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Commencer par pourquoi
Résumé de « Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l’action » de Simon Sinek : avec 18 millions de vues, sa conférence TED est l’une des plus fameuses de l’histoire de la série — mais avez-vous lu le livre ?
Par Simon Sinek, 2015, 230 pages.
Titre original : Start with why: How Great Leaders Inspire Everywone to Take Great Actions, 2009.
Chronique et résumé de "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" de Simon Sinek
Préface
« Il y a des dirigeants et il y a des leaders. Les dirigeants occupent une position de pouvoir ou d’influence. Les leaders nous inspirent. Qu’il s’agisse d’individus ou de sociétés, nous suivons les leaders non pas parce que nous y sommes obligés, nous les suivons pour nous-mêmes. Nous suivons les leaders non pas pour eux, mais pour nous. Ce livre s’adresse aux personnes qui veulent inspirer les autres et à celles qui veulent trouver quelqu’un qui les inspire. » (Commencer par pourquoi, Phrase mise en exergue du livre)
Introduction
Selon Simon Sinek, les leaders efficaces se distinguent par une forme singulière "de pensée, d'action et de communication". Cet état d'esprit leur permet d'inspirer plus de monde et de mieux réussir que les autres.
Il ne s'agit pas de don. Bien sûr, il existe des leaders très talentueux. Mais ce n'est pas le plus déterminant. Ce qui compte, c'est vraiment cet état d'esprit. Et celui-ci peut être appris ! N'importe qui peut apprendre à penser, agir et communiquer efficacement en suivant le modèle qui sera présenté dans ces pages.
L'auteur présente enfin quelques figures clés de cet ouvrage :
Les frères Wright ;
Dr. Martin Luther King Jr. ;
Steve Jobs et Steve Wozniak d'Apple.
Ces personnes ont été des leaders inspirés et inspirants. Pourquoi ? Eh bien… justement, car ils ont commencé par se demander "pourquoi" !
Partie 1 — Un monde qui ne commence pas par pourquoi
1 — Présumer que vous le savez
Simon Sinek s'intéresse à la façon dont nos hypothèses affectent nos actions. Souvent, nous avons le nez dans le guidon. Or, une perspective plus large sur le monde peut conduire à un succès plus durable.
Il illustre cette idée en comparant les constructeurs automobiles américains à leurs homologues japonais.
Dans l'industrie automobile américaine, les travailleurs de la chaîne de montage utilisent souvent un maillet en caoutchouc comme outil de réglage final pour les portes de voiture.
En revanche, les constructeurs automobiles japonais conçoivent leurs véhicules pour s'assurer que les portes s'adaptent parfaitement dès le début.
À partir de cet exemple, l'auteur développe deux approches distinctes du leadership.
Les dirigeants qui choisissent de manipuler les situations et les gens pour atteindre les résultats souhaités, compromettant volontairement leurs principes pour un succès immédiat. Ils peuvent utiliser des tactiques qui génèrent des résultats rapides, mais finissent par éroder la confiance et l'authenticité.
Les dirigeants qui commencent avec une vision claire du résultat final qu'ils veulent atteindre. Ces dirigeants opèrent avec une compréhension profonde de leur "pourquoi" — leur but et leurs valeurs — et utilisent cette compréhension pour guider leurs décisions et leurs actions.
Selon Simon Sinek, ce deuxième type de leader est focalisé sur le long terme. Les dirigeants qui connaissent leur "pourquoi" sont authentiques et inspirants. Ils sont aussi plus confiants et rassurants. Enfin, ils sont davantage capables de promouvoir lune culture de la collaboration et du travail partagé.
2 — Des carottes et des bâtons
Dans Commencer par pourquoi, l’auteur examine ensuite les deux principales incitations utilisées par les entreprises pour attirer les clients :
Les « carottes », c'est-à-dire la promesse de récompense(s) ;
Les « bâtons », à savoir la mise en évidence de douleurs et de coûts.
Une grande partie des techniques de vente contemporaines s’appuient sur la mise en exergue de « points de douleurs » à évacuer… c’est-à-dire de « bâtons ».
Ces stratégies de persuasion publicitaire — ce que les marketeurs nomment copywriting, notamment — se rencontrent partout. Elles jouent sur les prix, la peur ou encore la pression par les pairs.
En tant que consommateurs, certaines nous sont familières et nous ne sommes pas "dupes". D'autres, toutefois, agissent plus implicitement.
Pour Simon Sinek, c'est toutefois insuffisant. En fait, ces tactiques sont des solutions à court terme qui doivent être constamment répétées pour rester efficaces. Le risque étant, pour l'entreprise, de perdre son identité et, finalement, sa rentabilité.
Partie 2 — Une perspective différente
3 — Le cercle d'or
Dans Commencer par pourquoi, Simon Sinek introduit sa propre conception de la persuasion. Il nomme « cercle d’or » les trois questions suivantes :
Pourquoi = le but et la raison d'être de l'organisation ;
Comment = sa proposition de valeur unique ;
Quoi = les produits/services tangibles qu'elle offre.
Le plus souvent, les entreprises privées ou publiques peuvent exposer leur "quoi", mais sont beaucoup plus embêtées lorsqu'il s'agit de parler de leur "comment" et, surtout, de leur "pourquoi".
Pourtant, c'est par là qu'il faudrait commencer ! C'est "la" clé pour établir des liens durables avec les clients ou les usagers. Lorsqu'une organisation communique efficacement ses valeurs et son but, elle s'adresse directement au cœur des individus et ceux-ci entrent plus facilement en résonance avec elle.
L'exemple le plus fameux est celui d'Apple. Les produits d'Apple sont techniquement similaires à ceux de ses concurrents, mais l'entreprise se démarque nettement dans la mesure où elle commence par son "pourquoi".
Pensez à sa plus célèbre publicité inspirée de 1984 de George Orwell. L'enjeu de la marque à la pomme : remettre en question le statu quo et libérer les individus de leurs chaînes. Ce mantra primordial insuffle de la vie à toute l'entreprise et lui donne son cachet d'authenticité. Les consommateurs, eux, entrent directement en empathie avec cet objectif : "Moi aussi, je veux être autonome et original".
4 — Ce n'est pas une question d'opinion, mais de biologie
Quelles sont les raisons de ce comportement ? En fait, Simon Sinek explique que les humains ont un désir inné d'appartenir à des communautés, c'est-à-dire à des groupes partageant les mêmes valeurs et croyances.
Ce besoin très fort de l'humanité correspond au niveau « pourquoi » du cercle d'or.
Par ailleurs, d'un point de vue neurologique, il existe une différence entre :
Le néocortex, qui gère la pensée et l'analyse rationnelles ;
Le cerveau limbique, qui régit les émotions, la confiance et la loyauté.
Le premier est lié au "quoi", tandis que c'est davantage dans le second que s'ancre le "pourquoi". Les entreprises (ou les organisations au sens large) qui commencent par leur "pourquoi" puisent dans ce désir naturel d'appartenance.
Pourquoi, dans ce cas, la plupart des entreprises commencent par « quoi » et « comment » ? Eh bien, parce que ce sont aussi des aspects que les clients privilégient :
La qualité du produit ;
Son prix bas ;
Ses fonctionnalités ;
Etc.
Tous ces aspects sont importants et sont "calculés" par la partie rationnelle du cerveau. Toutefois, c'est à un niveau plus profond (et plus ancien, selon la théorie de l'évolution), que l'auteur propose d'agir.
5 — La transparence, la discipline et la constance
Dans Commencer par pourquoi, Simon Sinek souligne l’importance de maintenir le bon ordre dans le cercle d’or. Chaque niveau implique un degré d’engagement différent :
Lorsque les décisions sont basées sur des éléments tangibles ou des mesures rationnelles (« quoi »), le plus haut niveau de confiance est formulé selon une phrase du genre : « Je pense que c'est la bonne décision ».
Les décisions instinctives (« comment ») produisent un niveau de confiance semblable à « La décision semble juste ».
Lorsque les décisions sont enracinées dans un "pourquoi" clair, le plus haut niveau de confiance est "Je sais que c'est juste".
Le consommateur qui connaît les raisons d'agir d'une organisation peut facilement l'expliquer et se sentir à l'aise avec son choix, comme s'il était tout à fait "naturel".
Partie 3 — Les leaders ont besoin d'adeptes
6 — L'émergence de la confiance
Simon Sinek explique comment la confiance émerge dans les organisations et comment l'alignement du "pourquoi", du "comment" et du "quoi" peut favoriser cette confiance.
Du point de vue de l'auteur, la confiance commence à s'épanouir lorsque les gens et les organisations font preuve d'un type de motivation qui va au-delà de l'intérêt personnel. À noter : c'est ce qui est parfois appelé motivation oblative.
L'auteur considère que la vision qui consiste à se démarquer constamment de ses concurrents n'est pas viable à long terme. C'est une culture du « quoi » qui risque à tout moment d'oublier son "pourquoi".
En effet, en se concentrant uniquement sur "ce qu'ils font" (quoi), ils restent constamment le nez dans le guidon. Par contre, les entreprises qui s'appuient sur leur "pourquoi" peuvent agir avec plus de flexibilité.
Voici deux exemples qui vont en sens inverse :
Apple, avec son "pourquoi" clairement identifié (voir plus haut), a pu sans problème diversifier ses propositions de services et de produits des ordinateurs aux iPads et aux iPhones.
Dell, quant à elle, a eu du mal à se diversifier au-delà des ordinateurs et en est finalement restée à son activité principale. L'entreprise s'est trop focalisée sur ce qu'elle faisait (son produit, leur qualité) et n'a pas cherché à "vendre" sa raison d'être.
Connaissez-vous "l'avantage du premier déménageur" ? C'est le nom que Simon Sinek donne à l'avantage compétitif que peuvent engranger les entreprises qui savent capitaliser sur leur "pourquoi". Il donne un autre exemple, toujours avec Apple (et Steve Jobs) en héros de l'aventure :
Creative, l'un des premiers producteurs de lecteurs MP3 s'est concentré sur les spécifications techniques lors de ses campagnes publicitaires ;
Apple a commercialisé l'iPod en vantant la possibilité de mettre "1 000 chansons dans votre poche".
Cette approche plus sensationnelle d'Apple fait tilt auprès des consommateurs et leur permet de dominer le marché.
Enfin, l'auteur souligne l'importance d'embaucher des employés qui sont passionnés par le « pourquoi » de l'entreprise. Les employés qui se connectent au « pourquoi » sont plus productifs et innovants. Ils contribuent davantage à la vie de celle-ci et créent une émulation positive pour tout le groupe.
7 — Comment se produit un point de bascule
Comment les idées et les innovations se propagent-elles ? Comment se produit le "point de bascule" qui fait d'un simple produit une référence, voire une norme que tout le monde utilise "doit" utiliser ? Pour l'expliquer, l'auteur s'inspire de la loi d'Everett M. Rogers sur la diffusion des innovations.
Cette loi décrit la courbe en cloche de l'adoption des produits. Il existe plusieurs types de consommateurs :
Innovateurs, c'est-à-dire ceux qui prennent le risque d'adopter une technologie en premier, lorsque celle-ci n'a pas encore été complètement testée ou validée par le public ;
Adopteurs précoces qui souhaitent être à la pointe de la technologie ;
Majorité précoce, qui ne veut pas être en reste et cherche à se maintenir dans la course au progrès ;
Majorité tardive, qui emboite le pas pour entrer dans ce qui devient une "norme" ;
Retardataires, qui adoptent la technologie après tout le monde.
Il y a peu d'innovateurs et peu de retardataires, comparativement aux autres segments. C'est pourquoi la courbe est "en cloche".
Cette analyse classique résonne avec le propos de Simon Sinek. En effet, selon ce dernier, les organisations devraient se concentrer sur l'attraction de personnes qui s'alignent sur leur "pourquoi" et qui croient en leur cause. En l'occurrence, ce sont les innovateurs bien sûr, mais surtout les adopteurs précoces.
Ceux-ci représentent environ 15 % à 18 % du marché. Ils jouent un rôle déterminant pour atteindre ce "point de bascule", cette "masse critique" requise pour qu'une idée ou un produit soit accepté par le grand public.
Dans Commencer par pourquoi, l’auteur cite le mouvement des droits civiques comme exemple du cercle d’or et de la loi de la diffusion de l’innovation. Selon lui, le Dr. Martin Luther King Jr. est devenu le symbole du mouvement des droits civiques, car il a su toucher ces adopteurs précoces avec une vision claire et une communication percutante.
Partie 4 — Comment rallier ceux qui croient
8 — Commencer avec pourquoi, mais savoir comment
Simon Sinek explore ensuite les concepts d'énergie et de charisme. Ceux-ci sont capitaux pour penser le leadership.
L'énergie motive ;
Le charisme inspire.
Si vous connaissez votre raison d'être, vous pouvez développer votre charisme. Est charismatique celui qui croit en quelque chose qui le dépasse. Simon Sinek illustre cela avec les exemples de Bill Gates et de Steve Ballmer.
Steve Ballmer est énergique, il sait mobiliser les troupes ;
Bill Gates respire le charisme malgré sa timidité naturelle.
Les dirigeants charismatiques, qui sont animés par un « pourquoi » fort, laissent un impact durable et obtiennent plus facilement l'engagement des autres. Ces visionnaires ont de l'imagination et une vue précise pour l'avenir. Ils sont la quintessence des personnalités "pourquoi".
Par contraste, les dirigeants qui se focalisent sur le « comment » sont pragmatiques : ils cherchent des solutions pratiques et sont réalistes ; ils pensent au jour le jour. Les personnalités "comment" peuvent très bien réussir, mais elles créeront rarement des entreprises qui changent le monde.
Par ailleurs, ces deux types de personnalités sont souvent complémentaires. Un dirigeant "pourquoi" a souvent besoin d'une personne de type "comment" pour donner vie à sa vision. C'était le cas de Walt Disney, par exemple, qui a pu compter sur son frère Roy pour faire de ses rêves une réalité.
Cette distinction s'étend à la vision et à la mission d'une organisation.
La vision représente l'intention du fondateur, le « pourquoi » derrière la fondation de l'entreprise.
La mission prédit « comment » l'entreprise créera cet avenir. C'est le mode d'emploi.
Lorsque ces deux dimensions sont au clair, l'organisation a toutes les chances d'être un succès, aussi bien en interne (relations entre les collaborateurs) qu'à l'externe (relations avec les clients, surtout, mais aussi les fournisseurs, etc.).
9 — Savoir pourquoi, savoir comment. Ensuite, quoi ?
Simon Sinek continue son parcours et aborde l'évolution du rôle des dirigeants. Lorsqu'une entreprise de développe, elle doit passer du centre du cercle d'or (le "pourquoi") vers son extérieur (le "comment", puis le "quoi").
Au commencement d'une organisation, les fondateurs ont un contact direct avec le monde extérieur. Ils s'expriment et sont écoutés. Mais progressivement, les fondateurs deviennent un symbole du message principal. Or, il en faut plus pour mettre en œuvre et faire fonctionner une organisation.
Pour exposer son idée, Simon Sinek réexpose la distinction entre cerveau limbique, centre des émotions et des décisions irrationnelles, et le néocortex rationnel. Au niveau de l'entreprise, les fondateurs sont l'équivalent du système limbique, tandis que les cadres dirigeants représentent usuellement le néocortex.
La communication doit utiliser les émotions. Pour cela, elle peut s'appuyer sur des métaphores, des images et des symboles. Lorsqu'il est bien compris et exécuté, le marketing communique les valeurs et les croyances de l'entreprise au monde.
Mais il n'est pas toujours facile d'exprimer ses émotions, et c'est pourquoi tant d'organisations peinent à se faire connaître et à se développer !
10 — Communiquer, ce n'est pas parler, c'est écouter
Dans Commencer par pourquoi, Simon Sinek insiste tout particulièrement sur le pouvoir des symboles dans la communication. Les symboles rendent l’intangible (invisible, abstrait, etc.) tangible. Ils tirent leur sens des associations que les gens créent.
Les logos jouent ce rôle de symbole. Par exemple, le logo de Harley-Davidson symbolise bien plus que l'entreprise. Pour les amoureux de motos, il incarne tout un ensemble de valeurs et un style de vie à part entière.
L'auteur en revient encore une fois à Apple pour montrer la discipline importante qu'il faut pour parvenir à communiquer son "pourquoi" sans se perdre. Il en vient ensuite à la description d'un test : le test du céleri !
"Ce n’est pas seulement CE QUE vous faites ou COMMENT vous le faites qui compte. Le plus important, c’est que le QUOI et le COMMENT soient cohérents avec votre POURQUOI. C’est seulement à ce moment-là que vos pratiques seront meilleures. Il n’y a rien de mauvais en soi à regarder ce que font les autres pour apprendre. Le défi est de savoir quelles pratiques ou quels conseils il faut suivre. Heureusement, il existe un simple test que vous pouvez utiliser pour trouver exactement quels QUOI et COMMENT sont les bons pour vous. Il s’agit d’une simple métaphore appelée le test du céleri." (Commencer par pourquoi, Chapitre 10)
Ce « test de céleri » a une base simple : pour choisir quels sont les exemples sur lesquels vous pouvez vous appuyer ou les innovations que vous pouvez faire dans votre entreprise, ne vous contentez pas de copier ce que font les autres. Passer chacune de ces propositions au crible de votre "pourquoi".
Si votre ambition est de manger sainement, vous opterez pour ceux qui vous proposent du céleri et non des M&Ms. En agissant avec cette boussole intérieure, vos décisions (et votre communication) s'aligneront sur vos croyances et vos objectifs fondamentaux.
Mais ce n'est pas tout ! Vous économiserez également du temps et d'autres précieuses ressources en évitant de vous éparpiller.
Partie 5 — Le plus grand défi est la réussite
11 — Lorsque le pourquoi devient vague
Dans ce chapitre, SImon Sinek discute de ce qui se passe lorsque les entreprises perdent de vue leur "pourquoi" d'origine. Deux exemples éminents, Volkswagen et Walmart, servent à l'auteur pour nous mettre en garde.
Volkswagen, qui signifie littéralement « voiture du peuple », a construit une image de marque autour de voitures fiables et abordables pour tout le monde. L'emblématique VW Beetle représentait la liberté et une vie simple et insouciante. Cependant, lorsque Volkswagen a sorti la VW Phaeton pour un public très aisé, elle a contredit son propre "pourquoi" et n'a pas réussi à trouver un écho auprès des consommateurs.
Walmart connait sensiblement la même histoire. L'enseigne s'adresse historiquement à des personnes aux revenus modestes. À la mort de son fondateur, l'entreprise se restructure et opte pour une politique impitoyable auprès de ses fournisseurs et ses employés notamment. Sa réputation en pâtit très fortement et elle perd ce qui faisait sa raison d'être.
Rester attaché à sa cause ou à sa croyance s'avère être le véritable test de l'intégrité d'une organisation.
12 — Une rupture peut survenir
Chaque entreprise évolue selon un cycle de vie déterminé :
La passion des débuts ;
Les risques pour faire vivre concrètement cette vision ;
La solidification de structures pour la faire "tenir" et la transformer en "mission".
L'entreprise peut devenir une référence et entrer dans le cœur de tous ou bien oublier son "pourquoi" (voir plus haut). La croissance comporte elle-même ses risques.
Pour de nombreuses entreprises, une « rupture » entre le "pourquoi" et le "comment" se produit au fur et à mesure qu'elles ont de plus en plus de succès. L'auteur définit cette rupture comme ce qui se passe lorsque le « pourquoi » et le « quoi » divergent.
Au fur et à mesure que les entreprises grandissent et se globalisent, la prise de décision se décentralise. Il n'est pas rare, alors, que les collaborateurs — voire les cadres eux-mêmes — perdent de vue le "pourquoi" de l'entreprise. Ils ne commencent à compter que sur le "quoi" pour éclairer leurs décisions.
Partie 6 — Découvrir pourquoi
13 — Les origines du pourquoi
Devez-vous réellement faire des études de marché pour connaître vos clients et trouver votre niche ?
Simon Sinek met cette théorie classique de la création d'entreprise en question. Selon lui, la vision du fondateur doit primer sur l'adaptation au consommateur. Le "pourquoi" ne ressort pas de statistiques, de sondages ou d'entretiens approfondis avec les clients et les employés.
Une fois que celui-ci est trouvé, le défi consiste à rester fidèle à soi-même face aux pressions extérieures et à l'évolution de la situation.
Simon Sinek révèle également les origines de ce livre. Selon lui, elles sont justement à trouver dans son propre échec à rester fidèle au « pourquoi » de sa première entreprise.
Lorsqu'il commença son activité d'entrepreneur, il était rempli d'excitation et de fierté car son entreprise avait survécu au-delà des trois premières années — ce qui est un succès en soi, considérant que 90 % des entreprises font faillite dans les 3 ans qui suivent leur création.
Cependant, au fur et à mesure que l'entreprise se développait, il se rendit compte que sa passion déclinait et que l'entreprise se transformait pour lui en une routine désagréable.
L'auteur explique alors que cet ennui, mais aussi son manque de confiance en lui-même et sa trop grande faiblesse à l'égard de ses concurrents l'ont incité à se lancer dans une analyse approfondie de ce qui distinguait sa propre expérience entrepreneuriale des entreprises plus prospères.
Il a tout particulièrement cherché à comprendre pourquoi des entreprises comme Apple surpassent systématiquement leurs rivaux. C'est alors qu'il a identifié un fil conducteur qui lui a permis de concevoir le cercle d'or présenté au premier chapitre.
Peu à peu, il a reconnu que ses propres difficultés découlaient d'une perte de son « pourquoi ». Trouvant que son analyse était pertinente, il s'est décidé à la partager avec autrui. Et c'est comme ça que tout a recommencé et qu'il a connu, cette fois, le succès !
14 — La nouvelle concurrence
Simon Sinek part d'une distinction essentielle pour penser la concurrence : celle contre les autres et celle contre soi-même.
Si vous (ou votre organisation) êtes en concurrence avec le monde, vous aurez des difficultés à trouver du soutien et à ne pas vous essouffler dans la durée. Vous chercherez à améliorer vos produits et services, mais au prix d'une course épuisante et sans fin.
Cependant, si vous (ou votre entreprise) êtes en concurrence avec vous-même, vous chercherez avant tout à améliorer vos réalisations antérieures, sans être constamment dans la comparaison. Vous pourrez plus aisément attirer les autres à vous et collaborer avec eux, ce qui diminuera la pression et la fatigue.
Cette "nouvelle concurrence" (celle contre soi-même) vous oblige à conserver votre vision, tout en l'affinant et la transformant. La concurrence classique nous amène à trop regarder à l'extérieur et à perdre notre spécificité. La nouvelle, au contraire, nous impose de regarder toujours davantage en nous-mêmes.
Seules les plus grandes conservent cette clarté sur leur « pourquoi », année après année. Oui, le chemin vers un succès durable réside dans le fait de commencer par pourquoi et de rester attaché à sa vision, tout en s’attachant à s’améliorer de façon continue.
Une entreprise fidèle à sa vision se simplifie la vie de bien des manières :
La qualité de ses décisions est accrue ;
La loyauté de ses membres s'approfondit ;
La confiance du public est durable.
L'optimisme et l'innovation font partie intégrante de sa culture.
Postface — Faites partie de ce mouvement, partagez votre vision du monde
Le cercle d'or de Simon Sinek. Source : Wikipedia
Conclusion sur "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" de Simon Sinek :
Ce qu’il faut retenir de "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" de Simon Sinek :
Une chose est sûre : Simon Sinek sait présenter sa pensée. D’ailleurs, si vous n’avez toujours pas vu la vidéo YouTube de sa présentation TED, c’est le moment ! Ce livre en est la continuation et l’approfondissement.
Sa théorie du "cercle d'or" lui permet de développer son argument central, selon lequel le but d'une personne ou d'une organisation est la clé de sa réussite.
Dans Commencer par pourquoi, Il affirme que les individus et les organisations influents commencent toujours par exposer clairement « pourquoi » ils font ce qu’ils font, puis qu’ils vont progressivement vers l’extérieur pour expliquer « comment » ils accomplissent cet objectif et — enfin — ce (« quoi ») qu’ils font pour l’accomplir.
Commencer par pourquoi est particulièrement important pour au moins 3 raisons :
Inspirer et motiver plus efficacement les autres.
Donner un cap pour les décideurs et les cadres qui doivent maintenir une cohérence au fil du temps.
Accroître la fiabilité et, ce faisant, la confiance des clients et des parties prenantes.
Contribuer à une plus grande résilience de l'individu ou de l'organisation, puisque le but sert d'ancre en période d'incertitude ;
Fournir un héritage durable, qui va au-delà du simple succès immédiat ou du profit.
Tout au long de Commencer par pourquoi, Simon Sinek prend des exemples dans les mondes de l’entreprise, mais aussi de la politique. À ce titre, ses deux exemples phares sont Apple et le Dr. Martin Luther King Jr. Ce dernier a profondément influencé le Mouvement pour les droits civils en clamant un « pourquoi » clair et puissant (le fameux discours « I have a dream » ou « J’ai un rêve », prononcé en 1963).
Points forts :
Un livre court, mais très clair et bien construit ;
Des exemples qui permettent de bien comprendre le propos ;
Une théorie assez simple, qui peut être facilement mise en application pour les autoentrepreneurs.
Point faible :
Quelques répétitions.
Ma note :
Avez-vous lu le livre de Simon Sinek "Commencer par pourquoi : comment les grands leaders nous inspirent à passer à l'action" ? Combien le notez-vous ?
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IA 2042
Résumé de « IA 2042 — Dix scénarios pour notre futur » de Kai-Fu Lee et Chen Qiufan : un livre qui mêle les talents de conteur de Chen Qiufan aux connaissances de Kai-Fu Lee en matière d'intelligence artificielle afin de proposer dix visions possibles des sociétés boostées à l'IA — pour le meilleur… et pas vraiment pour le pire !
Par Kai-Fu Lee et Chen Qiufan, 2022, 499 pages.
Titre original : « AI 2041 — Ten Visions for Our Future » (2021)
Chronique et résumé de « IA 2042 — Dix scénarios pour notre futur » de Kai-Fu Lee et Chen Qiufan
Introduction par Kai-Fu Lee : La véritable histoire de l'IA
C'est John McCarthy qui invente le terme d'intelligence artificielle (IA) à l'occasion du célèbre "Projet de recherche d'été sur l'intelligence artificielle" à Darmouth, en 1956.
Pendant longtemps, l'IA s'est cantonnée au monde universitaire. Mais récemment, elle a fait sa grande apparition publique. Voici deux dates marquantes, liées à l'avènement d'un nouveau type d'IA liée à l'apprentissage profond ou deep learning :
2016 = AlphaGo bat un humain au jeu de go, un jeu de société plus complexe que les échecs ;
2020 = l'IA résout un problème scientifique, à savoir le repliement des protéines.
Depuis quelques années, le deep learning a énormément progressé grâce à :
L'augmentation de la puissance de calcul ;
L'augmentation des données et des capacités de stockage de celles-ci.
La valeur économique de l'IA est en train de monter en flèche. Pourquoi ? Notamment car cette technologie est "omni-usage", c'est-à-dire disponible pour un très grand nombre d'applications.
Dans ce texte, les auteurs cherchent à proposer une série de "fictions scientifiques". Ils se servent des ressources du récit fictif pour faire de la prospective sérieuse.
"Ce livre s'appuie sur une IA réaliste, c'est-à-dire sur des technologies qui existent déjà, ou dont on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'elles arrivent à maturité dans les vingt prochaines années." (IA 2042, Introduction par Kai-Fu Lee)
L'objectif est de penser l'avenir de l'humanité et de l'IA afin de nous aider à relever les défis qui nous attendent avec réalisme et optimisme.
Introduction par Chen Quifan : Comment apprendre à ne plus s'inquiéter et accueillir l'avenir avec imagination
Alors que Kai-Fu Lee est le scientifique de l'aventure, Chen Quifan est l'auteur de fiction. À eux deux, ils combinent les talents pour raconter avec justesse et imagination les avenirs possibles d'une humanité boostée à l'IA.
L'auteur de science-fiction (SF) rappelle la loi d'Amara :
"Nous avons tendance à surestimer l'effet d'une technologie à court terme et à en sous-estimer l'effet à long terme." (IA 2042, Introduction par Chen Qiufan)
La SF a depuis longtemps mis en scène les relations homme-machine et l'irruption d'intelligences artificielles. Grâce à elle, nous pouvons explorer toutes les questions qui nous concernent au plus près.
Elle est d'ailleurs, selon Yuval Noah Harari, l'auteur de Homo Deus, "le genre artistique le plus important" de notre époque.
En fait, les scientifiques et les ingénieurs s'inspirent également de la SF pour construire leurs théories et leurs nouvelles technologies. De cette façon, la littérature change le monde. Mais elle le fait aussi car elle nous permet, à tous, d'avoir plus d'esprit critique.
Voici les enjeux des nouvelles qui suivent :
Anticiper avec réalisme les développements techniques ;
Imaginer l'avenir des êtres humains et des institutions sociales ;
Poser des questions pour faire réfléchir.
Espérons que ce pari soit réussi et que vous preniez plaisir à la lecture de ces 10 courtes histoires ! Après chacune d'entre elle, Kai-Fu Lee fait le point sur les développements techniques liés à l'IA.
1 — L'éléphant doré
La première histoire se passe en Inde.
Au niveau technologique, plusieurs évolutions ont eu lieu. La plus importante d'entre elles — développée dans la nouvelle — consiste en une assurance en ligne nommée Ganesh, du nom du dieu de la mythologie indienne.
Cette assurance est proposée en lien avec une série d'applications (shopping, santé, etc.). Pourquoi ? Car celles-ci permettent à l'assurance de récolter un grand nombre de données sur ces utilisateurs.
Quel est l'objectif ? Proposer des polices d'assurance adaptées aux comportements des clients. L'idée est de faire baisser les polices d'assurance en faisant baisser, en même temps, les risques. Grâce à ces applications, l'assurance donne de nombreux conseils pour préserver sa santé physique, mentale et financière.
Sur le plan social, l'histoire insiste sur l'abolition plus ou moins réussie des castes. Les intouchables, à savoir la caste la plus basse et dénigrée d'Inde, n'ont pas accès aux mêmes services et continuent de vivre dans des conditions moins avantageuses, même après les lois passées pour contrer ce phénomène, dès les années 2010.
À travers une histoire d'amour entre deux adolescents, la question principale posée par cette nouvelle est la suivante : comment éviter que ces algorithmes — qui utilisent les données pour fournir des conseils personnalisés — ne reproduisent les inégalités sociales ?
L'analyse de Kai-Fu Lee
Certaines applications que nous connaissons déjà sur nos smartphones utilisent l'apprentissage profond pour transformer nos données en recommandations ou conseils personnalisés. C'est le cas, par exemple, pour Facebook ou Spotify, pour n'en citer que deux parmi d'autres.
Dans cette partie, le scientifique explique en détail ce qu'est le deep learning et les "réseaux de neurones artificiels" qui en assurent le fonctionnement. Vous pouvez également retrouver ces informations, plus détaillées encore, dans la chronique de L'intelligence artificielle pour les nuls !
Les résultats stupéfiants de l'apprentissage profond ne doivent pas nous masquer les limites et les problèmes de cette technologie. Voici les points mis en évidence par le chercheur et investisseur :
Une grande puissance de calcul est nécessaire ;
Il ne faut surtout pas confondre le fonctionnement du cerveau humain et de ces réseaux de neurones artificiels ;
L'IA a besoin de grandes quantités de données pertinentes et d'un objectif assez précis et concret (ce qui est appelé la "fonction objectif").
Deux exemples de domaines de développement de l'IA sont proposés :
Internet (en particulier via Facebook et Amazon) ;
La finance et ce qui est maintenant appelé la fintech, à savoir l'alliance des technologies de pointe et de la finance et du monde de l'assurance (avec des sociétés comme Waterdrop en Chine ou Lemonade aux États-Unis).
Enfin, l'auteur aborde les problèmes liés à ce type d'application :
Manipulation des utilisateurs ;
Perpétuation des préjugés (au centre de la nouvelle "L'éléphant doré") ;
Impossibilité de justifier ou d'expliquer les choix pris par l'IA.
2 — Derrière les masques
La deuxième nouvelle a lieu au Nigeria.
Sur le plan technologique, les deux innovations majeures mises en avant ici sont :
Les progrès de la reconnaissance facile via les caméras de sécurité ;
L'amélioration des logiciels de création audio et surtout vidéo. Ceux-ci permettant notamment de créer des deep fakes, ces trucages très difficiles à reconnaître.
Au niveau social, nous apprenons beaucoup de choses sur ce pays et, notamment, les conflits entre les peuples Igbo et les Yoruba qui divisent le pays. L'usage des trucages vidéo est ici utilisé à des fins de manipulation politique.
L'histoire suit un jeune homme Igbo pauvre, qui est recruté pour monter un deep fake contre les dirigeants Yoruba, mais qui va se rebeller et décider, finalement, de suivre une autre voie, plus positive pour l'avenir de son pays.
L'analyse de Kai-Fu Lee
Le chercheur explique ici comment fonctionne la vision par ordinateur. Celle-ci, pour fonctionner, doit résoudre bien des problèmes, en termes de :
Capture et traitement d'images ;
Détection d'objets et segmentation d'images ;
Reconnaissance d'objets ;
Suivi d'objets en mouvement ;
Reconnaissance des gestes et des mouvements ;
Compréhension des scènes.
Il y a, à l'heure actuelle, pléthore d'applications qui utilisent la vision par ordinateur, de la reconnaissance facile à la navigation autonome d'automobiles (voir en particulier la nouvelle 6, "Le pilote sacré"), en passant par l'édition de contenu.
Pour ce dernier type d'application, les ingénieurs utilisent la technologie dite des réseaux neuronaux convolutifs (CNN pour convolutional neural networks) et celle des réseaux antagonistes génératifs (generative adversial networks ou GAN).
Kai-Fu Lee prévoit que ces technologies évolueront suffisamment, dans vingt ans, pour créer des trucages vidéos indétectables à l'oeil nu. D'où l'importance de développer des logiciels antitrucage. Ceux-ci seront sans doute intégrés dans de nombreux domaines de la vie de tous les jours.
Voici sa conviction :
"Tout comme nous avons su remédier au problème de spams et des virus grâce à des innovations technologiques, nous garantirons de même la sécurité de l'IA la majorité du temps (car il est vrai que les attaques de spam et de virus n'ont pas totalement disparu). Les vulnérabilités d'origine technologique ont toujours été compensées en tout ou partie grâce à de nouveaux progrès technologiques." (IA 2042, Chapitre 2)
3 — Les jumeaux
Le cadre du troisième récit est le Sri Lanka.
Ici, la question technologique est liée à l'usage de l'IA dans l'éducation. Avec le développement des IA génératives et de la réalité virtuelle, il sera possible — selon les auteurs — de développer des assistants éducatifs qui aideront les jeunes à rapprendre leurs leçons, à réaliser leurs devoirs et, aussi, à se divertir.
Mais quelles sont les conséquences de ces technologies sur les relations sociales ? Et comment ces technologies pourront-elles se développer en des sens différents, pour laisser place à la diversité, notamment en termes de sensibilité et d'apprentissage ?
Dans l'histoire présentée, deux jumeaux sont adoptés par des familles différentes. L'un se développe avec une forte volonté et un sens de la compétition exacerbé. L'autre, atteint d'autisme, recherche plutôt l'évasion dans des mondes artistiques et oniriques qu'il crée lui-même de toutes pièces grâce à l'IA.
Bien sûr, une rivalité surgit entre les deux…
L'analyse de Kai-Fu Lee
C'est le fonctionnement du traitement automatique du langage naturel qui est exposé ici par le scientifique. L'auteur explique ce qu'est la méthode d'apprentissage supervisé (TALN) et quel est son usage pour le traitement du langage.
Plus récemment, la méthode d'apprentissage auto-supervisé a permis à Google et OpenAI de créer les chatbots conversationnels que nous connaissons sous le nom de ChatGPT ou Gemini. Ces progrès de l'IA conversationnelle peuvent déboucher sur des applications étonnantes, comme des "professeurs IA" !
"Peut-être que dans vingt ans, GPT-23, ayant lu chaque mot jamais écrit et vu chaque vidéo jamais produite, sera à même de construire son propre modèle du monde. Ce transducteur de séquence omniscient contiendra toutes les connaissances accumulées sur l'histoire humaine. Il ne nous restera plus qu'à lui poser les bonnes questions." (IA 2042, Chapitre 3)
Cela dit, Kai-Fu Lee est prudent lorsqu'il s'agit de prédire "la singularité" (moment où l'intelligence humaine sera surpassée par celle des machines). Pour lui, cela n'arrivera pas de si tôt. Encore une fois, il insiste sur la différence entre cerveau humain et cerveau artificiel.
4 — L'amour sans contact
Nous voici en Chine pour la quatrième histoire !
Ici, la technologie de l'IA vient s'associer à la robotique. Il y a beaucoup de robots ménagers dans ce récit, mais pas seulement. Le plus important, c'est le développement de toute une série de méthodes et objets liés au domaine de la santé et, plus largement, à la vie domestique.
Au niveau social, l'enjeu de ce récit est celui de la lutte contre les pandémies et de nos réactions face à leurs conséquences, notamment en termes de distanciation sociale.
Voici l'intrigue : Chen Nam est amoureuse d'un Brésilien nommé Garcia. Ils ne sont jamais vu "en vrai", car la jeune femme a peur de sortir de chez elle à cause des variants de la Covid. À l'aide de complices et d'un plan ingénieux, son compagnon va toutefois lui permettre de sortir de la "cage dorée" de son appartement… et mettre leur amour à l'épreuve.
L'analyse de Kai-Fu Lee
"Je considère que nous sommes aujourd'hui à l'orée d'une nouvelle révolution en matière de soins. En effet, la numérisation va permettre de déployer encore davantage toutes les technologies dépendantes des données dans des domaines comme l'informatique, la communication, la robotique, la science des données et, par-dessus tout, l'IA."
L'auteur prévoir l'accélération ou l'apparition de :
Processus de numérisation des bases de données et des processus liés à la santé ;
Technologies intimement liées au numérique et à l'IA (depuis les outils simples de mesure des indicateurs de santé comme la fréquence cardiaque, jusqu'à des outils de séquençage ADN, etc.).
La découverte de médicaments se fera de plus en plus rapide et de plus en plus personnalisée. Le tout, selon l'auteur, à moindre prix ! Par ailleurs, les diagnostics seront facilités et fournis avec plus de précision grâce à l'IA.
Le rôle des médecins évoluera vers un rôle de "soignants compatissants et de communicants d'informations médicales".
Dans la suite de cette partie, le chercheur introduit également aux grands principes de fonctionnement de la robotique et aux applications industrielles et commerciales qui vont en découler dans les décennies à venir. Enfin, il se penche sur la numérisation de la vie personnelle et professionnelle.
5 — Mon idole fantôme
La nouvelle "Mon idole fantôme" prend place au Japon.
La RX est un acronyme utilisé pour regrouper les différents types de mélanges entre réalité et "virtualité". Il y en a trois principaux :
RV ou réalité virtuelle (immersion dans un monde numérique) ;
RA ou réalité augmentée (superposition d'éléments virtuels dans un environnement réel) ;
RM ou réalité mixte, qui introduit un degré supérieur d'intrication entre ces deux "mondes".
Ces technologies vont probablement bouleverser bien des domaines de notre vie sociale. Mais ici, c'est le domaine du divertissement qui est étudié. Il est possible de créer des jeux et des expériences divertissantes d'une ampleur encore jamais vue.
Dans l'histoire conçue par Chen Qiufan, une fan nommée Aiko participe à un jeu grandeur nature qui concerne la prétendue mort mystérieuse de son idole : le chanteur Hiroshi. Parviendra-t-elle à s'habituer à la présence de l'avatar 3D virtuel de sa star préférée et à résoudre l'énigme de sa disparition ?
L'analyse de Kai-Fu Lee
Il y a plusieurs technologies qui se retrouvent d'une nouvelle à l'autre et qui donnent à penser qu'elles seront à coup sûr présentes dans nos vies de demain pour l'auteur :
Le smartstream ou successeur du smartphone.
Les lunettes et mêmes lentilles XR.
Le premier sera le support de toutes nos applications, comme il l'est déjà. Mais il gagnera en puissance de calcul et en nombre de données au point de devenir ultra-performant et personnalisé (comme cela est montré dans le chapitre 1 avec le système d'assurance).
Les secondes nous intéressent davantage ici. Grâce à elles, nous pourrons nous immerger dans les différents niveaux de RX à tout moment de la journée. Le personnage principal de l'histoire dit même qu'elle se sent "aveugle" sans elles.
Dans IA 2042, Kai-Fu Lee prend le temps d'expliquer les ressorts techniques de ces nouvelles technologies et leurs limites, tant fonctionnelles qu'éthiques — tout particulièrement la question de la conservation des données.
Il aborde aussi la question des gants haptiques et des technologies qui nous permettront de connecter nos autres sens (en plus de la vie) au monde numérique.
6 — Le pilote sacré
Nous sommes de retour au Sri Lanka pour cette nouvelle.
La réalité virtuelle ressemble à un jeu. Mais l'est-elle uniquement ? Certes, du divertissement peut être créé à partir d'elle, mais aussi bien d'autres choses. Et si la réalité virtuelle, couplée à la technologie de la voiture autonome, pouvait nous aider à guider à distance les voitures des personnes comme c'est déjà le cas pour les drones ?
La réalité sociale du Sri Lanka est faite de tensions politiques et parfois d'attentats terroristes. Mais c'est un pays qui se développe et qui bénéficiera de technologies de pointe dans vingt ans.
Dans cette histoire, un jeune prodige des jeux vidéo nommé Chamal est recruté par une entreprise pour effectuer des missions spéciales qu'il prend au départ pour un simple jeu vidéo. Avant de s'apercevoir que c'est loin d'être le cas !
L'analyse de Kai-Fu Lee
Grâce à cette histoire, nous plongeons encore plus profondément dans l'univers de la RX, tout en y intégrant une autre technologie : celle des voitures autonomes.
L'idée de base des auteurs consiste à affirmer que le cinquième stade de la voiture autonome (pour un rappel des cinq stades de la voiture autonome, lire la chronique Elon Musk : L'homme qui défie la science) sera complètement atteint en 2042.
Toutefois, il se peut qu'une "reprise en manuel" soit nécessaire de temps à autre, surtout lors de crises majeures (catastrophes naturelles, attentats, etc.) qui peuvent brouiller les systèmes d'IA, voire les rendre inopérants. L'hypothèse faite ici est que des pilotes "à distance" prennent le relais dans ces situations.
Au-delà de cette possibilité (qui relève ici de la fiction), Kai-Fu Lee étudie les retombées positives et négatives de la voiture autonome. Puis, il passe en revue les freins éthiques et juridiques qui pourraient ralentir les progrès techniques — comme la question de savoir qui est responsable en cas d'accident avec une voiture autonome, par exemple.
Pour l'auteur :
"Élargir la conscience que nous avons de ces questions toutes légitimes, et en débattre, est indispensable. Il nous faut résoudre ces difficultés le plus vite possible afin d'être prêts pour les technologies d'automatisation de la conduire, le jour où elles parviendront à maturité." (IA 2042, Chapitre 6)
7 — Apocalypse quantique
L'Islande, mais aussi l'Europe entière, est au cœur de ce septième chapitre.
La technologie mise en avant ici n'est pas à proprement parler celle de l'IA, même si elle lui est liée. Il s'agit de l'informatique quantique. Si cette technologie arrive à maturité, elle pourrait bien révolutionner l'IA en la dotant d'une puissance de calcul jamais atteinte.
La question sociale posée ici est celle de l'usage volontairement néfaste des technologies. L'un des mantra répétés dans tout l'ouvrage c'est que la technologie n'est pas bonne ou mauvaise en soi, mais qu'elle dépend de ce que les humains en font.
Quid si quelqu'un — ou une organisation — décide de faire le mal ?
Dans la nouvelle "Apocalypse quantique", un scientifique devenu fou cherche à "punir" la société en utilisant un ordinateur quantique et une armée de drones autonomes. Deux spécialistes que tout oppose — une jeune femme hacker et un fonctionnaire chargé de cybersécurité — vont se retrouver en charge de sauver l'humanité !
L'analyse de Kai-Fu Lee
"L'informatique quantique a, d'après moi, 80 % de chance de fonctionner en 2042. Si c'est le cas, son impact sur l'humanité pourrait dépasser celui de l'IA. Comme la machine à vapeur, l'électricité, l'informatique et l'IA? C'est une technologie extrêmement polyvalente capable de bouleverser la compréhension que nous avons de la nature et de nous aider à réaliser des progrès scientifiques spectaculaires." (IA 2042, Chapitre 7)
Le spécialiste de l'IA expose les grands principes de l'informatique quantique puis pose la question de la sécurité. En effet, l'informatique quantique, par sa puissance de calcul exceptionnelle, pourrait "hacker" tous les systèmes de sécurité actuels, y compris — par exemple — les systèmes de protection des bitcoins.
Un autre thème traité dans la suite de cette partie concerne les armes autonomes. Pour plus d'information sur ce sujet, vous pouvez également lire la chronique du livre À nous d'écrire l'avenir de l'ancien patron de Google Eric Schmidt.
Pour les auteurs, il est de la plus grande importance de limiter leur prolifération.
8 — Le sauveur d'emplois
Les États-Unis accueillent cette huitième histoire.
L'intelligence artificielle s'est infiltrée dans tous les secteurs, tous les métiers. C'est notamment l'épidémie qui a accéléré cet engouement des entreprises pour le recours à l'IA. Le problème est avant tout social : que faire de toutes ces personnes qui se retrouvent sans emploi ?
Plusieurs propositions sont faites, comme le revenu universel de base (RUB). Mais l'histoire propose une autre solution : le reclassement dans des emplois plus qualifiés ou moins sujets aux pressions de l'IA. Toutefois, cette solution est très imparfaite et de nombreux travailleurs ne trouvent pas de nouveaux emplois stables.
L'histoire se concentre sur le travail d'une spécialiste en reclassement et du patron de l'entreprise, Michael Sauveur. Un jour, une étonnante nouvelle fait irruption dans leur quotidien : une autre firme promet un reclassement de 100 % des travailleurs licenciés !
Arnaque ? Promesse en l'air ? Quel est le "truc" de cette concurrente ? Eh bien, elle est de faire travailler "pour de faux" les travailleurs désœuvrés. Un scandale ? Oui ! À moins que la société consente à quelques petites modifications…
L'analyse de Kai-Fu Lee
Le problème économique de la perte massive d'emplois en raison du développement et de l'adoption de l'IA dans de nombreux secteurs d'activité est très présent dans l'actualité. C'est un problème structurel à résoudre au plus vite.
Nous avons appris à aimer travailler et à donner sens à notre existence grâce à notre travail. Oui, pour nous, êtres humains du XXe et du début du XXIe siècle, le travail est une valeur ; se réaliser dans un métier nous construit comme individu et nous positionne dans la société.
Dans ces circonstances, le chômage de masse est un véritable enjeu, non seulement social et économique, mais aussi existentiel. Le RUB est l'une des solutions qui est avancée ces dernières années, mais il se peut que ce ne soit pas suffisant, car les gens risquent de se tourner vers des activités destructrices (addictions de toutes sortes, etc.).
L'une des clés consiste à repérer clairement les domaines où l'IA aura le plus de mal à s'intégrer et à rechercher ce type de poste. En l'occurrence, Kai-Fu Lee dégage trois grandes qualités qui seront toujours requises :
La créativité ;
L'empathie ;
La dextérité.
La reconversion professionnelle va devenir une obligation pour nombre d'entre nous, au moins une fois durant notre carrière. Au-delà, le chercheur nous invite à repenser le contrat social sur lequel reposent nos sociétés occidentales et suggère un plan en trois étapes :
Réapprendre (l'acquisition de compétences utiles et peu prises en charge par l'IA) ;
Recalibrer (la définition de nouveaux emplois liés à l'IA et générer une symbiose humain-machine) ;
Renaître (le développement d'une société curieuse et ouverte, qui poursuit la visée du progrès).
9 — L'île du bonheur
Le royaume du Qatar offre le cadre de cet avant-dernier récit.
Et si une technologie pouvait nous rendre heureux ? Si l'IA pouvait être assez fine pour capter vos moindres désirs — même les plus abstraits — et vous fournir le bonheur sur un plateau d'argent ? Telle est l'hypothèse mise à l'épreuve dans cette nouvelle.
Au niveau social, nous nous trouvons dans un milieu de milliardaires. Le Prince héritier du Qatar, en souverain bienveillant, veut le bonheur de son peuple et teste sa nouvelle technologie — une IA à prétention omnisciente — auprès d'un riche, très riche public trié sur le volet.
Viktor, jeune quarantenaire russe ayant fait fortune dans les jeux en ligne, notamment, est l'un des évités du royaume. Avec d'autres, il doit demeurer dans une île où tous leurs désirs pourront prendre forme. Pourtant, loin de les combler, l'IA leur fait perdre le goût à la vie, au point qu'ils cherchent à s'enfuir.
Pourquoi ?
L'analyse de Kai-Fu Lee
C'est probablement parce que l'IA développée par le Prince ne parvient qu'à subvenir aux besoins hédonistes et non aux besoins eudémoniques. Quelle est la différence ?
Besoins hédonistes = les deux premiers paliers de la pyramide de Maslow environ (besoins physiologiques, sécurité et pour une part, besoins de liens sociaux).
Besoins eudémonistes = les trois derniers paliers (besoins d'amour et d'appartenance, d'estime et d'accomplissement de soi).
Il est très difficile — mais pas impossible selon les auteurs — de concevoir une IA qui répondrait à toute cette palette de désirs, et surtout aux besoins eudémonistes, qui sont les plus abstraits et les plus propres à l'humain. Ce ne sera sans doute pas encore une réalité en 2042.
Pour que cela puisse se faire, il faudrait résoudre à minima trois épineux problèmes :
Celui de la mesure de notre bonheur ;
Celui du stockage des données et de leur protection ;
Et enfin, celui de l'entité qui conservera nos données.
Kai-Fu Lee estime que les visées de ceux qui récoltent nos données et nos propres objectifs doivent se rejoindre. C'est ce qu'ils nomment une "IA de confiance", c'est-à-dire qui cherchera à optimiser la même "fonction objectif" que nous.
C'est le contraire qui se passe aujourd'hui avec Google ou Facebook, par exemple. Dans la mesure où ces entreprises orientent l'IA vers la maximisation du profit, leurs objectifs ne sont pas convergents avec les nôtres.
Mais il est possible de penser des solutions qui facilitent la confiance entre les deux parties et qui nous permettent, ainsi, de livrer sans trop de remords nos données.
"Que cette entité de confiance soit une monarchie éclairée, une coopérative open source ou un système de blockchain distribué, nous pourrions retirer de cette puissante IA des bienfaits sans précédent, tout en ayant bon espoir que de nouvelles avancées technologiques sécuriseraient chaque jour davantage nos données." (IA 2042, Chapitre 9)
10 — Horizon plénitude
Un voyage en Australie nous est proposé pour clore ces nouvelles.
La technologie en jeu ici est une IA qui sert une politique publique de remise à l'emploi des jeunes et, notamment, des jeunes les plus défavorisés issus le plus souvent de la minorité indigène, les aborigènes. Ce système vise à proposer des travaux aux jeunes en l'échange de récompenses et d'une valorisation sociale.
Cette technologie est censée venir en aide à ces jeunes qui n'ont plus de travail (notamment à cause de l'IA), en tablant sur la qualité d'empathie et le besoin de reconnaissance sociale et de développement personnel.
Dans "Horizon Plénitude", Keira est une jeune qui va s'occuper d'une biologiste célèbre à la retraite, Johanna Campbell. Un lien fort se noue entre les deux femmes malgré des débuts difficiles. Peu à peu, chacune aide l'autre à surmonter ses difficultés et — pour Keira — à trouver sa voie.
L'analyse de Kai-Fu Lee
Le type de société qui est dépeint dans cette histoire n'est possible que dans un pays qui aurait mis en place une forme souple de gratuité de tous les services publics, générée notamment grâce à la baisse des coûts liés aux énergies propres. L'Australie est un bon candidat, mais beaucoup de chemin reste à faire !
Kai-Fu Lee expose l'intérêt des énergies renouvelables et aussi l'innovation en matière de nouveaux matériaux de construction et de consommation (il aborde par exemple le thème de la viande de synthèse).
Nous pourrions vivre dans une société d'abondance grâce au progrès scientifique et technique. Mais c'est aussi une question d'allocation juste et raisonnée des ressources qui est en cause (évitement du gaspillage et allocation des logements vides, par exemple).
Dernier point — et non des moindres — évoqué par l'auteur : la fin de l'argent. Pouvons-nous imaginer un monde où l'argent n'aurait plus la place qu'il a aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr, mais pour Kai-Fu Lee, c'est bien vers cet horizon de la plénitude que nous devons nous diriger.
IA : Vers une fin heureuse ?
"L'intelligence artificielle renferme la promesse d'un avenir radieux pour l'humanité [...]. L'IA créera une richesse prodigieuse et, en symbiose avec les humains, amplifiera nos capacités. Elle améliorera nos façons de travailler, de jouer et de communiquer, nous affranchira des tâches routinières et nous fera entrer dans l'ère de la plénitude." (IA 2042, "IA : Vers une fin heureuse ?")
Le plus important est de comprendre que nous ne sommes pas les jouets de l'histoire ; nous pouvons contribuer au changement en nous investissant dans de nouveaux métiers ou dans des initiatives citoyennes et politiques.
Bien sûr, le voyage ne sera pas sans risque. Mais, pour les deux auteurs de IA 2042, l'aventure en vaut assurément la chandelle !
Conclusion sur « IA 2042 — Dix scénarios pour notre futur » de Kai-Fu Lee et Chen Qiufan :
Ce qu'il faut penser de « IA 2042 — Dix scénarios pour notre futur » de Kai-Fu Lee et Chen Qiufan :
Voici un livre très bien construit qui permet au lecteur de se familiariser avec un grand nombre de concepts techniques et de cerner leurs enjeux de façon divertissante et concrète, grâce aux histoires fictives.
Les auteurs sont résolument optimistes et cherchent à convaincre leurs lecteurs de les suivre sur le chemin de la confiance vis-à-vis de l'IA. Il ne faut donc pas y voir un livre uniquement "réaliste", comme ils le prétendent au début. C'est bien un livre engagé en faveur de l'IA que vous lirez ici !
Il y a pour eux de bonnes raisons d'être optimiste de façon réaliste et mesurée. Et c'est ce qu'ils s'évertuent à montrer au fil des pages, en voyant comment les difficultés, aussi bien techniques qu'éthiques, pourraient être surmontées.
En résumé, IA 2042 est un ouvrage à mettre entre toutes les mains, surtout celles qui n'ont pas encore eu d'introduction technique à l'intelligence artificielle !
May 20 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur youtube.com
May 17 2024, 5:00pm
-
J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre
Résumé de « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre » de Jordan B. Peterson : le dernier ouvrage de l’un des penseurs les plus influents du développement personnel et de la psychologie outre-Atlantique — à ne mettre dans vos mains que si vous avez vraiment envie de vivre pleinement votre vie !
Par Jordan B. Peterson, 2021.
Titre original : « Beyond Odrer: 12 More Rules for Life », 2020.
Chronique et résumé de « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l'ordre » de Jordan B. Peterson
Introduction
Contrairement à son précédent livre, 12 Règles pour une vie : un antidote au chaos, Jordan B. Peterson propose ici de réfléchir à ce que le désordre (le chaos) peut avoir de bon et de positif dans nos existences quotidiennes.
Son premier livre était une partie du chemin : une méthode pour vivre mieux en s'organisant le plus efficacement possible. Mais ici, il nous fait faire un pas de plus et découvrir comment accepter la part de désordre et d'incertitude pour rester ouvert à la nouveauté et à la créativité.
L’auteur commence par raconter sa descente aux enfers après la publication de son premier ouvrage. Sa femme et sa fille ont connu des problèmes de santé assez graves. En outre, lui-même s’est retrouvé face à une addiction aux benzodiazépines qu’il n’a réussi à traiter que très difficilement, au cours de longs mois de souffrance.
Pour Jordan B. Peterson, ces expériences sont compliquées et douloureuses, et il ne s’agit pas de les nier. Mais il n’est pas non plus opportun de se couper de ce qu’il y a de fort en nous ; ce qu’il nomme notre « part héroïque ».
"Tous ces malheurs ne forment que la moitié sombre de l'histoire de l'existence et ne tiennent aucun compte de l'élément héroïque de la rédemption ni de la noblesse de l'esprit humain qui requiert qu'on lui confie un minimum de responsabilités. C'est à nos dépens que nous méprisons cette partie de l'histoire, car la vie est si difficile que le fait de perdre de vue cette partie héroïque de l'existence pourrait nous coûter très cher." (12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre, Introduction)
Règle 1 — Évitez de constamment dénigrer la créativité et les institutions sociales
Solitude et chaos
Parler avec autrui est capital pour mettre de l'ordre dans ses idées. C'est une leçon que l'auteur a clairement perçue grâce à l'un de ces patients. Lors des premières séances de psychothérapie avec Jordan B. Peterson, il était dépressif, très solitaire. Il ne parlait que de ce qui l'ennuyait.
Au fil des années, il a pourtant complètement changé. Il a fait de nombreux efforts, dans sa vie de tous les jours, pour se tourner davantage vers les autres. Il a peu à peu remis de l'ordre dans son existence grâce à la discussion qu'il menait avec eux et grâce au fait de les laisser voir ses talents.
La santé mentale comme institution sociale
La santé mentale ne vient pas seulement de l'harmonisation de nos différentes personnalités. Nous sommes ouverts sur le monde extérieur, que nous le voulions ou non. Autrement dit, la communauté a un grand rôle à jouer dans notre sentiment de bien-être au quotidien.
L'éducation :
Les loisirs ;
Les projets ;
Nos proches ;
Nos amours ;
Etc.
Voici des dimensions sociales de nos existences. Et tout cet « entourage » nous permet, d’une manière ou d’une autre, de rester en bonne santé mentale. En fait, les autres nous rappellent constamment quel est le « droit chemin » et celui à éviter. Comment ? Via du langage verbal et non verbal au cours de nos interactions avec eux.
De l'intérêt de désigner
Nous cherchons tous à attirer l'attention des autres. Lorsque nous désignons quelque chose (comme un bébé pourrait le faire), nous cherchons en même temps à attirer l'attention sur l'objet et sur nous-mêmes qui le montrons.
Les bébés — comme la petite-fille de l'auteur qui est prise pour exemple — ont besoin de montrer ce qui les intéresse pour recevoir une validation d'autrui.
"Si vous ne communiquez pas sur ce qui pourrait intéresser d'autres personnes, alors, la valeur de votre communication — voire la valeur de votre présence — risque d'être réduite au néant." (12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 1)
La parole est une forme plus complexe de désignation. Pour attirer l'attention de nos semblables, il y a peu de choses plus efficaces ! C'est d'ailleurs ce que savent très bien les copywriters…
Que devrions-nous désigner ?
Le langage exprime ce qui est acceptable ou non ; des valeurs sont déjà présentes dans les mots que nous employons. Souvent, nous ne nous en rendons pas compte. Nous cherchons à exprimer et à subvenir à nos besoins de façon correcte pour nous et pour les autres, au sein de la société dans laquelle nous vivons.
Nous coopérons les uns avec les autres pour ce faire. Mais nous sommes aussi en concurrence pour certains biens. C'est toute une organisation sociale qui en découle. Dans l'idéal d'une société bien organisée, chacun intervient là où il a plus de talent.
La hiérarchie qui découle de la structuration des besoins au sein d'une société est une institution sociale "qui rend en même temps possibles le progrès et la paix", dit Jordan B. Peterson.
De bas en haut
Nous intégrons tous progressivement le langage et, avec lui, les règles propres à une société. Nous entrons dans le jeu de la concurrence et de la compétition, d'abord avec les gestes, puis avec la parole.
Le jeu est un véritable microcosme social où nous expérimentons les règles. Au final, la vie et les sociétés elles-mêmes ressemblent à de grands jeux que nous jouons constamment.
L’objectif de tout joueur (ici, de tout être humain, donc) est de se rendre capable de participer au plus grand nombre de jeux possible. Ou plus exactement « d’être invité par le plus grand nombre à participer à une série de jeux ».
De l'utilité de l'Idiot
Il est tout à fait bienvenu d'être un "débutant". Nous devons tous en passer par là. Nous sommes tous, à un moment donné au moins, au bas de l'échelle. Cela peut nous apprendre l'humilité et la gratitude.
Les plus grands héros de nos mythes et fictions, de Harry Potter à Pinocchio en passant par Jésus Christ, ont tous commencé dans de piètres conditions et ont été exposés au danger. Mais c'est comme cela, à chaque fois, qu'ils apprennent à la fois qui ils sont et comment changer (ou s'adapter) au monde.
De la nécessité d'avoir des égaux
C'est parmi nos pairs que nous parlons le plus librement et que l'information circule le mieux. Entre supérieurs et inférieurs, il y a toujours du bruit ou des résistances à s'écouter l'un l'autre.
Parler entre amis, c'est-à-dire en égaux, est une chose essentielle dans l'existence. Et celle-ci implique le partage, qui s'apprend lui aussi au cours de l'enfance, comme le relate Jordan B. Peterson.
Recevoir et surtout donner son soutien sont des éléments positifs de la santé mentale (et ceux-ci influenceraient même sur la longévité). Éprouver les sentiments d'amitié renforce notre sentiment de sécurité et de sens, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle.
Qui c'est le patron ?
Être une autorité dans son domaine n'a rien d'une honte. Au contraire ! Avoir de la "supériorité" dans une hiérarchie ne doit pas être considéré non plus avec mépris. Parfois, c'est le cas. Pourtant, savoir être un bon supérieur ou une autorité pour d'autres est quelque chose de très positif.
Ceux qui le cherchent ont de l'ambition, ce qui n'est pas la même chose que la "soif de pouvoir". Un bon patron ou supérieur hiérarchique se fonde sur l'autorité, c'est-à-dire sa compétence, et non sur le pouvoir (c'est-à-dire la force).
Bien sûr, les deux peuvent être mêlés, et parfois avec raison, mais il convient de les distinguer.
Les institutions sociales sont nécessaires… mais insuffisantes
Les institutions sociales et les hiérarchies sont essentielles pour grandir. Cela dit, il y a un paradoxe : les problèmes de la société changent et, parfois, les réponses apportées hier ne fonctionnent plus pour ceux-ci. Dans ce cas, que faire ?
C’est là où interviennent les esprits créatifs, qui valorisent le changement sur le statu quo. Ces personnes, souvent plus jeunes, viennent bouleverser les codes sociaux, les normes (et même parfois le langage).
« Comment établir un équilibre entre un conservatisme raisonnable et une créativité revitalisante ? », demande Jordan B. Peterson dans 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre.
De la nécessité d'un équilibre
Ni la créativité ni la discipline ne sont suffisantes. Les deux entretiennent une relation d'interdépendance que nous oublions trop souvent, en mettant uniquement l'accent sur l'une ou l'autre.
Pour être créatifs, nous avons besoin de suivre d'abord des règles, d'apprendre, justement, une "discipline" (que ce soit le piano, le tennis ou les mathématiques). Par ailleurs, la créativité a le grand mérite de venir renouveler l'efficacité des réponses habituellement apportées. Il nous faut les deux !
La personnalité en tant que hiérarchie… et capacité de transformation
"À quoi ressemble, alors, la personnalité qui permet d'établir un équilibre entre le respect pour les institutions sociales et la transformation créatrice ? Compte tenu de la complexité du problème, ce n'est pas facile de le déterminer. Pour cette raison, on préfère se tourner vers les histoires." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 1)
Plusieurs histoires sont mises en avant par l'auteur pour nous faire sentir la "personnalité idéale" qui parvient à joindre conservatisme et créativité. Notamment :
Harry Potter ;
Pocahontas ;
Jésus-Christ.
À chaque fois, les institutions sociales sont à la fois respectées et bafouées, mais toujours en vue de créer un monde meilleur, plus juste, plus sain et plus vivant.
Règle 2 — Imaginez qui vous pourriez devenir, et visez résolument cet objectif
Qui êtes-vous, et qui pourriez-vous devenir ?
Que serions-nous si nous n’avions pas eu cet accident, ce problème, etc. ? Nous avons tous le sentiment d’avoir du « potentiel » largement inexploité en nous. Mais comment le débloquer, et comment se donner une idée claire de ce que nous pourrions devenir ?
Jordan B. Peterson pense que cela est lié à deux choses, qui sont spécifiquement humaines.
Premièrement, nous nous racontons collectivement des histoires dans lesquelles nous mettons en scène des héros et des situations qui montrent ce dont nous sommes capables (ou des "nous" idéalisés).
Deuxièmement, nous sommes susceptibles d'apprendre toujours plus et de nous inspirer du passé pour développer nos propres luttes, nos propres combats (intérieurs ou collectifs).
Grâce à ces qualités, nous sommes en mesure d'avoir des guides pour notre développement personnel et social.
La naissance de l’inoubliable
"Une histoire inoubliable capte la quintessence de l'humanité et la condense, la transmet et la clarifie, mettant en lumière ce que nous sommes et ce que nous devrions devenir. Elle nous parle, attirant notre attention et nous poussant à l'imiter. Nous apprenons à voir et à nous conduire de la même manière que les héros de ces récits qui nous ont tant captivés." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 2)
Toutes ces histoires sont le fond dans lequel nous pouvons puiser pour comprendre comment agir au mieux et transformer ce chaos de sensations que nous éprouvons en force active et positive.
C'est pourquoi l'auteur utilise tant d'histoires et d'exemples tirés de la fiction dans les sections et les chapitres qui suivent.
Qui vous pourriez devenir 1 : Materia prima
La "matière première" est ce que les alchimistes utilisaient pour créer de l'or ou des métaux précieux (du moins essayaient-ils). Il existe toute une symbolique de l'alchimie et de la sorcellerie (que Jordan B. Peterson reprend via la saga Harry Potter, notamment) qui est utilisée par l'auteur pour expliquer le processus de transformation du potentiel.
Nous parvenons à transformer notre potentiel en une personnalité épanouie si nous réussissons à poursuivre de façon "franche et courageuse" ce qui est "à la fois significatif, dangereux et prometteur" en nous.
Qui vous pourriez devenir II : Le polythéisme dans le monothéisme, et l'apparition du héros vertueux
Jordan B. Peterson reprend plusieurs histoires, depuis le temps des mythes antiques et polythéistes jusqu'aux plus récents films, en passant par les paraboles et histoires religieuses des religions monothéistes.
Un exemple. Dans cette section, il passe de :
Enuma Elish (mythe mésopotamien) ;
Le mythe d'Horus en Égypte ;
L'histoire de Saint-Georges (christianisme) ;
Les récits de la Saint-Patrick (idem) ;
Le Hobbit de J.R. Tolkien ;
Avengers, le film de Marvel.
"Tous ces héros interprètent ce qui a sans doute été la plus grande découverte jamais faite par les ancêtres primordiaux de l'homme : si vous avez la vision et le courage (et un bâton solide, en cas de nécessité), vous pouvez chasser les pires serpents." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 2)
Qui vous pourriez devenir III : Héros, dragon, mort et résurrection
Ici, l'auteur revient sur l'histoire de Harry Potter — sa rencontre et sa bataille avec le Basilic — pour montrer tout l'intérêt de ce type d'histoire. Que nous apprend-elle, si nous suivons les symboles ?
Eh bien qu'au-delà de la bataille avec le serpent (le dragon ou le basilic, qui sont tous des reptiles), il y a une renaissance : nous devenons différents, plus forts qu'auparavant.
Comment passer à l'action
Nous passons à l'action le plus souvent sans nous en rendre compte. Lorsque nous sommes enfants, nous apprenons à agir à partir du jeu d'imitation que nous développons naturellement. Nous faisons "comme si".
Devenus adultes, nous utilisons le théâtre, mais aussi la littérature. Dans ce dernier cas, l'imitation ne passe plus par le corps directement, mais par l'imagination seule et les mots. Nous pouvons apprendre à imiter les modèles que nous imaginons grâce aux œuvres de fiction que nous lisons (et regardons sur nos écrans).
En l'occurrence, ceux-ci nous apprennent la chose suivante :
"Fixez-vous des objectifs. Choisissez la meilleure cible que vous soyez en mesure de concevoir. Approchez-vous-en tant bien que mal. Tout au long du chemin, relevez vos erreurs et vos idées fausses, affrontez-les et rectifiez-les. Soyez cohérent. Le passé, le présent, l'avenir… ils sont tous importants. Il vous faut organiser votre chemin. Vous devez savoir où vous êtes, afin d'éviter de reproduire vos erreurs passées." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 2)
C'est ce que font les héros qui se fixent un objectif ultime et cherchent à l'atteindre constamment, tout en restant modestes et ouverts quant à leurs compétences.
Règle 3 — Évitez de cacher dans le brouillard ce dont vous ne voulez pas
Ces fichues assiettes
Ne prenez pas l'habitude d'accepter les petites choses qui vous ennuient. Elles se répètent et peuvent rendre votre vie insupportable, voire mettre fin à de belles histoires. Mieux vaut les prendre à temps et accepter de se confronter à l'autre — de façon non violente et positive — lorsque cela est nécessaire.
Ça ne mérite pas que je me batte pour ça
Pour accepter de se confronter à ces proches et de s'affirmer dans la vie de tous les jours, encore faut-il savoir ce que nous voulons. L'auteur reprend l'histoire réelle d'une de ses patientes qui ne parvenait pas à se sentir chez elle dans sa propre maison.
En cause ? Elle avait laissé son mari tout décider et, pourtant, n'aimait pas ce qu'il avait choisi en termes de décoration. Peu à peu, cela lui avait rendu la vie impossible et elle ne se sentait pas heureuse, comme "prise au piège".
Mieux vaut donc parler en ayant un objectif clairement à l'esprit !
Corruption : action et omission
Nous nous aveuglons sur ce qui compte ou pas. Nous laissons souvent les choses aller, sans prendre le temps d'y réfléchir de façon plus profonde, ni d'agir en conséquence. Mais nous détournons également les soucis qui nous concernent de bien des manières. Freud, par exemple, en a souvent parlé comme des formes plus actives de "refoulement".
Et cela, pour une part, se comprend. Lorsque nous sommes mis face à de telles situations désagréables, nous avons une tendance naturelle à les évacuer. En outre, elles sont souvent enchevêtrées dans le reste de l'existence, et leur trouver une "solution claire" au problème peut être un exercice assez, voire très complexe.
Qu'est-ce que le brouillard ?
Certaines personnes peuvent avoir très peur de définir ce qu'elles veulent. Pourquoi ? Car elles ont peur d'elles-mêmes et de l'échec. Souvent pour de bonnes raisons, qui sont liées à des expériences passées.
Si c'est votre cas, vous êtes dans le "brouillard". Vous vous dissimulez vos émotions aussi bien que vos motivations et vous refusez catégoriquement d'y avoir accès. Pourtant, les émotions nous renseignent sur ce que nous voulons.
Accepter ses sentiments est difficile, mais mène à une vie plus dense et plus sereine. Vous ne vous laisserez pas prendre par l'optimisme béat (tout le monde est gentil) ou par le pessimisme noir (tout le monde va me tromper, et moi en premier lieu).
Prendre la responsabilité de ses émotions et les manifester conduit à une forme de confiance, fondée sur le courage. Vous savez qu'il est possible de se tromper (et d'être trompé), mais vous décidez malgré tout de vous engager — en vous réservant le droit de dire ce que vous ressentez.
Événements et souvenirs
Sortir de la confusion pour étudier consciemment les événements et les souvenirs que nous avons est l'une des choses les plus courageuses que nous puissions faire. Nous avons mille raisons de rester dans le "brouillard", mais cela ne nous aidera pas d'un pouce à avancer vers un mieux-être.
"Grâce à une recherche minutieuse et une attention soutenue, vous pourriez suffisamment faire pencher la balance vers l'opportunité et contre l'obstacle pour que votre existence, en dépit de sa fragilité et de la souffrance qu'elle vous procure, mérite réellement d'être vécue." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 3)
Règle 4 — Retenez que l'opportunité se cache là où l'on a démissionné de ses responsabilités
Devenez indispensable
Il est essentiel pour la santé mentale de trouver des choses importantes à faire. Cela peut être dans le travail ou dans d'autres secteurs de la vie (associative, par exemple).
Nous apprécions aussi être reconnus pour nos actions. Cela nous donne un sentiment d'être à notre place dans le monde.
Pour y parvenir, il importe d'oser entreprendre et exécuter des tâches qui nous semblent parfois difficiles à réaliser. Oser prendre sa place sur un lieu de travail ou dans une communauté, en surmontant la peur que cet engagement et ce travail impliquent.
Responsabilité et sens
Nous pouvons rester confortablement dans l'idée de la potentialité. Nous pouvons tout, comme Peter Pan. Mais quand nous nous engageons dans l'action, nous assumons des choix. En d'autres termes, nous réduisons nos potentialités.
Refuser de grandir, comme Peter Pan, cache quelque chose de noir, voire de suicidaire (voir p. 128). Se lancer dans l'aventure de la vie est bien plus positif. Même à un âge avancé, comme c'est le cas dans le récit biblique d'Abraham que relate également Jordan B. Peterson.
Sauvez votre père : Osiris et Horus
L'histoire d'Osiris et Horus, dieux de la mythologie égyptienne, est contée par l'auteur pour exposer le problème de la transmission et de la transformation. Horus, fils d'Osiris, est amené à régner. Mais il doit pour cela affronter son oncle, Seth, dieu des enfers.
La leçon qu'en tire le psychologue est ici ce qui nous intéresse le plus :
"Il n'est pas dans la nature de l'humanité de se recroqueviller, ni de se figer telle une proie sans défense ni de retourner sa veste et d'œuvrer pour le mal, mais d'affronter le lion dans sa tanière. C'est la nature de nos ancêtres : des chasseurs, défenseurs, bergers, voyageurs, inventeurs, guerriers et fondateurs de cités et de pays extrêmement courageux. C'est le père que vous pourriez secourir ; l'ancêtre que vous pourriez devenir. Vous le découvrirez au plus profond de vous." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 4)
Et qui cela pourrait-il bien être ?
Pour bien agir, il nous faut prendre en compte la répétition de notre action dans le temps. Cela peut être formulé de la façon suivante : si je répète ce comportement toute ma vie, serais-je heureux — et rendrais-je les autres autour de moi heureux ?
L'auteur montre que nous ne pouvons pas être très longtemps des êtres égoïstes agissant uniquement selon nos désirs du moment. Ça ne fonctionne tout simplement pas !
Prendre soin de soi, c'est au minimum être capable de prévoir cette répétition dans le temps et agir pour que notre "moi" futur vive dans de bonnes conditions. Il en va de même lorsque nous pensons à notre couple à la communauté tout entière.
Bonheur et responsabilité
Bien sûr, nous pourrions simplement chercher à répéter inlassablement des moments de plaisir (nourriture, sexualité, etc.). Ces délices de la vie s'en vont et reviennent avec une ardeur implacable. Mais ce court-termisme fait-il de nous des êtres heureux ?
Jordan B. Peterson ne le pense pas. Pourquoi ? Car nous savons que notre vie a une fin — la mort — et que nous voulons lui opposer des émotions positives plus durables, un sens de l'accomplissement qui soit plus profond que la fugacité des sensations agréables.
Cette façon d'envisager le bonheur passe par la responsabilité. C'est en assumant un objectif clair et à long terme que nous construirons une vie plus heureuse, au sens fort du terme. Prendre sa vie en main, voilà un geste responsable.
Acceptez un excédent de poids
"Votre existence commence à prendre du sens, dans les mêmes proportions que les responsabilités que vous acceptez d'assumer. C'est dû en grande partie au fait que vous vous efforcez désormais sincèrement de mieux faire les choses. Vous réduisez au minimum les souffrances inutiles. Vous encouragez vos proches, que ce soit par l'exemple ou la parole. Vous limitez la malveillance dans votre cœur comme dans celui des autres." (12 Nouvelles règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 4)
Jordan B. Peterson n’explique pas vraiment le titre de cette section. Mais nous pouvons l’expliquer par la responsabilité. Celle-ci est un poids, mais c’est elle qui nous mène sur le chemin de l’aventure, celle de notre vie ! Alors, acceptons ce poids et mettons-nous en marche.
Règle 5 — Ne faites pas ce qui ne vous plaît pas
L'ordre pathologique au quotidien
Parfois, les systèmes hiérarchiques sont porteurs de mal-être, voire de domination et de manipulation. Ces ordres sont alors « pathologiques ». Pour y résister, que ce soit en entreprise ou dans la vie privée, il faut du courage et de la ténacité.
Jordan B. Peterson raconte comment l'une de ses patientes est parvenue à se défaire de relations toxiques au sein de la grande entreprise où elle travaillait. Plus tard, elle s'est même battue, en tant que journaliste, pour défendre ses idées sociales et politiques.
Notre conscience — dans le sens, ici, du sentiment moral et intellectuel que quelque chose ne va pas et que nous devrions le changer — nous oblige d'agir. Même si, trop souvent, nous nous résignons. Pourtant, seul le courage de mener à bien ces combats nous aide à rester dignes et confiants en nous-mêmes.
Renforcez votre position
C'est dans ce sens qu'il faut refuser de faire ce que nous ne voulez pas faire. Vous pouvez accepter de faire plus de travail si vous pensez que cela mènera à plus de reconnaissance. Mais ne faites pas des choses dont vous auriez honte et qui vont à l'encontre de votre sens moral.
Renforcer sa position au sein de l'entreprise (thème privilégié de ce chapitre) peut passer par la force du refus :
"Si, au travail, ce qu'on vous demande de faire vous pousse à vous mépriser, à vous sentir faible et honteux, à vous en prendre à ceux que vous aimez, à refuser de vous montrer productif, et à avoir l'impression que votre existence vous écœure, il est possible qu'il soit temps de méditer, de réfléchir, de mettre en place une stratégie et de vous mettre en situation de dire "non"." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 5)
Aspects pratiques
Une autre solution pourrait être de vous reconvertir ou de changer d'emploi dans le même secteur. Si vous pensez que vous pourriez vous faire renvoyer, c'est certainement une bonne stratégie.
Avez-vous peur de partir ? Demandez-vous quelle en est la cause… Et puis, souvenez-vous, tout choix comporte sa dose de risque. La lumière est peut-être au bout du tunnel !
Vous pensez que personne ne voudra de vous ailleurs ? Les conditions de recrutement sont dures. Mais vous ne devez pas prendre cela personnellement. Cela ne remet pas en cause votre valeur intrinsèque.
Ce sera peut-être l'occasion de faire le point sur vos compétences et de vous engager sur un nouveau chemin d'apprentissage.
Règle 6 — Renoncez à l'idéologie
Les mauvais endroits
La responsabilité est un thème qui fait mouche dans toutes les conférences données par Jordan B. Peterson. Il serait facile de penser le contraire. Ce n'est pas un thème facile. Et pourtant, il intéresse particulièrement le public. Pourquoi cela ?
Parce que les gens ont besoin de retrouver ce sens, cette capacité à être responsables. Ils le savent sans nécessairement pouvoir articuler leur pensée.
Peut-être est-il simplement endormi
Notre sens de la responsabilité s'est peut-être endormi. Nous avons réclamé des droits sans nous interroger sur nos devoirs. Nous avons critiqué toutes les hiérarchies, sans nous demander ce que nous pouvions (et devions) faire. Bref, nous n'avons fait que la moitié du chemin.
Le sens des responsabilités nous pousse à faire l'autre moitié. Mais pour cela, nous devons sortir de notre tendance à l'idéologie (endoctrinement dogmatique) et au nihilisme (désespoir de celui qui ne croit en rien).
L'attrait fatal de la fausse idole
Jordan B. Peterson met en garde contre ce qui lui apparaît comme de fausses idoles actuelles (souvent, des mots en "-isme"). Pour lui, le plus important est de ne pas se laisser abuser par des intellectuels qui construisent des théories réductrices.
Celles-ci considèrent en général qu'il y a un "grand méchant" qu'il faut combattre et que tous nos maux viennent de là.
Ressentiment
Avoir du ressentiment, c'est mettre la faute de nos ratés sur les épaules de ces "grands méchants" (patriarcat, économie, etc.). En fait, c'est se laisser influencer par l'idéologie, qui nous évite d'avoir à regarder en nous-mêmes.
Au lieu de cela, il est préférable d'avoir un peu d'humilité et de commencer par prendre soin de soi en se dotant d'objectifs à sa mesure. Si vous voulez, progressivement, lutter pour une cause qui vous dépasse, cela sera un bienfait pour tout le monde.
Mais ne commencez pas par dire que vous n'y pouvez rien "à cause du grand méchant".
Règle 7 — Travaillez aussi dur que possible dans au moins un domaine, et voyez ce qui se produit
La valeur de la température et de la pression
La température et la pression du sol transforment le charbon en diamant. Il en va de même, métaphoriquement parlant, avec les personnes. Si nous parvenons à unifier notre personnalité, grâce notamment à un environnement propice, nous pouvons devenir des êtres conscients et "lumineux".
La psychanalyse nous apprend que l'esprit est multiple et que l'unification n'est pas chose aisée. Lorsque nous sommes pris, surtout enfants, par de grosses émotions telles que la colère, ou encore lorsque nous ne parvenons pas à nous décider, nous échouons à présenter au monde un moi clair et unifié.
Pour Jordan B. Peterson, la solution consiste encore une fois en l'établissement d'objectifs que nous désignons comme tels :
"Avoir des objectifs clairs limite et simplifie le monde tout en réduisant l'incertitude, l'angoisse, la honte et les forces psychologiques autodévorantes libérées par le stress." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 7)
La pire des décisions
Quelle est la pire des décisions ? C'est de n'en prendre aucune. C'est de continuer à croire que tout est possible ou de devenir cynique en croyant, à l'inverse, que rien ne l'est.
Souvent, les personnes échouent ou abandonnent par manque de détermination. Certes, il y a parfois de réelles incompatibilités entre une personne et ses ambitions, ou encore un individu et un autre, par exemple.
Voici quelques domaines qui demandent de la détermination :
Le couple ;
La famille ;
Les amis ;
Le travail.
Pour Jordan B. Peterson, plus vous irez au bout des choses dans ces domaines, mieux vous vous sentirez.
Discipline et unité
La discipline équivaut à la pression et à la température dont nous parlions plus tôt dans le cas du diamant. Nous avons besoin, en tant qu'êtres humains, de discipline pour nous mener vers l'intégration psychique et sociale.
La discipline n'est donc pas en soi répressive ou négative. Bien au contraire. Lorsqu'un enfant joue, il s'autodiscipline en apprenant et en suivant des règles. Lorsqu'un adulte veut apprendre un métier, il doit faire de même.
La communauté familiale et amicale, pour l'enfant, ou la communauté professionnelle, pour l'adulte, sont là pour guider le débutant et s'assurer que l'apprentissage se réalise correctement.
Le dogme et l'esprit
"Si vous travaillez aussi dur que possible sur une tâche, vous changerez. Vous commencerez aussi à devenir une seule chose, au lieu de la multitude vociférante que vous étiez jadis." (12 Nouvelles Règle pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 7)
N'ayez donc pas peur d'apprendre et de vous mêler à une tradition déjà existante. Apprendre des règles, suivre des règles, tout cela n'est pas contraire à la créativité et à la nouveauté. Au contraire, c'est en vous ordonnant vous-même que vous serez capable de faire advenir du nouveau dans le monde.
Règle 8 — Chez vous, essayez de décorer du mieux possible au moins une pièce
Il ne suffit pas de nettoyer sa chambre
Jordan B. Peterson est connu pour ses conseils sur le rangement. Dans son précédent ouvrage, il incitait les jeunes gens à ranger leur chambre avant de vouloir changer le monde. Et il réitère ici, mais va un cran plus loin.
Pour lui, il est essentiel de se connecter au beau et donc, à l'art. Il ne suffirait donc pas de nettoyer sa chambre, ou sa maison ; il faudrait aussi chercher à l'embellir.
Le territoire que vous connaissez, celui que vous ne connaissez pas et celui que vous n'imaginez même pas
Les artistes apprennent (et nous apprennent) à reconnaître ce que nous avons oublié de notre enfance, la façon dont nous voyions le monde à ce moment-là, pleine de mystères et de détails. Ils nous ouvrent aussi l'horizon vers d'autres territoires, ceux que nous ne connaissons pas (ou plus), et ceux que nous n'imaginerions même pas.
Et c'est pourquoi il est si important de leur réserver une place dans notre vie. Ils nous aident à voir plus loin, à oser là où nous n'osons pas. En cela, ils sont les "agents civilisateurs" du monde moderne. À l'avant-garde, les artistes et les innovateurs balisent le chemin que suivront, ensuite, les personnes plus conservatrices.
Une pièce
Le psychologue raconte des anecdotes sur sa maison, son goût pour la peinture impressionniste réaliste soviétique (oui, oui !), et ses tentatives de rénover son bureau à l'université.
Mais pour lui, une chose importe par-dessus tous ces exemples : ayez le courage de rendre au moins l'une de vos pièces de vie plus belle, plus travaillée que les autres. Et même si cela vous attire des ennuis ou des moqueries !
Pas de la décoration
L'art n'est pas de la décoration, mais une "exploration". C'est la raison pour laquelle certains artistes ne cherchent pas à faire du beau, mais à choquer, à repousser les limites, même (et volontairement) en suscitant des émotions négatives.
Ne vous trompez donc pas : il n'y a pas que la beauté de type impressionniste — esthétique que nous avons presque tous adoptée comme modèle du beau aujourd'hui — qui vaut le coup d'œil ! Choisissez des œuvres qui vous parlent et vous transportent au-delà de vous-même.
Règle 9 — Si de vieux souvenirs continuent à vous hanter, notez-les soigneusement, en intégralité
En avez-vous réellement terminé avec le passé ?
Nous avons tous, peu ou prou, été prédateur ou victime. Nous avons souffert et fait souffrir. Ces erreurs, voire ces horreurs, nous reviennent régulièrement en mémoire. Nous ressentons de la peur, de la honte ou encore de la culpabilité.
Il n'est pas facile de se dépêtrer de tels souvenirs. Mais nous devons pourtant faire quelque chose de ces expériences. Nous devons en apprendre quelque chose ; nous devons en tirer une leçon, une morale, afin de ne plus nous laisser aller à de tels agissements.
Évitez de répéter les mêmes erreurs
L'auteur relate l'histoire de l'une de ses patientes qui avait été maltraitée par son grand frère. Elle avait 4 ans et celui-ci 6. Elle voyait pourtant son frère comme une personne menaçante et forte et le considérait comme l'agresseur.
Le travail de Jordan B. Peterson fut (en une seule séance) de dévier le raisonnement en montrant que son grand frère était un enfant, comme elle. Ce qui était en cause était plutôt le manque de surveillance des parents (momentané ou récurrent).
En imaginant la scène de façon différente, la patiente put se libérer de son statut de victime qui l'encombrait et passer à autre chose.
Possédé par des fantômes
Jordan B. Peterson raconte ensuite l'histoire d'une autre patiente qui pensait être possédée par des fantômes. Elle parvint, grâce à l'aide du psychologue et à l'hypnose, à se libérer de ces démons du passé qui la hantaient.
Voici ce que relate l'auteur au sujet de sa guérison :
"Désormais, elle comprenait et admettait suffisamment les dangers potentiels qui l'entouraient pour se frayer un chemin dans la vie en toute sécurité. Il n'était plus nécessaire que ce qu'elle avait appris, mais refusait d'admettre, s'impose à elle de manière incarnée et spectaculaire. Elle avait compris que cela faisait partie de sa personnalité — de la carte qui la guiderait désormais dans ses actions —, et s'était libérée des fantômes qui la possédaient." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 9)
Malveillance incompréhensible
Un autre jeune homme suivi par Jordan B. Peterson avait été la victime de malveillance venue d'autres élèves. Il avait développé des symptômes psychotiques qui l'empêchaient de poursuivre sa scolarité.
Le fait de reprendre son histoire et de la raconter à quelqu'un (son psychologue) lui permit d'en comprendre mieux les ressorts et de tirer les leçons pour que cela ne se reproduise plus. Il reprit confiance en lui et décrocha son bac.
Réaliser son potentiel
Réaliser son potentiel passe par le fait de faire des choix. Et cela nous inquiète. Au quotidien, nous pouvons nous trouver perdus devant la montagne de questions et d'incertitudes qui nous attendent dans l'avenir. Face à cela, comment — et que — choisir ?
Ce libre arbitre humain, c'est-à-dire cette capacité de choisir ce que nous avons à faire, est essentiel. Nous nous l'attribuons à nous-mêmes et aux autres, lorsque nous considérons qu'ils sont responsables de leurs actes. À chacun de réaliser son potentiel en utilisant le libre arbitre de sa volonté.
Le verbe sauveur
L'auteur répète ici l'une de ses thèses centrales : la mise en récit de nos aventures nous aide considérablement à avancer dans la vie.
Que nous racontions ou que nous écoutions des histoires, celles-ci nous aident à structurer notre existence et à faire des choix (ou à les accepter, s’ils sont déjà faits) !
Règle 10 — Organisez-vous et appliquez-vous pour que votre relation reste romantique
Le rendez-vous romantique insupportable
L’auteur prévient : il n’est pas spécialiste des relations de couples. Mais il lui est arrivé de traiter ce problème lorsque cela était une demande expresse d’un patient et que c’était lié à sa thérapie.
Jordan B. Peterson insiste ici sur un point : en tant qu'adultes conscients, cherchant à vivre des relations longues et sereines, nous pouvons à tout moment tomber dans l'habitude, voire le ressentiment.
Pour éviter de nous laisser entraîner dans des relations négatives, nous devons travailler sur nous-mêmes et sur la relation. Quand bien même nous n'aimons pas les dîners romantiques, nous devrions peut-être nous efforcer d'apprendre à les vivre avec plaisir.
L'idée, assez connue, est la suivante : en y accordant du temps et de la patience, nous pouvons continuer à voir en l'autre des choses nouvelles :
"Avec un peu d'attention, il se peut que vous continuiez à découvrir, chez la personne que vous avez choisie, suffisamment de mystères pour maintenir l'esprit qui vous avait réunis au départ. Avec un peu d'attention, vous pourrez éviter chacun d'enfermer l'autre dans une boîte, le châtiment à portée de main s'il faisait mine d'en sortir, le mépris pour la prévisibilité qui en résulte et vous guette tous les deux." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 10)
Le ciment
Vous avez sans doute entendu la phrase : "le sexe est le ciment du couple". Mais pour l'auteur, le ciment du couple n'est pas le sexe. Les situations sont trop diverses pour que nous puissions affirmer une chose pareille.
Par contre, ce qui compte plus que tout est la confiance. En ayant confiance l'un dans l'autre, nous pourrons nous aider dans les moments les plus difficiles de nos existences respectives.
Le Christ dans le cierge
Ne nous leurrons pas : lorsque nous nous engageons dans un couple, via le serment du mariage notamment, nous ne le faisons pas en considérant que nous avons déjà trouvé la meilleure personne possible — et que, à partir de là, tout ira bien !
En réalité, il y a bien d'autres personnes qui auraient pu faire l'affaire. Et ce n'est même pas la question. Lorsque nous nous engageons, nous acceptons de construire une relation avec quelqu'un en sachant que cela va être dur, parce que nous sommes différents et pleins de défauts.
Comment s'en sortir ? En négociant de bonne foi, à propos de vos objectifs propres et communs.
Négociation, tyrannie et esclavage
Le psychologue résume les trois positions possibles (interchangeables) :
Le tyran = tu fais ce que je veux ;
L'esclave = je fais ce que tu veux ;
La négociation = cherchons un consensus sur ce que nous voulons.
Pour atteindre la négociation, il faut dépasser les "je ne sais pas ce que je veux", les larmes et, bien sûr, les insultes. La négociation n'est pas une partie de plaisir à court terme, mais c'est la voie la plus durable.
La gestion du ménage
L'auteur donne ici quelques conseils pratiques qui peuvent sembler éloignés du romantisme et qui, pourtant, lui permettent de perdurer.
Décider de questions prosaïques du quotidien comme "qui fait le lit et comment” (pour ne pas avoir à entrer dans des discussions interminables tous les jours sur ces sujets).
Choisir quelle est la carrière à faire passer en priorité.
Être clair sur les choix éducatifs des enfants.
Etc.
Pensez également à parler au moins une fois par semaine des sujets qui préoccupent votre partenaire, comme son travail, sa relation aux enfants ou ce que vous pourriez faire pour l'aider, etc.
Enfin, le romantisme
Tel est bien l'objet final de ce chapitre ! Retrouver le romantisme et le plaisir de vivre à deux. Jordan B. Peterson est fier de son ménage : plus de 30 ans de mariage, ce n'est pas rien.
Sur la base de cette expérience et de son métier, il propose en plus des conseils et réflexions ci-dessus de se consacrer au thème du romantisme de façon pragmatique. Au moins deux fois par semaine, cherchez à trouver un intermède romantique où vous pourrez surprendre ou séduire votre partenaire.
Il aborde aussi la question du célibat. Sa réponse est assez simple : organisez-vous pour trouver du temps pour vous et pour des rendez-vous galants. Préparez-vous et soyez à l'écoute. Trouver quelqu'un peut prendre du temps, mais c'est possible !
Vous voulez en lire plus sur l'amour et ses mystères ? Consultez par exemple notre chronique de L'art d'aimer d'Erich Fromm.
Règle 11 — Interdisez-vous la tromperie, l'arrogance ou le ressentiment
Le plus important, ce sont les histoires
Comment se prémunir contre la part obscure qui nous habite et que nous rencontrerons à plusieurs reprises dans notre existence ? Comment faire face, en particulier, à ce triptyque maléfique ?
La tromperie, c'est le fait de cacher des choses aux autres, de tricher, y compris avec soi-même.
L'arrogance, c'est le fait de considérer les autres avec mépris et de refuser tout apprentissage.
Le ressentiment, c'est le fait d'en vouloir aux autres, voire à la vie tout entière, pour ce que nous sommes.
Eh bien, c'est ici encore grâce aux histoires. C'est ce que Jordan B. Peterson nomme "l'histoire du théâtre humain" qui peut — si nous l'écoutons — nous renseigner sur ces attitudes et nous prémunir contre elles.
Les personnages éternels du théâtre humain
Voici quelques personnages (ou composantes) qui reviennent constamment dans les histoires. Ceux-ci font partie de notre histoire essentielle à tous :
Le dragon du chaos = la baleine dans Pinocchio, le cachot dans La Belle au bois dormant et bien d'autres… C'est l'endroit des possibles encore indéterminés, bons comme mauvais.
Nature : création et destruction = cette dynamique sans fin se retrouve partout et nous devons être initiés à la possibilité de la destruction assez tôt dans notre vie pour pouvoir y être préparés.
Culture : sécurité et tyrannie = les structures sociales et hiérarchiques qui apportent stabilité, communauté et sécurité, mais aussi risque d'étranglement et de folie destructrice.
L'individu : héros et adversaire = Caïn et Abel, et bien d'autres, représentent la division constante, dans les histoires, entre des figures positives et négatives.
Le ressentiment
"Vous éprouvez du ressentiment à cause de l'inconnu et de ses terreurs, parce que la nature conspire contre vous, parce que vous êtes victime de l'aspect tyrannique de la culture, et à cause de votre malveillance et de celle des autres." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre)
C'est bien assez ! Le temps, la nature et la culture nous accablent, aussi bien que nous-mêmes et nos semblables. Comment, dans ces conditions, ne pas sombrer dans le ressentiment ? Mais, nous pouvons résister à cet état émotionnel.
Ce n'est pas simple, bien sûr. Mais cela passe par le courage (et les encouragements) et la sincérité.
La tromperie et l'arrogance
Nous pouvons tromper par :
Action, lorsque nous agissons expressément dans le but de tromper ;
Omission, lorsque nous nous abstenons de faire une action qui conduirait à la vérité.
La tromperie et l'arrogance ont plusieurs sources possibles. L'une d'entre elles est le manque de confiance en soi et de façon plus générale en l'humanité (pessimisme, voire cynisme).
Le risque existentiel de l'arrogance et de la tromperie
La tromperie et l'arrogance (qui lui est liée, puisqu'il s'agit de se tromper sur soi-même en se considérant à tort comme supérieur) créent un cercle vicieux. En fait, c'est une forme de dépendance, d'addiction.
"Lorsque vous vous livrez habituellement à la tromperie, vous construisez une structure qui ressemble beaucoup à celle qui prolonge la dépendance, surtout si vous vous en tirez, ne serait-ce que momentanément. La réussite du mensonge est gratifiante. Et si les risques étaient élevés et que vous ne vous êtes pas laissé prendre au dépourvu, cette récompense peut se révéler intense." (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre)
À votre place
Il n'y a pas d'autres alternatives que de se tourner vers les faces positives de l'individu, de la culture, de la nature et du temps. La confiance et le courage sont deux attitudes fondamentales que les héros de nos histoires favorites arborent et ce sont elles que nous devons travailler pour corriger nos défauts.
Règle 12 — Soyez reconnaissant malgré vos souffrances
Le bas peut permettre de définir le haut
Ce n'est bien souvent qu'après avoir fait l'expérience du mal (subi ou créé) que nous pouvons nous relever et véritablement prendre la mesure de l'existence. C'est l'expérience parfois terrifiante de la vie qui — si elle est comprise et courageusement surmontée — nous rend meilleurs.
L'esprit méphistophélique
Cet esprit, c'est celui qui nie et nous empêche de devenir qui nous voulons être explicitement. Il y a quelque chose en nous — des "démons" intérieurs — qui s'invite et déjoue nos plans. Nous procrastinons, nous changeons d'idée, etc. Et voilà que nos projets tombent à l'eau !
Plus profondément, nous avons en nous une tendance nihiliste à vouloir nier l'existence au profit du "rien". Plus de souffrance, mais plus non plus de joie, etc.
L'auteur insiste pourtant sur un point : même quand nous sommes face à la mort, en particulier d'un proche, il vaut la peine de rester fort et en vie. À la fois pour soi, pour les autres et celui qui part…
Et il en va finalement de même pour soi : malgré votre propre mortalité, apprenez à être fort et à affirmer la vie avec gratitude et reconnaissance.
Le courage et, au-dessus, l'amour
« C’est dans le cadre de cette entreprise impossible — cette décision d’aimer — que le courage se manifeste, permettant à ceux qui font de façon courageuse le choix de la difficulté, nécessaire pour agir pour le bien, même dans les pires moments. Si vous décidez d’exprimer les deux vertus de l’amour et du courage — simultanément et sciemment —, vous faites le choix de travailler à l’amélioration des choses et non à leur aggravation, même pour vous, même si vous savez qu’à cause de vos erreurs et de vos omissions, vous êtes déjà perdu aux trois quarts. » (12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre, Chapitre 12)
Apprendre à aimer les autres dans toute leur complexité et leur fragilité sera l’un de vos plus beaux trésors. Et sera une part de votre antidote pour affronter les difficultés de la vie.
Conclusion sur « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l'ordre » de Jordan B. Peterson :
Ce qu'il faut retenir de « 12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l'ordre » de Jordan B. Peterson :
Voilà un livre de développement personnel qui va, pour ainsi dire, "au-delà" du pur manuel de trucs et astuces pour apprendre à mieux vivre et à s'organiser.
Il s’agit presque d’un livre de philosophie. Si vous aimez réfléchir en compagnie d’un auteur, c’est le livre idéal. Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec toutes les idées, mais vous pourrez essayer de les comprendre et de voir comment elles s’accordent (ou pas).
Autre "plus" de ce livre : la référence aux films et aux nombreuses histoires et contes de notre enfance. Cet ancrage dans la fiction aide considérablement à rendre le propos plus vivant et nous fait, d'ailleurs, mieux comprendre son rôle également.
Vous n'avez pas besoin d'avoir lu 12 règles pour une vie : un antidote au chaos, pour vous lancer dans ce deuxième volume. Toutefois, cela ne peut pas faire de mal de savoir ce qu'il en avait déjà dit auparavant !
Points forts :
Une pensée originale et forte, qui donne envie de penser ;
De nombreux exemples de sa vie personnelle et professionnelle (avec ses patients) ;
Des analyses passionnantes de nombreux récits de fiction, mythes et histoires bibliques.
Points faibles :
Si vous cherchez un manuel de développement personnel clé en main et facile à lire, ce n'est sans doute pas le meilleur choix.
Ma note :
★★★★★
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May 16 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur blogueur-pro.com
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