La confiance en soi se façonne dès le plus jeune âge, influencée par notre parcours familial, les encouragements reçus et les mentors qui nous prennent sous leur aile. Qu’il s’agisse de prendre la parole en classe, de se lancer dans de nouveaux défis ou de défendre ses idées, ces expériences nous construisent. Pour évaluer votre […] Cet article Quiz confiance en soi : Mesurez l’estime en vous-même est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.
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August 6 2024, 12:06pm
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Devenez meilleur négociateur que vos enfants
Résumé de « Devenez meilleur négociateur que vos enfants » : Dans cet ouvrage, Laurent Combalbert, un négociateur d'expérience au sein du RAID, établit une analogie surprenante entre ses négociations professionnelles complexes et les défis quotidiens pour négocier avec ses quatre enfants, révélant comment les techniques de négociation peuvent être adroitement appliquées à la parentalité, transformant ainsi chaque interaction familiale en une opportunité d'apprentissage mutuel et de compréhension.
Par Laurent Combalbert, 2014, 200 pages.
Note : Cette chronique est une chronique invitée écrite par Bertrand du blog Captain Papa.
Chronique et résumé de “ Devenez meilleur négociateur que vos enfants”
Chapitre 1 : Pourquoi nos négociations avec les enfants sont-elles si complexes ?
Le premier chapitre examine les subtilités de la négociation avec les enfants, révélant les différences de pensée entre enfants et adultes et l'impact des émotions dans la communication parent-enfant, crucial pour affiner les stratégies de négociation familiale
Pourquoi négocions-nous avec nos enfants ?
Au fil des générations, le contexte familial a évolué d'une structure autocratique vers une approche plus démocratique. Désormais, la négociation devient un outil quotidien. L'auteur explore ainsi différentes situations conflictuelles : le conflit permanent, le passage en force, la soumission, le pourrissement, la négociation. Ces scénarios démontrent la complexité et la nécessité de négocier de façon réfléchie entre parents et enfants. Car seule la négociation équilibrée permet de parvenir à un accord mutuellement satisfaisant malgré les divergences de buts.
Quand affection et émotions rendent les négociations difficiles
Concrètement, l'affection profonde des parents pour leurs enfants peut parfois entraver une négociation efficace. Combalbert rappelle que les émotions fortes, telles que l'amour et l'attachement, ont tendance à altérer la capacité à négocier de manière objective. Comprendre et gérer ces émotions est donc crucial pour maintenir un équilibre entre l'affect et la raison, et pour garantir une négociation efficace qui ne perd pas de vue l'objectif éducatif de la relation parent-enfant.
La relation, à quoi ça sert ?
La qualité de la relation entre parent et enfant est un pilier central de la négociation. C’est l’une des idées maitresses de l’ouvrage. Une relation solide facilite l'établissement d'un dialogue constructif, mais une relation mal définie peut conduire à des erreurs dans la négociation. Pour développer cette relation, l’article « Ralentir pour gagner du temps de qualité avec vos enfants » peut vous apporter des pistes intéressantes pour créer du lien avec vos enfants. En fait, l'équilibre entre l'affection et la raison est essentiel pour avoir la garantie que négocier avec vos enfants ne se résume pas seulement à un échange affectif, mais aussi à un moyen d'atteindre des objectifs éducatifs concrets. Car, comme le rappelle l’auteur, négocier, c’est vouloir atteindre un objectif. Cet objectif doit être clairement défini tout en restant ferme sur les points non négociables.
Parfois, il peut être d’ailleurs malin et intéressant de négocier avec vos enfants sur la forme plutôt que sur le fond qui doit rester non négociable. Par exemple, si le fond est « tu dois ranger ta chambre », vous pourriez proposer « tu peux ranger ta chambre avant d’aller jouer ou après avoir pris ta douche » en jouant sur la forme.
Négocier pour éduquer vos enfants.
Pour l’auteur, négocier est également une composante essentielle de l'éducation. La négociation va au-delà de la simple transmission de connaissances, en aidant les enfants à comprendre la différence entre les aspects négociables et non négociables de la vie. Cependant, cette approche comporte des dangers comme la possibilité que les enfants perçoivent tout comme étant négociable. Il met l'accent sur la nécessité d'une préparation minutieuse avant de négocier avec vos enfants selon le processus suivant :
Respirer plusieurs fois pour poser votre souffle.
Se rappeler notre objectif.
Récapituler les arguments à utiliser.
Anticiper les arguments que votre enfant va utiliser.
Se rappeler qu’un bon négociateur est celui qui sait avant tout écouter.
Se remémorer les techniques d’écoute efficace.
Respirer en profondeur avant de commencer.
Y aller
Chapitre 2 : Pouvoir de Négocier ou Autorité de Négocier ?
Avez-vous du pouvoir ou de l’autorité ?
La distinction entre le pouvoir et l'autorité est essentielle dans les négociations avec les enfants. Historiquement, l'autorité familiale a évolué d'un modèle autocratique vers une démocratie où l'enfant est reconnu comme un individu autonome. Aujourd’hui, les parents doivent trouver un équilibre entre l'utilisation du pouvoir, qui implique souvent une certaine force ou statut, et l'exercice de l'autorité, qui repose sur le respect et la personnalité. Cet équilibre est crucial pour établir une autorité parentale qui est à la fois ferme et à l'écoute, permettant de développer et de protéger l'enfant tout en respectant son autonomie
Quels sont vos pouvoirs de négociations ?
Les parents disposent de différents types de pouvoirs dans la négociation avec leurs enfants. Le pouvoir institutionnel est lié à leur rôle et position dans la hiérarchie familiale, tandis que le pouvoir situationnel découle de circonstances particulières qui donnent un avantage temporaire. Le pouvoir personnel est fondé sur les qualités individuelles et l'expertise des parents, et le pouvoir relationnel est construit sur la confiance et le respect développés au sein de la relation parent-enfant. Utiliser ces pouvoirs de manière équilibrée est essentiel pour mener des négociations efficaces et respectueuses qui respectent les besoins et l'individualité de l'enfant.
Chapitre 3 : Les Acteurs de la Négociation
La négociation entre parents et enfants est influencée par divers acteurs comme les grands-parents ou les camarades, et peut être complexifiée par des situations : famille monoparentale, famille recomposée, enfant unique ou fratrie.
Les parents
Les pères sont souvent perçus comme moins disposés à négocier avec les enfants que les mères. Une co-parentalité efficace dépend toutefois d'une collaboration étroite entre les parents, avec un partage des responsabilités et des valeurs communes. Ils doivent afficher une unité pour éviter d’être manipulés par les enfants. Dans les familles monoparentales, le parent doit négocier seul, en naviguant parfois avec des règles divergentes de l'ex-partenaire. Dans les familles recomposées, les beaux-parents cherchent un équilibre entre leur rôle et la création de liens de confiance. En somme, une bonne négociation familiale repose sur l'adaptation aux rôles parentaux, l'évolution des structures familiales et une communication respectueuse.
Les enfants
La capacité naturelle des enfants à négocier peut poser des défis aux parents. Un enfant unique peut avoir une dynamique de négociation spéciale en raison de l'attention exclusive reçue. Dans les fratries, les enfants peuvent former une unité pour négocier avec leurs parents, qui doivent alors faire preuve de justice et prendre en compte l'individualité de chacun. Les relations parent-enfant nécessitent de l'empathie pour une communication sans malentendus. Ainsi, la négociation parent-enfant dépend fortement de la structure familiale et requiert des parents un équilibre entre justice et compréhension.
Les grands parents
La présence accrue des grands-parents dans l'éducation influence les négociations au sein des familles. Leur rôle tend à être plus complice et moins strict que celui des parents. Cependant, il est essentiel de maintenir l'autorité parentale et d'assurer que les grands-parents ne sapent pas cette autorité en présence des enfants. Un accord sur les limites à respecter, incluant la sécurité et la confiance, doit être établi pour que les enfants comprennent l'importance des décisions parentales, malgré les libertés qu'ils peuvent expérimenter chez leurs grands-parents.
Les amis
Les camarades de classe et les amis de la famille peuvent aussi influencer positivement ou négativement les négociations entre parents et enfants. Les premiers sont essentiels pour l'apprentissage de l'autonomie et des techniques de négociation par les enfants, qui ont tendance à se comparer à eux, incitant les parents à expliciter les règles et valeurs propres à leur foyer. Les seconds peuvent introduire des dynamiques de négociation différentes lors des temps de loisirs, tout en ayant la capacité de renforcer les valeurs familiales à travers leur comportement exemplaire.
Chapitre 4 : Le Cadre de la Négociation Parents-Enfants
Clarifier le cadre de la négociation
Mettre en place un cadre pour négocier avec vos enfants est crucial car il établit une base commune pour la discussion. L'auteur recommande l'utilisation du référentiel PACIFICAT, qu'il a lui-même créé pour l’aider dans les négociations complexes en posant des questions clés pour la planification, la conduite et la conclusion d'une négociation.
Les voici :
Pouvoirs en négociation : se demander quels pouvoirs peuvent être utilisés dans la situation.
Analyse du contexte : regarder les enjeux, les objectifs, et ce que chacun peut apporter.
Cartographier les acteurs : Qui a de l'influence dans cette négociation ?
Identifier la stratégie : Déterminer ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas.
Former l'équipe : sur qui compter pour négocier ?
Influencer : Maintenir une bonne relation tout au long au de la négociation.
Clôturer : Prendre des décisions et les faire accepter.
Apprendre de l'expérience : Qu'est-ce qu'on garde de bon et qu'est-ce qu'on évite pour la prochaine fois ?
Transmettre le savoir : Comment utiliser cette expérience pour les futures négos ?
Ces questions couvrent ainsi les pouvoirs en jeu, l'analyse du contexte, la cartographie des acteurs, la stratégie de négociation, la formation de l'équipe, l'influence, la conclusion et l'apprentissage de l'expérience.
Avant de négocier avec des enfants, il est en outre crucial de :
Comprendre que chacun a sa propre vision du monde, contrôlée par les parents, et influencée par l'extérieur.
Différencier clairement ce qui est négociable de ce qui ne l'est pas, en tenant compte de l'âge, de la maturité et du comportement de l'enfant, ainsi que du contexte. Les sujets considérés comme "jamais-négociables", qui reposent sur les valeurs et la culture familiales, doivent être explicitement communiqués et expliqués aux enfants.
Maintenir de manière claire, constante et cohérente sur le long terme, la distinction entre le négociable et le non négociable. Cette responsabilité incombe aux parents, mais également aux grands-parents et aux autres adultes influents dans la vie de l'enfant.
Inventer ensemble un processus de négociation
Une fois le cadre défini, il faut convenir d'un terrain commun, où des règles acceptées par tous guident la négociation. Afin de résoudre les divergences, l’auteur propose d’abord le processus suivant en 3 étapes :
Avant l'émergence du problème : Instaurer une discussion ouverte et claire sur le problème potentiel, exposer objectivement les positions, et chercher une solution mutuellement acceptable tout en respectant les opinions de chacun.
Quand le problème est déjà présent : Éviter la violence verbale, prendre une pause pour discuter calmement, et travailler ensemble pour trouver une solution.
Après la négociation : Mettre en œuvre la solution convenue. Si aucune solution n'est trouvée, les parents doivent prendre une décision et l'appliquer.
Ensuite, il est essentiel pour les parents de comprendre les véritables souhaits de l'enfant. Un effort est parfois nécessaire pour déchiffrer les souhaits réels de leurs enfants, qui peuvent être masqués par des demandes ambiguës. D’ailleurs, il est parfois difficile de garder son calme face au comportement de notre enfant que nous ne comprenons pas.
Puis, l’auteur définit les règles essentielles pour négocier avec les enfants qui impliquent de construire la confiance par l'honnêteté, d'écouter activement pour une compréhension mutuelle, de respecter les décisions prises pour préserver la fiabilité du processus, et de faire preuve de créativité pour trouver des solutions innovantes
Enfin, l’auteur rappelle qu’il est important d’éviter les comportements à risque tels que le bluff, les menaces, les ultimatums et les mensonges, qui peuvent tous nuire à la confiance et à l'efficacité de la négociation. En outre, les enfants doivent être informés qu’il existe des sanctions, clairement définies, en cas de non-respect de règles
Enfin, la négociation parent-enfant doit être guidée par des principes de clarté, d'équité et de respect mutuel. En appliquant ces règles et principes, les parents peuvent naviguer efficacement dans le processus de négociation, tout en développant la capacité à négocier chez leurs enfants et en renforçant leur relation avec ces derniers.
Chapitre 5 : La Relation, Arme de Pacification Massive
La relation, ingrédients de base pour négocier avec nos enfants
Faisant écho au premier chapitre, l’auteur met à nouveau en lumière la relation comme fondement de la négociation, en stipulant qu'elle est précurseur de la communication et, par extension, de la négociation. Une relation saine peut faciliter la résolution de conflits et la communication efficace.
En effet, la qualité des interactions parent-enfant détermine le succès des négociations. L'école de Palo Alto souligne l'importance de la symétrie pour l'équilibre et la responsabilisation, tandis que les dynamiques complémentaires se fondent sur un rapport hiérarchique. L'Analyse Transactionnelle (AT) d’Éric Berne présente trois états du Moi — "Enfant", "Parent" et "Adulte" — qui interagissent différemment au cours de la négociation. Un parent peut imposer des règles depuis l'état "Parent" alors que l'enfant, depuis l'état "Enfant", réagit émotionnellement. Une négociation équilibrée requiert souvent un état "Adulte" des deux côtés pour des décisions objectives.
L’auteur détaille ensuite les différents types d’interaction parents-enfants selon qu’elles sont à l’initiative des uns ou des autres :
À l’initiative des parents :
La manière douce : On repère un souci et on propose calmement d'en parler, en restant objectif.
La manière forte : Là, on est plus direct et ferme, surtout pour rappeler une règle ou aborder des sujets où il n'y a pas de débat.
L'attentisme : On attend que ce soit l'enfant qui vienne vers nous pour poser des questions ou demander des conseils.
L'entrée libre : On se glisse dans une discussion déjà en cours, en jouant le rôle de médiateur pour aider à trouver un compromis sans conflit.
Les entrées consécutives : C'est un jeu d'équipe entre les parents. Un commence la discussion, et l'autre arrive après pour appuyer ou trancher, en choisissant bien son moment pour intervenir.
À l’initiative des enfants :
La sollicitation : C'est quand l'enfant vient directement nous voir pour nous parler d'un truc, comme vouloir jouer dehors. Il est clair et direct sur ce qu'il veut.
La provocation : Parfois, l'enfant cherche à attirer notre attention en faisant quelque chose de fort, comme claquer une porte ou crier. Ça peut être volontaire ou pas, mais cela demande une réponse de notre part.
L'approche indirecte : Ici, l'enfant n'aborde pas directement le problème. Il peut montrer des signes comme soupirer ou rester silencieux, ce qui demande qu'on soit attentif pour comprendre ce qui se passe.
En conclusion, comprendre et appliquer les modèles de relation et de communication appropriés est clé pour négocier de façon fructueuse avec les enfants, et cela demande une capacité à reconnaître et à s'adapter aux différentes méthodes d'interaction selon l'initiative des parents ou des enfants.
Maintenir la relation dans la durée
L'interaction entre deux personnes crée une dynamique de communication qui nécessite un équilibre pour être maintenue, particulièrement dans le cadre de la relation parent-enfant. Cette relation est circulaire et peut être perturbée par des comportements qui menacent la connexion. Pour préserver l'échange :
Il est essentiel de convaincre l'enfant de la possibilité de négocier.
La méfiance doit être dissipée par des arguments objectifs.
Les réactions inappropriées des parents, souvent dues à des malentendus, doivent être corrigées.
Instaurer la confiance est crucial, et cela peut être fait en assurant la confidentialité.
Face au mensonge, il est important de souligner ses effets délétères sur la relation.
Par ailleurs, des interruptions temporaires dans la communication peuvent être salutaires, permettant de calmer les tensions ou de réévaluer la situation. Ces pauses doivent être bien gérées, en respectant le besoin de l'enfant de prendre du recul et en réaffirmant le désir de compréhension mutuelle. Lorsque les parents proposent une pause, ils doivent en justifier les raisons et préciser les conditions de reprise. L'équilibre et l'authenticité sont indispensables à des interactions fructueuses, tout comme une écoute attentive.
Chapitre 6 : Écouter Pour Négocier avec vos enfants
Faire preuve d’empathie
L'auteur met en exergue le rôle central de l'empathie et de l'écoute active dans la communication entre parents et enfants, soulignant que ces compétences sont clés pour des négociations réussies. L'empathie, différente de la sympathie, permet aux parents de ressentir véritablement les émotions de l'enfant, renforçant ainsi la connexion et la compréhension mutuelles. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la faiblesse, mais plutôt vue comme un équilibre entre les émotions et la rationalité. La manifestation adéquate des émotions pendant la négociation enrichit la relation.
L'intelligence émotionnelle joue un rôle primordial dans la gestion des émotions au cours des négociations, aidant à maintenir une interaction authentique et fiable. Les parents doivent être capables d'identifier et de nommer les émotions, de reconnaître leurs déclencheurs et de comprendre comment les gérer de manière constructive, tout en enseignant à l'enfant l'expression appropriée de ses sentiments. Il est essentiel de ne pas dissimuler ses émotions afin de préserver la confiance dans la relation.
Cependant, un trop-plein d'émotion peut mener à une implication excessive, où l'objectivité est perdue, se rapprochant de la contagion émotionnelle où l'on prend sur soi les émotions de l'autre sans maintenir une distance critique. Il est conseillé d'impliquer l'autre parent ou de prendre une pause pour éviter ce piège et revenir à une négociation calme et ciblée.
Écouter, mais écouter vraiment
L'apprentissage de la parole est intégré dès l'enfance, mais l'écoute, souvent négligée, doit devenir un objectif conscient à l'âge adulte. Une écoute véritable va au-delà de la simple réception d'informations ; elle implique une ouverture d'esprit et une disponibilité sans préjugés. Considérée comme un art, cette écoute requiert une concentration et une disposition qui peuvent être développées avec le temps.
L'écoute active est présentée comme un pilier de la communication personnelle, essentielle pour établir une relation interpersonnelle solide et efficace. Elle prépare le terrain pour des négociations fructueuses, en s'appuyant sur des techniques comme la paraphrase, la reformulation, les encouragements, l'identification des émotions, le recentrage, les messages "je", et l'utilisation des silences. Ces méthodes aident les parents à comprendre et à répondre aux besoins de leurs enfants, en renforçant la confiance et l'empathie, éléments nécessaires pour bien négocier avec leurs enfants.
Cependant, des obstacles à cette écoute active, les "attitudes de Porter", peuvent entraver la communication. L'investigation peut sembler inquisitrice, l'évaluation peut interrompre la confiance, la suggestion peut limiter l'autonomie de l'enfant, le soutien peut simplifier outre mesure le problème, et l'interprétation peut induire des malentendus. Il est donc recommandé de les utiliser avec prudence et de privilégier une approche qui encourage l'enfant à s'exprimer et à participer activement à la résolution de problèmes.
En somme, l'auteur met l'accent sur l'importance de développer une écoute authentique et de résister à l'impulsion d'imposer prématurément des solutions, permettant ainsi une communication plus ouverte et respectueuse avec les enfants.
Chapitre 7 - Négocier à tous les âges de l'enfant
Les premières négociations : histoires sans paroles
La négociation entre parents et enfants ne repose pas uniquement sur les mots ; elle englobe aussi de puissantes formes de communication non verbales. Les enfants, avant même de savoir parler, utilisent des expressions faciales, des sourires et des regards pour communiquer leurs besoins et désirs. Ces signaux non verbaux, qui constituent la majorité de la communication interpersonnelle, sont essentiels pour établir des limites et renforcer la relation à l'autorité.
En outre, la voix humaine, avec ses nuances de prosodie telles que le ton, le rythme et le volume, est un outil clé de communication, surtout avec les jeunes enfants qui ne saisissent pas encore le langage verbal. L'alignement entre l'intention et l'expression para-verbale est vital pour éviter les incohérences qui pourraient confondre l'enfant.
Cependant, la communication non verbale peut être sujette à des malentendus, car souvent, les adultes voient ce qu'ils veulent ou s'attendent à voir. Il est donc crucial de faire appel à l'intuition et à la sensibilité parentales pour interpréter correctement les messages non verbaux des enfants et éviter les confusions.
« Mon Dieu, mais tu parles ! »
La compréhension des mots est fondamentale dans la communication parent-enfant. Les enfants peuvent mal interpréter les mots pour diverses raisons, comme un vocabulaire limité ou une compréhension différente de celle des adultes. Parfois, cette mauvaise interprétation peut même être intentionnelle. L’auteur propose d’utiliser des méthodes d'écoute active, comme la paraphrase et la reformulation, qui sont utiles pour une compréhension partagée.
Dans les échanges avec les enfants, la structure des phrases joue également un rôle important. La syntaxe, ou l'ordre des mots dans une phrase, peuvent affecter la communication de différentes manières. L'effet de primauté montre que les premiers mots ont plus d'impact, tandis que l'effet de récence indique que les derniers mots sont mieux retenus. L'effet de halo souligne comment certains mots peuvent colorer la perception globale du message, et l'effet de redondance révèle que la répétition peut renforcer un point. La compréhension de ces effets syntaxiques peut être un atout pour les parents en quête d'une communication plus efficace avec leurs enfants.
« Non ! » : quand le défi devient permanent
La phase du "non" chez les enfants, typiquement entre 2 et 4 ans, est une étape clé où ils explorent leurs limites et apprennent à gérer les frustrations. Cette période marque le début des premières négociations et l'apprentissage de l'intransigeance de certaines règles. Le "non" est souvent un signe d'indépendance et un élément crucial dans le processus de séparation-individuation, révélant une quête d'identité et de personnalité.
Les enfants utilisent le "non" différemment selon leur degré de maturité et leurs intentions. Le "non" de sollicitation sert à tester les limites posées par les parents. Le "non" de parade reflète une affirmation formelle d'indépendance, souvent sans intention de provoquer une réaction concrète. Tandis que le "non" d'opposition, lui, est justifié par des raisons que l'enfant considère comme valables.
Face à ce "non" systématique, plusieurs stratégies sont proposées par l’auteur. Sur des sujets non négociables, les parents doivent rester fermes pour établir des frontières claires. Pour les oppositions basées sur des malentendus, une explication objective peut éclairer l'enfant. Si le "non" persiste, détourner l'attention ou offrir des choix limités peut donner à l'enfant un sentiment de contrôle tout en le guidant. Parfois, il est possible de céder sur des aspects moins importants pour permettre à l'enfant de s'exprimer, sans compromettre l'éducation.
Comprendre et gérer le "non" est essentiel pour les parents, car c'est un aspect fondamental du développement de l'autonomie de l'enfant. La patience et la cohérence sont de mise pour naviguer à travers cette phase en soutenant la croissance de l'enfant.
Négocier avec un enfant adolescent : mission impossible ?
L'adolescence est une phase de conflits et d'affirmation de soi où les jeunes expérimentent des relations intenses et s'engagent dans des discussions avec les parents. Bien que sujet à de fortes influences extérieures, c'est un moment clé pour l'acquisition de la maturité et des compétences de négociation. Les adolescents, en quête d'autonomie, adoptent de nouveaux comportements et expressions pour se distinguer de leurs parents. Les parents doivent alors équilibrer le maintien des règles incontournables avec une adaptation des cadres de négociation, respectant l'individualité des adolescents tout en les préparant aux normes sociales.
Dans ce contexte, la rhétorique devient un outil précieux pour les parents. Il s'agit de persuader par le discours en utilisant diverses techniques argumentatives :
L'argument d'autorité : Utilisation de figures d'autorité reconnues par l'adolescent pour soutenir un argument.
L'argument par analogie : Comparaison de situations distinctes pour faciliter la compréhension de l'adolescent.
L'argumentaire avantages/inconvénients : Mise en avant des avantages et inconvénients pour aider à prendre une décision.
Le rapport de cause à effet : Lien entre un comportement et ses conséquences.
L'argumentaire par élimination : Élimination des solutions alternatives pour renforcer l'argument principal.
L'argumentaire scientifique : Utilisation de données scientifiques ou statistiques pour appuyer un argument.
Le recours aux valeurs supérieures : Appel à des valeurs importantes pour l'adolescent.
L'argumentaire par généralisation : Transformation d'un cas particulier en une généralisation applicable à toutes les situations similaires.
L'argumentaire par "paliers" : Décomposition de l'objectif en étapes réalisables.
Ces méthodes doivent enrichir le dialogue, sans discréditer les adolescents, et servir à naviguer à travers les inévitables conflits, avec l'amour parental comme pierre angulaire de la relation. La négociation est donc présentée comme une stratégie pour gérer les tensions et favoriser le développement des adolescents.
Chapitre 8 : Négocier en Situation de Conflit
L'auteur présente des stratégies pour négocier efficacement dans des situations conflictuelles, en mettant l'accent sur la résolution de conflits et la recherche de solutions gagnant-gagnant
Les conflits, à quoi ça sert ?
La négociation est cruciale dans la gestion des tensions familiales, mais elle peut mener à des conflits si elle se transforme en lutte pour imposer sa volonté, souvent marquée par des émotions fortes. Selon les psychologues Dominique Picard et Edmond Marc, les conflits sont inévitables dans les relations familiales à cause de leur complexité. Un désaccord ne devient un conflit que lorsque les parties tentent d'imposer leur point de vue.
Les conflits parent-enfant se catégorisent en trois types :
Conflits d'objectif : Ils émergent lorsque les buts des individus sont incompatibles, comme des divergences entre les attentes académiques des parents et les satisfactions personnelles de l'enfant.
Conflits cognitifs : Ils résultent de divergences de perceptions ou d'idées, par exemple, lorsque les parents et l'enfant ont des conceptions différentes de l'autonomie.
Conflits affectifs : Ces conflits découlent de sentiments et émotions discordants, comme l'indifférence de l'enfant face à une situation qui inquiète les parents.
Chaque type de conflit demande une approche de résolution adaptée et une compréhension claire de ses origines pour parvenir à une solution.
Les conflits sont particulièrement courants à l'adolescence, période où les jeunes recherchent l'indépendance, souvent en opposition aux règles parentales. Bien que source de tensions, ces conflits peuvent être constructifs, contribuant au développement social de l'enfant dans un environnement familial ouvert au dialogue. Toutefois, une gestion autoritaire et des conflits perpétuels peuvent engendrer des effets néfastes, tels que l'agressivité chez l'enfant. Par conséquent, il est vital d'établir des règles claires et de tenter de négocier avec son enfant pour favoriser un développement sain de la personnalité de celui-ci.
Négocier les conflits avec les enfants
Pour gérer les conflits, trois méthodes sont distinguées : l'utilisation du pouvoir, où l'une des parties impose sa volonté ; le recours à la loi, faisant intervenir une autorité tierce comme la justice ; et la négociation, qui cherche un accord mutuellement bénéfique à travers le dialogue. La négociation est préconisée comme la voie privilégiée pour résoudre les conflits familiaux, notamment ceux basés sur des divergences d'objectifs, de perspectives ou d'émotions. La création de "négociabilité" dans les situations conflictuelles implique de clarifier les intentions, d'échanger des points de vue et de comprendre les sentiments impliqués, en excluant toute forme de violence.
La violence, qu'elle soit verbale ou physique, est inacceptable dans la résolution des conflits. Les enfants doivent apprendre que le recours à la violence est interdit et les parents doivent adopter une position ferme contre toute agressivité, en interrompant la discussion si nécessaire. Comprendre et s'attaquer aux racines de l'agressivité de l'enfant est crucial, tout comme l'est la communication ouverte. Si la violence persiste, il est conseillé de faire appel à un professionnel.
La rationalisation des conflits passe par un processus en plusieurs étapes : reconnaître le conflit, le déclarer aux parties concernées, explorer ses causes réelles, envisager différentes solutions, choisir une solution acceptable pour tous, obtenir l'acceptation de toutes les parties et finalement mettre en œuvre la solution convenue. La confiance mutuelle est essentielle pour l'application effective de la résolution choisie.
Conclusion sur « Devenez meilleur négociateur que vos enfants »
Je pense avant tout que ce livre n’a pas connu le succès qu’il mérite.Pourquoi ? Tout simplement parce que l’auteur met en relief avec beaucoup de justesse combien il peut être difficile de négocier avec les enfants. Or, c’est une problématique commune à TOUS LES PARENTS et qui perturbe, à tous les âges, l’harmonie de la relation qu’ils entretiennent avec leurs enfants. Il me semble donc essentiel de s’y intéresser et de posséder les clés pour réussir au mieux ces négociations avec nos enfants.
Ensuite, je trouve ce livre très didactique et pratique au travers des multiples « autodiagnostics » et « exercices pratiques » qui s’y trouvent et sont à réaliser au cours de la lecture. Ils permettent au lecteur de mieux se connaitre et de mieux appréhender les difficultés qu’il peut rencontrer avec ses enfants. Pour n’en citer que quelques-uns, vous trouverez des autodiagnostics sur le thème « Êtes-vous autoritaire ? » ou « Êtes-vous un négociateur né ? » ou bien des exercices pour apprendre à « Repérez vos freins à l’écoute » ou à définir ce que vous considérez comme « jamais négociable ». Le livre présente aussi de nombreux exemples concrets de parents décrivant leurs expériences, ce qui le rend facile à lire et très concret.
Enfin, j’ai particulièrement apprécié la mise en avant de la relation avec l’enfant comme préalable à la résolution de conflit et au bon déroulement d’une négociation. C’est une idée maitresse du livre qui me parle car je crois fermement que nous pouvons augmenter le temps de qualité que nous passons avec nos enfants et, selon moi, les liens que nous créons avec eux nous permettent de faciliter la communication, voire parfois d’éviter le conflit.
Points forts et points faibles du livre « Devenez meilleur négociateur que vos enfants »
Points forts :
Rapide à lire, très concis, très concret.
Excellent parallèle entre les pratiques de la négociation professionnelle et son adaptation au cercle familiale avec les enfants.
Exercices pratiques et autodiagnostics à réaliser à la fin de chaque thème qui permet de mettre en perspective les informations transmises.
Méthode pratique à mettre en œuvre et directement applicable au sein de la famille.
Points faibles :
Quelques passages longs théoriques qui n’ont pas toujours d’utilité à la compréhension.
Références aux théories en psychologie de Carl Rogers et de l'École de Palo Alto qui datent un peu.
Ma note :
★★★★☆
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August 5 2024, 5:00pm
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ChatGPT pour les nuls
Résumé de "ChatGPT pour les nuls" de Yasmina Salmandjee : un manuel pour bien commencer à prendre en main la célèbre intelligence artificielle générative d'OpenAI —, quel que soit votre domaine d'action, vous y trouverez des solutions !
Yasmina Salmandjee, 2023, 304 pages.
Chronique et résumé de "ChatGPT pour les nuls" de Yasmina Salmandjee
Introduction
Depuis plusieurs mois, il est impossible de passer à côté de la déferlante d'informations et de news concernant l'intelligence artificielle et ChatGPT en particulier !
Si vous lisez cette chronique (et que vous vous intéressez au livre lui-même), c'est que vous avez, vous aussi, décidé de vous initier à l'intelligence artificielle "grand public".
Vous souhaitez comprendre et maîtriser cet outil au mieux de ses capacités, dans vos usages quotidiens et professionnels ? Cet ouvrage est fait pour vous !
Partie 1. Les fondamentaux de ChatGPT
Chapitre 1. Introduction à ChatGPT
Qu'est-ce que ChatGPT ?
Il y a plein de manières de donner une définition de ChatGPT (vous vous en rendrez compte rapidement si vous faites un petit tour sur le net à ce sujet). Mais le plus simple est encore de commencer par son nom :
Chat comme « chat », en anglais, qui signifie bavarder, discuter. Par extension, chatbot, c’est un robot capable de tenir une discussion, dit aussi « agent conversationnel ».
GPT comme Generative Pre-trained Transformer ou « transformateur génératif pré-entraîné » en bon français, c’est le modèle spécifique de langage développé par OpenAI et utilisé ici.
"ChatGPT est donc tout simplement une interface de conversation utilisant une technologie de pointe dans le domaine de l'intelligence artificielle." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Ce à quoi sert ChatGPT concrètement
L'interface renvoie des réponses structurées en langage naturel sur la base de demandes réalisées par l'utilisateur. Vous posez une question et ChatGPT vous répond ! Il y a donc pléthore d'usages potentiels.
Selon Yasmina Salmandjee, il est possible de les diviser en 6 familles principales :
Obtenir des réponses à des questions ;
Transformer un texte ;
Générer du texte ;
Trouver des idées dans tous les domaines (à partir de ce qui existe déjà sur le web) ;
Classer ou extraire des données ;
Programmer du code informatique.
Ce que ChatGPT n’est pas
D'abord, l'interface n'est pas humaine ! Et son intelligence reste… artificielle ! Elle n'a rien à voir avec l'intelligence humaine. Elle ne sait pas tout et ne peut pas tout. Autrement dit : elle a des limites évidentes.
C'est un logiciel qui "donne l'illusion de s'exprimer comme le ferait un être humain", mais "il reste une machine".
Voyons quelques-unes de ses limites :
Comme il compile l'information d'internet, il a peu de créativité réelle (il est incapable de créer des idées complètement nouvelles).
Il n'a pas d'émotions, de sentiments ou même de "ressentis" (la sentience).
Les notions de prompt et de contexte
« Prompt est tout simplement le mot qui désigne l’instruction — phrase, question, ensemble de directives ou d’exemples — que l’utilisateur saisit pour obtenir une réponse de ChatGPT. » (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Le contexte va venir préciser la demande en ajoutant des informations diverses (par exemple le ton à employer ou la localisation de l’utilisateur). Grâce à ces données supplémentaires, ChatGPT peut répondre de façon plus adéquate.
ChatGPT versus moteurs de recherche : quelles différences ?
Vous savez très probablement déjà utiliser un moteur de recherche. Vous posez une question ou introduisez un mot-clé (ou une expression) dans la barre de recherche et vous attendez la « réponse » : une liste de sites internet plus ou moins pertinents.
Est-ce que Google (le plus connu d’entre eux) est menacé par OpenAI ? La réponse est non. Moteurs de recherche et agents conversationnels sont des outils différents.
Voyons un peu les différences :
Google travaille à partir de mots-clés et fournit une liste de sites/références ; ChatGPT met le "dialogue" au premier plan (et ne fournit pas toujours ses sources !).
ChatGPT est avant tout textuel, alors que Google traite textes, images, vidéos, lieux, livres, etc.
Google vous donne accès à Internet dans son entièreté, alors que ChatGPT (dans la version 3.5 au moins) ne dispose pas des informations après 2021.
ChatGPT modifie ses réponses alors que, pour une même question, Google (ou Bing, si vous êtes plutôt "team" Microsoft) vous donnera les mêmes résultats.
Google propose des publicités dans ses résultats ; ChatGPT non.
L’un dans l’autre, ChatGPT est peut-être plus ressemblant d’un dispositif comme l’assistant vocal de Google (Google Assistant), d’Apple (Siri) ou d’Amazon (Alexa).
Et pourtant, y a-t-il néanmoins des recoupements et des changements à prévoir dans nos façons de nous connecter au web ? Eh bien oui. Mais Google ne compte pas se laisser faire et a déjà sa réponse : Bard.
Les limitations de ChatGPT
ChatGPT ne peut répondre à tout. Il y a des règles et des restrictions qui lui ont été imposées. C'est pourquoi il refusera de répondre à certaines de vos questions. En outre, ChatGPT se trompe parfois et certains usages sont tout simplement interdits.
"ChatGPT a donc des limitations d'ordre technologique, technique, mais aussi des restrictions d'usage imposées par ses créateurs." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Il faut enfin noter que la question du droit d'auteur et du plagiat est particulièrement importante ici. Pourquoi ? Car ChatGPT transforme des contenus déjà diffusés. Même s'il les remanie, la question du respect des auteurs se pose de façon accrue.
Chapitre 2. L'intelligence artificielle
Qu'est-ce que l'intelligence artificielle ?
L'intelligence artificielle est une expression qui peut porter à confusion. Elle a un côté "oxymore" (n'y a-t-il pas contradiction entre l'intelligence, un phénomène d'abord humain, et la notion d'artifice ?). Par ailleurs, il faudrait plutôt en parler au pluriel.
Cela dit, Yasmina Salmandjee propose de retenir la définition de base du Larousse :
"Ensemble de théories et de techniques mises en œuvres en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 2)
Des machines imitant le fonctionnement du cerveau ?
Quelles sont les principales fonctions mentales qui font de nous des êtres intelligents ? En voici une liste :
Apprentissage (acquérir et traiter de l'information nouvelle) ;
Raisonnement (manipuler de façon logique/cohérente l'information) ;
Compréhension (apprécier les raisonnements) ;
Perception de la vérité (faire la différence entre vraie et fausse info) ;
Perception des liens (interactions entre les données) ;
Prise en compte du sens des choses ;
Distinction entre faits, valeurs et croyances ;
Prise de décision ;
Etc.
L’auteure passe en revue la question des réseaux neuronaux et fait bien la différence entre robots et intelligence artificielle. Pour en savoir plus à ce sujet, voir l’excellent ouvrage L’intelligence artificielle pour les nuls.
Réseaux de neurones et apprentissage
Au sujet des réseaux de neurones, il est néanmoins important de noter les concepts suivants :
Deep learning (apprentissage profond) ;
Machine learning (apprentissage machine ou automatisé).
Ce sont deux méthodes très en vogue pour former des intelligences artificielles :
"Le deep learning est particulièrement adapté pour l'analyse de grandes quantités de données non structurées, telles que des images, du texte ou des signaux audio, tandis que le machine learning est plus adapté pour des tâches où les données sont plus structurées." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 2)
IA supervisée ou non supervisée
Les IA dites "supervisées" ont besoin que les données soient "étiquetées". Autrement dit, un agent humain doit aider l'IA à ranger les données dans des catégories pour que celle-ci puisse "apprendre".
À l'inverse, les IA dites "non supervisées" apprennent d'elles-mêmes par essai/erreur à partir d'un très grand stock de données.
Les domaines d'application de l'intelligence artificielle
Les domaines d'application de l'IA sont potentiellement infinis ou presque. Les principaux secteurs touchés ou en voie de transformation sont :
La santé ;
Les transports ;
L'industrie en général ;
La protection de l'environnement ;
L'éducation ;
Le divertissement ;
La finance ;
Le commerce ;
La sécurité ;
Les ressources humaines ;
La logistique ;
Le marketing (digital ou non) ;
Le tourisme ;
Etc.
Petite histoire de l'intelligence artificielle
L'histoire de l'IA commence au milieu du XXe siècle. Des chercheurs comme Walter Pitts et le célèbre Alan Turing font partie des précurseurs.
En tant que tel, le concept d'intelligence artificielle "IA" apparaît lors de la célèbre conférence de Darmouth en 1956, qui réunit tous les grands chercheurs du domaine.
Les années 1960 connaissent un premier développement, notamment dans le domaine des jeux (jeu de dames). Puis, un premier "hiver de l'IA" a lieu dans les années 1970, par manque de financements et de résultats.
Après un bref regain d'intérêt dans les années 1980, c'est à nouveau un passage à vide qui caractérise la recherche des années 1990. Mais tout change dans les années 2000 avec le développement sans précédent d'Internet.
Les dérives et dangers de l'intelligence artificielle
Beaucoup d'espoirs sont liés à l'intelligence artificielle. Mais aussi beaucoup de craintes ! Certaines histoires peuvent faire sourire, mais d'autres ont de quoi nous faire vraiment peur… C'est pourquoi il est important d'en comprendre les enjeux et de s'y intéresser.
Le premier défi est le travail. Selon une étude particulièrement alarmiste (trop, peut-être ?) de Goldman Sachs, plus de 300 millions d'emploi à travers le monde pourraient être menacés.
Côté risques, on retrouve également :
Deep fakes (fausses informations "profondes") ;
Contrôle des populations ;
Biais racistes, sexistes et autres ;
Problèmes de droit de propriété intellectuelle ;
Hameçonnage, escroqueries ou chantage ;
Addiction ;
Etc.
Pour autant, l'IA est une nouvelle mine d'or que les géants du web aussi bien que les start ups n'entendent pas laisser passer. En fait, la course à l'IA n'en est qu'à ses débuts et va encore s'emballer.
Serons-nous capables d'en maîtriser les dangers tout en en récoltant les bénéfices ?
Partie 2. ChatGPT en action
Chapitre 3. Bienvenue dans le monde de ChatGPT
Accéder à l'interface de ChatGPT
Pour vous connecter, rien de plus simple : allez sur le site d'OpenAI et cliquez sur "Try". Vous pourrez y créer un compte. Une fois configuré, vous pourrez vous connecter aisément à ChatGPT 3.5. chaque fois que vous le voudrez.
À noter : depuis que ce livre a été rédigé, il existe deux autres versions (payantes) :
ChatGPT 4 ;
ChatGPT 4o (pour la reconnaissance vocale).
Depuis la parution de l’ouvrage, un autre changement important est survenu : l’application ChatGPT pour mobile.
Si vous êtes un utilisateur plus avancé (développeur ou programmeur, par exemple), vous pouvez accéder à l'API (application programming interface) de ChatGPT pour intégrer cette technologie à vos propres logiciels ou app en cours de conception.
Lancer une discussion
La notion de prompt a été proposée par Reid Hoffman, ancien cadre chez OpenAI et auteur d'Impromptu, Amplifying Our Humanity Through AI.
Mais soit, passons à l'action ! Pour rédiger votre premier prompt, rien de plus simple. Utilisez la barre de texte pour taper ou coller votre texte et appuyez sur le logo "envoi" (une petite flèche).
Si vous constatez un bug, rafraîchissez votre navigateur et tout devrait revenir à la normale rapidement.
Affiner vos prompts et préciser le contexte
Plus votre prompt contiendra du contexte — c'est-à-dire des informations supplémentaires qui précisent la nature de la réponse attendue —, plus la réponse sera précise et détaillée.
Par exemple, vous pouvez demander un niveau de difficulté particulier. Si vous souhaitez une explication pour un enfant ou un débutant, vous pouvez l'indiquez. Pareil si vous voulez une réponse d'expert !
Autre cas : l’ajout de contraintes. Vous avez envie qu’un mot apparaisse trois fois dans le texte de réponse, demandez-le. Ou bien alors vous souhaitez écrire « dans le style de… » ? Dites-le dans votre prompt.
Continuer la discussion… ou recommencer !
Au cours d'un même "chat" ou "discussion", vous pouvez poser plusieurs questions à ChatGPT. Il vous répondra en se souvenant (normalement) de ce que vous lui aviez demandé précédemment.
Mais vous pouvez tout aussi bien décider de changer de discussion et en créer une nouvelle. Dans ce cas, l'historique et le contexte seront perdus et vous recommencerez de zéro.
Si vous souhaitez revenir à une discussion antérieure, vous le pouvez sans difficultés. L'interface conserve vos discussions passées.
Consulter l'historique des discussions
Cet historique se situe dans la partie gauche de l’écran. Pour commencer une nouvelle discussion, cliquez sur « New chat ». Pour accéder à une ancienne discussion, cliquez sur le nom de celle-ci (c’est l’IA qui le choisit par défaut pour vous, mais vous pouvez en changer), avec l’onglet
August 1 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Bill Gates et la saga Microsoft
Résumé de "Bill Gates et la saga Microsoft – Nouvelle édition 2020" de Daniel Ichbiah : dans cette biographie détaillée de Bill Gates, Daniel Ichbiah retrace l'épopée hors-norme du fondateur intrépide de Microsoft. Il nous plonge au cœur de ses fulgurants débuts, de ses controverses jusqu’à ses combats titanesques pour bâtir et défendre son empire technologique tentaculaire.
Par Daniel Ichbiah, 2020, 453 pages.
Édition anglaise : "The Making of Microsoft: How Bill Gates and His Team Created the World's Most Successful Software Company", 1992 (pas de réédition en 2020 dans cette édition).
Chronique et résumé de "Bill Gates et la saga Microsoft – Nouvelle édition 2020" de Daniel Ichbiah
Préambule
Ce livre, écrit par Daniel Ichbiah, retrace l'histoire de Bill Gates et celle de Microsoft, des débuts de l’entreprise en 1995 à aujourd'hui.
L’édition du livre que je résume ici a été largement mise à jour en 2020. Ainsi, cette actualisation est à l’origine d’un nouveau chapitre qui raconte les 20 dernières années de cette aventure.
Dans son préambule, l'auteur recommande de se replacer dans le contexte des années 1990, quand l'informatique et internet étaient encore naissants, pour bien comprendre le point de vue de l'époque.
Introduction - Insolite personnalité
Daniel Ichbiah, l’auteur, choisit d’introduire son ouvrage "Bill Gates et la saga Microsoft" en nous dressant le portrait atypique de Bill Gates.
Il le décrit alors comme surdoué, entrepreneur précoce, optimiste, technophile, exigeant mais fédérateur et à la fortune colossale. C’est, résume-t-il, quelqu’un qui a toujours suscité la controverse.
Bill Gates, un génie aux multiples facettes
Puis l’auteur entre dans le détail et revient sur son enfance.
Il nous présente Bill Gates comme ayant une personnalité hors du commun, dotée de qualités exceptionnelles depuis tout petit.
En effet, surdoué en mathématiques (notamment), le jeune Bill impressionne dès l’enfance. Il force l’admiration par son intelligence vive et sa capacité stupéfiante à assimiler une quantité phénoménale d'informations pour en tirer des conclusions visionnaires.
Dès lors, à l'école primaire déjà, cette vivacité de raisonnement désarçonne ses professeurs.
Daniel Ichbiah le décrit aussi comme un "Géo Trouvetout du logiciel" : Bill Gates, dit-il, est capable de "discerner des modèles au milieu du chaos" tout en trouvant, dans cet exercice intellectuel, une satisfaction intense.
Un entrepreneur précoce à la détermination sans faille
Dès l'âge de 20 ans, Bill Gates fonde Microsoft. Daniel Ichbiah montre comment le jeune entrepreneur entrevoit déjà le potentiel révolutionnaire des ordinateurs personnels. Et ce, bien avant la plupart des observateurs.
L’auteur explique aussi ici comment la détermination et l’arrogance en affaires de Bill Gates sans limite ont aidé au succès de son entreprise. "Tyrannosaurus Gates" - pour reprendre les termes de l’auteur - peut même parfois se montrer impitoyable. Il n’hésite pas, entre autres, à éliminer ses concurrents en usant de méthodes agressives. Il est capable, par exemple, d’offrir des logiciels concurrents gratuitement juste dans le but de les mettre en faillite.
En somme, l'auteur décrit un homme prêt à tout pour gagner et :
"S’il était général, il porterait "officiellement" la guerre en Pérou, ferait en sorte que ses ennemis déplacent leurs troupes sur les hauteurs de la Cordillère des Andes. Et pendant que s'agiterait ce théâtre, il investirait tranquillement le Vénézuéla."
Un patron exigeant mais rassembleur
Bill Gates, poursuit l’auteur, est aussi quelqu’un qui sait s'entourer de grands créatifs à qui il offre, dans le campus de Microsoft à Redmond, un environnement idéal pour s'épanouir et innover.
Mais le fondateur de Microsoft attend en échange qu’ils fassent preuve d’un dévouement total et d’une acuité intellectuelle à son niveau.
Patron exigeant, il peut d’ailleurs se montrer d'une dureté extrême, confie Daniel Ichbiah.
Toutefois, s’il n’hésite pas à rabrouer ses collaborateurs, son aura et son absence de prétention est fédérateur : Bill Gates a cette capacité à souder les équipes autour d'un défi commun.
Un optimiste technophile désireux d'améliorer le monde
Bill Gates est aussi décrit comme un optimiste convaincu, persuadé que les technologies numériques vont radicalement améliorer le quotidien et la société.
Bien qu'impitoyable en affaires, le chef d’entreprise reste accessible et humble dans sa vie privée, avec un désir philanthropique assumé de distribuer l'essentiel de sa fortune. D’ailleurs, l'auteur relève le contraste entre la froideur en affaires de Bill Gates et sa sentimentalité dans l'intimité.
"J'ai interviewé Bill Gates une vingtaine de fois et eu l'occasion de l'approcher à maintes reprises (...). Au fil des années, j'ai été agréablement surpris de voir qu'il avait conservé sa désarmante simplicité, une absence de préjugés et de mondanités."
Un empire technologique qui suscite la controverse
Avec la position ultra-dominante acquise par Microsoft dans les années 90, Bill Gates devient rapidement la cible de vives critiques, indique ici Daniel Ichbiah.
On l’accuse, en effet, de chercher à contrôler et régenter le monde de l'informatique.
Ses méthodes agressives et son arrogance attirent l'attention des régulateurs qui y voient de l’abus de position dominante. Par ailleurs, sa fortune et sa réussite démesurées suscitent la suspicion.
Ainsi confronté à la controverse grandissante sur son empire technologique, Bill Gates prend finalement conscience de la nécessité d'adopter une attitude plus humble et mesurée pour assurer un rééquilibrage entre les acteurs du secteur des logiciels.
Être le meilleur
Daniel Ichbiah termine l’introduction de son livre "Bill Gates et la saga Microsoft" sur ce constat :
"Au fond, si Bill a un défaut, c'est une obsession à vouloir être constamment le meilleur en tout. Il semble détester se retrouver en position d'infériorité, ne serait-ce que pendant quelques secondes. Lors d'un dîner informel à Paris, je m'étais permis de lui dire, d'un ton de plaisanterie "Quoi ! Tu ne parles pas le français ? Mais moi, à trois ans, je savais déjà parler français !" Gates m'a alors répondu de façon sèche "Oui, mais à vingt ans, tu n'avais pas créé ta propre société !". Il n'y avait aucune trace d'humour dans sa réponse. Il n'appréciait tout simplement pas d'être déstabilisé."
Chapitre 1 – Surdoué
L’auteur nous l’a dit en introduction, mais insiste : dès l'enfance, Bill Gates fait preuve de capacités intellectuelles exceptionnelles.
Il est le premier de sa classe, saisit très vite de grandes quantités d'informations et possède une mémoire remarquable. Mais l’auteur note aussi, ici, que cette intelligence supérieure à la moyenne le coupe parfois des autres. À l’adolescence notamment, Bill Gates est un garçon brillant d’une "espèce particulière" écrit l’auteur : "il apparaît comme un garçon étrange, méditatif, et fortement autodéterminé".
Bill Gates grandit dans un milieu aisé à Seattle.
Son père est avocat, sa mère enseignante puis mère au foyer.
Tous deux encouragent leur fils Bill à développer sa soif de connaissances. Ils l'inscrivent dans une école privée réputée pour sa rigueur.
Chapitre 2 - De Lakeside à Harvard
2.1 - Une révélation : la programmation
Au lycée Lakeside, Bill Gates découvre la programmation sur un ordinateur PDP-10. Immédiatement passionné par l'interaction avec la machine, il passe ses soirées avec ses amis Paul Allen et Kent Evans à expérimenter le codage en BASIC.
"Lors de la rentrée scolaire, Bill Gates et son meilleur ami Kent Evans entrent en huitième année. Au cours de la classe d'informatique qui démarre en janvier, les élèves sont invités à introduire quelques petits programmes au moyen du langage BASIC. Pour Bill, il s'agit d'une révélation. Quelle est cette machine sur laquelle il suffit de taper quelques instructions pour qu'elle vous donne quelques secondes plus tard la solution d'un problème ?"
Daniel Ichbiah poursuit :
"Bill se découvre une passion dévorante pour la programmation. Par chance, Kent Evans est pareillement fasciné par les possibilités ouvertes par le BASIC et le PDP-10. Après les cours, les deux adolescents se retrouvent spontanément dans la salle du terminal. Parfois, ils sèchent la gymnastique pour gagner la pièce dédiée à la programmation. Ils y croisent souvent un garçon blond de quinze ans qui arbore une moustache. Paul Allen, élève de dixième année dans le même établissement manifeste un enthousiasme tout aussi débordant pour l'engin.
2.2 - La passion dévorante de l'informatique réunit Bill Gates et Paul Allen
L'attrait pour la programmation et pour la science-fiction rapprochent Paul et Bill :
"Et comme leurs professeurs connaissent fort peu le sujet, les deux garçons se forment eux-mêmes sur l'ordinateur en étudiant dans le détail tous les manuels sur lesquels ils parviennent à mettre la main. Ils assimilent les concepts liés au BASIC et à la machine de DEC en un temps record, montrant une compréhension naturelle des mécanismes de l'informatique."
Un jour, Bill, Kent et Paul parviennent à obtenir du temps d'utilisation supplémentaire de l’ordinateur PDP-10 au lycée en échange de la détection de bugs dans le logiciel. Les lycéens s’auto-proclament alors "programmeurs de Lakeside". Mais les adolescents, poussé par cette passion dévorante, vont même modifier des programmes sans autorisation.
2.3 - Des talents remarqués
Forts de leur expérience en programmation, Bill Gates décide alors de fonder, avec son ami Paul Allen, une startup. Les adolescents conçoivent un ingénieux programme d'analyse statistique du trafic routier à partir de données brutes et créent ainsi Traf-O-Data.
"Lors de la rentrée 1973, Bill entame sa dernière année de lycée. La société Traf-O-Data dont il s'occupe avec Paul lors de ses temps libres, gagne plusieurs milliers de dollars en diffusant des informations sur les statistiques routières."
Les incroyables capacités de programmation des trois lycéens attirent rapidement l'attention de plusieurs sociétés. Lorsque TRW (une société qui mène un énorme projet de contrôle de distribution pour le Ministère des Armées) les contacte pour le embaucher afin de développer des logiciels complexes sur PDP-10, Bill et Paul sont aux anges :
"Paul Allen ne se fait pas prier. La vie universitaire l'ennuie, et il rêve de se frotter à la vie active. Gates bénéficie d'une permission accordée par le lycée de Lakeside, autorisant ses élèves à terminer leurs études en effectuant un stage en entreprise. Sur place, les deux programmeurs sont aux anges. Ils œuvrent au milieu d'un environnement de rêve : cinq ordinateurs DEC qui se communiquent mutuellement des informations. Ils travaillent durement pour une rétribution dérisoire - 165 dollars par semaine, l'équivalent d'une paye d'étudiant. Mais Paul considère que le simple fait d'être rémunéré pour effectuer ce qu'il adore représente le bonheur ultime."
2.4 - L'université de Harvard
En 1973, Bill Gates, diplômé du lycée, entre à la prestigieuse université de Harvard pour devenir mathématicien.
Mais, observe Daniel Ichbiah, l’étudiant se montre alors beaucoup plus intéressé par l'informatique naissante. Et pressentant le potentiel de cette industrie, il passe ses nuits à discuter avec Paul Allen de la création d'une société d'édition de logiciels.
2.5 - Un esprit pragmatique
Daniel Ichbiah termine le chapitre 2 de "Bill Gates et la saga Microsoft" en évoquant davantage d’aspects de la personnalité de Bill Gates à cette époque.
Nous apprenons ainsi que déjà, Bill Gates :
Fait preuve d’un sens des affaires précoce et d’un certain opportunisme : l’auteur nous fait remarquer, par exemple, qu’adolescent, Bill Gates revendait des badges de campagne électorale pour en tirer du profit. Ou encore, avec Traf-O-Data : le jeune homme avait compris très tôt l'intérêt des microprocesseurs Intel. Ainsi, pour Daniel Ichbiah, le fondateur de Microsoft a un vrai flair pour détecter les technologies prometteuses.
Est un excellent pirate informatique : en effet, fasciné par le défi intellectuel, Bill Gates n'hésite pas à pirater des systèmes informatiques complexes pour en percer les faiblesses. Par exemple, quand il n’a que 13 ans, le jeune programmeur parvient à provoquer un plantage généralisé sur le réseau national CDC (Control Data Corporation) en s'introduisant sur leur ordinateur central. Si cet épisode lui a valu de sévères réprimandes par la suite, le jeune Bill s’est pour autant beaucoup amusé de cette péripétie, raconte l’auteur.
Possède un caractère ambivalent : Bill Gates peut se montrer déterminé et intraitable dans la poursuite de ses projets, n'hésitant pas à évincer ses anciens partenaires comme Paul Allen et Kent Evans. Mais il sait aussi déjà fédérer des équipes de programmeurs autour d'une vision enthousiasmante de l'informatique du futur.
Chapitre 3 - L'Altair
3.1 - 1975 : la révolution de l'Altair, premier micro-ordinateur
Le chapitre 3 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" commence par un retour en 1975.
Cette année-là, l'ordinateur Altair fait la une du magazine "Popular Electronics".
Vendu en kit à 399$ par la société MITS, cet ordinateur minimaliste à monter soi-même déclenche un engouement fou parmi les passionnés d'informatique, avides de posséder leur propre machine, rappelle Daniel Ichbiah.
Le succès phénoménal de l'Altair surprend même son créateur : Ed Roberts, qui a du mal à honorer les 4000 premières commandes.
3.2 - Le défi du BASIC : une prouesse technique et une première réussite
Pour les deux passionnés de programmation que sont Bill Gates et Paul Allen, l'Altair est l'opportunité historique de créer le premier langage de programmation BASIC pour micro-ordinateur.
Ils contactent Ed Roberts pour lui proposer leur produit. Ed Roberts se montre d'abord sceptique, mais ensuite impressionné quand il constate que le BASIC fonctionne !
Car, sans même avoir vu l'Altair, Bill et Paul parviennent à développer en quelques semaines un BASIC parfaitement fonctionnel.
Pour y arriver, les deux programmeurs ont simulé le comportement du microprocesseur 8080 sur un ordinateur PDP-10. Et pour tenir les délais, ils ont travaillé d'arrache-pied jour et nuit. Contre toute attente, leur persévérance paie :
""Ca marche !" s'exclame Roberts lors de la démonstration à Albuquerque. Paul Allen lui-même est abasourdi que le programme fonctionne du premier coup."
3.3 - Un marché en effervescence
Avec ses 4000 premières commandes, l'Altair révèle l'existence d'un immense marché naissant des passionnés d'informatique personnelle.
La révolution micro-informatique tant attendue est enfin en marche, lance l’auteur, "et désormais, plus rien ne pourra l'arrêter."
Chapitre 4 - Naissance de Microsoft, la soif de liberté
4.1 - L’association de Paul Allen et Ed Roberts
Paul Allen, alors employé chez Honeywell, est fasciné par le projet Altair d'Ed Roberts.
Il contacte très souvent le patron du MITS – Ed Roberts - pour lui faire de ses suggestions. Séduit, Ed Roberts lui propose de rejoindre son équipe. Paul Allen accepte sans hésiter, attiré par les opportunités offertes par cette révolution de la micro-informatique.
Paul Allen, nommé directeur de la division logiciel (mais seul membre de ce service) travaille d'arrache-pied pour doter l'Altair d'une solide base logicielle. Bill Gates, toujours étudiant, le rejoint pendant les vacances universitaires afin de finaliser le BASIC de l'Altair. Les deux amis partagent une chambre miteuse dans un motel. Bill Gates, intrépide perfectionniste, travaille sans relâche à l'amélioration du langage.
Mais Bill Gates n'hésite pas à critiquer vertement la piètre qualité de l'Altair et de ses cartes mémoire défaillantes. Il s’attire alors l'animosité de Ed Roberts. Persuadé du bien-fondé de ses critiques, Bill Gates exige d'être rémunéré 10$ de l'heure pour poursuivre son travail.
4.2 - 1975 : Fondation de Microsoft
Un peu plus tard, Bill Gates découvre avec fureur que le BASIC est copié et distribué gratuitement par ceux que l’on appelle "les hobbyistes". Il publie une lettre ouverte virulente pour dénoncer ce piratage néfaste. Mais sous la pression d’Ed Roberts, il modère ses propos dans une seconde lettre, tout en maintenant sa position.
Dans ce contexte, Bill Gates et Paul Allen décident de fonder une société afin de commercialiser et développer le BASIC eux-mêmes.
Naît alors,à Albuquerque, en juillet 1975, Microsoft.
Bill Gates prend 60 % des parts et conserve les droits de propriété du logiciel révolutionnaire.
Microsoft signe un contrat d'exclusivité avec MITS pour la diffusion du BASIC. Toutefois, l'accord indique que Microsoft reste propriétaire de son langage. Les deux fondateurs touchent 3000$ à la signature mais les revenus ensuite sont faméliques : "chaque fois que MITS diffuse un exemplaire, elle doit reverser 35 $ à Microsoft".
4.3 - L'irrésistible envol de Microsoft
Au fur et à mesure de leur collaboration, les relations entre Bill Gates et Ed Roberts sont devenus de plus en plus difficiles.
Bill Gates commence alors à prendre ses distances avec MITS, stipule Daniel Ichbiah.
En effet, de nouveaux microprocesseurs apparaissent : le 6800 de Motorola, le 6502 de MOS Technology ou le Z80 de Zylog par exemple. Bill Gates entreprend alors de développer des versions du BASIC pour ces autres constructeurs intéressés. Il écrit lui-même les versions du BASIC pour ces puces puis sillonne les États-Unis pour convaincre les constructeurs de les adopter.
Ses talents de programmeur et sa conviction enthousiasmante séduisent. Les commandes affluent.
4.4 - Premiers bureaux, employés et fin des études pour Bill Gates
Devant le succès du BASIC, Microsoft ouvre ses premiers vrais locaux et commence à recruter.
L'équipe jeune, rebelle et motivée travaille durement, mais toujours dans une atmosphère décontractée et propice à la créativité, à l'image d'une start-up informatique de la côte Ouest américaine de l’époque.
En décembre 1976, fasciné par les perspectives qui s’ouvrent à lui avec la micro-informatique, Bill Gates décide d'interrompre ses études de mathématiques à Harvard. Il veut se consacrer entièrement à Microsoft. Ses parents s'inquiètent, mais leur ami Samuel Stroum, conquis par l'enthousiasme du jeune homme, l'encourage vivement à poursuivre sa voie.
Bill Gates est habité par une soif intarissable de réaliser son rêve. Et avec Microsoft, il entend participer activement à l'émergence d'une nouvelle ère informatique : celle de la micro-informatique personnelle !
Chapitre 5 - La cause du BASIC
5.1 - Le succès du BASIC
"Vers la fin 1976, une controverse s'élève au sujet de la propriété du langage. Ed Roberts rencontre de sérieuses difficultés à gérer MITS : il est obligé de rembourser à de nombreux clients les extensions défectueuses de l'Altair."
En fait, à cette époque, la micro-informatique souffre d'un manque de professionnalisme et de fiabilité, informe Daniel Ichbiah. Les premières machines sont artisanales, bricolées de façon approximative par des passionnés. L'assistance technique est quasi inexistante.
Mais dès 1977, de vrais produits grand public comme l'Apple II ou le TRS-80 apparaissent. Et en adoptant le BASIC de Microsoft, ces nouvelles machines vont finalement assurer le succès commercial de la jeune société qu’est alors Microsoft.
5.2 - L'avènement de l'Apple II et l’émergence de CP /M
Ainsi, dans le 5ème chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous raconte comment, grâce à sa détermination et à d'habiles négociations, Microsoft parvient, en 1977, à conserver la propriété de son BASIC révolutionnaire. Et comment il devient rapidement le langage de programmation de référence des micro-ordinateurs naissants.
Avec son design réussi, sa robustesse et son BASIC intégré, l'Apple II de Steve Jobs et Steve Wozniak séduit rapidement les particuliers. Soutenu par des investisseurs, Apple s'impose alors comme le premier véritable succès commercial de l'histoire de la micro-informatique.
"L'Apple II fait l'objet d'éloges de la part des magazines spécialisés : il s'agit d'un ordinateur disponible en boutique qui fonctionne dès qu'on le branche. Il devient le premier succès de la micro-informatique."
De plus, le système d'exploitation CP/M, créé par Gary Kildall, permet de faire fonctionner les logiciels sur différents micro-ordinateurs grâce à une interface standardisée. Son adoption généralisée facilite grandement le développement d'un véritable marché du logiciel indépendant des constructeurs.
5.3 - Une secrétaire découvre le monde étrange de Microsoft et de la programmation
Daniel Ichbiah nous parle ici de Myriam Lubow, secrétaire embauchée par Microsoft en 1977.
Il raconte, non sans humour, comment cette mère de famille de 4 enfants, et âgée de 42 ans, d’abord, découvre avec perplexité l’étrange et nouveau monde du "logiciel", et celui de l’équipe de Microsoft. Puis, il explique comment la secrétaire est vite impressionnée par la personnalité hors-norme et l'énergie débordante du jeune président Bill Gates.
5.4 - L'essor des langages
Daniel Ichbiah termine ce chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" en nous apprenant que, fort de son BASIC à succès, Microsoft se diversifie rapidement. L’entreprise propose, en effet, d'autres langages comme le Pascal ou le COBOL, tous compatibles avec le standard CP/M.
En quelques années, lance alors l’auteur, Microsoft s’impose comme le leader incontesté du logiciel pour micro-ordinateurs.
Chapitre 6 - Retour au pays
6.1 - Une équipe atypique
À Albuquerque puis Seattle, les jeunes programmeurs de Microsoft mènent un rythme de vie intense. Ils travaillent jour et nuit avec un dévouement total à leur mission. Mais l'ambiance est décontractée et anticonformiste au sein de cette dream team de l'informatique, confie Daniel Ichbiah.
"Bob O'Rear est embauché le 8 janvier et découvre, à sa grande stupéfaction, une compagnie différente de toutes celles qu'il a connues auparavant. Lorsqu'il arrive au huitième étage de la Two Park Central Tower, vers neuf heures, il lui arrive de trouver Bill Gates ou Paul Allen endormis à même le sol."
6.2 - Le succès au Japon
Daniel Ichbiah nous raconte ici l’amitié que Bill Gates a noué avec Kazuhiho Nishi, un passionné de technologie japonais qui devient le représentant de Microsoft au Japon.
Grâce à lui, affirme l’auteur, le BASIC séduit rapidement les grands constructeurs japonais. Et le PC NEC 8001 qui l'adopte connaît un très grand succès commercial.
6.3 - Le retour dans l'état de Washington
En 1978, Microsoft déménage du Nouveau-Mexique.
Beaucoup incitent vivement les fondateurs de Microsoft à s’installer dans la Silicon Valley où les plus grandes sociétés de l’informatique résident. Mais Paul Allen a le mal du pays et Bill se fiche de l’endroit où s’installer à condition que le lieu soit propice à son extension. Ils choisissent donc de partir pour Bellevue, dans la banlieue de Seattle, leur ville d'origine.
"La plupart des employés consentent à migrer vers l'état du Washington" souligne Daniel Ichbiah. Myriam Lubow, quant à elle, ne peut pas les suivre. Mais au final, ce rapprochement géographique et familial soude l’équipe, explique l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft". Et change le quotidien de Bill Gates qui n’avait pas pris la mesure des effets de la proximité familiale : "Plusieurs fois par jour, sa mère Mary téléphone pour prendre des nouvelles et veiller à ce qu'il prenne son déjeuner et dorme suffisamment."
6.4 - Microsoft affiche une croissance explosive !
Daniel Ichbiah termine ce sixième chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" en revenant sur la croissance sans précédent de Microsoft à ce moment-là.
Il décrit ainsi comment l’entreprise :
Réussit à dépasser les nouveaux challenges technologiques : avec le puissant microprocesseur Intel 8086, Microsoft relève le défi de développer un nouveau BASIC 16 bits en un temps record, grâce à un partenariat fructueux avec la société locale SCP.
Atteint 2,5 millions de dollars de CA, en 1979, grâce à ses langages de programmation multi-plateformes, désormais compatibles avec le système standard CP/M.
S'impose comme le leader incontesté du logiciel micro-informatique : et ce, dans un contexte où la micro-informatique connaît une croissance explosive et devient un marché extrêmement porteur. Apple, par exemple, fort du succès de l'Apple II, s'apprête à entrer en bourse.
Ces évolutions n'échappent pas à la puissante société IBM qui observe le secteur avec attention...
Chapitre 7 - Le projet le plus insolite d'IBM
7.1 - Un projet secret chez IBM
Dans le chapitre 7 de l’ouvrage "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous plonge dans les coulisses d’IBM.
Nous apprenons qu’en 1980, IBM forme une équipe secrète baptisée "projet Chess". Son but est de concevoir rapidement un micro-ordinateur destiné au grand public.
Ce projet insolite, dévoile l’auteur, est confié à des esprits libres et créatifs, totalement affranchis de la lourdeur administrative habituelle d'IBM.
Contrairement aux habitudes d'IBM, le comité Chess est chargé de s'appuyer sur des fournisseurs externes pour le matériel et les logiciels. Il s'inspire en fait, selon l’auteur, du succès de l'Apple II, avec sa conception hardware ouverte et sa capacité à évoluer grâce aux extensions par cartes.
7.2 - Le BASIC de Microsoft s'impose
Pour ce qui concerne le logiciel, le BASIC de Microsoft apparaît incontournable. Il semble évident que c’est celui qui devra être intégré nativement à tous les micro-ordinateurs du marché.
IBM contacte donc Bill Gates comme consultant et lui commande plusieurs langages :
L'option du microprocesseur 8086 : Bill Gates plaide avec succès pour qu’IBM choisisse le puissant microprocesseur 16 bits 8086 d'Intel. Ce choix audacieux ouvre la voie au développement d'une nouvelle génération de logiciels bien plus élaborés.
Le système d’exploitation QDOS : devant l'échec des négociations tendues avec Digital Research pour obtenir CP/M dans les délais, IBM demande à Microsoft de leur trouver une solution. Microsoft mise alors, pour cela, sur QDOS, un clone de CP/M pour le 8086 développé par Tim Paterson de SCP. C’est semble-t-il, pour Bill Gates, le système d'exploitation parfait pour le futur PC IBM.
Chapitre 8 - Le sauna MS-DOS
Le huitième chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" décrit les challenges rencontrés par Microsoft pour répondre aux commandes d’IBM.
8.1 - Un développement sous haute sécurité
Pour développer en secret le MS-DOS et les logiciels du futur PC IBM, les programmeurs de Microsoft sont confinés à Bellevue dans une petite pièce sans fenêtre, sous des conditions de sécurité draconiennes imposées par IBM. La porte doit rester fermée à clef et les documents conservés dans des coffres, relate l’auteur.
"Les conditions de travail que devront supporter les programmeurs sont infernales" écrit Daniel Ichbiah : "la pièce ne mesure que 3 mètres sur 2, n'a ni fenêtres ni ventilation".
8.2 - Un travail d'adaptation colossal
Par ailleurs, Microsoft doit adapter et étendre considérablement les capacités limitées du système QDOS racheté à Tim Paterson pour créer un MS-DOS digne d'équiper le futur PC grand public d'IBM. Et les délais imposés par IBM pour livrer une première version sont extrêmement serrés.
8.3 - Des problèmes techniques majeurs
La fiabilité hasardeuse du prototype fourni par IBM et les changements continuels de spécifications matérielles causent des retards importants.
Les programmeurs de Microsoft perdent un temps précieux à diagnostiquer des bugs qui proviennent en fait du hardware de mauvaise qualité.
8.4 - Une collaboration étroite entre IBM et Microsoft
Malgré les difficultés techniques, IBM et Microsoft collaborent étroitement au quotidien pour tenter de respecter les délais convenus. Des ingénieurs d'IBM sont dépêchés à Seattle et un système de messagerie électronique relie en permanence les équipes des deux sociétés.
8.5 - Des tests de qualité draconiens
Avant validation, les logiciels sont soumis à une batterie de tests intensifs et rigoureux conduits par IBM. Cette exigence de qualité totale force l'admiration des développeurs de Microsoft et leur permet d'atteindre un nouveau niveau professionnel.
8.6 - Objectif enfin atteint !
En 1981, après des mois de labeur intense dans des conditions difficiles, la version 1.0 du MS-DOS est enfin approuvée par IBM pour équiper le futur PC grand public.
La version 1.0 de MS-DOS soumise pour approbation comporte quatre mille lignes de langage assembleur et occupe 12 Ko de mémoire. IBM valide le système créé par Microsoft.
"Un soir de juillet 1981, Bill apprend que Big Blue se prépare à annoncer la sortie de sa machine. L'événement est célébré avec délire dans un restaurant chic de Seattle. Pour les programmeurs, une grande quantité de travail reste à fournir puisqu'il faut achever les langages Pascal, Fortran, Cobol, Assembleur... Le travail reprend donc de plus belle. Le 27 du même mois, Paul Allen acquiert les droits du QDOS de Tim Paterson auprès de SCP pour la somme de 50 000 dollars. Gates reçoit un message pour le moins formel de son commanditaire : "Cher Fournisseur. Vous avez accompli un bon travail"."
Chapitre 9 - Le kid de Big Blue
9.1 - L'annonce de l'IBM PC
En août 1981, IBM créé la surprise en annonçant l'IBM PC, un micro-ordinateur 16 bits performant doté du MS-DOS de Microsoft :
"IBM annonce un ordinateur personnel commercialisé au prix de 1.565 dollars. Cette machine, destinée aux entreprises, écoles et foyers peut utiliser plusieurs centaines de logiciels. Elle comporte un microprocesseur 16 bits à haute vitesse. Le PC peut être utilisé avec un écran couleur ou noir et blanc. Il intègre le célèbre BASIC de Microsoft et peut exécuter le logiciel de prévision financière VISICALC."
La machine séduit par son design soigné et suscite un fort engouement, bien au-delà des prévisions prudentes d'IBM.
De plus, contrairement aux habitudes monolithiques d'IBM, le PC est conçu de manière ouverte, avec des composants standard et des spécifications publiées. D'autres constructeurs sont donc en mesure de produire des "clones" compatibles.
Quant à Apple, l’entreprise accueille "ce concurrent redoutable avec courtoisie et humour en s'offrant une pleine page dans le Wall Street Journal, intitulée : "Bienvenue à IBM, sérieusement"." Le texte se poursuit dans le même esprit :
"Bienvenue sur le marché le plus excitant et le plus important depuis que la révolution informatique a commencé il y a trente-cinq ans. Et félicitations pour votre premier ordinateur personnel. En mettant la puissance d'un ordinateur entre les mains des individus, il est possible d'améliorer la façon dont ils travaillent, pensent, apprennent à communiquer et occupent leur temps de loisir. L'aptitude à l'informatique devient aujourd'hui aussi presque aussi fondamentale que savoir lire ou écrire."
Apple termine en disant "qu'elle espère qu'IBM sera un concurrent responsable et contribuera à apporter cette technologie américaine au monde entier".
9.2 - Le match MS-DOS / CP/M
Daniel Ichbiah expose ici la concurrence rude entre le MS-DOS et le CP/M, alors leader du marché.
Gary Kildall, créateur du CP/M, considère qu’en s’inspirant de CP / M pour créer le MS-DOS, Microsoft les a tout simplement volé. Dès lors :
"Il [Gary Kildall] va jusqu'à envisager un procès à l'encontre d'IBM. Don Estridge [père de l’IBM PC] calme la situation en expliquant qu'il n'était pas au courant de ce plagiat et propose un arrangement à l'amiable. IBM proposera officiellement deux systèmes d'exploitation pour son PC : le MS-DOS, et la version 16 bits de CP/M, dès que celle-ci sera prête."
À ce moment-là, Bill Gates réalise que rien n’est gagné face à la popularité soutenue du CP/M parmi les passionnés. Et que le nom d'IBM n'est pas suffisant pour imposer le MS-DOS ni même le PC :
"CP/M reçoit le soutien de la presse spécialisée et fait l'objet d'une adulation persistante. […] Lorsque InfoWorld élit les dix meilleurs produits de l'année 1981, neuf titres correspondent à des logiciels CP/M. Il faudra attendre mars 1982 pour que ce magazine se résigne à publier le banc d'essai d'un produit MS-DOS."
Ainsi, face à des ordinateurs concurrents de meilleure qualité que l'IBM PC et souvent équipés de CP/M, Bill Gates et Tim Paterson (le créateur du système d’exploitation) décident d'aller activement démarcher les fabricants pour promouvoir le MS-DOS, espérant le faire adopter sur leurs machines.
Et leurs efforts auprès des constructeurs paient. En 1984, Microsoft équipe 80 % des PC et compatibles.
9.3 - L'essor du logiciel
Finalement, porté par le succès d'IBM, le MS-DOS s'impose comme standard de facto et stimule le développement massif de logiciels spécifiques par des éditeurs tiers indépendants. L'industrie du logiciel décolle.
"Des milliers de programmeurs réfléchissent activement aux logiciels du futur et entretiennent l'espoir de réaliser les premiers best-sellers de la machine d'IBM..."
Chapitre 10 - Une application irrésistible
10.1 – Créer une application marquante pour le grand public
L’auteur du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" souligne, dans ce chapitre, que Bill Gates devient ensuite conscient d’un point important : le micro-ordinateur a besoin d'applications marquantes pour séduire le grand public, à l'image de VisiCalc pour l'Apple II dans les années 1970.
Le président de Microsoft se lance alors dans le développement de Multiplan, un tableur destiné à concurrencer VisiCalc.
10.2 - Le développement de Multiplan, le futur concurrent de VisiCalc
C’est Charles Simonyi, un ingénieur hongrois venu de Xerox, qui prend en main le développement de Multiplan en 1981.
Ce dernier structure une équipe pour programmer le logiciel selon une approche pyramidale qu'il a théorisée. Le tableur de Simonyi et son équipe est conçu pour fonctionner sur un maximum de machines différentes, dans une stratégie d'encerclement du leader VisiCalc : "Par cette stratégie d'encerclement, Gates et Allen espèrent établir Electronic Paper comme le tableur n°1 de la micro-informatique".
Microsoft informe IBM, son partenaire privilégié, du projet Multiplan et accepte de brider les capacités du logiciel pour qu'il puisse tourner sur les PC d'entrée de gamme de la firme. Après de multiples péripéties, Multiplan est finalement commercialisé en août 1982 sur Apple II, avant d'arriver en octobre sur IBM PC.
10.3 - L'arrivée fracassante de Lotus 1-2-3, le futur leader
En novembre 1982, au salon Comdex de Las Vegas, Microsoft découvre avec stupéfaction Lotus 1-2-3, un tableur développé spécifiquement par Mitch Kapor pour exploiter toute la puissance des IBM PC haut de gamme.
"À son grand dam, Simonyi sait que ce nouveau concurrent, Lotus, détient l'application irrésistible de l'IBM PC !"
Commercialisé en janvier 1983 après un lancement pharaonique, Lotus 1-2-3 s'impose en quelques mois comme le tableur de référence. Il distance rapidement Multiplan, bridé par les choix initiaux de Microsoft. Mitch Kapor refuse la proposition de rachat par Microsoft. En 1984, Lotus devient alors le premier éditeur de logiciels, dépassant Microsoft.
"L'ascension de Lotus agace fortement Bill Gates", glisse Daniel Ichbiah. Et l'arrivée tonitruante de Lotus 1-2-3 marque un tournant pour Microsoft.
Car à ce moment-là, Bill Gates prend la mesure du talent de conception de logiciels de Mitch Kapor. Et malgré ses indéniables qualités techniques, Multiplan ne peut rivaliser avec le produit phare de Lotus.
Chapitre 11 - Word, le littéraire
11.1 - Word, le traitement de texte révolutionnaire
Après Multiplan, Bill Gates et Charles Simonyi se lancent dans le développement de Word, un traitement de texte appelé à révolutionner l'écriture sur ordinateur.
Word est conçu par Charles Simonyi en s'inspirant de Bravo, un traitement de texte innovant doté d'une interface graphique qu'il avait créé chez Xerox. L’auteur le décrit comme le premier traitement de texte PC "dont les services seront accessibles en manipulant une souris" avec un écran affichant "certains aspects du texte : gras, souligné, italique, interlignes, etc."
11.2 - Aux USA, Word est un succès très mitigé
Face à WordStar, leader du marché, Word mise sur la convivialité et l'ergonomie.
Présenté en 1983, le fameux traitement de texte reçoit d’abord un accueil mitigé :
Aux États-Unis, il ne parvient d’abord pas à percer, car il est largement dominé par WordPerfect. Ce n’est qu’après 3 ans et 3 versions, que Word s’impose enfin aux USA :
"Si les premières moutures de Word n'étaient pas satisfaisantes, la version 3, publiée en avril 1986 le met au diapason de ses concurrents. Elle intègre un didacticiel qui permet aux débutants de maîtriser les subtilités du traitement de texte. Un correcteur orthographique analyse les documents et propose de rectifier les anomalies. Cette troisième tentative est la bonne : Word obtient un accueil chaleureux, et vient se classer à la cinquième position des ventes de l'année."
En France, par contre, Word rencontre rapidement un franc succès grâce à une stratégie marketing audacieuse : en effet, le PDG de Microsoft France Bernard Vergnes et son équipe mènent une offensive de charme auprès des revendeurs pour promouvoir Word. Ils sillonnent le pays de long en large pour former en masse les distributeurs qui deviennent des ambassadeurs du logiciel.Grâce à cette stratégie marketing audacieuse et à l'arrivée des imprimantes laser, Word devient le traitement de texte le plus vendu en France en 1987.
Chapitre 12 - La révolution Macintosh d’Apple
Le chapitre 12 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" nous plonge au cœur d’une révolution informatique : celle déclenchée par le lancement du mythique Macintosh.
Le Macintosh - ou Mac - est une machine conviviale dotée d’une interface graphique innovante. Son lancement est un séisme numérique, car c’est ce qui va enfin rendre les ordinateurs accessibles au grand public. À son origine : Steve Jobs et son équipe chez Apple.
12.1 - Les découvertes de Xerox inspirent Apple à créer le Macintosh
L’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft" relate d’abord une anecdote sur la genèse du Macintosh.
Un jour de septembre 1979, Steve Jobs est invité à visiter les laboratoires de recherche de Xerox (Xeros a, en effet, investi un million de dollars dans la société Apple, et a donc accepté de dévoiler certaines de ses inventions à des membres triés sur le volet).
Daniel Ichbiah relate la visite :
"Lorsque Lawrence Tessler [alors président de Xeros] a dévoilé l'ordinateur Alto, les hôtes de Cupertino [ville de la Silicon Valley qui abrite le siège d’Apple] ont poussé un cri d'admiration : ils n'ont jamais rien vu de tel ! Job a été effaré par la démonstration effectuée par Tessler : un écran qui affiche des images à la place de mots, une souris pointe sur des objets graphiques et les déplace à volonté. C'est ainsi qu'il faut concevoir les ordinateurs ! Or, Xerox néglige cette manne providentielle :
- Mais pourquoi ne commercialisez-vous pas cela ? C'est extraordinaire ! Vous pourriez pulvériser tout le monde ! s’exclame Jobs.
Jobs, Atkinson, Raskin et leurs six autres collègues sont revenus de Palo Alto avec la ferme conviction d'avoir entrevu l'ordinateur du futur."
C’est ainsi, qu’inspiré par ces innovations, Steve Jobs décide d'intégrer les interfaces graphiques développées chez Xerox au Macintosh, l’ordinateur expérimental qu’Apple mijote en secret.
12.2 - Apple et Microsoft travaillent ensemble pour développer le Macintosh
Microsoft est appelé à la rescousse pour co-développer le Mac.
Charles Simonyi, le maitre d’œuvre du logiciel Word de Microsoft, participe alors activement à la conception de ce bijou technologique. Sous la direction de Steve Jobs, le Macintosh introduit des concepts révolutionnaires comme la souris, les icônes, le glisser-déposer. Microsoft développe des applications comme Multiplan.
Mais la collaboration prometteuse entre Apple et Microsoft tourne court : les premiers mois, c'est la dolce vita entre les deux entreprises. On code nuit et jour dans une ambiance décontractée. Mais la lune de miel est de courte durée.Microsoft ne parvient pas à tenir les délais irréalistes imposés par Apple. Et à peine le Macintosh sorti, des tensions éclatent. Apple accuse Microsoft de lui avoir subtilisé des secrets technologiques pour développer Windows, l'interface graphique de Microsoft pour PC.
L’ambiance est électrique dans la Silicon Valley !
12.3 - Un lancement tonitruant pour le Macintosh
Dévoilé en 1984, le Macintosh suscite l'émerveillement par son interface graphique révolutionnaire.
"Le public découvre avec ravissement l'interface graphique du Mac. MacPaint, qui a été conçu par Bill Atkinson est simple d'emploi. Le dessin est effectué à la souris en sélectionnant des formes et en les étirant à volonté" décrit l'auteur.
Steve Jobs orchestre un lancement pharaonique pour le Macintosh, présenté comme l'antithèse de la rigueur IBM. Malgré des débuts tonitruants, les ventes du Macintosh vont rapidement décliner, la machine restant trop coûteuse.
Chapitre 13 – Excel
Le treizième chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" revient sur la création d’Excel.
Daniel Ichbiah nous raconte comment ce tableur signé Microsoft va s'imposer, non sans rebondissements, audace et obstination, pour devenir l'application reine de sa catégorie dans les années 80.
Grâce à son interface intuitive, le logiciel séduit massivement les utilisateurs. En quelques mois à peine, le petit poucet Excel détrône le géant Lotus 1-2-3. Une incroyable démonstration de force signée Bill Gates.
13.1 - Excel, le tableur de Microsoft censé détrôner Lotus
Dans cette partie de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah revient plus en détail sur la naissance laborieuse d’Excel.
Année 1983 : rappelez-vous, sur le marché des tableurs, Lotus 1-2-3 règne en maître absolu. Il écrase littéralement ses concurrents. Cette situation hérisse Bill Gates. Mais le fondateur de Microsoft aime les défis impossibles. Il réunit son équipe dans un chalet isolé avec une mission : créer un tableur pour détrôner Lotus.
Les brainstormings, lors de cette retraite, suscitent des débats houleux ! Mais le projet Excel finit par émerger des discussions animées. Parmi les développeurs positionnés sur le projet, Doug Klunder s’investit corps et âme. Le problème, c’est que les délais imposés par Bill Gates sont intenables.
Et surtout, coup de tonnerre en 1985 : Apple lance le Macintosh... avec Lotus Jazz, concurrent direct d’Excel ! Bouleversé, Bill Gates décide de changer Excel de plateforme pour contrer Lotus Jazz. Doug Klunder, lui, claque la porte, ulcéré de voir son boulot réduit à néant, promettant de "ne jamais remettre les pieds dans cette boite".
13.2 – Quand Excel faillit ne jamais voir le jour
C’est alors le début d’un développement cauchemardesque. Le nouveau responsable du projet, Phil Florence, est "submergé par les responsabilités du projet, en butte aux remontrances persistantes de Gates". Il finit par craquer et est victime d’une "défaillance cardiaque".
Excel frôle même l’annulation. Heureusement, Doug Klunder revient in extremis sauver son bébé :
"Au sein de l’équipe de développement, l’atmosphère est lourde et le moral entame une chute libre. Tandis que Florence part pour la clinique, l'avenir d'Excel apparaît compromis. La chance donne alors un coup de pouce. Doug Klunder se fait voler le bagage qu'il avait emmené sur les routes de Californie. Totalement démuni, il se trouve dans une situation où il doit au plus vite gagner un peu d'argent. Tout bien réfléchi, Microsoft apparaît la solution la plus adéquate. Doug Klunder revient à Seattle et s'en vient frapper à la porte de son ancien employeur. Il est accueilli les bras ouverts, à la façon d'un messie."
Le 30 septembre 1985, après moult péripéties, Excel sort enfin ! Un accouchement douloureux qui marquera à jamais ses créateurs.
13.3 - Le triomphe d'Excel sur Macintosh
Grâce à une intense campagne marketing, Excel rencontre un immense succès sur Macintosh.
Encore une fois, en quelques mois seulement, il supplante Lotus Jazz, pourtant présenté comme LE tableur du Macintosh ! Porté par des capacités techniques supérieures, Excel s’impose même comme l’application incontournable des tableurs sous Mac.
En avril 1986, le verdict tombe : Excel vend 2 fois plus que son rival ! rapporte l’auteur.
Si bien qu’avec Excel et Word, Microsoft s'arroge 50 % du marché des logiciels sur Macintosh en 1987.
Grisé par ce comeback retentissant, Bill Gates a désormais le regard rivé vers un horizon encore plus ambitieux : reproduire cette domination écrasante sur l’énorme marché des PC compatibles IBM. Avec son précieux sésame : Windows.
L’appétit de Microsoft semble décidément sans limite. Et Bill Gates est prêt à tout pour assouvir ses ambitions dévorantes !
Chapitre 14 – Windows ou la conception chaotique d'un géant
14.1 - Un projet pharaonique semé d'embûches
En 1981, en pleine effervescence graphique, Microsoft se lance dans un pari fou : développer Windows, un système d'exploitation qui se veut révolutionnairedestiné à uniformiser l'apparence des logiciels.
Mais très vite, ce projet titanesque vire au chemin de croix.
En effet, le développement d’un tel système s'avère d'une complexité technique insoupçonnée, fait observer l’auteur. Dès lors, les délais ambitieux ne sont pas tenus et Windows accumule les retards, au grand dam de Bill Gates. Ce dernier change constamment d'avis sur les spécifications du système, exaspérant les développeurs. "Entre conflits et départs, le projet Windows devient chaotique" lance l'auteur.
Bref, retards à répétition, changements de cap incessants imposés par Bill Gates, départs en cascade des développeurs à bout de nerfs... Windows devient le projet maudit de Microsoft !
14.2 - La sortie laborieuse de Windows 1.0, première version du système d’exploitation
Après 4 ans de déboires et de retard par rapport aux prévisions initiales, Windows 1.0 voit enfin le jour fin 1985. Sous le triomphalisme de façade, la réalité est cruelle : jugé lent, buggé et inutilisable, Windows 1.0 est un loupé retentissant.
En effet, le public boude massivement le système d’exploitation de Microsoft, moqué et devenu tristement célèbre sous le nom de "vaporware", soit logiciel fantôme. "Windows 1.03 apparaît comme une imitation bâtarde et médiocre de l'interface graphique du Mac" assène l'auteur.
Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que, contre toute attente, cet accouchement douloureux marquera, en fait, la naissance d’un futur géant, souligne Daniel Ichbiah. Car en dépit des railleries, Bill Gates persiste. Le chef d’entreprise visionnaire pressent le potentiel révolutionnaire de Windows. Et bien lui en prend, car quelques années plus tard, Windows s’imposera comme LE système d’exploitation quasi universel…
Chapitre 15 - L'introduction en Bourse de Microsoft
Dans le quinzième chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah met en lumière un évènement majeur de la saga Microsoft : il relate comment, en 1986, après des années de croissance fracassante, Microsoft devient enfin une société cotée en bourse.
En fait, l’introduction en Bourse de la société a été méticuleusement préparée par Bill Gates et ses équipes, confie l’auteur…
15.1 - La préparation minutieuse de l'opération boursière
Nous voilà donc en 1986. Malgré ses réticences initiales, Bill Gates, s’est résout, cette année-là, à introduire Microsoft en Bourse.
La société peaufine l'opération avec le plus grand soin. Elle est conseillée par les cabinets financiers Goldman Sachs et Alex Brown. "Un prospectus est rédigé avec soin, Bill Gates effectue une tournée promotionnelle auprès des investisseurs" note l'auteur.
Après âpres négociations entre Frank Gaudette, directeur financier de Microsoft, et les équipes de Goldman Sachs, le prix de l’action est fixé à 21 $. 12 % du capital de Microsoft sera proposé aux investisseurs. La machine est lancée !
15.2 - Un succès boursier retentissant propulse Bill Gates au sommet
Le 13 mars 1986 restera à jamais une date historique, témoigne l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft".
Oui, ce jour-là, l’action Microsoft entre en fanfare à la Bourse de New York. Affichée à 27,75 $ avec une demande massive, elle flambe rapidement jusqu’à 35 $.
La valeur de Microsoft explose littéralement, pulvérisant tous les records du secteur. Celle-ci est estimée à 661 millions de dollars.
Grâce à ses 11 millions d'actions, la fortune personnelle de Bill Gates est évaluée, elle, à 350 millions de dollars. "L'action de Microsoft progressant de façon rapide, le montant de la richesse de Gates s'élève, moins d'un an plus tard, à plus d'un milliard de dollars " fait remarquer Daniel Ichbiah.
L’opération boursière a donc propulser Bill Gates au rang de milliardaire. À seulement 31 ans, Bill Gates figure parmi les hommes les plus riches du monde. Emperor Bill est né !
Chapitre 16 - La redistribution des cartes dans le monde du PC
Au milieu des années 1980, de nouveaux acteurs bouleversent l'équilibre établi dans le monde des PC et du logiciel. IBM décline, Microsoft poursuit son ascension. Plus que jamais.
C’est ce que nous raconte Daniel Ichbiah dans le chapitre 16 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft".
16.1 - Le déclin progressif d'IBM, leader historique mais géant aux pieds d'argile
Vers la moitié de la décennie 1980, IBM subit de plein fouet l'offensive des constructeurs de compatibles à bas prix. Incapable d'imposer ses normes propriétaires OS/2 et PS/2, sa domination sur le standard PC s’effrite rapidement. Big Blue sombre inexorablement. Pendant ce temps, Bill Gates mise avec génie sur les clones de Compaq…
16.2 - La montée en puissance de Microsoft
Grâce au succès foudroyant d'Excel, Microsoft double Lotus : en 1987, la marque s’empare de la pole position des éditeurs de logiciels.
Mais la sortie de Windows 2.0, bien plus performant, et l'accord avec les fabricants de compatibles renforcent encore davantage la position dominante de Microsoft.
Seul bémol, Apple intente un procès retentissant contre Windows, accusé de plagier éhontément le Macintosh...
La Silicon Valley entre dans la tempête !
16.3 - Un nouvel ordre s’installe
En quelques années à peine, l’ordre établi dans la micro-informatique a volé en éclats, termine l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft". IBM n’est plus qu’un acteur de second plan et Microsoft règne en maître.
Sous l’impulsion de Bill Gates, un Nouveau Monde s’est imposé. Et ce n’est pourtant que le début de l’ère Microsoft...
Chapitre 17 - Microsoft Inc.
Dans le chapitre 17 de son livre "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah montre comment Bill Gates a créé chez Microsoft un environnement de travail singulier. Un fonctionnement hors-norme qui reflète parfaitement la personnalité charismatique et travailleur acharné du fondateur de la firme imposante.
17.1 - Microsoft Inc., un empire aussi fou que son génie de fondateur
Grâce au génie de Bill Gates, Microsoft est le cocktail détonnant d’un esprit "potache" de campus et d’obsession concernant les résultats : "L'ambiance est celle d'un campus universitaire potache" écrit Daniel Ichbiah.
Étrangement, malgré la pression infernale, l’état d’esprit y reste très décontracté. Une grande liberté est accordée aux employés.
L'actionnariat et les stock-options permettent à de nombreux employés de s'enrichir considérablement. C'est un puissant facteur de motivation et de fidélisation au sein de Microsoft.
17.2 - Un dirigeant passionné, exigeant et colérique
Bill Gates se dévoue corps et âme à Microsoft, travaillant sans relâche jour et nuit, week-ends et vacances. Passionné par l'informatique, il est d'une exigence extrême envers lui-même mais aussi envers ses collaborateurs. Et il insuffle, de fait, un rythme effréné à son entreprise.
Les colères, homériques du chef d'entreprise, et son caractère entier suscitent des clashs violents et des hurlements au sein de Microsoft. "Il existe un autre Bill, que certains représentent comme tyrannique, blessant et dédaigneux" souffle Daniel Ichbiah. Puis, il rajoute : "Gates est célèbre pour une expression que de nombreux employés avouent avoir pris au visage de plein fouet : "C'est l'idée la plus stupide que j'aie jamais entendue".
Toutefois, Bill Gates sait reconnaître ses torts. Et derrière son caractère volcanique se cache aussi un fin psychologue très doué pour repérer les talents et les galvaniser, assure l’auteur.
17.3 - L’ADN Gates coule dans toutes les veines
Finalement, en un peu plus de 10 ans, Bill Gates a créé un empire à son image : démesuré, passionné, incontrôlable. Chez Microsoft, on vit, respire et transpire Microsoft 24 heures sur 24. La patte Gates est partout, son ADN coule dans toutes les veines. Et dans cet univers décalé, on travaille dur mais on s’amuse bien ! soutient l’auteur.
Chapitre 18 - La magie de Windows 3.0
Dans ce nouveau chapitre, l’auteur du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" nous parle du lancement spectaculaire de Windows 3.0 en 1990 par Microsoft. Son succès immédiat fait entrer les interfaces graphiques dans une nouvelle dimension et marque aussi la fin de la collaboration avec IBM.
18.1 - Le lancement hollywoodien de Windows 3.0
Le 22 mai 1990, Bill Gates orchestre le lancement de Windows 3.0 comme un véritable show à grand spectacle. 5000 personnes assistent à l'événement au Manhattan Center de New York. "Jamais dans l'histoire du PC, un produit n'a été annoncé avec une telle fanfare et un sens aussi aigu du spectacle" s’enthousiasme l'auteur.
Le jour J, un film introduit la nouvelle version de Windows, présentée comme une révolution :
"14 heures 45. Un jazz synthétique aux accents californiens baigne l'atmosphère. La musique s'estompe discrètement tandis que les lumières progressivement s'éteignent. Le film qui présente Windows 3.0 aux cinq mille spectateurs présents à New York ce jeudi 22 mai 1990 semble avoir été conçu avec autant d'attention que le logiciel lui-même. Le message est clair : ce moment est historique. Nous traversons les années de genèse de la micro-informatique depuis l'apparition des premiers microprocesseurs sur fond de Watergate jusqu'aux années 90. Des éclairs laser jaillissent de toute part sous les applaudissements."
18.2 - Le public est conquis !
Lors de la démonstration, la luxuriance des couleurs et des icônes saisit le public :
"À présent, la vidéo présente un utilisateur passablement étonné devant son PC "ancienne mode" recouvert du MS-DOS. À la façon d'Alice qui pénétrait de l'autre côté du miroir, il enjambe l'écran qui s'est transformé en fenêtre et s'introduit à l'intérieur du PC. Il se retrouve dans une pièce colorée, décorée de palettes géantes, où l'on voit défiler les titres de logiciels appelés à entrer dans la légende : Excel, PageMaker... Un mot-clé emplit l'écran, symbolisant le nouvel esprit qui doit présider à la micro-informatique sur PC : COOL ! Le film d'introduction se conclut sur une déclaration éclatante : IL EST LA ! MAINTENANT ! Lui, c'est Windows 3.0, et son architecte, le Maître Gates apparaît sur la scène, accueilli comme un réalisateur qui viendrait de rafler plusieurs Oscars."
Après sa présentation, la foule fait une ovation à Bill Gates :
"Comme un adolescent qui viendrait de jouer sa première pièce devant un parterre d'adultes, il [Bill Gates] apostrophe la foule : "Alors, qu'en pensez-vous ?" Pour toute réponse, il reçoit une salve d'applaudissements ponctuée de cris joyeux. Businessmen, analystes financiers et hauts responsables, oublient leur réserve habituelle et manifestent leur allégresse."
Des événements similaires sont ensuite organisés dans le monde entier. L’auteur rapporte que 25 programmeurs ont œuvré à cette version de Windows. À chaque représentation, ces derniers sont présents et invités par Bill Gates à monter sur scène. Sur leurs tee-shirts est écrit : "Nous croyons dans la magie".
18.3 - Un triomphe commercial immédiat et la fin de l’alliance avec IBM
Windows 3.0 est accueilli avec un grand enthousiasme : dès sa première semaine de commercialisation, il devient le logiciel le plus vendu. De nombreuses entreprises annoncent leur passage à Windows.
Grâce à cette version 3.0, les interfaces graphiques entrent définitivement dans les usages, observe Daniel Ichbiah.
"Du côté d’IBM, le désarroi est grand. Microsoft n’était-elle pas censée œuvrer avant tout sur le système OS/2 ? Comment est-il possible que Gates ait ainsi retourné la situation ?" s'interroge l'auteur.
Le triomphe de Windows 3.0 marque la fin de la collaboration étroite entre Microsoft et IBM. Désormais, Microsoft mise sur la réussite des interfaces graphiques Windows pour s'imposer face aux offensives d'IBM.
Chapitre 19 - Divorce avec IBM
19.1 - La romance IBM-Microsoft tourne court
Nous le savons, les alliances stratégiques dans le monde des affaires sont "éphémères, tactiques et intéressées".
Aussi, Daniel Ichbiah commence ce chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft", en relatant comment l’alliance historique IBM-Microsoft, pilier du succès de DOS, finit, avec le temps, par voler en éclats :
Avec le temps, l'union IBM-Microsoft a fini par ressembler à celle d'un vieux couple curieusement assorti. Le fringant Bill Gates avait épousé la richissime Big Blue, qui en guise de dot, lui avait donné les clés d'un royaume doré. La présence du système d'exploitation MS-DOS sur les IBM PC a permis au gigolo de Seattle d'amasser les dollars par millions. Oui, mais voilà : l'union est devenue invivable, car fort de sa richesse, Madame se croyait tout permis. IBM a voulu imposer des décisions que Bill savait erronées et absurdes !
Autrement dit : quand IBM veut imposer son OS/2, Bill Gates prévient IBM : la conception d'OS/2 est une erreur. Mais IBM n'écoute pas ses arguments, et malgré ses avertissements, campe sur ses positions bureaucratiques. L’innovation made in Microsoft se heurte au mur de la lourdeur IBM.
C'est à partir de là que le divorce commence à se profiler. Daniel Ichbiah analyse les tenants et aboutissants de l'histoire :
"Dès 1989, Bill Gates a été clairement tenté par le divorce. [...]. Mais on ne se sépare pas impunément de Big Blue. Trop d'intérêts sont en jeu. Constructeurs de compatibles PC ou d'accessoires, éditeurs de logiciels, magazines spécialisés, tous tirent parti de l'image idyllique renvoyée par le couple. Bill a manqué de courage et préféré une porte de sortie, graduelle et furtive. Avait-il le choix ? Pas si sûr. Il reste que lorsque la divorcée découvrira le pot aux roses, elle aura mille raisons de se sentir bafouée. Quant aux amis de la famille, ils auront le sentiment d'avoir été trahis. Persuadés que Microsoft exécutait sans rechigner les volontés d'IBM, ils ont naturellement inscrit leur parcours sur la trace de celle-ci. Comme IBM criait "OS/2", ils ont suivi la route d'OS/2, alors que dans le plus grand secret, Bill Gates se tournait délibérément vers Windows..."
19.2 - Le développement laborieux d'OS/2
Le développement d'OS/2 sous la supervision d'IBM s'est fait de manière bureaucratique, à l'opposé de la culture d'innovation chez Microsoft. Avec des équipes gigantesques de 1700 programmeurs répartis sur 3 sites, la prise de décision était lente et compliquée :
"À Seattle, si l'un d'entre eux est traversé par une idée brillante, il lui suffit de traverser quelques couloirs pour en faire part à son directeur de projet. Si nécessaire, il peut même adresser un message à Steve Ballmer ou même à Bill Gates lui-même. En quelques heures, la décision d'aller de l'avant ou non est prise. À Boca Raton, dans les laboratoires d'IBM, le projet OS/2 était dirigé de façon bureaucratique par une hiérarchie de comités. La prise de décision pouvait s'étaler sur plusieurs jours ou semaines, le temps qu'une proposition gravisse un à un les échelons de commandement."
Lenteurs, tergiversations : Bill Gates sait qu’OS/2 court à la catastrophe.
Pendant qu’il comprend l’échec annoncé de OS/2, Windows 2.0 caracole en tête grâce à Excel. Microsoft prépare en secret la riposte avec Windows 3.0.
19.3 – Bataille à mort dans la Silicon Valley
Année 1990 : tandis qu’OS/2 s’écrase au décollage, Windows 3.0 triomphe.
Les éditeurs de logiciels sont furieux du double jeu de Bill Gates. Ils se sentent trahis par l’alliance IBM-Microsoft. La rupture est inévitable. Et la guerre est déclarée !
"Jim Manzi de Lotus a manifesté publiquement sa colère et laissé entendre qu'il soupçonnait Microsoft d'agir de façon déloyale. Tandis que Steve Ballmer a tenté de calmer le jeu, en coulisses, certains sont allés jusqu'à envisager la constitution d'un front anti-Microsoft."
Quand un jour, un document confidentiel rédigé par Bill Gates fuite dans la presse... Il s'agit d'un mémo dans lequel le chef d'entreprise indique qu'"il faut "attaquer" le système d'IBM par tous les moyens". Cette publication signe la fin des relations. Désormais, IBM misera sur son alliance avec Apple, en 1991, pour contrer l’ennemi Gates...
19.4 – Microsoft assoit sa domination, IBM amorce son déclin
Avec Windows 3.1 (qui succède à Windows 3.0), Microsoft devient n°1 mondial des éditeurs et enchaîne les milliards de revenus.
Pendant ce temps, IBM dégringole et doit se séparer de 30 000 employés. Cruel retournement de situation ! L’alliance historique n’était qu’un mariage de raison. Ce divorce était inéluctable... pour le meilleur et pour le pire !
Chapitre 20 - Enquête sur l’empire Microsoft
Dans le chapitre 20 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous explique comment, malgré ses dénégations, Microsoft se retrouve dans le collimateur des autorités pour ses pratiques anticoncurrentielles présumées au début des années 90.
L’auteur montre que, même si la FTC ("Federal Trade Commission" ou "Commission Fédérale du Commerce" en anglais) échoue dans son action, l'enquête du ministère de la Justice promet un long bras de fer juridique avec le tout puissant empire Microsoft.
20.1 - L'empire du logiciel sous la loupe
Avec le succès fulgurant de Windows à partir de 1990, Microsoft connaît une croissance exponentielle et devient un véritable empire du logiciel, réalisant 2,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 1992.
Mais cette expansion fascine autant qu'elle inquiète, signale l’auteur. Le géant Microsoft donnerait-il la priorité à ses profits plutôt qu'à l'innovation ? Ses pratiques commerciales sont-elles équitables ? L'administration américaine décide de se pencher sérieusement sur ces questions.
20.2 - Une annonce qui éveille les soupçons
Tout commence par une annonce lors d'une conférence à Las Vegas en 1989.
Microsoft et IBM y déclarent publiquement avoir trouvé un accord pour qu'OS/2 devienne le système d'exploitation haut de gamme, tandis que Windows restera cantonné au bas de gamme.
Cette annonce alerte aussitôt la Federal Trade Commission (FTC), qui y voit un signe de collusion illégale entre les deux mastodontes du logiciel pour éliminer la concurrence.
20.3 - Cinq chefs d'accusation contre Microsoft
Sous l'impulsion de son nouveau président Janet D. Steiger, la FTC ouvre discrètement une enquête confidentielle en 1990. Celle-ci est d'abord axée sur la relation entre Microsoft et IBM, mais ne révèle aucune preuve concrète de collusion illégale.
Par contre, énonce Daniel Ichbiah, de nombreux éditeurs de logiciels accusent Microsoft d'abus de position dominante.
L'enquête s'élargit donc et porte désormais sur une tentative présumée de monopole dans le secteur des logiciels. En 1992, la FTC rend publiques ses conclusions accablantes. Elle accuse Microsoft de 5 pratiques anticoncurrentielles graves.
Selon elle, Microsoft a :
Imposé son système d'exploitation MS-DOS aux constructeurs informatiques via des accords contraignants.
Pu mener une guerre des prix et proposer ses logiciels à très bas coût, subventionnés par les importants revenus générés par les licences MS-DOS.
Permis à ses équipes de développement pour Windows de bénéficier d'informations et d'accès privilégiés par rapport aux autres éditeurs de logiciels concurrents.
Annoncé à plusieurs reprises la sortie prochaine de nouveaux produits qui n'existaient pas encore, dans le but de gêner ses concurrents.
Volé des idées innovantes développées par des entreprises concurrentes pour ses propres logiciels, sans contrepartie.
20.4 - L'échec d'une injonction préliminaire
La FTC recommande une injonction préliminaire pour faire immédiatement cesser ces agissements, mais elle échoue à convaincre le comité décisionnel.
"Le 21 juillet, un nouveau vote est organisé à la FTC et le résultat est rigoureusement identique à celui de février : deux contre deux. Mary Azcuenaga, la seule membre qui eût permis de faire pencher la balance en faveur du "oui" déclare qu'elle n'a pas trouvé dans le dossier suffisamment de preuves justifiant d'attaquer Microsoft en justice."
Suite à ce blocage, le ministère américain de la Justice reprend l'enquête en 1993 sous la direction de la pugnace Anne Bingaman.
20.5 - L'offensive des rivaux de Microsoft
Années 90. Fort de ses succès, Microsoft se retrouve maintenant dans le collimateur de ses concurrents.
Son rival Novell, un autre éditeur de logiciel réputé, devient un opposant de poids. Son PDG Ray Noorda s’allie à Lotus et dépose plainte auprès de l’Union Européenne. Il dénonce, en effet, des accords liant le MS-DOS aux constructeurs d'ordinateurs, qui empêchent, dit-il, Novell de vendre son DR-DOS concurrent.
Bill Gates contre-attaque avec sarcasme. "La nouvelle du rapprochement de Lotus et Novell est annoncée en fanfare en avril. Gates la commente d'une boutade en demandant ce que peut bien faire l'addition de "1" plus "1-2-3"."
Mais Novell fournit des documents compromettants, relançant l’enquête aux USA...
20.6 – Une bataille d'influence sans merci
Dans le même temps, Andrew Schulman, expert réputé de Windows, affirme que Microsoft a sciemment introduit des "pièges" dans Windows pour le rendre incompatible avec DR-DOS de Novell.
La révélation fait l’effet d’une bombe et renforce considérablement l’accusation.
Bill Gates vacille.
Jusqu'au dernier vote en juillet 1993, les deux camps mènent un lobbying intensif pour influencer la FTC. Le résultat est à nouveau un blocage de la FTC.
Mais le ministère de la Justice mené par Bingaman reprend l'affaire. Furieux, Microsoft se prépare à une longue bataille judiciaire. L’Empire Gates tremble sur ses bases !
Chapitre 21 – Bill Gates et la civilisation multimédia
Dans le chapitre 21 de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah revient sur la capacité visionnaire de Bill Gates à anticiper, dès les années 80, l'avènement d'une "civilisation multimédia", qu'il voit comme la "nouvelle Renaissance". Une époque où Microsoft, nous le verrons, compte bien, sous la férule de son dirigeant ambitieux, conserver sa position dominante de maître du monde numérique.
21.1 - L’avènement annoncé du multimédia
Dès 1986, Bill Gates entrevoit la naissance d'une "civilisation multimédia".
Pour lui, c’est clair : avec la démocratisation des PC, le numérique envahira tous les foyers, voitures, poches, etc. Et Microsoft fournira les logiciels indispensables à cet avenir tout numérique.
Bill Gates mise alors sur le CD-ROM. Il anticipe son avènement : le CD-ROM permettra d'accéder à des contenus multimédias interactifs. En 1989, il crée même Continuum, future Corbis, pour acquérir les droits d’œuvres d’art à numériser.
21.2 – Le futur multimédia : l’info "au bout des doigts"
Au Comdex 1990, Bill Gates prédit un futur où l’information sera accessible partout. Un monde où chacun recevra quotidiennement l’actualité personnalisée et bénéficiera d’enseignements à distance.
C’est que le fondateur de Microsoft appelle la "nouvelle Renaissance".
Anticipant cette révolution, Microsoft se dote rapidement d'une division dédiée au grand public pour développer des CD-ROM de divertissement. Et ce, avant même qu'Al Gore ne popularise le concept "d'autoroutes de l'information".
21.3 - Garder sa couronne
Bill Gates s'allie avec Intel et d'autres pour la télévision interactive. Il mise aussi sur un "Wallet PC", assistant électronique miniature futuriste.
En 1994, le marché du CD-ROM explose, les ventes aux particuliers dépassent celles aux entreprises.
Mais Internet pointe son nez, et cette montée inquiète Microsoft.
Bill Gates investit alors massivement - des milliards - pour rester incontournable dans la distribution de l’information : hors de question de perdre son statut de maître du monde du numérique !
Chapitre 22 - Bill Gates intime
Derrière l'image d'homme d'affaires impitoyable et malgré son immense fortune, Bill Gates mène une vie simple, note Daniel Ichbiah. C'est ce qu'il nous décrit avec détail dans ce nouveau chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" consacré au milliardaire dans son intimité.
22.1 - La fortune colossale de Bill Gates
Bill Gates déteste qu'on évoque sa richesse colossale. "L'argent ne me rapporte rien", confie le titan du logiciel, "si ce n'est des questions indiscrètes" continue-t-il.
Sa fortune est pourtant devenue la plus importante des États-Unis en 1992, avec 6,3 milliards de dollars selon Forbes.
Le fondateur de Microsoft minimise cet aspect, rappelant que sa richesse n'est que virtuelle via ses actions Microsoft.
Malgré ses milliards, il mène d’ailleurs un train de vie simple et modeste, révèle l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft". Il déteste gaspiller. Par exemple, pour ses déplacements en avion, il voyage quasiment toujours en classe économique, se refusant le confort de la première classe.
22.2 - La vie sentimentale discrète de Bill Gates
Bill Gates est très discret sur sa vie privée. Avant son mariage, on le connait comme étant peu enclin à la fidélité. Il a alors de nombreuses petites amies, attiré par les femmes intelligentes et indépendantes, divulgue l’auteur.
Sa relation la plus notable reste, à cette époque, dans les années 80, celle avec Ann Winblad. Selon l'auteur, celle-ci a eu une influence positive sur son hygiène de vie. Ann le décrit comme un homme qui aime les situations extrêmes.
Puis, "peu après sa rupture avec Winblad, Bill a entamé une relation sentimentale avec une employée de Microsoft, de neuf ans sa cadette, Melinda French" confie l’auteur.
En 1992, Melinda devient sa compagne officielle. Leur mariage secret a lieu début 1994 à Hawaï. Selon Daniel Ichbiah, sa relation avec Melinda French l'a assagi. Cette dernière réussit même à le convaincre de fonder une famille.
22.3 - Une résidence high-tech estimée à 50 millions
Daniel Ichbiah nous apprend ici que le couple Gates habite un manoir high-tech spectaculaire de 20 000 m2 sur les rives du lac Washington, avec piscine, bibliothèque, home cinéma...
"La propriété privée de Bill est ainsi appelée à devenir l'endroit idéal pour effectuer des démonstrations de technologies avancées à ses visiteurs et méditer sur la société numérique du futur."
La maison est entièrement contrôlée par ordinateur.
22.4 - Un philanthrope passionné par Léonard de Vinci
L’auteur du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" termine ce portait intime de Bill Gates en évoquant son côté philanthrope et ses passions. Nous apprenons que :
Bill Gates a annoncé qu'il léguerait 95 % de sa fortune à des œuvres philanthropiques.
En 1994, il a battu des records en achetant pour 30 millions de dollars des manuscrits de Léonard de Vinci aux enchères : ""c'est la personnalité la plus stupéfiante que la Terre ait jamais porté" estime Bill" à propos de De Vinci.
Son autre passion est la biotechnologie, dans laquelle il investit massivement.
Chapitre 23 - Splendeurs et misères de Microsoft
Dans le chapitre 23 de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous explique comment, avec sa puissance grandissante dans les années 90, l'image de Microsoft et de son dirigeant Bill Gates a connu un spectaculaire retournement. De génie visionnaire adulé à tyran assoiffé de pouvoir détesté, il n’a suffi que d’un pas !
23.1 - L'image de prédateur colle à la peau de Bill Gates
De leader cool et charismatique faisant figure de génie de l'informatique, Bill Gates devient, en quelques années seulement, la cible de critiques virulentes et de caricatures assassines. On l’assimile à un prédateur assoiffé de pouvoir et de domination démesurée. Et les enquêtes anti-trust menées par les autorités américaines ont largement alimenté cette image négative, souligne Daniel Ichbiah. Le golden boy se mue en ogre !
23.2 - Un accord à l'amiable avec le gouvernement controversé
En 1994, après de longues investigations, le ministère américain de la Justice finit par proposer un accord à l'amiable pour clore son enquête anti-trust contre Microsoft. Mais cet accord jugé trop clément par les nombreux concurrents du géant du logiciel est très critiqué.
Menés par l'avocat Gary Reback, plusieurs éditeurs de logiciels font alors pression sur le juge Stanley Sporkin pour annuler cet accord négocié. Et ils n’ont pas tort, sous-entend l’auteur. Car Bill Gates continue ses attaques afin d’asseoir sa domination avec le lancement en fanfare de son propre réseau en ligne - le Microsoft Network - intégré à Windows 95 et sa tentative de rachat de l'éditeur Intuit (cette fois bloqué par le ministère de la Justice devant le tollé provoqué).
Mais coup de théâtre ! La ministre Janet Reno prend la défense de Microsoft. En juin 1995, la Cour d’Appel entérine l’accord à l’amiable initial conclu entre Microsoft et le gouvernement, provoquant la colère du camp anti-Gates.
23.3 - Une réputation de mégalo assoiffé de pouvoir
Sur Internet, Bill Gates devient la cible de rumeurs délirantes et de caricatures le dépeignant en tyrannosaure obsédé par la domination du monde..
Il faut dire que son ambition démesurée d'être le maître absolu du monde numérique finit par inquiéter et agacer. Même la presse économique sérieuse s’y met ! Le magazine The Economist le parodie sous les traits d'une araignée géante.
Bref, l’image de Microsoft continue de se dégrader, et à vitesse grand V à présent. En quelques années, la société passe de start-up triomphante et sympathique à empire tout-puissant et tentaculaire prêt à écraser impitoyablement ses concurrents. Et la réputation sulfureuse d'homme d'affaires impitoyable de Bill Gates lui colle désormais à la peau…
Chapitre 24 - L'année de tous les anniversaires
Ce chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" nous amène en 1995 : année historique et triomphale pour Microsoft. Elle marquée précisément par l'accession de Bill Gates au rang de premier milliardaire mondial et le succès planétaire de Windows 95.
24.1 - Trois anniversaires symboliques
L'année 1995 est une année charnière pour Bill Gates et Microsoft.
Elle est en effet, indique Daniel Ichbiah, marquée par trois anniversaires :
Les 20 ans de Microsoft,
Les 10 ans de Windows,
Les 40 ans de Bill Gates.
La compagnie est florissante, avec un chiffre d'affaires de près de 6 milliards de dollars. Le campus de Redmond s’est considérablement agrandi : il "s'étend sur cent cinquante hectares et abrite vingt-six bâtiments". C'est aussi l'année du lancement tant attendu de Windows 95, en août. Et oui, malgré les critiques, Microsoft connaît une croissance insolente.
Quant à Bill Gates, en 1995, il devient l'homme le plus riche du monde selon Forbes. Sa fortune est estimée à 12,9 milliards de dollars. Malgré cela, il conserve un train de vie simple et déteste évoquer sa richesse. "Il écarte la possibilité d'acquérir un avion personnel qui rendrait ses mouvements plus efficaces." Il aborde la quarantaine comme un cap important, conscient du poids des années.
24.2 - Le lancement titanesque de Windows 95
Le lancement mondial de Windows 95, en août 1995, est un événement planétaire, dont s’emparent tous les médias.
Microsoft dépense sans compter en publicité, avec une campagne titanesque sur fond sonore des Rolling Stones.
"En fond sonore des images du spot publicitaire Windows 95, les Rolling Stones déclament Start me up ! C'est la première fois que le groupe de rock a autorisé une utilisation commerciale d'une de ses chansons. Selon un tabloïd anglais, Bill Gates n'aurait pas hésité à débourser 12 millions de dollars pour obtenir l'aval de Mick Jagger. […] La raison pour laquelle Gates voulait à tout prix la chanson des Stones est la présence sur le bureau de Windows 95 d'un bouton crucial portant la mention Start (Démarrer)."
Microsoft participe à une émission télévisée animée par une star de la télé. De nombreuses marques prestigieuses s’associent également à cette campagne.
24.3 - Le succès phénoménale de Windows 95
Mais il reste quand même des ombres au tableau, souligne Daniel Ichbiah : le ministère américain de la Justice poursuit son enquête anti-trust, notamment sur le Microsoft Network. Par ailleurs, un groupe de consommateurs tente d'interdire la vente de Windows 95 via des plaintes pour publicité mensongère.
Mais malgré les appels au boycott et les menaces du ministère américain de la Justice, Windows 95 sort finalement en août 1995.
Et c'est un triomphe mondial ! Le nouveau Windows intègre le controversé Microsoft Network. Les ventes démarrent sur les chapeaux de roue. Les files d'attentes ne cessent de s’allonger devant les magasins la nuit du lancement.
Mais si 1995 marque l'apogée de Windows et l'entrée dans une nouvelle ère numérique, avec Internet notamment, de nouveaux nuages s'amoncèlent à l'horizon pour le tout puissant empire Microsoft.
Chapitre 25 - La conquête d’Internet
Le chapitre 25 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" décrit comment, menacé, Microsoft passe à la vitesse supérieure pour ne pas rater le virage d’Internet. Et comment le géant du logiciel parvient, au final, à mettre Netscape K.-O. debout.
25.1 - La naissance du Web
En 1989, Tim Berners-Lee, chercheur au CERN à Genève, imagine le World Wide Web : un réseau reliant entre eux tous les documents disponibles sur Internet.
Son idée de génie est d’utiliser des "liens hypertextes" pour connecter les pages web entre elles. Mais pour rendre la navigation sur ce réseau réellement accessible au grand public, il faut développer un logiciel intuitif…
25.2 - L’arrivée tonitruante de Netscape
En 1993, Marc Andreessen, étudiant à l’Université de l’Illinois, crée Mosaic, le premier navigateur doté d’une interface graphique.
Jim Clark, pionnier de la réalité virtuelle, décide de s’associer à lui.
Ils fondent ensemble la société Mosaic Communications en 1994, rapidement rebaptisée Netscape.
Leur navigateur Netscape Navigator rencontre un succès foudroyant à sa sortie en octobre 1994. Et grâce à sa convivialité, il s’impose comme le logiciel de référence pour surfer sur le web.
25.3 - De sceptique à pionnier : l'évolution de Bill Gates face à Internet
Bill Gates, de son côté, se montre d’abord très sceptique sur l’intérêt d’Internet.
Sa priorité est autre : il préfère focaliser sur le développement de Microsoft Network, un service en ligne payant.
Mais petit à petit, sous l’influence de conseillers comme Steve Sinofsky, il prend conscience du potentiel du web. En 1995, il décide d’intégrer le protocole TCP/IP dans Windows 95 et rachète le navigateur Spyglass pour créer Internet Explorer.
25.4 - L’alliance fatale Netscape-Java menace l’empire Microsoft
Quand, en 1996, Netscape s’allie à Sun et son langage de programmation Java, c’est un coup de tonnerre dans la Silicon Valley .
Pourquoi ? Parce que Netscape devient alors une menace stratégique pour l’empire de Microsoft, lance Daniel Ichbiah. En effet, en permettant d'écrire des applications multi-plateformes, Java remet en cause le modèle Windows.
Aussi, quand l’action Netscape s’envole en Bourse, c’est la panique à bord. La pression sur Microsoft est à son maximum, lâche l’auteur.
25.5 – L’Empire contre-attaque
La réponse de Bill Gates est immédiate : Internet Explorer est amélioré et proposé gratuitement. Autre contre-attaque : des accords sont passés avec les constructeurs de PC. Ces accords leur imposent de pré-installer Internet Explorer sur les ordinateurs.
Petit à petit, Netscape perd des parts de marché. Résultat, la firme chute lourdement. Et en 1997, le ministère de la Justice ouvre une enquête anti-trust contre Microsoft pour abus de position dominante. Bill Gates est encore dans le collimateur des autorités. Une nouvelle bataille judiciaire commence...
Chapitre 26 – Abus de position dominante
Dans cette partie du livre "Bill Gates et la saga Microsoft", expose longuement le déroulé des batailles judiciaires du titan du software.
Daniel Ichbiah note l'arrogance et le manque d'humilité qu’affiche Microsoft dans sa défense. Une posture qui va largement contribuer à fédérer ses opposants et à ternir durablement l’image de marque de l’entreprise.
Mais que cela ne tienne ! En dépit du tollé provoqué, de la vindicte de ses rivaux et des menaces judiciaires, le mastodonte Microsoft poursuit coûte que coûte son développement.
Quitte à s'attirer les foudres de la Silicon Valley toute entière !
26.1 - Le durcissement des relations avec le Ministère de la Justice
Fin des années 90 : l'incompréhension s'accroît entre Microsoft et le Ministère de la Justice, distant tant géographiquement que philosophiquement. De plus en plus, la firme perçoit les injonctions du gouvernement comme du harcèlement bureaucratique.
Mais c’est l’affaire Internet Explorer qui va vraiment faire déborder le vase.
En effet, des constructeurs (comme Compaq) témoignent avoir été forcés sous la menace de pré-installer Internet Explorer sur leurs machines. En mars 1997, une enquête anti-trust est ouverte.
Des documents internes attestent de la volonté délibérée de torpiller Netscape, de l’éliminer du marché des navigateurs. En octobre 1997, l’inévitable se produit : le procès historique "USA contre Microsoft" est officiellement lancé.
Du côté de la Silicon Valley, on se frotte les mains. Le mastodonte vacille enfin. Et la meute de ses détracteurs aiguise ses crocs, prête à le dévorer...
26.2 - L'arrogance de Microsoft dessert sa défense
Plutôt que de faire profil bas, Microsoft affiche une arrogance et un mépris vis-à-vis des poursuites. Cette attitude lui est très dommageable, souligne l’auteur de la biographie de Bill Gates.
Le chef d’entreprise de Microsoft nie avec aplomb toute intention anticoncurrentielle devant le Congrès. Mais des extraits accablants d'emails internes et le témoignage de cadres de sociétés partenaires contredisent ses dires. Son audience difficile au Congrès, en août 1998, entame sérieusement son image d'enfant prodige intouchable.
De plus, tout au long du procès à grand spectacle, d'anciens partenaires comme Intel ou IBM viennent témoigner des pressions reçues pour favoriser Microsoft au détriment de ses rivaux.
26.3 - Le procès du siècle déclenche un cataclysme
Novembre 1999 : le verdict tombe tel un couperet. Microsoft est reconnu coupable d'abus de position dominante.
3 avril 2000 : nouveau séisme. Le juge ordonne purement et simplement de scinder Microsoft en deux !
Conséquence immédiate de cette annonce : l’action Microsoft s’effondre, entraînant la débâcle boursière des valeurs technologiques de la "net économie".
"Ce plongeon est si important qu’il entraîne la plupart des valeurs Internet dans la dégringolade. Onze jours plus tard, le 14 avril, le Nasdaq enregistre la plus forte baisse de son histoire. Bill Gates voit s’envoler 11,1 milliards de ses dollars en une seule journée. La chute de l’action Microsoft, même si elle n’est que temporaire, sonne le glas de ce que l’on a appelé la "net-économie". Les start-ups apparues depuis 1995 s’écroulent une à une et des dizaines de milliers de dépôts de bilan sont à l’horizon."
Bref, le procès du siècle provoque un véritable cataclysme sur les marchés, "une crise qui va se prolonger sur 4 ans" annonce l’auteur.
26.4 - Un front anti-Microsoft se constitue
Outre le ministère de la Justice, un front d’États américains (menés par leurs procureurs) et une coalition d’entreprises high-tech mènent désormais une action concertée contre Microsoft.
En l’espace de 2 ans, l'image de Microsoft se dégrade fortement.
Bill Gates passe du statut de génie adulé à celui d’impitoyable monopoleur abusif. Mais en dépit des coups durs et des procès, la machine Microsoft poursuit inexorablement son expansion, comme imperméable aux critiques.
Chapitre 27 – Les tribulations de Bill Gates philanthrope
Le dernier chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" aborde la carrière philanthropique de Bill Gates, marquée par ses ambitions démesurées et sa formidable énergie au service de nobles causes. Mais Daniel Ichbiah montre aussi que, dans ce domaine, sa communication maladroite et quelques controverses évitables vont, encore une fois, sérieusement nuire à son image publique.
27.1 - La naissance d'une vocation philanthropique
En 1993, lors d'un voyage en Tanzanie avec Melinda, Bill Gates découvre la misère et les maladies comme la polio qui ravagent l'Afrique.
Profondément choqué par la pauvreté des populations, il prend conscience de l'urgence d'agir et décide de consacrer l'essentiel de sa colossale fortune personnelle à des actions humanitaires.
Quatre ans plus tard, en 1997, la lecture d'un article poignant sur les conséquences mortelles de l'eau polluée dans les bidonvilles le pousse à passer à l'action.
Avec Melinda, son épouse, il créé la Fondation Bill et Melinda Gates en 2000, qu'il dote immédiatement de 31 milliards de dollars issus de ses actions Microsoft.
27.2 - Les ambitions titanesques de la Fondation Gates
Une fois lancé, Bill Gates s'attaque avec sa fougue habituelle à des défis humanitaires monumentaux, à l'échelle de ses moyens financiers considérables : éradiquer des maladies comme la polio, fournir de l'eau potable aux populations les plus démunies, lutter contre le réchauffement climatique.
Il finance des chercheurs pour mettre au point des toilettes révolutionnaires n'utilisant ni eau courante ni électricité.
Il mise aussi sur l'énergie nucléaire propre avec des investissements massifs dans la start-up TerraPower.
Son optimisme inébranlable et sa détermination à trouver des solutions forcent l'admiration.
27.3 - Une image progressivement ternie
Pourtant, en dépit de ses indéniables succès médicaux en Afrique, Bill Gates suscite rapidement la controverse par ses liens étroits avec le géant agricole Monsanto et sa promotion des OGM.
Puis, suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, son soutien ferme à l'énergie nucléaire civil est aussi largement critiqué.
Surtout, ses propos maladroits sur la nécessaire réduction de la population mondiale par la vaccination sont déformés et utilisés contre lui.
En 2020, il devient même la cible n°1 des conspirationnistes sur l'épidémie de coronavirus.
Encore une fois, en quelques années, son image d'optimiste bienveillant s'est sérieusement ternie.
27.4 - Le lent déclin de Microsoft
Pendant ce temps, souligne l’auteur, Microsoft perd inexorablement du terrain face aux géants de l'internet Apple et une jeune pousse, Google, nettement plus innovants.
Sa tentative de diversification dans les consoles de jeux avec la Xbox reste un demi-succès.
Bill Gates donne parfois l'impression d'un capitaine dépassé par l'époque qu'il a lui-même largement façonnée. Mais cela ne l'empêche absolument pas de poursuivre inlassablement ses combats humanitaires à très grande échelle, avec une générosité et une opiniâtreté qui forcent le respect, termine l'auteur.
Conclusion de "Bill Gates et la saga Microsoft – Nouvelle édition 2020" de Daniel Ichbiah
1/ Les 3 grandes thématiques développées dans cette biographie de Bill Gates
1.1 - Le destin exceptionnel d'un génie de l'informatique
Dans cet ouvrage passionnant, Daniel Ichbiah brosse le portrait d'un homme fascinant, doté d'un esprit brillant, à la fois geek surdoué, entrepreneur intrépide et dirigeant charismatique.
Ainsi, Daniel Ichbiah revient, en détail, sur le parcours hors-normes de Bill Gates qui, avec son intelligence vive et ses capacités de visionnaire, est parvenu, en quelques années, à bâtir rien de moins que l’entreprise leader mondial du logiciel informatique !
1.2 - La saga mouvementée de la création de Microsoft
L'auteur nous plonge ensuite dans les coulisses de la genèse de Microsoft. Une aventure exaltante mais semée d'obstacles, de revirements stratégiques et de coups de poker audacieux.
Daniel Ichbiah montre très bien comment, avec une énergie et une détermination à toute épreuve, Bill Gates et son équipe sont parvenus à imposer leur vision en faisant de Microsoft une machine à innover devenue incontournable.
1.3 - Une hyperpuissance controversée
Enfin, le livre retrace les années 1990 et la montée en puissance controversée de l'empire Microsoft, son dirigeant charismatique se muant progressivement en tyran pour certains.
L'ouvrage revient sur les pratiques commerciales agressives du géant du logiciel, les procès retentissants pour abus de position dominante et l'image de Bill Gates, passant du statut de héros admiré des nouvelles technologies à celui de redoutable tyran avide de pouvoir.
2/ Ce que la lecture de "Bill Gates et la saga Microsoft" va vous apporter
Avec ce récit captivant aux nombreux rebondissements, Daniel Ichbiah nous fait revivre de l'intérieur l'une des épopées les plus fascinantes de l'histoire de l'informatique.
En suivant le parcours de Bill Gates, c'est aussi toute une industrie en pleine ébullition créative que vous découvrirez, avec la formidable aventure humaine qui l'a portée. L'ouvrage est ainsi une plongée passionnante dans les coulisses de la révolution numérique qui a profondément transformé nos sociétés.
3/ Une biographie incontournable, à lire comme une épopée des temps modernes
"Bill Gates et la saga Microsoft" est une épopée passionnante ! Je vous en recommande vivement la lecture si vous vous intéressez à l'histoire de l'informatique, aux grandes sagas entrepreneuriales ou plus largement à l'aventure des nouvelles technologies qui ont radicalement changé nos modes de vie.
Porté par une galerie de personnages hauts en couleur et de nombreux rebondissements, "Bill Gates et la saga Microsoft" se dévore comme un roman d'aventure haletant. C'est assurément l'une des biographies les plus complètes jamais écrites sur Bill Gates et Microsoft.
Points forts :
La biographie passionnante de Bill Gates, génie charismatique de l'informatique et l'un des hommes les plus riches de la planète.
Le récit haletant et captivant des succès et épreuves traversés par Microsoft, la plus grande société de logiciels au monde, depuis sa création jusqu'à aujourd'hui.
Des anecdotes et témoignages qui nous plongent au cœur de la révolution numérique et de tous ses protagonistes fascinants et hauts en couleurs.
Points faibles :
Certains passages très techniques sur le fonctionnement des logiciels et sur le monde de l’informatique peuvent rebuter les non-initiés.
Ma note :
★★★★★
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July 29 2024, 5:00pm
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Apprendre à s’organiser, c’est facile !
Résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt : un manuel en quatre parties pour vous aider à vous organiser, que vous soyez étudiant, freelance ou même à la retraite — avec une foule d'exercices pratiques et de bons plans, of course !
Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt, 2008 (2017), 351 pages.
Chronique et résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence EInfalt
Introduction
Que vous ayez trop d'activités à effectuer, pas assez de temps pour tout faire ou trop d'informations à traiter, "il existe une solution", affirment les auteures d'une seule voix !
Cette solution, vous la trouverez dans les lignes de cet ouvrage composé de quatre parties, chacune ayant un objectif propre :
La première partie vous enseigne la méthode de base à suivre, quel que soit le problème ;
La deuxième partie vous aide à aller plus loin sur le chemin de l'organisation de votre vie ;
Ensuite, la troisième partie s'adresse à des profils spécifiques, de l'étudiant au retraité ;
Enfin, la quatrième partie porte sur des situations précises, du nettoyage à l'organisation d'une réunion, par exemple.
"De l'information brute à la mise en œuvre de l'action, notre méthode vous accompagne et vous oriente. Il n'est absolument pas question de robotiser votre vie quotidienne, loin de là. À chaque étape, vous faites de vrais choix, qui sont loin d'être "automatiques"." (Apprendre à s’organiser, c’est facile !, Introduction)
Petit à petit, vous apprendrez à prendre les bonnes décisions et à les intégrer naturellement dans votre vie. Comme le rappellent tous les bons coaches de vie, vous avez la responsabilité de mener votre vie et c'est donc à vous d'assumer les choix que vous ferez en faveur — ou non — de l'organisation.
Alors, prêt à apprendre à mieux vous organiser ? Si c'est le cas, continuez votre lecture ! ;)
Première partie — La méthode
Chapitre 1 : Avant de vous lancer
À l'origine des émotions pénibles : des ampoules
Chaque expression que nous employons dans le cadre de nos projets et de notre organisation est comme une ampoule qui s'allume dans notre cerveau :
"Il faut que je…" ;
"tiens, si je…" ;
"Un jour, je…" ;
"Il est urgent de…" ;
Etc.
Ampoule ! Souvent, ce sont de véritables "guirlandes" d'ampoules que nous trimbalons dans notre tête tout au long de la journée. Mais nous ne trouvons pas cela très joli ; en fait, chaque illumination agit comme une alarme, comme une "notification", pour reprendre le langage des téléphones mobiles.
Mais que sont-elles ? En fait, ce sont "des engagements que vous prenez avec vous-même". Dès que vous ne passez pas à l'action, c'est comme si vous ne respectiez pas ce mini "contrat" que vous aviez passé avec vous-même.
Résultat : vous pouvez être déçu et vous pouvez avoir l'impression que vous ne pouvez pas vous faire confiance. Ce serait dommage de perdre confiance en soi, alors que l'intention était bonne !
Nous ne pouvons pas toujours maîtriser ces ampoules : ni quand nous les allumons, ni quand nous les éteignons. Parfois, elles s'allument même "toutes seules" en pleine nuit ! Cela vous fatigue. Et pour une bonne raison : votre cerveau n'est pas capable de gérer tous vos engagements. Il lui faut l'aide d'un système externe.
La solution : un système externe fiable "anti-ampoules"
La liste de choses à faire et les papiers collés partout sur votre bureau sont comme les ancêtres de ce système — ou sa version basique, dirons-nous. Mais pour passer de l'intention à l'action (bref, apprendre à éteindre correctement toutes nos ampoules), il faut souvent quelque chose de plus solide que cela !
L'enjeu : mettre un peu d'ordre dans ce débordement de choses à faire, d'informations et de temps qui passe (trop vite). La méthode : un système externe en 5 étapes. Mode d'emploi ⬇️.
Une méthode en 5 étapes
Voici les cinq étapes qui seront détaillées dans la suite de cette partie :
Récolter les ampoules ;
Réfléchir à ce que vous voulez en faire ;
Organiser le résultat de vos réflexions ;
Vous tenir à jour ;
Et enfin… agir !
Les auteures proposent un glossaire des expressions qu'elles utilisent dans l'ouvrage pages 11-12. En voici trois à titre d'exemple :
3PA = "acronyme de Plus Petite Prochaine Action, c'est-à-dire, en vue d'un résultat désiré, la plus petite action que je peux faire maintenant, pour progresser vers mon but. Pour la trouver, se poser la question : "Si je m'y mettais maintenant, qu'est-ce que je ferais, physiquement, tout de suite ?" (p. 11)
Boîte = corbeille ou autre contenant qui permet de recueillir les "ampoules" au quotidien, sous toutes leurs formes, c'est-à-dire documents écrits, pense-bêtes, objets, messages électroniques, vocaux, etc." (p. 11).
Réserve = "ensemble des informations que l'on décide de garder pour le jour où on en aura besoin" (p. 12) ;
Etc.
Votre matériel
Les auteures optent pour un mode "physique" d'organisation plus qu'high tech. Elles vous proposent de vous munir de :
Au moins trois "boîtes" (selon le sens donné ci-dessus) ;
Papier-crayon ou écran-clavier, peu importe (mais si vous optez pour le papier, privilégiez un cahier ou des classeurs pour ordonner les notes) ;
Fournitures de bureau standard (des trombones aux ciseaux, etc.) ;
Titreuse (appareil pour créer des étiquettes) ;
Chemises cartonnées (en quantité) ;
Une poubelle ;
Un agenda.
Chapitre 2 : Récolter les ampoules
La journée est remplie d'ampoules que nous notons à la va-vite ou que nous pensons pouvoir mémoriser. Dans l'un ou l'autre cas, elles finissent souvent par être perdues ou oubliées. Conséquence : nous n'avons pas agi comme prévu.
Pourquoi regrouper les ampoules ?
Première raison : pour donner une chance à des projets non urgents, mais importants (comme apprendre un instrument, appeler un ami ou faire un check-up santé) d'avoir une place dans notre emploi du temps.
Deuxième raison : pour savoir où les informations se trouvent. Autrement dit : réduire les supports (papiers volants, mémoire défaillante, email, etc.) à un endroit dédié à tous les "je dois…".
Troisième raison : pour ne pas avoir à y penser plusieurs fois — c'est-à-dire ne pas se laisser déranger par certaines ampoules au mauvais moment et ainsi éviter cette impression de débordement constant.
Quatrième raison : pour éviter de (trop) faire confiance à sa mémoire. Autant s'aider d'un système externe quand nous le pouvons.
July 25 2024, 5:00pm
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Quiz vivre son rêve : êtes-vous prêt à passer à l’action ?
Avez-vous déjà pris un moment pour vous demander si vous possédez tous les bons atouts pour vivre votre rêve ? Dans notre société moderne, nous sommes souvent encouragés à poursuivre nos aspirations et à ne jamais cesser de rêver. Pourtant, la réalisation de ces rêves nécessite bien plus que de simples souhaits. C'est précisément ce que le "Quiz Vivre Son Rêve" propose d'explorer.
Qu'est-ce que le test "Comment vivre son rêve" vous apportera ?
Les 10 questions de notre Quiz Vivre Son Rêve révèlent 3 éléments clés qui détermineront vos chances d'atteindre votre objectif, et aident à identifier où vous devez développer des compétences :
Clarté et alignement : Votre rêve est-il clairement défini et en phase avec votre personnalité ? Préparation et engagement : Avez-vous l'expérience et l'engagement nécessaires pour atteindre votre rêve ? Adaptation et apprentissage : Êtes-vous prêt à apprendre et à vous adapter constamment pour réaliser votre rêve ?
Quiz Vivre Son Rêve : 10 questions pour connaitre votre potentiel de réussite
- Pouvez-vous décrire votre rêve simplement, en une phrase, sans devoir y penser ? Oui, sans hésitation Oui, mais j'ai besoin de quelques secondes Pas vraiment, j'ai besoin de réfléchir Non, je ne peux pas
Pourquoi c'est important : Cela aide à clarifier et à simplifier votre objectif principal.
- Est-ce que votre rêve s'aligne avec votre personnalité ? Par exemple, être propriétaire d’un bistro demande de l’entregent. Oui, parfaitement Oui, mais avec quelques ajustements Pas vraiment, mais je peux m'adapter Non, pas du tout
Pourquoi c'est important : Il est essentiel que votre rêve corresponde à vos traits de caractère et à vos compétences naturelles.
- Avez-vous acquis de l'expérience professionnelle associée à votre rêve ? Avez-vous déjà travaillé dans un poste connexe à votre rêve ? Oui, beaucoup d'expérience Oui, un peu d'expérience Pas encore, mais j'ai des connaissances théoriques Non, aucune expérience
Pourquoi c'est important : L'expérience pratique peut vous donner un aperçu réaliste et des compétences nécessaires pour atteindre votre objectif.
- Pratiquez-vous des éléments de votre rêve plusieurs fois par semaine ? Oui, tous les jours Oui, plusieurs fois par semaine Oui, mais de façon irrégulière Non, rarement
Pourquoi c'est important : La régularité et la pratique sont clés pour progresser vers votre rêve.
- Êtes-vous prêt à sacrifier quelque chose d’important dans votre vie pour atteindre votre rêve ? Par exemple, si votre rêve est de devenir un grand chef, vous devrez sans doute changer de ville. Êtes-vous prêt à faire ce genre de sacrifice ? Oui, sans hésitation Oui, mais cela dépend de la situation Peut-être, mais je suis encore indécis(e) Non, je ne suis pas prêt(e)
Pourquoi c'est important : Atteindre un rêve demande souvent des compromis et des sacrifices.
- Avez-vous un talent inné associé à votre rêve ? Par exemple, avoir un restaurant demande une grande capacité de leadership et de gestion. Est-ce votre cas ? Oui, j'ai ce talent Oui, mais je dois encore le développer Pas vraiment, mais je peux apprendre Non, je n'ai pas ce talent
Pourquoi c'est important : Identifier vos talents innés peut vous aider à maximiser vos chances de succès.
- Avez-vous énuméré les étapes et les micro-étapes nécessaires pour atteindre votre rêve ? Oui, tout est planifié Oui, mais il reste encore des détails à peaufiner J'ai une idée générale, mais rien de précis Non, je n'ai pas encore planifié
Pourquoi c'est important : Une planification détaillée vous aide à rester sur la bonne voie et à mesurer vos progrès.
- Qu’est-ce qui motive votre rêve ? Une passion profonde et durable Un fort intérêt et des encouragements extérieurs Une motivation modérée et variable Une motivation faible ou incertaine
Pourquoi c'est important : Comprendre votre motivation profonde peut vous aider à rester engagé et déterminé.
- Est-ce que vous prenez en compte l'évolution des tendances et des technologies par rapport à votre rêve ? Oui, je suis toujours à jour Oui, la plupart du temps Parfois, mais pas systématiquement Non, rarement ou jamais
Pourquoi c'est important : Rester à jour avec les tendances et les technologies peut vous donner un avantage compétitif.
- Dans la dernière année, avez-vous développé activement vos connaissances associées à votre rêve ? Par exemple, lire des livres à ce sujet, participer à des événements comme des foires ou des conférences, écouter des podcasts ? Oui, régulièrement Oui, de temps en temps Rarement Non, je n'ai rien fait de tel
Pourquoi c'est important : Continuer à apprendre et à se développer est crucial pour atteindre et maintenir le succès. De plus, ces actions sont un indicateur de votre sérieux.
Voir le résultat
Merci d'avoir pris part à notre quiz vivre son rêve. Quel que soit le vôtre, sachez que vous pouvez l'atteindre. Il suffit que vous soyez bien préparé, que vous soyez capable de prendre des risques et de passer à l'action.
Votre résultat aux "Quiz Vivre Son Rêve" n'est pas à la hauteur de vos attentes ?
Il est normal qu'une personne ne soit pas consciente des gestes et des compétences nécessaires pour atteindre son rêve. Ce qui distingue ceux qui réalisent leurs rêves de ceux qui se contentent de rêver, c'est l'acquisition de connaissances et la capacité à passer à l'action. Voici 4 résumés de livre qui vous aideront à atteindre votre cible :
Le Why Café Forcez votre destin Changer d’état d’esprit Changer sa vie : la méthode des Petites Habitudes
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July 23 2024, 7:16pm
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Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans
Résumé de "Maintenant ou jamais! La vie commence après quarante ans" du Dr Christophe Fauré : Plutôt qu'une crise, le psychiatre Christophe Fauré voit dans la période du milieu de vie, entre 40 et 55 ans, une chance de se connecter à notre vraie nature profonde. Et bien que déstabilisante, cette transition naturelle vers plus d'authenticité recèle, selon lui, un fort potentiel d'épanouissement à condition toutefois d’être bien appréhendée.
Par Christophe Fauré, 2020, 336 pages.
Chronique et résumé de "Maintenant ou jamais! La vie commence après 40 ans" du Dr Christophe Fauré
Introduction: Le territoire méconnu du milieu de la vie
Le Dr Christophe Fauré est un psychiatre et psychothérapeute français. Il commence son livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" en nous plongeant dans le quotidien d'Isabelle, 47 ans, venue le voir en consultation. La patiente raconte connaître un sentiment de vide intérieur persistant. Pourtant, Isabelle semble avoir tous les ingrédients du bonheur : un mari aimant, des enfants épanouis, un travail passionnant. Mais alors, d'où vient donc ce trouble existentiel ?
En fait, l'auteur explique qu'Isabelle traverse - comme beaucoup d'entre nous - ce qu'il appelle "la transition du milieu de vie". Ainsi, dit-il, entre 40 et 55 ans, nous entrons dans une phase naturelle de remise en question, imperceptible de l'extérieur. Notre identité construite durant la première moitié de notre vie ne nous correspond plus. Et cela, bien sûr, interroge: qui sommes-nous en train de devenir ?
Le Dr Christophe Fauré entend d’abord briser les clichés de la fameuse "crise de la quarantaine". Selon lui, loin d'être une crise, cette période recèle, au contraire, des opportunités d'accomplissement personnel. Certes déstabilisante, la transition du milieu de vie est avant tout, affirme-t-il, une période de transformation intérieure profonde.
Aussi, à travers le livre"Maintenant ou jamais! La vie commence après quarante ans", l'auteur nous propose une feuille de route. Une feuille de route pour traverser sereinement ce passage turbulent. Couple, enfants, travail, parents âgés... il explore toutes les facettes touchées de notre quotidien.
Son objectif ? Nous révéler à nous-même, à notre authenticité. Car bien négociée, notre "midlife crisis" a le pouvoir de nous connecter à notre lumière intérieure. Et ainsi, peut-être trouverons-nous des réponses qui nous échappaient depuis longtemps...
Chapitre 1: Une "crise" au milieu de la vie ?
Le Dr Christophe Fauré commence le premier chapitre de "Maintenant ou jamais. La vie commence après quarante ans" en expliquant l’origine du mythe tenace de la "crise de la quarantaine".
Celui-ci, indique-t-il, prend sa source dans un article de 1965 du psychologue Elliot Jaques. Il est ensuite repris par Daniel Levinson et Roger Gould, deux chercheurs alors en plein questionnement existentiel. Le concept finit par se populariser dans les années 70, via le best-seller "Passages : Predictable Crises of Adult Life" de la journaliste Gail Sheehy.
Mais récemment, des études ont battus en brèche cette notion, observe l’auteur.
En effet, pour le Dr George Vaillant par exemple, ces "crises" correspondent simplement aux aléas de la vie d'adulte. Aussi, la vaste enquête "MacArthur Foundation" vient confirmer que la fameuse crise de la quarantaine/cinquantaine ne toucherait en fait que... 8 % des quadragénaires !
Finalement, 50 ans après son apparition, le concept de "crise du milieu de vie" s’avère scientifiquement infondé, lance l’auteur. Les difficultés vécues ne sont pas liées à l’âge, mais bel et bien liées aux épreuves de l'existence.
1.1 - Une transition, pas une crise
Une étape de croissance
Ainsi, contrairement aux idées reçues, la période du milieu de vie n'est pas une "crise", insiste le Dr Christophe Fauré. C’est un processus naturel de développement. Au même titre que l'adolescence: tout comme le corps de l'adolescent change, l'adulte traverse des transformations sur les plans physique, psychologique et spirituel.
Résister, source de difficultés
De plus, ce n'est pas cette transition en elle-même qui pose problème, mais le refus conscient ou inconscient de la reconnaître et de l'accueillir. Et selon l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans", c’est cette résistance, et non le processus, qui peut générer des complications.
Toutefois, ajoute l’auteur, quand elle est bien appréhendée, cette période recèle, en fait, un fort potentiel d'épanouissement.
Vers plus d'authenticité
L’auteur liste ensuite, avec détail, les nombreuses caractéristiques de cette transition du milieu de vie.
En voici cinq majeures :
Le questionnement existentiel: ces questions génèrent une certaine confusion, qui peuvent, même quand on est très entouré, provoquer un sentiment de grande solitude intérieure.
L’insatisfaction vis-à-vis de sa vie actuelle: "De façon plus ou moins consciente, on commence à remettre en question ce qu’on a vécu jusque-là, en réévaluant parfois la pertinence des valeurs ou des principes de vie qui ont guidé notre existence. Tout en reconnaissant objectivement que ces "boussoles" ont été bénéfiques, on a parfois l’impression que certaines ne sont plus tout à fait adaptées à la personne qu’on est en train de devenir" écrit l’auteur.
Le désir de changement: vers quelque chose de neuf, nouveau, voire plus excitant, l’envie de découvrir une autre façon de vivre, "avec la conscience d’un temps désormais compté pour s’ouvrir à ces nouveaux horizons".
Une forme d’ennui et de perte d’identité.
Un sentiment d’urgence à laisser notre empreinte dans ce monde et l’envie de consacrer plus de temps à ce qui fait sens.
En somme, l'adulte aspire à plus d'authenticité, à donner davantage de sens à son existence.
Mais, encore une fois, termine l’auteur, même si le chemin est parsemé d'embûches, le milieu de vie est une promesse d'accomplissement.
1.2 - Le processus d’individuation
Dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans", le Dr Christophe Fauré explique que, selon le psychanalyste Carl Jung, le milieu de vie correspond à l'émergence d'un processus psychique naturel appelé "l'individuation".
Il s'agit là d'une dynamique intérieure qui nous pousse à redevenir aligné avec notre véritable essence.
Il indique que l'individuation est un processus en 5 étapes. Au fur et à mesure de ces étapes, nous allons lâcher notre "personnage social" pour révéler la personne authentique tapie au fond de nous.
Et si nous l’accueillons consciemment, ce processus, bien que déstabilisant, est extrêmement positif. Il nous rend acteur de notre propre transformation et nous confronte à nos peurs pour mieux les dépasser. Car l'individuation est une promesse : celle de devenir pleinement nous-même.
1.3 - Les cinq étapes du processus d’individuation
Première étape : s'accommoder au monde
Le Dr Christophe Fauré explique ici que, durant l'enfance et l'adolescence, nous développons ce qu’on appelle une "Persona", autrement dit une sorte de masque social qui nous permet de nous intégrer à notre environnement. Ainsi, nous sélectionnons certains comportements et en écartons d'autres. Et ceci, dans le but d’obtenir l'amour et la reconnaissance dont nous avons besoin.
Nous sommes alors dans la phase "d'accommodation" au monde extérieur. Cette étape est nécessaire mais nous conduit parfois à refouler des parts de nous-mêmes jugées socialement inadaptées.
Ces parties de soi refoulées forment notre "Ombre". Cette dernière se compose à la fois d'éléments sombres et de potentiels créatifs non exploités.
Et pour le Dr Christophe Fauré :
"Même si l’Ombre est le réceptacle de nos pulsions les plus dangereuses ou les plus viles, il s’y trouve également nos rêves à peine ébauchés, nos projets pas assez nourris, nos aspirations abandonnées ou étouffées sous l’emprise de la peur, de la négligence, de la raison, des contraintes extérieures, de l’absence d’encouragements… Ce qui n’a jamais pu trouver sa place dans notre vie, à quoi on n’a pas laissé sa chance, attend dans l’Ombre, patiemment, en silence… Mais tout cela dort d’un sommeil léger : le "non-choisi", la "vie non vécue", cherche toujours à se faire entendre.
Au milieu de notre vie, nous commençons à en percevoir plus distinctement le murmure. L’Ombre commence à montrer le bout de son nez. De ce lieu intérieur nous arrivent des vagues de nostalgie qui résonnent parfois douloureusement, comme un appel lointain de ce que nous sommes et que nous n’avons pas encore choisi d’être…"
Deuxième étape : la prise de conscience
Vers 40-50 ans, survient une remise en question de notre Persona, devenue trop étriquée. On pressent qu'elle n'est qu'un masque derrière lequel se cache notre véritable essence.
Ce temps de doutes est le signal que notre processus d'"individuation" vers plus d'authenticité est en marche.
Troisième étape : le face-à-face avec le réel
"Un jour, on se retrouve dans une sorte de no man’s land psychologique. La troisième étape est un temps de confrontation à ce qui s’élève en soi - la confrontation à un réel qu’il devient impossible de nier" fait observer l’auteur.
S'installe alors une période de fragilité et de confusion. On ne sait plus qui l'on est vraiment. C'est un peu comme un deuil de la personne que l'on a cru être. Heureusement, ce trouble annonce, sans que nous le sachions, l'émergence de dimensions plus profondes de notre être.
"Ce qu’il y a de troublant dans le vécu de cette troisième étape, c’est le parfum de deuil qui s’en dégage - comme si cette inquiétude latente, cette sourde et indéfinissable angoisse ou cette insécurité préfigurait une mort à venir. En vérité, quelque chose est bien en train de mourir. Comme nous avons dû mourir à nous-même, lorsque nous étions enfant, pour devenir adolescent, nous devons aujourd’hui mourir à la personne que nous avons été : ce qui meurt est cette partie de nous si puissamment identifiée à cette Persona que nous nous sommes construite autrefois. Nous sommes réellement touchés et affectés par ce "décès". […]
Mais ce n’est qu’une impression, si effrayante soit-elle. Il est beaucoup plus juste de dire que c’est une illusion qui est en train de mourir - une illusion de soi - et cela va libérer de la place pour que s’installe en nous davantage d’authenticité. Cette "mort" symbolique va rendre possible le déploiement d’autres dimensions de notre être. Ainsi, ce qui nous déprime lors de la transition du milieu de la vie est moins le deuil de notre jeunesse (comme on le croit trop souvent) que celui de la personne que nous avons cru être."
Quatrième étape : s'ajuster à soi-même
Les interrogations commencent à s'apaiser. On accepte mieux ce processus et l'on s'ajuste en douceur via de subtils changements. C'est le temps des prises de conscience, du recentrage sur l'essentiel et de la reconquête de notre liberté intérieure.
Cinquième étape : devenir soi-même
Dernière étape : l'"individuation", autrement dit l'intégration apaisée, pleine et entière de toutes les dimensions de notre être.
Nous devenons plus souple, plus nuancé et l'on assume mieux les différentes facettes de notre personne. Le but ? Permettre l'émergence de notre "Soi" fondamental, cette part divine enfouie en nous. En le révélant à lui-même, nous nous révélons aussi à nous-même, confie l’auteur.
Viennent ensuite les concepts-clés de Soi et Moi définis par le psychanalyste Carl Jung : "La première moitié de la vie pourrait donc se comprendre comme un mouvement du Soi "intérieur" inconscient vers un Moi "extérieur" conscient" énonce le psychiatre.
Puis, le docteur précise :
"La transition du milieu de la vie est donc le point charnière entre les deux mouvements (de l’intérieur vers l’extérieur, puis de l’extérieur vers l’intérieur) : c’est le moment où s’articulent deux aspects différents de notre vie, par l’inversion de deux puissants mouvements psychiques. C’est pour cette raison qu’il est parfois si chaotique et source d’instabilité intérieure : des forces d’une incroyable puissance sont en jeu. Ces forces modifient en profondeur la vision que nous avons de nous-même, en faisant surgir dans notre conscience des dimensions que nous ne soupçonnions pas.
Cela induit immanquablement un déséquilibre dans notre identité, qui doit se déstructurer partiellement et se reformer pour intégrer ces nouvelles composantes. En définitive, c’est le moment de notre existence où nous commençons à sortir d’un état psychique fragmenté pour tendre vers un état psychique plus unifié."
Le premier chapitre de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" conclut par une réflexion sur la dimension universelle de cette quête intérieure au cœur des grandes traditions spirituelles de l'humanité.
Puis, l’auteur termine en résumant : loin d'être une crise, le trouble du milieu de vie est en fait le signe heureux que nous entrons en contact avec l'essence lumineuse de notre être. Le mieux est donc de l'accueillir pour cheminer vers plus de plénitude :
"Le mal-être que nous pouvons ressentir au milieu de notre vie est paradoxalement la meilleure chose qui puisse nous arriver : il signe le fait que nous sommes en relation directe avec une partie extrêmement saine de nous-même - une dimension de notre être qui nous convie à plus de complétude. Ce trouble intérieur est la salutaire expression de cette nostalgie de nous-même où nous nous languissons de nous retrouver et où nous percevons, sans l’ombre d’un doute, notre besoin de "rentrer à la maison". Ne commettons pas l’erreur d’y être sourd - ou, pire encore, de chercher à l’étouffer."
Chapitre 2 : Accueillir en soi le meilleur de soi-même
Nous venons de l’observer dans le premier chapitre, au milieu de notre vie émerge souvent une impérieuse quête de soi. Par ailleurs, note l’auteur, c’est fréquent que nous n’ayons pris que très peu soin de nous-mêmes depuis des années.
La transition que nous traversons nous offre alors une chance, assure l’auteur : cesser cette auto-négligence devenue source de tensions insidieuses et comprendre le processus à l’œuvre pour tendre vers l’apaisement.
2.1 – Trois conseils pour bien vivre ce temps d’intégration
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" développe ici en quoi la transition du milieu représente un temps d’intégration. Il partage 3 conseils pour respecter et bien traverser cette étape.
Prendre son temps
La transition du milieu de vie demande patience. Car elle n’est pas "l’affaire de quelques semaines" mais dure, en général, plusieurs années.
Avant de changer radicalement de vie, il est primordial de prendre le temps de la réflexion. Au minimum 6 mois à 1 an. Céder à l'urgence engendre souvent des décisions hâtives aux conséquences fâcheuses.
"Il est donc capital, prévient l’auteur, de ne pas brûler tous les ponts derrière soi, de ne pas tout dynamiter, en se ménageant des solutions de repli si on réalise soudain qu’on fait fausse route. […] Ne l’oublions pas : nous avons affaire à un processus intérieur naturel qui a son propre rythme : il n’est pas linéaire ; il ne peut être ni raccourci ni accéléré."
Accepter sa vulnérabilité
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" nous met ensuite en garde : le processus d’individuation est un processus de métamorphose intérieure qui nous rend plus fragile.
À l'image du crabe qui mute, un temps de retrait est nécessaire pour consolider sa nouvelle identité naissante, loin des prédateurs.
Quelques jours de solitude, de l'écriture ou un suivi psychologique peuvent y aider.
"Quels que soient les moyens utilisés, ils ont la même finalité : prendre un temps de pause et de réflexion pour laisser mûrir le processus. C’est ce que traverse la chenille quand elle s’apprête à devenir un papillon : elle a besoin d’entrer dans le silence de sa chrysalide et de se retirer du monde ; c’est dans l’obscurité, la solitude et la protection de son cocon que s’effectue sa métamorphose ; elle respecte le rythme naturel qui préside à sa croissance."
Identifier ses résistances
Le Dr Christophe Fauré décrit ici les mécanismes inconscients qui, malgré notre désir de changement, freinent notre élan :
La projection de la responsabilité sur autrui : "ce n’est pas moi le problème, c’est l’autre !"
L’évitement des problèmes : "je slalome entre les obstacles, je n’ai même pas mal".
L’anesthésie par diverses addictions : "je me déconnecte pour ne pas penser".
La passivité : "je n’ai pas envie de me prendre la tête".
Prendre conscience de ces résistances est un préalable pour avancer.
2.2 – La peur, moteur de la résistance au changement | 3 points clés
À mi-chemin de notre vie, nous hésitons à remettre en question ce que nous avons construit. Par crainte d'ouvrir la "boîte de Pandore" et de faire face à l'inconnu.
Pour le psychiatre Christophe Fauré, il est alors important de reconnaître et de comprendre ce qui se joue dans ces peurs pour évoluer.
Voici les 3 points clés développés dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" à ce sujet :
Redouter de quitter sa zone de confort
Le connu est rassurant, le prévisible sécurisant. Normal donc d'aspirer à la stabilité. Mais, poussé à l'extrême, nous devons savoir que cela bloque toute évolution.
L’auteur nous fait observer à ce propos que, par peur de l'inconnu, certains s'opposent au mouvement naturel de transformation intérieure à l’œuvre. Or, en agissant ainsi, ils restent prisonniers de leur zone de confort, au risque de le regretter amèrement plus tard.
Appréhender le regard des autres
Le regard des autres pèse lourd lorsque l'on s'apprête à changer. Craignant incompréhension et jugement, nous redoutons de déplaire à nos proches ou de les froisser si nous opérons des transformations qui les affectent.
Cette peur sournoise du conflit avec ceux qui comptent dans notre vie peut totalement tétaniser nos élans de changement, aussi légitimes soient-ils. Combien de rêves ou d'aspirations avons-nous étouffés dans l'œuf par crainte des réactions de notre entourage ?
Heureusement, le Dr Christophe Fauré nous rassure : gagnant en maturité et en assurance au milieu de notre existence, nous devenons moins dépendants du regard des autres. Leur approbation n'est plus ce sésame vital qui conditionne chacun de nos pas.
Cet affranchissement progressif peut nous rendre plus audacieux pour explorer de nouveaux territoires, même si cela dérange nos proches. Bien sûr, leur ressenti mérite considération. Mais ce surcroît de liberté psychique autorise désormais des prises de risque inédites.
Osons donc cultiver ce précieux détachement.
Identifier ses fausses croyances
Nos peurs se nourrissent de nos convictions erronées, intégrées depuis l'enfance.
La transition qui s’opère en milieu de vie est alors l'occasion de réexaminer ces croyances limitantes sur nous-mêmes. Car sans cette remise en question courageuse, nos peurs et nos blocages perdureront. Prenons donc la décision de faire ce "nécessaire retour" sur nous-même, invite l’auteur.
2.3 - Toute résistance est-elle négative ?
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" révèle ici pourquoi la résistance au changement n’est pas nécessairement négative. Elle a même parfois, affirme-t-il, "toute sa raison d’être".
En effet, parfois, elle :
Protège des décisions trop hâtives :
En freinant nos élans, la résistance au changement nous invite à examiner plus posément ce qui doit vraiment être transformé dans notre vie.
"Si vous sentez que quelque chose "frotte" intérieurement, alors que vous vous apprêtez à prendre une décision importante, n’adoptez pas nécessairement une attitude de défiance vis-à-vis de ce signal intérieur ; n’y voyez pas systématiquement l’expression d’une peur à dépasser : ce n’est pas toujours le cas. Il peut y avoir une forme de sagesse dans la résistance à céder […]. Toute la difficulté est de rester le plus lucide possible, afin de faire la distinction entre peur et sagesse, car force est de constater que, trop souvent, c’est la peur qui nous gouverne quand s’impose à nous la nécessité du changement."
Aide à prendre le temps d'intégrer :
Opérer des changements signifie renier ou abandonner une facette de soi à laquelle on s'est identifié pendant longtemps. Il est donc normal que cela ne puisse se faire du jour au lendemain.
Le psychiatre prend ici l'exemple de Nadine, une patiente. Dire "non" quand on le lui demandait était impensable durant son enfance, sous peine de ne plus exister aux yeux de sa mère et de perdre son amour. Nadine s'est ainsi construite avec l'idée qu'elle devait se plier aux exigences d'autrui pour être aimée.
Aujourd'hui, il lui faut réapprendre à faire des choix libres et éclairés dans son propre intérêt. Mais désapprendre des réflexes acquis pendant des décennies et se défaire de croyances aussi enracinées demande beaucoup de temps. Et cette transition vers plus d'authenticité suit rarement une trajectoire linéaire. Des allers-retours sont inévitables. Il est donc bon de respecter le rythme de cette intégration progressive pour la rendre sereine et pérenne.
2.4 - Agir malgré la peur
La transition du milieu de vie génère des bouleversements qui peuvent légitimement faire peur. On quitte nos repères et notre zone de confort pour s'aventurer vers l'inconnu.
Face à ce vertige, la tentation est grande de reculer et de renoncer à évoluer, observe le Dr Christophe Fauré. Pourtant, le psychiatre nous encourage à faire preuve de courage. Autrement dit, à avancer malgré la peur, à faire ce qui nous effraie, agir en dépit de l'angoisse qui nous tenaille.
Ce n'est pas facile, mais contrairement à ce que croient beaucoup de personnes, il ne faut pas nécessairement avoir confiance en soi pour sauter le pas. En réalité, lance l’auteur, c'est tout le contraire : la confiance en soi nait de nos actes courageux. Plus nous affrontons nos peurs et nous prouvons que l'on peut y arriver, plus nous gagnons en assurance.
Ainsi, en cultivant petit à petit notre courage et notre témérité face à l'adversité, nous construisons les bases d'une estime de nous-mêmes durable. Et nous nous garantissons par la même occasion une seconde partie de vie sans regret, où nous n'aurons pas à nous reprocher notre lâcheté.
Le message, dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" est donc le suivant : même terrifié, fonçons ! Notre audace sera récompensée.
2.5 - L’intégrité
Au milieu de notre parcours de vie, assure le Dr Christophe Fauré, nous prenons conscience que les différentes sphères de notre existence (vie professionnelle, familiale, relations amicales, épanouissement personnel, etc.) sont intimement liées et s’influencent mutuellement. Mais nous réalisons aussi que nous avons souvent négligé l’une de ces dimensions et que cela nous a appauvri.
La bonne nouvelle, c’est que, pour le psychiatre, la période de transition vers la maturité est idéale pour pallier à cela. Pour révéler les zones d’ombre de notre vie, ces pans que nous avons délaissés, et leur redonner vie. Elle est plus précisément "une invitation à prendre en compte toutes les dimensions de notre être, afin de les réunir en un tout cohérent" écrit le Dr Christophe Fauré.
Et en prenant soin de nourrir harmonieusement tous les aspects de notre personne, les efforts entrepris dans un domaine auront des répercussions positives partout ailleurs, assure l’auteur.
Chapitre 3 : Le corps et ses messages
Le troisième chapitre de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" porte sur le corps vieillissant, comme miroir du temps qui passe, et sur la difficulté que cela peut représenter.
Car en effet, nous dit le Dr Christophe Fauré, au milieu de la vie, le corps change et ne répond plus tout à fait à nos attentes. Les exemples qu’il mentionne racontent les ravages du temps que nous constatons, non sans dépit, à ce moment-là : perte de performances physiques, relâchement cutané, prise de poids.
Autrefois allié fiable et séducteur, le corps devient le témoin impitoyable de notre avancée en âge. Un miroir dans lequel il est parfois difficile de soutenir notre propre regard.
Alors comment apprivoiser ce vieillissement ?
3.1 - Un support d’identité
Le Dr Christophe Fauré commence par expliquer comment, quand notre corps se transforme avec l’âge, notre perception de nous-mêmes est ébranlée.
Notre corps est, en effet, le support de notre identité depuis l'enfance. Vers 50 ans, ses transformations peuvent alors être vécues comme une mort sociale douloureuse. Et plus notre persona s'est construite autour de l'apparence physique, plus ce déclin est difficile. Dans ce cas, perdre ses attributs de séduction fracture l'estime de soi. On peut aussi avoir l’impression de se "dématérialiser" sous les regards indifférents.
3.2 – Comment réagissons-nous ?
L’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" décrit alors les différentes attitudes que l’on peut observer face à ce corps qui vieillit.
La quête d’authenticité
Heureusement, le vieillissement nous pousse souvent à explorer d'autres aspects de soi, longtemps délaissés. En apprenant à exister au-delà des attributs physiques, nous gagnons en profondeur et en authenticité. Nos proches sont alors touchés par l'émergence de notre vraie nature.
L’abandon de soi
À l'inverse, d'autres délaissent leur corps avec excès, par manque d'estime d'eux-mêmes ou dans la reproduction de schémas parentaux négligents. Incapables de compenser la perte de leur principal support narcissique, ils sombrent alors dans "l'auto-abandon". Mais le corps finit toujours par présenter l'addition, stipule l’auteur. Il faudra alors renouer le dialogue avec lui et panser nos blessures intérieures.
Le refuge dans la maladie
Au milieu de la vie, il arrive aussi que des personnes acculées par une pression psychologique ou affective insoutenable, ou le sentiment de ne plus trouver de sens à leur existence se réfugient dans la maladie. Ne sachant comment faire face à l'effondrement de leur Persona et à l'émergence de pans refoulés, ces personnes s'enferment dans une pathologie, physique ou psychique.
C'est ce que le Dr Françoise Millet-Bartoli appelle la "maladie refuge".
Des maux ou des symptômes physiques comme des migraines, crises de coliques néphrétiques, troubles digestifs, spasmophilie surviennent alors. Ce sont des manifestations d'un trop-plein intérieur que le mental n'arrive plus à contenir.
Ces syndromes ont souvent une origine psychogène : la douleur physique facilite l'expression d'émotions bloquées. En effet, il est socialement plus acceptable de se plaindre d'une rage de dents que d'avouer sa colère rentrée. C'est en fait le corps qui exprime à notre place ce que nous n'osons formuler autrement, indique le Dr Christophe Fauré.
Par ailleurs, le statut protecteur de "malade" peut également combler un vide identitaire. Le problème, c’est que cela empêche souvent tout travail sur soi. Heureusement, parfois, ces maux finissent par livrer leur message ! La maladie devient, dans ce cas, une voie d'accès à notre for intérieur et encourage à l'introspection. Comme ce patient, Richard, qui découvre après un cancer la personne orgueilleuse et fermée aux autres qu'il était devenu. Si la prise de conscience n'induit pas toujours une guérison, concède le Dr Fauré, elle ouvre la porte à une paix intérieure libératrice.
La fuite en avant
Ceux qui n'existent que par leur enveloppe charnelle peuvent surinvestir désespérément leur corps pour contrer les outrages du temps, quitte à opter pour de lourds sacrifices.
Le Dr Christophe Fauré racontent ici le récit de plusieurs femmes. C'est le cas de Caroline qui multiplient les opérations de chirurgie esthétique. Selon lui, derrière ce leurre se cache souvent un manque d'estime de soi abyssal, hérité d'une enfance douloureuse.
Avant de changer notre apparence, l’auteur nous invite alors à examiner nos motivations : par exemple, la perte de désir de notre conjoint révèle-t-elle un problème dans notre couple ? Il est crucial d’être lucide sur nos intentions profondes, insiste l’auteur.
Car certes, l'arsenal médical peut atténuer les marques de l'âge. Mais sans recul, ces gestes superficiels peuvent nous éloigner de notre quête d'authenticité, affirme le psychiatre. À l'inverse, pratiquer une activité sportive peut traduire un réel désir de se prendre en main.
L’essentiel finalement est d’être au clair sur ses intentions.
3.3 - Se mettre à nu
Observons notre reflet dans le miroir avec bienveillance, conclue ici le psychiatre : trop souvent négligé ou maltraité, notre corps mérite respect ! Et s'il envoie des signaux de détresse via la douleur, sachons les écouter !
"La prochaine fois que vous serez dans votre salle de bains, regardez-vous nu dans le miroir. Ne détournez pas les yeux, même si un peu de gêne s’élève en vous. Réalisez que, trop souvent, vous n’avez pour votre corps que peu de considération, même si, en apparence, vous faites attention à lui. Vous l’avez facilement contrôlé durant la première moitié de votre vie, en le pliant à votre volonté pour qu’il vous serve sans broncher. Désormais, c’est une autre histoire : si vous ne lui accordez pas suffisamment de soin, d’attention et de respect, c’est lui qui va commencer à prendre le contrôle de votre vie. Il risque de vous imposer ses limites, en réponse à la négligence ou aux agressions multiples que vous lui avez peut-être fait subir."
Notre corps est le fidèle allié qui nous accompagnera pendant plusieurs décennies encore, alors prenons-en soin avec une alimentation saine et du sport. Et en apprenant à l'aimer, à reconnaître sa beauté unique, c'est également notre estime de nous-mêmes qui grandira.
Alors adressons-lui, chaque jour, notre gratitude.Il n'est jamais trop tard pour commencer ! termine l’auteur.
Chapitre 4 : Le couple et l’amour
Le quatrième chapitre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" revient sur les changements qui se produisent dans notre couple et les relations amoureuses au milieu de vie.
Car plus âgés, les partenaires ne sont plus ceux qu'ils étaient à leur rencontre. "L'amour a mis des lunettes" écrit joliment le Dr Christophe Fauché. Plus mûrs, plus lucides sur eux-mêmes, de puissants changements intérieurs s'opèrent. Même célibataire, le processus d'individuation transforme nos aspirations : et si la relation de couple n'était plus la clé du bonheur ?
4.1 - Vivre à deux la transition du milieu de vie
Un processus pas toujours synchrone
L’auteur commence par nous rappeler qu’au milieu de la vie, les partenaires ont évolué ; leur relation repose moins sur la passion que sur la complicité.
Un vaste ensemble de repères conscients et inconscients en fait [l’auteur parle de la relation de couple] un pilier essentiel de votre existence. L’amour-passion n’est peut-être plus au rendez-vous, mais une douce affection et un profond attachement l’un envers l’autre ont pris le relais. Pour nombre de couples parvenus au milieu de la vie, l’intensité émotionnelle s’est souvent estompée pour laisser place à plus d’intimité et de sécurité relationnelle, source d’une calme complicité.
On découvre aujourd’hui d’autres facettes du mot "aimer", d’autres façons de communiquer, dans une meilleure compréhension et une meilleure acceptation de qui est l’autre. De même, sans vous le formuler explicitement ou sans même en avoir pleinement conscience, vous percevez votre conjoint comme celui ou celle qui va, avec un peu de chance, vous accompagner jusqu’à votre dernier souffle. C’est également en cela que la relation est vécue comme importante et précieuse, car elle a le pouvoir de mettre à distance la peur de vieillir… et de mourir… seul.
Pour autant, le processus d'individuation qui s'amorce peut déstabiliser le couple. Chacun mute à son rythme. Si l'on ne saisit pas que ces mouvements intérieurs sont simultanés mais pas synchrones, des incompréhensions peuvent alors naître.
Attention aux projections
Facile alors de vouloir rendre l'autre responsable de notre mal-être, fait remarquer le Dr Christophe Fauré. Pourtant, continue-t-il, ce sentiment diffus préexistait souvent à la relation.
Il est alors important de réaliser que notre partenaire ne peut combler tous nos manques. Une part du travail nous revient.
Redéfinir le projet conjugal
Le milieu de vie, c’est, pour beaucoup d’entre nous, la période où le couple parental s'efface. Il est alors temps d'investir la dimension conjugale.
Sans tout chambouler, l’auteur nous invite à échanger sur nos aspirations respectives avec notre conjoint. Car selon lui, cela donne un nouvel élan à la relation. Et nous possédons déjà un socle solide pour le faire.
"L'enjeu est de définir ou de redéfinir ensemble un projet de couple. […]. Les ajustements se font spontanément si votre relation a été jusque-là harmonieuse. Il est même possible que la transition du milieu de la vie soit l’occasion de vous retrouver l’un l’autre, alors que vous vous étiez un peu perdus de vue. De fait, vous pouvez compter sur de solides acquis ; vous n’en êtes plus aux premiers temps de votre relation où les fondations de votre couple étaient encore fragiles : vous avez construit ensemble tellement de choses, noué tellement de liens avec vos proches et vos amis, traversé tellement de crises ou de périodes houleuses que vous disposez aujourd’hui d’un capital humain et relationnel qui constitue un socle de qualité."
Le psychiatre poursuit :
"La transition du milieu de la vie invite à rechercher une nouvelle authenticité dans la relation, une nouvelle intimité, une nouvelle raison de se choisir : se choisir par rapport à ce qui émerge de nouveau chez l’un et chez l’autre, mais aussi se rechoisir par rapport à ce qui existe et que l’on souhaite préserver. En effet, les raisons qui ont poussé à se choisir autrefois ne sont plus tout à fait les mêmes que celles qui poussent à se re-choisir aujourd’hui. Il y a des attitudes ou des comportements de votre conjoint dont vous ne voulez plus. Il y a des compromis que vous n’avez plus envie de faire.
Le Dr Christophe Fauré conclut alors :
" Il est alors grand temps de mettre cartes sur table et d’en parler le plus constructivement possible."
De l'art de la conciliation
Le Dr Christophe Fauré souligne que des changements intérieurs s’opèrent aussi chez notre partenaire simultanément aux nôtres. Il est alors essentiel de les accueillir tout en restant disponible à nous-même.
Selon le psychiatre, l'enjeu est de cultiver une relation intime, sans pour autant tomber dans une dépendance affective malsaine. Plutôt que d'attendre passivement que nos besoins soient devinés, affirmons-les avec assertivité ! Ne laissons plus nos frustrations putréfier le terreau conjugal.
Faire une place aux désirs émergents
Revendiquer plus fort nos aspirations personnelles (liées au processus d’individuation), peut engendrer des tensions au sein du couple, reconnaît le Dr Fauré. Son conseil pour les apaiser ? Cultiver des projets communs fédérateurs, tout en aménageant des espaces d'épanouissement individuel pour chaque partenaire.
À l'image du funambule qui avance en oscillant, l'auteur préconise d'instaurer une saine alternance entre rapprochement et prise de distance, entre intimité partagée et liberté revendiquée. Selon lui, ce subtil jeu de balancier serait la clé d'une relation équilibrée et épanouie.
4.2 - Un temps pour se rechoisir
Le Dr Fauré explique ici que nous sommes attirés par des partenaires exprimant des qualités refoulées en nous. Ils incarnent nos pans de vie "non choisis" et répondent à notre quête de complétude.
Mais en réintégrant ces dimensions via le processus d'individuation, ils nous paraissent, à présent, moins "nécessaires". D'où des tensions.
Alors, au lieu de reprocher à l'autre de ne plus nous combler, l’auteur nous encourage à accepter qu’il ne puisse pas répondre à tous nos besoins. Débarrassé du poids de nos attentes déçues, notre partenaire apparaît différemment. Et de là peut naître un nouvel élan :
"C’est là que pointe un nouvel enjeu de la transition du milieu de la vie : dégager la relation de la charge de nous rendre "entier" et la laisser exister pour ce qu’elle est, comme la cerise sur le gâteau de notre vie. La relation devient alors un "plus" qui embellit notre existence, en l’affranchissant de la lourdeur de notre besoin d’exister via notre conjoint(e). Elle cesse d’être perçue comme une béquille à nos (supposées) défaillances personnelles. Libérée de ce fardeau et de ces écrasantes attentes, la relation peut véritablement prendre son envol et nous enseigner le véritable sens du mot "amour"."
4.3 - La relation extraconjugale au milieu de la vie
Pour le Dr Christophe Fauré, la conjonction entre une relation déjà en souffrance et le questionnement existentiel propre à cette transition qu’est le milieu de vie peut favoriser l’infidélité. Et plus particulièrement, le fameux "démon de midi", terme pour qualifier dans le langage populaire, "une relation amoureuse entre une personne d’un certain âge et une autre souvent plus jeune".
Avant de tirer des conclusions hâtives et de tout remettre en cause, le psychiatre nous suggère plutôt de comprendre ce qui se joue dans ce type de relation.
Car pour lui, derrière la différence d’âge séduisante, se cachent, en réalité, des aspirations plus profondes, communes à beaucoup, chez l’homme comme chez la femme. Celles-ci peuvent être, par la quête de sens face à la prise de conscience du temps qui passe, la peur panique de vieillir, un besoin viscéral de continuer à plaire et séduire, etc.
Toutefois, concède l’auteur, si la différence d'âge est propice au fantasme, le décalage générationnel, grisant au départ, devient vite un obstacle. La personne infidèle finit le plus souvent par réaliser qu’elle ne pourra jamais combler par procuration ce vide intérieur et ces aspirations inassouvies.
Une douloureuse mais salutaire prise de conscience ! Car après la déflagration de cette "bombe" relationnelle, de nombreux couples parviennent à se reconstruire sur des bases plus saines, autour d'une compréhension approfondie de leur fonctionnement singulier.
4.4 - Divorcer au milieu de la vie
Malgré les difficultés, nombreux sont ceux qui franchissent le pas du divorce à 45-55 ans, las d’une relation qui s’est essoufflée.
Outre l’angoisse de ne plus plaire, il faut accepter de quitter un confort matériel et émotionnel durement acquis sans savoir ce qui nous attend. Et sans compter le coût financier ou la culpabilité de faire souffrir ses proches.
Pourtant, le Dr Christophe Fauré voit dans cette rupture une opportunité de rebondir et de s'accomplir. Comme le suggère l'idéogramme chinois "crise", le danger côtoie ici l'opportunité. À nous de savoir la saisir.
Le ressentiment ou l'incompréhension sont souvent au rendez-vous. Aussi, le psychiatre nous invite à considérer ce temps du célibat comme un sas de retour à soi, où panser nos blessures avant d'explorer de nouveaux possibles. Rien ne sert de brûler les étapes par peur panique de la solitude. Une relation épanouie avec soi-même est la garantie d'une rencontre réussie, souffle l’auteur.
4.5 - Commencer une relation au milieu de la vie
Nombre de célibataires rêvent, après plusieurs années de solitude ou une relation brisée, de vivre à nouveau une belle histoire. Mais passé 50 ans, la peur de ne plus plaire, avec un physique moins avantageux et le fardeau des désillusions vécues, sape bien des élans.
Sans compter le poids du passé : après des années de vie commune, il n’est pas aisé de se lancer dans une nouvelle histoire.
Alors, comment raviver la flamme de l'espoir ?
Selon le Dr Christophe Fauré, la clé, c’est la confiance en soi.
Selon lui, en apprenant à s'aimer pleinement, avec nos forces et nos fragilités, nous devenons rayonnants ! Un travail psychothérapeutique, mais aussi une remise en question de nos habitudes de vie, peuvent y aider. Car il n'est jamais trop tard pour devenir la plus belle version de nous-mêmes, rappelle l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans".
Mais alors où rencontrer l'âme sœur ?
Si la famille ou les amis restent de formidables intermédiaires, Internet s'est imposé pour des millions de gens.
Certes, la magie opère rarement derrière un écran. Mais accepter ce pas, aussi artificiel soit-il, permet bien souvent une première rencontre déterminante.
Ainsi, en dépit des a priori, les sites ont le mérite de favoriser la mise en relation. Charge à nous, par la suite, de provoquer l'étincelle ! Et si cette persona virtuelle cachait l'être d'exception que nous cherchons depuis si longtemps ? La technologie moderne pourrait bien avoir le dernier mot sur le romantisme...
Chapitre 5 : Les relations avec les enfants et les parents
Dans le chapitre 5 de son livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré montre en quoi la transition du milieu de vie est une véritable rencontre avec notre for intérieur.
Il nous fait observer que, loin d'être un processus solitaire, celle-ci impacte et métamorphose aussi beaucoup nos relations avec nos proches, notamment nos enfants et nos parents.
5.1 - L’adolescence, une autre mutation
L'auteur constate d’abord que l'adolescence des enfants coïncide souvent avec notre propre remise en question existentielle de parents quadragénaires.
Or, durant ces années-là, les règles du jeu changent à une vitesse vertigineuse. On peine à suivre le tempo, le chaos s’installe ! Nos ados nous snobent et nous malmènent sans vergogne, quand nous-mêmes sommes fragilisés par nos mutations intérieures, et donc beaucoup plus vulnérables à leurs sautes d'humeur.
Difficile dans ce contexte de continuer à assumer sereinement notre rôle de parents, consent l’auteur. D’autant que derrière chaque crise d’adolescence perce la nostalgie de l’enfant câlin et obéissant que nous avons tant chéri.
Alors comment traverser l’orage ?
Pour le Dr Christophe Fauré, la réponse est claire : en maintenant coûte que coûte le dialogue, en osant la confidence sincère, pour rétablir une relation d’adulte à adulte empreinte de respect. Même si notre adolescent fait mine de ne pas écouter, il comprend plus qu’on ne l’imagine. Ces marques de considération pacifient bien des rapports explosifs !
5.2 - Quand les enfants quittent la maison
Et puis vient le moment tant redouté du départ définitif de nos petits. Si les mères sont culturellement préparées à ce "syndrome du nid vide", ce serait finalement les pères qui souffriraient le plus de l’abandon.
Mais des études récentes dédramatisent ce passage obligé : en effet, investis dans d’autres sphères, finalement, il semblerait que, nous, pères et mères, vivions plutôt ce départ comme un soulagement. Et la relation avec nos grands enfants gagnerait même en maturité une fois le cordon coupé !
"Les enfants manquent à leurs parents, c’est indéniable - mais, sur la base des recherches que j’ai menées auprès de ces parents, ce qui se passe en réalité est à l’opposé du syndrome du nid vide. La majorité des parents font part d’une plus grande liberté, d’une reconnexion avec leur partenaire et de davantage de temps disponible pour se consacrer à leurs propres activités ou hobbies."
Reste que, pour nous parents, cette séparation est porteuse d’un subtil deuil qu’il nous faut accueillir et panser avec douceur, confie l’auteur. Il nous faut composer avec le manque, tout en célébrant fièrement l’envol de nos oisillons vers leur vie d’adultes épanouis. Et parfois, la distance est trop douloureuse. Il est alors capital d’oser en parler et énoncer nos besoins.
"Son départ peut s’accompagner d’une réelle dépression ou d’un pénible sentiment de perte desens. Alors il faut se poser cette question : "Est-ce que le départ de mes enfants est la seule et unique raison de mon désarroi ?" Ce départ peut effectivement faire caisse de résonance avec d’autres pertes ou questions existentielles qui s’imposent à vous aujourd’hui."
5.3 - Construire une autre relation avec vos parents
Inévitablement, la remise en question du milieu de vie réactive aussi notre histoire familiale. Le miroir aux alouettes de nos parents vole en éclats : derrière le vernis des souvenirs rejaillissent les blessures mal cicatrisées de notre enfance.
Le Dr Christophe Fauré nous invite alors à réévaluer nos parents avec compassion. À voir en eux des êtres cabossés, conditionnés par leur propre éducation. Des rêveurs contrariés qui ont fait de leur mieux, mais n’en ont pas moins reproduit auprès de nous leurs schémas limitants.
Pour l’auteur, identifier ces blocages hérités qui nous entravent encore est le premier pas vers la liberté. Nous pouvons choisir de ne pas répéter à notre tour ces schémas avec nos propres enfants. Et de vivre, pleinement, cette vie qui est la nôtre.
5.4 - Devenir le parent de son parent
Ironie de cette période de milieu de vie : il n’est pas rare, poursuit l’auteur, de devoir endosser un rôle de soutien auprès de nos parents, au moment même où nous sentons nos forces décliner. Or, rien ne nous a préparé à ce renversement des rôles, à devenir le parent de ce père ou de cette mère âgé.e ou dépendant.e autrefois si puissant.e. Outre la fatigue, ce renversement des rôles réactive souvent des rancœurs enfouies.
Pourtant, aussi exigeant soit-il, accompagner la vieillesse de nos parents est aussi une opportunité de leur rendre l’amour inconditionnel jadis reçu. Pour le Dr Christophe Fauré, ce dévouement guérit parfois les blessures.
Mais dans tous les cas, prévient-il, ne nous oublions pas : au sein de la "génération sandwich", pensons à nous ressourcer !
5.5 - Perdre un parent au milieu de la vie
Entre 45 et 60 ans, la mort d’un parent n’a rien d’improbable, rappelle l'auteur.
Là-aussi, le deuil est l’occasion de revisiter le passé. Cette relecture parfois douloureuse que nous en faisons est une période propice pour tenter d’apaiser les blessures relationnelles, même si nous avons parfois le sentiment qu’il est trop tard.
Lorsqu’ils perdent leurs parents, certains ressentent même étrangement un certain soulagement à se libérer d'une emprise ou figure écrasante. Cela n’a rien d’incompatible avec le manque et la peine, précise l’auteur, comme dans cet exemple :
"Je peux enfin vivre ma vie, reconnaît Victor, 54 ans, après le décès de son père. Je l’aimais et je sais qu’il m’aimait, là n’est pas la question - mais je me sentais toujours soumis à son approbation. C’était très subtil, mais très présent en même temps. Aujourd’hui, même s’il me manque et que je pleure son départ, je me sens plus libre intérieurement que je ne l’ai jamais été."
Quoi qu'il en soit, cette perte nous confronte à notre propre finitude. À nous désormais, d’y puiser de quoi donner un sens profond au temps qu’il nous reste à vivre...
Chapitre 6 : La vie professionnelle
Au sommet de leur carrière, de nombreux quadragénaires sont saisis par un profond questionnement existentiel.
Ce questionnement est à écouter avec discernement et courage. C’est ce que l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" propose d’étudier dans ce nouveau chapitre.
6.1 - Au sommet… et au creux de la vague
Le Dr Christophe Fauré décrit ici un paradoxe courant : au zénith de leur carrière, de nombreux quadragénaires se sentent étouffés et insatisfaits dans leur travail. Une étude internationale pointe ce creux psychologique autour de 50 ans. Malaise d'autant plus fort que notre société valorise beaucoup le succès professionnel, en particulier chez les hommes.
Mais derrière les apparences, certains réalisent tardivement avoir trop investi leur travail, souvent pour combler un manque affectif. Forcés de constater que le Graal de la réussite sociale ne les transporte plus, la désillusion est là. Et ils sombrent.
De plus, cette transition est aussi le moment de faire le deuil de certains rêves professionnels irréalisables :
"Autant de deuils que nous devons bon gré mal gré intégrer : nous ne serons jamais membre du conseil d’administration de notre entreprise, nous ne serons pas reconnu comme le meilleur journaliste de notre rédaction, nous n’obtiendrons jamais telle promotion… Mais, au bout du compte, avons-nous toujours envie de cela ? Peut-être. Peut-être pas."
Pour l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", heureusement, après un passage obligé dans la zone de turbulences, les choses finissent par s'apaiser. À condition d’avoir su écouter les appels intérieurs du processus d'individuation.
Nous réalisons alors que nous pouvons opérer des changements en douceur, sans tout bouleverser. L'essentiel étant de se recentrer sur l'authenticité et la quête de sens qui nous animent au plus profond.
6.2 - Redéfinir sa vie professionnelle au milieu de la vie
Heureusement, nous rassure l'auteur, il n'est pas trop tard pour opérer un virage à 180° et se réorienter vers des rivages qui chantent à notre âme. Les "quadras" disposent même de sérieux atouts : recul, connaissance de soi, vécu... Attention toutefois à ne pas céder aux sirènes de la précipitation et du fantasme, prévient le psychiatre.
Ainsi, nous devons identifier clairement la source de nos frustrations. C’est primordial ! lance le Dr Christophe Fauré. De même, nos aspirations profondes méritent que nous les examinions : quelles valeurs voulons-nous incarner ? Où puiser l'épanouissement ? Dans quel secteur nos talents apporteront-ils de la valeur au "collectif" ?
Une fois la direction fixée, il nous faut accepter l'exigeant travail de la maturation intérieure et extérieure. Rédaction du CV, formation complémentaire, gestion financière... Tout est affaire de planification, de patience et de détermination.
Mais le jeu en vaut la chandelle, promet le psychiatre : en domptant nos peurs archaïques, nous dessinerons peu à peu les contours du professionnel épanoui enfoui en nous. Et trouverons enfin notre juste place !
Chapitre 7 : Enrichir sa vie
Le chapitre 7 du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" évoque l’évolution de notre vie personnelle, de nos priorités.
Car si notre mode de vie fonctionnait hier, des ajustements s'imposent peut-être aujourd'hui :
""Ce qui était vrai ou important au matin de notre vie peut cesser de l’être dans son après-midi", écrit Carl G. Jung. Certains aspects de votre vie qui fonctionnaient bien autrefois fonctionnent peut-être moins bien aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que vous avez fait fausse route. Non, vous avez simplement évolué, mûri et modifié vos priorités et vos axes de vie. Il vous est demandé aujourd’hui de construire un pont sur l’avenir. D’un côté, il va s’appuyer fermement sur ce que vous avez construit de bon et de solide durant la première moitié de votre vie ; de l’autre, il va s’étayer sur ce que vous avez envie de faire de votre existence dans sa seconde moitié."
Ainsi, notre quête sera de donner plus de sens et de saveur aux années restantes. Et pour y parvenir, ouvrons-nous avec confiance à tous les possibles qui s'offrent à nous, clame l’auteur.
7.1 - Les 4 axes de transformation personnelle
Dans la première partie du chapitre 7 du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré nous propose quatre axes pour opérer une transformation personnelle positive.
1er axe : Continuer, ajuster, arrêter, initier
L’auteur suggère d'appliquer ces quatre actions dans sept domaines clés de notre vie, à savoir à :
Notre relation au corps,
Notre partenaire,
Nos enfants,
Nos parents,
Notre travail,
Nos loisirs,
Notre vie spirituelle.
Cela offre 28 possibilités concrètes d'amélioration.
Par exemple, pour notre corps, on peut continuer à se faire masser pour s'apaiser, ajuster notre alimentation pour la rendre plus saine, arrêter de fumer et initier une nouvelle activité physique.
2ème axe : Se montrer le plus concret et le plus spécifique possible.
Le psychiatre souligne qu'il est essentiel d'être le plus concret et le plus spécifique possible dans nos objectifs pour leur donner une chance de se réaliser.
En effet, un objectif vague comme "Je veux être plus serein" a peu de chances d'aboutir. Il vaut mieux planifier précisément les étapes à franchir comme faire du yoga deux fois par semaine.
3ème axe : Hiérarchiser ses priorités et leur donner la primauté
Nous ne pouvons pas tout accomplir simultanément. Nous devons alors apprendre à ordonner nos désirs par ordre d'importance, même si renoncer à certains n'est pas aisé. Et assurons-nous que nos nouveaux choix reflètent nos aspirations actuelles, non celles d'autrefois.
4ème axe : Se fier à sa boussole intérieure
Enfin, le Dr Christophe Fauré indique que nous pouvons évaluer si nous sommes sur la bonne voie grâce à notre "boussole intérieure" : si on se sent plus heureux, apaisé, plein d'énergie positive ou de bien-être, c'est qu'on avance dans la bonne direction, en phase avec nos aspirations profondes. L'essentiel est de trouver la voie qui nous libère intérieurement.
7.2 - La créativité pour enrichir votre vie
Le psychiatre met ensuite l'accent sur l'importance de la créativité pour donner un nouvel élan à la seconde moitié de sa vie.
Il cite une étude démontrant que la créativité connait deux pics au cours de la vie : autour de 20 ans et autour de 50 ans. Contrairement aux idées reçues, la cinquantaine n'est donc pas trop tard pour exprimer sa créativité.
Le Dr Christophe Fauré partage de nombreux exemples inspirants de personnes qui se sont lancées dans une activité créative à mi-parcours : apprendre la musique, créer un blog, militer dans une association, cuisiner la gastronomie du monde, refaire la décoration de sa maison selon les principes du feng shui...
Il souligne qu'il ne faut pas se limiter et ne pas croire que seuls les artistes talentueux ont le droit de créer. Tout le monde peut laisser libre cours à son imagination, et ce, dans de multiples domaines.
L'auteur termine en nous invitant à répondre à un questionnaire très complet pour faire le point sur nous-mêmes. Quels sont nos rêves d'enfance abandonnés ? Nos aspirations actuelles ? Nos talents non exploités ? Quels sont nos projets ? Qu'aimerions-nous devenir ? Autant de pistes pour insuffler une nouvelle dynamique créative à cette deuxième partie de notre vie.
7.3 - Les apports de la psychologie positive pour enrichir la vie
Le Dr Christophe Fauré présente ici la "psychologie positive". En gros, cette approche scientifique vise à étudier ce qui va bien chez un individu plutôt que ses difficultés.
Aussi, l’auteur du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" explique que selon cette théorie, une vie heureuse repose sur 3 piliers. Cette vie doit être :
Plaisante : faite de loisirs et d'émotions positives.
Engagée : avec un investissement dans un projet qui nous motive.
Pleine de sens : en accord avec nos valeurs.
Les deux fondateurs de cette école ont aussi identifié 24 forces et vertus universelles comme, par exemple, la créativité, la curiosité, le courage, l’intelligence émotionnelle... Celles-ci sont développées en annexe du livre. Ici, l'idée est de repérer nos 5 forces dominantes pour les cultiver.
L'auteur présente ensuite une étude prouvant l'efficacité de méthodes issues de la psychologie positive contre la dépression. Parmi les exercices : noter chaque jour 3 événements positifs vécus et exprimer sa gratitude de façon précise pour certaines choses.
Il souligne que l'intérêt de la psychologie positive est qu'elle nous offre des outils concrets, validés scientifiquement, pour devenir acteur de notre propre bonheur et de notre accomplissement personnel.
7.4 - Vous faire accompagner pour enrichir votre vie
L’auteur fait part ici de l’intérêt que nous aurions à nous faire accompagner lors de notre transition du milieu de vie pour en retirer tous les bienfaits.
En effet, pour lui, le passage du milieu de vie est une occasion unique de grandir qu’il ne faut pas laisser passer. Mais il est aussi, souvent, solitaire car notre entourage ne vit pas forcément la même chose. L'idée est donc de trouver un espace de parole pour partager nos questionnements existentiels.
Dès lors, plusieurs options s'offrent à nous :
La thérapie, individuelle ou de couple, peut aider à y voir plus clair. Attention cependant à choisir un thérapeute qui connaisse bien les enjeux du milieu de vie.
Les groupes de parole entre pairs sont aussi très enrichissants pour confronter nos expériences.
Des stages de développement personnel permettent d'explorer de nouvelles voies.
Le mentorat ou le coaching apportent un regard extérieur précieux et stimulant.
Quelle que soit la formule, l'auteur insiste sur l'importance de ce processus pour nous ouvrir à ce qui était enfoui en nous et que nous n'osions pas regarder.
Chapitre 8 : Quête de soi, quête de sens | La spiritualité au milieu de la vie
Le dernier chapitre du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" commence par une histoire saisissante pour introduire le sujet de la quête spirituelle, étudiée dans cette dernière partie du livre :
Viktor Frankl, médecin, a 39 ans quand il est déporté à Auschwitz. Cette terrible expérience lui permet d'élaborer une théorie sur le sens de la vie : contrairement aux plus robustes, il observe que ce sont les plus faibles qui résistent le mieux. Pourquoi ? Parce que ces derniers savent développer une vie intérieure qui laisse la place à l'espoir et qui questionne le sens.
De retour des camps, le Dr Frankl fonde alors ce qu’on appelle la "logothérapie". Cette thérapie se base sur l’idée que les troubles psychiques résultent d'un vide existentiel. Car, comme Carl Jung, Viktor Frankl pense que l'être humain est en quête constante de sens et transcendance.
Pour l’auteur, c’est bien ce désir profond d'une existence riche de sens, réponse à notre aspiration à la plénitude, qui s’éveille au milieu de notre vie. Et cette quête relève, dit-il, de notre dimension spirituelle.
8.1 - Qu’entend-on par "spiritualité" ?
Voici les idées principales que commence par exposer l’auteur du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" pour mieux comprendre ce qu’est cette dimension spirituelle.
Spiritualité Vs religion
L'auteur clarifie d’abord la différence entre "spiritualité" et "religion".
L'étymologie du terme "spiritualité" renvoie à "spiritus", le souffle : la spiritualité a donc trait à ce qui respire en nous, à cet espace de respiration intérieure. On le voit d’ailleurs très bien dans les pratiques méditatives qui utilisent la respiration comme ancrage corporel de cette dimension.
Ainsi, prendre soin de son corps revient à prendre soin de son esprit, rappelle l’auteur. Dans la même idée, se libérer psychologiquement de ses blocages émotionnels et schémas limitants crée un espace intérieur propice au développement spirituel.
La spiritualité, partie intégrante de l’être
Le psychiatre explique ensuite que, contrairement à Freud qui ne voyait pas cette dimension comme essentielle, Jung considérait la spiritualité comme partie intégrante de l'être. Il pensait qu'elle était indispensable à l'équilibre psychique d'un individu.
La spiritualité laïque
Le Dr Servan-Schreiber tentait, quant à lui, de définir ce qu'est une "spiritualité laïque", c'est-à-dire sans référence à une religion instituée. Pour lui, il s'agit de la quête d'un sentiment élevé en nous, celle d'un lien créateur à l'univers et au monde. C'est une aventure intérieure qui se nourrit de moments intenses, faits de beauté, de partage ou de solitude. Elle est accessible à tous.
La spiritualité au quotidien
L’auteur souligne enfin que la spiritualité s’ancre dans le quotidien. Elle nous permet alors de voir au-delà de la routine. Elle est spécifique à chacun d’entre nous et à notre propre perception du réel.
Qui dit spiritualité, dit nécessairement chemin intérieur
Si elle s'ouvre à autrui, la démarche spirituelle nécessite d'abord de faire un chemin intérieur, faute de quoi on risque de continuer à s'oublier soi-même, rappelle l'auteur. Un travail psychologique préalable peut alors préparer le terrain de cette quête de sens.
L’auteur raconte avoir lui-même expérimenté ce couplage psychologie + spiritualité pour répondre à ses questions existentielles en se retirant deux ans dans un monastère bouddhiste au mitan de son existence. Il explique ainsi avoir réaliser combien la spiritualité est essentielle à une authentique paix intérieure, et ce, quelle que soit la voie empruntée.
8.2 - Secrets de vie
Dans cette partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", l'auteur est allé recueillir les paroles de personnes en fin de vie pour savoir ce qui avait donné sens à leur existence.
Ainsi, de cette enquête, plusieurs points reviennent de façon récurrente, comme par exemple, le fait d’avoir :
Aimé et pris soin de ses proches,
Créé des liens significatifs,
Contribué au bien-être d'autrui,
Fait la paix en soi.
Une autre étude a été menée auprès de 235 personnes jugées "sages" par leur entourage. Celle-ci fait ressortir 5 ingrédients d'une vie réussie, à savoir :
Être intègre et honnête avec soi-même,
Ne laisser aucun regret derrière soi sur ce qu'on a fait ou non de sa vie,
Vivre dans l'instant présent,
Apprendre à aimer et à agir avec bienveillance,
Donner plus que recevoir.
Pour l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", ces thèmes universels indiquent autant de directions spirituelles à explorer, sans affiliation à une doctrine particulière.
Le Dr Christophe Fauré développe alors quelques-unes de ces pistes à travailler :
Être honnête avec soi-même est le pilier du processus d'individuation à mi-parcours de sa vie. Cela passe par l'acceptation sereine de la réalité. Et nécessite de faire la paix avec son passé.
La peur de la mort renvoie souvent à la peur d'une vie non vécue. D'où l'importance de saisir sa vie à pleines mains. Dans cette optique, "se poser", à cette période de notre vie, permet de retrouver la clarté de notre être, masquée par l'agitation. Nous pouvons notamment pratiquer la méditation de pleine conscience : celle-ci apprend à vivre l'instant présent, dans une attention consciente à soi et au monde, confie l’auteur. Pour autant, elle ne suffit pas, continue-t-il : son but ultime est la réalisation de notre Nature profonde et de celle de toute chose. C'est ce qu'on appelle l'Éveil.
Enfin, "aimer" procure un sentiment de sens. En prenant soin de nous dans ce mitan de l'existence, nous devenons plus disponibles aux autres et inspirants pour nos proches. C'est un acte d'amour que de cheminer vers notre meilleur potentiel.
Finalement, au milieu de la vie, la quête spirituelle nous tend la main pour donner corps et substance à notre recherche de sens. Pour le Dr Christophe Fauré, elle vient parfaire, par une dimension verticale, tout le travail horizontal de transformation de soi.
8.3 - Une recette du bonheur ?
Dans cette dernière partie du livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", l'auteur commence par partager deux études. Ces études ont pour but de comprendre ce qui procure le bonheur dans une vie. Ainsi :
La première, menée à Harvard sur 780 hommes durant 75 ans, démontre que nos relations sociales sont la clé du bien-être, quel que soit notre milieu. Plus on entretient des liens affectifs riches, plus on est heureux et en bonne santé.
La seconde étude révèle que le sentiment d'accomplissement provient des actions que nous réalisons au-delà de notre intérêt personnel, de notre investissement pour autrui via des projets éducatifs ou sociaux. Donner semble donc plus essentiel que recevoir.
Donner plus que recevoir
Notre quête de spiritualité au milieu de notre vie nous pousse justement à nous tourner vers le monde. Et au regard des études mentionnées, cet élan vers les autres est positif. En sortant de notre coquille ego, nous pouvons trouver, dans le don de nous-mêmes, ce supplément d'âme qui illuminera notre seconde vie.
Attention tout de même, servir autrui n'est pas une condition sine qua non pour être heureux. Et cela ne demande pas obligatoirement de réaliser des choses extraordinaires ou spectaculaire. Pour l’auteur, ce doit être une question de "vocation", d'appel intérieur qu'il faut assumer et qui doit être source de joie : s'occuper de ses proches, mener une action humanitaire, protéger l'environnement... peu importe.
Transmettre
"La première moitié de la vie est un temps d’acquisition et de construction. Au milieu de la vie, quelque chose s’inverse progressivement et l’idée de restitution ou de transmission prend de plus en plus d’importance. Cela concerne bien sûr la transmission de ce qui a été accumulé au niveau matériel, mais un mouvement beaucoup plus global s’initie souvent en soi, indépendamment d’un patrimoine que l’on pourrait transmettre."
"Transmettre", souligne l’auteur, permet de laisser une trace, d'offrir aux autres ce qu'on est. Et cette transmission de notre essence peut prendre des formes très simples au travers de nos expériences de vie :
"Vous n’avez pas besoin de livrer au monde un héritage d’exception pour y trouver du plaisir et un sentiment de plénitude. Votre héritage peut être le fruit naturel de votre expérience de vie, en tant que parent, en tant que conjoint, en tant que membre de votre communauté. Il peut être le fruit des circonstances, heureuses ou malheureuses, de votre existence. Là où elles peuvent prendre sens, c’est quand vous parvenez à en extraire l’essence."
Conclusion : Un mot de la fin | Pour que tout commence
Dans la conclusion de son livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré s'adresse à nouveau à Isabelle, jeune femme perdue rencontrée au tout début du livre. Elle ne pleure plus désormais, car elle a fait le deuil de son passé. Certes, des questions demeurent mais elle sait à présent qu'une nouvelle chance de vie s'offre à elle, livre l’auteur. Les incertitudes de sa transition de vie ont laissé place à une certitude : "le temps qui lui reste à vivre sera à l’image de ce qu’elle décide d’en faire aujourd’hui".
Certes la tâche est vaste et les doutes légitimes. Mais il s'agit d'avancer, pas à pas, sans exigence de perfection. Des trésors en elle ne demandent qu'à s'éveiller.
Et pour nous également !
C’est pourquoi, l’auteur nous invite, nous aussi, à oser être libre et maître de notre vie pour que, au milieu de notre existence, tout commence enfin à avoir un sens :
"Tout est entre vos mains désormais : prêter attention à votre corps comme vous ne l’avez peut-être jamais fait jusqu’à maintenant, revisiter votre couple avec un regard neuf et aimant, assumer votre solitude, si tel est votre destin".
Pour l'auteur, il s'agit d'"accueillir les opportunités de croissance" que cette période nous offre. Tout comme :
"Construire une autre relation avec vos enfants en voie d’autonomie et vos parents en voie de dépendance, faire courageusement le point sur votre vie professionnelle et aller là où vous n’avez jamais osé aller, trouver comment la dimension spirituelle de votre être peut trouver sa place dans votre existence, oser l’engagement, la curiosité, aller au-devant du nouveau, de ce qui n’a pas encore été vécu ou exploré, pacifier le passé et libérer le présent, ouvrir des portes et en fermer d’autres, sortir des schémas et des croyances qui vous ont bridés ou ont limité votre champ de vie, dire "oui" quand auparavant vous disiez "non", embrasser l’avenir avec confiance, dans une conscience aiguë que cet avenir aura, un jour, une fin."
Enfin, il nous invite à "prendre des risques qui n’apparaissent plus aujourd’hui aussi hasardeux" et à oser : "oser vivre avec courage, la peur au ventre mais la tête dans les étoiles, oser être heureux, oser être une force de changement et d’inspiration dans le monde : voilà à quoi vous invite la seconde moitié de votre vie" conclut-t-il !
Annexe : Les 24 forces en psychologie positive
En annexe de son ouvrage "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans", le Dr Christophe Fauré partage 24 forces ou traits positifs de personnalité qui, cultivé(e)s, procurent un sentiment d'accomplissement. Elles se répartissent en 6 vertus.
La sagesse et la connaissance : elles regroupent la créativité, la curiosité, l'ouverture d'esprit, l'amour d'apprendre, la sagesse.
Le courage : il rassemble la bravoure face aux épreuves, la persévérance dans ses projets, l’authenticité dans ses actes et paroles, la vitalité.
La justice : elle implique l'esprit d'équipe et d’entraide, le sens de l'équité et de la justice, les qualités de leader bienveillant.
L'humanité : elle comprend la capacité d'aimer et nouer des liens forts, la gentillesse via des actions bienfaisantes, l'intelligence sociale pour comprendre les autres.
La tempérance : elle exige de pardonner les torts subis, la modestie sans se mettre en avant, la prudence dans ses choix, la maîtrise de soi.
La transcendance : elle nécessite de cultiver le sens du Beau, d'éprouver de la gratitude, d'être optimiste, d'avoir de l'humour, de trouver un sens spirituel à son existence.
Le psychiatre nous invite à identifier nos 5 forces-signatures parmi ces 24 pour orienter nos efforts et trouver l'épanouissement. En les mettant délibérément en pratique dans notre quotidien, nous renforcerons notre bien-être.
Selon l’auteur, cet outil issu de la psychologie positive permet de devenir acteur de son bonheur en développant le meilleur de soi-même.
Conclusion de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans" du Dr Christophe Fauré
Les 3 grandes idées à retenir sur le milieu de vie, période entre 40 et 55 ans, selon le livre "Maintenant ou jamais !"
- Une transition naturelle vers plus d’authenticité
Tout au long des chapitres du livre, le Dr Christophe Fauré développe l’idée clé suivante : loin d'être une crise comme on le dit souvent, la période de la quarantaine à la cinquantaine correspond en fait à une transition naturelle. Un processus psychique appelé "individuation" s'enclenche alors, qui nous pousse à retrouver notre authenticité. Même s'il peut nous déstabiliser, ce processus s’avère être, selon lui, très positif.
- Une période pour redonner du sens à son existence
Pour l’auteur de "Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans", cette période de remise en question existentielle est propice à une prise de recul, et à redonner du sens aux différentes facettes de notre vie. Dès lors, le Dr Christophe Fauré nous encourage à opérer des changements, même modestes, afin de recentrer notre vie sur ce qui compte vraiment désormais. L'idée est de se libérer de certains carcans pour être plus aligné avec soi-même.
- L’occasion de se réaliser pleinement
Enfin, l'auteur voit dans cette transition du milieu de vie une chance unique de se réaliser pleinement, de révéler des pans de nous-mêmes restés dans l'ombre. En acceptant ce qui émerge en nous, en prenant soin des dimensions négligées, nous pouvons devenir, assure-t-il, la meilleure version de nous-même et trouver un sentiment d’accomplissement.
Ce que la lecture "Maintenant ou jamais !" vous apportera
Le livre "Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans" partage de précieux éclairages sur cette période méconnue qu’est le milieu de vie.
Le Dr Christophe Fauré replace cette transition dans une perspective positive et épanouissante, à rebours des clichés anxiogènes de la "crise de la quarantaine".
Aussi, ses conseils concrets nous aident à traverser les turbulences rencontrées tout en impulsant un nouvel élan à votre vie.
Qu’il s’agisse du couple, du travail ou de la spiritualité, cet ouvrage dissipe, en effet, les malentendus du mitan de la vie. On y voit alors plus clair. Et on apprend à aller vers cette aspiration qui nous appelle, à savoir plus d’authenticité.
Les nombreux témoignages et récits de vie et de patients relatés tout au long du livre donnent du rythme aux propos. Comme ils sont très réalistes et parlants, il est, de plus, très facile de s’y retrouver, de s’identifier.
En somme, cette lecture nous permet de comprendre les profonds changements intérieurs à l’œuvre pour les accueillir sereinement plutôt que de leur résister. Surtout, il redonne espoir et confiance pour la suite en montrant comment transformer chaque difficulté en tremplin d’accomplissement.
Points forts :
Démystifie la "crise de la quarantaine" en montrant que c'est une transition naturelle et positive.
Fournit des conseils concrets pour traverser sereinement cette période de changements et redonner du sens à sa vie en se recentrant sur l'essentiel.
Très bien écrit, style parlant ; on sent l'expertise et la bienveillance de l'auteur.
Les récits de vie distillés permettent de s'identifier très facilement et de se sentir moins seul.
Points faibles :
Les propos et conseils sont très axés sur les familles qui suivent un schéma plutôt classique : si vous n'avez pas d'enfants adolescents ou que n'êtes pas en couple depuis des années à l’âge de 40 ou 50 ans, certaines parties ne vous parleront pas.
Ma note :
★★★★★
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July 22 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Les personnes ultra-transformées
Résumé de "Les personnes ultra-transformées: Pourquoi nous mangeons tous des choses qui ne sont pas de la nourriture… Et pourquoi nous n’arrivons pas à nous arrêter ? » de Chris van Tulleken : un livre événement sur la nourriture, véritable best-seller à sa sortie, qui expose les techniques douteuses de l’industrie alimentaire pour produire ce que nous mangeons tous les jours — et nous inciter à en consommer plus.
Chris van Tulleken, 2023, 376 pages.
Titre original : Ultra-Processed People: Why Do We All Eat Stuff That Isn't Food… and Why Can't We Stop? (2023).
Chronique et résumé de "Les personnes ultra-transformées (Ultra-Processed People): Pourquoi nous mangeons tous des choses qui ne sont pas de la nourriture… Et pourquoi nous n'arrivons pas à nous arrêter ?" de Chris van Tulleken
Introduction
Notre corps ressemble davantage à un écosystème complexe qu'à une machine. Chris van Tulleken dit avoir été impressionné par un article de 2014 sur les virus dormants où il est démontré que ceux-ci co-évoluent avec nous depuis des millénaires.
En fait, nos interactions avec l'environnement sont multiples et subtiles. Et cela s'applique tout particulièrement, bien sûr, à la façon dont nous nous nourrissons. Tout au long de l'évolution biologique, notre corps a développé des relations complexes avec les sources alimentaires qui lui permettent de se maintenir en vie.
Pourtant, au cours des 150 dernières années, ces relations ont été profondément modifiées. Pourquoi ? Car « nous avons commencé à manger des substances artificielles et à utiliser des processus jamais rencontrés auparavant dans notre histoire évolutive », soutient l'auteur.
Il s'agit notamment de l'utilisation et de l'ingestion de/d' :
amidons modifiés ;
émulsifiants synthétiques ;
gommes stabilisatrices ;
colorants et de composés aromatisants.
Les processus utilisés sont par exemple le raffinage, le blanchiment et l'hydrogénation. Ces aliments ultratransformés sont nommés UPF (ultra-processed food). Or, ceux-ci risquent de bouleverser l'équilibre complexe entre les aliments, notre corps et — surtout — notre santé.
Quelle est l'origine de cette transformation ? En grande partie la tendance de nos sociétés industrielles et commerciales à chercher toujours les options les moins coûteuses. L'utilisation des UPF a vu le jour avec l'industrialisation de la production alimentaire et elle est en passe de supplanter les régimes traditionnels (comme le régime méditerranéen, par exemple).
À titre d'illustration, la nourriture ultratransformée (pour traduire UPF en français) constitue aujourd'hui 60 % de l'alimentation moyenne au Royaume-Uni et aux États-Unis !
Pour Chris van Tulleken, cette augmentation est liée à l'apparition de plusieurs problèmes de santé contemporains et c'est précisément ce qu'il veut démontrer dans ce livre. Voici quelques maladies ou problèmes de santé dont l'augmentation est, selon lui, directement ou indirectement liée à l'usage d'UPF :
Obésité ;
Taux de cancer ;
Maladies métaboliques ;
Maladies mentales ;
Risques de démence ;
Maladies inflammatoires.
Par ailleurs, l'auteur considère que l'alimentation ultratransformée est corrélée à des problèmes sociaux et écologiques plus larges. Il rappelle en effet que l'industrie agroalimentaire est « le deuxième plus grand contributeur » aux émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, le spécialiste en maladies infectieuses affirme que les UPF créent de profondes addictions. Pour sentir véritablement ses effets au-delà du simple argument théorique, l'auteur invite à répéter une expérience qu'il a lui-même réalisée : consommer un régime composé de 80 % d'UPF pendant un mois. Selon lui, si vous suivez ce "régime", vous sentirez nettement ses effets négatifs et son potentiel addictif.
Prêt à essayer ? Pas sûr ! Mais commençons déjà par développer les arguments de l'auteur pour voir de quoi il en retourne.
Première partie — Non mais attends, qu'est-ce que je suis en train de manger, là ?
1 — Pourquoi y a-t-il de la bave de bactérie dans ma crème glacée ?
Chris Van Tulleken utilise l'exemple d'une crème glacée produite en série par une marque appelée Hackney Gelato. Il souhaite exposer la façon dont l'UPF est fabriquée et quelle est la logique économique qui se cache derrière ce processus.
La liste des ingrédients nous renseigne déjà :
Stabilisateurs ;
Émulsifiants ;
Gommes ;
Différentes huiles.
Rien de très courant dans nos cuisines ! Et justement, l'auteur donne un critère très simple pour savoir si vous consommez des UPF : ce sont des aliments que vous ne retrouveriez normalement pas dans votre propre cuisine.
Mais quelle est la logique économique là derrière ? Ne serait-il pas plus simple et plus économique d'utiliser des aliments habituels ? En fait, non. En s'appuyant sur plusieurs entretiens avec un professionnel de l'industrie, l'auteur montre que l'utilisation de ces ingrédients UPF a pour but d'économiser de l'argent.
Comment ? Car les ingrédients de l'UPF garantissent un stockage et une distribution plus efficaces des produits. Dans le cas de la crème glacée, les émulsifiants et les gommes permettent à la crème glacée de voyager en tolérant des différences de chaleur. Ce qui permet de gagner de l'argent et de l'exporter plus loin.
Les facilités logistiques ne sont pas la seule raison économique. L'autre raison est que ses ingrédients artificiels sont moins chers à produire (ou à récolter) que les aliments traditionnels. Les UPF sont ainsi des "fac-similés", des copies à bas coût d'aliments existants.
Reprenons l'exemple de la glace. Traditionnellement, celle-ci est composée de :
Lait ;
Crème ;
Jaunes d'œufs.
Ces ingrédients sont chers car ils nécessitent l'élevage d'animaux de ferme. En utilisant des UPF, l'industrie se passe de cette étape. Elle utilise des produits végétaux qu'elle modifie pour recréer l'apparence et la texture que nous connaissons, mais sans utiliser ces produits classiques.
2 — Je préfère plutôt manger cinq bols de Choco Pops : la découverte de l'UPF
Chris Van Tulleken examine ensuite les origines du concept d'alimentation ultratransformée ou UPF. Un scientifique en est à l'origine : Carlos Monteiro, nutritionniste et statisticien brésilien. Ses recherches portent sur l'explosion des problèmes d'obésité au Brésil à partir de la fin du XXe siècle.
Dans ce cadre, il a montré que le souci ne résidait pas tant dans les changements alimentaires (augmentation de la consommation de sucre et de graisse, notamment) que dans le passage de régimes traditionnels à des régimes non traditionnels.
Que contiennent ces nouveaux régimes alimentaires ? Beaucoup d'aliments transformés comme les :
Boissons gazeuses ;
Céréales et biscuits.
En 2010, Carlos Monteiro a proposé une nouvelle typologie d'aliments : le système NOVA. Selon ce système, les aliments sont divisés en quatre groupes en fonction de la nature et de l'étendue de leur transformation.
Aliments bruts ou peu transformés tels que les fruits, la viande et les légumes.
Ingrédients directement issus de matières brutes comme l'huile, le beurre et le sel — des ingrédients de base qui nécessitent une certaine transformation non industrielle.
Aliments transformés (combinaisons des groupes 1 et 2) pour la conservation, comme les viandes et les poissons fumés ou séchés, les fromages, les confitures ou encore le pain.
Aliments ultratransformés comme les sodas, les biscuits industriels et les repas préparés.
Contrairement aux autres groupes, les aliments du groupe NOVA 4 ne sont pas réalisables sans des technologies industrielles complexes. C'est pourquoi le critère de "je peux le faire à la maison" est si utile !
En bon scientifique, Chris van Tulleken reste toutefois prudent. En effet, les travaux de Carlos Monteiro ne suffisent pas à prouver définitivement que la consommation d'aliments du groupe 4 est la cause principale de l'obésité. Néanmoins, l'auteur s'appuie sur de nombreuses études citées dans l'ouvrage pour montrer qu'il existe une forte corrélation entre les deux.
3 — Oui d'accord, la nourriture ultratransformée, ça ne donne pas envie, mais est-ce vraiment un problème ?
Chris Van Tulleken relate notamment l'étude de Kevin Hall, scientifique et nutritionniste britannique. En 2019, celui-ci a conçu une expérience pour invalider la thèse de Carlos Monteiro. Toutefois, cette étude a plutôt eu l'effet inverse ! En effet, l'étude a montré une nette corrélation entre prise de poids et consommation d'UPF.
L'expérience réunissait 20 hommes et femmes, dont :
La moitié suivait un régime de 80 % d'UPF.
L'autre moitié ne consommait aucun aliment du groupe NOVA 4.
Chaque régime contenait la même quantité de sel, de sucre, de graisse et de fibres. Après un mois (en fait, deux semaines, car l'expérience prévoyait un échange de régime après deux semaines), ceux qui suivaient le régime UPF avaient consommé 500 calories supplémentaires par jour et avaient pris du poids en conséquence. En revanche, ceux qui suivent le régime non-UPF ont perdu du poids.
Cette étude a été capitale pour démontrer que l'UPF provoque bel et bien une prise de poids. D'ailleurs, elle a aidé à la reconnaissance de l'hypothèse de Carlos Monteiro sur la scène internationale.
Pour Chris van Tulleken, il faudrait en outre prendre en considération le marketing lié, notamment, à l'emballage des produits. Ces techniques de vente provoquent une consommation excessive des produits et cela devrait être pris en compte dans d'autres études.
L'auteur rapporte par ailleurs d'autres études venant corroborer les conclusions de Carlos Monteiro et Kevin Hall. Ainsi, une expérience publiée dans le British Medical Journal a montré qu'une augmentation de 10 % de la consommation d'UPF était associée à une augmentation de 10 % du risque de cancer.
4 — (Je ne peux pas croire que ce ne soit pas le cas du) beurre de charbon : l'UPF ultime
Le médecin raconte ensuite l'histoire — assez répugnante — de la première graisse comestible synthétique. Celle-ci fut produite à l'origine à partir de rebuts de carburant liquide !
Tout commence en 1912, quand l'Allemagne inventa le lignite, un pétrole de piètre qualité ayant pour but de remplacer le pétrole venu de l'étranger. À la fin des années 1930, cette technique tournait à plein régime, mais créait de grandes quantités de déchets. Or, à cette époque, le pays était aussi à court de graisse comestible…
Un industriel et un homme politique trouvent une solution en 1938. Ils combinèrent de la glycérine à la slackwax pour en faire une graisse (prétendument) comestible, la speisefett. Combinée avec de la diacétyle, il se trouva que cette graisse prenait le goût du beurre.
Ainsi naquit le « beurre de charbon », autrement dit « le premier aliment totalement synthétique ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les soldats allemands furent nourris avec cet ancêtre de l'UPF. Il fut découvert, plus tard, que plusieurs tests avaient montré — dès cette époque — que cet aliment provoquait de graves problèmes rénaux chez les animaux.
Deuxième partie — Mais je ne peux pas simplement contrôler ce que je mange ?
5 — Les trois âges de l'alimentation
Dans ce chapitre, Chris van Tulleken cherche à démontrer l'importance historique de cette modification de régime alimentaire à l'ère industrielle. Il propose, pour ce faire, une division en trois « âges de l'alimentation ».
En résumé :
Premier âge = les bactéries consomment des matériaux inorganiques comme le fer pour produire de l'énergie.
Deuxième âge = évolution vers des régimes plus complexes à partir de matériaux organiques (plantes, autres animaux). Les besoins alimentaires se complexifient en même temps que les espèces animales.
Troisième âge = consommation de molécules que l'on ne trouve pas dans la nature, mais créées artificiellement par des processus industriels.
L'auteur montre patiemment comment se produit le passage d'un âge à un autre en insistant toujours sur les modifications de relations entre le vivant et son milieu.
Par exemple, il explique comment les espèces peuvent cohabiter dans des formes de symbioses. Il cite, notamment l'importance du microbiome intestinal qui se "nourrit" de notre alimentation tout en nous protégeant de diverses affections.
Il aborde aussi la question de la cuisson des aliments, qui nous a donné un grand avantage évolutif sur les autres prédateurs. En effet, en cuisant nos aliments, nous tuons plus de parasites et nous extrayons davantage d'énergie de la nourriture, ce qui favorise le développement de l'espèce.
Enfin, il date l'apparition du troisième âge de l'alimentation à 1879, avec l'invention de la saccharine (sucre de synthèse).
6 — Comment nos corps gèrent réellement les calories
En tant que médecin et spécialiste en maladies infectieuses, l'auteur pense qu'il y a un lien entre UPF et perturbation des mécanismes profonds qui régissent le sentiment de satiété (le fait de ne plus avoir envie de manger, de se sentir "repus").
Selon lui, nous avons peu à peu développé, tout au long de l'évolution, un système de régulation interne très fin de notre rapport aux aliments. Nous savons intuitivement et sentons presque instantanément lorsque notre apport en calories et en nutriments est atteint. Par ailleurs, notre corps sait très bien stocker ces calories en tant que matières grasses.
Tout ce système complexe implique non seulement nos microbiomes (notamment intestinaux), mais aussi nos organes et nos tissus adipeux. Par ailleurs, il régule également les hormones qui nous avertissent de la faim, mais aussi du sentiment de satiété et de ce que nous devrions manger.
Bref tout cela est — normalement — bien huilé ! Mais les UPF, selon le docteur Chris Van Tulleken, détraquent cette horlogerie de précision. En effet, l'alimentation ultratransformée, en raison de ces caractéristiques propres, parvient à pervertir la régulation normale de l'appétit et du stockage des graisses.
Concernant la transformation des sucres en graisse et l'utilisation du jeûne pour limiter les problèmes d'obésité, vous pouvez également lire Le guide complet du jeûne.
7 — Pourquoi ce n'est pas à cause du sucre…
Dans la suite de cette partie, Chris van Tulleken cherche à démonter les principaux arguments habituellement utilisés pour justifier l'augmentation de l'obésité dans le monde, à savoir :
Augmentation de la consommation de sucre ;
Diminution de l'exercice sportif ;
Perte de la volonté de faire des efforts.
Concernant le sucre, l'auteur s'appuie sur une étude célèbre du nutritionniste américain Gary Taubes publiée en 2002. Celui-ci avait montré que ce n'était pas tant la graisse que le sucre qui provoquait des problèmes de santé. Selon cette étude, les sucres augmenteraient la sensation de faim et seraient à blâmer en priorité.
Pour Chris Van Tulleken, il y a de graves défauts dans cette hypothèse. En fait, nous mangeons depuis les années 1970 à la fois plus de graisses et plus de sucres. Or, il est difficile de montrer une corrélation stable entre l'augmentation des lipides ou des glucides et la prise de poids.
Une étude de la Nutrition Science Initiative (2012) montre que, sur une période de deux semaines, il n'y a pas de différence de prise de poids entre des personnes qui suivent un régime riche en glucides et ceux qui n'en suivent pas.
Ni les graisses ni les sucres ne peuvent donc, en eux-mêmes, être les responsables de l'épidémie d'obésité qui s'observe depuis la seconde moitié du XXe siècle, selon l'auteur.
8 — Ni de l'exercice
Chris Van Tulleken discute un autre argument : l'augmentation de la sédentarité et le manque d'exercice. Nous avons tous entendu que nous devions manger plus équilibré et faire plus de sport. Mais est-ce si sûr ?
Cela paraît logique de prime abord : nous brûlons moins de calories et, dans le même temps, nous mangeons plus de sucres et de graisses. Nous stockons donc davantage de graisses, bref, nous grossissons ! Et pourtant, il n'est pas si certain que l'argument tienne la route…
L'auteur montre par exemple, en s'appuyant sur des études scientifiques, que :
Le nombre de calories brûlées par des indigènes réputés "sportifs" (car vivants dans la nature et devant utiliser beaucoup d'énergie pour se procurer de la nourriture) et les populations occidentales était sensiblement identique ;
Chimpanzés captifs et sauvages brûlent le même nombre de calories par jour.
Qu'en conclure ? Eh bien, notre corps s'adapte. Lorsque nous ne faisons pas d'effort physique, nous avons besoin de plus d'énergie pour certaines tâches essentielles comme la protection du système endocrinien ou la réduction du stress, etc. À l'inverse, lorsque nous faisons de l'exercice, nous dépensons moins d'énergie pour gérer ces processus biologiques.
Autrement dit, le corps maintient un niveau relativement constant de dépense calorique ! Conclusion de l'auteur : le manque d'exercice n'est pas responsable de la crise de l'obésité, car il ne provoque pas, en soi, de perte de poids.
9 — Ni même de la volonté
Il existe un autre mythe au sujet de l'obésité. Celui-ci est d'ailleurs lié à l'exercice. Il suffirait d'avoir de la volonté pour se mettre à bouger et à contrôler son alimentation. Bien sûr, selon cette thèse, il existerait aussi une influence des gènes sur le comportement alimentaire. Mais est-ce si simple ?
Chris Van Tulleken considère que non. Il n'y a pas que les gènes et la volonté qui influencent notre comportement alimentaire. Il y a aussi l'environnement ou plutôt ce qu'il nomme les « environnements alimentaires ». Ceux-ci comprennent les « contextes physiques, économiques, politiques, sociaux et culturels » qui jouent un rôle sur ce que nous consommons au quotidien.
Si nous grandissons dans un environnement pauvre, où l'alimentation principale à notre disposition est de mauvaise qualité, nous aurons beaucoup de difficultés pour modifier nos habitudes alimentaires. En fait, certains "mauvais" gènes peuvent être activés en raison de ce contexte détérioré et nous mener à l'obésité.
En somme, la théorie actuelle, dite "de l'abondance" (plus d'aliments riches en sucre et en graisse versus moins d'exercice physique et de volonté), ne rend pas du tout compte des inégalités en matière d'obésité.
Ainsi, au Royaume-Uni par exemple, « naître dans un ménage à faible revenu peut doubler le risque d'obésité », rappelle l'auteur. En fait, si l'hypothèse de l'abondance était correcte, ce serait plutôt l'inverse qui devrait se produire, puisque les pauvres ont moins d'argent pour se nourrir et sont habituellement plus susceptibles d'effectuer des travaux physiques durs (autrement dit, font plus d'exercice).
Bref, pour Chris van Tulleken, il est clair que l'obésité n'est pas causée par le manque de volonté, mais bien par des facteurs complexes en relation avec notre environnement. C'est la thèse à suivre dans le chapitre suivant.
10 — Comment l'UPF bidouille nos cerveaux
Lorsqu'il a testé le régime à 80 % d'alimentation ultratransformée, le médecin s'est soumis à une IRM pour voir ce que les UPF produisaient sur son cerveau et d'autres parties de son corps (notamment via le système hormonal).
Pour l'auteur, les résultats de ces analyses montrent qu'il devenait de plus en plus dépendant aux substances ingérées. En effet, les scanners ont révélé un lien plus fort entre :
Les zones du cerveau impliquant le contrôle hormonal de l'apport alimentaire ;
Celles impliquées dans le désir et la récompense.
Il raconte d'ailleurs qu'il ressentait de plus en plus fort ce sentiment de manque et cette difficulté à contrôler sa consommation au jour le jour. Selon lui, son expérience personnelle (faute d'études encore définitives sur le sujet) montre que les UPF induisent une forte dépendance.
Habituellement, lorsque nous consommons des aliments des groupes 1 à 3, notre corps régule de lui-même les excès de calories, même en période d'abondance. Or, pour Chris van Tulleken, ce n'est plus le cas avec les aliments du groupe 4.
Si cette hypothèse est valide, alors les UPF pourraient être responsables de l'obésité, car ils interfèrent avec les systèmes complexes qui gèrent la satiété. L'auteur nous demande d'ailleurs de réfléchir à notre propre expérience : n'avons-nous pas parfois la sensation d'être incapables d'arrêter de manger ? Apprenons à y être attentifs et à voir lorsque celle-ci se produit.
L'affirmation du médecin a une conséquence importante. En effet, elle fait passer l'obésité du côté d'une maladie causée par l'ingestion de « substances comestibles addictives » et non d'un problème lié à la responsabilité des individus. Ce faisant, la responsabilité est d'abord à trouver du côté des industries qui produisent l'alimentation ultratransformée, et non des personnes.
Troisième partie — Ah, donc c'est pour ça que je suis anxieux et que j'ai mal au ventre !
11 — L'UPF est pré-mâchée
À partir de ce chapitre, Chris van Tulleken examine les raisons qui font que la nourriture ultratransformée est si problématique. La première est celle-ci : l'UPF est pré-mâchée ou "douce" (soft, dans le texte anglais).
En fait, c'est une question de texture. L'aliment ultratransformé nous paraît agréable et facile à manger. Dès la première bouchée, vous en voulez une autre. Or, cela a des conséquences fâcheuses, puisque nous sommes entraînés à consommer plus, avant même que nos hormones de satiété se mettent à fonctionner.
C'est ce que l'auteur appelle "l'hypertraitement". Un produit doux se vend mieux, mais quels sont véritablement ses effets sur la santé ? La texture plus "dure" et la résistance des aliments nous obligent à manger plus lentement et à sécréter les bonnes substances digestives.
L'auteur met en doute certaines propositions des industriels visant à supprimer cette douceur pour redonner une texture plus dure aux aliments. Selon lui, ce n'est pas en faisant confiance aux mêmes compagnies que nous allons régler les problèmes qu'elles ont créés. Autant se tourner vers d'autres solutions.
12 — L'UPF a une drôle d'odeur
C'est l'odorat et sa relation aux arômes artificiels, notamment, qui est ici analysé par Chris van Tulleken.
Avec les aliments des groupes NOVA 1 à 3, les odeurs jouent un rôle de détection des nutriments. Autrement dit, ce que nous sentons nous renseigne sur la teneur nutritive (ou le danger) de tel ou tel aliment.
Mais avec les aliments du groupe NOVA 4, les choses changent. En effet, l'ultratraitement de l'UPF à partir d'amidons et d'huiles de base supprime en grande partie ou totalement les nutriments et les odeurs qui leur sont naturellement associées. Il est donc nécessaire d'ajouter des arômes dans un second temps pour rendre ce qui est fade appétissant.
En somme, nous mangeons des aliments pauvres en nutriments tout en ayant l'impression, grâce aux arômes, de consommer de "bons" aliments. Or, cela conduit également à la surconsommation, dans la mesure où nous continuer à chercher dans les aliments les nutriments manquants.
Les suppléments de vitamines peuvent-ils nous aider ? Pour l'auteur, c'est non. La valeur des vitamines ne se déploie que dans le cadre d'une alimentation saine, comportant une majorité d'aliments non ou peu transformés.
13 — L'UPF a un goût étrange
Chris van Tulleken passe ensuite au goût et se concentre surtout sur les boissons gazeuses type sodas.
Son argument principal est le suivant : l'acidité (acide phosphorique) et l'amertume (caféine ou autre énergisant), combinées à l'effervescence et au sentiment de froid, nous donnent une plus grande tolérance au sucre.
Pour le dire autrement, ces boissons ne nous plairaient pas sans cette combinaison de saveurs, car elles sont beaucoup trop sucrées. En fait, nous rejetterions naturellement ces boissons. Mais l'amertume et l'acidité créent un effet d'équilibre qui introduit cette grande quantité de sucre "en contrebande" dans notre palais, pour reprendre l'expression de l'auteur.
Par ailleurs, l'auteur met aussi en garde contre les édulcorants artificiels. En réalité, ceux-ci ne diminuent pas le risque d'obésité. Cela peut même être le contraire, lorsqu'ils sont consommés avec d'autres types d'aliments ultratransformés ou en combinaison avec du sucre.
Le marketing et la chimie s'associent pour créer des relations intimes et profondes entre nous et une marque. Comment ? En passant par le goût. Nous avons par exemple l'impression de manger un jambon traditionnel "au feu de bois" alors que nous ingérons des colorants et des arômes. Autre cas : nous devenons accros à l'odeur de certaines pâtes à tartiner qui nous rappellent — c'est l'argument marketing — notre enfance…
Pourtant, ces aliments (et surtout les marques qui sont derrière) ne nous veulent pas du bien. Elles veulent seulement s'enrichir.
14 — Anxiété générée par les additifs
Existe-t-il des risques au-delà du risque physique d'obésité ? Plusieurs études (exposées dans l'ouvrage) démontrent que c'est bien le cas.
Chris van Tulleken explore par exemple l'effet des émulsifiants. Cet additif, utilisé pour lier différentes substances dans les aliments, nuit au microbiome intestinal qui assure une bonne digestion et protège l'intestin contre certaines bactéries nocives.
Ces deux fonctions sont perturbées par les émulsifiants. Or, ces dommages pourraient être responsables, selon l'auteur, de l'augmentation des maladies auto-immunes et inflammatoires — ainsi que de l'augmentation des maladies métaboliques comme le diabète de type 2.
Le diabète de type 2 est également au centre des réflexions sur le jeûne. Pour un exemple de livre et de recettes liées à cette pratique, voir Faites votre Glucose Revolution de Ingrid Inchaupsé.
Quatrième partie — Mais j'ai déjà payé pour ça !
15 — Des organismes dérégulés
Dans cette avant-dernière partie, Chris Van Tulleken se penche sur le cadre institutionnel qui permet de réguler la diffusion de ces aliments sur le marché.
Il prend l'exemple de l'huile de maïs de la société Corn Oil ONE. La compagnie souhaite produire et distribuer une nouvelle huile dérivée de la purée de maïs utilisée pour produire du biocarburant. Pour faire valider ce nouveau produit comme apte à la consommation humaine, la société peut opter pour :
Une demande d'examen complet du produit par la Food and Drug Administration (FDA), l'organisme fédéral de réglementation des additifs alimentaires. Si cet examen réussit, l'huile de maïs peut être considérée comme additif alimentaire approuvé. Problème : c'est complexe et peu sûr.
Une demande spécifique, plus souple, qui vise à reconnaître que l'additif peut être « généralement reconnu comme sûr ». Là encore, des données doivent être envoyées. La FDA fait de son mieux pour traiter ces demandes, mais avec des effectifs réduits. C'est l'option choisie par la Corn Oil ONE.
L'autodétermination, à savoir la décision libre, de la part d'un industriel, d'utiliser un nouvel additif alimentaire dans un produit. Cette règle a été mise en place à la fin des années 1990 pour faire face à un retard dans les demandes spécifiques (numéro 2).
L'auteur donne un chiffre : depuis les années 2 000, seulement 10 demandes d'examen (options 1 et 2) ont été réalisées auprès de la FDA, pour 786 nouveaux additifs alimentaires introduits sur le marché. Soit 98,7 % d'autodétermination.
L'auteur cherche ici à démontrer que la mise sur le marché de ces substances est dramatiquement sous-réglementée. Pire, cela produit un résultat néfaste, à savoir que c'est à la société civile (aux consommateurs) de prouver que le produit leur cause du tort.
16 — L'UPF détruit les régimes traditionnels
Dans ce chapitre, Chris Van Tulleken explore le phénomène de remplacement des régimes traditionnels par un régime à base d'aliments ultratransformés. Comme c'est déjà une réalité en Occident, il observe le phénomène dans les pays en voie de développement.
Premier exemple : Nestlé et son activité dans le bassin amazonien, au Brésil. En 2010, une sorte de supermarché Nestlé flottant a descendu le fleuve Amazonie. Objectif ? Vendre ses produits aux villes et villages alentours.
Les populations ont été séduites par cette alimentation peu chère et nouvelle, apparemment riche en saveurs. Peu à peu, ils ont réduit leur consommation d'aliments directement recueillis (ou chassés) dans la forêt. En peu de temps, ces populations brésiliennes passèrent d'un régime traditionnel à un régime UPF.
Dans la ville de Fruteira Pomar, qui borde l'Amazonie, les supermarchés locaux proposent désormais de nombreux produits de grandes entreprises de type Nestlé. Désormais, ce sont les clients eux-mêmes qui réclament ces produits.
Autre phénomène inquiétant : la transformation de produits locaux en produits UPF. En effet, la cuisine locale est "transformée", imitée, voire absorbée par des versions ultratransformées.
L'exemple le plus parlant de Chris Van Tulleken ? Le poulet frit, qui était une tradition locale de la population noire des États-Unis. Les grandes chaînes de restauration rapide du type KFC ont pris la main sur ce marché et ont complètement modifié la recette traditionnelle.
Ce phénomène de remplacement d'un régime par un autre peut avoir des effets dévastateurs. Pour l'auteur, ce n'est pas un hasard si le taux d'obésité a augmenté de 550 % au Mali entre 1980 et 2015 !
Outre l'obésité, ce sont les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 qui grimpent en flèche. Or, ces pays ne disposent pas toujours des infrastructures sanitaires adaptées, ce qui rend d'autant plus difficile le traitement de ces maladies.
17 — Le vrai coût des Pringles
Ici, Chris van Tulleken aborde une série d'autres problèmes qui sont plus ou moins directement liés à la production industrielle d'alimentation ultratransformée :
L'évasion fiscale et les coûts juridiques ;
Les dommages environnementaux (utilisation de combustibles fossiles et déforestation, notamment) ;
Le problème de la résistance aux antibiotiques (qui a des conséquences environnementales et sanitaires) ;
L'utilisation abusive de plastiques pour emballer ou mettre en bouteille les produits ultratransformés.
Attention au greenwashing ! Lorsque vous regardez les sites web ou les publicités des entreprises productrices d'UPF, vous pourriez croire qu'ils cherchent à protéger l'environnement (et votre santé, accessoirement).
Or, c'est un leurre. La production d'aliments ultratransformés est très gourmande en énergie et en ressources — elle exige beaucoup plus de la terre que les régimes alimentaires plus traditionnels.
Pour découvrir des alternatives à la surconsommation et à l'agriculture intensive, lisez le livre Un million de révolutions tranquilles. Partout, il y a des initiatives qui montrent d'autres voies possibles !
Cinquième partie — Que diable dois-je donc faire alors ?
18 — L'UPF est faite pour être sur-consommée
Résumons :
D'un côté, la saveur et la texture des aliments ultratransformés nous invitent à manger toujours plus et finissent même par nous rendre accros.
D'un autre côté, l'alimentation UPF remplace des aliments entiers et nutritifs par des aliments pauvres en nutriments, ce qui peut à son tour provoquer une consommation excessive (pour pallier le manque de nutriments).
Par ailleurs, les additifs alimentaires causent des dommages tels que des inflammations (pour n'en citer qu'un) et dérèglent les systèmes hormonaux de contrôle de la satiété.
Enfin, les méthodes de production de cette industrie alimentaire génèrent des coûts sanitaires, sociaux et environnementaux importants qui sont supportés par la société.
Face à ces défis, l'industrie alimentaire est-elle capable de jouer les bons pères de famille et de se réguler elle-même afin de résoudre — au moins une partie — de ces problèmes ? Nous avons vu avec l'exemple de l'autodétermination que ce n'était vraisemblablement pas le cas.
Chris van Tulleken apporte deux arguments supplémentaires à sa thèse :
Premièrement, il a déjà été demandé aux entreprises de faire des efforts, et cela depuis 40 ans. Les gouvernements ont demandé de réduire le taux de graisse des aliments ultratransformés, mais les modifications apportées n'ont pas modifié les coordonnées principales du problème.
Deuxièmement, et plus fondamentalement, il faut rappeler que ces entreprises sont motivées en premier lieu par le profit — et non par la santé des populations ou le respect de l’environnement.
De façon générale, l’auteur ne croit pas en la capacité des entreprises à se réguler elles-mêmes pour gérer les problèmes qu’elles génèrent, précisément en raison de l’opposition entre leurs buts intrinsèques et ceux de la société.
19 — Ce que nous pourrions demander aux gouvernements de faire
C'est bien pourquoi Chris Van Tulleken préfère imaginer ce qui pourrait être fait d'un point de vue politique.
Mais, à cette fin, il prend un nouvel exemple assez glaçant. Dans les années 1970, Nestlé a cherché à commercialiser des préparations pour nourrissons dans plusieurs pays pauvres. Ce faisant, la compagnie cherchait concrètement à remplacer l'utilisation du lait maternel par des substituts produits industriellement.
Pour réaliser son objectif, Nestlé ne reculait devant rien. Des représentants commerciaux malhonnêtement déguisés en infirmiers conseillaient les jeunes mamans sur les avantages de leur produit. Après avoir reçu un échantillon gratuit, les mères devaient payer le prix plein si elles voulaient continuer à nourrir leur petit avec du lait maternisé labellisé Nestlé. Le tour était joué.
Or, cette préparation pour nourrissons a eu des effets désastreux sur la santé des bébés, entraînant des milliers de décès. Chris van Tulleken évoque quatre raisons.
La préparation du lait maternisé avec de l'eau propre est susceptible d'endommager le microbiome.
L'impossibilité d'utiliser de l'eau propre et de stériliser la bouteille conduit les nourrissons à boire des préparations contaminées par des bactéries.
L'augmentation des prix accroit la pauvreté et le phénomène de malnutrition.
La dilution des préparations (pour raisons économiques), qui crée un trop faible apport en nutriments pour l'enfant et donc la malnutrition.
L'Organisation mondiale de la santé s'est emparée de ce problème et a créé un "code" pour éviter qu'un drame de ce type ne se reproduise. Mais il est toujours possible que ces réglementations soient "infiltrées" par les intérêts des industriels.
Pour l'auteur, il est donc d'une importance capitale que :
Les politiciens ne soient pas financés par l'industrie alimentaire qu'ils sont censés réguler.
L'information doit être rendue disponible et le marketing trompeur doit être interdit.
Les enfants sont souvent les premières cibles des dégâts liés aux aliments ultratransformés. Il est donc particulièrement important de les protéger en premier lieu. L'auteur évoque la possibilité d'interdire certains produits dans les écoles, comme cela a été fait au Chili à partir de 2016, par exemple.
20 — Que faire si vous voulez arrêter de manger de l'UPF
Il est également possible et souhaitable, bien sûr, d'agir directement au niveau individuel. Tout d'abord, nous pouvons tester notre degré d'addiction aux aliments ultratransformés. Par exemple en réalisant l'expérience proposée en début d'ouvrage par l'auteur.
Pour ceux qui expérimentent déjà une relation addictive avec l'UPF, il importe de s'informer et de comprendre les enjeux liés à ce phénomène pour se donner de bonnes raisons de le combattre.
Ensuite, sur la longue durée, il faudrait réapprendre à cuisiner et à apprécier des aliments peu ou pas transformés. Il existe des solutions pour se nourrir bien à des prix tout à fait abordables. À titre d'exemple, Chris van Tulleken recommande la lecture de Allegra McEvedy et Jack Monroe.
July 18 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Construire un second cerveau
Résumé de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte : un manuel dont le célèbre Seth Godin revendique l'efficacité — pour quoi faire ? Eh bien, pour découvrir tout votre potentiel et apprendre à l'exprimer, pardi !
Tiago Forte, 2022, 276 pages.
Titre original : « Building a Second Brain » (2022).
Chronique et résumé de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte
Introduction — La promesse d'un second cerveau
Première partie — Les fondations : comprendre ce qui est possible
✅ Chapitre 1 — Où tout a commencé
Tiago Forte utilise le storytelling dans ce premier chapitre. C'est-à-dire ? Il nous raconte une histoire — son histoire personnelle — faite de difficultés et de réussites. Plus précisément, il nous raconte comment il a surmonté l'obstacle de la maladie grâce à l'invention de son système de notes et d'organisation de la pensée.
Un tournant personnel : la découverte du pouvoir associé à la prise de note
Alors qu'il était malade — un étrange mal de gorge qui ne passait pas et que les médecins n'arrivaient pas à bien diagnostiquer — il s'est rendu compte qu'il pouvait noter ses sensations et ses pensées pour aider le corps médical à y voir plus clair.
Ensuite, il a commencé à regrouper également les rapports des médecins et à composer un véritable dossier personnel de gestion de sa maladie.
Peu à peu, il a étendu cette bonne habitude à d'autres domaines de sa vie et a transformé ses notes manuscrites en notes numériques. Lorsqu'il a décroché son premier emploi, il a utilisé cette méthode est s'est rendu compte de sa puissance.
Un autre tournant : la découverte du pouvoir du partage
Oui, il s'est rendu compte que son système de notes était véritablement un atout professionnel. Cela lui a d'abord valu d'être apprécié par ses collègues et sa hiérarchie. Puis, il a même reçu des demandes de conseils et de formation venues de certains collaborateurs.
Peu à peu, sa méthode d'organisation a pris une forme plus structurée et prête pour être échangée, partagée. Les discussions informelles se sont transformées en ateliers, voire en conférences. Il a également écrit des articles sur le sujet qui sont parus dans des revues prestigieuses.
Les origines du système du second cerveau
Bien sûr, Tiago Forte n'est pas seul à avoir pensé à l'organisation des idées. Pour créer sa méthode, il s'est inspiré de nombreux scientifiques et penseurs qu'il cite d'ailleurs dans l'ouvrage.
Quoi qu'il en soit, il a patiemment agrégé son expérience personnelle et ces précieuses références pour concocter un programme qu'il a nommé CODE et qui sera présenté dans la deuxième partie de cet ouvrage (et de cette chronique !).
✅ Chapitre 2 — Un second cerveau, c'est quoi ?
"L'information constitue la matière première de tout ce que nous entreprenons." (Construire un second cerveau, Chapitre 2)
Nous pouvons quantifier la quantité d'informations que nous "ingurgitons" par jour. Le New York Times, par exemple, estime à 34 gigaoctets la quantité d'informations consommée quotidiennement par un "individu moyen".
Problème : souvent, nous nous noyons dans cet océan d'informations. Celui-ci nous submerge ; au lieu de le maîtriser, nous perdons pied. Internet a été le grand démultiplicateur de ce phénomène.
Le constat est désormais connu : notre capacité d'attention est sollicitée constamment par les dispositifs numériques, et cela au détriment de notre qualité de vie et de la réalisation de nos projets.
Pourtant, le numérique et Internet sont également des outils formidables pour se construire un second cerveau. C'est même pour cela que l'ordinateur personnel a été inventé ! Rappelez-vous la phrase de Steve Jobs : "l'ordinateur est comme un vélo pour l'esprit".
L'héritier des mémentos
Mais n'allons pas trop vite. Regardons un peu en arrière. Comment les personnes créatives et organisées faisaient-elles, il n'y a pas encore si longtemps, pour produire leurs œuvres et réaliser leurs objectifs ?
Beaucoup d'entre eux utilisaient des mémentos ou, en anglais, des commonplace books. Typiquement, il s'agit de carnets utilisés pour y laisser des idées ou pour recopier des passages de livres, par exemple.
Ce faisant, ces personnes créaient (et créent toujours, pour bon nombre d'entre elles qui utilisent encore ce système éculé) leurs propres idées et projets en s'appuyant sur toute cette compilation de notes personnelles.
Pour Tiago Forte, cette simple pratique peut nous aider à endiguer le phénomène de perte d'attention évoqué plus haut. Mais nous pouvons nous servir des outils mis aujourd'hui à notre disposition !
Le mémento numérique
La numérisation du mémento permet un archivage et une organisation plus pratique. Les calepins se perdent, doivent être recompilés, conservés physiquement, etc. À l'inverse, les notes numériques sont plus aisément consultables et nous pouvons les conserver sans grande difficulté, notamment grâce au cloud.
En fait, le mémento numérique est le second cerveau. Lorsque vous aurez appris à le créer et à l'utiliser, il agira comme une machine à penser rien que pour vous. L'auteur le définit également comme un laboratoire où vous pouvez regrouper et assembler des savoirs qui vous sont propres.
Repenser la prise de notes : les notes comme. des briques de savoir
Tout le monde est concerné par la prise de notes et la mémorisation aujourd'hui. Pourquoi ? Car la plus grande partie des emplois sont liés à l'information. En fait, nous sommes dans une société où :
"Plus de la moitié des actifs peuvent être considérés comme des "travailleurs du savoir", c'est-à-dire des individus pour qui les connaissances constituent le bien le plus précieux et qui passent le plus clair de leur temps à gérer de vastes quantités d'informations." (Construire un second cerveau, Chapitre 2)
Et pourtant, nous n'apprenons que très rarement à gérer celles-ci. À l'école, on nous apprend à retenir pour retenir, sans chercher à faire quelque chose des notes que nous prenons une fois l'examen passé.
En situation professionnelle, nous nous trouvons souvent démunis, car nous n'avons justement pas appris à manipuler les connaissances comme il se doit.
Il importe donc d'agir. Pour ce faire, commencez par imaginer chaque connaissance comme une brique de Lego. Nous allons apprendre à les conserver et à les associer pour faire émerger vos plus belles idées.
Une histoire de deux cerveaux
Tiago Forte raconte deux histoires :
Celle de Nina, qui n'utilise que son "premier cerveau" (celle qui est dans sa tête !). Elle a bien des difficultés à se souvenir de l'endroit où elle a placé tel rapport ou telle note, et perd un temps fou à organiser ses idées.
Votre histoire, une fois que vous aurez adopté la méthode proposée par l'auteur (découvrez-la p. 39-42 !).
Mettre la technologie au service de la pensée
Même lorsque nous utilisons les outils numériques, nous devons nous rendre à l'évidence : une bonne part de notre production finit au fond d'un cloud ou d'une clé USB et nous n'en entendons plus jamais parler…
Le numérique ne résout donc pas tout naturellement. Il faut réaliser un effort pour le mettre au service d'une gestion efficace des connaissances personnelles (le PKM ou personal knowledge management est un véritable champ de recherches aux États-Unis).
Pour que le numérique devienne véritablement notre deuxième cerveau, nous devons apprendre à interagir de façon saine et adaptée avec lui. Voyons maintenant ce que cela pourrait donner !
✅ Chapitre 3 — Comment un second cerveau fonctionne
"Dites-vous que votre second cerveau est votre meilleur assistant personnel." (Construire un second cerveau, Chapitre 3)
Ensuite, demandez-vous quels seraient ses attributions ou ses superpouvoirs.
Les superpouvoirs d'un second cerveau
Pour Tiago Forte, il y en a quatre :
Concrétiser ses idées ;
Mettre en lumière de nouvelles associations d'idées ;
Faire germer de nouvelles idées ;
Affûter ses perspectives dans leur singularité (p. 46).
Superpouvoir numéro 1 : concrétiser nos idées
Même les plus puissants esprits ont besoin de rendre leurs idées concrètes. En science comme ailleurs, dès que nous pensons abstraitement, nous avons besoin de revenir, à un moment donné, vers le concret, le manipulable.
C'est pourquoi noter ses idées, dessiner ou encore modéliser en 3D est si important. Avec le mémento numérique, chaque brique prend sa place quelque part et se "matérialise" en quelque sorte (même si c'est avec des pixels et des bits informatiques).
Superpouvoir numéro 2 : mettre en lumière de nouvelles associations d'idées
"La créativité consiste à connecter des idées, dit l'auteur, surtout quand celles-ci semblent n'avoir rien à voir de commun les unes avec les autres". Il prend l'exemple du Scrabble, ce jeu où il faut mélanger des cubes pour former des ensembles de lettres à partir desquelles former des mots.
Tout comme le Scrabble, le mémento numérique vous offre la possibilité de mélanger vos idées afin de faire émerger de l'inattendu et créer du sens.
Superpouvoir numéro 3 : faire germer de nouvelles idées
Le "biais de récence" signifie la tendance à favoriser les briques de connaissance que vous avez vues (ou entendues, etc.) récemment. Grâce à votre second cerveau, vous pourrez aller rechercher des idées lointaines sans peine et les connecter avec d'autres beaucoup plus récentes.
Cet effet de longue durée — grâce à la mémoire externe qu'est votre second cerveau — peut vous aider à faire émerger des idées véritablement originales, au-delà de la simple association d'idées récentes.
Superpouvoir numéro 4 : affûter nos perspectives dans leur singularité
Compiler et associer les idées d'autrui a pour fin de faire naître vos propres idées et votre propre perspective sur le monde. La création ne part pas de rien ! Elle s'appuie sur ce qui a été réalisé en amont par d'autres que nous.
En réalité, nous pouvons donner une interprétation particulière à ce que nous voyons, entendons, etc., bref, percevons du monde extérieur.
Retenez ceci : le fait que vous soyez bloqué dans un projet créatif (par exemple, écrire) ne signifie pas nécessairement que vous n'êtes pas doué ou que vous avez perdu toute inspiration, mais simplement que vous n'avez pas encore suffisamment de matériaux à votre disposition.
Choisir une application de prise de notes : le centre neurologique de votre second cerveau
Tiago Forte se refuse à donner une recommandation en particulier. Vous pouvez selon lui opter pour le programme qui vous convient le mieux, que ce soit, par exemple, Evernote, Notion ou encore Apple Notes.
Les quatre atouts d'un assistant numérique de ce type sont :
Le multimédia, à savoir la possibilité d'utiliser vos contenus sur plusieurs médias (ordinateurs, téléphone, etc.).
Le caractère informel, c'est-à-dire que vous n'avez pas à rendre un travail fini et sans fautes !
La durée indéterminée du processus.
L'orientation vers l'action, puisque l'intérêt est de capter rapidement des idées pour les utiliser ensuite.
Si votre système de notes comprend ces quatre points forts, vous pouvez l'adopter ! Pensez aussi que vous pouvez commencer par une application basique, puis monter en gamme ensuite. Le plus important ici :
"[N]e pas se faire piéger par le perfectionnisme en repoussant le moment de commencer à prendre des notes au prétexte que vous devez d'abord trouver l'application "parfaite" qui inclura une liste précise de fonctionnalités. Le but n'est pas d'avoir à votre disposition des outils parfaits, mais des outils fiables sur lesquels vous pouvez compter, en sachant que vous pourrez toujours en changer plus tard." ((Construire un second cerveau, Chapitre 3)
Se souvenir, se connecter créer : les trois étapes de la gestion des connaissances personnelles
Le plus souvent, les personnes prennent du temps pour mettre véritablement à profit leur second cerveau. L'auteur recommande d'ailleurs de passer par ces trois étapes :
Commencez par simplement prendre des notes et à vous servir de votre système comme aide-mémoire.
Ensuite, passez à un stade de réflexion et de découverte de nouvelles idées par connexion.
Enfin, bâtissez un véritable système de création de nouvelles choses, comme des vidéos YouTube, par exemple, ou tout autre projet créatif que vous aurez à l'esprit !
L'auteur introduit ensuite sa méthode CODE. Toutefois, dans le cadre de cette chronique, nous pouvons nous passer de ce résumé et passer directement à la présentation de la méthode en tant que tel. Prêt à construire votre second cerveau ? C'est parti !
Deuxième partie — Les quatre étapes de la méthode CODE
✅ Chapitre 4 — Capter : garder ce qui résonne en soi
"L'information n'est pas un luxe ; c'est la condition même de notre survie." (Construire un second cerveau, Chapitre 4)
Que veut dire TIago Forte ici ? Eh bien, qu'en tant qu'humains, nous avons besoin de penser et de nous informer afin de répondre à nos besoins les plus élémentaires.
Par ailleurs, comme la nourriture, les informations conditionnent notre bien-être. Si nous mangeons mal, nous serons probablement en mauvaise santé à un moment ou à un autre. Il en va de même pour les "nourritures de l'esprit".
Se constituer un recueil de connaissances personnel
L'auteur prend l'exemple de la chanteuse de pop et country Taylor Swift. Dans plusieurs documentaires, celle-ci se met en scène en train de créer ses chansons. Or, elle utilise précisément un système de notes du type "second cerveau", qui lui permet de se souvenir, de connecter les idées et de créer.
Chaque personnalité reconnue pour son talent dispose d'un système semblable. La créativité ne vient pas seule, comme par enchantement. Elle suppose un processus créatif qui peut être enseigné et appris.
Se créer une banque de savoirs : comment générer des intérêts composés à partir de vos idées
Une question délicate se pose : comment sélectionner les informations à sauvegarder ? Comment savoir ce que nous voulons conserver et ce qui ne mérite pas ce traitement de faveur ?
Pour ce faire, commençons par compliquer — ou plutôt élargir — la notion de savoir. Par ce mot, Tiago Forte n'entend pas ici les grands principes philosophiques ou scientifiques, mais tout "actif informationnel", tout "contenu" qui vous semble intéressant pour une raison ou pour une autre.
Il y a donc du savoir partout autour de vous, et c'est à vous de décider ce qui peut vous aider à :
Résoudre un problème ;
Gagner du temps ;
Éclairer un concept ;
Apprendre d'une expérience passée ;
Etc. (exemples donnés par l'auteur p. 73)
Bref, tout actif informationnel est ce qui peut vous servir, quel que soit le but que vous vous proposez (et il peut y en avoir plusieurs en même temps, c'est d'ailleurs souvent le cas).
Par ailleurs, en plus des "briques" que vous trouverez dans le monde extérieur, il y a ce qui apparaît "à l'intérieur". En effet, chaque information peut résonner en vous et vous faire penser à quelque chose qui peut, à son tour, être noté.
Ce qu'il ne faut pas garder
Voici une liste non exhaustive de documents qu'il est préférable de ne pas intégrer à votre système de notes :
Des rapports confidentiels ou données à sécuriser ;
Des documents avec des formats trop spécifiques ;
Les fichiers trop imposants ;
Les contenus collaboratifs en temps réel.
Douze problèmes favoris : l'art de la captation vu par un prix Nobel
Revenons au filtre lui-même, à savoir les buts que vous vous fixez. Vous pouvez transformer ces buts ou ces problèmes en questions. Dès que vous repérez une donnée qui semble répondre, même partiellement, à l'une de vos questions, vous la répertoriez dans votre système de notes !
C'est à partir de l'exemple du prix Nobel de physique Richard Feynman que Tiago Forte propose cette astuce bien utile. Vos questions peuvent regrouper des problèmes existentiels ou complètement prosaïques, peu importe ! L'important est que vous ayez envie de récolter des informations sur ces sujets.
Voici quelques exemples donnés par l'auteur, mais il est bien plus efficace de trouver vos 12 questions en fonction de vos intérêts propres :
Comment moins vivre dans le passé et plus dans le présent ?
Comment mon business peut-il devenir à la fois durable et rentable ?
Que puis-je faire pour manger plus sainement ?
Etc.
Si vous n'y arrivez pas, ne stressez pas. Essayez les trucs suivants :
Posez des questions à votre entourage et en particulier à vos parents pour voir ce qui vous intéressait enfant ;
Arrêtez-vous au nombre que vous avez, sans aller jusqu'à 12.
Conformez-vous avec ce premier jet, vous l'améliorerez plus tard si nécessaire !
Bien sûr, préférez les questions ouvertes (qui appellent des réponses longues) aux questions fermées (oui/non) !
Les critères de captation : comment éviter de trop capter (ou pas assez)
Retenez également que la valeur d'un contenu est distribuée. Autrement dit, tout ne vous intéressera pas. Au lieu de garder un article complet dans vos favoris, ne le lisez qu'une fois et sélectionnez les passages les plus pertinents pour votre problème pour les placer dans votre système de notes.
Vous devez impérativement apprendre à faire le tri en ne sélectionnant que les parties qui vous parlent le plus. Sinon, c'est la submersion — et c'est un problème qui arrive à beaucoup d'entre nous.
Alors, pour apprendre à raffiner votre sélection, voici quatre questions à vous poser. Est-ce… :
Inspirant ?
Utile ?
Personnel ?
Surprenant ?
En définitive, captez ce qui résonne en vous
"Lorsque vous vous imprégnez d'une information, soyez à l'écoute de vous-même et voyez si elle vous émeut ou vous surprend. Ce sentiment de "résonnance" — comme un écho dans votre âme — est votre intuition qui vous dit que ce contenu vaut vraiment la peine d'être noté." (Construire un second cerveau, Chapitre 4)
Nos émotions nous aident à organiser notre savoir et jouent un rôle dans notre raisonnement. Apprenez donc à écouter cette petite voix intérieure suffisamment souvent pour qu'elle prenne de la force et vous guide dans vos choix.
Au-delà de l'application de prises de notes : choisir des outils de captation
Tiago Forte détaille tous les logiciels ou outils numériques qui vous permettent de récupérer du contenu au quotidien. Par exemple, vous pouvez :
Copier-coller du contenu YouTube en demandant d'afficher la transcription ;
Utiliser la fonction "partager" des livres numériques ;
Découper des segments de podcasts ;
Etc.
Ce ne sont que quelques exemples parmi ceux donnés par l'auteur. Le plus souvent, des solutions simples existent pour récupérer les éléments qui vous intéressent le plus.
Les étonnants bénéfices de l'externalisation de vos pensées
Cela vaut pour les briques de connaissance extérieure. Mais quand vous voulez exprimer vos propres idées (notamment vos ressentis par rapport aux documents que vous sélectionnez), vous pouvez simplement écrire directement dans votre système de notes (ou vous enregistrez en audio, si vous préférez).
Notez vos idées ou les exprimer à haute voix a bien des avantages. Premièrement, cela facilite la mémorisation. Mais ce n'est pas tout. Le fait d'exprimer ce que vous pensiez ou ressentez vous donne de nouvelles idées ou vous procure de nouvelles émotions qui peuvent être très libératrices.
La prise de notes nous aide aussi — et c'est lié — à prendre nos distances avec l'information reçue. Nous cessons peu à peu de réagir à chaud, sans prendre le temps d'y réfléchir. D'ailleurs, certains des contenus que vous sélectionnez aujourd'hui vous sembleront inutiles ou triviaux quelques jours plus tard. Dans ce cas, supprimez-les !
À votre tour : à quoi ressemblerait la captation d'idées si c'était facile ?
Plutôt que de chercher à retenir tous les éléments un par un de ce livre, demandez-vous comment vous pourriez mettre en place la captation d'idées dans votre quotidien de manière agréable et aisée. Imaginez les contenus que vous pourriez y intégrer.
En somme, commencez à agir plutôt qu'à tout retenir. C'est ainsi que vous trouverez les chemins qui vous conviennent le mieux et que vous tirerez tout le bénéfice des conseils donnés dans ce livre.
✅ Chapitre 5 — S'organiser : sauvegarder ses actifs en vue d'une utilisation future
Twilda Swarp est l'une des chorégraphes les plus réputées dans le monde de la danse contemporaine. Elle a une technique créative simple qu'elle nomme "La boîte".
Elle dépose dans une simple boîte de rangement tous les éléments liés à un projet chorégraphique, depuis son objectif (qui peut être un simple mot) jusqu'à des objets de toutes sortes et des morceaux de musique. Lorsqu'elle veut travailler sur son projet, elle sait où aller voir : dans la boîte !
L'effet cathédrale : concevoir un espace pour vos idées
L'environnement numérique est important. Nous passons de nombreuses heures immergés "dans" ces espaces de travail, que ce soit via nos téléphones ou nos ordinateurs.
Dès lors, il est capital de les organiser au mieux, en favorisant autant que possible un esprit de découverte et de réflexion. Nous allons voir une solution pour créer ce type d'espace dans les sections suivantes.
Avec PARA, formez votre esprit (et vos notes) en vue d'agir
En réalité, ce passage à l'organisation est souvent l'écueil de ceux qui prennent des notes. Ils accumulent, sans parvenir à créer un ordre. Résultat : la submersion à nouveau.
Tiago Forte propose une technique d'organisation qu'il nomme PARA pour :
Projet (projects) = les efforts limités dans le temps, concentrés sur une tâche en cours actuellement (les 12 questions du chapitre 3, par exemple).
Domaines (areas) = les responsabilités à long terme que vous souhaitez maîtriser dans la durée.
Ressources (resources) = les sujets ou intérêts potentiellement utiles pour l'avenir.
Archives (archives) = les informations devenues inactives, issues des trois autres catégories.
L'idée est de déposer les briques de connaissance dans l'un de ces quatre répertoires, à partir de l'usage que vous voulez en faire.
PARA vu des coulisses
L'auteur montre, grâce à des captures d'écran, son propre classement en action sur son ordinateur. Il a 4 fichiers principaux, puis, à l'intérieur, les fichiers correspondants.
Par exemple, s'il clique sur le premier fichier "Projets", il a 11 nouveaux fichiers qui apparaissent avec les projets qui l'occupent en ce moment. Lorsqu'il clique sur l'un de ces fichiers, il ouvre des documents avec les informations qu'il a répertoriées.
Il en va de même avec les autres fichiers principaux (domaines, ressources et archives).
Où ranger cette information? Comment faire pour savoir où sauvegarder chacune de vos notes
Si vous avez encore des difficultés à vous décider, malgré ce système de classement, demandez-vous :
Quel est le projet concerné par cette note ?
Aucun, alors pour quel domaine (plus long terme) ?
Toujours aucun ? Alors est-ce une ressource intéressante "au cas où" ?
Non, alors dans les archives (ou à ne pas noter).
Faites confiance à votre intuition et pensez rapidité. Votre note doit être là où vous l'attendez. Elle doit vous aider concrètement à réaliser vos objectifs.
Organiser l'information comme une cuisine : que suis-je en train de préparer ?
Tiago Forte propose cette analogie curieuse et bien trouvée avec la cuisine.
Vos projets sont les petits plats qui mijotent sur le feu.
Vos domaines sont le réfrigérateur, y sont conservées les choses à consommer relativement rapidement.
Le garde-manger, ce sont vos ressources, disponibles en cas de besoin pour n'importe quel repas.
Les archives ? Votre congélateur ! C'est un lieu de stockage à durée indéfinie.
Vous comprenez bien que les notes peuvent se déplacer d'un endroit à un autre. Lorsque vous avez terminé un projet, vous pouvez le mettre au congélateur ou placer quelques éléments que vous n'avez pas utilisés (ou qui peuvent encore servir) dans votre fichier Ressources, par exemple.
Vos projets achevés sont l'oxygène de votre second cerveau
L'objectif n'est pas d'avoir un ordinateur bien rangé ; l'objectif est de mener à bien vos projets créatifs et productifs. Un projet terminé vous donne de l'énergie pour le suivant et augmente votre confiance en vous.
Pour ce faire, vous avez besoin de faire le vide dans leur espace de travail. Si vous avez trop de documents dont ne vous savez que faire, placez-les dans Archive (avec la date, éventuellement) jusqu'à un meilleur usage. Libérez les espaces importants pour vos projets et faites disparaître ce qui ne compte plus.
À votre tour : rapide dans vos gestes, délicat dans votre toucher
Telle est la phrase que Tiago Forte a entendue d'une de ses coaches. Et c'est aussi ce qu'il veut nous transmettre. Être rapide dans ses gestes et délicat dans son toucher, cela signifie prendre le chemin de la moindre résistance. Bref, ne pas faire de forcing.
Cherchez donc le moyen le plus simple de vous rapprocher de votre envie de créer une organisation efficace pour votre prise de notes. Par exemple, ne commencez qu'avec les projets. Peu à peu, ajoutez, quand vous vous sentez à l'aise.
"Surtout, gardez à l'esprit que ces catégories ne sont pas définitives. PARA est un système dynamique qui se transforme constamment. Votre second cerveau évolue en parallèle de vos projets et de vos objectifs, ce qui signifie que vous n'avez pas à vous préoccuper de savoir s'il est parfait ou même finalisé." (Construire un second cerveau, Chapitre 5)
✅ Chapitre 6 — Distiller : aller à l'essentiel
Comment faire quelque chose de nouveau à partir de briques de connaissances existantes ? Il faut les distiller, c'est-à-dire les interpréter et en retirer la substantifique moelle.
Pour montrer ce processus à l'œuvre, Tiago Forte utilise l'exemple de Francis Ford Coppola lorsqu'il réalisa Le Parrain à partir d'un roman de Mario Puzo. Il utilisa un classeur pour répertorier ces impressions sur le livre et transformer celui-ci en un film très personnel.
La prise de note quantique : comment créer des notes pour un futur inconnu
La captation et le classement sont les étapes en amont. Une fois que votre connaissance est intégrée dans votre classement, vous devrez en faire quelque chose. Sur le moment, vous n'avez pas le temps de la relire ou de l'interpréter. Il faudra donc réaliser ce travail ensuite.
Les deux premières étapes sont ainsi comme un message envoyé à votre moi futur : "eh, prends garde, cela compte, fais-en quelque chose !". Mais pour ce faire, il faut aussi parvenir à garder l'intérêt pour vos notes. Comment faire ?
La "découvrabilité" : le lien manquant pour rendre vos notes utiles
Vos notes doivent être claires : les points importants doivent sauter aux yeux directement. C'est ça la "découvrabilité" selon l'auteur. Si vous voulez que votre idée reste fraiche dans un avenir plus ou moins proche, vous devez la rendre "découvrable" en ce sens.
Imaginez que vous serez débordé demain, avec toutes les informations que vous vous serez "envoyé". Pour vous faciliter la vie, vous avez besoin de vous rappeler très facilement ce qui était important au moment où vous avez collectionné cette information.
Surlignage 2.0 : la technique de la synthèse progressive
L'auteur propose d'améliorer la technique habituelle du surlignage en créant quatre strates permettant de se souvenir rapidement du sens d'une note :
La note brute (en elle-même, elle est déjà une sélection d'un document) ;
Les passages en caractère gras ;
Les passages surlignés ;
Le sommaire exécutif.
Le sommaire exécutif de votre note, c'est vous qui l'écrivez en reprenant de façon synthétique ce que vous avez surligné. En passant de strate en strate, c'est comme si vous zoomiez sur votre carte du savoir pour prendre de la hauteur.
Dans la suite du chapitre, Tago Forte donne quatre exemples de synthèse progressive avec des documents de plus en plus courts (voir pages 144-150).
Le secret de Picasso : élaguer le "bien" pour faire ressortir l'"extraordinaire"
Connaissez-vous la série de lithographies de taureaux du célèbre artiste espagnol (voir image ci-dessous) ? En 11 lithographies, le peintre simplifie une image d'un taureau pour n'en conserver que les traits les plus élémentaires.
La simplification — ou la distillation — est tout un art !
"La synthèse progressive ne sert pas à se rappeler autant de choses que possible. À mesure que vous distillerez vos idées, elles s'amélioreront naturellement, parce que quand vous éliminez ce qui n'est "que" bon, cela permet à ce qui est excellent de briller plus intensément." (Construire un second cerveau, Chapitre 6)
Les trois erreurs les plus courantes des preneurs de notes novices
Tiago Forte en repère trois principales :
Surligner à l'excès ;
Surligner sans but précis ;
Compliquer le surlignage.
Gardez les choses simples en ayant toujours à l'esprit que vos briques de connaissances doivent être malléables et utilisables pour votre moi futur. Si vous surlignez trop ou avec trop de couleurs, vous vous perdrez sans doute.
À votre tour : gardez votre moi futur à l'esprit
Exercez-vous à la méthode PARA avec des contenus que vous aurez sélectionnés et classés. Par exemple, un extrait d'article de blog ou de vidéo YouTube.
Tiago Forte conseille de créer vos notes en respectant les trois strates indiquées pour les rendre "découvrables". Pour vérifier que vous avez correctement effectué cette action, laissez la note de côté, mais mettez-vous un rappel quelque part pour qu'elle revienne dans votre champ de vision quelques jours plus tard.
Est-ce que vous pouvez vous rappeler aisément, en 30 secondes environ, de quoi il s'agit ? Dans ce cas, c'est que votre note fonctionne. Conservez-la alors sous cette forme définitive dans le dossier choisi.
✅ Chapitre 7 — Exprimer : montrer son travail
Octavia Butler est l'une des plus grandes écrivaines de science-fiction contemporaines. Or, elle a commencé avec peu. Comment a-t-elle réussi à créer des mondes futuristes et à avoir des intuitions fortes sur le monde d'aujourd'hui ?
Eh bien, elle prenait énormément de notes à propos de ses multiples centres d'intérêts. Ce qui fait dire à Tiago Forte :
"Les créateurs professionnels s'inspirent constamment de ce que leurs expériences et leurs observations personnelles leur offrent, des idées des autres et des leçons glanées aussi bien des succès que des échecs. S'il y a un secret à la créativité, c'est qu'elle se nourrit de nos efforts quotidiens pour rassembler et organiser ce qui nous influence." (Construire un second cerveau, Chapitre 7)
Comment protéger vos ressources les plus précieuses
"L'attention d'un travailleur du savoir est sa plus rare et précieuse ressource", dit l'auteur. Notre système de notes doit donc nous libérer de l'attention pour créer, au lieu de nous en demander davantage.
La dernière étape du programme CODE consiste à s'exprimer. Comment faire ? Ici encore, mieux vaut ne pas attendre que tout soit parfait. Recherchez le feed-back d'autrui assez régulièrement, sans attendre le dernier moment.
Les briques intermédiaires : pour être puissant, pensez petit
Cette notion de découpage en tâches intermédiaires est connue. Découper un projet en petits bouts vous aidera à combattre la procrastination et à avancer plus sereinement.
Il est également important de proposer un premier jet — et cela quel que soit votre domaine (de la musique à l'architecture, en passant par le copywriting).
Mais tout ceci ne suffit pas. Votre second cerveau va agréger les premiers jets qui sont comme autant de briques intermédiaires sur le chemin de votre projet final. C'est en associant ces briques que vous gagnerez en puissance créative et en efficacité.
D'un projet à l'autre, vous pouvez en effet réutiliser certaines briques intermédiaires, comme des notes distillées (voir le chapitre précédent) ou des livrables que vous avez rendus dans d'autres circonstances, par exemple.
Tiago Forte considère que cette pratique a quatre avantages principaux :
Augmentation de la concentration ;
Adaptation du travail au temps disponible ;
Réorientation et feed-backs plus rapides ;
Facilitation toujours accrue de la réalisation des projets.
Assembler ses briques : le secret d'une production bien huilée
Pensez à un projet. Par exemple : organiser une conférence. Vous pouvez penser que cela est hors de votre portée, car vous ne l'avez jamais fait. Et pourtant, si vous découpez la tâche en plusieurs morceaux, vous vous rendrez vite compte que vous savez déjà tout faire ou presque.
Par exemple, vous devrez créer un programme et envoyer des invitations aux conférenciers. Ce sont des choses que vous savez déjà probablement faire. Si cela est nécessaire, vous pourrez même utiliser des briques de votre second cerveau pour aller plus vite dans la réalisation de chacune de ces sous-tâches.
Pensez Lego ! Construisez peu à peu votre projet à partir de briques qui viennent remplir les plus petites tâches que vous avez identifiées et sans même vous en rendre compte, vous aurez complété votre projet tout entier.
Comment récupérer et réutiliser votre travail passé
Le processus de récupération des briques de connaissance n'a rien de trivial. C'est à ce moment-là que de nouvelles connexions, encore plus puissantes, peuvent émerger entre différents morceaux d'informations que vous aurez collectés.
L'auteur propose quatre méthodes de récupération :
Recherche = utilisez la fonction recherche de votre navigateur ou de votre logiciel de prise de notes.
Navigation "au gré du courant" = ouvrez votre dossier PARA pertinent et parcourez-le.
Balises = utilisez les étiquettes ou balises (aussi appelés tags, en anglais) pour "casser" les frontières/silos entre vos dossiers et faire des connexions plus étonnantes.
Sérendipité = laissez votre intuition parler !
Par nature, la créativité est collaborative
Non, nous ne créons pas seuls. Même si nous sommes effectivement seuls dans notre bureau à un moment X, nous sommes habités par de multiples voix qui viennent nous aider à réaliser nos ambitions. Ce sont les briques de connaissance qui portent ces voix !
Plus prosaïquement, le fait de recevoir des retours réguliers de vos collègues ou éditeurs (ou autres) participe complètement au processus créatif.
Tout n'est que combinaison
Dans le même ordre d'idée, nous pouvons dire que la créativité est toujours un "art de la combinaison", c'est-à-dire que nous travaillons toujours en nous appuyons sur ce que d'autres ont déjà fait.
Il existe même des briques de connaissance si essentielles qu'elles reviennent constamment dans votre travail et dans celui des autres. Reconnaître que vous vous inspirez d'autrui n'a rien de déshonorant. Au contraire !
"Rendre à César ce qui est à César ne diminuera pas la valeur de votre contribution, cela la rehaussera. Comme toutes vos sources seront clairement documentées dans votre second cerveau, vous n'aurez pas de peine à les retrouver et les inclure dans votre version définitive." (Construire un second cerveau, Chapitre 7)
À votre tour : vous seul savez ce que vous souhaitez produire
"C'est en réalisant des choses concrètes que nous apprenons — avant même de nous sentir prêts, avant d'avoir tout compris et avant de savoir où cela nous mènera", dit encore l'auteur un peu plus loin.
Autrement dit : passez à l'action sans attendre d'avoir tout compris. C'est en faisant que vous vous rendrez plus intelligent ! Quelle que soit la création que vous vous proposez de réaliser, qu'elle soit professionnelle ou personnelle, vous pouvez commencer à agir en vous aidant du système proposé dans ce livre.
Troisième partie — La conversion : réaliser vos projets
✅ Chapitre 8 — L’art de l’exécution créative
Tiago raconte l'histoire de sa mère, musicienne, et de son père, peintre. La création a fait partie de sa vie très jeune. Et c'est le sens même de ce qu'il veut transmettre. L'organisation et la prise de notes ne sont pas des fins en soi, mais des moyens pour créer.
Divergence et convergence : un exercice créatif d'équilibriste
Si les résultats de notre créativité sont nouveaux, le processus créatif, lui, est "immuable". Pour l'exposer clairement, l'auteur a recours à une opposition entre deux phases :
Divergence ;
Convergence.
Pendant la phase de divergence, nous accumulons une foule bigarrée de sources d'inspiration. Mais elle ne suffit pas. Il lui faut aboutir à un résultat unique et cohérent : c'est la phase de convergence.
Les deux premières lettres du programme CODE, capter et organiser, font partie de la phase de divergence. Les deux suivantes, distiller et exprimer, sont quant à eux au cœur du processus de convergence.
Les trois stratégies que j'utilise pour donner corps à un travail créatif
Pour vous pousser à l'action et tout particulièrement vers la phase de convergence, qui peut être sans cesse repoussée, Tago Forte donne trois astuces :
"L'archipel des idées" vise à créer des ponts et à éviter l'angoisse de la page blanche en créant, sur votre page de traitement de texte, un "archipel" avec plusieurs citations ou sources à votre disposition. De cette façon, il vous sera plus facile de commencer à écrire.
"Le pont d'Hemingway" est une technique du romancier pour passer d'une session de travail à une autre. Au lieu de terminer à bout de souffle, prenez le temps, vers la fin de votre session, de faire le point sur la situation actuelle de votre travail et de vous donner des idées pour la prochaine fois. Pensez également à noter les informations à ne pas oublier et à vous rappeler à vous-même vos intentions.
Réduire la portée de votre travail en créant un produit un peu plus simple que ce que vous aviez prévu à la base, surtout si vous avez une date limite à respecter. Vous pourrez l'améliorer ensuite ou utiliser ce que vous avez fait pour autre chose.
L'auteur nous montre, image à l'appui, comment il s'est servi de sa méthode pour penser l'aménagement de son garage en bureau et studio d'enregistrement.
À vous : soyez prompt et avancez
Si vous voulez vous lancer, commencez par :
Rédiger une esquisse ;
Regarder dans vos dossiers PARA ce qui pourrait "coller" ;
Vous poser des questions pour ajouter de nouveaux éléments (éventuellement) ;
Réserver un créneau pour sortir un premier jet (15 minutes environ) ;
Si cela est nécessaire, créer un "pont Hemingway" pour la prochaine séance de travail ;
Réduire la portée si le projet s'avère trop ambitieux ;
Noter tout ce que vous apprenez en cours de route ;
Recueillez les feed-backs de votre premier jet.
✅ Chapitre 9 — Les habitudes essentielles des experts en organisation numérique
"Votre second cerveau est un système pragmatique destiné à rehausser votre productivité et votre créativité." (Construire un second cerveau, Chapitre 8)
Pour Tiago Forte, productivité et créativité vont de pair. Grâce au système qu'il propose, nous pouvons associer les deux. En fait, les deux reposent sur de bonnes habitudes, que ce chapitre se propose de passer en revue.
La "mise en place", une façon d'encourager une productivité durable
La "mise en place" est une notion de cuisine professionnelle pour désigner la façon d'organiser l'espace de travail des chefs cuisiniers. En l'occurrence, cela passe par une attention constante à l'ordre de rangement de chaque chose, même lorsque vous êtes dans le feu de l'action.
Cette discipline interne et externe est nécessaire aussi dans le monde numérique et pour les travailleurs du savoir.
Les listes de contrôle d'un projet : la clé pour lancer le "volant d'inertie" du savoir
Nous consommons tous les jours des informations et une partie d'entre elles nous serviront à produire ce que nous voulons en fonction de nos objectifs. L'auteur invite à considérer les connaissances comme des actifs que vous investissez et que vous pouvez sans cesse recycler. C'est ce qu'il nomme, après d'autres, le "volant d'inertie" du savoir.
Pour vous assurer de bien utiliser vos connaissances dans ce sens, vous pouvez établir des listes de contrôle :
Une pour le lancement du projet ;
Une autre pour la clôture du projet.
L'objectif de ces listes consiste à vous permettre de commencer et de terminer vos projets en restant dans la ligne que vous aviez décidée. C'est une aide à l'action plus qu'une structure rigide. Comme les échafaudages, elles permettent à votre projet de tenir debout le temps de la construction.
Faire des revues une habitude : pourquoi traiter vos notes par lots et à quelle fréquence
C'est David Allen qui a proposé cette technique dans S'organiser pour réussir. Celle-ci a pour but de faire le point de façon régulière sur un sujet ou un projet en cours. Tiago Forte ajoute à ceci l'idée que vous pouvez le faire en révisant vos notes de la semaine ou du mois.
L'auteur explique en détail comment formater sa revue hebdomadaire sans se laisser submerger et réaliser des revues mensuelles pour être tout à fait au clair sur ce que vous êtes en train de faire.
L'habitude de l'attention en éveil : utiliser son second cerveau pour provoquer la chance
L'opportunisme a mauvaise presse. Pourtant, ce terme peut être utilisé de façon positive, pour signaler la possibilité d'être attentif à l'instant et à la surprise, et être capable d'en faire quelque chose. De petites "opportunités" s'offrent à nous tous les jours.
Face à une modification de priorité ou d'objectif, votre second cerveau est suffisamment souple pour agir. Si une occasion se présente, vous n'avez qu'à regrouper d'anciennes notes dans un nouveau dossier. À condition que vous preniez l'habitude de considérer véritablement votre système de notes comme un outil de travail et non comme un simple pense-bête.
À vous : si votre système parfait reste inutilisé, c'est qu'il n'est pas parfait
Les trois habitudes présentées ci-dessus sont faciles à mettre en place et à réaliser dans vos créneaux creux de la journée. Agissez avec souplesse pour construire progressivement l'environnement qui vous ressemblera le plus et sera le plus efficace pour vous.
"Rappelez-vous que vous n'êtes pas en train de construire une encyclopédie de savoirs parfaitement organisés, mais un système fonctionnel. À la fois dans le sens où il doit être opérationnel et dans le sens où il doit faire partie intégrante de votre quotidien. Pour cette raison, rien ne vaut un système imparfait, mais utile dans les conditions réelles de votre vie courante." (Construire un second cerveau, Chapitre 9)
✅ Chapitre 10 — Trouver sa voie pour s’exprimer
Dans un monde où l'information est devenue abondante, l'enjeu est moins de savoir comment se relier à elle que comment bien le faire.
Tiago Forte considère en outre que nos émotions et notre histoire façonnent notre rapport à l'information. Ce qui compte avant tout, c'est autrement dit de se doter du bon état d'esprit et non pas avant tout de la bonne boîte à outils.
La crainte que notre esprit ne soit pas assez puissant
Construire un second cerveau vous aidera à mener à bien vos projets en libérant votre "premier cerveau", trop souvent surchargé et anxieux. Peu à peu, une relation va s'établir entre votre cerveau "interne" et votre cerveau "externe".
Cette relation peut devenir intime, au point que vous aurez des difficultés à vous passer de votre système de notes. Votre être biologique changera : vous serez capable de rester concentré plus longtemps et vous serez plus calme.
À partir du moment où votre second cerveau vient soulager le premier, vous pouvez vous étonner de ce qu'il est capable de faire. Pour l'auteur, "se construire un second cerveau est une entreprise de développement personnel" car vous modifierez progressivement de nombreux aspects de votre personnalité.
Bien sûr, un tel changement peut faire peur. Mais il en vaut assurément la peine. Grâce à ce nouvel état d'esprit et au système CODE, vous passerez de :
La pénurie d'idées à leur abondance ;
L'obligation de faire les choses au véritable service rendu ;
La consommation pure et simple à la création.
Le besoin fondamental d'expression de soi
Tiago Forte relate son expérience de maladie et le bienfait que lui a procuré la méditation. Il affirme que la pratique de la méditation Vipassana a pour lui été une révélation, qui s'est greffée à une autre : l'écriture en public.
Ces deux activités lui ont fait comprendre à quel point l'expression de soi est un besoin fondamental.
À votre tour : le courage de partager
Nous avons souvent peur de partager nos histoires de vie ou nos idées. Nous n'osons pas nous affirmer positivement. Il nous semble toujours qu'il y a une bonne raison de ne pas le faire : la hiérarchie ou le sentiment d'imposture, par exemple.
Pourtant, les avantages de l'expression de soi sont véritablement sans commune mesure avec ceux du silence. S'adresser à un public pour exprimer des choses que nous souhaitons partager crée non seulement du lien social, mais vous reconnecte à vous-même.
Conclusion sur "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte :
Que retenir de "Construire un second cerveau — Une méthode complète pour organiser votre vie numérique et libérer votre potentiel créatif" de Tiago Forte :
"Les idées de Tiago Forte marchent vraiment", dit le maître du marketing Seth Godin à propos de cet ouvrage. Alors, pourquoi se priver de les appliquer, au moins pour essayer ?
Il vous aidera à :
Prendre des notes ;
Établir un système de données numériques ;
Organiser vos idées ;
Les conserver efficacement ;
Rendre vos idées plus concrètes ;
Faire mûrir vos idées ;
Créer des contenus qui font la différence !
Retenez que le numérique peut être un puissant instrument pour nous aider à développer notre créativité, à condition de savoir l’utiliser et de le maîtriser.
Grâce à un système de type CODE, vous vous construirez un cerveau externe à toute épreuve pour vous aider dans les tâches du quotidien ET réussir à mieux exprimer ce que vous souhaitez dire au monde.
Vous voulez en savoir plus sur Tiago Forte et sa méthode ? Rendez-vous sur :
Sa chaîne YouTube ;
Son site internet, Forte Labs.
Points forts :
Un manuel très clair et instructif ;
Plein de conseils et de captures d'écran pour commencer tout de suite ;
Des exemples inspirants venus d'artistes, philosophes ou scientifiques ;
Un chapitre bonus pour créer des tags efficaces ;
Un résumé à la fin de l'ouvrage (Section "Dernières pensées : vous en êtes capable").
Points faibles :
Je n'en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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July 15 2024, 5:00pm