La confiance en soi se façonne dès le plus jeune âge, influencée par notre parcours familial, les encouragements reçus et les mentors qui nous prennent sous leur aile. Qu’il s’agisse de prendre la parole en classe, de se lancer dans de nouveaux défis ou de défendre ses idées, ces expériences nous construisent. Pour évaluer votre […] Cet article Quiz confiance en soi : Mesurez l’estime en vous-même est apparu en premier sur Des livres pour changer de vie.
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Devenez meilleur négociateur que vos enfants
Résumé de « Devenez meilleur négociateur que vos enfants » : Dans cet ouvrage, Laurent Combalbert, un négociateur d'expérience au sein du RAID, établit une analogie surprenante entre ses négociations professionnelles complexes et les défis quotidiens pour négocier avec ses quatre enfants, révélant comment les techniques de négociation peuvent être adroitement appliquées à la parentalité, transformant ainsi chaque interaction familiale en une opportunité d'apprentissage mutuel et de compréhension.
Par Laurent Combalbert, 2014, 200 pages.
Note : Cette chronique est une chronique invitée écrite par Bertrand du blog Captain Papa.
Chronique et résumé de “ Devenez meilleur négociateur que vos enfants”
Chapitre 1 : Pourquoi nos négociations avec les enfants sont-elles si complexes ?
Le premier chapitre examine les subtilités de la négociation avec les enfants, révélant les différences de pensée entre enfants et adultes et l'impact des émotions dans la communication parent-enfant, crucial pour affiner les stratégies de négociation familiale
Pourquoi négocions-nous avec nos enfants ?
Au fil des générations, le contexte familial a évolué d'une structure autocratique vers une approche plus démocratique. Désormais, la négociation devient un outil quotidien. L'auteur explore ainsi différentes situations conflictuelles : le conflit permanent, le passage en force, la soumission, le pourrissement, la négociation. Ces scénarios démontrent la complexité et la nécessité de négocier de façon réfléchie entre parents et enfants. Car seule la négociation équilibrée permet de parvenir à un accord mutuellement satisfaisant malgré les divergences de buts.
Quand affection et émotions rendent les négociations difficiles
Concrètement, l'affection profonde des parents pour leurs enfants peut parfois entraver une négociation efficace. Combalbert rappelle que les émotions fortes, telles que l'amour et l'attachement, ont tendance à altérer la capacité à négocier de manière objective. Comprendre et gérer ces émotions est donc crucial pour maintenir un équilibre entre l'affect et la raison, et pour garantir une négociation efficace qui ne perd pas de vue l'objectif éducatif de la relation parent-enfant.
La relation, à quoi ça sert ?
La qualité de la relation entre parent et enfant est un pilier central de la négociation. C’est l’une des idées maitresses de l’ouvrage. Une relation solide facilite l'établissement d'un dialogue constructif, mais une relation mal définie peut conduire à des erreurs dans la négociation. Pour développer cette relation, l’article « Ralentir pour gagner du temps de qualité avec vos enfants » peut vous apporter des pistes intéressantes pour créer du lien avec vos enfants. En fait, l'équilibre entre l'affection et la raison est essentiel pour avoir la garantie que négocier avec vos enfants ne se résume pas seulement à un échange affectif, mais aussi à un moyen d'atteindre des objectifs éducatifs concrets. Car, comme le rappelle l’auteur, négocier, c’est vouloir atteindre un objectif. Cet objectif doit être clairement défini tout en restant ferme sur les points non négociables.
Parfois, il peut être d’ailleurs malin et intéressant de négocier avec vos enfants sur la forme plutôt que sur le fond qui doit rester non négociable. Par exemple, si le fond est « tu dois ranger ta chambre », vous pourriez proposer « tu peux ranger ta chambre avant d’aller jouer ou après avoir pris ta douche » en jouant sur la forme.
Négocier pour éduquer vos enfants.
Pour l’auteur, négocier est également une composante essentielle de l'éducation. La négociation va au-delà de la simple transmission de connaissances, en aidant les enfants à comprendre la différence entre les aspects négociables et non négociables de la vie. Cependant, cette approche comporte des dangers comme la possibilité que les enfants perçoivent tout comme étant négociable. Il met l'accent sur la nécessité d'une préparation minutieuse avant de négocier avec vos enfants selon le processus suivant :
Respirer plusieurs fois pour poser votre souffle.
Se rappeler notre objectif.
Récapituler les arguments à utiliser.
Anticiper les arguments que votre enfant va utiliser.
Se rappeler qu’un bon négociateur est celui qui sait avant tout écouter.
Se remémorer les techniques d’écoute efficace.
Respirer en profondeur avant de commencer.
Y aller
Chapitre 2 : Pouvoir de Négocier ou Autorité de Négocier ?
Avez-vous du pouvoir ou de l’autorité ?
La distinction entre le pouvoir et l'autorité est essentielle dans les négociations avec les enfants. Historiquement, l'autorité familiale a évolué d'un modèle autocratique vers une démocratie où l'enfant est reconnu comme un individu autonome. Aujourd’hui, les parents doivent trouver un équilibre entre l'utilisation du pouvoir, qui implique souvent une certaine force ou statut, et l'exercice de l'autorité, qui repose sur le respect et la personnalité. Cet équilibre est crucial pour établir une autorité parentale qui est à la fois ferme et à l'écoute, permettant de développer et de protéger l'enfant tout en respectant son autonomie
Quels sont vos pouvoirs de négociations ?
Les parents disposent de différents types de pouvoirs dans la négociation avec leurs enfants. Le pouvoir institutionnel est lié à leur rôle et position dans la hiérarchie familiale, tandis que le pouvoir situationnel découle de circonstances particulières qui donnent un avantage temporaire. Le pouvoir personnel est fondé sur les qualités individuelles et l'expertise des parents, et le pouvoir relationnel est construit sur la confiance et le respect développés au sein de la relation parent-enfant. Utiliser ces pouvoirs de manière équilibrée est essentiel pour mener des négociations efficaces et respectueuses qui respectent les besoins et l'individualité de l'enfant.
Chapitre 3 : Les Acteurs de la Négociation
La négociation entre parents et enfants est influencée par divers acteurs comme les grands-parents ou les camarades, et peut être complexifiée par des situations : famille monoparentale, famille recomposée, enfant unique ou fratrie.
Les parents
Les pères sont souvent perçus comme moins disposés à négocier avec les enfants que les mères. Une co-parentalité efficace dépend toutefois d'une collaboration étroite entre les parents, avec un partage des responsabilités et des valeurs communes. Ils doivent afficher une unité pour éviter d’être manipulés par les enfants. Dans les familles monoparentales, le parent doit négocier seul, en naviguant parfois avec des règles divergentes de l'ex-partenaire. Dans les familles recomposées, les beaux-parents cherchent un équilibre entre leur rôle et la création de liens de confiance. En somme, une bonne négociation familiale repose sur l'adaptation aux rôles parentaux, l'évolution des structures familiales et une communication respectueuse.
Les enfants
La capacité naturelle des enfants à négocier peut poser des défis aux parents. Un enfant unique peut avoir une dynamique de négociation spéciale en raison de l'attention exclusive reçue. Dans les fratries, les enfants peuvent former une unité pour négocier avec leurs parents, qui doivent alors faire preuve de justice et prendre en compte l'individualité de chacun. Les relations parent-enfant nécessitent de l'empathie pour une communication sans malentendus. Ainsi, la négociation parent-enfant dépend fortement de la structure familiale et requiert des parents un équilibre entre justice et compréhension.
Les grands parents
La présence accrue des grands-parents dans l'éducation influence les négociations au sein des familles. Leur rôle tend à être plus complice et moins strict que celui des parents. Cependant, il est essentiel de maintenir l'autorité parentale et d'assurer que les grands-parents ne sapent pas cette autorité en présence des enfants. Un accord sur les limites à respecter, incluant la sécurité et la confiance, doit être établi pour que les enfants comprennent l'importance des décisions parentales, malgré les libertés qu'ils peuvent expérimenter chez leurs grands-parents.
Les amis
Les camarades de classe et les amis de la famille peuvent aussi influencer positivement ou négativement les négociations entre parents et enfants. Les premiers sont essentiels pour l'apprentissage de l'autonomie et des techniques de négociation par les enfants, qui ont tendance à se comparer à eux, incitant les parents à expliciter les règles et valeurs propres à leur foyer. Les seconds peuvent introduire des dynamiques de négociation différentes lors des temps de loisirs, tout en ayant la capacité de renforcer les valeurs familiales à travers leur comportement exemplaire.
Chapitre 4 : Le Cadre de la Négociation Parents-Enfants
Clarifier le cadre de la négociation
Mettre en place un cadre pour négocier avec vos enfants est crucial car il établit une base commune pour la discussion. L'auteur recommande l'utilisation du référentiel PACIFICAT, qu'il a lui-même créé pour l’aider dans les négociations complexes en posant des questions clés pour la planification, la conduite et la conclusion d'une négociation.
Les voici :
Pouvoirs en négociation : se demander quels pouvoirs peuvent être utilisés dans la situation.
Analyse du contexte : regarder les enjeux, les objectifs, et ce que chacun peut apporter.
Cartographier les acteurs : Qui a de l'influence dans cette négociation ?
Identifier la stratégie : Déterminer ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas.
Former l'équipe : sur qui compter pour négocier ?
Influencer : Maintenir une bonne relation tout au long au de la négociation.
Clôturer : Prendre des décisions et les faire accepter.
Apprendre de l'expérience : Qu'est-ce qu'on garde de bon et qu'est-ce qu'on évite pour la prochaine fois ?
Transmettre le savoir : Comment utiliser cette expérience pour les futures négos ?
Ces questions couvrent ainsi les pouvoirs en jeu, l'analyse du contexte, la cartographie des acteurs, la stratégie de négociation, la formation de l'équipe, l'influence, la conclusion et l'apprentissage de l'expérience.
Avant de négocier avec des enfants, il est en outre crucial de :
Comprendre que chacun a sa propre vision du monde, contrôlée par les parents, et influencée par l'extérieur.
Différencier clairement ce qui est négociable de ce qui ne l'est pas, en tenant compte de l'âge, de la maturité et du comportement de l'enfant, ainsi que du contexte. Les sujets considérés comme "jamais-négociables", qui reposent sur les valeurs et la culture familiales, doivent être explicitement communiqués et expliqués aux enfants.
Maintenir de manière claire, constante et cohérente sur le long terme, la distinction entre le négociable et le non négociable. Cette responsabilité incombe aux parents, mais également aux grands-parents et aux autres adultes influents dans la vie de l'enfant.
Inventer ensemble un processus de négociation
Une fois le cadre défini, il faut convenir d'un terrain commun, où des règles acceptées par tous guident la négociation. Afin de résoudre les divergences, l’auteur propose d’abord le processus suivant en 3 étapes :
Avant l'émergence du problème : Instaurer une discussion ouverte et claire sur le problème potentiel, exposer objectivement les positions, et chercher une solution mutuellement acceptable tout en respectant les opinions de chacun.
Quand le problème est déjà présent : Éviter la violence verbale, prendre une pause pour discuter calmement, et travailler ensemble pour trouver une solution.
Après la négociation : Mettre en œuvre la solution convenue. Si aucune solution n'est trouvée, les parents doivent prendre une décision et l'appliquer.
Ensuite, il est essentiel pour les parents de comprendre les véritables souhaits de l'enfant. Un effort est parfois nécessaire pour déchiffrer les souhaits réels de leurs enfants, qui peuvent être masqués par des demandes ambiguës. D’ailleurs, il est parfois difficile de garder son calme face au comportement de notre enfant que nous ne comprenons pas.
Puis, l’auteur définit les règles essentielles pour négocier avec les enfants qui impliquent de construire la confiance par l'honnêteté, d'écouter activement pour une compréhension mutuelle, de respecter les décisions prises pour préserver la fiabilité du processus, et de faire preuve de créativité pour trouver des solutions innovantes
Enfin, l’auteur rappelle qu’il est important d’éviter les comportements à risque tels que le bluff, les menaces, les ultimatums et les mensonges, qui peuvent tous nuire à la confiance et à l'efficacité de la négociation. En outre, les enfants doivent être informés qu’il existe des sanctions, clairement définies, en cas de non-respect de règles
Enfin, la négociation parent-enfant doit être guidée par des principes de clarté, d'équité et de respect mutuel. En appliquant ces règles et principes, les parents peuvent naviguer efficacement dans le processus de négociation, tout en développant la capacité à négocier chez leurs enfants et en renforçant leur relation avec ces derniers.
Chapitre 5 : La Relation, Arme de Pacification Massive
La relation, ingrédients de base pour négocier avec nos enfants
Faisant écho au premier chapitre, l’auteur met à nouveau en lumière la relation comme fondement de la négociation, en stipulant qu'elle est précurseur de la communication et, par extension, de la négociation. Une relation saine peut faciliter la résolution de conflits et la communication efficace.
En effet, la qualité des interactions parent-enfant détermine le succès des négociations. L'école de Palo Alto souligne l'importance de la symétrie pour l'équilibre et la responsabilisation, tandis que les dynamiques complémentaires se fondent sur un rapport hiérarchique. L'Analyse Transactionnelle (AT) d’Éric Berne présente trois états du Moi — "Enfant", "Parent" et "Adulte" — qui interagissent différemment au cours de la négociation. Un parent peut imposer des règles depuis l'état "Parent" alors que l'enfant, depuis l'état "Enfant", réagit émotionnellement. Une négociation équilibrée requiert souvent un état "Adulte" des deux côtés pour des décisions objectives.
L’auteur détaille ensuite les différents types d’interaction parents-enfants selon qu’elles sont à l’initiative des uns ou des autres :
À l’initiative des parents :
La manière douce : On repère un souci et on propose calmement d'en parler, en restant objectif.
La manière forte : Là, on est plus direct et ferme, surtout pour rappeler une règle ou aborder des sujets où il n'y a pas de débat.
L'attentisme : On attend que ce soit l'enfant qui vienne vers nous pour poser des questions ou demander des conseils.
L'entrée libre : On se glisse dans une discussion déjà en cours, en jouant le rôle de médiateur pour aider à trouver un compromis sans conflit.
Les entrées consécutives : C'est un jeu d'équipe entre les parents. Un commence la discussion, et l'autre arrive après pour appuyer ou trancher, en choisissant bien son moment pour intervenir.
À l’initiative des enfants :
La sollicitation : C'est quand l'enfant vient directement nous voir pour nous parler d'un truc, comme vouloir jouer dehors. Il est clair et direct sur ce qu'il veut.
La provocation : Parfois, l'enfant cherche à attirer notre attention en faisant quelque chose de fort, comme claquer une porte ou crier. Ça peut être volontaire ou pas, mais cela demande une réponse de notre part.
L'approche indirecte : Ici, l'enfant n'aborde pas directement le problème. Il peut montrer des signes comme soupirer ou rester silencieux, ce qui demande qu'on soit attentif pour comprendre ce qui se passe.
En conclusion, comprendre et appliquer les modèles de relation et de communication appropriés est clé pour négocier de façon fructueuse avec les enfants, et cela demande une capacité à reconnaître et à s'adapter aux différentes méthodes d'interaction selon l'initiative des parents ou des enfants.
Maintenir la relation dans la durée
L'interaction entre deux personnes crée une dynamique de communication qui nécessite un équilibre pour être maintenue, particulièrement dans le cadre de la relation parent-enfant. Cette relation est circulaire et peut être perturbée par des comportements qui menacent la connexion. Pour préserver l'échange :
Il est essentiel de convaincre l'enfant de la possibilité de négocier.
La méfiance doit être dissipée par des arguments objectifs.
Les réactions inappropriées des parents, souvent dues à des malentendus, doivent être corrigées.
Instaurer la confiance est crucial, et cela peut être fait en assurant la confidentialité.
Face au mensonge, il est important de souligner ses effets délétères sur la relation.
Par ailleurs, des interruptions temporaires dans la communication peuvent être salutaires, permettant de calmer les tensions ou de réévaluer la situation. Ces pauses doivent être bien gérées, en respectant le besoin de l'enfant de prendre du recul et en réaffirmant le désir de compréhension mutuelle. Lorsque les parents proposent une pause, ils doivent en justifier les raisons et préciser les conditions de reprise. L'équilibre et l'authenticité sont indispensables à des interactions fructueuses, tout comme une écoute attentive.
Chapitre 6 : Écouter Pour Négocier avec vos enfants
Faire preuve d’empathie
L'auteur met en exergue le rôle central de l'empathie et de l'écoute active dans la communication entre parents et enfants, soulignant que ces compétences sont clés pour des négociations réussies. L'empathie, différente de la sympathie, permet aux parents de ressentir véritablement les émotions de l'enfant, renforçant ainsi la connexion et la compréhension mutuelles. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la faiblesse, mais plutôt vue comme un équilibre entre les émotions et la rationalité. La manifestation adéquate des émotions pendant la négociation enrichit la relation.
L'intelligence émotionnelle joue un rôle primordial dans la gestion des émotions au cours des négociations, aidant à maintenir une interaction authentique et fiable. Les parents doivent être capables d'identifier et de nommer les émotions, de reconnaître leurs déclencheurs et de comprendre comment les gérer de manière constructive, tout en enseignant à l'enfant l'expression appropriée de ses sentiments. Il est essentiel de ne pas dissimuler ses émotions afin de préserver la confiance dans la relation.
Cependant, un trop-plein d'émotion peut mener à une implication excessive, où l'objectivité est perdue, se rapprochant de la contagion émotionnelle où l'on prend sur soi les émotions de l'autre sans maintenir une distance critique. Il est conseillé d'impliquer l'autre parent ou de prendre une pause pour éviter ce piège et revenir à une négociation calme et ciblée.
Écouter, mais écouter vraiment
L'apprentissage de la parole est intégré dès l'enfance, mais l'écoute, souvent négligée, doit devenir un objectif conscient à l'âge adulte. Une écoute véritable va au-delà de la simple réception d'informations ; elle implique une ouverture d'esprit et une disponibilité sans préjugés. Considérée comme un art, cette écoute requiert une concentration et une disposition qui peuvent être développées avec le temps.
L'écoute active est présentée comme un pilier de la communication personnelle, essentielle pour établir une relation interpersonnelle solide et efficace. Elle prépare le terrain pour des négociations fructueuses, en s'appuyant sur des techniques comme la paraphrase, la reformulation, les encouragements, l'identification des émotions, le recentrage, les messages "je", et l'utilisation des silences. Ces méthodes aident les parents à comprendre et à répondre aux besoins de leurs enfants, en renforçant la confiance et l'empathie, éléments nécessaires pour bien négocier avec leurs enfants.
Cependant, des obstacles à cette écoute active, les "attitudes de Porter", peuvent entraver la communication. L'investigation peut sembler inquisitrice, l'évaluation peut interrompre la confiance, la suggestion peut limiter l'autonomie de l'enfant, le soutien peut simplifier outre mesure le problème, et l'interprétation peut induire des malentendus. Il est donc recommandé de les utiliser avec prudence et de privilégier une approche qui encourage l'enfant à s'exprimer et à participer activement à la résolution de problèmes.
En somme, l'auteur met l'accent sur l'importance de développer une écoute authentique et de résister à l'impulsion d'imposer prématurément des solutions, permettant ainsi une communication plus ouverte et respectueuse avec les enfants.
Chapitre 7 - Négocier à tous les âges de l'enfant
Les premières négociations : histoires sans paroles
La négociation entre parents et enfants ne repose pas uniquement sur les mots ; elle englobe aussi de puissantes formes de communication non verbales. Les enfants, avant même de savoir parler, utilisent des expressions faciales, des sourires et des regards pour communiquer leurs besoins et désirs. Ces signaux non verbaux, qui constituent la majorité de la communication interpersonnelle, sont essentiels pour établir des limites et renforcer la relation à l'autorité.
En outre, la voix humaine, avec ses nuances de prosodie telles que le ton, le rythme et le volume, est un outil clé de communication, surtout avec les jeunes enfants qui ne saisissent pas encore le langage verbal. L'alignement entre l'intention et l'expression para-verbale est vital pour éviter les incohérences qui pourraient confondre l'enfant.
Cependant, la communication non verbale peut être sujette à des malentendus, car souvent, les adultes voient ce qu'ils veulent ou s'attendent à voir. Il est donc crucial de faire appel à l'intuition et à la sensibilité parentales pour interpréter correctement les messages non verbaux des enfants et éviter les confusions.
« Mon Dieu, mais tu parles ! »
La compréhension des mots est fondamentale dans la communication parent-enfant. Les enfants peuvent mal interpréter les mots pour diverses raisons, comme un vocabulaire limité ou une compréhension différente de celle des adultes. Parfois, cette mauvaise interprétation peut même être intentionnelle. L’auteur propose d’utiliser des méthodes d'écoute active, comme la paraphrase et la reformulation, qui sont utiles pour une compréhension partagée.
Dans les échanges avec les enfants, la structure des phrases joue également un rôle important. La syntaxe, ou l'ordre des mots dans une phrase, peuvent affecter la communication de différentes manières. L'effet de primauté montre que les premiers mots ont plus d'impact, tandis que l'effet de récence indique que les derniers mots sont mieux retenus. L'effet de halo souligne comment certains mots peuvent colorer la perception globale du message, et l'effet de redondance révèle que la répétition peut renforcer un point. La compréhension de ces effets syntaxiques peut être un atout pour les parents en quête d'une communication plus efficace avec leurs enfants.
« Non ! » : quand le défi devient permanent
La phase du "non" chez les enfants, typiquement entre 2 et 4 ans, est une étape clé où ils explorent leurs limites et apprennent à gérer les frustrations. Cette période marque le début des premières négociations et l'apprentissage de l'intransigeance de certaines règles. Le "non" est souvent un signe d'indépendance et un élément crucial dans le processus de séparation-individuation, révélant une quête d'identité et de personnalité.
Les enfants utilisent le "non" différemment selon leur degré de maturité et leurs intentions. Le "non" de sollicitation sert à tester les limites posées par les parents. Le "non" de parade reflète une affirmation formelle d'indépendance, souvent sans intention de provoquer une réaction concrète. Tandis que le "non" d'opposition, lui, est justifié par des raisons que l'enfant considère comme valables.
Face à ce "non" systématique, plusieurs stratégies sont proposées par l’auteur. Sur des sujets non négociables, les parents doivent rester fermes pour établir des frontières claires. Pour les oppositions basées sur des malentendus, une explication objective peut éclairer l'enfant. Si le "non" persiste, détourner l'attention ou offrir des choix limités peut donner à l'enfant un sentiment de contrôle tout en le guidant. Parfois, il est possible de céder sur des aspects moins importants pour permettre à l'enfant de s'exprimer, sans compromettre l'éducation.
Comprendre et gérer le "non" est essentiel pour les parents, car c'est un aspect fondamental du développement de l'autonomie de l'enfant. La patience et la cohérence sont de mise pour naviguer à travers cette phase en soutenant la croissance de l'enfant.
Négocier avec un enfant adolescent : mission impossible ?
L'adolescence est une phase de conflits et d'affirmation de soi où les jeunes expérimentent des relations intenses et s'engagent dans des discussions avec les parents. Bien que sujet à de fortes influences extérieures, c'est un moment clé pour l'acquisition de la maturité et des compétences de négociation. Les adolescents, en quête d'autonomie, adoptent de nouveaux comportements et expressions pour se distinguer de leurs parents. Les parents doivent alors équilibrer le maintien des règles incontournables avec une adaptation des cadres de négociation, respectant l'individualité des adolescents tout en les préparant aux normes sociales.
Dans ce contexte, la rhétorique devient un outil précieux pour les parents. Il s'agit de persuader par le discours en utilisant diverses techniques argumentatives :
L'argument d'autorité : Utilisation de figures d'autorité reconnues par l'adolescent pour soutenir un argument.
L'argument par analogie : Comparaison de situations distinctes pour faciliter la compréhension de l'adolescent.
L'argumentaire avantages/inconvénients : Mise en avant des avantages et inconvénients pour aider à prendre une décision.
Le rapport de cause à effet : Lien entre un comportement et ses conséquences.
L'argumentaire par élimination : Élimination des solutions alternatives pour renforcer l'argument principal.
L'argumentaire scientifique : Utilisation de données scientifiques ou statistiques pour appuyer un argument.
Le recours aux valeurs supérieures : Appel à des valeurs importantes pour l'adolescent.
L'argumentaire par généralisation : Transformation d'un cas particulier en une généralisation applicable à toutes les situations similaires.
L'argumentaire par "paliers" : Décomposition de l'objectif en étapes réalisables.
Ces méthodes doivent enrichir le dialogue, sans discréditer les adolescents, et servir à naviguer à travers les inévitables conflits, avec l'amour parental comme pierre angulaire de la relation. La négociation est donc présentée comme une stratégie pour gérer les tensions et favoriser le développement des adolescents.
Chapitre 8 : Négocier en Situation de Conflit
L'auteur présente des stratégies pour négocier efficacement dans des situations conflictuelles, en mettant l'accent sur la résolution de conflits et la recherche de solutions gagnant-gagnant
Les conflits, à quoi ça sert ?
La négociation est cruciale dans la gestion des tensions familiales, mais elle peut mener à des conflits si elle se transforme en lutte pour imposer sa volonté, souvent marquée par des émotions fortes. Selon les psychologues Dominique Picard et Edmond Marc, les conflits sont inévitables dans les relations familiales à cause de leur complexité. Un désaccord ne devient un conflit que lorsque les parties tentent d'imposer leur point de vue.
Les conflits parent-enfant se catégorisent en trois types :
Conflits d'objectif : Ils émergent lorsque les buts des individus sont incompatibles, comme des divergences entre les attentes académiques des parents et les satisfactions personnelles de l'enfant.
Conflits cognitifs : Ils résultent de divergences de perceptions ou d'idées, par exemple, lorsque les parents et l'enfant ont des conceptions différentes de l'autonomie.
Conflits affectifs : Ces conflits découlent de sentiments et émotions discordants, comme l'indifférence de l'enfant face à une situation qui inquiète les parents.
Chaque type de conflit demande une approche de résolution adaptée et une compréhension claire de ses origines pour parvenir à une solution.
Les conflits sont particulièrement courants à l'adolescence, période où les jeunes recherchent l'indépendance, souvent en opposition aux règles parentales. Bien que source de tensions, ces conflits peuvent être constructifs, contribuant au développement social de l'enfant dans un environnement familial ouvert au dialogue. Toutefois, une gestion autoritaire et des conflits perpétuels peuvent engendrer des effets néfastes, tels que l'agressivité chez l'enfant. Par conséquent, il est vital d'établir des règles claires et de tenter de négocier avec son enfant pour favoriser un développement sain de la personnalité de celui-ci.
Négocier les conflits avec les enfants
Pour gérer les conflits, trois méthodes sont distinguées : l'utilisation du pouvoir, où l'une des parties impose sa volonté ; le recours à la loi, faisant intervenir une autorité tierce comme la justice ; et la négociation, qui cherche un accord mutuellement bénéfique à travers le dialogue. La négociation est préconisée comme la voie privilégiée pour résoudre les conflits familiaux, notamment ceux basés sur des divergences d'objectifs, de perspectives ou d'émotions. La création de "négociabilité" dans les situations conflictuelles implique de clarifier les intentions, d'échanger des points de vue et de comprendre les sentiments impliqués, en excluant toute forme de violence.
La violence, qu'elle soit verbale ou physique, est inacceptable dans la résolution des conflits. Les enfants doivent apprendre que le recours à la violence est interdit et les parents doivent adopter une position ferme contre toute agressivité, en interrompant la discussion si nécessaire. Comprendre et s'attaquer aux racines de l'agressivité de l'enfant est crucial, tout comme l'est la communication ouverte. Si la violence persiste, il est conseillé de faire appel à un professionnel.
La rationalisation des conflits passe par un processus en plusieurs étapes : reconnaître le conflit, le déclarer aux parties concernées, explorer ses causes réelles, envisager différentes solutions, choisir une solution acceptable pour tous, obtenir l'acceptation de toutes les parties et finalement mettre en œuvre la solution convenue. La confiance mutuelle est essentielle pour l'application effective de la résolution choisie.
Conclusion sur « Devenez meilleur négociateur que vos enfants »
Je pense avant tout que ce livre n’a pas connu le succès qu’il mérite.Pourquoi ? Tout simplement parce que l’auteur met en relief avec beaucoup de justesse combien il peut être difficile de négocier avec les enfants. Or, c’est une problématique commune à TOUS LES PARENTS et qui perturbe, à tous les âges, l’harmonie de la relation qu’ils entretiennent avec leurs enfants. Il me semble donc essentiel de s’y intéresser et de posséder les clés pour réussir au mieux ces négociations avec nos enfants.
Ensuite, je trouve ce livre très didactique et pratique au travers des multiples « autodiagnostics » et « exercices pratiques » qui s’y trouvent et sont à réaliser au cours de la lecture. Ils permettent au lecteur de mieux se connaitre et de mieux appréhender les difficultés qu’il peut rencontrer avec ses enfants. Pour n’en citer que quelques-uns, vous trouverez des autodiagnostics sur le thème « Êtes-vous autoritaire ? » ou « Êtes-vous un négociateur né ? » ou bien des exercices pour apprendre à « Repérez vos freins à l’écoute » ou à définir ce que vous considérez comme « jamais négociable ». Le livre présente aussi de nombreux exemples concrets de parents décrivant leurs expériences, ce qui le rend facile à lire et très concret.
Enfin, j’ai particulièrement apprécié la mise en avant de la relation avec l’enfant comme préalable à la résolution de conflit et au bon déroulement d’une négociation. C’est une idée maitresse du livre qui me parle car je crois fermement que nous pouvons augmenter le temps de qualité que nous passons avec nos enfants et, selon moi, les liens que nous créons avec eux nous permettent de faciliter la communication, voire parfois d’éviter le conflit.
Points forts et points faibles du livre « Devenez meilleur négociateur que vos enfants »
Points forts :
Rapide à lire, très concis, très concret.
Excellent parallèle entre les pratiques de la négociation professionnelle et son adaptation au cercle familiale avec les enfants.
Exercices pratiques et autodiagnostics à réaliser à la fin de chaque thème qui permet de mettre en perspective les informations transmises.
Méthode pratique à mettre en œuvre et directement applicable au sein de la famille.
Points faibles :
Quelques passages longs théoriques qui n’ont pas toujours d’utilité à la compréhension.
Références aux théories en psychologie de Carl Rogers et de l'École de Palo Alto qui datent un peu.
Ma note :
★★★★☆
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August 5 2024, 5:00pm
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August 2 2024, 5:00pm
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ChatGPT pour les nuls
Résumé de "ChatGPT pour les nuls" de Yasmina Salmandjee : un manuel pour bien commencer à prendre en main la célèbre intelligence artificielle générative d'OpenAI —, quel que soit votre domaine d'action, vous y trouverez des solutions !
Yasmina Salmandjee, 2023, 304 pages.
Chronique et résumé de "ChatGPT pour les nuls" de Yasmina Salmandjee
Introduction
Depuis plusieurs mois, il est impossible de passer à côté de la déferlante d'informations et de news concernant l'intelligence artificielle et ChatGPT en particulier !
Si vous lisez cette chronique (et que vous vous intéressez au livre lui-même), c'est que vous avez, vous aussi, décidé de vous initier à l'intelligence artificielle "grand public".
Vous souhaitez comprendre et maîtriser cet outil au mieux de ses capacités, dans vos usages quotidiens et professionnels ? Cet ouvrage est fait pour vous !
Partie 1. Les fondamentaux de ChatGPT
Chapitre 1. Introduction à ChatGPT
Qu'est-ce que ChatGPT ?
Il y a plein de manières de donner une définition de ChatGPT (vous vous en rendrez compte rapidement si vous faites un petit tour sur le net à ce sujet). Mais le plus simple est encore de commencer par son nom :
Chat comme « chat », en anglais, qui signifie bavarder, discuter. Par extension, chatbot, c’est un robot capable de tenir une discussion, dit aussi « agent conversationnel ».
GPT comme Generative Pre-trained Transformer ou « transformateur génératif pré-entraîné » en bon français, c’est le modèle spécifique de langage développé par OpenAI et utilisé ici.
"ChatGPT est donc tout simplement une interface de conversation utilisant une technologie de pointe dans le domaine de l'intelligence artificielle." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Ce à quoi sert ChatGPT concrètement
L'interface renvoie des réponses structurées en langage naturel sur la base de demandes réalisées par l'utilisateur. Vous posez une question et ChatGPT vous répond ! Il y a donc pléthore d'usages potentiels.
Selon Yasmina Salmandjee, il est possible de les diviser en 6 familles principales :
Obtenir des réponses à des questions ;
Transformer un texte ;
Générer du texte ;
Trouver des idées dans tous les domaines (à partir de ce qui existe déjà sur le web) ;
Classer ou extraire des données ;
Programmer du code informatique.
Ce que ChatGPT n’est pas
D'abord, l'interface n'est pas humaine ! Et son intelligence reste… artificielle ! Elle n'a rien à voir avec l'intelligence humaine. Elle ne sait pas tout et ne peut pas tout. Autrement dit : elle a des limites évidentes.
C'est un logiciel qui "donne l'illusion de s'exprimer comme le ferait un être humain", mais "il reste une machine".
Voyons quelques-unes de ses limites :
Comme il compile l'information d'internet, il a peu de créativité réelle (il est incapable de créer des idées complètement nouvelles).
Il n'a pas d'émotions, de sentiments ou même de "ressentis" (la sentience).
Les notions de prompt et de contexte
« Prompt est tout simplement le mot qui désigne l’instruction — phrase, question, ensemble de directives ou d’exemples — que l’utilisateur saisit pour obtenir une réponse de ChatGPT. » (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Le contexte va venir préciser la demande en ajoutant des informations diverses (par exemple le ton à employer ou la localisation de l’utilisateur). Grâce à ces données supplémentaires, ChatGPT peut répondre de façon plus adéquate.
ChatGPT versus moteurs de recherche : quelles différences ?
Vous savez très probablement déjà utiliser un moteur de recherche. Vous posez une question ou introduisez un mot-clé (ou une expression) dans la barre de recherche et vous attendez la « réponse » : une liste de sites internet plus ou moins pertinents.
Est-ce que Google (le plus connu d’entre eux) est menacé par OpenAI ? La réponse est non. Moteurs de recherche et agents conversationnels sont des outils différents.
Voyons un peu les différences :
Google travaille à partir de mots-clés et fournit une liste de sites/références ; ChatGPT met le "dialogue" au premier plan (et ne fournit pas toujours ses sources !).
ChatGPT est avant tout textuel, alors que Google traite textes, images, vidéos, lieux, livres, etc.
Google vous donne accès à Internet dans son entièreté, alors que ChatGPT (dans la version 3.5 au moins) ne dispose pas des informations après 2021.
ChatGPT modifie ses réponses alors que, pour une même question, Google (ou Bing, si vous êtes plutôt "team" Microsoft) vous donnera les mêmes résultats.
Google propose des publicités dans ses résultats ; ChatGPT non.
L’un dans l’autre, ChatGPT est peut-être plus ressemblant d’un dispositif comme l’assistant vocal de Google (Google Assistant), d’Apple (Siri) ou d’Amazon (Alexa).
Et pourtant, y a-t-il néanmoins des recoupements et des changements à prévoir dans nos façons de nous connecter au web ? Eh bien oui. Mais Google ne compte pas se laisser faire et a déjà sa réponse : Bard.
Les limitations de ChatGPT
ChatGPT ne peut répondre à tout. Il y a des règles et des restrictions qui lui ont été imposées. C'est pourquoi il refusera de répondre à certaines de vos questions. En outre, ChatGPT se trompe parfois et certains usages sont tout simplement interdits.
"ChatGPT a donc des limitations d'ordre technologique, technique, mais aussi des restrictions d'usage imposées par ses créateurs." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 1)
Il faut enfin noter que la question du droit d'auteur et du plagiat est particulièrement importante ici. Pourquoi ? Car ChatGPT transforme des contenus déjà diffusés. Même s'il les remanie, la question du respect des auteurs se pose de façon accrue.
Chapitre 2. L'intelligence artificielle
Qu'est-ce que l'intelligence artificielle ?
L'intelligence artificielle est une expression qui peut porter à confusion. Elle a un côté "oxymore" (n'y a-t-il pas contradiction entre l'intelligence, un phénomène d'abord humain, et la notion d'artifice ?). Par ailleurs, il faudrait plutôt en parler au pluriel.
Cela dit, Yasmina Salmandjee propose de retenir la définition de base du Larousse :
"Ensemble de théories et de techniques mises en œuvres en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 2)
Des machines imitant le fonctionnement du cerveau ?
Quelles sont les principales fonctions mentales qui font de nous des êtres intelligents ? En voici une liste :
Apprentissage (acquérir et traiter de l'information nouvelle) ;
Raisonnement (manipuler de façon logique/cohérente l'information) ;
Compréhension (apprécier les raisonnements) ;
Perception de la vérité (faire la différence entre vraie et fausse info) ;
Perception des liens (interactions entre les données) ;
Prise en compte du sens des choses ;
Distinction entre faits, valeurs et croyances ;
Prise de décision ;
Etc.
L’auteure passe en revue la question des réseaux neuronaux et fait bien la différence entre robots et intelligence artificielle. Pour en savoir plus à ce sujet, voir l’excellent ouvrage L’intelligence artificielle pour les nuls.
Réseaux de neurones et apprentissage
Au sujet des réseaux de neurones, il est néanmoins important de noter les concepts suivants :
Deep learning (apprentissage profond) ;
Machine learning (apprentissage machine ou automatisé).
Ce sont deux méthodes très en vogue pour former des intelligences artificielles :
"Le deep learning est particulièrement adapté pour l'analyse de grandes quantités de données non structurées, telles que des images, du texte ou des signaux audio, tandis que le machine learning est plus adapté pour des tâches où les données sont plus structurées." (ChatGPT pour les nuls, Chapitre 2)
IA supervisée ou non supervisée
Les IA dites "supervisées" ont besoin que les données soient "étiquetées". Autrement dit, un agent humain doit aider l'IA à ranger les données dans des catégories pour que celle-ci puisse "apprendre".
À l'inverse, les IA dites "non supervisées" apprennent d'elles-mêmes par essai/erreur à partir d'un très grand stock de données.
Les domaines d'application de l'intelligence artificielle
Les domaines d'application de l'IA sont potentiellement infinis ou presque. Les principaux secteurs touchés ou en voie de transformation sont :
La santé ;
Les transports ;
L'industrie en général ;
La protection de l'environnement ;
L'éducation ;
Le divertissement ;
La finance ;
Le commerce ;
La sécurité ;
Les ressources humaines ;
La logistique ;
Le marketing (digital ou non) ;
Le tourisme ;
Etc.
Petite histoire de l'intelligence artificielle
L'histoire de l'IA commence au milieu du XXe siècle. Des chercheurs comme Walter Pitts et le célèbre Alan Turing font partie des précurseurs.
En tant que tel, le concept d'intelligence artificielle "IA" apparaît lors de la célèbre conférence de Darmouth en 1956, qui réunit tous les grands chercheurs du domaine.
Les années 1960 connaissent un premier développement, notamment dans le domaine des jeux (jeu de dames). Puis, un premier "hiver de l'IA" a lieu dans les années 1970, par manque de financements et de résultats.
Après un bref regain d'intérêt dans les années 1980, c'est à nouveau un passage à vide qui caractérise la recherche des années 1990. Mais tout change dans les années 2000 avec le développement sans précédent d'Internet.
Les dérives et dangers de l'intelligence artificielle
Beaucoup d'espoirs sont liés à l'intelligence artificielle. Mais aussi beaucoup de craintes ! Certaines histoires peuvent faire sourire, mais d'autres ont de quoi nous faire vraiment peur… C'est pourquoi il est important d'en comprendre les enjeux et de s'y intéresser.
Le premier défi est le travail. Selon une étude particulièrement alarmiste (trop, peut-être ?) de Goldman Sachs, plus de 300 millions d'emploi à travers le monde pourraient être menacés.
Côté risques, on retrouve également :
Deep fakes (fausses informations "profondes") ;
Contrôle des populations ;
Biais racistes, sexistes et autres ;
Problèmes de droit de propriété intellectuelle ;
Hameçonnage, escroqueries ou chantage ;
Addiction ;
Etc.
Pour autant, l'IA est une nouvelle mine d'or que les géants du web aussi bien que les start ups n'entendent pas laisser passer. En fait, la course à l'IA n'en est qu'à ses débuts et va encore s'emballer.
Serons-nous capables d'en maîtriser les dangers tout en en récoltant les bénéfices ?
Partie 2. ChatGPT en action
Chapitre 3. Bienvenue dans le monde de ChatGPT
Accéder à l'interface de ChatGPT
Pour vous connecter, rien de plus simple : allez sur le site d'OpenAI et cliquez sur "Try". Vous pourrez y créer un compte. Une fois configuré, vous pourrez vous connecter aisément à ChatGPT 3.5. chaque fois que vous le voudrez.
À noter : depuis que ce livre a été rédigé, il existe deux autres versions (payantes) :
ChatGPT 4 ;
ChatGPT 4o (pour la reconnaissance vocale).
Depuis la parution de l’ouvrage, un autre changement important est survenu : l’application ChatGPT pour mobile.
Si vous êtes un utilisateur plus avancé (développeur ou programmeur, par exemple), vous pouvez accéder à l'API (application programming interface) de ChatGPT pour intégrer cette technologie à vos propres logiciels ou app en cours de conception.
Lancer une discussion
La notion de prompt a été proposée par Reid Hoffman, ancien cadre chez OpenAI et auteur d'Impromptu, Amplifying Our Humanity Through AI.
Mais soit, passons à l'action ! Pour rédiger votre premier prompt, rien de plus simple. Utilisez la barre de texte pour taper ou coller votre texte et appuyez sur le logo "envoi" (une petite flèche).
Si vous constatez un bug, rafraîchissez votre navigateur et tout devrait revenir à la normale rapidement.
Affiner vos prompts et préciser le contexte
Plus votre prompt contiendra du contexte — c'est-à-dire des informations supplémentaires qui précisent la nature de la réponse attendue —, plus la réponse sera précise et détaillée.
Par exemple, vous pouvez demander un niveau de difficulté particulier. Si vous souhaitez une explication pour un enfant ou un débutant, vous pouvez l'indiquez. Pareil si vous voulez une réponse d'expert !
Autre cas : l’ajout de contraintes. Vous avez envie qu’un mot apparaisse trois fois dans le texte de réponse, demandez-le. Ou bien alors vous souhaitez écrire « dans le style de… » ? Dites-le dans votre prompt.
Continuer la discussion… ou recommencer !
Au cours d'un même "chat" ou "discussion", vous pouvez poser plusieurs questions à ChatGPT. Il vous répondra en se souvenant (normalement) de ce que vous lui aviez demandé précédemment.
Mais vous pouvez tout aussi bien décider de changer de discussion et en créer une nouvelle. Dans ce cas, l'historique et le contexte seront perdus et vous recommencerez de zéro.
Si vous souhaitez revenir à une discussion antérieure, vous le pouvez sans difficultés. L'interface conserve vos discussions passées.
Consulter l'historique des discussions
Cet historique se situe dans la partie gauche de l’écran. Pour commencer une nouvelle discussion, cliquez sur « New chat ». Pour accéder à une ancienne discussion, cliquez sur le nom de celle-ci (c’est l’IA qui le choisit par défaut pour vous, mais vous pouvez en changer), avec l’onglet
August 1 2024, 5:00pm
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July 30 2024, 5:00pm
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J'ai publié sur des-livres-pour-changer-de-vie.fr
Bill Gates et la saga Microsoft
Résumé de "Bill Gates et la saga Microsoft – Nouvelle édition 2020" de Daniel Ichbiah : dans cette biographie détaillée de Bill Gates, Daniel Ichbiah retrace l'épopée hors-norme du fondateur intrépide de Microsoft. Il nous plonge au cœur de ses fulgurants débuts, de ses controverses jusqu’à ses combats titanesques pour bâtir et défendre son empire technologique tentaculaire.
Par Daniel Ichbiah, 2020, 453 pages.
Édition anglaise : "The Making of Microsoft: How Bill Gates and His Team Created the World's Most Successful Software Company", 1992 (pas de réédition en 2020 dans cette édition).
Chronique et résumé de "Bill Gates et la saga Microsoft – Nouvelle édition 2020" de Daniel Ichbiah
Préambule
Ce livre, écrit par Daniel Ichbiah, retrace l'histoire de Bill Gates et celle de Microsoft, des débuts de l’entreprise en 1995 à aujourd'hui.
L’édition du livre que je résume ici a été largement mise à jour en 2020. Ainsi, cette actualisation est à l’origine d’un nouveau chapitre qui raconte les 20 dernières années de cette aventure.
Dans son préambule, l'auteur recommande de se replacer dans le contexte des années 1990, quand l'informatique et internet étaient encore naissants, pour bien comprendre le point de vue de l'époque.
Introduction - Insolite personnalité
Daniel Ichbiah, l’auteur, choisit d’introduire son ouvrage "Bill Gates et la saga Microsoft" en nous dressant le portrait atypique de Bill Gates.
Il le décrit alors comme surdoué, entrepreneur précoce, optimiste, technophile, exigeant mais fédérateur et à la fortune colossale. C’est, résume-t-il, quelqu’un qui a toujours suscité la controverse.
Bill Gates, un génie aux multiples facettes
Puis l’auteur entre dans le détail et revient sur son enfance.
Il nous présente Bill Gates comme ayant une personnalité hors du commun, dotée de qualités exceptionnelles depuis tout petit.
En effet, surdoué en mathématiques (notamment), le jeune Bill impressionne dès l’enfance. Il force l’admiration par son intelligence vive et sa capacité stupéfiante à assimiler une quantité phénoménale d'informations pour en tirer des conclusions visionnaires.
Dès lors, à l'école primaire déjà, cette vivacité de raisonnement désarçonne ses professeurs.
Daniel Ichbiah le décrit aussi comme un "Géo Trouvetout du logiciel" : Bill Gates, dit-il, est capable de "discerner des modèles au milieu du chaos" tout en trouvant, dans cet exercice intellectuel, une satisfaction intense.
Un entrepreneur précoce à la détermination sans faille
Dès l'âge de 20 ans, Bill Gates fonde Microsoft. Daniel Ichbiah montre comment le jeune entrepreneur entrevoit déjà le potentiel révolutionnaire des ordinateurs personnels. Et ce, bien avant la plupart des observateurs.
L’auteur explique aussi ici comment la détermination et l’arrogance en affaires de Bill Gates sans limite ont aidé au succès de son entreprise. "Tyrannosaurus Gates" - pour reprendre les termes de l’auteur - peut même parfois se montrer impitoyable. Il n’hésite pas, entre autres, à éliminer ses concurrents en usant de méthodes agressives. Il est capable, par exemple, d’offrir des logiciels concurrents gratuitement juste dans le but de les mettre en faillite.
En somme, l'auteur décrit un homme prêt à tout pour gagner et :
"S’il était général, il porterait "officiellement" la guerre en Pérou, ferait en sorte que ses ennemis déplacent leurs troupes sur les hauteurs de la Cordillère des Andes. Et pendant que s'agiterait ce théâtre, il investirait tranquillement le Vénézuéla."
Un patron exigeant mais rassembleur
Bill Gates, poursuit l’auteur, est aussi quelqu’un qui sait s'entourer de grands créatifs à qui il offre, dans le campus de Microsoft à Redmond, un environnement idéal pour s'épanouir et innover.
Mais le fondateur de Microsoft attend en échange qu’ils fassent preuve d’un dévouement total et d’une acuité intellectuelle à son niveau.
Patron exigeant, il peut d’ailleurs se montrer d'une dureté extrême, confie Daniel Ichbiah.
Toutefois, s’il n’hésite pas à rabrouer ses collaborateurs, son aura et son absence de prétention est fédérateur : Bill Gates a cette capacité à souder les équipes autour d'un défi commun.
Un optimiste technophile désireux d'améliorer le monde
Bill Gates est aussi décrit comme un optimiste convaincu, persuadé que les technologies numériques vont radicalement améliorer le quotidien et la société.
Bien qu'impitoyable en affaires, le chef d’entreprise reste accessible et humble dans sa vie privée, avec un désir philanthropique assumé de distribuer l'essentiel de sa fortune. D’ailleurs, l'auteur relève le contraste entre la froideur en affaires de Bill Gates et sa sentimentalité dans l'intimité.
"J'ai interviewé Bill Gates une vingtaine de fois et eu l'occasion de l'approcher à maintes reprises (...). Au fil des années, j'ai été agréablement surpris de voir qu'il avait conservé sa désarmante simplicité, une absence de préjugés et de mondanités."
Un empire technologique qui suscite la controverse
Avec la position ultra-dominante acquise par Microsoft dans les années 90, Bill Gates devient rapidement la cible de vives critiques, indique ici Daniel Ichbiah.
On l’accuse, en effet, de chercher à contrôler et régenter le monde de l'informatique.
Ses méthodes agressives et son arrogance attirent l'attention des régulateurs qui y voient de l’abus de position dominante. Par ailleurs, sa fortune et sa réussite démesurées suscitent la suspicion.
Ainsi confronté à la controverse grandissante sur son empire technologique, Bill Gates prend finalement conscience de la nécessité d'adopter une attitude plus humble et mesurée pour assurer un rééquilibrage entre les acteurs du secteur des logiciels.
Être le meilleur
Daniel Ichbiah termine l’introduction de son livre "Bill Gates et la saga Microsoft" sur ce constat :
"Au fond, si Bill a un défaut, c'est une obsession à vouloir être constamment le meilleur en tout. Il semble détester se retrouver en position d'infériorité, ne serait-ce que pendant quelques secondes. Lors d'un dîner informel à Paris, je m'étais permis de lui dire, d'un ton de plaisanterie "Quoi ! Tu ne parles pas le français ? Mais moi, à trois ans, je savais déjà parler français !" Gates m'a alors répondu de façon sèche "Oui, mais à vingt ans, tu n'avais pas créé ta propre société !". Il n'y avait aucune trace d'humour dans sa réponse. Il n'appréciait tout simplement pas d'être déstabilisé."
Chapitre 1 – Surdoué
L’auteur nous l’a dit en introduction, mais insiste : dès l'enfance, Bill Gates fait preuve de capacités intellectuelles exceptionnelles.
Il est le premier de sa classe, saisit très vite de grandes quantités d'informations et possède une mémoire remarquable. Mais l’auteur note aussi, ici, que cette intelligence supérieure à la moyenne le coupe parfois des autres. À l’adolescence notamment, Bill Gates est un garçon brillant d’une "espèce particulière" écrit l’auteur : "il apparaît comme un garçon étrange, méditatif, et fortement autodéterminé".
Bill Gates grandit dans un milieu aisé à Seattle.
Son père est avocat, sa mère enseignante puis mère au foyer.
Tous deux encouragent leur fils Bill à développer sa soif de connaissances. Ils l'inscrivent dans une école privée réputée pour sa rigueur.
Chapitre 2 - De Lakeside à Harvard
2.1 - Une révélation : la programmation
Au lycée Lakeside, Bill Gates découvre la programmation sur un ordinateur PDP-10. Immédiatement passionné par l'interaction avec la machine, il passe ses soirées avec ses amis Paul Allen et Kent Evans à expérimenter le codage en BASIC.
"Lors de la rentrée scolaire, Bill Gates et son meilleur ami Kent Evans entrent en huitième année. Au cours de la classe d'informatique qui démarre en janvier, les élèves sont invités à introduire quelques petits programmes au moyen du langage BASIC. Pour Bill, il s'agit d'une révélation. Quelle est cette machine sur laquelle il suffit de taper quelques instructions pour qu'elle vous donne quelques secondes plus tard la solution d'un problème ?"
Daniel Ichbiah poursuit :
"Bill se découvre une passion dévorante pour la programmation. Par chance, Kent Evans est pareillement fasciné par les possibilités ouvertes par le BASIC et le PDP-10. Après les cours, les deux adolescents se retrouvent spontanément dans la salle du terminal. Parfois, ils sèchent la gymnastique pour gagner la pièce dédiée à la programmation. Ils y croisent souvent un garçon blond de quinze ans qui arbore une moustache. Paul Allen, élève de dixième année dans le même établissement manifeste un enthousiasme tout aussi débordant pour l'engin.
2.2 - La passion dévorante de l'informatique réunit Bill Gates et Paul Allen
L'attrait pour la programmation et pour la science-fiction rapprochent Paul et Bill :
"Et comme leurs professeurs connaissent fort peu le sujet, les deux garçons se forment eux-mêmes sur l'ordinateur en étudiant dans le détail tous les manuels sur lesquels ils parviennent à mettre la main. Ils assimilent les concepts liés au BASIC et à la machine de DEC en un temps record, montrant une compréhension naturelle des mécanismes de l'informatique."
Un jour, Bill, Kent et Paul parviennent à obtenir du temps d'utilisation supplémentaire de l’ordinateur PDP-10 au lycée en échange de la détection de bugs dans le logiciel. Les lycéens s’auto-proclament alors "programmeurs de Lakeside". Mais les adolescents, poussé par cette passion dévorante, vont même modifier des programmes sans autorisation.
2.3 - Des talents remarqués
Forts de leur expérience en programmation, Bill Gates décide alors de fonder, avec son ami Paul Allen, une startup. Les adolescents conçoivent un ingénieux programme d'analyse statistique du trafic routier à partir de données brutes et créent ainsi Traf-O-Data.
"Lors de la rentrée 1973, Bill entame sa dernière année de lycée. La société Traf-O-Data dont il s'occupe avec Paul lors de ses temps libres, gagne plusieurs milliers de dollars en diffusant des informations sur les statistiques routières."
Les incroyables capacités de programmation des trois lycéens attirent rapidement l'attention de plusieurs sociétés. Lorsque TRW (une société qui mène un énorme projet de contrôle de distribution pour le Ministère des Armées) les contacte pour le embaucher afin de développer des logiciels complexes sur PDP-10, Bill et Paul sont aux anges :
"Paul Allen ne se fait pas prier. La vie universitaire l'ennuie, et il rêve de se frotter à la vie active. Gates bénéficie d'une permission accordée par le lycée de Lakeside, autorisant ses élèves à terminer leurs études en effectuant un stage en entreprise. Sur place, les deux programmeurs sont aux anges. Ils œuvrent au milieu d'un environnement de rêve : cinq ordinateurs DEC qui se communiquent mutuellement des informations. Ils travaillent durement pour une rétribution dérisoire - 165 dollars par semaine, l'équivalent d'une paye d'étudiant. Mais Paul considère que le simple fait d'être rémunéré pour effectuer ce qu'il adore représente le bonheur ultime."
2.4 - L'université de Harvard
En 1973, Bill Gates, diplômé du lycée, entre à la prestigieuse université de Harvard pour devenir mathématicien.
Mais, observe Daniel Ichbiah, l’étudiant se montre alors beaucoup plus intéressé par l'informatique naissante. Et pressentant le potentiel de cette industrie, il passe ses nuits à discuter avec Paul Allen de la création d'une société d'édition de logiciels.
2.5 - Un esprit pragmatique
Daniel Ichbiah termine le chapitre 2 de "Bill Gates et la saga Microsoft" en évoquant davantage d’aspects de la personnalité de Bill Gates à cette époque.
Nous apprenons ainsi que déjà, Bill Gates :
Fait preuve d’un sens des affaires précoce et d’un certain opportunisme : l’auteur nous fait remarquer, par exemple, qu’adolescent, Bill Gates revendait des badges de campagne électorale pour en tirer du profit. Ou encore, avec Traf-O-Data : le jeune homme avait compris très tôt l'intérêt des microprocesseurs Intel. Ainsi, pour Daniel Ichbiah, le fondateur de Microsoft a un vrai flair pour détecter les technologies prometteuses.
Est un excellent pirate informatique : en effet, fasciné par le défi intellectuel, Bill Gates n'hésite pas à pirater des systèmes informatiques complexes pour en percer les faiblesses. Par exemple, quand il n’a que 13 ans, le jeune programmeur parvient à provoquer un plantage généralisé sur le réseau national CDC (Control Data Corporation) en s'introduisant sur leur ordinateur central. Si cet épisode lui a valu de sévères réprimandes par la suite, le jeune Bill s’est pour autant beaucoup amusé de cette péripétie, raconte l’auteur.
Possède un caractère ambivalent : Bill Gates peut se montrer déterminé et intraitable dans la poursuite de ses projets, n'hésitant pas à évincer ses anciens partenaires comme Paul Allen et Kent Evans. Mais il sait aussi déjà fédérer des équipes de programmeurs autour d'une vision enthousiasmante de l'informatique du futur.
Chapitre 3 - L'Altair
3.1 - 1975 : la révolution de l'Altair, premier micro-ordinateur
Le chapitre 3 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" commence par un retour en 1975.
Cette année-là, l'ordinateur Altair fait la une du magazine "Popular Electronics".
Vendu en kit à 399$ par la société MITS, cet ordinateur minimaliste à monter soi-même déclenche un engouement fou parmi les passionnés d'informatique, avides de posséder leur propre machine, rappelle Daniel Ichbiah.
Le succès phénoménal de l'Altair surprend même son créateur : Ed Roberts, qui a du mal à honorer les 4000 premières commandes.
3.2 - Le défi du BASIC : une prouesse technique et une première réussite
Pour les deux passionnés de programmation que sont Bill Gates et Paul Allen, l'Altair est l'opportunité historique de créer le premier langage de programmation BASIC pour micro-ordinateur.
Ils contactent Ed Roberts pour lui proposer leur produit. Ed Roberts se montre d'abord sceptique, mais ensuite impressionné quand il constate que le BASIC fonctionne !
Car, sans même avoir vu l'Altair, Bill et Paul parviennent à développer en quelques semaines un BASIC parfaitement fonctionnel.
Pour y arriver, les deux programmeurs ont simulé le comportement du microprocesseur 8080 sur un ordinateur PDP-10. Et pour tenir les délais, ils ont travaillé d'arrache-pied jour et nuit. Contre toute attente, leur persévérance paie :
""Ca marche !" s'exclame Roberts lors de la démonstration à Albuquerque. Paul Allen lui-même est abasourdi que le programme fonctionne du premier coup."
3.3 - Un marché en effervescence
Avec ses 4000 premières commandes, l'Altair révèle l'existence d'un immense marché naissant des passionnés d'informatique personnelle.
La révolution micro-informatique tant attendue est enfin en marche, lance l’auteur, "et désormais, plus rien ne pourra l'arrêter."
Chapitre 4 - Naissance de Microsoft, la soif de liberté
4.1 - L’association de Paul Allen et Ed Roberts
Paul Allen, alors employé chez Honeywell, est fasciné par le projet Altair d'Ed Roberts.
Il contacte très souvent le patron du MITS – Ed Roberts - pour lui faire de ses suggestions. Séduit, Ed Roberts lui propose de rejoindre son équipe. Paul Allen accepte sans hésiter, attiré par les opportunités offertes par cette révolution de la micro-informatique.
Paul Allen, nommé directeur de la division logiciel (mais seul membre de ce service) travaille d'arrache-pied pour doter l'Altair d'une solide base logicielle. Bill Gates, toujours étudiant, le rejoint pendant les vacances universitaires afin de finaliser le BASIC de l'Altair. Les deux amis partagent une chambre miteuse dans un motel. Bill Gates, intrépide perfectionniste, travaille sans relâche à l'amélioration du langage.
Mais Bill Gates n'hésite pas à critiquer vertement la piètre qualité de l'Altair et de ses cartes mémoire défaillantes. Il s’attire alors l'animosité de Ed Roberts. Persuadé du bien-fondé de ses critiques, Bill Gates exige d'être rémunéré 10$ de l'heure pour poursuivre son travail.
4.2 - 1975 : Fondation de Microsoft
Un peu plus tard, Bill Gates découvre avec fureur que le BASIC est copié et distribué gratuitement par ceux que l’on appelle "les hobbyistes". Il publie une lettre ouverte virulente pour dénoncer ce piratage néfaste. Mais sous la pression d’Ed Roberts, il modère ses propos dans une seconde lettre, tout en maintenant sa position.
Dans ce contexte, Bill Gates et Paul Allen décident de fonder une société afin de commercialiser et développer le BASIC eux-mêmes.
Naît alors,à Albuquerque, en juillet 1975, Microsoft.
Bill Gates prend 60 % des parts et conserve les droits de propriété du logiciel révolutionnaire.
Microsoft signe un contrat d'exclusivité avec MITS pour la diffusion du BASIC. Toutefois, l'accord indique que Microsoft reste propriétaire de son langage. Les deux fondateurs touchent 3000$ à la signature mais les revenus ensuite sont faméliques : "chaque fois que MITS diffuse un exemplaire, elle doit reverser 35 $ à Microsoft".
4.3 - L'irrésistible envol de Microsoft
Au fur et à mesure de leur collaboration, les relations entre Bill Gates et Ed Roberts sont devenus de plus en plus difficiles.
Bill Gates commence alors à prendre ses distances avec MITS, stipule Daniel Ichbiah.
En effet, de nouveaux microprocesseurs apparaissent : le 6800 de Motorola, le 6502 de MOS Technology ou le Z80 de Zylog par exemple. Bill Gates entreprend alors de développer des versions du BASIC pour ces autres constructeurs intéressés. Il écrit lui-même les versions du BASIC pour ces puces puis sillonne les États-Unis pour convaincre les constructeurs de les adopter.
Ses talents de programmeur et sa conviction enthousiasmante séduisent. Les commandes affluent.
4.4 - Premiers bureaux, employés et fin des études pour Bill Gates
Devant le succès du BASIC, Microsoft ouvre ses premiers vrais locaux et commence à recruter.
L'équipe jeune, rebelle et motivée travaille durement, mais toujours dans une atmosphère décontractée et propice à la créativité, à l'image d'une start-up informatique de la côte Ouest américaine de l’époque.
En décembre 1976, fasciné par les perspectives qui s’ouvrent à lui avec la micro-informatique, Bill Gates décide d'interrompre ses études de mathématiques à Harvard. Il veut se consacrer entièrement à Microsoft. Ses parents s'inquiètent, mais leur ami Samuel Stroum, conquis par l'enthousiasme du jeune homme, l'encourage vivement à poursuivre sa voie.
Bill Gates est habité par une soif intarissable de réaliser son rêve. Et avec Microsoft, il entend participer activement à l'émergence d'une nouvelle ère informatique : celle de la micro-informatique personnelle !
Chapitre 5 - La cause du BASIC
5.1 - Le succès du BASIC
"Vers la fin 1976, une controverse s'élève au sujet de la propriété du langage. Ed Roberts rencontre de sérieuses difficultés à gérer MITS : il est obligé de rembourser à de nombreux clients les extensions défectueuses de l'Altair."
En fait, à cette époque, la micro-informatique souffre d'un manque de professionnalisme et de fiabilité, informe Daniel Ichbiah. Les premières machines sont artisanales, bricolées de façon approximative par des passionnés. L'assistance technique est quasi inexistante.
Mais dès 1977, de vrais produits grand public comme l'Apple II ou le TRS-80 apparaissent. Et en adoptant le BASIC de Microsoft, ces nouvelles machines vont finalement assurer le succès commercial de la jeune société qu’est alors Microsoft.
5.2 - L'avènement de l'Apple II et l’émergence de CP /M
Ainsi, dans le 5ème chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous raconte comment, grâce à sa détermination et à d'habiles négociations, Microsoft parvient, en 1977, à conserver la propriété de son BASIC révolutionnaire. Et comment il devient rapidement le langage de programmation de référence des micro-ordinateurs naissants.
Avec son design réussi, sa robustesse et son BASIC intégré, l'Apple II de Steve Jobs et Steve Wozniak séduit rapidement les particuliers. Soutenu par des investisseurs, Apple s'impose alors comme le premier véritable succès commercial de l'histoire de la micro-informatique.
"L'Apple II fait l'objet d'éloges de la part des magazines spécialisés : il s'agit d'un ordinateur disponible en boutique qui fonctionne dès qu'on le branche. Il devient le premier succès de la micro-informatique."
De plus, le système d'exploitation CP/M, créé par Gary Kildall, permet de faire fonctionner les logiciels sur différents micro-ordinateurs grâce à une interface standardisée. Son adoption généralisée facilite grandement le développement d'un véritable marché du logiciel indépendant des constructeurs.
5.3 - Une secrétaire découvre le monde étrange de Microsoft et de la programmation
Daniel Ichbiah nous parle ici de Myriam Lubow, secrétaire embauchée par Microsoft en 1977.
Il raconte, non sans humour, comment cette mère de famille de 4 enfants, et âgée de 42 ans, d’abord, découvre avec perplexité l’étrange et nouveau monde du "logiciel", et celui de l’équipe de Microsoft. Puis, il explique comment la secrétaire est vite impressionnée par la personnalité hors-norme et l'énergie débordante du jeune président Bill Gates.
5.4 - L'essor des langages
Daniel Ichbiah termine ce chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" en nous apprenant que, fort de son BASIC à succès, Microsoft se diversifie rapidement. L’entreprise propose, en effet, d'autres langages comme le Pascal ou le COBOL, tous compatibles avec le standard CP/M.
En quelques années, lance alors l’auteur, Microsoft s’impose comme le leader incontesté du logiciel pour micro-ordinateurs.
Chapitre 6 - Retour au pays
6.1 - Une équipe atypique
À Albuquerque puis Seattle, les jeunes programmeurs de Microsoft mènent un rythme de vie intense. Ils travaillent jour et nuit avec un dévouement total à leur mission. Mais l'ambiance est décontractée et anticonformiste au sein de cette dream team de l'informatique, confie Daniel Ichbiah.
"Bob O'Rear est embauché le 8 janvier et découvre, à sa grande stupéfaction, une compagnie différente de toutes celles qu'il a connues auparavant. Lorsqu'il arrive au huitième étage de la Two Park Central Tower, vers neuf heures, il lui arrive de trouver Bill Gates ou Paul Allen endormis à même le sol."
6.2 - Le succès au Japon
Daniel Ichbiah nous raconte ici l’amitié que Bill Gates a noué avec Kazuhiho Nishi, un passionné de technologie japonais qui devient le représentant de Microsoft au Japon.
Grâce à lui, affirme l’auteur, le BASIC séduit rapidement les grands constructeurs japonais. Et le PC NEC 8001 qui l'adopte connaît un très grand succès commercial.
6.3 - Le retour dans l'état de Washington
En 1978, Microsoft déménage du Nouveau-Mexique.
Beaucoup incitent vivement les fondateurs de Microsoft à s’installer dans la Silicon Valley où les plus grandes sociétés de l’informatique résident. Mais Paul Allen a le mal du pays et Bill se fiche de l’endroit où s’installer à condition que le lieu soit propice à son extension. Ils choisissent donc de partir pour Bellevue, dans la banlieue de Seattle, leur ville d'origine.
"La plupart des employés consentent à migrer vers l'état du Washington" souligne Daniel Ichbiah. Myriam Lubow, quant à elle, ne peut pas les suivre. Mais au final, ce rapprochement géographique et familial soude l’équipe, explique l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft". Et change le quotidien de Bill Gates qui n’avait pas pris la mesure des effets de la proximité familiale : "Plusieurs fois par jour, sa mère Mary téléphone pour prendre des nouvelles et veiller à ce qu'il prenne son déjeuner et dorme suffisamment."
6.4 - Microsoft affiche une croissance explosive !
Daniel Ichbiah termine ce sixième chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" en revenant sur la croissance sans précédent de Microsoft à ce moment-là.
Il décrit ainsi comment l’entreprise :
Réussit à dépasser les nouveaux challenges technologiques : avec le puissant microprocesseur Intel 8086, Microsoft relève le défi de développer un nouveau BASIC 16 bits en un temps record, grâce à un partenariat fructueux avec la société locale SCP.
Atteint 2,5 millions de dollars de CA, en 1979, grâce à ses langages de programmation multi-plateformes, désormais compatibles avec le système standard CP/M.
S'impose comme le leader incontesté du logiciel micro-informatique : et ce, dans un contexte où la micro-informatique connaît une croissance explosive et devient un marché extrêmement porteur. Apple, par exemple, fort du succès de l'Apple II, s'apprête à entrer en bourse.
Ces évolutions n'échappent pas à la puissante société IBM qui observe le secteur avec attention...
Chapitre 7 - Le projet le plus insolite d'IBM
7.1 - Un projet secret chez IBM
Dans le chapitre 7 de l’ouvrage "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous plonge dans les coulisses d’IBM.
Nous apprenons qu’en 1980, IBM forme une équipe secrète baptisée "projet Chess". Son but est de concevoir rapidement un micro-ordinateur destiné au grand public.
Ce projet insolite, dévoile l’auteur, est confié à des esprits libres et créatifs, totalement affranchis de la lourdeur administrative habituelle d'IBM.
Contrairement aux habitudes d'IBM, le comité Chess est chargé de s'appuyer sur des fournisseurs externes pour le matériel et les logiciels. Il s'inspire en fait, selon l’auteur, du succès de l'Apple II, avec sa conception hardware ouverte et sa capacité à évoluer grâce aux extensions par cartes.
7.2 - Le BASIC de Microsoft s'impose
Pour ce qui concerne le logiciel, le BASIC de Microsoft apparaît incontournable. Il semble évident que c’est celui qui devra être intégré nativement à tous les micro-ordinateurs du marché.
IBM contacte donc Bill Gates comme consultant et lui commande plusieurs langages :
L'option du microprocesseur 8086 : Bill Gates plaide avec succès pour qu’IBM choisisse le puissant microprocesseur 16 bits 8086 d'Intel. Ce choix audacieux ouvre la voie au développement d'une nouvelle génération de logiciels bien plus élaborés.
Le système d’exploitation QDOS : devant l'échec des négociations tendues avec Digital Research pour obtenir CP/M dans les délais, IBM demande à Microsoft de leur trouver une solution. Microsoft mise alors, pour cela, sur QDOS, un clone de CP/M pour le 8086 développé par Tim Paterson de SCP. C’est semble-t-il, pour Bill Gates, le système d'exploitation parfait pour le futur PC IBM.
Chapitre 8 - Le sauna MS-DOS
Le huitième chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" décrit les challenges rencontrés par Microsoft pour répondre aux commandes d’IBM.
8.1 - Un développement sous haute sécurité
Pour développer en secret le MS-DOS et les logiciels du futur PC IBM, les programmeurs de Microsoft sont confinés à Bellevue dans une petite pièce sans fenêtre, sous des conditions de sécurité draconiennes imposées par IBM. La porte doit rester fermée à clef et les documents conservés dans des coffres, relate l’auteur.
"Les conditions de travail que devront supporter les programmeurs sont infernales" écrit Daniel Ichbiah : "la pièce ne mesure que 3 mètres sur 2, n'a ni fenêtres ni ventilation".
8.2 - Un travail d'adaptation colossal
Par ailleurs, Microsoft doit adapter et étendre considérablement les capacités limitées du système QDOS racheté à Tim Paterson pour créer un MS-DOS digne d'équiper le futur PC grand public d'IBM. Et les délais imposés par IBM pour livrer une première version sont extrêmement serrés.
8.3 - Des problèmes techniques majeurs
La fiabilité hasardeuse du prototype fourni par IBM et les changements continuels de spécifications matérielles causent des retards importants.
Les programmeurs de Microsoft perdent un temps précieux à diagnostiquer des bugs qui proviennent en fait du hardware de mauvaise qualité.
8.4 - Une collaboration étroite entre IBM et Microsoft
Malgré les difficultés techniques, IBM et Microsoft collaborent étroitement au quotidien pour tenter de respecter les délais convenus. Des ingénieurs d'IBM sont dépêchés à Seattle et un système de messagerie électronique relie en permanence les équipes des deux sociétés.
8.5 - Des tests de qualité draconiens
Avant validation, les logiciels sont soumis à une batterie de tests intensifs et rigoureux conduits par IBM. Cette exigence de qualité totale force l'admiration des développeurs de Microsoft et leur permet d'atteindre un nouveau niveau professionnel.
8.6 - Objectif enfin atteint !
En 1981, après des mois de labeur intense dans des conditions difficiles, la version 1.0 du MS-DOS est enfin approuvée par IBM pour équiper le futur PC grand public.
La version 1.0 de MS-DOS soumise pour approbation comporte quatre mille lignes de langage assembleur et occupe 12 Ko de mémoire. IBM valide le système créé par Microsoft.
"Un soir de juillet 1981, Bill apprend que Big Blue se prépare à annoncer la sortie de sa machine. L'événement est célébré avec délire dans un restaurant chic de Seattle. Pour les programmeurs, une grande quantité de travail reste à fournir puisqu'il faut achever les langages Pascal, Fortran, Cobol, Assembleur... Le travail reprend donc de plus belle. Le 27 du même mois, Paul Allen acquiert les droits du QDOS de Tim Paterson auprès de SCP pour la somme de 50 000 dollars. Gates reçoit un message pour le moins formel de son commanditaire : "Cher Fournisseur. Vous avez accompli un bon travail"."
Chapitre 9 - Le kid de Big Blue
9.1 - L'annonce de l'IBM PC
En août 1981, IBM créé la surprise en annonçant l'IBM PC, un micro-ordinateur 16 bits performant doté du MS-DOS de Microsoft :
"IBM annonce un ordinateur personnel commercialisé au prix de 1.565 dollars. Cette machine, destinée aux entreprises, écoles et foyers peut utiliser plusieurs centaines de logiciels. Elle comporte un microprocesseur 16 bits à haute vitesse. Le PC peut être utilisé avec un écran couleur ou noir et blanc. Il intègre le célèbre BASIC de Microsoft et peut exécuter le logiciel de prévision financière VISICALC."
La machine séduit par son design soigné et suscite un fort engouement, bien au-delà des prévisions prudentes d'IBM.
De plus, contrairement aux habitudes monolithiques d'IBM, le PC est conçu de manière ouverte, avec des composants standard et des spécifications publiées. D'autres constructeurs sont donc en mesure de produire des "clones" compatibles.
Quant à Apple, l’entreprise accueille "ce concurrent redoutable avec courtoisie et humour en s'offrant une pleine page dans le Wall Street Journal, intitulée : "Bienvenue à IBM, sérieusement"." Le texte se poursuit dans le même esprit :
"Bienvenue sur le marché le plus excitant et le plus important depuis que la révolution informatique a commencé il y a trente-cinq ans. Et félicitations pour votre premier ordinateur personnel. En mettant la puissance d'un ordinateur entre les mains des individus, il est possible d'améliorer la façon dont ils travaillent, pensent, apprennent à communiquer et occupent leur temps de loisir. L'aptitude à l'informatique devient aujourd'hui aussi presque aussi fondamentale que savoir lire ou écrire."
Apple termine en disant "qu'elle espère qu'IBM sera un concurrent responsable et contribuera à apporter cette technologie américaine au monde entier".
9.2 - Le match MS-DOS / CP/M
Daniel Ichbiah expose ici la concurrence rude entre le MS-DOS et le CP/M, alors leader du marché.
Gary Kildall, créateur du CP/M, considère qu’en s’inspirant de CP / M pour créer le MS-DOS, Microsoft les a tout simplement volé. Dès lors :
"Il [Gary Kildall] va jusqu'à envisager un procès à l'encontre d'IBM. Don Estridge [père de l’IBM PC] calme la situation en expliquant qu'il n'était pas au courant de ce plagiat et propose un arrangement à l'amiable. IBM proposera officiellement deux systèmes d'exploitation pour son PC : le MS-DOS, et la version 16 bits de CP/M, dès que celle-ci sera prête."
À ce moment-là, Bill Gates réalise que rien n’est gagné face à la popularité soutenue du CP/M parmi les passionnés. Et que le nom d'IBM n'est pas suffisant pour imposer le MS-DOS ni même le PC :
"CP/M reçoit le soutien de la presse spécialisée et fait l'objet d'une adulation persistante. […] Lorsque InfoWorld élit les dix meilleurs produits de l'année 1981, neuf titres correspondent à des logiciels CP/M. Il faudra attendre mars 1982 pour que ce magazine se résigne à publier le banc d'essai d'un produit MS-DOS."
Ainsi, face à des ordinateurs concurrents de meilleure qualité que l'IBM PC et souvent équipés de CP/M, Bill Gates et Tim Paterson (le créateur du système d’exploitation) décident d'aller activement démarcher les fabricants pour promouvoir le MS-DOS, espérant le faire adopter sur leurs machines.
Et leurs efforts auprès des constructeurs paient. En 1984, Microsoft équipe 80 % des PC et compatibles.
9.3 - L'essor du logiciel
Finalement, porté par le succès d'IBM, le MS-DOS s'impose comme standard de facto et stimule le développement massif de logiciels spécifiques par des éditeurs tiers indépendants. L'industrie du logiciel décolle.
"Des milliers de programmeurs réfléchissent activement aux logiciels du futur et entretiennent l'espoir de réaliser les premiers best-sellers de la machine d'IBM..."
Chapitre 10 - Une application irrésistible
10.1 – Créer une application marquante pour le grand public
L’auteur du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" souligne, dans ce chapitre, que Bill Gates devient ensuite conscient d’un point important : le micro-ordinateur a besoin d'applications marquantes pour séduire le grand public, à l'image de VisiCalc pour l'Apple II dans les années 1970.
Le président de Microsoft se lance alors dans le développement de Multiplan, un tableur destiné à concurrencer VisiCalc.
10.2 - Le développement de Multiplan, le futur concurrent de VisiCalc
C’est Charles Simonyi, un ingénieur hongrois venu de Xerox, qui prend en main le développement de Multiplan en 1981.
Ce dernier structure une équipe pour programmer le logiciel selon une approche pyramidale qu'il a théorisée. Le tableur de Simonyi et son équipe est conçu pour fonctionner sur un maximum de machines différentes, dans une stratégie d'encerclement du leader VisiCalc : "Par cette stratégie d'encerclement, Gates et Allen espèrent établir Electronic Paper comme le tableur n°1 de la micro-informatique".
Microsoft informe IBM, son partenaire privilégié, du projet Multiplan et accepte de brider les capacités du logiciel pour qu'il puisse tourner sur les PC d'entrée de gamme de la firme. Après de multiples péripéties, Multiplan est finalement commercialisé en août 1982 sur Apple II, avant d'arriver en octobre sur IBM PC.
10.3 - L'arrivée fracassante de Lotus 1-2-3, le futur leader
En novembre 1982, au salon Comdex de Las Vegas, Microsoft découvre avec stupéfaction Lotus 1-2-3, un tableur développé spécifiquement par Mitch Kapor pour exploiter toute la puissance des IBM PC haut de gamme.
"À son grand dam, Simonyi sait que ce nouveau concurrent, Lotus, détient l'application irrésistible de l'IBM PC !"
Commercialisé en janvier 1983 après un lancement pharaonique, Lotus 1-2-3 s'impose en quelques mois comme le tableur de référence. Il distance rapidement Multiplan, bridé par les choix initiaux de Microsoft. Mitch Kapor refuse la proposition de rachat par Microsoft. En 1984, Lotus devient alors le premier éditeur de logiciels, dépassant Microsoft.
"L'ascension de Lotus agace fortement Bill Gates", glisse Daniel Ichbiah. Et l'arrivée tonitruante de Lotus 1-2-3 marque un tournant pour Microsoft.
Car à ce moment-là, Bill Gates prend la mesure du talent de conception de logiciels de Mitch Kapor. Et malgré ses indéniables qualités techniques, Multiplan ne peut rivaliser avec le produit phare de Lotus.
Chapitre 11 - Word, le littéraire
11.1 - Word, le traitement de texte révolutionnaire
Après Multiplan, Bill Gates et Charles Simonyi se lancent dans le développement de Word, un traitement de texte appelé à révolutionner l'écriture sur ordinateur.
Word est conçu par Charles Simonyi en s'inspirant de Bravo, un traitement de texte innovant doté d'une interface graphique qu'il avait créé chez Xerox. L’auteur le décrit comme le premier traitement de texte PC "dont les services seront accessibles en manipulant une souris" avec un écran affichant "certains aspects du texte : gras, souligné, italique, interlignes, etc."
11.2 - Aux USA, Word est un succès très mitigé
Face à WordStar, leader du marché, Word mise sur la convivialité et l'ergonomie.
Présenté en 1983, le fameux traitement de texte reçoit d’abord un accueil mitigé :
Aux États-Unis, il ne parvient d’abord pas à percer, car il est largement dominé par WordPerfect. Ce n’est qu’après 3 ans et 3 versions, que Word s’impose enfin aux USA :
"Si les premières moutures de Word n'étaient pas satisfaisantes, la version 3, publiée en avril 1986 le met au diapason de ses concurrents. Elle intègre un didacticiel qui permet aux débutants de maîtriser les subtilités du traitement de texte. Un correcteur orthographique analyse les documents et propose de rectifier les anomalies. Cette troisième tentative est la bonne : Word obtient un accueil chaleureux, et vient se classer à la cinquième position des ventes de l'année."
En France, par contre, Word rencontre rapidement un franc succès grâce à une stratégie marketing audacieuse : en effet, le PDG de Microsoft France Bernard Vergnes et son équipe mènent une offensive de charme auprès des revendeurs pour promouvoir Word. Ils sillonnent le pays de long en large pour former en masse les distributeurs qui deviennent des ambassadeurs du logiciel.Grâce à cette stratégie marketing audacieuse et à l'arrivée des imprimantes laser, Word devient le traitement de texte le plus vendu en France en 1987.
Chapitre 12 - La révolution Macintosh d’Apple
Le chapitre 12 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" nous plonge au cœur d’une révolution informatique : celle déclenchée par le lancement du mythique Macintosh.
Le Macintosh - ou Mac - est une machine conviviale dotée d’une interface graphique innovante. Son lancement est un séisme numérique, car c’est ce qui va enfin rendre les ordinateurs accessibles au grand public. À son origine : Steve Jobs et son équipe chez Apple.
12.1 - Les découvertes de Xerox inspirent Apple à créer le Macintosh
L’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft" relate d’abord une anecdote sur la genèse du Macintosh.
Un jour de septembre 1979, Steve Jobs est invité à visiter les laboratoires de recherche de Xerox (Xeros a, en effet, investi un million de dollars dans la société Apple, et a donc accepté de dévoiler certaines de ses inventions à des membres triés sur le volet).
Daniel Ichbiah relate la visite :
"Lorsque Lawrence Tessler [alors président de Xeros] a dévoilé l'ordinateur Alto, les hôtes de Cupertino [ville de la Silicon Valley qui abrite le siège d’Apple] ont poussé un cri d'admiration : ils n'ont jamais rien vu de tel ! Job a été effaré par la démonstration effectuée par Tessler : un écran qui affiche des images à la place de mots, une souris pointe sur des objets graphiques et les déplace à volonté. C'est ainsi qu'il faut concevoir les ordinateurs ! Or, Xerox néglige cette manne providentielle :
- Mais pourquoi ne commercialisez-vous pas cela ? C'est extraordinaire ! Vous pourriez pulvériser tout le monde ! s’exclame Jobs.
Jobs, Atkinson, Raskin et leurs six autres collègues sont revenus de Palo Alto avec la ferme conviction d'avoir entrevu l'ordinateur du futur."
C’est ainsi, qu’inspiré par ces innovations, Steve Jobs décide d'intégrer les interfaces graphiques développées chez Xerox au Macintosh, l’ordinateur expérimental qu’Apple mijote en secret.
12.2 - Apple et Microsoft travaillent ensemble pour développer le Macintosh
Microsoft est appelé à la rescousse pour co-développer le Mac.
Charles Simonyi, le maitre d’œuvre du logiciel Word de Microsoft, participe alors activement à la conception de ce bijou technologique. Sous la direction de Steve Jobs, le Macintosh introduit des concepts révolutionnaires comme la souris, les icônes, le glisser-déposer. Microsoft développe des applications comme Multiplan.
Mais la collaboration prometteuse entre Apple et Microsoft tourne court : les premiers mois, c'est la dolce vita entre les deux entreprises. On code nuit et jour dans une ambiance décontractée. Mais la lune de miel est de courte durée.Microsoft ne parvient pas à tenir les délais irréalistes imposés par Apple. Et à peine le Macintosh sorti, des tensions éclatent. Apple accuse Microsoft de lui avoir subtilisé des secrets technologiques pour développer Windows, l'interface graphique de Microsoft pour PC.
L’ambiance est électrique dans la Silicon Valley !
12.3 - Un lancement tonitruant pour le Macintosh
Dévoilé en 1984, le Macintosh suscite l'émerveillement par son interface graphique révolutionnaire.
"Le public découvre avec ravissement l'interface graphique du Mac. MacPaint, qui a été conçu par Bill Atkinson est simple d'emploi. Le dessin est effectué à la souris en sélectionnant des formes et en les étirant à volonté" décrit l'auteur.
Steve Jobs orchestre un lancement pharaonique pour le Macintosh, présenté comme l'antithèse de la rigueur IBM. Malgré des débuts tonitruants, les ventes du Macintosh vont rapidement décliner, la machine restant trop coûteuse.
Chapitre 13 – Excel
Le treizième chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" revient sur la création d’Excel.
Daniel Ichbiah nous raconte comment ce tableur signé Microsoft va s'imposer, non sans rebondissements, audace et obstination, pour devenir l'application reine de sa catégorie dans les années 80.
Grâce à son interface intuitive, le logiciel séduit massivement les utilisateurs. En quelques mois à peine, le petit poucet Excel détrône le géant Lotus 1-2-3. Une incroyable démonstration de force signée Bill Gates.
13.1 - Excel, le tableur de Microsoft censé détrôner Lotus
Dans cette partie de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah revient plus en détail sur la naissance laborieuse d’Excel.
Année 1983 : rappelez-vous, sur le marché des tableurs, Lotus 1-2-3 règne en maître absolu. Il écrase littéralement ses concurrents. Cette situation hérisse Bill Gates. Mais le fondateur de Microsoft aime les défis impossibles. Il réunit son équipe dans un chalet isolé avec une mission : créer un tableur pour détrôner Lotus.
Les brainstormings, lors de cette retraite, suscitent des débats houleux ! Mais le projet Excel finit par émerger des discussions animées. Parmi les développeurs positionnés sur le projet, Doug Klunder s’investit corps et âme. Le problème, c’est que les délais imposés par Bill Gates sont intenables.
Et surtout, coup de tonnerre en 1985 : Apple lance le Macintosh... avec Lotus Jazz, concurrent direct d’Excel ! Bouleversé, Bill Gates décide de changer Excel de plateforme pour contrer Lotus Jazz. Doug Klunder, lui, claque la porte, ulcéré de voir son boulot réduit à néant, promettant de "ne jamais remettre les pieds dans cette boite".
13.2 – Quand Excel faillit ne jamais voir le jour
C’est alors le début d’un développement cauchemardesque. Le nouveau responsable du projet, Phil Florence, est "submergé par les responsabilités du projet, en butte aux remontrances persistantes de Gates". Il finit par craquer et est victime d’une "défaillance cardiaque".
Excel frôle même l’annulation. Heureusement, Doug Klunder revient in extremis sauver son bébé :
"Au sein de l’équipe de développement, l’atmosphère est lourde et le moral entame une chute libre. Tandis que Florence part pour la clinique, l'avenir d'Excel apparaît compromis. La chance donne alors un coup de pouce. Doug Klunder se fait voler le bagage qu'il avait emmené sur les routes de Californie. Totalement démuni, il se trouve dans une situation où il doit au plus vite gagner un peu d'argent. Tout bien réfléchi, Microsoft apparaît la solution la plus adéquate. Doug Klunder revient à Seattle et s'en vient frapper à la porte de son ancien employeur. Il est accueilli les bras ouverts, à la façon d'un messie."
Le 30 septembre 1985, après moult péripéties, Excel sort enfin ! Un accouchement douloureux qui marquera à jamais ses créateurs.
13.3 - Le triomphe d'Excel sur Macintosh
Grâce à une intense campagne marketing, Excel rencontre un immense succès sur Macintosh.
Encore une fois, en quelques mois seulement, il supplante Lotus Jazz, pourtant présenté comme LE tableur du Macintosh ! Porté par des capacités techniques supérieures, Excel s’impose même comme l’application incontournable des tableurs sous Mac.
En avril 1986, le verdict tombe : Excel vend 2 fois plus que son rival ! rapporte l’auteur.
Si bien qu’avec Excel et Word, Microsoft s'arroge 50 % du marché des logiciels sur Macintosh en 1987.
Grisé par ce comeback retentissant, Bill Gates a désormais le regard rivé vers un horizon encore plus ambitieux : reproduire cette domination écrasante sur l’énorme marché des PC compatibles IBM. Avec son précieux sésame : Windows.
L’appétit de Microsoft semble décidément sans limite. Et Bill Gates est prêt à tout pour assouvir ses ambitions dévorantes !
Chapitre 14 – Windows ou la conception chaotique d'un géant
14.1 - Un projet pharaonique semé d'embûches
En 1981, en pleine effervescence graphique, Microsoft se lance dans un pari fou : développer Windows, un système d'exploitation qui se veut révolutionnairedestiné à uniformiser l'apparence des logiciels.
Mais très vite, ce projet titanesque vire au chemin de croix.
En effet, le développement d’un tel système s'avère d'une complexité technique insoupçonnée, fait observer l’auteur. Dès lors, les délais ambitieux ne sont pas tenus et Windows accumule les retards, au grand dam de Bill Gates. Ce dernier change constamment d'avis sur les spécifications du système, exaspérant les développeurs. "Entre conflits et départs, le projet Windows devient chaotique" lance l'auteur.
Bref, retards à répétition, changements de cap incessants imposés par Bill Gates, départs en cascade des développeurs à bout de nerfs... Windows devient le projet maudit de Microsoft !
14.2 - La sortie laborieuse de Windows 1.0, première version du système d’exploitation
Après 4 ans de déboires et de retard par rapport aux prévisions initiales, Windows 1.0 voit enfin le jour fin 1985. Sous le triomphalisme de façade, la réalité est cruelle : jugé lent, buggé et inutilisable, Windows 1.0 est un loupé retentissant.
En effet, le public boude massivement le système d’exploitation de Microsoft, moqué et devenu tristement célèbre sous le nom de "vaporware", soit logiciel fantôme. "Windows 1.03 apparaît comme une imitation bâtarde et médiocre de l'interface graphique du Mac" assène l'auteur.
Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que, contre toute attente, cet accouchement douloureux marquera, en fait, la naissance d’un futur géant, souligne Daniel Ichbiah. Car en dépit des railleries, Bill Gates persiste. Le chef d’entreprise visionnaire pressent le potentiel révolutionnaire de Windows. Et bien lui en prend, car quelques années plus tard, Windows s’imposera comme LE système d’exploitation quasi universel…
Chapitre 15 - L'introduction en Bourse de Microsoft
Dans le quinzième chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah met en lumière un évènement majeur de la saga Microsoft : il relate comment, en 1986, après des années de croissance fracassante, Microsoft devient enfin une société cotée en bourse.
En fait, l’introduction en Bourse de la société a été méticuleusement préparée par Bill Gates et ses équipes, confie l’auteur…
15.1 - La préparation minutieuse de l'opération boursière
Nous voilà donc en 1986. Malgré ses réticences initiales, Bill Gates, s’est résout, cette année-là, à introduire Microsoft en Bourse.
La société peaufine l'opération avec le plus grand soin. Elle est conseillée par les cabinets financiers Goldman Sachs et Alex Brown. "Un prospectus est rédigé avec soin, Bill Gates effectue une tournée promotionnelle auprès des investisseurs" note l'auteur.
Après âpres négociations entre Frank Gaudette, directeur financier de Microsoft, et les équipes de Goldman Sachs, le prix de l’action est fixé à 21 $. 12 % du capital de Microsoft sera proposé aux investisseurs. La machine est lancée !
15.2 - Un succès boursier retentissant propulse Bill Gates au sommet
Le 13 mars 1986 restera à jamais une date historique, témoigne l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft".
Oui, ce jour-là, l’action Microsoft entre en fanfare à la Bourse de New York. Affichée à 27,75 $ avec une demande massive, elle flambe rapidement jusqu’à 35 $.
La valeur de Microsoft explose littéralement, pulvérisant tous les records du secteur. Celle-ci est estimée à 661 millions de dollars.
Grâce à ses 11 millions d'actions, la fortune personnelle de Bill Gates est évaluée, elle, à 350 millions de dollars. "L'action de Microsoft progressant de façon rapide, le montant de la richesse de Gates s'élève, moins d'un an plus tard, à plus d'un milliard de dollars " fait remarquer Daniel Ichbiah.
L’opération boursière a donc propulser Bill Gates au rang de milliardaire. À seulement 31 ans, Bill Gates figure parmi les hommes les plus riches du monde. Emperor Bill est né !
Chapitre 16 - La redistribution des cartes dans le monde du PC
Au milieu des années 1980, de nouveaux acteurs bouleversent l'équilibre établi dans le monde des PC et du logiciel. IBM décline, Microsoft poursuit son ascension. Plus que jamais.
C’est ce que nous raconte Daniel Ichbiah dans le chapitre 16 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft".
16.1 - Le déclin progressif d'IBM, leader historique mais géant aux pieds d'argile
Vers la moitié de la décennie 1980, IBM subit de plein fouet l'offensive des constructeurs de compatibles à bas prix. Incapable d'imposer ses normes propriétaires OS/2 et PS/2, sa domination sur le standard PC s’effrite rapidement. Big Blue sombre inexorablement. Pendant ce temps, Bill Gates mise avec génie sur les clones de Compaq…
16.2 - La montée en puissance de Microsoft
Grâce au succès foudroyant d'Excel, Microsoft double Lotus : en 1987, la marque s’empare de la pole position des éditeurs de logiciels.
Mais la sortie de Windows 2.0, bien plus performant, et l'accord avec les fabricants de compatibles renforcent encore davantage la position dominante de Microsoft.
Seul bémol, Apple intente un procès retentissant contre Windows, accusé de plagier éhontément le Macintosh...
La Silicon Valley entre dans la tempête !
16.3 - Un nouvel ordre s’installe
En quelques années à peine, l’ordre établi dans la micro-informatique a volé en éclats, termine l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft". IBM n’est plus qu’un acteur de second plan et Microsoft règne en maître.
Sous l’impulsion de Bill Gates, un Nouveau Monde s’est imposé. Et ce n’est pourtant que le début de l’ère Microsoft...
Chapitre 17 - Microsoft Inc.
Dans le chapitre 17 de son livre "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah montre comment Bill Gates a créé chez Microsoft un environnement de travail singulier. Un fonctionnement hors-norme qui reflète parfaitement la personnalité charismatique et travailleur acharné du fondateur de la firme imposante.
17.1 - Microsoft Inc., un empire aussi fou que son génie de fondateur
Grâce au génie de Bill Gates, Microsoft est le cocktail détonnant d’un esprit "potache" de campus et d’obsession concernant les résultats : "L'ambiance est celle d'un campus universitaire potache" écrit Daniel Ichbiah.
Étrangement, malgré la pression infernale, l’état d’esprit y reste très décontracté. Une grande liberté est accordée aux employés.
L'actionnariat et les stock-options permettent à de nombreux employés de s'enrichir considérablement. C'est un puissant facteur de motivation et de fidélisation au sein de Microsoft.
17.2 - Un dirigeant passionné, exigeant et colérique
Bill Gates se dévoue corps et âme à Microsoft, travaillant sans relâche jour et nuit, week-ends et vacances. Passionné par l'informatique, il est d'une exigence extrême envers lui-même mais aussi envers ses collaborateurs. Et il insuffle, de fait, un rythme effréné à son entreprise.
Les colères, homériques du chef d'entreprise, et son caractère entier suscitent des clashs violents et des hurlements au sein de Microsoft. "Il existe un autre Bill, que certains représentent comme tyrannique, blessant et dédaigneux" souffle Daniel Ichbiah. Puis, il rajoute : "Gates est célèbre pour une expression que de nombreux employés avouent avoir pris au visage de plein fouet : "C'est l'idée la plus stupide que j'aie jamais entendue".
Toutefois, Bill Gates sait reconnaître ses torts. Et derrière son caractère volcanique se cache aussi un fin psychologue très doué pour repérer les talents et les galvaniser, assure l’auteur.
17.3 - L’ADN Gates coule dans toutes les veines
Finalement, en un peu plus de 10 ans, Bill Gates a créé un empire à son image : démesuré, passionné, incontrôlable. Chez Microsoft, on vit, respire et transpire Microsoft 24 heures sur 24. La patte Gates est partout, son ADN coule dans toutes les veines. Et dans cet univers décalé, on travaille dur mais on s’amuse bien ! soutient l’auteur.
Chapitre 18 - La magie de Windows 3.0
Dans ce nouveau chapitre, l’auteur du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" nous parle du lancement spectaculaire de Windows 3.0 en 1990 par Microsoft. Son succès immédiat fait entrer les interfaces graphiques dans une nouvelle dimension et marque aussi la fin de la collaboration avec IBM.
18.1 - Le lancement hollywoodien de Windows 3.0
Le 22 mai 1990, Bill Gates orchestre le lancement de Windows 3.0 comme un véritable show à grand spectacle. 5000 personnes assistent à l'événement au Manhattan Center de New York. "Jamais dans l'histoire du PC, un produit n'a été annoncé avec une telle fanfare et un sens aussi aigu du spectacle" s’enthousiasme l'auteur.
Le jour J, un film introduit la nouvelle version de Windows, présentée comme une révolution :
"14 heures 45. Un jazz synthétique aux accents californiens baigne l'atmosphère. La musique s'estompe discrètement tandis que les lumières progressivement s'éteignent. Le film qui présente Windows 3.0 aux cinq mille spectateurs présents à New York ce jeudi 22 mai 1990 semble avoir été conçu avec autant d'attention que le logiciel lui-même. Le message est clair : ce moment est historique. Nous traversons les années de genèse de la micro-informatique depuis l'apparition des premiers microprocesseurs sur fond de Watergate jusqu'aux années 90. Des éclairs laser jaillissent de toute part sous les applaudissements."
18.2 - Le public est conquis !
Lors de la démonstration, la luxuriance des couleurs et des icônes saisit le public :
"À présent, la vidéo présente un utilisateur passablement étonné devant son PC "ancienne mode" recouvert du MS-DOS. À la façon d'Alice qui pénétrait de l'autre côté du miroir, il enjambe l'écran qui s'est transformé en fenêtre et s'introduit à l'intérieur du PC. Il se retrouve dans une pièce colorée, décorée de palettes géantes, où l'on voit défiler les titres de logiciels appelés à entrer dans la légende : Excel, PageMaker... Un mot-clé emplit l'écran, symbolisant le nouvel esprit qui doit présider à la micro-informatique sur PC : COOL ! Le film d'introduction se conclut sur une déclaration éclatante : IL EST LA ! MAINTENANT ! Lui, c'est Windows 3.0, et son architecte, le Maître Gates apparaît sur la scène, accueilli comme un réalisateur qui viendrait de rafler plusieurs Oscars."
Après sa présentation, la foule fait une ovation à Bill Gates :
"Comme un adolescent qui viendrait de jouer sa première pièce devant un parterre d'adultes, il [Bill Gates] apostrophe la foule : "Alors, qu'en pensez-vous ?" Pour toute réponse, il reçoit une salve d'applaudissements ponctuée de cris joyeux. Businessmen, analystes financiers et hauts responsables, oublient leur réserve habituelle et manifestent leur allégresse."
Des événements similaires sont ensuite organisés dans le monde entier. L’auteur rapporte que 25 programmeurs ont œuvré à cette version de Windows. À chaque représentation, ces derniers sont présents et invités par Bill Gates à monter sur scène. Sur leurs tee-shirts est écrit : "Nous croyons dans la magie".
18.3 - Un triomphe commercial immédiat et la fin de l’alliance avec IBM
Windows 3.0 est accueilli avec un grand enthousiasme : dès sa première semaine de commercialisation, il devient le logiciel le plus vendu. De nombreuses entreprises annoncent leur passage à Windows.
Grâce à cette version 3.0, les interfaces graphiques entrent définitivement dans les usages, observe Daniel Ichbiah.
"Du côté d’IBM, le désarroi est grand. Microsoft n’était-elle pas censée œuvrer avant tout sur le système OS/2 ? Comment est-il possible que Gates ait ainsi retourné la situation ?" s'interroge l'auteur.
Le triomphe de Windows 3.0 marque la fin de la collaboration étroite entre Microsoft et IBM. Désormais, Microsoft mise sur la réussite des interfaces graphiques Windows pour s'imposer face aux offensives d'IBM.
Chapitre 19 - Divorce avec IBM
19.1 - La romance IBM-Microsoft tourne court
Nous le savons, les alliances stratégiques dans le monde des affaires sont "éphémères, tactiques et intéressées".
Aussi, Daniel Ichbiah commence ce chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft", en relatant comment l’alliance historique IBM-Microsoft, pilier du succès de DOS, finit, avec le temps, par voler en éclats :
Avec le temps, l'union IBM-Microsoft a fini par ressembler à celle d'un vieux couple curieusement assorti. Le fringant Bill Gates avait épousé la richissime Big Blue, qui en guise de dot, lui avait donné les clés d'un royaume doré. La présence du système d'exploitation MS-DOS sur les IBM PC a permis au gigolo de Seattle d'amasser les dollars par millions. Oui, mais voilà : l'union est devenue invivable, car fort de sa richesse, Madame se croyait tout permis. IBM a voulu imposer des décisions que Bill savait erronées et absurdes !
Autrement dit : quand IBM veut imposer son OS/2, Bill Gates prévient IBM : la conception d'OS/2 est une erreur. Mais IBM n'écoute pas ses arguments, et malgré ses avertissements, campe sur ses positions bureaucratiques. L’innovation made in Microsoft se heurte au mur de la lourdeur IBM.
C'est à partir de là que le divorce commence à se profiler. Daniel Ichbiah analyse les tenants et aboutissants de l'histoire :
"Dès 1989, Bill Gates a été clairement tenté par le divorce. [...]. Mais on ne se sépare pas impunément de Big Blue. Trop d'intérêts sont en jeu. Constructeurs de compatibles PC ou d'accessoires, éditeurs de logiciels, magazines spécialisés, tous tirent parti de l'image idyllique renvoyée par le couple. Bill a manqué de courage et préféré une porte de sortie, graduelle et furtive. Avait-il le choix ? Pas si sûr. Il reste que lorsque la divorcée découvrira le pot aux roses, elle aura mille raisons de se sentir bafouée. Quant aux amis de la famille, ils auront le sentiment d'avoir été trahis. Persuadés que Microsoft exécutait sans rechigner les volontés d'IBM, ils ont naturellement inscrit leur parcours sur la trace de celle-ci. Comme IBM criait "OS/2", ils ont suivi la route d'OS/2, alors que dans le plus grand secret, Bill Gates se tournait délibérément vers Windows..."
19.2 - Le développement laborieux d'OS/2
Le développement d'OS/2 sous la supervision d'IBM s'est fait de manière bureaucratique, à l'opposé de la culture d'innovation chez Microsoft. Avec des équipes gigantesques de 1700 programmeurs répartis sur 3 sites, la prise de décision était lente et compliquée :
"À Seattle, si l'un d'entre eux est traversé par une idée brillante, il lui suffit de traverser quelques couloirs pour en faire part à son directeur de projet. Si nécessaire, il peut même adresser un message à Steve Ballmer ou même à Bill Gates lui-même. En quelques heures, la décision d'aller de l'avant ou non est prise. À Boca Raton, dans les laboratoires d'IBM, le projet OS/2 était dirigé de façon bureaucratique par une hiérarchie de comités. La prise de décision pouvait s'étaler sur plusieurs jours ou semaines, le temps qu'une proposition gravisse un à un les échelons de commandement."
Lenteurs, tergiversations : Bill Gates sait qu’OS/2 court à la catastrophe.
Pendant qu’il comprend l’échec annoncé de OS/2, Windows 2.0 caracole en tête grâce à Excel. Microsoft prépare en secret la riposte avec Windows 3.0.
19.3 – Bataille à mort dans la Silicon Valley
Année 1990 : tandis qu’OS/2 s’écrase au décollage, Windows 3.0 triomphe.
Les éditeurs de logiciels sont furieux du double jeu de Bill Gates. Ils se sentent trahis par l’alliance IBM-Microsoft. La rupture est inévitable. Et la guerre est déclarée !
"Jim Manzi de Lotus a manifesté publiquement sa colère et laissé entendre qu'il soupçonnait Microsoft d'agir de façon déloyale. Tandis que Steve Ballmer a tenté de calmer le jeu, en coulisses, certains sont allés jusqu'à envisager la constitution d'un front anti-Microsoft."
Quand un jour, un document confidentiel rédigé par Bill Gates fuite dans la presse... Il s'agit d'un mémo dans lequel le chef d'entreprise indique qu'"il faut "attaquer" le système d'IBM par tous les moyens". Cette publication signe la fin des relations. Désormais, IBM misera sur son alliance avec Apple, en 1991, pour contrer l’ennemi Gates...
19.4 – Microsoft assoit sa domination, IBM amorce son déclin
Avec Windows 3.1 (qui succède à Windows 3.0), Microsoft devient n°1 mondial des éditeurs et enchaîne les milliards de revenus.
Pendant ce temps, IBM dégringole et doit se séparer de 30 000 employés. Cruel retournement de situation ! L’alliance historique n’était qu’un mariage de raison. Ce divorce était inéluctable... pour le meilleur et pour le pire !
Chapitre 20 - Enquête sur l’empire Microsoft
Dans le chapitre 20 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous explique comment, malgré ses dénégations, Microsoft se retrouve dans le collimateur des autorités pour ses pratiques anticoncurrentielles présumées au début des années 90.
L’auteur montre que, même si la FTC ("Federal Trade Commission" ou "Commission Fédérale du Commerce" en anglais) échoue dans son action, l'enquête du ministère de la Justice promet un long bras de fer juridique avec le tout puissant empire Microsoft.
20.1 - L'empire du logiciel sous la loupe
Avec le succès fulgurant de Windows à partir de 1990, Microsoft connaît une croissance exponentielle et devient un véritable empire du logiciel, réalisant 2,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 1992.
Mais cette expansion fascine autant qu'elle inquiète, signale l’auteur. Le géant Microsoft donnerait-il la priorité à ses profits plutôt qu'à l'innovation ? Ses pratiques commerciales sont-elles équitables ? L'administration américaine décide de se pencher sérieusement sur ces questions.
20.2 - Une annonce qui éveille les soupçons
Tout commence par une annonce lors d'une conférence à Las Vegas en 1989.
Microsoft et IBM y déclarent publiquement avoir trouvé un accord pour qu'OS/2 devienne le système d'exploitation haut de gamme, tandis que Windows restera cantonné au bas de gamme.
Cette annonce alerte aussitôt la Federal Trade Commission (FTC), qui y voit un signe de collusion illégale entre les deux mastodontes du logiciel pour éliminer la concurrence.
20.3 - Cinq chefs d'accusation contre Microsoft
Sous l'impulsion de son nouveau président Janet D. Steiger, la FTC ouvre discrètement une enquête confidentielle en 1990. Celle-ci est d'abord axée sur la relation entre Microsoft et IBM, mais ne révèle aucune preuve concrète de collusion illégale.
Par contre, énonce Daniel Ichbiah, de nombreux éditeurs de logiciels accusent Microsoft d'abus de position dominante.
L'enquête s'élargit donc et porte désormais sur une tentative présumée de monopole dans le secteur des logiciels. En 1992, la FTC rend publiques ses conclusions accablantes. Elle accuse Microsoft de 5 pratiques anticoncurrentielles graves.
Selon elle, Microsoft a :
Imposé son système d'exploitation MS-DOS aux constructeurs informatiques via des accords contraignants.
Pu mener une guerre des prix et proposer ses logiciels à très bas coût, subventionnés par les importants revenus générés par les licences MS-DOS.
Permis à ses équipes de développement pour Windows de bénéficier d'informations et d'accès privilégiés par rapport aux autres éditeurs de logiciels concurrents.
Annoncé à plusieurs reprises la sortie prochaine de nouveaux produits qui n'existaient pas encore, dans le but de gêner ses concurrents.
Volé des idées innovantes développées par des entreprises concurrentes pour ses propres logiciels, sans contrepartie.
20.4 - L'échec d'une injonction préliminaire
La FTC recommande une injonction préliminaire pour faire immédiatement cesser ces agissements, mais elle échoue à convaincre le comité décisionnel.
"Le 21 juillet, un nouveau vote est organisé à la FTC et le résultat est rigoureusement identique à celui de février : deux contre deux. Mary Azcuenaga, la seule membre qui eût permis de faire pencher la balance en faveur du "oui" déclare qu'elle n'a pas trouvé dans le dossier suffisamment de preuves justifiant d'attaquer Microsoft en justice."
Suite à ce blocage, le ministère américain de la Justice reprend l'enquête en 1993 sous la direction de la pugnace Anne Bingaman.
20.5 - L'offensive des rivaux de Microsoft
Années 90. Fort de ses succès, Microsoft se retrouve maintenant dans le collimateur de ses concurrents.
Son rival Novell, un autre éditeur de logiciel réputé, devient un opposant de poids. Son PDG Ray Noorda s’allie à Lotus et dépose plainte auprès de l’Union Européenne. Il dénonce, en effet, des accords liant le MS-DOS aux constructeurs d'ordinateurs, qui empêchent, dit-il, Novell de vendre son DR-DOS concurrent.
Bill Gates contre-attaque avec sarcasme. "La nouvelle du rapprochement de Lotus et Novell est annoncée en fanfare en avril. Gates la commente d'une boutade en demandant ce que peut bien faire l'addition de "1" plus "1-2-3"."
Mais Novell fournit des documents compromettants, relançant l’enquête aux USA...
20.6 – Une bataille d'influence sans merci
Dans le même temps, Andrew Schulman, expert réputé de Windows, affirme que Microsoft a sciemment introduit des "pièges" dans Windows pour le rendre incompatible avec DR-DOS de Novell.
La révélation fait l’effet d’une bombe et renforce considérablement l’accusation.
Bill Gates vacille.
Jusqu'au dernier vote en juillet 1993, les deux camps mènent un lobbying intensif pour influencer la FTC. Le résultat est à nouveau un blocage de la FTC.
Mais le ministère de la Justice mené par Bingaman reprend l'affaire. Furieux, Microsoft se prépare à une longue bataille judiciaire. L’Empire Gates tremble sur ses bases !
Chapitre 21 – Bill Gates et la civilisation multimédia
Dans le chapitre 21 de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah revient sur la capacité visionnaire de Bill Gates à anticiper, dès les années 80, l'avènement d'une "civilisation multimédia", qu'il voit comme la "nouvelle Renaissance". Une époque où Microsoft, nous le verrons, compte bien, sous la férule de son dirigeant ambitieux, conserver sa position dominante de maître du monde numérique.
21.1 - L’avènement annoncé du multimédia
Dès 1986, Bill Gates entrevoit la naissance d'une "civilisation multimédia".
Pour lui, c’est clair : avec la démocratisation des PC, le numérique envahira tous les foyers, voitures, poches, etc. Et Microsoft fournira les logiciels indispensables à cet avenir tout numérique.
Bill Gates mise alors sur le CD-ROM. Il anticipe son avènement : le CD-ROM permettra d'accéder à des contenus multimédias interactifs. En 1989, il crée même Continuum, future Corbis, pour acquérir les droits d’œuvres d’art à numériser.
21.2 – Le futur multimédia : l’info "au bout des doigts"
Au Comdex 1990, Bill Gates prédit un futur où l’information sera accessible partout. Un monde où chacun recevra quotidiennement l’actualité personnalisée et bénéficiera d’enseignements à distance.
C’est que le fondateur de Microsoft appelle la "nouvelle Renaissance".
Anticipant cette révolution, Microsoft se dote rapidement d'une division dédiée au grand public pour développer des CD-ROM de divertissement. Et ce, avant même qu'Al Gore ne popularise le concept "d'autoroutes de l'information".
21.3 - Garder sa couronne
Bill Gates s'allie avec Intel et d'autres pour la télévision interactive. Il mise aussi sur un "Wallet PC", assistant électronique miniature futuriste.
En 1994, le marché du CD-ROM explose, les ventes aux particuliers dépassent celles aux entreprises.
Mais Internet pointe son nez, et cette montée inquiète Microsoft.
Bill Gates investit alors massivement - des milliards - pour rester incontournable dans la distribution de l’information : hors de question de perdre son statut de maître du monde du numérique !
Chapitre 22 - Bill Gates intime
Derrière l'image d'homme d'affaires impitoyable et malgré son immense fortune, Bill Gates mène une vie simple, note Daniel Ichbiah. C'est ce qu'il nous décrit avec détail dans ce nouveau chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" consacré au milliardaire dans son intimité.
22.1 - La fortune colossale de Bill Gates
Bill Gates déteste qu'on évoque sa richesse colossale. "L'argent ne me rapporte rien", confie le titan du logiciel, "si ce n'est des questions indiscrètes" continue-t-il.
Sa fortune est pourtant devenue la plus importante des États-Unis en 1992, avec 6,3 milliards de dollars selon Forbes.
Le fondateur de Microsoft minimise cet aspect, rappelant que sa richesse n'est que virtuelle via ses actions Microsoft.
Malgré ses milliards, il mène d’ailleurs un train de vie simple et modeste, révèle l’auteur de "Bill Gates et la saga Microsoft". Il déteste gaspiller. Par exemple, pour ses déplacements en avion, il voyage quasiment toujours en classe économique, se refusant le confort de la première classe.
22.2 - La vie sentimentale discrète de Bill Gates
Bill Gates est très discret sur sa vie privée. Avant son mariage, on le connait comme étant peu enclin à la fidélité. Il a alors de nombreuses petites amies, attiré par les femmes intelligentes et indépendantes, divulgue l’auteur.
Sa relation la plus notable reste, à cette époque, dans les années 80, celle avec Ann Winblad. Selon l'auteur, celle-ci a eu une influence positive sur son hygiène de vie. Ann le décrit comme un homme qui aime les situations extrêmes.
Puis, "peu après sa rupture avec Winblad, Bill a entamé une relation sentimentale avec une employée de Microsoft, de neuf ans sa cadette, Melinda French" confie l’auteur.
En 1992, Melinda devient sa compagne officielle. Leur mariage secret a lieu début 1994 à Hawaï. Selon Daniel Ichbiah, sa relation avec Melinda French l'a assagi. Cette dernière réussit même à le convaincre de fonder une famille.
22.3 - Une résidence high-tech estimée à 50 millions
Daniel Ichbiah nous apprend ici que le couple Gates habite un manoir high-tech spectaculaire de 20 000 m2 sur les rives du lac Washington, avec piscine, bibliothèque, home cinéma...
"La propriété privée de Bill est ainsi appelée à devenir l'endroit idéal pour effectuer des démonstrations de technologies avancées à ses visiteurs et méditer sur la société numérique du futur."
La maison est entièrement contrôlée par ordinateur.
22.4 - Un philanthrope passionné par Léonard de Vinci
L’auteur du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" termine ce portait intime de Bill Gates en évoquant son côté philanthrope et ses passions. Nous apprenons que :
Bill Gates a annoncé qu'il léguerait 95 % de sa fortune à des œuvres philanthropiques.
En 1994, il a battu des records en achetant pour 30 millions de dollars des manuscrits de Léonard de Vinci aux enchères : ""c'est la personnalité la plus stupéfiante que la Terre ait jamais porté" estime Bill" à propos de De Vinci.
Son autre passion est la biotechnologie, dans laquelle il investit massivement.
Chapitre 23 - Splendeurs et misères de Microsoft
Dans le chapitre 23 de "Bill Gates et la saga Microsoft", Daniel Ichbiah nous explique comment, avec sa puissance grandissante dans les années 90, l'image de Microsoft et de son dirigeant Bill Gates a connu un spectaculaire retournement. De génie visionnaire adulé à tyran assoiffé de pouvoir détesté, il n’a suffi que d’un pas !
23.1 - L'image de prédateur colle à la peau de Bill Gates
De leader cool et charismatique faisant figure de génie de l'informatique, Bill Gates devient, en quelques années seulement, la cible de critiques virulentes et de caricatures assassines. On l’assimile à un prédateur assoiffé de pouvoir et de domination démesurée. Et les enquêtes anti-trust menées par les autorités américaines ont largement alimenté cette image négative, souligne Daniel Ichbiah. Le golden boy se mue en ogre !
23.2 - Un accord à l'amiable avec le gouvernement controversé
En 1994, après de longues investigations, le ministère américain de la Justice finit par proposer un accord à l'amiable pour clore son enquête anti-trust contre Microsoft. Mais cet accord jugé trop clément par les nombreux concurrents du géant du logiciel est très critiqué.
Menés par l'avocat Gary Reback, plusieurs éditeurs de logiciels font alors pression sur le juge Stanley Sporkin pour annuler cet accord négocié. Et ils n’ont pas tort, sous-entend l’auteur. Car Bill Gates continue ses attaques afin d’asseoir sa domination avec le lancement en fanfare de son propre réseau en ligne - le Microsoft Network - intégré à Windows 95 et sa tentative de rachat de l'éditeur Intuit (cette fois bloqué par le ministère de la Justice devant le tollé provoqué).
Mais coup de théâtre ! La ministre Janet Reno prend la défense de Microsoft. En juin 1995, la Cour d’Appel entérine l’accord à l’amiable initial conclu entre Microsoft et le gouvernement, provoquant la colère du camp anti-Gates.
23.3 - Une réputation de mégalo assoiffé de pouvoir
Sur Internet, Bill Gates devient la cible de rumeurs délirantes et de caricatures le dépeignant en tyrannosaure obsédé par la domination du monde..
Il faut dire que son ambition démesurée d'être le maître absolu du monde numérique finit par inquiéter et agacer. Même la presse économique sérieuse s’y met ! Le magazine The Economist le parodie sous les traits d'une araignée géante.
Bref, l’image de Microsoft continue de se dégrader, et à vitesse grand V à présent. En quelques années, la société passe de start-up triomphante et sympathique à empire tout-puissant et tentaculaire prêt à écraser impitoyablement ses concurrents. Et la réputation sulfureuse d'homme d'affaires impitoyable de Bill Gates lui colle désormais à la peau…
Chapitre 24 - L'année de tous les anniversaires
Ce chapitre de "Bill Gates et la saga Microsoft" nous amène en 1995 : année historique et triomphale pour Microsoft. Elle marquée précisément par l'accession de Bill Gates au rang de premier milliardaire mondial et le succès planétaire de Windows 95.
24.1 - Trois anniversaires symboliques
L'année 1995 est une année charnière pour Bill Gates et Microsoft.
Elle est en effet, indique Daniel Ichbiah, marquée par trois anniversaires :
Les 20 ans de Microsoft,
Les 10 ans de Windows,
Les 40 ans de Bill Gates.
La compagnie est florissante, avec un chiffre d'affaires de près de 6 milliards de dollars. Le campus de Redmond s’est considérablement agrandi : il "s'étend sur cent cinquante hectares et abrite vingt-six bâtiments". C'est aussi l'année du lancement tant attendu de Windows 95, en août. Et oui, malgré les critiques, Microsoft connaît une croissance insolente.
Quant à Bill Gates, en 1995, il devient l'homme le plus riche du monde selon Forbes. Sa fortune est estimée à 12,9 milliards de dollars. Malgré cela, il conserve un train de vie simple et déteste évoquer sa richesse. "Il écarte la possibilité d'acquérir un avion personnel qui rendrait ses mouvements plus efficaces." Il aborde la quarantaine comme un cap important, conscient du poids des années.
24.2 - Le lancement titanesque de Windows 95
Le lancement mondial de Windows 95, en août 1995, est un événement planétaire, dont s’emparent tous les médias.
Microsoft dépense sans compter en publicité, avec une campagne titanesque sur fond sonore des Rolling Stones.
"En fond sonore des images du spot publicitaire Windows 95, les Rolling Stones déclament Start me up ! C'est la première fois que le groupe de rock a autorisé une utilisation commerciale d'une de ses chansons. Selon un tabloïd anglais, Bill Gates n'aurait pas hésité à débourser 12 millions de dollars pour obtenir l'aval de Mick Jagger. […] La raison pour laquelle Gates voulait à tout prix la chanson des Stones est la présence sur le bureau de Windows 95 d'un bouton crucial portant la mention Start (Démarrer)."
Microsoft participe à une émission télévisée animée par une star de la télé. De nombreuses marques prestigieuses s’associent également à cette campagne.
24.3 - Le succès phénoménale de Windows 95
Mais il reste quand même des ombres au tableau, souligne Daniel Ichbiah : le ministère américain de la Justice poursuit son enquête anti-trust, notamment sur le Microsoft Network. Par ailleurs, un groupe de consommateurs tente d'interdire la vente de Windows 95 via des plaintes pour publicité mensongère.
Mais malgré les appels au boycott et les menaces du ministère américain de la Justice, Windows 95 sort finalement en août 1995.
Et c'est un triomphe mondial ! Le nouveau Windows intègre le controversé Microsoft Network. Les ventes démarrent sur les chapeaux de roue. Les files d'attentes ne cessent de s’allonger devant les magasins la nuit du lancement.
Mais si 1995 marque l'apogée de Windows et l'entrée dans une nouvelle ère numérique, avec Internet notamment, de nouveaux nuages s'amoncèlent à l'horizon pour le tout puissant empire Microsoft.
Chapitre 25 - La conquête d’Internet
Le chapitre 25 du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" décrit comment, menacé, Microsoft passe à la vitesse supérieure pour ne pas rater le virage d’Internet. Et comment le géant du logiciel parvient, au final, à mettre Netscape K.-O. debout.
25.1 - La naissance du Web
En 1989, Tim Berners-Lee, chercheur au CERN à Genève, imagine le World Wide Web : un réseau reliant entre eux tous les documents disponibles sur Internet.
Son idée de génie est d’utiliser des "liens hypertextes" pour connecter les pages web entre elles. Mais pour rendre la navigation sur ce réseau réellement accessible au grand public, il faut développer un logiciel intuitif…
25.2 - L’arrivée tonitruante de Netscape
En 1993, Marc Andreessen, étudiant à l’Université de l’Illinois, crée Mosaic, le premier navigateur doté d’une interface graphique.
Jim Clark, pionnier de la réalité virtuelle, décide de s’associer à lui.
Ils fondent ensemble la société Mosaic Communications en 1994, rapidement rebaptisée Netscape.
Leur navigateur Netscape Navigator rencontre un succès foudroyant à sa sortie en octobre 1994. Et grâce à sa convivialité, il s’impose comme le logiciel de référence pour surfer sur le web.
25.3 - De sceptique à pionnier : l'évolution de Bill Gates face à Internet
Bill Gates, de son côté, se montre d’abord très sceptique sur l’intérêt d’Internet.
Sa priorité est autre : il préfère focaliser sur le développement de Microsoft Network, un service en ligne payant.
Mais petit à petit, sous l’influence de conseillers comme Steve Sinofsky, il prend conscience du potentiel du web. En 1995, il décide d’intégrer le protocole TCP/IP dans Windows 95 et rachète le navigateur Spyglass pour créer Internet Explorer.
25.4 - L’alliance fatale Netscape-Java menace l’empire Microsoft
Quand, en 1996, Netscape s’allie à Sun et son langage de programmation Java, c’est un coup de tonnerre dans la Silicon Valley .
Pourquoi ? Parce que Netscape devient alors une menace stratégique pour l’empire de Microsoft, lance Daniel Ichbiah. En effet, en permettant d'écrire des applications multi-plateformes, Java remet en cause le modèle Windows.
Aussi, quand l’action Netscape s’envole en Bourse, c’est la panique à bord. La pression sur Microsoft est à son maximum, lâche l’auteur.
25.5 – L’Empire contre-attaque
La réponse de Bill Gates est immédiate : Internet Explorer est amélioré et proposé gratuitement. Autre contre-attaque : des accords sont passés avec les constructeurs de PC. Ces accords leur imposent de pré-installer Internet Explorer sur les ordinateurs.
Petit à petit, Netscape perd des parts de marché. Résultat, la firme chute lourdement. Et en 1997, le ministère de la Justice ouvre une enquête anti-trust contre Microsoft pour abus de position dominante. Bill Gates est encore dans le collimateur des autorités. Une nouvelle bataille judiciaire commence...
Chapitre 26 – Abus de position dominante
Dans cette partie du livre "Bill Gates et la saga Microsoft", expose longuement le déroulé des batailles judiciaires du titan du software.
Daniel Ichbiah note l'arrogance et le manque d'humilité qu’affiche Microsoft dans sa défense. Une posture qui va largement contribuer à fédérer ses opposants et à ternir durablement l’image de marque de l’entreprise.
Mais que cela ne tienne ! En dépit du tollé provoqué, de la vindicte de ses rivaux et des menaces judiciaires, le mastodonte Microsoft poursuit coûte que coûte son développement.
Quitte à s'attirer les foudres de la Silicon Valley toute entière !
26.1 - Le durcissement des relations avec le Ministère de la Justice
Fin des années 90 : l'incompréhension s'accroît entre Microsoft et le Ministère de la Justice, distant tant géographiquement que philosophiquement. De plus en plus, la firme perçoit les injonctions du gouvernement comme du harcèlement bureaucratique.
Mais c’est l’affaire Internet Explorer qui va vraiment faire déborder le vase.
En effet, des constructeurs (comme Compaq) témoignent avoir été forcés sous la menace de pré-installer Internet Explorer sur leurs machines. En mars 1997, une enquête anti-trust est ouverte.
Des documents internes attestent de la volonté délibérée de torpiller Netscape, de l’éliminer du marché des navigateurs. En octobre 1997, l’inévitable se produit : le procès historique "USA contre Microsoft" est officiellement lancé.
Du côté de la Silicon Valley, on se frotte les mains. Le mastodonte vacille enfin. Et la meute de ses détracteurs aiguise ses crocs, prête à le dévorer...
26.2 - L'arrogance de Microsoft dessert sa défense
Plutôt que de faire profil bas, Microsoft affiche une arrogance et un mépris vis-à-vis des poursuites. Cette attitude lui est très dommageable, souligne l’auteur de la biographie de Bill Gates.
Le chef d’entreprise de Microsoft nie avec aplomb toute intention anticoncurrentielle devant le Congrès. Mais des extraits accablants d'emails internes et le témoignage de cadres de sociétés partenaires contredisent ses dires. Son audience difficile au Congrès, en août 1998, entame sérieusement son image d'enfant prodige intouchable.
De plus, tout au long du procès à grand spectacle, d'anciens partenaires comme Intel ou IBM viennent témoigner des pressions reçues pour favoriser Microsoft au détriment de ses rivaux.
26.3 - Le procès du siècle déclenche un cataclysme
Novembre 1999 : le verdict tombe tel un couperet. Microsoft est reconnu coupable d'abus de position dominante.
3 avril 2000 : nouveau séisme. Le juge ordonne purement et simplement de scinder Microsoft en deux !
Conséquence immédiate de cette annonce : l’action Microsoft s’effondre, entraînant la débâcle boursière des valeurs technologiques de la "net économie".
"Ce plongeon est si important qu’il entraîne la plupart des valeurs Internet dans la dégringolade. Onze jours plus tard, le 14 avril, le Nasdaq enregistre la plus forte baisse de son histoire. Bill Gates voit s’envoler 11,1 milliards de ses dollars en une seule journée. La chute de l’action Microsoft, même si elle n’est que temporaire, sonne le glas de ce que l’on a appelé la "net-économie". Les start-ups apparues depuis 1995 s’écroulent une à une et des dizaines de milliers de dépôts de bilan sont à l’horizon."
Bref, le procès du siècle provoque un véritable cataclysme sur les marchés, "une crise qui va se prolonger sur 4 ans" annonce l’auteur.
26.4 - Un front anti-Microsoft se constitue
Outre le ministère de la Justice, un front d’États américains (menés par leurs procureurs) et une coalition d’entreprises high-tech mènent désormais une action concertée contre Microsoft.
En l’espace de 2 ans, l'image de Microsoft se dégrade fortement.
Bill Gates passe du statut de génie adulé à celui d’impitoyable monopoleur abusif. Mais en dépit des coups durs et des procès, la machine Microsoft poursuit inexorablement son expansion, comme imperméable aux critiques.
Chapitre 27 – Les tribulations de Bill Gates philanthrope
Le dernier chapitre du livre "Bill Gates et la saga Microsoft" aborde la carrière philanthropique de Bill Gates, marquée par ses ambitions démesurées et sa formidable énergie au service de nobles causes. Mais Daniel Ichbiah montre aussi que, dans ce domaine, sa communication maladroite et quelques controverses évitables vont, encore une fois, sérieusement nuire à son image publique.
27.1 - La naissance d'une vocation philanthropique
En 1993, lors d'un voyage en Tanzanie avec Melinda, Bill Gates découvre la misère et les maladies comme la polio qui ravagent l'Afrique.
Profondément choqué par la pauvreté des populations, il prend conscience de l'urgence d'agir et décide de consacrer l'essentiel de sa colossale fortune personnelle à des actions humanitaires.
Quatre ans plus tard, en 1997, la lecture d'un article poignant sur les conséquences mortelles de l'eau polluée dans les bidonvilles le pousse à passer à l'action.
Avec Melinda, son épouse, il créé la Fondation Bill et Melinda Gates en 2000, qu'il dote immédiatement de 31 milliards de dollars issus de ses actions Microsoft.
27.2 - Les ambitions titanesques de la Fondation Gates
Une fois lancé, Bill Gates s'attaque avec sa fougue habituelle à des défis humanitaires monumentaux, à l'échelle de ses moyens financiers considérables : éradiquer des maladies comme la polio, fournir de l'eau potable aux populations les plus démunies, lutter contre le réchauffement climatique.
Il finance des chercheurs pour mettre au point des toilettes révolutionnaires n'utilisant ni eau courante ni électricité.
Il mise aussi sur l'énergie nucléaire propre avec des investissements massifs dans la start-up TerraPower.
Son optimisme inébranlable et sa détermination à trouver des solutions forcent l'admiration.
27.3 - Une image progressivement ternie
Pourtant, en dépit de ses indéniables succès médicaux en Afrique, Bill Gates suscite rapidement la controverse par ses liens étroits avec le géant agricole Monsanto et sa promotion des OGM.
Puis, suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, son soutien ferme à l'énergie nucléaire civil est aussi largement critiqué.
Surtout, ses propos maladroits sur la nécessaire réduction de la population mondiale par la vaccination sont déformés et utilisés contre lui.
En 2020, il devient même la cible n°1 des conspirationnistes sur l'épidémie de coronavirus.
Encore une fois, en quelques années, son image d'optimiste bienveillant s'est sérieusement ternie.
27.4 - Le lent déclin de Microsoft
Pendant ce temps, souligne l’auteur, Microsoft perd inexorablement du terrain face aux géants de l'internet Apple et une jeune pousse, Google, nettement plus innovants.
Sa tentative de diversification dans les consoles de jeux avec la Xbox reste un demi-succès.
Bill Gates donne parfois l'impression d'un capitaine dépassé par l'époque qu'il a lui-même largement façonnée. Mais cela ne l'empêche absolument pas de poursuivre inlassablement ses combats humanitaires à très grande échelle, avec une générosité et une opiniâtreté qui forcent le respect, termine l'auteur.
Conclusion de "Bill Gates et la saga Microsoft – Nouvelle édition 2020" de Daniel Ichbiah
1/ Les 3 grandes thématiques développées dans cette biographie de Bill Gates
1.1 - Le destin exceptionnel d'un génie de l'informatique
Dans cet ouvrage passionnant, Daniel Ichbiah brosse le portrait d'un homme fascinant, doté d'un esprit brillant, à la fois geek surdoué, entrepreneur intrépide et dirigeant charismatique.
Ainsi, Daniel Ichbiah revient, en détail, sur le parcours hors-normes de Bill Gates qui, avec son intelligence vive et ses capacités de visionnaire, est parvenu, en quelques années, à bâtir rien de moins que l’entreprise leader mondial du logiciel informatique !
1.2 - La saga mouvementée de la création de Microsoft
L'auteur nous plonge ensuite dans les coulisses de la genèse de Microsoft. Une aventure exaltante mais semée d'obstacles, de revirements stratégiques et de coups de poker audacieux.
Daniel Ichbiah montre très bien comment, avec une énergie et une détermination à toute épreuve, Bill Gates et son équipe sont parvenus à imposer leur vision en faisant de Microsoft une machine à innover devenue incontournable.
1.3 - Une hyperpuissance controversée
Enfin, le livre retrace les années 1990 et la montée en puissance controversée de l'empire Microsoft, son dirigeant charismatique se muant progressivement en tyran pour certains.
L'ouvrage revient sur les pratiques commerciales agressives du géant du logiciel, les procès retentissants pour abus de position dominante et l'image de Bill Gates, passant du statut de héros admiré des nouvelles technologies à celui de redoutable tyran avide de pouvoir.
2/ Ce que la lecture de "Bill Gates et la saga Microsoft" va vous apporter
Avec ce récit captivant aux nombreux rebondissements, Daniel Ichbiah nous fait revivre de l'intérieur l'une des épopées les plus fascinantes de l'histoire de l'informatique.
En suivant le parcours de Bill Gates, c'est aussi toute une industrie en pleine ébullition créative que vous découvrirez, avec la formidable aventure humaine qui l'a portée. L'ouvrage est ainsi une plongée passionnante dans les coulisses de la révolution numérique qui a profondément transformé nos sociétés.
3/ Une biographie incontournable, à lire comme une épopée des temps modernes
"Bill Gates et la saga Microsoft" est une épopée passionnante ! Je vous en recommande vivement la lecture si vous vous intéressez à l'histoire de l'informatique, aux grandes sagas entrepreneuriales ou plus largement à l'aventure des nouvelles technologies qui ont radicalement changé nos modes de vie.
Porté par une galerie de personnages hauts en couleur et de nombreux rebondissements, "Bill Gates et la saga Microsoft" se dévore comme un roman d'aventure haletant. C'est assurément l'une des biographies les plus complètes jamais écrites sur Bill Gates et Microsoft.
Points forts :
La biographie passionnante de Bill Gates, génie charismatique de l'informatique et l'un des hommes les plus riches de la planète.
Le récit haletant et captivant des succès et épreuves traversés par Microsoft, la plus grande société de logiciels au monde, depuis sa création jusqu'à aujourd'hui.
Des anecdotes et témoignages qui nous plongent au cœur de la révolution numérique et de tous ses protagonistes fascinants et hauts en couleurs.
Points faibles :
Certains passages très techniques sur le fonctionnement des logiciels et sur le monde de l’informatique peuvent rebuter les non-initiés.
Ma note :
★★★★★
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July 29 2024, 5:00pm
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July 26 2024, 6:00pm
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Apprendre à s’organiser, c’est facile !
Résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt : un manuel en quatre parties pour vous aider à vous organiser, que vous soyez étudiant, freelance ou même à la retraite — avec une foule d'exercices pratiques et de bons plans, of course !
Stéphanie Bujon et Laurence Einfalt, 2008 (2017), 351 pages.
Chronique et résumé de "Apprendre à s'organiser, c'est facile !" de Stéphanie Bujon et Laurence EInfalt
Introduction
Que vous ayez trop d'activités à effectuer, pas assez de temps pour tout faire ou trop d'informations à traiter, "il existe une solution", affirment les auteures d'une seule voix !
Cette solution, vous la trouverez dans les lignes de cet ouvrage composé de quatre parties, chacune ayant un objectif propre :
La première partie vous enseigne la méthode de base à suivre, quel que soit le problème ;
La deuxième partie vous aide à aller plus loin sur le chemin de l'organisation de votre vie ;
Ensuite, la troisième partie s'adresse à des profils spécifiques, de l'étudiant au retraité ;
Enfin, la quatrième partie porte sur des situations précises, du nettoyage à l'organisation d'une réunion, par exemple.
"De l'information brute à la mise en œuvre de l'action, notre méthode vous accompagne et vous oriente. Il n'est absolument pas question de robotiser votre vie quotidienne, loin de là. À chaque étape, vous faites de vrais choix, qui sont loin d'être "automatiques"." (Apprendre à s’organiser, c’est facile !, Introduction)
Petit à petit, vous apprendrez à prendre les bonnes décisions et à les intégrer naturellement dans votre vie. Comme le rappellent tous les bons coaches de vie, vous avez la responsabilité de mener votre vie et c'est donc à vous d'assumer les choix que vous ferez en faveur — ou non — de l'organisation.
Alors, prêt à apprendre à mieux vous organiser ? Si c'est le cas, continuez votre lecture ! ;)
Première partie — La méthode
Chapitre 1 : Avant de vous lancer
À l'origine des émotions pénibles : des ampoules
Chaque expression que nous employons dans le cadre de nos projets et de notre organisation est comme une ampoule qui s'allume dans notre cerveau :
"Il faut que je…" ;
"tiens, si je…" ;
"Un jour, je…" ;
"Il est urgent de…" ;
Etc.
Ampoule ! Souvent, ce sont de véritables "guirlandes" d'ampoules que nous trimbalons dans notre tête tout au long de la journée. Mais nous ne trouvons pas cela très joli ; en fait, chaque illumination agit comme une alarme, comme une "notification", pour reprendre le langage des téléphones mobiles.
Mais que sont-elles ? En fait, ce sont "des engagements que vous prenez avec vous-même". Dès que vous ne passez pas à l'action, c'est comme si vous ne respectiez pas ce mini "contrat" que vous aviez passé avec vous-même.
Résultat : vous pouvez être déçu et vous pouvez avoir l'impression que vous ne pouvez pas vous faire confiance. Ce serait dommage de perdre confiance en soi, alors que l'intention était bonne !
Nous ne pouvons pas toujours maîtriser ces ampoules : ni quand nous les allumons, ni quand nous les éteignons. Parfois, elles s'allument même "toutes seules" en pleine nuit ! Cela vous fatigue. Et pour une bonne raison : votre cerveau n'est pas capable de gérer tous vos engagements. Il lui faut l'aide d'un système externe.
La solution : un système externe fiable "anti-ampoules"
La liste de choses à faire et les papiers collés partout sur votre bureau sont comme les ancêtres de ce système — ou sa version basique, dirons-nous. Mais pour passer de l'intention à l'action (bref, apprendre à éteindre correctement toutes nos ampoules), il faut souvent quelque chose de plus solide que cela !
L'enjeu : mettre un peu d'ordre dans ce débordement de choses à faire, d'informations et de temps qui passe (trop vite). La méthode : un système externe en 5 étapes. Mode d'emploi ⬇️.
Une méthode en 5 étapes
Voici les cinq étapes qui seront détaillées dans la suite de cette partie :
Récolter les ampoules ;
Réfléchir à ce que vous voulez en faire ;
Organiser le résultat de vos réflexions ;
Vous tenir à jour ;
Et enfin… agir !
Les auteures proposent un glossaire des expressions qu'elles utilisent dans l'ouvrage pages 11-12. En voici trois à titre d'exemple :
3PA = "acronyme de Plus Petite Prochaine Action, c'est-à-dire, en vue d'un résultat désiré, la plus petite action que je peux faire maintenant, pour progresser vers mon but. Pour la trouver, se poser la question : "Si je m'y mettais maintenant, qu'est-ce que je ferais, physiquement, tout de suite ?" (p. 11)
Boîte = corbeille ou autre contenant qui permet de recueillir les "ampoules" au quotidien, sous toutes leurs formes, c'est-à-dire documents écrits, pense-bêtes, objets, messages électroniques, vocaux, etc." (p. 11).
Réserve = "ensemble des informations que l'on décide de garder pour le jour où on en aura besoin" (p. 12) ;
Etc.
Votre matériel
Les auteures optent pour un mode "physique" d'organisation plus qu'high tech. Elles vous proposent de vous munir de :
Au moins trois "boîtes" (selon le sens donné ci-dessus) ;
Papier-crayon ou écran-clavier, peu importe (mais si vous optez pour le papier, privilégiez un cahier ou des classeurs pour ordonner les notes) ;
Fournitures de bureau standard (des trombones aux ciseaux, etc.) ;
Titreuse (appareil pour créer des étiquettes) ;
Chemises cartonnées (en quantité) ;
Une poubelle ;
Un agenda.
Chapitre 2 : Récolter les ampoules
La journée est remplie d'ampoules que nous notons à la va-vite ou que nous pensons pouvoir mémoriser. Dans l'un ou l'autre cas, elles finissent souvent par être perdues ou oubliées. Conséquence : nous n'avons pas agi comme prévu.
Pourquoi regrouper les ampoules ?
Première raison : pour donner une chance à des projets non urgents, mais importants (comme apprendre un instrument, appeler un ami ou faire un check-up santé) d'avoir une place dans notre emploi du temps.
Deuxième raison : pour savoir où les informations se trouvent. Autrement dit : réduire les supports (papiers volants, mémoire défaillante, email, etc.) à un endroit dédié à tous les "je dois…".
Troisième raison : pour ne pas avoir à y penser plusieurs fois — c'est-à-dire ne pas se laisser déranger par certaines ampoules au mauvais moment et ainsi éviter cette impression de débordement constant.
Quatrième raison : pour éviter de (trop) faire confiance à sa mémoire. Autant s'aider d'un système externe quand nous le pouvons.
July 25 2024, 5:00pm