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Comprendre et pratiquer le coaching personnel
Résumé de « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry : un manuel d’une grande qualité à destination de celles et ceux qui souhaitent orienter — ou réorienter — leur carrière vers le coaching de vie. Grâce à ce livre bref, mais complet, vous découvrirez ce qui fait la spécificité et la richesse de ce nouveau métier ! Par Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry, 2019 (4e édition), 273 pages. Chronique et résumé de "Comprendre et pratiquer le coaching personnel" :
Un mot sur les auteurs : Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry Odile Cluzet travaillait en entreprise dans le domaine des ressources humaines avant de se tourner vers le coaching personnel. Désormais, elle exerce son métier de coach de vie aussi bien en entreprise qu’auprès de particuliers. Elle est, entre autres, chargée de cours à l’université de Cergy-Pontoise au sein du DU Executive coaching. Francis Colnot a lui aussi travaillé durant plus de dix ans en entreprise, avant de se reconvertir au métier de coach personnel via des formations en PNL (programmation neurolinguistique) et en interventions stratégiques systémiques brèves, notamment. Parmi d’autres responsabilités, il l’un des membres fondateurs de l’Association européenne de coaching (EMCC). Florence Vitry a été directrice des ressources humaines pendant une vingtaine d’années, à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé. Comme ses collègues, elle a réorienté sa carrière en suivant un grand nombre de formations : en PNL et en approche systémique orientée solutions, notamment. Elle intervient régulièrement au sein du DESU Pratiques du coaching de l’université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Les trois auteurs forment des coaches certifiés ESQA (European Supervisors Quality). Ensemble, ils ont fondé un cabinet de coaching nommé Atout Coach. Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie a reçu un très bon accueil de la part de la profession : « Cet ouvrage, résolument pédagogique, et d’autant plus précieux qu’il est le fruit d’une intense expérience professionnelle, constitue à ce jour une des rares publications de référence en matière de coaching personnel. » (Michaël Pichat, Maître de conférences des universités en psychologie, Nouvelle préface de l’ouvrage, p. VIII)
Introduction. Oser réinventer sa vie Cette affirmation s’applique d’abord aux auteurs, puisqu’ils ont osé, à un moment donné de leur vie professionnelle, changer de cap. Coaches professionnels de cadres dirigeants au sein de leurs entreprises respectives, ils ont souhaité étendre leur niveau d’intervention à des clients individuels, soucieux d’être accompagnés dans la réalisation de leur projet personnel. Cette quatrième version de l’ouvrage vise avant tout à incorporer les riches commentaires en provenance des étudiants et de l’expérience acquise depuis 2008 (année de la première publication), ainsi qu’à insister sur la légitimité et la spécificité du métier de coach personnel ou coach de vie. Les auteurs préfèrent utiliser ces deux termes — coaching personnel et coaching de vie — plutôt que la notion anglophone de life coaching. Ces notions leur paraissent plus adaptées à la réalité et à l’ambition de leur profession : accompagner le client vers la réalisation de son projet personnel ou projet de vie. « Pour nous, le coaching personnel répond à toute demande d’accompagnement d’un individu, visant à l’atteinte d’un objectif personnel ou professionnel, dès lors que la démarche est indépendante de toute “prescription” extérieure. Ce qui compte ici, ce n’est pas la porte d’entrée, c’est-à-dire la thématique abordée, qu’elle soit d’ordre professionnel ou personnel, c’est bien davantage la nature de la démarche : individuelle et du seul ressort de la personne. En cela, le coaching personnel, tel que nous l’exposons ici, englobe à la fois l’accompagnement personnel et professionnel, par une prise en compte de l’individu dans sa globalité. » (Comprendre et pratique le coaching personnel, p. 5) Chapitre 1. Coach personnel : un métier à part entière En quoi est-ce un vrai métier ? Depuis le milieu du XXe siècle, la société occidentale a changé. Les déterminismes sociaux ont perdu de leur force. Désormais, on n’est plus obligé de suivre la voie tracée par les parents ou la famille. On crée son propre « projet de vie », notamment en changeant de métier au cours de la carrière professionnelle. La psychanalyse et la psychothérapie ne sont pas les seules voies d’accès à la relation d’aide. L’avantage du coaching de vie est qu’il n’enferme pas la personne dans l’étiquette de « malade », ni même de « patient ». Le « client » du coach (ou coaché) est actif et en recherche de solutions. Pour répondre à cette demande d’aide, le coaching s’est développé en créant un cadre de travail, une déontologie, des connaissances et des compétences spécifiques qui en font aujourd’hui un métier à part entière. Le coaching de vie diffère d’un coaching thématique (comme le coaching sportif, qui s’apparente à un training, un entraînement), notamment par sa dimension holistique, c’est-à-dire globale. Le coaching de vie ou personnel est aujourd’hui inscrit au Répertoire national de la certification professionnelle (le RNCP) sous le code ROME K1103, ce qui constitue une reconnaissance sur le territoire français. Des universités enseignant le coaching et des cabinets de coaching s’ouvrent régulièrement. En 2010, 4 000 professionnels se seraient déclarés en France (selon les sources de la Société française de coaching). Le coaching : une pratique émergente d’accompagnement Il existe aujourd’hui, malgré tout, une prolifération de titres, de labellisations et de pratiques qui sème la confusion : counselling, coaching, sponsoring, mentoring, etc. C’est pourquoi il convient de bien identifier la spécificité de la pratique de coaching de vie. Tout d’abord, il faut noter que, si l’on peut rester insatisfait quant à la notion de coaching — qui reste un anglicisme et renvoie à une tradition managériale et sportive — il n’y a toutefois pas de solution de rechange évidente et c’est pourquoi le terme a été conservé. Les auteurs n’hésitent pas, pour leur part, à faire remonter l’origine du coaching qu’ils souhaitent pratiquer à la figure de Socrate, ce philosophe de l’Antiquité grecque ayant pour devise « Connais-toi toi-même ». Historiquement, il est par ailleurs incontestable que le coaching prend ses racines dans l’entraînement sportif, qui a lui-même trouvé à s’implanter, au cours du XXe siècle, dans les entreprises : les chefs d’entreprises recherchant, eux aussi, la performance. L’individualisme triomphant, la course à la performance, l’exigence d’autonomie, le risque de déclassement, l’épuisement sont aujourd’hui notre lot quotidien à tous. Par l’intermédiaire d’outils et méthodes issus des sciences humaines, on apprend à l’individu à mieux « se gérer » et à développer ses potentiels. Mais est-ce cela, le coaching ? Les auteurs s’interrogent. La performance — pour résumer ce phénomène en un mot — est l’idéologie du temps présent. L’injonction principale est la suivante : se réaliser. Le coaching de vie s’inscrit-il en faux contre ces tendances sociales ? Oui et non. Non, parce qu’elle provient de ce grand mouvement historique et qu’elle fonde sa pratique sur l’existence des individus contemporains qui se trouvent pris dans ces exigences. Oui, parce qu’elle en refuse la tyrannie et explore les différentes voies de réalisation de soi de l’individu (pas seulement la voie de la productivité). Coach personnel : un métier d’avenir « L’individualisation, au sens de construction de soi en tant qu’être original, inventif, est sans aucun doute à la source de toute demande de coaching de vie. […] Si aujourd’hui individualité rime avec développement de soi, celle-ci ne peut se faire que dans la relation à l’autre, c’est-à-dire dans l’échange. Non, l’esprit collectif n’a pas disparu […] Individualité rime aussi avec solidarité. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 29) Le coaching de vie cherche, avec l’individu, son « cœur de vocation », ce qui le fait s’épanouir. C’est une sorte d’apprentissage continu où l’on apprend à apprendre. Depuis les années 2000, les universités accueillent d’ailleurs des personnes qui exercent déjà une activité professionnelle, mais souhaitent se reconvertir ou simplement s’initier au coaching. Il y a là, on le voit, un désir de changement et une demande que le coaching personnel est amené à rencontrer.
Chapitre 2. Qu’est-ce qui distingue un coach personnel d’un coach en entreprise ? Le cadre d’intervention La principale différence entre le coaching en entreprise et le coaching personnel consiste en la présence ou en l’absence d’un prescripteur. Dans le cas du coaching en entreprise, l’entreprise joue le rôle d’un tiers qui prescrit le coaching à l’employé. Cela ne peut être le cas pour le coaching de vie. En un sens, le coaching en entreprise est donc un « coaching sous contrainte » (p. 35). La relation est formalisée par un contrat, établissant un nombre de séances à l’avance, des objectifs, des règles de fonctionnement, etc. Si le tiers n’est pas présent lors des séances, il n’empêche que sa présence est tacite, en raison du contrat lui-même. En outre, une restitution a souvent lieu en présence du représentant de l’entreprise à l’issue des séances. On cherche ainsi à évaluer la réalisation des objectifs (par exemple, devenir capable d’exercer ou de réaliser telle performance dans telle fonction). Il y a donc bien une contrainte forte, à la fois au niveau du cadre et des objectifs, puisque l’entreprise peut exercer une pression sur le coaché : en l’absence de résultats, c’est la dégradation ou la porte… Par ailleurs, le coaché arrive déjà chargé de préjugés qui vont l’enthousiasmer ou le freiner face à la proposition de coaching. Le sentiment de devoir se faire aider peut, notamment, être perçu très négativement. Ce type de contrainte n’existe pas dans le coaching personnel. La relation est duelle ; la demande émane du coaché lui-même. Il devient une contrainte si un tiers se « cache » dans l’environnement du client et que celui-ci n’agit pas pour lui, mais pour faire plaisir à une autre personne ou à un groupe. Pareillement, les objectifs ne deviennent contraignants que si le coaché agit en référence à des normes sociales auxquelles il veut à tout prix se conformer. Les spécificités du coaching personnel Le coach personnel a une responsabilité vis-à-vis de ses clients, du fait même de la relative liberté que lui octroie sa pratique. Il doit se donner à lui-même des garde-fous pour que le client soit — et se sente — en sécurité : éthique, déontologie, cadre clairement établi, échanges avec les pairs et supervision, autoformation et connaissance de soi). Dans le coaching personnel, le cadre de la relation va être construit à partir de la demande et des contraintes propres du client. Ces paramètres incluent :
Le temps ; Le budget ; L’objectif du client (la demande) ; Les indicateurs de réussite.
La demande propre au coaching personnel doit se distinguer d’autres demandes (une demande médicale, une plainte, etc.). « Qu’attendez-vous de mon aide ? » permet au client de clarifier sa demande. Celle-ci doit être liée à un changement opérable au sein du projet de vie global du coaché. Grâce aux informations reçues, le coach pourra préciser la demande, choisir (ou non) d’y répondre et passer un contrat avec le client. La co-construction du cadre Le contrat de coaching de vie est le plus souvent un contrat passé oralement entre le coaché et le coach. Il se passe en règle générale lors de la première séance. Bien entendu, le contrat porte sur la demande du coaché ; toutefois, comme celle-ci est le plus souvent amenée à changer et à se préciser en cours de route, le contrat doit rester ouvert aux modifications. Le consentement mutuel est à la base du contrat. Le coach a l’obligation de moyens, non de résultats. Il fait tout pour l’accompagner dans ses propres objectifs, en investissant ses connaissances et compétences dans la relation. Une « période d’essai » peut éventuellement être décidée entre le coach et le coaché afin d’établir si la relation peut se poursuivre sur de bonnes bases ou non. Le contrat comprend deux éléments principaux :
La partie « commerciale » = prix, périodicité, durée, nombre de séances, lieu, condition de prise de rendez-vous, annulations, période d’essai éventuelle, engagements réciproques et objectifs du coaching ; L’objet du coaching = l’accompagnement proprement dit qui va faire émerger les objectifs du coaché progressivement et qui est donc évolutif.
Le coach devra s’assurer qu’il est la personne adéquate pour la demande d’aide (soit que la demande ne soit pas liée au coaching, soit qu’un autre coach puisse être plus approprié). Pour sa part, le coaché devra montrer son engagement (notamment dans l’apprentissage de ce qu’est le coaching) et il pourra aussi, par exemple, moduler le rythme des séances. Enjeux et liberté « Les enjeux du coaching personnel n’apparaissent pas obligatoirement au premier entretien, car ils dépendent des objectifs que se fixe le client, lesquels se dévoilent lors des séances suivantes de coaching. Les enjeux sont donnés par les réponses aux questions : “Que se passera-t-il si vous n’atteignez pas les objectifs que vous vous êtes fixés ? ou « Que se passera-t-il si vous atteignez les objectifs que vous vous êtes fixés ? ».” (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 75) Dans le coaching personnel, c’est au coaché de définir le critère de réussite ou d’échec, aussi bien que les sanctions (positives ou négatives) éventuelles. Le coach ne juge pas et n’intervient pas à ce stade, bien que sa présence soit souvent utile pour les clarifier. Une autre différence entre le coaching en entreprise et le coaching de vie consiste en la liberté de parole et d’action dont bénéficie le client : aucun conflit de loyauté vis-à-vis de son travail, ni d’obligation d’agir — le client dit ce qu’il veut et fait usage du coaching comme bon lui semble. Le coach de vie est responsable du processus et notamment, d’assurer la dimension holistique de l’intervention — ce qui n’est pas le cas en coaching en entreprise, puisque le coaching se focalise sur la dimension professionnelle. Dans le coaching personnel, même si la demande est très régulièrement liée au monde du travail, elle entre en résonance avec les autres domaines de la vie et le coach doit entendre ce caractère global. “Le fait de pouvoir aborder d’autres domaines que le professionnel peut avoir aussi pour effet de défocaliser la personne de sa demande initiale pour lui permettre de se positionner plus justement par rapport à ses désirs, y compris professionnels d’ailleurs. […] L’art du coach va être d’explorer la demande de son client tout en l’aidant à se décentrer de son problème. L’aider à mettre en perspective sa situation tout en l’amenant à se positionner sur les possibilités de changement.” (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 80) Le positionnement du coach personnel Le coach personnel perçoit son client « comme un tout », avec des émotions, des pensées, des actions qui lui sont propres. Il est centré sur lui et attentif à ces trois dimensions de son être. Il cherche à lui laisser la place pour exprimer ce qui est bon pour lui, sans lui imposer de norme ou de connaissance supérieure sur ce que serait « le sens de la vie ». Par ailleurs, le coach de vie n’a pas de modèle théorique uniforme et préétabli. Il est d’abord à l’écoute de l’autre et l’aide à formuler ce qui fait sens pour lui, notamment en posant une question projective du genre : « Vous avez 90 ans, vous avez réussi votre vie, qu’avez-vous vécu ? ». Pour atteindre le changement — l’obtention d’un état futur à partir d’un état actuel — le coach de vie va se focaliser sur le processus. Qu’ajouter ? Que retirer ? Que modifier ? Bien sûr, le coach personnel doit être capable de reconnaître les limites de son intervention. Il n’est pas « né » pour être coach et il n’est pas souhaitable qu’il transmette ce type d’idée à ces coachés. D’autre part, le coach, bien qu’il invite ses coachés à imaginer une autre vie, ne doit pas vouloir leur réalisation à leur place, voire plus qu’eux-mêmes. Parfois, les rêves devront être adaptés pour rencontrer l’exigence de réalité.
Chapitre 3. L’identité du coach personnel Êtes-vous un coach de vie ? Autodiagnostic Les auteurs proposent un test non scientifique permettant de s’autoévaluer selon quatre catégories que l’on peut résumer de cette façon : très disposé, disposé, peu disposé et pas disposé à exercer le métier de coach personnel. Une chose est certaine : au début de leur carrière, les coaches ont beaucoup de questions à l’esprit. Ils se demandent notamment quelles connaissances utiliser et quelle attitude adopter ; ils s’interrogent sur leurs capacités, leur légitimité et leur spécificité (notamment vis-à-vis du travail de coach en entreprise). Voici quelques caractéristiques du coach de vie. Il :
Travaille avec la personne dans sa globalité ; Rejette les demandes de « sauvetage » qui viseraient à prendre la place du coaché ; Aide à définir et à se centrer sur les objectifs de la personne ; Se centre davantage sur le futur que sur le passé (qui peut faire l’objet d’un autre type d’aide) ; Se connaît suffisamment lui-même pour repérer les blocages d’autrui ; Oriente son client dans sa propre complexité en résistant à la simplification ; Fait preuve d’une grande ouverture d’esprit ; Sait se décentrer et laisser son ego « en position basse » ; Valorise les ressources et les aptitudes du coaché ; Permet au client de faire des liens nouveaux et d’avancer dans la définition de son projet de vie.
Quelle formation pour le coach de vie ? Pour se former, il existe des écoles de coaching (plutôt centrées sur le métier de coach en entreprise) et des formations diplômantes au sein de plusieurs universités. Les matières enseignées sont, par exemple :
Programmation neurolinguistique (PNL) ; Thérapies brèves avec le modèle cognitivo-comportementaliste ; Analyse transactionnelle ; Gestalt-thérapie ; Approche systémique ; Etc.
« Le lecteur peut s’étonner de l’intérêt de s’approprier des connaissances relevant de la psychologie alors que l’objectif du coach personnel n’est en aucun cas de soigner. D’abord, un des avantages est de pouvoir reconnaître, repérer les personnes dont la problématique relève plus d’une thérapie que d’un coaching. Mais la connaissance de ces domaines peut également être envisagée sous un angle bien différent que celui observé par un thérapeute : par exemple, alors que celui-ci se centre sur les dysfonctionnements de son patient, le coach repère plutôt les aspects positifs du fonctionnement de son client, c’est-à-dire ses ressources. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 114) En s’appuyant sur ses ressources, le client sera mieux à même de se construire un projet de vie adapté, avec (et plus tard sans) l’aide bienveillante du coach. Quoi qu’il en soit, il convient de bien distinguer thérapie et coaching. Le coach utilisera un modèle disciplinaire (méthodes, outils, grilles d’analyse, etc.) et un modèle relationnel (une façon de communiquer) qui le distinguent. Par exemple, il fera usage d’indicateurs de personnalité tels que MBTI®, GOLDEN®, Process Com®. Il utilisera aussi, notamment, des outils créatifs tels que le dessin ou le photo-langage lorsqu’il est nécessaire d’accéder à certaines émotions. Tout au long de sa carrière, le coach personnel cherchera à développer ses compétences. Une condition impérative pour le coach : mieux se connaître Il ne s’agit pas nécessairement de réaliser une longue psychanalyse, mais d’être conscient de soi et aussi d’avoir une certaine estime et confiance en soi. Le coach de vie doit être capable de reconnaître et de contrôler ses propres émotions, sans quoi il ne pourra accueillir celles de l’autre. Pour avancer dans sa pratique, le coach personnel peut avoir besoin de supervision par un praticien expérimenté, qui l’aidera à transformer ses doutes, ses erreurs peut-être, en ressources pour s’améliorer dans le métier. Pour un coach à temps plein, une rencontre mensuelle semble être une bonne option. “Une des particularités du coach personnel est qu’il est « son propre outil » pour accompagner son coaché. Cela signifie qu’il utilise sa sensibilité, ce qu’il ressent, ce qui résonne en lui à partir des paroles et des attitudes de son client pour le faire progresser. […] Si le coach est attentif à ses propres sensations, émotions, il repérera que le client rejoue avec lui des scènes de sa vie et lui fait vivre ce qu’il fait subir à son entourage. Il est aussi à même de percevoir l’intérêt de partager ce qu’il ressent pour aider son client à faire des liens avec la difficulté qu’il est venu exposer.” (Pratiquer et comprendre le coaching personnel, p. 126) Bien sûr, l’échange doit se faire sur une base bienveillante et respectueuse, mais le coach a tout intérêt à faire connaître ses émotions au client pour l’aider à adopter une autre perspective sur lui-même. Une posture Pour caractériser la posture du coach, les auteurs utilisent un outil créé par Robert Dilts, spécialiste en PNL : les niveaux logiques, qui sont au nombre de six.
Environnement : dans le cadre du coaching personnel, la relation est duelle et le contexte est donc moins tendu qu’en entreprise — la confidentialité et la confiance sont des règles de base ; Comportement et attitudes mentales : le coach évite toute attitude directive (conseil, jugement moral). Il sait entendre sans pour autant se fondre dans les sentiments de l’autre — humilité, écoute et acceptation du client dans sa complexité ; Valeurs et croyances : certaines valeurs et croyances limitantes doivent être perçues et désactivées pour ne pas influer négativement sur l’échange — par contre, il doit croire en la valeur intrinsèque de son client et être certain que l’action de celui-ci est sous-tendue par une intention positive (même si lui-même ne la conçoit pas clairement) ; Identité : le coach personnel recherche la congruence ; Mission : il cherche un sens à sa propre pratique — par exemple, en se concevant comme un « passeur » ou un « éveilleur ».
Une déontologie « Le code de déontologie du coach personnel s’oriente sur deux axes principaux : favoriser la confiance du client et faciliter les repères du coach. Les devoirs du coach personnel sont précisés dans une charte qui est remise au client ou consignée dans le contrat passé. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 138) La charte éthique se doit au minimum de :
Expliquer la nature, les limites et les contraintes de l’intervention du coach personnel ; Exposer l’engagement du coach vis-à-vis de son coaché ; Garantir la confidentialité des échanges ; Rappeler le respect des droits, des valeurs et de la liberté du client.
Réflexion et méthodologie autour du projet de vie Un projet de vie, qu’est-ce que c’est ? Comment affronter cette notion si large ? N’est-il pas prétentieux, venant du coach, de prétendre aider quelqu’un à « réaliser son projet de vie » ? Pour y voir plus clair, Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry proposent quelques pistes de réflexion. « L’idée qu’il existe un projet de vie repose sur le constat que chaque individu se construit depuis l’enfance autour de certaines valeurs, qu’il est sensible au bien et au mal, etc., et qu’il élabore ainsi une conception de la vie qui lui est propre, bien que largement influencée par son environnement familial, culturel… » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 142) Les auteurs parlent de « bricolage » : il n’est pas évident de construire sa vie. La « réussite » dépend de bien des éléments et on avance souvent en zigzag, cherchant à développer un élément (par exemple, les signes extérieurs de richesse), puis un autre (par exemple, les compétences ou le développement de certains talents). L’envie de donner un sens à tout cela est capitale ; encore faut-il savoir le trouver et le mettre en œuvre. Le coach pourra aider le client à « trier, jeter, remanier, éclaircir tous les éléments qu’il lui amène en vrac » (p. 144). Il l’aidera aussi à se confronter à la réalité, lorsque cela est nécessaire, et toujours en vue de réadapter le projet positivement. Voici quelques points de méthodologie pour éclaircir un projet de vie :
Instauration d’un climat de confiance et identification d’une demande (à ce stade, le coach écoutera, tout en questionnant et en se synchronisant à l’autre) ; Transformation de la demande en « matériau de travail » et exploration des domaines de vie et des valeurs (il s’agira de déterminer l’objectif, de faire émerger les valeurs, parfois dans la confrontation et le recadrage, pour parvenir à un projet réaliste) ; Aide à la progression via la stimulation des ressources du client (le travail portera sur les actions concrètes à mener, notamment via la proposition de tâches à réaliser et l’utilisation de profils de personnalité) ; Retour sur le chemin parcouru et autonomisation (l’échange pourra se centrer sur l’évaluation de la progression et sur les risques et les forces du projet, via quelques techniques comme le photo-langage ou la visualisation, par exemple).
Le coach devra assurer une vigilance vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis du client pour agir avec recul et pertinence. Quelques outils pertinents pour l’accompagnement Voici un pêle-mêle de quelques situations de travail et les outils utilisés par les coaches personnels :
Détermination de l’objectif (ou démarche d’objectifs)= pour travailler sur la clarification des objectifs, le coach pourra poser des questions relatives à la situation actuelle, la situation future souhaitée et le chemin pour y parvenir, puis construire un tableau d’objectifs (trois, par exemple) ; Domaines de vie= pour travailler sur l’harmonisation et l’équilibre des domaines de vie, on interrogera le coaché sur ses activités, les émotions ressenties à ces occasions et leur statut de plaisir ou d’obligation — les résultats pourront également faire l’objet d’un tableau récapitulatif ; Recadrage des situations de vie= il sera utile de travailler à l’interprétation des situations lorsque le client perçoit des obstacles entravant la réussite de son projet — cela pourra passer par une introspection concernant les émotions ressenties et les filtres mentaux utilisés ; Rêve éveillé= il s’agit d’une méthode de relaxation issue de l’hypnose qui permet de lâcher prise et de fixer le projet dans l’inconscient ; Photo-langage®= c’est un jeu d’interprétation de photographies qui permet de clarifier le projet de vie, les obstacles à surmonter et les ressources à utiliser ; Recherche de valeurs = les auteurs proposent un questionnaire de 15 questions (p. 164-165) permettant d’établir un tableau de recherche de valeurs et d’antivaleurs, puis de se questionner sur ses croyances ; Projet de vie/Carte personnelle = celle-ci permet de récapituler le travail accompli en faisant le point sur la vision du monde, le projet de vie, les buts et objectifs et finalement le code de conduite du coaché.
De nouvelles approches pour un monde toujours en mouvement Les auteurs complètent le point précédent par l’énumération d’autres techniques :
Approche systémique et la psychologie positive= la première permet d’insister sur les réussites (les exceptions aux problèmes rencontrés) et la seconde permet de mettre en avant les compétences psychologiques et relationnelles du client ; ACT= cette approche en quatre étapes permet de clarifier les valeurs qui importent au client via l’acceptation et l’engagement ; Mindfulness = les techniques de pleine conscience permettent de s’ancrer dans le présent et d’évacuer les pensées négatives ; Coaching génératif = centrée sur la créativité, cette approche issue de la PNL a pour ambition de transformer les obstacles du client en ressources lui permettant d’accomplir son projet ; Ligne du temps (outil issu de la PNL)= l’objectif est ici d’augmenter la motivation du client en le faisant voyager mentalement dans son passé et dans son avenir ; Pratiques narratives = il s’agit de déconstruire et de reconstruire les histoires racontées à propos du client — mais aussi celles qu’il se raconte à lui-même — pour amplifier la confiance et l’estime de soi ; Arbre de vie = lorsque le client fait état d’une peur, cette métaphore peut l’aider à lui redonner confiance en lui-même — le client dessine un arbre complet où chaque partie correspond à une dimension (passé/présent/futur, compétences, etc.) à explorer ; Approche gestaltiste = l’utilisation de l’espace, du corps et des émotions « ici et maintenant » permet de couper court aux mentalisations et aux impasses que celles-ci peuvent générer.
Chapitre 4. Pourquoi nos clients viennent-ils nous voir plutôt qu’un autre professionnel de la relation d’aide ? Coaching personnel et psychothérapie « La finalité d’une action de coaching personnel est l’exploration, la mise en œuvre et la validation d’un projet de vie. De fait, cet accompagnement encourage le développement du potentiel du coaché aussi bien du point de vue personnel que professionnel, car un individu, en tant que système vivant, ne saurait être réduit à un seul aspect de lui-même. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 181) En fait, une fois cet objectif et le cadre du coaching posés, celui-ci peut avancer main dans la main avec cette autre pratique qu’est la psychothérapie. L’important est de les distinguer, mais pas de les exclure l’une l’autre. Le coaching n’est pas simplement pour les gens « qui vont bien », et la psychothérapie pour les gens « qui vont mal » : une personne peut avoir besoin des deux, en même temps ou à différents moments de sa vie. La responsabilité du coach est engagée. Grâce à sa déontologie et à son expérience, il doit être capable de savoir lorsque son aide atteint ses limites et qu’il serait bon de faire appel à un psychothérapeute (par exemple, si un obstacle revient systématiquement et paraît infranchissable ou si la personne ressasse sans cesse son passé, sans pouvoir aller de l’avant). Les individus savent souvent, parfois intuitivement, à qui s’adresser. Mais parfois, il faut les aiguiller. Rappelons-le : la visée du coaching n’est pas de soigner — et de façon corrélative, celui qui vient voir un coach n’est donc pas considéré comme un « malade » (ce qui peut en attirer certains, qui cherchent à éviter cette étiquette). « Le rôle d’un coach n’est pas d’intervenir sur la structure psychique pour la changer. L’une des finalités de son intervention en revanche sera de permettre plus de souplesse à l’individu, de manière à ce qu’il puisse précisément prendre contact avec ses ressources, trouver ses propres solutions dans la mise en place de son projet. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 190) Coaching de vie et développement personnel La question de la distinction entre coaching de vie et développement personnel mérite d’être posée selon les auteurs. En effet, pour eux, il n’y a pas identité parfaite, même si les finalités sont globalement les mêmes, à savoir l’équilibre, le développement des ressources et l’épanouissement de la personne. On constate une différence au niveau du type d’accompagnement et des moyens utilisés. Le développement personnel a parfois recours à des techniques issues de la psychothérapie et peut aussi proposer des séances de groupe. Le coaching de vie refuse quant à lui d’intervenir dans le champ de la psychologie clinique, il se focalise sur le projet de vie (et donc sur l’avenir) et il reste individuel (pas de séance de groupe). Coaching personnel et métier du conseil « Si la personne imagine son problème ou sa difficulté comme relevant de circonstances, de causes extérieures à elle, elle va, par exemple, estimer manquer de connaissances en rapport avec son problème, et rechercher l’expertise pour pouvoir appliquer des méthodes éprouvées et donc efficaces. Alors elle choisira un conseiller, un expert qui va l’écouter, puis analyser et faire un diagnostic de la situation, et enfin fera des préconisations qu’elle aura intérêt à suivre pour régler sa difficulté. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 199) Il y a une foule d’experts ou de conseillers dans divers domaines : du conseiller conjugal au conseiller en création d’entreprise, en passant par l’avocat, l’assistance sociale, etc. Ces personnes aident à résoudre des problèmes en mobilisant une expertise précise, qu’ils vont soumettre à la personne. La différence avec le coaching personnel apparaît clairement : le coach ne se place pas dans une situation de « sachant » ou d’« expert » par rapport à la vie du client. Son seul savoir, pourrait-on dire, est fait d’outils pour que le client lui-même découvre ce qu’il veut et comment y parvenir. Une autre différence tient au fait que la personne concevra son « problème » comme intérieur, lié à sa personnalité. Elle voudra un interlocuteur qui lui permette de prendre de la distance sur sa propre vie et qui l’aide à construire sa démarche, sans prendre parti. On retrouve ici l’un des crédos du coaching de vie : « Le client est le seul expert de son projet de vie. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 202) Coaching personnel et formation Le coaching personnel se distingue de la formation et en particulier de deux formes : la formation au sens du training (entraînement) et le codéveloppement. La formation/training vise à acquérir des savoirs, des compétences ou des aptitudes et repose sur des thématiques bien définies (apprentissage du piano, d’un sport, etc.) et des programmes déterminés avec cahier des charges et évaluations. Le formateur est placé en position haute vis-à-vis du contenu, puisque c’est lui qui détient le savoir et le délivre. Le codéveloppement consiste en une aide fournie aux managers : il est un dispositif d’accompagnement visant à prendre du recul, à favoriser la coopération et l’entraide et à mobiliser, ce faisant, l’intelligence collective. On parle alors surtout de facilitateur, qui n’est pas nécessairement un coach professionnel, mais qui est en revanche formé spécifiquement à ce type de pratique. Par contraste, le coaching de vie met en présence un client qui cherche des savoirs et des solutions en lui-même, en affrontant ses propres obstacles. Il a besoin d’une prise de distance qui lui permette d’agir de façon plus pertinente et cohérente. Le coach est en position basse sur le contenu, puisque celui-ci est apporté par le coaché ; en revanche, il sera en position haute sur le processus, puisqu’il va guider le client dans sa démarche en l’aidant à redéfinir ses problèmes et son projet de vie. Coaching personnel et coaching en entreprise Il arrive souvent que les personnes s’engagent dans un coaching personnel au moment d’une reconversion ou d’un changement de fonction dans l’entreprise. Ils pourraient demander un financement de celle-ci, mais ne le font pas. Pourquoi ? « Deux raisons majeures génèrent la demande de coaching personnel plutôt que de coaching en entreprise :
D’une part, nos clients ne veulent pas que leur démarche soit officialisée ; D’autre part, ils considèrent qu’il s’agit d’une démarche de changement personnel et de développement et ne se considèrent donc pas en position légitime de solliciter un financement à l’entreprise ou à l’organisation à laquelle ils appartiennent.
La troisième raison complémentaire pour laquelle nos clients viennent dans nos cabinets, c’est la solitude face à la prise de décision : ils font appel au coaching quand ils se sentent confrontés à une décision capitale pour eux et qui engage leur avenir. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 217-218) Concernant le caractère personnel de la démarche, le client peut être rassuré par la confidentialité à laquelle s’engage le coach et le fait que les séances aient lieu en dehors de l’entreprise (ce qui implique, d’ailleurs, de mettre en place des systèmes pour éviter la rencontre de deux clients). Surtout, passer du coaching professionnel au coaching personnel permet de s’assurer que ce seront bien les objectifs de la personne qui seront au centre du processus, et non pas ceux de l’entreprise. L’autofinancement assure aussi un pouvoir plus grand du coaché sur le cadre de l’interaction (sa durée, ses pauses éventuelles, son arrêt, etc.). Il s’agit de faire du « sur-mesure ». Certes, le prix peut être élevé : on comptera aux alentours de 1000 à 15 000 € pour 10 séances, selon les auteurs. C’est donc un « luxe » que tout le monde ne peut se payer. Il demande également un investissement en temps et une implication personnelle sérieuse. Enfin, le coaché peut se sentir libre d’aborder toutes les thématiques et tous les domaines de sa vie, ce qu’il ne peut pas faire dans le cadre d’un coaching en entreprise. Il peut évoquer tranquillement ses doutes et ses contradictions et prendre le temps d’explorer chaque domaine de sa vie, pour voir comment les équilibrer et les harmoniser. C’est à eux, au final, que revient la responsabilité de leur propre vie. « Décider d’un nouveau choix de vie, c’est engager les années à venir et un certain nombre “d’investissements” à faire (en termes d’énergie, de temps et de finances), de choses à lâcher, d’éléments à réorganiser… alors ne pas décider à la légère semble approprié ! Pour le coach, ne pas conseiller fait partie de sa déontologie : il s’engage à laisser le coaché libre de ses choix. La solitude est un fait : même accompagnée, la personne coachée est en réalité seule à prendre les décisions qui engagent son avenir. […] Le coaching permet donc de ne pas se sentir seul(e) au cours de la réflexion préalable ou de la mise en œuvre d’une décision. En évoquant les conséquences des différentes solutions possibles, le client arrive à se représenter un résultat, plus aisément qu’en réfléchissant seul. » (Comprendre et pratique le coaching personnel, p. 231) Conclusion. Pont vers le futur « Pour nous, il ne fait aucun doute que le coaching personnel existe, en tant que relation d’aide, dès lors qu’un individu, en son nom propre, s’engage dans une démarche d’accompagnement en vue de la réalisation de son projet. […] Il est clair pour nous que le coaching personnel, en tant qu’accompagnement d’un individu dans tous ses domaines de vie, englobe tous les types de coaching, quelle que soit leur porte d’entrée. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 235-236) Les auteurs ont confiance en l’avenir de leur pratique, qu’ils estiment déjà sortie des problèmes de légitimité qui la taraudaient à ses commencements. Désormais, grâce au travail des institutions et associations, la pratique est devenue une profession reconnue, un métier qui s’exerce dans un cadre précis et s’apprend à l’université. Le coaching personnel continuera de se renforcer et de se développer, en France et dans le reste du monde. Annexes Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry enrichissent l’ouvrage d’un certain nombre d’annexes bien utiles.
Une liste des associations et formations ; Une feuille de route du premier entretien ; Un guide pour passer un contrat avec le coaché ; Une grille d’évaluation qualitative de l’entretien par le coaché ; Les codes des principales associations de coaches en France.
Conclusion sur « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » d’Odile Cluzel, Francis Colnot et Florence Vitry : Un livre pour délimiter le travail du coach personnel (ou du coach de vie) Ce livre est entièrement centré sur la question de la spécificité du métier de coach personnel (ou coach de vie). À chaque page ou presque, on sent la volonté des auteurs de rendre sensible cette particularité et de la faire surgir pour le lecteur. Celui-ci est d’abord introduit à l’histoire et au processus d’institutionnalisation de ce métier (chapitre 1), puis à la différence entre coaching personnel et coaching professionnel (chapitre 2). Ensuite, il en apprend davantage sur les caractéristiques qui permettent d’identifier le coach personnel (chapitre 3). Enfin, les auteurs marquent les « frontières » du métier en le comparant aux pratiques des psychothérapeutes, des entraîneurs, des formateurs et — à nouveau — des coaches professionnels (chapitre 4). Si vous souhaitez diversifier votre compréhension ou votre pratique du coaching, n'hésitez pas à jeter un œil du côté de cet autre livre, Le coach prospère. Ce qu’il faut retenir de « Comprendre et pratiquer le coaching personnel. Comment devenir un bon coach de vie » : Premier enseignement important : le coaching personnel ou coaching de vie est un métier à part entière, qui dispose de ses formations universitaires ou supérieures, de ses codes de déontologie, de ses associations de référence et de ses signes de reconnaissance administratifs (notamment via le RNCP) en France. Deuxième enseignement majeur : le projet de vie est au cœur de l’accompagnement fourni par le coach personnel ou coach de vie. En ce sens, le coaching personnel est un accompagnement de la personne dans les différents domaines de sa vie (famille, relations sociales, développement des talents, etc.), et non seulement un accompagnement d’ordre professionnel. Troisième chose à retenir : en tant qu’accompagnement de la personne, le coaching personnel est une démarche qui vise l’autonomie. Le coach soutient par sa présence, renforce la confiance en soi par des mots adéquats, propose des exercices et soulève des questions ou des incohérences, mais il ne juge ni ne conseille. Ce dernier point est bien décrit par Florence Lamy, rédactrice de l’une des deux préfaces de l’ouvrage : « Le coaching personnel […] nécessite cette qualité du questionnement, cet art d’ouvrir le regard de l’autre, de l’aider à décaler son point de vue pour sortir de la boîte. Intégrer le questionnement comme un art relationnel permet d’aborder de nombreuses perspectives et même parfois de sauter d’un niveau de sens à un autre. Et surtout, faire de cet art un des points centraux de sa pratique de coach (nous ne sommes pas uniquement dans l’écoute même si elle se doit d’être, elle aussi, de grande qualité), nous préserve de l’écueil majeur de tomber dans le conseil. » (Florence Lamy, ancienne élève du DESU en coaching personnel organisé par les auteurs, Préface à la 4e édition) Mais laissons le mot de la fin aux auteurs : « Oui, le coaching de vie est une pratique en plein essor, car il permet à la personne d’identifier sa vocation intime, celle qui lui procure du plaisir ; de structurer, étape après étape, la trajectoire susceptible de la conduire vers l’expression la plus intense de cette vocation et de trouver l’environnement qui va l’accueillir. » (Comprendre et pratiquer le coaching personnel, p. 29) Points forts :
Une écriture globalement dynamique ; Un bon équilibrage des aspects réflexifs, théoriques et des exemples ; Les annexes.
Points faibles :
L’écriture à six mains est un processus périlleux : sans une vue très précise de ce que doit dire chacun, on court le risque de la répétition et du bavardage – or c’est, par moment, l’impression que l’on peut avoir en lisant l’ouvrage ; Des intertitres qui sèment un peu la confusion.
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Mémoires vives
Résumé de « Mémoires vives » de Edward Snowden : un livre événement qui raconte à la première personne l'histoire de celui qui a tenu tête aux services secrets américains en dévoilant au monde le programme de surveillance généralisée qu'il avait lui-même contribué à façonner. Par Edward Snowden, 2019 (traduction française), 449 p. Titre original : « Permanent record ». Chronique et résumé de "Mémoires vives" de Edward Snowden:
À propos d’Edward Snowden Tout le monde connait son nom. Ou l'a entendu une fois au moins. Mais savez-vous que ses révélations ont inspiré la création du RGPD européen (le Règlement général de protection des données) ? Et vous souvenez-vous que c’est en 2013 qu’il fut connu du grand public pour avoir révélé un système de surveillance généralisée contrôlé par les États-Unis ? Un cauchemar orwellien ? Nous n’en sommes pas si loin… Edward Snowden est un homme américain né le 21 juin 1983 en Caroline du Nord. Il a 22 ans quand il commence à travailler pour la CIA et la NSA. Sept ans plus tard, il décide de devenir un lanceur d’alerte. Qu’est-ce qui l’a poussé à agir de la sorte ? Eh bien il vous faudra lire le livre "Mémoires vives" — ou bien alors cette chronique — pour le découvrir ! Préface Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis — et plus précisément la NSA (National Security Agency) et la CIA (Central Intelligence Agency) ont amorcé un changement dans leur politique de renseignement. L’informatique a servi cette transformation ; grâce à elle, il devenait possible de passer d’une surveillance ciblée à une surveillance généralisée. Edward Snowden, geek passionné et doué, fut engagé comme espion informaticien durant cette période, alors qu’il n’avait qu’une petite vingtaine d’années. Son rôle : participer à la création d’un réseau mondial d’accumulation et d’accès à des données de tout poil. C’est à 29 ans qu’il prend conscience de ce à quoi il est en train de contribuer. Il décide alors de révéler les activités de la NSA et de la CIA à la presse. Pourquoi ? Par souci éthique, par amour de l’Internet libre, aussi. Et enfin par engagement politique : nul public — états-unien ou autre — n’a voté pour un tel programme de surveillance de masse. « Je suis persuadé que l’on ne peut juger de la liberté d’un pays qu’à la façon dont y sont respectés les droits de ses ressortissants, lesquels délimitent le pouvoir de l’État et précisent quand un gouvernement ne saurait empiéter sur les libertés individuelles. C’est ce que l’on appelait “liberté” pendant la révolution américaine et que l’on nomme aujourd’hui, à l’ère de la révolution d’Internet, “vie privée”. » (Mémoires vives, p. 16) Six ans après ses révélations (en 2013), Snowden décide d’écrire ce livre "Mémoires vives". Une tâche peu aisée, puisqu’il veut à la fois garantir la vie privée de ses proches et les secrets que les gouvernements ont bel et bien le droit de garder (l’identité d’agents secrets, par exemple).
Première partie de « Mémoires vives » 1. Regarder par la fenêtre À six ans, Edward Snowden sait déjà s’y prendre avec les machines, tout comme il sait désobéir : une nuit, il décide de retarder les horloges de son foyer pour berner ses parents qui veulent le mettre au lit trop tôt à son goût. Né en 1983, c’est un enfant qui a grandi avec Internet, mais qui a aussi connu le monde avant son apparition. Auparavant, les données étaient inscrites sur des objets tangibles (une cassette VHS, du papier, etc.). Aujourd’hui, une foule de plus en plus grande d’informations est produite sous format numérique. Grâce à une multitude de protocoles (tels que le HTTP, l’IMAP ou le FTP, pour n’en citer que quelques-uns), ces données numériques sont mises sur le réseau ; elles peuvent y être dupliquées et y naviguer pendant un temps potentiellement indéfini. Dernier né d’une famille de Caroline du Nord, Edward Snowden vit dans une famille unie : un père, une mère, une grande sœur. Il est fier de présenter sa famille comme américaine et même patriote. Sa mère, dit-il, a des origines directes avec les migrants du Mayflower. De la « fenêtre » de sa chambre — sorte de lucarne qui donne sur le salon de la maison, Snowden voit son père rapporter des objets technologiques bizarres. Le premier à le fasciner est un Commodore 64, avec ses jeux : Arkanoid, Tetris, Choplifer !. C’est le début de sa passion pour l’informatique. 2. Le mur invisible Grâce à des parents attentifs, le petit Edward reçoit une éducation solide, partagée entre la lecture de livres empruntés à la bibliothèque, les mathématiques appliquées (à l’achat de jouets) et l’initiation aux nouvelles technologies. Pourtant, il affirme avoir reçu sa leçon la plus importante de… La NES de Nintendo. Il aime les jeux d’aventures et de plateau. Or, Super Mario Bros — ou plus exactement ce mur invisible à la gauche de l’écran qui contraint le petit personnage à constamment avancer — lui apprend le temps et la mort ! Par ailleurs, son père, ingénieur et garde-côtes, l’encourage à réparer les machines et à s’intéresser davantage aux ordinateurs et à la programmation, qui en viennent à le passionner davantage que les jeux vidéos… « Comme tant d’enfants dégourdis qui se passionnaient pour l’informatique, j’allais estimer que le fait qu’une série d’instructions parfaitement rédigées puissent accomplir encore et encore la même opération était la seule vérité intangible de notre génération. » (Mémoires vives, p. 48) 3. Le garçon du périphérique Edward Snowden déménage dans le Maryland à l’âge de neuf ans. Bien que ce changement soit synonyme de promotion pour les parents, l’enfant a d’abord quelques difficultés à se faire à sa nouvelle situation. La NSA a son quartier général à Fort Meade, dans le Maryland. Edward Snowden raconte même que le terrain aurait appartenu à ses cousins éloignés ! De façon intéressante, en effet, les Snowden furent nombreux et célèbres dans cette région, durant plusieurs siècles. La mère d’Edward Snowden trouve d’ailleurs un nouvel emploi à la NSA. C’était à vrai dire quelque chose d’assez habituel dans ces contrées où la majorité des habitants étaient fonctionnaires (ambassades, agences, ministères, etc.). En fait, l’endroit est une sorte de « monoculture », affirme l’auteur rétrospectivement : une monoculture où chacun garde un certain secret sur ses activités de travail. « C’est un endroit où la “monoculture” se rapproche beaucoup de celle de la Silicon Valley, à la différence toutefois qu’ici on ne fabrique pas des technologies, mais le gouvernement lui-même. » (Mémoires vives, p. 54) 4. Américain connecté Entre dix et douze ans, Edward Snowden n’a qu’une passion : l’ordinateur. Il monopolise le PC que son père a acheté pour la famille et devient un expert. Il passe tout son temps sur des jeux tels que Loom et s’électrise dès qu’il s’agit de brancher l’ordinateur sur Internet. À partir de l’adolescence, le Web devient son terrain de jeu. Il devient insatiable dans l’apprentissage des questions liées à sa passion, des plus techniques aux plus ludiques. À cette époque, c’est-à-dire avant les années 2000 ? Internet ressemblait à un joyeux fourre-tout bricolé, créatif et libre, où les contributeurs voulaient surtout informer. La prolifération des pseudonymes sur les forums de discussion, par exemple, évitait d’être stigmatisée et favorisait l’apprentissage. Cette capacité à endosser plusieurs « moi » a permis à Snowden d’évoluer, très rapidement et très jeune, dans ce monde informatique. 5. Piratage Voici comment Edward Snowden caractérise le piratage, après avoir expliqué que ceux qui créent des règles (à l’école, en informatique, en politique, partout) n’ont aucune raison d’aller contre leur intérêt — et ont donc tendance à abuser du pouvoir que leur confère le statut d’éditeur de la règle : « On se livre au piratage une fois que l’on a compris qu’il existe un lien systémique entre l’entrée et la sortie (ou input et output), entre la cause et l’effet. Le piratage n’est donc pas propre à l’informatique, il existe partout où il y a des règles. Pour pirater un système, il faut mieux connaitre ses règles que ceux qui les ont définies ou les appliquent, et exploiter la distance fragile qui sépare le projet initial de la façon dont il fonctionne réellement ou peut être mis en œuvre. En tirant parti de ces utilisations involontaires, les hackers contreviennent moins aux règles en vigueur qu’ils ne le discréditent. » (Mémoires vives, p. 74) Durant ses années de collège, Edward Snowden ne s’est pas privé de « pirater » l’école. Il exploitait les failles pour se donner un maximum de liberté — c’est-à-dire ne pas faire ses devoirs. Durant ses temps libres, il faisait ses armes dans le piratage informatique. Ses activités de piratage le mènent à signaler au Laboratoire de recherches nucléaires de Las Alamos que leur site est fragile, ce qui lui vaut une première proposition d’embauche qu’adolescent scolarisé, il se doit de refuser. 6. Inachevé Au lycée, Edward Snowden ne fait pas grand-chose. Non seulement parce qu’il passe des heures devant l’écran, mais aussi parce que sa famille vole en éclats : divorce des parents et départ de la grande sœur à l’université. Le jeune homme se replie sur lui-même, s’imaginant coupable de la situation. Ce fut pour lui l’occasion de s’inventer une nouvelle personnalité, plus mature, plus réflexive et proche des adultes. C’est à ce moment, pourtant, qu’il attrape la mononucléose. Il évite de justesse de redoubler sa seconde en entrant directement en premier cycle universitaire à l’université d’Anne Arundel, près de chez lui. Finalement, la vie a repris son cours après la maladie et il a réussi, quelque temps plus tard, à obtenir son diplôme de fin d’études secondaires. Edward Snowden tire un enseignement de cette période : « Ces changements sont banals et humains. Les mémoires sont fixes, ils sont l’instantané d’une personne en mouvement. C’est pourquoi le meilleur témoignage que l’on puisse faire de soi-même est une promesse, pas une déclaration. Une promesse à ses principes et à ce qu’on veut devenir. » (Mémoires vives, p. 93) 7. Le 11 septembre 2001 Le jeune informaticien étudie le japonais à l’université et se fait des amis. Il s’intéresse aux dessins d’animation japonais. Mais surtout, il rencontre Mae, une jeune femme de 25 ans propriétaire d’une petite entreprise de création de sites Internet. Il travaille pour elle durant deux ans, enchaînant avec elle les contrats. Il décide entretemps de se lancer dans la certification d’ingénieur système Microsoft à l’université John Hopkins. Une formation qui pouvait lui assurer un avenir confortable à 40 000 dollars par an. C’est à ce moment que survient l’attentat des tours jumelles et du Pentagone. Ce jour-là, il est à Fort Meade, la base de la NSA, et voit ébahi les fonctionnaires sortir en nombre de leurs bureaux, sommés de rentrés chez eux (par peur d’attentat sur la base). Le paysage change progressivement : désormais, la base de la NSA et ses environs deviennent une véritable forteresse. 8. Le 12 septembre 2001 Le 11 septembre a fait 3000 morts ; la guerre contre le terrorisme en a causé plus d’un million. Pendant vingt ans, les États-Unis ont renforcé les politiques sécuritaires sur le sol national, au point d’avoir complètement changé le visage du pays. Les États-Unis ont choisi la police à l’intérieur et la guerre, à l’extérieur. Ils ont répondu agressivement, aveuglés par la colère. Sur le moment, Edward Snowden approuvait cette politique ; mais il la réprouve, rétrospectivement. À partir du 12 septembre, il y avait une bataille à mener, et il voulait en faire partie. Il s’engage dans l’armée en espérant être ainsi recruté par la NSA ou la CIA. Il a alors vingt ans et pense que c’est la bonne voie. 9. Rayons X La jeune recrue s’entraîne au Fort Benning, en Géorgie, avec l’espoir de devenir sergent. Les entraînements sont durs, physiquement et mentalement. Lors d’un exercice, il se blesse sévèrement aux jambes. Les blessés n’ont pas bonne réputation et la vie devient vite difficile dans le camp. Il voit s’échapper ses espoirs de promotion. Déprimé, Edward Snowden ne sait que faire. Un médecin l’aide à s’en tirer honorablement. Il accepte une proposition de « séparation administrative » qui met fin à son engagement de façon officielle et honnête. Pour ce faire, il doit néanmoins affirmer qu’il est guéri — ce qu’il n’est pas. Il s’exécute. La signification de tout cela ? L’armée se décharge des frais médicaux et des indemnités d’invalidité : s’il veut être libre, Snowden devra prendre à sa charge ses problèmes de santé. 10. Habilité et amoureux De retour de l’armée, Edward Snowden change de stratégie et, se rendant compte de ses talents informatiques, entend bien les faire valoir directement auprès des services secrets. Il demande une « habilitation de sécurité » pour pouvoir entrer à la NSA ou à la CIA. C’est sur Internet — sur un site de rencontre précurseur de Facebook — qu’Edward Snowden fait la connaissance de sa compagne et femme actuelle, Lindsay Mills. À 22 ans, il avait une copine et entrait à la NSA.
Deuxième partie de « Mémoires vives » 11. Le système À la NSA, Edward Snowden va exercer les fonctions d’administrateur et ingénieur système. La particularité de ces deux métiers (l’un consistant davantage à gérer des systèmes existants et l’autre à créer de nouvelles solutions), c’est qu’ils nécessitent à la fois des connaissances en logiciels (software), dans les composantes en dur (hardware) et dans les réseaux. Étrangement, ce travail le fait réfléchir à la politique de son pays. Si, à vingt ans, il n’avait pas vraiment d’idée politique propre, il se retrouve à l’aube de la trentaine avec des idées sur le « système » politique américain. Comparant le système politique à un système informatique, il s’étonne de le voir fonctionner de façon défectueuse et commence à se poser des questions. 12. Homo contractus La notion de service public ne fait plus recette à l’époque où l’informaticien entre en poste à la NSA. Ainsi qu’il le dit : « Quand j’y ai débarqué, l’honneur du service public s’était effacé devant la cupidité du secteur privé, et le pacte sacré du soldat, de l’officier ou du fonctionnaire avait cédé la place au marché malsain de l’Homo contractus, une espèce que l’on retrouvait à tous les étages de l’État 2.0. Cette créature, loin d’être un fonctionnaire assermenté, était un travailleur temporaire dont le sentiment patriotique était motivé par le salaire, et pour qui le gouvernement fédéral représentait moins l’autorité suprême que le plus gros client. » (Mémoires vives, p. 151) L’un des documents fournis par Edward Snowden concerne d’ailleurs la part d’argent réservée au salaire des contractuels payés par les services de renseignement (ce qu’il appelle le « budget noir »). Ce qui apparaît, c’est que le travail d’espionnage est laissé pour moitié ou presque à des employés du privé. Concrètement, ce n’est donc pas comme fonctionnaire qu’Edward Snowden commence à travailler pour la CIA et la NSA, mais bien comme employé temporaire (ce qui a été utilisé contre lui au moment où il a fait ses révélations). 13. Endoctrinement Lors de sa première mission, on introduit Edward Snowden dans une pièce remplie d’autres informaticiens contractuels et on — les agents de la CIA — lui fait une petite séance d’endoctrinement, laquelle passe notamment par la flatterie (« vous êtes l’élite ») pour s’assurer que les secrets dévoilés seront bien gardés, mais aussi par la menace (l’évocation d’agents ayant trahi et mis en prison servant de repoussoir). Edward Snowden s’occupe au départ principalement du « soutien logistique » au sein de la CIA, c’est-à-dire de l’interconnexion des services au sein de l’agence gouvernementale. Son rôle consiste en particulier à gérer des serveurs-relais dans lesquels sont conservées des clés de chiffrage top secrètes. Travaillant de nuit, il trouve le moyen d’automatiser au maximum ses tâches et de profiter ainsi de l’Internet et du Web propres de la CIA (la CIA bénéficie d’un réseau Internet très étendu, avec différents services comme un moteur de recherche, un Facebook pour ses travailleurs, des sites, etc.), grâce auquel il a un accès privilégié aux événements du monde. Cela lui donne le goût de l’étranger, mais pour cela, il doit entrer à la CIA comme fonctionnaire et non plus comme employé salarié. Ce qu’il arrive à faire. Il troque un badge vert contre un badge bleu. Il doit jurer fidélité à la Constitution des États-Unis. 14. Le comte de la Colline Une nouvelle formation l’attend : cette fois, il s’agit de devenir responsable technique des systèmes d’information de la CIA, c’est-à-dire d’apprendre à gérer les communications informatiques sur le terrain, en situation de guerre ou au sein des ambassades, par exemple. Lorsqu’il fait ses vœux — c’est-à-dire demande où il veut être affecté — Edward Snowden choisit une solution que peu d’autres agents envient : être en poste fixe aux États-Unis, mais pour être régulièrement envoyé sur des fronts de guerre dangereux, en Afghanistan ou au Pakistan, par exemple. Toutefois, cela ne se passe pas comme prévu. Choisi par ses camarades de formation pour écrire une lettre dénonçant les conditions de travail au sein de la formation (heures supplémentaires, état des logements, etc.), il est pris à partie par ses supérieurs directs qui décident de le punir en l’envoyant là où il ne voulait pas aller : dans un pays européen et bourgeois, la Suisse. 15. Genève Genève forme un point névralgique de la création du réseau de surveillance imaginé par les États-Unis au lendemain du 11 septembre. « Cette ville raffinée, capitale du vieux monde et des grandes familles de la finance, héritière d’une tradition immémoriale en matière de secret bancaire, se trouve également au carrefour de l’Union européenne et des réseaux internationaux à fibre optique, et elle est par ailleurs survolée par des satellites de communication de premier plan. » (Mémoires vives, p. 201) Par ailleurs, Genève est entre autres choses le siège de l’Agence internationale atomique, de l’Office des Nations unies ou encore de l’Organisation mondiale du commerce et de l’Union internationale des télécommunications. La CIA y fait tout son possible pour faire du métier d’espionnage un métier lié au numérique (le cyberrenseignement) et trouve des cibles de choix. 16. Tokyo Il faut rappeler que toute l’infrastructure d’Internet ou presque (90 %) est états-unienne. En outre, les principaux logiciels (Microsoft, Google, Oracle), le hardware (Hewlett-Packard, Apple, Dell), les puces (Intel, Qualcomm), les routeurs et modems (Cisco, Juniper) et même les plateformes de cloud et d’e-mails (Google, Facebook, Amazon) sont des entreprises nord-américaines. Cette concentration de moyens et de pouvoir prédispose ce pays à la surveillance de masse. Pourtant, malgré cette connaissance et malgré son poste d’espion, Edward Snowden ne se rend pas compte de l’ampleur des pratiques des agences pour lesquelles il travaille. Il lui faut attendre 2009 pour avoir une première révélation, lorsqu’il est muté au Japon pour y entretenir les systèmes informatiques de la NSA sur place. Plus largement, cette fonction l’amène à créer un nouveau système global de stockage et de sécurisation des données de la NSA (EPICSHELTER, renommé Programme de modernisation du stockage). À l’occasion de la préparation d’une conférence qu’il doit donner au sujet du contre-espionnage chinois et du cyberrenseignement, il se rend compte de l’ampleur du système de surveillance états-unien vis-à-vis de la Chine. Il commence, de ce fait, à avoir des doutes sur l’application d’un tel système aux citoyens américains eux-mêmes. Étrangement, c’est par hasard qu’il découvre ce qu’il cherchait depuis la naissance de ses doutes : un rapport classé top secret détaillant le système de surveillance globale mis en place par les États-Unis à la suite du PSP (le Programme de surveillance du président, mis en place par G. W. Bush à partir de 2001). C’est en particulier le programme STELLARWIND qui fait froid dans le dos, puisqu’il désigne la « collecte de grande ampleur » (pour reprendre l’euphémisme du rapport lui-même) et sans mandat des communications privées des citoyens des États-Unis. 17. La maison sur le cloud Ce savoir commence à ronger sérieusement Edward Snowden. Rentré aux États-Unis, il tente de se faire une vie normale avec sa compagne, dans les quartiers cossus de l’État de Virginie. Pourtant, les éléments de la vie quotidienne le perturbent et il commence à perdre le contrôle, physiquement et mentalement. À cette époque, il a en tête de concevoir pour les services de renseignements un cloud qui permettrait à tous les agents de la CIA et de la NSA, où qu’ils soient, d’accéder à toutes les données de ces agences. Une tâche énorme ; un projet qu’il tente de mettre sur pied avec un associé. Dans le même temps, il se rend compte de l’évolution d’Internet, qui s’incruste dans les objets quotidiens. Il s’étonne notamment d’un smartfridge, un frigo connecté qui recueille une foule impressionnante de données sur ses propriétaires. De notre plein gré, nous faisons entrer dans nos foyers des services et des objets capables de transmettre nos faits et gestes à des entreprises et, possiblement, à l’État. Son goût pour Internet, qu’il aimait tant, s’amenuise. Il se focalise sur la sécurité et devient extrêmement soupçonneux. Pourtant, il tente de donner le change et de mener la vie parfaite du nouveau bourgeois. C’est cette tension qui le mène à la crise : après plusieurs symptômes inquiétants, il fait une crise d’épilepsie qui l’amène à l’hôpital. 18. Sur le canapé Ben Laden est tué le 1er mai 2011 par l’armée américaine. Dix ans de politique guerrière et de mise en place d’une surveillance généralisée. Dix ans de tortures, d’exactions et de privation des libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme ; laquelle, finalement, est devenue un simple prétexte pour renforcer le pouvoir d’un pays sur les autres peuples et ses propres citoyens. En congé de maladie en raison de ses crises d’épilepsie, Edward Snowden apprend la nouvelle de la mort de l’instigateur des attentats du 11 septembre à la télévision. Il est apathique, vautré dans son canapé sans arriver à réaliser quelque chose de productif. C’est de là, aussi, qu’il assiste aux soulèvements du Maghreb et du Moyen-Orient que l’on a appelé « Le printemps arabe ». Il remarque que les populations, et en particulier les jeunes, réclament notamment plus de liberté, et notamment la liberté d’utiliser Internet, que les gouvernements s’empressent de museler. Il s’étonne à contrario que, pour beaucoup d’Occidentaux aujourd’hui, la « vie privée » (nouveau nom de la liberté) ne soit plus si importante. « Finalement, prétendre que vous n’accordez aucune importance au concept de vie privée parce que vous n’avez rien à cacher n’est pas très différent que d’affirmer que vous n’avez que faire de la liberté d’expression parce que vous n’avez rien à dire, ou que la liberté de culte vous indiffère puisque vous ne croyez pas en Dieu, ou encore que vous vous moquez éperdument de la liberté de réunion parce que vous êtes agoraphobe, paresseux et asocial. » (Mémoires vives, p. 273) Il n’y a plus vraiment d’eux et de nous : nous sommes tous pris dans le puissant combat entre régime démocratique et régime totalitaire. C’est là le principal conflit idéologique, selon Edward Snowden, qui traverse l’époque et les différentes régions du monde.
Troisième partie de « Mémoires vives » 19. Le Tunnel Après sa période de maladie, Edward Snowden est affecté à Hawaï pour y mener un projet subalterne. Il a perdu du galon à cause de son incapacité temporaire ; par ailleurs, il a besoin de se remettre progressivement. Il devient administrateur système au sein du Bureau du partage des informations, où il s’occupe de la gestion documentaire pour le compte de la NSA. Son travail se trouve au sein d’un étrange édifice situé au bout d’un tunnel de 1 km de long : le bien nommé le Tunnel, creusé sous un champ d’ananas. C’est à cette époque qu’il décide, presque inconsciemment, mais fermement, de mener son enquête sur les agissements des services secrets. 20. Heartbeat Le fonctionnaire de la NSA se met notamment à lire quantité de readboards, sortes de compilations des informations les plus importantes des sites principaux de la NSA. Il en produit même une version étendue, améliorée et personnalisable qu’il partage avec ses collègues — afin de pouvoir continuer ses investigations sans être inquiété. Il nomme ce nouveau système de recueil de documents et d’informations internes Hearbeat. « Quasiment tous les documents que j’ai plus tard divulgués aux journalistes ont été récupérés grâce à Heartbeat. Il a permis de mettre au jour non seulement les objectifs poursuivis par le système de surveillance de masse de la communauté du renseignement, mais aussi ce dont ce dernier était réellement capable. C’est là un point sur lequel j’aimerais insister : à la mi-2012, j’essayais tout simplement de comprendre comment la surveillance de masse fonctionnait concrètement. […] Cela signifie que je ne m’intéressais pas tant que ça au contenu informatif des documents […] » (Mémoires vives, p. 290) Plus tard, les journalistes se chargeront de s’intéresser aux contenus des documents proprement dits. Edward Snowden s’intéresse au mode opératoire. Il connait l’existence de deux méthodes de surveillance d’Internet mises en place par la NSA, Upstream Collection (qui collecte directement les données sur les infrastructures d’Internet) et PRISM (qui collecte des données sur les serveurs des fournisseurs de services). Mais il cherche à savoir comment, concrètement, tout cela fonctionne. Le programme de surveillance le plus proche de l’internaute lambda se nomme lui-même TURBULENCE (il fait partie de la méthode Upstream Collection). Il se divise en deux outils principaux : TURMOIL et TURBINE. Le premier fait de la « collecte passive » d’information à partir d’un filtre de requêtes choisies par la NSA. Le second se met à fonctionner dès que l’autre lui transmet une donnée suspecte. Alors, il envoie un logiciel malveillant (malware) qui va contaminer l’environnement numérique auquel appartient cette donnée. La NSA devient alors capable de prendre le contrôle de votre vie numérique tout entière. 21. Lancer l’alerte Edward Snowden aime lire la Constitution des États-Unis, qui est distribuée sans entrain par la NSA, chaque année, le jour de la Constitution (le 17 septembre). Le IVe amendement dit ceci : « Le droit des citoyens d’être garantis dans leur personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n’est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu’il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir. » (Mémoires vives, p. 300) Pour l’informaticien, il est clair que les « papiers et effets » personnels d’aujourd’hui sont nos données (le contenu de nos documents) et les métadonnées (tout ce qui s’y rapporte et qui permet d’identifier les mouvements effectués sur le net). Pour la NSA en revanche, il n’y a eu aucune violation. Comment le justifie-t-elle ? Par d’habiles réinterprétations juridiques. L’un des problèmes majeurs, pour Edward Snowden, est que c’est le système entier qui a sombré. Ni le pouvoir législatif, ni le pouvoir exécutif, ni le pouvoir judiciaire n’ont réussi ou n’ont voulu mettre un frein à ces agissements. C’est aussi pourquoi, en un sens, lancer l’alerte devenait urgent et important. Mais qu’est-ce que « lancer l’alerte » ? Est-ce la même chose que « faire fuiter » une information ? Edward Snowden s’interroge et sa réponse est non : faire fuiter des informations est une action qui s’effectue avec un objectif privé (obtenir un avantage quelconque). Lancer l’alerte, c’est avant tout agir dans le sens du bien public. Pour devenir lanceur d’alerte, il faut parvenir à la conclusion que l’institution pour laquelle on travaille est en décalage flagrant avec les principes de la société qu’elle sert. Il faut aussi, pour cela, avoir un peu de curiosité pour ce qui se passe autour de soi et ne pas devenir une simple machine parmi les machines, ce qui n’est pas toujours aisé au sein des services secrets. 22. Le quatrième pouvoir Lorsque Edward Snowden se décide à parler, il hésite sur la manière d’agir. Il pense agir seul, en présentant les informations recueillies sur un site qu’il aurait lui-même créé. Mais il sait qu’il a besoin d’un tiers pour déchiffrer, exposer et contextualiser les données techniques et complexes qu’il propose. C’est pourquoi il ne peut pas non plus se tourner vers WikiLeaks qui, à cette époque (après les révélations de Chelsea Manning sur la guerre en Irak, notamment), décide de publier les informations qu’il recueille sans travail éditorial. Il cherche donc l’appui de journalistes et des journaux principaux de son pays. Il pense bien sûr au New York Times, mais une histoire l’empêche d’avoir totalement confiance : dans le cas d’un article antérieur traitant de la sécurité nationale, le journal avait d’abord envoyé le texte au gouvernement qui l’avait rejeté. Influencé, le journal avait décidé de ne pas publier tout de suite l’article. Or une telle décision pourrait être très préjudiciable à Edward Snowden, et cela ruinerait peut-être complètement sa démarche. Il décide donc de focaliser son attention sur des journalistes qu’il sait solides et intéressés par le sujet. Il contacte Laura Poitras (documentaliste indépendante) et Glenn Greenwald (The Guardian) en premier, puis entre en contact avec d’autres journalistes tels que Ewen MacAskill (The Gardian version britannique) et Bart Gellman (The Washington Post). La prise de contact n’est pas facile, mais Edward Snowden use ici encore de ses talents d’informaticien pour créer la connexion en minimisant le risque d’être retracé. Ses révélations sont désormais entre les mains des journalistes. Que va-t-il se passer ? 23. Lire, écrire, exécuter L’enjeu est désormais de faire sortir des centaines de documents des ordinateurs et de la base secrète du Tunnel. Comment agir sans se faire prendre ? Edward Snowden invente une procédure en trois étapes qu’il nomme « Lire, écrire, exécuter ». Lire consiste à prendre connaissance des données, à éliminer les données peu pertinentes et à sélectionner les documents à conserver. Le risque est ici d’éveiller la curiosité et de se faire prendre en train de collecter tout un tas d’informations sensibles. Pour échapper aux pièges numériques de la NSA, l’espion repenti utilise de vieux ordinateurs qui ne font plus partie du réseau et sont donc plus discrets. Écrire est une autre paire de manches : il s’agit désormais de copier tous les fichiers sur des supports suffisamment discrets pour pouvoir être emmenés en dehors des bâtiments. Il faut aussi prendre en compte le temps de téléchargement et la discrétion physique de tout le processus (par exemple, ne pas se faire prendre en train de photographier à tout va les écrans d’ordinateur). Edward Snowden opte pour les cartes mini-SD et micro-SD. Exécuter, enfin, désigne l’opération de sortie des documents, téléchargés dans les cartes SD, hors des locaux de la NSA. L’informaticien cache celles-ci dans son Rubik’s Cube, notamment — un objet que ses collègues et les agents de sécurité ont l’habitude de voir en sa compagnie. Il apprend comment parler aux gardes pour tromper leur vigilance. Mais ce n’est pas fini. Il doit encore s’assurer, chez lui, que tout soit en sécurité. Il place tous les documents dans un disque dur crypté et le tour est joué. 24. Crypter Pour crypter le disque dur, Edward Snowden n’y va pas de main morte. Et il aime raconter ses exploits. Pour le dire simplement, son système de cryptage est tellement sophistiqué qu’aucun expert ne pourrait, dans un temps raisonnable (qui se compte en milliers d’années), déchiffrer le code. Pour lui, ce système est le seul système technique actuel qui permette réellement, à tout le monde, de protéger ses données. Le cryptage rend tout document illisible, à moins d’avoir une clé de chiffrement. Clé que ni l’État ni une entreprise ne sont censés avoir. En fait, même quand vous effacez un document de votre ordinateur, celui-ci est conservé quelque part et peut-être lu. Ce n’est pas le cas avec le cryptage. 25. Le petit garçon Changer de poste est relativement aisé à la NSA, même si cela demande aussi un peu de chance. Par hasard, la NSA cherche un analyste infrastructure au sein de National Threat Operations Center (NTOC) à Hawaï. Cela offre une occasion unique à Edward Snowden : découvrir concrètement comment se passe, au quotidien, la surveillance. En effet, c’est notamment au NTOC qu’est utilisé le programme XKEYSCORE, que l’on peut comparer pour simplifier à une sorte de Google permettant d’accéder non pas à des pages de sites, mais aux informations de toutes les personnes dans le monde (e-mails, chats, fichiers, etc.). « C’est, pour dire les choses simplement, ce que j’ai pu voir de plus proche de la science-fiction dans la science elle-même : une interface permettant de taper l’adresse, le numéro de téléphone ou l’adresse IP d’à peu près n’importe qui et de se plonger dans l’histoire récente de son activité en ligne. Dans certains cas, vous pouviez même visionner des enregistrements de ses sessions en ligne passées, si bien que vous ne regardiez plus votre écran, mais le sien, avec tout ce qui traînait sur son bureau. » (Mémoires vives, p. 368) Voir en direct le fonctionnement de ce programme est le dernier élément qui convainc le lanceur d’alerte qu’il est sur la bonne voie. Mais où partir ? Où rencontrer les journalistes ? Pas facile d’échapper à l’emprise des États-Unis et de ses alliés. Finalement, Edward Snowden opte pour Hong Kong : une ville internationale, libérale et technologiquement active, suffisamment indépendante de la Chine. De toute façon, l’informaticien n’avance pas avec beaucoup d’espoir. Il sait qu’il sera vite repéré et que ces jours en liberté sont comptés. Lorsqu’il décide de partir, il sait qu’il laisse sa famille et sa compagne et qu’il leur fera du tort. Néanmoins, il agit en étant sûr de son choix politique. Et il espère que ses proches lui pardonneront ses actes. 26. Hong Kong Malgré tous les plans qu’il avait échafaudés, Edward Snowden n’avait pas prévu que les journalistes répondraient si tard à son appel. Il a mis sa vie entre leurs mains. Entre le moment où il fuit et le moment où les journalistes répondent à son appel et conviennent d’une entrevue à Hong Kong, le fugitif passe de longues journées angoissantes à se cacher et à épier le moindre mouvement qui pourrait le mettre en danger. Finalement, les journalistes se présentent au Mira Hotel où Edward Snowden a pris résidence. Il avait préparé minutieusement la façon dont il allait aborder tous les points avec eux, mais n’avait pas prévu que Laura Poitras filme la rencontre. Il se sent pris au dépourvu, mais accepte. Finalement, il décide même de « sortir du bois » de façon autonome peu après le début du dévoilement de l’affaire dans la presse en créant une vidéo dans laquelle il se présente comme la source des journalistes. Le premier article est publié le 5 juin 2013 dans The Guardian et le 6 juin parait un deuxième dans le Washington Post. Le monde entier relaie la nouvelle. À partir de la publication de la vidéo (le 9 juin), il s’expose directement au danger. Mais c’est aussi à partir de ce moment qu’il reçoit de plus en plus de soutien. Il entre notamment en contact avec Robert Tibbo et Jonathan Man, qui seront ses avocats. Edward Snowden est inculpé de violation de l’Espionnage Act le 14 juin et son extradition vers les États-Unis est demandée le 21 juin — jour de son trentième anniversaire. Il ne bénéficie pas de l’accueil auprès du gouvernement de Hong Kong et doit donc trouver une solution pour partir au plus vite. 27. Moscou Moscou ne devait être qu’une étape dans un voyage périlleux et complexe pour arriver en Équateur. Mais les tactiques politiques en décident autrement. Lorsqu’il est en vol vers Moscou, les États-Unis décident d’invalider son passeport, ce qui a pour conséquence de le bloquer sur le sol russe. Même avec un laissez-passer qu’il obtient de l’ONU, il ne peut plus avancer vers la destination souhaitée. La Russie devient, contre sa volonté, sa terre d’exil. Dans cette course folle, il reçoit l’aide précieuse d’une collaboratrice indépendante de Wikileaks, Sarah Harrison, une journaliste spécialiste de la question du droit d’asile. Celle-ci l’aide à préparer et à effectuer sa sortie de Hong Kong — la question n’est pas simple, puisqu’il s’agit d’éviter tous les pays partenaires des États-Unis, qui pourraient stopper nette leur course. Malgré l’échec relatif de la fuite, Edward Snowden n’est pas au pire endroit. Certes, il reçoit des avances des services secrets russes — qu’il rejette. Mais en Russie, il est libre. Le 1er aout, il reçoit même un droit d’asile temporaire et est invité à quitter l’aéroport où sa présence devient gênante. Depuis, il vit quelque part à Moscou. 28. Extraits du journal intime de Lindsay Mills Dans ce chapitre de "Mémoires vives", Edward Snowden présente le point de vue de sa compagne, Lindsay Mills — ou plutôt lui donne la parole. On retrouve ainsi plusieurs réflexions, sentiments et événements rapportés par la jeune femme dans son journal intime, depuis le 22 mai 2013, jusqu’au 20 juin 2013. Outre l’impression de vie luxueuse qui se dégage de ces lignes, on perçoit l’amour que porte Lindsay à son conjoint. Par ailleurs, on ressent toute l’incompréhension et toute la colère d’une femme qui, d’abord, s’inquiète de son absence, puis doit faire face aux médias et aux policiers. Mais finalement, après tous ces déboires, c’est la fierté qui la gagne. 29. Amour et exil « Si, à un moment ou à un autre au cours de votre lecture de ce livre, vous vous êtes arrêté un instant sur un terme en désirant le clarifier ou l’approfondir, et que vous l’avez tapé dans votre moteur de recherche — et si ce terme est d’une manière ou d’une autre suspect, comme XKEYSCORE, par exemple — alors félicitations : vous êtes dans le système, victime de votre propre curiosité. » (Mémoires vives, p. 430) Il n’est pas raisonnable d’être naïf sur ce point : les services des renseignements des États-Unis (mais d’autres aussi, très certainement) sont tout à fait capables de savoir ce que nous faisons au quotidien ; tout comme ils sont capables de prendre le contrôle de nos appareils numériques. Peut-être ne le feront-ils pas, mais n’est-ce pas un combat collectif que de préserver la liberté et la vie privée ? Les choses ont-elles changé aux États-Unis depuis les révélations de 2013 ? Le président Obama a déçu, même s’il a concédé qu’elles avaient créé un véritable « débat national ». Au niveau judiciaire, l’affaire « ACCLU contre Clapper » a disqualifié l’argumentation juridique des services secrets. Au niveau législatif, le Congrès a voté le USA Freedom Act, qui interdit la collecte généralisée des conversations téléphoniques des citoyens. Sur un plan plus technique et commercial, les grandes entreprises ont également pris des mesures. Apple et Google ont chiffré leurs appareils. Le protocole HTTP (Hypertext Transfert Protocole) par lequel nous accédons aux sites Internet a été remplacé par le protocole HTTPS (le « s » désignant la sécurité). Des efforts ont également été pris pour sécuriser le travail des journalistes, notamment par l’intermédiaire de la Freedom of the Press Foundation (FPF), dont Edward Snowden fait partie. Que s’est-il passé ailleurs dans le monde ? Les États partenaires classiques des États-Unis en matière de surveillance (Canada, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande) ont connu des remous. Mais c’est en Europe que l’action législative la plus forte a été menée, avec l’adoption du Règlement général pour la protection des données (le RGPD). Malheureusement, son statut reste celui d’un accord régional, tandis qu’Internet et le problème de la sécurité sont des enjeux mondiaux. Et la vie d’Edward Snowden lui-même ? Eh bien, il mène toujours une existence relativement discrète à Moscou, où sa compagne — et désormais épouse — l’a rejoint.
Conclusion sur « Mémoires vives » de Edward Snowden : Un témoignage qui ne laissera pas indifférent Personne ne peut rester de marbre face à un tel témoignage. Que l’on aime ou non le personnage, il faut se rendre à l’évidence : son geste fut risqué et il est d’une importance capitale pour mieux comprendre comment fonctionnent les systèmes politiques contemporains. Concernant la personnalité même d’Edward Snowden, on découvre quelqu’un d’ambitieux et de méticuleux, de profondément américain dans l’âme, patriote et amoureux de ce que nous appellerions des clichés (hamburgers, grosses voitures, maison pavillonnaire, etc.). C’est aussi un personnage d’une intelligence et d’une confiance en lui-même peu communes — et qui le sait —, ce qui le mène à se régaler du récit qu’il fait des mauvais coups qu’il joue tantôt à ses professeurs, tantôt aux agents les plus chevronnés de la NSA. Ce qu’il faut retenir de « Mémoires vives » : Tout le livre "Mémoires vives" est tourné vers cette assertion : Edward Snowden est celui qui a révélé au monde l’existence d’un système mondial — contrôlé par les États-Unis — de surveillance généralisée des citoyens. Devons-nous donc simplement retenir cette vérité peu reluisante, à savoir celle des dérives des puissances publiques et, pour une part aussi, des entreprises privées qui ne se gênent pas pour récolter toutes nos traces numériques ? C’est une option. Et c’est même une nécessité d’avoir cette connaissance à l’esprit pour mieux agir sur Internet. Au-delà, on peut aussi trouver de l’inspiration dans l’attitude de ce lanceur d’alerte exemplaire, qui a réussi à allier intelligence, courage et engagement politique. Ce n’est plus simplement une leçon de prudence alors qui ressort de l’ouvrage, mais plutôt la foi en la capacité intacte des hommes et des femmes à se rebeller face aux situations injustes et oppressantes. Points forts :
Une écriture agréable, le livre "Mémoires vives" se lit comme un roman ; Un rappel des principaux événements (bienvenu pour ceux qui auraient oublié l’affaire) ; Une réflexion philosophique et politique passionnante.
Point faible :
Je n’en ai pas trouvé.
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Pourquoi trop penser rend manipulable
Résumé du livre « Pourquoi trop penser rend manipulable – protégez votre mental de l’emprise » : Ce livre est un outil vital lorsque nous traversons des crises au niveau personnel ou sociétal, en particulier pour les personnes hypersensibles, qui se sentent empêtrées dans une toile d’araignée, car "Pourquoi trop penser rend manipulable" donne des clés de compréhension du fonctionnement de pensées complexes et des clés pour établir ses limites personnelles. Par Christel Petitcollin, éditions Guy Trédaniel, 2017, 261 pages. Note : cette chronique est une chronique invitée écrite par Angèle Caignec-Langlo du blog L’Essentiel des Parents. Chronique et résumé de « Pourquoi trop penser rend manipulable – Protégez votre mental de l’emprise »
Christel Petitcollin est spécialiste de la manipulation mentale et de la surefficience mentale[1]. Depuis plus de vingt-cinq ans auprès des victimes de manipulateurs, Christel Petitcollin est aussi écrivaine, conférencière et formatrice en développement personnel. Introduction « Depuis quand n’avez-vous pas ri ? » Ma mère m’a transmis ce livre "Pourquoi trop penser rend manipulable" à un moment désespéré de ma vie sentimentale. Sur une intuition de sa part, il est arrivé à point nommé pour moi. J’étais prête à le lire, et ce livre m’a sauvé la vie. Sauver la vie, c’est-à-dire ? J’étais dans une relation de couple malsaine et toxique, je n’y voyais plus rien et je ne savais plus qui j’étais. Un jour, je me suis réveillée en sursaut pour échapper à ma disparition intérieure – en clair, je me serais éteinte intérieurement si le réveil en douche froide ne s’était pas manifesté. En épuisement maternel extrême et burn-out global, j’étais allée voir un ostéopathe qui m’avait demandé « depuis quand n’avez-vous pas ri ? », une question qui m’a surprise car je ne me l’étais pas posée et que je suis une personne d’ordinaire rayonnante et joyeuse. J’ai fondu en larmes. Un livre bouée de sauvetage « Pourquoi trop penser rend manipulable, protégez votre mental de l’emprise » a été un phare dans la traversée de la tempête. Ce livre m’a aidée à savoir dans quelle situation je me trouvais. Le livre m’a donné des clés concrètes et applicables pour poser des balises. Il m’a aidée à maintenir mon cap jusqu’à ce que je sorte la tête de l’eau de façon durable. Depuis j’ai lu aussi, en complément, quelques autres livres de l’auteur (« Je pense mieux », « Je pense trop », « Divorcer d’un manipulateur », « Échapper aux manipulateurs », « Enfants de manipulateurs », l’auteur y aborde aussi la notion d’aliénation parentale).
Voici, dans cette chronique de "Pourquoi trop penser rend manipulable", l’essence du message du livre et des suggestions complémentaires. Je vous recommande vivement de LIRE le livre si vous pensez être dans une relation toxique, ou que vous vous dites « je pense trop », ou que vous vous trouvez face à une personne ou entité à double face. Le livre de Christel Petitcollin démontre tous les mécanismes de la manipulation et offre les clés pour ne plus se laisser prendre au piège. Livre à garder à son chevet ! Contenu du livre "Pourquoi trop penser rend manipulable" : Les clés pour se libérer de l’emprise Donc, si vous voulez vous libérer définitivement de tout ce qui fait que vous êtes manipulable, lisez ce livre dans l’ordre car il a un objectif thérapeutique. Vous allez découvrir :
Qui est le manipulateur Qui est le manipulé La pensée complexe arborescente et l’hypersensibilité de la personne manipulable Le grand malentendu de la projection : quand deux mondes se rencontrent Comment trouver son axe intérieur, se centrer et se recentrer régulièrement Comment poser des limites, un cadre :
Se respecter soi-même Sortir du triangle victime–bourreau–sauveur Qu’en est-il de cette amnésie traumatique ? Développer son assertivité et ce que vous ne devez plus jamais faire
Les clés à retenir de "Pourquoi trop penser rend manipulable" :
Voici les trois clés à retenir de ce livre :
Il y a des gens méchants et malintentionnés, oui ! Il ou Elle ne changera pas. Seul vous pouvez changer votre attitude face à lui ou elle. Fuyez ! car il ne servira à rien d’y faire face, vous perdrez.
Enfin, le dernier élément important à retenir est de s’en tenir aux faits, aux actes. En effet l’observation factuelle permet de constater la réalité indépendamment des ressentis. Les éléments bancals de la situation ressortiront comme le nez au milieu de la figure. A titre d’exemple, faire ses comptes est un bon moyen de voir les dysfonctionnements dans le foyer, la gestion de chacun et son rapport aux choses. « Ne vous disputez jamais avec un imbécile : il vous tirera à son niveau et il gagnera par expérience ». Citation d’Albert Einstein
Partie 1- Qui est le manipulateur ? Chapitre 1 : Un manipulateur a deux visages Docteur Jekyll et Mister Hyde : il s’agit de la première caractéristique. L’auteur explique qu’en consultation ce critère est validé dans 100% des cas. L’un très sympathique et avenant, pour l’extérieur, l’autre morose et cruel, il devient haineux avec le temps, réservé pour le cercle privé. En général, seule la victime connaît ce deuxième visage. L’auteure explique qu’il s’agit en réalité plus d’un masque par-dessus un visage que de deux visages. MASQUE :
Sympa, Proche, Amical
VRAI VISAGE :
Familiarité déplacée, Sans gêne, Curiosité intrusive, Envahisseur d’espace
Se tient dans votre sphère intime, Vous touche physiquement, Regard dur mais il sourit de toutes ses dents, S’inclut effrontément dans votre futur.
Un manipulateur utilise quatre ficelles pour vous transformer en marionnette 1- Séduction Capture de rêve et mimétisme : vous aurez l’impression d’avoir rencontré votre alter ego. Flatterie et promesses alléchantes. Mais il ne tient pas ses paroles. Les clés pour s’en sortir :
Taisez-vous et laissez les gens parler en premier Demandez-vous « en quoi cette personne est-elle comme moi ? » Regardez les actes plutôt que d’écouter les paroles qui peuvent être un tissu de mensonges
2- Victimisation Le manipulateur va se présenter comme une pauvre chose qui a souffert, quelqu’un de malheureux mais qui ne se remet jamais en question. Si vous éprouvez de la pitié pour lui, vous êtes piégé. L’auteur démontre bien tous les leviers activés chez le manipulé par le manipulateur. L’auteure cite une consœur qui dit « Si vous ressentez ne serait-ce qu’une goutte de pitié pour votre conjoint… fuyez ! ». Elle précise ensuite la différence entre compassion et pitié. La compassion c’est comprendre la souffrance de l’autre et savoir qu’il a les ressources internes pour la surmonter. Une personne peut avoir besoin de soutien moral mais pas que vous régliez ses problèmes personnels à sa place. 3- Intimidation Cette troisième corde est activée très tôt dans la relation, explique Christel Petitcollin. L’intimidation sert au dressage du manipulé. Elle se met en place insidieusement et progressivement, pour faire vivre dans la peur. Le manipulateur est comme un orage prêt à exploser. Quand il entre dans la pièce l’atmosphère change. Après la phase de séduction, les compliments du début de la relation se transforment en critiques et moqueries blessantes. 4- Culpabilisation La quatrième ficelle achève de vous transformer en marionnette. La culpabilisation c’est vous rendre responsable de ce qui ne va pas. Quoique vous fassiez, quoique vous disiez, ce n’est pas ce qu’il fallait faire ou dire. Le manipulateur est de mauvaise foi et utilise volontiers les injonctions de conformité « les gens intelligents font… », « tout le monde sait que… ». L’objectif de ce mécanisme est de vous faire apprendre à connecter vous-même vos actes à ses réactions.
L’auteure précise bien que ces ficelles ne sont pas si subtiles que cela et que le jour où elles ne fonctionnent plus, vous êtes libre. Chapitre 2 : Le piège à trois clés du manipulateur Un piège à trois clés :
Le doute, La peur, La culpabilité.
Cela vous parle ? Nous y voilà, alors poursuivons. Un procédé en trois temps :
La période de séduction, Le temps du harcèlement, Le moment de la destruction.
J’ai fait partie de tous ceux qui, ayant vécu une expérience similaire, ont tous dit « j’allais y laisser ma peau ! » Et trois pensées :
« Cause toujours ! » : vous vous plierez en quatre, vous vous justifierez, rien n’y fera « Ça te fera les pieds ! » : vous vous retrouvez sur le bord de la route, ou vous retrouvez planté dehors car il a fermé la porte à clé et qu’il est parti avec, ou à devoir refaire une énième fois la tâche que vous pensiez avoir finie. L’auteur donne des exemples de situations très concrètes et précise que le manipulateur trouvera toujours légitime de vous punir. « Rendors-toi ! » la voilà l’amnésie traumatique. Nous y reviendrons plus bas. Quand vous êtes sur le point de rompre la relation, le manipulateur redevient subitement adorable. Cela sème le doute en vous puisque le voilà soudain en train de se comporter comme vous l’attendiez depuis longtemps. Ce n’est que temporaire.
« Aie confiance, Crois en moi, que je puisse veiller sur toi » dit le serpent Kaa dans Le Livre de la Jungle pour hypnotiser et manger Mowgli. Chapitre 3 : Mais qui sont ces manipulateurs ? Le manipulateur peut se rencontrer dans n’importe quelle relation. Cela peut être un conjoint, une collègue de travail, un partenaire, une belle-sœur etc. Hommes et femmes en proportion équivalente. Christel Petitcollin détaille dans "Pourquoi trop penser rend manipulable" que ces personnes sont les mêmes que celles que vous avez croisées à l’école dans la cour de récréation. En fait, les manipulateurs semblent être bloqués à un certain âge mental. L’auteure détaille dans le chapitre 3 sa théorie de l’immaturité pour faire la différence et voir les nuances entre un manipulateur, un pervers narcissique, un sociopathe, un psychopathe. Dans tous les cas, il ne s’agit pas de cautionner leurs déviances. Pour les aider il faut les cadrer, mais c’est un travail à temps plein et loin d’être reposant. D’où la question « peuvent-ils changer ? », ce à quoi l’auteure répond « NON » catégoriquement. Les manipulateurs ne changeront pas, c’est une des clés à retenir de ce livre. Comment repérer un manipulateur ?
Tout va trop vite Ne confondez plus familiarité et chaleur humaine Ne vous laissez plus mystifier par l’assurance d’une personne Vérifiez la cohérence de vie Repérez son côté profiteur Vous découvrez des sentiments inhumains : les manipulateurs ne ressentent aucune culpabilité, se montrent glacials dans des situations pleines d’humanité, ils gâchent délibérément les bons moments. Christel Petitcollin est formelle à l’issue de 100% de ses consultations : « la seule humanité qu’ils ont est celle que vous voulez bien leur prêter » Vous vivez un sentiment de piège
Partie 2- Qui sont les manipulés ? Christel Petitcollin consacre une partie importante de son livre "Pourquoi trop penser rend manipulable" pour détailler les personnes manipulées, qu’elle appelle les surefficients, différents des normo-pensants. Chapitre 4 : Précision entre surefficients et normo-pensants :
La pensée neurotypique est linéaire et séquentielle, dans une progression logique d’idées sans en sauter une. Les personnes surefficientes ont une pensée arborescente, une pensée qui part en étoile, chaque nouvelle idée en fait jaillir dix nouvelles et ainsi de suite.
Il n’y a pas de connotation de valeur. Ce sont des fonctionnements différents.
Chapitre 5 : Surefficience La spécificité des personnes surefficientes se complète avec une hyperesthésie, une hypersensibilité, une hyperémotivité (dont une hyperempathie). En outre, l’auteure énonce aussi des caractéristiques chez les manipulés comme le besoin inconscient de symbiose et la dépendance affective. L’auteure évoque aussi une mémoire gémellaire (syndrome du jumeau perdu). Voici quelques autres traits de caractère :
Manque de confiance en soi Respect maladif de la parole donnée Sincérité à en être transparent ; les surefficients s’imaginent que tout le monde a le même sens de l’engagement et la même sincérité qu’eux Besoin d’être utile et de sauver le monde
Christel Petitcollin insiste sur l’importance de la connaissance de soi comme élément pour sortir des relations manipulées, ce pourquoi elle développe cet aspect dans ce livre et aussi dans ces ouvrages « Je pense trop » et « Je pense mieux ». Je voudrais souligner ici que l’auteure est particulièrement pertinente et qu’elle utilise les mots justes mais aussi des exemples très concrets issus de ses consultations, ce qui permet de bien s’y reconnaître. Christel Petitcollin souligne que les techniques de manipulation fonctionnent en général mieux sur les gens intelligents et humanistes, souvent trop ouverts et pas assez méfiants. Chapitre 6 : Pensée complexe arborescente et hypersensibilité Elle détaille dans cette partie de "Pourquoi trop penser rend manipulable" les raisons neurologiques, émotionnelles et psychologiques qui rendent vulnérable à la prédation.
Besoin de clôture cognitive : le cerveau complexe ne supporte pas l’inachevé, les dossiers en attente, mais aussi le fait de devoir tout recommencer quand il pensait avoir enfin terminé Difficulté à sortir des automatismes mentaux et à gérer les imprévus et encore plus l’effet de surprise Un système sensoriel plus développé et alerte (sens du détail, sensibilité aux sons, odeurs, pulls qui grattent, etc.) Déficit de l’inhibition latente, c’est-à-dire que la personne n’a pas la possibilité de se protéger des informations parasites, elle capte tout en même temps, d’où la quasi-impossibilité de se concentrer et de réfléchir quand le manipulateur se trouve dans la même pièce. Une amygdale cérébrale hyper vigilante qui va être sur-stimulée par la relation avec le manipulateur (il est inquiétant, menaçant, joue avec l’effet de surprise et les changements de programme à la dernière minute, mise devant le fait accompli)
Le jeu des émotions Dans les caractéristiques psychologiques, Christel Petitcollin propose un tableau des émotions dont elle expose les fonctions d’alerte et d’actions. Les cinq émotions naturelles :
Joie Colère Tristesse Frustration Peur
Les deux émotions apprises :
Honte Culpabilité
Christel Petitcollin indique que les gens déviants sont éhontés et ne ressentent aucune culpabilité, que seuls les gens braves ayant une conscience ressentent honte et culpabilité. Le manipulateur repère l’hyperémotivité désordonnée (tempêtes intérieures) de sa victime et joue avec, comme le jeu de la barbichette : Vous êtes bouleversé, il est glacial. Vous êtes calme, il perd son self-control. Lors d’un divorce par exemple, vous passez pour une folle, hystérique et perdez votre crédibilité, tandis qu’il vous pousse à bout, calme, posé, raisonnable. Ou bien, vous êtes calme et factuelle, il est nerveux et agressif. Combien de fois avez-vous eu la sensation désagréable de faire de la gymnastique intellectuelle ou des montagnes russes émotionnelles ? À la question : « mais, ne serait-ce pas moi qui suis le manipulateur, la manipulatrice dans cette histoire ? » L’auteure répond que si vous pensez que vous l’êtes, vous ne l’êtes pas. Christel Petitcollin pense que les manipulateurs sont bien plus conscients de leur méchanceté qu’ils ne veulent bien le faire croire, comme elle en atteste de courriers qu’elle reçoit de leur part. Elle en donne un exemple lors de son passage à la radio dans l’émission « On est fait pour s’entendre » sur RTL « Pervers narcissique : comment échapper à l’emprise ». La confusion mentale dans laquelle se retrouve la victime peut amener à croire que c’est elle-même la manipulatrice. D’où l’importance de savoir ce qui vient de l’autre, et ce qui vient de moi. Le manipulateur, dont les mécanismes de projection sont primaires et beaucoup plus conscients qu’on ne voudrait le croire, sait que la meilleure défense est l’attaque ; il vous coupe l’herbe sous le pied. Chapitre 7 : Pourquoi essayer de comprendre un manipulateur ne sert à rien L’auteure détaille dans la suite la notion de territoire et de cartes. Pour un même territoire, chacun peut et a une carte différente. Le territoire correspond à la réalité, tandis que la carte est une vision, une perception unique et subjective de la réalité. Christel Petitcollin reprécise à cet endroit les subtilités entre la pensée neuro typique et la pensée complexe pour illustrer le fait qu’il est difficile de lire la carte de quelqu’un d’autre. Pour cela, elle utilise l’image d’arbustes dans un parc public.
La pensée neuro typique, rationnelle et analytique : à chacun d’arroser son arbuste, ici c’est chez moi, là c’est chez toi ; voler du terrain se voit ; si chacun fait sa part, le monde tournera bien. La pensée complexe, émotionnelle et globale : tous les arbres et les arbustes font partie du parc, d’un grand tout, il convient d’arroser tous les arbres et arbustes du parc ; ici, voler un arbuste (la notion de territoire personnel) est inconcevable puisqu’il fait partie d’un tout. « Cela n’a pas de sens d’être bien si les autres sont mal. » Intérêt pour tous, s’entendre et collaborer.
Or la méchanceté et le sabotage existent dans la réalité, il est donc vital de le discerner. Deux cartes pour un territoire
L’auteure utilise la notion de cartes et territoires abordée en PNL. Elle explique que les surefficients ajoutent un ensemble de données sur leur carte et qu’il convient de hiérarchiser l’information. Il convient de faire un nettoyage, afin de pouvoir ajouter des informations qui ne vont pas dans le sens de ce qu’on aurait envie de croire mais qui sont indispensables à l’orientation. Pour rester dans la métaphore des cartes d’orientation, il est bon à savoir que dans telle zone il y a des vipères pour pouvoir emporter avec soi sa pompe à venin. Il s’agit de sécurité. Christel Petitcollin rapporte les paroles prononcées par les victimes de manipulateurs, comme « mais je ne veux pas savoir que le monde n’est pas celui que je crois qu’il est. » Enfermés dans leur idéalisme, les surefficients refusent d’intégrer à leur carte des données qui dérangent leurs croyances. Ce qui explique l’amnésie traumatique que nous développons plus loin. C’est un problème crucial quand on a accès brusquement à la pensée psychopathe alors qu’on n’en soupçonnait même pas l’existence. Des paysages glaçants apparaissent souvent dans un frisson d’horreur. Christel Petitcollin rapporte que les victimes confessent avec honte « ça m’avait effleuré l’esprit » et elle rassure en précisant « non, votre esprit n’est pas tordu d’oser penser que … ». Christel Petitcollin insiste sur le fait que savoir que les manipulateurs existent et comment ils fonctionnent permet d’ajouter les couloirs à avalanche et les ravins sur sa carte pour ne plus tomber dedans et ne plus se faire avoir. Par ailleurs, comme nous l’avons déjà évoqué au début de cette chronique, l’auteure insiste sur les paroles vides de sens. Il ne sert à rien d’essayer de comprendre un manipulateur, mais il est important d’indiquer certaines informations sur sa carte pour pouvoir s’orienter. Qu’est-ce qui fait que le manipulé et le manipulateur semblent être si complémentaires ? Complémentarités des fonctionnements En effet, la proie du manipulateur a une complémentarité avec son prédateur. Ce qui en fait toutes les subtilités de la relation toxique. Les surefficients et les manipulateurs sont sur un même territoire mais avec des cartes différentes et une façon de les lire aux antipodes.
Valeurs d’harmonie, humanité, altruisme, intégrité Guerre, cruauté, cupidité, mensonge
La question se pose : « Pourquoi s’obstiner à croire que la paix est unanimement désirée ? » Guerre et paix Vous voulez la paix, il ne cherche que la guerre car le conflit le fait vivre. La guerre commence par être sensorielle (hyperesthésie), elle s’attaque ensuite à la joie de vivre, puis elle est neurologique avec les imprévus et les effets de surprise. Le manipulateur est :
Imprévisible Pulsionnel Contradictoire Met la pression de l’urgence
Le manipulateur n’est gentil que par calcul. Il vous fait payer sa gentillesse. Les gens qui pensent trop sont des fontaines inépuisables, tandis que le manipulateur est un puits sans fond. L’enjeu est essentiellement énergétique, d’où la métaphore du vampire. Quand on sort d’une interaction avec un manipulateur, on se sent vidé, rincé, essoré, cela épuise. Partie 3- Être centré pour ne plus subir ni cautionner Comment trouver son axe intérieur ? Par quel processus ? Maintenant que le paysage a été dépeint, il s’agit de se sortir de la situation d’emprise et de ne plus y retomber. Cela passe par :
Démarche de connaissance de soi, d’introspection, de rapports factuels des événements et des données pour une analyse factuelle et objective de la situation. Accepter de voir les choses telles qu’elles sont, accepter que la réalité soit différente de la projection qu’on s’en fait. C’est-à-dire être dans la capacité de voir ce qui n’est pas beau dans la relation/situation et plus globalement ce qui n’est pas beau, concrètement, dans le monde. Avoir la capacité et l’accompagnement sain prévu pour faire face à l’effondrement de ses croyances et projections.
Une note que j’ajoute aussi, l’importance de se connecter régulièrement à soi pour être en mesure d’écouter ses intuitions et de voir les signes (par exemple, vous êtes plus souvent malade que d’ordinaire). Cela peut se faire via la tenue d’un journal quotidien (gardez-le secret), et de bilans personnels et professionnels réguliers (point abordé plus bas pour éviter l’amnésie traumatique, l’oubli, et contrer l’occultation).
Chapitre 8 : Comment poser ses limites et poser un cadre ? Comment sortir du triangle victime-bourreau-sauveur ? L’auteur creuse en profondeur ce sujet du triangle, le rôle de victime et celui du sauveur face au bourreau. Elle détaille en particulier les subtilités dans les conceptions de l’amour et de la spiritualité, dans le but d’éviter de se fourvoyer. Effectivement, tant qu’on ne connaît pas le phénomène de manipulation mentale, on est objectivement une victime. Toutefois, à partir du moment où l’info est disponible, refuser d’en prendre connaissance engage déjà sa responsabilité. Une victime qui sait mais qui laisse faire devient complice. Dans ce chapitre, plusieurs sonnettes d’alarme et de points d’attention sont tirés. Les points d’attention :
L’auteur souligne qu’il est très grave de refuser de voir la méchanceté ou de ne pas prendre au sérieux un message d’alerte. « En cautionnant les déviances et la cruauté de 2% à 4% de la population, c’est l’humanité tout entière que vous trahissez. » Elle souligne la grande erreur de laisser l’impunité totale aux gens déviants. Le jeu de l’avocat – avocat du diable, qui se joue à partir du rôle du sauveur dans le triangle Attention à ne pas confondre angélisme et spiritualité Attention à ne pas confondre amour au 4e degré et syndrome de Stockholm
Aimer ce n’est pas tout permettre Il est important de garder son humanité en y ajoutant le discernement et l’auto-protection. Les clés :
Il n’est pas question « d’exterminer » les manipulateurs mais de ne plus s’occuper d’eux et d’arrêter de vouloir les changer Les actes déviants ne sont pas cautionnables Ne pas amplifier leur pouvoir de nuisance, soit ne plus leur laisser l’espace de nuire
Chapitre 9 : L’amnésie traumatique L’amnésie traumatique, qu’est-ce que c’est ? L’amnésie traumatique c’est le refus de voir les choses. Une personne peut préférer continuer de ne pas voir, plutôt que de s’avouer à elle-même qu’elle n’a pas vu, car c’est très humiliant de s’être fait avoir, pendant parfois des années ! D’où l’importance de se reconnecter à soi, sans jugement, en se maternant, se considérer avec douceur lors de cet effondrement. L’auteur donne ici la clé ultime de désenvoutement, le prix pour se libérer définitivement des manipulateurs : faire face à tous les aspects de la manipulation, même les plus obscures et dérangeantes. C’est notamment pour cela qu’une lecture du livre est nécessaire dans l’optique thérapeutique, afin que chaque voile puisse être ôté, déclic après déclic. Comment empêcher l’amnésie traumatique ? Il s’agit de prendre conscience de la situation, d’accepter de la voir dans toutes ses dimensions même les plus désagréables et de noter les nouvelles informations sur la carte, pour reprendre l’analogie utilisée plus haut.
S’en tenir aux faits et aux actes Apprendre à se protéger, par soi-même Apprendre à se connaître soi-même Faire des bilans réguliers pour tirer les enseignements des expériences vécues Tenir un journal de bord
Chapitre 10 : La clé de l’assertivité L’assertivité est un état d’esprit. Vous n’êtes ni paillasson, ni hérisson, juste dans l’affirmation. L’affirmation tranquille face à un manipulateur c’est la posture d’adulte responsable rappelle l’auteur. Se connaître et se définir pour être centré et authentique Votre instinct ne vous ment jamais (survie : idées qui effleurent l’esprit) Votre intuition ne vous ment jamais (ne pas remettre en question les avertissements de l’intuition) Écouter votre sagesse intérieure Votre intuition est votre amie et protectrice, elle ne veut que votre bien. Poser des interdits et restaurer des droits inaliénables C’est à vous de définir vos limites, de défendre vos valeurs, de faire respecter votre intégrité. Si vous souhaitez faire l’exercice de nommer les valeurs qui vous sont chères, je vous recommande la vidéo de la web-série diffusée en ligne « Et tout le monde s’en fout » sur les valeurs. L’auteur souligne que les manipulateurs ne respectent pas les limites et ne reconnaissent pas nos droits. Que c’est donc à nous de faire en sorte qu’ils n’aient plus l’espace de les transgresser. Réapprendre d’urgence l’impolitesse et l’inconstance Cet aspect qui n’est pas forcément évident au premier abord est en fait vital. Vous avez le droit de changer d’avis, de reprendre votre parole. Ne plus vous dérober devant vos responsabilités Christel Petitcollin propose la signature d’un pacte avec soi-même, de prendre un engagement vis-à-vis de soi, pour ne plus se laisser tomber. Chapitre 11 : Outils d’affirmation de soi simples et efficaces Christel Petitcollin propose aussi par ailleurs des stages d’affirmation de soi et d’assertivité, car il est compliqué de s’affirmer face à un manipulateur mais c’est vital. Voici les outils qu’elle donne pour s’affirmer et être assertif :
Refuser la pression de l’urgence : « je vais y réfléchir » Le disque rayé : résumer votre position en trois phrases synthétiques que vous répétez en boucle, en ajoutant l’énumération des itérations « c’est la deuxième fois que je te le dis, c’est la cinquième fois que je te le dis » Les phrases magiques : face à votre disque rayé qui montre votre positionnement solide, le manipulateur va essayer de vous entraîner dans une discussion stérile dont l’objectif est de vous forcer à vous justifier. Les phrases magiques servent à rester à l’extérieur du débat, explique l’auteur.
Exemples de phrases magiques que vous pouvez utiliser dès maintenant :
« Si tu le dis » « Tu as le droit de le croire » « C’est ton avis » « Personne n’est parfait » Si vous souhaitez aller encore plus loin, je vous recommande cet autre ouvrage qui donne beaucoup de phrases magiques et qui propose des dialogues de situations concrètes pour s’exercer, il s’agit de « Les manipulateurs sont parmi nous » d’Isabelle Nazare-Aga
S’en tenir fermement aux faits objectifs : ils évitent de sombrer dans le doute. Gardez beaucoup de traces écrites (« tu as dit ceci, tel jour à telle heure, je t’ai envoyé un mail pour te confirmer… »), rester hors de l’émotionnel et devenir conscient de votre propre subjectivité (« il fait chaud », ce n’est pas pareil que « il fait 25°C » ; l’auteur donne cet exemple : votre manipulateur dit « Tu es toujours en retard ! », vous regardez votre montre et répondez « Tu as raison. Il est 9h06. J’ai exactement 6 minutes de retard. »)
Chapitre 12 : Ce que vous ne devez plus jamais faire
Arrêter de jouer les sauveurs : les adultes ne sont pas de petits êtres sans défense. Vous n’avez pas à les prendre en charge. Tout donner sans jamais rien recevoir : le maternage n’a rien à faire dans une relation d’adulte à adulte. Lui trouver des excuses ou essayer de le comprendre : certains actes sont inexcusables, on ne doit jamais cautionner les comportements déviants. Ne pas confondre excuser et pardonner. Essayer de lutter : renoncer à avoir une bonne communication avec lui. La meilleure chose à faire est de le cadrer au maximum et de s’en tenir le plus loin possible. Le laisser-faire : c’est un mauvais calcul, car en pensant éviter sa colère vous alimentez sa toute-puissance Croire qu’il changera : nous l’avons déjà rappelé plusieurs fois. Depuis combien de temps attendez-vous qu’il change ? Le manipulateur vous fait vivre en permanence dans l’espoir d’un changement prochain. Reprenez en main votre vie. Rester dans une culpabilité naïvement prétentieuse : comportement qui consiste à croire que l’on a trop investi pour reculer. Les clés pour cela sont d’arrêter de sublimer le sordide, se rendre compte qu’on s’est fait escroquer, que vous n’avez pas tout pouvoir sur tout. Être transparent et vous justifier : les victimes de manipulateurs n’ont pas de jardin secret, aucun espace d’intimité et répondent candidement aux questions posées. Les clés sont : restez silencieux, ne répondez pas aux questions, faites de la rétention d’informations, cultivez un jardin secret. Accepter d’être malheureux : faites le point de votre vie. Les manipulateurs vous placent dans une non-vie, ils étouffent votre joie de vivre.
Conclusion du livre "Pourquoi trop penser rend manipulable" et dernières clés Christel Petitcollin, l’auteure de « Pourquoi trop penser rend manipulable », remarque que la rencontre avec un manipulateur est effectivement un formidable accélérateur de développement personnel mais que le but est de ne pas y laisser sa peau ! Il est nécessaire d’apprendre à dire non, de poser ses limites et de se faire respecter, ce qui relève de la responsabilité de toute personne adulte. Toutefois, sachant que le manipulateur est ce qu’il est et qu’il ne changera pas, l’application de l’affirmation de soi et de l’assertivité face au manipulateur ne peut durer qu’un temps. Vous avez mieux à faire de votre temps de vie. Il n’existe alors qu’une solution : SORTIR DE LA RELATION. L’auteur met bien le point sur le fait que peu de relations avec un manipulateur sont réellement obligatoires. Si le manipulateur est de votre famille, la clé est d’espacer et écourter les contacts avec lui et de ne parler de rien de personnel (la météo suffit). Le souhait de l’auteur est qu’à la fin de cette lecture, c’est nous qui choisissions de :
Nous aimer, Rire, Être joyeux et détendu, Pratiquer les activités dont on raffole, Qui on veut fréquenter, Réaliser nos rêves.
C’est ce que la lecture de ce livre "Pourquoi trop penser rend manipulable" m’a permis de faire.
Conclusion sur « Pourquoi trop penser rend manipulable – Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin Ce que "Pourquoi trop penser rend manipulable" m’a apporté, en quoi a-t-il changé ma vie "Pourquoi trop penser rend manipulable" a révolutionné ma manière de voir le monde, les gens et les relations – en particulier les relations ou jeux de pouvoir, dont je n’avais pas conscience ou même pas connaissance auparavant (#bisounours). Ce livre m’a conduit à agir différemment, à sortir de ma zone de confort, à mettre les deux pieds dans la Vie pour sauver ma lumière intérieure. Un autre livre m’a aussi accompagné dans ce travail de libération d’un point de vue juridique ; il s’agit de « Pour en finir avec les tyrans et les pervers narcissiques dans la famille » de Yvonne Poncet-Bonissol, psychoclinicienne, aux éditions Dangles. Ce changement de paradigme et de vie par la pose d’actes concrets m’a apporté des résultats que je n’aurais jamais pensé avoir. Dans un premier temps on peut dire que j’ai changé de vie, puisque je suis passée d’une vie « de famille » au statut de maman solo. Mais le changement se manifeste aussi par un nouveau regard sur le monde, plus factuel, avec plus de recul et aussi d’observation de mes mouvements intérieurs (peurs, schémas, gymnastique intellectuelle). Je vois les actes, les propos et les gens tels qu’ils sont et je fais attention à ne plus tomber dans les pièges ou les panneaux qui jonchent les chemins. Je vous invite à lire aussi « Relations et jeux de pouvoir » de Jean-Jacques Crèvecœur qui, dans son travail avec Ananou Thiran, démontre que :
« Le pouvoir que l'on peut avoir sur nous dépend totalement de notre acceptation. » « À partir du moment où nous arrêtons de donner du pouvoir nous nous libérons. »
« Qui n’empêche pas le mal le favorise. » Citation de Cicéron A l’issue de la lecture de ce livre "Pourquoi trop penser rend manipulable", vous aurez non seulement tout compris mais aussi vous aurez les clés pour changer immédiatement et guérir à jamais. Le livre est structuré, la langue claire et juste. Il convient parfaitement aux personnes qui sont dans une situation étouffante ou qui les tiraille, et qui « pensent trop » ou s’auto-censurent dans leur tête, leur cœur et leur corps. Points forts :
Très complet et pratique Va à l’essentiel sans langue de bois Attendez-vous à être secoué mais libéré. Une méthodologie efficace, un mode d’emploi à appliquer, simple pour sortir de l’emprise. Il permet de commencer à vivre. Tableaux récapitulatifs, pour des rappels simples et rapides en cas de besoin. A l’issue de la méthode, vous vous êtes libéré et pouvez retrouver votre joie de vivre qui vous est inhérente mais que vous aviez oubliée.
Point faible :
aucun, mis à part la difficulté d’en faire un résumé !
Ma note :
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[1] Terme que l’auteure de "Pourquoi trop penser rend manipulable" a inventé et qui est dissocié de la pensée normée. Toute une partie du livre est dédiée à ce concept de surefficience mentale. Cet article Pourquoi trop penser rend manipulable est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.
December 30 2021, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier
Résumé de “Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier” : une méthode pratique, testée sur le terrain et développée autour du fonctionnement du cerveau, permettant d’apprendre n’importe quelle langue efficacement en 6 mois, et en y passant moins d’une heure par jour. Par Gabriel Wyner, 336 pages, publié en 2014 Titre original : « Fluent Forever : How to Learn Any Language Fast and Never Forget It » Note : Cet article a été écrit par Romain, du blog Parlons plusieurs langues. Chronique et résumé du livre "Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier"
INTRODUCTION Ingénieur de formation, Gabriel Wyner a d’abord été payé à, comme il le dit lui-même, résoudre des problèmes. Pas forcément prédestiné à consacrer sa vie aux langues étrangères, il a échoué dans l’apprentissage, d’abord de l’hébreu à l’école, puis du russe. Malgré ses bonnes notes aux examens, Gabriel Wyner n’était pas en mesure d’utiliser le russe… Il en a donc conclu (comme beaucoup), qu’il ne devait ne pas être fait pour ça. C’est sa passion pour le chant qui a remis sur son chemin les langues étrangères. Parce qu’entre temps, Gabriel Wyner a décidé de devenir chanteur d’opéra. Sacré changement ! Son cursus de chanteur d’opéra comprenait, entre autres, l’apprentissage de l’allemand, de l’italien, mais aussi du français. Wyner a appris l’allemand par immersion. Il s’est engagé dans un programme de deux mois dans une école de langue, la Middlebury Language School dans l’état du Vermont aux États-unis, où il dû signer un contrat à l’entrée qui stipulait que… s’il était pris à utiliser une autre langue que l’allemand, ne serait-ce qu’une seule fois, il serait viré sans remboursement possible ! C’est de cette façon que l’auteur de Fluent Forever a acquis de solides bases en allemand. Il retourna d’ailleurs dans cette école l’année d’après pour parfaire sa maîtrise de l’allemand avant de partir vivre en Autriche pour les besoins de sa passion pour l’opéra. Comment Wyner a appris le français en… trichant à un test d’entrée ! Vous avez bien lu. Alors que le programme, auquel il s’était inscrit pour apprendre le français, requérait de passer un test pour connaître son niveau en vue d’intégrer un groupe adapté, Wyner a eu la bonne idée de tricher. En effet, ne voulant pas étudier dans le groupe des débutants, mais dans le groupe des « faux débutant », il s’est aidé d’internet (et notamment de Google Traduction) pour remplir un QCM et rédiger un essai en français. Seulement voilà, vu le score au test, il s’est vu placer dans un groupe de niveau intermédiaire… l’obligeant ainsi à passer un entretien en français 3 mois plus tard (soit juste avant le début du programme pour s’assurer qu’il n’avait pas triché au test d’entrée).
Wyner avait donc 3 mois pour se préparer à cet entretien. À ce moment-là, il était en Autriche en train de passer un double diplôme universitaire qui l’occupait déjà 6 jours sur 7. Son seul temps libre était son trajet quotidien d’une heure en métro pour aller à l’université, et le dimanche. Un peu léger pour apprendre une langue en commençant de zéro, pas vrai ? Gabriel Wyner se mit donc à farfouiller sur internet en quête de techniques pour apprendre les langues étrangères plus rapidement. Il y découvrit diverses méthodes d’apprentissage qu’il combina et expérimenta, pour finalement créer SA méthode. Celle-ci repose sur 3 principes clés, qui deviendront ses commandements :
Apprendre la prononciation en premier. Ne pas traduire. Utiliser la répétition espacée.
Alors que le jour fatidique de l’entretien arriva, Wyner avait déjà appris 3000 mots et concepts de grammaire. Après avoir parlé le français pour la première fois de sa vie avec un locuteur natif, Wyner a finalement été placé dans le groupe… des avancés ! Revenons brièvement sur les 3 commandements :
Apprendre la prononciation en premier
Cette règle lui vint de sa formation de chanteur d’opéra (cette méthode est d’ailleurs également largement utilisée par d’autres, notamment par l’armée et les missionnaires Mormon). Cette technique, liée au fait que les chanteurs doivent pouvoir chanter la langue qu’ils apprennent bien avant d’avoir le temps de l’apprendre, permet d’habituer son oreille, tout en permettant de travailler l’écoute et d’apprendre du vocabulaire. Ce qui a pour effet d’aider à parler bien plus rapidement.
Ne pas traduire
Cette règle lui est venu directement de l’école de langue qui lui a permis de parler allemand en moins de 3 mois. Selon lui, un débutant doit se détourner de la traduction des mots et des phrases qu’il ne connaît pas. C’est même une étape ESSENTIELLE pour qui veut apprendre à penser dans sa langue cible et parler couramment. En effet, associer un mot étranger à un mot de notre langue maternelle, correspondant à un objet, est plus long que d’associer directement ce mot étranger à l’objet en question.
Utiliser la répétition espacée ! (ou SRS pour Spaced Repetition System)
L’auteur de "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever) a trouvé cette méthode dans divers blogs sur l’apprentissage des langues, alors qu’il était désespéré de devoir apprendre le français en 3 mois. La répétition espacée se base sur le fonctionnement du cerveau et notamment sur la mémoire. Elle repose sur l’utilisation de flashcards. Pour ceux qui ne seraient pas familier du mot flashcard, il s’agit d’une carte, virtuelle ou non, sur laquelle une information est inscrite sur son recto, et une autre sur son verso. Les deux informations sont liées d’une façon ou d’une autre. Par exemple une image d’objet du quotidien et le mot qui le désigne dans la langue cible. Il est possible d’utiliser la répétition espacée via des applications pour smartphone (l’application Anki reste une pionnière dans ce domaine) ou grâce à une simple boite avec des cartes crées soi-même (voir Système Leitner). J’ai d’ailleurs écrit un article complet sur la répétition espacée, dont j’ai décrit le fonctionnement et l’application pratique dans un article sur comment apprendre du vocabulaire. 5 PRINCIPES POUR ARRÊTER D’OUBLIER Se rappeler de plus, en moins de temps. Principe numéro 1 : rendre ses souvenirs plus mémorables. Dans notre cerveau, chaque neurone est en moyenne connecté à 7000 autres neurones, créant ainsi un réseau dense de 150 000 kilomètres de fibres nerveuses. Eh oui, chaque cerveau renferme plus de 80 milliards de neurones. Toutes ces interconnections neuronales forment la mémoire. Ces connections sont un processus mécanique : les neurones qui ont été activés ensemble, restent connectés ensemble. C’est la règle de Hebb. Pour vulgariser, ce principe aide à comprendre comment nous créons des souvenirs. Pour illustrer ce principe, Wyner prend l’exemple des deux mots suivants : cookie et mjöður. Et pour l’auteur, le mot cookie revêt un caractère inoubliable car lui rappelant sa rencontre avec ce mot lorsqu’il était enfant et qui fut « une explosion de sens qui se sont liées ensemble dans un tissu étroit de connections neuronales ». Rien que ça ! Wyner entend par là la vue, l’odeur et le goût. Mais aussi le son du mot cookie et du lait en train de couler dans le verre que son père lui a servi avant de goûter son premier cookie. Tous ces sens activés en même temps permettent de rendre le mot cookie plus mémorable. Concernant le mot mjöður, pas d’explosion de sens… on ne sait pas ce que cela veut dire, et encore moins comment le prononcer (car formé de deux lettres inconnues entre quatre lettre familières). Ce qui explique que ce mot « sera oublié avant la fin du prochain chapitre, si ce n’est plus tôt » ! Pourquoi ? La différence qui sépare ces deux mots réside dans les niveaux de traitement. Ils séparent les mots mémorables des « oubliables » en formant un grand filtre mnémonique. Ces niveaux sont au nombre de 4 :
La structure du mot Le son du mot Le concept du mot La connexion personnelle avec le mot
Identifiés par des psychologues dans les années 70, ils ont été testés auprès d’étudiants à travers 4 questions :
De combien de lettres est formé le mot OURS ? (structure) Est-ce que POMME rime avec le mot homme ? (son) Est-ce qu’OUTIL est un autre mot pour désigner un instrument ? (concept) Est-ce que vous aimez la PIZZA ? (connexion personnelle)
Il est apparu au terme de cette étude que les étudiants se rappelaient 6 fois plus du mot PIZZA (4ème question) que du mot OURS (1ère question). La raison est simple : pour répondre à la première question, il n’y a qu’à compter les lettres. Pas besoin de s’imaginer un gros animal sauvage. Alors que pour la quatrième question, on utilise automatiquement la structure du mot pour identifier le mot auquel nous sommes confrontés. Parallèlement, on entend le mot « pizza » résonner dans sa tête (le son) alors que l’on s’imagine ces disques chauds de fromage fondu (le concept). Finalement, des souvenirs nous reviennent (la connexion personnelle), et nous pouvons répondre à la question initiale. En une fraction de seconde, une simple question a activé les 4 niveaux de traitement. Ces niveaux de traitement sont plus qu’une simple bizarrerie biologique, ils agissent comme un filtre qui nous protège de la surcharge d’informations (dont nous bombardent la télévision, les réseaux sociaux, les interactions sociales, etc.). Notre cerveau utilise ces niveaux de traitement pour juger ce qui est important, ou ce qui peut être définitivement oublié. Quid du vocabulaire et comment passer ce filtre ? Les mots d’une langue étrangère ont tendance à tomber dans la case « oubliable », car ceux-ci ne sonnent pas « comme d’habitude », ne paraissent pas particulièrement compréhensibles, et n’ont aucune connexion avec notre vie. En conséquence, pour outrepasser ce filtre et rendre les mots étrangers plus faciles à retenir, il conviendra de mettre en place les 3 actions suivantes :
Apprendre comment « sonne » cette langue Lier ces sons à des images Lier ces images à des expériences passées
Principe numéro 2 : maximiser la paresse. Mauvaise nouvelle : nous sommes programmés pour oublier. Nous savons grâce au père de la psychologie expérimentale de l’apprentissage, Hermann Ebbinghaus, qu’au bout de 20 minutes, nous avons déjà oublié 40 % de l’information. Pire : au bout d’un jour, nous en avons déjà oublié 70 %. Ce processus est mis en évidence par la courbe de l’oubli. Cette courbe descend drastiquement durant les premières heures après avoir appris quelque chose, et vient se redresser sans jamais toucher l’oubli total.
Que faire alors ? Travailler plus dur ? Plus longtemps peut-être ? C’est en tous cas ce que l’on a appris à l’école. Le problème est que cette méthode ne fonctionne pas. Apprendre par cœur est ennuyant et, pire encore, est totalement improductif si l’on prend en compte le fonctionnement de la mémoire à long terme. Wyner nous dit qu’il vaut mieux avoir une approche plus paresseuse. À savoir étudier un concept jusqu’à pouvoir le répéter une seule fois sans relire, puis s’arrêter. « Après tout, le mot paresseux est juste un synonyme du mot efficient. » Gabriel Wyner, "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever) Principe numéro 3 : Ne pas relire. Se rappeler ! Eh oui ! Des études menées une fois de plus sur des étudiants ont montré quelque chose d’étonnant : Étudier 2 fois est moins efficient qu’étudier 1 seule fois et se tester dans la foulée Pour reprendre les mots de Wyner : Madness ! (Folie) Le fait est qu’étudier en lisant une liste plusieurs fois… reste de la lecture. Si nous voulons être meilleur à nous rappeler, il faut… essayer de nous rappeler ! Je m’explique. L’action même d’essayer de se rappeler libère une réponse chimique dans le cerveau qui permet de booster la rétention de l’information. En effet, le centre de récompense du cerveau libère de la dopamine dans notre hippocampe à chaque bonne réponse, favorisant ainsi l’enregistrement dans la mémoire à long terme. Donc, pour être plus efficient, il faut passer la plupart de notre temps à essayer de nous rappeler plutôt qu’à relire. Il est tout à fait possible d’arrêter d’oublier en créant des flashcards qui testent notre capacité à nous rappeler un mot, une prononciation ou une construction grammaticale. Ces cartes, couplées à des images et à des connections personnelles, formeront la fondation d’un puissant système de mémorisation. Principe numéro 4 : « Attends, attends. Ne me dis pas ! » Plus nous sommes proches d’oublier un mot, plus il sera profondément enraciné dans notre mémoire lorsque l’on finira par s’en rappeler. Par ailleurs, les tests de mémoire sont plus efficients lorsqu’ils nous challengent, car ils nous maintiennent intéressés et donc stimulés. Si nous pouvons nous tester régulièrement juste avant d’oublier, nous doublons l’efficience de chaque test. Spoiler : cela est tout à fait possible grâce à l’algorithme des applications de répétition espacée (une bonne réponse repoussera le moment où l’application vous reproposera la flashcard ; inversement, une mauvaise réponse et l’application vous reproposera la carte une deuxième fois le même jour, puis le lendemain). Principe numéro 5 : Réécrire le passé. Quand nous nous souvenons, nous n’avons pas simplement accès à de vieux souvenirs, nous les réécrivons. Ce processus de réécriture est le secret derrière la mémoire à long terme. Chaque action de se rappeler imprègne les souvenirs d’une trace du jour même. Cette trace apporte aux souvenirs une connexion additionnelle : de nouvelles images, émotions, associations de mots et de nouveaux sons. Ceux-ci permettent à ces souvenirs d’être plus faciles à se rappeler. Une fois que nous avons réécrit ces souvenirs assez de fois, ils deviennent inoubliables. Il arrive que nous ne nous rappelions pas d’un mot. Surtout lorsque l’on cherche à se rappeler de celui-ci juste avant de l’oublier. Que faire alors ? Il nous faut un moyen de retrouver l’accès aux éléments oubliés. Ce moyen est le feedback immédiat. Il y a ici deux cas de figures :
Soit l’information originale est définitivement perdue, Soit quelques morceaux perdurent.
Dans le premier cas, le feedback immédiat permet de recréer un souvenir nouveau. D’après Wyner, l'auteur de "Parler couramment pour toujours", ce ne sera pas aussi optimal que de se rappeler de l’information originale, mais cela reste tout de même très efficient. Par ailleurs, il y a également le cas où une infime partie du souvenir est encore présente. Par exemple : « je ne me souviens plus du tout de ce mot, mais je sais que c’est un animal ». Le feedback immédiat permettra ici d’activer le centre de récompense comme nous l’avons vu précédemment et donc, de fixer plus profondément le souvenir dans la mémoire. Le second cas concerne ce moment où le mot est toujours dans notre mémoire mais que nous ne pouvons pas nous en rappeler. Ici, le feedback immédiat va permettre de réécrire le souvenir dans notre mémoire, en lui permettant d’être encore plus mémorable. Tout est une question de timing : la fin de l’oubli. Comment combiner ces 5 principes ? Nous voulons que nos souvenirs soient aussi profonds, que multisensoriels (principe 1). Nous voulons étudier le moins possible (principe 2) et pratiquer le « rappel » le plus possible (principe 3). Puis, nous voulons être challengés par ces sessions de « rappel », mais pas trop (principe 4). Enfin, nous cherchons à presque oublier l’information, mais pas complètement. Et quand nous oublions, nous voulons nous rappeler grâce au feedback immédiat (principe 5). Tous ces principes sont possibles grâce à la répétition espacée. Et ce dans un seul but… redresser la courbe de l’oubli.
(Altération de la courbe de l’oubli grâce au « rappel » ; crédit personnel) Comment ça marche concrètement ? Vous apprenez un mot aujourd’hui et le mettez de côté quelques temps. Quand celui-ci revient, vous essayez de vous en souvenir avant de le remettre de côté, et ce indéfiniment, jusqu’à ce qu’il vous soit impossible de l’oublier. Pendant que vous attendez le retour de mots plus anciens, vous pouvez apprendre de nouveaux mots que vous mettrez également de côté. Jouer avec les sons Utiliser les paires minimales pour entraîner son oreille à entendre l’« in-entendable » En tant qu’adulte, notre cerveau est câblé pour ne pas faire la différence entre certains sons. Ce fait a été démontré par une étude japonaise. Cette étude proposait à des locuteurs natifs du japonais d’écouter des sons en boucle. Les individus testés devaient dire quand ces sons variaient, ou pas. Par exemple, dans une série continue du mot « rock » était inséré le mot « lock ». De cette façon : rock…...rock…...rock……rock…...lock…...rock…….rock L’étude a montré que personne n’avait remarqué la différence. Pire encore, des électrodes étaient branchées au cerveau des individus testés : les résultats de leur scanner cérébral indiquaient qu’aucune réponse neuronale n’était enregistrée au moment de la variation. Suivant notre langue maternelle, notre cerveau est câblé de telle sorte qu’il peut entendre certains sons, et d’autres non. C’est un sérieux problème lorsque l’on décide d’apprendre une langue étrangère. La solution sera donc de recâbler notre cerveau pour entendre ces sons.
Recâbler son cerveau pour mieux mémoriser
Voyons d’abord les bénéfices à cela. Apprendre les sons de notre langue cible va permettre de progresser plus rapidement sur le long terme. Se rappeler des mots nouveaux sera plus simple car ces derniers nous paraîtront familier. En effet, notre mémoire ne risque plus de lutter contre de nouveaux sons (comme nous l’avons vu dans le principe n°1). Apprendre les sons de la langue que l’on apprend permet également d’améliorer son écoute. Ce qui signifie reconnaître et enregistrer du vocabulaire et des concepts de grammaire nouveaux à chaque fois que l’on sera au contact de sa langue cible.
Comment recâbler son cerveau ?
Pour apprendre ces sons, la solution proposée par Wyner sera de se tester sur des paires minimales. C’est, cette fois-ci, une étude de Stanford and Carnegie Mellon qui a permis de mettre en lumière ce hack. Il était cette fois question de proposer des paires à des locuteurs japonais (encore !) en les invitant à noter ce qu’ils avaient entendu. Pour reprendre l’exemple de la paire rock/lock, ils devaient appuyer sur rock lorsqu’ils entendaient rock, et lock lorsqu’ils entendaient lock. Cette étude s’est montrée réussie dès l’instant où un feedback immédiat a été introduit. Wyner nous invite donc à travailler les paires minimales au stade primaire de l’apprentissage. Il est possible d’en trouver dans certains livres de grammaire avec audio, ou sur le site de l’auteur de "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever). Entraîner sa bouche La première impression est importante ! Et notre accent va jouer un rôle énorme dans la première impression que nous ferons à nos interlocuteurs. Un bon accent peut faire toute la différence entre une conversation qui débute en français et finit en anglais, et une conversation entièrement en anglais (Note : N’oubliez pas que ce livre, "Parler couramment pour toujours" a été écrit pour les anglophones. Wyner parle ici des anglophones apprenant le français). Une opinion commune dit qu’il est impossible de modifier un accent après l’âge de 12 ans. Wyner nous explique que c’est totalement faux, puisque les acteurs et chanteurs le font constamment. Et il sait de quoi il parle ! Les sons que nous produisons sont créés par les mouvements des muscles de notre bouche. Pour améliorer son accent par soi-même, il faut tout simplement entraîner sa langue, ses lèvres et la position de ses cordes vocales à former chaque nouveau son que compose sa langue cible. Pour retrouver ces sons, il est préférable de se référer à l’alphabet phonétique international. Comment prononcer l’imprononçable ? Le « back-chaining » ! Déjà rencontré des combinaisons de syllabes difficiles à prononcer ? Du style Höchstgeschwindigkeitbegrenzung ? Oui, ce mot existe, il veut dire « limitation de vitesse » en allemand. Comment le prononcer ? En commençant à l’envers ! C’est à dire prononcer la fin du mot, puis ajouter une lettre (ou syllabe) à la fois jusqu’à ce que le mot soit complet. Wyner nous donne l’exemple du mot russe vsdrognu (qui veut dire : je tressaillirai). Je vous laisse essayer : o...gnu...ognu r...ognu...rognu d...rognu...drognu z...drognu...zdrognu v...zdrognu...vzdrognu Facile non ? Cette technique est à répéter jusqu’à ce que votre langue s’habitue à prononcer à la perfection un mot récalcitrant. Entraîner ses yeux Chaque langue est constituée de liens entre son orthographe et sa prononciation. Reconnaître ces liens peut vous économiser une charge considérable de travail. Apprendre et utiliser l’alphabet phonétique international peut vous aider de 2 façons :
Il aide à reconnaître quand une règle de prononciation apparaît. Il donne une clé de plus pour décoder, et donc comprendre, une information.
Le meilleur moyen d’internaliser ces modèles est d’utiliser la répétition espacée. Créez des flashcards pour mémoriser chaque modèle orthographique (les consonnes qui ne se prononcent pas, les combinaisons de voyelles, etc…). Pendant cet exercice, frottez-vous aux sons étrangers et aux modèles compliqués par tous les angles d’approches possibles – de l’orthographe à la prononciation, et même jusqu’à étudier la position de la bouche pour chaque son. 3 ressources gratuites pour travailler la prononciation :
Forvo.com
Il s’agit d’un dictionnaire en ligne de prononciation. Des millions de mots y sont prononcés par des natifs dans plus de 300 langues. Un must pour ajouter de l’audio à ses flashcards sur votre application préférée.
Ce site permet de poster ses productions écrites dans sa langue cible, pour qu’un natif s’enregistre en train de les lire à voix haute. C’est personnellement le site que j’utilise pour faire enregistrer mes îles (une méthode pour parler couramment tout en étant débutant).
Wiktionary est une excellente ressource pour beaucoup de langues, avec notamment des exemples de prononciation en alphabet phonétique international. Quels mots apprendre en premier pour parler couramment ? Tous les mots sont créés égaux, mais nous en utilisons certains beaucoup plus que d’autres. Pour être honnête, une grande partie des mots que nous utilisons le plus sont des prépositions (des mots dits « fonctionnels »). Dans, sur, de, etc. Mais avant de pouvoir les utiliser, il faut connaître des noms. Et apprendre ceux qui reviennent le plus souvent permet d’utiliser son temps de façon plus efficiente. Pourquoi perdre son temps à apprendre des mots que personne n’utilise ?
Vocabulaire par thème (Crédit personnel) Dans l’annexe 5 de "Parler couramment pour toujours" (Fluent Forever), Wyner propose une liste des 625 mots les plus communs (téléchargeable gratuitement sur son site, en échange d’une adresse mail valide). Ces derniers sont faciles à visualiser, et sont donc très faciles à apprendre avec des images à la place des traductions (règle d’or n°2 !). Wyner conseille donc de commencer par apprendre les 1000 mots qui reviennent le plus fréquemment dans votre langue cible. Ils vous permettront de comprendre 85% de ce que vous entendrez, et 75% de ce que vous lirez. Si votre but est d’être à l’aise à l’oral, alors continuez jusqu’aux 1500-2000 mots les plus courants. Ceux-ci vous permettront de comprendre 90% de ce que vous entendrez, et 80% de ce que vous lirez. Une fois que vous avez terminé de construire votre base de vocabulaire, choisissez des mots par rapport à vos besoins individuels. En effet, nous n’avons pas tous besoin d’apprendre les mêmes mots, et vous pouvez économiser un temps énorme en customisant votre vocabulaire pour qu’il colle à vos besoins. Pour se faire, farfouillez dans des livres de vocabulaire classé par thèmes, vous y trouverez les mots essentiels pour le moindre de vos besoins : le voyage, la musique, le business, etc. Jouer avec les mots Nous avons vu que pour apprendre du vocabulaire plus efficacement, il faut pouvoir passer les filtres de la mémoire. Jouer est un des moyens de passer ces filtres. Si vous vous ennuyez, les filtres se mettent en route. « Alors prenez un moment pour vous amuser, c’est plus efficient ! » nous dit Wyner ! Petit rappel du principe n°1 : pour créer le souvenir d’un mot de manière profonde et multisensorielle, il faut combiner plusieurs ingrédients : la structure, la prononciation, le sens et la connexion personnelle. C’est maintenant que le sens (jeu n°1) et la connexion entrent en jeu (jeu n°2). Jeu n°1 Pour connaître le sens d’un mot, au lieu d’aller chercher sa traduction, vous allez utiliser votre moteur de recherche d’images préféré. C’est une source illimitée de petites histoires à propos de chaque mot que vous cherchez à apprendre. Wyner prend ici l’exemple du mot russe « dievushka » littéralement traduisible par « fille ». Ce mot peut être assez troublant dans le sens où il ne désigne pas la traduction que nous nous faisons du mot « fille ». Si vous tapez ce mot dans votre navigateur de recherche d’images, il vous proposera des photos de jeunes femmes plutôt sexy (le plus souvent en petite tenue). « Tiens donc ». Le but du jeu ici sera donc de chercher la différence entre ce que l’on s’attend à voir, et observer ce que l’on voit réellement. Ces moments « tiens donc » devront être exprimés dans vos flashcards à travers une ou deux images particulièrement parlantes. En plus d’en avoir une image mémorable, vous découvrirez une différence culturelle et une erreur à ne pas faire ! Jeu n°2 Toujours dans le but de créer des flashcards qui vont venir passer les filtres de notre mémoire, nous recherchons des connexions personnelles. C’est à dire trouver un souvenir personnel, n’importe lequel, à relier au mot que l’on cherche à apprendre. Vous apprenez le mot « grand-mère » ? Ajoutez à votre flashcard la photo de la vôtre. Vous apprenez le mot chat ? Quel est le chat qui vous vient à l’esprit lorsque vous entendez ce mot ? Ajoutez même son petit-nom et sa photo. Trouver une connexion personnelle avec un mot permet de le rendre 50 % plus mémorable. C’est juste énorme ! Wyner nous propose un 3ème jeu pour faire tomber un mur que beaucoup rencontrent lorsqu’ils apprennent une langue étrangère : le genre grammatical des noms. Jeu n°3 Un grand nombre de langues attribue un genre grammatical qui n’a rien à voir avec le mot qu’il définit, ce qui peut être une source importante de tracas. Si la langue que vous apprenez utilise les genres grammaticaux (et il y a de fortes chances que ce soit le cas si celle-ci descend du proto-indo-européen), vous pouvez les retenir facilement en attribuant à chacun d’eux une image visuelle forte. Il suffira ensuite d’imaginer ce mot en train d’accomplir cette action. Wyner nous donne l’exemple suivant : (il utilise pour se faire le genre des mots en allemand)
L’explosion pour les noms masculins (exemple du mot arbre en allemand : der Baum) Le feu pour les noms féminins (exemple du mot main en allemand : die Hand) La fragilité du cristal pour les mots neutres (exemple du mot cœur en allemand : das Herz)
De cette façon, il est possible d’apprendre le genre des mots ci-dessus en s’imaginant :
Un arbre en train d’exploser, avec des débris de bois qui s’envolent et qui viennent se planter autour de nous. Notre propre main enflammée à l’image d’un super héros. Pour le mot cœur, c’est relativement simple ;)
Oui ! Ces images doivent être aussi vives et multisensorielles que possible, car nous sommes vraiment bons pour nous remémorer des images, surtout si celles-ci revêtent un caractère violent, sexuel, drôle (ou la combinaison des 3). En gardant toujours ces mêmes images (explosion, feu, cristal) pour chaque genre, il est possible de les apprendre très facilement. Jouer avec les phrases Nourrissez votre « langage machine » C’est peut-être difficile à réaliser, mais nous avons tous ce que Gabriel Wyner appelle en anglais une « language machine » (une espèce de 6ème sens). C’est une fonction du cerveau qui traite les phrases que nous entendons, absorbe leur construction et, après un certain temps (le temps d’assimiler), restitue à la perfection et sans effort leur système grammatical. D'ailleurs, c’est cette fonction qui nous a permis d’apprendre notre langue maternelle lorsque nous étions enfant. La bonne nouvelle est qu’à l’âge adulte, nous sommes toujours en possession de cette fonction.
Cette capacité fonctionne grâce au « comprehensible input ». Encore de l’anglais, je sais, mais c’est difficilement traduisible : l’input est quelque chose qui « rentre ». Dans le cas des langues étrangères, ce sera la lecture et l’écoute. Wyner entend par « comprehensible input » des phrases simples, pour comprendre la grammaire (ordre des mots, etc.), avec votre vocabulaire fraîchement acquis. Certes, cela passe par utiliser la traduction et donc enfreindre une des règles d’or. Mais dans ce cas précis, la traduction permet de comprendre l’essence même d’une phrase inconnue. Les livres de grammaires seront une mine d’or de « comprehensible input ». Par ailleurs, des études ont montré que vous apprendrez plus rapidement une langue, si vous apprenez ses règles. Un livre de grammaire peut donc avoir le rôle de guide à utiliser de cette façon :
Lisez les explications Apprenez un ou deux exemples Oubliez les exercices et entraînements bien souvent fastidieux
Wyner nous explique que ce processus est excitant, car vous pouvez sentir votre nouvelle langue se construire toute seule dans votre cerveau. Au lieu de perdre du temps à faire des exercices de grammaire, vous rencontrez constamment de nouveaux mots, de nouvelles formes grammaticales et de nouvelles façons de s’exprimer. Une tonne de « comprehensible input » peut nourrir votre « language machine » vous permettant de comprendre de plus en plus chaque jour et à terme de parler couramment pour toujours. Simplifiez ! (Transformer des montagnes en pâtés de sables) Les possibilités infinies de la grammaire ne sont le produit que de trois opérations basiques :
Ajouter des mots (you like it → do you like it ?) Changer leur forme (you eat → you ate) Changer leur ordre (This is nice → Is this nice ?)
Utilisez votre livre de grammaire comme une source d’exemples simples de phrases et de dialogues. Pour apprendre une nouvelle forme grammaticale, tout ce que vous avez à faire est de tirer un exemple de votre livre de grammaire, de comprendre son essence (en utilisant les explications du livre et la traduction) et de se poser les 3 questions suivantes :
Est-ce que vous voyez un mot nouveau ? Est-ce que vous voyez un mot avec une nouvelle forme ? (Conjugaison, déclinaison) Est-ce l’ordre des mots vous surprend ?
Il ne restera ensuite qu’à faire des flashcards avec les informations que vous souhaitez apprendre. Exemple de 3 flashcards (recto) :
My homework was eaten ___ my dog. My homework was ____ by my dog. (to eat) My homework by my dog. (was eaten)
Et en guise de verso pour chacune d’elles, la solution :
My homework was eaten by my dog.
Quelques mots à propos des activités La lecture pour mêler l’utile à l’agréable. Lire sans dictionnaire est le moyen le plus simple pour faire grossir son vocabulaire dit « passif ». En moyenne, un simple livre vous apprendra 300 à 500 mots. En ne lisant qu’un seul livre, vous rendrez toutes vos futures lectures plus simples à comprendre. Il est également possible de lire un livre en écoutant sa version audio afin de garder un rythme de lecture soutenu et de s’offrir beaucoup de temps d’exposition à votre langue cible. Les bénéfices seront les suivants : amélioration de la prononciation, de l’écoute, du vocabulaire et de la grammaire. Pour résumer, un gros bond en avant dans tous les aspects de la langue. Apprendre une langue en direct du canapé. L’écoute (radio, films, séries) est une compétence qui peut sembler par moment écrasante pour le cerveau. Allez-y graduellement. Challengez-vous jusqu’à pouvoir comprendre les « matériaux » les plus rapides et les plus compliqués. Les séries et les films sont parfaits pour améliorer votre écoute, car ils sont conformes au discours réel, bien que par moment surjoués. À ce sujet, les expressions faciales et le langage corporel des personnages joueront un rôle intéressant dans la compréhension. Les séries seront plus simples à appréhender que les films. Car au bout de 2 ou 3 épisodes, vous connaissez la trame et les personnages, et pouvez commencer à apprécier. À l’exception des comédies, qui peuvent se révéler très compliquées à comprendre (références culturelles, etc.).
Commencez par des séries dans la langue cible, sans sous-titres (même dans la langue cible !). Le problème avec les sous-titres est que la lecture est plus facile que l’écoute. Les sous-titres sont donc tout à fait inutiles lorsque l’on veut améliorer son écoute. Pour réduire un peu la difficulté, il est possible de lire les résumés des épisodes en amont, pour se préparer au vocabulaire et au scénario de chaque épisode. La plupart des résumés des épisodes de n’importe quelle série sont trouvables sur Wikipédia. Il faudra juste changer de langue en bas à gauche pour trouver les résumés dans la langue cible. Eh oui, vous devrez lire les résumés UNIQUEMENT dans la langue cible pour pouvoir appréhender le vocabulaire nouveau. Ensuite, quand vous serez plus à l’aise, vous pourrez arrêter de lire les résumés. Parler sa langue cible équivaut à jouer... au Taboo ! Tout le monde y a déjà joué en soirée. Vous savez, ce jeu où il faut faire deviner à ses amis un mot, sans utiliser ledit mot, mais, en plus, sans utiliser 5 ou 6 autres mots-clés. Quel rapport avec l’apprentissage des langues ? C’est simple ! Imaginez que vous voulez parler de baseball à votre ami allemand mais vous ne connaissez par le mot « baseball ». Qui plus est, vous avez oublié les mots « sport » et « jeu ». C’est là que le Taboo entre en jeu. « Fluency, after all, isn’t the ability to know every word and grammatical pattern in a langage ; it’s the ability to communicate your thoughts without stopping every you run into a problem. » (Parler couramment, après tout, n’est pas la capacité à connaitre tous les mots et concepts de grammaire d’une langue ; c’est la capacité à communiquer vos pensées sans s’arrêter à chaque fois que vous rencontrez un problème). Une fois que vous avez compris ce concept, et que vous êtes capables d’expliquer différemment chacune de vos idées sans connaître un mot-clé, vous avez gagné. Vous parlez couramment. Un conseil pour la route… Dans le cas où vous bloquez sur un mot, et même si vous savez que vous parlez une langue en commun avec votre interlocuteur (l’anglais par exemple), ne changez pas de langue ! Forcez-vous à communiquer dans votre langue cible quoiqu’il arrive. Wyner nous donne d’ailleurs le conseil suivant : « Just tell everyone that you’re Albanian and don’t speak English. No one speaks Albanian. » (« Dites à tout le monde que vous être albanais et que vous ne parlez pas anglais. Personne ne parle albanais. »). Conclusion de "Parler couramment pour toujours : Comment apprendre n’importe quelle langue rapidement et ne jamais l’oublier" (Fluent Forever) de Gabriel Wyner "Parler couramment pour toujours" est un livre pour apprendre n’importe quelle langue À l’heure où j’écris ces lignes, je parle 3 langues. Je ne suis donc pas un débutant en matière d’apprentissage des langues. Mais Parler couramment pour toujours (Fluent Forever) m’a tout de même permis de complètement revoir ma méthode de travail qui s’est trouvée nettement améliorée en termes d’efficience. Je n’ose même pas imaginer si j’avais eu ce livre entre les mains 10 ans plus tôt. Mais qu’importe, comme dit le proverbe chinois : « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant. »
En plus d’être un livre très bien écrit et bourré d’humour, Parler couramment pour toujours (Fluent Forever) vous prend par la main et vous explique pas à pas comment apprendre efficacement n’importe quelle langue. Sans y passer 2 heures par jour. Sans faire un seul exercice de grammaire. Par soucis de clarté, je n’ai pas résumé 100 % du livre Parler couramment pour toujours (Fluent Forever), mais j’ai choisi de vous proposer les principales techniques applicables tout de suite, comme je m’efforce de le faire chaque semaine sur mon blog. Points forts :
S’il fallait ne lire qu’un livre sur l’apprentissage des langues, ce serait celui-là "Parler couramment pour toujours". L’auteur réussit à traiter le sujet avec beaucoup d’humour et de storytelling. Les méthodes décrites sont efficaces et applicables immédiatement. Plus de 100 pages « boite à outils » en fin d’ouvrage pour appliquer clairement les principes proposés.
Points faibles :
Quelques liens vers le site de l’auteur ne sont plus accessibles depuis la sortie de l’application pour smartphone Fluent Forever. Du fait que l’auteur soit chanteur d’opéra, le chapitre sur la prononciation est franchement technique. L’ouvrage n’existe qu’en anglais (Comme je disais dans cet article sur l’apprentissage de l’anglais, beaucoup de bon contenu n’existe que dans la langue de Shakespeare, c’est un fait. Mais finalement, avec le bon état d’esprit, ce point faible est en fait un point fort !).
Ma note :
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December 23 2021, 5:00pm
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