaçon et l'allumeuse des réverbères" : faites-vous plaisir avec les jeux de mots !
"Aimer ? La belle et dure affaire ?" : déclinez le verbe aimer en mode écriture automatique.
- L'île d'Éros
Passons enfin de l'amour aux plaisirs charnels. Qui a dit que l'érotisme était une littérature mineure ? Oserez-vous y poser le pied ?
"La grammaire jouissive" : écrivez un billet doux et ludique en utilisant… une grammaire !
"La vie sexuelle de Blanche-Neige" : c'est le titre d'un roman d'Étienne Liebig. Qu'en ferez-vous ?
"Les huit griffures du Kāma sūtra" : imaginez comment enfoncer vos ongles dans la chair de votre partenaire...
"Sa voix" : racontez-nous à quoi elle ressemble et ce qu'elle provoque.
"Sa bouche" : même exercice.
"Le goût de ses baisers" : même idée, en allant un petit peu plus loin.
"Tout près du corps" : et on continue, en enlevant doucement les vêtements.
"Mais laissez-moi dégrafer votre soutien-gorge" : prenez un point de vue et dites-nous tout.
Découvrez les propositions supplémentaires de l'auteure p. 400-406 !
Conclusion sur « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak :
Ce qu’il faut retenir de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak :
Oui, écrire est bien un plaisir ! Et c’est ce qu’il faut retenir avant tout de ce livre à la fois ambitieux et accessible. Faly Stachack nous dévoile 450 — oui, vous avez bien lu —, 450 techniques donc pour se faire plaisir en écrivant.
L'auteure prend le parti pris clair de privilégier l'action à la théorie et à l'analyse. Elle cherche à nous convaincre de prendre la plume pour 20 petites minutes, pour quelques heures ou pour la vie. Et cela fonctionne plutôt bien !
La progression du livre est logique : vous apprendrez d’abord à manier les listes et les textes courts, avant de vous lancer à la poursuite de vos souvenirs (plus faciles d’accès pour un début), puis à débrider votre imaginaire. Comment ? En plantant des décors, en campant des personnages et en soignant la structure de vos récits.
Ainsi, petit à petit, vous vous retrouvez à écrire de plus en plus longtemps, des textes de plus en plus longs ! Bien entendu, Faly Stachak ne vous laisse pas seul : elle accompagne la plupart des exercices de citations d'auteurs afin de vous montrer où elle pêche ses idées et où vous pouvez glaner les vôtres.
Si votre besoin de théorie est irrépressible, elle a également mis à votre disposition des parties explicatives où elle vous introduit aux concepts des études et de l’analyse littéraires. Pour couronner le tout, il y a une bibliographie d’ouvrages à picorer à la fin de chaque « livre ».
Points forts :
Une présentation originale et entraînante ;
De nombreux exemples de textes ;
Une recherche théorique et bibliographique importante ;
Des exercices spécifiquement conçus pour passer à l’action.
Point faible :
Rien à dire, ce livre ravira celles et ceux qui veulent écrire !
Ma note :
★★★★★
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May 4 2023, 5:00am
-
J'ai publié sur youtube.com
May 3 2023, 11:04pm
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